Coup d’œil sur le monde
Joueurs invétérés
Malgré la progression du chômage et la dégradation de l’économie en Europe, les Français n’ont jamais autant consacré d’argent au jeu, signale l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques.) Ils ont misé plus de 70 milliards de francs en 1992, soit une augmentation de 16 % par rapport à 1991. Pour beaucoup, le jeu est devenu un besoin impérieux. “C’est une addiction sans drogue”, dit le psychiatre Jean Ades. “Avec le développement des jeux (...) et l’incitation publicitaire et médiatique qui en est faite, de plus en plus de gens vont découvrir leur dépendance.” Un joueur est dépendant “lorsqu’il joue au-dessus de ses moyens, sans considération des conséquences financières des risques qu’il prend pour lui et pour sa famille”, explique Le Monde. “Le jeu est l’une des formes de dépendance les plus difficiles à vaincre.” Témoin ces propos d’un ancien toxicomane: “Ça a été plus facile d’arrêter la drogue que d’arrêter le jeu.”
Les Suédois boudent les offices
Lors d’une étude réalisée par l’Institut suédois de sondage pour le compte de l’Église de Suède, 47 % des plus de 1 000 personnes interrogées ont répondu par l’affirmative à la question “Croyez-vous en Dieu?” Ce chiffre ne se reflète pourtant pas dans l’assistance aux offices: seuls 9 % ont dit aller à l’église régulièrement. “Les gens ne prendront pas le chemin de l’église tant qu’ils ne s’attendront pas à trouver là ce qu’ils recherchent”, explique Anders Swärd, vice-président du Comité central de l’Église de Suède.
Dangereux souvenirs de la Seconde Guerre mondiale
Près de 50 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Hambourg recèle toujours de dangereux “souvenirs” du conflit. Süddeutsche Zeitung révèle que, de juin 1992 à juin 1993, les 23 artificiers municipaux ont retiré du sol et des eaux de la cité allemande plus de 500 bombes, 2 440 obus, 97 grenades à main, 24 lances-roquettes antichars, 4 mines antichars et 149 kilos d’explosifs. Mais il resterait 2 000 bombes enfouies dans le sous-sol de la ville. “Elles donneront encore du travail à deux générations”, écrit le journal.
Pas d’argent pour sauver des vies
La pneumonie et la diarrhée, bien qu’évitables, tuent chaque année 7,5 millions d’enfants dans le monde, indique un bulletin de l’Agence France-Presse. Les enfants de moins de cinq ans subissent chaque année 40 millions d’épisodes de pneumonie et plus d’un milliard d’épisodes de diarrhée. Cependant, ces maladies sont “facilement guérissables sans dépense excessive”, précise le docteur Ralph Henderson, de l’OMS (Organisation mondiale de la santé.) Malheureusement, de nombreuses activités prévues par l’OMS pour lutter contre ces deux maladies ont dû être annulées ou ajournées indéfiniment en raison de contraintes financières. Selon l’OMS, si des ressources suffisantes pouvaient être mises à disposition, il serait possible de réduire de moitié les décès dus aux maladies diarrhéiques et d’un tiers ceux dus à la pneumonie.
Les caves du Vatican
Une récente enquête a montré que “la coupe du Seigneur” ne réclame que 1 des 10 millions de litres de vin vendus chaque année en Italie pour la célébration de la messe. D’où vient la différence? Selon une source autorisée, “on arriverait à deux millions de litres si la traditionnelle ponction secrète de l’enfant de chœur et du sacristain était seule en cause”. “En réalité, dit Corriere della Sera, la consommation est multipliée par dix sur les tables des prêtres et des prélats.”
Choléra: nouvelle menace
Selon les autorités sanitaires, une nouvelle souche de choléra, qui s’est répandue comme une traînée de poudre en Inde et au Bangladesh avant de gagner la Thaïlande, pourrait provoquer la huitième pandémie cholérique depuis 1817. Certains pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont été alertés. Les personnes ayant contracté la maladie dans le passé ne sont pas immunisées durablement contre cette nouvelle souche qui, par ailleurs, ne peut être détectée par les tests de dépistage traditionnels et contre laquelle les vaccins actuels sont inefficaces. “Nous ne pouvons prédire où et avec quelle rapidité se propagera ce nouveau vibrion, écrivent dans The Lancet les professeurs David Swerdlow et Allen Ries, des Centres américains d’épidémiologie. Par conséquent, les autorités doivent rester sur le qui-vive en ne relâchant pas leur surveillance, en assurant l’accès aux soins et en veillant à ce que les populations disposent d’eau potable et de systèmes d’évacuation des déchets. La septième pandémie, qui est partie d’Asie en 1960, continue ses ravages, avec un bilan provisoire de plus de trois millions de malades et plusieurs dizaines de milliers de morts.
Croisade antitabac
Avec plus de 60 % des hommes adultes adonnés au tabac, le Japon compte plus de fumeurs que tout autre pays industrialisé, indique le Mainichi Daily News. Espérant que beaucoup rompront avec leur habitude, le ministère japonais de la Santé a publié un opuscule qui explique que le tabac nuit à l’ouïe et accélère le vieillissement. D’autres troubles sont également cités: l’atrophie cérébrale, l’ostéoporose et la mise au monde d’enfants de faible poids. Les cigarettes allégées, lit-on encore, ne limitent en rien les risques d’infarctus. Ceux qui arrêtent de fumer prennent en moyenne deux kilos, mais cette prise de poids n’est en rien dangereuse pour la santé. Si 80 % des fumeurs essaient d’arrêter de fumer, ils y parviennent rarement en réduisant graduellement le nombre journalier de cigarettes. Le moyen le plus efficace consiste à arrêter une bonne fois pour toutes, explique le ministère, et le taux de réussite peut doubler avec une assistance médicale.
La violence au travail
“Les infirmières et autres membres du personnel soignant sont presque aussi souvent confrontés à la violence que les policiers”, rapporte le Vancouver Sun. C’est ce que révèle l’enquête qu’a menée en Colombie-Britannique (Canada) le criminologue Neil Boyd, de l’Université Simon Fraser. Selon ses constatations, les risques sont, pour les deux professions, “quatre fois supérieurs à ceux de tout autre métier”, et le nombre des actes de violence a quadruplé depuis 1982. Les malades sont “presque toujours les auteurs des violences”, lesquelles se produisent le plus souvent “à l’heure du réveil ou du bain”. “Le personnel pénitentiaire, les gardes du corps, les chauffeurs de taxis et de bus, ainsi que les employés de magasins de détail” ont, eux aussi, des métiers à risques, ajoute le rapport d’enquête.
La vertigineuse ascension du yen
“En 22 ans, le yen a connu une extraordinaire métamorphose, observe le Wall Street Journal. Non seulement sa valeur a augmenté de 225 % par rapport au dollar, mais il s’est hissé au rang — convoité — de monnaie internationale. (...) Pour saisir pleinement cette métamorphose, allez chez un marchand de tapis à Istanbul, louez un guide en Europe de l’Est, ou faites un tour dans un grand magasin de Sydney.” Partout dans le monde, de plus en plus de commerçants acceptent le yen, quand ils ne le préfèrent pas à toute autre devise. “Certes, le yen a encore du chemin à faire avant de supplanter le dollar comme la monnaie de référence.” Le dollar “reste la monnaie de réserve la plus importante du monde”, “permet la plus large utilisation des moyens de paiement et constitue toujours la devise de choix au marché noir. Mais le yen comble vite son retard”.
Avantage au cascher?
Plus de 20 000 produits cascher sont proposés dans les supermarchés américains, et nombre d’acheteurs ne sont ni des juifs ni des musulmans pratiquants. Comment expliquer ce phénomène? Pour le public, “cascher est synonyme de pur et de sain, explique un bulletin sur l’alimentation (Tufts University Diet & Nutrition Letter). Mais les lois alimentaires cascher, ou cacherouth, ont été établies pour protéger la santé, non du corps, mais de l’âme, si l’on peut dire”. “Cela ne signifie pas que la viande qui répond aux critères du cacherouth est nécessairement meilleure qu’une autre.” L’inspecteur juif s’assure que la viande répond aux normes alimentaires fixées par la Torah, notamment qu’elle soit débarrassée de son sang; mais il n’a pas une formation aussi poussée qu’un inspecteur de l’hygiène pour déceler les signes d’infection ou de contamination. Il ne vérifie pas non plus l’application des règles sanitaires dans les usines comme le fait son homologue de l’administration: il s’assurera généralement que les ingrédients et les machines respectent le code cascher, lequel “n’a rien à voir avec la valeur nutritive des aliments”.
Le vieillissement de la population australienne
En Australie, le point marquant du recensement de 1991, dont les chiffres ont été publiés récemment, est la proportion grandissante des plus de 65 ans. La comparaison avec le recensement de 1986 montre que cette tendance est commune à tous les États du Commonwealth. “Le pourcentage des enfants de 15 ans et moins est passé de 23,3 % à 22,3 %”, fait observer l’Australian. La moyenne d’âge des Australiens et des Australiennes est respectivement de 31 et 33 ans.