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  • g94 8/8 p. 28-29
  • Coup d’œil sur le monde

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  • Coup d’œil sur le monde
  • Réveillez-vous ! 1994
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  • Tyrannie scolaire en Australie
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Plus…
Réveillez-vous ! 1994
g94 8/8 p. 28-29

Coup d’œil sur le monde

Myopie corrigée

Après plusieurs échecs embarrassants, la NASA, l’agence spatiale américaine, semble avoir transformé un fiasco en triomphe. Le télescope spatial Hubble, mis en orbite en 1990, était myope en raison d’un défaut de son miroir principal. Mais, en décembre 1993, des astronautes en sortie extravéhiculaire ont passé 30 heures à installer des miroirs correcteurs sur le télescope et à remplacer des instruments dépassés. Le résultat? “Sous certains rapports, explique la revue New Scientist, Hubble fonctionne mieux que prévu à l’origine.” Selon Newsweek, “la résolution de Hubble est maintenant tellement bonne qu’il est capable de voir une luciole à 14 000 kilomètres”. En découvrant des images envoyées depuis par le télescope, Duccio Macchetto, de l’Agence spatiale européenne, se serait écrié: “C’est sensationnel! Il n’y a pas d’autre terme.”

Tyrannie scolaire en Australie

En Australie, les élèves ont un comportement violent de plus en plus jeunes, signale le journal The Australian. Dans ce pays, 20 % des enfants disent ne pas se sentir en sécurité à l’école; de fait, 1 sur 7 est régulièrement victime de tyrannie. Les spécialistes font observer que les enfants agressifs sont généralement de mauvais élèves qui n’ont pas une bonne image d’eux-​mêmes. Les enquêtes montrent que les lectures, les émissions de télévision, les cassettes vidéo et les films violents influencent indéniablement les enfants. Les garçons sont les pires persécuteurs, les filles et le personnel scolaire les premières victimes. Les “durs” persécutent même les enseignants, dont beaucoup hésitent désormais à prendre des sanctions contre les élèves difficiles par crainte de représailles. Un organisme a demandé que les enseignants qui font des rondes à l’heure du déjeuner soient équipés de talkies-walkies.

Caféine et grossesse

En 1980, l’U.S. Food and Drug Administration préconisait aux femmes enceintes de limiter leur consommation de caféine, une substance chimique présente dans le café, le thé, le cacao et les boissons au cola. Cette recommandation se basait principalement sur l’expérimentation animale. Depuis, des études réalisées auprès de femmes enceintes ont montré de façon plus probante la nécessité pour elles d’être prudentes avec la caféine. Selon une revue médicale (Journal of the American Medical Association), 75 % des femmes enceintes consomment de la caféine, alors que la plupart des études montrent que l’absorption de plus de 300 milligrammes de caféine par jour (environ trois tasses de café) peut nuire au fœtus. D’après une récente étude, un taux pourtant plus faible (163 milligrammes par jour) pourrait accroître le risque de fausse couche chez certaines femmes. Pour les auteurs de l’étude, “on peut raisonnablement recommander de réduire la consommation de boissons caféinées durant la grossesse”.

Funeste pour le corps et l’environnement

On ne s’étonnera pas d’apprendre qu’aux États-Unis la consommation de cocaïne cause en moyenne 3 020 décès par an; les effets destructeurs de cette drogue sur le corps humain sont bien connus. Mais, explique National Geographic, la production en elle-​même de la cocaïne pollue gravement les rivières et les fleuves des forêts tropicales humides de Bolivie, du Pérou et de Colombie. “Selon la brigade américaine des stupéfiants, en 1992 les autorités ont saisi 308 tonnes de cocaïne dans le monde. Pour en fabriquer une telle quantité, qui ne représente qu’une fraction de la production totale, il faut 106 millions de litres de kérosène, 4,2 millions de litres de solvants, 1,1 million de litres d’acide sulfurique, 70 000 litres d’acide chlorhydrique et 14 000 litres d’ammoniaque. La majeure partie est déversée dans les cours d’eau, détruisant la vie aquatique et polluant les eaux d’irrigation et de boisson.”

De la fréquence des troubles mentaux

Au début de l’année, on a pu lire dans le New York Times: “Près d’un Américain sur deux (48 % exactement) a souffert de troubles mentaux à un moment ou à un autre de sa vie.” Une étude au cours de laquelle plus de 8 000 hommes et femmes ont été interrogés en particulier a montré que la dépression grave était le trouble le plus fréquent; 17 % en avaient souffert. Quatorze pour cent avaient été dépendants de l’alcool et, entre autres surprises, 12 % des femmes avaient connu des troubles liés à un stress post-traumatique, conséquence, dans la moitié des cas, “d’un viol ou d’une agression sexuelle”. De tous ceux qui avaient souffert de troubles mentaux, seuls un quart s’étaient tournés vers un médecin. Le New York Times rapporte ces propos du professeur Ronald Kessler, le sociologue responsable de l’étude: “Ce qui est inquiétant, c’est que les troubles mentaux sont beaucoup plus fréquents que nous ne le pensions. L’aspect encourageant, c’est que ceux qui se rétablissent — en général d’eux-​mêmes — sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit.”

Alcool: le risque chirurgical

Selon le professeur danois Finn Hardt, chirurgien en chef, les malades qui boivent de l’alcool plus de cinq fois par jour risquent trois fois plus que les autres des complications post-chirurgicales. D’après un article récent d’une revue médicale danoise (Journal of the Danish Medical Association), l’abus d’alcool a un effet toxique sur presque tous les systèmes organiques; outre des troubles cardiaques et pulmonaires, il provoque des saignements plus abondants. Ces conséquences incitent généralement les médecins à prescrire un temps d’hospitalisation plus long et davantage de transfusions sanguines. Par ailleurs, ceux qui boivent quotidiennement de grandes quantités d’alcool peuvent affaiblir leur système immunitaire, d’où un risque accru d’infection. Des examens ont cependant montré qu’au bout de plusieurs semaines d’abstinence, le système immunitaire a retrouvé beaucoup de son efficacité. Le professeur Hardt recommande donc de ne pas consommer d’alcool dans les semaines qui précèdent une intervention chirurgicale.

Les enfants dans la guerre

Si l’on en croit les chiffres que publie le Fonds des Nations unies pour l’enfance dans un rapport intitulé La situation des enfants dans le monde — 1994, au cours des dix dernières années 1,5 million d’enfants auraient été tués dans des conflits armés, tandis que quatre autres millions étaient blessés, amputés, perdaient la vue ou étaient atteints de lésions cérébrales. On compte au moins cinq millions d’enfants réfugiés. Des enfants ont été enrôlés dans les forces armées. Dans de nombreux pays, des enfants ont été torturés et contraints d’assister ou de participer à des atrocités. En un certain endroit, le viol des jeunes filles a été “systématiquement utilisé comme arme de guerre”. “On est en droit de conclure, dit le rapport, que le vernis de la civilisation n’a jamais été aussi fragile.”

Bataille perdue contre les criquets

“L’ONU perd la guerre contre les criquets locustes”, signalait New Scientist en début d’année. Selon des spécialistes de l’agriculture réunis récemment aux Pays-Bas, les 400 millions de dollars qu’a dépensés l’ONU dans la lutte contre les criquets à la fin des années 80 n’ont pas servi à grand-chose. C’est en réalité un vent providentiel qui a enrayé le fléau en chassant les insectes vers la mer. Les criquets se reproduisent et se mettent à pulluler quand une pluie occasionnelle arrose le désert et fait apparaître des taches de végétation. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture essaie de tuer les criquets avant qu’ils ne prolifèrent et s’appuie pour cela sur la détection par satellite de ces taches de végétation. Le problème, c’est que beaucoup des petites taches passent inaperçues. Au sol, les guerres et le manque de moyens empêchent souvent les équipes chargées de la pulvérisation d’atteindre les zones connues de reproduction.

La longue vie des astronomes

Les astronomes vivent-​ils plus longtemps que les autres? Se faisant l’écho des résultats d’une enquête sur la longévité des personnes nées entre 1715 et 1825, une revue allemande de sciences naturelles (Naturwissenschaftliche Rundschau) explique que, durant cette période, 67 hommes devenus astronomes à l’âge de 25 ans ont vécu en moyenne 71,6 ans. La moitié environ étaient Allemands, or les Allemands de cet âge avaient à l’époque une espérance de vie moyenne de 60,7 ans seulement. Pourquoi cette différence? “L’espérance de vie élevée des astronomes est peut-être liée au calme et à la tranquillité associés à leur travail”, dit la revue. Et d’ajouter: “À moins que le simple fait d’être au contact des miracles de l’univers et de s’y absorber n’ait un effet bénéfique sur la santé.”

Le langage des bureaucrates

En Italie, le langage technique et bureaucratique de nombreux documents officiels est si difficile à comprendre que l’administration publique est décidée à le simplifier. Selon Sabino Cassese, ministre de la fonction publique, “on est en présence d’une administration qui n’est plus en contact avec les citoyens, qui ne parle pas la même langue”. Dorénavant, les fonctionnaires devront donc parler en termes clairs et non plus employer un jargon administratif, qui fourmille de termes d’usage peu courant. Ce changement a été annoncé lors de la présentation d’un “Code de style des communications écrites à l’usage de l’administration publique”. Fournissant un vocabulaire de base de 7 050 mots faciles à comprendre, ce glossaire vise à éliminer de nombreux termes vieillis et compliqués qui, bien souvent, rendent les lois, les formulaires, les circulaires et les avis publics incompréhensibles pour l’Italien moyen.

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