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Réveillez-vous ! 2010
g 12/10 p. 14-19

Haïti : La foi et l’amour à la rescousse

Mardi 12 janvier 2010, 16 h 53. Evelyn entend un grondement, comme si un énorme avion allait sortir de dessous terre. Le sol se met à trembler. Tout près d’elle, des poutres de béton se fissurent bruyamment, des bâtiments s’effondrent. La secousse passée, Evelyn monte à un endroit où elle aura un meilleur point de vue. Des gémissements lui parviennent de toute part. Au-dessus de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, un nuage de poussière s’élève.

EN QUELQUES secondes, quantité de constructions se sont écroulées : habitations, édifices gouvernementaux, banques, hôpitaux et écoles. Des gens de tous horizons ont péri. Le bilan est lourd : plus de 220 000 morts et 300 000 blessés.

Beaucoup de rescapés se tenaient là, hébétés, devant les ruines de leur maison. D’autres fouillaient désespérément les décombres, à mains nues, pour sauver proches ou voisins. L’électricité a été coupée et, rapidement, l’obscurité est tombée, ce qui a obligé les sauveteurs à travailler à la lueur de torches électriques ou de bougies.

À Jacmel, Ralphendy, 11 ans, était coincé sous un bâtiment partiellement écroulé. Pendant des heures, une équipe de secours de la ville a tenté, fiévreusement, de le dégager. Mais des répliques répétées ont forcé les sauveteurs à renoncer, les étages supérieurs menaçant de s’affaisser. Philippe, missionnaire Témoin de Jéhovah, ne voulait pas abandonner. Il expliquera : “ Je ne pouvais pas me résoudre à laisser Ralphendy mourir. ”

Accompagné de trois autres personnes, il s’est faufilé prudemment parmi les gravats et a avancé lentement en direction du garçon, dont les pieds étaient prisonniers des débris. Il était minuit quand, avec grande précaution, ils ont commencé à déblayer. Chaque secousse ébranlait et lézardait le béton au-dessus de leurs têtes. À 5 heures, soit plus de 12 heures après le séisme, Ralphendy était libéré.

Toutes les tentatives de ce genre n’ont pas eu le même succès. À Léogâne, ville durement touchée, Roger a réussi de justesse à sortir de sa maison avec son fils aîné, Clid. Son autre fils, Clarence, a été tué. Sa femme, Clana, était vivante et parvenait à parler, mais elle avait la tête coincée sous des fragments de plafond. Roger et un ami se démenaient pour l’en sortir. “ Vite, les suppliait-​elle, je m’affaiblis, je m’étouffe ! ” Trois heures plus tard, une équipe de secours est arrivée. Malheureusement, quand ils l’ont dégagée, elle n’était plus en vie.

Mercredi 13 janvier, 2e jour

La lueur de l’aube a révélé l’ampleur des dégâts. Une bonne partie de Port-au-Prince était dévastée. La nouvelle du désastre commençant à se répandre, des organisations humanitaires et nombre de personnes altruistes se sont mobilisées un peu partout dans le monde. À 300 kilomètres, au siège des Témoins de Jéhovah de République dominicaine, des volontaires avaient ressenti la secousse. Apprenant que l’épicentre se situait près de Port-au-Prince, qui concentre près du tiers de la population haïtienne (s’élevant à neuf millions), les Témoins dominicains ont immédiatement organisé des secours.

Cent cinquante ans s’étaient écoulés depuis le dernier grand tremblement de terre à Haïti. On avait donc délaissé la construction de bâtiments antisismiques au profit d’édifices protégeant la population des cyclones et des inondations. C’est pourquoi la plupart des murs de parpaings et des lourds toits de béton n’ont pas résisté à la secousse de magnitude 7,0. Le siège national des Témoins de Jéhovah, achevé en 1987, a quant à lui été conçu selon les normes parasismiques. Bien que situé dans la périphérie est de Port-au-Prince, il n’a subi presque aucun dommage.

En une nuit, il a été transformé en un centre de secours grouillant d’activité. Les communications internationales par téléphone ou par e-mail n’étant plus fiables, des volontaires se sont rendus à deux reprises à la frontière dominicaine pour envoyer des rapports. Pendant ce temps, sur place, des centaines de victimes, dont beaucoup gravement blessées, affluaient. D’autres étaient transportées dans les quelques hôpitaux encore opérationnels de la région, qui ont vite été débordés.

Autour des hôpitaux gisaient des victimes perdant leur sang et criant de douleur. Parmi elles, Marla. Elle était restée huit heures ensevelie sous des décombres et ne sentait plus ses jambes, ni ne pouvait les bouger. Des voisins l’ont extirpée et transportée dans un hôpital, mais lequel ? Evan, un médecin Témoin arrivé un peu plus tôt de République dominicaine, est parti à sa recherche avec, pour seule indication, un prénom.

Plus de 24 heures s’étaient écoulées depuis la catastrophe. De nouveau, il faisait nuit. Enjambant les cadavres qui jonchaient les abords d’un hôpital, Evan priait mentalement et appelait sans cesse : “ Marla ! ” “ Oui ! ” a-​t-​il enfin entendu. Une jeune fille lui souriait radieusement. Stupéfait, il lui a demandé : “ Pourquoi souris-​tu ? ” “ Parce que, maintenant, je suis avec mon frère spirituel ”. Evan n’a pu retenir ses larmes.

Jeudi 14 janvier, 3e jour

Le siège mondial des Témoins de Jéhovah, situé aux États-Unis, et les sièges canadien, dominicain, français, allemand, guadeloupéen, martiniquais et d’autres encore ont coordonné leurs efforts pour faire le meilleur usage possible des ressources disponibles (matériel, moyens de transport et de communication, fonds et main-d’œuvre). En tout, 78 professionnels de la santé Témoins allaient venir à la rescousse, ainsi que bien d’autres volontaires. Vers 2 h 30 du matin, un premier camion quittait le siège de République dominicaine, chargé de près de sept tonnes de nourriture, d’eau, de médicaments, etc.

Plus tard dans la matinée, quand le chargement est arrivé au siège d’Haïti, les volontaires en ont organisé la distribution. Pour dissuader le vol et la revente de nourriture, les volontaires ont déguisé les paquets. Certains ont travaillé jour et nuit à réemballer denrées et autres fournitures au format familial ou individuel. Durant le mois qui a suivi, les Témoins ont distribué plus de 450 tonnes de dons, dont plus de 400 000 repas.

Vendredi 15 janvier, 4e jour

À la mi-journée, un groupe de Témoins dominicains et guadeloupéens constitué de 19 professionnels de la santé (médecins, infirmiers...) était sur les lieux. Ils ont rapidement installé une clinique d’urgence. Ils ont notamment soigné des enfants d’un grand orphelinat et leur ont fourni de la nourriture et des bâches. “ Je suis très reconnaissant aux Témoins de Jéhovah, dit Étienne, le directeur de l’établissement. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans eux. ”

Réunie aux siens

Quand la terre a tremblé, Islande, sept ans, a regardé dehors : des lignes à haute tension se rompaient, crachant des étincelles. Dedans, les murs arquaient, puis tombaient en cascade, par gros blocs. Elle a eu la jambe cassée et a été grièvement blessée. On a pu la dégager, après quoi Johnny, son père, l’a conduite dans un hôpital de l’autre côté de la frontière dominicaine. Puis on l’a transférée par voie aérienne à Saint-Domingue, la capitale. Mais quand, plus tard, le père a appelé l’établissement, la fillette n’y était pas.

Il l’a cherchée partout pendant deux jours, sans succès. On l’avait transférée dans un autre hôpital encore. Là, une bénévole l’a entendue prier Jéhovah (Psaume 83:18). “ Aimes-​tu Jéhovah ? ” lui a-​t-​elle demandé. “ Oui ”, a répondu la petite entre deux sanglots. “ Alors ne t’inquiète pas, Jéhovah va t’aider. ”

Johnny a demandé au siège des Témoins de Jéhovah de République dominicaine de l’aider à retrouver sa fille. Une certaine Melanie s’est proposée. Tandis qu’elle se renseignait dans un hôpital, la bénévole qui avait entendu l’enfant prier était dans les parages et lui a montré où était Islande. La fillette a rapidement été réunie aux siens.

Chirurgie et rééducation

À Haïti, quantité de ceux qui affluaient à la clinique créée par les Témoins avaient reçu peu ou pas de soins, et leurs membres se gangrenaient. Trop souvent, hélas ! le salut passait par l’amputation. Les premiers jours qui ont suivi le séisme, le matériel chirurgical, les médicaments et même les anesthésiants manquaient. La situation était traumatisante, même pour les médecins. L’un d’eux a dit : “ Il y a des images et des bruits que j’aimerais que Dieu efface de ma mémoire. ”

La deuxième semaine, des médecins Témoins expérimentés ont commencé à arriver d’Europe munis du matériel nécessaire à des opérations complexes et urgentes. Ils ont réalisé 53 interventions et administré des milliers d’autres traitements. Wideline, une jeune femme Témoin de 23 ans, était arrivée à Port-au-Prince la veille du drame. Elle a eu le bras écrasé et a dû être amputée dans un hôpital de la ville. Des parents l’ont ensuite amenée dans un hôpital proche de chez eux, à Port-de-Paix, à sept heures de route. Mais son état s’est dégradé et le personnel médical la donnait pour morte.

Informée de la situation, une équipe médicale de Témoins est venue de Port-au-Prince. Ils ont soigné la jeune femme sur place, puis l’ont ramenée à la capitale pour compléter ces soins. Quand les autres patients ont vu que ses frères spirituels étaient venus la chercher, ils ont applaudi. Soutenue par sa famille et sa congrégation, Wideline s’adapte à sa nouvelle situation.

En République dominicaine, les Témoins de Jéhovah ont loué des maisons qui ont servi de centres de rééducation. Des volontaires (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes et soignants divers) s’y sont relayés par équipes et ont chaleureusement pris soin des patients.

Expressions de foi, d’espérance et d’amour

Sur les 56 Salles du Royaume des Témoins de Jéhovah de la zone sinistrée, seules 6 ont subi de gros dégâts. La plupart des Témoins privés de logement se sont installés dans les salles épargnées ou en plein air. Habitués à se réunir, ils se sont organisés comme ils l’auraient fait pour l’une de leurs assemblées.

Jean-Claude, un responsable, explique : “ Nous avons maintenu le programme d’activités spirituelles de la congrégation, ce qui a été un important facteur de stabilité pour jeunes et vieux. ” Quel en a été le résultat ? “ Je suis si content de voir que les Témoins de Jéhovah continuent de prêcher ! a dit un homme. Si ce n’était pas le cas, on aurait l’impression que les choses sont bien plus graves. ”

Les Témoins ont apporté du réconfort autour d’eux. “ Presque tous ceux que nous rencontrons croient que le séisme était un châtiment divin, raconte l’un d’entre eux. Nous leur assurons que c’était une catastrophe naturelle et non une action divine. Nous leur montrons Genèse 18:25, où Abraham déclare qu’il est impensable que Dieu détruise les bons avec les méchants. Nous leur lisons également Luc 21:11, où Jésus a prédit de grands tremblements de terre pour notre époque, et ajoutons que, bientôt, il va ressusciter nos chers disparus et supprimer toutes les souffrances. Beaucoup expriment une vive reconnaissance pour ces explicationsa. ”

Des difficultés subsistent cependant. “ Nous avons eu une première catastrophe : le tremblement de terre. Mais il nous faut à présent faire face au contrecoup, observe Jean-Emmanuel, un médecin Témoin. Dans les camps surpeuplés, insalubres et détrempés par les pluies, diverses épidémies menacent de se déclarer. De plus, même si le choc affectif a été refoulé, un fort traumatisme demeure. ”

Plusieurs semaines après le séisme, un Témoin s’est présenté à la clinique. Il se plaignait de maux de tête incessants et d’insomnie, état souvent constaté chez un sinistré. “ As-​tu été blessé à la tête ? ” lui a demandé une infirmière, Témoin elle aussi. “ Non, a-​t-​il répondu. Ma femme, à qui j’étais marié depuis 17 ans, est morte. ” Puis, stoïque : “ Mais ce sont des choses auxquelles il faut s’attendre. Jésus l’avait annoncé. ”

Discernant la cause possible du problème, l’infirmière s’est exclamée : “ Tu as quand-​même perdu ton conjoint. C’est terrible ! C’est normal d’être triste, de pleurer. Quand son ami Lazare est mort, Jésus a pleuré ! ” Le malheureux a alors éclaté en sanglots.

Sur les plus de 10 000 Témoins de la région, 154 ont péri. On estime que plus de 92 % des habitants de Port-au-Prince ont perdu un ou plusieurs proches. Pour aider les endeuillés, les Témoins ont rendu maintes visites à des personnes traumatisées physiquement et psychologiquement, leur offrant ainsi la possibilité de s’épancher auprès de quelqu’un à qui elles pouvaient faire confiance. Bien que connaissant déjà la promesse biblique de la résurrection et du Paradis terrestre, les Témoins endeuillés avaient eux aussi besoin d’exprimer leurs sentiments à des compagnons chrétiens compréhensifs et d’entendre des paroles compatissantes et encourageantes.

Face au présent et au futur

L’apôtre Paul a écrit : “ Demeurent la foi, l’espérance, l’amour, ces trois-​là ; mais le plus grand de ces trois, c’est l’amour. ” (1 Corinthiens 13:13). Ces qualités permettent aux nombreux Témoins haïtiens de supporter courageusement leur situation, de réconforter leur prochain et d’envisager l’avenir sans crainte. La foi, l’unité et l’affection véritables sont de toute évidence les moteurs de l’aide humanitaire en cours. Petra, une femme médecin Témoin venue d’Allemagne, confie : “ Je n’avais jamais vécu un tel débordement d’amour. J’ai énormément pleuré, mais plus de joie que de tristesse. ”

D’après le Wall Street Journal, le tremblement de terre de 2010 à Haïti a été, “ sous certains rapports, la catastrophe naturelle la plus destructrice qu’un pays ait connue ”. Depuis toutefois, d’autres catastrophes, naturelles et causées par l’homme, ont touché la planète. Serons-​nous un jour débarrassés de tels drames ? Les Témoins de Jéhovah haïtiens et du monde entier sont convaincus que, sous peu, Dieu réalisera cette promesse biblique : “ Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu. ” — Révélation 21:4.

[Note]

a Voir le chapitre 11 intitulé “ Pourquoi Dieu permet-​il les souffrances ? ” du livre Qu’enseigne réellement la Bible ? publié par les Témoins de Jéhovah.

[Entrefilet, page 15]

“ Je ne pouvais pas me résoudre à laisser Ralphendy mourir ici. ”

[Entrefilet, page 19]

“ Je suis si content de voir que les Témoins de Jéhovah continuent de prêcher ! ”

[Encadré/Illustrations, page 17]

DES LOGEMENTS POUR LES VICTIMES

Durant le mois qui a suivi le séisme, des ingénieurs civils Témoins ont entrepris de déterminer quelles maisons étaient assez sûres pour accueillir de nouveau leurs occupants. Beaucoup de sans-abri avaient besoin d’un toit en attendant une solution plus durable.

John, volontaire au siège national des Témoins de Jéhovah d’Haïti, explique : “ Puisant dans l’expérience des organisations de secours internationales, nous avons conçu une habitation bon marché et facile à monter, de la taille de la plupart des habitations locales. Elle protège contre la pluie et le vent, et ne risque pas de s’écrouler sur les occupants en cas de nouvelles secousses. ” Trois semaines seulement après le tremblement de terre, une équipe d’Haïtiens et de volontaires internationaux entamait la construction de maisons temporaires.

Au passage des camions transportant les éléments préfabriqués, les gens criaient leur joie. Alors qu’il donnait son accord pour l’importation de matériaux de construction, un douanier a fait ce commentaire : “ Les Témoins de Jéhovah sont parmi les premiers à avoir traversé la frontière pour prêter main-forte. Ils ne font pas que parler d’aide, ils aident. ” Quelques mois après la catastrophe, les Témoins avaient déjà construit 1 500 maisons temporaires.

[Carte, page 14]

(Voir la publication)

HAÏTI

PORT-AU-PRINCE

Léogâne

Épicentre

Jacmel

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

[Illustration, page 16]

Marla

[Illustration, page 16]

Islande

[Illustration, page 16]

Wideline

[Illustration, page 18]

Des Témoins haïtiens s’apprêtent à réconforter les victimes de la catastrophe.

[Illustration, page 18]

Un médecin soigne un garçon dans la clinique créée par les Témoins.

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