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  • Prophète dans “ la période finale des jours ”

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Dieu nous parle par Jérémie
jr chap. 2 p. 14-31

CHAPITRE DEUX

Prophète dans “ la période finale des jours ”

1, 2. a) Quelle vision, qui a donné le ton de ses déclarations prophétiques, Jérémie a-t-il reçue ? b) Pourquoi vous intéresser aux messages de Jérémie ?

“ QUE vois-tu ? ” demanda Dieu au prophète qu’il venait de nommer. “ Une marmite à large ouverture sur laquelle on souffle — voilà ce que je vois ”, répondit le jeune Jérémie, “ et son ouverture penche à partir du nord ”. Cette vision donnait d’emblée une idée du genre de déclarations qu’il aurait à faire. (Lire Jérémie 1:13-16.) On ne soufflait pas sur la marmite symbolique pour en refroidir le contenu, mais pour aviver les flammes. Jéhovah annonçait que le malheur, tel un liquide brûlant, se déverserait de cette marmite sur le pays de Juda à cause de l’infidélité qui y régnait. À votre avis, pourquoi l’ouverture de la marmite penchait-elle à partir du nord ? Parce que c’est du nord que devait venir le malheur, avec l’arrivée des envahisseurs babyloniens. Et ce fut bien le cas. Au cours de sa vie de prophète, Jérémie eut plusieurs fois l’occasion de voir cette marmite bouillante se déverser. L’ultime déversement se solda par la destruction de Jérusalem.

2 Babylone n’est plus, mais vous avez tout lieu de vous intéresser aux messages prophétiques de Jérémie. Pour quelle raison ? Parce que vous vivez dans “ la période finale des jours ”, où beaucoup se prétendent chrétiens alors qu’ils n’ont pas la faveur de Dieu, pas plus que les Églises auxquelles ils appartiennent (Jér. 23:20). En revanche, vous, aux côtés de vos compagnons, vous prêchez un message à la fois de jugement et d’espoir, comme l’a fait Jérémie.

Illustration, page 14

3. a) De quelle manière le livre de Jérémie est-il présenté ? b) Quel est le but du présent chapitre ?

3 Plutôt que de consigner les événements au fur et à mesure qu’ils avaient lieu, Jérémie a, semble-t-il, dicté son récit à un secrétaire vers la fin de sa vie de prophète (Jér. 25:1-3 ; 36:1, 4, 32). Son livre n’est pas présenté dans un ordre chronologique, mais par thèmes. Vous apprécierez donc sans doute d’avoir un aperçu du contexte historique dans lequel s’inscrivent le livre de Jérémie et celui des Lamentations, comme vous apprécierez de connaître l’ordre dans lequel les événements se sont déroulés. Reportez-vous au tableau de la page 19. En sachant qui était roi de Juda à tel ou tel moment et, dans certains cas, ce qui se passait en Juda ou dans les environs, vous comprendrez plus facilement ce que Jérémie a dit ou fait. En outre, vous tirerez davantage profit des messages que Dieu a adressés à son peuple par l’intermédiaire de Jérémie.

CONTEXTE HISTORIQUE

4-6. Qu’a vécu le peuple de Dieu au cours des décennies qui ont précédé le ministère de Jérémie ?

4 Jérémie prophétisa à une époque de bouleversements majeurs, marquée par des rivalités entre l’Assyrie, Babylone et l’Égypte. Quatre-vingt-treize ans avant qu’il ne commence son ministère prophétique, l’Assyrie s’était emparée du royaume du Nord, composé des dix tribus d’Israël, et avait déporté une bonne partie de ses habitants. Face à l’agresseur assyrien, Jéhovah s’était porté au secours de Jérusalem et de son roi, le fidèle Hizqiya. Vous vous souvenez certainement de ces 185 000 soldats ennemis que l’ange de Dieu a abattus (2 Rois 19:32-36). L’un des fils de Hizqiya était Manassé. C’est sous son règne, d’une durée de 55 ans, que Juda passa sous contrôle assyrien et que, vraisemblablement, naquit Jérémie. — 2 Chron. 33:10, 11.

5 Jérémie est l’auteur des deux livres des Rois. Dans le second livre, on apprend que Manassé rebâtit les hauts lieux que son père avait détruits. Il érigea des autels pour Baal et pour l’armée des cieux, et ce, même dans le temple de Jéhovah. Il versa le sang innocent en grande quantité, allant jusqu’à faire brûler son propre fils en l’honneur d’un faux dieu. En résumé, “ il fit sur une grande échelle ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah ”. En raison de toute cette méchanceté, Jéhovah décréta que le malheur s’abattrait sur Jérusalem et sur Juda, comme il s’était déjà abattu sur Samarie et sur Israël (2 Rois 21:1-6, 12-16). Après la mort de Manassé, Amôn perpétua les pratiques idolâtriques de son père. Mais les choses n’allaient pas tarder à changer. Deux ans plus tard, il fut assassiné. En 659 av. n. è., Yoshiya, son fils de huit ans, monta sur le trône, qu’il occuperait 31 ans.

6 Au cours du règne de Yoshiya, Babylone prit peu à peu l’avantage sur l’Assyrie. Yoshiya vit dans cette situation l’occasion d’affranchir Juda de la domination étrangère. À la différence de son père et de son grand-père, il servit fidèlement Jéhovah et entreprit des réformes religieuses de grande ampleur (2 Rois 21:19–22:2). Dans la douzième année de son règne, il commença à démolir les hauts lieux, les poteaux sacrés et les représentations de faux dieux dans tout son royaume. Puis il ordonna que le temple de Jéhovah soit réparé. (Lire 2 Chroniques 34:1-8.) Au passage, on notera que c’est dans la treizième année du règne de Yoshiya (647 av. n. è.) que Dieu fit de Jérémie son prophète.

Qu’auriez-vous ressenti si vous aviez été prophète à l’époque de Jérémie ?

7, 8. a) En quoi le règne de Yoshiya a-t-il été différent de celui de ses prédécesseurs, Manassé et Amôn ? b) Quel genre d’homme Yoshiya était-il ? (Voir l’encadré page 20.)

7 Alors que le temple était en cours de restauration, dans la dix-huitième année du règne de Yoshiya, le grand prêtre trouva “ le livre même de la loi ”. Le roi demanda à son secrétaire de le lui lire. Yoshiya reconnut les fautes de son peuple, rechercha la direction de Jéhovah par l’intermédiaire de la prophétesse Houlda et exhorta ses sujets à respecter les commandements de Dieu. Houlda informa Yoshiya que Jéhovah ferait s’abattre un “ malheur ” sur les Judéens à cause de leur infidélité. Cependant, compte tenu de la bonne disposition de Yoshiya à l’égard du culte pur, ce malheur ne viendrait pas de son vivant. — 2 Rois 22:8, 14-20.

Tableau, page 19

8 Le roi Yoshiya redoubla d’efforts pour éliminer tout ce qui avait trait à l’idolâtrie. Cet élan le conduisit même dans le territoire jadis occupé par le royaume du Nord, pour détruire le haut lieu et l’autel situés à Béthel. Il organisa également une Pâque mémorable (2 Rois 23:4-25). Songez à quel point cela a dû réjouir Jérémie ! Il demeurait difficile, néanmoins, de réformer le peuple. Manassé et Amôn l’avaient initié à un culte idolâtrique dégradant. La spiritualité des Judéens était au plus bas. Dieu incita Jérémie à dénoncer leur attachement aux faux dieux, qui étaient aussi nombreux que leurs villes, malgré les mesures prises par Yoshiya. Les compatriotes du prophète étaient comparables à une femme infidèle — ils avaient quitté Jéhovah et se prostituaient avec des dieux étrangers. Jérémie déclara : “ Vous avez mis pour la chose honteuse des autels aussi nombreux que les rues de Jérusalem, des autels pour faire de la fumée sacrificielle pour Baal. ” — Lire Jérémie 11:1-3, 13.

9. Quels événements internationaux ont marqué les dernières années du règne de Yoshiya ?

9 Les Juifs ne tinrent pas compte des messages de Jérémie, et les nations voisines continuèrent à lutter pour la suprématie. En 632 av. n. è., les forces coalisées des Babyloniens et des Mèdes s’emparèrent de Ninive, la capitale assyrienne. Trois ans plus tard, le pharaon égyptien Néko mena ses armées vers le nord pour venir en aide aux Assyriens, alors en mauvaise posture. Pour une raison que la Bible ne précise pas, Yoshiya tenta de repousser les Égyptiens à Meguiddo, mais il fut mortellement blessé (2 Chron. 35:20-24). Quelles répercussions politiques et religieuses ce triste événement aurait-il sur Juda ? Et quelles nouvelles difficultés cela créerait-il pour Jérémie ?

CHANGEMENT DE CLIMAT RELIGIEUX

10. a) Sous quels aspects notre époque ressemble-t-elle à celle qui a suivi la mort de Yoshiya ? b) Que retirerons-nous de l’examen du comportement de Jérémie ?

10 Imaginez ce que dut ressentir Jérémie à la nouvelle de la mort de Yoshiya. En proie à la douleur, il entonna des chants funèbres en l’honneur du roi (2 Chron. 35:25). Juda vivait déjà une période d’incertitudes, auxquelles s’ajoutaient des pressions liées à l’instabilité internationale. Les puissances rivales — l’Égypte, l’Assyrie et Babylone — se disputaient le contrôle de la région. Par ailleurs, le climat religieux allait changer en Juda. La mort de Yoshiya marquait la fin d’un régime généralement favorable à l’activité de Jérémie, et le commencement d’un autre, qui lui serait hostile. À l’époque moderne, nombre de nos frères ont connu des bouleversements similaires, passant d’une relative liberté de culte à la persécution et à l’interdiction. Qui sait combien d’entre nous pourraient encore, sous peu, vivre de tels changements ? Dans ce cas, comment réagirions-nous ? Par quoi devrons-nous peut-être passer si nous voulons rester intègres ? Ces questions présentes à l’esprit, il sera encourageant pour nous de voir quelles difficultés Jérémie a réussi à surmonter.

YOSHIYA : LE DERNIER BON ROI DE JUDA

Illustration, page 20

À la mort de son père Amôn, Yoshiya, âgé de huit ans, devint roi de Juda. À 15 ans, il se mit à rechercher Dieu et “ à marcher dans toute la voie de David son ancêtre ”. À 19 ans, il commença à purifier Juda et Israël en supprimant les hauts lieux où se pratiquait le faux culte et en brisant les idoles. Lorsqu’il eut 25 ans, il entreprit de restaurer le temple de Jéhovah. — 2 Rois 21:19–22:2 ; 2 Chron. 34:2-8.

Au cours de la restauration du temple, on trouva le livre de la Loi — vraisemblablement l’original rédigé par Moïse — et on en fit lecture à Yoshiya, qui s’humilia, déchira ses vêtements et pleura. Il prit ensuite des dispositions pour que ce livre soit lu aux prêtres, aux Lévites et à tous ses sujets, grands et petits. Le roi, précise le récit, conclut une alliance “ pour marcher à la suite de Jéhovah et pour garder ses commandements [...] de tout son cœur et de toute son âme ”. Puis il entreprit une campagne plus intensive encore pour éliminer le faux culte. Il organisa également une grande Pâque pour Jéhovah, comme on n’en avait plus vu depuis l’époque de Samuel. — 2 Chron. 34:14–35:19.

11. Que s’est-il passé en Juda après la mort de Yoshiya ?

11 À Jérusalem, les habitants de Juda intronisèrent Yehoahaz, le fils de Yoshiya. Yehoahaz, aussi connu sous le nom de Shalloum, ne régna que trois mois. Quand, après avoir combattu les Babyloniens, Pharaon Néko reprit la direction du sud, il destitua le nouveau roi et l’emmena en Égypte. Jérémie annonça que Yehoahaz ne ‘ reviendrait plus ’. (Jér. 22:10-12 ; 2 Chron. 36:1-4.) À sa place, Néko mit sur le trône Yehoïaqim, autre fils de Yoshiya. Yehoïaqim ne suivit pas le bon exemple de son père. Loin de poursuivre les réformes de Yoshiya, il pratiqua l’idolâtrie. — Lire 2 Rois 23:36, 37.

12, 13. a) Quel était le climat religieux au commencement du règne de Yehoïaqim ? b) Comment les chefs religieux juifs ont-ils traité Jérémie ?

12 Au commencement du règne de Yehoïaqim, Jéhovah ordonna à Jérémie de se rendre au temple et de condamner sévèrement les Judéens pour leur méchanceté. Ces derniers, par superstition, prêtaient au temple des vertus protectrices. Mais, s’ils ne renonçaient pas à “ voler, assassiner, commettre l’adultère, prêter de faux serments, faire de la fumée sacrificielle pour Baal et marcher à la suite d’autres dieux ”, Jéhovah abandonnerait son temple. Et il abandonnerait aussi les hypocrites qui venaient y pratiquer leur culte, tout comme il avait abandonné le tabernacle qui se trouvait à Shilo aux jours du grand prêtre Éli. Le pays de Juda ‘ deviendrait un lieu dévasté ’. (Jér. 7:1-15, 34 ; 26:1-6.a) Songez au courage qu’il a fallu à Jérémie pour annoncer ce message ! Il l’a très certainement fait publiquement, devant des gens éminents et influents. De nos jours, certains proclamateurs ont eu besoin, eux aussi, de s’armer de courage pour prêcher dans la rue ou pour s’adresser à des gens riches ou importants. Nous pouvons donc être sûrs de ceci : Dieu nous soutiendra, tout comme il a soutenu Jérémie. — Héb. 10:39 ; 13:6.

Illustration, page 22

13 Compte tenu du climat politico-religieux de l’époque, comment les chefs religieux de Juda allaient-ils réagir au discours de Jérémie ? Le prophète lui-même rapporte : “ Les prêtres, les prophètes et tout le peuple [me] saisirent en disant : ‘ Tu mourras à coup sûr. ’ ” Furieux, ils déclarèrent : “ Pour cet homme, le jugement de mort. ” (Lire Jérémie 26:8-11.) Mais ils ne parvinrent pas à leurs fins. Jéhovah était là pour délivrer son prophète. Quant à Jérémie, il ne se laissa intimider ni par l’attitude menaçante de ses ennemis ni par leur nombre. Vous ne le devriez pas non plus.

Qu’est-ce qui différencie les règnes de Manassé, d’Amôn et de Yoshiya ? Quelle leçon tirer de la façon dont Jérémie a assumé sa mission malgré les difficultés ?

“ TU DEVRAS ÉCRIRE [...] TOUTES LES PAROLES ”

14, 15. a) Quelle tâche Jérémie et son secrétaire Barouk ont-ils entreprise dans la quatrième année du règne de Yehoïaqim ? b) Quel genre d’homme Yehoïaqim était-il ? (Voir l’encadré page 25.)

14 Dans la quatrième année du règne de Yehoïaqim, Jéhovah ordonna à Jérémie de mettre par écrit toutes les paroles qu’il lui avait dites depuis les jours de Yoshiya. Jérémie dicta donc à son secrétaire, Barouk, tout ce que Jéhovah lui avait déclaré au cours des 23 années précédentes. Ses messages de jugement concernaient une vingtaine de rois et de royaumes. Jérémie envoya ensuite Barouk lire le rouleau à voix haute dans la maison de Jéhovah. Dans quel but ? “ Peut-être ceux de la maison de Juda écouteront-ils tout le malheur que je pense leur faire, avait dit Jéhovah, afin qu’ils reviennent chacun de sa voie mauvaise et que je pardonne réellement leur faute et leur péché. ” — Jér. 25:1-3 ; 36:1-3.

15 Lorsqu’un de ses fonctionnaires lui en fit lecture, Yehoïaqim déchira le rouleau et le brûla. Il exigea alors qu’on lui amène Jérémie et Barouk. “ Mais Jéhovah les tint cachés. ” (Lire Jérémie 36:21-26.) Du fait de l’attitude foncièrement mauvaise de Yehoïaqim, Jéhovah déclara par la bouche de son prophète que le roi aurait “ un enterrement d’âne ”. Il serait ‘ traîné et jeté au-delà des portes de Jérusalem ’. (Jér. 22:13-19.) D’après vous, faut-il voir dans cette prophétie une exagération de la part de Jérémie ?

16. Quel message d’espoir Jérémie a-t-il annoncé ?

16 Bien qu’il ait eu à annoncer des messages de condamnation, Jérémie n’était pas un prophète de malheur. Il transmettait également un message d’espoir. Jéhovah délivrerait un reste d’Israélites de leurs ennemis et les rétablirait dans leur pays, où ils vivraient en sécurité. Il conclurait “ une alliance nouvelle ” et “ de durée indéfinie ” avec ses serviteurs, et écrirait sa loi dans leur cœur. Il pardonnerait leurs fautes et oublierait leurs péchés. Par ailleurs, un descendant de David ‘ exécuterait le droit et la justice dans le pays ’. (Jér. 31:7-9 ; 32:37-41 ; 33:15.) Ces prophéties allaient connaître un accomplissement au cours des décennies et des siècles suivants. Elles connaîtraient même à notre époque un accomplissement qui aurait une incidence sur notre vie et notre avenir éternel. Ceci dit, revenons à l’époque de Jérémie. Entre les ennemis de Juda, la lutte pour le pouvoir se poursuivait. — Lire Jérémie 31:31, 33, 34 ; Hébreux 8:7-9 ; 10:14-18.

L’ASCENSION DE BABYLONE

17, 18. Quels événements internationaux ont marqué les dernières années du règne de Yehoïaqim et le règne de Tsidqiya ?

17 En 625 av. n. è., les Babyloniens et les Égyptiens se livrèrent une bataille décisive à Karkémish, près de l’Euphrate, à 600 kilomètres au nord de Jérusalem. En écrasant les armées de Pharaon Néko, le roi Neboukadnetsar mit un terme à la domination égyptienne dans la région (Jér. 46:2). Neboukadnetsar avait désormais la mainmise sur Juda, et Yehoïaqim se trouva contraint de devenir son serviteur. Mais, après avoir été trois ans son vassal, Yehoïaqim se rebella (2 Rois 24:1, 2). Neboukadnetsar et ses armées marchèrent alors sur Juda, en 618 av. n. è., et ils encerclèrent Jérusalem. Imaginez à quel point cette époque dut être angoissante, même pour le prophète Jérémie. Yehoïaqim mourut vraisemblablement durant le siègeb. Son fils Yehoïakîn se rendit aux Babyloniens après seulement trois mois de règne. Neboukadnetsar dépouilla Jérusalem de ses richesses et emmena en exil Yehoïakîn, la famille royale et la noblesse de Juda — les hommes forts de la nation —, ainsi que les artisans. Parmi les exilés se trouvaient Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. — 2 Rois 24:10-16 ; Dan. 1:1-7.

18 Neboukadnetsar établit alors sur le trône de Juda Tsidqiya, un autre fils de Yoshiya. Il serait le dernier de la lignée davidique à régner sur terre. Son règne prit fin lorsque Jérusalem et son temple furent détruits, en 607 av. n. è. (2 Rois 24:17). Ses 11 années de règne furent marquées par de graves tensions politiques et sociales. Il fallait vraiment que Jérémie ait une entière confiance en Celui qui avait fait de lui son prophète.

YEHOÏAQIM : LE ROI QUI TUA UN PROPHÈTE DE JÉHOVAH

Illustration, page 25

Yehoïaqim était âgé de 25 ans lorsqu’il monta sur le trône de Juda. Il régna environ 11 ans. Le résumé de son règne, consigné en 2 Chroniques 36:5-8, précise que les choses qu’il commit n’étaient pas simplement mauvaises, mais “ détestables ”. Malgré les avertissements de Jérémie, Yehoïaqim recourut à l’injustice, à l’extorsion et au meurtre. Quand le prophète Ouriya proclama un message similaire à celui de Jérémie, Yehoïaqim le fit assassiner. Il semble que le roi mourut au cours du siège de Jérusalem par les Babyloniens. — Jér. 22:17-19 ; 26:20-23.

19. Comment les contemporains de Jérémie ont-ils accueilli le message de Jérémie, et quel intérêt cela présente-t-il pour vous ?

19 Mettez-vous à la place de Jérémie. Depuis l’époque de Yoshiya, il avait été témoin de bouleversements politiques et d’une dégradation spirituelle au sein du peuple de Dieu. Cependant, il savait que les choses allaient empirer. Les habitants de sa ville le menacèrent en ces termes : “ Tu ne dois pas prophétiser au nom de Jéhovah, afin de ne pas mourir de notre main. ” (Jér. 11:21). Même après avoir vu la réalisation de ses prophéties, les Juifs déclarèrent : “ Pour ce qui est de la parole que tu nous as dite au nom de Jéhovah, nous ne t’écoutons pas. ” (Jér. 44:16). Leur vie était pourtant en jeu, tout comme l’est aujourd’hui celle de nos contemporains. Le message que vous proclamez vient de Jéhovah, tout comme celui de Jérémie. Vous pouvez donc consolider votre zèle pour le ministère en examinant comment Jéhovah a protégé son prophète au cours des événements qui ont mené à la chute de Jérusalem.

Que retenir de l’attitude de Jérémie durant le règne de Yehoïaqim ? Quelle prophétie remarquable, connaissant un accomplissement à notre époque, Jérémie a-t-il énoncée ?

LES DERNIERS JOURS D’UNE DYNASTIE

20. Pourquoi le règne de Tsidqiya a-t-il été particulièrement difficile pour Jérémie ? (Voir l’encadré page 29.)

20 C’est peut-être sous le règne de Tsidqiya que Jérémie connut les pires années de son ministère prophétique. Comme bon nombre de ses prédécesseurs, Tsidqiya “ faisait ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah ”. (Jér. 52:1, 2.) Il se trouvait sous le joug des Babyloniens. Neboukadnetsar l’avait contraint à la soumission en lui faisant prêter serment au nom de Jéhovah. Cela n’empêcha pas Tsidqiya de se rebeller. Dès lors, les ennemis de Jérémie ne cessèrent d’inciter le prophète à soutenir la rébellion. — 2 Chron. 36:13 ; Ézék. 17:12, 13.

21-23. a) Quelles factions s’opposaient sous le règne de Tsidqiya ? b) Comment Jérémie fut-il traité du fait de sa position, et pourquoi cela devrait-il retenir notre attention ?

21 Au début du règne de Tsidqiya, semble-t-il, des messagers envoyés par les rois d’Édom, de Moab, d’Ammôn, de Tyr et de Sidon arrivèrent à Jérusalem. Peut-être espéraient-ils convaincre Tsidqiya de se joindre à une coalition contre Neboukadnetsar. Jérémie, pour sa part, exhortait Tsidqiya à rester soumis à Babylone. Il présenta même aux messagers des barres de joug pour leur faire comprendre que leurs nations elles aussi avaient tout intérêt à servir les Babyloniens (Jér. 27:1-3, 14)c. Cette position n’était pas du goût de tous, et le rôle de Jérémie — celui d’un prophète au message impopulaire — ne fut pas facilité par Hanania, un faux prophète qui déclarait publiquement et au nom de Dieu que le joug babylonien serait brisé. Mais, par l’intermédiaire de Jérémie, Jéhovah annonça que cet imposteur mourrait dans l’année. Et c’est ce qui arriva. — Jér. 28:1-3, 16, 17.

22 Juda était désormais divisé en deux factions rivales — ceux qui prônaient la soumission à Babylone, et ceux qui appelaient à la rébellion. Tsidqiya finit par se révolter en 609 av. n. è., en sollicitant l’appui militaire de l’Égypte. Jérémie fut alors aux prises avec l’hystérie nationaliste des partisans de l’insurrection (Jér. 52:3 ; Ézék. 17:15). Neboukadnetsar et ses armées revinrent en Juda pour mater la révolte. Ils s’emparèrent de toutes les villes du pays et assiégèrent de nouveau Jérusalem. À cet instant critique, Jérémie annonça à Tsidqiya et à ses sujets que Jérusalem tomberait aux mains des Babyloniens. La mort attendait ceux qui s’obstineraient à rester dans la ville. Ne survivraient que ceux qui se rendraient aux Chaldéens. — Lire Jérémie 21:8-10 ; 52:4.

23 Les princes de Juda prétendirent que Jérémie faisait cause commune avec les Babyloniens. Il eut beau le nier, les princes le frappèrent et le firent enfermer dans la maison de détention (Jér. 37:13-15). Jérémie ne modifia pas pour autant le message de Jéhovah. Les princes persuadèrent donc Tsidqiya de le mettre à mort. Ils jetèrent le prophète dans une citerne vide et boueuse, où il aurait pu mourir si Ébed-Mélek, un Éthiopien au service du roi, n’était pas venu à son secours (Jér. 38:4-13). Que de fois les serviteurs de Jéhovah des temps modernes ont été exposés au danger parce qu’ils refusaient, par motif de conscience, de prendre parti dans les querelles politiques ! À n’en pas douter, ce qu’a vécu Jérémie peut vous donner la force d’affronter les épreuves et de les surmonter.

TSIDQIYA : LE DERNIER ROI TERRESTRE DE LA TRIBU DE JUDA

Illustration, page 29

Tsidqiya était un roi inconsistant, indécis, manipulé par ses princes et dominé par ses propres craintes. Au cours du siège décisif de Jérusalem par les Babyloniens, il rechercha la direction de Dieu auprès de Jérémie. Mais il refusa d’agir en harmonie avec cette direction lorsqu’il lui fut conseillé de se rendre. Le message de Jérémie ne lui plaisait pas. Aussi fit-il emprisonner le prophète (Jér. 21:1-9 ; 32:1-5). Pourtant, il continua de consulter Jérémie, mais en secret, pour ne pas irriter les princes de Juda. Lorsque ces mêmes princes réclamèrent la mort de Jérémie, Tsidqiya se plia lâchement à leur volonté. “ Il est entre vos mains, leur dit-il. Car le roi lui-même ne peut l’emporter sur vous en rien. ” Jérémie échappa tout de même à la mort. Le roi vint alors de nouveau le consulter, mais, de son propre aveu, il craignait d’être maltraité par le peuple s’il obéissait à Dieu. — Jér. 37:15-17 ; 38:4, 5, 14-19, 24-26.

Tsidqiya “ ne s’humilia pas à cause de Jérémie [...], il raidissait son cou et endurcissait son cœur pour ne pas revenir à Jéhovah ”. — 2 Chron. 36:12, 13 ; Ézék. 21:25.

24. Racontez les événements survenus en 607 av. n. è.

24 En 607 av. n. è., les Babyloniens réussirent à faire une brèche dans les murailles de Jérusalem, et la ville fut prise. Les soldats de Neboukadnetsar brûlèrent le temple, démolirent les murailles de la ville et massacrèrent les nobles de Juda. Tsidqiya tenta de s’enfuir, mais il fut capturé et amené devant son vainqueur. Ses fils furent tués devant lui, puis Neboukadnetsar lui fit crever les yeux avant de l’emmener, entravé, à Babylone (Jér. 39:1-7). Les paroles de Jérémie concernant Juda et Jérusalem s’étaient bel et bien réalisées. Loin de s’en réjouir, le prophète se désola du sort de son peuple. Le livre des Lamentations traduit bien ses sentiments. Sa lecture nous touchera sans doute profondément.

PROPHÈTE PARMI UN RESTE DE JUDA

25, 26. a) Que s’est-il passé après la chute de Jérusalem ? b) Quel accueil les contemporains de Jérémie ont-ils réservé par la suite au message de Jérémie ?

25 Où se trouvait Jérémie pendant que se produisaient ces événements dramatiques ? Rappelons-le, les princes de Jérusalem l’avaient fait emprisonner. Les Babyloniens, cependant, mirent un terme à sa détention et le traitèrent avec bonté. Plus tard, Jérémie se retrouva au milieu des Juifs qu’on emmenait en captivité, mais on lui rendit sa liberté. Il allait avoir encore à faire au service de Dieu, notamment auprès des rescapés. Neboukadnetsar fit de Guedalia le gouverneur du pays désormais conquis, et promit la paix aux Judéens aussi longtemps qu’ils le serviraient, lui, le roi de Babylone. Mais des réfractaires assassinèrent Guedalia (Jér. 39:13, 14 ; 40:1-7 ; 41:2). Jérémie implora le reste des Judéens de demeurer dans le pays et leur assura qu’ils n’avaient pas à craindre le roi de Babylone. Les meneurs l’accusèrent de mensonge et s’enfuirent en Égypte, l’emmenant de force, ainsi que Barouk. Jérémie prophétisa néanmoins que même l’Égypte serait envahie et soumise par Neboukadnetsar, qui ferait alors s’abattre le malheur sur les réfugiés de Juda. — Jér. 42:9-11 ; 43:1-11 ; 44:11-13.

26 Une fois de plus, les compatriotes de Jérémie choisirent de ne pas écouter le prophète de Dieu. Pourquoi ? “ À partir du moment où nous avons cessé de faire de la fumée sacrificielle pour la ‘ reine des cieux ’ et de lui verser des libations, lui dirent-ils, nous avons manqué de tout et nous avons disparu par l’épée et par la famine. ” (Jér. 44:16, 18). Triste reflet de la condition spirituelle des contemporains de Jérémie ! Qu’il est encourageant par ailleurs de constater qu’un humain imparfait peut rester attaché à Jéhovah, bien qu’entouré de gens infidèles !

27. Que savons-nous des dernières années du ministère prophétique de Jérémie ?

27 Le dernier événement rapporté par Jérémie — la libération de Yehoïakîn par le successeur de Neboukadnetsar, Évil-Merodak — date de 580 av. n. è. (Jér. 52:31-34). Jérémie devait alors avoir environ 90 ans. Nous ne disposons d’aucune information fiable sur la fin de sa vie. Il est probable qu’il ait vécu ses dernières années en Égypte et qu’il y soit mort fidèle, après avoir servi Jéhovah pendant 67 ans. Il accomplit son ministère à une époque favorable au vrai culte, mais aussi durant une longue période marquée par l’apostasie. Il trouva bien quelques oreilles attentives ; toutefois, dans sa grande majorité, le peuple de Dieu rejeta ses avertissements et lui voua même une réelle hostilité. Faut-il en conclure que Jérémie a failli à sa mission ? Loin de là ! Dès le départ, Jéhovah lui avait dit : “ À coup sûr ils combattront contre toi, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car ‘ je suis avec toi ’. ” (Jér. 1:19). En tant que Témoins de Jéhovah, nous avons aujourd’hui une mission semblable à celle de Jérémie. Nous pouvons donc nous attendre au même genre d’accueil. (Lire Matthieu 10:16-22.) Dès lors, que pouvons-nous apprendre de son exemple, et quel regard devrions-nous porter sur notre ministère ? Penchons-nous à présent sur ces questions.

Qu’est-il arrivé à Tsidqiya et à ses sujets pour avoir rejeté les avertissements de Jérémie ? Quelle image vous faites-vous de Jérémie ?

a La similitude entre Jérémie 7:1-15 et Jérémie 26:1-6 a conduit certains à penser qu’il y est question du même événement.

b On lit en Daniel 1:1, 2 que, dans sa troisième année de règne — sans doute dans sa troisième année en tant que vassal —, Yehoïaqim fut livré en la main de Neboukadnetsar. Cela laisse entendre qu’il serait mort pendant le siège qui a finalement entraîné la prise de Jérusalem. Josèphe écrit que Neboukadnetsar tua Yehoïaqim et le fit jeter sans sépulture en dehors des murailles de la ville. La Bible, elle, ne précise pas comment la prophétie relative à la mort de Yehoïaqim s’est réalisée. — Jér. 22:18, 19 ; 36:30.

c La mention de Yehoïaqim en Jérémie 27:1 est peut-être une erreur de copiste, car les versets 3 et 12 parlent de Tsidqiya.

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