Assemblées pour l’“ adoration pure ” — De la France aux Pays-Bas
RÉJOUIS par la grande assemblée internationale qui s’était tenue au Wembley Stadium à Londres pendant les cinq premiers jours du mois d’août, des centaines de congressistes de nombreux pays, y compris des Français, traversèrent la Manche pour assister à Paris à une assemblée de quatre jours (9-12 août). Des milliers de congressistes de France et de pays voisins convergeaient également sur cette capitale célèbre. Les témoins de Jéhovah français étaient enthousiasmés : c’était leur première assemblée nationale depuis de nombreuses années. En effet, pour la première fois depuis quatorze ans, ils allaient se réunir en un seul endroit. En 1937, la France ne comptait que 700 témoins ; actuellement ils sont 7 000 proclamateurs. Pour des milliers d’entre eux, une occasion se présentait de se rencontrer et de faire connaissance avec leurs frères chrétiens du monde entier qui avaient été invités par les publications de la Watch Tower Bible & Tract Society. On attendait des frères de 28 pays ; ils venaient de contrées aussi lointaines que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Venezuela et l’Amérique du Nord. Le président de la Société, le vice-président et d’autres représentants du siège principal de Brooklyn et du Canada étaient également attendus et devaient participer au programme. La France n’était plus isolée du reste du globe, et les témoins français étaient persuadés que cette “ assemblée serait la meilleure jusqu’ici ”. Leur attente ne fut pas déçue.
Le Palais des Sports où se tint le congrès est situé près de la Seine, au sud de la Tour Eiffel qui s’élève à quelque distance de là. Dans ce grand bâtiment on peut asseoir 12 000 personnes et l’on y dispute en général des épreuves cyclistes et des combats de boxe. Mais une transformation s’opéra, qui fit écrire au Journal du Dimanche de Paris que le Palais des Sports s’était transformé en cathédrale. Nous dirions plutôt “ en salle du Royaume ”. Il est vrai que l’enceinte avait été aménagée. Des milliers de sièges installés à notre intention recouvraient la pelouse et la piste incurvée et très relevée, et à l’extrémité sud se dressait une scène imposante. Elle était tendue d’un beau velours pourpre qu’illuminaient deux projecteurs et sur lequel se détachaient les mots “ Les Témoins de Jéhovah — 1951 — Assemblée pour l’adoration pure ” inscrits en lettres d’or. De hautes plantes vertes et des glaïeuls achevaient de la décorer.
Le président du congrès était Henri Geiger, à ce moment-là serviteur de la filiale de Paris, et son assistant, C. H. Holmes, serviteur de la filiale de Bruxelles. Le serviteur du congrès était L. E. Smith, un gradué de Galaad, l’école biblique de la Watchtower, et son assistant, L. Jontès, un Français également gradué, et serviteur de la filiale de Paris depuis le 1er septembre 1951. Par suite de la maladie de frère Geiger, il fut jugé préférable de placer la responsabilité de la filiale sur de jeunes épaules. Le programme français de 16 pages contenait, traduite en anglais et en polonais, une partie intitulée “ Renseignements pour les congressistes ”. Il prévoyait des sessions polonaises de deux heures, les vendredi et samedi matins, eu égard au grand nombre de témoins de Jéhovah polonais résidant en France. Mais les discours réguliers prononcés par un groupe international composé de nombreux orateurs ne furent pas traduits en polonais. Les discours en anglais furent traduits en français. Le programme dressait une liste de 24 services dirigés par les membres du personnel du congrès. Ceux-ci veillèrent à ce que l’assemblée fût bien pourvue en “ serviteurs ” et que l’on assistât et mît à l’aise les congressistes. Les milliers d’arrivants furent accueillis aux gares principales et aux gares aériennes par des frères du bureau de renseignements du congrès. Pour aider les visiteurs à trouver leur chemin dans la capitale, on distribua plus de 6 000 plans du métro et du réseau urbain (autobus) de Paris.
Le comité du logement retint 6 000 chambres chez des particuliers et 700 dans les hôtels. Le buffet fut installé au sous-sol, sous la scène, sur deux étages. On y servit 8 500 repas chauds dans des plateaux à l’américaine, qui sont peu connus en France. Les buvettes connurent une grande affluence ; elles étaient abondamment garnies de raisins et pêches. Les boissons étaient servies par le personnel du Palais des Sports. Un orchestre de 50 exécutants dirigeait les cantiques que les frères français chantaient avec élan, à la joie de tous les auditeurs. Comme on ne pouvait faire appel à un personnel ayant le savoir-faire des congrès, l’assemblée allait être une grande expérience. C’était la première fois qu’on avait organisé un buffet avec repas chauds, la première fois qu’on avait confectionné, distribué et employé des sacs à périodiques, et la première fois qu’on avait retenu des trains spéciaux. Mais ce grand travail fut entrepris avec joie, les obstacles surmontés et le Dieu tout-puissant accorda sa bénédiction et son aide. Résultat : ce fut un grand succès !
Le congrès s’ouvrit le jeudi matin et, le croiriez-vous, l’assistance comptait 4 026 personnes. Ce fut une véritable expérience pour nous lorsque, en nous rendant au Palais vers 9 h, nous y trouvâmes les deux tiers des congressistes, surtout après avoir vu les assistances matinales lors de la récente assemblée de Londres. Le congrès eut donc un bon point de départ, et le premier matin on présenta le sac à périodiques que le public français n’avait pas encore vu. Le sac se révéla un stimulant dans l’œuvre de prédication dans les rues.
Le programme était pour ainsi dire une répétition de celui de l’assemblée de Londres, bien qu’il durât un jour de moins. Jeudi fut le jour de la “ connaissance vivifiante ”, vendredi celui de l’“ adoration sans tache ”, samedi celui des “ fils et des filles ” et dimanche celui de “ louez Jéhovah le Roi ”. De nombreux orateurs inscrits au programme de Londres répétèrent leurs discours, quelque peu abrégés il est vrai : ils durent les prononcer assistés d’interprètes français. Les assistants (de Londres) qui ne comprenaient que l’anglais exprimèrent leur satisfaction d’entendre les discours pour la seconde fois, tandis que les Français applaudirent à maintes reprises bien que les discours fussent traduits. Leur enthousiasme était contagieux. Le jour d’ouverture s’acheva avec 5 261 auditeurs au discours de frère Knorr : “ Regarder la fin avec confiance. ”
Le vendredi matin 351 personnes se firent baptiser dans la piscine de Buttes Rouges, située à 12 kilomètres du Palais des Sports où, avant le départ, on avait prononcé un discours sur le baptême. Cet événement suscita quelques commentaires dans la presse qui avait remarqué que “ des enfants se font baptiser quand ils sont assez âgés pour comprendre ”. Le discours de frère Knorr “ Le triomphe de l’adoration pure et sans tache ” donna un nouveau stimulant à ce jour ; il parla du nouveau livre qui avait paru à Londres What Has Religion Done for Mankind ? (Qu’a fait la religion pour l’humanité ?) L’assistance comptait 5 808 personnes. Frère Knorr eut aussi une réunion avec les pionniers désireux d’assister à Galaad, l’école biblique de la Watchtower. Lors de cette assemblée, une personne sur huit était pionnier, 741 au total qui venaient de nombreux pays.
En harmonie avec le thème de la session du lendemain, les enfants eurent leur tour le samedi soir. Trois petits garçons et trois petites filles parlèrent lors de l’interview : “ De la bouche des enfants ”. Pour être à la hauteur du microphone, ils durent monter sur une chaise. Ils furent encouragés par leurs aînés qui ne purent cacher leur émotion. Lors de son discours “ Renouveler votre esprit pour vivre la vie du monde nouveau ”, frère Knorr apprit aux 6 020 auditeurs que pour raison de santé et autres, le serviteur de la filiale de Paris, après de nombreuses années de service fidèle se retirait comme tel, mais non de la filiale de Paris, et qu’un frère français prendrait sa place à la fin du mois. Les frères français battirent des mains en signe d’estime pour l’ancien et le nouveau serviteur de filiale. Les applaudissements redoublèrent quand il annonça la parution du nouveau livre “ Équipé pour toute bonne œuvre ”, livre pour leur école du ministère théocratique. On espérait le remettre entre leurs mains lors de cette assemblée, mais ce ne fut pas possible car on n’avait pas réussi à obtenir les cartons de livres toujours à bord du bateau. Malgré tout, ces livres seraient disponibles peu de temps après l’assemblée de Paris.
Le point culminant du congrès fut atteint lors du discours public du dimanche, le dernier jour. Pour celui-ci, les proclamateurs de Paris avaient fait une grande publicité avant le début de l’assemblée. Ils distribuèrent 200 000 feuilles volantes spéciales avec le titre du discours et les questions suivantes : “ Par qui ? Où ? Quand ? ” Ensuite, pour satisfaire la curiosité du public, on imprima 300 000 feuilles d’invitation dont 200 000 furent distribuées en une seule soirée par tous les proclamateurs de Paris et de la banlieue qui se rendirent dans toutes les gares principales et à toutes les stations de métro au moment où les ouvriers rentraient chez eux. Un autre jour, on se plaça aussi devant les grandes usines à l’heure de la sortie, et des milliers de feuilles d’invitation furent ainsi propagées. Au cours de l’assemblée, on fit une publicité plus grande encore, grâce à un nombre de participants plus grand. En tout, 800 000 feuilles d’invitations furent distribuées et 8 000 affiches apposées. À l’extérieur du Palais des Sports il y avait trois grands calicots, deux de 15 mètres et le troisième de 9 m × 3,5 m. Ils étaient visibles du métro qui à cet endroit roule en surface.
Avant 15 h on ferma les portes donnant sur la pelouse. C’était un plaisir de jouer des coudes dans la foule stationnant à l’entrée et dans le couloir, afin de gagner une porte latérale pour monter tout en haut des gradins et de là contempler cette enceinte remplie de monde où l’on plaçait encore d’autres sièges. La publicité par affiches et feuilles volantes, les invitations personnelles et l’aide accordée aux personnes de bonne volonté avaient produit leur effet : le nombre des assistants passa de 6 188 témoins à 10 456 personnes qui écoutèrent le discours public.
Si le discours public lors de l’assemblée de Londres fut marqué par des applaudissements nourris, celui de Paris le fut davantage. Avec quelle attention soutenue les Français écoutèrent, bien qu’il fût traduit, le discours de frère Knorr traitant de la question brûlante que voici : “ La religion fera-t-elle face à la crise mondiale ? ” Le discours fut ponctué au total par 47 applaudissements. Quelquefois des auditeurs d’expression anglaise battaient des mains sans attendre la traduction française. Les assistants français montraient clairement qu’ils n’aiment pas la fausse religion mais estiment celle qui est sans tache, la forme d’adoration pure de Dieu. Ils glorifièrent Jéhovah qui est entré dans son règne par Jésus-Christ. À la fin de la réunion, on distribua des brochures gratuites en français et en polonais. Beaucoup furent prises avec empressement.
Après un bref intermède suivirent les sessions finales au cours desquelles frère Knorr, dans son discours d’adieu, encouragea les congressistes et leur donna de bons conseils. Grâce à cette assemblée internationale, les liens qui unissaient les frères français à ceux des autres pays ont été renforcés. Le mouvement, particulièrement en France, pour la consolidation et l’extension de la pure adoration de Jéhovah, reçut une impulsion nouvelle. Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ pour les riches bénédictions de l’assemblée de Paris.
LUXEMBOURG
Le lundi après-midi 13 août, frère Knorr et d’autres frères arrivèrent par chemin de fer dans la capitale du Grand Duché du Luxembourg. Ils étaient attendus par des Galaadites assignés dans ce pays et des proclamateurs portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire en allemand la question : “ La religion fera-t-elle face à la crise mondiale ? ”, thème du discours que frère Knorr devait prononcer le lendemain. Pour les frères du Luxembourg c’était une occasion spéciale : c’était la première fois qu’un président de la Société visitait le Luxembourg. Frère Knorr et son secrétaire descendirent au home missionnaire, ils purent ainsi consacrer quelque temps avec les missionnaires et discuter de problèmes qu’ils pouvaient avoir.
Pour l’assemblée d’un jour prévue pour le mardi 14 août, on avait retenu la Salle d’Armes située dans un joli quartier de la ville et qui pouvait aisément contenir 250 personnes. Un trait caractéristique de l’activité dans le champ, le matin de ce jour-là, fut une file de 40 bicyclettes à laquelle prirent part les frères Knorr et Henschel et d’autres de l’Amérique du Nord. Pour annoncer le discours public on se servit de 300 affiches et pancartes et de 10 000 feuilles d’invitation. Pour placer le tout, il fallut déployer une grande activité. Au cours de la session de l’après-midi, les frères Knorr, Henschel, Chapman (serviteur de la filiale du Canada) et Nathan (serviteur de circuit canadien) s’adressèrent aux 138 frères et personnes de bonne volonté présents. Bien que le Luxembourg soit catholique romain, le public répondit à la campagne de publicité, car ce soir-là 205 personnes vinrent écouter la réponse que le président de la Société donnait à la grande question relative à l’avenir de la religion. L’assistance était attentive et approuva cordialement l’orateur pour son franc exposé. Ce congrès aura à coup sûr un grand effet sur l’accroissement de l’œuvre du témoignage en faveur du Royaume au Luxembourg.
BELGIQUE
Le jour suivant, le 15 août, le président et ses compagnons entrèrent en Belgique et arrivèrent à Bruxelles. En traversant la ville pour se rendre à la filiale, ils virent à un carrefour mouvementé un grand calicot annonçant le discours public “ La religion fera-t-elle face à la crise mondiale ? ” que le président de la Société devait prononcer le lendemain. À 19 h 15 une réunion pour les frères se tint au Regina Palace. La dernière fois que frère Knorr parla à Bruxelles, le propriétaire s’était intéressé à la vérité ; depuis, il est devenu un proclamateur actif et offre gratuitement la salle aux témoins de Jéhovah. 450 frères et intéressés y écoutèrent les quatre orateurs mentionnés ci-dessus. Les discours furent traduits en français et en flamand, les deux langues officielles de la Belgique.
L’assemblée d’un jour commença le lendemain à 9 h au Stadium, salle des sports moderne située près du centre de Bruxelles. Après le discours sur le baptême, 64 frères se firent immerger pour symboliser leur consécration à faire la volonté de Dieu. Comme publicité, on distribua 30 000 feuilles d’invitation, et on apposa des affiches aux devantures, et des proclamateurs-publicitaires en portèrent comme pancartes, en tout 2 000. Deux cents grands calicots furent placés aux endroits importants de la ville, et dans les rues 6 voitures automobiles avec des pancartes annonçant le discours attirèrent l’attention du public. Au cours de l’après-midi, trois orateurs parlèrent aux 1 400 congressistes. La plupart des frères belges n’avaient jamais entendu frère Knorr, parce que depuis sa dernière visite dans ce pays, en 1947, le nombre des proclamateurs est passé de 1 038 à un nouveau maximum de 3 080 en juin de 1951. Ils sont prêts à fournir d’autres éléments pour grossir les rangs des missionnaires à l’étranger, car, à la suite du discours de frère Knorr aux pionniers, 13 remplirent une demande préliminaire pour aller à l’École de Galaad.
La réunion publique du soir fut un grand succès, 1 604 personnes étaient présentes. On ne pouvait mieux espérer d’une réunion au milieu de la semaine qui se situait entre l’assemblée de Paris et celle à venir de Rotterdam, auxquelles assistèrent 1 200 frères belges. Le discours fut traduit en français devant un auditoire très attentif qui applaudit fréquemment, exprimant ainsi sa chaleureuse approbation. Tous les congressistes belges étaient très heureux, car leur assemblée de Bruxelles, malgré sa brièveté, fut une réussite. Ils regardent maintenant l’avenir avec joie et confiance.
ROTTERDAM
La même semaine fut couronnée par une assemblée de trois jours (17-19 août) à Rotterdam, le grand port maritime des Pays-Bas. Des congressistes de nombreux pays s’y rendirent et en firent un congrès international. Le mardi de cette semaine-là la station radiophonique d’Hilversum, sous contrôle gouvernemental, radiodiffusa une interview de 10 minutes (13 h 20 à 13 h 30) d’un membre de la filiale d’Amsterdam. L’on parla des témoins de Jéhovah, et ce fut une occasion d’annoncer l’assemblée nationale. Cette interview laissa une impression favorable, éclaircit maintes personnes mal informées et suscita un désir pour les publications bibliques de la Watch Tower. Parmi les auditeurs favorablement impressionnés se trouvait un directeur de l’Ahoy Gebouw, le stade de Rotterdam qui avait été loué pour l’assemblée.
L’Ahoy se révéla un endroit excellent pour une assemblée aussi grande. Il a des jardins étendus, embellis de pelouses et de parterres de jolies fleurs. Ceux-ci fournirent suffisamment de place pour un campement monstre destiné à abriter des milliers de personnes pendant l’assemblée. On dressa de grandes tentes. Des six tentes entourant les Dames-Kamp deux avaient 52 mètres de long sur 12 mètres de large, et une autre 50 × 20. Des trois tentes autour du Heren-Kamp, deux avaient 100 mètres de long sur 10 mètres de large. On avait installé des Toiletten dans chaque camp. Pour la literie des campeurs on avait acheté 40 tonnes de paille propre à 45 gulden la tonne, mais après l’assemblée on devait en faire des ballots et la revendre à prix réduit. Une couchette sur la paille coûtait 1,25 gulden par nuit (env. 90 F). 3 600 congressistes dormirent ainsi sur la paille, et 1 950 furent placés dans les foyers des gens de Rotterdam et des environs, bien que la ville ait été terriblement bombardée au cours de la Seconde Guerre mondiale.
La disposition pour abriter des congressistes sous des tentes, sur de la paille, fut prise avant qu’on fît un effort pour chercher des chambres chez des particuliers. Maintenant on se rend compte qu’une grande occasion a été perdue en n’essayant pas de loger tous les congressistes dans des foyers. On aurait ainsi placé les témoins du Dieu très-haut parmi le peuple à qui ils auraient pu rendre témoignage. Un couple américain trouva une chambre chez des particuliers pour un gulden (70 F) par nuit plus le petit déjeuner. Un monsieur bienveillant réussit à retenir 17 chambres parmi les invités à son anniversaire. Deux sœurs anglaises obtinrent une chambre gratuite chez un catholique qui travaille avec un témoin de Jéhovah, et une nuit, lors du congrès, elles lui rendirent témoignage jusqu’à 3 h du matin. Un homme dont la femme est dans la vérité partit en vacances pour l’Autriche, mais il mit sa maison à la disposition de cinq congressistes. Une catholique qui refusa d’abord une chambre à un témoin chargé d’en trouver fut informée par une dame du rez-de-chaussée que les témoins sont les gens les plus dignes de confiance de la terre. À ces paroles, elle descendit les escaliers en courant, rattrapa le témoin dehors et lui dit qu’elle mettait son appartement avec salle de bains à la disposition des témoins à qui elle remettrait la clé pour qu’ils occupent les lieux pendant leur congrès et ses vacances. Nous sommes certains que la prochaine fois on fera un effort avec foi pour procurer des logements aux congressistes dans les foyers, le meilleur endroit pour rendre témoignage.
Dans la salle principale de l’Ahoy, on avait disposé 12 000 chaises et 2 000 dans les petites salles attenantes. Le buffet se trouvait dans une grande salle qui donnait sur la salle principale. On y servait de bons repas, en quantité suffisante, pour 1,25 gulden. Le département du service et le stock étaient dans une salle également attenante aux autres. Des publications en 17 langues y étaient disponibles. Un graphique représentait l’accroissement en proclamateurs dans les Pays-Bas. De 3 800 en septembre 1946, le nombre de proclamateurs décrut jusqu’à 3 000 en février 1947, mais augmenta jusqu’à 7 000 en mai 1951. En 1940, quand la Seconde Guerre mondiale frappa les Pays-Bas par un blitzkrieg, il y avait 600 proclamateurs hollandais dont 350 furent enfermés dans des camps de concentration. Au cours de la guerre, les 250 proclamateurs travaillèrent en moyenne 60 heures par mois. Aujourd’hui, la majorité des proclamateurs habite la Hollande protestante du Nord. En 1947, une conférence publique qui eut lieu lors de l’assemblée nationale à Amsterdam attira 5 500 personnes. Quel allait être le nombre des assistants à Rotterdam ? Comme publications, les Hollandais avaient seulement les livres Enfants et “ La Vérité vous affranchira ” dans leur langue. De nouvelles publications paraîtraient-elles durant ce congrès ?
La grande estrade dans la salle principale était ornée de nombreuses plantes décoratives. Derrière elles on avait tendu un grand rideau marron à bordure jaune, sur lequel était inscrit en hollandais le texte annuel de 1951. À côté de l’estrade se trouvait l’orchestre. Il ne jouait que par intermittence, au grand regret de maints auditeurs qui auraient aimé entendre davantage ce groupe de joueurs consacrés. Mais les cantiques entonnés par l’assemblée furent remarqués ; ils suscitèrent des commentaires sur leur beauté et leur sincérité.
Le programme était très intéressant, pratique et actuel. Il prévoyait des discours et des démonstrations ; quatre orateurs des filiales américaine et canadienne y figuraient. Ainsi, l’assemblée de Rotterdam put également entendre un certain nombre de discours de Londres. Certains craignaient que tant de discours anglais traduits en hollandais fussent ennuyeux pour les auditeurs, mais leurs craintes ne furent pas justifiées. Les Hollandais écoutèrent d’une oreille attentive les discours prononcés d’abord en anglais, et beaucoup exprimèrent leur appréciation des bonnes choses spirituelles qu’ils apprirent et de la lumière et des encouragements qu’ils reçurent. Les Hollandais, pour la plupart, ne sont pas disposés à applaudir. Ils aiment à écouter avec attention et à s’instruire ainsi sans interruption bruyante. Mais malgré cela ils savent rire et battre des mains, comme les auditeurs des assemblées de Londres et de Paris ; et lors de ce congrès de Rotterdam, ils éclatèrent spontanément de rire et applaudirent à maintes reprises.
Le premier jour, vendredi 17 août, fut un beau jour : l’assistance comptait plus de 6 000 auditeurs. Ce jour fut couronné par le discours du président de la Société sur “ le triomphe de l’adoration pure et sans tache ”, discours qu’interrompirent de nombreux applaudissements. Une nouvelle publication en hollandais fut lancée. L’auditoire battit des mains de joie et d’appréciation quand frère Knorr présenta la nouvelle brochure de 32 pages Pouvez-vous vivre à jamais dans le bonheur sur la terre ? On donna à titre gracieux un exemplaire de cette brochure à chaque congressiste. Mais des joies semblables et plus grandes les attendaient le lendemain soir où l’assistance atteignit 7 000. Elles vinrent quand frère Knorr donna son discours “ Renouveler votre esprit pour vivre la vie du monde nouveau ”, qu’il poursuivit en disant que Réveillez-vous ! allait paraître deux fois par mois en hollandais ; 30 000 exemplaires pour commencer, dans l’espoir que le tirage atteindra sous peu 100 000 exemplaires pour chaque numéro. Ainsi, à la fin de l’année 1951, ils allaient recevoir quatre numéros par mois, ceux de La Tour de Garde et de Réveillez-vous ! qui sont deux périodiques bi-mensuels. On avait espéré obtenir la traduction hollandaise du livre récent “ This Means Everlasting Life ” (C’est ici la vie éternelle) pour la faire paraître à Rotterdam. Mais il fut impossible de la finir à temps. Toutefois, l’annonce que le livre était prêt pour l’impression déclencha un nouvel applaudissement.
Une pluie fine tombait le dimanche matin 19 août. Les sessions du matin s’ouvrirent par un cantique et un discours sur le baptême à la suite duquel on emmena 285 candidats à la piscine est, où ils se firent baptiser.
Des nuages gris se résolvaient en pluie à mesure qu’approchait l’heure du discours public. Mais la publicité faite auparavant avait accompli son œuvre — Pancartes fixées sur le toit et contre les glaces latérales de voitures automobiles ou sur des bicyclettes (il y eut une file de 22 cyclistes), affiches apposées aux devantures, pancartes de toutes dimensions pour grands et petits, feuilles d’invitation par milliers et insignes à la boutonnière ou sur le blouson. Les Hollandais intéressés bravèrent le temps humide pour se rendre en foule à l’Ahoy Gebouw où leur nombre s’éleva bientôt à 10 775. L’orateur traita puissamment son sujet. Silencieux, absorbé par un discours aussi sérieux sur la religion, l’auditoire, le plus grand que connût jamais une assemblée en Hollande, écouta avec une attention soutenue jusqu’au bout. C’est alors que s’éleva un applaudissement mérité.
Comme il en fut pour les précédentes, cette assemblée allait arriver à une conclusion rapide et réconfortante. Deux orateurs parlèrent encore. Le sentiment qu’éprouvaient les Hollandais avait atteint un point où il lui fallait s’exprimer, aussi le rapport du serviteur du congrès déchaîna-t-il à maintes reprises les rires et les applaudissements. Il leur demanda si l’assemblée avait été un slag (un succès) ? Ils répondirent par Ja ! un Oui énergique. Puis dans son discours d’adieu émaillé de suggestions et de remarques appropriées, le président clôtura l’assemblée. Tous furent d’accord avec lui que les témoins de Jéhovah sont les plus grands optimistes, et que ceux nommés pour remplir des charges comportant des responsabilités sont des serviteurs et non des maîtres durs et exigeants. Pour nous tous, l’amour est une qualité vitale. Nous devons aimer Dieu en premier lieu puis notre prochain comme nous-même. Et c’est par amour que nous devrions nous entraider dans l’organisation théocratique.
Par un cantique et une prière prit fin la plus belle des assemblées qui se tînt jusqu’ici dans le pays des moulins à vent et des digues. Les visages rayonnants et les commentaires des amis révélaient leurs sentiments. Combien ils étaient heureux d’être venus, et combien peu disposés à repartir ! Les bénédictions reçues à Rotterdam les soutiendront dans les jours à venir et leur donneront encore plus de zèle pour accomplir le service de Jéhovah en faisant fructifier les intérêts du royaume dans les Pays-Bas.
[Illustration, page 61]
LES TÉMOINS DE JÉHOVAH 1951
ASSEMBLÉE POUR L’ADORATION PURE