Archélaüs, l’impitoyable ethnarque
ARCHÉLAÜS, le fils et successeur du roi Hérode, confirme le dicton “ Tel père, tel fils ”, car il est décrit comme ayant été “ cruel, tyrannique et sensuel au plus haut degré, un hypocrite et un intrigant ”. Ses procédés lui valurent d’être banni par l’empereur romain, ainsi se réalisa en lui ce principe biblique : “ L’homme cruel se fait tort à sa propre chair. ” — Prov. 11:17, Li.
Quelques jours avant sa mort le roi Hérode fit un dernier testament dans lequel il désigna Archélaüs comme héritier de son trône à la place d’Antipas et lui légua la moitié du territoire sur lequel il exerçait son pouvoir, chacun de ses deux autres fils en recevant un quart. Par suite de l’opposition dont il était l’objet, Archélaüs ne parvint à s’assurer, de l’empereur romain Auguste, que le titre d’ethnarque, titre bien inférieur à celui de roi, mais auquel était rattaché plus d’honneur qu’à celui de tétrarque ou prince territorial. Cependant, excepté quelques villes importantes, il reçut le territoire que lui avait légué son père, c’est-à-dire la Judée, la Samarie et l’Idumée.
Le règne d’Archélaüs fut caractérisé par des troubles, qui éclatèrent déjà avant son départ pour Rome pour faire valider par l’empereur le testament de son père. À l’instar de Roboam, fils de Salomon, il avait hérité un pays dont les habitants exhalaient leur mécontentement à cause des fardeaux dont ils avaient été chargés par son père dépensier pour avoir été marié à un si grand nombre de femmes et s’être lancé dans de coûteuses constructions (I Rois 12). De même que Roboam, Archélaüs agit avec peu de sagesse. Ne s’étant pas rendu compte de l’irritation de ceux qu’il gouvernait, il dut bientôt faire face à de sérieux troubles dont la répression fit 3 000 victimes parmi les Juifs, qui souillèrent les parvis du temple. Après le départ d’Archélaüs pour Rome, la situation empira. Un soulèvement armé s’étendit à travers tout le pays et fut étouffé aux dépens de la vie de milliers de soldats romains et de si nombreux Juifs que leur tradition en parle comme de l’un des pires massacres de leur histoire.
Dès son retour Archélaüs poursuivit sa tactique insensée. À la suite des mesures répressives qu’il prit, il fut invité à Rome pour se justifier des accusations soulevées par les Juifs et par les Samaritains qu’il faisait souffrir encore davantage. Après l’avoir interrogé, l’empereur Auguste le fit exiler.
Étant donné ces faits, nous comprenons pourquoi Joseph, le père nourricier de Jésus, “ ayant appris qu’Archélaüs régnait sur la Judée... craignit de s’y rendre ; et divinement averti en songe... se retira dans le territoire de la Galilée (sur lequel régnait le tétrarque Hérode Antipas), et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth ”. — Mat. 2:22, 23.