Questions de lecteurs

● Dans Romains 7:9 l’apôtre Paul parle comme s’il avait déjà vécu avant l’établissement de l’alliance de la loi et qu’il vivait au moment où elle entra en vigueur. Quel est le sens de ces paroles, puisque ces choses se réalisèrent des siècles avant sa naissance ? — D. S., États-Unis.

Paul déclara que la loi, en faisant connaître le péché, révéla le penchant au péché inhérent à l’homme. Elle le caractérisa en tant que pécheur, et le péché mérite la mort. La loi donnait la connaissance du péché et montrait que ceux qui étaient sous la loi méritaient la mort. Un homme imparfait, incapable d’observer la loi, fut convaincu de péché et par conséquent méritait la mort. C’est dans cet ordre d’idées que Paul écrivit dans Romains 7:9 : “ Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus. ” Il dit qu’il était vivant jadis, avant que la loi fût donnée ; mais que, quand la loi entra en vigueur, le péché reprit vie et le condamna à mort.

Mais comment cela pouvait-​il être vrai dans le cas de l’apôtre Paul ? L’alliance de la loi entra en vigueur quinze siècles avant la naissance de Paul. Il n’était pas vivant quand il n’y avait pas de loi ; il n’existait pas à l’époque où la loi mosaïque fut donnée. Cependant, il était un descendant d’Abraham selon la chair à qui Dieu avait dit : “ Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité. ” (Gen. 22:18). Abraham était l’ami de Dieu, justifié grâce à sa foi. Tandis que Paul se trouvait encore dans les reins d’Abraham, il possédait une espérance de vie, fondée sur la foi. Trois cent trente ans après la mort d’Abraham l’alliance de la loi fut ajoutée à la promesse divine faite au patriarche. Cette alliance révélait clairement que les descendants d’Abraham selon la chair, les douze tribus d’Israël, étaient des pécheurs et des transgresseurs. Paul naquit sous cette loi et comme il était incapable de se justifier pour la vie par les œuvres de l’alliance de la loi, son espoir de vivre par cette alliance “ mourut ”.

Il vécut donc avant la loi et sans loi seulement dans un sens figuré, étant alors dans les reins de son ancêtre Abraham. Un cas semblable nous est relaté dans la Bible quand elle parle de Lévi ayant payé la dîme à Melchisédek, bien que Lévi ne vécût que longtemps après Melchisédek. Mais Abraham, l’ancêtre de Lévi, paya la dîme à Melchisédek, c’est pourquoi Paul écrivit : “ De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l’a payée, pour ainsi dire, par Abraham ; car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d’Abraham. ” (Héb. 7:9, 10). La Bible explique donc elle-​même comment Paul vécut “ sans loi ” ou avant la mise en vigueur de la loi. — Voyez La Tour de Garde du 1^er février 1946, p. 44.

● Dans le Psaume 110:1 il est question du Christ qui est assis à la droite de Jéhovah, mais au Ps 110 verset 5 il est fait mention de Jéhovah assis à la droite du Christ, car, selon l’explication contenue dans le livre La religion a-​t-​elle servi l’humanité ? (page 86), le terme “ Seigneur ” désigne Jéhovah. Si le Christ est assis à la droite de Jéhovah, cela ne signifie-​t-​il pas que Jéhovah est assis à la gauche du Christ ? — R. C., Australie.

Le Psaume 110 nous montre Jéhovah s’adressant au Christ. On y parle de Jéhovah à la troisième personne et du Christ à la deuxième personne. Le premier verset Ps 110:1 est ainsi conçu (Cr 1905) : “ Jéhovah a dit à mon Seigneur : Assieds-​toi à ma droite. ” Au Ps 110 verset 5 nous lisons (Sg) : “ Le Seigneur, à ta droite, brise des rois au jour de sa colère. ” “ Toi ” et “ ta ” se rapportent au Christ, le terme “ Seigneur ” a trait au Seigneur Jéhovah. Par conséquent, dans le Psaume il est d’abord fait mention du Christ étant à la droite de Jéhovah et ensuite de Jéhovah se trouvant à la droite du Christ.

Être à la droite de quelqu’un ne signifie pas nécessairement occuper littéralement une position, pas plus que le langage illustré de Jésus ayant trait aux brebis et aux boucs signifiait que les brebis se trouvent littéralement à sa droite et les boucs littéralement à sa gauche. On ne saurait prendre ces choses à la lettre, pas plus qu’on ne le ferait du verset 1 du Psaume 110 relatif à la position assise. Jésus ne resta pas assis depuis sa résurrection et son ascension jusqu’en 1914, année où il fut intronisé en qualité de Roi. Sa position assise signifie uniquement qu’il ne remplissait pas encore ses devoirs royaux. Occuper la droite a un sens symbolique et non pas littéral. Le côté droit indique la préférence, l’excellence, la faveur et l’approbation. Comme dans l’image des brebis et des boucs, le côté gauche a trait à la désapprobation, à la disgrâce. Le sens est rendu dans l’Ecclésiaste (10:2) en ces termes : “ Le cœur du sage est à sa droite, et le cœur de l’insensé à sa gauche. ” Ou : “ L’esprit du sage lui assure le succès ; l’esprit de l’insensé lui vaut l’échec. ” (AT). La droite représente ici le succès et la gauche l’échec. Il serait absurde d’appliquer ce texte à la position du cœur, car le cœur se trouve à gauche, que la personne soit sage ou insensée. En raison de l’excellence de la main droite, Jacob, déjà âgé, l’étendit sur Éphraïm, le cadet de Joseph, et prit congé de lui en le bénissant largement, tandis qu’il étendit sa main gauche sur Manassé, son aîné, en lui accordant une bénédiction de moindre importance (Gen. 48:14-20). En harmonie avec ce qui précède le Christ lui-​même est représenté prophétiquement, disant à son Père céleste : “ Il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. ” — Ps. 16:11.

Si nous ne nous attachons pas au sens littéral, il n’est pas difficile de comprendre que Jéhovah et le Christ sont chacun à la droite de l’autre, tel que le révèle le Psaume 110:1, 5. Chacun d’eux occupe à l’égard de l’autre une position de préférence et d’excellence.