2e partie — Visite du président en Europe et au Moyen-Orient
Suite du récit du voyage de service, accompli récemment et raconté par le président de la Watch Tower Society, N. H. Knorr.
TURQUIE
Le 8 décembre, à deux heures, nous arrivâmes à l’aéroport d’Istamboul ; quinze frères nous y attendaient. Il y a cinq ans, j’avais rencontré un certain nombre d’entre eux et c’était un véritable plaisir de les revisiter. Pour frère Franz, le voyage était une chose nouvelle, mais frère Hoffmann était venu l’année dernière. Istamboul, vieille cité (autrefois Constantinople), est une ville curieuse. Pour nous rendre de l’aéroport dans la partie principale de la ville, nous parcourûmes de nouvelles, larges et grandes routes, et il s’écoula peu de temps avant que l’on n’aperçût les anciennes murailles qui, jadis, au temps de la splendeur byzantine, gardaient la ville des maraudeurs. Lorsque nous quittâmes la grand-route, nous franchîmes la grille par laquelle entra le Sultan Fatih, en 1453, quand la ville tomba aux mains des Turcs. En voiture, nous traversâmes la vieille ville, puis franchîmes la Corne d’or et arrivâmes à notre hôtel, qui donne sur le charmant Bosphore. Immédiatement après avoir signé sur le registre, nous allâmes au domicile d’un frère où nous tînmes une réunion pour nous occuper des difficultés que rencontrent nos frères en Turquie. L’une des discussions se circonscrivit autour de la position de neutralité que les témoins de Jéhovah doivent adopter dans tous les pays du monde. Aujourd’hui, les chrétiens vigilants ne s’immiscent pas dans les affaires des nations et la conscience de chacun doit être éduquée d’après les vérités bibliques. En outre, il fut souligné qu’un chrétien ne doit pas se mêler des cas de conscience d’autres personnes. Chacun doit décider de la ligne de conduite qu’il choisit de suivre. Chaque chrétien doit savoir que sa propre responsabilité est engagée devant Jéhovah et qu’il lui faut garder une conscience pure et maintenir son intégrité.
Ce soir-là, nous fûmes invités chez des amis juifs, venus depuis peu à la vérité. Dix-sept personnes environ étaient rassemblées autour de leur table, et nous passâmes un moment des plus agréables. Frère Franz et moi pûmes raconter quelques-unes de nos expériences ; ensuite, immédiatement après le dîner, de nombreux proclamateurs d’Istamboul arrivèrent et tous les deux nous prononçâmes des discours. Frère Franz parla aux parents en particulier sur la formation de leurs enfants en vue de l’adoration chrétienne. Il montra que ce devoir des parents envers les enfants subsiste même là où l’un d’entre eux n’est pas dans la vérité. Celui qui est dans la vérité devrait diriger les enfants de façon qu’ils aient l’occasion de la connaître. Je parlai des qualités requises des serviteurs au sein du groupe, de l’aide et de l’assistance qu’un groupe pouvait en attendre. Il était près de minuit quand la réunion prit fin.
Le dimanche devait être notre grand jour, mais voici tout d’abord une description de certains événements qui conduisirent à cette journée très importante dans la vie de nos frères à Istamboul. Il y a cinq ans, je parlai à nos frères dans une église arménienne et l’année dernière les frères louèrent la chapelle hollandaise pour la célébration du Mémorial. Mais cette fois, ils eurent des difficultés à trouver un lieu où tous les frères pussent se rassembler. En Turquie, aucune réunion religieuse ne peut se tenir en dehors des édifices religieux, aussi les frères se demandaient-ils où ils se réuniraient. Une personne de bonne volonté, copropriétaire d’un grand casino, offrit de louer le cercle pour toute la journée du dimanche. Là, les frères pourraient avoir une sorte de banquet ; en même temps, les gens auraient l’occasion de parler. Des projets furent donc établis pour organiser l’assemblée dans ce casino. Seuls, les frères et les personnes sur le point de se faire baptiser furent invités ; il ressort de cela que la majorité des personnes de bonne volonté n’eurent pas l’occasion d’y assister. Le programme commença de bonne heure.
Le premier discours, à 8 h 30, avait pour thème “ La prospérité qui vient de Jéhovah ”. D’autres discours furent faits par différents frères qui visitaient la Turquie. Après la très agréable session de la matinée, il y eut une interruption par les rafraîchissements : le lunch était servi. Au cours de cette pause, tous eurent l’heureuse occasion de s’associer personnellement avec les frères Knorr, Franz et Hoffmann. On me rapporta que plusieurs personnes de bonne volonté remarquèrent le naturel avec lequel ces trois frères fraternisaient avec les amis. Elles s’étonnèrent de les voir s’asseoir sans apparat, avec un air abordable, sur l’estrade et prendre leurs repas sans se laisser servir. Pour beaucoup, cela fut ce qu’il y eut de plus impressionnant de toute la journée. L’humilité n’est pas l’une des choses que les habitants d’Istamboul connaissent particulièrement. Le fait qu’aucune considération n’était montrée pour le protocole oriental parmi les membres de la société du Monde Nouveau était plutôt révolutionnaire pour un grand nombre des assistants, surtout pour les nouveaux intéressés dans l’œuvre de prédication de cette bonne nouvelle du Royaume. On surprit les propos de certains des garçons qui servaient à manger au bar : “ Voyez comme ces gens s’intéressent à Dieu. Ils aiment nourrir leur esprit de ses desseins, tandis que nous, comme des animaux, nous ne lui donnons jamais une pensée. ” Les frères firent une bonne impression sur ceux qui les servaient et tous furent heureux de s’asseoir autour des tables, d’engager d’agréables conversations particulières et de se trouver les uns avec les autres. À 13 h 30, j’eus l’occasion de parler sur le sujet “ La paix du Monde Nouveau sera établie de notre temps ”. Tous les assistants écoutèrent avec une grande attention ; à ce moment-là, un plus grand nombre de personnes arriva et l’assistance s’éleva à 270.
Sans aucun doute les personnes présentes furent rafraîchies spirituellement, fortifiées et remplies de joie par cette belle et heureuse assemblée théocratique à Istamboul. Le propriétaire du casino était très content et, pour montrer son appréciation des choses qui s’étaient passées, il réduisit le montant de la location, disant à quelques frères : “ C’est la première fois de ma vie que j’ai entendu dire des vérités tout le long d’une journée. ”
Ce soir-là, cinquante-trois frères se réunirent. C’étaient tous des serviteurs ou des frères qui pouvaient le devenir dans un proche avenir. De nombreuses questions sur la manière de travailler les territoires et de répandre la bonne nouvelle du Royaume furent discutées par nous tous. Le lundi fut consacré entièrement à des réunions en divers lieux. En Turquie, ce que les témoins de Jéhovah désirent, c’est être reconnus, et nous sommes désireux d’établir une organisation locale dès que ce sera possible. Certaines questions furent discutées avec des avocats et ceux qui s’intéressent au développement d’une telle organisation. Des dispositions furent prises également pour fonder une nouvelle filiale afin que l’œuvre soit exécutée avec une plus grande efficacité. Un frère du pays, qui est dans la vérité depuis dix ans, fut désigné comme serviteur de la filiale. L’après-midi et la soirée furent employées à aller dans différents domiciles pour visiter des groupes d’amis. Nous pûmes parler à 188 personnes dans huit foyers.
Les surveillants qui s’occupent de l’œuvre à Istamboul sont très heureux. Certains ministres diplômés de Galaad sont aussi là ; ce fut un véritable plaisir de s’associer avec eux et avec les autres et de voir à quel point l’œuvre a progressé ces dernières années. Comme partout, le temps passé avec les frères en Turquie fut très court, mais il y avait encore à faire dans d’autres pays ; aussi, le 11 décembre, nous quittâmes la Turquie, l’étape suivante étant Beyrouth. (Nous ne retournâmes pas à Athènes parce qu’on nous fit savoir qu’il n’y avait pas de visas de Chypre pour nous au Consulat britannique à Athènes ; nous volâmes donc directement à Beyrouth, au Liban.) Nous y arrivâmes, tous les trois, aux environs de minuit ; trente de nos frères et sœurs nous attendaient.
LIBAN
À Beyrouth, nous nous trouvâmes devant un certain nombre de difficultés. Un nouveau serviteur de filiale avait été nommé quelques mois auparavant ; il y avait donc beaucoup à faire à la filiale pour lui montrer comment diriger le bureau. Une autre question qui nécessitait notre attention, c’était l’interdiction de La Tour de Garde, survenue six mois plus tôt. Puis, naturellement, l’assemblée accapara notre temps.
L’assemblée des témoins de Jéhovah à Beyrouth commença le vendredi. Au cours de ma visite j’eus une réunion avec les missionnaires, puis le privilège de parler à tous les pionniers et pionniers spéciaux et de m’associer avec beaucoup de frères à l’assemblée elle-même. Il y avait 331 assistants, le samedi, et 551 à la conférence publique, le dimanche. Vingt personnes furent baptisées ; cela réjouit beaucoup ceux qui étaient à l’assemblée, car ils voient maintenant les résultats de leur œuvre de témoignage. L’assemblée de Beyrouth avait lieu à l’intention des groupes du Liban, cependant beaucoup vinrent de la Syrie, de la Jordanie et d’autres États arabes. Mais les frères de Tripoli désiraient vivement que nous allions chez eux, nous réservâmes le lundi à cette visite. À notre surprise, 291 personnes remplissaient leur Salle du Royaume qui était comble.
Comme nous l’avons dit, l’une des questions se rapportait à l’interdiction de La Tour de Garde et à la manière dont nous pourrions la faire remettre en circulation au Liban. Un frère s’occupa avec diligence d’arranger pour moi un rendez-vous avec le premier ministre, et, le mardi matin à 10 h 30, trois frères libanais, un missionnaire et moi nous nous y rendîmes. Nous eûmes une excellente entrevue. La raison de notre visite fut exposée clairement. On fit observer à M. Sami Solh que les seuls grands pays du monde interdisant La Tour de Garde étaient la Russie et les autres pays derrière le rideau de fer, que nous étions très surpris de voir que le pays libre du Liban interdisait cette publication et supprimait la liberté de presse. Dans l’interdiction, on affirmait également que les témoins de Jéhovah soutenaient le sionisme, que nous étions des pro-sionistes, mais nous fîmes remarquer que les témoins de Jéhovah et le sionisme n’ont rien à faire l’un avec l’autre. En fait, les Juifs qui retournent en Palestine n’acceptent pas et n’articulent pas le nom de Jéhovah. Ils ne prononcent même pas ce nom avec sa prononciation hébraïque, mais les témoins de Jéhovah proclament hardiment et joyeusement le nom du seul vrai Dieu dans le monde entier. Les Juifs interdisant la prononciation du saint nom, comment pourraient-ils en un sens quelconque être associés avec les témoins de Jéhovah qui ont fait connaître ce nom jusqu’aux extrémités de la terre ?
Le premier ministre appela alors son secrétaire pour qu’il présentât la loi interdisant le périodique La Tour de Garde. Elle fut discutée minutieusement au cours des minutes suivantes. Puis le directeur de l’Information qui rédigea la loi fut appelé et une nouvelle discussion s’engagea avec lui. À la fin de cet entretien de trente minutes, le premier ministre lui demanda de faire ce qu’il pourrait pour les témoins de Jéhovah. Il nous invita alors à nous rendre au bureau du directeur de l’Information, où de nouvelles discussions eurent lieu. Notre visite fut des plus profitables ; nous espérons sincèrement que l’interdiction sera levée, que le périodique La Tour de Garde pourra circuler librement, et nous prions dans ce sens. Personnellement, le directeur de l’Information n’a absolument rien contre le périodique ou contre l’œuvre des témoins de Jéhovah. Il nous a dit être au courant de la grande assemblée qui aurait lieu à Beyrouth, à la fin de cette semaine ; il savait que nous continuions à aller de porte en porte, prêchant la bonne nouvelle du royaume de Dieu, que nous conduisions des études bibliques et nous affirma qu’il n’avait pas l’intention, ni personne d’autre à Beyrouth, de s’immiscer dans notre œuvre. Des pressions avaient été exercées, de la part de l’église catholique en particulier, et les catholiques avaient élevé tant de protestations contre le périodique La Tour de Garde qu’il paraissait prudent de l’interdire pour les apaiser. Cependant, la chose étrange dans tout cela, c’est que rien n’était dit sur les catholiques dans la loi, cette dernière déclarant simplement que nous sommes des pro-sionistes. Cela montre donc comment les catholiques furent heureux de rejeter la responsabilité de l’interdiction de La Tour de Garde sur quelqu’un d’autre, d’essayer de mêler les témoins de Jéhovah aux troubles entre Israéliens et Arabes et de les faire montrer du doigt au Liban. Nous rendîmes un bon témoignage aux chefs de ce pays. Tous mahométans, ils se montrèrent des plus courtois et nous donnèrent toute occasion d’exprimer nos pensées et de défendre notre cause.
Du Liban, j’avais l’intention de me rendre à Bagdad et à Téhéran. Mais à cause des troubles en Syrie et parmi les États arabes, aucun avion ne s’envolait directement de Beyrouth ; la seule manière d’atteindre le Levant était de retourner à Istamboul. Frère Hoffmann suivit son programme selon lequel il devait poursuivre sa route vers le Caire, en Égypte. Quelques jours à peine avant notre arrivée, le service avait repris entre Beyrouth et le Caire.
Le mercredi 19 décembre, frère Franz et moi nous partîmes pour Istamboul, afin de prendre un avion assurant la liaison avec le Pakistan. Cependant, un épais brouillard s’étendit sur tout le continent européen et surtout sur l’Angleterre, paralysant tout le trafic aérien à travers l’Europe. Le mauvais temps persista pendant deux jours au cours desquels aucun avion du continent européen n’arriva à Istamboul. Il nous fallut donc attendre dans cette ville ; nous profitâmes de la compagnie de nos frères et eûmes l’occasion d’admirer certaines des curiosités d’Istamboul, comme le palais du sultan, le musée et quelques-unes de ses très intéressantes mosquées. Nous fîmes aussi une excursion en auto le long du Bosphore. Au point le plus septentrional du Bosphore, en regardant vers le nord, on aperçoit la Russie au delà de la mer Noire. Nous ne pouvions nous empêcher de penser à nos frères, maintenus dans les camps de concentration et les prisons à cause de leur fidélité, dans ce pays voisin de la Turquie. Finalement, après deux jours d’attente anxieuse, frère Franz et moi nous partîmes, le vendredi 21, vers la fin de l’après-midi. Nous pensions que notre avion s’arrêterait à Téhéran ; j’avais informé les frères que nous arriverions avec un appareil de la ligne Pan American et qu’ils devaient venir au-devant de l’avion qui ferait escale pendant une heure pour faire le plein d’essence. J’aurais ainsi l’occasion de les voir au moins pendant ces courts instants. Cependant, quand notre avion survola Téhéran, on nous informa que l’atterrissage serait très dangereux, à cause du plafond très bas et de la neige qui tombait. Aussi le capitaine de l’avion décida-t-il de faire demi-tour et de partir vers le sud, dans la direction de Bagdad. Nous nous y posâmes aux toutes premières heures du matin, mais, à cause de la situation tendue, due à la crise de Suez, seul le capitaine fut autorisé à descendre. L’avion était entouré de soldats pendant qu’on faisait le plein d’essence, puis il reprit son vol vers notre lieu de destination, Karatchi.
QUARANTAINE
Nous espérions arriver à Karatchi deux jours plus tôt que prévu, mais à cause du mauvais temps qui sévissait en Europe, le vol fut retardé et nous arrivâmes deux jours plus tard. Personne ne nous attendait à l’aéroport. J’avais retenu une place pour continuer sur Lahore, où se tenait l’assemblée et où je pouvais rencontrer les frères, contrôler la filiale et voir les missionnaires. Selon le programme, frère Franz devait se rendre à Delhi en Inde, mais à notre arrivée à Karatchi nous fîmes une expérience que nous ne trouvâmes pas très agréable. Tous les passagers, descendus de l’avion, entrèrent dans l’aérogare, prêts à remplir les formalités sanitaires, celles relatives à l’immigration et à la douane. Les autorités nous firent attendre pendant une heure. Puis on nous informa que tous les voyageurs devaient aller en quarantaine, ceux qui transitaient aussi bien que ceux qui descendaient. Nous fûmes gardés dans cette salle pendant une heure environ. Finalement, nous apprîmes que le chef du service de la santé croyait que l’avion qui nous transportait n’était pas désinfecté contre la fièvre jaune ou n’avait pas reçu une patente de santé quand il quitta Prestwick, en Écosse. Nous étions donc tous en quarantaine. Vous pouvez imaginer combien nous étions ennuyés ; beaucoup avaient des rendez-vous à Karatchi et des correspondances d’avion à prendre. Déjà deux jours de retard et maintenant en quarantaine !
Enfin, le chef du service de la santé décida que toute personne possédant un certificat de vaccination contre la fièvre jaune pourrait continuer sa route. J’en avais un mais frère Franz n’en avait pas, car il ne s’attendait pas à aller dans un territoire où régnait la fièvre jaune.
Il fut donc retenu, lui et quinze autres passagers dépourvus du certificat (on en a très rarement besoin sauf dans certaines parties de l’Afrique). J’en éprouvai beaucoup de regrets et étais désolé car j’ignorais combien de temps ils seraient immobilisés. Cependant, j’accomplis les formalités relatives à l’immigration et à la douane et m’arrangeai pour prendre l’avion pour Lahore cet après-midi-là. Puis, je retournai voir frère Franz en quarantaine. Je le trouvai ; en grimpant sur le rebord d’une fenêtre, il me fut possible de parler un peu avec lui. Lui et moi avions été informés qu’on les garderait très probablement neuf jours en quarantaine, ce qui nous chagrinait beaucoup, eu égard au fait que, dans son voyage autour du monde, frère Franz avait des rendez-vous fixés en Inde, en Birmanie et en Thaïlande. Nous étions réduits à l’impuissance, semblait-il, mais il y avait dans notre groupe un monsieur en relations avec le consul américain à Lahore ; il entra immédiatement en contact avec l’ambassade. La société pan-américaine, ainsi que le gouvernement des États-Unis, s’occupèrent de l’affaire, espérant faire libérer ces gens, car c’était vraiment ridicule de ne pas laisser partir l’avion qui possédait une patente de santé et fournit le certificat au service de santé. Mais celui-ci le refusa parce que l’avion venait d’Écosse plutôt que de Londres (comme me le dit un agent de la P.A.A.).
Au cours des heures qui suivirent, de dix à seize heures, heure de mon départ pour Lahore, l’ambulance s’arrêta devant le bâtiment où les gens étaient retenus et emmena quelques personnes à la fois. Frère Franz ne fut pas conduit à l’hôpital avant mon départ. Quand je lui dis au revoir et montai dans l’avion, je me sentais triste dans mon impuissance. Je savais que dès mon arrivée à Lahore j’entrerais en contact avec des gens susceptibles de faire quelque chose pour lui.
À mon arrivée à Lahore, tard dans la soirée, je m’arrangeai avec frère Pope, le serviteur de la filiale du Pakistan, pour téléphoner à l’un de nos bons amis à Karatchi pour voir ce que l’on pourrait faire pour frère Franz. Le lendemain matin, nous dûmes nous rendre à l’assemblée, et tandis que je marchais dans cette direction, le long de la rue principale de Lahore, un frère à bicyclette me remit un télégramme. Je l’ouvris ; il était de frère Franz et disait : “ RELÂCHÉ CE SOIR. ” Mon cœur tressaillit de joie et je remerciai Jéhovah de ce qu’il fût libre et pût continuer sa route pour servir ses frères dans d’autres pays. (Plus tard, quand je revins à Karatchi, j’appris de frère Britain qu’il l’avait finalement rencontré devant le Ministère de l’Air de l’Inde et que frère Franz était vraiment heureux de voir un autre frère.) Cela nous fit plaisir de le savoir en route pour Delhi et les deux assemblées où on l’attendait, dans ces parties de l’Inde. Cette expérience racontée, je poursuivrai dans la prochaine édition mon récit sur Lahore et son assemblée.