Questions de lecteurs
● La prophétie d’Ésaïe (52:14) relative au Messie semble indiquer que Jésus-Christ avait le visage défiguré. Comment faut-il comprendre ce passage ?
Jéhovah Dieu inspira le prophète Ésaïe pour écrire ce qui suit au sujet du Messie : “Voici, mon serviteur agira sagement ; il sera exalté et élevé, et placé très haut. Comme beaucoup ont été stupéfaits en [le, NW] voyant, — tellement son visage était défait [défiguré, Sg] plus que celui d’aucun homme, et sa forme, plus que celle d’aucun fils d’homme, — ainsi il fera tressaillir d’étonnement beaucoup de nations : des rois fermeront leur bouche en le voyant, car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils considéreront ce qu’ils n’avaient pas entendu.” — És. 52:13-15, Da.
Ces paroles d’Ésaïe s’appliquent à Jésus-Christ. Mais la lecture d’Ésaïe 52:14 ne devrait pas nous amener à conclure que Jésus avait le visage défiguré. Bien que la Bible ne décrive pas la forme et les traits du visage du Christ, les preuves archéologiques les plus anciennes n’appuient pas l’idée que Jésus aurait eu un visage laid ou des traits grotesques. Par exemple, Jack Finegan, érudit américain, après avoir examiné des peintures anciennes représentant le Christ, a écrit ceci : “Le tableau presque entièrement détruit, représentant le Christ, qui se trouve dans la catacombe de Priscille à Rome [La résurrection de Lazare] appartient probablement, comme nous l’avons vu, au milieu du deuxième siècle. Le tableau se trouvant à Dura [La guérison du paralytique] est daté plus précisément du début du troisième siècle. Sur les deux tableaux, le Christ est représenté comme un homme jeune, sans barbe, portant les cheveux courts et vêtu du costume ordinaire de l’époque. Ces portraits, et d’autres semblables, donnent la description du Christ la plus ancienne qui soit jusqu’à présent connue dans l’art chrétien primitif.” (La lumière du passé ancien [angl.], édition de 1946, page 408). Par conséquent, les plus anciennes peintures existant qui représentent Jésus-Christ n’indiquent nullement qu’il avait le visage défiguré.
Que faut-il donc entendre par les paroles consignées dans Ésaïe 52:14 ? Il est évident que ces mots se rapportent à l’humiliation subie par Jésus-Christ. Nombreux sont ceux qui le regardèrent comme un pécheur et l’injurièrent (I Pierre 2:22, 23). En tant qu’homme sur la terre, Jésus fit des œuvres justes que les autres hommes ne pouvaient accomplir, mais il fut haï sans cause en dépit des bonnes choses qu’il fit. Toutefois, il supporta cet opprobre, démontrant ainsi son intégrité envers Dieu. C’est pour cette raison qu’il fut exalté. — Jean 15:17-25.
Jésus fut un défenseur inébranlable de la vérité et de la justice. Avec hardiesse, il dénonça les conducteurs religieux de son temps, les qualifiant d’hypocrites, voire même de menteurs et de meurtriers (Mat. 23:1-39 ; Jean 8:44). On comprend aisément que son visage n’avait rien d’agréable pour ceux qu’il démasquait avec une telle vigueur. Ils le haïssaient. Ces chefs religieux hypocrites trouvaient son message repoussant, et l’aspect du porteur de ce message leur inspirait de l’aversion.
Bien que les Écritures ne décrivent pas avec précision les traits et la forme du visage du Christ, il est bon de se souvenir que Jésus était un homme parfait (Héb. 7:26). Dieu lui avait préparé un corps (Héb. 10:5). Il ne fait donc aucun doute que Jésus avait un physique et un visage très agréables.
● Lorsque Jésus fut mis au poteau de torture, quel est ou quels sont les vêtements que les soldats se partagèrent en tirant au sort ?
Cette question est basée sur une contradiction apparente entre les récits de Matthieu et de Jean à propos de cet événement. Voici ce que Matthieu écrivit en premier lieu : “Quand ils l’eurent mis au poteau, ils distribuèrent ses vêtements de dessus en tirant au sort.” (27:35). Marc fournit exactement les mêmes renseignements (15:24). Toutefois, Jean rapporta : “Or quand les soldats eurent mis Jésus au poteau, ils prirent ses vêtements de dessus et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et le vêtement de dessous. Mais le vêtement de dessous était sans couture (...). Ils se dirent donc entre eux : ‘Ne le déchirons pas, mais déterminons par le sort à qui il sera.’ C’était afin que l’écriture fût accomplie : ‘Ils se sont partagé mes vêtements de dessus, et ils ont tiré au sort mon vêtement.’ Et les soldats firent réellement ces choses.” — Jean 19:23, 24.
Le témoignage oculaire de Jean nous apprend que Jésus avait des vêtements de dessus et un vêtement de dessous. D’après Jean 19:23, les soldats firent quatre parts de ses vêtements de dessus, une part pour chaque soldat. Toutefois, l’apôtre ne nous dit pas comment ils ont procédé à la répartition des parts. Enfin, Jean 19:24, nous révèle que les soldats tirèrent au sort le vêtement de dessous, sans couture, de Jésus.
Le récit de Matthieu 27:35, ne conteste pas le fait que Jésus avait un vêtement de dessous, lequel aurait été tiré au sort ; il omet tout simplement de faire allusion à ce vêtement. Il fournit par contre des détails sur les vêtements de dessus du Maître, lesquels, selon Jean, ont été divisés en quatre parts, Matthieu ajoutant que ces vêtements, eux aussi, avaient été tirés au sort.
Mais si nous tenons compte des deux Évangiles, celui de Matthieu et celui de Jean, nous voyons que les soldats ont tiré au sort les vêtements de dessus aussi bien que le vêtement de dessous. Loin de se contredire, ces récits, écrits par deux personnes différentes, apportent chacun des détails dont l’autre ne parle pas, sans toutefois qu’il y ait d’opposition entre eux. Et comme l’indique le récit de Jean, rédigé après celui de Matthieu, le tirage au sort du vêtement de dessous du Messie était destiné à accomplir le Psaume 22:19 22:18, NW. La lecture de ces deux livres inspirés nous permet d’arriver à cette même conclusion correcte.