Les baptistes s’inquiètent des problèmes de leur Église
IL Y A aujourd’hui des millions de baptistes. Dans presque chaque pays il y a au moins un petit groupe de baptistes. Toutefois, environ neuf baptistes sur dix, soit plus de 26 000 000 d’entre eux, vivent aux États-Unis.
Plus d’un tiers des baptistes sont membres d’Églises affiliées à la Convention baptiste du Sud. Selon le World Almanac, cette organisation baptiste, la plus importante, a des missionnaires dans soixante-neuf pays.
Vous connaissez peut-être des baptistes, à moins que vous ne le soyez vous-même et n’apparteniez à une des Églises affiliées à la Convention baptiste du Sud ou à l’une des vingt et quelques autres organisations baptistes reconnues. Si oui, avez-vous remarqué l’inquiétude des baptistes à propos des problèmes suivants ?
Le problème de l’unité de croyance
La brochure Les vérités auxquelles nous adhérons (angl.), publiée par le Bureau de l’école du dimanche de la Convention baptiste du Sud, fait remarquer que “l’autorité d’une Église est exercée par ses membres et non par des évêques ou autres potentats, (...) [et que] chaque Église agit indépendamment sous l’autorité du Seigneur Jésus-Christ”.
C’est pourquoi, comme vous le savez peut-être, à l’intérieur de l’organisation générale de la Convention baptiste du Sud, les Églises qui y sont affiliées donnent un enseignement plus ou moins différent les unes par rapport aux autres. Cela crée-t-il des problèmes ?
Certains baptistes l’affirment. Un ancien pasteur d’Athènes (États-Unis) fit cette remarque : “Les gens qui appartenaient à mon Église prétendaient croire aux doctrines baptistes, mais quand j’ai commencé à leur parler de la trinité, comme je devais le faire, ils n’ont pas voulu l’accepter.”
Toutefois, les membres de cette Église pensaient probablement être en droit, en tant que baptistes, de manifester leur ‘indépendance’ et d’exercer leur ‘autorité en tant que membres’ de cette Église.
Cependant, un directeur de l’enseignement associé à une Église baptiste importante de Charleston (États-Unis) exprima l’opinion selon laquelle ‘les différences d’enseignement et de croyance étaient dues au fait que le sens des Écritures est tordu pour les adapter aux idées professées par les individus’. Quand on lui a demandé si ces différences de croyance ne suscitaient pas des problèmes aux baptistes qui se rendaient dans d’autres villes, il reconnut qu’il en était bien ainsi, mais ajouta : ‘Ce problème n’existe pas seulement entre différentes Églises baptistes, mais aussi à l’intérieur d’une même Église. Dans la nôtre, il y a trois factions.’
Ainsi, bien que certains baptistes considèrent les différences de croyance existant au sein même de leur Église (ou entre leur Église et d’autres ayant la même foi) comme normales, d’autres s’en inquiètent beaucoup. Cela est-il justifié ? C’est peut-être votre avis, en particulier si vous vous rappelez les paroles suivantes que l’apôtre Paul adressa à l’Église de Corinthe :
“Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment.” — I Cor. 1:10, Sg.
Ils désirent une bonne direction spirituelle
Certains pensent aussi que cette situation amène de nombreux pasteurs baptistes à adopter une position de compromis. À Clarkston (États-Unis), un parent proche d’un pasteur baptiste fit cette remarque : “Un pasteur sert dans une Église selon le bon plaisir des autorités locales. Les vérités divines doivent être édulcorées, afin d’être conformes aux points de vue et aux préjugés prévalant parmi les personnes exerçant l’autorité dans les congrégations locales.”
Cette déclaration est-elle exagérée ? Certains chefs religieux ne le pensent manifestement pas. Il y a quelques années, le Dr Samuel Southard, du séminaire de théologie de la Convention du Sud à Louisville (États-Unis), déclara : “Nous avons changé notre message pour préserver le nombre de nos fidèles et notre prospérité.” Le Dr K. Owen White, ecclésiastique baptiste de la Convention du Sud, déclara : “Nous nous sommes écartés de la pratique du christianisme biblique.”
Des craintes sincères ont été formulées à propos des services religieux et de ce qu’ils offrent aux fidèles. Comme les baptistes, vous avez peut-être remarqué que les sermons traitent de plus en plus de questions profanes, exhortant les fidèles à soutenir les efforts des hommes pour résoudre les problèmes politiques, sociaux et économiques toujours plus graves de la société moderne. Certains pensent qu’au lieu de mettre l’accent sur les projets humains, il faudrait accorder plus d’attention à la direction spirituelle qu’offre la Bible et à l’affermissement de la foi dans l’espérance que donnent les Écritures. Ces personnes ont peut-être présentes à l’esprit les paroles de Jésus qui, à propos de ses vrais disciples, déclara : “Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.” — Jean 17:14, Sg.
Certaines inquiétudes résultent sans doute de l’entrée en fonction de nouveaux ministres baptistes, qui viennent d’achever leurs études au séminaire depuis seulement quelques années. Dans de nombreuses Églises protestantes non baptistes, il est très connu que de plus en plus de nouveaux ministres religieux acceptent les théories évolutionnistes, doutent de l’existence d’un Dieu personnel et sont peu disposés à accepter la Bible tout entière comme inspirée par Dieu. Toutefois, à la surprise de certains, le doyen Rosco Brong de l’université baptiste de Lexington (États-Unis) donna cet avertissement : “Les Églises baptistes sont envahies et leur témoignage est détruit par une vague d’infidèles déguisés en ministres sortis d’universités et de séminaires modernistes, des prédicateurs infidèles qui rejettent la Bible et servent leurs propres intérêts plutôt que ceux du Christ.”
Vous reconnaissez probablement la véracité du récit biblique relatif à la création et au déluge. Bien sûr, la Bible indique que Jésus et ses apôtres acceptaient ces récits comme faisant partie de la vérité inspirée par Dieu (Mat. 19:3-6 ; 24:37-39 ; I Tim. 2:12-14 ; I Pierre 3:20). Il vous semblerait peut-être étrange d’aller demander à votre pasteur s’il accepte ce récit. Pourtant, de telles questions provoquent souvent à notre époque des réponses surprenantes.
Inquiétudes à propos de la conduite non chrétienne
La brochure Les vérités auxquelles nous adhérons (angl.) déclare que les baptistes peuvent être appelés “un peuple du Livre”, c’est-à-dire la Bible. À l’exemple des membres de nombreuses autres Églises protestantes, certains baptistes ont cependant le sentiment que leurs coreligionnaires négligent trop souvent de conformer leur vie à ce Livre. Une enquête organisée récemment par le Ladies’ Home Journal révéla que tant parmi les femmes catholiques, que parmi les femmes protestantes assistant aux offices, une sur quatre était affligée par “le sentiment qu’un grand nombre de mes compagnons croyants sont hypocrites”. L’article ajoutait encore : “Parmi les baptistes, le sentiment de partager le même banc avec des hypocrites s’est développé de façon sensible : une personne sur trois affirme partager cette pensée.”
Comme dans d’autres Églises protestantes, la question soulevée semble être celle-ci : Le fait d’être membre d’une Église baptiste rend-il quelqu’un réellement différent de ses semblables pour ce qui est de sa vie, de son sens des valeurs et de ses mœurs ?
Une femme de Macon (États-Unis), parlant de ses relations passées avec une Église baptiste, déclara qu’à cause de son emploi elle s’était rendu nettement compte que “les ‘colonnes de l’Église’ étaient aussi impures et pratiquaient autant de choses illégales que beaucoup de gens de l’extérieur”. Elle avait été déçue et avait cessé pendant un temps de s’intéresser à la Bible. Tout le monde n’est pas troublé à ce point, mais étant donné qu’“un peu de levain fait lever toute la pâte” beaucoup de personnes sincères se posent cette question : Que doit-on faire des membres de l’Église dont les paroles et la conduite sont contraires aux principes bibliques ? — Gal. 5:9, Sg.
L’Église primitive était-elle différente ?
Bien sûr, les chrétiens du premier siècle ont eu eux aussi leurs problèmes. Les baptistes peuvent invoquer les différends qui eurent lieu à cette époque-là à propos de questions doctrinales comme autant de raisons de ne pas être troublés par les différences de croyance qui existent à notre époque.
Il est vrai qu’il y eut parfois des différends parmi les premiers chrétiens à propos de certaines doctrines. Ce fut pour quelques-uns l’occasion de renoncer à leur bonne conduite. De faux enseignants se sont manifestés dans les Églises. Mais qu’ont fait les chrétiens du premier siècle pour résoudre ces problèmes ? Chaque Église a-t-elle décidé de ce qu’elle ferait ?
Lorsque l’apôtre Paul se trouvait à Antioche, une querelle éclata à propos de la circoncision : les convertis non juifs devaient-ils ou non être circoncis ? L’Église d’Antioche n’a pas réglé elle-même cette question et elle n’a pas permis que cette querelle provoque la division. Une délégation fut envoyée à Jérusalem pour soumettre la question aux apôtres et aux aînés de l’Église de cette ville. Pierre, Barnabas et Paul apportèrent leur témoignage. Les apôtres et d’autres aînés examinèrent attentivement les Saintes Écritures à ce sujet. Avec l’aide du “Saint-Esprit” ou esprit de Dieu, ils aboutirent à une conclusion unanime. Vous pouvez la lire dans le livre des Actes, au chapitre 15 Ac 15.
Il faut remarquer que la décision prise par les apôtres et les aînés de Jérusalem profita non seulement à l’Église d’Antioche, mais à toutes les autres. Dans Actes 16:4, 5 (Sg), nous lisons : “En passant par les villes, ils [Paul et Silas] recommandaient aux frères d’observer les décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem. Les Églises se fortifiaient dans la foi.”
Les apôtres ne sont plus avec nous aujourd’hui, mais nous possédons leurs écrits. N’est-il donc pas raisonnable de s’attendre à ce que les vrais chrétiens connaissent l’unité de croyance grâce à leur attachement fidèle à la Parole de Dieu ? La brochure baptiste Les vérités auxquelles nous adhérons (angl.) déclare : “Les baptistes croient que la Bible est le seul guide sûr en matière de foi et de pratiques religieuses. C’est à partir de ce Livre, — et non de conseils d’Église ou de credo humains, — que les baptistes ont formulé leurs doctrines fondamentales.”
Ceci soulève la question suivante : Si la Bible dit aux chrétiens de “tenir tous un même langage”, pourquoi doit-il être difficile à un baptiste qui se rend dans un autre lieu de trouver une Église baptiste qui enseigne exactement les mêmes doctrines que celle qu’il vient de quitter ? Cela veut-il dire que dans la pratique la Bible n’est pas vraiment considérée comme un “guide sûr” ?
Dans les Églises chrétiennes du premier siècle, ceux qui pratiquaient le vol, la fornication, l’adultère, l’ivrognerie et d’autres choses semblables n’étaient pas tolérés. À l’Église de Corinthe, l’apôtre Paul écrivit : ‘N’ayez pas de relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne ou ravisseur, et ne mangez pas avec un tel homme. (...) Ôtez le méchant du milieu de vous.’ (I Cor. 5:11-13, Sg). L’Église dont vous êtes membre suit-elle cette exhortation biblique ou bien permet-elle à des transgresseurs connus des justes commandements de Dieu de garder leur position privilégiée ou même d’exercer d’importantes fonctions religieuses ?
Au premier siècle, des mesures énergiques étaient prises contre les prétendus chrétiens qui répandaient de fausses doctrines. L’apôtre Paul donna cette instruction à Tite : “Après un ou deux avertissements, rejette l’hérétique.” (Tite 3:10, CT). Si elle était suivie dans les Églises baptistes de notre époque, le doyen d’une université baptiste pourrait-il dire que ces Églises sont “envahies et [que] leur témoignage est détruit par une vague d’infidèles” ?
Il est donc évident que la situation des chrétiens du premier siècle était très différente de celle qui existe parmi les membres des Églises baptistes. Les premiers chrétiens eurent à faire face à certains problèmes, mais ils savaient comment préserver l’unité de croyance et la pureté des congrégations, et ils agirent en conséquence. Grâce à leurs efforts, l’unité de croyance fut maintenue dans toutes les congrégations.
Si une telle unité n’est pas évidente dans votre Église, n’est-ce pas une preuve que vous devez faire quelque chose ? Il est vrai que le fait d’être membre d’une Église peut vous assurer une certaine position sociale, ce qui vous paraît peut-être très important. Mais ne serait-il pas raisonnable de faire des recherches pour voir s’il n’existe pas un groupe de chrétiens qui s’efforcent aujourd’hui de maintenir leur unité à l’exemple des premiers chrétiens ?
Rappelez-vous que le Seigneur Jésus-Christ désire avoir pour disciples des personnes qui sont vraiment attachées à ce qui est bien. À l’Église de Laodicée il fut dit : “Parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.” (Apoc. 3:16, Sg). Vous ne désirez certainement pas être membre d’une Église qui risque d’être rejetée par le Christ parce que ses ‘œuvres ne sont pas parfaites devant Dieu’. (Apoc. 3:2, Sg.) Ne serait-il pas vraiment sage de vous soucier du point de vue de Dieu à ce sujet plutôt que de celui de vos parents, de vos amis ou de vos voisins ?
[Encadré, page 325]
À notre époque d’agitation religieuse, les baptistes sincères s’inquiètent à propos
● de l’absence d’unité de croyance,
● de la mise à l’écart de la Bible dans les Églises au profit de questions profanes,
● du clergé moderniste,
● du grand nombre de gens qui ne conforment pas leur vie à la Bible.