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  • w75 1/3 p. 131-138
  • L’injustice raciale disparaîtra-t-elle un jour ?

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  • L’injustice raciale disparaîtra-t-elle un jour ?
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1975
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Plus…
La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1975
w75 1/3 p. 131-138

L’injustice raciale disparaîtra-​t-​elle un jour ?

De nombreuses personnes se posent aujourd’hui cette question. La révolution est-​elle la solution ? Lisez comment une jeune femme de couleur a appris quelle est l’unique solution qui mettra fin à l’injustice raciale.

DANS la lumière du petit matin, j’observais du pont du navire des hommes-grenouilles qui se glissaient silencieusement dans les eaux glacées du port canadien. Ils vérifiaient si des explosifs n’avaient pas été placés sous la coque du bateau. En effet, certains voulaient empêcher notre départ, même s’il fallait faire sombrer le navire.

Toutefois, peu après nous sommes partis sans problème. Nous étions environ 500, des Noirs américains pour la plupart, en route pour Cuba. Nous étions censés y aller pour participer à la récolte de la canne à sucre. En réalité, notre voyage avait un autre but.

Les dirigeants du pays le savaient. Quelques semaines plus tard, un sénateur américain déclara au Congrès : “On endoctrine des citoyens américains et on les forme pour qu’ils attaquent et détruisent nos institutions et notre gouvernement. C’est ce qui se passe en ce moment même tout près d’ici. Cuba, de Fidel Castro, est la base ennemie où a lieu cette opération.” — Congressional Record, 16 mars 1970.

Ce sénateur avait raison, du moins en ce qui me concernait. J’allais à Cuba pour y recevoir une formation complémentaire dans le domaine des tactiques révolutionnaires. Mon objectif était de susciter une insurrection armée contre le système américain.

À bord, nous nous posions cette question, et nous la posions plus particulièrement aux quelques Blancs qui étaient avec nous : “Seriez-​vous prêt à tuer votre mère ou votre père s’il cherchait à empêcher la révolution ?” Les hésitants étaient notés, car, pensions-​nous, ils avaient besoin d’une éducation plus poussée. Ils devaient apprécier davantage la nécessité de soulager les souffrances des masses en renversant leurs oppresseurs.

“Que les gens sont pervertis, penserez-​vous peut-être. Certes, les conditions ne sont pas bonnes, mais elles ne justifient pas une révolution.”

Pourtant, des milliers de jeunes gens sincères pensent le contraire. Comme le révèlent certains rapports, même des gens qui appartiennent à des familles aisées participent à ce qu’ils croient être un combat pour la justice. Pourquoi ? Qu’est-​ce qui leur fait penser que la destruction du système actuel est le seul moyen de faire disparaître l’injustice ?

Permettez-​moi de vous l’expliquer. Peut-être comprendrez-​vous mieux ce que pensent les autres, et notamment des millions de Noirs. Ma propre vie et tout ce que j’ai pu ressentir vous en donneront une idée, du moins je le crois.

La vie d’un Noir en Amérique

Je suis née en 1945 dans le Sud des États-Unis, dans une famille de onze enfants. Nous étions métayers. Ma première maison était une cabane en bois en bordure d’un champ de coton. Au cours des années, j’ai habité de nombreuses cabanes de ce genre. L’hiver, nous collions des journaux sur les murs pour nous protéger du vent.

La pauvreté n’était pas le plus grave. Il y avait aussi des Blancs très pauvres. Ce qui nous faisait le plus mal, c’étaient les mauvais traitements, l’attitude des Blancs à notre égard. Nous n’avions pas le droit de pénétrer dans les écoles réservées aux Blancs, les restaurants réservés aux Blancs, les toilettes réservées aux Blancs ; nous ne pouvions même pas boire aux mêmes fontaines que les Blancs. On pouvait lire des pancartes comme celle-ci : “LES GENS DE COULEUR ET LES CHIENS NE SONT PAS ADMIS.”

Dans le Sud, à cette époque-​là, les lieux publics, tels que les stations d’autobus, étaient divisés en deux parties, et nous devions nous asseoir au fond des autobus. Quand l’un de nous semblait l’oublier, on entendait aussitôt ces paroles méprisantes : “Allons, vous savez très bien que les nègres n’ont pas le droit d’être ici. Allez au fond.”

Je me souviens quand Emmett Till, un jeune Noir de quatorze ans, a été tué. On en a beaucoup parlé dans les journaux, mais pour mes parents, comme pour la plupart des Noirs du Sud, ce n’était qu’un épisode d’une vieille histoire : un autre Noir tué par des Blancs. La seule chose inhabituelle était l’âge de la victime. Emmett était allé pêcher sur la rivière Tallahatchie, et des Blancs l’avaient battu à mort parce qu’il avait, paraît-​il, sifflé une jeune fille blanche. Commet-​on un meurtre pour cela ?

Cela m’aida à comprendre le ton suppliant et craintif avec lequel ma grand-mère nous disait de ne jamais oublier de baisser les yeux quand nous parlions à des Blancs, de répondre : “Oui monsieur”, ou : “Non madame”, et par-dessus tout de jouer la comédie en souriant. Mais, me demandais-​je, pourquoi les Blancs nous méprisent-​ils ? Quel mal y a-​t-​il à être Noir ?

Alors que j’étais encore très jeune, ma sœur a eu une crise d’asthme, et le propriétaire blanc pour qui nous travaillions refusa de s’en inquiéter et de la conduire chez le médecin. En désespoir de cause, mon père, habituellement très doux, le menaça d’un fusil et le força à aller chercher un médecin. Évidemment, mon père n’est plus revenu à la maison, car il aurait été lynché. Il s’est enfui dans le nord du pays, et nous sommes allés chez ma grand-mère, dans un autre comté. Finalement, mon père nous a fait venir auprès de lui, à New York.

Mon père travaillait comme peintre en bâtiment et comme concierge. C’est pourquoi nous sommes allés habiter un quartier résidentiel, Sheepshead Bay à Brooklyn, où il n’y avait que des Blancs. J’étais la seule Noire de ma classe. Mon institutrice semblait prétendre que j’étais stupide, mais j’étais résolue à lui prouver le contraire.

À la fin de mes études primaires, j’étais en avance de deux ans. On m’a donc mise dans une classe spéciale pour les élèves exceptionnellement doués. L’année suivante, j’ai été choisie pour participer à un programme expérimental appelé “Talents d’avenir”. Je m’intéressais à beaucoup de choses et j’étais infatigable. J’ai étudié le chant, la danse, le journalisme et le métier d’infirmière, et j’ai suivi des cours de modéliste.

Après avoir quitté l’école, j’ai fait des enregistrements et j’ai même travaillé un moment avec Paul Simon de la Simon & Garfunkle. J’ai eu ainsi la possibilité de voyager dans différentes villes pour la télévision ou pour d’autres activités. Je poursuivais également des études universitaires.

Je deviens une révolutionnaire

Mais avec le temps je me suis rendu compte que je me faisais des illusions, que je me trompais moi-​même en pensant que la couleur de la peau importait peu. Il était faux de dire que le racisme n’existait que dans le Sud. Il était également présent dans le Nord, mais dissimulé. J’avais essayé de bannir de ma mémoire la petite négresse que l’on chassait au fond de l’autobus et qui n’était pas admise dans les maisons des Blancs ni dans les écoles et les restaurants réservés aux Blancs. Mais maintenant, j’étais forcée de m’en souvenir.

Il m’a fallu me battre pour obtenir un logement dans un quartier blanc. Pour cela, j’ai dû faire appel à la Commission des droits de l’homme pour l’État de New York. Alors que je poursuivais des études en vue de certaines carrières, j’ai vu les portes se fermer et des barrières s’élever. Je me souviens qu’un jour où je me suis présentée pour obtenir un certain emploi, on m’a offert un salaire exceptionnellement élevé, non pas en raison de mes aptitudes, mais pour donner l’impression que la société qui me le proposait ne faisait pas de ségrégation raciale. Indignée, j’ai refusé cet emploi.

Mes opinions se fixent

Dans les années 1960, les journaux ne cessaient de rapporter des événements révoltants. Un matin de septembre 1963, une bombe explosa dans une église de Birmingham, en Alabama, pendant l’école du dimanche. Une foule d’enfants noirs se précipitèrent à l’extérieur en criant ; d’autres saignaient et gémissaient. Quatre d’entre eux ne criaient plus : ils étaient morts, assassinés par des Blancs. L’été suivant, Chaney, Schwerner et Goodman, qui travaillaient pour la Commission des droits civiques, furent assassinés dans le Mississippi.

À cette époque-​là, je m’étais engagée dans la lutte pour l’égalité des droits. Je travaillais pour deux associations (le Congress of Racial Equality et le Student Non-Violent Coordinating Committee). J’écoutais les dirigeants plus modérés comme le Dr Martin Luther King. J’ai même écrit un article sur lui dans le Harlem Valley Times. Quand il a été tué à son tour par un Blanc, j’ai dû, comme beaucoup d’autres Noirs, me poser cette question : “Qu’a apporté la non-violence qu’il préconisait ?”

Je me suis mise à lire beaucoup d’ouvrages sur l’histoire des Noirs, sur le commerce cruel des esclaves, sur les traitements infligés aux Noirs, considérés comme de simples marchandises, sur le sort des familles de Noirs qui étaient détruites et dont les membres étaient vendus à des propriétaires différents sans la moindre pitié. J’ai été outrée d’apprendre que certains propriétaires d’esclaves employaient un homme fort et bien bâti pour féconder ses femmes esclaves afin d’avoir des jeunes qu’ils vendaient sur les marchés d’esclaves ou qu’ils faisaient travailler dans les champs.

Certains penseront qu’il vaut mieux oublier ces terribles injustices. Mais j’en étais incapable, car j’avais le sentiment que si l’esclavage avait été supprimé, l’état d’esprit était toujours vivant.

Indignée par les injustices

Partout où je me tournais, je voyais les mêmes choses : des Noirs entassés dans des ghettos qui souffraient de la ségrégation raciale, des difficultés économiques, de l’injustice, des mauvaises conditions de logement, de la surpopulation et de désespoir. Je me suis mise à considérer ces lieux comme autant de colonies qui devaient être libérées.

Je m’imaginais que nous autres Noirs nous ressemblions alors aux colons américains qui s’étaient rebellés contre le joug britannique en 1776. Nous aussi nous étions un peuple auquel on refusait certains “droits inaliénables”. C’était à notre tour de nous révolter. C’est ainsi que je voyais les choses, et je n’étais pas la seule.

C’est alors qu’un événement m’incita à passer à l’action.

Mon père fut tué. Les agents de police et les employés de la morgue ont dit que personne ne le connaissait, qu’il était inconnu. Aussi ont-​ils pris sur son corps tous les organes qu’ils désiraient. Pourtant, ils savaient bien qui il était puisqu’ils nous ont contactés.

Pour moi, c’était comme si on l’avait tué deux fois, d’abord poignardé dans la rue, puis découpé à la morgue. Quand finalement on nous a montré le corps de mon père, il était dans un état abominable. On n’avait même pas essuyé le sang qui avait coulé de sa bouche et de ses yeux. J’étais convaincue que s’il avait été traité ainsi, c’était parce qu’il était Noir et pauvre. Je me suis retenue de pleurer, mais j’ai fait un vœu, celui de lutter contre les injustices dont souffrait mon peuple.

J’avais le sentiment que les Blancs s’étaient habitués à vivre dans le mensonge. Ils cherchaient à nous faire croire que nous étions opprimés à cause de notre infériorité inhérente. Moi, je constatais que c’était leur racisme qui nous maintenait dans cet état. C’est ce que des Noirs ont essayé de faire comprendre aux Blancs par des moyens non violents. Désormais, je ne devais plus m’attaquer à la mentalité de l’homme blanc, mais uniquement et directement à l’oppression elle-​même.

Je suis devenue membre du groupe des Black Panthers de Harlem. J’ai accepté leur idéologie selon laquelle il était temps que les Noirs s’arment. À la fin de 1969, j’ai lu dans un journal noir extrémiste qu’on organisait ce voyage à Cuba. La révolution avait réussi dans ce pays. Aussi, je désirais y aller et me rendre compte de ce qui avait été fait. Je me suis portée volontaire aussitôt et j’ai été retenue pour ce voyage de trois mois.

Une révolutionnaire en action

On m’avait fait croire que Cuba était une petite île affreuse et accablée par la misère. Mais à mes yeux, c’était l’endroit le plus beau que j’aie jamais vu. À la fin de notre séjour, nous avons passé trois semaines à parcourir le pays. Ce que j’ai vu m’a convaincue que Cuba était propre et qu’on n’y voyait ni détritus, ni gens oisifs, ni prostituées, ni ivrognes, ni jeunes gens désœuvrés dans les rues. Tout le monde, jeune ou vieux, semblait avoir quelque chose à faire.

Dans notre camp, à Cuba, tout était réglé selon une organisation militaire. Chaque matin nous étions réveillés par un signal, et à 6 heures nous partions dans les champs de canne à sucre. Le travail était pénible, mais j’aimais la discipline et je voulais travailler “au service du peuple”, comme le laissait entendre le slogan révolutionnaire du jour. Nous travaillions aux côtés de combattants communistes venus du Viêt Nam, d’Afrique, de Corée et de Russie. Ils nous faisaient part de ce qu’ils avaient vu, cultivant ainsi en nous une conception internationale de la lutte pour la libération.

Durant les soirées, des anciens qui avaient combattu pour la libération du peuple au Viêt Nam, à Cuba, en Afrique ou ailleurs, s’entretenaient avec nous. Nous avons vu des films, tels que “La bataille d’Alger” qui montrait comment des femmes musulmanes s’étaient déguisées et avaient pris une part active dans la lutte contre les Français. J’aimais les discours de Fidel Castro et j’étais impressionnée par les liens qu’il paraissait avoir avec le peuple.

On nous apprenait aussi le karaté. Mais comme je l’avais déjà appris, je me suis intéressée plus particulièrement aux armes. Je savais comment fabriquer un cocktail Molotov et manier un fusil. Aussi, sur ma demande, des soldats cubains m’ont appris à me servir d’une mitrailleuse.

À la fin de notre séjour, on a mis l’accent sur l’utilisation de ce que nous avions appris. J’étais prête et impatiente. J’étais disposée à combattre et à mourir pour la libération des Noirs ou de tout autre peuple opprimé dans le monde.

Activité révolutionnaire en Amérique

Avant mon départ de Cuba en avril 1970, un groupe révolutionnaire m’a demandé de travailler pour lui. Je devais me procurer un emploi respectable qui me servirait de façade et attendre qu’on entre en relation avec moi le moment venu. Je fus donc contactée. Mon activité consistait à “utiliser tous les moyens nécessaires” pour gagner à la cause révolutionnaire des militaires de couleur qui avaient des capacités techniques susceptibles d’être utilisées.

Par exemple, on nous parla d’un Noir, capitaine dans l’armée de l’air et expert en karaté et en munitions, qui s’était vu refuser une promotion parce qu’il était noir. J’ai pris contact avec lui et organisé une réunion. J’ai usé de flatteries et gagné son amitié. Finalement, je lui ai dévoilé notre projet d’organiser des Noirs armés pour combattre le système militaire. Au cours des mois suivants, j’ai contacté un certain nombre de jeunes gens bien instruits et habiles, du moins dans les domaines auxquels nous nous intéressions.

Mais bientôt les moyens auxquels j’avais recours commencèrent à me dégoûter complètement. D’autre part, je me suis aperçue que même lorsque la stratégie ne l’exigeait pas, les révolutionnaires de ma connaissance ne vivaient pas en conformité avec la morale idéale que j’espérais voir grâce au mouvement de libération. Ils se livraient à des pratiques honteuses. Une nuit, après avoir couché avec sa compagne, un camarade s’est ensuite tourné vers moi. À mes yeux, ce n’était pas une action révolutionnaire, mais révoltante.

Tout cela commençait à me gêner. Je croyais toujours que pour redresser les choses il fallait faire disparaître le système, mais je doutais maintenant des méthodes que nous préconisions. J’avais le temps d’y réfléchir tandis que je me cachais, que j’attendais que l’on me contacte pour me donner de nouvelles instructions ou que je me déplaçais d’un lieu à un autre pour éviter d’être repérée. Je commençais à envisager d’autres moyens pour faire disparaître les injustices. Puis un jour, alors que, j’étais seule dans un appartement d’un bas quartier de New York, un moyen intéressant me fut proposé.

La disparition de l’injustice — comment ?

On frappa à la porte. Je l’ouvris et je vis une Noire, grande et forte, — elle faisait près de 1,80 m, — qui avait grimpé jusqu’au quatrième étage pour frapper à ma porte. Elle me dit quelques mots à propos d’une vie qui aurait un sens et me tendit un livre bleu, La vérité qui conduit à la vie éternelle. Comme je lisais beaucoup, je l’ai accepté. Ensuite, elle me parla d’une étude de la Bible gratuite et proposa de revenir me voir. Je lui ai demandé de me faire une démonstration de ce genre d’étude.

Le premier chapitre commence par cette question : “Désirez-​vous vivre dans la paix et le bonheur ?” Je me suis dit : “Mais c’est pourquoi je combats, pour que les Noirs et tous les peuples opprimés puissent vivre dans la paix et le bonheur.” La deuxième question était celle-ci : “Recherchez-​vous la santé et une longue vie pour vous-​même et pour ceux qui vous sont chers ?” “Évidemment, et c’est ce que j’ai vu à Cuba, pensais-​je ; de plus grands progrès en médecine et la perspective pour les gens de vivre plus longtemps et en bonne santé.”

J’ai lu cette autre question : “Pourquoi la terre est-​elle remplie de malheurs ?” Là, j’avais une réponse : “Les capitalistes veulent tout pour eux seuls.” La question suivante demandait : “Que signifie cet état de choses ?” La réponse était facile. Cela signifie que le système doit être détruit, car il est complètement pourri.

Finalement, le premier paragraphe se terminait par cette question : “Existe-​t-​il de bonnes raisons de croire que de notre vivant les conditions s’amélioreront ?” “J’en suis sûre, pensais-​je ; les luttes révolutionnaires se développent dans le monde entier pour qu’il en soit ainsi. Cela va mieux à Cuba où les impérialistes ont été chassés. Les Noirs les chasseront aussi.”

Je n’avais jamais lu un livre qui renfermait des questions aussi profondes. Je croyais connaître les réponses, mais j’étais impatiente de savoir ce que disait le livre. Au cours de notre étude, je fus littéralement stupéfaite par le paragraphe dix qui me fit l’effet d’un coup de tonnerre. Je l’ai lu à haute voix :

“Toutes les choses prédites dans la Parole de Dieu indiquent que notre époque est celle qui verra le changement universel annoncé. Les événements mondiaux dont nous sommes actuellement témoins correspondent aux prophéties de la Bible et prouvent que nous verrons également la destruction de tout le présent système inique. Les gouvernements actuels prendront fin et toute la terre sera administrée par le gouvernement de Dieu (Dan. 2:44 ; Luc 21:31, 32). Ce changement est inéluctable, car c’est le dessein de Dieu.”

“Le gouvernement de Dieu” ? Dieu aurait-​il un gouvernement ? C’était la première fois que j’entendais parler d’une telle chose. Tout ce que j’avais appris à l’église, c’était que Dieu habitait quelque part dans le ciel et qu’il faisait brûler tous les méchants en enfer et prenait tous les bons au ciel. Or, ce livre disait maintenant que Dieu allait détruire les gouvernements actuels.

Cette femme m’invita à examiner cette pensée dans la Bible. Elle l’ouvrit au texte de Daniel 2:44 que je lus moi-​même : “Et dans les jours de ces rois-​là, le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. Et ce royaume ne passera à aucun autre peuple. Il écrasera et mettra fin à tous ces royaumes, et lui-​même subsistera jusqu’à des temps indéfinis.”

“Ainsi, pensais-​je, Dieu non plus n’aime pas ces gouvernements-​là, et il va les détruire.” Je n’en revenais pas. Bien que cette idée me parût incroyable, je ne pouvais la détacher de mes pensées.

Était-​ce bien fondé ?

Par la suite, je suis devenue méfiante. Je me demandais si cette femme n’était pas un agent du gouvernement. Ne laissant rien au hasard, je changeai de domicile dès le lendemain.

J’avais cessé de chercher à entraîner des militaires, mais je commençais à recruter des jeunes gens dans les ghettos pour qu’ils soient formés à Cuba. Cependant, cette idée de gouvernement de Dieu était toujours présente à mon esprit. On m’avait élevée dans la croyance en Dieu, mais ce que j’avais vu ensuite m’avait rendue sceptique. Les Églises faisaient ressembler Dieu à une sorte de mercenaire. Elles semblaient déposséder les gens de leur argent et leur fermer les yeux sur les causes de leur oppression. Je n’étais donc pas choquée qu’à Cuba la religion soit supprimée. Mais maintenant, je me demandais si Dieu existait réellement.

J’ai donc décidé de prier et d’attendre la suite des événements. Mais je ne savais pas comment prier. Malgré cela, après m’être assurée que les rideaux étaient fermés et que personne ne pouvait me voir, je me suis agenouillée et j’ai prié à peu près en ces termes : “Dieu, qui que tu sois, si tu es vivant, aide-​moi. Je ne sais pas au juste ce dont j’ai besoin, mais si tu as ce qu’il me faut, s’il te plaît, envoie-​le-​moi.”

Le lendemain matin, c’était un samedi, un couple m’a rendu visite et a commencé à me parler du gouvernement de Dieu. Je savais que c’était la réponse à ma prière. Les deux témoins m’ont invitée à aller à la Salle du Royaume, ce que j’ai fait le lendemain.

J’ai été très impressionnée par l’accueil chaleureux que m’ont réservé aussi bien les Blancs que les Noirs et par la fraternité sincère qui les unissait. Sceptique, j’ai été dans une autre Salle du Royaume. J’y ai constaté la même chose. L’unité et la chaleur qui existent parmi les témoins m’ont émerveillée. En outre, j’ai remarqué leur engagement total, leur intégrité et leur détermination à mourir pour leur foi. J’ai appris comment les témoins ont terriblement souffert en Allemagne nazie, au Malawi et ailleurs, parce qu’ils refusaient de transiger avec leur fidélité à leurs principes justes.

Cela me rendait perplexe. Je me demandais : “Qu’est-​ce qui unit ces gens ? Quels sont leurs mobiles ?” Ce n’était certainement pas un gouvernement nationaliste puisque les témoins enseignent que Dieu les détruira tous. J’ai pu aussi me rendre compte qu’ils ne formaient pas une organisation secrète avec des dirigeants dans les coulisses.

Un vrai gouvernement avec des sujets

C’est à ce moment-​là que j’ai commencé à examiner sérieusement la possibilité que Dieu ait un gouvernement céleste avec des sujets sur la terre. Se pourrait-​il que les témoins soient les sujets terrestres du gouvernement de Dieu ? Et quand Dieu détruira tous les gouvernements de la terre, préservera-​t-​il les témoins pour qu’ils donnent le départ à une nouvelle société humaine ?

Cette idée me passionnait, et j’étais résolue à l’approfondir.

Je me souvenais qu’enfant j’avais appris cette prière que Jésus enseigna à ses disciples : “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié ! Que ton royaume vienne ! Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre !” (Mat. 6:9, 10). Pour la première fois, je commençais à avoir conscience que ce Royaume est un véritable gouvernement, avec un roi qui règne sur un territoire habité par ses sujets. C’est Jésus Christ qui est le Roi établi par Dieu. Il le déclara lui-​même devant Ponce Pilate (Jean 18:36, 37). J’ai également appris qu’à propos de ce Roi la Bible a annoncé : “Car (...) un fils nous a été donné ; et la domination princière sera sur son épaule. (...) À l’abondance de la domination princière et à la paix il n’y aura pas de fin.” — És. 9:6, 7.

La meilleure constitution qui soit

Je savais que pour qu’un gouvernement soit réel, il doit avoir une constitution ou recueil de lois auxquelles se soumettent ses sujets. En envisageant un nouveau gouvernement, nous autres révolutionnaires nous avions beaucoup réfléchi à ses lois. Maintenant, je considérais la Bible comme étant véritablement la constitution du gouvernement de Dieu. Mais qui ce Livre de lois régissait-​il ?

J’étais convaincue que la Bible n’influençait pas les foules de prétendus chrétiens, ni la chrétienté, ni tous ceux qui, se croyant supérieurs, avaient provoqué les guerres sanglantes de l’Histoire, ni ceux qui violaient, ni ceux qui opprimaient les minorités. En revanche, je pouvais constater que les témoins de Jéhovah étaient réellement très différents. La Bible est vraiment leur constitution, leur Livre de lois. Elle régit tous les aspects de leur vie.

Dans la Bible, il n’y a pas la moindre trace de racisme. Aux yeux de Dieu, nous formons tous une seule et même famille et nous sommes égaux dans tous les domaines. La Bible dit “que Dieu n’est pas partial, mais qu’en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice lui est agréable”. (Actes 10:34, 35.) Vous ne pouvez imaginer tout ce que cela signifiait pour moi.

Les Églises composées de Blancs nous avaient dit que les Noirs étaient une race maudite et inférieure, comparable aux animaux. En fait, beaucoup de mythes s’étaient propagés. Par exemple, on disait que nous avions une queue à l’état résiduel, que nous étions stupides, que nous sentions mauvais, etc. Quel bonheur de faire partie d’un peuple qui permet à la Bible, la Parole de Dieu, de faire disparaître dans l’esprit de ses membres des mensonges aussi avilissants !

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne prétends pas que les témoins de Jéhovah sont parfaits. Il m’est arrivé de remarquer chez quelques-uns des restes de cet esprit de supériorité raciale ou de les voir mal à l’aise en compagnie de personnes d’une autre race que la leur. Mais en réalité, que peut-​on espérer après des siècles de haine raciale soigneusement entretenue par le présent monde ?

C’est ce que montre la célèbre comédie musicale américaine “South Pacific”. Dans celle-ci, un jeune militaire qui est amoureux d’une jeune fille de race différente chante tristement : ‘On t’a appris à haïr et à craindre ; voilà ce qu’on t’a appris année après année, le répétant constamment dans ta petite oreille. On t’a soigneusement appris à craindre les gens dont les yeux sont laids et dont la peau est d’une autre couleur ; on t’a appris soigneusement avant qu’il soit trop tard, avant six, sept ou huit ans, à haïr tous ceux que tes parents haïssent.’

Toutefois, parce qu’ils respectent la constitution du gouvernement de Dieu, les témoins de Jéhovah ont, à un degré inégalé par aucun autre peuple sur la terre, rejeté les préjugés raciaux. Ils s’efforcent de s’aimer l’un l’autre sans distinction de race, car ils comprennent, comme le dit la Bible, que “celui qui n’aime pas son frère, qu’il a vu, ne peut pas aimer Dieu, qu’il n’a pas vu”. (I Jean 4:20.) Parfois, il m’est arrivé d’être émue aux larmes en constatant l’amour sincère manifesté par des témoins blancs, des gens qu’il y a peu de temps encore j’aurais tués sans hésiter pour favoriser la cause de la révolution.

La fin de l’injustice est proche

Maintenant je suis vraiment désolée du rôle que j’ai joué dans les projets qui visaient à renverser les gouvernements humains. Par l’étude de la Bible, j’ai appris que non seulement tout cela était vain, mais aussi en opposition avec ce que disent les Écritures dans Romains 13:1-7. C’est pourquoi aucun dirigeant politique ne devrait craindre désormais que je lui attire des ennuis. Toutefois, je suis convaincue que ceux qui continuent à mettre leur confiance dans les gouvernements humains pour voir disparaître les injustices seront déçus. Qui plus est, ils risquent d’être détruits lorsque, sous peu, le gouvernement de Dieu “écrasera et mettra fin à tous ces royaumes” ou gouvernements.

Cela veut dire que les gouvernements communistes comme les autres sont voués à la destruction par Dieu. Bien que ces gouvernements aient, je crois, fait beaucoup de choses pour améliorer la condition des masses populaires, les chefs politiques se sont montrés incapables d’établir la justice pour tous. En fait, certains gouvernements communistes se sont rendus coupables de terribles atrocités. De plus, les hommes qui sont dirigés par eux connaissaient toujours la maladie, la vieillesse et la mort. Les dirigeants humains ne peuvent rien contre cela. Par contre, Dieu peut faire quelque chose, et il en a l’intention. Sa Parole déclare : “Dieu lui-​même sera avec eux [les hommes]. Et il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu.” — Rév. 21:3, 4.

Ainsi, l’affranchissement de toutes les formes d’oppression, et même de la mort, aura bien lieu, mais par Dieu et non par l’homme. C’est pourquoi, plutôt que de soutenir les tentatives humaines qui visent à éliminer l’oppression et l’injustice, je mets désormais mon espoir en Dieu. Je consacre tout mon temps à montrer aux gens que le seul véritable espoir de voir disparaître l’injustice réside dans le Royaume de Dieu qui nous procurera sous peu cette délivrance tant attendue.

— D’une de nos lectrices.

[Entrefilet, page 132]

“Pourquoi les Blancs nous méprisent-​ils ? Quel mal y a-​t-​il à être Noir ?”

[Entrefilet, page 134]

“J’étais disposée à combattre et à mourir pour la libération des Noirs”

[Entrefilet, page 136]

‘Les Églises semblaient toujours déposséder les gens de leur argent et leur fermer les yeux sur les causes de leur oppression’

[Entrefilet, page 137]

“Dans la Bible, il n’y a pas la moindre trace de racisme”

[Entrefilet, page 138]

‘Les témoins de Jéhovah s’efforcent de s’aimer l’un l’autre sans distinction de race’

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