Questions des lecteurs
● L’emploi d’un stérilet (dispositif intra-utérin ou DIU) est-il compatible avec les principes chrétiens?
Un stérilet est un petit appareil destiné à être introduit dans l’utérus de la femme dans un but contraceptif. Pour le chrétien, il importe de savoir si le mode d’action de ce dispositif ne repose pas sur un mécanisme abortif. Or, de plus en plus de faits démontrent qu’il en va bien ainsi.
Pour mieux comprendre la question, voyons ce qui se passe normalement au cours de la grossesse. L’ovaire libère un ovule qui migre dans la trompe de Fallope. Les spermatozoïdes qui sont montés le long de l’utérus peuvent donc rencontrer l’ovule dans la trompe. C’est là, dès qu’il y a eu fécondation ou conception, qu’une nouvelle vie commence. Au bout d’une semaine environ, l’ovule fécondé (aussi appelé blastocyte) gagne l’utérus et s’implante dans la muqueuse utérine à laquelle il restera attaché tout au long de la grossesse.
Pendant des années, les théories se sont affrontées quant à savoir comment agissait le stérilet. Dans La Tour de Garde du 1er août 1970 (BI 20/70), nous avions expliqué qu’à l’époque certains médecins pensaient qu’un stérilet empêchait les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule et de le féconder. D’autres autorités en la matière soutenaient par contre que le stérilet permettait la conception, mais qu’il s’opposait à la nidation. Nous disions alors concernant ce dernier cas: “Selon le point de vue biblique, cela s’identifie à un avortement.” (Ex. 23:26; I Cor. 15:8, Moffatt). Toutefois, vu que l’opinion des spécialistes sur le mode d’action du stérilet était partagée, nous avions exprimé l’avis que chaque couple devait décider en sa propre conscience s’il utiliserait ou non ce dispositif.
Au cours des dernières années, cependant, les médecins ont fait de nombreuses recherches sur la façon dont agissent les différents stérilets. Qu’ont-ils découvert?
Un long article parut à ce sujet dans une revue médicale (Le Canadian Medical Association Journal du 7 janvier 1978), et voici ce qu’il concluait:
“On ne sait pas comment agit exactement le stérilet. Les effets que l’on a pu observer sur des DIUs en place sont nombreux, et l’action contraceptive est sans doute le résultat de leur action conjuguée.”
L’article mentionnait les quelques effets suivants:
1. “Le stérilet exerce une action mécanique qui s’oppose à l’implantation de l’œuf.”
2. Il provoque une réaction inflammatoire de l’utérus et l’apparition de cellules qui détruisent les spermatozoïdes [et selon d’autres chercheurs, le blastocyte].
3. Il augmente la contractilité des trompes de Fallope ou de l’utérus, de sorte que l’ovule [fécondé ou non] descend trop rapidement.
4. Il modifie l’état biochimique de la muqueuse utérine dans laquelle l’ovule fécondé devrait s’implanter.
L’article ajoutait quelques remarques sur les stérilets au cuivre qui semblent faire intervenir d’autres mécanismes en plus de ceux-ci, par exemple en réduisant la motilité des spermatozoïdes, en provoquant des modifications enzymatiques dans la muqueuse utérine qui retardent la nidation, et en accentuant la réaction inflammatoire.
De tels articles techniques évoquent aussi, généralement, l’action du stérilet sur les spermatozoïdes avant la fécondation de l’ovule. Cependant, il ressort de la plupart des descriptions que ce dispositif agit vraisemblablement en empêchant l’implantation de l’œuf après sa fécondation. Une autre revue (American Family Physician de novembre 1977) disait: “Des expériences pratiquées sur des animaux ont montré que l’action contraceptive du stérilet au cuivre vient surtout de ce qu’il empêche la nidation.”
De plus, un stérilet n’évitant pas toujours la grossesse, les faits prouvent qu’il y a de sérieux risques de grossesse extra-utérine, c’est-à-dire que l’embryon se développe en dehors de l’utérus, dans les trompes de Fallope, par exemple. L’article précité se terminait sur ces mots:
“Si le stérilet prévient efficacement plus de 98 pour cent des grossesses intra-utérines, il évite moins de 90 pour cent des grossesses tubaires. La femme qui devient enceinte pendant qu’elle porte un stérilet a plus d’une chance sur 20 de faire une grossesse ectopique [extra-utérine].”
Le Canadian Medical Association Journal disait aussi:
“Le taux d’avortements spontanés chez les femmes qui deviennent enceintes tout en portant un stérilet est de 41 pour cent (...). Par contre, chez les femmes qui n’ont pas cet appareil, ce taux est de 10 à 15 pour cent.”
Nombre de personnes qui excusent l’avortement volontaire prétendent que, même si la conception a déjà eu lieu, on ne peut parler de vie ou de personne vivante tant que l’embryon n’est pas âgé de plusieurs semaines. Mais ce point de vue n’est pas celui que Jéhovah Dieu, le Créateur de la vie, a exprimé dans sa Parole. Bien au contraire, la Bible montre clairement que Dieu respecte la vie, même au stade embryonnaire (Ps. 139:13-16; Jér. 1:5). Sous la Loi de Moïse, toute action qui interrompait le développement de cette vie était sévèrement punie. — Ex. 21:22, 23a.
Ce respect de la vie entre en ligne de compte quand il s’agit de décider si une chrétienne va employer ou non un stérilet. Le fait est qu’à présent, personne ne peut certifier que cet appareil empêche la fécondation. Les preuves s’accumulent plutôt pour montrer que le stérilet n’empêche pas la fécondation, mais qu’il empêche l’ovule fécondé de se développer normalement et de devenir un enfant. Les chrétiennes sincères qui se demandent s’il convient d’utiliser un stérilet devraient examiner sérieusement ces informations à la lumière de ce que la Bible enseigne concernant le respect du caractère sacré de la vie.
[Note]