Ils parlent en langues — Qui sont-ils?
“UN JOUR, j’étais agenouillée en prière, ici, dans ma salle de séjour. Tout à coup, je ressentis une joie immense, impossible à contenir. Je commençai à louer Dieu en anglais, puis dans une autre langue. Ce fut une expérience merveilleuse.” — Une croyante baptiste des États-Unis.
“Soudain une force s’empara de ma langue; je ne savais plus rien, plus rien du tout. Je me sentais vraiment poussé à parler. Je voulais m’arrêter, mais quelque chose obligeait ma langue à continuer. (...) j’entendais mes propres paroles sans les comprendre, mais je sentais toujours qu’il fallait que ma langue parle.” — Un membre d’une congrégation Apostolique du Mexique.
“Cela exprime quelque chose qui se passe dans mon cœur.” — Un catholique des États-Unis.
Que décrivent-ils là? Le fait de parler en langues, ou en d’autres termes, la glossolaliea. Au cours des dix ou vingt dernières années, des millions de personnes ont affirmé avoir reçu de Dieu le don miraculeux des langues. On ne trouve pas ce “don” uniquement dans les Églises pentecôtistes “classiques”, mais aussi dans presque toutes les dénominations du mouvement charismatiqueb: les Églises catholique, baptiste, méthodiste, luthérienne et presbytérienne. Selon le sondage Gallup effectué pour le périodique Christianity Today, sur les 29 millions d’Américains adultes qui se disent pentecôtistes ou charismatiques, près de 5 millions affirment avoir reçu le don des langues.
D’ordinaire, ce “don” se manifeste par des mots et des phrases inintelligibles jaillissant de la bouche du sujet en extase. Pour un observateur, cela peut ressembler à un discours dépourvu de sens, mais pour le membre sincère d’une Église pentecôtiste ou charismatique, “c’est la plus merveilleuse sensation qu’un chrétien puisse éprouver”, comme l’a dit quelqu’un qui avait parlé en langues. Pourquoi tant de gens donnent-ils une telle importance au don des langues?
“Premièrement”, explique Felicitas Goodman dans son livre Parler en langues (angl.), “cela indique que le Saint-Esprit est présent dans la personne (...). Deuxièmement, on considère que le fait de parler en langues est une forme de prière inspirée par la présence du Saint-Esprit.” Par conséquent, pour le croyant sincère qui parle en langues, ce don est le signe qu’il a reçu l’esprit saint. Il se peut qu’il trouve son vocabulaire insuffisant pour exprimer sa gratitude envers Dieu. Les langues sont donc considérées “comme un don de l’Esprit qui permet de prier avec plus d’efficacité” en employant “un langage non rationnel et non connaissable”, selon les paroles de Clark Pinnock, maître de conférences à la faculté de théologie de l’Université McMaster, au Canada.
Mais le don des langues est-il vraiment le signe ‘que l’esprit saint est présent dans une personne’? Devriez-vous chercher à obtenir ce don pour qu’il vous aide à ‘prier Dieu avec plus d’efficacité’?
[Notes]
a Le terme “glossolalie” vient de deux mots grecs: glōssa qui signifie “langue”, et lalia qui veut dire “parler”.
b Le mot “charismatique” vient du grec charismata qui signifie “dons”. Ce terme fait souvent référence aux personnes qui, dans les Églises traditionnelles, pensent que le don des langues et d’autres phénomènes surnaturels font partie intégrante de la vie du chrétien d’aujourd’hui.