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  • À la recherche d’une raison de vivre
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1984
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1984
w84 1/10 p. 20-23

À la recherche d’une raison de vivre

Par Gerhard Pluntke

EN RENTRANT à notre camp, sur le front russe, je suis pris dans un violent bombardement. Deux grenades explosent dans les branches juste au-dessus de moi. L’une me projette entre deux arbres, me criblant le corps de gros éclats. L’autre me transperce la jambe. Je souffre horriblement.

Je suis incapable de bouger. Ce n’est qu’après la fin du bombardement qu’on viendra me tirer de ma position insupportable. Je reçois les premiers secours, puis on m’achemine vers un hôpital. Il faudra plusieurs heures aux deux brancardiers pour me transporter sur une civière à travers une zone dangereuse. Ils se perdent en route. Ils tombent à tout instant. Ils doivent se mettre à l’abri des attaques ennemies. Bref, une évacuation pénible, difficile à raconter.

Je me retrouve finalement dans un hôpital du sud de l’Allemagne. Nous sommes quatre dans la même chambre et il semble qu’après avoir vécu des moments aussi dramatiques nous sommes tous spirituellement affamés. Nous dévorons quantité de livres traitant de religion, d’occultisme, de philosophie et d’autres sujets semblables. Nous en discutons longuement. Pourtant, je ne trouve aucune réponse à la question qui me trouble: Quel est le but de la vie?

Plusieurs dizaines d’années ont passé depuis ces événements qui se sont produits au cours de la Seconde Guerre mondiale, alors que je combattais dans les troupes allemandes. Aujourd’hui, par contre, j’ai une solide raison de vivre. Savez-​vous comment je l’ai découverte?

Ma jeunesse

Ma famille n’attachait pas d’importance à la religion, bien qu’en théorie elle fût membre de l’Église luthérienne, la principale confession dans le nord de l’Allemagne, où je suis né. En revanche, je m’intéressais beaucoup au sport et aux divertissements, et la ville de Hambourg m’offrait tout ce dont j’avais besoin sous ce rapport.

Le début de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, a marqué un grand changement dans ma vie. Comme j’étais ingénieur mécanicien, j’ai été exempté du service militaire pendant les deux premières années. Mais le conflit prenant de plus en plus d’ampleur, j’ai été appelé dans un régiment d’infanterie pour y recevoir une instruction militaire. À l’époque, la jeunesse allemande était pleine d’enthousiasme. Je considérais notre entraînement comme une sorte de sport. Mais je n’allais pas tarder à comprendre ce qu’était vraiment la guerre.

En effet, notre formation a pris fin et nous sommes partis pour le front russe. Je revois encore ma mère, les yeux embués de larmes, au moment où le train s’est ébranlé. Elle savait de quoi il retournait, elle qui avait vécu la Première Guerre mondiale, à laquelle mon père avait participé.

Les horreurs de la guerre

Nous avons mis quatre jours pour atteindre la Russie. Alors a commencé la période la plus tragique de ma vie, celle qui a le plus profondément influencé ma personnalité.

Nous sommes arrivés dans une région désertique et marécageuse du nord de la Russie. Nous n’avons fait qu’une partie du voyage en train; ensuite, des camions nous ont rapprochés du front. Finalement, nous avons dû aller à pied. Une nuit, nous avons parcouru 51 kilomètres en portant un lourd équipement.

Les nouveaux venus ont été répartis dans plusieurs unités qui avaient subi de lourdes pertes. J’ai été affecté à une compagnie de télécommunications qui opérait sur le front même. Les choses étaient bien différentes maintenant que je me trouvais face aux réalités de la guerre.

Nous avons été obligés de traverser une zone à découvert, et j’ai passé là mon “baptême du feu”. L’artillerie russe nous avait réservé un accueil très “chaleureux” qui a singulièrement refroidi notre enthousiasme initial. Cela n’avait rien à voir avec notre entraînement militaire. À présent, c’était une question de vie ou de mort!

Je n’oublierai jamais les premiers cadavres que j’ai rencontrés. Il s’agissait de toute évidence de soldats russes; ils n’avaient pas été enterrés. La mort m’est devenue une compagne familière, mais je n’ai jamais pu m’habituer aux scènes d’horreur, aux restes mutilés de ceux qui étaient tombés. Je ressentais la mort de ces jeunes hommes comme une monstruosité. Mon cœur se serrait lorsque je pensais à leurs parents qui ne les reverraient plus jamais, à toutes ces familles auxquelles il manquerait un mari et un père.

Je ne pouvais m’empêcher de me demander: Pourquoi sommes-​nous en vie? Et pourquoi de telles atrocités se commettent-​elles en temps de guerre? Il était tellement absurde qu’on m’oblige à tuer des hommes que je n’avais jamais vus, qui ne m’avaient jamais rien fait, des hommes aimés des leurs et dont le retour était attendu avec impatience. Cela était en totale contradiction avec le code moral qu’on nous avait inculqué.

Si vous assassinez quelqu’un en temps de paix, vous êtes passible d’une lourde peine, voire de la mort. Or voilà qu’en temps de guerre, les mêmes autorités qui condamnent le meurtre nous obligeaient à tuer des innocents que nous ne connaissions pas. Et au lieu de nous punir, elles nous couvraient de médailles: plus vous tuez et plus on vous encense! La guerre est complètement insensée.

L’hypocrisie religieuse

Sur le front, nous maintenions une liaison téléphonique avec les différents groupes de combat, et j’avais pour tâche de garder les lignes en état de marche. C’était un travail sans fin, car les câbles étaient constamment sectionnés par des grenades. En faisant mes tournées pour les réparer, je suis passé bien des fois à côté de tombes de soldats allemands. Elles étaient reconnaissables à leur croix rudimentaire faite de branches, à laquelle pendait le casque en acier du défunt — ou du moins ce qui en restait. Je n’avais jamais prié Dieu de ma vie. D’ailleurs, je n’aurais même pas su à qui adresser mes prières. Mais là il m’est arrivé souvent de me recueillir près d’une tombe et de demander silencieusement à un Dieu inconnu de me faire connaître le but de la vie.

Autre chose encore me heurtait. À en croire les sermons des pasteurs luthériens et des prêtres catholiques, Dieu soutenait les troupes allemandes dans le conflit; il devait nous donner la victoire finale sur nos ennemis. De fait, les mots Gott mit uns, “Dieu est avec nous”, étaient gravés sur la boucle du ceinturon que portait tout soldat allemand.

Or nous savions que nos “adversaires” appartenaient à la même religion que nous et que leurs pasteurs et leurs prêtres leur tenaient le même langage, sauf que, pour eux, l’ennemi qui méritait le châtiment de Dieu, c’était nous. De toute évidence, le clergé nous trompait. ‘Hypocrites!’ pensais-​je. Je n’en continuais pas moins de me demander: ‘Pourquoi tout cela? Quel est le sens de la vie?’ Mais personne n’a pu donner une réponse satisfaisante à ces questions.

Je cherche toujours

Les pertes humaines étaient considérables. Des quelque 180 soldats qui formaient notre compagnie au départ, il n’en est resté que 5. Les autres? Tués ou blessés. Des mois durant nous avons vécu dans la forêt. Nous ne pouvions creuser un trou sans qu’il se remplisse immédiatement d’eau. Pour dormir, nous devions couper des branches et les étaler sur le sol en une couche suffisamment épaisse pour nous isoler de l’humidité. Je me demande comment nous avons pu tenir physiquement. Nous étions également soumis à une terrible tension nerveuse. Nous savions que chaque minute pouvait être la dernière.

Finalement, j’ai été blessé à mon tour lors d’une attaque à la grenade, et je me suis retrouvé dans un hôpital du sud de l’Allemagne. Quand j’ai pu rentrer à Hambourg après des mois d’hospitalisation, j’étais incapable de participer aux combats.

La guerre s’est achevée, et j’ai pris la résolution de ne plus jamais tenir une arme entre les mains. Je me suis lancé de plus belle à la recherche du sens de la vie, et j’ai adhéré à une société de cosmologie. Nous approfondissions l’occultisme, l’astrologie et bien d’autres sujets. Mais cela ne m’a pas éclairé sur la question qui me préoccupait le plus: Pourquoi sommes-​nous sur terre?

En 1947, j’ai épousé Dolly, la jeune fille que je fréquentais. Mais une ombre est venue ternir passagèrement notre bonheur, car j’ai décidé de partir chercher de meilleures conditions d’existence outre mer. Mon objectif était l’Amérique du Sud, et plus précisément le Chili.

C’est ainsi qu’en février 1949 je suis arrivé à Valparaiso, où j’ai commencé une nouvelle vie. Ma femme m’y a rejoint un an plus tard, une fois que ma situation matérielle est devenue plus stable. Mais il nous manquait toujours quelque chose, quelque chose d’important: une raison de vivre. Souvent le soir, avant de me coucher, je regardais par la fenêtre, levais les yeux vers le ciel étoilé et adressais une prière au Dieu qui m’était encore inconnu. J’étais loin de me douter que j’allais bientôt trouver une raison de vivre.

Une raison de vivre

En 1953, j’ai accepté d’étudier la Bible dans ma propre langue en compagnie d’un Témoin de Jéhovah allemand de la petite congrégation de Valparaiso. Quelle ne fut pas ma joie d’apprendre que les Témoins de Jéhovah sont neutres à l’égard des affaires de ce monde! Cela correspondait tout à fait à ma propre vision des choses. — Jean 15:19; 17:14, 16.

Toutefois, j’avais du pain sur la planche. Jamais je n’avais lu la Bible. Il m’a été très difficile de reconnaître en elle la Parole de Dieu et d’y conformer ma vie. Les études étaient animées et se prolongeaient jusqu’à deux ou trois heures du matin. Je me suis procuré une Bible en allemand et je l’ai lue entièrement en quelques mois. Je mettais le Témoin de Jéhovah en face des “contradictions” que je croyais y découvrir. Mais petit à petit, force me fut de reconnaître que ces “contradictions” étaient plutôt dues à ma connaissance limitée et à ma mauvaise compréhension des Écritures.

J’ai donné du fil à retordre au Témoin. Néanmoins, il avait pour moi des trésors de patience, et progressivement les vérités bibliques ont commencé à pénétrer dans mon esprit.

L’accomplissement des nombreuses prophéties de la Bible m’a pleinement convaincu que ce livre est la Parole de Dieu. Je partais du principe qu’un homme n’est pas capable de prédire un événement des siècles, voire des millénaires avant qu’il se produise. Or la prophétie de Daniel 9:24-27 m’a beaucoup impressionné, car elle annonçait plus de 500 ans à l’avance en quelle année le Messie viendrait. De fait, Jésus est apparu en l’an 29, exactement au moment prévu (Luc 3:1, 2). Une autre prophétie remarquable, celle de Michée 5:2, indiquait plus de 700 ans à l’avance le lieu où le Christ devait naître, à savoir Bethléhem. Et Jésus est effectivement né dans cette ville (Luc 2:1-7). J’ai acquis la certitude qu’un Auteur suprahumain avait guidé les rédacteurs des Écritures.

Mes études de mécanique m’ont été très utiles. J’ai découvert de nombreuses preuves irréfutables de l’existence d’un Créateur omniscient. Un jour, par exemple, j’ai trouvé une pince de crabe sur une plage et je l’ai examinée. Elle était admirablement conçue. Les tendons étaient fixés aux meilleurs endroits, du point de vue mécanique, pour permettre un rendement et un mouvement optimums. Qui a fait les calculs nécessaires? Le crabe? Plus j’ouvrais les yeux sur la nature et les merveilles qui m’entouraient, plus j’étais pénétré de l’existence d’un Être supérieur, doué d’une intelligence incomparable.

Revenons maintenant au but de la vie. En existe-​t-​il un? Certainement! Il est d’ailleurs extrêmement simple et logique. En quoi consiste-​t-​il? Eh bien, le dessein de notre Créateur aimant est que l’homme vive éternellement, en excellente santé, dans la paix et le bonheur, sur une terre paradisiaque qui sera placée sous l’autorité d’un gouvernement céleste parfait. Dieu désire que notre mode de vie reflète l’amour indéfectible que nous éprouvons pour lui et pour notre prochain. Imaginez la joie que j’ai ressentie quand j’ai appris que ce dessein était sur le point de se réaliser! Quelle merveilleuse perspective! — Psaume 37:10, 11, 29; Luc 23:43; Révélation 21:1-4; Marc 12:29-31.

Une fois ces choses admises, plus rien ne m’a retenu. En 1957, j’ai donc commencé à faire part de cette “bonne nouvelle” à mes semblables. Puis j’ai voué ma vie à Dieu et je me suis fait baptiser en février 1959. Ma femme a continué d’étudier et en 1961 nous avons été heureux de nous rendre à Hambourg où elle a été baptisée lors d’une assemblée internationale des Témoins de Jéhovah.

Je suis content de pouvoir vous dire que nos deux filles sont des Témoins actifs depuis de nombreuses années maintenant; l’une d’elles a d’ailleurs servi comme pionnier permanent (prédicateur à plein temps) pendant six ans. La connaissance de la Bible nous a été d’une grande utilité. L’union et l’harmonie règnent dans notre famille, car nous partageons tous la même espérance et les mêmes objectifs.

Au cours des années, j’ai eu le privilège d’aider d’autres personnes à connaître Jéhovah. Quel bonheur pour moi de leur expliquer ma raison de vivre! J’aime particulièrement montrer aux gens comment identifier le véritable christianisme. Pour cela, je me sers souvent d’un texte de la Bible qui me tient beaucoup à cœur en raison de mon passé. Il s’agit de Jean 13:34, 35, où nous lisons ces paroles de Jésus: “Je vous donne un commandement nouveau: que vous vous aimiez les uns les autres, et que, comme je vous ai aimés, vous aussi vous vous aimiez les uns les autres. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” Quelle est la religion qui applique ce commandement non seulement en temps de paix, mais également en temps de guerre?

Quelle joie de servir aux côtés de vrais chrétiens, en attendant l’instauration du nouvel ordre de choses où la maladie, les larmes et la mort ne seront plus, et où la cruauté des guerres ne viendra plus ternir le bonheur des hommes! Oui, nous avons une solide raison de vivre.

[Illustration, page 22]

Mon cœur se serrait quand je pensais aux parents qui ne reverraient plus jamais leurs fils, à toutes ces familles auxquelles il manquerait un mari et un père.

[Photo de Gerhard Pluntke, page 20]

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