Le cœur humain — un organe prodigieux

“JE TE louerai de ce que, de façon redoutable, je suis fait d’une manière merveilleuse. Tes œuvres sont prodigieuses, et mon âme en a parfaitement conscience.” (Psaume 139:14). Ces paroles par lesquelles le psalmiste David exprimait la vive reconnaissance qui l’animait ont tout lieu de faire vibrer une corde sensible au tréfonds de nous-​mêmes, tant il est vrai que le Créateur a conçu notre corps d’une manière qui commande l’étonnement et l’admiration.

C’est ainsi qu’à propos du sang, le “fleuve de vie” qui parcourt nos artères et nos veines, Alexis Carrel, lauréat du prix Nobel de médecine, disait dans son livre L’homme, cet inconnu: “Il porte à chaque cellule la nourriture dont elle a besoin. En même temps, il sert d’égout collecteur aux produits de déchet de la vie tissulaire. Mais il contient aussi des substances chimiques et des cellules capables d’opérer des reconstructions organiques dans les régions du corps où elles sont nécessaires. Dans cet acte étrange, il se comporte comme un torrent qui, à l’aide de la boue et des troncs d’arbres qu’il charrie, se mettrait à réparer les maisons placées sur sa rive.” (Page 121, Plon). Rendez-​vous compte: la nourriture et les déchets de l’organisme sont véhiculés par le même liquide, et pourtant ils ne se mélangent pas! Or qu’est-​ce qui fait couler cet extraordinaire fleuve de vie? Notre cœur.

Le cœur humain est vraiment une manifestation de la sagesse divine. Cet organe musculaire creux est à peu près de la taille du poing. Chez l’homme il pèse environ 300 grammes et chez la femme 250 seulement. Il se divise en quatre cavités: deux à droite et deux à gauche. La partie supérieure ou oreillette droite reçoit le sang du grand appareil circulatoire. Lorsqu’elle est pleine, elle le fait passer dans la cavité inférieure ou ventricule, qui l’envoie dans les poumons. Plusieurs valvules empêchent le sang de refluer au cours de l’opération. Une fois dans les poumons, le sang se purifie du dioxyde de carbone qu’il a accumulé et se charge en même temps de l’oxygène dont l’organisme a tant besoin. De là il remonte à l’oreillette gauche, qui le chasse à son tour dans le ventricule correspondant. Celui-ci le lancera à nouveau dans le grand appareil circulatoire grâce auquel il pourra alimenter toutes les cellules du corps et les débarrasser de leurs multiples déchets.

Par conséquent, on distingue en fait deux pompes et deux circulations. L’oreillette et le ventricule droits, qui sont un peu plus petits que les autres, sont affectés à la circulation pulmonaire, tandis que ceux de gauche, plus gros et plus puissants, propulsent le sang dans l’ensemble du corps à travers 97 000 kilomètres de vaisseaux sanguins: artères, veines et capillaires.

De tous les muscles du corps humain, le myocarde ou muscle cardiaque est celui dont la structure présente la plus grande complexité. Quand un homme court à fond de train, son cœur travaille deux fois plus que tous ses autres muscles. Pourtant, ces derniers ne tardent pas à se fatiguer, tandis que le myocarde fonctionne inlassablement du berceau à la tombe. Précisons tout de même qu’il jouit d’un court instant de répit après chaque contraction. À la naissance, il bat environ 150 fois par minute; à l’âge adulte il se stabilise en moyenne à 72 cycles-minutea. En une vie de 70 ans, un cœur se contracte quelque 4 milliards de fois. Et au cours de cette période il pompe à peu près 174 millions de litres de sang. Notre cœur peut doubler d’allure lorsque nous nous livrons à un exercice violent. Son rythme s’accélère encore quand nous sommes excités, effrayés ou en colère, nous préparant ainsi à un combat ou à une fuite éventuels.

Le cœur humain a également ceci de remarquable qu’il produit sa propre énergie. Les contractions de l’estomac qui préparent les aliments en vue de la digestion et l’activité rythmique des intestins qui en achemine les résidus vers l’évacuation finale sont commandées par le système neuro-végétatif. En revanche, le cœur dispose d’une source d’énergie intrinsèque. Il s’agit de son centre moteur, le nœud sinusal. Cette vérité n’a pas toujours été reconnue. C’est pourtant là ce qui permet au cœur du fœtus de commencer à battre avant même d’être innervé. De plus, on a vérifié que le cœur continue de fonctionner quand il est séparé du reste du corps, surtout s’il est encore alimenté par le sang.

Sans nul doute, cet organe vital qui travaille si dur mérite d’être bien traité. Il importe de le nourrir convenablement, de lui accorder du repos et lui faire faire l’exercice dont il a besoin pour demeurer fort. Par ailleurs, il est indispensable de renoncer totalement à l’usage du tabac. Enfin, il convient de ne profiter des bonnes choses de la vie qu’avec équilibre et modération.

Puisque le cœur est un organe aussi important, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il soit mentionné fréquemment dans la Bible. Cependant, comme nous l’allons voir, ce livre en parle davantage au sens figuré qu’au sens propre.

[Note]