Coup d’œil sur le monde
Noël n’est pas une marchandise
Écrivant dans Télérama, Jean Sulivan s’élève contre les fastes et les ripailles qui accompagnent la célébration de Noël, un Noël dans lequel Jésus Christ est devenu méconnaissable. “La fête païenne du solstice d’hiver ne me dérange pas, dit-il: ses ripailles ni ses beuveries. Les fêtes font partie des rythmes processionnels des saisons. Elles soudent les communautés pour le meilleur ou le pire. Me blesse seulement que Jésus y soit assimilé, confondu, sapins, crèches, débauches de cadeaux, jouets, banquets, zozotements des bébés, les pépés, les mémées, tout cela saupoudré d’un christianisme mou! (...) Le vrai scandale est d’en faire [de Noël] une cuisine morale, sociale, culturelle en collaboration de compromis avec les pouvoirs du Marché. Le scandale n’est pas d’abord dans la dégradation des mœurs, mais dans la confusion entretenue de tout un système de pensée qui annexe Jésus-Christ.”
Un sapin très convoité
Le Figaro écrit que le sapin de Noël est une industrie florissante, car cet arbre rapporte gros aux pirates des forêts. “Même les conifères des jardins publics, dans certaines villes, ne sont pas épargnés.” Le pillage se pratique couramment en Suède, en Grande-Bretagne, en Union soviétique, où la police et des étudiants patrouillent les forêts moscovites pour prendre sur le fait les personnes “équilibrées et respectables” qui semblent perdre tout sens moral lorsqu’il s’agit d’arbres de Noël qu’elles pourront revendre au marché noir. “Au Danemark, selon l’Association des propriétaires de forêts privées, le vol de sapins est en augmentation, et on ne peut même plus laisser les troncs sur le sol car, avec les prix du pétrole sans cesse en hausse, le bois de chauffage connaît un regain de faveur et est souvent vendu illicitement.
“Les autorités tchécoslovaques se plaignent que, souvent, les voleurs d’arbres ne coupent que le sommet du sapin, ne laissant, sur place, que des moignons d’arbres. En Grèce, la perte annuelle de 30 000 sapins présente, pour les montagnes à la végétation clairsemée, un véritable danger d’érosion.” Il semble que, pour l’instant seules les forêts d’Allemagne fédérale et de France ne souffrent pas de la tradition.
Des dangers du tabac
“Une jeune femme a été brûlée vive et son fils, âgé de neuf mois, asphyxié, à Auxerre (Yonne) dans l’incendie de leur appartement provoqué par un mégot non éteint”, rapporte le journal La Montagne. La jeune femme s’était assoupie en regardant la télévision. La cigarette allumée, qu’elle tenait à la main, a vraisemblablement mis le feu à la literie et déclenché le sinistre. Son fils, qui dormait dans une pièce voisine, a succombé, les poumons brûlés par l’air chaud.
La publicité ecclésiastique
La revue Stratégies rapporte que “les Églises allemandes veulent se mettre au goût du jour, ou plutôt au goût de leurs fidèles qui les boudent de plus en plus: les pertes de clientèle sont estimées à deux millions de pratiquants, si l’on compare avec les années 60. Devant la crise qui menace la totalité de la profession (de foi), deux entreprises concurrentes, en situation de quasi-monopole sur le marché — les églises protestantes et catholique — ont décidé de mener en commun une campagne publicitaire d’image. Durée prévue: 3 ans; budget: 50 millions de francs français.” Le directeur de l’office catholique allemand pour les médias justifie en ces termes le recours aux stratèges de la publicité: “Si un producteur de détergents était en situation de monopole, il lui suffirait d’augmenter l’intérêt du public pour le lavage pour que les gens achètent, par la force des choses, son produit. L’Église se trouve dans cette situation: si nous accroissons l’intérêt pour la foi, les gens reviendront à nous.” Les contemporains de Jésus l’ont pourtant suivi sans qu’il soit en situation de monopole, contrairement aux marchands du temple, la prédication de la ‘bonne nouvelle’ remplaçant avantageusement la publicité.
“Les médecins ne sont plus tabous!”
Sous ce titre, le journal Le Meilleur écrit: “Le ‘savoir’ est toujours roi. Les questions restent souvent sans réponse et lorsqu’il arrive un ‘pépin’, c’est la sacro-sainte loi du silence qui s’installe. Mais les ‘usagers’ de la médecine semblent bien décidés à ne plus se laisser faire. C’est du moins ce que tendent à prouver les neuf cent cinquante plaintes qui ont été déposées contre les praticiens dans le courant de l’année 1978. (Il n’y a pas de statistiques plus récentes en la matière.) Enfin les toubibs ne sont plus intouchables. Désormais ils devront rendre des comptes. Pour se prémunir contre d’éventuels incidents, les médecins ont tous vu le montant de leur prime d’assurance augmenter. (...) Si en France le toubib bénéficiait d’une certaine immunité jusqu’à ces dernières années, aux États-Unis, depuis longtemps déjà, le pouvoir des disciples d’Hippocrate a été remis en cause, puisqu’un médecin sur huit est traîné chaque année devant les tribunaux.” Plus modérée, la suite de l’article explique que l’on ne saurait couper la main du médecin qui a commis une faute. “En revanche, il faut briser ce ‘mur du silence’ dressé entre le médecin et la famille d’un patient victime d’une faute ou non et qui demande à savoir, à comprendre.”
La culture sans terre
Science et Vie rapporte que “jusqu’à maintenant toutes les tentatives de culture hydroponique se sont contentées de transposer hors de la terre agricole la trilogie N.P.K. (nitrates-phosphates-potassium) essentielle en agriculture traditionnelle. Les résultats ont été décevants. Privées de sol et sans aucune adaptation de l’environnement à la nouvelle méthode de culture, les feuilles se dégradent vite et les plantes sont atteintes de maladies fréquentes et précoces”. Un chercheur français, Michel Tessier, s’est intéressé à la culture hydroponique qui favorise le milieu aérien. “Dans ce procédé qui vient d’entrer (mai 1980) dans la phase pré-industrielle, la culture se fait sous ombrière ou pare-vent en plein air, sous serre ou en intérieur, dans une ambiance artificielle reconstituant pour chaque espèce un micro-climat spécifique: infra-rouges filtrés biologiquement, brumisation d’un liquide nutritif adapté, alternance contrôlée d’ambiances nocturne et diurne, d’ombre et de lumière. Mais la grande originalité du procédé de Michel Tessier réside dans le ferment nutritif qui est exclusivement biologique. Pour nourrir les graines d’une plante donnée, on a recours aux composants essentiels de cette même plante: c’est ce que l’on appelle le principe des semblables.” On peut par exemple produire des plantules pour nourrir le bétail. Celles-ci sont broyées avec de la paille libérée de sa cellulose et additionnées de lait ou de petit lait, ce qui permet d’obtenir jusqu’à 700 pour cent de protéines brutes digestibles par rapport au poids initial de paille.
Malheur aux perdants!
Duc Andra, une cane d’un an, a mis moins de deux secondes pour remporter la “plus grande course de canards du monde”. Elle a parcouru les quelque cinq mètres du parcours en 1,966 seconde et a reçu le premier prix, d’une valeur de 2 500 FF. Ingrat, son propriétaire a revendu la bête aux enchères et en a tiré l’équivalent de 75 FF. D’aucuns ont protesté que les canards avaient été dopés, mais, après contrôle, il est apparu qu’il n’en était rien. Au total, 186 concurrents se sont lancés, huit par huit, sur le parcours de Deming (États-Unis). Parmi les perdants se trouvait un concurrent nommé “Le-vainqueur-du-jour-ou-le-repas-du-soir”. On est sans précision sur son sort.
La grande muraille de bois
La célèbre Grande Muraille de Chine fut bâtie en pierre pour repousser les hordes d’envahisseurs mongols venus du nord. La Chine populaire envisage à présent la construction d’une autre “muraille” sur plusieurs milliers de kilomètres, le long de la frontière septentrionale, pour modifier les conditions écologiques et triompher des difficultés climatiques dont souffre cette région balayée par les vents. Il s’agira cette fois d’une muraille plantée d’arbres, grâce au boisement en deux ans d’une superficie de 650 000 hectares. Le travail fera appel à des volontaires.
Réconciliation des frères ennemis?
Les autorités ecclésiastiques ainsi que des laïcs catholiques sont venus récemment assister sur l’île de Patmos (Grèce) à des réunions visant à combler la brèche millénaire qui s’est creusée entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes. Six mois auparavant, le pape avait rendu visite au patriarche orthodoxe de Constantinople, exprimant le vœu suivant: “N’est-il pas temps de hâter la marche de la réconciliation fraternelle parfaite, pour que l’aube du troisième millénaire [l’an 2000] nous trouve côte à côte en pleine communion?” Un observateur orthodoxe a ajouté ce qui suit: “Le pape a dit qu’il nourrissait l’ambition de voir de son vivant réunie une Église d’un milliard d’âmes.” Quelles sont ses chances?, a-t-on demandé. “Cela dépend du temps qu’il pense vivre”, a répondu l’observateur.
Ils voient des éléphants ronds
Les éléphants d’un cirque qui se produit dans les Andes à Pasto (Colombie) commençaient à trouver frais l’air de la montagne. Les cornacs ont alors décidé de leur donner du whisky plutôt que de l’eau, raconte le journal uruguayen El Dia. Mais, lors de la représentation suivante, Monsieur Loyal fut obligé de faire cette annonce: “Nous sommes au regret de vous informer que six éléphants seulement, et non sept, participeront aujourd’hui au spectacle, le dernier étant ivre.”
“Bombardement” d’un calcul biliaire
D’après l’Agence Chine Nouvelle, on a procédé récemment en Chine populaire à l’explosion d’une minuscule “bombe” pour mettre en pièces un calcul biliaire chez un patient. “Pour autant que l’on sache, c’est la première fois que l’on extirpe un calcul en recourant à une explosion dans l’organisme”, rapportait l’agence. Un chirurgien et un expert en explosifs ont travaillé de concert pour mettre au point une bombe miniature, en dosant sa charge avec soin et en surveillant son étanchéité et sa stérilité. Après avoir inséré la bombe dans la vésicule biliaire du patient, on a procédé à une “mise à feu directionnelle”. Les quatre fragments du calcul “ont été ensuite éliminés par voie naturelle”, ajoute le reportage. Le quadragénaire qui a subi l’intervention a déclaré n’avoir ressenti qu’une légère vibration, puis un peu d’engourdissement dans la région de l’explosion.
Ils ne figuraient pas au scénario
Un film intitulé “Témoin oculaire” (angl.) était en cours de tournage dans un bureau new-yorkais lorsque, tout à coup, les acteurs et les cinéastes furent bel et bien témoins oculaires d’une tentative de meurtre. L’‘assassin’ du film venait juste d’être découvert lorsque brusquement, “deux hommes ont fait irruption depuis la rue et se sont précipités sur la scène, l’un brandissant un couteau tandis que l’autre essayait de protéger son cou ensanglanté”, rapporte le New York Times. Voyant l’équipe de tournage, le porteur du couteau, qui venait d’être filmé en direct non seulement par les cameramen du film, mais aussi par ceux des actualités télévisées, prit la fuite. Cet impromptu à deux personnages “ne figurait absolument pas dans le scénario”, a expliqué l’héroïne du film.