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  • Babylone la Grande et la Sion céleste décrites dans la Révélation
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 21

      Babylone la Grande et la Sion céleste décrites dans la Révélation

      1. Depuis quand Babylone s’oppose-​t-​elle au peuple de Jéhovah, et comment cette opposition se manifesta-​t-​elle à l’époque d’Abraham ?

      DEPUIS les premiers jours de son existence, Babylone s’est faite l’ennemie du peuple de Jéhovah Dieu. C’est Nimrod, “puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”, qui fonda cette ville dans une plaine du pays de Schinéar (Genèse 10:8-10 ; 11:1-9, NW). C’est de ce pays que partirent ceux qui envahirent la Terre promise à l’époque du patriarche Abraham et de Melchisédek, roi-prêtre de Salem. Abraham se lança à la poursuite des envahisseurs remontant vers le nord et les mit en fuite. Il leur reprit ainsi tout le butin et les captifs que ceux-ci venaient de faire dans le pays. À son retour, Abraham, victorieux, rencontra Melchisédek qui était sorti de sa ville pour le bénir.

      2. Quel rapport y a-​t-​il entre l’ancienne Salem et le mont Sion, à Jérusalem ?

      2 En bénissant Abraham au nom du Dieu très-haut, Melchisédek montra que lui et Salem, sa ville, étaient contre ces pilleurs venus du pays de Schinéar, dont Babylone était la ville principale (Genèse 14:1-20). Tout porte à croire que la ville de Jérusalem s’est développée sur l’emplacement de l’ancienne Salem, dont le nom se retrouve d’ailleurs dans celui de Jérusalem. De plus, le contrefort escarpé appelé mont Sion devait se trouver dans Salem, en partie ou en entier, car la Bible rapporte que, à l’époque où David était roi sur Israël, la forteresse de Jérusalem s’élevait sur le mont Siona. Voilà comment le premier livre de la sainte Bible voit déjà en Babylone l’ennemie de Sion. — Michée 7:8.

      3. D’après la Révélation, quelle sera l’issue de la haine que Babylone nourrit contre Sion ?

      3 Cette inimitié que Babylone nourrit contre Sion se retrouve jusque dans le dernier livre de la Bible, appelé Révélation ou Apocalypse. Ce livre montre en effet comment prendra fin l’inimitié séculaire entre ces deux organisations : Babylone subira la destruction éternelle tandis que Sion (Jérusalem), si farouchement persécutée, connaîtra le glorieux triomphe. C’est au chapitre quatorze de la Révélation que l’hostilité de ces deux organisations atteint soudain son paroxysme. Aussi, à partir de ce chapitre et jusqu’à la fin de la Bible, allons-​nous suivre le drame poignant de l’affrontement entre Babylone et Sion.

      4, 5. a) Où Jean reçut-​il la vision consignée dans la Révélation ? b) Qui l’apôtre vit-​il sur le mont Sion, et quelle description en donne-​t-​il ?

      4 C’est vers la fin du premier siècle de notre ère que l’apôtre Jean, prisonnier des Romains, écrivit la Révélation. Il se trouvait alors dans l’île pénitentiaire de Patmos, située au large des côtes d’Asie Mineure. Nous sommes frappés par le langage dont se sert l’apôtre pour nous décrire ce qu’il eut la faveur de voir dans une vision prophétique, reçue sous l’inspiration de la force agissante (ou esprit) de Dieu. Lisons ses propres paroles :

      5 “Et je vis, et voici, l’Agneau se tenant sur le mont Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur le front. Et j’entendis un son du ciel comme le son de grandes eaux et comme le son d’un fort tonnerre ; et le son que j’entendis était comme celui de chanteurs qui s’accompagnent de la harpe jouant de leurs harpes. Et ils chantent comme un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre créatures vivantes et les aînés ; et nul ne pouvait apprendre à fond ce cantique si ce n’est les cent quarante-quatre mille, qui ont été achetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes ; en fait, ils sont vierges. Ce sont ceux qui ne cessent de suivre l’Agneau peu importe où il va. Ils ont été achetés d’entre le genre humain comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau, et dans leur bouche il ne s’est pas trouvé de fausseté ; ils sont sans tache.” — Révélation 14:1-5.

      6. À quel moment pouvons-​nous nous attendre à voir s’accomplir la vision de Jean ?

      6 En mettant cette vision par écrit, il y a dix-neuf cents ans, l’apôtre Jean eut la certitude qu’elle lui avait été donnée pour montrer aux esclaves de Dieu “les choses qui doivent arriver bientôt”. (Révélation 1:1.) Après tant de siècles entrés dans l’Histoire, il est permis d’affirmer que ces choses, présentées “en signes” à l’apôtre, sont déjà arrivées ou sont sur le point d’arriver. Or, que voyons-​nous à l’heure actuelle ?

      7. Où ces événements ne se produiront-​ils pas ? Où la Bible situe-​t-​elle leur accomplissement ?

      7 Tournons nos regards vers le Moyen-Orient, plus précisément vers le mont Sion. Est-​ce là que se tient l’Agneau de Dieu ressuscité ? Non ! Car maintenant qu’il est glorifié et céleste, il ne va pas se tenir une seconde fois, visiblement et en chair, sur le mont Sion terrestre. À quoi bon ? Il y a dix-neuf siècles, après que l’Agneau de Dieu fut monté au ciel, Jéhovah Dieu le posa dans la Sion céleste, symboliquement parlant, comme Pierre angulaire, précieuse et éprouvée. Ainsi donc, c’est dans les cieux que cet Agneau sert de “fondement sûr” à la Sion céleste (Ésaïe 28:16, NW ; I Pierre 2:4-6). C’est en effet vers le mont Sion céleste que viennent les 144 000 qui “ne cessent de suivre l’Agneau peu importe où il va”. Aussi le mont Sion que l’apôtre Jean vit dans cette vision était-​il un “signe” : il figurait ou symbolisait le mont Sion céleste et invisible. Donc, c’est là qu’est située la “Jérusalem céleste”, la “ville [sainte] de Dieu”. — Hébreux 12:22.

      8, 9. a) Qui est “l’Agneau” dont il est question ici, et que dénote le fait qu’il se tient sur le mont Sion ? b) Comment et en quoi Psaume 2:2-6 nous aide-​t-​il à discerner à quel moment Révélation 14:1 a commencé à s’accomplir ?

      8 L’Agneau symbolique dont il est question ici, c’est Jésus-Christ ressuscité et glorifié, que Révélation 5:5 identifie avec “le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David”. Il est d’ailleurs tout à fait normal que Celui-ci se tienne sur le mont Sion céleste, d’autant plus que c’est le roi David, son ancêtre, qui s’empara du mont Sion terrestre dont la forteresse reçut le nom de “cité de David”. (II Samuel 5:4-9.) La Bible se sert des verbes se tenir et se lever pour indiquer qu’un roi règne, ou qu’il prend le pouvoir pour régner (Daniel 12:1). Voici ce que le Psaume 2, écrit par le roi David et appliqué à Jésus, l’Oint, par Jean et les autres apôtres, nous apprend au sujet de cet avènement : “Les rois de la terre se soulèvent, et les princes tiennent conseil ensemble contre Jéhovah et contre son Oint. (...) Le Seigneur [Jéhovah, NW] se moque d’eux. Alors il leur parlera dans sa colère (...) : ‘Et moi, j’ai établi mon roi sur Sion, ma montagne sainte.”’ — Psaume 2:2-6, AC ; Actes 4:19-30.

      9 L’époque décrite dans Révélation 14:1 doit être, de ce fait, l’année 1914 et celles qui suivent. Cette année-​là ont pris fin les temps des Gentils, événement qui devait marquer le commencement du temps fixé pour l’instauration du Royaume de Dieu promis à la lignée royale de David. Mais les nations gentiles ne pourront pas fouler aux pieds ce Royaume, représenté jadis par la Jérusalem terrestre. Voilà pourquoi l’Agneau de Dieu se tient sur le mont Sion.

      10, 11. a) Qu’est-​ce qui devait faire suite à l’installation de l’Agneau sur le mont Sion ? b) En quels termes cela ressort-​il de Révélation 11:15-18?

      10 Après que Jéhovah Dieu eut fait de l’Agneau son Roi en l’installant sur le mont Sion céleste, en 1914, ce fut le moment pour les 144 000 fidèles disciples de cet Agneau d’être rassemblés à ses côtés dans les cieux. Cette pensée ressort clairement de Révélation 11:15-18 où Jean déclare :

      11 “Et le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix, qui disaient : ‘Le royaume du monde est devenu le royaume de notre Seigneur et de son Christ, et il régnera aux siècles des siècles.’ Et les vingt-quatre aînés qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes tombèrent la face contre terre et adorèrent Dieu, disant : ‘Nous te rendons grâces, Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, celui qui est et qui était, de ce que tu as pris ta grande puissance et commencé à régner. Mais les nations se sont courroucées, et ton propre courroux est venu, et le temps fixé pour que les morts soient jugés, et pour donner leur récompense à tes esclaves les prophètes et aux saints et à tous ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et pour détruire ceux qui détruisent la terre.’”

      12. Comment la mise en parallèle des événements ayant marqué la première présence de Jésus avec ceux de sa seconde présence nous aide-​t-​elle à savoir à partir de quel moment les 144 000 ont commencé à se tenir sur le mont Sion aux côtés de l’Agneau ?

      12 Faisons à présent le point de la situation en examinant des événements d’il y a dix-neuf siècles, donnés comme parallèles. Au printemps de l’an 33, Jésus-Christ fut ressuscité d’entre les morts. Cet événement se situe trois ans et demi après son onction d’esprit saint, par laquelle il était devenu le Messie et Chef. Or, si nous comptons également trois ans et demi à partir du début de l’automne de 1914, nous arrivons au printemps de 1918, soit peu de temps après la Pâque, jour au cours duquel les fidèles disciples oints de l’Agneau célébrèrent l’anniversaire du repas du Seigneur aussi appelé la sainte Cène (I Corinthiens 11:20)b. Parallèlement, c’est donc vers la même époque de l’année qu’ont dû être ressuscités ceux d’entre les fidèles disciples qui avaient achevé leur course terrestre en subissant la mort sacrificielle. Quant à la question de savoir quel corps ceux-ci devaient revêtir à cette résurrection, I Corinthiens 15:35-50 répond ceci :

      13. En quels termes Paul décrit-​il dans I Corinthiens, chapitre 15, la résurrection de cette classe céleste ?

      13 “‘Comment les morts doivent-​ils être ressuscités ? Oui, avec quelle sorte de corps viennent-​ils ?’ (...) Ainsi est également la résurrection des morts. Il est semé dans la corruption, il est ressuscité dans l’incorruption. Il est semé dans le déshonneur, il est ressuscité dans la gloire. Il est semé dans la faiblesse, il est ressuscité dans la puissance. Il est semé corps physique, il est ressuscité corps spirituel. S’il y a un corps physique, il y en a aussi un spirituel. Ainsi est-​il même écrit [dans Genèse 2:7, Da] : ‘Le premier homme Adam devint une âme vivante.’ Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. (...) Et tout comme nous avons porté l’image de celui fait de poussière, nous porterons aussi l’image du céleste. Cependant je dis ceci, frères, que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, ni la corruption hériter l’incorruption.”

      14. Au dire de Révélation 14:3, 4, d’où proviennent les 144 000, et quelle description en est donnée ?

      14 Puisque le mont Sion de Révélation 14:1 est céleste et que les 144 000 fidèles disciples ne peuvent hériter la Sion céleste tant qu’ils vivent dans “la chair et le sang” et dans la corruption humaine, il faut qu’ils soient ressuscités dans un “corps spirituel” à l’image de l’Agneau céleste, le Christ Jésus glorifié. Leur résurrection à la vie céleste, aux côté du Christ, est donc demeurée invisible aux yeux des hommes. Cette pensée concorde en effet avec Révélation 14:3, 4 qui déclare à leur sujet : “Les cent quarante-quatre mille, qui ont été achetés de la terre (...) ont été achetés d’entre le genre humain comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau.”

      15. De quelle façon ont-​ils été “achetés d’entre le genre humain comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau” ?

      15 Cela revient à dire que ces 144 000 ressuscités ne feraient dès lors plus partie du genre humain, d’autant plus qu’ils ne seraient plus des créatures humaines faites de chair et de sang. Désormais, ils seraient comparables aux prémices que le grand prêtre juif prélevait sur la moisson des blés pour les offrir à Jéhovah Dieu le jour de la Pentecôte, au temple de Jérusalem (Exode 23:16 ; Lévitique 23:15-21). Puisque les 144 000 fidèles disciples de l’Agneau sont comparables aux prémices prélevées par les Juifs sur la moisson des blés, le reste de la moisson antitypique doit donc représenter le reste des hommes faits de chair et de sang.

      16. Compte tenu de ce qui se produisit à la Pentecôte de l’an 33, quel événement correspondant devait avoir lieu vers la Pentecôte de 1918?

      16 Il était approprié que le jour de Pentecôte de l’an 33, Jésus-Christ, le Grand Prêtre céleste, offre à Dieu les premiers d’entre les 144 000 élus et répande sur eux l’esprit saint, les oignant ainsi comme membres de sa congrégation ou classe de l’Épouse. La Pentecôte juive tombant le cinquantième jour à compter de celui de la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, et compte tenu du principe des parallèles chronologiques, à quoi pouvait-​on s’attendre en 1918 ? À ce que ceux d’entre les 144 000 membres qui étaient déjà morts, fidèles jusqu’au bout, soient ressuscités invisiblement, non pas dans des corps faits de chair et de sang, mais revêtus de corps spirituels invisibles, et cela au printemps de 1918.

      17. Qu’est-​il exigé de ceux qui formeront l’épouse du Christ, contrairement à la pratique suivie par les vierges de la Babylone antique ?

      17 Les 144 000 sont pris d’entre les hommes et les femmes. Ils sont promis en mariage à l’Époux céleste, dont ils forment l’Épouse. Dans l’ancien Israël, le grand prêtre qui se mariait devait prendre pour femme une vierge. En vertu de ce principe observé en Israël, et Jésus-Christ étant le Grand Prêtre de Jéhovah, il faut que son Épouse céleste soit donc également vierge (II Corinthiens 11:2). Voilà pourquoi il est exigé des 144 000 qu’ils ne se soient pas “souillés avec des femmes”, mais qu’ils aient gardé leur “virginité” en s’abstenant de se souiller avec ce monde par un mariage religieux contracté avec les organisations religieuses du présent monde, lesquelles sont comparées dans la Bible à des “femmes”. C’est que les 144 000 n’ont rien de commun avec les vierges de la Babylone antique qui, avant de pouvoir se marier légalement, devaient se rendre au temple de Vénus (Ishtar) pour se prostituer à cette déesse en livrant leur virginité au plus offrant. Ils ne ressemblent en rien aux “prostituées” enfantées par Babylone (Jacques 1:27 ; 4:4). Sinon, l’Époux céleste ne les admettrait jamais parmi son Épouse.

      18. a) Pourquoi ne trouve-​t-​on aucune fausseté dans leur bouche ? b) Quelle marque portent-​ils sur le front et quelle en est la signification ?

      18 S’il est dit que “dans leur bouche il ne s’est pas trouvé de fausseté” et qu’“ils sont sans tache”, c’est qu’ils déclarent sans cesse la pure vérité de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Ils ne suivent pas les faux enseignements d’origine babylonienne ; ils ne propagent pas non plus les mensonges de la fausse religion dont la Babylone antique fut le berceau, et ils ne portent pas le nom de Babylone sur le front, car ils ne sont ni esclaves de cette ville ni ne lui appartiennent. Bien au contraire. Les 144 000 portent écrits sur le front le nom de l’Agneau Jésus-Christ et le nom de son Père. Voilà qui identifie clairement et publiquement Ceux à qui ils appartiennent comme esclaves et disciples. N’est-​il pas naturel qu’ils portent le nom de l’Agneau dont ils sont l’Épouse ? En outre, puisque la langue hébraïque est utilisée deux fois dans le livre de la Révélation (9:11 ; 16:16) et que l’apôtre Jean était lui-​même Hébreu, ce devait être le saint tétragramme hébreu (יהוה) que l’apôtre vit écrit sur le front des 144 000, car YHWH (יהוה) est le nom que Jéhovah s’est lui-​même donné. Ce détail montre sans équivoque que les 144 000 fidèles chrétiens, vus sur le mont Sion, sont des témoins de Jéhovah. — Isaïe 43:10, AC.

      19. Qui chante ce “cantique nouveau”, et quant au volume, à quoi leur chant est-​il comparé ?

      19 C’est encore ce que prouvent le lieu où ils se tiennent et leurs faits et gestes. Dans sa vision, Jean entendit chanter un cantique dont le son était si puissant qu’il crut entendre de grandes eaux ou de forts coups de tonnerre. Qui sont les chanteurs de ce cantique ? On nous précise que “nul ne pouvait apprendre à fond ce cantique si ce n’est les cent quarante-quatre mille qui ont été achetés de la terre”. En effet, ce sont eux qui chantent ce cantique tout en s’accompagnant de la harpe.

      20, 21. a) Décrivez en quel sens et en quoi il s’agit d’un “cantique nouveau”. b) Comment les citations empruntées aux Psaumes 96, 98 et 149 s’appliquent-​elles aux 144 000 qui chantent ce “cantique nouveau” ?

      20 Ce qu’ils chantent est “comme un cantique nouveau”, d’autant plus qu’ils sont les premiers à l’entonner. C’est là quelque chose de nouveau pour quiconque entend ce cantique. Ils chantent des choses que nulle autre créature n’a jamais connues si ce n’est l’Agneau et eux-​mêmes. Ce “cantique nouveau”, chanté en présence de l’Agneau, les concerne sans aucun doute directement, car il est dit à leur sujet : “Tu es digne de prendre le rouleau et d’en ouvrir les sceaux, parce que tu as été égorgé et, par ton sang, tu as acheté pour Dieu des personnes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation, et tu en as fait pour notre Dieu un royaume et des prêtres, et ils régneront sur la terre.” (Révélation 5:9, 10). Or, puisque leur résurrection d’entre les morts a commencé après l’instauration par Dieu de son Royaume et qu’une place leur a été attribuée comme classe de ce Royaume sur le mont Sion d’où ils règnent aux côtés de l’Agneau de Dieu, leur cantique nouveau doit donc se rapporter au Royaume de Dieu instauré comme gouvernement en 1914, soit à la fin des temps des Gentils. Car c’est aux 144 000 en particulier que s’applique l’ordre suivant consigné dans Psaumes 96:1, 10 ; 98:1, 5 ; 149:1, 2 (AC) :

      21 “Chantez à Jéhovah un cantique nouveau ! Chantez à Jéhovah, vous tous habitants de la terre ! Dites parmi les nations : ‘Jéhovah est roi ; aussi le monde sera stable et ne chancellera pas ; il jugera les peuples avec droiture.’” “Chantez à Jéhovah un cantique nouveau, car il a fait des prodiges ; sa droite et son bras saints lui ont donné la victoire. Célébrez Jéhovah sur la harpe, qu’aux accords de la harpe se mêle la voix des cantiques !” “Alléluia ! Chantez à Jéhovah un cantique nouveau ; que sa louange retentisse dans l’assemblée des saints ! Qu’Israël se réjouisse en son Créateur, que les fils de Sion tressaillent en leur Roi !”

      22. Où se tiennent-​ils pour chanter ce cantique nouveau, et pourquoi ne s’agit-​il pas de Jérusalem au sens propre ?

      22 Où les 144 000 chantent-​ils ce “cantique nouveau” ? Sur le mont Sion. Là, ils se tiennent auprès de l’Agneau et, en même temps, “devant le trône et devant les quatre créatures vivantes et les aînés”. D’après Révélation 4:4-11, les quatre “créatures vivantes” et les vingt-quatre “aînés” se tiennent autour du trône de Jéhovah Dieu, dans les cieux. Il s’ensuit que le mont Sion dont il est question ici doit être céleste ; il ne peut pas s’agir, au sens propre, de la montagne sur laquelle est située de nos jours une ville ancienne entourée de murailles et qui est occupée en partie par des musulmans. C’est donc bien du mont Sion céleste que s’approche le reste des futurs membres des 144 000 vivant encore sur la terre. — Hébreux 12:22.

      UNE BONNE NOUVELLE ET UN MESSAGE DE JUGEMENT

      23. Que vit Jean, d’après Révélation 14:6, 7 ? Décrivez le message porté à la connaissance de la terre.

      23 Ce que l’apôtre Jean a aperçu ensuite en vision cadre bien avec le “temps de la fin”, dans lequel ce monde est entré en 1914, car cette année-​là, le Royaume s’est mis à régner en la personne de l’Agneau de Dieu. Jean rapporte en effet : “Et je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, et il avait un évangile éternel à déclarer comme bonne nouvelle à ceux qui habitent la terre, et à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple, disant à haute voix : ‘Craignez Dieu et donnez-​lui gloire, parce que l’heure de son jugement est arrivée, et adorez donc Celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les sources d’eaux.’” — Révélation 14:6, 7.

      24. Dans l’accomplissement, comment ce message est-​il porté à la connaissance de tous les peuples de la terre ?

      24 Cet ange volait relativement près de la terre, car Révélation 19:17 dit, en parlant des oiseaux, qu’ils “volent par le milieu du ciel”. Or, c’est de cette position relativement basse que l’ange s’est adressé, dans la vision, directement à ceux qui habitent la terre, sans distinction de nation, de tribu, de langue ou de peuple. Son message avait donc une portée internationale. Cependant, quoique l’accomplissement de cette vision ait lieu en ce “temps de la fin”, le message si important dont il est question ici n’est pas diffusé directement et de façon audible par un ange qui volerait littéralement dans le ciel que sillonnent les oiseaux et les avions. Ce message est porté à la connaissance des habitants de la terre par des adorateurs qui craignent Dieu et qui lui rendent gloire. Il s’agit des disciples de l’Agneau, qui obéissent aux paroles que celui-ci a jadis prononcées dans sa prophétie sur la fin du présent monde ou système de choses. Ils ont pour tâche de faire connaître ce message, car c’est à ses disciples que Jésus a ordonné : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra.” (Matthieu 24:3, 4, 14). Notez que la prédication de cette bonne nouvelle du Royaume a pour but de servir de “témoignage”. Voilà pourquoi elle est faite par les témoins du Royaume.

      25-28. a) À quel moment les témoins des temps modernes ont-​ils saisi qu’il leur fallait désormais prêcher la bonne nouvelle du Royaume établi ? b) En quels termes La Tour de Garde de 1920 décrivit-​elle la mission dont étaient chargés les membres du reste du corps de Christ ?

      25 La nouvelle du Royaume de Dieu était un évangile (ou bonne nouvelle) même lorsque le Royaume était encore à venir (Matthieu 4:23 ; Marc 1:14, 15). Toutefois, celle de l’instauration du Royaume de Dieu et de son entrée en fonction dans les cieux était une nouvelle bien meilleure encore. En 1920, nous avons discerné pour la première fois que, en accomplissement de Matthieu 24:14, il nous fallait prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu établi dans les cieux en 1914. Aussi ce verset a-​t-​il servi de thème à l’article “L’Évangile du Royaume”, publié en anglais dans La Tour de Garde du 1er juillet 1920 et en français dans celle de janvier 1921. Après avoir cité la prophétie de Jésus contenue dans Matthieu 24:14, ce même article poursuivait, à la page 38, colonne 2, en ces termes :

      26 Remarquons qu’il ne dit pas que l’évangile qui sera alors prêché sera le même que celui qui a été prêché aux humbles pendant tout l’âge de l’Évangile. De quel évangile s’agissait-​il donc ? Évangile veut dire bonne nouvelle. La bonne nouvelle concerne ici la fin de l’ancien ordre de choses et l’instauration du royaume du Messie. Elle signifie que la sombre nuit du péché et du chagrin tire à sa fin ; que l’empire de Satan tombe pour ne plus se relever jamais (...).

      27 (...) Ceci semble indiquer tout à fait nettement que l’Église doit s’engager maintenant dans la proclamation de cette bonne nouvelle comme un témoignage aux nations de la terre ; après cela, le vieil ordre de choses disparaîtra entièrement pour faire place au nouveau. Dans ces temps de détresse, il n’y a sûrement pour les peuples de la terre aucune nouvelle qui soit meilleure, aucune nouvelle plus consolante et secourable. (...) C’est sûrement au sujet du même message et de la même classe que le prophète Ésaïe eut une vision et qu’il écrivit : “Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix, qui apporte des nouvelles de bonheur : qui annonce le salut, qui dit à Sion : Ton Dieu règne !” — Ésaïe 52:7.

      28 On voit donc là de toute évidence que les derniers membres (...) du corps de Christ (...) sont ceux qui doivent maintenant se tenir devant les rois de cette terre, au-dessus d’eux, pour leur apporter la bonne nouvelle, publier la paix et le salut, parce que le Seigneur est présent. Il a pris possession de son grand pouvoir et il règne !

      29-32. Comment, en 1922, J. F. Rutherford insista-​t-​il encore davantage sur l’œuvre consistant à prêcher le Royaume, œuvre qui devait se poursuivre jusqu’à la ruine totale de quoi ?

      29 À peine deux ans plus tard, plus précisément le vendredi 8 septembre 1922, des milliers d’Étudiants de la Bible non sectaires étaient réunis en une assemblée internationale à Cedar Point (Ohio, États-Unis). Ce jour-​là, à 9 h 30, il leur a été démontré dans un discours intitulé “Le Royaume” qu’il leur fallait être des témoins du Seigneur Dieu, c’est-à-dire de Jéhovah. Après avoir cité Isaïe 43:8-12 (AC), l’orateur J. F. Rutherford, qui était alors président de la Watch Tower Bible and Tract Society, poursuivit en ces termes :

      30 Ainsi nous voyons que les membres de la classe du temple sont clairement désignés comme étant les témoins du Seigneur dans ce temps, pour apporter un message de consolation au peuple, pour lui annoncer que le royaume des cieux est [là] et que des millions actuellement vivants ne mourront jamais. Nous voyons que Dieu désire que son nom soit loué ; que les peuples connaissent qu’il est l’Éternel ; que Dieu se propose d’avoir sur la terre, dans ce temps de détresse, un peuple, séparé et distinct de tous les autres, comme ses témoins qui proclament hardiment le message : “Le royaume des cieux est proche !”

      31 (...) Ceci est corroboré par le Seigneur en Matthieu 24:14. La preuve est ainsi clairement établie que la classe du temple doit continuer à proclamer le message du Royaume jusqu’au terme de sa carrière terrestre. Les membres de cette classe doivent être ses fidèles témoins jusqu’à ce que les murs de Babylone s’écroulent.

      32 (...) Soyez de fidèles et véritables témoins du Seigneur. Marchez de l’avant dans le combat jusqu’à ce que [toute trace] de Babylone soit [effacée]. Répandez le message en tous lieux. [Il faut que] le monde [sache] que Jéhovah est Dieu et que Jésus-Christ est le Roi des rois et [le] Seigneur des seigneurs. Ceci est le jour [entre tous]. Voici, le Roi règne ! Vous êtes ses hérauts. C’est pourquoi : Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son royaume ! — La Tour de Garde de juin 1924, page 111.

      33. Que montrent les faits quant à l’importance et à l’extension prises par la prédication du Royaume ?

      33 Cette œuvre, consistant à proclamer le Royaume de Dieu instauré, a pris, à partir de ce jour-​là, un essor qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Aujourd’hui, soit après plus de quarante ans d’activité, cette bonne nouvelle du Royaume est prêchée oralement et au moyen d’écrits dans 200 pays, territoires, provinces, colonies et groupes d’îles en 165 langues, sous la surveillance de 96 filiales de la Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania. Depuis 1931, une “grande foule” de personnes de toutes nations, vouées à Jéhovah Dieu, est venue se joindre dans cette œuvre au reste des 144 000 vivant encore sur la terre, reste qui diminue de plus en plus, si bien que le nombre global des proclamateurs du Royaume, actifs sur toute la terre, dépasse actuellement le million. — Révélation 7:9, 10.

      34. Comment, de 1925 à 1930, La Tour de Garde insista-​t-​elle sur l’opportunité de porter bien haut le nom de Jéhovah ?

      34 En 1925, le reste oint comprit mieux que précédemment que le moment était venu pour Jéhovah de faire éclater la grandeur de son nomc. Aussi était-​il tout à fait logique de voir, l’année suivante, La Tour de Garde du 1er janvier 1926 (en français celle de mars 1926) renfermer un article de fond intitulé “Qui honorera Jéhovah ?” Le fidèle reste répondit à cette question par “Nous voici !” Puis, chaque année commença par un article de fond approprié, publié en anglais dans La Tour de Garde du 1er janvier et en français dans celle du mois de mars, articles intitulés : en 1927, “Jéhovah et ses œuvres” ; en 1928, “Rendez gloire à son nom” ; en 1929, “Je célébrerai mon Dieu” ; et en 1930, “Chantez à Jéhovah !”

      35, 36. Quelle résolution fut adoptée en 1931, marquant ainsi le point culminant de cette prise de conscience de l’importance du nom personnel de Dieu ?

      35 Cette mise en évidence du nom de Jéhovah devait atteindre son point culminant l’année suivante, le dimanche 26 juillet 1931, lors du congrès international tenu à Columbus (Ohio, États-Unis). À cette occasion, une résolution fut lue aux milliers de congressistes à 4 heures de l’après-midi. Après cette lecture, le président J. F. Rutherford fit un exposé dans lequel il cita de nombreux passages des Écritures à l’appui de cette résolution qui disait entre autres :

      36 Nous proclamons, sans hésiter, notre fidélité et notre obéissance absolues à Jéhovah Dieu et à son royaume ; que nous sommes des serviteurs de Jéhovah Dieu, chargés d’accomplir une œuvre en son nom et que c’est par obéissance à son commandement que nous rendons le témoignage de Jésus-Christ et que nous faisons connaître aux hommes que Jéhovah est le Dieu tout-puissant et véritable. C’est pourquoi nous adoptons et porterons dorénavant joyeusement le nom que le Seigneur Dieu nous a donné de sa propre bouche et par lequel nous désirons être connus et appelés, c’est-à-dire le nom de : Témoins de Jéhovah. — Isaïe 43:1-12 ; 62:2, AC ; Apocalypse 12:17.

      37. a) Qu’advint-​il de cette résolution, et qu’est-​ce qui fut notifié au monde ? b) Outre les membres du reste, qui a accepté de porter cette identité ?

      37 C’est avec joie et dans un élan d’enthousiasme que les milliers de membres du reste oint, réunis en congrès international, adoptèrent cette résolution. D’ailleurs, les congrégations ne tardèrent pas à en faire autant un peu partout sur le globe, s’identifiant ainsi comme témoins de Jéhovah. Cette même résolution, publiée en plusieurs millions d’exemplaires et dans nombre de langues, fut distribuée sur toute la terre. Notamment à cette occasion-​là, ce fut comme si le nom sacré YHWH (יהוה) se voyait écrit en traits visibles sur le front de chaque membre du reste. Voilà de quelle façon il a été notifié à la chrétienté et au reste du monde que Jéhovah a sur la terre ses témoins chrétiens, dont il se sert pour faire connaître et son nom et ses desseins. Depuis cette année mémorable, une “grande foule” de personnes qui cherchaient Dieu, elles aussi, ont accepté le témoignage donné par le reste, puis se sont jointes à celui-ci pour porter à leur tour le nom biblique de témoins de Jéhovah. — Voir La Tour de Garde de décembre 1931, pages 188, 189.

      38. Quoique le message annoncé par l’ange en vol fût une bonne nouvelle, comment fut-​il à la fois celui d’un jugement ?

      38 L’annonce de la bonne nouvelle relative à la récente instauration du Royaume par Jéhovah devait aller de pair avec la proclamation d’un message de jugement. Il devait en être ainsi, car, au dire de l’ange qui volait par le milieu du ciel, “l’heure de son jugement [c.-à-d. du jugement divin] est arrivée”. En un sens, c’était là pour les uns un évangile réconfortant, une bonne nouvelle, puisque l’arrivée de l’heure du jugement divin signifiait pour eux que Dieu, en sa qualité de Juge suprême, allait redresser toutes choses en faisant éclater sa souveraineté universelle, en réhabilitant son saint nom et en affranchissant ses fidèles serviteurs de l’esclavage et de l’oppression que leur faisait subir l’organisation du Diable. Les membres du reste, vivant encore sur la terre, savaient que s’ils demeuraient fidèles à leur Dieu et passaient le jugement avec succès, ils pourraient entrer dans la joie du Seigneur Jésus-Christ, le Roi régnant. — Matthieu 25:14-30.

      39. Quel jugement particulier intéressant les peuples de toute la terre a commencé en 1931 ? Quel en sera le résultat ?

      39 Lorsque fut arrivée pour Dieu le Créateur l’heure de rendre son jugement, les habitants de toutes les parties de la terre eurent d’autant plus de raisons de craindre Dieu et de lui donner gloire, en adorant “Celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les sources d’eaux”. Qu’en est-​il de la “grande foule” de personnes, humbles et dociles comme des brebis, qui viennent de toutes les parties de la terre ? Compte tenu des faits historiques, leur temps de jugement commença dans la seconde moitié de l’année 1931, à partir du moment où les membres du reste oint — désormais connus sous le nom de “témoins de Jéhovah” — se mirent à vouer toute leur attention au rassemblement de ces “autres brebis”. Cette activité nouvelle concordait d’ailleurs pleinement avec les prédictions faites par Jésus dans sa prophétie sur la fin du monde : “Quand le Fils de l’homme arrivera dans sa gloire et, avec lui, tous les anges, il s’assiéra sur son glorieux trône. Et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Et il mettra les brebis à sa droite, mais les boucs à sa gauche.” — Matthieu 25:31-33 ; Révélation 7:9-17 ; Jean 10:16 ; Ézéchiel 9:4-6.

      “BABYLONE LA GRANDE EST TOMBÉE”

      40. Quelle ruine le deuxième ange annonce-​t-​il ensuite comme bonne nouvelle ?

      40 Quelle bonne nouvelle pour de nombreux peuples d’apprendre, au sixième siècle avant notre ère, que Babylone était tombée sous les coups des Médo-Perses ! Son renversement fut un acte de jugement de la part de Jéhovah Dieu qui la châtiait ainsi pour avoir opprimé son peuple en exil. Aussi était-​ce tout à fait dans l’ordre des choses que l’apôtre Jean, après avoir vu et entendu un ange déclarer du milieu du ciel une bonne nouvelle et annoncer l’arrivée de l’heure du jugement divin, ait pu entendre proclamer le grand acte de jugement que Dieu s’est réservé. Jean rapporte en effet : “Et un autre, un second ange, suivit en disant : ‘Elle est tombée ! Babylone la grande est tombée, elle qui a fait boire à toutes les nations le vin de sa fornication, vin qui réveille la passion !’” — Révélation 14:8.

      41. Pourquoi la vision de Jean ne peut-​elle pas se rapporter littéralement à la Babylone antique ?

      41 Jean eut cette vision dans la dernière dizaine d’années du premier siècle de notre ère, c’est-à-dire plus de six siècles après que la Babylone antique, sise sur l’Euphrate, fut précipitée de sa position de Troisième Puissance mondiale et qu’elle dut céder la domination mondiale à une puissance aryenne, les Médo-Perses. À l’époque où l’apôtre reçut sa vision apocalyptique, la ville de Babylone des bords de l’Euphrate était en voie de disparition. Quand les temps des Gentils prirent fin en 1914, et que la vision de Jean commença à se réaliser, l’emplacement de la Babylone antique était à peine marqué par quelques ruines dégagées peu auparavant. En effet, après dix-huit ans de fouilles commencées en 1899 et pratiquées pour le compte de la Société orientaliste allemande sous la conduite du professeur Robert Koldewey, une bonne partie des ruines de la ville — jadis l’une des merveilles du monde — se retrouvait là, exposée aux regards du touriste curieux. En 1917, soit au cours de la Première Guerre mondiale, il fallut interrompre les fouilles sur le site de la Babylone antique à cause de l’arrivée des troupes britanniques en Mésopotamie.

      42, 43. Comment peut-​on savoir ce que veut dire l’expression “Babylone la Grande” ?

      42 Quelle est donc cette “Babylone la grande” dont “un second ange” prophétisa la chute ?

      43 Elle porte le nom d’une ville, mais il s’agit d’une ville symbolique, comparable à celle décrite dans Révélation 11:8 en ces mots : “La grande ville qui, au sens spirituel, est appelée Sodome et Égypte, là où leur Seigneur aussi a été mis au poteau.” Pour savoir ce que symbolise Babylone la Grande, il nous faut examiner le contexte historique de la Babylone antique tel que le présentent les Écritures hébraïques inspirées.

      44. Quel récit la Bible nous fournit-​elle au sujet de l’opposition et de la rébellion fomentées par Babylone dès son origine ?

      44 Rappelons d’abord que les origines de Babylone remontent à une rupture avec le culte de Jéhovah et que cette ville naquit d’un acte de désobéissance commis envers Dieu, puisqu’elle fut fondée par un rebelle que la Bible stigmatise en ces termes : “Nimrod, puissant chasseur en opposition avec Jéhovah.” Plus tard, les habitants appelèrent leur ville “Porte du Dieu”. Jéhovah, par contre, lui donna le nom de Babel, ce qui signifie “confusion”, car il confondit le langage des bâtisseurs de la ville et de la tour du même nom (Genèse 10:8-10 ; 11:5-9, NW). Babel ou Babylone, doublet dérivé du grec, ne fut jamais une ville hébraïque ni juive ; elle ne fut jamais messianique ni chrétienne, car elle ne fit à aucun moment partie de l’organisation de Jéhovah Dieu. Ennemie jurée de Sion, Babylone ne cessa jamais de s’opposer au peuple élu. À l’époque où la dynastie de Nébucadnetsar régnait à Babylone, celle-ci avait apparemment réussi “tel qu’un dragon” à engloutir la nation d’Israël, dont Jéhovah avait fait son élue (Jérémie 51:34). Babylone cherchait par tous les moyens à asservir Israël.

      45, 46. À en croire les documents écrits, quelle était la préoccupation majeure des Babyloniens ?

      45 Puissance mondiale sémitique pendant plus de soixante-dix ans, Babylone dictait sa volonté sur le plan politique. Ce fut une puissance militariste, hautement commercialisée et pourtant profondément religieuse. Les inscriptions cunéiformes, mises au jour au Moyen-Orient, attestent combien la religion était importante dans la vie des Babyloniens. Les souverains assyriens, très militaristes eux aussi, nous ont laissé des récits détaillés de leurs campagnes, récits où figurent même les noms de certains rois de Juda et d’Israël, fréquemment placés dans leur contexte historique et politique. Quant à la Babylone soumise à la dynastie de Nébucadnetsar, ses annales ne mentionnent guère que des événements d’ordre religieux et architectural de l’époque, passant sous silence ce qui arriva au royaume de Juda. Une inscription cunéiforme, témoin de la religiosité de cette ville qui fut l’une des merveilles de l’Antiquité, dit ceci :

      46 En tout, il existe à Babylone 53 temples consacrés aux grands dieux, 55 chapelles de Mardouk, 300 chapelles pour les divinités de la terre, 600 pour celles du ciel, 180 autels pour la déesse Ishtar, 180 pour les dieux Nergal et Adad, et 12 autres autels pour diverses divinités.

      47. Comment les prêtres de Babylone montraient-​ils qu’ils étaient avides de gain et mercantilistes ?

      47 Les prêtres de Babylone monnayaient le plus rapidement possible tous les animaux sacrificiels et toutes les dîmes religieuses que les gens venaient offrir journellement sur les autels, notamment les choses périssables. Tout comme à Ur en Chaldée, ville natale d’Abraham, les autorités des temples possédaient leurs entrepôts et géraient leurs propres magasins de vente. Pour être sûres de bien investir les capitaux qu’elles obtenaient ainsi, elles possédaient leurs propres banquesd.

      48. Que sait-​on de l’attitude des rois de Babylone envers la religion ?

      48 Parlant du plus grand roi de Babylone, l’Encyclopédie britannique (édition de 1911, tome XIX) dit à la page 332a : “Il ressort des inscriptions laissées par Nébucadnetsar que c’était un homme fort religieux.” Ses successeurs ne l’étaient pas moins.

      49. a) Comment la religion babylonienne s’étendit-​elle au monde entier ? b) Contre quel nouvel enseignement la religion issue de Babylone se dressa-​t-​elle au premier siècle de notre ère ?

      49 En se dispersant à la suite de la confusion de leur langage, les bâtisseurs de Babylone emportèrent avec eux la religion babylonienne, chacun dans sa langue respective. Lorsque Babylone tomba aux mains des Médo-Perses en 539 avant notre ère, sa religion continua néanmoins à subsister, puisque toutes les fausses religions du monde sont originaires de cette ville. Puis quand Jean, apôtre chrétien, arriva à la fin de sa vie, cette religion d’origine babylonienne prédominait encore sur toute la terre, mais sous des formes différentes selon les endroits. Elle avait même tenté d’engloutir la religion juive et de lui enlever toute force religieuse, dans l’intention de détruire les témoins de Jéhovah d’alors (Isaïe 43:10-12 ; 44:8, AC). Mais voilà que, du vivant de l’apôtre Jean, la religion issue de Babylone se dressa contre quelque chose de nouveau, qui était pourtant né chez les Juifs eux-​mêmes. En effet, elle se dressa contre la foi des disciples du Christ, tous témoins chrétiens de Jéhovah, et contre leurs enseignements.

      50, 51. a) Après avoir réussi à détruire la Sion terrestre pour quelque temps, comment la religion babylonienne chercha-​t-​elle dès le premier siècle à engloutir la Sion spirituelle ? b) Quelle parabole de Jésus illustre la chose ?

      50 La religion de Babylone combattit d’abord contre la Sion terrestre et réussit même à la détruire pour quelque temps. Mais à partir du premier siècle de notre ère, la religion babylonienne s’en prit à la Sion spirituelle, représentée par les témoins de Jéhovah marchant sur les traces du Christ. Elle chercha à les engloutir, à les supprimer à leur tour. Jusqu’à quel point allait-​elle réussir ?

      51 À l’époque de la Sion ancienne, le prophète Ézéchiel révéla à ceux qui étaient captifs à Babylone comme lui de quelle façon la religion babylonienne avait été introduite jusque dans le temple de Jéhovah, sur le mont Sion, en particulier sous la forme d’un culte rendu à Tammouz, divinité babylonienne (Ézéchiel 8:13, 14, CT). Des siècles plus tard, le Seigneur Jésus-Christ prédit que Satan le Diable, le véritable dieu de Babylone, ferait une tentative analogue auprès du temple spirituel de Jéhovah, la congrégation chrétienne. En effet, Satan le Diable serait l’ennemi décrit dans la parabole de Jésus sur le blé et la mauvaise herbe (ou ivraie). Profitant de ce que les hommes dormaient, il viendrait semer de la mauvaise herbe parmi la semence de qualité déjà semée dans le champ. Dans l’explication de sa parabole ou comparaison, Jésus affirma :

      52. Quelle devait être l’issue de cette tentative décrite dans la parabole prophétique laissée par Jésus ?

      52 “Le semeur de la semence de qualité est le Fils de l’homme ; le champ est le monde ; quant à la semence de qualité, ce sont les fils du royaume ; mais la mauvaise herbe, ce sont les fils du mauvais, et l’ennemi qui les a semés, c’est le Diable. La moisson est la clôture d’un système de choses, et les moissonneurs sont les anges. De même, en effet, que la mauvaise herbe est ramassée et brûlée au feu, de même en sera-​t-​il à la clôture du système de choses. Le Fils de l’homme enverra ses anges et ils ramasseront de son royaume toutes les choses qui sont des causes d’achoppement et ceux qui pratiquent l’iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise ardente. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents. En ce temps-​là les justes brilleront de l’éclat du soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles écoute.” — Matthieu 13:24-30, 36-43.

      53. Quand a-​t-​on commencé à semer de la mauvaise herbe, et que veut dire l’expression “pendant que les hommes dormaient” ?

      53 Le Diable n’allait pas attendre des siècles avant de “semer” dans la congrégation chrétienne ces pseudo-“fils du royaume”. Son intervention devait se faire “pendant que les hommes dormaient”, c’est-à-dire soit pendant que les douze apôtres du Christ dormiraient dans la mort, ou parce que les surveillants établis sur la congrégation manqueraient de veiller spirituellement en raison de leur assoupissement mental.

      54. En quels termes l’apôtre Paul a-​t-​il averti les surveillants d’une congrégation à propos de ce qui arriverait après sa mort ?

      54 En l’an 56, soit vingt-trois ans après la mort et la résurrection de Jésus-Christ, l’apôtre Paul était en route pour Jérusalem. Il s’arrêta à Milet pour y rencontrer les surveillants venus d’Éphèse et leur donner cet avertissement : “Je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j’ai passé prêchant le royaume. (...) Faites attention à vous-​mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l’esprit saint vous a établis surveillants, pour paître la congrégation de Dieu, qu’il a acquise avec le sang de son propre Fils. Je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups tyranniques et ils ne traiteront pas le troupeau avec tendresse, et du milieu de vous se lèveront des hommes qui diront des choses perverties afin d’entraîner les disciples après eux. Restez donc éveillés.” (Actes 20:16, 17, 25-31). Paul mourut une dizaine d’années plus tard, vers l’an 65 de notre ère.

      55, 56. Quel avertissement Pierre donne-​t-​il lui aussi concernant la venue de faux enseignants, et en quels termes décrit-​il leur façon d’agir ?

      55 L’apôtre Pierre fit une mise en garde analogue à celle de Paul. Dans sa seconde et dernière lettre, rédigée vers l’an 64 de notre ère, on lit en effet :

      56 “Ce n’est pas par la volonté de l’homme que la prophétie a jamais été apportée, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu alors qu’ils étaient portés par l’esprit saint. Cependant il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura de faux prophètes parmi vous. Ceux-ci introduiront silencieusement des sectes destructrices et renieront même le propriétaire qui les a achetés, attirant sur eux-​mêmes une prompte destruction. De plus, beaucoup suivront leurs actes de conduite dissolue, et à cause d’eux on parlera en mal de la voie de la vérité. En outre, par convoitise, ils vous exploiteront par des paroles artificieuses. Mais quant à eux, le jugement d’autrefois n’avance pas avec lenteur, et leur destruction ne sommeille pas. (...) notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée, parlant de ces choses comme il le fait aussi dans toutes ses lettres. Il s’y trouve, cependant, des choses difficiles à comprendre, dont les gens sans instruction et inconstants tordent le sens, comme ils le font d’ailleurs avec les autres Écritures, pour leur propre destruction. Vous donc, bien-aimés, sachant cela à l’avance, soyez sur vos gardes, afin que vous ne soyez pas entraînés avec eux par l’erreur de ces gens qui bravent la loi et que vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté.” — II Pierre 1:21 à 2:3 ; 3:15-17.

      57, 58. Avant sa mort, comment l’apôtre Jean montra-​t-​il qu’une défection se faisait déjà sentir ?

      57 Des douze apôtres, Jean fut le dernier à mourir, conformément à la promesse faite par le Maître Jésus-Christ. Dans ses lettres rédigées vers la fin du premier siècle, Jean attira l’attention de ses coreligionnaires sur le fait que la défection (ou apostasie) de la véritable foi chrétienne se manifestait déjà. Il leur écrivit :

      58 “Le monde passe et son désir aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure à jamais. Petits enfants, c’est la dernière heure, et, comme vous avez entendu dire que l’antichrist vient, déjà maintenant il est survenu beaucoup d’antichrists ; de ce fait nous acquérons la connaissance que c’est la dernière heure. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n’étaient pas de notre sorte ; car s’ils avaient été de notre sorte, ils seraient demeurés avec nous. Mais ils sont sortis afin qu’il fût mis en évidence que tous ne sont pas de notre sorte.” “Petits enfants, gardez-​vous des idoles.” — I Jean 2:17-19 ; 5:21.

      59, 60. Quels messages Jésus-Christ fit-​il envoyer par Jean aux congrégations d’Éphèse et de Pergame, indiquant que l’influence babylonienne régnait parmi elles ?

      59 En lui donnant la Révélation, le Seigneur Jésus-Christ dit à l’apôtre Jean d’écrire à la congrégation d’Éphèse, que Paul avait avertie longtemps auparavant, et de lui faire savoir ceci : “Souviens-​toi (...) d’où tu es tombé[e], et repens-​toi et fais les actions premières. Sinon, je vais venir à toi et j’enlèverai ton porte-lampe de sa place, à moins que tu ne te repentes. Cependant tu as ceci : que tu hais les actions de la secte de Nicolaüs, que je hais moi aussi.” Quant à l’avertissement destiné à la congrégation de Pergame, Jean reçut l’ordre d’écrire ceci : “J’ai plusieurs choses contre toi : c’est que tu as là ceux qui sont attachés à l’enseignement de Balaam, qui apprenait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël pour qu’ils mangent des choses sacrifiées aux idoles et commettent la fornication. De même tu as, toi aussi, ceux qui sont attachés pareillement à l’enseignement de la secte de Nicolaüs. Repens-​toi donc. Sinon, je viens à toi promptement, et je leur ferai la guerre avec la longue épée de ma bouche.” — Révélation 2:1, 5, 6, 12, 14-16.

      60 Fait significatif, l’influence babylonienne se traduisait dans la congrégation de Pergame par l’existence de l’“enseignement de Balaam”, le devin qui jadis était venu de Mésopotamie, berceau de la religion enfantée par la Babylone antique. — Deutéronome 23:4, 5 ; Nombres 22:5 ; 31:8, 16.

      61. Quelle force freinait l’apostasie aux débuts de la congrégation chrétienne ?

      61 Tant qu’ils vivaient et qu’ils assuraient la surveillance de la congrégation chrétienne, les douze apôtres du Christ purent enrayer et freiner l’apostasie (ou défection), c’est-à-dire empêcher certains de succomber à la religion d’origine babylonienne. Leur présence freinait le développement d’une organisation religieuse qui se déclarait chrétienne tout en étant antichrétienne et babylonienne. C’est ce que l’apôtre Paul souligne en parlant du retour du Christ, dans II Thessaloniciens 2:3-12, en ces termes :

      62, 63. En quels termes Paul décrivit-​il l’“homme d’iniquité” ? Que ferait celui-ci en temps voulu, et quelle serait sa fin et celle de ses dupes ?

      62 “Il [le jour de Jéhovah] ne viendra pas à moins que l’apostasie ne vienne d’abord et que ne soit révélé l’homme d’iniquité, le fils de la destruction. Il se tient dans l’opposition et s’élève au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou est un objet de vénération, si bien qu’il s’assoit dans le temple du Dieu, se montrant publiquement comme étant un dieu. (...)

      63 “Ainsi, à présent, vous connaissez la chose qui agit comme un empêchement, en vue de sa révélation en son temps. Certes, le mystère de cette iniquité est déjà à l’œuvre ; mais seulement jusqu’à ce que celui qui agit à présent comme un empêchement soit écarté. Alors, réellement, l’inique sera révélé, que le Seigneur Jésus détruira par l’esprit de sa bouche et réduira à néant par la manifestation de sa présence. Mais la présence de l’inique est selon l’opération de Satan avec toute œuvre puissante et tous signes et prodiges mensongers et avec toute tromperie du mal pour ceux qui périssent, en rétribution, parce qu’ils n’ont pas accepté l’amour de la vérité pour qu’ils soient sauvés. Et voilà pourquoi Dieu laisse aller vers eux une opération d’égarement, pour qu’ils se mettent à croire au mensonge, afin qu’ils soient tous jugés, parce qu’ils n’ont pas cru à la vérité mais ont pris plaisir à l’injustice.”

      UN EMPIRE FONDÉ SUR LA RELIGION

      64, 65. Quel pouvoir de corruption Babylone et sa religion exerçaient-​elles encore au deuxième siècle ?

      64 Le dernier des douze apôtres étant mort, le deuxième siècle de notre ère fut un siècle dangereux. En effet, la religion babylonienne sous toutes ses formes n’avait nullement cessé de mettre en péril la Sion spirituelle, représentée par les chrétiens — alors tous témoins de Jéhovah — qui vivaient sur la terre. Voici ce que déclare une encyclopédie à l’article “Babel, Babylone” :

      65 Même si, avec le temps, les temples se délabrèrent plus ou moins, on continuait pourtant selon toute apparence d’y célébrer les cultes, et cela sans doute jusque dans l’ère chrétienne, car la religion et la philosophie babyloniennes étaient encore en honneur au IVe siècle. — ISBE, tome I, page 355b.

      66-68. a) Citez un des traits frappants de la religion pratiquée à Babylone ; quand ce dogme fut-​il introduit dans les premiers écrits chrétiens ? b) Quelle définition l’Encyclopédie catholique donne-​t-​elle de la “trinité”, et que dit-​elle de l’introduction de ce terme ?

      66 Les triades de divinités et de démons étaient l’un des traits frappants de la religion pratiquée à Babylone. Que le lecteur fasse lui-​même des recherches : Une chose est certaine, il ne rencontrera pas une seule fois le mot “trinité” dans la Bible inspirée, car la Bible n’est pas de source babylonienne. Et pourtant, dans la seconde moitié du deuxième siècle, des écrivains religieux, qui se prétendaient chrétiens, se mirent à introduire ce mot dans leurs écrits. Leur initiative provoqua une controverse religieuse si vive qu’elle amena finalement l’intervention de l’Empire romain. Pour situer les débuts de cette doctrine et signaler l’importance que la chrétienté des temps modernes y attache, citons l’Encyclopédie catholique (tome XV, page 47), ouvrage qui fait autorité dans les pays de langue anglaise :

      67 Trinité, LA SAINTE. (...) I. LE DOGME DE LA TRINITÉ. — La Trinité est le terme utilisé pour désigner la doctrine centrale de la religion chrétienne, c’est-à-dire la vérité disant que, dans l’unité du Dieu chef, il y a trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ces trois personnes étant réellement distinctes les unes des autres. Ainsi, aux termes du symbole de saint Athanase, “le Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint-Esprit est Dieu, et cependant il n’y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu”. (...)

      68 Dans l’Écriture, il n’y a jusqu’à présent pas de terme particulier par lequel les trois personnes divines soient désignées ensemble. Le mot τριάς (traduit en latin par trinitas) se trouve pour la première fois chez Théophile d’Antioche vers 180 de notre ère. Celui-ci parle de “la Trinité de Dieu [le Père], de son Verbe et de sa Sagesse”. (“Ad Autolycum”, II, 15, P.G., VI, 1078.) Il se peut, bien entendu, que ce terme ait été en usage avant son époque. Peu après, il apparaît sous sa forme latine de trinitas chez Tertullien (“De pudicitia”, c. xxi, P.G., II, 1026). Au siècle suivant, le mot entre dans l’usage courant.

      69. Comment Constantin réussit-​il à se faire reconnaître empereur de l’Empire romain, et quel célèbre édit promulgua-​t-​il en 313 de notre ère ? Qu’est-​ce qui l’amena ensuite à prendre les armes ?

      69 Vint le quatrième siècle et l’avènement de Constantin le Grand. Après que celui-ci eut vaincu son dernier rival, il se fit reconnaître premier Auguste et pontifex maximus (grand pontife) par le Sénat romain, le 28 octobre 312. D’après la tradition, c’est au cours de cette campagne contre Maxence, son rival, que Constantin aurait vu une croix de feu dans le ciel, au-dessous du soleil, croix accompagnée des mots In hoc signo vinces (“Tu vaincras par ce signe”)e. En janvier 313, Constantin, en sa qualité de pontifex maximus païen, promulgua le célèbre édit de tolérance en faveur de ceux qui professaient le christianisme, édit par lequel il les rendit éligibles à des charges publiques. Toutefois, Constantin ne reçut pas encore le baptême par immersion comme chrétien. Quant à l’empereur Licinius, son beau-frère et coauteur de l’édit de tolérance, il ne tarda pas à persécuter les chrétiens. À partir de 314, les deux empereurs prirent à ce sujet les armes l’un contre l’autre. Constantin battit Licinius et le fit mettre à mort. Voilà de quelle manière cet empereur finit, en 325, par s’imposer comme maître absolu aux parties orientale et occidentale de l’Empire romain.

      70. a) Comment le dimanche devint-​il une fête religieuse dans l’empire de Constantin ? b) Que dut faire Constantin en raison des controverses religieuses qui déchiraient son empire ?

      70 En 321 déjà, Constantin avait édicté la première loi instituant le dimanche ou dies Solis. Consacré au dieu solaire Sol, dont la croix était l’emblème, ce jour devait être exempt de tout exercice de la justice, et son observance constituait une obligation légale. Après avoir porté un certain intérêt au christianisme de son temps, Constantin s’aperçut que de graves dissensions le déchiraient et que surtout les rapports existant entre Dieu, son Fils Jésus-Christ et l’esprit saint faisaient l’objet d’une vive controverse. Cette désunion au sein de la religion chrétienne menaçait de rompre l’unité même de son empire. Aussi, en sa double qualité de seul empereur et de pontifex maximus, convoqua-​t-​il en 325 un concile (ou assemblée religieuse) dans l’intention de mettre un terme à la controverse portant sur la τριάς ou “trinité”.

      71. Qui répondit à la convocation d’assister au concile, et qui le présida ?

      71 Constantin, pontifex maximus païen, convoqua donc un concile en vue de réunir tous les épiskopoï ou surveillants chrétiens de l’empire. Ce concile fut tenu non pas à Rome, mais à Nicée près de Nicomédie, en Asie Mineure. L’Histoire rapporte que, de tous les “évêques” ou surveillants, un tiers à peine, soit 318, aurait répondu à cette convocation. Certains historiens estiment que ce chiffre est exagéré. Or, pourquoi ces surveillants, s’ils étaient chrétiens, acceptèrent-​ils d’obéir à un pontifex maximus païen, se laissant dicter son point de vue dans des affaires chrétiennes ? Quoi qu’il en soit, à cause des suffragants amenés par les évêques, le nombre des participants au concile avait grossi à tel point qu’il a été évalué entre 1 500 et 2 000. Constantin assista en personne à ce premier concile de Nicée, qu’il présida lui-​même en sa qualité de pontifex maximus et non pas en celle d’évêque de Rome. De plus, ce concile se tint en grec et non en latin, ce qui explique pourquoi le symbole de Nicée qui en résulta fut rédigé en langue grecque. L’Église latine n’y avait d’ailleurs envoyé que sept légats, dont deux presbytres chargés de représenter l’évêque de Rome.

      72. Quels furent les principaux porte-parole des partisans et des adversaires de la trinité, et sur quoi portait leur controverse ?

      72 Les partisans de la trinité avaient pour porte-parole le jeune Athanase, archidiacre d’Alexandrie, en Égypte. Les adversaires de cette doctrine, qui démontraient à l’aide des Écritures que Jésus-Christ est inférieur à Dieu, son Père, avaient à leur tête Arius, un presbytre. Les deux partis se querellèrent pendant deux mois environ. Arius soutenait que “le Fils de Dieu n’était qu’une créature, tirée du néant ; qu’il y eut un temps où celui-ci n’avait pas d’existence ; qu’il était capable de son libre arbitre pour opter entre le bien et le mal”, et que “s’il est un fils dans le vrai sens du mot, il a dû venir après le Père, qu’il y eut donc manifestement un temps où il n’était pas, et que par conséquent il était un être engendré”f. Lorsque Arius se leva pour parler, un certain Nicolas de Myra le frappa au visage. Ensuite, pendant qu’il parlait, beaucoup d’autres assistants se sauvèrent en se bouchant les oreilles, pour marquer leur horreur des “hérésies” du vieillard.

      73. a) Qui décida de l’adoption de la doctrine trinitaire, et qu’est-​ce qui fut décrété à la même occasion ? b) (note en bas de page) Où le séjour des Juifs devenait-​il de plus en plus difficile après le concile de Nicée, et quel pays prit plus d’importance à leurs yeux ?

      73 Finalement, le pontifex maximus Constantin rendit sa décision et se prononça en faveur de la doctrine trinitaire d’Athanase. Voilà comment fut adopté et mis en vigueur le symbole de Nicée relatif à la “trinité”. Arius, continuant à s’y opposer, ne tarda pas à être banni et exilé en Illyrie sur l’ordre de Constantin, mais il en fut rappelé cinq ans plus tardg. Outre qu’il adopta un certain nombre de canons, le concile de Nicée décréta quel dimanche (dies Solis)h de l’année il fallait régulièrement célébrer Pâques.

      74, 75. a) Le concile de Nicée régla-​t-​il la controverse sur la trinité ? Expliquez. b) De quelle religion Constantin se réclamait-​il, mais quand se fit-​il baptiser ?

      74 La décision trinitaire prise par ce concile ne ramena toutefois pas le calme dans l’organisation religieuse d’Orient, et la controverse arienne ne perdit rien de son ardeur. En 381, le concile œcuménique de Constantinople compléta encore le symbole trinitaire de Nicée.

      75 Vers la fin de sa vie, Constantin prit le parti de l’antitrinitaire Arius, influencé en ce sens par Eusèbe de Nicomédie. Arius fut donc rappelé d’exil, tandis que de nombreux évêques trinitaires furent bannis. Athanase lui-​même se vit finalement exiler en Gaule (France). Mais Constantin eut beau se réclamer du christianisme, il n’accepta le baptême que lorsqu’il fut tombé malade, en 337. Il ne renonça pas pour autant à sa fonction païenne de pontifex maximus, et il mourut la même année à Nicomédie, sa capitale provisoire, Constantinople étant alors toujours en construction. Entre-temps, le christianisme du jour était devenu la religion officielle de l’empire.

      76, 77. a) Comment se fait-​il que la capitale de l’Empire romain ait été transférée à Constantinople ? b) Pour quoi a-​t-​on fait passer Constantin après sa mort ?

      76 Constantin avait transféré la capitale de l’Empire romain de Rome à Byzance, où il avait entrepris la construction d’une nouvelle capitale à laquelle il donna son nom : Constantinople. Le 26 novembre 329, il avait fait poser les fondations de cette ville, qui reçut aussi le nom de Nouvelle Rome (Roma nova).

      77 Constantin étant mort, le Sénat romain l’éleva au rang des dieux. Par ce geste, le Sénat montrait qu’il était encore païen et nullement chrétien. D’ailleurs, cela n’empêcha pas les communautés religieuses d’Orient de faire de Constantin un saint. Les Églises grecque, copte et russe célèbrent en effet la fête de saint Constantin le 21 mai. Constantin partagea l’Empire romain entre ses trois fils : Constantin, Constance et Constant. Ce fut une erreur politique. Mais en sa qualité de pontifex maximus païen, il avait essayé de fusionner la religion païenne et le christianisme pour en faire une seule religion, et cette fusion, il la réussit parfaitement. On lit à propos des suites que connut son règne :

      78. D’après un dictionnaire théologique, quelles furent les suites de l’instauration de cette religion fusionnée ?

      78 Quelle qu’ait pu être la vraie nature de la conversion de Constantin à la foi chrétienne, ses conséquences eurent une immense portée tant pour l’empire que pour l’Église du Christ. Elle ouvrit la voie à la libre propagation de l’Évangile dans une plus large mesure qu’à aucune période antérieure de son histoire. Toutes les entraves à la profession ouverte du christianisme furent écartées, et celui-ci devint la religion officielle de l’empire. Cependant, les avantages assurés par ce changement avaient beau être nombreux sous divers rapports, il [le christianisme] ne tarda pas à souffrir d’être mis en contact étroit avec l’influence bienveillante du pouvoir séculier. La simplicité de l’Évangile se corrompit ; on introduisit des cérémonies et des rites pompeux ; les enseignants du christianisme se virent décerner des honneurs séculiers et accorder une rémunération ; et le royaume du Christ fut dans une large mesure converti en un royaume de ce monde. — Theological Dictionary, par Henderson et Buck. Voir aussi la Cyclopædia de M’Clintock et Strong, tome II, page 488a ; ainsi que l’Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, par Edouard Gibbon, tome II, pages 378 et suivantes, Paris 1812.

      79-81. Qu’est-​ce que le cardinal Newman admet en ce qui concerne les origines babyloniennes de nombreux enseignements et usages catholiques ?

      79 Il ressort des annales impartiales et objectives de l’Histoire que le christianisme a reçu de plus en plus l’empreinte de la religion et de la civilisation babyloniennes. John Henry Newman, que le pape Léon XIII a fait cardinal en 1879, reconnaît ouvertement cet état de choses dans son livre “Essai sur le développement de la doctrine chrétienne”, publié en 1878. Au chapitre 8 de son livre, il prend la défense de l’Église catholique romaine en ces termes :

      80 Se fiant donc au pouvoir qu’avait le christianisme de résister à la contamination du mal et de transformer les instruments et les accessoires du culte des démons à des fins évangéliques, et ayant aussi conscience que ces usages, quoique pervertis, tiraient leur origine de révélations primitives et de l’instinct naturel ; et qu’il leur fallait inventer ce dont ils avaient besoin, à moins de se servir de ce qu’ils rencontraient ; et qu’ils possédaient en outre les archétypes mêmes dont le paganisme n’avait ébauché que les ombres ; les chefs de l’Église étaient préparés de très bonne heure à adopter, à imiter et à sanctionner, si l’occasion se présentait, les rites et les coutumes du bas peuple, ainsi que la philosophie de la classe instruite.

      81 L’emploi de temples, dédiés à des saints particuliers et ornés de rameaux d’arbres à certaines occasions ; l’encens, les lampes et les cierges ; les offrandes votives faites après avoir obtenu la guérison d’une maladie ; l’eau bénite ; le droit d’asile ; les jours fériés et les périodes de fête, l’usage du calendrier des saints, les processions, la bénédiction des champs, les vêtements sacerdotaux, la tonsure, l’anneau de mariage, l’habitude de se tourner vers l’orient, les images, — à une date postérieure, — peut-être le chant d’église et le Kyrie eleison, étant tous d’origine païenne, sont sanctifiés par leur adoption dans l’Église. — Pages 355, 371, 373, édition anglaise de 1881.

      RIVALITÉ RELIGIEUSE SECTAIRE

      82. À quels groupements la chrétienté a-​t-​elle donné naissance à la longue ?

      82 Ce processus devait, à la longue, provoquer des divisions au sein de la chrétienté et donner naissance aux quatre grands groupements sectaires actuels : l’Église orthodoxe grecque, l’Église catholique romaine, le protestantisme et l’Église orthodoxe russe.

      83. Quelles divisions politique et religieuse marquèrent le règne de Valentinien Ier (364-375 de notre ère) ?

      83 En 364, Valentinien, fils aîné de Gratien de Pannonie, fut proclamé empereur à Nicée en Bithynie par les officiers de l’armée romaine. En cette qualité, il devenait pontifex maximus. Peu après, il s’associa son frère Valens comme collègue pour gouverner l’empire. Valentinien Ier opta pour l’Occident, tandis que Valens, devenu empereur d’Orient, se vit confier la moitié orientale de la péninsule Balkanique, la Grèce, l’Égypte, la Syrie et l’Asie Mineure jusqu’aux frontières de la Perse. Valens, baptisé par l’évêque arien de Constantinople, se mit par la suite à persécuter les sujets trinitaires de son territoire. Mais son frère Valentinien Ier, empereur d’Occident et pontifex maximus, était trinitaire comme l’évêque de l’ancienne Rome.

      84. Quelle nomination faite par le concile de Constantinople en 381 fut le premier pas vers le schisme religieux entre les Églises orientale et occidentale de la chrétienté ?

      84 Pendant quelque temps, Nectaire, évêque de la Nouvelle Rome ou Constantinople, remplit la fonction de chef ex officio des évêques d’Orient qui avaient juridiction sur les provinces de l’empereur d’Orient. Mais en 381, le deuxième concile général, réuni à Constantinople, le nomma patriarche de cette ville. Ce fut le premier pas accompli vers le schisme religieux entre les Églises orientale et occidentale de la chrétienté. Ce concile assura en outre au patriarche de Constantinople la préséance d’honneur après l’évêque de Rome, Constantinople étant la Nouvelle Rome. En 553, le troisième concile général, tenu à Constantinople, fut présidé par le patriarche de cette ville malgré les protestations de l’évêque de Rome. La rivalité entre les deux évêques s’affirmait de plus en plus.

      85. a) Quelle fut la conduite de Gratien, empereur d’Occident, sur le plan religieux ? b) Comment le pape en vint-​il à porter le titre de pontifex maximus ou souverain pontife ?

      85 En 375, à la mort de Valentinien Ier, empereur d’Occident, son fils Gratien devint empereur et pontifex maximus. La partie orientale de l’Empire romain demeurait soumise à l’empereur Valens, arien convaincu. Mais celui-ci ayant trouvé la mort en 378, Gratien confia cette partie de l’empire à Théodose, l’un de ses généraux. Dans les dernières années de sa vie, Gratien traita durement les païens et les hérétiques. Il interdit l’exercice public du culte païen à Rome, refusa de porter les insignes de pontifex maximus en déclarant que ceux-ci ne convenaient pas à un chrétien, et abolit certains privilèges réservés aux pontifes. Toutefois, même si un homme politique (Gratien en l’occurrence) jugea que le titre et la fonction de pontifex maximus ou souverain pontife ne convenaient pas à un chrétien, cela n’empêcha nullement l’évêque (Damase) de Rome de penser autrement : il adopta immédiatement ce titre païen avec toutes ses attaches et ses obligations païennes. C’est ainsi que les papes de Rome portent ce titre encore de nos jours, comme si son adoption par l’Église suffisait pour le sanctifier.

      LE SCHISME D’ORIENT

      86. Comment les évêques des Églises d’Orient furent-​ils séparés de ceux des Églises d’Occident après la mort de Théodose, survenue en 395?

      86 La rivalité religieuse entre Rome et Constantinople (la Nouvelle Rome) devait s’accentuer davantage après 395, année de la mort de Théodose, devenu seul maître de tout l’empire. En effet, l’Empire romain fut alors partagé entre ses deux fils, Arcadius recevant la partie orientale et Honorius, la partie occidentale avec Rome. Les évêques des Églises d’Orient se trouvèrent ainsi séparés de ceux des Églises d’Occident non seulement sur le plan géographique, mais encore quant à l’autorité politique.

      87. Dans quelles circonstances l’Empire romain d’Occident prit-​il fin en 476?

      87 La “chute” de Rome se produisit en 476. Cette année-​là, une armée romaine, composée en grande partie de mercenaires germaniques, se révolta et proclama roi son chef Odoacre, Germanique lui aussi. L’empereur d’Occident, encore enfant, dut se retirer dans la vie privée, ce qui permit à Odoacre de prendre le titre de roi d’Italie, rôle qu’il remplit habilement pendant un certain temps. Cette destitution marqua la fin de l’Empire romain d’Occident. Rome passa ensuite sous la domination des Ostrogoths, peuple germanique.

      88. Quels conflits religieux éclatèrent entre les papes de Rome et les maîtres de l’Empire d’Orient, et qu’en résulta-​t-​il finalement ?

      88 L’Empire romain d’Orient, par contre, subsista avec sa dynastie indépendante de maîtres fidèles à l’Église orientale. L’Encyclopédie américaine (tome XIV, page 327b) précise : “L’empereur régnant à Constantinople était, en théorie du moins, le maître de tout l’Empire romain.” Mais tel n’était pas l’avis du pape à Rome. Aussi voit-​on bientôt, sur le plan religieux, le pape Félix III de Rome excommunier le patriarche de Constantinople. La chose devait d’ailleurs se répéter quelques siècles plus tard. L’empereur Léon III de Constantinople, membre de l’Église d’Orient, ayant interdit en 726 le culte des images et ordonné leur destruction, le pape Grégoire II de Rome prit sur lui de l’excommunier. Cette excommunication entraîna à long terme la rupture entre l’Église (grecque) d’Orient et l’Église (romaine ou latine) d’Occident. Le règne de plusieurs empereurs d’Orient fut marqué soit par l’interdiction des images, soit par leur rétablissement.

      89, 90. a) L’Empire d’Occident s’étant effondré, quel maître l’Occident aurait-​il dû respecter encore en l’an 800? b) Par quelle action politique, accomplie à Rome cette année-​là, le pape montra-​t-​il qu’il n’obéissait pas à Romains 13:1?

      89 En l’an 800 régnait à Constantinople une impératrice nommée Irène, qui fut d’ailleurs la première femme à occuper le trône de l’Empire d’Orient. Certes, pendant un certain temps, Irène était l’usurpatrice du trône de son fils. Il n’empêche que, dans Romains 13:1 (Sg), la sainte Bible ordonne aux chrétiens : “Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu.” Or il faut croire que le pape de Rome ne considérait pas qu’il était soumis aux “autorités supérieures”, mais qu’il s’estimait supérieur à elles. Il s’arrogea le droit de nommer des rois et des empereurs. Voilà ce qu’il choisit de faire à l’égard de Charles, roi des Francs, le jour de Noël de l’an 800. L’Encyclopédie catholique (tome III, page 615) rapporte à ce sujet :

      90 Le surlendemain (jour de Noël de l’an 800) se produisit le principal événement de la vie de Charles. Pendant la messe pontificale, célébrée par le pape, alors que le roi priait à genoux devant le maître-autel sous lequel reposent les corps de saint Pierre et de saint Paul, le pape s’approcha du souverain, lui plaça sur la tête une couronne impériale et, se prosternant devant lui suivant l’usage d’autrefois, le salua des titres d’empereur et d’auguste, et l’oignit, tandis que les Romains, massés dans l’église, faisaient entendre par trois fois l’acclamation : “À Charles, auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur, vie et victoire !”

      Reparlant de cet événement à la page 774, la même encyclopédie y voit “son couronnement comme successeur de Constantin”.

      91. À quand remonte le “Saint Empire romain” ? Était-​ce le Royaume de Dieu, et peut-​on dire que cet empire était saint ?

      91 Après quelques négociations, les empereurs d’Orient reconnurent Charles Ier le Grand ou Charlemagne comme empereur et maître de l’Italie du Nord, Venise exceptée. C’est dans ce sens que l’établissement du “Saint Empire romain” remonte à l’an 800. Celui-ci a survécu jusqu’en 1806 malgré tous les changements et tous les bouleversements qu’il a connus au cours des siècles. Or, ce ne fut pas un véritable Royaume de Dieu, ni une théocratie, et encore moins le commencement du règne millénaire du Christ. Comment aurait-​il pu l’être, alors que les “temps des Gentils” ne devaient prendre fin qu’en 1914 ? La domination de cet empire ne s’étendait pas non plus à toute la terre comme ce sera le cas pour le véritable Royaume aux mains du Christ. D’ailleurs, l’Angleterre, une partie de l’Espagne, la Scandinavie, la Russie et les Balkans n’en faisaient pas partie. L’Histoire est là pour rendre son jugement quant à savoir si cet Empire romain était saint ou non.

      92. a) Quelle ambition du pape ne fit qu’élargir le fossé entre les Églises grecque et latine, aboutissant à quelle rupture ? b) Selon les historiens, qu’est-​ce qui suscita les croisades organisées par l’Église catholique romaine ?

      92 Le neuvième siècle vit le fossé entre l’Église d’Orient et celle d’Occident s’élargir encore davantage. Le pape ne se contenta pas de l’action politique par laquelle il avait couronné Charles empereur. À présent, il redoubla d’efforts pour imposer aux Églises orientales le joug de la soumission à l’autorité papale romaine en se faisant passer pour le souverain de droit divin de l’Église catholique. Cette ambition du pape ne manqua pas de provoquer une vigoureuse opposition de la part des Églises orientales. Celles-ci virent dans la démarche de la papauté “la cause première de la division” entre les Églises grecque et latinei. La rupture définitive se produisit en 1054. Le 16 juillet de cette année-​là, le patriarche grec Michel Cérulaire (ou Keroularios) fut solennellement excommunié par les légats pontificaux, envoyés à Constantinople par le pape Léon IX (mort entre-temps en avril de la même année). Les efforts entrepris par la suite pour raccommoder ce schisme demeurèrent vains. Certains historiens soutiennent que cette séparation fut l’une des causes qui suscitèrent les croisades, organisées par l’Église catholique romaine, c’est-à-dire ces guerres engagées en Orient et qui provoquèrent tant de destructions horribles et d’effusions de sang chez les musulmans, les Juifs et aussi chez les catholiques.

      93. a) Comment Constantinople passa-​t-​elle sous la domination latine, grecque et musulmane ? b) Quelle fut l’attitude des conquérants musulmans envers le patriarche de Constantinople ?

      93 Les papes de Rome voulaient réunir les deux groupes d’Églises. Ils encouragèrent donc ces “guerres saintes” au nom de la croix. C’est ainsi que Constantinople fut prise en 1204, au cours de la quatrième croisade. Ayant pu s’emparer de la ville, les croisés passèrent huit jours à brûler et à saccager toutes les propriétés publiques et privées, causant ainsi la plus grande destruction d’œuvres d’art de toute l’Histoire. Des empereurs latins se mirent ensuite à régner à Constantinople, tandis que les empereurs grecs s’installèrent à Nicée, en Asie Mineure, pour continuer à régner. En 1261, Constantinople fut reconquise par les Grecs, ce qui mit fin à l’Empire latin des Francs. Puis ce fut le tour des conquérants musulmans qui, sous la conduite de Mehmet II, s’emparèrent de la ville le 29 mai 1453, date qui marqua la fin de l’Empire d’Orient. Toutefois, le patriarche de Constantinople fut autorisé par les conquérants musulmans à rester dans la ville et à garder ses fonctions.

      94. Citez les différentes étapes qui permirent à l’Église orthodoxe de Grèce de suivre sa propre voie depuis 1829.

      94 Au cours de l’année 1829 fut créé un royaume indépendant de Grèce, et depuis cette date, ce pays s’est pratiquement séparé du patriarcat de Constantinople. La séparation solennelle se fit plus tard. En 1833 en effet, la régence de Grèce déclara l’Église orthodoxe orientale de Grèce indépendante de toute autorité ecclésiastique étrangère, et, pour diriger cette nouvelle Église indépendante, elle organisa un “saint-synode”. En 1850, le patriarche de Constantinople reconnut l’indépendance de l’Église grecque ou hellénique. De nos jours, l’Église nationale de Grèce est soumise à l’archevêque d’Athènes, mais un certain nombre de diocèses du nord de la Grèce restent soumis au patriarche de Constantinople, ville qui s’appelle aujourd’hui Istanbul.

      EXISTE-​T-​IL UNE “TROISIÈME ROME” ?

      95. Comment furent posés les fondements de l’Église orthodoxe de Russie, au dixième siècle ?

      95 Au dixième siècle, alors que le schisme s’accentuait entre l’Église grecque et l’Église latine, on posa les fondements d’une nouvelle et puissante organisation religieuse de la chrétienté moderne. Au siècle précédent, le patriarche de Constantinople avait envoyé des missionnaires en Russie. En 955, une Russe éminente, la princesse Olga, épouse du grand-prince Igor, reçut à Constantinople le baptême de l’Église d’Orient. Son petit-fils, Vladimir le Grand, qui força l’empereur Basile II de Constantinople à lui donner sa sœur Anne en mariage, passa lui aussi, en 988, à l’Église d’Orient en se faisant baptiser. Ensuite, il fit jeter dans le Dniepr les images idolâtriques de Perun et d’autres divinités. Le peuple en pleura, mais accepta de recevoir le baptême chrétien à la demande de Vladimir. Toutefois, jusqu’à quel point cette conversion forcée était-​elle valable ? L’Encyclopédie américaine (édition de 1929, tome XXIV, page 37) répond :

      96. En quels termes l’Encyclopédie américaine décrit-​elle la valeur de cette conversion forcée ?

      96 Le paganisme russe ne disparut pas lorsqu’on se mit à prêcher l’évangile chrétien. Il survécut dans le langage populaire, les dictons, les traditions, la vie domestique et même dans les croyances religieuses. Jusqu’au XVIIIe siècle, on adorait des serpents dans les villages reculés. Eugène Golubinsky, le plus grand historien de l’Église russe, affirme que la Russie fut certes baptisée au neuvième siècle, mais non christianisée.

      97, 98. a) Avec quel chef religieux les Russes convertis maintinrent-​ils des liens ? b) Quelle théorie religieuse apparut en Russie à la suite de la chute de Constantinople en 1453?

      97 Le fils de Vladimir acheva presque la conversion forcée des Russes, lesquels demeurèrent en étroits rapports avec le patriarche de Constantinople. La ville de Kiev fut érigée en évêché métropolitain et nommée la “Seconde Constantinople”. À un moment donné, un évêque métropolitain fut aussi installé à Moscou.

      98 Constantinople, le siège du patriarche, étant tombée aux mains des musulmans en 1453, la Russie ne tarda pas à en subir le contrecoup sur le plan religieux. Aussi peut-​on lire dans le Grand Larousse encyclopédique (édition de 1964, tome IX, page 454b) : “Lorsque les Ottomans prennent Constantinople (1453), la théorie de la ‘troisième Rome’ apparaît en Russie : après Rome et Constantinople, Moscou est appelé à devenir la capitale (...) de la chrétienté.” — Cf. l’Encyclopédie américaine, tome XXIV, page 38b.

      99-101. Quels événements permirent à l’Église russe de devenir indépendante du patriarche de Constantinople, et à quoi tendaient les efforts des papes ?

      99 Toutefois, l’établissement définitif d’une Église russe indépendante ne se fit qu’en 1587. La Cyclopædia de M’Clintock et Strong dit à ce sujet :

      100 Cette année-​là, le patriarche Jérémie de Constantinople, alors qu’il visitait la Russie pour y trouver de l’appui, consentit à conférer au métropolite de Moscou le titre de patriarche en la personne de Job, le patriarche de Russie prenant ainsi, dans l’opinion des évêques orientaux, la place du patriarche schismatique de Rome.

      [Remarquez que c’est le pape de Rome qui passe pour “schismatique”.]

      101 Peu après, les patriarches d’Alexandrie et de Jérusalem, soixante-cinq métropolites et onze archevêques de l’Église byzantine, donnèrent leur assentiment à l’organisation d’une Église russe indépendante. Les patriarches moscovites continuèrent cependant jusqu’en 1657 à en solliciter la ratification par Constantinople. Peu après, en 1660, l’ambassadeur russe reçut du patriarche Denys II de Constantinople et des autres patriarches grecs la déclaration documentaire confirmant que le patriarche russe pourrait à l’avenir être élu par son propre clergé sans avoir besoin d’une ratification par les patriarches grecs. Les papes romains du XVIe siècle [celui de la réforme dite protestante], surtout Léon X, Clément VII et Grégoire XIII, firent des efforts renouvelés pour amener l’Église russe à s’unir avec Rome. — Tome IX, page 161b.

      102. Quels changements l’Église russe subit-​elle sous Pierre le Grand ?

      102 L’Église russe subit des changements, mais le plus remarquable fut celui introduit par Pierre le Grand, devenu seul empereur de Russie en 1696. Il abolit le patriarcat et le remplaça par un synode permanent (ou réunion de prélats) que présidait l’empereur ou son secrétaire. Ce Saint-Synode, institué en 1721, fut solennellement ouvert par un discours que prononça son vice-président, l’archevêque Théophane. Pierre le Grand soumit ainsi l’Église russe au contrôle de l’État. Celle-ci devint une Église nationale, un ministère dépendant de la bureaucratie civile de l’Empire russe. Elle n’était plus qu’un instrument aux mains de l’administration, chargée de soutenir le tsarisme.

      103. Quelle fonction religieuse fut rétablie en 1917, et qui fut élu ?

      103 En 1917, le régime tsariste fut renversé en Russie, et l’Église russe retrouva le droit de régler elle-​même ses affaires. En septembre-​octobre de la même année, les évêques, les prêtres et d’autres hommes réunirent un concile général à Moscou pour discuter de la situation religieuse nouvelle. Ils arrivèrent à la conclusion que, maintenant que l’autocratie politique russe avait disparu, il fallait à l’Église russe un chef religieux visible. Le rétablissement du patriarcat de Moscou fut approuvé à la grande majorité des voix, et un patriarche fut élu en la personne du métropolite Tikhon, évêque libéral.

      104. Quel sort les bolcheviques réservèrent-​ils à l’Église d’État après leur révolution ?

      104 En novembre 1917, après que les bolcheviques se furent emparés du pouvoir par une seconde révolution, ceux-ci décrétèrent que l’Église russe ne serait plus Église d’État. Ils procédèrent à la confiscation de certaines propriétés de l’Église, et les prêtres de tous rangs et de toutes tendances furent molestés et insultés. On proclama partout : “La religion, c’est l’opium du peuple.” Le 14 mars 1918, le nouveau gouvernement soviétique quitta Leningrad pour Moscou, dont il fit le centre et la capitale de la Russie nouvelle. Depuis l’époque de Pierre le Grand, Moscou était passé au rang de seconde capitale de l’ancien Empire russe.

      105. Quel accommodement le gouvernement soviétique a-​t-​il jugé opportun de faire avec l’Église orthodoxe russe, et quel objectif vise-​t-​il ?

      105 L’État athée a officiellement cherché à extirper la religion en Russie, mais cette tentative s’est avérée trop coûteuse. S’accommodant de cette dure réalité, le gouvernement soviétique se sert de l’Église russe à des fins politiques en obligeant celle-ci à inculquer le patriotisme à ses ouailles. L’Église orthodoxe russe se prête à cet arrangement, car tout au long de son histoire, elle s’est toujours rangée du côté du bras séculier de l’État. Un journaliste et auteur connu, spécialiste des questions politiques, souligne que le gouvernement soviétique veille à magnifier le prestige de l’Église russe dans le pays, afin que celle-ci puisse jouer dans le monde le rôle d’une grande puissance ecclésiastique, ce dont le gouvernement soviétique serait en fin de compte le principal bénéficiairej.

      106. Quels espoirs ont été exprimés quant à l’avenir de l’Église orthodoxe russe lors d’un concile ecclésiastique tenu en 1945, surtout en ce qui concerne la “Troisième Rome” ?

      106 En 1945, l’Église orthodoxe russe tint un concile dans un des faubourgs de Moscou, avec tout l’apparat ecclésiastique. Chose naturelle, les chefs de l’Église étaient remplis de fierté et d’espoir quant à un meilleur avenir de leur organisation religieuse, et on évoqua des idées messianiques que les Russes nourrissent depuis des siècles. Ainsi, le métropolite Benjamin, alors exarque du patriarcat de Moscou pour l’Amérique du Nord, déclara par exemple que Moscou, capitale de la Russie, pouvait devenir la “Troisième Rome” et que, à l’avenir, cette ville serait certainement le lieu de rencontre de “l’Église tout entière”. Il poursuivit en disant que Moscou deviendrait peut-être le siège d’un organe central consultatif pour le ralliement de toutes les Églises orthodoxes du monde entier. Les milieux soviétiques officiels sympathisèrent avec de telles idées, car ils étaient prêts à favoriser l’impérialisme de l’Église orthodoxe russe si cela devait permettre à Moscou, leur capitale politique, de devenir du coup le plus important centre ecclésiastique du monde.

      107. Encouragées par les milieux officiels soviétiques, quels liens les Églises orthodoxes de derrière le “rideau de fer” ont-​elles noués en 1961?

      107 Ils apportèrent donc au patriarche Alexis de Moscou l’appui et les encouragements nécessaires, afin de lui permettre d’élargir ses contacts avec l’étranger, fournissant ainsi la base sur laquelle il pouvait réclamer pour lui-​même et pour l’Église orthodoxe russe une place dirigeante dans le monde religieux. Alexis avait été élu patriarche en février de la même annéek. C’est dans cet esprit que l’Église russe demanda officiellement son admission au sein du Conseil œcuménique des Églises. Celui-ci tint sa troisième Assemblée à la Nouvelle-Delhi (Inde) du 18 novembre au 6 décembre 1961, à laquelle assistèrent 265 délégués officiels venus de 175 Églises membres et de plus de 50 pays. À cette occasion, vingt-trois nouvelles Églises furent admises comme membres dans le Conseil œcuménique, à savoir : les Églises orthodoxes de Russie, de Pologne, de Bulgarie et de Roumanie, ainsi que dix-neuf Églises des États-Unis, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Ces nouvelles adhésions portèrent à 198 le nombre des Églises membres du Conseil œcuménique, représentant ainsi plus de 60 pays.

      108. Lors de son Assemblée de 1961, qu’est-​ce que le Conseil œcuménique des Églises a tenu à souligner en ce qui concerne la Base pour devenir membre ?

      108 Désireux d’affirmer plus nettement le caractère trinitaire de sa Base, ou condition pour l’admission au sein du Conseil œcuménique, le Comité central de celui-ci recommanda à l’Assemblée précitée de voter certaines modifications. “Le Conseil œcuménique des Églises est une association fraternelle d’Églises qui acceptent notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur.” Telle était la Base pour devenir membre. Or, elle fut modifiée et complétée ainsi : “Le Conseil œcuménique des Églises est une association fraternelle d’Églises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Écritures et s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.” — Voir “Evanston — Nouvelle Delhi, 1954-​1961”, pages 226-228, rapport publié par le Conseil œcuménique des Églises, Genève 1961 : The Americana Annual 1962, pages XXXVI, 642.

      109. Comment l’Église russe a-​t-​elle répondu à l’invitation d’assister au deuxième concile du Vatican, ouvert en 1962?

      109 Chose intéressante à noter, l’Église orthodoxe russe accepta l’invitation qui lui était faite d’envoyer des délégués au deuxième concile œcuménique du Vatican. Tandis que les Églises orthodoxes grecques refusèrent d’y envoyer des observateurs délégués, deux représentants de l’Église russe arrivèrent d’Union soviétique pour l’ouverture du concile, le 11 octobre 1962. On apprit que l’Église russe n’avait pas avisé le patriarche Athênagoras d’Istanbul (Constantinople) des intentions russes, quoique le patriarche de cette ville passe encore pour le chef spirituel de la religion orthodoxe orientale.

      110, 111. Dans quelle intention le Vatican a-​t-​il envoyé ses invitations directement à chacune des Églises orthodoxes ?

      110 Dans le monde actuel, on dénombre plus d’une vingtaine d’Églises orthodoxes orientales à la suite du schisme survenu en 1054. Or, aucune d’elles ne reconnaît la primauté du pape romain ni son infaillibilité, proclamée par le premier concile du Vatican (1869-​1870). Pourquoi l’Église russe envoya-​t-​elle des délégués au deuxième concile du Vatican ? Parce que le Vatican, dans l’intention de créer des divisions parmi l’orthodoxie orientale, avait envoyé ses invitations, non par l’intermédiaire du patriarche d’Istanbul (Constantinople), mais directement à chacune des Églises orientales. Et c’est ce qui a fait dire à l’archevêque Iakovos, primat orthodoxe grec d’Amérique, les paroles suivantes rapportées par le New York Times :

      111 “Ce n’est qu’avec l’Église de Moscou que le Vatican a réussi dans cette tactique.” (...) Les raisons qui incitèrent l’Église russe “à changer subitement d’attitude et à accepter l’invitation du pape Jean XXIII sont sans aucun doute et nettement d’ordre politique”. — New York Times du 4 novembre 1962, haut de la page 26, sous le titre “Iakovos dénonce la tactique du Vatican — Il affirme que les invitations au concile infligent un affront au chef orthodoxe”.

      112. De quels groupements religieux le schéma élaboré par le concile du Vatican sur l’unité de l’Église faisait-​il état, et malgré quelles menaces ?

      112 Au cours du deuxième concile du Vatican, un schéma fut élaboré sur l’unité de l’Église. Ce document faisait état des Églises orthodoxes orientales, mais ignora le protestantisme. Selon le New York Times, de nombreux orateurs, parlant devant le concile au sujet de ce schéma, firent remarquer que

      le problème de l’union doit être envisagé par rapport aux questions qui confrontent le christianisme divisé du XXe siècle et non pas entièrement à la lumière des gros volumes de théologie des siècles passés. Ils [les orateurs] firent clairement allusion à l’essor du communisme, la double menace du matérialisme et du sécularisme, et à l’extension prise par les religions non chrétiennes. — New York Times du 1er décembre 1962, sous le titre “Les prélats achèvent la discussion sur l’unité avec les orthodoxes”.

      113, 114. Combien l’Église russe comptait-​elle de membres en 1910 et en 1963, et quelle action antireligieuse marqua l’année 1962 en Union soviétique ?

      113 En 1910, soit sept ans avant la révolution bolchevique, l’Église russe comptait dans tout le pays 73 millions de membres. Or, voyons ce que l’Annuaire de l’Encyclopédie américaine pour 1963 (page 692b) rapporte sous la rubrique “Religion” :

      114 (...) D’après les autorités soviétiques, l’Église orthodoxe russe compte 50 millions d’adhérents ; la secte musulmane, 26 millions (23 millions de sunnites et 3 millions de chiites) ; la foi hébraïque, 2 300 000 ; l’Église baptiste, 500 000. D’autres groupements religieux ayant de grandes communautés sont les catholiques romains, les luthériens, les Arméniens, les Grégoriens et les bouddhistes. En 1962, comme auparavant, la presse soviétique se plaignait que la religion était encore une force puissante dans la vie soviétique, exigeant une intensification de la propagande antireligieuse. Au cours de 1962, plus de 20 ministres pentecôtistes et au moins sept ministres des témoins de Jéhovah furent emprisonnés pour activités religieuses illégales (...).

      115. Connaissant l’importance du parti communiste italien, par quelle idée de Moscou le Vatican est-​il sans doute contrarié ? (voir aussi la note en bas de page)

      115 Le Vatican est sans doute contrarié par l’idée que Moscou pourrait devenir une “Troisième Rome”, d’autant plus que l’Italie catholique compte le parti communiste le plus important d’Europe occidentale en deçà du rideau de ferl.

      LA RÉBELLION PROTESTANTE

      116. Qu’est-​ce qui déclencha le mouvement religieux protestant du seizième siècle, et quel défi le père de ce mouvement lança-​t-​il ?

      116 En lisant les paragraphes précédents, le lecteur aura compris que les soi-disant protestants ne furent pas les premiers à s’élever contre la prétention catholique romaine à la suprématie religieuse du pape et à se rebeller contre elle. Le mouvement dit protestant ne remonte qu’au seizième siècle. C’est le 31 octobre 1517 que ce mouvement religieux fut déclenché. Ce jour-​là, Martin Luther, prêtre catholique romain, afficha sur le portail de l’église du château de Wittenberg (Allemagne) sa liste de 95 thèses, rédigées en latin, pour protester contre la vente des indulgences. L’année suivante, il défendit ses idées à Augsbourg. Il compara Rome à une nouvelle Babylone en déclarant : “Quittons-​la afin qu’elle devienne une demeure de dragons, d’esprits mauvais, de lutins et de sorcières, et que son nom se tourne en confusion éternellea.” C’est parce qu’il refusa de se rétracter que Luther fut excommunié de l’Église catholique romaine par le pape Léon X. Mais le 10 décembre 1520, Luther lança un défi au pape en brûlant publiquement la bulle d’excommunication.

      117. Quelle action entreprise en 1529 valut à ceux qui se rebellèrent en Europe contre l’Église catholique d’être appelés des “protestants” ? (voir aussi la note en bas de page)

      117 Ce geste ne manqua pas de soulever d’âpres controverses religieuses. En 1529, Charles Quint, empereur du Saint Empire romain germanique, convoqua à Spire la diète impériale pour demander aux princes allemands de lui apporter leur aide dans la lutte contre les agressions des Turcs et pour rechercher les moyens permettant de régler les controverses religieuses suscitées par l’opposition de Luther au clergé catholique romain. La diète adopta un décret approuvant les doctrines de l’Église romaine. Mais le 19 avril 1529, six princes qui soutenaient Luther, ainsi que les députés de treize villes impériales, protestèrent formellement et solennellement contre ce décret de la diète. D’où le nom de “protestant” donné aux disciples de Luther, terme dont le sens s’est élargi par la suite pour s’appliquer aussi aux calvinistes et à d’autres sectes religieuses qui s’étaient rebellés contre la papauté. Le 31 décembre 1530, plusieurs villes et princes protestants d’Allemagne conclurent la ligue de Smalkaldeb.

      118. Comment le protestantisme se propagea-​t-​il en Angleterre et en Amérique du Nord à partir du règne d’Henri VIII ?

      118 Luther ne demeura pas longtemps au premier plan de la “Réforme”. Bientôt, il ne fut plus le seul à avoir les feux de la rampe dirigés sur lui. À partir de 1531, lui et ses disciples eurent de la peine à contenir la foule grossissante des rivaux protestants. À la même époque, Henri VIII d’Angleterre décida de rompre avec le pape de Rome. Il imposa sa suprématie royale au clergé de son pays et se fit reconnaître comme chef d’une Église nationale, l’Église d’Angleterre. En 1534, il fut proclamé “chef suprême de l’Église”, et l’autorité papale sur l’Angleterre fut abolie. Au siècle suivant, les Britanniques se mirent à coloniser l’Amérique du Nord, et l’Église d’Angleterre y prit racine en même temps. D’autres sectes religieuses se transplantèrent dans ces colonies. Ainsi, après la Révolution américaine (1775-​1783), l’Église protestante épiscopale d’Amérique se détacha de l’Église d’Angleterre. Au fur et à mesure que la nation américaine s’agrandissait, au point de s’étendre finalement de l’Atlantique au Pacifique, et la séparation des Églises et de l’État aidant, le pays ne tarda pas à devenir le foyer de plus de deux cents sectes religieuses, qui toutes prétendaient être chrétiennes.

      119. À quel point la chrétienté est-​elle déchirée religieusement ?

      119 La chrétienté dans son ensemble finit par être déchirée en une multitude de sectes, les unes catholiques, les autres orthodoxes orientales et protestantes. En Afrique du Sud, selon une dépêche de l’Associated Press en provenance de Johannesburg et publiée le 12 août 1957, 1 400 sectes religieuses se sont formées rien que parmi le peuple bantou depuis 1910, année de l’arrivée des missionnaires de la chrétienté. À l’heure actuelle, la situation religieuse de la chrétienté est une dérision de l’unité chrétienne enseignée par le Christ à ses disciples.

      120. En quel sens le mouvement réformateur des protestants fut-​il bien plus une “rébellion” qu’une réforme ?

      120 Le mouvement de la Réforme, qui date du seizième siècle, entraîna de honteuses persécutions religieuses aussi bien de la part des protestants que de la part des catholiques, et engendra d’effroyables guerres de religion. Or, ces guerres et ces persécutions étaient les “œuvres de la chair” et non pas les “fruits de l’esprit” de Dieu, décrits dans Galates 5:19-23 (Saci). Par ailleurs, en examinant les enseignements des réformateurs dits protestants, on est frappé de constater que, au lieu d’être une “réforme” au sens le plus complet du terme, ce ne fut en réalité qu’une révolte dirigée contre l’autocratie, la domination religieuse de la papauté romaine. Les doctrines religieuses fondamentales de l’Église catholique romaine, ainsi que celles des Églises orthodoxes orientales furent en effet conservées, telles que la “trinité”, l’immortalité de l’âme humaine, le châtiment réservé après la mort aux âmes mauvaises dans un monde spirituel invisible ; la séparation des adorateurs religieux en une prêtrise professionnelle (ou clergé) et en des masses profanes (ou laïcat) ; l’emploi de la religion à l’appui des affaires politiques du monde, aboutissant en de nombreux pays à l’union entre l’Église et l’État ; la célébration de fêtes religieuses d’origine païenne ; le manque de respect pour le sang de l’homme et de la bête, selon l’exemple laissé par le fondateur de Babylone et bâtisseur du premier empire, “Nimrod, puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”. — Genèse 10:8-12 ; 9:1-6, NW.

      IDENTIFIÉE

      121, 122. a) Quelles analogies remarquables existent entre la Babylone antique et Babylone la Grande, qui nous permettent aujourd’hui d’identifier cette dernière à coup sûr ? b) Que doit être Babylone la Grande ?

      121 Qu’est donc cette Babylone la Grande dont la chute est annoncée par l’ange de Dieu en Révélation 14:8 ? Elle doit ressembler d’une façon remarquable à la Babylone antique, particulièrement au moment de sa chute. Sinon, le nom ne lui conviendrait pas. Tout d’abord, rappelons que la Babylone antique dominait sur un empire, le plus grand jamais vu jusque-​là, de sorte qu’elle fut la Troisième Puissance mondiale de toute une suite de puissances mondiales. Chez elle, la politique, le militarisme, le mercantilisme et la religion étaient florissants, mais c’est la religion qui prédominait, surtout pendant la dynastie de Nébucadnetsar. Or sa religion la mettait en opposition avec Sion ou Jérusalem, où le roi juif occupait le “trône de Jéhovah” et où le temple, bâti par Salomon, était le centre national du culte de Jéhovah.

      122 Il ressort des faits que nous venons d’examiner que la grande Babylone des temps modernes doit être un empire mondial d’ordre religieux, une puissance mondiale religieuse entièrement pénétrée de religion babylonienne. C’est en effet un empirec religieux, dont les doctrines fondamentales tirent leur origine de la religion pratiquée par la Babylone antique ou Babel. Cet empire a beau être religieux, il prend un vif intérêt au commerce et à la politique, et voilà pourquoi il a aussi conclu des alliances avec les éléments politiques et commerciaux du monde des Gentils.

      123. De quoi se compose Babylone la Grande, et à quel dieu s’oppose-​t-​elle ?

      123 Il est vrai que le Nouveau Dictionnaire international de Webster (édition de 1943, page 198a), en langue américaine, affirme que l’expression “catholique romain” comporte le sens désuet de babylonien. Quoi qu’il en soit, Babylone la Grande englobe plus que la Rome païenne, la Rome papale ou l’Église catholique romaine dont la cité du Vatican est le siège. Le lecteur peut déterminer lui-​même, d’après ce qui précède, si l’Église catholique romaine et son pontifex maximus en font partie ou non. En tout cas, la chrétienté n’est pas Babylone la Grande, puisque celle-ci incarne l’empire mondial de toutes les religions ayant pour fondement des pratiques et des enseignements religieux qui remontent à la Babylone antique. Mais la chrétienté en fait partie ; elle est aujourd’hui l’élément le plus important et le plus agressif de Babylone la Grande, et c’est le catholicisme romain qui vient en tête. Étant donné que cet empire mondial de la religion repose sur des idées d’origine babylonienne, il est, comme Nimrod, “en opposition avec Jéhovah”.

      124. Comment l’histoire du judaïsme a-​t-​elle démontré pendant et depuis l’époque du Christ que cette religion est devenue pareille à toutes celles qui sont d’origine babylonienne ?

      124 Même le judaïsme a des attaches avec Babylone la “Grande. Au premier siècle, Jésus et ses douze apôtres appliquèrent au judaïsme traditionnel de leur temps les prophéties de la Bible qui parlent de Babylone comme lieu d’exil et de captivité d’où Jéhovah allait faire sortir son peuple. Il y a dix neuf siècles, lorsque le Messie fit son entrée à Sion, le judaïsme traditionnel souleva pratiquement toute la nation contre lui, gardant ainsi son emprise sur les captifs juifs. Jusqu’à ce jour, le judaïsme traditionnel n’a pas changé : il continue de maintenir les captifs juifs à l’écart de la liberté promise par le Messie. Lui aussi coopère avec l’empire mondial des religions d’origine babylonienne.

      125. De quelle ambition sont animées certaines sectes composant Babylone la Grande ?

      125 Il arrive, dans Babylone la Grande, qu’une certaine secte religieuse cherche à imposer sa domination à l’ensemble des religions.

      126. Quand a eu lieu la chute de Babylone la Grande, et de quoi sa chute doit-​elle être suivie, comme dans le cas de l’antique Babylone ?

      126 Au point de vue historique, la chute de cette grande Babylone des temps modernes a eu lieu en 1919. Le fait que l’empire mondial de la religion babylonienne existe toujours ne prouve pas que sa chute ne se soit pas produite cette année-​là. Il faut en effet se rappeler que la chute inopinée de l’antique Babylone, tombée aux mains des Médo-Perses en 539 avant notre ère, n’entraîna pas la ruine immédiate de la ville et que celle-ci ne disparut que plusieurs siècles plus tard conformément aux prophéties bibliques. Or, il en va de même de la grande Babylone des temps modernes, dont la chute significative doit être suivie de certains bouleversements religieux avant sa destruction totale, prévue pour la fin de ce vieux monde ou système de choses. Il y a des siècles que la Révélation, le dernier livre de la Bible, a décrit les événements qui devaient se produire après la chute de la grande Babylone et avant l’anéantissement de celle-ci.

      127. Avant 1914, comment Babylone la Grande a-​t-​elle enivré les nations en leur faisant boire le “vin de sa fornication” ?

      127 C’est en 1914 que Babylone la Grande, ou empire mondial des religions d’origine babylonienne, est entrée dans sa phase la plus critique de l’histoire universelle. Jusque-​là elle avait, selon les paroles de l’ange de Dieu, “fait boire à toutes les nations le vin de sa fornication, vin qui réveille la passion”. (Révélation 14:8.) Elle s’était liée d’amitié avec les chefs politiques de ce monde, commettant ainsi la fornication spirituelle avec eux (Jacques 4:4). Elle avait fait subir son influence religieuse aux dirigeants de ce monde afin de se maintenir elle-​même au pouvoir. Elle avait tout fait pour que les adeptes de ses religions apportent leur soutien aux dirigeants de ce monde hostile au vrai Dieu. Voilà comment elle a fait boire aux nations un “vin qui réveille la passion”, c’est-à-dire l’oppression politique, commerciale et économique, la persécution religieuse, des guerres saintes, des guerres de religion, des croisades, ainsi que des guerres entre les nations pour des raisons purement politiques et commerciales. Babylone la Grande a sanctifié ces conflits égoïstes en déclarant que c’était la volonté de Dieu et en assurant à ceux qui y participaient qu’ils accomplissaient cette volonté.

      128. La fin des temps des Gentils étant venue, à quelles questions la chrétienté a-​t-​elle eu à répondre parce qu’elle se faisait passer pour la Sion spirituelle ?

      128 En 1914, lorsque les sept temps des Gentils ont pris fin, on a pu se poser les questions suivantes : Babylone la Grande allait-​elle continuer à faire boire aux nations ce breuvage qui les enivrait de soucis et de désespoir, ou bien allait-​elle se servir de son influence et de son pouvoir religieux pour empêcher les nations de se lancer dans la voie de la violence et de l’oppression ? Quant à la chrétienté, elle se faisait passer pour l’organisation visible de Dieu, la Sion spirituelle, et non pas pour une partie de Babylone la Grande. Allait-​elle agir conformément à ses dires et amener les nations à cultiver des relations pacifiques avec le Royaume de Dieu, lequel était sur le point de voir le jour dans les cieux en 1914 à la fin des temps des Gentils (Révélation 12:1-12) ? La chrétienté allait-​elle reconnaître comme roi l’“Agneau de Dieu”, lorsque celui-ci se lèverait sur le mont Sion céleste ?

      129. Quelles réponses l’Histoire apporte-​t-​elle à ces questions, surtout en ce qui concerne la chrétienté ?

      129 L’Histoire nous apprend qu’il y eut la Première Guerre mondiale en réponse à ces questions. Et c’est au cœur même de la chrétienté que celle-ci éclata en été 1914. Elle se poursuivit jusqu’à l’automne 1918. À cette époque, la chrétienté était l’élément dominant de l’empire mondial des religions d’origine babylonienne, et ses quatre grandes branches occupaient toutes la scène du monde : l’Église catholique romaine, l’Église orthodoxe grecque, l’Église orthodoxe russe et le protestantisme. D’entre les vingt-sept empires et nations impliqués dans ce conflit, seuls le Japon, la Chine, le Siam et la Turquie ne faisaient pas partie de la chrétienté, mais leurs systèmes religieux étaient des parties intégrantes de Babylone la Grande. Les Églises, au lieu d’empêcher cette guerre en faisant valoir tout le poids de leur pouvoir auprès des centaines de millions de membres que comptait la chrétienté, y participèrent, quoique cela obligeât leurs adeptes à se ranger dans l’un ou l’autre camp des belligérants. Et elles persécutèrent les chrétiens qui refusaient de se joindre à elles dans la tuerie.

      130. À quel groupement religieux fit-​elle subir les pires persécutions ? Citez des faits.

      130 C’est aux chrétiens voués et baptisés qui distribuaient les écrits publiés par la Watch Tower Bible and Tract Society que la chrétienté fit subir les pires persécutions. Le 17 juillet 1917, cette Société publia et mit entre leurs mains le livre intitulé “Le mystère accompli”, qui apportait une explication de tout le livre de la Révélation (Apocalypse). Le dimanche 30 décembre 1917, ceux-ci firent une distribution massive d’un grand tract de quatre pages, The Bible Students Monthly No 99 (L’Étudiant de la Bible, journal religieux), contenant l’article de fond “La chute de Babylone” qui était appuyé par des citations empruntées au livre Le mystère accompli. Deux mois plus tard, ce livre et “L’Étudiant de la Bible” furent interdits au Canada. Leur interdiction suivit peu après aux États-Unis. Ensuite, eurent lieu l’arrestation et le jugement du président et de sept autres membres du bureau de la Société Watch Tower. Le 21 juin 1918, chacun d’eux fut condamné à quatre-vingts ans de réclusion à purger au pénitencier fédéral. Les persécutions contre les Étudiants chrétiens de la Bible restés hors des prisons furent intensifiées au Canada et aux États-Unis à l’instigation du clergé des diverses religions.

      131. De quels faits les événements survenus entre 1914 et 1918 étaient-​ils une preuve tangible ?

      131 Les mois passèrent jusqu’à ce que l’armistice vînt mettre fin à la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918. Ce conflit, suivi de tremblements de terre, d’épidémies et de famines, avait causé des blessures meurtrières à la chrétienté en particulier, et les persécutions religieuses avaient laissé des traces honteuses. C’étaient là autant de preuves tangibles de ce que les temps des Gentils avaient pris fin en 1914, que le Royaume de Dieu avait vu le jour dans les cieux et que le Roi messianique, l’Agneau de Dieu, Jésus-Christ, s’était levé pour assumer le pouvoir sur le mont Sion céleste, où devaient bientôt le rejoindre ses 144 000 fidèles disciples. — Matthieu 24:7-13 ; Révélation 12:5-10.

      132. a) Qu’est-​ce qui avait été l’enjeu réel de la Première Guerre mondiale ? b) Quelle fut la condition des vrais serviteurs de Jéhovah à la fin de cette guerre, et qu’est-​ce que Babylone la Grande n’allait pas tarder à subir ?

      132 Les conséquences de la Première Guerre mondiale montrèrent que celle-ci n’avait pas été faite en faveur du Royaume de Dieu, car, même si les nations de la chrétienté en avaient été les principaux belligérants, c’est la domination d’une partie de la chrétienté sur l’autre qui en avait été l’enjeu. Ce conflit devait permettre à la puissance mondiale anglo-américaine, ou Septième Puissance mondiale prédite par la Bible, de maintenir sa domination de la terre. À la même époque, les Étudiants de la Bible, tous chrétiens, subissaient la captivité de cette puissance pour avoir proclamé le jugement que Jéhovah allait exécuter contre Babylone la Grande, et leur organisation mondiale était disloquée. De même que l’antique Babylone encourut le jugement divin pendant que la nation formée de témoins de Jéhovah se trouvait exilée en Babylonie, de même la grande Babylone moderne se vit infliger le jugement divin pour s’être opposée à la Sion céleste et avoir persécuté les témoins chrétiens de Jéhovah, pour les avoir gardés captifs et avoir incité l’État (ou pouvoir politique) à les supprimer.

      “ELLE EST TOMBÉE”

      133. Qui fut libéré de prison en 1919, contrairement à l’idée caressée par Babylone la Grande ?

      133 Tout comme la Babylone antique n’ouvrit jamais les portes de ses prisons pour en laisser sortir les témoins de Jéhovah, la grande Babylone actuelle croyait, elle aussi, pouvoir supprimer les témoins chrétiens de Jéhovah des temps modernes ou du moins les garder en captivité pour toujours. Mais en mars 1919, les portes des prisons furent forcées, laissant ainsi sortir les principaux responsables des témoins de Jéhovah qui, depuis, ne sont jamais retournés en prison.

      134. Où eut lieu une assemblée de huit jours ? À quoi l’orateur appliqua-​t-​il Ésaïe 52:7, et en faveur de quel gouvernement invita-​t-​il le public à se prononcer ?

      134 Leur organisation mondiale fut réparée, et les contacts internationaux furent rétablis. Le 1er septembre 1919, les témoins se réunirent à Cedar Point (Ohio, États-Unis) en une assemblée internationale qui dura huit jours. Le 5 septembre, le président de la Société Watch Tower, après neuf mois de prison, parla à des milliers de personnes venues à cette assemblée. Dans son discours “Annoncez le Royaume”, le président J. F. Rutherford cita la prophétie d’Ésaïe 52:7 (Da) pour l’appliquer aux temps modernes : “Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix, qui apporte des nouvelles de bonheur, qui annonce le salut, qui dit à Sion : Ton Dieu règne !” Le dimanche 7 septembre, devant un auditoire public de 7 000 personnes, l’orateur parla du sujet “Un espoir pour l’humanité affligée”, discours dans lequel il l’invita à se prononcer en faveur du Royaume de Dieu opposé à la contrefaçon que les hommes proposaient sous la forme d’une Société des Nationsd.

      135. Qu’est-​ce qui provoqua la chute de Babylone la Grande en 1919?

      135 Voilà que les témoins de Jéhovah étaient de nouveau libres et qu’ils pouvaient proclamer le Royaume de Dieu hardiment et publiquement ! Que s’était-​il produit ? Babylone la Grande avait dû tomber ! Sa chute n’avait cependant pas entraîné sa destruction immédiate. L’Agneau de Dieu, intronisé sur le mont Sion céleste, avait joué son rôle de Libérateur plus grand que Cyrus, qui l’avait préfiguré. Il avait vaincu Babylone la Grande et avait provoqué la chute de celle-ci, libérant ainsi ses fidèles disciples, le reste moderne des témoins chrétiens de Jéhovah. De même qu’après la chute de la Babylone antique et la libération du peuple de Jéhovah, on avait pu annoncer à l’intention de Sion : “Ton Dieu règne !”, de même l’instauration du Royaume céleste par Dieu à la fin des temps des Gentils en 1914 présageait que Babylone la Grande ne tarderait pas à tomber. La conduite mauvaise qu’elle suit depuis l’expiration de ces temps des Gentils, survenue en 1914, lui fait encourir la condamnation du tribunal céleste présidé par Jéhovah Dieu, qui a rendu son jugement contre elle, et c’est ainsi qu’elle est tombée au printemps de l’année 1919. — Révélation 14:7, 8.

  • Après sa chute et avant le foulage de la “cuve”
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 22

      Après sa chute et avant le foulage de la “cuve”

      1, 2. Après avoir entendu annoncer la chute de Babylone la Grande, qu’est-​ce que Jean entendit proclamer par un troisième ange ?

      VOILÀ dix-huit cents ans que l’apôtre Jean entendit un ange annoncer prophétiquement la chute de Babylone la Grande. Ayant ensuite vu un autre ange, porteur d’un message, il relate ceci :

      2 “Et un autre ange, un troisième, les suivit en disant à haute voix : ‘Si quelqu’un adore la bête sauvage et son image, et reçoit une marque sur le front ou sur la main, il boira, lui aussi, du vin de la colère de Dieu qui est versé sans mélange dans la coupe de son courroux, et il sera tourmenté par le feu et le soufre sous les yeux des saints anges et sous les yeux de l’Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête sauvage et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. C’est ici qu’est l’endurance pour les saints, ceux qui observent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.’” — Révélation 14:9-12.

      3. a) Que symbolise la bête sauvage ? b) Que représentent ses sept têtes ?

      3 Étant donné que c’est sous forme de signes que la Révélation a été faite à Jean, la bête sauvage décrite dans Révélation 13:1-8 n’est donc pas une bête au sens propre du terme, mais un signe ou symbole. En effet, elle symbolise quelque chose qui reçoit du Dragon, Satan le Diable, la puissance, un trône et une grande autorité. Compte tenu du sens que les bêtes sauvages revêtent dans le livre de Daniel, au chapitre sept Da 7, celle dont il est question dans la Révélation et qui a les faveurs du grand Dragon doit symboliser l’organisation politique, visible et terrestre, de Satan le Diable. Se présentant sous une forme continue, cette organisation a revêtu, tout au long des siècles, l’aspect de puissances qui se sont succédé chaque fois sous des traits nouveaux, et cela jusqu’à l’époque actuelle où se réalise la Révélation faite à Jean. Les sept têtes de cette bête, lesquelles portaient dix cornes coiffées chacune d’un diadème, représentent les sept puissances mondiales qui ont fait et font encore la guerre aux saints voués à Dieu, c’est-à-dire aux témoins de Jéhovah, pendant les quatre mille ans qui se sont écoulés depuis la fondation de la Babylone antique par Nimrod, le puissant chasseur. Voici, dans leur ordre chronologique, les sept têtes symboliques de cette bête sauvage, telles que le récit biblique nous les fait connaître : 1) l’Égypte, 2) l’Assyrie, 3) Babylone, 4) la Médo-Perse, 5) la Grèce (la Macédoine), 6) Rome, et 7) la double Puissance mondiale anglo-américaine.

      4, 5. a) Quel nom la bête sauvage porte-​t-​elle ? b) Quelle est la particularité de ce nom, et que symbolise le nombre dont il est formé ?

      4 Quoique des noms blasphématoires apparaissent sur ses sept têtes, la bête sauvage tout entière porte elle-​même un nom. Précisons tout de suite qu’elle ne s’appelle pas “Babylone la Grande, la mère des prostituées”, car tel est le nom de l’empire mondial de la religion babylonienne. D’après l’apôtre Jean, cette bête a pour nom un nombre : “C’est un nombre d’homme ; et son nombre est six cent soixante-six.” (Révélation 13:17, 18 ; 17:5). Il se peut que l’apôtre, en rédigeant son manuscrit en grec, se soit servi des trois lettres grecques Khi (Χ = six cents), Xi (Ξ = soixante) et Digamma (Ϛ = six) pour représenter le nombre 666.

      5 Quoi qu’il en soit, le nombre du nom porté par la bête sauvage est la somme du chiffre six employé de trois façons différentes, c’est-à-dire comme unité, comme dizaine et comme centaine. Le seul autre passage où le chiffre six (Ϛ) se rencontre dans la Révélation est celui où sont décrites les quatre créatures vivantes qui se tiennent devant le trône de Dieu, créatures ayant chacune six ailes, soit trois paires ; une septième aile, en l’occurrence, eût été une anomalie (Révélation 4:8). Ce même livre utilise, cependant, le chiffre sept jusqu’à cinquante-deux fois comme symbole de la perfection. Or, le chiffre six est inférieur de un au nombre sept ; ainsi, à titre d’exemple, il manquerait un jour pour faire de six jours une semaine complète. Puisqu’il s’agit ici d’un “nombre ou chiffre d’homme”, six doit donc symboliser les imperfections et les manquements de l’homme déchu.

      6, 7. Que peut-​on dire du chiffre six dont se compose le nom de la bête, et qu’est-​ce que nous apprenons, au sujet de celle-ci, en additionnant le chiffre 6 élevé à ces trois différents degrés ?

      6 En multipliant ce chiffre six par le nombre des cornes que porte la bête sauvage, l’imperfection et l’insuffisance se trouvent décuplées. En élevant le dix au carré (10 × 10 = 100) et en multipliant ensuite six par ce même nombre, l’imperfection et l’insuffisance se trouvent centuplées. Rappelons que, dans la Bible, le chiffre trois symbolise l’insistance, tout comme il nous arrive de répéter une chose trois fois de suite pour la souligner (Ézéchiel 21:32, Sy 21:27, NW). Si donc le chiffre six est élevé à ces trois degrés (6 + 60 + 600) dans le nom de la bête sauvage, c’est pour qu’il serve à insister sur les imperfections et les insuffisances inhérentes à l’organisation politique humaine, figurée par cette bête soumise à Satan.

      7 Un nom sert à désigner un individu ou une créature ; aussi le nom en question s’applique-​t-​il bien à la bête sauvage. D’ailleurs, en faisant la somme des valeurs numériques correspondant aux lettres de ce nom, on ne fait qu’additionner les imperfections et les insuffisances humaines. C’est que la perfection n’est jamais atteinte, même pas en cette ère de la science et de l’espace. Bref, ce nom numérique, qui désigne la bête sauvage, traduit simplement les imperfections et les manquements humains portés au troisième ou au plus haut degré. Voilà la raison pour laquelle la politique humaine a apporté et continue d’apporter des déceptions croissantes aux peuples de toutes les nations.

      8. Qu’est-​ce que les chefs politiques jugent nécessaire de faire pour amener leurs sujets à adorer la bête sauvage, synthèse de tous les États politiques ?

      8 Les hommes et les chefs politiques imparfaits font tout ce qui est en leur pouvoir afin d’amener leurs sujets à les adorer eux ou l’État. De même que les chefs et les adeptes de la religion babylonienne pensent qu’il faut adorer Dieu par le moyen de quelque image ou idole, de même les chefs politiques et les hommes d’État du présent monde ont l’impression qu’il faut adorer la “bête sauvage”, symbole de toute domination politique, au moyen d’une “image”. En effet, dans le culte qu’ils rendent au système politique et visible du Diable, ces hommes jugent à présent nécessaire de recourir à une image qui garantisse l’existence de la “bête sauvage” symbolique.

      9. Qu’était et qu’est à présent l’“image de la bête sauvage” ? Pourquoi ne peut-​elle pas réussir ?

      9 Mais quelle est donc cette image de la bête sauvage ? Entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, ce fut la Société des Nations, qui compta à un moment donné jusqu’à soixante États membres. Le culte rendu à cette image et à la bête sauvage connut alors une grande vogue. À présent, la Société des Nations n’existe plus. C’est l’Organisation des Nations unies qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, est cette “image”. Au moment où ces lignes ont été rédigées, l’ONU comptait 111 pays membres. Puisqu’elle est l’image de la “bête sauvage” qui a pour nom le nombre 666, l’ONU est l’image des imperfections et des échecs politiques humains. Elle ne peut donc pas réussir.

      10. Comment les auteurs et les partisans de cette “image” ont-​ils désobéi au message de l’ange, et de quelle façon les adorateurs sont-​ils identifiés ?

      10 La création de cette image fut un acte flagrant de désobéissance, car elle était contraire au cri lancé par le premier ange, porteur de l’évangile éternel que voici : “Craignez Dieu et donnez-​lui gloire, parce que l’heure de son jugement est arrivée, et adorez donc Celui qui a fait le ciel et la terre.” (Révélation 14:6, 7). En rendant un culte à une image, l’homme détourne son attention et son adoration de Jéhovah Dieu et du Royaume messianique. C’est pourquoi les adorateurs de l’État et de la Société des Nations méritèrent d’être châtiés par Dieu le Juge. Pour qu’on puisse les identifier, ils reçurent une marque sur le front et sur la main. De quelle façon ? En donnant mentalement leur consentement et leur approbation à ces institutions politiques imparfaites et en les soutenant par une coopération active. Ils sont ainsi clairement marqués comme adversaires du Royaume que Jéhovah a remis à son Messie.

      11. De quelle façon directe Babylone la Grande a-​t-​elle adoré la bête sauvage et son image, et comment s’est-​elle mise à boire le vin de la colère divine ?

      11 Babylone la Grande adore la bête sauvage et l’image de celle-ci. Ce faisant, elle reçoit la marque sur le front et sur la main. Le fait est que le membre le plus agressif de Babylone la Grande, à savoir la chrétienté, a chaleureusement appuyé la création de la Société des Nations, due à l’initiative de la Puissance mondiale anglo-américaine en 1918. Puis, en janvier 1919, la Fédération américaine des Églises du Christ s’empressa d’appeler la future Société des Nations “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”. Par conséquent, Babylone la Grande méritait d’être obligée à boire “du vin de la colère de Dieu qui est versé sans mélange dans la coupe de son courroux”. C’est lorsque Babylone la Grande tomba, en 1919, qu’elle se mit à boire ce vin de la colère divine, versé sans mélange. Sa chute fut marquée, cette année-​là, par l’affranchissement des témoins de Jéhovah, événement qui ne manqua pas de la chagriner et de la tourmenter énormément.

      12. Comment Babylone la Grande, quoique tombée, continue-​t-​elle à exister ?

      12 Quoiqu’elle soit déjà tombée à la suite du jugement prononcé contre elle par Jéhovah Dieu, Babylone la Grande existe encore de nos jours avec la permission divine. Aussi ne pourra-​t-​elle cesser de boire cette coupe jusqu’à la lie que le jour où Jéhovah, par l’intermédiaire de son grand Cyrus, Jésus-Christ, la détruira à la fin du présent monde ou système de choses. Tout au long de cet intérim, alors qu’elle se trouve dans son état d’abaissement, elle subit le tourment dont la fumée s’élève sous les yeux des saints anges et de l’Agneau de Dieu. L’empire mondial de la religion babylonienne n’étant pas immortel, le tourment de celle-ci ne se poursuivra pas éternellement.

      13. En quel sens les adorateurs de la bête sauvage et de son image sont-​ils “tourmentés par le feu et le soufre”, et comment “la fumée de leur tourment monte [-​t-​elle] aux siècles des siècles” ?

      13 Quant à ceux qui sont infectés de sa religion et qui adorent la bête sauvage symbolique et son image, ils ne sont point immortels, comme l’enseigne la religion babylonienne, ni leur chair non plus. Or, si leur tourment était littéralement causé par du feu et du soufre, ils en périraient ou, du moins, leur mort s’en trouverait hâtée. Cependant, avant que ces idolâtres soient plongés dans le lac de la destruction éternelle, ils sont tourmentés au moyen du message annonciateur de la destruction éternelle qui les attend, message de jugement que Jéhovah fait proclamer par ses témoins. Faut-​il, dès lors, s’étonner que les systèmes religieux de ce monde, ainsi que les adorateurs politiques de la bête sauvage et de son image songent ou cherchent à supprimer et à détruire les témoins de Jéhovah en recourant à des décrets ou à la persécution ? C’est à la fin du présent système de choses que la destruction, tel un ultime tourment, frappera tous les adorateurs de la bête sauvage et de son image. Elle sera aussi radicale que si elle était causée par du feu et du soufre ; elle durera aux siècles des siècles. La preuve de cette destruction montera ou s’élèvera pour toujours.

      14. Par contraste, comment les fidèles témoins de Jéhovah échappent-​ils à ce jugement, et pourquoi cette attitude exige-​t-​elle de l’endurance de leur part ?

      14 À partir de 1919 et jusqu’à ce jour, les témoins de Jéhovah ont refusé de se joindre au culte international rendu à l’État, à la Société des Nations et au successeur de celle-ci, l’Organisation des Nations unies. Au lieu de pratiquer cette idolâtrie, ils observent “les commandements de Dieu et la foi de Jésus”. (Matthieu 4:8-11.) Cet attachement indéfectible au culte et au dévouement exclusifs dus à Jéhovah Dieu par la médiation de Jésus-Christ exige de “l’endurance pour les saints”, c’est-à-dire de la part du reste terrestre des 144 000 oints. Jusqu’à ce jour, ils ont refusé d’imiter le monde et ne se sont pas laissé fléchir, malgré toutes les persécutions que l’Église et l’État leur ont infligées à cause de cette endurance. S’ils acceptent d’être ainsi persécutés, c’est parce qu’ils ne veulent pas boire de la coupe du courroux de Dieu, ni souffrir le tourment causé par le feu et le soufre destructeurs.

      “CHANGÉS, EN UN MOMENT”

      15. Dans Révélation 14:13, quelle consolation est aussitôt donnée à ceux d’entre les oints qui vivent encore ici-bas ?

      15 Quelques-uns d’entre les membres oints du reste endurent la mort que leur infligent les adorateurs idolâtres, pour avoir observé les commandements de Dieu et la foi du Seigneur Jésus. Pourtant, ils n’ont rien à craindre quant à leur avenir (Matthieu 10:28 ; Luc 12:4, 5). Ils savent que leur mort ne sera pas éternelle, mais qu’il leur est réservé une résurrection céleste. Pour leur donner cette consolation, voici ce que l’apôtre Jean affirme aussitôt après avoir parlé de l’“endurance” dont le reste des “saints” doit faire preuve de nos jours : “Et j’entendis du ciel une voix qui disait : ‘Écris : Heureux les morts qui meurent en union avec le Seigneur à partir de ce moment. Oui, dit l’esprit, qu’ils se reposent de leurs travaux, car les choses qu’ils ont faites les accompagnent.’” — Révélation 14:13.

      16. Pourquoi les membres du reste terrestre des 144 000, morts après le commencement du jugement en 1948, peuvent-​ils être déclarés “heureux” ?

      16 S’ils demeurent fidèles, ces saints — qui ont reçu l’onction — “meurent en union avec le Seigneur”, étant “devenus unis à lui dans la ressemblance de sa mort”, afin qu’ils soient “unis à lui dans la ressemblance de sa résurrection”. Ils sont, pour reprendre le langage biblique, “ensevelis avec lui par notre baptême en sa mort”. (Romains 6:3-6.) Certes, il n’est jamais agréable de mourir, mais ces saints qui meurent tout en étant restés fidèles depuis le commencement de ce jugement sont déclarés “heureux”. Pourquoi en est-​il ainsi ? Parce qu’ils ne dorment pas dans la mort en attendant la venue du Seigneur Jésus dans la gloire de son Royaume (Matthieu 25:31). Depuis 1914, l’Agneau de Dieu, investi du pouvoir, se tient sur le mont Sion céleste. Cette année-​là, il est entré dans son Royaume. Lorsque lui-​même mourut voilà dix-neuf siècles, il dormit dans la mort jusqu’au troisième jour (I Corinthiens 15:20). Quant aux membres du reste des 144 000, désormais ils ne dorment plus dans la mort, en attendant la venue de Jésus-Christ en sa qualité de Roi et le commencement du jugement marqué par la chute de Babylone. Au moment où commença ce jugement, plus précisément en 1918, l’Agneau de Dieu se trouvait déjà à la tête de son Royaume sur le mont Sion céleste. Ainsi, après 1918, les membres du reste n’eurent plus à dormir dans la mort.

      17, 18. Que signifie pour eux le fait de ne pas s’endormir dans la mort, et en quel sens les choses qu’ils ont faites les “accompagnent”-​elles?

      17 Qu’est-​ce que cela voulait dire pour eux ? Qu’ils seraient ressuscités aussitôt après leur mort. D’ailleurs, puisqu’ils doivent être “unis à lui dans la ressemblance de sa résurrection”, ils meurent ou sont mis à mort dans la chair, mais sont “rendus vivants dans l’esprit”. (I Pierre 3:18.) Ils bénéficient donc d’une résurrection spirituelle et céleste, c’est-à-dire invisible aux yeux des hommes. Voilà pourquoi leur résurrection intervient aussitôt après leur mort dans la chair, et ce en accord avec la prédiction faite par l’apôtre Paul disant : “Voici, je vous dis un saint secret : Nous ne nous endormirons pas tous dans la mort, mais nous serons tous changés, en un moment, en un clin d’œil, durant la dernière trompette. Car la trompette sonnera, et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous serons changés. Car ce qui est corruptible doit revêtir l’incorruption, et ce qui est mortel doit revêtir l’immortalité. Mais quand ce qui est corruptible revêtira l’incorruption et ce qui est mortel revêtira l’immortalité, alors aura lieu la parole qui est écrite : ‘La mort est engloutie pour toujours.”’ — I Corinthiens 15:51-54.

      18 Ainsi, pour reprendre les termes de la prophétie transmise par l’esprit de Dieu, ils se reposeront de leurs “travaux” terrestres, tandis que les bienfaits des “choses qu’ils ont faites”, tant qu’ils étaient dans la chair, les accompagnent. Autrement dit, ils continuent sans interruption à œuvrer au service du Royaume, mais dorénavant dans les cieux invisibles, car leur place est auprès de l’Agneau de Dieu, sur le mont Sion céleste. Quel bonheur pour eux que de partager ce privilège ! D’autant plus que ceux qui meurent dans le Seigneur après le commencement du temps de jugement sont instantanément introduits dans ce bonheur céleste éternel.

      LA MOISSON, LE BATTAGE, LE FOULAGE DE LA CUVE

      19. Comment savons-​nous, d’après le contexte, que la réalisation de ce bonheur doit se situer dans un temps de jugement ?

      19 Que ces choses arrivent au temps du jugement, cela est encore prouvé par le fait que l’annonce de ce bonheur est aussitôt suivie d’images illustrant le jugement divin qui doit frapper les organisations terrestres du présent monde. Jean poursuit donc la description de ces signes en disant : “Et je vis, et voici, une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un de pareil à un fils d’homme, avec une couronne d’or sur la tête et à la main une faucille affilée.” — Révélation 14:14.

      20. Qui est décrit dans Révélation 14:14, et à quel moment ?

      20 Puisque les nuages se forment et flottent dans les cieux, la scène décrite ci-dessus doit, elle aussi, se situer et se dérouler dans les cieux invisibles. Pendant son séjour terrestre, Jésus disait lui-​même qu’il était le Fils de l’homme. Or, puisque celui qui est “pareil à un fils d’homme” porte une couronne d’or sur la tête, il doit donc symboliser le Seigneur Jésus-Christ après son intronisation sur le mont Sion céleste, événement qui a marqué la fin des temps des Gentils, en 1914. — Daniel 7:13, 14, Sy ; Matthieu 25:31.

      21. Qu’indique le fait que Jésus est assis sur une nuée blanche ? Justifiez votre réponse.

      21 L’image prophétique donnée dans Révélation 14:14 s’harmonise en effet avec celle donnée dans Révélation 1:7. Cependant, plutôt que de faire croire que la venue du Roi couronné serait visible aux yeux des hommes, ce passage laisse entendre que cette venue sera invisible, d’autant plus que l’apôtre Jean ne l’a vue que grâce à l’esprit d’inspiration et non pas de ses propres yeux. Lorsque Jésus, ressuscité, monta au ciel il y a dix-neuf siècles, une nuée vint le soustraire ainsi à la vue de Jean et des autres apôtres, de sorte que ceux-ci ne purent plus le voir à cause de la nuée. Il en va de même dans ce passage : le fait que le “fils d’homme” est représenté assis sur une nuée blanche indique qu’il est invisible aux yeux des hommes et que sa venue doit être invisible, elle aussi, car, étant à présent un esprit, il est une personne glorieuse et invisible (Actes 1:9). Puisque la terre lui a été soumise à partir de 1914, c’est à lui qu’appartient le droit d’en retrancher toute chose mauvaise qui y pousse.

      22-24. a) De quoi le Roi est-​il à présent avisé ? b) Pourquoi convient-​il qu’un ange soit chargé de l’en aviser, compte tenu des paroles de Jésus consignées dans Matthieu 13:39-43?

      22 Investi du droit royal, il vient donc, au figuré, “une faucille affilée à la main” pour faire la moisson.

      23 “Et un autre ange sortit du sanctuaire du temple en criant à haute voix à celui qui était assis sur la nuée : ‘Mets-​y ta faucille et moissonne, parce que l’heure est venue de moissonner, car la moisson de la terre est entièrement mûre.’ Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée.” (Révélation 14:15, 16). Il est donc tout à fait indiqué qu’un ange soit chargé d’aviser le Roi que la moisson est mûre et que le temps de la moisson approche, car Jésus a précisé, en interprétant la parabole du blé et de la mauvaise herbe : “Les moissonneurs sont les anges.” Cette moisson est cependant placée sous la haute surveillance du Roi, et c’est la raison pour laquelle il est représenté avec une faucille à la main, faucille qu’il jette dans le “blé” de la terre. En annonçant que le temps de la moisson est venu, l’ange situe l’époque prévue pour l’accomplissement de cette vision de la moisson, dont Jésus a dit :

      24 “La moisson est la clôture d’un système de choses, et les moissonneurs sont les anges. De même, en effet, que la mauvaise herbe est ramassée et brûlée au feu, de même en sera-​t-​il à la clôture du système de choses. Le Fils de l’homme enverra ses anges et ils ramasseront de son royaume toutes les choses qui sont des causes d’achoppement et ceux qui pratiquent l’iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise ardente. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents. En ce temps-​là les justes brilleront de l’éclat du soleil dans le royaume (...).” — Matthieu 13:39-43.

      25. À quel moment a dû commencer la moisson symbolique, et qui se trouve séparé en raison de la religion qu’ils pratiquent ?

      25 La clôture du présent système de choses a commencé en 1914, après que les temps des Gentils ou “temps fixés des nations” eurent pris fin (Luc 21:24). Aussi la moisson symbolique, placée sous la haute surveillance du Roi nouvellement couronné, a-​t-​elle dû commencer ici-bas après cet événement. Selon la parabole de Jésus, cette moisson exige ou comporte une œuvre de séparation, les fils du mauvais, c’est-à-dire du Diable, devant être séparés d’avec les fils ou héritiers du Royaume céleste. C’est que le Diable, dans son iniquité, a tout fait pour semer parmi les soi-disant chrétiens bon nombre de ses fils, semblables à de la mauvaise herbe, et cela jusqu’au commencement de la moisson, en sorte que son intervention a eu pour effet de présenter le vrai christianisme sous un faux jour. Ses fils, comparés à de la mauvaise herbe, sont des Babyloniens modernes, car leur culte s’inspire de l’empire mondial de la religion babylonienne. Le temps de les séparer, eux et les pseudo-chrétiens, d’avec les vrais chrétiens commença en 1919, année qui vit la chute de Babylone la Grande et sa condamnation à la destruction éternelle par le tribunal de Dieu.

      26. Qu’est-​ce qui prouve que le reste oint commença à être affranchi de Babylone la Grande en 1919?

      26 Les faits historiques montrent que 1919 fut l’année où le reste des 144 000 héritiers du Royaume, vivant encore sur la terre, commença à être affranchi de Babylone la Grande. Cette année-​là, les témoins chrétiens voués à Jéhovah se mirent à prêcher, sans crainte, de maison en maison et publiquement, le message de l’instauration du Royaume de Dieu. Cette prédication, annonçant que le Royaume avait été instauré en 1914, se faisait en accomplissement de la prophétie de Jésus consignée dans Matthieu 24:14 : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations.”

      27. a) D’après les rapports, jusqu’en quelles années le nombre des “fils du royaume” affranchis du système de Satan allait-​il croissant ? b) Pourquoi une diminution est-​elle intervenue à partir de ces années-​là ?

      27 À mesure que se poursuivait cette œuvre de prédication du Royaume et d’instruction biblique, de plus en plus de “fils du royaume” étaient séparés et affranchis de Babylone la Grande, ainsi que du reste de l’organisation visible du Diable. Il ressort des rapports sur le repas du Seigneur, célébré chaque année le 14 nisan, que leur nombre s’accrut jusqu’en 1931 et 1935. À partir de ces dates, la célébration du repas du Seigneur accusa une diminution constante du nombre des “fils du royaume” qui prenaient du pain sans levain et du vin rouge à ce souper. Ce fait indiquait que leur moisson prenait pratiquement fin et que nombre d’entre eux achevaient fidèlement leur carrière chrétienne ici-bas comme témoins de Jéhovah, mourant “en union avec le Seigneur” pour entrer ainsi dans le bonheur prédit dans Révélation 14:13. Ceux qui mouraient étant plus nombreux que ceux qui étaient nouvellement affranchis de Babylone la Grande, le nombre des membres oints du reste des héritiers du Royaume décroissait d’année en année, si bien que la moisson de ces “fils” a depuis touché à sa fin.

      28. À partir de 1931, quelle œuvre annexe a reçu une attention particulière, œuvre qui a pris son plein essor en 1935?

      28 En 1931, les membres du reste oint adoptèrent le nom biblique de “témoins de Jéhovah”. La même année, une œuvre annexe fut portée à leur connaissance : l’œuvre de marquage. Celle-ci prit son plein essor en 1935, année où le reste oint voué à Jéhovah apprit que la “grande foule” décrite par l’apôtre Jean dans Révélation 7:9-17 était une classe terrestre formée de personnes craignant Dieu, lesquelles devaient être délivrées, elles aussi, de la Babylone la Grande des temps modernes. Voilà les personnes que les membres du reste oint des héritiers du Royaume devaient marquer au front, symboliquement parlant, pour les identifier comme étant des adorateurs de Jéhovah et des sujets du Roi régnant Jésus-Christ (Ézéchiel 9:3, 4, Sy). Ce sont elles les “autres brebis” du Roi-Berger Jésus-Christ, classe prédite par lui-​même dans Jean 10:16.

      29. Comment la moisson des serviteurs oints et le rassemblement des “autres brebis” se traduisent-​ils sur le plan numérique ? Citez les chiffres rapportés en 1967.

      29 En s’associant au reste, ces “autres brebis” adoptèrent à leur tour le nom de témoins de Jéhovah. Or, à mesure que la moisson du reste des “fils du royaume” touche à sa fin, le rassemblement des “autres brebis” bat son plein, leur nombre s’accroissant par centaines de milliers. Voilà pourquoi le rapport sur le repas du Seigneur, célébré le soir du samedi 25 mars 1967, ne mentionne plus qu’un reste de 10 981a membres qui, dans le monde entier, ont pris du pain et du vin, tandis que le nombre des personnes ou brebis qui prêchaient la bonne nouvelle du Royaume s’élevait cette année-​là à 1 160 604. — Matthieu 25:31-40.

      30. a) Quelle œuvre d’affranchissement s’intensifie, tandis que la moisson des “fils du royaume” atteint son point culminant ? b) Qui, dans les temps anciens, a préfiguré les personnes actuellement rassemblées ?

      30 Les faits prouvent que le Fils de l’homme, invisible et couronné, qui était assis sur la nuée blanche symbolique, a jeté sa faucille affilée sur la terre en vue d’une œuvre de séparation. Bientôt, les “fils du royaume” ou héritiers oints du Royaume auront tous été moissonnés de la terre. Ainsi, tandis que leur moisson atteint le point culminant et que la prédication de la bonne nouvelle du Royaume faite publiquement et de maison en maison s’intensifie, l’affranchissement d’un nombre toujours plus grand d’“autres brebis” du sein de Babylone la Grande se poursuit. Ces “autres brebis” se réjouissent à la pensée que leur Roi-Berger leur fera traverser saines et sauves la fin destructrice du présent système de choses pour les faire vivre dans un nouvel ordre de choses composé “de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre”. (II Pierre 3:13.) Là, elles obtiendront la vie éternelle sur une terre paradisiaque. Dans les temps anciens, cette classe fut préfigurée par les Néthiniens non juifs, par les serviteurs et les servantes, par les chantres et les chanteuses, ainsi que par les “fils des serviteurs de Salomon”, lesquels accompagnèrent tous le reste juif qui quitta Babylone pour retourner dans la Terre promise, en 537 avant notre ère, à la suite de l’édit de libération publié par Cyrus. — Esdras 1:1-6 ; 2:43-58, 64-70.

      31. Qui l’apôtre Jean a-​t-​il vu sortir du temple après avoir regardé la moisson symbolique s’opérer sur la terre, et sur quel fait ce passage attire-​t-​il notre attention ?

      31 Tous les témoins de Jéhovah, chrétiens fidèles, échapperont à la destruction qui s’abattra sur les adeptes et les pratiquants restés au sein de la grande Babylone. En effet, après avoir décrit la moisson symbolique opérée sur la terre, l’apôtre Jean nous donne un aperçu de ce qui leur arrivera. Voici ce qu’il nous apprend : “Puis un autre ange [le cinquième de cette série] sortit du sanctuaire du temple qui est au ciel, ayant, lui aussi, une faucille affilée.” (Révélation 14:17). Ce passage attire notre attention sur le fait que l’œuvre à accomplir à l’aide de cette autre faucille sera confiée aux saints anges placés sous le commandement du Roi couronné, Jésus-Christ. Cette classe d’anges adore Jéhovah comme Dieu, car il est dit du cinquième ange qu’il “sortit du sanctuaire du temple qui est au ciel”. Qu’arrivera-​t-​il après que la “moisson de la terre” aura été effectuée ? Écoutons et regardons.

      32. D’après Révélation 14:18-20, quel est l’ordre donné à l’ange qui avait la faucille affilée, et qu’a-​t-​il fait aussitôt ?

      32 “Puis un autre ange [le sixième] sortit de l’autel et il avait le pouvoir sur le feu. Et il cria à haute voix à celui qui avait la faucille affilée, disant : ‘Mets-​y ta faucille affilée et vendange les grappes de la vigne de la terre, parce que ses raisins ont mûri.’ Et l’ange jeta sa faucille sur la terre et vendangea la vigne de la terre, et il la lança dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville, et du sang sortit de la cuve, jusqu’aux mors des chevaux, sur une distance de mille six cents stades [environ trois cents kilomètres].” — Révélation 14:18-20.

      33, 34. a) Quelle est la “vraie vigne” qui produit du bon fruit ? b) Quelle est la “vigne de la terre”, et quels fruits a-​t-​elle produits ?

      33 La “vigne de la terre”, mentionnée dans ce passage, est nettement différente de la “vraie vigne” dont le Père céleste de Jésus est le cultivateur et que Jésus a décrite dans Jean 15:1-8. En effet, la vraie vigne, c’est Jésus-Christ, tandis que les 144 000 Israélites spirituels en sont les sarments. Cette vigne produit beaucoup de fruits, afin que le Cultivateur Jéhovah Dieu soit glorifié. Autrement dit, la “vraie vigne” symbolise la nation de l’Israël spirituel qui produit les fruits du Royaume de Dieu. — Matthieu 21:43.

      34 La “vigne [symbolique] de la terre”, par contre, produit les fruits de “tous les royaumes du monde” sur lesquels règne la grande Babylone. En outre, c’est Satan le Diable, leur dieu et chef, qui a donné aux royaumes du présent monde la puissance, les trônes et la grande autorité qu’ils détiennent (Révélation 13:1, 2 ; 17:1-5, 18 ; Matthieu 4:8, 9 ; Luc 4:5, 6 ; Jean 14:30 ; 16:11 ; II Corinthiens 4:4). Cette vigne symbolise donc le système de gouvernement visible que le Diable exerce sur le genre humain. Depuis qu’elle fut plantée par l’entremise de Nimrod, le puissant chasseur, elle n’a cessé de produire une abondance de fruits destinés à rendre les gens ivres de crainte et d’oppression, mais ne servant point à la glorification de Jéhovah Dieu.

      35, 36. Pourquoi la “vigne de la terre” doit-​elle être coupée, et que dénote le fait que cet ordre est donné par l’ange sortant de l’autel ?

      35 En ce temps de jugement, depuis la chute de Babylone la Grande, la “vigne de la terre” est chargée de grappes dont les raisins ont mûri. Cette vigne mérite d’être coupée et détruite, aussi le moment approche-​t-​il où elle sera retranchée au moyen des anges. Voilà pourquoi il appartient au sixième ange de la vision, lequel “sortit de l’autel”, de faire savoir à quel moment il faut la couper.

      36 L’autel est l’endroit où l’on faisait jadis brûler le feu sacrificiel. Cet ange, dont il est dit qu’il “avait le pouvoir sur le feu”, détient donc le pouvoir sur une force destructrice (Révélation 11:5 ; 20:9). Le fait de sortir de l’autel de Dieu dénote que l’ange reconnaît la valeur du sacrifice offert par l’Agneau de Dieu, ainsi que les sacrifices de louange et de bonnes œuvres offerts à Jéhovah Dieu par les 144 000 Israélites spirituels. Par conséquent, ce sixième ange symbolise ceux d’entre les anges qui sont “des esprits pour un service public, envoyés pour servir ceux qui vont hériter le salut”. (Hébreux 1:14 ; 13:12-16.) Ces anges, envoyés pour servir, savent en effet combien les royaumes de ce monde ont fait souffrir tous les héritiers du salut céleste pendant que ceux-ci offraient leurs sacrifices à Jéhovah Dieu.

      37. Quand et comment la “vigne de la terre” connaîtra-​t-​elle sa fin ?

      37 Le sixième ange ne se sert pas du feu pour détruire la “vigne de la terre”, mais fait appel à l’ange armé de la faucille affilée pour lui demander de la couper. C’est au moment où viendra la fin du présent système de choses, soit après que la bonne nouvelle du Royaume de Dieu aura été prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations, que les anges, obéissant aux ordres du Roi Jésus-Christ, jetteront la faucille symbolique au pied de cette énorme vigne impie et l’abattront. Cette tâche n’incombe donc pas aux témoins de Jéhovah qui vivent aujourd’hui sur la terre. Néanmoins, à l’instar de l’apôtre Jean, ces témoins s’appliquent à prévenir le monde entier que la destruction de cette vigne ne va pas tarder.

      38. Une fois coupée, qu’adviendra-​t-​il de cette “vigne”, où sera-​t-​elle jetée et par qui ?

      38 C’est à cause des fruits qu’elle a produits tout au long des siècles et notamment depuis la fin des temps des Gentils, survenue en 1914, que la “vigne de la terre” est l’objet du courroux de Jéhovah Dieu. Voilà pourquoi, une fois coupée, elle ne sera pas simplement laissée sur la terre en attendant qu’elle se dessèche. Bien au contraire, les forces angéliques du Roi la lanceront “dans la grande cuve de la colère de Dieu”. Tout le monde sait que la cuve d’un pressoir sert à écraser les grappes de raisin qu’on y a versées. Aussi la cuve symbolique doit-​elle être immense, car il faut qu’elle puisse contenir toutes les nations et tous les royaumes du présent monde. Les dimensions en sont plus grandes que celles de la vallée de Josaphat située à l’extérieur de la ville de Jérusalem, vallée où, d’après la prophétie symbolique de Joël 3:9-14, seront piétinées et anéanties toutes les nations qui combattent contre Jéhovah Dieu. De plus, cette “cuve” doit être profonde, puisqu’elle peut contenir sur une distance de quelque trois cents kilomètres le sang rendu par les grappes de raisin. C’est dans cette cuve que l’immense organisation guerrière de Jéhovah, composée des saints anges célestes ayant à leur tête le Roi couronné Jésus-Christ, se livrera au foulage. Voilà comment Dieu exhalera sa colère et l’épanchera sur cette “vigne”.

      39. a) Qu’indique le fait que la cuve sera “foulée hors de la ville” ? b) Que symbolise cette cuve ?

      39 La guerre entre l’organisation céleste de Jéhovah et l’organisation gouvernementale visible et terrestre, dirigée par Satan, se déroulera hors de la ville céleste de Sion, puisque Révélation 14:20 nous apprend que “la cuve fut foulée hors de la ville”. Cette bataille se livrera sur la terre, car c’est là que se trouvent les nations et les royaumes des hommes. Cette cuve symbolise évidemment la condition acculée, l’état cerné, où le Dieu tout-puissant aura chargé son Maréchal, Jésus-Christ, de précipiter les forces ennemies terrestres, situation où la mesure de leur culpabilité atteindra son comble au moment précis prévu par Jéhovah pour l’exécution du jugement de condamnation sur ses ennemis. La “cuve” est assez grande pour les recevoir tous, si bien qu’aucun n’en réchappera.

      40. Qu’est-​ce qui laisse entendre qu’il s’agira d’un temps de guerre, et quelles proportions atteindra le foulage des raisins iniques ?

      40 Que le moment soit venu pour Dieu de faire la guerre, c’est ce qui ressort du fait que le foulage de la vigne, jetée dans la grande cuve, sera effectué non par des pieds d’hommes mais par les sabots de chevaux. D’ailleurs, dans la Bible, le cheval est le symbole de la guerre. La vigne est tellement immense et chargée de grappes de raisin que le sang rendu par les raisins écrasés montera “jusqu’aux mors des chevaux”. Néanmoins, la “cuve” de Jéhovah est assez grande pour contenir pareille quantité de sang : il y en aura même sur une distance de quelque trois cents kilomètres, distance que des chevaux peuvent parcourir aisément sous la conduite de leurs cavaliers.

      41, 42. Quel rôle le Christ Jésus jouera-​t-​il dans le foulage de la cuve ? À quoi correspond ce foulage, et que présage-​t-​il pour l’humanité ?

      41 Jésus-Christ, le Roi couronné par Jéhovah, se jettera lui-​même dans la mêlée, ayant à ses côtés ses armées d’anges pour fouler la cuve de la colère de Dieu qui se sera enflammée contre la “vigne de la terre”. C’est lui qui prendra la tête dans la destruction de l’organisation politique visible du Diable, et, dans ce foulage, il agira à la place de Dieu. — Révélation 19:11-16 ; Ésaïe 63:1-7.

      42 Le foulage, décrit dans ce passage de la Révélation, correspond à l’écrasement de toutes les nations et de tous les royaumes du présent monde, tel qu’il est effectué par le Royaume de Dieu qui, dans la prophétie de Daniel 2:44, 45, est comparé à une pierre. Cette intervention divine présage un temps de détresse et de tribulation tel que les nations et les peuples n’en ont jamais connu de pareil depuis que ce monde existe, ni n’en connaîtront plus jamais (Daniel 12:1, 4 ; Matthieu 24:21, 22). La “vigne de la terre” ne reprendra jamais racine pour remplir la terre de fruits de la pire espèce. Le Royaume messianique de Jéhovah, en revanche, volera vers la victoire : il régnera sur la “nouvelle terre” d’une façon incontestée.

      43. Où est plantée la “vraie vigne”, et quels fruits produira-​t-​elle ?

      43 Quant à la “vraie vigne”, plantée sur le mont Sion céleste et qui se compose de l’Agneau de Dieu et de ses 144 000 “sarments”, elle régnera alors du haut des cieux et produira des fruits en abondance à la gloire de Dieu, le “Cultivateur”, ainsi que pour la vie et le bonheur des sujets terrestres obéissant à Jésus-Christ, le Roi régnant institué par Jéhovah.

      44. a) Quel peut être notre privilège, comparable à celui de Jean, si nous demeurons fidèles ? b) Quelle prophétie parallèle nous garantit que le peuple de Jéhovah survivra à cette intervention divine pour entrer dans le nouvel ordre ?

      44 Si nous continuons à craindre Dieu fidèlement, tout en lui donnant gloire et en lui rendant le culte qui lui est dû en tant que Créateur, alors il se peut que nous soyons préservés pour assister réellement au foulage de la cuve symbolique par le Roi au service de Dieu, de même qu’il fut donné à Jean, déjà avancé en âge, d’en voir l’accomplissement dans une vision symbolique. Le Dieu tout-puissant a le pouvoir de nous préserver pendant toute la durée du foulage, afin que nous ayons la joie de voir le glorieux triomphe de son Roi messianique. Nous donnant cette ferme assurance, la prophétie de Joël, après avoir décrit le foulage des nations effectué dans la “cuve”, poursuit en ces termes : “Les cieux et la terre trembleront. Mais Jéhovah est un refuge pour son peuple, une retraite sûre pour les enfants d’Israël. Et vous saurez que je suis Jéhovah, votre Dieu, qui habite Sion, ma montagne sainte.” (Joël 3:16, 17, AC). Voilà comment les hommes fidèles pourront survivre à cette intervention divine pour entrer, sans mourir, dans le nouvel ordre de choses soumis à Dieu.

      [Note]

      a L’assistance totale à la célébration du repas du Seigneur était de 2 195 612 personnes.

      [Illustration, page 493]

      La bête sauvage symbolique qui monte de la mer

      1)ÉGYPTE

      2)ASSYRIE

      3)BABYLONIE

      4)MÉDO-PERSE

      5)GRÈCE

      6)ROME

      7)ANGLETERRE-AMÉRIQUE

      666

  • Les sept anges avec les derniers fléaux
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 23

      Les sept anges avec les derniers fléaux

      1. Pourquoi est-​ce maintenant qu’il nous faudrait prêter attention à toutes les expressions du courroux divin, et quelle devrait être notre attitude à leur égard ?

      DIEU est courroucé. À cause de quoi ? Contre qui ? À coup sûr, nous ne désirons pas figurer parmi ceux qui font l’objet de son courroux et sur qui il le déversera au temps qu’il a fixé (Psaume 7:12, Sy 7:11, NW). C’est donc maintenant qu’il nous faut prêter une attention particulière à toutes les expressions de son courroux et les étudier avant que celui-ci atteigne son paroxysme. Nous savons que Dieu a de bonnes raisons d’être courroucé et que les expressions de son courroux sont justes. Plutôt que d’en subir nous-​mêmes les effets et de blasphémer Dieu pour autant, nous préférons agir en harmonie avec de telles manifestations divines, voire les approuver, sachant qu’elles frappent ceux qui les méritent. Le livre de la Révélation dévoile, au chapitre quinze Rév 15, qu’il y aura des personnes qui loueront Dieu d’avoir manifesté son courroux avec justice au temps de son jugement. Combien nous serons heureux si nous pouvons nous joindre à elles pour louer Dieu !

      2. a) De quoi la venue des sept derniers anges marquerait-​elle la fin, compte tenu de la vision donnée à Jean ? b) Que symbolisent les sept derniers fléaux, et, quant à l’accomplissement de cette vision, quels privilèges échoient à ceux qui sont préfigurés par Jean ?

      2 C’est avec la satisfaction et le plaisir les plus vifs que l’apôtre Jean contempla le prochain “signe” plein de signification. Il se peut même qu’il ait eu l’impression de faire lui-​même partie de ce “signe”, car il dit : “Et je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable : sept anges avec sept fléaux. Ce sont là les derniers, parce qu’au moyen d’eux la colère de Dieu est menée à son terme.” (Révélation 15:1). Quant aux dix plaies qui jadis vinrent sur l’Égypte ancienne par l’intermédiaire de Moïse, ce furent des plaies au sens propre du terme. À notre époque cependant, soit depuis la chute de Babylone la Grande survenue en 1919, les sept derniers fléaux, remis entre les mains des sept anges, sont à prendre au sens symbolique. Annonciateurs de la colère divine, ces fléaux sont de toute évidence des révélations qui émanent de la Parole de Dieu. Pourtant, Babylone la Grande n’est pas seule à les ressentir douloureusement. C’est qu’elles font connaître les différentes conditions du monde actuel à la lumière des jugements divins. Elles prédisent ce que Dieu réserve à ce monde le jour où il jugera les peuples de toute la terre. Il faut, bien entendu, que ces révélations que Dieu fait connaître au moyen de sa Parole écrite soient rendues publiques et diffusées par son reste, préfiguré par l’apôtre Jean qui aperçut ce grand “signe” admirable au cours d’une vision prophétique. Pour Jean, ce “signe” avait une valeur prophétique, tandis que les membres du reste, vivant dans les temps modernes, en voient l’accomplissement.

      3. Qu’indique le fait que ces fléaux sont au nombre de sept ?

      3 Dans la Bible, le chiffre sept symbolise la perfection. Il suffit, dès lors, qu’il y ait sept de ces fléaux symboliques. Leur nombre est suffisant pour mener l’expression de la colère divine à son terme. Les anges participent à la manifestation de ces fléaux.

      4-6. Qui Jean a-​t-​il vu et que chantent-​ils, ce qui prouve que de fidèles adorateurs se tiendraient devant le trône de Dieu avant que soient versés les sept derniers fléaux ?

      4 Le “signe” céleste qui est sur le point de se réaliser, à l’heure fixée, n’a rien d’injuste. Au moment même où il commencera sa réalisation, il doit y avoir de fidèles adorateurs louant Dieu. L’apôtre Jean attire notre attention sur eux avant de nous décrire le déversement des sept derniers fléaux. Il parle comme s’il se tenait à présent devant le trône de Dieu :

      5 “Et je vis ce qui paraissait être une mer de verre mêlée de feu, et ceux qui sortent vainqueurs de la bête sauvage, et de son image, et du nombre de son nom, debout près de la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. Et ils chantent le cantique de Moïse, l’esclave de Dieu, et le cantique de l’Agneau, disant :

      6 “‘Grandes et admirables sont tes œuvres, Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant. Justes et vraies sont tes voies, Roi d’éternité. Qui vraiment ne te craindra, Jéhovah, et ne glorifiera ton nom, parce que toi seul tu es loyal ? Car toutes les nations viendront adorer devant toi, parce que tes justes décrets ont été manifestés.’” — Révélation 15:2-4, MN ; F. Delitzsch ; Salkinson-Ginsburg (hébreu), édition de 1941.

      7. De qui est-​il dit qu’ils sont sortis “vainqueurs”, et pourquoi sont-​ils qualifiés ainsi ?

      7 Qui sont-​ils, ceux qui sortent vainqueurs de l’organisation politique visible du Diable, de la Société des Nations et de son successeur, les Nations unies, ainsi que de l’imperfection, de l’échec et de l’oppression représentés par la bête sauvage symbolique dont le nom est un nombre ? Ce sont les membres du reste des 144 000 disciples de l’Agneau de Dieu qui vivent encore sur la terre. Leur histoire atteste que, jusqu’à ce jour, ils sont sortis vainqueurs de toutes ces choses : leur front et leurs mains sont purs et ne portent aucune marque montrant l’accord, la coopération ou un compromis quelconque avec la bête sauvage symbolique et son image. Les membres du reste ne rendent aucun culte à de telles institutions politiques. Ils ne sont pas marqués du nom numérique dont la somme est 666. Tenant compte de l’avertissement donné par le troisième ange dans Révélation 14:9-12, ils endurent l’opposition et les persécutions que le monde entier continue de leur infliger parce qu’ils observent fidèlement les commandements de Dieu et la foi de Jésus-Christ.

      8. À quels commandements ont-​ils obéi victorieusement, et de qui ont-​ils imité la foi ?

      8 Ces membres ont obéi et obéissent encore victorieusement aux commandements divins leur enjoignant de se garder de toute tache du monde et de prêcher cette bonne nouvelle du Royaume instauré par Dieu, en rendant témoignage sur la terre habitée tout entière. Ils font preuve de la même foi que Jésus-Christ pendant son séjour sur la terre (Jacques 1:27 ; Matthieu 24:14 ; Marc 13:10 ; Jean 13:15-17). Étant donné que ces “vainqueurs” sont décrits avec “des harpes de Dieu” et chantant un cantique, il faut les ranger parmi les 144 000 chanteurs ayant des harpes, dont il est parlé dans Révélation 14:1-3.

      9. a) En réalité, que représentent leurs harpes, et comment la musique ainsi produite a-​t-​elle été amplifiée ? b) À quoi ressemblait la “mer de verre” vue par Jean ?

      9 Leurs harpes sont des “harpes de Dieu”, car c’est Dieu qui les leur a fournies. Elles servent à donner à leur cantique un accompagnement doux et un fond harmonieux. En réalité, leurs harpes représenteraient plutôt la Parole de Dieu avec tous ses enseignements, ses prophéties, ses révélations et son histoire des œuvres divines. Outre la Parole de Dieu, le reste terrestre des 144 000 dispose de nombreux auxiliaires imprimés pour la compréhension et l’explication de la Bible, sous forme de livres, de brochures, de tracts et de périodiques. Toutes ces publications sortent d’imprimeries où les ouvriers sont exclusivement des témoins de Jéhovah, voués et baptisés. Alors qu’ils “chantent” le message divin renforcé par cet accompagnement, ils se tiennent devant une “mer de verre”. Dans la vision, cette “mer” devait ressembler à un immense bassin d’eau, comparable à celui qui, dans le temple du roi Salomon, reposait sur le dos de douze bœufs en métal et que l’on appelait aussi une “mer”. — I Rois 7:23-46 ; II Rois 25:16 ; II Chroniques 4:2-6, 15, Jé.

      10. a) En quoi était le bassin ? b) Où se trouvait la “mer de verre”, et qu’indiquait son emplacement par rapport à ceux qui chantent en s’accompagnant de harpes ?

      10 Le bassin aperçu par Jean était en verre, probablement fait d’un verre clair et transparent (Révélation 21:18, 21 ; Job 28:17). Ainsi, on pouvait voir à travers les parois de ce bassin comparé à une “mer” et en apercevoir le contenu. D’après Révélation 4:6, cette “mer de verre, pareille à du cristal” se trouvait devant le trône céleste de Dieu. On peut donc en déduire que les chanteurs victorieux se tiennent avec leurs harpes en présence de Dieu et qu’ils lui adressent des cantiques, si bien que les cieux peuvent entendre leur chant et le son de leurs harpes.

      11. a) Que suggère le fait que les chanteurs se tiennent près de la “mer de verre” ? b) Que préfigure le contenu de cette “mer”, et que prévit Jean grâce au contenu qu’il put voir à travers les parois transparentes ?

      11 Dans le temple de Salomon, la “mer” était remplie d’eau ; c’est là que “les prêtres se lavaient”. Le fait que les chanteurs victorieux sont debout près de la “mer de verre” suggère qu’ils appartiennent, au sens spirituel, à la classe sacerdotale, ou “prêtrise royale”, dont Jésus-Christ est le Grand Prêtre (I Pierre 2:9 ; Hébreux 3:1). Comme dans le cas de la “mer” placée dans le temple de Salomon, l’eau contenue dans cette “mer de verre, pareille à du cristal” figure la vérité consignée dans la Parole de Dieu, car celle-ci apaise la soif spirituelle et produit à la fois un effet purificateur sur la vie, le cœur, l’esprit et les œuvres du chrétien. Mais en regardant à travers les parois transparentes de la mer de verre, Jean put remarquer que le contenu de celle-ci était mêlé de feu. Ainsi, Jean vit d’avance que la vérité consignée dans la Parole de Dieu renfermait des jugements ardents qui jailliraient en ce temps tout particulier succédant à la chute de la grande Babylone. La tâche de proclamer ces ardents jugements devait incomber aux membres du reste sacerdotal des 144 000.

      12. Qu’en était-​il du “cantique de Moïse, l’esclave de Dieu, et [du] cantique de l’Agneau”, et pourquoi les membres du reste doivent-​ils les chanter à présent ?

      12 Que chantent-​ils, en réalité ? Au dire de la vision, ils chantent “le cantique de Moïse, l’esclave de Dieu, et le cantique de l’Agneau”. Quant à Moïse, l’esclave de Dieu, il chanta un cantique de louanges en l’honneur de Jéhovah après que les chars des Égyptiens furent arrêtés dans leur poursuite des Israélites et qu’ils se furent noyés dans la mer Rouge. Quarante ans plus tard, avant de faire ses adieux aux Israélites arrivés aux portes de la Terre promise, Moïse chanta un autre cantique de louanges en l’honneur de Jéhovah (Exode 15:1-19 ; Deutéronome 32:1-43, AC). Ces deux cantiques parlent de la vengeance de Jéhovah Dieu contre ses ennemis et contre ceux de son peuple voué. En sa qualité de prophète, Moïse préfigurait un prophète juif bien plus grand, à savoir Jésus-Christ, “l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”. (Deutéronome 18:15-18, AC ; Actes 3:22, 23 ; Jean 1:29.) Jésus-Christ était pleinement d’accord avec les cantiques de Moïse, et c’est pourquoi il s’y réfère dans la Révélation faite à Jean. D’ailleurs, il veillera lui-​même à la réalisation des prophéties contenues dans ces cantiques. Pendant son séjour sur la terre, Jésus chanta, lui aussi, les louanges de Jéhovah et prédit la vengeance divine (Matthieu 26:30 ; Luc 19:41-44 ; 21:20-22). Si les membres du reste des 144 000 chantent à présent les cantiques de Moïse et de Jésus, c’est que le moment de leur accomplissement définitif est venu.

      13, 14. Comment leur chant magnifie-​t-​il les œuvres, les voies et le nom de Jéhovah, et quel résultat prédit-​il au sujet des décrets divins frappant les nations ?

      13 Ces membres chantent aux oreilles de tout le monde que Jéhovah est le Dieu tout-puissant, que ses œuvres de vengeance et de justification sont grandes et admirables, œuvres que seul un Dieu tout-puissant est à même d’accomplir.

      14 Tout comme Moïse chanta, après le passage de la mer Rouge, que Jéhovah règne à jamais et toujours, de même les membres du reste chantent que les voies de Jéhovah, le “Roi d’éternité”, sont justes et vraies lors même qu’il a affaire avec ses ennemis. Ils font connaître son nom, Jéhovah, et le glorifient eux-​mêmes. Quelqu’un ne craindrait-​il pas ce Dieu et ne glorifierait-​il pas son nom, alors que c’est un Dieu loyal et que ceux qui l’adorent peuvent avoir entière confiance en lui ? Moïse avait de bonnes raisons de chanter dans Deutéronome 32:43 (AC), en ces termes : “Nations, réjouissez-​vous avec son peuple ! Car Jéhovah venge le sang de ses serviteurs, il tire vengeance de ses adversaires.” Aussi les chanteurs victorieux citent-​ils les prophéties bibliques, afin que les gens réjouis de toutes les nations viennent adorer devant Jéhovah et se fassent ses témoins. D’ailleurs, Jéhovah aura manifesté ses justes décrets pris contre ses ennemis. Les gens venus de toutes les nations approuvent ces décrets : ils sont réjouis et heureux d’en voir l’exécution. Jusqu’ici, les chanteurs ont déjà vu des centaines de milliers de personnes ainsi réjouies venir adorer Jéhovah.

      15, 16. Se tenant dans le temple spirituel de Jéhovah, qu’est-​ce que le reste, préfiguré par Jean, vit se produire au moment de l’ouverture du temple ?

      15 Le fait que les membres vainqueurs du reste des 144 000 chantent près de la mer de verre indique qu’ils se tiennent dans le temple spirituel de Jéhovah, temple qui fut ouvert et dans lequel on put voir l’arche de l’alliance de Dieu figurant la présence divine en ce lieu (Révélation 11:19). Or, que voit ce reste préfiguré par l’apôtre Jean ? Écoutons l’apôtre lui-​même :

      16 “Et après ces choses, je vis, et le sanctuaire de la tente du témoignage était ouvert dans le ciel et les sept anges avec les sept fléaux sortirent du sanctuaire, vêtus d’un lin pur, éclatant, et ceints près de leurs seins d’une ceinture d’or. Et l’une des quatre créatures vivantes donna aux sept anges sept coupes d’or qui étaient pleines de la colère de Dieu, qui vit aux siècles des siècles. Et le sanctuaire devint rempli de fumée à cause de la gloire de Dieu et à cause de sa puissance, et nul ne pouvait entrer dans le sanctuaire jusqu’à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis.” — Révélation 15:5-8.

      17. Qui est représenté par les sept anges, et quelle circonstance indique qu’ils sont admis auprès de Dieu pour recevoir les “sept coupes d’or” ?

      17 Au ciel, les anges ont accès auprès de Dieu, probablement même à la partie sacrée représentée jadis par le Saint des Saints, construit par les Israélites dans leur tente de culte. C’est dans ce lieu sacré que Jésus-Christ, ressuscité, est entré pour présenter à Dieu la valeur de son sacrifice humain (Matthieu 18:10 ; Hébreux 9:24-26). Dans la vision accordée à Jean, les anges — représentés par les “sept anges” — sont admis dans le temple de la présence divine, ou “sanctuaire de la tente du témoignage”. C’est là que “l’une des créatures vivantes” leur remit sept coupes d’or pleines de la colère de Dieu. D’après Révélation 4:6-9, ces “quatre créatures vivantes” se tiennent à la fois près de la mer de verre et autour du trône occupé par Jéhovah Dieu. Donc, si l’une de ces créatures vivantes peut donner aux sept anges les coupes pleines de la colère de Dieu, c’est que ces anges sont admis en la présence divine.

      18. Laquelle des quatre “créatures vivantes” est chargée de remettre aux sept anges les sept coupes pleines de la colère de Dieu, et pourquoi ?

      18 L’action suivante, qui consiste à verser la “colère de Dieu”, permet de réhabiliter Dieu et d’apporter la preuve de sa justice. Quant à la “créature vivante” qui remet les coupes aux anges, ce doit être la “première créature vivante”, semblable à un “lion”, plutôt que l’une des trois autres. En effet, la deuxième était “semblable à un jeune taureau”, tandis que la troisième avait “un visage pareil à celui d’un homme” et que la quatrième était “semblable à un aigle qui vole”. Dans l’Écriture, le lion symbolise la justice, l’équité judiciaire. Voilà ce qu’exprime le déversement de la colère divine, lequel doit se faire au moyen d’anges placés sous les ordres du Roi couronné par Jéhovah, “le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David”. Le roi Salomon, fils de David, avait fait placer deux lions sculptés à côté des bras de son trône, et douze lions semblables gardaient les degrés conduisant au trône, soit deux de part et d’autre des six degrés (Révélation 4:6, 7 ; 5:5 ; I Rois 10:18-20 ; II Chroniques 9:17-19). Par conséquent, on comprend pourquoi la “créature vivante”, semblable à un lion, remet aux sept anges les coupes d’or “pleines de la colère de Dieu, qui vit aux siècles des siècles”.

      19. Comment étaient vêtus les sept anges, et pourquoi ce vêtement était-​il de circonstance ?

      19 Dieu est saint. Il est donc tout à fait indiqué, en harmonie avec d’autres passages tels qu’Ésaïe 6:1-4 et Révélation 1:12-17, que les sept anges qui entrèrent en la présence divine fussent “vêtus” d’une manière appropriée, c’est-à-dire “d’un lin pur, éclatant, et ceints près de leurs seins d’une ceinture d’or”. Ces anges, purs et justes aux yeux du Dieu saint, étaient vêtus d’une manière indiquant qu’ils avaient été désignés pour un service des plus précieux en conformité avec la volonté divine. C’est Dieu qui les avait mandés, et c’est de lui-​même qu’ils reçurent, par l’entremise de la créature vivante désignée spécialement à cet effet, les moyens leur permettant de verser l’expression de sa colère sur ceux qui la méritaient selon la justice divine.

      20. Qu’indique le fait que le sanctuaire fut rempli de fumée ?

      20 Après la sortie de ces sept anges du “sanctuaire de la tente du témoignage”, il se produisit un phénomène glorieux : “Le sanctuaire devint rempli de fumée à cause de la gloire de Dieu et à cause de sa puissance.” Cette fumée était donc due à la présence de Dieu dans le sanctuaire ; elle était le signe de sa présence dans ce lieu, tout comme ce fut le cas, de nombreux siècles auparavant, lors de la dédicace du temple de Salomon consacré à Jéhovah (Révélation 15:8 ; II Chroniques 5:13, 14 ; I Rois 8:10-13, AC). Jéhovah était déterminé à demeurer dans le sanctuaire pour veiller à ce que les sept derniers fléaux soient répandus. D’ailleurs, c’est à lui-​même qu’il fallait faire rapport au sanctuaire de ce que toutes les coupes avaient été versées en obéissance à ses ordres. Par sa présence dans son temple céleste, en gloire et en puissance, Dieu soutenait, en sa qualité de Juge, les sept anges chargés de verser les coupes de sa colère.

      21. Compte tenu de tous ces détails, quelles questions pressantes demandent une réponse ?

      21 Dans quel ordre ces événements doivent-​ils se succéder ? Sur quoi ou sur qui ces sept coupes doivent-​elles être versées, chacune dans l’ordre voulu ? Que nous révèle le fait que ces coupes sont versées les unes après les autres par rapport à l’état de choses régnant parmi les hommes, et qui provoque une manifestation de la colère divine ? Que dévoile le déversement de chaque coupe quant à la façon dont Dieu juge chaque situation qui se présente ? D’après le contenu de chacune d’elles, qu’est-​ce qui afflige ceux qui subissent les fléaux ? Quelle est la réaction de ceux qu’atteint le contenu d’une coupe ? Pourquoi chacun de ces déversements est-​il un fléau envoyé par Dieu ? Pourquoi l’annonce des oracles judiciaires de Dieu relatifs à la société humaine et au comportement des hommes est-​elle un fléau pour ceux qui ne partagent pas le point de vue de Dieu ? À quoi conduiront ou aboutiront les “sept derniers fléaux” ?

      22. a) Que symbolise chacune des “sept coupes d’or qui étaient pleines de la colère de Dieu” ? b) À quelles questions répondrons-​nous en scrutant l’histoire des dernières années ?

      22 Chacune de ces “sept coupes d’or qui étaient pleines de la colère de Dieu” symbolise la diffusion d’un message révélateur venant de Dieu, autrement dit, une décision judiciaire rendue par Dieu et relative aux hommes qui passent en jugement devant lui et qui attendent l’exécution de la sentence divine. Le déversement de ces “coupes” a-​t-​il déjà commencé ? Si oui, quels faits nous le prouvent ? Qui a été utilisé sur la terre pour répandre ces fléaux, pour autant que cette tâche ait été confiée à des hommes ? C’est avec le plus vif intérêt que nous scruterons l’histoire des dernières dizaines d’années pour déceler les indices attestant l’accomplissement des choses qui furent dévoilées devant les yeux de l’apôtre Jean.

  • Ils commencent à répandre les sept derniers fléaux
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 24

      Ils commencent à répandre les sept derniers fléaux

      1. a) Comment Psaume 11:4-7 correspond-​il à la scène céleste d’où sont lancés les sept derniers fléaux ? b) Que fait Jéhovah pour montrer clairement qu’il est dans son saint temple ?

      LA SCÈNE céleste d’où sont lancés les sept derniers fléaux correspond bien à la situation décrite dans Psaume 11:4-7 (AC) en ces termes : “Jéhovah dans son saint temple, Jéhovah, qui a son trône dans les cieux, — a les yeux ouverts, ses paupières sondent les enfants des hommes. Jéhovah sonde le juste ; il hait le méchant et celui qui se plaît à la violence. Il fera pleuvoir sur les méchants des lacets ; feu, soufre et vent brûlant sont la coupe qu’ils auront en partage. Car le Seigneur [Jéhovah, NW] est juste, il aime la justice ; les hommes droits contempleront sa face.” En agissant ainsi, Jéhovah montre clairement qu’il est présent dans son saint temple.

      2. a) Qu’entendit Jean, d’après Révélation 16:1? b) De qui est-​ce la voix, d’où retentit-​elle, et dans quelle direction ces fléaux sont-​ils versés ?

      2 L’apôtre Jean, qui observa la scène ayant le temple comme arrière-plan, entendit une voix. Il rapporte : “Et j’entendis du sanctuaire une voix forte qui disait aux sept anges : ‘Allez et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu.’” (Révélation 16:1). Cette forte voix de commandement doit venir de Jéhovah Dieu, puisque le sanctuaire est rempli de fumée par la gloire et la puissance divines, d’autant plus que personne n’y est admis pour le moment. Étant donné que le trône du temple se trouve dans les cieux, la direction prise par le contenu sortant des sept coupes doit être celle de la terre et de son atmosphère.

      3. a) Où se trouve Jéhovah au moment de la chute de Babylone la Grande, et ce en accomplissement de quelle prophétie ? b) Quand devait retentir sa voix de commandement ?

      3 À quel moment Dieu a-​t-​il donné son commandement ? Il a déjà amené la chute de la moderne Babylone la Grande, et ce pour “la vengeance de son temple”. (Jérémie 50:28 ; 51:11.) Il y a donc de bonnes raisons d’en conclure que Jéhovah devait se trouver dans son temple céleste au moment de la chute de Babylone la Grande, en accomplissement de la prophétie consignée dans Malachie 3:1-5. Puisque les faits précités laissent entendre que la grande Babylone tomba en 1919, bien avant sa destruction maintenant proche, il fallut que Jéhovah fît retentir sa “voix forte” depuis son sanctuaire à l’intention des sept anges en 1919, sinon après cette année-​là. Les choses qui accompagnent le déversement des coupes nous aident en effet à savoir à quel moment Dieu adressa son commandement aux anges.

      4. Qu’est-​ce qui est la cible des sept coupes symboliques, et que déclare Révélation 16:2 en ce qui concerne la première coupe ?

      4 La terre, ses eaux et son atmosphère sont la cible des sept coupes symboliques. L’un après l’autre, les sept anges obéissent au commandement divin retentissant du sanctuaire. “Et le premier s’en alla et versa sa coupe sur la terre. Et un ulcère douloureux et malin vint sur les hommes qui avaient la marque de la bête sauvage et qui adoraient son image.” (Révélation 16:2). Pour comprendre ces paroles, il faut se rappeler qu’elles ont un sens symbolique.

      5. a) Qu’est-​ce que la terre symbolique, et qui le premier fléau frappe-​t-​il ? b) Qu’est-​ce qui est l’image de la bête sauvage ? À quel Royaume fut-​elle comparée, et à quel moment ?

      5 La terre représente ici les gens (Genèse 11:1 ; Révélation 13:3). Elle symbolise, toutefois, la partie la plus stable et la plus disciplinée de la société humaine, par contraste avec la mer agitée. Étant versé sur la “terre”, le premier fléau frappe les hommes qui portent le nom de la bête sauvage ou du moins sa marque, le nombre 666, et qui en adorent l’image. Or, l’image de la bête sauvage étant d’abord la Société des Nations, ce fléau devrait ou pourrait être effectif depuis 1919, car si la SDN fut proposée au cours de la Première Guerre mondiale, elle fut surtout débattue et préconisée pendant l’année 1919. Elle entra en vigueur le même jour que le traité de paix de Versailles, soit le 10 janvier 1920. Mais en janvier 1919 déjà, la Fédération américaine des Églises du Christ avait offert officiellement de soutenir les efforts accomplis en vue de la création d’une Société des Nations qu’elle appela “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”.

      6. Pourquoi la Société des Nations fut-​elle créée, elle qui donna vie à cette “image” politique, et, d’après Révélation 13:11, d’où vint celle qui lui donna vie ?

      6 En réalité, la Société des Nations fut créée pour la sauvegarde de la bête sauvage symbolique, le système politique visible de Satan. Mais ce fut la bête à deux cornes, c’est-à-dire la double puissance mondiale anglo-américaine, qui proposa la création de la SDN et qui donna vie à cette “image” politique. Détail significatif, Révélation 13:11 dit de cette bête ayant “deux cornes comme celles d’un agneau” qu’elle monta “de la terre”.

      7. Comment l’Amérique reçut-​elle la “marque de la bête sauvage”, et que firent naître tous ses discours parmi les peuples asservis ?

      7 Certes, le Sénat américain vota contre l’entrée des États-Unis à la Société des Nations. Cela n’empêcha pas l’Amérique de recevoir la “marque de la bête sauvage”, car la Grande-Bretagne, sa partenaire dans la double puissance mondiale anglo-américaine, fut le membre le plus éminent de la SDN. Par ailleurs, les États-Unis parlèrent beaucoup du “droit des peuples de disposer d’eux-​mêmes” et soutinrent l’idée du rétablissement de nations, telles que la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, qui avaient été englouties par des empires agressifs. Ainsi furent excitées et entretenues des aspirations nationales parmi les peuples asservis.

      8. Comment se présentaient, aux yeux de Jéhovah, ces “hommes” impliqués dans ces manœuvres détestables, et que refusèrent de reconnaître ces hommes, ainsi que les membres du clergé ?

      8 Tous ces “hommes” impliqués dans les manœuvres politiques et les relations précitées avaient donc les uns la “marque de la bête sauvage”, tandis que les autres “adoraient son image” ou étaient même coupables des deux choses à la fois. Comment ces “hommes” se présentaient-​ils aux yeux de Jéhovah Dieu ? Comme s’ils étaient frappés d’un “ulcère douloureux et malin” qui finirait par causer leur mort. Parmi eux figuraient aussi bien les membres du clergé de la chrétienté que ceux du paganisme, dont les troupeaux religieux prirent part à la Première Guerre mondiale et soutinrent le traité de paix, ainsi que les dispositions prises en vue de la création de la Société des Nations. Ils refusèrent de reconnaître que les temps des Gentils avaient pris fin et que Dieu avait instauré son Royaume messianique dans les cieux.

      9. Que révéla la Société Watch Tower le 7 septembre 1919 à propos de la condition dans laquelle se trouvaient ces hommes du point de vue divin ?

      9 Que ces “hommes” étaient frappés dans leur condition du point de vue de Dieu le Juge, c’est ce qui fut révélé aux témoins chrétiens de l’époque. Citons, à l’appui de cette pensée, certaines paroles dites par le président de la Société Watch Tower dans sa conférence publique donnée à Cedar Point (États-Unis), le 7 septembre 1919 :

      “Cependant, la défaveur du Seigneur ne manquera pas d’atteindre la Société des Nations, car les membres du clergé catholique et protestant, qui se prétendent les représentants de Dieu, ont abandonné son plan pour approuver la Société des Nations, saluant celle-ci comme l’expression politique du Royaume du Christ sur la terre.” — The Watch Tower du 1er octobre 1919, page 292b, et page 298a.

      10. Quelle explication La Tour de Garde d’avril 1921 apporta-​t-​elle au sujet des bêtes et de l’“image de la bête sauvage” ?

      10 Allant encore plus loin, La Tour de Garde d’avril 1921 publia en pages 75-79 une explication des bêtes et de l’image de la bête sauvage, prédites dans Révélation chapitre treize. Jusque-​là, on avait cru que ces bêtes et l’image en question figuraient des systèmes religieux et ecclésiastiques, mais à présent on voyait en elles la préfiguration d’organisations politiques. Aussi la Société des Nations fut-​elle alors identifiée comme étant l’“image de la bête sauvage” prophétique.

      11, 12. a) Qui fut frappé d’une plaie importante en 774 avant notre ère, et de quoi cet homme était-​il une figure ? b) Que nia la chrétienté ? À quoi se joignit-​elle ainsi, et qu’est-​ce qui lui arriva de ce fait ?

      11 Une sorte de point culminant fut atteint le 8 septembre 1922, au deuxième congrès tenu à Cedar Point (Ohio, États-Unis). Ce jour-​là, après avoir parlé du texte “Le royaume des cieux s’est approché” (Matthieu 4:17, Da), le président de la Société Watch Tower expliqua le chapitre six d’Ésaïe És 6 où il est question d’un événement marquant de l’année 774 avant notre ère, année de la mort du roi Ozias de Jérusalem. Le président Rutherford attira l’attention sur Ozias qui fut frappé de la lèpre, et il fit remarquer que ce roi était une figure (ou “prototype”) de la chrétienté. Parlant ensuite de la chrétienté qui avait pris fait et cause pour la Société des Nations et contre le Royaume de Dieu, l’orateur déclara :

      12 “Ainsi ils nient la venue du Seigneur et de son royaume pour bénir l’humanité, et se joignent ouvertement aux plans du diable essayant ensuite d’une façon blasphématoire d’offrir cela au Seigneur. Comme pour leur prototype Ozias, la lèpre apparut immédiatement sur les systèmes (...) [de la chrétienté]. Ainsi il nous est possible de localiser le temps de l’accomplissement de la vision d’Ésaïe.” — La Tour de Garde de juin 1924, page 110, article paru dans l’édition anglaise du 1er novembre 1922, page 335.

      13. a) Cité par Rutherford, que souligne Isaïe 43:8-12 à propos des vrais chrétiens ? b) Qu’est-​ce que la résolution “Un appel aux conducteurs des nations !” invita les peuples à faire ?

      13 Plus loin, dans ce même discours, Rutherford cita Isaïe 43:8-12 (AC) qu’il appliqua aux personnes vouées et baptisées de son auditoire, en disant que ces versets prophétiques montrent que les vrais chrétiens sont des témoins de Jéhovah. Le dimanche 10 septembre, après avoir écouté le sujet “Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais”, l’auditoire, dépassant 18 000 personnes, adopta une résolution intitulée “Un appel aux conducteurs des nations !” Celle-ci faisait appel à tous les peuples, les invitant à reconnaître et à accepter le Royaume de Dieu, mais dénonçait l’infidélité de la chrétienté qui avait préféré opter pour une contrefaçon, la Société des Nations.

      14, 15. a) En quels sens le premier des “sept anges” répandit-​il la première coupe sur la terre, et de quoi cela fut-​il l’expression ? b) Aux yeux de Dieu, de quoi les hommes étaient-​ils atteints, et de quoi était-​ce l’expression ? c) Leur condition est-​elle comparable à celle des Égyptiens et du roi Ozias ?

      14 Alors que Jéhovah éclairait ainsi son peuple voué et qu’il dirigeait les proclamations solennelles faites par les membres de celui-ci, le premier des “sept anges” se mit dans les cieux à verser sur la terre le contenu de la première coupe. C’était là une expression de la colère divine frappant les “hommes qui avaient la marque de la bête sauvage et qui adoraient son image”. Aux yeux de Dieu, ces “hommes” étaient affligés d’un “ulcère douloureux et malin” qui est incurable. Pour Dieu, ils étaient lépreux. Cette expression de la colère divine, loin de bénir leurs efforts politiques, eut pour effet de les chagriner et de les faire souffrir, notamment lorsque les témoins de Jéhovah se mirent à proclamer ce message à la face du monde entier. Elle les éprouva tout autant que jadis les Égyptiens et le roi Ozias (Exode 9:9-11 ; Lévitique 13:18-27, LXX). Leur condition de souffrances continue encore de nos jours où les empires coloniaux — britannique, français, néerlandais et portugais — se disloquent et que l’esprit de nationalisme et le culte de l’État balaient la terre, alors que les Nations unies comptent 119 pays membres.

      15 Voilà ce qui s’est produit parce que des hommes ulcéreux ne veulent pas reconnaître que les temps des Gentils ont pris fin en 1914 et refusent de céder leur souveraineté terrestre au Royaume céleste instauré par Dieu.

      LA DEUXIÈME COUPE EST VERSÉE

      16. En quoi la mer et la terre symboliques sont-​elles différentes, et pourtant que subit la première également ?

      16 La terre symbolique, c’est-à-dire la partie stable de la société humaine soutenue par des gouvernements traditionnels et forts, comme naguère par la Société des Nations et actuellement par l’Organisation des Nations unies, a subi le premier fléau envoyé par Dieu. Les éléments agités, instables et révolutionnaires, ainsi que les éléments militaristes, tous symbolisés par la mer, subissent eux aussi un fléau divin (Isaïe 17:12, 13, Dh). C’est ce que l’apôtre Jean prévit en regardant entrer en action le deuxième des “sept anges” porteurs des coupes pleines de la colère de Dieu. Jean dit en effet :

      17. Que se produisit-​il lorsque fut versée la deuxième coupe ?

      17 “Et le second versa sa coupe dans la mer. Et elle devint du sang comme celui d’un mort, et toute âme vivante mourut, oui les choses qui étaient dans la mer.” — Révélation 16:3.

      18. a) Qu’est-​ce que Daniel et Jean virent monter de la mer ? b) Quand tout ce système politique visible prit-​il naissance ? Qui fut le premier de tous les rois de la terre, et à quoi aboutit son initiative ?

      18 D’après Révélation 13:1, la mer était le lieu d’où monta la bête sauvage ayant sept têtes, symbole du système politique et visible du Diable. De même, le prophète Daniel vit dans une vision nocturne quatre bêtes énormes, représentant une série de puissances mondiales, monter de la mer soulevée par les quatre vents des cieux (Daniel 7:1-3, Li). Tout ce système politique visible naquit le jour où un homme agité, révolutionnaire, militariste et avide de sensations fortes entreprit d’agir à sa guise. Cet innovateur, qui introduisit non seulement quelque chose de nouveau mais de révolutionnaire sur la terre, vécut après le déluge survenu aux jours de son arrière-grand-père. Il établit le premier royaume politique de la terre : “Les prémices de son royaume finirent par être Babel.” Ce premier roi de tous les rois de la terre, ce roi de Babel ou Babylone, ne fut nul autre que “Nimrod, puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”. (Genèse 10:8-12, NW.) Son initiative politique et révolutionnaire, empreinte de violence, devança le Royaume messianique promis par Dieu, à telle enseigne que Nimrod et ses successeurs s’aliénèrent Jéhovah Dieu. À coup sûr, elle n’apporta au monde ni la paix ni la quiétude.

      19. Quels ont été les actions et les objectifs des communistes depuis leur prise de pouvoir en 1917, et en quels termes sont-​ils décrits dans Ésaïe 57:20, 21?

      19 Avec non moins de violence et d’effusion de sang que jadis aux jours du puissant chasseur Nimrod, la révolution qui se produisit en Russie en 1917 permit aux bolcheviques ou communistes athées d’arriver au pouvoir. Ceux-ci imposèrent à la Russie un régime politique radicalement différent et rompirent les liens qui unissaient le gouvernement et l’Église orthodoxe russes. Ils croyaient pouvoir étendre la révolution au monde entier au moyen de la violence et de la subversion. Depuis, tous leurs efforts tendent à maintenir le monde dans une agitation constante et visent à affaiblir par la subversion les systèmes de choses établis depuis longtemps. Ensuite, ils cherchent à tirer profit de la situation ainsi créée pour renverser les gouvernements démocratiques, parlementaires et capitalistes de la société humaine. Ils ont fait de grandes promesses aux masses mécontentes. Or, en promettant d’établir un paradis communiste universel où régneraient l’égalité et la camaraderie entre les hommes, ils ont réussi à attirer des nations de leur côté, mais jusqu’à présent ils ont échoué dans la réalisation de ces promesses. La Russie et ses satellites ressemblent bien aux hommes décrits dans Ésaïe 57:20, 21 (Sy) en ces mots : “Les méchants sont comme la mer agitée, qui ne peut s’apaiser, et dont les eaux roulent de la fange et du limon. Il n’y a point de paix pour les méchants, a dit mon Dieu.”

      20. En quel sens le gouvernement de l’Union des républiques socialistes soviétiques apportait-​il la mort, et pour qui le communisme fut-​il une horreur ?

      20 Quoique l’Union des républiques socialistes soviétiques n’adhérât à la Société des Nations que le 18 septembre 1934, son mouvement politique, révolutionnaire et extrémiste, n’était pas en faveur du Royaume instauré par Jéhovah et son Messie, Jésus-Christ. Elle était plus ouvertement, donc plus franchement, opposée au Royaume de Dieu que ne l’était la chrétienté. D’ailleurs, le nouveau genre de gouvernement introduit par elle n’apportait pas la vie, mais la mort. À cause de son athéisme déclaré et de sa campagne contre toute religion traditionnelle, le communisme russe fut aux yeux de la chrétienté une horreur comparable à un fléau. Mais qu’était-​ce pour Dieu ?

      21-23. a) Qui fut dénoncé dans la résolution “Un avertissement”, adoptée en 1923 ? b) D’après la Zion’s Watch Tower de septembre 1879, quelle est l’attitude des témoins de Jéhovah face au communisme de ce monde ?

      21 Revenons au samedi 25 août 1923. Ce jour-​là, le président Rutherford de la Société Watch Tower parla aux congressistes réunis à Los Angeles (Californie). Son sujet était la parabole de Jésus relative aux brebis et aux boucs. L’orateur lut ensuite une résolution intitulée “Un avertissement”, qui dénonça l’hypocrisie et l’impiété des membres du clergé de la chrétienté. Les milliers d’Étudiants de la Bible réunis à cette occasion adoptèrent cette résolution à une majorité écrasante. Cela ne voulait toutefois pas dire qu’ils s’étaient rangés aux côtés des communistes dans la persécution religieuse. Jamais les témoins de Jéhovah n’ont favorisé le communisme de ce monde où que ce soit. En effet, la première année de la parution de leur périodique officiel, alors appelé “Zion’s Watch Tower” (“Le Phare de la Tour de Sion”), ils firent paraître dans le numéro de septembre 1879 la déclaration suivante que nous empruntons à l’article “Le jour du Seigneur — Révélation 6:17” :

      22 Un grand nombre de passages des Écritures semblent dire que les royaumes de la terre seront renversés par un soulèvement du peuple, celui-ci étant exaspéré du manque d’emplois et cherchant à se libérer de l’oppression que des gouvernements sanguinaires font peser sur lui. Les socialistes, les communistes et les nihilistes actuels seraient tout heureux de provoquer pareil soulèvement et pareil bouleversement s’ils le pouvaient. Or, l’Écriture reconnaît l’existence de l’injustice et de l’oppression parmi les nations et prédit que c’est la façon dont elles seront renversées (...). Pourtant, elle ne reconnaît pas que ce communisme soit juste, mais, au contraire, elle recommande aux croyants d’être soumis aux “autorités qui existent” aussi longtemps que celles-ci durent, nous disant : “Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur.”

      23 (...) Lorsque naguère, avec quelques autres, nous avons déclaré ces choses en attirant l’attention sur le fait qu’une détresse était annoncée qui serait due à un soulèvement du peuple et au renversement de gouvernements, causés par le communisme, on se moqua de nous ; certes, il était alors peu question de communisme ; mais aujourd’hui, chaque nation civilisée est dans la crainte, les mots nihilisme, communisme et socialisme étant devenus monnaie courante (...).

      24-26. En ce temps de jugement divin, commencé en 1919, comment les témoins de Jéhovah ont-​ils fait connaître plus clairement leur attitude envers le communisme ?

      24 L’attitude des témoins de Jéhovah envers le communisme de ce monde n’a pas changé, mais en ce temps de jugement divin, commencé en 1919, leur position est beaucoup mieux connue du grand public. Vers la fin de l’année 1921, plus précisément le 11 décembre, le président Rutherford de la Société Watch Tower se présenta devant les 7 000 auditeurs qui occupaient jusqu’à la dernière place de l’ancien hippodrome de New York, pour leur parler sur le sujet “Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais”. Parlant des nations en détresse et des remèdes proposés, ce porte-parole des témoins de Jéhovah devait déclarer à l’époque :

      25 “Les financiers vivent dans la crainte de perdre leurs biens. Les travailleurs sont inquiets du lendemain. Les hommes d’État, les politiciens et les dirigeants craignent le radicalisme [au sens américain du terme : extrémisme] ou le bolchevisme. En fait, quiconque ne se confie pas en l’Éternel est dans un état de crainte et de détresse (Ésaïe 26:3). (...)

      26 “Ce que les éléments dirigeants craignent en réalité, c’est le radicalisme ou bolchevisme. Les Étudiants de la Bible, tous chrétiens, sont invariablement opposés à toute injustice, quelle qu’elle soit, pratiquée par une classe quelconque au détriment d’une autre. Ils ne sont ni extrémistes, ni ne parlent pour l’alliance adverse. Ils croient que la nation qui sera bénie doit reconnaître Jéhovah comme Dieu et le Messie comme Seigneur et Roi.” — The Golden Age (L’Âge d’Or) du 4 janvier 1922, page 214.

      27-30. a) Que déclarait le livre “Gouvernement”, publié par la Watch Tower, au sujet des luttes politiques ? b) À quoi a abouti chaque forme de gouvernement essayé par l’homme, y compris le communisme ?

      27 Dans le livre “Gouvernement”, autre publication de la Watch Tower parue en 1928, le président de la Société écrivait ceci aux pages 231 et 232 de l’édition française :

      28 Ces luttes ont abouti à beaucoup de révolutions, ont causé de grandes souffrances, fait verser beaucoup de sang, et c’est d’elles que sont sorties les diverses théories ou formes gouvernementales appelées radicales, tels le communisme, le socialisme, le système soviétique et le bolchevisme. (...)

      29 (...) Le gouvernement soviétique, (...) n’est pas un succès et ne le sera jamais ; il n’a pas donné satisfaction au peuple qui en fait l’expérience. Comme dans toutes les sortes de gouvernement où le peuple est censé avoir voix au chapitre, les démagogues et les hommes de parti dominent les différents conseils ; et c’est pourquoi le gouvernement soviétique n’a pas offert plus d’avantages que n’importe quel autre. Au contraire, le peuple a souffert sous ce régime que craignent beaucoup de nations et de gouvernements.

      30 Ainsi donc, tout ce que l’homme a essayé dans ce domaine ne l’a pas satisfait ; la monarchie, l’aristocratie, la démocratie, la république ou la démocratie socialiste ont eu le même insuccès.

      31. a) De quelle façon les témoins de Jéhovah œuvrent-​ils dans les pays où le communisme russe est actuellement au pouvoir ? b) Quelle protestation et quelle requête firent l’objet d’une pétition adressée en 1956-​1957 au président du Conseil de l’URSS, et que recommandait-​elle au gouvernement soviétique de ne pas faire ?

      31 La Société Watch Tower, qui fonctionne de nos jours au moyen de 96 filiales, n’a jamais pu en ouvrir en Russie. Quant à celles qui existaient dans des pays annexés par l’impérialisme russo-soviétique ou dans ceux dont l’Union soviétique a fait des satellites, elles ont été fermées et les témoins de Jéhovah, persécutés, ont dû rentrer dans la clandestinité. Au cours des années 1956 et 1957, les témoins de Jéhovah tinrent de nombreuses assemblées de district tout autour du monde. Le samedi soir de ces 199 assemblées, ils adoptèrent une résolution adressée à Monsieur Boulganine, alors président du Conseil de l’URSS. Cette résolution protestait contre les persécutions infligées aux milliers de leurs coreligionnaires vivant derrière le rideau de fer, plus particulièrement en Russie et en Sibérie. Elle invitait le gouvernement soviétique à revenir sur certaines décisions, afin de permettre aux témoins de Jéhovah de pratiquer le culte de leur Dieu librement et ouvertement, et ce pour le salut de toutes les personnes comparables à des brebis. Enfin, elle recommandait au gouvernement soviétique de ne pas rester dans les rangs des persécuteurs prédits dans Matthieu 10:16 et 24:9.

      32. Quel fut le résultat de cette pétition envoyée au président du Conseil de l’Union soviétique ?

      32 Un total de 462 936 personnes votèrent cette résolution. Chacune de ces assemblées envoya ensuite une copie de cette résolution, approuvée et signée, au président Boulganine ainsi qu’à l’ambassadeur soviétique du pays respectif. La presse en reçut également des copies, de sorte que cette résolution courageuse connut une large diffusion. Quel en fut le résultat ? Hélas, les persécutions contre les témoins de Jéhovah furent intensifiéesa.

      33-36. a) Parmi qui les communistes se rangèrent-​ils délibérément, et avec quel résultat final au dire de Matthieu 25:31-46 ? b) D’après la brochure Un gouvernement désirable, existe-​t-​il sur la terre des gouvernements satisfaisants ? c) Qu’est-​ce que les hommes et les partis dirigeants ont entrepris en vue d’améliorer ou de réformer les gouvernements, et ont-​ils réussi ?

      33 Par leur mauvaise conduite envers les témoins, les communistes se rangèrent eux-​mêmes parmi les “boucs” symboliques qui seront retranchés de toute existence, conformément à la parabole des brebis et des boucs par laquelle Jésus conclut sa prophétie sur la fin du présent monde ou système de choses (Matthieu 25:31-46). L’explication de cette parabole, donnée par le président Rutherford devant le congrès réuni à Los Angeles (Californie), fut publiée peu après dans The Watch Tower du 15 octobre 1923 (et en français dans La Tour de Garde de mars 1924). Quelques mois plus tard, le 15 février 1924, soit la septième année après la révolution bolchevique, fut publiée une brochure de 64 pages intitulée “Un gouvernement désirable”, due à la plume du président de la Société Watch Tower. En neuf mois, le bureau de Brooklyn en expédia 741 449 exemplaires dans toutes les parties du monde. Sous le sous-titre “L’échec des gouvernements — Une maladie”, cette brochure disait entre autres :

      34 Il ne se trouve sur la terre aucun gouvernement qui satisfasse un nombre raisonnable de citoyens. De nombreux pays ont à leur tête un dictateur. Le monde entier est en réalité réduit à l’état de banqueroute. Les partis dirigeants ont bien proposé divers projets et méthodes de réformes gouvernementales, mais toutes sont restées inefficaces. — Page 7, paragraphe 3.

      35 Voir aussi page 25, où il est dit que “de terribles révolutions bouleversèrent aussi la Russie, l’Allemagne, l’Autriche et d’autres pays européens”.

      36 Ailleurs, la brochure parle de tribulations “analogues à celles déjà subies par la Russie”.

      Se référant aux conditions qui régneront sur notre terre lorsque l’humanité sera régie par le nouveau gouvernement instauré par Dieu, la page 29 de cette brochure cite Révélation 21:1 (Da) en ces termes :

      37. Que dit Révélation 21:1 à propos des futures conditions qui régneront sur la terre, et que dit ce passage du radicalisme et de l’anarchie ?

      37 “Et je vis un nouveau ciel [gouvernement invisible] et une nouvelle terre [un nouvel ordre de choses sur la terre] ; car le premier ciel et la première terre [l’ancien ordre de choses] s’en étaient allés, et la mer [l’humanité agitée, anarchique] n’est plus. (...)” — Notez également la déclaration disant à la page 40 : “(...) sous ce gouvernement les guerres, les famines, les pestes, les révolutions et l’anarchie cesseront pour toujours (...).”

      38. a) Du point de vue juridique de Dieu, que provoqua le deuxième ange en versant sa coupe remplie de la colère divine ? b) D’où la “mer” doit-​elle disparaître, et de quelle façon ?

      38 C’est bien parce que le deuxième ange répandit sa coupe, remplie de la colère divine, sur la mer symbolique, que celle-ci devint du “sang comme celui d’un mort”. Elle prit le même aspect que celui du sang qui se coagule et se caille après s’être écoulé d’un homme ayant connu une mort violente. Toute “âme vivante” existant dans cette “mer” impure et épaissie cessa de vivre. Toute âme mourut du point de vue de Dieu. En effet, tous les extrémistes, les révolutionnaires et tous ceux qui intriguent pour assurer au communisme athée l’hégémonie mondiale sont juridiquement morts aux yeux de Jéhovah et de ses témoins. Le gouvernement que les extrémistes veulent imposer aux hommes pour supplanter le Royaume céleste instauré par Dieu est le fruit des “morts” : il n’apporte aucune espérance de vie à l’humanité. C’est pourquoi il n’existera plus de “mer” symbolique de cette sorte dans le “nouveau ciel et [la] nouvelle terre” qui formeront le nouvel ordre promis par Dieu. — Révélation 21:1.

      LA TROISIÈME COUPE EST VERSÉE

      39. Où se trouve le siège de la vie humaine, et aux termes de quoi ceux qui en boivent méritent-​ils la mort ?

      39 L’homme ne peut vivre sans eau. Bien que le siège de la vie humaine se trouve dans le sang, ce n’est pas en buvant du sang que l’homme peut rester en vie, car, aux termes de la loi divine, celui qui boit du sang mérite la mort ; pareil acte conduit à la mort. Notez dès lors l’effet produit par la coupe de la colère divine versée par le troisième ange :

      40. Que nous apprend Révélation 16:4-7 au sujet de la troisième coupe et du sang ?

      40 “Et le troisième versa sa coupe dans les fleuves et les sources d’eaux. Et ils devinrent du sang. Et j’entendis l’ange des eaux qui disait : ‘Toi, Celui qui est et qui était, Celui qui est loyal, tu es juste, parce que tu as rendu ces décisions, parce qu’ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et que tu leur as donné du sang à boire. Ils le méritent.’ Et j’entendis l’autel qui disait : ‘Oui, Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, vraies et justes sont tes décisions judiciaires.’” — Révélation 16:4-7.

      41. a) Quelle plaie, envoyée sur l’Égypte, cela nous rappelle-​t-​il, et que se produisit-​il dans ce pays ? b) De quelle sorte d’eau les adorateurs de Jéhovah veulent-​ils s’abreuver, mais vers quelles sources préfèrent se tourner les hommes confiants dans le vieux système de choses ?

      41 Ce fléau nous rappelle la première plaie envoyée sur l’Égypte ancienne par l’entremise du prophète Moïse. À cause d’elle, l’eau du Nil, des étangs et des réservoirs se changea en sang dans tout le pays. Les Égyptiens ne purent pas boire cette eau rendue putride par les poissons qui périssaient (Exode 7:14-25, Li). Pour ceux qui adorent Jéhovah, leur Dieu est la “source de la vie” et la “source d’eau vive”. (Psaume 36:10 36:9, NW ; Jérémie 2:13 ; 17:13.) Toutefois, ces paroles ne s’appliquent pas aux hommes qui mettent leur confiance dans le vieux système de choses qui régit la terre d’à présent. Amis de ce monde, ces hommes-​là préfèrent tourner leurs regards vers d’autres sources, telles que les systèmes politique, commercial et religieux que le monde s’est donnés lui-​même. Leurs regards se portent en effet vers d’autres sources de vie, surtout vers les systèmes religieux ayant leurs traditions, leurs rites et cérémonies, et leurs doctrines contradictoires qu’il faut accepter avec une crédulité aveugle, alors qu’il existe une foi intelligente fondée sur les Écritures inspirées.

      42. a) En quoi ressemblent-​ils aux Israélites apostats qui vivaient aux jours d’Ésaïe et de Jérémie ? b) Comment les gens boivent-​ils leur propre mort ?

      42 Ils ressemblent aux Israélites apostats qui préférèrent en Égypte boire l’eau du Nil et en Assyrie celle de l’Euphrate (Jérémie 2:17-19). Eux aussi allèrent jusqu’à mépriser “les eaux de Siloé qui coulent doucement”, eaux qui correspondent d’ailleurs au “fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu, le sanctuaire des demeures du Très-Haut”. (Ésaïe 8:6, 7 ; Psaume 46:5 46:4, NW.) En s’abreuvant aux rivières et aux fontaines où coulent les programmes, les projets, les dispositions, les théories et les enseignements d’origine humaine et terrestre, les gens boivent leur propre mort au lieu de s’assurer la vie. Bien que la bonne nouvelle du Royaume établi par Dieu soit prêchée depuis 1919, ils ont tourné le dos à Jéhovah, la grande Source de vie, et à son Royaume messianique, chargé de dispenser la vie aux hommes croyants et obéissants.

      43. a) Qu’est-​ce que Dieu a déclaré en ce qui concerne leur boisson, et que signifie cela ? b) Pourquoi est-​ce bien là ce qu’ils méritent de boire ?

      43 Dieu a-​t-​il béni leur boisson ? Au contraire, il a déclaré qu’elle leur attirerait la mort, au même titre que le fait de boire du sang. Et puisque le sang versé fait penser à la mort, ce qu’ils méritent de boire, c’est leur propre mort. Vraiment ? Oui, en effet, car les choses qu’ils ont choisi de boire aux sources humaines du présent vieux monde les ont incités à verser le sang des saints et des prophètes de Dieu, les témoins chrétiens voués à Jéhovah. Or Jéhovah est loyal envers ses fidèles témoins, et il est juste en exécutant ses décisions judiciaires sur ceux qui versent le sang de ses serviteurs. Voilà ce que veut dire l’“ange des eaux”, qui considère ces hommes-​là indignes de boire de l’eau dispensatrice de vie éternelle. Qu’ils boivent donc du sang !

      44. a) Qu’est-​ce qui se trouve sous l’autel de sacrifice dédié à Jéhovah Dieu, et que réclament-​elles ? b) Qu’est-​ce que les hommes de ce monde qui versent du sang se voient refuser en vertu de la décision judiciaire de Jéhovah ?

      44 S’il savait parler, l’autel sacrificiel dédié à Jéhovah Dieu aurait bien des choses à raconter à ce propos, car, d’après Révélation 6:9, 10, c’est sous cet autel que se trouvent les âmes ou vies de ceux qui ont été “égorgés à cause de la parole de Dieu et à cause de l’œuvre de témoignage qu’ils avaient”. Leur âme ou vie résidait dans leur sang, mais celui-ci a été versé au pied de l’autel. Voilà pourquoi il est dit que leurs âmes étaient “sous l’autel”, car c’est de là qu’elles crient pour obtenir la vengeance divine, comme jadis le sang du martyr Abel cria de la terre (Genèse 4:8-11 ; Lévitique 17:11-14). Par conséquent, si les hommes de ce monde se voient refuser la vie pour avoir versé du sang et que Dieu, fidèle à sa décision judiciaire, leur impose — symboliquement parlant — de boire du sang versé pour leur propre mort, l’autel de ceux qui ont été sacrifiés à Dieu peut se joindre à l’“ange des eaux” pour dire avec lui : “Oui, Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, vraies et justes sont tes décisions judiciaires.” — Révélation 16:7.

      45-47. a) Quelles choses conduisent à la mort, d’après ce que les témoins de Jéhovah ne cessent de déclarer à la face du monde ? b) Quelle résolution déclarait cela sans équivoque, qui rendait-​elle responsable, et pour quelles raisons ?

      45 Les témoins de Jéhovah de nos jours, tous chrétiens, sont également d’accord avec cela. Ils ne cessent de déclarer sans détour et à la face du monde entier que les plans humains pour la paix, le relèvement et la prospérité, ainsi que les théories et les projets du monde d’après-guerre, même les doctrines religieuses de la chrétienté, ne dispensent pas la vie à la manière de l’eau, mais que, bien au contraire, ils conduisent à la mort comme le sang versé. C’est ce qui fut déclaré sans équivoque dans la résolution intitulée “Acte d’accusation” qu’adopta l’assemblée internationale tenue à Columbus (Ohio, États-Unis), le 25 juillet 1924. Le dimanche suivant, 27 juillet, cette pensée fut soulignée avec plus de force encore dans la conférence publique intitulée “La civilisation est condamnée”, conférence prononcée devant un auditoire de quelque 35 000 personnes. En harmonie avec l’effet produit par le déversement de la troisième coupe, l’orateur déclara :

      46 “Jésus-Christ est le grand Prince de la Paix. Il dit : ‘Tu ne tueras pas.’ Il enseigna à ses disciples et à ses adeptes de s’abstenir complètement de l’emploi d’armes charnelles. Pourtant les membres du clergé, qui prétendent enseigner ses doctrines, ont sanctifié la guerre et en ont fait une chose sainte. Ils ont pris plaisir à voir leurs portraits et leurs statues exposés côte à côte avec ceux de guerriers sanguinaires. Ils ont salué les plus grands guerriers comme les plus grands héros de tous les temps [par exemple Constantin et Charlemagne].

      47 “(...) Toutes les nations passent leurs troupes en revue pour le grand conflit prédit ; car Dieu se propose de renverser l’organisation de Satan au moyen de son Fils bien-aimé, le Christ Jésus (...).”

      48. À quel propos Jéhovah établit-​il un mandat éternel avec Noé et ses fils, et qu’est-​ce que les hommes ont contracté envers Dieu en raison de ce mandat ?

      48 Que tous les hommes soumis à l’influence de la fausse religion aient contracté une dette de sang envers Dieu, c’est ce qui fut en outre expliqué dans un exposé basé sur Genèse 9:1-6. Ce passage rapporte le mandat éternel établi par Jéhovah avec Noé et ses descendants à propos de la sainteté du sang. Par exemple, le livre “Création”, édité par la Société Watch Tower et publié le 1er octobre 1927, dit aux pages 103 et 104 de l’édition française, sous le sous-titre “L’alliance éternelle” :

      49-51. a) De quoi ce mandat est-​il la première manifestation, et quel en est le principe ? b) Qui a désobéi à ce mandat ? Que prétend le clergé, et pourtant, que soutient-​il ouvertement ?

      49 Cette alliance est la première manifestation de la volonté de Dieu quant à la sainteté de la vie humaine. La volonté de Dieu est sa loi. Toute vie vient de Jéhovah ; et puisque personne ne peut donner la vie à un autre, si ce n’est par la volonté de Jéhovah, personne n’a le droit de prendre la vie à un autre sans la permission de Jéhovah. D’après la loi de cette alliance, qui gouvernera la race humaine pour toujours, aucun homme n’a le droit de prendre impunément la vie à un autre. (...)

      50 (...) L’alliance éternelle a été rompue par tous les peuples et toutes les nations de la terre, et un jour ceux qui sont responsables devront en rendre compte à Dieu.

      51 Le clergé prétend représenter l’Éternel et enseigner sa parole ; pourtant il a ouvertement soutenu le massacre des hommes pendant la guerre sans justes causes ou excuses.

      52. Sur quoi l’article “Une cause de la vengeance de Dieu”, paru dans La Tour de Garde de mars 1928, attirait-​il l’attention ?

      52 Quelque temps après, La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ publiait, dans son numéro de mars 1928, un article de fond intitulé “Une cause de la vengeance de Dieu”. Cet article attirait l’attention sur la violation de ce mandat éternel relatif au sang.

      53. a) Comment, après 1919, le nazisme et le fascisme montrèrent-​ils leur mépris de la sainteté du sang ? b) À quoi eut-​on recours sur une échelle considérable au cours de la Seconde Guerre mondiale, et à quoi passait-​on outre là encore ?

      53 La mise en application des doctrines nazies en Allemagne et fascistes en Italie, après 1919, fit verser le sang de milliers de témoins de Jéhovah qui subirent le martyre au cœur de la chrétienté. Elle provoqua aussi la Seconde Guerre mondiale avec ses destructions de vies humaines sans précédent (Révélation 12:13-16). Les hommes montrèrent alors combien ils méprisaient le caractère sacré du sang humain en recourant à des transfusions sanguines sur une échelle considérable au cours du deuxième conflit mondial.

      54, 55. a) Que soulignait La Tour de Garde anglaise du 1er juillet 1945 concernant la sainteté du sang ? b) Que dit l’Encyclopédie américaine à propos de la transfusion de sang ?

      54 Qu’il s’agissait là d’une violation flagrante du mandat éternel donné à Noé et relatif à la sainteté du sang, c’est ce qui fut particulièrement souligné à l’époque où la Seconde Guerre mondiale atteignait son point culminant. En effet, dans son édition anglaise du 1er juillet 1945, La Tour de Garde Annonciatrice du Royaume de Jéhovah traitait du Psaume 16 dans l’article de fond. Aux pages 198-201, on rappela l’attitude du roi David qui refusa jadis d’introduire du sang d’autrui dans son corps, en déclarant au Psaume 16:4 (Sy) : “Les douleurs se multiplient pour ceux qui courent après d’autres dieux. Je n’offrirai pas leurs libations de sang, et les noms qu’ils invoquent ne seront pas sur mes lèvres.” Cet article citait l’Encyclopédie américaine (édition de 1929, tome IV, page 113) qui dit :

      55 La transfusion de sang remonte jusqu’à l’époque des anciens Égyptiens. Le premier exemple connu est la transfusion pratiquée sur la personne du pape Innocent VIII en 1492. L’opération coûta la vie à trois jeunes gens, mais ne put sauver celle du pontife.

      56. a) En obéissant à ce mandat divin, qu’est-​ce que les témoins de Jéhovah n’ont pas manqué de susciter, et quelle brochure sur le sang ont-​ils publiée ? b) À qui Dieu donnera-​t-​il du sang à boire, et qu’est-​ce que cela entraînera pour les personnes en question ?

      56 À la suite de cet article, ce sujet devint l’objet d’une grande controverse. Des lettres furent publiées qui éclairaient l’enseignement biblique relatif à l’emploi du sang divinement autorisé. Pour avoir obéi loyalement au mandat éternel établi par Dieu, les témoins de Jéhovah ont subi non seulement le feu de la critique publique, mais se sont exposés à de nombreux procès devant les tribunaux. Désireux de faire connaître le point de vue divin dans cette controverse générale, les témoins se sont mis à diffuser une brochure de 64 pages intitulée “Le sang, la médecine et la loi de Dieu”, brochure parue le 22 juin 1961 à l’occasion du congrès international qu’ils ont tenu au Yankee Stadium de New York. Ce n’est pas à eux mais aux hommes ayant contracté une dette de sang que Dieu fait boire du sang, ce qui entraînera leur anéantissement à la fin du monde actuel tout souillé de sang. Aussi est-​il dit : “Ils s’enivreront de leur propre sang.” — Ésaïe 49:26, Sy.

      LA QUATRIÈME COUPE EST VERSÉE

      57, 58. a) De quoi l’homme dépend-​il également pour vivre, et quelle sorte de perturbation le quatrième ange provoqua-​t-​il en versant sa coupe ? b) Quelle fut la réaction des hommes “brûlés” ?

      57 Pour vivre, l’homme a besoin non seulement d’eau, mais aussi de la lumière et de la chaleur que dispense le soleil autour duquel gravite notre terre. Ses habitants ne peuvent échapper aux dérangements causés par les phénomènes ou perturbations solaires. Une telle perturbation s’est produite, d’une façon symbolique, lorsque le quatrième des “sept anges” porteurs des coupes pleines de la colère de Dieu versa la sienne.

      58 “Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil ; et il fut donné au soleil de brûler les hommes par le feu. Et les hommes furent brûlés par une grande chaleur, mais ils blasphémèrent le nom de Dieu qui a le pouvoir sur ces fléaux, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire.” — Révélation 16:8, 9.

      59. a) Qu’était Shamash pour les anciens Babyloniens, et quel était son rang ? b) Que firent les Israélites apostats, chose que pratiquent encore certaines peuplades arriérées ?

      59 Pour les anciens Babyloniens, le soleil était un dieu qu’ils adoraient sous le nom de Shamash, le juge du ciel. Shamash était en effet le deuxième dieu de l’une des triades de divinités babyloniennes. Les Israélites apostats, imitant les Babyloniens, se mirent à leur tour à adorer le soleil (Ézéchiel 8:15, 16 ; Deutéronome 4:19, Dh). Cet astre est vénéré encore de nos jours par quelques peuplades arriérées et prisonnières de la tradition, tandis que les personnes intelligentes de cette ère de la science ne songent plus à lui rendre un culte.

      60. a) Qui est rassemblé ou moissonné depuis 1914, et que font-​ils suivant la prophétie ? b) À quoi sert leur éclat, mais qu’en est-​il de ceux qui brillent dans le présent vieux monde ?

      60 Depuis que Dieu a établi son Royaume messianique dans les cieux, en 1914, il se fait un rassemblement (ou moisson) du reste des fidèles chrétiens appelés à régner avec le Christ dans ce Royaume. Le temps était alors venu pour ces héritiers du Royaume, vivant encore ici-bas, d’accomplir la prophétie donnée par Jésus dans Matthieu 13:38, 43 en guise de conclusion à sa parabole du blé et de la mauvaise herbe : “Quant à la semence de qualité, ce sont les fils du royaume (...). En ce temps-​là les justes brilleront de l’éclat du soleil dans le royaume de leur Père.” Leur “éclat” sert à éclairer spirituellement et à bénir tous ceux qui cherchent à obtenir la vie éternelle dans le nouvel ordre soumis au Royaume de Dieu. Par contre, ceux qui s’efforcent de briller comme le soleil dans les royaumes du présent vieux monde ne dispensent aucune bénédiction de cette sorte. S’ils brillent, c’est pour se faire un nom pour eux-​mêmes dans l’espoir d’entrer dans l’Histoire et d’être vénérés.

      61, 62. D’après la résolution “Message d’espérance”, qui se prétend être le soleil du monde capable d’éclairer et de guider l’espèce humaine ?

      61 Les choses sont bien comme le disait l’alinéa 4 de la résolution “Message d’espérance”, prise le 29 août 1925 par l’assemblée générale réunissant les Étudiants internationaux de la Bible à Indianapolis (Indiana, États-Unis), et qui dit :

      62 “Les puissances mondiales, la science et la philosophie, le commerce et la religion ont, tour à tour, proposé leurs méthodes pour le soulagement et la guérison des maux qui accablent l’humanité et ils ont, au nom de la démocratie et sous ses dehors, offert leur concours pour répondre aux aspirations et aux besoins des hommes. Et les artisans de ces diverses méthodes proclamaient en chœur, et chacun pour sa part, qu’ils étaient le soleil du monde et qu’ils détenaient tous les rayons lumineux capables d’éclairer et de guider l’espèce humaine.”

      Loin de rendre gloire et hommage au nom des hommes brillant au firmament du monde, cette résolution poursuivait aux alinéas 10 et 11 en ces termes :

      63, 64. Que précisent les alinéas 10 et 11 de ladite résolution au sujet du vrai Dieu, de son dessein et de sa récompense, ainsi qu’au sujet de son Fils bien-aimé ?

      63 “C’est pourquoi, au nom et dans l’esprit du Seigneur, nous levons aujourd’hui et ici même, contre l’ennemi et pour le plus grand bien de l’humanité, l’étendard de la vérité et de la justice divines. Et ce geste, nous l’accomplissons en déclarant ceci :

      64 “Jéhovah est le seul vrai Dieu, le Très-Haut, le Tout-Puissant, l’auteur et le réalisateur de son dessein magnifique visant le salut de l’homme ; il récompense quiconque le cherche avec zèle et lui obéit ; la Bible est la révélation de sa Parole de vérité ; son Fils bien-aimé, Christ Jésus, est le Rédempteur et le Libérateur de l’humanité et, fidèle à sa promesse, il est venu pour gouverner et bénir les peuples (...).

      65. a) Qu’est-​ce qui se passa en Italie, dans la Russie communiste, en Allemagne et au Japon après la Première Guerre mondiale, et qu’advint-​il du “soleil” dont s’éclairait le monde ? b) Qu’est-​ce que les témoins de Jéhovah faisaient alors savoir à propos de ce “soleil” ?

      65 À cette époque-​là, le monde cherchait encore à se remettre des séquelles de la Première Guerre mondiale. Mussolini avait réussi à devenir dictateur en Italie. Le révolutionnaire communiste, Lénine, était mort l’année précédente (le 21 janvier 1924). En attendant de s’imposer en 1927 comme maître absolu à l’immense Russie communiste, Staline dirigeait encore un triumvirat temporaire. À la même époque, Hitler travaillait fanatiquement à devenir dictateur national-socialiste de toute l’Allemagne. Quant au Japon, il forgeait des plans en vue de l’extension de son empire sur le continent asiatique. Les affaires du monde d’après-guerre n’apportaient aux hommes ni soulagement ni bénédiction. Le “soleil” dont s’éclairait le monde se faisait de plus en plus opprimant et brûlant, et les gens s’en apercevaient bien. Le message diffusé par les témoins de Jéhovah était alors très franc en avertissant les gens de ce que leur “soleil” n’avait rien du “soleil de la justice” et que la vraie guérison ne se trouvait pas “sous ses ailes”. (Malachie 4:2.) La véracité de leur message ne tarda pas à se confirmer.

      66. Qu’est-​ce que Dieu permit malgré la fin des temps des Gentils survenue en 1914, mais que firent à son égard les hommes “brûlés”, comme prédit ?

      66 En dépit de la fin des temps des Gentils, survenue en 1914, Dieu a permis aux autorités politiques de ce monde de continuer d’occuper le rang d’“autorités supérieures (...) instituées de Dieu”. Aussi les hommes se sont-​ils mis à rendre Dieu responsable de la chaleur brûlante qui pesait si lourdement sur eux. Comme prédit, “ils blasphémèrent le nom de Dieu qui a le pouvoir sur ces fléaux”. — Révélation 16:9, MN ; Romains 13:1, 2, Sg.

      67-69. a) Qu’arriva-​t-​il alors au nom personnel de Dieu, et que firent les Étudiants de la Bible “au nom et dans l’esprit du Seigneur”, conformément à la résolution adoptée en 1925 à Indianapolis ? b) D’après l’article “Son nom”, paru dans La Tour de Garde, qu’est-​ce que Dieu allait faire, que les nations le veuillent ou non ?

      67 À ce moment-​là, le nom personnel de Dieu passa au premier plan. Se conformant à la résolution adoptée au congrès d’Indianapolis, en 1925, les Étudiants de la Bible, chrétiens voués et baptisés, se mirent à lever bien haut “l’étendard de la vérité et de la justice divines”, “au nom et dans l’esprit du Seigneur”. Alors que la diffusion de cette résolution venait de commencer dans le monde entier et que des millions d’exemplaires étaient distribués en de nombreuses langues, l’article de fond de La Tour de Garde (édition anglaise du 15 décembre 1925) disait entre autres, sous le titre “Son nom” :

      68 Le monde, plus particulièrement les éléments gouvernants des nations, ont mis le nom de Dieu de côté. À présent, le moment est venu où Dieu va se faire pour lui-​même un nom sur la terre. (...)

      69 Actuellement, Satan et ses alliés sont en train de rassembler toutes leurs forces en vue du grand conflit final. (...) Dans ce combat, le Seigneur Dieu se fera pour lui-​même un nom, afin que les peuples et les nations de la terre sachent qu’il est Dieu. — Page 375.

      70, 71. D’après l’article “Qui honorera Jéhovah ?”, paru dans La Tour de Garde, que s’engageaient à faire ceux qui habitent en Sion ?

      70 Une suite appropriée et opportune à cet article de fond parut dans le numéro suivant de La Tour de Garde anglaise du 1er janvier 1926 (en français celle de mars 1926), sous ce titre significatif : “Qui honorera Jéhovah ?” Le premier paragraphe précisait :

      71 Ce sont là [Psaume 135:21a, AC] les paroles de notre texte pour l’année 1926. Le mot “bénir” employé dans ce verset signifie vénérer, adorer, rendre un culte, honorer et glorifier. Qui donc fera partie de la classe qui honore de cette façon [Jéhovah] Dieu ? Ceux qui habitent en Sion feront cela avec joie !

      72. De quelle classe le reste oint se détermina-​t-​il à faire partie, quel passage biblique s’appliquait à eux, et en faveur de quoi adoptèrent-​ils une résolution en 1931 ?

      72 Aussitôt, le reste oint d’entre les 144 000 se trouvant encore sur la terre se détermina à faire “partie de la classe qui honore de cette façon [Jéhovah] Dieu”. À partir de ce moment-​là, les publications de la Watch Tower appliquèrent aux membres du reste les paroles d’Isaïe 43:10-12 (AC) chaque fois qu’elles les citaient, car Jéhovah fait savoir dans ce passage que les membres de son peuple voué sont ses témoins. Ceux-ci prenaient désormais conscience des liens et des responsabilités qui les liaient à Dieu. Enfin, le dimanche 26 juillet 1931, lors de l’assemblée internationale tenue à Columbus (Ohio, États-Unis), ils adoptèrent une résolution dans laquelle ils se prononçaient en faveur du nom biblique de “témoins de Jéhovah”.

      73. À partir de 1926, que firent les hommes “brûlés” ?

      73 Toute cette publicité faite autour du nom de Dieu, surtout à partir de 1926, non seulement fut la cause de ce que les hommes de ce monde furent “brûlés par une grande chaleur” due au “soleil” de leur monde, mais encore les incita à blasphémer le “nom de Dieu”. Ces hommes appelèrent le mal sur les témoins de Jéhovah parce que ceux-ci refusaient de se joindre à eux dans le culte et l’idolâtrie rendus au “soleil” du présent monde et que, de surcroît, ils imputaient cette chaleur brûlante au “soleil” dont s’éclaire le monde.

      74-77. a) Que devait être l’année 1933 d’après la proclamation du pape ? b) Qu’est-​ce qui fut radiodiffusé le 23 avril 1933, et que fut-​il dit à propos du nom d’un homme, du nom de Dieu et des hommes qui veulent diriger les affaires de Dieu ?

      74 Un cruel exemple de cette sorte se produisit lorsque le pape Pie XI du Vatican, cosignataire d’un concordat avec les dictateurs Mussolini et Hitler, proclama 1933 année sainte. En ouvrant le 2 avril cette année déclarée sainte, le pape ne manqua pas de prôner des espoirs de paix et de prospérité comme résultats de son observance. Coup sur coup, 55 stations radiophoniques, dont l’émetteur clé WBBR de Staten Island (New York), émirent le 23 avril 1933 un discours stupéfiant. Il s’agissait d’un exposé d’une heure dans lequel le président Rutherford de la Société Watch Tower parla du sujet “Les effets de l’année sainte sur la paix et la prospérité”. Cet exposé sur l’année sainte, enregistré sur disques phonographiques, fut radiodiffusé le 25 juin suivant par 158 stations radiophoniques. Le président y déclarait entre autres choses :

      75 “(...) Avec amabilité et en toute sincérité, je rappelle à ceux qui écoutèrent l’‘émission heure sainte’, radiodiffusée à New York le 2 avril, combien le nom d’un homme y fut exalté par l’emploi fréquent de termes tels que ‘Saint Père’, ‘Votre Éminence’ ou ‘Votre Excellence’ ; tandis que le nom de Jéhovah Dieu, son Roi et son Royaume ne furent pas mentionnés du tout. Aucune allusion ne fut faite au dessein exprès de Dieu relatif à la race humaine, dessein qui doit se réaliser au moyen de son Royaume. (...)

      76 “Le fait de déclarer cette année une ‘année sainte’ destinée à apporter la paix et la prospérité constitue un péché présomptueux devant le Dieu tout-puissant. Aucun homme ni aucun groupe d’hommes ne dirigent les affaires de Jéhovah, pas plus qu’ils n’ont la faculté de ‘changer les temps et la loi’, au dire de Daniel 7:25. (...)

      77 “(...) Ce ne sont pas les hommes qui procureront la paix et la prospérité à la terre, car celles-ci viendront par le Royaume de Dieu placé sous l’autorité du Christ. (...) — The Golden Age du 10 mai 1933, pages 483-490.

      78. Que prouvent ainsi les événements qui ont marqué l’Histoire, et qu’advint-​il à partir de 1933 du “soleil” dont s’éclaire ce vieux monde ?

      78 Que le lecteur juge lui-​même, à la lumière des événements qui ont marqué l’Histoire depuis cette année-​là, si le président de la Société Watch Tower a dit la vérité ou non. Qu’il se reporte aux récits authentiques passés dans l’Histoire pour vérifier si, après l’“année sainte” de 1933, le “soleil” idolâtré par ce vieux monde a cessé d’embraser celui-ci de sa chaleur. Les personnes informées savent que, la même année, Hitler étant devenu dictateur de l’Allemagne, les nazis se mirent à infliger aux témoins de Jéhovah d’horribles persécutions, pires même que celles subies par les Juifs, et que peu après les puissances de l’Axe nazi-​fascistes se retirèrent de la Société des Nations pour déclencher, en 1939, la sanglante Deuxième Guerre mondiale. Ce conflit s’acheva par l’explosion de bombes atomiques larguées sur le partenaire “païen” des puissances de l’Axe. Puis on inventa la bombe à hydrogène. Et maintenant, c’est la menace d’une guerre nucléaire qui pèse sur les habitants de la terre !

      79. Qu’est-​ce qui incita les hommes “brûlés” à blasphémer le nom de Dieu de plus en plus, et que ne firent-​ils pas selon Révélation 16:9?

      79 Ni le nazisme, ni le fascisme, ni l’Action catholique, ni la Seconde Guerre mondiale ne parvinrent à exterminer les témoins de Jéhovah. Plus ils augmentaient en nombre et répandaient le message du Royaume, créant de nouvelles congrégations, plus les hommes, “brûlés” dans le sens biblique, continuaient à blasphémer le “nom de Dieu”. Jusqu’à ce jour, il est indéniable qu’“ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire”. (Révélation 16:9.) Il ne fait donc pas de doute qu’ils ressentent les effets du quatrième fléau qui a été versé sur eux.

      LE CINQUIÈME FLÉAU EST VERSÉ

      80. Que figurait la bête sauvage à sept têtes, et qu’incita-​t-​elle les sept puissances mondiales à faire chacune à son tour ?

      80 Sur quoi le cinquième fléau devait-​il être répandu ? Sur le “trône [symbolique] de la bête sauvage”. Cette bête à sept têtes monta de la mer. Elle figure le système visible du gouvernement politique appartenant à Satan, car c’est le dragon symbolique, Satan le Diable, qui “donna à la bête sa puissance et son trône et une grande autorité”. (Révélation 13:1, 2.) En examinant l’histoire des millénaires passés, on constate en effet que ces sept têtes représentent les sept puissances mondiales que la “bête sauvage” a incitées, chacune à son tour, à exercer l’hégémonie sur le monde dans le domaine politique. En conséquence, chaque fois qu’une puissance mondiale perdait sa position politique prédominante, une autre ville était appelée à jouer le rôle de capitale de la nouvelle puissance mondiale. Ainsi, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, la double puissance mondiale anglo-américaine continua d’être la Septième Puissance mondiale. Or, comme l’Empire britannique en était le membre le plus puissant, c’est Londres qui remplissait le rôle de capitale.

      81. a) Que ne désigne pas nécessairement le “trône [symbolique] de la bête sauvage” ? b) Que symbolise un trône ? c) Sur quoi ce trône ne repose-​t-​il pas ?

      81 Cependant, le “trône [symbolique] de la bête sauvage” ne désigne pas nécessairement la principale capitale de la puissance mondiale, Londres en l’occurrence. La Seconde Guerre mondiale permit aux États-Unis de devenir le partenaire le plus important de cette double puissance mondiale. Cela n’impliquait toutefois pas que Washington allait être le “trône de la bête sauvage”. C’est que le fléau ne se limite pas à une ville particulière de la terre. Un trône symbolise le siège d’une domination ou d’un royaume. Dès lors, où peut bien se trouver le trône ou siège de cette “bête sauvage”, plus précisément de la bête tout entière et non pas simplement de l’une des “têtes” de celle-ci ? Sur quoi repose-​t-​il ? Chose certaine, il ne repose pas sur le Messie promis qui est la Postérité de la “femme” céleste de Jéhovah Dieu (Genèse 3:15). Il ne s’agit pas d’un trône établi “par la grâce de Dieu”.

      82. En quels termes Jean décrit-​il le déversement du cinquième fléau ?

      82 Comment le déversement du cinquième fléau a-​t-​il commencé en accomplissement de la prophétie ? Voici en quels termes l’apôtre Jean décrit la chose : “Et le cinquième [ange] versa sa coupe sur le trône de la bête sauvage. Et son royaume devint enténébré, et ils se mordaient la langue de douleur, mais ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs œuvres.” — Révélation 16:10, 11.

      83, 84. a) De qui émane ce “trône” ? Pendant combien de temps exerce-​t-​il ses fonctions, et sur quoi repose-​t-​il en réalité ? b) Qu’est-​ce que la bête sauvage accepta de rendre au Dragon, compte tenu de ce que le Diable exigea de Jésus dans Luc 4:5-7 ? c) Quel est l’emplacement sur lequel repose le “trône de la bête sauvage”, et cet emplacement a-​t-​il jamais changé ?

      83 Ce “trône” émane du Dragon, Satan le Diable. Il exerce ses fonctions dans les limites du temps que Jéhovah Dieu a imparti à Satan le Diable pour lui permettre de donner libre cours à son inimitié contre la Postérité de la femme et de blesser la Postérité messianique au talon. Le trône en question repose donc entièrement sur un accord passé avec Satan le Diable, figuré par le Dragon. On peut être certain que si “le dragon donna à la bête sa puissance et son trône et une grande autorité”, ce n’est pas à titre gracieux. La bête sauvage devait donner au Dragon quelque chose en retour. Que pouvait-​il bien lui demander ? Pour savoir ce que le Dragon exigea de la bête sauvage, il suffit de relire ce que le Diable demanda à Jésus-Christ lorsqu’il le tenta en lui offrant les royaumes de la terre : “Le Diable lui dit : ‘Je te donnerai toute cette autorité et leur gloire, parce qu’elle m’a été remise, et je la donne à qui je veux. Toi donc, si tu fais un acte d’adoration devant moi, elle t’appartiendra tout entière.’” — Luc 4:5-7.

      84 En d’autres termes, le “trône de la bête sauvage” repose donc sur le culte que celle-ci accepterait de rendre au Dragon. Voilà son emplacement, voilà sur quoi il repose. De ce point de vue, on conçoit que l’emplacement occupé par le trône de la bête sauvage symbolique n’ait jamais changé : il a toujours été basé sur le culte et la soumission que la bête a pour Satan le Dragon. Quant au “trône” lui-​même, il figure la fonction ou dignité de la bête qui est souveraine.

      85. a) De quoi le cinquième fléau est-​il une dénonciation publique, à quel prix la “bête” a-​t-​elle obtenu son “trône”, et qu’est le royaume de ténèbres ? b) Qui est le chef de ce royaume, et comment se fait-​il que les vrais chrétiens n’aient rien à faire avec le royaume de la “bête sauvage” ?

      85 Le cinquième fléau serait donc la dénonciation publique du fait que la “bête sauvage” doit son “trône” au Dragon, Satan le Diable, et qu’elle l’a obtenu au prix fixé par lui, et que, par suite, le royaume sur lequel le système politique du présent monde — figuré par une bête — règne à partir d’un tel trône n’est qu’un royaume de ténèbres. Et Satan le Dragon, pour reprendre les paroles de Jésus, est le “chef de ce monde”. (Jean 16:11.) En effet, Satan le Dragon est le “dieu de ce système de choses”, et ce système l’adore (II Corinthiens 4:4). Les vrais chrétiens n’ont rien à faire avec le royaume de la “bête sauvage”, car ils préfèrent revêtir “l’armure complète de Dieu” pour “lutter (...) contre les chefs mondiaux de ces ténèbres, contre les forces spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes”. Or le royaume de cette “bête sauvage”, dont font partie les gouvernements de la chrétienté, est rempli d’“œuvres stériles qui appartiennent aux ténèbres”. (Éphésiens 6:11, 12 ; 5:8-11.) Ce royaume, qui règne sur le présent monde, ne reçoit donc aucune lumière de la part de Jéhovah Dieu.

      86. a) À quoi Dieu a-​t-​il condamné le système politique de ce monde, et qu’est-​ce que l’absence de lumière venant de Dieu a causé ? b) Quelle autre cause engendre des douleurs depuis 1914 ? c) Qu’ont fait les témoins de Jéhovah pour encore augmenter ces douleurs ?

      86 Dieu a condamné le système politique de ce monde aux ténèbres de la destruction éternelle. L’absence de toute lumière venant de Dieu pour la solution des problèmes de ce monde a causé de grandes douleurs aux hommes, notamment aux politiciens, aux hommes d’État, aux dirigeants ainsi qu’à leurs alliés commerciaux et religieux. Outre cette cause engendrant des douleurs, il y a le fait qu’“une guerre éclata au ciel” à la suite de la naissance en 1914 du Royaume messianique de Dieu dans les cieux d’où le Dragon, Satan le Diable, et ses anges ou démons ont été expulsés pour être jetés dans le voisinage de la terre. C’est fort à propos qu’une voix s’est alors fait entendre du ciel, disant : “Malheur à la terre et à la mer, parce que le Diable est descendu vers vous, étant en grande colère, sachant qu’il a un court espace de temps.” (Révélation 12:5-12). Mais toutes ces douleurs ont atteint leur paroxysme lorsque, par-dessus le marché, les témoins de Jéhovah se sont mis à dénoncer ce monde comme étant celui de Satan le Diable !

      87. Que firent savoir les publications de la Société Watch Tower en 1925, et que signalait la résolution du 28 mai 1926 concernant l’influence de Satan sur l’esprit des hommes ?

      87 Dans son numéro de juin 1925, La Tour de Garde publia l’article de fond intitulé “La naissance de la nation”, article qui fit savoir pour la première fois qu’il y avait eu guerre dans le ciel après la fin des temps des Gentils, survenue en 1914, et que le Diable et ses anges avaient été précipités sur notre terre. Un autre article “Le Roi à l’œuvre”, publié dans le numéro de février 1926, attira également l’attention sur ce fait. L’expulsion du ciel du Diable et de ses anges ne fut pas sans effet sur la “bête sauvage” et le royaume que celle-ci exerce ici-bas. Tout cela fut exposé avec vigueur dans le livre “Délivrance” qui fut publié le vendredi 28 mai 1926 à l’occasion du congrès international réuni à Londres, après que les congressistes eurent adopté la résolution intitulée “Un témoignage aux conducteurs des peuples”. Le sixième point de cette résolution faisait savoir que “par l’effet de l’influence aveuglante de Satan, les esprits des gouvernants et des gouvernés se sont détournés du vrai Dieu”.

      88, 89. a) Que disait le discours public “Pourquoi les puissances du monde chancellent-​elles ? — Le remède” au sujet des sept puissances mondiales et de l’emplacement du trône de la bête ? b) D’après l’orateur, de qui la Société des Nations était-​elle l’œuvre ?

      88 Le soir du dimanche suivant 30 mai, cette résolution fut également présentée aux nombreux milliers d’auditeurs qui se serraient dans le Royal Albert Hall, à Londres. Les sept points de cette résolution furent alors étayés publiquement par un discours donné par le président J. F. Rutherford sur le sujet “Pourquoi les puissances du monde chancellent-​elles ? — Le remède”. Rutherford y passait en revue les sept puissances mondiales successives symbolisées par les sept têtes de la “bête sauvage” et dont la puissance mondiale de langue anglaise constituait le point culminant. Parlant selon le point de vue qui prévalait alors et d’après lequel le trône ou siège de la bête devait chaque fois être là où se trouvait la capitale de la puissance politique régnante, Rutherford déclara :

      89 “L’Empire britannique prétend comme les autres nations [et notamment ses alliés les États-Unis] dominer par droit divin et être une partie de la chrétienté (...). En émettant une pareille prétention, la Grande-Bretagne endosse une lourde responsabilité à cause de l’influence considérable qu’elle exerce sur le monde civilisé ; elle peut hautement revendiquer le titre de ‘bête’. Et comme sa capitale abrite le gouvernement, c’est à Londres que se trouve le ‘siège de la bête’.”

      Parlant de la Société des Nations, pourtant soutenue par la chrétienté, l’orateur déclara sans détour qu’elle était l’œuvre du grand Dragon, Satan le Diable :

      90, 91. Qui était le père, la mère et les nourrices de la Société des Nations, et contre qui cette alliance était-​elle dirigée ?

      90 “Personne ne contestera que la Grande-Bretagne est l’animatrice et le rempart de la Société des Nations. (...) Le vrai coupable, le père de cette ligue, c’est le Diable. Sa mère, c’est l’Angleterre, et les autres nations sont ses nourrices. (...)

      91 “C’est le Diable qui a poussé les gouvernements de la soi-disant ‘chrétienté’ à entrer dans une alliance contre Jéhovah et son Roi oint.” — La Tour de Garde, édition anglaise du 15 juillet 1926, pages 211-217, ou en français celle d’octobre 1926, pages 8-12. Voir aussi The Golden Age du 8 septembre 1926, pages 780-791.

      92. Qu’est-​ce que les dirigeants de ce monde ne firent pas à la suite de cette résolution, mais que firent-​ils comme prédit dans Révélation 16:11?

      92 Distribués en plusieurs millions d’exemplaires, ce discours et la résolution qu’il étayait furent portés à la connaissance du monde entier. Les dirigeants de ce monde ne suivirent pas le conseil donné dans ce discours et dans cette résolution leur disant de reconnaître Jéhovah comme Dieu, mais, “ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs”, comme prédit dans Révélation 16:11. La Société des Nations cessa d’exister au milieu de la Seconde Guerre mondiale, ce qui augmenta encore les douleurs des hommes. Le monde païen se joignit à la chrétienté pour créer l’Organisation des Nations unies, qui succéda à la Société des Nations. Mais ce qui a été dit du véritable auteur et père de la SDN s’applique également à l’actuelle ONU.

      93. Pourquoi les dirigeants de ce monde se mordent-​ils la langue, pourquoi sont-​ils ulcéreux, et que n’acceptent-​ils pas de faire en dépit de toutes leurs douleurs ?

      93 Les Nations unies ont beau exister, les ténèbres qui enveloppent le royaume de la “bête sauvage” s’épaississent. Les dirigeants de ce monde en particulier continuent de se mordre “la langue de douleur”. Ils se la mordent non pas à cause des ténèbres qu’ils préfèrent à la lumière que dispense la Bible, mais à cause de leurs douleurs. Ils sont en outre ulcéreux, car ils sont malades et impurs sur le plan religieux parce qu’ils soutiennent et partagent le “trône de la bête sauvage”, c’est-à-dire la domination politique qui repose sur le culte dû à Satan le Dragon, qui est leur dieu. En dépit de toutes leurs douleurs, “ils ne se repentirent pas de leurs œuvres”. Voilà pourquoi ils n’ont cessé jusqu’à ce jour de blasphémer le Dieu du ciel et de marcher à tâtons dans les ténèbres du présent monde.

      [Note]

      a Voir pages 35, 338-344, 491 (colonne 5) du livre La religion en union soviétique, édition anglaise de 1961, par Walter Kolarz, journaliste et auteur de nombreux autres ouvrages.

      [Illustration, page 544]

      Le Dragon, ennemi de Sion, la femme de Dieu

  • Des rives de l’Euphrate jusqu’à Har-Magedon
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 25

      Des rives de l’Euphrate jusqu’à Har-Magedon

      1. En quel sens le sixième fléau se traduit-​il de deux façons, et que frappe-​t-​il en premier lieu, d’après Révélation 16:12?

      LE DÉVERSEMENT du sixième fléau se traduit de deux façons : d’une part, il frappe Babylone et, de l’autre, il concerne Har-Magedon. Parlant du sixième d’entre les “sept anges” chargés de répandre les coupes pleines de la colère de Dieu, l’apôtre Jean précise en effet : “Et le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve Euphrate, et ses eaux tarirent, afin que la voie fût préparée pour les rois du lever du soleil.” — Révélation 16:12.

      2. a) Pourquoi doit-​il s’agir ici de Babylone ? b) Pourquoi les “quatre anges” furent-​ils déliés et qui d’autre fut retenu captif sur les rives de l’Euphrate jusqu’en 537 avant notre ère ?

      2 Le nom de Babylone ne figure pas dans ce verset, mais c’est d’elle qu’il doit s’agir. Vraiment ? Oui, parce que, dans l’Antiquité, elle fut non seulement la principale ville située sur les rives de l’Euphrate, mais encore c’est en asséchant pratiquement le lit de ce fleuve qu’on parvint à amener sa chute. De plus, c’est sur les rives du même fleuve que l’on retenait des captifs, car dans Révélation 9:13-15 il est question d’un ange qui, au moment de sonner de la sixième trompette, reçut l’ordre suivant : “Délie les quatre anges qui sont liés près du grand fleuve Euphrate.” Obéissant à cet ordre, il délia les “quatre anges” pour leur permettre de remplir une certaine mission. Or, Babylone était la ville qui retenait le peuple de Jéhovah, ou Israélites, en captivité et en exil sur les rives de l’Euphrate et ce jusqu’à ce que Cyrus le Perse les libérât par un édit en 537 avant notre ère.

      3. a) Que révèle prophétiquement le déversement de la sixième coupe, et pourquoi ? b) Qui est figuré par les “rois du lever du soleil”, et que déclare Jéhovah à l’intention des eaux profondes ?

      3 Ce que le déversement de la sixième coupe révèle prophétiquement, c’est la future destruction de Babylone la Grande. Dans le précédent chapitre, nous avons vu que la chute de Babylone se produisit en 1919, soit au lendemain de la Première Guerre mondiale, conformément à l’annonce faite par un ange dans Révélation 14:8. Pouvons-​nous savoir à présent quel rapport il y a entre le renversement de Babylone et les “rois du lever du soleil” mentionnés dans Révélation 16:12 ? Certainement, parce que ces “rois venant de l’orient” (Sy), ou de l’est, furent préfigurés par Cyrus le Perse et l’autre conquérant qui s’était joint à lui. De nos jours, il s’agit de Jésus-Christ et de son Père, Jéhovah Dieu. C’est que les choses sont comparables aujourd’hui à ce qu’elles étaient jadis dans le cas de Cyrus, puisqu’il est écrit à propos de Jéhovah : “Je dis aux eaux profondes : ‘Desséchez-​vous !’ Je tarirai tes fleuves.” — Isaïe 44:27 à 45:5, ZK.

      4. Que symbolisent les eaux ? Qu’est-​ce qui n’est pas figuré par le dessèchement des eaux de l’Euphrate, et pourquoi en est-​il ainsi ?

      4 Ailleurs, il est dit que les eaux sur lesquelles est assise l’antique Babylone symbolisent des peuples, des foules et des nations. Cependant, le dessèchement des eaux de l’Euphrate ne figure pas la délivrance des Israélites captifs et exilés, ni leur retour à Jérusalem et en Judée. Leur délivrance ne fut pas la cause de la chute de Babylone. Celle-ci tomba aux mains de Cyrus en 539 avant notre ère, tandis que les Israélites ne purent regagner leur pays que la deuxième année après cet événement, soit en 537 avant notre ère.

      5. a) Qu’est-​ce que le dessèchement des eaux de l’Euphrate préfigurait tout au plus ? b) Lorsque viendra la fin de Babylone la Grande, que sera-​t-​il trop tard de faire ? Mais un soulèvement contre Babylone ne se fera pas en faveur de qui ? c) En conséquence, qui sont ceux qui devront détruire Babylone ?

      5 Le dessèchement ou tarissement des eaux de l’Euphrate, provoqué par le sixième fléau, n’indique pas non plus qu’un peuple quelconque se tournerait vers Jéhovah Dieu. Il préfigure tout au plus que des gens se détournent de Babylone, la privant d’une bonne partie de son système défensif et de leur soutien et enlevant ainsi à ses hautes murailles tout pouvoir d’être défendues. Lorsque la grande Babylone s’effondrera au moment de la fin du présent système de choses, il sera trop tard pour que les gens se tournent vers Jéhovah Dieu, dans l’espoir de “sauver leur peau”. Il pourrait donc s’agir ici d’un soulèvement des habitants de la terre contre l’empire mondial de toute religion d’origine babylonienne, encore qu’ils ne se soulèvent pas pour prendre position en faveur de Jéhovah. Quels que soient les dégâts que les gens puissent lui infliger dans leur soulèvement, ce seront les Rois venant de l’Orient, à savoir Jéhovah et Jésus-Christ, qui devront détruire Babylone. La coupe de la colère divine brisera toute défense de la part de Babylone et tous ceux qui voudraient lui venir en aide.

      6-8. a) Comment la conférence publique fut-​elle donnée à l’assemblée de Toronto, le 24 juillet 1927 ? b) D’après l’orateur, qu’est-​ce qui permet à la chrétienté de subsister, et qu’est-​ce que les dirigeants continuent de faire ?

      6 C’est dans des circonstances qui méritent d’être rappelées que des hommes et des femmes, tous captifs involontaires de Babylone la Grande, se rassemblèrent le dimanche 24 juillet 1927 pour écouter une conférence qui les concernait tout particulièrement. Cette conférence fut l’événement marquant de l’assemblée générale tenue à Toronto (Canada) par les Étudiants internationaux de la Bible. L’orateur s’adressa non seulement à un auditoire visible de 15 000 personnes, mais encore à d’innombrables auditeurs invisibles grâce à 53 stations radiophoniques, dont celle de WBBR, qui retransmirent cette conférence en direct de l’Atlantique à l’océan Pacifique. Après avoir lu la résolution adressée “Aux peuples de la chrétienté”, le président Rutherford prononça la conférence “Affranchissement des peuples” qui avait été annoncée partout et dans laquelle il apporta les arguments motivant cette résolution. Quand il en vint à parler de l’état désespéré de la chrétienté, il affirma :

      7 “(...) ce système impie (...) chevauche sur l’échine des peuples en grande pompe et apparat, lui, qui, sans les subsides de la multitude, ne pourrait subsister. Que l’on retire ces subsides [accordés à la ‘chrétienté organisée’], et cette partie de Babylone, de l’organisation du Diable, tombera comme une grande meule jetée dans la mer.

      8 “(...) Mais au lieu de prêter attention au message de la Parole de Dieu, les dirigeants de cette alliance inique errent dans les ténèbres et continuent à opprimer les peuples. Le sort de la ‘chrétienté organisée’, de Babylone, est décidé ! (...)” — La Tour de Garde de janvier 1928, page 8.

      9. Qu’est-​ce que le message contenu dans cette brochure annonçait une fois de plus, et quels effets a-​t-​il produits sur Babylone la Grande ?

      9 Ce message, publié par la suite sous forme de brochure et dans un certain nombre de langues, fut répandu dans le monde entier par millions d’exemplaires. Une fois de plus, le monde apprit que Babylone la Grande était condamnée et que cet empire mondial de la religion babylonienne devait être détruit par les “rois du lever du soleil”. Ce message lui annonçant qu’elle va à sa destruction continue d’être adressé à Babylone la Grande en des termes même plus clairs et plus vigoureux encore. Chez ceux qui la soutiennent ou en prennent la défense, il produit les effets d’un grand fléau ou coup.

      DES EXPRESSIONS INSPIRÉES SEMBLABLES À DES GRENOUILLES

      10, 11. Où passe la vision de Jean à présent, à quel rassemblement l’apôtre assiste-​t-​il, et que nous révèle-​t-​il à ce propos ?

      10 Voilà que la vision de l’apôtre Jean passe, géographiquement parlant, des rives de l’Euphrate — fleuve rendu célèbre par Babylone — à une région située quelque 800 kilomètres au sud-ouest, nommée la vallée de Jizréel ou d’Esdrelon, qui sépare la Galilée de la Samarie. Jean voit que des armées y sont rassemblées, non pas les armées des “rois du lever du soleil”, mais celles de rois humains et terrestres. Ce qui les incite à se rassembler, l’apôtre nous le révèle en disant :

      11 “Et je vis trois expressions inspirées impures qui ressemblaient à des grenouilles sortir de la bouche du dragon et de la bouche de la bête sauvage et de la bouche du faux prophète. Ce sont, en fait, des expressions inspirées par les démons et qui accomplissent des signes, et elles vont vers les rois de la terre habitée tout entière afin de les rassembler pour la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant.” — Révélation 16:13, 14.

      12. a) Pourquoi est-​il indiqué de comparer les expressions inspirées à des grenouilles, et quel genre de bruit font-​elles ? b) Que symbolisent ces expressions inspirées, et que proclame l’une d’entre elles au sujet de Jéhovah et de ce qu’il faut faire en ce qui concerne la prédication du Royaume ?

      12 Pour les Juifs (et Jean était Juif avant de devenir chrétien), la grenouille était une bête impure. Or, puisque ces esprits ou expressions inspirées présentent dans la vision l’aspect de grenouilles, ils sont donc également impurs aux yeux de Dieu. Outre leur origine ou source qui indique qu’ils doivent être impurs, ces esprits sont inspirés par des démons impurs. Le bruit qu’ils font fait d’ailleurs penser au coassement. Sortant de la bouche de trois créatures, ces expressions doivent par conséquent symboliser des proclamations officielles, des avis, des prédictions ou de la propagande destinés surtout à influencer des rois ou dirigeants de ce monde. Vu que le dragon symbolique est Satan le Diable, lui qui est le chef des démons, il faut que l’expression inspirée impure — présentée sous les traits d’une grenouille qui sort de sa bouche — proclame que Jéhovah Dieu n’est pas le Souverain de l’univers et qu’il ne faut pas reconnaître son juste Royaume messianique dont la domination doit s’exercer sur la terre ni s’y soumettre, même si les temps des Gentils ont pris fin en 1914. À l’en croire, il faudrait donc mettre un terme à la prédication du Royaume faite par les témoins de Jéhovah, et si ces derniers refusaient d’obtempérer à l’ordre de cesser toute prédication du Royaume, placé par Jéhovah sous l’autorité du Christ, il faudrait leur faire la guerre.

      13. a) Que symbolise la “bête sauvage” qui monte de la mer, et envers qui est-​elle loyale ? b) Qui son expression inspirée soutient-​elle par conséquent, en faveur de quoi plaide-​t-​elle avec le Dragon, et qu’est-​ce qu’ils incitent les nations à faire ?

      13 La “bête sauvage” qui monte de la mer symbolise l’organisation politique visible dont le Dragon se sert pour gouverner l’humanité. Si elle est loyale envers le Dragon, c’est parce qu’elle lui doit son pouvoir politique, son trône et sa grande autorité. Par l’expression propagandiste inspirée qui sort de sa bouche, la bête sauvage soutient donc ce que dit le Dragon. Or cette même bête plaide en faveur de la souveraineté des divers groupements nationaux tout en les incitant à conspirer contre Jéhovah et son Oint ou Messie et à briser tous les liens, les restrictions et les limites que ceux-ci voudraient leur imposer maintenant que les temps des Gentils ont pris fin. — Psaume 2:1-10, AC.

      14. a) Qui est le “faux prophète”, et quelle particularité le rend faux ? b) En qualité de septième tête, au nom de qui s’arroge-​t-​elle le droit de parler, et pourquoi a-​t-​elle le verbe haut ?

      14 Quant au “faux prophète”, ce personnage n’est pas nouveau, si ce n’est qu’il a changé de nom. Car en réalité, il s’agit de l’autre “bête sauvage” qui monta de la terre et qui avait deux cornes comme celles d’un agneau. En l’occurrence, il s’agit tout simplement de la double puissance mondiale formée de la Grande-Bretagne et des États-Unis, qui se servent de la langue anglaise pour coopérer sur les plans économique, politique et militaire, et dont la plupart des habitants se réclament du protestantisme. Mais puisque Révélation 13:11 dit que cette bête à deux cornes parle comme un dragon blasphémant contre Dieu et sa demeure céleste et qu’elle fait parler l’“image de la bête sauvage”, on lui prête ici le rôle de prophète. Et comme cette bête à deux cornes n’est pas au service de Jéhovah, elle ne peut être qu’un “faux prophète”. Étant d’autre part la septième tête de la “bête sauvage” à sept têtes qui monta de la mer, elle s’arroge le droit de parler de nos jours au nom de la bête sauvage tout entière. Elle se permet d’avoir le verbe haut en faisant valoir la position que lui assurent ses forces économiques, politiques et militaires, car elle prédomine aujourd’hui en qualité de Septième Puissance mondiale.

      15. Contre quoi ce “faux prophète” politique parle-​t-​il, que prône-​t-​il, et en faveur de quoi s’est-​il prononcé ?

      15 Ce système politique, présenté sous les traits d’un “faux prophète”, parle contre le Royaume de Dieu. Il prône la souveraineté que les hommes exercent sur la terre au moyen du droit des peuples de disposer d’eux-​mêmes. Aussi s’est-​il prononcé en faveur d’une alliance groupant tous les États, alliance d’abord appelée la Société des Nations et maintenant les Nations unies, en vue d’empêcher ce monde équipé d’armes thermonucléaires de s’anéantir dans un conflit généralisé.

      16. a) Qu’accomplissent ces expressions, et pourquoi ? b) Quelle impression produisent-​elles par moments ? c) Quel est leur objectif réel, malgré leur coassement en faveur de la paix ?

      16 Ces expressions inspirées par les démons proviennent de trois sources. Elles “accomplissent des signes” pour se revêtir d’autorité et pour faire impression. Par moments, le Dragon, la bête sauvage et le faux prophète doivent intervenir pour rendre effectif ce que disent les expressions inspirées. Certains ont alors l’impression que celles-ci se réalisent et qu’elles bénéficient du soutien du “dieu de ce monde”. Quelle que soit l’intensité avec laquelle ces expressions “coassent” dans l’intérêt de la paix internationale, leur objectif réel est la guerre, celle livrée contre Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, et son Messie.

      17. Vers qui vont ces “expressions inspirées”, contre qui veulent-​elles les faire combattre, et vers quoi les nations s’acheminent-​elles ?

      17 Jean a raison de dire que ces “expressions inspirées” vont vers les dirigeants du monde, lesquels possèdent actuellement des armes nucléaires et autres inventions de plus en plus meurtrières, afin de les “rassembler pour la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. En effet, elles les rassemblent pour les faire combattre contre Jéhovah, le Dieu tout-puissant, combat contre lequel ses témoins ne cessent de mettre les nations en gardea. Or, en combattant de nos jours les témoins de Jéhovah qui prêchent la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, les nations montrent nettement qu’elles s’acheminent vers cette guerre finale.

      18. Quelle compréhension à propos de cette guerre finale apportaient le livre La Bataille d’Harmaguédon, en 1897, et le périodique La Tour de Garde du 15 juillet 1925, et plus tard le livre Délivrance ?

      18 En 1897 déjà, la Watch Tower Bible and Tract Society, maison d’édition des témoins de Jéhovah, publia en anglais le livre “Le Jour de Vengeance”, appelé par la suite “La Bataille d’Harmaguédon”. Ce livre apportait une certaine compréhension de ce que serait cette guerre finale. Toutefois, ce n’est pas avant le numéro de La Tour de Garde du 15 juillet 1925 que les témoins de Jéhovah des temps modernes, tous chrétiens, reçurent en anglais (et en français dans celle de janvier 1926) la compréhension de ce que cette guerre finale serait une guerre universelle et non pas une simple lutte entre les hommes pour s’assurer la domination ici-bas sur la terre. On y lisait qu’il s’agirait en réalité d’une guerre contre le Dieu tout-puissant, guerre dans laquelle il détruirait l’organisation du Diable tout entière, aussi bien dans les cieux que sur la terre : “C’est la bataille du Tout-Puissant ; et elle est menée par son Fils bien-aimé”, disait à la page 292 le livre Délivrance publié en 1926b. Ce point a encore été développé et élargi depuis sur la base des Écritures, ce qui n’a pas manqué de tourmenter l’esprit et les pensées des dirigeants de ce monde.

      19. a) Que déclare le Grand Cyrus dans Révélation 16:15, et quel rôle joue-​t-​il dans la destruction de Babylone la Grande ? b) En marchant parmi les sept porte-lampes, quel avertissement leur adressa-​t-​il à plusieurs reprises ?

      19 Alors que Jean est profondément plongé dans la contemplation de cette vision fascinante, une voix l’interrompt brusquement pour lui dire : “Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui reste éveillé et qui garde ses vêtements de dessus, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte.” (Révélation 16:15). Celui qui parle est évidemment l’un des “rois du lever du soleil”, le Grand Cyrus, autrement dit le Roi régnant Jésus-Christ, qui prend la tête dans la destruction de Babylone la Grande. Mais voici qu’il parle comme celui que Jean vit marcher parmi les sept porte-lampes d’or, tous symboliques, qui signifiaient les sept congrégations d’Asie. Dans cette scène, celui pareil à un fils de l’homme avertit à plusieurs reprises ces congrégations qu’il viendrait soudain vers elles pour accomplir une œuvre d’inspection qui serait suivie de récompenses appropriées ou d’une rétribution méritée. — Révélation 2:5, 16 ; 3:11.

      20. a) À quoi la congrégation des chrétiens engendrés de l’esprit doit-​elle veiller, et de quoi ses membres sont-​ils cohéritiers avec le Christ ? b) Où servent-​ils, et quelle fonction remplissent-​ils ? c) Quel serait leur sort s’ils s’endormaient à leur poste ?

      20 Étant donné qu’il vient pour détruire l’empire mondial de la religion babylonienne, les membres des congrégations composées de chrétiens engendrés de l’esprit doivent veiller à ne pas partager les pratiques de la religion babylonienne qui est condamnée à disparaître. Avec lui, ils sont héritiers du Royaume céleste. Ils servent Jéhovah Dieu dans son temple spirituel, remplissant la fonction de prêtrise spirituelle, d’“une prêtrise royale”, revêtus de la justice du Christ. Leur condition est comparable à celle des prêtres qui officiaient dans le temple de Jérusalem à l’époque où Jésus séjournait sur la terre. S’ils s’endorment à leur poste et que l’inspecteur du temple constate, dans sa tournée, qu’ils ne veillent pas sur la sécurité et les intérêts du temple, il les fera battre et dépouiller de leurs vêtements sacerdotaux et les congédiera. Ils devront quitter le temple, car ils auront été reconnus indignes d’y travailler. Ce sera une honte pour eux, et les personnes qui les avaient vus remplir des fonctions sacerdotales auront pour ainsi dire l’impression de voir leur nudité, du moment que ces serviteurs indignes auront cessé d’être revêtus de la justice du Christ, n’ayant pas été ses vrais imitateurs. — I Pierre 2:5-9 ; Exode 20:25, 26.

      21. À quelle condition un prêtre du temple trouvera-​t-​il le bonheur ? Que gardera-​t-​il, et quelle promesse se réalisera en lui ?

      21 Quant au prêtre du temple qui reste éveillé et qui assure activement la garde, il sera heureux d’avoir été fidèle et digne de confiance, car il ne sera pas surpris lorsque le Grand Prêtre de Jéhovah viendra comme un voleur pour effectuer son œuvre d’inspection. Il gardera ses vêtements sacerdotaux et ses fonctions ; il n’en sera pas dépouillé. C’est en lui que se réalisera la promesse faite dans Révélation 3:12. Au lieu de partager ici-bas la honte de Babylone la Grande, il obtiendra la gloire céleste.

      22. En quel “lieu” doit se livrer la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” ?

      22 Après une courte interruption, tout opportune, amenée par cet avertissement solennel, l’apôtre Jean vit où les expressions inspirées — ayant l’aspect de grenouilles — sorties de la bouche du Dragon, de celle de la “bête sauvage” et de celle du “faux prophète”, se mirent à rassembler les rois terrestres pour leur faire livrer la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. Où doit-​elle être livrée ? En tout cas pas sur les rives de l’Euphrate à Babylone, car Révélation 16:16 précise : “Et ils les rassemblèrent au lieu qui est appelé en hébreu Har-Magedon.”

      23. Que signifie le nom d’Har-Magedon, et à quoi fait-​il penser ?

      23 Ce nom semble signifier “montagne de Méguiddo”, car non seulement il est en hébreu, mais encore il renferme apparemment le nom de la ville hébraïque de Méguiddo, place forte qu’il faut situer en territoire hébreuc. La Bible rapporte que, non loin de là, les cieux combattirent pour donner la victoire au peuple de Jéhovah, conduit par le juge Barak et la prophétesse Débora. Voici en quels termes ceux-ci chantèrent leur victoire :

      24. Qu’en disaient Barak et Débora dans leur chant de victoire ?

      24 “Les rois vinrent, ils combattirent, alors combattirent les rois de Canaan, à Thaanac, aux eaux de Meguiddo ; ils ne remportèrent nul butin, nul argent. Des cieux on combattit, de leurs sentiers les étoiles combattirent contre Sisera. Le torrent de Kison les a entraînés.” — Juges 5:19-21.

      25. Quels commentaires une encyclopédie biblique présente-​t-​elle au sujet de l’emplacement de Méguiddo, ainsi que de la signification de ce nom ?

      25 Voici ce que l’on peut lire dans The International Standard Bible Encyclopedia (tome II, page 1340) : “Aucune autre région de toute la surface du globe n’a probablement été le témoin d’un aussi grand nombre de rencontres sanglantes que ces basses collines entourant Méguiddo, d’où le regard embrasse la plaine d’Esdrelon.” Le nom de Méguiddo cadre fort bien avec le sujet, non seulement en raison de ses antécédents historiques, mais encore parce que, d’après le Lexique hébreu et chaldaïque de Gesenius (édition de 1859), ce nom peut signifier “le lieu des foules” (locus turbarum).

      26. a) Que symbolise Har-Magedon (Harmaguédon), qu’est-​ce que les rois de la terre envahissent de ce fait, et quelle sera l’issue de cette guerre ? b) (note en bas de page) Dans quel territoire Schonfield situe-​t-​il Har-Magedon ?

      26 Aucune carte de géographie ne mentionne un lieu nommé Har-Magedon (ou Harmaguédon). Dans Révélation 16:16, ce nom ne s’applique d’ailleurs pas littéralement au voisinage de Méguiddo, lieu situé dans la plaine d’Esdrelon. Mais il symbolise plutôt un “lieu” situé dans le domaine des expériences faites par les témoins de Jéhovah vivant sur la terre. C’est là que se livrera cette guerre finaled. En d’autres termes, les rois de la terre subissant l’influence démoniaque envahiront l’état de sainteté qui lie les témoins chrétiens à leur Dieu, Jéhovah, et ils chercheront à le détruire. Car ce n’est que de cette manière indirecte qu’ils peuvent s’en prendre à Jéhovah Dieu et à son Messie. Ce faisant, ils entrent en conflit avec les intérêts royaux et saints de Jéhovah qui, lui, se mesurera avec les assaillants dans une guerre finale et décisive qui ne se répétera jamais. Il remportera sur eux une victoire éternelle, tout comme jadis sur les “rois de Canaan” qui combattirent près des eaux de Méguiddo.

      27. Par conséquent, en vue de quoi les expressions inspirées par les démons incitent-​elles les dirigeants de ce monde à se rassembler ?

      27 C’est ainsi que les expressions inspirées par des démons — lesquelles sortirent de la bouche de Satan le Dragon, de celle de son organisation politique visible qui gouverne le monde, ainsi que de la bouche de la puissance mondiale anglo-américaine qui prophétise faussement — incitent les dirigeants de ce monde à se rassembler en vue de leur propre destruction au cours d’un Har-Magedon spirituel. Voilà ce que révèle le déversement de la sixième coupe.

      LA SEPTIÈME COUPE EST VERSÉE

      28. Sur quoi est versée la septième coupe, et qu’est-​ce qui arrive alors aux villes, aux éléments physiques de la terre et aux hommes ?

      28 Alors que Jean regarde les effets produits par le contenu de la septième coupe symbolique de la colère divine, son attention se trouve soudain portée vers l’est, de nouveau vers Babylone. Voici ce qu’il nous apprend au sujet de la septième et dernière coupe grâce à laquelle “la colère de Dieu est menée à son terme” : “Et le septième versa sa coupe dans l’air. Alors il sortit du sanctuaire, du trône, une voix forte qui disait : ‘C’est arrivé !’ Et il y eut des éclairs et des voix et des tonnerres, et il y eut un grand tremblement de terre, tel qu’il n’y en avait pas eu depuis que les hommes sont apparus sur la terre, de tremblement de terre aussi considérable, aussi grand. Et la grande ville se divisa en trois parties, et les villes des nations tombèrent ; et Babylone la grande vint en mémoire devant Dieu, pour lui donner la coupe du vin de la fureur de son courroux. De plus, toute île s’enfuit, et les montagnes ne furent plus trouvées. Et une forte grêle, dont tous les grêlons pesaient environ un talent [soit une cinquantaine de kilos], tomba du ciel sur les hommes, et les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de grêle, parce que ce fléau était extraordinairement grand.” — Révélation 16:17-21 ; 15:1.

      29. a) Que signifie l’air pour nous ? b) Pourquoi le septième fléau est-​il plus dévastateur, et quelle portion de la terre en est touchée ?

      29 En répandant la septième coupe, le septième ange ne provoqua pas une explosion comme celle d’une bombe atomique ou d’un engin nucléaire dans l’atmosphère ou quelque part dans l’espace au-dessus de notre terre, causant ainsi des retombées mortelles qui contamineraient l’air même que nous respirons. L’air, c’est notre vie, notre âme (Genèse 6:17 ; 7:15, 22 ; Job 9:18). Ni l’homme ni la bête ne peuvent vivre s’ils n’ont pas d’air à respirer. Le septième fléau eut donc des effets beaucoup plus dévastateurs que les fléaux répandus sur la terre, dans la mer, dans les fleuves et les sources d’eaux, ainsi que sur l’Euphrate. Le récit ne dit pas de quelle altitude la septième coupe a été répandue dans l’air. Quoi qu’il en soit, toute la terre en est touchée.

      30. a) Quelle était la croyance des anciens Babyloniens en ce qui concerne l’air ? b) Que croyaient les disciples de Pythagore à ce propos ?

      30 Chez les anciens Babyloniens, l’air était la demeure des mauvais esprits et des diables. Parmi les sept mauvais esprits qu’ils craignaient, le premier était le vent du sud, le sixième, un tourbillon et le septième, une tempête (un ouragan). Il y avait aussi des triades de diables, tandis que les démons, responsables des maladies, semblaient former une classe à part. Mais chacun de ces diables portait un nom et on pensait qu’il avait une forme monstrueuse. Les disciples de Pythagore croyaient pour leur part que notre atmosphère était peuplée d’esprits, placés sous le contrôle d’un chef ayant le siège de son empire dans les airs. On les croyait puissants et malins à la fois, enclins à inciter l’homme à pratiquer la méchanceté.

      31. Qui détient l’“autorité de l’air”, et quelle sorte de domaine l’air représente-​t-​il ?

      31 De Satan le Diable, il est écrit qu’il est “le prince de la puissance de l’air” ou “le chef de l’autorité de l’air, l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance”. (Éphésiens 2:2, Sg ; MN.) L’air ou atmosphère n’est pas une chose spirituelle. Cependant, du fait qu’il est invisible, il sert à représenter le domaine de l’invisibilité.

      32. Pourquoi Satan le Diable est-​il invisible, et quelle est l’étendue de son pouvoir ?

      32 Satan le Diable n’est pas une créature faite d’air. Il est invisible parce qu’il est spirituel. Il est très puissant dans les sphères spirituelles invisibles, particulièrement par rapport à notre terre et à l’atmosphère de celle-ci. Depuis la chute de l’homme dans le péché et la mort, survenue au jardin d’Éden, il est “celui qui a le moyen de causer la mort, à savoir le Diable”. (Hébreux 2:14.) Il lui a été permis de causer la mort des dix enfants de Job (au moyen d’une tempête), mais non celle de Job lui-​même ; et lorsque, pour faire son rapport à Dieu, il venait “de parcourir la terre et de [s’]y promener”, cela voulait dire très certainement qu’il venait de rôder dans l’air ou atmosphère qui enveloppe notre terre. — Job 1:7, 18, 19 ; 2:2, 6.

      33. a) En luttant contre le Diable, contre quoi les chrétiens luttent-​ils ? b) Où le Diable et ses démons furent-​ils confinés après 1914, et quel effet cela produisit-​il chez les hommes ?

      33 En luttant contre les machinations du Diable, les chrétiens de la terre ont à lutter “contre les forces spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes”. (Éphésiens 6:11, 12.) Lorsque Satan le Diable et ses anges ou démons furent jetés hors du ciel à la suite de la naissance en 1914 du Royaume messianique de Dieu, ils furent certainement confinés dans l’atmosphère de notre terre, et c’est ainsi que des malheurs s’abattirent sur la terre et la mer. — Révélation 12:5-12.

      34. a) Pourquoi Satan le Diable est-​il le “chef de l’autorité de l’air” ? b) En conséquence, que respirent les hommes qui sont les “fils de la désobéissance”, et par quoi se laissent-​ils guider dans leur vie de tous les jours ? c) Sur quel royaume et sur l’esprit de qui Dieu répandit-​il sa colère, et qu’est-​ce que cet acte indiquait ?

      34 Satan le Diable est le “chef de l’autorité de l’air” en ce sens qu’il exerce le contrôle sur une puissante organisation d’esprits située dans l’air. Il s’ensuit que les “fils de la désobéissance”, c’est-à-dire les hommes qui refusent d’obéir à Dieu, respirent en somme l’esprit de Satan le Diable. Dans leur vie de tous les jours, ils se laissent guider par son esprit et agissent selon le système de choses dont Satan est le dieu (Éphésiens 2:2 ; II Corinthiens 4:4). Ainsi donc, en versant sa coupe “dans l’air”, le septième ange répandit en réalité la colère de Dieu sur le royaume du Dragon, Satan le Diable, et sur l’esprit du Diable, ainsi que sur les fruits que celui-ci produit parmi les hommes. Par ce geste, Dieu indiquait qu’il était courroucé contre l’esprit du Diable que les hommes désobéissants manifestent ici-bas dans leur vie.

      35. a) De qui venait la “voix forte” qui retentit du ciel, et que disait-​elle ? b) Qu’est-​ce que la septième coupe menait à son terme, et quel moment était venu ?

      35 La “voix forte” qui retentit du sanctuaire céleste au moment où fut versée la septième coupe était celle de Jéhovah Dieu, car c’est lui qui est assis sur le trône en ce lieu. Cette voix proclama : “C’est arrivé !” Bien sûr, la septième et dernière coupe — celle qui devait mener la colère de Dieu à son terme — fut répandue à son tour, mais dans l’air, la dernière des choses indispensables à toute vie humaine. Leur tâche accomplie, les sept anges purent regagner le sanctuaire pour rapporter qu’ils avaient fidèlement accompli la mission qui leur avait été confiée (Révélation 15:8 ; 16:17). Mais à ce stade, le moment était venu pour Dieu d’exprimer pleinement sa colère contre l’esprit de Satan le Diable tel qu’il agit chez les hommes, dans l’“air” des hommes.

      36, 37. Quelle résolution fut lue le 5 août 1928, et que disait-​elle de précis concernant Satan le Diable ?

      36 Un événement eut lieu le matin du dimanche 5 août 1928 au cours de la réunion publique de l’assemblée internationale tenue par les Étudiants de la Bible, tous chrétiens voués. Il s’accomplit en pleine harmonie avec le déversement de cette septième coupe “dans l’air”. Une résolution fut d’abord portée à la connaissance de l’auditoire. Elle avait pour titre “Déclaration contre Satan et pour Jéhovah”, et disait au troisième alinéa :

      37 Troisièmement : (...) Satan, le Diable, fut l’auteur des querelles parmi les nations, c’est lui le responsable de toutes ces guerres cruelles, de ces meurtres causés par la haine, de tous les crimes détestables et d’autres mauvais actes qui ont été commis. Jusqu’à présent l’Éternel n’a pas empêché Satan d’exercer sur l’homme sa puissance et son influence (...). Pendant de longs siècles Satan a été le chef invisible du monde, et il a constamment diffamé le nom de Jéhovah Dieu et c’est lui qui a été la cause des grands maux dont furent frappés le monde et les nations.

      38-42. a) Comment fut donné le discours intitulé “Chef pour l’humanité” ? b) En quels termes l’esprit du Diable fut-​il dénoncé, et contre qui le chrétien doit-​il combattre ?

      38 Après avoir donné lecture de cette résolution, le président Rutherford prononça le discours “Chef pour l’humanité”, discours qui fut écouté par un auditoire visible de 12 000 personnes, ainsi que par un auditoire invisible desservi par un réseau de 106 stations radiophoniques. Dans ce discours, donné à l’appui de la résolution, l’orateur dénonça l’esprit de Satan en ces termes :

      39 “(...) la Bible lui a donné les titres de Satan, Serpent, Dragon et Diable. Toutes les guerres injustes entre les hommes et tous les meurtres cruels ont été dus à l’influence mauvaise de Satan, le Diable, parce qu’il a été le premier meurtrier et le père des mensonges (Jean 8:44). Toutes les larmes amères qu’ont versées ceux qui ont été injustement traités et lourdement opprimés sont dues à l’influence de Satan, car il est le grand, le méchant oppresseur (Psaume 72:4). Toute cette amertume parmi ceux qui se professaient chrétiens, toute cette intolérance religieuse et ces persécutions des chrétiens doivent être mises sur le compte de Satan. Toutes ces calomnies honteuses contre Jéhovah Dieu et toute diffamation de son saint nom, Satan, le Diable, en est responsable.

      40 “(...) Ce fut Satan, le chef invisible de ce monde, qui fit mourir Jésus. Une persécution si méchante ne pouvait provenir de Jéhovah contre son propre Fils. Dès lors jusqu’à l’heure actuelle les véritables chrétiens ont souffert d’une persécution violente. (...)

      41 “Plus tard les Romains persécutèrent et mirent à mort de nombreux chrétiens. (...)

      42 “Toutes ces preuves montrent que Satan, le chef invisible de ce monde, est responsable de ces actes si mauvais et la conclusion est en harmonie avec les paroles de Jésus (...). Le combat du chrétien n’a pas été contre les hommes, mais contre l’invisible Satan et contre ses méchantes cohortes. (...) — Éphésiens 6:11, 12.”

      43-45. Que dit l’orateur pour réfuter la fausse accusation portée contre Jéhovah, et contre qui cette Déclaration était-​elle dirigée ?

      43 Après avoir cité assez longuement des passages empruntés à diverses publications, le président Rutherford parla d’une façon très détaillée de la méchanceté que Satan fait régner dans ce monde. Il déclara en outre :

      44 “On accuse souvent Jéhovah d’être un Dieu cruel et avide de sang. Cette accusation est entièrement fausse. N’oubliez pas que l’Éternel est l’unique source de vie. (...) Dieu renversera sous peu l’organisation établie par le Diable et établira la justice sur la terre. (...)

      45 “Cette déclaration (...) est [dirigée] contre l’ennemi commun de la création entière. Elle est contre l’ennemi qui pendant des siècles a diffamé le nom de Jéhovah Dieu et qui a apporté à l’homme des afflictions. Elle est [dirigée] contre Satan et ses alliés des ténèbres et du mal. Elle est faite pour témoigner que le règne de Satan doit sous peu arriver à sa fin et que Jéhovah, à cause de son nom et à cause du salut du peuple, établira un gouvernement juste afin que toutes les nations de la terre soient bénies.”

      46. Compte tenu de la diffusion de la résolution et du livre “Gouvernement”, qu’est-​ce que le septième ange était en train de faire du haut du ciel ?

      46 En conclusion, l’orateur en appela à l’auditoire, l’invitant à adopter cette résolution. Tout le monde se leva et l’approuva par un oui retentissant. La résolution et le discours annexe furent reproduits sous forme de brochure. Celle-ci fut distribuée dans le monde entier par millions d’exemplaires et en de nombreuses langues. Il en fut de même du livre “Gouvernement”, dont la parution avait été annoncée aux congressistes deux jours avant cette conférence publique, et qui commençait à être diffusé en de nombreuses langues et par centaines de milliers d’exemplaires. Le septième ange était vraiment en train de verser sa “coupe” de la colère divine du haut du ciel “dans l’air”, d’où Satan exerçait son influence sur les hommes.

      47. Depuis le congrès tenu à Detroit et jusqu’à ce jour, qu’est-​ce qui s’est fait parallèlement au déversement du fléau, en accomplissement de Révélation 16:18?

      47 Certes, il n’y eut pas, au sens propre, des éclairs, des tonnerres et des voix célestes pour accompagner ce déversement. Mais le 1er août, à ce même congrès de Detroit, le président de la Société avait prononcé un discours biblique sur les “Éclairs de Dieu”. Depuis ce jour-​là, il y a eu d’autres “éclairs” de lumière spirituelle, d’autres “tonnerres” de jugements divins, ainsi que d’autres proclamations ou parutions de vérités bibliques pareilles à des “voix”, et cela conformément à la prédiction faite dans Révélation 16:18. Toute cette activité s’est poursuivie même au cours des années terribles de la Seconde Guerre mondiale, conflit suscité par l’esprit diabolique du “prince de la puissance de l’air” qui en profita pour faire infliger aux témoins de Jéhovah les pires persécutions connues à ce jour.

      48. a) Qu’est-​ce que la conférence “La société du monde nouveau attaquée par l’extrême nord” a dévoilé et identifié ? b) Par quelle action Satan provoquera-​t-​il la destruction totale de son organisation visible régnant sur la terre, et en quel sens cela concerne-​t-​il le nom de Dieu ?

      48 Dans un discours sur le sujet “La société du monde nouveau attaquée par l’extrême nord”, l’esprit du Diable — lequel infecte le monde entier et le conduira à sa ruine — a été dénoncé une fois de plus, le 23 juillet 1953, devant un auditoire de 112 000 personnes réunies au Yankee Stadium de New York lors de l’assemblée internationale des témoins de Jéhovah. L’orateur y dévoila que le mystérieux Gog de Magog, prédit dans les chapitres 38 et 39 d’Ézéchiel Éz 38, 39, n’est nul autre que Satan le Diable. Quant à l’assaut final que celui-ci incite les nations à lancer contre la société du monde nouveau des témoins de Jéhovah, il provoquera la destruction totale de l’organisation visible de Satan sur la terre, action par laquelle Jéhovah, le Dieu tout-puissant, sanctifie son saint nome. Or, Satan le Diable cultive son esprit parmi toutes les nations qui forment le présent monde, et c’est par lui qu’elles seront amenées à lancer cette attaque désastreuse.

      49. Que préfigure ce “grand tremblement de terre”, et, par suite, qu’amènera-​t-​il, et qu’est-​ce qui restera cependant en place ?

      49 Jusqu’à ce jour, aucun tremblement de terre n’a été assez violent pour provoquer l’effondrement de toutes les villes des nations. Le tremblement de terre ayant une telle force et une telle ampleur, décrit dans Révélation 16:18-20, préfigure la détresse finale que connaîtra le présent monde, la “grande tribulation, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’y en aura jamais plus”. (Matthieu 24:21.) Il amènera la ruine des “villes des nations” qui s’écrouleront et, en même temps, la destruction des gouvernements régissant les nations du monde actuel. Seul le Royaume céleste de Dieu restera en place. — Hébreux 12:20-28 ; Aggée 2:6, 7, 21, 22.

      50. De quoi la “grande ville” qui se divisa en trois parties est-​elle le symbole ?

      50 Quant à la “grande ville” que Jean vit se diviser “en trois parties” à la suite du “grand tremblement de terre”, elle est le symbole de Babylone la Grande (Révélation 17:18). L’antique Babylone, construite sur les deux rives de l’Euphrate, était déjà partagée en deux du point de vue géographique. Si donc Babylone se trouve soudainement divisée en trois parties, cela doit symboliser un morcellement très sérieux, d’autant plus que le nombre trois est un symbole de l’insistance.

      51. a) De quoi ce tremblement de terre symbolique causera-​t-​il l’effondrement, et qui seul a le pouvoir de le provoquer ? b) D’après Révélation 16:18, 19, que boira-​t-​elle, et avec quel effet ?

      51 Ainsi se trouvent fort bien prédits la dislocation et l’écroulement de ce grand empire mondial de la religion babylonienne. Par le fait même que Dieu a promis ce tremblement de terre symbolique et que lui seul est à même de le provoquer, il nous est clairement rappelé que la chute de Babylone la Grande sera l’œuvre de Jéhovah Dieu et de son Grand Cyrus, car ils sont les “rois du lever du soleil”. Révélation 16:18, 19 souligne ce point en déclarant qu’ainsi “Babylone la grande vint en mémoire devant Dieu, pour lui donner la coupe du vin de la fureur de son courroux”. Cela revient à dire qu’elle boit une coupe particulièrement amère. Le contenu de cette coupe la rendra en effet si ivre de malheur et de honte qu’elle ne s’en remettra jamais, ni ne s’en réveillera. Tout ce que cet empire mondial de la religion babylonienne a fait, il l’a fait “devant Dieu”. Or Dieu a été le témoin de toutes les iniquités commises par cet empire, et il n’en a rien oublié. Il a donc de bonnes raisons de lui faire boire la coupe de la destruction.

      52. En quel sens les îles et les montagnes disparaîtront-​elles dans le prochain “tremblement de terre” (ou détresse), que la main de Dieu fera venir sur le monde ?

      52 On a déjà vu disparaître des îles et des montagnes à la suite de séismes sous-marins ou de tremblements de terre. De tels phénomènes atteignent des proportions bien plus gigantesques que l’écroulement de villes. Cependant, le prochain “tremblement de terre”, que la main de Dieu fera venir sur le monde, sera une détresse qui frappera aussi bien la mer que la terre. Dans l’organisation visible de Satan, rien ne sera trop éloigné ni trop isolé — par exemple dans la mer — ni trop élevé ou solide, comme une montagne, pour pouvoir échapper à l’anéantissement. Quant aux institutions qui jusqu’à présent ont été assez stables pour survivre aux assauts de la “mer” démontée que sont les éléments révolutionnaires, extrémistes et nihilistes de l’humanité, elles ne résisteront pas lorsque la main de Dieu les ébranlera. — Psaume 46:3, 4 46:2, 3, NW.

      53. Que représentent les grêlons, et que présage leur chute en ce qui concerne les hommes qui en sont frappés ?

      53 En tout cas, le désastre peut frapper aussi bien d’en haut que d’en bas. Que l’air ou atmosphère ait bien été touché par le déversement de la septième coupe remplie de la colère divine, c’est ce qui ressort en outre du fait qu’une “forte grêle” tombe du ciel sur les hommes désobéissants. Chacun des grêlons pèse une cinquantaine de kilos. Le pouvoir destructeur de ces énormes “grêlons” est d’ailleurs accru par la vitesse de leur chute. Puisque les grêlons sont faits d’eau congelée, cette tempête préfigure les dures vérités bibliques parties du ciel et qui frappent le monde des hommes avec l’intensité d’un feu de barrage. Il s’agirait donc des messages judiciaires que Dieu fait proclamer par ses témoins chrétiens vivant ici-bas. Refusant d’écouter la bonne nouvelle du salut promis au moyen du Royaume de Dieu, les hommes finiront par subir tout le poids du message dur et implacable, annonciateur de la vengeance que Dieu va exercer contre l’organisation visible de Satan. Tout cela présage leur anéantissement.

      54. a) Quel n’est pas le but de cette grêle symbolique, mais que firent les hommes à cause d’elle ? b) Que préfigure le fait que ce fléau était “extraordinairement grand” ?

      54 Cette grêle symbolique n’a pas pour but de convertir l’humanité à cette date avancée de son histoire, car, dans sa vision, l’apôtre Jean a pu voir que “les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de grêle”. Ceux-ci n’invoquèrent donc pas le nom de Jéhovah en vue d’obtenir le salut, mais ils se mirent au contraire à le blasphémer à cause des messages annonçant leur jugement et leur exécution (Joël 2:32, AC ; Romains 10:13). Le fait que “ce fléau était extraordinairement grand” laisse prévoir que vers la fin la vengeance divine devra être proclamée par les témoins de Jéhovah sur une échelle extraordinairement grande. — Révélation 16:21

      55. Comment l’accomplissement total du septième de ces “sept fléaux” se traduira-​t-​il chez ceux qui ne font pas preuve du bon esprit ?

      55 Aucun des méchants ne pourra échapper à la vengeance divine, car, d’après la description donnée dans la Révélation, si l’un d’eux survivait au tremblement de terre symbolique, il serait de toute façon anéanti par les grêlons d’exécution qui, du haut des cieux, ne manqueraient pas de l’atteindre (Job 38:22, 23 ; Psaume 148:7, 8 ; Isaïe 28:2, 17, AC). Voilà comment l’accomplissement total du septième des “sept fléaux” amènera la destruction de toutes les personnes qui produisent sur la terre les mauvais fruits inspirés par l’esprit de Satan. Heureux seront par contre ceux d’entre les hommes qui, étant remplis de l’esprit de Dieu, s’efforcent de porter les fruits que produit cet esprit !

      [Notes]

      a Comparez avec Actes 5:38, 39.

      b Voir La Tour de Garde du 1er mai 1962, pages 136, 137.

      c Dans un article sur Har-Magedon, Eberhard Nestle dit ceci : “Dans l’ensemble, l’explication la plus probable est encore celle de voir ici une allusion à Méguiddo. (...) Ce lieu semble être mentionné (...) à cause de la victoire remportée sur les ‘rois de Canaan’ (Juges 5:19).” — Dictionary of the Bible de Hastings, édition de 1903, tome II, page 305a.

      d L’écrivain Hugh J. Schonfield, traducteur de la Bible, identifie Har-Magedon (Harmaguédon) avec Ramoth en Galaad, connu éventuellement à l’époque de Jean sous le nom de Rama-Gad-Yavan, c’est-à-dire “Rama de Gad appartenant aux Grecs”. Le site de Gad-Yavan figure d’ailleurs dans la Mischna juive du deuxième siècle. — Voir les pages 181-184 de son livre The Bible Was Right (La Bible avait raison) ; ainsi que le commentaire sur Révélation 16:16, donné à la page 546 de sa traduction The Authentic New Testament.

      Toujours est-​il que Schonfield place Harmaguédon en territoire juif, quoique à l’est du Jourdain, dans un territoire qui appartenait anciennement à la tribu de Gad. Il ne le situe donc pas à proximité de l’Euphrate.

      e Ce discours parut dans le numéro du 1er février 1954 de La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah, périodique publié alors en 39 langues et dont le tirage était de 1 650 000 exemplaires.

      [Illustration, page 550]

      Le “faux prophète” symbolique (ou bête sauvage à deux cornes qui monta de la terre)

      [Illustration, page 564]

      Vue du Yankee Stadium, New York, où une partie des 253 922 auditeurs écoutèrent, le 3 août 1958, le discours “Le royaume de Dieu est entré dans son règne — La fin du monde est-​elle proche ?”

      [Illustration, page 565]

      Vue du Polo Grounds, New York, utilisé simultanément avec le Yankee Stadium pour l’Assemblée de la volonté divine tenue en 1958 par les témoins de Jéhovah. Voir sous cette date le tableau chronologique des événements, à la page 686.

  • “Le jugement qui est sur la grande prostituée”
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 26

      “Le jugement qui est sur la grande prostituée”

      1, 2. Que voyons-​nous arriver à notre époque en rapport avec le jugement divin, et qu’est-​ce que Jean fut invité à voir et dont le récit figure dans Révélation 17:1, 2?

      LA VISION de la destruction de Babylone la Grande ne s’achève pas pour l’apôtre Jean par le récit qu’il en fait au chapitre seize de la Révélation. D’autres détails prodigieux lui ont été révélés à ce sujet. L’apôtre fut saisi d’étonnement en voyant ces précisions supplémentaires venir compléter sa vision prophétique. Or nous qui vivons à une époque riche en événements, nous le sommes tout autant en voyant arriver exactement les choses prédites en rapport avec l’exécution du jugement divin sur l’empire mondial de la religion babylonienne. C’est en effet comme si l’ange de Dieu nous invitait à venir voir ces choses étonnantes, de même que Jean fut invité à en avoir une vue anticipée. Voici ce que Jean dit avoir vu :

      2 “Et l’un des sept anges qui avaient les sept coupes vint me parler, disant : ‘Viens, je te montrerai le jugement qui est sur la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux, avec qui les rois de la terre ont commis la fornication, tandis que ceux qui habitent la terre étaient rendus ivres par le vin de sa fornication.’” — Révélation 17:1, 2.

      3. Qui la prostituée avait-​elle pour clients, où sont-​ils rassemblés, et depuis quand dure sa carrière ?

      3 Jean étant contre les prostituées qui refusaient de se repentir, combien il devait être heureux d’assister au jugement de la plus grande d’entre elles! En tout cas, celle-ci n’était pas une prostituée comme les autres, car elle avait pour clients les “rois de la terre”, ainsi que les “rois [actuels] de toute la terre habitée”. Ce sont eux que les expressions inspirées par les démons rassemblent à présent pour les amener sur le champ de bataille d’Har-Magedon. Quant à sa carrière de prostitution ou de fornication qui s’étend sur plus de quatre mille ans, elle est la honte du “présent système de choses mauvais.” — Galates 1:4.

      4. a) Que prend-​elle plaisir à faire ? b) Que procure-​t-​elle aux chefs politiques qui la courtisent, que demande-​t-​elle dans ses prières, et que bénit-​elle dans leur intérêt ?

      4 La “grande prostituée” a de tout temps pris plaisir à se mêler de la politique de ce monde et à influencer le cours de celle-ci à son propre profit, cherchant sans cesse à avoir la haute main sur elle. Aux chefs politiques ou rois qui acceptent de la courtiser elle procure des satisfactions d’ordre religieux, afin qu’ils se sentent à l’aise dans la voie qu’ils suivent dans les affaires de ce monde. Elle invoque la bénédiction du Ciel sur leurs projets égoïstes et ambitieux, bénit leurs conflits dont la suprématie politique, commerciale ou militaire est l’enjeu. En leur procurant le sentiment d’avoir l’approbation du Ciel et d’accomplir la volonté divine, elle leur fait croire que leur avenir est assuré dans l’autre monde. Le moment venu, elle s’empresse de célébrer des funérailles pompeuses à leur intention, afin de leur rendre “la vie dans l’autre monde” aussi agréable que possible.

      5. a) À quoi se livre-​t-​elle avec les chefs politiques, de quel genre de service s’agit-​il, et à qui ressemble-​t-​elle ? b) En quel sens sa conduite a-​t-​elle des répercussions sur les habitants de toute la terre, et pourquoi n’est-​elle pas une femme comme les autres ?

      5 En se livrant à la prostitution avec les chefs politiques de ce monde sous forme d’un service religieux ou culte rendu au dieu qu’elle adore, elle ressemble en réalité aux prostituées des temples de l’Antiquité. Sa conduite a, bien entendu, des répercussions sur “ceux qui habitent la terre”, car ils sont les sujets des chefs politiques ou rois en question. Or, les habitants de toute la terre sont rendus ivres par le “vin de sa fornication” en ce sens qu’ils subissent les conséquences provoquées par cette prostituée qui s’offre à ces messieurs (Révélation 14:8). Ce n’est pas une femme comme les autres, puisqu’elle est “assise sur les grandes eaux”.

      6. a) Sur quoi cette prostituée était-​elle assise ? b) De quoi cette femme était-​elle vêtue, et qu’est-​ce qui était écrit sur son front ? c) De quoi était-​elle ivre ?

      6 Mais qui est-​elle donc, cette “grande prostituée” aux relations royales ? C’est Jean qui va répondre à cette question en nous relatant ce que l’ange lui a fait voir : “Et il m’emporta dans le pouvoir de l’esprit dans un désert. Et j’aperçus une femme assise sur une bête sauvage de couleur écarlate, qui était pleine de noms blasphématoires et qui avait sept têtes et dix cornes. Et la femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et elle était parée d’or et de pierres précieuses et de perles et avait à la main une coupe d’or pleine de choses répugnantes et des choses impures de sa fornication. Et sur son front était écrit un nom, un mystère : ‘Babylone la Grande, la mère des prostituées et des choses répugnantes de la terre.’ Et je vis que la femme était ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus.” — Révélation 17:3-6.

      7. a) Qui est la mystérieuse prostituée, et par quoi a-​t-​elle été préfigurée ? b) Où se trouve Babylone la Grande d’après le récit biblique ?

      7 Ah ! voilà. La mystérieuse prostituée, c’est Babylone la Grande. Il ne faut pas la confondre avec la Babylone antique, construite sur les bords de l’Euphrate. Cette puissance mondiale a été renversée en 539 avant notre ère, et après de longs siècles de déclin, elle a fini par sombrer dans la destruction éternelle. Seules des ruines lugubres témoignent aujourd’hui de son existence et de sa gloire passées. Mais la Babylone antique a servi à préfigurer et à symboliser Babylone la Grande, à laquelle elle a d’ailleurs donné son nom. D’après le récit biblique, Babylone la Grande se trouve dans le désert hanté par les bêtes sauvages. C’est là qu’elle est assise sur l’un de ces monstres.

      8. a) Combien cette bête a-​t-​elle de têtes et de cornes, et de quoi est-​elle pleine ? b) En quoi sa couleur diffère-​t-​elle de celle de la bête sauvage qui est montée de la mer ? c) De quoi est-​elle l’image ?

      8 Que figure, de nos jours, la bête qui se laisse monter par Babylone la Grande ? Le récit ne dit pas que cette bête de couleur écarlate soit montée de la mer, symbole de l’humanité rebelle, révolutionnaire et extrémiste, laquelle est opposée à Jéhovah Dieu comme l’était Nimrod le chasseur. Et pourtant, dans les grandes lignes, elle est pareille à la bête sauvage que Jean a vue monter de la “mer”. Elle aussi a sept têtes et dix cornes, et elle est “pleine de noms blasphématoires”. Elle ressemble donc à la bête sauvage qui portait “sur ses têtes des noms blasphématoires”, mais sans être de la même couleur. L’une est écarlate, tandis que l’autre — qui est montée de la mer — a des taches comme un léopard, des pieds comme ceux d’un ours et une gueule comme celle d’un lion (Révélation 13:1, 2). La bête écarlate a aussi dix cornes, mais auxquelles manquent les dix diadèmes qui coiffaient les cornes de la première bête sauvage. Elle ressemble donc beaucoup à la première bête sauvage ; en effet, elle est l’image de cette dernière, qui est montée de l’abîme de la mer.

      9. a) Que montre Révélation 17:3 à propos de l’image de la bête sauvage décrite dans Révélation 13:14, 15 ? b) Depuis quelle année s’accomplit le tableau représentant la prostituée qui chevauche la bête sauvage écarlate ?

      9 D’après Révélation 13:14, 15, la création de l’“image de la bête sauvage” a été proposée par la bête sauvage à deux cornes, montée de la terre. À présent, dans Révélation 17:3, nous apprenons à connaître les traits exacts de cette “image” qui, en gros, présente le même aspect que la bête sauvage montée de la mer. Le tableau représentant la grande prostituée qui chevauche la bête sauvage de couleur écarlate doit donc s’accomplir depuis l’année 1919. Vraiment ? Oui, pour la raison que voici :

      10. Que préconisa en 1919 la puissance mondiale figurée par une bête à deux cornes, et que renfermait le traité de paix ?

      10 En 1919, à la Conférence de la paix tenue en France, les principaux représentants de la Grande-Bretagne et des États-Unis — double puissance mondiale figurée dans la Bible par une bête à deux cornes — préconisèrent la création d’une organisation internationale pour le maintien de la paix, à savoir la Société des Nations (SDN). Leur projet triompha. Le 28 juin 1919, la Conférence de la paix signa le traité de paix auquel était incorporé le pacte de la Société des Nations. En octobre de la même année, ledit traité put entrer en vigueur en France, un nombre suffisant de gouvernements l’ayant ratifié entre-temps, ainsi que le pacte annexe.

      11. Que se produisit-​il le 10 janvier 1920, et quelle attitude les organisations religieuses de la chrétienté adoptèrent-​elles à l’égard de la Société des Nations ?

      11 Le 10 janvier 1920, les puissances signataires échangèrent solennellement à Paris les instruments de ratification dudit traité. L’après-midi du même jour, le traité de paix et le pacte de la Société des Nations entrèrent officiellement en vigueur. Six jours plus tard, Léon Bourgeois, homme politique français, devenait premier président du Conseil de la SDN, tandis que sir Eric Drummond, de nationalité anglaise, était nommé secrétaire général. En 1919 déjà, les organisations religieuses de la chrétienté étaient intervenues en faveur de la création de la Société des Nations et avaient œuvré pour son adoption. George V, roi de Grande-Bretagne et chef suprême de l’Église d’Angleterre, était lui aussi en faveur de cette organisation. La Grèce, dont l’Église orthodoxe orientale est l’Église officielle, adhéra à la Société des Nations le 30 mars 1920.

      12. Pour quelles raisons le Vatican ne put-​il pas participer à l’élaboration de la Société des Nations ?

      12 Quant au Vatican, son pontifex maximus ou souverain pontife n’eut pas de porte-parole officiel à la Conférence de la paix. Il ne put participer à l’élaboration de la Société des Nations, car le traité de Londres, signé le 9 mai 1915 entre l’Italie, la Grande-Bretagne, la Russie et la France, ne le lui permettait pas. C’est à cause des liens noués entre le Vatican et les puissances germaniques au cours de la Première Guerre mondiale que la papauté ne put pas “intervenir par des démarches diplomatiques dans les affaires de la paix, ni dans les questions soulevées par la guerre”. (Encyclopédie américaine, édition de 1929, tome XVII, pages 632, 633.) Voilà pourquoi les milieux catholiques romains durent attendre pour apporter leur appui à la Société des Nations.

      13. Quel pays d’Orient apporta dès le début son soutien religieux à la SDN?

      13 Puissance victorieuse en Extrême-Orient, le Japon — qui pratiquait alors le culte de l’empereur — fut dès le début membre de la Société des Nations.

      14. a) En vue de quoi Babylone la Grande fit-​elle des démarches en 1919 ? b) De quelle couleur était l’image de la bête ? Que symbolisait cette couleur, et de quelles couleurs la prostituée était-​elle vêtue ? c) Qu’était la Société des Nations d’après la Fédération américaine des Églises du Christ, et que fit la prostituée en voyant la SDN entrer en vigueur ?

      14 Ces faits historiques attestent que, dès 1919, Babylone la Grande des temps modernes ou l’empire mondial de la religion babylonienne fit des démarches en vue de se hisser sur l’“image de la bête sauvage”, laquelle se présentait à l’époque sous les traits de la Société des Nations. Babylone la Grande comprit d’emblée que cette bête valait la peine d’être chevauchée, d’autant plus que celle-ci était écarlate à ses yeux, couleur dont l’Écriture sacrée se sert comme symbole de la royauté ou comme marque du luxe (Matthieu 27:28-31 ; II Samuel 1:24, Jé). C’est qu’elle-​même était “vêtue de pourpre et d’écarlate”. D’ailleurs en janvier 1919, la Fédération américaine des Églises du Christ alla jusqu’à proclamer que la Société des Nations, dont on venait de proposer la formation, serait “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”. Voyant que cette Société des Nations entrait effectivement en vigueur le 10 janvier 1920, Babylone la Grande se mit aussitôt à la chevaucher pour la suivre partout où elle irait, plaçant tous ses espoirs de paix universelle en elle.

      15. a) Que commettait Babylone la Grande en chevauchant la bête qui symbolisait la Société des Nations, et à qui se joignait-​elle ainsi ? b) À qui revenaient les noms, le culte, les espoirs et la confiance qu’elle donnait à l’image de la bête ?

      15 En chevauchant la Société des Nations, symbolisée par une bête, Babylone la Grande commettait un nouvel acte de fornication avec les “rois de la terre”. Elle se joignait ainsi aux politiciens pour “adorer l’image de la bête sauvage” et pour la rendre “pleine de noms blasphématoires”. Or, les noms qu’elle-​même et d’autres hommes du monde prodiguèrent à cette “image”, le culte qu’ils lui rendirent ensemble et lui firent rendre, les espoirs et la confiance qu’ils encouragèrent les gens à placer en elle, toutes ces choses revenaient de droit uniquement à Jéhovah Dieu et à son Royaume messianique. Voilà comment les humains furent incités à ne plus mettre leur confiance en Dieu et dans ses promesses. — Révélation 17:2, 3.

      16. a) Par qui la Babylone antique était-​elle symbolisée, et, par conséquent, sous les traits de qui Babylone la Grande est-​elle présentée à son tour ? b) Comment cet empire mondial de la religion babylonienne a-​t-​il amassé de grandes richesses, et aux dépens de qui ? c) En quoi semble être faite la coupe dans laquelle boivent ses adhérents religieux, mais qu’y a-​t-​il à l’intérieur de celle-ci ?

      16 Dans l’Écriture sacrée, la Babylone antique était symbolisée par une femme. C’est pourquoi Babylone la Grande y est présentée, elle aussi, sous les traits d’une femme, d’une prostituée internationale. En se servant de son clergé avide, de sa hiérarchie cupide et de ses doctrines religieuses trompeuses, cet empire mondial de la religion babylonienne a amassé de grandes richesses aux dépens des gens confiants et crédules ; il a accumulé de l’or, des pierres précieuses, des perles, de la pourpre et de l’écarlate. De plus, les rois de la terre ont bien payé Babylone pour les plaisirs mondains qu’elle leur a procurés, pour leur avoir permis d’utiliser sa religion afin d’asseoir leur pouvoir et de le garder, ainsi que pour réaliser leurs projets politiques et commerciaux. D’ailleurs, la coupe dans laquelle elle fait boire ses adhérents religieux donne l’impression d’être une coupe en or ne pouvant contenir que les meilleurs breuvages. L’extérieur de celle-ci est pourtant trompeur, car à l’intérieur, elle est “pleine de choses répugnantes et [contient] des choses de sa fornication”. — Comparez avec Matthieu 23:25, 26.

      17. Dans quoi les troupeaux religieux de Babylone se laissent-​ils entraîner ? Avec qui commet-​elle la fornication, et dans quoi a-​t-​elle plongé les gens ?

      17 Elle a entraîné ses troupeaux religieux à tremper dans les affaires du monde, choses qui sont impures aux yeux de Dieu. La fornication commise par elle avec les chefs politiques de ce monde n’a pas apporté de bénédictions aux gens. Elle les a, au contraire, plongés dans des guerres de religion, le retard économique, l’analphabétisme, la basse moralité et, pis encore, les a rendus hostiles au Royaume messianique promis par Dieu.

      18. a) Que cache le nom écrit sur son front ? b) Qu’est-​ce que cette prostituée ne symbolise pas, mais que sert-​elle à figurer, comme cela ressort nettement de son nom ?

      18 Pour que tout le monde puisse voir le nom que porte la prostituée, celui-ci est écrit en toutes lettres sur son front. Or, son nom cache un mystère ou secret religieux. Peut-​on savoir qui est ainsi nommé, ou qui la prostituée de ce nom peut bien symboliser ? Les faits et l’Écriture sacrée montrent qu’elle ne symbolise pas la Rome païenne à l’époque de l’apôtre Jean. En effet, il ressort nettement de son nom qu’elle sert à figurer toute une organisation semblable à la Babylone antique et qui est dominée par la fausse religion, laquelle remonte à Nimrod, puissant chasseur en opposition avec Jéhovah Dieu. En étudiant cette “femme” de plus près et en examinant ses fréquentations, on se rend compte qu’elle personnifie l’empire mondial de la religion d’origine babylonienne.

      19. a) Quelle sorte d’immoralité commet-​elle, et avec qui ? b) En quel sens peut-​on dire qu’elle est mère ? Qui ses filles imitent-​elles, et de quelle façon ?

      19 Elle joue le rôle d’une prostituée en ce sens qu’elle commet la fornication religieuse avec les éléments politiques de ce monde, figurés dans la Bible par les “rois de la terre”. Quoiqu’elle ne soit qu’une prostituée, elle est aussi mère, et toutes ses filles sont des prostituées comme leur mère. Rappelons que, dans le langage biblique, les habitants d’une ville sont appelés ses enfants. De même, les organisations religieuses — qui sont membres de Babylone la Grande — sont les enfants ou les filles de celle-ci, nées de sa fornication. Or, tous ces systèmes filles sont des organisations qui pratiquent à leur tour la prostitution. Elles imitent donc leur organisation mère et commettent pareillement la fornication avec les “rois de la terre”. Leur histoire en est la preuve.

      20. a) De quoi Babylone la Grande est-​elle en outre la mère, et qu’a-​t-​elle enfanté d’illégitime ? b) Au surplus, quelles autres activités et pratiques sont sanctifiées et honorées ?

      20 Babylone la Grande est en outre la mère des abominations ou “choses répugnantes de la terre”. Existe-​t-​il sur la terre quelque chose d’abominable ou de répugnant dont elle ne soit pas la mère, au point de vue de Dieu ? En tournant le dos au vrai Dieu Jéhovah pour suivre d’autres choses religieuses, elle a enfanté des pratiques illégitimes telles que l’idolâtrie, au sens propre et au figuré (Romains 2:22 ; Matthieu 24:15 ; I Rois 11:5, 7 ; II Rois 23:13). Elle a aussi donné naissance aux nécromanciens, aux diseuses de bonne aventure, aux astrologues et aux sacrifices humains (II Rois 23:24, Sy ; Ésaïe 66:3 ; Ézéchiel 20:7, 8, 30 ; Osée 9:10). Sur toutes ces fausses religions, inspirées par les démons, sont venues se greffer toutes sortes de pratiques obscènes et la conduite dissolue. On alla jusqu’à introduire la prostitution dans les temples en prétendant sanctifier ainsi l’immoralité. Enfin, certains s’adonnent à l’ivrognerie sous prétexte d’honorer un faux dieu.

      21. a) Peut-​on dire que Babylone la Grande est une ivrognesse, et de quoi s’enivre-​t-​elle surtout ? b) De quoi s’est-​elle abreuvée jusqu’à ce jour, et pourquoi a-​t-​elle agi de la sorte ?

      21 Babylone la Grande est une ivrognesse de vieille date. Aux boissons alcooliques, elle préfère le sang humain ; elle s’enivre surtout du sang versé dans les persécutions religieuses. Avant l’époque de l’apôtre Jean, elle était déjà “ivre du sang des saints”. Elle s’est même rendue responsable de l’effusion du sang de Jésus-Christ, “le Saint” par excellence (Actes 3:14, 15 ; 4:27, 30 ; Marc 1:24 ; Luc 4:34). Depuis cette époque-​là et jusqu’à ce jour, elle s’est abreuvée tant et plus “du sang des témoins de Jésus”. Tout cela, elle l’a fait dans un effort fanatique pour étouffer les voix de ces témoins qui prêchent le Royaume messianique établi par Jéhovah. — Révélation 17:6 ; 6:9-11.

      LE MYSTÈRE DE LA BÊTE SAUVAGE ÉCARLATE

      22. Quelle explication l’ange a-​t-​il donnée du mystère qu’est la bête sauvage ?

      22 Babylone la Grande n’est pas seule à avoir été un mystère depuis que Jean l’a vue dans la révélation qui lui a été faite. La bête chevauchée par elle est tout autant un mystère. Jean écrit en effet : “Eh bien, lorsque je l’aperçus, je fus pris d’un grand étonnement. Et l’ange me dit alors : ‘Pourquoi t’es-​tu étonné ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête sauvage qui la porte et qui a les sept têtes et les dix cornes : La bête sauvage que tu as vue était, mais n’est pas, et cependant elle est sur le point de monter de l’abîme, et elle doit aller à la destruction. Et lorsqu’ils verront comment la bête sauvage était, mais n’est pas, et cependant sera présente, ceux qui habitent la terre s’étonneront avec admiration, mais leurs noms n’ont pas été écrits dans le rouleau de vie dès la fondation du monde.’” — Révélation 17:6-8.

      23. a) De quoi la bête sauvage écarlate est-​elle l’image, et que disent les personnes qui utilisent des images dans leur culte ? b) À quoi participent-​elles en rendant un culte à l’“image” de la bête sauvage ?

      23 Compte tenu des traits généraux que présente cette bête sauvage de couleur écarlate, on peut affirmer qu’elle est l’“image de la bête sauvage” dont Jean a annoncé la création dans Révélation 13:14, 15, mais sans la décrire. Comme il s’agit d’une “image” destinée au culte idolâtrique, Babylone la Grande lui accorde volontiers ses faveurs, tellement elle est heureuse de la monter et de se laisser porter par elle. Les personnes qui pratiquent le culte des images tentent de justifier cet usage en disant que celles-ci aident à rendre un culte aux divinités qu’elles représentent, et qu’il s’agit là d’un “culte relatif”. Toutefois, en rendant un culte à l’“image” qui incarne la bête sauvage, ces mêmes personnes entrent dans la conspiration universelle ourdie contre le Royaume de Dieu, car cette “image” n’est rien d’autre que l’organisation internationale créée pour la sauvegarde des gouvernements politiques de ce monde, et qui doit permettre à ceux-ci de régler leurs différends au moyen d’arbitrages pacifiques.

      24. Sous les traits de quelle organisation se présentait la bête sauvage entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, mais pendant quelle période de temps cessa-​t-​elle d’exister ?

      24 Pendant la période comprise entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, cette bête sauvage écarlate se présentait sous les traits de la Société des Nations, laquelle compta à un moment donné soixante-deux pays membres. Cette Société des Nations fut officiellement dissoute après la Seconde Guerre mondiale, le 18 avril 1946. En réalité, elle ‘n’était plus’ (Sg), c’est-à-dire qu’elle cessa d’exister pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, soit de 1939 à 1945. Les puissances de l’Axe impérialistes et nazi-​fascistes se raillèrent de la SDN. Quel en fut le résultat ? Celle-ci n’ayant pu remplir les conditions fixées dans son pacte, elle suspendit toute activité après qu’Hitler, dictateur nazi et catholique, eut déchaîné le deuxième conflit mondial en septembre 1939a.

      25. a) Que faut-​il entendre par l’abîme dans lequel la bête descendit pour un temps et dont elle remonta ? b) Que prédirent les témoins de Jéhovah au sujet de cette bête, en se fondant sur Révélation 17:8?

      25 À ce moment-​là, la Société des Nations descendit dans l’abîme que fut l’humanité déchaînée et mugissant comme les flots de la mer pendant la plus grande guerre mondiale de tous les temps. Elle fut plongée dans un état d’inactivité temporaire. L’ange de Dieu avait parlé à l’apôtre Jean comme si la bête écarlate se trouvait déjà dans l’abîme, mais était sur le point d’en remonter. Or, chose frappante et cependant conforme à la prédiction biblique, les chrétiens témoins de Jéhovah comprirent en 1942, soit au milieu de la Seconde Guerre mondiale, que la bête internationale précitée se trouvait alors dans l’abîme et, se fondant sur Révélation 17:8, ils prédirent qu’elle devait en remonter après le deuxième conflit mondial. — Voir Peace — Can It Last ?, ou La paix de demain sera-​t-​elle de longue durée ?, pages 20-22, brochure publiée le 20 septembre 1942 par la Société Watch Tower.

      26. a) Quelle puissance mondiale fut le principal artisan de la Société des Nations, et comment contribua-​t-​elle à faire remonter cette organisation de l’abîme ? b) Quand fut signée la charte de l’ONU, et quand entra-​t-​elle dans le droit international ?

      26 La Septième Puissance mondiale, composée de la Grande-Bretagne et des États-Unis d’Amérique, fut le principal artisan de la Société des Nations. En temps voulu, cette même puissance mondiale mit tout en œuvre afin que cette organisation — créée pour le maintien de la paix et de la sécurité mondiales — puisse remonter de l’abîme symbolisant, en l’occurrence, la mort apparente. Par conséquent, c’est aux États-Unis d’Amérique, à San Francisco (Californie), que cinquante nations (à l’exclusion du Vatican et des puissances de l’Axe) signèrent la charte de l’Organisation des Nations unies (ONU), le 26 juin 1945. Cette charte entra dans le droit international le 24 octobre 1945, jour où le nombre des nations ayant ratifié celle-ci fut de vingt-neuf, y compris les cinq Grands. L’Organisation des Nations unies existe depuis ce jour-​là. Son Assemblée générale se réunit pour la première fois le 10 janvier 1946 à Londres, siège de l’un des partenaires de la double Puissance mondiale anglo-américaine. Le Conseil de sécurité siégea une semaine plus tard.

      27. Que comprirent aussitôt les témoins de Jéhovah, que s’abstinrent-​ils de faire ? Mais qui s’étonna avec admiration en voyant que la bête était réapparue ?

      27 Les chrétiens témoins de Jéhovah comprirent aussitôt que la bête sauvage écarlate venait de remonter de l’abîme. Mais ils ne se mirent pas à l’adorer, pas plus qu’ils ne s’étaient joints à Babylone la Grande et aux nations de ce monde pour idolâtrer la Société des Nations, forme que la “bête” revêtit à l’origine. Les autres gens du monde par contre, “ceux qui habitent la terre”, s’étonnèrent avec admiration en la voyant.

      28. Quel est le but de l’Organisation des Nations unies d’après sa charte ? Quel fut le sentiment des gens à son sujet, et que continuaient-​ils de faire ?

      28 Le but de l’ONU, énoncé dans sa charte, est de veiller au “maintien de la paix et de la sécurité internationales”. Rien d’étonnant que les gens se soient sentis quelque peu rassurés en voyant que la première bête sauvage symbolique, celle qui était montée de la mer, allait continuer d’exister. Cette nouvelle organisation internationale n’avait-​elle pas pour tâche de sauvegarder la paix et la sécurité dans l’intérêt de cette bête sauvage montée de la mer ? En tout cas, l’admiration que les gens continuent de vouer à cette “image de la bête sauvage” écarlate se traduit par le fait que le nombre des membres de l’ONU n’a cessé de s’accroître, au point de comprendre 123 États membres.

      29, 30. Que déclara le 5 avril 1963 un certain représentant du souverain pontife au sujet de l’encyclique et de la bête sauvage chevauchée par Babylone la Grande ?

      29 Il n’y a pas longtemps, le pontifex maximus du Vatican parla avec une netteté remarquable de la bête sauvage symbolique de couleur écarlate ayant sept têtes et dix cornes, et que chevauche Babylone la Grande. À grand renfort de publicité, faite à l’échelle mondiale et plusieurs jours à l’avance, le Vatican attirait l’attention des gens sur la parution imminente d’une lettre circulaire ou encyclique adressée à tous les évêques catholiques romains. C’était la huitième encyclique du pape Jean XXIII. Dans une dépêche de l’Associated Press, datée de “Rome, 5 avril” et publiée par le New York Times du 6 avril 1963, en page 2, sous le titre “Le Vatican soutient la police de l’ONU”, on pouvait lire ceci :

      30 Monseigneur Pisoni déclare, dans un article du Corriere della Sera publié à Milan, que le droit international “a été rendu encore plus compliqué à notre époque par la présence d’organismes internationaux tels que les Nations unies, auxquelles on peut faire appel pour qu’elles assument avec des forces militaires autonomes la tâche d’une ‘police internationale’”. Il précisa que l’encyclique traiterait du “devoir de tous les peuples d’accepter la force autonome des Nations unies comme une police internationale”, ainsi que de la guerre froide et des “guerres intestines et civiles appuyées par l’étranger”.

      31. Dans quelles circonstances Jean XXIII signa-​t-​il l’encyclique intitulée “Pacem in terris” (“Paix sur la terre”), et à qui s’adressait-​elle ?

      31 Le 7 avril 1963, la chrétienté célébrait son dimanche des Rameaux pour commémorer l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem (ou Sion). Par cet acte, le Christ s’était offert à cette ville pour être son Roi messianique. Or, au cours de la semaine sainte qui suivit, le pape Jean XXIII signa son encyclique intitulée “Pacem in terris” (“Paix sur la terre”). Cette cérémonie fut filmée par la télévision pour être retransmise en différé par le réseau italien au cours d’une émission spéciale et pour être mise à la disposition des émetteurs de télévision du monde entier. Au bas du dernier paragraphe, cette encyclique était datée en ces mots : “Donné à Rome, près Saint-Pierre, le Jeudi saint, 11 avril de l’an 1963, le cinquième de Notre Pontificat. JEAN XXIIIb.” L’encyclique s’adressait non seulement “au clergé et aux fidèles de l’univers” rattachés à la religion catholique romaine, mais aussi “à tous les hommes de bonne volonté”. La IVe partie traite de “l’organisation de la communauté mondiale”, expression par laquelle il ne faut toutefois pas entendre l’Organisation des Nations unies, car le Vatican n’en est pas membre. Elle poursuit en ces termes :

      32-37. D’après cette encyclique : a) Quels problèmes cette autorité universelle doit-​elle examiner et résoudre ? b) Quel devrait être le but essentiel de l’ONU ? c) Compte tenu de son préambule, quelle importance revêt la “Déclaration universelle des droits de l’homme”, approuvée par l’ONU ? d) Quel vœu est exprimé concernant les facultés de l’ONU et l’attitude des gens à son égard ?

      32 (...) Le rôle de cette autorité universelle est d’examiner et de résoudre les problèmes que pose le bien commun universel en matière économique, sociale, politique ou culturelle. C’est la complexité, l’ampleur et l’urgence de ces problèmes qui ne permettent pas aux gouvernements nationaux de les résoudre à souhait.

      33 Il n’appartient pas à l’autorité de la communauté mondiale de limiter l’action que les États exercent dans leur sphère propre, ni de se substituer à eux. (...)

      34 Comme chacun sait, le 26 juin 1945, a été fondée l’Organisation des Nations unies (ONU) à laquelle sont venus se rattacher par la suite des organismes intergouvernementaux. À ces organisations ont été confiées de vastes attributions de portée internationale sur le plan économique et social, culturel, éducatif et sanitaire. Le but essentiel de l’Organisation des Nations unies est de maintenir et de consolider la paix entre les peuples, de favoriser et de développer entre eux des relations amicales, fondées sur le principe de l’égalité, du respect réciproque et de la collaboration la plus large dans tous les secteurs de l’activité humaine.

      35 Un des actes les plus importants accomplis par l’ONU a été la Déclaration universelle des droits de l’homme, approuvée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations unies. Son préambule proclame comme objectif commun à promouvoir par tous les peuples et toutes les nations la reconnaissance et le respect effectifs de tous les droits et libertés énumérés dans la Déclaration.

      36 Nous n’ignorons pas que certains points de cette Déclaration ont soulevé des objections et fait l’objet de réserves justifiées. (...)

      37 Nous désirons donc vivement que l’Organisation des Nations unies puisse de plus en plus adapter ses structures et ses moyens d’action à l’étendue et à la haute valeur de sa mission. Puisse-​t-​il arriver bientôt, le moment où cette Organisation garantira efficacement les droits de la personne humaine : ces droits qui dérivent directement de notre dignité naturelle et qui pour cette raison sont universels, inviolables et inaliénables. Ce vœu est d’autant plus ardent qu’aujourd’hui les hommes participent davantage aux affaires publiques de leur propre pays, qu’ils témoignent d’un intérêt croissant pour les problèmes de portée mondiale et prennent une conscience plus vive de leur qualité de membres actifs de la famille humaine universelle.

      38, 39. a) En quels termes le pape rattacha-​t-​il le Royaume de Dieu à tout ce qui précède ? b) (note en bas de page) Quelle déclaration le président Kennedy fit-​il à propos de cette encyclique, et que fit le ministère américain des Affaires étrangères pour la première fois de l’Histoire ?

      38 Dans le sixième paragraphe avant la fin de son encyclique, le pape Jean XXIII rattacha le Royaume de Dieu aux déclarations précitées en affirmant :

      39 (...) Pour que la société humaine présente avec la plus parfaite fidélité l’image du Royaume de Dieu, le secours d’En-haut est absolument nécessairec.

      40. a) L’admiration que le pape et les nations portent à l’“image de la bête sauvage” est-​elle un gage pour la survie de celle-ci ? b) De qui Dieu écrit-​il les noms dans son “rouleau de vie”, mais quels noms n’y figureront jamais ?

      40 Peut-​on dire que, d’une façon ou d’une autre, l’ONU présente l’image du Royaume de Dieu ou qu’elle s’efforce de promouvoir celui-ci d’une certaine manière ? L’admiration que le pontifex maximus et le monde entier portent à l’Organisation des Nations unies, ou “image de la bête sauvage”, est-​elle un gage permettant aux “États” ou “autorités publiques” de survivre à la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” ? Absolument pas ! Car il ressort des paroles écrites par l’apôtre Jean que ce n’est pas en vouant aux Nations unies une admiration idolâtrique et en priant pour le succès de cette institution que les gens pourront s’assurer la vie dans le nouvel ordre de choses promis par Jéhovah Dieu et qui devra succéder à la guerre universelle. Dieu n’écrira pas dans le “rouleau de vie” les noms de tels idolâtres. Figurément parlant, il y écrit au fur et à mesure les noms de ceux qu’il juge dignes de vie “dès la fondation du monde”, c’est-à-dire depuis le moment où il a fondé l’espèce humaine ou monde des hommes. Compte tenu de ce que Dieu a fait consigner dans sa Parole, Abel — le fils d’Adam et d’Ève qui est mort martyr — a été le premier à avoir eu son nom écrit “dans le rouleau de vie”. (Hébreux 11:4 ; 12:24 ; Genèse 4:2-10, 25 ; Matthieu 23:35.) Or, le nom d’aucun idolâtre ne figurera jamais à côté de celui d’Abel. Toute personne désireuse d’obtenir la vie éternelle dans le nouvel ordre de choses promis par Dieu s’abstiendra donc de cette idolâtrie des temps modernes.

      41, 42. a) Que signifient les sept têtes de la bête écarlate, et que symbolisent-​elles ? b) Que sont les “sept montagnes” ?

      41 Entrant encore davantage dans le détail de ce mystère qu’est la bête sauvage écarlate élevée au rang d’idole, l’apôtre Jean écrit : “C’est ici qu’intervient l’intelligence qui a de la sagesse : Les sept têtes signifient sept montagnes, sur le sommet desquelles la femme est assise. Et il y a sept rois : cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore arrivé, mais quand il sera venu il doit rester peu de temps. Et la bête sauvage qui était mais n’est pas, c’est elle-​même un huitième roi, mais provient des sept, et elle va à la destruction.” (Révélation 17:9-11). En effet, pour saisir la signification de ce mystère compliqué, il faut non seulement de l’intelligence, mais surtout de la sagesse céleste ou “sagesse d’en haut”. — Jacques 3:17.

      42 Les “sept têtes” de la bête sauvage écarlate correspondent à celles de la bête sauvage qui monta de la “mer”, symbole de l’humanité impie. Elles apparurent l’une après l’autre et figurent sept têtes politiques, chacune étant une puissance mondiale. L’intelligence que nous dispense la Parole de Dieu, trésor de sagesse céleste, nous aide à identifier ces puissances successives : 1) l’Égypte ancienne, 2) l’Assyrie, 3) Babylone, 4) l’Empire médo-perse, 5) l’Empire grec ou macédonien, 6) Rome, et 7) la puissance anglo-américaine. Or, ces sept têtes symboliques sont appelées “sept montagnes” au même titre que le Royaume messianique de Dieu, puissance mondiale éternelle à venir, est comparé en Daniel 2:34, 35, 44, 45 à une “grande montagne” qui “remplit toute la terre”.

      43. Quelle différence y a-​t-​il entre Babylone la Grande et l’antique Puissance mondiale babylonienne ?

      43 Il ne faut pas confondre la mystérieuse prostituée, Babylone la Grande, avec la troisième tête de la bête, car cette tête figurait Babylone en tant que puissance mondiale. La troisième tête symbolique était en outre une montagne symbolique, une organisation politique, tandis que Babylone la Grande est strictement un empire religieux. En effet, Babylone la Grande existait et régnait déjà bien avant que la Babylone antique des bords de l’Euphrate devînt la Troisième Puissance mondiale sous Nébucadnetsar. Comme empire religieux, elle était assise sur le sommet de la première montagne symbolique en ce sens qu’elle régnait sur la Puissance mondiale égyptienne, environ mille ans avant la fondation de Rome. C’est parce qu’elle est un empire religieux que Babylone la Grande ne disparut pas lorsque survint la chute de la Babylone antique, en 539 avant notre ère, ville qui périt finalement à l’époque où Rome était puissance mondiale. Comme empire religieux, Babylone la Grande a survécu jusqu’à ce jour, si bien qu’elle a pu s’asseoir au sommet de toutes les sept montagnes symboliques ou puissances mondiales, qui se sont succédé depuis l’Égypte ancienne jusqu’à la puissance anglo-américaine des temps modernes.

      44. a) En quel sens chaque puissance mondiale est-​elle un “roi des rois” ? b) Quel titre se donna Artaxerxès, le maître de la Puissance mondiale médo-perse ?

      44 Ces puissances mondiales sont, figurément parlant, “sept rois” en ce sens que chacun d’entre eux représente un “roi des rois”, c’est-à-dire un souverain qui domine sur tous les autres rois de son époque. Par exemple, s’adressant à Nébucadnetsar, roi de Babylone et maître du monde, le prophète Daniel lui dit : “Toi, ô roi, tu es le roi des rois, à qui le Dieu des cieux a donné le royaume (...). C’est toi qui es la tête d’or.” (Daniel 2:37, 38, Dh). D’ailleurs, le maître de la Puissance mondiale médo-perse se donna le même titre dans la lettre qu’il fit porter à Jérusalem par Esdras, copiste de la Bible, en affirmant : “Artaxerxès, roi des rois, à Esdras, sacrificateur, scribe de la loi du Dieu des cieux, paix parfaite.” (Esdras 7:7-12, Da n. m.). Rappelons que vers la fin du premier siècle, au moment où l’apôtre Jean reçut la Révélation, l’ange lui fit remarquer que cinq “rois” étaient déjà tombés. Il s’agissait en l’occurrence des cinq premières puissances mondiales à compter de l’Égypte ancienne jusqu’à la Grèce antique inclusivement.

      45. Qu’est-​ce que l’ange entendait par la phrase “l’un est”, qu’il dit à Jean ?

      45 Ainsi, en disant à Jean “l’un est”, l’ange entendait la puissance mondiale qui avait exilé l’apôtre dans l’île pénitentiaire de Patmos, à savoir Rome, alors Sixième Puissance mondiale, dont l’empereur païen était le pontifex maximus de la religion romaine. Mais qui devait être, figurément parlant, le septième roi dont l’ange annonça la venue en déclarant : “L’autre n’est pas encore arrivé.” — Révélation 17:10.

      46. a) À quelle puissance mondiale l’ange faisait-​il allusion ? b) Pourquoi l’avènement de cette nouvelle puissance ne date-​t-​il pas de l’année de la “chute” de Rome ?

      46 Les prophéties bibliques et l’histoire universelle prouvent que l’ange faisait ici allusion à la double puissance mondiale composée de la Grande-Bretagne et des États-Unis d’Amérique, tous deux alliés au cours de la Première Guerre mondiale qui sévit de 1914 à 1918. Aucune des six puissances mondiales antérieures ne fut aussi puissante et aussi universelle que la Septième Puissance mondiale anglo-américaine. À quel moment ce “roi” arriva-​t-​il ? Son avènement ne date pas de 476, année de la “chute” de Rome, provoquée par Odoacre, le chef militaire germanique de foi arienne qui s’empara de Rome et devint roi d’Italie. À cette époque-​là n’existaient ni l’Empire britannique ni les États-Unis d’Amérique. Au cinquième siècle, l’Empire romain englobait bien plus que Rome et l’Italie. Cependant, la capitale de tout cet empire était non pas l’ancienne Rome en Italie, mais la Nouvelle Rome ou Constantinople sur le Bosphore, bâtie au carrefour de l’Europe et de l’Asie, de la Méditerranée et de la mer Noire. C’est dans ce centre commercial de la Puissance mondiale romaine que régnait l’empereur Zénon, Isaurien d’origine, qui réussit à faire expulser Odoacre de Rome, en 489. La partie orientale de l’Empire romain arriva à sa fin en 1453, année où Constantinople tomba aux mains des Turcs ottomans.

      47. a) Quand et par qui fut établi le Saint Empire romain, mais qui mit fin à cet empire ? b) En quelle année l’Empire britannique se hissa-​t-​il au rang de “première puissance commerciale et coloniale du monde”, et que forma-​t-​il par la suite avec les États-Unis d’Amérique ?

      47 L’Occident vit le pape, bon stratège, établir en 800 le Saint Empire romain, auquel Napoléon Ier, empereur des Français, mit fin en 1806. Quarante-trois ans auparavant, soit en 1763, l’Empire britannique, qui avait alors des colonies en Amérique du Nord, s’était hissé au rang de “première puissance commerciale et coloniale du monde”, pour reprendre les termes d’un historien. L’Angleterre maintint cette position et parvint en 1814 à provoquer la chute de Napoléon Bonaparte. Entre-temps, en Amérique du Nord, les colonies anglaises s’étaient séparées de la métropole et avaient pris le nom d’États-Unis d’Amérique. Par la suite, la République américaine devint sous bien des rapports l’alliée de la Grande-Bretagne, formant ainsi avec elle une double puissance mondiale, la plus puissante de l’histoire humaine.

      48. Quelle sera la durée de la double puissance mondiale, et sous quel rapport s’agit-​il là d’un court laps de temps ?

      48 Le double caractère de cette puissance mondiale remonte au dix-neuvième siècle. L’ange de Dieu avait prédit à ce sujet : “Quand il [ce roi] sera venu il doit rester peu de temps.” (Révélation 17:10). Comparée à la longue durée de la Sixième Puissance mondiale d’origine romaine, celle de la Septième Puissance mondiale ou double puissance anglo-américaine ne s’étend que sur “peu de temps”, car les “rois de la terre habitée tout entière” sont à présent rassemblés vers un lieu ou une situation que la Bible appelle Har-Magedon, où ils seront détruits. Même en comptant depuis la date précitée de 1763, c’est comparativement “peu de temps” qui doit s’écouler jusqu’à cette “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. (Révélation 16:14, 16.) La plus grande partie de ce court laps de temps est déjà passée, aussi son échéance est-​elle proche.

      49. a) Quelle puissance mondiale est le principal soutien de l’“image de la bête sauvage”, et qu’est-​ce que l’ange de Dieu a prédit en ce qui concerne cette bête sauvage écarlate ? b) À qui l’Organisation des Nations unies doit-​elle son existence, que devient-​elle de ce fait, et que doit-​elle faire ensuite ?

      49 La Septième Puissance mondiale est la promotrice et le principal soutien de l’Organisation des Nations unies, forme actuelle de l’“image de la bête sauvage”. Chose certaine donc, cet instrument international — créé pour garantir la paix et la sécurité dans le monde — devra subir la destruction en même temps que la Puissance mondiale anglo-américaine, c’est-à-dire à Har-Magedon. La destruction de cette bête sauvage écarlate a été prédite par l’ange de Dieu en ces termes : “La bête sauvage qui était mais n’est pas, c’est elle-​même un huitième roi, mais provient des sept, et elle va à la destruction.” (Révélation 17:11). L’actuelle Organisation des Nations unies compte en effet parmi ses membres la Septième Puissance mondiale et les prolongements nationaux de toutes les puissances mondiales antérieures. Elle doit donc son existence aux sept puissances mondiales : c’est d’elles qu’elle provient. De même que la bête écarlate est une image de la bête sauvage, tachetée comme un léopard, laquelle est montée de la mer et qui constitue la synthèse de toutes les sept puissances mondiales, l’“image” de la bête est, elle aussi, une puissance mondiale (ou “roi”) et, par conséquent, “un huitième roi”. À plusieurs reprises, elle a déjà fait entrer en action ses propres forces militaires. Mais elle a beau être remontée de l’abîme et avoir repris vie en 1945, la Bible révèle qu’elle doit aller à la destruction.

      LES DIX CORNES SE BATTRONT AVEC L’AGNEAU

      50, 51. a) Qu’est-​ce que des cornes représentent, que désigne leur nombre, et, par conséquent, que symbolisent les “dix cornes” ? b) Comment la bête se sert-​elle de toute sa série de cornes ? c) Quelle sera leur attitude envers l’Agneau, mais qui vaincra ?

      50 Dans les prophéties de Daniel, les cornes placées sur la tête d’un animal symbolique servent à représenter des rois ou des chefs d’État, pris individuellement. Étant donné que la Bible emploie le nombre dix pour désigner la plénitude ou la perfection terrestres, l’expression “dix cornes” n’est donc pas à prendre au sens littéral ; elle symbolise le nombre complet et total des rois ou chefs d’État de la terre. Or, une bête sauvage peut se servir de ses cornes pour attaquer. C’est ce que fait la bête sauvage écarlate avec sa série de cornes, car l’ange de Dieu dit à Jean :

      51 “Et les dix cornes que tu as vues signifient dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais ils reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête sauvage. Ceux-ci ont une seule pensée, et ainsi ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête sauvage. Ils se battront avec l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois. De plus, ceux qui sont appelés et élus et fidèles vaincront.” — Révélation 17:12-14.

      52. Combien y avait-​il au moins de cornes sur la septième tête de la bête sauvage, et combien de ces têtes étaient déjà “arrivées” à l’époque de l’apôtre Jean ?

      52 La bête sauvage de couleur écarlate porte dix cornes. Au moins l’une de celles-ci, peut-être même deux, devait se trouver sur la septième tête, d’autant plus que cette tête figurait une double puissance mondiale résultant de l’alliance entre la Grande-Bretagne et les États-Unis (comparez avec Daniel 8:20-22). À l’époque de l’apôtre Jean, la septième tête symbolique en question n’était pas encore “arrivée” ou apparue, ce qui explique l’absence de sa corne symbolique, éventuellement de ses deux cornes symboliques. — Révélation 17:10.

      53. Que pouvait-​on dire à juste titre de ces dix cornes du vivant de l’apôtre Jean, et à partir de quel moment ont-​elles pu recevoir pour la première fois autorité comme rois avec la bête sauvage écarlate ?

      53 En effet, du temps de l’apôtre Jean, les dix cornes de cette bête sauvage particulière n’existaient pas encore dans leur totalité. Mais depuis le dix-huitième siècle, toutes les sept têtes ainsi que leurs dix cornes existent réellement. C’est donc bien à propos que l’ange a pu dire avant cette époque, et surtout du vivant de l’apôtre Jean, que ces dix cornes “n’ont pas encore reçu de royaume”. Autre chose encore : cette bête sauvage écarlate, qui est une “image” de la bête montée de la mer, n’a vu le jour qu’après la Première Guerre mondiale, sous forme de Société des Nations. Ce n’est donc qu’à partir de ce moment-​là que les dirigeants — dont les nations ont adhéré à la SDN et ensuite à l’ONU — ont pu “recevoir autorité comme rois (...) avec la bête sauvage”.

      54. a) En quel sens la septième tête ne subsiste-​t-​elle que peu de temps ? b) Comment la durée de la Société des Nations et de l’Organisation des Nations unies peut-​elle se comparer à “une heure” ?

      54 Il est dit de la septième tête de cette illustre bête sauvage : “Quand il [ce roi] sera venu il doit rester peu de temps.” Ainsi, d’après la Bible, le temps imparti à la Septième Puissance mondiale, l’hégémonie anglo-américaine, depuis son commencement jusqu’à sa proche destruction, ne représente que “peu de temps”. C’est la raison pour laquelle la durée de la Société des Nations et de l’Organisation des Nations unies, qui lui a succédé, doit être encore plus courte, puisqu’elle n’a commencé qu’en 1920. Ce laps de temps est d’ailleurs comparé à “une heure” dans Révélation 17:12, où on lit que les États membres “reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête sauvage”. Depuis 1920, nous vivons dans cette courte période qui ne doit durer qu’“une heure” symbolique. Or, beaucoup de nations n’ont adhéré à cette organisation internationale — figurée par une “bête sauvage” — qu’après 1945, année où elle est réapparue sous une forme nouvelle en tant qu’Organisation des Nations unies. Le temps pendant lequel ces nations pourront en être membres sera donc encore plus court.

      55. Quels faits prouvent que les “dix rois”, quoique faisant partie des Nations unies, ne partagent pas la même pensée ?

      55 Sous quel rapport peut-​on affirmer que “ceux-ci ont une seule pensée” ? La charte des Nations unies stipule, bien entendu, que tous les pays membres ou “rois” se rallient aux mêmes principes et poursuivent un objectif commun. Pourtant, la façon dont certains membres font usage du droit de veto aux séances tenues par le Conseil de sécurité des Nations unies, tandis que d’autres se refusent à participer aux frais causés par certaines interventions militaires de l’ONU, et compte tenu des désordres qui ont marqué quelques-unes des sessions de l’Assemblée générale, ainsi que le manque chronique d’unité d’esprit dans les propositions cruciales telles que le désarmement général et l’arrêt des essais d’armes nucléaires, etc., tout cela prouve combien ces “dix rois” sont loin de partager la même pensée. Mais en quoi la prophétie de l’ange dit-​elle vrai en déclarant que “ceux-ci ont une seule pensée” ? Sous le rapport suivant :

      56. a) En quel sens les “dix rois” des temps modernes partagent-​ils “une seule pensée” ? b) En conséquence, pourquoi les “dix cornes” acceptent-​elles de donner leur puissance et leur autorité à la bête écarlate ? c) Qui est en outre hostile au Royaume messianique établi dans les cieux ?

      56 Ces “dix rois” des temps modernes partagent “une seule pensée” en s’opposant unanimement au Royaume messianique établi par Dieu, c’est-à-dire au Royaume que Jéhovah a remis entre les mains de l’“Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”. D’abord la Société des Nations et ensuite son successeur l’Organisation des Nations unies constituent une conspiration internationale ourdie contre le Royaume de Dieu, né dans les cieux en 1914, à l’expiration des temps des Gentils. L’une et l’autre de ces deux organisations internationales, créées pour garantir la paix et la sécurité par des moyens humains, ne sont qu’une contrefaçon illusoire et trompeuse du Royaume remis par Dieu entre les mains de l’Agneau et que les témoins de Jéhovah prêchent à toutes les nations depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Ainsi, la “bête sauvage” écarlate s’oppose tout entière au Royaume messianique céleste. En prenant fait et cause pour l’organisation qui prétend se substituer au Royaume messianique et afin de lutter plus efficacement contre ce dernier, les dix cornes ou rois symboliques se liguent et acceptent de “donner leur puissance et leur autorité à la bête sauvage”, accomplissant ainsi la prédiction faite dans Révélation 17:13. Quant aux autres nations qui ne font pas partie de l’Organisation des Nations unies, elles sont tout aussi hostiles au Royaume messianique établi par Dieu. C’est pourquoi elles se rangent du côté de la “bête sauvage” pour participer à cette opposition.

      57. a) De qui font partie les dix cornes, et contre qui les “dix rois” se battront-​ils par conséquent ? b) Pourquoi ceux-ci ne peuvent-​ils pas combattre directement contre l’Agneau de Dieu ?

      57 Les dix cornes symboliques qui se dressent sur les têtes de la bête sauvage écarlate font partie des “rois de la terre habitée tout entière” qui, sous l’influence des démons, sont à présent rassemblés en vue de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, appelée Har-Magedon. C’est à ce moment-​là qu’“ils se battront avec l’Agneau”, comme l’assure Révélation 17:14. Étant terrestres et ne voyant qu’avec des yeux d’hommes, ces “dix rois” (qui font la force réelle de la “bête sauvage” incarnée par l’ONU) ne pourront pas combattre directement contre l’Agneau de Dieu, car Celui-ci est céleste, spirituel et invisible pour eux.

      58. Par quoi le reste se fait-​il de plus en plus remarquer ?

      58 Par contre, l’Agneau possède encore sur la terre un reste de ses disciples engendrés de l’esprit. Dieu les ayant appelés et élus, ceux-ci font tout pour rester fidèles à l’Agneau. Ils n’échappent pas à la vue des “dix rois” en question. Plus ils font valoir leur neutralité chrétienne dans les conflits des royaumes de ce monde, tout en prêchant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu par la terre habitée tout entière, plus ils se font remarquer. — Matthieu 24:14 ; Éphésiens 6:11-18 ; Actes 5:28, 29.

      59. a) Contre qui les “dix rois” combattent-​ils, et jusqu’à quel point ? b) Contre qui combattent-​ils également sur la terre, mais contre qui se battent-​ils en réalité ?

      59 C’est contre ces hommes appelés, élus et fidèles que les “dix rois” peuvent combattre et le font si bien qu’ils créent “l’affliction sous couvert de la loi”, afin de donner à leurs actes un aspect légal sous prétexte de défendre les intérêts de la nation (Psaume 94:20, CT). Ils combattent également contre les compagnons du reste qui craignent Dieu, à savoir la “grande foule” que Jean a vue se tenir devant le trône de Dieu et a entendue crier : “Le salut, nous le devons à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.” (Révélation 7:9, 10, 13-17). En combattant contre les membres du reste, engendrés de l’esprit, et contre ceux de la “grande foule” qui se joignent au reste pour prêcher le Royaume de Dieu, les dix rois symboliques se battent en réalité contre l’Agneau de Dieu, car ce qu’ils font à ses disciples, l’Agneau considère qu’ils le font à lui-​même.

      60. a) Quelle est la disposition de cœur des disciples terrestres de l’Agneau, mais quelles qualités l’Agneau déploiera-​t-​il contre ses ennemis ? b) Quelle fonction officielle l’Agneau remplit-​il depuis l’expiration des temps des Gentils, survenue en 1914, mais qu’est-​ce qui lui a été conféré dans le ciel et sur la terre ?

      60 Les disciples terrestres de l’Agneau de Dieu sont de disposition de cœur aussi douce que des agneaux. Et pourtant, les dix cornes symboliques de la bête sauvage ne doivent pas s’attendre à gagner la bataille. Elles feraient bien de ne pas oublier que l’Agneau, étant aussi “le Lion qui est de la tribu de Juda”, saura déployer des qualités propres à un lion quand il aura à se battre contre les ennemis du Royaume de Dieu (Révélation 5:5 ; Genèse 49:9, 10). C’est à la fin des temps des Gentils, survenue en 1914, que Jéhovah Dieu l’a intronisé et couronné Roi dans les cieux. Il s’en est suivi une guerre dans le ciel au cours de laquelle le Roi, qui venait d’être intronisé, a précipité du ciel Satan et ses démons dans le voisinage de la terre. Ainsi, l’Agneau est à présent le Seigneur de l’ancien roi David et règne lui-​même en qualité de Roi. Comparé aux seigneurs et aux rois de la terre, il est un Seigneur et un Roi bien supérieur, ce qu’indique d’ailleurs son nouveau titre “Seigneur des seigneurs et Roi des rois”. À cet effet, Dieu lui a conféré toute l’autorité nécessaire dans le ciel et sur la terre. — Matthieu 28:18 ; Actes 2:32-36.

      61. a) Qui vaincra, et qui partagera cette victoire ? b) Qu’est-​ce que les fidèles membres du reste vivant encore sur la terre n’auront pas à faire contre les “dix rois”, mais qu’est-​ce qu’ils se verront attribuer ?

      61 Voilà autant de raisons qui permettront à l’Agneau céleste de vaincre tous les dirigeants ou rois actuellement groupés au sein de l’Organisation des Nations unies, représentation concrète des “dix rois” et des “dix cornes” symboliques de la bête sauvage. Quant à “ceux qui sont appelés et élus et fidèles”, ils partageront cette victoire avec l’Agneau, car cette promesse s’applique aux 144 000 qui se tiendront finalement à ses côtés sur le mont Sion céleste (Révélation 14:1-3). Ceux d’entre eux qui seront morts avant la bataille et qui auront été récompensés par la résurrection de vie auprès de lui dans les cieux, ceux-là donc se battront à ses côtés (Révélation 14:13 ; 2:26-28). Par contre, les membres du reste des 144 000 vivant encore ici-bas ne prendront aucune arme matérielle, puisqu’ils n’auront pas à se battre contre les “dix rois”. C’est pour être demeurés fidèles à l’Agneau tout au long de la bataille qu’ils se verront attribuer leur part de la victoire. Or, cela semble constituer une preuve supplémentaire de ce que les membres du reste, vivant encore sur la terre, survivront à cette bataille pour entrer dans le nouvel ordre de choses aussitôt après celle-ci, alors qu’ils seront encore dans la chair.

      UNE FIN VIOLENTE EST RÉSERVÉE À LA GRANDE PROSTITUÉE

      62. Qu’adviendra-​t-​il de la “grande prostituée”, selon Révélation 17:15-18?

      62 Vu que les “dix cornes” qui se dressent sur les sept têtes de la bête sauvage perdront la bataille contre l’Agneau de Dieu et seront anéanties, qu’adviendra-​t-​il de la grande prostituée, Babylone la Grande, qui aura chevauché la bête sauvage écarlate pendant “une heure”, alors que celle-ci déployait ses activités ? Nous ne sommes pas livrés au doute, car Jean écrit : “Et il me dit : ‘Les eaux que tu as vues, là où la prostituée est assise, signifient des peuples et des foules et des nations et des langues. Et les dix cornes que tu as vues, ainsi que la bête sauvage, celles-ci haïront la prostituée et la dévasteront et la mettront à nu, et mangeront ses chairs et la brûleront entièrement par le feu. Car Dieu a mis dans leur cœur d’exécuter sa pensée, oui, d’exécuter leur seule pensée en donnant leur royaume à la bête sauvage, jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. Et la femme que tu as vue signifie la grande ville qui a un royaume sur les rois de la terre.’” — Révélation 17:15-18.

      63. a) Avant quel autre événement cela doit-​il se produire ? b) Quel genre de contrôle les “dix cornes” détiennent-​elles, mais de quel ordre est celui exercé par la prostituée, Babylone la Grande, et à quoi s’étend-​il ?

      63 Cet événement doit bien entendu se produire avant que les dix cornes symboliques et la bête sauvage écarlate à sept têtes se fassent elles-​mêmes anéantir par l’Agneau de Dieu dans la bataille. Ces “dix cornes”, qui figurent des rois, détiennent le contrôle politique sur leurs nations et leurs peuples respectifs, tandis que Babylone la Grande exerce son contrôle sur un empire religieux. Son influence et son contrôle religieux s’étendent en effet au monde entier et s’exercent sur “des peuples et des foules et des nations et des langues”, puisqu’elle est assise sur eux, figurément parlant. Elle influence même et, autant que possible, dicte sa volonté aux dirigeants de ces peuples et de ces nations. À cause de la religiosité de leurs sujets, ces “rois de la terre” jugent bon et utile d’adopter une certaine forme de culte. De cette façon, Babylone la Grande a en fait “un royaume sur les rois de la terre”. Son royaume est, par suite, un empire mondial d’ordre religieux qui embrasse la chrétienté actuelle, vieille de seize siècles, mais qui est bien plus vaste qu’elle.

      64. Qui se lassera du “royaume” exercé par Babylone la Grande et de la fornication d’ordre religieux commise avec elle, et de qui exécuteront-​elles la “pensée” ?

      64 Et pourtant, les dix cornes symboliques et la bête sauvage écarlate se lasseront du “royaume” que Babylone la Grande fait peser sur elles et de la fornication que cette dernière leur fait commettre sur le plan religieux. C’est que Jéhovah Dieu a décrété qu’il devra en être ainsi, car il a “sa pensée” concernant la destruction de Babylone la Grande. Aussi va-​t-​il faire en sorte que les “dix cornes” symboliques exécutent cette “pensée”, après s’être concertées pour agir d’un commun accord.

      65. a) Quelles preuves Dieu leur fait-​il produire, et de quelle façon ? b) Quelle année fut cruciale pour les “dix rois”, et à quelle question eurent-​ils alors à répondre ?

      65 Les dix cornes ou rois symboliques sont hostiles au Royaume remis par Dieu entre les mains de l’Agneau. Pour rendre leur opposition manifeste, Jéhovah Dieu les amène en jugement devant lui. Pendant cette comparution, il leur fait produire des preuves sur la base desquelles il peut ensuite administrer la justice, les condamner à la destruction et exécuter la sentence. L’année 1914 fut critique pour les “dix rois”, car les temps des Gentils prirent fin en automne de cette année-​là. La question était donc de savoir ce que les “dix rois” allaient faire au moment où leur mandat viendrait à expiration. Jéhovah Dieu avait prédit leur réaction. Néanmoins, leur jugement devait se faire non pas sur la base de la prophétie, mais selon leurs actes. Allaient-​ils réellement faire ce que Dieu avait prédit ? L’histoire de cette époque critique est là pour répondre à cette question.

      66. Comment, en 1914, Dieu permit-​il aux “dix rois” de voir l’impuissance de Babylone la Grande, et de quoi purent-​ils ainsi se rendre compte ?

      66 La guerre pour la domination du monde éclata au cœur de la chrétienté en 1914. Elle fut suivie de disettes, de pestes, de tremblements de terre dans un lieu après l’autre, et amena l’invention d’instruments de guerre encore plus meurtriers. Dieu permit ainsi aux “dix rois” de voir combien Babylone la Grande, malgré toutes ses religions, restait impuissante devant cette guerre mondiale désastreuse. Plutôt que d’empêcher ce conflit, elle se rangea aux côtés de l’un ou de l’autre belligérant par l’intermédiaire de ses filles prostituées, tout en faisant dire des prières pour la paix et observer des rites religieux imposants. Dieu permit donc aux “dix rois” de se rendre compte qu’ils allaient au-devant de la destruction s’ils ne mettaient pas fin à leur conflit armé.

      67. a) À quel propos Dieu les força-​t-​il à prendre une décision ? b) Par quoi ces “dix rois” se laissèrent-​ils influencer, et quelle fut la “seule pensée” à laquelle ils furent incités à se rallier ?

      67 Dieu les força ainsi à prendre une décision. Allaient-​ils renoncer à leur souveraineté nationale, s’incliner devant le Royaume établi par Dieu et reconnaître que c’est là le seul moyen de salut pour l’humanité ? Ou bien allaient-​ils créer une organisation internationale faite de mains d’homme, afin d’assurer et de préserver la paix et la sécurité dans le monde, et se tourneraient-​ils vers elle pour perpétuer leurs nationalités distinctes et les souverainetés humaines ? Les intérêts personnels et politiques dictaient à ces “dix rois” ce qu’il fallait faire, et c’est ainsi qu’ils furent incités à se rallier tous à “une seule pensée”, c’est-à-dire à placer leur confiance en l’homme et à former une association de nations en vue d’empêcher leur propre destruction et de permettre à l’homme de conserver la domination sur l’humanité, pour ne pas la céder à Dieu.

      68. Qu’est-​ce que cette pensée les amena à faire ?

      68 Cette “pensée” unanime les amena à fabriquer une “image” politique de la bête sauvage, montée de la mer. Ce faisant, ils produisirent la bête sauvage de couleur écarlate. Ensuite, les “dix rois” exécutèrent leur pensée à propos de cette image “en donnant leur royaume à la bête sauvage” écarlate, soit à la Société des Nations d’abord et à l’Organisation des Nations unies à l’heure actuelle. Ils poursuivront cette action concertée “jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies”.

      69. Que font-​ils en exécutant leur dessein ou pensée, et en quel sens ?

      69 En exécutant leur dessein ou pensée, ils exécutent en même temps la “pensée” de Dieu, consistant précisément à voir les ennemis du Royaume se liguer au sein d’une organisation politique faite à l’échelle mondiale. De cette façon, ils seraient amenés à présenter à Dieu et à son Royaume messianique un front uni, de sorte que Dieu puisse les affronter tous à la fois et les exterminer d’un seul coup. — Josué 11:19, 20, Sy.

      70. Avec qui Babylone la Grande continuait-​elle de se livrer à la prostitution ? Qu’est-​ce qu’elle sanctifia, et que déterminait-​elle ainsi de faire avec sa coupe ?

      70 Quant à Babylone la Grande, elle continuait de se livrer à la prostitution avec les “rois de la terre”. Sous la conduite de la chrétienté, elle aurait dû savoir que les temps des Gentils impartis aux rois gentils de l’époque moderne avaient pris fin. Mais à peine les dirigeants de ce monde eurent-​ils fondé ladite organisation politique internationale que Babylone la Grande s’empressa de la sanctifier à sa façon et par ses rites. En agissant de la sorte, elle déterminait de faire boire davantage les habitants de la terre dans sa “coupe d’or” et de les rendre encore plus “ivres du vin de sa fornication”. Voilà en effet comment elle monta sur la “bête sauvage” écarlate, en 1920, et se mit à la chevaucher.

      71. Qu’arrivera-​t-​il à Babylone la Grande au temps voulu par Dieu, mais qu’est-​ce que cette action ne signifiera pas nécessairement ?

      71 Au temps voulu par Dieu, et par la force des circonstances qu’il suscitera, les amants actuels de Babylone la Grande se retourneront contre elle avec dégoût et violence. Le fait de se retourner contre elle ne signifie pas nécessairement qu’ils deviendront communistes dans le style de la Russie soviétique ou de la Chine rouge. Au moment de la parution de ce livre, la majorité des “dix rois” symboliques, qui font partie de l’Organisation des Nations unies, ne sont pas encore disposés à se retourner contre l’empire mondial de la religion d’origine babylonienne. Le troisième secrétaire général des Nations unies n’était d’ailleurs pas “chrétien” mais bouddhiste, tandis qu’un musulman a été élu président de la dix-septième session de l’Assemblée générale de l’ONU.

      72. Que fera Jéhovah Dieu avant d’anéantir les “dix rois”, et quels exemples la Bible nous fournit-​elle à ce propos ?

      72 Avant de les anéantir dans le lieu appelé Har-Magedon par la Bible, Jéhovah Dieu fera en sorte que l’amour passionné que les “dix rois” vouent à la “grande prostituée” se tourne en haine. C’est une chose qu’il a déjà faite jadis. En effet, dans les temps anciens, il a averti la Jérusalem religieuse qu’il inciterait les amants passionnés de cette ville à la mutiler et à la détruire. Il avait déjà réservé le même sort à Samarie, capitale sœur de Jérusalem. Lisez à ce propos les prophéties rapportées dans Ézéchiel 16:33-42 et 23:1-31. Or, Babylone la Grande ne vaut pas mieux que la Jérusalem infidèle et apostate ; elle mérite d’être punie de mort comme une prostituée, et c’est pourquoi Jéhovah Dieu veillera à ce que, ô ironie, les anciens amants prennent une part active dans la destruction violente qu’il lui réserve.

      73. Qui prendra la prostituée en haine, n’éprouvant plus aucun plaisir en elle, et quel fléau se sera accompli avant cette rupture ?

      73 Quelle fin terrible que celle qui attend cet empire mondial de la religion d’origine babylonienne ! Cette prostituée a beau placer sa confiance dans la majorité des pays membres de l’organisation qui incarne la “bête sauvage” et chercher protection et salut auprès d’eux, cette organisation ne la secourra pas le jour où Jéhovah exécutera son jugement sur elle. Les dix cornes ou rois symboliques, ainsi que cette organisation tout entière, préfigurée par une bête, prendront la prostituée en haine, n’éprouvant plus aucun plaisir en elle. Cette rupture se produira surtout après que le sixième fléau, répandu sur le “grand fleuve Euphrate” symbolique, se sera entièrement accompli et que les eaux du fleuve auront tari, la privant ainsi de la protection et du soutien qu’elle recevait jusque-​là des gens. — Révélation 16:12.

      74. Quel sort les “dix rois” et la “bête sauvage” lui réserveront-​ils, et comment son sort est-​il comparable à celui de Jézabel ?

      74 Les “dix rois” et la “bête sauvage” la dépouilleront des immenses richesses accumulées par elle grâce à son commerce religieux. Ils rendront Babylone la Grande honteuse en l’exposant comme une femme toute nue aux yeux du public, afin que tout le monde puisse voir combien la religion babylonienne était fausse et inutile, et cesse de la suivre par superstition. De même que les chiens mangèrent les chairs de la reine Jézabel d’Israël qui pratiquait le culte de Baal, ne lui laissant que les paumes des mains, les pieds et le crâne, eux aussi dévoreront le corps de celle avec qui ils prenaient naguère plaisir à s’unir. Ils mettront fin à toute sa beauté extérieure et à ses prérogatives religieuses qui lui permettaient d’accorder des plaisirs apaisants aux hommes impies de ce monde. Au lieu de se nourrir d’autrui, c’est elle-​même qui servira de nourriture aussi longtemps qu’il lui restera quelque chose. Quant à sa carcasse, ils la brûleront par le feu comme s’il s’agissait non pas d’une prostituée des temples babyloniens, mais de la fille impudique d’un prêtre de l’ancien Israël (Lévitique 21:9 ; Genèse 38:24). Ce que cela signifiera pour les édifices religieux de Babylone la Grande, pour ses prêtres, ses pasteurs et ses ordres religieux, ce sera quelque chose d’effroyable à contempler. Nous ne tenterons pas d’en donner une description.

      75. a) L’accomplissement de ce jugement sera-​t-​il moins terrifiant à voir que celui rapporté dans la vision prophétique de Jean ? b) Les témoins de Jéhovah aideront-​ils alors les “dix cornes” et la “bête sauvage”, et pourquoi ne trouveront-​ils pas la faveur de celles-ci ? c) Qui protégera et préservera les témoins en ces jours-​là ?

      75 Babylone la Grande paiera chèrement tous les crimes religieux et toutes les abominations dont elle s’est rendue coupable. En tout cas, c’était un jugement terrible que l’apôtre Jean a vu exécuter sur elle au cours de sa vision prophétique, il y a dix-neuf siècles, et dont l’accomplissement ne sera pas moins terrifiant à voir. Les témoins de Jéhovah et du Christ s’abstiendront de toute participation à la destruction violente que les “dix cornes” et la “bête sauvage” feront subir à la “grande prostituée”, Babylone la Grande, car Jéhovah Dieu ne leur a pas donné l’ordre d’exécuter son jugement de condamnation sur l’empire mondial de la religion d’origine babylonienne. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’ils pratiquent la vraie religion et le culte pur que les témoins trouveront la faveur des “dix cornes” et de la “bête sauvage”. Au contraire, ils seront eux-​mêmes en danger et en butte aux attaques de ceux qui s’opposent à toute forme de religion quelle qu’elle soit. Mais le Dieu tout-puissant saura protéger les siens et les préserver pendant toute cette période terrifiante, marquée par l’exécution de son juste jugement sur la “grande prostituée”. — Psaume 37:32-34.

      [Notes]

      a L’Assemblée générale de la Société des Nations cessa de se réunir après le 14 décembre 1939, date à laquelle l’Union soviétique fut exclue comme membre pour avoir attaqué la Finlande, le 30 novembre 1939, sans déclaration de guerre. Quand elle siégea de nouveau, du 8 au 18 avril 1946, l’Assemblée générale mit fin à la Société des Nations et en prononça la dissolution.

      b Que le lecteur ne s’abuse pas à croire que le pape Jean XXIII calcula depuis l’apôtre Jean pour se dire le vingt-troisième dans le pontificat à porter ce nom. L’apôtre ne fut jamais pape, mais pendant sa détention dans l’île pénitentiaire de Patmos, il reçut une apocalypse ou révélation, tandis qu’un évêque, nommé Clément, aurait été pape à Rome de 88-97 de notre ère. Un certain Évariste aurait succédé à celui-ci comme pape de 97-105. Le pape Jean XXIII arriva plutôt à ce nombre en comptant depuis Jean Ier, martyr, qui fut pape de 523-526. — Voir le Grand Larousse encyclopédique, tome VIII, publié en 1963, pages 137, 138, sous le titre “Liste des papes”.

      c Sous le titre “Kennedy voit dans l’encyclique un guide pour tous”, composé en gros caractères, le New York Sunday News du 21 avril 1963 publia une dépêche datée de “Boston, 20 avril” où on pouvait lire : “Le président Kennedy a salué aujourd’hui l’encyclique du pape Jean sur la paix en déclarant que c’était là une ‘analyse pénétrante’ des problèmes actuels et qui démontrait comment ‘une grande foi et ses traditions’ pouvaient dispenser de sages conseils à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté. (...) ‘Comme catholique, dit-​il, j’en suis fier, et comme Américain, j’ai appris quelque chose en la lisant.’”

      Ce fut la première fois de son histoire que le ministère des Affaires étrangères du gouvernement américain, à Washington, commenta une encyclique d’un pape du Vatican.

      [Illustration, page 568]

      Babylone la Grande chevauche la bête sauvage de couleur écarlate

      [Illustration, page 579]

      Le pape Jean XXIII signant l’encyclique “Pacem in terris”, le 11 avril 1963, au Vatican

  • Deuil et joie provoqués par sa destruction
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 27

      Deuil et joie provoqués par sa destruction

      1, 2. a) Lors de la chute soudaine de la Babylone antique, quelle était la volonté de Dieu à ce propos ? b) Pareillement, quelle est la volonté divine par rapport à la chute de l’homologue de celle-ci ? c) En quels termes cet événement est-​il décrit en Révélation 18:1-3?

      LORSQUE la Babylone antique tomba aux mains de Cyrus, roi de Perse, en 539 avant notre ère, c’était la volonté de Dieu que la chute soudaine de cet empire soit portée à la connaissance de toutes les nations (Jérémie 50:1-3). Ce serait donc pareillement la volonté divine que la chute et la destruction de Babylone la Grande, homologue de l’antique Babylone, fussent annoncées et publiées partout, car il s’agissait là d’un événement dont toute la terre allait ressentir les effets. L’apôtre Jean, qui vit et entendit en vision un héraut envoyé par Dieu, rapporte à ce sujet :

      2 “Après ces choses, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité ; et la terre fut illuminée de sa gloire. Et il cria d’une voix forte, disant : ‘Elle est tombée ! Babylone la grande est tombée, et elle est devenue une demeure de démons et un repaire de toute exhalaison impure et un repaire de tout oiseau impur et détesté ! Car à cause du vin de sa fornication, lequel réveille la passion, toutes les nations sont tombées victimes, et les rois de la terre ont commis la fornication avec elle, et les marchands voyageurs de la terre sont devenus riches grâce à son luxe scandaleux.”’ — Révélation 18:1-3.

      3. a) Qui était représenté par l’ange chargé d’annoncer la chute de la grande Babylone ? Que signifie le nom de cet archange ? b) Qu’est-​ce que la destruction de Babylone la Grande apporte au peuple que Jéhovah possède sur la terre ?

      3 L’ange chargé d’annoncer la chute et l’anéantissement de la grande Babylone était revêtu d’une grande autorité et d’une gloire resplendissante. Nul autre ne pouvait être mieux représenté de cette façon que l’archange de Jéhovah, le Seigneur Jésus-Christ glorifié. En sa qualité de Grand Cyrus, il acquiert une gloire éclatante en conquérant Babylone la Grande. Au ciel, cet archange porte le nom de Micaël ou Michel, nom qui signifie “Qui est comme Dieu ?” En détruisant Babylone la Grande, il fait briller la lumière parmi les témoins chrétiens que Jéhovah possède sur la terre, lesquels ont été persécutés par cet empire mondial de la religion babylonienne (Daniel 10:21 ; 12:1 ; Révélation 12:7 ; I Thessaloniciens 4:16, 17). La destruction de Babylone la Grande “illumine” la situation terrestre pour eux.

      4. À quoi Babylone la Grande est-​elle comparée au chapitre 18 de la Révélation ? Quel sort l’attend ?

      4 Au chapitre 18 de la Révélation, Babylone la Grande est comparée à une grande ville, et non plus à une femme qui se prostitue avec les rois de la terre. D’une voix forte, l’ange de Jéhovah proclame qu’elle vient d’être précipitée dans la destruction. La voilà en effet devenue semblable à une ville tombée en ruine et privée d’habitants humains et d’animaux domestiques. Elle n’est plus qu’une ruine hantée qui, dans sa désolation, sert de demeure à des animaux sauvages faisant penser à des démons. Elle dégage une odeur infecte ! Cette “exhalaison impure” qui s’élève d’elle empuantit tout son voisinage. Voilà qu’elle est devenue un repaire de “tout oiseau impur et détesté”. Toute sa gloire s’est évanouie et, avec elle, toute sa vie de luxe.

      5. a) Quand et pour quelles raisons sombrera-​t-​elle dans cette ruine répugnante ? b) Pourquoi l’ange, porteur de ce message, mentionne-​t-​il les “rois de la terre” et les “marchands”, tout en omettant les prêtres ?

      5 Elle sombrera dans cette ruine répugnante après que les “dix cornes” symboliques de la bête sauvage écarlate se seront retournées contre elle et l’auront dévastée. Telle est la récompense que Jéhovah Dieu lui réserve pour avoir fait de toutes les nations ses victimes en les abreuvant du “vin [enivrant] de sa fornication”, pour avoir entraîné les rois de la terre à commettre avec elle la fornication religieuse et pour avoir vécu dans un luxe scandaleux. Elle a mené un grand tapage religieux qui a permis aux “marchands de la terre” de s’enrichir, car ceux-ci ont trouvé que la religion babylonienne était une bonne affaire. Dans la chrétienté, Babylone la Grande a fait en sorte que la maison que certains faisaient passer pour le temple de Dieu soit en réalité une “maison de trafic”, une “caverne de voleurs”. (Jean 2:16 ; Matthieu 21:13, Sg.) Il est à noter que l’ange, porteur de ce message, mentionne les “rois de la terre” et les “marchands de la terre”, mais qu’il omet les prêtres. Pourquoi cela ? Parce que la grande Babylone figure elle-​même l’empire mondial de la fausse religion, empire qui se compose de prêtres, de pasteurs, de moines et de nonnes, d’astrologues, de spirites et de sorciers.

      6, 7. a) Avant que Babylone la Grande soit réduite en une ruine, que doit faire le peuple de Jéhovah, retenu captif par elle ? b) Que dit Révélation 18:4-8 à ce sujet ?

      6 Cependant, avant que Babylone la Grande soit réduite en une ruine infestée de démons ne convenant pas aux hommes comme demeure, il faut que les témoins de Jéhovah, retenus captifs par elle, fassent quelque chose à cause de l’imminence de sa destruction. En lisant le récit rédigé par l’apôtre Jean à l’adresse des captifs retenus au sein de la grande Babylone, c’est comme si nous écoutions les paroles consignées dans Jérémie 50:8-10 ; 51:6, 45, 50 (AC). Jean écrit en effet :

      7 “Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait : ‘Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir de ses fléaux. Car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses actes d’injustice. Rendez-​lui comme elle-​même a rendu, et faites-​lui deux fois autant, oui, deux fois le nombre des choses qu’elle a faites ; dans la coupe où elle a mis un mélange, mettez-​lui le double du mélange. Dans la mesure où elle s’est glorifiée et a vécu dans un luxe scandaleux, dans cette mesure donnez-​lui tourment et deuil. Car dans son cœur elle ne cesse de dire : “Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve, et je ne verrai jamais le deuil.” C’est pourquoi en un seul jour ses fléaux viendront, la mort et le deuil et la famine, et elle sera entièrement brûlée par le feu, parce que Jéhovah Dieu, qui l’a jugée, est fort.”’ — Révélation 18:4-8.

      8. a) Depuis quelle année le peuple de Jéhovah obéit-​il à l’ordre divin lui enjoignant de ‘sortir d’elle’ ? b) Compte tenu de l’expérience vécue par les Israélites exilés en Babylonie, qu’est-​ce qui permet de dire que c’était le moment propice ?

      8 Depuis l’année 1919, les témoins de Jéhovah, retenus captifs par la grande Babylone au cours de la Première Guerre mondiale, ne cessent d’obéir à cet ordre divin leur enjoignant de ‘sortir d’elle’. Il faut se rappeler que, dans le cas de l’antique Babylone située sur l’Euphrate, les Israélites exilés ne purent en sortir qu’après sa chute survenue en 539 avant notre ère et après que le conquérant, Cyrus le Perse, eut publié son édit pour leur libération. Ainsi, en 1919, aux termes du jugement rendu par Jéhovah Dieu qui condamnait Babylone la Grande en raison de son opposition aux desseins divins, celle-ci connut la chute, et le Grand Cyrus, le Roi régnant Jésus-Christ, fit retentir du ciel cet ordre à l’intention du reste des 144 000 encore sur la terre, leur enjoignant de sortir d’elle et, en qualité de peuple affranchi par Jéhovah, d’aller prêcher partout la bonne nouvelle du Royaume de Dieu victorieux. Ce reste avait de bonnes raisons pour sortir de Babylone la Grande.

      9. a) Qu’est-​ce que le reste comprit alors concernant la grande Babylone ? b) À quel sujet Dieu ouvrit-​il les yeux aux membres de ce reste ?

      9 Le reste des 144 000 comprit que la grande Babylone venait d’être condamnée à la destruction totale et que le commencement de la fin était maintenant venu pour elle. Les membres du reste ne voulaient pas aller à la destruction à ses côtés. D’ailleurs, Dieu leur ouvrit les yeux en leur permettant de se rendre compte que les sept derniers fléaux symboliques, annoncés dans Révélation 15:1 à 16:21, devaient être répandus sur elle, en plus d’autres fléaux ou coups qui devaient littéralement la détruire. Or, ces membres ne désiraient pas en “recevoir” ou en subir une partie pour être restés captifs de Babylone la Grande, participant ainsi à ses péchés qui lui faisaient mériter ces fléaux.

      10. a) Pourquoi Jéhovah s’est-​il finalement ‘souvenu des actes d’injustice’ commis par Babylone la Grande ? b) Qu’est-​ce qui en fut la préfiguration dans les temps anciens ?

      10 Quant à ses péchés commis au nom de la religion, ils s’étaient “amoncelés jusqu’au ciel”, après que la sanglante Première Guerre mondiale eut pris fin et qu’elle eut aussitôt opté pour la Société des Nations, prédécesseur de l’Organisation des Nations unies. Voilà qui fut au moins assez haut pour ne pas échapper au Dieu du ciel, pas plus que dans le cas de la Babylone antique. C’est contre Jéhovah Dieu qu’elle a amoncelé cette montagne de péchés (Jérémie 50:14 ; 51:9, AC). C’est pourquoi il “s’est souvenu de ses actes d’injustice”. Il n’a pas oublié la multitude de péchés commis par elle. À l’époque qu’il a prévue pour la juger, il s’en souvient afin de la punir. Dans le cas de la Babylone antique, Jéhovah exécuta sa vengeance sur elle parce qu’elle avait profané son temple à Jérusalem et avait bafoué la cité de Sion (Jérémie 50:28 ; 51:11, 35, 36, AC). Qu’en est-​il à présent de Babylone la Grande ? Elle aussi a commis des péchés contre lui en maltraitant son temple spirituel et la Sion spirituelle. Elle mérite qu’on lui rende la pareille.

      11. Pourquoi Jéhovah ordonne-​t-​il à ses forces d’exécution d’infliger à Babylone la Grande deux fois autant qu’elle en a fait subir à son peuple ?

      11 En exécutant ses jugements sur elle à cause de tous les péchés qu’elle a commis contre lui et ses témoins pendant quatre mille ans, Jéhovah doit concentrer sa vengeance sur une seule et même période de temps assez courte, placée à la fin du présent système de choses. Cela explique pourquoi il ordonne à ses forces d’exécution de lui infliger deux fois autant qu’elle en a “rendu” à son peuple et de lui faire boire une coupe remplie d’une double mesure enivrante de tribulations étourdissantes et stupéfiantes, de chagrins, de mauvais traitements, de ruine, de honte et d’insultes, produisant des effets tels qu’elle ne s’en remettra jamais. Qu’on rende ce breuvage aussi amer que possible ! Voilà pourquoi les membres du reste des 144 000 vivant encore ici-bas, et qui ont tant souffert de la part de Babylone, obéissent à l’ordre divin leur enjoignant de déclarer à l’avance que Jéhovah va exécuter sa vengeance sur elle. Ils doivent agir de la sorte malgré toutes les protestations, les objections et l’opposition qu’elle élève contre leur proclamation du “jour de la vengeance” de Dieu. — Ésaïe 61:1, 2, Da.

      12. Mérite-​t-​elle qu’on ait pitié d’elle ? Justifiez votre réponse.

      12 Oh ! combien elle aimait à se glorifier devant le peuple terrifié et à vivre “dans un luxe scandaleux”, tandis que le pauvre peuple, volontairement maintenu dans l’ignorance, souffrait dans le dénuement et sous l’oppression que les riches favoris de Babylone faisaient peser sur lui ! Aussi doit-​elle à présent s’attendre à se voir donner la même mesure de tourment et de deuil. N’en soyons pas surpris et gardons-​nous d’éprouver la moindre pitié pour ce cruel empire mondial de la religion babylonienne, comme si la vengeance de Jéhovah était injuste. Pourquoi mériterait-​elle notre pitié ?

      13. a) En quel sens peut-​on dire que les fléaux meurtriers s’abattront sur elle comme “en un seul jour” ? b) Quelles raisons aura-​t-​elle pour porter le deuil ?

      13 Elle se figure, à l’instar de son ancien prototype situé sur l’Euphrate, qu’elle est trop forte et trop influente pour que de tels malheurs puissent lui arriver, surtout de la part du Dieu adoré par les témoins de Jéhovah et qu’elle a méprisé et bravé (Ésaïe 47:7, 8, 10). Pourtant, “parce que Jéhovah Dieu, qui l’a jugée, est fort”, ses fléaux meurtriers viendront sur elle avec une rapidité étonnante, comme “en un seul jour”. À partir de ce moment-​là, elle ne sera plus assise en reine, ni en maîtresse, ni en impératrice régnant sur un empire religieux mondial. Elle deviendra veuve, telle une personne ayant perdu ses milliards de sujets religieux, surtout qu’elle se verra privée de prêtres, de pasteurs et de tout autre dirigeant religieux. C’est à leur sujet qu’elle portera le deuil. Outre la mort et le deuil, elle finira par connaître elle-​même la famine, du moment qu’elle aura été privée de tous ses moyens qui lui permettaient de vivre “dans un luxe scandaleux”. Finalement, pour qu’il ne reste rien d’elle-​même, “elle sera entièrement brûlée par le feu” de la destruction qui consume tout. “Car notre Dieu est aussi un feu consumant.” — Hébreux 12:29.

      CEUX QUI SERONT DANS LE DEUIL

      14. Décrivez comment ceux qui ont commis la fornication avec Babylone la Grande seront en deuil pendant un court laps de temps.

      14 Babylone la Grande aura des sympathisants qui seront en deuil pendant un court laps de temps à cause de son ardente destruction. En mettant par écrit les paroles que la “voix du ciel” a fait entendre, l’apôtre Jean a précisé de qui il s’agit : “Et les rois de la terre qui ont commis la fornication avec elle et ont vécu dans un luxe scandaleux pleureront et se frapperont de douleur à son sujet, quand ils regarderont la fumée de son incendie, tandis qu’ils se tiendront à distance par crainte de son tourment et diront : ‘Hélas, hélas ! grande ville, Babylone, ville forte, parce qu’en une seule heure ton jugement est arrivé !’” — Révélation 18:9, 10.

      15. a) Qui sont ces ‘rois en deuil’ ? b) Ont-​ils leur part de responsabilité dans les crimes commis par elle ? Que leur arrivera-​t-​il ?

      15 Les rois en deuil, décrits dans ce passage, ne peuvent guère être identiques aux dix cornes symboliques de la bête sauvage écarlate, car celles-ci haïssent la prostituée, Babylone la Grande, la dévastent et la brûlent par le feu. Il s’agit ici de rois ou chefs politiques qui ont commis la fornication avec elle et ont pris plaisir à son luxe scandaleux tant qu’elle était populaire, mais eux ne se retournent pas contre elle. Ils reconnaissent avoir été pris au dépourvu, puisqu’ils déclarent, dans leur deuil, que l’exécution du jugement par Jéhovah est arrivée sur elle “en une seule heure”. Que de plaisirs elle leur avait procurés ! Cependant, lorsque son jugement viendra comme un voleur, ils ne pourront ni l’aider ni la préserver pour leurs futurs plaisirs impurs. N’ayant pas le courage d’intervenir, ils se tiendront à l’écart par crainte de partager avec elle son ardent tourment. Et pourtant, ils ont leur part de responsabilité dans les crimes commis par elle. Aussi ce sera leur tour de supporter des douleurs inéluctables lorsque Dieu exécutera son jugement sur eux.

      16-18. Babylone la Grande manquera-​t-​elle aux marchands, et en quels termes ceux-ci sont-​ils décrits en Révélation 18:11-17?

      16 Babylone la Grande portait une affection toute particulière aux marchands, surtout aux hommes s’occupant de grosses affaires, même aux gangsters et aux racketteurs. Elle calmait leur mauvaise conscience au moyen de sa religion. Combien elle va leur manquer ! Révélation 18:11-17 nous l’apprend avec force détails :

      17 “De plus, les marchands voyageurs de la terre pleurent et sont dans le deuil à son sujet, parce que personne n’achète plus toutes leurs marchandises, marchandises toutes d’or et d’argent et de pierres précieuses et de perles et de fin lin et de pourpre et de soie et d’écarlate ; et de tout ce qui est en bois de senteur et de toute sorte d’objets d’ivoire et de toute sorte d’objets en bois très précieux et en cuivre et en fer et en marbre ; aussi le cinnamome et l’épice de l’Inde et l’encens et l’huile parfumée et l’oliban et le vin et l’huile d’olive et la fine farine et le blé et les bovins et les brebis, et les chevaux et les voitures et les esclaves et les âmes humaines. Oui, l’excellent fruit que désirait ton âme est parti loin de toi [ô Babylone], et toutes les choses délicates et toutes les choses magnifiques ont péri pour toi, et on ne les trouvera plus.

      18 “Les marchands voyageurs de ces choses, qui sont devenus riches par elle, se tiendront à distance par crainte de son tourment et pleureront et seront dans le deuil, disant : ‘Hélas, hélas ! la grande ville, vêtue de fin lin et de pourpre et d’écarlate, et richement parée d’ornements d’or et de pierres précieuses et de perles, parce qu’en une seule heure tant de grandes richesses ont été dévastées !”’

      19. Décrivez les richesses accumulées par l’empire mondial de la religion babylonienne, et dites comment les hommes d’affaires égoïstes et de toute espèce ressentiront le contrecoup de sa destruction.

      19 La grande Babylone religieuse nageait dans toutes ces richesses. Après avoir accumulé tant de biens matériels au cours de milliers d’années, l’empire mondial de la religion babylonienne est sans doute actuellement l’une des organisations les plus riches, sinon la plus riche, de toute la terre. Des hommes d’affaires égoïstes et de toute espèce se sont rendu compte qu’ils avaient tout à y gagner sur les plans commercial et financier en patronnant l’empire mondial de la religion babylonienne si avide de biens matériels. Que de débouchés et de possibilités de s’enrichir ils vont perdre par la destruction de Babylone la Grande ! Aux côtés des rois de la terre, ils auront de quoi se lamenter de sa destruction, survenue “en une seule heure”.

      20. D’après Révélation 18:17-19, quels effets la destruction de la grande Babylone produira-​t-​elle sur les employés de ces “marchands voyageurs” ?

      20 Les employés de ces “marchands voyageurs” ressentiront, eux aussi, les effets que la destruction par le feu de la grande Babylone produira à l’échelle mondiale. Aussi se joindront-​ils à leurs employeurs pour pleurer et gémir, tout comme nous le décrit Révélation 18:17-19 : “Et tout capitaine de navire et tout homme qui navigue partout, et les marins et tous ceux qui vivent de la mer se tenaient à distance et criaient, regardant la fumée de son incendie, et disaient : ‘Quelle ville était semblable à la grande ville ?’ Et ils jetaient de la poussière sur leur tête et criaient, pleurant et étant dans le deuil, et ils disaient : ‘Hélas, hélas ! La grande ville où tous ceux qui avaient des bateaux sur la mer sont devenus riches en raison de sa somptuosité, parce qu’en une seule heure elle a été dévastée !”’

      21. a) Comment la Babylone antique avait-​elle pu se livrer à un commerce important par voie de mer ? b) En quel sens la grande Babylone fait-​elle de même ? c) Quels effets les jugements de Jéhovah provoqueront-​ils en privant le commerce des débouchés que lui offrait la religion babylonienne ?

      21 Construite non loin du golfe Persique, la Babylone antique avait pu, grâce à l’Euphrate et à ses canaux la reliant même au Tigre, se doter d’une grande flotte de navires marchands pour se livrer à un commerce important par voie de mer. Nombreux étaient les bateaux venus d’autres pays qui faisaient escale chez elle. De nos jours, la grande Babylone, assise comme la “grande prostituée” sur les eaux symboliques figurant “des peuples et des foules et des nations et des langues”, se livre, elle aussi, à un important commerce matérialiste au moyen de telles “eaux”. (Révélation 17:1, 15, 18 ; Isaïe 43:14, AC.) Or, toutes ces activités procurent un emploi à un grand nombre de ses sujets religieux, surtout par l’intermédiaire des “marchands voyageurs de la terre”. Même ses missionnaires ont, à leur insu, servi à ouvrir des routes commerciales et des marchés à l’étranger. Mais voici que Dieu va, comme “en une seule heure”, exécuter son jugement et sa vengeance sur Babylone la Grande, supprimant du coup le marché et les débouchés que celle-ci assurait au commerce. Voilà pourquoi les employeurs et les employés qui font actuellement des affaires avec elle moyennant la “mer”, figure de l’humanité matérialiste, en ressentiront le contrecoup sur le plan économique et seront dans le deuil.

      CEUX QUI SERONT JOYEUX

      22. De qui ceux qui seront sortis de Babylone partageront-​ils la joie ? Pourquoi ne peut-​il en être autrement ?

      22 Les “dix cornes” symboliques de la bête sauvage écarlate se réjouiront sans doute d’avoir pu anéantir Babylone la Grande, pour autant qu’elles en aient le loisir. Ce faisant, elles pourront penser avoir prouvé qu’il n’y a pas de Dieu du tout, que Jéhovah n’existe pas. Mais ceux qui, obéissant à l’ordre divin, seront sortis de Babylone, ceux-là ne se réjouiront pas avec les “dix cornes”, car ils partageront la joie du “ciel” de Dieu en se conformant à l’ordre divin que voici : “Soyez joyeux à son sujet, ô ciel, et vous saints, apôtres et prophètes, parce que, pour vous, Dieu a tiré judiciairement châtiment d’elle !” — Révélation 18:20.

      23. a) Qu’est-​ce qui a été prédit en Jérémie 51:48 ? b) Comment, sous ce rapport, le commandement donné en Romains 12:19 a-​t-​il été respecté ?

      23 Il a été prédit, dans Jérémie 51:48, que les cieux et la terre se réjouiraient de la dévastation et de la destruction de Babylone la Grande. En effet, ceux qui vivent dans le ciel ou sur la terre, et qui s’attendent depuis longtemps à voir Jéhovah Dieu vengé et réhabilité, auront de bonnes raisons pour être joyeux. Ils n’ont jamais cherché à se venger eux-​mêmes de Babylone la Grande, mais ils ont attendu et ont laissé à Dieu le soin d’exprimer son courroux au temps marqué par lui. Aussi, devant le tribunal de l’univers, c’est lui qui défend la cause légale de ces hommes faibles et qui, enfin, tire judiciairement châtiment de la coupable. — Romains 12:19.

      24. a) En quel sens les apôtres et les prophètes chrétiens seront-​ils “joyeux à son sujet” ? b) De quelles perspectives le reste et la “grande foule” se réjouissent-​ils, mais quelle joie plus grande encore les attend ?

      24 L’apôtre Jean, ayant vu cela dans une vision prophétique, s’est empressé d’obéir à l’ordre d’être “joyeux à son sujet”. Or, d’après les Écritures, les douze apôtres du Christ, les prophètes chrétiens et d’autres “saints” chrétiens, morts jusqu’à ce jour, ont reçu la vie dans le ciel grâce à la résurrection spirituelle. Ils peuvent donc se réjouir avec Jéhovah Dieu, son Fils Jésus-Christ et tous les saints anges qui habitent les cieux (Révélation 14:13). Toutefois, un reste des 144 000 “saints” vit encore ici-bas, reste dont les membres ont, eux aussi, une espérance céleste et qui se réjouissent déjà à l’idée d’une prompte destruction de Babylone la Grande. Quant à ceux de la “grande foule” que la Bible compare à des “brebis” et qui ont une espérance terrestre, ils sont les compagnons des membres du reste et ils partagent leur joie. Mais tous seront bien plus joyeux encore lorsqu’ils auront réellement vu Dieu infliger à Babylone la Grande le châtiment mérité et qu’eux-​mêmes y auront survécu.

      25. De quoi les fidèles prophètes des temps anciens et d’autres saints pourront-​ils se réjouir, en temps opportun ?

      25 À leur retour à la vie terrestre grâce à la résurrection, les fidèles prophètes et les autres saints des temps anciens, morts avant Christ, seront joyeux d’apprendre que Jéhovah Dieu a dûment châtié et anéanti l’empire mondial des religions d’origine babylonienne.

      26, 27. a) Que devraient faire les témoins de Jéhovah à présent ? b) Que fit un ange pour illustrer que la fin de Babylone la Grande surviendra rapidement ?

      26 Ce qui compte, c’est que les témoins de Jéhovah patientent encore un peu de temps et qu’ils s’occupent pleinement à prêcher la bonne nouvelle que le Royaume de Dieu règne et à proclamer que le jour de la vengeance de Dieu sur la grande Babylone et tous les autres ennemis va bientôt arriver. Les rois, les marchands voyageurs, les capitaines de navire, tout homme qui navigue et les marins de ce monde, tous vont se lamenter du fait que, “en une seule heure”, Babylone la Grande aura été réduite à néant. Non seulement leurs lamentations, mais aussi les paroles et les actions de l’ange de Dieu nous assurent que sa fin surviendra rapidement. Aussi Jean écrit-​il à ce propos :

      27 “Et un ange fort souleva une pierre semblable à une grande meule et la lança dans la mer, disant : ‘Ainsi, d’un coup, Babylone la grande ville sera jetée bas, et on ne la trouvera plus. Et l’on n’entendra plus chez toi le son des chanteurs qui s’accompagnent de la harpe et des musiciens et des flûtistes et des trompettistes, et on ne trouvera plus chez toi d’artisan de quelque métier que ce soit, et l’on n’entendra plus chez toi le son de la meule, et la lumière de la lampe ne brillera plus chez toi, et la voix de l’époux et de l’épouse ne sera plus entendue chez toi ; parce que tes marchands voyageurs étaient les hommes de premier rang de la terre, car par tes pratiques spirites toutes les nations ont été abusées. Oui, chez toi on a trouvé le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.’” — Révélation 18:21-24.

      28. a) De quoi Jean s’est-​il peut-être souvenu en voyant et en entendant cette vision de la fin de Babylone ? b) Comment se fera la destruction de Babylone la Grande ?

      28 En voyant et en entendant cela, l’apôtre Jean s’est peut-être reporté en pensée quelque 700 ans en arrière, à l’époque où Séraja, grand chambellan du roi Sédécias, s’est tenu sur le bord de l’Euphrate à Babylone et a lu à haute voix le livre des prophéties prononcées par Jérémie contre Babylone, puis y a attaché une pierre et l’a jeté au milieu du fleuve en s’écriant : “Ainsi Babylone s’enfoncera, et ne se relèvera point du mal que je [Jéhovah] vais faire venir sur elle.” (Jérémie 51:59-64, Da). En effet, Babylone la Grande, dont la Babylone antique était la préfiguration, doit s’enfoncer dans la destruction d’où elle ne se relèvera plus ni ne reparaîtra jamais. Il est certain qu’une grande meule, lancée dans la mer par un ange fort, descendrait rapidement jusqu’au fond. C’est ainsi que se fera la destruction de la grande Babylone : elle sera rapide et définitive. — Matthieu 18:6.

      29. Pour quelles raisons Babylone la Grande mérite-​t-​elle d’être anéantie ?

      29 Babylone la Grande ne sera plus jamais cet endroit gai qu’elle est aujourd’hui, resplendissante de lumière et où retentissent la musique et les cloches de ses églises et de ses temples, bourdonnante d’activité et où on organise des noces coûteuses et éblouissantes ; elle ne grouillera plus d’enfants pour se perpétuer. Sous le couvert de la religion, ses chefs spirituels n’étaient rien d’autre que des marchands matérialistes, des “hommes de premier rang” dans les milieux dirigeants du monde non religieux. Ils opprimaient et exploitaient leurs troupeaux religieux, allant jusqu’à tondre leurs “brebis”. Ils constituaient un système religieux qui, en réalité, pratiquait le démonisme, la sorcellerie, la magie, droguant les gens sur le plan religieux et abusant toutes les nations de ce monde. Ce système de fausse religion, opposé au vrai Dieu, à Jéhovah, mérite effectivement d’être anéanti, et il le sera.

      30-33. a) Pourquoi peut-​on dire que Babylone la Grande a contracté une énorme dette de sang devant Dieu ? b) Comment une différence de religion a-​t-​elle déchaîné des émeutes et des effusions de sang en Inde et au Pakistan en 1947?

      30 La loi que Dieu donna au patriarche Noé après le grand déluge ordonnait : “Quiconque versera le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé.” (Genèse 9:6, Lausanne). D’après cette loi, Babylone la Grande mérite d’être mise à mort. C’est qu’elle a contracté devant Dieu une dette de sang énorme. Sur les pans de ses habits se trouve le sang même des prophètes de Jéhovah et d’autres saints qui étaient témoins de Jéhovah. Voilà qui soulève la question des persécutions religieuses et qui rappelle toutes celles que les sectes de la chrétienté se sont infligées, y compris les guerres de religion et les croisades sanguinaires. Ce qu’une différence de religion peut déchaîner d’émeutes, de manifestations de masse, de tueries et de massacres de vies humaines, c’est ce qu’on a pu voir lors de la partition de l’Inde hindoue et du Pakistan musulman au cours de l’été 1947, les Sikhs, les hindous et les musulmans ayant donné libre cours à leurs haines religieuses. À propos de ce carnage d’origine religieuse, l’Annuaire de l’Encyclopédie américaine pour 1948 rapporte ceci aux pages 326 et 327 :

      31 Malheureusement, la rapidité avec laquelle s’était faite cette partition entraîna à sa suite d’immenses bouleversements économiques et provoqua d’âpres luttes entre les communautés. Plus de 4 000 000 de personnes furent touchées par l’échange de population entre les deux États, et, pendant les deux premières semaines, plus de personnes furent tuées chaque jour dans l’Union indienne et au Pakistan que dans tous les pays alors placés sous le contrôle du Conseil de sécurité des Nations unies. La séparation des musulmans et des non-musulmans détruisit l’efficacité antérieure des services vitaux (...).

      32 Sans entrer dans les détails de cet horrible déchaînement d’animosité interreligieuse, l’Annuaire de l’Encyclopédie britannique pour 1948 déclare à la page 385, paragraphe 2, concernant le partage du Pendjab :

      33 Amritsar, ville sacrée des Sikhs, fut laissée entre les mains de ceux-ci. Toutefois, cela eut pour effet de couper la communauté sikh en deux, 2 000 000 étant dans le Pendjab oriental (dominion de l’Inde) et 1 750 000 au Pakistan ; en outre, de nombreux sanctuaires importants des Sikhs et nombre de leurs propriétés foncières se trouvaient sur la rive occidentale de la rivière. Cela incita les Sikhs à entreprendre une action concertée en vue d’éliminer les musulmans locaux, ce qui ne manqua pas de provoquer de sauvages représailles. Il en résulta une migration massive de Sikhs et d’hindous d’une part vers le dominion de l’Inde, et de musulmans vers le Pakistan d’autre part. Des convois de réfugiés s’enfuyant par route ou par rail furent violemment attaqués et dans de nombreux cas virtuellement anéantis. Les deux États firent de leur mieux pour assurer aux réfugiés un transit sûr, mais la chose fut rendue difficile par le peu d’empressement des troupes et de la police refusant d’agir résolument contre leurs coreligionnaires. (...)

      34. Prouvez que, devant Jéhovah, Babylone la Grande est vraiment coupable d’avoir versé du sang.

      34 Que le lecteur se rappelle aussi que la Première et la Seconde Guerre mondiale ont toutes deux éclaté au sein de la chrétienté et que les chefs religieux de celle-ci, n’ayant rien fait pour arrêter ces conflits, les ont ensuite sanctifiés. À coup sûr, l’“ange fort” de Dieu n’a pas exagéré les choses en déclarant que, dans Babylone la Grande, “on a trouvé le sang (...) de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre”. (Révélation 18:24.) La terre, baignée de sang, crie en effet à Jéhovah Dieu pour lui demander de tirer vengeance de Babylone la Grande.

  • Le mariage et la guerre de l’Agneau
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 28

      Le mariage et la guerre de l’Agneau

      1, 2. a) Comment se fait-​il que des “Alleluias” retentissent partout dans les cieux, alors que certains hommes de la terre se lamentent ? b) Que signifie l’exclamation “Alleluia” ?

      DES “ALLELUIAS” retentissent partout dans les saints cieux tandis que, sur la terre, les rois, les marchands voyageurs, les capitaines de navire et les marins se lamentent de la destruction soudaine de la mystérieuse “grande prostituée”, Babylone la Grande. Au ciel, Jésus-Christ glorifié comprend le sens du cri de joie “Alleluia”, car, ayant séjourné sur la terre en tant qu’Hébreu, il connaît cette exclamation d’origine hébraïque qui signifie “Louez Jah !”, le nom de Jah ou Yah étant l’abréviation de Jéhovaha. Quoiqu’il ait rédigé la Révélation en grec, l’apôtre Jean connaissait le sens d’Alleluia, car lui aussi était Hébreu. Après avoir vu les visions prophétiques montrant la fin de Babylone, il écrit :

      2 “Après ces choses, j’entendis ce qui était comme une forte voix d’une grande foule au ciel. Ils disaient : ‘Louez Jah [Alléluia, Sy] ! Le salut et la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu, parce que ses jugements sont vrais et justes. Car il a exécuté le jugement sur la grande prostituée qui corrompait la terre par sa fornication, et il a vengé le sang de ses esclaves, le réclamant de sa main.’ Et aussitôt, pour la seconde fois, ils dirent : ‘Louez Jah [Alléluia, Sy] ! Et sa fumée continue de monter aux siècles des siècles.’” — Révélation 19:1-3.

      3. a) Quelles sont les raisons, tout à fait valables, qui font mériter la destruction à Babylone la Grande ? b) À qui reviendra la gloire de l’avoir détruite ?

      3 Jéhovah Dieu méritera, en effet, des louanges pour avoir vengé tout le sang versé par la “grande prostituée”, Babylone la Grande, effusions dont celle-ci s’est rendue coupable, et surtout pour avoir vengé le sang des esclaves qui se sont voués à lui. Elle doit payer de sa propre vie toutes les vies humaines dont la destruction est à mettre sur son compte. Elle a corrompu les habitants de la terre par sa fornication religieuse, en se payant du bon temps avec tous les dirigeants de ce monde et avec ceux disposant de richesses matérielles. La destruction, qu’elle mérite et qui la frappe, est le résultat du jugement que Jéhovah exécute sur elle. Or, sa destruction apporte la preuve que “ses jugements [ceux de Jéhovah] sont vrais et justes”. Seule la toute-puissance divine peut détruire ce puissant empire mondial, aux racines profondes, qu’est la religion d’origine babylonienne. C’est à Jéhovah que reviendra la gloire d’avoir détruit cette “prostituée”, et non pas aux communistes ni aux extrémistes qui visent à dominer le monde. Le salut de son peuple, affranchi de Babylone, est à attribuer à lui seul. Voilà pourquoi les cieux ont de bonnes raisons de chanter ses louanges en répétant : “Alleluia.”

      4. Qu’est-​ce qui symbolise que son ardente destruction est valable pour toujours ?

      4 Le fait que la fumée dégagée par son ardente destruction “continue de monter aux siècles des siècles” symbolise que Babylone la Grande est consumée pour toujours. Alors, le vrai christianisme triomphera à tout jamais.

      5. a) Qui sont ceux qui répondent à l’appel de louer Jéhovah en disant un “Amen !” unanime ? b) Que font-​ils pour prouver qu’ils sont en harmonie avec les autres habitants des cieux ?

      5 L’appel de louer Jéhovah partout dans les cieux est suivi d’un “Amen !” unanime, exclamation qui signifie “vraiment, en vérité, ainsi soit-​il”. Ce puissant “Amen !” est dit par tous ceux qui, dans les cieux, ont le droit de siéger sur des trônes en présence de Dieu et qui sont figurés par les “vingt-quatre aînés” ; il est également prononcé par tous ceux qui se tiennent autour du trône même de Dieu pour attirer sans cesse l’attention sur la sainteté divine et qui sont figurés par les “quatre créatures vivantes”. Insistant sur l’harmonie qui règne entre ceux-ci et les autres habitants des cieux, l’apôtre Jean déclare : “Et les vingt-quatre aînés et les quatre créatures vivantes se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, disant : ‘Amen ! Louez Jah [Alléluia, Sy] !’” — Révélation 19:4.

      6, 7. Où faut-​il adresser ces louanges, d’après Dieu lui-​même ?

      6 Il convient aux créatures spirituelles des cieux de s’écrier “Alleluia” et de s’inciter à louer Jéhovah Dieu pour sa victoire sur Babylone la Grande. Mais, d’après Dieu lui-​même, où faut-​il adresser ces louanges ? Et qu’ordonne-​t-​il à ses fidèles esclaves ici-bas de dire et de faire après avoir survécu à la destruction de la grande Babylone ? Jean nous le fait savoir en ces termes :

      7 “De plus, une voix sortit du trône et dit : ‘Louez notre Dieu, vous tous ses esclaves, qui le craignez, les petits et les grands.”’ — Révélation 19:5.

      8, 9. a) Quelle voix donne l’ordre de louer Jéhovah à l’époque où la grande Babylone est détruite ? b) Qui, sur la terre, devrait joindre sa voix au chœur répétant : “Alleluia” ?

      8 La voix qui sort du trône de Dieu est la même que celle qui, il y a des siècles, inspira certains hommes à écrire des psaumes, tels que Psaumes 22:24 22:23, NW ; 134:1 ; 135:1 ; 115:13 (AC), d’où sont tirées ces paroles.

      9 Sans doute Dieu parle-​t-​il ici par le truchement de son porte-parole glorifié, Jésus-Christ, qui est appelé “La Parole de Dieu”. (Jean 1:1 ; Révélation 19:13.) Ce Porte-Parole, fidèle à Dieu, reconnaît Jéhovah comme son propre Dieu en l’appelant à plusieurs reprises “mon Dieu”. (Révélation 3:12.) En effet, c’est par son intermédiaire que l’ordre de louer Jéhovah Dieu, ordre sorti du trône divin, parvient aux oreilles de tous les esclaves voués que Dieu compte sur la terre à l’époque où la grande Babylone est détruite. Ceux-ci devraient craindre Dieu d’autant plus qu’ils connaissent le jugement qu’il va exécuter sur elle. C’est lui qu’ils devraient craindre bien plus que les “rois de la terre” ou les dix cornes symboliques de la bête sauvage écarlate dont Dieu se servira pour désoler et consumer la “prostituée” qu’est Babylone la Grande. Quels que soient leur âge, leur position ou leur importance au sein de l’organisation visible de Dieu, tous ses esclaves, rachetés au prix du sang précieux de l’Agneau Jésus-Christ, devraient donc louer Dieu en joignant leurs voix au chœur répétant : “Alléluia.”

      10. a) À qui Babylone a-​t-​elle affaire à propos de l’Épouse de l’Agneau ? b) Qu’en résultera-​t-​il pour elle ?

      10 Babylone la Grande a toujours été l’ennemie des 144 000, l’Épouse promise en mariage à l’Agneau Jésus-Christ. Elle a tenté, par tous les moyens, de détruire les membres de cette classe, voulant priver l’Agneau de son Épouse. Toutefois, Babylone a affaire à Dieu qui a pris les dispositions nécessaires pour le mariage céleste de son Fils, et c’est lui qui procure l’Épouse à son Fils, comparé à un agneau. Aussi Dieu détruit-​il la “grande prostituée” jalouse, mais il préserve l’Épouse promise à son Agneau. Ainsi, au jour de sa destruction, Babylone la Grande va subir le sort que méritent les prostituées, tandis que l’Épouse de l’Agneau voit arriver le jour de ses noces. Voilà pour le Ciel une raison de plus d’être dans la joie, car Jean affirme :

      11, 12. Pourquoi le quatrième “Alleluia” retentit-​il partout dans les cieux, et quels en sont les effets sonores ?

      11 “Et j’entendis ce qui était comme une voix d’une grande foule et comme un son de grandes eaux et comme un son de forts tonnerres. Ils dirent : ‘Louez Jah [Alléluia, Sy], parce que Jéhovah notre Dieu, le Tout-Puissant, a commencé à régner. Réjouissons-​nous et soyons remplis de joie et donnons-​lui gloire, parce que le mariage de l’Agneau est arrivé et sa femme s’est préparée. Oui, il lui a été donné de se parer de fin lin, éclatant, pur, car le fin lin représente les actes justes des saints.”’ — Révélation 19:6-8.

      12 Ainsi, un quatrième “Alleluia” résonna partout dans les cieux, émis par un puissant chœur de voix. Ce fut un son suprahumain comme celui de grandes eaux et de forts tonnerres produits par Dieu, tandis que le chœur fait penser aux cris de joie saluant l’intronisation d’un nouveau roi.

      13. a) Lorsque Babylone la Grande aura été détruite, pourquoi sera-​t-​il encore plus indiqué de dire que Jéhovah est devenu Roi, surtout en ce qui concerne la terre ? b) Comment cela a-​t-​il été préfiguré par la chute de la Babylone antique, survenue en 539 avant notre ère ?

      13 Chose certaine, à la fin des “temps fixés des nations”, survenue en 1914, Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, a pris lui-​même sa grande puissance et a commencé à régner dans les cieux au moyen de son Royaume messianique nouvellement instauré (Révélation 11:15-18). Mais la terrifiante destruction par Jéhovah Dieu de Babylone la Grande, laquelle s’était arrogé le droit de sacrer et d’instituer des rois sur la terre, marque le début d’une ère nouvelle. Le règne terrestre de Nimrod, “puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”, naquit dans la Babylone antique. Or, voilà que l’empire mondial de la religion, dont les origines remontent précisément à cette Babylone, a enfin été jugé et détruit par le Dieu auquel elle s’est toujours opposée, à savoir Jéhovah. Lorsque l’antique Babylone fut tombée aux mains de Cyrus, en 539 avant notre ère, et que ce roi eut libéré ceux qu’elle retenait captifs, on put dire à l’intention de Sion : “Ton Dieu règne !” (Ésaïe 52:7). Le jour où Dieu aura enfin détruit Babylone la Grande, il sera encore plus indiqué de dire qu’il règne, surtout en ce qui concerne la terre. L’empire mondial de la fausse religion exercé par Babylone ayant alors été détruit, Jéhovah pourra dorénavant régner sans avoir affaire à un rival religieux. Quelle occasion pour le Ciel de s’écrier : “Alleluia.”

      14. a) Que signifiera pour l’Épouse de l’Agneau la destruction de Babylone, figurée par une prostituée ? b) Restera-​t-​il alors la moindre objection à élever contre la célébration de ce mariage céleste ? Justifiez votre réponse.

      14 La destruction de Babylone la Grande, figurée par une prostituée, signifiera que l’Épouse de l’Agneau Jésus-Christ aura triomphé de sa rivale religieuse millénaire. L’Épouse n’a pas permis à la “grande prostituée” de la souiller, et elle n’a pas non plus rompu la promesse faite à son Époux, l’Agneau Jésus-Christ, de l’épouser. Les 144 000 membres formant la classe de l’Épouse “ne se sont pas souillés avec des femmes ; en fait, ils sont vierges”. (Révélation 14:1-4.) Cette classe a prouvé sa fidélité à son Époux promis, qui peut désormais “se présenter à lui-​même la congrégation dans sa splendeur, n’ayant ni tache, ni ride, ni aucune chose semblable, mais afin qu’elle fût sainte et sans défaut”. (Éphésiens 5:27.) Il n’y a donc plus d’objection à élever ni d’obstacle à dresser contre la célébration de ce mariage céleste.

      15, 16. a) Pourquoi est-​il raisonnable de donner gloire à Jéhovah à cause du mariage de l’Agneau ? b) Pourquoi sera-​t-​on en droit de dire : “Sa femme s’est préparée” ? c) Qu’est-​ce qui lui permet de se parer de fin lin, éclatant et pur ?

      15 Puisque ce mariage doit avoir lieu dans les cieux, il est bien naturel que ceux-ci se réjouissent et soient remplis de joie. Il est donc raisonnable que les cieux donnent gloire à Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, d’autant plus que c’est Lui qui rend possible le mariage de son Fils en lui procurant une Épouse. En outre, après avoir fait prédire et préfigurer un tel mariage, Jéhovah a veillé pendant plus de dix-neuf cents ans à rassembler cette Épouse, et maintenant “le mariage de l’Agneau est arrivé” enfin. Dès qu’aura été détruite la grande rivale de l’Épouse, c’est-à-dire la “prostituée” qu’est Babylone la Grande, on pourra en déduire que “sa femme s’est préparée”. Ce sont les “actes justes des saints”, dont se compose la classe de l’Épouse, qui auront permis à celle-ci de remporter la victoire sur la “grande prostituée”. Ces actes justes constituent pour elle une sorte de vêtement sans tache et une justification lui permettant de devenir la “femme” de l’Agneau.

      16 C’est parce que “le fin lin représente les actes justes des saints” que le Ciel peut, à juste titre, rendre témoignage de ce qu’“il lui a été donné [à la femme] de se parer de fin lin, éclatant, pur”.

      17, 18. a) Quelle importance peut-​on attribuer au fait que Jean vivait sur la terre au moment où il reçut sa vision apocalyptique ? b) Pour le profit de qui Jean a-​t-​il dû mettre par écrit la quatrième des sept raisons d’être heureux ?

      17 Bien entendu, quand l’apôtre Jean a pu voir cette vision apocalyptique, il vivait encore ici-bas tout en étant l’un de ceux qui sont invités à assister au “repas du soir du mariage de l’Agneau” en qualité de membres de la classe de l’Épouse. Il s’ensuit, parallèlement, que le jour où Dieu va exécuter son jugement sur la “grande prostituée”, Babylone la Grande, il y aura encore sur la terre un fidèle reste de membres voués appartenant à la classe de l’Épouse qui s’attendent, eux aussi, à assister à ce même grand repas céleste. De toute évidence, c’est pour leur profit particulier que Jean a dû mettre par écrit la quatrième des sept raisons d’être heureux, mentionnées dans le livre de la Révélation en ces termes :

      18 “Et il me dit : ‘Écris : Heureux ceux qui sont invités au repas du soir du mariage de l’Agneau.’ Il me dit encore : ‘Ce sont là les paroles vraies de Dieu.’” — Révélation 19:9.

      19. À quel moment le reste des membres de l’Épouse sera-​t-​il encore plus heureux ?

      19 Étant donné que les paroles dites par Dieu sont toujours vraies et que celles que nous venons de citer sont les siennes, il ne faudrait pas avoir le moindre doute quant à leur véracité. Le reste des membres de l’Épouse, vivant encore sur la terre, ne manquera certainement pas de les réaliser. Ceux-ci peuvent être heureux déjà maintenant. Mais c’est après que la “grande prostituée” aura été mise à mort par Jéhovah que ces membres pourront être d’autant plus heureux. Remarquez quelle était la joie de Jean :

      20, 21. a) Qu’est-​ce que l’ange a rappelé à Jean ? b) Expliquez ce qui a amené Dieu à donner cette révélation.

      20 “Alors je me prosternai à ses pieds pour l’adorer. Mais il me dit : ‘Fais attention ! Ne fais pas cela ! Tout ce que je suis, c’est ton compagnon d’esclavage et celui de tes frères qui ont l’œuvre consistant à témoigner pour Jésus. Adore Dieu ; car rendre témoignage à Jésus est ce qui inspire la prophétie.’” — Révélation 19:10.

      21 Jean s’est sans doute prosterné devant l’ange, venu lui présenter cette révélation “en signes”. (Révélation 1:1.) Or, cet ange rappela à Jean que seule la grande Source de toute révélation, Jéhovah Dieu, devait être adorée pour les choses vues “en signes”. Car, en la lui présentant, l’ange rendait témoignage aussi bien à Dieu qu’à Jésus. Il ne prétendit donc pas être plus qu’un fils de Dieu, un frère de Jean et de tous les frères chrétiens de l’apôtre, qui ont l’œuvre consistant à témoigner pour Jésus. La raison même qui amena Jéhovah Dieu à faire présenter cette révélation sous forme de signes était de rendre témoignage à son Fils Jésus. Ce témoignage a été à l’origine de l’inspiration de toutes les prophéties contenues dans la Bible. Et c’est Dieu qui inspire toute prophétie. D’où l’ordre : “Adore Dieu.”

      LA BATAILLE D’HAR-MAGEDON

      22. a) De quoi Jean a-​t-​il eu ainsi une vue anticipée, et qui restait encore ? b) Pourquoi est-​ce à juste titre que la bataille détruisant la “grande prostituée” s’appelle la “bataille de Babylone” ou la “bataille de l’Euphrate” ?

      22 Bien qu’il eût éprouvé le besoin de se prosterner, Jean n’avait pas encore vu le point culminant de la révélation. Certes, il avait déjà eu une vue anticipée de l’exécution du jugement divin sur la “grande prostituée”, Babylone la Grande. Toutefois, il restait encore les rois de la terre qui devaient se lamenter de cette destruction, ainsi que les autres rois terrestres qui, à l’instar des “dix cornes” de la bête sauvage écarlate, avaient été utilisés par Dieu pour la dévaster et la brûler. Tout comme son prototype, Babylone la Grande était représentée assise sur l’Euphrate. Aussi la bataille qui se livre pour sa destruction devrait, d’après son emplacement, s’appeler à juste titre la bataille de Babylone ou celle de l’Euphrate. — Révélation 16:12.

      23. D’après la vision, la destruction de Babylone la Grande fait-​elle partie de la bataille d’Har-Magedon ? Justifiez votre réponse.

      23 Cependant, en versant le sixième des sept derniers fléaux, l’ange envoyé par Dieu révéla que, sous l’influence des démons, les “rois de la terre habitée tout entière” sont rassemblés, non pas à Babylone sur l’Euphrate, mais “au lieu

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