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Gardons un bon équilibre chrétienLa Tour de Garde 1969 | 1er février
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Gardons un bon équilibre chrétien
“Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle pour que vous suiviez attentivement ses traces.” — I Pierre 2:21.
1. Qu’a fait Dieu en faveur de l’homme, et que faut-il faire pour profiter de cette disposition divine ?
JÉHOVAH Dieu a pris des dispositions pour que les hommes puissent obtenir la vie éternelle dans un nouvel ordre de choses juste. À cet effet, “il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit mais ait la vie éternelle”. (Jean 3:16.) Cependant, pour recevoir cette merveilleuse récompense qu’est la vie, il nous faut garder un bon équilibre chrétien. C’est ce qu’a fait Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous laissant ainsi un exemple ou modèle parfait. Tous ceux qui désirent marcher devant Dieu avec assurance doivent donc ‘suivre attentivement ses traces’. (I Pierre 2:21.) Nous devons toutefois reconnaître qu’il n’est pas facile de garder un bon équilibre chrétien.
2. Que signifie garder son équilibre ?
2 Pour mieux comprendre ce qu’implique l’équilibre, considérons ce que dit à ce sujet le Dictionnaire des synonymes de Webster (angl.) : “L’équilibre est un état tel qu’aucune partie, aucun élément, aucun facteur ni aucune influence ne prédomine sur d’autres ou n’est hors de proportion (...). Ainsi, un homme perd son équilibre lorsque, glissant sur la glace, son poids est déplacé et que ses jambes ne le portent plus.” La perte de l’équilibre et la chute qui en résulte peuvent occasionner beaucoup de mal. De même, celui qui perd l’équilibre alors qu’il est à bicyclette ou sur une moto peut se blesser et perdre la vie. Il est donc évident que l’équilibre physique est quelque chose de précieux.
COMMENT PARVENIR À L’ÉQUILIBRE CHRÉTIEN
3. Pourquoi l’équilibre spirituel est-il si important ? Cette qualité est-elle inhérente à l’homme ?
3 Le bon équilibre spirituel est encore plus important ; il est même absolument indispensable pour recevoir la bénédiction de Jéhovah et la vie éternelle. Le premier couple humain, Adam et Ève, perdit son équilibre spirituel et s’engagea dans la voie de la désobéissance à Dieu. Cela signifiait la mort et un départ dans la vie dénué de tout équilibre pour l’ensemble de ses descendants, y compris nous-mêmes. Effectivement, nous avons tous été conçus et mis au monde dans le péché, avec une tendance naturelle à faire ce qui est mal. — Ps. 51:7 51:5, NW ; Rom. 5:12.
4. Comment acquiert-on l’équilibre spirituel ? Une fois cet équilibre acquis, peut-on le perdre ?
4 Puisque aucun de nous n’est né avec l’équilibre chrétien, nous devons acquérir cette qualité. Tout comme l’enfant qui commence à marcher apprend à se maintenir en équilibre en faisant des efforts, de la même façon nous devons faire preuve d’initiative et de persévérance pour parvenir à l’équilibre chrétien. Nombreux sont ceux qui, pour ainsi dire, se sont levés et ont marché en tant que chrétiens sur les traces du Maître Jésus-Christ. Ils ont accepté son sacrifice rédempteur, se sont séparés du présent monde méchant et de ses pratiques mauvaises, et se sont voués à Jéhovah Dieu pour le servir (Mat. 20:28 ; Jean 17:16 ; Héb. 10:7). Cependant, ils n’ont pas gardé leur équilibre chrétien. Quelque chose les a déséquilibrés et incités à cesser de suivre les traces du Christ.
5. Quelles questions chaque chrétien devrait-il se poser ?
5 On peut donc se poser les questions suivantes : Après être parvenu à l’équilibre chrétien, peut-on garder cet équilibre en toute circonstance ? Peut-on continuer de suivre attentivement les traces du Christ ? De cela dépend la vie éternelle dans le nouvel ordre de choses juste prévu par Dieu. — II Pierre 3:13 ; Rév. 21:3, 4.
L’ÉQUILIBRE DANS NOS RELATIONS AVEC DIEU
6. Qu’est-ce qui est essentiel pour parvenir à l’équilibre chrétien ? Quel exemple Jésus-Christ a-t-il laissé pour ce qui est des relations avec Dieu ?
6 La première condition essentielle à remplir pour parvenir à l’équilibre chrétien consiste à maintenir des relations correctes avec notre Créateur, Jéhovah Dieu. Mais que signifie entretenir des relations convenables avec Dieu ? Considérez le modèle parfait, Christ. Volontairement il se présenta pour faire la volonté de son Père. En tout temps, Jésus-Christ accorda la première place au culte de Dieu, et toutes ses activités se rapportaient à ce culte. Son plus grand souci consistait à plaire à son Père. De la même façon, nous devons, nous aussi, comprendre qu’il est important de servir notre Créateur et de reconnaître la dette que nous avons envers lui. Jéhovah pourvoit à toutes les choses dont nous avons besoin pour préserver notre vie, y compris le soleil, la pluie, l’air que nous respirons, la nourriture que nous mangeons et toutes les choses d’ordre spirituel qui nous sont indispensables (Mat. 5:45 ; Actes 14:15-17). Comme le psalmiste, nous devons être prêts à déclarer : “Auprès de toi est la source de la vie.” — Ps. 36:10 36:9, NW.
7. Quel est le point de vue équilibré concernant ce que nous devons à Dieu ?
7 Étant donné que Dieu possède toutes choses, que pouvons-nous lui offrir en échange de sa bonté ? Nous sommes doués du libre arbitre ; c’est pourquoi nous pouvons choisir d’adorer Jéhovah Dieu et de le faire de tout notre cœur, de tout notre esprit, de toute notre âme et de toute notre force (Mat. 22:37, 38). Un tel attachement profond n’est pas quelque chose de déséquilibré ; c’est au contraire une condition requise si nous voulons garder de bonnes relations avec Dieu. Jésus-Christ lui-même a déclaré : “C’est Jéhovah ton Dieu que tu dois adorer, et c’est à lui seul que tu dois rendre un service sacré.” (Mat. 4:10). Il est indispensable d’offrir à Dieu un attachement exclusif pour garder notre équilibre chrétien.
8. Quel exemple montre qu’il est difficile d’offrir à Dieu un attachement exclusif ?
8 Il est cependant plus facile de parler de l’amour de Dieu et de dire aux autres de suivre les traces du Christ en vouant un attachement exclusif à Dieu, quelles que soient les circonstances, que de le faire soi-même. Par exemple, lorsque le roi Salomon servait fidèlement Jéhovah, il écrivit : “Crains Dieu et observe ses commandements.” (Eccl. 12:15 12:13, NW). Plus tard, Salomon se laissa néanmoins entraîner à transgresser les commandements divins ; il ne mit pas en pratique ce qu’il avait écrit. Pourquoi ? Qu’est-ce qui rend si difficile le maintien de l’équilibre chrétien ?
9. Pourquoi est-il difficile de garder un bon équilibre chrétien ?
9 Ce ne sont pas seulement les tendances imparfaites de l’homme qui le poussent à mal agir (Rom. 7:20, 21). Un autre facteur important est la mauvaise influence exercée par la créature spirituelle qui porte le nom de Satan le Diable, et que la Bible appelle “le dieu de ce système de choses”. (II Cor. 4:4.) Les efforts de Satan visent à détruire nos bonnes relations avec Dieu et à créer une situation ou des conditions qui fassent perdre leur équilibre aux chrétiens. C’est ce que montra Jésus-Christ lorsque, la nuit précédant sa mort, il s’adressa à Simon Pierre et lui dit : “Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir, pour vous cribler comme le blé.” (Luc 22:31). Un bref examen des efforts faits par Satan pour faire perdre à Pierre la faveur de Dieu peut nous être très utile et nous aider à garder aujourd’hui notre équilibre chrétien.
LA CRAINTE FAIT PERDRE L’ÉQUILIBRE
10. a) À l’occasion de quelle fête religieuse Jésus et ses disciples se sont-ils réunis le 14 nisan de l’an 33 de notre ère ? b) Qu’est-ce qui nous permet de croire qu’il était près de minuit lorsqu’ils se rendirent au jardin de Gethsémané ?
10 Considérons d’abord le cadre dans lequel ont eu lieu ces événements remarquables. C’était le début du printemps de l’an 33 de notre ère, au mois de nisan où l’on célébrait la fête annuelle de la Pâque. Pour cette occasion, Jésus et ses douze apôtres se réunirent dans une chambre située à l’étage, après 18 heures, heure à laquelle commençait la journée juive. Selon les instructions divines, l’agneau pascal devait être gardé jusqu’au quatorzième jour du mois de nisan, “entre les deux soirs”, c’est-à-dire, selon l’interprétation de certaines autorités, entre le coucher du soleil et la fin du crépuscule. Durant cette période de temps il devait être égorgé, et il fallait ensuite le rôtir entièrement (Ex. 12:6-10). Il faut sans doute quatre à cinq heures pour rôtir entièrement un animal. De ce fait, il était vraisemblablement très près de minuit lorsque s’acheva le repas pascal et que Jésus institua la commémoration de sa mort. Après cela, Jésus et ses disciples sortirent de la maison et se rendirent au jardin de Gethsémané, où Jésus fut arrêté et emmené prisonnier. — Marc 14:17-46.
11. Que fit Pierre lorsque Jésus fut fait prisonnier ?
11 La Bible relate ce qui s’est passé durant les premières heures, froides et sombres, du matin. Elle dit : “Ils emmenèrent alors Jésus chez le grand prêtre, et tous les principaux prêtres, les aînés et les scribes se rassemblèrent. Mais Pierre, de loin, le suivit jusqu’à l’intérieur de la cour du grand prêtre ; et il était assis avec les gens de maison et se chauffait devant un feu vif. Pendant ce temps, les principaux prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le mettre à mort, mais ils n’en trouvaient pas. Beaucoup, en effet, rendaient de faux témoignages contre lui.” — Marc 14:53-56.
12. Comment Jésus fut-il traité à ce moment-là ?
12 Ces faux témoins calomnièrent Jésus d’une façon haineuse. En plus de cela, la Bible ajoute : “Quelques-uns se mirent à lui cracher dessus et d’autres à lui couvrir tout le visage, à le frapper de leurs poings et à lui dire : ‘Prophétise !’ Et, le souffletant, les gens de justice le prirent.” (Marc 14:65). Quelle injustice ! Cette foule était conduite par le Diable. C’est Satan qui avait poussé ces hommes et les avait incités à maltraiter et à insulter Jésus. Comment Pierre allait-il réagir devant tout cela ? Allait-il, à l’exemple de son Maître, garder un bon équilibre en dépit des circonstances difficiles ?
13. Quel effet ce mauvais traitement a-t-il eu sur Pierre ?
13 La Bible ne nous laisse pas dans l’ignorance, car elle poursuit en ces termes : “Or, comme Pierre était en bas dans la cour, une des servantes du grand prêtre vint et, voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda en face et dit : ‘Toi aussi tu étais avec le Nazaréen, ce Jésus.’ Mais il le nia en disant : ‘Je ne le connais pas et je ne comprends pas non plus ce que tu dis,’ et il s’en alla dehors vers le vestibule. Et la servante, le voyant, se remit à dire à ceux qui étaient là : ‘Celui-là est des leurs.’ De nouveau il le niait. Et une fois encore, peu après, ceux qui étaient là se mirent à dire à Pierre : ‘Assurément tu es des leurs, car, en fait, tu es Galiléen.’ Mais il commença à faire des imprécations et à jurer : ‘Je ne connais pas cet homme dont vous parlez.’” — Marc 14:66-71.
14. Qu’est-ce qui incita Pierre à renier Jésus-Christ ?
14 Ce n’était pas la vérité. Pierre connaissait très bien Jésus. En fait, quelques heures auparavant, alors qu’il était avec lui, il avait affirmé : “Seigneur, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.” “Si tous les autres trébuchent à ton sujet, moi je ne trébucherai jamais !” (Luc 22:33 ; Mat. 26:33). Qu’est-ce qui provoqua chez Pierre ce brusque changement d’attitude ? C’était la crainte. Les événements prirent Pierre au dépourvu. Jésus fut présenté comme un vil criminel. La vérité fut déformée. Ce qui était juste fut présenté comme étant mauvais, et l’innocent, comme étant coupable. Sous la pression de ces circonstances, Pierre perdit son équilibre. Son sentiment de loyauté disparut brusquement, pour son malheur. La Bible dit que “s’effondrant, il se laissa aller aux larmes”. — Marc 14:72.
CELA PEUT ARRIVER AUJOURD’HUI
15. a) Pourquoi peut-on s’attendre à rencontrer les mêmes conditions que celles auxquelles Pierre eut à faire face ? b) Suite à cette expérience, Pierre perdit-il pour toujours son équilibre ?
15 Des circonstances semblables peuvent exister aujourd’hui. Satan le Diable est toujours actif, et il s’efforce de faire perdre leur équilibre aux chrétiens et de détruire leurs relations avec Dieu. Nous pouvons être certains que Satan emploiera contre les chrétiens de notre époque les mêmes méthodes que celles qui se sont révélées efficaces contre Pierre. Il est vrai que ce dernier retrouva rapidement son équilibre spirituel. Il se repentit sincèrement et obtint le pardon qu’il recherchait de tout son cœur. Il devint l’un des ministres les plus hardis de Jésus-Christ, lequel était impopulaire, et il demeura fidèle à Jéhovah jusqu’à sa mort. Mais quelle triste expérience il a faite lorsqu’il a renié par trois fois son Maître Jésus-Christ ! Il aurait mieux valu qu’il ne fasse pas cette expérience. Êtes-vous prêt à faire face à des conditions semblables à celles que rencontra Pierre ? Elles peuvent très bien exister, et c’est ce qui arrivera vraisemblablement.
16. Qu’est-ce qui peut amener certains chrétiens à perdre leur équilibre ?
16 De nombreuses situations peuvent se présenter à tous moments, dans lesquelles une crainte excessive peut faire perdre l’équilibre à un chrétien voué et l’amener à oublier ses bonnes relations avec Jéhovah Dieu. Nous pouvons avoir peur de ce que les voisins penseront s’ils nous voient aller de maison en maison pour proclamer le message du Royaume. Et si nous étions vus par notre employeur ! Voilà une pensée terrifiante pour celui qui a oublié que ce qui compte c’est le point de vue de Dieu. Les adolescents sont particulièrement enclins à s’inquiéter de ce que les gens pensent d’eux.
17, 18. Quelle discussion peut créer à l’école des conditions semblables à celles que rencontra Pierre ?
17 Vous êtes peut-être un jeune chrétien. Prenons donc comme cadre une salle de classe où vous étudiez. Il peut arriver que les croyances des témoins de Jéhovah soient l’objet d’une discussion en classe. Les préjugés et l’esprit patriotique peuvent être puissants. Un écolier déclare : “Les témoins de Jéhovah sont des séditieux ; ils sont contre le gouvernement.” C’est la même accusation que celle qui fut lancée contre Jésus le jour de sa mort (Luc 23:2). Un autre écolier ajoute : “Les témoins de Jéhovah ne votent pas et ils ne combattent pas pour leur pays.” Cependant, Jésus et les premiers chrétiens avaient adopté une position de stricte neutralité dans les affaires politiques des nations (Jean 6:15 ; 15:17-19 ; Jacq. 4:4). Un manuel moderne fait cette remarque : “Les chrétiens zélés ne servaient pas dans les forces armées ni n’acceptaient de pouvoirs politiquesa.” Mais les étudiants et les enseignants ne connaissent pas les doctrines de la Bible à ce sujet, ni les croyances et les pratiques des premiers chrétiens. La conversation devient plus animée.
18 “Les témoins de Jéhovah sont antichrétiens, s’écrie une jeune fille, car ils ne fêtent pas Noël.” Le ressentiment contre les témoins de Jéhovah augmente. Les étudiants présents ne comprennent pas que Noël est une fête païenne n’ayant aucun fondement dans la Bible, et que les premiers chrétiens ne la célébraient pas. Ils ignorent le témoignage des encyclopédies à ce sujet. Puis, un autre adolescent lance cette accusation : “Les témoins de Jéhovah n’aiment pas leurs enfants. Ils les laissent mourir plutôt que d’accepter qu’on leur fasse une transfusion de sang qui leur sauverait la vie.” Qu’ils sont terribles ces témoins de Jéhovah ! Telle est la pensée qui se répand. Les jeunes gens ne savent pas que la Bible interdit strictement de manger du sang, et que les premiers chrétiens s’abstenaient complètement de sang humain et animalb. — Lév. 17:10 ; Actes 15:20, 29.
19. a) À quelles questions devra répondre un jeune chrétien se trouvant dans cette situation ? b) Quand faut-il se préparer pour une telle éventualité ?
19 Arrivé à ce stade de la discussion, un étudiant peut alors se tourner vers vous et demander : “N’es-tu pas témoin de Jéhovah ?” Vous serez alors dans une situation semblable à celle de l’apôtre Pierre. Que répondrez-vous ? Comment vous sortirez-vous de cette situation ? Garderez-vous votre équilibre chrétien ? Vous montrerez-vous un témoin de Jéhovah fidèle, à l’exemple de Jésus-Christ (Jean 17:6 ; Rév. 1:5) ? C’est maintenant le moment de vous préparer, afin de savoir comment faire face à une telle situation. Il vous faut prendre la ferme résolution d’imiter le courage exemplaire de Jésus-Christ en pareil cas. Ceci vous aidera à éviter de perdre votre équilibre.
SE PRÉPARER À L’AVANCE
20. Qu’est-ce qui est nécessaire pour garder un bon équilibre chrétien, et comment Jésus a-t-il montré qu’il était conscient de ce besoin ?
20 Nous devons prier et consulter régulièrement la Parole de Dieu, afin de préserver nos bonnes relations avec Jéhovah Dieu et garder ainsi notre équilibre chrétien. Jésus était conscient de ces besoins, et plus particulièrement dans les dernières heures cruciales de sa vie terrestre. C’est pourquoi, la dernière nuit, alors qu’il était avec ses disciples dans la chambre située à l’étage, il les encouragea par des paroles spirituelles en mesure de fortifier leur foi ; il termina par ces mots : “Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais prenez courage ! J’ai vaincu le monde.” Ensuite, avec ses disciples, il pria longuement, après quoi ils partirent pour le jardin de Gethsémané. — Jean 16:33 à 18:1.
21, 22. Au jardin de Gethsémané, de quelle façon les disciples n’ont-ils pas suivi l’exemple du Christ ?
21 Une fois dans le jardin, Jésus continua de prier son Père céleste de lui accorder sa direction. Avant de quitter Pierre et deux autres disciples pour prier à l’écart, Jésus leur dit : “Restez ici et continuez de veiller.” L’ont-ils fait ? Ont-ils suivi les instructions de Jésus ? Le récit biblique déclare : “Il revint et les trouva en train de dormir.” Quelle déception ! Ce n’est pas de cette façon qu’ils allaient se préparer en vue de ce qui les attendait. Jésus se tourna vers Pierre et lui dit : “Simon, dors-tu ? N’as-tu pas eu la force pour continuer de veiller une heure ? Continuez de veiller et de prier, afin que vous ne veniez pas en tentation. L’esprit, certes, est ardent, mais la chair est faible.” (Marc 14:32-38). Il est vrai qu’il était tard, certainement plus de minuit. La chair était fatiguée. Cependant, ils auraient dû imiter Jésus. C’était le moment de prêter une attention plus qu’ordinaire aux choses spirituelles. La Postérité promise de la femme de Dieu était sur le point d’être blessée. L’heure était grave. — Gen. 3:15 ; Gal. 3:16.
22 Pierre et les autres disciples ont-ils pris au sérieux l’encouragement pressant que Jésus leur a donné pour la deuxième fois ? Marc poursuit son récit en ces termes : “Et il s’en alla de nouveau et pria, disant la même parole. De nouveau il revint et les trouva en train de dormir, car leurs yeux étaient alourdis, et ils ne surent quoi lui répondre.” (Marc 14:39, 40). Pierre et ceux qui étaient avec lui n’écoutèrent pas ; ils négligèrent de prêter attention aux instructions de Jésus. Il ne fait aucun doute qu’avant de partir prier une troisième fois, Jésus exhorta de nouveau ses disciples à demeurer éveillés et à prier. Mais une fois de plus, ils ne suivirent pas son conseil. En effet, Jésus “revint la troisième fois et leur dit : ‘En un tel moment, vous êtes en train de dormir et de vous reposer ! C’est assez ! L’heure est venue ! Voici, le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs’.” — Marc 14:41.
23. a) Qu’est-ce qui, sans aucun doute, a amené les disciples à abandonner Jésus, et sur quoi n’insisterons-nous jamais de trop ? b) Pourquoi croyons-nous que Satan est encore plus actif de nos jours ?
23 N’est-il pas vraisemblable que cet état léthargique fut un facteur qui amena, quelques instants plus tard, les disciples à abandonner Jésus et à fuir, exactement comme la prophétie l’avait annoncé (Marc 14:50 ; Mat. 26:31 ; Zach. 13:7) ? On ne répétera jamais assez que pour que notre foi résiste aux épreuves avec succès, il est absolument indispensable de se préparer et de se fortifier spirituellement. C’est tout aussi vrai de nos jours qu’à l’époque de Jésus. En effet, Satan est encore plus actif qu’autrefois. Les prophéties de la Bible indiquent clairement qu’il y a peu de temps, dans notre génération, Satan et ses démons ont été chassés des cieux ; les conséquences de cet événement ont été annoncées par une voix céleste en ces termes : “Malheur à la terre et à la mer, parce que le Diable est descendu vers vous, étant en grande colère, sachant qu’il a un court espace de temps.” (Rév. 12:12). Nous vivons actuellement cette courte période de malheurs. Satan fait tout ce qui est en son pouvoir pour amener les chrétiens à perdre leur équilibre spirituel et la faveur de Dieu.
24. Que doivent faire tous les chrétiens pour garder leur équilibre ?
24 Ce n’est donc pas le moment de se laisser aller au sommeil spirituel. Nous devons être spirituellement actifs et nous préparer, afin que notre foi puisse résister aux épreuves à venir. Ne pensez pas que, parce que vous êtes un chrétien actif depuis de nombreuses années, vous ne risquez pas de mettre en danger vos relations avec Jéhovah Dieu et de perdre sa faveur. Ne croyez pas que vous pouvez vous permettre de manquer les réunions de la congrégation ou de ne pas être attentif lorsque des questions spirituelles sont examinées (Héb. 2:1 ; 10:24, 25). Si nous voulons garder notre équilibre chrétien, nous devons tous demeurer spirituellement éveillés et étudier régulièrement la Parole de Dieu, en privé et avec nos compagnons chrétiens. Nous ne pouvons pas non plus négliger la prière. Pour garder notre équilibre, il est nécessaire d’entretenir des relations étroites avec Dieu en étant en communication régulière avec lui. Suivez l’exemple du Christ. Bien que sur le plan spirituel il fût l’homme le plus fort qui ait jamais existé sur la terre, il persévéra dans la prière, et plus particulièrement durant la dernière nuit de son existence terrestre. Si nous voulons garder notre équilibre spirituel, nous devons faire de même.
FIXONS NOS YEUX SUR LE PRIX
25. Qu’est-ce qui aida Jésus à garder son équilibre ?
25 Jésus put garder son équilibre spirituel parce qu’il pensait toujours et en premier lieu à la joie qu’il y a d’être agréable à son Père céleste et de recevoir le don divin de la vie éternelle. C’est pourquoi nous sommes exhortés en ces termes : ‘Regardons fixement Jésus, le Principal Agent de notre foi, qui la mène à la perfection. Pour la joie qui lui était proposée, il endura un poteau de torture, méprisant la honte, et s’assit à la droite du trône de Dieu.’ (Héb. 12:2). Pour maintenir notre équilibre, suivons donc l’exemple du Christ. Gardons nos yeux fixés sur le privilège consistant à honorer notre Créateur et sur le don de la vie.
26. Pourquoi n’est-il pas toujours facile de mettre les intérêts du Royaume à la première place dans notre vie ?
26 Cependant, il n’est peut-être pas toujours facile de mettre à la première place dans notre vie les intérêts de Jéhovah Dieu, du fait qu’il est invisible. Cela est particulièrement vrai lorsque le monde nous offre de nombreux attraits bien visibles, tels que l’argent et les choses qu’il permet d’acheter. De nombreux chrétiens ont perdu leur équilibre à cause du désir immodéré de posséder des biens matériels (II Tim. 4:10). Ils n’ont pas imité Jésus-Christ qui a toujours mis à la première place les intérêts de son Père. En fait, Jésus avait totalement relégué à la deuxième place son confort personnel, au point qu’il déclara : “Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des perchoirs, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer la tête.” — Luc 9:58.
27. Quel excellent exemple Moïse et David nous ont-ils laissé ?
27 Le patriarche Moïse a, lui aussi, donné l’exemple pour ce qui est de mettre le culte de Dieu à la première place. Ayant été élevé comme un fils de la fille de Pharaon, il a certainement dû jouir de toutes les richesses qu’offrait le palais royal de cet ancien monarque puissant. Toutefois, Moïse préféra être maltraité en tant que serviteur de Jéhovah plutôt que de profiter de tous les trésors de l’Égypte. Pourquoi ? La Bible répond ainsi : “Car il demeura ferme comme s’il voyait Celui qui est invisible.” (Héb. 11:23-27). Il fixa son attention sur le Dieu invisible, Jéhovah. C’est parce qu’il maintint de bonnes relations avec son Créateur qu’il put garder un équilibre spirituel exemplaire. Il reconnaissait que toutes choses appartiennent à Jéhovah et que les hommes ne peuvent lui accorder en retour que le culte et l’attachement. Plus tard, le psalmiste David, qui avait le même point de vue équilibré, écrivit : “Je mets Jéhovah constamment sous mes yeux.” — Ps. 16:8, AC.
28. Quel conseil, donné en conclusion, devons-nous nous efforcer de suivre ?
28 Nous devons, nous aussi, adopter ce point de vue si nous voulons garder un bon équilibre chrétien. Cela est particulièrement vrai de nos jours où, à chaque instant, nous sommes sollicités par de nombreux attraits d’ordre matériel. Celui qui attache une trop grande importance à l’un d’entre eux risque de perdre son équilibre. Gardons nos yeux fixés sur les choses d’en haut, sur notre Dieu invisible, et n’accordons pas la première place à la recherche égoïste des biens matériels (Col. 3:2). Pour garder votre équilibre chrétien et remporter le prix de la vie éternelle, imitez Jésus-Christ qui vous a laissé “un modèle pour que vous suiviez attentivement ses traces”. — I Pierre 2:21.
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Gardons l’équilibre dans nos relations avec nos frèresLa Tour de Garde 1969 | 1er février
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Gardons l’équilibre dans nos relations avec nos frères
“Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.” — I Jean 4:21.
1. Outre l’amour de Dieu, qu’est-ce qui est indispensable à l’équilibre chrétien, et comment l’apôtre Jean a-t-il montré cela ?
BIEN que l’attachement exclusif à notre Père céleste, Jéhovah Dieu, soit indispensable pour garder notre équilibre chrétien, l’amour de nos semblables, et particulièrement de ceux qui nous sont apparentés dans la foi, est inséparablement lié à cet attachement (Gal. 6:10). Cela signifie que de bonnes relations avec nos frères chrétiens sont également nécessaires pour préserver notre équilibre chrétien. C’est ce que montre clairement l’apôtre Jean lorsqu’il écrit : “Si quelqu’un déclare : ‘J’aime Dieu,’ et que, cependant, il haïsse son frère, c’est un menteur. Car celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.” — I Jean 4:20, 21.
2. Quel est souvent le point de vue des gens du monde concernant les relations humaines, mais quelle doit être l’attitude du chrétien à l’égard de ses compagnons ?
2 Que signifie aimer ses compagnons chrétiens ? Qu’implique avoir de bonnes relations avec eux ? Comment devons-nous considérer la fréquentation des uns et des autres au sein de la congrégation chrétienne ? Les gens du monde considèrent souvent que la recherche d’amis ou de compagnons doit être faite sur la base de ce que ceux-ci peuvent faire pour rehausser leur prestige. Ces personnes se considèrent la plupart du temps comme supérieures ou plus importantes que les autres. Bien souvent elles se servent de leurs semblables, les abusent et les foulent aux pieds, avant que d’autres ne puissent faire la même chose. Combien est différent le point de vue équilibré du chrétien ! Considérez l’exhortation suivante de la Parole de Dieu : ‘Ne faites rien par esprit de querelle ou par égotisme, mais considérez avec humilité d’esprit que les autres sont supérieurs à vous, et ayez l’œil non seulement, par intérêt personnel, sur vos propres affaires, mais aussi, par intérêt personnel, sur celles des autres. Gardez cette attitude mentale qui était aussi en Christ Jésus qui, bien qu’existant en forme de Dieu, (...) se vida de lui-même et prit la forme d’un esclave.’ — Phil. 2:3-7.
3. Quel genre de vie connaîtrions-nous si tous les hommes avaient la même attitude que Jésus ?
3 Imaginez combien notre vie serait heureuse si chacun vivait en harmonie avec ce conseil biblique et suivait l’exemple de Jésus-Christ ! Personne n’envierait égoïstement les possessions et les capacités d’autrui ; personne ne dévoilerait les faiblesses de ses semblables pour démontrer qu’il est meilleur qu’eux. Aucun homme ne s’efforcerait d’en éclipser un autre ou de le mettre dans l’embarras. C’est l’attitude égoïste qui consiste à avoir une trop haute opinion de soi-même et à chercher à se mettre en avant pour obtenir la prééminence, qui déséquilibre les relations humaines et les rend désagréables. Il est donc vital que les chrétiens mettent en pratique le conseil apostolique suivant :
4, 5. Quel conseil biblique est-il nécessaire de suivre, mais est-il toujours facile de faire ainsi ?
4 “Cessez de vous façonner sur ce système de choses, mais soyez transformés en renouvelant votre esprit (...). Je dis à chacun d’entre vous de ne pas penser plus de lui-même qu’il n’est nécessaire de penser (...). Dans l’amour fraternel, ayez une tendre affection l’un pour l’autre. À faire honneur l’un à l’autre, soyez les premiers. Soyez disposés envers les autres comme envers vous-mêmes ; ne songez pas aux choses élevées, mais soyez conduits par les choses humbles. Ne passez pas pour avisés à vos propres yeux.” — Rom. 12:2, 3, 10, 16.
5 Toutefois, il faut bien reconnaître qu’il est plus facile de parler de l’amour des frères et de la nécessité d’être modeste, de dire de ne rien faire par esprit de dispute ou d’égotisme et de ne pas se considérer comme supérieur aux autres, que de se conduire soi-même en harmonie avec ces instructions inspirées. Même les apôtres de Jésus-Christ eurent pendant un temps un mauvais équilibre à cause d’un point de vue erroné. Ils manifestèrent de nouveau ce déséquilibre lors du dernier repas pascal qu’ils célébrèrent avec Jésus dans une chambre à l’étage, à Jérusalem, dans la nuit du 14 nisan de l’an 33 de notre ère.
UNE DISPUTE POUR SAVOIR QUI EST LE PLUS GRAND
6. a) Quel genre de dispute s’est élevée entre les apôtres la nuit de la Pâque de l’an 33 de notre ère, et qu’est-ce qui avait soulevé une controverse semblable quelques jours auparavant ? b) Que déclara Jésus à propos des relations que ses disciples devaient entretenir les uns avec les autres ?
6 Après le repas du Seigneur, une dispute fâcheuse éclata parmi les apôtres pour une question de position et pour savoir “lequel d’entre eux semblait être le plus grand”. (Luc 22:24.) Quelques jours auparavant, alors qu’ils étaient sur le point de venir à Jérusalem pour la dernière semaine du ministère terrestre de Jésus, semaine qui allait être fertile en événements, la même question avait été soulevée. À cette occasion, la mère des apôtres Jacques et Jean s’était approchée de Jésus et lui avait demandé d’accorder à ses fils une position de prééminence dans son Royaume. “Quand les dix autres apprirent cela, dit la Bible, ils s’indignèrent contre les deux frères.” Mais Jésus intervint pour calmer leur indignation en leur montrant que l’organisation de Dieu est différente de ce qu’ils avaient coutume de voir dans le monde. Jésus déclara que ceux d’entre eux qui avaient une position de responsabilité devaient être serviteurs de leurs compagnons. Effectivement, “quiconque veut être premier parmi vous doit être votre esclave. De même que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup”. — Mat. 20:17, 20-28.
7. Pourquoi les apôtres avaient-ils des difficultés à comprendre la signification du conseil de Jésus ?
7 Il semble néanmoins que les apôtres n’ont pas compris ce que Jésus voulait dire par là. Ce qu’il déclara était si nouveau et si différent de ce qu’ils avaient l’habitude de voir, que cela n’a pas fait disparaître de leur esprit l’idée courante dans le monde d’alors. Ils maintinrent un point de vue non équilibré à propos des relations qu’ils devaient entretenir les uns avec les autres. Ils se sont peut-être souvenus des règnes successifs des rois d’Israël de la lignée davidique, et ils ont cru que le Roi messianique, Jésus-Christ, aurait également un gouvernement terrestre avec, à ses côtés, des hommes occupant une haute position. Il est possible qu’ils aient eu l’ambition personnelle de se voir attribuer ces hautes fonctions. C’est pourquoi le disciple Luc écrit qu’après le repas du Seigneur, “il s’éleva une dispute animée entre eux : lequel d’entre eux semblait être le plus grand”. — Luc 22:24.
8. a) Comment cette dispute a-t-elle affecté Jésus ? b) Qu’est-ce que cela démontre ?
8 Remarquez qu’il ne s’agissait pas d’une controverse de peu d’importance, mais d’une “dispute animée”. Les apôtres avaient sans doute réfléchi à cette question, et cette dernière provoquait maintenant une discussion importante. Jésus a dû être très attristé, lui qui, pendant des mois, avait été avec eux et leur avait donné un exemple de modestie et d’humilité. À un moment aussi grave, ils se laissaient aller à de telles querelles. C’était la dernière nuit de la vie terrestre de Jésus, et celui-ci se proposait de donner aux apôtres quelques instructions et des paroles d’encouragement. Les allusions au Royaume que Jésus fit cette nuit-là ont sans doute servi de base à la dispute qui s’éleva entre les apôtres. Cela démontre clairement combien le désir de se distinguer, d’avoir du prestige et d’occuper une position de prééminence est profondément enraciné dans l’homme imparfait.
JÉSUS DONNE UN CONSEIL EMPREINT D’AMOUR ET MONTRE L’EXEMPLE
9. Comment Jésus est-il intervenu dans cette dispute ?
9 Comment Jésus est-il intervenu dans cette dispute ? A-t-il repris durement ses disciples ? Les a-t-il humiliés en les critiquant sévèrement ? Non, mais avec amour et, sans doute, d’un ton suppliant, il leur a montré de nouveau et avec patience que le système chrétien était tout à fait différent de celui du monde. Il leur dit : “Les rois des nations dominent sur elles, et ceux qui ont l’autorité sur elles sont appelés Bienfaiteurs. Vous, cependant, ne devez pas être ainsi. Mais que celui qui est le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui agit en chef comme celui qui sert.” Ensuite, Jésus leur demanda : “Quel est en effet le plus grand, celui qui est étendu à table ou celui qui sert ?” Le plus grand est évidemment celui qui est étendu à table et qui est servi. Cependant, Jésus ajouta : “Mais je suis au milieu de vous comme celui qui sert.” — Luc 22:25-27.
10. Quelles questions se posent quant à savoir si les apôtres ont compris les paroles de Jésus ?
10 Allaient-ils comprendre cette fois ce que Jésus leur enseignait ? Pourraient-ils se rendre pleinement compte que tous les chrétiens sont des frères, et que celui qui reçoit de grandes responsabilités au sein de la congrégation chrétienne doit être “comme le plus jeune”, en étant humble et en considérant les autres comme supérieurs à lui-même (Mat. 23:8-12) ? Comprendraient-ils que le fonctionnement de l’organisation chrétienne devait être tout à fait différent de ce qu’on peut généralement voir dans le monde ? Les disciples reconnaissaient que Jésus était leur Enseignant et leur Conducteur, et qu’il était le plus grand d’entre eux ; il n’y avait pas de dispute à ce propos. Or, un peu plus tôt dans la nuit, Jésus avait lavé les pieds de ses disciples (Jean 13:1-12). Jésus les avait donc réellement servis.
11. De quelle manière Jésus a-t-il servi ses disciples ?
11 Lorsque Jésus leur dit : “Je suis au milieu de vous comme celui qui sert”, il semble qu’il ne voulait pas simplement dire qu’il les avait servis sur le plan spirituel en tant que leur Enseignant. Non, Jésus les avait réellement servis d’une manière physique, en prenant part à des activités habituellement réservées aux personnes de moindre importance. Cependant, le dernier jour de sa vie dans la chair, Jésus envoya Pierre et Jean devant lui, à Jérusalem, et “ils apprêtèrent les choses pour la pâque”. — Mat. 26:17-19 ; Luc 22:7-16 ; Marc 14:12-18.
12. Avant que les apôtres se disputent et que Jésus leur donne des conseils, de quelle façon significative Jésus a-t-il servi les douze apôtres ?
12 L’apôtre Jean, qui fut un témoin oculaire des événements qui eurent lieu cette nuit-là, fit le récit suivant : “[Jésus] se leva du repas du soir et quitta ses vêtements de dessus. Et prenant une serviette, il s’en ceignit. Après quoi, il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les sécher avec la serviette dont il était ceint.” (Jean 13:2-5). Représentez-vous cette scène : Jésus allant de l’un à l’autre de ses apôtres, s’agenouillant devant eux, et leur lavant et leur essuyant les pieds, même ceux de Judas Iscariot !
LA SIGNIFICATION DE CET ACTE
13. Quels exemples de l’ancienne coutume du lavage des pieds trouvons-nous dans la Bible, et à qui cette tâche était-elle généralement confiée ?
13 À cette époque, le lavage des pieds n’était pas une chose exceptionnelle. En Orient, les routes étant généralement poussiéreuses, les gens, qui portaient des sandales ou marchaient pieds nus, se salissaient les pieds. C’est pourquoi, lorsqu’ils entraient dans une maison, leur hôte faisait preuve d’hospitalité en veillant à ce qu’on leur lave les pieds. Abraham et Lot exercèrent une telle hospitalité à l’égard d’étrangers qui étaient, en fait, des anges matérialisés (Gen. 18:4 ; 19:2 ; Héb. 13:2). Un Pharisien qui avait offert un dîner à Jésus négligea ce geste (Luc 7:44). Cette tâche était considérée comme l’une des plus serviles, et elle était généralement confiée au dernier des serviteurs de la maison. C’est ainsi que la jeune femme nommée Abigaïl, qui s’adressa aux serviteurs de David, dit : “Voici ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.” — I Sam. 25:41 ; I Tim. 5:10.
14. Pourquoi Jésus a-t-il lavé les pieds de ses apôtres, et quelle fut la première réaction de Pierre ?
14 Pour bien faire comprendre son enseignement, Jésus décida d’accomplir cette tâche servile mais néanmoins utile. Il commença à laver les pieds de ses apôtres. Ne comprenant pas pourquoi Jésus agissait ainsi, Pierre s’opposa à ce que son Maître le serve comme l’aurait fait le moindre des esclaves. Mais Jésus dit à Pierre : “Ce que je fais, tu ne le comprends pas à présent, mais tu comprendras ces choses par la suite.” Puis, lorsqu’il eut terminé, il remit ses vêtements de dessus, s’étendit à table et donna cette explication à ses apôtres :
15. Comment Jésus a-t-il expliqué la raison pour laquelle il a lavé les pieds de ses disciples ?
15 “Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez ‘Enseignant’ et ‘Seigneur’ et vous dites bien, car c’est ce que je suis. Si donc moi, bien que Seigneur et Enseignant, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné le modèle, afin que, tout comme je vous ai fait, vous fassiez aussi. En toute vérité je vous le dis : Un esclave n’est pas plus grand que son maître, ni celui qui est envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Si vous connaissez ces choses, heureux êtes-vous si vous les faites.” — Jean 13:6-17.
16. Quelle leçon Jésus a-t-il donnée par cet acte ?
16 Jésus inculqua de façon remarquable à ses apôtres l’importance d’être humbles. Il leur montra clairement qu’ils ne devaient pas rechercher l’honneur ou le prestige, mais plutôt se rendre les uns aux autres les services les plus ingrats. Jésus n’instituait pas là le rite du lavement des pieds, lequel a été pratiqué avec beaucoup d’hypocrisie dans certaines religions de la chrétienté. Il leur enseignait plutôt à cultiver un état d’esprit : l’humilité, le souci des intérêts d’autrui et le désir d’accomplir les tâches les plus humbles pour le bien de leurs frères. C’est cette attitude équilibrée que les chrétiens doivent adopter les uns envers les autres.
17. Qu’est-ce qui prouve que les apôtres ont compris la leçon donnée par Jésus ?
17 Pierre et les autres apôtres saisirent le raisonnement (I Pierre 3:8). Ces hommes fidèles comprirent la leçon, car le récit biblique nous révèle qu’ils gardèrent une attitude équilibrée et travaillèrent dans l’unité à édifier la congrégation chrétienne. Aucun d’eux ne rechercha avec ambition la prééminence ou le prestige. En fait, lorsque, quelques années plus tard, la question controversée de la circoncision fut soulevée, “les apôtres et les aînés se rassemblèrent” à Jérusalem pour l’examiner dans l’ordre et le calme. Il apparaît que ce ne fut pas un des apôtres qui présida cette réunion, mais le disciple Jacques, demi-frère de Jésus. — Actes 15:6-29 ; 12:1, 2.
UN NOUVEAU COMMANDEMENT
18. Comment, plus tard, Jésus attira-t-il de nouveau l’attention sur l’exemple qu’il avait donné à ses disciples ?
18 Plus tard, après avoir lavé les pieds de ses apôtres et renvoyé Judas Iscariot, Jésus attira de nouveau l’attention des onze qui restaient sur l’exemple qu’il avait donné ; il leur dit : “Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” (Jean 13:34, 35). En tant que Juifs circoncis soumis à l’alliance de la Loi, les apôtres se trouvaient déjà dans l’obligation d’aimer leur prochain comme eux-mêmes (Mat. 22:39 ; Lév. 19:18). Mais maintenant Jésus déclarait que ses vrais disciples se distingueraient en manifestant un amour beaucoup plus grand et plus élevé, suivant ainsi son exemple.
19. Quel exemple d’amour unique en son genre Jésus a-t-il laissé ?
19 Jésus laissa effectivement un exemple d’amour en son genre. Il se dépensa inlassablement au service des autres, se souciant plus de leurs intérêts que des siens. Il était si absorbé par son ministère consistant à aider les hommes à emprunter le chemin de la vie, qu’il renonçait souvent au confort normal auquel toute personne est habituée (Luc 9:58). Il s’agissait d’un amour beaucoup plus profond que l’amour du prochain requis par l’alliance de la Loi. Vous vous souvenez que lorsque deux des apôtres persuadèrent leur mère de demander pour eux des positions élevées dans le Royaume, Jésus déclara : “Car même le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup.” (Marc 10:35-45 ; Mat. 20:20-28). Jésus ne chercha jamais à se glorifier lui-même, mais il servit humblement ses disciples et, finalement, il s’humilia au point de donner sa vie pour eux. Combien est grand cet amour exemplaire ! — Phil. 2:8 ; Jean 15:12, 13.
20. Comment le fait d’imiter l’exemple de Jésus pour ce qui est de manifester l’amour affectera-t-il nos relations avec nos frères chrétiens ?
20 En notre qualité de chrétiens, nous sommes dans l’obligation d’imiter Jésus. Nous devons non seulement aimer Jéhovah Dieu comme il le fit, mais également imiter l’amour désintéressé qu’il portait à ses disciples (I Jean 4:20, 21). Manifestez-vous cette sorte d’amour ? Donneriez-vous votre vie pour vos compagnons chrétiens ? Il est vrai que nous ne serons peut-être pas appelés à sacrifier, au sens propre du terme, notre vie en leur faveur, mais la qualité de notre amour doit être telle que nous le ferions volontairement si cela s’avérait nécessaire. L’apôtre Jean explique que “nous sommes dans l’obligation de livrer notre âme pour nos frères”. (I Jean 3:16 ; Rom. 16:3, 4.) Considérons les questions suivantes : Si nous avons un amour aussi profond, ne devons-nous pas être prêts à servir humblement les intérêts de nos frères ? Ne devons-nous pas être doux, aimables et pleins de considération à l’égard de ceux pour lesquels nous serions prêts à donner notre vie ? N’est-ce pas là la leçon que Jésus s’est efforcé d’inculquer à ses disciples ?
RENOUVELONS NOTRE ESPRIT
21. Pourquoi les chrétiens doivent-ils se transformer en renouvelant leur esprit ?
21 Il est tout à fait clair que pour garder de bonnes relations avec nos frères chrétiens, nous devons ‘cesser de nous façonner sur ce système de choses, mais être transformés en renouvelant notre esprit’. (Rom. 12:2.) L’état d’esprit du chrétien est très différent de celui des gens du monde. Il est fréquent de voir des personnes ayant reçu une instruction spéciale, telles que les membres du clergé, les médecins, les hommes de science et les avocats, adopter une attitude supérieure, parce qu’elles pensent être meilleures que les autres. Il en est de même de ceux qui ont certains dons, les vedettes du sport et du cinéma par exemple, et de ceux qui ont des traits physiques d’une grande beauté ou qui sont doués d’une intelligence au-dessus de la moyenne. L’admiration dont ils sont l’objet les incite à adopter une disposition d’esprit hautaine, ils se croient supérieurs. Toutefois, souvenez-vous que le chrétien équilibré doit considérer ‘avec humilité d’esprit que les autres sont supérieurs à lui’. — Phil. 2:3.
22. Que signifie être humble d’esprit et considérer les autres comme supérieurs à soi-même ?
22 Que signifie être humble d’esprit et considérer les autres comme supérieurs à soi-même ? Cela ne veut pas dire qu’un excellent violoniste devrait penser qu’un de ses compagnons qui n’a jamais touché à un violon peut mieux en jouer que lui. Ce n’est évidemment pas vrai. De nombreuses personnes ont reçu une formation ou des dons qui leur permettent d’être plus habiles que d’autres qui n’ont pas reçu une telle formation ni des dons comparables. Mais cela ne rend pas ces personnes supérieures aux autres, et cela ne doit pas non plus les inciter à cultiver un sentiment d’orgueil en pensant que leurs semblables sont inférieurs. La Bible parle ici de l’état d’esprit, et celui du chrétien sincère doit être tel qu’il considérera les autres comme étant supérieurs à lui-même. Il ne pensera jamais et en aucune façon qu’il occupe une position plus élevée que ses semblables et que, par suite, ceux-ci doivent le servir. Il ne fait aucun doute que les apôtres n’ont fait aucune chose que Jésus n’ait pu faire de bien meilleure façon. Cependant, Jésus les servit humblement, au point de s’abaisser et de leur laver les pieds.
23. Dans quel sens le chrétien, qui a un point de vue équilibré, est-il différent d’un grand nombre de gens du monde ?
23 Combien sont agréables ceux qui font réellement preuve d’humilité d’esprit ! Ils ont un point de vue bien équilibré concernant leurs relations avec leurs frères chrétiens. Ils sont vraiment différents des personnes du présent monde. Le simple fait qu’ils aient beaucoup d’argent ou de nombreux biens matériels n’incite pas ces chrétiens à penser qu’ils doivent être l’objet d’une considération spéciale de la part de personnes ayant des moyens plus modestes. Ils reconnaissent que l’argent ne fait pas d’eux des êtres supérieurs, et ils se conduisent conformément à cette pensée (I Tim. 6:17). De la même façon, les chrétiens comprennent que leur race ou leur nationalité ne fait pas d’eux des personnes occupant une position élevée. Ils demeurent donc humbles d’esprit et considèrent que même ceux qui appartiennent à une race ou à une nationalité moins populaire leur sont supérieurs. — Rom. 10:12.
24, 25. Qui, en particulier, doit montrer l’exemple pour ce qui est de l’amour et de l’humilité d’esprit ?
24 Les surveillants, les serviteurs ministériels et tous ceux qui se sont vu confier des privilèges de service spéciaux au sein de l’organisation chrétienne doivent particulièrement manifester cette humilité d’esprit. Il est vrai que les autres membres de la congrégation sont encouragés à coopérer avec ces serviteurs et à imiter leur foi, mais aucun de ceux qui prennent la tête ne doit penser qu’il est supérieur aux autres parce qu’il préside les réunions, parce qu’il a peut-être une grande facilité de parole et des capacités dans le domaine de l’organisation, ou encore parce qu’il est en mesure de consacrer davantage de temps au service de Jéhovah (Héb. 13:7, 17). Considérez le commandement que l’apôtre Pierre donna après qu’il eut exhorté les jeunes gens à être soumis aux aînés, dont la responsabilité était de paître le troupeau de Dieu ; il écrivit : “Tous, ceignez-vous d’humilité d’esprit l’un envers l’autre, parce que Dieu s’oppose aux hautains, mais il accorde la bonté imméritée aux humbles”. (I Pierre 5:5). Il n’y a aucune exception ; tous, y compris ceux qui dirigent, doivent se ceindre d’humilité d’esprit. La Bible nous exhorte en ces termes : “Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ.” — Éph. 5:21.
25 Le surveillant doit effectivement donner l’exemple pour ce qui est de l’humilité d’esprit. C’est ce que fit Jésus-Christ, le Berger accompli. Il s’est donné beaucoup de peine pour que ses disciples apprennent par son exemple, à faire preuve d’amour et d’humilité. Le surveillant doit faire de même. Il n’est pas le patron, mais le serviteur de ses frères (Mat. 20:25-27). Il est absolument indispensable qu’il se souvienne de cela. Chaque chrétien doit bien comprendre que pour garder un bon équilibre dans ses relations avec ses frères, il doit les aimer et ne jamais penser qu’il leur est supérieur. — I Jean 4:21 ; Phil. 2:2-4.
26. Qu’est-ce qui nous encourage à garder notre équilibre chrétien ?
26 Représentez-vous l’époque où tous ceux qui vivront sur la terre manifesteront cette attitude d’esprit agréable. Comme il sera plaisant de vivre dans de telles conditions ! Chacun se sera alors revêtu de façon parfaite de “tendres affections de compassion, de bonté, d’humilité d’esprit et de longanimité”, ainsi que de l’amour (Col. 3:12-14). Tous aimeront Jéhovah Dieu de tout leur cœur, de tout leur esprit, de toute leur âme et de toute leur force, et ils auront pour leurs frères un amour semblable à celui que le Christ porta à ses disciples. Quel puissant encouragement à garder notre équilibre et à vivre !
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