éclairé la vie et l’incorruptibilité grâce à la bonne nouvelle”. (II Tim. 1:10.) Mais le rétablissement de Jérusalem devait encore avoir un accomplissement plus grand et plus magnifique. — Rom. 15:4; I Cor. 10:11; Gal. 4:25, 26.

UNE ŒUVRE PROPHÉTIQUE D’UNE GRANDE PORTÉE

Outre le livre de la Bible qui porte son nom, il semble qu’Ésaïe rédigea au moins un ouvrage historique, le livre des affaires du roi Ozias, qui vint sans doute à faire partie des registres officiels de la nation (II Chron. 26:22). En s’acquittant fidèlement de la mission prophétique que Jéhovah lui avait confiée, il exerça une grande influence sur l’histoire de Juda, surtout par les conseils qu’il donna au juste roi Ézéchias. D’autre part, de nombreuses prophéties d’Ésaïe trouvent un accomplissement plus étendu en la personne du Messie et en son Royaume. Les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes citèrent souvent le livre d’Ésaïe ou y firent allusion; ils appliquèrent maintes fois ses prophéties à Jésus Christ ou montrèrent comment elles s’étaient accomplies de leur vivant.

Quelques prophéties qui s’appliquent à Jésus Christ

Dans de nombreux autres cas, certains événements accomplirent les prophéties d’Ésaïe, sans que les rédacteurs se réfèrent à son livre.

53:9 Il est enseveli dans la tombe

d’un homme riche. Mat. 27:57-60

Accomplissement d’autres prophéties

Voici quelques-uns des nombreux événements qui réalisèrent les prophéties d’Ésaïe avant le premier siècle de notre ère:

Des accomplissements plus importants, présents et à venir

Comme cela ressort de la lecture de la Bible, de nombreuses prophéties d’Ésaïe ont plus d’un accomplissement, et une grande partie de son livre trouve maintenant ou trouvera plus tard son accomplissement principal et définitif. Le seul livre de la Révélation se réfère maintes fois à la prophétie d’Ésaïe, ou en cite directement certains passages. En voici quelques exemples:

Livre d’Ésaïe Révélation

21:9 Babylone est tombée! Ré 18:2

ÉSAÏE (LIVRE D’)

Le livre d’Ésaïe exalte éminemment Jéhovah comme “le Saint d’Israélites”, expression qui le désigne vingt-cinq fois dans ce livre. De plus, il dirige notre attention, de façon on ne peut plus explicite, vers le Messie ou l’Oint de Jéhovah, celui par qui le peuple de Dieu serait délivré.

UN SEUL RÉDACTEUR

Récemment, quelques critiques ont soutenu qu’Ésaïe n’avait pas rédigé tout le livre qui porte son nom. D’aucuns prétendent que l’on doit les chapitres 40 à 66 du livre à un rédacteur inconnu qui aurait vécu vers la fin de la captivité des Juifs à Babylone. Certains en retranchent encore d’autres parties, affirmant qu’elles n’ont pas été écrites par Ésaïe. Cependant, la Bible elle-​même s’oppose à de telles assertions.

Les rédacteurs divinement inspirés des Écritures grecques chrétiennes ont attribué à “Ésaïe le prophète” les écrits qui figurent à présent dans les chapitres 40 à 66 du livre, comme ceux des chapitres 1 à 39. Ils n’ont jamais laissé entendre que deux personnes portèrent ce nom, ni que le rédacteur d’une partie du livre était inconnu. (Par exemple, comparez Matthieu 3:3 et Mt 4:14-16 avec Ésaïe 53:1 et 9:1, 2; comparez encore Jean 12:38-41 avec Ésaïe 53:1 et 6:1, 10.) De plus, dans de nombreux autres textes, les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes attribuent expressément des textes de la dernière partie du livre d’Ésaïe, non à quelque écrivain inconnu, mais à “Ésaïe le prophète”. (Comparez Matthieu 12:17-21 avec Ésaïe 42:1-4, et Romains 10:16 avec Ésaïe 53:1.) Ainsi, le passage que Jésus lui-​même lut dans “le rouleau du prophète Ésaïe” à la synagogue de Nazareth est consigné en Ésaïe 61:1, 2. — Luc 4:17-19.

D’autre part, le rouleau de la mer Morte qui porte le livre d’Ésaïe (rouleau qui date, croit-​on, du premier ou du deuxième siècle avant notre ère), atteste que le copiste qui l’a écrit ignorait tout de la prétendue division de la fin du chapitre 39. Effectivement, il commença le quarantième chapitre sur la dernière ligne de la colonne qui correspond à notre chapitre 39.

Au cours des siècles, le livre d’Ésaïe a été transmis comme un seul ouvrage, et non comme deux livres distincts, voire davantage. Les paroles consignées en Ésaïe 39:6, 7 témoignent encore de la continuité du texte, du chapitre 39 au chapitre 40. En effet, ce passage constitue manifestement une transition qui ouvre la voie aux prophéties suivantes, relatives au temps du jugement de Babylone.

Ceux qui attribuent le livre à plusieurs écrivains ne pensent pas qu’Ésaïe fut capable d’annoncer, près de deux siècles à l’avance, qu’un roi nommé Cyrus délivrerait les Juifs exilés. C’est pourquoi ils supposent que ce passage fut écrit plus tard, au moins après que Cyrus eut commencé ses conquêtes (És. 44:28; 45:1). Mais, par là même, ils manque de saisir la portée de toute cette partie du livre, qui traite précisément de la préconnaissance de Dieu, cet attribut qui lui permet de prédire ce qui arrivera à son peuple. Cette prophétie renfermait, près de deux cents ans à l’avance, le nom de celui qui vaincrait Babylone et libérerait les Juifs, alors qu’il n’était pas encore né. Dès lors, son accomplissement témoignerait, sans la moindre équivoque, de son origine divine. Il ne s’agissait pas de l’appréciation du prophète sur l’avenir, mais plutôt, comme il l’écrivit lui-​même, de “ce qu’a dit Jéhovah”. (És. 45:1.) Par ailleurs, si l’on attribuait la rédaction de cette partie du livre d’Ésaïe à un contemporain de Cyrus, cela ne résoudrait pas pour autant les problèmes des critiques. Pour quelle raison? Parce que cette partie du livre annonçait également dans le détail les événements qui allaient se dérouler dans un avenir plus lointain encore, savoir pendant la vie et le ministère du Messie, Jésus Christ. L’accomplissement de ces dernières prophéties constitue un gage de l’inspiration divine du livre d’Ésaïe, confirmant qu’il ne saurait être la compilation d’ouvrages rédigés par des imposteurs.

Ceux qui dénient à Ésaïe la rédaction des chapitres 40 à 66 de son livre lui contestent souvent aussi, pour les mêmes raisons, la rédaction du chapitre 13, consacré à la chute de Babylone. Pourtant, ce chapitre commence par ces mots: “La déclaration solennelle contre Babylone, qu’Ésaïe, fils d’Amos, vit en vision.” Incontestablement, il s’agit bien là du même “Ésaïe, fils d’Amos”, dont le nom figure dans le premier verset du chapitre 1.

EN RELATION AVEC LE RESTE DE LA BIBLE

Les écrits d’Ésaïe sont liés dans une large mesure aux autres livres de la Bible. Au moins un siècle après Ésaïe, Jérémie rédigea les livres des Rois, et il est intéressant de noter que le texte consigné en II Rois 18:13 à 20:19 correspond essentiellement à celui que l’on trouve en Ésaïe, chapitres 36 à 39. Par ailleurs, non seulement certains prophètes ont traité de sujets semblables à ceux dont parle la prophétie d’Ésaïe, mais encore d’autres rédacteurs bibliques se sont expressément référés, à maintes reprises, à ses écrits.

Dans le livre d’Ésaïe, les prophéties les plus extraordinaires et les plus fréquemment citées sont indéniablement celles qui annonçaient des détails relatifs au Messie. Les rédacteurs divinement inspirés des Écritures grecques chrétiennes citèrent nombre d’entre elles, pour en exposer la réalisation. Ainsi selon Ésaïe 7:14, le Messie devait naître d’une jeune fille, d’une vierge (Mat. 1:23). Il devait aussi naître dans la lignée de David, fils de Jessé (És. 9:7; 11:1, 10; Luc 1:32, 33; Rom. 15:8, 12). Quelqu’un crierait dans le désert, pour frayer le chemin devant ce représentant de Jéhovah (És. 40:3; Marc 1:1-4). La mission du Messie était exposée en Ésaïe 61:1, 2 (Luc 4:17-21) et, par suite de son ministère, le peuple de Galilée allait voir une grande lumière (És. 9:1, 2; Mat. 4:13-16). D’après la prophétie, le Messie allait se charger de nos maladies (És. 53:4; Mat. 8:16, 17), mais on ne le croirait pas (És. 53:1; Jean 12:37, 38); il ne ferait pas de querelle dans les rues (És. 42:1-4; Mat. 12:14-21); on le rejetterait, comme une pierre d’achoppement, mais il deviendrait la maîtresse pierre de l’angle (És. 8:14, 15; 28:16; I Pierre 2:6-8). Il resterait silencieux devant ses accusateurs, même lorsqu’il serait frappé et condamné (És. 50:6; 53:7, 8; Jean 19:3, 9; Marc 14:53-65; 15:1-15); on le compterait parmi les transgresseurs (És. 53:12; Mat. 26:55, 56; 27:38); il subirait une mort sacrificielle pour emporter les péchés et pour permettre à beaucoup d’accéder à une position de justice devant Dieu (És. 53:5, 8, 11, 12; Rom. 4:25), et on l’ensevelirait avec les riches (És. 53:9; Mat. 27:57-60; Jean 19:38-42). Il est intéressant de noter que Jésus Christ et ses apôtres citèrent le plus souvent les écrits d’Ésaïe pour rétablir clairement l’identité du Messie.

Les exemples qui précèdent ne constituent en aucun cas une liste exhaustive de toutes les citations empruntées à la prophétie d’Ésaïe par les rédacteurs bibliques inspirés. Ils sont plutôt destinés à mettre en valeur quelques-unes des prophéties qui ont rendu ce livre célèbre. Comme tout le reste de l’ouvrage, ces prophéties exaltent Jéhovah, le Saint d’Israël, Celui qui a pourvu au salut de son peuple par l’entremise du Fils qu’il a oint.

CONTENU

I. La culpabilité de Juda et de Jérusalem, et le mandat d’Ésaïe (1:1 à 6:13).

A. La nation, malade à cause de ses péchés, a quitté Jéhovah, qui n’agrée plus ses sacrifices, ses observances et ses prières, mais qui l’invite à venir pour remettre les choses en ordre (1:1-23).

B. Sion sera purifiée et rétablie dans la justice, avec des juges et des conseillers (1:24 à 2:22).

1. Ceux qui se révoltent contre Jéhovah aboutiront à leur fin.

2. Les nations afflueront vers la montagne élevée de la maison de Jéhovah, et elles n’apprendront plus la guerre.

3. Jéhovah sera mis en haut, mais les choses élevées et les hommes altiers seront abaissés, tandis qu’on jettera les idoles.

C. Les conséquences du péché atteindront les chefs et le peuple rebelles de Juda, ainsi que ses femmes hautaines (3:1 à 4:1).

D. Jéhovah promet le rétablissement de la sécurité à un reste dans Jérusalem (4:2-6).

E. Les nations désobéissantes d’Israël et de Juda, qui engendrent la violation de la loi, sont comparées à une vigne qui produit des raisins sauvages (5:1-7).

F. Au moyen d’une grande nation lointaine, Jéhovah dévastera le pays et enverra ses habitants en exil en raison de leurs péchés (5:8-30).

G. Ésaïe reçoit une vision de Jéhovah dans son temple (6:1-13).

1. Il est chargé de prêcher.

2. Il apprend que le peuple restera insensible jusqu’à ce que la nation soit dévastée.

II. Menaces d’invasions et promesse de délivrance (7:1 à 12:6).

A. L’Assyrie, qui n’est pas l’alliée de la Syrie et d’Israël, envahira Juda.

1. Ésaïe emmène avec lui son fils Schéar-Jaschub et fait savoir à Achaz que l’alliance syro-israélite échouera.

2. Un enfant mâle nommé Emmanuel doit naître d’une jeune fille, comme signe spécial de Dieu. Avant qu’il soit assez grand pour rejeter le mauvais et pour choisir le bon, Israël et la Syrie seront vaincus.

3. L’Assyrie fera fondre des temps difficiles sur tout le pays.

B. Ésaïe et sa postérité constituent des signes pour Juda (8:1-8, 18).

1. Avant que Maher-Schalal-Hasch-Baz, fils d’Ésaïe, sache dire: “Mon père!”, le roi d’Assyrie dépouillera Damas et Samarie. Il inondera également Juda “jusqu’au cou”.

C. Il faut craindre Jéhovah seul, et non l’objet de la crainte des hommes (8:9-17).