La criminalité vous touche
UN HOMME âgé sortait de l’ascenseur de son immeuble quand un jeune homme le prit à la gorge en le menaçant : “Votre argent ou je vous tue.” L’homme se libéra d’une secousse et se mit à crier, ce qui provoqua la fuite de son agresseur.
C’est une aventure effrayante ! Pourtant, en quatre ans, c’était la sixième fois que cet homme était attaqué. Une fois, on l’avait renversé et sauvagement battu ; une autre fois, on l’avait menacé d’un revolver. Dans beaucoup d’endroits, ces agressions sont courantes.
Avez-vous peur de vous aventurer seul hors de chez vous ? C’est le cas de millions de gens. Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations Unies, donna l’avertissement suivant : “Les rues ne sont plus sûres après la tombée du jour.”
Même dans les villes plus petites, les gens vivent dans la crainte d’être attaqués, violés ou tués. Un couple d’âge moyen habitant un quartier agréable de Palm Springs, en Californie, déclara : “Dès qu’il fait nuit, nous ne nous sentons plus en sécurité dehors.”
À Santa Monica, petite localité de Californie, habitée par des gens relativement aisés, le procureur, selon la coutume, demanda à des jurés combien d’entre eux avaient déjà été attaqués ou dévalisés. Huit sur les douze !
Mais même si vous n’avez pas été personnellement blessé ou volé, le problème de la criminalité vous touche. N’êtes-vous pas préoccupé par la sécurité de votre famille, par ce qui se passe dans les écoles ? Ne fait-on pas un usage illégal de la drogue dans votre région ? Ne craignez-vous pas qu’on abîme ou qu’on vole votre voiture quand vous la parquez quelque part ? Si vous voyagez en avion, ne craignez-vous pas d’être victime d’un acte de piraterie ? Votre foyer et vos biens sont-ils en sécurité ?
L’Inquirer Magazine de Philadelphie (États-Unis) écrivit : “Les habitants des villes se barricadent ; ceux qui en ont les moyens font de leur maison une place forte.” La criminalité s’est étendue même à des régions qui autrefois étaient considérées comme sûres.
Dans les belles îles Vierges, appartenant aux États-Unis, un touriste remarqua que le principal sujet de conversation était le dernier crime. “Certaines de ces histoires sont peut-être exagérées, reconnaît-il, mais la crainte s’insinue partout ; elle est palpable. Les gens se sentent en état de siège, comme les habitants de beaucoup de grandes villes des États-Unis.”
Une personne habitant l’île Saint Thomas depuis vingt ans se lamentait ainsi : “Je ne rentrerais pas seul même, en voiture la nuit. Je ne peux pas quitter l’île sans qu’on n’amène un camion près de ma maison, afin de la dévaliser. Nous avons déjà été cambriolés plusieurs fois.”
Peut-être penserez-vous néanmoins que la criminalité ne vous touche pas, du moins pas beaucoup. Détrompez-vous. Outre, la menace constante qui pèse sur votre sécurité et sur vos biens, la criminalité vous touche de bien des façons.
Considérez, par exemple, l’augmentation vertigineuse des prix. Selon Norman Jaspan, directeur d’une société de gestion, certains commerçants augmentent de 15 pour cent le prix de leurs marchandises pour compenser les vols commis par le personnel. Cela signifie que vous payez un objet 11,50 fr au lieu de 10 francs parce que les employés volent leur patron.
En tant que consommateur, vous payez aussi pour la marchandise volée par d’autres “clients”. Un employé d’un grand magasin déclara en effet : “Les voleurs qui nous font les poches, font les vôtres également.”
De plus, si le nombre des crimes augmente, il faut dépenser davantage pour entretenir des forces de police plus nombreuses ainsi qu’un appareil judiciaire plus important. Selon une étude, rien qu’aux États-Unis, le coût de la répression s’élève à près de 40 milliards de francs français. Ce sont les contribuables qui paient.
Ensuite, les lacs, les fleuves et les océans sont pollués, et l’air que vous respirez est saturé de fumée. Ce sont là évidemment des choses qui vous touchent, peut-être même dangereusement. La négligence criminelle des grandes industries et des municipalités sont souvent une des causes de la pollution.
Peut-être direz-vous : “Le nombre des crimes n’est-il pas en régression d’après les statistiques ? Le procureur général des États-Unis n’a-t-il pas dit récemment qu’il y avait plutôt une tendance à la diminution ?” En est-il bien ainsi ?
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Vous sentez-vous en sécurité dehors, après la tombée du jour ?
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Certains commerçants augmentent de 15 pour cent le prix de leurs produits pour compenser les vols du personnel.
Vous dépensez plus à cause du crime
Vous êtes affecté par la pollution des eaux, qui est souvent le résultat de la négligence criminelle des grandes industries et des municipalités.