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Les apocryphes : sont-ils de Dieu ou des hommes ?La Tour de Garde 1960 | 1er octobre
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prophète Jérémie sur la montagne, du haut de laquelle Moïse avait aperçu le pays de Canaan. Son allusion aux prières qu’il faut dire pour les morts “ est sans parallèle dans la littérature juive ”. (II Macch. 12:43-45.) De toute évidence, il exagère, et il est rempli d’erreurs historiques et chronologiques qui sautent aux yeux. Nul besoin de les énumérer, puisque l’écrivain admet lui-même que l’ouvrage est d’origine humaine, en disant :
“ Je finirai également mon ouvrage ici même. Si la composition en est bonne et réussie, c’est aussi ce que j’ai voulu. A-t-elle peu de valeur et ne dépasse-t-elle pas la médiocrité ? C’est tout ce que j’ai pu faire (...) Comme il est nuisible de boire seulement du vin ou seulement de l’eau, tandis que le vin mêlé à l’eau est agréable et produit une délicieuse jouissance, de même c’est l’art de disposer le récit qui charme l’entendement (les oreilles, Cr) de ceux qui lisent l’histoire. C’est donc ici j’y mettrai fin. ” (II Macch. 15:37-39, Jé). Qui dit que le vin et l’eau seuls soient nuisibles et que le vin mélangé à l’eau soit meilleur — et que veut dire cela ? Pouvons-nous trouver un parallèle quelconque dans la Bible où un écrivain s’excuse des efforts qu’il doit fournir et avoue qu’il cherche à faire de l’effet ?
Quant au livre de Baruch, il s’avère être également d’origine humaine par ses erreurs typiquement apocryphes. Il prétend parler de Juifs, captifs à Babylone, qui font une collecte d’argent pour en envoyer le produit aux prêtres à Jérusalem, la cinquième année après que cette ville fut incendiée par Nebucadnetsar quand, en réalité, il n’y avait alors ni homme ni bête à Jérusalem. Il montre que Jéchonias résidait à Babylone avec d’autres Juifs quand, en réalité, il se trouvait en prison. Le livre apprend aux Juifs qu’ils resteront à Babylone jusqu’à sept générations, tandis que les faits attestent qu’ils y restèrent pendant soixante-dix ans seulement. Et il parle des Juifs comme ayant “ vieilli dans une terre étrangère ”, quoiqu’ils n’y soient demeurés que cinq ans. Rien d’étonnant que Jérôme n’ait pas jugé ce livre digne d’être traduit ! — Baruch 1:2-7, MM ; 3:10 ; 6:2, Dhorme.
LA SAGESSE (DE SALOMON) ET L’ECCLÉSIASTIQUE
De même que le livre de Baruch affirme avoir été écrit par le secrétaire de Jérémie et qu’il n’en est rien, ainsi la Sagesse affirme parler au nom de Salomon mais fut écrite de nombreux siècles après l’époque de Salomon. Non seulement elle cite des livres de la Bible, écrits longtemps après les jours de Salomon, mais les cite d’après la version des Septante. Un exemple typique en est Sagesse 15:10 (Dhorme) pris dans Ésaïe 44:20. L’origine humaine de ce livre est en outre trahie par le fait qu’il contredit la Parole de Dieu au sujet de l’homme qui fut créé mortel et qui était soumis à la mort en cas de désobéissance. La Sagesse dit : “ Or Dieu a créé l’homme pour l’immortalité, et l’a fait à l’image de sa propre éternité. ” “ Aux yeux des insensés ils ont paru mourir, (...) mais (...) leur espérance était pleine d’immortalité. ” Et non seulement l’immortalité est attribuée à l’homme, à plusieurs reprises, mais encore le corps de l’homme est décrit comme un simple obstacle pour l’âme qui lors de la mort est “ reçue ”. — Sagesse 2:23, MM, n. m. ; 3:2, 4, AC ; 16:14.
L’Ecclésiastique présente le double aspect d’être le plus long des livres apocryphes et d’avoir un auteur nettement connu, un certain Jésus, fils de Sirach. Il renferme un mensonge déjà dans la première partie du Prologue (écrit par un autre), car il prétend que ce Jésus n’était pas moins célèbre “ en matière d’instruction et de sagesse ” que le roi Salomon. Dans la deuxième partie du Prologue, l’auteur présente cependant ses excuses : “ Vous êtes donc invités (...) à montrer de l’indulgence (à nous pardonner, MM), là où nous semblerions, malgré nos laborieux efforts d’interprétation, rendre mal quelques-unes des expressions. Car elles n’ont pas la même force, les choses dites en hébreu dans ce livre, quand elles sont traduites dans une autre langue ” (Dhorme). En réalité, c’est chercher à se justifier par des excuses.
C’est dans la sagesse profane et, en particulier, dans la basse opinion que l’écrivain a des femmes que l’on voit clairement à quel point ce livre émane de l’homme bien plus que de Dieu. Par contraste avec la Parole de Dieu — qui blâme l’homme Adam carrément de nos maux — il dit : “ C’est par la femme qu’a commencé le péché, — et c’est à cause d’elle que nous mourrons tous. ” [Donnez-moi] “ toutes les méchancetés, mais non la méchanceté d’une femme. ” (Mais pourquoi rechercher la méchanceté ?) “ Toute méchanceté est légère, comparée à la méchanceté de la femme. ” Et dire qu’il est des gens qui placent ces deux livres sur le même plan que les livres de “ sagesse ” de la Bible. — Ecclésiastique 25:24, 13, Li, 18, Cr.
TOBIT, JUDITH ET LES ADDITIONS
Dans Tobit, il nous est demandé de croire qu’un vieux Juif pieux fut rendu aveugle par la fiente d’un oiseau qui lui tomba sur les yeux ; qu’un ange personnifiant un humain devint le compagnon de voyage de son fils que le vieillard envoya recouvrer une créance ; que le fils, en route, acquit le cœur, le foie et le fiel d’un poisson ; qu’en faisant brûler le cœur et le foie, il provoqua une mauvaise odeur qui expulsa un certain démon, qui par jalousie avait tué sept maris d’une certaine femme ; que cette veuve épousa alors le fils qui, après avoir accompli sa mission, retourna à la maison et rendit la vue à son père en lui plaçant le fiel du poisson sur les yeux. Pourrait-on trouver quelque chose de plus invraisemblable à la lumière des Écritures ? Ce livre pourrait-il venir de Dieu ?
Un autre livre s’avère aussi être d’origine humaine, mais pour des raisons différentes : le livre de Judith. Il parle d’une belle femme qui, en décapitant le général en chef de leurs ennemis, réussit à délivrer les Juifs. Alors que cette histoire ne manque pas d’être plausible, ses détails sont si peu historiques qu’il est impossible de la situer dans le cours du temps. D’une part, le livre prétend relater les conditions existant après le retour des Juifs de la captivité, d’autre part, il mentionne Ninive, les armées assyriennes et le roi Nebucadnetsar — qui avaient tous péri longtemps avant le retour des Juifs en Palestine — et va même jusqu’à faire de Nebucadnetsar le roi des Assyriens. Ceux qui font autorité en la matière déclarent que “ les inexactitudes géographiques sont également embarrassantes ”, et que les livres apocryphes “ démontrent que toute conscience historique faisait défaut aux gens ” ; or c’est surtout au livre de Judith que s’applique leur reproche. En présence de tous ces faits, quel doute peut subsister quant à son origine ?
Qu’en est-il du supplément au livre d’Esther — 10:4 à 16:24 — qui apparaît dans les Apocryphes ? À la lumière d’une critique objective, il se trouve dans une situation guère meilleure. Ce supplément nous demande de croire que Mardochée était un “ grand personnage qui était ministre à la cour du roi ”, la deuxième année d’Artaxerxès, 150 ans après avoir été emmené captif lorsque Nebucadnetsar monta contre Jérusalem. Et en prétendant que Mardochée occupait cette position si tôt dans le règne du roi, non seulement il contredit la partie canonique du livre d’Esther, mais encore son propre récit où il relate que Mardochée fut promu. Comme il fait d’abondantes références à Dieu et aux actes de piété, il est évident qu’il fut ajouté au livre d’Esther pour lui donner une note religieuse. Mais les références à Dieu ne constituent pas par elle-même une preuve de l’origine divine, pas plus que leur absence ne prouve l’origine humaine.
Le Cantique des trois jeunes gens se lit comme si l’un d’eux eût d’abord dit une prière, dans le genre de celles d’Esdras et de Néhémie ; puis l’ange du Seigneur “ repoussa au dehors la flamme du feu ” (Jé). Cette prière est suivie d’un cantique qui ressemble beaucoup au Psaume 148. Le cantique se réfère, cependant, au temple de Jéhovah, aux prêtres et aux chérubins, ce qui ne cadre pas du tout avec la condition désolée de la Jérusalem d’alors. Il se compose de soixante-six versets qui furent interpolés entre les versets 23 et 24 de Daniel 3.
Suzanne et les vieillards — chapitre 13 de Daniel — raconte que deux vieillards portèrent un faux témoignage contre une femme vertueuse parce qu’elle refusa d’avoir des relations intimes avec eux et la firent condamner à mort. Le jeune Daniel dévoile leur duplicité en les questionnant séparément. Les vieillards meurent, Suzanne est épargnée et Daniel devient célèbre. Si cela était réellement arrivé au jeune Daniel, pourquoi le récit apparaît-il comme appendice et pourquoi fut-il d’abord écrit en grec — comme les deux autres additions à Daniel — alors que le livre fut lui-même écrit en hébreu et en araméen ?
L’écrit apocryphe qui reste à considérer est celui de la Destruction de Bel et du Dragon. Dans la première moitié, Daniel dévoile la supercherie à laquelle les prêtres de Bel avaient eu recours en mangeant les aliments offerts à Bel, aliments que l’idole était censée avoir mangés. Ayant reçu l’ordre d’adorer un dragon vivant, Daniel le fait crever en lui donnant à manger une pâtée de poix, de graisse et de poils. C’est pourquoi les adeptes du dragon font jeter Daniel dans la fosse aux lions. C’est alors qu’un ange transporte par les cheveux le prophète Habacuc, quoique fort éloigné, jusqu’à la fosse pour donner à Daniel un vase plein de bouillie. Après sept jours, Daniel est délivré, et ses ennemis sont jetés aux lions. Une telle fable se recommande-t-elle à notre jugement comme étant la Parole de Dieu ?
Un savant qui fait autorité résuma les faits concernant les écrits apocryphes : “ Ils n’ont reçu l’approbation ni des Juifs ni de l’Église chrétienne primitive ; (...) l’esprit prophétique leur fait entièrement défaut (...) ; non seulement ils ne se disent pas inspirés, mais ils déplorent leur manque d’inspiration ; ils sont caractérisés dans de nombreux passages par un air romanesque et mythologique qui est étranger à la grandeur toute simple de la Bible ; ils se contredisent eux-mêmes et s’opposent à quelques faits bien connus de l’histoire profane ; ils enseignent des doctrines qui ne sont pas contenues dans la Bible (...) ; et ne semblent jamais avoir été cités, en tant qu’autorité, par le Seigneur ou ses apôtres. ” — Dictionnaire de la connaissance religieuse (angl.), Abbott, p. 50, 51.
Vraiment, les Apocryphes n’émanent pas de Dieu mais des hommes. Quel manque de compréhension et d’appréciation que de placer les écrits apocryphes sur le même plan que ceux de la Parole de Dieu, la Bible ! C’est bien aux Apocryphes qu’il faut appliquer l’avertissement de Paul de ne pas s’attacher aux fables judaïques. — Tite 1:14.
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CommunicationsLa Tour de Garde 1960 | 1er octobre
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Communications
RESTER ÉVEILLÉ POUR LE MINISTÈRE DU ROYAUME. — I Cor. 16:13, 14
Il est hors de doute que pour suivre le Christ, il nous faut faire non seulement des actes de miséricorde mais, avant tout, prêcher la vérité sur Dieu, sa Parole et son royaume, autrement dit : exercer le ministère du Royaume. C’est pourquoi Jésus, à la fin de son ministère, affirma qu’il avait achevé l’œuvre que son Père lui avait donnée à faire. Aujourd’hui c’est la société du monde nouveau des témoins de Jéhovah, sel de la terre et lumière du monde, qui accomplit l’œuvre de prédication et d’instruction prescrite par Dieu dans sa Parole. C’est pourquoi, au cours du mois d’octobre, les témoins de Jéhovah proposeront à leurs semblables, de maison en maison, un abonnement au périodique bimensuel Réveillez-vous !. Trois brochures traitant de sujets bibliques seront remises à titre gracieux à chaque nouvel abonné.
TEXTES QUOTIDIENS POUR NOVEMBRE
Faire preuve de sagesse pratique dans un monde condamné. — Luc 16:8, 9, NW.
1 Ne dormons donc point comme les autres, mais veillons et soyons sobres. — I Thess. 5:6. wF 15/2/59 3, 4b
2 Il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, coulant du trône de Dieu et de l’Agneau (...) Et les feuilles des arbres servaient à la guérison des nations. Et il n’y aura plus de malédiction. — Apoc. 22:1-3, NW. wF 15/6/59 37, 38a
3 Mon fils, que ces enseignements ne s’éloignent pas de tes yeux. Garde la sagesse et la réflexion. — Prov. 3:21. wF 15/3/60 4-6
4 Me voici, envoie-moi. — És. 6:8. wF 15/9/59 6, 8a
5 Continuez donc à chercher premièrement le royaume. — Mat. 6:33. NW. wF 15/10/59 16a
6 Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes. — Jean 14:12. wF 15/5/60 3, 4a
7 Quelques-uns des hommes sages succomberont, afin qu’ils soient épurés, purifiés et blanchis, jusqu’au temps de la fin. — Dan. 11:35. wF 1/7/59 19, 17, 18a
8 Je ferai de la droiture une règle, et de la justice un niveau ; et la grêle emportera le refuge de la fausseté, et les eaux inonderont l’abri du mensonge. — És. 28:17. wF 15/7/59 17, 18b
9 La nourriture solide appartient aux hommes mûrs, à ceux qui par l’usage ont leur pouvoir de perception exercé pour discerner à la fois le bien et le mal. — Héb. 5:14, NW. wF 15/11/59 3, 4a
10 Le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment (avec sagesse pratique, NW). — Luc 16:8. wF 15/3/60 5, 6a
11 Que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit. — I Cor. 3:10. wF 1/11/59 3, 5a
12 Que ce livre de la loi ne s’éloigne pas de ta bouche, et médite-le jour et nuit, afin que tu prennes garde à faire selon tout ce qui est écrit ; car alors tu feras réussir tes voies, et alors tu prospéreras (agiras avec sagesse, NW), Da. — Josué 1:8. wF 1/9/59 26, 27a
13 Parle à Ébed-Mélec (...) ta vie sera ton butin, parce que tu as eu confiance en moi. — Jér. 39:16, 18. wF 1/6/59 22, 23a
14 Qu’il recherche la paix et la poursuive ; car les yeux du Seigneur (de Jéhovah, NW) sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur prière. — I Pierre 3:11, 12. wF 1/2/60 1, 2
15 Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. — És. 55:9. wF 1/5/60 4a
ÉTUDES DE “ LA TOUR DE GARDE ” POUR LES SEMAINES DU
23 octobre : Que vos paroles viennent d’un cœur bon ! Page 292.
30 octobre : La parole et le salut. Page 295.
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1960 | 1er octobre
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Questions de lecteurs
● Pour quelle raison la “ New World Translation ”a omet-elle, dans la prière modèle que Jésus enseigna à ses disciples en Luc 11:2, les paroles suivantes de Jésus : “ Que ta volonté se fasse, sur la terre comme au ciel ” ? — R. M., U.S.A.
En Luc 11:2, certaines traductions comprennent les mots : “ Que ta volonté se fasse, sur la terre comme au ciel ”, parce que certains anciens manuscrits grecs les contiennent. Cependant, le plus ancien et le plus authentique manuscrit grec, le Vaticanus 1209, les omet. Le texte de Westcott et Hort, sur lequel repose en grande partie la “ Traduction du Monde Nouveau des Écritures Grecques ”, et le texte de l’érudit allemand D. Eberhard Nestle, ne les rapporte pas non plus. C’est pour cette raison que la “ Traduction du Monde Nouveau des Écritures Grecques ” ne les contient pas, bien qu’ils se trouvent cités dans la prière de Jésus en Matthieu 6:9-13. Nous ignorons la raison pour laquelle Luc l’omit, d’après le Vaticanus 1209, mais le premier verset du chapitre montre que cette version de la prière modèle fut donnée en une occasion différente de celle rapportée en Matthieu, chapitre 6, quand Jésus prononça son sermon sur la montagne. Lors du cas rapporté par Luc au moment où les disciples lui demandèrent de leur apprendre à prier, il prononça une formule abrégée de la prière. Ce qui devait être demandé en premier lieu était la sanctification du nom de Dieu et son royaume à venir. Une fois ces choses accomplies, le reste suivrait naturellement, c’est-à-dire que la volonté de Dieu se ferait sur la terre comme au ciel. Il ne serait dès lors plus nécessaire de formuler des requêtes à cet égard. Cela était compris dans la sanctification du nom de Dieu et par la venue de son royaume.
[Note]
a N.d.t. : Certaines traductions de langue française, Segond, Crampon 1905, Liénart, les omettent également.
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