Le “joyau de l’espace” — Son avenir est-il compromis?
LORS d’une mission sur la lune, un astronaute américain qui observait notre planète eut ces mots pour la décrire: “La chose la plus belle de l’univers.” Cette sphère bleue mouchetée de taches claires et sombres est vraiment un “joyau de l’espace”.
Si depuis la lune notre globe apparaît calme et gracieux, sur terre, sa beauté est défigurée. Ses habitants connaissent d’énormes problèmes et l’explosion démographique constitue l’une des difficultés les plus complexes et les plus préoccupantes du monde actuel.
À maintes reprises les hommes politiques et les spécialistes se sont penchés sur cette question. Mais avec les années, le problème ne fait que s’accentuer et il vous affecte d’une façon ou d’une autre. Quel est en effet le citadin qui n’a jamais été pris dans un bouchon ou qui n’est jamais monté dans des transports publics bondés? En Chine, où la population excède un milliard d’habitants, le gouvernement essaie d’ailleurs par décret de limiter à un enfant le nombre de naissances par famille.
L’augmentation de la population présente un grave sujet de préoccupation même pour les experts les plus optimistes. Pour quelle raison? La quantité de nourriture, les ressources naturelles, les emplois et les sols cultivables sont limités. De surcroît, pour de nombreux spécialistes, l’explosion démographique contribue à des problèmes qui ternissent la beauté de notre planète:
● LA FAMINE: Dans certaines cités des pays en voie de développement, au petit jour, les balayeurs municipaux doivent ramasser dans les caniveaux des corps morts. Oui, la famine et la malnutrition provoquent chaque année la disparition de millions de personnes. Et l’on s’attend à voir doubler la demande de nourriture d’ici l’an 2000, soit dans moins de 17 ans.
● LA DISPARITION DES ESPÈCES: Des milliers de plantes et d’animaux sont menacés d’extinction en raison de l’extension de l’habitat humain.
● LA PÉNURIE D’ÉNERGIE: On redoute l’épuisement des réserves de combustibles fossiles et dans le même temps on assiste à un boom démographique et à une augmentation de la consommation. Les enfants nés dans les pays développés consommeront davantage de ressources naturelles que ceux nés dans les pays en voie de développement.
● LA POLLUTION: Dans les villes, l’augmentation de la circulation aggrave la pollution de l’air. De plus, les engrais et les pesticides pénètrent dans les nappes d’eau et les polluent.
● LA MENACE DE GUERRE: Dans l’avenir, des pays se livreront à un chantage nucléaire afin d’arracher à leurs voisins des concessions sur des questions territoriales et de ressources. Ainsi, en l’an 2000, plus de 30 nations pourraient disposer de l’arme atomique.
● LE CHÔMAGE: L’automatisation conduit souvent à la suppression de postes, et dans un pays après l’autre, le plein emploi n’est plus assuré.
Tout cela conduit de plus en plus de gens à prendre conscience que la terre est un vaisseau spatial aux dimensions restreintes et dont elles sont les passagers. D’ailleurs, Adlai Stevenson, un diplomate américain, aujourd’hui disparu, avait bien exprimé ce sentiment: “Nous sommes tous des voyageurs sur un petit vaisseau spatial, à la merci de son sol et de ses réserves d’oxygène si vulnérables (...) et préservés de l’anéantissement grâce au travail, à l’amour et aux soins que nous accordons à ce fragile objet.”
Sommes-nous en train de surpeupler notre vaisseau spatial? La liste des passagers s’allongeant, existe-t-il une solution? En qui pouvons-nous placer notre confiance pour assurer notre survie sur la terre — ce magnifique “joyau de l’espace”?