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  • Le grec “peu commun” des Écritures grecques chrétiennes
    La Tour de Garde 1968 | 1er juin
    • en vinrent à être d’origine grecquea.” À titre d’exemple, citons le mot “synagogue” qui signifie “assemblée”.

      UNE LANGUE “PEU COMMUNE” ET CEPENDANT “COMMUNE”

      Le fait que le grec koïnê fut la langue employée à l’origine pour la rédaction des Écritures grecques chrétiennes ne manque pas d’intérêt, car ce grec présentait deux grands avantages sur les autres langues parlées à l’époque. Premièrement, c’était la langue universelle ; grâce à elle, les premiers chrétiens étaient en mesure de toucher le plus grand nombre de personnes possible dans le minimum de temps, car il n’y avait pas besoin d’une traduction préalable pour attirer un vaste auditoire. Les pêcheurs de la Galilée le comprenaient, les sénateurs de Rome également. Partout où allaient Paul et ses compagnons, ils rencontraient des gens parlant le grec.

      Deuxièmement, le grec koïnê convenait parfaitement au noble message de l’évangile destiné à l’homme du commun peuple, en ce sens qu’il était, pourrait-​on dire, une version popularisée du grec attique classique. Néanmoins, tout en évitant d’employer le style très distingué des écrivains classiques, les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes, dans leur emploi de la koïnê, s’élevèrent bien au-dessus des trivialités qui caractérisaient généralement le grec d’usage courant, trivialités que l’on retrouve par exemple dans les papyrus égyptiens. Par leur message élevé, qu’on peut appeler à juste titre “la plus belle histoire jamais contée”, ces écrivains conférèrent au grec koïnê force, dignité et chaleur.

      Pouvait-​il en être autrement ? Le message de l’évangile s’adressait au peuple, aux gens simples et honnêtes, qu’il voulait éclairer, convaincre et inciter à l’action. Il n’était pas destiné à les divertir, à faire appel à leur sens de l’esthétique ou à flatter leur vanité. L’apôtre Paul déclara : “Et pour moi, quand je suis venu chez vous, frères, ce n’est pas avec extravagance de langage ou de sagesse (...). Et mon langage et ce que j’ai prêché n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse mais avec démonstration d’esprit et de puissance, afin que votre foi fût, non dans la sagesse des hommes, mais dans la puissance de Dieu.” (I Cor. 2:1-5). De son côté, Westcott, érudit biblique, dit : “Il [le grec koïnê que parlaient des hommes tels que Paul] associe la franchise simple de la pensée hébraïque à la précision de l’expression grecque.”

      SON VOCABULAIRE ET SON ARTICLE DÉFINI

      Son vocabulaire est l’un des éléments qui contribuent à faire du grec une langue riche et précise. Ainsi, comme le savent déjà nombre de lecteurs de La Tour de Garde, il dispose de quatre mots pour désigner l’amour : agapê, l’amour désintéressé basé sur des principes ; philia, l’affection entre amis ayant certaines affinités ; storgê, l’amour fondé sur les liens du sang ; et érôs, le sentiment se rattachant à l’attrait et au désir sexuels ; toutefois, les écrivains bibliques ne se servirent jamais de ce dernier termeb. Par ailleurs, quatre mots grecs sont, une ou plusieurs fois, rendus par le même mot anglais “world” (monde) dans la version du roi Jacques ; ce sont : aïôn (Mat. 12:32) ; kosmos (Mat. 4:8) ; gê (Rév. 13:3) et oïkouménê (Mat. 24:14). La Traduction du monde nouveau marque nettement la différence qui existe entre ces quatre termes, en les rendant respectivement par “système de choses”, “monde”, “terre” et “terre habitée”.

      L’article défini est particulièrement important dans la langue grecque, et son emploi dans les Écritures se rapproche davantage du grec attique classique que du grec koïnê des papyrus. On nous dit que l’emploi de cet article défini est réellement ce qu’il y a de plus caractéristique dans la langue grecque. En premier lieu, c’est parce qu’il a un article défini que le grec contraste de façon si frappante avec les deux langues qui se rapprochent le plus de lui, c’est-à-dire le sanskrit et le latin qui, eux, n’en ont pas. Le grec est également différent de l’anglais dont l’article défini “the” ne subit jamais d’inflexion et reste toujours invariable ; par contre, l’article défini grec se présente sous dix-huit formes différentes, lesquelles varient avec les mots que l’article définit. Elles varient suivant qu’ils sont au singulier ou au pluriel, au masculin ou au féminin, neutres, ou encore selon le cas : nominatif, génitif, accusatif, etc. ; ces cas sont au nombre de cinq.

      Cet article défini grec permet de distinguer ou de faire la différence entre la forme générale ou adjective et la forme particulière. C’est ainsi que le texte de Jean 1:1 (une partie du verset) peut être traduit de la façon suivante : “La Parole était avec [le] Dieu et la Parole était [un] dieu”, ou bien : “La Parole était avec [le] Dieu et la Parole était divine.” (An American Translation). D’autre part, l’article défini grec sert non seulement à mettre en valeur les noms mais encore à accentuer d’autres éléments du langage, des propositions et même des phrases entières. Par exemple, on trouve un cas où l’article défini sert à mettre en valeur un adjectif dans Jean 10:11, où nous lisons, selon le grec littéral : “Je suis le berger, le [berger] accompli.” Cette manière de s’exprimer est autrement plus puissante que les simples mots : “Je suis le berger accompli.” C’est comme si l’on mettait le mot “accompli” en italique.

      Dans Romains 8:26, nous avons un exemple où l’article défini se rapporte à une phrase entière ; là, le membre de phrase “ce pour quoi nous devons prier comme nous en avons besoin” est précédé de l’article défini au genre neutre. Pour faire comprendre la pensée il a été nécessaire d’ajouter dans la version française les mots : “problème : savoir.” C’est la raison pour laquelle la Traduction du monde nouveau dit ceci : “Car le [problème : savoir] ce pour quoi nous devons prier comme nous en avons besoin, nous ne le savons pas.”

      L’AORISTE OPPOSÉ AU PRÉSENT

      Le grec possède un temps ou une forme de conjugaison du verbe n’indiquant pas une datation précise ; c’est un temps indéfini, appelé aoriste, qui contribue à faire du grec une langue exacte. C’est là une des particularités les plus distinctives et les plus dominantes, sinon la plus importante, du grec ; et cela est vrai de la koïnê encore plus que de l’attique ou grec classique. L’aoriste se rapporte à un acte isolé ; il s’oppose donc au présent ; on le dit ponctuel plutôt que linéaire ou continu. Dans le conseil de Jean relatif au péché, nous trouvons un exemple illustrant bien la différence existant entre ces deux temps, différence que bien des traducteurs ont ignorée. C’est ainsi que l’apôtre déclare, dans I Jean 2:1 : “Si quelqu’un commet un péché, nous avons un assistant auprès du Père.” Mais dans I Jean 3:6, il dit : “Quiconque demeure en union avec lui ne pratique pas le péché.” En effet, il peut arriver qu’un chrétien, à un moment donné, dans le passé, le présent ou l’avenir, commette un acte de péché (aoriste) sans pour autant pratiquer continuellement le péché (temps présent). La plupart des traducteurs ne faisant pas cette distinction, ils laissent croire que les déclarations de Jean sont contradictoires. Ces deux temps sont aussi mis en contraste dans les interdictions. Une défense formulée au présent exprime non seulement l’ordre de ne pas faire une chose, mais également de cesser de la faire. C’est ainsi que Jésus, en route pour Golgotha, s’adressant aux femmes qui le suivaient, ne leur dit pas simplement : ‘Ne pleurez pas’, mais étant donné qu’elles pleuraient il dit : “Cessez de pleurer sur moi.” (Luc 23:28). De même, aux changeurs et aux autres hommes qui faisaient de la maison de Dieu un lieu de trafic, il ne dit pas simplement : ‘Ne faites pas’, mais : “Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de trafic !” (Jean 2:16). Voyez aussi Jean 20:17 et I Corinthiens 7:23. Par contre, une défense exprimée à l’aoriste est une exhortation ou un ordre invitant à ne pas faire une chose que l’on n’a pas encore commencé de faire. Par exemple, Jésus nous a enseigné à prier Dieu ainsi : “Ne nous amène pas [jamais] en tentation”, et non pas : ‘Cesse de nous induire en tentation’, comme si Dieu était déjà en train de le faire (Luc 11:4). Bien qu’il ne soit pas toujours possible de rendre dans une autre langue les délicates nuances de sens que renferme le grec, il semble vraiment étrange que tant de traducteurs modernes en aient laissé passer un si grand nombre. La Traduction du monde nouveau est unique en son genre sous nombre de ces rapports.

      On pourrait citer beaucoup d’autres exemples pour montrer la précision et la beauté supérieures de la langue grecque, par exemple, ses nombreux cas, sa “voix moyenne”, etc. ; mais ce qui précède devrait nous aider à comprendre pourquoi les philologues et les autres linguistes font un si grand cas du grec. Cela vous permet également d’expliquer pourquoi le Créateur avait d’abord donné aux hommes cette bonne nouvelle de son Royaume, qui devait être prêchée dans le monde entier, dans la langue grecque, ce grec koïnê exact, précieux et universel, qui fut employé pour la rédaction des Écritures grecques chrétiennes. À la vérité, ce grec commun, le grec koïnê, est une langue peu commune !

  • Le style dans les lettres de l’apôtre Paul
    La Tour de Garde 1968 | 1er juin
    • Le style dans les lettres de l’apôtre Paul

      (Jugement du Dr C.-E. Stowe, tiré de son livre History of the Books of the Bible, pages 343 et 344.)

      “Le style de Paul est tout à fait spécial. Je pense qu’on ne peut rien trouver de semblable en dehors du Nouveau Testament. C’est le style d’un rabbin juif plutôt que celui d’un écrivain grec classique, mais d’un rabbin à la personnalité très particulière. Ce style exprime avec force ses diverses caractéristiques. On y sent l’ardente impétuosité de sa nature, son éducation juive stricte et soignée, et les traits distinctifs de la théologie chrétienne qu’il enseignait. Il abonde en parenthèses incorrectes, c’est-à-dire en phrases qui interrompent le cours des pensées mais qui sont pourtant si nécessaires à l’argumentation qui suit, qu’on ne pourrait les omettre. (...) Il passe d’une idée à l’autre avec une telle rapidité qu’il faut être continuellement aux aguets pour ne rien laisser échapper. Il prend à peine le temps de formuler complètement une pensée que déjà il se hâte vers une autre. Dans son esprit se pressent une multitude d’idées qui toutes voudraient se manifester à la fois. Et pourtant, (...) il exprime sa pensée non seulement avec une clarté parfaite, mais avec une chaleur pleine d’entrain et une éloquence sans égale.”

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