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La musique mélancolique des AndesRéveillez-vous ! 1972 | 8 janvier
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la Sierra déclarent qu’elles leur rappellent la musique orientale. D’autres disent qu’elles leur font penser à de vieilles romances écossaises. Leurs oreilles ne les trompent pas, car la musique des Andes a pour base la gamme pentatonique, tout comme la musique ancienne de la Chine, de l’Écosse et d’autres pays encore.
La gamme pentatonique est une gamme de cinq notes sans demi-tons. Cette gamme a pour note tonique ou fondamentale le fa, sur laquelle se superposent cinq quintes justes : do, sol, ré et la (la note formant une quinte à partir de fa étant do, celle à partir de do étant sol, et ainsi de suite). Ces cinq notes sont alors disposées de façon à former une gamme majeure ascendante : fa, sol, la, do, ré. Dans la musique équatorienne populaire, l’emploi de la gamme mineure (dans ce cas ré, fa, sol, la, do) contribue pour une grande part à son caractère triste et monotone.
L’influence du milieu
Quelle que soit l’origine de l’Indien équatorien et de sa culture, lorsqu’il s’est établi dans les vallées andéennes il a produit une musique qui reflète les caractères de sa nouvelle patrie. La beauté impressionnante des volcans enneigés, l’air raréfié et, surtout, la solitude des montagnes, ont laissé, semble-t-il, leur empreinte sur sa personnalité et sa musique.
Les différences évidentes entre la musique populaire de la Sierra et celle de l’autre grande région géographique, confirme cette idée. Les habitants de la région côtière, gais et indépendants, manifestent en général une préférence marquée pour la musique entraînante et rythmée. D’ordinaire, ils évitent les mélodies mélancoliques qu’affectionnent leurs compatriotes taciturnes des montagnes. Il est également intéressant de noter que la musique populaire de la région côtière utilise le mode majeur, tandis que l’Indien de la Sierra a choisi le mode mineur, plus triste, pour plus de 90 pour cent de ses mélodies.
Étant donné l’oppression dont les Indiens sont victimes depuis plusieurs siècles, beaucoup de personnes ont conclu que leur musique reflète leur triste sort. D’autres pensent par contre que le caractère mélancolique de cette musique est dû davantage à l’influence du milieu ainsi qu’aux limitations des instruments et des constructions musicales qu’au désir d’exprimer des griefs.
D’ailleurs l’Indien lui-même ne considère pas que sa musique est triste. Il choisit ces mélodies parce qu’elles lui plaisent et qu’elles sont séculaires.
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Le nom de Dieu et les chiffres hébreuxRéveillez-vous ! 1972 | 8 janvier
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Le nom de Dieu et les chiffres hébreux
Il peut paraître étrange que le nom de Dieu ait une influence sur le système de chiffre hébreu, et pourtant il en est ainsi. Dans son ouvrage A New Look at Arithmetic, Irving Adler écrit à ce propos :
“Certains des peuples qui possédaient un alphabet utilisaient les lettres de celui-ci pour représenter des chiffres. Les Juifs, par exemple, employaient neuf lettres de l’alphabet hébreu pour représenter les chiffres de un à neuf. Ils se servaient de neuf autres lettres pour représenter les multiples de dix, de dix à quatre-vingt-dix. Une troisième série de neuf lettres représentaient les multiples de cent à neuf cents. (...)
“L’utilisation de lettres pour représenter des chiffres a eu des conséquences curieuses. Il arrive que les lettres employées dans un nombre composé forment un mot. La signification de celui-ci influencera alors l’emploi des chiffres. Dans le système hébreu, par exemple, le nombre quinze devait s’écrire comme suit יה, qui signifie dix plus cinq (l’hébreu se lit de droite à gauche). Cependant, ce sont justement les deux premières lettres du mot יהוה, qui signifie Jéhovah. Puisqu’il était défendu aux Juifs d’utiliser le nom de Dieu en vain, ils écrivaient le nombre quinze ainsi : טו, ce qui signifie neuf plus six.”
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