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  • Êtes-vous en bons termes avec Dieu?
    La Tour de Garde 1985 | 1er décembre
    • Êtes-​vous en bons termes avec Dieu?

      BEAUCOUP ne voient peut-être aucun intérêt à poser cette question. À leurs yeux, ce qui importe le plus, c’est d’être en accord avec eux-​mêmes. ‘Faites ce qui vous plaît’, tel est le mot d’ordre aujourd’hui. ‘Ne vous culpabilisez pas’ en est un autre.

      Ce point de vue n’est pas seulement celui de quelques jeunes gens imprégnés de la philosophie du ‘moi d’abord’. Par exemple, en France, dont 82 pour cent des habitants sont des catholiques baptisés, un sondage effectué en 1983 révélait que seulement 4 pour cent des personnes interrogées acceptaient la notion de péché. Aux États-Unis, il y a quelques années Karl Menninger, que l’on a appelé le “père de la psychiatrie en Amérique”, a jugé bon d’écrire un livre entier sur le sujet Qu’est devenu le péché? (angl.). On peut y lire entre autres choses: “En tant que nation, nous avons officiellement cessé de ‘pécher’ il y a une vingtaine d’années.” Sur la couverture du livre on pouvait également lire: “Le mot ‘péché’ a pratiquement disparu de notre vocabulaire.”

      Ainsi, la notion de péché est si vague aujourd’hui que beaucoup de gens, même parmi ceux qui affirment être chrétiens, auraient bien du mal à expliquer ce qu’est en réalité le péché.

      Les gens s’inquiètent

      Toutefois, bien que la notion de péché se soit plus ou moins estompée, plusieurs événements récents dans le monde ont fait réfléchir les gens. Citons en premier le nombre considérable d’avortements dans quantité de pays développés. Dans certains de ces pays, dont la majorité des habitants sont “chrétiens”, les lois relatives à l’avortement sont extrêmement tolérantes. Les destructions massives de fœtus ont suscité des réactions que les hommes qui rejettent la notion de péché doivent avoir du mal à expliquer.

      Comment se fait-​il, par exemple, que des femmes dont la philosophie de vie leur permet de recourir à un avortement éprouvent ensuite un sentiment de culpabilité ou soient même sujettes à des troubles mentaux? Des “études révèlent qu’une grande proportion de femmes ayant subi un avortement présentent un déséquilibre émotif”, même en Yougoslavie communiste (The New Encyclopædia Britannica). Le professeur Henri Baruk, de l’Académie nationale de médecine en France, explique que ce phénomène est la conséquence de la transgression d’“un principe fondamental qui est inscrit dans le cœur de toute personne”. Mais inscrit par qui?

      L’augmentation du nombre des maladies sexuellement transmissibles dans le monde entier est un autre phénomène qui fait réfléchir bien des gens. Le SIDA (syndrome immunodéficitaire acquis), avec son taux de mortalité très important, a déclenché une vague de doute et d’angoisse chez beaucoup de gens pour qui les relations sexuelles illicites étaient censées les affranchir de tous les tabous dépassés. Le prix très élevé que beaucoup paient pour leur “liberté” sexuelle incite certains à se demander si, après tout, ils ne sont pas punis. Mais punis par qui?

      Ces faits récents qui rappellent que l’homme ne peut impunément violer les principes moraux amènent pas mal de personnes réfléchies à réviser leur point de vue sur le péché et sur leur responsabilité vis-à-vis de Dieu.

      Les Églises et le péché

      “Le péché de ce siècle est la perte du sens du péché.” Ainsi s’exprimait, en termes vigoureux, le pape Pie XII dès 1946. De toute évidence, la situation s’est aggravée depuis. Dans un document récent sur le péché et la confession, intitulé “Réconciliation et pénitence”, le pape Jean-Paul II citait les paroles de son prédécesseur et déplorait ce qu’il a appelé l’éclipse de la notion de péché dans l’actuelle société sécularisée.

      Le pape a également rappelé aux prêtres catholiques et aux catholiques en général que la confession et l’absolution collectives, telles que les pratiquent bon nombre d’églises catholiques aujourd’hui, ne suffisent pas. Il a affirmé que la confession individuelle constitue “l’unique manière normale” de célébrer le sacrement qu’est la pénitence. Dans la doctrine catholique, la pénitence et les œuvres sont également nécessaires à la réconciliation du pécheur avec Dieu.

      Pour la plupart des Églises protestantes, il n’est pas nécessaire de se confesser personnellement à un prêtre. Pour elles, il suffit de se confesser à Dieu pour obtenir le pardon de ses péchés. Cependant, certaines Églises protestantes sont favorables à une confession et à une absolution collectives lors de la “communion”. Bon nombre de protestants croient que la foi seule est nécessaire pour être déclaré juste devant Dieu.

      Comme les Églises dites chrétiennes ont des doctrines contradictoires au sujet de la confession, de la pénitence et de la justification, ou de ce qu’il faut faire pour apparaître juste devant Dieu, beaucoup de gens sont très perplexes. Ils ont la vague impression qu’il faut faire quelque chose pour être agréé par Dieu, mais ils ne savent pas quoi exactement.

      L’article suivant expliquera pourquoi nous avons besoin d’être réconciliés avec Dieu. Il examinera aussi la pensée catholique et celle des protestants sur la “justification”. Les deux autres articles nous apprendront ce qu’il faut faire d’après la Bible pour tenir une position de juste devant Dieu ainsi que l’importance de cette question pour chacun de nous.

  • Comment être juste aux yeux de Dieu?
    La Tour de Garde 1985 | 1er décembre
    • Comment être juste aux yeux de Dieu?

      “DIEU dit celui-là est bon.” Telle est apparemment la façon dont le mot “justification” a été rendu dans une version récente du “Nouveau Testament” en pidgin mélanésien. Cette traduction peut paraître un peu simpliste, mais en fait elle exprime bien l’idée fondamentale qu’emporte le terme que les versions françaises de la Bible traduisent par “justification” ou “déclaration de justice” en Romains 5:16.

      Par contre, certains disent: ‘Je mène une vie droite. Je fais du bien autour de moi chaque fois que je peux. Je suis prêt à rencontrer mon Créateur.’ Par justification, ils entendent apparemment se justifier eux-​mêmes. Mais selon la Bible, la doctrine de la “justification” se rapporte à la façon dont Dieu nous considère et au genre de relations que lui-​même entretient avec nous. Jéhovah est “le Créateur”. (Ésaïe 40:28.) Il est aussi “le Juge de toute la terre”. (Genèse 18:25.) Rien n’est donc plus important que la façon dont lui-​même nous juge.

      Pourquoi faut-​il se réconcilier avec Dieu?

      La Bible déclare au sujet de Jéhovah: “Le Rocher, parfaite est son action, car toutes ses voies sont justice. Dieu de fidélité, chez qui il n’y a pas d’injustice; il est juste et droit.” (Deutéronome 32:4). Il est la personnification même de la justice. Étant le Créateur, Celui qui donne la vie, il a le droit de fixer des normes ou des règles qui définissent ce qui est bon ou mauvais. Tout ce qui est en conformité avec les normes fixées par Dieu est donc juste.

      Ainsi, c’est Dieu qui fixe le but que ses créatures intelligentes doivent atteindre si elles souhaitent vivre en harmonie avec leur Créateur. Les langues originales de la Bible appellent péché le fait de manquer ce but ou de ne pas respecter ces normes. Ainsi, le péché, c’est l’injustice. Pèche quiconque ne se conforme pas à ce que Dieu définit comme étant bon ou mauvais. Par conséquent, le péché est aussi une forme de désordre, de mépris de la loi. — I Jean 5:17; 3:4.

      Jéhovah “est un Dieu, non pas de désordre, mais de paix”. (I Corinthiens 14:33.) À l’origine, toutes ses créatures au ciel et sur la terre étaient parfaites. Elles étaient dotées du libre arbitre (II Corinthiens 3:17). Elles jouissaient de “la liberté glorieuse des enfants de Dieu”. (Romains 8:21.) Tant que les normes de justice fixées par Dieu ont été respectées, la paix et l’ordre ont régné dans l’univers. Le désordre y a fait son apparition quand, d’abord au ciel puis sur la terre, des créatures ont commencé à mépriser la loi de Dieu, rejetant ainsi son droit de dominer sur elles. Ces individus se sont écartés des normes divines définissant le bon et le mauvais. Ils ont manqué le but et se sont faits eux-​mêmes pécheurs.

      Ce fut le cas de nos premiers parents: Adam et Ève (Genèse 3:1-6). “Voilà pourquoi (...) le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et (...) ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché.” (Romains 5:12). Depuis leur rébellion, le péché “a régné avec la mort”, parce que tous les descendants d’Adam “ont péché et n’atteignent pas” les normes de justice fixées par Dieu (Romains 5:21; 3:23). D’où la nécessité pour nous d’être réconciliés avec Dieu.

      La pensée catholique sur la “justification”

      Toutes les Églises qui se réclament du christianisme reconnaissent que les hommes doivent se réconcilier avec Dieu. Mais quant à ce qu’il faut faire pour cela et à la situation du chrétien par rapport à Dieu, la pensée de l’Église catholique est différente de celle des protestants.

      Pour ce qui est de la doctrine catholique, l’Encyclopédie catholique (angl.) dit: “La justification désigne le changement ou la transformation de l’âme par laquelle un homme passe de l’état de péché originel, dans lequel il est né en tant qu’enfant d’Adam, à celui de la grâce et de la filiation divines par l’entremise de Jésus Christ, le second Adam.” Un dictionnaire catholique (angl.) ajoute cette explication: “Nous nous en tenons ici au processus par lequel des adultes sont relevés de l’état de mort et de péché à la faveur et à l’amitié de Dieu; quant aux enfants, l’Église enseigne qu’ils sont justifiés dans le baptême sans qu’ils fassent eux-​mêmes quoi que ce soit.”

      En résumé, l’Église catholique enseigne que la “justification” est un acte de Dieu par lequel quiconque est baptisé dans la foi catholique est réellement rendu juste et sanctifié par le don de la “grâce” divine. Elle affirme en outre qu’une telle justification peut être 1) accrue par les mérites personnels ou les œuvres; 2) perdue par le péché mortel et l’incroyance; 3) retrouvée par le sacrement de pénitence. Dans le cadre de ces dispositions, le catholique ainsi justifié est tenu de confesser ses péchés à un prêtre afin de recevoir l’absolution. Toute “peine temporelle” de laquelle un chrétien est encore passible après l’absolution peut être expiée par des œuvres ou remise par le moyen d’une “indulgencea”.

      La pensée protestante

      Au début du XVIe siècle, la vente abusive des indulgences déclencha la Réforme protestante. En 1517, Martin Luther, alors moine catholique, condamna cette pratique dans les 95 thèses qu’il afficha sur la porte de l’église du château de Wittenberg, en Allemagne. Cependant, le désaccord entre Luther et le dogme officiel catholique était plus profond que cela. Il portait sur l’ensemble de la doctrine de l’Église relative à la justification. C’est ce que confirme Un dictionnaire catholique (angl.) en ces termes: “Le principal sujet de désaccord entre catholiques et protestants à l’époque de la Réforme était leur croyance différente sur la façon dont les pécheurs sont justifiés devant Dieu. ‘Si cette doctrine (celle de la justification par la foi seule) tombe, dit Luther dans ses Propos de table, c’en est fini de nous.’”

      Mais qu’est-​ce que Luther entendait exactement par ‘justification par la foi seule’? En tant que catholique Luther avait appris que la justification de l’homme exige le baptême, le mérite personnel et les bonnes œuvres, mais aussi le sacrement de pénitence administré par un prêtre qui entend la confession, accorde l’absolution et impose les pénitences, lesquelles peuvent inclure les peines que l’on s’inflige à soi-​même.

      Dans ses efforts pour trouver la paix avec Dieu, Luther avait épuisé toutes les ressources du dogme catholique sur la justification, y compris le jeûne, les prières et les pénitences. N’ayant pas trouvé la paix avec Dieu, il lut et relut les Psaumes ainsi que les lettres de Paul. Il trouva enfin la paix de l’esprit quand il arriva à la conclusion que Dieu justifie les hommes, non pas en raison de leurs mérites, de leurs bonnes œuvres ou de leurs actes de pénitence, mais uniquement en raison de leur foi. Il fut si exalté par cette idée de “justification par la foi seule” qu’il ajouta le terme “seule” au mot “foi” dans sa traduction en allemand de Romains 3:28b.

      La plupart des Églises protestantes ont adopté pour le fond la pensée de Luther sur la “justification par grâce, par le moyen de la foi”. En réalité, cette pensée avait déjà été émise par Jacques Lefèvre d’Étaples, préréformateur français. Résumant la différence entre la pensée catholique et celle des protestants au sujet de la justification, Un dictionnaire catholique (angl.) dit: “Pour les catholiques, la justification est un acte par lequel un homme est réellement rendu juste; pour les protestants, c’est l’acte par lequel il est seulement déclaré juste et considéré comme tel, les mérites d’une autre personne — à savoir Christ — étant portés à son compte.”

      Ni la pensée catholique ni celle des protestants

      En prétendant qu’un “homme est réellement rendu juste” par le don de la grâce divine lors du baptême, la doctrine catholique va au delà de ce que la Bible enseigne. Ce n’est pas le baptême qui efface le péché originel, mais le sang versé du Christ (Romains 5:8, 9). Il y a une grande différence entre être réellement rendu juste par Dieu et être compté ou considéré comme juste (Romains 4:7, 8). Tout catholique sincère, qui lutte vigoureusement contre le péché, sait bien qu’il n’a pas été réellement rendu juste (Romains 7:14-19). S’il était réellement juste, il n’aurait aucun péché à confesser à un prêtre.

      De plus, si le dogme catholique suivait la Bible, le catholique conscient de ses péchés les confesserait alors à Dieu et lui demanderait son pardon par l’entremise de Jésus Christ (I Jean 1:9 à 2:2). L’intercession d’un prêtre humain à n’importe quel stade de la “justification” n’a aucun fondement biblique, pas plus d’ailleurs que l’idée d’accumulation des mérites sur laquelle se fonde la doctrine des indulgences. — Hébreux 7:26-28.

      Le concept de justification des protestants, selon lequel le chrétien est déclaré juste en raison des mérites du sacrifice du Christ, est sans aucun doute plus proche de l’enseignement de la Bible. Toutefois, des Églises protestantes enseignent la “justification par la foi seule”, enseignement qui, comme nous le verrons plus loin, ne tient pas compte des arguments très explicites de l’apôtre Paul et de Jacques. Ce point de vue, qui trahit une certaine suffisance sur le plan spirituel, se résume par cette phrase: “Une fois sauvé, sauvé pour toujours.” Certains protestants pensent donc qu’il suffit de “croire en Jésus pour être sauvé” et, par conséquent, que la justification précède le baptême.

      D’autres Églises protestantes, qui adhèrent également à la justification par la foi, suivent néanmoins le réformateur français Jean Calvin en enseignant la prédestination individuelle, rejetant ainsi la doctrine biblique du libre arbitre (Deutéronome 30:19, 20). On peut donc dire que pour ce qui est de la justification, ni la pensée catholique ni celle des Églises protestantes ne sont en harmonie complète avec la Bible.

      Qu’enseigne la Bible?

      Pourtant, la Bible enseigne bel et bien la doctrine de la “justification”, c’est-à-dire la façon dont un homme peut être tenu pour juste par Dieu. Nous avons vu précédemment qu’il nous faut nous réconcilier avec Dieu parce que nous sommes tous nés non pas enfants de Dieu, mais “enfants du courroux”. (Éphésiens 2:1-3.) Le courroux de Dieu demeurera sur nous si nous refusons la disposition miséricordieuse qu’il a prise pour nous permettre de nous réconcilier avec lui, le Dieu saint et juste (Jean 3:36). Cette disposition pleine d’amour, c’est “la rançon payée par Christ Jésus”. — Romains 3:23, 24.

      L’apôtre Paul a montré que la rançon, c’est-à-dire le sacrifice du Christ, rend possibles deux sortes d’espérances: l’une “sur la terre”, l’autre “dans les cieux”. Il a écrit: “Dieu a trouvé bon que toute plénitude habite en lui [Christ] et, par son intermédiaire, de réconcilier de nouveau avec lui toutes les autres choses en faisant la paix grâce au sang qu’il a versé au poteau de supplice, — que ce soient les choses qui sont sur la terre ou les choses qui sont dans les cieux.” — Colossiens 1:19, 20.

      Pour bénéficier de l’une ou de l’autre espérance, il faut apparaître juste devant Dieu, ce qui implique beaucoup plus que simplement “croire en Jésus”. Nous examinerons dans les deux articles suivants ce que cela signifie pour les chrétiens qui entretiennent l’espérance céleste et pour ceux dont l’espérance est de vivre éternellement sur la terre transformée en un paradis. Lisez ces articles et n’hésitez pas à demander au Témoin de Jéhovah qui vous a procuré ce périodique d’en discuter avec vous, Bible en main.

      [Notes]

      a Selon le dogme catholique, le péché sous-entend la culpabilité et deux sortes de peines: éternelles et temporelles. La culpabilité et les peines éternelles sont remises par le moyen du sacrement de pénitence. Les peines temporelles doivent être expiées dans la vie présente par de belles œuvres et des pénitences, ou bien dans la vie future par le feu du purgatoire. Une indulgence est une rémission partielle ou plénière des peines temporelles par l’application des mérites du Christ, de Marie et des “saints”, lesquels mérites sont tenus en réserve dans le “Trésor de l’Église”. Les “belles œuvres” exigées pour obtenir une indulgence peuvent comporter un pèlerinage ou un don en argent pour quelque “bonne” cause. C’est de cette façon que dans le passé on a levé de l’argent pour les croisades ainsi que pour la construction de cathédrales, d’églises et d’hôpitaux.

      b Luther contesta aussi la canonicité de la lettre de Jacques. Il estimait que le raisonnement de Jacques, au chapitre 2 Ja 2 de sa lettre, raisonnement selon lequel la foi sans les œuvres est morte, contredisait l’explication de l’apôtre Paul sur la justification “indépendamment des œuvres”. (Romains 4:6.) Il ne comprenait pas que Paul parlait des œuvres de la loi juive. — Romains 3:19, 20, 28.

      [Entrefilet, page 5]

      L’ÉGLISE CATHOLIQUE enseigne que la justification rend l’homme réellement juste, mais que cette justification peut être perdue par le péché mortel ou rehaussée par des mérites personnels.

      [Entrefilet, page 6]

      DE NOMBREUX PROTESTANTS croient à la justification, ou que l’on est déclaré juste par la foi seule et que la foi en Jésus assure le salut. En rapport avec la justification certains croient à la prédestination.

      [Entrefilet, page 7]

      LA BIBLE enseigne que l’homme est doué du libre arbitre et que la rançon offerte par le Christ permet d’entretenir deux sortes d’espérances: l’une céleste, l’autre terrestre. La réalisation de l’une et de l’autre exige que l’on soit tenu pour juste devant Dieu.

  • Déclarés justes “en vue de la vie”
    La Tour de Garde 1985 | 1er décembre
    • Déclarés justes “en vue de la vie”

      “Par suite d’un seul acte de justification, c’est (...) la déclaration selon laquelle ils sont justes en vue de la vie.” — ROMAINS 5:18.

      1. Qui a faim et soif de justice, et comment cette soif sera-​t-​elle étanchée?

      “HEUREUX ceux qui ont faim et soif de justice, puisqu’ils seront rassasiés.” (Matthieu 5:6). Cette soif de justice sera totalement étanchée non seulement chez ceux à qui ‘le royaume des cieux appartient’, mais aussi chez ceux qui “posséderont la terre”. (Matthieu 5:10; Psaume 37:29.) Les deux classes de personnes partagent l’espérance que l’apôtre Pierre a énoncée en ces termes: “Selon sa promesse [celle de Dieu], nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice doit habiter.” (II Pierre 3:13). Effectivement, Jéhovah Dieu a promis un nouveau gouvernement, céleste et juste, “le royaume des cieux”, ainsi qu’une “nouvelle terre” également juste, c’est-à-dire une nouvelle société humaine sur la terre transformée en paradis.

      2. Quel rapport y a-​t-​il entre Jéhovah, la justice et notre espérance de vivre dans un ordre nouveau de paix?

      2 Mais que faut-​il entendre exactement par de nouveaux cieux justes et une nouvelle terre juste? Que le nouveau gouvernement céleste et l’humanité qui, sur la terre, sera dominée par celui-ci, doivent l’un et l’autre se conformer aux normes fixées par Dieu pour ce qui est du bon et du mauvais. Jéhovah est “le lieu de résidence de la justice”. (Jérémie 50:7.) La justice est la base même de sa souveraineté ou de son trône dans l’univers (Job 37:23, 24; Psaume 89:14). La paix universelle exige que les créatures de Jéhovah lui reconnaissent le droit de déterminer ce qui est juste et ce qui est inique. Inversement, pour que notre espérance d’un ordre nouveau et juste se réalise, il faut que Jéhovah s’en tienne aux normes de justice qu’il a lui-​même fixées. — Psaume 145:17.

      3. Étant donné la justice absolue de Jéhovah, quelle question nous vient à l’esprit?

      3 La question est donc de savoir comment Jéhovah, Dieu saint et juste, pourrait entretenir des relations avec des pécheurs injustes (voir Ésaïe 59:2; Habacuc 1:13). Comment pourrait-​il, tout en restant fidèle à ses normes de justice très élevées, choisir d’entre les humains pécheurs ceux qui seraient appelés à participer aux “nouveaux cieux” ou gouvernement juste et accepter pour amis les humains qui feront partie de la “nouvelle terre” juste? Pour répondre à cette question, il nous faut comprendre la doctrine biblique de la justification, ou déclaration de justice.

      Un système de crédit miséricordieux

      4. Pourquoi l’humanité déchue est-​elle lourdement endettée auprès de Dieu, et pourquoi ne pouvons-​nous pas nous libérer nous-​mêmes de cette dette?

      4 Dans les Écritures, les péchés sont comparés à des dettes (voir Matthieu 6:12, 14; 18:21-35; Luc 11:4). Tous les hommes étant pécheurs, ils sont lourdement endettés auprès de Dieu. “Le salaire que paie le péché, c’est la mort.” (Romains 6:23). Ayant été ‘vendus sous le péché’ par leur ancêtre Adam, les humains étaient tout à fait incapables de se libérer eux-​mêmes de cette dette écrasante (Romains 7:14). Seule la mort pouvait effacer la dette de quelqu’un, “car celui qui est mort se trouve quitte de son péché”. (Romains 6:7.) Ce ne sont pas les bonnes œuvres qu’un pécheur pouvait faire durant sa vie qui allaient lui permettre de racheter ce qu’Adam avait perdu, ni même le faire apparaître juste devant Dieu. — Psaume 49:7, 9; Romains 3:20.

      5. Comment Jéhovah a-​t-​il prévu la libération de l’humanité pécheresse tout en respectant sa justice parfaite?

      5 Comment Jéhovah allait-​il donc libérer l’humanité déchue sans transiger pour autant avec les normes de justice qu’il avait lui-​même fixées? La réponse à cette question exalte la sagesse et la faveur imméritée de Jéhovah. L’apôtre Paul explique cela en des termes très beaux dans sa lettre aux Romains. Nous lisons: “C’est comme don gratuit qu’ils [les pécheurs] sont déclarés justes par sa faveur imméritée, grâce à la libération moyennant la rançon payée par Christ Jésus. Dieu l’a exposé comme offrande de propitiation moyennant la foi en son sang. C’était afin de montrer sa propre justice, du fait qu’il pardonnait les péchés survenus autrefois, quand Dieu exerçait sa patience, afin donc de montrer sa propre justice dans la période actuelle, pour qu’il soit juste même quand il déclare juste l’homme qui a foi en Jésus.” — Romains 3:24-26.

      6. a) Comment les normes de justice fixées par Jéhovah ont-​elles été satisfaites par le sacrifice de Christ, et qu’est-​ce que Jéhovah est disposé à faire? b) Comment Dieu peut-​il porter la justice au crédit d’une personne qui exerce la foi?

      6 Dans sa faveur imméritée, Jéhovah a accepté le sacrifice de Jésus en faveur des descendants d’Adam (I Pierre 2:24). C’était un sacrifice équivalent ou correspondant puisque, en tant qu’homme parfait, Jésus a racheté ce que l’homme parfait Adam avait perdu (voir Exode 21:23; I Timothée 2:6). La justice ayant été satisfaite, Jéhovah est disposé à faire preuve d’amour et à ‘effacer’ les péchés qui sont portés au débit de “l’homme qui a foi en Jésus”. (Ésaïe 44:22; Actes 3:19.) Si un tel homme reste fidèle, non seulement Jéhovah ‘ne lui compte pas ses fautes’, mais il porte en fait la justice à son crédit (II Corinthiens 5:19). Grâce à cette disposition miséricordieuse, qui consiste à les créditer de la justice, ‘beaucoup ont été constitués justes’. (Romains 5:19.) L’acte par lequel Dieu considère un homme innocent est donc un des deux aspects de la justification (Actes 13:38, 39). Mais quelles personnes sont justifiées ou déclarées justes dans le présent système de choses?

      144 000 “saints”

      7. En quel sens Christ a-​t-​il été déclaré juste, et qu’est-​ce qui devenait ainsi possible?

      7 Évidemment, Christ n’avait pas besoin qu’on porte la justice à son crédit, car il était réellement juste (I Pierre 3:18). S’étant montré fidèle jusqu’à la mort en tant qu’homme parfait (“le dernier Adam”) et ayant sacrifié son droit à la vie sur la terre, Jésus a été ressuscité par son Père, Jéhovah. Il “a été déclaré juste dans l’esprit”, c’est-à-dire déclaré fondamentalement juste en vertu de ses propres mérites, et relevé en tant qu’“esprit donnant la vie”. (I Corinthiens 15:45; I Timothée 3:16.) Par sa mort sacrificielle, il a fourni la base qui allait permettre à Jéhovah de porter la justice au crédit d’hommes et de femmes qui exerceraient la foi. — Romains 10:4.

      8, 9. a) Quels sont les premiers humains au crédit de qui la justice peut être portée, et pourquoi? b) De qui sont constitués les “nouveaux cieux”, et sur quoi régneront-​ils?

      8 Les humains que Jéhovah choisit pour constituer les “nouveaux cieux” justes, c’est-à-dire le Royaume ou Gouvernement dirigé par le Roi Jésus Christ, sont logiquement les premiers à bénéficier pleinement de cette disposition miséricordieuse, et ce dans le présent système de choses. Le livre de Daniel décrit la cérémonie au cours de laquelle, dans les cieux, Christ, le Fils de l’homme, reçoit “la domination, et la dignité, et un royaume”, afin que “les peuples, groupements nationaux et langues [sur la terre] le servent”. Ensuite, Daniel montre que “le royaume, et la domination” sont également donnés aux “saints du Dieu suprême”, Jéhovah. — Daniel 7:13, 14, 18, 27; voir Révélation 5:8-10.

      9 Il nous est révélé que ces “saints” choisis pour régner avec l’Agneau Jésus Christ sur le mont Sion céleste sont au nombre de 144 000, “achetés d’entre les humains”. (Révélation 14:1-5.) Avec Christ ils constituent les “nouveaux cieux” justes du nouveau système de choses prévu par Jéhovah.

      Comptés comme justes: comment et pourquoi?

      10. a) Quel livre de la Bible explique le plus clairement la justification, et à l’intention de qui a-​t-​il été écrit? b) Quels humains sont particulièrement concernés par la doctrine de la justification?

      10 De tous les livres de la Bible, c’est sans aucun doute la lettre de Paul aux Romains qui explique le mieux comment Dieu déclare justes des hommes. Il est intéressant de noter que l’apôtre adresse sa lettre à ceux qui sont “appelés à être saints”. (Romains 1:1, 7.) Cela explique pourquoi la doctrine de la “justification”, ou déclaration de justice, expliquée par Paul est associée aux 144 000 “saints”.

      11. Quel rapport y a-​t-​il entre la foi, les œuvres et la justification?

      11 Le point capital du raisonnement que Paul tient aux Romains est que ni les Juifs ni les Gentils, ou non-Juifs, ne peuvent par leurs œuvres apparaître justes devant Dieu, que ces œuvres soient faites dans le but d’observer la loi de Moïse ou par respect de quelque loi morale instinctive (Romains 2:14, 15; 3:9, 10, 19, 20). Juifs et Gentils ne peuvent être déclarés justes que grâce à la foi dans la rançon que Christ a offerte par son sacrifice (Romains 3:22-24, 29, 30). Toutefois, les conseils que Paul donne dans les derniers chapitres (Rm 12 à 15) de sa lettre montrent qu’une telle foi doit être appuyée par des œuvres de piété, ce que Jacques explique lui aussi (Jacques 2:14-17). Ces œuvres prouvent simplement que le chrétien ainsi justifié a la foi, laquelle est une condition préalable à la justification qui vient de Dieu.

      12, 13. a) Pourquoi les 144 000 “saints” doivent-​ils être déclarés justes? b) Que font-​ils du droit à la vie qu’ils reçoivent?

      12 Mais pour quelle raison impérieuse les chrétiens “appelés à être saints” doivent-​ils être déclarés justes? C’est là qu’intervient le deuxième aspect de la justification: Dieu déclare un homme digne d’obtenir la vie en tant que son fils humain parfait. Étant donné le rôle qu’ils sont appelés à jouer dans les “nouveaux cieux” justes, les 144 000 doivent abandonner et sacrifier à jamais toute espérance de vie éternelle sur la terre (Psaumes 37:29; 115:16). En ce sens, ils meurent d’une mort sacrificielle. ‘Ils se soumettent à une mort semblable à celle de Christ.’ — Philippiens 3:8-11.

      13 Or, conformément au principe énoncé dans la loi de Moïse, tout sacrifice offert à Jéhovah doit être sans tare (Lévitique 22:21; Deutéronome 15:21). Les 144 000 “saints” sont donc présentés comme “des justes qui ont été rendus parfaits”. — Hébreux 12:23.

      Adoptés comme fils spirituels

      14, 15. a) Par rapport au péché, quel changement les 144 000 doivent-​ils subir? b) Comment sont-​ils relevés pour “une nouveauté de vie”?

      14 Alors qu’ils sont encore vivants dans la chair, ces “justes” doivent subir une mort symbolique. L’apôtre Paul explique: “Puisque nous sommes morts quant au péché, comment vivrons-​nous encore en lui? Ou bien ignorez-​vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort? Nous avons donc été ensevelis avec lui grâce à notre baptême dans sa mort, pour que, tout comme Christ a été relevé d’entre les morts grâce à la gloire du Père, pareillement nous marchions, nous aussi, dans une nouveauté de vie (...); nous savons en effet que notre vieille personnalité a été attachée avec lui sur le poteau, afin que notre corps pécheur devienne inerte, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort se trouve quitte de son péché.” — Romains 6:2-7.

      15 Au cours de leur vie humaine, les 144 000 “saints”, dont il n’y a plus qu’un reste sur la terre en ce temps de la fin, ‘meurent quant au péché’. Après leur mort symbolique, ces chrétiens “appelés à être saints” sont relevés pour “une nouveauté de vie”. Comme ils ont été déclarés justes, Jéhovah est en mesure de les engendrer par son esprit pour qu’ils soient ses “enfants” spirituels. Ils sont ‘nés de nouveau’ et adoptés comme “fils de Dieu”. (Jean 3:3; Romains 8:9-16a.) Ils deviennent des Israélites spirituels et sont admis dans la nouvelle alliance. — Jérémie 31:31-34; Luc 22:20; Romains 9:6.

      Héritiers de la prêtrise et de la royauté

      16. De quoi les 144 000 “saints” deviennent-​ils héritiers?

      16 Comme ils ont été adoptés pour être des “fils” spirituels de Dieu, les 144 000 “saints” deviennent également “héritiers”. (Galates 4:5-7.) Paul a écrit à ses frères chrétiens engendrés de l’esprit: “Or si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: oui, héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ, pourvu que nous souffrions avec lui afin d’être aussi glorifiés avec lui.” (Romains 8:17). Mais quel est l’héritage de Christ? Jéhovah l’a fait Roi et Prêtre “pour toujours (...) à la manière de Melchisédek”. (Hébreux 6:19, 20; 7:1.) Étant “cohéritiers” de Christ, les chrétiens engendrés de l’esprit sont également oints par Jéhovah pour être des prêtres spirituels (II Corinthiens 1:21; I Pierre 2:9). De plus, s’ils sont déclarés justes par Jéhovah, c’est, entre autres raisons ultimes, pour qu’ils puissent par la suite ‘régner dans la vie par un seul, Jésus Christ’. — Romains 5:17.

      17. a) Bien qu’ayant été déclarés justes, que doivent faire jour après jour les chrétiens oints? b) Comment reçoivent-​ils leur récompense?

      17 Bien qu’ayant été déclarés justes, ces chrétiens oints doivent encore, tant qu’ils sont sur la terre, lutter contre leurs tendances pécheresses (Romains 7:15-20). Ils ont besoin du sang de Christ pour être purifiés des péchés qu’ils commettent chaque jour en raison de leur imperfection (I Jean 1:7; 2:1, 2). S’ils restent fidèles jusqu’à la fin de leur vie terrestre, ils meurent littéralement et sont ressuscités “pour un héritage incorruptible, immaculé et inflétrissable”, qui consiste à faire partie des “nouveaux cieux” justes. — I Pierre 1:3, 4; II Pierre 3:13.

      Dans l’attente de “la révélation des fils de Dieu”

      18, 19. a) Qu’attend la “création” humaine? b) Comment les “fils de Dieu” seront-​ils ‘révélés’, et pourquoi la “création” humaine attend-​elle cela avec impatience?

      18 En quoi tout cela concerne-​t-​il les autres chrétiens, beaucoup plus nombreux que les 144 000 “fils de Dieu” spirituels, qui ont faim et soif de justice, mais dont l’espérance est de posséder la terre? À leur sujet, l’apôtre Paul écrit: “Car l’attente impatiente de la création attend la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la futilité (...) en raison de l’espérance que la création elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption pour jouir de la liberté glorieuse des enfants de Dieu.” — Romains 8:19-21.

      19 Cette “création” humaine, dont l’espérance est de vivre éternellement sur une terre paradisiaque, est dans “l’attente impatiente” du temps, maintenant proche, où le Roi Jésus Christ et les “fils de Dieu” ressuscités seront ‘révélés’, c’est-à-dire lorsqu’ils détruiront le présent système de choses inique et régneront ensuite comme rois et prêtres “pendant les mille ans”. (Révélation 20:4, 6.) Au cours du règne millénaire de Christ, “la création [humaine] elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption”.

      20. Qu’examinerons-​nous dans l’article suivant?

      20 Mais comment les humains qui vivront dans la “nouvelle terre” juste parviendront-​ils finalement à “la liberté glorieuse des enfants de Dieu”? En quoi la doctrine biblique de la justification les concerne-​t-​elle dès maintenant? C’est ce que nous verrons dans l’article suivant.

      [Note]

      a Pour une discussion détaillée de la ‘nouvelle naissance’, voyez La Tour de Garde du 1er février 1982, pages 3 à 12.

      À propos de l’acte par lequel Dieu déclare des hommes justes:

      ◻ Que veut dire la Bible quand elle parle de nouveaux cieux justes et d’une nouvelle terre juste?

      ◻ Pourquoi les humains doivent-​ils être réconciliés avec Dieu?

      ◻ Comment les normes de justice fixées par Jéhovah ont-​elles été satisfaites?

      ◻ Pourquoi les 144 000 sont-​ils les premiers à être déclarés justes, et que font-​ils du droit à la vie qu’ils reçoivent?

      ◻ De quoi les 144 000 deviennent-​ils héritiers avec Christ?

      [Encadré, page 11]

      Il y a deux aspects à la justification ou déclaration de justice:

      1) Dieu considère la personne comme innocente.

      2) Dieu déclare la personne parfaite et digne de vivre éternellement sur la terre.

      Les 144 000 chrétiens oints sont déclarés justes sous ces deux aspects. Ils sacrifient leur droit à la vie humaine; ils sont engendrés comme “fils” spirituels et appelés pour devenir rois et prêtres avec Christ dans les “nouveaux cieux”.

  • Déclaré juste en tant qu’ami de Dieu
    La Tour de Garde 1985 | 1er décembre
    • Déclaré juste en tant qu’ami de Dieu

      “‘Abraham eut foi en Jéhovah, et cela lui fut compté comme justice’, et il fut appelé ‘ami de Jéhovah’.” — JACQUES 2:23.

      1, 2. Comment “les choses qui sont dans les cieux” et “les choses qui sont sur la terre” sont-​elles en train d’être réconciliées avec Dieu?

      “DIEU a trouvé bon que toute plénitude habite en lui [Christ] et, par son intermédiaire, de réconcilier de nouveau avec lui toutes les autres choses en faisant la paix grâce au sang qu’il a versé au poteau de supplice, — que ce soient les choses qui sont sur la terre ou les choses qui sont dans les cieux.” (Colossiens 1:19, 20). La réalisation du dessein divin visant à cette réconciliation approche de son point culminant.

      2 “Les choses qui sont dans les cieux” ne sont pas des créatures spirituelles, car les anges ne sont pas rachetés par le sang du Christ. Il s’agit plutôt d’humains qui sont achetés par le sang de l’Agneau pour être “un royaume et des prêtres” avec Christ dans les “nouveaux cieux”. Ces humains ont déjà été pleinement déclarés justes grâce au sang de Christ. En outre, et ce depuis quelque 50 ans maintenant, Jéhovah fait la paix avec “les choses qui sont sur la terre”, c’est-à-dire les personnes qui feront partie de la “nouvelle terre” juste (Révélation 5:9, 10; II Pierre 3:13). Ce rassemblement de ‘toutes choses’, les choses terrestres comme les choses célestes, “est selon son bon plaisir [celui de Jéhovah] qu’il s’est proposé en lui-​même”. — Éphésiens 1:9, 10.

      Le dessein de Dieu envers son fils Adam

      3, 4. Quelle était la situation d’Adam vis-à-vis de Dieu, mais sous quel rapport devait-​il encore être déclaré juste?

      3 Adam a été créé fils humain de Dieu, parfait et juste (Luc 3:38). Sa justice ne lui a pas été imputée ou portée à son crédit: elle lui était inhérente. Pour ce qui est de son innocence vis-à-vis de Jéhovah, Adam n’avait pas besoin d’être “déclaré” juste. Aussi longtemps qu’il se soumettait à la domination légitime de Dieu, il restait juste aux yeux de son Créateur.

      4 Toutefois, il n’avait pas encore prouvé qu’il était un homme d’intégrité ni été jugé digne du droit à la vie éternelle sur la terre. Pour cela, il lui fallait démontrer, sur une certaine période de temps, sa fidélité à Jéhovah et son attachement à la justice. S’il avait passé victorieusement l’épreuve de son intégrité, il aurait reçu le droit à la vie éternelle sur la terre. Dieu aurait en quelque sorte déclaré solennellement qu’Adam méritait la vie éternelle. Pour symboliser cela, Jéhovah l’aurait sans doute conduit jusqu’à “l’arbre de vie” et lui aurait permis d’en manger le fruit. — Genèse 2:9, 16, 17; 3:22.

      5. a) Qu’est-​ce qu’Adam a perdu pour lui-​même et pour ses descendants? b) Quelle espérance Jéhovah a-​t-​il donnée à la création humaine?

      5 Mais Adam n’a pas passé l’épreuve avec succès; il a donc perdu la perfection, la justice et sa position de fils de Dieu pour lui-​même et pour sa postérité (Romains 5:12). Par conséquent, tous ses descendants sont à leur naissance éloignés de Dieu, injustes par nature (Éphésiens 2:3; Romains 3:10). C’est ainsi que la création humaine “a été soumise à la futilité”, mais “en raison de l’espérance” qui a été donnée immédiatement après la rébellion en Éden, espérance d’être affranchie du péché et de la mort. — Romains 8:20, 21; Genèse 3:15.

      Déclarés justes avant la venue de Christ: comment?

      6, 7. a) Jusqu’à quel point des humains ont-​ils été déclarés justes avant la mort sacrificielle de Christ? b) Donnez des exemples de serviteurs de Jéhovah qui, avant l’ère chrétienne, ont été considérés comme justes.

      6 L’espérance des humains d’être un jour affranchis du péché et de la mort dépendait de la venue de la “postérité” promise, le Fils unique de Dieu (Jean 3:16). Avant la mort sacrificielle de Christ, les hommes n’avaient aucun moyen d’obtenir “l’acquittement qui donne la vie” ou “la déclaration selon laquelle ils sont justes en vue de la vie”. (Romains 5:18, Kuen; Traduction du monde nouveau.) Cependant, même avant que Christ ait payé la rançon nécessaire à la délivrance des humains, des hommes et des femmes ont exercé la foi dans la promesse de Dieu et ont appuyé cette foi par des œuvres. Aussi Jéhovah leur a-​t-​il pardonné avec bienveillance leur péché et les a acceptés pour être ses serviteurs. Avec amour, il les a considérés comme étant relativement innocents, comparés à la majorité des humains éloignés de lui (Psaume 32:1, 2; Éphésiens 2:12). Il les a ainsi déclarés ou tenus pour justes selon ce qu’il jugeait approprié à cette époque-​là.

      7 Ainsi, par la foi, Abel “reçut le témoignage qu’il était juste”. (Hébreux 11:4.) Noé “devint héritier de la justice qui est selon la foi”. (Hébreux 11:7.) En dépit de ses faiblesses, il est dit de Job qu’il était “irréprochable et droit”. (Job 1:1, 22; 7:21.) Phinéhas s’étant montré zélé pour le culte pur, “cela lui fut compté comme justice”. (Psaume 106:30, 31; Nombres 25:1-13.) “Par la foi” et en raison de la bonté qu’elle témoigna par des œuvres au peuple de Dieu, Rahab, une prostituée non israélite, fut tenue pour juste ou déclarée juste. — Hébreux 11:31; Jacques 2:25.

      Comment Abraham fut compté comme juste

      8, 9. a) La justice de quelles personnes constitue le sujet principal de la lettre de Paul aux Romains? b) Sous quels aspects la déclaration de justice relative aux “saints” va-​t-​elle au delà de celle qui a été faite à propos d’Abraham?

      8 Le cas d’Abraham mérite tout particulièrement notre attention. Deux rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes disent qu’il a été déclaré juste. Or ces deux rédacteurs s’adressent aux chrétiens du premier siècle qui étaient appelés à faire partie des 144 000 membres de l’Israël spirituel. — Romains 2:28, 29; 9:6; Jacques 1:1; Révélation 7:4.

      9 Dans sa lettre aux Romains, Paul raisonne en disant que ceux qui sont “appelés à être saints” (1:7), qu’ils soient Juifs ou non-Juifs (1:16, 17), sont déclarés justes “par la foi, indépendamment des œuvres de la loi”. (3:28.) Pour appuyer son raisonnement, il se lance dans une longue explication (4:1-22) et cite Genèse 15:6, disant: “Abraham exerça la foi en Jéhovah, et cela lui fut compté comme justice.” Puis, à la fin du chapitre 4 verset 25, Paul dit que Jésus “a été livré pour nos fautes et a été relevé pour qu’on nous déclare justes [nous, c’est-à-dire les “saints” (Romains 1:7)]”. Le “nous” ne peut inclure Abraham, car celui-ci avait disparu longtemps avant la mort et la résurrection de Christ. Par conséquent, lorsque dans les chapitres suivants Paul parle de ceux qui “régneront” et qui sont déclarés justes “en vue de la vie” avec la perspective de devenir des “fils de Dieu” et des “cohéritiers de Christ”, il entend évidemment quelque chose de tout à fait différent de l’acte par lequel Dieu a attribué la justice à Abraham. — Romains 5:17, 18; 8:14, 17, 28-33.

      10. Comment Jacques nous aide-​t-​il à comprendre jusqu’à quel point Abraham a été déclaré juste?

      10 Jacques, lui aussi, prend Abraham comme exemple pour démontrer que la foi doit être appuyée par des œuvres de piété. Après avoir cité Genèse 15:6 en disant qu’Abraham a été déclaré juste, il fait ensuite un commentaire qui nous aide à comprendre jusqu’à quel point Abraham a été ainsi justifié. Jacques écrit: “Ainsi fut accomplie la parole de l’Écriture qui dit: ‘Abraham eut foi en Jéhovah, et cela lui fut compté comme justice’, et il fut appelé ‘ami de Jéhovah’.” (Jacques 2:20-23). Oui, en raison de sa foi, Abraham a bien été déclaré juste mais en tant qu’ami de Jéhovah et non pas en tant que fils avec le droit à la vie humaine parfaite ou à la royauté avec Christ. Fait intéressant, dans son livre Les synonymes de l’Ancien Testament (angl.), Robert Girdlestone déclare ceci au sujet de la justice d’Abraham: “Cette justice n’était pas absolue, c’est-à-dire telle qu’elle aurait recommandé Abraham à Dieu comme un prétendant légitime à l’héritage du rang de fils.”

      Le livre de souvenir de Jéhovah

      11. Quels noms sont inscrits dans le livre de souvenir de Jéhovah, et pourquoi?

      11 La justice relative portée au crédit d’hommes et de femmes fidèles avant la venue de Christ était un gage de la justice et de la perfection, réelles ou effectives, associées à la vie éternelle que ces humains pourront obtenir dans la nouvelle terre prévue par Dieu. Dans cette perspective, on peut considérer que leurs noms ont été inscrits dans un livre de souvenir (voir Malachie 3:16; Exode 32:32, 33). Ce livre renferme les noms de ceux qui sont considérés par Jéhovah comme des “justes” qui ont démontré leur foi par des œuvres justes et qui ont la perspective de recevoir la vie éternelle sur la terre. — Psaume 69:28; Habacuc 2:4.

      12. Que devront faire les “justes” qui seront ressuscités s’ils veulent que leurs noms restent dans le livre de souvenir de Jéhovah?

      12 Cependant, leurs noms ne sont pas encore écrits dans “le livre de vie” de Jéhovah (Révélation 20:15). Quand ces hommes et ces femmes fidèles du passé reviendront sur la terre grâce à ‘la résurrection des justes’, ils accepteront sans doute avec foi la disposition que Jéhovah a prise pour la vie par le moyen de la rançon offerte par Christ (Actes 24:15). Ils feront alors partie des “autres brebis” de Jésus aux côtés de la “grande foule” d’humains qui aura survécu à la “grande tribulation”. (Jean 10:16; Révélation 7:9, 14.) S’ils agissent ainsi, leurs noms resteront inscrits dans le livre de souvenir de Jéhovah.

      Comptés comme justes en tant qu’amis pour la survie

      13. Qui l’excellent Berger est-​il en train de rassembler, et comment ces personnes ont-​elles leurs noms inscrits dans le livre de souvenir de Jéhovah?

      13 Jésus Christ, l’excellent Berger, est aujourd’hui en train de rassembler les “autres brebis”, lesquelles ne font pas partie du “petit troupeau”, les 144 000 “saints” à qui le Royaume céleste est donné (Luc 12:32; Daniel 7:18). Ces “autres brebis” écoutent la voix de l’excellent Berger (Jean 10:16). Elles exercent la foi en Jéhovah et en son Fils. Elles vouent leur vie à Jéhovah sur la base de la rançon offerte par Christ. Elles sont baptisées “au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint” et elles reconnaissent la nécessité de produire “le fruit de l’esprit”. (Matthieu 28:19, 20; Galates 5:22, 23.) Leurs noms sont inscrits dans le livre de souvenir de Jéhovah.

      14. Qu’est-​ce qui permet aux “autres brebis” d’apparaître pures aux yeux de Jéhovah, mais que doivent-​elles lui demander?

      14 Ces “autres brebis”-​là, celles qui sont rassemblées au temps de la fin, constitueront la “grande foule” que l’apôtre Jean vit dans une vision, après avoir vu les 144 000 membres de l’Israël spirituel (Révélation 7:4, 9). Il décrivit la “grande foule” en disant que ses membres “ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau”. (Ré 7 Verset 14.) En raison de leur foi dans le sang de l’Agneau qui a été versé, un certain degré de justice est porté à leur crédit. C’est ce que représentent leurs robes blanches symboliques. Ils apparaissent purs aux yeux de Jéhovah. “C’est pourquoi” Jéhovah les autorise à ‘le servir par un service sacré, jour et nuit, dans son temple’. (Ré 7 Verset 15.) Toutefois, chaque jour ces personnes doivent confesser leurs péchés à Jéhovah et lui demander son pardon par l’entremise de Jésus Christ. — I Jean 1:9 à 2:2.

      15. a) Comment la parabole des brebis et des chèvres montre-​t-​elle que les “autres brebis” apparaissent justes aux yeux de Dieu? b) Dans quelle mesure sont-​elles déclarées justes dès maintenant?

      15 La prophétie de Jésus sur ‘le signe de sa présence’, prophétie qui inclut l’illustration des brebis et des chèvres, montre elle aussi très clairement que les “autres brebis” sont au nombre des amis de Dieu et qu’elles apparaissent déjà maintenant relativement justes à ses yeux. Parce qu’elles se montrent bonnes envers le reste encore sur la terre des 144 000 “frères” de Christ, les “brebis” sont bénies par le Père de Jésus et sont appelées “justes”. Comme Abraham, elles sont déclarées ou comptées comme justes en tant qu’amies de Dieu. Leur condition de justes leur vaudra aussi la survie, alors que les “chèvres” iront au “retranchement éternel”. (Matthieu 24:3 à 25:46.) Ces “autres brebis” ‘viendront de la grande tribulation’, laquelle marquera la fin du présent système de choses inique. — Révélation 7:14.

      Élevés à la perfection

      16. Comment savons-​nous que les membres de la grande foule ne sont pas déclarés justes pour la vie avant la “grande tribulation”?

      16 Les membres de la “grande foule” qui survivront à la “grande tribulation” ne seront pas aussitôt déclarés justes pour la vie. En effet, le chapitre qui parle d’eux ajoute: “L’Agneau, qui est au milieu du trône, les fera paître et les conduira vers des fontaines d’eaux de la vie.” (Révélation 7:17). Ainsi, bien que Dieu les ait avant cela déjà comptés comme justes par rapport aux humains en général et les ait comptés comme ses amis, il leur faut encore bénéficier d’une aide supplémentaire, ou faire certains pas, afin de pouvoir être déclarés justes pour la vie.

      17. a) Que faut-​il entendre par “la guérison des nations”? b) Quels humains auront leurs noms inscrits dans “le livre de vie”?

      17 Au cours du Millénium, Jésus Christ, l’Agneau intronisé, associé à ses 144 000 rois et prêtres adjoints, mettra en œuvre un programme visant à “la guérison [spirituelle et physique] des nations”. (Révélation 22:1, 2.) Ces “nations” seront constituées des survivants de la grande tribulation, des enfants qui pourront leur naître après Har-Maguédon et des humains qui seront revenus à la vie grâce à la “résurrection tant des justes que des injustes”. (Actes 24:15.) Tous ceux qui exerceront alors la foi dans le sang de Christ et accompliront des “actions” en rapport avec cette foi auront finalement leurs noms inscrits dans “le livre de vie”. — Révélation 20:11-15.

      18. À quelle condition les habitants de la terre seront-​ils élevés avant la fin du Millénium?

      18 Avant la fin du règne millénaire de Christ, les habitants de la terre qui auront montré qu’ils acceptent la rançon offerte par Christ et qui auront vécu en harmonie avec les normes fixées par Jéhovah seront élevés à la perfection. Ils seront alors comme Adam avant qu’il ne pèche. Mais, comme pour lui, leur obéissance sera mise à l’épreuve.

      La “liberté glorieuse” en tant qu’“enfants de Dieu”

      19. a) Que se passera-​t-​il immédiatement après le Millénium? b) Quel sera le sort de ceux dont le nom n’aura pas été inscrit dans “le livre de vie”?

      19 Immédiatement après le Millénium, le Christ remettra à son Père une humanité parfaite (I Corinthiens 15:28). Alors, “Satan sera délié” en vue d’une épreuve décisive pour les humains (Révélation 20:7, 8). Les noms de ceux qui ne passeront pas cette épreuve ne seront pas ‘trouvés écrits dans le livre de vie’. Ceux-là seront symboliquement ‘lancés dans le lac de feu’, lequel “signifie la seconde mort”. — Révélation 20:15; 21:8.

      20. a) Quels humains Jéhovah déclarera-​t-​il justes pour la vie, et pourquoi? b) Comment la disposition miséricordieuse que Jéhovah a prise en vue de la justification aura-​t-​elle atteint son but?

      20 Les humains qui auront prouvé leur fidélité à Jéhovah auront leurs noms écrits de façon indélébile dans “le livre de vie”; ils se seront montrés parfaitement intègres et dignes de recevoir le droit à la vie éternelle sur la terre. Jéhovah lui-​même les déclarera alors justes dans un sens absolu (Romains 8:33). Ils auront été justifiés en vue de la vie éternelle (Révélation 20:5). Dieu les adoptera pour être ses fils terrestres, et ils entreront dans ce qu’il a promis, à savoir “la liberté glorieuse des enfants de Dieu”. (Romains 8:20, 21.) La paix et l’harmonie seront ainsi rétablies dans l’univers. La réconciliation avec Dieu sera complète tant pour “les choses qui sont sur la terre” que pour “les choses qui sont dans les cieux”. (Colossiens 1:20.) La disposition miséricordieuse que Jéhovah a prise en vue de la justification aura atteint son but. À la question: “Êtes-​vous en bons termes avec Dieu?”, chaque créature dans le ciel et sur la terre sera en mesure de répondre oui, et d’ajouter: “À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau soient la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la puissance à tout jamais!” — Révélation 5:13.

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