-
Comptes rendus tirés de l’Annuaire 1955 des Témoins de JéhovahLa Tour de Garde 1955 | 15 février
-
-
HAÏTI
La société du Monde Nouveau de Haïti a eu ses plus belles assemblées au cours de l’année passée. Des directeurs de la Société ont pu visiter Haïti à deux occasions et de merveilleuses conférences publiques furent organisées dans le cadre des congrès. Le film “ La Société du Monde Nouveau en action ” fut montré à une de ces assemblées à laquelle 1 263 personnes écoutèrent le discours public prononcé par frère Henschel. Puis, en août, frère Franz, vice-président de la Société, visita Haïti et parla devant 1 679 auditeurs. Les habitants de cette île sont attentifs aux paroles de vie et il appartient aux frères du pays de faire le nécessaire pour que ces gens parviennent à la maturité. Le serviteur de la filiale relate quelques expériences intéressantes.
Dans un groupe du sud trois frères se firent pionniers pour deux semaines. À cheval ils montaient par des sentiers souvent escarpés et parfois servant de lit aux torrents de la montagne, dans les localités de cette région montagneuse. Tous les pionniers de vacances inscrits jusqu’à maintenant ont atteint la quote-part ; un seul parmi eux a seulement rapporté les 75 heures exigées. Un frère s’engagea le jour de son baptême et travailla 93 heures pendant les deux semaines. À la demande du rédacteur du journal haïtien Sun, nous lui remîmes un article traitant d’un missionnaire local qui était revenu à Haïti après avoir subi une grave intervention chirurgicale ; il avait été opéré d’un cancer. Sachant que les rédacteurs n’aiment pas la prédication, la filiale entrelaça l’article d’un témoignage approprié de telle façon qu’il serait difficile de l’en “ éliminer ” sans ruiner le récit. Il fallait procéder délicatement afin que le lecteur réfractaire aux matières religieuses n’arrête pas sa lecture avant la fin de l’article. L’introduction et une photo du missionnaire parurent en première page dans la colonne “ La personnalité de la semaine ”. Quelques exemplaires de cette édition furent envoyés à des amis à l’étranger et, comme conséquence, l’article parut dans deux journaux canadiens. Une dame américaine habitant dans le nord de notre île nous dit que, bien qu’elle soit opposée à notre œuvre, elle lisait l’article. C’est ainsi qu’un témoignage publié dans un journal peut pénétrer dans beaucoup de foyers dont l’accès nous a été interdit et faire en sorte que le prochain proclamateur qui s’y présentera soit mieux reçu.
Le Sun de Haïti accepta aussi un assez long article se rapportant à frère Franz. Il occupait plus d’une page et contenait une photo du vice-président. Le rédacteur de l’article prit la liberté de l’appeler, dans le titre de l’article, “ le grand petit missionnaire ” et la légende placée sous la photo était ainsi conçue : “ M. Franz, l’orateur qui électrise les auditoires. ”
Un des départements du gouvernement surveille la presse et la propagande. Ce département autorise les stations de T.S.F. à diffuser n’importe quel article publié dans les journaux. À plusieurs reprises ces stations ont diffusé un de nos articulets publiés dans la presse. Ce fut spécialement le cas en ce qui concerne les nouvelles que nous publiions sur nos congrès. Ainsi, “ la publicité paye toujours ”.
La présentation du film “ La Société du Monde Nouveau en action ” attire des foules. Trois missionnaires se joignirent à deux pionniers spéciaux dans la ville de Gonaïves, située au nord de l’île, où nous venons de commencer le travail de témoignage, pour organiser une conférence et montrer le film. Vendredi soir ils ne montraient qu’un rouleau du film pour attirer une petite foule. Ils annoncèrent à celle-ci que le film entier serait présenté le dimanche soir. Ces quelques spectateurs devinrent des agents publicitaires. Ils parlèrent à tous leurs amis de l’événement qui se produirait sur la place publique. Du fait que nous avions demandé aux autorités la permission de montrer le film en ce lieu, un groupe de gardes spécial fut délégué pour aider à contrôler la foule. Nous avions plus de 1 200 spectateurs. Cela montre que par l’emploi du film ces quelques ouvriers purent rendre un bon témoignage.
Bien que nous ne puissions pas rapporter un grand accroissement pour Haïti en ce qui concerne l’année écoulée, nous pouvons dire que grâce aux nouvelles branches de service introduites par la Société le message a pu être communiqué à un bien plus grand nombre de personnes qu’auparavant.
-
-
À Berlin, une fillette de treize ans garde son intégritéLa Tour de Garde 1955 | 15 février
-
-
À Berlin, une fillette de treize ans garde son intégrité
UNE fillette de treize ans, Renate Grosse, se plaignait fréquemment d’être très fatiguée. Cependant, le médecin de la famille, ne tenant pas compte de ses plaintes, dit à la maman : “ Les fillettes aiment à feindre ; ne vous inquiétez pas à ce sujet ! ” Mais, lorsque Renate s’évanouit à l’école, il fallut la ramener à la maison, puis la conduire à l’hôpital, où l’on diagnostiqua du rhumatisme articulaire. Le traitement de ce genre de rhumatisme ayant échoué, un spécialiste du sang fut consulté, qui déclara l’enfant atteinte de leucémie, cancer des cellules du sang, contre lequel aucun remède n’a encore été trouvé et pour lequel les médecins recommandent généralement des transfusions.
La mère de Renate, témoin de Jéhovah, s’opposa aux transfusions sanguines, ce qui fit bondir le spécialiste. Il ne pouvait absolument pas comprendre comment une mère, qui prétendait aimer son enfant, pouvait rejeter le seul moyen de la guérir. La position des témoins de Jéhovah à l’égard des transfusions sanguines lui fut donc expliquée en présence du médecin en chef et des médecins de garde. Un médecin, témoin de Jéhovah, examina le cas et affirma qu’il était si grave que Renate n’avait plus que six semaines à vivre.
Ayant connaissance de la position prise par Renate et sa mère, leurs amis, les infirmières et les autres malades les assaillirent et cherchèrent à les raisonner, mais en vain. Le médecin de garde, catholique romain, insista pour qu’on passât outre au refus de la mère et s’adressa à plusieurs reprises à Renate. Un soir, à 21 h 30, il s’assit sur son lit et lui fit un tableau effrayant de la façon dont elle mourrait bientôt, mais sans succès. Après qu’il l’eut quittée, Renate écrivit une lettre pour exposer ses convictions afin que tous sachent que la décision prise était non seulement celle de sa mère, mais aussi la sienne.
Quand on la visita quelques semaines plus tard, elle était heureuse, bien que son état empirât visiblement. Elle voulait entendre parler des choses nouvelles parues dans La Tour de Garde et Réveillez-vous ! et ne faisait guère allusion à sa maladie. En réalité, elle s’amusa de l’offre que lui avait faite le médecin de lui donner son propre sang, et elle remarqua : “ Maman, si je me rétablis nous ferons beaucoup de choses différemment et servirons Jéhovah encore davantage, sinon, il y a une lettre dans ma poche, tu sais. ”
En discutant le cas de Renate avec l’un des témoins de Jéhovah, le médecin en chef s’exclama : “ Croyez-vous qu’une fillette de treize ans puisse avoir des convictions religieuses assez profondes pour refuser le traitement d’un médecin quand elle est en danger de mort ? ” Il fut convaincu que la conduite même de Renate répondait à sa question, car, après avoir appris qu’elle devait mourir, elle se montra plus heureuse et plus gentille qu’elle ne l’était auparavant. Lorsqu’il apprit qu’on essayait de contraindre Renate il en fut surpris et, par la suite, aucune pression ne fut plus exercée sur l’enfant pour qu’elle acceptât une transfusion sanguine bien que les autres malades se montrassent hostiles jusqu’à ce qu’on l’emmenât dans une chambre privée. Le médecin en chef fit cette autre remarque : “ Dans toute ma carrière, je n’ai jamais vu un cas où une enfant s’est montrée aussi heureuse après avoir appris qu’elle devait mourir. ”
Renate mourut. La lettre qu’elle avait écrite la nuit où le médecin de garde avait essayé de la contraindre fut lue à haute voix lors de son enterrement : “ À tous mes amis et connaissances. Mes chers, Je vous prie instamment de ne pas créer le moindre ennui à maman pour avoir refusé la transfusion sanguine que le médecin devait me faire. Je désire ardemment être fidèle et obéissante à la Parole de Dieu plutôt que de transgresser sa loi et de vivre artificiellement en subissant une transfusion sanguine tous les six mois. Les paroles suivantes sont vraies : Quiconque aime sa vie la perdra, mais quiconque perd sa vie à cause de sa fidélité envers moi la recevra de nouveau.
Mon grand espoir n’est pas de planer quelque part dans le ciel comme esprit. Non, mais je reposerai dans le tombeau jusqu’après Harmaguédon, et si Jéhovah, le grand donateur de vie, m’en juge digne, il me ressuscitera et me donnera une chair et un sang convenables comme créature humaine sur une terre paradisiaque purifiée, dans la joie et le bonheur. C’est pourquoi il ne m’est pas pénible de mourir. Pouvez-vous comprendre cela ?
Je suis jeune, il est vrai, mais j’ai déposé ma vie entre les mains du Créateur, qui guide bien toute chose. Aussi, en terminant, je vous demande instamment, encore une fois, de ne pas créer d’ennuis à maman. Épargnez-lui toute émotion inutile. Au contraire, soyez gentils et aimables avec elle, et ne lui adressez en aucun cas des paroles désobligeantes. Sincères salutations et baisers pour vous tous de votre Renate qui vous aime. Ayez la bonté de prendre cela à cœur. ”
-
-
Déclarés justes par JéhovahLa Tour de Garde 1955 | 15 février
-
-
Déclarés justes par Jéhovah
LA QUESTION d’être déclaré juste par Jéhovah n’est pas de celles que l’on doit écarter légèrement. C’est une question de vie ou de mort, car, seuls ceux que Jéhovah déclare justes recevront la vie éternelle. Le fait que Jéhovah déclare justes ses serviteurs n’a pas pour but de les décharger ou de les absoudre des fausses accusations portées contre eux par leurs ennemis, visibles et invisibles, car de telles accusations n’ont aucune influence sur lui. Il concerne plutôt leur position envers lui et leur condition d’affranchissement des accusations et des pénalités que sa propre justice a portées contre eux.
Pourquoi avons-nous besoin d’être déclarés justes par Dieu ? Parce que notre premier ancêtre, Adam, désobéit volontairement à la loi de Dieu et perdit, par conséquent, sa position juste devant Dieu et son droit conditionnel à la vie. Ayant perdu ces biens inestimables, il ne pouvait les transmettre à sa postérité, et c’est ainsi que tous ses descendants naquirent dans le péché, imparfaits, sans position juste devant Dieu et sans droit conditionnel à la vie. C’est pourquoi “ il n’y a point de juste, pas même un seul ”, car “ par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché ”. — Rom. 3:10 ; 5:12.
Par son péché, Adam nous fit contracter une dette envers la justice de Dieu. Dieu n’était pas obligé de pourvoir à notre délivrance, de payer cette dette, mais parce qu’il est amour, il a pourvu, dans sa miséricorde, à notre délivrance, pour payer cette dette à notre place. Les Écritures révèlent comment Dieu pouvait être juste tout en déclarant justes ceux que la transgression d’Adam avait lésés, à savoir en les déclarant justes par la foi dans le sacrifice de la rançon du Christ.
Mais la loi n’a-t-elle pas fourni une base sur laquelle les Israélites pouvaient être déclarés justes ? Non. En réalité, elle ne le pouvait pas. Pourquoi ? Parce qu’elle n’ôtait pas leur incapacité, elle ne les libérait pas de leur dette. Elle leur donnait un modèle, quelque chose qu’ils devaient s’efforcer d’atteindre et qui ne faisait que rendre plus évident à quel point ils étaient éloignés des justes exigences de Dieu. C’est pourquoi la loi, en révélant les nombreuses choses qui constituaient le péché, le faisait paraître encore plus grand. Par les sacrifices qu’elle exigeait, elle pénétrait les Israélites de leur besoin d’un sacrifice valide et les maintenait dans la pure adoration de Jéhovah jusqu’à ce que vînt leur Messie qui les délivrerait du péché.
Quelqu’un demandera encore : La foi d’Abraham en Jéhovah ne lui fut-elle pas “ imputée à justice ” ? Si, mais seulement dans la mesure où il fut appelé “ ami de Jéhovah ”. En ce cas, les humains imparfaits sont-ils déclarés justes à des degrés divers et dans des desseins différents ? Oui. Abraham avait foi en la promesse de Dieu concernant la postérité, et, en raison de sa foi, Dieu l’accepta comme ami. Mais Abraham ne savait pas qui serait cette postérité ; il ne pouvait donc exercer la foi en Jésus-Christ et en son sacrifice expiatoire, sans laquelle personne ne peut être déclaré juste avec l’espoir de la vie éternelle. — Jacq. 2:23.
QUELS SONT CEUX QUI SONT DÉCLARÉS JUSTES MAINTENANT ?
Comment Jésus-Christ fut-il à même de fournir une base sur laquelle des créatures humaines imparfaites sont déclarées justes ? Sa vie parfaite ayant été transférée de son existence préhumaine spirituelle dans le sein de la vierge Marie, il était exempt du péché adamique. Comme créature humaine parfaite, il était l’égal de l’homme parfait Adam en Éden, et en persévérant dans cette condition juste, il aurait pu vivre éternellement sur la terre. Mais tel n’était pas le dessein ou la volonté de Jéhovah à l’égard de Jésus, c’est pourquoi il ne fut pas donné de femme à Jésus non plus que le mandat d’être fécond et de remplir la terre. Pour Dieu, la destinée de Jésus était d’être le Roi divin du monde nouveau. Son séjour sur la terre n’était donc que temporaire, juste assez long pour apprendre “ l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ”, “ rendre témoignage à la vérité ” et “ donner sa vie comme la rançon de plusieurs ”. — Héb. 5:8 ; Jean 18:37 ; Mat. 20:28.
En sacrifiant volontairement sa vie, Jésus-Christ libérait un mérite, quelque chose de valeur dont il pouvait se servir pour le bien des autres. Lors de sa résurrection comme esprit et de son ascension au ciel, il présenta ce mérite à Dieu qui l’accepta en remplacement des choses que sa justice réclamait à la race humaine.
Certains ont-ils déjà reçu les bienfaits de cette disposition et, dans l’affirmative, qui, comment et quand ? Depuis la Pentecôte, les membres du “ corps du Christ ”, qui est limité aux cent quarante-quatre mille que Jean vit se tenant “ sur la montagne de Sion ” avec l’agneau, ont reçu les bienfaits de cette disposition, étant déclarés justes aux yeux de Dieu à cause de leur foi dans le sacrifice du Christ et de leur dévouement à faire la volonté de Jéhovah. — Apoc. 14:1.
Ceux-là ne sont déclarés justes que dans un dessein. Dans lequel ? Afin qu’ils puissent être dignes d’être choisis pour participer au corps du Christ comme disciples marchant sur ses traces. À l’âge de trente ans, en tant qu’homme adulte parfait, il sacrifia sa vie humaine afin d’obtenir un héritage céleste.
Cependant, ceux qui sont les disciples du Christ, étant imparfaits, ne peuvent satisfaire aux exigences de Dieu d’un sacrifice sans tache. Ils n’ont pas droit non plus à une vie à sacrifier, sacrifice sur lequel pourrait reposer leur espoir de la vie spirituelle. Mais sur la base de leur foi dans le sacrifice du Christ et de leur dévouement à Jéhovah, ce dernier leur accorde le mérite du Christ, les rendant acceptables pour le sacrifice et leur donnant quelque chose à sacrifier, ce qu’ils font, Dieu les engendrant alors par son esprit à une espérance de vie céleste.
Leur justice étant imputée grâce à leur foi, plutôt que
-