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Le Messie — que devait-il accomplir et quand ?Réveillez-vous ! 1976 | 8 août
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que celui-ci avait perdu à cause du péché. Le livre biblique de Daniel, cité plus haut, révèle que ce rôle fut confié à “Messie le Conducteur”.
Quand les hommes allaient-ils commencer à voir s’accomplir cette activité préliminaire du Messie ? Comment ce “Oint” allait-il pouvoir être sans péché, alors que ses ancêtres étaient tous pécheurs ?
Comment compter les “semaines” qui précèdent le Messie ?
La prophétie des “soixante-dix semaines” précise que “Messie le Conducteur” devait paraître 69 semaines (7 + 62) “depuis la sortie de la parole de rétablir et de rebâtir Jérusalem”. (Dan. 9:25.) Quand cette “parole” est-elle sortie ?
Dans Néhémie 2:1-6, les Écritures hébraïques nous rapportent qu’Artaxerxès Longuemain, roi de Perse, promulgua cette “parole” ou décret, qui permettait la restauration et la reconstruction de Jérusalem, dans la vingtième année de son règne, c’est-à-dire en 455 avant notre ère. Beaucoup de biblistes juifs et non juifs sont d’avis que les “semaines” dont il est question ici sont des “semaines d’années”, chaque semaine comptant sept années. Si l’on compte 69 semaines d’années ou 483 ans à partir de 455 av. n. è., nous arrivons à l’an 29 de n. è. Un homme affirmant être le Messie a-t-il paru cette année-làa?
Jésus de Nazareth
Vous pensez sans doute à Jésus de Nazareth qui vécut à cette époque-là. Mais Jésus a-t-il fourni les preuves qu’il était bien le Messie promis ? L’Évangile de Luc, dont l’exactitude historique a été reconnue, dit que Jean le Baptiste, précurseur de Jésus, a commencé sa prédication au printemps de “la quinzième année du règne de Tibère César”, année de règne qui s’est prolongée jusqu’en l’an 29 (Luc 3:1, 2). Jésus fut baptisé et commença son activité publique de prédication et d’enseignement en tant que “Oint” de Dieu environ six mois plus tard, soit en automne de l’an 29. — Luc 3:21-23 ; 4:16-21.
Comme l’a indiqué l’article précédent, la méthode d’enseignement de Jésus, son enseignement proprement dit ainsi que ses miracles étonnants incitèrent beaucoup de Juifs à conclure qu’il était bien le Messie promis. Même les circonstances de la naissance et de la mort de Jésus correspondaient à ce que les Écritures hébraïques avaient annoncé concernant le Messie promis. Comment cela ?
Tout d’abord, Jésus est né à Bethléhem. Or nous lisons dans Michée 5:2: “Et toi, ô Bethléhem Éphrathah, celle qui est trop petite pour se trouver parmi les milliers de Juda, de toi sortira vers moi celui qui doit devenir chef en Israël, dont l’origine est depuis les premiers temps, depuis les jours des temps indéfinis.” La paraphrase juive de ce verset en araméen, ou Targum, dit : “De toi le Messie viendra devant moi.” — Voir Matthieu 2:1.
La manière dont Jésus est né mérite, elle aussi, notre attention. L’Évangile rapporte :
“L’ange Gabriel fut envoyé d’auprès de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, vers une vierge promise en mariage à un homme appelé Joseph, de la maison de David ; (...) l’ange lui dit : ‘(...) Voici que tu concevras dans ta matrice et enfanteras un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jésus. Celui-ci sera grand, et on l’appellera Fils du Très-Haut (...).’ Mais Marie dit à l’ange : ‘Comment cela se fera-t-il, puisque je n’ai pas de relations avec un homme ?’ En réponse, l’ange lui dit : ‘De l’esprit saint viendra sur toi, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi aussi ce qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu.’” — Luc 1:26, 27, 30-32, 34, 35.
Jésus ayant été conçu miraculeusement et s’étant développé dans la matrice de Marie ‘couvert de l’ombre’ de Dieu, il n’allait pas hériter le péché adamique, mais allait être un humain parfait. Le Messie serait ainsi en mesure de payer le prix de rachat très élevé qui permettrait de racheter l’humanité du péché et de la mort. — Ps. 49:7 ; Mat. 20:28.
D’après Daniel 9:25-27, “Messie le Conducteur” allait être “retranché” “à la moitié de la [soixante-dixième] semaine”. Tout comme le prévoyait la prophétie, Jésus mourut le jour de la Pâque, au printemps de l’an 33, exactement une ‘demi-semaine’ d’années, ou trois ans et demi, après son baptême. — Mat. 26:2 ; Jean 13:1, 2.
Jésus était-il le Messie promis ? Les faits indiqués ci-dessus le prouvent clairement. Cependant, des preuves de ce genre peuvent être insuffisantes pour convaincre certaines personnes. Il leur faut d’autres preuves. Mais elles existent. Quelles sont-elles ?
Un ‘esprit de génie’
Il est important de ne pas oublier que la vie de Jésus a été beaucoup plus qu’une vie conforme aux dates et aux lieux prévus par la Bible. L’enseignement et les activités de Jésus ne sont pas seulement des mots jetés sur du papier. Jésus a bel et bien existé. Pour savoir s’il était ou non le Messie, il faut examiner l’“esprit” ou l’inclination dominante de son cœur qui a fait de Jésus ce qu’il était et qui l’a incité à parler ou à agir comme il l’a fait. Dans Les Évangiles synoptiques (angl.), Claude Montefiore dit à ce sujet :
“L’enseignement de Jésus est caractérisé par un certain esprit et une certaine chaleur qu’on aime ou qu’on n’aime pas. (...) L’enseignement de Jésus, qui a eu une influence aussi extraordinaire sur le monde, n’est pas une simple énumération incohérente de commandements. Il n’est pas seulement la compilation de ses différentes parties, mais un tout, un esprit. Il est magnifique, encourageant, héroïque (...).
“Même si l’on trouvait des citations analogues à 970 des, disons, 1 000 versets de l’Évangile qui rapportent les paroles mêmes de Jésus et qu’on les réunisse pour en faire un beau petit livre, on ne pourrait produire une imitation d’égale valeur religieuse. L’unité, le parfum, l’esprit, le génie, tout cela aurait disparu. Ou plutôt, on serait incapable de les introduire dans cette excellente collection de fragments et de morceaux choisis.”
Avez-vous personnellement fait un effort pour saisir l’“esprit” de l’enseignement de Jésus en étudiant soigneusement les quatre Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean à la lumière des Écritures
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“Ce temps est déjà passé”Réveillez-vous ! 1976 | 8 août
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“Ce temps est déjà passé”
EN 1649, à Venise, eut lieu un débat entre deux Juifs à propos de la signification des “soixante-dix semaines”. (Dan. 9:24-27.) Les deux adversaires, dont un avait accepté le christianisme, choisirent comme arbitre Simone ben Isaac Simhah Luzzatto, grand rabbin de la communauté juive. Assistaient également à ce débat Samuel ben David Nahmias, disciple de Luzzatto, et son frère Joseph. Nahmias rapporte ainsi l’événement :
“Les deux adversaires ont débattu courageusement la chose, d’abord entre eux seuls. Mais, quand il devint évident que la victoire allait revenir incontestablement au chrétien, Luzzatto, qui était assis à la place la plus en vue en tant que juge du débat, frappa la table de ses deux mains et déclara :
“‘Comme vous le savez, le texte en question a plongé les meilleurs rabbins dans une telle perplexité et les a tellement désorientés qu’ils ne savent plus où ils en sont.’ Puis, après avoir encore prononcé quelques paroles du même genre, il appuya son doigt sur ses lèvres et ajouta : ‘Je vous en prie, ne parlons plus et fermons les livres, car si nous discutons plus longtemps sur cette prophétie de Daniel, nous deviendrons forcément tous chrétiens. Incontestablement, ce texte montre clairement que le Messie est venu, que ce temps est déjà passé. Quant à savoir si le Messie est Jésus de Nazareth, je ne souhaite pas exprimer mon opinion hâtivement.’
“C’est ainsi que se termina cette réunion et que mon frère et moi rompîmes nos liens avec la secte juive, car nous décidâmes tous les deux d’embrasser la religion chrétienne.” — “Via Della Fede” [La voie de la foi] de Giulio Morosini (nom qu’adopta Nahmias après avoir accepté Jésus comme le Messie). Imprimé à Rome en 1683.
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