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Les “mille ans” ne sont pas un vain espoirLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 1
Les “mille ans” ne sont pas un vain espoir
1. Un royaume institué par l’homme peut-il durer mille ans?
SEUL un royaume qui serait vraiment juste et fort pourrait durer mille ans. Pareil gouvernement ne saurait être conçu, mis sur pied et préservé par un homme ni par une succession d’hommes. D’ailleurs, aucun royaume d’aucune dynastie n’a jamais subsisté mille ans, tant s’en faut.
2. Pourquoi ne saurait-il être question de la domination royale d’un seul homme?
2 Que dire donc d’un royaume qui pendant dix siècles serait entre les mains d’un seul et même monarque? Tout à fait impossible! Jamais aucun homme n’a connu une telle longévité. Selon les plus anciens documents généalogiques à notre disposition, c’est un homme du nom de Métuschélah, du sud-ouest de l’Asie, qui a vécu le plus longtemps. Or même lui n’a pas atteint mille ans; il s’en fallait de trente et un ansa. Actuellement, l’espérance de vie d’un homme se situe bien au-dessous de cet âge extraordinaire. Dans les pays les plus avancés, elle a été portée, avec les progrès de la médecine, à un peu moins de soixante-dix ans. Les femmes, elles, vivent en moyenne six ans de plus que les hommes. Il est donc hors de question qu’un seul homme ou une seule femme puisse régner pendant mille ans, quelle que soit sa valeur.
3. Que prévoyait pour l’humanité le “Plan de mille ans”?
3 Logiquement donc, nous ne parlons pas d’un royaume millénaire du point de vue humain. Comme des millions de nos contemporains, nous nous souvenons, pour en avoir été témoins, de la tentative la plus récente pour établir un gouvernement de longue durée, un gouvernement de mille ans. Il s’agit du fameux “Plan de mille ans” d’Adolf Hitler, dictateur nazi de l’Allemagne de 1933 à 1945. Peu après l’entrée en guerre des États-Unis, on eut un peu plus de précisions sur le plan conçu par les nazis. On les avait puisées dans des documents qui avaient été saisis et auprès d’agents allemands qui s’étaient fait arrêter et aussi auprès de diverses autres sources. Le plan des hitlériens ne visait à rien d’autre qu’à l’instauration d’un ordre universel que Hitler, s’il gagnait la guerre, se proposait d’imposer sans ménagement au monde des hommes. Le plan prévoyait toute une série de travaux qui nécessiteraient une véritable mise en esclavage. La main-d’œuvre serait recrutée dans les pays non germaniques. Le plan nazi embrassait les mille ans à venir.
4. À quel empire du passé songeait Hitler? Qu’a affirmé un prêtre catholique?
4 Hitler, qui était originaire d’Autriche, pays de la dynastie des Habsbourg, songeait manifestement au Saint Empire romain germanique, qui avait duré de 962 à 1806. À ce sujet voici ce qu’a affirmé un prêtre catholique. Parlant à Washington, le soir du 16 février 1940, devant une salle comble, le Memorial Continental Hall, le Dr Edmund A. Walsh, le prêtre en question, qui était membre du conseil d’administration de l’École du Service à l’étranger, école de l’université de Georgetown, a dit que les buts de guerre allemands étaient le “rétablissement du Saint Empire romain”. “Le Dr Walsh a déclaré avoir entendu Adolf Hitler dire que le Saint Empire romain, qui était un empire germanique, devait être rétabli.” — New York Times du 17 février 1940.
5. Qu’a dit Hitler à propos du Reich nazi? Mais qu’advint-il de son plan?
5 Avec vantardise le Führer avait vociféré: “Le Reich [Empire] national socialiste durera mille ans.” Mais le chef de sa police, Heinrich Himmler, encore plus confiant que son maître, avait répondu: “Dix mille!” Lorsqu’il aurait mis en route son plan d’égocentrique, Hitler ne se contenterait de rien moins que de la domination mondiale ou de la ruine mondiale. Dans un livre qui a paru sous le titre Les derniers jours de Hitler (angl.), l’auteur, H. R. Trevor-Roper, dit ceci: “Il avait toujours été entendu que Hitler resterait fidèle à son programme primitif Weltmacht oder Niedergang: le pouvoir mondial ou la ruine. Si le pouvoir mondial devait s’avérer inaccessible, alors (de l’aveu de tous ceux qui le connaissaient) il ferait que la ruine fût aussi grande que possible.” Certains ne manqueront pas de s’exclamer, avec raison d’ailleurs: “Comme cela ressemble au Diable!” Il n’y eut pas de rétablissement du Saint Empire romain, rétablissement qu’avaient espéré bon nombre des coreligionnaires de Hitler. Le “Plan des mille ans” tourna court en l’espace de douze ans.
6. Quel chef d’autrefois a appris une leçon que Hitler n’a peut-être pas apprise? Qui interpréta son rêve?
6 Il se peut que Hitler, le prétendu chef mondial, n’en ait pas tiré la leçon, n’empêche qu’il se buta à un fait immuable et inflexible, à une chose qu’un chef mondial venu bien avant lui dut apprendre à ses dépens. Il s’agit de quelqu’un qui n’était ni Allemand ni Aryen et qui régna plus longtemps que le dictateur nazi, soit exactement pendant quarante-trois ans (624-581 av. n. è.). Il s’agit du roi de Babylone, qui portait un nom assez long: Nébucadnezzar. On reconnaît en lui le conquérant sémite qui a détruit la ville de Jérusalem en 607 et qui a déporté des populations entières à la manière de Hitler, emmenant en exil dans de lointaines régions babyloniennes la plupart des Juifs survivants. Parmi les déportés se trouvait le prophète sémite Daniel, de la tribu de Juda. Or le roi Nébucadnezzar fit un rêve étrange, auquel il attacha une grande importance, et l’esclave, le prophète Daniel, fut le seul qui sût l’interpréter. Son interprétation se vérifia.
7. Quand le rêve commença-t-il à se réaliser? Quelle leçon le chef devait-il tirer de son abaissement?
7 Un an après le rêve, Nébucadnezzar, chef de la Puissance mondiale babylonienne, commença à se vanter, se glorifiant de sa capitale Babylone située sur l’Euphrate. À peine avait-il fini de parler qu’il entendit une voix venue de l’invisible, du ciel, dire les mots qu’il avait perçus dans son rêve. Dans le récit qu’en fait Nébucadnezzar en personne, et que nous a conservé le prophète Daniel, il écrit: “À toi, ô Nébucadnezzar, le roi, on dit: ‘Le royaume s’en est allé d’avec toi, et l’on te chasse d’entre les humains, et avec les bêtes des champs sera ta demeure. On te donnera de la végétation à manger, comme aux taureaux, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut.’” — Daniel 4:29-32
8. Quel est celui qui frappa le roi vantard? Qui le guérit?
8 Que se passa-t-il aussitôt après? On n’a aucune peine à comprendre pourquoi ce qui se produisit alors ne nous a pas été conservé dans les documents historiques de Babylone, ni pourquoi on a supprimé ou détruit toute mention de l’événement qu’ont pu faire les chroniqueurs babyloniens. Mais Daniel, prophète franc et véridique, et qui était personnellement impliqué dans l’affaire, a consigné l’événement, sous l’inspiration divine, ce qui nous permet de consulter le texte plus de deux millénaires et demi plus tard. L’orgueilleux roi Nébucadnezzar fut frappé de démence à l’instant même. Or ce n’est pas son dieu très vénéré Marduk (ou Mérodach) qui lui porta ce coup. C’est le Dieu Tout-Puissant, Celui qui avait annoncé cette folie, qui frappa le roi vantard, le roi qui avait détruit le temple sacré de Jérusalem en l’an 607. Et, comme cela avait été prédit et décrété, “sept temps” passèrent bel et bien sur le roi Nébucadnezzar, qui s’était mis à manger de l’herbe comme un taureau dans les champs. Le roi fou ne s’est pas suicidé comme Hitler en 1945, au moment où Berlin, sa capitale, tombait entre les mains de l’Armée rouge. Quand se furent écoulés les sept temps de la démence de Nébucadnezzar, le Dieu qui l’avait frappé le guérit, lui faisant retrouver la raison.
9, 10. D’après le récit que nous a conservé Daniel (4:34-37), le roi de Babylone a-t-il bien appris la leçon pour ce qui est de la domination absolue de Dieu?
9 Le roi de Babylone en a-t-il tiré la leçon? On peut en juger d’après son propre récit, celui que nous a conservé le prophète Daniel. Voici ce récit fait à la première personne:
10 “Et, à la fin des jours, moi, Nébucadnezzar, je levai mes yeux vers les cieux, et mon intelligence commença à me revenir; et je bénis le Très-Haut lui-même, et je louai et glorifiai Celui qui vit jusqu’à des temps indéfinis, car sa domination est une domination jusqu’à des temps indéfinis et son royaume est de génération en génération. Et tous les habitants de la terre sont considérés comme du néant, et il agit selon son bon plaisir dans l’armée des cieux et parmi les habitants de la terre. Et il n’y a personne qui puisse arrêter sa main ou qui puisse lui dire: ‘Qu’as-tu fait?’ (...) Maintenant, moi, Nébucadnezzar, je loue, et exalte, et glorifie le Roi des cieux, car toutes ses œuvres sont vérité et ses voies sont justice, et parce qu’il peut humilier ceux qui marchent dans l’orgueil.” — Daniel 4:34-37.
11. À propos des “sept temps”, où il se montra incapable de régner, de quoi le roi de Babylone ne se doutait-il guère?
11 Nébucadnezzar lui-même nous apprend son rétablissement sur le trône de la Puissance mondiale babylonienne, celle qui vient en troisième lieu dans la succession des sept puissances mondiales dont parle la Sainte Bible (Daniel 4:36). Le souverain ne se doutait guère que cette période de “sept temps” pendant laquelle il se montra incapable de régner annonçait une période plus grande, comprenant “sept temps” de plus longue durée, “les temps des Gentils”. Il ne se doutait guère que durant cette période de “sept temps”, cinq puissances mondiales domineraient la terre: les puissances babylonienne, médo-perse, grecque, romaine et anglo-américaine. Nébucadnezzar ne se doutait guère que ces “sept temps”, longs en tout de 2 520 ans, avaient commencé en l’année où il avait réduit en désolation Jérusalem et son temple et qu’ils devaient se terminer en 1914, l’année où le monde des hommes se trouva entraîné dans le tourbillon de la Première Guerre mondiale (Luc 21:24, AC; Daniel 4:16, 23, 25, 32). Oui, Nébucadnezzar ne se doutait guère qu’en 1914, au terme des “sept temps” de la domination des Gentils, le “Roi des cieux” donnerait le “royaume des humains” à celui à qui il voulait, autrement dit à son Messie! — Daniel 9:25.
VISION PROPHÉTIQUE GRÂCE À L’INSPIRATION DIVINE
12. À propos du “royaume des humains”, que croient toujours les hommes politiques? Mais quelle main n’ont-ils pu arrêter?
12 Les hommes politiques de toutes les nations croient toujours que le “royaume des humains” est leur affaire à eux et constitue leur sphère d’activité. Tel était jadis l’avis du roi Nébucadnezzar de Babylone. Telle était aussi, il n’y a pas si longtemps, la conviction d’Adolf Hitler qui rêvait d’un système politique qui durerait mille ans. Or Celui à propos de qui Nébucadnezzar a dû finalement reconnaître que “sa domination est une domination jusqu’à des temps indéfinis et [que] son royaume est de génération en génération”, Celui-là est toujours le “Chef dans le royaume des humains”. Ce royaume sur les choses des hommes constitue toujours son légitime champ d’action et d’intérêt. Les hommes politiques, appuyés par le clergé de la chrétienté, n’ont pas pu “arrêter sa main”, et ils n’ont pas non plus le droit de lui dire: “Qu’as-tu fait?” (Daniel 4:34, 35). Il ne les a pas consultés, ni eux ni leurs soutiens religieux, à propos de celui à qui il devait donner le “royaume des humains” en 1914, à la fin des “temps des Gentils”. Les hommes politiques et leurs alliés religieux ne revêtent pas une importance telle qu’il faille les consulter, alors qu’il est, lui “le Très-Haut lui-même, (...) Celui qui vit jusqu’à des temps indéfinis”.
13, 14. Grâce à quelle parole peut-on faire avec assurance des prédictions concernant un millénaire à venir? Pourquoi?
13 En toute logique donc, grâce à quelle parole peut-on faire des prédictions concernant un millénaire à venir? L’homme ne sait pas de quoi demain sera fait. “Vous ne savez même pas quelle sera, demain, votre vie”, a dit il y a dix-neuf siècles un esprit observateur (Jacques 4:14). Mais il n’en va pas de même du “Très-Haut lui-même, (...) Celui qui vit jusqu’à des temps indéfinis”. Qu’est-ce que le temps à ses yeux?
14 Voici ce que lui a dit un homme qui n’a vécu que cent vingt ans: “Mille ans sont à tes yeux comme le jour d’hier, quand il est passé, et comme une veille [l’antique veille de quatre heures chez les Juifs] durant la nuit.” (Psaume 90:4 et suscription). Par un simple rêve nocturne et par l’interprétation qu’en a donnée le prophète Daniel au roi Nébucadnezzar, le Très-Haut a pu annoncer ce qui se passerait dans l’histoire mondiale après une période de 2 520 ans, celle qui a pris fin en 1914. Ne saurait-il pas prédire sans plus d’effort et avec autant d’exactitude ce qui se passera durant un millénaire commençant à tel moment après 1914? Bien entendu! Et s’il nous avait déjà décrit cette période de mille ans? Nous pourrions alors, grâce à cette parole, parler avec assurance d’un millénaire à venir.
15. Comment s’appelle encore une période de mille ans? Quels noms donne-t-on à ceux qui y croient?
15 Ceux qui se servent de mots venus du latin appelleraient cette période de mille ans un millénium, parce que les deux racines du terme sont le latin mille, mille, et annus, année. En Grèce, on en parlerait comme d’une période chiliastique, parce que le mot grec chilia signifie “mille”. Ceux donc qui croient à cette période particulière de mille ans seraient appelés chiliastes et aussi millénaires ou millénaristes. Les gens de la chrétienté donnent un sens péjoratif à ces termes.
16, 17. a) Nous intéressons-nous au millénium parce que nous approchons de l’an 2000? Que s’est-il passé à la veille de l’an 1000? b) Pourquoi est-il bon que le septième millénaire de l’existence humaine puisse commencer bien des années avant l’an 2000?
16 Malgré l’opprobre qui peut nous venir de gens qui ne comprennent pas, il faut prendre un intérêt réel à cette période millénaire toute proche. C’est dans la parole écrite du “Très-Haut lui-même, (...) Celui qui vit jusqu’à des temps indéfinis”, que se trouvent consignés les renseignements à ce sujet. Ce n’est pas parce que nous approchons de l’an 2000, soit de la fin du second millénaire de notre ère, que notre intérêt va croissant en ce domaine. Ce n’est pas là ce qui importe. On se souvient de ce qui est arrivé quand l’humanité approcha de l’an 1 000, de la fin du premier millénaire. À ce sujet, la New Catholic Encyclopedia dit à la page 853, au mot “Millénarisme”: “Au fur et à mesure qu’approchait l’an 1000, le millénarisme gagnait du terrain, parce que nombre d’eschatologues croyaient que le septième jour de la création devait s’accomplir dans l’histoire humaine en l’an 1000 et que lui succéderait un glorieux règne du Christ qui durerait dix siècles.” — Copyright 1967.
17 D’abord, il se peut que la fin des six mille ans de l’existence humaine et le commencement du septième millénaire de l’humanité viennent bien des années avant l’an 2000. Il est bon qu’il en soit ainsi. À une époque où le monde des hommes se débat dans une situation des plus lamentable et se voit menacé de destruction de tant de côtés à la fois, nombre d’esprits qui ont étudié et pesé les périls qui guettent actuellement l’existence humaine doutent fort que notre espèce survive jusqu’à l’an 2000. Leur pessimisme ne se fonde pas sur quelque calendrier prophétique de la Sainte Bible, le livre le plus diffusé qui soit. Non, leurs prévisions sont basées sur les faits brutaux de notre temps et le cours désormais irréversible qu’ont pris les choses. Ces hommes, dont la parole fait autorité, donnent à notre espèce beaucoup moins que mille ans à vivre. Pouvez-vous, cher lecteur, refuser de les croire, et pourquoi?
18, 19. a) Cette connaissance est-elle l’apanage de quelque société eschatologique secrète? b) À propos de quel nom a été écrit le Livre de connaissance et pourquoi?
18 Contrairement à ces prophètes moroses qui parlent d’un point de vue purement humain, “le Très-Haut lui-même, (...) Celui qui vit jusqu’à des temps indéfinis”, parle, lui, de façon rassurante d’une période de mille ans se trouvant encore devant l’humanité et puis de quelques années, les plus grandes de l’histoire humaine. Qu’il est réconfortant de savoir cela! Eh bien, cette connaissance n’est pas l’apanage de quelque société eschatologique secrète, composée d’initiés qui seuls seraient au courant. En effet, les sources de cette connaissance précieuse sont accessibles sous toutes les latitudes à des centaines de millions d’humains parlant 1 500 langues et dialectes. En tout lieu où quelqu’un possède la Bible, cette connaissance vivifiante s’offre à lui.
19 Bien que la Bible ait été écrite par des hommes, de simples humains imparfaits faisant fonction de secrétaires, ce Livre sacré n’affirme dans aucune de ses pages qu’il est la parole de l’homme. La Bible est l’œuvre de l’inspiration divine, et elle a donc été écrite à propos du nom du “Très-Haut lui-même, (...) Celui qui vit jusqu’à des temps indéfinis”. Encore de nos jours Dieu prend la responsabilité de tout ce que la Bible dit du passé et de l’avenir. C’est le Livre par excellence.
20. Dans quel livre biblique trouve-t-on des données sur le millénium? Qui l’a écrit?
20 Où trouve-t-on dans les Écritures les données relatives aux mille ans en question et aux âges éternels qui doivent leur succéder? Eh bien, on les trouve dans l’ouvrage qui figure, à juste titre d’ailleurs, à la fin de la Bible, et qui en est donc le dernier livre. Ce livre porte bien son nom: Révélation. Ou encore: Dévoilement, Apocalypse. L’ouvrage, il est vrai, a été rédigé par un homme que l’Empire romain avait rangé parmi les criminels et banni dans l’île pénitentiaire de Patmos, en mer Égée, non loin des côtes de l’Asie Mineure, aujourd’hui la Turquie. C’est un lieu bien réel, qui n’a rien de mythique. Dans sa jeunesse, ce prisonnier exilé avait été pêcheur sur la mer de Galilée, dans la province du même nom, alors romaine. C’était Jean, fils de Zébédée, et son frère, pêcheur lui aussi, s’appelait Jacques. Jean nous apprend dès l’abord que c’est lui qui a écrit la Révélation, mais sous l’inspiration. Mais c’était une révélation ou dévoilement de quoi? En lisant la réponse, qui devrait nous intéresser aujourd’hui, notons à qui Jean attribue la responsabilité de l’ouvrage:
21. À qui Jean attribue-t-il, dès l’abord, la responsabilité de l’ouvrage?
21 “Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt. Et il a envoyé son ange et par celui-ci il l’a présentée en signes à son esclave Jean, qui a attesté la parole que Dieu a donnée et le témoignage de Jésus Christ, oui, toutes les choses qu’il a vues. Heureux celui qui lit à haute voix et ceux qui entendent les paroles de cette prophétie, et qui observent les choses qui y sont écrites; car le temps fixé est proche (ou, selon la New English Bible, — 1970, — car l’heure de l’accomplissement est proche).” — Révélation 1:1-3.
22. Ces paroles: “Car l’heure de l’accomplissement est proche”, ont-elles de quoi nous émouvoir?
22 Ces paroles: “Car l’heure de l’accomplissement est proche”, écrites il y a près de dix-neuf siècles, ont-elles de quoi nous émouvoir, nous qui vivons au vingtième siècle? Certes, sous le rapport du temps, “les choses qui doivent arriver bientôt”, si elles se produisaient maintenant, n’arriveraient pas trop tôt, après dix-neuf siècles environ, notamment le commencement des “mille ans”. On saura mieux déterminer le temps en lisant le texte de Jean sur les mille ans et ce qui les précède immédiatement. Lisons à partir de Révélation 19:11:
23. Par quoi se distingue celui qui monte le cheval blanc?
23 “Et j’ai vu le ciel ouvert, et voici un cheval blanc. Et celui qui était assis dessus s’appelle Fidèle et Vrai, et il juge et fait la guerre avec justice. Ses yeux sont une flamme de feu et sur sa tête il y a beaucoup de diadèmes. Il a un nom écrit que personne ne connaît sauf lui, et il est revêtu d’un vêtement de dessus arrosé de sang, et le nom dont on l’appelle est La Parole de Dieu. Et les armées qui étaient dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, et elles étaient vêtues d’un fin lin blanc et pur. Et de sa bouche sort une longue épée acérée pour en frapper les nations, et il les fera paître avec une baguette de fer. Il foule aussi le pressoir à vin de la colère du courroux de Dieu le Tout-Puissant. Et il a sur son vêtement de dessus, oui, sur sa cuisse, un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des Seigneurs.
24. a) À quoi ont été conviés les oiseaux qui volent au milieu du ciel? b) Qu’est-il arrivé à ceux qui ont pris part à la bataille?
24 “J’ai encore vu un ange debout dans le soleil, et il criait à haute voix et disait à tous les oiseaux qui volaient au milieu du ciel: ‘Venez ici, rassemblez-vous pour le grand repas de Dieu, son repas du soir, pour manger les chairs des rois, et les chairs des commandants, et les chairs des hommes forts, et les chairs des chevaux et de ceux qui sont assis dessus, et les chairs de tous: hommes libres et esclaves, petits et grands.’ Et j’ai vu la bête sauvage et les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. Et la bête sauvage a été prise, et avec elle le faux prophète qui opérait devant elle les signes par lesquels il égarait ceux qui recevaient la marque de la bête sauvage et ceux qui adorent son image. Encore vivants, tous deux ont été lancés dans le lac de feu embrasé de soufre. Mais le reste a été tué par la longue épée de celui qui était assis sur le cheval, épée qui sortait de sa bouche. Et tous les oiseaux ont été rassasiés de leurs chairs.
25. Qu’a-t-on fait à Satan le Diable? Combien de temps cela durera-t-il?
25 “Et j’ai vu un ange descendre du ciel avec la clé de l’abîme et une grande chaîne dans la main. Et il a saisi le dragon, le serpent originel, qui est le Diable et Satan, et il l’a lié pour mille ans. Et il l’a lancé dans l’abîme qu’il a fermé et scellé sur lui, pour qu’il n’égare plus les nations jusqu’à ce que les mille ans soient terminés. Après cela, il doit être délié pour un peu de temps.
26. Qu’a-t-on donné à ceux qui sont assis sur les trônes? Et que font-ils?
26 “Et j’ai vu des trônes, et il y avait ceux qui se sont assis dessus, et le pouvoir de juger leur a été donné. Oui, j’ai vu les âmes de ceux qui avaient été exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu, et ceux qui n’avaient adoré ni la bête sauvage ni son image et qui n’avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Et ils sont venus à la vie et ont régné avec le Christ pendant mille ans. (Le reste des morts ne vinrent pas à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent terminés.) C’est là la première résurrection. Heureux et saint quiconque a part à la première résurrection; sur ceux-là la seconde mort n’a pas de pouvoir, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.
27. Que se passera-t-il sur la terre quand Satan sera délié? Qu’arrivera-t-il à Satan?
27 “Or, dès que les mille ans seront terminés, Satan sera délié de sa prison, et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer. Et ils se sont avancés sur la largeur de la terre et ont cerné le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais du feu est descendu du ciel et les a dévorés. Et le Diable qui les égarait a été lancé dans le lac de feu et de soufre, où étaient déjà et la bête sauvage et le faux prophète; et ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais.” — Révélation 19:11 à 20:10.
28. a) Après quels événements commencent les mille ans? b) Pourquoi donc ces mille ans sont-ils encore à venir?
28 On notera que l’expression “mille ans” revient six fois dans ce récit. On notera encore que les mille ans en question commencent après une bataille entre le “Roi des rois” et les “rois de la terre” assistés de la “bête sauvage” et du “faux prophète”; puis ce sera l’enchaînement de Satan le Diable, qui sera lancé dans l’abîme. Ces événements font partie des “choses qui doivent arriver bientôt”. Jusqu’à présent le monde n’a rien vu qui puisse se comparer à de tels événements. Manifestement donc, ces “mille ans” sont encore à venir. Il ne s’agit pas de quelque période de temps d’une longueur indéfinie, d’une période non mesurable.
29. Un millénium bien réel cadre-t-il avec ce que Dieu a prévu dans son calendrier?
29 À en croire ceux qui prétendent que les mille ans symbolisent une longueur de temps indéfinie, ceux-ci auraient commencé le jour de la Pentecôte de l’an 33, quand Dieu a répandu son esprit saint à Jérusalem, sur sa congrégation chrétienne, qui venait de se former. Mais ce raisonnement n’est pas soutenable et oblige à des interprétations qui vont à l’encontre de ce qui est réellement advenu aux chrétiens engendrés de l’esprit durant les plus de mille neuf cent quarante ans qui se sont écoulés depuis ce jour de la Pentecôte, celui où la congrégation chrétienne a pris vie spirituellement. Un millénium bien réel cadre parfaitement avec ce que Dieu a prévu dans son infaillible calendrier.
30. Pourquoi ne faut-il pas se défendre d’examiner en détail l’image prophétique de ces mille ans?
30 Ce que ces mille ans inaugureront sur notre planète, c’est quelque chose qui est absolument nécessaire à la vie sans fin et au bonheur du monde des hommes. Comment, dès lors, pourrait-on s’interdire d’examiner dans le détail l’image prophétique de ce millénium que l’apôtre Jean a su dépeindre dans toute sa beauté?
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La guerre entre le ciel et la terre précède les mille ansLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 2
La guerre entre le ciel et la terre précède les mille ans
1. a) Selon la Révélation, quel conflit doit précéder le Millénium? b) Pourquoi cette bataille est-elle encore à venir et quelle devrait être notre attitude?
NOUS venons de lire la description que l’apôtre Jean nous a donnée de sa vision prophétique des mille ans. Des choses si prodigieuses sont annoncées pour cette période qu’on l’appelle le Millénium. Oui mais, selon Jean, qu’est-ce qui doit précéder immédiatement ce glorieux Millénium? C’est une bataille entre les forces célestes et les forces humaines terrestres. Jusqu’à ce jour il ne s’est produit nul affrontement de ce genre depuis la Pentecôte de l’an 33, jour où la congrégation chrétienne est venue à la vie spirituellement, étant engendrée de l’esprit vivifiant de Dieu. Certes, Jésus était au ciel, à la droite de Dieu, à l’époque de cette fête, donc plus de soixante ans avant que Jean ne reçût la Révélation des “choses qui doivent arriver bientôt”. (Révélation 1:1, 2.) Or, même après que Jean eut reçu la Révélation, il ne survint en ce temps-là nulle bataille entre le “Roi des rois” et les “rois de la terre”. Ce combat est encore à venir. Il faut donc s’intéresser au récit prophétique de cette grande bataille, car elle approche à grands pas.
2, 3. a) De quelle bataille s’agit-il? b) Pour ce qui est de faire la guerre, opposez le Christ glorieux à l’homme Jésus.
2 Cette bataille n’est pas à confondre avec une troisième guerre mondiale qui mettrait aux prises des superpuissances armées d’engins nucléaires et chimiques et décidées à s’anéantir réciproquement. Il s’agit de la bataille où tous les “rois de la terre”, quelles que soient leurs idéologies politiques, uniront leurs forces contre leur Adversaire commun, un roi et seigneur qui leur est supérieur à tous et qui porte donc le nom de “Roi des rois et Seigneur des seigneurs”. Celui-là n’est pas Dieu, mais selon Révélation 19:13 “le nom dont on l’appelle est La Parole de Dieu”. C’est le titre que reçut le Fils unique de Dieu pendant son existence préhumaine au ciel, auprès de Jéhovah Dieu, son Père. — Jean 1:1-3, 18
3 Durant son existence humaine sur la terre, en tant qu’homme, Jésus Christ n’a pas pris la tête d’une armée de combattants montés sur des chevaux blancs, et il n’a pas voulu non plus appeler à son secours douze légions d’anges (Matthieu 26:52-54). Mais à présent, depuis sa glorification au ciel et depuis la fin des “temps des Gentils” en 1914, il a le droit d’agir en qualité de chef chargé d’exécuter les sentences de Jéhovah Dieu, le Juge suprême, et de procéder à l’exécution des ennemis terrestres, à l’exemple de l’ange qui, en 732 avant notre ère, tua en une seule nuit et sans bombe atomique 185 000 soldats de Sennachérib, roi assyrien qui avait envahi le pays du peuple de Jéhovah Dieu (II Rois 19:32-36; Ésaïe 37:33-37). Voilà qui explique pourquoi Jean, sous l’inspiration, a dit du Guerrier céleste Jésus Christ: “Celui qui était assis [sur le cheval blanc] s’appelle Fidèle et Vrai, et il juge et fait la guerre avec justice.” — Révélation 19:11.
4. Que signifiera pour les nations le fait que de la bouche de leur adversaire commun sort une longue épée acérée?
4 Cette bataille est bien plus qu’un troisième conflit planétaire entre les nations de la terre, qui disposent actuellement d’armes nucléaires et chimiques. Cette fois, les nations combattront non pas contre la chair et le sang, mais contre celui qui est assis sur le cheval blanc symbolique et contre ses armées angéliques célestes. Quand il se servira de sa langue pour ordonner l’exécution de ses ennemis, ce sera comme si une longue épée de chef mandaté entrait en action. Telle est en effet la signification des paroles inspirées que voici: “Et de sa bouche sort une longue épée acérée pour en frapper les nations, et il les fera paître avec une baguette de fer. Il foule aussi le pressoir à vin de la colère du courroux de Dieu le Tout-Puissant. Et il a sur son vêtement de dessus, oui, sur sa cuisse, un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs.” — Révélation 19:15, 16.
5, 6. a) En quel lieu les nations affronteront-elles le Roi des rois? Que se passera-t-il alors? b) À quel grand repas l’ange de Dieu convie-t-il les oiseaux? Donc, les tués seront-ils enterrés avec les honneurs militaires?
5 Ce ne sera donc pas une troisième guerre planétaire entre les extrémistes impies d’un camp et les extrémistes impies de l’autre camp, mais ce sera “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. Les nations, qui auront alors supprimé avec violence la “prostituée” internationale, la religieuse Babylone la Grande, se trouveront dans une situation mondiale arrivée, dans son évolution, au stade qu’on appelle Har-Maguédon; en effet il est écrit: “Et elles les ont rassemblés au lieu qu’on appelle en hébreu Har-Maguédon.” (Révélation 16:14-16). C’est quand sera arrivée cette situation internationale que le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs écrasera, comme on écrase le raisin dans un pressoir, les nations qui le défient, foulant ainsi le “pressoir à vin de la colère du courroux de Dieu le Tout-puissant”. Pour lui les nations seront comme des brebis, incapables de se défendre, et il se servira à leurs dépens d’une “baguette de fer” pour les briser comme des vases de potier (Révélation 14:18-20; 2:26, 27; 12:5; Psaume 2:8, 9). Pas de funérailles avec les honneurs militaires pour ceux qui seront tués sur la terre dans la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. C’est pourquoi l’ange de Dieu le Tout-Puissant en parle comme du “grand repas de Dieu, son repas du soir” offert à tous les oiseaux qui se repaissent de charognes:
6 “Venez ici”, crie à tous les oiseaux qui volent au milieu du ciel un ange éclairé par le soleil, “rassemblez-vous pour le grand repas de Dieu, son repas du soir, pour manger les chairs des rois, et les chairs des commandants, et les chairs des hommes forts, et les chairs des chevaux et de ceux qui sont assis dessus, et les chairs de tous: hommes libres et esclaves, petits et grands”. Et le récit de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” se termine par cette remarque: “Et tous les oiseaux ont été rassasiés de leurs chairs.” (Révélation 19:17, 18, 21). D’après la description ci-dessus, qui énumère ceux dont les cadavres seront dévorés par les oiseaux, il ne fait pas de doute qu’il y aura une mobilisation totale des peuples des nations, qui seront tous embrigadés pour la Guerre des guerres.
7. Qu’est-ce que la “bête sauvage” qui est aux côtés des rois de la terre rangés en bataille à Har-Maguédon?
7 À propos de ceux qui se rangent en bataille à Har-Maguédon, l’apôtre Jean écrit: “Et j’ai vu la bête sauvage et les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée.” (Révélation 19:19). Qu’est-ce que la “bête sauvage”? Une simple mascotte destinée à porter bonheur aux armées des “rois de la terre”? De quelle utilité pourrait bien être un animal sauvage en chair et en os pour les forces de combat à Har-Maguédon? Il ne s’agit donc pas de cela, mais d’une bête sauvage symbolique, vraie figure mondiale d’une importance historique. Comment cela? Parce que c’est la bête sauvage symbolique qui est décrite dans la Révélation, au chapitre treize, versets un à huit, celle dont le verset deux 13:2 dit ceci: “Et le dragon a donné à la bête sa puissance et son trône et une grande autorité.” C’est le système politique universel que le “dragon”, c’est-à-dire Satan le Diable, a fondé jadis pour gouverner tous les gens du monde. Ce système s’est adonné à ses pratiques bestiales par toute la terre, pendant plus de mille ans, oui, pendant plus de quatre mille ans, depuis le vingt-deuxième siècle avant notre ère.
8. Quand la bête sauvage symbolique a-t-elle commencé à entrer en action? Dans quelle mesure a-t-elle étendu son autorité?
8 Cette bête sauvage symbolique commença à opérer ses ravages parmi les habitants de la terre aux jours de Nimrod, chasseur de bêtes sauvages en chair et en os. C’est vers l’an 2189 avant notre ère que Nimrod commença à diriger la construction de la Tour de Babel au pays de Schinéar, dans la vallée de la Mésopotamie. Devenant mondialement célèbre, il fut appelé “Nimrod — un puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”. Il fonda l’antique empire babylonien, l’empire originel. À ce sujet voici ce qu’il est dit dans Genèse 10:10-12: “Le commencement de son royaume fut Babel, et Érech, et Accad, et Calnéh, au pays de Schinéar. De ce pays il passa en Assyrie et bâtit Ninive, et Réhoboth-Ir, et Calah, et Résen entre Ninive et Calah: c’est la grande ville.” (Genèse 10:8-12; 11:1-9). À partir de ce petit commencement la bête sauvage symbolique n’a cessé d’étendre sa puissance et son autorité sur un nombre de plus en plus grand de gens, jusqu’à ce que, finalement, son trône politique se soit trouvé établi sur toute la terre.
9. a) Que représentent les sept têtes de la bête sauvage? b) Contre qui a-t-elle utilisé ses “dix cornes”?
9 Au cours des millénaires passés, la bête sauvage symbolique a vu différents membres de son système politique jouer le rôle de puissance mondiale dominante. Voilà pourquoi la Révélation, au chapitre treize, la représente avec sept têtes, afin de figurer la succession de sept puissances mondiales, à savoir 1°) l’Égypte, 2°) l’Assyrie, 3°) la Néo-Babylonie, 4°) la Médo-Perse, 5°) la Grèce, 6°) Rome et 7°) la double puissance mondiale anglo-américaine. Au moyen de ses “cornes” symboliques la bête sauvage à sept têtes a encorné et bousculé les adorateurs de Jéhovah Dieu, y compris les vrais disciples de Jésus Christ, le Fils de Dieu, et cela depuis les jours de l’asservissement des fils d’Israël en Égypte jusqu’à notre époque. Rien d’étonnant donc que Révélation 19:19 représente les “rois de la terre” et la “bête sauvage” comme rangés en bataille contre l’armée angélique céleste de Jésus Christ, “celui qui [est] assis sur le cheval”.
10. a) Qu’est-ce que le “faux prophète” aux côtés des rois de la terre rangés en bataille? b) Qu’est-ce que l’“image de la bête sauvage”?
10 Révélation 19:20 fait aussi mention, comme se trouvant aux côtés des “rois de la terre et leurs armées”, de ce qui est appelé “le faux prophète qui opérait devant [la bête sauvage] les signes par lesquels il égarait ceux qui recevaient la marque de la bête sauvage et ceux qui adorent son image”. Il ne s’agit pas là d’un prophète religieux appartenant à la religieuse Babylone la Grande, mais d’un prophète politique. C’est la même organisation politique qui est symbolisée sous une autre image en Révélation 13:11-17. Dans ce texte elle apparaît sous les traits de la bête sauvage à deux cornes, celle qui a proposé qu’on fasse l’image de la bête sauvage et qui lui a ensuite donné le souffle, si bien que l’image s’est mise à parler avec autorité. La bête à deux cornes est la double puissance anglo-américaine, autrement dit la Septième Puissance mondiale. Quant à l’“image” politique de la bête sauvage à sept têtes, c’est actuellement l’organisation pour la paix et la sécurité internationales, celle qu’on appelle les Nations unies. Nul n’ignore aujourd’hui que la Septième Puissance mondiale composée de la Grande-Bretagne et des États-Unis cherche à régenter le monde des hommes et qu’elle fait d’impressionnantes prophéties concernant l’avenir de l’humanité. Mais elle n’est pas le prophète de Jéhovah Dieu, celui qu’il inspire. C’est un “faux” prophète.
11, 12. a) Quelle force entraîne les rois et leurs armées à la guerre d’Har-Maguédon? b) Pourquoi l’issue de la bataille ne fait-elle aucun doute? Comment Jean l’a-t-il montré dans sa vision prophétique?
11 La bête sauvage symbolique a réalisé sa pleine croissance; en effet elle possède sa septième tête depuis l’an 1763 de notre ère. Quant aux Nations unies, cela fait plus d’un quart de siècle qu’elles fonctionnent (sans parler de la Société des Nations qui les a précédées). Entraînés par le désir d’atteindre leurs objectifs et de sauvegarder leurs souverainetés nationales, et cela en dépit du Royaume de Dieu, seul gouvernement légitime pour la terre, les “rois de la terre habitée tout entière” sont irrésistiblement rassemblés pour la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-puissant”. Elle doit être fort proche, plus proche que ne le croient les gens du monde, l’heure de la bataille d’Har-Maguédon, bataille sans précédent que l’apôtre Jean a vue en vision. C’est contre le Dieu Tout-Puissant et son Roi des rois que s’alignent pour la guerre totale les “rois de la terre et leurs armées”. L’issue ne fait donc aucun doute. Aussi pouvons-nous être certains que l’apôtre Jean ne se trompe pas dans sa description prophétique du combat. La voici:
LA BATAILLE D’HAR-MAGUÉDON
12 “Et j’ai vu la bête sauvage et les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. Et la bête sauvage a été prise, et avec elle le faux prophète qui opérait devant elle les signes par lesquels il égarait ceux qui recevaient la marque de la bête sauvage et ceux qui adorent son image. Encore vivants, tous deux ont été lancés dans le lac de feu embrasé de soufre. Mais le reste a été tué par la longue épée de celui qui était assis sur le cheval, épée qui sortait de sa bouche. Et tous les oiseaux ont été rassasiés de leurs chairs.” — Révélation 19:19-21.
13. a) Le Dieu Tout-Puissant luttera-t-il contre toute l’organisation ennemie ou contre une partie seulement? b) Que sera en train de faire la “bête sauvage” quand elle se verra prise? Qui la capturera?
13 Ce passage atteste que le Dieu Tout-Puissant luttera contre toute l’organisation visible du dragon symbolique, “le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan”. Soutiendront cette organisation universelle visible, symbolisée par la bête à sept têtes, toutes les parties qui la composent, à savoir les “rois de la terre et leurs armées”, les commandants, les hommes forts, les cavaliers, les hommes libres et les esclaves, les petits et les grands. Le “faux prophète” appartient, lui aussi, à ce système planétaire visible. N’est-il pas en effet la double puissance mondiale anglo-américaine, la partie dominante de l’organisation visible tout entière du présent monde? Tout ce système mondial ne sera pas assez rusé pour échapper au jugement divin, qui sera exécuté sur lui en raison de ses actes d’impiété et pour avoir traité les gens comme des proies. La bête sauvage symbolique sera “prise” en même temps que son faux prophète, oui, elle se verra prise au moment même où elle sera en train de commettre sa dernière mauvaise action contre les fidèles adorateurs de Jéhovah Dieu. C’est Jésus Christ, le Roi des rois, qui capturera et détruira cette bête féroce qui est une mangeuse d’hommes.
14. Que signifie pour la “bête sauvage” et le “faux prophète” le fait qu’ils sont lancés dans le “lac de feu”?
14 Jamais plus ce système mondial de domination politique, avec son “faux prophète” politique, ne dupera l’humanité. Ce n’est pas en tant qu’institutions politiques sans vie, ayant cessé de fonctionner, mais, comme l’atteste Révélation 19:20, c’est “encore vivants [que] tous deux ont été lancés dans le lac de feu embrasé de soufre”. Jamais ils n’en sortiront vivants, car la mort qu’ils vont subir au combat n’est pas la mort que le pécheur Adam a fait venir sur toute sa descendance. Le “lac de feu” symbolise une autre sorte de mort, la mort éternelle pour laquelle il n’y a pas de résurrection. C’est ce que nous explique la Révélation elle-même (20:14), en ces termes: “Ceci signifie la seconde mort: le lac de feu.” Tous les efforts que pourront faire les hommes dans leur lutte pour perpétuer ce système politique seront voués à l’échec.
15. Y aura-t-il une résurrection pour les gouvernants et les gouvernés qui se feront tuer à Har-Maguédon?
15 Mais y aura-t-il une résurrection pour les autres, pour ceux qui en tant que gouvernants ou en tant que gouvernés combattent pour la bête sauvage symbolique et le faux prophète, mais contre le Royaume de Dieu entre les mains de son Roi des rois? Ils seront tous exterminés. La langue du Roi des rois, qui sort de sa bouche comme une longue épée acérée, ordonnera leur mise à mort, et les armées angéliques exécuteront l’ordre de leur Chef. Ainsi donc, les adversaires obstinés du Royaume messianique de Dieu seront tués jusqu’au dernier. On ne les regardera pas comme des gens qui sont morts glorieusement, ayant fait le sacrifice suprême pour la nation. Ils ne seront pas ensevelis dans des tombeaux commémoratifs, dans des cimetières militaires entretenus aux frais de l’État et qu’on visite annuellement aux jours anniversaires. N’étant pas dignes d’une résurrection, ils sont représentés comme des gens dont les cadavres en décomposition resteront exposés sur le champ de bataille d’Har-Maguédon et attireront tous les volatiles qui se nourrissent de charognes. Il est dit: “Tous les oiseaux ont été rassasiés de leurs chairs.” Ils se gaveront de chair lors du “grand repas de Dieu, son repas du soir”. — Révélation 19:17-21.
16. Pour ce qui est de survivre, que peut-on dire a) de la terre, b) des oiseaux et c) de ceux qui refusent d’adorer la bête?
16 On notera que le récit ne dit pas que la terre physique sur laquelle les “rois” ont régné est consumée par le feu. Non, mais la terre survivra à la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. Survivront aussi “tous les oiseaux qui volent au milieu du ciel”, pour se gorger de la chair des corps qui joncheront la terre. Il y aura aussi des survivants humains après la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. Cela n’est pas indiqué en toutes lettres dans le récit de la bataille. Pourtant il doit en être ainsi. Pourquoi? Parce que les habitants de la terre, à l’époque de la bataille, ne se seront pas tous laissé égarer par le “faux prophète”. Il y aura des gens, mais relativement peu nombreux, qui feront exception, qui auront refusé de se laisser confondre avec “ceux qui recevaient la marque de la bête sauvage et ceux qui adorent son image”. (Révélation 19:20.) Qu’en est-il de la grande foule que l’apôtre Jean avait vue un peu plus tôt dans la vision et qui se tient devant le trône de Dieu et devant l’Agneau Jésus Christ? Ces personnes ne figurent pas parmi ceux qui combattent contre le Royaume messianique de Dieu à Har-Maguédon.
17. Que nous dit la Révélation, au chapitre sept, à propos de l’attitude de la “grande foule” envers Dieu et envers son Royaume messianique?
17 Parlant de la grande foule, Jean dit: “Et sans cesse ils crient à haute voix, en disant: ‘Le salut, nous le devons à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.’” Après avoir posé une question à leur sujet, l’un des vingt-quatre anciens célestes dit à Jean: “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.” (Révélation 7:9-14). Cette “grande foule” qui vient “de toutes nations et tribus et peuples et langues” n’était certes pas contre le Royaume messianique de Dieu. Elle a refusé de recevoir la “marque de la bête sauvage” et d’adorer son image.
18. Pourquoi la terre ne se trouvera-t-elle pas privée de vie humaine quand commencera le règne millénaire du Christ?
18 Ainsi la “grande foule” ne périra pas avec ceux qui seront exécutés à Har-Maguédon, mais elle viendra “de la grande tribulation”, qui aura pour conclusion grandiose la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. Survivant à la “grande tribulation” et acclamant le vainqueur Jéhovah Dieu et l’Agneau Jésus Christ, la grande foule, qui sera comme munie de palmes, envisagera avec joie la perspective des mille ans à venir. Ainsi donc, la terre ne se trouvera pas privée de vie humaine à l’aube du glorieux règne millénaire du Christ.
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L’émouvante vision prophétique des mille ansLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 3
L’émouvante vision prophétique des mille ans
1, 2. a) Notre terre sera-t-elle consumée par le feu pendant la guerre d’Har-Maguédon? b) Quelle indication en avons-nous dans ce qui arrivera à Satan et à ses démons aussitôt après le conflit?
NOTRE globe terrestre ne sera pas réduit en cendres et en fumée quand s’allumera la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, celle qui se livrera à Har-Maguédon. On en a une indication dans ce qui arrivera à Satan le Diable aussitôt après le conflit. Comment cela? Parce que lui et ses anges-démons seront trouvés en vie sur notre planète. C’est là en effet que, vaincus, ils ont été précipités à l’issue d’une guerre supraterrestre survenue après la naissance dans les cieux du Royaume messianique de Dieu. Pour Satan et ses anges, ce fut une chute jusque dans le voisinage de la terre où ils sont gardés pendant une “courte période de temps”. (Révélation 12:7-13.) Ils y resteront relégués jusqu’à la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. D’où la nécessité pour l’ange de Dieu de descendre en vue d’une nouvelle action contre eux. À ce sujet voici ce qu’on lit dans le récit de la vision de Jean:
2 “Et j’ai vu un ange descendre du ciel avec la clé de l’abîme et une grande chaîne dans la main. Et il a saisi le dragon, le serpent originel, qui est le Diable et Satan, et il l’a lié pour mille ans. Et il l’a lancé dans l’abîme qu’il a fermé et scellé sur lui, pour qu’il n’égare plus les nations jusqu’à ce que les mille ans soient terminés. Après cela, il doit être délié pour un peu de temps.” — Révélation 20:1-3.
3. Satan le Diable sera-t-il le seul qui sera enfermé dans l’abîme? À quelle guerre sera-t-il mis un terme?
3 Quand Satan le Diable fut expulsé du ciel, ses anges-démons furent expulsés en même temps que lui. Ils partagent donc le sort de leur chef. Eux aussi seront saisis, enchaînés et jetés dans l’abîme pour mille ans. Cet enchaînement, outre qu’il les empêchera de continuer à égarer les nations, mettra aussi un terme à leur guerre contre le reste encore sur terre des héritiers chrétiens du Royaume messianique de Dieu. À ce sujet il nous est dit en Révélation 12:13, 17: “Or, quand le dragon a vu qu’il était précipité sur la terre, il a persécuté la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle [lequel symbolise le Royaume messianique de Dieu dans les cieux]. Et le dragon s’est courroucé contre la femme et s’en est allé faire la guerre au reste de sa postérité, ceux qui observent les commandements de Dieu et possèdent l’œuvre consistant à rendre témoignage à Jésus.”
4, 5. a) Cette guerre aboutira-t-elle à l’extermination de tous les membres du reste et de la “grande foule”? b) De quelle présence la terre sera-t-elle délivrée?
4 Cette guerre n’aboutira pas à l’extermination de tout le reste des héritiers du Royaume, ceux qui gardent les commandements de Dieu et rendent témoignage à Jésus Christ, ni à l’extermination de la “grande foule” de ceux qui acceptent leur témoignage sur le Messie Jésus et qui, venant de toutes les nations de la terre, se rangent à leurs côtés pour adorer Jéhovah Dieu à son temple spirituel. Attestant qu’ils survivront, le passage de Révélation 7:9-15 nous dit ceci à propos de cette “grande foule” de gens de toutes races, nations et tribus: “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple; et Celui qui est assis sur le trône étendra sur eux sa tente.”
5 Ainsi donc, quand Satan et ses anges-démons seront enfermés dans l’abîme, la terre ne se trouvera pas totalement dépeuplée. La relégation dans l’abîme délivrera la terre, non pas de la présence du reste des héritiers du Royaume, ni de celle de la “grande foule”, mais de la présence de Satan le Diable et de ses anges-démons. Durant les mille ans de leur emprisonnement, ils seront comme s’ils ‘n’étaient pas’. — Comp. Révélation 17:8.
CHEFS DE LA TERRE PENDANT MILLE ANS
6. Quelle question soulève la relégation dans l’abîme de Satan le Diable?
6 Satan ne sera plus chef du monde des hommes, ni le “dieu” du présent système de choses (Jean 12:31; 14:30; 16:11; II Corinthiens 4:4). Qui donc gouvernera la terre habitée pendant les mille ans où Satan se trouvera enfermé dans l’abîme et “ne sera pas”?
7. Qu’a vu Jean dans la vision et qui est la réponse à la question?
7 Dans la vision Jean a vu ceux qui seraient en charge du gouvernement de la terre. Voici ce que nous dit l’apôtre: “Et j’ai vu des trônes, et il y avait ceux qui se sont assis dessus, et le pouvoir de juger leur a été donné. Oui, j’ai vu les âmes de ceux qui avaient été exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu, et ceux qui n’avaient adoré ni la bête sauvage ni son image et qui n’avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Et ils sont venus à la vie et ont régné avec le Christ pendant mille ans. (Le reste des morts ne vinrent pas à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent terminés.) C’est là la première résurrection. Heureux et saint quiconque a part à la première résurrection; sur ceux-là la seconde mort n’a pas de pouvoir, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.” — Révélation 20:4-6.
8, 9. a) Où se trouvaient les trônes? Quel en était le nombre? b) L’aube de quel jour Jean voyait-il? En quels termes Paul en a-t-il parlé?
8 Les trônes que Jean a contemplés se trouvaient dans le ciel et non sur la terre, car ce sont là les trônes de ceux qui doivent être associés à la royauté du Christ pendant mille ans. Le nombre des trônes n’était donc pas indéterminé. Le chiffre était de 144 000, ce qui correspond aux 144 000 Israélites spirituels qui sont scellés du “sceau du Dieu vivant” et qui suivent l’Agneau Jésus Christ “peu importe où il va”. (Révélation 7:1-8; 14:1-5.) Pendant les millénaires où Satan le Diable a été le “chef de ce monde”, les injustices ont été telles que rien ne saurait être plus rafraîchissant que le jour où le pouvoir de juger l’humanité sera remis aux mains des 144 000 juges adjoints du Seigneur Jésus Christ. Ainsi donc, lorsque Jean a vu les 144 000 trônes et ceux qui se sont assis dessus, il voyait en fait l’aube du glorieux jour judiciaire, celui dont a parlé l’apôtre Paul à Athènes, devant le tribunal de l’Aréopage, en ces termes:
9 “Dieu (...) a fixé un jour où il doit juger le monde avec justice par l’homme qu’il a désigné, l’accréditant auprès de tous en le ressuscitant d’entre les morts.” — Actes 17:22-31, Bible Crampon-Tricot.
10, 11. Quelle sorte d’“âmes” Jean a-t-il vues? Pour quelle œuvre étaient-elles aptes?
10 L’apôtre Jean pousse plus avant son identification des occupants des trônes judiciaires avec les 144 000 cohéritiers du Seigneur Jésus Christ en disant ensuite: “Oui, j’ai vu les âmes de ceux qui avaient été exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu, et ceux qui n’avaient adoré ni la bête sauvage ni son image et qui n’avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main.” — Révélation 20:4.
11 L’apôtre Jean n’a pas vu des “âmes” sans tête. En employant le qualificatif “âmes”, de qui parlait-il? D’“esprits désincarnés”, comme feraient les médiums? Non, l’apôtre se servait du terme “âmes” dans le sens que lui confèrent les Saintes Écritures et entendait donc par là des êtres vivants et conscients avec des corps, corps par lesquels ils exprimaient leur personnalité. Seulement, pour occuper des trônes judiciaires dans les cieux invisibles, leurs corps devaient être des corps spirituels. Dans la discussion de la résurrection des morts, voici ce que nous apprenons en I Corinthiens 15:44: “Il est semé [dans la mort] corps physique, il est relevé corps spirituel.” Jean a donc vu des corps célestes vivants et conscients, des personnes mentalement armées pour l’œuvre du jugement, que l’apôtre a identifiés avec ceux “qui avaient été exécutés à la hache” à cause du témoignage de Jésus et de la Parole de Dieu.
“EXÉCUTÉS À LA HACHE”
12. a) Tous les 144 000 héritiers du Royaume ont-ils été réellement exécutés à la hache? b) Est-ce Dieu qui les exécute au sens figuré, ou bien qui et à cause de quoi?
12 Or, les 144 000 cohéritiers de Jésus Christ ne furent pas tous exécutés à la hache, c’est-à-dire décapités, à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu. Du moins pas au sens propre du terme. L’apôtre Jacques, frère charnel de Jean, fut tué par l’épée, donc vraisemblablement décapité, sur l’ordre d’Hérode Agrippa Ier (Actes 12:1, 2). Selon la tradition, l’apôtre Paul eut la tête tranchée à Rome (II Timothée 4:6-8). Mais les 144 000 ne meurent pas tous décapités. Naturellement, ce n’est pas Dieu qui les exécute à la hache, ni au propre ni au figuré. D’ailleurs, c’est pour avoir parlé de Lui qu’ils meurent tous martyrs de cette façon. C’est l’État politique qui les exécute. On notera que dans l’Empire romain, qui avait banni l’apôtre Jean dans l’île pénitentiaire de Patmos, c’était la hache enveloppée dans un assemblage de baguettes qui symbolisait le pouvoir d’exécuter. Les baguettes servaient à frapper le criminel et la hache à le décapiter. Ce symbole appelé faisceau, les licteurs le portaient en cortège devant les principaux magistrats romains. Benito Mussolini, le Duce du parti fasciste, le mit en vogue en Italie, sous son régime.
13. Selon Révélation 20:4, pourquoi l’État politique exécute-t-il au sens figuré les 144 000 héritiers du Royaume?
13 Oui, c’est l’État politique de ce monde qui exécute les 144 000 héritiers du Royaume en les jugeant indignes de vivre sous son pouvoir. Il les condamne à mort en quelque sorte. Pourquoi? Parce que, comme nous l’explique l’apôtre Jean, ils “n’avaient adoré ni la bête sauvage ni son image” et “n’avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main”. En d’autres termes, les 144 000 n’avaient adoré l’État politique sous aucune de ses multiples formes dans le monde. Quant au reste d’entre eux, ceux du vingtième siècle, ils n’avaient pas non plus adoré l’organisation internationale pour la paix et la sécurité mondiales, celle qui s’appelle aujourd’hui les Nations unies, mais qui était connue naguère sous le nom de Société des Nations. C’est la “bête sauvage”, autrement dit l’État politique universel, qui sera jetée dans la destruction symbolisée par le “lac de feu embrasé de soufre”, pendant la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, celle qui se déroulera à Har-Maguédon. — Révélation 13:1-17; 14:9-11; 19:19, 20; 20:4.
14. En quel sens les 144 000 héritiers du Royaume n’adorent-ils pas la bête sauvage et ne reçoivent-ils de marque ni sur le front ni sur la main?
14 Les 144 000 héritiers du Royaume n’adorent pas la “bête sauvage” et se gardent donc de se mêler de politique, de briguer des mandats populaires et de prendre part à ses guerres sanglantes. Aussi ne reçoivent-ils de marque ni sur le front ni sur la main, ce qui symboliserait leur condition d’esclaves vis-à-vis de l’État et leur participation active à ses entreprises politiques, souvent bestiales. Ils n’adorent pas non plus ‘l’image de la bête sauvage’ et s’abstiennent donc d’attribuer le salut à une organisation internationale pour la paix et la sécurité universelles. Les 144 000 n’adorent que le Dieu dont ils parlent et se soumettent à lui comme au Souverain de l’univers. Ils n’exaltent pas l’État politique, mais rendent témoignage à Jésus, le Fils de Dieu, en sa qualité de Christ, de Messie, celui que le Dieu Très-Haut a chargé de gouverner le monde des hommes pendant un millénaire. Rien d’étonnant que la “bête sauvage” les exécute à la hache!
15. Qu’arrive-t-il finalement à tous les 144 000 sur la terre? Comment se fait-il qu’ils peuvent siéger sur des trônes judiciaires au ciel?
15 Qu’ils achèvent ou non leur vie terrestre par une mort de martyr, tous les 144 000 finissent par mourir physiquement. Comment peuvent-ils alors entrer dans le Royaume des cieux pour y siéger sur des trônes judiciaires? Parce que l’âme humaine serait immortelle? Non, mais grâce à une résurrection d’entre les morts. Voici ce que déclare l’apôtre Jean au sujet de “ceux qui avaient été exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu”: “Et ils sont venus à la vie et ont régné avec le Christ pendant mille ans.” — Révélation 20:4.
16. En quelle qualité reviennent-ils à la vie et quelle est la mesure de leur vie?
16 Ils ‘sont revenus à la vie’, non pas sur la terre en tant que créatures humaines, mais au ciel en tant que fils spirituels de Dieu. C’est comme tels que l’apôtre Jean les a contemplés dans sa vision. Ils vivent plus longtemps que les hommes de notre temps. Ils peuvent vivre plus longtemps que Métuschélah, qui a atteint l’âge de 969 ans (Genèse 5:25-27). Ils vivront pendant les mille ans de leur association au règne du Christ et ensuite durant toute l’éternité, car à leur résurrection d’entre les morts ils sont revêtus de l’immortalité (I Corinthiens 15:50-57). Dès l’instant de leur résurrection, ils se trouvent en plénitude de vie, sans nulle faiblesse ni corruption, sans les imperfections qui étaient attachées à leurs corps physiques hérités des pécheurs Adam et Ève. Ils sont parfaitement vivants, étant justifiés par le Dieu Tout-Puissant pour la vie éternelle dans l’esprit. — I Corinthiens 15:42-55.
17. a) La “grande foule” de ceux qui survivront à la “grande tribulation” sera-t-elle rendue parfaite instantanément? b) Quand réussira-t-elle à garder parfaitement les lois divines? Pourquoi?
17 Pour bien souligner la différence entre l’état où se trouvent instantanément les 144 000 à leur résurrection et l’état où se trouvera le reste du monde des hommes à l’aube des mille ans, l’apôtre Jean nous dit ensuite: “Ceux-ci revinrent à la vie et régnèrent avec Christ pendant mille ans, bien que le reste des morts ne vint pas à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent terminés.” (Révélation 20:4, 5, Nouvelle Bible anglaise). Cela prouve que même la “grande foule” des adorateurs dans le temple spirituel, celle qui survivra à la “grande tribulation”, ne sera pas rendue instantanément parfaite dans la chair ni déclarée digne de la vie sur terre aussitôt après que Satan le Diable et ses anges-démons auront été liés et jetés dans l’abîme. C’est progressivement que ces humains avanceront vers la perfection et acquerront la capacité de vivre sans péché dans la chair et de garder sans défaillance les lois divines, grâce à l’action régénératrice et aux bienfaits du règne de Jésus Christ. Et les milliards d’humains qui dorment dans les tombeaux commémoratifs terrestres ou qui ont trouvé la mort dans les eaux?
18. a) Quel homme figurera parmi les ressuscités de l’Hadès? b) Quand ces ressuscités atteindront-ils la perfection humaine et comment?
18 À leur sujet, voici ce que Jean nous dit dans sa vision prophétique des mille ans: “Et la mer a rendu les morts qui se trouvaient en elle, et la mort et l’Hadès ont rendu les morts qui étaient en eux, et ils ont été jugés chacun selon ses actions.” (Révélation 20:13). Parmi ceux qui reviendront ainsi de l’Hadès, c’est-à-dire de la tombe commune aux morts, figurera le malfaiteur qui fut attaché sur un poteau à côté de Jésus, celui à qui le Christ a dit: “En vérité je te le dis en ce jour: Tu seras avec moi dans le Paradis.” (Luc 23:43, Bible de Rotherham; Traduction du monde nouveau). Ce malfaiteur sortira de l’Hadès pour vivre dans le Paradis terrestre que le Royaume de Jésus Christ rétablira pour le plus grand bien de l’humanité. Dans ce paradis il aura la possibilité, lui et tous les autres ressuscités, de s’amender et de guérir des effets néfastes de l’imperfection et du péché. C’est ainsi qu’il pourra atteindre, avant la fin des mille ans, le but que représente la perfection humaine à l’image de Dieu et selon sa ressemblance. Tous ceux qui, à la fin des mille ans, auront atteint l’état de perfection, l’état humain sans péché, devront néanmoins subir une ultime épreuve de leur attachement à la souveraineté universelle de Dieu, afin de conserver leur vie parfaite.
19. a) En quel sens ‘le reste des morts ne vinrent-ils pas à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent terminés’? b) Quel sera le sort de ceux qui ne supporteront pas l’épreuve?
19 Ceux qui parmi les humains devenus parfaits demeureront intègres et resteront attachés à la souveraineté légitime de Dieu, ceux-là seront déclarés justes par Jéhovah, le Juge suprême. Ces hommes dans l’état d’innocence, Dieu les proclamera dignes de l’existence sans fin et leur accordera le droit à la vie éternelle au sein du Paradis terrestre. Exempts de toute condamnation, ces humains obéissants seront alors vraiment vivants au point de vue de Dieu. C’est de cette façon donc que “le reste des morts ne vinrent pas à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent terminés”. (Révélation 20:5.) Quant à ceux qui, parmi les humains devenus parfaits, ne subiront pas victorieusement l’épreuve de la fidélité après la fin des mille ans, ceux-là devront endurer la destruction éternelle, comme nous le montre Jean dans sa vision prophétique: “Et la mort et l’Hadès ont été lancés dans le lac de feu. Ceci signifie la seconde mort: le lac de feu. Et quiconque n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie était lancé dans le lac de feu.” (Révélation 20:14, 15). Les infidèles n’acquerront pas la vie éternelle.
“LA PREMIÈRE RÉSURRECTION”
20-22. a) Quand Jean revient à la “première résurrection”, pourquoi une question se pose-t-elle à propos d’Éphésiens 2:1-6? b) Et aussi à propos de Colossiens 2:11-13?
20 Après sa remarque concernant le “reste des morts”, l’apôtre Jean revient à la résurrection de ceux qui avaient été “exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu”, en ces termes: “C’est là la première résurrection. Heureux et saint quiconque a part à la première résurrection; sur ceux-là la seconde mort n’a pas de pouvoir, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.” — Révélation 20:5, 6.
21 Cette “première résurrection” des 144 000 cohéritiers du Christ est-elle celle dont parle l’apôtre Paul en Éphésiens 2:1-6? Voici ce qu’écrit ici l’apôtre aux chrétiens de la ville d’Éphèse, en Asie Mineure: “Et vous (...) étiez morts par suite des fautes et des péchés dans lesquels vous avez vécu jadis, selon le cours de ce monde, selon le Prince de l’empire de l’air, cet Esprit qui poursuit son œuvre en ceux qui résistent... Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ, — c’est par grâce que vous êtes sauvés! — avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus.” — Bible de Jérusalem.
22 De même, parlant de la circoncision chrétienne, l’apôtre Paul a écrit aux chrétiens de Colosses, en Asie Mineure: “Telle est la circoncision du Christ: ensevelis avec lui lors du baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts. Vous qui étiez morts du fait de vos fautes et de votre chair incirconcise, Il vous a fait revivre avec lui! Il nous a pardonné toutes nos fautes!” — Colossiens 2:11-13, Jé.
23. a) Comme il est fait allusion ici à l’une des “premières” expériences dans la vie d’un chrétien, que dit la Nouvelle Encyclopédie catholique de la “première résurrection”? b) Et de l’enchaînement de Satan?
23 Il faut le reconnaître: ce passage de la mort à la vie — au sens figuré ou spirituel — est l’une des premières expériences dans la vie d’un chrétien. Aussi, confondant cette expérience avec la “première résurrection” mentionnée en Révélation 20:5, 6, la Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.; 1967) fait ce commentaire sous le titre “Millénarisme”:
(...) La “première résurrection” symbolise le baptême, (...) par lequel on participe à la résurrection du Christ (...). Tous les fidèles, ceux sur terre comme ceux qui sont au ciel, participent au règne millénaire de Jésus, symbole de la vie entière de l’Église envisagée sous son aspect glorieux, depuis la Résurrection du Christ jusqu’au Jugement dernier (...). L’enchaînement de Satan durant la même période signifie que son influence s’est sensiblement affaiblie, sans pour autant disparaître complètement. La baisse de son influence est due à l’efficacité de la Rédemption du Christ. Après un dernier combat aux approches de la fin des temps (...) Satan sera complètement vaincu par le Christ (...).
24, 25. À compter de la Pentecôte de l’an 33, depuis combien de temps dure la vie de l’Église? Qu’a dit l’apôtre Paul à ceux qui voulaient régner dans la congrégation chrétienne de son temps?
24 Que dire de cette explication de la “première résurrection”? S’accorde-t-elle avec les paroles de Jean en Révélation 20:1-6? On notera d’abord que depuis le jour de la fête des Semaines en l’an 33, — jour où à Jérusalem la congrégation chrétienne a commencé à être baptisée d’esprit saint, — jusqu’à notre temps, la “vie entière de l’Église” a duré non pas un millénaire, mais presque le double. De plus, au cours de ces deux millénaires, a-t-on jamais vu régner un membre de la vraie congrégation chrétienne, fût-ce en son sein?
25 Qui d’entre les apôtres a jamais “régné” de la sorte? Certainement pas l’apôtre Paul! Voici en effet ce qu’il écrivit à quelques ambitieux de la congrégation de Corinthe: “Est-ce que vous avez commencé à régner SANS nous? Si seulement vous aviez commencé à régner, pour que nous aussi nous puissions régner avec vous! Car il me semble que Dieu nous a exhibés les derniers, nous les apôtres, comme des hommes voués à la mort, parce que nous sommes devenus un spectacle théâtral pour le monde, et pour les anges, et pour les hommes.” (I Corinthiens 4:8, 9). À Timothée, son compagnon de mission, Paul a montré qu’il ne saurait être question de règne qu’après la mort physique du chrétien, en ces termes: “Elle est fidèle, cette parole: oui, si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous continuons à endurer, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera.” — II Timothée 2:11, 12.
26. Selon les paroles de Jésus aux Laodicéens, un chrétien règne-t-il sur terre à partir du jour de son baptême?
26 Et l’apôtre Jean? Pendant son exil dans l’île pénitentiaire de Patmos, il a cité ces paroles du Seigneur Jésus Christ ressuscité à l’adresse des chrétiens de Laodicée: “Le vainqueur, je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai été vainqueur et me suis assis avec mon Père sur son trône.” (Révélation 3:21). Ainsi le règne était à venir, après la mort physique des fidèles disciples de Jésus Christ. Pas de règne donc ici sur terre à partir du jour où le chrétien se fait baptiser dans l’eau.
27, 28. a) Le passage de Révélation 20:4 les représente-t-il comme revenant à la vie après une mort au sens figuré due à un baptême pris de leur plein gré? b) De quelle mort s’agit-il et à cause de quoi leur advient-elle? Donc, après quel genre de mort a lieu la “première résurrection”?
27 Par quelle sorte de résurrection sont-ils ‘venus à la vie pour régner avec le Christ pendant mille ans’? Par une résurrection au sens figuré ou par un retour réel de la mort et de la tombe? Le passage de Révélation 20:4 ne parle pas de leur retour à la vie après la mort au sens figuré dont ils font l’expérience de leur plein gré au moment de leur baptême dans l’eau, à l’exemple de Jésus. Non, mais il s’agit de la mort dont ils font l’expérience lorsqu’ils sont “exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu”.
28 Cette ‘exécution à la hache’ ne leur advient pas de leur propre gré, mais par l’autorité des ennemis de Dieu et du Christ, et elle a lieu après leur baptême dans l’eau et parce qu’ils rendent témoignage à Jésus, comme au Christ, et parlent de Dieu en sa qualité de Souverain légitime de l’univers (y compris notre terre). Cette ‘exécution à la hache’ aboutit finalement à une mort réelle, physique. Donc, leur ‘retour à la vie’ a lieu après une mort physique, une mort réelle, et non après une mort au sens figuré qui survient au moment de leur baptême dans l’eau. De même donc, leur règne ne commence pas ici sur terre après la résurrection spirituelle qui suit leur immersion dans l’eau. La résurrection visée en Révélation 20:4-6 est donc bien une résurrection réelle, un réveil du sommeil de la mort dans le Schéol, la tombe commune aux hommes.
29, 30. a) Peut-on dire de ceux qui ont eu une résurrection au sens figuré que “sur ceux-là la seconde mort n’a pas de pouvoir”? b) Que dit Paul à ce sujet en Hébreux 10:26-31?
29 On en a encore pour preuve le passage de Révélation 20:6, qui dit: “Heureux et saint quiconque a part à la première résurrection; sur ceux-là la seconde mort n’a pas de pouvoir.” La seconde mort est symbolisée par le “lac de feu embrasé de soufre”. (Révélation 19:20; 20:14.) Cela se vérifie-t-il chez ceux qui ont été simplement baptisés d’eau et que Dieu a rendus spirituellement vivants, alors qu’ils étaient morts dans leurs fautes et leurs péchés, et qu’il a relevés ensemble au sens figuré, pour les faire “asseoir (...) dans les lieux célestes en union avec Christ Jésus”? (Éphésiens 2:1, 5, 6.) Nullement, car il est toujours possible que ces baptisés se montrent infidèles dans l’épreuve et encourent la peine de la “seconde mort”, c’est-à-dire l’anéantissement total. D’où l’avertissement de l’apôtre Paul aux chrétiens baptisés et oints de Corinthe: “Que celui qui pense être debout prenne garde de tomber.” (I Corinthiens 10:12). D’autre part, Hébreux 10:26-31 met en garde les chrétiens oints en ces termes:
30 “Si nous pratiquons le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais seulement une sorte d’attente terrible du jugement et une jalousie de feu qui va consumer ceux qui font de l’opposition. Quiconque a fait peu de cas de la loi de Moïse meurt sans compassion, sur le témoignage de deux ou trois. De quel châtiment combien plus sévère ne pensez-vous pas que sera jugé digne celui qui a piétiné le Fils de Dieu, qui a estimé comme une chose de valeur ordinaire le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié, et qui a insulté avec mépris l’esprit de la faveur imméritée? Nous le connaissons, en effet, celui qui a dit: ‘La vengeance est à moi; c’est moi qui rétribuerai’; et encore: ‘Jéhovah jugera son peuple.’ C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.”
31. Qu’est-il dit à ce propos en Hébreux 6:4-8?
31 Et en Hébreux 6:4-8 il est dit: “Il est impossible, en effet, pour ceux qui ont été éclairés une fois pour toutes, qui ont goûté au don céleste gratuit, qui ont commencé à avoir part à l’esprit saint, qui ont goûté à la belle parole de Dieu et aux puissances du système de choses à venir, et qui cependant sont tombés, de les faire revivre encore une fois en les amenant à la repentance, parce que, pour leur compte, ils attachent à nouveau sur le poteau le Fils de Dieu et l’exposent publiquement à l’ignominie. Ainsi, la terre qui boit la pluie qui tombe souvent sur elle et qui produit alors une végétation utile à ceux pour qui on la cultive, reçoit de Dieu, en retour, une bénédiction. Mais si elle produit des épines et des chardons, elle est rejetée et près d’être maudite; et elle finit par être brûlée.”
32. À quelle résurrection faut-il avoir part pour ne pas être soumis au “pouvoir” de la “seconde mort”?
32 Donc, la “première résurrection” n’est pas la résurrection spirituelle qui suit l’immersion dans l’eau, résurrection qui ne protège pas le baptisé contre la “seconde mort”, laquelle reste possible, et qui ne le délivre donc pas de son “pouvoir”. Il s’agit ici d’un retour réel du Schéol, d’une résurrection réelle pour la vie en qualité de fils de Dieu dans les cieux invisibles, là où est monté Jésus Christ lui-même. À ces personnes s’applique la promesse de Jésus: “Montre-toi fidèle, même jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations: Le vainqueur, non, il ne lui sera pas fait de mal par la seconde mort.” (Révélation 2:10, 11). Ceux qui ont part à la “première résurrection”, la “seconde mort” ne peut leur faire du mal, ils ne sont pas soumis à son “pouvoir”, car dans cette résurrection ils revêtent l’immortalité et l’incorruptibilité. — I Corinthiens 15:53, 54.
33. En quel double sens peut-on l’appeler “la première résurrection”?
33 D’où son nom de “première résurrection”. C’est qu’il s’agit de la même résurrection que celle dont Jésus Christ a fait l’expérience au troisième jour de sa mort, c’est-à-dire une résurrection pour une plénitude de vie, une plénitude instantanée, de sorte que le Christ est devenu “le premier-né d’entre les morts”. (Révélation 1:5; Colossiens 1:18.) Elle précède dans le temps le ‘retour à la vie’ du “reste des morts”. Cette résurrection, outre qu’elle est “première” dans l’ordre du temps, est aussi “première” en tant qu’elle est la meilleure résurrection que puissent connaître les morts. C’est une résurrection pour la vie incorruptible et immortelle comme fils de Dieu dans les cieux.
34. En quel sens ceux qui ont part à la “première résurrection” sont-ils saints?
34 L’exclamation suivante est donc justifiée: “Heureux et saint quiconque a part à la première résurrection.” (Révélation 20:6). Ceux-là sont authentiquement “saints”, étant incapables d’aucune infidélité, ce qui les rendrait passibles de la “seconde mort”. D’autre part, cette résurrection leur permet de devenir “prêtres de Dieu et du Christ” et de ‘régner avec lui pendant les mille ans’. Satan le Diable ne sera pas alors le chef du monde.
“MILLE ANS” BIEN RÉELS
35, 36. a) Est-ce que les chrétiens, depuis leur baptême, ont ressenti une baisse de l’influence de Satan attribuable à l’“efficacité de la Rédemption du Christ”? b) Qu’indiquent au contraire les conseils de Pierre et de Paul?
35 L’enchaînement de Satan le Diable et de ses anges-démons ne signifie donc pas, comme voudrait nous le faire croire la Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.), un sensible affaiblissement de son influence durant l’existence du présent système de choses, et qui serait attribuable à l’“efficacité de la Rédemption du Christ”. Non, les vrais chrétiens n’ont ressenti nulle baisse d’influence diabolique de ce genre depuis leur baptême dans l’eau. Bien au contraire, l’apôtre Pierre a jugé nécessaire, vers la fin de sa vie terrestre, de leur adresser l’avertissement suivant: “Gardez votre équilibre, soyez vigilants. Votre adversaire, le Diable, comme un lion rugissant, circule cherchant à dévorer quelqu’un.” (I Pierre 5:8). Pour la même raison, l’apôtre Paul leur a donné ce conseil:
36 “Revêtez l’armure complète de Dieu pour pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du Diable; car pour nous la lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les gouvernements, contre les autorités, contre les chefs mondiaux de ces ténèbres, contre les forces spirituelles méchantes qui sont dans les lieux célestes. Prenez donc l’armure complète de Dieu, pour que vous puissiez résister dans le jour de méchanceté et, après avoir fait tout à fond, tenir ferme.” — Éphésiens 6:11-13.
37. D’après Révélation 12:17, peut-on dire que Satan a été enchaîné au sens figuré depuis l’acte rédempteur du Christ?
37 De plus, en Révélation 12:1-17, l’apôtre Jean nous dépeint symboliquement la naissance du Royaume messianique de Dieu et les opérations du “grand dragon”, “le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan”, après son expulsion du ciel. Puis il ajoute ceci, à titre d’avertissement particulier aux vrais chrétiens du vingtième siècle où se produisent ces choses: “Et le dragon s’est courroucé contre la femme et s’en est allé faire la guerre au reste de sa postérité, ceux qui observent les commandements de Dieu et possèdent l’œuvre consistant à rendre témoignage à Jésus.” (Révélation 12:17). Tout cela donne-t-il l’impression d’une baisse sensible de la puissance et de l’influence de Satan contre les chrétiens après leur baptême dans l’eau? Est-ce là un enchaînement de Satan?
38. Qui Satan n’égarera-t-il plus après son enchaînement et sa relégation dans l’abîme?
38 Mais, comme nous le précise l’apôtre Jean, pourquoi donc Satan le Diable est-il saisi, enchaîné et lancé dans l’abîme? C’est “pour qu’il n’égare plus les nations jusqu’à ce que les mille ans soient terminés”. (Révélation 20:1-3.) Par “nations” Jean n’entend pas les 144 000 héritiers baptisés et oints du Royaume, mais les gens qui ne sont pas d’authentiques disciples et imitateurs du Seigneur Jésus Christ. Au moment de son expulsion du ciel, le Diable paraît sous la désignation de “Satan, celui qui égare la terre habitée tout entière”. (Révélation 12:9.) Les 144 000 héritiers du Royaume ne font pas partie des “nations” qui sont égarées. Ce ne sont donc pas les 144 000 participants de la “première résurrection”, mais les “nations” qui ne doivent plus être égarées; il y sera mis un terme grâce à l’enchaînement et à la relégation dans l’abîme de Satan le Diable et de ses anges-démons.
39. L’action de Satan égarant les nations s’est-elle ralentie depuis la Pentecôte de l’an 33? Qu’annonce Révélation 12:12?
39 Cette action de Satan le Diable égarant les nations s’est-elle ralentie au cours des dix-neuf siècles qui se sont écoulés depuis que la congrégation chrétienne a été baptisée d’esprit saint à Jérusalem, en l’an 33, le jour de la fête des Semaines? Qui serait à ce point aveugle et ignorant de l’histoire humaine pour répondre par l’affirmative? C’est l’inverse qui s’est produit. À notre époque marquée par de gigantesques progrès scientifiques, jamais les “nations” n’ont été égarées comme de nos jours, et cela avec des conséquences bien plus graves. En effet, à se laisser ainsi duper par Satan et ses anges-démons, les nations vont se faire détruire très prochainement. C’est avec raison donc que la “voix forte dans le ciel” a dit au moment de l’expulsion de Satan le Diable: “Malheur à la terre et à la mer, car le Diable est descendu vers vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps.” — Révélation 12:10-12.
40, 41. a) Quel argument donc ne tient pas? b) De quoi l’humanité a-t-elle besoin? Qui compte aujourd’hui sur le règne millénaire du Christ?
40 Ainsi donc, l’argument avancé par ceux qui soutiennent que les “mille ans” de la relégation dans l’abîme de Satan le Diable ne représentent pas “mille ans” réels, mais s’appliquent à la “vie entière de l’Église” sur terre (déjà longue de plus de 1 900 ans), cet argument-là ne tient pas!
41 D’après le calendrier biblique, l’aube du septième millénaire de l’existence de l’homme va se lever, dans cette génération. Or, jamais les habitants de la terre n’ont eu tant besoin que Satan le Diable soit enchaîné et jeté dans l’abîme. Les événements mondiaux qui précéderont de peu sa relégation dans l’abîme sont sur le point de se produire; ensuite le grand ennemi et oppresseur de l’homme sera lié pour dix siècles. Le règne millénaire du Christ et de sa congrégation ressuscitée est en perspective, avec ses glorieuses possibilités. Ce sera un règne de paix qui comblera de bienfaits la famille humaine. Une “grande foule” d’hommes et de femmes, acquis à la Bible, se sont voués à Dieu et comptent sur le règne du Christ. Ils ont l’assurance divine d’être soustraits à la mort et introduits dans la plus brillante période de toute l’histoire humaine. Quelle magnifique perspective!
42. Quelles questions se posent à propos de l’attitude de la “grande foule” envers ses chefs millénaires? Que convient-il donc d’examiner de plus près?
42 Mais cette “grande foule” ne se lassera-t-elle pas d’avoir toujours les mêmes chefs au-dessus d’elle, pendant mille ans? Tous ces humains ne voudront-ils pas, longtemps avant la fin de cette période, changer de gouvernement? Ne réclameront-ils pas des élections pour installer au pouvoir une nouvelle constellation de chefs? Ou bien, au contraire, ne vont-ils pas apprendre à aimer de plus en plus ces rois-prêtres célestes et ne seront-ils pas heureux et reconnaissants de ce qu’ils restent en fonction pendant toute la durée du temps fixé par Dieu? Ce sont là des questions importantes, car sous l’administration de ce Royaume millénaire la “grande foule” aura l’occasion de prolonger sa vie aussi longtemps que ce gouvernement céleste, soit pendant mille ans, et ensuite éternellement, pendant des temps sans fin. Tous ces points méritent examen. Il nous faut voir de plus près qui sont ces rois-prêtres qui vont régner et quels seront leurs services en faveur de l’humanité, les survivants et les morts (II Timothée 4:1). Nous allons donc considérer leurs antécédents et ce que Dieu leur demande pour les juger dignes de servir en qualité de rois-prêtres pendant mille ans.
[Illustration, page 34]
Faisceau
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Des rois pour mille ans et qui n’auront pas de successeursLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 4
Des rois pour mille ans et qui n’auront pas de successeurs
1. À partir de quelle époque les royaumes institués par l’homme se sont-ils révélés décevants?
LES royaumes d’origine humaine se sont montrés impuissants à satisfaire aux besoins des hommes. C’est à partir du vingt-deuxième siècle avant notre ère, donc il y a plus de 4 150 ans, que la famille humaine a commencé d’avoir des royaumes institués par l’homme. Le premier roi humain mentionné dans l’histoire avait pour nom Nimrod. C’était un arrière-petit-fils de Noé, le constructeur de l’arche. Au témoignage de la Genèse (10:8-12), Nimrod semble s’être fait roi lui-même.
2. a) Quelle a été l’attitude de Noé? b) Quel type de gouvernement a la préférence à notre époque?
2 Ce n’était donc pas Noé, encore en vie à l’aube du royaume de Nimrod, qui l’avait fait roi de Babel (ou Babylone). Noé, lui, ne s’était jamais fait roi; il était resté chef patriarcal de la famille humaine, qui allait s’agrandissant (Genèse 9:28, 29; 10:32 à 11:9). À notre époque les peuples, pour la plupart, en ont assez d’avoir des rois avec leurs successeurs héréditaires. On leur préfère décidément les gouvernements dits du peuple, tels que les républiques et les démocraties avec des présidents élus au suffrage universel. Dans ces démocraties le peuple se lasse vite de l’équipe dirigeante issue le plus souvent d’un même parti politique et porte alors au pouvoir, par désir d’un changement, les candidats d’un autre parti.
3. Qui en a assez des royaumes d’origine humaine? Qu’a-t-il fait déclarer au lieu même où est né le premier royaume institué par l’homme?
3 Il n’y a pas que les hommes qui en ont assez des royaumes d’origine humaine avec leurs successeurs héréditaires, Dieu en a assez lui aussi. En fait, il est las de tous les gouvernements terrestres de notre tempsa. Si le peuple n’en a pas encore eu son content, Dieu, lui, en est rassasié. D’ailleurs, n’est-ce pas sur sa propriété, autrement dit sur la terre, que tous ces gouvernements issus de la volonté humaine exercent leur pouvoir décevant? C’est pourquoi Dieu a fait annoncer au lieu même où le premier roi humain est arrivé au pouvoir, c’est-à-dire à Babylone, qu’au temps marqué par lui il détruirait tous les gouvernements d’origine humaine pour faire place au règne millénaire de son Fils Jésus Christ. Par l’entremise de son prophète Daniel, il déclara à Nébucadnezzar, roi de Babylone: “Dans les jours de ces rois-là, le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. Et ce royaume ne passera à aucun autre peuple. Il écrasera et mettra fin à tous ces royaumes, et lui-même subsistera jusqu’à des temps indéfinis.” — Daniel 2:44.
4, 5. a) Quels sont les chefs qui sont aimés de Dieu? b) Selon l’apôtre Jean, si ces chefs aiment Dieu, qui d’autre aiment-ils nécessairement?
4 À en juger par cette déclaration, qui exprime son dessein, le Dieu Très-Haut n’aime pas les rois et autres chefs politiques de la terre, qui d’ailleurs le lui rendent bien, même si nombre d’entre eux sont à la barre au sein de la “chrétienté”. Si ces personnages aimaient vraiment Dieu, ils seraient en train de faire ce que Jésus Christ, le Fils de Dieu, a prescrit à ses disciples: “Continuez donc à chercher d’abord le royaume et Sa justice”, et ils n’occuperaient de poste politique dans aucun gouvernement de notre temps (Matthieu 6:33). On voit donc combien il est important que l’humanité ait pour roi quelqu’un qui soit aimé du Dieu des cieux. Ceci vaut également pour ceux qui sont associés au règne d’un tel roi: dans l’intérêt même de l’humanité, eux aussi doivent être aimés de Dieu. C’est d’ailleurs pour cela que le Très-Haut les maintiendra à leurs postes, parce qu’il les aime. C’est pour cela qu’il les institue, en tout premier lieu. Ce sont des personnes qui aiment et aimeront le vrai Dieu vivant, ce qui implique nécessairement qu’elles aimeront aussi les habitants de la terre. À ce propos précisément l’apôtre Jean a écrit:
5 “Si quelqu’un déclare: ‘J’aime Dieu’, mais qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il a vu, ne peut pas aimer Dieu, qu’il n’a pas vu. Et voici le commandement que nous tenons de lui: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.” — I Jean 4:20, 21.
6. Montrez que la volonté des chefs de sauvegarder leurs frontières et leur souveraineté n’a pas été sans conséquences pour l’humanité.
6 Les monarques et autres maîtres politiques se sont toujours montrés fort jaloux de leurs frontières nationales, qui sont autant de facteurs de division. Tout chef politique cherche à garder les rênes du pouvoir dans son propre territoire et compte sur la fidélité du peuple. Dans le présent système de choses, la terre se trouve divisée en de multiples territoires nationaux, et dans chacun d’eux règne la volonté de sauvegarder à tout prix la souveraineté nationale, ce qui ne concourt pas à l’unification de l’humanité. Des rivalités sont nées entre nations. Cela va nous amener à poser quelques questions intéressantes.
7. Quel est le dessein divin concernant la domination céleste de la terre, ainsi que cela nous est indiqué en Révélation 14:1-5?
7 Jésus Christ ne doit pas régner seul pendant les mille ans. Tel n’est pas le dessein de Dieu. Son Fils bien-aimé ne se dressera pas seul en Roi sur le mont Sion céleste, qui est le siège du gouvernement. Voici en effet ce que nous dit l’apôtre Jean: “J’ai vu, et voici l’Agneau se tenant debout sur le mont Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille qui ont son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. (...) Et ils chantent comme un chant nouveau devant le trône et devant les quatre créatures vivantes et les anciens; et personne ne pouvait apprendre ce chant à fond, sinon les cent quarante-quatre mille, qui ont été achetés de la terre. (...) Ce sont ceux qui continuent à suivre l’Agneau peu importe où il va. Ceux-ci ont été achetés d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau, et dans leur bouche il ne s’est point trouvé de mensonge; ils sont sans défaut.” — Révélation 14:1-5.
8. Quelles questions peut-on se poser à propos des 144 000 chefs royaux?
8 Il y aura donc 144 001 chefs royaux qui du haut du ciel vont gouverner la terre. Et voici une première question: la terre, elle, ne va-t-elle pas se trouver divisée en 144 000 territoires, chacun des 144 000 chefs célestes étant responsable d’un seul territoire, dont les habitants devront lui rendre des comptes, comme à un roi sous la dépendance de Jésus Christ, le Roi en chef? Pareille distribution des habitants du globe ne créerait-elle pas des frontières, fussent-elles invisibles, et n’engendrerait-elle pas des différences entre les populations de part et d’autre de ces lignes de démarcation? On pourrait même se demander si tel chef céleste qui parlait jadis telle langue ne va pas être chargé de la population qui parle la même langue, si tel autre chef céleste qui, lui, parlait autrefois un idiome différent ne se verra pas confier les gens qui s’expriment dans le même idiome, et ainsi de suite. Autrement dit, les barrières linguistiques subsisteront-elles et continueront-elles à nuire à la bonne entente entre les hommes?
9. a) D’entre qui les 144 000 héritiers du Royaume ont-ils été tirés, conformément à quel ordre de Jésus? b) Quelle question se pose quant à leurs différences de langues?
9 Ce sont là des questions qui peuvent venir à l’esprit. Mais voilà, rien ne nous est dit dans la Bible sur la nature des tâches royales qui, par l’entremise de Jésus Christ, le Roi en chef, seront assignées aux personnes qui composent les 144 000 cohéritiers. Au cours des dix-neuf siècles qui se sont écoulés depuis la fondation en l’an 33 de la congrégation chrétienne, les 144 000 cohéritiers du Christ ont été tirés d’entre nations, peuples, tribus et langues. À ses disciples qui s’étaient réunis en Galilée quelques jours avant son ascension au ciel, le Christ ressuscité a dit: “Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations.” (Matthieu 28:19). Faut-il penser qu’au ciel, dans la gloire du Royaume, les 144 000 rois adjoints seront divisés par des différences de langues, au point d’avoir besoin d’interprètes? L’apôtre Paul a parlé des “langues des hommes et des anges”. — I Corinthiens 13:1.
10. Quelle sera la langue des 144 000 au ciel? Qu’adviendra-t-il de leurs anciennes langues terrestres?
10 Sans conteste, les 144 000 cohéritiers ressuscités et glorifiés ne parleront qu’une seule et même langue céleste. Ils se verront investis de ce don dès l’instant où ils auront leurs nouveaux corps célestes, c’est-à-dire au moment de leur résurrection d’entre les morts. Il ne faut pas en conclure que leur ancienne langue terrestre sera effacée de leur mémoire. Nullement, car c’est en s’identifiant par leur ancienne langue humaine qu’ils pourront se reconnaître comme étant les mêmes personnes. Mais dès l’instant de leur résurrection céleste ils parleront la langue de leur Seigneur Jésus Christ qui, lui, parlera la langue de Jéhovah Dieu, son Père céleste.
UNE SEULE RACE, UNE SEULE LANGUE
11. Sous le règne millénaire, qu’adviendra-t-il des barrières linguistiques? Pourquoi?
11 De même, l’actuelle barrière des langues doit disparaître sur terre sous le règne millénaire du Christ et de ses 144 000 rois adjoints. À l’origine, Dieu avait un dessein concernant la terre: c’était de la voir se peupler raisonnablement d’humains qui s’exprimeraient tous dans la même langue. Au jardin d’Éden, la race humaine, à son point de départ, n’avait qu’une seule et même langue. Après le déluge universel, Dieu donna aux humains un nouveau départ dans la justice; tous parlaient la même langue, celle de Noé, dixième nom dans la lignée qui part d’Adam. Cette langue unique dura jusqu’au jour où les hommes tentèrent de construire la Tour de Babel.
12. Que fera Dieu pour effacer les effets de son action à la Tour de Babel?
12 C’est alors que Dieu rompit l’unité des bâtisseurs qui avaient conjugué leurs efforts pour réaliser une entreprise mauvaise. De quelle façon? Par la confusion de leur langage, ce qui provoqua leur dispersion par groupes linguistiques vers des régions particulières de la terre (Genèse 11:1-9). Conformément à son dessein originel, Dieu fera revenir l’humanité dans son ensemble à la seule langue ancestrale, celle dont il avait doté le premier père humain, mais qui aura un vocabulaire bien plus étendu, enrichi peut-être d’emprunts aux autres langues que Dieu inventa à la Tour de Babel.
13. Pour qui cela constituera-t-il temporairement un problème de langue? Mais quels bienfaits en découleront?
13 Pour ceux qui ont vécu avant le déluge — les huit survivants sont du nombre — cela ne présentera pas un grand problème quand ils ressusciteront sous le règne millénaire du Christ. Mais pour tous les autres, soit l’immense majorité des humains, cela ne signifiera rien d’autre que l’obligation d’apprendre une nouvelle langue, celle que Dieu a en vue pour tout le genre humain. Étant donné les bons professeurs de langue qui seront à la disposition du Royaume, il ne devrait pas y avoir un grand problème sous ce rapport. Aux petits ressuscités aussi on pourra apprendre la nouvelle langue dès leur plus tendre enfance. Ainsi tous les habitants de la terre seront à même de communiquer directement entre eux; tous comprendront parfaitement les mots et expressions utilisés par les uns et les autres. Quel effet unificateur sur la famille humaine! Songez à tous ces humains capables de lire les Écritures hébraïques inspiréesb, sans l’aide de personne, et de voir comment se sont réalisées toutes leurs prophéties et combien est exact de part en part, donc jusqu’aux jours de Malachie, le récit historique que contiennent leurs pages. Alors tous les cœurs sincères pourront s’exclamer avec l’apôtre Paul: “Que Dieu soit reconnu véridique, tout homme fût-il reconnu menteur.” — Romains 3:4.
14. Comment les actuelles barrières raciales, nationales et tribales seront-elles abolies pour ceux qui ont part à la première résurrection?
14 Il en ira des barrières raciales, nationales et tribales comme de l’obstacle des langues. Pour les 144 000 héritiers du Royaume, qui ont part à la “première résurrection”, ces cloisons-là seront des choses du passé. En effet, ces barrières sont toutes attribuables à la chair. Or, à leur résurrection, les 144 000 ne reviennent pas avec le corps de chair qu’ils avaient sur la terre, car il est écrit: “Or [moi, l’apôtre Paul,] je dis ceci, frères: que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption non plus n’hérite pas l’incorruptibilité.” (I Corinthiens 15:50). “Même si nous [chrétiens] avons connu Christ selon la chair, assurément ce n’est plus ainsi que nous le connaissons à présent.” (II Corinthiens 5:16). À la “première résurrection” les 144 000 auront la “nature divine” et non la nature humaine avec ses barrières actuelles qui divisent races, nations et tribus (II Pierre 1:4). Ils seront tous frères au sein d’une famille céleste spéciale, tous fils de Dieu: “Or si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: oui, héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ.” (Romains 8:17). Ainsi parmi eux régnera l’unité selon la “nature divine”.
15, 16. a) Comment les 144 000 héritiers du Royaume surmontent-ils les obstacles terrestres afin de préserver leur unité? b) Quelles paroles de Jésus observent-ils?
15 Cependant, même pendant leur vie dans la chair, étant en butte aux épreuves, les 144 000 héritiers du Royaume ne se sont pas laissé diviser par les barrières raciales et autres. Selon la chair, il est vrai, ils sont “disciples des gens de toutes les nations”. (Matthieu 28:19.) Mais ils sont en tout premier lieu disciples du Christ, leur appartenance à telle ou telle race ou à telle ou telle nation étant à leurs yeux chose secondaire. Ce qui les unifie et leur fait surmonter tous les obstacles d’ordre charnel ou humain, c’est leur qualité de disciples baptisés de Jésus Christ. C’est pourquoi ils se déclarent neutres et restent strictement neutres face à tous les conflits entre races, nations et tribus du présent monde; c’est pourquoi ils ne se mêlent pas non plus de politique. Ils observent fidèlement ce que Jésus a dit dans cette requête adressée à Dieu:
16 “Je fais requête à leur sujet; je fais requête, non pas au sujet du monde, mais au sujet de ceux que tu m’as donnés; car ils sont à toi (...). Je leur ai donné ta parole, mais le monde les a haïs, parce qu’ils ne font pas partie du monde, comme je ne fais pas partie du monde. (...) D’autre part, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. Moi en union avec eux et toi en union avec moi, afin qu’ils soient rendus parfaits dans l’unité, pour que le monde sache que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.” — Jean 17:9-23.
LA PAIX INTERNATIONALE NE SERA PAS TROUBLÉE
17. a) Comment les 144 000 se sont-ils gardés d’imiter la chrétienté et le monde juif? b) Quelle règle biblique feront-ils observer?
17 C’est pourquoi les 144 000 héritiers du Royaume n’ont pas imité les catholiques, les orthodoxes, les protestants et les Juifs qui se sont battus coreligionnaire contre coreligionnaire, simplement parce qu’ils se trouvaient sous des gouvernements engagés dans des guerres sanglantes. Ils ne sont pas allés faire des disciples en brandissant d’une main l’Évangile ou la Bible et de l’autre la mitraillette. Bien que venus d’une foule de nations différentes, ils ont mis en pratique le principe énoncé dans cette prophétie d’Ésaïe 2:4: “De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes: Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre.” (Bible Segond). Si eux donc n’ont pas dévié de cette règle de paix, nul doute qu’ils la feront respecter quand ils seront rois célestes. Leurs sujets devront s’y conformer, eux aussi.
18. Quel autre groupe international se conforme à la même règle de conduite?
18 Comme signe avant-coureur, on peut voir aujourd’hui une grande foule internationale qui s’est jointe au reste des héritiers du Royaume et qui se conforme à la même règle de conduite pacifique. Il s’agit du groupe remarquable qui, selon la prophétie, devait se rassembler à cette époque de l’histoire mondiale et que l’apôtre Jean a décrit sous ces traits: “Après ces choses, j’ai vu, et voici une grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et peuples et langues, se tenant debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches; et il y avait des palmes dans leurs mains. Et sans cesse ils crient à haute voix, en disant: ‘Le salut, nous le devons à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau [Jésus Christ].’ (...) ‘Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple; et Celui qui est assis sur le trône étendra sur eux sa tente.’” — Révélation 7:9-15.
19. Dans quelles relations se trouveront déjà ceux qui entreront dans le nouveau système de choses? Quelles paroles de Pierre observeront-ils?
19 Puisque Jéhovah étendra sur cette “grande foule” sa tente protectrice et lui fera traverser la “grande tribulation”, ceux qui entreront vivants dans le nouveau système de choses constitueront une multitude internationale et pacifique. Plus de nations en guerre! Dans le nouvel ordre, la société humaine se composera, au départ, d’une “grande foule” de survivants qui tous vivent déjà en paix entre eux. Par amour pour la vie éternelle, tous continueront à se conduire selon ces paroles citées par l’apôtre Pierre: “Celui qui veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu’il garde sa langue de ce qui est mauvais et ses lèvres de proférer la tromperie, mais qu’il se détourne de ce qui est mauvais et fasse ce qui est bon; qu’il cherche la paix et la poursuive.” — I Pierre 3:10, 11; Psaume 34:12-14.
20. a) Pourquoi le Christ ne permettra-t-il à personne de troubler la paix? b) Par quoi le règne du Christ ressemblera-t-il à celui de Salomon?
20 Après l’ouragan de la “grande tribulation”, la paix, tel un arc-en-ciel, apparaîtra radieuse sur toute notre planète purifiée. Le Roi de Jéhovah, soit l’Agneau Jésus Christ, ne permettra à personne de troubler la paix, sinon il démentirait cette antique prophétie le concernant: “Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; et la domination princière sera sur son épaule. Et on l’appellera du nom de Conseiller merveilleux, Dieu puissant, Père éternel, Prince de paix. À l’abondance de la domination princière et à la paix il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir solidement et le soutenir au moyen de l’équité et au moyen de la justice, dès maintenant et jusqu’à des temps indéfinis. Le zèle même de Jéhovah des armées fera cela.” (Ésaïe 9:6, 7). N’oublions pas que Jésus Christ est “plus que Salomon”. (Matthieu 12:42.) Salomon fut roi pendant quarante ans et son règne a été marqué par la paix, comme le laisse d’ailleurs entendre son nom, qui signifie “Pacifique”. Mais Jésus Christ, lui, fera régner une paix de mille ans.
“SUR LE TRÔNE DE DAVID ET SUR SON ROYAUME”
21. De quel trône et de quel royaume ne peut-on dissocier la domination princière et la paix?
21 Relisons le passage d’Ésaïe 9:6, 7. Que notons-nous? Que la “domination princière” du Prince de paix doit être “sur le trône de David et sur son royaume”. La paix sans fin qui nous est promise ici est indissociable du trône et du royaume de David, qui a régné à Jérusalem de 1070 à 1037 avant notre ère. Elle ne dépend pas de quelque président des États-Unis ni de l’organisation pour la paix et la sécurité mondiales qu’on appelle les Nations unies. Pourquoi en est-il ainsi?
22. a) Pour quelle raison le zèle de Jéhovah accomplirait-il cette prophétie? b) Quel genre d’homme était David?
22 C’est à cause d’une alliance indestructible, autrement dit d’une promesse irrévocable que “Jéhovah des armées” a faite à propos du roi David, à Jérusalem, au début de son règne en cette ville. Pour quelle raison? Eh bien, David n’était ni un athée ni un agnostique. C’était un homme très pieux, qui ne ressemblait nullement aux idolâtres ou aux polythéistes des nations non israélites de son temps. Il suffit de lire les nombreux psaumes ou poèmes lyriques composés de sa main, et qui figurent dans le livre des Psaumes, pour se convaincre que David était un fidèle adorateur de Jéhovah, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Dans l’un de ses psaumes les plus célèbres, le Psaume vingt-troisième Ps 23, David dit: “Jéhovah est mon Berger. Je ne manquerai de rien. Oui, le bien et la bonté de cœur me poursuivront tous les jours de ma vie; et j’habiterai dans la maison de Jéhovah pour la longueur des jours.” (Psaume 23:1, 6). Et dans un autre Psaume (40:8, 9), il déclare: “J’ai pris plaisir, ô mon Dieu, à faire ta volonté, et ta loi est au-dedans de mes parties internes. J’ai annoncé la bonne nouvelle de la justice dans la grande congrégation. Voici, je ne retiens pas mes lèvres. Ô Jéhovah, toi, tu le sais bien.”
23, 24. a) Après avoir fait monter l’Arche de l’Alliance à Jérusalem, quel désir David manifesta-t-il? b) Que lui déclara Jéhovah?
23 Quelques mois après que le roi David eut fait de Jérusalem sa capitale, il y fit monter l’Arche de l’Alliance, “l’arche du vrai Dieu”, qu’on déposa sous une tente qui avait été dressée pour elle non loin du palais royal. Or David ressentait vivement la différence entre sa belle demeure, “une maison de cèdres”, et celle de l’Arche de l’Alliance de Jéhovah. Finalement il fit part au prophète Nathan de son désir de bâtir un temple qui fût digne de l’arche de Jéhovah (II Samuel 7:1-3). Mais Dieu fit dire ceci à David:
24 “Tu as versé du sang en grande quantité et tu as fait de grandes guerres. Tu ne bâtiras pas une maison pour mon nom, car tu as versé devant moi beaucoup de sang sur la terre. Voici qu’il te naît un fils. Il sera un homme de repos, et, à coup sûr, je lui donnerai du repos du côté de tous ses ennemis alentour; car son nom sera Salomon, et c’est en ses jours que je donnerai à Israël la paix et la tranquillité. C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom.” — I Chroniques 22:8-10.
25. Quel genre de maison Jéhovah promit-il de bâtir à David?
25 Qu’en conclure? Que Jéhovah ne faisait aucun cas du désir de David de bâtir une maison en l’honneur de son nom? Jéhovah y fut sensible et, pour le prouver, il fit une alliance, autrement dit il s’engagea par une promesse solennelle à lui bâtir une maison, non pas une maison de pierres, mais une maison qui serait celle d’une lignée royale de sa famille. Par l’entremise du prophète Nathan, Dieu lui fit dire: “Jéhovah t’a annoncé que c’est une maison que te fera Jéhovah. (...) Et, à coup sûr, ta maison et ton royaume seront stables devant toi jusqu’à des temps indéfinis; ton trône deviendra un trône solidement établi jusqu’à des temps indéfinis.” — II Samuel 7:11-16.
26. Dans sa prière, que déclara David à propos du nom de Jéhovah et de Son dessein concernant la “maison”?
26 Marquant sa gratitude pour cette alliance divine, David fit cette prière: “Et maintenant, Jéhovah Dieu, la parole que tu as prononcée au sujet de ton serviteur et au sujet de sa maison, réalise-la jusqu’à des temps indéfinis et fais comme tu as dit. Et que ton nom devienne grand jusqu’à des temps indéfinis, de sorte qu’on dise: ‘Jéhovah des armées est Dieu sur Israël’, et que la maison de ton serviteur David devienne solidement établie devant toi! Car toi, Jéhovah des armées, Dieu d’Israël, tu as fait une révélation à l’oreille de ton serviteur, en disant: ‘Je te bâtirai une maison.’ C’est pourquoi ton serviteur a trouvé le cœur de te prier par cette prière. Et maintenant, ô Souverain Seigneur Jéhovah, tu es le vrai Dieu; et quant à tes paroles, qu’elles se révèlent être vérité, puisque tu promets ce bien à ton serviteur! Et maintenant, prends sur toi de bénir la maison de ton serviteur pour qu’elle reste devant toi jusqu’à des temps indéfinis; car toi, ô Souverain Seigneur Jéhovah, tu as promis, et du fait de ta bénédiction, que la maison de ton serviteur soit bénie jusqu’à des temps indéfinis!” — II Samuel 7:25-29.
27. Montrant qu’il restait fidèle à l’alliance du Royaume, que déclara Jéhovah par l’organe d’Ésaïe et plus tard par l’organe d’Ézéchiel?
27 Le Souverain Seigneur Jéhovah exauça la prière de David. C’est pourquoi, plus de trois cents ans plus tard, par l’organe de son prophète Ésaïe, il déclara que le zèle de Jéhovah des armées établirait solidement la domination princière du Prince de paix “sur le trône de David et sur son royaume” et le soutiendrait “dès maintenant et jusqu’à des temps indéfinis”. (Ésaïe 9:6, 7.) Plus d’un siècle après, à l’époque où le royaume des descendants davidiques à Jérusalem allait être détruit, Jéhovah montra sa fidélité à l’alliance du Royaume qu’il avait conclue avec David en proclamant que le droit à la royauté ne s’éloignerait pas de sa maison. S’adressant à Sédécias, le dernier roi qui devait siéger sur le trône davidique à Jérusalem, Jéhovah déclara par l’entremise du prophète Ézéchiel: “Ôte le turban, et enlève la couronne. Cela ne sera pas la même chose. Mets en haut ce qui est bas, et abaisse celui qui est élevé. J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, assurément ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et je devrai le lui donner.” — Ézéchiel 21:25-27.
28. a) En quelle année avant notre ère fut renversé le royaume de la maison de David? Quel poste Zorobabel occupa-t-il en Juda soixante-dix ans plus tard? b) Quelle prophétie a faite Zacharie concernant la purification de la maison de David?
28 C’est en 607 que fut renversé le trône de David, quand Jérusalem fut détruite et les Juifs survivants emmenés en exil à Babylone. Soixante-dix ans plus tard, un reste composé de Juifs craignant Dieu put quitter Babylone et regagner le pays de Juda pour y bâtir un autre temple sur le site du premier, celui que le roi Salomon avait élevé à Jérusalem. Zorobabel, fils de Schéaltiel, fut fait gouverneur de Juda et de Jérusalem. Jéhovah suscita les prophètes Aggée et Zacharie pour l’encourager dans l’œuvre de la reconstruction du temple. Se montrant toujours fidèle à l’alliance du Royaume qu’il avait conclue avec David, Jéhovah fit dire par le prophète Zacharie: “En ce jour-là il y aura une source ouverte à la maison de David et aux habitants de Jérusalem pour le péché et pour la chose qui fait horreur.” — Zacharie 13:1.
29. Quand Jérusalem et Juda reçurent-ils un roi édomite? Que pouvait-on penser de l’alliance du Royaume?
29 Plus de quatre cents ans s’écoulèrent et la Palestine passa sous la domination des Romains. Nommé par le sénat romain, un Édomite, donc un non-Juif, appelé Hérode le Grand, devint roi de Jérusalem et de la province de Judée. Après tous ces longs siècles, Jéhovah n’avait-il pas oublié l’alliance qu’il avait conclue avec David en vue d’un royaume éternel, royaume dont la paix devait être sans fin? Au total plus de mille ans avaient passé depuis la conclusion de cette alliance. N’était-elle pas devenue ancienne? N’était-elle pas morte? Certains hommes sans foi ont pu le croire. Mais que pensait Dieu?
NAISSANCE DE L’HÉRITIER ÉTERNEL DU ROI DAVID
30, 31. a) Quelle lignée davidique Jéhovah observait-il? b) La fille de qui remarqua-t-il? À qui fut-elle promise en mariage?
30 Jéhovah n’est pas un Dieu qui oublie. L’Auteur de l’Alliance du Royaume se considérait comme tenu d’accomplir sa promesse. Dieu observait les descendants mâles du fidèle roi David à qui il avait promis de bâtir une maison royale. Il nota qu’une des lignées partant de David passait, non par le roi Salomon, mais par Nathan, un autre fils de David. Cette lignée particulière passait ensuite par vingt descendants pour aboutir à Zorobabel, gouverneur de Jérusalem aux jours du prophète Zacharie. Zorobabel avait eu un fils nommé Rhésa; après Rhésa venait de nouveau une lignée ininterrompue qui passait par seize autres descendants, puis était né Héli, fils de Matthat (Luc 3:23-31). Alors Dieu remarqua non pas un fils, mais une fille de Héli, qui était née à Bethléhem, dans la province romaine de Judée, dans la seconde moitié du premier siècle avant notre ère. Elle s’appelait Marie.
31 Par la suite, Marie fut emmenée à Nazareth, dans la province romaine de Galilée. Quand elle fut en âge de se marier, on la promit en mariage à un charpentier nommé Joseph, fils de Jacob, qui habitait cette ville.
32. Pourquoi cela tombait-il bien? Quelle question se posait à propos de l’héritier de David?
32 Voilà qui tombait bien. Pourquoi? Parce que Joseph, petit charpentier dans l’humble ville de Nazareth, descendait du roi David, non par Nathan, mais par Salomon, premier successeur royal de David. Joseph avait donc un titre juridique au trône de David, son ancêtre royal. Joseph allait-il devenir le vrai père, le père direct de l’héritier du roi David, promis de si longue date?
33, 34. a) Pourquoi Dieu montra-t-il qu’il était avec Marie? b) À l’accomplissement de quelle prophétie concourait ce qui se passa alors?
33 Avant la célébration du mariage, donc avant que Joseph ne fût allé chercher Marie pour la conduire dans la demeure qu’il lui destinait en tant qu’épouse légitime, il se produisit quelque chose d’extraordinaire que les hommes du vingtième siècle, de l’ère de la science, refusent absolument de croire. On était à la fin de l’an 3 avant notre ère. C’était le temps que Dieu s’était fixé et qu’il attendait depuis fort longtemps. Soudain il apparut que Dieu était avec Marie, fille de Héli, non pas seulement à cause du genre de jeune fille qu’elle était, mais parce qu’elle descendait de la famille royale de David de la tribu de Juda. Ce qui se passa alors concourait à la réalisation de la prophétie inspirée que le patriarche Jacob fit sur Juda, son quatrième fils, en l’an 1711 avant notre ère. Voici les paroles que Jacob mourant prononça sur Juda:
34 “C’est un lionceau, Juda! (...) comme un lion, qui ose le faire lever? Le sceptre ne s’écartera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo [ou: Celui auquel il appartient]; et à lui appartiendra l’obéissance des peuples.” — Genèse 49:8-10.
35, 36. a) Qu’avait fait Dieu pour Élisabeth, une parente âgée de Marie? b) Que révéla l’ange à Marie sur le dessein de Dieu concernant le trône de David?
35 Dieu en effet était avec Marie, une vierge de la tribu de Juda et de la famille royale de David. Comment le montra-t-il? En faisant pour elle quelque chose de plus grand que ce qu’il avait fait pour sa parente âgée appelée Élisabeth, femme du prêtre lévite Zacharie. À Zacharie et à Élisabeth Dieu avait fait recouvrer miraculeusement la puissance procréatrice, et Élisabeth était dans son sixième mois; elle allait bientôt donner le jour à un fils qui devait s’appeler Jean le Baptiste. Mais que fit Dieu pour Marie, la vierge juive, dont le temps des fiançailles avec Joseph n’était pas encore révolu? Le médecin Luc nous l’apprend, en ces termes:
36 “Quand elle fut dans son sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé d’auprès de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, vers une vierge promise en mariage à un homme appelé Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie. Et quand il entra chez elle, il dit: ‘Bonjour, hautement favorisée, Jéhovah est avec toi.’ Mais elle, à cette parole, fut profondément troublée, et elle raisonnait, se demandant quel genre de salutation cela pouvait bien être. Et l’ange lui dit: ‘Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé faveur auprès de Dieu; et voici que tu concevras dans ta matrice et enfanteras un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jésus. Celui-ci sera grand, et on l’appellera Fils du Très-Haut; et Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son royaume n’aura pas de fin.’” — Luc 1:26-33.
37. Selon l’explication de l’ange, comment devait se faire cette naissance virginale?
37 Autrement dit, Joseph, le fiancé de Marie, ne serait pas le vrai père de Jésus! Plaît-il? Un fils allait-il naître sans le concours d’un père humain? Expliquant à Marie comment se ferait cette naissance virginale miraculeuse, l’ange Gabriel lui dit ensuite: “De l’esprit saint viendra sur toi, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi aussi ce qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta parente, a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse, et ce mois est pour elle le sixième mois, pour celle qu’on appelait stérile; car pour Dieu aucune déclaration ne sera chose impossible.” — Luc 1:34-37.
38. Qu’arriva-t-il à Marie? De qui son enfant serait-il le Fils?
38 Marie voulut-elle bien devenir de cette façon la mère terrestre de celui qui devait être l’héritier permanent du roi David? Voici ce qu’il nous est dit en Luc 1:38: “Alors Marie dit: ‘Voici l’esclave de Jéhovah! Que cela se passe pour moi selon ta déclaration!’ Et l’ange la quitta.” Par la suite, de l’esprit saint vint sur elle et de la puissance du Très-Haut la couvrit de son ombre. C’est ainsi qu’elle devint miraculeusement enceinte, sans le concours de Joseph. En d’autres termes, Jéhovah, le Dieu Très-Haut, était le Père de l’enfant Jésus qui avait été conçu en son sein. D’autres passages des Écritures nous indiquent que Jéhovah Dieu transféra la vie de son Fils unique bien-aimé dans un ovule du sein de Marie et la rendit féconde (Jean 3:16; Philippiens 2:5-11). Il n’y avait là rien d’impur. C’est pourquoi “ce qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu”. Tout cela eut lieu au temps fixé par Dieu, comme c’est écrit: “Quand est venu l’achèvement du temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi [la loi mosaïque].” — Galates 4:4.
L’HÉRITIER PERMANENT DE L’ALLIANCE DU ROYAUME
39. a) Qui devait faire Jésus roi sur la maison de Jacob? b) Quel droit Jésus hérita-t-il de sa mère?
39 Ce que l’ange Gabriel avait annoncé à Marie était fort clair: c’est son fils Jésus qui serait l’Héritier permanent du roi David. Il lui avait dit en effet: “Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son royaume n’aura pas de fin.” (Luc 1:32, 33). Ce n’étaient donc pas les Juifs de l’époque qui devaient donner à ce Jésus le trône de son ancêtre David, pas plus d’ailleurs que les Juifs de notre temps. C’est Jéhovah Dieu, son Père céleste, qui devait lui donner le trône du Royaume, trône qui, dans le cas de David, n’était établi que “sur la maison de Jacob”, père patriarcal des douze tribus d’Israël. Ainsi donc, par le moyen de Marie, la vierge juive, Jésus, son fils premier-né, naquit dans la famille royale de David et tenait d’elle un droit naturel au royaume de David, un droit selon la chair. Confirmant cela, l’apôtre Paul, sous l’inspiration, écrivit ceci à propos de la bonne nouvelle de Dieu: “Au sujet de son Fils, qui est issu de la postérité de David, selon la chair, mais qui a été déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l’esprit de sainteté, grâce à une résurrection d’entre les morts, — oui, Jésus Christ notre Seigneur.” — Romains 1:1-4.
40. a) Quel geste Joseph se sentait-il tenu d’accomplir à l’égard de Jésus? b) Quel droit lui conféra-t-il ainsi?
40 Quand Joseph, son fiancé, sut que Marie était enceinte, l’ange de Jéhovah lui expliqua la chose et lui demanda de la prendre comme épouse légitime. Joseph s’exécuta, à Nazareth. Il se sentait tenu vis-à-vis de Dieu d’adopter Son Fils né de Marie comme son premier-né à lui et de donner par ce moyen à Jésus un droit légal au trône de David, puisqu’il descendait, lui, de David par Salomonc (II Samuel 7:13-16). C’est ce que fit Joseph en faisant circoncire l’enfant le huitième jour et en l’appelant du nom de Jésus, et aussi en le présentant au temple de Jérusalem le quarantième jour après sa naissance, lors des rites de purification pour lui et pour Marie (Matthieu 1:17-25; Luc 2:21-24). C’est pourquoi il fut appelé le “fils de Joseph”. (Jean 1:45; 6:42.) C’est pourquoi aussi le médecin Luc dit ceci dans sa généalogie de Jésus Christ: “D’autre part, Jésus lui-même, quand il commença son œuvre, avait environ trente ans, étant, comme on le pensait, fils de Joseph, fils de Héli.” (Luc 3:23). Joseph, qui était en réalité le fils de Jacob, fut également appelé le “fils de Héli” parce qu’il avait épousé sa fille Marie, devenant ainsi son gendre.
41. Où est né en l’an 2 avant notre ère celui qui fut appelé “Jésus de Nazareth”?
41 Jésus Christ fut appelé par la suite “Jésus de Nazareth” et “Jésus, qui est de Nazareth de Galilée”. (Jean 19:19, Bible Segond; Matthieu 21:11.) Faut-il en conclure que Jésus était né à Nazareth? Non, car avant sa naissance Marie et Joseph, tous deux nés à Bethléhem de Juda, durent s’y rendre en l’an 2 avant notre ère pour s’y faire enregistrer, à la suite d’un décret de l’empereur romain César Auguste. C’est ainsi qu’il arriva que Jésus naquit à Bethléhem qu’on appelait “la ville de David”, parce que David, fils de Jessé, y avait vu le jour. — Luc 2:1-7.
42, 43. Outre celui de Gabriel, quel autre témoignage montrait que le fils de Marie serait le Messie?
42 Outre le témoignage de l’ange Gabriel qui avait annoncé que ce Jésus, fils de Marie, serait le Messie ou Christ, autrement dit l’Oint destiné à devenir l’héritier permanent du trône et du royaume de David, on possède encore le témoignage d’un autre ange, la nuit où est né Jésus, au début du mois d’octobre de l’an 2 avant notre ère. Cet ange apparut à des bergers qui, à cette époque de l’année, se trouvaient encore aux champs avec leurs troupeaux, près de Bethléhem.
43 Aux bergers saisis d’effroi, l’ange déclara: “Ne craignez pas, car voici que je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie qu’aura tout le peuple, parce qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est Christ le Seigneur. Et voici pour vous un signe: vous trouverez un tout petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.” Ce n’était pas là une naissance ordinaire, comme le montre ce qui se produisit alors: “Et il y eut soudain avec l’ange une multitude de l’armée céleste, qui louait Dieu et disait: ‘Gloire à Dieu là-haut dans les hauteurs, et sur terre paix parmi les hommes de la bienveillance!’” — Luc 2:8-14.
44. Pourquoi l’enfant Jésus fut-il emmené en Égypte? Comment se fait-il que Jésus est devenu charpentier à Nazareth?
44 Satan le Diable sut que le Fils de Dieu était né, celui qui devait devenir “Christ le Seigneur”. Jaloux de sa domination sur le monde, il tenta de faire supprimer l’enfant Jésus quelque temps après sa présentation au temple de Jérusalem, — par la main du roi Hérode le Grand. Mais l’ange de Dieu dit à Joseph de fuir en Égypte, avec la mère et l’enfant, et d’y rester jusqu’à nouvel ordre. Après la mort d’Hérode, l’ange ordonna à Joseph de retourner au pays de son peuple. Mais comme Archélaüs, fils d’Hérode, régnait sur la province romaine de Judée, donc sur Bethléhem, Joseph évita Bethléhem et retourna à Nazareth, dans la province de Galilée. C’est là que Jésus fut élevé et commença à être appelé Nazaréen. C’est là que le futur Roi exerça le métier de charpentier. — Matthieu 2:1-23; 13:55; Marc 6:1-3.
45. a) Pour devenir réellement le Messie, que devait avoir Jésus, à l’exemple de David? b) Quand et pourquoi Jésus se rendit-il au Jourdain pour se faire baptiser?
45 Cependant l’appellation de Christ ou Messie ne pouvait décemment s’appliquer à Jésus avant qu’il fût oint. Son ancêtre, le berger David de Bethléhem, avait reçu l’onction des mains de Samuel bien des années avant d’être effectivement intronisé comme roi en Israël (I Samuel 16:1-13; II Samuel 2:1-4; 5:1-3). Il en alla de même pour Jésus. Quand celui-ci, qui était un être humain parfait, fut dans sa trentième année, Jean le Baptiste, qui était son parent, commença son œuvre baptismale, se mettant à annoncer le Royaume de Dieu, en ces termes: “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.” (Matthieu 3:1, 2). Cette proclamation fut pour Jésus le signe que le moment était venu de se vouer exclusivement aux intérêts du Royaume messianique de Dieu. Comme il arrivait à la fin de sa trentième année, il quitta Nazareth et se rendit auprès de Jean qui baptisait au Jourdain. Pourquoi? Pour se faire immerger en symbole de sa repentance? Non, car il n’avait pas de péché. Il venait se faire baptiser pour symboliser la présentation de sa personne à Jéhovah Dieu afin de faire sa volonté concernant le “royaume des cieux”, le Royaume de Dieu. Jean ne comprit pas son geste. D’où ce qui suit:
46. a) Comment, à son baptême, Jésus devint-il le Messie ou Christ? b) Pourquoi Dieu l’appela-t-il son Fils?
46 “Alors de Galilée Jésus vint au Jourdain vers Jean pour être baptisé par lui. Mais celui-ci voulait l’empêcher, en disant: ‘C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi?’ En réponse, Jésus lui dit: ‘Laisse faire cette fois, car c’est ainsi qu’il nous convient d’exécuter tout ce qui est juste.’ Alors il ne l’empêcha plus. Après avoir été baptisé, Jésus remonta aussitôt de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici que, des cieux, une voix disait: ‘Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.’” (Matthieu 3:13-17). C’est par la descente sur lui de l’esprit saint que fut oint Jésus, qui venait de se faire baptiser, oint non pas par Jean le Baptiste mais par Dieu. Il devint ainsi le Messie, le Christ, autrement dit l’Oint. C’était au début de l’automne de l’an 29. À cette occasion Dieu le proclama aussi son Fils, car au moyen de son esprit il venait de l’engendrer comme Fils spirituel (Jean 1:32-34). Il fut dès lors un Messie ou Christ spirituel, donc plus élevé qu’un Messie humain.
47. Quelles occasions de devenir un simple Messie humain Jésus refusa-t-il de saisir? Quelle œuvre commença-t-il conformément à son onction?
47 Jésus Christ tenta-t-il de se faire roi terrestre “sur la maison de Jacob”, à Jérusalem? Non. Dans le désert de la tentation, il repoussa l’offre de Satan le Diable qui voulait le faire roi sur tous les royaumes de ce monde et pas simplement sur la maison de Jacob (Matthieu 4:1-11; Luc 4:1-13). Par la suite, après avoir nourri miraculeusement une grande foule, Jésus se retira en apprenant que des milliers de Juifs repus voulaient le faire roi (Jean 6:1-15). Jésus savait que son royaume devait venir d’auprès de Jéhovah Dieu, Celui qui l’avait oint comme Roi messianique. Pleinement conscient de la tâche préliminaire que lui imposait sa qualité d’oint de l’esprit de Dieu, Jésus Christ commença son œuvre pacifique: il se mit à prêcher et à enseigner le Royaume de Dieu dans tout le pays de la “maison de Jacob”, notamment après l’emprisonnement de Jean le Baptiste en l’an 30.
48. Dans la synagogue de Nazareth, de quelle prophétie d’Ésaïe donna-t-il lecture? Que s’efforça-t-il de faire pendant le reste de sa vie terrestre?
48 Dans la synagogue de Nazareth, Jésus donna lecture de la prophétie d’Ésaïe 61:1, 2, en ces termes: “L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer aux pauvres une bonne nouvelle, il m’a envoyé pour prêcher aux captifs la libération et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer, après libération, ceux qu’on écrase, pour prêcher l’année favorable de Jéhovah.” Ayant ainsi fixé le thème de son sermon, Jésus le baptisé se mit à dire: “Aujourd’hui, cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre est accomplie.” (Luc 4:16-21). Par là il donnait à entendre à ses anciens concitoyens qu’il était, lui, l’Oint de Jéhovah, donc le Messie ou Christ. Pendant tout le reste de sa vie terrestre, il s’efforça d’accomplir le mandat dont il avait été investi de par l’onction de l’esprit de Jéhovah.
49, 50. a) Jésus tenta-t-il de créer une armée pour instaurer de nouveau le royaume d’Israël? b) Comment expliqua-t-il à Pilate qu’il était roi sans pour cela combattre pour un royaume?
49 De là son refus de s’immiscer dans les affaires politiques de ce monde ou de créer une armée, à l’exemple des Maccabées, afin de chasser les Romains du pays et d’instaurer de nouveau à Jérusalem le royaume ou gouvernement de David. Pourquoi?
50 À Ponce Pilate, gouverneur romain, Jésus expliqua son attitude. Ses ennemis religieux l’avaient livré à cet homme afin qu’il fût exécuté pour sédition contre l’Empire romain. Au gouverneur donc qui lui demandait: “Es-tu le roi des Juifs?”, Jésus répondit finalement: “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume ne vient pas de là.” Pilate lui dit alors: “C’est donc que tu es roi?” Rendant témoignage à la vérité, Jésus répliqua: “Toi-même tu dis que je suis roi.” Oui, roi d’un royaume qui n’appartenait pas à ce monde pour qui l’Empire romain était à l’époque la puissance mondiale. — Jean 18:33-37.
51, 52. a) Que prescrivit-il à ses “gens”? b) Jésus demanda-t-il à ses douze apôtres et ensuite aux soixante-dix évangélisateurs de se livrer à des activités politiques ou à une œuvre évangélique? En quels termes?
51 Jésus avait parlé de ‘ses gens’. À qui donc s’appliquait ce qualificatif? À nul autre que ses disciples non armés, y compris les douze apôtres (“envoyés”). Il leur avait prescrit de s’abstenir de toute participation aux affaires politiques et aux luttes de ce monde, mais de se spécialiser dans la prédication et l’enseignement pacifique de la bonne nouvelle du Royaume promis par Dieu.
52 Quand, un certain jour, il envoya en mission les douze apôtres, il ne leur ordonna pas de créer un mouvement politique clandestin ni de provoquer un soulèvement parmi les Juifs; au contraire, il leur dit: “Chemin faisant, prêchez en disant: ‘Le royaume des cieux s’est approché.’ Guérissez les malades, faites lever les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.” (Matthieu 10:1-8). Quand, par la suite, Jésus envoya soixante-dix autres évangélisateurs, il leur donna des instructions analogues et fixa le thème de leur prédication, en ces termes: “Et où que vous entriez dans une ville, si l’on vous reçoit, mangez ce qu’on placera devant vous, et guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur encore: ‘Le royaume de Dieu s’est approché de vous.’” — Luc 10:1-9.
53, 54. a) Dans sa prophétie sur sa présence et la conclusion du présent système de choses, quelle œuvre de prédication annonça-t-il? b) Que s’interdisaient donc les disciples? Quel gouvernement prêchaient-ils?
53 Le 11 Nisan de l’an 33, soit peu avant sa mort survenue le jour de la Pâque, Jésus fit sa remarquable prophétie sur sa future présence et la conclusion du système de choses. Dans cette prédiction, il annonçait l’œuvre exceptionnelle que devaient accomplir ses gens, c’est-à-dire ses disciples. Il dit en effet: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” (Matthieu 24:3-14). Cette prédication, ses disciples devaient l’effectuer dans le monde entier avant la fin totale de ce système de choses: “De plus, il faut d’abord que la bonne nouvelle soit prêchée dans toutes les nations.” (Marc 13:10). Annonçant pacifiquement le Royaume dans toutes les nations, les disciples s’interdisaient par là même toute immixtion dans la politique et toute prise de position dans les conflits de ce monde.
54 À l’exemple de leur Conducteur Jésus Christ, ils avaient simplement pour mission de prêcher la bonne nouvelle du Royaume ou Gouvernement messianique de Dieu. Ils n’étaient pas chargés de l’instaurer sur la terre. D’ailleurs, ce ne devait pas être un gouvernement terrestre; il ne venait “pas de là”. C’était un gouvernement céleste investi d’une puissance suprahumaine. Seul le Dieu Très-Haut était donc capable de l’établir sur les habitants de la terre.
55. Jésus a-t-il accompli son onction et réalisé les prophéties bibliques à son sujet? Peut-on donc trouver à redire à sa capacité de gouverner l’humanité?
55 Qui donc au ciel ou sur la terre peut trouver à redire à la vie terrestre du Messie ou Christ, celui qui a été oint pour régner pendant mille ans sur l’humanité? Qui peut protester avec raison contre son accession à la royauté, comme s’il n’en était pas digne et ne possédait pas les qualités requises? Personne. Parlant de la vie irréprochable de Jésus Christ sur terre, voici ce qu’a dit l’apôtre Pierre au centurion Corneille et à ses amis: “Vous savez, vous, de quoi on parlait dans toute la Judée, à commencer de la Galilée après le baptême que Jean prêchait, savoir, de Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint d’esprit saint et de puissance, et il a traversé le pays en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le Diable; car Dieu était avec lui. Et nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites dans le pays des Juifs et à Jérusalem.” (Actes 10:37-39). Tous les témoignages montrent que Jésus Christ a accompli entièrement la mission dont il avait été investi de par son onction. Il a réalisé toutes les prophéties bibliques le concernant, même jusqu’à une mort de martyr.
[Notes]
a Comp. Ésaïe 1:14; 7:13; 43:24.
b Il ne faut pas en conclure cependant que dans le nouvel ordre de choses l’unique langue universelle s’imprimera et s’écrira avec les lettres alphabétiques carrées de l’hébreu actuel. Déjà de nos jours il existe des publications hébraïques qui sont écrites avec les lettres alphabétiques latines qu’on utilise dans notre langue. Par exemple, le manuel Taryag Millim, édité en 1949 en Afrique du Sud; la biographie Avi, imprimée en 1927 à Jérusalem; certaines parties du journal Deror, qui parut à Tel Aviv de 1933 à 1934.
c Si Joseph, qui appartenait à la lignée royale de David, avait voulu attendre afin de conférer le “droit légal” au trône davidique à l’un de ses fils issus de ses reins, tels que Jacques, Joseph (II), Simon ou Judas, il eût été impossible de faire valoir ce titre juridique au trône (Ézéchiel 21:27). Pourquoi? Parce que Joseph descendait du roi Salomon par Jéconias (ou Conias, ou encore Jéhoïakin) dont il est dit en Jérémie 22:24-30: “‘Aussi vrai que je suis vivant’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘même si Conias, fils de Jéhoïakim, roi de Juda, était l’anneau à cachet fixé à ma main droite, je t’arracherais de là!’ (...) Voici ce qu’a dit Jéhovah: ‘Inscrivez cet homme comme sans enfant [pour ce qui est d’hériter le trône de David], comme un homme valide qui n’aura pas de succès pendant ses jours; car, de sa descendance, pas un seul n’aura du succès, siégeant sur le trône de David et dominant encore en Juda.’” (Matthieu 1:11-16; 13:55). Si donc Joseph conférait le droit légal à son fils adoptif Jésus, ce ne serait pas en vain, étant donné que Jésus, fils de Marie, ne descendait pas, selon la chair, de Jéconias (ou Conias), mais du roi David par la lignée de Nathan, fils de Bath-Schéba. C’est pourquoi la généalogie de Jésus en Luc 3:23-38 ne contient pas le nom de Jéconias (Conias ou Jéhoïakin).
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Comment les rois adjoints sont instituésLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 5
Comment les rois adjoints sont institués
1. Pourquoi n’y a-t-il personne qui, comme roi, convienne mieux que Jésus Christ?
QUEL meilleur roi que Jésus Christ pourrait avoir l’humanité? En effet, quel monarque a jamais aimé ses sujets au point d’abandonner sa gloire afin de mourir pour eux? Et même si cela s’était produit, quel bien durable en aurait-il résulté? Mais voyons le cas de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Il renonça à sa gloire céleste auprès de son Père pour devenir un simple homme, parfait il est vrai mais cependant “de peu inférieur à ceux qui sont semblables à Dieu”, “quelque peu au-dessous des anges”. (Psaume 8:5; Hébreux 2:9.) Puis, quand Dieu l’eut oint comme Roi messianique, Jésus, se conformant à la volonté divine, s’abaissa davantage encore, jusqu’à se laisser mettre à mort. Quelle parfaite démonstration d’amour pour le genre humain! De plus, par sa mort, le Christ fournissait un sacrifice humain sans défaut, agréable à Dieu, pour le bien éternel de l’homme. Qui saurait mieux que lui se recommander comme roi? Qui conviendrait mieux que Jésus?
2. a) En quoi les hommes de notre temps ressemblent-ils à ceux du premier siècle? b) Qu’est-ce qui compte réellement, quant à savoir quel roi recevra l’humanité?
2 Il y a dix-neuf siècles des partisans de la domination politique de l’homme ne voulurent pas de Jésus pour roi. D’où leurs clameurs pour que le gouverneur romain le fît exécuter comme un faux Christ, un pseudo-Messie. De nos jours, les humains dans leur immense majorité, même au sein de la chrétienté, ne veulent pas non plus de lui pour Roi réel, mais ils mènent des campagnes politiques pour le gouvernement de l’homme, tout en décriant et en persécutant les chrétiens qui imitent vraiment Jésus, leur Conducteur. Mais qu’importe qu’on ne veuille pas de Jésus Christ pour Roi céleste bien réel! Ce n’est pas cela qui décidera des choses en ce qui concerne les humains, tant les vivants que les morts. Ce qui compte, c’est la décision du Dieu Tout-puissant. Or Dieu agréa son Fils Jésus à l’époque de son baptême au Jourdain par Jean le Baptiste. Il agréa son Fils fidèle lors de sa transfiguration dans une très haute montagne de Palestine, en présence de trois témoins (Matthieu 3:17; 17:5). Et Dieu agréa son Fils sans péché quand, au moment de mourir sur le poteau dressé au Calvaire, celui-ci appela à haute voix et dit: “Père, je remets mon esprit entre tes mains.” — Luc 23:46.
3. a) Comment Dieu montra-t-il de façon éclatante qu’il agréait pleinement son Fils? b) Pour une vie à quel niveau le ressuscita-t-il?
3 Montrant de façon éclatante qu’il agréait pleinement son Fils martyr, le Dieu qui accomplit des choses que l’homme considère comme impossibles releva Jésus Christ d’entre les morts le troisième jour. Pour une vie à quel niveau? Au niveau de l’homme de chair et de sang, qui est “quelque peu au-dessous des anges”? Non! Dieu le ressuscita pour une vie bien plus élevée que celle des anges, pour une vie céleste plus élevée que celle dont il se vida en acceptant de voir sa vie transférée dans le sein de Marie, la vierge juive (Philippiens 2:5-11). Voici ce qu’a dit l’apôtre Pierre, qui fut l’un des premiers à le voir avec un corps matérialisé après sa résurrection: “Ce qui y correspond vous sauve aussi maintenant (...) par la résurrection de Jésus Christ. Il est à la droite de Dieu, car il est allé au ciel; et anges, et autorités, et puissances lui ont été soumis.” — I Pierre 3:21, 22; Hébreux 1:1-4; Luc 24:34; I Corinthiens 15:5.
4, 5. Comment Jésus Christ, le “fils de David”, est-il devenu le “Seigneur” de David? Qui fut le premier à le faire remarquer?
4 C’est ainsi que le Fils de Dieu triomphant, qui avait été fait “fils de David” de par une naissance virginale dans la lignée davidique, se trouva haussé bien au-dessus de David. C’est ce que fit observer l’apôtre Pierre dans son discours inspiré devant des milliers de Juifs, le jour de la fête des Semaines, soit le cinquantième jour après la résurrection du Christ. Voici ce que leur déclara l’apôtre rempli d’esprit saint:
5 “Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité: ce dont nous, nous sommes tous témoins. Ayant donc été élevé à la droite de Dieu et ayant reçu du Père l’esprit saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez. David, en effet, n’est pas monté au ciel, mais il dit lui-même: ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur: “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau pour tes pieds.”’ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez attaché sur un poteau!” — Actes 2:32-36.
6. a) Après sa résurrection, que devra reconnaître David en ce qui concerne Jésus? b) Que dire de la généalogie de Jésus Christ?
6 Quand il ressuscitera sous le règne messianique, David devra reconnaître pour “Seigneur” Jésus Christ glorifié. Il l’appellera alors “mon Seigneur”. (Psaume 110:1.) Il devra reconnaître le Seigneur Jésus Christ, élevé de la terre au ciel, pour le plus important de ses descendants, “la racine et le descendant de David”, “le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David”. (Révélation 22:16; 5:5.) C’est pourquoi la généalogie des descendants davidiques de deux lignées se termine à Jésus, fils de Marie. En réalité, la généalogie de Jésus Christ ne remonte pas seulement jusqu’à David et jusqu’au patriarche Abraham, mais jusqu’au premier Adam, celui qui, au jour de sa création au jardin d’Éden, fut appelé “fils de Dieu”. (Matthieu 1:1-18; Luc 3:23-38.) Jésus Christ est le seul dont on ait conservé, sans interruption ni lacune dans la lignée, la longue suite des ancêtres jusqu’au premier ‘fils humain de Dieu’.
7. a) Combien de temps régna la dynastie davidique? b) Combien de temps Jésus régnera-t-il sans aucun rival terrestre?
7 Le roi David régna en Israël pendant quarante ans (I Rois 2:10, 11; I Chroniques 29:26, 27). Au total, par une lignée de vingt descendants mâles, la famille royale de David a régné 470 ans en Israël, soit de 1077 à 607 avant notre ère. Quelle autre dynastie a jamais régné aussi longtemps en quelque pays que ce soit? Mais Jésus Christ, Seigneur céleste de David, régnera mille ans sur l’humanité, sans monarque rival sur la terre. Étant immortel, il n’aura pas de successeurs à son trône céleste. Il possède la “puissance d’une vie indestructible”, et “parce qu’il demeure vivant pour toujours”, il a dès lors son royaume “sans aucun successeur”. (Hébreux 7:16, 24.) Comme l’a dit l’ange Gabriel à Marie, à Nazareth, “son royaume n’aura pas de fin”. (Luc 1:33.) Il est donc bien l’Héritier permanent du roi David.
DES ADJOINTS, MAIS NON DES SUCCESSEURS
8, 9. a) Les 144 000 seront-ils les successeurs de Jésus Christ? En quels termes Jésus parla-t-il de leurs privilèges dans le Royaume après qu’il eut institué le Repas du Seigneur? b) En quels termes Daniel annonça-t-il cette participation commune?
8 Les 144 000 cohéritiers de Jésus Christ ne sont pas ses successeurs dans le Royaume. Ce sont simplement des rois adjoints dont il est, lui, le Chef divinement établi. D’où ces paroles en Révélation 20:4: “Et ils sont venus à la vie et ont régné avec le Christ [non après le Christ] pendant mille ans.” À ses fidèles apôtres Jésus Christ a dit la nuit de la Pâque, après avoir institué ce qui fut appelé le Repas du Seigneur: “Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves; et moi je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.” (Luc 22:28-30). Des centaines d’années avant Jésus Christ, le prophète Daniel a annoncé cette participation commune, en ces mots:
9 “Mais les saints du Dieu suprême recevront le royaume, et ils prendront possession du royaume pour des temps indéfinis, oui, pour des temps indéfinis sur des temps indéfinis.” ‘L’Ancien des Jours vint et un jugement fut rendu en faveur des saints du Dieu suprême, et le temps déterminé arriva où les saints prirent possession du royaume.’ “Et le royaume, et la domination, et la grandeur des royaumes sous tous les cieux, furent donnés au peuple que sont les saints du Dieu suprême. Leur royaume est un royaume d’une durée indéfinie, et toutes les dominations les serviront et leur obéiront.” — Daniel 7:18, 22, 27.
10, 11. a) Les 144 000 auront-ils des successeurs? Que conclure du fait qu’ils sont des “prémices pour Dieu et pour l’Agneau”? b) En raison de quelle attitude d’esprit les 144 000 ne sont-ils pas à redouter comme rois?
10 Il résulte de ces passages que les 144 000 saints du Dieu Très-Haut seront rois avec Christ pendant mille ans, et cela sans successeurs. D’eux il est dit: “Ce sont ceux qui continuent à suivre l’Agneau peu importe où il va. Ceux-ci ont été achetés d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau.” (Révélation 14:4). S’ils ont été achetés d’entre les humains, c’est qu’ils étaient autrefois des hommes et des femmes comme les autres. Cependant les habitants de la terre sur qui régneront les 144 000 n’auront rien à redouter. En effet, ceux-ci sont devenus “saints”, de même que doivent être rigoureusement “saintes” toutes “prémices pour Dieu et pour l’Agneau”. D’ailleurs, a-t-on lieu de craindre quoi que ce soit du règne de Jésus Christ? Non, évidemment. De même pour le règne des 144 000 “achetés d’entre les humains”, il n’y a rien à redouter de ce côté. Ils ont tous obéi à ce conseil de l’apôtre Paul: “Gardez en vous cette attitude d’esprit qui était aussi en Christ Jésus.” (Philippiens 2:5). Et aussi à ces paroles de l’apôtre Pierre selon I Pierre 4:1:
11 “Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même disposition d’esprit, parce que celui qui a souffert dans la chair a rompu avec les péchés.”
12. a) Qu’est-ce que Dieu a déterminé d’avance en ce qui concerne les associés à la royauté du Christ? b) Quand reconnut-il en premier lieu cette classe gouvernementale?
12 Il est clair donc que les 144 000 sont tenus de développer en eux l’image mentale, morale et spirituelle de Jésus Christ, leur Conducteur et Enseignant. C’est là une des conditions que Jéhovah a posées d’avance en ce qui les concerne. S’il n’a pas prédestiné les individus qui parmi l’humanité doivent composer le groupe de ceux qui portent en eux cette image du Christ, Dieu par contre en a déterminé par avance le nombre, qui est de 144 000. Il a décidé d’avance quelle serait sa façon d’agir avec eux et à quelle glorieuse position il les élèverait. C’est parce que Jéhovah Dieu s’est aussitôt préoccupé du gouvernement d’un nouveau système de choses, et cela dès la rébellion de l’homme au jardin d’Éden, qu’il a reconnu en premier lieu cette classe gouvernementale. Cette reconnaissance, Dieu l’a formulée dans les termes de la décision qu’il a fait connaître à Satan le Diable, “le serpent originel” et que voici: “Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” — Genèse 3:15.
13, 14. a) Qu’est Jésus Christ en ce qui concerne la “postérité” promise? b) Quelles paroles encourageantes l’apôtre Paul a-t-il adressées aux chrétiens qui faisaient effort pour s’assurer leur appel?
13 Il va sans dire que Jésus Christ est le membre principal de la “postérité” de la femme de Dieu. Mais cette postérité comprend encore les fidèles disciples qui doivent être associés au Christ dans l’écrasement de la tête du Serpent (Romains 16:20). C’est pourquoi, s’adressant à une congrégation d’appelés qui faisaient effort pour s’assurer et rendre irrévocable leur appel, l’apôtre Paul a écrit ces paroles encourageantes, en Romains 8:28-32:
14 “Or nous savons que Dieu fait concourir toutes ses œuvres au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont les appelés selon son dessein; car ceux qu’il a reconnus en premier lieu, il les a aussi par avance destinés à être modelés sur l’image de son Fils, pour que celui-ci fût le premier-né parmi beaucoup de frères. De plus, ceux qu’il a destinés d’avance, il les a aussi appelés; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi déclarés justes. Enfin, ceux qu’il a déclarés justes, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc après cela? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n’a pas même épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, pourquoi ne nous donnera-t-il pas volontiers avec lui toutes les autres choses?”
15. a) Montrez que le gouvernement du nouvel ordre sera un gouvernement bien uni. b) Comment, grâce à l’action de Dieu, les membres de ce gouvernement seront-ils “justes”?
15 On notera que ces appelés, quels qu’ils puissent être personnellement, sont “par avance destinés à être modelés sur l’image de son Fils, pour que celui-ci fût le premier-né parmi beaucoup de frères”. Voilà donc une exigence qui garantit qu’en tant que fils de Dieu ils ressembleront tous au Christ. Comme on le voit, Dieu a décidé d’avance que le gouvernement du nouvel ordre qui va bientôt s’instaurer serait un gouvernement bien uni, sans division ni conflit dans ses rangs. Chacun de ses membres doit être ‘juste’. C’est pourquoi Dieu doit intervenir de façon spéciale mais selon la justice, afin de déclarer “justes” tous ces appelés, et il intervient ainsi en vertu du sang de l’Agneau Jésus Christ. Quand il les ressuscitera d’entre les morts, Dieu les rendra justes comme créatures spirituelles parfaites en harmonie avec leur personnalité de justes (Romains 5:1, 9; 8:1). Ceux qu’il proclame justes maintenant en raison de leur foi au sang de Jésus Christ, Dieu les honore et les glorifie en leur accordant des privilèges dans son service sur la terre. Il place devant eux une perspective magnifique: la gloire dans le Royaume.
16. Jésus a-t-il proposé comme exemple à ses disciples les hommes politiques? Qu’a-t-il dit?
16 On peut donc être certain que ceux que Dieu agréera et ressuscitera pour la gloire du Royaume ne se conduiront pas une fois à leurs postes comme les hommes politiques des gouvernements du présent monde. Jésus n’a pas proposé de tels hommes comme exemple à ses disciples. Il n’y aura pas de rivalités politiques dans les rangs des 144 000 associés à la royauté céleste. C’est ce qui nous est indiqué dans ce passage de Luc 22:24-27: “Il s’éleva aussi parmi eux une vive contestation pour savoir lequel d’entre eux semblait être le plus grand. Mais il leur dit: ‘Les rois des nations leur commandent en maîtres, et ceux qui ont pouvoir sur elles sont appelés Bienfaiteurs. Or vous, il ne faut pas que vous soyez ainsi. Mais que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui fait fonction de chef comme celui qui sert. Quel est en effet le plus grand, celui qui est étendu à table ou celui qui sert? N’est-ce pas celui qui est étendu à table? Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.’”
17. Pourquoi, quand il fut envoyé dans le monde, Jésus fut-il à juste titre l’Ambassadeur de Dieu?
17 Il y a près de deux mille ans le Fils de Dieu fut envoyé dans le monde, mais non pour devenir un homme politique en quête de suffrages ou en conflit avec ses rivaux. Il est venu pour faire ce qu’aucun personnage politique ne réussira jamais à faire. En effet, Jésus est venu afin de réconcilier avec Dieu, pour qui ils avaient de l’inimitié, des gens de toutes races, nations et tribus. Il est venu pour rétablir les hommes dans des relations de paix et d’amitié avec Jéhovah Dieu. Autrement dit, le Christ devait s’offrir en sacrifice. C’est à juste titre qu’on dit qu’il est l’Ambassadeur de Dieu, celui qui a été envoyé vers des gens hostiles pour les supplier de se réconcilier avec Dieu afin d’échapper à la destruction.
18. Qui accepta l’Ambassadeur de Dieu? Quels en furent les résultats?
18 Ce sont les disciples chrétiens qui acceptèrent l’Ambassadeur de Dieu et ce qu’il accomplissait pour eux dans l’exercice de cette charge. Écrivant à de tels disciples, à Rome, l’apôtre Paul leur dit: “Dieu nous recommande son propre amour en ce que Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. Combien plus, donc, puisque maintenant nous avons été déclarés justes par son sang, serons-nous par son entremise sauvés du courroux. Si en effet, quand nous étions ennemis, nous nous sommes réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, combien plus, du moment que nous nous sommes réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Et pas seulement cela, mais nous exultons aussi en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par l’entremise de qui nous avons maintenant reçu la réconciliation.” — Romains 5:8-11.
“AMBASSADEURS À LA PLACE DE CHRIST”
19. a) Depuis l’ascension du Christ au ciel, comment cette tâche d’ambassadeur s’est-elle poursuivie? b) Comment les chefs politiques voient-ils les ambassadeurs chrétiens et pourquoi?
19 Depuis son ascension au ciel au printemps de l’an 33, Jésus Christ n’est plus sur terre pour poursuivre personnellement cette tâche d’ambassadeur. D’où l’obligation pour ses disciples de continuer le travail à sa place. Les chefs politiques et les gouvernements du présent monde ne les reconnaissent pas pour ambassadeurs du plus haut Gouvernement de l’univers. D’autre part, les ambassadeurs chrétiens ne traitent pas avec les ambassadeurs des nations en vue d’opérer en une seule négociation la réconciliation de toute une nation, par un unique traité conclu par leur intermédiaire. Les maîtres politiques et les gouvernements regardent les disciples délégués par Dieu selon les anciennes conceptions, selon la chair. Aussi, contrairement à ce qu’ils font depuis des siècles pour le Vatican, ils n’envoient vers eux aucun représentant diplomatique. Ils considèrent ces disciples sans titre, sans costume officiel et sans lettres de créance comme des hommes ordinaires. Ils ne voient pas en eux des créatures nouvelles sur le plan spirituel, des personnes qui ont à offrir quelque chose de neuf.
20. Bien que non reconnu par Rome, en quels termes l’apôtre Paul parla-t-il de lui?
20 L’apôtre Paul, qui ne représentait pas le gouvernement juif de Jérusalem, ne fut pas reconnu pour ambassadeur chrétien par l’Empire romain. Il n’en était pas moins un authentique ambassadeur du Gouvernement du Dieu Très-Haut. Bien que ne bénéficiant pas de la reconnaissance officielle, Paul parla de lui comme d’un ambassadeur, disant à la congrégation d’Éphèse, en Asie Mineure: “Tenez-vous éveillés avec une persévérance absolue et avec des supplications pour tous les saints, pour moi aussi, afin que l’art de parler me soit donné quand j’ouvre la bouche, avec une totale franchise pour faire connaître le saint secret de la bonne nouvelle, pour laquelle je me comporte en ambassadeur dans les chaînes; afin que je parle avec hardiesse en ce qui la concerne, comme je le dois.” — Éphésiens 6:18-20.
21. Vers qui vont les ambassadeurs chrétiens?
21 Un chrétien divinement mandaté ne doit pas adopter le point de vue des gouvernements politiques du présent monde, qui ont de l’inimitié pour Jéhovah Dieu. C’est de Dieu que le chrétien tient sa charge d’ambassadeur, par l’entremise du Christ. Il doit donc reconnaître les responsabilités que lui confère cette dignité nouvelle. N’étant pas un ambassadeur du monde, il ne se rend pas auprès des gouvernements. Comme il s’agit ici d’une réconciliation avec Dieu, les gouvernements ne peuvent agir au nom de toute la nation et faire qu’un changement s’opère dans les relations de leurs sujets avec Dieu. C’est là une affaire personnelle. Chacun doit décider et agir par lui-même. C’est pourquoi les ambassadeurs chrétiens vont directement vers les gens, sans passer par leurs gouvernements. Dépouillant de son lustre ce qui était ancien pour donner toute sa valeur à la responsabilité nouvelle, l’apôtre Paul a été fort explicite, disant:
22. Quel ministère accomplissent les ambassadeurs chrétiens? Que ne doivent pas faire les réconciliés?
22 “Si donc quelqu’un est en union avec le Christ, il est une création [ou créature] nouvelle; les choses anciennes ont disparu, voici que des choses nouvelles sont venues à l’existence. Mais toutes choses viennent de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par l’entremise de Christ et nous a donné le ministère de la réconciliation, à savoir que Dieu, par le moyen de Christ, réconciliait un monde avec lui-même, ne leur comptant pas leurs fautes, et il nous a confié la parole de la réconciliation. Nous sommes donc des ambassadeurs à la place de Christ, comme si Dieu suppliait par notre entremise. À la place de Christ, nous faisons cette prière: ‘Réconciliez-vous avec Dieu.’ Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que par son moyen nous devenions justice de Dieu. Travaillant avec lui, nous vous supplions aussi de ne pas accepter la faveur imméritée de Dieu pour en manquer le but.” — II Corinthiens 5:17 à 6:1.
23. Étant “ambassadeurs à la place de Christ”, à quelles restrictions sont assujettis les représentants de Dieu?
23 Étant “ambassadeurs à la place de Christ”, les représentants de Dieu, qui sont de nouvelles créatures en union avec le Christ, se trouvent assujettis à d’importantes restrictions. Ce sont des restrictions analogues à celles auxquelles doivent se soumettre les ambassadeurs des nations. Aux temps bibliques non plus, — et pas seulement à notre époque, — les ambassadeurs n’avaient pas le droit de se mêler de la politique des nations étrangères où ils étaient envoyés (Luc 19:12-15, 27). Les ambassadeurs ont la possibilité de faire appel aux gouvernements étrangers et même d’élever une protestation, mais ils doivent se garder de toute participation aux affaires politiques. Ils doivent rester fidèles à leur gouvernement à eux et veiller jalousement à ses intérêts dans leurs négociations avec les autorités étrangères. S’ils méconnaissent ces règles, on refusera de les reconnaître, d’accepter leurs lettres de créance. On interdira leur présence dans le pays.
24. Où existe la citoyenneté des ambassadeurs spirituels? Quel gouvernement représentent-ils et de quoi leur faut-il s’abstenir pour se garder purs?
24 Les 144 000 cohéritiers de Jésus Christ reconnaissent qu’ils sont sur terre des “ambassadeurs à la place de Christ”. À la lumière des Saintes Écritures ils voient nettement tout ce qu’implique, sur le plan des relations avec un monde ennemi de Dieu, leur qualité d’ambassadeurs (Romains 5:10). Avec l’apôtre Paul ils font cette confession: “Notre citoyenneté existe dans les cieux, d’où nous attendons aussi avec impatience un sauveur, le Seigneur Jésus Christ.” (Philippiens 3:20). Dans ce monde hostile ils doivent représenter fidèlement le Royaume céleste que le Seigneur Jésus Christ leur a ordonné d’annoncer par toute la terre (Matthieu 24:14). Ambassadeurs spirituels, il leur est interdit de s’occuper des affaires politiques des nations. Il leur est défendu de mener des campagnes politiques et de détenir des postes dans les gouvernements de ce monde, tout comme il est interdit aux ambassadeurs des nations d’assumer des charges politiques dans d’autres pays que le leur. De cette façon, ils se gardent purs de toute responsabilité collective dans la mauvaise gestion des affaires publiques et dans les effusions de sang dont peut se rendre coupable une nation de la terre.
25. Comment les 144 000 réussissent-ils à ne pas adorer la “bête sauvage” et son “image” et à ne pas avoir sa marque sur le front ou sur la main?
25 On pénètre mieux maintenant le sens de ces paroles de Jean au sujet des 144 000 associés à la royauté du Christ: “J’ai vu les âmes de ceux qui avaient été exécutés à la hache à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus et pour avoir parlé de Dieu, et ceux qui n’avaient adoré ni la bête sauvage ni son image et qui n’avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Et ils sont venus à la vie et ont régné avec le Christ pendant mille ans.” (Révélation 20:4). Sous la puissance de l’esprit divin, qui leur dessille les yeux, les 144 000 cohéritiers du Christ voient que la “bête sauvage”, dont le nombre est 666, est le système politique universel grâce auquel Satan le Diable est le “chef de ce monde”. Ils voient qu’à notre époque l’“image” de cette bête politique est un autre instrument politique, savoir les Nations unies, l’organisation pour la paix et la sécurité du présent monde ennemi de Dieu. Ce n’est qu’en se gardant entièrement purs de la politique et des conflits de cette “bête sauvage” symbolique qu’ils réussissent à ne pas avoir la marque sur le front ou sur la main.
26. Quelle est cependant l’attitude des 144 000 envers les “autorités supérieures”? Jusqu’où va leur soumission?
26 Les 144 000 ne sont ni des esclaves ni des adorateurs de la “bête sauvage” et de son “image” politique. Ils ne se signalent pas à l’attention comme s’ils portaient une marque sur leur front dénudé, autrement dit ils n’apparaissent pas comme des esclaves de la “bête sauvage”. La “marque” politique de la “bête” ne se voit pas non plus sur leur main, ce qui se produirait si comme esclaves et adorateurs ils la soutenaient activement et lui donnaient ‘la main droite en signe de collaboration’. Ils suivent par contre le conseil de Paul, en Romains 13:1-7, et se montrent donc “soumis aux autorités supérieures” de ce monde, par devoir de conscience. Aussi paient-ils impôts et autres tributs. Toutefois leur soumission n’est pas totale; elle est seulement relative, et cela pour une raison importante. En effet, quand les lois et les décisions des autorités supérieures terrestres sont en conflit avec celles du Dieu Très-Haut, ils adoptent, par motif de conscience, l’attitude des apôtres qui ont déclaré devant le Tribunal suprême de Jérusalem: “On doit obéir à Dieu, comme à un chef, plutôt qu’aux hommes.” (Actes 5:29). Ce n’est qu’en agissant de la sorte qu’ils se gardent indemnes de la “marque” de la “bête sauvage” et se montrent dignes de régner avec le Christ.
27. Selon Révélation 22:4, quel signe d’identification les 144 000 portent-ils sur le front?
27 Les 144 000 n’introduiront donc aucune des souillures politiques du présent monde dans le Royaume céleste du Christ. Quant à savoir s’ils portent un signe d’identification sur le front, voici ce qu’il est dit à leur sujet en Révélation 22:3-5: “Ses esclaves le serviront par un service sacré; et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. (...) Jéhovah Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront à tout jamais.”
AVANTAGE D’ÊTRE EN FONCTIONS PENDANT MILLE ANS
28. a) Quel sera pour les 144 000 l’avantage de régner mille ans sans successeurs? b) Que feront Satan et les démons quand ils seront relâchés? Qu’arrivera-t-il à ceux qui se laisseront égarer?
28 Quel privilège ce sera pour eux que d’être associés au règne du Christ pendant les mille ans qui suivront l’enchaînement et la mise à l’abîme de Satan et des démons! Voilà qui leur donnera tout le temps nécessaire pour mener à son terme l’œuvre que Jéhovah Dieu veut voir s’accomplir durant le premier millénaire du nouvel ordre. Ni eux ni Jésus Christ n’auront des successeurs, qui pourraient, une fois à leurs postes, essayer de changer complètement ce qu’ils auront fait ou vouloir procéder différemment. Selon Révélation 20:7-10, quand ils seront relâchés à la fin des mille ans, Satan le Diable et les démons tenteront de tout changer. Ils chercheront à défaire tout ce qu’aura réalisé le gouvernement millénaire pour la gloire de Dieu et le bien de l’homme. Les humains que Satan réussira alors à égarer découvriront que leur rébellion contre la souveraineté divine aura été sans effet et de courte durée. Avec Satan et les démons ils seront effacés du domaine des vivants.
29. a) Comment, à la fin des mille ans, verra-t-on que ce n’est pas en vain que Dieu aura envoyé son Fils pour qu’il endure la mort? b) Le Christ et les 144 000 auront-ils lieu de se réjouir?
29 Le règne millénaire de Jésus Christ et de ses 144 000 cohéritiers ne sera pas en vain. Le retour de l’humanité à l’état de perfection, dans le cadre d’un paradis planétaire, apparaîtra comme un fait accompli. En effet, Jésus Christ, le Fils de Dieu, ne sera pas mort en vain, ce ne sera pas pour rien que Dieu dans son amour l’aura envoyé dans le monde; son dessein n’aura pas été mis en échec. Ceux qui, restant attachés à la souveraineté universelle de Jéhovah, seront victorieux dans l’épreuve lors de la libération de Satan pour peu de temps, ceux-là seront la preuve éclatante que le Dieu Tout-Puissant, le Créateur, peut avoir sur terre des hommes et des femmes qui demeurent intègres. Ils mériteront donc d’être déclarés justes par Jéhovah Dieu, le Juge suprême, et gratifiés du droit inviolable de le servir éternellement dans la paix et le bonheur au sein du Paradis terrestre (Révélation 20:5). À l’issue du jugement de l’humanité, Jésus Christ et les 144 000 rois adjoints se réjouiront de savoir que leur règne millénaire aura produit d’heureux résultats.
30. Quelle autre fonction que celle de roi les 144 000 devront-ils remplir pendant mille ans? Quelles questions se posent donc?
30 Cependant la glorieuse vision de l’apôtre Jean nous révèle que les 144 000 cohéritiers ne seront pas seulement rois aux côtés du Christ pendant mille ans. Dans le passage de Révélation 20:6, il est dit de ceux qui ont part à la “première résurrection”: “Ils seront prêtres de Dieu et du Christ.” Pourquoi doivent-ils encore être “prêtres”? Quel résultat que n’obtient pas la simple royauté sera obtenu par la prêtrise? Nous ne nous tiendrons pour satisfaits que lorsque nous saurons la réponse.
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Des prêtres pour dix siècles et qui ne formeront pas d’intriguesLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 6
Des prêtres pour dix siècles et qui ne formeront pas d’intrigues
1, 2. a) Pourquoi les prêtres dont parle l’Histoire ont-ils à ce point exploité et opprimé les hommes? b) Quand a-t-on pu voir le contraste qu’il y a entre Zeus, le dieu des Grecs, et le Dieu vivant des Juifs?
L’HISTOIRE est pleine des faits et gestes de prêtres depuis les temps les plus reculés. Pourquoi les hommes ont-ils été à ce point égarés, dupés, exploités et opprimés par les prêtres? C’est que l’immense majorité d’entre eux n’étaient pas des serviteurs du seul vrai Dieu vivant, comme a pu le constater un prêtre voué au culte du dieu suprême des Grecs, il y a dix-neuf siècles. Comment cela?
2 L’événement eut lieu à Lystres, aux alentours des années 47-48 de notre ère. C’était une ville de la province romaine de Lycaonie, en Asie Mineure, et dont les habitants adoraient le dieu que les Romains appelaient Jupiter et les Grecs Zeus. Le contraste frappant qui existait entre cette divinité et le seul vrai Dieu vivant apparut aux yeux de tous à l’époque où arrivèrent à Lystres deux hommes qui annonçaient le Royaume de Dieu. L’un des deux prédicateurs était Paul, ancien membre de la secte des Pharisiens, et l’autre Barnabas, ancien Lévite relevant du temple de Jérusalem. Mais laissons la parole au médecin Luc:
3. Quelle guérison miraculeuse à Lystres fut cause que le prêtre de Zeus voulut offrir un sacrifice?
3 “Or, à Lystres il y avait, assis là, un homme perclus des pieds, boiteux dès la matrice de sa mère, et il n’avait jamais marché. Cet homme écoutait parler Paul qui, le fixant du regard et voyant qu’il avait la foi pour être remis en bonne santé, dit à haute voix: ‘Lève-toi droit sur tes pieds.’ Et il se dressa d’un bond et se mit à marcher. Et les foules, voyant ce que Paul avait fait, élevèrent la voix et dirent en lycaonien: ‘Les dieux se sont faits pareils à des humains et sont descendus vers nous!’ Et ils appelaient Barnabas Zeus, mais Paul, Hermès [Mercure], puisque c’était lui qui portait la parole. Et le prêtre de Zeus, dont le temple était devant la ville, amena aux portes des taureaux et des guirlandes et voulait offrir des sacrifices avec les foules.
4. Comment Barnabas et Paul empêchèrent-ils les foules de leur offrir un sacrifice?
4 “Mais les apôtres Barnabas et Paul, en apprenant cela, déchirèrent leurs vêtements de dessus et bondirent dans la foule en criant et en disant: ‘Hommes, pourquoi faites-vous cela? Nous aussi, nous sommes des humains sujets aux mêmes faiblesses que vous, et nous vous annonçons la bonne nouvelle, pour que vous vous détourniez de ces choses vaines, vers le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont. Dans les générations passées, il a permis à toutes les nations de suivre leurs voies, quoiqu’il ne se soit pas laissé sans témoignage: il a fait du bien, vous donnant du ciel des pluies et des saisons fécondes, remplissant à satiété vos cœurs de nourriture et de joie.’ Mais, en disant cela, c’est à peine s’ils empêchèrent les foules de leur offrir un sacrifice.” — Actes 14:8-18.
5. Quel fait qui s’est produit par la suite montre combien les foules sont changeantes? Qu’est-ce qui continua comme par le passé à Lystres?
5 Parmi les habitants de Lystres, il y en eut qui devinrent disciples de Jésus Christ, mais non les foules. La multitude est changeante, surtout si l’on a su faire jouer la fibre religieuse. En voici un exemple: quelque temps après, ces mêmes foules s’étant laissé persuader par des Juifs ennemis du christianisme, lapidèrent Paul, le laissant pour mort hors de la ville. Il ne semble pas que le sacrificateur de Zeus ait élevé aucune protestation. Quant aux foules de Lystres, elles continuèrent comme par le passé à adorer leur dieu et à se laisser égarer et exploiter par leur prêtre, ce dont se félicitaient les Juifs persécuteurs du christianisme. — Actes 14:19-22.
6. Comme l’atteste le récit du procès et de l’exécution de Jésus, montrez que même des prêtres du Dieu vivant peuvent mal tourner.
6 Selon la Bible, il y a même eu des prêtres juifs au service du “Dieu vivant” qui ont mal tourné. Reportons-nous, par exemple, au jour mémorable de la Pâque de l’an 33 de notre ère. Que voyons-nous? Des foules qui réclament la mort de Jésus Christ et un gouverneur romain qui cherche à les calmer en disant: “Attacherai-je votre roi sur un poteau?” Qui furent les premiers à rejeter Jésus Christ comme roi des Juifs? Voici ce que nous rapporte la Bible: “Pilate leur dit: ‘Attacherai-je votre roi sur un poteau?’ Les prêtres en chef répondirent: ‘Nous n’avons de roi que César.’ Alors il le leur livra pour être attaché sur un poteau.” (Jean 19:14-16). Plus tard ce jour-là on vit des passants insulter Jésus qui pendait cloué au poteau d’exécution qu’on avait dressé au Calvaire. Qui se tenait parmi les moqueurs? Voici ce que nous dit la Bible: “Pareillement les prêtres en chef aussi se moquaient de lui, ainsi que les scribes et les aînés, et disaient: ‘Il en a sauvé d’autres; il ne peut pas se sauver lui-même! Il est roi d’Israël; qu’il descende maintenant du poteau de supplice, et nous croirons en lui! Il a mis sa confiance en Dieu; qu’Il le délivre maintenant, s’Il veut de lui, car il a dit: “Je suis Fils de Dieu.”’” — Matthieu 27:39-43.
7. Quand Pierre et Jean, et par la suite les douze apôtres, comparurent devant le Sanhédrin de Jérusalem, que put-on constater à propos des prêtres en chef?
7 Par le qualificatif de “prêtres en chef”, on entend entre autres Anne (qui avait été destitué de sa charge de grand prêtre) et son gendre Caïphe (Luc 3:1, 2; Jean 18:13, 24; Actes 4:5, 6). Quand ces deux-là et les autres membres de la Cour suprême (Sanhédrin) de Jérusalem ordonnèrent à Pierre et à Jean “de ne parler ni d’enseigner nulle part en se servant du nom de Jésus”, les apôtres répondirent à tous ces prêtres en chef: “S’il est juste aux yeux de Dieu de vous écouter plutôt que Dieu, à vous d’en juger. Mais quant à nous, nous ne pouvons cesser de parler des choses que nous avons vues et entendues.” (Actes 4:18-20). Quelque temps après, les douze apôtres comparaissaient devant le même tribunal. C’est alors que le grand prêtre, qui en était le président, s’entendit dire par eux, lui et tout le reste de la cour: “On doit obéir à Dieu, comme à un chef, plutôt qu’aux hommes.” (Actes 5:29). Il est clair donc que tous ces prêtres en chef avaient cessé de servir le “Dieu vivant”. Ils ne représentaient plus Dieu.
8. Quels hommes qui ont eu des devanciers en la personne de ces prêtres en chef n’exerceront pas la prêtrise aux côtés de Jésus Christ?
8 Devant ce témoignage de la Bible, que constate-t-on? Qu’ils ont eu des devanciers, les hommes qui, dans les systèmes religieux de la chrétienté, portaient le titre de “prêtres” et qui se sont signalés par une conduite odieuse, comme l’attestent les pages de l’histoire religieuse et de l’histoire profane. Il y aurait de quoi frémir si des prêtres de ce genre devaient faire partie de ceux dont il est dit en Révélation 20:6: “Ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.” Réjouissons-nous donc de ce que de tels hommes sont jugés indignes par la Bible d’exercer pendant mille ans des fonctions sacerdotales aux côtés de Jésus Christ au ciel.
9. Tous les prêtres juifs ressemblaient-ils aux prêtres en chef?
9 Mais il faut reconnaître en toute justice que les prêtres juifs qui servaient au temple de Jérusalem n’avaient pas tous mal tourné. C’est ce que nous montre la Bible. En effet, parlant d’une difficulté survenue dans les rangs de la congrégation de Jérusalem et de la façon dont elle fut résolue par le collège qui dirigeait à l’époque l’Église primitive, la Bible dit ensuite, en Actes 6:7: “La parole de Dieu continuait donc à croître, et le nombre des disciples augmentait considérablement à Jérusalem; et une grande foule de prêtres obéissait à la foi.”
10. Que firent les prêtres et les Lévites qui croyaient en Jésus Christ? De quelle prêtrise firent-ils partie?
10 Il va sans dire qu’une fois baptisés au nom du Seigneur Jésus, Messie et Fils de Dieu, tous ces prêtres de la lignée d’Aaron, frère de Moïse, se sont démis de leurs fonctions au temple de Jérusalem. Quant à Joseph Barnabas de Chypre, il quitta, lui, ses fonctions de Lévite au même temple (Actes 4:36, 37). Cependant tous ces ex-prêtres étaient devenus membres d’une prêtrise plus grande, d’une “prêtrise royale”, celle dont l’apôtre Pierre a parlé avec conviction aux chrétiens qui avaient l’espérance céleste, en ces termes: “Mais vous, vous êtes ‘une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale, pour que vous proclamiez les vertus’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière.” — I Pierre 2:9; 1:3, 4.
11. Pourquoi Jésus Christ ne fut-il pas prêtre juif sur la terre, mais sur quelle charge de grand prêtre devait être modelée la sienne?
11 Fait remarquable: aucune prêtrise terrestre n’a jamais donné le Grand Prêtre de cette “prêtrise royale”, de ce “royaume de prêtres”. (Exode 19:6.) Si Jésus Christ était bien un Juif ou Israélite selon la chair, il n’était pas né dans la lignée d’Aaron de la tribu de Lévi, c’est-à-dire dans la lignée ou famille à laquelle était réservé le sacerdoce. “Fils de Marie”, Jésus était né dans la famille royale de David, donc dans la tribu de Juda. On lit en effet: “Il est notoire (...) que notre Seigneur a surgi de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit au sujet des prêtres.” (Hébreux 7:14). On ne peut donc prétendre que c’est parce qu’il aurait été prêtre sur la terre que Jésus Christ est devenu Grand Prêtre au ciel. Voyons à présent comment, outre sa qualité de roi, il a acquis celle de prêtre. Notons toutefois que ses fonctions sacerdotales étaient modelées sur celles d’Aaron, le grand prêtre juif.
L’UTILITÉ D’UN VRAI PRÊTRE DU “DIEU VIVANT”
12. Selon Hébreux 5:1-3, quelle est l’utilité d’un prêtre?
12 Mais en fait quelle est l’utilité d’un prêtre? Eh bien, le prêtre fait quelque chose qu’un simple roi ne peut faire. Parlant non pas de la prêtrise sans valeur d’un dieu païen, mais de la prêtrise de la famille d’Aaron le Lévite, voici ce que nous dit le passage d’Hébreux 5:1-3: “Tout grand prêtre, en effet, pris d’entre les hommes, est établi en faveur des hommes sur les choses qui concernent Dieu, afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est capable d’agir avec mesure envers les ignorants et les égarés, puisqu’il est, lui aussi [comme le Grand Prêtre Aaron], entouré de sa propre faiblesse, et, à cause de celle-ci, il doit faire, autant pour lui-même que pour le peuple, des offrandes pour les péchés.”
13. a) À quelle époque n’y avait-il pas besoin de prêtres? b) Pourquoi Jésus put-il devenir grand prêtre et offrir un sacrifice?
13 S’il n’y avait pas de péchés contre le “Dieu vivant”, point ne serait besoin d’un prêtre, notamment d’un grand prêtre. Au jardin d’Éden, l’homme parfait Adam n’avait nul besoin d’un prêtre, car il avait été créé sans péché par Jéhovah Dieu, qui n’est pas la source du péché (Genèse 2:7, 8; Ecclésiaste 7:29). Jésus Christ, appelé le “dernier Adam”, était né parmi une race de pécheurs, mais il n’avait pas besoin de prêtre, car il était né d’une vierge, Marie, et tenait directement sa vie de Dieu. Né sans péché, il grandit sans péché et resta tel jusqu’à sa mort sacrificielle (I Corinthiens 15:45-47; Hébreux 7:26; I Pierre 2:21-24). Étant sans péché, il pouvait devenir grand prêtre et offrir un sacrifice parfait.
14, 15. a) Comment Jésus est-il devenu un grand prêtre? S’est-il institué tel lui-même? b) Quand Jéhovah ressuscita Jésus Christ, comment Psaume 2:7 s’accomplit-il et comment Jésus a-t-il pu alors être un prêtre semblable à Melchisédek?
14 Qui a fait de Jésus Christ un grand prêtre, lui qui était de la tribu royale de Juda? A-t-il décidé de s’instituer tel lui-même? Non, c’était impossible, comme nous le montre Hébreux 5:4-6: “Or nul homme ne s’approprie de soi-même cet honneur, mais seulement quand il est appelé par Dieu, comme le fut aussi Aaron. C’est ainsi que le Christ non plus ne s’est pas glorifié lui-même en devenant grand prêtre, mais il a été glorifié par celui qui a dit à son sujet: ‘Tu es mon fils; moi, aujourd’hui, je suis devenu ton père.’ Comme il dit encore en un autre endroit: ‘Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek.’”
15 En ressuscitant Jésus Christ d’entre les morts, le Dieu Tout-Puissant a accompli Psaume 2:7 qui est cité dans le passage qu’on vient de lire et qui est de David. C’est ainsi en effet que Dieu est devenu Père éternel de Jésus Christ ressuscité qui, lui, ayant été relevé incorruptible, est devenu Fils éternel de Jéhovah Dieu, l’Auteur de sa vie. Devenu un Fils incorruptible, il pouvait être fait “prêtre pour toujours”, donc un prêtre qui n’aurait pas besoin de successeurs; il serait ainsi un prêtre “à la manière de Melchisédek”. — Actes 13:33-37; Psaume 110:4.
16. Qui est ce Melchisédek? Selon le livre de la Genèse, comment est-il apparu sur la scène de l’Histoire?
16 Qui était ce personnage mystérieux et historique qu’on appelle Melchisédek? Ce n’était ni un Hébreu, ni un Israélite, ni un Lévite, ni un Juif. À une certaine époque entre 1943 et 1933 avant notre ère, on le voit apparaître soudain sur la scène de l’histoire, dans le voisinage de l’endroit où s’élève aujourd’hui Jérusalem. C’est là en effet qu’“Abram l’Hébreu” fit sa rencontre alors qu’il revenait d’une guerre livrée non loin du lieu où se dresse actuellement Hébron. Sur cette rencontre voici les seules données que nous fournissent les Écritures hébraïques: “Après qu’il revint de battre Kédorlaomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit alors à sa rencontre, vers la Basse Plaine de Schavéh, c’est-à-dire la Basse Plaine du roi. Et Melchisédek, roi de Salem, apporta du pain et du vin; et il était prêtre du Dieu Très-Haut. Puis il le bénit et dit: ‘Béni soit Abram du Dieu Très-Haut, qui a produit le ciel et la terre! Et béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes oppresseurs en ta main!’ Alors Abram lui donna le dixième de tout.” — Genèse 14:17-20.
17. Sous quels rapports Melchisédek préfigura-t-il Jésus Christ en tant que Grand Prêtre? Jésus était-il le successeur de Melchisédek?
17 Il ne nous est pas révélé ici qui fut le père de Melchisédek, de sorte qu’on ne peut pas dire qu’il a hérité la prêtrise de son père. Il ne nous est pas non plus révélé quand Melchisédek est mort, de sorte qu’on ne peut pas dire que sa prêtrise a pris fin à ce moment-là. Sa prêtrise se prolongea donc jusqu’à des temps indéfinis. C’est pourquoi d’ailleurs il n’est nulle part question d’un successeur de Melchisédek. Sous ces rapports donc Melchisédek pouvait servir à préfigurer le Grand Prêtre Jésus Christ. Ou bien, on pouvait dire de Jésus Christ qu’il était “prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek”. Ce n’est pas de Melchisédek que Jésus Christ tenait sa prêtrise; il n’en était pas le successeur. Ce n’est que par la “manière” qu’il ressemblait au roi-prêtre de Salem.
18. D’après la signification du nom de Melchisédek, quel genre de prêtre sera Jésus? Que nous est-il dit sur Melchisédek dans Hébreux 6:20 à 7:3?
18 Puisque le nom de Melchisédek signifie “Roi de justice” et que Jésus Christ lui ressemble par la “manière”, voilà qui nous garantit que pendant les mille ans il s’acquittera de ses fonctions sacerdotales selon la justice, sans exploiter ni opprimer personne. Voici d’ailleurs l’explication que nous trouvons dans le passage d’Hébreux 6:20 à 7:3: “Jésus, qui est devenu pour toujours grand prêtre à la manière de Melchisédek. En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut, qui est allé à la rencontre d’Abraham quand celui-ci revenait de l’égorgement des rois, et qui l’a béni, et à qui Abraham a attribué le dixième de tout; ce Melchisédek est d’abord, d’après la traduction, ‘Roi de justice’, et ensuite, il est aussi roi de Salem, c’est-à-dire ‘Roi de Paix’. Sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni commencement de jours ni fin de vie, mais ayant été fait semblable au Fils de Dieu, il demeure prêtre à perpétuité.”
19. En quel sens Melchisédek fut-il “fait semblable au Fils de Dieu”? De quoi dépendait donc la prêtrise de Jésus?
19 En quel sens Melchisédek fut-il “fait semblable au Fils de Dieu” ou servit-il de figure de Jésus Christ, le Fils de Dieu? En ce sens que Jéhovah se servit de Melchisédek comme d’un type quand il parla d’un serment qu’il allait faire en faveur de son Fils Jésus Christ. Voici ce que Dieu fit dire par inspiration au roi David, au Psaume 110:1-4: “La déclaration de Jéhovah à mon Seigneur: ‘Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau pour tes pieds.’ (...) Jéhovah a juré (et il n’aura pas de regret): ‘Tu es prêtre jusqu’à des temps indéfinis à la manière de Melchisédek!’” Ainsi donc, comme pour Melchisédek, la prêtrise de Jésus ne dépendait pas d’une généalogie humaine ou d’un héritage humain. Il n’était pas nécessaire que Jésus tînt sa prêtrise de Melchisédek ou de la famille sacerdotale d’Aaron de la tribu de Lévi. La prêtrise de Jésus Christ dépendait du serment de Jéhovah Dieu et de sa résurrection comme créature incorruptible pour la vie céleste à la droite de Dieu.
20, 21. a) Pourquoi un changement de prêtrise était-il nécessaire? b) Comment cela nous est-il dit en Hébreux 7:11-14?
20 La prêtrise de la famille lévite d’Aaron fut établie par la Loi que Jéhovah Dieu donna au peuple d’Israël par le médiateur Moïse au mont Sinaï, en Arabie. Or la famille d’Aaron, ayant hérité le péché et l’imperfection du transgresseur Adam, n’a pas produit et ne pouvait pas produire de grand prêtre parfait, ce n’est pas par elle que fut réalisée la perfection sacerdotale (Romains 5:12). La situation où se trouvait l’humanité exigeait donc un changement de prêtrise: une prêtrise imparfaite et mourante devait être remplacée par une prêtrise parfaite et éternelle. Pour cela il fallait un grand prêtre comme Melchisédek. C’est ce que nous explique le passage d’Hébreux 7:11-14 que voici:
21 “Si donc la perfection venait effectivement par la prêtrise lévitique, (car c’est avec la prêtrise comme élément fondamental que le peuple a reçu la Loi,) quel besoin y aurait-il encore que se lève un autre prêtre à la manière de Melchisédek et dont on ne dirait pas qu’il est à la manière d’Aaron? En effet, puisque la prêtrise est en train d’être changée, nécessairement il se produit aussi un changement de la loi. Car celui [Jésus Christ] à propos duquel ces choses sont dites a fait partie d’une autre tribu, dont personne n’a officié à l’autel. Il est notoire, en effet, que notre Seigneur a surgi de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit au sujet des prêtres.”
22, 23. a) Par contraste avec le grand prêtre lévitique, comment Jésus fut-il fait grand prêtre? b) Selon Hébreux 7:23-28, comment Jésus peut-il, en tant que grand prêtre, sauver d’une manière complète ceux qui, par lui, s’approchent de Dieu?
22 Le grand prêtre Aaron et ses successeurs ne furent pas faits prêtres par un serment juré par Jéhovah Dieu. Mais Jésus Christ, qui n’appartenait à aucune famille sacerdotale terrestre, fut fait grand prêtre par le serment de Dieu. Sa vie fut interrompue pour un court moment à sa mort comme sacrifice humain parfait, mais il fut ressuscité pour une vie céleste incorruptible, afin d’être pour toujours un grand prêtre comme Melchisédek. Le contraste entre lui et la prêtrise lévitique d’Aaron et de ses successeurs nous est montré en Hébreux 7:23-28, en ces termes:
23 “En outre, beaucoup [de fils d’Aaron] ont dû devenir prêtres les uns après les autres, parce que la mort les empêchait de demeurer tels, mais lui [le Grand Melchisédek], parce qu’il demeure vivant pour toujours, il a sa prêtrise sans aucun successeur. Il en résulte qu’il peut aussi sauver d’une manière complète ceux qui, par lui, s’approchent de Dieu, parce qu’il est toujours vivant pour solliciter en leur faveur. En effet, c’est un tel grand prêtre qui nous convenait, fidèle, sans malice, immaculé, séparé des pécheurs, et devenu plus haut que les cieux. Il n’a pas besoin, comme ces grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple; (car cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même;) la Loi [de Moïse], en effet, établit comme grands prêtres des hommes qui ont de la faiblesse, mais la parole du serment juré [par Dieu], qui est postérieure [de plus de quatre cents ans] à la Loi, établit un Fils qui est rendu parfait pour toujours.”
24. Dans quel “lieu saint” Jésus Christ est-il grand prêtre? Pourquoi l’humanité devrait-elle être reconnaissante?
24 Que veut-on surtout souligner ici? C’est ceci, qui est résumé dans les deux versets suivants (Hébreux 8:1, 2): “Or, dans ce que nous disons, voici le point capital: nous avons un tel grand prêtre, et il s’est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux, serviteur public du lieu saint et de la vraie tente qu’a dressée Jéhovah et non l’homme.” L’humanité ne devrait-elle donc pas être reconnaissante de ce qu’elle aura un tel Grand Prêtre qui s’approchera de Dieu et sollicitera en sa faveur pendant les mille ans où le Diable et les démons se trouveront enfermés dans l’abîme? En effet! Pareille disposition divine lui garantit les choses les meilleures.
25. Pourquoi Jésus n’a-t-il pas servi en tant que grand prêtre au temple de Jérusalem? De quoi le temple de Jérusalem était-il le type?
25 Jésus Christ, quand il était sur terre comme homme parfait, n’a jamais servi en qualité de serviteur public au temple de Jérusalem. Selon la Loi de Moïse, il n’en avait pas le droit, n’étant ni Lévite ni de la famille sacerdotale d’Aaron. Mais Jésus servait dans un lieu saint plus élevé, dans un temple plus élevé ou plus important, qui n’avait pas été dressé à Jérusalem par des hommes tels que le roi Hérode le Grand, ou le gouverneur Zorobabel, ou le roi Salomon. Ces temples faits de main d’homme, comme la tente de réunion qu’érigea Moïse, n’avaient qu’une valeur de type, de figure (Exode 40:1-33). Il n’est dit nulle part que le roi Melchisédek a bâti un temple à Salem et qu’il en a eu besoin pour servir en qualité de “prêtre du Dieu Très-Haut”. Donc, en ce qui concerne Melchisédek, il n’y a rien eu de la sorte qui pût servir de type. Mais le Grand Melchisédek, Jésus Christ, sert en qualité de Grand Prêtre dans le lieu saint et au temple antitypiques, savoir ‘le lieu saint et la vraie tente qu’a dressée Jéhovah’.
LE VRAI TEMPLE
26, 27. a) De combien de parties se composaient la tente sacrée et le temple de Jérusalem? b) Quel était le mobilier de chacune des parties?
26 La tente sacrée que Moïse a dressée au mont Sinaï et les temples de Jérusalem se composaient tous de deux parties. La première partie s’appelait Le Saint et l’autre partie, la plus retirée, se dénommait Le Très-Saint ou Saint des Saints, le plus Saint de tout.
27 Voici de quoi se composait le mobilier de la première partie, donc du Saint: il y avait là la table d’or pour la présentation des pains dits “pains de présentation”, et le porte-lampes d’or à sept branches, chaque branche portant une lampe à son extrémité, et l’autel fixe de l’encens, en or lui aussi. C’est là qu’à la lueur du porte-lampes le grand prêtre disposait les pains de présentation et offrait de l’encens sur l’autel. Mais dans la partie la plus retirée, dans le Très-Saint, se trouvait, — pour ce qui est de la tente érigée par Moïse et du temple bâti par Salomon, — l’Arche d’or de l’Alliance, dont le couvercle ou propitiatoire d’or était surmonté de deux chérubins se faisant face les ailes déployées. Dans le Très-Saint, la clarté était fournie par la lumière miraculeuse qu’on appelait Schékinah et qui apparaissait au-dessus du propitiatoire et entre les chérubins.
28. Comment le grand prêtre préparait-il les choses afin qu’il pût revenir avec le sang des sacrifices propitiatoires? Pour quels péchés faisait-il propitiation?
28 Avant de présenter une fois par an, au Jour des Propitiations, le sang des sacrifices propitiatoires, le grand prêtre aaronique prenait un porte-feu ou encensoir et franchissait le rideau intérieur qui séparait la première partie de la tente de sa partie la plus retirée (le Très-Saint), afin de brûler à la clarté de la Schékinah de l’encens devant l’Arche de l’Alliance. Cela préparerait les choses pour qu’il pût revenir plus tard avec le sang des deux sacrifices propitiatoires et en faire l’aspersion vers le couvercle ou propitiatoire de l’Arche d’Alliance. C’est ainsi qu’il faisait propitiation pour ses propres péchés et ceux de sa maison ou tribu lévitique et ensuite pour les péchés du peuple d’Israël. Telle était la façon de procéder au Jour des Propitiations, conformément à l’alliance de la Loi mosaïque. — Hébreux 9:1-10; Nombres 7:89.
29. a) Quand fut inaugurée la “tente” dressée par Moïse? Quand fut inauguré le temple de Salomon? b) Quand parut la vraie tente ou temple?
29 La tente de réunion fut érigée par Moïse dans le désert du Sinaï au printemps de l’an 1512 avant notre ère, le premier jour du mois de Nisan. Le roi Salomon acheva son temple à Jérusalem en 1027 avant notre ère et en fit la dédicace en automne de l’an 1026, le quinzième jour du mois de Tischri (I Rois 8:1, 2, 65, 66). Mais à quelle époque parut la tente ou temple antitypique, la “vraie tente” avec son “lieu saint”? À l’époque où se dressait encore à Jérusalem le temple construit par le roi Hérode le Grand. Elle parut au début de l’automne de l’an 29 de notre ère. Comment cela? Quel événement rendit nécessaire l’apparition du vrai temple?
30, 31. Quand et comment parut le Grand Prêtre antitypique? b) Quel jour antitypique commença alors? Que possédait Jésus Christ par rapport à Aaron?
30 En l’an 29 parut le Grand Prêtre antitypique qui, tout comme le grand prêtre lévite Aaron, devait avoir une tente sacrée ou temple où il pourrait officier. Ce Grand Prêtre antitypique, qui devait offrir un sacrifice, est le Seigneur Jésus Christ, oint par l’esprit saint de Dieu comme grand prêtre spirituel. Cette onction vint sur lui après qu’il eut été baptisé au Jourdain par Jean le Baptiste. C’est ainsi qu’à l’âge de trente ans il devint le Messie ou l’Oint. L’événement eut lieu trois ans et demi avant sa mort sacrificielle pour les péchés de l’humanité (Daniel 9:24, 25, 27; Luc 3:21-23). C’est à ce moment-là que commença le grand Jour antitypique des Propitiations. Par ailleurs, Jésus Christ possédait quelque chose de meilleur que le Grand Prêtre Aaron au jour typique des Propitiations qui eut lieu en l’an 1512, après l’érection de la tente sacrée ou tabernacle. Qu’était-ce? Voici ce qu’il nous est dit en Hébreux 8:3-6 et 9:11-14:
31 “Tout grand prêtre, en effet, est établi pour offrir et des dons et des sacrifices; d’où la nécessité pour celui-ci aussi d’avoir quelque chose à offrir. Or, s’il était sur la terre, il ne serait pas prêtre, puisqu’il existe des hommes qui offrent des dons conformément à la Loi, mais ces hommes-là servent par un sacrifice sacré dans une représentation typique et une ombre des choses célestes; tout comme Moïse, quand il se disposait à construire la tente en entier, reçut l’ordre divin: Car, dit-il: ‘Veille à ce que tu fasses toutes choses d’après leur modèle, celui qui t’a été montré à la montagne.’ Mais maintenant Jésus a obtenu un service public plus excellent, de sorte qu’il est aussi le médiateur d’une alliance bien meilleure, qui a été légalement établie sur des promesses meilleures.”
32. Dans quoi Jésus est-il entré et avec quoi, afin de purifier notre conscience des œuvres mortes?
32 “Mais quand Christ est venu comme grand prêtre des bonnes choses qui sont arrivées, par le moyen de la tente plus grande et plus parfaite qui n’est pas faite à la main, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création, il est entré une fois pour toutes dans le lieu saint [qui correspond au Très-Saint de la tente], non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, et il nous a obtenu une délivrance éternelle. Si en effet du sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse répandue par aspersion sur ceux qui ont été souillés, sanctifie jusqu’à procurer la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans défaut à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes pour que nous servions le Dieu vivant par un service sacré?”
33, 34. a) En se faisant immerger au Jourdain, que symbolisait Jésus? b) Qu’est-ce que Dieu lui avait préparé? Pourquoi l’a-t-il offert et combien de fois?
33 Donc, quand l’homme parfait Jésus devint, après son baptême dans l’eau, le Grand Prêtre divinement oint, qu’avait-il à offrir en sacrifice à Dieu? C’était non pas le corps d’un animal, qui est inférieur à l’homme et dont le sang ne peut ôter les péchés, mais son propre corps humain qui était parfait et qu’il avait eu en naissant d’une vierge appelée Marie. Il reconnut que Dieu l’avait préparé et équipé pour cette voie de sacrifice. Il reconnut qu’au temps marqué, qui était là, la volonté de Dieu était qu’il s’engageât sur la voie de l’immolation de soi-même. Aussi, quand il vint vers Jean le Baptiste pour se faire immerger dans le Jourdain, il venait se présenter à Dieu pour faire dès lors sa volonté. Son baptême dans l’eau symbolisait donc la présentation de sa personne pour faire la volonté divine, même jusqu’à une mort sacrificielle. À ce sujet, il est dit en Hébreux 10:4-10:
34 “Il est impossible que du sang de taureaux et de boucs enlève les péchés. Aussi, en entrant dans le monde, il dit: ‘“De sacrifice et d’offrande tu n’as pas voulu, mais tu m’as préparé un corps. Tu n’as agréé ni holocaustes ni offrande pour le péché.” Alors j’ai dit: “Voici que je viens (dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet) pour faire ta volonté, ô Dieu!”’ Après avoir dit tout d’abord: ‘Tu n’as voulu et tu n’as agréé ni sacrifices, ni offrandes, ni holocaustes, ni offrande pour le péché’ — sacrifices qui sont offerts selon la Loi — alors il dit: ‘Voici que je viens pour faire ta volonté.’ Il supprime le premier pour établir le second. C’est par cette ‘volonté’ que nous avons été sanctifiés grâce à l’offrande du corps de Jésus Christ une fois pour toutes.”
35. a) Au Jour typique des Propitiations, qu’est-ce que le grand prêtre appliquait sur l’autel et qu’offrait-il dessus? b) Qu’était l’“autel” antitypique?
35 Au jour typique des Propitiations, le grand prêtre Aaron appliquait une partie du sang des victimes propitiatoires sur l’autel et y brûlait également leur graisse. Cet autel se trouvait au milieu de la cour devant la tente de réunion (Lévitique 16:16-19, 25). Mais qu’était alors l’“autel” antitypique sur lequel Jésus Christ, en tant que grand prêtre spirituel, offrit le sacrifice de son humanité parfaite? Ce n’était pas un autel matériel, comme l’autel de cuivre dans la cour de la tente de réunion. Ce n’était pas non plus le poteau d’exécution du Calvaire, car ce poteau était quelque chose de maudit et ne fut pas sanctifié par son précieux sang (Deutéronome 21:22, 23; Galates 3:13). C’était au contraire quelque chose de spirituel sur quoi Jésus pouvait offrir la valeur de son corps vivant et sans défaut. C’était la “volonté” ou bon plaisir de Dieu. C’était pour faire cette “volonté” que Jésus vint présenter sa personne. Dieu voulait bien accepter maintenant un sacrifice humain au lieu de victimes animales. C’est donc en raison de cette “volonté” divine que Jésus offrit la valeur de sa vie humaine.
36. Qui a le droit de manger de cet “autel” spirituel? Quel en est le résultat?
36 C’est ainsi que parut l’“autel” antitypique à propos duquel il est dit aux chrétiens oints en Hébreux 13:10: “Nous avons un autel dont ceux qui font le service sacré dans la tente n’ont pas le droit de manger.” Comme c’est contraire donc aux Écritures que d’ériger un “autel” matériel dans des églises ou autres lieux de culte et de prétendre y renouveler le sacrifice du Christ, comme dans la “messe”! Ceux qui ont le droit de manger du véritable “autel” spirituel sont “sanctifiés grâce à l’offrande du corps de Jésus Christ une fois pour toutes”.
37. a) Qu’est-ce qui a paru en même temps que l’“autel” spirituel? b) Que représente cette cour dans le cas de Jésus?
37 De même que l’ancien autel de cuivre se dressait au milieu de la cour devant la tente de réunion, de même, avec l’“autel” spirituel antitypique parut la “cour” antitypique, qui représente, elle, non pas un lieu ou un emplacement, mais la condition d’une personne sur la terre. Jésus Christ, le Grand Prêtre oint, se trouvait dans la cour antitypique parce qu’il était dans la condition d’une créature humaine parfaite. Sa condition sur la terre était celle d’une personne qui était réellement juste et intègre, sans défaut et sans tache. À l’exemple des fils de Coré, Jésus se trouva un lieu de repos près du magnifique autel de la volonté de Jéhovah, dans la cour de son “tabernacle magnifique”. (Psaume 84:1-3.) Il prit plaisir à faire la volonté divine. — Psaume 40:8.
38, 39. a) Quoi d’autre parut encore en même temps que la cour et l’autel? b) Quelle question cela soulève-t-il? D’après les paroles de Jésus, où habite Dieu?
38 Avec l’autel et la cour destinée à recevoir le nouveau Grand Prêtre spirituel, l’oint Jésus, parut encore la tente ou temple antitypique. À partir de ce moment la “vraie tente qu’a dressée Jéhovah” fut à la disposition du nouveau Grand Prêtre.
39 Quelle est cette “vraie tente” ou temple? Est-ce un édifice nouveau et spécial que le Créateur s’est fait dans les cieux? Non, Dieu n’en a pas besoin. Le Dieu Très-Haut a toujours eu un lieu de résidence au ciel. Ce n’est pas un esprit qui est omniprésent, c’est-à-dire qui est présent partout en même temps. Étant une Personne intelligente, Dieu a un endroit, un lieu de résidence où l’on peut s’approcher de lui. Jésus Christ a enseigné à ses disciples cette prière: “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié!” Il prescrivit à ses disciples de ne pas mépriser l’un de ces “petits” qui croient en lui et leur en donna la raison: “Car, je vous le dis, leurs anges au ciel voient continuellement la face de mon Père qui est au ciel.” (Matthieu 6:9; 18:10). Autrement dit, ces anges ont accès auprès du Père.
40. À propos de sa demeure céleste, que pouvait faire Dieu pour qu’elle ressemble au Très-Saint de la “tente” sacrée?
40 Mais le Dieu Tout-Puissant peut changer l’aspect de son unique lieu de résidence. Ainsi, à l’époque où il a engendré son Grand Prêtre spirituel en oignant Jésus Christ, qui venait de se faire baptiser, Dieu pouvait faire que sa demeure céleste prît un nouvel aspect et y rattacher des fonctions ou des parties nouvelles, et cela par rapport à l’humanité pécheresse (et non par rapport aux anges qui sont sans péché). La sainteté de sa demeure céleste se trouva accentuée par contraste avec l’état d’une humanité extrêmement pécheresse. Sa demeure particulière apparaissait maintenant comme le lieu saint d’un Dieu qui est juste et pourtant assez miséricordieux pour accepter en faveur de l’humanité le sacrifice parfait qui convenait. Mais ce sacrifice, ou sa valeur, devait être présenté par un Grand Prêtre qui était sans péché et saint et qui pouvait avoir accès auprès de Dieu, personnellement et d’une manière qui lui fût agréable. Son trône céleste devenait donc un trône propitiatoire. Voilà comment Dieu donna à sa demeure céleste les caractéristiques du Très-Saint ou partie la plus sainte de la tente ou temple typique.
41, 42. a) Dans quoi Aaron pouvait-il entrer “une fois par an”? b) Qu’était le Très-Saint dans lequel pénétra Jésus Christ? À quelle époque y entra-t-il et combien de fois?
41 Tel est le point de vue biblique. N’oublions pas que le grand prêtre Aaron a apporté dans le Très-Saint le sang des sacrifices du jour des Propitiations et qu’il a donc franchi le rideau ou voile intérieur (Lévitique 16:12-17; Hébreux 9:7). Pour accomplir cette image typique, le Grand Prêtre Jésus Christ doit entrer dans le Très-Saint réel. Selon la Bible, où se trouve-t-il et de quoi s’agit-il?
42 Écoutez: “Il était donc nécessaire que les représentations typiques des choses qui sont dans les cieux soient purifiées de cette façon, mais que les choses célestes elles-mêmes le soient par des sacrifices qui sont meilleurs que ceux-là. Ce n’est pas, en effet, dans un lieu saint fait à la main, copie de la réalité que Christ est entré, mais dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la personne de Dieu. Et ce n’est pas non plus pour s’offrir lui-même maintes fois, comme le grand prêtre entre d’année en année dans le lieu saint avec du sang qui n’est pas le sien. Autrement, [Jésus] aurait dû souffrir maintes fois depuis la fondation du monde. Mais maintenant, à la conclusion des systèmes de choses [typiques], il s’est manifesté une fois pour toutes afin d’abolir le péché par son propre sacrifice.” — Hébreux 9:23-26.
43, 44. a) Qu’est donc la sainte demeure de Dieu pour ce qui est de son temple? b) Qu’est-ce qui séparait le Saint du Très-Saint? Comment Jésus a-t-il franchi cela?
43 Au lieu de marquer le point culminant du Jour antitypique des Propitiations en entrant dans un “lieu saint” typique à l’intérieur de la tente ou temple typique, le Grand Prêtre Jésus Christ est entré “dans le ciel même” où se trouve la personne de Dieu. La demeure céleste de la personne même de Dieu est le véritable Très-Saint, le Saint des Saints, le plus Saint de tout.
44 Dans la tente ou temple typique, le Très-Saint était séparé du Saint par un rideau ou voile; aussi disait-on que le Très-Saint était à l’intérieur du rideau. Ce rideau représentait la barrière de chair qu’il faut franchir pour passer de la vie humaine sur terre à la vie dans les cieux invisibles. Par sa mort et sa résurrection, Jésus Christ a franchi cette barrière afin d’entrer dans le Très-Saint céleste. C’est ce que signifie le passage d’Hébreux 6:19, 20 qui, parlant de l’espérance céleste des 144 000 fidèles disciples, dit ceci: “Cette espérance, nous l’avons comme une ancre pour l’âme, sûre autant que ferme, et elle pénètre à l’intérieur du rideau, là où est entré pour nous un précurseur, Jésus, qui est devenu pour toujours grand prêtre à la manière de Melchisédek.” Une espérance ancrée “à l’intérieur du rideau” est une espérance céleste.
LE “SAINT” DU TEMPLE SPIRITUEL DE DIEU
45. a) Outre le Très-Saint, de quoi se composait encore la “tente”? b) Qui pénétrait dans le Saint, combien de fois et comment?
45 N’oublions pas que la tente ou temple terrestre ne se composait pas uniquement du Très-Saint. Outre sa partie la plus retirée, le Très-Saint, la tente ou temple comportait encore une autre partie, devant le rideau de séparation, et qu’on appelait le Saint (Hébreux 9:1-3). Le Très-Saint, on l’a vu, figurait le “ciel même” où se trouve “la personne de Dieu”. Mais que représente le Saint devant le rideau ou écran protecteur? Seul le grand prêtre pouvait entrer dans le Très-Saint “une fois par an”, au jour des Propitiations; par contre, sous-prêtres et grand prêtre pouvaient pénétrer régulièrement dans le Saint. Les prêtres passaient directement de la cour, où se trouvait l’autel, dans le Saint, la première partie de la tente ou temple; mais ils devaient franchir une tenture ou écran protecteur qui séparait le Saint de la cour.
46, 47. a) Quand et comment Jésus entra-t-il dans le Saint antitypique? b) Que représente donc le Saint? Quels privilèges y connaissent les prêtres antitypiques?
46 Le Saint représentait donc une condition de plus grande sainteté que la cour. Comme on vient de le voir, l’entrée du Saint était fermée par une tenture ou écran protecteur, ce qui faisait que son contenu était caché aux yeux de ceux qui se tenaient dans la cour. Le Saint donc symbolise une condition spirituelle supérieure à celle que figure la cour qui, elle, représente la condition de l’homme tenu pour juste par Dieu. Jésus Christ passa à la condition figurée par le Saint quand il fut engendré par l’esprit saint de Dieu après son baptême, devenant ainsi un Fils spirituel de Dieu (Matthieu 3:13-17). Comme il fut également oint de l’esprit de Dieu, Jésus, en tant que Fils spirituel, fut revêtu de la dignité sacerdotale; il devint le Grand Prêtre de Dieu, préfiguré par le Grand Prêtre Aaron.
47 En se plaçant à ce point de vue, on voit que le Saint représentait la condition d’engendré de l’esprit qui est celle de ceux qui sont investis de la prêtrise spirituelle. Dans cette condition les prêtres spirituels sur terre sont éclairés spirituellement comme par un porte-lampes d’or, mangent d’une nourriture spirituelle comme à une table de pains de présentation et offrent l’encens des prières et du service pour Dieu comme s’ils se tenaient devant un autel d’or pour l’encens. — Exode 40:4, 5, 22-28.
48. Combien de temps Jésus fut-il dans la condition figurée par le Saint? Pourquoi ses disciples ne discernaient-ils pas réellement ses services?
48 Si l’on compte à partir du jour de son baptême et de son onction par l’esprit saint jusqu’au jour de sa mort (soit de l’an 29 à l’an 33), Jésus se trouva pendant trois ans et demi dans la condition figurée par le Saint, c’est-à-dire dans la condition d’engendré de l’esprit et de prêtre. Pendant tout le temps qu’il fut dans cette condition, ses services ne furent pas discernés nettement ni pleinement compris par les hommes naturels, pas même par ses fidèles disciples, parce qu’ils voyaient les choses sous un angle humain. En effet, le jour de la Pentecôte de l’an 33, où eut lieu l’effusion de l’esprit saint, n’était pas encore arrivé (Jean 7:39). Leur discernement était comme empêché par “l’écran protecteur de l’entrée du tabernacle”, écran qui leur cachait ce qui était à l’intérieur du Saint. — Exode 40:28, 29.
49. Pourquoi Jésus, dans le Saint antitypique, ne pouvait-il avoir accès au Très-Saint céleste?
49 À l’intérieur de la condition du Saint, la condition d’engendré de l’esprit et de prêtre, le Grand Prêtre Jésus Christ sur terre ne pouvait avoir directement accès à la présence céleste de Dieu, parce qu’il était toujours dans la chair comme créature humaine parfaite. Il y avait en effet un “rideau” symbolique entre lui et le Très-Saint céleste, tout comme Moïse “mit en place le rideau de l’écran protecteur, et ferma l’accès à l’arche du témoignage”. — Exode 40:21.
50. a) Quand et comment Jésus franchit-il le “rideau” intérieur? b) Quel serment se réalisa à son égard et pourquoi?
50 Jésus Christ, en tant que Grand Prêtre, a franchi le rideau symbolique de la “vraie tente” le 16 Nisan de l’an 33, en étant ressuscité d’entre les morts, non plus simplement comme engendré de l’esprit et dans la chair, mais comme complètement engendré en tant que Fils spirituel de Dieu dans les cieux invisibles. C’est ce que nous dit l’apôtre Pierre, en ces termes: “Le Christ lui-même est mort une fois pour toutes en ce qui concerne les péchés, un juste pour des injustes, afin de vous mener à Dieu, ayant été mis à mort dans la chair, mais ayant été rendu à la vie dans l’esprit.” (I Pierre 3:18). En ce jour mémorable, le serment juré par Dieu concernant une prêtrise éternelle “à la manière de Melchisédek” se réalisa à l’égard de Jésus, puisqu’il venait de recevoir en récompense “la puissance d’une vie indestructible”. (Hébreux 7:16, 24; Actes 13:33-37; Romains 1:1-4.) Après plusieurs apparitions à ses disciples fidèles pendant les quarante jours qui suivirent sa résurrection, il monta au ciel pour présenter à Dieu, dans le véritable Très-saint, la valeur de son sacrifice humain sans défaut. — Actes 1:1-11; Hébreux 9:24.
51. a) Quand prit fin le Jour antitypique des Propitiations? Combien de temps avait-il duré? b) Quel fut le signe que la valeur du sacrifice de Jésus avait été acceptée dans le Très-Saint?
51 C’est avec la présentation de la valeur du sacrifice du Christ dans le Très-Saint céleste que prit fin le grand Jour antitypique des Propitiations. Pour le Grand Prêtre Aaron, de la tribu de Lévi, le jour national des Propitiations n’était qu’un jour de vingt-quatre heures. Mais pour le Grand Prêtre Jésus Christ le Jour antitypique des Propitiations fut une période de trois ans et huit mois. Dix jours après son ascension au ciel, ses fidèles disciples eurent la preuve que Dieu avait accepté la valeur du sacrifice humain parfait que Jésus avait présenté dans le Très-Saint céleste. Comment? Par l’effusion de l’esprit saint qui fut répandu sur eux à Jérusalem, le dimanche 6 Sivan de l’an 33, soit le jour de la Fête des Semaines ou jour de la Pentecôte (Actes 2:1-36). Voilà qui marquait quelque chose de nouveau en ce qui concerne “la vraie tente qu’a dressée Jéhovah”. C’est ce que nous allons voir.
SOUS-PRÊTRES SPIRITUELS
52. a) Comment fut préfiguré le fait que le Grand Melchisédek a des sous-prêtres? b) Quand fut installée la prêtrise aaronique et quel “saint signe” fut mis sur la tête d’Aaron?
52 Il n’est dit nulle part que le Roi-Prêtre Melchisédek de Salem ait eu des sous-prêtres à son service. Mais le Fils de Dieu, qui est devenu “grand prêtre à la manière de Melchisédek”, a des sous-prêtres à sa disposition (Hébreux 5:8-10). Ceci a été préfiguré par la famille sacerdotale d’Aaron le Lévite. Jéhovah Dieu appela Aaron à être grand prêtre et ses fils à être sous-prêtres. Le premier jour du mois de Nisan de l’an 1512, le prophète Moïse, obéissant à l’ordre de Dieu, se mit à installer Aaron et ses fils dans leurs fonctions de prêtres (Exode 40:1, 2, 12-16; 29:4-9; Lévitique 8:1-13). Entre autres pièces d’habillement à l’usage du grand prêtre, “ils firent la plaque brillante, le saint signe de la mise à part, en or pur, et inscrivirent sur elle une inscription en gravures de sceau: ‘La sainteté appartient à Jéhovah.’” — Exode 39:30.
53. a) En ornant de ce signe le turban du Grand Prêtre Aaron, à quel ordre de Jéhovah Moïse obéissait-il? b) De quel verbe hébreu dérive le vocable qu’on a traduit par “signe de la mise à part”?
53 Quand il imposa les vêtements à son frère Aaron pour l’installer dans la dignité de grand prêtre, Moïse exécuta donc cet ordre de Jéhovah: “Et tu devras mettre le turban sur sa tête et placer sur le turban le saint signe de la mise à part. Et tu devras prendre l’huile d’onction, et la verser sur sa tête, et l’oindre.” (Exode 29:6, 7). Le “saint signe de la mise à part”, on vient de le voir, était une “plaque brillante”, en or pur. Aussi nombre de traducteurs des Écritures hébraïques préfèrent-ils rendre l’expression par “le saint diadème” ou “le diadème de sainteté”. (Voir Exode 29:6; Bible de Jérusalem; Dhorme.) Les mots hébreux qui se traduisent ordinairement par “diadème” et “couronne” ne sont évidemment pas les mêmes que le vocable hébreu qu’on a rendu ici par “signe de la mise à part”. En Lévitique 21:12, ce vocable hébreu s’applique à l’huile d’onction qui est sur la tête du grand prêtre; on lit en effet ceci: “Il ne devra pas non plus sortir du sanctuaire ni profaner le sanctuaire de son Dieu, car le signe de la mise à part est sur lui, l’huile d’onction de son Dieu.” Ce vocable hébreu dérive du verbe nazar qui a été traduit par “vouer” en Osée 9:10. — Dhorme, MN.
54, 55. a) Comment appelait-on le grand prêtre et qu’annonçait son onction? b) Jean le Baptiste oignit-il Jésus d’esprit saint? Qui lui conféra cette onction?
54 Sans conteste, le grand prêtre Aaron et ses successeurs étaient des hommes qui avaient été mis à part pour Jéhovah Dieu, voués à lui, de par leur installation officielle (Exode 29:30, 35). Ayant été oint de l’huile d’onction sainte, le grand prêtre était appelé “l’oint” ou Messie (Lévitique 4:3, 5, 16; 6:22), comme le furent par la suite les rois oints d’Israël (I Samuel 24:6, 10; 26:9-11; Lamentations 4:20). Voici donc ce que nous dit la Bible, après avoir énuméré les noms des quatre fils et sous-prêtres du Grand Prêtre Aaron: “Ce sont là les noms des fils d’Aaron, les prêtres oints dont on avait rempli les mains de pouvoirs pour exercer les fonctions de prêtres.” (Nombres 3:1-3). Quand Moïse, médiateur entre Jéhovah Dieu et la nation d’Israël, oignit son frère aîné Aaron comme grand prêtre, son geste avait valeur de symbole. Il annonçait que Dieu oindrait son Fils Jésus d’esprit saint après que celui-ci serait remonté des eaux du baptême.
55 Jean le Baptiste était le fils d’un prêtre lévite, plus exactement de Zacharie, qui appartenait à la classe sacerdotale d’Abijah. Mais Jean ne fit que baptiser Jésus dans les eaux du Jourdain; il ne l’oignit pas comme grand prêtre spirituel (Luc 1:5-17; 3:21-23; Marc 1:9-11). Dieu seul pouvait oindre Jésus d’esprit saint.
56, 57. a) D’après Jean le Baptiste, qu’est-ce que Jésus serait à même de faire? b) Avant de quitter ses disciples, que leur annonça-t-il à propos du baptême d’esprit saint?
56 À propos de Jésus, Jean le Baptiste avait dit: “Après moi vient quelqu’un de plus fort que moi; je ne suis pas digne de me baisser pour défaire les lanières de ses sandales. Moi je vous ai baptisés d’eau, mais lui vous baptisera d’esprit saint.” Dieu avait annoncé à Jean cette venue, car celui-ci déclara: “Moi non plus je ne le connaissais pas, mais Celui-là même qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit: ‘Celui sur qui tu verras l’esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans de l’esprit saint.’” (Marc 1:7, 8; Jean 1:33). Ainsi Jésus, outre qu’il fut oint d’esprit saint comme grand prêtre spirituel, devait encore être mis à même de baptiser d’esprit saint. Mais quand baptiserait-il d’esprit saint? Pas avant sa mort comme sacrifice humain parfait.
57 Après sa résurrection d’entre les morts, Jésus se fit des corps de chair et apparut à ses disciples qui étaient encore à Jérusalem. Que leur annonça-t-il à propos de l’esprit saint? Cela nous est dit en Actes 1:4, 5: “Et tandis qu’il se trouvait avec eux, il leur ordonna ceci: ‘Ne vous éloignez pas de Jérusalem, mais continuez d’attendre ce que le Père a promis, ce dont vous m’avez entendu parler; car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans de l’esprit saint d’ici peu de jours.’”
58, 59. a) Quand eut lieu ce baptême? Comment Jésus accomplit-il d’une manière antitypique ce que le grand prêtre faisait ce même jour au temple? b) Quelle prophétie de Joël commença à s’accomplir? Qu’a dit à ce propos l’apôtre Pierre?
58 L’événement eut lieu dix jours après son ascension au ciel, soit le 6 Sivan de l’an 33, le jour de la Fête des Semaines (ou Pentecôte), jour où le grand prêtre, au temple de Jérusalem, présentait à Dieu deux pains levés comme prémices de la moisson des blés (Lévitique 23:15-21). Ce même jour, de manière antitypique, le Grand Prêtre céleste présenta à Jéhovah Dieu, comme prémices, la congrégation chrétienne (Révélation 14:4). Il fit cela en servant de canal pour l’effusion de l’esprit saint sur ses disciples, qui attendaient à Jérusalem. C’est ainsi que commença à s’accomplir la prophétie de Joël 2:28, 29, et l’apôtre Pierre, rempli d’esprit saint, donna l’explication que voici devant des milliers de spectateurs juifs:
59 “Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité: ce dont nous, nous sommes tous témoins. Ayant donc été élevé à la droite de Dieu et ayant reçu du Père l’esprit saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez. David, en effet, n’est pas monté au ciel, mais il dit lui-même: ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur: “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau pour tes pieds.”’ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez attaché sur un poteau!” — Actes 2:14-21, 32-36.
60. Comment cette effusion d’esprit saint par Jésus a-t-elle été préfigurée par ce que Moïse a fait le 1er Nisan 1512?
60 C’est ainsi que Jésus Christ baptisa d’esprit saint ses fidèles disciples. Ceci avait été préfiguré longtemps à l’avance, le 1er Nisan 1512 avant notre ère, le jour où Moïse, exécutant les ordres de Jéhovah, oignit avec l’huile d’onction sainte les fils du Grand Prêtre Aaron. Voici ce qu’il nous est dit à ce sujet: “Puis Jéhovah parla à Moïse, en disant: ‘Le jour du premier mois, le premier du mois, tu devras dresser le tabernacle de la tente de réunion. Puis tu devras faire approcher Aaron et ses fils à l’entrée de la tente de réunion et les laver avec de l’eau. Et tu devras revêtir Aaron des vêtements saints, et l’oindre, et le sanctifier, et ainsi il devra remplir les fonctions de prêtre devant moi. Après cela, tu feras approcher ses fils et tu devras les revêtir de tuniques. Et tu devras les oindre, comme tu auras oint leur père, et ainsi ils devront remplir les fonctions de prêtres devant moi, et leur onction devra leur servir continuellement de prêtrise, jusqu’à des temps indéfinis, pendant leurs générations.’ Et Moïse se mit en devoir de faire selon tout ce que Jéhovah lui avait ordonné. Ainsi fit-il.” — Exode 40:1, 2, 12-16.
61. Les successeurs des quatre premiers sous-prêtres recevaient-ils l’onction? Conférait-on au successeur du grand prêtre une onction particulière avec l’huile sainte?
61 Comme on le voit, les quatre fils d’Aaron furent oints comme sous-prêtres d’Israël. Ce furent les premiers sous-prêtres. Mais, par la suite, quand leurs successeurs étaient installés dans leurs fonctions de sous-prêtres, ils ne recevaient pas d’onction particulière avec l’huile d’onction sainte. On leur imposait simplement les vêtements officiels du sous-prêtre. Ce geste était considéré comme suffisant. L’onction des quatre premiers sous-prêtres leur servait de représentation. Par contre, on conférait une onction particulière à chaque successeur du grand prêtre Aaron (Nombres 3:1-3; Exode 29:29, 30; Nombres 20:23-29; Deutéronome 10:6). Néanmoins, il fallait regarder la prêtrise d’Israël tout entière comme une classe ointe selon l’onction des membres originels.
62. En servant d’intermédiaire pour oindre ses disciples sur terre, que fait-il d’eux? Qu’a dit à ce sujet l’apôtre Jean dans la Révélation?
62 Dans l’accomplissement antitypique, Jésus Christ, en oignant d’esprit saint les 144 000 fidèles disciples, agit en qualité de Représentant de Dieu et fait d’eux des prêtres spirituels. Il en fait ses sous-prêtres dont il est, lui, le Grand Prêtre. C’est pourquoi l’apôtre Jean a pu écrire ceci à propos du Christ: “Jésus Christ, ‘le Témoin fidèle’, ‘le premier-né d’entre les morts’, et ‘le Chef des rois de la terre’. À lui qui nous aime et qui nous a déliés de nos péchés par le moyen de son propre sang — et il a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père, — oui, à lui la gloire et la puissance pour toujours! Amen.” Et encore: “Tu as été égorgé et avec ton sang tu as acheté pour Dieu des personnes de toute tribu, et langue, et peuple, et nation, et tu en as fait, pour notre Dieu, un royaume et des prêtres, et ils régneront sur la terre.” — Révélation 1:5, 6; 5:9, 10.
63. En quels termes l’apôtre Pierre attesta-t-il la prêtrise des disciples oints de Jésus?
63 Il y a encore un autre témoin inspiré qui atteste cela: c’est l’apôtre Pierre. Quelques années avant que ne fût détruit le temple de Jérusalem sous les coups des Romains (en 70) et que les prêtres lévitiques ne fussent privés de leurs fonctions, voici ce qu’il écrivit aux chrétiens oints, qui possèdent l’espérance céleste: “Ceux-là trébuchent parce qu’ils désobéissent à la parole. (...) Mais vous, vous êtes ‘une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale, pour que vous proclamiez les vertus’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière.” — I Pierre 2:8, 9.
64. Dans quelle condition sont donc les disciples oints? Quels privilèges connaissent-ils dans cette condition?
64 Constituant à présent une prêtrise, ils se trouvaient donc dans une condition nouvelle quant à la “vraie tente”, ou temple, qui avait été dressée, non par des mains d’hommes, mais par Jéhovah Dieu. Ils étaient maintenant dans la condition d’engendré et de prêtre, celle qui avait été figurée par le Saint de l’ancienne “tente de réunion” érigée par Moïse. Il en fut pour eux comme il en avait été pour le Grand Prêtre Jésus Christ à partir du jour où il avait été oint d’esprit saint jusqu’au moment où il était mort comme créature humaine parfaite. Aussi, comme Jésus, ils sont éclairés, pendant qu’ils sont encore sur terre dans leurs corps de chair, par la lumière spirituelle que répand le porte-lampes antitypique; ils mangent la nourriture spirituelle figurée par les deux piles de pains de présentation sur la table d’or; ils offrent à Dieu des prières et un service fervent, comme s’ils offraient de l’encens sur l’autel de l’encens dans le Saint de la tente de réunion.
65. À ceux qui sont dans la condition figurée par le Saint, qu’a écrit l’apôtre Jean au sujet de leur onction?
65 À ceux qui sont dans la condition d’engendré de l’esprit, celle qui avait été figurée par le Saint typique, il est dit: “Vous, vous possédez une onction qui vient du saint; et tous, vous avez la connaissance. Je vous écris ces choses à propos de ceux qui cherchent à vous égarer. Et quant à vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez besoin de personne pour vous enseigner; mais, comme l’onction venue de lui vous enseigne sur toutes choses, qu’elle est véridique et qu’elle n’est pas mensonge, et tout comme elle vous a enseignés, demeurez en union avec lui.” — I Jean 2:20, 26, 27.
66. À ceux qui sont dans la condition représentée par le Saint, qu’a écrit l’apôtre Paul au sujet de leur onction?
66 À ceux qui se trouvent dans la condition d’engendré et de prêtre, celle qui avait été représentée par le Saint où pouvaient entrer et servir les prêtres aaroniques, il est encore dit, cette fois par l’apôtre Paul: “Celui qui garantit que nous appartenons vous et nous à Christ [Oint] et celui qui nous a oints, c’est Dieu. Il a mis aussi son sceau sur nous et nous a donné le gage de ce qui est à venir, à savoir l’esprit, dans nos cœurs.” — II Corinthiens 1:21, 22.
67. Aux Hébreux devenus chrétiens, qu’a dit l’écrivain inspiré pour ce qui est de manger d’un autel et de sacrifier?
67 Étant donné que les 144 000 sont des prêtres spirituels sous les ordres du Grand Prêtre Jésus Christ, ils ont le droit de manger de son sacrifice sur l’“autel” de la “volonté” de Dieu; quant à ceux qui par incrédulité rejetèrent Jésus en sa qualité de Messie ou Christ, ils n’avaient pas le droit de manger de son sacrifice sur l’“autel” antitypique de Dieu. Sans présomption donc, l’écrivain inspiré a pu dire ceci aux Hébreux devenus chrétiens (Hébreux 13:10-15): “Nous avons un autel dont ceux qui font le service sacré dans la tente n’ont pas le droit de manger. Car on brûle hors du camp les corps des animaux dont le sang est porté dans le lieu saint par le grand prêtre, — pour le péché. C’est pourquoi Jésus, lui aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte [de Jérusalem]. Sortons donc vers lui, hors du camp, en portant l’opprobre qu’il a porté, car nous n’avons pas ici de ville permanente, mais nous recherchons réellement celle qui est à venir. Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font la déclaration publique pour son nom.”
68, 69. a) Puisqu’ils mangent de l’autel, dans quel lieu antitypique se trouvent-ils? Comment y ont-ils été introduits? b) Comme preuve qu’ils sont bien dans cette condition, qu’a écrit l’apôtre Paul aux chrétiens romains?
68 Puisque ces sous-prêtres spirituels ont le droit divin de manger du sacrifice sur le véritable “autel” de Dieu, c’est donc qu’ils se trouvent également dans la condition figurée par la cour où se dressait l’autel de cuivre pour les sacrifices. C’est la condition de ceux qui sont déclarés justes ou justifiés par Dieu grâce à leur foi au sacrifice de Jésus Christ. C’est quand le Grand Prêtre Jésus Christ, prenant la valeur de son “sang” sacrificiel, pénétra dans le Très-Saint pour le présenter directement à Jéhovah Dieu, que les bienfaits de son sacrifice humain parfait commencèrent à s’appliquer aux disciples sur la terre, en raison de leur foi. C’était donc à partir de la Pentecôte de l’an 33. Par la foi, et le cœur débordant de reconnaissance, les disciples mangèrent du sacrifice de Christ qui avait été offert du fait de la volonté divine. Voilà comment ils obtinrent le pardon de leurs péchés. En leur accordant le pardon et en les tenant par suite pour sans péché dans la chair, Dieu les déclarait justes ou les justifiait. C’est ainsi qu’ils furent introduits dans la cour antitypique. Qu’ils se trouvent bien dans cette condition, on en a la preuve dans le passage suivant:
69 “Nous croyons en celui qui a relevé d’entre les morts Jésus notre Seigneur. Il a été livré pour nos fautes et a été relevé pour qu’on nous déclare justes. Ayant donc été déclarés justes par suite de la foi, jouissons de la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par qui nous avons obtenu accès par la foi à cette faveur imméritée, en laquelle nous nous tenons à présent; et exultons grâce à l’espérance de la gloire de Dieu. Combien plus, donc, puisque maintenant nous avons été déclarés justes par son sang, serons-nous par son entremise sauvés du courroux.” — Romains 4:24 à 5:2, 5:9.
70. a) Comme autre preuve qu’ils sont dans la condition de l’homme non condamné par Dieu, qu’a écrit l’apôtre aux Romains? b) Pourraient-ils ajouter quoi que ce soit à la valeur du sacrifice du Christ?
70 Comme autre preuve que ces sous-prêtres spirituels sont tenus par Dieu pour sans péché dans la chair, donc comme étant sans condamnation, alors qu’ils sont encore sur terre, il y a ce passage: “Grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur! Ainsi donc, moi-même [l’apôtre Paul], par mon esprit, je suis esclave de la loi de Dieu, mais par ma chair, esclave de la loi du péché. Pas de condamnation donc pour ceux qui sont en union avec Christ Jésus. Car la loi de l’esprit qui donne la vie en union avec Christ Jésus t’a libéré de la loi du péché et de la mort.” (Romains 7:25 à 8:2). C’est donc la condition de ceux qui sont tenus pour justes par Dieu, pour non condamnés, alors qu’ils sont encore dans une chair imparfaite, marquée par le péché, qui est figurée par l’ancienne cour où se dressait l’autel de cuivre, celui près duquel servaient les prêtres aaroniques. Aucun sacrifice de chair de la part des justifiés ne pourrait rien ajouter à la valeur du sacrifice de Christ pour les péchés. C’est pourquoi ils offrent à Dieu par Christ le “sacrifice de louange” et le bien qu’ils font en tant que chrétiens. Ils voient toute l’inutilité de ce qu’on appelle le “sacrifice de la messe”.
71. a) Dans quel lieu antitypique se trouvent encore les chrétiens qui ont été déclarés justes? b) Qu’est-ce qui les sépare du Très-Saint céleste? Qui leur a frayé la voie?
71 Alors qu’ils sont encore sur terre, donc dans la chair, les sous-prêtres, revêtus des tuniques de la justice imputée, sont également dans la condition d’engendrés de l’esprit, celle qui a été figurée par le Saint de la tente ou temple typique. Mais tout comme leur Grand Prêtre Jésus Christ, ils comptent entrer dans le Très-Saint céleste, là où Dieu se trouve en personne, sur son trône. Or, ce qui les empêche de pénétrer directement dans le véritable Très-Saint, c’est la barrière charnelle, le fait qu’ils sont encore dans la chair. Cette barrière a été représentée par le rideau intérieur qui séparait le Saint du Très-Saint qui abritait l’Arche de l’Alliance et était éclairé par la Schékinah. Jésus Christ leur fraya la voie, passant “à travers le rideau” et entrant dans le véritable Très-Saint. Il pénétra dans le Très-Saint “à l’intérieur du rideau” comme un “précurseur”. (Hébreux 6:19, 20.) Il inaugura ainsi la voie nouvelle qui donne accès à la vie céleste.
72. De quoi les 144 000 doivent-ils se montrer dignes? Comment pourront-ils y entrer?
72 Aussi les 144 000 sous-prêtres spirituels sont-ils engagés à persévérer dans leurs efforts pour se montrer dignes de pénétrer “à l’intérieur du rideau”, en restant fidèles jusqu’à la mort du corps de chair, ce qui leur vaut d’être ressuscités pour la vie dans l’esprit. Voici ce que dit l’écrivain inspiré en Hébreux 10:19-22: “Puisque nous avons, par le sang de Jésus, de la hardiesse pour la voie qui donne accès au lieu saint, [voie] qu’il a inaugurée pour nous, comme une voie nouvelle et vivante, à travers le rideau, c’est-à-dire sa chair, et puisque nous avons un grand prêtre établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la pleine certitude de la foi.”
73. Quand ils auront franchi la barrière de chair, dans quoi pénétreront les sous-prêtres spirituels et pour faire quoi?
73 Quand, s’étant fidèlement acquittés de leurs fonctions sacerdotales jusqu’à la mort, ils seront ramenés à la vie par la “première résurrection”, ils auront franchi la barrière de chair, le “rideau” antitypique. Ils pénétreront dans le Très-Saint céleste et verront la gloire inexprimable du Dieu vivant. Ils accéderont en présence de Dieu, non pas pour faire comme le Grand Prêtre Jésus Christ, c’est-à-dire pour présenter la valeur d’un sacrifice humain parfait, mais pour servir à ses côtés afin d’étendre les bienfaits de son sacrifice au genre humain (Révélation 20:6). Ils devront exercer la prêtrise céleste pendant mille ans, mais ils n’auront pas besoin de successeurs. Comme leur Grand Prêtre glorifié, ils posséderont la “puissance d’une vie indestructible” et pourront donc mener à bonne fin leur tâche sacerdotale. — Hébreux 7:16, 24
DES PRÊTRES COMPRÉHENSIFS, COMPATISSANTS
74. a) Quelle possibilité le sacrifice propitiatoire du Christ a-t-il donné aux 144 000? b) Pourquoi, grâce à ce sacrifice, les mille ans de la prêtrise de Christ seront-ils un heureux temps pour l’humanité?
74 Quel heureux temps ce sera pour des humains pécheurs et mourants que les mille ans dont disposera la prêtrise céleste! Le Grand Prêtre Jésus Christ a offert à Dieu un sacrifice parfait, non pas seulement pour ses 144 000 sous-prêtres, mais pour tous les hommes. Étant du nombre des prêtres spirituels, voici ce qu’a écrit il y a dix-neuf siècles l’apôtre Jean: “Mes petits enfants, je vous écris ces choses pour que vous ne commettiez pas de péché. Mais si quelqu’un vient à commettre un péché, nous avons un assistant auprès du Père, Jésus Christ, un juste. Il est, lui, un sacrifice propitiatoire pour nos péchés, et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.” (I Jean 2:1, 2). Le sacrifice propitiatoire de Jésus Christ a donné aux 144 000 sous-prêtres la possibilité de s’affranchir du péché et de sa sanction: la mort, et d’obtenir la vie éternelle auprès de leur Grand Prêtre céleste. Ce même sacrifice possède une valeur suffisamment grande pour que toute l’humanité en bénéficie; c’est un sacrifice pour les péchés du monde. Jean le Baptiste, désignant Jésus Christ baptisé, s’est exclamé: “Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde!” — Jean 1:29.
75. a) Qui d’autre le Christ peut-il aider, puisqu’il a été capable de venir en aide aux 144 000 sous-prêtres spirituels? b) Outre la grande foule des survivants de la grande tribulation, qui bénéficiera encore de la valeur de son sacrifice?
75 Jésus Christ, le Grand Prêtre, fut à même d’aider la congrégation de ses 144 000 sous-prêtres à triompher du péché et à se libérer de la condamnation à mort qu’il entraîne. Il peut faire de même pour le reste des hommes, et tout particulièrement pour ceux qui sont bien disposés, qui désirent vivre éternellement avec une bonne conscience à l’égard de Dieu. Le Christ dispose de mille ans pour cette œuvre. Il a le désir de l’accomplir. Il n’échouera nullement dans sa tâche de prêtre “à la manière de Melchisédek”. Il n’aidera pas que les vivants, c’est-à-dire la “grande foule” de ceux qui émergeront vivants de la grande tribulation qui marquera la fin du présent système de choses. Il viendra encore en aide aux milliards d’humains qui dorment actuellement du sommeil de la mort (II Timothée 4:1; Révélation 7:9-15; Actes 24:15). Il ne permettra pas que quoi que ce soit de la précieuse valeur de son sacrifice reste non utilisé, non appliqué.
76, 77. a) Pendant son séjour terrestre, comment se comporta Jésus? Comment traitera-t-il l’humanité durant sa prêtrise millénaire? b) Pourquoi donc Jésus est-il mieux à même de porter secours à ceux qui sont mis à l’épreuve?
76 Il est écrit: “Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.” (Romains 5:8). Ceci prouve que Jésus avait à l’égard de l’humanité déchue, qui avait hérité d’Adam et Ève le péché et la mort, une attitude miséricordieuse et compatissante, une attitude d’abnégation totale. Pendant les trente-trois ans et demi qu’il fut sur la terre, il se montra doux, patient, serviable, compréhensif et clément. Étant un homme lui-même, et tenté, il comprenait l’homme, ce qui lui donnait plus vive conscience encore de la façon dont il fallait soigner une humanité sous l’empire du péché. Même sur le poteau d’exécution, il endura sans se plaindre les insultes que lui lançaient des hommes égarés. Si Jésus se comporta ainsi dans les pires conditions, on peut être certain qu’il agira de même pendant les mille ans que dureront ses fonctions sacerdotales. C’est ce que nous fait entendre l’écrivain sacré:
77 “Ce n’est certes pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham qu’il vient en aide. En conséquence, il a dû devenir en tous points semblable à ses ‘frères’, afin de devenir un grand prêtre miséricordieux et fidèle dans les choses qui concernent Dieu, pour offrir un sacrifice propitiatoire pour les péchés du peuple. Car puisqu’il a souffert lui-même quand il a été mis à l’épreuve, il peut porter secours à ceux qui sont mis à l’épreuve.” — Hébreux 2:16-18. Comp. Hébreux 5:1, 2.
78. Que nous est-il dit en Hébreux 5:7-10 à propos de tout ce que Jésus a enduré pour le culte pur et par amour pour nous?
78 Ce que Jésus Christ a enduré pour apparaître comme un grand prêtre capable et sans défaut sur terre, — pour le culte pur de Jéhovah et par amour pour nous, — cela nous est brièvement décrit en Hébreux 5:7-10: “C’est Christ qui, aux jours de sa chair, a offert avec cris puissants et larmes des supplications et aussi des requêtes à Celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été écouté favorablement pour sa crainte pieuse. Bien que Fils, il a appris l’obéissance par les souffrances qu’il a endurées; et, après avoir été rendu parfait, il est devenu cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent, parce qu’il a été expressément appelé par Dieu grand prêtre à la manière de Melchisédek.”
79, 80. a) Possédant la “puissance d’une vie indestructible”, que pourra faire le Christ pendant les mille ans? b) Quel genre de prêtrise a produit le serment juré par Dieu, par contraste avec la prêtrise qui fut produite par la Loi?
79 Possédant la “puissance d’une vie indestructible”, il pourra mener à son terme l’œuvre sacerdotale qui lui a été confiée, et cela pour la plus grande gloire de Dieu. Il pourra aider l’humanité jusqu’à complète élimination du péché et de la peine de mort qui en est la sanction. Il pourra réaliser ce que les nombreux prêtres aaroniques qui se sont succédé n’ont jamais réussi à accomplir pendant le millénaire et demi que subsista leur service sacré. Il est écrit en effet en Hébreux 7:23-28:
80 “En outre, beaucoup ont dû devenir prêtres les uns après les autres, parce que la mort les empêchait de demeurer tels, mais lui, parce qu’il demeure vivant pour toujours, il a sa prêtrise sans aucun successeur. Il en résulte qu’il peut aussi sauver d’une manière complète ceux qui, par lui, s’approchent de Dieu, parce qu’il est toujours vivant pour solliciter en leur faveur. En effet, c’est un tel grand prêtre qui nous convenait, fidèle, sans malice, immaculé, séparé des pécheurs, et devenu plus haut que les cieux. Il n’a pas besoin, comme ces grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple; (car cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même;) la Loi, en effet, établit comme grands prêtres des hommes qui ont de la faiblesse, mais la parole du serment juré, qui est postérieure à la Loi, établit un Fils qui est rendu parfait pour toujours.”
81. a) Pourquoi les 144 000 sauront-ils se montrer compatissants et compréhensifs à l’égard de l’humanité? b) Possédant la “puissance d’une vie indestructible”, que pourront-ils faire?
81 Et les 144 000 sous-prêtres spirituels qui “seront prêtres de Dieu et du Christ (...) pendant les mille ans”? (Révélation 20:6.) Eh bien, Dieu les a destinés par avance “à être modelés sur l’image de son Fils”. (Romains 8:29.) Eux aussi sont nés et ont grandi comme hommes et femmes, comme des humains pécheurs, imparfaits, mal disposés, héritiers des rebelles Adam et Ève. Ils savent donc ce que c’est que d’être une créature humaine marquée par le péché. Eux aussi donc, comme leur Grand Prêtre Jésus Christ, sauront être compatissants et bien disposés envers une humanité sous l’empire du péché et de la mort. Telle a été leur attitude quand ils se trouvaient encore sur terre comme sous-prêtres spirituels, telle sera leur attitude quand, ayant part à la “première résurrection”, ils deviendront des sous-prêtres célestes. Ils ne devront pas mourir et ne laisseront donc pas à regret derrière eux une œuvre inachevée. Possédant la “puissance d’une vie indestructible”, ils pourront se joindre à leur Grand Prêtre pour mener à son terme une tâche par laquelle ils élimineront le péché. Quel en sera le résultat? À cette époque-là, tous les humains bien disposés auront été ramenés à la perfection.
82. En quels termes le passage de Révélation 21:4 décrit-il l’œuvre impressionnante qu’accomplira la prêtrise céleste? Quel univers Dieu aura-t-il de nouveau?
82 L’œuvre impressionnante qu’accomplira cette prêtrise pendant mille ans, — une prêtrise qui ne formera pas d’intrigues, — nous est décrite en ces termes merveilleux: “La mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu.” (Révélation 21:4). En effet, le péché, c’est-à-dire “l’aiguillon qui produit la mort”, aura disparu! Le péché que nous avons hérité de nos premiers parents sera aboli, lui et tous ses effets déplorables! Le Dieu Très-Haut aura de nouveau un univers pur et saint.
[Schéma, page 95]
(Voir la publication)
PLAN DE LA TENTE DE RÉUNION
Table des pains de présentation
TRÈS-SAINT
Rideau
SAINT
Écran protecteur
Bassin
Autel de l’holocauste
Porte
Arche de l’Alliance
Autel de l’encens
Porte-lampes
COUR
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Qu’attendre de juges institués pour mille ansLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 7
Qu’attendre de juges institués pour mille ans
1. Quel pouvoir a été donné à ceux qui étaient assis sur les trônes?
EN RELATANT sa vision prophétique de la période millénaire qui va bientôt marquer l’avènement de choses extraordinaires et à peine croyables, l’apôtre Jean a écrit: “Et j’ai vu des trônes, et il y avait ceux qui se sont assis dessus, et le pouvoir de juger leur a été donné.” — Révélation 20:4.
2. Pourquoi l’idée de “jugement” tend-elle à jeter une ombre sur ce qui autrement serait une image splendide?
2 “Des trônes” qui sont occupés par ceux qui se sont vu remettre le pouvoir de juger! Que penser de cette perspective? Est-elle consolante ou tend-elle à ternir ce qui sans cela serait une image resplendissante du Millénium à venir, du Millénium entre tous? Comment l’apôtre Jean envisagea-t-il une telle perspective? Et nous, comment l’envisageons-nous? Ne sommes-nous pas profondément déçus par le système judiciaire qui est actuellement en vigueur, système qui règne même au sein de la chrétienté? C’est à notre époque, plus qu’à aucune autre, que nous voyons se vérifier les paroles de Psaume 82:5. Cette prophétie vise les hommes qui, occupant les fonctions de juges, sont comme des “dieux”, mais qui ont trahi les devoirs de leur charge. Voici ces paroles: “Ils n’ont pas su, et ils ne comprennent pas; ils continuent à circuler dans les ténèbres; tous les fondements de la terre chancellent.” Ou, selon la Bible de Jérusalem (version angl.): “Ignorants et stupides, ils se comportent en aveugles, sapant les fondements mêmes de la société terrestre.”
3, 4. a) Cependant, après ce que Jean avait vu auparavant, quel sentiment devrait susciter en nous la vue des trônes? b) Pourquoi peut-on espérer connaître le soulagement grâce à ces trônes?
3 Le soulagement, voilà ce que désire aujourd’hui l’humanité. Or, ce que l’apôtre Jean a vu à propos de ces “trônes” de jugement, c’est précisément quelque chose qui doit apaiser notre esprit et non pas éveiller en nous de sombres pressentiments. Rappelons-nous que, dans sa vision prophétique, l’apôtre Jean avait contemplé la guerre entre le Roi des rois céleste et les “rois de la terre” avec leurs “armées” et l’organisation politique universelle. Tous ces rois et leurs soutiens terrestres furent vaincus et anéantis. Il n’y avait donc plus personne pour occuper les trônes où les chefs politiques rendaient leurs arrêts. Aussitôt après, l’apôtre Jean vit l’ange de Dieu descendre dans le voisinage de la terre et enchaîner Satan le Diable et les démons, qui furent lancés dans l’abîme pour y rester enfermés, sous sceau divin, pendant mille ans. — Révélation 19:11 à 20:3.
4 Cette destruction du système de choses dirigé par Satan le Diable impliquait nécessairement un changement de juges, d’autant plus que maintenant la direction céleste de l’humanité était passée entre les mains du Roi des rois victorieux, qui “s’appelle Fidèle et Vrai, et il juge et fait la guerre avec justice”. (Révélation 19:11-16.) C’est ainsi qu’apparurent de nouveaux trônes de jugement. Mais à quoi pouvait-on s’attendre? À quelque chose d’heureux, à l’installation de juges meilleurs, qui seraient tenus de siéger sur ces trônes, ceux qui avaient été dressés dans les cieux en vertu de l’autorité de Dieu. Sur le plan judiciaire on pouvait s’attendre à ce qu’une humanité mal gouvernée et victime de jugements iniques trouve enfin du soulagement.
5, 6. Selon les paroles que Jésus adressa à ses onze fidèles apôtres, qui seront les juges qui occuperont ces trônes?
5 Qui sont ces nouveaux juges de l’humanité? Les paroles que Jésus adressa à un groupe représentatif de ces futurs juges nous indiquent quels sont ceux qui seront du nombre des juges célestes.
6 La nuit où il fut trahi, arrêté et jugé de façon inique par la plus haute cour de Jérusalem, Jésus dit à ses fidèles apôtres: “Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves; et moi je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.” (Luc 22:28-30). Ces fidèles apôtres étaient les principaux d’entre les 144 000 qui sont admis par Jésus Christ dans l’alliance pour le Royaume céleste, avec ses trônes de jugement (Matthieu 19:27, 28). Au-dessus de ces 144 000 juges adjoints se tiendra évidemment Jésus Christ, le Juge-Président.
7. Selon les paroles de Paul devant l’Aréopage d’Athènes, comment la terre sera-t-elle jugée au temps fixé par Dieu?
7 Cela nous rappelle les paroles de l’apôtre Paul, quand il fut traîné devant l’Aréopage d’Athènes, vers l’an 51. Dans le cours des explications qu’il donna aux juges de ce tribunal, qui semblaient être “plus que les autres, voués à la crainte des divinités”, Paul finit par dire: “Dieu, il est vrai, a fermé les yeux sur les temps d’une telle ignorance, mais il annonce maintenant aux humains qu’ils aient, tous et partout, à se repentir. Car il a fixé un jour où il doit juger la terre habitée avec justice par un homme qu’il a établi, offrant à tous une garantie en le ressuscitant d’entre les morts.” (Actes 17:22-31). Le jugement de la terre habitée se fera donc “avec justice” et l’instrument principal dont Dieu se servira pour ce jugement sera Jésus Christ, son Fils ressuscité.
8, 9. a) Comment le Juge divinement établi pourra-t-il juger l’humanité comme jamais aucun juge humain n’a pu le faire? b) Selon les paroles de Jésus en Jean 5:27-30, comment veillera-t-il à ce que tous soient jugés?
8 Désignant par son nom celui qui a été établi pour le jugement, l’apôtre a dit ceci dans sa dernière lettre à Timothée, son compagnon de mission: “Je t’ordonne solennellement devant Dieu et Christ Jésus, qui est destiné à juger les vivants et les morts, et par sa manifestation et son royaume.” (II Timothée 4:1). Ce Juge divinement établi agira comme jamais aucun juge humain n’a pu agir et ne pourra agir; il ne jugera pas seulement les vivants. Il jugera aussi les morts. Aucun juge établi par les hommes ne peut ressusciter les morts afin de les juger. Mais ce Juge établi par Dieu peut faire cela. Et les morts auront ce jugement millénaire, bien qu’il faille pour cela les ressusciter pour qu’ils aient ce jugement auquel ils ont droit, eux et les “vivants”, grâce à la mort sacrificielle du Christ. Notez ces paroles de Jésus:
9 “De même, en effet, que le Père relève les morts et leur rend la vie, de même le Fils aussi rend la vie à ceux qu’il veut. Car le Père ne juge absolument personne, mais il a remis au Fils tout le jugement, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Ne soyez pas surpris de ceci, car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs entendront sa voix et sortiront, ceux qui ont fait des choses bonnes, pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses mauvaises, pour une résurrection de jugement. Je ne peux rien faire de ma propre initiative; je juge selon ce que j’entends [du Père]; et le jugement que je rends est juste, car je cherche, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.” — Jean 5:21-23, 27-30.
10. a) Pour ce jugement, de quoi le Juge libérera-t-il les morts? b) De quel acte s’agit-il, et quelle question se pose donc sur le but de la résurrection?
10 Songez un peu! Ce Juge, qui était connu sur terre sous le nom de Fils de l’homme, glorifiera son œuvre millénaire en libérant tous ceux qui dorment dans les tombeaux commémoratifs. Le Jour du Jugement millénaire sera un jour de résurrection pour ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs, pour tous ceux pour qui le Fils de l’homme est mort comme sacrifice humain parfait. Il s’agit donc de toute l’humanité rachetée, en plus des 144 000 juges adjoints qui ont part à la “première résurrection”, une résurrection céleste (Révélation 20:4-6). Faut-il penser que cet acte plein d’amour qui consiste à libérer les morts, à les ressusciter, sera accompli dans une intention nuisible? Cet acte plein d’amour va-t-il nuire aux ressuscités? Nous voulons dire ceci: Cette résurrection ne sera pas seulement celle de ceux qui sont tenus pour justes, mais aussi celle de ceux qui par comparaison sont appelés “injustes”. “Il va y avoir une résurrection tant des justes que des injustes.” (Actes 24:15). Nous ne craignons rien pour les justes, mais que se passera-t-il avec les injustes?
11. a) Quelle question se pose pour ce qui est du but de la résurrection des “injustes”? b) Que dire à ce propos du cas du “malfaiteur”?
11 Les “injustes” ne connaîtront-ils cette faveur imméritée que représente la résurrection que pour se retrouver devant un juge sévère et dur qui va leur énumérer toutes leurs injustices du passé et leur montrer par là pourquoi il les condamne à la destruction éternelle? Si tel en était le but, de quel intérêt serait la résurrection pour les “injustes”? Est-ce dans ce but que sera ressuscité le “malfaiteur” qui se trouvait sur un poteau d’exécution à côté de Jésus et qui lui a dit: “Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume.” Ce n’est pas pour avoir adressé cette requête à Jésus qu’il est devenu un saint, n’est-ce pas? La réponse consolante que lui a faite Jésus ne signifiait pas que le malfaiteur avait été déclaré juste ou justifié par la foi et cela quarante-deux jours avant que Jésus ressuscité soit monté en la présence de son Père céleste pour lui offrir la valeur de son sacrifice humain (Luc 23:39-43). L’homme est mort comme un malfaiteur condamné et doit être regardé comme l’un des “injustes” qui doivent être ressuscités.
JUGES DES TEMPS PRÉCHRÉTIENS
12. Pourquoi tant les “justes” que les “injustes” ont-ils encore besoin d’autre chose que d’être libérés des tombeaux commémoratifs?
12 Que signifiera la résurrection tant pour ceux qu’on appelle “injustes” que pour ceux qu’on dit “justes”? Tous sont morts pour avoir hérité le péché et la mort d’Adam et Ève. Ils sont donc tous morts sans posséder aucune justice qui leur fût propre (Romains 5:12; 3:23). Donc, quand ils reviendront à la résurrection, non transformés quant à leur individualité propre, même les “justes” ne seront pas parfaits, c’est-à-dire exempts de tous les effets de l’imperfection et du péché. Il en fut ainsi dans le cas des hommes et des femmes que les prophètes Élie et Élisée, Jésus Christ et les apôtres ramenèrent à la vie sur la terre (Hébreux 11:35). Aussi les “justes” comme les “injustes” ont-ils encore besoin d’autre chose que d’être simplement libérés des tombeaux commémoratifs par une résurrection. Les “justes” eux aussi auront besoin d’être libérés des effets du péché et de l’imperfection. C’est pourquoi le Juge céleste Jésus Christ ne peut les proclamer aussitôt innocents, parfaits, exempts de tous les effets du péché, et les déclarer dignes de la vie éternelle sur terre le jour même de leur résurrection.
13. a) Pourquoi Dieu assigne-t-il mille ans à Jésus Christ comme juge de l’humanité? b) D’après le livre des “Juges”, que peut-on attendre du Juge millénaire de Dieu?
13 Si les fonctions judiciaires de Jésus Christ consistaient uniquement à prononcer des sentences le jour où comparaîtront devant lui les “justes” et les “injustes”, pourquoi Dieu lui aurait-il assigné mille ans pour servir en qualité de juge en faveur de l’humanité? Pour qu’une aussi longue période lui ait été attribuée, c’est qu’il doit avoir une œuvre à accomplir et ne doit pas se borner à prononcer des verdicts. Dans la Bible, ceux que Dieu a suscités comme juges pour son peuple élu des temps préchrétiens ne se contentaient pas de trancher des litiges, de prononcer ou d’exécuter des verdicts. Ces “juges suscités” par Dieu étaient des libérateurs de son peuple. Dans la Bible il y a précisément un livre qui porte le titre de “Juges”. La lecture en est passionnante. Ses pages relatent les exploits des hommes que Dieu, “le Juge de toute la terre”, a suscités pour la délivrance de son peuple opprimé. Saluez chaque jour de jugement qui commençait quand Dieu suscitait un juge pour exécuter le jugement pour ses affligés!
14. Qu’ont fait les juges Éhud et Barak?
14 Il y eut Éhud, qui commença sa carrière de juge en tuant seul le roi Églon dans sa salle de conférence. Ce monarque, très gras, régnait sur les Moabites. Éhud réussit à s’enfuir; il organisa les Israélites et les mena à la victoire: ils battirent les Moabites qui les opprimaient. Il y eut aussi Barak, qui montra qu’il avait été choisi comme juge de sa nation en battant les puissantes forces militaires de Jabin, roi de Canaan. Les armées de Jabin étaient redoutables, car elles possédaient neuf cents chars qui portaient des faux de fer à leurs roues.
15. Qu’ont fait Gédéon et Jephté?
15 Il y eut Gédéon, un homme sans prétention, qui, avec seulement trois cents hommes qui avaient foi en Dieu, mit en déroute les Madianites et les Orientaux qui avaient envahi le pays d’Israël comme un essaim de sauterelles. Au cœur de la nuit, alors que Gédéon et ses trois cents hommes avaient encerclé le camp ennemi, ils fracassèrent leurs jarres à terre, brandirent leurs torches, sonnèrent des trompettes et crièrent: “L’épée de Jéhovah et de Gédéon!” Alors le camp, saisi d’une soudaine panique, s’enfuit et commença à s’entre-tuer. Gédéon et ses trois cents hommes se lancèrent alors à la poursuite des survivants. Bien des années plus tard, une autre crise survint en Terre promise, et Jéhovah suscita Jephté, un proscrit, pour qu’il affronte les Ammonites pleins d’arrogance. Le zèle de Jephté pour la cause de Jéhovah était si fervent qu’il fit vœu d’offrir, en cas de victoire, ce qui sortirait à sa rencontre à son retour à la maison. Quand, encore tout vibrant de sa victoire, il vit son unique enfant, sa fille, sortir à sa rencontre, il montra combien il était attaché à Dieu en l’offrant pour le service divin.
16, 17. a) Comment Samson servit-il en qualité de juge d’Israël? b) Que dit l’écrivain sacré à propos des juges, en Hébreux 11:32-34?
16 Qui n’a entendu parler de Samson, celui dont la naissance avait été prédite à ses parents et qui fut l’homme le plus fort que la terre ait jamais porté? À lui tout seul, il délivra son peuple Israël de la main des Philistins. Et le jour de sa mort, alors qu’il était prisonnier des Philistins et aveugle, il fit s’effondrer le temple de Dagon, à Gaza, en Philistie, sur plus de trois mille personnes, tuant plus de Philistins à l’heure de sa mort qu’il n’en avait fait périr durant sa vie.
17 Rangeant ces juges parmi les hommes qui avaient une foi triomphante en Dieu, voici ce que dit l’écrivain chrétien inspiré, en Hébreux 11:32-34: “Et que dirai-je encore? Car le temps me manquera si je poursuis en parlant de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, ainsi que de Samuel et des autres prophètes, eux qui, grâce à la foi, ont mis à bas des royaumes, exercé la justice, obtenu des promesses, fermé la gueule des lions, maîtrisé la puissance du feu, échappé au tranchant de l’épée, eux qui de faibles qu’ils étaient ont été rendus puissants, sont devenus vaillants à la guerre, ont mis en déroute les armées des étrangers.”
18, 19. a) Qui était responsable des afflictions qui s’abattaient sur les Israélites après leur installation en Terre promise? b) Pourquoi Dieu dut-il susciter des juges?
18 Naturellement, les Israélites du temps des juges étaient responsables des afflictions qui leur survenaient du fait de l’ennemi, car ils s’écartaient de la pure adoration de Jéhovah, le Dieu vivant. Mais quand, animés d’un repentir sincère, ils revenaient à lui et l’adoraient, Jéhovah leur témoignait sa faveur. Voici ce qu’il est dit en Juges 2:16-19:
19 “Jéhovah suscitait donc des juges, et ils les sauvaient de la main de leurs pillards. Et même leurs juges, ils ne les écoutèrent pas, mais ils eurent des relations immorales avec d’autres dieux et se prosternèrent devant eux. Ils dévièrent vite de la voie dans laquelle leurs ancêtres avaient marché, en obéissant aux commandements de Jéhovah. Ils n’agirent pas ainsi. Et quand Jéhovah leur suscitait des juges, Jéhovah était avec le juge, et il les sauvait de la main de leurs ennemis, durant tous les jours du juge, car Jéhovah avait du regret devant leurs gémissements à cause de leurs oppresseurs et de ceux qui les traitaient sans ménagement. Et il arrivait, lorsque le juge mourait, qu’ils se retournaient et agissaient d’une manière plus désastreuse que leurs pères, en marchant à la suite d’autres dieux pour les servir et pour se prosterner devant eux. Ils ne renonçaient ni à leurs façons d’agir, ni à leur conduite obstinée.”
JUGES CÉLESTES IMMORTELS
20. a) Durant le millénium, pourquoi l’humanité ne sera-t-elle pas livrée à elle-même, comme au temps des juges d’Israël? b) Pourquoi même la “grande foule” des survivants devra-t-elle être encore délivrée?
20 Cependant les juges que ce même Jéhovah Dieu suscitera en la personne de Jésus Christ et de ses 144 000 juges adjoints ne mourront pas et ne livreront pas les habitants de la terre à eux-mêmes, et pourtant en ce temps-là Satan le Diable et les démons se trouveront dans l’abîme et non plus dans le voisinage de la terre. Possédant la “puissance d’une vie indestructible”, ils serviront sans relâche jusqu’au bout de la période judiciaire des mille ans. Ils ne siégeront pas simplement sur des trônes pour rendre des jugements et des décisions, mais ils agiront comme des libérateurs, tout comme les juges qui obtinrent l’approbation divine dans les temps anciens. Même les “vivants” qui, sous la protection divine, survivront à la “grande tribulation” et continueront à vivre après que Satan et les démons auront été emprisonnés dans l’abîme, auront encore besoin d’une autre délivrance. Comme ils sont tenus pour justes par Dieu, ils seront gardés en vie sur terre et entreront dans le jour du jugement millénaire, mais, en ce qui les concerne, ils devront encore être affranchis d’autre chose. De quoi? De leurs inclinations pécheresses, de leur état d’imperfection et de faiblesse, bref de la condition de mourants dans laquelle ils se trouveront toujours après la destruction de ce système de choses et la mise à l’abîme de Satan et des démons.
21, 22. a) Pourquoi les morts, quand ils ressusciteront, auront-ils besoin d’être encore délivrés? b) Pourquoi certains, comme Job et David, seront-ils tenus pour “justes” à leur résurrection?
21 Il en sera de même pour les “morts”, qui doivent être ramenés des tombeaux commémoratifs: qu’ils soient tenus pour “justes” ou pour “injustes” en se réveillant du sommeil de la mort, ils auront besoin d’être affranchis de leurs inclinations pécheresses, de leur état de déficience, de faiblesse, et de la pente qui mène à la mort. Le fait qu’ils sont tenus pour “justes” ne signifie pas qu’ils sont humainement et moralement parfaits dans la chair. Le fait qu’ils sont justes aux yeux de Dieu signifie cependant que ce sont des hommes et des femmes intègres envers Dieu, comme l’homme patient que fut Job du pays d’Uz (Job 2:3, 9; 27:5; Jacques 5:11; Ézéchiel 14:14, 20). Ou comme le roi David de Jérusalem, qui n’avait pas peur d’être jugé par son Dieu, car au Psaume 26:1-3, 11 David dit:
22 “Juge-moi, ô Jéhovah, car moi j’ai marché dans mon intégrité, et en Jéhovah j’ai mis ma confiance, pour que je ne vacille pas. Examine-moi, ô Jéhovah, et mets-moi à l’épreuve; affine mes reins et mon cœur. Car ta bonté de cœur est devant mes yeux, et j’ai marché dans ta vérité. Quant à moi, je marcherai dans mon intégrité. Oh! rachète-moi et témoigne-moi de la faveur!”
23, 24. a) Pour aboutir à quelle résurrection les hommes intègres d’autrefois ont-ils refusé tout marché avec les impies? b) Qu’est-il dit à leur sujet en Hébreux 11:35-40?
23 D’autres hommes des temps préchrétiens sont morts intègres. Refusant d’être infidèles à Jéhovah Dieu, ils n’ont accepté ni marché ni compromis. De ceux-là, il en est question au Hé chapitre onze du livre adressé à des Hébreux devenus chrétiens. Ces hommes et ces femmes attendaient une résurrection pour la vie dans des conditions terrestres meilleures, sous un gouvernement meilleur, sous lequel ils pourraient vivre éternellement dans la paix et le bonheur, et aussi dans l’intégrité envers le Dieu vivant. Voici ce qu’il est dit en Hébreux 11:35-40:
24 “Des femmes ont reçu leurs morts par résurrection; mais d’autres hommes ont été torturés parce qu’ils n’acceptaient pas de libération moyennant quelque rançon, afin d’aboutir à une meilleure résurrection. Oui, d’autres ont subi l’épreuve des moqueries et des fouets, et même celle des liens et de la prison. Ils ont été lapidés, ils ont été éprouvés, ils ont été sciés, ils sont morts égorgés par l’épée, ils ont circulé couverts de peaux de mouton, de peaux de chèvre, étant dans le besoin, dans la tribulation, étant maltraités; et le monde n’était pas digne d’eux. Ils ont erré dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. Et tous ceux-là, s’ils ont reçu témoignage grâce à leur foi, n’ont cependant pas obtenu l’accomplissement de la promesse, puisque Dieu prévoyait pour nous quelque chose de meilleur, afin qu’ils ne fussent pas rendus parfaits en dehors de nous.”
25, 26. a) Pourquoi, à leur résurrection, ces “justes” ne craindront-ils pas le Jour du Jugement? b) Pourquoi les “injustes” seront-ils désavantagés par rapport aux “justes”?
25 Étant morts intègres envers Dieu, ces “justes” ressusciteront intègres envers Dieu, mais non dans la perfection humaine et avec une conduite sans défaut. Ils ne craindront pas le grand Jour du Jugement de mille ans, dans lequel ils seront entrés en ressuscitant. L’intégrité qu’ils auront manifestée avant leur mort et avec laquelle ils reviendront leur donnera un avantage sur les “injustes” dans la marche vers la perfection humaine effective, vers l’état de l’homme exempt de tous les effets du péché. Ils auront en quelque sorte une avance sur les “injustes”.
26 Dans ce sens, il est écrit: “L’homme peu fortuné qui marche dans son intégrité vaut mieux que celui dont les lèvres sont tortueuses et que celui qui est stupide.” Et encore: “Le juste marche dans son intégrité. Heureux ses fils après lui!” (Proverbes 19:1; 20:7). Par contre, les choses seront moins faciles pour les “injustes” qui, jusqu’au jour de leur mort, ont laissé se développer en eux des tendances pécheresses, des habitudes mauvaises et des désirs néfastes. Ce seront là autant de handicaps et d’obstacles qui joueront contre eux dans la course pour obtenir la vie éternelle dans la perfection humaine sur une terre paradisiaque. De plus, dans cette vie, beaucoup de ces “injustes” ont non seulement négligé de saisir les occasions et les possibilités spirituelles qui s’offraient à eux, mais ils n’en ont fait aucun cas ou ont résisté. Il leur faudra donc vaincre une disposition à l’insensibilité et à l’obstination. Ce sera donc comme un malheur pour eux. Jésus Christ a donné des exemples de cas de ce genre, quand il a dit aux villes non repentantes de Chorazin, de Bethsaïda et de Capernaüm:
27. À ce propos, qu’a dit Jésus sur Chorazin, Bethsaïda et Capernaüm?
27 “Malheur à toi, Chorazin! Malheur à toi, Bethsaïda! Car si les œuvres de puissance qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu dans Tyr et Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties sous le sac et la cendre. Aussi bien, je vous le dis, au Jour du Jugement, ce sera plus supportable pour Tyr et Sidon que pour vous. Et toi, Capernaüm, seras-tu peut-être élevée jusqu’au ciel? Tu descendras jusqu’à l’Hadès, car si les œuvres de puissance qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu dans Sodome, elle serait demeurée jusqu’à ce jour. Aussi bien, je vous le dis, au Jour du Jugement, ce sera plus supportable pour le pays de Sodome que pour toi.” — Matthieu 11:20-24.
28, 29. a) Pourquoi les anciens Ninivites et la reine du sud condamneront-ils la génération juive du temps de Jésus? b) Au Jour du Jugement, comment les choses seront-elles contrebalancées, comme cela a lieu entre ceux qui sont maintenant avantagés et ceux qui sont désavantagés sur le plan religieux?
28 S’adressant à la génération des Juifs qui laissaient se dégrader leurs relations avec Dieu parce qu’ils aimaient ce monde et qui fondaient leur croyance sur des signes visibles, Jésus a dit: “Des hommes de Ninive ressusciteront, lors du jugement, avec cette génération et ils la condamneront, car ils se sont repentis à la prédication de Jonas, mais voici qu’il y a ici plus que Jonas. La reine du sud sera relevée, lors du jugement, avec cette génération et elle la condamnera, car elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, mais voici qu’il y a ici plus que Salomon.” — Matthieu 12:38-42.
29 Que de surprises donc attendent nombre de conducteurs religieux imbus de leur propre justice, contents de leur personne, et qui avaient en eux-mêmes la conviction qu’ils étaient plus justes que ceux qu’ils qualifiaient de païens! Ces hommes découvriront qu’ils n’étaient que des hypocrites religieux, tandis que les païens, qu’ils méprisaient, étaient plus sincères, plus dociles, moins insensibles et moins répréhensibles en raison de leur ignorance. Alors la sincérité et l’attitude des personnes qui ont été moins favorisées sur le plan religieux condamneront les hommes privilégiés qui par indifférence ou volontairement ont négligé les occasions qui s’offraient à eux. Voilà qui contrebalancera les choses, comme cela a lieu aujourd’hui entre les personnes avantagées et celles qui ne le sont pas.
LES AVANTAGES DU JOUR DU JUGEMENT
30, 31. a) Au Jour du Jugement, sera-t-il nécessaire de revenir sur les anciens faits et gestes des hommes pour voir si ceux-ci sont innocents ou coupables? b) Qu’a-t-il été démontré avec les Juifs et la Loi?
30 On ne saurait nier la vérité de ces paroles contenues en Romains 3:22, 23: “II n’y a pas de distinction. Tous en effet ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu.” C’est pourquoi, au Jour du Jugement, “les vivants et les morts” auront un urgent besoin d’être délivrés, avec l’aide des juges célestes que suscitera Jéhovah, de toute trace de péché, de faiblesse morale et d’imperfection humaine, toutes choses avec lesquelles ils entreront dans le Jour du Jugement. Tout témoigne contre l’humanité, comme le montrent Romains 3:23 et d’autres textes; inutile donc d’énumérer devant ceux qui seront en jugement tous leurs anciens faits et gestes pour voir s’ils sont innocents ou coupables. Les Juifs selon la chair ne parvinrent pas à garder la Loi que Dieu leur donna par l’intermédiaire de Moïse. Par là il fut démontré qu’aucune partie de l’humanité, pas même les Juifs, qui pourtant étaient favorisés, ne pouvait garder parfaitement la loi de Dieu. Ainsi, par cette démonstration pratique avec les Juifs sous la Loi, toute bouche fut fermée, faute d’argument, et le monde des hommes apparut comme coupable devant Dieu. Voici ce que l’apôtre Paul a écrit:
31 “Or nous savons que tout ce que dit la Loi, c’est à ceux qui sont sous la Loi qu’elle l’adresse, afin que toute bouche soit fermée et que, devant Dieu, le monde entier soit passible de châtiment.” — Romains 3:19.
32. a) Les humains auront-ils une “seconde chance” au Jour du Jugement? b) Qu’est-ce qui décidera s’ils vivront ou non sur la terre paradisiaque?
32 Étant nés pécheurs et condamnés à mort, les hommes n’ont jamais eu “une chance”. Ils n’ont jamais pu se justifier devant le Dieu de la perfection absolue en faisant des œuvres de justice parfaite et en se libérant de tout effet du péché. Donc, le Jour du Jugement n’offrira pas à l’humanité ce qu’on appelle “une seconde chance”. Par contre, elle lui donnera sa première chance réelle d’obtenir la vie éternelle dans la perfection humaine et l’innocence absolue sur une terre édénique. Le Jour du Jugement offrira aux hommes l’occasion de se purifier du péché, grâce au sacrifice humain parfait du Christ, et d’être élevés à la pleine “gloire de Dieu” qu’ils n’atteignent pas aujourd’hui. C’est pourquoi tout dépendra de ce que feront “les vivants et les morts”; c’est cela qui décidera s’ils posséderont ou non le Paradis pour toujours. Ce qu’ils ont fait dans le passé est fait, et c’est irréversible; cela a de bons ou de mauvais effets sur eux. Le Jour du Jugement leur permettra de prouver leur désir sincère de rompre, d’en finir pour toujours avec le péché. Les juges célestes les aideront par leurs instructions et leurs directives.
33. Comment est symbolisée en Révélation 20:11-15 la chance qui se présentera au Jour du Jugement?
33 Cette chance qui se présentera au Jour du Jugement nous est décrite en Révélation 20:11-15 sous ce langage symbolique: “Et j’ai vu un grand trône blanc et celui qui était assis dessus. De devant lui se sont enfuis le ciel et la terre, et il n’a pas été trouvé de place pour eux. Et j’ai vu les morts, les grands et les petits, debout devant le trône, et des rouleaux ont été ouverts. Mais un autre rouleau a été ouvert; c’est le rouleau de vie. Et les morts ont été jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les rouleaux, selon leurs actions. Et la mer a rendu les morts qui se trouvaient en elle, et la mort et l’Hadès ont rendu les morts qui étaient en eux, et ils ont été jugés chacun selon ses actions. Et la mort et l’Hadès ont été lancés dans le lac de feu. Ceci signifie la seconde mort: le lac de feu. Et quiconque n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie était lancé dans le lac de feu.”
34. a) La résurrection symbolisée dans ce passage comprend-elle ceux qui ont part à la “première résurrection”? b) Que ne contiendront pas les “rouleaux” qui seront ouverts?
34 Cette image symbolique n’englobe pas dans sa signification ceux qui ont part à la “première résurrection” et dont il est déjà parlé en Révélation 20:4-6, comme de personnes qui ne sont pas menacées par la “seconde mort”. Cette image se rapporte à ceux qui auront part à une résurrection pour la vie sur terre et qui ne seront déclarés dignes de la vie éternelle qu’à la fin des mille ans, quand ils seront à même de manifester la justice qu’ils auront pleinement acquise dans la perfection humaine. Les “rouleaux” qui seront ouverts, et d’après lesquels ils seront jugés favorablement ou non, ne seront pas des rouleaux qui contiendront tous les péchés et actes imparfaits qu’ils ont commis dans la vie présente, sous ce système de choses. Les juges célestes ne vont pas passer mille ans à scruter le passé de chaque ressuscité pour voir s’il est innocent ou coupable. Ils ne sont pas ignorants ou mal renseignés à ce point sur le passé de l’humanité. Ce que les juges regarderont, ce ne sera pas le passé de l’humanité, mais son avenir. Les hommes ont besoin d’être conseillés pour l’avenir!
35, 36. a) Que représentent donc ces “rouleaux” et qui en connaîtra le contenu? b) Pourquoi personne ne pourra-t-il invoquer l’ignorance?
35 Les “rouleaux” qu’on ouvrira seront donc la nouvelle série d’instructions, de directives et d’ordres qui seront donnés par les juges qui agiront au nom de Dieu en faveur de l’humanité. Ainsi tous les hommes seront informés du contenu de ces “rouleaux” ouverts, pour que tous connaissent les critères d’après lesquels ils seront jugés et ce qu’on attend d’eux quant à leur conduite et à leur travail futurs. Les hommes ne seront pas laissés dans l’ignorance. Chacun sera tenu de savoir ce qu’est la loi selon les rouleaux de jugement. Satan le Diable et les démons ne se trouveront pas dans le voisinage invisible de la terre pour égarer et aveugler les humains et dénaturer les instructions et les lois. Car les anciens “cieux” se seront enfuis de devant la face de Dieu, qui a fixé l’époque de ce Jour du Jugement. Il n’y aura donc ni sorciers, ni médiums, ni voyants, ni astrologues avec leurs horoscopes, ni planchettes oui-ja, ni autres objets de ce genre. Il n’y aura que les “nouveaux cieux” qui feront ruisseler la justice. On lit en effet:
36 “Ô cieux, faites dégoutter d’en haut, et que les cieux nuageux ruissellent de justice! Que la terre s’ouvre et qu’elle soit féconde en salut, et qu’elle fasse germer la justice en même temps! Moi, Jéhovah, j’ai créé cela.” — Ésaïe 45:8.
“PRINCES” TERRESTRES
37. a) Comment les juges célestes communiqueront-ils à l’humanité le contenu de ces “rouleaux”? b) Comment l’humanité saura-t-elle quand les lois et les décisions divines sont exécutées?
37 La Bible ne nous dit pas explicitement comment les juges célestes invisibles communiqueront aux habitants de la terre le contenu des “rouleaux” ouverts. Mais il y aura sur la terre des représentants directs du Royaume céleste de Dieu. Leur présence parmi les hommes sera le signe officiel qu’une “nouvelle terre” est apparue, avec sa nouvelle société humaine. L’ancienne “terre” régie invisiblement par Satan le Diable se sera enfuie de devant la face de Dieu et il n’aura pas été trouvé de place pour elle, sinon dans la destruction. Tribunaux, légistes, avocats et système judiciaire, tout cela appartiendra au passé. C’est dans la loi de Dieu qu’il faudra être versé; c’est d’après elle qu’il faudra juger et c’est elle qu’il faudra appliquer. Quand les représentants terrestres du Royaume agiront, les hommes sauront et comprendront clairement que c’est la loi et les décisions divines qu’ils exécutent.
38. Pour ce qui est de la gloire, le Roi Jésus Christ dépendra-t-il de ses ancêtres terrestres ou bien aura-t-il sa propre gloire?
38 Qu’il en sera bien ainsi pendant le Jour du Jugement, on en a des indices dans les Écritures prophétiques. Prenez, par exemple, le Psaume 45, qui est un poème lyrique à propos du Roi oint par Dieu, Jésus le Messie ou Christ. Après avoir parlé prophétiquement du mariage céleste de Jésus Christ et de sa congrégation-épouse, ainsi que de ceux qui sont au service de la classe de l’épouse, le Psaume dit: “Elles entreront dans le palais du roi. À la place de tes ancêtres il y aura tes fils, que tu établiras comme princes par toute la terre.” (Psaume 45:15, 16). Le Roi céleste Jésus Christ a eu des ancêtres illustres, dont la liste nous est donnée dans la Bible, les uns ayant servi sur le trône terrestre du roi David de Jérusalem, les autres non. Mais le Roi céleste ne dépendra pas d’eux pour la gloire. Il aura sa gloire propre, bien que pendant son séjour terrestre il ait refusé de siéger sur un trône matériel à Jérusalem ou ailleurs.
39. Comment, sous le rapport du territoire, le Roi Jésus Christ surpassera-t-il en gloire même le roi David?
39 Le Roi céleste Jésus Christ surpassera en renom et en gloire même le roi David. Il étendra son royaume bien au delà des limites de tout le territoire que le roi David avait conquis en son temps, selon la promesse de Dieu à Abraham (Genèse 15:17-21). Oui, jusqu’aux régions où l’Est rejoint l’Ouest et où le Nord rejoint le Sud, c’est-à-dire tout autour de la planète, “toute la terre”. Voici ce qu’il est écrit “au sujet de Salomon” en tant que type prophétique de Jésus Christ: “Ô Dieu, donne au roi tes décisions judiciaires, et au fils du roi ta justice. Puisse-t-il plaider la cause de ton peuple avec justice et celle de tes affligés avec décision judiciaire! Et il aura des sujets de la mer à la mer et du Fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.” — Psaume 72:suscription, 1, 2, 8.
40. Pour ce qui est des fils princiers, quel problème semble surgir, étant donné que Jésus n’a pas eu d’enfants sur la terre et qu’il est l’Héritier permanent du roi David?
40 Mais un problème semble surgir ici. Ce Roi qui est plus grand et plus sage que Salomon fils de David ne s’est pas marié pendant son séjour terrestre en tant qu’homme parfait capable d’engendrer une famille humaine parfaite. Comment donc pourra s’accomplir cette prophétie qui dit qu’“à la place de tes ancêtres il y aura tes fils, que tu établiras comme princes par toute la terre”? D’autre part, Jésus Christ au ciel est l’Héritier permanent du roi David et, comme il possède la “puissance d’une vie indestructible”, il régnera sans successeurs, sans avoir besoin d’un fils qui lui succède. Voici ce qu’a dit l’ange Gabriel à Marie au sujet de son futur fils Jésus: “Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son royaume n’aura pas de fin.” — Luc 1:32, 33.
41, 42. a) Pourquoi les 144 000 cohéritiers ne sont-ils pas les “fils” établis sur terre? b) Comment Jésus Christ, accomplissant la signification de son titre prophétique, aura-t-il des “fils” terrestres?
41 Nous savons que les 144 000 cohéritiers de Jésus Christ ne sont pas ses fils spirituels, mais fils de Dieu, “héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ”. (Romains 8:17.) Qui sont donc ceux qu’on appelle “tes fils, que tu établiras comme princes par toute la terre”? Ce ne sont évidemment pas des fils célestes du Roi Jésus Christ. Ce doivent être des fils terrestres qui, étant ici-bas, peuvent être établis comme princes “par toute la terre”. Ce seront ses fils de par la résurrection des morts, notamment des morts qui seront du nombre des “justes”. Son titre de Père éternel, selon la prophétie d’Ésaïe 9:6, 7, ne sera pas un simple titre honorifique. Il sera vraiment père de la famille humaine ressuscitée. Il est “le dernier Adam” qui est devenu “un esprit donnant la vie”. (I Corinthiens 15:45, 47.) Le premier homme Adam a vendu tous ses descendants au pouvoir du péché et de la mort, mais le “second homme”, qui est “du ciel”, a donné sa vie humaine parfaite afin de les racheter d’un tel héritage adamique. On lit en effet:
42 “Il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme: Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous.” (I Timothée 2:5, 6). “Nous voyons Jésus, qui a été abaissé quelque peu au-dessous des anges, couronné de gloire et d’honneur pour avoir enduré la mort, afin que par la faveur imméritée de Dieu il goûtât la mort pour tous les hommes.” — Hébreux 2:9.
43. a) Comment le Roi deviendra-t-il le père de la “grande foule” des survivants qui n’ont pas besoin d’une résurrection? b) Comment deviendra-t-il le Père éternel de l’humanité?
43 En s’offrant en sacrifice selon la volonté de Dieu, Jésus Christ a acquis le droit de transmettre la vie aux humains mourants, devenant ainsi leur père. Il transmettra la vie aux “morts”, tant les “justes” que les “injustes”, en les ramenant des tombeaux commémoratifs et des eaux, puis en élevant tous ceux qui sont bien disposés à la perfection de la vie humaine. Quant aux “vivants” qui traverseront la “grande tribulation” pour entrer dans son règne millénaire, ces “justes”, le Christ les élèvera également au niveau de la vie “en abondance”, à la vie comme créatures humaines dans une glorieuse perfection (Jean 10:10; II Timothée 4:1; Actes 24:15). Il aura accompli cette tâche à la fin des mille ans. Mais cette vie abondante de ses enfants terrestres pourra se prolonger éternellement, et il y aura ceux qui, en restant intègres dans la perfection, se montreront dignes de la vie éternelle. Ils seront ses enfants éternels et lui sera réellement leur Père éternel.
44, 45. a) Comment le Roi commencera-t-il son règne avec un nombre suffisant de “princes” sur la terre? Pourquoi ceux qui seront établis auront-ils tous rang de “princes”? b) Cependant, un chef doit-il être de descendance royale pour être appelé prince (sar)?
44 Au début de son règne millénaire, le glorieux Roi Jésus Christ commencera à prendre parmi ses enfants terrestres ceux qui conviendront pour être “princes par toute la terre”. Les “vivants” qui auront survécu à la “grande tribulation” et à la mise à l’abîme de Satan et des démons fourniront un certain nombre de ces “princes”. Les “justes” d’entre les morts qui seront ressuscités en fourniront d’autres, en nombre suffisant pour qu’il y ait des “princes” établis “par toute la terre”. Psaume 45:16 semble indiquer que parmi ces “princes” figureront les “justes” d’entre ses ancêtres. Autrefois ceux-ci furent ses ancêtres, mais ils deviendront alors ses “fils” de par la résurrection. Étant les fils du Roi céleste, ceux qui seront établis auront rang de “princes”.
45 Notons cependant que le mot hébreu qui a été traduit par “princes” au Psaume 45:16 est sarim. Parmi les anciens Israélites, ceux qu’on appelait “sarim” n’appartenaient pas tous à une famille royale. En Israël, on appelait “sar” un chef de millier, un chef de centaine, un chef de cinquantaine, voire un chef de dizaine. On pouvait même appeler “sar” un chef des échansons royaux ou un chef des panetiers royaux. — Exode 18:21, 25; Deutéronome 1:15; 20:9; I Samuel 8:12; Genèse 40:2. Comp. Genèse 23:5, 6.
46, 47. a) Est-ce que ceux qui seront établis “princes” devront tous être des ancêtres royaux ou patriarcaux du Roi? Quel genre d’hommes devront-ils être? b) Aux intérêts de qui devront-ils veiller, comme cela est indiqué en Ésaïe 32:1, 2?
46 Il n’est pas nécessaire que ceux qui seront établis “princes par toute la terre” appartiennent tous aux ancêtres royaux ou patriarcaux de Jésus Christ en tant qu’homme. Il faut avant tout que ce soient des hommes intègres, des “hommes capables”, des “hommes sages et expérimentés”, comme ceux que le prophète Moïse a établis comme juges et au sujet desquels on lit ceci: “Moïse se mit en devoir de choisir des hommes capables dans tout Israël et de leur conférer des fonctions comme chefs sur le peuple, comme chefs [sarim] de milliers, chefs [sarim] de centaines, chefs [sarim] de cinquantaines et chefs [sarim] de dizaines. Et ils jugeaient le peuple à chaque moment convenable. L’affaire difficile, ils la portaient devant Moïse, mais toute petite affaire, ils s’en occupaient eux-mêmes en tant que juges.” (Exode 18:25, 26; Deutéronome 1:15). Les princes terrestres qu’établira le Roi Jésus Christ s’intéresseront vraiment au bien-être des hommes et veilleront à résoudre les difficultés avec amour et dans la paix. Ils seront courageux et protégeront ce qui est juste, comme ces princes qui sont décrits en Ésaïe 32:1, 2:
47 “Voici qu’un roi régnera pour la justice; et quant aux princes [sarim], ils exerceront les fonctions de princes pour l’équité. Et chacun devra être comme une cachette contre le vent et une retraite contre la tempête de pluie, comme des ruisseaux d’eau dans une région aride, comme l’ombre d’un rocher massif dans une terre épuisée.”
48, 49. a) À cause des lenteurs de la justice, que peuvent penser les criminels? b) Selon Ecclésiaste 8:11-13, pour qui cela tournera-t-il bien?
48 Aux jours du Prince [Sar] de paix, quand il s’agira de rendre la justice et de demander des comptes aux coupables, les choses ne traîneront pas en longueur, faute de magistrats en nombre suffisant pour statuer rapidement sur les affaires. Il faut beaucoup de temps, et dans certains cas des années, avant de pouvoir faire comparaître des malfaiteurs et appliquer la justice. Cela a encouragé les criminels, qui pensent pouvoir s’en tirer sans dommage. La criminalité a augmenté dans d’énormes proportions durant la seconde moitié du vingtième siècle, mais déjà au onzième siècle avant notre ère, l’écrivain inspiré a observé ceci:
49 “Parce que la sentence contre une œuvre mauvaise n’a pas été exécutée rapidement, c’est pour cela que le cœur des fils des hommes est devenu pleinement résolu en eux à faire le mal. Même si le pécheur fait le mal cent fois” — vous rendez-vous compte! Mais l’écrivain inspiré poursuit en disant: “et continue longtemps d’agir à sa guise, je sais aussi, toutefois, que cela tournera bien pour ceux qui craignent le [vrai] Dieu, parce qu’ils ont eu la crainte de lui. Mais cela ne tournera pas bien du tout pour le méchant, et il ne prolongera pas ses jours, qui sont comme une ombre, parce qu’il n’a pas la crainte de Dieu.” — Ecclésiaste 8:11-13.
50. a) Pourquoi les choses traînent-elles tellement en longueur dans le domaine de la justice? b) Comment la “nouvelle terre” réagira-t-elle à l’action des “nouveaux cieux”?
50 Pourquoi les choses traînent-elles tellement en longueur lorsqu’il s’agit de faire rendre des comptes aux criminels? C’est parce que nous vivons dans ‘l’ancienne terre’ sous les ‘anciens cieux’ et que Satan et les “forces spirituelles méchantes qui sont dans les lieux célestes” régissent la société humaine. Quand la société humaine corrompue aura été détruite et que Satan et les démons auront été relégués dans l’abîme, il n’y aura plus d’obstruction de la justice. Plus d’obstacle de ce genre donc sous le règne du Prince [Sar] de paix et de ses 144 000 juges adjoints. Comme les “nouveaux cieux” feront dégoutter la justice, le sol humain de la “nouvelle terre” s’ouvrira et deviendra fécond. C’est ce que Jéhovah a annoncé en ces termes: “Que la terre s’ouvre et qu’elle soit féconde en salut, et qu’elle fasse germer la justice en même temps! Moi, Jéhovah, j’ai créé cela.” — Ésaïe 45:8.
51. Avec Ésaïe, quelle ère de justice désirons-nous voir?
51 Ne désirons-nous pas voir une telle ère de justice et d’équité? En ce temps-là, le sentier du juste ne sera pas un sentier difficile comme aujourd’hui, mais il sera aplani. Parlant de cette époque, le prophète Ésaïe, qui attendait une résurrection terrestre, a écrit sous l’inspiration divine: “Le sentier du juste, c’est la droiture. Comme tu es droit, tu aplaniras la voie que suit le juste. Oui, le sentier de tes jugements, ô Jéhovah, nous l’avons espéré en toi. Le désir de l’âme s’est porté vers ton nom et vers ton mémorial. Avec mon âme je t’ai désiré dans la nuit; oui, avec mon esprit au-dedans de moi je suis sans cesse en quête de toi, car, lorsqu’il y aura tes jugements pour la terre, c’est la justice qu’apprendront assurément les habitants du sol productif. Même si l’on témoigne de la faveur au méchant, il n’apprendra absolument pas la justice. Au pays de la probité il agira injustement et ne verra pas la grandeur de Jéhovah.” — Ésaïe 26:7-10.
52, 53. a) Même dans le pays de la probité, sous la faveur divine, pour qui sera-t-il difficile d’apprendre la justice? b) Dans leur cas, quel principe énoncé par l’apôtre Pierre semble convenir?
52 Le ‘pays millénaire de la probité’, où l’on agira avec probité envers le peuple et parmi le peuple, sera un lieu où l’on témoignera beaucoup de faveur aux humains dans leur imperfection. Il est des membres de la famille humaine qui sont allés plus loin que d’autres dans la dégradation et qui se sont endurcis dans une personnalité injuste, parce que pendant longtemps on ne leur a pas fait rendre des comptes. Leur tendance habituelle est une tendance à l’injustice. On voit sans peine combien des méchants de ce genre auront de la difficulté à apprendre la justice et la droiture, même à l’époque où autour d’eux tout sera probité et où Dieu leur témoignera de la faveur par le Roi Jésus Christ. En dépit de toute l’aide qui leur sera offerte, ils seront portés à agir injustement. Ils ne voudront pas reconnaître la grandeur de Jéhovah en tant que Législateur légitime ni la justice de ses exigences, celles qu’il faudra remplir pour obtenir la vie. À leur sujet, le principe énoncé par l’apôtre Pierre semble convenir:
53 “C’est en effet le temps fixé où le jugement commence par la maison de Dieu. Or, s’il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à la bonne nouvelle de Dieu? ‘Et si le juste est sauvé avec difficulté, où paraîtront l’impie et le pécheur?’” — I Pierre 4:17, 18.
54. Ceux qui recevront la faveur divine en vain devront-ils être gardés jusqu’à la fin des mille ans?
54 Ceux qui, dans le “pays de la probité”, recevront la “faveur” de Dieu en vain et en manqueront le but, et qui apparaîtront comme irréformables, ceux-là, il ne sera pas nécessaire de les garder jusqu’à la fin des mille ans avant de les exécuter comme indignes de la vie éternelle dans le Paradis rétabli sur la terre. Sans aucune injustice à leur égard, ceux qui se révéleront inamendables pourront être exécutés par celui que Dieu a établi pour juger la terre habitée avec justice. Leurs noms ne seront pas inscrits “dans le livre de vie”; ces hommes iront donc dans la “seconde mort” symbolisée par le “lac de feu”, qui provoque la destruction complète (Révélation 20:14, 15). Combien il est sage et prudent donc d’obéir dès maintenant à la “bonne nouvelle de Dieu” et de cultiver l’amour de la justice en vue du Jour du Jugement à venir!
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Ce qui arrivera quand prendra fin le Jour du JugementLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 8
Ce qui arrivera quand prendra fin le Jour du Jugement
1. Pourquoi n’est-ce pas chose trop extraordinaire que de s’attendre à ce que les habitants de la terre apprennent la justice durant les mille ans où Satan sera enfermé dans l’abîme?
PENDANT les mille ans où Satan le Diable sera emprisonné dans l’abîme, il y aura partout les jugements de Dieu pour la terre et ses habitants. Les juges célestes rendront des décisions judiciaires et agiront au nom de Jéhovah Dieu. Les représentants princiers sur terre feront de même. Ils se comporteront comme les juges que le roi Josaphat de Jérusalem plaça dans tout le pays pour ramener le peuple à Dieu. Voici ce que Josaphat leur a dit: “Voyez ce que vous faites, car ce n’est pas pour l’homme que vous jugez, mais c’est pour Jéhovah; et il est avec vous en ce qui concerne le jugement. Et maintenant, que l’effroi de Jéhovah [et non de l’homme] vienne sur vous! Faites attention et agissez, car il n’y a chez Jéhovah, notre Dieu, ni injustice, ni partialité, ni acceptation de présent.” (II Chroniques 19:4-7). Avec de tels juges célestes et leurs représentants sur la terre, ce n’est pas chose trop extraordinaire que de s’attendre à ce que les habitants du sol productif et paradisiaque apprennent la justice, tous ensemble, pendant mille ans. — Ésaïe 26:9.
2, 3. a) De quel Bethléhémite Jésus était-il le Descendant par le roi David? À quoi Ésaïe compara-t-il Jésus? b) Quel esprit reposera sur lui et comment jugera-t-il?
2 Quel Juge en chef qualifié et sûr les hommes n’auront-ils pas dans les “nouveaux cieux”, durant le Jour du Jugement! Quelle description fervente en a faite le prophète Ésaïe, au huitième siècle avant notre ère! Ce Juge est le Seigneur Jésus Christ, le Descendant messianique du roi David, fils de Jessé de Bethléhem. Jéhovah Dieu pouvait-il établir un meilleur juge pour remettre en ordre les affaires humaines, pour veiller à ce qu’on fasse droit au peuple et à ce que la justice soit établie pour toujours sur la terre? Soyez donc attentif aux paroles du prophète inspiré, qui nous dépeint les qualités de ce futur Juge qui descendait du Bethléhémite Jessé par le roi David. Comparant ce Descendant, à son point de départ terrestre, à une petite pousse qui sort du tronc d’un arbre qu’on a coupé, Ésaïe prophétisa en ces termes:
3 “Et une petite pousse devra sortir de la souche de Jessé; et un rejeton issu de ses racines sera fécond. Et sur lui devra se poser l’esprit de Jéhovah, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de puissance, l’esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah; et il prendra son plaisir dans la crainte de Jéhovah. Et il ne jugera pas simplement sur ce qui se montrera à ses yeux, et il ne réprimandera pas uniquement d’après ce que ses oreilles entendront. Et il devra juger les petits avec justice, et il devra réprimander avec droiture en faveur des humbles de la terre. Et il devra frapper la terre avec la baguette de sa bouche; et de l’esprit de ses lèvres il fera mourir le méchant. Et la justice devra être la ceinture de ses hanches, et la fidélité la ceinture de ses reins.” — Ésaïe 11:1-5.
4. a) Dans la crainte de qui jugera-t-il l’humanité? b) En quel sens deviendra-t-il plus qu’une “petite pousse” ou un “rejeton”?
4 Ce Juge en chef trouve vraiment ses délices et sa joie dans la crainte de Jéhovah, de sorte qu’il jugera pour Jéhovah et non pour l’homme. Il rendra ses décisions dans la crainte de Jéhovah et non dans la crainte de l’homme. Il sera plein de sagesse, puisqu’il craint le seul vrai Dieu vivant. Il n’est pas resté à l’état de “petite pousse” ou de “rejeton” issu de la “souche de Jessé” solidement enracinée, mais il s’est développé, devenant un “grand arbre” de dignité royale et céleste, le Grand David, Fils de Jéhovah (Ésaïe 61:3; comp. Ézéchiel 17:22-24). Sur celui qui a été ainsi élevé à la position royale repose l’esprit de Jéhovah, esprit qui lui communique connaissance, intelligence et sagesse, toutes qualités indispensables pour sa haute fonction. Aussi, en tant que Roi intronisé à la droite de Dieu, il sera la gloire de Jéhovah et, comme Juge divinement institué, il ne décevra ni n’irritera les habitants de la terre.
5. Dans l’intérêt de la stricte justice, comment se montrera-t-il même plus impartial que le juge Salomon?
5 La justice sera établie sur la terre. Le Juge céleste exercera un discernement plus grand que le roi Salomon, qui l’a préfiguré. Ce roi a rendu des jugements magnifiques, comme dans l’affaire difficile que lui soumirent les deux prostituées. Chacune refusait de reconnaître pour sien un enfant qui était mort et réclamait un enfant vivant. Salomon sut montrer qui était la vraie mère, et à propos de cette décision judiciaire la Bible dit: “Et tout Israël entendit parler de la décision judiciaire que le roi avait prononcée; et ils furent saisis de crainte à cause du roi, car ils voyaient que la sagesse de Dieu était au-dedans de lui, pour exécuter la décision judiciaire.” (I Rois 3:16-28). De même, le Grand Salomon ne jugera pas simplement sur l’apparence ni sur des rumeurs, mais il veillera à réunir les faits et à ce qu’on lui rapporte la vérité, afin de pouvoir rendre une décision judiciaire avec justice et l’exécuter. Il ne favorisera pas les grands au détriment des petits, ni les arrogants aux dépens des humbles.
6. Comment montrera-t-il, lors de la “grande tribulation”, qu’il sera un Juge équitable?
6 Pour montrer ce que seront les mille ans où il exercera ses fonctions judiciaires, ce Juge rempli de l’esprit de Jéhovah apparaîtra comme le Libérateur des petits et des humbles lors de la “grande tribulation”, dont le point culminant sera “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-puissant”, celle qui se livrera à Har-Maguédon (Matthieu 24:21; Révélation 7:14; 16:14, 16). Les ordres et les directives qu’il lancera à ses armées célestes seront comme une “baguette” sortant de sa bouche car, en accomplissement de ce qu’il dira en sa qualité de Commandant, ‘l’ancienne terre’ d’injustice sera fracassée. Les lèvres de sa bouche s’ouvriront sous l’action de l’esprit de Jéhovah et exprimeront son attitude et ses sentiments à l’égard des méchants, qui seront mis à mort. Toute notre planète sera purifiée de ces hommes pleins d’arrogance. Et naturellement leur chef invisible sera enchaîné et jeté dans l’abîme.
7, 8. a) Pour le bien de l’humanité, en quel sens aura-t-il pour ceintures la justice et la fidélité? b) Quels en seront les effets sur l’humanité?
7 De ce Juge divinement institué on ne peut attendre que justice et fidélité pendant les mille ans, et cela dans l’intérêt de l’humanité. Ce sera comme si ce Juge céleste avait pour ceinture et soutien la justice, comme s’il s’était ceint pour l’œuvre de la justice. Oui, ce sera comme s’il s’était entouré de la fidélité, comme s’il s’était ceint pour veiller fidèlement aux intérêts du peuple qu’il jugera selon les critères de Dieu. Quelle paix et quelle tranquillité en seront la conséquence pour la terre! Comme les hommes changeront dans leurs attitudes les uns envers les autres, comme ils se transformeront dans leurs personnalités! Cela a été annoncé en termes émouvants dans cette prophétie d’Ésaïe:
8 “Et la justice devra être la ceinture de ses hanches, et la fidélité la ceinture de ses reins. Et le loup résidera temporairement avec l’agneau mâle, et le léopard se couchera avec le chevreau, et le veau, et le jeune lion à crinière, et l’animal bien nourri, tous ensemble; et un petit garçon sera leur conducteur. Et la vache et l’ourse paîtront; ensemble se coucheront leurs petits. Et même le lion mangera de la paille comme le taureau. Et le nourrisson jouera sur le trou du cobra; et sur la lucarne du serpent venimeux l’enfant sevré mettra sa main. On ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer.” — Ésaïe 11:5-9.
TRANSFORMATION DE LA PERSONNALITÉ
9. Depuis quand et chez qui s’est opérée la transformation de la personnalité grâce à l’esprit de Jéhovah?
9 Imaginez les personnalités humaines qui par leurs traits rappellent le loup, le léopard, l’ours, le jeune lion à crinière, le cobra, le serpent venimeux! Il y a eu beaucoup de gens avec des personnalités de ce genre qui ont fini par accueillir le message du Royaume de Dieu et qui ont changé au point de pouvoir vivre en bonne intelligence avec ceux qui sont humbles et inoffensifs comme l’agneau, le chevreau, le petit garçon, l’enfant sevré ou le nourrisson. Depuis l’effusion de l’esprit saint sur ceux qui s’étaient réunis le jour de la Pentecôte de l’an 33, l’esprit de Dieu a été à l’œuvre pour transformer les membres de la congrégation chrétienne et les faire ressembler au Christ. Le résultat a été que les membres fidèles de la congrégation ont été capables de se supporter les uns les autres et de s’entendre, même si auparavant ils étaient comparables par leur personnalité aux bêtes sauvages énumérées plus haut (Actes 2:1-33). Conformément à la prophétie d’Ésaïe, ils n’ont fait aucun mal à leurs compagnons chrétiens et n’ont causé aucun ravage au sein de la congrégation dans la “montagne sainte” du culte de Jéhovah.
10. a) Chez qui encore s’est opérée la transformation de la personnalité? b) Comment cette transformation jouera-t-elle en leur faveur au début du règne de mille ans?
10 Cette transformation de la personnalité ne s’est pas seulement opérée chez ceux qui composeront finalement les 144 000 juges adjoints de Jésus Christ, le Juge en chef, mais également chez la “grande foule” des adorateurs de Jéhovah qui de nos jours viennent de toutes nations, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ces futurs habitants du Paradis terrestre seront l’objet de la protection divine durant la “grande tribulation”. Ils traverseront cette tribulation et entreront dans le nouvel ordre sous le règne de Jésus Christ (Révélation 7:9-17). Naturellement, ils apporteront directement dans le nouvel ordre leurs personnalités transformées. Cela ne pourra que jouer en leur faveur, car ils constitueront les “vivants” envers qui le Juge céleste Jésus Christ commencera à exprimer ses jugements (II Timothée 4:1). Dans la “montagne sainte” du culte de Jéhovah, il n’y aura donc plus à craindre aucun mal ni aucun dommage. Tous connaissent déjà Jéhovah, et avec ces survivants tout autour du globe, la terre sera vraiment remplie de la connaissance de Jéhovah. Mais cette connaissance va s’accroître.
11. Qu’a dit Jéhovah aux huit survivants du déluge à propos des créatures inférieures? Comment cela aura-t-il un pendant moderne?
11 Nous nous rappelons ici ce qui fut dit aux huit survivants du déluge, après qu’ils furent sortis de l’arche et eurent sacrifié à Dieu. Jéhovah leur dit: “Et une crainte de vous et une terreur de vous demeureront sur toute créature vivante de la terre et sur toute créature volante des cieux, sur tout ce qui se meut sur le sol et sur tous les poissons de la mer. Ils sont maintenant livrés en votre main.” (Genèse 9:2). Cela n’a-t-il pas un pendant moderne? Comme la “grande tribulation” sera dirigée contre les impies de la terre, elle ne fera pas disparaître les animaux terrestres, les oiseaux et les poissons. On peut donc raisonnablement s’attendre à ce que Dieu mette sur ces créatures inférieures, dans la mesure où elles peuvent l’avoir perdue, une peur de l’homme, lequel sera chargé de transformer une terre ravagée en un Paradis. Puisque Dieu, par son esprit, a été capable de transformer des personnalités bestiales en personnalités chrétiennes parmi les 144 000 et parmi la “grande foule”, il sera capable de faire quelque chose de semblable dans le cas des animaux sauvages. En effet, ceux-ci ne feront pas de mal aux adorateurs terrestres de Jéhovah.
12, 13. a) En Éden, quelle fut l’attitude de l’homme et de la femme à l’égard des animaux? b) Quelles relations autres que symboliques existeront entre les animaux?
12 On peut donc s’attendre à ce que cette belle description de la vie animale qui nous est faite en Ésaïe 11:6-9 ait un accomplissement littéral parmi les oiseaux, les poissons et les animaux terrestres durant le règne millénaire du Prince de paix, le Fils du Grand Jessé, Jéhovah Dieu. Dans le Paradis de délices, ou Jardin d’Éden, Ève n’a pas eu peur du serpent; elle ne s’est pas enfuie quand on le fit parler (Genèse 3:1-4). Avant cela, Dieu avait amené vers l’homme les animaux sauvages et les créatures volantes pour que celui-ci leur donnât des noms. Adam ne manifesta aucune crainte (Genèse 2:19, 20). Cette absence de peur devant les créatures inférieures de la terre se verra de nouveau dans le Paradis rétabli.
13 Les animaux terrestres, les créatures volantes et les poissons seront en paix entre eux et en paix avec l’homme. Il ne serait pas logique que Dieu inspire des prophéties comme celles d’Ésaïe 11:6-9, d’Ézéchiel 34:25 et d’Osée 2:18 pour qu’elles aient seulement une signification symbolique ou spirituelle, sans que rien dans la vie réelle nous en fasse voir une réalisation concrète, comme si pareil accomplissement littéral était un idéal irréalisable.
14. Cependant, qu’est-ce qui est plus important que d’apprivoiser et de dompter les créatures inférieures, et pourquoi?
14 Cependant le but principal, ce n’est pas d’apprivoiser ou de dompter les animaux terrestres, les poissons et les oiseaux. Ces créatures sont apparues longtemps avant l’homme. C’est l’existence même de l’humanité qui est en jeu. Tous les descendants d’Adam et Ève sont nés pécheurs et n’ont pas atteint à “la gloire de Dieu”. (Romains 3:23.) Dans nombre de cas, les humains n’ont pas acquis les qualités qui sont agréables à Dieu, mais des qualités qui caractérisent les bêtes qui de nos jours sont féroces. Il faut donc que l’humanité soit ramenée à la “gloire de Dieu”, afin de se montrer digne de la vie éternelle, à la louange de Dieu le Créateur. Il faut que les membres de la famille humaine soient unis par des relations pacifiques et pratiquent la justice parfaite. Voilà ce qu’accompliront les mille ans du règne de Jésus Christ.
15. Comment les juges célestes feront-ils diminuer le taux des méfaits tandis qu’augmentera la population du globe?
15 Actuellement, le taux de la criminalité augmente plus vite que le taux d’accroissement de la population du globe. Par contre, durant le millénium, la population terrestre augmentera régulièrement à cause de la résurrection des morts, tant des “justes” que des “injustes”, tandis que le taux des méfaits diminuera jusqu’à devenir nul. Pourquoi? Parce que les juges célestes seront absolument justes et enseigneront aux hommes la vraie justice selon les critères de Dieu. Comme aide dans ce sens, “la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer”. (Ésaïe 11:9.) Il n’y aura que le culte de Jéhovah qui sera permis dans le millénium théocratique. Les hommes seront amenés dans les cours de la “vraie tente” de Jéhovah, son temple spirituel. Là on leur fera connaître la vérité de ce que Jésus a dit à son Père céleste: “Ceci signifie la vie éternelle: qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.” — Jean 17:3; Hébreux 8:2.
16. a) Le Jour du Jugement manquera-t-il son but? b) Pourquoi n’est-ce pas le Christ qui conférera le droit à la vie éternelle?
16 Le Jour du Jugement ne manquera pas son but. À l’époque où il prendra fin tous les humains bien disposés et obéissants auront été formés dans la vraie justice jusqu’au point de la perfection. Les infirmités physiques et mentales qu’ils ont héritées d’Adam et Ève auront disparu. Sous tous les rapports ils seront alors capables de répondre aux exigences divines de justice absolue. Est-ce que Jésus Christ, le Juge en chef, leur conférera alors le droit à la vie éternelle sur une terre pacifique et d’une beauté paradisiaque? Non! Le Christ n’agira pas ici au nom de Dieu, car il sait qu’il est écrit: “Dieu est Celui qui les déclare justes.” (Romains 8:33). Que fera donc le Juge de Dieu?
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L’épreuve générale après les mille ansLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 9
L’épreuve générale après les mille ans
1. À la fin du Jour du Jugement, que devra affronter l’humanité? Que fera donc Jésus Christ?
À LA fin du Jour du Jugement, long de mille ans, toute la famille humaine, jugée avec justice, se tiendra dans l’état de perfection devant Jésus Christ, son Juge et Libérateur. Mais les humains n’auront pas encore été déclarés dignes de la vie éternelle sur une terre paradisiaque. Il leur restera à affronter le Tribunal suprême de l’univers, celui du Dieu Tout-Puissant, de Jéhovah le Souverain Seigneur. C’est pourquoi Jésus Christ, le Juge adjoint, devra remettre la race humaine, devenue capable d’une justice parfaite, à son Dieu et Père pour que Celui-ci rende son jugement à l’égard de tous ceux qui, dans l’épreuve, se montreront dignes ou indignes de l’inestimable don de la vie éternelle dans la paix et le bonheur. Malgré leur perfection, les humains seront cependant mortels.
2. À cette époque, que sera-t-il advenu de la mort adamique, et qu’est-ce que Jéhovah devra déterminer?
2 La condition de mourants qui était devenue celle des hommes par suite du péché d’Adam, leur premier père, aura été abolie, détruite, comme si elle avait été jetée dans le “lac de feu” pour y périr (Révélation 20:14, 15). Mais que vont faire les humains, qui se trouveront alors libérés de la mort et de l’imperfection adamiques? Vont-ils volontairement faire quelque chose qui mérite la mort éternelle selon le jugement de Jéhovah? Qui se montrera digne de la “seconde mort”? C’est ce que devra déterminer Jéhovah, le Juge suprême, en tant qu’Arbitre ultime.
3. Selon I Corinthiens 15:24-28, que se passera-t-il?
3 Alors s’appliquera ce que l’apôtre Paul a annoncé en I Corinthiens 15:24-28: “Ensuite, la fin, quand il remettra le royaume à son Dieu et Père, quand il aura réduit à néant tout gouvernement et toute autorité et puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce que Dieu ait mis tous les ennemis sous ses pieds. En tant que dernier ennemi, la mort doit être réduite à néant. Car Dieu ‘a soumis toutes choses sous ses pieds’. Mais quand il dit que ‘toutes choses ont été soumises’, il est clair que c’est à l’exception de celui [Jéhovah Dieu] qui lui a soumis toutes choses. Mais quand toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils aussi se soumettra lui-même à Celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout pour tous.”
4. Que devra décider Jéhovah et comment le fera-t-il?
4 Quand le Fils aura remis le Royaume à son Dieu et Père, ce Royaume deviendra la propriété de Jéhovah Dieu. Ainsi, il ne restera pas de royaume auxiliaire entre le Souverain Seigneur Jéhovah et l’humanité. Comment l’humanité va-t-elle se comporter sous la royauté directe de Dieu? Les hommes se déclareront-ils ses fidèles sujets pour toujours? Décideront-ils personnellement qu’Il sera leur Dieu pour l’éternité? C’est chose grave que de déclarer quelqu’un juste en vertu de sa valeur propre et de lui conférer le droit à la vie éternelle, car celui qui reçoit ce droit précieux doit manifester une fidélité inébranlable. Comment Dieu décidera-t-il quels seront ceux dont les noms doivent figurer dans le “livre de vie”? Grâce à une épreuve de l’obéissance et de l’intégrité, comme dans le cas de Job du pays d’Uz.
5. Comment cette épreuve correspond-elle à celle de Job? Quel en est le but?
5 Pendant les mille ans du règne du Fils de Dieu, les humains auront connu la faveur imméritée de Dieu et se trouveront dans un magnifique paradis planétaire. Comme pour Job, la question qui se posera alors sera la suivante: Aiment-ils Dieu uniquement pour tout le bien qu’il leur a fait, ou pour ce qu’Il est en lui-même, le seul vrai Dieu vivant et le Souverain légitime de l’univers? Dans le cas de Job, son intégrité envers Jéhovah Dieu fut mise à l’épreuve, car Dieu permit à Satan le Diable de le tourmenter, mais pas jusqu’au point de lui enlever la vie. De même, quand Dieu laissera Satan le Diable mettre les humains parfaits à l’épreuve, mais seulement jusqu’au point où il lui permettra d’aller, tous pourront alors être éprouvés sur le plan personnel et de façon parfaite quant à leur intégrité envers Dieu. Pour cela, il faudra que Satan le Diable et les démons soient relâchés de leur prison, l’abîme où ils auront été enfermés pendant mille ans. C’est ce qui aura lieu.
6. En quels termes le passage de Révélation 20:7-10 décrit-il ce qui se passera à la fin des mille ans du règne de Jésus Christ?
6 Ce qui se passera après la fin du règne millénaire de Jésus Christ et de ses 144 000 rois adjoints, cela nous est dit en Révélation 20:7-10, en ces termes: “Or, dès que les mille ans seront terminés, Satan sera délié de sa prison, et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer. Et ils se sont avancés sur la largeur de la terre et ont cerné le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais du feu est descendu du ciel et les a dévorés. Et le Diable qui les égarait a été lancé dans le lac de feu et de soufre, où étaient déjà et la bête sauvage et le faux prophète; et ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais.”
7. Quand ils seront relâchés, pourquoi Satan et les démons seront-ils confiants? Quelle sera une fois de plus la question contestée?
7 Ainsi donc Satan et les démons seront relâchés de l’abîme. Cela signifie qu’ils reviendront dans le voisinage de la terre où ils pourront exercer une domination invisible sur ceux qui leur céderont. Satan le Diable sera confiant en lui-même, malgré l’état de perfection mentale, morale, spirituelle et physique où se trouveront les humains. Certes, il a échoué avec Job, mais, plus de vingt-quatre siècles auparavant, il a réussi avec Adam et Ève, malgré leur perfection humaine. Dans les deux cas, cependant, la question contestée a été la même, savoir: la souveraineté légitime de Jéhovah Dieu, souveraineté qui exige de la part des créatures humaines une obéissance absolue aux lois et aux interdictions divines.
8. a) Qu’est-ce qui indique que la question sur laquelle les humains devront prendre position sera celle de la souveraineté universelle? b) Qui sont les “saints” et quelle est la “ville bien-aimée”?
8 C’est sur cette même question que devront prendre position tous les humains, après la fin des mille ans. C’est ce qu’indique le fait que tous ceux qui seront alors égarés par Satan et les démons s’avanceront sur toute l’étendue de la terre et investiront “le camp des saints et la ville bien-aimée”. En effet, il y aura alors des “saints” sur la terre. Ceux-ci sont cernés par Satan et ses hordes terrestres parce qu’ils refusent de se laisser égarer par Satan et ses démons. Les “saints” dont il est ici question sont les humains parfaits qui restent intègres envers Dieu dans cette épreuve décisive. Ils se trouvent comme dans un camp de guerre en butte aux assauts de l’ennemi. Les “saints” apparaissent comme séparés de la “ville bien-aimée”. Ils ne sont pas dans cette ville, mais dans le “camp”. Manifestement donc, cette “ville” n’est pas une cité qu’on a bâtie comme capitale du globe. Ce doit être la ville qu’a mentionnée Jésus Christ glorifié en Révélation 3:12 et qu’il appelle “la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu”.
9. De qui cette ville est-elle “bien-aimée”? En quel sens descend-elle du ciel d’auprès de Dieu?
9 Cette “ville” est une cité “bien-aimée” de Dieu et des “saints”. Les 144 000 cohéritiers de Jésus Christ portent écrit sur eux le nom de cette “nouvelle Jérusalem”. Elle ne se trouve pas sur notre planète en tant que ville terrestre, mais c’est une ville céleste qui descend en étendant son influence et son autorité sur les habitants de la terre.
10. Satan peut-il attaquer directement cette “ville”? Que tentera-t-il donc de faire?
10 Cette “ville” ne sera pas désorganisée ni démolie à la fin des mille ans de son règne sur l’humanité, mais son influence salutaire et bénéfique subsistera sur la terre parmi les “saints”. En faisant la guerre à la “ville bien-aimée”, Satan le Diable cherchera à ruiner tout le bien que la Nouvelle Jérusalem aura fait. Il ne veut pas que pareils bienfaits demeurent parmi les humains pour toujours. Étant relégué dans le voisinage de la terre, il ne pourra plus remonter au ciel d’où lui et les démons ont été expulsés. Il ne pourra donc attaquer directement la “ville bien-aimée”. Il lui fera la guerre en essayant de réduire à néant toute la justice qu’elle aura établie sur la terre.
11. a) Comment se livrera donc cette “guerre”? b) Qu’est-ce qui indique que la question à trancher ne sera pas celle de la toute-puissance de Dieu, mais celle de la légitimité de sa souveraineté?
11 Il n’est guère pensable que cette “guerre” se livre avec des armes scientifiques telles que les bombes nucléaires et autres engins de combat du vingtième siècle. Les habitants de la terre n’auront pas stocké d’armes durant le millénium et n’auront pas non plus appris la guerre (Ésaïe 2:2-4). Ce ne sera donc pas une guerre militaire de ce genre! Il est d’autres armes puissantes qui permettent de triompher des résistances: la tromperie, la propagande mensongère, l’appel à l’égoïsme, autrement dit à l’infidélité envers le Souverain de l’univers. Que la question à trancher sera bien celle de la légitimité de la souveraineté universelle de Jéhovah et non celle de sa toute-puissance, on en a une indication en ceci: l’emprisonnement millénaire de Satan et sa sortie de l’abîme prouveront que la puissance de Dieu est supérieure à la sienne. Toujours rebelle, il cherchera à amener l’humanité à se révolter contre la souveraineté de Jéhovah.
ÉTENDUE DE LA RÉBELLION
12. Qu’indique le fait que ceux que Satan égarera seront “comme le sable de la mer”?
12 Le nombre de ceux que Satan et les démons réussiront à égarer sur cette question capitale est “comme le sable de la mer”, c’est-à-dire que ces gens sembleront être innombrables (Révélation 20:8). Il ne faut surtout pas en conclure que ce sera l’immense majorité de l’humanité. Par exemple, selon la Bible, les armées coalisées qui combattirent contre le juge Josué étaient aussi nombreuses que les grains de sable qui sont sur le bord de la mer (Josué 11:4). Les chameaux des ennemis qui envahirent Israël aux jours de Gédéon, fils de Joasch, étaient “sans nombre, aussi nombreux que les grains de sable qui sont sur le bord de la mer”. (Juges 7:12.) Pareillement donc, ceux qui seront égarés par Satan sont un nombre indéfini, le chiffre n’ayant pas été prédit, mais ils seront suffisamment nombreux pour faire la même impression qu’une grande foule. Ainsi donc, Satan le Diable n’aura qu’un succès limité.
13. L’apparition des “nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog” sera-t-elle due à une résurrection?
13 Ceux que Satan réussira à égarer seront “les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog”. Leur apparition sur la terre paradisiaque ne sera pas due à une résurrection des morts comprenant les “injustes”, mais ce sera le résultat des efforts de Satan qui égarera un certain nombre d’humains, le chiffre n’ayant pas été prédit.
14. En quel sens peut-on les appeler “nations” et en quel sens celles-ci seront-elles aux quatre coins de la terre?
14 Durant le Jour du Jugement, il n’y aura pas de divisions nationales parmi les hommes; l’origine nationale des uns et des autres n’aura influé en rien sur le jugement. Le fait donc que ceux qui se laisseront égarer par Satan sont appelés “nations” indique que, tout comme Satan, ils refuseront de reconnaître la souveraineté universelle de Jéhovah et qu’ils préféreront établir leur propre souveraineté terrestre, comme une souveraineté nationale. Il se peut qu’ils n’aient pas une souveraineté unie, mais que, par suite de divisions dans leurs rangs, ils aient des souverainetés de groupes. Quoi qu’il en soit, ils seront tous unis dans leur rébellion contre la souveraineté de Jéhovah. Le fait qu’ils sont appelés “les nations qui sont aux quatre coins de la terre” laisse entendre qu’ils se sont éloignés de la “ville bien-aimée”. Donc, par leur attitude à l’égard de la souveraineté, les égarés se seront éloignés de la souveraineté de Jéhovah Dieu. Dans leur cas, Jéhovah Dieu ne deviendra pas “tout pour tous”.
15, 16. a) À quels égards ces humains égarés et nationalistes seront-ils comme “Gog et Magog” pour ce qui est du moment de l’assaut et de son objet? b) Comment ces égarés ressembleront-ils encore à Gog en étant amenés par Jéhovah à faire cette attaque?
15 Ces hommes égarés et nationalistes sont appelés “Gog et Magog” à juste titre. Pour ce qui est du ‘Gog originel du pays de Magog’, dont il est question dans la prophétie d’Ézéchiel, il a livré un assaut final contre les adorateurs de Jéhovah Dieu. Il a lancé cette attaque après que ces adorateurs eurent été rétablis dans leur vrai domaine terrestre et que leur pays fut devenu comme le “jardin d’Éden”. (Ézéchiel 36:35.) C’était comme s’ils habitaient dans un “pays de zones rurales découvertes” et ‘jouissaient du calme et habitaient en sécurité, habitant tous sans murailles’ et n’ayant “ni barres ni portes”. (Ézéchiel 38:11.) De plus, le peuple du “pays de Magog” a soutenu son chef suprême dans cette attaque contre les adorateurs de Jéhovah, apparemment sans défense. Mais Gog vient de loin pour l’attaque, car, comme le dit Jéhovah: “À coup sûr, je te ferai faire demi-tour et je mettrai des crochets dans tes mâchoires, et je te ferai sortir avec toutes tes forces militaires (...). Dans la période finale des années tu viendras vers le pays des gens ramenés.” — Ézéchiel 38:4-8.
16 Ceux qui se laisseront égarer par Satan le Diable après que le Jour du Jugement sera terminé suivront ce chef invisible que Jéhovah Dieu viendra de relâcher de l’abîme dans le but précisément de lui laisser livrer un assaut contre l’humanité rétablie. À leur sortie de l’abîme, il sera permis à Satan le Diable et aux démons d’envahir de nouveau le voisinage de la terre et d’être en contact avec l’humanité sur la terre paradisiaque qui sera devenue alors comme le jardin d’Éden. Donc, en faisant cette attaque, Satan le Diable sera comme mené par des crochets dans ses mâchoires, étant manœuvré par Jéhovah. Et ceux qui sur terre se seront laissé égarer par Satan seront, eux aussi, comme menés par des crochets à leurs mâchoires, pour livrer cet assaut contre le “camp des saints et la ville bien-aimée”. (Révélation 20:7-9.) Donc les noms de Gog et de Magog conviennent et s’appliquent parfaitement aux humains égarés et nationalistes qui attaqueront et tenteront de dépouiller ceux qui resteront fidèlement attachés à la souveraineté universelle de Jéhovah Dieu.
17, 18. a) Les humains qui se laisseront égarer pourront-ils attaquer la “ville bien-aimée” directement? Comment seront-ils obligés de faire leur attaque? b) À la fin du règne millénaire, comment devront agir ses fils princiers? Dans quel but?
17 Ceux qui se laisseront égarer, n’étant que des humains, ne pourront, pas plus que Satan le Diable, leur chef invisible, attaquer directement la Nouvelle Jérusalem céleste. En revanche, ils pourront entrer en contact avec ceux qui, sur terre, auront représenté fidèlement le gouvernement messianique céleste, à savoir les “princes par toute la terre”. Ceux-ci, ayant été établis dans leurs fonctions par le Roi de la Nouvelle Jérusalem, le Père éternel Jésus Christ, auront servi en qualité de représentants princiers visibles de la “ville bien-aimée”. Et quand, à la fin du règne millénaire, le Fils royal de Dieu “remettra le royaume à son Dieu et Père”, ces fils princiers devront agir d’une manière correspondante. Ils devront imiter le Fils de Dieu qui “se soumettra lui-même à Celui qui lui a soumis toutes choses”, le Père céleste.
18 Donc, les “fils” princiers du Père éternel Jésus Christ l’imiteront avec raison et se soumettront à son Dieu et Père, comme à Celui qui exerce légitimement la souveraineté universelle. Au lieu de se rebeller par orgueil contre ce à quoi les obligera leur changement de situation, ils feront comme le Christ et se soumettront à la souveraineté universelle de Jéhovah. Ceux qui se laisseront égarer par Satan le Diable les attaqueront par des arguments et au moyen de pressions afin de les dissuader d’agir ainsi, mais les représentants visibles de la “ville bien-aimée” ne se laisseront absolument pas faire. Ils resteront intègres envers le Dieu Très-Haut et fidèlement attachés à la souveraineté qu’Il exerce légitimement sur la terre et dans l’univers. Sans hésiter, ils choisiront de laisser, en ce qui les concerne, Jéhovah Dieu devenir “tout pour tous”. — I Corinthiens 15:24-28.
DESTRUCTION DE “GOG ET MAGOG” ET DE LEUR CHEF
19. Quand ils se verront attaqués par les rebelles, comment les fidèles montreront-ils non seulement leur foi en Dieu, mais encore leur intégrité envers sa souveraineté universelle?
19 Dans cette “guerre” pour laquelle Satan le Diable aura rassemblé tous ceux qu’il aura égarés sur la terre, le “camp des saints” et les représentants terrestres de la “ville bien-aimée” ne se défendront pas avec des armes charnelles. Bien entendu, ils ne pourront pas tuer Satan le Diable et les démons, invisibles à leurs yeux et hors d’atteinte. En revanche, ils verront sur la terre tous les égarés qui composeront “Gog et Magog”. Cependant ceux qui opteront pour la souveraineté universelle de Jéhovah n’extermineront pas les égarés; ils n’agiront pas en tant qu’exécuteurs. Ayant pris parti pour Jéhovah, ils lui laisseront le soin de manifester sa souveraineté universelle et d’en administrer la preuve à tous ces infidèles. Ils feront que la bataille sera celle de Jéhovah et n’auront donc pas la présomption d’agir comme forces d’exécution divines recourant à des armes de mort. Ce sera là de leur part non seulement une démonstration de foi, mais aussi une démonstration d’intégrité parfaite envers Jéhovah Dieu et sa souveraineté universelle. Qu’Il les sauve et détruise tous les infidèles! Pleins de confiance, ils s’arrêteront et verront le “salut de Jéhovah” en leur faveur. — II Chroniques 20:15-17.
20. a) Sous la protection divine, que verront alors les fidèles? b) Que signifiera pour les infidèles cette action divine?
20 Logeant “à l’ombre même du Tout-Puissant”, ceux qui demeureront fidèlement attachés à la souveraineté universelle de Jéhovah ‘regarderont de leurs yeux seulement et verront la rétribution des méchants’. (Psaume 91:1, 8.) Ils contempleront l’accomplissement de ce qui avait été prédit en Révélation 20:9 au sujet de “Gog et Magog” après les mille ans: “Et ils se sont avancés sur la largeur de la terre et ont cerné le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais du feu est descendu du ciel et les a dévorés.” Ces humains infidèles subiront un baptême de feu, ce qui signifiera leur destruction éternelle. Dieu ne les justifiera pas, autrement dit il ne les déclarera pas justes et n’inscrira pas leurs noms dans le “livre de vie”. (Romains 8:33.) Ce ne sera pas là un abus d’autorité de la part de Jéhovah Dieu, mais une manifestation légitime de sa souveraineté universelle à l’égard de ses ennemis.
21. a) Combien de temps Satan devait-il être relâché de l’abîme? b) Que signifierait le fait de le faire retourner à l’abîme?
21 Cependant la destruction éternelle de ces humains qui haïront ce qui est bien ne débarrassera pas le voisinage de la terre de la présence de Satan le Diable et des démons. Satan aura été relâché de l’abîme pendant un temps suffisamment long. Ce pour quoi Dieu l’aura délié se trouvera pleinement réalisé; il n’y aura plus de raison pour le laisser, lui et les démons, en liberté plus longtemps. On se souvient de ce qui est écrit concernant son emprisonnement dans l’abîme pendant mille ans: “Après cela, il doit être délié pour un peu de temps.” (Révélation 20:3). Le “peu de temps” pendant lequel Satan le Diable aura tenté d’égarer autant d’humains que possible, en les amenant à penser que Jéhovah exerce sa souveraineté avec injustice et arrogance, ce “peu de temps” sera écoulé. Que se passera-t-il alors? Satan et les démons seront-ils lancés de nouveau dans l’abîme? Cela laisserait supposer qu’ils en seraient relâchés une fois de plus, tout comme Jésus Christ a été relâché d’un abîme, et que les sauterelles symboliques ont été relâchées de l’abîme, et tout comme est montée de l’abîme la “bête sauvage” que chevauche Babylone la Grande. — Romains 10:7; Révélation 9:1-3; 17:8; comp. Révélation 11:7.
22, 23. a) Quelle accusation de Satan aura alors reçu une réponse? En faveur de qui aura été tranchée une controverse de sept mille ans? b) Qu’arrivera-t-il alors à Satan et à ses anges?
22 L’enchaînement et l’emprisonnement dans l’abîme de Satan le Diable et des démons auront été pour eux un tourment temporaire. Le tourment de la détention sera-t-il de nouveau pour eux temporaire, ou éternel? Que leur arrivera-t-il quand ils auront vu les humains égarés par eux subir le châtiment de la destruction de feu? L’accusation que le Diable a toujours soutenue aura alors reçu la réponse. Le Diable a toujours soutenu que les hommes ne servent Jéhovah que pour le profit qu’ils en retirent, et qu’aucun homme, dans la tentation, ne resterait fidèle à Jéhovah par pur amour pour lui. Les hommes et les femmes intègres qui demeureront en vie sur la terre après l’anéantissement des infidèles se tiendront là comme une réponse à l’adresse du Diable, comme une preuve que son accusation est mensongère et que c’est un menteur. Une controverse de sept mille ans aura pris fin en faveur du Dieu de vérité, et il n’y aura pas lieu de laisser Satan et les démons vivre plus longtemps. La patience de Dieu à leur égard aura pris fin. Pour toutes ces raisons, il ne fera pas retourner ces rebelles à l’abîme. Que leur arrivera-t-il alors?
23 “Et le Diable qui les égarait a été lancé dans le lac de feu et de soufre, où étaient déjà et la bête sauvage et le faux prophète; et ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais.” — Révélation 20:10.
24, 25. a) Que symbolise pour Satan le fait d’être jeté dans le lac de feu? b) Pourquoi est-ce là un autre genre de mort?
24 Le tourment de Satan le Diable dans le lac de feu et de soufre signifie la même chose pour lui et les démons que pour la bête sauvage symbolique et le faux prophète. Cela signifie la destruction à tout jamais (Révélation 19:20). Satan le Diable et les démons ne revivront pas plus que ne revivront la bête sauvage symbolique et le faux prophète. Leurs noms ne seront pas écrits dans quelque “livre de vie” divin. La vie, c’est la vie, qu’on la passe dans les plaisirs ou dans les souffrances. Le fait qu’ils seront lancés dans le “lac de feu et de soufre” ne signifie donc pas qu’ils seront gardés en vie pour souffrir dans leurs corps et dans leur esprit.
25 Ce “lac” symbolique ne représente pas ce qu’on appelle “une mort vivante”. Il symbolise un autre genre de mort, une mort différente de celle qu’ont endurée les humains, héritiers des pécheurs Adam et Ève, et qui fut manifestement la première forme de mort qui ait fait irruption dans le monde de la création, parmi des créatures à l’image de Dieu. Cette mort s’est révélée temporaire; elle a été changée en ‘sommeil de la mort’ par la résurrection qui provient de la mort et de la résurrection de Jésus Christ. — I Corinthiens 15:20-22.
26. Pourquoi cette mort est-elle appelée proprement “la seconde mort”? Dans quoi ne seront pas inscrits les noms de ceux qui la subiront?
26 La mort symbolisée par le “lac de feu et de soufre” est différente de la mort que l’humanité a héritée d’Adam, en ce sens qu’elle n’est pas un sommeil qui se termine par un réveil, mais une destruction totale, une mort sans fin. La mort héritée d’Adam fut la ‘première mort’. La mort différente symbolisée par le “lac de feu et de soufre” est donc qualifiée proprement de “seconde mort”. C’est ce que représentera le “lac” pour les humains qui entreront dans le Jour du Jugement et qui par la suite n’auront pas leurs noms écrits dans le “livre de vie”. Les Écritures inspirées nous montrent ce que signifie le “lac de feu” pour ceux qui sont indignes de la vie éternelle, en ces termes: “Et la mort et l’Hadès ont été lancés dans le lac de feu. Ceci signifie la seconde mort: le lac de feu. Et quiconque n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie était lancé dans le lac de feu.” — Révélation 20:14, 15.
27, 28. a) Pourquoi Satan et les démons peuvent-ils subir la seconde mort? b) Que signifie donc le fait qu’ils seront tourmentés à tout jamais dans le lac de feu?
27 La signification symbolique du “lac de feu” est attestée une seconde fois, quelques versets plus loin. Voici ce qu’ils disent: “Quiconque est vainqueur héritera ces choses, et je serai son Dieu et il sera mon fils. Mais quant aux lâches, aux gens sans foi, à ceux qui sont immondes dans leur malpropreté et meurtriers et fornicateurs, et à ceux qui pratiquent le spiritisme, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera dans le lac embrasé de feu et de soufre. Cela signifie la seconde mort.” (Révélation 21:7, 8). Toutes ces mentions du “lac de feu” étant si rapprochées l’une de l’autre, dans le même contexte de la Révélation, chapitres 19 à 21, on en déduit que la signification qu’aura le “lac de feu” pour les humains qui ne seront pas trouvés inscrits dans le “livre de vie”, il l’aura aussi pour Satan le Diable et les démons. Le “lac de feu” représente la “seconde mort”. Cela ne signifie pas nécessairement mourir une seconde fois, mais mourir du second genre de mort dont parle la Bible, et cette mort est une mort sans fin.
28 Donc, Satan et les démons peuvent mourir de cette mort, même s’ils ne sont jamais morts auparavant. Il n’y avait nulle trace de vie dans la première mort qui fut introduite par le péché du premier homme. De même, il n’y aura aucune étincelle de vie dans la “seconde mort” qui est le châtiment éternel de ceux qui désobéiront volontairement à Dieu et, ce faisant, ruineront leur perfection. Selon toutes les règles bibliques, donc, le tourment de Satan et des démons dans le lac de feu et de soufre signifie qu’ils seront réduits à néant, qu’ils n’existeront plus, qu’ils cesseront de vivre à tout jamais. Dieu possédera alors un univers sans démons, un univers où ils ne pourront plus jamais faire leur apparition.
VENUS À LA VIE APRÈS LA FIN DES MILLE ANS
29. Que signifiera le fait que Dieu permettra au camp des saints et aux représentants princiers de la ville bien-aimée de survivre?
29 Quelle glorieuse éternité attend l’humanité! En effet, Jéhovah permettra au “camp des saints” et aux représentants princiers de la “ville bien-aimée” de survivre à la destruction de “Gog et Magog” et de Satan le Diable et des démons. Cela signifiera que Dieu aura écrit leurs noms, dans le “livre de vie”, ou qu’il aura laissé leurs noms dans ce livre. Cela signifiera qu’Il les aura déclarés justes, qu’Il les aura justifiés, parce qu’ils seront restés intègres envers lui, se joignant ainsi à Jésus Christ, le Fils de Dieu, et aux 144 000 cohéritiers pour justifier la souveraineté universelle du Dieu Très-Haut, le Créateur de toutes bonnes choses. Le fait d’avoir été déclarés justes par Jéhovah Dieu signifiera qu’Il leur a conféré le droit à la vie éternelle dans leur demeure paradisiaque.
30. a) À qui seront éternellement redevables ceux qui auront subi victorieusement l’épreuve finale? Où se tiendront-ils pour l’éternité? b) Quand “vivront-ils” réellement?
30 C’est Jésus Christ, Roi, Prêtre et Juge céleste, qui, par sa façon d’agir pleine d’amour durant les mille ans, aura conduit les humains obéissants et bien disposés à la justice parfaite dans la chair. S’il ne les avait pas menés à ce but à la fin des mille ans, alors il aurait hésité à les présenter pour l’épreuve finale de Jéhovah Dieu, le Juge suprême. Pourquoi? Parce qu’il aurait su que, ne possédant pas la justice parfaite, ils ne pourraient jamais subir avec succès l’épreuve divine et obtenir la vie éternelle. C’est donc dans une justice complète et dans l’innocence de la chair qu’ils se tiendront dans les cours terrestres de la “vraie tente” ou temple de Jéhovah, en tant que ses adorateurs. C’est là qu’ils continueront de se tenir après être restés, dans l’épreuve divine, parfaitement intègres et fidèles à la souveraineté du Souverain Seigneur Jéhovah. Ils seront à jamais redevables au Fils de Dieu, Jésus Christ, qui les aura amenés à cette justice parfaite comme preuve de l’achèvement de son œuvre de Rédempteur et de Sauveur. À cette époque-là ils vivront réellement!
31. Ainsi, à la fin des mille ans du règne du Christ, à quel état seront parvenus le “reste des morts” et qu’adviendra-t-il de la mort adamique?
31 À la lumière de ce fait, nous comprenons la justesse de ces paroles qui se trouvent entre parenthèses en Révélation 20:5: “(Le reste des morts ne vinrent pas à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent terminés.)” S’ils n’avaient pas bénéficié de l’œuvre préliminaire qu’auront accomplie à leur égard pendant mille ans Jésus Christ et les 144 000 cohéritiers qui ont participé à la “première résurrection”, cet état de vie parfaite n’aurait pas été la part du “reste des morts” à la fin des mille ans. C’est alors que réellement ‘la mort (héritée d’Adam) aura rendu les morts qui étaient en elle et que la mort aura été lancée dans le lac de feu pour y subir la “seconde mort” ou l’extinction’. (Révélation 20:13, 14.) Alors se réalisera ce qui a été annoncé en I Corinthiens 15:25, 26: “Il faut qu’il règne jusqu’à ce que Dieu ait mis tous les ennemis sous ses pieds. En tant que dernier ennemi, la mort doit être réduite à néant.”
32. Comment se vérifiera pleinement Révélation 21:3, 4?
32 Alors, à propos de la mort héritée du pécheur Adam, se vérifieront pleinement ces paroles: “Et Dieu lui-même sera avec eux. Et il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu.” — Révélation 21:3, 4.
33. a) Comment ceux qui atteindront à cette abondance de vie se montreront-ils dignes d’avoir leur vie prolongée éternellement? b) Comment constateront-ils en eux-mêmes la vérité de Romains 6:23?
33 Est-ce que tous ceux qui viendront à la vie en ce sens parfait choisiront de prolonger éternellement cette abondance de vie? Pour cela, il faudra qu’ils se montrent dignes de recevoir de Jéhovah Dieu, la Grande Source de toute vie, le droit à la vie éternelle. Pour avoir subi victorieusement l’épreuve décisive de leur intégrité totale envers Dieu les fidèles recevront en récompense le droit précieux d’avoir leur vie protégée et prolongée dans toute l’éternité. Ainsi, ils constateront en eux-mêmes que “le don que donne Dieu, c’est la vie éternelle par Christ Jésus notre Seigneur”. (Romains 6:23.) Si Dieu ne s’était pas servi de son Fils unique bien-aimé, cela n’aurait pas été possible pour la famille humaine.
34, 35. a) Qu’espérons-nous en ce qui concerne la “grande foule” qui dès avant la “grande tribulation” servait en robes blanches au temple spirituel de Jéhovah? b) Quels sentiments pourront éprouver même les ressuscités figurant parmi les “injustes”?
34 Quelle satisfaction pour l’âme que d’adorer et de servir alors dans les cours terrestres de son temple spirituel le Dieu qui a pour nom Jéhovah! Mais dès le commencement du glorieux millénium, la “grande foule” des survivants de la “grande tribulation” seront apparus comme ayant ‘lavé leurs longues robes et les ayant blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple’. (Révélation 7:9, 14, 15.) On espère que les membres de cette “grande foule” aux robes pures demeureront dans les cours du temple spirituel de Dieu durant les mille ans et, après la fin du millénium, pendant l’épreuve de l’intégrité absolue envers le Souverain Seigneur Jéhovah. Ceux qui reviendront des tombes durant le millénium seront amenés dans les cours terrestres du temple spirituel de Jéhovah pour l’adorer et le servir. S’ils entrent avec reconnaissance dans le service de Jéhovah, les “injustes” ressuscités éprouveront eux aussi les mêmes sentiments que le Lévite Coré:
35 “Car un jour dans tes cours vaut mieux que mille ailleurs. J’ai choisi de me tenir au seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que de circuler dans les tentes de la méchanceté. Car Jéhovah Dieu est un soleil et un bouclier; c’est la faveur et la gloire qu’il donne. Jéhovah ne refusera aucune chose bonne à ceux qui marchent sans défaut.” — Psaume 84:suscription, 10, 11.
36. Quelle gratitude pour le temple spirituel cultiveront ceux qui seront résolus à rester intègres?
36 Ceux qui seront résolus à rester intègres de tout leur cœur envers le seul vrai Dieu vivant cultiveront la même gratitude pour les choses spirituelles que David, qui a dit: “J’ai demandé à Jéhovah une seule chose — celle que je chercherai, c’est d’habiter dans la maison de Jéhovah tous les jours de ma vie, pour contempler le charme de Jéhovah et pour considérer avec gratitude son temple.” — Psaume 27:suscription, 4.
37, 38. a) Que deviendra le “marchepied” de Jéhovah? b) Les habitants de son “marchepied” connaîtront-ils seulement un paradis naturel et comment répondront-ils à l’appel du dernier Psaume 150?
37 La terre entière sera alors le lieu où l’on adorera son grand Créateur. Elle est son “marchepied”, les cieux étant son “trône”. (Ésaïe 66:1.) Son trône céleste est glorieux; son marchepied terrestre sera rendu glorieux, afin d’être un endroit qui convienne à ses pieds. Partout sur la terre les conditions seront devenues paradisiaques, comme le Jardin d’Éden, comme le Jardin de Jéhovah (Genèse 2:8; 13:10). Ce sera un lieu de délices et de joie, car pour tous ses adorateurs, qui auront atteint à “la gloire de Dieu”, ce sera le lieu de la vie dans un bonheur sans mélange. Ils posséderont toutes les belles qualités qui plaisent à Dieu et connaîtront la joie que procurent des relations agréables avec Dieu, de sorte qu’ils se trouveront à la fois dans un Paradis spirituel et dans un Paradis terrestre. Que de raisons donc de louer le Grand Créateur, Celui qui aura pourvu à tout cela! Avec des voix mélodieuses et avec toute l’habileté musicale qu’ils auront alors acquise, ils chanteront ses louanges, le cœur débordant de reconnaissance. Ils se joindront pour toujours aux foules célestes pour répondre à l’appel enthousiaste du dernier Psaume inspiré:
38 “Louez Jah! Louez Dieu dans son saint lieu. Louez-le au firmament de sa force. Louez-le pour ses œuvres de puissance. Louez-le selon l’abondance de sa grandeur. Louez-le par la sonnerie du cor. Louez-le par l’instrument à cordes et la harpe. Louez-le par le tambourin et la ronde. Louez-le par les cordes et le chalumeau. Louez-le par les cymbales au son mélodieux. Louez-le par les cymbales retentissantes. Toute chose qui respire — qu’elle loue Jah! Louez Jah!” — Psaume 150:1-6.
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Le “signe” qui en atteste la proximitéLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 10
Le “signe” qui en atteste la proximité
1. Que devrions-nous chercher à connaître à propos de la proximité du Millénium?
QUAND on le considère selon ce qu’en dit la Bible, nul doute que le Millénium soit une chose fort désirable pour tous les humains, les vivants et les morts. C’est pourquoi quand on proclame que le Millénium est proche, la nouvelle est saluée avec joie par tous ceux qui comprennent. C’est avec le plus vif intérêt que nous devrions chercher à connaître les raisons qui peuvent nous convaincre de sa proximité. Quelles sont ces raisons? Nous allons prendre le temps d’en examiner quelques-unes.
2. a) Quel rassemblement en cours est en soi une preuve que le Millénium s’est approché? b) Qui mène la “guerre” du côté de Dieu? En quelle qualité sert-il déjà?
2 Comme nous l’avons déjà vu, le Millénium doit être précédé de la guerre la plus dévastatrice de toute l’histoire humaine, de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. Actuellement les chefs politiques ou “rois de la terre habitée tout entière” sont rassemblés sous l’action de forces invisibles. Ce fait est en soi une preuve fort claire que le millénium s’est approché lui aussi (Révélation 16:13-16). Le Chef des armées célestes de Dieu, celui qui s’appelle Fidèle et Vrai, la Parole de Dieu, prendra une part active à cette guerre. Ce Chef céleste est Roi dès avant le commencement de la guerre d’Har-Maguédon. “Il a sur son vêtement de dessus, oui, sur sa cuisse, un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs.” (Révélation 19:11-16). Ainsi il règne avant même d’être entré dans la période millénaire où il doit gouverner avec ses 144 000 cohéritiers. — Révélation 12:5; 14:1-4; 20:4-6.
3. À propos du commandement du règne prémillénaire du Christ, qu’a vu Jean quand les deux premiers sceaux furent ouverts (Révélation 6:1-4)?
3 Dans une précédente image des événements mondiaux du vingtième siècle il est fait allusion au commencement du règne prémillénaire du Roi des rois, Jésus Christ. Cette image nous est donnée au chapitre six de la Révélation, où l’apôtre Jean nous dit ce qu’il a vu quand l’Agneau de Dieu, Jésus Christ, a commencé d’ouvrir les sept sceaux qui fermaient le “rouleau”, celui qu’il avait reçu de la main de Dieu siégeant sur son trône céleste. Voici ce que nous dit Jean: “Et j’ai vu quand l’Agneau a ouvert un des sept sceaux, et j’ai entendu une des quatre créatures vivantes dire comme d’une voix de tonnerre: ‘Viens!’ Et j’ai vu, et voici un cheval blanc; et celui qui était assis dessus avait un arc; et on lui a donné une couronne, et il est sorti en vainqueur et pour achever sa victoire. Et quand il a ouvert le deuxième sceau, j’ai entendu la deuxième créature vivante dire: ‘Viens!’ Et un autre est sorti, un cheval couleur de feu; et à celui qui était assis dessus on a donné d’ôter la paix de la terre, pour qu’ils s’égorgent les uns les autres; et on lui a donné une grande épée.” — Révélation 6:1-4.
4, 5. a) Que voyons-nous symbolisé en la personne du cavalier assis sur le cheval couleur de feu? b) Qui sortit en ce temps-là pour vaincre, et comment cela créa-t-il les conditions de l’accomplissement du Psaume 2:1-6?
4 Nous voyons ici les symboles qui dépeignent le premier conflit mondial, celui qui éclata en 1914 et qui fut le précurseur du second conflit planétaire qui ôta la paix de la terre pendant six autres années. La Première Guerre mondiale marqua l’époque où le guerrier Jésus Christ reçut la couronne céleste et sortit contre ses ennemis terrestres pour gagner la bataille, pour triompher d’eux complètement. Cela signifiait qu’il combattrait par la suite du côté de Dieu dans la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-puissant”, celle qui se livrera à Har-Maguédon. Son couronnement comme Roi céleste créa les conditions de l’accomplissement de ces paroles du Psaume deuxième Ps 2:
5 “Pourquoi les nations ont-elles été en tumulte et les groupements nationaux ont-ils marmonné une chose vaine? Les rois de la terre prennent position et les dignitaires se sont massés comme un seul contre Jéhovah et contre son oint [son Christ, version grecque des Septante], en disant: ‘Rompons leurs liens et rejetons leurs cordes loin de nous!’ Celui-là même qui est assis dans les cieux se mettra à rire; Jéhovah lui-même les tournera en dérision. En ce temps-là, il leur parlera dans sa colère et dans son ardent courroux il les troublera, en disant: ‘Moi, oui, j’ai installé mon roi sur Sion, ma montagne sainte.’” — Psaume 2:1-6; comp. Actes 4:24-30.
6. Les conflits mondiaux et les Nations unies ont-ils délogé de Sion le Roi de Jéhovah?
6 Malgré tout le tumulte qui trouble les nations depuis le premier conflit mondial de 1914-1918, Jéhovah a fait siéger son Roi, Jésus Christ, à Sion, sur le trône céleste du gouvernement royal (Révélation 14:1; Hébreux 12:22). Ni la Première Guerre mondiale, ni la Seconde Guerre mondiale, ni les Nations unies n’ont réussi à déloger ce Roi messianique. La “guerre du grand jour de Dieu le Tout-puissant” le confirmera dans ses fonctions sur son trône céleste, et il s’y trouvera pour commencer son règne millénaire avec ses 144 000 cohéritiers (Révélation 19:19-21). Pour cette raison vitale, on peut être certain de l’avènement du Millénium avec tous ses bienfaits pour l’humanité. Il s’est approché!
7. Pourquoi ne ressemblons-nous pas à l’ancienne “génération méchante et adultère”, et pourtant où trouvons-nous un signe décrit par Jésus?
7 Malgré cette preuve, beaucoup d’esprits sceptiques réclament un “signe” avant de se laisser convaincre que le Millénium s’est vraiment approché et qu’il sera même inauguré dans notre génération. Nous ne sommes pas comme cette “génération méchante et adultère” de scribes et de Pharisiens d’il y a dix-neuf siècles, qui voulaient voir un signe de Jésus Christ, un signe capable de les convaincre qu’il était le Messie (Matthieu 12:38, 39). Nous possédons toutefois un “signe” qui a été décrit par Jésus en personne. Puisqu’il nous a donné cette description, ce serait vouloir demeurer dans l’ignorance que de refuser de l’examiner. On la trouve aux chapitres vingt-quatre et vingt-cinq de Matthieu, au chapitre treize de Marc et au chapitre vingt et un de Luc. C’est sur la demande des apôtres que Jésus a décrit le signe, non pas pour prouver qu’il était le Messie, mais pour indiquer que certains événements promis étaient proches, sur le point de se réaliser. Il leur donna le signe le onzième jour du mois de Nisan de l’an 33, trois jours avant sa mort.
LA PROPHÉTIE DU “SIGNE”
8. Comment Jésus indiqua-t-il qu’il allait partir et quelles paroles seraient dites à son retour?
8 Jésus venait de prédire une chose qui semblait terrible pour les Juifs, à savoir la destruction de leur temple de Jérusalem. Dans cette ville il avait déclaré à ses adversaires religieux: “Voici que votre maison vous est abandonnée. Car je vous le dis: Non, désormais vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez: ‘Béni est celui qui vient au nom de Jéhovah!’” (Matthieu 23:38, 39). C’était là une indication qu’il allait partir. Quand il reviendrait, il y aurait ceux qui reprendraient ces paroles de Psaume 118:26 et diraient: “Béni soit Celui qui vient au nom de Jéhovah!”
9. Comment Jésus indiqua-t-il que ces paroles qui salueraient son retour ne seraient pas prononcées par les adorateurs au temple de Jérusalem?
9 Naturellement, ce ne serait pas au temple terrestre de Jérusalem que les adorateurs de Jéhovah salueraient par ces paroles prophétiques celui qui viendrait au nom de Jéhovah. C’est ce que Jésus montra clairement, d’après ce qu’on peut lire aussitôt après les inquiétantes paroles qu’il a prononcées. On lit en effet: “Comme Jésus s’en allait et s’éloignait du temple, ses disciples s’avancèrent pour lui montrer les bâtiments du temple. Pour réponse il leur dit: ‘Ne voyez-vous pas toutes ces choses? En vérité je vous le dis: Non, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.’” — Matthieu 24:1, 2.
10. Quelle question quatre apôtres posèrent-ils à Jésus? Comment cette question est-elle rendue dans différentes versions?
10 Ce n’est que lorsqu’ils furent arrivés au mont des Oliviers, qui domine Jérusalem et d’où l’on pouvait admirer le temple qui avait été restauré par le roi Hérode le Grand, que les douze apôtres posèrent une question à propos de cette prophétie effrayante. La vue qui s’offrait à leurs regards semble avoir soulevé parmi quatre apôtres une question importante, qui éveilla aussi l’intérêt des autres; on lit en effet: “Comme il était assis sur le mont des Oliviers, les disciples s’avancèrent vers lui, en particulier, et dirent: ‘Dis-nous: Quand ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence [parousia en grec] et de la conclusion du système de choses?’” (Matthieu 24:3). La Bible de Young (Young’s Literal Translation of the Holy Bible) traduit leurs paroles comme suit: “Dis-nous: quand celles-ci auront-elles lieu? et quel est le signe de ta présence et de la fin complète de l’âge?” La Bible de Rotherham (The Emphasised Bible) porte une traduction analogue: “Dis-nous quand ces choses auront lieu, — et quel est le signe de ta présence et de la conclusion de l’âge?” La Nouvelle Traduction de l’archevêque Newcome (Texte corrigé) met: “Quel sera le signe de ton apparition, et de la fin de l’âge?” — Édition de 1808.
11. a) Quand eut lieu la destruction de Jérusalem? Mais qu’est-ce qui n’eut pas lieu à l’époque? b) Qu’est-il donc naturel de faire?
11 Nous savons aujourd’hui quand eut lieu la destruction du temple terrestre de Jérusalem. L’événement se produisit il y a dix-neuf siècles, en été de l’an 70, quand les légions romaines sous la conduite du général Titus détruisirent toute la ville (Luc 21:20-24). Mais que dire des autres choses: le “signe” de la Parousie (présence, apparition) du Christ et de la conclusion de l’âge ou système de choses (ou l’étata), sur lesquelles portait aussi la question des disciples? Certes, c’est en l’an 70 que fut atteinte la fin complète ou conclusion d’un état ou système de choses juif, mais non pas la conclusion du système de choses plus grand, dont le système juif n’était qu’un modèle ou type prophétique. D’autre part, la Parousie, la présence ou apparition du Seigneur Jésus Christ ne s’est pas produite en cette année-là. Puisque nous vivons au vingtième siècle, il est tout à fait naturel de scruter l’histoire de notre temps pour voir si le “signe” annoncé n’est pas apparu dans notre génération.
12. Étant donné ce qu’Étienne a dit de la première venue du Christ, pourquoi faut-il se demander si les apôtres questionnaient Jésus sur sa “venue” ou sur son “avènement”?
12 Notons que les disciples posèrent une question sur la Parousie du Seigneur Jésus Christ. Ce faisant, le questionnaient-ils sur sa “venue” ou sur son “avènement”, comme disent certains? La question mérite d’être soulevée, parce que le martyr chrétien Étienne, parlant de la première “venue” du Seigneur Jésus, a dit au Sanhédrin de Jérusalem: “Lequel des prophètes vos ancêtres n’ont-ils pas persécuté? Oui, ils ont tué ceux qui, à propos de la venue [éleusis en grec] de ce Juste, l’annonçaient d’avance, de ce Juste que maintenant vous avez livré et assassiné.” (Actes 7:52). On notera que, lorsqu’il parla de la première venue du Christ, Étienne n’a pas utilisé le mot parousia, mais le mot éleusis. Ces deux termes grecs ne diffèrent pas seulement par la forme et la dérivation, mais encore par le sens.
13. De par sa dérivation, que signifie littéralement le terme parousia, et comment le définissent des autorités en la matière?
13 Le terme parousia signifie littéralement “le fait d’être près de”; il dérive en effet de la préposition grecque para (“près de”) et de ousia (le “fait d’être”). Le lexique de Liddell et Scott (A Greek-English Lexicon), Volume II, page 1343, colonne 2, donne comme première définition de parousia le mot “présence”. Pour seconde définition, il donne le mot arrivée, puis ajoute ceci: “Particulièrement visite d’un personnage royal ou officiel.” En accord avec cela, le Dictionnaire théologique du Nouveau Testament (angl., de Gerhard Friedrich), au Volume V, donne comme “Signification générale” le substantif “présence” (page 859). Puis, comme “Usage technique des termes” dans l’hellénisme, ce dictionnaire donne: “1. La visite d’un chef.” À la page 865 il dit à propos de “L’usage technique de pareimi (verbe) et de parousia dans le NT”: “Dans le NT ces termes ne s’emploient jamais pour la venue du Christ dans la chair, et parousia n’a jamais le sens d’un retour. L’idée de plus d’une seule parousia ne se rencontre pour la première fois que dans l’Église postérieure.”
14. a) Selon l’usage technique du terme grec dans l’hellénisme, quelle expression serait utilisée au lieu de “présence”? b) Quelles versions traduisent le terme parousia par “présence” chaque fois qu’il se rencontre? Quelle opposition de mots se trouve en Philippiens 2:12?
14 Ainsi donc, les disciples ne questionnaient pas Jésus sur son “arrivée”, mais sur après son arrivée. Ils le questionnaient sur sa “présence”. Et si, au lieu d’utiliser le mot “présence”, nous recourions à “l’usage technique des termes” dans l’hellénisme, la question des disciples s’entendrait ainsi: “Quel sera le signe de ta [visite en tant que personnage royal] et de la conclusion du système de choses?” Une “visite” comporte davantage qu’une “arrivée”. Elle comporte une “présence”. Dans ce qu’on appelle le Nouveau Testament, le terme grec parousia se rencontre vingt-quatre fois, et chaque fois il a été traduit par “présence” non seulement dans la version dite Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau, mais encore dans d’autres traductions comme celle de Young de 1862 (Young’s Literal Translation of the Holy Bible), celle de Wilson de 1857-1863 (The Emphatic Diaglott), et celle de Rotherham de 1897 (The Emphasised Bible). Notons comme les mots “présence” et “absence” s’opposent bien en Philippiens 2:12 où l’apôtre Paul dit: “Vous avez toujours obéi, non seulement durant ma présence, mais bien plus volontiers maintenant, pendant mon absence.”
LA PARABOLE DES DIX VIERGES
15. De quelle façon le terme parousia doit-il être rendu, comme le montrent certaines parties du “signe” annoncé par Jésus, et entre autres quelle parabole?
15 Que le terme grec parousia doive être rendu par “présence”, c’est ce que montrent certaines parties de la prophétie de Jésus sur le “signe” de la Parousie et de la conclusion du système de choses. Par exemple, examinons cette partie de la prophétie qu’on appelle ordinairement la parabole des vierges sages et des vierges folles. Jésus venait de faire une prophétie sur l’“esclave fidèle et avisé” et le “mauvais esclave”, et voici qu’il annonça une autre chose ayant trait à sa Parousie: “Alors, dit-il, le royaume des cieux deviendra semblable à dix vierges qui prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient sottes et cinq étaient avisées. Les sottes, en effet, prirent leurs lampes mais sans prendre d’huile avec elles, tandis que les avisées, en même temps que leurs lampes, prirent de l’huile dans leurs réceptacles.” — Matthieu 25:1-4; 24:45-51.
16. En quel sens ces femmes sont-elles vierges, selon l’entrée en matière de la parabole?
16 Tout d’abord, il convient de noter que cette parabole se rapporte à une classe de personnes et ne doit donc pas s’appliquer à la vie et à la mort de chaque individu. Les femmes de la parabole sont des “vierges” dans un sens particulier, étant donné qu’elles représentent le “royaume des cieux”; en effet Jésus a dit: “Alors le royaume des cieux deviendra semblable [à quoi?] à dix vierges.” Il s’agit là du “royaume” dont Jésus avait fait mention un peu plus haut dans sa prophétie, en ces termes: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” — Matthieu 24:14.
17. a) Qui est représenté par les “vierges”? b) Quand la parabole commença-t-elle à s’accomplir?
17 Comme le nombre “dix” signifie dans la Bible la perfection en ce qui concerne les choses terrestres, les “vierges”, qui sont au nombre de dix, figurent donc tous les chrétiens qui attendent ou qui disent attendre le royaume céleste comme cohéritiers de Jésus Christ. Quand donc cette parabole prophétique a-t-elle commencé à s’accomplir? Le dimanche 6 Sivan de l’an 33, soit le jour de la Pentecôte. Comment cela? Parce que c’est en ce jour-là qu’est apparue la classe des vierges. En effet, ce jour-là, les fidèles disciples de Jésus Christ, qui s’étaient réunis dans une chambre haute de Jérusalem, furent baptisés de l’esprit saint. Ils furent ainsi engendrés par Dieu comme fils spirituels, afin d’être ‘héritiers de Dieu’ et “cohéritiers de Christ”. (Romains 8:17.) Mais, dans la Bible, ce sont les fils qui sont généralement héritiers. Comment se fait-il donc que dans la parabole tous les membres de la congrégation des disciples de Christ soient représentés sous l’image de femmes, de vierges, qui, par une nuit de noces, sortent à la rencontre de l’époux? Et qui est cet “époux”?
18. À qui Jean le Baptiste compara-t-il Jésus et à qui se compara-t-il lui-même? Vers qui dirigea-t-il ses disciples?
18 Tout d’abord, l’“époux” est le Seigneur Jésus Christ ressuscité et glorifié. C’est de ce point de vue que Jean le Baptiste parla de lui et qu’il se compara en conséquence à l’“ami de l’époux”. En ce temps-là, l’“ami de l’époux” jouait généralement un rôle d’organisateur dans le mariage entre l’époux et l’épouse. La nuit de l’union, on faisait davantage attention à l’époux qu’à l’ami de l’époux. Aussi Jean le Baptiste dit-il à ses disciples, à ceux qu’il préparait pour Jésus Christ en tant qu’“époux” spirituel: “Je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé en avant de Celui-là. Celui qui a l’épouse est l’époux. Mais l’ami de l’époux, quand il se tient là à l’entendre, éprouve beaucoup de joie à cause de la voix de l’époux. Cette joie donc, qui est la mienne, est devenue complète. Celui-là, il faut qu’il croisse, et moi, que je décroisse.” (Jean 3:28-30). Avec raison donc, Jean dirigea les disciples vers Jésus.
19, 20. a) Comment Jésus se comparait-il à un époux dans une autre parabole et dans la Révélation? b) En conséquence, comment la Nouvelle Jérusalem est-elle appelée?
19 Pour sa part, Jésus se compara à un époux dans une autre parabole, celle du “festin de mariage” qu’un roi prépara pour son fils, fils qui représentait celui de Jéhovah Dieu, le grand Roi d’éternité (Matthieu 22:1-14). Et dans la Révélation, que Jésus Christ reçut de Dieu et qu’il transmit à l’apôtre Jean, le Christ, en tant qu’Agneau de Dieu, est comparé à un époux qui se marie avec la congrégation de ses disciples; on lit en effet: “Réjouissons-nous et frémissons de joie, et donnons-lui gloire, car le mariage de l’Agneau est arrivé et sa femme s’est préparée. Oui, il lui a été donné d’être revêtue d’un fin lin éclatant et pur, car le fin lin représente les actes de justice des saints. (...) Écris: Heureux ceux qui sont invités au repas du mariage de l’Agneau, à son repas du soir.” L’apôtre Jean nous parle encore d’un ange qui est venu vers lui et a dit:
20 “Il a parlé avec moi et a dit: ‘Viens ici, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau.’ Et il m’a emporté, par le pouvoir de l’esprit, vers une grande et haute montagne, et il m’a montré la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, et qui avait la gloire de Dieu.” — Révélation 19:7-9; 21:9-11.
21. En Éphésiens 5:23-27, à quoi Paul compara-t-il les relations entre Jésus Christ et sa congrégation?
21 L’apôtre Paul compare les relations entre Jésus Christ et sa congrégation de 144 000 cohéritiers à celles qui existent entre mari et femme. Il écrit: “Le mari est chef de sa femme, tout comme le Christ est chef de la congrégation, lui, le sauveur de ce corps. Oui, comme la congrégation est soumise au Christ, qu’ainsi les femmes le soient aussi en tout à leurs maris. Maris, continuez à aimer vos femmes, tout comme le Christ a aimé la congrégation et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d’eau grâce à la parole, pour se présenter à lui-même la congrégation dans tout son éclat, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle fût sainte et sans défaut.” — Éphésiens 5:23-27.
22. Où doit avoir lieu le mariage? Pourquoi la parabole ne fait-elle pas mention de l’épouse?
22 Le mariage de l’Époux Jésus Christ et de sa congrégation-“épouse” doit évidemment avoir lieu au ciel, où ils seront unis sous la bénédiction de Jéhovah Dieu, le Père céleste. Il convient de noter toutefois que dans la parabole des dix vierges il n’est pas fait mention de l’épouse. C’est pour ne pas créer de confusion dans l’esprit. En effet, l’“épouse” est choisie parmi les “dix vierges”. Les “vierges” élues constitueront les “heureux” qui seront invités au “repas du mariage de l’Agneau”. (Révélation 19:9.) C’est pourquoi la parabole de Jésus nous présente les “vierges” agréées comme entrant par la porte dans la chambre du festin nuptial. La parabole nous montre aussi ce qu’elles font pour être agréées.
23. Quelle obligation leur qualité de vierges impose-t-elle aux membres de la congrégation chrétienne?
23 Les membres de la congrégation-épouse de Christ sont comparés à des “vierges”, mais pas seulement parce qu’ils sont promis à un Époux qui est vierge. Ils sont encore “vierges” dans un autre sens spirituel. De même qu’une jeune fille vierge est chaste, pure, intacte sexuellement, de même les fidèles membres de la congrégation chrétienne doivent être purs et sans tache en se tenant séparés du présent monde, en s’abstenant de toutes relations avec les organisations politiques et religieuses du présent système. Ils ne se joignent à aucune union de l’Église et de l’État. Ils préservent leur virginité spirituelle en ne se mêlant pas aux affaires du monde (II Timothée 2:3, 4). C’est ainsi qu’il faut entendre ce passage au sujet des 144 000 qui se tiennent avec l’Agneau de Dieu sur le mont Sion spirituel: “Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes [comme la prostituée religieuse, Babylone la Grande, et ses filles]; en effet, ils sont vierges. Ce sont ceux qui continuent à suivre l’Agneau peu importe où il va.” — Révélation 14:4; 17:3-5.
24. Que dit Jacques 1:26, 27 concernant la pureté requise?
24 En ce qui concerne la pureté requise, le disciple Jacques dit: “Si quelqu’un estime bien pratiquer le culte, et qu’il ne tienne pas sa langue en bride, mais continue à tromper son cœur, le culte de cet homme est futile. Le culte qui est pur et immaculé du point de vue de notre Dieu et Père, le voici: s’occuper des orphelins et des veuves dans leur tribulation et se garder exempt de toute tache du côté du monde.” — Jacques 1:26, 27.
SORTIR À LA RENCONTRE DE L’“ÉPOUX”
25. Comment, à la Pentecôte de l’an 33, la congrégation du Christ se mit-elle en route, étant en possession de la religion pure et immaculée? Quelle preuve avait-elle qu’elle possédait la vraie religion?
25 Le jour de la Pentecôte de l’an 33, quand l’esprit saint descendit sur les fidèles disciples de Jésus Christ qui attendaient à Jérusalem, la congrégation chrétienne se mit en route, étant en possession du “culte qui est pur et immaculé du point de vue de notre Dieu et Père”. Ses membres formaient une classe de vierges au sens spirituel et se tenaient séparés de l’organisation religieuse qui avait rejeté Jésus Christ et provoqué sa mise à mort par le gouverneur romain Ponce Pilate (Actes 2:1-42). Ils se mirent en chemin avec les enseignements du Messie Jésus et ceux des apôtres, et se gardèrent de la “génération tortueuse” qui était enfoncée dans les traditions religieuses transmises par les ancêtres (Actes 2:40; Galates 1:13-17; Matthieu 15:1-9). Le baptême de l’esprit saint ainsi que le don des langues, tout cela était une preuve qu’ils possédaient la vraie religion, et ils le savaient. Ils devaient rester “vierges” dans cette religion.
26, 27. a) Dans un sens spirituel, à qui la congrégation chrétienne fut-elle promise en mariage le jour de la Pentecôte de l’an 33? b) En quels termes Paul parla-t-il aux chrétiens en II Corinthiens 11:2-5?
26 C’est en ce jour-là (le 6 Sivan de l’an 33) que la congrégation chrétienne fut fiancée, promise en mariage à Jésus Christ, l’Époux céleste. Ceux qui par la suite se joignirent à la congrégation originelle des 120 disciples de Jérusalem firent partie de cette classe promise en mariage et furent tenus de se garder “vierges”. C’est à quoi fait allusion l’apôtre Paul quand il exhorte les chrétiens de Corinthe à ne pas rompre leurs fiançailles pour se marier avec un faux Christ. Jouant dans une certaine mesure le rôle de l’“ami de l’époux”, Paul dit:
27 “Je suis jaloux de vous d’une jalousie conforme à la volonté de Dieu, car moi, je vous ai personnellement promis en mariage à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste. Mais j’ai peur que, d’une manière ou d’une autre, — comme le serpent a séduit Ève par sa ruse, — votre esprit ne se corrompe et ne s’écarte de la sincérité et de la chasteté dues au Christ. Et en effet, si quelqu’un vient prêcher un Jésus autre que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un esprit autre que celui que vous avez reçu, ou une bonne nouvelle autre que celle que vous avez acceptée, vous supportez fort bien un tel homme. Car j’estime ne m’être montré inférieur en rien à vos super-apôtres.” — II Corinthiens 11:2-5.
28. En quel sens fut-il dit aux disciples, tant par Jésus que par des anges, qu’il viendrait à la manière d’un époux juif pour les emmener à la maison?
28 Leur mariage avec l’Époux céleste devait avoir lieu dans un avenir indéfini, à une époque éloignée de la Pentecôte de l’an 33, jour des fiançailles. Cinquante-deux jours auparavant, la nuit où il fut livré par Judas Iscariote, Jésus avait dit à ses fidèles apôtres: “Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Sinon, je vous l’aurais dit, car je m’en vais vous préparer une place. Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviens et je vous accueillerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Et là où je vais, vous en savez le chemin.” (Jean 14:2-4). Quarante-deux jours après, alors que du mont des Oliviers il montait au ciel devant les yeux d’un certain nombre de ses disciples, deux anges leur apparurent et dirent: “Hommes de Galilée, pourquoi vous tenez-vous là à regarder le ciel? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel, du milieu de vous, viendra ainsi, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel.” (Actes 1:9-11). Donc, les disciples savaient que, à la manière d’un époux juif la nuit des noces, Jésus, qui s’en était allé, reviendrait pour les emmener dans la maison de son Père, comme il le leur avait promis. — Jean 14:1-3.
29. a) Quand la classe des “vierges” partit-elle à la rencontre de l’Époux? b) Quelle question se posa alors et qu’indique le fait que les deux sortes de vierges sont en nombre égal?
29 C’est avec cette perspective du mariage que la classe des vierges fiancées partit à la rencontre de l’Époux pour le saluer et se réjouir avec lui. Les membres de cette classe devaient donc rester aux aguets, car ils ne savaient “ni le jour ni l’heure”. (Matthieu 25:13.) Parmi ceux qui se mirent en route le jour de la Pentecôte de l’an 33 et parmi les milliers d’autres qui se joignirent à eux par la suite, combien seraient comme les vierges “avisées” de la parabole et combien seraient comme les vierges “sottes” ou imprudentes? La parabole les représente, les avisées et les sottes, en nombre égal, pour indiquer qu’une occasion égale s’offrait à toutes celles qui se mettraient réellement en chemin, mais aussi pour ne pas indiquer qu’il y en aurait davantage d’une sorte que d’une autre; cela reste non précisé. Par contre, la parabole annonce que parmi ceux qui se mettraient en route comme “vierges”, tous ne se montreraient pas dignes d’entrer et d’avoir part “au repas du mariage de l’Agneau, son repas du soir”. — Luc 12:35-38.
30. a) Par quoi les vierges avisées se distinguaient-elles des sottes? b) Toutes sont-elles parties avec des lampes allumées? Quelle question vitale se pose donc à ce sujet?
30 Par quoi les vierges avisées ou prudentes se distingueraient-elles des vierges sottes ou imprudentes? Par ceci: “Les sottes, en effet, prirent leurs lampes, mais sans prendre d’huile avec elles, tandis que les avisées, en même temps que leurs lampes, prirent de l’huile dans leurs réceptacles.” (Matthieu 25:3, 4). Pourtant toutes savaient que le fait d’avoir leurs lampes allumées jusqu’à ce qu’ait pris fin la marche du cortège nuptial les identifierait, que ce serait une preuve qu’elles étaient dignes d’être admises au repas de noces. Il leur fallait donc de l’huile en quantité suffisante pour qu’elle dure jusqu’à ce que le cortège nuptial soit arrivé à la maison de l’époux. Que représente l’huile dans la parabole? Les vierges partirent à la rencontre de l’époux avant l’annonce de son arrivée, et leurs lampes brûlaient quand elles se mirent en chemin. Il y avait donc au moins de l’huile dans leurs lampes. Mais suffirait-elle pour en entretenir la flamme jusqu’à ce que le cortège nuptial fût entré dans la maison de l’époux?
31, 32. a) Par cette parabole, que voulait montrer Jésus en ce qui concerne les “vierges” symboliques? b) Quelle attitude d’attente doivent-elles garder, comme le montre Paul en Philippiens 3:20, 21?
31 L’huile est un liquide d’éclairage. Sans huile, la mèche de la lampe ne donnerait pas une lumière régulière, continue. Que symbolise le fait de porter une lampe allumée en allant au festin de mariage? Pour connaître la réponse, il faut se rappeler pourquoi Jésus a donné cette parabole. C’est pour montrer que ceux qui voulaient être admis au mariage céleste devaient avoir une certaine identification, une certaine personnalité, et qu’il leur fallait garder cela jusqu’au bout, peu importe à quel moment le cortège nuptial se mettrait en marche et avancerait jusqu’à ce qu’il eût atteint la maison de l’Époux pour son “épouse”. D’abord, la classe du “royaume des cieux”, pendant qu’elle était sur la terre et au sein d’un monde enténébré, devait rester “vierge” dans un sens spirituel. Les membres de cette classe avaient leurs espoirs fixés sur l’Époux céleste, et cette attitude leur interdisait de se contaminer avec ce monde impur. Ils doivent ‘continuer à suivre l’Agneau peu importe où il va’. (Révélation 14:4.) Ils doivent être comme l’apôtre Paul, qui a dit:
32 “Notre citoyenneté existe dans les cieux, d’où nous attendons aussi avec impatience un sauveur, le Seigneur Jésus Christ, qui transformera notre corps humilié pour qu’il soit rendu conforme à son corps glorieux, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de se soumettre toutes choses.” — Philippiens 3:20, 21.
33. a) Combien de temps doivent-ils garder la virginité spirituelle et pourquoi? b) Qu’a dit Jésus?
33 Si donc ils gardent leur virginité spirituelle, c’est parce qu’ils sont résolus à se montrer dignes d’être acceptés comme “épouse” par l’Époux céleste. C’est ce que doit refléter leur vie quotidienne au sein des ténèbres du monde des hommes. En l’an 31, dans son Sermon sur la montagne, Jésus Christ, l’Époux, a dit à ses disciples: “Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne peut être cachée quand elle est située sur une montagne. On allume une lampe pour la mettre, non pas sous le panier de mesure, mais sur le porte-lampe, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Pareillement, que votre lumière brille devant les hommes, pour qu’ils voient vos belles œuvres et rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux.” — Matthieu 5:14-16.
34. Selon les paroles de Paul en Philippiens 2:14-16, comme quoi les chrétiens doivent-ils briller?
34 L’apôtre Paul a dit aux chrétiens: “Continuez à faire toutes choses sans murmures ni discussions, pour devenir irréprochables et innocents, enfants de Dieu sans défaut au milieu d’une génération perverse et tortueuse, où vous brillez comme des foyers de lumière dans le monde, vous cramponnant à la parole de vie, pour que j’aie sujet d’exulter au jour de Christ, puisque je n’aurai pas couru en vain ni travaillé dur en vain.” — Philippiens 2:14-16.
35. Qu’est-ce qui est donc figuré par le fait que les vierges lèvent leurs lampes allumées?
35 Pour que les membres de la classe du “royaume des cieux” brillent comme “la lumière du monde”, ils doivent pratiquer de “belles œuvres” qui glorifient le Père céleste; ils doivent faire toutes choses sans murmures ni discussions, demeurer irréprochables et innocents en ce qui concerne la vie chrétienne, et se montrer sans défaut comme enfants de Dieu. Ils doivent agir de la sorte tout en restant dans l’attente de la venue de l’Époux, qui les emmènera dans la maison du Père céleste. Toute cette conduite est figurée par le fait qu’ils lèvent leurs lampes allumées. Voilà qui réjouira l’Époux au sein des ténèbres du monde.
L’HUILE ET LES RÉCEPTACLES SYMBOLIQUES
36. Que symbolise l’“huile” en tant que liquide d’éclairage?
36 Que représente donc l’huile, le liquide d’éclairage? Elle symbolise tout ce qui fait que les membres de la classe du “royaume des cieux” continuent à briller comme des foyers ou sources de lumière au sein d’un monde enténébré. L’huile figure donc la “parole de vie” à laquelle ils doivent ‘se cramponner’; il est écrit en effet: “Ta parole est une lampe pour mon pied, et une lumière pour ma route.” (Psaume 119:105). “La révélation de tes paroles illumine, faisant que les inexpérimentés comprennent.” (Psaume 119:130). Comme image l’“huile” englobe encore dans sa signification l’esprit saint de Dieu, car sa force active nous aide à comprendre sa Parole (Jean 16:13). D’autre part, chez un chrétien, l’esprit saint se manifeste par du fruit, par les fruits de l’esprit saint tels que l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi (Galates 5:22, 23). Une telle “huile” spirituelle possède un pouvoir éclairant.
37. Que représente le fait d’avoir une provision d’huile dans des réceptacles?
37 Dans la parabole, les “vierges” devaient avoir une provision d’huile dans des réceptacles, huile qu’elles pourraient verser dans les lampes qu’elles portaient. Les “vierges” ne pouvaient pas changer leurs corps en “réceptacles” en buvant l’huile pour la régurgiter ensuite, au fur et à mesure des besoins, dans les lampes afin d’en entretenir la flamme. Cependant le fait que les “réceptacles” étaient remplis d’huile signifie que les “vierges” avaient une provision d’huile en leur possession et non dans leurs corps, évidemment. La classe du “royaume des cieux” a en effet en sa possession, oui, au-dedans d’elle, une provision de la Parole de Dieu et de son esprit saint. Les “réceptacles” de la parabole représentent donc bien les membres de la classe des “vierges” en tant que possesseurs de l’“huile” symbolique. À coup sûr, ceux-ci ont besoin d’une ample provision de cette “huile” quand ils sortent à la rencontre de l’Époux et se joignent à son cortège.
38. Que représentent les lampes?
38 Dans la parabole, les dix vierges se servirent de lampes à huile pour éclairer la scène nocturne. Que représentent les lampes dans l’accomplissement actuel de la parabole? La même chose que les “réceptacles” à huile, car les anciennes lampes, tout comme les “réceptacles”, contenaient de l’huile d’éclairage. Les membres de la classe du “royaume des cieux” sont eux-mêmes les lampes symboliques. Ce n’est pas qu’ils avalent l’huile pour la régurgiter sur eux-mêmes et y mettre le feu, afin de devenir des “torches vivantes” rangées le long de la route que suit le cortège, comme des martyrs qui se sont sacrifiés en l’honneur de l’Époux. Non, mais les membres de cette classe sont remplis de la lumière de la Parole de Dieu et de son esprit saint, et cela les fait briller sur le plan spirituel, à la gloire de l’Époux céleste. Eux-mêmes, de par leurs qualités spirituelles, sont des “foyers de lumière dans le monde”. En raison de la vie qu’ils mènent sous l’influence de la Parole divine et de l’esprit saint, ils brillent pour la plus grande gloire de Dieu.
39. a) Pourquoi les “vierges” ne savaient-elles pas combien de temps il leur faudrait attendre l’époux? b) En ce qui concerne les vierges avisées, que jugèrent-elles prudent de faire?
39 Aucune heure de la nuit n’étant fixée à l’époux pour qu’il quitte la maison où lui était donnée son épouse et conduise ensuite un cortège jusqu’à sa propre maison pour y mener la vie conjugale, les vierges de la parabole ne savaient pas exactement combien de temps il leur faudrait attendre l’arrivée de l’époux. Elles ne savaient donc pas combien de temps leurs lampes allaient brûler. Il serait donc prudent qu’en plus de lampes bien remplies elles aient aussi des réceptacles contenant une réserve d’huile. C’est ce que comprirent les vierges “avisées” ou prudentes qui, en même temps que leurs lampes allumées, “prirent de l’huile dans leurs réceptacles”. Les vierges “sottes” ou imprudentes ne firent pas ainsi; d’ailleurs leur sottise à cet égard allait devenir manifeste.
40. a) Dans l’accomplissement de la parabole, en quel sens la classe des vierges “avisées” prend-elle de l’huile dans ses réceptacles? b) Comment cela l’aide-t-elle à respecter ses fiançailles?
40 Dans l’accomplissement de la parabole, ceux qui sont figurés par la classe des cinq vierges “avisées” prennent de l’huile en supplément dans leurs réceptacles, ce qu’ils font en se remplissant de la Parole de Dieu, en la faisant pénétrer dans leur esprit et leur cœur par l’étude personnelle, par la fréquentation des réunions chrétiennes où s’enseigne et s’examine la Parole divine, et aussi par l’utilisation de cette Parole dans la prédication. Dans leurs prières, ils demandent l’esprit de Dieu et cherchent sans relâche à être ‘remplis de l’esprit’. (Éphésiens 5:18.) Quoi qu’il puisse arriver dans l’avenir, cette surabondance d’“huile” spirituelle les aidera à renouveler leur capacité d’endurance et à continuer de briller comme la “lumière du monde”, ce qui prouvera qu’ils respectent leurs fiançailles avec l’Époux céleste.
“COMME L’ÉPOUX TARDAIT”
41. a) Quand les Gentils commencèrent-ils à faire partie de la classe de la “vierge chaste” qui sortit à la rencontre de l’Époux? b) Que se produisit-il en l’an 70? Les “vierges” rencontrèrent-elles alors l’Époux?
41 En automne de l’an 36 la porte fut ouverte pour que les Gentils ou non-Juifs se convertissent au christianisme qui est le “culte (...) pur et immaculé” du point de vue de notre Dieu. Ces Gentils croyants reçurent l’esprit saint et ses dons tout comme les croyants juifs les avaient reçus le jour de la Pentecôte de l’an 33 (Actes 10:1 à 11:18; 15:7-19). Eux aussi donc commencèrent à faire partie de la classe de la “vierge chaste” qui est ‘promise en mariage’ à Christ (II Corinthiens 11:2). Dès ce moment ils eurent part à l’accomplissement de la parabole des “dix vierges” et, selon le langage de la parabole, ils “prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l’époux”. En l’an 70, la ville de Jérusalem et son temple grandiose furent dévastés par les légions romaines, mais, bien que cette terrible destruction fût l’expression du jugement de Dieu contre les Juifs incrédules et ennemis du christianisme, la classe de la “vierge chaste” ne rencontra pas l’Époux céleste, alors qu’elle était sortie pour le saluer. — Luc 21:20-24; Matthieu 24:15-22; Marc 13:14-20.
42, 43. a) Vers la fin du premier siècle, quelle Révélation a dû encourager la classe de la “vierge chaste”? Mais sur quoi s’achève cette Révélation? b) Dans sa première lettre, qu’il écrivit ensuite, de quelle présence Jean fait-il mention?
42 Des années passèrent et, vers la fin du premier siècle, aux alentours de l’an 96, l’apôtre Jean a reçu la merveilleuse Révélation avec tout ce qu’elle dévoilait sur l’Époux céleste Jésus Christ et son “épouse”, représentée comme étant la Nouvelle Jérusalem (Révélation 21:1 à 22:17). Voilà qui a dû encourager infiniment la classe de la “vierge chaste”, ceux qui persistaient dans leur espoir de rencontrer l’Époux à son retour. Cependant l’Époux céleste acheva cette Révélation en disant: “Celui qui atteste ces choses dit: ‘Oui, je viens promptement.’” À quoi Jean répondit: “Amen! Viens, Seigneur Jésus”, puis le vieil apôtre ajouta: “Que la faveur imméritée du Seigneur Jésus Christ soit avec les saints!” (Révélation 22:20, 21). C’est probablement deux ans après, vers l’an 98, que Jean écrivit la première de ses trois lettres, et voici ce qu’on y lit:
43 “Petits enfants, c’est la dernière heure, et, comme vous avez appris que l’antichrist vient, voici que dès maintenant il est survenu beaucoup d’antichrists: d’où nous savons désormais que c’est la dernière heure.” “Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, mais sur lui veille Celui qui est né de Dieu, et le méchant n’a pas prise sur lui. Nous savons que nous sommes issus de Dieu, mais que le monde entier gît au pouvoir du méchant.” — I Jean 2:18; 5:18, 19.
44. a) Pour l’entrée de qui la mort de Jean ouvrit-elle la porte? b) Les lampes symboliques brillèrent-elles comme auparavant?
44 Peu de temps après avoir écrit ses trois lettres et aussi le récit de la vie de Jésus connu sous le nom de l’Évangile de Jean, l’apôtre a dû mourir, sans doute comme le dernier des “douze apôtres de l’Agneau”. La disparition de Jean permettrait donc d’ouvrir progressivement la porte non pas pour qu’entre Christ l’Époux, mais l’antichrist, dont l’apôtre avait parlé (II Thessaloniciens 2:7, 8). Alors la “lumière du monde” faillit s’éteindre. Les “lampes” symboliques de la classe des “dix vierges” ont dû brûler très faiblement. En effet, le nombre des “vierges” véritables a dû décroître considérablement. D’autres intérêts, tout matériels, et non l’attente ardente du retour du Seigneur Jésus, ont dû occuper l’esprit de ceux qui se disaient chrétiens. Ainsi, un long temps devait passer, et pourtant l’Époux n’arrivait pas.
45. Comment s’accomplit Matthieu 25:5: “Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent”, notamment au temps de Constantin le Grand?
45 C’est ce que la parabole des dix vierges annonça en ces termes: “Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.” (Matthieu 25:5). De même, au sein du groupe religieux qui déclarait être la congrégation chrétienne, les membres se lassaient d’attendre l’arrivée de l’Époux. D’ailleurs, avec la “conversion” de Constantin le Grand, qui fit du christianisme reconnu de son temps la religion d’État de l’Empire romain, le retour du Christ ne semblait plus nécessaire. La chrétienté était fondée, beaucoup d’évêques s’allièrent à l’État romain et commencèrent à régner dans un sens religieux. Non seulement les apôtres dormaient dans la mort, mais ces évêques dits chrétiens s’endormirent, eux, quant à leurs responsabilités, quant à la nécessité de préserver la pureté de la congrégation chrétienne, qui doit rester exempte des philosophies et des traditions des hommes, et aussi quant à la nécessité de se garder sans tache du côté du monde, en pratiquant le culte qui est immaculé aux yeux de Dieu.
46. a) En quel sens le sommeil de la classe des “dix vierges” est-il comparable à ce que Jésus a annoncé dans la parabole du blé et de la mauvaise herbe? b) Combien de temps devait durer le sommeil spirituel, et à quelle époque aurait lieu l’accomplissement de la dernière partie de la parabole?
46 Cette situation religieuse semble être analogue à celle qui a été figurée dans la parabole du blé et de la mauvaise herbe, parabole où Jésus a dit: “Le royaume des cieux est devenu semblable à un homme qui avait semé de l’excellente semence dans son champ. Pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de la mauvaise herbe par-dessus, au milieu du blé, et s’en alla.” (Matthieu 13:24, 25). Ce n’est qu’après un long temps de croissance que viendraient la moisson et l’époque où arriverait l’“homme” parabolique pour le travail de la moisson et où il ordonnerait d’arracher la mauvaise herbe et de recueillir le “blé” dans ses magasins. On notera avec intérêt qu’en expliquant cette parabole Jésus utilisa la même expression que ses apôtres quand ceux-ci lui posèrent la question consignée en Matthieu 24:3. En effet, Jésus a dit: “La moisson, c’est la conclusion d’un système de choses.” (Matthieu 13:39). Il y avait encore un long temps avant la conclusion du présent système de choses, et le sommeil annoncé dans la parabole des “dix vierges” s’avéra être fort long. L’accomplissement des traits ultimes de la parabole des vierges devait faire partie du “signe” attestant que nous sommes dans la “conclusion du système de choses”.
[Note]
a Les Écrits sacrés des apôtres et des évangélistes de Jésus Christ, communément appelés le Nouveau Testament, ouvrage anglais de Campbell, Macknight et Doddridge, 1828.
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“Voici l’époux!”Le Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 11
“Voici l’époux!”
1. Durant le long sommeil des “dix vierges”, qui allait s’agiter, et plus particulièrement après quel réveil religieux?
AU COURS de ce sommeil annoncé dans la parabole et qui se prolongeait indéfiniment, les “vierges” symboliques ont dû s’agiter, remuer quelque peu, notamment les vierges “avisées” qui avaient pris une provision d’huile dans leurs réceptacles. On bougea, en effet, et plus particulièrement après que se fut produit un réveil religieux au seizième siècle de notre ère, et qu’on eut commencé à faire des efforts en Europe pour revenir aux Saintes Écritures inspirées comme au seul livre de vérité divine, le vrai guide des disciples de Christ l’Époux. La promesse d’un retour, celle qu’avait faite le Christ, impressionna fort les lecteurs et étudiants sincères de la Bible. Ils comprirent que cette seconde venue devait avoir lieu avant le règne millénaire, avant que commence le Millénium promis, qui serait marqué par l’emprisonnement de Satan dans l’abîme.
2. Comment le théologien luthérien Bengel joua-t-il un rôle dans cette agitation sur le plan religieux?
2 Par exemple, dans la première moitié du dix-huitième siècle parut un théologien luthérien du nom de Johann Albrecht Bengel, qui était né en 1687 en Allemagne, à Winnenden, dans le Wurtemberg, et qui est mort en 1752. Il écrivit un certain nombre de livres sur les Saintes Écritures et, à ce propos, voici ce que dit l’Encyclopédie britannique:
Les plus importants sont: Ordo Temporum [Ordre des temps], traité sur la chronologie des Écritures, dans lequel il se livre à des spéculations concernant la fin du monde, et un Commentaire de l’Apocalypse qui pendant un temps fut très en vogue en Allemagne et a été traduit en plusieurs langues. — Volume 3, page 737.
Au sujet de Bengel, voici ce que dit l’Encyclopédie de M’Clintock et Strong:
Ses œuvres chronologiques, dans lesquelles il s’applique à fixer le “nombre de la bête”, la date du “millénium” (il fixait avec assurance le commencement du millénium à l’année 1836), etc., ont plutôt porté atteinte à sa réputation d’homme de bon jugement. — Volume 1, pages 749, 750.
3. a) Les ouvrages de Bengel furent-ils le cri de minuit? b) Comment s’agita-t-on encore à l’époque de William Miller?
3 Cependant les écrits de Bengel qui parurent dans la première moitié du dix-huitième siècle ne furent pas le cri de minuit: “Voici l’époux! Sortez à sa rencontre.” (Matthieu 25:6; Bible de Jérusalem; Traduction du monde nouveau). Ceux qui crurent les ouvrages de Bengel et agirent en conséquence ne rencontrèrent pas l’Époux céleste en l’an 1836, car il n’était pas revenu visiblement, dans la chair. Par la suite, on s’agita encore parmi les chrétiens qui déclaraient faire partie de la classe de la “vierge chaste”, notamment quand vint un homme né en 1781 à Pittsfield, dans le Massachusetts (États-Unis). Cet homme s’appelait William Miller, et il fonda le groupe de ceux qu’on devait appeler les Millerites ou Adventistes. Voici ce que dit l’Encyclopédie de M’Clintock et Strong, Volume 6, page 271:
Aux alentours de 1833, alors qu’il habitait à Low Hampton, N.Y., il commença sa carrière d’apôtre de la nouvelle doctrine, doctrine selon laquelle le monde devait prendre fin en 1843. Sa thèse première, qui fondait sa croyance, était celle qui avait trait à l’achèvement des 2 300 jours dont il est question en Daniel 8:14 et qu’il considérait comme des années. Tenant la période des soixante-dix semaines de Daniel 9:24 pour la clé de la période des 2 300 jours du chapitre précédent, et donnant pour point de départ à ces deux périodes l’année 457 av. J.-C., celle où Artaxerxès, roi de Perse, fit remonter Esdras de sa captivité, lui permettant de remettre sur pied l’administration juive à Jérusalem (Esdras 7), puis faisant terminer les soixante-dix semaines, comme le font en général les commentateurs, en l’année 33, celle de la crucifixion du Christ, il découvrit que les jours qui restaient encore sur les 2 300, c’est-à-dire 1 810 jours, prendraient fin en 1843. Pendant dix ans il proposa cette explication et réussit à rassembler nombre de disciples, cinquante mille selon lui, qui vivaient tous dans l’attente crédule du jour fixé. L’événement n’ayant pas confirmé la doctrine de leur apôtre, les adventistes, comme on les appelle quelquefois, abandonnèrent progressivement Miller. Il mourut à Low Hampton, dans le comté de Washington, N.Y., le 20 décembre 1849.
4. a) Le mouvement de Miller fut-il le cri de minuit? b) Trente ans plus tard, que découvrit un groupe d’étudiants de la Bible à propos de la seconde venue du Christ?
4 Manifestement donc, l’apparition du mouvement de Miller ne fut pas le cri de minuit: “Voici l’Époux!” En 1843, l’Époux céleste n’apparut pas visiblement, dans la chair, aux adventistes de l’époque, pour les emmener dans la demeure céleste désirée. Et pourtant on continua d’étudier la Bible. Trente ans après parut un petit groupe d’hommes qui n’avaient pas de liens avec les adventistes et qui n’étaient affiliés à aucune des sectes de la chrétienté. Ils étudièrent les Saintes Écritures à Pittsburgh (Allegheny), en Pennsylvanie. Ils étudiaient en toute indépendance, se gardant de scruter la Bible à travers les lunettes des sectes. Parmi ces hommes figurait Charles Taze Russell, qui avait vingt et un ans. Ces hommes s’intéressaient vivement à la seconde venue de Jésus Christ, l’Époux céleste. Cependant leurs recherches bibliques leur firent découvrir que le retour du Christ serait un retour invisible. Il ne devait pas revenir visiblement, dans la chair, comme homme matérialisé, mais invisiblement, dans l’esprit, puisqu’il n’était plus chair et sang. Son arrivée ne serait donc pas vue des hommes et marquerait le début de sa présence ou parousie invisible. Mais cette présence se révélerait par des preuves.
“SEPT TEMPS” — “LES TEMPS DES GENTILS”
5. Au cours de leurs recherches, sur quelle période de temps mentionnée par Jésus se penchèrent-ils et, en 1876, qu’avait écrit Russell sur la fin de cette période?
5 Au cours de leurs recherches bibliques, ces étudiants zélés se penchèrent sur les “temps des Gentils” dont Jésus avait parlé en Luc 21:24 (Bible de Crampon, édition de 1905); ces temps, ils les rattachèrent aux “sept temps” qui sont mentionnés en Daniel, chapitre quatre, versets 16, 23, 25, 32. Selon ces étudiants de la Bible, à quelle date devaient prendre légalement fin devant Dieu les “sept temps” de la domination gentile de la terre? À cette époque paraissait sous le titre “Le scrutateur de la Bible” (The Bible Examiner) un mensuel qui était édité à Brooklyn, New York, par George Storrs. En 1876, Russell, âgé de vingt-quatre ans, y fit paraître un article sur le sujet. Il fut publié dans le Volume XXI, Numéro 1, qui était le numéro d’octobre 1876. C’est aux pages 27 et 28 de ce numéro qu’on trouve l’article de Russell, sous le titre “Les temps des Gentils: Quand prendront-ils fin?”. Et voici ce qu’il écrivit alors (page 27): “Les sept temps prendront fin en 1914.”
6. a) En 1877, à la rédaction de quel ouvrage Russell participa-t-il et que dit-il sur la fin des temps des Gentils? b) Selon la chronologie qu’on adopta alors, quand les six mille ans de l’existence humaine prirent-ils fin, mais en quelle année commença la septième période de mille ans?
6 L’année suivante (1877) Russell se joignit à Nelson H. Barbour, de Rochester, New York, pour faire un livre qui parut sous le titre “Les trois mondes, et la moisson du monde d’à présent”. On y expliquait que la fin des temps des Gentils en 1914 serait précédée d’une période de quarante ans marquée par l’ouverture d’une moisson de trois ans et demi, qui avait commencé en 1874. Cette moisson se faisait sous la direction du Seigneur Jésus Christ, dont la présence ou parousie avait commencé en l’année 1874. Peu après avait eu lieu le commencement du grand Jubilé antitypique, qui avait été préfiguré par l’ancien “jubilé” des Juifs sous la loi de Moïse (Lévitique, chapitre vingt-cinq). Selon la chronologie biblique qu’on adopta après cela, les six mille ans de l’existence de l’homme sur la terre avaient pris fin en 1872, mais le Seigneur Jésus n’était pas venu au terme de ces six mille ans, plutôt au commencement du Jubilé antitypique en octobre 1874. L’année 1874 marquait la fin de six mille ans de péché parmi les hommes. Depuis cette date l’humanité se trouvait dans la septième période de mille ans. — Révélation 20:4.
7. a) Comment le journal religieux édité par Russell fut-il un Messager de la présence de Christ? b) Que devait-il se produire quand cette “présence” aurait atteint la fin des temps des Gentils en 1914?
7 On en avait donc conclu que les membres de la classe de la “vierge chaste” avaient commencé à sortir à la rencontre de l’époux en l’année 1874, puisqu’on croyait qu’il était arrivé en cette année-là et qu’il était depuis lors invisiblement présent. Ces hommes avaient le sentiment qu’ils vivaient déjà en la présence invisible de l’Époux. Aussi, quand Russell commença à publier son propre journal religieux, en juillet 1879, il le fit paraître sous un titre qui est devenu en français “Le Phare de la Tour de Sion, Messager de la présence de Christ” (Zion’s Watch Tower and Herald of Christ’s Presence). Russell connaissait déjà la version de Wilson, l’Emphatic Diaglott, qui en Matthieu 24:3 et ailleurs rend par “présence” et non par “venue” ou “avènement” le terme grec parousia. Le nouveau périodique fut le messager de la présence invisible du Christ, annonçant qu’elle avait commencé en 1874 et devait se continuer jusqu’en 1914, à la fin des temps des Gentils, époque qui verrait la destruction des nations et où le reste de la classe de la “vierge chaste” serait glorifié auprès de son époux céleste par la mort et la résurrection pour la vie dans l’esprit. La classe figurée par les cinq vierges sages entrerait ainsi par la porte, pour le mariage.
8. a) Que voyait arriver avec un intérêt accru le reste de la classe de la “vierge chaste”? b) Au matin de ce jour-là, qu’a déclaré Russell?
8 Comme les années passaient et que le temps se faisait proche, le reste de la classe de la “vierge chaste” voyait arriver avec un intérêt accru le 1er octobre 1914. Les membres de ce reste formaient une classe de chrétiens qui s’étaient séparés de ce monde impur et “consacrés” sans réserve à Dieu par Jésus Christ, “consécration” qu’ils avaient symbolisée par l’immersion dans l’eau. Ils s’évertuaient à faire briller leur lumière, au fur et à mesure qu’approchait le temps où ils comptaient rencontrer leur Époux dans les cieux. Finalement le 1er octobre 1914 arriva. Au matin de ce jour-là, Russell, en tant que président de la Société Watch Tower (Watch Tower Bible and Tract Society) fit cette déclaration devant le personnel du siège de ladite Société: “Les temps des Gentils ont pris fin et leurs rois ont eu leur jour.”
9. Cependant, quand Russell est-il mort, et quelle conclusion faut-il en tirer?
9 La fin des temps des Gentils était arrivée, mais la glorification céleste qu’attendait le reste de l’Église ne vint pas. Ce n’est que le 31 octobre 1916 que Russell est mort, laissant la présidence à un autre. Il devait y avoir une erreur quelque part.
10. a) Que devait marquer pour le reste de la classe de la “vierge chaste” le 1er octobre 1914? b) Quand la persécution atteignit-elle son point culminant, et quelle lettre témoigne de leur grand désir d’être unis à l’Époux céleste?
10 Au lieu de marquer la glorification de l’Église chrétienne, la date du 1er octobre 1914 marqua plutôt la naissance de grandes difficultés pour ceux qui désiraient rencontrer l’Époux céleste. Alors que s’écoulaient les années de la Première Guerre mondiale, chacune avec sa moisson d’horreurs, la persécution qui continuait à s’abattre sur la classe de la “vierge chaste” atteignit son point culminant en été 1918, quand le président de la Société Watch Tower, Joseph F. Rutherford, le secrétaire-trésorier W. E. Van Amburgh, et six autres chrétiens du siège de la Société, à Brooklyn, New York, furent injustement condamnés par un tribunal fédéral et enfermés à la prison fédérale d’Atlanta, en Georgie (États-Unis). Du fond de sa cellule le président Rutherford adressa une lettre aux chrétiens, ses compagnons qui, à l’extérieur, étaient l’objet de persécutions. Une partie de cette lettre fut imprimée sur le programme de l’assemblée de quatre jours (du 30 août au 2 septembre 1918) que l’Association internationale des Étudiants de la Bible avait organisée à Milwaukee, dans le Wisconsina. Cette lettre montrait combien la classe de la “vierge chaste” aspirait à être unie sans retard avec l’Époux dans les cieux, comme en témoignent notamment les lignes suivantes:
À L’ISRAËL DE DIEU
“Bien-aimés en Christ: —
“La vie en prison est bien étrange; et pourtant chaque épreuve est subie avec joie, puisque nous la voyons sous l’angle céleste. Oui, nous pouvons entonner ce chant:
‘Envolez-vous, envolez-vous, joies terrestres
Jésus est à moi!’
“En effet, actuellement il n’y a pas de joies terrestres; mais c’est pleins d’allégresse que nous attendons le moment où nous serons recueillis dans notre demeure. (...) Nous nous sentons souvent pris dans ce dilemme: est-il préférable de partir ou bien de venir vous servir un temps avant de nous en aller chez nous? Que sa volonté soit faite! Je suis convaincu que toutes ces épreuves mûrissent l’Église et la préparent pour le rassemblement final. Les lettres qui nous parviennent des bien-aimés nous montrent avec quelle douceur ils se soumettent au feu qui consume le sacrifice (...).
“(...) Faites tout votre possible pour encourager les chères brebis du troupeau par les douces promesses d’un prochain et glorieux retour à notre demeure. Comme il sera doux d’être rassemblés autour du trône de notre Père et de nous réjouir pour toujours d’une joie inexprimable! (...).
“Je rends grâce à notre cher Père céleste d’avoir eu la bonté d’envoyer sept frères avec moi, pour que nous partagions ensemble ces privilèges (...).
“Soyez assurés que nous vous aimons d’un grand amour. Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous!
“Votre frère et serviteur par Sa grâce,
“J. F. Rutherford.”
11. a) Durant la persécution, que ne comprit pas le reste de la classe de la “vierge chaste”? b) Combien de temps les représentants de la Société restèrent-ils en prison? Quelle période s’ouvrit après leur libération?
11 Durant ces dures épreuves au sein des ténèbres de la Première Guerre mondiale, le reste de la classe de la “vierge chaste” ne comprit pas que l’année 1874, écoulée depuis quarante ans, ne marquait pas la date du retour de l’Époux, ni la date où il fallait dire: “Voici l’époux! Sortez à sa rencontre.” L’époque où devait retentir le cri de minuit était encore à venir, mais proche. Le président Rutherford ne passa pas vingt ans en prison, peine que lui avait infligée le tribunal le 21 juin 1918, mais seulement neuf mois. Le 25 mars 1919, ses sept compagnons et lui-même quittèrent la prison d’Atlanta et furent ramenés à Brooklyn où, le 26 mars, ils furent libérés sous caution et purent faire appel. Ils étaient de nouveau libres pour entreprendre leur œuvre d’après-guerre avec tous les autres membres de la classe de la “vierge chaste”. Ce reste n’avait pas été rassemblé autour du trône de son Père céleste, loin des ténèbres grandissantes de ce monde méchant. Une nouvelle période de service chrétien s’ouvrait sur la terre!
12. De quelle partie de la parabole de Jésus firent-ils alors l’expérience?
12 C’est à ce moment critique qu’ils firent l’expérience de ce que l’Époux céleste avait annoncé dans sa parabole des “dix vierges”, en ces termes: “En plein milieu de la nuit, un cri s’éleva: ‘Voici l’époux! Sortez à sa rencontre.’ Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes.” — Matthieu 25:6, 7.
13, 14. a) Dans la parabole, par qui est annoncée la présence de l’époux, et comment cela s’est-il accompli? b) Depuis 1914, qu’est-ce qui attestait que l’Époux céleste était présent?
13 Dans la parabole, la présence de l’époux ne fut pas annoncée par les “dix vierges”, mais sans nul doute par les serviteurs de l’époux. Les vierges entendirent simplement le cri. Pareillement, en 1919, le fait de la présence invisible de l’Époux fut brusquement imposé à tous ceux qui s’identifiaient aux vierges et attendaient que l’Époux vînt les emmener au repas de mariage spirituel dans la demeure de son Père.
14 Ainsi l’année 1919 se révéla être une année de réveil pour toutes les “vierges”, les sottes et les avisées. Le premier conflit planétaire était passé, et on proposait la Société des Nations comme organisation internationale pour la paix et la sécurité. Depuis le déchaînement de la Première Guerre mondiale en 1914, bien des parties de la prophétie de Jésus sur sa parousie et la conclusion du système de choses s’étaient accomplies et formaient un “signe” aux traits multiples attestant que Jésus Christ était effectivement entré dans son Royaume céleste à la fin des temps des Gentils en 1914. Ainsi donc le Royaume messianique de Dieu avait été établi dans les cieux. L’histoire mondiale et l’histoire de l’Église prouvaient donc bien que le Christ était présent!
‘ELLES PRÉPARÈRENT LEURS LAMPES’
15. a) Quel sous-titre La Tour de Garde pouvait-elle porter légitimement? b) Par quelle communication les lecteurs de La Tour de Garde furent-ils stimulés?
15 Le périodique La Tour de Garde pouvait donc porter avec raison le sous-titre “Messager de la présence de Christ”. Les huit Étudiants de la Bible qui avaient quitté la prison fédérale en mars purent assister à la célébration du Repas du Seigneur le dimanche soir 13 avril 1919. Selon un rapport incomplet sur l’assistance totale, rapport qui fut publié dans La Tour de Garde (éd. angl. du 15 mai, page 151) plus de 17 961 personnes prirent part à la célébration. Dans son édition anglaise du 15 avril 1919, pages 117 et 118, La Tour de Garde annonçait la libération des huit hommes faussement accusés, contre le versement pour chacun d’une caution de 10 000 dollars, et faisait également état de la grande réception qui leur avait été faite au Béthel de Brooklyn par des centaines de chrétiens. Cette communication, publiée dans le monde entier, eut pour effet de stimuler les lecteurs du Phare de la Tour de Sion, Messager de la présence de Christ.
16. a) Selon Ésaïe 60:2, quel moment était venu? b) Comment le courage des Étudiants de la Bible fut-il raffermi, et quelle assemblée internationale a eu lieu?
16 Ce n’était pas le moment de rester assoupi et de dormir. C’était le moment de passer à l’action, en un temps où, comme l’avait annoncé Ésaïe 60:2, “les ténèbres couvriront la terre, et une obscurité épaisse, les groupements nationaux; mais sur toi Jéhovah commencera à luire, et sur toi se verra sa gloire”. La situation mondiale réclamait une action courageuse de la part de tous les Étudiants de la Bible qui s’étaient “consacrés”. Sans perdre un instant, on se mit à raffermir le courage de ceux qui attendaient l’Époux: en effet, dans les numéros du 1er et du 15 août 1919 de l’édition anglaise de La Tour de Garde (éd. françaises de mars, avril et mai 1920) parurent les deux articles sur le sujet “Heureux ceux qui ne craignent pas”. On y annonçait aussi les préparatifs en vue d’une “Assemblée générale: Cedar Point, lac Érié”, assemblée qui devait durer huit jours, du 1er au 8 septembre, et être internationale. Se secouant vigoureusement afin de sortir de leur assoupissement spirituel, des milliers de chrétiens parmi le peuple “consacré” de Dieu se rassemblèrent sur les lieux de l’assemblée, environ six mille personnes venues surtout du Canada et des États-Unis. Cette émouvante assemblée fut pour les “consacrés” l’occasion de prendre de nouveau la résolution d’être éveillés et actifs dans le service divin qui les attendait.
17, 18. a) Quelle parution a-t-on annoncée le jour dit des “collaborateurs”? b) Montrez combien les instructions sur la façon d’accomplir l’œuvre ont été encourageantes. Les événements de cette assemblée ne présentaient-ils qu’un intérêt passager?
17 Un immense enthousiasme souleva l’auditoire le vendredi 5 septembre, le jour dit des “collaborateurs”, quand le président Rutherford annonça la parution d’un nouveau périodique, “L’Âge d’Or”, à partir du 1er octobre 1919. Ce journal aurait un rôle à jouer aux côtés de La Tour de Garde dans la proclamation de la bonne nouvelle du Royaume messianique. On encouragea le peuple “consacré” de Dieu à recueillir des abonnements au nouveau périodique et à faire en sorte que l’époque arrive où il serait tiré à quatre millions d’exemplaires par numéro. D’autres instructions sur la façon de procéder dans cette campagne mondiale parurent plus tard dans un article de deux pages et demie, sous le titre “Annoncez le Royaume”, article qui figure dans l’édition anglaise du 15 septembre 1919 de La Tour de Garde (pages 279 à 281).
18 Ce que disait cet article au troisième paragraphe avant la fin constituait bel et bien un appel lancé à tous les lecteurs et destiné à les galvaniser. On y lit en effet ceci: “Entrez-y promptement. Souvenez-vous qu’en sortant dans cette œuvre vous ne vous présentez pas simplement comme le représentant d’un journal, mais que vous êtes un ambassadeur du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs, annonçant au peuple, avec dignité, la venue de l’Âge d’Or, le glorieux Royaume de notre Seigneur et Maître, celui qui depuis de longs siècles fait l’objet de l’espérance et des prières des vrais chrétiens!” La réponse à l’invitation de prendre part à cette nouvelle forme d’activité fut immédiate et, à l’heure actuelle, soit cinquante-cinq ans plus tard, ce même journal, qui paraît aujourd’hui sous le titre de “Réveillez-vous!” est tiré à 8 550 000 exemplaires. À coup sûr donc, la présence des six mille chrétiens “consacrés” à Cedar Point et l’enthousiasme avec lequel ils saluèrent l’annonce de la parution de l’Âge d’Or le vendredi 5 septembre 1919 ne constituaient pas un événement d’un intérêt passager, sans conséquence dans l’histoire de la classe de la “vierge chaste” au temps de la parousie du Christ. Cette classe ne s’est pas rendormie!
19. Que fallait-il faire pour préparer les lampes? Pourquoi cela allait-il séparer les vierges?
19 Oui, ce fut bien là le temps où “toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes”. (Matthieu 25:7.) Dans la parabole, les vierges devaient remplir d’huile leurs lampes, qui étaient “sur le point de s’éteindre”. Hélas! les vierges sottes constatèrent qu’elles ne pouvaient remplir leurs lampes; en effet, contrairement aux vierges avisées, elles n’avaient pas pris de réceptacles avec elles. Cela provoqua une séparation parmi les vierges. Pourquoi? Matthieu 25:8, 9 en donne la raison, en ces termes: “Les sottes dirent aux avisées: ‘Donnez-nous un peu de votre huile, parce que nos lampes sont sur le point de s’éteindre.’ Mais les avisées répondirent en disant: ‘Il n’y en aurait peut-être pas tout à fait assez pour nous et pour vous. Allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.’”
20. Les vierges avisées se montraient-elles égoïstes en refusant de partager leur huile avec les sottes? Quelle était la détermination des vierges avisées?
20 Combien il allait être difficile pour les vierges sottes de trouver à cette heure de la nuit une boutique ouverte ou des marchands disposés à leur fournir l’huile nécessaire! Mais les vierges avisées ne se montraient-elles pas égoïstes en refusant de partager leur provision d’huile avec les vierges imprudentes? Non, car si elles l’avaient fait, alors aucune des dix vierges ne serait parvenue jusqu’à la porte de la maison de l’époux et ne serait donc entrée au festin de mariage. Si la provision d’huile avait été partagée à dix, elle aurait été épuisée avant que les vierges atteignent la porte. En prenant avec elles une réserve d’huile, les vierges avisées montraient qu’elles se sentaient tenues d’arriver jusqu’à la porte. Cela montrait aussi leur détermination d’arriver, elles n’allaient donc pas se laisser faire et manquer leur but, qui était tout à l’honneur de l’époux. D’autre part, les vierges sottes avaient la possibilité d’aller s’approvisionner à d’autres sources, ce qui ne risquerait pas de compromettre les efforts des vierges avisées.
21. Que ne faut-il pas en conclure pour ce qui est de la façon dont la classe des vierges “avisées” se comporte envers quiconque désire étudier la Bible?
21 Mais comment cela se passe-t-il lors de l’accomplissement de la parabole au temps de la parousie ou présence de l’Époux céleste? Faut-il en conclure que si quelqu’un, apprenant la présence du Seigneur Jésus Christ, voulait que la classe des “vierges avisées” étudie la Bible avec lui pour qu’il pût honorer, lui aussi, l’Époux céleste, cette classe refuserait et lui dirait de se débrouiller tout seul? Si un tel homme voulait se remplir de la Parole de Dieu et de l’esprit saint, violerait-il la leçon de la parabole en agissant en ce sens? Nullement!
22. Sur cette question du partage de l’“huile”, quels deux faits ne faut-il pas oublier?
22 Pourquoi donc, dans l’accomplissement, la classe des vierges “avisées” refuse-t-elle de partager son “huile” avec la classe des vierges “sottes”? N’oublions pas que le fait d’avoir de l’huile dans son réceptacle, c’est la même chose que d’avoir l’“huile” symbolique en soi-même. De plus, le fait de lever les lampes allumées, c’est la même chose que de faire briller sa lumière, que de briller comme une source de lumière, afin que les hommes en ce monde enténébré voient nos belles œuvres et en rendent gloire à Dieu (Matthieu 5:14-16; Philippiens 2:15). C’est l’“huile” symbolique qui donne le pouvoir éclairant; cette “huile” représente à la fois la Parole de Dieu, qui est comme une lampe et une lumière pour l’adorateur de Dieu (Psaume 119:105), et l’esprit saint, qui éclaire la Parole de Dieu et produit en nous les belles qualités qu’on appelle le “fruit de l’esprit”. (Galates 5:22, 23; Éphésiens 5:18-20.) En ce cas, pourquoi les vierges “avisées” réduiraient-elles en elles cette quantité d’“huile”, ce pouvoir éclairant? Pourquoi cesseraient-elles finalement de briller?
23. a) Quelle chose la classe des vierges “sottes” aimerait-elle que fasse la classe des vierges “avisées”? b) Quel genre de chrétiens sont les membres de la classe des vierges “sottes”?
23 Voilà ce que la classe des vierges “sottes” aimerait que fasse la classe des vierges “avisées”. Les “sottes” voudraient que les “avisées” fassent un compromis avec elles. L’annonce de la présence invisible en 1919 de l’Époux céleste fut un défi pour tous ceux qui se rangeaient parmi les “vierges” et désiraient aller à la rencontre de l’Époux et partager sa joie. Ceux qui sont comme les vierges “sottes” se disent chrétiens, sans plus; ce sont des chrétiens de nom, qui ne satisfont pas aux exigences du vrai christianisme. Ils ont une certaine connaissance de la Bible, surtout une connaissance sectaire. Ils ont sans doute été influencés par leurs notions des Écritures, mais non au point d’avoir en eux l’esprit puissant de Jéhovah Dieu, afin de produire le “fruit de l’esprit”. Leur conduite ne répond pas au modèle chrétien. Ils brillent seulement comme des chrétiens de nom, dans le formalisme et les rites de leurs sectes. Ils s’attendent à aller au ciel après leur mort!
24. a) Est-ce que le degré de croissance religieuse de la classe des vierges “sottes” la met à même d’accepter les preuves de la présence de l’Époux? b) Selon les vierges “sottes”, que devraient faire les “avisées”?
24 Cependant leur degré de croissance religieuse ne les met pas à même de relever le défi quand retentit le cri de minuit: “Voici l’époux! Sortez à sa rencontre.” En effet, ils ne discernent pas et n’acceptent pas le fait démontrable de la présence de l’Époux depuis l’année 1914. Ils croient en l’Époux et croient aussi que l’Église est son épouse; c’est ce qu’ils disent, mais ils veulent aller à la rencontre de l’Époux et entrer dans sa joie à leur façon à eux, selon leurs conceptions sectaires. Si donc eux et la classe des vierges “avisées” veulent rester ensemble, il faut qu’il y ait compromis. Il faut que tous fusionnent sur le plan interconfessionnel comme chrétiens de nom et héritiers du ciel. La classe des “avisées” doit diminuer sa provision d’“huile” spirituelle et, pour ce qui est de la croissance chrétienne, se mettre au niveau de ces personnes imprudentes. En d’autres termes, les vierges “avisées” devraient se rendre “sottes” sur le plan religieux afin de rester avec des “chrétiens” imprudents et sots.
25. a) Que s’agit-il donc de savoir en ce qui concerne la classe des vierges “avisées”? b) Pour répondre complètement aux exigences chrétiennes, quelles paroles de Pierre et de Paul doit-elle observer?
25 Il s’agit donc de savoir si les membres de la classe des vierges “avisées” vont se laisser influencer par le sentimentalisme religieux qui règne dans la chrétienté; s’ils vont se laisser vider de leur “huile” au point de devenir incapables de briller comme de vrais chrétiens jusqu’à la fin et d’être obligés de quitter le cortège des porteurs de lumière qui accompagnent l’Époux jusqu’à la porte de la chambre du festin de noces. Ils doivent, comme cela leur est dit en II Pierre 1:10, ‘s’évertuer à s’assurer leur appel et leur élection’. Ils doivent imiter l’apôtre Paul qui, au terme de sa vie terrestre, a écrit: “J’ai fini la course, j’ai observé la foi. Dès maintenant m’est réservée la couronne de justice qu’en récompense le Seigneur, le juste juge, me donnera en ce jour-là.” Ils doivent remplir complètement les exigences chrétiennes lorsqu’ils parviennent à la porte pour le festin de noces de l’Époux. — II Timothée 4:7, 8.
26. Comment la classe des vierges “avisées” a-t-elle connu les liens pendant la Première Guerre mondiale, et pourquoi s’est-elle séparée en 1919 de la classe des vierges “sottes”?
26 Voilà pourquoi la classe des vierges “avisées” s’est séparée des chrétiens de nom qui ressemblent à la mauvaise herbe de la parabole du blé et de la mauvaise herbe (ou ivraie). Pendant la Première Guerre mondiale, ils s’étaient trouvés sous la coupe de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion, et de ses amants militaires, politiques et religieux. Ils étaient non seulement dans les entraves dues surtout à la crainte des hommes de haut rang, mais ils se trouvaient aussi dans une captivité réelle, à la suite d’emprisonnements et de relégations dans des camps militaires et d’autres lieux de détention. En 1919 ils obéirent à l’appel céleste concernant Babylone la Grande: “Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir une part de ses plaies.” (Révélation 18:4). Sur cette question ils ne pouvaient faire de compromis avec la classe des vierges “sottes”. Ils devaient obéir à Dieu plutôt qu’à Babylone la Grande et ses amants. Ils ne pouvaient pas non plus suivre cette dernière en adorant l’image de la bête sauvage, la Société des Nations, dont Babylone la Grande a fait sa monture en 1919. — Révélation 13:14, 15; 14:11, 12; 17:1-18.
27. Montrez que la position qu’a prise la classe des vierges “avisées” a été fort nette dès le début, comme l’atteste le discours du dimanche 7 septembre 1919.
27 La position qu’a prise la classe des vierges “avisées” sur cette question a été fort nette dès le début. La preuve en est le discours “Un espoir pour l’humanité affligée” que le président Rutherford a prononcé le dimanche 7 septembre 1919 devant l’assemblée de Cedar Point. Dans ce discours il montra que Dieu n’approuvait pas la Société des Nations. Voici le compte rendu qui parut dans le Star-Journal de Sandusky (Ohio), daté du 8 septembre 1919:
“Le président Rutherford a pris la parole devant 7 000 personnes sous les arbres dimanche après-midi. Il a déclaré qu’une Société des Nations constituée par des puissances politiques et économiques mues par le désir d’améliorer le sort des hommes par l’établissement de la paix et de l’abondance accomplirait beaucoup de bien. Puis il a affirmé que la SDN encourra sûrement la désapprobation du Seigneur parce que le clergé, — catholique et protestant, — tout en prétendant représenter Dieu, a abandonné le plan divin en faveur de la Société des Nations, qu’il salue comme l’expression politique du Royaume du Christ sur la terre.” — La Tour de Garde (éd. angl.) du 1er octobre 1919, page 298, colonne 1.
28, 29. Pourquoi la classe des vierges “avisées” a-t-elle pris cette position? Quel reproche de Jacques ne pouvait donc pas s’appliquer à elle?
28 La classe des vierges “avisées” était convaincue que le Royaume du Fils bien-aimé de Dieu avait été établi dans les cieux à la fin des temps des Gentils en 1914, et elle le soutenait sans faire de compromis. Ses membres refusaient de reconnaître et d’adorer tout organisme censé remplacer le Royaume. Ils ne pouvaient se permettre de donner de leur “huile” spirituelle et de réduire la pleine mesure de leur attachement au Royaume messianique de Dieu. Cette fidélité inébranlable au Royaume ne les a pas rendus populaires auprès de ce monde et de ses amis. Cela ne fit qu’accroître la haine du monde à leur égard. Mais toute cette haine et toute cette inimitié ne firent que souligner combien ils étaient attachés à leurs relations avec le Roi-Époux céleste. On ne pouvait donc leur reprocher d’être des “femmes adultères”, reproche que le disciple Jacques a fait à certains membres de la congrégation du premier siècle, et pour la raison que voici:
29 “Femmes adultères, ne savez-vous pas que l’amitié pour le monde est inimitié contre Dieu? Quiconque donc veut être ami du monde se constitue ennemi de Dieu.” — Jacques 4:4.
30, 31. Pour qui les membres de la classe des vierges “avisées” faisaient-ils briller leurs qualités? En quels termes la beauté de l’époux et de l’épouse est-elle décrite dans la prophétie d’Ésaïe?
30 En gardant ainsi leur pleine réserve d’“huile” spirituelle et en s’en servant pour demeurer comme des “lampes” qui brûlent d’une flamme claire et continuelle, la classe des vierges “avisées” honorait son Époux céleste, à qui elle avait été promise en mariage. Ses membres faisaient briller en eux les qualités de fidélité, de chasteté et de pureté qu’on recherche chez ceux qui doivent devenir l’épouse céleste d’“un seul mari”, le Seigneur Jésus Christ. Ils se réjouissent comme lui de ce que le temps de Dieu est venu, celui où son Fils bien-aimé doit emmener son “épouse” chez lui; ils partagent son exultation, ainsi qu’il est écrit: “C’est avec l’exultation de l’époux au sujet de l’épouse que ton Dieu exultera à ton sujet.” (Ésaïe 62:5). Pour répondre à l’éclat de son aspect, eux aussi veulent être beaux comme une épouse le jour de ses noces; ils acceptent donc les ornements que leur donne le Père céleste. Cette belle harmonie entre l’époux et l’épouse est décrite en Ésaïe 61:10:
31 “Car il m’a revêtu des vêtements du salut; il m’a enveloppé de la tunique sans manches de la justice, comme l’époux qui, à la manière d’un prêtre, met une coiffure, et comme l’épouse qui se pare de ses ornements.”
32. Comment la classe des vierges “avisées” brille-t-elle en l’honneur de l’Époux?
32 Chez la classe des vierges “avisées”, rien ne doit ternir l’éclat de l’Époux céleste, qui brille comme le soleil: “Il est comme un époux quand il sort de sa chambre nuptiale.” (Psaume 19:4, 5). Il incombe donc aux membres de cette classe de briller, en l’honneur de leur Époux, comme des luminaires, en faisant voir les qualités chrétiennes qui les distinguent de Babylone la Grande, la prostituée, et de ses “filles immorales”. En brillant de la sorte, ils ne déshonorent pas leur Époux bien-aimé auprès des hommes.
‘ACHETEZ DE L’HUILE CHEZ LES MARCHANDS’
33. Selon la parabole de Jésus, quelle était la seule réponse que pouvaient faire les vierges “avisées”? De quoi firent ainsi preuve les vierges “avisées”?
33 Faute d’“huile” spirituelle, les vierges “sottes” ne pouvaient pas briller en l’honneur de l’Époux qui était arrivé, donc présent, et se rendait au festin de noces. Elles n’avaient pas droit à l’“huile” que les vierges “avisées” avaient prise avec elles et qui leur était nécessaire pour marcher sur les traces de l’Époux. Aussi, selon la parabole, les vierges “avisées” ne pouvaient-elles leur dire que ceci: “Il n’y en aurait peut-être pas tout à fait assez pour nous et pour vous. Allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.” (Matthieu 25:9). En prenant cette position, les vierges “avisées” montrèrent une fois de plus combien elles étaient prudentes; quant aux “sottes”, leur imprudence allait leur coûter cher. En effet, elles étaient obligées d’aller faire remplir leurs lampes chez les marchands.
34, 35. Lors de l’accomplissement de la parabole, où est-on allé chercher de l’huile, mais, comme le montre la parabole, qu’est-ce qui devait se passer dans l’intervalle?
34 Pareillement, lors de l’accomplissement de la parabole, ceux qui ressemblaient aux vierges “sottes” furent obligés d’aller se procurer la provision d’“huile” dont ils avaient besoin. Ils se rendirent chez ceux auprès de qui, à leur avis, ils pourraient se procurer l’“huile” qui leur ouvrirait le chemin du ciel, selon leurs croyances religieuses. C’est donc auprès de leurs cultes et de leurs sectes qu’ils allèrent chercher le type d’“huile” que vendaient ces systèmes. C’est auprès de ces marchands qu’ils reçurent la sorte d’“huile” qu’ils étaient prêts à payer, sans véritable attachement à l’Époux céleste. Mais cette “huile” religieuse achetée auprès des marchands leur permettra-t-elle d’être admis au festin de mariage? Voici ce qu’il est dit à ce sujet:
35 “Pendant qu’elles s’en allaient pour en acheter, l’époux arriva, et les vierges qui étaient prêtes entrèrent avec lui au festin de mariage; et la porte fut fermée.” — Matthieu 25:10.
36. Quelles vierges connurent la présence de l’époux dans le cortège et qu’est-ce qui leur permit de subir avec succès l’inspection qui eut lieu à la “porte”?
36 Les vierges “avisées” et les vierges “sottes” allèrent dans des directions opposées, les “sottes” s’éloignant de l’Époux et les “avisées” allant au-devant de Celui qui arrivait. L’endroit où les vierges “avisées” rencontrèrent l’époux était séparé d’une certaine distance de la “porte” de la maison où devait avoir lieu le festin de mariage. Entre ces deux points s’avança pendant un certain temps un cortège illuminé, et durant cette période de temps les vierges “avisées” étaient avec l’époux et l’époux était présent auprès d’elles. Quand le joyeux cortège arriva à destination et passa par la porte de la demeure de l’époux, les lampes des vierges “avisées” brillaient avec éclat. Leur provision d’huile ne s’était pas épuisée avant qu’elles ne fussent parvenues à la “porte”. Alors les vierges “avisées” prouvèrent qu’elles faisaient partie du cortège qui marchait sur les traces de l’époux. Cela leur donna le droit d’être admises au festin de mariage. L’importance d’être prêt pour l’inspection est soulignée dans ce passage de la parabole: “Et les vierges qui étaient prêtes entrèrent avec lui au festin de mariage.” La porte ne fut pas fermée sur elles, mais derrière elles!
37. Au moment de l’inspection, comment les “vierges” de notre temps brillent-elles? Pourquoi l’Époux les admet-il au sein de la classe de l’“épouse”?
37 Lors de l’accomplissement de la parabole à notre époque, la classe des vierges “avisées” demeure jusqu’à la fin dans le cortège qui honore et glorifie l’Époux. En arrivant au stade de l’inspection, à la “porte”, les membres de cette classe montrent qu’ils sont dignes d’être admis au festin de mariage. Celui à qui ils sont promis en mariage les inspecte, et cette inspection révèle qu’ils brillent avec la personnalité chrétienne que l’Époux désire voir chez son “épouse” céleste. Ils se présentent “au Christ comme une vierge chaste”. Ils ne se sont pas laissé ‘corrompre et ne se sont pas écartés de la sincérité et de la chasteté dues au Christ’. (II Corinthiens 11:2, 3.) L’Époux peut accepter ces vierges “avisées” comme faisant partie de la congrégation chrétienne, au sujet de laquelle il est écrit: “Pour se présenter à lui-même la congrégation dans tout son éclat, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle fût sainte et sans défaut.” — Éphésiens 5:27.
“ET LA PORTE FUT FERMÉE”
38. Combien, finalement, seront admis au festin de noces et quand la porte sera-t-elle fermée officiellement?
38 Bien entendu, par la “porte” ne pourront passer que ceux qui compléteront le nombre des 144 000 membres de l’“épouse” céleste (Révélation 7:4-8; 14:1-5). Mais quand cette “porte” sera-t-elle officiellement fermée? Ce sera lorsque se déchaînera la “grande tribulation” au temps fixé par Dieu et que la destruction s’abattra sur la chrétienté et tout le reste de la prostituée religieuse, Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion. Alors, pour ceux qui se disent chrétiens, il sera trop tard pour sortir de Babylone la Grande afin de ne pas participer à ses péchés et de ne pas recevoir une part de ses plaies meurtrières (Révélation 18:4). Puisque le nombre des jours de la “grande tribulation” sera ‘écourté’ à cause des “élus”, il est clair que le nombre total des “élus”, à savoir 144 000, sera au complet à l’époque où se déchaînera la “grande tribulation”. Alors la porte sera fermée.
39. Dans la parabole des “dix vierges”, qu’arrive-t-il finalement?
39 Que va-t-il se passer alors? Cela nous est indiqué dans la parabole des “dix vierges”, qui se termine par ces mots: “Par la suite arrivèrent aussi les autres vierges, disant: ‘Seigneur, seigneur, ouvre-nous!’ En réponse il dit: ‘Je vous le dis en vérité: Je ne vous connais pas.’” — Matthieu 25:11, 12.
40. Pourquoi l’époux pouvait-il dire légitimement aux vierges “sottes”: Je ne vous connais pas”?
40 Les cinq vierges “sottes” prirent toute l’huile qu’elles purent trouver chez les marchands à cette heure de la nuit, et elles arrivèrent à la porte avec des lampes allumées. Mais leurs lampes n’avaient pas brillé en l’honneur de l’époux. Ces vierges n’étaient pas du cortège qui avait fait sa rencontre et l’avait accompagné avec joie à cause de lui. L’époux avait-il donc une raison quelconque de les reconnaître comme faisant partie de ceux qui l’honoraient? Non! Elles n’avaient pas contribué à augmenter l’éclat de son cortège nuptial à lui. Il pouvait donc leur dire en vérité: “Je ne vous connais pas.” Il n’était nullement tenu de leur ouvrir la porte.
41. Quand la “grande tribulation” frappera la chrétienté, que constatera la classe des vierges “sottes”?
41 Pareillement, quand la “grande tribulation” commencera pour la chrétienté en tant que partie la plus remarquable de la prostituée religieuse, Babylone la Grande, les membres de la classe des vierges “sottes” ne seront plus sûrs du tout d’aller au ciel après leur mort. En effet, ils commenceront à comprendre qu’ils ne faisaient pas partie de la vraie organisation religieuse, celle qui forme la “vierge chaste”, “l’épouse, la femme de l’Agneau”. Ils ne se verront pas “emportés” avec leurs corps de chair “à la rencontre du Seigneur dans les airs”, selon l’interprétation que leurs maîtres religieux avaient donnée de I Thessaloniciens 4:17. Certes, ils ont brillé comme membres de telle ou telle secte de la chrétienté, mais ce n’étaient que des chrétiens de nom. Ce qui comptera alors, quand ils entreront dans la “grande tribulation”, ce n’est pas ce que pensait ou disait à leur sujet leur prêtre ou leur pasteur, mais ce que dira à propos d’eux l’Époux céleste!
42. Quand leur organisation religieuse aura été détruite, que crieront-ils à l’Époux et pourquoi?
42 C’est comme des gens qui ne pourront pas entrer, donc venus trop tard, qu’ils arriveront à la situation qui indiquera que pour eux la porte est fermée, puisque le fondement religieux sur lequel ils se tenaient aura été démoli par la “grande tribulation”. Leur organisation religieuse qui leur servait de médiatrice étant détruite, il leur faudra traiter directement avec l’Époux, le Chef de la vraie congrégation. Comme sa parousie ou présence est invisible et qu’il sera donc caché à leurs yeux comme s’il se tenait derrière une porte fermée, ils l’appelleront pour voir si le fait de se dire chrétien sans avoir les œuvres voulues les sauvera et les fera arriver au ciel. Ne l’ont-ils pas reconnu avec leur bouche? Donc, ne devrait-il pas les reconnaître à son tour? Ils crieront “Seigneur, Seigneur!” dans l’espoir qu’il les entendra et leur ouvrira la porte. Mais l’ouvrira-t-il?
43. a) Quelles paroles de Jésus les membres de la classe des vierges “sottes” ont-ils prises à la légère? b) Que leur arrivera-t-il finalement?
43 Ils n’ont pas pris au sérieux ce que l’Époux céleste avait dit sur terre, dans son Sermon sur la montagne: “Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: ‘Seigneur, Seigneur’, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: ‘Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et expulsé des démons en ton nom, et fait de nombreuses œuvres de puissance en ton nom?’ Et pourtant à eux je confesserai alors: Je ne vous ai jamais connus! Éloignez-vous de moi, vous qui agissez en hommes qui méprisent la loi.” (Matthieu 7:21-23). C’est lors de la “grande tribulation” que la classe des vierges “sottes” saura que l’Époux ne plaisantait pas quand il a dit ces paroles, qui lui servent de principe directeur. Il ne leur ouvrira pas la porte qui donne accès au festin de mariage. Il les laissera dehors dans les ténèbres de la nuit la plus noire que le monde ait jamais connue, pour qu’ils périssent avec tous les autres ‘qui agissent en hommes qui méprisent la loi’. Une fois détruits, ils ne ressusciteront pas pour la vie céleste.
44. Qu’a souligné Jésus dans la parabole des “dix vierges”? À propos de leur provision d’huile spirituelle, que se gardent de faire les vierges “avisées”?
44 Aussi, les paroles par lesquelles Jésus souligna la consigne de la parabole des “dix vierges” sont-elles tout à fait de circonstance pour nous qui vivons à la “conclusion du système de choses”. Les voici: “Restez donc aux aguets, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.” (Matthieu 25:13). Pour ceux qui désirent ressembler aux cinq vierges “avisées”, c’est plus que jamais le moment de briller continuellement, grâce à une personnalité chrétienne active, qui répond à tout ce qu’exige la qualité de futur membre de la classe de l’“épouse” céleste. Ils se gardent de tout compromis avec ceux qui voudraient faire peser aussi sur eux le poids de leur sottise et leur enlever un peu ou beaucoup de leur provision d’“huile” spirituelle.
45. En quelle compagnie les vierges “avisées” ne veulent-elles pas se retrouver? En l’honneur de qui doivent-elles briller?
45 Nous ne voulons pas courir le risque de voir notre lumière s’éteindre et nous retrouver en compagnie de la classe des vierges “sottes”. Nous avons besoin de toute l’“huile” spirituelle pour pouvoir nous ravitailler nous-mêmes. Nous croyons à l’arrivée et à la présence de l’Époux. Notre foi, nous devons la garder vivace et radieuse. Il nous faut rester dans le cortège lumineux qui marche sur les traces de l’Époux jusqu’à ce qu’il ait conduit chez lui la congrégation-épouse tout entière. Le long retard dans l’arrivée de l’Époux a pris fin. Le voici dans sa glorieuse parousie. Le temps de l’assoupissement et du sommeil est passé! C’est le moment de briller en son honneur et de se réjouir avec lui dans la joie que lui a proposée le Père céleste, celle de recueillir auprès de lui son “épouse” spirituelle et de célébrer l’événement par un festin de mariage. Il est vital à présent de rester aux aguets, car nous ne savons pas en quel jour et à quelle heure la “porte” de l’occasion sera fermée pour ne plus jamais s’ouvrir.
UN ÉLÉMENT DU “SIGNE” DE SA PAROUSIE
46. a) De quelle réponse de Jésus la parabole des “dix vierges” fait-elle partie? b) De quoi la classe des vierges “avisées” est-elle certaine?
46 La parabole des “dix vierges” fait partie de la réponse que Jésus a faite à ses apôtres, qui lui avaient posé cette question: “Quel sera le signe de ta présence [parousia] et de la conclusion du système de choses?” (Matthieu 24:3). Ce qui devait en marquer le point culminant s’accomplit depuis 1914. Le monde entier voit se réaliser aujourd’hui les ultimes parties de cette parabole. En effet, les événements que nous avons expliqués en détail plus haut se sont passés au vu et au su de tous, qu’on en ait compris ou non la signification. En tout cas, les membres de la classe des vierges “avisées” ont remarqué ces événements importants, voyant en eux une preuve que l’Époux céleste est arrivé en 1914 et que depuis lors sa parousie ou présence est en cours. Ils discernent sa présence invisible avec les yeux de la foi, en raison des preuves qui leur sont fournies par l’accomplissement de la parabole des “dix vierges”. Ils sont certains que la “conclusion du système de choses” a commencé en l’année 1914.
47. Comment le sens réel du terme grec parousia est-il attesté par ce qu’ont fait les vierges “avisées” après le cri qui annonçait l’arrivée de l’époux?
47 D’autre part, le terme grec utilisé par l’apôtre Matthieu dans son Évangile, au Mt chapitre vingt-quatre, verset trois, signifie “présence” et non pas “venue” ou “avènement”, comme le rendent beaucoup de traducteurs. Ce sens est encore attesté par ce qui nous est décrit dans la parabole. Les “dix vierges” se sont réveillées de leur sommeil en entendant le cri de minuit: “Voici l’époux!” Quand, guettant son cortège d’un œil vif, les vierges “avisées” virent l’époux arriver au lieu où elles étaient, elles allèrent avec lui, à sa suite. À partir de ce moment, un certain temps s’est forcément écoulé avant que toutes ne soient parvenues à la maison de l’Époux où un festin de mariage attendait celles qui en étaient dignes et qui furent invitées. Ainsi donc, il y a eu, pour ce qui est de la présence ou parousie de l’Époux, une période qui s’est étendue depuis son arrivée jusqu’à ce qu’il ait fait entrer son épouse dans la maison qu’il lui avait préparée.
UNE ERREUR EST CORRIGÉE
48. a) D’après l’éditeur-rédacteur de La Tour de Garde, en quelle année avait commencé la présence du Christ? b) Selon lui, en quelle année l’homme avait-il été créé?
48 Il est vrai que l’éditeur-rédacteur du périodique La Tour de Garde avait trouvé que, selon ses calculs et ceux de ses collaborateurs, la “présence” ou parousie de l’Époux céleste avait commencé en 1874. Il avait encore trouvé que le premier homme avait été créé par Jéhovah Dieu en 4128 avant notre ère, ce qui signifiait que six mille ans d’existence humaine avaient pris fin en 1872 de notre ère. Ce calcul commença à paraître à la première page de La Tour de Garde, à partir du numéro du 1er juillet 1906 (éd. angl.), et il y figura jusqu’au numéro du 15 septembre 1928. Par exemple, sur le premier des deux numéros qu’on vient de mentionner, la date paraissait sous cette forme: “1er juillet 1906 — AM 6034”; tandis que le dernier était daté comme suit: “Anno Mundi 6056 — 15 septembre 1928.” On fixa à 4128 avant notre ère la date de l’Anno Mundi ou “Année du Monde”.
49. a) Selon les calculs de l’époque, quand le péché avait-il fait son entrée? b) Quand donc commençait le millénium?
49 Mais on disait que deux ans s’étaient écoulés avant que le premier homme et la première femme eussent perdu, avec l’irruption du péché, leur état d’innocence au Jardin d’Éden; par conséquent, l’année où le péché avait fait son entrée était l’année 4126 avant notre ère. On en a donc conclu que six mille ans de péché avaient pris fin en 1874, année où avait commencé, en automne, la septième période de mille ans, celle où l’auteur du péché, Satan le Diable, devait être lié et jeté dans l’abîme et où le Christ commencerait à régner pendant les mille ans prédits. Cela voulait dire que l’année du commencement du règne du Christ était également l’année de son retour et du commencement de sa présence ou parousie invisible.
50. De quelle note sur Actes 13:20 cette chronologie tenait-elle compte?
50 La chronologie ci-dessus tenait compte de ce que laissait entendre la version de Wilson, dite l’Emphatic Diaglott, dans une note sur Actes 13:20, verset qui était traduit comme suit: “Et après ces choses, il donna des Juges pendant quatre cent cinquante ans environ, jusqu’à Samuel le prophète.” La note en bas de page disait ceci:
Ici se présente une difficulté qui a beaucoup intrigué les chronologistes bibliques. La période ici indiquée ne correspond pas à ce qui est dit en I Rois 6:1. On a proposé beaucoup de solutions, mais il n’y en a qu’une qui semble entièrement satisfaisante, c’est-à-dire qu’on aurait altéré le texte de I Rois 6:1 en substituant le caractère hébreu dalèth (4) à hay (5), qui lui ressemble beaucoup par la forme. Cela ferait 580 ans (au lieu de 480) depuis l’exode jusqu’à la construction du temple et concorderait parfaitement avec la chronologie de Paul.
51. a) En conséquence, qu’a dit Russell à la page 47 de son livre “Le Temps est proche” à propos de I Rois 6:1? b) D’après cela, quand l’homme avait-il été créé? Quand les 6 000 ans de péché ont-ils pris fin et quand commença le Grand Jubilé?
51 En conséquence, à la page 53 (page 47 dans la traduction française) de son livre “Le Temps est proche”, Russell a écrit ceci à propos de I Rois 6:1:
Il faudrait évidemment lire la cinq cent quatre-vingtième année. En effet, si aux 4 ans de Salomon nous ajoutons les 40 ans de David, l’espace de 40 ans de Saül et les 46 ans qui s’écoulèrent de la sortie d’Égypte au partage du pays, nous avons 130 ans, lesquels, déduits de 480 ans ne donneraient que 350 ans pour la période des Juges, au lieu de quatre cent cinquante ans mentionnés dans le livre des Juges et par Paul, comme nous l’avons déjà indiqué. Le chiffre hébreu “dalèth” (4) ressemble beaucoup au nombre “hay” (5) et l’on suppose que c’est ici que l’erreur s’est produite, par la faute d’un copiste. Nous devons donc lire cinq cent quatre-vingts en I Rois 6:1, et ainsi tout est en parfaite harmonie avec les autres déclarations bibliques.
Ainsi, en introduisant 100 ans dans la chronologie biblique durant la période des Juges, on reculait de 100 ans, donc jusqu’à 4128 avant notre ère, la création de l’homme, et les six mille ans de son existence sur terre prenaient fin en 1872 (Le Temps est proche, page 35 dans la traduction française). Et comme on disait que deux ans s’étaient écoulés avant l’irruption du péché, cela donnait 1874 comme l’année où six mille ans de péché prenaient fin et où commençait la septième période de mille ans, celle de l’élimination du péché grâce au règne du Christ. Ainsi le Grand Jubilé devait alors commencer.
52. D’après les plus anciens manuscrits, les 450 ans d’Actes 13:20 s’appliquent-ils avant ou durant la période des Juges, comme le montrent les versions modernes?
52 Or, d’après les plus anciens manuscrits des Écritures grecques chrétiennes, le texte d’Actes 13:20 diffère de celui qui figure dans l’Emphatic Diaglott et la Bible du roi Jacques (voir la Bible Segond). Ainsi, selon les plus anciens manuscrits, les quatre cent cinquante ans ne s’appliquent pas à la période des Juges, comme le montrent d’ailleurs des versions modernes telles que la Bible Osty (1973) qui rend Actes 13:20 comme suit: “pour environ quatre cent cinquante ans. Et après cela il leur donna des Juges jusqu’à Samuel, le prophète.” La Bible de Jérusalem (1956) met: “quatre cent cinquante ans environ. Après quoi, il leur donna des juges, jusqu’au prophète Samuel.” La Bible Crampon-Tricot et la Bible du cardinal Liénart disent sensiblement la même chose.
53. Dans les anciens manuscrits hébreux s’est-on servi de caractères alphabétiques pour représenter les nombres?
53 En outre, dans les plus anciens manuscrits hébreux existants, comme ceux de la Mer morte, on a écrit en toutes lettres les nombres de la Bible; on n’a donc pas utilisé des caractères alphabétiques pour représenter des chiffres. Un copiste ne pouvait donc faire une confusion en I Rois 6:1b.
54. a) Si l’on acceptait la chronologie biblique telle qu’elle est, qu’est-ce qui allait changer? b) Le fait que le mot “présence” ne paraissait plus dans le titre de La Tour de Garde indiquait-il qu’on ne croyait plus à la présence du Christ?
54 Comme on le voit, les 100 ans qu’on avait introduits dans la chronologie biblique durant la période des Juges ne trouvent nul appui dans les Écritures. Il fallait donc les supprimer et accepter la chronologie biblique telle qu’elle est. Cela allait donc changer la date du commencement de la parousie de l’Époux Jésus Christ. Avec La Tour de Garde du 1er janvier 1939 (éd. angl.), le titre du journal fut changé en celui de La Tour de Garde et messager du Royaume de Christ, et à partir du numéro du 1er mars 1939 le périodique parut sous le titre La Tour de Garde annonciatrice du Royaume de Jéhovah. Il ne faut pas en conclure que les éditeurs du journal ne croyaient plus que la présence ou parousie du Christ était en cours. Cela signifiait seulement qu’on attachait à présent plus d’importance au Royaume de Jéhovah Dieu et de Jésus Christ, car c’est par ce Royaume que Jéhovah justifiera sa souveraineté universelle.
55. a) Quand et comment a-t-on supprimé les 100 ans? Quand donc prennent fin les 6 000 ans de l’existence humaine? b) Que dire de l’année 1874 et quelle question s’est posée?
55 En 1943, la Société Watch Tower publia en anglais le livre “La vérité vous affranchira”. Au chapitre 11, intitulé “Le calcul du temps”, on a supprimé les 100 ans qui avaient été introduits dans la période des Juges; on a suivi la leçon la plus ancienne et la plus authentique d’Actes 13:20 et on a accepté les nombres écrits en toutes lettres des Écritures hébraïques. Cela repoussait la fin des six mille ans de l’existence humaine dans les années 70 de notre siècle. Naturellement cela élimina l’année 1874 en tant que date du retour du Seigneur Jésus Christ et du commencement de sa présence invisible. Le millénium qui devait être marqué par l’emprisonnement dans l’abîme de Satan le Diable et le règne dans la gloire céleste des 144 000 cohéritiers du Christ, ce millénium était encore à venir. Que dire alors de la présence ou parousie du Christ? Voici ce qu’on lit dans le livre “La vérité vous affranchira”, à la page 298 de la traduction française: “La parousia ou présence du Roi, eut lieu en 1914.” Dans La Tour de Garde du 15 juillet 1949 (éd. française du 1er décembre 1949, page 359, paragraphe 22), on lit ceci: “(...) le Messie, le Fils de l’homme vint dans la puissance du Royaume en 1914; c’est à ce moment-là qu’eut lieu sa seconde venue et le début de sa seconde présence ou parousia.”
56. a) En 1950, quelle nouvelle version biblique a-t-on éditée? Pour Actes 13:20, quelle leçon contient-elle? b) Qu’a-t-on écrit sur la présence du Christ?
56 En 1950 furent publiées en anglais Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau; cette version portait en Actes 13:20 la leçon la plus authentique et elle traduisait chaque fois par “présence” le terme grec parousia. Aussitôt après est paru en anglais le livre C’est ici la vie éternelle! dont le chapitre 21 avait pour titre “La seconde présence du principal Agent de la vie”. Ainsi on y trouvait tout un chapitre consacré à ce sujet et basé sur la chronologie biblique telle qu’elle est. Voici ce qu’on peut lire aux pages 220 à 222 de la traduction française (1953):
Les preuves que nous avons déjà examinées indiquent que le Royaume de Jéhovah naquit en 1914 et que le Fils revenu avec puissance fut intronisé pour régner avec une verge de fer au milieu de ses ennemis. Bientôt il les écrasera et purifiera l’univers de tous ceux qui attentent à la juste souveraineté du Très-Haut. — Psaume 2:8, 9.
Ainsi 1914 est le temps fixé pour l’avènement du Christ (...). Sa venue dans le Royaume en 1914 indique le commencement de sa seconde parousia, terme grec signifiant présence.
(...) Bien qu’invisible, elle est si importante pour tous les hommes qu’elle ne doit pas être tenue secrète et ne le sera pas (...). “Comme l’éclair, en effet, jaillit du levant et brille jusqu’au couchant, ainsi en sera-t-il de l’avènement (parousia) du Fils de l’homme.” — Matthieu 24:26, 27, Jé.
Depuis 1914 le Christ rend manifestes et intelligibles aux hommes en tous lieux les preuves de sa lumineuse seconde présence ou parousie.
57. a) Le Christ a-t-il commencé son règne au milieu de ses ennemis avant la fin des temps des Gentils en 1914? b) Quand l’Époux fit-il retentir le cri de minuit? Qu’est-ce qui s’est passé depuis lors?
57 Le Christ n’a donc pas commencé son règne quarante ans avant la fin des temps des Gentils en 1914, ce qui est tout à fait en harmonie avec les Écritures. Au contraire il a attendu jusqu’à cette date à la droite de son Père céleste. C’est alors seulement qu’il s’est mis à dominer au milieu de ses ennemis terrestres, que Jéhovah place comme un escabeau pour ses pieds (Psaume 110:1, 2; Hébreux 10:12, 13). Ce n’est donc pas sans raison que sa présence royale a commencé en cette année-là. En 1919, ainsi que l’atteste l’histoire, il a fait retentir le cri de minuit, cri qui réveilla les “vierges” endormies et leur fit prendre conscience du caractère pressant de la situation. “Voici l’époux! Sortez à sa rencontre.” Ce cri était la preuve que l’Époux céleste était présent. Depuis lors, la classe des vierges “avisées” est sortie à sa rencontre. Ses membres brillent comme des luminaires dans ce monde enténébré. Cela seul est déjà une preuve que le Christ est présent. Cela prouve également que le Royaume millénaire de Dieu et du Christ s’est approché!
58. Que nous faut-il encore examiner et pourquoi?
58 L’accomplissement de la parabole des “dix vierges” ne constitue pas à lui seul le “signe” de la proximité du règne millénaire. Nous ne pouvons donc nous borner à cette seule parabole. Il nous faut encore examiner d’autres parties de ce “signe” étonnant.
[Notes]
a Voir le livre “Alors sera consommé le mystère de Dieu”, page 295, dernier paragraphe. Voir aussi La Tour de Garde, édition anglaise du 15 août 1918, page 249, sur l’assemblée de Milwaukee et la lettre de Rutherford.
b Après les temps bibliques, quand les Hébreux utilisèrent des lettres alphabétiques au lieu de nombres, ils n’avaient pas de symbole pour représenter le zéro, car leur système n’avait pas le zéro. C’est pourquoi 400 n’était pas représenté par la lettre dalèth suivie de deux zéros. Le 500 n’était pas figuré par la lettre hé accompagnée de deux zéros. Le nombre 400 était représenté par une seule lettre (taw), et le nombre 500, par deux lettres (taw qoph). Le nombre 80 était figuré par la lettre pé, tandis que le chiffre 10 était représenté par la seule lettre yod. Il n’y avait donc aucune chance qu’on pût faire ici une erreur; en effet taw pé (480) se distingue nettement de taw qoph pé (580).
[Illustration, page 185]
C. T. Russell
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L’avoir du Roi augmenteLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 12
L’avoir du Roi augmente
1. a) Quelle question se pose à propos des cohéritiers du Royaume qui se trouvent encore parmi nous? b) Quelle constatation est pour nous une preuve que le Roi messianique règne?
COMME tous les faits concourent à prouver que le règne millénaire s’est approché, il se pose une question, que voici: Que faut-il attendre de ceux qui doivent être associés au gouvernement céleste du Christ? Pendant leur présence à nos côtés, nous devons compter les observer lorsqu’ils sont mis à l’épreuve et inspectés sur la façon dont ils s’occupent de l’avoir du Roi céleste. Comment prennent-ils soin de ses intérêts terrestres? Si nous constatons que cette épreuve et cette inspection des cohéritiers du Christ sont en cours, nous aurons là une preuve solide que le Roi messianique a commencé son règne. Il est présent sur son trône royal!
2, 3. a) Ce que nous voyons se passer accomplit quelle parabole de Jésus et fait partie de quelle réponse de Jésus? b) Par quelles paroles commence cette parabole?
2 Ces événements intéressants qui se déroulent au vingtième siècle ont été préfigurés dans une parabole ou illustration que Jésus a englobée dans la remarquable prophétie qu’il a faite au mont des Oliviers, qui domine Jérusalem, le onzième jour du mois de Nisan de l’an 33. Il répondait de façon détaillée aux questions que lui posaient ses apôtres: “Quand ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence [parousia en grec] et de la conclusion du système de choses?” (Matthieu 24:3). Il venait de donner à ses apôtres la parabole des “dix vierges” et en avait tiré la leçon. C’est alors qu’il leur donna une autre parabole dont l’accomplissement serait signe que sa parousie invisible avait commencé et était en cours. On l’appelle ordinairement “la parabole des talents”. Elle commence ainsi:
3 “Car c’est comme lorsqu’un homme, sur le point de partir pour l’étranger, a appelé ses esclaves personnels et leur a confié son avoir. Et à l’un il donna cinq talents, à un autre deux, et à un autre encore un seul, à chacun selon ses propres capacités, et puis il partit pour l’étranger.” — Matthieu 25:14, 15.
4. a) Selon le contexte de la parabole, qu’est-ce qui est “comme lorsqu’”un homme riche, partant pour l’étranger, a confié son avoir à ses esclaves? b) Qui est représenté par cet “homme” et pourquoi?
4 Mais qu’est-ce qui est “comme lorsqu’”un homme riche confie son avoir à ses esclaves avant son départ pour l’étranger? Eh bien, ce sont les circonstances liées au Royaume dont parlait Jésus. Cela ressort de la parabole qui précède, celle des “dix vierges”, que Jésus commença par ces mots: “Alors le royaume des cieux deviendra semblable à dix vierges qui prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l’époux.” (Matthieu 25:1). Cela ressort aussi de la parabole que Jésus donna après celle des “talents”. (Matthieu 25:31-34.) Dans la parabole que nous examinons maintenant, l’homme riche qui part pour l’étranger est naturellement le Seigneur Jésus Christ lui-même. C’est sur le “signe” de sa présence qu’il était interrogé.
5. À quelle autre parabole ressemble par certains traits la parabole des “talents”? Mais par quoi ces paraboles diffèrent-elles?
5 La parabole des “talents” ressemble par bien des traits à une parabole que Jésus avait dite auparavant et qu’on appelle ordinairement “la parabole des mines”. Curieusement, la parabole des “talents” était destinée à prouver par son accomplissement en notre temps que la présence royale ou parousie du Seigneur Jésus Christ était en cours, tandis que Jésus donna la parabole des “mines” pour montrer à ses auditeurs qu’à l’époque le Royaume messianique était encore fort éloigné. Voici d’ailleurs en quels termes est amenée la parabole des mines: “Pendant qu’ils écoutaient cela, il dit encore une illustration.” Pourquoi? “Parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’ils s’imaginaient que le royaume de Dieu allait se montrer à l’instant même. Il dit donc: ‘Un certain homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour se faire investir du pouvoir royal et revenir. Appelant dix de ses esclaves, il leur donna dix mines et leur dit: “Faites des affaires jusqu’à ce que je vienne.”’” (Luc 19:11-13). Un long voyage dans un pays lointain d’où il lui faudrait revenir, voilà qui demanderait un temps fort long avant que l’homme de haute naissance ne fût de retour, investi du pouvoir royal.
6. a) Que s’était-il produit deux jours avant que Jésus eût donné la parabole des “talents”? Qu’est-ce qui n’était pas apparu à l’époque? b) Quelle question se pose donc?
6 De même d’ailleurs quand le Seigneur Jésus donna la parabole des “talents”, le Royaume messianique était encore fort éloigné; il ne devait pas apparaître à l’instant. Deux jours auparavant, le dimanche 9 Nisan de l’an 33, Jésus, assis sur un ânon, avait fait une entrée triomphale à Jérusalem et les foules avaient crié: “Béni est celui qui vient au nom de Jéhovah! Béni est le royaume qui vient, de notre père David! Sauve, nous te prions, là-haut dans les hauteurs!” (Marc 11:9, 10). Ce Royaume se montre-t-il à notre époque? C’est là une question vitale pour nous! Un long temps a passé depuis que Jésus a paru dans la chair.
7, 8. a) Quand la parabole des “talents” a-t-elle commencé à se réaliser? b) Comment Actes 1:2-5 confirme-t-il cela?
7 La parabole des “talents”, dont l’accomplissement a trait à la parousie ou présence de Jésus, a commencé à se réaliser au temps des apôtres, il y a dix-neuf siècles. L’“homme” de la parabole, qui est Jésus Christ en personne, fut encore avec ses disciples jusqu’à son ascension au ciel, dix jours avant la célébration à Jérusalem de la Fête de la Pentecôte. La parabole nous présente un homme “sur le point de partir pour l’étranger”, qui, ayant appelé ses esclaves, leur a confié son avoir. Ce n’est pas avant le jour où il monta au ciel et disparut aux regards que Jésus ressuscité commença son voyage “pour l’étranger”, pour un “pays lointain”. Donc, avant cet événement, il a dû appeler ses “esclaves”, les fidèles disciples de l’époque, et a dû leur confier son avoir. C’est pourquoi la parabole a dû commencer à se réaliser entre le jour de sa résurrection et celui de son ascension au ciel. Voici d’ailleurs ce qu’il est dit en Actes 1:2-5 à ce sujet:
8 “Jusqu’au jour où il a été enlevé au ciel, [Jésus a eu des choses à régler avec ses disciples. Il a été enlevé au ciel après avoir donné, par l’esprit saint, ses ordres aux apôtres qu’il avait choisis. C’est à eux aussi qu’avec de nombreuses preuves certaines il se montra vivant après avoir souffert, en se faisant voir d’eux quarante jours durant et en leur parlant des choses du royaume de Dieu. Et tandis qu’il se trouvait avec eux, il leur ordonna ceci: ‘Ne vous éloignez pas de Jérusalem, mais continuez d’attendre ce que le Père a promis, ce dont vous m’avez entendu parler; car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans de l’esprit saint d’ici peu de jours.’”
9. a) Dans la parabole des “talents”, que laisse entendre Jésus quant au but du voyage à l’étranger? b) Dans la parabole des mines, pourquoi l’homme s’est-il rendu à l’étranger? Comment Jésus l’a-t-il confirmé lors du Repas du Seigneur?
9 Le pays “étranger” pour lequel devait partir l’“homme” de la parabole était le ciel même, là où réside le Père céleste du Seigneur Jésus Christ. Luc 19:12 en parle donc fort justement comme d’un “pays lointain”. Dans la parabole des “talents”, Jésus ne nous dit pas pourquoi l’“homme” est parti pour l’étranger. Il laisse entendre toutefois que c’était pour obtenir une “joie” spéciale et augmenter son “avoir” de “beaucoup de choses”. Aussi, quand l’homme comprit le but de son voyage, il entra dans sa “joie” en tant que Seigneur des “esclaves” qu’il laissait derrière lui. Dans la parabole correspondante, celle des “mines”, l’homme s’est rendu à l’étranger pour “se faire investir du pouvoir royal et revenir”. La possession du Royaume était donc sa “joie”. Indiquant que c’était bien là le but de son départ pour le ciel, Jésus a dit à ses fidèles apôtres après leur avoir montré comment célébrer chaque année le Repas du Seigneur: “Moi je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.” — Luc 22:29, 30.
10. Dans la parabole, que représentent ses “esclaves”? Acceptaient-ils ce qualificatif?
10 Dans la parabole, “ses esclaves” étaient les disciples baptisés de Jésus Christ qui espéraient siéger sur un trône dans le “royaume des cieux”. Les apôtres n’avaient nulle honte d’avouer qu’ils étaient les “esclaves” du Seigneur Jésus. La seconde lettre de Pierre commence par ces mots: “Simon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ.” (II Pierre 1:1). Dans la Révélation, le dernier livre de la Bible, l’apôtre Jean dit dès l’abord que Jésus Christ “a envoyé son ange et par celui-ci il l’a présentée [la révélation] en signes à son esclave Jean”. (Révélation 1:1.) Le disciple Jude se présente en ces termes au début de sa lettre: “Jude, esclave de Jésus Christ, mais frère de Jacques.” (Jude 1). Le disciple Jacques commence sa lettre par ces mots: “Jacques, esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus qui sont dispersées.” (Jacques 1:1). Et l’apôtre Paul, lui, commence sa lettre aux Philippiens comme suit: “Paul et Timothée, esclaves de Christ Jésus, à tous les saints en union avec Christ Jésus qui sont à Philippes.” — Philippiens 1:1.
IL CONFIA “SON AVOIR”
11. Quel genre d’“avoir” Jésus ne laissait-il pas à ses “esclaves”?
11 Les disciples qui espéraient avoir part au Royaume céleste étaient les “esclaves” que Jésus Christ a appelés avant de quitter la terre et à qui il a confié “son avoir”. (Matthieu 25:14.) En quoi consistait cet avoir? Jésus ne laissait pas à ses disciples des choses matérielles, telles que maisons, terres, vêtements, comptes en banque. En mourant sur le poteau de supplice, il laissait derrière lui sa mère Marie, qui était âgée, ainsi que ses demi-frères et ses demi-sœurs; et c’est à eux que revenaient, selon la Loi de Moïse, tous les biens matériels. Pendant les trois ans et demi où il prêcha et enseigna le Royaume de Dieu, il n’amassa pas de “trésors sur la terre”, mais il chercha d’abord le Royaume de son Père céleste (Matthieu 6:19, 20, 33; 12:46, 47; 24:3-47; Actes 1:14). Que laissait donc Jésus? Que confia-t-il à ses “esclaves”?
12, 13. a) Quel “avoir” Jésus laissa-t-il derrière lui? b) Comment cela est-il confirmé par ce que Jésus a dit près du puits de Jacob en Samarie?
12 C’était un fondement pour que pût se continuer l’œuvre chrétienne, un champ cultivé où pourrait se poursuivre fructueusement la prédication de la bonne nouvelle du Royaume messianique de Dieu et l’œuvre consistant à faire des disciples. C’était un chemin tout préparé pour ses “esclaves”-disciples. Dès l’an 30, alors qu’il traversait la Samarie, et après qu’il eut parlé à une Samaritaine à la “fontaine de Jacob” près de Sychar, Jésus dit à ses apôtres:
13 “Voici, je vous le dis: Levez les yeux et voyez les champs: ils sont blancs pour la moisson. Déjà le moissonneur reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, pour que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble. Oui, en ceci se vérifie le dicton: L’un sème et l’autre moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce à quoi vous n’avez pas travaillé. D’autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans le bénéfice de leur travail.” — Jean 4:35-38.
14. a) En quoi la carrière publique de Jean le Baptiste et celle de Jésus Christ sont-elles comparables? b) Chez qui et de quelle façon laissa-t-il derrière lui un champ cultivé capable de produire des disciples?
14 Pendant six mois environ Jean le Baptiste avait servi en qualité de précurseur de Jésus; voici ce qu’il proclamait: “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.” Après l’emprisonnement de Jean en l’an 30, Jésus avait repris le même message. Pendant les trois années suivantes Jésus s’attacha à prêcher ce message et à enseigner le peuple à chaque occasion. L’activité publique de Jean le Baptiste fut donc très courte, elle ne dura qu’un an environ. Mais l’activité publique et privée de Jésus fut trois fois plus longue. De ces deux hommes on pouvait dire qu’ils s’étaient livrés à un travail d’ensemencement, Jésus reprenant là où Jean s’était arrêté. Jésus commença à moissonner des disciples, mais pas tous ceux qu’il était possible de moissonner dans ce champ d’activité (Matthieu 4:12-23; 3:1-7). De plus, par sa carrière publique qui englobait sa mort et sa résurrection, Jésus avait accompli les prophéties bibliques concernant le Messie promis, et tout cela était notoire. Cela ne fut pas sans effet sur les Juifs qui habitaient le territoire où Jésus Christ était devenu le personnage public le plus contesté de l’époque. Cela a donné un champ cultivé capable de produire des disciples chrétiens.
15. a) Quelle chose précieuse, capable de production, Jésus laissa-t-il à ses disciples? b) Pour commencer, à combien de disciples laissa-t-il son “avoir”?
15 Jésus rendit ainsi ce champ humain, dans lequel il travaillait, capable de produire des disciples; il le mit dans un état de préparation, de sorte que ce champ était prêt à réagir favorablement quand à l’avenir ses disciples viendraient y travailler. C’est ce champ doué d’une capacité de production (possibilités chrétiennes), où devaient se cultiver et se moissonner des disciples chrétiens, qui constituait l’“avoir” du Seigneur Jésus Christ ressuscité. Voilà ce qu’il confia à ses esclaves-disciples. Après sa résurrection Jésus était apparu “à plus de cinq cents frères à la fois”, mais ensuite, à la Fête de la Pentecôte, il n’y eut que cent vingt disciples environ, réunis dans la chambre haute de Jérusalem qui furent les premiers à recevoir l’esprit saint répandu du ciel (I Corinthiens 15:6; Matthieu 28:16-18; Actes 1:13-15). Ainsi il y eut plus d’une centaine d’“esclaves” chrétiens à qui il confia son “avoir” avant de se rendre à l’étranger en montant vers son Père céleste.
16. À quelle somme se montait l’“avoir” de l’homme de la parabole? Comment a-t-il réparti son “avoir” entre ses “esclaves”?
16 Comment fut réparti son “avoir” et en tenant compte de quoi? On lit ceci: “Et à l’un il donna cinq talents, à un autre deux, et à un autre encore un seul, à chacun selon ses propres capacités, et puis il partit pour l’étranger.” (Matthieu 25:15). Ainsi huit (8) talents d’argent représentaient son “avoir”, celui qu’il distribua à ses esclaves. Au premier siècle de notre ère, cela faisait pas mal d’argent, car chaque talent valait soixante (60) mines, soit environ 4 250 francs français. L’esclave à qui l’on donna un seul talent reçut cette somme d’argent à utiliser; celui à qui l’on donna deux talents reçut le double de cette somme; celui à qui l’on donna cinq talents reçut cinq fois cette somme. Chaque esclave reçut la somme d’argent qui correspondait à “ses propres capacités”, pour qu’elle fût à sa disposition et qu’il pût faire des affaires avec. L’homme riche connaissait ses esclaves et leurs capacités.
17. a) Quel genre de capacités avaient les “esclaves” de la parabole, mais de quelles capacités s’agit-il lors de son accomplissement? b) Qui reçut la plus grande responsabilité dans la parabole, mais qui reçut la plus grande lors de son accomplissement?
17 Dans la parabole, ces capacités étaient soit des capacités naturelles, soit des capacités que les esclaves avaient cultivées et développées. Dans l’accomplissement de la parabole des “talents”, ces “capacités” ne sont pas de simples capacités physiques ou mentales, bien que de telles capacités puissent être précieuses et utiles. Les “capacités” représentent plutôt les possibilités spirituelles qui doivent se trouver chez l’esclave chrétien qui espère entrer dans le Royaume céleste. Le zèle, la bonne volonté, l’empressement que possède l’esclave chrétien jouent leur rôle dans les possibilités qu’il a d’utiliser la richesse spirituelle qui lui est confiée. Celui qui reçoit ce qui ressemble à cinq talents, selon ses propres capacités, porte naturellement la plus grande responsabilité. Le Seigneur Jésus Christ a mis sur les épaules de ses esclaves apostoliques la plus grande responsabilité; ils devaient faire œuvre de pionnier sur une grande échelle; ils devaient être aussi les fondements secondaires de la congrégation chrétienne. — Révélation 21:14; Éphésiens 2:20-22.
18. a) Que représentent les trois “esclaves”? b) Dans la parabole tous les “esclaves” étaient des hommes, mais qu’en est-il lors de l’accomplissement?
18 Naturellement, le Seigneur Jésus Christ a plus de trois “esclaves” spirituels pour qui il a conclu une alliance en vue du Royaume céleste. Les trois “esclaves” représentent donc trois classes qui espèrent hériter le Royaume céleste. N’oublions pas que la congrégation chrétienne engendrée de l’esprit compte nombre de femmes dans ses rangs. Le Jour de la Pentecôte de l’an 33, Marie, mère de Jésus, était une femme de ce genre; Marie et Marthe figuraient probablement parmi les “quelques femmes” mentionnées en Actes 1:14, femmes qui reçurent l’esprit saint en ce jour mémorable (Jean 11:1-45). Quand, par suite de la persécution qui sévissait à Jérusalem, l’évangélisateur Philippe se rendit à Samarie, il y trouva des Samaritaines qui crurent; on lit en effet: “Mais, quand ils eurent cru Philippe qui annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus Christ, ils se firent baptiser, hommes et femmes.” — Actes 8:12.
19. a) Dans la parabole, que devaient faire les esclaves avec l’“avoir” de l’“homme”? b) Pour ce qui est des disciples du Christ, que devaient-ils faire avec l’“avoir” qu’il leur avait confié?
19 Dans la parabole, l’homme parti en voyage s’attendait à voir ses esclaves faire des affaires avec les talents et les multiplier pendant son absence. Ils ne devaient pas laisser dormir cet argent, sans qu’il produise rien. De même, quand il confia à ses disciples tout son “avoir” sur la terre, le Seigneur Jésus Christ s’attendait — oui, il le leur ordonna — à les voir s’occuper du champ préparé et cultivé qu’il leur avait confié, afin de le faire produire. Le champ ne devait pas non plus garder ses dimensions premières; il devait s’agrandir, prendre de l’extension. Le Seigneur Jésus Christ s’attendait donc à voir un accroissement durant son absence. Quiconque refuserait de travailler à l’accroissement encourrait un châtiment pour ne pas s’être acquitté de ses responsabilités.
FAIRE DES AFFAIRES AVEC LES “TALENTS”
20. De quoi les esclaves étaient-ils bien conscients? Comment leurs efforts furent-ils récompensés?
20 Les esclaves de la parabole, même si cela n’est pas dit en toutes lettres, savaient qu’ils devaient multiplier les talents. C’est ce que montre la parabole, en ces termes: “Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla et fit des affaires avec, et il en gagna cinq autres. Pareillement celui qui avait reçu les deux en gagna deux autres.” (Matthieu 25:16, 17). Manifestement donc, ces deux esclaves n’ont pas déposé l’argent dans une banque, pour lui faire rapporter un intérêt grâce aux opérations des banquiers. Mais eux-mêmes se sont livrés à des opérations financières avec habileté, discernement et finesse. Leurs efforts furent récompensés, car leur argent doubla en quantité. Chacun fit usage de “ses propres capacités” avec fidélité et attachement à son propriétaire, et aussi avec le désir d’être approuvé par lui.
21, 22. De quelle façon devait s’accroître l’“avoir” de Jésus Christ? Dans quelle mesure et sur quels territoires?
21 Mais comment la partie de l’“avoir” que Jésus Christ confie au futur héritier du Royaume double-t-elle lors de l’accomplissement de la parabole? Le Seigneur Jésus a expliqué comment cela devait se faire et la Bible nous montre, par des exemples, comment cela s’est produit il y a dix-neuf siècles. Quelques jours avant son ascension au ciel, le Christ s’est matérialisé et il est apparu à ses disciples en un endroit convenu sur une montagne de la province de Galilée. Là il leur dit: “Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la conclusion du système de choses.” (Matthieu 28:16-20). Et le jour où il monta au ciel, il fut encore plus explicite sur le cours que devait prendre l’œuvre destinée à faire augmenter son “avoir”. À ce sujet on lit:
22 “Quand donc ils se furent assemblés, ils lui demandèrent: ‘Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël?’ Il leur dit: ‘Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les époques que le Père a placés sous sa juridiction; mais vous recevrez de la puissance lorsque l’esprit saint arrivera sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusque dans la partie la plus lointaine de la terre.’” — Actes 1:6-8.
23. a) À quels territoires Jésus avait-il limité sa prédication? b) Par conséquent, où les disciples du Christ trouvèrent-ils son “avoir”? Jusqu’à quand devaient-ils y travailler?
23 Au cours de son activité de prédicateur et d’enseignant, Jésus avait limité ses efforts à Jérusalem, aux provinces de Galilée et de Judée (y compris la Samarie) et à la Pérée sur les rives orientales du Jourdain. Dans ces régions Jésus avait produit chez les Juifs un état de champ préparé et cultivé pour qu’on en tire un plus grand nombre de disciples. C’est de cet état de préparation, qui régnait dans ces régions, que devaient tirer parti ses disciples en vue de multiplier les croyants. C’était là l’“avoir” que Jésus, leur Seigneur, leur avait confié en leur qualité d’“esclaves”. Ils devaient donc, en tout premier lieu, travailler dans ces territoires déjà préparés jusqu’au temps ou jusqu’à l’époque que le Père céleste tenait sous sa juridiction. Voilà ce qu’ils devaient faire, se souvenant que “Christ s’est vraiment fait ministre des circoncis, pour la véracité de Dieu, afin de confirmer les promesses qu’Il a faites à leurs ancêtres”. — Romains 15:8.
24. a) Après avoir reçu l’esprit saint, comment les disciples exploitèrent-ils l’“avoir” de leur Seigneur? Quel en fut le rendement? b) Quel champ d’activité les croyants juifs qui s’en retournaient après la Pentecôte trouvèrent-ils chez eux?
24 Les “esclaves”-disciples de l’époque tirèrent donc parti du domaine déjà préparé et cultivé que le Seigneur Jésus leur avait confié comme “avoir” acquis par son travail. Ce domaine spirituel, ils l’exploitèrent afin de multiplier les disciples. Ils firent cela sans perdre de temps, dès la Fête de la Pentecôte de l’an 33, à Jérusalem, et aussitôt il y eut une production de trois mille baptisés qui reçurent l’espérance du Royaume en étant baptisés d’esprit saint. C’étaient tous des circoncis, Juifs selon la chair ou prosélytes. On continua d’exploiter l’“avoir” que le Seigneur avait confié aux disciples, en faisant des affaires chrétiennes avec ces biens, de sorte que quelque temps après le nombre des disciples à Jérusalem s’éleva à “environ cinq mille”. (Actes 4:4.) Sans nul doute, parmi ces Juifs et ces prosélytes qui quittèrent Jérusalem après la célébration de la Pentecôte et s’en retournèrent chez eux dans les différentes parties de la terre, des centaines trouvèrent chez les Juifs de leur voisinage un champ d’activité pour le christianisme.
25. a) Comment Jésus avait-il acquis un certain “avoir” chez les Juifs et les prosélytes qui venaient aux fêtes de Jérusalem? b) Comment, par suite de la persécution, la foi chrétienne se répandit-elle dans des communautés juives lointaines?
25 Peut-être nombre de ces Juifs et prosélytes qui s’en retournèrent étaient entrés en contact avec Jésus Christ et l’avaient entendu lors de leurs précédentes visites à Jérusalem à l’occasion des fêtes. En ce cas, Jésus avait aussi produit chez ces visiteurs juifs et prosélytes un état de champ préparé et cultivé. Les apôtres et autres disciples tirèrent parti de cette fraction de l’“avoir” de Jésus et l’exploitèrent (Jean 12:20-29; Actes 2:5-11). Ainsi il advint que, avant même que l’apôtre Paul fût jamais allé à Rome, il y avait dans cette ville une congrégation de chrétiens (Romains 1:1-7; 15:22-24). D’autre part, la persécution qui se déchaîna à Jérusalem contre les chrétiens eut pour conséquence la propagation de la foi chrétienne parmi nombre de Juifs habitant hors des provinces juives. En Actes 11:19 il est écrit: “Ceux donc qui avaient été dispersés à la suite de la tribulation survenue à propos d’Étienne traversèrent jusqu’à la Phénicie, et jusqu’à Chypre et à Antioche, ne disant la parole à personne d’autre qu’aux Juifs.”
26. a) Jusqu’à quand l’“avoir” du Seigneur Jésus Christ s’accrut-il uniquement chez les Juifs et les prosélytes? b) Comment le travail accompli dans le nouveau territoire multiplia-t-il les “talents”?
26 L’accroissement de l’“avoir” du Seigneur Jésus ne se faisait jusqu’alors que chez les Juifs et les prosélytes. Cela dura jusqu’en l’an 36. Puis vint le temps de multiplier les chrétiens dans d’autres territoires, comme Jésus l’avait ordonné, en ces termes: “Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant”, et “vous serez mes témoins (...) jusque dans la partie la plus lointaine de la terre”. (Matthieu 28:19, 20; Actes 1:8.) Ce fut alors le temps marqué par Dieu pour que les disciples juifs, à qui Jésus avait confié ses “talents” spirituels, utilisent son “avoir” pour multiplier les “talents”. Cela commença par ce que fit la classe aux cinq talents, le jour où l’apôtre Pierre fut envoyé à Césarée, capitale romaine de la Judée, pour faire de Corneille un disciple de Jésus Christ (Actes 10:1 à 11:18). Par cette action le monde gentil tout entier s’ouvrit à l’œuvre consistant à faire des disciples. C’était là un territoire qui n’avait pas ‘appartenu’ à Jésus Christ sur terre, Jéhovah Dieu ne le lui ayant pas attribué pour y semer et y moissonner, et faire des disciples. — Matthieu 15:24.
27. Qu’exigeait de la part des disciples juifs ce nouveau territoire qui s’ouvrait à eux?
27 Voici donc que se présentait un immense territoire où les gens n’avaient pas été mis en condition par Jésus Christ, un territoire où Jésus en sa qualité de pionnier n’avait pas laissé derrière lui un état de champ préparé et cultivé, pour que ses disciples en tirent parti et donnent de l’extension à la congrégation chrétienne. Ayant bénéficié de tout le travail que Jésus avait accompli dans le premier champ en culture, ils savaient maintenant, en tant qu’ouvriers qualifiés et expérimentés, cultiver les possibilités de croissance et ajouter d’autres champs capables de produire des disciples de Jésus le Messie. Cela exigeait des efforts, du courage, de l’attention et de la persévérance, pour qu’il n’y ait pas de pertes. Ils ne bâtissaient plus sur les fondements d’un autre, mais eux-mêmes faisaient tout le travail préliminaire dans un territoire tout neuf. Ils obéissaient à leur Seigneur. — Romains 15:17-21.
28, 29. a) Quel exemple donnèrent les apôtres et les autres disciples du premier siècle? b) Quel a été le facteur le plus important?
28 Les apôtres et autres disciples du premier siècle donnèrent l’exemple pour ce qui est de la façon de ‘faire des affaires’ avec les “talents” spirituels qui leur avaient été confiés. Ils augmentèrent de cent pour cent le nombre des talents de leur Seigneur. La classe des “esclaves” chrétiens qui avait reçu “cinq talents” sur l’“avoir” du Seigneur en gagna cinq autres. La classe des “esclaves” qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. C’était donc pour chaque classe un accroissement de cent pour cent, de sorte que chaque classe avait fait tout son possible. Aucun membre n’était meilleur qu’un autre. Chacun avait fait tout ce qu’on pouvait attendre de lui, c’est-à-dire son possible, selon ses “propres capacités”. Mais l’accroissement qui en était résulté n’était pas dû uniquement aux “capacités” de chaque “esclave”. Un autre facteur avait joué son rôle, et ce facteur était le plus important de tous. L’apôtre Paul en fait mention quand il parle de son service et de celui de l’éloquent Apollos:
29 “Qu’est-ce donc qu’Apollos? Et qu’est-ce que Paul? Des ministres par le moyen desquels vous êtes devenus croyants, oui, comme le Seigneur a accordé à chacun d’eux. Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu le faisait croître; si bien que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui le fait croître. Or celui qui plante et celui qui arrose sont un, mais chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. Car nous sommes les collaborateurs de Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, — un champ en culture, — l’édifice de Dieu.” — I Corinthiens 3:5-9.
30. a) À qui revient en premier lieu le mérite de l’accroissement? b) Au premier siècle, quelle preuve avait-on concernant l’accroissement?
30 C’est à Dieu donc que revient tout le mérite de l’accroissement. Les “esclaves” du Christ sont tout simplement les instruments qu’il lui a plu d’utiliser pour produire l’accroissement. Dieu aide les “esclaves” à s’acquitter de leurs responsabilités. Il les équipe de tout ce dont ils ont besoin pour poursuivre l’œuvre consistant à faire des disciples parmi les gens de toutes les nations. C’est ainsi que le territoire préparé, cultivé et productif que le Fils de Dieu a laissé à ses fidèles disciples s’est agrandi; en effet, d’autres territoires de ce genre sont apparus par toute la terre, parce que les “esclaves” du Christ obéissent à ses ordres et imitent son exemple. Quelle preuve en avait-on au premier siècle? Eh bien, des congrégations de disciples héritiers du Royaume des cieux surgissaient à l’extérieur de Jérusalem, de la Judée, de la Galilée et de la Samarie. Des congrégations étaient fondées en Asie, en Afrique, en Europe et dans les îles de la mer Méditerranée.
31. Comme exemple de ce qui précède, d’où l’apôtre Pierre a-t-il écrit sa première lettre et qu’est-ce que cela indique?
31 Prenons par exemple l’apôtre Pierre. Il fut l’un des quatre apôtres qui, ayant entendu Jésus annoncer la destruction du magnifique temple de Jérusalem, lui posèrent cette question: “Quand ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe quand toutes ces choses seront destinées à arriver à leur conclusion?” (Marc 13:1-4). Environ trente ans après, aux alentours de 62-64, soit quelques années avant que ne se produisent “ces choses”, par le siège et la destruction de Jérusalem et de son temple, l’apôtre Pierre faisait œuvre de missionnaire hors de l’Empire romain. En effet, la première lettre qu’il adressa aux chrétiens à l’intérieur de l’Empire romain avait été rédigée à Babylone sur l’Euphrate, en Mésopotamie. À la fin de sa lettre Pierre fait allusion à la congrégation chrétienne qui existait dans cette ville, en ces termes: “Celle qui est à Babylone, une élue comme vous, vous envoie ses salutations.” — I Pierre 5:13.
32-34. a) Quand et d’où l’apôtre Paul a-t-il écrit sa lettre aux Colossiens? b) En quels termes Paul indiqua-t-il la multiplication mondiale des “talents” confiés aux disciples?
32 Pour ce qui est de l’apôtre Paul, il avait fini par atteindre Rome, capitale de l’Empire, mais en tant que prisonnier qui avait fait appel à César. De son lieu de détention à Rome, il adressa une lettre à la congrégation de Colosses, en Asie Mineure, vers les années 60-61, soit une dizaine d’années avant “ces choses”, celles que le Seigneur Jésus Christ avait annoncées. Or dès cette époque, donc bien avant la fin du système de choses juif qui avait pour centre Jérusalem, l’apôtre Paul parla de la multiplication mondiale des “talents” spirituels que Jésus avait confiés à ses “esclaves”. Faisant allusion à la ‘bonne nouvelle qui leur a été annoncée’, Paul écrit:
33 “Nous avons entendu parler de votre foi à propos de Christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints, à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux. Cette espérance, vous en avez entendu parler précédemment quand on vous a annoncé la vérité de cette bonne nouvelle qui s’est présentée à vous, tout comme elle porte du fruit et s’accroît dans le monde entier, de même qu’elle le fait aussi chez vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu avec exactitude et en vérité la faveur imméritée de Dieu. Voilà ce que vous avez appris d’Épaphras, notre bien-aimé compagnon d’esclavage, qui est pour notre profit un fidèle ministre du Christ, qui nous a aussi révélé votre amour en union avec l’esprit.
34 “Oui, vous qui étiez autrefois éloignés et ennemis, parce que votre esprit était tourné vers les œuvres de méchanceté, maintenant il vous a réconciliés de nouveau grâce au corps de chair de celui-là, par sa mort, afin de vous présenter devant lui saints et sans défaut, et exempts d’accusation, pourvu, évidemment, que vous demeuriez dans la foi, bien établis sur le fondement et fermes, et sans bouger de l’espérance de cette bonne nouvelle que vous avez entendue et qui a été prêchée dans toute la création qui est sous le ciel.” — Colossiens 1:4-8, 21-23.
35. De quoi témoignent ces paroles inspirées de l’apôtre? Quel travail fut accompli en une courte période de temps et en accomplissement de quelle prophétie de Jésus?
35 Comme ces paroles inspirées de l’apôtre Paul témoignent du zèle que les “esclaves” du premier siècle ont mis à ‘faire des affaires’ avec les “talents” que leur avait confiés le Seigneur Jésus Christ! Quel travail ils avaient accompli en une aussi courte période de temps! En effet, la bonne nouvelle ‘portait du fruit et s’accroissait dans le monde entier’, elle était déjà “prêchée dans toute la création qui est sous le ciel”. Songez un peu: Jésus Christ s’était, “à la conclusion des systèmes de choses, (...) manifesté une fois pour toutes” dans les années 29 à 33, et pourtant avant même que la conclusion du système de choses juif s’achève en l’an 70, par la destruction de leur capitale religieuse, les Juifs dans tout le monde connu en ce temps-là avaient reçu un témoignage sur le Royaume messianique de Dieu. Oui, les nations gentiles, elles aussi, avaient toutes reçu un témoignage, en accomplissement typique de la prophétie de Jésus sur le “signe” de la “conclusion du système de choses”, savoir: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” — Matthieu 24:14; Hébreux 9:26.
ULTIME ACCOMPLISSEMENT DE LA PARABOLE À NOTRE ÉPOQUE
36. Le Seigneur de ces “esclaves” est-il revenu avant ou après la destruction de Jérusalem? Dans la Révélation, qu’indiquent les dernières paroles de Jean concernant la venue du Christ?
36 Ces “esclaves” du premier siècle qui multiplièrent les “talents” mondialement, malgré les guerres, les pestes, les famines, les tremblements de terre et les persécutions, ces “esclaves” sont tous morts, sans qu’ait eu lieu le retour de leur Seigneur et Propriétaire, qui n’est revenu ni avant ni après la destruction de Jérusalem sous les coups des légions romaines. Environ trente-six ans après ce terrible événement qui frappa de saisissement le monde juif, l’apôtre Jean, relégué dans l’île de Patmos, reçut la Révélation divine, dans laquelle, désignant l’avenir, il dit: “Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé.” Et Jean termina le récit de la Révélation par cette prière: “‘Amen! Viens, Seigneur Jésus.’ Que la faveur imméritée du Seigneur Jésus Christ soit avec les saints!” (Révélation 1:7; 22:20, 21). Cette fervente prière pour que revienne le Seigneur est restée sans réponse pendant plus de dix-huit siècles.
37. a) Contrairement à ce qu’on espérait, quand eut lieu le retour du Seigneur Jésus Christ? b) Depuis lors, quelle signification nouvelle revêt la prédication du Royaume et pourquoi?
37 Ce n’est qu’avec le retour du Seigneur Jésus Christ et sa parousie ou présence que viendrait la phase finale de l’accomplissement de la parabole des “talents”. Dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle, on croyait que le Seigneur était revenu en 1874 et qu’avec cette année-là avait commencé sa présence invisible. Or, le “signe” de sa présence et de la conclusion du système de choses ne se présenta pas durant les quatre décennies qui se succédèrent. Ce signe n’apparut pas avant la fin des temps des Gentils en 1914, vers le 4/5 octobre, soit au milieu du mois lunaire juif appelé Tischri. C’est alors que la proclamation de la bonne nouvelle d’un Royaume messianique à venir est devenue la prédication de la bonne nouvelle du Royaume établi. Les événements mondiaux qui se succédèrent attestaient qu’en cette année décisive le Royaume des cieux était né de par l’intronisation et le couronnement du Messie, Jésus, fils de David, fils d’Abraham (Matthieu 1:1). Il était donc venu, celui qui a le “droit légal”. Oui, il était revenu! — Ézéchiel 21:25-27.
38. De quelle prophétie fait partie la parabole des “talents”? À quelles autres preuves doit s’ajouter l’accomplissement final de la parabole?
38 Jésus donna la parabole des “talents” comme élément du “signe” aux traits multiples qui devait attester le fait de sa parousie ou présence. Donc, le dernier accomplissement de la parabole à notre époque doit s’ajouter aux autres preuves qui indiquent que Jésus est revenu dans l’esprit et qu’il est présent. Si nous disons que la présence royale du Seigneur Jésus Christ a commencé à la fin des temps des Gentils en 1914, nous devons être à même de désigner les faits qui attestent que la réalisation de la parabole en est à son stade final. Quels sont les faits?
39. Qu’a fait l’esclave qui n’avait reçu qu’un seul talent? Quand le maître commença-t-il à régler les comptes avec eux?
39 Voyons d’abord ce qui se passe ensuite dans la parabole: “Mais celui qui n’en avait reçu qu’un seul s’en alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Après un long temps, le maître de ces esclaves revint et régla les comptes avec eux.” — Matthieu 25:18, 19.
40. a) Dans la parabole, avec quoi le “maître de ces esclaves” est-il revenu? b) Avec quel “pouvoir royal” en particulier l’année 1914 avait-elle un rapport? Comment cela?
40 Quand le “maître de ces esclaves” revint, il était en possession de ce qu’il désirait obtenir au moment de son départ à l’étranger. En effet, à en juger par ce qu’il a dit ensuite, il avait obtenu une “joie” qu’il voulait faire partager à ses fidèles esclaves. Il était revenu avec “beaucoup de choses” qu’il ne possédait pas à l’époque où il leur avait confié les huit talents d’argent. Une autre parabole de Jésus, celle des “dix mines”, précise qu’il revint avec le “pouvoir royal”. (Luc 19:12-15.) Les temps des Gentils, ou “les temps fixés des nations”, ont un rapport avec le “pouvoir royal”, notamment avec le “pouvoir royal” de la famille du roi David de Jérusalem, pouvoir que renversa en 607 avant notre ère Nébucadnezzar, roi de Babylone. Cette année funeste marqua le début des 2 520 années des temps des Gentils. Ces temps prirent fin en 1914. Donc, à la fin des temps des Gentils vers le 4/5 octobre 1914, on devait logiquement voir le renversement de cette situation qui durait depuis si longtemps. Or, et cela n’était pas sans signification, à cette date, les nations gentiles étaient déjà aux prises depuis deux mois, dans la première guerre mondiale de l’histoire humaine.
41. a) Le petit nombre des “esclaves” que Jésus avait alors sur la terre disparut-il au cours de la Première Guerre mondiale? b) Qu’essayèrent de faire les nations?
41 Qu’en est-il des “esclaves” chrétiens à qui le Maître céleste Jésus Christ avait confié ses précieux “talents”? Aujourd’hui il reste encore un petit nombre de ces “esclaves” fidèles qui se trouvaient sur la scène terrestre en ce temps-là et qui comprirent grâce aux Saintes Écritures la signification de la Première Guerre mondiale. Au cours de ce conflit international qui mit aux prises vingt-huit nations et empires, ces fidèles “esclaves” de Jésus Christ, le Roi céleste qui venait d’être intronisé, ne furent pas exterminés. Les ennemis terrestres, qui ne voulaient pas du Christ comme Roi de toute la terre, auraient bien voulu tuer ses “esclaves”, mais leurs efforts tournèrent court. Oui, ils essayèrent de leur enlever les “talents” qu’ils avaient reçus de leur Maître céleste. Ils tentèrent de réduire à néant tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient gagné pour le Roi céleste intronisé. Ils cherchèrent à tuer leur influence auprès des gens de toutes les nations. Ils s’évertuèrent à saper leurs fondements préparés, cultivés, en vue du témoignage futur.
42, 43. a) À la fin de la Première Guerre mondiale, dans quel état se trouvaient les “esclaves” du Maître céleste? b) Selon toute apparence, qu’était-il advenu des “talents” qui leur avaient été confiés?
42 À la fin de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918, les “esclaves” du Roi régnant étaient comme tués pour ce qui était de leur bonne réputation à l’intérieur et à l’extérieur de la chrétienté. La faveur qu’ils trouvaient auprès des gens en tant que chrétiens était comme morte, ayant été tuée par les calomnies lancées par des patriotards fanatiques et belliqueux. Ils avaient subi des attaques de la foule. On avait interdit leurs publications bibliques ou bien on les avait bannis eux-mêmes. Beaucoup d’entre eux se trouvaient en prison, entre autres le président de la Société Watch Tower, le secrétaire-trésorier et six autres représentants importants de ladite Société. De fausses accusations avaient été portées contre ces derniers, accusations qui ne purent être levées qu’une fois calmée l’hystérie de la guerre.
43 Ces “esclaves” du Chef légitime de toute la terre semblaient avoir été dépouillés de tout. Les “talents” qui leur avaient été confiés semblaient avoir été détruits. Leurs ennemis se réjouirent, croyant qu’ils les avaient fait se retirer pour toujours du service de leur Maître céleste; en effet, on ne voyait pas très bien comment ils pourraient repartir de zéro.
44. a) Quand se produisit un renversement de situation et comment? b) Quelles questions se posèrent alors et pourquoi?
44 Ce n’est que quatre mois plus tard, après que la guerre eut pris fin, que les ennemis furent tout surpris de voir s’opérer un renversement de situation. Cela eut lieu quand les huit représentants de la Société Watch Tower sortirent de la prison fédérale d’Atlanta, le 25 mars 1919, et furent libérés sous caution le lendemain, à Brooklyn, New York. Quelque temps après, on devait les déclarer innocents de tout ce dont on les avait accusés faussement. Mais quel effet cela aurait-il sur les gens qui, ayant connu la propagande et la fièvre de la guerre, gardaient leurs préjugés à l’égard des “esclaves” de Jésus Christ? Voilà qui donnait à réfléchir à ces derniers. Pourraient-ils se remettre à l’œuvre dans de telles circonstances? Ont-ils eu le même courage et la même confiance que manifesta leur Maître céleste? Ce fut vraiment là un temps d’épreuve pour eux.
45. a) Selon la parabole, que devait faire à son retour le “maître de ces esclaves”? b) Quelle nouvelle occasion fallait-il offrir aux esclaves chrétiens?
45 Selon la parabole des “talents”, le voyageur, à son retour, régla ses comptes avec ses esclaves. Autrement dit, il les inspecta. Il était donc tout à fait logique qu’avec la tournure que prirent les événements au printemps de 1919 commençât le temps marqué où le ‘maître céleste de ces esclaves’ devait les inspecter. Mais qu’allaient-ils pouvoir lui dire à propos des “talents” qui leur avaient été confiés? L’accroissement qu’ils avaient pu obtenir avant que la persécution n’atteigne son paroxysme en 1918 semblait avoir été réduit à néant. C’est comme s’ils n’avaient plus du tout de “talents” en leur possession. Si donc ils voulaient pouvoir faire état d’une multiplication des “talents” de leur Maître, ils devaient produire cette multiplication dans la période d’après-guerre et lui rendre son avoir — un avoir augmenté — dans l’avenir. Autrement dit, il fallait qu’on leur donne une nouvelle occasion de ‘faire des affaires’ avec ses précieux “talents”. C’est précisément ainsi que cela s’est passé historiquement, grâce à la miséricorde de leur Maître céleste.
46. a) Que fallait-il dissiper à cette époque-là? En vue de quoi devaient-ils se réorganiser? b) Leur Maître ayant été investi du “pouvoir royal”, pour quelle activité la situation était-elle favorable?
46 Avec l’année 1919 était venu le moment de dissiper à tout prix la crainte des hommes qui s’était insinuée dans les rangs de l’esclave durant les violences et l’hystérie de la Première Guerre mondiale, crainte qui avait amené ses membres à cesser, dans une mesure considérable, de faire des affaires en tant qu’esclaves de Jésus Christ, le Roi régnant. Il était grand temps qu’ils se réorganisent en vue de la plus grande entreprise de leur vie dans le service de leur Maître, à présent investi du pouvoir royal. Maintenant, plus que jamais, leur Maître pouvait revendiquer légitimement toute la terre comme champ capable de produire d’autres disciples favorisés de l’espérance du Royaume céleste. Il pouvait leur confier cette situation favorable pour qu’ils ‘fassent des affaires’ dans son service. C’était le temps propice pour que se lève la classe de l’“esclave” représentée par l’esclave qui avait reçu “cinq talents”, et aussi pour que se lève la classe figurée par l’esclave à qui on avait confié deux talents. C’est ce que firent ces “esclaves”, car la parabole des “talents” ne pouvait pas ne pas s’accomplir, surtout à son stade final.
47. En 1919, comment furent-ils affermis et invités à se présenter pour l’œuvre d’après-guerre?
47 On ne perdit pas de temps. En 1919, ces deux classes d’“esclaves” se mirent à l’œuvre. Ses membres furent fortement encouragés par les articles du 1er et du 15 août 1919 (éd. françaises de mars, avril et mai 1920) de La Tour de Garde, articles qui parurent sous le titre “Heureux ceux qui ne craignent pas”. Ils saluèrent avec enthousiasme l’annonce qu’une assemblée de huit jours se tiendrait à Cedar Point (Ohio), du 1er au 8 septembre 1919. Ils n’eurent pas peur d’y assister et ne craignirent pas de se trouver confrontés à une œuvre qui réclamerait beaucoup d’énergie et de courage et leur vaudrait de nouvelles persécutions.
48. a) Comment les assistants de l’assemblée de Cedar Point accueillirent-ils l’annonce de la parution d’un nouveau périodique? b) Comment s’est-on servi de ce périodique jusqu’à ce jour?
48 C’est avec un vif désir d’apprendre comment Jéhovah voulait les voir accomplir l’œuvre qui les attendait que six mille personnes, venues surtout du Canada et des États-Unis, assistèrent aux sessions de cette assemblée organisée par l’Association internationale des Étudiants de la Bible. C’est avec surprise et reconnaissance que les assistants apprirent la parution à partir du 1er octobre 1919 d’un nouveau périodique, L’Âge d’Or, appelé à jouer son rôle aux côtés de La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ. Ce journal serait un nouvel instrument pour annoncer le Royaume messianique établi. Ce serait un nouvel outil dont ils pourraient se servir pour planter, arroser et cultiver de nouveaux territoires en vue de la production d’un plus grand nombre de disciples du Seigneur Jésus Christ. Aux côtés de La Tour de Garde, ce nouveau périodique (qui porte à présent le titre de Réveillez-vous!) a vu son tirage augmenter régulièrement. Il a suscité un nouvel intérêt chez les hommes au cœur sincère, les mettant à même d’accueillir les choses plus profondes de la Parole de Dieu. Il a accompli un excellent travail de préparation.
49. Qu’est-ce qui fut rétabli avec les filiales de la Société Watch Tower? Quels furent les résultats?
49 D’autre part, les communications entre le siège de la Société Watch Tower et ses filiales de par le monde furent rétablies. Elles avaient été interrompues du fait de la guerre mondiale. Avec le temps et selon les besoins, d’autres filiales furent établies dans divers pays. Cela multiplia les territoires placés sous une surveillance plus étroite des “esclaves” du Maître céleste Jésus Christ, et contribua grandement à intensifier le travail de leur mise en culture en vue de moissonner davantage de disciples d’entre les gens de toutes les nations. Les quelques filiales qui existaient en ce temps-là se sont multipliées et sont aujourd’hui au nombre de quatre-vingt-quinze. Elles sont chargées de surveiller les opérations d’ensemencement et de mise en culture qui se font dans deux cent sept pays et îles de la mer.
50. a) Pourquoi ceux qui, en 1922, assistèrent à l’assemblée de Cedar Point se virent-ils dans la position d’Ésaïe? b) Quelles questions se posaient alors?
50 En septembre 1922, ces esclaves chrétiens qui nourrissaient l’espérance du Royaume céleste prirent conscience, par la force des choses, qu’ils étaient bel et bien inspectés par le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, le Seigneur Jésus qui avait commencé son règne En accomplissement de Malachie 3:1, Jésus a accompagné Jéhovah Dieu qui venait au temple pour une œuvre de jugement concernant ses “esclaves” engendrés de l’esprit et se trouvant au temple. Ceux qui, lors de la seconde assemblée organisée à Cedar Point par l’Association internationale des Étudiants de la Bible, furent présents le quatrième jour (8 septembre 1922), qu’on avait appelé “Le Jour”, se virent alors dans la position du prophète Ésaïe qui avait contemplé Jéhovah dans son temple. Ésaïe ressentit le besoin d’être purifié spirituellement, ce qui lui fut miséricordieusement accordé. Cela le mit à même de répondre à l’invitation de Jéhovah par ce cri ardent: “Me voici! Envoie-moi.” (Ésaïe 6:1-8). Les questions qui se posaient donc étaient les suivantes: Est-ce que les assistants de cette assemblée répondraient de la même façon à l’invitation de Jéhovah? Répondraient-ils à l’invitation de le servir?
51. Dans son discours, quelles questions le président de la Société posa-t-il? Par quels mots termina-t-il son discours?
51 Dans l’avant-dernier paragraphe de son discours qui traitait entre autres de la vision d’Ésaïe, Rutherford, président de la Société Watch Tower, posa un certain nombre de questions à l’assistance; en voici quelques-unes: “Croyez-vous que le Seigneur est maintenant dans son temple, jugeant les nations de la terre? Croyez-vous que le Roi de gloire a commencé son règne?” Saisis d’enthousiasme, les milliers d’assistants ont répondu par l’affirmative. Là-dessus l’orateur termina son discours par ces mots: “S’il en est ainsi, retournez au champ, ô vous, fils du Dieu très-haut! Revêtez votre armure! Soyez sobres, vigilants, actifs, vaillants! Marchez de l’avant dans le combat jusqu’à ce que chaque lieu de Babylone soit devenu désert. Répandez le message en tous lieux. Le monde doit connaître que Jéhovah est Dieu et que Jésus Christ est le Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ceci est le jour de tous les jours. Voici, le Roi règne! Vous êtes ses hérauts. C’est pourquoi: Proclamez, proclamez, proclamez le roi et son royaume!” — La Tour de Garde dans son édition anglaise du 1er novembre 1922, pages 332-337 (éd. française de juin 1924, pages 107-111).
52. a) En 1920, qu’a fait la Société pour augmenter la diffusion des imprimés bibliques? b) À partir de 1924, de quoi se servit-on encore?
52 Plus zélés et plus résolus que jamais, les “esclaves” du Seigneur Jésus Christ se mirent à le proclamer comme Roi régnant, prêchant de maison en maison et faisant des discours publics. Depuis 1920 ils faisaient tourner leur propre imprimerie à Brooklyn, New York. Cela leur permit de produire en plus grandes quantités des imprimés bibliques: périodiques, brochures, tracts, livres et finalement des Bibles, pour la proclamation du Roi messianique et de son Royaume. À partir du dimanche 24 février 1924 on commença à se servir des stations de radiodiffusion que possédaient les associations créées par les “esclaves”, afin de diffuser le message du Royaume sur les ondes. Par la suite, on utilisa d’autres stations émettrices dans un certain nombre de pays pour faire retentir la bonne nouvelle du Royaume jusqu’aux extrémités de la terre. Quelques années plus tard, on se servit de voitures à haut-parleurs, ainsi que de phonographes portatifs que les “esclaves” du Christ prenaient avec eux en allant de maison en maison proclamer le Royaume.
53. Pourquoi ceux qui lurent l’article principal de La Tour de Garde du 1er mars 1925 avaient-ils lieu de se réjouir?
53 Quelle joie ce fut pour les lecteurs de La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ de lire dans le numéro du 1er mars 1925 de l’édition anglaise (éd. française de juin 1925) l’article “La naissance de la nation”! Pourquoi? Parce que cet article leur donnait une meilleure intelligence du chapitre douze de la Révélation. En effet, ils comprirent, les yeux de leur discernement spirituel s’étant ouverts, que la naissance symbolique de l’enfant mâle, décrite en termes grandioses dans ce chapitre qui pour eux était depuis si longtemps un mystère, représentait la naissance du Royaume messianique en l’année 1914, à la fin des temps des Gentils. L’article se terminait par ces mots (page 124 de l’éd. française): “Le royaume des cieux est là. Voici le jour de délivrance. Proclamez cette bonne nouvelle à tous les peuples de la terre. La victoire est pour notre Roi. Soyons fidèles jusqu’à la fin du combat, et nous nous chaufferons pour toujours au soleil de son amour où il y a une plénitude de joie et des délices pour l’éternité.”
54, 55. Montrez que le chiffre des participants au Repas du Seigneur en 1925 marquait un accroissement dans les différents territoires.
54 La célébration annuelle du Repas du Seigneur le mois suivant, le mercredi 8 avril 1925, fit apparaître quelque chose d’encourageant. Comme on avait également planté, arrosé et cultivé dans d’autres territoires, avec les nouveaux instruments pour annoncer le Royaume, les congrégations de disciples animés de l’espérance céleste s’accrurent en nombre. Leurs membres se multiplièrent. Ainsi, à cette célébration du Repas du Seigneur, le chiffre des participants montra, en ce qui concerne les disciples du Christ, une multiplication et une production. Dans son édition anglaise du 1er septembre 1925, page 263, La Tour de Garde dit ceci sous le titre “Rapports du Mémorial”:
55 “Nous sommes heureux de voir un si grand nombre de participants au Mémorial, car c’est là un signe qu’on s’intéresse beaucoup à la vérité en tous lieux. Le total général enregistré à ce jour s’élève à 90 434, soit 25 329 de plus qu’il y a un an.”
56. Les “esclaves” du Christ tardèrent-ils à ‘faire des affaires’?
56 Oui, les “esclaves” du Christ, la classe représentée par l’esclave qui avait reçu “cinq talents”, et la classe figurée par l’esclave qui s’était vu confier deux talents, ces esclaves firent sans retard des affaires avec cet argent, afin d’ajouter d’autres territoires qui produiraient des disciples du Christ. Les faits attestent que tous ces “esclaves” furent bénis et leurs efforts récompensés par l’accroissement. Cela les encouragea à se dépenser davantage.
LA JOIE
57. a) Pourquoi l’homme de la parabole est-il parti pour l’étranger? b) Quelles questions se posent à propos de Jésus Christ?
57 Dans la parabole de Jésus, l’homme qui possédait huit talents d’argent et trois esclaves ne s’est pas rendu à l’étranger pour son plaisir ou pour faire du tourisme. Il avait une importante raison d’aller en pays lointain. Il voulait obtenir quelque chose de précieux. Ce qu’il voulait, comme l’indique la parabole, c’était obtenir une certaine “joie” ainsi que “beaucoup de choses”. Il lui fallait donc parcourir un long trajet, ce qui demanderait beaucoup de temps, afin de présenter sa requête à celui qui pouvait lui communiquer cette joie spéciale. Tout cela se déduit naturellement de la parabole des “talents”, bien que ce ne soit pas dit explicitement. L’homme riche de la parabole représente le Seigneur Jésus Christ. Donc, l’homme partant pour un long voyage représente Jésus Christ se rendant auprès de l’unique Source de la joie spéciale qu’il avait en vue. Chez qui alla-t-il? Qui était cette Source de joie?
58, 59. a) Chez qui Jésus alla-t-il pour obtenir cette “joie”? b) Pour qui encore est-Il une source de joie, comme cela est indiqué en Romains 15:13?
58 Cela nous est indiqué en Hébreux 12:2, en ces termes: ‘Nous fixons du regard Jésus, le principal Instrument de notre foi, celui qui la mène à la perfection. En vue de la joie qui lui était proposée, il endura un poteau de supplice, méprisant la honte, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.’
59 En effet, Jéhovah Dieu est la Source de cette “joie”. C’est auprès de lui que s’est rendu Jésus Christ ressuscité, laissant sur terre ses fidèles disciples avec son “avoir”, ses “talents”. Le Père céleste était la Source de ce qui pour Jésus était cause particulière de “joie”. Jéhovah est aussi une Source de joie pour les disciples de son Fils bien-aimé. C’est pourquoi l’un de ses disciples, écrivant aux chrétiens de Rome, a dit: “Que le Dieu qui donne l’espérance vous remplisse de toute joie et paix, parce que vous croyez, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’esprit saint.” (Romains 15:13). Dieu était capable d’exaucer cette prière.
60. a) Jésus étant revenu avec sa “joie”, qui convenait-il d’exalter? b) Comment l’a-t-on exalté pour ce qui est de son nom?
60 Logiquement donc, ce serait bien le moment d’exalter Dieu, la Source de joie, aux yeux des “esclaves” du Seigneur Jésus Christ après son joyeux retour, à présent que le Royaume messianique était né dans les cieux. Le moment était venu pour que cette divine Source de joie se fasse un nom. Pour cela, il fallait en tout premier lieu faire connaître son nom personnel. C’est ce qu’on a fait. Ses fidèles adorateurs en firent usage dans leurs rangs et ils le proclamèrent par toute la terre comme on ne l’avait encore jamais publié par le passé. Quand commença l’année 1926, le premier numéro en langue anglaise de La Tour de Garde contenait un article intitulé “Qui honorera Jéhovah?” (éd. française de mars 1926). À partir de cette date, le nom divin, qui paraît des milliers de fois dans le texte hébreu de la Sainte Bible, fut exalté et élevé comme il convenait parmi les “esclaves” du Fils de Dieu. Ils commencèrent à être en tout premier lieu Ses témoins, sans diminuer pour cela le témoignage qu’ils rendaient à son Fils Jésus Christ. Par amour, ils s’acquittèrent de leurs obligations de témoins du Dieu qui seul porte le nom de Jéhovah.
61. a) Selon leur résolution de 1931, par quels noms les esclaves de Jésus Christ ne voulaient-ils plus être appelés? b) Par quel nom désiraient-ils être appelés?
61 Se succédèrent ensuite cinq ans et demi de témoignage pour le Nom divin. Puis vint le temps où les “esclaves” chrétiens durent s’identifier, se différencier des chrétiens de nom au sein de la chrétienté. Les “esclaves” du Christ agirent en conséquence le dimanche après-midi 26 juillet 1931, à l’assemblée internationale de Columbus (Ohio). À 4 heures on donna lecture devant les milliers d’assistants d’une résolution dont voici les paragraphes quatre, cinq et six:
Par ces motifs: il est nécessaire maintenant, afin que notre position exacte puisse être déterminée et connue, — et nous croyons agir ainsi en harmonie avec la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans sa parole, — qu’il soit résolu ce qui suit:
Que nous avons un grand amour pour le frère Charles T. Russell, à cause de son œuvre, et que nous reconnaissons volontiers que le Seigneur s’est servi de lui et a grandement béni son travail; que néanmoins, conformément à l’enseignement de la parole de Dieu, nous ne pouvons consentir à être appelés par le nom de “Russellistes”; que la Tour de Garde, Société de Bibles et de Tracts, l’Association Internationale des Étudiants de la Bible et la “Peoples Pulpit Association” sont simplement des noms de corporations, que nous soutenons, contrôlons et dont nous nous servons, en tant que chrétiens, pour l’accomplissement de l’œuvre que nous avons entreprise par obéissance aux commandements de Dieu; que cependant aucun de ces noms ne peut s’attacher ni être justement appliqué à nous en tant que groupe de chrétiens, qui marchons sur les traces de notre Seigneur et Maître, Christ Jésus; que nous sommes des étudiants de la Bible, mais que, en tant que compagnie de chrétiens constitués en association, nous ne consentons pas à être appelés du nom d’“Étudiants de la Bible”, ou de noms semblables, comme moyen d’identification de notre position devant le Seigneur; que, d’autre part, notre groupement refuse de porter le nom de quelque homme que ce soit;
Que, ayant été rachetés par le sang précieux de Jésus Christ, notre Seigneur et Rédempteur, et ayant été justifiés et engendrés par Jéhovah Dieu et appelés à son royaume, nous proclamons, sans hésiter, notre fidélité et notre obéissance absolues à Jéhovah Dieu et à son royaume; que nous sommes des serviteurs de Jéhovah Dieu, chargés d’accomplir une œuvre en son nom et que c’est par obéissance à son commandement que nous rendons le témoignage de Jésus Christ et que nous faisons connaître aux hommes que Jéhovah est le Dieu tout-puissant et véritable. C’est pourquoi nous adoptons et porterons dorénavant joyeusement le nom que le Seigneur Dieu nous a donné de sa propre bouche et par lequel nous désirons être connus et appelés, c’est-à-dire le nom de: Témoins de Jéhovah. — Ésaïe 43:10-12; 62:2; Apocalypse 12:17.
62. Quelle invitation contient le dernier paragraphe de la résolution?
62 Voici ce que disait le huitième et dernier paragraphe de la Résolution:
Nous prions humblement toutes les personnes qui ont fait vœu de fidélité à Jéhovah et à son royaume de prendre part avec nous à la proclamation universelle de cette bonne nouvelle, afin que l’étendard du Seigneur, étendard de justice, puisse être dressé bien haut et que les peuples de la terre sachent désormais de quel côté se tourner pour trouver la vérité et l’espoir de la délivrance; et, par-dessus tout, afin que le grand et saint nom de Jéhovah puisse être justifié et exalté.
63. a) Par qui encore cette résolution fut-elle adoptée? b) Quelle diffusion a-t-elle reçue?
63 Cette résolution fut adoptée avec enthousiasme non seulement par ceux qui étaient venus à l’assemblée de Columbus (Ohio), mais aussi, par la suite, par les congrégations des “esclaves” de Jésus Christ dans le monde entier. Ainsi tous adoptèrent volontairement le nom de “témoins de Jéhovah”. Cette résolution paraissait encore dans les pages d’une brochure qui fut présentée à l’occasion de cette assemblée et qui portait le titre “Le Royaume, l’Espérance du Monde”. Ce titre fut aussi le sujet du discours public que prononça Rutherford, président de la Société, à la fois à l’adresse de l’auditoire visible et à l’adresse de l’auditoire invisible relié à l’assemblée par un vaste réseau de stations émettrices. Par la suite, la brochure, qui contenait le discours public et la Résolution, fut remise directement entre les mains des ecclésiastiques, tant catholiques que protestants, et puis entre les mains d’hommes éminents du monde de la politique et du monde des affaires. On la diffusa aussi très largement dans le public. Ainsi le monde entier sut que les adorateurs du Dieu Très-Haut, adorateurs justifiés et engendrés de l’esprit, marcheraient au nom de leur Dieu et ne reconnaîtraient que le nom de témoins de Jéhovah. — Michée 4:5.
64. Pourquoi se déclarent-ils témoins chrétiens de Jéhovah?
64 Il y eut également des témoins du seul vrai Dieu vivant avant la première venue du Seigneur Jésus Christ. C’est pourquoi eux se déclarent témoins chrétiens de Jéhovah. — Ésaïe 43:10-12; 44:8; Hébreux 11:1 à 12:1. Voir aussi l’édition anglaise du 15 septembre 1931, pages 278, 279 de La Tour de Garde (éd. française de décembre 1931, pages 188, 189).
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Règlement des comptes avec les esclaves de notre tempsLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 13
Règlement des comptes avec les esclaves de notre temps
1, 2. a) Le fait de porter le nom divin donna quoi au reste des “esclaves” du Christ? Qui en était la source? b) En quels termes est-il fait mention de cette joie dans la parabole des “talents”?
LE FAIT de porter le nom divin depuis l’année 1931 donna une nouvelle joie au reste des “esclaves” du Seigneur Jésus Christ. Leur joie provenait de la même Source que celle d’où leur Seigneur et Propriétaire avait obtenu sa joie, savoir de Jéhovah Dieu. Le Seigneur Jésus Christ a fait mention de cette joie quand il régla ses comptes avec ses esclaves en accomplissement de la parabole des “talents”. C’est ce qu’on note en Matthieu 25:20-23, que voici:
2 “Et celui qui avait reçu les cinq talents s’avança et apporta cinq autres talents, en disant: ‘Maître, tu m’as confié cinq talents; vois, j’ai gagné cinq autres talents.’ Son maître lui dit: ‘C’est bien, esclave bon et fidèle! Tu as été fidèle en peu de choses. Je t’établirai sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître.’ Celui qui avait reçu les deux talents s’avança à son tour et dit: ‘Maître, tu m’as confié deux talents; vois, j’ai gagné deux autres talents.’ Son maître lui dit: ‘C’est bien, esclave bon et fidèle! Tu as été fidèle en peu de choses. Je t’établirai sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître.’”
3, 4. a) Que préfiguraient les trois “esclaves”? b) Qu’exige un règlement de comptes et comment cela confirme-t-il la signification du terme “parousia”?
3 Le règlement des comptes avec les esclaves a sans nul doute exigé du temps et de l’attention. L’opération représentait donc une période de présence ou de parousie de Jésus Christ lors de l’accomplissement de la parabole (Matthieu 24:3). N’oublions pas que les trois esclaves de la parabole représentaient des classes et que les classes ou groupes se composent de personnes. Il faut davantage de temps et d’attention pour s’occuper d’une classe que d’une seule personne. Quand il s’agit d’une classe, il faut s’occuper de chaque membre. En Romains 14:9, 10 l’apôtre Paul a écrit:
4 “Car c’est pour cela que Christ est mort et qu’il est revenu à la vie, pour être Seigneur et sur les morts et sur les vivants. (...) Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu.”
5. a) Au nom de qui Jésus exerce-t-il sa fonction quand il juge les vivants et les morts? b) Que durent faire les “esclaves” qui sont morts avant la parousie du Christ?
5 Lors de l’accomplissement de la parabole des “talents”, le Seigneur Jésus Christ juge au nom de Jéhovah Dieu. Pour ce qui est des esclaves qui se sont vu confier des “talents”, tous ne sont pas trouvés en vie sur terre au vingtième siècle. Ainsi, tous ceux qui ont vécu au premier siècle, aux jours des douze apôtres, jusqu’à Jean, qui reçut la Révélation, tous ceux-là sont morts il y a longtemps. Ils se sont endormis dans la mort, attendant la parousie de leur Seigneur et Propriétaire céleste, l’époque où ils recevraient de lui, le juste Juge, la récompense espérée. Voici ce qu’a écrit l’apôtre Paul, peu avant sa mort de martyr, à Timothée, son compagnon de mission: “J’ai combattu le beau combat, j’ai fini la course, j’ai observé la foi. Dès maintenant m’est réservée la couronne de justice qu’en récompense le Seigneur, le juste juge, me donnera en ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui ont aimé sa manifestation.” (II Timothée 4:7, 8). En effet, l’apôtre Paul attendait ce “jour-là”, le jour de la parousie du Seigneur, où il serait ressuscité d’entre les morts et recevrait le prix: la vie immortelle céleste. Tous ceux qui sont morts avant sa parousie durent attendre.
6. Quand les “esclaves” endormis dans la mort ressuscitent-ils et qui devancent-ils?
6 Durant sa parousie invisible dans l’esprit, tous les “esclaves” fidèles qui dormaient dans la mort furent réveillés au temps où devait commencer le jugement; ils ressuscitèrent pour la vie céleste dans le domaine spirituel. Ainsi la rétribution des “esclaves” en vie ne précéda pas la rétribution de ceux qui étaient morts. Ce n’est pas là une idée à nous. Voici en effet ce que l’apôtre Paul, écrivant à la congrégation chrétienne de Thessalonique, déclare: “Si en effet nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, de même aussi, ceux qui se sont endormis [dans la mort] par Jésus Dieu les amènera avec lui. Car voici ce que nous vous disons, par la parole de Jéhovah: que nous, les vivants, qui survivons jusqu’à la présence du Seigneur, nous ne devancerons d’aucune manière ceux qui se sont endormis [dans la mort]; parce que le Seigneur lui-même, avec un appel de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui sont morts en union avec Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants qui survivons, nous serons, ensemble avec eux, emportés dans les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.” — I Thessaloniciens 4:14-17.
7. Quel genre de résurrection connaissent les “esclaves” endormis dans la mort?
7 Autrement dit, durant la parousie du Seigneur a lieu, au temps où le jugement commence, la résurrection invisible, pour la vie céleste, des fidèles “esclaves” endormis dans la mort. Cette résurrection n’est évidemment pas vue par les yeux charnels des “esclaves” survivants qui se trouvent encore sur terre. Elle n’est pas vue non plus par les gens du présent monde qui ne sont pas des “esclaves” du Seigneur Jésus invisiblement présent.
8, 9. a) Les “esclaves” sont-ils emportés dans l’atmosphère avec leurs corps physiques? b) Qu’est-il dit à ce sujet en I Corinthiens 15:50-54?
8 La rencontre des “esclaves” ressuscités avec le “Seigneur dans les airs” n’est pas vue non plus par les yeux de la chair, de sorte que les humains ne savent pas ce qui se passe, à moins d’ajouter foi à la Parole de Dieu et aux indices des temps. Les “esclaves” endormis dans la mort furent tous ressuscités en même temps pour rencontrer “le Seigneur dans les airs”. Mais les “esclaves” qui survécurent jusqu’au temps où devait commencer le jugement ou règlement des comptes ne furent pas emportés avec leurs organismes physiques dans l’atmosphère terrestre, à la rencontre d’un Seigneur visible dans les airs. Dans l’histoire moderne il n’est fait nulle mention d’un tel événement. Durant les plus de cinquante ans qui se sont écoulés, des membres du groupe des “esclaves” survivants sont morts, mais, selon la promesse biblique, ils ont été ressuscités instantanément pour la vie dans les cieux invisibles. Comme la parousie du Seigneur était déjà commencée, ils n’eurent pas à dormir dans la mort, attendant son arrivée. Ce que Paul a dit s’applique à eux:
9 “La chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et (...) la corruption non plus n’hérite pas l’incorruptibilité. Voici, je vous fais connaître un saint secret: nous ne nous endormirons pas tous [dans la mort], mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, durant la dernière trompette. Car la trompette sonnera, et les morts seront relevés incorruptibles, et nous, nous serons changés. Il faut en effet que ceci, qui est corruptible, revête l’incorruptibilité, et que ceci, qui est mortel, revête l’immortalité. Or quand [ceci, qui est corruptible, revêtira l’incorruptibilité et] que ceci, qui est mortel, revêtira l’immortalité, alors se réalisera la parole qui est écrite: ‘La mort est engloutie pour toujours.’” — I Corinthiens 15:50-54; Ésaïe 25:8.
10. En quel sens les “esclaves” dont il est fait allusion en Révélation 14:13 sont-ils “heureux”?
10 Aux esclaves oints qui ont survécu sur terre jusqu’à la parousie ou présence du Seigneur et qui sont morts par la suite en fidèle union avec lui, à ces esclaves s’applique Révélation 14:13: “Heureux les morts qui meurent en union avec le Seigneur à partir de maintenant. Oui, dit l’esprit, qu’ils se reposent de leurs travaux, car les choses qu’ils ont faites les accompagnent.” Ils sont “heureux”, car à leur mort dans la chair ils connaissent ce changement instantané, ce passage de la corruption à l’incorruptibilité, de la condition mortelle à l’immortalité, de l’humain à l’esprit, de sorte que, sans qu’ils aient à dormir dans la mort, ils se reposent de leurs travaux terrestres et entrent directement dans l’œuvre céleste aux côtés de leur Seigneur dont ils sont les cohéritiers.
11. Qui était Robert J. Martin?
11 Prenons, par exemple, le cas de Robert J. Martin. Il fut l’un des huit chrétiens consacrés, parmi lesquels figurait Rutherford, président de la Société, qui pendant neuf mois environ se trouvèrent injustement détenus dans la prison fédérale d’Atlanta, soit du 5 juillet 1918 au 25 mars 1919. Quand, le mercredi 26 mars 1919, cet “esclave” fut libéré sous caution à Brooklyn, New York, il n’avait rien ou presque rien pour ce qui était des “talents” de son Seigneur céleste. La Première Guerre mondiale, où la persécution s’était déchaînée contre les “esclaves” du Seigneur, était passée depuis plus de quatre mois, et Robert J. Martin devait repartir de zéro ou presque. Étant toujours en fidèle union avec son Seigneur céleste, il accepta volontiers des “talents” afin de ‘faire des affaires’ pour le compte du Seigneur Jésus Christ et d’agrandir le champ qui devait produire des disciples. Dans l’année qui suivit sa libération, il devint responsable de l’imprimerie nouvellement installée à Brooklyn pour la Société Watch Tower. Le 1er novembre 1926, il devint l’un des directeurs de la Société, poste qu’il occupa jusqu’à sa fin terrestre.
12. Quand est-il mort et qu’a dit à ce sujet La Tour de Garde?
12 Les années passèrent et Robert J. Martin ‘faisait des affaires’, multipliant fidèlement les “talents” qui lui avaient été confiés. Il est mort à son poste le 23 septembre 1932 à l’âge de cinquante-quatre ans. Il était né le 30 mars 1878. Sa mort “en union avec le Seigneur” fut annoncée dans le numéro du 1er octobre 1932 de La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ (éd. angl., page 304). Voici un extrait de l’avis:
C’est juste après minuit, ou au commencement du matin du 23 septembre 1932, que Robert J. Martin, soldat de l’organisation de Jéhovah, plia sa tente terrestre et s’en alla paisiblement. Ce bon et fidèle témoin a achevé sa course terrestre. Il y a tout lieu de croire qu’il est aussitôt entré dans le royaume et se trouve maintenant pour toujours avec le Seigneur dans l’organisation capitale de Jéhovah.
(...) Ce qu’espèrent les fidèles camarades de Frère Martin, c’est qu’eux aussi verront le Seigneur dans toute sa gloire et toute sa splendeur et qu’ils auront ensuite part pour toujours à l’accomplissement des desseins de Jéhovah. La fidélité de Frère Martin à la cause de Jéhovah incite ceux du reste à continuer de pousser la bataille jusqu’à la porte (...).
13. Quand est mort Rutherford? De quelle époque sa mort marqua-t-elle la fin?
13 Son codétenu, J. F. Rutherford, acheva sa course terrestre le jeudi 8 janvier 1942 à l’âge de soixante-douze ans, alors qu’il était toujours président de la Société Watch Tower. L’annonce de sa mort parut sous le titre “Un fidèle témoin”, à la page 45 de l’édition anglaise de La Tour de Garde, annonciatrice du Royaume de Jéhovah du 1er février 1942. L’histoire des plus de trente années qui se sont écoulées depuis lors montre que son décès a marqué la fin d’une époque dans les activités modernes des témoins chrétiens de Jéhovah.
14. a) À propos de ces deux esclaves, qu’a-t-on lieu de croire? b) Les “esclaves” qui sont encore en vie sur terre sont-ils entrés dans quelque “joie”?
14 La carrière de ces deux “esclaves” chrétiens indique qu’ils ont ‘fait des affaires’ avec les talents que le Seigneur leur avait confiés et ont donné de l’extension au champ d’activité, favorisant ainsi la production d’un plus grand nombre de disciples. Du point de vue biblique, il y a lieu de croire que, lorsqu’ils ont comparu devant le tribunal du Seigneur Jésus Christ, ils ont entendu ces paroles d’éloge: “C’est bien, esclave bon et fidèle! Tu as été fidèle en peu de choses. Je t’établirai sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître.” (Matthieu 25:21, 23). Or, à présent, bien des années plus tard, il y a encore sur terre un tout petit reste de ces fidèles “esclaves” chrétiens qui s’efforcent par amour de multiplier les “talents” de leur Maître céleste. Ils s’attendent, en temps voulu, à achever leur carrière terrestre et à comparaître devant le tribunal céleste de Jésus Christ pour entendre avec joie les mêmes paroles d’éloge. Mais dès maintenant, dans la mesure où ils multiplient les “talents” de leur Propriétaire céleste, ils sont déjà entrés dans une bonne partie de la joie de leur Maître. Cependant ils ne sont entrés dans aucune domination, mais ils envisagent avec joie la perspective d’être associés à son règne millénaire au ciel.
L’“ESCLAVE MÉCHANT ET PARESSEUX”
15, 16. a) Comment a agi l’esclave qui n’avait reçu qu’un seul talent? b) Quelle a été son excuse?
15 Voyons maintenant ce qui arrive à l’esclave qui n’avait reçu qu’un seul talent, celui dont il est dit dans la parabole: “Mais celui qui n’en avait reçu qu’un seul s’en alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.” (Matthieu 25:15, 18). Répugnant à tout effort courageux pour ‘faire des affaires’ comme l’esclave aux cinq talents et l’esclave aux deux talents, le troisième esclave ne pouvait espérer multiplier le talent d’argent de son maître. Il avait les “capacités” voulues pour faire fructifier ce seul talent, mais il ne les a pas mises en œuvre. À l’arrivée et durant la présence de son maître, il ne pourrait faire état d’aucun accroissement quand on réglerait les comptes. Quelle allait être son excuse? Voici ce que nous dit la parabole:
16 “Celui qui avait reçu un seul talent s’avança enfin et dit: ‘Maître, je te connaissais pour un homme exigeant, qui moissonnes là où tu n’as pas semé et qui ramasses là où tu n’as pas vanné. Aussi, pris de peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre. Vois, tu as ce qui est à toi.’” — Matthieu 25:24, 25.
17. a) Cela lui plaisait-il que son maître fût comme le cultivateur qu’il a décrit? b) Pourquoi, selon lui, son maître n’avait-il pas lieu de se plaindre?
17 Cet esclave savait qu’on s’attendait à le voir travailler à l’accroissement. Mais, par manque de courage, il n’osa pas ‘faire des affaires’ avec le talent de son maître. Il ne l’aimait pas assez pour surmonter sa crainte et faire l’effort voulu en vue d’augmenter son “avoir”. Il assimila son maître à un cultivateur qui non content de tirer du fruit de son propre sol recueille aussi des produits sur une terre qui n’est pas à lui et qu’il n’a pas cultivée, et qui ramasse du grain qu’il n’a pas vanné. Il ne lui plaisait pas que son maître augmente son “avoir” de cette façon. Toujours est-il qu’il l’accusa de se comporter de la sorte. Fidèle à sa façon de voir, il lui rendit le talent d’argent qu’il avait reçu. Son maître n’avait subi aucune perte, donc pourquoi se plaindrait-il? Ainsi raisonnait l’esclave. Son maître ne recouvrait-il pas ce qui lui appartenait? L’esclave ne comprenait pas que l’argent doive circuler et rapporter.
18. Comment le maître lui répondit-il?
18 Le maître de l’esclave lui répondit selon sa façon de voir et de raisonner: “En réponse, son maître lui dit: ‘Esclave méchant et paresseux! tu savais donc que je moissonne là où je n’ai pas semé et que je ramasse là où je n’ai pas vanné? Eh bien, il te fallait alors placer mon argent chez les banquiers, et à mon arrivée [littéralement: et étant venu] j’aurais recouvré ce qui est à moi avec un intérêt.’” — Matthieu 25:26, 27.
19. Pourquoi l’esclave méritait-il d’être appelé “méchant” et quelle “solution de facilité” aurait-il pu adopter?
19 Cet esclave inutile était “méchant”, parce que c’est de propos délibéré qu’il avait négligé d’accroître l’avoir de son maître. Il ne s’en souciait pas. Or il n’ignorait nullement que son maître voulait l’accroissement. Il en était parfaitement conscient et aurait pu adopter la solution de facilité qui consiste à placer l’argent chez les banquiers. Ceux-ci l’auraient investi et il aurait touché un intérêt. Son maître donc, à son retour, aurait recouvré son talent avec un intérêt. Non seulement cet homme n’imita pas l’esclave aux cinq talents ni l’esclave aux deux talents, mais il s’abstint encore de coopérer avec eux. En réalité, bien qu’il ait rendu le talent qui lui avait été confié, il avait fait subir une perte à son maître. Et comme il l’avait fait de propos délibéré, c’était un esclave “méchant”.
20. En quel sens cet esclave était-il “paresseux”?
20 L’esclave inutile était aussi “paresseux”. Il n’était nullement disposé à s’activer pour ‘faire des affaires’, à l’exemple de ses compagnons d’esclavage. Il était capable de réaliser des gains, sinon son maître ne lui aurait pas confié au moins un talent. N’ayant reçu qu’un seul talent, il était le moins responsable des trois esclaves, et le soin de cet argent n’était pas chose trop difficile pour ses “capacités”. Or, au lieu de mettre en œuvre ses “capacités”, il s’en alla creuser la terre et y cacha le talent de son maître. Il était si paresseux que, bien que sachant que son maître était un “homme exigeant”, il ne se sentit nullement poussé à se mettre au travail avec le précieux talent durant le long temps où son maître serait parti. Ce ne furent donc pas les occasions qui lui manquèrent. Comme il n’avait pas travaillé à l’accroissement, il dut en subir les conséquences.
21. Quel est à notre époque le pendant de cet esclave?
21 L’“esclave méchant et paresseux” a un pendant moderne à notre époque où a lieu le dernier accomplissement de la parabole. Comme dans le cas des deux compagnons d’esclavage, l’esclave inutile représente une classe ou un groupe d’esclaves chrétiens qui sont effectivement dans le service du Maître céleste ou qui sont tenus de l’accomplir. Cette classe inutile est apparue après que le règlement des comptes eut commencé en 1919, dans la première année de l’après-guerre.
22. Qui d’autre prétendait être dans le service du Maître céleste? Se sont-ils occupés de son “avoir” après la Première Guerre mondiale?
22 Naturellement, les membres des Églises de la chrétienté prétendaient être dans le service du Seigneur céleste Jésus Christ. Eh bien, sont-ils allés cultiver le champ qui s’ouvrait devant eux à la fin de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918? Ont-ils produit des disciples pour le Roi régnant? Non! Ils ont fait des compromis avec les hommes politiques et les militaristes du présent monde. Ils ne se sont pas préoccupés de l’“avoir” du Roi dont la domination princière doit s’accroître sans fin. Ils ont porté leur attention sur la Société des Nations, celle que le Conseil fédéral des Églises du Christ en Amérique a appelée “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”. (Ésaïe 9:6, 7.) Ils ont cherché à augmenter le nombre des soutiens et des adorateurs de cette organisation internationale pour la paix et la sécurité mondiales. Aujourd’hui les sectes et les diverses dénominations de la chrétienté soutiennent les Nations unies.
23. S’étant abstenus de cultiver le champ mondial, que n’ont-ils donc pas annoncé aux hommes?
23 Au cours du règlement des comptes qui a lieu en notre temps où le Seigneur Jésus Christ scrute tous ceux qui se disent ses serviteurs, les prétendus “esclaves” de la chrétienté, n’ayant pas fait fructifier son “avoir”, ne peuvent rien lui présenter. Ils n’ont pas cultivé le champ mondial dans l’intérêt du Royaume messianique. Au contraire, ils lui ont tourné le dos et n’ont pas annoncé aux hommes que ce Royaume est établi.
24. Par quoi ceux qui sont décrits au paragraphe trois de la résolution sur le “nouveau nom” ressemblent-ils à l’“esclave paresseux”?
24 Cependant, même parmi ceux qui étaient en contact avec les fidèles “esclaves” de Jésus Christ, le Roi régnant, est apparue une classe de chrétiens oints qui ressemblaient à l’“esclave méchant et paresseux”. C’est de cette classe qu’il est fait mention au troisième paragraphe de la Résolution intitulée “Un nouveau nom” et qui fut adoptée le dimanche après-midi 26 juillet 1931 à l’assemblée internationale qui s’est tenue à Columbus (Ohio), sous les auspices de la Société Watch Tower. Voici ce paragraphe:
Attendu que, peu de temps après la mort de Charles T. Russell, une scission se produisit entre ceux qui avaient été associés avec lui dans la dite œuvre, division qui décida un certain nombre d’entre eux à se retirer de la Tour de Garde, Société de Bibles et de Tracts; attendu que ces personnes ont depuis lors refusé de coopérer avec la dite Société et son œuvre, refusé d’accepter la vérité telle qu’elle est publiée par la Tour de Garde, Société de Bibles et de Tracts, dans le journal mensuel La Tour de Garde et les autres écrits publiés durant ces dernières années par les susdites corporations; qu’elles se sont opposées et s’opposent encore actuellement à l’œuvre de la dite Société, qui consiste à proclamer le message annonçant le royaume de Dieu et le jour de vengeance de notre Dieu contre toutes les parties constitutives de l’organisation de Satan; attendu que ces opposants se sont constitués en diverses et nombreuses associations qui portent maintenant des noms tels que: “Étudiants de la Bible”, “Étudiants Associés de la Bible”, “Russellistes enseignant la vérité telle qu’elle fut interprétée par le Pasteur Russell”, “Stand-Fasters” [ceux qui tiennent ferme], ainsi que d’autres noms semblables, et que toutes ces pratiques tendent à créer la confusion et à provoquer des malentendus (...)
25. Que n’ont donc pas partagé ceux-là et à quoi n’ont-ils pas participé?
25 En fait, ceux qui ont refusé de coopérer et qui se sont même opposés, ceux-là n’ont pas accepté le “nouveau nom”, celui de témoins de Jéhovah, et ne se sont pas fait connaître comme témoins chrétiens de Jéhovah. Ils n’ont pas partagé les terribles souffrances que les porteurs du “nouveau nom” endurent depuis lors et n’ont pas participé à l’œuvre qui consiste à annoncer en tous lieux le Royaume de Jéhovah et de son Messie, le Royaume établi. Ils n’ont donc pas travaillé au prodigieux accroissement du champ en vue de cultiver et de produire des disciples de Christ. Ce champ comprend, à l’heure actuelle, plus de 207 pays et oblige à publier le message du Royaume en plus de 160 langues. Malgré les persécutions en différents pays, ce travail de culture du champ (qui est le monde des hommes) en vue de produire de nouveaux disciples du Christ approche de sa conclusion. Cette œuvre se fait actuellement sous la direction des quatre-vingt-quinze filiales de la Société Watch Tower.
26. Montrez que le reste des “esclaves” oints ont été bénis des cieux.
26 Manifestement donc, Jéhovah, le Dieu Très-Haut, et son Fils Jésus Christ bénissent l’accroissement de l’“avoir” du Roi messianique, la multiplication de ses “talents”. Les “esclaves” oints qui font usage des “talents” constatent que c’est là une responsabilité qui procure beaucoup de joie et ils s’efforcent d’être des ‘esclaves bons et fidèles’ au point de vue de leur Maître céleste. Ils ne tiennent nullement à avoir à leurs côtés des membres de la classe de l’“esclave méchant et paresseux”. Ils s’efforcent plutôt d’aider ceux qui remplissent les conditions posées par les Écritures à se joindre à eux et à devenir des ministres productifs de la Parole de Dieu. Leurs efforts, motivés par l’amour, sont bénis de Dieu. La preuve en est, par exemple, qu’en 1972 il y a eu 163 123 enseignés qui ont pris le baptême comme disciples du Seigneur Jésus Christ. De 1968 à 1972, soit en cinq ans, il y en a eu plus d’un demi-million (exactement 680 871) qui ont ainsi été baptisés de par le monde. Le reste des “esclaves” oints qui augmentent l’“avoir” du Seigneur ne croient donc pas qu’il moissonne injustement là où lui-même, quand il était sur terre, n’avait pas semé.
“ENLEVEZ-LUI DONC LE TALENT”
27. Quelle fut la décision du maître concernant l’esclave inutile?
27 Dans la parabole, quelle fut la décision du maître concernant l’esclave qui ne lui avait pas présenté ce qui était à lui “avec un intérêt”? À propos de l’“esclave méchant et paresseux”, qui s’est révélé inutile, le maître, indigné, dit ceci: “Enlevez-lui donc le talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a, l’on donnera encore et il sera dans l’abondance; mais quant à celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a. Et jetez l’esclave bon à rien dans les ténèbres du dehors. C’est là qu’il y aura ses pleurs et ses grincements de dents.” — Matthieu 25:28-30.
28. Quelle invitation ne reçut-il pas? Que signifiait pour lui le fait d’être jeté dans les ténèbres du dehors?
28 Le maître n’invite pas l’esclave à entrer dans sa joie. Il ne l’établit pas chef sur beaucoup de choses, parce qu’il ne l’a pas trouvé fidèle dans peu de choses. Il ne l’appelle pas “esclave bon et fidèle”, mais “esclave bon à rien”. L’esclave ne reste ni dans le service ni dans la maison de son maître. Il est expulsé de la maison et jeté “dans les ténèbres du dehors”. Manifestement donc, c’est pendant la nuit que le maître, à son retour, a réglé ses comptes. Il y avait donc dehors des “ténèbres” dans lesquelles on pouvait lancer l’esclave. Là, au lieu de trouver la joie de son maître, il pleurerait et grincerait des dents à cause des conditions dans lesquelles on l’avait jeté.
29. Quelle leçon solennelle les “esclaves” oints de notre temps trouvent-ils ici?
29 On trouve ici une leçon solennelle à l’adresse des “esclaves” oints de notre temps. Il leur faut continuer à travailler en vue d’augmenter l’“avoir” de leur Maître céleste. Sinon, leur Maître leur enlèvera les richesses qu’il leur a confiées. Eux aussi seront alors jetés dans les “ténèbres du dehors” pour y retrouver la classe de l’“esclave méchant et paresseux”. Depuis la fin des temps des Gentils en 1914, il fait nuit sur le monde des hommes à l’extérieur de la maison éclairée du Maître céleste Jésus Christ. Cette nuit s’étend également sur la chrétienté. Mais ces ténèbres deviendront absolument opaques quand, à l’heure divinement marquée, la “grande tribulation” se déchaînera soudain sur cette génération (Matthieu 24:21, 22; Luc 21:34-36). C’est dans ces ténèbres meurtrières que sera jetée la classe de l’“esclave méchant et paresseux” pour y pleurer et y grincer des dents en compagnie des hypocrites religieux, jusqu’à ce que tous aient péri.
30. Comment le talent est-il enlevé à la classe de l’“esclave paresseux” et à qui est-il donné? Pourquoi?
30 Au temps de la parousie du Maître, à l’époque où il règle ses comptes avec ses “esclaves”, aussi bien avec ceux qui meurent qu’avec les différentes classes encore sur terre, il est une chose qui ressort dès à présent. La classe de l’“esclave méchant et paresseux” ne fait pas d’affaires avec son unique “talent” et ne fait rapporter aucun intérêt à l’argent du Maître. En conséquence, le Maître est déjà en train d’enlever le “talent” à cette classe infidèle qui a survécu en tant que classe jusqu’à présent. Il ne lui attribue aucun territoire à cultiver et à rendre productif. Il ne traite pas les membres de cette classe comme des esclaves à lui; il ne reconnaît ni n’accepte leurs activités religieuses. Il ne leur permet pas d’avoir part à la joyeuse lumière de sa maison. Leur unique “talent” leur est enlevé, et le champ d’activité qui leur avait été assigné est donné à la classe de l’“esclave bon et fidèle” qui a augmenté ou qui augmente l’“avoir” du Roi jusqu’à “dix talents”, mettant en œuvre toutes ses capacités pour produire des disciples dans le champ. — Matthieu 28:19, 20; Psaume 2:8.
31. a) Quel principe divin est ainsi démontré? b) Les “capacités” mises à part, que n’avait pas cet esclave? Que lui arriva-t-il?
31 Ainsi est démontré le principe divin selon lequel “à tout homme qui a, l’on donnera encore et il sera dans l’abondance; mais quant à celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a”. (Matthieu 25:29.) Dans la parabole l’“esclave méchant et paresseux” avait un “seul talent”, mais il n’avait pas ce que la possession de cet unique talent aurait dû réveiller en lui. Ce quelque chose de plus aurait dû être un zèle fidèle pour son maître, de la reconnaissance pour ce qu’on lui avait confié, et la conviction que son maître méritait de voir se multiplier ce “seul talent”. Le fait que l’esclave ne put faire état d’aucun accroissement au moment du règlement des comptes témoigne — sans parler de son excuse — qu’il ne possédait pas ce quelque chose de plus. C’est pourquoi l’unique talent fut enlevé à cet “esclave bon à rien”. Il avait trahi la confiance de son maître. Il fut renvoyé de son service et retranché de sa maison.
32. Quel est ce quelque chose de plus que la classe de l’“esclave paresseux” n’a pas depuis 1919? Qu’est-ce qui lui est donc enlevé?
32 Le même principe s’applique à la classe moderne de l’“esclave méchant et paresseux”. Aux membres de cette classe fut confié ce qui correspond à “un seul talent”. Cela venait de leur Maître céleste, notamment à partir de 1919, la première année de l’après-guerre. Mais eux devaient posséder quelque chose qui serait le complément de ce “seul talent”. Cette chose complémentaire que la possession d’“un seul talent” aurait dû susciter en eux, c’étaient le zèle et la fidélité envers le Royaume messianique de Jéhovah, la conviction que leur Maître céleste méritait de recevoir un accroissement dans le champ produisant des disciples, et encore le désir de prendre une aussi grande part que possible à la proclamation du Royaume établi et à l’œuvre consistant à faire des disciples des gens de toutes les nations et non pas seulement de ceux de la nation juive à laquelle Jésus Christ avait limité son ministère public et privé. Comme ils ne possèdent pas tout cela, le “talent” leur est enlevé, comme l’attestent les faits de notre temps.
33. a) Aux dépens de qui les membres de la classe de l’“esclave bon et fidèle” reçoivent-ils abondamment? b) Quelle joie connaissent-ils et qu’espèrent-ils?
33 Par contre, les membres des classes de l’“esclave bon et fidèle” possèdent, eux, ce qui doit être le complément des “talents” que leur a confiés leur Maître céleste. Comme le dit la parabole, on leur donne encore, et cela aux dépens de la classe de l’“esclave méchant et paresseux”. On leur accorde d’autres occasions et privilèges en tant qu’“esclaves” responsables, utiles, dignes de confiance. Aussi sont-ils vraiment dans l’“abondance”, dans un champ agrandi où l’on produit des disciples. Comme ils réjouissent le cœur de leur Maître, leur joie est débordante et ils ont un avant-goût de la joie que leur Maître éprouve dans son Royaume, qui est établi. Cette joie les affermit et les incite à s’activer dans son service jusqu’à la fin de leur carrière terrestre. Et quand cette fin arrive, ils espèrent, grâce à la résurrection, entrer dans la plénitude de sa joie et se voir établis chefs sur beaucoup de choses dans son Royaume millénaire. Alors ils connaîtront pleinement le bonheur des “esclaves” qui ont part à la “première résurrection”. — Révélation 20:6.
34. Que prouve l’accomplissement final de la parabole des “talents”? Pourquoi?
34 Voilà donc comment a lieu depuis 1919 l’accomplissement final de la parabole des “talents”. Toutes ces choses, on a pu les observer par toute la terre habitée. Les membres de la classe de l’“esclave bon et fidèle” en sont particulièrement conscients. Tout cela concourt à prouver que la parousie ou présence invisible du Roi Jésus Christ est en cours depuis la fin des temps des Gentils en 1914. Faisant partie de la prophétie du Christ concernant le “signe”, la parabole des “talents” est donc un élément du grand “signe” de la “présence” du Christ et de la “conclusion du système de choses”. — Matthieu 24:3.
35. Pourquoi continuerons-nous d’examiner plus avant la prophétie du Christ?
35 Cependant, avec la parabole des “dix vierges” et celle des “talents”, tout n’a pas été dit sur le “signe” de la présence invisible du Christ. Une autre parabole encore est un élément important de sa prophétie sur le “signe”. Sa réalisation à notre époque est une autre preuve que la présence ou parousie du Seigneur Jésus Christ est en cours. Pourquoi ne pas l’examiner?
[Illustration, page 239]
R. J. Martin
[Illustration, page 240]
J. F. Rutherford
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Les sujets terrestres du Royaume de DieuLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 14
Les sujets terrestres du Royaume de Dieu
1, 2. a) En 1914, à quel chiffre s’élevait la population mondiale? b) Quelle impression les nations et les empires de l’époque faisaient-ils sur la scène mondiale, mais quelle importance avaient-ils aux yeux du Créateur?
EN 1914, année marquée, la population du globe était évaluée à un milliard de personnesa. Puis, en 1920, ce chiffre est passé à 1 859 892 000 habitants, malgré les millions de morts de la Première Guerre mondiale et les victimes de la grippe espagnole. Cette population se répartissait en de nombreuses nations et de nombreux empires. En 1914, le plus grand empire était l’Empire britannique qui englobait le quart de la surface de la terre et le quart de sa population. Mais à cette date il y avait encore d’autres empires, tels que l’Empire turc, l’Empire chinois, l’Empire hollandais, l’Empire français, l’Empire germanique, l’Empire austro-hongrois et l’Empire portugais. Toutes ces nations et tous ces empires faisaient grande impression sur la scène mondiale, mais quelle importance avaient-ils aux yeux du Propriétaire de la terre, le Grand Créateur, le Dieu Très-Haut? Peut-il les embrasser d’un seul regard? Exaltant les capacités suprahumaines du Créateur, le prophète Ésaïe dit ceci:
2 “Qui a pris les dimensions de l’esprit de Jéhovah, et qui, comme son homme de conseil, peut lui faire savoir quelque chose? Avec qui a-t-il délibéré pour qu’on lui fasse comprendre, ou qui l’enseigne dans le sentier de la justice, ou lui enseigne la connaissance, ou lui fait connaître le chemin de l’intelligence véritable? Voici, les nations sont comme une goutte d’un seau, et elles sont considérées comme la couche de poussière sur la balance. (...) Il y a Quelqu’un qui habite au-dessus du cercle de la terre, dont les habitants sont comme des sauterelles.” — Ésaïe 40:13-15, 22.
3, 4. a) Est-ce chose difficile pour Jésus Christ, le Juge mandaté par Dieu, de rassembler toutes les nations devant lui? Quelle parabole annonce ce rassemblement? b) Quels humains sont concernés par cette parabole?
3 Logiquement donc, c’est chose fort simple pour le Créateur de rassembler toutes les nations devant lui pour les juger et exécuter sur elles sa sentence. C’est ce que peut également accomplir sans difficulté le puissant Fils de Dieu, Jésus Christ, que Jéhovah a établi comme Juge mandaté (Actes 17:31). Qu’il opérerait ce rassemblement au temps marqué, c’est ce que le Fils de Dieu lui-même a annoncé dans sa parabole des brebis et des chèvres. Par cette parabole, l’apôtre Matthieu termine la prophétie que le Seigneur Jésus Christ a faite au mont des Oliviers, à propos du “signe” de sa présence (parousie) et de la “conclusion du système de choses”. (Matthieu 24:3.) Dans la parabole précédente, c’est-à-dire la parabole des “talents”, le Seigneur Jésus a montré que les fidèles disciples qui régneraient avec lui dans le Royaume céleste devaient travailler en vue d’augmenter son “avoir”. Il convenait donc que, dans la parabole suivante, Jésus montre ce qui est requis des humains de notre temps qui deviendront les sujets de son Royaume céleste. Voici en quels termes il commence sa parabole:
4 “Quand le Fils de l’homme arrivera dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur son trône glorieux. Et devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des chèvres. Et il placera les brebis à sa droite, mais les chèvres à sa gauche.” — Matthieu 25:31-33.
5, 6. a) Dans sa prophétie, par quel qualificatif se désignait Jésus? b) Pourquoi cela nous rappelle-t-il la prophétie de Daniel, chapitre sept?
5 Avant cette parabole, Jésus s’était déjà désigné sept fois comme le “Fils de l’homme”. (Matthieu 24:27, 30, 37, 39, 44; 25:13, Bible du roi Jacques.) Cette désignation ayant été utilisée à propos du Royaume messianique, rien de plus approprié que d’en faire usage ici. Cela rappelait la prophétie de Daniel 7:9, 10, 13, 14, que voici:
6 “On plaça des trônes et (...) l’Ancien des Jours s’assit. (...) Mille milliers le servaient et dix mille fois dix mille se tenaient juste devant lui. Le Tribunal prit place, et des livres furent ouverts. Je continuai à regarder dans les visions de la nuit, et voici, avec les nuées des cieux venait quelqu’un comme un fils d’homme; et il accéda jusqu’à l’Ancien des Jours, et on le fit approcher devant Celui-ci. Et on lui donna la domination, et la dignité, et un royaume, pour que tous les peuples, groupements nationaux et langues le servent. Sa domination est une domination d’une durée indéfinie, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas supprimé.”
7. Quand Jésus Christ est-il venu, accompagné des anges, et s’est-il assis sur son “trône glorieux”? Qu’est-ce qui fut ainsi rétabli?
7 Bien que cela se soit produit dans les cieux et n’ait donc pas été vu de nos yeux d’hommes, c’est pourtant bien en 1914, à la fin des “temps des Gentils” (ou “temps fixés des nations”), que le “fils d’homme” a accédé jusqu’à l’Ancien des Jours, Jéhovah Dieu, pour recevoir “la domination, et la dignité, et un royaume”. C’est à cette date que le Seigneur Jésus, en sa qualité de Fils de l’homme, est venu, accompagné de tous les anges, et s’est assis “sur son trône glorieux”. Ainsi le Royaume messianique était né dans les cieux (Révélation 12:5, 10). C’était là le rétablissement du royaume davidique, qui exerçait jadis le pouvoir à Jérusalem, mais qui fut renversé par Nébucadnezzar, roi de Babylone, en 607 avant notre ère. Ce qui se passa en 1914 fut donc l’inverse de ce qui avait eu lieu en 607. Un descendant de David régnait de nouveau.
8. Étant donné ce qui se passa en 607 avant notre ère, pourquoi convenait-il que toutes les nations fussent rassemblées devant le Fils de l’homme intronisé en 1914?
8 À cette époque commença la “présence” ou parousie du Seigneur Jésus Christ. Donc, ce qui nous est décrit dans la parabole des brebis et des chèvres se passe durant sa parousie. Cela comprend le rassemblement de toutes les nations devant lui en sa qualité de Roi présent sur son trône. Il était tout à fait normal que ce rassemblement ait lieu. Pourquoi? Parce que les ‘temps fixés des nations gentiles’ avaient pris fin (Luc 21:24). Pendant “sept temps” prophétiques, les nations gentiles avaient dominé sur toute la terre sans qu’intervînt quelque royaume messianique de Dieu. Au point de vue biblique, un temps prophétique a une valeur de 360 jours, des jours qui symbolisent des années. Or, il devait y avoir sept “temps” prophétiques, soit un total de 2 520 ans (7 × 360). C’est pendant une aussi longue période que les nations gentiles ont dominé sur la terre. Durant tout ce temps elles ont foulé aux pieds le droit du Royaume messianique d’exercer la domination mondiale. Si à compter de 1914 on se reporte à 2 520 années en arrière, on tombe sur l’an 607 avant notre ère. C’est à cette date que Nébucadnezzar, roi de Babylone, est devenu chef mondial en renversant la dynastie davidique à Jérusalem. — Ézéchiel 21:27.
9. a) Le rêve de Nébucadnezzar ayant eu lieu plus d’un an après qu’il eut reçu le pouvoir mondial, faut-il en conclure que les temps des Gentils ne pouvaient commencer qu’une fois que le rêve se serait typiquement accompli? b) Si on les compte à partir de la chute de Babylone, quand les “sept temps” prendraient-ils fin? Et que devrait-il logiquement se passer?
9 Ainsi les “sept temps” de la domination gentile commencèrent en 607 avant notre ère, et pourtant ce fut plus d’un an après que le roi Nébucadnezzar de Babylone fit son rêve à propos des “sept temps” en question (Daniel 4:16, 23, 25, 32.) Autre chose: ce rêve eut un accomplissement typique sur Nébucadnezzar quand il devint fou pendant sept “temps” (années) réels et qu’il mangea de l’herbe comme un taureau dans les champs. Faut-il en conclure que les “sept temps” de la domination gentile n’ont pas pu commencer en 607, c’est-à-dire avant le rêve prophétique? Ces temps ne devaient-ils commencer que lorsque le roi se serait rétabli de ses sept années de démence? Non! L’année de sa guérison n’étant pas connue, les “sept temps” de la domination gentile du monde ne doivent donc pas nécessairement commencer à la chute de la dynastie de Nébucadnezzar, en 539 avant notre ère. Si l’on compte les “sept temps” prophétiques (2 520 années) à partir de la chute de Babylone, en 539, sous les coups des Mèdes et des Perses, cette longue période prendrait fin en l’année 1982, qui est encore à venir. Et à quoi faudrait-il logiquement s’attendre en cette année-là? À l’inverse de ce qui a eu lieu en 539 avant notre ère, c’est-à-dire au rétablissement du trône dynastique de Nébucadnezzar, au rétablissement de l’Empire babylonien avec un descendant de Nébucadnezzar sur le trône!
10. a) Qu’est-il dit dans la Bible du rétablissement de l’ancienne Babylone, de la dynastie de Nébucadnezzar et de l’Empire babylonien? b) Par conséquent, quand les “sept temps” ont-ils commencé et qu’est-ce qui doit être rétabli?
10 Mais cela va tout à fait à l’encontre de ce qu’annonce la Parole de Dieu. L’ancienne Babylone sur l’Euphrate a péri pour toujours! La dynastie du roi Nébucadnezzar a été renversée pour toujours. L’Empire babylonien a pris fin une fois pour toutes comme troisième puissance mondiale. Mais qu’est-ce que Jéhovah, dont le trône représentatif se trouvait à Jérusalem, a promis de rétablir? C’est le Royaume messianique entre les mains d’un descendant de David (Ézéchiel 21:27; Luc 1:30-33). La mise en désolation de Jérusalem et du pays de Juda par les Babyloniens, en 607, a marqué le renversement du royaume messianique de David. C’est donc cet événement qui a marqué le commencement des “sept temps” de la domination gentile du monde des hommes. C’est à cette date que s’ouvrirent les 2 520 ans des temps des Gentils. Ils ont donc pris fin au début de l’automne 1914.
11. Que servit à montrer le fait que Nébucadnezzar connut sept années de démence après avoir renversé le trône davidique?
11 Le fait que le roi Nébucadnezzar connut ses sept années de démence après qu’il eut renversé le trône davidique à Jérusalem, en 607, servit donc à montrer combien de temps devaient durer les temps des Gentils, qui avaient déjà commencé. Les événements mondiaux indiquent que ces temps se sont prolongés jusqu’en 1914.
12. À la fin des “sept temps” en 1914, à quelle invitation doit se conformer Jésus Christ?
12 Quand, en cette année-là, les “sept temps” de la domination gentile du monde prirent fin et que l’on fit approcher le “fils d’homme” devant l’Ancien des Jours, ce fut pour le Fils céleste de l’homme le moment de se conformer à l’invitation qui est faite au Psaume 2:7-9: “Que je me réfère au décret de Jéhovah! Il m’a dit: ‘Tu es mon fils; moi, aujourd’hui, je suis devenu ton père. Fais-moi la demande, pour que je te donne les nations pour ton héritage et les extrémités de la terre pour ta possession. Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les fracasseras comme un vase de potier.’” — Voir aussi Révélation 12:5.
“TOUT COMME LE BERGER SÉPARE LES BREBIS DES CHÈVRES”
13. Par rapport à la “grande tribulation”, quand commence la séparation des gens des nations?
13 Ce n’est pas après que le “Fils de l’homme” aura fracassé les nations dans le grand “temps de détresse” qu’il se mettra à séparer les gens des nations comme “brebis” et comme “chèvres”. Il ne passera pas son règne millénaire à séparer ainsi les habitants de la terre, dont l’immense majorité sera ressuscitée (Daniel 12:1). L’œuvre de séparation est une activité qui précède le déchaînement de la “grande tribulation” dont la conclusion sera marquée par la mise en pièces des nations à Har-Maguédon (Matthieu 24:21, 22; Révélation 16:14, 16; 19:15). Le rassemblement des nations devant le Fils de l’homme, pour qu’il puisse commencer son travail de séparation, ne comprend donc pas la résurrection des morts.
14. Les nations sont-elles rassemblées en un seul lieu? Comment le Fils de l’homme s’en occupe-t-il?
14 Rassembler ainsi les nations ne signifie pas les réunir en un seul et même point du globe, ce qui ne serait pas faisable. Le rassemblement se fait quand le Créateur du ciel et de la terre remet au Fils de l’homme toutes les nations pour son héritage et, pour sa possession, toute la terre, jusqu’à ses extrémités. De la main de Dieu, le Fils accepte le pouvoir sur toutes ces nations. Il dirige son attention vers elles et s’en occupe en se servant de “tous les anges avec lui”. Ainsi les “gens” de toutes les nations deviennent son troupeau, figurément parlant, mais ils ressemblent à un troupeau formé d’un mélange de brebis et de chèvres. Ces troupeaux mélangés sont chose fréquente au Proche-Orient.
15. a) Est-ce pour jeter le discrédit sur les chèvres qu’on a ainsi représenté l’œuvre de séparation? b) Durant quelle période de temps a lieu l’œuvre de séparation?
15 La séparation des brebis d’avec les chèvres ne se fait pas pour jeter le discrédit sur les caprinés. Au temps de Jésus, on pouvait prendre un jeune bouc tout aussi bien qu’un agneau pour célébrer la fête de la Pâque (Exode 12:1-5). Au Jour annuel des Propitiations, c’est le sang du bouc de Jéhovah que le grand prêtre apportait à l’intérieur du rideau du Très-Saint du temple afin de “faire propitiation (...) pour toute la congrégation d’Israël”. (Lévitique 16:7-9, 15-17.) Donc, dans la parabole, les chèvres servent tout simplement à représenter une classe de gens, tandis que les brebis servent à en figurer une autre. De même que pour un berger le temps vient où il lui faut séparer les deux espèces animales, pareillement, durant la parousie du Fils de l’homme et avant la “grande tribulation”, le temps arrive où il faut séparer les deux classes de gens.
16. Pour que cette œuvre puisse se faire, que doit nécessairement signifier le terme parousia?
16 La séparation des brebis et des chèvres d’un troupeau peut se faire sur une partie de la journée, mais pour séparer sur toute la terre des gens doués du libre arbitre, il faut un temps bien plus long. Rien que ce fait montre que le terme grec parousia signifie bien “présence” et non pas simplement “venue” ou “arrivée”.
17. a) En raison de quoi se fait la séparation des brebis et des chèvres? b) Pourquoi la séparation des gens doués du libre arbitre prend-elle plus de temps que s’il s’agissait d’un troupeau?
17 Dans la parabole, la séparation se fait parce que les animaux sont de deux espèces différentes; d’ailleurs, pour l’usage domestique, un berger ne tenait nullement à ce que le lait de chèvre se mélange au lait de brebis. Le poil d’une espèce ne ressemblait pas à celui de l’autre, et il ne fallait pas les mêler (Lévitique 19:19; Deutéronome 22:11; Exode 36:14; Proverbes 27:27). Lors de l’accomplissement de la parabole, la séparation des gens se fait en raison de la différence des personnalités et des comportements. Il faut du temps pour développer pleinement une personnalité. Quant à la conduite, elle se crée à partir d’une série d’actes qu’on prend l’habitude d’accomplir. Il faut donc une longue période de temps avant de pouvoir passer un jugement lorsqu’il s’agit de la personnalité fixe de quelqu’un ou de sa conduite habituelle et invariable. Il faut du temps avant de pouvoir prononcer et exécuter une sentence juste et irrévocable. Ce n’est pas là une affaire de vingt-quatre heures.
18. a) Quelle question chacun doit-il trancher pour lui-même? b) Le fait que la parousie est invisible constitue-t-il une excuse?
18 Dans la parabole, le Fils de l’homme, à la manière d’un berger, met les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche. La droite se révèle être le côté de la sentence favorable, et la gauche, le côté de la sentence défavorable. Ce dénouement explique pourquoi la situation des gens de toutes les nations est si grave. La question que chacun doit trancher pour soi-même est la suivante: est-ce que j’attire sur moi la faveur ou la défaveur du Fils de l’homme, qui siège à présent sur son glorieux trône céleste, entouré de tous les anges? Chacun devra rendre des comptes, inévitablement. Le fait que le Fils de l’homme est invisible durant sa parousie n’est pas une excuse. Personne ne pourra dire: “Je ne savais pas.” En effet, la parousie invisible du Fils de l’homme est proclamée dans le monde entier, ce qui oblige chaque individu à se préoccuper si ce qu’il est ou si ce qu’il fait lui concilie ou non la faveur du Roi et Juge.
19. À l’assemblée de Los Angeles en 1923, en quel temps Rutherford situa-t-il l’accomplissement de la parabole des brebis et des chèvres?
19 Mais qui sont les brebis symboliques et qui sont les chèvres symboliques? Le samedi 25 août 1923, des Étudiants de la Sainte Bible reçurent sur ce point une explication qui les surprit. Cela eut lieu au huitième jour d’une assemblée régionale de neuf jours, assemblée organisée à Los Angeles par l’Association internationale des Étudiants de la Bible. Ce jour-là, le président de l’Association, J. F. Rutherford, prit la parole devant une assistance de 2 500 personnes, sur le sujet “La parabole des brebis et des chèvres”. Au cours de son exposé, l’orateur ne situa pas l’accomplissement de la parabole de Matthieu 25:31-46 après le “temps de détresse” qui doit marquer la fin du présent système de choses, et durant le règne millénaire du Christ. Non, mais il en situa la réalisation en notre temps, depuis 1919, durant la parousie ou “présence” invisible du Fils de l’homme, jusqu’à la destruction du présent système de choses. Le texte du discours parut dans La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ, édition française de mars 1924, pages 67 à 72. — Voir les paragraphes 17 à 21 de l’article, sous l’intertitre “Le temps”.
20. Pourquoi était-il donc de l’intérêt de chacun de voir quel genre de personnalité il développait?
20 C’est ainsi que les lecteurs de La Tour de Garde et les membres de l’Association internationale des Étudiants de la Bible prirent conscience du fait que la parabole était déjà en train de s’accomplir et que la génération actuelle était concernée d’une manière vitale. Il était donc de l’intérêt de chacun de voir quel genre de personnalité il développait et de quel côté du Fils de l’homme le rangeait sa conduite.
21. Quels efforts a-t-on faits pour aider les Juifs à devenir des “brebis” symboliques? Jusqu’à quand dura cet intérêt particulier qu’on leur portait?
21 Pendant un certain nombre d’années on s’efforça tout particulièrement d’aider les Juifs à devenir des “brebis” symboliques à la droite du Messie régnant. On fit en effet des discours publics ayant pour sujet “Les Juifs qui retournent en Palestine”. Rutherford développa ce thème au cours de l’année 1925. Il prononça aussi le lundi soir 31 mai 1926 un discours sur le sujet “La Palestine aux Juifs — Pourquoi?” dans le célèbre Royal Albert Hall de Londres, salle capable de contenir dix mille personnes et qui fut remplie en grande partie par une assistance juive. Outre ces discours publics, on publia le livre Consolation pour les Juifs (date d’édition octobre 1925) et, plus tard, le livre “Vie”, qui fut présenté en vue de la diffusion publique le dimanche 25 août 1929, après un discours sur les ondes, discours qui avait pour sujet “Santé et vie pour le peuple” et qui fut radiodiffusé par la station WBBR, Staten Island, New York, et retransmis par un réseau national. L’intérêt particulier qu’on portait aux Juifs dura jusqu’à la parution du livre Justification, Volume 2, en 1932. Ce livre montrait que les prophéties d’Ézéchiel concernant Israël s’appliquaient à l’Israël spirituel de notre temps.
22. Comment l’intérêt qu’on portait aux “brebis” fut-il éveillé à l’assemblée de Columbus en 1931?
22 Cependant l’intérêt qu’on portait à la classe des “brebis” sur une plus grande échelle fut éveillé en l’année 1931. Le 30 juillet, à l’assemblée internationale organisée à Columbus par l’Association internationale des Étudiants de la Bible, le président de l’Association prononça un discours sur “L’homme à l’écritoire de scribe”; après quoi Robert J. Martin annonça la parution d’un nouveau livre qui avait pour titre “Justification”, Volume 1. Dans ses pages, on expliquait verset par verset le chapitre neuf de la prophétie d’Ézéchiel Éz 9, qui contient la vision de l’homme vêtu de lin et qui avait une écritoire de scribe. Le discours et le livre attirèrent tous deux l’attention sur le fait qu’une œuvre consistant à apposer la marque devait être faite par le reste oint des disciples du Christ. Cette œuvre devrait se faire pour les “brebis” de toute la terre, non seulement pour les Juifs selon la chair, mais aussi pour les gens de toutes les nations. C’était là une œuvre capitale, étant donné que les Écritures montrent que seuls les marqués survivront aux côtés du reste oint à la “grande tribulation”. Ils deviendront les sujets terrestres du Royaume.
23. Quel intérêt portait-on depuis des années à la “grande multitude” de Révélation chapitre sept? Montrez que le livre Jéhovah publié en 1934 n’a pas éclairci les choses.
23 Depuis des années on s’intéressait vivement à ce qui est appelé “une grande multitude” en Révélation 7:9, selon la Bible du roi Jacques. Mais qui formait cette grande foule? Le 19 novembre 1934, à Brooklyn, New York, on annonça au peuple de Dieu la parution du livre “Jéhovah”. Ce livre parlait de la “grande multitude” et de la parabole des brebis et des chèvres (éd. française, page 158, sous l’intertitre “La grande multitude”, et pages 345 et 349 à propos des “brebis”). Cependant cet ouvrage, le dernier paru, n’identifia pas les “brebis” de la parabole aux membres de la “grande multitude” ni à ceux qui étaient marqués au front par l’homme à l’écritoire. Les Étudiants de la Bible croyaient à l’époque que la “grande multitude” était un groupe de martyrs chrétiens destinés à recevoir la vie céleste bien que ne faisant pas partie des 144 000 cohéritiers de Jésus Christ le Roi. On pensait que ceux de la “grande multitude” étaient encore captifs de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion.
24. À quelle assemblée fut enfin expliqué ce qu’est la “grande multitude”? Qui fut invité tout particulièrement à y assister?
24 Quand vint donc, pour la plus grande satisfaction de ceux qui désiraient ardemment savoir, l’explication de la vision de la “grande multitude”, une explication qui fût conforme aux faits? Ce fut en l’année 1935, six mois après la parution du livre Jéhovah. L’explication vint à l’occasion de l’assemblée que les témoins de Jéhovah tinrent à Washington, du 30 mai au 3 juin 1935. Cette assemblée fut annoncée sur toute la page 127 de l’édition anglaise du 15 avril 1935 de La Tour de Garde. Voici ce qu’on pouvait y lire en toutes lettres: “Toutes les personnes qui sont du côté de Jéhovah et de son Royaume sont les bienvenues.” Et quelques lignes plus bas il était dit ceci: “C’est là une assemblée de service; c’est pourquoi l’on s’attend à ce que tous ceux du reste et les Jonadabs participent au service. (...) On fera le nécessaire pour tous ceux qui désirent symboliser leur consécration par l’immersion dans l’eau.” D’autres annonces de l’assemblée, qui parurent par la suite, disaient: “Jusqu’ici il n’y a pas eu beaucoup de Jonadabs qui ont eu le privilège d’assister à une assemblée; il se peut donc que l’assemblée de Washington soit pour eux une consolation et un bienfait véritables.”
25. a) À quel moment ceux qu’on appelait “Jonadabs” comprirent-ils pourquoi ils avaient été invités à l’assemblée de Washington? b) Comme l’expliqua l’orateur, qu’est-ce que la “grande multitude”?
25 C’est le vendredi après-midi 31 mai que tous ceux qui trouvaient qu’il y avait une ressemblance entre eux et Jonadab, fils de Récab, comprirent pourquoi ils avaient été invités tout particulièrement à assister à l’assemblée de Washington. En effet, c’est cet après-midi-là que l’orateur principal, J. F. Rutherford, s’adressa à son auditoire visible au Washington Auditorium et aussi à un vaste auditoire invisible relié à l’assemblée par les stations WBBR et WHPH (Petersburg, Virginie). Le sujet de son discours était “La grande multitude”. Expliquant Révélation 7:9-15, l’orateur montra que la “grande multitude” n’est pas une multitude d’adorateurs qui sont destinés à connaître une résurrection spirituelle et à aller au ciel, mais que c’est une classe terrestre d’adorateurs de Jéhovah à qui s’offre l’espérance de la vie éternelle sur une terre paradisiaque sous le règne céleste de Jésus Christ et de son Église ou congrégation glorifiée. À l’époque les adorateurs qui avaient l’espérance terrestre étaient comparés à Jonadab, fils de Récab; on les appelait “Jonadabs”. Voici ce qu’a dit par la suite La Tour de Garde:
En d’autres termes, les membres de cette classe de gens sont appelés “Jonadabs”. Ils se font baptiser dans le symbole, par lequel ils ont confessé s’être consacrés à faire la volonté de Dieu, avoir pris position du côté de Jéhovah, c’est-à-dire, le servir, lui et son royaume. De cette manière ils se sont purifiés, et c’est ainsi qu’ils sont, à présent, “revêtus de robes blanches”. Cette multitude est ainsi identifiée définitivement, non pas comme classe engendrée de l’esprit, dont l’espoir est d’obtenir une place au ciel, mais (...) ils “viennent” de cette [grande] tribulation (...). — La Tour de Garde, éd. française du 15 novembre 1935, page 344, paragraphe 21.
26. a) Dans quel périodique parut le contenu de son discours? Combien furent baptisés après le discours? b) Les candidats au baptême se rangèrent-ils d’eux-mêmes dans l’une ou l’autre classe? Comment sauraient-ils à quelle classe ils appartenaient?
26 Le contenu de ce remarquable discours parut dans un article en deux parties qui fut publié sous le titre “La grande multitude” dans les numéros des 1er et 15 novembre 1935 de La Tour de Garde (éd. française). Ainsi tous les témoins du monde entier furent informés. Le lendemain de ce discours, il y eut 840 personnes qui se présentèrent à l’immersion dans l’eau, pour montrer symboliquement qu’elles devenaient disciples du Seigneur Jésus Christb (Matthieu 28:19, 20). Selon la Bible, ces 840 candidats au baptême n’avaient le droit de se mettre ni dans la classe des cohéritiers du Christ, ni dans la classe terrestre représentée par la “grande multitude”. Ce n’est pas leur volonté qui devait être faite, mais celle de Jéhovah. C’est Dieu qui devait exprimer sa volonté souveraine en les plaçant dans l’une ou l’autre classe, selon son bon plaisir. Si après leur baptême Dieu engendrait de son esprit l’un ou l’autre de ces hommes pour en faire un fils spirituel, il placerait de ce fait l’engendré dans la classe spirituelle ayant l’héritage céleste. Si Dieu n’engendrait pas quelqu’un et n’agissait pas avec lui comme Il agit avec ses fils spirituels, alors le non-engendré était réservé à la grande multitude terrestre.
27. Que fournissaient pour la parabole des brebis et des chèvres les nouvelles données sur la “grande multitude”?
27 Le discours de Washington sur la “grande multitude” et ce qui fut publié ensuite sur le sujet fournissaient une nouvelle toile de fond pour la parabole des brebis et des chèvres. Ces nouvelles données faisaient ressortir plus clairement et plus pleinement quelles sont les conditions à remplir pour faire partie de la classe des “brebis”. Tout cela était bien plus clair que ce qu’on en avait dit à Los Angeles en 1923, il y avait donc douze ans, dans le discours sur la parabole des brebis et des chèvres.
28. Quelles étaient pour la classe des “brebis” les conditions à remplir?
28 Par exemple, il était clair que ceux de la classe des “brebis” ne devaient pas se contenter d’être des personnes bien intentionnées, tournées vers la justice, des personnes ayant des sentiments humanitaires et faisant un peu de bien au reste oint des disciples du Christ. Les membres de cette classe devaient eux-mêmes être des disciples du Christ, baptisés “au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint” et se conduire en témoins chrétiens de Jéhovah. La “grande multitude” de Révélation 7:9-17 (Bible du roi Jacques) n’était autre que la classe des “brebis” de la parabole de Jésus en Matthieu 25:31-46c.
“VENEZ, VOUS QUI AVEZ ÉTÉ BÉNIS PAR MON PÈRE”
29. Dans ce que le Roi dit aux “brebis”, en quels termes sont posées les conditions à remplir pour être à sa droite?
29 Les conditions que doivent absolument remplir ceux de la classe des “brebis” sont contenues dans les paroles du Roi-Berger, quand il dit pourquoi il destine aux “brebis” symboliques un avenir béni. Dans la parabole, ceux de la classe des “brebis” sont à la droite du Fils de l’homme, qui leur parle ainsi: “Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: ‘Venez, vous qui avez été bénis par mon Père, héritez le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire. J’étais étranger et vous m’avez offert l’hospitalité; nu, et vous m’avez vêtu. Je suis tombé malade et vous vous êtes occupés de moi. J’étais en prison et vous êtes venus vers moi.’” — Matthieu 25:34-36.
30. Pourquoi les “brebis” ne pouvaient-elles lui faire du bien que d’une manière indirecte?
30 Ce n’est que d’une manière indirecte que les “brebis” de “toutes les nations” ont fait ces choses au Seigneur Jésus Christ. N’oublions pas que pendant son séjour terrestre Jésus a limité ses trois ans et quelques mois de prédication et d’enseignement à la nation d’Israël et aux Samaritains (Matthieu 15:24; 10:6; Jean 1:11; 4:3-43; Luc 17:15-18). Ainsi ces brebis ressemblent aux chrétiens du premier siècle, dans les provinces romaines de l’Asie Mineure, ceux à qui l’apôtre Pierre a écrit: “Bien que vous ne l’ayez jamais vu, vous l’aimez. Bien que vous ne le voyiez pas actuellement, vous exercez cependant la foi en lui.” (I Pierre 1:8). Bien que ne l’ayant jamais vu sur terre, les “brebis” qui sont rangées à la droite de Jésus voulaient faire quelque chose pour lui et firent des efforts en ce sens, indirectement.
31. La conversation entre le Roi et les “brebis” sera-t-elle une conversation directe? Quel rapport I Timothée 6:14-16 a-t-il avec cela?
31 Quand cette partie de la parabole prophétique se sera réalisée, les “brebis” ne verront pas le Fils de l’homme sur son glorieux trône céleste. Il ne leur apparaîtra pas visiblement pour leur parler et leur dire des paroles d’éloge. Durant sa présence ou parousie dans l’esprit, les “brebis” le voient sur son trône par les yeux de la foi et, à l’époque où il leur signifiera sa décision favorable, ses paroles leur seront transmises par le canal qu’il aura choisi. Pour ce qui est de la façon dont se réalisera la conversation entre le Fils de l’homme et les “brebis”, il faut tenir compte de ce qui est dit en I Timothée 6:14-16: “Jusqu’à la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. Cette manifestation, l’heureux et unique Détenteur du pouvoir souverain la montrera en ses temps fixés, lui, le Roi de ceux qui règnent en rois et le Seigneur de ceux qui dominent comme seigneurs, le seul [parmi tous ceux que les hommes servent comme rois] qui possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que personne parmi les hommes n’a vu ni ne peut voir.” Donc, la conversation entre ce Roi des rois et les “brebis” ne sera pas directe.
32, 33. a) En disant aux “brebis” de ‘venir’, Jésus les invite-t-il au ciel? b) Pourquoi Jésus en parla-t-il comme d’“autres brebis”?
32 En disant aux “brebis” à sa droite de “venir”, Jésus ne les invite pas à venir au ciel pour siéger avec lui sur son trône. Ces “brebis” symboliques ne sont pas membres des 144 000 cohéritiers de Jésus Christ qui ont part à la “première résurrection” et qui régneront avec lui pendant mille ans (Révélation 14:1-3; 20:4-6). Étant des gens de “toutes les nations”, des gens qui sont rassemblés durant sa présence ou parousie, les “brebis” sont bien plus que 144 000, oui, bien des fois plus. Elles forment la “grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et peuples et langues”. (Révélation 7:9, 10.) Ceux de cette “grande foule” sont comparés à des “brebis” à qui il est encore dit: “L’Agneau, qui est au milieu du trône, les fera paître et les conduira vers des fontaines d’eaux de la vie.” (Révélation 7:17). Oui, ils font partie de ces “autres brebis” que Jésus a distinguées du “petit troupeau” des 144 000 cohéritiers, en ces termes:
33 “J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger.” — Jean 10:16; Luc 12:32.
34. À quelle époque le Fils de l’homme dira-t-il à la “grande foule” des “autres brebis” de venir? En quel sens sont-elles celles qui ‘ont été bénies’ par son Père céleste?
34 C’est à la “grande foule” de ces “autres brebis” que le Fils de l’homme dira de ‘venir’ vers lui, c’est-à-dire de s’avancer vers lui à l’époque où il leur donnera leur récompense. Il les appelle: “Vous qui avez été bénis par mon Père.” (Matthieu 25:34). Il est vrai que, tandis qu’elles tâchaient de faire quelque chose d’utile pour le Seigneur Jésus Christ durant sa présence ou parousie, son Père céleste les a bénies. Cependant elles ont ‘été bénies’ par son Père céleste surtout en ce sens que Dieu leur a réservé une récompense. Le Père céleste a vu d’avance cette classe de “brebis” de notre temps, celui de la présence ou parousie de son Fils, et il leur a réservé en conséquence une récompense. Les bénédictions qu’elles ont déjà reçues ne peuvent être comparées avec la bénédiction qu’elles doivent encore connaître. Quelle est cette bénédiction particulière qui leur est réservée?
35. a) Quelle est la bénédiction spéciale qui est réservée à la “grande foule” des “autres brebis”? b) Quel est, plus précisément, le “royaume” qu’elles héritent? Où l’héritent-elles?
35 Elle est indiquée dans ces paroles de Jésus à leur adresse: “Héritez le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.” (Matthieu 25:34). Par ces paroles, Jésus n’invitait pas “la grande foule” des “autres brebis” à siéger à ses côtés sur son trône céleste, car elles ne font pas partie des 144 000 cohéritiers. Comment faut-il entendre ces paroles? Le Lexique grec-anglais de Liddell et Scott, page 309, Volume 1, sous le terme grec Basiléïa, qui se traduit par “royaume”, déclare que ce mot a aussi un sens passif et désigne alors le fait d’“être gouverné par un roi”; il peut aussi signifier “règne”. Et il en est bien ainsi: la “grande foule” des “autres brebis” héritent en effet un état, celui où l’on se trouve quand on est gouverné par un roi, le roi étant ici le Roi messianique Jésus Christ. Où seront-elles gouvernées pendant mille ans par le Fils de l’homme glorifié? Pas au ciel en tout cas, où elles ne peuvent entrer en tant que créatures de ‘chair et de sang’ (I Corinthiens 15:50), mais sur notre planète qui sera le territoire terrestre du Royaume de Christ. — Psaume 2:8; Daniel 2:35-45.
36. Depuis la fondation de quel monde le “royaume” a-t-il été préparé pour la “grande foule” des “autres brebis” et en quel sens?
36 La terre sera un magnifique endroit pour y vivre sous un roi tel que le Seigneur Jésus Christ et les 144 000 associés à son règne. Mais en quel sens le “royaume” ainsi entendu fut-il “préparé” pour la grande foule “depuis la fondation du monde”? En ce sens que le Père céleste, le Créateur, l’avait en vue pour la grande foule “depuis la fondation du monde”. Il ne faut pas entendre par là la fondation de notre planète terre, mais celle du monde des hommes. Celui-ci fut fondé après la création des humains parfaits Adam et Ève au Jardin d’Éden. Adam ne fut pas fait roi et Ève ne fut pas faite reine. Adam ne fut pas établi roi sur la création animale tout entière, qui comprend les quadrupèdes, les animaux amphibies, les poissons et les oiseaux. En Job 41:34 Jéhovah appelle Léviathan le “roi sur toutes les majestueuses bêtes sauvages”. Adam ne devait pas non plus être roi sur toute sa descendance. Ce n’est qu’après le déluge et à partir de Nimrod, le chasseur téméraire qui fonda Babel ou Babylone dans la vallée de la Mésopotamie, que les rois firent leur apparition sur la terre (Genèse 10:8-10). Les descendants du premier homme ne sont pas nés dans un royaume d’Adam. Adam et Ève, eux, ne constituèrent pas un “monde”.
37. a) Quand et comment ce monde fut-il fondé? b) De quelle façon ce “royaume” fut-il préparé depuis la fondation du monde?
37 Mais quand, à l’extérieur du Jardin d’Éden d’où ils avaient été expulsés, après avoir été condamnés à la destruction, Adam et Ève commencèrent à avoir des enfants, alors fut fondé un “monde”, c’est-à-dire un monde d’hommes. Ces enfants, bien que nés dans le péché et l’imperfection et sous le coup de la condamnation à mort, avaient une occasion, celle que laissaient entrevoir les paroles que Jéhovah adressa au serpent en Éden après qu’Adam et Ève se furent laissés entraîner dans le péché: “Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il [la postérité de la femme] te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” (Genèse 3:14, 15). Avec le temps, Jéhovah Dieu donna d’autres révélations sur cette Postérité mystérieuse qui devait remporter la victoire sur le Serpent symbolique, Satan le Diable. La Postérité victorieuse devait devenir Roi sur toute l’humanité. Ainsi donc, quand des enfants commencèrent à venir au monde, qui avaient l’occasion de devenir des sujets du Royaume établi de la Postérité, la promesse de Jéhovah entra en vigueur à l’égard du monde des hommes qui venait juste d’être fondé. C’est de cette façon que le “royaume” fut tenu en réserve, “préparé” pour les habitants de la terre “depuis la fondation du monde”. — Comp. Luc 11:50, 51.
“VOUS L’AVEZ FAIT À L’UN DES PLUS PETITS D’ENTRE MES FRÈRES”
38. Comment la surprise de la “grande foule” est-elle expliquée par les paroles du roi?
38 Dans la parabole prophétique, lorsque le Roi invita les “brebis” à ‘hériter le royaume préparé’ pour elles depuis la fondation du monde, celles-ci marquèrent leur surprise. Jésus nous dit en effet: “Alors les justes lui répondront, en disant: ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et t’avons-nous nourri? ou avoir soif et t’avons-nous donné à boire? Quand est-ce que nous t’avons vu étranger et t’avons-nous offert l’hospitalité? ou nu et t’avons-nous vêtu? Quand est-ce que nous t’avons vu malade ou en prison et sommes-nous allés vers toi?’ Et en réponse le roi leur dira: ‘En vérité je vous le dis: Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits d’entre mes frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait.’” — Matthieu 25:37-40.
39. Est-ce en raison de leurs œuvres pour le Roi qu’elles sont appelées “justes”?
39 Il est intéressant de noter que Jésus parle de ces “brebis” comme de “justes”. L’apparence de justes qu’elles offrent à ses regards n’est pas due uniquement au fait d’avoir accompli à son endroit les choses qu’il mentionne. Ces “brebis” ne sont pas justifiées ou déclarées justes en raison de leurs œuvres, pas plus d’ailleurs que ne le sont les 144 000 cohéritiers du Christ. Ce qui comptait surtout, c’est ce qu’attestaient tous leurs efforts pour le Christ, selon leurs possibilités, à savoir: leur foi en lui comme au Messie ou Christ de Dieu. Elles reconnaissaient qu’il n’y avait pas en elles de justice capable de donner pleine satisfaction à Dieu. D’où le parti qu’elles ont tiré du sang propitiatoire de Jésus Christ, l’Agneau sacrificiel de Dieu (Jean 1:29, 36). Pour acquérir devant Dieu l’apparence de justes, elles ont, figurément parlant, lavé leurs robes symboliques. C’est ce que nous montre la vision de la “grande foule”.
40. Comment ceux de la “grande foule” des “autres brebis” lavent-ils leur apparence d’humains souillés? Où et comment servent-ils Dieu par un service sacré?
40 Pour bien souligner le fait que ceux de la “grande foule” sont disciples de l’Agneau Jésus Christ et adorateurs au temple spirituel de Jéhovah Dieu, l’apôtre Jean rapporte la conversation suivante qui s’éleva à propos de la vision de la “grande foule”: “Pour réponse, l’un des anciens m’a dit: ‘Ceux-ci qui sont vêtus de longues robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus?’ Et je lui ai dit aussitôt: ‘Mon seigneur, tu le sais.’ Et il m’a dit: ‘Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple.’” (Révélation 7:13-15). Il est donc capital que ceux-là lavent dans le sang du Christ, en exerçant la foi, l’apparence d’humains souillés qu’ils offrent aux yeux de Dieu, et le servent par un service sacré dans son temple spirituel, faisant tout leur possible pour l’Agneau Jésus Christ. C’est donc à juste titre que l’Agneau pouvait parler d’eux comme de “justes”.
41. a) Qu’indique le fait que les “brebis” disent à plusieurs reprises: “Quand est-ce que nous t’avons vu?” b) Pourquoi fallait-il que la parousie s’étende sur une certaine période?
41 En disant à plusieurs reprises: “Quand est-ce que nous t’avons vu?” à propos des choses que le Roi Jésus Christ disait qu’elles lui avaient faites, ces “brebis” montraient bien qu’elles ne le voyaient pas dans la chair. Pour une bonne raison, évidemment, puisque sa présence ou parousie royale est invisible, car il est à présent celui “que personne parmi les hommes n’a vu ni ne peut voir”. Pour que ces “brebis” puissent lui faire indirectement toutes les choses qu’il énumère, il fallait que sa présence s’étende sur une certaine période. En quel sens lui ont-elles fait tout cela à lui? Voici l’explication de Jésus:
42. Comment les “brebis” ont-elles fait tout cela indirectement au roi?
42 “Et en réponse le roi leur dira: ‘En vérité je vous le dis: Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits d’entre mes frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait.’” — Matthieu 25:40.
43. Pendant sa présence invisible, quel “reste” possède Jésus Christ? Comment en a-t-il parlé le jour où il a fait sa prophétie et le jour de sa résurrection?
43 Au cours de sa parousie ou présence invisible en tant que Roi intronisé, Jésus Christ, le Fils de l’homme, possède sur terre un reste de ses frères. Avant de donner la parabole des brebis et des chèvres, mais le même jour, Jésus avait fait mention de ces “frères”, en disant: “Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi, car un seul est votre enseignant, tandis que vous êtes tous frères. D’autre part, n’appelez personne votre père sur la terre, car un seul est votre Père, le Céleste. Ne vous faites pas non plus appeler ‘conducteurs’, car un seul est votre Conducteur, le Christ.” (Matthieu 23:8-10). Cinq jours après avoir dit la parabole, le Seigneur Jésus ressuscité est apparu à un certain nombre de femmes le jour de sa résurrection et leur a dit: “Soyez sans crainte! Allez annoncer la nouvelle à mes frères, afin qu’ils aillent en Galilée; et c’est là qu’ils me verront.” — Matthieu 28:9, 10.
44. a) Comment Jésus parla-t-il de ces frères à une autre femme le jour de sa résurrection? b) Qu’est-il dit en Hébreux 2:10-12 à propos de l’attitude de Jésus à l’égard de ces frères?
44 Le jour de sa résurrection, Jésus est aussi apparu à Marie Madeleine et lui a parlé de ses frères spirituels, lui disant. “Va-t’en vers mes frères et dis-leur: ‘Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.’” (Jean 20:17). Il y aura en fin de compte 144 000 de ces frères spirituels qui auront part à la gloire céleste aux côtés de Jésus Christ, leur Frère aîné. Que ceux-ci sont bien des frères spirituels du Christ, c’est ce que met en relief l’écrivain sacré, en Hébreux 2:10-12: “Il convenait, en effet, que celui à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, — en menant beaucoup de fils à la gloire, — rendît parfait par des souffrances le principal Instrument de leur salut. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont en train d’être sanctifiés sont tous issus d’un seul [Père], et c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler ‘frères’, quand il dit: ‘J’annoncerai ton nom à mes frères; au milieu de la congrégation je chanterai tes louanges.’” Ces “frères” sont membres de la “postérité” d’Abraham l’Hébreu et, afin de les aider à parvenir à la gloire céleste, le Fils de Dieu est devenu un homme semblable à eux. Aussi est-il écrit:
45. Pourquoi Jésus fut-il rendu semblable à ses frères spirituels?
45 “Ce n’est certes pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham qu’il vient en aide. En conséquence, il a dû devenir en tous points semblable à ses ‘frères’, afin de devenir un grand prêtre miséricordieux et fidèle dans les choses qui concernent Dieu, pour offrir un sacrifice propitiatoire pour les péchés du peuple.” — Hébreux 2:16, 17.
46. Qui le Roi Jésus Christ apprécie-t-il et pourquoi?
46 De même que le Roi Jésus Christ, quand il était sur terre en tant qu’homme parfait, s’efforça de venir en aide à ses frères spirituels, de même il apprécie ceux qui font des efforts pour aider ses frères à devenir ses cohéritiers célestes. Tout ce que ces humains font à ses “frères”, il le considère comme ayant été fait à lui-même. Ceux qui leur viennent ainsi en aide, il les compare à des brebis. Ils ne reçoivent pas d’éloges pour avoir fait preuve de sentiments humanitaires ou pour s’être montrés philanthropes, faisant du bien à n’importe qui, sans distinction. Souvent des personnes de ce genre craignent précisément de faire du bien aux frères spirituels du Christ au milieu de leurs souffrances. En effet, tout signe de compassion à l’égard des “frères” de Jésus attire la réprobation et les critiques de ceux qui sont contre eux et qui leur causent bien des souffrances, provoquant même leur emprisonnement.
47. Pourquoi les actes d’assistance des “brebis” ont-ils un mérite particulier?
47 En revanche, ceux que Jésus désigne sous le nom de “brebis” et appelle “justes” n’hésitent pas à faire une distinction, sans nulle crainte. Avec intelligence et de propos délibéré, ils font du bien aux “frères” du Christ, les reconnaissant pour tels. En effet, ils voient en eux des imitateurs de Jésus Christ qui accomplissent l’œuvre qu’il leur a ordonné de faire. C’est pour cette raison que leurs actes d’assistance à l’égard des “frères” du Christ ont à ses yeux un mérite particulier; de tels actes, en effet, ont des mobiles authentiquement chrétiens. D’ailleurs, c’est ainsi que Jésus fit comprendre les choses à ses apôtres, quand il a dit: “Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Car quiconque vous donne à boire une coupe d’eau pour ce motif que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité: non, il ne perdra pas sa récompense.” (Marc 9:40, 41). “Et quiconque donne à boire seulement une coupe d’eau froide à l’un de ces petits, parce que c’est un disciple, je vous le dis en vérité: non, il ne perdra pas sa récompense.” — Matthieu 10:42.
ILS SE RANGENT AUX CÔTÉS DES FRÈRES DU “ROI”
48. a) Avant et après l’année 1935, les frères spirituels du Christ ont-ils connu les épreuves qu’il décrit? b) Que n’ignoraient pas les “brebis” qui leur venaient en aide?
48 Les faits historiques montrent que jusqu’en 1935 et par la suite, pendant qu’ils annonçaient la bonne nouvelle du Royaume de Dieu et faisaient des disciples d’entre les gens de toutes les nations, les “frères” spirituels du Christ ont vraiment souffert de la faim et de la soif, ils se sont trouvés à court de vêtements, ils ont été étrangers et sans foyer, ils sont tombés malades et ont même été emprisonnés injustement. Outre leurs “frères” spirituels, qui sont venus à leur secours, il y a eu d’autres humains, non engendrés de l’esprit, qui ont agi de même. Ces derniers savaient parfaitement qui étaient ces chrétiens affligés et nécessiteux, ils savaient combien ces persécutés étaient impopulaires. Cependant ils reconnaissaient en eux les “ambassadeurs” du Royaume messianique de Dieu et voulaient montrer nettement qu’ils se rangeaient du côté du Royaume de Dieu.
49, 50. a) Comment ces “brebis” ont-elles réagi devant la prédication du Royaume et à qui se joignent-elles? b) En conséquence, en quel nom se font-elles baptiser? Et à qui s’attachent-elles?
49 De cette façon, ces “brebis” ont manifesté leur foi en Jésus Christ, le Roi régnant. Elles se sont réjouies de la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu et ont voulu soutenir pleinement cette activité. Fruits de l’œuvre des “ambassadeurs” du Royaume, œuvre consistant à faire des disciples, elles se sont fait baptiser pour être, elles aussi, des disciples du Christ, obéissant à ses enseignements (II Corinthiens 5:20; Matthieu 24:14; 28:19, 20). Par cette conduite qu’ont eue jusqu’à présent toutes les “brebis” qui ne sont pas des Israélites spirituels, s’accomplit actuellement la prophétie de Zacharie 2:11: “À coup sûr, beaucoup de nations se joindront à Jéhovah en ce jour-là, et elles deviendront vraiment mon peuple; et je résiderai au milieu de toi.”
50 Ces “brebis” d’entre “beaucoup de nations”, de 208 pays et îles selon les derniers rapports, se font baptiser non seulement au nom du Fils et de l’esprit saint, mais aussi au nom du Père, le Père du Fils, qui est Jéhovah. Elles ne se bornent pas à croire au Fils, sans tenir compte du Père. Non seulement elles ‘croient au Seigneur Jésus’ pour être sauvées, mais elles reconnaissent encore que “quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé”. (Actes 16:31; Actes 2:21; Romains 10:13.) Elles invoquent donc le nom de Jéhovah et se font baptiser en son nom. Elles “se joignent”, se vouent à Jéhovah afin de devenir Son peuple. Elles abandonnent les faux dieux à qui elles s’étaient vouées naguère (Osée 9:10). Elles s’attachent de façon irrévocable à Jéhovah Dieu, le Père, par l’entremise de Jésus Christ.
51, 52. a) En se faisant ainsi baptiser, à qui ces “brebis” sont-elles comparées en Zacharie 8:20-23? b) Qui est le “Juif” dont elles saisissent le pan?
51 En se vouant ainsi à Jéhovah par l’entremise de Jésus, ces “brebis” se trouvent encore dépeintes dans la prophétie de Zacharie en ces termes: “Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées: ‘Il arrivera encore que des peuples et les habitants de beaucoup de villes viendront; et, à coup sûr, les habitants d’une ville iront vers ceux d’une autre, en disant: “Allons tout de bon adoucir la face de Jéhovah et chercher Jéhovah des armées. J’irai, moi aussi.” Et beaucoup de peuples et des nations puissantes viendront vraiment chercher Jéhovah des armées à Jérusalem et adoucir la face de Jéhovah.’ Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées: ‘Ce sera en ces jours-là que dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, oui, ils saisiront effectivement le pan d’un homme juif, en disant: “Nous irons avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous:”’” — Zacharie 8:20-23.
52 Lors de l’accomplissement de la prophétie, l’homme dont dix hommes de “toutes les langues des nations” saisissent le pan est un Juif spirituel, c’est-à-dire l’un des 144 000 Israélites spirituels dont il est question en Révélation 7:4-8, juste avant la vision de la “grande foule”, dont les membres viennent “de toutes nations et tribus et peuples et langues”.
53. a) Depuis quelle année notamment les “dix hommes” parlant les langues de toutes les nations ont-ils commencé à saisir le pan des Juifs spirituels? b) En cette année, quel nom portaient depuis quelque temps les Juifs spirituels?
53 Durant la présence ou parousie du Roi Jésus Christ, depuis 1914, il n’y a sur terre qu’un reste de Juifs spirituels. C’est depuis 1935 notamment, après qu’on eut identifié la “grande foule” des adorateurs de Dieu et de l’Agneau, que “dix hommes” parlant les langues de beaucoup de nations ont commencé à s’humilier comme s’ils saisissaient le pan de quelqu’un et à s’offrir volontairement pour monter avec le Juif spirituel au centre d’adoration de Jéhovah des armées. En l’année 1935, les Juifs spirituels portaient le nom biblique de “témoins de Jéhovah” depuis quatre ans; on savait donc sans confusion possible quel genre de chrétiens ils étaient.
54. En quels termes a été annoncé en Ésaïe 2:2-4 le fait que ces “brebis” se joignent à Jéhovah et s’efforcent de l’adorer?
54 Dans les derniers jours que nous vivons, de nombreuses personnes, qui n’appartiennent pas au reste des Juifs spirituels, se joignent à Jéhovah Dieu, se vouant à Lui, et s’efforcent de l’adorer à son temple spirituel. Cet événement, le prophète Ésaïe l’a annoncé en ces termes émouvants: “Il adviendra sans faute, dans la période finale des jours, que la montagne de la maison de Jéhovah se trouvera solidement établie au-dessus du sommet des montagnes, et elle sera élevée au-dessus des collines; et vers elle devront affluer toutes les nations. Et assurément de nombreux peuples iront et diront: ‘Venez et montons à la montagne de Jéhovah, à la maison du Dieu de Jacob; et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers.’ Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de Jéhovah. Et il rendra sentence au milieu des nations et remettra les choses en ordre concernant de nombreux peuples. Et ils devront forger leurs épées en socs de charrue et leurs lances en cisailles à émonder. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre.” — Ésaïe 2:2-4.
55. a) À la lumière de ces prophéties, comment devient-on une “brebis” tenue pour juste par Dieu et par Christ? b) À quelle hauteur placent-ils le culte de Jéhovah?
55 Quand on tient compte de toutes ces prophéties bibliques qui s’appliquent à notre temps, le temps de la présence ou parousie du Christ, sans oublier la parabole des brebis et des chèvres, que constatons-nous? Que ce n’est pas en faisant du bien sans le savoir ou par hasard à l’un ou à l’autre d’entre les frères spirituels du Christ qu’on devient une “brebis” tenue pour “juste” par Dieu et son Roi messianique. Ceux de la classe des “brebis” savent parfaitement ce qu’ils font, bien que ne voyant pas de leurs yeux de chair le Roi régnant, le Fils de l’homme. Ils reconnaissent pour tels ses “frères” spirituels, même les “plus petits d’entre [ses] frères”, et c’est précisément pour cela qu’ils tâchent de leur venir en aide, non seulement sur le plan matériel, mais aussi sur le plan spirituel en se joignant à eux pour prêcher “cette bonne nouvelle du royaume” et participer à l’œuvre d’enseignement qui produit des disciples du Christ. Ils savent que les “frères” du Christ élèvent le culte de Jéhovah au-dessus de tout, et c’est à leurs côtés qu’ils montent au temple spirituel de Jéhovah pour y adorer, remplissant à cet effet toutes les conditions requises.
56. a) Les “brebis” entrent-elles en lutte avec les “frères” du Christ? b) De qui veulent-elles être les amies?
56 Comme les “brebis” désirent venir en aide aux “frères” spirituels du Christ et leur faire du bien, elles ne se battent pas avec eux pour des raisons politiques, nationales, raciales, tribales, culturelles ou linguistiques. Avec les “frères” du Christ, elles restent absolument neutres vis-à-vis des conflits sanglants et des controverses violentes qui déchirent ce monde puissamment armé. Elles préfèrent être les amies des “frères” du Christ, qui “ne font pas partie du monde”, plutôt que de jouir de “l’amitié” du monde (Jean 17:14, 16; Jacques 4:4). Elles choisissent donc de souffrir à leurs côtés au sein d’un monde hostile, afin de rester intègres envers Dieu et de démontrer leur qualité de disciples authentiques du Christ. Elles gardent en état de propreté leurs “robes” lavées dans le sang de Jésus.
57. a) Selon Zacharie 8:23, les adorateurs juifs et les adorateurs non juifs sont comme dans quel rapport? b) En 1935, à combien évaluait-on la population religieuse du monde? Combien y avait-il de témoins de Jéhovah?
57 Dans Zacharie 8:23 il est dit que “dix hommes de toutes les langues des nations” saisiraient le pan d’un Juif ou Israélite spirituel. C’est là une indication que ces hommes qui s’humilieraient ainsi et viendraient de toutes les nations surpasseraient en nombre le reste des Juifs spirituels, et cela comme dans un rapport de dix à un. Or cet accroissement a effectivement lieu depuis 1935. En cette année historique, on estimait à 1 849 185 359 dans le monde entier le nombre des gens au sein des groupements religieux, chrétiens ou non chrétiens (The World Almanac and Book of Facts, pour 1936, par le New York World-Telegram, page 419). Dans la même année, les témoins de Jéhovah actifs dans le ministère du champ étaient moins de 60 000. Quel a été depuis lors l’accroissement de la population mondiale?
58. Depuis 1935, dans quelles proportions la population religieuse du monde a-t-elle augmenté? Et la population mondiale en général?
58 Selon ce qui fut publié pour 1973 (The 1973 World Almanac and Book of Facts, page 343), la population religieuse du monde s’élevait alors à 2 661 120 100 personnes. Autrement dit, entre 1935 et 1973, cette population n’avait pas doublé. Or, pour ce qui est de la population mondiale en général, on l’évaluait en 1935 à 1 960 000 000 d’habitants, ce qui ne représentait pas de changement par rapport à celle qu’on avait indiquée pour 1927. Mais selon l’ouvrage déjà cité (The 1973 World Almanac and Book of Facts, page 206), la population mondiale s’élevait en 1973 à 3 631 797 000 habitants. Ainsi donc, entre 1935 et 1973, la population mondiale avait presque doublé.
59. Au cours de l’année 1972-1973, dans quelle mesure les témoins de Jéhovah avaient-ils augmenté en nombre?
59 Mais qu’en est-il de l’accroissement en nombre des témoins de Jéhovah? Leur année de service commence le 1er septembre. Ainsi, durant l’année de service 1972-1973, le nombre des témoins de Jéhovah régulièrement actifs dans le ministère fut de 1 656 673, avec un maximum de 1 758 429 proclamateurs du Royaume au cours de cette année de service. Quelle augmentation par rapport au chiffre de 1935!
60. a) Combien y a-t-il de Juifs spirituels? b) Quelle constatation peut-on faire? c) En conséquence, en quel temps vital vivons-nous?
60 Mais parmi ces témoins chrétiens de Jéhovah, combien sont des Juifs spirituels? Seulement 10 523. Ceux-ci se sont identifiés aux Israélites spirituels en participant au pain et au vin emblématiques lors de la célébration annuelle du Repas du Seigneur, le 17 avril 1973. Ce jour-là, dans le monde entier, 3 994 924 personnes se sont réunies à cette occasion. Dans les 208 pays et îles où les témoins chrétiens de Jéhovah déploient leur activité, on a compté 31 850 congrégations. Que constatons-nous? Que durant la parousie invisible du Christ, une “grande foule” de “brebis” de toutes nations, tribus, peuples et langues ont été rassemblées à la droite du Roi et se sont jointes au petit reste des Israélites spirituels pour monter au temple spirituel de Jéhovah afin de l’adorer comme Dieu. C’est là un trait remarquable du “signe” qui atteste que la “présence” ou parousie du Seigneur Jésus est en cours et que nous vivons à la “conclusion du système de choses”. — Matthieu 24:3.
[Notes]
a À la page 494, le World Almanac de 1915 donne une liste de 64 pays différents sous le titre “Statistiques des pays du monde” et indique que le total de leur population est de 1 691 741 383 habitants.
b Voir L’Âge d’or, éd. anglaise du 17 juillet 1935, page 660, colonne 2.
c Consciente de cela, La Tour de Garde du 1er mai 1936 identifia la classe des “brebis” à la “grande multitude” dans son article intitulé “Les survivants d’Harmaguédon”. (Éd. française du 1er juillet 1936, page 220, paragraphes 47 et 48.)
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Pourquoi les “chèvres” n’héritent pas le RoyaumeLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 15
Pourquoi les “chèvres” n’héritent pas le Royaume
1. Dans la parabole des “brebis” et des “chèvres”, en quels termes le Roi s’adresse-t-il à ceux qui sont à sa gauche?
COMMENT seront traités les gens de “toutes les nations” qui sont comparés à des “chèvres” et qui se trouvent à la gauche du Roi? Voici ce que Jésus dit dans sa parabole des brebis et des chèvres: “Alors il dira encore à ceux qui seront à sa gauche: ‘Allez-vous-en loin de moi, vous qui avez été maudits, dans le feu éternel préparé pour le Diable et ses anges. Car j’ai eu faim, mais vous ne m’avez pas donné à manger, et j’ai eu soif, mais vous ne m’avez pas donné à boire. J’étais étranger, mais vous ne m’avez pas offert l’hospitalité; nu, mais vous ne m’avez pas vêtu; malade et en prison, mais vous ne vous êtes pas occupés de moi.’” — Matthieu 25:41-43.
2. Que signifie être sous la “malédiction”?
2 Le Roi Jésus Christ fait remarquer que les “chèvres” n’ont pas fait les choses que la classe des “brebis” a faites. C’est pour cela qu’il leur dit de s’en aller loin de lui. Il n’en veut pas comme sujets terrestres durant son règne de mille ans. Ce sont des “maudits”. Ces gens sont sous la malédiction divine et non sous la bénédiction que les “brebis” ont obtenue du Roi établi par le Père céleste. Autrement dit, selon le jugement divin, annoncé dans les prophéties bibliques, des choses mauvaises doivent leur arriver. Ils sont sous la malédiction divine et rien n’est prévu pour lever cette malédiction, comme elle fut levée dans le cas des Juifs selon la chair qui se trouvaient sous la malédiction de l’alliance de la Loi, alliance que Jéhovah avait conclue avec eux (Galates 3:13). Ils sont maudits, tout comme le sont Satan le Diable et les démons. C’est pourquoi ils méritent le même avenir éternel que le Diable et ses anges: “le feu éternel préparé pour le Diable et ses anges”.
3. a) Selon les Églises de la chrétienté, qu’est-ce que le “feu éternel préparé pour le Diable et ses anges”? b) Selon la Révélation, que représente le “lac embrasé de feu et de soufre”?
3 Faut-il conclure à l’existence, dans les sphères invisibles où se trouvent Satan et les démons, de tourments sensibles au milieu d’un élément semblable au feu? C’est ce que les Églises de la chrétienté enseignent depuis des siècles, invoquant Révélation 20:10 à l’appui de leur doctrine, parce que dans ce verset il est dit: “Et le Diable qui les égarait a été lancé dans le lac de feu et de soufre, où [étaient déjà] et la bête sauvage et le faux prophète; et ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais.” Or, il n’y a pas de soufre dans le domaine invisible où sont Satan et ses anges. Il s’agit ici d’un langage symbolique, tout comme la “bête sauvage” et le “faux prophète” sont symboliques. Mais que symbolise le “lac de feu et de soufre”? Le quatorzième verset du même chapitre Rév 20:14 nous l’explique, en ces termes: “Et la mort et l’Hadès ont été lancés dans le lac de feu. Ceci signifie la seconde mort: le lac de feu.” En Révélation 21:8 on trouve cette même explication du “lac embrasé de feu et de soufre”: “Cela signifie la seconde mort.”
4. Comment cela concorde-t-il avec Hébreux 2:14 qui nous parle du sort réservé au Diable?
4 Cela concorde avec ce qui est dit, en un langage non symbolique cette fois, dans Hébreux 2:14: “Ainsi donc, puisque les ‘petits enfants’ ont part au sang et à la chair, [Jésus] lui aussi, pareillement, a participé aux mêmes choses, afin de réduire à néant, par sa mort, celui qui a le moyen de causer la mort, c’est-à-dire le Diable.” Au temps divinement marqué, Jésus, qui était mort autrefois, mais qui a été ressuscité et glorifié, réduira Satan le Diable “à néant”; autrement dit, il anéantira cette créature méchante et homicide. Il causera la destruction du Diable. C’est Jésus, meurtri jadis au talon, et qui est la “postérité” principale de la “femme” de Dieu, que Dieu a désigné pour meurtrir le Serpent à la tête. — Genèse 3:15; Romains 16:20.
5. a) Qu’est-ce que le “feu éternel” réservé au Diable et à ses anges? Dans quoi sera envoyée la classe des “chèvres”? b) Le fait de n’avoir pas fait directement du mal aux frères du Christ place-t-il les “chèvres” dans une position de neutralité?
5 Ainsi, c’est la “seconde mort” qui est réservée au Diable et à ses anges, et c’est dans cette même destruction éternelle, symbolisée par le “feu éternel”, que s’en ira loin du Roi Jésus Christ la classe des “chèvres”. En prononçant leur condamnation, le Roi ne dit pas que ces gens l’ont persécuté directement ou qu’ils ont fait directement du mal à ses “frères” spirituels. Cependant, bien qu’ils aient pris une attitude négative envers les “frères” du Christ, ils se rangeaient du côté du Diable et de ses anges. Pendant son séjour terrestre en tant qu’homme parfait prêchant la bonne nouvelle du Royaume messianique de Dieu, Jésus a dit: “Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi disperse.” (Matthieu 12:30). Le Diable n’est pas avec Jésus; donc les “chèvres” qui ne font rien pour aider le Roi régnant Jésus Christ sont contre lui et avec le Diable. Il n’y a pas de camp neutre au temps de la présence ou parousie du Christ.
6. Comment ceux de la classe des “chèvres” cherchent-ils à se justifier, ainsi que le montre la réponse qu’ils font à Jésus le Roi?
6 Il se peut que ceux de la classe des “chèvres” cherchent à se justifier en disant que s’ils avaient vu Jésus Christ en personne dans la situation pénible qu’il décrit, ils lui seraient venus en aide. Cette tentative de justification apparaît dans leur réponse au Roi: “Alors eux aussi répondront, en disant: ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim, ou avoir soif, ou être étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, sans nous mettre à ton service?’” — Matthieu 25:44.
7. Même si ceux de la classe des “chèvres” voyaient et reconnaissaient Jésus, se mettraient-ils à son service et l’assisteraient-ils?
7 Or, même s’ils l’avaient vu dans la chair et qu’ils l’aient reconnu, rien ne prouve qu’ils se seraient mis à son service et lui seraient venus en aide. Il y a dix-neuf siècles, Jésus Christ était sur la terre, donc bien visible, et se trouvait occupé à faire l’œuvre que Dieu avait destinée au Messie. Et pourtant la majorité de ceux de son peuple, les Juifs selon la chair, ne l’ont pas servi, ni lui ni ses douze apôtres. Au contraire, devant le gouverneur romain Ponce Pilate, ils ont demandé à grands cris que Jésus fût mis à mort sur un poteau de supplice, autrement dit ils se sont rangés du côté de ceux qui ont pris la responsabilité directe de le faire mourir de cette horrible façon. Ceux de la classe des “chèvres” de notre temps ne peuvent donc alléguer comme excuse le fait qu’ils ne savaient pas, étant donné qu’ils ne l’ont pas vu directement quand ils ont refusé toute aide en ce qui le concerne.
8. Comment montre-t-on qu’on est pour ou contre quelqu’un qui est absent, mais qui a envoyé son représentant?
8 On n’a pas besoin de voir directement quelqu’un pour décider si on veut l’aider ou non. On n’a pas besoin de l’avoir directement sous ses yeux pour déterminer si on est pour ou contre lui. On peut se décider et montrer ce que l’on pense de lui par la manière dont on traite son représentant. Le représentant s’identifie à celui qui n’est pas visiblement présent et que ne voit pas celui avec qui parle ou traite le représentant. Cela permet à l’individu de décider si oui ou non il veut aider la personne dont le représentant se tient devant lui, s’il veut lui témoigner de la faveur ou non, s’il est pour ou contre elle. C’est de cette façon qu’il révèle son attitude, et c’est cela qui compte aux yeux de la personne absente, donc invisible, tout autant que si elle avait été présente.
9, 10. Comment, par sa réponse aux “chèvres”, Jésus a-t-il fait ressortir cela?
9 C’est ce que Jésus a voulu faire ressortir dans sa parabole, quand il dit aux “chèvres” à sa gauche:
10 “Alors il leur répondra, en disant: ‘En vérité je vous le dis: Dans la mesure où vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits que voici, c’est aussi à moi que vous ne l’avez pas fait.’” — Matthieu 25:45.
11. Pourquoi ne faut-il pas mépriser le moins important d’entre les frères spirituels du Christ?
11 Peu importe donc que l’un ou l’autre des “frères” spirituels de Christ soit peu important. Même si c’est le moins important de tous, il est néanmoins un “frère” du Roi Jésus Christ et un fils engendré de Dieu, héritier de Dieu et cohéritier du Christ (Romains 8:17). La situation n’est donc pas à prendre à la légère. Aucun des “frères” spirituels du Christ ne figure parmi les personnages éminents du présent monde, ni sur le plan de la politique, ni sur le plan religieux de la chrétienté, car les vrais “frères” du Christ ne font pas partie de ce monde, de même que lui non plus n’en a pas fait partie (I Corinthiens 1:26-31; Jean 15:19; 17:14, 16). Mais cela n’autorise pas ceux de la classe des “chèvres” à les mépriser. On doit les respecter à cause de celui qu’ils représentent et du message biblique qu’ils proclament. Ne pas les respecter pour cette raison vitale, c’est montrer qu’on ne fait aucun cas de leur Frère céleste.
12. a) Pourquoi, quand ils l’appellent “Seigneur”, ceux de la classe des “chèvres” sont-ils hypocrites? b) Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, pourquoi ne peut-on s’excuser en prétendant n’avoir pas reconnu les “frères” du Roi?
12 Ceux de la classe des “chèvres”, qui se trouvent des excuses, ont beau appeler le Roi Jésus Christ “Seigneur”, ce n’est là que pure hypocrisie. S’ils l’avaient vraiment reconnu pour leur “Seigneur”, ils n’auraient pas refusé de venir en aide à ses “frères” spirituels, fussent-ils les plus petits d’entre eux. Ces “frères” ne sont pas allés çà et là incognito, comme des espions ou comme des gens qui cherchent à mystifier leurs semblables. Depuis la fin de la Première Guerre mondiale en 1918 et la reprise de leurs activités publiques en 1919, le reste des frères spirituels du Christ obéissent à l’ordre prophétique qu’il a donné: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” (Matthieu 24:14). Ils annoncent la présence ou parousie invisible du Christ dans son Royaume céleste établi. Depuis l’année 1926 notamment, ils font connaître le nom du Père céleste du Roi Jésus Christ, allant jusqu’à adopter en 1931 le nom de “témoins de Jéhovah”. Nul ne peut donc s’excuser en prétendant qu’il ne les a pas reconnus.
13. a) Est-ce à cause de ce qu’ils sont en tant qu’hommes que la classe des “chèvres” refuse d’aider les “frères” du Christ? b) Pourquoi les “chèvres” sont-elles l’objet de la malédiction et non de la bénédiction divine?
13 Ce n’est donc pas pour ce qu’ils sont personnellement que les “chèvres” symboliques refusent d’aider les “frères” du Christ quand ils souffrent de la faim et de la soif, quand ils sont nus, sans abri, malades ou en prison. Non, mais si ces gens leur refusent toute assistance, quand ils n’en viennent pas à les persécuter, c’est à cause de ce qu’ils représentent. Une question doit être tranchée et qui concerne tout le monde. C’est sur cette question que ceux de la classe des “chèvres” se décident en connaissance de cause. Ils y sont confrontés grâce à la prédication du reste des “frères” du Christ et à leurs activités consistant à faire des disciples, et cette question est le moyen par lequel Jésus Christ, le Roi invisiblement présent, sépare les “chèvres” des “brebis”, notamment depuis 1935. Il n’y a pas de classe intermédiaire ou neutre à propos de cette question qui intéresse tout l’univers. Ou l’on est pour le Royaume messianique entre les mains du Seigneur Jésus Christ, ou l’on est contre. Les “chèvres” sont contre. C’est pourquoi ces gens ne peuvent avoir la bénédiction du Père céleste du Christ. C’est l’inverse qu’ils recevront, c’est-à-dire sa malédiction.
QUAND LES “CHÈVRES” S’EN IRONT VERS LEUR CHÂTIMENT
14, 15. a) Quand les “chèvres” entreront-elles dans le “feu éternel préparé pour le Diable et ses anges”? b) Comment en II Thessaloniciens 1:7-10 Paul représente-t-il la destruction au moyen du même élément?
14 Selon Jésus, ce qui attend les “chèvres” symboliques placées à sa gauche, c’est le “feu éternel préparé pour le Diable et ses anges”. Ne soutenant pas moralement le Royaume messianique de Dieu, ces gens démontrent par là leur appartenance à ce monde dont Satan le Diable est le “chef” invisible (Jean 12:31; 14:30; 16:11). Ce monde méchant sous Satan le Diable est voué à la destruction lors de la “grande tribulation” qui est proche. Les “chèvres” entreront dans ce “feu” de destruction en pénétrant dans une “grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus”. (Matthieu 24:21; Marc 13:19.) Ceux de la classe des “chèvres” refusent de reconnaître pour Dieu Jéhovah, nom qui se rencontre des milliers de fois dans les Écritures hébraïques inspirées de la Sainte Bible, et ils refusent d’obéir ou de se conformer à la bonne nouvelle au sujet de Jésus Christ. Lors de la révélation de la puissance et de l’autorité du Christ au moment de la “grande tribulation”, les “chèvres” subiront ce que l’apôtre Paul a annoncé en II Thessaloniciens 1:7-10:
15 “La révélation du Seigneur Jésus, du ciel, avec ses anges puissants, dans un feu flamboyant, quand il fera venir la vengeance sur ceux qui ne connaissent pas Dieu et sur ceux qui n’obéissent pas à la bonne nouvelle au sujet de notre Seigneur Jésus Christ. Ceux-là subiront le châtiment judiciaire de la destruction éternelle de devant le Seigneur et de devant la gloire de sa force, au temps où il viendra pour être glorifié à propos de ses saints”, — ses “frères” spirituels.
16. Selon la parabole, vers quoi s’en iront les “chèvres”? Et les “brebis”?
16 C’est ainsi que s’accomplit sur les “chèvres” symboliques ce que Jésus a annoncé à la fin de la parabole des “brebis” et des “chèvres”, parabole qui termine sa prophétie sur le “signe” de sa présence ou parousie, selon le récit de Matthieu: “Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.” — Matthieu 25:46, Bible Segond.
17. Pourquoi le châtiment éternel des “chèvres” ne signifie-t-il pas des tourments dans un monde invisible?
17 Pas de conclusion hâtive et fausse à propos du sort des “chèvres” symboliques de la parabole. Jésus ne dit pas que “ceux-ci” iront vers des tourments sensibles dans un monde invisible. Pour souffrir éternellement sous quelque forme que ce soit, il faut d’abord acquérir la vie sans fin; en effet, sans la vie, on n’a conscience de rien, ni de la peine, ni du plaisir. Or Jésus dit explicitement que seules les brebis symboliques, les “justes”, iront “à la vie éternelle”. Le “châtiment éternel” où vont les “chèvres” est donc l’opposé de la “vie éternelle”: c’est la mort éternelle. Comme cette mort dure éternellement, elle est un “châtiment éternel”. De même, quand un tribunal terrestre condamne un criminel à mort, la sentence, quand elle est exécutée, est un “châtiment éternel”. Cela ne veut pas dire que le criminel est la proie de supplices éternels. Seul le Dieu Tout-Puissant peut mettre fin à ce châtiment éternel en ressuscitant l’injuste. Un tribunal terrestre en est incapable. — Actes 24:15.
18. Comment la Diaglott et la Traduction du monde nouveau rendent-elles le mot grec généralement traduit par “châtiment”, et pourquoi cette traduction est-elle appropriée?
18 Optant pour cette façon logique et biblique de comprendre la chose, la version de Benjamin Wilson, l’Emphatic Diaglott (édition de 1864), rend Matthieu 25:46 comme suit: “Et ceux-ci sortiront vers le retranchement aionien, mais les justes vers la Vie aionienne.” Dans la Bible dite Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau ce passage est traduit de façon semblable: “Et ceux-ci s’en iront au retranchement éternel, mais les justes, à la vie éternelle.” Sur le mot “retranchement”, on trouve cette note en bas de page (dans la version anglaise de 1971): “Littéralement ‘élagage’; donc le fait d’écourter, d’entraver. Voir I Jean 4:18.” Cette traduction est appropriée, car les “chèvres”, en subissant la mort éternelle, sont retranchées pour toujours de la vie en quelque sphère que ce soit. Ces gens ne peuvent donc subir des tourments éternels et sensibles. Ils sont anéantis, tout comme le Diable et les démons finiront par être anéantis. Après la “grande tribulation”, le Diable et ses anges seront lancés dans l’“abîme”. Mais après la fin du règne millénaire du Christ, ils seront relâchés un peu de temps pour éprouver l’humanité rétablie dans la perfection, puis ils seront détruits pour toujours.
19. Comment la classe des “brebis” sera-t-elle récompensée, ainsi que l’indique Révélation 7:14?
19 Quant aux brebis, aux “justes”, qui feront du bien aux “frères” spirituels du Christ jusqu’au déchaînement de la “grande tribulation”, le Roi régnant Jésus Christ leur témoignera sa faveur (Matthieu 25:34). Comme un Berger plein d’amour pour ses “brebis”, il les protégera durant la “grande tribulation” et les fera entrer dans la période millénaire de son règne béni. Ainsi qu’on l’a dit de la “grande foule” en Révélation 7:14, on dira des “brebis” qui survivront à la “grande tribulation”: “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation.”
20. Aussitôt après quel événement commencera le règne millénaire du Christ? Sur quoi commenceront alors à marcher les survivants?
20 Aussitôt après la “grande tribulation”, le “Diable et ses anges” seront liés comme avec des chaînes et jetés dans l’“abîme” de l’emprisonnement. Alors commencera le glorieux règne millénaire du Roi régnant Jésus Christ. Les survivants, les “justes”, deviendront les sujets obéissants du Royaume millénaire du Christ. Ils commenceront alors à ressentir les effets de l’action régénératrice du gouvernement céleste et à marcher sur le chemin de la vie éternelle dans la perfection
21. Pour l’encouragement de qui Jésus a-t-il inclus cette parabole dans sa prophétie sur le “signe”? Quelle perspective s’ouvre devant eux?
21 Afin d’encourager la classe des “brebis”, le Seigneur Jésus Christ a inclus cette parabole dans sa prophétie sur le “signe” de sa présence et de la conclusion du système de choses. Cette parabole ouvre à tous ceux qui font du bien aux “frères” spirituels du Christ une perspective enthousiasmante. En continuant à faire ainsi du bien, le jour viendra où ils entendront ces paroles de bienvenue du Roi: “Venez, vous qui avez été bénis par mon Père, héritez le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.” — Matthieu 25:34
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Le “signe” annoncé sera bientôt accompliLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 16
Le “signe” annoncé sera bientôt accompli
1. Pourquoi pouvons-nous être reconnaissants de ce que les apôtres ont posé à Jésus la question qui est contenue dans Matthieu 24:3?
NOUS sommes reconnaissants aujourd’hui de ce que les apôtres ont posé cette question à Jésus Christ: “Dis-nous: Quand ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?” (Matthieu 24:3). Jésus leur a répondu par une prophétie fort longue et détaillée, dont l’exactitude nous stupéfie aujourd’hui, au vingtième siècle, car nous la voyons s’accomplir progressivement. Cela nous permet de voir où nous en sommes dans le déroulement du dessein divin à l’égard de l’humanité souffrante. Et nous sommes plus convaincus que jamais de vivre dans la période de la présence invisible du Christ et à la “conclusion” du système de choses, car nous voyons bel et bien le “signe” que Jésus annoncé.
2. Dans quels chapitres le “signe” est-il décrit? Qu’allons-nous examiner à présent?
2 Le “signe” dans tous ses détails approche du point où il sera parfaitement clair, sans confusion possible pour aucun observateur. Le “signe” a beaucoup de parties, qui sont décrites en Matthieu, chapitres vingt-quatre et vingt-cinq, en Marc, chapitre treize, et en Luc, chapitre vingt et un. Il a fallu presque toute la vie d’une génération pour que tous les éléments du “signe” deviennent pleinement manifestes. Dans les chapitres précédents, nous avons examiné les parties du signe que nous décrit Matthieu, au chapitre vingt-cinq Mt 25. Voyons à présent les parties qui sont dépeintes au chapitre vingt-quatre Mt 24, par rapport aux textes de Marc et de Luc.
3, 4. En demandant à Jésus: “Quand ces choses auront-elles lieu?”, à quoi pensaient les apôtres?
3 Quand les apôtres du Christ, l’interrogeant, lui dirent: “Dis-nous: Quand ces choses auront-elles lieu?”, ils pensaient aux choses que Jésus avaient dites ce même jour, le mardi 11 Nisan de l’an 33. Au temple de Jérusalem, après avoir stigmatisé les scribes et les Pharisiens, Jésus poursuivit en disant: “C’est pourquoi, voici que j’envoie vers vous des prophètes, et des sages, et des instructeurs publics. Il en est que vous tuerez et que vous attacherez sur des poteaux, et il en est que vous fouetterez dans vos synagogues et que vous persécuterez de ville en ville; pour que vienne sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. En vérité je vous le dis: tout cela viendra sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui sont envoyés vers elle, — combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes! Mais vous ne l’avez pas voulu. Voici que votre maison vous est abandonnée. Car je vous le dis: Non, désormais vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez: ‘Béni est celui qui vient au nom de Jéhovah!’”
4 Avant qu’il eût quitté le temple ou la maison de culte, Jésus prononça encore d’autres paroles prophétiques et solennelles, à propos desquelles nous lisons: “Comme Jésus s’en allait et s’éloignait du temple, ses disciples s’avancèrent pour lui montrer les bâtiments du temple. Pour réponse il leur dit: ‘Ne voyez-vous pas toutes ces choses? En vérité je vous le dis: Non, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.’” — Matthieu 23:34 à 24:2.
5. Au cours de sa chevauchée triomphale vers Jérusalem, qu’a dit Jésus?
5 Deux jours auparavant, le dimanche 9 Nisan, il s’était arrêté au cours de sa chevauchée triomphale vers Jérusalem et avait pleuré sur la ville, car elle allait être détruite. Annonçant sa fin terrible, qui survint en l’an 70 sous les coups des Romains, Jésus déclara: “Car les jours viendront sur toi, où tes ennemis feront une fortification autour de toi, avec des pieux taillés en pointe, et t’encercleront, et te presseront de toutes parts, et ils te fracasseront sur le sol, toi et tes enfants au-dedans de toi; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas discerné le temps où tu as été inspectée.” — Luc 19:41-44.
6. Pourquoi ces prédictions avaient-elles de quoi troubler les disciples qui étaient des Juifs selon la chair? Que désiraient-ils savoir?
6 Pour des Juifs selon la chair comme les apôtres, c’étaient là des prédictions fort troublantes. En effet, c’est sur la génération dont ils faisaient partie que devait venir tout le sang innocent répandu au cours de l’histoire juive, et même avant. Quand exactement auraient lieu ces choses? Ils désiraient le savoir. Ils croyaient et confessaient que Jésus était le Messie ou l’Oint, le Christ. Mais l’annonce de la destruction de Jérusalem indiquait que Jésus n’instaurerait pas son Royaume messianique dans la ville condamnée. “Désormais” on ne le verrait plus, avait-il déclaré, mais il viendrait “au nom de Jéhovah”. Quand donc serait-il de nouveau présent pour remplir son rôle messianique? La destruction de Jérusalem et de son temple signifierait sans nul doute la fin du système de choses juif. Sans ville et sans temple, la prêtrise de la famille d’Aaron le Lévite risquait de se trouver parmi ceux des “enfants” de Jérusalem qui seraient fracassés “sur le sol” ou du moins privés de leur service sacré. Rien d’étonnant que les apôtres aient questionné Jésus non seulement sur la destruction de Jérusalem et de son temple, mais qu’ils lui aient encore demandé: “Quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?”
7. Pourquoi était-il normal que les apôtres le questionnent sur la “conclusion du système de choses”?
7 Leurs questions étaient tout à fait fondées, car Jésus était bien venu à la “conclusion” du système de choses juif. D’autres versets parlent de la situation dans le même sens. Le passage d’Hébreux 9:26-28 montre que Jésus n’avait pas besoin de renouveler sans cesse son sacrifice et déclare: “Autrement, il aurait dû souffrir maintes fois depuis la fondation du monde. Mais maintenant, à la conclusion des systèmes de choses, il s’est manifesté une fois pour toutes afin d’abolir le péché par son propre sacrifice. (...) de même aussi le Christ a été offert une fois pour toutes afin de porter les péchés de beaucoup.” Et en I Corinthiens 10:11 il est dit: “Or ces choses leur arrivaient comme exemples, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous sur qui sont venues les fins des systèmes de choses.” À compter de l’année où Jésus fit sa prophétie, le système de choses juif devait encore durer trente-sept ans, soit moins qu’une génération qui vivrait quarante ans. Jérusalem fut prise et détruite par les Romains le 7 Élul (ou 30 août de l’an 70, selon le calendrier grégorien). Il n’est dit nulle part dans la Bible combien d’apôtres avaient échappé au martyre et survécu jusqu’à cet horrible événement.
UN TEMPS D’ÉPREUVES ET DE DÉSASTRES
8. En répondant aux apôtres, qu’a dit d’abord Jésus?
8 Répondant à la question de ses apôtres, Jésus a d’abord décrit les événements qui, du vivant de la génération d’alors, devaient conduire à la destruction de Jérusalem: “Prenez garde que personne ne vous égare; car beaucoup viendront en se servant de mon nom, en disant: ‘Je suis le Christ’, et ils en égareront beaucoup. Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres; veillez à ne pas vous effrayer. Car il faut que ces choses arrivent, mais ce n’est pas encore la fin.” — Matthieu 24:4-6.
9. De quoi l’apparition de Juifs se donnant pour le Messie ne serait-elle pas le signe?
9 Des Juifs se levèrent, qui ne prétendaient pas être Jésus revenu dans la chair, mais qui se donnaient pour le Messie ou Christ promis. Ni les apôtres ni les autres disciples ne devaient se laisser égarer par ces soi-disant Messies ou Christs, car leurs opérations ne seraient pas le signe de la “présence” ou parousie de Jésus Christ et n’apporteraient pas à la nation juive la délivrance attendue. La révolte juive contre les Romains en l’an 66 de notre ère fut une tentative messianique de ce genre, mais qui aboutit à la destruction de Jérusalem et à la dispersion de la nation juive. Ce peuple égaré fut amèrement déçu dans ses espoirs messianiques.
10. Que dire des guerres? Pourquoi les disciples ne devaient-ils pas se laisser épouvanter par ces conflits?
10 Cette période de trente-sept ans fut marquée par un certain nombre de guerres, dont les disciples ont soit perçu le bruit de leurs oreilles, soit entendu la rumeur. Mais ces guerres, qui influèrent sur la situation de la nation juive, ne furent pas celles qui devaient entraîner directement la fin du système de choses juif. Les disciples ne devaient donc pas se laisser épouvanter au point d’agir avant le temps. “Ce n’est pas encore la fin.”
11. Selon Jésus, quelles choses seraient un “commencement des affres de l’angoisse”?
11 Développant ce qu’il venait de dire sur les guerres et les rumeurs de guerres, Jésus a dit ensuite: “Car nation se dressera contre nation et royaume contre royaume, et il y aura des disettes et des tremblements de terre dans un lieu après l’autre. Toutes ces choses sont un commencement des affres de l’angoisse.” — Matthieu 24:7, 8; Marc 13:8.
12, 13. a) Ces choses, qui constitueraient un “commencement des affres de l’angoisse”, devaient-elles venir sur quelque peuple en particulier? b) Qu’est-ce qui devait venir sur les disciples, parce qu’ils annonçaient le Messie?
12 Comme ces fléaux ne constitueraient qu’un “commencement des affres de l’angoisse”, ce ne serait “pas encore” la fin. Ces calamités n’avaient que valeur d’indices; ce n’étaient pas les ultimes affres de la mort. Tout cela devait toucher le peuple en général, mais d’autres choses viendraient tout particulièrement sur les disciples de Jésus parce qu’ils annonçaient le vrai Messie ou Christ et marchaient sur ses traces. D’où ces paroles de Jésus:
13 “Alors on vous livrera à la tribulation et l’on vous tuera, et vous serez les objets de la haine de toutes les nations à cause de mon nom. Alors aussi beaucoup trébucheront, et se livreront les uns les autres, et se haïront les uns les autres. Et beaucoup de faux prophètes se lèveront et ils en égareront beaucoup; et parce que le mépris de la loi ira en augmentant, l’amour du grand nombre se refroidira. Mais celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” — Matthieu 24:9-14. Comp. Marc 13:9-13.
14. a) Quels documents attestent que ces choses sont bien arrivées du vivant de la génération de l’époque? b) Avant quel haut fait ne pouvait venir la fin de Jérusalem et du système de choses juif?
14 Le livre biblique qui porte pour titre “Les Actes des Apôtres” atteste la réalisation de ces paroles prophétiques, oui, du vivant de la génération de l’époque. Ce livre, en effet, fut rédigé par le médecin Luc aux alentours de l’an 61 de notre ère. D’autres livres bibliques, des lettres inspirées écrites de la main des apôtres et d’autres disciples, avant la destruction de Jérusalem en l’an 70, confirment le récit des “Actes des Apôtres”, car ils parlent eux aussi de tout ce que les chrétiens ont souffert du fait de la persécution et de la haine internationale contre le christianisme. La bonne nouvelle du Royaume de Dieu, se propageant au delà du Moyen-Orient, avait pénétré en Asie Mineure, en Asie continentale, en Afrique, en Europe et dans les îles de la Méditerranée. Le message du Royaume se prêchait dans toutes les parties de la terre habitée. Toute cette activité n’a pas eu pour résultat une conversion mondiale au christianisme — ce n’en était d’ailleurs pas le but —, mais elle a abouti à un témoignage pour toutes les nations (Colossiens 1:6, 23). Tant que cet exploit ne serait pas réalisé par des témoins chrétiens au franc-parler, la fin désastreuse annoncée ne pouvait venir sur Jérusalem et le système de choses juif.
CE QUI DEVAIT INDIQUER QUE LA SECONDE DESTRUCTION DE JÉRUSALEM ÉTAIT PROCHE
15. Selon Jésus, qu’est-ce qui indiquerait que Jérusalem et le système juif seraient sur le point d’être détruits? Et qu’a-t-il dit ensuite?
15 Après avoir montré dans le détail ce qui devait précéder “la fin”, Jésus précisa ensuite quelle chose particulière serait l’indice de la proximité de la fin de Jérusalem et du système de choses qui reposait sur elle et sur son temple. Il déclara: “Quand donc vous verrez la chose immonde qui cause la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, se tenir en un lieu saint, (que le lecteur exerce son discernement,) alors, que ceux qui seront en Judée se mettent à fuir vers les montagnes. Que l’homme qui sera sur le toit en terrasse ne descende pas pour prendre les biens qui sont dans sa maison; et que l’homme qui sera aux champs ne revienne pas à la maison pour prendre son vêtement de dessus. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! Priez sans cesse pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni le jour du sabbat.”
16. Pourquoi, selon le conseil de Jésus, Juifs et prosélytes devenus chrétiens devaient-ils quitter en toute hâte Jérusalem et la Judée?
16 Pourquoi les Juifs et prosélytes chrétiens de la province romaine de Judée devaient-ils en sortir en toute hâte, avec le strict nécessaire, par la route directe et au moment favorable, afin de se réfugier dans les montagnes à l’extérieur de la province? Jésus en donne la raison: “Car il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus. Oui, si ces jours-là n’étaient écourtés, nulle chair ne serait sauvée; mais à cause des élus ces jours-là seront écourtés.” — Matthieu 24:15-22.
17. a) Pourquoi les apôtres et les autres disciples ne devaient-ils pas mépriser ce conseil? b) Quelle question vitale se pose donc à présent?
17 Ce conseil de Jésus, les apôtres et les autres disciples ne devaient pas l’oublier ni le mépriser. Si certains d’entre eux retardaient leur fuite après avoir vu la chose immonde se tenir en un lieu saint, cela pouvait leur coûter la vie; ils pouvaient fort bien ne pas figurer parmi ceux, en nombre relativement petit, qui sont la “chair” dont il est ici question, “chair” qui n’est sauvée que parce que les jours de la tribulation sont écourtés. Mais quelle est cette “chose immonde” dont l’apparition en un lieu saint serait signe qu’il ne resterait plus guère de temps avant que la “grande tribulation” fût tout à fait proche?
18, 19. a) Qui avait déjà annoncé cette chose immonde? b) Selon Luc, comment Jésus montra-t-il ce que serait cette chose immonde?
18 Jésus ne laissa subsister aucun doute à ce sujet. C’était la chose immonde “dont a parlé le prophète Daniel”. (Matthieu 24:15.) La “chose immonde” qu’annonce le prophète Daniel à propos de la seconde destruction de Jérusalem, c’est celle qui est décrite en Daniel 9:26, 27a (notamment selon la version grecque des Septante). L’histoire profane montre que cette “chose immonde”, ce furent les armées romaines sous les ordres de leur “conducteur”. Que ce soit bien là la bonne explication, on en a la preuve en comparant ce que Matthieu dit en cet endroit de la prophétie de Jésus avec ce que Luc dit à l’endroit correspondant. On lit en effet en Luc 21:20-24:
19 “D’autre part, quand vous verrez Jérusalem entourée par des armées qu’on a fait camper, alors sachez que pour elle la désolation s’est approchée. Alors, que ceux qui seront en Judée se mettent à fuir vers les montagnes, et que ceux qui seront au milieu d’elle se retirent, et que ceux qui seront dans les campagnes n’y entrent pas; car ce sont là des jours de rétribution selon la justice [ou jours de vengeance], pour que toutes les choses qui sont écrites [y compris Daniel 9:26, 27] soient accomplies. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! Car il y aura grande détresse sur le pays et courroux sur ce peuple; et ils tomberont sous le tranchant de l’épée et seront emmenés captifs dans toutes les nations; et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” — Comp. Marc 13:14-20.
20, 21. a) Quand les Juifs chrétiens de Judée virent-ils la chose immonde se tenir en un “lieu saint”? b) Combien de temps se tint-elle là?
20 C’est en l’an 66 de notre ère que les Juifs chrétiens de Jérusalem et de Judée commencèrent à voir la “chose immonde qui cause la désolation, dont a parlé le prophète Daniel”, se mettre en place en un “lieu saint”, savoir Jérusalem et ses environs. C’est en cette année-là que les Juifs non convertis au christianisme se révoltèrent. Ils ne voulaient plus de la domination de Rome; c’était contraire à leurs aspirations messianiques. Devant ce soulèvement, le général romain Cestius Gallus descendit de Syrie et entoura Jérusalem par des “armées qu’on a fait camper”. On était à l’époque où les Juifs célébraient la Fête des Huttes (ou Tabernacles) du 15 au 21 Tischri, qui cette année-là aurait dû avoir lieu pendant les sept jours qui vont du 22 au 28 octobre (calendrier grégorien). Le général Gallus amena ses armées à une distance de “cinquante furlongs” (env. 10 km) de la ville en fête. Les Juifs, bien armés, firent une sortie et infligèrent quelques pertes aux Romains.
21 Ce fut ensuite une “attente de trois jours”. Puis le général Gallus, refoulant les Juifs dans Jérusalem, fit approcher ses troupes de la ville. Mais ce n’est que le dernier jour du mois de Tischri (vers le 5 novembre) qu’il réussit à faire pénétrer ses soldats dans Jérusalem. Il se trouvait alors effectivement en un lieu tenu pour “saint” par les Juifs. Pendant cinq jours les Romains assaillirent la muraille du temple; le sixième jour ils commencèrent à saper la muraille. À coup sûr, ils s’attaquaient là à ce que les Juifs considéraient comme très saint. Les Romains auraient pu s’emparer sans difficulté de toute la ville, mais, soudain, sans raison valable, le général Gallus se retira de la ville et battit en retraite. Les Juifs, en pleine allégresse, se lancèrent à leur poursuite, harcelant les Romains et leur infligeant des pertes considérables, si bien que la retraite se transforma en dérouteb. Quel coup pour l’orgueil des Romains conquérants du monde! Jérusalem était libérée! Pour commémorer l’événement, les Juifs frappèrent de nouveaux sicles d’argent avec cette inscription: “Jérusalem la Sainte.”
22. Pourquoi les Juifs devenus chrétiens ne furent-ils pas trompés par le rétablissement de l’indépendance de Jérusalem? Comment se sauvegardèrent-ils?
22 Les Juifs chrétiens de Jérusalem et de la province de Judée furent-ils trompés par le rétablissement de l’indépendance de Jérusalem? Aucun de ceux qui prenaient à cœur la prophétie et le conseil de Jésus ne fut dupe. Ils avaient vu de leurs yeux la ville de Jérusalem investie par des armées qu’on avait fait camper. Ils avaient vu la “chose immonde qui cause la désolation”, avec ses étendards militaires qui étaient adorés comme des dieux par les soldats, se tenir “en un lieu saint”, “se tenir là où elle ne doit pas être”. (Marc 13:14.) Ils savaient donc que “pour elle [Jérusalem] la désolation s’est approchée”. (Luc 21:20.) Il était grand temps soit de sortir de Jérusalem, soit de ne pas y entrer, mais de fuir hors de toute la province de Judée, en direction de l’est par exemple, de l’autre côté du Jourdain, dans la province de Pérée. Là, à l’extérieur du territoire condamné, ces Juifs convertis au christianisme pouvaient continuer à prêcher la bonne nouvelle du Royaume messianique, au lieu de périr avec les Juifs incrédules.
23, 24. a) Pourquoi l’indépendance de la Judée fut-elle de courte durée? b) Que devint la situation des Juifs assiégés?
23 L’indépendance des Juifs de la Judée fut de courte durée. Le général romain Vespasien, qui avait succédé à Gallus, arriva en Palestine au début de l’année suivante, en l’an 67. Il s’efforça d’abord de soumettre le reste du pays, ce qui permit aux Juifs de consolider leurs défenses. Après la mort de Néron en l’an 68, Vespasien fut élevé à la dignité d’empereur. Quittant la Palestine, il atteignit Rome vers le milieu de l’an 70. Il avait confié à son fils Titus le commandement des forces romaines en Syrie. La Pâque juive de l’an 70 approchait et les Juifs non chrétiens se rendaient en foule à Jérusalem pour y célébrer la fête. C’est alors que le général Titus survint à la tête de quatre légions et enferma les Juifs dans Jérusalem. Pour affamer les rebelles, il construisit tout autour de la ville ce que Jésus avait annoncé, c’est-à-dire une palissade fortifiée, “une fortification (...) avec des pieux taillés en pointe”, qui avait huit kilomètres de long, pour empêcher les Juifs de s’échapper.
24 Pour les Juifs enfermés dans Jérusalem, la situation ne tarda pas à devenir désespérée. Dans ses écrits, Flavius Josèphe, historien juif du premier siècle, dépeint les horreurs du siège. Les pertes en vies humaines se multipliaient chez les Juifs. Selon toute apparence, si jamais le siège durait trop longtemps, “nulle chair” à l’intérieur de la ville assiégée ne survivrait. Tout se passait comme Jésus l’avait annoncé à propos de la “grande tribulation” de Jérusalem et de la Judée: “Oui, si Jéhovah n’avait écourté les jours, nulle chair ne serait sauvée. Mais à cause des élus qu’il a choisis, il a écourté les jours.” — Marc 13:19, 20.
25. a) Comment les jours de cette tribulation furent-ils écourtés? b) Les Juifs survivants étaient-ils les “élus” dont il est question dans la prophétie de Jésus?
25 Providentiellement, le siège fut relativement court; il ne dura que 142 jours, du 14 Nisan au 7 Élul, soit six mois lunaires, le premier et le dernier n’étant que des parties de mois. En d’autres termes, selon le calendrier grégorien, au 30 août de l’an 70 tout était fini. Selon l’historien Josèphe, il fut permis à 97 000 Juifs de survivre et, toujours selon Josèphe, 1 100 000 périrent au cours des affres du siège. Les 97 000 survivants étaient-ils les “élus” à cause de qui Jéhovah avait écourté les jours? Non, certes, sinon il faudrait voir en eux des élus pour la captivité et l’esclavage. Tout s’était passé, en effet, comme Jésus l’avait annoncé: “Il y aura grande détresse sur le pays et courroux sur ce peuple; et ils tomberont sous le tranchant de l’épée et seront emmenés captifs dans toutes les nations; et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” — Luc 21:23, 24.
26. a) Qui donc étaient les “élus”? b) En quel sens le nombre des jours de la tribulation de Jérusalem fut-il écourté à cause d’eux?
26 Les “élus” à cause de qui ont été écourtés les jours de la “grande tribulation” de Jérusalem n’étaient pas les 97 000 captifs juifs sur qui pesait le grand “courroux” de Jéhovah en ces “jours de rétribution selon la justice”. Les “élus” de Jéhovah étaient les Juifs devenus chrétiens, ceux à qui il avait donné le signal de la fuite sans retard hors de la Judée et de Jérusalem, sa capitale. Il désirait que tous quittent sans encombre la zone dangereuse, que tous obéissent au conseil de Jésus, c’est-à-dire de s’enfuir rapidement dès qu’ils auraient vu la “chose immonde qui cause la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, se tenir en un lieu saint”. Quand Jéhovah aurait fait sortir du lieu où il devait procéder à une rétribution selon sa justice tous les disciples “élus” de son Fils Jésus Christ, il pourrait faire que l’exécution de sa vengeance sur les Juifs rebelles fût de courte durée. Il est écrit en effet: “Jéhovah fera rendre des comptes sur la terre, et il en terminera avec cela et l’écourtera.” (Romains 9:28; Ésaïe 10:23). C’est donc bien “à cause des élus” que les jours de la grande tribulation de Jérusalem furent écourtés.
27. a) La prophétie de Jésus se termine-t-elle avec la description de la destruction de Jérusalem ou bien va-t-elle au delà? b) Pourquoi disons-nous que Jérusalem cessa d’être foulée aux pieds par les nations en 1914?
27 L’histoire profane atteste l’exactitude de la prophétie de Jésus. Mais sa prophétie ne se termine pas avec le récit de la destruction de la Jérusalem terrestre; en effet, tout n’a pas été dit sur le “signe” de sa présence et de la “conclusion du système de choses”. Jésus porte ses regards au delà de la destruction de Jérusalem en l’an 70, car il dit en Luc 21:24: “Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” Jésus pensait à la “fin” accomplie des temps fixés des nations, qu’on appelle aussi temps des Gentils. En d’autres termes, il songeait à l’année 1914, car c’est en cette année-là que cessa d’être foulé aux pieds par les nations le droit de Jérusalem d’avoir un Royaume messianique entre les mains de l’Héritier permanent du roi David. Pourquoi disons-nous cela, étant donné qu’en 1914 Jérusalem rebâtie se trouvait sous la domination des Turcs, qui sont musulmans? C’est parce qu’en cette année-là, à la fin des temps des Gentils, Jéhovah Dieu intronisa l’Héritier permanent du roi David, non pas dans la Jérusalem terrestre, mais dans la Jérusalem céleste. — Hébreux 12:22.
ACCOMPLISSEMENT SUR LA JÉRUSALEM INFIDÈLE ANTITYPIQUE
28. En parlant de sa terrible destruction, dans quels deux sens Jésus prenait-il Jérusalem?
28 Il devient clair que, dans sa prophétie, Jésus prenait la ville de Jérusalem non seulement dans le sens littéral, mais encore dans le sens typique, comme préfigurant quelque chose d’autre, de plus grandes dimensions. Sinon il n’aurait pas dit à propos de sa destruction en l’an 70: “Il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus.” (Matthieu 24:21; Marc 13:19). Toutes les personnes informées savent que la ruine de Jérusalem en l’an 70 ne fut pas la plus grande catastrophe depuis le commencement du monde. Que dire, en effet, du déluge universel du temps de Noé? Et après 70, n’est-il rien survenu de pareil à la destruction de Jérusalem, ou de pire? Si. Que dire par exemple des deux conflits planétaires de notre temps? Il n’y avait rien d’exagéré dans le langage de Jésus, qui pensait manifestement à Jérusalem comme à un type prophétique, comme à un exemple de quelque chose qui entraînerait le monde entier dans une destruction analogue. Jésus songeait à la Jérusalem antitypique, celle de notre temps. Quelle est-elle? C’est la chrétienté avec ses centaines de sectes religieuses. — I Corinthiens 10:11.
29. a) Outre la destruction de la chrétienté, à quoi encore s’applique la prophétie de Jésus? b) À quoi correspond donc la période qui va de la prophétie de Jésus jusqu’à la destruction de Jérusalem?
29 La prophétie de Jésus s’applique non seulement à la destruction de la chrétienté avec tous ses amants des mondes de la politique, de l’armée, de la justice et des affaires, mais aussi aux événements mondiaux qui mènent tout droit à son anéantissement. En effet, la chrétienté vit actuellement une période qui ressemble, à en juger par ce qui lui arrive au vingtième siècle, à la période qui s’étend du jour où Jésus fit sa prophétie au mont des Oliviers jusqu’au jour où les Romains détruisirent Jérusalem et son temple en l’an 70. Pour la chrétienté, cette période correspondante a commencé au terme des “temps fixés des nations” en l’année 1914. Voyons ce qui s’est produit depuis cette date.
30. Depuis 1914 la chrétienté connaît-elle ce qui, selon Jésus, serait le “commencement des affres de l’angoisse”?
30 Selon Jésus, quelles choses devaient constituer un “commencement des affres de l’angoisse”? Ne devait-il pas y avoir des guerres, des disettes, des tremblements de terre, des pestes (Matthieu 24:7, 8; Marc 13:8; Luc 21:10, 11)? Quelles “guerres” du temps des apôtres peuvent se comparer avec les deux conflits mondiaux de notre temps, sans oublier toutes les autres guerres qui ont éclaté depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945? Les famines, les séismes, les pestes des années 33 à 70, tous ces fléaux ont-ils dépassé en ampleur et en gravité les famines, les tremblements de terre et les épidémies que connaissent la chrétienté et le reste du monde depuis la fin des temps des Gentils en 1914?
31. a) Selon Jésus, que devait-il arriver aux disciples avant la destruction de Jérusalem? b) Qui de nos jours endure les mêmes souffrances?
31 Jésus a également annoncé à ses apôtres que ses disciples seraient violemment persécutés, qu’on les livrerait à la tribulation et qu’on les tuerait, oui, qu’ils deviendraient l’objet de la haine de toutes les nations. Il annonça encore que de faux prophètes, de faux Messies se lèveraient, que le mépris de la loi irait en augmentant, ce qui aurait pour conséquence de refroidir l’amour de la grande majorité de ceux qui affectent un zèle religieux. Quant aux chrétiens, ils devraient faire preuve d’endurance en un tel temps (Matthieu 24:9-13; Marc 13:9-13; Luc 21:12-19). Ces événements ont marqué les temps apostoliques du premier siècle. Que dire des événements mondiaux depuis la fin des temps des Gentils en 1914? Le monde s’est-il converti au christianisme au point que la persécution des vrais disciples du Christ ait cessé? Existe-t-il une minorité religieuse qui soit plus que les témoins chrétiens de Jéhovah l’objet de la “haine de toutes les nations à cause de mon nom [de Christ]”? Y a-t-il des persécutions religieuses plus grandes que celles que connaissent ces chrétiens depuis 1914? À chacun de juger d’après les faits.
32. Par quoi devait encore se caractériser la période apostolique jusqu’en l’an 70? Par qui fut accomplie cette œuvre?
32 La période apostolique d’avant l’an 70 fut encore caractérisée par autre chose. À ses adversaires juifs à Jérusalem, Jésus a dit: “Le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits.” (Matthieu 21:43). Même avec leurs faux Messies, les Juifs ne produisaient pas les fruits du Royaume de Dieu en le proclamant aux Gentils. Avant la destruction de Jérusalem, ils ne reprirent pas le message de Jean le Baptiste pour proclamer que le Royaume des cieux était proche. Non, car durant sa dernière visite au temple de Jérusalem, Jésus déclara aux scribes et aux Pharisiens: “Vous fermez le royaume des cieux devant les hommes; car vous n’y entrez pas vous-mêmes, et ceux qui sont en train d’entrer, vous ne leur permettez pas d’entrer.” (Matthieu 23:13). À qui donc revient le mérite de l’accomplissement avant 70 de ces paroles dynamiques de Jésus: “Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations.” (Matthieu 24:14; Marc 13:10). Il revient à ceux qui furent les “objets de la haine de toutes les nations à cause de mon nom”, c’est-à-dire à ses propres disciples.
33. Depuis 1914, qui a proclamé la bonne nouvelle du Royaume de Dieu par toute la terre? Par quoi ce Royaume diffère-t-il de celui que proclame la chrétienté?
33 Pareillement, dans la période correspondante depuis la fin des temps des Gentils en 1914, ce sont ceux qui sont manifestement les “objets de la haine de toutes les nations à cause [du] nom [du Christ]” qui accomplissent de nos jours la prophétie de Jésus concernant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Ce sont eux qui, en dépit de la haine et de la persécution, ont rempli toute la terre habitée par la prédication de la bonne nouvelle du Royaume messianique de Dieu, en témoignage pour toutes les nations. Il ne s’agit pas là du royaume que la chrétienté prêche depuis les premiers jours de son existence, depuis les jours de l’empereur Constantin — un royaume qui, selon elle, se trouve dans la personne de ses centaines de millions de membres, plus exactement dans leurs cœurs, et qui sera finalement réalisé quand le monde se convertira aux doctrines des Églises. Le Royaume que les témoins de Jéhovah prêchent depuis la fin des temps des Gentils en 1914 est un Royaume bien réel, qui est né dans les cieux cette année-là. C’est le Royaume divinement établi, remis entre les mains de l’Héritier permanent du roi David et qui mettra fin à tous les gouvernements politiques et bénira les habitants de la terre par la vie éternelle, la paix et le bonheur.
34. a) De quel “signe” fait partie cette prédication universelle? b) Qu’arrivera-t-il après cette prédication du Royaume?
34 Cette œuvre remarquable, la prédication de la bonne nouvelle par toute la terre habitée, en témoignage international, celle qui est effectuée par les témoins chrétiens de Jéhovah, est fort significative. C’est là un des éléments constitutifs et particulièrement brillants du “signe” qui devait marquer la “présence” ou parousie du Roi régnant Jésus Christ. Depuis l’année de son intronisation dans les cieux à la droite de Dieu, la prédication de porte en porte et par d’autres moyens modernes est en cours depuis bien plus d’un demi-siècle, en dépit des guerres mondiales et d’autres fléaux. Selon toute apparence, ce témoignage rendu à la face de toutes les nations et concernant le Royaume messianique sur le point de prendre en main toutes les affaires humaines, ce témoignage est près de s’achever. Cette prédication universelle devait précéder “la fin”. Toute la terre habitée a entendu maintenant la prédication du Royaume. “Toutes les nations” ne restent plus sans recevoir le témoignage. “Et alors viendra la fin”, a dit Jésus, la fin du présent système de choses!
“LA CHOSE IMMONDE QUI CAUSE LA DÉSOLATION”
35. a) Quel autre élément du “signe” attestait que la destruction de Jérusalem était imminente? b) La puissance mondiale du premier siècle ayant disparu, quelle question posons-nous?
35 Parmi les multiples traits du “signe” il en est encore un qui atteste que la “fin” est proche. Si d’autres choses surprenantes devaient se produire dans la période décisive, sans que ce fût aussitôt la fin, Jésus en annonça une, cependant, qui serait de funèbre augure et indiquerait que l’heure de la détresse ne tarderait pas à sonner, qu’une fin catastrophique allait surprendre tous ceux qui différeraient leur fuite vers la sécurité. Dans le cas des habitants de la province romaine de Judée, ce fut l’investissement de Jérusalem par des armées qu’on avait fait camper, l’apparition de la “chose immonde qui cause la désolation” dans le lieu où elle ne devait pas se tenir, dans “un lieu saint”. Pour les Juifs qui croyaient en Jésus le Messie, ce fut alors le moment ou jamais de fuir hors de la Judée. Mais voyons-nous de nos jours quelque chose qui ressemble à une “chose immonde”, une chose qui est désolatrice? Son apparition ne présage rien de bon pour la chrétienté, qui est le pendant moderne de la Jérusalem infidèle du premier siècle. La capitale sainte des Juifs fut réduite en désolation par les forces de la Sixième Puissance mondiale de l’histoire biblique, l’Empire romain. Or, cet empire mondial n’existe plus!
36. Pourquoi la Septième Puissance mondiale ressentira-t-elle les effets produits par l’immonde désolatrice?
36 De nos jours, depuis 1914, la scène mondiale est encore dominée par la Septième Puissance mondiale, la double Puissance mondiale anglo-américaine. En Grande-Bretagne, le roi ou la reine est chef de l’Église anglicane ou Église d’Angleterre; quant aux États-Unis, la Cour suprême les a déclarés “nation chrétienne”. On voit donc que la Septième Puissance mondiale est un élément important de la chrétienté, son grand défenseur. Donc, sous son aspect religieux, elle ressentira quelques-uns des effets produits par l’immonde désolatrice.
37. D’après ce que nous apprend Révélation 17:9-11, la Septième Puissance mondiale fut-elle la dernière?
37 Or, le dernier livre de la Sainte Bible révèle l’existence d’une HUITIÈME PUISSANCE MONDIALE. En Révélation 17:9-11 nous apprenons ce qu’il fut dit à l’apôtre Jean dans sa vision d’une bête sauvage de couleur écarlate, ayant sept têtes et dix cornes et montée par “Babylone la Grande”, la prostituée religieuse. Voici ce qu’il est dit dans ce passage: “C’est ici qu’il faut l’intelligence qui a de la sagesse: Les sept têtes représentent sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Et il y a sept rois: cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore venu, mais quand il viendra, il doit demeurer un peu de temps. Et la bête sauvage qui était mais n’est pas, est elle-même un huitième roi, mais elle procède des sept et s’en va à la destruction.”
38. Au temps de l’apôtre Jean, combien de puissances mondiales étaient tombées? Laquelle existait alors? Laquelle devait venir et pour combien de temps?
38 Au premier siècle, la Sixième Puissance mondiale gardait l’apôtre Jean prisonnier dans l’île pénitentiaire de Patmos. La Septième Puissance mondiale n’était pas encore arrivée. Au témoignage de l’histoire, elle ne parut qu’au dix-huitième siècle, quand la Grande-Bretagne devint maîtresse des mers de par son commerce et sa puissance maritime. Ainsi, la Septième Puissance mondiale n’a guère plus de deux cents ans aujourd’hui, et cela est “peu de temps” par rapport aux dix-huit siècles ou presque que dura la domination de la Sixième Puissance mondiale. La septième tête de la bête sauvage de couleur écarlate représente donc la Septième Puissance mondiale; les autres têtes figurent, elles, les six qui l’ont précédée: les puissances égyptienne, assyrienne, babylonienne, médo-perse, grecque et romaine. Toutes ces sept puissances mondiales ont eu des relations avec la prostituée religieuse, “Babylone la Grande”, qui est l’empire mondial de la fausse religion. — Révélation 17:1-6, 18.
39. Pourquoi ni la Russie communiste ni le bloc communiste ne sont-ils la Huitième Puissance mondiale?
39 Puisque la bête sauvage “est elle-même un huitième roi”, elle représente une huitième puissance mondiale. Il ne s’agit pas là de la Russie communiste ou du bloc des nations communistes, car la Russie et le bloc communiste ne ‘procèdent pas des sept’, c’est-à-dire des sept puissances mondiales précédentes. À propos du bloc des nations communistes, on ne peut dire que “la bête était, mais n’est pas, et sera cependant présente”. — Révélation 17:8.
40. a) Qu’est donc la Huitième Puissance mondiale? b) Quand cette puissance mondiale ne fut-elle pas, et quand commença-t-elle à être présente?
40 Qu’est donc la Huitième Puissance mondiale, celle que l’empire mondial babylonien de la fausse religion a chevauchée jusqu’à présent, tout comme la prostituée Babylone la Grande chevauchait la bête sauvage de couleur écarlate que l’apôtre Jean vit dans sa vision? C’est l’organisation internationale pour la paix et la sécurité. Avant la Seconde Guerre mondiale on l’appelait la Société des Nations, mais depuis ce conflit elle porte le nom de Nations unies. Cet instrument pour “la paix et la sécurité mondiales” fut créé en 1919, mais s’en alla dans l’abîme de l’inaction et de l’incompétence en 1939, quand éclata le second conflit planétaire. Durant cette guerre, elle ‘ne fut pas’, ne servit pas en qualité de gardienne de la paix mondiale. Quand les hostilités prirent fin en 1945, elle sortit de l’abîme, cette fois sous le nom de Nations unies, son nouveau nom. Elle est “présente” depuis cette date. Aujourd’hui cent trente-deux nations en sont membres. Toutes sont armées militairement; cinq possèdent déjà des bombes nucléaires.
41. Pourquoi l’ONU n’est-elle pas une organisation chrétienne? Qu’est-ce qui la rend immonde pour Dieu?
41 Mais pourquoi la bête sauvage symbolique, la Huitième Puissance mondiale, les Nations unies (ou ONU) de notre temps, s’identifie-t-elle à la “chose immonde qui cause la désolation”? Le fait qu’on la compare à une bête sauvage à sept têtes, portant sur son dos une prostituée, montre qu’elle est impure aux yeux de Dieu, que pour lui elle est “immonde”. Puisqu’elle “procède des sept” puissances mondiales non chrétiennes, elle n’est pas une organisation chrétienne. La moitié des nations membres de l’ONU ne se disent pas chrétiennes, mais dans ses rangs on trouve des nations de la chrétienté qui sont en union politique avec des nations non chrétiennes ou païennes. L’ONU fait partie de ce monde et est ‘amie du monde’; par conséquent, elle est ‘ennemie de Dieu’. (Jacques 4:4; Jean 8:23; 18:36.) Ses adorateurs la croient capable de réaliser des espoirs messianiques et la chrétienté l’accepte comme substitut du Royaume messianique établi. Que c’est immonde!
42. À quelles forces armées ressemblera l’ONU quand elle deviendra ‘une chose qui cause la désolation’?
42 L’ONU passe pour avoir fait beaucoup de bonnes choses. Comment peut-on donc la qualifier de désolatrice, de ‘chose qui cause la désolation’? La Sixième Puissance mondiale, l’Empire romain, s’efforçait de préserver la Pax romana par toute la terre et de maintenir la paix au Moyen-Orient; mais vers la fin ses forces armées devinrent la désolatrice de Jérusalem, la ville sainte. Pareillement, la Huitième Puissance mondiale, les Nations unies, n’a pas encore achevé de jouer son rôle international avant de ‘s’en aller à la destruction’. (Révélation 17:11.) Elle doit encore se révéler comme une ‘chose qui cause la désolation’. À qui? C’est ce que nous apprend Révélation 17:15-18:
43. En quels termes symboliques le passage de Révélation 17:15-18 décrit-il l’œuvre de désolation?
43 “Les eaux que tu as vues, là où est assise la prostituée, représentent des peuples et des foules et des nations et des langues. Et les dix cornes que tu as vues, et la bête sauvage, — celles-ci haïront la prostituée et la rendront dévastée et nue, et mangeront ses chairs, et la brûleront par le feu, complètement. Car Dieu leur a mis au cœur d’exécuter sa pensée, oui, d’exécuter leur seule et même pensée en donnant leur royaume à la bête sauvage, jusqu’à ce que soient réalisées les paroles de Dieu. Et la femme que tu as vue représente la grande ville qui a un royaume sur les rois de la terre.”
44. Qui sera mis en désolation par la Huitième Puissance mondiale? Qu’importe-t-il donc de faire à présent, afin de faire partie du peuple de Dieu?
44 La Huitième Puissance mondiale, l’ONU, deviendra donc une ‘chose qui cause la désolation’ à l’époque où elle mettra en désolation Babylone la Grande, la prostituée internationale symbolique. L’ancienne Babylone, qui était située sur l’Euphrate, était une ville. Babylone la Grande est donc comparée à une “grande ville”. Puisqu’elle a un “royaume sur les rois de la terre”, Babylone la Grande représente l’empire mondial de la fausse religion. Pour tous les humains sensés, ce qui importe à présent, c’est de sortir de Babylone la Grande avant qu’elle ne soit détruite, pour ne pas partager son sort. C’est ce que crie d’ailleurs la voix céleste à tous ceux qui désirent faire partie du peuple de Dieu: “Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir une part de ses plaies.” — Révélation 18:1-4.
45. a) Les membres des Églises de la chrétienté sont-ils déjà sortis de Babylone? b) Pourquoi la chrétienté doit-elle être détruite en même temps que Babylone la Grande?
45 Ce n’est pas le moment de se laisser tromper. La chrétienté se proclame chrétienne. Mais cela ne doit pas faire croire aux membres de ses centaines de sectes qu’eux sont déjà sortis de Babylone la Grande. Tant qu’ils feront partie de la chrétienté, ils demeureront dans Babylone la Grande et s’associeront à ses péchés. Pourquoi? Parce que la chrétienté elle-même fait partie de Babylone la Grande et en est même l’élément dominant. D’autre part, la chrétienté, coupable d’effusions de sang et de guerres, est à notre époque la Jérusalem infidèle antitypique, celle que les vrais disciples de Jésus doivent quitter pour ne pas perdre la vie. En effet, quand la Huitième Puissance mondiale (l’ONU) réduira en désolation Babylone la Grande, elle en détruira aussi l’élément le plus répréhensible, savoir la chrétienté. Ceux qui aiment la vie en harmonie avec le vrai Dieu doivent donc s’enfuir de la chrétienté, tout comme les disciples juifs de Jésus se sont enfuis de la Judée et de Jérusalem après avoir vu “la chose immonde qui cause la désolation (...) se tenir” dans un lieu qui était tenu pour très saint par les Juifs.
46. Quel premier avertissement a retenti en 1917?
46 Au cours de la “présence” ou parousie du Roi régnant Jésus Christ depuis 1914, les hommes craignant Dieu ont été avertis: ils doivent quitter Babylone la Grande s’ils ne veulent pas partager son sort. Un premier avertissement fut donné dans le livre qui parut sous le titre “Le mystère accompli”. L’ouvrage fut édité par l’Association de la Tribune du peuple en juillet 1917, après l’entrée en guerre des États-Unis. Ses pages commentaient verset par verset tout le livre de la Révélation, y compris les chapitres dix-sept et dix-huit Rév 17, 18. Au début de l’année suivante, il fut interdit par le gouvernement. Mais avant cela, ce premier avertissement avait retenti avec force le dimanche 30 décembre 1917, grâce à une diffusion concertée, au matin de ce jour et dans tout le pays, du tract de quatre pages L’Étudiant de la Bible, Volume 9, No 9, intitulé “La chute de Babylone”. La diffusion simultanée de ce tract rédigé en termes directs fut suivie, le dimanche après-midi, de discours publics ayant pour sujet Babylone. — Voir La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ, édition anglaise du 15 décembre 1917, page 370, sous le titre “Journée des volontaires — le 30 décembre”.
47. a) Après la Première Guerre mondiale, qu’ont cherché à savoir les Étudiants de la Bible? b) Qu’a dit La Tour de Garde du 1er janvier 1921?
47 Puisque Babylone la Grande (y compris la chrétienté) doit être détruite par la “chose immonde qui cause la désolation”, les Étudiants de la Bible, dès les premières années de l’après-guerre, ont cherché à savoir ce qu’était au vingtième siècle cette chose immonde ou abomination. Après que la Société des Nations eut été créée et que l’Empire britannique eut reçu un mandat sur la Palestine, La Tour de Garde du 1er janvier 1921, page 12 (éd. française d’avril 1921, page 76), sous l’intertitre “Dont a parlé Daniel”, a dit:
(...) et que le pays appartient à Jéhovah, il s’ensuit que les bêtes en question [celles de Révélation chapitre 13] n’ont aucun droit d’exercer un pouvoir de surveillance sur la terre de Palestine. Leur chose humaine, la Société des Nations (sous l’autorité de laquelle l’Empire Britannique détient un mandat sur la Palestine) est une abomination pour Dieu. Cette abomination se tient donc là où elle ne doit pas se tenir (...).
Remarquez donc cette preuve corroborative supplémentaire de ce que nous sommes arrivés à la fin du monde, à savoir, l’abomination qui cause la désolation se tenant là où elle ne doit pas être, “établie en lieu saint”, la Terre Sainte, le propre pays de Dieu et voyez “Jérusalem investie par des armées”, les armées de l’autre bête; que celui qui peut lire, comprenne et sache que nous sommes à la fin du monde (...).
48. En 1926, à qui fut identifiée l’organisation internationale pour la paix et la sécurité mondiales?
48 Tout cela était basé sur une application littérale de Matthieu 24:15 et de Marc 13:14 (Bible Segond), mais n’empêche que la conclusion était exacte, c’est-à-dire que l’“abomination de la désolation” (ou “la chose immonde qui cause la désolation”) était à l’époque la Société des Nations. Des années plus tard, on identifia cette organisation internationale pour la paix et la sécurité à la Huitième Puissance mondiale de la prophétie biblique. Cela eut lieu le dimanche soir 30 mai 1926, lors du discours public prononcé au Royal Albert Hall de Londres, discours intitulé “Pourquoi les puissances du monde chancellent-elles? — Le remède”. Développant le thème “La SDN a été prédite”, l’orateur, J. F. Rutherford, président de la Société Watch Tower, déclara:
Dieu a annoncé les sept puissances mondiales, savoir l’Égypte, l’Assyrie, Babylone, la Médo-Perse, la Grèce, Rome et l’Empire britannique; il a également annoncé que de la septième sortirait la huitième. Cette dernière est, elle aussi, symbolisée sous les traits d’une “bête”, parce qu’elle vise à dominer et à régir les peuples de la terre. Le Seigneur a prédit sa naissance, la courte durée de son existence et sa fin éternelle. — Révélation 17:10, 11; Ésaïe 8:9, 10. — Voir La Tour de Garde du 15 juillet 1926, page 215 (éd. française d’octobre 1926, page 11).
49. Pourquoi le reste des “élus” ne tarda-t-il pas à sortir de Babylone la Grande, avant de la voir encerclée par les ennemis?
49 Ainsi, après la fin en 1918 de la Première Guerre mondiale, le reste survivant des “élus” de Jéhovah commença à voir la “chose immonde qui cause la désolation”. Il commença à comprendre de quoi il s’agissait et ce que signifiait son apparition sur la scène mondiale. Au cours du conflit ces chrétiens s’étaient trouvés captifs de Babylone la Grande et de ses amants politiques et religieux, mais maintenant ils répondaient à l’appel céleste de sortir du milieu d’elle. Ceux qui par la suite vinrent s’ajouter à Son reste d’“élus” obéirent, eux aussi, à l’ordre divin et quittèrent Babylone la Grande (y compris la chrétienté). Comme la Jérusalem infidèle antitypique, c’est-à-dire la chrétienté, ne se limite pas à la Jérusalem terrestre et à la Palestine, mais qu’elle est mondiale, ceux qui voulaient fuir du milieu d’elle n’ont pas eu à attendre le jour où ils la verraient investie par les forces armées de la Huitième Puissance mondiale (l’organisation internationale pour la paix et la sécurité mondiales). L’ordre angélique: “Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir une part de ses plaies”, n’a pas tardé jusqu’à cet événement.
50. a) De quoi la fuite des “élus” de Jéhovah était-elle une indication? Pour qui cela est-il un bon exemple? b) Quand la “chose immonde” doit-elle mettre en désolation Babylone la Grande?
50 Cependant, la fuite des “élus” de Jéhovah avant cet événement était une sûre indication que la désolation de la chrétienté infidèle et du reste de Babylone la Grande se faisait proche et se produirait dans cette génération, durant l’existence de la Huitième Puissance mondiale, existence d’aussi courte durée qu’“une heure”. Cette fuite qui eut lieu de bonne heure et fut prompte constitua un excellent exemple, exemple que suit depuis 1935 jusqu’à nos jours la “grande foule” des “autres brebis” du Christ. La mise en désolation de la chrétienté, la Jérusalem infidèle antitypique, et du reste de Babylone la Grande par les forces armées de la “chose immonde” ne saurait donc être fort éloignée. On notera que la “chose immonde” désole Babylone la Grande après être montée de l’“abîme” en tant que Huitième Puissance mondiale. La Huitième Puissance, sous la forme de la Société des Nations, tomba dans l’“abîme” de l’impuissance de la mort en 1939, quand éclata la Seconde Guerre mondiale, mais elle en sortit en 1945, sous l’aspect des Nations unies (Révélation 17:8, 11, 12). Cela fait près de trente ans. Il est imprudent de tarder plus longtemps à fuir!
UNE “GRANDE TRIBULATION” SANS PRÉCÉDENT
51. a) Pourquoi la tribulation qui viendra sur la Jérusalem antitypique sera-t-elle vraiment une “grande tribulation”? b) Qu’arrivera-t-il à ceux qui auront tardé à fuir?
51 La désolation de la chrétienté, la Jérusalem infidèle antitypique, fera partie d’une “grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus”. (Matthieu 24:21.) Le domaine de la chrétienté est mondial, donc bien plus grand que le pays d’Israël où se trouve la ville terrestre de Jérusalem, sa capitale. Le domaine de Babylone la Grande, qui “a un royaume sur les rois de la terre”, est encore plus grand que celui de la chrétienté. En conséquence, quand les “dix cornes” symboliques et le reste de la “bête sauvage” de couleur écarlate commenceront à haïr Babylone la Grande, la prostituée religieuse, et à la réduire en désolation, ce sera une calamité religieuse sans précédent, qui s’étendra à toute notre planète. La chrétienté ne sera pas protégée par Dieu, pas plus d’ailleurs que le reste de l’immorale et homicide Babylone la Grande. Si la destruction de Jérusalem fut horrible — or c’est une image prophétique — la calamité religieuse mondiale sera non moins horrible. Alors tous ceux qui n’auront pas obéi à l’ordre de sortir de Babylone la Grande, mais qui, par égoïsme, seront restés en son sein, ceux-là seront considérés comme ayant participé à ses péchés et goûteront à une part de ses plaies.
52. a) Pourquoi la destruction de Babylone la Grande ne constituera-t-elle pas à elle seule la “grande tribulation”? b) Après que la Huitième Puissance mondiale se sera comportée en désolatrice, que fera-t-elle?
52 La destruction de Babylone la Grande ne constituera pas à elle seule la “grande tribulation”. Elle n’en sera que la première partie. Les éléments politiques, commerciaux et sociaux du monde ont eu des relations avec Babylone la Grande, relations qui leur ont procuré richesses et plaisirs. Ils ont participé avec elle à ses effusions de sang, à son opposition contre Jéhovah Dieu, à la persécution des vrais disciples de Jésus Christ et à ses efforts destinés à entraver la prédication de “cette bonne nouvelle du royaume” en témoignage. Pour cela, ils devront rendre des comptes à Dieu. Les éléments politiques ont également donné leur appui à la Huitième Puissance mondiale, les Nations unies. Cette Huitième Puissance mondiale se dresse en adversaire du Royaume messianique de Jéhovah. Elle usurpe sur terre, avec la bénédiction des chefs religieux de la chrétienté, la place du Royaume de Dieu et de son Christ. Après avoir mis en désolation son ancienne maîtresse, Babylone la Grande, la Huitième Puissance luttera en impie, de toute sa capacité d’agression, contre le Roi régnant de Jéhovah, l’Agneau Jésus Christ.
53. Pourquoi ce qui nous est décrit en Révélation 17:12-14 marquera-t-il la conclusion de la “grande tribulation”?
53 Ce combat final et décisif, l’apôtre Jean le décrit dans un langage symbolique: “Et les dix cornes que tu as vues représentent dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais ils reçoivent [en devenant membres de la Huitième Puissance mondiale] autorité comme rois, pour une heure, avec la bête sauvage. (...) Ceux-ci lutteront contre l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois. Vaincront également ceux qui sont avec lui appelés, et élus, et fidèles.” (Révélation 17:12-14). Ce sera là le moment culminant de la “grande tribulation”, savoir “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, celle d’Har-Maguédon. Cette guerre nous est décrite avec de plus amples détails en Révélation 19:11-21.
54. Contre combien d’ennemis terrestres le Dieu Tout-Puissant sera-t-il en mesure de lutter? De quelle ampleur sera le carnage?
54 Cela touchera les plus de trois milliards d’habitants de notre globe. Même le déluge du temps de Noé, qui pourtant fut universel, n’a pas touché autant d’humains. Il eut lieu 1656 ans après la création de l’homme. Dieu le Tout-puissant, au cours de sa “guerre du grand jour”, se montrera plus fort que toutes les nations terrestres avec toute leur puissance nucléaire et capable de lutter contre tous ses ennemis terrestres coalisés (Révélation 16:13-16). Cela laisse entrevoir un carnage comme notre planète n’en a jamais connu et comme il ne s’en produira plus. Rien d’étonnant donc que Jésus, portant ses regards au delà de la destruction de Jérusalem en l’an 70, ait dit: “Oui, si Jéhovah n’avait écourté les jours, nulle chair ne serait sauvée. Mais à cause des élus qu’il a choisis, il a écourté les jours.” — Marc 13:20.
55. a) Comment les jours de tribulation sont-ils écourtés “à cause des élus”? b) Qui profite de cette disposition?
55 Ainsi quelque “chair” doit être sauvée. Ce sera un vrai miracle. En effet, Jéhovah va écourter les jours de la “grande tribulation” “à cause des élus qu’il a choisis”. Ce n’est pas parce qu’il les aura enlevés de la face de la terre, mais parce qu’il les aura fait sortir de ce système de choses condamné, et cela avant que ne commence le temps divinement marqué de la “grande tribulation”, que Jéhovah trouvera bon d’abréger les jours de la tribulation. Outre ses “élus” qu’il a fait sortir et mis en sécurité sous sa protection, il fait également sortir la “grande foule” des brebis, des “justes”, qui font du bien même aux plus petits d’entre les frères spirituels du Christ (Matthieu 25:31-40). Ayant séparé d’avec les “chèvres” ses “élus” et la “grande foule”, Jéhovah Dieu, par l’entremise de son Agneau Jésus Christ, pourra mener rondement les choses quand il exécutera la vengeance sur tous ses ennemis du présent système de choses. — Romains 9:28.
56. Lors de la destruction de Jérusalem en l’an 70, qui formait la “chair” qui fut sauvée, et en dépit de quoi?
56 C’est là une garantie que quelque “chair” sera sauvée ici sur terre. Jéhovah Dieu, le Créateur, ne permettra pas que l’espèce humaine soit supprimée, ni par les bombes nucléaires, ni par ses forces célestes. Quelque “chair” sous la forme de 97 000 Juifs fut sauvée lors de la destruction de Jérusalem en l’an 70. Ces 97 000 Juifs avaient vu Jérusalem investie en l’an 66 par des armées romaines qu’on avait fait camper. Mais ce siège de courte durée, ainsi que l’apparition de la “chose immonde” là où elle ne devait pas être, c’est-à-dire dans un lieu saint, ne faisait pas partie de leur “grande tribulation”. La “tribulation” ne fut pas en deux parties. Le siège qu’avait commencé le général Cestius Gallus fut levé à la surprise de tous, et la retraite des Romains se transforma en déroute, ce qui fut une joyeuse victoire pour les Juifs. Mais quand la “grande tribulation” commença pour de bon au printemps de l’an 70, les 97 000 Juifs ne réussirent à survivre que parce que les jours de la tribulation avaient été abrégés. Ils en réchappèrent bien que n’étant pas des “élus” de Jéhovah. Cependant, s’ils furent épargnés, ce fut pour passer le reste de leur existence comme esclaves dans tout l’Empire romain.
57. Qui formera la chair qui sera sauvée lors de la “grande tribulation”? Et que dira-t-on d’elle?
57 Le fait que les jours de la “grande tribulation” seront écourtés est une garantie que de nouveau quelque “chair” sera sauvée. Mais cette fois ce ne sera pas celle d’un certain nombre d’entre les ennemis de Dieu, qui ressemblent aux Juifs rebelles enfermés dans l’ancienne Jérusalem. Cette fois tous ses ennemis seront voués à la destruction. La “chair” épargnée, en plus de ses “élus”, sera la “grande foule” des brebis obéissantes qui, se conformant à ses commandements, ont quitté le présent système de choses condamné (y compris la chrétienté) et se sont rangées de son côté. Comme elle sera introduite vivante dans le nouvel ordre sous le règne millénaire du Christ, il sera dit de cette “grande foule” de “chair”: “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation.” (Révélation 7:14). Comme elle sera heureuse, la “grande foule” des survivants! Combien Jéhovah se sera montré miséricordieux en écourtant la tribulation!
MISE EN GARDE CONTRE LES FAUX MESSIES
58, 59. a) Comment les pseudo-Christs annoncés par Jésus ont-ils été une déception pour les Juifs? Que durent-ils donc continuer à attendre? b) Qu’a encore dit Jésus au sujet de leur tactique?
58 Dans sa prophétie sur le “signe” de sa “présence” (parousie) et de la “conclusion du système de choses”, Jésus a annoncé la venue de faux Christs avant la désolation de Jérusalem en l’an 70. Il commença sa prophétie par cette remarque, disant aux apôtres qui le questionnaient: “Prenez garde que personne ne vous égare; car beaucoup viendront en se servant de mon nom, en disant: ‘Je suis le Christ’, et ils en égareront beaucoup.” (Matthieu 24:4, 5). Mais ces gens se révélèrent être des imposteurs, car ils ne réalisèrent pas la délivrance de Jérusalem, ni aucune délivrance du tout. Après la destruction de Jérusalem, les Juifs qui ne croyaient pas en Jésus en sa qualité de Messie devraient continuer à attendre un Messie dans la chair. Quant aux chrétiens, juifs ou non juifs, ils devraient, eux, continuer à attendre la “présence” (parousie) promise du vrai Messie, Jésus le Fils de Dieu. La tactique des imposteurs pour entraîner des gens à leur suite a été décrite par Jésus après qu’il eut annoncé la mise en désolation de Jérusalem par les légions romaines. Il poursuivit en disant:
59 “Alors si quelqu’un vous dit: ‘Voyez, le Christ est ici!’, ou: ‘Là!’, ne le croyez pas. Car il se lèvera des faux Christs et des faux prophètes, qui produiront de grands signes et des prodiges, de façon à égarer, si possible, même les élus. Voilà, je vous ai prévenus. Si donc on vous dit: ‘Voyez, il est dans le désert!’, ne sortez pas; ‘Voyez, il est dans les chambres intérieures!’, ne le croyez pas. Car, comme l’éclair sort des régions de l’orient et brille jusque dans les régions de l’occident, ainsi sera la présence [parousia] du Fils de l’homme. Où que soit le cadavre, là seront rassemblés les aigles.” — Matthieu 24:23-28.
60. Pourquoi un faux Christ se tient-il “dans le désert” ou “dans les chambres intérieures”?
60 Jésus, le “Fils de l’homme”, savait mieux que personne sur terre comment il réaliserait sa venue ou présence. Il ne se trouverait ni “ici”, ni “là”, ni en quelque endroit particulier de la terre. Il ne se montrerait pas dans quelque lieu isolé, “dans le désert”, pour que des gens en quête d’un Messie viennent l’y rejoindre, à l’insu des autorités gouvernementales du pays, afin de s’entraîner sous sa conduite et de préparer un coup d’État en vue de l’installer comme Chef messianique du monde (Actes 5:36, 37; comp. I Samuel 22:1, 2). Il ne se tiendrait pas non plus dans des “chambres intérieures”, sa cachette n’étant connue que d’un tout petit nombre d’hommes choisis, pour que là, à l’abri des regards, il puisse conspirer et élaborer avec ses complices des plans secrets, dans le but de renverser le gouvernement du monde et de se faire oindre comme le Messie promis (Comp. II Rois 9:4-14). Bien au contraire, quand Jésus viendrait en Roi et commencerait sa présence royale, il n’y aurait rien à cacher.
61, 62. a) En quel sens la parousie du Christ devait-elle être semblable à l’éclair? b) Quelles paroles de Jésus s’appliquent aux disciples de notre temps?
61 Sa présence ou parousie devait être semblable à l’éclair par ses effets. Sa parousie ne devait pas être comme l’éclair en ce qu’elle se manifesterait brusquement, dans une fraction de seconde, sans que nul ne s’y fût attendu. Jésus ne met pas ici l’accent sur l’apparition soudaine de l’éclair, qui jaillit sans être annoncé, mais sur le fait que l’éclair brille au-dessus d’une vaste zone, depuis les régions de l’orient jusque dans les régions de l’occident (Luc 17:24). Sa puissance lumineuse est comme celle qui est décrite dans Psaume 97:4: “Ses éclairs illuminèrent le sol productif; la terre vit et se trouva dans de violentes douleurs.” De même, pour ce qui est de la parousie du Fils de l’homme, les habitants de la terre ne devaient pas demeurer dans les ténèbres. D’horizon en horizon tous les humains devaient être illuminés. Sa présence devait être rendue publique, tout comme l’éclair est public de par sa puissance lumineuse, de par la grande portée de son éclat. Aux disciples de notre temps s’appliquent ces paroles que Jésus a dites à ses apôtres il y a dix-neuf siècles:
62 “Ne les craignez donc pas; car il n’y a rien de voilé qui ne vienne à être dévoilé, ni rien de secret qui ne vienne à être connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière; et ce que vous entendez chuchoter, prêchez-le depuis les toits en terrasse.” — Matthieu 10:26, 27.
63. a) Pourquoi des faux Christs et des faux prophètes se lèvent-ils? b) En quel sens les “élus” fidèles sont-ils semblables aux aigles?
63 Si des faux Christs et des faux prophètes se lèvent, c’est afin d’“égarer, si possible, même les élus”. (Matthieu 24:23-25; Marc 13:21-23.) Mais les “élus” fidèles ne permettront pas qu’on les fasse se déranger pour rien. Ils ne permettront pas qu’on les fasse courir de droite et de gauche après un prétendu Messie humain. Ils ne se laisseront pas attirer vers quelque homme qui se déclare le Christ et s’imagine le prouver par toutes sortes d’exhibitions (Luc 17:22, 23). Grâce à la Bible, ils savent de quel côté porter leurs regards. Ils sont comme les aigles dont la vue perçante leur permet d’apercevoir tout en bas sur la terre des choses minuscules, avec netteté (Job 39:27-29). C’est pourquoi ils ne se rassemblent pas autour d’un pseudo-Christ, pour ne pas tomber dans la famine spirituelle. Comme les aigles, qui aperçoivent de fort loin le cadavre mangeable et qui s’y rassemblent pour le dépecer en commun, les “élus” voient où trouver la nourriture spirituelle, c’est-à-dire auprès du vrai Christ lors de sa présence invisible. C’est donc là qu’ils se rassemblent et trouvent de quoi s’alimenter sur le plan spirituel. — Luc 17:37.
64. a) Où seulement les faux Christs peuvent-ils se montrer et pourquoi? b) Selon Jésus, où devait apparaître son signe après la tribulation de ces jours-là?
64 Jamais le Roi Jésus Christ n’apparaîtra dans la chair en quelque endroit de la terre lors de sa parousie. Se montrer sur la terre, voilà tout ce que peuvent faire les faux Christs, qui ne sont que des hommes de chair et de sang. Mais il n’en va pas de même pour le Seigneur Jésus Christ ressuscité et glorifié (I Timothée 6:14-16). C’est sur ce fait que Jésus a attiré l’attention de ses apôtres en poursuivant sa prophétie, en ces termes: “Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme, et alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en gémissant, et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire. Et il enverra ses anges avec un grand son de trompette, et ils rassembleront ses élus, des quatre vents, d’une extrémité des cieux à l’autre extrémité.” — Matthieu 24:29-31; Marc 13:24-27.
DES PHÉNOMÈNES CÉLESTES “AUSSITÔT APRÈS”
65. Aux jours de quelle tribulation Jésus faisait-il allusion? Les phénomènes qu’il a prédits se sont-ils produits “aussitôt après” cette tribulation, c’est-à-dire sans qu’il y ait d’interruption?
65 Par l’expression “aussitôt après la tribulation de ces jours-là”, Jésus faisait évidemment allusion aux jours de la “grande tribulation” qui vint sur Jérusalem en l’an 70, du fait des Romains. Or, on a beau consulter les documents historiques, il n’est dit nulle part que des phénomènes du genre de ceux qu’a décrits Jésus se soient produits “aussitôt après”, dans le sens de tout de suite après, sans qu’il y ait eu d’interruption, mais à la file, comme des événements en chaîne. Aussitôt après la “grande tribulation” qui aboutit à la destruction de Jérusalem, le “signe du Fils de l’homme” n’apparut pas dans le ciel. Ni les assiégeants romains ni les autres tribus de la terre ne se frappèrent la poitrine en gémissant à la vue du Fils de l’homme venant visiblement sur les nuées, “avec puissance et grande gloire”. Au témoignage de l’histoire, les légions romaines, après avoir détruit la ville de Jérusalem, s’en allèrent assiéger la dernière forteresse juive, la place forte sur le mont Massada près de la rive occidentale de la mer Morte. Ils s’en emparèrent en l’an 73, achevant du même coup de soumettre toute la province de Judée. Jésus s’était-il donc trompé en cet endroit de sa prophétie?
66. Jésus fut-il un faux prophète ou bien quelle est la difficulté ici?
66 Non, Jésus ne fut pas ici un faux prophète. Sous l’inspiration de l’esprit saint de Dieu, il ne pouvait se tromper. Quelle est donc la difficulté ici? C’est évidemment ce que l’on entend tout naturellement par l’expression “aussitôt après”. De toute évidence, “aussitôt” prend ici une signification analogue à celle qu’il a en Jean 6:21. Jésus, après avoir marché sur les eaux de la mer de Galilée, était monté dans le bateau où se trouvaient ses disciples et, nous est-il dit dans ce passage, “aussitôt le bateau toucha la terre, là où ils tentaient d’aller”. À coup sûr, il s’était écoulé bien plus qu’un court instant avant que le bateau touchât la terre. C’est comme le mot “bientôt” en Révélation 1:1 où il est dit: “Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt.” Ici le mot “bientôt” s’étend en durée depuis le jour où l’apôtre Jean reçut la Révélation, aux alentours de l’an 96, jusqu’aux accomplissements de la Révélation au vingtième siècle. (Comparez la longueur de temps qu’embrasse “bientôt” en Romains 16:20.)
67. Comment donc faut-il entendre l’expression “aussitôt après”?
67 Pour faire concorder ce que Jésus a annoncé en Matthieu 24:29 avec les faits dont on dispose, il faut comprendre que l’expression “aussitôt après” fait abstraction des siècles qui se sont succédé jusqu’au vingtième sièclec. À notre époque, lors de la parousie du Fils de l’homme depuis 1914, nous voyons des phénomènes et des événements qui correspondent à ce que Jésus a annoncé dans ce verset.
68, 69. a) Comment la situation mondiale depuis 1914 correspond-elle à ce que Jésus a annoncé à propos des corps célestes? b) Comment les humains impuissants de notre temps ressemblent-ils à ceux qui sont décrits en Ésaïe 59:9, 10 et Sophonie 1:17, 18?
68 Les historiens s’accordent à reconnaître que depuis 1914 l’humanité se trouve dans la période la plus sombre de son existence. C’est comme si le soleil avait été “obscurci” durant le jour, comme si la lune ‘ne donnait pas sa lumière’ de nuit et comme si, dans la même nuit sans clair de lune, les étoiles étaient tombées du ciel pour disparaître dans les profondeurs des ténèbres. Pour le présent système de choses condamné, il n’y a de lumière ni le jour ni la nuit pour ce qui est de ses perspectives d’avenir. L’incapacité des hommes à trouver d’eux-mêmes une issue à la situation mondiale a été parfaitement décrite dans les anciennes prophéties de la Bible, en ces termes:
69 “Nous continuons à espérer la lumière, mais voici les ténèbres; la clarté, mais nous avons marché dans une obscurité continue. Nous continuons à tâtonner en cherchant le mur, comme des aveugles, et nous continuons à tâtonner comme ceux qui sont sans yeux. Nous avons trébuché en plein midi comme au crépuscule du soir; parmi les hommes vigoureux nous sommes comme des morts.” (Ésaïe 59:9, 10). “Et [moi, Jéhovah,] je causerai de l’angoisse aux humains, et ils marcheront comme des aveugles; car c’est contre Jéhovah qu’ils ont péché. Et leur sang sera répandu comme de la poussière, et leurs entrailles comme la fiente. Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer au jour de la fureur de Jéhovah; mais par le feu de son zèle toute la terre sera dévorée, car il fera une extermination, terrible, oui, de tous les habitants de la terre.” — Sophonie 1:17, 18.
70. a) À la lumière des observations scientifiques, comment les cieux ont-ils perdu leur aspect pacifique? b) En quel sens les puissances des cieux ont-elles été ébranlées?
70 Les cieux semblent avoir perdu leur aspect pacifique. La science moderne nous parle des puissantes projections d’énergie nucléaire qui s’élèvent à des milliers de kilomètres dans le ciel et qui apparaissent comme des taches solaires. Ces éjections émettent des flots considérables de particules qui atteignent notre planète et ne sont pas sans effet. Sans arrêt la terre est bombardée par d’invisibles rayons d’énergie atomique qui nous viennent de régions inconnues de l’espace. Nos télescopes radar captent des signaux radar en provenance d’étoiles qui sont invisibles à l’œil des télescopes les plus puissants et qui signalent ainsi leur présence dans l’espace. Des astronautes se sont posés sur la lune, six fois. Des chefs militaires aimeraient transformer notre satellite en base militaire, pour s’en servir en cas de conflit terrestre. Et quand on songe aux avions supersoniques et aux fusées intercontinentales à ogives nucléaires, d’une effroyable puissance dévastatrice, on comprend toute la signification de ces solennelles paroles de Jésus: “Et les puissances des cieux seront ébranlées.” (Matthieu 24:29). L’homme a envahi le ciel et l’espace et a ruiné l’équilibre naturel des choses.
71. a) Quelles menaces renferment les mers? Que devient l’atmosphère? b) Qu’a écrit un imprimé anglais en 1970?
71 La mer, elle aussi, qui était naguère un univers caché, est devenue maintenant une région pleine de menaces. Ses eaux foisonnent de sous-marins modernes, armés de missiles, capables d’envoyer, sans faire surface, la mort sur les habitants sans défense de la terre ferme. D’autre part, la mer se pollue; on y jette en effet toutes sortes de déchets et de produits qui détruisent la vie. La mer risque de devenir aussi morte que l’endroit le plus bas de la terre; nous voulons parler de la Mer Morte au Moyen-Orient. Quant à l’atmosphère au-dessus de la mer et de la terre, elle est polluée, elle, par les fumées nocives que vomissent les usines et par les gaz toxiques qui s’échappent des voitures et des avions. Prévoyant les conséquences, un imprimé de Londres (Medical News-Tribune), en date du 27 mars 1970, portait en manchette cet avertissement: “En 1984 la terre sera peut-être morte.”
“DANS LE CIEL LE SIGNE DU FILS DE L’HOMME”
72, 73. a) Si ce n’est pas la planète Terre, qu’est-ce qui doit être détruit? b) Quel genre de signe concernant le Messie fut donné il y a dix-neuf siècles? Mais, selon Jésus, quelle sorte de signe sera donné pendant sa parousie?
72 Cependant notre planète ne sera jamais détruite par une guerre nucléaire. Jamais elle ne deviendra la “défunte planète Terre”. Jamais le Créateur ne permettra que la terre soit privée de toute vie. C’est le présent système de choses international qui sera détruit. Cette destruction viendra de Dieu par le moyen de son Roi messianique Jésus Christ, avec tous ses saints anges. Quand il était sur la terre et qu’on l’appelait Fils de l’homme, des Juifs sceptiques lui demandèrent “de leur montrer un signe du ciel”, comme preuve qu’il était bien le Messie promis. Jésus leur répondit qu’il ne leur serait donné qu’un signe terrestre, “le signe de Jonas”. Ce signe leur fut donné quand Jésus fut mort pendant trois jours dans le cœur de la terre et puis fut ressuscité le troisième jour (Matthieu 16:1-4; 12:39, 40). Mais maintenant, pendant sa présence invisible, il sera donné aux habitants de la terre un “signe” dans le ciel. Après avoir parlé de l’ébranlement des puissances des cieux, Jésus poursuivit en ces termes:
73 “Et alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme, et alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en gémissant, et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire.” — Matthieu 24:30.
74, 75. a) À quoi s’applique en Matthieu 24:30 le mot “venir”? Comment aura lieu cette venue? b) Avec quelle prophétie de Daniel cette annonce d’un “signe” dans le ciel a-t-elle un lien?
74 Cela ne s’applique pas au commencement de sa parousie ou à son arrivée dans l’esprit, mais à sa “venue” (grec: érkhoménon) lors de la “grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde”. Le fait que sa “venue” est décrite comme une venue sur les “nuées du ciel” montre bien qu’il s’agit d’une venue invisible, de celle qui aura lieu quand Jésus dirigera son attention sur la terre pour y projeter sa puissance avec une vigueur dévastatrice. Les habitants de notre planète prendront alors conscience que cela ne vient pas des hommes, mais du ciel, du Fils de l’homme glorifié, agissant en qualité de Représentant de Dieu. Ce “signe” n’est pas sans lien avec le signe dans le ciel qu’a vu le prophète Daniel et qu’il décrit en ces termes:
75 “Je continuai à regarder dans les visions de la nuit, et voici, avec les nuées des cieux venait quelqu’un comme un fils d’homme; et il accéda jusqu’à l’Ancien des Jours, et on le fit approcher devant Celui-ci. Et on lui donna la domination, et la dignité, et un royaume, pour que tous les peuples, groupements nationaux et langues le servent. Sa domination est une domination d’une durée indéfinie, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas supprimé.” — Daniel 7:13, 14.
76. a) Quand la vision de Daniel commença-t-elle à s’accomplir? b) En quel sens toutes les tribus verront-elles “venir” le Fils de l’homme et qui ne se lamentera pas avec elles?
76 Cette vision de Daniel a commencé à s’accomplir invisiblement dans les cieux spirituels à partir de 1914. Donc, au temps divinement marqué, le Fils de l’homme agira avec autorité et puissance contre Babylone la Grande (y compris la chrétienté) et les peuples hostiles de la terre. Les preuves tangibles de son action contre eux, qu’ils verront et ressentiront, seront pour eux comme un “signe” dans le ciel. Face à l’anéantissement, “toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en gémissant”. Mais le reste des “élus” de Dieu et la “grande foule” des “brebis”, qui se sont séparés de Babylone la Grande et de ses amants, ne se lamenteront pas avec les tribus terrifiées de la terre. Ils auront été rassemblés à la droite du Roi régnant Jésus Christ. — Révélation 7:9-17; Matthieu 25:31-40.
RASSEMBLEMENT ANGÉLIQUE DES “ÉLUS”
77. a) Quel rassemblement sera achevé à cette époque? Depuis quand est-il en cours? b) En quel sens se fait-il comme par un “grand son de trompette”?
77 À cette époque sera achevé ce que Jésus a décrit ensuite: “Et il enverra ses anges avec un grand son de trompette, et ils rassembleront ses élus, des quatre vents, d’une extrémité des cieux à l’autre extrémité.” (Matthieu 24:31). Ce rassemblement angélique des “élus” se fait pendant sa parousie. C’est en 1919 que les “élus” commencèrent à quitter Babylone la Grande et à retourner dans leur domaine spirituel sur la terre, tout comme le reste juif, sortant de Babylone, retourna dans son pays en l’an 537. Depuis lors, comme un “grand son de trompette”, retentit la proclamation que le Royaume messianique de Dieu a été établi dans les cieux et qu’ils doivent se ranger résolument de son côté et prêcher cette “bonne nouvelle du royaume” dans le monde entier. C’est en direction des “quatre vents” que retentit cette proclamation de la bonne nouvelle, comme une sonnerie de trompette. On l’entend d’une extrémité des cieux à l’autre.
78. a) En quelles occasions notamment le rassemblement des “élus” est-il devenu manifeste pour tous les hommes? b) Qui en particulier est conscient d’un tel rassemblement?
78 Comme les y engage le “grand son de trompette”, les anges au service du Fils de l’homme rassemblent les “élus” de tous les coins de la terre. Ce rassemblement est devenu manifeste pour tous, notamment dans la série des grandes assemblées qui se sont tenues à partir du congrès général de l’Association internationale des Étudiants de la Bible, celui qui eut lieu du 1er au 8 septembre 1919, jusqu’aux assemblées internationales de “La victoire divine” organisées par les témoins de Jéhovah en 1973, tout autour du globe (Voir les avis concernant ces assemblées aux pages 94 et 95 de l’édition anglaise du 1er février 1973 de La Tour de Garde). La “grande foule” en particulier est consciente du rassemblement des “élus” au cours de la parousie du Christ, et ses membres se rangent du côté du Royaume messianique de Jéhovah, collaborant avec les “élus” rassemblés.
79. À en juger par l’accomplissement à ce jour de la prophétie de Jésus, que vont bientôt faire toutes les tribus de la terre?
79 À en juger par l’accomplissement à ce jour de la prophétie de Jésus concernant la “conclusion du système de choses”, ses disciples savent que le temps est très proche où “toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en gémissant”, à la vue de ce qui les attend et que leur réserve le Fils de l’homme glorifié.
UNE ILLUSTRATION QUI PERMET D’EN DÉTERMINER LA PROXIMITÉ
80. Quelles paroles de Jésus faut-il prendre en considération pour savoir que la “grande tribulation” est proche?
80 Il n’est pas nécessaire que nous sachions le jour et l’heure de l’année exacte où la “grande tribulation” se déchaînera contre le présent “système de choses” tout entier. Pour savoir combien elle est à présent dangereusement proche, il suffit de prendre en considération ce que Jésus a dit à ce point décisif de sa prophétie: “Du figuier, pris comme illustration, apprenez donc ceci: dès que sa jeune branche devient tendre et qu’elle pousse des feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez qu’il est proche, aux portes. En vérité je vous le dis: Non, cette génération ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront absolument pas.” — Matthieu 24:32-35.
81. Grâce à quoi, nous qui sommes de cette génération, savons-nous que le “signe” annoncé par Jésus est près de s’accomplir?
81 Dans l’accomplissement de la prophétie de Jésus, que voulons-nous encore voir, nous qui sommes de cette génération qui a vu le déchaînement de la Première Guerre mondiale en 1914, pour savoir qu’“il est proche, aux portes”? Que pourrions-nous encore désirer comme preuves? Nous n’ignorons pas la signification des choses qui se passent sur la terre depuis la fin des temps des Gentils en 1914. En tant que personnes intelligentes et qui étudient la Bible, nous sommes convaincus qu’il sera bientôt accompli, le “signe de [la] présence [du Christ] et de la conclusion du système de choses”. — Matthieu 24:3.
82. Selon Jésus, quelle doit être notre attitude devant les événements mondiaux pendant sa parousie?
82 Cela nous décourage-t-il? Cela nous fait-il perdre toute joie dans la vie? Nullement. Car Jésus a dit à ses disciples quelle devrait être leur attitude devant les événements qui surviendraient durant sa parousie invisible, en ces termes: “Et il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles et, sur la terre, l’angoisse des nations, désemparées à cause du mugissement de la mer et de son agitation, tandis que les hommes défailliront de peur et à cause de l’attente des choses venant sur la terre habitée; car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée avec puissance et grande gloire. Mais, quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance approche.” — Luc 21:25-28.
83. À quoi ne doivent pas se laisser aller les “élus” et la “grande foule”? Que signifie pour eux la délivrance?
83 Avons-nous vu ‘ces choses commencer à arriver’, nous qui sommes de cette génération? Avons-nous vu “ces choses” survenir au cours des décennies qui se sont écoulées depuis 1914? En effet. Nous n’avons donc pas lieu de nous laisser accabler par l’“angoisse internationale”. Nous n’avons pas lieu de courber le dos plus longtemps sous la tyrannie de Babylone la Grande, y compris la chrétienté. C’est maintenant le moment de nous redresser en libres adorateurs du Dieu Très-Haut, le Souverain Seigneur Jéhovah. Ce n’est pas le moment de regarder par terre, avec désespoir. C’est le moment de redresser la tête vers le ciel pour voir, dans la lumière grandissante des Saintes Écritures, qui renferment les prophéties de Jésus, les preuves d’un avenir de paix pour l’humanité. La signification de toutes ces preuves est fort claire: la délivrance est proche! Pour les “élus” de Dieu et la “grande foule” de leurs compagnons d’adoration, c’est l’assurance qu’ils survivront à la “grande tribulation”. Quand, sous la protection divine, nous viendrons de la “grande tribulation”, nous laisserons derrière nous les ruines irréparables du présent système de choses. Devant nous s’ouvrira, dans toute sa gloire, le nouveau système de choses, celui de Dieu.
[Notes]
a Daniel 9:26, 27 est ainsi rendu: “Et après les soixante-deux semaines le Messie sera retranché, bien qu’il n’y ait point de crime en lui; et lui, avec le chef qui vient, il détruira la ville et le sanctuaire. Ils seront détruits par un déluge et, jusqu’à la fin de la guerre fixée dans son cours, par des désolations. Or, une semaine confirmera une alliance pour beaucoup et à la moitié de cette semaine seront ôtés Mon sacrifice et Ma libation. Et sur le temple sera une abomination des désolations, et à la fin d’un temps il sera mis fin à cette désolation.” — La Bible des Septante, de Charles Thomson.
b Voir Guerres des Juifs (angl.) de Josèphe, Livre II, chapitre XIX, sections 1-7.
c Voir La Tour de Garde (éd. angl. du 1er décembre 1970, page 726, paragraphes 30, 31). Étant donné que Jésus déclara, dans la même prophétie, en Matthieu 24:36, que nulle créature ne connaissait ‘ce jour-là et cette heure-là’ où il viendrait pour détruire le présent système de choses, personne ne fut à même de dire quelle étendue de temps, après la destruction de Jérusalem, il fallait entendre par l’expression “aussitôt après”. Nous qui vivons dix-neuf siècles après, nous comprenons que cette expression embrassait une longue période de temps. On notera que le verset parallèle de Marc n’emploie pas l’adverbe “aussitôt” avant la préposition “après”. — Marc 13:24.
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L’“esclave” qui de son vivant a vu le “signe”Le Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 17
L’“esclave” qui de son vivant a vu le “signe”
1. Selon le récit de la création des lumières célestes, à quel égard Dieu voulait-il que l’homme fût comme lui?
LE CRÉATEUR de l’homme a son calendrier. Il voulait que l’homme eût, lui aussi, son calendrier. Voici ce qu’on lit au premier chapitre de sa Parole inspirée, dans le récit de la création: “Puis Dieu dit: ‘Que des luminaires apparaissent dans l’étendue des cieux pour faire une séparation entre le jour et la nuit; et ils devront servir de signes, et pour les époques, et pour les jours, et pour les années. Et ils devront servir de luminaires dans l’étendue des cieux pour éclairer la terre.’ Et cela se fit ainsi. Et Dieu se mit à faire les deux grands luminaires, le grand luminaire pour dominer le jour et le petit luminaire pour dominer la nuit, et aussi les étoiles.” (Genèse 1:14-16). Ainsi la Sainte Bible compte le temps de l’existence de l’homme; elle le compte en époques, en jours et en années.
2, 3. a) Comment la Bible nous permet-elle de compter le temps jusqu’à l’année 1914? b) Qu’a dit Jésus concernant la date de sa venue lors de la “grande tribulation”?
2 La Bible a compté le temps depuis la création de l’homme au Jardin d’Éden jusqu’à ce que sa chronologie ait rejoint les dates authentiques de l’histoire profane. Les prophéties bibliques qui contiennent des données chronologiques permettent d’aller plus avant dans le calcul du temps, jusqu’à la fin des “sept temps” de la domination gentile de l’humanité, c’est-à-dire jusqu’à l’année 1914 (Daniel 4:16, 23, 25, 32; Luc 21:24). Cette année-là fut le temps où commença la parousie ou “présence” de Jésus Christ glorifié. Jésus a annoncé la “grande tribulation” qui devait survenir pendant sa parousie, mais sans préciser le jour et l’heure où s’abattrait cette calamité sans précédent. Voici ses paroles:
3 “Quant à ce jour-là et à cette heure-là, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais seulement le Père. Car, comme ont été les jours de Noé, ainsi sera la présence du Fils de l’homme. Comme ils étaient, en effet, en ces jours d’avant le déluge: ils mangeaient et buvaient, les hommes se mariaient et les femmes étaient données en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; et ils ne s’aperçurent de rien jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous, ainsi sera la présence du Fils de l’homme. Alors, deux hommes seront aux champs: l’un sera pris et l’autre sera abandonné; deux femmes seront en train de broyer au moulin à bras: l’une sera prise et l’autre sera abandonnée. Restez donc aux aguets, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient [grec: érkhétaï].” — Matthieu 24:36-42; Marc 13:32, 33.
4. À quoi les conditions sociales des humains devaient-elles être semblables pendant la parousie de Jésus? De quels “jours” est-il question?
4 Selon cette prophétie, les conditions sociales des hommes et des femmes pendant la parousie invisible du Seigneur Jésus Christ devaient être semblables à celles qui régnaient aux jours de Noé, avant le déluge universel. En parlant des “jours de Noé”, Jésus faisait évidemment allusion aux “jours d’avant le déluge”, aux jours où Noé préparait l’arche que Dieu lui avait ordonné de construire. Sinon il n’y aurait rien eu de particulier à quoi les hommes antédiluviens eussent pu prendre garde et qui leur eût indiqué qu’un déluge allait survenir dans la génération de l’époque. Ainsi ce fut pendant la préparation de l’arche. Les “jours de Noé” dont il est ici question se situent donc dans les cent dernières années de son existence d’avant le déluge, car celui-ci commença en la six centième année de sa vie, et ainsi on lit: “Noé atteignit cinq cents ans. Après cela, Noé devint père de Sem, Cham et Japhet.” — Genèse 5:32; 7:11.
5. a) Qu’est-ce qui limitait encore les “jours de Noé”? b) Que montre la mise en parallèle de la parousie et des “jours de Noé”?
5 Ce qui limitait encore le temps, c’est qu’il fut dit à Noé de prendre dans l’arche avec lui sa femme, ses trois fils et les ‘femmes de ses fils’. (Genèse 6:18.) Cela indique que les trois fils de Noé étaient déjà mariés quand commencèrent les travaux de l’arche. Donc le temps pendant lequel les hommes pouvaient s’apercevoir qu’il se passait quelque chose d’inhabituel a dû se limiter à environ cinquante ans avant la catastrophe planétaire. Quoi qu’il en soit, les “jours” qui leur furent accordés pour prendre garde furent en assez grand nombre. Jésus a dit: “Ainsi sera la présence [parousia] du Fils de l’homme.” Voilà qui prouve que la parousie invisible du Christ est une période d’une certaine durée et qu’elle ne marque pas simplement l’époque du commencement de la “grande tribulation” à telle heure de tel jour. C’est ce que confirme d’ailleurs le passage parallèle de Luc 17:26 que voici: “D’autre part, comme il advint aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l’homme.” Or, de même que les jours où se construisit l’arche se terminèrent par l’entrée de Noé et de sa famille dans l’immense bâtiment, de même la parousie invisible doit durer une certaine période de temps et aboutir à son point culminant lors de la “grande tribulation” mondiale.
6. a) Par quoi les jours de Noé devaient-ils ressembler à l’époque de sa parousie? b) En quoi les gens agissaient-ils mal?
6 Aux jours de Noé la terre était remplie de violence et se dégradait (Genèse 6:11, 12). Naturellement, c’était mal. Or Jésus n’a pas fait allusion à cela quand il montra en quoi les jours de Noé et les jours de sa parousie ou “présence” étaient semblables. Il dit en effet: “Ils mangeaient, ils buvaient, les hommes se mariaient, les femmes étaient données en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, et le déluge arriva et les détruisit tous.” (Luc 17:27). Il n’y a aucun mal à faire les choses que mentionne ce passage. En quoi donc les gens ont-ils mal agi? En ce qu’ils se sont laissé absorber par des choses ordinaires, quotidiennes, et n’ont pas ajouté foi au message de Noé, celui dont Dieu l’avait chargé. Ils n’ont pas pris au sérieux le fait que Noé confirmait la véracité de son message par la construction de l’arche, manifestant par là sa foi (Hébreux 11:7). Montrant que c’était là mal agir, Jésus a dit: “Et ils ne s’aperçurent de rien jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous.” — Matthieu 24:39.
7. a) Pour quelle raison ceux qui périrent au déluge furent-ils condamnés? b) Les gens de notre temps leur ressemblent-ils?
7 Les gens qui périrent noyés dans les flots du déluge furent condamnés pour leur manque de foi. C’étaient des impies. C’est pourquoi Dieu “ne s’est pas retenu de châtier un monde ancien, mais a sauvegardé Noé, prédicateur de justice, avec sept autres, quand il a amené un déluge sur un monde d’impies”. (II Pierre 2:5.) Jésus a dit dans sa prophétie: “Ainsi sera la présence du Fils de l’homme.” Voilà qui nous incite à voir de plus près le comportement des gens au cours de sa parousie invisible. Jéhovah constate-t-il chez eux la même absence de foi? Ne songent-ils pas, eux aussi, qu’à manger, à boire et à se marier, tout en se montrant indifférents aux paroles et à la conduite d’un petit groupe de personnes, comparables à Noé et aux sept membres de sa famille? Depuis plus de soixante ans à présent, soit depuis le commencement de la parousie du Christ en 1914, les “élus” de Jéhovah et une “grande foule” de “brebis”, venue par la suite, proclament dans le monde entier le Royaume divinement instauré et l’approche de la “grande tribulation”, mais les gens en général ne s’en soucient guère.
8. a) En quel jour de la dernière semaine Noé et sa famille entrèrent-ils dans l’arche? Que fit alors Jéhovah? b) Qui ne nous faut-il donc pas imiter?
8 Au temps de Noé, au cours de la dernière semaine avant le déluge, furent introduits dans l’arche les animaux et les oiseaux qui, en tant que représentants de leurs espèces, devaient être gardés en vie. Le dernier jour de cette semaine décisive, le dix-septième jour du deuxième mois (calendrier de Noé) de l’année 2370 avant notre ère, Noé et les sept membres de sa famille entrèrent dans l’arche. “Après cela, Jéhovah ferma la porte derrière lui.” (Genèse 7:1-16). Par cette action divine, Noé et sa famille furent enfermés pour leur salut, mais tous les autres humains restèrent dehors, pour leur ruine. Jésus se sert de cela comme d’un exemple qui doit servir d’avertissement à tous les disciples qui vivent aux jours de sa parousie ou “présence”. Loin de nous donc d’imiter ce monde d’impies qui par égoïsme et manque de foi reste indifférent! Qui ne prend pas garde et n’agit pas suivant l’accomplissement de la prophétie de Jésus risque de périr avec ce monde. La “grande tribulation” surprendra l’imprudent à un jour et à une heure qui ne sont pas annoncés, qu’on ne connaît pas maintenant.
TRIÉS POUR LA VIE OU POUR LA DESTRUCTION
9. a) En quels termes Jésus montre-t-il que le salut, tout comme la destruction, opérera un triage? b) Pourquoi est-il important d’avoir la vue perçante comme les aigles?
9 En ce temps-là le salut, tout comme la destruction d’ailleurs, opérera un triage, même lorsqu’il s’agira de ceux qui sont nos proches compagnons dans des travaux profanes comme la culture dans les champs ou le broyage du grain à la maison. Jésus a dit: “Alors, deux hommes seront aux champs: l’un sera pris et l’autre sera abandonné.” (Matthieu 24:40, 41). Quelques semaines avant cette prophétie, alors que Jésus faisait une déclaration analogue, ses auditeurs lui demandèrent: “Où, Seigneur?” Il répondit: “Où est le corps, là aussi seront rassemblés les aigles.” (Luc 17:34-37). Les humains qui seront “pris” pour le salut seront ceux qui, sur le plan spirituel, ont la vue perçante comme les aigles, qui se rassemblent autour du festin spirituel que Jéhovah fournit à l’intérieur des limites de son lieu de sécurité. Les humains qui seront abandonnés pour la destruction seront ceux qui ne restent pas conscients de l’accomplissement de la prophétie de Jésus et qui, par indifférence, ne changent rien à leur vie d’égoïstes. Ces gens-là, qui cherchent à sauvegarder leur âme humaine par les moyens que leur offre ce monde, la perdront le jour où se déchaînera soudain la “grande tribulation”.
10. En quels termes Jésus a-t-il souligné la leçon de son illustration?
10 Nous nous garderons donc d’imiter les gens du monde, même ceux de la chrétienté, qui ressemblent aux contemporains de Noé, uniquement occupés d’eux-mêmes. Dans notre intérêt Jésus a souligné la leçon de son illustration, en disant: “Restez donc aux aguets, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient [grec: érkhétaï].” (Matthieu 24:42). Si nous croyons à la parousie du Seigneur depuis 1914, nous avons tout lieu de nous tenir éveillés et sur nos gardes, de peur que la “grande tribulation” ne nous surprenne occupés à autre chose qu’à ce qu’il fallait.
11, 12. a) Pourquoi Jésus n’a-t-il pas dit à ses disciples à quelle date il viendrait pour la “grande tribulation”? b) Si nous nous laissons surprendre par la “grande tribulation” comme par un voleur, quelles en seront les conséquences pour nous, comme le montre l’illustration de Jésus?
11 Le Seigneur Jésus n’a pas dit à ses disciples quels seraient le jour et l’heure du mois de l’année où il viendrait (grec: érkhétaï) en tant que Représentant de Jéhovah chargé de l’exécution de sa vengeance lors de la “grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde”. Jésus ne fait connaître la date exacte à aucun de ses disciples. Car ils pourraient céder à l’insouciance et se mêler aux entreprises de ce monde pour prendre ensuite, à la dernière minute, une forme de piété et s’activer dans le service que Jéhovah a ordonné. Comme nous ne connaissons pas la date, nous sommes tenus de rester éveillés. Si nous ne sommes pas actifs dans le culte pur de Dieu, nous nous laisserons surprendre par la “grande tribulation” comme par un voleur, et cela signifiera une perte éternelle. C’est pourquoi Jésus a dit:
12 “Mais sachez ceci: si le maître de maison avait su à quelle heure [de la nuit] le voleur devait venir, il se serait tenu éveillé et n’aurait pas laissé forcer sa maison. C’est pourquoi vous aussi soyez prêts, car c’est à une heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme vient [grec: érkhétaï].” — Matthieu 24:43, 44.
13. a) Pourquoi Jésus laisse-t-il ses disciples dans l’incertitude quant à l’heure où il viendra pour exécuter la vengeance de Jéhovah? b) Que convient-il donc que nous fassions?
13 Pourquoi Jésus laisse-t-il ses disciples dans l’incertitude quant à l’heure exacte de sa venue pour exécuter la vengeance de Jéhovah ou pour rétribuer selon la justice le présent système de choses, religieux, politique et social? C’est pour obliger tous ceux qui se disent chrétiens à montrer ce qu’ils sont. Sont-ils en tout temps des chrétiens authentiques, continuellement occupés à prêcher la bonne nouvelle du Royaume messianique de Dieu et à faire des “disciples des gens de toutes les nations”, ou bien est-ce que ce sont des opportunistes, c’est-à-dire des gens qui attendent jusqu’à la dernière minute, jusqu’au jour où ils s’aperçoivent qu’il n’y a plus de temps à perdre mais que c’est le moment de s’engager dans l’œuvre que Dieu approuve? Comme “c’est à une heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme vient”, il faut que nous soyons éveillés et actifs à toute heure dans le culte et le service qu’agrée notre Seigneur.
“L’ESCLAVE FIDÈLE ET AVISÉ”
14. Quelle question Jésus a-t-il soulevée, laissant à ses auditeurs le soin de décider ce qu’ils voulaient être?
14 Ici le Seigneur est passé au sujet de la vigilance, celle qu’il requiert de ses disciples, qui doivent se tenir prêts. C’est pourquoi il soulève une question qui vise chaque disciple sous le rapport de son attachement au Messie de Jéhovah et sous celui de sa prudence, de sa prévoyance et de sa perspicacité. Lorsqu’il a entendu le Maître poser la question que voici, chaque disciple a pu décider lui-même quel genre d’esclave il voulait être: “Quel est vraiment l’esclave fidèle et avisé que son maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner leur nourriture en temps voulu?” — Matthieu 24:45.
15. a) Pourquoi Jésus souleva-t-il la question de l’esclave qui serait fidèle? b) Quelle question se pose quant à l’identité de l’esclave et que dit à ce sujet un ouvrage cité dans le paragraphe?
15 Sachant, grâce aux prophéties de la Parole de son Père, qu’il y aurait des rebelles, des apostats qui se détourneraient de la foi et du service chrétiens, c’est avec raison que Jésus a soulevé une question qui touche chacun de ses disciples. Mais en posant sa question comme il l’a fait, de qui parlait Jésus? D’un homme en particulier, d’un disciple personnel, ou bien faisait-il allusion à une classe de disciples? Un ouvrage (The Critical and Exegetical Hand-Book to the Gospel of Matthew de H. A. W. Meyer, docteur en théologie [1884]) émet une idée. À la page 429 le livre dit ceci à propos de l’expression “qui donc” (Darby): “Considérant la nécessité de se tenir prêt, ainsi qu’on l’indique. La conclusion est présentée, elle, sous la forme d’une allégorie, le doulos [esclave] représentant les disciples que le Seigneur a établis pour être les guides de Son Église au sein de laquelle ils sont tenus de se montrer fidèles (I Cor. IV. 1 f.) et prudents, (...).” Cette limitation de l’“esclave” aux douze apôtres ouvre la voie à la doctrine de la succession apostolique ou de la succession épiscopale, de la succession des évêques (surveillants) installés par ordination.
16. Pour ce qui est de savoir si la classe de l’“esclave” comprend tout le groupe des disciples et pas seulement les surveillants, que dit Marc 13:34-36?
16 En revanche, quand on considère l’“esclave fidèle et avisé” comme étant tout le groupe des disciples (y compris les surveillants spirituels), cela élimine toute “succession épiscopale”, cause de bien des maux et de bien des oppressions au sein de la chrétienté, ainsi que l’atteste l’histoire. Ce que Jésus a dit sur ce point, le disciple Marc l’a formulé en des termes qui indiquent qu’il s’agit bien du groupe tout entier de ses disciples. Marc 13:34-36 dit en effet ceci: “C’est comme un homme qui, partant pour l’étranger, a quitté sa maison et a donné l’autorité à ses esclaves, à chacun son ouvrage, et qui a ordonné au portier de rester aux aguets. Restez donc aux aguets, car vous ne savez pas quand viendra [grec: érkhétaï] le maître de la maison: ou tard dans la journée, ou à minuit, ou au chant du coq, ou de grand matin; pour que, quand il arrivera soudain, il ne vous trouve pas endormis.”
17. Pourquoi Jésus ne s’est-il pas montré rude en comparant ses disciples à des “esclaves”? Quelle qualité devient obligatoire quand on est esclave?
17 Jésus n’a pas fait preuve de rudesse en comparant ses disciples à des “esclaves”. Ce n’est pas sans raison qu’ils sont rangés dans cette catégorie. On lit en effet en I Corinthiens 6:20 et 7:23: “Vous avez été achetés à un prix. Glorifiez sans faute Dieu dans le corps que vous êtes.” “Vous avez été achetés à un prix; ne vous rendez plus esclaves des hommes.” À ces paroles de l’apôtre Paul on peut ajouter celles que l’apôtre Pierre adressa aux chrétiens: “Vous savez en effet que ce n’est pas avec des choses corruptibles, avec de l’argent ou de l’or, que vous avez été délivrés de votre conduite stérile que vous teniez de vos ancêtres. Mais c’est avec un sang précieux, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, oui, celui du Christ.” (I Pierre 1:18, 19). En conséquence, ce disciple du Christ commence ainsi sa seconde lettre: “Simon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ.” D’autre part, Paul ne s’est nullement senti gêné de se présenter comme suit: “Paul et Timothée, esclaves de Christ Jésus.” (Philippiens 1:1). Et un demi-frère charnel du Seigneur débute sa lettre par ces mots: “Jude, esclave de Jésus Christ, mais frère de Jacques.” (Jude 1). Quand on est esclave pour une telle raison, on est d’autant plus tenu de faire montre de fidélité chrétienne.
18. Pourquoi l’ancien Israël était-il une nation de serviteurs de Jéhovah? En quels termes Jéhovah compara-t-il tous ces serviteurs à une seule personne?
18 N’étant pas l’objet de sévices, les disciples du Christ ne se plaignirent pas de la condition de l’esclave chrétien, alors qu’il y avait de quoi se plaindre des mauvais traitements dont était victime la nation d’Israël: “Israël est-il un serviteur ou un esclave né dans la maisonnée? Pourquoi est-il devenu l’objet d’un pillage?” (Jérémie 2:14). L’antique nation d’Israël était devenue “l’objet d’un pillage” par les Gentils, parce que les Israélites ne s’étaient pas conduits en fidèles serviteurs de Jéhovah, le Dieu Très-Haut. Jéhovah les ayant rachetés d’Égypte, tout le peuple d’Israël était une nation de serviteurs de Jéhovah. Quand Jéhovah fit connaître à Pharaon le droit spécial qu’il avait sur la nation d’Israël, Il compara la nation élue à une seule personne, en ces termes: “Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis: Renvoie mon fils pour qu’il me serve.” — Exode 4:22, 23.
19. En quels termes Jéhovah parla-t-il par l’entremise d’Ésaïe à la nation d’Israël?
19 Plus de sept siècles après, Jéhovah parle de toute la nation d’Israël comme d’une seule personne, son seul serviteur, en ces termes: “Mais toi, ô Israël, tu es mon serviteur, toi que, des extrémités de la terre, j’ai saisi, et toi que, de ses parties lointaines, j’ai appelé. Et ainsi je t’ai dit: ‘Tu es mon serviteur; je t’ai choisi, et je ne t’ai pas rejeté.’” (Ésaïe 41:8, 9). Pour bien montrer que ce “serviteur” collectif se compose de nombreux individus, le Créateur dit à la nation d’Israël: “‘Vous êtes mes témoins’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘oui, mon serviteur que j’ai choisi.’ (...) Et maintenant, écoute, ô Jacob, mon serviteur, et toi, ô Israël, que j’ai choisi. Voici ce qu’a dit Jéhovah: (...) ‘Ne te l’ai-je pas, depuis lors, fait entendre personnellement et annoncé? Et vous êtes mes témoins.’” — Ésaïe 43:10; 44:1-8; aussi 42:19; 44:21; 48:20; 49:3; Jérémie 30:10.
20. Quand fut rejeté l’Israël selon la chair et qui est devenu l’Israël spirituel? Pourquoi les paroles d’Ésaïe 43:10 s’appliquent-elles à ce dernier?
20 À la Fête de la Pentecôte de l’an 33, cinquante jours après la résurrection de Jésus Christ, la nation circoncise d’Israël fut rejetée par Jéhovah Dieu. Or, aux alentours des années 50-52, l’apôtre Paul, écrivant à ses frères chrétiens de la province romaine de Galatie, leur dit: “La circoncision n’est rien et l’incirconcision non plus, mais une création nouvelle est quelque chose. Et tous ceux qui marcheront avec discipline selon cette règle de conduite, paix et miséricorde sur eux, oui, sur l’Israël de Dieu!” (Galates 6:15, 16). La vraie congrégation chrétienne était l’organisation qui marchait avec discipline selon cette règle concernant une “nouvelle création”. Depuis le rejet de l’Israël selon la chair, c’était la congrégation des disciples de Christ qui constituait l’“Israël de Dieu”. Elle était l’Israël spirituel. En tant que congrégation étroitement unie, elle était le “serviteur” de Jéhovah Dieu et de son Christ. C’est à cet Israël que pouvaient s’adresser ces paroles d’Ésaïe 43:10: “‘Vous êtes mes témoins’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘oui, mon serviteur que j’ai choisi.’”
21. a) Bien qu’ayant soulevé la question de l’“esclave”, que n’ignorait pas Jésus? b) Quelle question se pose sur l’époque de l’apparition de la classe de l’“esclave”?
21 Bien qu’ayant soulevé la question de l’“esclave fidèle et avisé”, Jésus n’ignorait nullement quel était cet “esclave”. Jésus songeait évidemment au “serviteur” de Jéhovah Dieu, à “l’Israël de Dieu”. Il s’agit donc bien d’un “serviteur” collectif. Au prix de son propre sang, Jésus avait acheté comme esclave l’Israël de Dieu. Il pouvait donc en faire mention, dans son illustration, comme d’un “esclave” collectif, un esclave qui se montrerait “fidèle et avisé”. Or Jésus a parlé de cet “esclave” dans sa prophétie sur le “signe de [sa] présence et de la conclusion du système de choses”. Faut-il en conclure que l’“esclave” collectif est apparu pour la première fois durant sa “présence” ou parousie, depuis 1914?
22. a) Pourquoi la classe de l’“esclave fidèle et avisé” n’a-t-elle pu faire son apparition pour la première fois pendant la parousie du Christ? b) Qui étaient les “domestiques” que l’“esclave” était chargé de nourrir?
22 Non, car l’illustration de Jésus nous présente le seigneur de l’“esclave” sous les traits de quelqu’un qui part, comme “un homme qui, partant pour l’étranger, a quitté sa maison et a donné l’autorité à ses esclaves”. (Marc 13:34.) L’“esclave fidèle et avisé” est donc quelqu’un “que son maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner leur nourriture en temps voulu”. (Matthieu 24:45.) C’est au moment de son ascension au ciel, il y a donc plus de dix-neuf siècles, que s’en est allé le “maître” de l’“esclave” collectif, après avoir prescrit à l’“esclave” de nourrir les “domestiques”. (Matthieu 28:16-20.) Les “domestiques” n’étaient pas la famille du maître; c’étaient les “gens de sa maison” (Bible Crampon-Tricot) ou sa “domesticité”. (Bible Osty.) Ils étaient esclaves au même titre que l’“esclave fidèle et avisé” chargé de les nourrir. Ainsi donc, ils constituaient, eux tous, un groupe d’esclaves soumis au même “maître”. Ils étaient tous tenus d’être “fidèles et avisés”.
23. a) Quand l’“esclave” collectif fit-il son apparition? b) Qu’est-ce qui atteste qu’un tel “esclave” a vu de son vivant le “signe” de la parousie de son maître?
23 L’illustration de Jésus commença à s’accomplir au moment de son départ en l’an 33; c’est depuis lors qu’existe l’“esclave” collectif, savoir “l’Israël de Dieu”, la congrégation du Christ, engendrée de l’esprit, dont les membres seront finalement au nombre de 144 000 (Révélation 7:4-8; 14:1-3). Comme en témoigne l’histoire, lorsque commença la parousie invisible du “maître”, au terme des temps des Gentils en 1914, il y avait encore sur terre un reste de la classe de l’“esclave”. Ainsi, l’“esclave” a vu de son vivant le “signe” de la parousie ou “présence” du Maître.
“POUR LEUR DONNER LEUR NOURRITURE EN TEMPS VOULU”
24. Quelle était la tâche de l’“esclave”, et pourquoi des “domestiques” pouvaient-ils être utilisés pour accomplir cette tâche?
24 Dans la parabole l’“esclave” n’a pas reçu de talents d’argent pour faire des affaires avec. Il n’est donc pas question ici de “talents” spirituels. L’“esclave” fut chargé tout particulièrement de donner à ses compagnons de domesticité leur nourriture en temps voulu. Ils avaient besoin d’être nourris régulièrement, tout comme l’“esclave” qui avait été établi, afin de réparer leurs forces et d’être à même d’accomplir le travail dans la maison du maître. Si les domestiques étaient en grand nombre, l’“esclave” n’irait pas trouver chacun d’eux pour lui servir directement ses repas. Il est plus raisonnable de penser que l’“esclave” veillerait à ce que la nourriture fût disponible et servie à tous les “domestiques” ou ‘gens de la maison’. Parmi les “domestiques” il y en aurait qui aideraient à servir les repas à leurs compagnons. Il n’est donc pas étrange de voir les domestiques apporter leur concours pour se nourrir les uns les autres.
25. Quand la classe de l’“esclave” commença-t-elle à servir la nourriture? À qui, et quel fut le résultat ce jour-là?
25 Dès que la “nourriture” spirituelle devint disponible “en temps voulu”, le jour de la Pentecôte de l’an 33, la classe de l’“esclave” se montra ‘fidèle et avisée’ en distribuant la “nourriture” sous l’inspiration de l’esprit de Dieu qui venait d’être répandu. La congrégation de cent vingt disciples environ se mit à parler dans ses rangs des “choses magnifiques de Dieu”. Mais la petite congrégation primitive ne garda pas ces “choses” pour elle. Des milliers de gens spirituellement affamés, qui se disaient serviteurs de Jéhovah Dieu, s’étaient rassemblés pour écouter ces “choses”. L’apôtre Pierre donna l’exemple en nourrissant ces Juifs et ces prosélytes affamés qui étaient à Jérusalem pour célébrer la fête de la Pentecôte, fête qui était à présent périmée. De cœur tous ces gens désiraient devenir des “domestiques” du “maître” messianique; pour cela ils avaient besoin d’être nourris. Ce fut en “temps voulu” donc que la classe de l’“esclave fidèle et avisé” leur donna la nourriture. Le résultat fut que parmi eux trois mille devinrent croyants, se firent baptiser et reçurent le don de l’esprit saint. Ils étaient à présent des “domestiques” du Maître, mais ils avaient encore besoin de nourriture. — Actes 2:1-42.
26, 27. a) Comment le programme d’alimentation s’est-il étendu? Qui se vit chargé de donner l’exemple ici? b) À quel ordre obéissait-on?
26 Moins de trois ans et demi plus tard, l’activité alimentaire de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” s’étendit et toucha d’autres futurs “domestiques”. Ceux-ci étaient d’entre les “gens de toutes les nations”, d’entre les non-Juifs ou Gentils. L’apôtre Pierre se vit chargé de donner l’exemple en ce domaine. Il fut envoyé sous la direction divine dans la ville de Césarée, située sur la côte méditerranéenne orientale, pour y convertir le centurion Corneille et ceux qui s’étaient réunis dans sa maison (Actes 10:1 à 11:18). Ainsi la porte s’ouvrait toute grande devant les Gentils, qui pouvaient devenir des “domestiques” de Jésus Christ, le Maître messianique. Ceux de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” durent porter la nourriture spirituelle à ces futurs “domestiques” et les alimenter, pour qu’ils deviennent des Israélites spirituels, des membres de l’Israël de Dieu. Une fois devenus des “domestiques” spirituels, ceux-ci durent à leur tour se joindre à l’œuvre d’alimentation. Cela se faisait conformément à l’ordre que le Maître avait donné peu avant son départ:
27 “Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la conclusion du système de choses.” — Matthieu 28:19, 20.
28. a) À quelle portion durable de nourriture spirituelle fut-il pourvu au premier siècle? b) Avons-nous besoin à notre époque de la nourriture spirituelle dont disposait à l’origine la classe de l’“esclave”?
28 Pour fournir une aide durable dans l’œuvre d’alimentation spirituelle, Dieu, inspirant des apôtres et des disciples de Jésus Christ, leur fit écrire les vingt-sept livres des Écritures grecques chrétiennes, depuis l’Évangile de Matthieu jusqu’à la Révélation. Cette savoureuse portion de nourriture spirituelle, qui fut servie aux “domestiques” chrétiens par la classe de l’“esclave fidèle et avisé” du premier siècle, demeure à la disposition des “domestiques” chrétiens du vingtième siècle. Cela a produit la Sainte Bible complète, qui se compose de soixante-six livres, trente-neuf en hébreu et en araméen et vingt-sept en grec commun du premier siècle. On a besoin de toute la Bible et pas seulement des Écritures grecques chrétiennes. Quand la classe de l’“esclave fidèle et avisé” se mit à l’œuvre au premier siècle, elle n’avait comme nourriture spirituelle sous forme écrite que les Écritures hébraïques et araméennes. Ce dont se nourrissaient à l’origine les “domestiques” chrétiens, nous avons besoin de nous en nourrir aussi à notre époque. La congrégation primitive de Jérusalem parlait et lisait l’hébreu. Aujourd’hui nous avons besoin de traductions des Écritures hébraïques.
29. a) Après le premier siècle, comment s’est poursuivie l’œuvre de la classe de l’“esclave”? b) Dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle, comment s’amorça une œuvre d’alimentation?
29 Comment la classe de l’“esclave fidèle et avisé” a-t-elle survécu et accompli son service à travers les siècles? L’histoire ne nous permet pas de nous en faire une idée bien nette. Il semble qu’une génération de la classe de l’“esclave” a nourri la génération suivante (II Timothée 2:2). Mais dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle il y eut des hommes pieux qui aimaient la nourriture spirituelle de la Sainte Bible et désiraient la savourer, mais pas seulement pour se délecter de littérature sacrée. On créa des classes d’étude biblique, qui n’avaient rien à voir avec les écoles du dimanche et les Églises de la chrétienté. Ces classes firent des progrès dans l’intelligence des vérités fondamentales des Saintes Écritures. Ceux qui parmi ces étudiants de la Bible étaient sincères et désintéressés eurent le vif désir de partager ces portions vitales de nourriture spirituelle. Ils manifestaient l’esprit de fidélité qui caractérise l’“esclave” établi pour donner aux “domestiques” la nourriture spirituelle nécessaire “en temps voulu”. Ils étaient ‘avisés’ en ce sens qu’ils voyaient que le temps voulu était arrivé et quel était le meilleur moyen de servir la nourriture. Ils s’appliquèrent à la servir.
30. a) Quel péril menaçait la doctrine de la “rançon pour tous”, mais quel défenseur de la doctrine fut suscité “en temps voulu”? b) Qu’a écrit en 1881 le rédacteur de La Tour de Garde au sujet du “serviteur fidèle et sage”?
30 Parmi les doctrines fondamentales de la Bible figure la “rançon pour tous”. Or, ce plat vital sur la table spirituelle de ceux qui craignaient Dieu risquait de leur être enlevé par les tenants du rationalisme et de l’évolutionnisme. À cette époque qui, comme on peut s’en rendre compte aujourd’hui, était le “temps voulu”, se présenta un défenseur résolu de la “rançon pour tous”. Il parut sous la forme d’un nouveau journal destiné aux amis de la Bible, Le Phare de la Tour de Sion (Zion’s Watch Tower and Herald of Christ’s Presence), dont le premier numéro parut en anglais en juillet 1879, à six mille exemplaires. Son rédacteur et éditeur était un membre du groupe d’étude biblique de Pittsburgh en Pennsylvanie. Il se nommait Charles Taze Russell. Ce chrétien, ayant remarqué l’illustration du “serviteur fidèle et sage” (Matthieu 24:45, Bible du roi Jacques), en avait donné une explication dans La Tour de Garde de novembre 1881, page 5 (éd. angl.). Dans les deux derniers paragraphes de l’article “Dans la vigne”, il déclara ceci:
Nous croyons que chaque membre de ce corps de Christ est engagé dans une œuvre bénie qui consiste, soit directement, soit indirectement, à donner la nourriture en temps voulu à la maison de la foi. “Qui donc est le serviteur fidèle et sage que son Seigneur a établi sur sa maison”, pour leur donner leur nourriture en temps voulu? N’est-ce pas le “petit troupeau” des serviteurs consacrés qui s’acquittent fidèlement de leurs vœux de consécration — le corps de Christ — et est-ce que le corps tout entier de Christ, individuellement et collectivement, ne donne pas la nourriture en temps voulu à la maison de la foi — la grande troupe des croyants?
Heureux ce serviteur (le corps tout entier de Christ) que son Seigneur, lorsqu’il viendra (grec: élthôn), trouvera faisant ainsi. “En vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens.” “Il héritera toutes choses.”
31. a) Russell a-t-il prétendu être le “serviteur fidèle et sage”? b) Qu’est-ce qui atteste que Russell a servi en tant que membre de la classe du “serviteur”?
31 Comme on le voit, le rédacteur et éditeur de La Tour de Garde n’a jamais prétendu être, en sa personne, le “serviteur fidèle et sage”. Il n’a jamais revendiqué ce titrea. Cependant il a continué à rédiger La Tour de Garde jusqu’au jour de sa mort survenue le 31 octobre 1916. Il créa la Société Watch Tower (Zion’s Watch Tower Tract Society) en l’année 1881 et la fit enregistrer dans l’État de Pennsylvanie en décembre 1884. Il fit paraître les six volumes des Études des Écritures dans les années 1886-1904, ainsi que de nombreuses brochures traitant de sujets bibliques. Il a aussi préparé le Photo-Drame de la Création, que l’on commença à montrer en janvier 1914; des séances de projection eurent ensuite lieu sous toutes les latitudes. Russell a prononcé d’innombrables discours dans le monde entier. Il est mort au cours de sa dernière tournée de conférences aux États-Unis. Il est indéniable que jusqu’à l’heure de sa mort, en 1916, Russell a servi en tant qu’élément de la classe de l’“esclave fidèle et avisé”, donnant aux domestiques du Maître “leur nourriture en temps voulu”.
32. Après la mort de Russell, quelle tendance sectaire se développa? Quand fut-elle enrayée et comment?
32 Comme l’“esclave” de l’illustration de Jésus n’est pas un seul homme, mais la congrégation ointe des disciples du Christ, la classe de l’“esclave fidèle et avisé” n’a pas arrêté son service après la mort de Russell. Cependant nombre de compagnons de Russell, se laissant entraîner par un sentiment de reconnaissance et d’obligation à son égard, en vinrent à voir en sa personne l’“esclave fidèle et avisé”. Cette conception apparut nettement dans le livre qu’édita en juillet 1917 l’Association de la Tribune du peuple de Brooklyn, New York. Ce livre fut appelé “Le mystère accompli” et il contenait un commentaire sur la Révélation, Ézéchiel et le Cantique des cantiques. La page de l’éditeur portait ces mots: “Œuvre posthume du Pasteur Russell”. Un tel livre et l’attitude religieuse qu’il manifestait, tout cela ne pouvait que conduire à la formation d’une secte ayant pour pivot un homme. Mais ces tendances sectaires furent enrayées avec la publication au début de 1927 des articles “Fils et serviteur” et “Le serviteur — bon et méchant” qui parurent dans l’édition anglaise des 1er et 15 février 1927 de La Tour de Garde (éd. française de mai et juin 1927). Comme l’expliquaient ces articles, le “serviteur” de Matthieu 24:45 était un serviteur collectif. — Ésaïe 43:10-12.
33. Quand on s’est défait des exemplaires en stock des livres de Russell et du Mystère accompli, les “domestiques” du Christ se trouvèrent-ils privés de toute nourriture?
33 Un peu plus tard, en 1929, on s’est défait en les distribuant parmi le public des exemplaires en stock des six volumes des Études des Écritures de Russell et du Mystère accompli. Les “domestiques” ou “gens de sa maison” se trouvèrent-ils alors sevrés de toute ‘nourriture spirituelle en temps voulu’? Nullement, ainsi qu’on va le voir.
L’ESCLAVE “HEUREUX”
34. Qui souleva la question de l’“esclave fidèle et avisé”? Qui y a répondu et comment?
34 Est-ce Jésus qui, en Matthieu 24:45, a soulevé la question de l’“esclave” qui fut établi sur les “domestiques” de son maître et qui se montrerait fidèle et avisé? Dans le verset suivant (Matthieu 24:46), Jésus répond d’ailleurs à cette question, en disant: “Heureux cet esclave, si son maître, en arrivant [grec: élthôn], le trouve faisant ainsi!” L’“esclave” fut fidèle à son maître et se montra avisé en continuant à faire, jusqu’au retour de son maître, ce dont il avait été chargé, savoir “donner [aux domestiques] leur nourriture en temps voulu”. Cela devait lui procurer beaucoup de bonheur lors du retour de son maître.
35. a) Au premier siècle, à quelle époque, annoncée par Jésus, la classe de l’“esclave” survécut-elle? Qu’a rédigé l’apôtre Jean à la fin du premier siècle? b) Quand se terminèrent les temps des Gentils en 1914, quelle question se posa alors à propos de la classe de l’“esclave”?
35 Il y a dix-neuf siècles, quand elle fut formée pour la première fois, la classe de l’“esclave fidèle et avisé” survécut à la période agitée que Jésus avait décrite prophétiquement en Matthieu 24:4-22, Marc 13:5-20 et Luc 21:8-24. Plus de vingt-cinq ans après la destruction de Jérusalem par les Romains, en l’an 70, l’apôtre Jean rédigea la Révélation, ainsi que l’Évangile et les trois lettres qui portent son nom, et cela au profit de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” et pour que soient nourris les “domestiques” du Maître céleste. En 1914, le reste de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” arriva au temps de l’accomplissement total ou final de la prophétie de Jésus sur le “signe de [sa] présence et de la conclusion du système de choses”. Les événements qui, comme Jésus l’avait prophétisé, caractérisèrent la période typique qui va de l’an 33 à l’an 70, commencèrent également à se produire en 1914. La question qui se posa alors était de savoir si la classe de l’“esclave fidèle et avisé” survivrait aux difficultés qui ne manqueraient pas de survenir et qui correspondraient à ce qui était advenu à la classe de l’“esclave” entre 33 et 70.
36. Pendant la Première Guerre mondiale, quelles difficultés rencontra la classe de l’“esclave” pour nourrir les domestiques? Que dire de La Tour de Garde?
36 Quand arriva la fin des temps des Gentils vers le 4/5 octobre 1914, la Première Guerre mondiale sévissait depuis plus de deux mois. C’était là quelque chose de nouveau, non seulement pour le monde des hommes, mais encore pour la classe de l’“esclave” du Maître. Le premier conflit planétaire dépassa en violence et en puissance de dévastation ‘les guerres et les rumeurs de guerres’, l’affrontement nation contre nation, royaume contre royaume, bref tout ce qui avait marqué les années qui suivirent l’ascension au ciel de Jésus en l’an 33 (Matthieu 24:6, 7). Les conditions et les restrictions provoquées par la Première Guerre mondiale firent que la classe de l’“esclave fidèle et avisé” eut beaucoup de peine à continuer de donner aux “domestiques” du Maître céleste “leur nourriture en temps voulu”. La situation ne fit qu’empirer pour eux, et parmi les domestiques beaucoup finirent par se trouver en prison ou dans des camps militaires. Des représentants de la Société Watch Tower et des membres de la rédaction du périodique La Tour de Garde furent incarcérés dans la prison d’Atlanta, après avoir été lourdement condamnés, en été 1918. Malgré ces épreuves, La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ continua à paraître, non à Brooklyn, mais à Pittsburgh, en Pennsylvanie.
37. Dans quelle situation angoissante se trouvait la classe de l’“esclave” à la fin de la Première Guerre mondiale? Quelles questions se posèrent alors?
37 Telle était la situation angoissante qui régnait à l’époque où prit fin la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918. Les communications internationales entre la Société Watch Tower et les filiales étrangères avaient été coupées ou rendues difficiles. Quant aux imprimés bibliques, ils avaient été soit interdits, soit retirés de la circulation. Les clichés qui servaient à l’impression des tracts avaient été, on ne sait comment, détruits ou perdus. Quelles étaient donc les perspectives de la classe de l’“esclave” du Maître? Qu’était-elle décidée à faire dans la période de l’après-guerre?
L’INSPECTION PAR LE MAÎTRE DE L’ESCLAVE
38. Quelles questions se posèrent concernant les sectes de la chrétienté et concernant les chrétiens objets de la haine internationale?
38 Oui, c’était vraiment le moment d’inspecter la classe de l’“esclave”. Tous les faits concourent à prouver que le Maître est bien venu à l’époque pour faire son inspection. Selon la prophétie de Malachie 3:1-5, il fallait s’y attendre. Naturellement, nul n’ignorait la conduite des Églises sectaires de la chrétienté pendant la guerre. Comment pouvaient-elles sans rougir se dire disciples ou esclaves de Jésus Christ? Pouvaient-elles, même par ce qu’elles ont fait jusqu’en 1919, prouver qu’elles constituaient la classe de l’“esclave fidèle et avisé” de Jésus Christ, Seigneur et Maître céleste? En sa qualité de Juge, il ferait savoir quelles étaient ses conclusions par la façon dont il agirait avec les centaines de sectes de la chrétienté. Mais notre attention se porte plus particulièrement sur les chrétiens sincères, étudiants de la Bible, qui, pendant la guerre, furent persécutés pour avoir obéi à Christ et qui devinrent “les objets de la haine de toutes les nations” à cause de son nom. Comme ils furent inspectés, eux aussi, quel fut le verdict du Maître dans leur cas?
39. Selon la parabole de Jésus, dans quel état d’esprit le maître revint-il chez lui? Pourquoi revenait-il?
39 Selon l’illustration de Jésus, dans quel état d’esprit le maître qui avait établi l’esclave revint-il à sa maison? Revint-il pour la détruire avec fureur, ou bien cela lui fit-il plaisir de rentrer et de voir comment les choses s’étaient passées durant son absence? Son retour à la maison fut un retour pacifique. Il ne venait pas pour la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, celle qui se livrera à Har-Maguédon (Révélation 16:13-16). Mais il voulait s’assurer que ses affaires domestiques étaient en ordre. Est-ce que l’esclave qu’il avait établi s’était acquitté de sa tâche, c’est-à-dire avait-il donné aux “domestiques” leur “nourriture en temps voulu”? Le maître devait faire une inspection.
40. Puisqu’il fallait servir régulièrement la bonne sorte de nourriture, que constata le Maître à son retour à propos des chrétiens haïs et persécutés?
40 Avait-on servi la nourriture, la bonne sorte de nourriture, en temps voulu? Voilà ce sur quoi devait se prononcer le maître à son retour. Que dire à ce propos du groupe des chrétiens qui étaient l’objet de la haine et des persécutions internationales (Matthieu 24:9)? Jusqu’en 1919 ils s’étaient appliqués à donner la “nourriture en temps voulu” à la “maison de la foi”, c’est-à-dire aux “domestiques” du Maître céleste, et cela malgré les obstacles suscités par les persécuteurs et les nations en guerre. Non seulement il était fort difficile de servir régulièrement la nourriture spirituelle, mais il fallait encore veiller à sa qualité. Sous ce rapport le groupe des chrétiens haïs et persécutés, qui s’étaient en tout temps évertués à être de fidèles esclaves de Jésus Christ, subirent victorieusement l’épreuve. Pendant le premier conflit planétaire, ils ne s’étaient pas joints à la chrétienté ni au monde païen pour prêcher la propagande de guerre voulue par les gouvernements. Ils persévérèrent dans la prédication du message biblique pour l’époque et continuèrent à préconiser l’attachement aux principes des Écritures.
41. Quand il inspecta ces chrétiens, par quoi le Maître ne se laissa-t-il pas influencer? Comment peut-on voir depuis lors quel est son verdict?
41 Quel fut donc le verdict du Maître céleste à propos de ses esclaves obéissants? Il ne se laissa pas influencer par le fait qu’ils étaient impopulaires et avaient été en butte aux persécutions au sein d’un monde en proie à la folie de la guerre. N’avait-il pas annoncé que cela leur arriverait pendant sa parousie ou “présence” invisible? Trouva-t-il un groupe d’esclaves chrétiens qui passaient outre à l’hostilité du monde et s’efforçaient de donner satisfaction à leur Maître en accomplissant ce qu’il leur avait ordonné de faire durant son absence? Il a dû les trouver en train d’agir ainsi, à en juger par la façon dont l’inspection, commencée en 1919, a influé sur son verdict depuis lors. Ses actes et ses rapports avec ses esclaves chrétiens sont plus éloquents que les paroles.
42, 43. a) La nuit où il fut trahi, quelle prophétie Jésus appliqua-t-il à ses apôtres? Comment s’accomplit-elle? b) Trois ans et demi après l’intronisation de Jésus en 1914, comment cette même prophétie de Zacharie 13:7 se réalisa-t-elle?
42 Réfléchissons un instant au cas des apôtres de Jésus. Trois ans et demi après son baptême au Jourdain, Jésus Christ fut trahi au jardin de Gethsémané. Il cita la prophétie de Zacharie 13:7 et annonça ce qui allait arriver à ses apôtres, en ces termes: “Tous, vous trébucherez à mon sujet cette nuit, car il est écrit: ‘Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.’ Mais une fois relevé, je vous précéderai en Galilée.” (Matthieu 26:31, 32). Cette application de la prophétie de Zacharie à ses apôtres se vérifia la nuit même du 14 Nisan de l’an 33. En effet, en Matthieu 26:56, il nous est dit ce qui arriva après la trahison de Jésus: “Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent.” Oui, ses “brebis” étaient dispersées.
43 Parallèlement, trois ans et demi après la fin des temps des Gentils et l’intronisation du Christ dans les cieux en 1914, eut lieu la célébration du Repas du Seigneur, le mardi 26 mars 1918. La dispersion des “brebis” du Berger céleste touchait alors à son point culminant, et La Tour de Garde, dans son édition anglaise du 1er mars 1918, au premier paragraphe de l’article de fond “En mémoire de notre Roi”, disait ceci: “Si le Mémorial qui approche sera le dernier, nous l’ignorons, bien entendu; mais nous savons par contre que nous nous sommes approchés d’un an de la pleine consommation de nos espoirs. S’il plaît au Seigneur de nous faire célébrer le Mémorial des années encore, nous le ferons volontiers.” Les perspectives s’assombrirent encore quand des représentants éminents de la Société Watch Tower, qui jouaient un rôle dans l’alimentation spirituelle des “brebis” du Seigneur céleste, furent arrêtés et condamnés à de nombreuses années de prison. Mais on ne comprit pas à l’époque que Zacharie 13:7 était en train de s’accomplir.
44. a) Que disait encore la prophétie de Zacharie? b) Comment cette partie de la prophétie s’accomplit-elle sur les apôtres de Jésus?
44 Or cette prophétie n’avait pas qu’un côté sombre. Oui, le berger serait frappé et les brebis seraient dispersées, mais à cette prédiction s’ajoutait la promesse divine que voici: “Et, à coup sûr, je ramènerai ma main sur ceux qui sont insignifiants.” Autrement dit, Jéhovah ramènerait avec faveur sa main sur les brebis disséminées. Et ainsi Jésus, après avoir cité la prophétie sur la dispersion des brebis, rassura les apôtres par ces mots: “Mais une fois relevé, je vous précéderai en Galilée.” (Matthieu 26:32). En d’autres termes, après sa résurrection, il les regrouperait. Cela eut réellement lieu, et à ce sujet on lit ceci: “Les onze disciples allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait donné rendez-vous, et quand ils le virent, ils lui rendirent hommage, mais quelques-uns doutèrent. Et Jésus s’avança et leur parla, disant: ‘Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer toutes les choses que je vous ai commandées.’” — Matthieu 28:16-20.
45. Comment cette même prophétie s’accomplit-elle sur la classe de l’“esclave” fidèle en 1919? Comment cet “esclave” fut-il rendu heureux?
45 Pareillement, en l’année 1919, Jéhovah ‘ramena effectivement sa main sur ceux qui sont insignifiants’. (Zacharie 13:7.) Jésus Christ, le Roi-Berger, commença réellement à regrouper les “brebis” dispersées. Comme le maître de l’esclave dont il est question dans l’illustration, le Seigneur Jésus revint à sa maison pour l’inspecter, pour voir quelle situation y régnait. Il y trouva la classe de l’“esclave fidèle et avisé”, ceux qui s’évertuaient, malgré les conditions engendrées par la guerre, à faire ce qu’il avait ordonné, c’est-à-dire à donner aux “domestiques” du Seigneur leur nourriture en temps voulu, une nourriture puisée dans la Parole de Dieu. Le Seigneur leur témoigna donc sa faveur en les regroupant pour qu’ils forment dans sa maison un groupe de “domestiques” bien organisés. L’assemblée de huit jours qui se tint à Cedar Point (Ohio) du 1er au 8 septembre 1919, fit savoir au monde que le Seigneur Jésus Christ, invisiblement présent, rassemblait de nouveau ses “brebis” fidèles. Elle apprenait au monde quels étaient ceux que le Seigneur Jésus avait trouvés comme classe de l’“esclave fidèle et avisé”. Cela rendit la classe de l’“esclave” tout heureuse. Cela signifiait que le Maître céleste la gardait dans son service.
46. Comme l’expliqua Jésus, la perspective de quelle récompense rendait l’“esclave” fidèle tout heureux?
46 Le Seigneur Jésus expliqua pourquoi l’“esclave fidèle et avisé” se trouvait dans la condition d’un homme heureux. Il dit en effet: “Heureux cet esclave, si son maître, en arrivant [grec: élthôn], le trouve faisant ainsi! En vérité je vous le dis: Il l’établira sur tout son avoir.” — Matthieu 24:46, 47; Luc 12:42-44.
ÉTABLI SUR TOUT L’AVOIR DU MAÎTRE
47. Que lui imposa le fait d’avoir obtenu de l’avancement? Et comment cela concorde-t-il avec les nouvelles fonctions de son maître?
47 Si le Seigneur Jésus déclara heureux l’“esclave fidèle et avisé”, c’est à cause de la récompense qui l’attendait pour avoir fait tout ce pour quoi son maître l’avait établi. Il obtient de l’avancement et se voit revêtu de plus grandes responsabilités envers le maître, celui à qui il est si fidèle. S’il en est ainsi, c’est sans nul doute parce que son maître, lui aussi, a été investi de plus grandes responsabilités. Évidemment le maître ne quitta pas la maison pour faire du tourisme ou changer d’air. Il avait en vue quelque chose de bien plus important, qui hausserait sa position et augmenterait son pouvoir et son autorité. N’oublions pas que Jésus faisait ici une illustration qui s’appliquait à son départ au ciel pour y recevoir un royaume, après une longue attente à la droite de son Père. Donc, dans l’illustration, il faut sous-entendre cette multiplication des responsabilités du maître. Il faut comprendre que le maître revient chez lui investi de fonctions nouvelles et plus importantes (Hébreux 10:12, 13). Aussi “tout son avoir” prend-il une valeur plus grande. L’“esclave” qui reçoit de l’avancement partage les honneurs avec son seigneur.
48. Pourquoi le service qui fut confié à la classe de l’“esclave” après le retour de son Maître était-il plus important que le service précédent?
48 Lors de l’accomplissement de l’illustration prophétique, le “maître”, le Seigneur Jésus Christ, a obtenu un royaume céleste quand prirent fin, en 1914, les “temps fixés des nations”. Sa parousie ou “présence” invisible commença cette année-là, Jésus siégeant sur le trône céleste en qualité de Roi régnant couronné. Quand il revint chez les “gens de sa maison” en 1919 pour faire l’inspection de tous ses “domestiques”, il le fit en tant que personne investie de fonctions royales, fonctions qu’il ne détenait pas quand il était sur la terre, au premier siècle. La classe de l’“esclave fidèle et avisé” se trouva donc mise au service d’un personnage qui occupait un rang supérieur et avait une autorité et un pouvoir plus grands que celui qu’elle avait servi jusque-là. Son service devenait donc bien plus important. C’était un honneur plus grand que d’y avoir part. Quelle récompense donc que d’obtenir un tel avancement et de se voir confier des responsabilités plus lourdes!
49. Que signifiait pour l’esclave le fait d’avoir été établi “sur tout son avoir”?
49 Dans l’illustration, avant son départ le maître confie des responsabilités limitées à celui qui doit être un “esclave fidèle et avisé”. Il établit cet esclave sur ses seuls domestiques ou gens de sa maison, le chargeant de leur donner leur nourriture en temps voulu. Quand, à son retour, le maître établit l’esclave agréé “sur tout son avoir”, cela signifie donc pour lui des obligations plus grandes. Il doit faire preuve à présent de fidélité et de prudence dans une plus grande mesure, car il doit avoir l’œil sur un plus grand nombre de choses. Il devient un esclave qu’on apprécie.
50. Que faut-il entendre par l’expression “tout son avoir”?
50 Dans l’accomplissement de l’illustration, “tout son avoir”, celui sur lequel le maître établit l’esclave, ne représente pas tout son avoir au ciel. Le Maître glorifié, Jésus Christ, à qui “tout pouvoir” a été donné dans le ciel et sur la terre, est à même de prendre soin lui-même de tout son “avoir” dans les cieux invisibles où ses saints anges sont à son service. Par l’expression “tout son avoir”, celui sur lequel est établie la classe de l’“esclave fidèle et avisé”, il faut entendre tous les biens spirituels qui lui appartiennent sur la terre, relativement à son Royaume céleste qui est instauré. Il ne faut pas comprendre par là le fait de tenir un rôle dans les gouvernements politiques du présent monde, comme si c’était le Roi Jésus Christ qui dirigeait ces institutions politiques humaines. Ces institutions sont vouées à la destruction. Par “tout son avoir”, il faut donc entendre le fait de remplir un rôle terrestre dans l’accomplissement des prophéties qui s’appliquent depuis l’instauration du Royaume dans les cieux en 1914.
51. De quoi sont-ils maintenant ambassadeurs? Pour ce qui est des prophéties, quels privilèges ont-ils maintenant?
51 En inspectant en 1919 le reste de ses disciples oints, le Roi régnant Jésus Christ a trouvé l’“esclave” fidèle et avisé, celui qui avait été établi, en train de nourrir ses “domestiques”. Il a donc établi la classe de cet “esclave” sur tout son avoir. Les fonctions de cette classe, comportant à présent des responsabilités plus grandes, consistaient à servir en accomplissement des prophéties du Royaume qui allaient se réaliser. Au cours des siècles, la classe de l’“esclave fidèle et avisé” s’est composée de ceux qui sont “ambassadeurs à la place de Christ”, des ambassadeurs qui supplient les hommes de se réconcilier avec Dieu par l’entremise de Christ (II Corinthiens 5:19, 20). Mais depuis qu’ils ont été établis en 1919, ils sont ambassadeurs du Royaume messianique inauguré, porteurs d’un message royal qui a pris une signification et une valeur nouvelles (Matthieu 24:14; Marc 13:10). Ils ont la responsabilité et le privilège de s’offrir comme instruments pour l’exécution des prophéties du Royaume qui reçoivent depuis 1914 leur accomplissement final. Quel honneur pour eux que d’être des instruments dans l’exécution des choses qu’annonce la Révélation par tous ses symbolismes merveilleux et par tout ce que ce livre nous apprend encore sur le règne millénaire du Christ!
52. En quel sens cela fut-il une élévation et comment cela a-t-il été préfiguré dans le livre de la Révélation?
52 Toutes ces choses sont des privilèges, des responsabilités, des dignités et des honneurs qui ont été réservés au reste des membres de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” et qui leur sont conférés par leur Maître céleste, le Roi régnant Jésus Christ. Rien d’étonnant qu’on les proclame heureux! Le fait qu’on leur a confié toutes ces choses précieuses est signe d’une élévation. Cela a été préfiguré en Révélation 11:11, 12 à propos des “deux témoins” tués par l’ennemi et dont les corps restèrent étendus pendant trois jours et demi dans la grande artère de la “grande ville” comparable à Sodome: “Et après les trois jours et demi, de l’esprit de vie, venant de Dieu, est entré en eux, et ils se sont tenus sur leurs pieds, et une grande crainte est tombée sur ceux qui les contemplaient. Et ils ont entendu une voix forte venant du ciel, qui leur disait: ‘Montez ici.’ Et ils sont montés au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les ont contemplés.”
53. a) Pourquoi les privilèges et les responsabilités de la classe de l’“esclave” étaient-ils maintenant plus grands? b) Bien qu’on se fût défait des anciennes publications, comment a-t-on continué à nourrir les domestiques?
53 Ceux de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” se sont donc vus chargés de responsabilités et de privilèges élevés, mais cela signifiait plus de travail. Cela leur demandait plus de temps et d’attention. Il leur fallait recourir à des moyens plus importants pour que l’œuvre se fasse, afin que se réalisent les prophéties bibliques concernant l’œuvre du Royaume. Il leur fallait encore travailler dans un champ plus étendu, c’est-à-dire dans toutes les parties de la terre habitée (Révélation 14:6, 7; 10:11). Naturellement, le programme d’alimentation à l’intention des “domestiques” du Seigneur devait se poursuivre. Et quelle table pleine de nourriture spirituelle ne leur a-t-on pas présentée! Quand on s’est défait en 1929 des exemplaires en stock des Études des Écritures de Russell et du Mystère accompli, il n’y eut pas de pénurie de nourriture spirituelle parmi les “domestiques”. On continua d’éditer de nouveaux ouvrages, de nouvelles brochures et de nouveaux tracts depuis la publication en 1921 du livre La Harpe de Dieu. Oui, en octobre 1919 parut aux côtés de La Tour de Garde un nouveau périodique: L’Âge d’Or (aujourd’hui Réveillez-vous!).
54. Quel privilège vint encore s’ajouter à ceux qui avaient été confiés à la classe de l’“esclave”? Que représente pour elle ce nouveau privilège, mais quelle aide reçoit-elle?
54 À tous ces privilèges confiés à la classe de l’“esclave fidèle et avisé” s’ajoute encore celui de travailler à la réalisation de la magnifique vision qu’a contemplée l’apôtre Jean et qu’il nous a décrite en Révélation 7:9-17. En effet, depuis 1935, la classe de l’“esclave” voit s’accomplir cette vision. Ses yeux voient la “grande foule” innombrable, de toutes les parties de la terre, foule qui loue et adore Jéhovah Dieu dans son temple spirituel et lui attribue le salut, à Lui et à l’Agneau Jésus Christ. Pour les Israélites spirituels de la classe de l’“esclave fidèle et avisé”, le fait de devoir prendre soin de cette “grande foule” qui ne cesse de croître représente une grande responsabilité, mais ils savent que ces humains “de toutes nations et tribus et peuples et langues” constituent une part précieuse de “tout son avoir” terrestre. Ils sont donc heureux de veiller aux besoins spirituels de ces “autres brebis”. De son côté, la “grande foule” aide l’“esclave fidèle et avisé” à s’occuper de tout l’“avoir” terrestre du Seigneur.
“SI CE MAUVAIS ESCLAVE”
55, 56. Pourquoi chaque membre de la classe de l’“esclave” doit-il veiller à rester fidèle et avisé, à la lumière de l’avertissement de Jésus?
55 Le Seigneur Jésus Christ continuera de disposer de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” jusqu’à ce qu’elle ait achevé son joyeux service sur terre. Mais chaque membre oint et engendré de l’esprit de la classe de l’“esclave” doit veiller sur sa conduite, de peur d’apparaître comme indigne de figurer plus longtemps au sein de cette classe hautement favorisée. S’il ne restait pas fidèle et avisé, il deviendrait comme un homme qui se révèle être un “mauvais esclave”. Jésus a mis en garde contre ce danger, en ces termes:
56 “Mais si [jamais] ce mauvais esclave dit en son cœur: ‘Mon maître tarde’, et qu’il commence à battre ses compagnons d’esclavage, et qu’il mange et boive avec les ivrognes invétérés, le maître de cet esclave viendra en un jour qu’il n’attend pas et à une heure qu’il ne connaît pas, et il le châtiera avec la plus grande sévérité et lui assignera sa part avec les hypocrites. C’est là qu’il y aura ses pleurs et ses grincements de dents.” — Matthieu 24:48-51; Luc 12:45, 46; INT.
57. a) Jésus dit-il que le maître établit un “mauvais esclave” dès le début, ou que l’esclave établi deviendra méchant? b) Par sa façon d’amener le sujet, que montrait-il?
57 À regarder de plus près ce passage, on notera que Jésus ne dit pas ici que le “maître” en cours de départ établit un “mauvais esclave” dès le début. Il ne dit pas non plus que l’“esclave fidèle et avisé” devient méchant ou “mauvais”. Jésus ne fait que soulever la question et montre seulement quel serait le sort que lui réserverait son maître à son retour “si jamais” (comme en Luc 12:45; aussi en Matthieu 24:48, traduction interlinéaire) l’esclave établi sur les domestiques venait à dire, étant devenu “mauvais” en son cœur, que son maître mettra un long temps à revenir, et s’il commençait à avoir une conduite indigne. Pareil esclave ne serait pas établi sur tout l’avoir du maître. Ainsi donc, Jésus donne à entendre ceci: Supposons que l’esclave établi devienne mauvais et se montre infidèle et imprudent, que lui arrivera-t-il quand son maître reviendra soudain? Eh bien, il subira le sort décrit par Jésus. Jésus ne parle pas ici de l’esclave originel comme devenant mauvais à coup sûr ou presque.
58. a) Comment d’autres versions modernes rendent-elles ce passage? b) Si la classe de l’“esclave” établie par Jésus devenait méchante, que ne pourrait-il pas faire?
58 Plusieurs versions modernes font ressortir l’idée plus clairement, en paraphrasant quelque peu les paroles de Jésus. Ainsi la Bible Crampon-Tricot dit ceci: “Mais si c’est un mauvais serviteur qui se dise en lui-même: ‘Mon maître tarde’, et qu’il se mette à battre ses compagnons, à manger et à boire avec ceux qui s’enivrent (...).” (Matthieu 24:48, 49). Une autre Bible (The New American Bible) dit: “Mais si le serviteur est inutile et se dit”, etc. La traduction de R. F. Weymouth (The New Testament in Modern Speech) met: “Mais, si l’homme, étant un mauvais serviteur, vient à dire en son cœur”, etc. L’apparition d’un “mauvais esclave” n’est pas formellement annoncée par Jésus. Il nous dit simplement comment penserait, parlerait et agirait un esclave infidèle et imprudent, et quel châtiment lui infligerait son maître à son retour. Si l’“esclave” établi par Jésus devenait un “mauvais esclave”, Jésus n’aurait pas d’“esclave” dont il pourrait récompenser l’intégrité. Jésus n’établit pas deux classes d’esclaves.
59. a) Pour quel genre de classe Jésus a-t-il posé les fondements? b) D’après les prophéties, la classe de l’“esclave” était-elle destinée à devenir méchante?
59 Avant son départ il y a dix-neuf siècles, Jésus prit soin de ne pas établir sur ses “domestiques” un esclave mauvais ou inutile. Comme l’attestent les Écritures grecques chrétiennes, la classe de l’“esclave” que Jésus a établie n’est pas devenue une classe mauvaise. Les prophéties de cette partie de la Bible montrent que la classe de l’“esclave” n’allait pas se corrompre. En la personne de ses apôtres éprouvés, Jésus a posé les fondements d’un groupe d’esclaves fidèles. Révélation 7:3-8 annonce que 144 000 Israélites spirituels seraient scellés comme “esclaves de notre Dieu”. Révélation 12:17 a prédit qu’après son expulsion du ciel le dragon Satan le Diable ferait la guerre au reste de la “postérité” de la “femme” de Dieu, “ceux qui observent les commandements de Dieu et possèdent l’œuvre consistant à rendre témoignage à Jésus”. Et Révélation 14:1-4 prophétise que le nombre total des 144 000 “qui continuent à suivre l’Agneau peu importe où il va”, se tiendront avec lui sur le mont Sion. Ils “ont été achetés de la terre”. “Ceux-ci ont été achetés d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau.”
60. a) Les personnes qui se conduisent comme “ce mauvais esclave” ont-elles été établies par le Maître? b) En quoi se constituent-elles généralement?
60 S’il y a une classe de chrétiens engendrés de l’esprit qui se conduit comme “ce mauvais esclave”, ce n’est pas le Seigneur Jésus qui l’a établie sur ses domestiques ou “gens de sa maison”. Des individus qui étaient auparavant membres de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” peuvent s’en détacher pour des motifs égoïstes tels que l’ambition, la recherche du pouvoir, la satisfaction de leurs désirs. Ces égoïstes peuvent se constituer en groupes. Cependant ils formeront une seule classe générale, séparée et distincte de la classe de l’“esclave fidèle et avisé”.
61. Que peut-on raisonnablement dire quant à savoir s’il y aurait des cas qui pourraient servir à illustrer ce que Jésus a déclaré à propos du “mauvais esclave”?
61 Il est raisonnable de croire que le Seigneur Jésus ne recourrait pas à une illustration sans avoir quelques cas, ou un cas général, lui permettant de fournir un exemple de ce qu’il voulait dire à propos de telle conduite et de son issue. Cela démontrerait non pas que Jésus a établi la classe de “ce mauvais esclave” ou type de chrétiens, mais que ce qu’il a décrit arrive réellement aux chrétiens infidèles et imprudents pendant sa présence ou parousie invisible.
62. Quels exemples en avons-nous eu, notamment durant la Première Guerre mondiale? Quels en furent les effets pour la classe de l’“esclave fidèle et avisé”?
62 On en a eu des exemples dans les rangs de l’Association internationale des Étudiants de la Bible, aussitôt après la mort en 1916 du rédacteur de La Tour de Garde et fondateur de la Société Watch Tower. Certains cherchèrent à s’emparer de la direction de la Société en violation de ses statuts légaux. Des désaccords ont éclaté sur la question de savoir quels étaient ceux qui constituaient vraiment l’organisation approuvée par le Seigneur. Les ambitieux et tous ceux qu’irritaient les efforts sincères pour diriger les affaires conformément aux statuts légaux et aux principes bibliques virent leurs tentatives déjouées. Ceux-là se mirent ‘à battre leurs compagnons d’esclavage’ au moyen d’articles imprimés et aussi par la parole verbale et devant les tribunaux. Ils se rangèrent, spirituellement parlant, du côté des “ivrognes invétérés” de ce monde, notamment pendant la Première Guerre mondiale. Tout cela éprouva la stabilité de l’organisation en butte à des persécutions religieuses croissantes. Ce fut là une grande épreuve pour la classe de l’“esclave fidèle et avisé”.
63. a) Comment Jésus donna-t-il l’assurance que le groupe du “mauvais esclave” ne détruirait pas la maison des “domestiques”? b) Comment cette action prédite a-t-elle eu lieu?
63 Par son illustration, Jésus donnait l’assurance que pendant sa parousie ou présence il ne permettrait pas à des infidèles présentant les traits de “ce mauvais esclave” de détruire la “maison de la foi”, de la dominer et de la détourner de sa tâche, c’est-à-dire dispenser à ses “domestiques” leur ‘nourriture spirituelle en temps voulu’. À l’époque de son inspection il châtia avec la plus grande sévérité cette classe mauvaise. Ou, selon la signification littérale du verbe grec utilisé en Matthieu 24:51: “Il le coupera en deux.” Jésus “coupa” cette classe méchante de la classe de l’“esclave fidèle et avisé”. Cette action devint manifeste quand ceux de la classe infidèle, voulant l’indépendance, se retirèrent, formèrent leurs propres groupes religieux et se donnèrent la direction qui leur plaisait. Quiconque le désire peut apprendre quelle a été l’issue de leur conduite.
64. Avec qui le maître lui assigne-t-il sa part? Parmi qui ne tient-il pas à voir ce mauvais esclave?
64 Une telle classe, qui fut “coupée en deux” ou séparée, manifestait les traits de “ce mauvais esclave” décrit par Jésus. Elle en subit les conséquences et pouvait être appelée, dans une mesure restreinte du moins, la classe du “mauvais esclave”. Dans son illustration Jésus nous dit que le maître “lui assignera sa part avec les hypocrites”. (Matthieu 24:51.) Dans l’illustration correspondante où l’“esclave” est appelé “intendant”, Jésus dit: “Il (...) lui assignera sa part avec les infidèles.” (Luc 12:46). Pendant sa présence ou parousie, le Seigneur Jésus ne tient nullement à voir parmi les “gens de sa maison”, ou “domestiques”, de soi-disant chrétiens qui ont les traits de “ce mauvais esclave” ou intendant. Ce sont des hypocrites et leur place est parmi les hypocrites de la chrétienté. Ces gens se révèlent infidèles dans l’accomplissement de la tâche que leur a confiée le Seigneur. Ils appartiennent aux chrétiens infidèles de la chrétienté.
65. Pourquoi leurs pleurs et leurs grincements de dents?
65 Parmi les hypocrites et les infidèles, ceux qui ont un comportement de “mauvais esclave” ne connaissent pas de joie spirituelle authentique. Il leur faut partager l’amertume qui règne en ce milieu-là. “C’est là qu’il y aura [leurs] pleurs et [leurs] grincements de dents.” (Matthieu 24:51). Ce n’est pas qu’ils se repentent. Ils n’éprouvent pas une “tristesse conforme à la volonté de Dieu”, tristesse qui “produit une repentance pour le salut qu’on n’a pas à regretter”. (II Corinthiens 7:10.) Leurs pleurs et leurs grincements de dents sont le signe de leur déplaisir et de leur amère déception. Il se peut qu’ils aient encore un comportement religieux, mais ils ne connaissent pas la joie qu’il y a à accomplir la tâche de l’“esclave” approuvé, qui a été établi sur tout l’avoir du maître.
ATTENTION AU PIÈGE
66. Selon Luc, quel avertissement Jésus donna-t-il en terminant sa prophétie sur le “signe”?
66 Dans sa prophétie sur le “signe de [sa] présence et de la conclusion du système de choses”, Jésus donna encore un avertissement, en plus de l’illustration sur le sort du “mauvais esclave”. Il s’adressa à ses apôtres, les mettant directement en garde, pour qu’ils n’adoptent pas la conduite du “mauvais esclave”. Voici, selon Luc, ce que Jésus a dit à la fin de sa remarquable prophétie: “Mais prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent dans les excès de table, les excès de boisson et les inquiétudes de la vie, et que soudain ce jour-là ne soit tout de suite sur vous, comme un piège. Car il viendra sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Tenez-vous donc éveillés et suppliez en tout temps, pour que vous parveniez à échapper à toutes ces choses qui sont destinées à arriver, et à vous tenir debout devant le Fils de l’homme.” — Luc 21:34-36.
67. Maintenant qu’elle a été établie sur tout l’avoir du Maître, pourquoi est-il important pour la classe de l’“esclave” fidèle de prendre garde à cet avertissement?
67 Il est très important, pour ceux qui composent la classe de l’“esclave” fidèle, de prendre garde à ces paroles, à présent que l’“esclave” du Seigneur Jésus a été établi “sur tout son avoir”. Le jour où la “grande tribulation” s’abattra sur la Jérusalem antitypique ou chrétienté est très proche. Comme un piège à fonctionnement instantané, ce jour s’abattra sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Il surprendra tous les imprudents entraînés dans les excès de table, les excès de boisson et les inquiétudes de la vie. Ce “jour” signifiera leur destruction. Les membres de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” n’ont nul désir de partager le sort des indifférents et de ceux qui ressemblent à “ce mauvais esclave”.
68. a) Outre le fait de la présence de l’“esclave fidèle et avisé”, qu’est-ce qui prouve encore que nous vivons à l’époque indiquée par le “signe”? b) Pourquoi nous faut-il donc faire en tout temps des supplications?
68 Il n’y a donc pas lieu d’être dans l’incertitude en ce qui concerne la période où nous vivons. Tirant la leçon de l’illustration du ‘figuier et de tous les autres arbres’, nous savons où nous sommes et ce qui est proche. L’illustration de l’“esclave fidèle et avisé” est arrivée au point culminant de son accomplissement. Outre le fait de la présence de la classe de l’“esclave fidèle et avisé”, il y a encore le fait qu’elle a été établie sur tout l’avoir du Seigneur et qu’elle en prend soin. Tout cela constitue un élément remarquable du “signe” qui atteste que nous vivons à la parousie du Roi Jésus Christ intronisé et également à la “conclusion du système de choses”. (Matthieu 24:3.) Le jour où sera détruit le présent “système de choses” est près de fondre sur les humains comme un piège. C’est pourquoi il faut nous ‘tenir éveillés’ et ‘supplier en tout temps, pour que nous parvenions à échapper à toutes ces choses qui sont destinées à arriver, et à nous tenir debout devant le Fils de l’homme’. — Luc 21:36.
[Note]
a Voir le livre La Bataille d’Harmaguédon, publié en 1897, page 613, sous l’intertitre “Dispensation de la nourriture à la maison de la foi — Mat. 24:45-51; Luc 12:42-46”. (page 327 dans la traduction française.)
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L’“homme qui méprise la loi” sera réduit à néantLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 18
L’“homme qui méprise la loi” sera réduit à néant
1. Pourquoi n’a-t-on jamais vu tant de gens réclamer la paix entre les nations?
JAMAIS on n’a vu tant de gens réclamer la paix entre les nations. C’est sans nul doute parce que nous vivons à l’“ère atomique”. Cinq nations importantes possèdent déjà la bombe nucléaire et ce nombre est appelé à grossir sous peu, car le secret est de plus en plus connu. Ces bombes, qui peuvent être lancées depuis des bases terrestres ou par des sous-marins invisibles postés à des endroits stratégiques, constituent une menace pour l’humanité.
2. De quelles manœuvres de paix inhabituelles sommes-nous témoins aujourd’hui?
2 Rien d’étonnant donc de voir les dirigeants politiques multiplier les efforts pour empêcher la première guerre nucléaire. Face à l’holocauste atomique, les chefs mondiaux ont tendance à se témoigner un peu plus d’égards. Ceux qui jusque-là étaient des ennemis irréductibles se montrent un peu moins intraitables et prennent des mesures orientées vers la paix. De plus en plus se répand le sentiment qu’il faut faire quelque chose pour garantir la paix. On espère pouvoir sauvegarder la “paix pour une génération”. La Conférence sur la Sécurité et la Coopération européennes qui, en 1973, a réuni trente-quatre pays, montre quelle est la tendance internationale sur ce point. On cherche à combattre le mépris de la loi, mépris qui est devenu mondial.
3. a) À quelle situation semblent conduire les événements mondiaux? b) Quel jour sera alors proche et pourquoi sera-ce une surprise pour les hommes?
3 Le cours que prennent les événements mondiaux semble mener à une situation où les dirigeants pousseront avec allégresse et satisfaction le cri de “Paix et sécurité!”. Quand les hommes en seront à ce stade, réconfortés par le sourire approbateur des Nations unies, faudra-t-il y voir les prémices d’une “génération de paix pour l’humanité”? La prophétie biblique a son mot à dire à ce sujet. Elle a même beaucoup à dire sur les temps et les époques où doivent se produire les choses, car l’Auteur de la Bible, le Créateur de l’homme, respecte son calendrier. Ce n’est pas parce que, dans le domaine de la politique internationale, les hommes sembleront avoir enfin réussi à instaurer ‘la paix et la sécurité’ que Dieu va retarder son jour. Son jour n’est pas fixé par les hommes. D’ailleurs, le fait même qu’ils auront réussi à faire un accord international qui les amènera à crier “Paix et sécurité!” sera le signe annoncé que son jour est sur le point de se lever. Ce qu’il apportera aura de quoi surprendre les humains. Oui, ils seront surpris, parce qu’ils n’ont pas cru ce qu’il a annoncé dans sa Parole et fait proclamer par ses témoins.
4. Qu’est-ce que Paul a écrit aux chrétiens de Thessalonique à propos du temps où l’on criera “Paix et sécurité!”?
4 Des siècles avant notre époque il y eut des scrutateurs de sa Parole prophétique inspirée qui s’attendaient à la venue de son jour. Il y a dix-neuf cents ans l’apôtre Paul, écrivant à la congrégation chrétienne qui venait d’être fondée à Thessalonique en Macédoine, dit à ces personnes: “Or, quant aux temps et aux époques, frères, vous n’avez pas besoin qu’on vous écrive quoi que ce soit. Car vous savez fort bien vous-mêmes que le jour de Jéhovaha vient exactement comme un voleur dans la nuit. Quand ils diront: ‘Paix et sécurité!’, alors une destruction soudaine doit être tout de suite sur eux, comme les affres de l’angoisse sur la femme enceinte; et ils n’échapperont absolument pas. Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme il surprendrait des voleurs, car vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour. Nous n’appartenons ni à la nuit ni aux ténèbres. Ne continuons donc pas à dormir comme les autres, mais restons éveillés et gardons notre équilibre.” — I Thessaloniciens 5:1-6.
5. a) Vers le milieu de quelle période Paul écrivit-il sa première lettre aux chrétiens de Thessalonique? Selon la prophétie de Jésus, par quoi devait être marquée cette période? b) Cependant, selon certains d’entre eux, qu’est-ce qui était proche? Qu’avaient-ils tendance à vouloir?
5 L’apôtre Paul a écrit la première lettre à la congrégation de Thessalonique vers l’an 50 de notre ère. C’était donc vers le milieu de la période allant de l’an 33 à l’an 70, période particulière qui, comme l’avait annoncé Jésus dans sa prophétie sur le mont des Oliviers, serait marquée par ‘des guerres et des rumeurs de guerres’, car, durant cette période, “nation se dressera contre nation et royaume contre royaume”. Ce n’était nullement un temps de paix (Matthieu 24:4-7). Or, dans l’année qui suivit la rédaction de sa première lettre, il y eut des chrétiens de Thessalonique qui cédèrent à l’impression que “le jour de Jéhovah est là”. Cependant on ne possède aucune preuve qu’à l’époque, vers 50/51, les dirigeants disaient “Paix et sécurité!”, ce qui, comme Paul l’avait écrit dans sa lettre, devait précéder de très peu la venue d’une “destruction soudaine” sur les bâtisseurs de paix du présent monde. Les chrétiens de Thessalonique traversaient une période de tribulation, étant en butte aux persécutions de leurs adversaires religieux, et ils avaient tendance à vouloir être rassemblés sans retard auprès du Seigneur Jésus Christ au ciel, loin des difficultés.
6, 7. Comme ils devaient encore démontrer leur foi au sein des tribulations, qu’a écrit Paul aux Thessaloniciens?
6 En conséquence, vers l’an 51, l’apôtre Paul a jugé bon d’écrire une autre lettre aux chrétiens de Thessalonique, afin de leur faire retrouver leur équilibre spirituel. Il leur fait part dans cette lettre de tout le plaisir que lui causent leur endurance et leur foi au sein des persécutions et des tribulations, puis il ajoute: “Cela est une preuve du juste jugement de Dieu et fera que vous serez jugés dignes du royaume de Dieu pour lequel vous souffrez vraiment.” Paul ne leur a pas promis que bientôt ils seraient délivrés de leurs adversaires, mais il a parlé de la “révélation du Seigneur Jésus, du ciel, avec ses anges puissants”. Comprenant qu’il leur fallait encore démontrer leur foi chrétienne dans les difficultés, l’apôtre déclare:
7 “C’est précisément pour cela que nous prions toujours pour vous, pour que notre Dieu vous juge dignes de son appel et qu’il accomplisse entièrement tout ce qui lui plaît en fait de bonté, ainsi que l’œuvre de la foi avec puissance; afin que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et vous en union avec lui, selon la faveur imméritée de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ.” — II Thessaloniciens 1:5-12.
8. Pour que leur attente ne soit pas déçue à propos de la destruction de Jérusalem, par quoi Paul leur demanda-t-il de ne pas se laisser exciter?
8 La destruction de Jérusalem (en 70) approchait; elle devait avoir lieu dans cette génération. Or l’apôtre Paul ne voulait pas que les chrétiens de Thessalonique soient déçus pour s’être attendus sans raison à certaines choses avant ou aussitôt après la calamité nationale qui allait frapper les Juifs. Constatant la nécessité de redresser leur façon de penser, Paul leur dit ceci: “Or, à propos de la présence [grec: parousia] de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui, nous vous demandons, frères, de ne pas vous laisser rapidement ébranler dans votre bon sens ni de vous laisser exciter par une parole inspirée ou par un message verbal ou par une lettre donnée comme venant de nous, comme quoi le jour de Jéhovah est là.” — II Thessaloniciens 2:1, 2.
9. Dans sa première lettre, que dit Paul aux Thessaloniciens à propos de la présence du Christ et du rassemblement des chrétiens auprès de lui?
9 Avec ses compagnons missionnaires Silvain (Silas) et Timothée, l’apôtre Paul avait fondé la congrégation de Thessalonique et, dans la première lettre qu’il lui adressa après avoir dû quitter la congrégation, il lui écrivit pour lui parler de ce qu’il appelle la “présence de notre Seigneur Jésus Christ et (...) notre rassemblement auprès de lui”. En I Thessaloniciens 4:14-18 il a écrit: “Si en effet nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, de même aussi, ceux qui se sont endormis dans la mort par Jésus Dieu les amènera avec lui. Car voici ce que nous vous disons, par la parole de Jéhovah: que nous, les vivants, qui survivons jusqu’à la présence du Seigneur, nous ne devancerons d’aucune manière ceux qui se sont endormis dans la mort; parce que le Seigneur lui-même, avec un appel de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui sont morts en union avec Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants qui survivons, nous serons, ensemble avec eux, emportés dans les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Continuez donc à vous consoler les uns les autres par ces paroles.”
10, 11. Sur quelle partie de la prophétie du Christ, selon Matthieu, a-t-on pu attirer leur attention?
10 Outre ce que leur apprenait Paul, il y avait encore l’Évangile de Matthieu qui circulait à l’époque. Il avait été écrit aux alentours de l’an 41 en hébreu et en grec commun du premier siècle. Il est donc possible qu’on ait attiré l’attention de la congrégation de Thessalonique sur ce que l’apôtre Matthieu avait consigné de la prophétie que Jésus avait faite au mont des Oliviers. Selon Matthieu, Jésus, après avoir annoncé la destruction de Jérusalem (en 70), poursuivit en disant:
11 “Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme, et alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en gémissant, et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire. Et il enverra ses anges avec un grand son de trompette, et ils rassembleront ses élus, des quatre vents, d’une extrémité des cieux à l’autre extrémité.” — Matthieu 24:29-31.
12. a) Paul s’attendait-il à ce que les chrétiens soient rassemblés auprès du Christ aussitôt après la destruction de Jérusalem? b) Comme le rappela Paul, qu’est-ce qui devait venir d’abord, avant le jour de Jéhovah?
12 Or l’apôtre Paul savait qu’aussitôt après la destruction de Jérusalem dans cette génération, le rassemblement des élus par les anges — ce qui signifierait celui des chrétiens de Thessalonique auprès du Seigneur Jésus Christ — n’aurait pas lieu. Il savait qu’avant la venue du “jour de Jéhovah” il devait survenir encore autre chose que la destruction de Jérusalem par les Romains et le cri trompeur de “Paix et sécurité!” poussé par les chefs politiques. Aux chrétiens de Thessalonique l’apôtre Paul rappela quelle était cette chose préliminaire, en ces termes: “Que personne ne vous séduise d’aucune manière, car ce jour-là ne viendra pas à moins que d’abord ne vienne l’apostasie et que ne se révèle l’homme qui méprise la loi, le fils de la destruction.” — II Thessaloniciens 2:3.
13. a) Que n’entendait pas Paul par le mot “apostasie”? b) Comment Paul savait-il ce que signifiait le mot, ayant été lui-même accusé d’apostasie?
13 Oui, il fallait que vienne d’abord une apostasie. Qu’entendait l’apôtre Paul par “apostasie”? Un abandon de la foi et des pratiques chrétiennes par insouciance, une désertion par indifférence? Non! Le mot signifie quelque chose de bien plus grave. L’apôtre Paul ne l’ignorait pas. Lui-même, en effet, avait été accusé d’apostasie. Ce sont des Juifs incrédules qui avaient porté contre lui cette accusation. C’est pourquoi, lors de sa dernière visite à Jérusalem, Paul reçut un conseil du collège central de la congrégation chrétienne, pour une raison bien précise, savoir: “Tu vois, frère, combien de milliers de croyants il y a parmi les Juifs; et ils sont tous zélés pour la Loi. Or, on leur a rapporté sur ton compte que tu enseignes l’apostasie envers Moïse à tous les Juifs qui sont parmi les nations, en leur disant de ne pas circoncire leurs enfants et de ne pas marcher selon les coutumes solennelles. Que faire donc? En tout cas, ils vont apprendre que tu es arrivé [grec: elelythas]. C’est pourquoi fais ce que nous te disons.” (Actes 21:18-23). Paul ayant tourné le dos à Moïse, c’était dans l’esprit des Juifs de l’apostasie.
14. Que signifie littéralement le mot grec et quels sens a-t-il revêtus?
14 Selon le terme grec qu’on a utilisé, “apostasie” signifie littéralement “le fait de s’écarter, de s’éloigner, de se retirer”. Par exemple, on lit en Luc 8:13 (TOB): “Au moment de la tentation ils abandonnent.” Et en I Timothée 4:1 (Os): “Dans les derniers temps, il en est qui s’écarteront de la foi.” “Certains se rebelleront contre la foi.” (Mo). Et en Hébreux 3:12 (Os): “Prenez garde, frères, qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un cœur mauvais et incrédule, qui s’écarte du Dieu vivant.” “Frères, veillez à ce qu’il n’y ait en aucun de vous un cœur méchant et incrédule, qui vous incite à être apostats par rapport au Dieu vivant.” (Mo). “Un cœur méchant et incrédule, qui se détourne du Dieu vivant.” (AT). Ainsi donc, pour les anciens Grecs, le terme dont dérive notre mot “apostasie” signifiait “défection” ou “révolte” et aussi “éloignement; disparition”. C’est pourquoi certaines versions modernes font paraître l’idée de “rébellion” en II Thessaloniciens 2:3.
15. Comment certaines versions modernes montrent-elles qu’on donne au mot “apostasie” un sens bien précis?
15 Par exemple, dans la Bible de Jérusalem (version anglaise) on lit ceci: “Cela ne peut arriver avant que n’ait eu lieu la Grande Révolte et que ne soit apparu le Rebelle, le Perdu.” Dans la version dite Traduction américaine ce passage est rendu comme suit: “Car cela n’est pas avant que n’ait lieu la rébellion et que n’apparaisse la personnification de la désobéissance, celui qui est voué à la destruction.” La Version standard révisée porte: “Car ce jour ne viendra pas à moins que d’abord ne vienne la rébellion et que ne soit révélé l’homme qui méprise la loi, le fils de la perdition.” Moffatt met: “[Ce jour] ne viendra pas avant que n’ait d’abord lieu la Rébellion, avec la révélation de Celui qui méprise la loi, le Perdu.” Et la Nouvelle Bible anglaise dit: “Ce jour-là ne peut venir avant la rébellion finale contre Dieu, quand la méchanceté sera révélée sous forme humaine, l’homme voué à la perdition.” À en juger par ces diverses traductions de II Thessaloniciens 2:3, on donne au mot “apostasie” un sens bien précis.
CONTRE QUI?
16. a) Comment savons-nous, d’après ce que c’est, que l’apostasie ou désertion a lieu? b) “L’homme qui méprise la loi” est-il un seul homme? Cet “homme” est-il simplement un antichrist?
16 Contre qui donc est dirigée l’apostasie, la révolte, la rébellion, la défection dont il est ici question? Ce qu’on nous dit ensuite sur cette rébellion montre que c’est une révolte contre Jéhovah Dieu. D’ailleurs l’apostasie doit précéder le jour de Jéhovah. Elle doit aboutir à la révélation de “l’homme qui méprise la loi, le fils de la destruction”. S’agit-il d’un homme au sens propre du terme? Non, car un seul homme ne saurait vivre pendant la longue période qu’embrasse cette prophétie. À l’appui de cela, rappelons la façon de traduire d’une Bible citée plus haut (Traduction américaine), qui emploie l’expression “la personnification de la désobéissance (...) qui est voué à la destruction”. On notera que cet homme n’est pas appelé “L’Antichrist”. Il se révèle, il est vrai, comme étant un antichrist. Voici ce que dit de son temps l’apôtre Jean, qui écrivait aux alentours de l’an 98: “Dès maintenant il est survenu beaucoup d’antichrists (...). Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Voilà l’antichrist, celui qui nie le Père et le Fils.” (I Jean 2:18, 22). Non seulement on nie le Fils de Dieu, mais on nie également Dieu le Père.
17. Que faut-il entendre par l’appellation “fils de la destruction”? Quand viendra cette destruction?
17 Il est donc plus exact de caractériser l’“homme qui méprise la loi” par le qualificatif d’anti-Dieu. Cet anti-Dieu agit contrairement à la loi divine et, étant contre Dieu le Père, il est aussi contre le Fils de Dieu, Jésus Christ. Dès avant son apparition, l’“homme qui méprise la loi” est appelé le “fils de la destruction”. Autrement dit, il est héritier de la destruction, il est condamné, “voué à la destruction”. En effet, il en est digne et ne saurait y échapper. Cette destruction méritée s’abattra sur lui au “jour de Jéhovah”. L’anti-Dieu est révélé avant ce jour-là.
18. a) Étant donné que l’“homme qui méprise la loi” est rattaché à l’“apostasie”, que faut-il en déduire quant aux relations qui l’unissaient à Dieu? b) Les Juifs du temps de Paul entretenaient-ils de bonnes relations avec Dieu, qu’ils auraient pu rompre en apostasiant?
18 L’“homme qui méprise la loi” et qui est destiné à la destruction est rattaché à l’“apostasie” annoncée, à la révolte contre Dieu. C’est là une indication qu’à l’origine l’“homme qui méprise la loi” était uni à Dieu par des relations de paix. À l’époque où l’apôtre Paul écrivit sa lettre aux Thessaloniciens, ce n’étaient certes pas les Juifs selon la chair qui vivaient en paix avec Dieu, qui entretenaient avec lui de bonnes relations. C’étaient les Juifs en effet qui avaient provoqué un attroupement à Thessalonique et obligé l’apôtre Paul à s’enfuir de la ville et plus tard aussi de Bérée (Actes 17:5-15). Dans sa première lettre aux Thessaloniciens, Paul a écrit ceci: “Elles aussi [les congrégations de Judée] endurent [les mêmes souffrances] de la part des Juifs, qui ont tué le Seigneur Jésus et les prophètes, et qui nous ont persécutés. Par ailleurs, ils ne plaisent pas à Dieu, mais ils sont contre les intérêts de tous les hommes, car ils veulent nous empêcher de parler aux gens des nations pour qu’ils soient sauvés, de sorte qu’ils rendent toujours comble la mesure de leurs péchés. Mais son courroux est venu sur eux, à la fin.” — I Thessaloniciens 2:14-16.
19. Où donc seulement l’apostasie pouvait-elle prendre naissance et pourquoi?
19 Où donc l’apostasie pouvait-elle bien prendre naissance si ce n’est au sein de la congrégation chrétienne? C’est aux chrétiens, représentés par la congrégation de Thessalonique, que l’apôtre Paul a écrit: “Paul, Silvain et Timothée à la congrégation des Thessaloniciens qui est en union avec Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ: À vous, faveur imméritée et paix de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ.” (II Thessaloniciens 1:1, 2). Les chrétiens pouvaient, en apostasiant, se détourner de Dieu, ils pouvaient se révolter, se rebeller contre lui, parce qu’ils étaient en union avec Dieu et avec son Messie Jésus et recevaient du Père céleste et de son Fils Jésus Christ faveur imméritée et paix. Quels sont donc ces rebelles dans les rangs de la congrégation chrétienne?
20, 21. a) Pourquoi l’apostasie ne prendrait-elle pas naissance au sein de la nation juive, mais dans les rangs de la congrégation chrétienne? b) En quels termes Paul a-t-il annoncé l’apostasie aux presbytres ou aînés de la congrégation d’Éphèse?
20 L’apôtre Paul lui-même a annoncé que l’apostasie, la révolte ou rébellion religieuse, prendrait naissance au sein de la congrégation qui appartenait à présent à Dieu, car Il avait rejeté la nation juive en tant que peuple élu. La congrégation de Dieu se composait d’Israélites spirituels, de Juifs spirituels, et n’était plus la nation des Juifs selon la chair. Quelques années après que Paul eut écrit sa seconde lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre se trouva dans la ville de Milet, en Asie Mineure, pendant son dernier voyage à Jérusalem. À Milet il parla au “collège des aînés” ou presbytres de la congrégation voisine d’Éphèse. Annonçant l’apostasie, Paul déclara à ces aînés ou surveillants:
21 “Prenez garde à vous-mêmes et à tout le troupeau parmi lequel l’esprit saint vous a établis surveillants, pour faire paître la congrégation de Dieu, qu’il a acquise avec le sang de son propre Fils. Je sais qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups tyranniques qui ne traiteront pas le troupeau avec tendresse, et que du milieu de vous se lèveront des hommes qui proféreront des choses tortueuses, afin d’entraîner les disciples à leur suite.” — Actes 20:28-30.
22, 23. a) Dans laquelle de ses lettres et à qui l’apôtre Pierre a-t-il annoncé, lui aussi, l’apostasie? b) Comment Pierre, par ce qu’il dit dans ce passage, nous aide-t-il à identifier le “fils de la destruction”?
22 Comme Paul, l’apôtre Pierre lui aussi était conscient de la venue de l’apostasie. Dans sa seconde et dernière lettre, écrite aux alentours de l’an 64, Pierre s’adressa “à ceux qui ont reçu, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ, une foi tenue pour aussi privilégiée que la nôtre”.
23 Dans sa lettre à leur adresse, Pierre dit: “La prophétie n’a jamais été apportée par la volonté de l’homme, mais c’est portés par de l’esprit saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Mais il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura de même parmi vous de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices et iront jusqu’à renier le propriétaire qui les a achetés, amenant sur eux une prompte destruction. Beaucoup suivront leurs actes d’inconduite et, à cause d’eux, on parlera en mal de la voie de la vérité. Par convoitise, ils vous exploiteront avec des paroles artificieuses. Pour eux, cependant, le jugement, dès les temps antiques, ne se meut pas avec lenteur, et leur destruction ne sommeille pas.” (II Pierre 1:1, 1:21 à 2:3). Voilà qui nous aide à identifier le “fils de la destruction”, celui qui agit au mépris de la loi.
24, 25. À la lumière des paroles de Paul et de Pierre, quelles questions posons-nous afin d’identifier l’“homme qui méprise la loi”?
24 À la lumière de ce que les apôtres Paul et Pierre ont dit de l’apostasie, quel est donc “l’homme qui méprise la loi, le fils de la destruction”? Aux “aînés”, les “surveillants” qui représentaient la congrégation d’Éphèse, l’apôtre Paul a dit qu’il se lèverait des hommes qui ‘proféreraient des choses tortueuses’ dans le domaine de la religion. Voilà qui limite la question aux conducteurs religieux de la congrégation chrétienne, ceux qui ont été établis pour “faire paître la congrégation de Dieu”. Quels étaient donc les conducteurs religieux qui, tout en prétendant appartenir à la congrégation de Dieu, ressemblaient à des “loups tyranniques”? Quels étaient ces conducteurs “chrétiens” qui ‘ne traitaient pas le troupeau avec tendresse’? Quels étaient les hommes qui se levèrent et proférèrent des “choses tortueuses” afin d’“entraîner les disciples” de la congrégation “à leur suite”? Quels sont les hommes qui, comme les faux prophètes parmi le peuple d’Israël, sont apparus comme de “faux enseignants” parmi les Israélites spirituels?
25 Oui, quels sont les conducteurs religieux qui ont introduit des “sectes destructrices” parmi ceux qui croient être la congrégation de Dieu? Quels sont ces chefs sectaires qui, par leurs doctrines religieuses et leurs façons d’agir, ont vraiment renié le ‘propriétaire céleste qui les a achetés’? Quels chefs religieux sont apparus comme coupables d’“inconduite” de par leurs relations avec les autorités du présent monde? Quels chefs religieux ont donné un mauvais exemple à leurs troupeaux, si bien qu’on en est venu à parler en mal de la “voie de la vérité”? Quels conducteurs religieux ont convoité ce que possédaient les gens de leur congrégation et les ont alors exploités “avec des paroles artificieuses”?
L’“HOMME QUI MÉPRISE LA LOI” EST IDENTIFIÉ
26. Qui est désigné par les pages de l’histoire? Comment l’Encyclopédie américaine décrit-elle celui qui est ainsi désigné?
26 Les pages de l’histoire humaine pendant les seize siècles écoulés sont révélatrices et désignent le clergé de la chrétienté. Que faut-il entendre exactement par le “clergé de la chrétienté”? Reportons-nous à l’Encyclopédie américaine (édition de 1929), Volume 7, page 90. On y lit ceci:
CLERGÉ (latin clericus, du grec klêros, partage), dans l’Église chrétienne, la partie des fidèles qui est mise à part pour le ministère de la religion. La séparation d’avec les laïques est devenue plus marquée par la multiplication des fonctions et des titres, des privilèges, des droits, des costumes et des vêtements spéciaux. Dans l’Église catholique romaine il y a huit grades ou distinctions cléricales, savoir celui du simple clerc, ceux des quatre ordres mineurs et ceux des trois ordres sacrés du sous-diaconat, du diaconat et de la prêtrise (...). Les trois derniers passent pour être d’institution divine. Le simple clerc est celui qui a reçu la tonsure ecclésiastique; par ce rite il est fait clerc et, à ce titre, il a droit à certains privilèges, prérogatives et immunités, et il assume certaines obligations qui n’incombent pas aux laïques. Dans les Églises protestantes, la distinction entre le clergé et les laïques est moins grande.
27. a) Quelles paroles de Jésus condamnent toute séparation en deux classes? b) Dans le livre de la Révélation, comment Jean appelle-t-il tous les membres de la congrégation?
27 Jésus Christ, le Chef de la congrégation chrétienne, a-t-il prescrit à ses disciples de se diviser en deux groupes: le clergé et les laïques? Ni dans les Évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean), ni dans le livre des Actes des Apôtres, ni dans le livre de la Révélation, il n’est ordonné nulle part de séparer les disciples en deux classes générales. Les instructions de Jésus vont dans le sens contraire. Dans le temple de Jérusalem, Jésus a dit à ses disciples et aux foules juives: “Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi, car un seul est votre enseignant, tandis que vous êtes tous frères. D’autre part, n’appelez personne votre père sur la terre, car un seul est votre Père, le Céleste. Ne vous faites pas non plus appeler ‘conducteurs’, car un seul est votre Conducteur, le Christ. Mais le plus grand parmi vous devra être votre ministre.” (Matthieu 23:8-11). Dans la Révélation qui lui fut donnée par l’entremise de Jésus Christ, l’apôtre Jean parle de tous les disciples du Christ comme de prêtres, en ces termes: “Il a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père (...).” “Tu en as fait, pour notre Dieu, un royaume et des prêtres, et ils régneront sur la terre.” — Révélation 1:6; 5:10.
28. Comment Pierre, dans sa première lettre, appelle-t-il, lui aussi, tous ceux de la congrégation?
28 De même, l’apôtre Pierre écrit aux chrétiens qu’ils sont tous prêtres, en ces mots: “Vous aussi, comme des pierres vivantes, soyez édifiés, maison spirituelle, sainte prêtrise, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. Mais vous, vous êtes une génération choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple acheté, pour que vous proclamiez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière.” — I Pierre 2:5, 9, Bible de Douay, version catholique anglaise.
29, 30. a) En I Pierre 5:1-3, en quel sens la Bible de Douay utilise-t-elle le mot “clergé”? b) Comment certaines versions catholiques modernes traduisent-elles le terme grec dont il est ici question?
29 Le mot “clergé” apparaît effectivement dans la Bible de Douay (angl.), dans la première lettre de Pierre. Nous citons: “Les anciens donc qui sont parmi vous, je les exhorte, moi qui suis également ancien et témoin des souffrances du Christ, et qui a part aussi à la gloire qui doit être révélée dans le temps à venir: Paissez le troupeau de Dieu qui est chez vous et prenez-en soin, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu: non pour un gain sordide, mais volontairement: Non comme [des gens] qui commandent en maîtres au clergé, mais en devenant un modèle du troupeau, de tout cœur.” (I Pierre 5:1-3, Dy). Or, même dans cette traduction, c’est tout le troupeau des brebis spirituelles de Dieu qui est appelé le “clergé”; et aux “anciens”, comme l’apôtre Pierre, il est dit de ne pas commander en maîtres à ce “clergé”. Peu satisfaits de la façon dont la Bible de Douay a rendu le terme grec klêros (au pluriel) en I Pierre 5:3, nombre de traducteurs catholiques le rendent différemment. Par exemple:
30 “(...) non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du troupeau.” (Bible de Jérusalem). “Soyez des exemples pour le troupeau et ne commandez pas en maîtres à ceux qui vous sont assignés.” (Nouvelle Bible américaine). “(...) en ne commandant pas en maîtres à vos ouailles, mais en devenant un exemple pour le troupeau.” — Le Nouveau Testament de la Version de Westminster des Saintes Écritures.
31. Étant donné ce que Jésus a dit en Matthieu 23:10-12, 14, 33, pourquoi nous interrogeons-nous sur les motifs de ces hommes?
31 Étant donné que les apôtres inspirés de Jésus Christ appliquent les termes “prêtrise” et “clergé” (Bible de Douay) à tout le troupeau de Dieu et pas uniquement aux “anciens” ou “aînés” comme l’apôtre Pierre, il est naturel de poser les questions suivantes: Quels sont les conducteurs religieux de la chrétienté qui s’intitulent “prêtres” et s’attribuent la qualification de “clergé” en tant que classe séparée et distincte de ce qu’ils appellent “les laïques”, expression qui ne se rencontre nulle part dans les Écritures? Pour quels motifs ces chefs religieux se différencient-ils de la sorte? Pour qui veulent-ils se faire passer? On se souvient que Jésus Christ, quand il stigmatisa les scribes et les Pharisiens, les appelant “hypocrites” et “serpents, génération de vipères”, a dit: “Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car un seul est votre maître, Christ. Le plus grand d’entre vous sera votre serviteur. Celui qui s’élèvera sera abaissé, et celui qui s’abaissera sera élevé.” — Matthieu 23:10-12, 14, 33, Bible de Douay.
32. Quand les chefs religieux de la chrétienté commencèrent-ils à s’attribuer la qualification de “clergé”?
32 Mais à quelle époque les chefs religieux de la chrétienté commencèrent-ils à s’attribuer la qualification de clergé et à se réserver le titre de “prêtre”? Après le titre: “2. Distinction entre Clergé et Laïques”, voici ce que dit l’Encyclopédie de M’Clintock et Strong, Volume II, page 386, sur l’“antithèse” ou contraste entre clergé et laïques:
L’antithèse entre clergé et laïques fut d’abord chose inconnue chez les chrétiens; ce n’est que “lorsque les hommes passèrent du point de vue évangélique au point de vue juif” que l’idée de la prêtrise chrétienne générale fit place, plus ou moins complètement, à l’idée de la prêtrise particulière ou clergé (...). De même Tertullien aussi (De Baptismo, c. 17, avant qu’il fût devenu montaniste): “Les laïques ont, eux aussi, le droit d’administrer les sacrements et d’enseigner dans la communauté. La Parole de Dieu et les sacrements furent, par la grâce de Dieu, communiqués à tous et peuvent dès lors être communiqués par tous les chrétiens en tant qu’ils sont les instruments de la grâce divine. Mais la question ici n’a pas uniquement trait à ce qui est permis en général, mais aussi à ce qui est avantageux en tel ou tel cas. On peut se référer ici aux paroles de St Paul: ‘Tout est permis aux hommes, mais tout n’est pas avantageux.’ Si l’on considère l’ordre qu’il est nécessaire de maintenir dans l’Église, les laïques ne peuvent donc exercer leur droit sacerdotal d’administrer les sacrements que selon l’exigence du moment et du cas.” Dès le temps de Cyprien (...), le père du système hiérarchique, la distinction entre clergé et laïques devint manifeste et fut bientôt admise par tout le monde. En effet, à partir du troisième siècle, on applique exclusivement ou presque le terme clerus (klêros, ordo) au ministère, pour faire la distinction avec les laïques. Quand se constitua la hiérarchie romaine, le clergé ne devint pas simplement un ordre à part (qui pourrait être en harmonie avec toutes les prescriptions et toutes les doctrines apostoliques), mais il finit aussi par être reconnu comme l’unique prêtrise et le moyen essentiel de communication entre l’homme et Dieu.
33. Qui était Cyprien et quelle fonction exerçait-il dans la congrégation au troisième siècle?
33 Selon l’Encyclopédie américaine, Volume 8, page 368, Thascius Caecilius Cyprien, qui a été mentionné plus haut, est né vers l’an 200 de notre ère et mort à Carthage le 14 septembre 258. “Peu après avoir reçu le baptême (246), il fut ordonné prêtre et puis élu évêque par les chrétiens de Carthage (248) (...). Il a déployé maints efforts pour alléger et consolider son épiscopat. Sous lui eurent lieu sept conciles, le dernier en 256.” Cet évêque africain est rangé parmi les “pères” de l’Église et a été canonisé par l’Église romaine. N’empêche que ce fut un ecclésiastique, un membre du clergé, qui fit son apparition après la mort des apôtres de Jésus Christ et de leurs proches collaborateurs.
34. Qu’entend la Bible par l’expression “l’homme qui méprise la loi”?
34 C’est ce clergé “chrétien” qui, en ce qui concerne l’“apostasie”, la “révolte” ou “rébellion”, a montré qu’il est “l’homme qui méprise la loi, le fils de la destruction”. Il est clair que par cette expression la Bible entend un “homme” collectif, qui existe pendant une longue période de temps et dont la composition, ou les membres qui le constituent, change à mesure que passe le temps. Ainsi les membres qui forment actuellement cet “homme qui méprise la loi” ne sont pas les mêmes que ceux du troisième siècle.
PRÉTENTION À LA DIVINITÉ
35. Pourquoi n’est-il pas surprenant de voir l’“homme qui méprise la loi” aspirer à la divinité? Jusqu’à quel point?
35 Comme l’“apostasie” ou “rébellion” de cet “homme qui méprise la loi”, l’homme ecclésiastique, est dirigée contre Jéhovah Dieu, il n’est pas surprenant de le voir aspirer à la divinité, de le voir chercher à se faire dieu. Satan le Diable, le premier qui se rebella contre Jéhovah Dieu, s’est fait dieu, de sorte que l’apôtre Paul l’appelle le “dieu de ce système de choses”. (II Corinthiens 4:4.) Sous l’influence de Satan le Diable, le roi païen de l’ancienne Babylone essaya d’apparaître comme l’égal de Jéhovah Dieu dont le temple était à Jérusalem. Selon Ésaïe 14:14, ce monarque a dit en son cœur: “Je monterai au-dessus des hauteurs des nuées; je me ferai ressembler au Très-Haut.” Il crut avoir réalisé son ambition le jour où il détruisit Jérusalem et le temple de Jéhovah Dieu, en l’an 607 avant notre ère. Cependant la destruction de Jérusalem et de son temple sous les coups de ce souverain babylonien qui aspirait à l’égalité avec Jéhovah Dieu est une petite affaire quand on la compare avec la destruction qu’a opérée l’“homme qui méprise la loi”, destruction des choses ayant rapport à Jéhovah Dieu.
36. Comment s’est comporté cet “homme” collectif? Que disait l’apôtre Paul à son sujet?
36 Étant un rebelle sans nul respect pour la loi dans le domaine religieux, il a agi comme s’il n’était pas responsable devant Jéhovah, le Très-Haut et le Dieu Tout-puissant, comme s’il était au-dessus de la loi du seul vrai Dieu vivant. L’apôtre Paul n’exagère nullement quand il annonce à son sujet cette chose surprenante: “Il se dresse en adversaire et s’élève au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou objet de vénération, si bien qu’il s’assoit dans le temple du Dieu, s’exhibant lui-même en public comme dieu. Ne vous rappelez-vous pas que je vous disais cela quand j’étais encore chez vous?” — II Thessaloniciens 2:4, 5.
37. À titre de confirmation de l’accomplissement de la prophétie de Paul, sur quel personnage religieux pourrait-on attirer l’attention et pourquoi?
37 On peut évidemment, comme confirmation de l’accomplissement de cette prophétie, attirer l’attention sur les paroles et le comportement d’un certain membre du clergé dit chrétien ou sur les titres à la divinité qu’on a fait valoir à sa place. Ainsi, on peut désigner à l’attention le pape de l’Église romaine et citer ce qu’il est dit à son sujet dans le dictionnaire ecclésiastique de Ferrarisb et que voici:
Le pape est d’une dignité et d’une grandeur telles, qu’il n’est pas simplement homme, mais comme Dieu, et le Vicaire de Dieu (...). Aussi le pape est-il couronné d’une triple couronne, comme roi du ciel, de la terre et de l’enfer (...). Bien plus, la supériorité et le pouvoir du pape ne concernent pas seulement les choses célestes, terrestres et infernales, mais il est encore au-dessus des anges, étant leur supérieur (...). De sorte que s’il était possible que des anges s’écartent de la foi et adoptent une attitude qui lui soit contraire, ils pourraient être jugés et excommuniés par le pape (...). Il est d’une dignité et d’une puissance si grandes qu’il occupe un seul et même tribunal avec le Christ (...). De sorte que tout ce que le pape fait semble provenir de la bouche de Dieu (...). Le pape est comme Dieu sur terre, le seul prince des fidèles du Christ, le plus grand roi de tous les rois, possédant la plénitude de la puissance; à qui est confié le gouvernement des royaumes terrestre et céleste (...). Le pape est d’une autorité et d’une puissance si grandes qu’il peut modifier, proclamer ou interpréter la loi divine (...). Le pape peut parfois contrecarrer la loi divine en la limitant, l’expliquant, etc.
38. Cependant, si l’on désigne une individualité religieuse, que ne faut-il pas oublier? Comment dès lors s’est réellement réalisée la prophétie concernant l’“homme qui méprise la loi”?
38 Cependant il ne faut pas oublier que l’“homme qui méprise la loi” n’est pas un seul chef religieux comme le pape de Rome ou comme le patriarche orthodoxe d’Athènes, le patriarche orthodoxe de Constantinople (Istanbul), ou d’autres patriarches. L’“homme qui méprise la loi” est un “homme” collectif, c’est-à-dire tout le clergé de l’Église dite chrétienne. Naturellement, ce que fait tel membre éminent de l’“homme” ecclésiastique rejaillit sur tous les autres membres de la classe du clergé, soit parce qu’ils approuvent ce qui se fait, soit parce qu’ils s’abstiennent de protester, soit parce que, étant d’accord, ils demeurent dans les rangs du clergé. Ils sont collectivement responsables et coupables pour tout ce qu’un membre de la classe du clergé fait à titre représentatif, par exemple quand il parle ou agit au nom de tout le groupe. Ce que la classe du clergé dans son ensemble a fait ou ce à quoi elle a participé au cours des siècles, voilà ce qui accomplit la prophétie concernant l’“homme qui méprise la loi”.
39. Comment la classe de l’“homme qui méprise la loi” ‘s’est-elle dressée en adversaire’ de Jéhovah?
39 La classe de l’“homme qui méprise la loi” ‘s’est dressée en adversaire’ en se faisant l’‘amie’ du monde. En effet, selon la règle énoncée par le disciple inspiré Jacques, “l’amitié de ce monde, c’est l’ennemie de Dieu. Quiconque donc veut être ami de ce monde se fait ennemi de Dieu”. (Jacques 4:4, Douay.) Cet “homme” s’oppose à Jéhovah Dieu quand, se dressant en adversaire, il tente d’annuler la Parole de Dieu, allant jusqu’à l’enlever aux membres des Églises ou à les en priver. Il s’oppose à Jéhovah Dieu quand, se dressant en adversaire, il persécute les disciples de Christ qui adorent Jéhovah avec l’esprit et la vérité (Jean 4:24). Il s’oppose au vrai Dieu vivant en lui enlevant l’adoration qui lui appartient et en s’offrant comme objet de culte.
40. Comment cette classe s’est-elle efforcée d’être le seul dieu sur scène, comme dans la question de l’Église et de l’État?
40 L’“homme qui méprise la loi” veut être le seul dieu sur la scène terrestre, oui, le dieu des dieux de la terre. Cela se voit dans les relations que l’Église religieuse de la chrétienté entretient avec l’État politique. Dans cette union Église-État le clergé s’est toujours efforcé d’avoir le premier rôle, de commander. Le mariage entre l’Église et l’État date du temps de Constantin. C’est un mariage de raison, le clergé ne voyant que ce qu’il peut en retirer en fait d’autorité, de prestige, de protection, d’immunités, de subventions et autres avantages égoïstes. Concernant “L’Église et l’État”, voici ce qu’il est dit dans l’Encyclopédie américaine, Volume 6, pages 657, 658:
Entre ces deux institutions, dans les temps modernes, il n’a jamais régné, ou rarement, une entente parfaite. Cette lutte, qui se prolonge depuis si longtemps, promet, à moins d’un bouleversement étonnant, de durer éternellement. C’est une lutte très âpre, qui met en jeu d’énormes intérêts et qui a porté au premier plan des débats mémorables. Elle a suscité des soulèvements de toutes sortes et se trouve à l’origine de toute une série d’écrits fulminatoires sans pareils en dehors du domaine des luttes politiques. Elle a été assez souvent une pure querelle politique (...). Sous Constantin, l’Église est entrée dans l’arène de l’action universelle, en vue de coopérer à la civilisation des peuples. Reconnue pour chef spirituel, elle a progressivement acquis un lieu de demeure et la réputation de souverain temporel. Elle est devenue une puissance mondiale. Cette réussite fut à l’origine de tous les nombreux désastres de l’Église (...). De Constantin à Charlemagne, le pouvoir civil, tout en accordant à l’Église la reconnaissance légale, est intervenu dans son action gouvernementale. De Charlemagne jusqu’à une époque voisine de celle de la Réforme, l’Église et l’État furent étroitement unis et la subordination de l’autorité civile à l’autorité religieuse était reconnue de tous.
41. a) Quel rang occupaient les empereurs romains, rang au-dessus duquel devait s’élever l’“homme qui méprise la loi”? b) Quelle fonction religieuse exerçait l’empereur romain et comment en usa-t-il à propos de l’Église apostate?
41 C’est un fait historique que les empereurs de l’Empire romain étaient rangés parmi les dieux et qu’on leur offrait, à ce titre, de l’encens. Dès l’époque de l’empereur Constantin le Grand, au quatrième siècle, les évêques de l’“apostasie” s’unirent en mariage à l’État et cherchèrent à s’élever au-dessus de l’empereur romain divinisé. L’empereur Constantin, s’efforçant de réaliser une fusion entre le paganisme et le christianisme, décréta que la religion des évêques apostats serait la religion d’État. Jusqu’au jour de sa mort survenue en 337, il porta le titre païen de Pontifex maximus, le chef des affaires religieuses. C’est en cette qualité que Constantin, qui ne s’était pas encore fait baptiser, convoqua le Concile de Nicée de l’an 325 en vue de régler les querelles religieuses qui divisaient les évêques. À l’époque il prit position pour la doctrine païenne de la Trinité (Un seul Dieu en trois Personnes), doctrine enseignée par la majorité des évêques.
42. Dès qu’il eut sa chance, comment et par qui l’“homme qui méprise la loi” s’éleva-t-il “au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou objet de vénération”?
42 En l’an 379c l’évêque papal de Rome eut sa chance. Elle se présenta quand l’empereur Gratien, qui se disait chrétien, renonça au titre et à la dignité de Pontifex maximus. Sans remords de conscience, le pape Damase se revêtit de cette charge en considération du pouvoir, de l’autorité et de l’influence qu’elle lui donnerait sur la population, dont la majeure partie était encore païenne et reconnaissait ce titre païen. Cela éleva l’évêque papal de Rome au-dessus de l’empereur romain dans le domaine religieux. Encore de nos jours le pape de l’Église romaine revendique et utilise ce titre païen. Représenté en la personne du pape, membre le plus éminent de la classe du clergé, l’“homme qui méprise la loi” s’élevait “au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou objet de vénération”. Tout le monde sait que les prêtres et les prédicateurs de la chrétienté aiment se faire appeler “révérend”, “très révérend” et “révérendissime”. Ils réclament la vénération de leurs paroissiens.
43. Dans quel temple s’assoit comme “dieu” la classe de l’“homme qui méprise la loi” et qui force-t-elle à reconnaître son pouvoir?
43 Le “temple du Dieu” dans lequel s’assoit l’“homme qui méprise la loi”, “s’exhibant lui-même (...) comme dieu”, est ce qui passe pour être l’Église de Dieu. Aux vrais chrétiens du premier siècle l’apôtre Paul a écrit: “Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous.” (I Corinthiens 3:16, 17; aussi II Corinthiens 6:16). C’est de la classe de ce “temple” spirituel que se sont détachés à l’origine ceux qui fondèrent l’“apostasie”. Ils refusent de reconnaître la classe du vrai “temple” originel, et ils appellent “temple de Dieu” leur organisation apostate. C’est dans ce “temple” apostat qu’ils s’assoient et siègent en tant que “clergé” séparé et distinct de ceux qu’ils appellent “les laïques”. C’est là que la classe du clergé de la chrétienté s’exhibe comme “dieu”. Elle force les hommes politiques, les hommes d’affaires et les militaires à reconnaître son pouvoir. En temps de guerre les gouvernements recherchent invariablement son appui et son pouvoir.
L’“OBSTACLE” DU PREMIER SIÈCLE
44, 45. a) Au premier siècle, qui fit “obstacle” au développement et à la formation de l’“homme qui méprise la loi”? b) Par ce qu’il nous dit dans sa troisième lettre, comment l’apôtre Jean fut-il un tel “obstacle”?
44 Aujourd’hui, après tout ce long temps, l’“homme qui méprise la loi” se trouve révélé depuis des siècles. Mais tel n’était pas le cas au premier siècle, à l’époque des apôtres de Jésus Christ. En ce temps-là il n’avait pas encore été révélé. Aussi l’apôtre Paul écrivit-il ceci aux chrétiens de Thessalonique dans sa lettre de l’an 51: “Et à présent, vous savez ce qui fait obstacle, pour qu’il ne soit révélé qu’en son temps marqué.” (II Thessaloniciens 2:6). Les chrétiens du premier siècle n’ignoraient pas quel était l’“obstacle”, car l’apôtre Paul le leur avait fait connaître, oui, il le leur avait manifesté. Qu’est-ce qui faisait donc “obstacle” en ce temps-là? C’était le groupe des apôtres authentiques du Christ, y compris l’apôtre Paul. Tous s’opposèrent d’un commun accord au développement et à la formation de l’“homme qui méprise la loi, le fils de la destruction”. À titre d’exemple, voici ce que l’apôtre Jean, qui écrivait aux alentours de l’an 98, a dit aux chrétiens dans sa troisième et dernière lettre:
45 “J’ai écrit quelque chose à la congrégation, mais Diotrèphe, qui aime à occuper la première place parmi eux, n’accueille avec respect aucune chose de notre part. C’est pourquoi, si je viens, je rappellerai ses œuvres, celles qu’il continue à faire, lui qui jase sur nous avec des paroles méchantes. Et non content de cela, il n’accueille pas les frères avec respect, et ceux qui veulent les accueillir, il tente de les en empêcher et de les expulser de la congrégation.” (III Jean 9, 10). Ce Diotrèphe présentait certains traits de l’“homme qui méprise la loi”. L’apôtre Jean s’efforça d’entraver son action, de lui faire “obstacle”. D’autres apôtres ont agi de même dans des cas semblables.
46. Comment Paul signala-t-il aux Thessaloniciens l’existence à leur époque de tendances susceptibles de conduire à la formation de la classe de l’“homme qui méprise la loi”?
46 Même à l’époque, c’est-à-dire moins de vingt ans après qu’eut été fondée à la Pentecôte de l’an 33 la classe du “temple” chrétien, l’apôtre Paul avait déjà décelé des tendances susceptibles de conduire à la formation de l’“homme qui méprise la loi, le fils de la destruction”. C’est pourquoi l’apôtre poursuivit en disant: “Oui, le mystère de ce mépris de la loi est déjà à l’œuvre; mais seulement jusqu’à ce que se trouve écarté celui qui fait obstacle en ce moment même.” — II Thessaloniciens 2:7.
47. Pourquoi Paul parla-t-il de ce qui était déjà à l’œuvre comme du “mystère de ce mépris de la loi”?
47 Il y avait en effet un mystère ou secret religieux concernant l’identité de l’“homme qui méprise la loi”, dont la venue était annoncée. Encore de nos jours il y a des exégètes de la chrétienté qui affirment que cet “homme” est une unique personne, une individualité qu’ils appellent l’Antichrist. Cependant ce n’est pas sans justesse qu’une Bible (An American Translation) a traduit par “personnification de la désobéissance” l’expression qui désigne ce personnage mystérieux (II Thessaloniciens 2:3). Cela concorde avec le fait que l’“homme qui méprise la loi” se révèle être un homme collectif, une classe ecclésiastique qui agit au mépris de la loi de Jéhovah Dieu et qui demeure pendant des siècles. Ce n’est pas sans bonne raison que l’apôtre Paul a pu dire que le “mystère de ce mépris de la loi” était déjà à l’œuvre en son temps. Il n’avait pas encore pris des contours précis, ce qui eût permis de le désigner sous le symbole d’un homme. Cependant une opération était en cours au sein de la congrégation chrétienne, opération qui finirait par produire une classe bien établie et parfaitement identifiable. Mais au temps de l’apôtre Paul il y avait encore un “mystère” à propos de la venue de “celui qui méprise la loi”.
48. Qu’est-ce que Paul a dû écrire aux chrétiens de Corinthe, ce qui prouve que le “mystère de ce mépris de la loi” était déjà à l’œuvre?
48 Prouvant que le “mystère de ce mépris de la loi” était déjà à l’œuvre au sein de la congrégation chrétienne, l’apôtre Paul a estimé nécessaire, quelques années seulement après ce qu’il avait dit aux Thessaloniciens sur ce point, d’écrire ceci à la congrégation de Corinthe: “Or, ce que je fais, je le ferai encore, pour retrancher le prétexte à ceux qui veulent un prétexte pour être trouvés nos égaux dans la fonction dont ils se glorifient. De tels hommes, en effet, sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, qui se transforment en apôtres de Christ. Et rien d’étonnant à cela, car Satan lui-même se transforme continuellement en ange de lumière. Ce n’est donc pas extraordinaire si ses ministres aussi se transforment continuellement en ministres de justice. Mais leur fin sera selon leurs œuvres.” — II Corinthiens 11:12-15.
49. Comment nous est-il indiqué par l’apôtre Jean que l’opération du “mystère de ce mépris de la loi” était toujours en cours dans la dernière décennie du premier siècle?
49 Cette opération religieuse destinée à produire de faux conducteurs, de “faux apôtres”, dura jusqu’à la dernière décennie du premier siècle. La preuve en est que l’apôtre âgé Jean, recevant la Révélation vers l’an 96, s’entendit dire par Jésus Christ glorifié d’écrire au “collège des aînés” de la congrégation d’Éphèse, en Asie Mineure. Révélant ce que dans la vision Jésus lui avait ordonné de faire, Jean dit: “À l’ange de la congrégation qui est à Éphèse, écris: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept porte-lampes d’or: ‘Je connais tes actions, et ton travail, et ton endurance; je sais que tu ne peux supporter les mauvais, que tu as mis à l’épreuve ceux qui se disent apôtres mais qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs. (...) J’ai néanmoins ceci contre toi: c’est que tu as abandonné l’amour que tu avais au commencement.’” — Révélation 2:1-4; I Timothée 4:14.
50. Qu’a écrit Jean au sujet des antichrists, ce qui prouve qu’au temps des apôtres le “mystère de ce mépris de la loi” était à l’œuvre?
50 À la fin de sa vie, l’apôtre Jean a écrit trois lettres aux chrétiens. Prouvant qu’une opération du “mystère de ce mépris de la loi” était en cours aux jours des apôtres du Christ, Jean a écrit dans sa première lettre: “Petits enfants, c’est la dernière heure, et, comme vous avez appris que l’antichrist vient, voici que dès maintenant il est survenu beaucoup d’antichrists; d’où nous savons désormais que c’est la dernière heure. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car, s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous. Mais ils sont sortis pour que soit manifesté que tous ne sont pas des nôtres. Et vous, vous possédez une onction qui vient du saint; et tous, vous avez la connaissance. Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à toute parole inspirée, mais éprouvez les paroles inspirées pour voir si elles proviennent de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde.” (I Jean 2:18-20; 4:1; écrit vers l’an 98). N’ayant plus le Fils de Dieu pour Messie ou Christ, ces antichrists n’avaient pas non plus Dieu le Père. — I Jean 2:22-24.
51. Que faut-il entendre par l’expression “celui qui fait obstacle en ce moment même”? Quand cet “obstacle” fut-il enlevé?
51 D’après ces textes apostoliques qui parlent des mauvaises conditions qui apparaissaient çà et là dans les congrégations, on est à même d’identifier celui que l’apôtre Paul entend par l’expression “celui qui fait obstacle en ce moment même”. (II Thessaloniciens 2:7.) Paul ne pense pas à quelque membre de la congrégation de Dieu, ni à quelque apôtre comme lui, mais à tout le groupe des apôtres authentiques de Jésus Christ au premier siècle. Ce corps apostolique, en tant que personne collective, barrait alors, “en ce moment même”, comme le précise l’apôtre, la route menant à la formation au sein de toute la congrégation chrétienne d’un “homme qui méprise la loi”, d’un corps constitué qui la dirigerait. C’est donc le jour où mourut le dernier des vrais apôtres du Christ que fut écarté ce qui faisait alors obstacle au développement du “mystère de ce mépris de la loi”. Cela a dû être l’apôtre Jean qui est mort à la fin du premier siècle.
52. Par l’entremise de qui sera détruit le “fils de la destruction” et à quelle époque?
52 L’“homme qui méprise la loi” est appelé “fils de la destruction”. C’est là une autre façon de dire que cet “homme” a été condamné à la destruction par Jéhovah Dieu. C’est à son Fils glorifié Jésus Christ que Jéhovah confiera le soin d’exécuter Sa sentence sur celui qui méprise la loi. C’est pourquoi Paul dit ceci, quand il annonce ce qui doit arriver une fois l’“obstacle” apostolique écarté, après la mort de tous les apôtres: “Et alors sera révélé celui qui méprise la loi, lui que le Seigneur Jésus supprimera par l’esprit de sa bouche et réduira à néant par la manifestation de sa présence.” — II Thessaloniciens 2:8.
53. a) Pourquoi notre temps est-il celui de la suppression de l’“homme qui méprise la loi”? b) Quel fait sera attesté par la destruction de cet “homme”?
53 Le Seigneur Jésus ne supprime pas l’“homme qui méprise la loi” aussitôt après qu’il est révélé sous une forme identifiable, complète, siégeant dans le “temple du Dieu” et “s’exhibant lui-même en public comme dieu”. L’apôtre Paul situe le temps où sera réduit à néant l’“homme qui méprise la loi” à l’époque de la “présence” ou parousie du Seigneur Jésus. Autrement dit, c’est à présent, dans notre génération, car la “présence” royale du Seigneur Jésus a commencé à la fin des temps des Gentils en 1914. Comme preuve de sa parousie, nous avons le “signe”; nous savons donc que nous sommes à la “conclusion du système de choses”. (Matthieu 24:3 à 25:46.) Notre temps est donc celui où les hommes seront témoins de la suppression de l’“homme qui méprise la loi” par l’“esprit” de la bouche du Seigneur Jésus. Cet “homme” sera réduit à néant par la manifestation de la présence du Seigneur. Cette œuvre de destruction sera une “manifestation” attestant que le Seigneur Jésus est invisiblement présent, que sa parousie est une réalité. L’“esprit”, la force d’impulsion, issu de la bouche du Seigneur Jésus, opérera en vue de la destruction de tout l’“homme qui méprise la loi”.
LES SIGNES DE LA PRÉSENCE DE “CELUI QUI MÉPRISE LA LOI”
54. a) Par rapport à la présence du Seigneur Jésus, quand commença la présence de “celui qui méprise la loi”? b) Par quoi est marquée la parousie de “celui qui méprise la loi”?
54 À ce point de la discussion, l’apôtre Paul, ayant mentionné la “présence” du Seigneur Jésus, parle maintenant de la “présence” ou parousie de l’“homme qui méprise la loi”. La présence ou parousie de cet “homme” précède ou commence avant la “présence” du Seigneur Jésus dans la puissance du Royaume. Notez comment Paul présente les signes de la parousie de celui qui méprise la loi. Il écrit: “Or la présence [grec: parousia] de celui qui méprise la loi est selon l’opération de Satan, avec toutes les œuvres de puissance, et avec des signes et des présages mensongers, et avec toutes les tromperies de l’injustice pour ceux qui périssent.” — II Thessaloniciens 2:9, 10a.
55. Comment savons-nous que la parousie dont il est question en II Thessaloniciens 2:9 se rapporte à la parousie de “celui qui méprise la loi” et non à celle de Jésus?
55 La Bible de Jérusalem (angl.) rend le texte comme suit: “Mais quand viendra le Rebelle, Satan se mettra à l’œuvre: il y aura toutes sortes de miracles, avec tout un étalage trompeur de signes et de présages, et tout ce qui est mauvais et susceptible de tromper ceux qui sont voués à la destruction.” (II Thessaloniciens 2:9, 10; voir aussi La Nouvelle Bible américaine; La Nouvelle Bible anglaise; Le Nouveau Testament syriaque de Murdock). Au début du 2Th 2 verset 9 le texte grec dit ceci, littéralement: “Dont est la présence.” Autrement dit, l’expression “celui qui méprise la loi” n’apparaît pas au 2Th 2 verset 9. Il ne faut pas en conclure toutefois que le mot “présence” du 2Th 2 verset 9 se rapporte à la “présence” ou parousie du Seigneur Jésus dont il est fait mention au 2Th 2 verset 8. Il est question ici de la “présence” de l’autre personnage dont parle Paul, savoir “celui qui méprise la loi”. D’où cette traduction du début du 2Th 2 verset 9 qu’on trouve dans la Bible dite Traduction américaine: “L’apparition de l’autre, par la ruse de Satan.” La Version de Westminster du Nouveau Testament traduit d’une façon analogue: “Mais la venue de l’autre est due à l’œuvre de Satan.” Le pronom relatif “dont” du 2Th 2 verset 9 a un lien avec le pronom “que” du 2Th 2 verset 8, pronom qui s’applique à l’expression “celui qui méprise la loi”. Ce lien pourrait se marquer ainsi: “Celui qui méprise la loi, lui que le Seigneur Jésus supprimera par (...) dont est la présence.”
56. À qui est imputable la présence officielle de l’“homme qui méprise la loi” et pourquoi?
56 La “présence” ou parousie officielle de l’anti-Dieu, l’“homme qui méprise la loi”, depuis la mort des apôtres jusqu’à nos jours, n’est attribuable à nul autre que Satan le Diable. Cet “homme” collectif s’est assis dans le “temple de Dieu”, mais cela ne veut pas dire qu’il vient de Dieu, de Jéhovah. La longue “présence” de cette “personnification de la désobéissance” est manifestement due à une “opération de Satan”. Le nom de Satan signifie “Opposant”. Satan est à l’origine de toute opposition contre Jéhovah Dieu au ciel et sur la terre, et donc aussi à l’origine de l’opposition contre le Dieu Très-Haut de “celui qui méprise la loi”. Ce n’est certes pas par le fait de Jéhovah Dieu que les fomentateurs de l’“apostasie” ou rébellion se sont élevés au rang de clergé, se distinguant ainsi des autres membres de la congrégation, qu’ils ont appelés “les laïques”. C’était là une ruse de Satan pour tâcher de tourner toute la congrégation des disciples du Christ contre Jéhovah Dieu.
57. Pour hausser le clergé au pouvoir et l’y maintenir, quels moyens furent utilisés et pourquoi?
57 Pour hausser le clergé dit “chrétien” au pouvoir et l’y maintenir, Satan a dû faire que son opération ou activité s’accompagne de ‘toutes sortes d’œuvres de puissance [miracles, CT], de signes et de présages, et de toutes les tromperies de l’injustice’. Tous ces signes trompeurs d’un soutien surnaturel du “clergé” n’ont d’autre but que de faire croire aux membres de la congrégation que les ecclésiastiques représentent le vrai Dieu, qu’ils sont divinement établis, approuvés et soutenus, et qu’ils sont les instruments de Dieu. Ils apparaissent comme ayant été mis à part, désignés pour le ministère de la Parole de Dieu et investis de pouvoirs, de privilèges, de droits, d’un rang et de titres que ne possède pas la classe inférieure que constituent les “laïques”.
58. Pourquoi toutes les œuvres de puissance et les signes opérés par le clergé ne seraient-ils pas dus à des liens l’unissant aux apôtres mais à l’opération de Satan?
58 Toutes ces œuvres de puissance ou miracles, tous ces signes et présages, ainsi que toutes les tromperies de l’injustice, ne servent donc qu’à des fins égoïstes et non à la glorification et à l’exultation de Jéhovah Dieu. Ces manifestations de l’opération ou de l’activité de Satan eurent lieu après la mort des apôtres du Christ. Les apôtres, il est vrai, opéraient des miracles, des signes et des présages, mais c’est parce qu’ils avaient l’esprit de Dieu. Ils possédaient le pouvoir de communiquer aux croyants baptisés l’esprit avec ses divers dons miraculeux, tels que le don des langues, les prophéties, les interprétations, les guérisons, etc. Avec la mort des apôtres, l’esprit cessa d’être communiqué avec accompagnement de dons miraculeux, de même que disparurent les dons miraculeux, quand moururent ceux qui les avaient reçus par l’entremise des apôtres, au plus tard pendant le deuxième siècle. Il n’y eut plus alors de choses de ce genre pour montrer quels étaient les vrais serviteurs de Dieu, ceux qui forment la vraie congrégation chrétienne (Actes 8:14-18; I Corinthiens 13:8). Après cela, toute manifestation de “dons” de ce genre ne serait plus le fait de Dieu, mais de Satan.
59. a) Toutes les choses impressionnantes qu’on invoque en faveur du clergé prouvent-elles qu’il est ministre de Dieu? b) Qu’invoquent les vrais serviteurs de Jéhovah pour prouver leur qualité de ministres?
59 Les Églises de la chrétienté ont donc beau invoquer en faveur de leur clergé les œuvres de puissance, les miracles, les signes et les présages; elles ont beau invoquer le rang éminent que celui-ci tient en ce monde, l’estime et la vénération dont il jouit; elles ont beau invoquer ses vêtements somptueux, ses titres pompeux, les temples et les cathédrales, les rites impressionnants, la transsubstantiation du pain et du vin à la “messe”, ainsi que les hautes études des ecclésiastiques et leur influence sur l’État, tout cela ne fait que prouver que les membres du clergé ne viennent pas de Dieu et ne sont pas ses ministres. Satan, qui se transforme en “ange de lumière”, incite ses ministres terrestres de la religion à ‘se transformer continuellement en ministres de justice’. (II Corinthiens 11:14, 15.) Quant aux vrais serviteurs de Jéhovah, ce n’est pas par des choses de ce genre qu’ils prouvent leur qualité de ministres divinement établis et agréés, mais par la Parole écrite de Dieu.
60. Quelle importance numérique avait prise la classe de l’“homme qui méprise la loi”?
60 Ce qui fit grande impression, c’est l’importance numérique qu’avait prise dans le monde entier la classe de l’“homme qui méprise la loi”. En l’année 1971, alors que la chrétienté comptait 985 363 400 membres, chiffre jamais atteint, le nombre des ecclésiastiques s’élevait à des centaines de milliers. Rien que pour l’Église romaine il y avait cette année-là, selon les chiffres publiés, 419 611 ecclésiastiques pour 566 771 600 membres.
61. Selon Paul, pour qui sont toutes ces tromperies conçues par Satan? Pourquoi se font-elles par la permission de Dieu?
61 Quels sont ceux qui se laissent abuser par toutes ces choses? Quels sont ceux qui se laissent impressionner favorablement et tromper par ‘les œuvres de puissance, les signes et les présages mensongers’? Pour qui sont toutes ces duperies de Satan, qui opère avec ruse? L’apôtre Paul nous dit que l’“opération de Satan” durant la présence de “celui qui méprise la loi” a lieu “avec toutes les tromperies de l’injustice pour ceux qui périssent, ce qui leur advient en châtiment, pour n’avoir pas accepté l’amour de la vérité afin d’être sauvés. Et c’est pourquoi Dieu laisse aller vers eux une opération d’égarement, pour qu’ils se mettent à croire au mensonge, afin qu’ils soient tous jugés, parce qu’ils n’ont pas cru à la vérité, mais se sont complu dans l’injustice”. — II Thessaloniciens 2:10-12.
62. Dieu envoie-t-il directement une “opération d’égarement” vers les dupés et que détermine-t-il au moyen de cette “opération”?
62 Dieu n’envoie pas directement une “opération d’égarement” vers tous ces dupés. Il la laisse aller vers eux, pour qu’ils montrent ce qu’ils désirent vraiment et aussi parce que c’est bien là ce qu’ils désirent. C’est d’ailleurs ce que l’apôtre Paul a fait remarquer à Timothée dans sa dernière lettre à l’adresse de son compagnon de mission. Paul lui expliqua pourquoi il voulait le voir prêcher dans la congrégation chrétienne la Parole de Dieu avec insistance et en tout temps: “Car il y aura une période de temps où ils ne supporteront pas l’enseignement salutaire, mais, selon leurs propres désirs, ils se donneront des enseignants en quantité pour se faire chatouiller les oreilles; et ils détourneront leurs oreilles de la vérité, et se tourneront vers les fables.” (II Timothée 4:2-4). Cependant la Parole de Dieu permet de se protéger contre l’“opération d’égarement” pendant la présence de “celui qui méprise la loi”. En permettant à Satan de se livrer à une “opération d’égarement” et en la laissant ainsi aller vers ceux qui se disent chrétiens, Jéhovah Dieu les met à l’épreuve pour voir s’ils ‘acceptent l’amour de la vérité’ ou bien s’ils aiment le mensonge.
63. Pourquoi la situation mondiale est-elle si grave pour toute l’humanité et quel choix devons-nous faire?
63 Durant le temps de la “présence” de l’“homme qui méprise la loi”, c’est-à-dire durant le temps de présence qui lui reste encore, et pendant la parousie du Seigneur Jésus, une “opération d’égarement” est allée vers les hommes, par la permission de Dieu et avec plus de force que jamais. Bientôt sera exécuté le jugement sur ceux qui ‘n’acceptent pas l’amour de la vérité’ et qui ‘se complaisent dans l’injustice’. C’est pourquoi la situation mondiale est si grave pour tous. Les étudiants de la Bible qui possèdent le discernement spirituel voient depuis 1914 le “signe” de la présence invisible du Christ; ils savent que soudain viendra sur nous le temps de la “manifestation de sa présence” contre l’“homme qui méprise la loi, le fils de la destruction”. (II Thessaloniciens 2:8.) Que désirons-nous donc en réalité: subir la destruction avec “celui qui méprise la loi”, ou connaître le salut aux côtés de ceux qui aiment la vérité?
SUPPRESSION DE L’“HOMME QUI MÉPRISE LA LOI”
64. Comment la classe de l’“homme qui méprise la loi” est-elle devenue un élément de Babylone la Grande?
64 Depuis des siècles, la classe ecclésiastique de l’“homme qui méprise la loi” enseigne des doctrines qui ont leur origine dans l’ancienne Babylone, doctrines qu’elle fait passer avant la Sainte Bible inspirée, tout comme ses traditions d’ailleurs. Le clergé de la chrétienté persécute les amis de la Bible qui annoncent la vérité et y conforment leur vie. Les ecclésiastiques se sont faits amis du monde et commettent la fornication (immoralité) spirituelle avec les chefs politiques et les financiers. On connaît leur rôle dans les guerres. Ils sont ainsi devenus un élément puissant de Babylone la Grande, qui symbolise l’empire mondial de la fausse religion. Oui, la classe de l’“homme qui méprise la loi” est un élément — l’élément le plus répréhensible — de Babylone la Grande, la “grande prostituée” avec laquelle “les rois de la terre ont commis la fornication, tandis que ceux qui habitent la terre ont été enivrés du vin de sa fornication”. — Révélation 17:1, 2.
65. Comment se fait-il que l’“homme qui méprise la loi” chevauche la “bête sauvage de couleur écarlate”?
65 Faisant partie de Babylone la Grande, la classe ecclésiastique de l’“homme qui méprise la loi” chevauche la “bête sauvage de couleur écarlate qui était pleine de noms blasphématoires et qui avait sept têtes et dix cornes”. Cette bête sauvage symbolique est l’actuelle organisation mondiale pour la paix et la sécurité qu’on appelle les Nations unies. C’est le “huitième roi” symbolique, la Huitième Puissance mondiale selon les prophéties bibliques (Révélation 17:1-11). En ce qui concerne l’“homme qui méprise la loi”, autrement dit le clergé de la chrétienté, cela lui convient de parler en termes élogieux de l’ONU, et il va même jusqu’à assigner à cette organisation non chrétienne un rôle messianique. Ce que souhaite l’“homme qui méprise la loi”, c’est que cette organisation internationale sauve le monde d’un troisième conflit planétaire, d’une guerre nucléaire.
66. Pourquoi la chevauchée ne durera-t-elle plus guère? Comment se terminera-t-elle?
66 La chevauchée sur le dos de la “bête sauvage de couleur écarlate” ne durera plus guère. Il en adviendra de l’‘homme ecclésiastique qui méprise la loi’ comme de la prostituée religieuse Babylone la Grande. Ainsi que cela est annoncé dans la Révélation, les “dix cornes” gouvernementales de la bête sauvage symbolique se tourneront, pleines de haine, contre celle qui la chevauche, Babylone la Grande. Oui, les sept têtes qui commandent les mouvements du corps de la bête sauvage se mettront à haïr la fornicatrice internationale. Ce corps, elles le feront entrer en action contre cette prostituée. Que vont lui faire le corps, les têtes et les cornes? “Celles-ci haïront la prostituée et la rendront dévastée et nue, et mangeront ses chairs, et la brûleront par le feu, complètement.” (Révélation 17:16). Lorsqu’elle sera mise en désolation, dénudée, dévorée et consumée par le feu, l’“homme qui méprise la loi” sera, lui aussi, saccagé, mis tout nu, dévoré et réduit en cendres.
67. Pourquoi cela signifiera-t-il une “grande tribulation” pour l’“homme qui méprise la loi”?
67 Cela signifiera une “grande tribulation” pour l’‘homme ecclésiastique qui méprise la loi’, car le clergé est l’élément dominant de la Jérusalem infidèle antitypique, autrement dit de la chrétienté. La destruction de Jérusalem en l’an 70 préfigura celle qui vient sur la chrétienté et ses chefs religieux, le clergé dit “chrétien”. Grande fut la tribulation qui frappa l’ancienne Jérusalem à l’époque où elle avait encore son temple et sa prêtrise. Mais que dire de la tribulation qui va bientôt surprendre la chrétienté et l’“homme qui méprise la loi”? Ce sera la plus grande tribulation qui ait jamais frappé l’espèce humaine. Dans le tourbillon de cette détresse, le “fils de la destruction” sera réduit à néant, complètement supprimé. — Matthieu 24:15-22; Marc 13:14-20.
68. Quel exemple historique nous permet de nous représenter tout ce que cela signifiera pour la chrétienté?
68 Pouvons-nous nous représenter tout ce que cela signifiera? Les gens qui sont encore prosternés devant le clergé ne peuvent croire que leurs “saints hommes” seront supprimés sans douceur en même temps que Babylone la Grande. Pareille pensée leur semble sacrilège. Que temples et églises soient réduits en ruines, tous ces édifices où siège, comme dieu religieux, un clergé qui semble digne de vénération, voilà qui pour eux est chose impensable. Ne serait-ce pas là une profanation de ce qui est saint, consacré? C’est ce que ressentaient les Juifs du premier siècle à l’annonce de la destruction de Jérusalem et de son saint temple. Eux aussi étaient fort dévots, mais ils ne s’étaient pas convertis au christianisme. N’empêche que la prophétie que fit Jésus au mont des Oliviers s’est accomplie, devenant une horrible réalité. — Matthieu 24:1, 2.
69. a) Quelle vénération les partisans de la chrétienté ont-ils pour la classe de l’“homme qui méprise la loi”, vénération qui explique le choc qu’ils ressentiront le jour où elle sera détruite? b) Comment cette classe tombera-t-elle et mourra-t-elle?
69 Quel choc pour tous ces chauds partisans de la chrétienté quand ils verront la classe ecclésiastique de l’“homme qui méprise la loi” réduite à néant! Ils en seront profondément scandalisés. L’événement marquera la mort d’un dieu, car l’“homme qui méprise la loi” est celui qui “s’assoit dans le temple du Dieu, s’exhibant lui-même en public comme dieu”. (II Thessaloniciens 2:4.) Jésus Christ lui-même reconnut, tout comme les Écritures hébraïques, qu’il y a sur terre des hommes qui sont rangés parmi les “dieux”, les puissants. Pour le prouver, selon Jean 10:34-36, il cita le Psaume quatre-vingt-deuxième Ps 82, qui dit:
“Dieu se place dans l’assemblée du Divin; au milieu des dieux il juge: ‘Jusqu’à quand jugerez-vous avec injustice et montrerez-vous de la partialité envers les méchants? (...) Soyez juges pour le petit et pour l’orphelin de père. Faites justice à l’affligé et à celui qui est peu fortuné. Au petit et au pauvre donnez de réchapper; de la main des méchants délivrez-les.’
“Ils n’ont pas su [ces dieux-juges], et ils ne comprennent pas; ils continuent à circuler dans les ténèbres; tous les fondements de la terre chancellent.
“‘Moi, j’ai dit: “Vous êtes des dieux, et vous êtes tous des fils du Très-Haut. À coup sûr, vous mourrez comme les hommes; et comme quiconque parmi les princes, vous tomberez!”’”
L’“homme qui méprise la loi” n’est pas un dieu immortel, mais il mourra comme un homme ordinaire, comme le traître Judas Iscariote qui lui aussi fut appelé “le fils de la destruction”. (Jean 17:12.) Bien qu’il se soit élevé “au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou objet de vénération”, il sera comme quiconque parmi les princes et tombera, mis à mort par le Messie de Jéhovah. — Psaume 82:1-7.
70. Quelles questions faut-il se poser sans retard?
70 Il faut donc nous poser sans retard les questions que voici: Suis-je encore sous l’effet des “tromperies de l’injustice” que Satan a conçues à propos de la classe de l’“homme qui méprise la loi”? Ai-je été influencé par l’“opération d’égarement” que Dieu laisse aller vers ceux qui périssent et, par conséquent, est-ce que je crois encore au mensonge? Ai-je refusé d’‘accepter l’amour de la vérité’ et, dès lors, est-ce que je me complais dans l’injustice que commet le clergé de la chrétienté?
71. Pourquoi est-il imprudent de se tromper soi-même à ce sujet? Quel “jour” est proche?
71 Il ne sert à rien de se leurrer à ce sujet. Qui s’abuse soi-même va vers la ruine, car, ainsi que le dit l’apôtre Paul, les “tromperies de l’injustice” sont “pour ceux qui périssent”. Quel homme raisonnable tient à périr le jour où Dieu exécutera son jugement sur les dupés? Cette exécution attend, dans le proche avenir, tous ceux qui persistent à croire au mensonge. Nous ne nous trompons pas sur ce point, puisqu’il est bien révélé et démasqué, l’“homme qui méprise la loi, le fils de la destruction”. D’autre part, nous sommes à une heure avancée de la parousie ou “présence” du Seigneur Jésus. L’“apostasie” annoncée a atteint son point culminant. Ce sont là les choses qui devaient précéder la venue du “jour de Jéhovah”. Ce jour-là, c’en sera fait de l’“homme qui méprise la loi”, et il deviendra, comme l’indique son titre, “fils de la destruction”.
72. Pourquoi est-il grand temps de rompre tout lien avec l’“homme qui méprise la loi”?
72 Il ne s’agit pas ici d’un récit d’épouvante. C’est la Parole même de Dieu qui fait retentir l’avertissement solennel, avertissement qu’appuient les conditions et les événements au sein de la chrétienté. N’est-il pas grand temps, dès lors, pour tous ceux qui aiment la loi de Dieu, de rompre tout lien avec l’“homme qui méprise la loi”? En ce cas, on ne périra pas avec lui lors de la “grande tribulation”. — Révélation 7:14, 15.
[Notes]
a Sept traductions hébraïques différentes de La Première aux Thessaloniciens portent “le jour de Jéhovah”, tandis que des manuscrits grecs du quatrième et du cinquième siècle, ainsi que la Vulgate, ont ici “le jour du Seigneur”.
b Prompta bibliotheca canonica, juridicao-moralis, theologica partim ascetica, polemica, rubricistica, historica, préparé à Bologne, région Emilia-Romagna, en Italie, en 1746, par Lucio Ferraris, Vol. VI, pp. 31-35; selon l’exemplaire de l’Université Columbia, New York.
c Nouvelle Encyclopédie catholique, Vol. 6, page 706, sous “Gratien”.
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Préservés pour le Royaume millénaire de DieuLe Royaume millénaire de Dieu s’est approché
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Chapitre 19
Préservés pour le Royaume millénaire de Dieu
1. Que signifie pour les gouvernements humains le fait que le Royaume messianique s’est approché?
LE ROYAUME millénaire de Dieu et de son Messie s’est approché! On trouve dans les Écritures inspirées et dans les événements mondiaux depuis 1914 de solides raisons d’annoncer cette bonne nouvelle. Cela signifie que les gouvernements politiques aux mains de chefs humains imparfaits touchent à leur fin. “Dans les jours de ces rois-là”, dit le prophète inspiré Daniel au roi Nébucadnezzar de Babylone, “le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. Et ce royaume ne passera à aucun autre peuple. Il écrasera et mettra fin à tous ces royaumes, et lui-même subsistera jusqu’à des temps indéfinis”. — Daniel 2:44.
2. a) De quel événement l’écrasement de tous les royaumes de ce monde sera-t-il le point culminant? b) Qu’est-ce qui sera “sauvé” sur la terre?
2 L’écrasement de tous les royaumes du présent monde marquera le point culminant de la “grande tribulation” que le Messie Jésus a annoncée dans sa prophétie, quand il a répondu à cette question: “Quand ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?” (Matthieu 24:3). Ainsi, avant l’inauguration du Royaume millénaire, les royaumes actuels doivent être broyés. Jésus n’a donc pas exagéré quand il a appelé la tribulation à venir “une grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus”. Cette tribulation serait d’une telle ampleur que se poserait la question de la survie de l’espèce humaine. “Oui, si ces jours-là n’étaient écourtés, nulle chair ne serait sauvée; mais à cause des élus ces jours-là seront écourtés.” (Matthieu 24:21, 22). Outre les “élus”, quelque “chair” serait encore sauvée.
3. a) Avant leur départ, de quoi les membres du reste seront-ils témoins? b) Par quoi les survivants de la “grande tribulation” seront-ils préservés?
3 En effet, l’espèce humaine sera préservée sur la terre malgré la “grande tribulation”, tout comme elle fut préservée lors du déluge universel (Matthieu 24:37-39). Avant de quitter la scène terrestre pour le Royaume céleste, Royaume auquel ils ont été appelés en union avec Jésus Christ, le reste des “élus” seront témoins de la préservation de quelque “chair”. (Révélation 17:14; 20:4-6.) Parmi la classe ecclésiastique de l’“homme qui méprise la loi”, personne ne sera préservé, pas plus d’ailleurs que ne seront préservés ses amis du monde politique, du monde militaire et du monde des affaires. Le fidèle reste des “élus” et la “grande foule” des “brebis”, qui prennent fait et cause pour le Royaume de Dieu et de son Messie, ceux-là seuls seront gardés pendant la destruction qui frappera Babylone la Grande et pendant la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, celle qui se livrera à Har-Maguédon (Révélation 7:9-17; 16:13-16; 17:1-16; Matthieu 25:31-46). Ils seront préservés non par des moyens humains, mais uniquement par la puissance divine.
4, 5. a) Dans quel psaume est-il question d’une préservation de ce genre? b) Après avoir survécu, que diront, à l’exemple du psalmiste, les “élus” et la “grande foule”?
4 Dans le texte inspiré du Psaume 116, dont l’apôtre Paul cite un passage en II Corinthiens 4:13, il est question d’une préservation de ce genre. Il se peut que le rédacteur du Psaume ait parlé au nom de tout son peuple, parce que, outre sa propre personne, tout son peuple, oui, le peuple élu de Jéhovah, était en péril de mort, faisant face à l’extermination. Dans le proche avenir, tous ceux qui resteront indéfectiblement attachés au Royaume de Jéhovah et de Jésus Christ seront, eux aussi, en danger de périr sous les coups des ennemis politiques et religieux du Royaume messianique de Dieu. Comme ils n’auront pas recours aux armes charnelles mais compteront uniquement sur la protection du Dieu Tout-Puissant et de son Messie, ces fidèles partisans du Royaume de Dieu devront attribuer leur préservation au Dieu Tout-Puissant. L’aimeront-ils pour cela? Comme Dieu ne manquera pas de répondre à leur appel à une époque où la vie sera partout en danger, leur cœur les incitera à exprimer leur affection pour leur Sauveur, comme a fait le psalmiste pour une raison semblable:
5 “Oui, j’aime, car Jéhovah entend ma voix, mes supplications. Car il a incliné vers moi son oreille, et durant mes jours j’appellerai. Les cordes de la mort m’environnaient, et elles m’avaient trouvé, les angoisses du Schéol. Je trouvais la détresse et le chagrin. Mais je me mis à invoquer le nom de Jéhovah: ‘Ah! Jéhovah, donne à mon âme de réchapper!’ Jéhovah est clément et juste; et notre Dieu est Celui qui fait miséricorde. Jéhovah garde les inexpérimentés. J’étais appauvri, et il se mit à me sauver, même moi.” — Psaume 116:1-6.
6. a) Face à la mort, qu’éprouva le psalmiste? b) Quelle exclamation laissa-t-il échapper de sa bouche et pourquoi?
6 Le psalmiste ne voulait pas mourir. Cependant, pour lui la mort semblait certaine. C’était comme si les cordes de la mort l’environnaient déjà, comme si elles l’enserraient, empêchant tout mouvement de fuite. C’était comme s’il gisait déjà dans le Schéol (la tombe commune aux hommes) et ressentait l’angoisse de se trouver comme comprimé dans un étau entre les parois étroites de la fosse. Il était dans le chagrin et la détresse de voir sa vie écourtée. Inexpérimenté quant aux voies du monde, il ne pouvait faire appel à l’aide des hommes. Il se sentait appauvri de tout secours terrestre. Cependant sa situation n’était pas désespérée. Il y avait le Dieu à qui son peuple et lui-même rendaient un culte. Ce Dieu-là pouvait le garder de la mort et du Schéol. Ce Dieu est en effet clément, juste et miséricordieux. Il peut donner de réchapper, il peut sauver. C’est son nom qu’il faut invoquer pour être sauvé. Sachant qui était ce Dieu, le psalmiste en danger éleva la voix vers Lui. Il l’implora et, ô joie, Jéhovah inclina son oreille. Il entendit la voix désespérée, les supplications de l’âme. Il sauva. Il sauva “même moi”, s’écria l’humble psalmiste. Comment donc le psalmiste aurait-il pu empêcher cette exclamation de s’échapper de sa bouche: “Oui, j’aime!” C’était bien cela!
7. Pourquoi Jéhovah répondra-t-il à l’appel des “élus” et de la “grande foule” face à la mort? Pourquoi laisseront-ils échapper cette exclamation: “Oui, j’aime!”?
7 Quand, finalement, s’apaisera le tumulte de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” et que le calme régnera sur le champ de bataille d’Har-Maguédon, le reste des “élus” et la “grande foule”, c’est-à-dire les survivants, comprendront toute la grandeur du salut que Dieu le Tout-puissant aura opéré pour eux. Ils frôlaient la mort. Quel nom, sinon celui de Jéhovah, auraient-ils pu invoquer avec l’assurance d’être entendus en un moment où tout semblait perdu? Et ce ne fut pas en vain. Pour Dieu, en effet, ce n’était pas le moment de les laisser périr, de les laisser descendre dans l’étau du Schéol. Que les ennemis, eux, descendent dans la destruction, mais pas ses adorateurs qui invoquèrent son nom malgré les railleries et les sarcasmes de l’ennemi! Il leur fut miraculeusement donné de réchapper. Ceux-là seuls furent donc protégés qui étaient inexpérimentés quant aux voies de méchanceté du présent monde et qui, comme Jésus, n’en faisaient pas partie. Jéhovah, le Dieu clément, juste et miséricordieux, les sauva! Comment pourraient-ils s’empêcher de regarder vers Jéhovah et de s’exclamer: “Oui, j’aime!”
“JE MARCHERAI DANS LES PAYS DES VIVANTS”
8. Ayant vu comment son âme avait été délivrée de la mort, comment le psalmiste était-il résolu à marcher?
8 Éprouvant à présent un immense soulagement, le psalmiste, qui avait été profondément bouleversé, pouvait dire: “Retourne, ô mon âme, à ton lieu de repos, car Jéhovah lui-même a agi comme il convenait à ton égard. Car tu as délivré mon âme de la mort, mon œil des larmes, mon pied du faux pas. Je marcherai devant Jéhovah dans les pays des vivants. J’ai eu foi, car je me suis mis à parler. J’ai été, moi-même, très affligé. Moi, je disais lorsque j’ai commencé à m’affoler: ‘Tout homme est menteur.’” — Psaume 116:7-11.
9. a) Que voulait dire le psalmiste en déclarant que tout homme est menteur? b) À cause de quoi parla-t-il? Fut-ce en vain?
9 Ayant vu comment son âme avait été délivrée de la mort et se retrouvant en train de marcher parmi les vivants, le psalmiste pouvait se détendre et inviter son âme, sa personne, à retourner à son lieu de repos. Il n’était plus nécessaire qu’il verse des larmes de chagrin. Son pied n’avait pas fait de faux pas et ne l’avait pas précipité dans la mort. Certes, il s’était affolé en prenant conscience que tout secours humain était inutile: tout homme en effet se révélait menteur qui prétendait pouvoir lui porter secours ou qui tentait effectivement de le sauver, lui qui semblait perdu. L’humanité lui parut comme un mensonge. Mais bien qu’il eût perdu la foi en l’homme et dans son pouvoir de le sauver d’une mort toute proche, il conserva cependant sa foi en Dieu. Il parla donc avec foi, en signe de sa foi. Si personne d’autre ne pouvait le sauver, son Dieu, lui, en était capable. Pareil langage ne s’avéra pas mensonger ni futile. Le psalmiste fut préservé de trébucher, de faire une chute mortelle. Aussi était-il résolu à ‘marcher devant Jéhovah dans les pays des vivants’.
10. Selon II Corinthiens 4:12-14, pourquoi Paul se souvint-il de Psaume 116 et le cita-t-il, manifestant ainsi quelle qualité?
10 La foi en Dieu n’est pas en vain! L’apôtre Paul ne l’ignorait pas. Paul comprenait que ses intenses efforts missionnaires contribuaient à faire obtenir la vie à ceux qui entendaient son message, mais aussi à avancer l’heure de sa mort. Cependant il avait foi dans le soutien de Dieu. Il parla non seulement de vivre sur la terre, mais encore, grâce à une résurrection, de vivre durant la “présence” ou parousie du Christ. Se souvenant du Psaume 116, Paul écrivit ceci à la congrégation de Corinthe: “Ainsi la mort est à l’œuvre en nous, mais la vie en vous. Or, ayant ce même esprit de foi dont il est écrit: ‘J’ai exercé la foi, c’est pourquoi j’ai parlé’, nous exerçons la foi, nous aussi, et c’est pourquoi nous parlons, sachant que celui qui a relevé Jésus nous relèvera, nous aussi, avec Jésus et nous présentera [nous en qui la mort est en ce moment à l’œuvre] avec vous [en qui la vie est à présent à l’œuvre].” — II Corinthiens 4:12-14; Psaume 116:10.
11. a) Pour ce qui est des “élus” et de la “grande foule”, quand pourront-ils dire, eux aussi: “Tout homme est menteur”? b) Pourquoi conviendra-t-il alors de penser aux paroles de Paul en II Corinthiens 4:8-10?
11 Dans le proche avenir, il faudra absolument que le reste des “élus” et la “grande foule” de leurs fidèles compagnons gardent leur foi en Dieu, même face à une mort qui semblera inéluctable. En effet, il leur faudra exercer la foi le jour où toutes les puissances impies livreront contre eux un assaut final, après avoir supprimé la classe ecclésiastique de l’“homme qui méprise la loi” et après que tout le reste de Babylone la Grande aura été comme dévoré par le feu. Il n’y aura pas alors d’humains vers qui se tourner pour avoir du secours, de sorte qu’on pourrait dire: “Tout homme est menteur.” Oui, tout secours humain se révèle vain, inutile et serait un mensonge. Mais, pour affermir leur foi, ils peuvent penser à l’apôtre Paul qui, avant de parler de sa propre foi, a dit: “Nous sommes serrés de toutes manières, mais non à l’étroit au point de ne pas pouvoir bouger; nous sommes dans la perplexité, mais non pas tout à fait sans issue; nous sommes persécutés, mais non abandonnés; nous sommes renversés, mais non détruits. Partout et toujours nous endurons dans notre corps le traitement meurtrier qu’on a infligé à Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre corps.” — II Corinthiens 4:8-10.
12. Dans la phase finale de la “grande tribulation”, comment imiteront-ils Paul qui cite le Psaume 116, et que diront-ils ensuite, tout comme le psalmiste?
12 Quand, dans la phase finale de la “grande tribulation”, les “élus” et la “grande foule” se trouveront dans une situation semblable, ils pourront imiter Paul et ‘avoir ce même esprit de foi dont il est écrit: “J’ai exercé la foi, c’est pourquoi j’ai parlé.”’ Eux aussi pourront exercer la foi et dès lors parler avec une foi totale en Dieu, même si les perspectives leur paraîtront alors des plus sombres (II Corinthiens 4:13). Peu après l’attaque finale contre eux, par les instruments terrestres de Satan le Diable, le moment viendra où les “élus” et la “grande foule” pourront dire: “Retourne, ô mon âme, à ton lieu de repos, car Jéhovah lui-même a agi comme il convenait à ton égard.” — Psaume 116:7.
13. Pendant la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, comment Jéhovah ‘agira-t-il comme il convient’ à l’égard de ses adorateurs?
13 Jéhovah “a agi comme il convenait”, c’est-à-dire qu’il a agi à l’égard de ses serviteurs en détresse comme il lui incombait de le faire. Dans la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, il agira conformément à ses précieuses promesses consignées dans sa Sainte Parole pour le bien et pour la sécurité de ses serviteurs obéissants. “Jéhovah garde tous ceux qui l’aiment, mais il anéantira tous les méchants.” (Psaume 145:20). Dans la situation désespérée où se trouveront les “élus” et la “grande foule”, il agira comme il convient à leur égard, vu leur foi, leur obéissance, leur fidélité, leur attachement. Il “se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent réellement”. (Hébreux 11:6.) Il délivrera donc leur âme de la mort, celle que tenteront de leur infliger leurs ennemis terrestres. Il les délivrera de tout ce qui peut leur faire verser des larmes. Il les délivrera du faux pas que chercheront à provoquer leurs adversaires, pour les faire tomber dans la mort. Jéhovah agira donc comme il convient en vue de justifier sa Parole et son nom et de triompher de tous les ennemis. Y a-t-il une meilleure délivrance que celle-là? Non, certes!
14. a) Sur quelle sorte de terre se trouveront les survivants? Qu’est-ce qui sera encore purifié? b) Pour ne pas manquer le but de leur délivrance, à quoi seront-ils résolus?
14 Que signifiera pour les “élus” et la “grande foule” cette intervention divine? Qu’ils émergeront vivants de la “grande tribulation” qui emportera le présent “système de choses”. Devant eux s’étendront alors tous les pays d’une terre purifiée. Outre notre planète, que la “grande tribulation” aura débarrassée de tous les méchants, le domaine spirituel invisible dans le voisinage immédiat de la terre sera alors purifié, lui aussi. De quelle façon? En ce que le “dragon, le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan”, ainsi que tous ses anges, seront saisis, enchaînés et lancés dans l’“abîme” d’où il leur sera impossible de séduire et d’égarer les nations pendant le règne millénaire du Messie de Jéhovah et de tous les 144 000 “élus”. Le moment sera venu de laisser éclater sa reconnaissance! Pour un peu, les adorateurs de Jéhovah se trouvaient parmi les morts, mais les voici bien vivants! À eux de montrer maintenant leur détermination de ne pas manquer le but de leur délivrance. Ayant été sauvés comme le psalmiste, ils pourront dire avec lui: “Je marcherai devant Jéhovah dans les pays des vivants.” (Psaume 116:9). Ils pourront le faire en toute tranquillité, avec du repos pour leurs âmes.
“J’ÉLÈVERAI LA COUPE DU SALUT MAGNIFIQUE”
15. Quand commencera le règne millénaire, quel salut aura été réalisé sur la terre? Quelle coupe élèveront les fidèles de Dieu?
15 Comme on le voit, quand commencera le règne millénaire du Christ, un “salut magnifique” aura été réalisé par Dieu pour tous ses fidèles sur la terre. Songez un peu! Tous les fidèles se trouveront alors délivrés des méchants de la terre et de ceux du domaine invisible autour de notre planète. Tous pourront ensuite être préservés pendant les mille ans du règne messianique. Pleins de gratitude pour cette délivrance, les fidèles se sentiront poussés à dire, avec le psalmiste: “Que rendrai-je à Jéhovah pour tous ses bienfaits envers moi? J’élèverai la coupe du salut magnifique, et j’invoquerai le nom de Jéhovah. Je m’acquitterai de mes vœux envers Jéhovah, oui, devant tout son peuple.” — Psaume 116:12-14.
16. a) Qui tend aux fidèles la “coupe du salut magnifique” et comment cela? b) Comment boivent-ils cette “coupe” et qu’invoquent-ils?
16 Une coupe contient une portion de liquide à absorber ou à répandre en libation pour Jéhovah Dieu. C’est Jéhovah qui a tendu à ses fidèles la “coupe du salut magnifique”. Comment cela? En les préservant pendant la “grande tribulation”. La portion qu’il leur donne à boire est le “salut magnifique”. Tous ses actes de salut, Jéhovah les a accomplis pour eux par l’entremise du Messie céleste. Les fidèles ne refusent pas le don du “salut magnifique”, don qui prolonge leur vie durant le règne messianique de mille ans. C’est avec gratitude qu’ils boiront cette “coupe”, heureux de pouvoir vivre “dans les pays des vivants”. Mais ce faisant, ils invoqueront le nom de Jéhovah. Se servant de son nom, ils l’invoqueront par le Messie et lui demanderont de les bénir et de les guider dans leurs efforts pour conformer parfaitement leur vie terrestre à la volonté divine. Ils le désigneront ouvertement, publiquement, comme leur Dieu.
17. Que dire des “vœux” que les fidèles auront pu faire quand ils étaient en danger de mort?
17 Doivent-ils quelque chose à Jéhovah? Autrement dit, lorsque leur âme était en danger et que la mort semblait imminente, ont-ils fait des vœux à Jéhovah, des promesses solennelles, par Jésus Christ? Si dans leur ardent désir d’être délivrés, ils ont fait des “vœux”, ils devront s’en acquitter fidèlement envers Jéhovah, lui qui a agi conformément à leur désir et les a préservés pour une vie ininterrompue sur la terre. C’est au temple spirituel qu’ils les accompliront, puisqu’ils devront s’en acquitter “devant tout son peuple”.
18. Pendant combien de temps le reste des “élus” agiront-ils de même sur la terre?
18 Le reste des “élus” agiront de même, eux aussi, pendant le temps où ils seront retenus sur la terre, avant leur départ de la scène terrestre pour être unis à tous les autres membres des 144 000 cohéritiers du Christ sur son trône céleste. — Ecclésiaste 5:2-6a.
COMBIEN EST PRÉCIEUSE “LA MORT DE SES FIDÈLES”!
19. Quel lien de parenté le psalmiste invoqua-t-il pour que soient dénoués les liens de la mort?
19 Considérant comme précieux tout ce qui a le don d’émouvoir son Dieu, le psalmiste, délivré, pouvait s’exclamer comme suit: “Précieuse aux yeux de Jéhovah est la mort de ses fidèles! Ah! Jéhovah, car je suis ton serviteur. Je suis ton serviteur, le fils de ton esclave femelle. Tu as dénoué mes liens.” (Psaume 116:15, 16). C’est sur un ton d’imploration que le psalmiste s’est écrié: “Ah! Jéhovah!” Il eut cette attitude suppliante pendant tout le temps où il se trouva en danger de mort. Il demanda alors à Dieu que soient dénoués les liens de la mort qui l’enserraient et qu’il soit sauvé. Il supplia Dieu de lui être favorable. N’était-il pas le serviteur de Jéhovah, oui, son serviteur d’une seconde génération, car c’était un fils de son “esclave femelle”. En quelque sorte, le psalmiste rappelait à Jéhovah sa responsabilité envers ses serviteurs, son devoir de les maintenir en vie. Et maintenant, après avoir affronté la mort, le psalmiste pouvait parler de Jéhovah comme de Celui qui, par amour, s’était acquitté de sa responsabilité.
20. a) Parmi qui le psalmiste se rangeait-il et, ce faisant, se montrait-il présomptueux? b) D’après le psalmiste, à quel point Jéhovah considère-t-il comme précieuse la mort d’un fidèle?
20 Le psalmiste se rangeait parmi les “fidèles” de Jéhovah quand, mû par une profonde reconnaissance, il s’écria: “Précieuse aux yeux de Jéhovah est la mort de ses fidèles!” Ce faisant, le psalmiste ne se montrait pas présomptueux, car Jéhovah le considérait comme fidèle, ce qu’il montra en le délivrant de la mort. Au lieu de le laisser périr et de faire ensuite qu’un prêtre lévitique prononce sur lui un sermon funèbre, en disant: “Précieuse aux yeux de Jéhovah est la mort de ses fidèles”, Jéhovah considérait que sa mort était trop précieuse pour qu’il la laisse survenir. Aussi délivra-t-il son “âme de la mort”. Le psalmiste pouvait donc comprendre maintenant combien précieuse serait pour Jéhovah la mort d’un fidèle. En quelque sorte, la mort du fidèle serviteur coûtait trop cher pour que Jéhovah fût disposé à en payer le prix. Jéhovah est bien trop concerné pour laisser survenir la mort.
21. a) Après la “grande tribulation”, que ne pourront s’empêcher de dire les fidèles, parce qu’ils auront été préservés? b) Comment leur mort est-elle trop précieuse pour que Jéhovah la permette, eu égard à sa souveraineté?
21 Après que les “élus” et la “grande foule” auront traversé sains et saufs la “grande tribulation”, eux aussi, mus par un sentiment juste des valeurs, ne pourront s’empêcher de s’exclamer: “Précieuse aux yeux de Jéhovah est la mort de ses fidèles!” (Psaume 116:15). Ils seront reconnaissants de ce que Jéhovah, ayant estimé leur mort trop coûteuse, ne l’a pas laissé survenir pendant la “grande tribulation”, sous les coups de leurs ennemis religieux et de leurs ennemis profanes. S’il avait permis à leurs adversaires de triompher et de les faire disparaître de la terre, il aurait porté atteinte à sa souveraineté universelle, à sa domination sur le ciel et sur la terre. Dieu est le Créateur de la terre, qu’il a faite pour ceux qui lui sont fidèles. S’il ne pouvait préserver ses fidèles sur la terre, même sous les attaques les plus dures et les plus infâmes, ce serait comme si ses ennemis étaient plus puissants que lui et avaient le droit de dire qui doit vivre en permanence sur notre planète. Si les ennemis réussissaient à supprimer ses fidèles pendant la “grande tribulation”, cela mettrait en doute sa souveraineté universelle sur la terre. Dieu ne peut donc laisser survenir leur mort, une mort infligée de force par l’ennemi.
22. Pourquoi la “mort de ses fidèles” est-elle trop précieuse pour que Jéhovah la permette eu égard à son culte et à la fondation de la “nouvelle terre”?
22 Si donc Jéhovah laissait ses ennemis terrestres détruire pendant la “grande tribulation” le reste de ses “élus” et la “grande foule”, les adversaires auraient remporté un triomphe momentané, à la grande joie de Satan et de ses anges. Mais il y a encore autre chose. La “mort” de tous les fidèles ferait que sur terre il n’y aurait plus personne pour l’adorer comme le seul vrai Dieu vivant. La “mort” des fidèles ferait que dans les cours terrestres de son grand temple spirituel il n’y aurait plus personne pour offrir des sacrifices de louange et des sacrifices d’actions de grâce. En outre, le fondement de la “nouvelle terre” sous les “nouveaux cieux” aurait été enlevé avant même que commencent les mille ans du règne du Messie de Jéhovah. Le Dieu Très-Haut et Tout-Puissant pourrait-il laisser se produire une chose aussi importante par suite de la “mort de ses fidèles”? Non, certes! La mort dans des circonstances qui impliquent une question de souveraineté universelle sera “précieuse”, coûteuse aux yeux de Jéhovah. Par respect pour Lui-même, il l’estime trop coûteuse pour la laisser survenir.
23. Quelle époque sera celle de la “grande tribulation” pour ce qui est du nom et de la souveraineté universelle de Jéhovah?
23 L’époque de la “grande tribulation” sera celle où Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, justifiera sa souveraineté universelle, sanctifiera son nom et fera que tous ses ennemis sauront qu’il est, lui, le Jéhovah de la Sainte Bible, sa Parole écrite et inspirée. Jéhovah fera donc ce qu’il a solennellement promis dans les pages de sa Parole immuable, c’est-à-dire que lors de la “grande tribulation”, quand sera tranchée une fois pour toutes la question de la souveraineté universelle, il délivrera de la mort l’âme de ses fidèles sur la terre. Comme pour Job, dont il préserva la vie en raison de son intégrité, Jéhovah démontrera une nouvelle fois qu’il peut mettre sur terre des hommes fidèles qui, dans les épreuves les plus rudes, resteront intègres par amour pour Lui.
24. Pourquoi Jéhovah reconnaîtra-t-il pour serviteurs tous ces “fidèles” et, au moment critique, quels “liens” dénouera-t-il?
24 À coup sûr, Jéhovah reconnaîtra pour serviteurs le reste de ses “élus” et la “grande foule”. Ne l’ont-ils pas choisi pour Dieu et, lui, ne les a-t-il pas achetés au moyen du sang propitiatoire de son Grand Prêtre, Jésus le Messie? Au moment critique Jéhovah entendra leurs appels et dénouera les “liens” de la mort violente, ceux dont tenteront de les enserrer les ennemis de Dieu et de son Royaume messianique. Ils auront donc tout lieu de ne jamais oublier leur condition de serviteurs de Jéhovah, leur Propriétaire céleste et leur Maître suprême!
ALLÉLUIA!
25. Par quels mots le psalmiste termina-t-il le Psaume 116, montrant qu’il avait une dette envers Jéhovah?
25 Pour toute cette faveur imméritée, il conviendra de rendre grâce au Dieu qui a préservé ses serviteurs, qui les a délivrés de la mort. Le psalmiste, lui, fut débordant de reconnaissance et termina son admirable psaume par ces mots: “Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâces, et j’invoquerai le nom de Jéhovah. Je m’acquitterai de mes vœux envers Jéhovah, oui, devant tout son peuple, dans les cours de la maison de Jéhovah, au milieu de toi, ô Jérusalem! Louez Jah!” — Psaume 116:17-19.
26. a) Combien de fois le rédacteur du Psaume 116 a-t-il utilisé dans son texte le nom du Dieu qu’il adorait? b) Comment le psalmiste voulait-il rendre grâce à Dieu et exhorter le peuple à faire monter des louanges?
26 Ce psalmiste anonyme était un adorateur du Dieu dont il utilisa par quinze fois le nom dans le texte de son psaume, pour s’écrier finalement “Alléluia!” en hébreu, c’est-à-dire “Louez Jah!”. Le psalmiste adorait Dieu à son temple, celui qui se dressait dans la ville sainte de Jérusalem, peu importe qu’il s’agisse du temple bâti par le roi Salomon ou de celui qui fut construit par la suite par le gouverneur Zorobabel, après l’exil d’Israël à Babylone. Le psalmiste anonyme voulait faire davantage que de remercier en particulier son Sauveur. Il voulait lui rendre grâce publiquement par un sacrifice sur l’autel dans la cour du temple et invoquer le nom de Jéhovah en présence de tout le peuple de Dieu réuni en ce lieu. Il se peut qu’il fut le premier qui récitât ce psaume écrit de sa main, fournissant ainsi un texte qui devait faire partie de ce qui est devenu le Hallel (“Louange”) que les Juifs récitaient ou chantaient dans des circonstances déterminées (Psaumes 113–118, 136). Comment le psalmiste reconnaissant aurait-il pu se retenir d’exhorter, en terminant son psaume par “Alléluia”, tous les adorateurs dans les cours du temple à “louer Jah”?
27. a) Le rédacteur du Psaume 116 a-t-il été le seul qui ait offert un sacrifice d’action de grâces pour avoir été délivré de la mort? à) Comment les survivants de la fin du présent système de choses imiteront-ils cet exemple?
27 Le psalmiste n’est pas le seul qui ait offert un sacrifice d’action de grâces pour remercier Jéhovah de l’avoir délivré de la mort. Bien des siècles auparavant il y eut Noé et sa famille, qui avaient survécu au déluge. Ces humains ne disposaient pas d’une cour de temple pour y adorer. Quel fut cependant leur premier geste quand ils sortirent de l’arche sur le mont Ararat? Sur un autel construit de leurs mains ils offrirent un grand sacrifice d’action de grâces, remerciant Jéhovah de les avoir préservés pendant le déluge (Genèse 8:18-22). Quel bel exemple fut donné par ces huit âmes humaines que Dieu préserva de la destruction qui frappa le “monde ancien” d’alors! Après la fin spectaculaire du présent système de choses, le reste des “élus” et la “grande foule”, imitant cet exemple prophétique, rendront grâce à Jéhovah comme par des sacrifices, pour les avoir préservés par son pouvoir miraculeux. — Psaume 116:17.
28. a) Où les survivants de la fin du présent système de choses offriront-ils leurs sacrifices? De quel cri feront-ils retentir la terre? b) Combien de temps les “élus” et la “grande foule” travailleront-ils ensemble sur une terre purifiée?
28 Dans les cours terrestres du temple spirituel de Jéhovah, les survivants de la plus grande tribulation de l’histoire offriront leurs sacrifices d’action de grâces, au seuil du règne millénaire du Christ. Dans l’allégresse et la jubilation ils feront que toute la terre retentisse d’un puissant et irrésistible “Alléluia!”. Comme il fera bon vivre alors, surtout quand on a été arraché à la mort! Dans un amour mutuel, comme celui qui existait entre David et son fidèle ami Jonathan, le reste des “élus” de Jéhovah et la “grande foule” fidèle se mettront à l’œuvre ensemble sous les “nouveaux cieux” du Royaume messianique de Dieu (II Pierre 3:13). Sur une terre purifiée ils travailleront côte à côte, jusqu’à ce que soit venu le moment où Dieu appellera le reste de ses “élus” pour aller siéger sur leurs trônes aux côtés du Roi Jésus Christ dans la “Jérusalem céleste”. Les Écritures ne nous disent pas comment s’opérera le départ du reste spirituel. En revanche, les “élus” savent qu’il leur faut rester fidèles jusqu’à leur mort dans la chair, avec l’espoir d’une résurrection céleste. — Révélation 2:10; Romains 6:5; Hébreux 12:22.
29. a) Après le départ du reste, que continuera à faire la “grande foule”? b) Le retour de qui les transportera de joie?
29 Cependant la bénédiction de Jéhovah continuera de reposer sur la “grande foule” des adorateurs qui seront restés sur la terre, dans les cours de son temple spirituel. Sous le gouvernement messianique céleste, ces humains poursuivront leur œuvre en vue de transformer une terre purifiée en Paradis de délices. Quelle ne sera pas leur allégresse quand aura lieu la résurrection des morts, qui se verront offrir la possibilité d’obtenir la vie éternelle sur une terre édénique sous la souveraineté universelle de Jéhovah!
30. a) Grâce à quoi voyons-nous dès maintenant ce lieu glorieux? Quelle perspective l’œuvre de prédication place-t-elle devant les habitants de la terre? b) Pourquoi faut-il faire tout notre possible pour que cette perspective devienne réalité en ce qui nous concerne personnellement?
30 Dans l’éclatante lumière qui jaillit de la Parole prophétique de Dieu, nous voyons avec les yeux de notre foi une terre splendide. Et dire qu’une “grande foule” de personnes qui cherchent aujourd’hui à adorer et à servir Jéhovah par Jésus Christ sera préservée pendant la “grande tribulation” et foulera le sol d’une planète purifiée! Quel avenir magnifique! Cette perspective est actuellement placée devant tous les habitants de la terre grâce à la prédication de “cette bonne nouvelle du royaume (...) par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations”, avant la fin de ce système de choses (Matthieu 24:14). Ne vaut-il donc pas la peine que chacun de nous fasse tous ses efforts, avec foi et reconnaissance, pour que tout cela devienne une réalité en ce qui le concerne? Tous ceux qui recherchent la vie éternelle dans le bonheur ont tout lieu de s’évertuer en ce sens, car le “Royaume millénaire de Dieu s’est approché”.
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