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Qui sont les ministres de Dieu?La Tour de Garde 1981 | 15 juin
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Qui sont les ministres de Dieu?
IL Y A plusieurs années, on a soulevé un certain nombre d’objections contre l’emploi du mot “ministre” pour désigner n’importe quel chrétien voué et baptisé. Ces objections reposaient sur les différents sens que ce terme prend d’une langue à l’autre, sur la façon dont d’autres religions ou certains fonctionnaires pourraient interpréter la prétention du chrétien d’être un “ministre”, etc. Toutefois, ces objections ne paraissent pas suffisamment solides pour contredire ce que les serviteurs de Jéhovah ont affirmé pendant la majeure partie des cent dernières années.
“DIAKONOS” DÉSIGNE UN MINISTRE
La traduction française des Écritures grecques chrétiennes emploie souvent le mot “ministre”. Ce nom vient du grec diakonos, qui signifie littéralement “à travers la poussière”, par allusion au messager qui doit emprunter des chemins poussiéreux. Les rédacteurs bibliques l’ont employé dans trois sens différents que nous allons tout de suite examiner.
Tout d’abord, il sert à désigner quelqu’un qui accomplit une tâche matérielle ou profane et peut s’appliquer tout simplement au domestique qui est en service dans une maison. Nous lisons, par exemple, dans l’une des paraboles de Jésus: “Le roi dit à ses serviteurs [diakonoï]: ‘Liez-le pieds et mains.’” (Mat. 22:13). Le même mot est rendu par “ministre” en Romains 13:4, où il désigne les gouvernements politiques.
Dans certains cas, le terme grec diakonos prend le sens particulier et restreint d’un serviteur officiel, comme en Philippiens 1:1, où Paul veut parler de certains membres de la congrégation chrétienne qui occupaient une charge reçue par nomination, puisqu’il les associe à d’autres hommes qui occupaient la fonction de surveillants ou d’“évêques”. Ce verset dit: “Paul et Timothée, esclaves de Christ Jésus, à tous les saints en union avec Christ Jésus qui sont à Philippes, ainsi qu’aux surveillants et aux serviteurs ministériels [ou “diacres”; en grec diakonoï].” Diakonos est encore employé dans ce sens particulier en I Timothée 3:8, 12, où l’apôtre Paul énumère les conditions requises de ces serviteurs ministériels ou “diacres”.
Enfin, les hommes qui rédigèrent les Écritures grecques chrétiennes sous l’inspiration de Dieu semblent avoir utilisé le terme grec diakonos dans un sens plus large pour désigner davantage qu’un serviteur simplement astreint à des tâches profanes. C’est le cas lorsqu’ils appliquent le mot à toute personne vouée à Dieu qui le sert par un service sacré ou spirituel. Certaines langues rendent alors diakonos par un terme plus approprié, “ministre”, qui emporte l’idée d’un service noble ou divin. En Colossiens 1:23, l’apôtre Paul dit de lui-même qu’il est “devenu ministre [diakonos]” ou qu’il a été “fait ministre”. (Voir la Bible Segond; la Traduction Œcuménique de la Bible; la Bible de Jérusalem; la Bible de Crampon.) Paul appelle aussi ministres d’autres chrétiens, tels que Timothée. — I Tim. 4:6, Sg; AC; Bible du cardinal Liénart.
“DIAKONIA” DÉSIGNE UN MINISTÈRE
En rapport étroit avec diakonos, on trouve le mot diakonia, qui désigne un “service” ou un “ministère”. Ce nom s’emploie à la fois au sens profane et au sens religieux ou sacré. On le rencontre, dans son acception profane, en Actes 6:1, qui dit: “Or, en ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, il y eut des murmures chez les Juifs de langue grecque contre les Juifs de langue hébraïque, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution quotidienne [“le service quotidien”, Li].”
Quand diakonia prend un sens religieux, les traducteurs le rendent, dans certaines langues, non plus par “distribution” ou “service”, mais par un terme particulier, “ministère”, qui signifie un service noble ou divin. Dans les langues en question, les paroles de Paul relatives à son apostolat en faveur des non-Juifs se lisent comme suit: “Je glorifie mon ministère.” (Rom. 11:13, Sg; Jé; AC)a. L’apôtre déclara plus tard qu’il était reconnaissant ‘que Dieu l’ait estimé fidèle en le désignant pour un ministère’, c’est-à-dire pour un “service” noble ou divin (I Tim. 1:12, Kingdom Interlinear Translation). Il écrivit donc à Timothée: “Mais toi, garde ton équilibre en toutes choses, endure le mal, fais l’œuvre d’un évangélisateur, remplis pleinement ton ministère.” En évangélisant ou en prêchant la “bonne nouvelle”, Timothée n’accomplissait pas un service profane. C’était un service noble, divin, un ministère, et il faisait de lui un ministre. De la même façon, tous ceux qui participent aujourd’hui à ce ministère d’évangélisation sont des ministres à part entière. — II Tim. 4:5, Sg; AC; TOB.
Pour ce qui est de l’emploi des mots diakonos, diakonia et autres de la même famille, les Témoins de Jéhovah suivent l’exemple des rédacteurs chrétiens inspirés par Dieu. En effet, les Témoins forment une organisation religieuse, selon ce qu’on entend couramment par les mots “congrégation” ou “Église”, mais aussi une association dont le but est d’enseigner des hommes, des femmes et des enfants pour faire d’eux des ministres, des “serviteurs” au sens noble ou divin du terme, des prédicateurs de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. À cette fin, hommes, femmes et enfants suivent des cours en permanence. Ils acquièrent ainsi la précieuse connaissance de la Bible qui leur permet d’être des ministres de Dieu de plus en plus efficaces. Ces cours consistent en cinq réunions hebdomadaires durant lesquelles on apprend les doctrines de la Bible et l’interprétation de ses prophéties, la conduite chrétienne et la façon de prêcher et d’enseigner les vérités bibliques.
L’ORDINATION DES MINISTRES
Comme toutes les organisations religieuses, les Témoins de Jéhovah ont le privilège et le droit de déterminer si leurs étudiants remplissent les conditions requises pour devenir ministres de la Parole de Dieu ou “serviteurs” au sens noble et divin du terme. Après une période de formation personnalisée, l’étudiant est interrogé par les anciens dûment nommés de la congrégation. S’il peut montrer qu’il connaît bien la Parole de Dieu, qu’il en apprécie profondément le message, qu’il s’est voué sans réserve à Jéhovah pour faire sa volonté et suivre les traces de Jésus Christ, et qu’il a conformé sa vie aux exigences et aux principes de Dieu, alors on accepte qu’il soit baptisé et, par conséquent ordonné ministre. Cette façon de procéder repose sur un précèdent biblique important, puisque Jésus lui-même n’entreprit sa carrière de ministre oint de Dieu, carrière qui consistait à prêcher la bonne nouvelle du Royaume, qu’après s’être présenté pour le baptême. — Marc 1:9-15.
Avons-nous de bonnes raisons de considérer le baptême par immersion complète comme une cérémonie d’ordination valideb? Peut-être pas si l’on en juge d’après les coutumes de la chrétienté, mais d’après les Écritures, oui. C’est ce que montre la Cyclopædia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature (édition de 1877, vol. VII, page 411), de M’Clintock et Strong. On lit dans cet ouvrage que l’ordination est “la nomination ou désignation d’une personne à une charge ministérielle, avec ou sans cérémonies. (...) En examinant les Écritures, tout esprit sincère ne pourra qu’être frappé par le fait extrêmement significatif que ni le Seigneur Jésus Christ ni aucun de ses disciples ne laissa des commandements ou des renseignements précis sur l’ordination”. Pas plus que l’apôtre Paul, les ministres d’aujourd’hui n’ont nul besoin d’un diplôme ni d’un certificat d’ordination. — II Cor. 3:1-3.
LE MINISTÈRE DES TÉMOINS DE JÉHOVAH
Comment les Témoins de Jéhovah accomplissent-ils leur ministère? Certains d’entre eux ont été établis anciens et, en tant que tels, ils prêchent et enseignent au sein de la congrégation, tantôt depuis l’estrade, tantôt dans les groupes d’étude biblique qui se réunissent chez différents Témoins. Toutefois, la méthode la plus répandue et la plus caractéristique dans le ministère des Témoins est celle que les apôtres et tous les premiers disciples de Jésus utilisèrent, en obéissance à cet ordre de leur Maître: “En quelque ville ou village que vous entriez, cherchez qui y est digne (...). En entrant dans la maison, saluez-en les occupants; et si la maison en est digne, que vienne sur elle la paix que vous lui souhaitez.” — Mat. 10:11-13.
L’apôtre Paul se distingua, lui aussi, en prêchant à la fois aux congrégations et aux gens qu’il allait trouver chez eux. Il déclara aux anciens d’Éphèse: “Vous savez parfaitement (...) que je ne me retenais pas de vous annoncer toutes les choses qui étaient profitables, ni de vous enseigner en public et de maison en maison. Mais j’ai rendu témoignage à fond tant devant les Juifs que devant les Grecs, au sujet de la repentance envers Dieu et de la foi en notre Seigneur Jésus.” (Actes 20:18-21). Voilà un beau précédent pour les ministres de Dieu à notre époque.
À propos du ministère que les Témoins de Jéhovah accomplissent aujourd’hui de maison en maison en se servant de tracts religieux, voici ce que la Cour suprême des États-Unis a déclaré, dans l’affaire Murdock contre État de Pennsylvanie (1943): “La distribution de tracts religieux est une forme d’évangélisation très ancienne, aussi ancienne que l’histoire de l’imprimerie. (...) Dans le Premier Amendement [de la constitution], cette forme d’activité religieuse s’élève au même rang que le culte pratiqué dans les églises et la prédication en chaire.”
Statuant sur l’affaire Ransom contre États-Unis (1955), la cour d’appel américaine de la septième circonscription déclara qu’on ne pouvait “établir de distinction valable (...) entre les ministres des Témoins de Jéhovah, dont le sacerdoce consiste à prêcher de porte en porte et au coin des rues, et les ministres des confessions plus conventionnelles, qui prêchent en chaire, enseignent dans les écoles paroissiales et accomplissent différentes autres tâches religieuses en faveur de leur Église”.
Le fait que ces chrétiens ne consacrent pas tout leur temps à leur ministère nuit-il en quoi que ce soit à leur prétention d’être des ministres? Cela les disqualifie-t-il en tant que tels? Absolument pas, car même l’apôtre Paul exerçait des activités profanes pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses compagnons (Actes 18:3, 4; 20:33, 34). C’est ce qu’a confirmé cet arrêt de la cour d’appel américaine de la cinquième circonscription, dans l’affaire Wiggins contre États-Unis (1958): “Les ministres des Témoins de Jéhovah (...) n’ont d’autre ressource, pour obtenir les fonds grâce auxquels ils pourront faire du ministère leur profession, que d’exercer des activités profanes. (...) La question (...) est (...) de savoir s’il enseigne et prêche les principes de sa religion comme on exerce une profession, c’est-à-dire de façon régulière et non occasionnelle.”
Qui sont donc les ministres de Dieu? Ce sont les chrétiens voués et baptisés qui font du service pour Dieu et pour leur prochain le but de leur vie (Marc 12:28-31). Mais lisez encore les trois articles suivants.
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Les femmes peuvent-elles être “ministres”?La Tour de Garde 1981 | 15 juin
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Les femmes peuvent-elles être “ministres”?
AUJOURD’HUI, les femmes sont de plus en plus nombreuses à enseigner dans les temples protestants. Il existe même une Église où des femmes partagent la chaire avec leur mari. Nombre de religieuses ont également fait campagne pour demander que l’Église catholique autorise l’ordination de femmes-prêtres; mais, jusqu’à présent, le pape a refusé d’accéder à leur requête.
Quoi que puissent nous dicter la sagesse humaine, ou encore nos préférences et inclinations personnelles, c’est la ‘sagesse d’en haut’, telle qu’elle s’exprime dans la Parole de Dieu, qui constituera le facteur déterminant aux yeux de tous ceux qui suivent sincèrement les traces de Jésus Christ. — Jacq. 3:15-17.
La Parole de Dieu montre que Jésus Christ établit un précédent en ne choisissant que des hommes pour faire partie des douze apôtres et des soixante-dix évangélisateurs (Mat. 10:1-4; Luc 10:1). Conformément à ce précèdent, l’apôtre Paul ne confia la fonction d’ancien (et de serviteur ministériel) dans les congrégations qu’à des hommes (I Tim. 3:1-13; Tite 1:5-9). Il rappela aussi à Timothée: “Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de prendre autorité sur l’homme, mais qu’elle soit dans le silence.” — I Tim. 2:12.
Toutefois, d’autres passages de l’Écriture montrent que cette restriction ne s’applique qu’à l’intérieur de la congrégation. En dehors des réunions de la congrégation, les femmes peuvent être des proclamatrices et des ministres de la “bonne nouvelle”, comme cela ressort, d’ailleurs, de la prophétie de Joël 2:28, 29. Expliquant que cette prophétie venait d’avoir un accomplissement le jour de la Pentecôte, l’apôtre Pierre déclara: “‘Dans les derniers jours’, dit Dieu, ‘je répandrai une partie de mon esprit sur toute sorte de chair, et vos fils et vos filles prophétiseront (...); et même sur mes esclaves mâles et sur mes esclaves femelles, en ces jours-là, je répandrai une partie de mon esprit, et ils prophétiseront.’” Effectivement, le jour de la Pentecôte, hommes et femmes reçurent l’esprit saint. — Actes 1:14, 15; 2:1-4, 17, 18.
Il est également approprié de citer ici Ésaïe 61:6, qui dit en partie: “Et quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah; on dira que vous êtes les ministres de notre Dieu.” Cette prophétie connut son premier accomplissement quand les exilés juifs, réunis en un groupement national diversifié, revinrent de Babylone. Cependant, comme le montrent les faits tangibles, et en harmonie avec Romains 15:4, ces paroles connaissent actuellement un accomplissement moderne sur les Israélites spirituels (Gal. 6:16)a. Ceux-ci vécurent en captivité spirituelle dans “Babylone la Grande” pendant la Première Guerre mondiale et ils en furent délivrés peu après, lors de la chute symbolique de cet empire mondial de la fausse religion.
Puisque cette prophétie de restauration reçoit bien un accomplissement à notre époque, qui fait partie des “ministres” ou des “serviteurs” au sens noble ou sacré du terme? Uniquement les anciens et les serviteurs ministériels, ou “diacres”, dans les congrégations? Il semble que non. Jadis, cette prophétie s’est appliquée à tous les Juifs qui revinrent de Babylone en un groupement national diversifié. Aujourd’hui, pareillement, elle peut s’appliquer à tous les Israélites spirituels — hommes et femmes, jeunes et vieux — qui sont sortis de la Babylone moderne. Leur sexe et leur âge importent peu, pourvu, bien sûr, qu’ils s’acquittent de leur “ministère”.
Faut-il comprendre par là que le mot “ministres” désigne uniquement les membres oints du reste spirituel? Non; il peut aussi désigner la “grande foule” des “autres brebis” qui secondent actuellement le reste. On en a la preuve dans la façon dont beaucoup d’autres textes bibliques s’appliquent à ces “autres brebis”. — Jean 10:16; Rév. 7:9.
Par exemple, Ésaïe 43:10-12 concernait tout d’abord les Israélites charnels que Jéhovah Dieu délivra d’Égypte et dont il fit ses témoins. Aujourd’hui, ce texte s’applique aux Israélites spirituels que Jéhovah a délivrés de l’organisation de Satan et dont il a aussi fait ses témoins. Mais l’expression “Témoins de Jéhovah” n’est pas pour autant réservée au reste oint de l’Israël spirituel, et la preuve en est qu’aujourd’hui plus de deux millions d’adorateurs de Jéhovah ont une espérance terrestre et rendent vraiment témoignage à leur Dieu, Jéhovah.
DES FEMMES MINISTRES
Oui, quel que soit leur sexe ou leur âge, tous les chrétiens voués et baptisés peuvent être des proclamateurs, des prédicateurs, des ministres des “serviteurs” au sens noble ou sacré du terme, pourvu que cela se voie dans leur conduite et dans leur témoignage. C’est pourquoi l’apôtre Paul écrivit en Romains 16:1, 2: “Je vous recommande Phœbé, notre sœur, qui est ministre de la congrégation qui est à Cenchrées, pour que vous l’accueilliez dans le Seigneur d’une manière digne des saints et que vous l’assistiez en toute affaire où elle aurait besoin de vous, car elle aussi en a défendu beaucoup, oui, moi-même.” De toute évidence, Paul ne fait pas allusion ici à l’exécution de simples tâches matérielles de la part de Phœbé, mais à un service qui impliquait l’usage de la parole, autrement dit, au ministère chrétien. Phœbé n’avait cependant pas reçu la charge de serviteur ministériel, car Jéhovah Dieu ne dicta jamais à Paul de nommer des femmes à ce genre de fonction.
Dans sa lettre à la congrégation de Philippes, Paul mentionne aussi Évodie et Syntyche en disant: “Ces femmes (...) ont lutté côte à côte avec moi, dans la bonne nouvelle [sans doute en prêchant et en enseignant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu], ainsi que Clément et mes autres collaborateurs, dont les noms sont dans le livre de vie.” — Phil. 4:2, 3.
N’oublions pas non plus Priscille, la femme d’Aquila. Son nom revient à plusieurs reprises dans les Écritures grecques et, souvent même, il précède celui de son mari (Actes 18:2, 18, 26; Rom. 16:3; I Cor. 16:19; II Tim. 4:19). Quand Apollos, homme éloquent, vint à Éphèse, Priscille et Aquila, voyant qu’il avait besoin d’augmenter sa connaissance, “le prirent avec eux et [tous deux] lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu”. — Actes 18:26, Kingdom Interlinear Translation.
Plusieurs tribunaux américains ont reconnu que les femmes Témoins de Jéhovah qui prennent part à l’œuvre d’évangélisation de porte en porte sont des ministres. Par exemple, la Cour suprême du Vermont déclara, dans l’affaire Vermont contre Greaves (1941), qu’Elva Greaves était “un ministre ordonné de la secte ou du groupement connu et désigné sous le nom de ‘Témoins de Jéhovah’”.
DE JEUNES MINISTRES
Le même principe s’applique aux jeunes chrétiens. Bien que, sous aucun rapport, ils ne puissent être des serviteurs établis au sein de la congrégation, leur âge ne les empêche pas d’être des prédicateurs de la “bonne nouvelle”, des ministres de Dieu. À douze ans, Jésus se montra capable d’être un “ministre” de la Parole de Dieu (Luc 2:46-50). Samuel devint “ministre de Jéhovah”, alors qu’il n’était qu’un “garçon”. (I Sam. 2:11, Traduction du monde nouveau; voir aussi l’American Standard Version et la Bible de Rotherham.) Aujourd’hui aussi, il y a des jeunes qui se sont voués à Dieu et fait baptiser à l’aube de l’adolescence, parfois même avant, et qui prouvent, par leur zèle à prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu en toute occasion et par leur conduite qu’ils sont bien des ministres de Dieu. — II Tim. 2:22; Eccl. 12:1.
UN “SERVICE SACRÉ”
Jésus posa pour principe qu’il faut juger les prétentions d’un homme sur ses œuvres. Il déclara: “Les œuvres mêmes que mon Père m’a données à exécuter, ces œuvres précisément que je fais, rendent témoignage de moi, que c’est le Père qui m’a envoyé.” (Jean 5:36). Pareillement, tous les ministres (ou “serviteurs” au sens noble du terme) que Dieu envoie, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, se reconnaissent par ce qu’ils font pour les intérêts du Royaume, par le “service sacré” qu’ils accomplissent en faveur de Jéhovah, leur Dieu. — Mat. 4:10; Rom. 12:1, 2.
Ainsi, quiconque, parmi les Témoins de Jéhovah, a été convenablement instruit dans la Parole de Dieu, a symbolisé l’offrande de sa vie à Dieu par le baptême, puis s’est mis à servir sérieusement Jéhovah en rendant témoignage à son nom et à son Royaume, celui-là est vraiment considéré par Dieu comme un ministre (Jean 12:26). Maintenant, pour ce qui est de toujours se présenter comme “ministre” de maison en maison, cela dépendra des circonstances et du sens que les gens donnent à ce mot. Quoi qu’il en soit, il existe aujourd’hui une ‘grande foule venue de toutes les nations’, et Révélation 7:9-17 dit qu’elle ‘sert Dieu par un service sacré, jour et nuit, dans son temple’. Tous ceux qui la composent sont les ministres de Dieu, ses serviteurs au sens noble et sacré du terme.
[Note]
[Illustration, page 18]
Le jour de la Pentecôte, l’esprit saint transmit à des hommes et à des femmes la mission d’être ministres de notre Dieu, Jéhovah.
[Illustration, page 19]
Des jeunes peuvent être ‘ministres de Dieu’ en prêchant la “bonne nouvelle” et en apportant un réconfort spirituel à autrui.
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“La nuit est tombée en 1914”La Tour de Garde 1981 | 15 juin
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“La nuit est tombée en 1914”
Dans son numéro du 4 août 1979, une revue londonienne (The Economist) a publié un éditorial dans lequel il était question des événements qui ont bouleversé le monde 65 ans plus tôt. On lisait: “Les événements qui ont suivi le 4 août 1914 — cela fait deux tiers de siècle, deux générations d’hommes et un grand bond dans notre imagination — ont détruit un certain ordre moral et politique, brisé l’équilibre international des forces, mis fin au rôle déterminant de l’Europe dans l’actualité mondiale, et tué des dizaines de millions de personnes. (...) en 1914, le monde a perdu une cohésion qu’il n’a jamais réussi à retrouver depuis.”
Le journal ajoute que l’après-1914 “a été une période de désordre et de violence sans précédent, tant entre les nations qu’à l’intérieur même des pays. (...) Ces deux tiers de siècle écoulés offrent un net contraste avec ce qui existait avant” et que l’article appelle “la ‘belle époque’ sur laquelle la nuit est tombée en 1914”.
Une fois de plus, des observateurs contemporains considèrent la Première Guerre mondiale et les événements qui ont suivi 1914 comme un tournant majeur dans l’histoire de l’homme. Le plus remarquable, c’est que dès 1876, des étudiants de la Bible avaient annoncé, sur la base de prophéties séculaires, que 1914 verrait la fin de ce que Jésus appela les “temps des Gentils”, et que cet événement aurait des conséquences effrayantes pour l’humanité. — Luc 21:24, Crampon 1905.
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Glorifions le ministèreLa Tour de Garde 1981 | 15 juin
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Glorifions le ministère
“Je glorifie mon ministère.” — Rom. 11:13.
1, 2. Selon Zacharie 13:4-6, que feront un jour les ministres des fausses religions, au lieu de glorifier leur ministère?
SELON les Écritures, le moment vient où les ministres de toutes les fausses religions seront pris de honte et tenteront de cacher ce qu’ils font. Parlant d’eux comme de “prophètes” ou de visionnaires, Zacharie 13:4-6 dit ceci:
2 “Et il adviendra sans faute, en ce jour-là, que les prophètes prendront honte, chacun de sa vision, quand il prophétisera; et ils ne porteront pas un vêtement officiel de poils, en vue de tromper. Et assurément il dira: ‘Je ne suis pas prophète. Je suis un homme qui cultive le sol, car un homme terrestre m’a acquis dès ma jeunesse.’ Et on devra lui dire: ‘Que sont ces blessures sur ta personne entre tes mains?’ Et il faudra qu’il dise: ‘Celles dont j’ai été frappé dans la maison de ceux qui m’aiment profondément.’”
3. Jusqu’où frappera-t-on les ecclésiastiques de la chrétienté?
3 Les anciens amants des chefs religieux se retourneront finalement contre eux, les frapperont et les blesseront, à mort parfois, ou jusqu’à ce qu’ils renoncent à leur poste et à leur costume religieux. La Révélation, dernier livre de la Bible, brosse un tableau saisissant de la façon dont les dirigeants de ce monde se tourneront contre quiconque assume des fonctions religieuses. Le Ré chapitre 17 présente l’empire mondial de la fausse religion, rejeton de la Babylone antique, sous les traits d’une prostituée internationale appelée Babylone la Grande.
4, 5. a) Par quoi l’empire mondial de la fausse religion est-il représenté en Révélation, chapitre 17? b) Avec la permission de Dieu, qu’est-ce que les dix cornes et la bête sauvage elle-même finiront par faire à la prostituée?
4 Figurément parlant, cette prostituée est assise sur une bête sauvage de couleur écarlate qui a sept têtes et dix cornes. La bête disparaît dans un abîme puis reparaît, comme cela s’est passé avec la Société des Nations et son successeur, l’Organisation des Nations unies. En 1945, Babylone la Grande a de nouveau monté la “bête” politique internationale qui venait de faire sa réapparition. Cela fait donc plus de trente-cinq ans qu’elle est assise sur la “bête” couleur de royauté. Mais le temps est proche où, à la stupeur des croyants, la bête symbolique va se retourner contre la “femme” impudique qui a dominé la politique dans sept puissances mondiales successives. Que se passera-t-il alors? Révélation 17:15-18 nous dépeint la situation en ces termes:
5 “Les eaux que tu as vues, là où est assise la prostituée, représentent des peuples et des foules et des nations et des langues. Et les dix cornes que tu as vues, et la bête sauvage,— celles-ci haïront la prostituée et la rendront dévastée et nue, et mangeront ses chairs, et la brûleront par le feu, complètement. Car Dieu leur a mis au cœur d’exécuter sa pensée, oui, d’exécuter leur seule et même pensée en donnant leur royaume à la bête sauvage [la Huitième Puissance mondiale], jusqu’à ce que soient réalisées les paroles de Dieu. Et la femme que tu as vue représente la grande ville [Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion] qui a un royaume sur les rois de la terre.” — Lisez aussi Révélation 18:21-24.
6. La destruction de Babylone la Grande entraînera-t-elle la disparition de toute religion? Pourquoi?
6 La destruction prochaine de Babylone la Grande (et de la chrétienté, qui en fait partie) entraînera-t-elle la disparition de toute religion? Jamais une telle chose ne se produira tant qu’il y aura le seul vrai Dieu vivant. Ses adorateurs, qui ne font pas partie de la chrétienté ni du reste de Babylone la Grande, survivront à l’assaut mondial contre toutes les religions. Ils seront protégés par Jéhovah Dieu et par Jésus Christ, le “Seigneur des seigneurs et Roi des rois” intronisé. Puis ils assisteront à la destruction des dirigeants impies et irréligieux qui régneront alors en maîtres absolus sur la terre. Le “culte qui est pur et immaculé du point de vue de notre Dieu et Père” ne disparaîtra donc jamais de son “marchepied”, la terre. — Rév 17:12-14; Jacq. 1:27; És. 66:1.
DES MINISTRES SANS RÔLE POLITIQUE
7. Durant la guerre d’Har-Maguédon, qu’arrivera-t-il aux ministres des gouvernements rangés contre Jéhovah?
7 Durant l’épreuve de force que sera la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” à Har-Maguédon, Dieu détruira les “ministres” des États politiques rangés contre lui, ainsi que leurs gouvernements terrestres (Rév. 16:13-16; 19:11-21). En revanche, les “ministres” apolitiques du Dieu Tout-Puissant victorieux, Jéhovah, survivront grâce à lui à la guerre sans précédent qui sonnera le glas du présent système de gouvernements humains. Quelle récompense pour ceux qui auront servi Dieu fidèlement par leur ministère chrétien! Dans de nombreux pays, communistes et autres, on contestera peut-être l’emploi du mot “ministre” pour désigner les chrétiens. Il est possible que, dans ces pays, le terme en question soit strictement réservé à des hauts fonctionnaires de l’État. Pourtant, aux États-Unis, les membres du cabinet sont appelés secrétaires: secrétaire d’État, secrétaire de l’Intérieur, etc. Bien sûr, ces derniers ne survivront pas pour autant.
8. Comment appelle-t-on les membres du gouvernement dans la Grèce d’aujourd’hui? À qui le mot “diacre” est-il réservé?
8 Dans la Sainte Bible et, plus précisément, dans les Écritures grecques chrétiennes, le mot “ministre” est la traduction du terme grec diakonos, qui signifie littéralement “à travers la poussière”, par allusion à quelqu’un que l’on envoie ou que l’on fait venir. Notons que, dans la Grèce actuelle, le président est appelé le proedros, c’est-à-dire “celui qui s’assoit devant ou en face”. Les membres de son cabinet ne sont pas désignés par le mot grec diakonos (“ministre”), mais par le titre hupourgos, qui signifie littéralement “ouvrier subalterne”. Ce mot apparaît dans la Septante ou version grecque des Écritures hébraïques. En effet, dans les manuscrits Sinaiticus et Vaticanus 1209, Josué 1:1 se lit comme suit: “Après la mort de Moïse, serviteur du Seigneur, le Seigneur parla à Josué, fils de Nun, ministre de Moïse [hupourgos].” (Bible de Saci; Bible de l’abbé Drioux). La traduction anglaise de Charles Thomson appelle Josué le “lieutenant de Moïse”. De même, le président (proedros) de la République grecque a des lieutenants, des assistants, des auxiliaires ou des “ouvriers subalternes” [hupourgos], et il laisse les fonctions de diakonos ou diacre aux organisations religieuses du pays.
9. Malgré le sens politique que l’on donne à ce mot, existe-t-il, du point de vue biblique, des “ministres” de Dieu? Qu’a dit La Tour de Garde de juin 1882 sur ce sujet?
9 Il est vrai que certains pays n’emploient le mot “ministre” que dans un sens politique. Mais cela ne veut pas dire que, du point de vue des textes originaux de la Bible, il soit interdit d’appeler “ministre” ou diakonos de Jéhovah Dieu, comme Jésus, toute personne qui se voue entièrement à Dieu et qui se consacre à l’accomplissement de Sa volonté. Il y a près d’un siècle, La Tour de Garde et Messager de la Présence de Christ (édition mensuelle de juin 1882 [angl.], page 7) déclara ceci au sujet des ministres religieux:
Jésus envoya ses disciples prêcher, enseigner et baptiser. Bien que chaque membre voué du corps de Christ soit, comme nous le croyons, ministre dans un certain sens, et que tous soient ‘oints pour prêcher de bonnes nouvelles’, il y a des membres différents qui conviennent pour différentes parties de l’œuvre, tout comme il existe une variété de membres et de fonctions dans le corps humain, symbole biblique de l’Église ou corps de Christ.
10. Qu’a dit La Tour de Garde du 1er janvier 1892 à propos des colporteurs (ou prédicateurs à plein temps), par opposition à ce que prétend la soi-disant chrétienté?
10 Un peu plus tard, dans son numéro anglais du 1er janvier 1892 (page 9), La Tour de Garde disait ce qui suit sous le titre “Vues de la Tour”:
Peu de gens considèrent ces colporteurs comme d’authentiques représentants du Seigneur ou reconnaissent la dignité que le Seigneur voit dans leur humilité et leur abnégation. Sont-ils des missionnaires? Non, disent le monde et l’Église nominale; les vrais missionnaires sont les nôtres, ceux qui vont à l’étranger. Oui, dit le Seigneur, ceux-là sont mes missionnaires, car je les ai investis d’une importante mission (..).
Sont-ils ministres? Non, disent le monde et l’Église nominale; les seuls vrais ministres de Dieu sont les nôtres, ceux qui portent l’“habit” et qui prêchent dans nos chaires. Oui, dit le Seigneur, ils sont mes serviteurs (ou ministres), car ils me servent et dispensent la vérité présente à ma maisonnée. C’est moi qui ai annoncé le message qu’ils portent. Quiconque les méprise me méprise, mais quiconque reçoit sur le front le sceau que je leur ai confié saura que l’enseignement vient de moi. Mes brebis connaissent ma voix.”
(Voir aussi le numéro du 1er février 1899 [angl.], paragraphes 6 et 7, sous le titre “La vérité présente est-elle déraisonnable?”.)
11. De quelle langue nous viennent les mots “ministre” et “ministère”? Quelle est la définition des deux termes originaux?
11 Était-ce de la présomption d’affirmer dans La Tour de Garde que tout disciple voué et baptisé de Jésus Christ est un “ministre”? Nullement; en français, tout comme en anglais, en italien, en espagnol et en portugais, les mots “ministre” et “ministère” viennent des termes latins minister et ministerium, que l’on rencontre dans la Vulgate ou version latine de la Bible. Minister se définit comme suit: “Serviteur, domestique, ministre [d’un dieu]; officier en sous-ordre; ministre, instrument, agent.” Quant à ministerium, on le définit comme la “fonction de serviteur, service, fonction”. — Dictionnaire illustré latin-français de F. Gaffiot.
12. Où utilise-t-on, aujourd’hui encore, la Bible qu’ont citée, dès le début, le présent périodique et d’autres publications de la Société Watch Tower? La question du ministère nous amène-t-elle dans des considérations d’ordre politique?
12 Les mots “ministre” et “ministère” devraient donc avoir un sens large. Il nous faut rappeler ici que, dès le début, La Tour de Garde et les autres publications de la Société Watch Tower ont utilisé comme Bible de base la Version autorisée ou Bible du roi Jacques publiée en 1611. Aujourd’hui encore, on utilise cette version reconnue en Grande-Bretagne, dans tout le Commonwealth et aux États-Unis. Lorsque nous citons cette traduction usuelle de la Bible, les mots-clés “ministre” et “ministère” sont à prendre au sens que leur donnent les Écritures grecques chrétiennes (le Nouveau Testament), et non au sens politique. Nous n’entrons pas ici dans des considérations d’ordre politique.
LE MOT “MINISTRE” DANS LES DERNIÈRES TRADUCTIONS
13. Par quel mot la plupart des traducteurs de la Bible préfèrent-ils rendre diakonia? Que vont faire les serviteurs voués de Jéhovah en rapport avec les obligations qui résultent de leur “ministère”?
13 Tant en français qu’en anglais, il existe de nombreuses traductions modernes des Écritures grecques chrétiennes (ou Nouveau Testament). Comment la plupart des traducteurs ont-ils préféré rendre le terme grec diakonia, dont le sens est si controversé? Par le mot “ministère”, avec toute la dignité que la Sainte Bible lui confère. Les témoins voués et baptisés de Jéhovah sont donc fondés à parler de l’activité chrétienne qui leur est confiée comme d’un “ministère”, terme approprié qui tient compte du sens des Écritures. Ceci dit, que vont faire ces “ministres” de leur “ministère”? Vont-ils se montrer à la hauteur des obligations que ce ministère entraîne ou vont-ils l’abandonner à cause des obstacles ou des pressions adverses? Les prophéties bibliques nous révèlent ce que les autorités politiques hostiles feront aux ministres, aux évêques, aux diacres, aux prêtres et aux patriarches de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion. Nous ne devons pas nous voiler la face devant ce qui se prépare.
14. D’après la description imagée de Révélation, chapitre 17, qu’arrivera-t-il à Babylone la Grande pendant la “grande tribulation”?
14 Comme cela ressort des explications imagées de la Révélation, les pouvoirs politiques briseront l’union de l’Église et de l’État. Ils mettront fin aux relations intimes qu’ils entretenaient avec la prostituée religieuse internationale. Ils la renverseront de dessus leur dos et ils la dépouilleront de ses prétentions à la royauté couleur de pourpre et d’écarlate. Ils lui prendront l’or, les perles et les pierres précieuses avec lesquels elle s’est exhibée. Ils arracheront de sa main la “coupe d’or” pleine de toutes les choses immondes et impures, celle qu’elle a fait boire à tous les peuples jusqu’à les rendre aussi hébétés que sous l’effet du vin. Ils utiliseront les édifices somptueux de la religion à des fins profanes ou bien encore ils les brûleront après s’être emparés des richesses injustement acquises qu’on y avait déposées. Malheur à Babylone la Grande lorsque viendra pour elle la “grande tribulation”, le jour où il lui faudra rendre des comptes! — Rév. 17:1-18; 7:14.
15. Que devront alors faire les témoins chrétiens de Jéhovah?
15 Que signifiera, pour les témoins chrétiens de Jéhovah, le fait que les pouvoirs politiques adopteront une telle attitude? Cela veut dire qu’on ne voudra plus du ministère qu’ils accomplissent en faveur des intérêts du Royaume de Dieu. Ils ne prêcheront plus l’“année de bienveillance de la part de Jéhovah”. Même après le saccage de Babylone la Grande, ils devront continuer de proclamer avec détermination le “jour de vengeance de la part de notre Dieu”. — És. 61:1, 2; 59:17, 18.
16. Comment les Témoins de Jéhovah montreront-ils qu’ils adoptent la même attitude que Paul en Romains 11:13, tel que ce verset apparaît dans différentes traductions?
16 Mais en attendant, que vont faire les Témoins de Jéhovah de leur “ministère”? Gardant présent à l’esprit ce que la Bible annonce, ils prendront la sage résolution d’imiter l’exemple de l’apôtre Paul. Parlant en tant qu’ambassadeur de Jéhovah Dieu auprès des nations, Paul déclara, selon différentes traductions de Romains 11:13: “Je vous le dis à vous, païens: en tant que je suis apôtre des païens, je glorifie mon ministère.” (Bible Segond; Bible de Darby; Traduction du monde nouveau). “J’honore mon ministère.” (Bible de Jérusalem; Bible de Maredsous). “Je veux consacrer toutes mes forces à ma tâche afin de faire honneur à mon ministère.” (La Parole vivante). “Je m’efforce de rendre mon ministère glorieux.” (Bible de Crampon; Bible d’Oltramare). “Je fais honneur à mon ministère.” (Bible Osty; Bible du cardinal Liénart). “Je travaillerai à rendre illustre mon ministère.” (Bible de Saci; Bible de l’abbé Drioux). “Je tiens à l’honneur d’accomplir parfaitement ma mission.” (Le Nouveau Testament, traduit par Pierre de Beaumont). La Bible allemande de Luther met: “Je ferai grand cas de ma fonction [Amt, en allemand].” Et la version de William Tyndale traduit: “Je glorifierai ma fonction.”
17. Bien que travaillant en faveur des païens, Paul, qui était juif, rabaissait-il son œuvre au rang d’un service ordinaire?
17 Nous notons que les traductions ci-dessus ne ravalent pas le diakonia de Paul au rang d’un simple “service”. Paul emploie en rapport avec son “ministère” le mot grec doxazo, dont la racine (doxa) signifie “gloire”. Effectivement, Paul n’avait aucune raison d’être honteux de son diakonia. Dans la traduction d’Alfred Kuen (La Parole vivante), Romains 11:13 commence par ces mots: “Je m’adresse ici particulièrement aux chrétiens d’origine païenne. Je suis apôtre des païens, missionnaire parmi eux, et j’en suis fier.” Une autre version (Le Livre — nouveau testament, Farel édit.) met: “Vous le savez, Dieu m’a désigné comme son messager spécialement envoyé vers vous les non-Juifs. J’y attache une grande importancea.”
18. Compte tenu du genre d’hommes qu’étaient les douze apôtres, pourquoi les ecclésiastiques fiers de leurs titres pompeux et de leurs études théologiques ne devraient-ils pas rabaisser les Témoins de Jéhovah?
18 Bien sûr, notre “ministère” chrétien ne doit pas non plus nous remplir de présomption. Au contraire, nous devrions éprouver un grand sentiment d’humilité en pensant que Dieu offre à ses adorateurs voués et baptisés le privilège insigne d’avoir part à ce ministère sous la direction du Roi intronisé Jésus Christ. Les ecclésiastiques de la chrétienté, qui sortent de ses écoles théologiques, reçoivent des titres pompeux, tels que Révérend, Votre Révérence ou Révérendissime, et il arrive par conséquent qu’ils dénigrent les Témoins de Jéhovah voués et baptisés. Pourtant, parmi les apôtres de Jésus, quatre étaient pêcheurs, l’un était collecteur d’impôts, et il n’est pas dit qu’aucun des sept autres ait fréquenté l’une des écoles rabbiniques du premier siècle. Il n’empêche que le dernier livre de la Bible leur fait un grand honneur en disant que leurs noms sont inscrits sur les douze pierres de fondement de la Nouvelle Jérusalem. — Rév. 21:14.
19. Les Témoins de Jéhovah voués et baptisés sont-ils ministres d’un gouvernement? Leur ministère sera-t-il de courte durée?
19 Ministres d’un gouvernement, les témoins voués et baptisés de Jéhovah le sont. Ils sont même ministres du plus grand de tous les gouvernements. Non pas qu’ils fassent partie d’un cabinet constitué par un régime humain, qu’il s’agisse d’une royauté, d’un empire ou d’une démocratie; non, ils sont ministres du Souverain de l’univers, du Créateur du ciel et de la terre. En harmonie avec ce qu’annonçait Matthieu 24:14, ils sont les hérauts du Royaume messianique gouverné par Jésus Christ, le Roi maintenant intronisé. Ce ministère-là ne disparaîtra pas dans la catastrophe qui mettra fin au vieux système de choses, lors de la “grande tribulation” imminente.
20. Paul faisait-il allusion, en Colossiens 4:17 et en II Timothée 4:5, aux tâches quotidiennes, ordinaires, des hommes en général?
20 On voit mal comment l’apôtre Paul aurait pu penser aux tâches quotidiennes, ordinaires, des hommes du monde en général lorsqu’il écrivit à Archippe, un autre chrétien: “Continue à veiller au ministère que tu as accepté dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses.” (Col. 4:17). Pendant son dernier emprisonnement, il écrivit à Timothée, son compagnon de mission: “Fais l’œuvre [ergon, en grec] d’un évangélisateur, remplis pleinement ton ministère.” (II Tim. 4:5). Ces instructions que Paul adressa sous l’inspiration de Dieu à des ministres fidèles de la congrégation chrétienne primitive constituent autant de bons conseils que tous les Témoins de Jéhovah voués et baptisés voudront prendre pour eux en ce “temps de la fin”. Ce faisant, ils contribueront à la gloire éternelle de Dieu. — Dan. 12:4.
[Note]
a Déjà en 383 de notre ère, Eusèbe Jérôme, qui commençait la Vulgate ou traduction latine des Saintes Écritures à partir des langues originales, répandit l’usage des termes relatifs au ministère parmi les chrétiens qui parlaient et lisaient le latin. En effet, il employa le nom minister à partir de Matthieu 20:26, le nom ministerium (“ministère”) à partir de Luc 10:40 et le verbe ministrare (“servir”) à partir de Matthieu 4:11.
Le latin devint par la suite la langue diplomatique du monde occidental. En 1378, l’année du “grand schisme d’Occident” qui frappa la papauté, John Wyclif publia sa traduction du Nouveau Testament (ou Écritures grecques chrétiennes). “Wyclif traduisit directement à partir de la Vulgate, ne s’estimant pas suffisamment compétent pour se baser sur les originaux hébreux et grecs. Sa version était assez littérale et claire, mais lourde et latinisée, quoiqu’elle péchât moins dans ce domaine que beaucoup d’autres de ses écrits.” (Cyclopædia de M’Clintock et Strong, volume X, page 1043, colonne 1, sous “Wycliffe”). Déjà au XIVe siècle, Wyclif employait donc le mot “ministre”. William Tyndale “utilisa souvent ce terme dans la traduction qu’il fit à partir des langues originales”. Dans la version de Wyclif, Romains 13:4 se lit comme suit: “Il est le ministre de Dieu.” Et Romains 11:13 dit: “J’honorerai mon ministère.” — Oxford, Clarendon Press.
[Encadré, page 22]
“L’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah est sur moi (...) pour proclamer l’année de bienveillance de la part de Jéhovah et le jour de vengeance de la part de notre Dieu.” — És. 61:1, 2.
[Encadré, page 23]
“Des étrangers se tiendront là et feront paître vos troupeaux, (...) et quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah (...) les ministres de notre Dieu.” — És. 61:5, 6.
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Ministère et travail profaneLa Tour de Garde 1981 | 15 juin
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Ministère et travail profane
1. Comment Tyndale appela-t-il les fonctionnaires des gouvernements politiques, en Romains 13:1-6?
EN 1526, William Tyndale publia sa traduction anglaise de la Bible, faite sur les textes grecs originaux. Cette traduction disait ceci à propos des “puissances” ou “autorités supérieures” du monde: “Car il est ministre de Dieu, pour ton bien. Mais si tu fais le mal, alors crains, car il ne porte pas l’épée pour rien, car il est ministre de dieu pour exécuter la vengeance sur ceux qui font le mal. Tu dois donc obéir, non seulement par crainte de la vengeance, mais encore pour motif de conscience. Pour ce motif aussi, paie le tribut. Car ils sont ministres de dieu, servant le même dessein.” — Rom. 13:1-6, Dabney.
2. a) Le port du titre de “ministre” par les fonctionnaires des gouvernements du monde est-il fondé sur la traduction de Tyndale? b) L’usage que les hommes politiques font de ce mot interdit-il de l’appliquer à Paul et aux autres chrétiens qui ne font pas partie du monde?
2 Nous n’avons aucune raison de croire que le port des titres “ministre” ou “premier ministre” par des fonctionnaires de divers gouvernements soit fondé sur les paroles précitées de l’apôtre Paul. Quand bien même il en serait ainsi, un abîme sépare le ministère profane de ces hommes politiques appelés ‘ministres de Dieu’ et le ministère religieux de l’apôtre Paul et des autres chrétiens qui ne font pas partie du monde. Ce sont deux domaines différents. Ce n’est donc pas parce que les hommes politiques emploient le mot “ministre” au sens administratif qu’il faut refuser à Paul et aux autres chrétiens la qualité de “ministres” au sens religieux, dans les langues où ce terme existe.
3. Les Témoins de Jéhovah modernes, qui prêchent de maison en maison comme Tychique et Timothée sont-ils tous des ‘ministres de Dieu dans la bonne nouvelle au sujet du Christ’?
3 Quand, en Éphésiens 6:21, l’apôtre Paul appelait Tychique “frère bien-aimé et fidèle ministre dans le Seigneur”, il ne rangeait pas son compagnon parmi les ecclésiastiques de la chrétienté (voir aussi Colossiens 1:7; 4:7). Paul appela Timothée “notre frère et le ministre de Dieu dans la bonne nouvelle au sujet du Christ”. (I Thess. 3:2.) Les Témoins de Jéhovah voués et baptisés qui prêchent “cette bonne nouvelle du royaume” de maison en maison sont donc, eux aussi, des ‘ministres de Dieu dans la bonne nouvelle au sujet du Christ’. — Mat. 24:14; Marc 13:10.
4. Les Écritures disent-elles que la congrégation dans son ensemble possède un ministère, au même titre que chacun de ses membres pris individuellement?
4 Parlons maintenant de la congrégation des chrétiens baptisés dans leur ensemble. Le Fils de Dieu glorifié, Jésus Christ, dit à la congrégation de Thyatire, en Asie Mineure: “Je connais tes actions, et ton amour, et ta foi, et ton ministère.” (Rév. 2:18, 19). À la congrégation de Corinthe, dans la province grecque d’Achaïe, Paul écrivit: “Il y a diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur.” (I Cor. 12:5). En accord avec ce fait, à partir de la Pentecôte de l’an 33, le Christ glorifié fit à sa congrégation terrestre des dons en hommes, sous la forme d’apôtres, de prophètes, d’évangélisateurs, de bergers et d’enseignants. Dans quel but? “En vue du redressement des saints, pour l’œuvre ministérielle [littéralement “l’œuvre du ministère”], pour l’édification du corps du Christ.” (Éph. 4:7-12). Enfin, Paul écrivit à tous les membres de la congrégation chrétienne de Jérusalem: “Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré à l’égard de son nom, en ce que vous avez servi [diakonéô] les saints et que vous continuez à les servir.” (Héb. 6:10). Ce faisant, tous accomplissaient un ministère approuvé par Jéhovah Dieu.
LE TRAVAIL PROFANE
5. a) Contrairement aux ministres professionnels de la chrétienté, les ministres au sens biblique peuvent-ils prendre une partie de leur temps pour effectuer un travail profane? b) Quand le mot latin “minister” a-t-il fait son apparition dans le texte biblique?
5 Le fait d’appartenir à la congrégation des Témoins de Jéhovah voués et baptisés et d’être, dès lors, un ministre au sens où les Écritures l’entendent ne signifie pas vivre dans le luxe et l’abondance. C’est ce que beaucoup pourraient croire en voyant la façon dont les organisations religieuses de la chrétienté pourvoient aux besoins de leurs ministres professionnels. Mais, d’après la Bible, qui est inspirée de Dieu, il ne doit pas en être ainsi. En revanche, les “ministres” au sens biblique du terme peuvent passer une partie de leur temps à effectuer un travail profane. Jésus Christ lui-même n’a-t-il pas travaillé comme charpentier à Nazareth jusqu’à l’âge de trente ans? Ensuite, il a consacré tout son temps au ministère pour lequel Dieu l’avait oint de son esprit. Nous ignorons si Jésus parlait le latin et s’il employait le mot minister, mais quand les Écritures hébraïques et grecques furent traduites dans cette langue, qui était celle de l’Empire romain, le mot minister apparut dans le texte biblique.
6. a) D’après l’étymologie des termes latin et grec, quel est le sens du mot “ministre”? b) Comment Paul pouvait-il glorifier son ministère?
6 Étant donné que minister vient de l’adjectif latin minus, qui signifie “moindre”, être un ministre veut dire, étymologiquement, “être ou agir comme quelque chose de moindre”. (En latin, quod minus est.) Au latin minister correspond le grec diakonos, qui a la même provenance humble, puisqu’il viendrait de dia (“à travers”) et de konis (“poussière”). Ce mot évoquait chez un Grec l’idée de quelqu’un qui court dans la poussière pour se mettre à la disposition d’une autre personne ou pour rendre service. Toutefois, malgré l’humble étymologie de ce mot grec, l’apôtre Paul s’en servit pour dire: “Je glorifie mon ministère.” (Rom. 11:13). C’est ce qu’il fit en restant attaché à sa mission jusqu’à la fin.
7. a) Le fait d’accomplir gratuitement le ministère de la “bonne nouvelle” revient-il à le “brader”? b) Comment les ministres du Royaume considèrent-ils le travail profane dont ils ont besoin pour vivre?
7 Ce n’est pas pour la gloire que Paul accomplissait avec zèle son ministère, et il n’en coûtait rien à ceux à qui il prêchait la “bonne nouvelle”. Mais cela ne voulait pas dire que Paul “bradait” son ministère. Ceux qui acceptaient la “bonne nouvelle”, quoique n’ayant pas à la payer, devaient quand même “calculer la dépense” qu’entraînait le fait de travailler à leur propre bien. Paul considérait comme un grand honneur de s’être vu confier une “bonne nouvelle” si glorieuse, un ministère unique en comparaison de tous les emplois bien rémunérés que le monde offrait. Aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah imitent son exemple. Eux non plus n’entreprennent pas le ministère de la bonne nouvelle du Royaume en vue d’en tirer un profit personnel sur le plan matériel ou social. Ils estiment qu’il est mal d’utiliser le message du Royaume comme un article de commerce ou comme un simple moyen de bien gagner sa vie. Quelque emploi qu’il leur faille occuper, celui-ci prend une place secondaire dans leur vie. Le ministère du Royaume vaut la peine que l’on fasse des sacrifices.
8. Comment Paul a-t-il continué de ‘glorifier son ministère’ à Rome?
8 Quand l’apôtre Paul arriva finalement à Rome et qu’il prit contact avec la congrégation, il continua de faire comme il l’avait dit quelques années plus tôt dans sa lettre: il ‘glorifia son ministère’. Comment s’y est-il pris, lui qui était emprisonné et enchaîné? Voici ce que nous raconte le médecin Luc, son compagnon fidèle. “Quand, finalement, nous sommes entrés dans Rome, on a permis à Paul de loger en son particulier avec le soldat qui le gardait. Mais trois jours après, il convoqua ceux qui étaient les principaux personnages des Juifs. Quand ils se furent assemblés, [Paul leur parla] (...). Et il demeura deux années entières dans sa propre maison, celle qu’il avait louée, et il accueillait aimablement tous ceux qui entraient chez lui, leur prêchant le royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec la plus grande franchise et sans empêchement.” — Actes 28:16-31; Éph. 6:20.
9. Jusqu’où, dans Rome, a-t-on eu connaissance de l’emprisonnement de Paul et du motif de son arrestation? Quel effet cela a-t-il eu sur les chrétiens de la ville?
9 Quel fut le résultat de cette activité que Paul déploya pendant qu’on le retenait injustement en prison? Il nous le dit lui-même en ces termes: “Je désire que vous le sachiez, frères: mes affaires ont plutôt tourné au progrès de la bonne nouvelle, si bien que parmi toute la garde prétorienne et parmi tous les autres il est devenu notoire que mes liens ont un rapport avec Christ; et la plupart des frères dans le Seigneur, rendus confiants par mes liens, se montrent d’autant plus courageux à parler sans crainte de la parole de Dieu.” “Tous les saints vous envoient leurs salutations, et particulièrement ceux de la maison de César.” — Phil. 1:12-14; 4:22.
C’EST MAINTENANT LE TEMPS D’ENNOBLIR LE MINISTÈRE
10. Quand le reste des fidèles serviteurs voués et baptisé de Jéhovah sont-ils sortis de l’empire mondial de la fausse religion, comme ils y avaient été invités?
10 Les Témoins de Jéhovah ont répondu à l’appel divin qui les invitait à sortir de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion. Pendant la Première Guerre mondiale, Babylone la Grande a collaboré avec les puissances politiques en lice pour ce qui était de restreindre l’activité des serviteurs voués et baptisés de Jéhovah Dieu. On est même allé jusqu’à emprisonner les principaux membres de leur siège administratif. Mais la guerre prit fin et, en 1919, ces chrétiens furent innocentés et libérés. Ils virent alors la nécessité de se réorganiser pour pouvoir effectuer l’œuvre que Jésus avait annoncée, savoir la prédication de “cette bonne nouvelle du royaume” dans le monde entier. — Mat. 24:14.
11. a) De quoi les membres du reste réunis en assemblée en 1919 ont-ils accusé Babylone la Grande? b) Quelle époque ont-ils saluée à l’avance? Quel périodique commença à paraître?
11 Il s’ensuivit une réorganisation du reste en vue de prêcher “cette bonne nouvelle du royaume” sur toute la terre, comme cela ne s’était encore jamais fait. C’est avec cet objectif présent à l’esprit que les chrétiens oints tinrent leur assemblée de Cedar Point (aux États-Unis) en septembre 1919. À cette occasion, ils accusèrent publiquement Babylone la Grande de soutenir la Société des Nations alors en projet, société que le clergé protestant appela l’“expression politique du royaume de Dieu sur la terre”. Les assistants saluèrent l’“âge d’or” que le Royaume céleste de Dieu et de Christ instaurera. Comme on l’avait annoncé à cette assemblée, le mois d’octobre 1919 vit la parution d’un nouveau périodique qui venait s’ajouter à La Tour de Garde et qui avait pour titre “L’Âge d’Or”. Par la suite, un besoin croissant de réconfort se faisant sentir dans toute la famille humaine, on donna au périodique le nom de “Consolation”, puis, après la Seconde Guerre mondiale, celui de “Réveillez-vous!”.
12. a) Quelle nouvelle identité les membres du reste ont-ils prise, identité qui les a encore davantage assimilés à des ministres? b) Quel effet tout cela a-t-il eu sur le ministère du Royaume?
12 Tout cela donna à ces prédicateurs du Royaume de Dieu établi un nouvel aspect de ministres. En 1931, ils rejetèrent tous les surnoms déshonorants que Babylone la Grande continuait de leur donner et adoptèrent le nom de Témoins de Jéhovah, qu’ils empruntèrent à une prophétie biblique (És. 43:10-12). Ils pouvaient désormais se présenter devant Babylone la Grande et ses protecteurs politiques sous une nouvelle identité. Le fait d’ôter les vêtements religieux qui s’étaient trouvés tachés et souillés au contact de Babylone la Grande plaisait à leur Dieu, Jéhovah. À présent, celui-ci avait d’eux une autre image. C’était comme si le reste oint avait revêtu les “habits d’apparat” qui conviennent au ministère de la prêtrise (Zach. 3:4, 5). Cela ennoblissait, honorait, glorifiait le ministère qu’il accomplissait en faveur de Dieu.
13. a) Quelle autre preuve a-t-on eue, à partir de 1935, que Dieu avait bien rétabli le reste dans sa faveur? b) Les membres de la “grande multitude” se sont joints au reste en adoptant quelle attitude vis-à-vis du ministère?
13 Y a-t-il eu des preuves visibles que Dieu avait rétabli le reste oint dans sa faveur après la Première Guerre mondiale? Oui, car une “grande foule” de personnes qui recherchaient sincèrement le seul vrai Dieu vivant commença à se joindre au reste relativement faible de la “prêtrise royale”. (I Pierre 2:9.) Cela fut manifeste à partir du printemps 1935. À cette époque-là, en effet, les Témoins de Jéhovah tinrent une assemblée générale à Washington. Au cours de celle-ci, le 31 mai, le président de la Société Watch Tower donna le discours marquant qui avait pour titre “La grande multitude” et qui était basé sur Révélation 7:9-15 (selon la Version autorisée). Le lendemain, 840 assistants symbolisèrent l’offrande de leur personne à Jéhovah Dieu par le baptême. La plupart d’entre eux entretenaient l’espérance de la “grande multitude”, c’est-à-dire celle de vivre dans un paradis terrestre gouverné par le Royaume de Christ. Ils savaient que, pour cela, ils devaient se joindre aux membres du reste oint qui prêchaient de maison en maison comme ministres de Jéhovah Dieu. Eux aussi se mirent donc à ‘glorifier leur ministère’.
14. Bien que la plupart des membres de la ‘grande multitude’ ne puissent pas consacrer tout leur temps à la prédication du Royaume, quelle obligation leur incombe, par suite de leur baptême?
14 Depuis, des centaines de milliers de “brebis” se sont rassemblées aux côtés du reste oint et se sont jointes à lui dans le ministère du Royaume. Nombre de ces chrétiens n’ont pas pu consacrer tout leur temps à ce ministère en devenant prédicateurs à plein temps, représentants itinérants de la Société Watch Tower ou en travaillant dans une de ses filiales. Les devoirs humains obligent la plupart d’entre eux à consacrer une bonne partie de leur temps, parfois même la plus grande, à un travail profane. Néanmoins, ayant fait l’offrande de leur vie à Jéhovah et ayant symbolisé cette offrande par le baptême, ils sont tenus d’être ministres de Dieu et de servir les intérêts de son Royaume.
15. Pourquoi peut-on dire que la plupart des chrétiens se trouvent aujourd’hui dans la même situation que Paul à Corinthe?
15 Ces gens se trouvent dans une situation analogue à celle de l’apôtre Paul. Pendant un an et demi, ce dernier travailla à Corinthe comme fabricant de tentes, avec un croyant juif nommé Aquila (Actes 18:1-11). Certains diraient aujourd’hui que Paul, à Corinthe, était néanmoins un “ministre”.
16. Qu’a dit Paul au sujet de son travail profane, lors de son escale à Milet?
16 Nous nous rappelons aussi ce que Paul déclara quand, voyageant en direction de Jérusalem, il fit escale à Milet, en Asie Mineure. De là, il envoya appeler les anciens ou surveillants de la congrégation d’Éphèse. Il leur dit notamment: “Tenez-vous éveillés et souvenez-vous que pendant trois ans, nuit et jour, je n’ai cessé d’avertir chacun avec larmes. (...) Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne. Vous le savez vous-mêmes: les mains que voilà ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré en toutes choses que c’est en travaillant ainsi qu’il faut aider les faibles, et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus qui a dit lui-même: ‘Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.’” — Actes 20:31-35.
17. a) Paul dépréciait-il son ministère en accomplissant un travail profane? Sinon, quel était son but? b) D’autres chrétiens de l’époque étaient-ils aussi des ministres-ouvriers? Que nous apprend l’exemple des Lévites qui faisaient le service au temple?
17 En consacrant une partie de son temps à un travail profane rémunérateur, Paul ne dépréciait pas son ministère en faveur du Royaume. Il s’arrangeait au contraire pour que sa prédication et son enseignement ne coûtent rien à ses auditeurs. C’était la meilleure façon de mettre son œuvre d’instruction à l’abri des accusations d’escroquerie (I Cor. 9:13-18). Ainsi, il agissait vraiment en accord avec ce qu’il avait dit, savoir: “Je glorifie mon ministère.” (Rom. 11:13). Le fait qu’étant ministre il travaillait pour subvenir à ses besoins prouvait qu’il accomplissait son ministère avec des mobiles purs et désintéressés. La plupart de ses compagnons chrétiens voués à Dieu étaient aussi des ministres-ouvriers; certains étaient même esclaves de maîtres non chrétiens (Actes 18:1-4; Rom. 16:3-5). Pour preuve que le travail profane ne saurait déprécier le ministère du Royaume, il faut nous souvenir que, sous l’alliance de la loi mosaïque, les Lévites ne faisaient le service au temple de Jérusalem qu’une semaine tous les six mois, mises à part les fêtes annuelles. Le reste du temps, ils vivaient dans les villes qui leur étaient réservées à travers le pays et, là, ils travaillaient pour nourrir leur famille. Eux aussi étaient donc des ministres-ouvriers.
18. a) Les ministres-ouvriers des Témoins de Jéhovah ont-ils droit aux prérogatives dont jouissent les ministres de Babylone la Grande? b) Comment les ministres-ouvriers glorifient-ils leur ministère dans le cadre de leur travail profane?
18 Le fait que de nombreux Témoins de Jéhovah voués et baptisés aient besoin ou soient même dans l’obligation de consacrer la majeure partie de leur temps à un travail profane ne s’oppose en rien à ce qu’ils soient d’authentiques ministres de Dieu et à ce qu’ils jouissent des prérogatives que les gouvernements accordent aux ministres religieux de Babylone la Grande. Bien qu’étant des ministres-ouvriers, ils font passer les intérêts du Royaume de Dieu avant toute autre chose. Ces chrétiens qui prêchent le Royaume de Dieu et qui vont même de maison en maison sont donc des ministres du Royaume à part entière. Ils ne sont en rien inférieurs aux ministres des gouvernements politiques. En fait, par le travail digne d’éloges qu’ils offrent à leurs employeurs du monde, ces ministres-ouvriers ‘glorifient’ indirectement leur ministère et honorent le Dieu auquel ils vouent ce service sacré.
19. a) Que fera le ministre-ouvrier si sa situation le lui permet? b) Que fera chaque Témoin de Jéhovah voué et baptisé, quel que soit le temps qu’il puisse consacrer à servir directement les intérêts du Royaume?
19 Il va sans dire que, si la situation de ces ministres-ouvriers leur permet un jour d’entreprendre l’œuvre du Royaume à plein temps, ils seront heureux de se donner entièrement dans le ministère de la Parole de Dieu. De toute façon, que nous puissions consacrer tout notre temps ou seulement une partie de celui-ci à servir directement les intérêts du Royaume de Dieu et de Christ maintenant établi, nous ‘glorifierons’ sans cesse notre ministère.
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