BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • w81 15/8 p. 3-8
  • J’ai vu des vies merveilleusement transformées

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • J’ai vu des vies merveilleusement transformées
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1981
  • Intertitres
  • Document similaire
  • UNE VIE DE VOYOU
  • UN CERTAIN SENS DES RESPONSABILITÉS
  • JE SUBIS UNE BONNE INFLUENCE
  • MA VIE SE TRANSFORME D’UNE MANIÈRE SPECTACULAIRE
  • UNE VIE NOUVELLE COMMENCE
  • DE PLUS GRANDS PRIVILÈGES DE SERVICE
  • LA VIE MISSIONNAIRE AU JAPON
  • DES VIES TRANSFORMÉES — UN BEAU SPECTACLE
  • TENDUS VERS L’ESPOIR
  • Le paradis, l’espérance consolante d’un condamné
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1960
  • J’ai appris à me reposer totalement sur Jéhovah
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 2007
  • “Accomplissons notre tâche jusqu’au bout”
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1980
  • J’ai accepté le point de vue de Dieu sur le sang
    Réveillez-vous ! 2003
Plus…
La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1981
w81 15/8 p. 3-8

J’ai vu des vies merveilleusement transformées

Raconté par Percy Iszlaub

EN 1949, un Japonais nommé Kimihiro Nakata assassina deux hommes. On l’avait payé pour le faire. C’était une époque de violence. Des millions de gens avaient perdu la vie sur les champs de bataille et une atmosphère de violence continuait à régner au cours des années d’après-guerre.

Ma femme Ilma et moi, nous avons été envoyés comme missionnaires au Japon après la Seconde Guerre mondiale. Kimihiro n’avait alors que dix-huit ans. Le tribunal l’avait condamné à la pendaison. S’il avait été quelques mois plus jeune, on n’aurait pas pu le condamner à la peine capitale. On l’envoya à la prison de Fukuoka où on le mit dans le quartier des condamnés à mort.

Au Japon, on n’a pas pour habitude de dire au condamné quand il sera exécuté. Il peut rester dans la cellule des condamnés à mort pendant une semaine, un mois, une année ou plusieurs années. Un homme y est resté trente ans. En prison, Kimihiro devint agité et violent. Il avait pour habitude d’agripper les barreaux de sa cellule en hurlant: “Pourquoi ne me tuez-​vous pas? Finissons-​en!” Mais les années passaient et on ne l’exécutait pas.

À la longue, Kimihiro commença à s’intéresser à la religion. Il se procura une Bible et commença à la lire avec plaisir. Cependant, il se posait des questions auxquelles il était incapable de trouver des réponses. Un jour, au milieu des années 1950, il reçut un exemplaire du périodique La Tour de Garde. Une de ses relations qui ne s’intéressait pas à ce périodique le lui avait adressé. C’était juste ce que Kimihiro cherchait. Il écrivit à la Société Watch Tower pour obtenir d’autres renseignements et on lui envoya un Témoin de Jéhovah. Le Témoin vint à la prison et là, dans sa cellule des condamnés à mort, Kimihiro commença à étudier la Bible.

Entre-temps, en septembre 1957, on nous changea de territoire missionnaire et on nous envoya dans la ville de Fukuoka. À la même époque, le Témoin qui étudiait avec Kimihiro déménagea; c’est donc moi qui repris l’étude hebdomadaire dans la cellule des condamnés à mort. Juste avant notre arrivée à Fukuoka, Kimihiro s’était fait baptiser dans la baignoire de la prison.

Voilà pourquoi je trouvai un frère chrétien dont la personnalité s’était totalement transformée. Kimihiro me devint plus proche et plus cher au fur et à mesure que les semaines et les mois passaient. Plus nous apprenions à nous connaître, plus je voyais des similitudes entre nos vies passées. En fait, j’ai souvent pensé que si j’avais persévéré dans mon ancien mode de vie, j’aurais pu finir moi aussi en prison.

UNE VIE DE VOYOU

Je n’étais encore qu’un écolier qui grandissait dans le sud-est du Queensland, en Australie, quand je commençai à fumer et à boire. Cela me causa des problèmes avec la police locale. Je participais à des bagarres d’ivrognes toutes les semaines. Un jour j’ai jeté un verre de bière à la figure d’un homme qui m’insultait. J’ai démoli deux voitures parce que je conduisais en état d’ivresse et j’ai échappé de peu à un grave accident au cours d’une course à moto.

Le tabac et la boisson me conduisirent à jouer de l’argent. Chaque fois que la police faisait une descente dans le lieu où nous jouions, nous en cherchions un autre. Un jour, pour gagner un pari, je me suis promené dans une salle de danse bondée, à minuit, en pyjama, une crème glacée à la main et un chapelet de saucisses autour du cou. J’ai gagné le pari, mais j’ai perdu la course avec la police qui me fit inculper pour conduite contraire aux bonnes mœurs.

J’ai même été mêlé à des vols. J’ai commencé par cambrioler une maison. Puis je suis entré par effraction dans un cinéma où j’ai pris de l’argent et des cigarettes. Mes activités de voleur se sont développées quand un de mes copains et moi, nous avons volé un moteur de voiture que nous avons remonté sur un autre châssis. Nous avons ensuite vendu le véhicule avec profit.

Le rugby était mon sport favori. Je jouais demi de mêlée. Nous jouions pour gagner. Notre devise était ‘coincer l’autre type’. Un jour, comme je courais avec le ballon, c’est l’adversaire qui m’a ‘coincé’. Je m’en suis sorti avec deux côtes cassées et une lésion au diaphragme.

UN CERTAIN SENS DES RESPONSABILITÉS

À la même époque, je prenais soin de ma famille. Quand mon père et ma mère tombèrent malades, ils ne purent plus travailler. Je quittai donc l’école et trouvai du travail comme mécanicien auto, afin de subvenir aux besoins de ma famille. Je n’avais que quatorze ans. Dix ans plus tard, en 1940, j’étais contremaître dans un garage et je surveillais dix-sept mécaniciens.

Ma principale distraction à cette époque-​là, c’était les bals du samedi soir. Je jouais du cornet à piston dans un orchestre de danse. Je quittais souvent le travail le samedi à midi et j’allais dans une ville éloignée où je jouais de la musique jusque tard dans la nuit; je ne revenais à la maison que lorsque le soleil se levait. Les bals du samedi soir et les sorties avec des filles tenaient une grande place dans ma vie.

JE SUBIS UNE BONNE INFLUENCE

J’avais près de vingt-trois ans quand je rencontrai Ilma dans un bal. Nous avons commencé à nous voir régulièrement, tout d’abord dans les bals. Par la suite elle est venue à la maison, et ma mère et elle sont devenues de bonnes amies. Bientôt je lui ai fait savoir mon intention de l’épouser. Quel changement nos relations allaient apporter à mon existence!

Il faut dire que quelques années auparavant, maman était devenue Témoin de Jéhovah. Ah! je détestais ça. J’avais honte d’elle lorsqu’elle offrait des écrits bibliques aux passants dans les rues. J’avais discuté avec elle pour lui faire abandonner cette secte, mais sans succès. Alors je lui avais fait savoir que je ne voulais pas qu’elle parle à Ilma de sa “religion de cinglés”.

Eh bien, pourtant, une certaine nuit, à la fin d’une danse, Ilma et moi, nous parlions de la guerre, de la Seconde Guerre mondiale qui venait de commencer en septembre 1939. Notre conversation tournait autour des conditions qui régnaient dans le monde. Ilma me dit: “Voudrais-​tu voir s’établir un gouvernement juste et droit qui apporterait la paix à toute l’humanité?”

“Naturellement, répondis-​je, mais qui donc pourrait l’établir? L’homme essaie depuis des années, et regarde où nous en sommes: au début d’une guerre mondiale.”

“Eh bien, le Dieu Tout-Puissant peut le faire, et il le fera”, me répliqua Ilma.

“Alors, comment cela se fait-​il que le Tout-Puissant n’ait rien fait jusqu’à maintenant? Il n’y a qu’à voir la guerre et les souffrances partout dans le monde. Qu’est-​ce que tu réponds à ça, ma chérie?”

Oh! Ilma répondit bien à ma question, mais pas comme je le prévoyais. Elle sortit une petite brochure intitulée Gouvernement et Paix et commença à lire: “La paix n’est possible et durable que si le gouvernement est juste et équitable. Et un tel gouvernement se reconnaît justement à ce qu’il engendre inévitablement la paix.”

J’étais d’accord sur ce point. “Mais comment peut-​on y arriver?” Je voulais le savoir. Je lui demandai: “Montre-​moi cette brochure.”

Elle me la passa. Derrière la couverture, je lus: “WATCH TOWER BIBLE & TRACT SOCIETY (...) Premier tirage: 10 000 000 d’exemplaires”. Je sautai au plafond! “Où as-​tu trouvé ça?”, lui demandai-​je.

“Mais voyons, c’est ta mère qui me l’a donnée, dit-​elle; je l’ai lue et je crois ce qui y est écrit.”

Cela m’exaspéra encore plus d’apprendre que maman avait parlé religion avec Ilma. Voilà ce qui s’était passé. Quelques semaines auparavant, Ilma avait posé à maman une question qui la tracassait: “Mon Église enseigne que les méchants vont en enfer et les bons au ciel. Eh bien, je ne me sens pas assez bonne pour aller au ciel, mais pas mauvaise au point d’aller en enfer. Alors, dans quelle catégorie suis-​je?”

Maman avait saisi l’occasion avec joie et lui avait expliqué que le dessein originel de Dieu était de faire de la terre un paradis et que ce dessein serait bientôt réalisé sous le gouvernement de Son Royaume. Elle lui avait cité des textes des Écritures, tels que Psaume 37, versets 11 et 29, qui disent: “Mais les humbles posséderont la terre, et vraiment ils se délecteront de l’abondance de la paix. Les justes posséderont la terre, et sur elle ils résideront pour toujours.” Puis elle lui avait expliqué que Jésus avait même promis au malfaiteur qui mourut à côté de lui qu’il serait ramené à la vie dans ce paradis terrestre. — Luc 23:43.

Aussi, quand Ilma venait nous rendre visite à la maison en fin de semaine, ma mère me demandait gentiment d’aller au marché et d’y acheter ce qu’il fallait pour le dîner. Et pendant que j’étais parti, elle se dépêchait de parler des enseignements de la Bible avec Ilma. Combien de temps cela avait-​il duré? Je ne le savais pas, mais tout cela atteignit son point culminant cette nuit-​là.

Je dis à Ilma que ma mère ne devait pas lui parler de sa religion parce que je n’étais pas d’accord. C’est alors qu’Ilma me demanda: “Est-​ce que tu es pour la liberté?”

“Bien sûr!.

“Alors, ne serais-​tu pas un peu hypocrite?”, me rétorqua-​t-​elle.

On m’avait déjà gratifié de qualificatifs plus durs, mais de la part d’Ilma c’était tout différent. “Tu m’as dit que ce serait une chose merveilleuse s’il y avait un gouvernement pacifique, poursuivit-​elle, mais quand tu apprends que ce sont les Témoins de Jéhovah qui disent comment Dieu va le réaliser, ça ne t’intéresse plus.”

Là, il y avait matière à réflexion. Je la quittai fâché, tout en grommelant. Une semaine plus tard, je lui téléphonai pour lui demander si je pouvais la revoir. “Oui, si tu es raisonnable et si nous reprenons la discussion de l’autre nuit”, me répondit-​elle.

Je lui rendis donc visite et lui demandai ce qui avait bien pu l’attirer dans la “religion de Rutherford”, comme je l’appelais, puisque celui-ci était alors président de la Société Watch Tower. “C’est la première fois que j’ai entendu dire des choses aussi merveilleuses, dit-​elle. Cela m’a semblé logique. Quand ta mère a répondu à mes questions, je crois que j’aurais dansé de joie. J’ai tout de suite su que c’était la vérité.”

Je dois admettre que je n’avais pas le cœur à danser, mais j’écoutai quelques textes bibliques et j’acceptai de poursuivre l’étude. Nous nous sommes mariés le 8 décembre 1939.

MA VIE SE TRANSFORME D’UNE MANIÈRE SPECTACULAIRE

“D’accord, nous allons demander à quelqu’un d’étudier la Bible avec nous, dis-​je à Ilma. Mais je ne veux ni ma mère ni son amie qui a soixante-dix ans.” Je pensais vraiment que c’était une religion de vieilles femmes. Par conséquent, c’est un couple de ministres Témoins de Jéhovah qui servaient à plein temps qui est venu.

Au début, je discutais beaucoup ce qu’ils disaient. Je ne pouvais pas comprendre, par exemple, comment le premier homme Adam avait pu pécher s’il était parfait. Il me semblait que Dieu n’était pas capable de faire quelque chose de bien, puisque sa création avait mal tourné. Mais, avec le temps, je finis par accepter le fait que Dieu avait créé un homme libre et non un robot. Il avait donc la possibilité de choisir de faire le bien ou le mal.

En février et en mars, au fur et à mesure que notre étude progressait, mon intérêt s’accroissait. Je dis un jour à Ilma: “Allons à l’assemblée de Brisbane.” C’était en avril, quatre mois après notre mariage. Nous y sommes allés et cela nous a fortement impressionnés. Je n’arrivais pas à croire que nous pouvions rencontrer tant de jeunes de notre âge: ce n’était certainement pas une religion réservée aux personnes âgées.

De retour à la maison, je pris notre étude encore plus au sérieux et je devins zélé dans l’œuvre de prédication. Dans une ville voisine, Norman Bellotti, un jeune qui avait appartenu à une bande rivale, devint aussi Témoin de Jéhovah. Nous sommes donc devenus compagnons dans la prédication et non plus rivaux dans les bagarres. Beaucoup de gens nous connaissaient dans nos petites villes et ils n’en croyaient pas leurs yeux. La tabagie, les bagarres d’ivrognes, les vols, la conduite automobile imprudente, le jeu, sans parler du flirt, tout cela appartenait au passé. Pourquoi?

Mes yeux s’étaient ouverts. Je croyais vraiment de tout mon cœur que Jéhovah Dieu allait établir un gouvernement juste, ce Royaume pour lequel nous prions (Mat. 6:9, 10; Dan. 2:44). Cette connaissance et le fait que je l’appréciais étaient responsables du changement spectaculaire de mon mode de vie. Il est fort possible que cela m’ait épargné le genre d’ennuis que s’est attirés Kimihiro Nakata.

UNE VIE NOUVELLE COMMENCE

En juillet 1940, Ilma et moi, nous avons décidé d’aller à l’assemblée de Sydney puis de commencer à prêcher à plein temps, c’est-à-dire de devenir pionniers. J’ai quitté mon travail de contremaître au garage et nous avons vendu tout le mobilier que nous venions d’acheter. J’appelai Norman pour lui raconter nos projets. Il me dit: “Attends-​moi! Attends-​moi! Je viens aussi.” Norman et sa sœur Béatrice se sont donc joints à nous.

Au cours de cette assemblée qui fortifia notre foi, tous les quatre nous avons symbolisé l’offrande de notre personne à Dieu en nous faisant baptiser le 24 juillet 1940. Ensuite nous sommes allés à la filiale de la Société Watch Tower à Sydney et nous avons demandé que l’on nous attribue un territoire en tant que pionniers. On nous envoya à Townsville, dans le nord du Queensland.

Notre nouvelle vie n’était pas facile, mais elle en valait la peine et nous étions heureux, parce que nous étions persuadés de faire ce qui plaisait à Jéhovah Dieu.

Dans le nord du Queensland, la saison pluvieuse se poursuit de novembre à janvier. Parfois, il tombait trente-neuf centimètres d’eau et plus chaque jour, ce qui entraînait des inondations soudaines. Une fois, nous sommes restés isolés pendant plusieurs jours entre deux rivières en crue. Quand nos provisions ont été épuisées, nous avons mangé des “tomates sauvages”.

Au fur et à mesure du déroulement de la guerre mondiale, les préventions contre les Témoins de Jéhovah augmentaient. En janvier 1941, le gouvernement interdit leur œuvre en Australie, mais nous avons continué à prêcher comme auparavant. Norman et moi, nous partions le lundi matin pour faire le tour des régions rurales des environs. Nous chargions l’une des bicyclettes de deux cartons de livres et l’autre de couvertures, d’une poêle à frire et d’un bidon d’eau pour le thé. Pendant ce temps, Ilma et Béatrice prêchaient dans la ville jusqu’à notre retour, le vendredi soir.

Parfois nos provisions baissaient; alors Norman et moi, nous n’avions plus rien à manger pendant un jour ou deux. Heureusement, nous réussissions à échanger quelques livres contre de la nourriture ou, dans certains cas, nous cassions du bois pour gagner notre repas. La nuit nous dormions sous un vieux pont, près d’un ruisseau, ou, plus souvent, sous un arbre. Pour garder à distance les nuées de moustiques, nous faisions deux tas de fumier, l’un à notre tête, l’autre à nos pieds, et nous les faisions brûler.

DE PLUS GRANDS PRIVILÈGES DE SERVICE

Nous avons prêché pendant quelques mois. Puis un jour, en rentrant à la maison, nous avons trouvé une lettre de la Société Watch Tower. C’était une invitation à servir au Béthel, aux bureaux de la filiale des Témoins de Jéhovah à Sydney. Nous avons accepté avec joie. Mais nous y travaillions depuis peu lorsque le gouvernement expulsa du Béthel tous ceux qui s’y trouvaient et confisqua les biens de la Société.

On nous envoya, Ilma et moi, poursuivre l’œuvre de prédication à Melbourne. Pendant l’interdiction, nous ne prêchions qu’avec la Bible, chacun de notre côté et le plus discrètement possible. Parfois, nous nous sentions un peu seuls, mais nous avons reçu des bénédictions. Voici un fait de prédication raconté par Ilma: “Un jour, je parlai à une dame d’âge moyen du paradis sur la terre. Elle reconnut tout de suite l’accent de la vérité biblique. Elle étudia et accepta aussitôt la vérité. Pourtant, l’œuvre était interdite à ce moment-​là.” L’interdiction fut levée en juin 1943.

En 1947, j’ai servi comme représentant itinérant des Témoins de Jéhovah dans la région des Nouvelles Galles du Sud. C’est alors que l’on nous offrit un nouveau privilège: On nous invita à suivre les cours de l’École de Galaad; c’est l’école de la Société Watch Tower, située dans l’État de New York, qui prépare les missionnaires. Qu’allions-​nous faire?

Comme j’avais quitté l’école à quatorze ans, j’éprouvai de l’appréhension, car je ne me sentais pas qualifié pour suivre ces cours. Mais nous avons considéré que cette invitation était la volonté de Dieu et nous avons répondu comme le prophète Ésaïe: ‘Nous voici! Envoie-​nous.’ (És. 6:8). Par conséquent, en janvier 1948, en compagnie de dix-sept autres frères et sœurs d’Australie et de Nouvelle-Zélande, dont mon ancien compagnon Norman Bellotti, nous avons vogué vers les États-Unis.

Au bout de cinq mois d’une formation biblique intensive, on nous attribua un territoire. Pour nous, ce fut le Japon.

LA VIE MISSIONNAIRE AU JAPON

On nous attribua d’abord la ville de Kobe. La maison des missionnaires était située sur une haute colline d’où nous avions une vue merveilleuse sur la jolie mer intérieure sur laquelle des bateaux pittoresques de toutes formes et de toutes dimensions allaient et venaient en haletant. Un phare clignotait sans faillir jour et nuit pour guider les marins et les aider à éviter les écueils.

Un médecin très gentil qui habitait la maison d’à côté nous dit avec émotion: “Ce foyer missionnaire deviendra une source de lumière spirituelle pour les gens du voisinage.” Et ses paroles se réalisèrent! Il n’y avait pas de Témoins japonais dans la ville de Kobe à cette époque, mais maintenant, il y a 20 congrégations et près de 1 400 proclamateurs. Les deux filles du médecin se sont fait baptiser plus de vingt ans plus tard dans la région de Tokyo.

Notre maison n’était pas meublée et avait besoin d’un bon nettoyage. Comme l’herbe du jardin était très haute, nous l’avons coupée et nous l’avons étalée sur le sol. Nous avons dormi tout habillés sur cette herbe pendant trois semaines jusqu’à l’arrivée de nos affaires. Nous avons surnommé cette période avec humour: “Nos trois semaines de démangeaisons.”

Au début il nous était plutôt difficile d’apprendre la langue, surtout pour moi. Je disais souvent aux frères qu’il fallait “manger” (taberu) les brebis au lieu de les “nourrir” (tabesaseru), ou participer aux “nouilles” (udon) de La Tour de Garde au lieu de participer à la “campagne” (undo) de La Tour de Garde. Cependant, les frères m’ont toujours aidé dans ces passages difficiles et nous avons persévéré.

DES VIES TRANSFORMÉES — UN BEAU SPECTACLE

Cela fait plus de trente et un ans maintenant qu’Ilma et moi sommes au Japon. Quand nous sommes arrivés, il n’y avait que trois Témoins japonais dans tout le pays. Maintenant, plus de 58 400 frères et sœurs proclament la bonne nouvelle du Royaume. Au fil des années, j’ai vu beaucoup, beaucoup de vies merveilleusement transformées: des personnes qui auparavant se rendaient coupables de “pratiques frauduleuses” dans les affaires et d’autres qui autrefois vivaient dans l’immoralité. Mais quand leur cœur a été touché par les vérités de la Parole de Dieu, quel beau spectacle cela a été de voir leur transformation!

Mais pour moi, la transformation la plus spectaculaire a été celle qui s’est produite dans la vie de Kimihiro Nakata, le prisonnier agité et violent de la cellule des condamnés à mort qui avait assassiné deux hommes. Quel jeune homme doux et gentil il était devenu! Il était l’un des proclamateurs du Royaume le plus zélé que j’aie connu. “Quand je vois le ciel bleu par la fenêtre de ma cellule, disait-​il aux visiteurs, comme je voudrais être dehors pour vous aider dans la prédication!”

Et pourtant, même du fond de sa cellule de condamné à mort, Kimihiro a aidé beaucoup de gens. Il a écrit aux familles des personnes qu’il avait tuées pour leur donner le témoignage et elles ont montré de l’intérêt. Il a aussi beaucoup prêché à sa propre famille. De plus, il a étudié le braille dans lequel il a transcrit le livre “Que Dieu soit reconnu pour vrai!”, la brochure “Cette bonne nouvelle du Royaume” et des articles de La Tour de Garde et de Réveillez-vous! On a distribué ces publications dans plusieurs régions du Japon et dans les écoles pour les aveugles.

TENDUS VERS L’ESPOIR

Le 10 juin 1959, une voiture de police s’arrêta devant le foyer des missionnaires. Kimihiro avait demandé que j’assiste à son exécution qui devait avoir lieu ce matin-​là. Les derniers mots qu’il m’adressa sont inoubliables: “Aujourd’hui, j’ai une totale confiance en Jéhovah, dans le sacrifice rédempteur et dans la résurrection. Je vais dormir un peu de temps, et si c’est la volonté de Jéhovah, je vous retrouverai tous au paradis.” Kimihiro mourut pour satisfaire à la justice en donnant ‘vie pour vie’. Pourtant, ce n’est pas un criminel endurci et sans espoir qui fut exécuté, mais un serviteur fidèle, voué et baptisé de Jéhovah.

Oui, j’ai vu des vies merveilleusement transformées: la vie de Kimihiro, la mienne. En dépit d’une santé vacillante, Ilma est toujours ma fidèle compagne dans le service à plein temps, privilège dont nous jouissons depuis plus de quarante ans. Notre gratitude commune monte vers Jéhovah, le Dieu qui peut transformer des vies.

[Entrefilet, page 6]

Il est fort possible que cela m’ait épargné le genre d’ennuis que s’est attirés Kimihiro Nakata.

[Entrefilet, page 7]

La nuit nous dormions sous un vieux pont, près d’un ruisseau, ou, plus souvent, sous un arbre.

[Entrefilet, page 8]

Kimihiro avait demandé que j’assiste à son exécution qui devait avoir lieu ce matin-​là.

[Photo de Percy et Ilma Iszlaub, page 5]

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager