-
Notre place dans le dessein d’un Créateur aimantSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 1
Notre place dans le dessein d’un Créateur aimant
1, 2. Pourquoi la vie prend-elle un intérêt nouveau pour un nombre croissant de personnes?
POUR un nombre croissant de personnes la vie sur terre prend un intérêt nouveau à mesure que le vingtième siècle approche de sa conclusion.
2 Tout ne finira pas avec le présent système de choses. La terre va cesser d’être un lieu de souffrances. Les épaisses ténèbres qui enveloppent actuellement notre planète vont bientôt se dissiper. Le jour nouveau qui doit leur succéder se lèvera sur une terre appelée à devenir la demeure d’une humanité heureuse. Il ne s’agira pas là d’un hasard, d’un accident, ni même d’une percée scientifique. Ce sera la réalisation d’un dessein conçu par un Personnage plus élevé que l’homme.
3. Comment des bouddhistes, des hindouistes et d’autres qui croyaient au destin voient-ils maintenant la vie sur la terre?
3 Oui, un nombre croissant de personnes de toutes sortes sont remplies d’allégresse à l’idée de vivre un jour sous un système de choses qui leur donnera la vie. D’anciens bouddhistes qui priaient devant l’image de leurs dieux ont trouvé de nouvelles raisons d’aimer la vie terrestre présente et future. D’anciens hindouistes qui adoraient Trimourti, divinité une en trois personnes, ne cherchent plus à accumuler des mérites par crainte d’une transmigration de l’âme après la mort. Par amour pour leurs semblables, ils s’efforcent maintenant de leur communiquer la bonne nouvelle selon laquelle la famille humaine connaîtra un jour une vie meilleure sur la terre. Quant à ceux qui croyaient être gouvernés par Qadar (“Destin”), ils tâchent de se montrer dignes d’hériter un paradis terrestre plus beau que l’ancienne Damas.
4. Quelle est maintenant l’espérance d’anciens membres de la chrétienté?
4 D’anciens catholiques, d’anciens orthodoxes et d’anciens protestants qui espéraient aller au ciel s’apprêtent maintenant à vivre éternellement dans la perfection humaine sur une terre pacifique.
5. Comment des athées ont-ils également adopté un point de vue nouveau sur la vie?
5 De prodigieuses transformations, n’est-ce pas? Mais ces changements ne se limitent pas aux croyants sincères. Même des non-croyants voient la vie sur terre sous un jour nouveau. D’anciens évolutionnistes, qui croyaient que la vie était apparue par accident à partir d’une cellule microscopique, ne comptent plus sur les mutations et la science contemporaine pour savoir quel être ils deviendront dans l’avenir. D’anciens communistes, qui croyaient au matérialisme intégral et cherchaient à convertir le monde à leur doctrine pour le ranger sous un gouvernement sans religion, attendent maintenant une domination universelle hautement supérieure à celle de personnages de chair pétris d’égoïsme et voués à la mort.
6. Quel mode de vie ces personnes ont-elles adopté?
6 Toutes ces personnes autrefois croyantes ou non croyantes espèrent connaître, dans leur génération, une vie meilleure sur la terre. Elles ont adopté un mode de vie conforme à cette ferme attente de grandes métamorphoses qui changeront la face de notre planète. Dès à présent, ces personnes sont plus heureuses. Leur vie a plus de sens, car elle est devenue plus utile pour elles comme pour leurs semblables. Toutes sans exception ont la même espérance pour l’avenir. Mais comment cette remarquable transformation s’est-elle opérée dans leur esprit, dans leur cœur et dans leur existence?
7. Comment cette remarquable transformation s’est-elle opérée en eux?
7 Tout simplement grâce à l’acquisition d’une connaissance exacte du “dessein éternel” de Dieu, connaissance qui leur a permis de modeler leur vie d’après ce dessein. Ces personnes se réjouissent du succès remporté maintenant par le dessein divin, dessein qui contribuera au bien de l’homme. Elles sont aussi reconnaissantes envers Dieu, le Créateur, qui leur a donné une place dans son dessein bienveillant. Le fait de vivre en conformité avec ce dessein ennoblit leur existence. Et devant elles s’ouvre la perspective d’un bonheur éternel!
-
-
Le Possesseur immortel du “dessein éternel”Succès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 2
Le Possesseur immortel du “dessein éternel”
1, 2. Qui seul peut avoir un “dessein éternel”, et que dit Moïse à son sujet?
“UN DESSEIN éternel”! Qui peut avoir un tel dessein sinon un Dieu d’éternité? L’évolution, enseignée aujourd’hui par bon nombre de savants, ne peut avoir un dessein éternel pour la bonne raison que l’accident ou le hasard par quoi la théorie évolutionniste fait commencer la vie se produit fortuitement, donc sans dessein. Au quinzième siècle avant notre ère, un législateur et poète célèbre attira l’attention sur l’éternité de Dieu. C’était Moïse, fils d’Amram. Il dit:
2 “Avant que fussent nées les montagnes, ou que tu eusses enfanté comme dans les douleurs la terre et le sol productif, oui, depuis des temps indéfinis jusqu’à des temps indéfinis tu es Dieu. (...) Car mille ans sont à tes yeux comme le jour d’hier, quand il est passé, et comme une veille durant la nuit.” — Extrait du recueil biblique des Psaumes (90:2-4).
3 Pourquoi le “Roi d’éternité” peut-il mener à bien ce “dessein éternel”?
3 Au premier siècle de notre ère, un homme qui croyait fermement aux paroles de Moïse attira lui aussi l’attention sur le même Dieu, dont le passé et l’avenir ne connaissent pas de limitation de temps. Il écrivit: “Or, au Roi d’éternité, incorruptible, invisible, au seul Dieu, honneur et gloire à tout jamais! Amen.” (I Timothée 1:17). Un tel Dieu d’éternité peut avoir de la constance dans son dessein et le mener à bien, même si cela demande des siècles.
4. Avec quel personnage tant attendu celui qui a écrit au sujet du “dessein éternel” de Dieu a-t-il établi un lien?
4 Ce même écrivain du premier siècle a encore parlé par inspiration du “dessein éternel” de Dieu, établissant un lien entre ce dessein et le Messie, c’est-à-dire l’“Oint” ou le “Consacré”, tant attendu, annoncé par le prophète Moïse. En ce temps-là, les habitants du Proche-Orient, qui parlaient le syriaque, l’appelaient “Mschihha”, tandis que les Juifs d’Alexandrie (Égypte), qui étaient d’expression grecque, utilisaient le mot Khristos, qui signifie littéralement “Oint”. Ce mot apparaît d’ailleurs dans leur traduction des Écritures hébraïques que l’on a appelée Septante grecque. — Voir Daniel 9:25, LXX.
5, 6. Comment les traducteurs contemporains ont-ils créé un problème quant à ce que Dieu a conçu relativement au Messie?
5 Les traducteurs modernes des textes de cet écrivain du premier siècle ont créé un problème. Comment cela? Depuis le seizième siècle les versions anglaises parlent du dessein de Dieu comme de son “dessein éternela”. Or, depuis une époque plus récente, des traducteurs de la Bible rendent l’expression grecque par “plan des âges”. Dieu aurait donc un plan relativement au Messie.
6 Par exemple, en 1897, Rotherham a traduit comme suit la lettre aux Éphésiens, chapitre trois, versets neuf à onze: “Et pour mettre en lumière ce qu’est l’administration du saint secret tenu caché depuis des âges en Dieu, le Créateur de toutes choses, afin que par le moyen de l’assemblée soit maintenant montrée aux principautés et aux autorités qui sont dans les cieux la sagesse infiniment riche de Dieu, conformément au plan des âges qu’il a conçu dans l’Oint.” Quant à l’Emphatic Diaglott, publiée en 1865 par l’éditeur Benjamin Wilson, elle rendait ainsi la fin de ce passage: “Selon un plan des âges qu’il a conçu.” On pourrait encore citer d’autres versions récentes où ce texte est traduit de le même manièreb.
7, 8. Quelle illustration Russell publia-t-il, et quel commentaire trouve-t-on dans son premier livre au sujet du titre de l’ouvrage?
7 En septembre 1881, le périodique Zion’s Watch Tower, édité à Pittsburgh par Charles Taze Russell, a publié un article intitulé “Le divin plan des âges”. À l’aide d’un diagramme appelé “Carte des âges”, cet article expliquait le texte d’Éphésiens 3:11 dans sa nouvelle traduction. Nous avons reproduit ce tableau à l’intention de nos lecteurs. On trouve d’ailleurs la même “Carte des âges” ou illustration du plan de Dieu dans le livre “Le divin Plan des Âges”, publié en 1886 par Russell.
8 Certes, on discerne aisément aujourd’hui les inexactitudes de ce tableau; néanmoins, la “Carte des âges” était le fruit d’un raisonnement honnête selon lequel le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage a un “plan”. Voici les paroles d’introduction du chapitre un de ce livre:
Le titre de cette série d’Études — “Le divin Plan des Âges” — suggère la pensée d’une progression dans le plan de Dieu connu de lui seul et parfaitement agencé. Nous croyons que les enseignements de la révélation divine ne peuvent être reconnus à la fois beaux et harmonieux qu’à ce point de vue et à aucun autre.
9. a) Sur quel point au moins ce livre mettait-il l’accent? b) Aussi, quelles questions cela souleva-t-il à propos de Dieu et d’un plan?
9 Ce livre a été traduit en plusieurs langues et diffusé à six millions d’exemplaires. Il a été retiré de la circulation en 1929. L’ouvrage en question attire tout d’abord l’attention du lecteur sur la Bible et présente le Dieu vivant comme un Dieu qui progresse, qui mène à bien le plan qu’il s’est fixé par rapport à l’humanité souffrante. Chacun sait qu’avant d’agir, l’homme élabore un plan d’action, lequel cache un dessein bien arrêté qu’il se propose de réaliser. On peut donc se demander: Au temps où il a décidé d’agir, le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage a-t-il dû tracer un plan d’action, ou ligne de conduite bien définie, se forçant ainsi, lui qui est immuable, à suivre ce plan sans en dévier? Ou bien était-il capable de parer immédiatement et sans réflexion préalable à toute éventualité qui pouvait se produire en raison du libre arbitre que possédaient ses créatures et atteindre malgré tout le but qu’il s’était proposé? Un plan lui était-il indispensable? Évidemment, une fois le but de Dieu atteint, il nous est possible de vérifier le récit de ses actes et de retracer le plan qu’il a suivi. Mais a-t-il vraiment suivi ce planc?
UN DIEU QUI A UN DESSEIN
10. Que signifie littéralement le mot grec prothésis, et quel emploi les Juifs en ont-ils fait dans la Septante grecque?
10 L’écrivain qui a rédigé en grec le texte d’Éphésiens 3:11 désirait-il souligner que Dieu, le Créateur, a un plan relativement à son Messie? Pourquoi, dans cette lettre qu’il a écrite au premier siècle, a-t-il employé le mot grec prothésis? Ce terme signifie littéralement “le fait de placer devant”, donc le fait de présenter à la vue ou de mettre quelque chose en vue. Voilà pourquoi les Juifs d’Alexandrie qui ont traduit les Écritures hébraïques en langue grecque ont utilisé le mot prothésis en rapport avec le pain sacré qui était placé sur la table d’or dans le Saint de la tente de culte érigée par le prophète Moïse. Ce pain est traditionnellement appelé pain de proposition, mais la version grecque des Septante en parle comme “des pains ou des gâteaux de présentation” (prothésis). Donc, ces pains étaient disposés ou mis en vue sur la table d’or; on les renouvelait chaque semaine, le jour du sabbat. — II Chroniques 4:19.
11. Qu’est-ce que le “prothésis” de Dieu?
11 Le mot prothésis s’employait encore pour désigner une “déclaration” ou un “acompte”; en grammaire, il désignait une “préposition” ou un “préfixe”, ce qui signifie littéralement “placé devant”. Comme ce terme emportait aussi l’idée de fin ou d’objectif fixé, autrement dit le fait de mettre devant soi quelque chose que l’on veut réaliser ou mener à son terme, on l’employait aussi pour désigner un “dessein”. (À ce sujet, voyez le lexique grec-anglais de Liddell et Scott, édition de 1948, volume II, pages 1480 et 1481, sous le terme prothésis.) Ce dernier sens du mot prothésis est admis par la majeure partie des traducteurs contemporains de la Bible. Ainsi, le “prothésis” de Dieu n’est autre que sa résolution, sa décision première ou son desseind.
12. Comment les traducteurs modernes ont-ils rendu le mot prothésis suivi de tôn aïônôn (“des âges”)?
12 Dans Éphésiens 3:11, prothésis est suivi de l’expression tôn aïônôn, qui signifie littéralement “des âges”, et que certains traducteurs ont rendue par “le dessein des âgese”, “un dessein des âgesf”, “un dessein qui dure des âgesg” ou “un dessein qui dure depuis des âgesh”, et d’autres par “dessein éterneli”.
13, 14. Pourquoi peut-on dire que le “dessein des âges” de Dieu est son “dessein éternel”?
13 Nous pouvons donc dire que le “dessein des âges” de Dieu est son “dessein éternel”. Pourquoi? Parce qu’un âge désigne une période de temps dans les affaires humaines, période dont la durée est indéfinie mais relativement longue, l’accent étant mis sur la durée de cet âge plutôt que sur ses phénomènes et ses caractéristiques.
14 Par conséquent, le “dessein des âges” de Dieu n’est pas un “dessein” qui embrasse certaines époques définies, telles que “l’âge patriarcal”, “l’âge judaïque”, “l’âge de l’évangile” et “l’âge messianique”. Au contraire, le “dessein des âges” suggère plutôt une certaine durée ou des périodes de temps assez longues. D’ailleurs, pour que les âges se succèdent les uns aux autres, chacun d’eux ne doit-il pas avoir un commencement et une fin? Ainsi, une succession d’âges s’échelonnent sur une période de temps. En outre, comme dans l’expression “dessein des âges” le nombre d’âges n’est pas précisé, ce nombre peut être sans fin. Donc, l’expression “dessein des âges” sous-entend une période de temps indéfinie; c’est un “dessein” qui dure jusqu’à des temps indéfinis, autrement dit, sa fin n’est pas réellement fixée. Ainsi, le “dessein” a rapport à l’éternité; il devient donc un “dessein éternel”. Le dessein de Dieu relatif à son Messie ou Oint a eu un commencement, mais les âges peuvent succéder aux âges avant que ce dessein ne se réalisej. Pour le “Roi d’éternité” le temps ne compte pas.
CE N’EST PAS UN DIEU SANS NOM
15. Quand Moïse demanda son nom à Dieu, au Sinaï, que lui répondit-il?
15 Ce Roi d’éternité est une Personne qui a un nom. Il s’est donné lui-même ce nom et il nous l’a fait connaître. Son nom révèle qu’il a un dessein, un objectif. Cela ressort d’une façon manifeste de l’entretien que par l’entremise de son ange Dieu a eu avec Moïse, qui avait fui l’Égypte. L’événement s’est passé au seizième siècle avant notre ère près d’un buisson ardent situé à proximité du mont Sinaï, en Arabie. Là, Moïse reçut l’ordre de retourner en Égypte pour délivrer le peuple de Dieu qui était tenu en esclavage dans ce pays. Et si les Israélites, le peuple de Moïse, lui demandaient le nom du Dieu qui l’avait envoyé vers eux pour qu’il fût leur conducteur? Que devait-il leur dire? Moïse voulait le savoir. Voici donc ce qu’il nous est dit dans sa propre autobiographie: “Alors Dieu dit à Moïse: ‘JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE CE QUE JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE.’ Et il ajouta: ‘Voici ce qu’il te faudra dire aux fils d’Israël: “JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE m’a envoyé vers vous.”’” — Exode 3:14.
16. Dans sa réponse à Moïse, Dieu faisait-il simplement allusion à son existence, sinon, de quoi parlait-il?
16 Dieu ne parlait pas ici de son existence. On pourrait le croire, cependant, par la façon dont certains traducteurs rendent en français l’expression hébraïque ʼèhyèh ʼashèr ʼèhyèh, ainsi que ʼèhyèh. Ainsi, dans la Bible de Jérusalem (1956), il est dit: “Dieu dit alors à Moïse: ‘Je suis celui qui suis.’ Et il ajouta: ‘Voici en quels termes tu t’adresseras aux enfants d’Israël: “Je suis” m’a envoyé vers vous.’” Mais, en réalité, ce que Dieu annonce ici, c’est son intention d’être quelque chose. C’est ce que confirme aussi la version des Vingt-quatre livres des Saintes Écritures du rabbin Isaac Leeser. Nous citons: “Et Dieu dit à Moïse: JE SERAI CE QUE JE SERAI; et il dit: Tu diras ainsi aux fils d’Israël: “JE SERAI m’a envoyé vers vousk.”
17. Comment Rotherham rend-il Exode 3:14, et quel commentaire fait-il à ce sujet?
17 Quant à la Bible de Rotherham (The Emphasised Bible), elle rend Exode 3:14 de façon plus explicite, comme suit: “Et Dieu dit à Moïse: Je Deviendrai ce qu’il me plaira. Et il dit: Tu parleras ainsi aux fils d’Israël: Je Deviendrai m’a envoyé vers vous.” Voici un extrait de la note sur ce verset: “Hayah [le mot traduit plus haut par ‘devenir’] ne signifie pas ‘être’ en tant qu’essence ou réalité ontologique, mais en tant que réalité phénoménale (...). Ce qu’il sera reste inexprimé. Il sera avec eux en tant que Dieu qui vient au secours, qui affermit, qui délivre.” Ainsi il n’est pas fait allusion ici à l’existence de Dieu, existence qu’il ne tient de personne, mais à ce qu’il se propose de devenir à l’égard d’autrui.
18. Quand Dieu a-t-il dû décider ce qu’il voulait être ou ce qu’il voulait devenir?
18 On pourrait établir un parallèle avec le comportement d’un jeune homme qui, arrivant à l’âge adulte, se met à méditer et se dit: “Que vais-je faire de ma vie? Que vais-je faire de ma personne?” Il n’en fut pas autrement, toutes proportions gardées, quand l’unique vrai Dieu vivant était seul: il dut décider ce qu’il voulait faire de son existence, ce qu’il voulait faire de sa personne, ce qu’il voulait devenir. Après des éternités d’existence solitaire (son existence antérieurement à la création), Dieu résolut de devenir Créateur. Il forma un dessein concernant sa propre personne.
19. Comment Dieu orthographia-t-il son nom dans les Dix Commandements?
19 Or, le nom sous lequel le seul vrai Dieu vivant est connu dans toutes les Saintes Écritures inspirées n’est pas ʼÈhyèh ou “JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE”. Quand en 1513 avant notre ère, au mont Sinaï, Dieu consigna miraculeusement sur des tablettes de pierre les Dix Commandements pour les annoncer au prophète Moïse, il inscrivit lui-même le nom qu’il s’était choisi. Dieu traça, de droite à gauche, les lettres hébraïques Yod, Hé, Waw et Hé. Il dut écrire le nom avec des lettres hébraïques de forme ancienne: [Graphisme — Caractères hébreux anciens] et non avec des lettres de forme moderne: יהוה. En français, les lettres correspondantes, lues de droite à gauche, sont HWHY, ou, en ancien latin: HVHJ. Ces quatre lettres, on l’aura noté, sont des consonnes que ne sépare aucune voyelle.
20. Comment le nom de Dieu, composé de quatre consonnes hébraïques, se prononce-t-il?
20 Voilà pourquoi on ignore aujourd’hui comment, exactement, Jéhovah prononça ce nom divin devant Moïse. Pendant des siècles, des auteurs latins l’ont prononcé Jéhovah. Nombre d’hébraïsants modernes optent pour la prononciation Yahweh ou encore Yehwah. Ainsi donc, de même que ce n’est pas l’enfant qui donne un nom à son père, de même ce n’est pas la créature qui a donné un nom au Créateur. Le Créateur s’est donné lui-même un nom.
21. a) Que signifie le nom Jéhovah, lequel est en réalité un verbe? b) Pourquoi pouvons-nous nous servir de ce nom aujourd’hui?
21 On croit que le nom sacré est en réalité un verbe, la forme causative indéfinie du verbe hébreu hawah. Il signifierait donc “Il fait devenir”. Or, derrière chaque effet se cache une cause, et derrière chaque cause intelligente se cache un dessein. Le nom divin qui signifie “Il fait devenir” renferme donc tout naturellement la notion de dessein en soi. Ce nom unique désigne Celui qui le porte comme étant, par excellence, le Dieu qui a un dessein. C’est évidemment à ce titre que, non loin du mont Sinaï, au buisson ardent, il est apparu à Moïse pour lui révéler ce qu’il se proposait de faire. Montrant que le nom divin subsisterait indéfiniment, Dieu dit encore à Moïse: “Voici ce que tu devras dire aux fils d’Israël: ‘Jéhovah, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous.’ C’est là mon nom jusqu’à des temps indéfinis et c’est là mon mémorial de génération en génération.” (Exode 3:15). Ce nom-mémorial est resté le sien jusqu’à nos jours. C’est un nom vivant dont nous pouvons nous servir.
UN DIEU QUI FAIT L’HISTOIRE POUR LE BIEN DE L’HOMME
22. a) Comment Jéhovah se fit-il un nom dans l’Égypte antique? b) Quel encouragement en retirons-nous aujourd’hui?
22 Au temps du prophète Moïse, c’est Jéhovah, le seul vrai Dieu vivant, qui faisait l’histoire par sa façon de procéder avec l’Égypte antique, l’oppresseur des descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Il se fit un nom glorieux en délivrant son peuple qui était tenu en esclavage par cette puissance mondiale fortement militarisée (Jérémie 32:20; II Samuel 7:23; Ésaïe 63:14). Cette victoire ancienne nous donne l’assurance que Dieu n’aura pas de mal à vaincre le présent monde militarisé, son adversaire, pour libérer l’humanité. De même que Jéhovah a permis au Pharaon de l’Égypte antique d’acquérir de la puissance et d’écraser le peuple de Moïse sous l’oppression, pareillement, il a toléré que des oppresseurs méchants en viennent à dominer la terre et fassent souffrir tous les hommes. A-t-il une raison d’agir ainsi? Certainement; la tolérance de Jéhovah a pour but de tenir ses adversaires en réserve jusqu’au jour qu’il a fixé pour les détruire. Aussi, à l’intention de tous les opprimés, il a inspiré ces paroles d’encouragement au roi Salomon de Jérusalem:
“Roule tes œuvres sur Jéhovah lui-même, et tes plans seront solidement établis. Jéhovah a tout fait pour son dessein [hébreu: maaneh], oui, même le méchant pour le jour mauvais.” — Proverbes 16:3, 4.
23. La réalisation du dessein de Dieu à l’égard des puissances mondiales du passé offre quelle garantie quant à ce qui attend les puissances politiques de notre temps?
23 En 1914, un “jour mauvais” a commencé pour les systèmes de gouvernement qui ont survécu aux deux guerres mondiales et aux crises internationales qui en ont résulté. Voilà des années que des superpuissances politiques dominent la terre et luttent pour la suprématie mondiale, s’épiant les unes les autres. Logiquement, le Souverain Seigneur Jéhovah, qui a créé toutes choses par rapport à son dessein, doit avoir un dessein à l’égard de ces puissances qui visent à la domination universelle. L’histoire révèle qu’il a conçu un dessein concernant les puissances mondiales “méchantes” des temps bibliques, dessein qui a entièrement été exécuté, ce qui garantit la réalisation des choses que nous attendons pour notre temps.
24. a) Bien que Dieu ait permis à l’Assyrie de s’élever au rang de puissance mondiale, pour quoi la réservait-il? b) Pourquoi peut-on dire que la prophétie de Jéhovah consignée dans Ésaïe 14:24-27 s’est révélée véridique?
24 Par exemple, l’Empire assyrien a supplanté l’ancienne Égypte dans les domaines politique et militaire, s’élevant ainsi au rang de Deuxième Puissance mondiale de l’histoire biblique. Toutefois, même à l’apogée de sa puissance sur l’humanité, l’Assyrie n’a jamais pu se vanter d’avoir capturé ou détruit Jérusalem, la capitale du royaume de Juda. En revanche, Jérusalem a été témoin de la destruction de Ninive, la capitale assyrienne. Pourquoi? Parce que l’Assyrie, Deuxième Puissance mondiale, était méchante. Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, lui a permis d’acquérir la domination mondiale et d’agir méchamment, particulièrement à l’égard de son peuple élu, car il s’était proposé de réserver cette méchante puissance mondiale pour un “jour mauvais”, au temps fixé par lui. C’est ainsi que vers l’an 632 avant notre ère, Ninive tomba devant les Mèdes et les Chaldéens, qui s’étaient coalisés, et elle fut détruite (Nahum, chapitres 1 à 3). Manifestement donc, le dessein de Jéhovah n’a jamais manqué de s’accomplir, comme l’a exprimé le prophète Ésaïe, plus d’un siècle avant ces événements; il a dit:
“Jéhovah des armées a juré, en disant: ‘Oui, comme j’ai pensé, ainsi cela devra arriver; et comme j’ai conseillé, voilà ce qui se réalisera, pour briser l’Assyrien dans mon pays et pour que je le foule aux pieds sur mes propres montagnes; et pour que son joug s’éloigne bel et bien de dessus eux et pour que sa charge s’éloigne de dessus leur épaule.’ C’est là le conseil qui est conseillé contre toute la terre, et c’est là la main qui est tendue contre toutes les nations. Car Jéhovah des armées lui-même a conseillé, et qui peut le rompre? Et c’est sa main qui est tendue, et qui peut la faire retourner en arrière?” — Ésaïe 14:24-27.
25. Dans cette prophétie, que faut-il entendre par le mot “conseil”, et pourquoi?
25 Le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage n’a pas pris conseil auprès d’une créature céleste. Il sait ce qu’il doit faire. “Qui, comme son homme de conseil, peut lui faire savoir quelque chose?”, demande avec juste raison le prophète Ésaïe (40:13). (Voir aussi Job 21:22; 36:22; Romains 11:34.) Son “conseil” est le sien propre et ne dépend pas des avis de conseillers réunis pour l’aider à parvenir à un jugement ou résolution juste. Comme on le voit, le “conseil” de Dieu signifie ici autre chose qu’un simple avis; il signifie sa résolution formelle, son décret. En effet, l’encyclopédie de M’Clintock et Strong, volume II, page 539, dit ce qui suit au sujet de l’emploi biblique du mot “conseil”: “Outre la signification usuelle de ce mot, en tant qu’il désigne les consultations entre hommes, il s’emploie dans les Écritures pour désigner les décrets de Dieu et les ordres de sa providence.”
26. Dans quel but Jéhovah a-t-il permis à Babylone de prendre la place de l’Assyrie et de s’élever au rang de puissance mondiale?
26 Le “conseil” que le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage conseille par lui-même ne peut être rompu ni par des hommes ni par des diables. Il en a été ainsi de son conseil contre la Puissance mondiale assyrienne, et cela s’est également vérifié dans le cas de Babylone, qui a pris sa place et vient en troisième position dans la succession des puissances mondiales dont parle la Bible. On se souvient que Babylone a détruit pour la première fois Jérusalem en l’an 607 avant notre ère. Par cette action, elle s’est révélée “méchante”. Rien d’étonnant que Jéhovah l’ait réservée pour un “jour mauvais” au temps fixé par lui. Avant de laisser Babylone réduire Jérusalem en désolation et d’ôter ainsi la méchanceté de devant lui, Dieu a fait dire à son prophète Jérémie: “C’est pourquoi entendez le conseil de Jéhovah, qu’il a formulé contre Babylone, et ses pensées qu’il a méditées contre le pays des Chaldéens.” — Jérémie 50:1, 45.
27. En se livrant à une étude du récit biblique, qu’est-ce que Jérémie et Daniel ont découvert dans la prophétie d’Ésaïe au sujet de la chute de Babylone?
27 Grâce à la protection divine, le prophète Jérémie survécut à la destruction de Jérusalem et de son temple par les armées babyloniennes en l’an 607. Toutefois, il ne vécut pas assez longtemps pour être témoin de la réalisation de ses prophéties contre Babylone, la “méchante”. Quoi qu’il en soit, tant l’histoire profane que le récit biblique confirment la chute de la Puissance mondiale babylonienne en l’an 539 avant notre ère, aux jours du prophète Daniel (Daniel, chapitre 5). Cet événement confirme également les paroles du prophète Ésaïe qui prophétisa bien avant Jérémie et Daniel, et qui non seulement a prédit la chute de Babylone, mais a également révélé le nom du conquérant perse dont Jéhovah se servirait pour écraser cette puissance mondiale. Se livrant à une étude sérieuse du récit biblique, les prophètes Jérémie et Daniel examinèrent la prophétie d’Ésaïe rédigée au huitième siècle avant notre ère, et trouvèrent écrites ces paroles de leur Dieu, Jéhovah:
“‘Celui qui dit de Cyrus: “Il est mon berger, et il exécutera intégralement tout ce à quoi je prends plaisir”; oui, quand je dis de Jérusalem: “Elle sera rebâtie”, et du temple: “Tes fondements seront posés.”’ Voici ce qu’a dit Jéhovah à son oint, à Cyrus, dont j’ai saisi la droite, pour soumettre devant lui des nations, afin que je détache la ceinture sur les hanches des rois; pour ouvrir devant lui les portes à deux battants, de sorte que les portes ne seront pas fermées: ‘Moi, j’irai devant toi, (...) afin que tu saches que je suis Jéhovah, Celui qui t’appelle par ton nom, le Dieu d’Israël. À cause de mon serviteur Jacob et d’Israël, mon élu, je me suis mis à t’appeler par ton nom; je me suis mis à te donner un nom d’honneur, bien que tu ne me connusses pas. Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre. Moi excepté, il n’y a pas de Dieu. Je te ceindrai étroitement, bien que tu ne m’aies pas connu, afin que l’on sache depuis le soleil levant et depuis son couchant qu’il n’y a personne en dehors de moi. Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre.’”
28. Que dit Jéhovah au sujet de Cyrus le Perse dans le chapitre 46 du livre d’Ésaïe?
28 Le rouleau d’Ésaïe, qui date du deuxième siècle avant notre ère et que l’on a découvert en 1947 près de la mer Morte, renferme ces paroles remarquables. On les trouvera dans les chapitres quarante-quatre (verset vingt-huit) et quarante-cinq (versets un à six) du livre d’Ésaïe. Dans le chapitre suivant, Dieu parle de Cyrus comme de “l’homme pour exécuter mon conseil”; nous citons:
“Souvenez-vous de ceci, pour rassembler votre courage. Prenez-le à cœur, transgresseurs! Souvenez-vous des premières choses d’autrefois, que je suis le Divin et qu’il n’y a pas d’autre Dieu, ni personne qui soit semblable à moi; Celui qui depuis le commencement révèle la conclusion, et depuis le temps jadis les choses qui n’ont pas été faites; Celui qui dit: ‘Mon propre conseil tiendra, et tout ce qui fait mes délices, je le ferai’; Celui qui appelle du levant un oiseau de proie, d’un pays lointain l’homme pour exécuter mon conseil. Oui, je l’ai prononcé, et je le ferai survenir. Je l’ai formé, et je l’exécuterai.” — Ésaïe 46:8-11.
29, 30. Comment Jéhovah s’en tint-il à son dessein, comme cela ressort de la prophétie d’Ésaïe, et en quoi cela est-il pour nous un encouragement?
29 Le roi perse Cyrus le Grand est bel et bien venu du levant comme un “oiseau de proie”, autrement dit de la Perse située à l’est de Babylone, et d’un pays lointain par rapport au pays d’Ésaïe, la terre d’Israël.
30 L’emblème de Cyrus le Grand était un aigle d’or, un “oiseau de proie”; il convenait donc que Jéhovah utilise ce symbole pour désigner Cyrus lui-même. Exprimé deux cents ans à l’avance, le dessein du Divin n’avorta pas pour autant. Son “conseil” contre la méchante Babylone a tenu, et il s’est servi de Cyrus pour l’exécuter. Jéhovah avait prononcé ce “conseil”, le faisant même consigner par écrit pour qu’on puisse s’y référer dans l’avenir, et, au temps fixé par lui, il l’a fait exécuter. Il avait formulé son dessein relativement à Cyrus et l’avait révélé par l’entremise de son prophète; puis, au temps marqué, il a fait en sorte que ce dessein devienne une merveilleuse réalité. Ces événements historiques dus à l’action du Dieu de prophétie affermissent notre foi en la réalisation de toutes les autres prophéties qui expriment les intentions de Jéhovah conformément à son “conseil”.
31. Quelle prophétie d’Ézéchiel, non encore réalisée, décrit une attaque? Qui lance cette attaque et contre qui?
31 Il en est ainsi d’une prophétie que l’histoire n’a pas encore confirmée, mais dont la réalisation approche, de toute évidence. On peut même dire qu’elle doit s’accomplir dans notre génération. Il s’agit de la prophétie d’Ézéchiel, un contemporain du prophète Jérémie, prophétie rapportée aux Éz chapitres trente-huit et trente-neuf de son livre. On y parle de l’attaque d’un mystérieux “Gog du pays de Magog”. Ce Gog doit rassembler toutes les nations du monde en vue de cette attaque, qui sera lancée contre le reste des adorateurs du seul vrai Dieu vivant. Libéré de Babylone la Grande et rétabli dans la faveur de Dieu, ce fidèle reste “habite” aujourd’hui dans un paradis spirituel au sein d’un monde pollué et corrompu. Mais pour quelle raison le Dieu Tout-Puissant permet-il que ses adorateurs soient attaqués? Il nous le dit lui-même.
32, 33. Dans quel but Dieu permet-il à Gog d’attaquer ses adorateurs dans leur paradis spirituel?
32 Dieu se sert pour cela d’une image, celle de l’Israël antique et de ses habitants, qui ont été délivrés de Babylone pour figurer le paradis spirituel du reste des adorateurs de Jéhovah des temps modernes. Puis, s’adressant au chef méchant qui dirige cette attaque internationale contre ce fidèle reste, le Dieu Tout-Puissant révèle clairement la raison pour laquelle il autorise cette attaque cruelle. Il dit:
33 “Et, à coup sûr, tu monteras contre mon peuple Israël, comme des nuages pour couvrir le pays. Cela aura lieu dans la période finale des jours, et assurément je te ferai venir contre mon pays, afin que [hébreu: maan, dans le but, le dessein de] les nations me connaissent, quand je me sanctifierai en toi devant leurs yeux, ô Gog!” — Ézéchiel 38:15, 16.
34, 35. Dans quel dessein Dieu se sanctifiera-t-il au moyen de Gog?
34 On ne saurait être plus explicite. Jéhovah a pour dessein de se sanctifier devant toutes les nations. Comme il a agi par le passé, il va réaliser ce dessein immuable dans un avenir proche, dans notre génération. Après avoir précisé comment il compte employer les grands moyens dont il dispose pour gagner la bataille contre Gog et son armée terrestre internationale, le Dieu au dessein infaillible ajoute:
35 “Et vraiment je me grandirai, et je me sanctifierai, et je me ferai connaître devant les yeux de beaucoup de nations; et assurément elles sauront que je suis Jéhovah.” — Ézéchiel 38:23.
QUELLE SERA NOTRE DÉCISION?
36. Pourquoi devrions-nous nous demander si nous voulons faire partie des nations qui apprendront à connaître Jéhovah?
36 Ainsi, les nations qui défient Dieu sauront qui est Jéhovah, mais elles ne deviendront pas pour autant ses adorateurs, dignes de la vie éternelle. Au contraire, cette révélation signifiera pour elles la destruction éternelle. N’est-ce pas là apprendre à connaître Dieu par une expérience funeste? Il révélera aux nations qui il est, car cela est devenu nécessaire. Mais alors, il convient que nous nous posions cette question: Est-ce que je souhaite faire partie des nations que le grand adversaire de Dieu, “Gog du pays de Magog”, rassemble pour passer sous peu à l’attaque?
37. Au lieu de nous laisser séduire par les plans de salut élaborés par les hommes, quel conseil Proverbes 19:20, 21 nous donne-t-il plutôt?
37 Nous savons que les nations élaborent des plans pour remédier à la situation mondiale, mais pour aucun d’eux elles ne tiennent compte du dessein que le seul vrai Dieu vivant a fait consigner par écrit dans sa Parole, la Sainte Bible. Approuvons-nous ces plans? Allons-nous nous laisser persuader qu’ils sont bons et les soutenir, espérant ainsi le salut par l’homme? Avant d’opter pour une ligne de conduite, nous nous montrerons avisés en tenant compte des paroles du sage de l’Antiquité qui a dit, selon Proverbes 19:20, 21: “Écoute le conseil et accepte la discipline, afin de devenir sage dans ton avenir. Nombreux sont les plans [hébreu: mahhaschabhoth] dans le cœur de l’homme, mais c’est le conseil de Jéhovah qui subsistera.” Loin de nous devrait être la pensée d’opposer les plans des hommes et des nations au conseil de Jéhovah.
38. Pourquoi celui qui met sa confiance en Jéhovah ne sera-t-il pas déçu par les hommes ni par les nations?
38 Pourquoi devrions-nous être déçus par les nations et subir un tort irréparable? Soyons plutôt pleinement confiants en Jéhovah. “Car, lui, il a dit, et cela vint à l’existence; lui, il a commandé, et cela se présenta. Jéhovah lui-même a réduit à néant le conseil des nations; il a déjoué les pensées des peuples. Le conseil de Jéhovah subsistera jusqu’à des temps indéfinis; les pensées de son cœur sont de génération en génération. Heureuse la nation dont le Dieu est Jéhovah, le peuple qu’il a choisi pour son héritage!” (Psaume 33:9-12). Tout comme les paroles suivantes se sont maintes fois vérifiées dans le passé, de même elles se vérifieront à coup sûr dans un proche avenir: “Il n’y a ni sagesse, ni discernement, ni conseil en opposition avec Jéhovah. Le cheval, c’est quelque chose qui est préparé pour le jour de la bataille, mais le salut appartient à Jéhovah.” — Proverbes 21:30, 31.
39. Quel dessein Dieu doit-il avoir à l’égard de ceux qui cherchent Sa justice, et pourquoi?
39 Un examen sérieux des conditions mondiales nous convaincra que nous avons tous besoin d’être sauvés. Tous ceux qui, comme nous, ont un esprit droit, veulent être sauvés. Toutefois, le salut ne viendra pas de la part des hommes. Il nous faut admettre que “le salut appartient à Jéhovah”. Puisque “Jéhovah a tout fait pour son dessein, oui, même le méchant pour le jour mauvais”, quel peut bien être le dessein du Seigneur Dieu à l’égard de ceux qui ne sont pas méchants, mais qui cherchent au contraire Sa justice? Sans conteste, ce doit être un dessein plein d’amour (Proverbes 16:4). En vérité, le dessein bienveillant de notre Créateur aimant englobe l’humanité tout entière.
40. Quel devrait être notre objectif si nous désirons obtenir la vie éternelle, et pourquoi?
40 Le Créateur n’est pas un Dieu sans dessein; nous, ses créatures, nous devrions également avoir un dessein. Lequel? Ce devrait être de conformer notre vie au dessein bienveillant de Jéhovah Dieu. Existe-t-il un objectif plus élevé? Si nous tenons compte de ce dessein, nous pouvons vraiment espérer obtenir la vie éternelle. D’autre part, notre vie présente ne sera pas un échec, car le dessein de Dieu ne manquera pas de s’accomplir. Gardant bien ces pensées présentes à l’esprit, examinons maintenant le “dessein éternel” de Dieu, celui qu’il a conçu relativement à son Oint, le Messie.
[Notes]
a Voir la traduction de William Tyndale (1525 et 1535 de notre ère); la Bible de Genève (1560 et 1562); la Bishop’s Bible (1568 et 1602).
b Voir l’Authentic New Testament de Hugh J. Schonfield (1955 de notre ère) où l’on trouve l’expression “le plan des âges”. La Bible de Jérusalem (éd. angl. de 1966) a rendu ce passage comme suit: “Le plan qu’il avait de toute éternité.” La traduction de George N. LeFevre (1928) se lit ainsi: “Le plan des âges qu’il a conçu au moyen de l’Oint.” Le mot “plan” ne figure ni dans la Version autorisée du roi Jacques ni dans l’American Standard Version. Dans la Bible catholique de Douay, le mot “plan” n’apparaît que dans Ézéchiel 4:1; 43:11 et II Macchabées 2:29.
c Une explication du sujet a par la suite été donnée dans l’article de fond intitulé “Le Fils de l’homme” (Psaume 8:4), qui a paru dans le numéro de juillet 1930 (No 7) de La Tour de Garde, pages 100 et 101, paragraphes 14 à 19. Voir particulièrement le paragraphe 16.
d Voir le Theological Dictionary of the New Testament, volume VIII, édité par Gerhard Friedrich (édition anglaise), pages 165, 166, sous le titre “The New Testament”.
e The Book of Books des Lutterworth Press (1938).
f Young’s Literal Translation of the Holy Bible.
g The New English Bible (1970).
h The New American Bible (1970).
i An American Translation; A New Translation of the Bible de James Moffatt (1922); The Westminster Version of the Sacred Scriptures (1948); The Bible in Living English (1972); Elberfelder Bibel (allemand); The New Testament in Modern Speech de R. F. Weymouth (onzième édition); The New Testament — A New Translation de Ronald Knox (1945); Revised Standard Version (1952); American Standard Version (1901); English Revised Version (1881); King James Authorized Version (1611); New World Translation of the Holy Scriptures (1971).
j À propos de “kata prothésin tôn aïônôn” dans Éphésiens 3:11, nous lisons: “Conformément au dessein des périodes du monde, i. e., en conformité avec le dessein que Dieu avait au cours des périodes du monde (depuis le commencement des âges jusqu’à l’exécution de ce dessein); car dès [avant la fondation d’un monde] ce dessein était conçu, i. 3, mais depuis le commencement des âges du monde il était caché en Dieu, ver. 9 Ép 3:9. (...). D’autres le rendent à tort par le dessein relatif aux différentes périodes du monde, selon lequel au début Dieu ne s’était pas choisi un peuple, puis il a choisi les Juifs et plus tard il a appelé les Juifs et les Gentils pour le royaume messianique; car c’est de ce seul et unique dessein, accompli dans [le Messie], qu’il est question.” — Critical and Exegetical Hand-Book to the Epistle to the Galatians — Ephesians, de H. A. W. Meyer, traduction anglaise, 1884, page 416, paragraphe 1.
k “La plupart des traducteurs modernes font comme Rashi et traduisent: ‘Je serai ce que je serai’; en d’autres termes, il n’y a pas de mots pour résumer tout ce qu’Il sera pour Son peuple, mais Sa fidélité éternelle et Son immuable miséricorde se manifesteront de plus en plus dans la conduite d’Israël. La réponse que Moïse reçoit dans les termes précités est donc l’équivalent de: ‘Je sauverai de la manière que je sauverai.’ Elle annonce solennellement aux Israélites le fait de la délivrance, mais sans en révéler le mode.” — Note sur Exode 3:14, The Pentateuch and Haftorahs, de J. H. Hertz, C. H., Soncino Press, Londres 1950.
[Schéma, page 9]
(Voir la publication)
LA CARTE DES ÂGES
ILLUSTRANT LE PLAN DE DIEU POUR “CONDUIRE PLUSIEURS FILS À LA GLOIRE”, ET SON BUT FINAL:
“À l’égard de l’administration de la plénitude des temps fixés, de réunir toutes choses sous un chef, savoir le Christ: les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, sous lui.” — Éph. I, 10. — Diaglott.
ÉCRIS LA VISION, ET MARQUE-LA LISIBLEMENT SUR DES TABLETTES, AFIN QU’ON LA LISE COURAMMENT — Habacuc II, 2.
A PREMIÈRE DISPENSATION — jusqu’au déluge 1 656 ans.
B SECONDE DISPENSATION — ou le “présent monde mauvais”
D L’âge patriarcal
E L’ÂGE JUDAÏQUE — De la mort de Jacob à la fin des “70 semaines”.
Le monde non justifié sur le plan de corruption.
Moisson
F L’ÂGE DE L’ÉVANGILE — Du baptême de Jésus à l’achèvement de l’Église “qui est son corps”.
C TROISIÈME DISPENSATION — ou “l’accomplissement des temps”.
Moisson
G L’ÂGE MESSIANIQUE — La période du règne de Christ. “Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds”.
Grande multitude
Israël restauré
Le monde du genre humain relevé à l’état de vie et de perfection humaine.
Destruction des incorrigibles
Seconde mort
H Les âges à venir
-
-
Quand l’homme était avec Dieu dans le ParadisSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 3
Quand l’homme était avec Dieu dans le Paradis
1. Pendant combien de temps Dieu a-t-il été solitaire, et pourquoi?
AVEZ-VOUS déjà songé à ce qu’impliquent les expressions “le Créateur des cieux” et “Dieu qui a créé toutes choses”? Elles supposent qu’à un certain moment Dieu était seul (Ésaïe 42:5; Éphésiens 3:9). Il n’y avait alors aucune création. Ainsi, dans un passé éternel, Dieu était absolument seul et n’avait pas encore fait œuvre de Créateur. Le prophète Moïse pouvait donc prier en ces termes: “Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses formé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu.” (Psaume 90:2, Darby). Dans ce passé éternel qui a précédé la période créatrice, Dieu ne se sentait pas du tout solitaire.
2. À un moment donné, qu’a désiré devenir Dieu, et quelle responsabilité a-t-il ainsi endossée?
2 Vint le moment où Dieu a décidé de devenir Père. Son intention n’était certes pas de créer des choses inanimées et inintelligentes. Il entendait plutôt donner l’existence à des fils vivants et intelligents, faits selon la ressemblance de leur Père. Ainsi, il a décidé d’assumer la responsabilité de père de famille. Qui créa-t-il en premier? Des fils humains? Non, car cela l’aurait obligé à produire d’abord un globe terrestre où ils pourraient vivre. Logiquement donc, Dieu créerait des fils qui, comme lui, vivraient dans les cieux; ce seraient des fils spirituels, puisqu’il est lui-même Esprit. Ces fils célestes pourraient le voir, se tenir en sa présence et communiquer directement avec lui.
3. En quels termes notre attention est-elle attirée sur l’existence des fils célestes de Dieu, même avant la création de la terre?
3 Ces fils spirituels de Dieu ne sont pas sortis de l’imagination d’hommes mystiques. Le rédacteur du livre biblique de Job, vraisemblablement Moïse, en parle en ces termes: “Or le jour vint où les fils du vrai Dieu entrèrent pour se placer devant Jéhovah.” (Job 1:6). Au chapitre suivant (Job 2:1), il est question d’une seconde réunion de ces fils célestes du vrai Dieu. Qu’ils aient existé dans les cieux invisibles avant la création de la terre, cela ressort des paroles que Jéhovah adressa de sa demeure invisible à l’homme Job. Il lui demanda: “Où te trouvais-tu quand j’ai fondé la terre? (...) Quand les étoiles du matin poussaient ensemble des cris de joie et que tous les fils de Dieu se mirent à pousser des acclamations?” Manifestement, ces fils de Dieu, dont l’éclat était comparable à celui des étoiles du matin, s’intéressaient au dessein de Dieu à l’égard de la terre et admiraient la façon dont il l’avait créée. Job dit à ce sujet: “Il étend le nord sur le lieu vide, suspendant la terre sur le néant.” — Job 38:4-7; 26:7.
4. a) Par rapport à la création et à la famille de Dieu, comment serait-on en droit d’appeler le premier fils de Dieu? b) Que nous dit la “sagesse” au sujet d’elle-même dans Proverbes 8:22-31?
4 Qui fut le premier fils spirituel que Dieu créa? De par sa position, cette créature serait appelée à juste titre le commencement de la création de Dieu. On pourrait encore appeler ce fils spirituel le premier-né de toute la création, puisqu’il serait le premier membre de la famille céleste de Dieu. Mais ces pensées nous rappellent les paroles de la sagesse divine personnifiée qui se décrit elle-même au huitième chapitre du livre des Proverbes. Bien sûr, en hébreu, le mot “sagesse” (hhakhmah) est au féminin; la sagesse s’exprime donc comme une créature du sexe féminin (Proverbes 8:1-4). Il va sans dire que la sagesse divine n’existe pas en dehors de Dieu; elle a toujours existé en Dieu et n’a par conséquent pas été créée. C’est donc avec intérêt que nous lirons la description que la sagesse fait d’elle-même, en parlant au féminin:
“L’Éternel [hébreu: JHVH, יהוה] me créa au début de son action, antérieurement à ses œuvres, dès l’origine des choses. Dès les temps antiques, je fus formée, tout au commencement, bien avant la naissance de la terre. Il n’y avait pas encore d’océan quand je naquis, ni de sources chargées d’eaux. Avant les montagnes plongeant dans les profondeurs, avant les coteaux, je fus douée de vie, avant que Dieu eût fait la terre et ses vastes espaces, la masse des glèbes du sol. Quand il affermit les cieux, j’étais là, et quand il traça un cercle autour de la surface de l’abîme; quand il consolida les nuées dans les régions supérieures, quand jaillirent avec force les sources souterraines; quand il imposa à la mer ses limites, empêchant les eaux d’enfreindre son ordre, et qu’il fixa les fondements de la terre. Alors j’étais à ses côtés, habile ouvrière, dans un enchantement perpétuel, goûtant en sa présence des joies sans fin, m’égayant sur son globe terrestre et faisant mes délices des fils de l’homme.” — Proverbes 8:22-31, Bible du Rabbinat français (traduite sous la direction de Zadoc Kahn).
5. Pourquoi les chefs religieux juifs s’intéressent-ils vivement à l’interprétation que l’on donne aujourd’hui à ces versets des Proverbes 8:22-31?
5 Les chefs religieux juifs s’intéressent vivement à l’interprétation que l’on donne à ces versets. Dans une édition de 1945 du livre des Proverbes (Soncino Press), la note sur ce passage dit ce qui suit: “Cette interprétation est très importante pour le lecteur juif en raison de l’emploi christologique que les premiers pères de l’Église en ont faita.” Quoi qu’il en soit, Proverbes 8:22 parle d’une œuvre créée au début de l’action de Jéhovah, autrement dit “antérieurement à ses [autres] œuvres, dès l’origine des choses”. C’est donc une sagesse qui a été “créée”.
DES CHÉRUBINS, DES ANGES ET DES SÉRAPHINS
6. Que disent la Genèse et les Psaumes à propos des chérubins?
6 Les Saintes Écritures répartissent les fils célestes de Dieu au moins en trois classes. La première est celle des “chérubins”. Dans Genèse 3:24, nous apprenons que Dieu posta des chérubins à l’orient du paradis terrestre “pour garder le chemin de l’arbre de vie”. Quant à la place qu’ils occupent près du siège d’où Jéhovah exerce son autorité et au soutien qu’ils lui apportent, le psalmiste Asaph dit ce qui suit: “Ô toi qui es assis sur les chérubins, commence à rayonner!” (Psaume 80:1 et suscription). Le Psaume 99:1 exprime la même idée en ces termes: “Jéhovah lui-même est devenu roi! Que les peuples soient agités! Il est assis sur les chérubins. Que la terre frémisse!”
7. À quelle occasion et comment le roi Ézéchias établit-il un lien entre Dieu et les chérubins?
7 Dans une prière, le roi Ézéchias a représenté le Très-Haut assis sur le trône visible de Jérusalem et a associé les chérubins au trône céleste du Souverain de l’univers; il dit: “Ô Jéhovah des armées, Dieu d’Israël, qui es assis sur les chérubins, toi seul tu es le vrai Dieu de tous les royaumes de la terre. Tu as fait, toi, les cieux et la terre.” (Ésaïe 37:16). Nous constatons donc qu’à plusieurs reprises le Grand Créateur et Souverain de l’univers est représenté comme siégeant au-dessus des fils célestes appelés chérubins.
8. Quels événements survenus dans la vie d’Abraham, de Lot et de Jacob attestent l’existence des anges?
8 Outre les chérubins, il y a une autre classe de “fils de Dieu” que l’on appelle “anges”. Historiquement parlant, rien ne nous permet de douter de l’existence de ces créatures invisibles spirituelles, car elles sont souvent apparues aux hommes, et leurs apparitions ont toutes été attestées. En l’année 1919 avant notre ère, trois anges représentant Jéhovah Dieu sont apparus sous une forme humaine au patriarche Abraham, alors qu’il était assis parmi les grands arbres de Mamré, dans le pays palestinien de Canaan. Peu de temps après, deux de ces anges matérialisés ont rendu visite à Lot, neveu d’Abraham qui habitait la ville de Sodome, non loin de la mer Morte. Cela se passait le jour qui précéda la destruction de cette ville méchante par du feu et du soufre, qui furent projetés en l’air et retombèrent en pluie sur la ville (Genèse 18:1 à 19:29). Environ un siècle plus tard, Jacob, qui faisait route vers le sud où son grand-père Abraham avait installé son camp, fit une rencontre; le livre de la Genèse (32:1, 2) en parle en ces termes: “Quant à Jacob, il se mit en route, et les anges de Dieu le rencontrèrent alors. Aussitôt Jacob dit, quand il les vit: ‘Ceci est le camp de Dieu!’ Aussi appela-t-il ce lieu du nom de Mahanaïm [qui signifie: ‘Deux camps’].”
9. a) Que signifie aussi le mot “ange”? b) Comment les anges sont-ils utilisés, et les hommes peuvent-ils les empêcher d’accomplir une mission?
9 Le mot “ange”, cité dans la Bible, signifie également “messager”, comme en Malachie 3:1, où nous lisons: “Voici que j’envoie mon messager [ou ange], et il devra frayer un chemin devant moi.” Maintes et maintes fois les anges célestes ont été chargés de messages et de missions spéciales. Aucun homme n’a le pouvoir de les empêcher d’accomplir la mission que Dieu leur a assignée, car leur force et leur puissance sont de loin supérieures à celles des humains. C’est d’ailleurs ce qu’a reconnu le psalmiste en ces termes: “Jéhovah lui-même a solidement établi son trône dans les cieux; et sa royauté a dominé sur tout. Bénissez Jéhovah, ô vous, ses anges, puissants par la force, qui exécutez sa parole, en écoutant la voix de sa parole. Bénissez Jéhovah, vous, toutes ses armées, vous, ses ministres, qui faites sa volonté.” — Psaume 103:19-21.
10. a) Quelle est l’attitude des séraphins à l’égard de Dieu? b) Que se passa-t-il entre Ésaïe et les séraphins, et qu’est-ce que cela prouve?
10 Les séraphins forment une autre classe de fils célestes de Dieu. Ces créatures spirituelles ont un profond respect pour la personne de Dieu, comme en témoigne la vision miraculeuse donnée au prophète Ésaïe. Voici d’ailleurs la description que celui-ci en a faite: “L’année de la mort du roi Ozias [778/777 avant notre ère], moi, cependant, je vis Jéhovah assis sur un trône haut et élevé, et ses pans remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Chacun avait six ailes. De deux il tenait sa face couverte, et de deux il tenait ses pieds couverts, et de deux il volait. Et celui-ci appelait vers celui-là et disait: ‘Saint, saint, saint est Jéhovah des armées. La plénitude de toute la terre est sa gloire.’” Craignant de mourir à cause de son impureté, Ésaïe poussa un cri. “Là-dessus, nous dit le prophète, l’un des séraphins vola vers moi, et dans sa main il y avait un charbon incandescent qu’il avait pris avec des pincettes de dessus l’autel. Alors il toucha ma bouche et dit: ‘Voici que ceci a touché tes lèvres, et ta faute s’est éloignée, et propitiation est faite pour ton péché.’” (Ésaïe 6:1-7). Nous notons donc que les séraphins nous aident à être saints tout comme Dieu est saint.
11. La famille des “fils” célestes de Dieu est-elle nombreuse, et pourquoi leur nature diffère-t-elle de celle des hommes?
11 Ces fils célestes de Dieu, chérubins, séraphins et anges, se comptent par millions. Tandis qu’il était à Babylone, le prophète Daniel, inspiré, décrivit une courte scène céleste qu’il avait vue en vision. Il dit: “Je continuai à regarder jusqu’au moment où l’on plaça des trônes et où l’Ancien des Jours s’assit. (...) Mille milliers le servaient et dix mille fois dix mille [= 100 000 000] se tenaient juste devant lui. Le Tribunal prit place, et des livres furent ouverts.” (Daniel 7:9, 10). Ce nombre impressionnant de “fils de Dieu” célestes témoigne de la grande œuvre créatrice du Père céleste, Jéhovah Dieu le Tout-Puissant. Il a une merveilleuse famille de fils célestes obéissants. Ce ne sont pas des êtres de chair et de sang, car leur création a précédé celle de la terre, qui est la demeure des hommes de chair et de sang. Ces fils célestes de Dieu sont donc esprits, comme Dieu lui-même est esprit, et, par leur nature, ils diffèrent totalement des créatures humaines.
12. Pourquoi les fils célestes de Dieu ne comptent-ils pas maintenant parmi eux des âmes humaines qui ont été transplantées dans les sphères célestes?
12 Le prophète Ésaïe souligna la très grande différence qui existe entre Dieu et l’homme, entre l’esprit et la chair. Au És chapitre 31 (verset 3) de sa prophétie, il déconseille aux Israélites de demander une aide militaire aux Égyptiens, disant: “Cependant les Égyptiens sont des hommes terrestres et non Dieu, et leurs chevaux sont chair et non esprit.” Voici encore ce qu’on lit dans Psaume 104:1-4, qui montre clairement que les fils célestes de Dieu sont d’une autre nature que l’homme: “Bénis Jéhovah, ô mon âme! Ô Jéhovah, mon Dieu, tu t’es montré très grand. Tu t’es revêtu de dignité et de splendeur, t’enveloppant de lumière comme d’un vêtement, tendant les cieux comme une toile de tente, (...) [Celui qui fait] de ses anges des esprits, de ses ministres un feu dévorant.” Sans conteste, les Saintes Écritures démentent la conception religieuse selon laquelle des âmes humaines deviennent des anges après avoir été transplantées de la terre dans les cieux spirituels invisibles. Étant issus du même Père céleste, ces fils spirituels de Dieu étaient tous frères.
LA CRÉATION DE L’HOMME
13. Quels sont les sentiments d’un père digne de ce nom à l’égard des membres de sa famille?
13 Un père digne de ce nom engendre une famille parce qu’il aime les enfants. Il n’a pas le désir d’en faire des monstres ou des diables, et il ne prend pas davantage plaisir à les torturer ou à les tourmenter. Les intérêts de ses enfants lui tiennent à cœur. Il veut se réjouir en eux, car ils sont le reflet de leur père et ils l’honorent, le respectent et lui obéissent. Jadis, un roi qui eut lui-même de nombreux enfants déclara sous l’inspiration divine: “Un fils sage, voilà celui qui réjouit un père.” “Le père d’un juste sera joyeux; celui qui devient père d’un sage se réjouira aussi en lui.” — Proverbes 10:1; 23:24.
14. Comment Jéhovah est-il comparé à un père humain dans ses rapports avec ses fils?
14 Voici comment le psalmiste David décrit l’attitude du Père céleste à l’égard de ses créatures intelligentes: “Comme un père fait miséricorde à ses fils, Jéhovah a fait miséricorde à ceux qui le craignent. Car lui, il sait bien de quoi nous sommes formés, se souvenant que nous sommes poussière.” (Psaume 103:13, 14). Ce que Jéhovah attend de ses fils, il l’exprime en ces termes: “Le fils honore le père, et l’esclave son grand maître. Si donc je suis un père, où est l’honneur qui m’est dû? Et si je suis un grand maître, où est la crainte de moi? ” (Malachie 1:6). Jéhovah, le Père céleste, ne se montre pas inférieur à un père humain pour ce qui est de manifester de bons sentiments à l’égard de ses créatures; il dit en effet: “Et je leur témoignerai de la compassion comme un homme témoigne de la compassion à son fils qui le sert.” — Malachie 3:17.
15. Dans quel but Dieu a-t-il créé des enfants d’une nature inférieure à celle de ses fils célestes, et que faisait-il ainsi connaître?
15 C’est uniquement par amour que Jéhovah Dieu a décidé d’engendrer des enfants d’une nature nouvelle. Ils n’auraient donc pas la nature spirituelle ou céleste. Ils auraient une nature moins excellente que celle des anges et se trouveraient donc assujettis à des restrictions qu’ignorent les fils célestes de Dieu. Notons bien que ces restrictions ne leur seraient pas pénibles et elles leur procureraient même du plaisir. Leur nature serait de chair et de sang, c’est-à-dire humaine. Dieu, le Père céleste, n’allait pas créer des enfants d’une nature inférieure parce que ses fils spirituels l’avaient déçu ou qu’il lui fallait une nouvelle source de plaisir. Non, il désirait plutôt faire connaître sa sagesse si diverse de Créateur, et étendre son amour à d’autres créatures.
16. a) Avant d’engendrer une famille humaine, que devait d’abord créer Dieu? b) Dans quel dessein a-t-il créé la terre?
16 Mais avant tout, Dieu devait pourvoir aux matériaux nécessaires à la création de cette famille humaine et lui aménager une demeure. À cet effet, il créa la terre, autrement dit une planète qui appartient au système solaire qui fait lui-même partie de la grande galaxie d’étoiles appelée Voie lactée. C’est précisément là que débute le récit remarquable de la Sainte Bible. Les toutes premières lignes disent: “Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.” (Genèse 1:1). Avec amour, Dieu prépara la terre, dont la surface s’était refroidie et durcie, en vue de ses habitants. Voici d’ailleurs comment il exprime son dessein à l’égard de cette planète:
“Voici ce qu’a dit Jéhovah, le Créateur des cieux, Lui, le vrai Dieu, celui qui a formé la terre et qui l’a faite, Lui, celui qui l’a solidement établie, qui ne l’a pas créée pour rien, qui l’a formée pour être habitée.” — Ésaïe 45:18.
17. Comment le Créateur a-t-il prévu les besoins de sa famille humaine, et comment y a-t-il pourvu?
17 Ces fils humains auraient un corps qui devait respirer pour se maintenir en vie. C’est pourquoi Dieu entoura la terre d’une atmosphère. Ces fils auraient besoin d’eau et de végétaux; Dieu y pourvut généreusement. Pour bien se porter et pouvoir faire usage de leur vue, il leur faudrait encore la lumière du soleil; Dieu enleva donc le nuage de poussière cosmique qui empêchait les rayons du soleil d’atteindre la terre et, plus tard, il éclaircit cette atmosphère afin que le soleil, la lune et les étoiles deviennent visibles de la terre. Ces fils humains auraient encore besoin de repos et de sommeil; le grand Créateur a donc imprimé à la terre un mouvement rotatoire de sorte que le jour alterne avec la nuit. Il fit en sorte que les eaux fourmillent de poissons et d’autres créatures marines, que les airs soient peuplés de créatures volantes et que la terre produise une grande variété d’animaux. Toutes ces créatures joueraient un rôle dans l’économie terrestre. Voici ce que fit le Créateur aimant au cours des six périodes de création qu’il appela jours. — Genèse 1:1-25.
18. Quand, autrement dit, quel “jour” de la création Dieu annonça-t-il le couronnement éclatant de sa création terrestre?
18 Vers la fin de la sixième période de création, la terre était aménagée; le Père céleste pouvait fonder une famille humaine. C’est alors qu’il annonça le couronnement éclatant de sa création terrestre: “Puis Dieu dit: ‘Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils tiennent dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et les animaux domestiques, et toute la terre, et tout animal se mouvant qui se meut sur la terre.’” — Genèse 1:26.
19. Comment prouver que Dieu ne se parlait pas à lui-même lorsqu’il prononça les paroles rapportées dans Genèse 1:26?
19 Dans le récit de la création en hébreu, le mot rendu par “Dieu” est ʼèlohim, forme plurielle d’ʼèlôah. Cette forme s’emploie dans la Genèse pour marquer l’excellence ou la majesté et non pas la pluralité numérique de dieux. C’est pourquoi les verbes qui accompagnent le mot ʼÈlohim sont au singulier. Ainsi, lorsque nous lisons: “Puis Dieu [ʼÈlohim] dit: ‘Faisons’”, il ne faut pas en déduire que le Créateur se parlait à lui-même. Dieu n’est pas une trinité, ce n’est pas une divinité une en trois personnes, de sorte que l’une dise aux deux autres: “Faisons.” Dans Genèse 2:4, ce Créateur est appelé Jéhovah Dieu, et, par la suite, le prophète Moïse dit: “Écoute, ô Israël: Jéhovah, notre Dieu, est un seul Jéhovah.” Il n’y a pas deux ou trois Jéhovah, mais un seul! La trinité ou divinité une en trois personnes est une doctrine d’origine païenne. C’est un mensonge et un blasphème. — Deutéronome 6:4.
20. Quand Dieu dit: “Faisons l’homme à notre image”, à qui s’adressait-il, et pourquoi?
20 Par conséquent, lorsque Dieu (ʼÈlohim) dit “Faisons”, il s’adressait certainement à une autre personne dans les cieux invisibles. Il est peu vraisemblable que Jéhovah Dieu ait parlé aux 100 000 000 d’anges ou davantage à son service pour leur demander leur coopération dans la création de l’homme. Par contre, il est tout à fait logique de penser qu’il s’est adressé à son premier-né céleste, le commencement de toute la création de Dieu. C’est à celui-là, le premier-né de la famille céleste de Dieu, que reviendrait en priorité l’honneur de collaborer avec le Père céleste à la création de l’homme. Voilà qui simplifierait les choses. En effet, puisque ce premier-né céleste reflétait l’“image” de son Père céleste et qu’il était fait selon sa “ressemblance”, Dieu pouvait lui dire: “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.” Notons bien qu’un homme fait à l’image et selon la ressemblance de Dieu ne deviendrait pas pour autant l’égal de Jéhovah. L’“image” est le reflet de la réalité et non la réalité même.
LE PREMIER HOMME DANS LE PARADIS
21. Où lisons-nous que le premier homme a été mis dans un paradis?
21 Le Ge chapitre deux du livre de la Genèse décrit en détail la création de l’homme. Par exemple, nous lisons aux Ge 2 versets 7 et 8: “Alors Jéhovah Dieu forma l’homme de la poussière du sol et souffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante. En outre, Jéhovah Dieu planta un jardin en Éden, vers l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé.” La version syriaque et la Bible de Douay utilisent le mot paradis au lieu de ” jardin”: “Et au commencement Dieu planta un paradis de délices où il mit l’homme qu’il avait formé.” — Genèse 2:8, Douay.
22. Quelle interprétation certains croyants cherchent-ils à donner au texte de Genèse 2:7?
22 Revenons-en à Genèse 2:7 où il est question de la création de l’homme. Est-il dit que Jéhovah Dieu a mis dans l’homme une âme séparée et distincte du corps? C’est l’interprétation que de nombreux croyants donnent à ce texte. À titre d’exemple, citons la traduction française de ce verset tiré de la Bible en langue espagnole de F. Torres Amat S. L. Copello (1942): “Et le Seigneur Dieu forma l’homme du limon de la terre, et il souffla dans son visage un souffle ou esprit, et l’homme demeura en vie avec une âme raisonnableb.” La Bible catholique de Douay a rendu ce texte d’une tout autre manière: “Et l’homme devint une âme vivante.” Une version juive (The Jewish Publication Society of America) l’a également traduit comme suit: “Et l’homme devint une âme vivante.” Nous avons reproduit ci-dessous la traduction littérale ou mot à mot (lire de droite à gauche) du texte hébreu de Genèse 2:7, tel qu’il apparaît dans The Interlinear Literal Translation of the Hebrew Old Testament, de G.R. Berry (copyright 1896-1897):
the LORD God formed man of the dust of the ground, and breathed into his nostrils the breath of life; and man became a living soul. 8 And the LORD God planted a garden
אֱלֹהִים אֶת־הָאָדָם עָפָר מִן־הָאֲדָמָה
, ground the from dust [of out] man (the) God
יְהוָֹה
Jehovah
בְּאַפָּיו נִשְׁמַת חַיִּים וַיְהִי הָאָדָם
man (the) became and ; life of breath nostrils his in
וַיִּפַּח
breathed and
8 חַיָּה ׃ וַיִּטַּע יְהוָֹה אֱלֹהִים גַּן בְּעֵדֶן
Eden in garden a God Jehovah planted And living
לְנֶפֶשׁ
soul a (for)
Traduction française:
le SEIGNEUR Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines le souffle de vie; et l’homme devint une âme vivante. 8§ Et le SEIGNEUR Dieu planta un jardin
אֱלֹהִים אֶת־הָאָדָם עָפָר מִן־הָאֲדָמָה
, sol du poussière [de la] homme (l’) Dieu
יְהוָֹה
Jéhovah
בְּאַפָּיו נִשְׁמַת חַיִּים וַיְהִי הָאָדָם
homme (l’) devint et ; vie de souffle narines ses dans
וַיִּפַּח
souffla et
8 חַיָּה ׃ וַיִּטַּע יְהוָֹה אֱלֹהִים גַּן בְּעֵדֶן
Éden dans jardin un Dieu Jéhovah planta Et vivante
לְנֶפֶשׁ
âme une (pour)
23. À la mort du corps humain, que devient l’âme?
23 Puisque la Parole inspirée de Dieu déclare nettement que “l’homme devint une âme vivante”, l’homme est donc une âme. La Bible ne ment pas! Elle fait autorité lorsqu’il s’agit de savoir ce qu’est l’âme humaine. Ce sont les philosophes païens de l’Antiquité qui prétendent que l’homme a au-dedans de lui une âme invisible spirituelle qui, à sa mort, sort de son corps pour se rendre dans une sphère spirituelle; mais ces philosophes n’avaient pas la Parole écrite de Dieu. En hébreu, le mot rendu par “âme” est nèphesch; dans la version grecque des Septante, ce mot hébreu a été traduit par psukhê. Par conséquent, tout ce que subit le corps humain, l’âme le subit également. Le corps humain n’est pas seul à mourir, selon ce que Jéhovah Dieu dit dans Ézéchiel 18:4: “Voici, toutes les âmes — elles m’appartiennent. (...) L’âme qui pèche — elle, elle mourra.” (Voir aussi le Éz 18 verset 20).
24. Pourquoi le “corps physique” est-il différent du “corps spirituel”?
24 L’homme n’a pas une nature spirituelle. Il a été tiré de la terre; il est terrestre. “Jéhovah Dieu forma l’homme de la poussière du sol.” (Genèse 2:7). Le corps que Dieu créa pour l’homme se composait d’éléments pris dans la terre et dans l’atmosphère. Ce n’était pas un corps spirituel; de plus, il est impossible de le rendre immatériel pour qu’il devienne invisible et puisse vivre dans les sphères spirituelles. Dieu a fait à l’homme un corps physique, séparé et distinct du corps spirituel dont sont dotés ses fils célestes. Cela est confirmé en ces termes par un rédacteur biblique du premier siècle de notre ère: “S’il y a un corps physique, il y a aussi un corps spirituel.” Ces deux sortes de corps ne doivent pas être confondus, car la Bible ne permet aucune confusion à leur sujet. — I Cor. 15:44.
25. Contrairement à ce que prétendaient les philosophes grecs, qu’est-ce que Dieu souffla dans les narines de l’homme pour qu’il devienne une “âme vivante”?
25 Le corps humain que Dieu forma de la poussière du sol dans le paradis de délices était parfait; aucun organe ou membre nécessaire ne lui manquait. “Parfaite est son action, car toutes ses voies sont justice.” (Deutéronome 32:4). Le roi Salomon dit: “Vois! J’ai seulement trouvé ceci: que le vrai Dieu a fait les humains droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans.” (Ecclésiaste 7:29). Pour donner la vie à ce premier corps humain et le faire parfaitement fonctionner, Dieu ne prit pas une “âme”, c’est-à-dire une psukhêc, qui voletait dans les cieux invisibles à la manière d’un papillon, et il ne l’emprisonna pas dans cet organisme sans vie. C’est ce que croyaient les païens grecs de l’Antiquité. Dieu ne souffla pas davantage de l’air dans les poumons de ce corps, à la manière d’un sauveteur qui utilise la méthode du bouche à bouche pour ranimer un noyé. Ce que le Créateur souffla dans les narines sans vie est appelé “le souffle de vie”; non seulement ce souffle remplit les poumons d’air, mais il communique au corps la force de vie qui est entretenue par la respiration. Ainsi, “l’homme devint une âme vivante”.
26. Pourquoi le premier homme a-t-il été appelé Adam, et comment Dieu a-t-il vraiment donné un sens à sa vie?
26 Jéhovah Dieu devint le Père de cette première créature vivante, autrement dit Celui qui lui donna la vie. Les éléments ayant servi à la création du corps humain ont été pris dans le sol (hébreu: adamah); il était donc approprié d’appeler cette âme vivante Adam (Genèse 5:1, 2). Le Père céleste avait un dessein en installant son premier fils terrestre dans le Paradis d’Éden; il l’exprima en ces termes: “Alors Jéhovah Dieu prit l’homme et l’installa dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour en prendre soin.” (Genèse 2:15). Adam fut donc chargé d’entretenir le Paradis; en somme, il en était le jardinier. Mais qu’y avait-il dans ce paradis terrestre? La Bible répond: “Jéhovah Dieu planta un jardin en Éden, vers l’orient (...). Ainsi Jéhovah Dieu fit pousser du sol [adamah] tout arbre désirable à la vue et bon pour la nourriture, et aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais.” (Genèse 2:8, 9). Ce Jardin d’Éden où croissait “tout arbre désirable à la vue et bon pour la nourriture”, comme le figuier, devait être un véritable lieu de délices.
27. Comment Dieu veilla-t-il à ce qu’Adam ne demeure pas seul dans le Paradis et à ce qu’il se familiarise avec tout ce qui l’entourait?
27 Seul un Dieu d’amour pouvait donner comme demeure à son fils terrestre le Paradis de délices, qui était le plus bel endroit de la terre. Homme parfait, Adam était parfaitement sensible à la beauté de ce jardin. Il n’était d’ailleurs pas la seule créature vivante. Des poissons de toute espèce peuplaient le fleuve qui traversait le jardin et se divisait au-dehors en plusieurs bras, chacun d’eux arrosant différentes régions (Genèse 2:10-14). La variété était également grande chez les oiseaux et parmi les animaux domestiques et les animaux sauvages. Dieu veilla à ce qu’Adam apprenne à connaître ces créatures terrestres inférieures.
“Or Jéhovah Dieu formait du sol toute bête sauvage des champs et toute créature volante des cieux, et il se mit à les amener vers l’homme pour voir comment il appellerait chacune d’elles, et comme l’appelait l’homme — chaque âme [nèphesch] vivante — c’était là son nom. L’homme appelait donc de leurs noms tous les animaux domestiques, et les créatures volantes des cieux, et toute bête sauvage des champs, mais pour l’homme il ne se trouva pas d’aide qui fût son complément.” — Genèse 2:19, 20.
28. À la vue du singe, pourquoi Adam ne se trouva-t-il aucun lien de parenté avec lui?
28 Parmi les animaux sauvages qui vinrent vers l’homme, il y eut une créature aux bras longs et velus. Adam la nomma qoph, autrement dit “singe”. (I Rois 10:22; II Chroniques 9:21.) À sa vue, Adam ne se trouva aucun lien de parenté avec cette bête. Il ne croyait pas qu’il descendait de lui. Il ne s’est pas écrié: “Celui-ci est enfin l’os de mes os et la chair de ma chair.” Divinement instruit, Adam savait que le singe avait été créé plus tôt au cours du sixième “jour” de la création et que lui, Adam, avait été créé séparément par Dieu; aucun lien de parenté ne l’unissait donc à ce quadrumane, pas plus qu’à une quelconque créature terrestre inférieure. Adam n’ignorait pas qu’il existe quatre sortes de chair. Ce fait, récemment confirmé par la science, a été énoncé il y a dix-neuf siècles, en ces termes: “Toute chair n’est pas la même chair; mais autre est celle des humains, autre la chair des bovins, autre la chair des oiseaux, autre celle des poissons.” (I Corinthiens 15:39). Bien que la Parole de Dieu parle du singe (qoph) comme d’une “âme vivante”, il ne se révéla pas être le “complément” et le compagnon idéal de l’homme Adam. — Genèse 2:20.
29. Pourquoi Adam ne s’est-il pas adressé au serpent et n’a-t-il adoré aucun animal?
29 Tandis qu’Adam regardait les animaux sauvages des champs, il aperçut, se mouvant sur le sol, un animal au corps très allongé, couvert d’écailles et dépourvu de membres. Il l’appela nahhasch ou “serpent”. Il va sans dire que le serpent et l’homme n’engagèrent aucune conversation, pour la bonne raison que le reptile était privé de la parole. Tout ce qu’il savait faire, c’était émettre des sifflements. Adam n’avait pas peur du serpent, pas plus qu’il ne craignait les autres animaux sauvages. Aucune bête n’était sacrée à ses yeux, pas même la vache. Son Dieu lui avait dit de les tenir dans la soumission, car il était son fils terrestre, fait à l’image de Dieu et selon sa ressemblance. Ainsi, Adam adorait uniquement son Père céleste, “le vrai Dieu” Jéhovah.
LA PERSPECTIVE DE VIVRE ÉTERNELLEMENT SUR LA TERRE
30, 31. a) Combien de temps Adam devait-il vivre et où? b) Comment Dieu a-t-il mis avec juste raison à l’épreuve l’obéissance d’Adam?
30 Combien de temps Adam devait-il vivre et où? Le dessein de Dieu n’était pas que l’homme meure et abandonne le Paradis d’Éden. La terre ne devait pas être privée d’habitants. Dieu offrit à Adam la perspective de vivre pour toujours dans le Paradis d’Éden à la condition toutefois d’obéir éternellement à son Créateur et Dieu. Jéhovah n’avait mis en l’homme aucune inclination au péché et à la désobéissance; au contraire, il avait doté son fils terrestre de ses qualités de justice, de sagesse, de puissance, d’amour, et d’un sens moral parfait. Néanmoins, en sa qualité de Souverain de l’univers, il était en droit de mettre à l’épreuve son fils terrestre; ce n’était pas là une marque de méfiance de sa part, d’autant que cette épreuve restreignait à peine la liberté d’Adam. Nous lisons:
31 “Et Jéhovah Dieu imposa aussi à l’homme cet ordre: ‘De tout arbre du jardin tu pourras manger à satiété. Mais pour ce qui est de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne devras pas en manger, car le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.’” — Genèse 2:16, 17.
32. Était-il indispensable qu’Adam mange de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais pour vivre éternellement?
32 Ainsi, le Grand Dispensateur de la vie plaçait son fils Adam devant un choix: la vie éternelle ou la mort éternelle. La désobéissance à son Père céleste conduirait immanquablement Adam à la mort éternelle. En revanche, l’obéissance motivée par l’amour, comme celle d’un fils à l’égard de son père, lui vaudrait la vie éternelle. En récompense de sa parfaite obéissance, Adam ne serait pas transplanté dans les sphères célestes, car il n’avait pas été fait pour vivre avec les anges dans les cieux, mais plutôt pour demeurer éternellement dans le Paradis terrestre de délices. “Pour ce qui est des cieux, à Jéhovah appartiennent les cieux, mais la terre, il l’a donnée aux fils des hommes.” (Psaume 115:16). L’arbre de la connaissance du bon et du mauvais n’était pas nécessaire pour acquérir la vie éternelle; par contre, “l’arbre de vie” qui était au milieu du jardin, lui, était nécessaire. — Genèse 3:22.
33. Qu’est-ce que Dieu a voulu dire par “au jour où tu en mangeras”, et pourquoi?
33 Quant à Adam, que devait-il entendre par l’expression “le jour où tu en mangeras”? Rien ne lui permettait de songer à un jour de mille ans, jour auquel le prophète Moïse fait allusion des siècles plus tard dans la prière qu’il adressa à Jéhovah: “Mille ans sont à tes yeux comme le jour d’hier.” (Psaume 90:4 et suscription). Il ne s’est certainement pas dit: “Si je meurs par suite de ma désobéissance, je profiterai quand même de la majeure partie du jour de mille ans qu’il me sera donné de vivre; ma foi, ce ne sera pas si mal.” Adam n’avait aucune raison de penser ainsi. Il a dû comprendre que Dieu entendait par là un “jour” de vingt-quatre heures. S’adressant à son fils terrestre, Dieu s’est forcément mis à sa portée; par conséquent, il a dû lui parler d’un jour de vingt-quatre heures. Il n’a pas voulu dire: “Le jour, long de mille ans, où tu mangeras de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu mourras.” Autrement, l’avertissement de Dieu aurait perdu de sa force.
34. De quelle manière le commandement relatif à l’arbre défendu fut-il donné à Adam, et pendant combien de temps aurait-il pu entretenir de bonnes relations avec Dieu?
34 Ce puissant avertissement fut donné directement par Dieu à Adam, bien que le Créateur se soit peut-être adressé à lui par l’entremise d’un ange invisible. Il s’agissait d’un message venant de Dieu; c’était la parole de Dieu. Le Créateur parla à Adam depuis sa sphère spirituelle. Il va sans dire qu’il ne se servit pas d’une créature animale inférieure comme le serpent pour transmettre son commandement à son fils terrestre. À supposer qu’il l’eût fait, ce reptile aurait pu devenir par la suite un symbole sacré évoquant Dieu, et être respecté comme tel. Mais le vrai Dieu interdit qu’on lui rende un culte au moyen de la création animale. Quand il était dans le Paradis de délices, Adam adorait Dieu sans intermédiaire. S’il avait continué d’aimer son Créateur, il aurait pu entretenir éternellement de bonnes relations avec lui. Quel privilège de demeurer pour toujours avec Dieu dans le Paradis terrestre!
[Notes]
a Voir “Contre Praxeas” de Tertullien; au chapitre 7 il dit: “Le Fils pareillement reconnaît le Père et parle de lui-même sous le nom de Sagesse: ‘Le SEIGNEUR m’a formée au commencement de ses voies.’” Voir également les commentaires sur Proverbes 8:22 de Justin le Martyr, d’Irénée, d’Athénagoras, de Théophile d’Antioche, de Clément d’Alexandrie, de Cyprien (Les Traités de), d’Origène “De Principiis”, de Dionysius et de Lactance.
b En espagnol: “Formó, pues, el Señor Dios al hombre del lodo de la tierra, e inspiróle en el rostro un soplo o espíritu de vida, y quedó hecho el hombre viviente con alma racional.”
c L’un des sens du mot grec psukhê est “papillon ou mite”. — Voir le lexique grec-anglais de Liddell et Scott, volume II, page 2027, colonne 2, VI. Dans la mythologie gréco-romaine, Psyché était une jeune fille d’une très grande beauté qui personnifiait l’âme et était aimée du dieu Éros.
-
-
Dieu révèle son dessein à l’égard de l’homme et de la femmeSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 4
Dieu révèle son dessein à l’égard de l’homme et de la femme
1.Quand il créa Adam, Dieu lui dit-il qu’il allait devenir le père de l’humanité?
AU TEMPS où Adam, le premier homme, était dans le Paradis de délices avec, pour seuls compagnons, des créatures terrestres inférieures, il ignorait qu’il allait devenir le père de l’humanité. Tel était pourtant le dessein de Dieu à son égard et aussi relativement à la terre. Ce dessein, Dieu le révélerait à Adam en temps voulu.
2, 3. a) Selon le dessein de Dieu, comment la terre serait-elle peuplée? b) Pourquoi n’y avait-il aucune aide pour l’homme parmi les créatures terrestres intérieures?
2 Dieu n’avait pas l’intention de peupler la terre comme il avait peuplé les cieux, c’est-à-dire en formant directement des créatures. Il avait décidé que l’homme s’unirait par le mariage à une créature digne de lui avec laquelle il aurait des enfants. La pensée de Dieu à ce sujet est exprimée dans Genèse 2:18 où nous lisons: “Puis Jéhovah Dieu dit: ‘Il n’est pas bon que l’homme reste seul. Je vais lui faire une aide qui soit son complément.’”
3 Toutes les créatures terrestres inférieures étaient venues à l’existence avant l’homme, que Dieu avait créé séparément. Par conséquent, aucun de ces êtres, qu’ils soient poissons, oiseaux ou quadrupèdes, n’était de l’“espèce” humaine. Les animaux se reproduisaient uniquement “selon leurs espèces”. (Genèse 1:21, 22, 25.) Ils ne pouvaient donc pas se croiser avec l’homme pour donner naissance à l’espèce humaine. Cela devint manifeste quand Dieu a présenté ces créatures inférieures à Adam pour qu’il fasse connaissance avec le monde animal. Rien d’étonnant donc que la Bible dise: “Mais pour l’homme il ne se trouva pas d’aide qui fût son complément.” — Genèse 2:19, 20.
4. Comment Dieu s’y prit-il pour donner une “aide” à Adam, et comment celui-ci l’appela-t-il?
4 Le sixième “jour” de la création n’ayant pas encore pris fin, Dieu ne transgresserait donc aucune règle sabbatique en poursuivant son œuvre créatrice. Mais alors, comment s’y prit-il pour créer une aide ou complément pour Adam? Des milliers d’années avant que la science médicale moderne ne découvre les anesthésiques et les analgésiques, Dieu a procédé à une opération sans douleur sur la personne du premier homme. “Aussi Jéhovah Dieu fit-il tomber un profond sommeil sur l’homme et, pendant que celui-ci dormait, il prit une de ses côtes et puis referma la chair à sa place. Alors Jéhovah Dieu bâtit en femme la côte qu’il avait prise de l’homme et il l’amena vers l’homme. Alors l’homme dit: ‘Celle-ci est enfin l’os de mes os et la chair de ma chair. Celle-ci sera appelée Femme [Ischschah], parce que de l’homme [isch] celle-ci a été prise.’” — Genèse 2:21-23.
5. Pourquoi peut-on dire que la famille humaine tout entière est faite de la même chair?
5 Instruit par Dieu sur la manière dont la première femme avait été bâtie avec l’une de ses côtes (dont la moelle était capable de former du sang), Adam pouvait bien dire qu’elle était l’os de ses os et la chair de sa chair. Il ressentait avec juste raison qu’elle était une partie de lui-même, car Dieu s’était servi de son corps pour la créer. Les paroles suivantes, prononcées des milliers d’années plus tard devant le tribunal suprême d’Athènes, à l’Aréopage, sont donc tout à fait exactes: “D’un seul homme il [Dieu] a fait toutes les nations d’hommes pour habiter sur toute la surface de la terre.” (Actes 17:26). Ainsi, la famille humaine tout entière est faite de la même chair; il en aurait été autrement si Dieu avait créé la première femme à partir de la poussière du sol, c’est-à-dire indépendamment du premier homme.
6. Conformément aux paroles de Dieu, comment s’accroîtrait la famille humaine?
6 Après avoir décrit le mariage du premier homme et de la première femme dans le Paradis, le récit biblique apporte cette précision: “C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et il devra s’attacher à sa femme, et ils devront devenir une seule chair.” (Genèse 2:24). Compte tenu de la façon dont la femme avait été créée, elle formait déjà avec Adam “une seule chair”, avant même leur union intime. Quant aux descendants du premier couple, c’est seulement lorsqu’ils se marient et ont des relations intimes qu’ils deviennent “une seule chair”. C’est en quittant son père et sa mère pour s’attacher à sa femme que l’homme nouvellement marié fonderait son propre foyer. Ainsi s’accroîtrait la famille humaine.
7. Pourquoi Adam et sa femme n’éprouvaient-ils aucune honte l’un vis-à-vis de l’autre?
7 En ce temps-là, l’homme et la femme se trouvaient dans un état d’innocence et de pureté, ainsi que l’atteste Genèse 2:25: “Or tous deux étaient nus, l’homme et sa femme, mais ils n’en prenaient point honte.” Ils avaient une conscience nette devant Dieu et l’un vis-à-vis de l’autre.
8, 9. a) Qui est donc à l’origine des différents sexes et dans quel dessein ont-ils été créés? b) Comment cela ressort-il des paroles que Dieu adressa à Adam et Ève?
8 C’est ici donc que, chronologiquement parlant, s’établit la liaison avec le récit de Genèse 1:27, maintenant que l’homme et la femme sont apparus sur la scène édénique; nous lisons en effet: “Et Dieu se mit à créer l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa; il les créa mâle et femelle.” De même que les créatures terrestres inférieures avaient été créées mâle et femelle pour qu’elles se reproduisent selon leurs “espèces”, pareillement, lors de la création de la femme, l’espèce humaine s’est présentée sous deux types: mâle et femelle, afin qu’elle puisse se perpétuer. Citons pour preuve les paroles que Dieu adressa au premier homme et à la première femme:
9 “En outre, Dieu les bénit et Dieu leur dit: ‘Soyez féconds, et devenez nombreux, et remplissez la terre, et soumettez-la, et tenez dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre.’” — Genèse 1:28.
10. Conformément au dessein de Dieu, que devait devenir la terre?
10 Ainsi, Dieu bénit l’homme et la femme à l’aube de leur vie dans le Paradis de délices. Dieu souhaitait leur bonheur. Les paroles qu’il leur adressa révélaient son dessein à l’égard de l’humanité et de la terre. Dieu avait décidé que les descendants du premier homme et de la première femme devaient peupler et assujettir notre planète. En quel sens? Eh bien, ils devaient la transformer en un vaste paradis semblable à celui dans lequel Adam et sa femme avaient été placés. Ainsi, le jardin planté par Dieu s’agrandirait sans cesse de l’est à l’ouest et au nord au sud, jusqu’à englober la terre tout entière, qui deviendrait un immense parc habitable. Bien entendu, il n’y aurait pas surpopulation, car la reproduction cesserait dès que la terre transformée en paradis serait raisonnablement peuplée. Les hommes ne tueraient pas non plus les créatures terrestres inférieures; au contraire, ils les tiendraient dans la soumission en exerçant sur elles une domination pleine d’amour.
11, 12. a) Pourquoi ne devrions-nous pas perdre de vue le dessein divin à l’égard de l’homme et de la terre? b) Comment donner un but à notre vie et en retirer des bienfaits durables?
11 Lorsque Dieu bénit Adam et sa femme et leur transmit ses ordres, se sont-ils représenté toute l’étendue de son dessein à leur égard et relativement à la terre, leur demeure? Et nous, comprenons-nous toute la portée du dessein divin originel à l’égard de l’homme, de la femme et de notre planète? Ce dessein a été énoncé en des termes si simples qu’il est facile d’en saisir la signification.
12 Si nous comprenons ce dessein, veillons à toujours le garder bien présent à l’esprit afin de ne pas tomber dans les égarements de la fausse religion. Ainsi, la présence de l’homme sur la terre n’est ni fortuite ni sans objet. Dieu a créé nos premiers parents dans un dessein bien précis. Informés de ce dessein et ayant reçu l’ordre de s’y conformer, Adam et Ève avaient l’honneur et l’inestimable privilège de faire de ce dessein le but de leur vie. Certes, il leur faudrait pour cela obéir à Dieu; mais une telle obéissance leur vaudrait, à eux et à leurs descendants obéissants, la vie éternelle dans un bonheur parfait sur une terre assujettie ou transformée en paradis. Incontestablement la vie avait un but pour Adam et Ève; elle peut également en avoir un pour nous, conformément au dessein infaillible de Dieu.
13. Pourquoi n’était-il pas nécessaire de tuer pour se nourrir dans le Paradis, et fallait-il redouter la famine à mesure que s’accroîtrait la famille humaine?
13 Adam et Ève ne devaient pas redouter la famine à mesure que la famille humaine ‘deviendrait nombreuse’. Dieu, qui est un Père aimant, avait pourvu à une nourriture suffisante pour ses enfants terrestres. Dans le Paradis, il n’était pas nécessaire de tuer une créature vivante quelconque pour se nourrir; c’est ce qui ressort de la déclaration suivante de Dieu: “‘Voici que je vous ai donné toute végétation portant semence qui est sur la surface de toute la terre et tout arbre dans lequel il y a du fruit d’arbre portant semence. Que cela vous serve de nourriture! Et à toute bête sauvage de la terre, et à toute créature volante des cieux, et à tout ce qui se meut sur la terre, qui a en soi vie d’âme [nèphesch], j’ai donné toute végétation verte pour nourriture.’ Et cela se fit ainsi.” — Genèse 1:29, 30.
14. a) Outre la déclaration de Dieu relative à la façon de se nourrir, quelle interdiction relative à la nourriture avait encore été donnée? b) En plus de la nourriture physique, de quoi Adam et Ève devaient-ils également vivre?
14 Par ces paroles, Dieu indiquait de façon succincte de quelle manière les hommes devraient se nourrir. Ainsi, il parla de “tout arbre dans lequel il y a du fruit d’arbre portant semence”. Il n’était pas nécessaire d’entrer dans le détail, car, peu de temps auparavant, Dieu avait interdit à Adam, alors qu’il était seul, de manger de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais (Genèse 2:16, 17). Par conséquent, Adam et Ève ne devaient pas, pour le moment du moins, se nourrir du fruit de cet arbre interdit. D’ailleurs, il y avait abondance de nourriture dans le jardin; nos premiers parents pouvaient donc manger à satiété sans pour cela toucher à l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Mais la nourriture charnelle ne devrait pas être leur préoccupation première, comme cela fut dit deux mille ans plus tard au peuple élu de Jéhovah: “L’homme ne vit pas seulement de pain, mais (...) l’homme vit de toute déclaration de la bouche de Jéhovah.” (Deutéronome 8:3). Si Adam et Ève obéissaient à l’ordre de Jéhovah Dieu, ils vivraient éternellement, eux et leur famille, sur une terre paradisiaque.
FIN DU SIXIÈME “JOUR” DE LA CRÉATION
15. À la fin du sixième “jour” de la création, que pensait Dieu de la création terrestre?
15 Ainsi, la situation n’avait cessé d’évoluer sur la terre, si bien qu’à la fin du sixième jour de la création, notre planète, décrivant une orbite parfaite autour du soleil et ayant la lune pour satellite, était habitée par des créatures humaines et animales. Les perspectives d’avenir étaient également merveilleuses, conformément au dessein divin. Si nous avions été là, quel aurait été notre sentiment? Nous nous serions certainement exprimés comme Dieu, qui a dit: “Après cela, Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici que cela était très bon. Et il se fit un soir et il se fit un matin: sixième jour.” — Genèse 1:31.
16. Quelle a dû être la réaction des “étoiles du matin” et des “fils de Dieu” en voyant la terre à la fin du sixième “jour”?
16 Comme Jéhovah est un Dieu qui progresse, il a procédé par étapes et dans l’ordre. Quelle progression logique! Il a d’abord aménagé notre planète pour qu’elle devienne la demeure de ses enfants terrestres, puis, à la fin du sixième “jour” de création, il a créé Adam et Ève et les a bénis. Déjà, lorsque Jéhovah avait fondé la terre, ‘les étoiles du matin s’étaient mises à pousser des cris de joie et tous les fils de Dieu avaient poussé des acclamations’. Imaginez alors leur émerveillement et leurs chants de louange quand, au terme du sixième “jour” de création, ils ont vu la terre entièrement aménagée et habitée par un couple d’humains parfaits! — Job 38:7; Genèse 1:28.
17. Compte tenu de ce que Dieu avait déjà réalisé au “matin” du sixième “jour”, quelles questions se posent à propos du nombre des “jours” de la création?
17 Ainsi, le “matin” de ce sixième “jour” de la création divine s’achevait glorieusement. Mais ces périodes ou “jours” allaient-ils prendre fin avec le sixième? Le sixième “jour” finissait effectivement avec la création d’Adam et Ève, mais ceux-ci n’étaient que les premiers éléments qui serviraient de base au peuplement de la terre entière. Alors, y aurait-il un autre “jour”, un septième, au “matin” duquel la terre ne serait plus qu’un immense paradis occupé par une famille humaine?
LE “SOIR” DU SEPTIÈME “JOUR” COMMENCE VERS 4026 AV. N. È.
18. Logiquement, dans quel dessein faudrait-il un autre “jour” de création?
18 Le dessein de Dieu relatif à la terre ne fut pas pleinement réalisé à la fin du sixième “jour” de la création. La question était donc de savoir si Dieu pouvait accomplir son dessein maintenant qu’il était en rapport avec des créatures qui avaient le droit d’agir selon leur libre arbitre et pouvaient choisir soit de se conformer à ce dessein, soit de s’y opposer. Logiquement, il faudrait un autre “jour” de création, un septième, au cours duquel la terre transformée en paradis se remplirait d’hommes parfaits, qui vivraient ensemble dans l’amour et la paix et parleraient la même langue. Au terme de ce “jour” le dessein de Dieu réussirait, ce qui établirait sans conteste sa qualité de Créateur et de Souverain universel.
19. a) Pourquoi le septième “jour” serait-il appelé “jour” de création? b) Qu’est-ce que Dieu fit en ce “septième jour”?
19 Dieu a révélé la plénitude de son dessein. Pour le réaliser, il faudrait un septième “jour” de création. Le fait que nous l’appelions “jour” de création ne signifie pas que Dieu poursuivit ses activités créatrices sur la terre durant ce septième “jour”; cela indique plutôt que ce jour est indissolublement lié aux six “jours” précédents, sa durée étant la même que celle de chacun d’eux. D’ailleurs la Parole de Dieu dit ce qui suit à ce propos:
“Ainsi furent achevés les cieux et la terre et toute leur armée. Et au septième jour Dieu acheva son œuvre qu’il avait faite, et il se reposa alors le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit alors le septième jour et le rendit sacré, parce qu’en lui il se repose effectivement de toute son œuvre que Dieu a créée dans le but de faire.” — Genèse 2:1-3.
20. Comment peut-on savoir si le “jour” mentionné dans Genèse 2:1-3 est un jour de vingt-quatre heures ou s’il s’agit d’un jour de création qui n’a pas encore pris fin?
20 Notons bien que ce passage ne laisse pas entendre que le septième “jour”, qui comprend un soir et un matin, a réellement pris fin. Genèse 2:3 ne porte pas en conclusion: “Et il se fit un soir et il se fit un matin: septième jour.” On peut en déduire que le septième “jour” de la création n’avait pas encore pris fin à l’époque où le prophète Moïse achevait d’écrire le Pentateuque (cinq premiers livres de la Bible), en 1473 avant notre ère, soit en 2553 de l’Anno Mundi ou “Année du Monde”. Des siècles plus tard, soit en 1037 avant notre ère (2989 A. M.), le psalmiste David a parlé d’entrer dans le repos de Dieu au Psaume 95:7-11. Il s’ensuit donc que le jour de repos de Dieu mentionné dans Genèse 2:1-3 n’est pas un jour de vingt-quatre heures, mais un “jour” de création d’une durée égale à chacun des autres “jours” de création. Ainsi, ce “septième jour” n’a pas encore pris fin.
21. Quelles conditions, qui existent actuellement sur la terre, indiquent que les hommes ne sont pas entrés dans le repos sabbatique de Dieu et n’ont pas observé son “septième jour”?
21 Réfléchissons un instant. Le Paradis d’Éden a-t-il été étendu à toute la terre? Notre planète est-elle peuplée d’hommes parfaits qui ne connaissent pas la mort? Loin de là! Des espèces animales ont déjà disparu, et les superpuissances mondiales, qui sont équipées de bombes nucléaires et d’autres armes de destruction massive, menacent de faire disparaître l’espèce humaine et de transformer notre planète en un vaste désert. Sans aucun doute, les hommes dans leur ensemble, oui, même ceux qui professent une religion et prétendent adorer le Dieu de la Sainte Bible, ne sont pas entrés dans le repos de Dieu et ils n’ont par conséquent pas observé son “septième jour” de création. Pourtant, presque six mille ans se sont écoulés depuis la création de l’homme.
22. Comment Genèse 2:4 prouve-t-il que Dieu ne parle pas d’un jour de vingt-quatre heures?
22 Le “septième jour” mentionné dans Genèse 2:1-3 n’est donc pas un jour de vingt-quatre heures; cela ressort de l’emploi du mot “jour” dans le verset suivant. On lit en effet dans Genèse 2:4: “Ceci est l’histoire des cieux et de la terre, au TEMPS de leur création, au JOUR où Jéhovah Dieu fit la terre et le ciel.” Ce “jour” comprenait les six “jours” de la création décrits au chapitre premier de la Genèse Ge 1.
23, 24. a) Qu’est-ce qui indique que la réalisation du dessein de Dieu au terme du “septième jour” est encore à venir? b) Pourquoi ceux qui ne doutent pas de l’accomplissement du glorieux dessein divin n’ont-ils pas lieu de se décourager?
23 La situation dans laquelle se trouve l’humanité au vingtième siècle indique on ne peut plus clairement que la réalisation du dessein de Dieu au terme du septième “jour” de création est encore à venir. À l’aube de ce “septième jour”, il y a de cela environ six mille ans, Dieu ‘bénit le septième jour et le rendit sacré’. Si l’on en juge par l’histoire de l’humanité écrite au cours des six derniers millénaires, ce septième “jour” que Dieu a béni ne semble pas avoir été une bénédiction pour les hommes.
24 Bien que Dieu ait sanctifié ou rendu sacré ce “septième jour”, peu nombreux sont ceux qui le tiennent pour sacré ou saint et qui sont entrés, spirituellement parlant, dans le repos de Dieu. Néanmoins, au terme de ce “septième jour”, Dieu se trouvera dans l’obligation de prouver que la bénédiction prononcée sur ce jour n’a pas été vaine. Il démontrera que ce jour a réellement été sanctifié ou rendu sacré, et que son “repos” n’a pas été troublé pour ce qui est de l’exécution infaillible de son dessein. Bien que Dieu ait cessé toute activité créatrice sur la terre à la fin du sixième “jour”, il a néanmoins veillé à ce que son dessein s’achemine vers une conclusion glorieuse. Par conséquent, ceux qui, à l’instar de Jéhovah Dieu, ne doutent pas de l’accomplissement de son grand dessein, n’ont pas lieu de se décourager.
-
-
Le “dessein éternel” de Dieu prend forme en son OintSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 5
Le “dessein éternel” de Dieu prend forme en son Oint
1. Quel genre de vie Dieu souhaite-t-il pour les hommes?
LA VIE de l’homme peut être belle. Le Créateur étant un Dieu heureux, il désire que ses créatures humaines soient heureuses, elles aussi. Ce sont les hommes qui ont fait de leur existence un échec. Heureusement, il en est qui n’ont pas gâché leur vie. Bien que la société humaine en général ait fait naufrage, le dessein bienveillant du Créateur est de donner aux hommes une autre occasion de vivre heureux sur la terre.
2. a) Comment était la vie de l’homme à l’origine? b) Dieu souhaitait-il que l’homme suive la voie qui mène à la mort? Justifiez votre réponse.
2 Comme on l’a déjà dit, au commencement l’homme était heureux. C’était il y a environ six mille ans, dans le Paradis terrestre. Il faisait si bon vivre dans ce jardin, qu’on l’appela Jardin d’Éden ou encore Paradis de délices (Genèse 2:8, Douay). Nos premiers parents étaient parfaits, resplendissants de santé, et ils avaient la perspective de ne jamais mourir. Certes, ils étaient mortels puisqu’ils appartenaient à l’espèce humaine, mais le Créateur leur avait offert une vie sans fin dans le Paradis de délices. Ainsi, le Dispensateur céleste de la vie deviendrait leur Père éternel. Il ne souhaitait pas qu’ils suivent la voie qui mène à la mort. Il désirait que ses enfants vivent éternellement. D’ailleurs, trois mille ans plus tard, il exprima ses sentiments réels en disant à son peuple élu:
“‘Est-ce que je prends tant soit peu plaisir à la mort de quelqu’un de méchant’, telle est la déclaration du Souverain Seigneur Jéhovah, ‘et non pas plutôt à le voir revenir de ses voies et rester en vie?’” — Ézéchiel 18:23.
3. Puisque Dieu désirait que l’homme continue à vivre dans un paradis, quelle question se pose forcément aujourd’hui?
3 Ainsi, Dieu ne souhaitait pas que le couple humain parfait qu’il avait placé dans le Paradis de délices devienne “méchant” et meure. Au contraire, il désirait qu’il vive pour voir la terre tout entière habitée par des humains parfaits et heureux comme lui, des humains qui aimeraient leur Créateur et Père céleste et seraient en paix avec lui. Mais la situation est tout autre aujourd’hui: les hommes meurent et notre terre polluée est loin de ressembler à un paradis. Pourquoi? Le Créateur en donne la raison dans la Sainte Bible.
4. Pourquoi est-il étonnant qu’un serpent se soit montré aux humains dans le Paradis?
4 Le chapitre trois du livre de la Genèse Ge 3 révèle ce qui s’est passé dans le Paradis de délices. En ce temps-là, toutes les créatures terrestres inférieures étaient soumises à nos premiers parents, Adam et Ève, qui ne les craignaient pas, non, pas même les serpents. Il y avait des serpents dans le Paradis, et il était intéressant de les observer. Leur mode de locomotion remarquable était une manifestation de la sagesse si diverse de Dieu dans la création. Le serpent est un animal naturellement timide. C’est ce qui ressort de Genèse 3:1, où nous lisons: “Or le serpent [nahhasch] se révéla être la plus prudente de toutes les bêtes sauvages des champs qu’avait faites Jéhovah Dieu.” Il n’avait donc pas tendance à se dissimuler pour attaquer l’homme; au contraire, il cherchait plutôt à éviter tout contact avec lui. Mais un jour, contrairement à son habitude, le serpent se montra. Dans quel but?
5. Pourquoi est-il surprenant que le serpent ait adressé la parole à Ève, et qu’est-ce qui nous fait dire que la voix sortie du reptile n’était pas celle de Dieu?
5 Genèse 3:1 poursuit en ces termes: “Il se mit donc à dire à la femme: ‘Est-ce que vraiment Dieu a dit que vous ne devez pas manger de tout arbre du jardin?’” Réfléchissons un instant. Comment le serpent avait-il pu entendre cette parole et en comprendre le sens? Pourquoi n’avait-il encore jamais parlé à Adam, le mari d’Ève? Comment expliquer qu’il ait pu s’exprimer dans un langage d’homme? C’était la première fois qu’un serpent s’adressait à un humain, et ce phénomène ne s’est depuis lors jamais reproduit. Il va sans dire qu’Ève n’a pas imaginé cette conversation, pas plus qu’elle ne s’est parlé à elle-même. D’ailleurs, la voix humaine semblait bien sortir de la bouche du serpent. Comment était-ce possible? Outre la voix de son mari, la seule voix qu’Ève avait entendue dans le jardin était celle de Jéhovah, qui avait parlé directement, c’est-à-dire sans l’intermédiaire d’une créature animale inférieure. D’autre part, puisque la voix sortie du reptile a demandé à Ève de lui répéter les paroles de Dieu, cela indique clairement que cette voix n’était pas celle de Dieu.
6. De quelle manière le personnage qui se dissimulait derrière le serpent agissait-il, et pourquoi Ève lui répondit-elle?
6 La réponse que fit Ève s’adressait en fait non au serpent, mais à la créature intelligente invisible qui se servait du serpent comme un ventriloque se sert d’un pantin. Cette créature invisible était-elle amie de Dieu? Certainement pas, si l’on en juge par la méthode dont elle se servit pour tromper Ève, l’amenant à croire que le serpent parlait réellement. Le personnage qui dissimulait son identité derrière ce serpent agissait ainsi avec fourberie. Malheureusement, Ève n’a pas deviné que cette créature malveillante qui lui parlait par l’organe d’un reptile cherchait à la duper. Sans méfiance, elle lui répondit.
“Et la femme dit au serpent: ‘Du fruit des arbres du jardin nous pouvons manger. Mais pour ce qui est de manger du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: “Vous ne devez pas en manger, non, vous ne devez pas y toucher, pour que vous ne mouriez pas.”’” — Genèse 3:2, 3.
7. Qui avait informé Ève au sujet de l’arbre qui était au milieu du jardin?
7 En utilisant l’expression “l’arbre qui est au milieu du jardin”, Ève désignait l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Mais qui avait informé Ève au sujet de cet arbre? C’était certainement Adam, en sa qualité de prophète de Jéhovah. Au temps où l’homme était seul, autrement dit avant la création d’Ève, Dieu lui avait dit: “De tout arbre du jardin tu pourras manger à satiété. Mais pour ce qui est de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne devras pas en manger, car le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.” (Genèse 2:16, 17). Et si l’on se réfère aux paroles d’Ève, Dieu avait également dit de ne pas y toucher. Par conséquent, elle connaissait fort bien la sanction attachée à la transgression de la loi divine, à savoir la mort.
8. Qu’est-ce qui indique que le personnage invisible ne cherchait pas simplement à se renseigner?
8 Si le personnage dissimulé derrière le serpent avait simplement voulu se renseigner, il n’aurait pas, sa curiosité satisfaite, cherché à poursuivre l’entretien. Signalons au passage que la Bible n’indique pas où se trouvait le serpent lorsqu’il s’adressa à Ève; elle ne dit pas s’il se tenait au milieu du jardin, près de l’arbre interdit, sur cet arbre ou sur le sol. Quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que c’est de “l’arbre qui est au milieu du jardin” dont il était question.
9, 10. Comment le personnage invisible qui se servait du serpent se fit-il menteur, Diable et Satan?
9 Comment un simple animal, un serpent, aurait-il eu autorité pour prononcer ces paroles: “Et le serpent dit à la femme: ‘Assurément vous ne mourrez pas. Car Dieu sait que, le jour même où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront à coup sûr et qu’à coup sûr vous serez comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais.’” — Genèse 3:4, 5.
10 Ainsi, le personnage invisible qui parlait par l’organe du serpent se faisait lui-même menteur, car ses paroles étaient contraires à celles de Jéhovah Dieu. Lorsqu’il prétendit mensongèrement que Dieu avait interdit au premier couple de manger de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais parce qu’il était mal intentionné à son égard, ce personnage invisible diffamait Jéhovah Dieu; il se faisait ainsi Diable ou calomniateur. Il se moquait bien de la vie éternelle d’Ève, car son dessein était de la faire mourir. En réalité, il cherchait à l’affranchir de la crainte de la mort, non de la mort par sa main, mais de la mort que Jéhovah Dieu infligerait aux transgresseurs de son commandement. Ce personnage invisible qui s’opposait à Dieu se fit donc lui-même Satan, qui veut dire opposant ou adversaire. De plus, il s’efforça d’entraîner dans la rébellion une autre créature. Nous avons bien sûr déjà deviné l’identité de ce menteur doublé d’un calomniateur, le serpent n’étant qu’un instrument entre ses mains.
11. Comment Ève se montra-t-elle déloyale vis-à-vis de Dieu et irrespectueuse à l’égard de son mari, et comment se laissa-t-elle tenter?
11 Malheureusement, Ève ne contesta pas la déclaration mensongère de ce personnage. Elle ne prit pas la défense de son Père céleste, ce qui aurait été une preuve d’amour et de loyauté de sa part. Elle ne tint pas davantage compte de son mari et chef, et n’alla pas lui demander s’il était d’accord qu’elle prenne du fruit. Il aurait pu la mettre en garde. Mais Ève se laissa bel et bien duper. Elle accueillit favorablement les propos fallacieux d’un menteur, d’un calomniateur, d’un adversaire de Dieu, son Père céleste. Elle ne pensa plus au terrible châtiment qui sanctionnerait tout acte de désobéissance envers Dieu; au contraire, elle laissa croître dans son cœur un désir égoïste. Puis, ce désir l’emporta et elle y succomba. Pourtant, Dieu avait dit qu’il serait mal de manger du fruit défendu, mais Ève décida d’établir elle-même le critère du bien et du mal. Elle choisit donc de convaincre de mensonge son Dieu et Père céleste. Alors, levant les yeux, elle vit que l’arbre était agréable à regarder.
12. En mangeant de l’arbre défendu, que fit Ève? Était-elle excusable?
12 “Alors la femme vit que l’arbre était bon pour la nourriture et que c’était quelque chose d’enviable pour les yeux, oui, que l’arbre était désirable à regarder.” (Genèse 3:6). Ainsi, elle transgressa le commandement de Dieu et pécha. Le fait qu’elle fut entièrement trompée ne l’excusait en rien. Elle perdit donc sa perfection morale.
13. En mangeant du fruit, que n’a pas cherché à faire Adam? Que se passa-t-il après qu’il eut péché?
13 Étant absent, Adam ne put empêcher Ève d’agir par elle-même. Quand elle rejoignit son mari, il lui fallut se montrer persuasive pour l’amener à manger du fruit défendu, car Adam n’a en aucune façon été trompé. Il ne chercha pas à opposer un démenti au personnage qui se servait du serpent, et n’essaya pas davantage de justifier Jéhovah Dieu et de montrer qu’il exerce sa souveraineté universelle dans un esprit de justice et dans l’intérêt de ses créatures. Que se passa-t-il donc après qu’Adam eut péché?
“Ensuite elle en donna aussi à son mari, quand il fut avec elle, et il se mit à en manger. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils commencèrent à se rendre compte qu’ils étaient nus. Ils cousirent donc des feuilles de figuier et se firent des pagnes.” — Genèse 3:6, 7.
14. Pourquoi Adam et Ève se sont-ils condamnés eux-mêmes avant que Jéhovah ne les déclare coupables, et que firent-ils ensuite?
14 Adam et Ève étaient donc devenus “comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais”; autrement dit, ils avaient rejeté le critère du bien et du mal établi par Jéhovah et s’étaient érigés en juges, décidant par eux-mêmes de ce qui est bon ou mauvais. Mais leur conscience se mit à les tourmenter. Ils se rendirent compte qu’ils étaient nus et se couvrirent. Comme ils ne se trouvaient plus dans un état de pureté et d’innocence, ils avaient honte de se présenter ainsi devant Dieu. Ils se sont donc confectionné des pagnes pour couvrir les parties de leur corps qui, selon la volonté de Dieu, étaient réservées à un usage honorable, celui de la procréation. Ainsi, avant même que le Souverain Seigneur Jéhovah ne les déclare coupables, leur propre conscience rendait un témoignage de condamnation. Nous lisons en effet:
“Plus tard, ils entendirent la voix de Jéhovah Dieu se promenant dans le jardin, aux environs de la brise du jour, et l’homme et sa femme allèrent se cacher de devant la face de Jéhovah Dieu parmi les arbres du jardin. Et Jéhovah Dieu appelait vers l’homme et lui disait: ‘Où es-tu?’ Finalement il dit: ‘J’ai entendu ta voix dans le jardin, mais j’ai eu peur, parce que j’étais nu et ainsi je me suis caché.’ Alors il dit: ‘Qui t’a révélé que tu étais nu? As-tu mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger?’” — Genèse 3:8-11.
15. a) Qu’est-ce qui montre qu’Adam et Ève n’exprimèrent aucun repentir? b) Que dit ensuite Dieu au serpent?
15 Vous noterez maintenant qu’Adam et Ève n’exprimèrent aucun repentir; ils cherchèrent plutôt à se disculper, rejetant la faute sur d’autres. “Et l’homme dit: ‘La femme que tu as donnée pour être avec moi, elle m’a donné du fruit de l’arbre et ainsi j’ai mangé.’ Alors Jéhovah Dieu dit à la femme: ‘Qu’est-ce que tu as fait?’ À quoi la femme répondit: ‘Le serpent — il m’a trompée et ainsi j’ai mangé.’” (Genèse 3:12, 13). Mais ces excuses ne justifiaient pas leur transgression volontaire de l’interdiction divine. Et qu’arriva-t-il au serpent?
“Alors Jéhovah Dieu dit au serpent: ‘Parce que tu as fait cette chose, tu es le maudit entre tous les animaux domestiques et entre toutes les bêtes sauvages des champs. Sur ton ventre tu iras et c’est de la poussière que tu mangeras tous les jours de ta vie. Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.’” — Genèse 3:14, 15.
16, 17. a) Quand il parla au serpent, à qui Dieu s’adressait-il en réalité? b) À quoi un écrivain du premier siècle compare-t-il cet abaissement?
16 Cette malédiction ne frappait pas tous les reptiles en tant qu’espèce. Apparemment, les paroles de Dieu s’adressaient à ce seul serpent, mais Jéhovah savait bien que cette bête n’avait été qu’un instrument entre les mains d’une créature spirituelle invisible et suprahumaine, créature qui, jusqu’alors, avait été un fils céleste de Dieu obéissant. Ce fils s’était lui aussi laissé séduire par un désir égoïste. Il désirait établir sa souveraineté sur l’humanité et ne plus dépendre de la souveraineté universelle de Jéhovah. Il permit à ce désir de germer dans son cœur, puis il le cultiva jusqu’à ce qu’il devienne fécond et engendre la transgression ou la rébellion contre le Souverain Seigneur Jéhovah. Cet esprit désobéissant est alors devenu un menteur, un calomniateur ou Diable, ainsi qu’un opposant ou Satan. Et tout cela s’est passé dans le Paradis de délices.
17 Comme le laissent entendre les paroles d’abaissement que Dieu prononça sur le serpent, Jéhovah abaissa le personnage qui venait de s’élever et qui s’était fait menteur, Diable et Satan. Selon un écrivain biblique du premier siècle, Satan a été abaissé en ce sens qu’il a été ‘jeté dans le Tartare’, lequel représente l’état de l’être spirituel qui, ayant encouru la désapprobation divine, se trouve dans les ténèbres spirituelles, sans nulle lumière de la part de Dieu. — II Pierre 2:4.
L’OINT DE DIEU EST ANNONCÉ
18. Quel nouveau dessein Dieu fit-il connaître, et quelles en seraient les conséquences?
18 Alors, Jéhovah Dieu conçut un nouveau dessein et le fit connaître. Puisque le menteur Satan le Diable s’était élevé, Dieu décida de susciter un Oint, un Maschiahh (Messie), selon la langue d’Adam (Daniel 9:25). Dieu parla de ce Oint ou Messie comme de la “postérité” de “la femme”. Dieu mettrait une inimitié entre ce Oint et Satan le Diable, symbolisé par le serpent, et aussi entre l’Oint de Dieu et la “postérité” du Grand Serpent.
19. a) Quel conflit résulterait d’une telle inimitié? b) Pourquoi l’Oint annoncé dans le dessein de Jéhovah devait-il être une créature spirituelle?
19 Cette inimitié profonde déclencherait une guerre qui aurait des conséquences terribles, mais qui s’achèverait par la victoire de la “postérité” de “la femme”. Tout comme un serpent mord sa victime au talon (Genèse 49:17), pareillement, le Grand Serpent, Satan le Diable, blesserait la “postérité” de la femme au talon. Mais cette meurtrissure ne serait pas mortelle; elle guérirait, ce qui permettrait à la “postérité” de la femme de meurtrir à son tour la tête du Grand Serpent. Celui-ci périrait donc et sa “postérité” avec lui. Mais avant d’aller plus loin, soulignons un fait d’une importance capitale, en rapport avec ce conflit: pour que la “postérité” de la femme meurtrisse et écrase la tête du Grand Serpent, Satan le Diable, elle devait nécessairement être une créature spirituelle céleste et non pas simplement le fils d’une femme physique. Pourquoi cela? Parce que le Grand Serpent est lui-même une créature spirituelle suprahumaine, un fils céleste de Dieu qui s’est rebellé. La “postérité” d’une femme réelle ne serait en effet pas assez puissante pour détruire Satan le Diable, qui est invisible et habite des sphères spirituelles. Il s’ensuit donc que l’Oint de Jéhovah est un Messie céleste.
20. Qui est donc la “femme” mentionnée dans Genèse 3:15?
20 Mais alors, qui est la “femme”, la mère de la “postérité”, le Messie ou Oint? Il s’agit d’une femme céleste. Tout comme le serpent qui doit avoir la tête écrasée n’est pas la bête qui a été utilisée pour tromper Ève, de même la “femme” mentionnée dans la prophétie de Jéhovah (Genèse 3:15) n’est pas une femme réelle. Ève transgressa la loi de Dieu et incita son mari à suivre son exemple. Elle n’était donc pas digne de donner naissance à la “postérité” promise. La “femme” de la prophétie de Dieu doit forcément être une femme symbolique. Il n’y a rien d’étonnant à cela; Jéhovah n’a-t-il pas parlé de son peuple élu comme de sa femme, disant: “‘Revenez, ô fils renégats’, telle est la déclaration de Jéhovah. ‘Car moi je suis devenu votre propriétaire et époux.’” (Jérémie 3:14; 31:32). Pareillement, l’organisation céleste composée des saints anges est comme une femme pour Jéhovah Dieu, et c’est elle qui est la mère de la “postérité”. Elle est la “femme” de la prophétie de Genèse, et c’est entre cette “femme” et le Serpent que Dieu met une inimitié.
LE DESSEIN ORIGINEL DE DIEU NE SERA PAS MIS EN ÉCHEC
21. Le dessein originel de Dieu allait-il être mis en échec à cause de la transgression du premier couple?
21 Qu’en sera-t-il du dessein de Dieu relatif à la terre, dessein qui a été révélé à Adam et Ève à la fin du sixième “jour” de la création? Allait-il échouer à cause de la transgression du premier couple et de la condamnation à mort qu’il a ainsi encourue? Ce dessein était que toute la terre soit transformée en un Paradis et peuplée des descendants du premier homme et de la première femme. Eh bien, le dessein révélé de Dieu ne sera pas mis en échec. Non, Satan le Diable ne réussira pas à faire échouer ce dessein et à jeter le discrédit sur le nom de Dieu. Que le dessein originel de Dieu doive s’acheminer vers une conclusion glorieuse, cela ressort des paroles que Jéhovah Dieu, le Juge suprême, adressa à Ève.
22. a) Par qui la terre serait-elle donc peuplée? b) Était-il raisonnable de penser que l’écrasement de la tête du serpent serait bénéfique pour l’humanité?
22 “À la femme il dit: ‘J’augmenterai beaucoup la douleur de ta grossesse; c’est dans les douleurs que tu mettras au monde des enfants, et ton désir sera vers ton mari et, lui, il te dominera.’” (Genèse 3:16). La terre devait donc être peuplée des descendants du premier couple humain. Et il en a été ainsi jusqu’à nos jours, où l’on parle avec inquiétude d’“explosion démographique”. Mais l’écrasement de la “tête” du Grand Serpent allait apporter le soulagement aux victimes de sa transgression, les descendants d’Adam et Ève, sur qui ce serpent a amené la mort. Comment? Jéhovah Dieu le révélerait en son temps et réaliserait ainsi son dessein originel.
23-25. a) Quand la sentence de mort fut-elle prononcée contre le transgresseur Adam? b) Ainsi, comment peut-on dire qu’Adam est mort le jour même où il a mangé du fruit défendu, et que transmit-il à ses descendants?
23 Finalement, Dieu s’adressa à l’homme qui fut le troisième à transgresser sa loi. Celui-ci n’ignorait pas que le jour où il mangerait du fruit défendu, il mourrait à coup sûr, car Dieu le lui avait dit (Genèse 2:17). Par ailleurs, Dieu venait de condamner Ève à enfanter dans la douleur; il fallait donc qu’Adam, son mari, continue à vivre et lui donne des enfants. Mais alors, comment la sentence prononcée par Dieu allait-elle être exécutée?
24 La réponse nous est fournie dans Genèse 3:17-19, où nous lisons: “Et à Adam il dit: ‘Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre: “Tu ne dois pas en manger”, maudit est le sol à cause de toi. C’est dans la douleur que tu en mangeras les produits tous les jours de ta vie. Et il fera pousser pour toi épines et chardons, et tu devras manger la végétation des champs. À la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris. Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière.’” Par ces paroles judiciaires, Jéhovah Dieu condamnait à mort le transgresseur Adam, et cela le jour même de sa transgression.
25 Juridiquement parlant et aux yeux de Dieu, Adam et sa femme désobéissante sont morts le jour même de leur transgression. Tous deux ont alors perdu la perspective de vivre éternellement et heureux dans le Paradis de délices. Adam était donc mort dans sa transgression, et, par l’entremise d’Ève, il ne pourrait transmettre à ses enfants que la condamnation et la mort, par suite de l’imperfection héréditaire. Les paroles que le psalmiste prononça des milliers d’années plus tard sont tout à fait de circonstance pour eux: “Voici, avec douleur j’ai été enfanté dans la faute, et dans le péché ma mère m’a conçu.” (Psaume 51:5). Dieu peut donc appliquer à toute l’humanité pécheresse la déclaration qu’il fit à son peuple: “Ton propre père, le premier, a péché.” (Ésaïe 43:27). Tous les hommes sont morts en Adam le jour où le Juge suprême a rendu un jugement contre lui à la suite de son péché. Une fois la sentence prononcée, Adam ne pourrait plus échapper à la mort physique.
26. Si l’on tient compte qu’un “jour” est comme mille ans, comment Adam mourut-il le jour de sa transgression, et que cessa-t-il d’être?
26 C’est à juste titre que nous lisons dans le “livre de l’histoire d’Adam”: “Il devint père de fils et de filles. Ainsi tous les jours que vécut Adam s’élevèrent à neuf cent trente ans et il mourut.” (Genèse 5:1-5). Il n’atteignit donc pas l’âge de mille ans. Il s’en fallut de soixante-dix ans. Aucun de ses descendants n’atteignit jamais les mille ans. Celui qui connut la longévité la plus remarquable fut Métuschélah, dont les jours s’élevèrent à neuf cent soixante-neuf ans (Genèse 5:27). Si l’on tient compte du fait que mille ans sont comme un jour aux yeux de Dieu, Adam mourut avant le terme du “jour” ou des mille premières années de l’existence de l’homme. Et où alla-t-il à sa mort? Il ne retourna pas dans les cieux, car pas même son âme (nèphesch) n’avait été tirée de là. Non, il retourna bel et bien à la poussière du sol dont il avait été fait, selon ce que Dieu lui avait dit. Il cessa alors d’être une “âme vivante”. (Genèse 2:7.) Adam cessa d’exister. Quand Ève mourut, elle aussi cessa d’être une “âme vivante”. Aucune âme ne devait vivre éternellement, comme le prétend la religion mythologique babylonienne.
LE PARADIS EST PERDU
27. La malédiction du sol frappa quelle partie de la terre, et que signifiait pour Adam et Ève le fait de devoir cultiver un sol maudit?
27 Selon les termes mêmes de la sentence divine prononcée contre Adam, et plus particulièrement la malédiction du sol, l’homme devait perdre le Paradis. Et il le perdit effectivement. Quant au Paradis proprement dit, il ne fut pas maudit à cause de la transgression d’Adam et Ève; il resta la demeure qu’il était, avec “l’arbre de vie” en son milieu. Voici ce que nous lisons à ce sujet dans Genèse 3:20-24:
“Après cela, Adam appela sa femme du nom d’Ève, parce qu’elle devait devenir la mère de tout vivant. Alors Jéhovah Dieu fit à Adam et à sa femme de longs vêtements de peau et les en revêtit. Ensuite Jéhovah Dieu dit: ‘Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous en connaissant le bon et le mauvais, et maintenant, afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi du fruit de l’arbre de vie, et ne mange, et ne vive jusqu’à des temps indéfinis, — ’ Sur quoi Jéhovah Dieu le fit sortir du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été pris. Et ainsi il chassa l’homme et posta à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame flamboyante d’une épée qui tournoyait sans arrêt pour garder le chemin de l’arbre de vie.”
28. Pourquoi Adam perdit-il toute espérance de vie éternelle?
28 Ayant le pouvoir de mettre à mort, Jéhovah Dieu a éloigné l’homme de l’arbre de vie afin d’appliquer la peine de mort prononcée contre lui. Ève suivit son mari et devint la mère de ses enfants. Le texte ne nous dit pas si Dieu chassa aussi le serpent qui avait servi d’instrument à la tentation. Quoi qu’il en soit, Adam et sa femme ont ainsi perdu toute espérance de vie éternelle.
29. a) Comment Dieu mit-il une “inimitié” entre la “femme” et le “serpent”? b) Quel effet ce nouveau dessein divin a-t-il sur le dessein originel de Dieu à l’égard de la terre, et quelle raison avons-nous de nous réjouir?
29 La Bible ne dit pas qu’une fois sortie du jardin d’Éden Ève ait inculqué à ses enfants une profonde aversion pour les serpents. Par contre, on peut affirmer que l’organisation céleste de Dieu composée des saints anges, autrement dit la “femme” dont il est question dans la prophétie de Genèse 3:15, s’est immédiatement mise à haïr le Grand Serpent, Satan le Diable. C’est l’amour que cette femme-organisation porte à Jéhovah Dieu, son mari céleste, qui a suscité en elle ce sentiment puissant. Assurément, Jéhovah a mis une inimitié entre sa “femme” et le Grand Serpent. Au temps marqué et conformément au dessein de Dieu, cette femme allait donner naissance à la “postérité” qui meurtrirait la tête du Grand Serpent. Jéhovah avait formé un dessein relativement à son Oint ou Messie, et il l’avait fait connaître tant dans les cieux que sur la terre. C’était il y a environ six mille ans. Ce nouveau dessein venait renforcer le dessein originel de Dieu à l’égard du Paradis terrestre et en assurer la réalisation. Le Dieu immuable reste fidèle au dessein qu’il a conçu relativement à son Oint ou Messie; aussi, réjouissons-nous du succès remporté maintenant par le dessein divin, dessein qui contribuera au bien de l’homme.
-
-
Ce que fut la vie de l’homme en dehors du Paradis, jusqu’au délugeSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 6
Ce que fut la vie de l’homme en dehors du Paradis, jusqu’au déluge
1. Quel aspect de son dessein relatif à la “postérité” Dieu a-t-il révélé, et quelle question cela soulève-t-il?
DANS le cours des temps, le Bienfaiteur céleste de l’homme révéla un aspect de son “dessein éternel”, qui trouve grand écho dans notre cœur. Il fit savoir que la “postérité” de sa “femme” céleste allait séjourner parmi les hommes. Mais alors, si cette “postérité” devait naître dans la famille humaine, par quelle lignée des descendants d’Adam et Ève viendrait-elle?
2. À quelle histoire le texte biblique se limite-t-il essentiellement, et pourquoi nous faut-il étudier la Bible?
2 Il est très important pour nous de connaître l’histoire de cette lignée. Les annales des peuples et des nations qui n’ont rien à voir avec la vie de la “postérité” ne sont pas nécessairement importantes ou précieuses, puisque Jéhovah Dieu a fait en sorte que le texte biblique se limite à un récit qui porte surtout sur la constitution de la lignée dite de la “postérité” promise. Par conséquent, une bonne connaissance de l’histoire biblique nous permettra d’identifier la “postérité” qui doit écraser le serpent, et elle nous évitera de devenir le jouet d’une mystification de la part d’une pseudo-postérité. Une telle tromperie pourrait nous conduire à la destruction éternelle. Le Grand Trompeur, qui introduisit la fraude et le mensonge dans le jardin d’Éden et qui nourrit une inimitié profonde contre la véritable “postérité”, est très occupé à semer ses pièges. Son objectif est de nous détourner, par la tromperie, de la “postérité” promise conformément au “dessein éternel” de Dieu. Il est donc indispensable que nous étudiions les Saintes Écritures.
3. Qui était le fils premier-né d’Adam, et quelle question cela soulève-t-il à propos de Seth?
3 En hébreu, la Bible s’achève par les deux livres des Chroniques, et non par la prophétie de Malachie. Le premier livre des Chroniques s’ouvre par une liste de dix générations venues après Adam: “Adam, [1] Seth, [2] Énosch, [3] Kénan, [4] Mahalalel, [5] Jarèd, [6] Hénoch, [7] Métuschélah, [8] Lamech, [9] Noé, [10] Sem, Cham et Japhet.” (I Chroniques 1:1-4). Seth ne fut pas le fils premier-né qu’Adam engendra après son expulsion du Paradis de délices. Ève donna d’abord naissance à Caïn puis à Abel (Genèse 4:1-5). S’il en est ainsi, pourquoi Seth figure-t-il dans la lignée d’Adam jusqu’à Noé?
4. Qu’est-ce qui prouve que Dieu n’avait pas fait en sorte que Seth soit le premier dans la lignée d’Adam?
4 Jéhovah Dieu avait-il conçu tout cela dans son esprit? Non, car il faudrait en conclure qu’il a fait en sorte que Caïn assassine son jeune frère Abel et se montre ainsi indigne de figurer parmi les ancêtres de l’humanité actuelle. Dieu n’avait pas non plus fait en sorte que, par cet assassinat, Abel disparaisse prématurément de la scène, sans avoir pu engendrer une postérité, afin que Seth puisse prendre sa place (Genèse 4:25). Que Dieu n’ait pas combiné le meurtre d’Abel pour favoriser Seth, cela ressort du fait qu’il a averti Caïn qu’un péché grave l’attendait s’il continuait à nourrir du ressentiment contre son frère, parce que le sacrifice de ce dernier avait été accepté et le sien rejeté. — Genèse 4:6, 7.
5, 6. Que signifiait pour Seth le fait d’être né à l’image et à la ressemblance d’Adam, et comment montra-t-il qu’il était conscient de cela en donnant le nom d’Énosch à son fils?
5 Non, Dieu n’avait pas conçu tout cela dans son esprit. Cependant, il s’est écoulé de nombreuses années avant que naisse à Adam un fils qui serait l’un des ancêtres de la lignée qui allait conduire à la “postérité” promise ou Messie. Voici en effet ce que nous lisons dans Genèse 5:3: “Et Adam vécut cent trente ans. Puis il devint père d’un fils à sa ressemblance, à son image, et l’appela du nom de Seth.” Étant à l’image et à la ressemblance d’Adam, ou encore étant selon son espèce, Seth était imparfait; il avait hérité du péché et, par conséquent, de la condamnation à mort. Il semble qu’il en fût conscient, à en juger par le nom qu’il donna à son fils: “Et à Seth aussi il naquit un fils et il l’appela du nom d’Énosch.” (Genèse 4:26). Ce nom signifie “malade, incurable”.
6 Dans le même ordre d’idée, lorsque le terme hébreu enosch n’est pas utilisé comme nom propre, on le traduit par “homme mortel”. Par exemple, alors qu’il était cruellement éprouvé, Job dit: “Qu’est-ce que l’homme mortel [hébreu: enosch] pour que tu en fasses l’éducation, et pour que tu fixes sur lui ton cœur?” — Voir Job 7:17; 15:14; aussi Psaumes 8:4; 55:13; 144:3; Ésaïe 8:1.
7-9. a) Quelle pratique religieuse vit le jour au temps d’Énosch? b) Comment peut-on savoir si cette pratique fut favorable ou non à l’homme?
7 Au temps d’Énosch, petit-fils d’Adam, il s’est passé un fait notable. Parlant de l’époque où Seth engendra Énosch, Genèse 4:26 dit: “En ce temps-là, on commença à invoquer le nom de Jéhovah.” À la naissance d’Énosch, Seth était âgé de 105 ans; cela signifie que deux cent trente-cinq ans s’étaient écoulés depuis la création d’Adam (Genèse 5:6, 7). Pendant ce temps, le nombre des habitants de la terre avait grossi, car les fils et les filles d’Adam, fort nombreux, s’étaient mariés entre eux et leurs enfants en avaient fait autant. Doit-on comprendre que cette population en pleine expansion s’était mise à invoquer le nom de Jéhovah dans le but de l’honorer? Était-ce là ce que les évangélistes modernes appelleraient un “renouveau religieux”? Les Juifs d’Alexandrie (Égypte) qui ont traduit la version grecque des Septante ont rendu ce passage en hébreu comme suit: “Et Seth eut un fils et il lui donna le nom d’Énos; il espérait invoquer le nom du Seigneur Dieu.” — Genèse 4:26, LXX, édition de S. Bagster & Sons Ltd.
8 La Bible de Jérusalem exprime une pensée similaire en disant: “Celui-ci fut le premier à invoquer le nom de Yahvé.” Toutefois, une telle traduction ne tient pas compte du fait que le fidèle Abel rendait déjà un culte qui était agréable à Dieu au moment où il fut assassiné par Caïn, lequel était rongé de jalousie. Quant à la New English Bible, elle rend ce passage comme suit: “En ce temps-là, les hommes commencèrent à invoquer le SEIGNEUR par son nom.” (Voir également The New American Bible). En revanche, le Targum palestinien considère cette invocation du nom de Jéhovah comme une chose condamnable. Le célèbre Rashi (Rabbi Shelomoh Yitschaki, 1040-1105 de notre ère) rend Genèse 4:26 comme suit: “Alors ce qui est profane a été appelé du Nom du Seigneur.” Autrement dit, on a attribué aux hommes et aux objets inanimés les qualités de Jéhovah et on les a donc appelés par son nom. Cela voudrait dire que c’est à cette époque qu’on a commencé à pratiquer l’idolâtrie au nom de Jéhovah.
9 Que cette invocation du nom de Jéhovah ne s’adressait pas à lui, cela ressort du fait que ce n’est qu’après la naissance d’Énosch, soit 387 ans plus tard, que parut un homme qui reçut l’approbation de Dieu. Il s’appelait Hénoch.
DES HOMMES MARCHENT AVEC DIEU
10. Le fait qu’Hénoch marchait avec le vrai Dieu eut-il quelque effet sur la conduite de Jarèd, son père, qui vécut plus longtemps que lui?
10 Voici ce que nous lisons à propos d’Hénoch qui naquit en 3404 avant notre ère (622 A. M.), et qui est le descendant d’Énosch à la quatrième génération: “Et Hénoch vécut soixante-cinq ans. Puis il devint père de Métuschélah. Et après qu’il eut engendré Métuschélah, Hénoch continua de marcher avec le vrai Dieu trois cents ans. Pendant ce temps, il devint père de fils et de filles. Ainsi tous les jours d’Hénoch s’élevèrent à trois cent soixante-cinq ans.” (Genèse 5:21-23). Hénoch eut une vie courte relativement à celle de son père, Jarèd, qui vécut neuf cent soixante-deux ans, et à celle de son fils Métuschélah, qui vécut neuf cent soixante-neuf ans et fut le seul à connaître une telle longévité. Pourtant, Hénoch “marchait avec le vrai Dieu”. Le texte ne dit pas cela de Jarèd, son père, qui vécut encore huit cents ans après la naissance d’Hénoch (Genèse 5:18, 19). Manifestement donc, la foi de Jarèd n’était pas comparable à celle d’Hénoch, et il ne marcha pas en accord avec la volonté et le dessein révélé de Jéhovah.
11. Quelle prophétie Hénoch prononça-t-il, et qu’est-ce que cela indiquait quant à la conduite de ses contemporains?
11 Hénoch est compté parmi les prophètes du vrai Dieu. Nous lisons en effet ce qui suit dans une lettre écrite au premier siècle de notre ère: “Oui, le septième dans la généalogie qui part d’Adam, Hénoch, a aussi prophétisé sur eux, quand il a dit: ‘Voici que Jéhovah est venu avec ses saintes myriades, pour exécuter le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies de tous leurs actes d’impiété qu’ils ont commis avec impiété, et de toutes les choses choquantes que les pécheurs impies ont proférées contre lui.’” (Jude 14, 15). Cette prédiction laisse entrevoir la situation religieuse qui existait au temps d’Hénoch. Sinon, pour quelle raison Jéhovah aurait-il fait prononcer une telle prophétie annonçant l’exécution prochaine et certaine de son jugement contre tous les impies? Hénoch n’ayant rien de commun avec les impies de son temps, Dieu pouvait l’utiliser en qualité de prophète. Il “marchait avec le vrai Dieu”, quoique vivant en dehors du Paradis qui existait toujours et qui était gardé par des chérubins.
12, 13. De l’avis de certains Juifs et même de membres de la chrétienté, où Hénoch a-t-il été emmené?
12 Pourquoi donc Hénoch vécut-il si peu de temps compte tenu de la longévité de l’époque? Le livre de la Genèse (5:24) répond en ces termes: “Et Hénoch marchait avec le vrai Dieu. Puis il ne fut plus, car Dieu le prit.”
13 Hénoch se trouvait vraisemblablement en très grand danger quand Dieu le prit. Est-ce parce que ses ennemis cherchaient à le tuer que Dieu le fit disparaître, lui épargnant ainsi une mort violente? Nous l’ignorons. Mais la question suivante se pose: Où Dieu l’emmena-t-il? Certains Juifs sont d’avis que Dieu l’a pris avec lui dans les cieux; c’est aussi ce que l’on croit aujourd’hui dans la chrétienté. Par exemple, le rédacteur de la lettre aux Hébreux, écrite au premier siècle, fait un commentaire sur Hénoch; voici comment le docteur James Moffatt a rendu ce passage (Hébreux 11:5): “Par la foi, Hénoch fut enlevé au ciel, en sorte qu’il n’est point mort (il n’a pas été surpris par la mort, car Dieu l’enleva).” (A New Translation of The Bible). Dans la New English Bible on lit: “Par la foi Hénoch fut enlevé vers une autre vie sans connaître la mort; on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait enlevé. Avant son enlèvement, en effet, les Écritures rendent témoignage qu’il avait plu à Dieu.”
14. Le fait de marcher avec Dieu donnait-il à Hénoch le droit d’aller au ciel? Justifiez votre réponse.
14 Pourtant, au Psaume 89:48, la question suivante est posée: “Quel est l’homme valide en vie qui ne verra pas la mort? Pourra-t-il donner à son âme de s’échapper de la main du Schéol?” Ainsi, comme tous les hommes, Hénoch a hérité la mort du pécheur Adam; lui aussi devait mourir, bien qu’il marchât avec le vrai Dieu. Plus tard, il fut également dit de l’arrière-petit-fils d’Hénoch qu’il “marchait avec le vrai Dieu”, et pourtant, il ne mourut pas prématurément. Il vécut plus longtemps qu’Adam, soit neuf cent cinquante ans (Genèse 6:9; 9:28, 29). Par conséquent, le fait qu’Hénoch ait marché avec Dieu pendant moins longtemps que Noé, son arrière-petit-fils, ne lui donna pas le droit d’aller au ciel ni d’accéder à quelque autre vie, pas plus d’ailleurs qu’à Noé, qui marcha avec son Créateur plus longtemps que lui.
15. Comment Hénoch a-t-il pu être transféré pour ne pas voir la mort?
15 Le prophète Moïse est mort à l’âge de cent vingt ans. Dieu l’a enterré et encore aujourd’hui personne ne sait où se trouve sa tombe (Deutéronome 34:5-7). De même, Dieu a soudainement enlevé Hénoch à ses contemporains, et aucune tombe ne marque l’endroit où il est mort et a été enterré. Il n’a pas connu une mort violente de la main de ses ennemis. Comme il était prophète, il se peut que Dieu l’ait ravi en extase pour lui donner une vision prophétique de son nouvel ordre de choses, où “il engloutira bel et bien la mort pour toujours”. (Ésaïe 25:8.) Hénoch espérait vivre dans cet ordre nouveau sur une terre paradisiaque. Tandis que sous l’empire de sa vision il voyait l’humanité délivrée de la mort par la miséricorde divine, Dieu a très bien pu l’enlever et mettre un terme à sa vie sans même qu’il s’en rende compte. Ainsi se seraient accomplies, de façon remarquable, les paroles renfermées dans Hébreux 11:5:
“Par la foi, Hénoch fut transféré pour ne pas voir la mort, et on ne le trouva nulle part, parce que Dieu l’avait transféré; avant son transfert, en effet, il avait reçu le témoignage qu’il avait plu à Dieu.” — Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.
LES JOURS QUI PRÉCÉDÈRENT LE DÉLUGE
16. Qu’est-ce qui nous permet de dire qu’Adam et Métuschélah se connaissaient?
16 Métuschélah, l’un des fils d’Hénoch, naquit 969 ans avant le déluge universel, et il mourut dans l’année même de ce cataclysme. Bien qu’il appartienne à la huitième génération des descendants d’Adam, se peut-il qu’il ait connu le premier homme? Certainement. Créé 1 656 ans avant le déluge, Adam a vécu 930 ans. Son âge, ajouté à celui de Métuschélah, nous donne un total de 1 899 ans. Si, de ce chiffre, nous retranchons 1 656, nous obtenons 243 ans. Il s’ensuit donc qu’Adam et Métuschélah ont été contemporains pendant 243 ans. Genèse 5:5, 21, 25-27.
17. Quelle prophétie Lamech, l’un des fils de Métuschélah, prononça-t-il à la naissance de Noé, et pourquoi le nom de Noé était-il approprié?
17 Métuschélah vécut assez longtemps pour entendre les avertissements relatifs à la venue prochaine d’un déluge universel, et il fut presque témoin de l’achèvement des travaux entrepris en vue de la survie de quelques humains à travers cette catastrophe mondiale. Il a vu son petit-fils Noé prêcher la justice et construire ce qui allait sauver ces personnes. Lamech, l’un des fils de Métuschélah, devint le père de Noé. À la naissance de ce fils, Lamech divinement inspiré prononça une prophétie, révélant ainsi que Dieu avait pour dessein de se servir de Noé. Nous lisons à ce sujet: “Et Lamech vécut cent quatre-vingt-deux ans. Puis il devint père d’un fils. Alors il l’appela du nom de Noé, en disant: ‘Celui-ci nous apportera une consolation dans notre travail et dans la douleur de nos mains provenant du sol que Jéhovah a maudit.’” Lamech mourut cinq ans avant le déluge (Genèse 5:27-31). Le nom de Noé était donc conforme à la prophétie de Lamech, car il signifie “Repos” et implique l’idée de la consolation qui résulte du repos. Ainsi allait être levée la malédiction que Dieu avait prononcée sur le sol à la suite de la transgression d’Adam. — Genèse 3:17.
18. Quel âge avait Noé lorsque le déluge commença, et quand il prit fin?
18 Noé était âgé de six cents ans lorsque vint le déluge et c’est dans sa six cent unième année que les eaux tarirent (Genèse 7:11; 8:13; 7:6). Ce cataclysme mondial préfigure un bouleversement bien plus grand encore qui va survenir prochainement, dans notre génération. Il convient donc que nous examinions attentivement l’époque qui précéda cette catastrophe. — Proverbes 22:3.
19. En quoi la conduite de Noé était-elle semblable à celle d’Hénoch?
19 Né en 2970 avant notre ère (1056 A. M.), Noé est resté plusieurs siècles sans enfants. “Et Noé atteignit cinq cents ans. Après cela, Noé devint père de Sem, Cham et Japhet.” (Genèse 5:32). Jouissait-il d’une bonne réputation à l’époque où il n’était pas encore devenu père de famille? “Ceci est l’histoire de Noé. Noé était un homme juste. Il se montrait sans défaut parmi ses contemporains. Noé marchait avec le vrai Dieu.” (Genèse 6:9, 10). Ainsi, Noé était comme Hénoch.
20. Quelle question se pose au sujet des “fils du vrai Dieu” présents sur la terre aux jours de Noé?
20 Bien que Noé fût un descendant de Seth et d’Hénoch et qu’il ait aussi marché avec le vrai Dieu, il n’a pas été appelé ‘fils du vrai Dieu’. S’il en est ainsi, à qui d’autre parmi les descendants d’Adam a-t-on donné ce nom? Quels sont ceux qui sont apparus sur la terre aux jours de Noé et à propos desquels nous lisons: “Or il advint, lorsque les hommes commencèrent à croître en nombre à la surface du sol et que des filles leur furent nées, que les fils du vrai Dieu remarquèrent alors les filles des hommes, qu’elles étaient belles; et ils se mirent à prendre pour eux des femmes, c’est-à-dire toutes celles qu’ils choisirent. Après cela, Jéhovah dit: ‘Mon esprit n’agira pas envers l’homme indéfiniment, puisqu’il est également chair. Aussi ses jours s’élèveront-ils à cent vingt ans.’” — Genèse 6:1-3.
21. Qui étaient ces “fils du vrai Dieu”, et que se mirent-ils à désirer?
21 Ces “fils du vrai Dieu” étaient certainement des anges qui, jusqu’alors, avaient appartenu à l’organisation céleste de Jéhovah composée de ses saints fils. C’est cette organisation ou “femme” symbolique de Jéhovah qui devait devenir la mère de la “postérité” promise. Lors de la fondation de la terre, la demeure de l’homme, ces fils de Dieu, qui avaient été témoins de l’œuvre créatrice de Jéhovah, s’étaient mis à pousser des acclamations (Job 38:7; Genèse 3:15). Plus tard, voyant combien étaient belles les filles des hommes que l’on donnait en mariage, ils ont conçu un appétit charnel pour elles et les ont désirées pour femmes.
22. Comment ces “fils du vrai Dieu” ont-ils satisfait leur désir et par là même péché?
22 Mais comment des créatures spirituelles pourraient-elles avoir des relations intimes avec des femmes de chair? Tout simplement en se matérialisant et en devenant des hommes désirables. Il leur serait alors possible d’épouser ces femmes et d’avoir des relations avec elles. Certes, le Créateur et Père céleste avait autorisé le mariage, mais entre créatures terrestres charnelles de même nature, et non entre créatures spirituelles et créatures charnelles; ces “fils du vrai Dieu” ne se sont donc pas matérialisés pour servir en qualité de messagers de Jéhovah chargés de mission par lui. Ils ont provoqué un mélange de natures, c’est-à-dire le mélange de la nature spirituelle et de la nature charnelle, ou encore le mélange de la nature céleste et de la nature terrestre (Lévitique 18:22, 23). Manifestement, ces “fils du vrai Dieu” ont péché en agissant de la sorte.
23. Quelle qualité Jéhovah a-t-il exercée pendant longtemps à l’égard de l’humanité pécheresse, mais que finit-il par déclarer?
23 À présent, plus de mille ans s’étaient écoulés depuis qu’en Éden Adam s’était rebellé contre la souveraineté universelle de Jéhovah. Dieu s’était montré patient à l’égard de l’humanité pécheresse, car déjà aux jours d’Hénoch, l’arrière-grand-père de Noé, les hommes en général étaient des “impies” notoires. Et voilà que maintenant ils pratiquaient une forme nouvelle de corruption morale et de perversion sexuelle en mariant des femmes à des anges matérialisés. Mais un jour, le Créateur cesserait de se montrer patient et tolérant; il agirait contre ces hommes qui s’étaient avilis. C’est avec juste raison que Jéhovah finit par dire: “Mon esprit n’agira pas envers l’homme indéfiniment, puisqu’il est également chair. Aussi ses jours s’élèveront-ils à cent vingt ans.” — Genèse 6:3.
24. a) Par ces paroles Dieu fixait-il une limite à la longévité humaine, comme il l’a fait pour Moïse? b) Que voulait plutôt dire Dieu, et pourquoi cette longue période de temps accordée aux hommes était-elle une marque de bonté de sa part?
24 Par ces paroles, Dieu ne fixait pas une limite à la longévité humaine, comme il le fit plus tard pour le prophète Moïse, qui vécut jusqu’à l’âge de cent vingt ans. Dieu entendait plutôt par là que le monde des hommes impies allait encore durer cent vingt ans, après quoi viendrait le déluge universel. Ce décret divin a donc été publié en 1536 A. M. ou 2490 avant notre ère. Ainsi, le “temps de la fin” avait commencé pour ce monde d’impies. Le Dieu qui a un dessein mesurait le temps. Il n’avait certes pas prévu que les “fils du vrai Dieu” se conduiraient de façon aussi choquante; néanmoins il resta maître de la situation. Dieu est infiniment sage et tout-puissant; en attendant aussi longtemps pour mettre un terme au monde d’impies, il manifestait sa bonté. Comment cela? Eh bien, il publia son décret vingt ans avant que Noé ne devienne père de famille. Celui-ci a donc pu engendrer trois fils qui, devenus des hommes, se sont mariés et ont aidé leur père dans ses préparatifs en vue de survivre au déluge menaçant. — Genèse 5:32; 7:11.
LES NÉPHILIM
25, 26. Quel nom a-t-on donné aux fils nés de l’union des anges avec des femmes, et pourquoi?
25 L’union des “fils du vrai Dieu” avec les filles des hommes allait être de courte durée. Mais ces unions seraient-elles fécondes? Naîtrait-il quelque chose de ce mélange de natures entre des esprits matérialisés et des femmes aptes à la maternité? Le livre de la Genèse (6:4) répond en ces termes:
“Les Néphilim se trouvaient sur la terre en ces jours-là, et aussi après cela, quand les fils du vrai Dieu continuèrent d’avoir des rapports avec les filles des hommes et qu’elles leur donnèrent des fils: ils furent les puissants du temps jadis, les hommes de renom.”
26 De ces mariages naquirent des fils hybrides, donc incapables de se reproduire selon leur espèce. On les appela Néphilim, nom qui signifie “Abatteurs”, c’est-à-dire ceux qui font tomber autrui par la violence. Devenus adultes, ces hybrides puissants semèrent la violence et instaurèrent un régime de terreur.
27. Qu’est-ce que Dieu allait faire disparaître de la surface du sol, et pourquoi?
27 L’union des “fils du vrai Dieu” matérialisés et désobéissants avec des femmes n’était certes pas bénéfique pour la famille humaine. “En conséquence, Jéhovah vit que la malice de l’homme était abondante sur la terre et que toute inclination des pensées de son cœur n’était toujours que mauvaise. Et Jéhovah eut des regrets d’avoir fait les hommes sur la terre et il fut peiné dans son cœur. Aussi Jéhovah dit-il: ‘Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés, depuis l’homme jusqu’à l’animal domestique, jusqu’à l’animal qui se meut et jusqu’à la créature volante des cieux, car je regrette de les avoir faits.’ Mais Noé trouva faveur aux yeux de Jéhovah.” (Genèse 6:5-8). Jéhovah regrettait que ses créatures se soient dégradées à ce point tant moralement que spirituellement. Quel dommage que la terre fût peuplée d’hommes aussi dépravés! Ces hommes-là, Dieu allait en débarrasser la surface du sol, mais il épargnerait l’espèce humaine dont faisait partie Noé, qui, lui, était un homme juste.
28. Pourquoi pouvons-nous être reconnaissants envers Dieu d’avoir mis un terme à la violence qui régnait sur la terre avant le déluge?
28 La conduite de Noé et des membres de sa famille offrait un contraste criant avec celle de leurs contemporains. “La terre se dégrada sous le regard du vrai Dieu et la terre se remplit de violence. Ainsi Dieu vit la terre et voici qu’elle était dégradée, car toute chair avait dégradé sa voie sur la terre.” (Genèse 6:11, 12). En ces jours d’avant le déluge, le monde des hommes était entré dans une ère de violence. Aujourd’hui aussi nous vivons à “l’âge de la violence”, âge qui a été inauguré en 1914, avec la Première Guerre mondiale. Imaginez-vous quelles conditions régneraient à présent dans le monde si le Dieu Tout-Puissant n’avait pas mis un terme à “l’âge de la violence” qui précéda le déluge? Cela donne le frisson. Il y a bien longtemps que la terre serait devenue un endroit trop dangereux pour y vivre. Nous pouvons être reconnaissants envers Dieu d’avoir mis fin par le déluge à cet “âge de violence”.
FIN D’UN MONDE, SURVIE DE LA RACE
29. Les instructions que Jéhovah donna à Noé étaient conformes à quel dessein divin relatif à la terre?
29 Jéhovah Dieu ne renonça pas à son dessein originel. Il désirait toujours que la terre devienne un paradis peuplé par les descendants du premier couple humain. Pour cela, il allait préserver la lignée qui devait produire le Messie. À Noé, un homme obéissant, il donna donc l’ordre de construire une arche (ou coffre flottant) suffisamment spacieuse pour abriter sa famille ainsi que les différentes espèces d’animaux terrestres et d’oiseaux, tels les colombes et les corbeaux. Comme il n’y avait dans l’arche ni machines ni stock de combustible, toute la place était disponible. Le navire flottait tout simplement avec, à son bord, sa cargaison d’âmes vivantes et une réserve de nourriture pour une année environ. — Genèse 6:13 à 7:18.
30. Pour expliquer pareille inondation à l’échelle planétaire, quel était l’aspect du globe terrestre depuis le second “jour” de la création?
30 Mais comment expliquer pareille inondation à l’échelle planétaire? Tout d’abord, représentons-nous l’aspect du globe terrestre à cette époque-là. Sa surface était recouverte par les mers d’où émergeaient des terres plus ou moins étendues. Au-dessus, il y avait une voûte ou étendue renfermant l’atmosphère, c’est-à-dire l’air que respirent toutes les créatures vivantes. Puis, au-delà, se trouvait une immense voûte d’eau qui enveloppait la terre comme dans des langes. Il s’agissait des eaux que le Créateur avait fait s’élever au deuxième jour de la création, à une hauteur scientifiquement exacte. Ces eaux sont restées en suspension, formant une enveloppe autour de la terre, jusqu’au jour où, selon le dessein de Dieu, elles déferlèrent sur notre planète (Genèse 1:6-8). Un rédacteur biblique inspiré du premier siècle nous propose cette intéressante description: “Il y eut des cieux dès les temps antiques et, bien compacte, une terre sortant de l’eau et se trouvant au milieu de l’eau grâce à la parole de Dieu.” — II Pierre 3:5.
31, 32. Que révèle le journal de bord de Noé à propos du déluge?
31 Ainsi, le déluge universel n’est pas un mythe d’origine babylonienne. Il s’agit bel et bien d’un fait historique qui a laissé des traces sur la terre. On en connaît la date et la durée. D’après le journal de bord de Noé, le déluge a commencé le dix-septième jour du deuxième mois de l’année lunaire, en l’an six cent de la vie de Noé.
32 Noé a ensuite noté dans son journal qu’une pluie torrentielle est tombée pendant quarante jours; les eaux ont submergé les montagnes de sorte qu’elles ont dépassé leurs sommets de quinze coudées. Le dix-septième jour du septième mois lunaire l’arche s’est posée sur les montagnes d’Ararat. Par la puissance de Jéhovah, de nouveaux bassins s’étaient formés sur l’écorce terrestre, bassins qui recueillirent les eaux du déluge. Le premier jour du premier mois de la nouvelle année lunaire, le drainage de la terre était achevé. Aussi, le vingt-septième jour du deuxième mois de cette année-là, soit une année lunaire et dix jours après que les écluses des cieux se furent ouvertes, Dieu dit à Noé de sortir de l’arche et de faire débarquer toutes les créatures animales. — Genèse 7:11 à 8:19.
33. Qui a été détruit au déluge, et qui a survécu?
33 Ainsi, grâce à la protection divine, des descendants d’Adam ont survécu au déluge universel qui a mis un terme à un monde d’impies. Il va sans dire que les Néphilim, les hybrides de renom, ont tous été détruits puisque c’étaient des êtres de chair comme les autres hommes. Un rédacteur biblique du premier siècle résume les faits en termes très simples. Il dit:
“Il [Dieu] ne s’est pas retenu de châtier un monde ancien, mais a sauvegardé Noé, prédicateur de justice, avec sept autres, quand il a amené un déluge sur un monde d’impies. (...) Par ces choses mêmes le monde d’alors subit la destruction quand il fut inondé par l’eau.” — II Pierre 2:5; 3:6.
34. D’après Moïse, qu’arriva-t-il aux créatures vivantes sur la terre et aux occupants de l’arche?
34 Cette déclaration est confirmée par les paroles suivantes de Moïse: “Tout ce en quoi le souffle de la force de vie était en action dans les narines, c’est-à-dire tout ce qui était sur le sol ferme, mourut. Ainsi il effaça toutes les choses qui possédaient l’existence et qui étaient à la surface du sol, depuis l’homme jusqu’à la bête, jusqu’à l’animal qui se meut et jusqu’à la créature volante des cieux, et ils furent effacés de la terre; et il n’y avait que Noé et ceux qui étaient avec lui dans l’arche qui survivaient. Et les eaux submergèrent la terre cent cinquante jours.” — Genèse 7:22-24.
35. Si nous ne voulons pas être réservés pour le “jour mauvais” où Dieu exécutera son jugement, que devons-nous faire dès à présent, à l’exemple de Noé?
35 Assurément, ce déluge universel fut un “acte de Dieu”. Il illustra de façon tragique un fait que nous ferons bien de prendre en considération, à savoir: “Jéhovah sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux et réserver les injustes pour le jour du jugement, pour être retranchés.” (II Pierre 2:9). “Jéhovah a tout fait pour son dessein, oui, même le méchant pour le jour mauvais.” (Proverbes 16:4). Par conséquent, si nous ne voulons pas être réservés pour le “jour mauvais” qui approche à grands pas, le “jour” fixé par Jéhovah pour exécuter son juste jugement sur tous les hommes injustes, il nous faut ‘marcher avec Dieu’, à l’exemple de Noé, et nous conformer à son dessein.
36. a) Lors du déluge, qu’arriva-t-il aux Néphilim? b) Quel fut le sort des “fils du vrai Dieu” désobéissants?
36 Lors du déluge, Dieu exécuta son jugement non seulement contre les hommes impies et les Néphilim, mais aussi contre les “fils de Dieu”. Il est de fait que lorsque les eaux recouvrirent la terre, les “fils du vrai Dieu” abandonnèrent leurs femmes et leurs enfants pour se dématérialiser et échapper à la mort par noyade. Mais que se passa-t-il quand ils regagnèrent la sphère spirituelle qui est vraiment leur demeure? Renouèrent-ils des relations étroites avec Dieu? Retrouvèrent-ils la place qu’ils occupaient dans sa sainte organisation céleste en tant que “fils du vrai Dieu”? Non. Ces esprits désobéissants devinrent en réalité des “démons” (outre Satan le Diable); d’ailleurs, c’est à leur sujet qu’a parlé le prophète Moïse (Deutéronome 32:17; voir aussi Psaume 106:37). Mais les rédacteurs bibliques du premier siècle donnèrent plus de précisions quant à la façon dont Jéhovah Dieu a traité ces esprits désobéissants. À ce propos on lit:
“Les anges qui n’ont pas gardé leur position originelle, mais ont abandonné leur propre demeure, il les a réservés dans des liens éternels, sous l’obscurité épaisse, pour le jugement du grand jour.” (Jude 6). “[Les] esprits en prison, qui jadis avaient été désobéissants quand la patience de Dieu attendait, aux jours de Noé, pendant que se construisait l’arche, dans laquelle peu de gens, c’est-à-dire huit âmes, furent transportés sains et saufs à travers l’eau.” (I Pierre 3:19, 20). “Dieu en effet ne s’est pas retenu de châtier les anges qui avaient péché, mais, les jetant dans le Tartare, les a livrés à des fosses d’obscurité épaisse, afin d’être réservés pour le jugement.” — II Pierre 2:4.
37. Lorsqu’ils ont regagné la sphère spirituelle, quelle a été la situation des “fils du vrai Dieu” désobéissants?
37 Ainsi, lorsque les “fils du vrai Dieu” désobéissants se sont dématérialisés et ont regagné la sphère spirituelle, ils ne sont pas redevenus les saints anges qu’ils avaient été. Au contraire, ils se sont retrouvés aux cotés de Satan le Diable, la première créature qui se rebella contre Jéhovah Dieu. Désormais, ils étaient indignes d’appartenir à l’organisation céleste de Jéhovah, sa “femme”, qui se compose des “fils du vrai Dieu”, lesquels sont saints et obéissants. C’est la raison pour laquelle ils ont été ravalés au rang de “démons”. Cet état très bas et déshonorant a été appelé à juste titre Tartare, nom emprunté à la langue grecque. La version Syriaque de la Bible en parle comme des “lieux les plus bas”. (Voir aussi Job 40:15; 41:23 dans la version grecque des Septante.) Dorénavant, ces esprits désobéissants seraient privés de la clarté spirituelle que Dieu répand sur ses anges fidèles. Ils ont donc été plongés dans d’épaisses ténèbres et y sont retenus comme par des “liens éternels”, car Dieu les réserve pour le “jugement du grand jour”. Inutile de dire qu’ils sont incapables d’éclairer les hommes.
38. De qui ces esprits désobéissants sont-ils devenus la “postérité”, et comment s’y prennent-ils pour tromper les hommes et les asservir?
38 Ces esprits désobéissants sont devenus la “postérité” invisible du Grand Serpent, Satan le Diable. Toutefois, le fait qu’ils ont tous été jetés dans le Tartare ou “livrés à des fosses d’obscurité épaisse” ne correspond pas à l’écrasement de la tête du serpent par la “postérité” promise de la “femme” céleste de Dieu. Cette “postérité” n’avait pas encore fait son apparition, et les esprits méchants emprisonnés étaient impatients de la connaître pour la meurtrir au “talon”. (Genèse 3:15.) Soumis à leur chef Satan, ils se sont donc tenus près des hommes afin de les tromper et de les dresser contre la “postérité”, aussitôt qu’elle se manifesterait. Comme le pouvoir de se matérialiser leur a été ôté, ils cherchent à entrer en communication avec les humains par l’entremise de médiums. Ils disent être les “âmes désincarnées” des morts. Ils obsèdent et harcèlent les personnes influençables et vont même jusqu’à prendre possession de celles qui ne leur offrent aucune résistance. Sous l’inspiration divine, Moïse mit en garde les Israélites contre ces démons qui sont les ennemis de Jéhovah (Deutéronome 18:9-13). Méfions-nous donc du spiritisme!
39. Si ce n’est vers les démons, vers qui devons-nous nous tourner pour être éclairés spirituellement?
39 Nous qui désirons être éclairés par Jéhovah sur son “dessein éternel”, tenons-nous éloignés de ces puissances des ténèbres qui aveuglent la majorité des hommes pour qu’ils ne discernent pas la vérité de Dieu. Selon ce que le psalmiste inspiré déclara à Jéhovah, c’est sa Parole écrite, la Sainte Bible, qui est pour nous le canal par lequel Dieu répand la lumière spirituelle. Il a dit: “Ta parole est une lampe pour mon pied, et une lumière pour ma route.” — Psaume 119:105.
40. En dépit de la rébellion des anges et des hommes, quelle raison avons-nous de nous montrer fidèles envers l’organisation céleste de Dieu et de coopérer avec elle?
40 À la lumière de la Parole de Dieu, nous venons d’analyser les 1 656 premières années de la vie de l’homme sur la terre, soit depuis la création d’Adam jusqu’au déluge, au temps de Noé. En dépit de la rébellion des anges et des hommes, le Dieu immuable est resté fidèle à son dessein originel relativement à l’humanité. Nous ignorons combien d’anges ont péché après avoir succombé à un désir égoïste et ont finalement été exclus de l’organisation ou “femme” céleste de Dieu; leur nombre n’est pas précisé. Quoi qu’il en soit, il ne peut être comparé à celui des anges qui sont demeurés fidèles à Jéhovah, comme une femme à son mari aimant. Des milliers d’années plus tard, le prophète Daniel regarda en vision cent millions d’anges fidèles qui servaient le Dieu Très-Haut, “l’Ancien des Jours”. (Daniel 7:9, 10.) Cette “femme” céleste qui allait enfanter la “postérité” promise nourrissait une profonde inimitié contre le Grand Serpent, Satan le Diable, et contre sa “postérité”. Elle était fermement résolue à coopérer avec Jéhovah pour la réalisation de son dessein nouvellement révélé et selon lequel il produirait au temps marqué la “postérité”.
41. Qu’est-ce que Satan était déterminé à prouver devant toute la création? Est-il parvenu à ses fins, même avant le déluge?
41 Aussitôt qu’ils ont été créés humains parfaits dans le Paradis de délices, Adam et Ève ont constitué la partie visible de l’organisation universelle de Jéhovah. Soumis à la tentation, ils ne sont pas restés intègres vis-à-vis de leur Créateur et Père céleste. Après leur condamnation à mort, ils ont été exclus de l’organisation universelle de Jéhovah et ont perdu le privilège d’être comptés parmi ses enfants. Mais comment leurs descendants allaient-ils se comporter? Si l’on se base sur l’infidélité d’Adam et Ève, il était peu probable que leurs enfants, qui avaient hérité l’imperfection et le péché, gardent leur intégrité envers Jéhovah si le Grand Serpent, Satan le Diable, les soumettait à la tentation et à certaines pressions. Manifestement, Satan était déterminé à prouver devant toute la création, tant dans les cieux que sur la terre, qu’aucun d’eux ne resterait fidèle. Est-il parvenu à ses fins, même avant le déluge? Les Écritures, qui expriment le point de vue de Dieu sur la question, révèlent que de la création jusqu’au déluge, au moins trois hommes ont maintenu leur intégrité, à savoir Abel, Hénoch et Noé.
42, 43. a) Que prouvent les cas d’Abel, d’Hénoch et de Noé? b) Y aurait-il d’autres hommes qui se montreraient intègres, ainsi que Jéhovah l’avait prévu?
42 Ces trois hommes fidèles qui craignaient Dieu, leur Créateur, ont soutenu sa souveraineté universelle. Ils ont prouvé que le Diable a menti lorsqu’il a prétendu mensongèrement que pas un homme, même si on le plaçait dans un cadre paradisiaque, ne resterait intègre envers Jéhovah Dieu le Tout-Puissant, si lui, Satan, le soumettait aux tentations et aux pressions. Les cas d’Abel, d’Hénoch et de Noé prouvent que le Créateur a eu raison de laisser vivre les descendants des pécheurs Adam et Ève. Il ne faisait pas de doute qu’en dehors de ces trois hommes d’autres créatures terrestres se montreraient fidèles, fournissant ainsi de nombreux autres arguments contre le Diable, qui a menti et diffamé Dieu.
43 Tout s’est donc passé comme Jéhovah l’avait prévu, et son dessein s’accomplirait à coup sûr. Son dessein messianique, celui qu’il révéla dans le jardin d’Éden en présence du Grand Serpent, donna plus de force encore à son dessein originel, dont la réalisation était certaine. La souveraineté universelle de Dieu sur la terre, qui a été manifestée avec puissance lors du déluge, subsistera éternellement.
-
-
La descendance humaine de la “Postérité” est établieSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 7
La descendance humaine de la “Postérité” est établie
1. Pourquoi l’attitude d’Abel, d’Hénoch et de Noé a-t-elle affermi Satan le Diable dans sa résolution de briser la “postérité”?
LE “DESSEIN éternel” de Jéhovah gravite autour de la “postérité” de la “femme” de Dieu. La lutte qui commença en Éden entre Satan et Dieu avait pour objet cette mystérieuse “postérité”. Il ne pouvait en être autrement, puisque cette “postérité” devait apparaître au temps fixé pour meurtrir la tête du Grand Serpent, et que Satan le Diable savait bien que la “tête” en question était la sienne (Genèse 3:15). Il était déterminé à corrompre cette “postérité” encore à venir, afin qu’elle se montre infidèle et soit ainsi indigne de jouer un rôle dans le dessein divin. Au déluge, Satan perdit la première manche dans la lutte qui s’était engagée entre Dieu et lui. En effet, il n’est pas parvenu à briser l’intégrité de tous les descendants du premier couple humain, car au moins trois hommes sont restés fidèles à Dieu. Par leur attitude, Abel, Hénoch et Noé ont entamé l’assurance de Satan, qui, du coup, s’est montré plus résolu que jamais à briser la “postérité”.
2. Quel départ Noé a-t-il donné à l’humanité après le déluge, et comment?
2 Les 658 années qui suivirent le déluge furent des années fort révélatrices en ce qui concerne certains détails sur la “postérité”. Depuis le déluge, tous les hommes descendent de Noé, le constructeur de l’arche qui a survécu à ce cataclysme universel. Avec Noé, le monde des hommes a pris un nouveau départ dans la justice, car “Noé marchait avec le vrai Dieu”. (Genèse 6:9.) Certes, il avait hérité de l’imperfection; néanmoins, sur le plan moral, il se montrait sans défaut et irréprochable devant Dieu. Nous qui sommes ses descendants, ne devrions-nous pas lui en être reconnaissants? À peine Noé était-il sorti de l’arche qui s’était posée sur les monts d’Ararat, qu’il introduisait l’humanité dans le culte de Jéhovah Dieu, Celui qui garde en vie.
“Puis Noé bâtit un autel à Jéhovah, et prit quelques-unes de toutes les bêtes pures et de toutes les créatures volantes pures, et offrit des holocaustes sur l’autel. Alors Jéhovah sentit une odeur reposante, et ainsi Jéhovah dit en son cœur: ‘Jamais plus je n’appellerai le mal sur le sol à cause de l’homme, car l’inclination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse; et jamais plus je ne porterai de coup à toute chose vivante, comme je l’ai fait. Car tous les jours que durera la terre, semailles et moisson, et froid et chaud, et été et hiver, et jour et nuit, jamais ne cesseront.’” — Genèse 8:20-22; voir Ésaïe 54:9.
3. Comment la prophétie que Lamech prononça à la naissance de Noé se réalisa-t-elle, et de quoi l’arc-en-ciel est-il devenu le symbole?
3 Ainsi, les paroles prophétiques que Lamech avait dites à la naissance de son fils Noé étaient bien fondées (Genèse 5:29). La malédiction divine prononcée à la suite de la transgression d’Adam sur le sol à l’extérieur du jardin d’Éden fut levée, et Noé (dont le nom signifie “Repos”) offrit un holocauste à Dieu, faisant monter vers lui une odeur reposante qui l’incita à donner du repos à l’homme pour le soulager de la peine qu’il avait à cultiver un sol maudit. C’est alors que Dieu fit apparaître le premier arc-en-ciel dans la lumière du soleil, lequel éclairait maintenant directement la terre, car la voûte d’eau qui enveloppait notre planète avait disparu. Parlant de cet arc comme d’un signe ou d’une garantie, Jéhovah fit cette promesse: “Les eaux ne deviendront plus un déluge pour saccager toute chair.” Plus jamais un déluge ne s’abattrait sur la terre. — Genèse 9:8-15.
4. Les trois fils de Noé et leurs femmes ayant survécu avec lui au déluge, quelle question se posa alors quant à la “postérité” promise?
4 Seuls Noé, sa femme, ses trois fils Sem, Cham et Japhet ainsi que leurs femmes ont survécu à ce cataclysme universel. Et maintenant, par lequel de ces trois fils passerait la lignée qui devait aboutir à la “postérité” de la “femme” de Dieu? Le choix qui allait devoir être fait influerait différemment sur les trois races qui descendraient des trois patriarches Sem, Cham et Japhet. La prophétie que, dans une circonstance décisive, Dieu inspira à Noé relativement à ses trois fils, cette prophétie indiquait dans quelle direction irait la faveur et la bénédiction divines. Mais sur quelle base les choses se feraient-elles ainsi?
5. Pour quelle raison Noé prononça-t-il une malédiction sur Canaan, le fils de Cham?
5 Aux fils de Noé, Jéhovah avait donné l’ordre d’être féconds; aussi, deux ans après le déluge, Sem devint père d’Arpacschad (Genèse 11:10). Cham, lui, eut un fils du nom de Canaan (Genèse 9:18; 10:6). Un jour, pour une raison non précisée, Noé s’enivra en buvant du vin de sa vigne; cela se passait quelque temps après la naissance de Canaan. Cham entra dans la tente de Noé, son père, et le vit étendu et nu; au lieu de cacher sa nudité, il s’empressa de rapporter la chose à Sem et à Japhet. Ces derniers, qui respectaient leur père comme il convient, refusèrent de voir sa nudité; pénétrant à reculons dans la tente, ils étendirent sur Noé un vêtement. Ainsi, loin de tirer parti de cet incident, Sem et Japhet ont traité Noé avec un profond respect, gardant toute la considération qu’ils avaient pour celui qui était à la fois leur père et le prophète de Jéhovah.
“Et Noé finit par se réveiller de son vin et apprit ce que lui avait fait son plus jeune fils. Alors il dit: ‘Maudit soit Canaan! Qu’il devienne le dernier des esclaves de ses frères!’ Et il ajouta: ‘Béni soit Jéhovah, le Dieu de Sem, et que Canaan devienne son esclave! Que Dieu octroie un vaste espace à Japhet et qu’il réside dans les tentes de Sem! Que Canaan devienne aussi son esclave!’” — Genèse 9:20-27.
6. Conformément à la prophétie de Noé, par lequel de ses fils devait passer la lignée conduisant au Messie?
6 Noé n’était plus sous l’effet du vin lorsqu’il prononça ces paroles. Il n’a pas maudit toute la race qui devait naître de Cham, parce que celui-ci avait manqué de respect notamment à l’égard du prophète de Dieu. Aussi Dieu poussa-t-il Noé à ne maudire qu’un seul fils de Cham, savoir Canaan, celui dont les descendants devaient s’établir en Canaan. Or, les Cananéens sont bel et bien devenus les esclaves des descendants de Sem, lorsque Dieu, fidèle à la promesse qu’il avait faite à Abraham, l’Hébreu, fit entrer les Israélites en Canaan. Sem vécut encore cinq cent deux ans après le déluge, si bien qu’il a été contemporain d’Abraham pendant cent cinquante ans (Genèse 11:10, 11). Noé lui-même a dit que Jéhovah était le Dieu de Sem. Que Jéhovah donc soit loué, car c’est la crainte de son Dieu qui incita Sem à respecter Noé, le prophète de Dieu, comme il convient! Quant à Japhet, qu’adviendrait-il de lui? Loin d’être esclave comme Canaan, il serait traité en invité dans les tentes de Sem. Ainsi, conformément aux termes mêmes de la prophétie, Sem occuperait un rang supérieur à celui de son frère Japhet, étant l’hôte de ce dernier. Il s’ensuit donc que c’était la lignée de Sem qui conduirait au Messie.
LA FONDATION DE BABYLONE
7. Quel petit-fils de Cham édifia le premier Empire babylonien, et comment?
7 Un autre descendant de Cham a également eu une conduite condamnable. Il s’agit de Nimrod, son petit-fils. Noé, qui vécut encore trois cent cinquante ans après le déluge, a donc vu s’élever son arrière-petit-fils, et il a probablement assisté à sa chute (Genèse 9:28, 29). Nimrod fonda une organisation qui faisait partie de la “postérité” visible du Grand Serpent, Satan le Diable. Voici ce que nous lisons dans Genèse 10:8-12: “Et Cusch devint père de Nimrod. Il fut le premier qui devint un puissant sur la terre. Il se montra un puissant chasseur en opposition avec Jéhovah. C’est pourquoi il y a un dicton: ‘Comme Nimrod, — un puissant chasseur en opposition avec Jéhovah.’ Et le commencement de son royaume fut Babel, et Érech, et Accad, et Calnéh, au pays de Schinéar. De ce pays il passa en Assyrie et bâtit Ninive, et Réhoboth-Ir, et Calah, et Résen entre Ninive et Calah: c’est la grande ville.” Ainsi Nimrod édifia le premier Empire babylonien.
8, 9. a) Pourquoi Jéhovah ne choisit-il pas la ville de Babel pour y placer son nom? b) Quel langage n’a pas été confondu à Babel?
8 C’est à Babel (les Juifs d’expression grecque l’appelaient Babylone) qu’eut lieu la confusion des langues à l’époque où Jéhovah montra qu’il désapprouvait la construction de la ville et de sa tour parce que les bâtisseurs cherchaient à se faire un nom célèbre et refusaient de ‘se disperser sur toute la surface de la terre’. Bien évidemment, ils n’avaient pas prévu la décadence des villes de notre temps (Genèse 11:1-9). Encore que cet Empire babylonien de Nimrod fût le premier du genre, il ne devint pas la Première Puissance mondiale du récit biblique. C’est l’ancienne Égypte qui occupe cette place. Mais revenons à Babylone. Sa puissance politique se trouva affaiblie du fait que ses bâtisseurs s’étaient mis à parler différentes langues. Ainsi, Jéhovah avait rompu leur unité, les obligeant à se disperser sur toute la terre.
9 Jéhovah Dieu n’a pas choisi la ville de Babylone pour y placer son nom. Quant à Noé et à son fils Sem, sur qui reposait la bénédiction divine, ni l’un ni l’autre n’ont pris part à la construction de Babel et de sa tour dédiée au faux culte; par conséquent, leur langage n’a pas été confondu.
10, 11. a) Aux jours de Sem, lequel de ses descendants a été choisi pour produire la “postérité” promise? b) Ce choix a été connu au moyen de quelle révélation, faite à qui?
10 Noé mourut en 2020 avant notre ère. Deux ans plus tard, Abraham naissait dans la lignée de Sem, qui était toujours en vie. Abraham devint un adorateur de Jéhovah, le Dieu de Sem. Imaginez la joie que ce dernier a dû éprouver en apprenant l’extraordinaire révélation que Jéhovah avait faite à Abraham! C’était la preuve que Jéhovah s’en tenait au “dessein éternel” qu’il avait conçu dans le jardin d’Éden après la transgression d’Adam et Ève. Ainsi, parmi les descendants de Sem, c’étaient Abraham et sa lignée qui avaient été choisis pour produire la “postérité” de la “femme” de Dieu. Mais quelle était au juste cette révélation divine faite à Abraham, que l’on appelait en ce temps-là Abram?
11 Lorsqu’il fut favorisé par cette révélation, Abram résidait à Ur des Chaldéens, ville située en Mésopotamie, non loin de Babylone (Babel). Nous lisons ceci dans Genèse 12:1-3: “Alors Jéhovah dit à Abram: ‘Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai; et je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand; et montre-toi une bénédiction. Et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai celui qui appellera le mal sur toi, et grâce à toi se béniront assurément toutes les familles du sol.’”
12. Pour qui cette révélation était-elle une “bonne nouvelle”, et quel âge a vraisemblablement commencé avec cette révélation?
12 Oui, “toutes les familles du sol”, y compris celles du vingtième siècle! Nos familles ont donc la possibilité de se bénir grâce à Abram. C’est vraiment là une bonne nouvelle qui fut annoncée après le déluge, au vingtième siècle avant notre ère. Sa signification sera indiquée plus tard en ces termes: “Vous savez bien que ceux qui sont attachés à la foi, ce sont eux les fils d’Abraham. Or l’Écriture, voyant d’avance que Dieu déclarerait justes les gens des nations en raison de la foi, a annoncé d’avance la bonne nouvelle à Abraham, à savoir: ‘Grâce à toi toutes les nations seront bénies.’” (Galates 3:7, 8). Donc, on peut dire que l’âge de la bonne nouvelle (l’âge de l’évangile, comme certains l’appellent) a commencé en ce temps-là, peu avant qu’Abraham n’obéisse à l’ordre divin.
13. a) Dans quel état se trouvait Abraham du point de vue de la chair quand il reçut l’ordre divin? Par conséquent, qu’est-ce qui importait aux yeux de Dieu? b) Quand Abraham traversa-t-il l’Euphrate?
13 On notera ici que lorsque Dieu choisit Abraham pour qu’il devienne une source de bénédiction pour toutes les familles de la terre, il n’était pas encore circoncis. C’est vingt-quatre ans plus tard seulement, soit en l’année qui précéda la naissance de son fils Isaac (1918 av. n. è.), que Dieu ordonna au patriarche de se faire circoncire, lui et tous les mâles de sa maisonnée. Mais alors, si ce n’était pas la circoncision d’Abraham, qu’est-ce qui comptait donc aux yeux de Dieu? C’était sa foi. Jéhovah savait qu’Abraham avait foi en lui. Ce n’était pas en vain que Dieu lui avait ordonné de quitter son pays. Abraham avait promptement rassemblé sa maisonnée et s’était mis en route pour Haran, au nord-ouest d’Ur; puis de là, après la mort de Térah, son père, il avait traversé l’Euphrate, se dirigeant vers le pays que Jéhovah lui désignait. Ce passage de l’Euphrate eut lieu au printemps de l’an 1943, le 14 Nisan, soit quatre cent trente ans avant que les descendants d’Abraham ne célèbrent la première Pâque en Égypte. — Exode 12:40-42; Galates 3:17.
14. Qu’est-ce que Jéhovah a dit à Abraham dans le pays de Canaan, et, après cela, que fit le patriarche?
14 Le prophète Moïse a d’ailleurs rapporté les faits en ces termes: “Alors Abram s’en alla, comme le lui avait dit Jéhovah, et Lot s’en alla avec lui. Et Abram était âgé de soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Haran. Abram prit donc Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, et tous les biens qu’ils avaient accumulés et les âmes qu’ils avaient acquises à Haran, et ils partirent pour aller au pays de Canaan. Et ils finirent par arriver au pays de Canaan. Puis Abram traversa le pays jusqu’à l’emplacement de Sichem, près des grands arbres de Moréh; et en ce temps-là le Cananéen était dans le pays. Jéhovah apparut alors à Abram et dit: ‘À ta postérité je vais donner ce pays.’ Après cela, il bâtit là un autel à Jéhovah, qui lui était apparu.” — Genèse 12:4-7; Actes 7:4, 5.
15. Pourquoi la promesse que Dieu fit à Abraham de lui donner une “postérité” exigerait-elle l’intervention d’un miracle, et, par suite, quel miracle plus grand encore serait opéré?
15 Abram, qui avait alors soixante-quinze ans, était sans enfant. Saraï, sa femme, âgée de soixante-cinq ans, ne lui avait pas donné de postérité. Néanmoins, Jéhovah lui promit une postérité, à qui il donnerait le pays de Canaan. Abraham ne douta pas de la promesse divine. La foi était nécessaire, car, selon les capacités d’enfanter des femmes de l’époque, cette promesse équivalait à la promesse d’un miracle. D’ailleurs, lorsque vingt-quatre ans plus tard Abraham apprit que Sara allait lui donner un fils, il se mit à rire et à dire en son cœur: “Un fils naîtra-t-il à un homme âgé de cent ans, et Sara, oui, une femme âgée de quatre-vingt-dix ans enfantera-t-elle?” (Genèse 17:17; 18:12-14). Si cela était “extraordinaire”, combien plus prodigieux encore serait le miracle que Dieu opérerait pour accomplir la prophétie divine consignée dans Genèse 3:15! C’est que la “femme” de Dieu était une femme céleste, que sa “postérité” promise serait donc céleste et que pourtant cette “postérité” devrait apparaître dans la descendance d’Abraham, qui, elle, était terrestre. C’est ainsi que cette “postérité” de la “femme” de Dieu pourrait être appelée la “postérité d’Abraham”, oui, “le fils d’Abraham”.
16. La promesse divine selon laquelle des nations et des rois sortiraient d’Abraham et de Sara suscite quelles questions dans notre esprit au sujet de la “postérité”?
16 Lorsque, par son ange, Dieu promit à Abraham que Sara allait lui enfanter un fils auquel il donnerait le nom d’Isaac, il lui dit: “Je te rendrai très très fécond, et je te ferai devenir des nations, et des rois sortiront de toi. (...) Je la [Sara] bénirai et je te donnerai aussi d’elle un fils; et je la bénirai et elle deviendra des nations; des rois de peuples sortiront d’elle.” (Genèse 17:6, 16). Ces questions nous viennent donc tout naturellement à l’esprit: Laquelle de ces “nations” allait être favorisée par Jéhovah? Aurait-elle un roi à sa tête? Ce roi serait-il la “postérité” de la “femme” de Dieu?
MELCHISÉDEK
17. De tous les rois qu’Abraham a rencontrés dans le pays de Canaan, lequel était le plus éminent, et pourquoi le patriarche lui remit-il le dixième de son butin?
17 Avant cela, Abraham était déjà entré en rapport avec des rois terrestres. Le plus important de ces contacts se produisit lorsqu’il fit la rencontre d’un monarque remarquable du pays de Canaan. Abraham avait dû délivrer son neveu Lot de la main de quatre rois qui avaient envahi le pays de Canaan, battu cinq des souverains du pays et emmené des captifs, y compris Lot. Comme Abraham revenait, après avoir vaincu les quatre rois maraudeurs, il s’approcha de la ville de Salem, située dans les montagnes à l’ouest de la mer Morte. “Et Melchisédek, roi de Salem, apporta du pain et du vin; et il était prêtre du Dieu Très-Haut. Puis il le bénit et dit: ‘Béni soit Abram du Dieu Très-Haut, qui a produit le ciel et la terre! Et béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes oppresseurs en ta main!’ Alors Abram lui donna le dixième de tout.” (Genèse 14:18-20). Puisque, comme le fit remarquer Melchisédek à Abraham, c’était le Dieu Très-Haut qui avait livré en sa main les oppresseurs du patriarche, il convenait que celui-ci remette le dixième du butin à Melchisédek, le prêtre du Dieu Très-Haut.
18. Pourquoi la bénédiction prononcée par Melchisédek sur Abraham était-elle importante, et comment David souligna-t-il le rôle capital de Melchisédek dans le dessein divin?
18 La bénédiction que Melchisédek prononça sur Abraham n’était pas une vaine déclaration. Elle avait son importance et correspondait à la promesse de Jéhovah selon laquelle Abraham serait une source de bénédiction pour toutes les familles de la terre — autrement dit, grâce à lui se béniraient toutes les familles (Genèse 12:3). Melchisédek, ce mystérieux roi-prêtre qui ne fait qu’une brève apparition dans l’Histoire, n’allait toutefois pas tomber dans l’oubli. En effet, neuf cents ans plus tard, le Dieu Très-Haut poussa un autre roi de Salem, le roi David de Jérusalem, à prophétiser et à montrer toute l’importance du rôle que Melchisédek a joué dans le dessein divin. Selon cette prophétie, Melchisédek préfigurait un roi encore plus grand, un roi plus grand même que David, un roi que même David devrait appeler “mon Seigneur”. Ce roi préfiguré ne saurait être nul autre que le Messie, la “postérité” de la “femme” de Dieu. D’où ces paroles de David au Psaume 110:1-4, paroles qu’il écrivit sous la puissance de l’esprit de Dieu:
“La déclaration de Jéhovah à mon Seigneur: ‘Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau pour tes pieds.’ La baguette de ta force, Jéhovah l’enverra de Sion, en disant: ‘Va soumettre au milieu de tes ennemis.’ Ton peuple s’offrira volontairement au jour de tes forces militaires. Dans les splendeurs de la sainteté, dès la matrice de l’aurore, tu as ta bande de jeunes gens comme des gouttes de rosée. Jéhovah a juré (et il n’aura pas de regret): ‘Tu es prêtre jusqu’à des temps indéfinis à la manière de Melchisédek!’”
19. De qui devrait descendre celui qui allait tenir la baguette de la force depuis le mont Sion, et pourquoi la prophétie de David ne concernait-elle pas les rois qui se succéderaient de Salomon à Sédécias?
19 Que signifient ces paroles inspirées? Le fait que le roi David a dit que Jéhovah enverrait de Sion la baguette de la force du roi, ce fait indique que ce roi allait être un descendant de David, un descendant selon la chair. D’après l’alliance que Jéhovah avait faite avec David pour un royaume éternel, nul autre qu’un descendant davidique ne siégerait sur le mont Sion et ne tiendrait la baguette ou sceptre, insigne de la force (II Samuel 7:8-16). C’est pourquoi celui dont la baguette de la force allait être envoyée de Sion serait appelé “fils de David”. Notons bien que David ne désigne pas ici de façon prophétique le roi Salomon, son fils, lequel allait devenir le monarque le plus illustre de sa lignée. Salomon régna depuis le mont Sion sur les douze tribus de son peuple. David ne l’a jamais appelé “mon Seigneur”, ni lui, ni aucun des rois qui succédèrent à Salomon jusqu’à Sédécias. En outre, ni Salomon ni aucun de ceux qui lui ont succédé sur le mont Sion n’ont été prêtres et rois tout ensemble, à la manière de Melchisédek. — II Chroniques 26:16-23.
20. Comment ce roi pourrait-il être à la fois fils de David et “Seigneur” de David?
20 Mais puisque ce chef promis devait être un “fils” du roi David, pourquoi celui-ci l’appelle-t-il “mon Seigneur”? La raison est que cet éminent “fils de David” serait un roi bien plus élevé que David. Le roi David, il est vrai, siégeait sur le “trône de Jéhovah” qui se dressait sur le mont Sion terrestre, mais il n’est jamais monté au ciel, pas même à sa mort, pour s’asseoir à la droite de Jéhovah. Par contre, celui qui devait devenir le “Seigneur” de David, celui-là monterait au ciel et s’assiérait à la droite de Dieu. Et on pouvait désigner sa place royale à la droite de Jéhovah au ciel comme étant un mont Sion céleste, parce que ce lieu avait été préfiguré par le mont Sion terrestre, qui se trouvait jadis dans l’enceinte des murs de Jérusalem. Voici ce que Jéhovah lui-même déclara à propos du Messie: “De plus, moi je le mettrai comme premier-né, le très-haut des rois de la terre.” (Psaume 89:27). Non seulement ce personnage serait un Roi et Seigneur plus haut que David, mais il serait également pour l’éternité “prêtre” du Dieu Très-Haut, à la manière de Melchisédek, roi de Salem. — Psaumes 76:2; 110:4.
21. Pourquoi le nom d’Abraham devait-il devenir grand?
21 Le patriarche Abraham, qui vécut au vingtième siècle avant notre ère, ne se doutait guère que parmi les “rois” dont lui et sa femme Sara deviendraient les ancêtres se trouverait le Roi messianique préfiguré par Melchisédek, à qui il avait remis le dixième de son butin. Rien d’étonnant donc que le nom d’Abraham devait devenir grand du fait qu’il était associé à celui de cet illustre roi-prêtre. Rien d’étonnant non plus que par l’entremise du Roi-Prêtre semblable à Melchisédek toutes les familles de la terre se béniraient ou obtiendraient une bénédiction grâce à Abraham. — Genèse 12:3.
L’“AMI” DE DIEU
22. Par quelle illustration Dieu indiqua-t-il que sa nation élue serait issue du fils légitime et héritier d’Abraham?
22 Après qu’Abraham eut vaincu les quatre rois envahisseurs, Dieu lui promit sa protection et l’assura que son “héritier” serait un fils issu de ses reins. Que la nation élue sortirait de ce fils et héritier, c’est ce que Jéhovah certifia à Abraham au moyen d’une image: “Alors il le fit sortir dehors et dit: ‘S’il te plaît, regarde vers les cieux et compte les étoiles, si tu peux les compter.’ Ensuite il lui dit: ‘Ainsi deviendra ta postérité.’ Et il eut foi en Jéhovah; alors il le lui compta comme justice.” — Genèse 15:1-6.
23. Pour quelle raison la justice fut-elle imputée à Abraham, et, par suite, quelles relations pouvait-il entretenir avec Jéhovah?
23 N’oublions pas qu’à cette époque-là Abraham, l’Hébreu, était toujours incirconcis. La justice ne lui fut donc pas comptée parce qu’il était circoncis dans la chair; la justice lui fut comptée en raison de sa foi en Jéhovah, qui lui révélait une partie de son dessein. Abraham fut donc tenu pour juste devant Dieu; c’est ainsi qu’il fut justifié, devenant l’ami de Jéhovah. Des siècles plus tard, le roi Josaphat de Jérusalem appela Abraham l’ami de Jéhovah, ou ‘celui qui l’aimait’. Plus tard encore, par l’organe du prophète Ésaïe, Jéhovah l’appela “Abraham, mon ami”. (II Chroniques 20:7; Ésaïe 41:8.) Voilà qui prouve combien il est important d’avoir foi en la promesse de Jéhovah relative à sa “postérité”.
24. Dans quelles circonstances Abraham engendra-t-il Ismaël, et ensuite Isaac?
24 À l’instigation de Sara, sa femme, qui était stérile et avancée en âge, Abraham eut un fils de sa servante égyptienne, Agar. Ce fils, Ismaël, naquit en 1932 avant notre ère (Genèse 16:1-16). Toutefois, quelque treize ans plus tard, soit en 1919, Jéhovah apprit à Abraham que la véritable “postérité” ne serait pas Ismaël, mais le fils que lui enfanterait Sara, sa vraie femme. Autrement dit, la “postérité” allait être le fils d’une femme libre. Et de fait, dans l’année qui suivit, Sara donna le jour à Isaac; elle était alors âgée de quatre-vingt-dix ans. “Et Abraham était âgé de cent ans quand lui naquit Isaac, son fils.” À l’âge de huit jours, Isaac fut circoncis, tout comme son père l’avait été l’année précédente. — Genèse 21:1-5.
25. Que révèle le récit biblique quant à savoir si Jéhovah constitua une nation à partir des fils issus des reins d’Abraham?
25 Fait intéressant: Dieu ne constitua pas une nation de deux tribus à partir d’Ismaël, le premier-né d’Abraham, et d’Isaac. Non, mais cinq ans plus tard, à la demande expresse de Sara, Abraham renvoya Agar et son fils Ismaël; ils étaient libres d’aller où bon leur semblerait et de mener leur propre vie (Genèse 21:8-21). Mais alors, est-ce après la mort de Sara, survenue en 1881, que Dieu forma une nation de sept tribus à partir d’Isaac et des autres fils qu’Abraham avait eus de Kéturah, sa concubine? Pas davantage. Le récit biblique rapporte ceci: “Par la suite, Abraham donna à Isaac tout ce qui était à lui, mais aux fils des concubines qu’avait Abraham, Abraham fit des dons. Puis il les envoya, tandis qu’il était encore en vie, loin d’Isaac, son fils, à l’est, au pays d’Orient.” — Genèse 25:1-6.
26. Pour quel acte de foi remarquable Abraham fut-il favorisé d’une bénédiction spéciale au pays de Moriah, et quels sont les termes de cette bénédiction?
26 C’est après qu’Abraham, l’ami de Jéhovah, eut manifesté sa foi d’une façon admirable qu’il fut grandement béni. L’événement survint après que la foi et l’obéissance du patriarche eurent été particulièrement éprouvées. Cette bénédiction, qui marquait l’approbation divine, fut prononcée au sommet d’une montagne du pays de Moriah que beaucoup croient être l’endroit où, des siècles plus tard, Salomon édifia un temple somptueux à Jéhovah (II Chroniques 3:1). Donc, sur cette montagne désignée par Jéhovah, Abraham bâtit un autel de pierres sur lequel il disposa du bois. Puis, par-dessus le bois, il mit Isaac, son fils, qui n’était pas encore tout à fait adulte. Abraham se tenait à côté de l’autel, prêt à exécuter l’ordre de Dieu. Un couteau à la main, il allait immoler Isaac et l’offrir en holocauste au Dieu qui le lui avait miraculeusement donné, quand soudain:
“L’ange de Jéhovah appela des cieux, vers lui, et dit: ‘Abraham! Abraham!’ (...) ‘N’étends pas la main contre le garçon et ne lui fais absolument rien, car à présent je sais vraiment que tu crains Dieu, puisque tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.’ (...) Alors l’ange de Jéhovah appela des cieux, vers Abraham, une seconde fois, et dit: ‘Par moi-même je jure’, telle est la déclaration de Jéhovah, ‘que, puisque tu as fait cette chose et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai vraiment et je multiplierai vraiment ta postérité comme les étoiles des cieux et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer; et ta postérité prendra possession de la porte de ses ennemis. Et grâce à ta postérité se béniront assurément toutes les nations de la terre, parce que tu as écouté ma voix.’” — Genèse 22:1-18.
27. Que révèle cette déclaration divine quant au choix de la “postérité” et au moyen de se procurer une bénédiction par son entremise?
27 Que fallait-il entendre par ces paroles? Que la “postérité” promise par laquelle se béniraient toutes les nations passerait par Isaac. Jéhovah Dieu montrait par là que c’est lui qui choisissait la lignée et qu’aucun des demi-frères d’Isaac ne jouerait de rôle dans la constitution de cette lignée. Néanmoins, les nations issues de ces hommes auraient la possibilité de se bénir grâce à cette “postérité”. Et aujourd’hui les hommes de toutes nations peuvent eux aussi obtenir une bénédiction par le moyen de la “postérité” d’Abraham.
28. Sem a vécu assez longtemps pour avoir connaissance de quels événements en rapport avec ses descendants?
28 “Le patriarche Sem, qui survécut au déluge universel, vécut assez longtemps pour avoir connaissance de cette promesse divine faite à Abraham; en fait, Sem vécut assez vieux pour apprendre l’union d’Isaac et de la très belle Rébecca de Haran, en Mésopotamie. Il mourut en 1868 avant notre ère, soit dix ans après la célébration de ce mariage, et avant que le couple n’ait une progéniture. En revanche, Abraham, lui, a connu ses petits-enfants. — Genèse 11:11; 25:7.
-
-
Le choix divin se fait selon le “dessein éternel”Succès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 8
Le choix divin se fait selon le “dessein éternel”
1. Quelle question se posa relativement à la progéniture de l’homme à qui Dieu avait réitéré la promesse de l’alliance?
JÉHOVAH Dieu décida de réitérer à Isaac la promesse de l’alliance qu’il avait conclue avec Abraham, son père (Genèse 26:1-5, 23, 24). Isaac s’était marié à quarante ans, mais ce n’est pas avant soixante ans qu’il eut des enfants, des jumeaux. Isaac avait demandé à Dieu une progéniture et sa prière avait été exaucée. La question était de savoir si Jéhovah allait faire un choix à propos de ces jumeaux.
2. Comment Jéhovah révéla-t-il sur lequel des jumeaux se fixait son choix?
2 Jéhovah révéla son choix durant la grossesse de Rébecca, après que celle-ci l’eut prié et interrogé au sujet de son état. “Alors Jéhovah lui dit: ‘Deux nations sont dans ton ventre et deux groupements nationaux seront séparés au sortir de tes parties internes; et un groupement national sera plus fort que l’autre groupement national, et l’aîné servira le cadet.’” Ésaü naquit le premier et Jacob vint ensuite (Genèse 25:20-23). Jéhovah indiquait par là qu’il ne constituerait pas une seule nation à partir des jumeaux d’Isaac, une nation de deux tribus. Il y aurait, au contraire, deux groupements nationaux, dont l’un, celui issu de l’aîné, serait plus faible que celui issu du cadet et le servirait. Voilà qui allait à l’encontre du droit naturel du premier-né à la prééminence. Ainsi Jéhovah révélait sur qui se fixait son choix.
3. L’élection dépend-elle des œuvres humaines ou de celui qui appelle?
3 Le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage était en droit d’agir ainsi, étant donné son dessein de bénir toute l’humanité. Voici ce qu’écrivit à ce sujet un commentateur biblique du premier siècle: “Lorsque Rébecca a conçu des jumeaux d’un seul homme, Isaac, notre ancêtre: en effet, alors qu’ils n’étaient pas encore nés et n’avaient rien pratiqué de bon ni de mauvais, afin que le dessein de Dieu relatif au choix continue à dépendre, non pas des œuvres, mais de Celui qui appelle, il lui a été dit: ‘L’aîné sera esclave du cadet.’ Comme c’est écrit: ‘J’ai aimé Jacob, mais j’ai haï Ésaü.’” — Romains 9:10-13; voir aussi Malachie 1:2, 3.
4. Pourquoi Jéhovah a-t-il aimé Ésaü moins que Jacob, et cela avant leur naissance?
4 Incontestablement, le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage ne fit pas un mauvais choix. Sachant déchiffrer le patrimoine génétique des jumeaux, qui se trouvaient dans le sein de Rébecca, Dieu a vu à l’avance quelle direction allait prendre la vie des deux garçons. Jéhovah a donc fixé son choix sur le bon jumeau, lequel s’est trouvé être le plus jeune. S’il a arrêté son choix conformément à son dessein, Dieu n’a pas forcé le cours des événements. Il n’a pas amené Ésaü à vendre son droit d’aînesse contre un bol de ragoût de lentilles. En revanche, Dieu a su à l’avance qu’Ésaü, qui n’était pas encore né, ne ressemblerait pas à son frère Jacob. Dieu savait qu’Ésaü n’apprécierait pas et n’aimerait pas comme Jacob les choses spirituelles. Et cela explique pourquoi Dieu a aimé Ésaü moins que Jacob et qu’il a fait son choix en conséquence, alors que les jumeaux étaient encore dans le sein maternel. — Genèse 25:24-34.
5. Jéhovah avait-il fixé à l’avance les moyens dont Jacob devait se servir pour obtenir la bénédiction d’Isaac, et permit-il que cette bénédiction soit annulée?
5 Dieu n’avait pas non plus fixé à l’avance les moyens dont usèrent Jacob et sa mère Rébecca en vue d’obtenir la bénédiction d’Isaac, mais Jéhovah permit qu’Isaac, âgé et aveugle, prononçât sur Jacob la bénédiction du droit d’aînesse, car celui-ci en était digne (Genèse 27:1-30). Jéhovah n’a pas permis qu’Isaac annulât la bénédiction; au contraire, tandis que Jacob fuyait la colère meurtrière de son frère, Dieu confirma la bénédiction qu’Isaac avait prononcée sur Jacob. Dieu avait choisi Jacob avant sa naissance et il maintenait son choix. Mais en quelles circonstances cela eut-il lieu?
6. Comment le choix de Dieu ressort-il du rêve dans lequel Jacob vit une échelle utilisée par des anges?
6 Alors que Jacob, le fugitif, se trouvait à Béthel, dans la Terre promise, “il rêva, et voici qu’une échelle se trouvait placée sur la terre, et son sommet atteignait les cieux, et voici que des anges de Dieu montaient et descendaient sur elle. Et voici que Jéhovah était posté au-dessus d’elle, et il dit: ‘Je suis Jéhovah, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je vais te la donner, ainsi qu’à ta postérité. Et ta postérité deviendra vraiment comme les particules de poussière de la terre, et tu t’étendras vraiment à l’ouest, et à l’est, et au nord, et au sud; grâce à toi et grâce à ta postérité se béniront vraiment toutes les familles du sol. Et voici que je suis avec toi et je te garderai dans tout le chemin où tu vas et je te ramènerai sur ce sol, car je ne vais pas te laisser jusqu’à ce que j’aie réellement fait ce que je t’ai dit.’” — Genèse 28:12-15.
7, 8. a) Que signifiait cette déclaration divine pour la descendance ou postérité du Messie? b) Contrairement à Ésaü, dans quel culte Jacob se distingua-t-il?
7 À en juger par cette déclaration irrévocable du Dieu qui ne ment pas, la promesse abrahamique énoncée dans Genèse 12:1-7 allait être accomplie par Dieu grâce à la descendance ou postérité de Jacob.
8 Autrement dit, le Messie ou “postérité” de la “femme” céleste de Dieu allait apparaître dans la lignée de Jacob. Voilà pourquoi nous nous intéresserons tout particulièrement à l’histoire des descendants de Jacob et non à celle des nations et familles du sol qui doivent encore être bénies par la “postérité” messianique. D’autre part, le Dieu d’Abraham et d’Isaac fut aussi appelé le “Dieu de Jacob”. On ne peut pas en dire autant d’Ésaü (ou Édom), qui ne se distingua pas dans le culte de Jéhovah et dont les descendants devinrent les ennemis acharnés des adorateurs de Jéhovah. Signalons au passage que l’idole Qos était le ‘dieu d’Édom’. (II Chroniques 25:14; Ézéchiel, chapitre 35.) Mais le temple qui se dressa par la suite à Jérusalem fut appelé “la maison du Dieu de Jacob”. (Ésaïe 2:3.) Nous donnant l’exemple, à nous qui traversons des jours agités, le psalmiste dit: “Jéhovah des armées est avec nous; le Dieu de Jacob est une hauteur sûre pour nous.” — Psaume 46:11.
DIEU CHOISIT LA TRIBU ROYALE
9. a) Pourquoi les descendants de Jacob sont-ils appelés Israélites? b) En quel lieu Jacob devint-il père de son douzième fils?
9 Jacob séjourna pendant vingt ans à Paddan-Aram, dans la vallée de la Mésopotamie; c’est là qu’il se maria dans sa parenté, selon le désir d’Isaac, son père. Jacob engendra onze fils. Puis Dieu lui dit de retourner en Terre promise, d’où il avait fui (Genèse 31:3). C’est sur le chemin du retour que Jacob reçut le nom d’Israël. L’ange de Dieu lui dit: “Tu ne seras plus appelé du nom de Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes, si bien qu’à la fin tu l’as emporté.” (Genèse 32:28). Voilà pourquoi les descendants de Jacob furent appelés Israélites (Exode 17:11). Quelque temps plus tard, tandis que Jacob ou Israël revenait une nouvelle fois de Béthel, où il avait fait le rêve de l’échelle, il devint père de Benjamin, son douzième fils. Mais Rachel, sa femme bien-aimée, mourut en donnant le jour à cet enfant, son deuxième fils. Nous lisons ce qui suit dans Genèse 35:19: “Ainsi Rachel mourut et fut ensevelie sur le chemin d’Éphrath, c’est-à-dire Bethléhem.”
10. Tandis que Jacob séjournait une nouvelle fois en Terre promise, comment Ruben perdit-il son droit de premier-né?
10 De retour en Terre promise en 1761 avant notre ère, Jacob continua d’y habiter en tant qu’étranger pendant trente-trois ans. Au cours de ces années il se produisit certains événements importants, mais non voulus par Dieu. Par exemple, Isaac, le père de Jacob, mourut à l’âge de cent quatre-vingts ans (Genèse 35:27-29). Ruben, le fils aîné de Jacob, viola Bilhah, concubine de son père et servante de Rachel (Genèse 35:22). À cause de cela, Ruben perdit à la fois son droit de premier-né de Jacob et le privilège, pour sa lignée, de produire le Messie royal. Il va sans dire que Jéhovah n’avait pas amené cet inceste, car Dieu condamne de tels actes. — Genèse 49:1-4.
11, 12. a) Comment Siméon et Lévi se rendirent-ils indignes de voir apparaître le Messie dans leur lignée? b) Dans quelle obligation se trouva alors Jéhovah?
11 Avant la mort de Rachel et l’inceste de Ruben, Dinah, la fille de Jacob, avait été violée par Sichem, fils de Hamor, le Hivite, qui habitait la ville de Sichem, en Terre promise. Cette ‘scandaleuse folie commise contre Israël’ avait rempli les fils de Jacob d’une profonde indignation. Ils avaient exigé que la population mâle de Sichem se fît circoncire. Puis, tandis que les circoncis souffraient des suites de l’opération, Siméon et Lévi, deuxième et troisième fils de Jacob, avaient pris chacun son épée et avaient massacré tous les mâles, qui ne se doutaient de rien; après quoi, ils s’étaient mis à piller la ville.
12 Jacob, le prophète de Dieu, condamna ces actes de violence. Il reprocha à Siméon et à Lévi d’avoir fait de lui “une puanteur pour les habitants du pays” et de le mettre en danger d’être exterminé, lui ainsi que sa maisonnée, par les peuples du pays qui leur étaient numériquement supérieurs (Genèse 34:1-30). Pour avoir assouvi leur colère et leur fureur d’aussi cruelle façon, Siméon et Lévi s’étaient rendus indignes de voir apparaître dans leurs lignées la “postérité” messianique. Comme Siméon et Lévi n’entraient désormais plus en ligne de compte, pas plus que Ruben, le premier-né, ce privilège inestimable irait forcément à un autre fils de Jacob (Genèse 49:5-7). Jéhovah n’était évidemment pas responsable de la tournure des choses. Mais il lui fallait maintenant s’adapter à une situation nouvelle. C’est par le moyen de Jacob ou Israël que Dieu allait indiquer sur lequel des autres fils de Jacob se fixait son choix.
13, 14. Quelles circonstances amenèrent Jacob à descendre en Égypte avec toute sa maisonnée, afin d’y rejoindre Joseph?
13 Le premier-né de Rachel, la seconde femme de Jacob, celle qu’il aimait tendrement, avait pour nom Joseph, et il était le onzième fils de la famille. Jacob nourrissait une affection toute particulière pour Joseph, car il était le fils de sa vieillesse. Voilà pourquoi les demi-frères de Joseph s’étaient mis à le jalouser. À l’insu de leur père, ils le vendirent à des marchands qui faisaient route vers l’Égypte. Puis ils firent croire à Jacob que Joseph avait été tué par une bête sauvage.
14 Joseph fut vendu comme esclave en Égypte. Toutefois, grâce au Dieu qu’il adorait fidèlement et envers qui il était obéissant, Joseph se vit élevé au rang de premier ministre et d’administrateur préposé aux vivres. En 1728 avant notre ère, Joseph se réconcilia avec ses demi-frères repentants, qui étaient descendus en Égypte pour se procurer de la nourriture, car la famine sévissait dans le monde. À la suite de cela, Joseph fit en sorte que Jacob (Israël), son père, descendît en Égypte avec toute sa maisonnée et s’installât au pays de Goschen, comme on l’appelait alors. Et Jacob vécut dix-sept ans au pays d’Égypte. — Genèse, chapitres 37 à 47.
15, 16. Quand il entra en Égypte, de quoi Jacob était-il toujours héritier, et comment cela est-il indiqué au Psaume 105:7-15?
15 C’est sur l’ordre de Dieu que Jacob quitta la Terre promise et descendit en Égypte sur l’invitation de Joseph (Genèse 46:1-4). Quand il entra dans ce pays, il était toujours l’héritier de la Promesse abrahamique, celui qui avait charge de la transmettre. C’est ce qu’indique Psaume 105:7-15, en ces termes:
16 “Il est Jéhovah, notre Dieu. Ses décisions judiciaires sont par toute la terre. Il se souvient de son alliance jusqu’à des temps indéfinis, de la parole qu’il a commandée, jusqu’à mille générations, alliance qu’il a conclue avec Abraham, et de sa déclaration sous serment à Isaac, déclaration qu’il a érigée en prescription pour Jacob, en alliance de durée indéfinie pour Israël, en disant: ‘Je te donnerai le pays de Canaan comme part de votre héritage.’ Cela eut lieu alors qu’ils étaient en petit nombre, oui, très peu, et résidents étrangers dans le pays. Et ils circulaient de nation en nation, d’un royaume vers un autre peuple. Il ne permit à aucun humain de les frustrer, mais à cause d’eux il reprit des rois, en disant: ‘Ne touchez pas à mes oints [en hébreu forme plurielle de maschiahh ou messies], et ne faites aucun mal à mes prophètes.’”
17. Pourquoi Jéhovah appelle-t-il Abraham, Isaac et Jacob ses “prophètes” et ses “oints”?
17 Ainsi, Jéhovah appelle Abraham, Isaac et Jacob ses prophètes, et c’est ce qu’ils étaient vraiment (Genèse 20:7). Dès lors qu’un homme avait été désigné ou nommé à la fonction de prophète, on pouvait dire qu’il était oint, même si l’huile d’onction n’avait pas été répandue sur lui (I Rois 19:16, 19; II Rois 2:14). Pareillement, il était tout à fait légitime d’appeler “oints” Abraham, Isaac et Jacob, en raison de l’attitude de Jéhovah à leur égard, et cela bien qu’ils n’eussent pas été oints d’huile à la manière dont Jacob lui-même avait oint la colonne dressée à Béthel (Genèse 28:18, 19; 31:13). En disant “mes oints”, Jéhovah indique que c’est lui qui les a choisis et établis. Voici comment la Bible de Moffatt rend Psaume 105:15: “Ne touchez pas à mes élus, ne faites aucun mal à mes prophètes.” (Voir aussi I Chroniques 16:22). Jéhovah choisit qui il veut, et son élection ne se fait pas sans raison.
18. En conséquence, comment la nation qui sortirait d’Abraham, d’Isaac et de Jacob serait-elle aussi appelée, et pourquoi ce nom lui convenait-il?
18 Abraham, Isaac et Jacob étaient les “messies” de Jéhovah; voilà pourquoi la nation messianique est sortie d’eux. Dans les Saintes Écritures, cette nation élue de Jéhovah est appelée son “messie” ou “oint”. Au Psaume 28:8, 9, David dit: “Jéhovah est une force pour son peuple, et il est une forteresse du magnifique salut de son oint [hébreu: maschiahh]. Sauve ton peuple et bénis ton héritage; et fais-les paître et porte-les jusqu’à des temps indéfinis!” Des années plus tard, le prophète Habacuc pria Jéhovah en ces termes: “Tu sortis pour le salut de ton peuple, pour sauver ton oint [maschiahh].” (Habacuc 3:13). Il convenait donc qu’au temps divinement fixé le véritable Messie ou “postérité” de la “femme” céleste de Jéhovah sorte de cette nation ou peuple “oint”. — Genèse 3:15.
19. En devenant chacun chef d’une tribu, quel nom les douze fils de Jacob reçurent-ils?
19 En Égypte, les descendants de Jacob se sont multipliés pour devenir un peuple nombreux, prêt à se constituer en nation. Voici ce qui a été dit au temps où (1711 av. n. è.), sur son lit de mort, Jacob communiquait ses dernières volontés à ses fils: “Tous ceux-là sont les douze tribus d’Israël, et c’est là ce que leur a dit leur père, quand il les a bénis. Il les bénit chacun selon sa propre bénédiction.” (Genèse 49:28). En devenant chacun chef d’une tribu, les douze fils de Jacob ont reçu le nom de “patriarches” ou de ‘chefs des pères’. C’est ce que souligna en ces termes un orateur qui avait été amené devant le Sanhédrin de Jérusalem: “Il lui donna ensuite l’alliance de la circoncision; c’est ainsi qu’étant devenu père d’Isaac, Abraham le circoncit le huitième jour. Et Isaac fit de même pour Jacob, et Jacob pour les douze patriarches. Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Égypte. Mais Dieu était avec lui.” (Actes 7:8, 9, Jérusalem). Avec raison, les Juifs d’expression grecque disaient: “Abraham (...) le Patriarche” et aussi: “Le patriarche David.” — Hébreux 7:4; Actes 2:29; Jérusalem.
20. À la suite de cela, a-t-on institué un patriarcat religieux en Israël?
20 Il ne faut toutefois pas en conclure qu’un patriarcat religieux a été institué en Égypte parmi les descendants de Jacob. Après la mort de son père au pays de Goschen, Joseph, alors premier ministre d’Égypte, ne s’est pas érigé en chef patriarcal des “douze tribus d’Israël”, encore que, conformément à la dernière bénédiction de Jacob, il fût l’héritier du droit de premier-né. — Genèse 49:22-26; 50:15-26.
21. a) Conformément aux paroles de Jacob, à qui le droit d’aînesse avait-il été transféré? b) Qui choisirait l’ancêtre de la lignée devant conduire au Roi messianique?
21 Les bénédictions prophétiques que le patriarche Jacob prononça sur ses douze fils n’avaient pas seulement pour objet de révéler que le droit d’aînesse avait été transféré de Ruben, premier-né de Léa, première épouse de Jacob, à Joseph, premier-né de Rachel, sa seconde épouse (Genèse 29:21-32). Avant de vendre Joseph comme esclave en Égypte, ses demi-frères s’étaient irrités à l’idée qu’il pût un jour être roi sur eux (Genèse 37:8). Pourtant, des années auparavant, quand Dieu avait donné au patriarche Abraham l’alliance de la circoncision, il lui avait annoncé que des rois sortiraient de lui par Saraï, sa femme, dont le nom fut changé en celui de Sara, qui signifie “Princesse”. (Genèse 17:16.) Également, lorsque Dieu appela Jacob du nom d’Israël, il promit que des rois sortiraient de lui (Genèse 35:10, 11). Cependant, le droit de premier-né de la famille ne comportait pas automatiquement le droit et l’honneur d’être l’ancêtre de la lignée royale qui devait conduire au Roi messianique, la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu. Cela dépendait du choix de Dieu. Jéhovah fit dire à Jacob lequel de ses fils serait l’ancêtre de ce Roi.
22. Dans la bénédiction qu’il prononça, auquel de ses fils Jacob parle-t-il d’un “sceptre” et d’un “bâton de commandant”?
22 Après avoir désapprouvé Ruben, Siméon et Lévi, le patriarche Jacob, qui était près de mourir, dit ce qui suit au sujet du quatrième fils de Léa, sa première épouse: “Quant à toi, Juda, tes frères te loueront. Ta main sera sur la nuque de tes ennemis. Les fils de ton père se prosterneront devant toi. C’est un lionceau, Juda! De la proie tu remonteras à coup sûr, mon fils. Il s’est courbé, il s’est étendu comme un lion et, comme un lion, qui ose le faire lever? Le sceptre ne s’écartera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo; et à lui appartiendra l’obéissance des peuples.” — Genèse 49:8-10.
23. Que dénotent toutes ces choses relatives à Juda: sceptre, bâton de commandant, obéissance des peuples et comparaison avec un lion?
23 Notons ici que Jacob compare Juda à un lion. Le prophète Michée (5:8) parle du lion comme d’un roi parmi les bêtes de la forêt, et dans Ézéchiel 19:1-9, les rois de Juda sont assimilés à des lions. Donc, quand Jacob compare Juda à un lion, cela cadre avec le fait que le sceptre ne devait pas ‘s’écarter de Juda’, ce qui sous-entend que Juda était déjà en possession du sceptre et qu’il ne s’en verrait pas privé. Qu’il s’agissait bien là du sceptre de la royauté, cela est corroboré par le fait que le sceptre est associé au “bâton de commandant”, bâton qui ne devait pas non plus s’écarter de Juda jusqu’à ce que vienne Schilo. De plus, à Juda, figuré par ce Schilo, ‘appartiendrait l’obéissance des peuples’. (Genèse 49:10.) Toutes ces choses concernant Juda dénotent la royauté.
24, 25. a) Que signifie le nom Schilo, et à qui s’applique-t-il? b) Pourquoi le sceptre royal ne devait-il pas s’écarter de Juda?
24 Par le nom Schilo on entend généralement “Celui auquel il appartient”. Dans la Vulgate latine, qui a été traduite d’après le texte hébreu original de l’époque, on lit: “Jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé.”
25 Ce Schilo à venir (“Celui auquel il appartient”) est le même personnage que celui dont la venue a été annoncée par le Souverain Seigneur Jéhovah dans les paroles suivantes qu’il adressa au dernier roi de Jérusalem: “J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, assurément ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et je devrai le lui donner.” (Ézéchiel 21:27). Sans aucun doute, il est ici question de la venue du Roi messianique ou “postérité” de la “femme” symbolique de Dieu. Quand ce Roi serait venu, il n’aurait nul besoin de successeurs. Alors, le royaume de la tribu de Juda atteindrait son apogée et resterait pour toujours entre les mains du Schilo. C’est lui, le Roi messianique qui doit s’asseoir à la droite de Jéhovah dans les cieux et être roi à la manière de Melchisédek, à qui le patriarche Abraham a donné le dixième de son butin (Psaume 110:1-4). Voilà comment le sceptre royal ne devait pas s’écarter de Juda.
26. a) Comment I Chroniques 5:1, 2 indique-t-il que le droit de premier-né et le droit à la royauté sont deux choses bien distinctes? b) Étant donné la tournure qu’avaient prise les choses, qu’était en droit et à même de faire Jéhovah?
26 Les Écritures indiquent nettement que le droit de premier-né et le droit à la royauté sont deux choses bien distinctes et que Dieu, par l’entremise de Jacob, a conféré le droit à la royauté à Juda. Voici ce que nous lisons dans I Chroniques 5:1, 2 à propos des fils de Jacob: “Et les fils de Ruben, premier-né d’Israël — car il était le premier-né; mais, parce qu’il profana le lit de repos de son père, son droit de premier-né fut donné aux fils de Joseph, fils d’Israël, de sorte qu’il [Ruben] ne devait pas être enregistré dans les généalogies pour le droit de premier-né. Car Juda se révéla supérieur parmi ses frères et de lui sortit le conducteur; [et le prince sort de lui (Darby); de lui, est issu celui qui devint prince (Tob)]; mais le droit de premier-né fut à Joseph.” On ne peut pas dire ici que le Dieu Tout-Puissant et infiniment sage a décidé qu’il en fût ainsi, car ce n’est pas lui qui a incité Ruben, Siméon et Lévi au mal et on ne peut lui imputer les conséquences de leur mauvaise conduite. Mais étant donné la tournure qu’avaient prise les choses, Dieu était libre de choisir Juda. Malgré tout ce qui était arrivé, Dieu pouvait rester attaché à son dessein originel et veiller à ce qu’il se réalise sans aucun changement.
27, 28. a) Sur quelle nation en général et quelle tribu en particulier fixerons-nous nos regards? b) Si nous nous en tenons aux faits réels fournis par Dieu, quels bienfaits en retirerons-nous?
27 Les choix et les actions de Dieu sont pour nous un guide sûr dans l’examen de son “dessein éternel” relatif à l’Oint ou Messie. Grâce aux paroles prophétiques que Dieu fit prononcer par Jacob sur Juda, nous savons quelle ligne de conduite adopter. Nos regards doivent donc être fixés sur les douze tribus d’Israël en général et sur la tribu de Juda en particulier, en raison du lien qui la rattache directement au Messie de Jéhovah ou “postérité” de sa “femme” céleste. Toutefois, d’autres éléments doivent encore s’ajouter à ceux que nous possédons déjà pour que nous puissions identifier le Roi messianique autour duquel gravite le “dessein éternel” de Dieu.
28 Si nous nous en tenons aux faits réels fournis par le Souverain Seigneur Jéhovah, nous ne nous laisserons pas abuser par un faux messie. Au contraire, nous aurons la joie d’identifier le véritable Messie envoyé par Dieu et de suivre celui par qui toutes les nations de la terre se béniront éternellement.
-
-
Une nation qui est entrée dans une alliance avec DieuSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 9
Une nation qui est entrée dans une alliance avec Dieu
1. Du fait de leur matérialisme, avec qui les nations d’aujourd’hui ne signent-elles pas de traité?
EN MATIÈRE de politique internationale, les États signent habituellement des traités de défense réciproque, pour sauvegarder la paix, entretenir des échanges culturels, ou pour d’autres raisons encore. Certains États sont membres d’une organisation soumise à un traité, telle, de nos jours, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’organisation du Traité de Varsovie (Pacte de Varsovie), ou l’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-Est (OTASE). Mais aujourd’hui, quelle nation, ou quel État, a conclu un pacte avec Dieu? Les nations sont par trop matérialistes pour former une organisation qui serait engagée envers un Être céleste invisible par un traité d’alliance, par un pacte dont cet Être serait l’une des parties.
2. À quelles questions concernant la nation qui a fait alliance avec Dieu voulons-nous obtenir une réponse?
2 Cependant, il y eut autrefois une nation qui fit alliance avec le Très-Haut, le Dieu des cieux. L’une des parties était donc terrestre, visible, et l’autre céleste, invisible. Tout pacte ayant, par définition, un but bien défini, quel était donc celui de l’alliance historique contractée entre cette nation et le seul vrai Dieu vivant? Mais comment s’est conclue une alliance aussi insolite, du moins en apparence? Autant de questions auxquelles nous voulons à présent fournir la réponse.
3. Qui serait le plus qualifié pour définir les clauses et conditions de l’alliance, désigner le médiateur et déterminer le moment opportun pour établir l’alliance?
3 De par sa sagesse infinie et sa toute-puissance, le Dieu Très-Haut avait qualité pour offrir ou proposer pareille alliance à une nation composée de créatures imparfaites et pécheresses. Il pourrait également définir le but de cette alliance, en dicter les clauses et établir un médiateur entre Lui et les hommes. Enfin, il déterminerait les conditions qui maintiendraient l’alliance en vigueur et choisirait le moment opportun pour établir le contrat. L’époque que Dieu avait fixée longtemps à l’avance se situe au seizième siècle avant notre ère.
4. Lorsque Dieu a conclu une solennelle “alliance sur sacrifice” avec Abraham, quelle période de temps a-t-il prédite en rapport avec sa postérité?
4 Dieu avait conclu une solennelle “alliance sur sacrifice” avec l’ancêtre de cette nation, celle qui, en temps voulu, devait être admise tout entière dans un pacte national. C’est après que Melchisédek, roi de Salem et prêtre du Dieu Très-Haut, eut prononcé une bénédiction sur Abraham, vainqueur des rois oppresseurs, que Dieu fit entrer Abraham dans cette solennelle “alliance sur sacrifice”. Jéhovah lui donna à cette occasion l’assurance que sa promesse s’accomplirait en la personne de ses descendants, disant: “Sache avec certitude que ta postérité deviendra résident étranger dans un pays qui n’est pas à elle; et ils devront les servir et ceux-ci les affligeront assurément pendant quatre cents ans. Mais la nation qu’ils serviront, je la juge, et après cela, ils sortiront avec de grands biens. Quant à toi, tu t’en iras en paix vers tes ancêtres; tu seras enseveli dans une belle vieillesse. Mais à la quatrième génération, ils reviendront ici, car la faute des Amorites n’est pas encore complète.” — Genèse 15:13-16.
5. Que se produirait-il pendant la longue période de temps qui s’écoulerait jusqu’à ce que la postérité d’Abraham prenne possession de la Terre promise?
5 Ainsi, la prise en possession du pays par la postérité naturelle d’Abraham fut ajournée pendant plus de 400 ans. Cette longue période permettrait à la postérité abrahamique de devenir un peuple nombreux, assez nombreux pour chasser les habitants amorites du pays de Canaan, lesquels s’enfonçaient de plus en plus dans la “faute” de leurs voies païennes. La postérité d’Abraham allait donc devenir un peuple numériquement important dans un pays étranger, mais Dieu ne lui donnerait le territoire promis que lorsque la “faute” de ses habitants serait devenue si grave que ceux-ci mériteraient d’être éliminés du pays. Que son dessein était bien de donner ce territoire à la postérité d’Abraham, c’est ce que Jéhovah garantit alors par une alliance.
“Ce jour-là, Jéhovah conclut avec Abram une alliance, en disant: ‘À ta postérité je donnerai ce pays, du fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate: les Kénites, et les Kénizzites, et les Cadmonites, et les Hittites, et les Périzzites, et les Réphaïm, et les Amorites, et les Cananéens, et les Guirgaschites, et les Jébusites.’” — Genèse 15:18-21.
6. L’alliance nationale annulerait-elle la Promesse abrahamique, et quel était son but, eu égard aux descendants d’Abraham?
6 En contraste avec cette alliance qu’il venait de faire avec Abraham, donc avec un seul homme, l’alliance que Dieu avait en vue serait conclue, elle, avec toute une nation, avec un grand peuple composé des descendants d’Abraham nés dans la lignée divinement choisie. Cette alliance nationale viendrait s’ajouter à la Promesse abrahamique, qui entra en vigueur lorsque Abraham franchit l’Euphrate, au nord, et pénétra dans le territoire dont les limites étaient indiquées dans l’alliance conclue avec le patriarche (Genèse 12:1-7). La conclusion de l’alliance avec le peuple issu d’Abraham ne devait pas marquer la fin de la Promesse abrahamique; ce pacte n’était qu’une adjonction à cette promesse. Sage disposition, car tous les descendants du patriarche n’allaient pas se montrer dignes de jouer un rôle dans l’accomplissement de la Promesse abrahamique, grâce à laquelle doivent se bénir toutes les nations et familles du sol. Donc, cette alliance nationale, qui, répétons-le, n’était qu’une adjonction, allait être un moyen de préparer le peuple à accueillir et à suivre fidèlement le véritable Messie ou “postérité” promise de la “femme” céleste de Dieu, lorsqu’il serait envoyé et oint par Jéhovah.
7. Pour quelles raisons Dieu n’a-t-il pas conclu l’alliance avec les descendants d’Abraham avant la fin de ces quatre cents ans?
7 La conclusion de cette alliance nationale ne pourrait avoir lieu avant que ne soient achevés les quatre cents et quelques années ayant pour point de départ l’alliance contractée avec Abraham, car, à l’époque, le patriarche n’avait pas eu de descendance de Sara, sa femme, alors stérile. Par ailleurs, Dieu n’allait pas conclure une alliance avec les enfants d’Abraham alors que ceux-ci, réduits en esclavage, étaient asservis par une nation étrangère. D’autant plus que la conclusion de l’alliance nécessiterait des sacrifices dont la nature même ferait horreur à la nation qui les affligeait et les tenait en esclavage, et serait détestable à ses yeux (Exode 8:25-27). Dieu n’instaurerait son alliance qu’après avoir jugé cette nation tyrannique et délivré son peuple. Cet événement se produirait au terme des “quatre cents ans” prédits. Nous pouvons donc noter que Jéhovah Dieu a fixé lui-même la longueur des périodes de temps dans le déroulement de son “dessein éternel” relativement à son Oint, le Messie.
8, 9. a) Quelle période a commencé lorsque Isaac a été sevré, et comment? b) Que représentait la fin de cette période pour la postérité d’Abraham?
8 Vingt-cinq ans après son entrée en Terre promise, alors qu’il était âgé de cent ans, Abraham devint miraculeusement père du seul fils que lui donna Sara, sa femme. Le pays n’appartenait pas encore au patriarche, ni davantage à son fils Isaac. L’affliction de la “postérité” selon la chair, dont le Messie devait descendre, commença lorsque Isaac fut sevré, soit au moment où Ismaël, demi-frère d’Isaac, âgé de dix-neuf ans, se moqua irrespectueusement du jeune enfant. Sa conduite, qui dénotait de la jalousie, pouvait laisser craindre pour la vie d’Isaac, l’héritier que Dieu avait donné à Abraham. — Genèse 16:11, 12.
9 Selon la chronologie, l’affliction de la “postérité” d’Abraham dans un pays qui n’était pas le sien commença en 1913 avant notre ère, alors qu’Abraham avait cent cinq ans et Isaac cinq (Genèse 21:1-9; Galates 4:29). Dans ces conditions, les “quatre cents ans” d’affliction de la “postérité” d’Abraham selon la chair s’achèveraient en 1513 avant notre ère. En cette année-là, les descendants d’Abraham sortiraient du pays oppresseur pour retourner en Terre promise, le pays de leurs ancêtres. Il était donc venu, le temps que Dieu s’était fixé pour établir l’alliance nationale avec la “postérité” d’Abraham; après quoi Jéhovah pourrait la faire entrer en Terre promise, comme un peuple lié à lui par une alliance. Au terme de ces quatre cents ans prenait également fin la période de quatre cent trente ans, celle qui commença lorsque Abraham eut traversé l’Euphrate et que fut entrée en vigueur la Promesse abrahamique. — Exode 12:40-42; Galates 3:17-19.
INSTITUTION D’UNE ALLIANCE NATIONALE
10. Dans quelle mesure la postérité d’Abraham a-t-elle augmenté en nombre en Égypte, et dans quelles conditions?
10 Du jour où Jacob, petit-fils d’Abraham, avait quitté le pays de Canaan avec toute sa maisonnée, jusqu’à la fin des quatre cents ans, les descendants de Jacob, les douze tribus d’Israël, avaient vécu au pays d’Égypte (l’Égypte chamitique et non l’Égypte arabe d’aujourd’hui). Conformément à la prédiction de Jéhovah, l’affliction s’était abattue sur la “postérité” d’Abraham et était devenue très vive, au point que le peuple d’Abraham, l’ami de Dieu, était menacé d’extermination. En dépit des efforts déployés dans ce sens, les membres de cette nation avaient augmenté en nombre, au point de devenir comme les étoiles des cieux et comme les grains de sable sur le bord de la mer, c’est-à-dire innombrables, tout comme Dieu l’avait promis. Finalement, le peuple atteignit le nombre de “six cent mille hommes de pied valides”, aptes au service armé (Exode 12:37). Non, Dieu n’avait pas oublié l’alliance conclue avec son ami Abraham. Il n’oubliait pas non plus l’heure qu’il s’était fixée et qu’il avait annoncée d’avance. Il était prêt à engager l’action au temps divinement marqué.
11. Qui Dieu établit-il comme chef sur Israël, et comment ce chef a-t-il tenté d’agir en tant que tel?
11 Qui serait à présent le chef visible de cette nation? Dieu ne le choisit pas dans la tribu de Juda, comme si la bénédiction du royaume prononcée par Jacob sur son fils Juda rendait ce choix obligatoire (Genèse 49:10; I Chroniques 5:1, 2). Usant de la faculté de choisir qui lui revient de droit, le Dieu Très-Haut fixa plutôt son choix sur un homme de la tribu de Lévi, savoir Moïse, arrière-petit-fils de Lévi (Exode 6:20; Nombres 26:58, 59). Quarante années avant la fin des quatre cents ans, Moïse renonça à vivre à la cour de Pharaon, lia son sort à celui de ses frères israélites et s’offrit comme chef pour les délivrer de l’esclavage. “Ses frères, supposait-il, comprendraient que c’était Dieu qui, par sa main, leur donnait le salut; mais ils ne l’ont pas compris.” Toutefois, à cette époque Dieu n’avait pas envoyé Moïse pour délivrer son peuple opprimé. Moïse dut donc s’enfuir de devant Pharaon qui cherchait à le faire périr. Il se réfugia au pays de Madian où il se maria et devint berger pour le compte de son beau-père. — Exode 2:11 à 3:1; Actes 7:23-29.
12. Où et quand Moïse est-il devenu l’“oint” de Jéhovah, et quelle était sa mission?
12 Quarante années passèrent ainsi et Moïse atteignit l’âge de quatre-vingts ans. Alors qu’il gardait les troupeaux dans la péninsule du Sinaï, l’ange de Dieu lui apparut miraculeusement au pied du mont Horeb, à environ trois cents kilomètres au sud-est de l’actuel canal de Suez. Jéhovah Dieu épela pour ainsi dire son nom à Moïse, disant: “‘JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE CE QUE JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE.’ (...) Voici ce qu’il te faudra dire aux fils d’Israël: ‘JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE m’a envoyé vers vous.’” (Exode 3:2-14). C’est ainsi que Moïse fut établi comme prophète et représentant de Dieu. À juste titre, et tout comme ses ancêtres Abraham, Isaac et Jacob, on pouvait l’appeler “oint” ou “messie”. (Psaume 105:15; Actes 7:30-35; Hébreux 11:23-26.) Jéhovah précisa que le mont Horeb servirait de cadre à l’alliance qu’il conclurait avec le peuple de Moïse; c’est Moïse qui le ferait sortir d’Égypte et le mènerait à cette montagne, pour y servir Jéhovah! — Exode 3:12.
13. Comment Pharaon en vint-il à ordonner le départ des Israélites du pays d’Égypte?
13 Devant le refus répété de Pharaon de libérer les Israélites, Jéhovah le frappa, lui et son peuple, d’une série de plaies. Ce fut la dernière, la dixième, qui brisa la résistance du souverain égyptien et fit fléchir son cœur endurci. Cette plaie frappa mortellement tous les premiers-nés des familles égyptiennes et de leurs animaux domestiques. Jéhovah épargna cependant les premiers-nés des Israélites, car ceux-ci lui avaient obéi en célébrant, dans leurs demeures, le premier repas pascal. Voyant les montants et la partie supérieure des portes aspergés du sang de l’agneau, l’ange exterminateur de Jéhovah passa par-dessus les maisons ainsi marquées et la mort ne put franchir les seuils et frapper les familles. Nahschon, père de Salmon, de la tribu de Juda, fut épargné tout comme Nadab, premier-né d’Aaron, frère aîné de Moïse. En revanche, le fils premier-né de Pharaon mourut. Accablé de chagrin, et sur l’insistance des Égyptiens affligés eux aussi, Pharaon donna l’ordre que les Israélites indemnes quittent le pays. — Exode 5:1 à 12:51.
14. Quelles périodes de temps ont pris fin le premier jour de la Pâque, et qu’a ordonné Dieu à propos de cette même nuit?
14 La nuit mémorable de la Pâque de 1513 avant notre ère a simultanément mis un terme à plusieurs périodes de temps bien distinctes. Cette année a vu la fin des quatre cents ans d’affliction de la postérité d’Abraham dans un pays qui n’était pas le sien, des deux cent quinze ans de résidence en Égypte, à compter de l’entrée dans ce pays du patriarche Jacob, et des quatre cent trente ans calculés à partir du moment où Abraham, ayant traversé l’Euphrate, commença à séjourner en Terre promise. Nous ne serons donc pas étonnés de lire ce qui suit: “Et la résidence des fils d’Israël, qui avaient habité en Égypte, fut de quatre cent trente ans. Et il advint à la fin des quatre cent trente ans, il advint, en ce jour-là même, que toutes les armées de Jéhovah sortirent du pays d’Égypte. C’est une nuit d’observance relativement à Jéhovah pour les avoir fait sortir d’Égypte. Relativement à Jéhovah, cette nuit est une nuit d’observance de la part de tous les fils d’Israël dans toutes leurs générations.” — Exode 12:40-42.
15. Comment Dieu a-t-il délivré les Israélites des Égyptiens qui les poursuivaient? Quel chant entonnèrent-ils?
15 Faisant preuve de stratégie, Jéhovah conduisit son peuple, par l’entremise de Moïse, vers l’extrémité supérieure du bras occidental de la mer Rouge. Croyant les Israélites pris au piège, Pharaon, ses chars de guerre et ses cavaliers se lancèrent à la poursuite des esclaves en fuite et les rejoignirent. Mais le Dieu Tout-Puissant ouvrit un passage dans la mer et, à la faveur de la nuit, les Israélites passèrent à pied sec et atteignirent le rivage de la péninsule du Sinaï. Après que Jéhovah eut permis aux Égyptiens d’emprunter le même chemin que les Israélites, il fit revenir sur eux les eaux de la mer Rouge, qui les submergèrent, eux et leurs chevaux. Dieu n’avait pas failli à sa parole: son jugement s’était exercé sur la nation qui avait opprimé la “postérité” d’Abraham (Genèse 15:13, 14). Sains et saufs sur le rivage du Sinaï, les témoins du jugement de Jéhovah entonnèrent ce chant: “Jéhovah régnera jusqu’à des temps indéfinis, oui, à jamais. (...) Chantez à Jéhovah, car il s’est souverainement élevé. Le cheval et son cavalier, il les a lancés dans la mer.” — Exode 15:1-21.
16. Qu’a proposé Jéhovah au peuple d’Israël qui campait à Horeb, et pourquoi?
16 Ce fut un jour bien particulier que celui où les Israélites, dans le troisième mois lunaire (Sivan) suivant leur sortie d’Égypte, pénétrèrent dans le désert du Sinaï et installèrent leur campement au pied de la “montagne du vrai Dieu”, à Horeb. Selon ce que Jéhovah avait dit à Moïse, c’est là qu’ils devaient le servir (Exode 3:1, 12; 19:1). Dieu désigna alors Moïse comme médiateur entre lui et le peuple. Puis Jéhovah proposa aux Israélites une alliance dont il précisa le but. Sur le mont Horeb, il dit à Moïse: “Voici ce que tu devras dire à la maison de Jacob et annoncer aux fils d’Israël: ‘Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait aux Égyptiens, pour que je vous porte sur des ailes d’aigles et vous amène vers moi. Et maintenant, si vous obéissez strictement à ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors vous deviendrez assurément ma propriété spéciale parmi tous les autres peuples, car toute la terre m’appartient. Et vous, vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte.’” — Exode 19:3-6.
17. Quels faits démontrent que Jéhovah n’a pas imposé l’alliance aux Israélites qu’il avait sauvés?
17 Le Dieu Très-Haut n’imposa pas cette alliance aux Israélites. Bien qu’il les eût délivrés d’Égypte et sauvés de la mer Rouge, il les laissa libres de contracter ou non une alliance avec lui. Quel serait le vœu des Israélites? Devenir la “propriété spéciale” de Jéhovah? Devenir, pour lui, “un royaume de prêtres et une nation sainte”? Certainement! Aussi, lorsque Moïse exposa devant les représentants du peuple les clauses de l’alliance fixée par Jéhovah, leur réaction fut la suivante: “Tout le peuple répondit unanimement et dit: ‘Tout ce qu’a prononcé Jéhovah, nous voulons bien l’exécuter.’” Moïse fit alors connaître à Jéhovah quelle était la décision du peuple, et Dieu mit en place le dispositif de l’accord. — Exode 19:7-9.
18. Que déclara Dieu à Israël trois jours plus tard?
18 Trois jours plus tard, l’ange de Jéhovah remit aux Israélites réunis à Horeb, au mont Sinaï, les Dix Paroles ou Dix Commandements. Nous pouvons en suivre la lecture dans Exode 20:2-17.
UN GRAND MÉDIATEUR EST ANNONCÉ
19. a) Que demandèrent les Israélites à Moïse après avoir vu le spectacle d’Horeb? b) Quelle fut la réponse de Moïse?
19 L’événement fut des plus spectaculaires! “Or tout le peuple voyait les tonnerres, et les éclairs, et le son du cor, et la montagne fumante. Lorsque le peuple vit cela, alors il frémit et se tint à distance. Puis ils dirent à Moïse: ‘Parle avec nous, toi, et que nous écoutions, mais que Dieu ne parle pas avec nous, de peur que nous ne mourions.’” (Exode 20:18, 19). Deutéronome 18:14-19 expose d’une manière plus détaillée encore la réponse affirmative que Dieu donna aux Israélites saisis de crainte. Après leur avoir dit que Jéhovah n’avait recours ni aux magiciens ni aux devins comme intermédiaires entre lui et le peuple, Moïse poursuivit en ces termes:
“Mais quant à toi, Jéhovah, ton Dieu, ne t’a rien donné de semblable. C’est un prophète du milieu de toi, d’entre tes frères, tel que moi, que Jéhovah, ton Dieu, suscitera pour toi — c’est lui que vous devrez écouter — en réponse à tout ce que tu as demandé à Jéhovah, ton Dieu, en Horeb, au jour de la congrégation, en disant: ‘Que je ne recommence pas à entendre la voix de Jéhovah, mon Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, pour que je ne meure pas!’ Alors Jéhovah me dit: ‘Ils ont bien agi en disant ce qu’ils ont dit. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète tel que toi, et je mettrai vraiment mes paroles dans sa bouche, et assurément il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et il arrivera sans faute que l’homme qui n’écoutera pas mes paroles, celles qu’il dira en mon nom, moi, je lui réclamerai des comptes.’”
20, 21. a) Les Israélites croiraient-ils facilement en la venue d’un autre prophète tel que Moïse? b) En quel sens ce prophète à venir serait-il comme Moïse? Serait-il égal à lui?
20 Un prophète comme Moïse, avec lequel Dieu parlerait, pour ainsi dire, “face à face”? Les Israélites ont probablement eu du mal à se faire à cette idée. Et pourtant, comme Moïse le leur avait annoncé, le Dieu Tout-Puissant susciterait ce médiateur du milieu du peuple. L’expression ‘tel que Moïse’ ne voulait pas simplement dire égal à Moïse; le prophète annoncé pouvait être à la fois comme Moïse et cependant plus grand que lui.
21 De tous les prophètes qui ont vécu en Israël, de Moïse jusqu’à Malachie, aucun n’a été semblable à Moïse ni n’a été plus grand que lui (Deutéronome 34:1-12). Mais que dire de l’Oint promis, du Messie, qui serait la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu (Genèse 3:15)? De toute évidence, Dieu parlait de lui lorsque au mont Sinaï il fit allusion au prophète, tel Moïse, qui devait venir. Tout comme Moïse, mais plus grand que lui, cette “postérité” messianique serait Médiateur entre Dieu et les hommes. Il est certain que les besoins des adorateurs du vrai Dieu vivant étaient supérieurs à ceux des Israélites du temps de Moïse. Ce dernier préfigurait le Grand Prophète de Jéhovah qui devait venir.
22. Pourquoi le prophète comme Moïse qui viendrait serait-il hostile à l’emploi d’images dans le culte rendu à Dieu?
22 En ce temps-là, Jéhovah Dieu dit aussi à Moïse: “Voici ce que tu devras dire aux fils d’Israël: “Vous avez vu vous-mêmes que c’est des cieux que j’ai parlé avec vous. Vous ne devez pas faire, à côté de moi, des dieux d’argent et vous ne devez pas vous faire des dieux d’or.’” (Exode 20:22, 23). Ce commandement interdisait l’emploi d’images inanimées, muettes, en rapport avec le culte du Dieu qui avait parlé du haut des cieux. Il venait accentuer le deuxième des Dix Commandements divins, cité dans Exode 20:4-6. Le prophète messianique semblable à Moïse s’opposerait à l’emploi de telles images religieuses.
23. Pourquoi l’alliance conclue avec Israël est-elle généralement appelée l’alliance de la Loi?
23 Avant de conclure l’alliance par l’entremise de Moïse, son médiateur, Dieu ajouta d’autres lois aux Dix Commandements. Exposées dans les chapitres vingt et un à vingt-trois du livre de l’Exode Ex 21–23, elles furent transcrites dans un rouleau ou “livre”, disponible lors de la conclusion de l’alliance. Cette alliance se caractérise surtout par les lois que Dieu donna au peuple élu pour qu’il les observe. C’est donc une alliance composée de lois. D’où son nom: Alliance de la Loi. Son code de lois est appelé dans les Écritures “la Loi”.
24 Combien de temps après l’alliance abrahamique l’alliance de la Loi eut-elle lieu? La Promesse abrahamique est-elle toujours en vigueur?
24 Puisque la Loi de cette alliance conclue avec Israël fut présentée sous la forme des Dix Commandements cinquante ou cinquante et un jours après la nuit de la Pâque en Égypte, c’est à juste titre qu’il est dit que “la Loi (...) a paru quatre cent trente ans plus tard [après l’alliance abrahamique conclue en 1943]”. Le fait que la Loi fut donnée à Israël si longtemps après n’annulait pas l’alliance abrahamique, “de manière à abolir la promesse”. (Galates 3:17.) La promesse divine selon laquelle toutes les nations et familles du sol se béniront en la “postérité” d’Abraham subsiste toujours. Jéhovah ne manquera pas à sa promesse!
25. Par quoi les deux parties de l’alliance de la Loi étaient-elles liées? Grâce à l’aspersion de quoi?
25 Il convient de noter que l’alliance de la Loi conclue avec Israël fut validée par l’aspersion du sang de victimes sacrificielles. Les deux parties étaient ainsi liées par un engagement solennel. C’est pourquoi nous pouvons lire en Exode 24:6-8: “Puis Moïse [agissant en qualité de médiateur] prit la moitié du sang et le mit dans des bols, et de la moitié du sang il fit l’aspersion sur l’autel. Finalement il prit le livre de l’alliance et le lut aux oreilles du peuple. Alors ils dirent: ‘Tout ce qu’a prononcé Jéhovah, nous voulons bien l’exécuter et nous voulons bien obéir.’ Moïse prit donc le sang, et en fit l’aspersion sur le peuple, et dit: ‘Voici le sang de l’alliance que Jéhovah a conclue avec vous quant à toutes ces paroles.’” — Voir aussi Exode 24:3.
26. Que représentait l’aspersion du sang sur l’autel de Dieu? Sur le peuple?
26 L’autel que Moïse avait bâti au pied du mont Sinaï représentait Jéhovah Dieu, auquel les sacrifices avaient étés offerts sur ce même autel. Ainsi donc, par l’aspersion sur l’autel de la moitié du sang des victimes sacrificielles, Jéhovah était symboliquement introduit dans l’alliance et, en tant que l’une des parties, il était désormais lié par cette alliance. D’autre part, par l’aspersion de l’autre moitié du sang sur le peuple, celui-ci était introduit comme autre partie de l’alliance et se trouvait désormais solennellement tenu à remplir les clauses de l’alliance qui le concernaient. Grâce au sang ainsi répandu, les deux parties, à savoir Dieu et la nation d’Israël, se trouvaient unies dans l’alliance.
27. En rapport avec la conclusion de l’alliance de la Loi, qu’est-ce qui prouve que les Israélites n’avaient pas agi par ignorance et qu’ils n’étaient pas entrés dans l’alliance contre leur gré?
27 La nation d’Israël n’était pas entrée dans l’alliance par ignorance ni contre son gré. La veille du jour où l’alliance avait été rendue solennelle par le sang, les Israélites avaient eu connaissance des paroles et des décisions de Dieu, et ils les avaient acceptées. Exode 24:3 le confirme ainsi: “Alors Moïse vint raconter au peuple toutes les paroles de Jéhovah et toutes les décisions judiciaires, et tout le peuple répondit d’une seule voix et dit: ‘Toutes les paroles qu’a prononcées Jéhovah, nous voulons bien les exécuter.’” Le lendemain, après que Moïse eut donné lecture du “livre de l’alliance” en présence de tout le peuple, celui-ci répéta qu’il acceptait la Loi divine; après quoi il fut aspergé avec le sang sacrificiel. La nation d’Israël était désormais tenue de faire ce que Dieu avait déclaré lorsqu’il proposa l’alliance, en disant: “Maintenant, si vous obéissez strictement à ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors (...).” — Exode 19:5, 6.
28. La fidélité de quelle partie contractante de l’alliance de la Loi était mise en cause, et que fallait-il faire pour rester saint?
28 Il fallait s’attendre à ce que, pour sa part, le Dieu Tout-Puissant respectât fidèlement cette alliance bilatérale, car Dieu ne change pas (Malachie 3:6). Mais en serait-il de même des Israélites? Seraient-ils fidèles à Dieu, en respectant l’engagement qu’ils avaient pris? Figureraient-ils parmi les fidèles qui devaient être rassemblés auprès de Jéhovah, en accomplissement de Psaume 50:4, 5, où nous lisons: “Il appelle vers les cieux en haut et vers la terre afin d’exécuter un jugement sur son peuple: ‘Rassemblez auprès de moi mes fidèles, ceux qui concluent mon alliance sur sacrifice.’” Ce n’était pas à titre individuel, mais en tant que peuple, qu’ils avaient conclu cette alliance de la Loi sur une série de sacrifices offerts pour tout le peuple. Les Israélites formeraient-ils une “nation sainte”? Pour y parvenir, il leur faudrait se tenir à l’écart du monde.
29, 30. a) En devenant l’une des parties de l’alliance de la Loi, Israël a-t-il été transformé en un “royaume de prêtres”? Sinon, quelles dispositions furent prises relativement aux prêtres? b) Que devinrent les mâles des autres familles de la tribu de Lévi?
29 Le seul fait d’avoir été admis dans l’alliance du Dieu Très-Haut ne les avait pas transformés, sur-le-champ, en un “royaume de prêtres”. En aucun cas ils ne constituaient alors un royaume dans lequel chaque membre masculin était prêtre de Dieu en faveur de toutes les autres nations. La prophétie suivante d’Ésaïe 61:6 ne s’était pas encore accomplie à leur endroit: “Quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah; on dira que vous êtes les ministres de notre Dieu. Vous mangerez les ressources des nations, et dans leur gloire vous exulterez à votre sujet.” Au contraire, selon les termes mêmes de l’alliance de la Loi, les membres mâles d’une seule famille israélite deviendraient prêtres au service du reste de la nation. Ce privilège échut à la tribu de Lévi, à laquelle appartenait Aaron, le frère aîné de Moïse. Aaron devint donc prêtre du Dieu Très-Haut, et ses fils sous-prêtres. Ils constituèrent ainsi la prêtrise aaronique.
30 Les membres mâles valides de toutes les autres familles de la tribu de Lévi furent établis comme ministres ou auxiliaires de la prêtrise aaronique; ils devaient aider les prêtres dans l’accomplissement de leurs fonctions religieuses à la maison de Dieu, à la tente de réunion, celle qui avait été érigée conformément à l’alliance de la Loi. — Exode 27:20 à 28:4; Nombres 3:1-13.
31. Pourquoi les prêtres aaroniques n’ont-ils pas été rétablis comme rois sur Israël?
31 Comme on le voit, la tribu de Juda n’eut aucune part à la prêtrise, car c’est de cette tribu que devait venir le “conducteur” messianique, celui qu’on appelait le “Schilo” et à qui ‘appartiendrait l’obéissance des peuples’. (Genèse 49:10; I Chroniques 5:2.) En Israël, la royauté et le sacerdoce étaient donc séparés. Aaron et ses fils n’étaient pas des rois-prêtres et ne ressemblaient pas à Melchisédek.
32. Quelles fêtes Israël devait-il célébrer chaque année?
32 Selon l’alliance de la Loi, le peuple était tenu de célébrer, chaque année, trois fêtes nationales à la tente ou tabernacle prévu pour le culte. “Trois fois par an tout mâle de chez toi devra paraître devant Jéhovah, ton Dieu, dans le lieu qu’il choisira: à la fête des Gâteaux non fermentés, et à la fête des Semaines, et à la fête des Huttes, et nul ne devra paraître devant Jéhovah les mains vides. Le don de la main de chacun devra être en proportion de la bénédiction de Jéhovah, ton Dieu, celle qu’il t’aura donnée.” (Deutéronome 16:16, 17; Exode 34:1, 22-24). La fête des Gâteaux non fermentés était célébrée aussitôt après le repas annuel de la Pâque qui commémorait la délivrance d’Israël du pays d’Égypte. La fête des Semaines avait lieu le cinquantième jour, c’est-à-dire sept semaines après le 16 Nisan, et les prémices de la moisson des blés étaient présentées à Jéhovah ce même jour, le cinquantième, jour de la Pentecôte. La fête des Huttes (ou Tabernacles) s’appelait aussi la “fête de la Récolte”, et elle était célébrée au tournant de l’année. Jéhovah avait prescrit des sacrifices pour chacune de ces fêtes. — Lévitique 23:4-21, 33-43.
33. Quand avait lieu le Jour des Propitiations, et pourquoi les sacrifices offerts ce jour-là devaient-ils être répétés chaque année?
33 Cinq jours avant la célébration de la fête des Huttes commençait le “jour des Propitiations” (Yom Kippur); cette fête annuelle était observée le dixième jour du septième mois lunaire à compter du mois de Nisan (ou Abib), soit le 10 Tischri. Propitiation était faite ce jour-là pour les péchés de la nation qui était en relations d’alliance avec Jéhovah. C’était le seul jour de l’année où le grand prêtre aaronique pénétrait dans le Très-Saint de la tente de réunion. Il faisait l’aspersion du sang des victimes propitiatoires (un taureau et un bouc) devant l’Arche sacrée de l’alliance qui renfermait la Loi écrite de Jéhovah (Lévitique 23:26-32; 16:2-34). Il est évident que la mort et l’effusion du sang des animaux offerts en sacrifice ne pouvaient ôter réellement le péché des créatures humaines auxquelles ces mêmes animaux étaient assujettis. C’est la raison pour laquelle les sacrifices du Jour des Propitiations étaient répétés chaque année.
34. Comme le montrait l’alliance de la Loi, qu’exigeait Dieu pour ôter le péché de l’homme, et pourquoi les Israélites ne pouvaient-ils pas offrir ce qui était requis?
34 Nous pouvons aisément en comprendre la raison. Dans l’alliance de la Loi, Dieu avait donné l’ordre suivant: “S’il se produit un accident mortel, alors tu devras donner âme pour âme, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, impression au fer rouge pour impression au fer rouge, blessure pour blessure, coup pour coup.” (Exode 21:23-25; Deutéronome 19:21). En d’autres termes, à valeur égale, il faudrait un sacrifice d’égale valeur. Par conséquent, une vie humaine parfaite n’ayant fait l’objet d’aucune condamnation pourrait racheter une autre vie humaine frappée d’un jugement de condamnation. Aussi fut-il écrit dans Psaume 49:6-10: “Ceux qui mettent leur confiance dans leurs moyens de subsistance, et qui se glorifient sans cesse de l’abondance de leurs richesses, aucun d’eux ne peut en aucune façon racheter un frère, ni donner à Dieu une rançon pour lui; (et le prix de rachat de leur âme est si précieux qu’il a cessé jusqu’à des temps indéfinis) pour qu’il vive encore, à jamais, et ne voie pas la fosse. Car il voit que les sages aussi meurent.” Une rançon correspondante devait donc être fournie. Mais les Israélites, soumis au péché, étaient dans l’incapacité de racheter la vie parfaite qu’Adam avait perdue.
35. Qu’est devenue la prêtrise aaronique? Vers qui faut-il dès lors se tourner pour obtenir un sacrifice rédempteur?
35 La prêtrise aaronique qui n’offrait que des sacrifices d’animaux à la maison sacrée de Jéhovah a disparu il y a dix-neuf siècles, en l’an 70 de notre ère, lorsque les armées romaines ont détruit Jérusalem ainsi que son temple. Notre seule ressource consiste à nous tourner vers le Roi messianique qui, par serment divin, est “prêtre jusqu’à des temps indéfinis à la manière de Melchisédek”. (Psaume 110:1-4.) Ce Roi serait la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu, postérité que Dieu a désignée pour meurtrir la tête du méchant, symbolisé par le “serpent” au jardin d’Éden. Si ce Roi n’avait pas le pouvoir de racheter le genre humain, nous n’aurions alors aucun espoir, aucune perspective de vivre éternellement dans le nouvel ordre de choses de Jéhovah Dieu. Ainsi, les sacrifices d’animaux qui étaient offerts en Israël le “jour des Propitiations”, et cela jusqu’au premier siècle de notre ère, n’étaient autre qu’une figure prophétique; ils symbolisaient le sacrifice rédempteur qui devait être offert par le Messie, lequel serait prêtre à la manière de Melchisédek et meurtrirait la tête du Serpent.
36. Comment faut-il considérer les fêtes observées sous l’alliance de la Loi?
36 Pareillement, les fêtes annuelles imposées à Israël par l’alliance de la Loi revêtaient, elles aussi, un caractère prophétique. Ce n’étaient pas de simples divertissements ou jours de repos offerts à la nation. Synonymes de réjouissance, elles préfiguraient l’avenir heureux que Dieu réserve au genre humain. En son temps et conformément à son “dessein éternel”, Dieu fit connaître la signification de ces fêtes ainsi que les bénédictions qui en découlent.
DES PERSPECTIVES MERVEILLEUSES S’OFFRENT À LA NATION
37. Quelle possibilité l’alliance de la Loi offrait-elle aux Israélites?
37 Un Israélite pourrait-il cependant mériter la vie éternelle en respectant intégralement l’alliance de la Loi, sans en enfreindre la plus infime partie? L’alliance offrait à chacun la possibilité de le démontrer. C’est ce qui ressort de la lecture de Lévitique 18:5, où nous lisons: “Vous devrez garder mes ordonnances et mes décisions judiciaires; si un homme les pratique, alors il vivra grâce à elles. Je suis Jéhovah.” Si donc un Israélite observait parfaitement la Loi et acquérait ainsi la vie éternelle en vertu de ses propres œuvres, il n’aurait pas besoin des bienfaits des sacrifices de l’alliance de la Loi. Il n’aurait pas non plus besoin des bienfaits de la Promesse abrahamique (Genèse 12:3; 22:18). Quiconque observerait parfaitement la Loi établirait sa propre justice et se montrerait digne de la vie.
38, 39. a) L’un quelconque des Israélites a-t-il obtenu la vie en observant parfaitement la Loi? Justifiez votre réponse. b) Des services de quel prêtre avons-nous donc besoin?
38 Et pourtant, le prophète Moïse est mort. Le grand prêtre Aaron est mort également. Et tous les Israélites qui ont vécu depuis la conclusion de l’alliance de la Loi jusqu’à la disparition de la prêtrise aaronique en 70 de notre ère et à plus forte raison jusqu’aujourd’hui sont morts aussi. Dix-neuf siècles encore après la destruction du temple de Jérusalem par les Romains, les Israélites traditionalistes de notre époque observent un jour de fête qui pourrait ressembler au Jour des Propitiations ou Yom Kippur. Implicitement donc, ils admettent la nécessité de se purifier du péché, reconnaissant qu’ils sont incapables de suivre parfaitement la Loi et de gagner la vie éternelle par le seul mérite de leurs œuvres de justice. Et si eux n’y sont pas parvenus par le moyen de l’alliance de la Loi, qu’en sera-t-il de nous, êtres humains imparfaits que nous sommes?
39 Eu égard à ce que l’alliance de la Loi a rendu clairement manifeste, nous faisons figure de condamnés devant le Dieu dont l’action est parfaite (Deutéronome 32:4). Conformément aux paroles qu’Ésaïe a dites plus de sept cents ans après la conclusion de l’alliance de la Loi avec Israël, “toutes nos justices étaient pareilles à un vêtement souillé”. (Ésaïe 64:6, AC.) Nous avons tous besoin du Prêtre promis, prêtre à la manière de Melchisédek et dont le service sera éternel.
40. Que fit Moïse le 1er Nisan de l’an 1512 av. n. è. en rapport avec le culte dû à Dieu, et qu’arriva-t-il ensuite?
40 Reportons-nous à présent à l’année où Jéhovah Dieu conclut son alliance avec Israël, par l’entremise de son médiateur Moïse. Cette année lunaire achevée, nous arrivons au 1er Nisan de l’an 1512 avant notre ère. Ce jour-là, obéissant au commandement divin, Moïse édifie le “tabernacle de la tente de réunion”, pour que le peuple puisse commencer à y adorer Jéhovah. Puis Moïse revêt de leurs vêtements officiels son frère aîné Aaron ainsi que les fils de celui-ci, et il les oint d’huile sainte pour servir respectivement en qualité de grand prêtre et de sous-prêtres. “Ainsi Moïse acheva le travail. Et la nuée se mit à couvrir la tente de réunion, et la gloire de Jéhovah remplit le tabernacle.” — Exode 40:1-35.
41. De quoi cette manifestation était-elle la preuve, et quand l’installation de la prêtrise fut-elle achevée?
41 Telle fut la preuve visible que Jéhovah avait accepté l’édification de son lieu de culte et l’avait sanctifié pour son dessein. C’est le septième jour du premier mois, le mois de Nisan (ou Abib), que fut achevée l’installation dans ses fonctions de la prêtrise aaronique; après leur investiture, les prêtres purent diriger officiellement toutes les cérémonies du culte divin au saint tabernacle. — Lévitique 8:1 à 9:24.
42. Indépendamment du fait qu’il était leur Dieu, qu’était encore Jéhovah pour Israël? Avait-il besoin d’un représentant visible?
42 Jéhovah était le Dieu auquel la nation d’Israël était tenue de rendre un culte. Mais il n’était pas seulement son Dieu; il était aussi le Chef, le Roi, à qui la nation devait soumission et fidélité. La désobéissance aux lois et aux commandements divins constituerait un acte d’insubordination et d’infidélité. Confirmant ce fait dans Deutéronome 33:5, le prophète Moïse appelle la nation d’Israël Jéschurun, mot qui signifie “Celui qui est droit”, parce qu’elle est entrée dans l’alliance de la Loi. Il dit: “Et il y eut un roi en Jéschurun, quand se réunirent les chefs du peuple, toutes les tribus d’Israël.” (Traduction de la Jewish Publication Society of America). Et voici, à propos de ce passage, ce que dit le docteur J. H. Hertz dans une note en bas de page: “Ainsi le Royaume de Dieu a commencé sur Israël.” (Pentateuch and Haftorahs, Soncino Press, page 910). Jéhovah était son Roi céleste invisible. À ce titre, il n’avait pas besoin d’un roi humain terrestre visible pour le représenter auprès d’Israël. — Genèse 36:31.
43, 44. Quand on le compare aux autres nations de la terre, de quelle faveur unique Israël a-t-il bénéficié, et de quelle manière ce peuple allait-il pouvoir louer Jéhovah?
43 Cette nation, constituée à partir des descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Israël), qui a été introduite dans une alliance avec le seul vrai Dieu vivant, n’a-t-elle pas bénéficié d’une grande faveur? Gardienne du culte pur, ses membres se sont vu offrir la perspective de devenir un “royaume de prêtres et une nation sainte”.
44 Le prophète Amos déclara: “Entendez cette parole que Jéhovah a prononcée à votre sujet, ô fils d’Israël, au sujet de toute la famille que j’ai fait monter du pays d’Égypte, en disant: ‘Je n’ai connu que vous de toutes les familles du sol.’” (Amos 3:1, 2). Cette faveur, dont Israël fut l’objet, se voit clairement dans un psaume de louanges. Nous citons: “Il révèle sa parole à Jacob, ses prescriptions et ses décisions judiciaires à Israël. Il n’a fait ainsi pour aucune autre nation, et pour ce qui est de ses décisions judiciaires, elles ne les ont pas connues. Louez Jah!” (Psaume 147:19, 20). Dépositaire de la faveur divine, la nation d’Israël avait toutes raisons de louer Jéhovah en gardant son alliance. Mais le ferait-elle? C’est ce qu’allait démontrer l’ère de l’alliance de la Loi qui s’ouvrait devant elle.
-
-
L’alliance pour un Royaume conclue avec DavidSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 10
L’alliance pour un Royaume conclue avec David
1. Quelle période de temps est délimitée dans I Rois 6:1, et en quel sens est-elle appropriée?
DIEU établit une distinction entre les périodes de temps pour qu’elles soient en harmonie avec son “dessein éternel”. Il a délimité l’une de ces périodes dans le premier livre des Rois, chapitre six, verset un, où nous lisons: “Et il advint, en la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des fils d’Israël du pays d’Égypte, en la quatrième année, au mois de Ziv, c’est-à-dire le second mois, après que Salomon fut devenu roi sur Israël, qu’il se mit en devoir de bâtir la maison pour Jéhovah.” Cette façon de mesurer le temps était appropriée; elle avait en effet pour point de départ la délivrance des Israélites d’Égypte et, peu après, l’érection par leurs soins d’une maison de culte dans le désert du Sinaï. Elle se terminait avec l’édification, à Jérusalem, du temple de Salomon, fils du roi David. La période ainsi couverte allait du 15 Nisan 1513 au 1er Ziv (ou Iyyar) 1034 avant notre ère. — Nombres 33:1-4; I Rois 6:37.
2, 3. a) Pourquoi les Israélites ont-ils erré si longtemps dans le désert du Sinaï? b) Combien de temps leur fallut-il pour soumettre la Terre promise, et comment furent-ils gouvernés pendant des siècles?
2 De nombreux événements se sont naturellement produits au cours de cette période de près de cinq siècles. Pour n’avoir pas cru que Dieu était capable de soumettre les nations qui habitaient la Terre promise, les Israélites furent contraints d’errer près de quarante ans dans le désert du Sinaï. Ces années virent mourir la vieille génération des Israélites qui, dans la deuxième année de leur exode, s’étaient révoltés à l’idée d’envahir la Terre promise sous la conduite de Dieu (Nombres 13:1 à 14:38). À l’expiration des quarante ans, Dieu fit miraculeusement traverser le Jourdain à son peuple, qui put ainsi pénétrer en Terre promise, le pays de Canaan.
3 Puis ce furent, sous la direction de Josué, successeur de Moïse, des années de guerre pour soumettre le pays. Selon le fidèle Caleb, fils de Jéphunnéh, de la tribu de Juda, il avait fallu six années aux Israélites pour soumettre le pays, en déposséder ses habitants et répartir le territoire occupé entre les familles d’Israël (Josué 14:1-10). Par la suite, Dieu donna à son peuple une lignée de juges qui exercèrent leurs fonctions pendant des siècles, jusqu’au prophète Samuel, aux jours duquel intervint un changement dans la forme de gouvernement de la nation. Un chronologiste juif, qui vivait il y a dix-neuf siècles, a mesuré cette période à notre intention. De passage dans une synagogue d’Antioche de Pisidie (Asie Mineure), il dit à son auditoire:
4, 5. a) Quelle période de temps, antérieure aux juges, un chronologiste a-t-il mise en évidence? b) Quels événements ont marqué le début et la fin de cette période?
4 “Hommes, Israélites et vous autres-là qui craignez Dieu, entendez! Le Dieu de ce peuple d’Israël a choisi nos ancêtres, et il a élevé le peuple durant sa résidence en tant qu’étranger au pays d’Égypte, et il les en a fait sortir le bras levé. Et, pendant une période d’environ quarante ans, il a supporté leur conduite dans le désert. Après avoir détruit sept nations dans le pays de Canaan, il leur a distribué par le sort le pays de ces nations: tout cela pendant environ quatre cent cinquante ans. Et après ces choses, il leur a donné des juges jusqu’à Samuel le prophète. Mais, à partir de là, ils ont réclamé un roi, et Dieu leur a donné, pour quarante ans, Saül, fils de Kisch, homme de la tribu de Benjamin.” — Actes 13:14-21. Voir aussi l’English Revised Version Bible, publiée en Angleterre en 1884, la Version de Douay, publiée en 1610, ainsi que The Emphasised Bible, de J. B. Rotherham, publiée en 1897.
5 L’attribution du territoire à Caleb et aux autres Israélites eut lieu en 1467 avant notre ère. Si nous remontons d’“environ quatre cent cinquante ans” en arrière, cela nous amène en 1918, année où naquit Isaac, fils d’Abraham par Sara, qui fut choisi par Dieu à la place d’Ismaël, le fils premier-né qu’Abraham eut d’Agar, la servante égyptienne de Sara. Par un serment solennel, Dieu avait confirmé à Isaac l’alliance conclue avec Abraham pour la possession du pays de Canaan, si bien qu’à la fin de ces quatre cent cinquante ans, Dieu attribuait la Terre promise aux descendants d’Isaac, en guise d’héritage. Fidèle à sa promesse, Jéhovah Dieu montrait son attachement à son “dessein éternel” de bénir tout le genre humain.
6. a) Comment le juge Gédéon a-t-il démontré sa loyauté envers la souveraineté divine? b) Comment Abimélech, fils de Gédéon, est-il devenu roi?
6 Quinze juges se sont succédé de Josué à Samuel. Au cours de cette période, les Israélites ont tenté de persuader le sixième de leurs juges, savoir Gédéon, fils de Joasch, de la tribu de Manassé, d’établir dans sa famille une dynastie de dirigeants à la place de Jéhovah Dieu, leur Roi légitime. Mais Gédéon fit preuve de loyauté envers le Souverain Maître d’Israël, et il repoussa l’offre qui lui était faite, disant: “Moi, je ne dominerai pas sur vous, et mon fils ne dominera pas sur vous. C’est Jéhovah qui dominera sur vous.” (Juges 8:22, 23). Abimélech (dont le nom signifie “Mon père est roi”), l’un des nombreux fils de Gédéon, usa de son influence auprès des propriétaires terriens de Sichem pour être établi roi sur eux. Il s’attira les jugements défavorables de Jéhovah, si bien qu’après trois ans de règne, il mourut, de la main d’une femme, au cours d’une bataille. — Juges 9:1-57.
UN ROI SUR TOUT ISRAËL
7. Quand et comment Jéhovah a-t-il choisi un roi humain pour Israël? Combien de temps a-t-il régné?
7 Alors que le quinzième juge, le prophète Samuel, était avancé en âge, les aînés d’Israël lui adressèrent cette requête: “Maintenant donc, établis pour nous un roi pour nous juger, comme font toutes les nations.” Samuel considéra que, par cette demande, les Juifs le rejetaient comme juge établi par Dieu, mais Jéhovah lui dit: “Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’ils te disent; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté pour que je ne sois pas roi sur eux.” Dieu dit à Samuel d’avertir les Israélites des épreuves qu’apporterait le choix d’un roi humain, mais ils maintinrent leur position dans ce domaine. Agissant alors en qualité de Souverain Seigneur d’Israël, Dieu fit choix d’un homme tiré de ce peuple pour l’établir comme son premier roi humain. Samuel alla donc oindre Saül, fils de Kisch, de la tribu de Benjamin, et, en 1117 avant notre ère, ce dernier devint roi dans la ville de Mizpah. “Tout le peuple se mit à pousser des cris et à dire: ‘Vive le roi!’” Saül régna pendant quarante ans. — I Samuel 8:1 à 10:25; Actes 13:21a.
8. a) Quelle naissance se produisit à Bethléhem dans la onzième année du règne de Saül? b) Qu’a prophétisé Michée à propos de Bethléhem?
8 Dans la onzième année du règne de Saül, un événement d’apparence anodine se produisit dans la ville de Bethléhem, sur le territoire de la tribu de Juda. Jessé, le Bethléhémite, eut un huitième fils auquel il donna le nom de David. Peu de gens en Israël, le roi Saül y compris, savaient que ce nouveau-né deviendrait un jour si célèbre que Bethléhem, sa ville natale, serait dénommée “la ville de David”. En revanche, tous ignoraient la prophétie que Jéhovah prononcerait trois cents ans plus tard sur cette même ville, disant: “Et toi, ô Bethléhem Éphrathah, celle qui est trop petite pour se trouver parmi les milliers de Juda, de toi sortira vers moi celui qui doit devenir chef en Israël, dont l’origine est depuis les premiers temps, depuis les jours des temps indéfinis.” (Michée 5:2). Les chefs religieux juifs du premier siècle de notre ère avaient compris que cette prophétie s’appliquait au Messie. La “postérité” de la “femme” de Dieu naîtrait donc à Bethléhem.
9. Par suite de la conduite de Saül, que lui a fait dire Jéhovah par l’entremise de Samuel, et qui Dieu allait-il choisir pour lui succéder sur le trône?
9 Bien avant cela cependant, alors qu’il régnait depuis deux ans, le roi Saül manqua de foi et agit présomptueusement, inconsidérément, dans l’accomplissement de ses fonctions. “Et Samuel dit à Saül: ‘Tu as agi sottement. Tu n’as pas gardé le commandement de Jéhovah, ton Dieu, qu’il t’avait commandé, car, si tu l’avais gardé, Jéhovah aurait affermi ton royaume sur Israël jusqu’à des temps indéfinis. Et maintenant ton royaume ne durera pas. À coup sûr, Jéhovah se trouvera un homme selon son cœur; et Jéhovah l’instituera comme conducteur sur son peuple, parce que tu n’as pas gardé ce que Jéhovah t’avait commandé.’” (I Samuel 13:1-14). L’homme selon le cœur de Dieu n’était pas encore né, car ces paroles furent prononcées des années avant la naissance de David à Bethléhem. De toute évidence, exerçant à la fois son droit et sa puissance, le Dieu Très-Haut allait choisir un Israélite pour succéder au roi Saül. Ce faisant, il démontrerait son attachement pour son “dessein éternel” relatif au Messie.
10, 11. a) Comment David a-t-il été désigné comme le futur roi d’Israël? b) Comment s’attira-t-il la jalousie meurtrière de Saül, et où fut-il tout d’abord établi comme roi?
10 David était encore un tout jeune berger à Bethléhem lorsque Dieu le désigna comme l’“homme selon son cœur”. Bien qu’il ne fût pas le premier-né de Jessé, mais seulement le huitième de ses fils, Dieu envoya Samuel à Bethléhem, pour y oindre David comme futur roi d’Israël.
11 David attira l’attention sur lui lorsqu’il fut le seul parmi les Israélites à s’offrir pour relever le défi du géant philistin Goliath. Il le tua, sur le champ de bataille, au moyen d’une pierre qu’il lança avec sa fronde et qui s’enfonça dans le front du géant (I Samuel 16:1 à 17:58). David fut enrôlé dans l’armée de Saül, et sa popularité en vint à surpasser celle du roi. Ce dernier en fut jaloux et tenta de tuer David, pour l’empêcher d’évincer l’un quelconque de ses fils du trône d’Israël. Grièvement blessé dans une bataille, Saül hâta sa mort en se jetant sur son épée, ce qui mit fin à sa royauté. Les partisans de sa lignée placèrent alors Isch-Boscheth, son seul fils survivant, sur le trône d’Israël, mais à la tête de onze tribus seulement. Quant aux hommes de la tribu de Juda, ils oignirent David comme roi sur eux, à Hébron, dans le territoire de Juda. Son onction eut lieu en 1077 avant notre ère. — II Samuel 2:1-11; Actes 13:21, 22.
12. Quand et comment David est-il devenu roi sur tout Israël, et quelle question cette onction soulevait-elle quant au “sceptre” et au “bâton de commandant”?
12 Isch-Boscheth, fils de Saül, se maintint environ sept ans et six mois sur le trône d’Israël, puis il fut assassiné par deux de ses sujets (II Samuel 2:11 à 4:8). Alors, toutes les tribus reconnurent en David l’élu de Jéhovah et l’oignirent comme roi sur tout Israël, à Hébron, en 1070 avant notre ère (II Samuel 4:9 à 5:5). Ainsi, en harmonie avec la prophétie que Jacob donna sur son lit de mort (selon Genèse 49:10), le “sceptre” et le “bâton de commandant” étaient échus à la tribu de Juda. À quelles conditions, dès lors, ces emblèmes royaux ‘ne s’écarteraient-ils point de Juda’ “jusqu’à ce que vienne Schilo”?
13. En quel sens David était-il réellement “oint”, et de qui était-il un type prophétique?
13 Oint par trois fois, le roi David pouvait à juste titre être appelé “oint” ou “messie” (hébreu: maschiahh), comme dans II Samuel 19:21, 22; 22:51; 23:1. Il fut utilisé comme type prophétique du plus grand Messie, la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu (voir Ézéchiel 34:23). En fait, Dieu jugea bon que, selon son “dessein éternel”, David figurât dans la lignée qui atteindrait son apogée avec le Messie. Comment cela s’est-il produit?
14. De quelle ville David a-t-il fait la capitale d’Israël, et quel objet sacré y a-t-il fait apporter?
14 Peu après son onction comme roi sur la nation d’Israël réunifiée (en 1070 av. n. è.), David prit la ville de Jébus aux Jébusites et l’appela Jérusalem. Il y transféra son gouvernement et en fit la capitale de son royaume en raison de sa position stratégique; elle était en effet mieux située que Hébron et marquait la frontière entre les territoires de Juda et de Benjamin (Juges 1:21; II Samuel 5:6-10; I Chroniques 11:4-9). Peu après, le roi David dirigea son attention vers l’Arche sacrée de Jéhovah. Pendant des dizaines d’années, Dieu permit que l’Arche ne fût plus dans le Très-Saint de la tente de réunion, tente qui se dressait à Siloh, dans le territoire d’Éphraïm (I Samuel 1:24; 4:3-18; 6:1 à 7:2). David avait le sentiment que l’Arche devrait se trouver dans la capitale; aussi l’envoya-t-il chercher pour la placer dans une tente, près de son palais. — II Samuel 6:1-19.
15. Quelle alliance Jéhovah contracta-t-il alors avec David, en raison de quelle attitude de la part de ce dernier?
15 Cependant David en vint à éprouver de l’embarras parce que lui, simple roi humain, habitait dans un palais royal, alors que l’Arche de Jéhovah, le vrai Dieu, le véritable Roi d’Israël, résidait dans une modeste tente. Pour rétablir l’équilibre, David conçut l’idée d’édifier une maison, un temple digne du Dieu Très-Haut, le Souverain de l’univers. Mais Jéhovah n’approuva pas le dessein de David. Par la bouche du prophète Nathan, il lui fit dire que la faveur de bâtir un temple à Jérusalem serait accordée à l’un de ses fils dont le règne serait marqué par la paix. Cependant, reconnaissant le dévouement sincère de David pour son culte pur, Jéhovah entreprit une action merveilleuse à l’avantage de l’“homme selon son cœur”. Spontanément, il conclut avec David une alliance pour un royaume éternel. Il déclara:
“Jéhovah t’a annoncé que c’est une maison que te fera Jéhovah. Quand tes jours s’accompliront et que tu devras te coucher avec tes ancêtres, alors, à coup sûr, je susciterai après toi ta postérité, qui sortira de tes parties internes; et, vraiment, j’établirai solidement son royaume. C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et, à coup sûr, j’établirai solidement le trône de son royaume, jusqu’à des temps indéfinis. Moi, je deviendrai son père et lui, il deviendra mon fils. Quand il fera du tort, alors je le reprendrai avec la baguette des hommes et par les coups des fils d’Adam. Quant à ma bonté de cœur, elle ne s’éloignera pas de lui, comme je l’ai retirée de Saül, que j’ai retiré à cause de toi. Et, à coup sûr, ta maison et ton royaume seront stables devant toi jusqu’à des temps indéfinis; ton trône deviendra un trône solidement établi jusqu’à des temps indéfinis.” — II Samuel 7:1-16; I Chroniques 17:1-15.
16. Quelle prière de gratitude David fit-il monter vers Jéhovah?
16 Rempli de gratitude, David présenta une prière qu’il termina en disant:
“Et maintenant, ô Souverain Seigneur Jéhovah, tu es le vrai Dieu; et quant à tes paroles, qu’elles se révèlent être vérité, puisque tu promets ce bien à ton serviteur! Et maintenant, prends sur toi de bénir la maison de ton serviteur pour qu’elle reste devant toi jusqu’à des temps indéfinis; car toi, ô Souverain Seigneur Jéhovah, tu as promis, et du fait de ta bénédiction, que la maison de ton serviteur soit bénie jusqu’à des temps indéfinis!” — II Samuel 7:18-29; I Chroniques 17:16-27.
17. Par quoi Dieu avait-il appuyé son alliance?
17 Jéhovah avait appuyé par un serment la promesse de l’alliance conclue avec David; nous lisons:
“Jéhovah a juré à David, vraiment, il ne s’en dédira pas: ‘C’est du fruit de ton ventre que je mettrai sur ton trône. Si tes fils gardent mon alliance et mes avertissements que je leur enseignerai, leurs fils aussi, pour toujours, seront assis sur ton trône.’” — Psaume 132:11, 12.
“Jusqu’à des temps indéfinis je conserverai ma bonté de cœur envers lui, et mon alliance lui sera fidèle. Et assurément j’établirai sa postérité pour toujours et son trône comme les jours du ciel. (...) Je ne profanerai pas mon alliance, et je ne changerai pas la déclaration sortie de mes lèvres. Une fois j’ai juré dans ma sainteté, à David je ne mentirai pas. Sa postérité sera jusqu’à des temps indéfinis, et son trône comme le soleil devant moi.” — Psaume 89:28-36. Voir aussi Jérémie 33:20, 21.
18. Selon Ésaïe, le royaume de David serait le fondement de quel royaume plus grand encore?
18 En vertu de l’alliance conclue avec le roi David, son royaume devait établir le fondement du Royaume à venir, celui du Messie. C’est pourquoi, des siècles plus tard, Ésaïe prophétisa en ces termes: “Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom: Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix, pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir et pour l’affermir dans le droit et la justice. Dès maintenant et à jamais, l’amour jaloux de Yahvé Sabaot fera cela.” — Ésaïe 9:5, 6, Jérusalem 9:6, 7, MN. Voir la traduction en allemand du rabbin Léopold Pheinkard Zunz, seizième édition de 1913. Voir aussi Ésaïe 9:6, 7, AV; RS; NEB.
19. Selon la prophétie de Michée, dans quelle ville naîtrait cet “enfant”? Qu’indiquerait le fait qu’il naîtrait là?
19 Selon la prophétie de Michée 5:2, cet enfant messianique, ce fils royal, devait naître à Bethléhem, en Éphrathah, dans le territoire de Juda. Le fait que le vrai Messie, la “postérité” de la “femme” symbolique de Dieu, naîtrait dans cette ville, serait un des traits qui permettrait de l’identifier. David, ancêtre du Messie, n’était pas né dans la cité royale de Jérusalem, mais à Bethléhem, que l’on appela la ville de David.
UNE DYNASTIE DE ROIS DAVIDIQUES
20. Quelle fut la durée de la dynastie davidique? Pendant combien d’années les Israélites ont-ils eu des rois?
20 Une lignée de rois de Jérusalem, tous issus de la famille de David, telle fut la conséquence de l’alliance pour le Royaume contractée avec David. Cette dynastie royale, qui dura 463 ans, commença en 1070 avant notre ère, année où David régna à Jérusalem, et se termina en 607 avant notre ère. Ce qui veut dire que, depuis 1117, année où le prophète Samuel oignit Saül comme roi sur tout Israël, cela faisait 510 ans que la nation juive était gouvernée par des rois visibles. Et cependant, Jéhovah était leur Roi invisible.
21. David est-il monté au ciel après sa mort? Selon la prophétie de David, qui s’assoirait à la droite de Dieu?
21 En tant que représentant royal de Dieu, choisi et oint pour régner sur Israël, David était assis sur le “trône de Jéhovah” à Jérusalem (I Chroniques 29:23). Mais il n’était pas assis à la droite de Jéhovah, car le trône de Dieu se trouve dans les cieux (Ésaïe 66:1). Lorsqu’il mourut, en 1037 avant notre ère, David ne monta pas au ciel, ni ne s’assit à la droite de Jéhovah. Il ne reçut aucune invitation en ce sens puisque, jusqu’au premier siècle de notre ère, les Israélites avaient pu localiser et identifier le lieu de sépulture de David. Au contraire, prophétisant sous inspiration divine, David déclara, dans Psaume 110:1-4, que son descendant messianique, à la fois Roi et Prêtre à la manière de Melchisédek, répondrait à l’invitation divine de s’asseoir à sa droite dans les cieux.
22. Comment Salomon et la majeure partie de ses successeurs se sont-ils comportés, et depuis quand Jérusalem n’a-t-elle plus de rois davidiques sur son trône?
22 Le jeune fils de David, Salomon, succéda à son père sur le trône de Jérusalem, le “trône de Jéhovah”. Conformément à la promesse divine, il eut la faveur insigne d’édifier le temple sur le mont Moriah à Jérusalem, temple qui fut achevé en 1027 avant notre ère (I Rois 6:1-38). Mais, dans sa vieillesse, Salomon fut infidèle au Dieu pour qui il avait construit le temple. Quant à ses successeurs sur le trône, la majorité d’entre eux commirent également le mal. Le dernier des rois davidiques à s’asseoir sur le trône de Jéhovah fut Sédécias. Pour s’être rebellé contre le roi de Babylone qui avait fait de lui un vassal, Sédécias fut emmené captif à Babylone, et la ville de Jérusalem et son temple magnifique furent réduits à l’état de ruines (II Rois 24:17 à 25:21). Depuis cette année tragique de 607 avant notre ère, aucun roi davidique ne s’est assis sur le trône de Jérusalem.
23. L’alliance pour un royaume a-t-elle échoué ou a-t-elle été annulée? Quelle assurance Ézéchiel a-t-il reçue de Dieu à cet égard?
23 Faut-il en conclure que l’alliance pour un royaume, conclue avec David, avait échoué ou avait été annulée? En aucune façon! Dieu en a donné la preuve contraire. Quatre ans environ avant que Sédécias ne fût détrôné et exilé à Babylone, Jéhovah inspira Ézéchiel qui adressa au dernier roi encore assis sur le trône de Jérusalem les paroles suivantes:
“Et quant à toi, ô blessé à mort, méchant chef d’Israël, dont le jour est venu au temps de la faute de la fin, voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah: ‘Ôte le turban, et enlève la couronne. Cela ne sera pas la même chose. Mets en haut ce qui est bas, et abaisse celui qui est élevé. J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, assurément ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et je devrai le lui donner.’” — Ézéchiel 21:25-27.
24. Qu’est-ce qui devait être abaissé, quand un renversement de la situation devait-il intervenir, et comment?
24 Comprenons-nous la portée de ces paroles? Jéhovah lui-même ferait une ruine du royaume de la famille royale de David à Jérusalem. Les choses ne seraient plus ce qu’elles étaient auparavant. Les puissances mondiales qui occupaient une position inférieure du point de vue de Dieu recevraient la prééminence, et le royaume terrestre du peuple élu de Jéhovah serait abaissé et assujetti à ces mêmes puissances. La période de temps où les nations exerceraient leur suprématie, sans que le royaume typique de Dieu à Jérusalem n’intervienne dans leurs affaires, se poursuivrait jusqu’à la venue de celui “qui a le droit légal”, c’est-à-dire le Messie promis auquel le Souverain Seigneur Jéhovah remettrait le Royaume. Alors les puissances mondiales ne domineraient plus la terre. Le Royaume messianique contrôlerait le monde et, aux termes de l’alliance conclue avec David, ce Royaume serait un gouvernement éternel. Son trône doit subsister à jamais!
25. Quels alliances et dessein demeurent toujours valables, en dépit de la ruine de Jérusalem en 607?
25 Même si, jusqu’à aujourd’hui, aucun trône davidique n’a été rétabli à Jérusalem, tout espoir n’est pas perdu pour ceux qui ont foi dans le Messie promis ou la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu. Certes, à l’automne de 607 avant notre ère, Jérusalem et son temple se trouvaient en ruines, ainsi que Bethléhem, la ville de David, conquise par les Babyloniens. Par contre l’alliance de la Loi, conclue au mont Sinaï, en Arabie, avec Israël, était toujours en vigueur. Quant à l’alliance contractée avec David pour un royaume éternel, elle continuerait à s’appliquer. Le “dessein éternel” de Dieu afférent à son Messie demeurait valable. Non, l’alliance de Dieu, pour un royaume, ne faillira pas; son dessein non plus!
[Note]
a Dans les Antiquités judaïques (angl.), livre X, chapitre VIII, paragraphe 4, Flavius Josèphe, historien du premier siècle de notre ère, accorde vingt ans de règne à Saül. Mais dans le livre VI, chapitre XIV, paragraphe 9, Josèphe écrit: “Il [Saül] régna dix-huit ans durant la vie de ce prophète [Samuel], et deux ans après sa mort.” À ces “deux ans”, certains manuscrits ajoutent “et vingt ans”, ce qui fait un total de quarante ans.
-
-
Le Messie du “dessein éternel” de DieuSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 11
Le Messie du “dessein éternel” de Dieu
1. En quelle année la résurrection d’un pays et d’une nation se produisit-elle?
L’ANNÉE 537 avant notre ère a marqué la résurrection d’une ville réduite à l’état de ruines pendant soixante-dix ans. Cette ville sainte, Jérusalem, avait été détruite par les Babyloniens en 607. Lorsqu’elle sortit de la poussière, le pays de Juda, autrement dit le peuple ou la nation de Jéhovah de retour d’exil, revint lui aussi à la vie (Ésaïe 66:8). Tous les témoins de cet événement étaient frappés d’admiration.
2. a) La venue du Messie promis devait être postérieure à celle de quel instrument oint de Jéhovah? b) Comment les soixante-dix années d’exil s’accomplirent-elles, bien que Babylone fût tombée en 539 av. n. è.?
2 La résurrection de la nation d’Israël ravivait l’espérance en la venue du Messie promis (Ézéchiel 37:1-14). Même pendant les soixante-dix années d’exil endurées par Juda à Babylone, le temps fixé pour l’arrivée du Messie avait été indiqué au peuple israélite. Ce Messie devait apparaître après la venue de Cyrus le Grand, conquérant perse dont le prophète Ésaïe, divinement inspiré, avait écrit ce qui suit: “Voici ce qu’a dit Jéhovah à son oint [hébreu: maschiahh], à Cyrus, dont j’ai saisi la droite, pour soumettre devant lui des nations, afin que je détache la ceinture sur les hanches des rois; pour ouvrir devant lui les portes à deux battants, de sorte que les portes ne seront pas fermées.” (Ésaïe 45:1). En 539, agissant en qualité d’instrument oint par Jéhovah, Cyrus avait franchi les portes des hautes murailles de Babylone, renversé la ville et tué son souverain impérial Belschazzar, fils de Nabonide. Mais Cyrus n’avait pas aussitôt libéré les Israélites en exil. Il avait repris la royauté de Babylone et tenu les Juifs en captivité pendant encore deux années, jusqu’en 537. Les soixante-dix années étaient dès lors accomplies!
3. Combien de temps le pays désolé de Juda fit-il sabbat?
3 Ces mêmes événements avaient été prédits dans Jérémie 25:11. Le second livre des Chroniques (2Ch 36:20, 21) les a consignés en ces termes: “En outre, il emmena captifs à Babylone ceux qui étaient restés, ayant échappé à l’épée, et ils devinrent ses serviteurs, à lui et à ses fils, jusqu’à ce que la maison royale de Perse eût commencé à régner; pour accomplir la parole de Jéhovah prononcée par la bouche de Jérémie, jusqu’à ce que le pays [de Juda] se fût acquitté de ses sabbats. Tous les jours qu’il resta désolé, il fit sabbat, pour accomplir soixante-dix années” — de 607 à 537.
4. a) D’après les calculs de Daniel, quand l’exil des Juifs prendrait-il fin? b) Quels renseignements Gabriel donna-t-il à Daniel concernant l’époque de la venue du Messie?
4 Le prophète Daniel était du nombre des exilés juifs à Babylone. D’après sa connaissance des écrits inspirés de Jérémie, il n’escomptait pas que la libération des Juifs intervînt avant la fin des soixante-dix années de désolation de Jérusalem, période où la ville devait ‘faire sabbat’. (Daniel 9:1, 2.) Alors que le nouvel Empire médo-perse exerçait sa première année de règne sur l’Empire babylonien, Daniel adressa une prière à Jéhovah. L’ange Gabriel arriva et donna au prophète les renseignements suivants relatifs à l’époque où le Messie viendrait:
“Soixante-dix semaines [d’années] ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour mettre un terme à la transgression, et pour supprimer le péché, et pour faire propitiation pour la faute, et pour introduire la justice pour des temps indéfinis, et pour mettre le sceau à vision et prophète, et pour oindre le Saint des Saints.
“Et tu dois savoir et discerner que depuis la sortie de la parole de rétablir et de rebâtir Jérusalem, jusqu’à Messie le Conducteur, il y aura sept semaines [d’années], également soixante-deux semaines [d’années]. Elle reviendra et sera effectivement rebâtie, avec place publique et fossé, mais dans la détresse des temps.
“Et après les soixante-deux semaines [d’années], Messie sera retranché, avec rien pour lui-même.
“Et le peuple d’un conducteur qui vient ravagera la ville et le lieu saint. Et la fin de cela sera par le flot. Et jusqu’à la fin il y aura la guerre; ce qui est décidé, ce sont des désolations.
“Et il devra maintenir l’alliance en vigueur pour la multitude pendant une semaine [d’années]; et à la moitié de la semaine [d’années], il fera cesser le sacrifice et l’offrande. Et sur l’aile de choses immondes il y aura celui qui cause la désolation; et jusqu’à une extermination, la chose même qui a été décidée se répandra aussi sur celui qui est en désolation.” — Daniel 9:24-27. Voir AC, note en bas de page.
LE “MATIN” DU SEPTIÈME “JOUR” COMMENCE VERS 526 AV. N. È.
5. Comment peut-on savoir à quel moment ont pris fin les soixante-neuf “semaines d’années”?
5 La première moitié ou “soir” du septième “jour” de la création arrivait à présent à son terme, 3 500 ans après la création d’Adam et Ève. Le matin de ce “jour” de création devait donc commencer vers l’an 526. À partir de cette date, le dessein de Dieu concernant son peuple allait paraître plus clair. Selon la prophétie de Daniel, les soixante-dix “semaines [d’années]” (totalisant 490 ans) auraient pour point de départ un événement particulier ayant un rapport avec la reconstruction de Jérusalem. “Sept semaines [d’années]” ajoutées à “soixante-deux semaines [d’années]” feraient un total de 483 ans jusqu’à la venue de l’Oint. Comptées de l’époque où le gouverneur juif Néhémie rebâtit les murailles de Jérusalem, ces soixante-neuf “semaines [d’années]” prendraient fin dans la première moitié du premier siècle de notre ère. Comptés à partir de la vingtième année du règne d’Artaxerxès (455 av. n. è.), année au cours de laquelle Néhémie rebâtit ces mêmes murailles, les 483 ans s’achèveraient en l’an 29 de notre ère (Néhémie 2:1-18), soit quarante et un ans avant la seconde destruction de Jérusalem par les Romains. Un événement historique quelconque s’est-il produit en l’an 29?
6. Comment l’Empire perse fut-il renversé, et quel rôle Alexandrie, en Égypte, a-t-elle joué dans la vie des Juifs?
6 Tant le premier siècle de notre ère que le premier siècle avant notre ère furent décisifs pour les Israélites en Palestine. Au quatrième siècle avant notre ère, les rapatriés israélites ou juifs avaient changé de maîtres, l’Empire grec ayant succédé à l’Empire perse à la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand. En 332 avant notre ère, ce dernier conquit la Palestine à l’exclusion de Jérusalem. Puis il renversa l’Empire Perse pour instaurer la Cinquième Puissance mondiale de l’histoire biblique, savoir la Grèce. Cette année-là, Alexandre donna des ordres pour que soit érigée, dans l’Égypte conquise, la ville d’Alexandrie. Celle-ci devint florissante et accueillit en son sein une grande proportion de Juifs qui en vinrent à parler le grec commun devenu la langue internationale par suite des conquêtes d’Alexandre le Grand. Ces Juifs désiraient également acquérir la connaissance de la Bible.
7. Comment la version grecque des Septante fut-elle élaborée, et comment rend-elle Daniel 9:25, 26?
7 C’est pourquoi, au siècle suivant, vers l’an 280, ils entreprirent la traduction, en grec commun, des Saintes Écritures inspirées, depuis la Genèse jusqu’à Malachie. Cet ouvrage, achevé au premier siècle avant notre ère, fut appelé “Version grecque des Septante”. Comme le grec commun était encore une langue très répandue dans les premiers siècles de l’Empire romain, cette version, œuvre des Juifs d’Alexandrie, pouvait être utilisée universellement. La Septante reflétait le texte biblique hébreu avec une assez grande fidélité. Citons, à titre d’exemple, la manière dont est rendu le passage de Daniel 9:25, 26 (selon la traduction anglaise de Bagster) relatif au Messie:
“Et tu dois savoir et comprendre que, depuis la sortie de la parole ordonnant de rebâtir Jérusalem jusqu’au Christ, le prince, il y aura sept semaines et soixante-deux semaines: et elle reviendra et les rues seront rebâties, et la muraille, dans la détresse des temps. Et après les soixante-deux semaines, l’Oint sera détruit, et il n’y a pas de jugement sur lui (...).”
8. a) Comment Jérusalem est-elle passée sous le contrôle de Rome pour être finalement détruite? b) Depuis combien de temps les Juifs n’ont-ils plus de temple à Jérusalem, et depuis quand n’admettent-ils plus de prophète comme venant de Dieu?
8 Même après la chute de la Puissance mondiale grecque devant Rome, au premier siècle de notre ère, le grec commun demeura encore la langue internationale du monde d’alors. Une partie de la famille des Macchabées qui disputait le pouvoir à l’autre appela Rome à son secours, et c’est ainsi qu’en 63 avant notre ère le général romain Pompée s’empara de Jérusalem et que la Palestine passa sous la domination romaine. En l’an 40, les Juifs devaient retrouver la royauté. Cependant, en 37, Hérode le Grand, descendant d’Ésaü (ou Édom), attaqua Jérusalem, la conquit, et Rome l’y établit comme roi. Au premier siècle de notre ère, soit en l’an 66, les Juifs se rebellèrent contre Rome, mais leur indépendance éphémère arriva à son terme en l’an 70 avec la destruction de Jérusalem et du glorieux temple reconstruit par Hérode le Grand. Depuis lors, dix-neuf siècles se sont écoulés, et les Juifs n’ont toujours pas de temple à Jérusalem, bien que la République d’Israël ait été établie en 1948. Par ailleurs, les Israéliens ne reconnaissent plus aucun prophète depuis Malachie, qui vécut au cinquième siècle avant notre ère, soit 2 400 ans en arrière. N’y a-t-il pas là quelque chose d’anormal?
L’ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE EXPLIQUE LES FAITS
9. Lorsque Jérusalem fut rétablie en 537, quelle autre ville importante fut également restaurée?
9 Lorsque Jérusalem fut restaurée en 537, une autre ville du pays de Juda, Bethléhem, le fut également. Dans Néhémie 7:5-26, le gouverneur de Jérusalem parle du reste des Juifs de retour dans sa patrie, disant:
“Puis je trouvai le livre de l’enregistrement généalogique de ceux qui étaient montés au commencement, et j’y trouvai écrit:
“Voici les fils du district juridictionnel qui remontèrent de la captivité des exilés que Nébucadnezzar, roi de Babylone, avait emmenés en exil et qui plus tard retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa propre ville; ceux qui vinrent avec Zorobabel, Jéschua [Septante grecque: Jésus], Néhémie (...). Nombre des hommes du peuple d’Israël: (...) les hommes de Bethléhem et de Nétophah, cent quatre-vingt-huit (...).” — Voir aussi Esdras 2:21.
10. a) Pour l’accomplissement de quelle prophétie Bethléhem était-elle donc prête? b) Pourquoi ne serait-il pas incroyable que la naissance ainsi promise soit annoncée par des anges?
10 C’est ainsi que la ville de Bethléhem, “la cité de David”, revint à l’existence, ville en laquelle la prophétie messianique de Michée 5:1 (Mic 5:2, Septante grecque) pourrait s’accomplir. Les naissances ayant commencé avec Caïn et Abel, rien d’étonnant donc que le prophète Michée nous parle d’une naissance en nous annonçant qu’elle devait avoir lieu dans la Bethléhem rebâtie. Avant la naissance miraculeuse d’Isaac, trois anges de Dieu rendirent visite à Abraham et à Sara, leur annonçant cet événement pour l’année à venir; l’un des anges déclara: “Y a-t-il rien de trop extraordinaire pour Jéhovah?” (Genèse 18:1-14). Des siècles plus tard, alors que Samson, l’homme le plus fort que la terre ait jamais porté, devait naître d’une Israélite jusque-là stérile, l’ange de Dieu apparut d’abord à la future mère, puis à elle et à son mari pour leur annoncer la naissance prochaine d’un grand juge en Israël (Juges 13:1-20). Quoi d’étonnant, alors, que la naissance miraculeuse la plus particulière entre toutes, celle du Messie, soit annoncée aux hommes par des anges?
11. Selon Genèse 3:15, d’où viendrait celui qui serait choisi pour remplir le rôle de Messie sur la terre?
11 Selon la prophétie de Jéhovah consignée dans Genèse 3:15, la “postérité” qui meurtrirait la tête du Serpent devrait provenir, à coup sûr, de la “femme” céleste de Dieu, c’est-à-dire de l’organisation des “fils du vrai Dieu”. Dans cette organisation comparable à une femme, Dieu choisirait le fils spirituel qui devrait remplir le rôle messianique sur la terre.
12. Quelles questions viennent à l’esprit concernant la jeune fille qui serait la mère du Messie? Concernant son mari?
12 Comment s’appelait ce fils élu? Voilà une question intéressante! Mais pour que ce fils ainsi choisi puisse naître dans la famille humaine à Bethléhem, au pays de Juda, il fallait que Dieu pourvoie à une mère. Cette femme devrait à la fois descendre de la tribu de Juda et du roi David; elle pourrait ainsi transmettre un droit naturel au royaume de David. Quelle jeune fille, native de Bethléhem en Juda, réunirait ces conditions? Sans oublier le mari qu’on lui trouverait, lequel devrait aussi descendre de la lignée royale de David. La naissance de cet enfant, plus grand qu’Isaac, ferait-elle l’objet d’une annonce angélique? Les écrivains bibliques inspirés, amis personnels de cette jeune fille, fournissent la réponse à ces questions vitales.
13, 14. a) Où la vierge juive fut-elle trouvée? b) Que lui dit l’ange Gabriel après l’avoir saluée?
13 Nous nous situons maintenant vers la fin du premier siècle avant notre ère. Hérode le Grand, fils d’Antipater II, règne encore sur Jérusalem. Héli, homme de la lignée de David, a quitté Bethléhem, en Juda, pour se rendre au nord de la Palestine, à Nazareth, dans la province de Galilée. Sa fille, nommée Miriam (hébreu) ou Mariam (ou encore Maria, en grec), est en âge d’être donnée en mariage. Elle a été fiancée à un descendant de la lignée royale de David, un certain Joseph, charpentier de Nazareth, originaire lui aussi de Bethléhem. Fiancée, mais non mariée, elle est donc restée vierge. Mais un événement remarquable s’est produit des mois avant la nuit de noces. Un ange est apparu à Maria ou Marie et s’est présenté comme étant Gabriel. Après avoir salué la jeune fille, il lui a dit:
14 “Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé faveur auprès de Dieu; et voici que tu concevras dans ta matrice et enfanteras un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jésus [hébreu: Jéschua]. Celui-ci sera grand, et on l’appellera Fils du Très-Haut; et Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son royaume n’aura pas de fin.” — Luc 1:26-33.
15. a) Quelle alliance contractée avec David serait accomplie avec le fils de Marie? b) Qu’impliquait le fait qu’il serait “Fils du Très-Haut”?
15 Conformément à la déclaration de l’ange, le fils de Marie devait donc être le Messie promis. Il porterait le même nom que le grand prêtre qui revint avec Zorobabel de Babylone, en 537, c’est-à-dire Jéschua, ce qui, en grec, donne Jésus. Par sa naissance, du côté maternel, on l’appellerait fils de “David son père”. Dès lors, Jéhovah Dieu lui donnerait le trône ou siège royal de David. Comme son ancêtre, il étendrait sa domination royale sur “la maison de Jacob”, à savoir sur tout Israël. Puisque sa domination serait éternelle et que ‘son royaume n’aurait pas de fin’, Jéhovah Dieu étendrait au Messie les clauses de l’alliance contractée avec David pour un royaume éternel. Il n’aurait donc pas besoin de successeur (II Samuel 7:11-16). Mais pourquoi l’appellerait-on “Fils du Très-Haut”? Il ne saurait être le Dieu Très-Haut lui-même, qui a pour nom Jéhovah, mais serait un Fils de l’Être suprême; comment cela?
16. Que répondit Gabriel lorsque Marie lui demanda comment cette naissance aurait lieu?
16 Marie elle-même s’en inquiétait, disant: “Comment cela se fera-t-il, puisque je n’ai pas de relations avec un homme?” Gabriel répondit: “De l’esprit saint viendra sur toi, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi aussi ce qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta parente, a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse, et ce mois est pour elle le sixième mois, pour celle qu’on appelait stérile; car pour Dieu aucune déclaration ne sera chose impossible.” — Luc 1:34-37.
17. Quand Marie fut-elle fécondée?
17 Cette déclaration faite à Marie revêtait-elle un caractère d’impossibilité quelconque? Par sa conviction que rien n’est impossible au Dieu Très-Haut, cette vierge juive nous sert aujourd’hui d’exemple. Aussi répondit-elle à l’ange Gabriel: “Voici l’esclave de Jéhovah! Que cela se passe pour moi selon ta déclaration!” (Luc 1:38). C’est sans nul doute après qu’elle eut accepté la volonté divine à son égard que Marie fut fécondée alors qu’elle était encore vierge. L’esprit saint vint sur elle, et la puissance du Dieu Très-Haut la couvrit de son ombre. Comment cette conception miraculeuse fut-elle provoquée?
18, 19. a) Marie conçut-elle un être absolument nouveau? b) De qui cette créature serait-elle appelée le Fils?
18 Ce qui vint ici à l’existence, ce n’est pas un être absolument nouveau, un être sans passé, comme cela se produit dans la conception humaine qui exige le concours d’un homme. Il ne faut pas oublier le rôle de la “femme” de Dieu, son organisation céleste. C’est d’elle, en fait, que devait sortir la “postérité” mentionnée dans Genèse 3:15. Elle devait donc donner l’un de ses fils spirituels qui devrait remplir ce rôle sur la terre et qui, en tant que “postérité”, serait meurtri au talon par le Serpent.
19 Il serait totalement absurde et illogique de penser que, pour concevoir, la vierge juive Marie ait dû donner asile à l’un des fils spirituels de Dieu, lequel devenu germe et s’introduisant dans un ovule microscopique, en aurait provoqué la fécondation! En fait, pour la féconder, le Dieu Tout-Puissant, le Père céleste, par l’entremise de son esprit saint, transféra du royaume invisible des cieux dans l’ovule de Marie la force vitale du fils céleste qu’il avait choisi. C’est ainsi que Marie devint enceinte et que l’enfant conçu en elle pouvait être “saint”. Voilà pourquoi l’ange Gabriel a pu l’appeler “Fils du Très-Haut”. — Luc 1:32.
20. a) Quel fils de l’organisation céleste fut choisi par Dieu? b) Comment put-il accomplir Ésaïe 53:10?
20 Quel fils céleste Dieu choisirait-il donc pour naître comme créature humaine parfaite? Pas l’ange Gabriel, puisque ce dernier s’était matérialisé lors de son apparition à Marie pour lui annoncer sa future maternité. Les Saintes Écritures établissent qu’il s’agissait plutôt de celui dont un ange parla au prophète Daniel en l’appelant “votre prince” et “Michel, le grand prince, qui défend les fils de ton peuple”. (Daniel 10:21; 12:1.) Il avait veillé sur la nation d’Israël en qualité de prince angélique. C’est très probablement le même ange qui s’était manifesté à Moïse, dans un buisson ardent, au pied du mont Horeb, au seizième siècle avant notre ère. À juste titre, on l’a nommé l’archangea Michel. Le transfert de la force vitale de Michel dans l’ovule de Marie, transfert qui s’opéra lorsque le Dieu Tout-Puissant la couvrit de son ombre, eut pour conséquence la disparition, dans les cieux, de cette créature spirituelle. Par sa naissance, il devint une âme humaine, ce qui lui permit d’accomplir la prophétie d’Ésaïe 53:10 relative aux souffrances du serviteur de Jéhovah:
“Il a plu à Jéhovah de le briser par la souffrance; mais quand son âme aura offert le sacrifice expiatoire, il verra une postérité, il vivra de longs jours, et le dessein de Jéhovah prospérera dans ses mains.” — AC.
TÉMOINS OCULAIRES DE CETTE NAISSANCE MIRACULEUSE
21. Comment l’origine de la grossesse de Marie fut-elle expliquée à Joseph? Que s’ensuivit-il?
21 Au temps fixé, la grossesse surprenante de la vierge juive Marie devint manifeste à tous dans Nazareth. Son fiancé s’en aperçut et fut profondément contrarié. L’état de Marie ne pouvait lui être imputé. Les Juifs de Nazareth mettraient en doute cette conception miraculeuse; les plus stricts d’entre eux, par respect pour la Loi de Moïse, la condamneraient à mort par lapidation pour avoir rompu sa promesse de mariage avec Joseph. Qui viendrait au secours de Marie pour la sauver, elle et l’enfant qu’elle portait, de la mort qui les attendait? Qui expliquerait les choses à Joseph? Voici:
“Alors que sa mère Marie avait été promise en mariage à Joseph, elle se trouva enceinte par le fait de l’esprit saint, avant qu’ils fussent unis. Mais Joseph, son époux, qui était juste et ne voulait pas la donner en spectacle publiquement, se proposa de divorcer avec elle en secret. Or, après qu’il eut réfléchi à ces choses, voilà que l’ange de Jéhovah lui apparut en rêve et lui dit: ‘Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car ce qui a été engendré en elle vient de l’esprit saint. Elle enfantera un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jésus [hébreu: Jéschua], car il sauvera son peuple de ses péchés.’
“Tout cela arriva vraiment, pour que s’accomplît ce que Jéhovah avait prononcé par son prophète, disant: ‘Voici que la vierge [selon la Septante grecque] deviendra enceinte et elle enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel’, ce qui, traduit, veut dire: ‘Avec nous est Dieu.’
“Alors Joseph, s’étant réveillé de son sommeil, fit comme l’ange de Jéhovah lui avait prescrit, et il prit chez lui sa femme. Mais il n’eut pas de relations avec elle jusqu’à ce qu’elle eut mis au monde un fils; et il l’appela du nom de Jésus [Jéschua].” — Matthieu 1:18-25.
22. a) Quel rôle du Messie l’ange Gabriel mit-il en évidence quand il s’adressa à Marie? b) Quel autre rôle du Christ souligna-t-il lorsqu’il parla à Joseph?
22 La comparaison entre les propos tenus par Gabriel à Marie et ceux que l’ange tint à Joseph dans son rêve révèle que Gabriel insista tout particulièrement sur le rôle du Messie en tant que Roi, descendant de David, venu pour accomplir l’alliance de Jéhovah avec David, pour un royaume éternel. L’ange qui apparut à Joseph mit en évidence le rôle de prêtre que tiendrait le Messie pour ôter et porter les péchés. Ce même ange insista sur le nom qu’il fallait donner au Messie, nom qui, en hébreu, signifie “Salut de Jéhovah”. Le Messie tiendrait la promesse attachée à son nom, en ce sens qu’il ‘sauverait son peuple de ses péchés’. Cette ligne de conduite est conforme au fait que le Messie, descendant de David, devait devenir “prêtre jusqu’à des temps indéfinis à la manière de Melchisédek”. — Psaume 110:1-4.
23. Pourquoi Jésus ne naquit-il pas à Nazareth?
23 La naissance du Messie eut-elle lieu à Nazareth, après que Joseph eut pris Marie chez lui? Le récit biblique inspiré répond par la négative. Elle se produisit à Bethléhem de Juda, la ville de David. Comment cela? Un décret impérial, issu de Rome, concourut à l’accomplissement de Michée 5:2 relatif au lieu de naissance du Messie. Il est écrit:
“Or, en ces jours-là, parut, de la part de César Auguste, un décret ordonnant que toute la terre habitée se fasse enregistrer; (ce premier enregistrement eut lieu quand Quirinius était gouverneur de Syrie;) et tout le monde allait se faire enregistrer, chacun dans sa propre ville. Et Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David qui s’appelle Bethléhem, — parce qu’il faisait partie de la maison et de la famille de David, — pour se faire enregistrer avec Marie qui, comme promis, lui avait été donnée en mariage et qui se trouvait alors enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, les jours où elle devait enfanter s’accomplirent. Et elle enfanta son fils, le premier-né, et elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la pièce garnie.” — Luc 2:1-7.
24, 25. Comment calcule-t-on la date approximative de la naissance de Jésus?
24 Le jour et le mois de la naissance de cet enfant ne sont pas indiqués, pas plus que ne l’étaient, dans la Sainte Bible, les anniversaires de naissance des membres du peuple de Dieu.
25 On peut cependant affirmer, à juste titre, que Jésus, le premier-né de Marie, n’est pas né à la date truquée du 25 décembre ni même en hiver, à l’époque de la fête de Hhanukkah (Dédicace), qui commençait le vingt-cinquième jour du mois lunaire de Kislev (Jean 10:22). Selon les calculs fondés sur Daniel 9:24-27 concernant l’apparition, la vie publique et le retranchement du Messie, Jésus naquit vers le quatorzième jour du mois lunaire de Tischri, soit le jour précédant le début de la fête de Sukkoth (Huttes, Tabernacles), fête d’une semaine au cours de laquelle les Juifs habitaient hors de leurs maisons, dans des huttes, et où les bergers gardaient encore leurs troupeaux dans les champs, au cours des veilles de la nuit (Lévitique 23:34-43; Nombres 29:12-38; Deutéronome 16:13-16). Puisque Jésus a vécu trente-trois ans et demi et qu’il est mort le jour de la Pâque de l’an 33, le 14 Nisan, sa naissance doit se situer au début de l’automne de l’an 2 avant notre ère, le 14 Tischri de cette même année.
26. Vers qui Dieu envoya-t-il son ange pour annoncer la naissance de Jésus? Qui accompagnait l’ange?
26 La naissance du Messie tant attendu constituait un événement trop important pour ne pas être observé par des témoins oculaires. Dieu y veillait et envoya son ange pour annoncer cette naissance miraculeuse. Mais à qui donc? Au roi Hérode le Grand, dans son palais édifié à environ dix kilomètres seulement au nord de Jérusalem? Ou bien au grand prêtre Joazar, chef du temple, établi par Hérode? Pas du tout! Soucieux de la sécurité du petit enfant nouveau-né, Jéhovah envoya son ange à des hommes qui, dans les champs près de Bethléhem, exerçaient la même activité que David durant sa jeunesse. Jéhovah ne fit pas apparaître la soi-disant “Étoile de Bethléhem” pour que tout le monde puisse la voir. Nous lisons:
“Il y avait aussi dans la même région des bergers qui vivaient en plein air et qui, la nuit, passaient les veilles à garder leurs troupeaux. Et soudain l’ange de Jéhovah se tint près d’eux, et la gloire de Jéhovah rayonna autour d’eux, et ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’ange leur dit: ‘Ne craignez pas, car voici que je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie qu’aura tout le peuple, parce qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est Christ le Seigneur. Et voici pour vous un signe: vous trouverez un tout petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.’ Et il y eut soudain avec l’ange une multitude de l’armée céleste, qui louait Dieu et disait: ‘Gloire à Dieu là-haut dans les hauteurs, et sur terre paix parmi les hommes de la bienveillance!’” — Luc 2:8-14.
27. Comment l’ange appela-t-il le nouveau-né? Les termes employés convenaient-ils?
27 L’ange appela “Sauveur” le nouveau-né couché dans une crèche à Bethléhem. C’est une des raisons pour lesquelles on l’appela Jéschua ou Jésus, nom qui signifie “Salut de Jéhovah”. Ce bébé devait devenir l’Oint de Jéhovah, le Messie ou Christ (grec). Il devait aussi être “Seigneur”, celui que le roi David, parlant prophétiquement, appela “mon Seigneur”. — Psaume 110:1.
28. À qui devait-on rendre gloire en cette occasion, pour qui cet événement signifiait-il la paix, ainsi que la “bonne nouvelle d’une grande joie”?
28 Seul le Dieu Tout-Puissant pouvait, par un miracle, faire naître un enfant destiné à agir en tant que Messie. Rien d’étonnant, dès lors, qu’“une multitude de l’armée céleste” se soit manifestée pour rendre gloire à Dieu. Cette naissance, miraculeuse entre toutes, constituait une preuve d’amour et de bienveillance de la part de Dieu vis-à-vis des hommes qu’il approuve. Bénéficiant de la bienveillance de Dieu, ces hommes avaient le cœur et l’esprit en paix. Cette naissance serait encore une “grande joie” pour “tout le peuple”. Le rapport de l’ange relatif à cette naissance était donc une bonne nouvelle, non seulement pour les cieux, mais encore pour les hommes sur la terre.
29. Comment les bergers furent-ils témoins oculaires de la naissance du Messie?
29 L’ange avait donné un “signe” aux bergers, leur permettant ainsi d’identifier le Messie et d’être témoins oculaires de sa naissance.
“Quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux: ‘Allons donc jusqu’à Bethléhem et voyons cette chose qui est arrivée et que Jéhovah nous a fait connaître.’ Et ils allèrent en hâte et trouvèrent Marie et Joseph, et le tout petit enfant couché dans la crèche. Quand ils le virent, ils firent connaître la parole qui leur avait été dite au sujet de ce petit enfant. Et tous ceux qui l’entendirent s’étonnèrent de ce qui leur était dit par les bergers, mais Marie gardait toutes ces paroles, faisant des déductions dans son cœur. Puis les bergers s’en retournèrent glorifiant, et louant Dieu pour toutes les choses qu’ils avaient entendues et vues telles qu’on les leur avait dites.” — Luc 2:15-20.
30. En rejetant l’authentique “bonne nouvelle d’une grande joie”, comment nous ferions-nous du tort?
30 Cette naissance miraculeuse n’est donc pas un mythe. Des anges célestes l’ont authentifiée et des témoins oculaires l’ont confirmée. Le médecin Luc, pour sa part, a fait des recherches et a recueilli pour nous ces renseignements de nécessité vitale (Luc 1:1-4; Colossiens 4:14). En refusant d’accepter ce témoignage authentique, nous ne pouvons que nous nuire. En rejetant, par orgueil, cette “bonne nouvelle d’une grande joie”, nous ne faisons que nous rendre malheureux.
31. Quand Joseph adopta-t-il Jésus, et à quel moment sa purification eut-elle lieu ainsi que celle de la mère de l’enfant?
31 Comme tous les garçons juifs nés sous la Loi de Moïse, le bébé fut circoncis le huitième jour de sa naissance (Luc 2:21; Galates 4:4, 5). C’est à cette époque que Joseph démontra qu’il adoptait Jésus. Il n’adopta pas un fils illégitime, mais protégea l’enfant contre une fausse accusation: celle d’être issu de la fornication. Quarante jours après sa naissance, Joseph et Marie emmenèrent leur fils premier-né à Jérusalem, afin de le présenter au temple de Jéhovah et d’y offrir un sacrifice de purification tant pour la mère que pour le père adoptif (Luc 2:22-24; Lévitique 12:1-8). Le roi Hérode ignorait tout de ces événements.
32. a) Marie eut-elle d’autres enfants? b) À quel droit sur le royaume de David Jésus pouvait-il prétendre en tant que fils adoptif?
32 Par la suite, Marie eut des relations avec Joseph, son mari, et elle lui donna des enfants. Le récit biblique montre que, douze ans après la naissance de Jésus, Joseph vivait toujours avec Marie, ce qui lui permit d’avoir d’autres enfants: quatre fils, Jacques, Joseph, Simon et Judas, ainsi que des filles, demi-frères et demi-sœurs de Jésus, le premier-né (Luc 2:41-52; Matthieu 13:53-56; Marc 6:1-3; Actes 1:14). Cependant, en adoptant le premier-né de Marie comme son propre fils, Joseph transmettait à Jésus le droit légal, qui était le sien, sur le royaume de David, son ancêtre. Premier-né de Marie par un miracle de Dieu, Jésus héritait de sa mère le droit naturel au royaume de David, royaume dont la domination était interrompue. Traçant la généalogie de Joseph, son père adoptif, l’historien Matthieu appelle Jésus le Messie, disant: “Livre de l’histoire de Jésus Christ [hébreu: Messie], fils de David, fils d’Abraham.” — Matthieu 1:1. Voir Luc 3:23-38 qui donne la lignée de Marie.
33, 34. Pourquoi le roi Hérode ne réussit-il pas à faire périr le Messie, et pourquoi Jésus a-t-il été appelé “Nazaréen”?
33 La naissance de Jésus qui advint peu de temps avant la mort du roi Hérode le Grand ne constituait pas une bonne nouvelle pour le souverain édomite de Jérusalem. Ce ne fut pas l’ange de Jéhovah ni davantage les bergers de Bethléhem qui attirèrent son attention sur cette naissance; ce furent, au contraire, des astrologues venus de l’Orient, asservis aux démons, que la Loi de Moïse condamnait. — Deutéronome 18:9-14; Ésaïe 47:12-14; Daniel 2:27; 4:7; 5:7.
34 À la cour d’Hérode, les astrologues durent tout d’abord se faire expliquer la prophétie de Michée 5:2; après quoi, l’objet lumineux qu’ils s’imaginaient être une étoile les guida vers Bethléhem où demeurait Jésus. Dans un rêve, Dieu les avertit de ne pas retourner à Jérusalem pour renseigner Hérode. Décidé à supprimer le Messie, Hérode, furieux, fit mettre à mort, à Bethléhem, tous les garçons de deux ans et au-dessous. Cependant, il ne put tuer Jésus, car, avertis par un ange, Joseph et Marie l’avaient emmené en Égypte. Hérode mort, son fils Archélaüs régna sur la Judée et sur Bethléhem. Jésus ne fut donc pas reconduit dans sa ville natale mais plutôt à Nazareth, en Galilée, où il fut élevé. C’est pour cette raison qu’on l’appela Jésus de Nazareth et non pas Jésus de Bethléhem. — Matthieu 2:1-23; 21:11.
UN PRÉCURSEUR PRÉSENTE LE MESSIE
35. Qui présenta le Messie? Quel était l’objet de sa prédication?
35 Selon la prophétie de Malachie 3:1, il fallait qu’un précurseur présentât le Messie à la nation d’Israël. Selon l’annonce faite par l’ange Gabriel, cette tâche incomberait au fils qui serait donné au prêtre Zacharie et à sa femme Élisabeth, tous deux avancés en âge; Zacharie devrait l’appeler Jean (Luc 1:5-25, 57-80). Au début du printemps de l’an 29, dans la quinzième année du règne de Tibère César, “la déclaration de Dieu vint à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Il vint donc dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant un baptême en symbole de repentance pour le pardon des péchés”. (Luc 3:1-3.) Il prêchait à ceux qui venaient l’entendre, disant: “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.” (Matthieu 3:1, 2). Ce prédicateur reçut le nom de “Jean le baptiseur”. — Marc 1:1-4.
36. Quand Jésus se rendit-il vers Jean pour être baptisé? Pourquoi? Quel témoignage de l’approbation céleste fut donné à cette occasion?
36 Après avoir observé la prédication et l’œuvre baptismale de Jean pendant environ six mois, Jésus entra en action. Il admettait être le représentant terrestre du “royaume des cieux”. En automne de l’an 29, Jésus atteignit l’âge de trente ans. Il abandonna le métier de charpentier qu’il exerçait à Nazareth, y laissant sa mère avec ses frères et sœurs, et partit à la recherche de Jean, son précurseur. Gardant présentes à l’esprit les paroles prophétiques du roi David contenues dans Psaume 40:6-8 (Hébreux 10:1-10), il allait se faire baptiser, non pas en symbole de repentance pour obtenir le pardon des péchés, mais plutôt pour symboliser sa présentation à Dieu pour accomplir sa volonté dans l’avenir. Comment Dieu démontra-t-il qu’il agréait son geste? Nous lisons:
“Alors de Galilée Jésus vint au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais celui-ci voulait l’empêcher, en disant: ‘C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi?’ En réponse, Jésus lui dit: ‘Laisse faire cette fois, car c’est ainsi qu’il nous convient d’exécuter tout ce qui est juste.’ Alors il ne l’empêcha plus. Après avoir été baptisé, Jésus remonta aussitôt de l’eau; et voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici que, des cieux, une voix disait: ‘Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé.’” — Matthieu 3:13-17.
37. Quel témoignage Jean rendit-il à ses disciples quant à l’identité de Jésus, et comment fait-il allusion à lui en tant que victime sacrificielle?
37 Jean le baptiseur fut témoin de ces événements et entendit la voix du Père céleste. Plus tard, à ses disciples, il rendit témoignage de ce qu’il avait vu et de ce qu’il avait entendu dire par Jéhovah Dieu; il dit: “Et j’ai vu cela, et j’ai attesté que celui-ci est le Fils de Dieu.” Il présenta aussi Jésus baptisé comme celui qui devait être sacrifié pour le salut de l’humanité; il dit: “Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde!” (Jean 1:29-34). Le témoignage de Jean le baptiseur n’est-il pas digne d’être accepté? Y croyons-nous? Certainement!
38. a) Que signifiait, pour Jésus, la descente de l’esprit de Dieu? b) Quel nombre de “semaines d’années” s’est alors terminé, et que devait-il se produire au cours de la semaine suivante?
38 La descente de l’esprit saint de Dieu sur Jésus baptisé ne signifiait pas seulement qu’il devenait à présent un Fils spirituel de Dieu, avec la perspective de retrouver la vie dans les cieux en tant que créature spirituelle. Cela signifiait aussi que Jésus était oint par le même esprit. Désormais, donc, il était vraiment l’Oint ou Messie, ou, en grec, le Christ. La prophétie s’accomplissait en temps opportun: en l’an 29 de notre ère les sept semaines [d’années] et les soixante-deux semaines [d’années] (483 ans au total) s’achevaient avec l’apparition du Messie ou Christ (Daniel 9:25). La soixante-dixième semaine [d’années] pouvait donc commencer. Arrivé en son milieu, le Messie ferait “cesser le sacrifice et l’offrande” en s’offrant lui-même en sacrifice humain; en tant qu’“Agneau de Dieu”, il serait “retranché” par une mort sacrificielle. — Daniel 9:26, 27.
39. Où et dans quelles circonstances Jésus Christ a-t-il attiré l’attention sur l’accomplissement d’Ésaïe 61:1-3?
39 La prophétie d’Ésaïe 61:1-3, concernant l’onction du Messie par l’esprit de Jéhovah, s’accomplit également. Si David avait été oint d’huile végétale, le Fils et Seigneur de David, lui, fut oint de l’esprit saint. L’année suivant son onction, alors que Jésus était revenu à Nazareth, non pour y reprendre son activité de charpentier mais pour prêcher dans la synagogue, il attira l’attention des Juifs sur l’accomplissement de cette prophétie d’Ésaïe qui le concernait. Luc 4:16-21 en fait le récit en ces termes:
“On lui remit donc le rouleau du prophète Ésaïe, et il ouvrit le rouleau et trouva l’endroit où il était écrit: ‘L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer aux pauvres une bonne nouvelle, il m’a envoyé pour prêcher aux captifs la libération et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer, après libération, ceux qu’on écrase, pour prêcher l’année favorable de Jéhovah.’ Puis il roula le rouleau, le rendit au serviteur et s’assit; et les yeux de tous ceux qui étaient dans la synagogue étaient fixés sur lui. Alors il commença à leur dire: ‘Aujourd’hui, cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre est accomplie.’”
40, 41. a) Pourquoi Satan voulait-il tout particulièrement briser l’intégrité de Jésus? b) Comment s’est terminée la tentation de Jésus par le Diable?
40 Le Grand Serpent, Satan le Diable, savait que l’oint Jésus était la “postérité” messianique de la “femme” céleste de Dieu. Par conséquent, de tous les “fils du vrai Dieu”, c’est de Celui-là que le Grand Serpent voudrait briser l’intégrité, afin de jeter l’opprobre sur Jéhovah. Aussi, lorsque Jésus se rendit dans le désert de Judée pour y passer quarante jours, immédiatement après son baptême et son onction de l’esprit saint de Jéhovah, le Grand Serpent s’approcha de lui pour essayer de le tenter. Pour prouver sa qualité de fils de Dieu, Jésus devrait, par un miracle, transformer des pierres en pain ou se laisser porter par des anges invisibles, après s’être précipité dans le vide depuis le parapet du temple de Jérusalem.
41 En définitive, dans un troisième et ultime effort désespéré, le Tentateur offrit en récompense à Jésus “tous les royaumes du monde et leur gloire”, à condition qu’il accomplît devant lui un acte d’adoration. Pour la troisième fois, citant la Parole écrite de Dieu, Jésus dit: “Il est écrit: ‘C’est Jéhovah, ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré.’” — Matthieu 4:1-10.
42. Quelle analogie y a-t-il entre le cas de Jésus et celui de Moïse lorsqu’il passa quarante jours sur le mont Horeb, avec l’ange de Dieu?
42 Les anges observaient la mise à l’épreuve de l’intégrité du Messie vis-à-vis du Dieu Très-Haut. Aussi, lorsque le Diable laissa Jésus, avouant sa défaite, “voici que des anges vinrent et se mirent à le servir”. (Matthieu 4:11; Marc 1:13.) Longtemps auparavant, Moïse avait passé quarante jours au mont Horeb, dans le désert du Sinaï, en compagnie de l’ange de Jéhovah. À présent, après avoir jeûné et médité quarante jours dans le désert de Judée, Jésus, le Messie, était prêt à entreprendre avec assurance sa carrière publique au pays d’Israël. — Exode 24:18.
[Note]
a Voir Jude 9; Révélation 12:7. Pour de plus amples informations à ce sujet, voir le livre “Christology of the Old Testament and Commentary” de E. W. Hengstenberg, volume IV, pages 301-304 (publié en 1836-1839).
-
-
La glorification du MessieSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 12
La glorification du Messie
1. Quelles paroles prophétiques Jéhovah a-t-il inspirées à Ésaïe (53:7-12) eu égard à ce qui précéderait la glorification du Messie?
LES souffrances précèdent la glorification; c’est ce qui attendait le “serviteur” messianique de Dieu. Prédisant que tel était le dessein divin relatif au Messie, au huitième siècle avant notre ère Dieu inspira ces paroles au prophète Ésaïe:
“Il était serré de près, et il se laissait affliger; cependant il n’ouvrait pas la bouche. Il était mené à l’abattage comme un mouton; et comme une brebis qui est devenue muette devant ses tondeurs, lui aussi n’ouvrait pas la bouche. (...) C’est pourquoi je lui donnerai une portion parmi la multitude, et ce sera avec les puissants qu’il répartira les dépouilles, parce qu’il a répandu son âme jusqu’à la mort, et que c’est parmi les transgresseurs qu’il a été compté; et que lui-même s’est chargé du péché de beaucoup de gens, et qu’il s’est mis à intervenir pour les transgresseurs.” — Ésaïe 53:7-12; Actes 8:32-35.
2. Quel message Jésus reprit-il après avoir appris l’emprisonnement de Jean?
2 Même le précurseur du Messie dut souffrir pour sa fidélité à la loi de Dieu. Après avoir mené au Christ de nombreux disciples baptisés, Jean fut emprisonné par le chef de district de Galilée, Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand. Plus tard, au cours de la célébration de l’anniversaire d’Hérode, il fut décapité (Matthieu 14:1-12). Ayant appris l’arrestation et l’emprisonnement de Jean, Jésus reprit le message qui avait été le sien. “À partir de ce moment Jésus commença à prêcher et à dire: ‘Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.’” — Matthieu 4:12-17.
3. À quoi Moïse préféra-t-il la souffrance, et en quel sens le cas de Jésus ressemble-t-il au sien?
3 Pas plus que Jean le baptiseur, Jésus ne prêchait le royaume terrestre des Macchabées que nombre de Juifs voulaient voir rétabli. Il prêchait le “royaume des cieux”, le Royaume de Dieu lié au roi David de l’Antiquité. Les souffrances de Jésus ne seraient pas différentes de celles endurées par le prophète Moïse. Eu égard à la grande foi de ce dernier, il est écrit dans Hébreux 11:25, 26: “Choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché, parce qu’il estima l’opprobre du Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Égypte; car il avait les regards fixés vers le paiement de la récompense.” Puisque le Messie devait être un prophète à la ressemblance de Moïse et que Moïse souffrit avant et après avoir été établi (ou oint) comme prophète de Jéhovah, il était dans l’ordre des choses que le Messie Jésus souffrît également. En fait, ses souffrances seraient plus grandes que celles de Moïse. — Deutéronome 18:15.
4. Au nom de qui Moïse s’est-il présenté à son peuple, et en quoi le cas de Jésus Christ correspond-il au sien?
4 Ce fut au nom de Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, que Moïse fut renvoyé en Égypte pour délivrer son peuple de l’esclavage (Exode 3:13-15; 5:22, 23). Tout comme Moïse, son antitype du premier siècle rencontra de l’opposition. À ceux qui n’avaient pas foi en lui, niant sa qualité de Messie envoyé par Dieu, Jésus déclara:
“Je suis venu au nom de mon Père, mais vous ne me recevez pas; si un autre arrivait en son propre nom, vous le recevriez. Comment pouvez-vous croire, vous qui acceptez la gloire que vous vous décernez mutuellement, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du seul Dieu? Ne pensez pas que je vous accuserai auprès du Père; il y en a un qui vous accuse, Moïse, en qui vous avez mis votre espoir. Si, en effet, vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car celui-là a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?” — Jean 5:43-47.
5. Pourquoi les Juifs auraient-ils dû croire que Jésus venait au nom de son Père céleste, et à quelle occasion une foule exprima-t-elle pareille conviction?
5 Nous notons la réponse que fit Jésus à ceux qui, ne l’acceptant pas comme le Messie, lui disaient: “Jusqu’à quand nous tiendras-tu l’âme en suspens? Si tu es le Christ [Maschiahh], dis-le-nous franchement.” Jésus leur demanda de laisser ses œuvres messianiques parler en sa faveur, disant: “Je vous l’ai dit, mais vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Mais vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent.” (Jean 10:24-27). Mais certains Juifs crurent que Jésus venait au nom de son Père céleste. Ainsi, cinq jours avant la Pâque de l’an 33, alors que Jésus, monté sur un âne, entrait dans Jérusalem, accomplissant la prophétie de Zacharie 9:9, une foule le salua, criant: “Sauve, nous t’en prions! Béni est celui qui vient au nom de Jéhovah, oui, le roi d’Israël!” — Jean 12:1, 12, 13; Matthieu 21:4-9; Marc 11:7-11; Luc 19:35-38; Psaume 118:26.
6. Au nom de qui Jésus veillait-il sur ses fidèles apôtres?
6 Finalement, la nuit de la Pâque, après avoir célébré cette fête avec ses fidèles disciples ou apôtres, Jésus adressa une prière à Jéhovah, disant:
“J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont observé ta parole. (...) Père saint, veille sur eux en considération de ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous. Quand j’étais avec eux, je veillais sur eux en considération de ton nom que tu m’as donné; et je les ai gardés.” — Jean 17:6, 11, 12.
Ainsi, en venant au nom de Jéhovah, Jésus était un prophète identique à Moïse.
IDENTIFIÉ GRÂCE AUX MIRACLES ET AUX PROPHÉTIES
7. Pourquoi Moïse accomplit-il des signes devant les Égyptiens et les Israélites, et quel rapprochement peut-on établir entre le nombre des signes de Moïse et ceux du Messie?
7 Par les nombreux miracles qu’il accomplit, le prophète Moïse prouva, aux Israélites comme aux Égyptiens, qu’il venait au nom du seul vrai Dieu vivant. Ces “signes”, venus de Dieu, constituaient la preuve que Jéhovah avait envoyé Moïse (Exode 4:1-30; 7:1-3; 8:22, 23; 10:1, 2; Deutéronome 34:10, 11). Les Israélites du temps de Moïse n’exigeaient pas de celui-ci un “signe du ciel”. Ils différaient en cela des Israélites du premier siècle qui, tout à fait hors de propos, demandaient un tel signe à Jésus (Matthieu 16:1-4). Ce n’est pas discréditer Moïse que de dire que les signes miraculeux qu’il accomplit étaient de loin inférieurs en nombre à ceux de Jésus, lesquels attestaient sa qualité de Messie.
8. Quel fut le premier “signe” de Jésus? Quel effet ses “signes” produisirent-ils sur ses disciples et sur Nicodème?
8 Jésus ne fit pas comme Moïse, qui changea de l’eau en sang; à Cana de Galilée, à l’occasion d’un festin de mariage, alors que le vin venait à manquer, il changea l’eau en un vin excellent. Selon Jean 2:11, ce n’était que le commencement: “Jésus fit cela à Cana de Galilée comme commencement de ses signes, et il manifesta sa gloire; et ses disciples mirent leur foi en lui.” À propos de la Pâque de l’an 30, le récit inspiré déclare: “Tandis qu’il était à Jérusalem pendant la Pâque, durant la fête, beaucoup mirent leur foi dans son nom, en voyant les signes qu’il opérait.” (Jean 2:23). Par exemple, le Pharisien Nicodème, chef des Juifs et membre du Sanhédrin de Jérusalem, rendit visite à Jésus pendant la nuit et lui dit: “Rabbi, nous savons que c’est de la part de Dieu que tu es venu en tant qu’enseignant, car personne ne peut opérer ces signes que tu opères, si Dieu n’est pas avec lui.” — Jean 3:1, 2; 7:50, 51; 19:39, 40.
9. En quoi les miracles de Jésus sont-ils comparables à ceux de Moïse?
9 Moïse guérit-il la lèpre? Jésus guérit de nombreux lépreux au pays d’Israël. Moïse divisa-t-il les eaux de la mer Rouge pour sauver son peuple? Jésus marcha sur les eaux de la mer de Galilée et calma ses flots déchaînés par une dangereuse tempête. Pendant quarante années, les Israélites errants dans le désert reçurent, en guise de nourriture, la manne venue du ciel, mais finalement ils moururent. En offrant en sacrifice sa vie humaine parfaite, Jésus dispensa une manne céleste, laquelle procurerait la vie éternelle à ceux qui la mangeraient avec foi (Jean 6:48-51). Moïse ne guérit jamais tous les cas de maladie et d’infirmité que Jésus, pour sa part, guérit. Moïse ne ressuscita aucun être humain d’entre les morts, alors que Jésus, tout comme les prophètes Élie et Élisée, ressuscita plusieurs personnes, dont Lazare de Béthanie, mort et enseveli depuis déjà quatre jours (Jean 11:1-45; 12:1-9). Même les ennemis de Jésus durent admettre qu’il accomplissait de nombreux signes, puisqu’ils dirent: “Que devons-nous faire, car cet homme opère beaucoup de signes? Si nous le laissons continuer ainsi, ils auront tous foi en lui, et les Romains viendront enlever et notre lieu et notre nation.” — Jean 11:46-48; 12:37.
10. Quel témoignage Pierre rendit-il aux Juifs de Jérusalem lors de la Pentecôte, et aux gens des nations, à Césarée, à propos des miracles accomplis par Jésus?
10 C’est pourquoi, sans exagérer les faits, l’apôtre Pierre put dire aux milliers de Juifs rassemblés pour la fête des Semaines (Schavuoth), en l’an 33: “Hommes d’Israël, entendez ces paroles: Jésus le Nazaréen, l’homme que Dieu vous a exhibé en public par des œuvres de puissance, et des présages, et des signes que Dieu a faits par son entremise au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.” (Actes 2:22). Des années plus tard, à Césarée, ce même apôtre, rappelant ces faits à des gens des nations qui manifestaient de l’intérêt et témoignaient de la faveur envers les Juifs, devait dire ce qui suit:
“Vous savez, vous, de quoi on parlait dans toute la Judée, à commencer de la Galilée après le baptême que Jean prêchait, savoir, de Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint d’esprit saint et de puissance, et il a traversé le pays en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le Diable; car Dieu était avec lui. Et nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites dans le pays des Juifs et à Jérusalem.” — Actes 10:37-39.
11, 12. a) En quoi Jésus ressemblait-il au prophète Moïse? b) Que dire de la plus importante prophétie de Jésus quant à son accomplissement ultérieur?
11 Moïse était-il prophète? Certainement! Jésus, le Messie, l’était également. Il prononça de nombreuses paraboles prophétiques ou illustrations. Il prédit sa trahison par Judas, l’un de ses apôtres, les circonstances de sa mort, l’identité de ses meurtriers et sa résurrection de la tombe le troisième jour après sa mort. Il prédit aussi la destruction de Jérusalem par les Romains en l’an 70. Celle de ses prophéties qui devait avoir la plus grande portée fut consignée par Matthieu (chapitres vingt-quatre et vingt-cinq), par Marc (chapitre treize) et par Luc (chapitre vingt et un). Cette prophétie faisait réponse à la question de ses disciples qui se demandaient quand aurait lieu la destruction de Jérusalem et de son temple et quel serait le “signe” de son retour messianique ou de sa “présence” (parousia) et de la “conclusion du système de choses”.
12 La génération du premier siècle vit s’accomplir, de son temps, certains aspects de cette prophétie qui en confirmaient la véracité. Plus remarquable encore, notre propre génération voit se réaliser les mêmes particularités de la prophétie, observées au premier siècle, ainsi que d’autres détails, et ce depuis 1914, point de départ de guerres, de disettes, de tremblements de terre, de pestes, de la persécution des disciples du Christ, de la détresse mondiale, outre une “grande tribulation” sans pareille qui doit encore se produire. — Matthieu 24:21.
13. Peut-on comparer Moïse à Jésus en ce qui concerne les prophéties annonçant la venue de ce dernier et accomplies en lui?
13 Aucune prophétie n’a annoncé la venue du prophète Moïse ni ne s’est accomplie en lui. En revanche, dans les Écritures hébraïques, de la Genèse à Malachie, des centaines de prophéties accomplies par Jésus, depuis sa naissance jusqu’à sa mort et sa résurrection, prouvent sans conteste qu’il était le Messie, la “postérité” qui serait meurtrie “au talon” par le Grand Serpent, Satan le Diable. D’ailleurs, après que Dieu l’eut ressuscité d’entre les morts, Jésus attira l’attention de ses disciples sur ces mêmes prophéties. Le récit de Luc 24:25-48 le rapporte en ces termes:
“Et il leur dit: ‘Ô hommes insensés et lents de cœur à croire toutes les choses qu’ont prononcées les prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ [Maschiahh] endurât ces souffrances et qu’il entrât dans sa gloire?’ Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toutes les Écritures, les choses qui le concernaient. (...)
“Il leur dit alors: ‘Ce sont là mes paroles, celles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous: qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse et dans les Prophètes et les Psaumes.’ Alors il leur ouvrit pleinement l’esprit pour comprendre les Écritures, et il leur dit: ‘Ainsi est-il écrit que le Christ [Maschiahh] souffrirait et ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que grâce à son nom la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée dans toutes les nations — en commençant par Jérusalem, vous devez être témoins de ces choses.’”
14. Qu’a écrit Moïse sur les malédictions d’Israël et sur les actions criminelles détestables pour Dieu? À qui faisait-il allusion?
14 Dans le Lévitique, chapitre vingt-six, et dans le Deutéronome (28:15-68), le prophète Moïse transcrivit toutes les malédictions et calamités qui s’abattraient sur la nation d’Israël si elle ne gardait pas l’alliance de la Loi contractée avec Jéhovah Dieu. Moïse écrivit encore:
“Et si un homme a en lui un péché qui mérite la sentence de mort, et qu’il ait été mis à mort, et que tu l’aies pendu à un poteau, son corps mort ne devra pas passer la nuit sur le poteau, mais tu devras l’enterrer ce jour-là, sans faute, car celui qui est pendu est quelque chose de maudit par Dieu; et tu ne devras pas souiller ton sol que Jéhovah, ton Dieu, te donne en héritage.” — Deutéronome 21:22, 23.
De toute évidence, Dieu pensait à son Messie lorsqu’il donna cette loi. Pour que la nation d’Israël fût sauvée de la malédiction qui l’attendait pour avoir violé l’alliance de la Loi, le Messie devrait mourir sur un poteau, maudit en lieu et place d’Israël.
MORT ET GLORIFICATION
15. Comment des non-Juifs firent-ils exécuter l’Agneau de Dieu le jour de la Pâque de l’an 33?
15 Le 14 Nisan de l’an 33, jour de la Pâque, même les propres apôtres de Jésus tuèrent l’agneau pascal et le préparèrent pour le manger (Matthieu 26:1-30; Marc 14:1-26; Luc 22:1-39). Mais qu’en était-il de celui que Jean le Baptiste appelait “l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”? (Jean 1:29, 36.) Tard dans la nuit, après le repas de la Pâque, il fut trahi par l’apôtre Judas Iscariote et conduit en prison par un groupe d’hommes en armes qui le menèrent vers les chefs religieux de Jérusalem. Il fut mis en jugement par le Sanhédrin qui le condamna à mort, d’après sa propre interprétation de la Loi. Comme le Sanhédrin n’avait pas le pouvoir d’exécuter une sentence de mort, les juges de ce tribunal firent comparaître le condamné devant le gouverneur Ponce Pilate, le présentant comme un fauteur de troubles et un criminel séditieux. Les accusateurs de Jésus insistaient pour qu’il soit pendu et meure sur le poteau.
16. Que dit Jésus à Pilate concernant le Royaume et la vérité?
16 Lors de sa comparution devant Ponce Pilate, Jésus fit remarquer que son Royaume messianique serait céleste et non pas terrestre, à Jérusalem. Lorsque Pilate lui demanda: “Es-tu le roi des Juifs?”, Jésus répliqua: “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume ne vient pas de là.” Devant cette réponse, Pilate demanda: “C’est donc que tu es roi?” Jésus dit: “Toi-même tu dis que je suis roi. Je suis né pour ceci, et je suis venu dans le monde pour ceci: pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est du côté de la vérité, écoute ma voix.” — Jean 18:33-37.
17. Comment Jésus fut-il ‘compté parmi les transgresseurs’, et quelle espérance fit-il partager à l’un d’eux?
17 À contrecœur, Pilate céda aux exigences des accusateurs de Jésus qui voulaient le pendre au poteau. Le lieu choisi pour l’exécution fut le Golgotha (“Lieu du Crâne”), ou Calvaire, hors de la muraille de Jérusalem. Jésus y fut pendu entre deux criminels ou “transgresseurs”. Ceux qui étaient instruits dans la Loi de Moïse considéreraient Jésus, sur le poteau, comme “quelque chose de maudit par Dieu”. Bien que ce fût ‘parmi les transgresseurs qu’il ait été compté’, Jésus gardait présente à l’esprit l’espérance en un paradis terrestre pour le genre humain, sous son futur gouvernement messianique. C’est pourquoi, lorsque l’un des transgresseurs, ayant compris que Jésus était innocent et servait de bouc émissaire pour les péchés, lui demanda: “Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume”, Jésus répondit: “Tu seras avec moi dans le Paradis.” — Luc 23:39-43; 22:37.
18. Comment Jésus a-t-il mis sa sépulture avec les méchants et avec les riches? Quelle était sa condition dans le Schéol?
18 Jésus mourut vers le milieu de l’après-midi, le jour de la Pâque. “Il a livré son âme à la mort.” “Il a répandu son âme jusqu’à la mort.” (Ésaïe 53:12, AC; MN). Conformément à la loi consignée dans Deutéronome 21:22, 23, il fut enterré ce même après-midi. Son corps fut déposé dans un tombeau fraîchement creusé appartenant à un homme riche, pour accomplir ces paroles prophétiques: “Il mettra sa sépulture avec les méchants, et avec la classe des riches dans sa mort, bien qu’il n’eût pas commis de violence et qu’il n’y eût pas de tromperie dans sa bouche.” (Ésaïe 53:9). L’âme de Jésus aussi descendit donc au Schéol, la tombe commune aux morts. En ce lieu, on pouvait dire du Fils de Dieu: “Quant aux morts, ils ne se rendent compte de rien du tout (...). Il n’y a ni œuvre, ni combinaison, ni connaissance, ni sagesse dans le Schéol, le lieu où tu vas.” — Ecclésiaste 9:5, 10.
19. Quand et comment Jéhovah fit-il s’accomplir la prophétie du Psaume 16:10? Quelle question les apparitions de Jésus soulèvent-elles?
19 Cependant, le roi David avait écrit prophétiquement: “Car tu n’abandonneras pas mon âme au Schéol. Tu ne permettras pas que ton fidèle voie la fosse. Tu me feras connaître le sentier de la vie. De l’allégresse à satiété est avec ta face; il y a des agréments à ta droite pour toujours.” (Psaume 16:10, 11). Fidèle à la prophétie qu’il avait inspirée, Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, ressuscita le Messie Jésus le troisième jour, le 16 Nisan, jour où le grand prêtre Caïphe offrait, au temple de Jéhovah, une “gerbe des prémices” de la moisson de l’orge (Lévitique 23:9-14; I Corinthiens 15:20, 23). Si la tombe où le corps de Jésus avait été déposé fut découverte vide, comment expliquer que ses propres disciples ne le trouvaient nulle part? Comment se fait-il que, pendant les quarante jours suivant sa résurrection, Jésus leur apparaissait brusquement, pour tout aussi brusquement disparaître, leur prouvant par là même qu’il était bien ressuscité d’entre les morts? — Actes 1:1-3; Jean 20:1-31; Matthieu 28:1-18.
20. Quelle explication Pierre donna-t-il de la résurrection de Jésus, et comment Paul décrit-il la résurrection des disciples du Christ?
20 L’apôtre Pierre, auquel Jésus ressuscité apparut une fois en privé, nous fournit l’explication de ces matérialisations analogues à celles que pratiquaient les anges au temps des prophètes d’autrefois. L’apôtre déclare: “Le Christ lui-même est mort une fois pour toutes en ce qui concerne les péchés, un juste pour des injustes, afin de vous mener à Dieu, ayant été mis à mort dans la chair, mais ayant été rendu à la vie dans l’esprit. C’est dans cet état qu’il est même allé prêcher aux esprits en prison.” (I Pierre 3:18, 19; I Corinthiens 15:5; Luc 24:34). Il est advenu de lui, à sa résurrection, ce qui doit arriver à ses fidèles disciples à la leur; les prophéties bibliques déclarent:
“Il est semé dans le déshonneur, il est relevé dans la gloire. Il est semé dans la faiblesse, il est relevé dans la puissance. Il est semé corps physique, il est relevé corps spirituel. S’il y a un corps physique, il y a aussi un corps spirituel. C’est ainsi qu’il est même écrit: ‘Le premier homme Adam devint une âme vivante.’ Le dernier Adam devint un esprit donnant la vie.
“Or je dis ceci, frères: que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption non plus n’hérite pas l’incorruptibilité. (...) Il faut en effet que ceci, qui est corruptible, revête l’incorruptibilité, et que ceci, qui est mortel, revête l’immortalité. Or quand ceci, qui est corruptible, revêtira l’incorruptibilité et que ceci, qui est mortel, revêtira l’immortalité, alors se réalisera la parole qui est écrite: ‘La mort est engloutie pour toujours.’” — I Corinthiens 15:43-45, 50-54.
“Car si nous sommes devenus un avec lui par la ressemblance de sa mort, assurément nous serons aussi un avec lui par la ressemblance de sa résurrection.” — Romains 6:5.
21. Qu’est devenu Jésus par sa résurrection? Pour quoi a-t-il conservé la valeur de son sacrifice?
21 Le témoignage des Écritures établit donc que Jésus Christ fut ressuscité comme Fils spirituel de Dieu, immortel et incorruptible (Actes 13:32-37). Ainsi, par sa résurrection d’entre les morts, Jésus Christ n’a pas soustrait son corps humain à l’autel de Dieu (Hébreux 10:1-10). De même que, le jour annuel des Propitiations, on faisait disparaître le corps des animaux dont le sang avait été porté dans le Très-Saint pour purifier les péchés, de même Dieu accepta le sacrifice de Jésus et fit disparaître son corps. Comment? Nous l’ignorons (Hébreux 13:10-13; Lévitique, chapitre seize). Bien que le Dieu Tout-Puissant n’ait pas ressuscité son Fils Jésus Christ avec un corps physique, le Fils de Dieu ressuscité a conservé la valeur de son sacrifice, laquelle équivalait en quelque sorte au sang sacrificiel que le grand prêtre juif introduisait dans le Très-Saint du temple afin d’en faire propitiation pour les péchés.
22, 23. a) Devenu créature spirituelle par sa résurrection, que pouvait faire Jésus, comme cela avait été préfiguré par le grand prêtre le jour des Propitiations? b) En quel sens Jésus se trouvait-il dans une position bien plus solide pour meurtrir la “tête” du Serpent?
22 Fils spirituel de Dieu, Jésus Christ put monter au ciel le quarantième jour suivant sa résurrection d’entre les morts. Nombre de ses fidèles disciples furent témoins de cette ascension (Actes 1:1-11). Tout comme, dans le Très-Saint, le grand prêtre juif faisait l’aspersion du sang en direction de l’arche de l’alliance, de même Jésus entra dans la présence céleste de Dieu pour présenter la valeur ou mérite de son sacrifice humain parfait (Hébreux 9:11-14, 24-26). Alors le Dieu Très-Haut le fit asseoir à sa droite, en qualité de “prêtre jusqu’à des temps indéfinis à la manière de Melchisédek”. — Psaume 110:1-4; Actes 2:31-36; Hébreux 5:10; 10:11-13.
23 Dès lors le Fils de Dieu reçut, en récompense, une position céleste supérieure à celle qu’il occupait avant de devenir un homme parfait et d’être meurtri “au talon” par le Grand Serpent. Il reprit le nom qui était le sien, savoir Michel; “Michel l’archange” était donc de retour dans les cieux (Jude 9; Révélation 12:7). La “postérité” glorifiée de la “femme” de Dieu se trouvait à présent dans une position bien plus solide qui lui permettrait de meurtrir à son tour la tête du Serpent au temps fixé par Dieu. — Genèse 3:15.
24, 25. a) De quel genre de Messie ou “oint” ne s’agit-il pas? Pourquoi donc Juifs et non-Juifs devraient-ils se réjouir? b) Quelle attitude d’esprit sommes-nous exhortés à développer, selon Philippiens 2:5-11?
24 L’humanité tout entière, Juifs selon la chair et non-Juifs, ne devrait-elle pas être remplie de joie et de gratitude, puisque le Messie promis par Dieu allait être un Messie céleste et immortel et non un simple “oint” terrestre comme le roi David? Sous inspiration prophétique, ce monarque reconnut humblement que le Christ, dans sa position hautement élevée, était son Seigneur. Nous devrions donc calquer notre attitude sur la sienne, étant par ailleurs encouragés à développer l’état d’esprit exprimé dans ces paroles inspirées:
25 “Gardez en vous cette attitude d’esprit qui était aussi en Christ [Maschiahh] Jésus, lequel, bien qu’il existât dans la forme de Dieu, n’a pas songé à une usurpation, à savoir pour être égal à Dieu. Non, mais il s’est vidé, et a pris la forme d’un esclave, et a paru dans la ressemblance des hommes. De surcroît, quand il s’est trouvé en figure d’homme, il s’est abaissé et est devenu obéissant jusqu’à la mort, oui, à la mort sur un poteau de supplice. C’est pourquoi Dieu l’a élevé à une position supérieure et lui a donné volontiers le nom qui est au-dessus de tout autre nom, afin qu’au nom de Jésus plie tout genou de ceux qui sont au ciel, et de ceux qui sont sur la terre, et de ceux qui sont sous le sol, et que toute langue reconnaisse ouvertement que Jésus Christ [Maschiahh] est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.” — Philippiens 2:5-11. Voir aussi II Corinthiens 5:16.
-
-
D’autres mystères relatifs au Messie sont révélésSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 13
D’autres mystères relatifs au Messie sont révélés
1, 2. a) Quelle définition a-t-on donnée au mot “mystère”? b) De quel dessein concernant le Christ Dieu a-t-il révélé le secret?
L’ON a donné au mot “mystère” la définition suivante: “Toute vérité inaccessible si elle n’est dévoilée par Dieu.” C’est un “saint secret” que Dieu révèle en son temps (Romains 16:25, 26). Pendant très longtemps, l’identité du Messie, “postérité” de la “femme” céleste de Dieu, a constitué un mystère ou “saint secret”. Il en a été de même du dessein divin relatif au Messie ou Christ. Mais, au temps fixé, Dieu a révélé, ou n’a plus conservé à l’état de secret, son dessein d’employer le Messie ou Christ à propos d’une administration ou gestion de toutes choses, comme dans la gestion d’une maison par un intendant. Une telle administration ou gestion, en vue de l’unité, signifierait que Dieu rassemblerait toutes choses dans le Messie, c’est-à-dire qu’il réunirait de nouveau toutes choses sous l’autorité du Christ. La révélation de ce mystère est une preuve de la bonté de Dieu, l’Administrateur, comme il est écrit:
2 “Celle-ci, il l’a fait abonder à notre égard en toute sagesse et bon sens, en ce qu’il nous a fait connaître le sain secret de sa volonté. Celui-ci est selon son bon plaisir qu’il s’est proposé en lui-même, en vue d’une administration [gestion comme celle d’un intendant] à l’achèvement des temps fixés, à savoir: réunir de nouveau toutes choses dans le Christ [Maschiahh], celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. Oui, en lui, en union avec qui nous [disciples du Christ] avons aussi été désignés comme héritiers, en ce qu’il nous a destinés par avance, selon le dessein [grec: prothésis] de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté, pour que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui avons été les premiers à espérer dans le Christ.” — Éphésiens 1:8-12.
3. La promesse divine d’établir une “nouvelle alliance” aurait quel effet sur l’alliance de la Loi mosaïque?
3 En harmonie avec ce dessein divin, le Messie Jésus commença à poser le fondement d’une congrégation dont il serait la Tête établie par Dieu. Les membres de cette congrégation, soumise au Christ, n’étaient pas prédestinés sur le plan individuel; seuls l’étaient leur nombre et leur personnalité chrétienne. Jésus savait que, selon la prophétie de Jérémie 31:31-34, Jéhovah Dieu contracterait une “nouvelle alliance” avec son peuple; il le démontra par son enseignement. En conséquence, l’ancienne alliance de la Loi, celle dont Moïse avait servi de médiateur entre Dieu et les Juifs selon la chair, devait arriver à sa fin. Hébreux 8:13 confirme ce fait en ces termes: “En disant: ‘alliance nouvelle’, il [Dieu] a rendu ancienne la première. Or ce qui est ancien et qui vieillit est près de disparaître.” À l’époque où Jésus entreprit sa carrière publique, l’alliance de la Loi mosaïque avait plus de 1 540 ans. Mais cette période n’avait pas été suffisante pour produire un “royaume de prêtres et une nation sainte”. (Exode 19:6.) Encore de nos jours, alors que dix-neuf siècles ont passé, ces mêmes Juifs qui prétendent être encore assujettis à l’alliance de la Loi mosaïque n’ont toujours pas réussi à donner à Dieu un “royaume de prêtres et une nation sainte”, leur prêtrise aaronique ayant disparu en l’an 70 de notre ère.
4. Que dire de la fondation de la congrégation chrétienne, et quand fut-elle fondée?
4 Jésus avait en mémoire que la nation d’Israël était édifiée sur douze patriarches, les douze fils de Jacob (Genèse 49:28). Aussi choisit-il, d’entre ses disciples, douze hommes auxquels il donna le nom d’“apôtres” (envoyés); ils constitueraient les fondements secondaires de la congrégation, appuyés sur le fondement principal, Christ (Marc 3:14; Luc 6:13; Éphésiens 2:20). Parlant de lui-même comme d’un rocher de fondement, Jésus dit à ses douze apôtres: “Sur cette masse rocheuse je bâtirai ma congrégation, et les portes de l’Hadès n’auront pas raison d’elle.” (Matthieu 16:18). Cependant, jusqu’au jour de sa mort, Jésus reconnut Israël comme la congrégation de Dieu, prêchant dans les synagogues de cette nation et enseignant dans son temple, à Jérusalem. La congrégation dont il était la Tête et le principal fondement fut formée le cinquantième jour suivant la date de sa résurrection d’entre les morts. Cette affirmation repose sur les bases suivantes:
5. Que répandit Dieu le jour de la fête des Semaines, sur qui, et comment Pierre expliqua-t-il l’événement?
5 Le jour de la fête de Schavuoth ou Pentecôte, accomplissant la prophétie de Joël 2:28, 29, Dieu répandit son esprit saint. Sur qui? Sur la nation d’Israël qui célébrait la fête des Semaines (Schavuoth) à Jérusalem? Non! Mais l’esprit saint fut répandu sur les cent vingt disciples fidèles de Jésus Christ, réunis dans une chambre haute à Jérusalem. Pour preuves, visibles et audibles, de cet événement, “des langues, comme de feu”, apparurent au-dessus de leur tête et ils se mirent à parler des langues différentes de leurs langues maternelles. Aux milliers de Juifs stupéfaits qui s’étaient rassemblés, l’apôtre Pierre expliqua que la prophétie de Joël 2:28, 29, relative à l’effusion de l’esprit saint, était en train de s’accomplir; puis il ajouta:
“Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité: ce dont nous, nous sommes tous témoins. Ayant donc été élevé à la droite de Dieu et ayant reçu du Père l’esprit saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez. David, en effet, n’est pas monté au ciel, mais il dit lui-même: ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur: “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau pour tes pieds.”’ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu l’a fait et Seigneur et Christ [Maschiahh], ce Jésus que vous, vous avez attaché sur un poteau!” — Actes 2:1-36.
6. a) Que signifiait l’effusion de l’esprit pour les disciples de Jésus? b) Pour la nation d’Israël et l’alliance de la Loi?
6 Ainsi, en répandant l’esprit saint issu de Dieu sur ses fidèles disciples, Jésus les oignait de ce même esprit et édifiait sa congrégation. Qu’est-ce que cela signifiait donc pour la nation d’Israël qui avait attaché sur un poteau le Messie ou Christ? Qu’elle n’était plus la congrégation de Jéhovah Dieu et que l’ancienne alliance de la Loi avait disparu, effacée par Dieu qui l’avait pour ainsi dire clouée au poteau sur lequel Jésus Christ, devenu malédiction pour Israël, avait été pendu le Jour de la Pâque (Colossiens 2:13, 14; Galates 3:13). En acceptant ce Fils de Dieu comme leur Messie sacrifié, les Juifs, nés sous l’alliance de la Loi, pourraient se soustraire à sa malédiction et recevoir la bénédiction de Jéhovah Dieu. — Actes 3:25, 26.
7. De quelle alliance Jésus a-t-il été le médiateur en vertu de son sang? Dans quelle situation se trouve désormais l’Israël selon la chair?
7 De plus, lorsque Jésus Christ présenta à son Père céleste la valeur de son sang humain, il valida une nouvelle alliance, l’alliance promise en Jérémie 31:31-34. Tout comme Moïse était devenu le médiateur de l’ancienne alliance de la Loi grâce au sang d’animaux, ainsi Jésus Christ, en présence de Jéhovah, devint le médiateur de la nouvelle alliance grâce à son sang sacrificiel. Sous ce rapport également, il était prophète à la ressemblance de Moïse (Deutéronome 18:15-18). Une nouvelle alliance avait donc remplacé l’ancienne, mais la nation de l’Israël selon la chair ne figurait pas dans cette alliance nouvelle. Dès lors, Israël n’était plus la congrégation de Jéhovah Dieu, ni davantage l’“Israël de Dieu”. Par conséquent, et n’en déplaise aux rabbins, tous les Juifs selon la chair, nés après l’abrogation de l’alliance de la Loi, n’ont jamais été soumis à cette ancienne alliance.
8. Quel Israël naquit le jour de la Pentecôte? En quels termes Pierre le met-il en contraste avec l’Israël selon la chair?
8 Le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère a vu naître l’Israël spirituel de Dieu, édifié sur Jésus, le Messie, le rocher de fondement. Car, comme le déclare Galates 6:15, 16, “la circoncision n’est rien et l’incirconcision non plus, mais une création nouvelle est quelque chose. Et tous ceux qui marcheront avec discipline selon cette règle de conduite, paix et miséricorde sur eux, oui, sur l’Israël de Dieu!” Mettant en contraste cet Israël spirituel avec la nation qui avait rejeté le Messie, l’apôtre Pierre écrivit aux disciples de Jésus: “Mais vous, vous êtes ‘une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale, pour que vous proclamiez les vertus’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière.” — I Pierre 2:8, 9.
9. Quel nouveau repas Jésus inaugura-t-il avec ses apôtres? De quelle alliance parla-t-il?
9 Puisque l’“Israël de Dieu”, l’Israël spirituel, n’est pas soumis à l’alliance de la Loi mosaïque, il ne célèbre pas la fête annuelle de la Pâque. À l’occasion de la dernière Pâque qu’il observa avec ses apôtres, à Jérusalem, Jésus prit un pain sans levain et une coupe de vin, et il inaugura un nouveau repas annuel en mémoire de sa mort comme Agneau de Dieu et Médiateur de la nouvelle alliance. Après avoir prononcé une prière sur la coupe de vin, Jésus dit à ses fidèles apôtres: “Buvez-en tous; car ceci représente mon ‘sang de l’alliance’ qui doit être répandu pour beaucoup en vue du pardon des péchés.” (Matthieu 26:27, 28; voir aussi Exode 24:8). De quelle alliance Jésus parlait-il? Le récit de Luc rapporte les paroles du Christ en ces termes: “Cette coupe représente la nouvelle alliance en vertu de mon sang, qui doit être répandu pour vous.” — Luc 22:20; I Corinthiens 11:20-26.
10. Quelle différence y a-t-il entre la nouvelle alliance et celle dont Moïse a été le médiateur? Pourquoi certains Juifs selon la chair n’ont-ils pas été introduits dans cette nouvelle alliance?
10 Le sang de Jésus devait valider la “nouvelle alliance” prédite dans Jérémie 31:31-34, alliance qui procurerait le pardon divin à ceux qui y seraient admis. Jésus la valida après être monté au ciel, lorsqu’il présenta à Jéhovah Dieu la valeur de son sang. C’est ainsi qu’il devint le Médiateur d’une alliance meilleure, supérieure à celle dont Moïse avait été le médiateur au mont Sinaï, en 1513 avant notre ère (Hébreux 8:6-13; 9:15-20; 12:24; 13:20; I Timothée 2:5, 6). Malheureusement, les Juifs selon la chair, circoncis, qui ont refusé d’accepter Jésus comme Messie, n’ont pas été introduits dans la nouvelle alliance et n’ont pu faire partie de l’Israël spirituel de Dieu.
11. Lors du nouveau repas, que dit Jésus à ses apôtres concernant le Royaume, et quelle certitude ses paroles donnaient-elles quant à la nouvelle alliance?
11 Après que Jésus eut offert à ses apôtres la coupe de vin représentant le sang qui devait valider la nouvelle alliance, il poursuivit la conversation en ces termes: “Mais vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves; et moi je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.” (Luc 22:28-30). Ces paroles donnaient la certitude que la nouvelle alliance, validée par le sang de Jésus, porterait des fruits, à savoir un “royaume de prêtres et une nation sainte”. Les membres fidèles de l’“Israël de Dieu”, qui sont admis dans la nouvelle alliance, régneront avec Jésus Christ, dans le Royaume céleste dont la domination s’étendra à un territoire de loin supérieur à celui du roi David. Ces membres de l’Israël spirituel serviront en qualité de sous-prêtres du Seigneur Jésus Christ, qui était appelé à devenir “prêtre jusqu’à des temps indéfinis à la manière de Melchisédek”. — Psaume 110:4.
LE MYSTÈRE RELATIF À LA “POSTÉRITÉ” D’ABRAHAM EST RÉVÉLÉ
12. Quel mystère concernant la “postérité” d’Abraham fut révélé le jour de la Pentecôte de l’an 33, et de qui cette “postérité” serait-elle composée?
12 Depuis l’alliance de la promesse conclue par Jéhovah avec le patriarche Abraham en 1943 avant notre ère, ce mystère subsistait: qui composerait la “postérité” promise d’Abraham, pour la bénédiction de toutes les familles du sol (Genèse 12:1-3)? Le mystère devait être élucidé le jour de la Pentecôte de l’an 33. Il est évident que le Messie Jésus ne composerait pas la “postérité” à lui tout seul, puisque Dieu avait promis à Abraham que sa postérité serait comme les étoiles des cieux et comme les grains de sable sur le bord de la mer. Certes l’Israël selon la chair remplissait ces conditions, mais la véritable postérité d’Abraham serait composée, non pas d’Israélites circoncis, mais d’Israélites spirituels, engendrés de l’esprit de Dieu pour devenir des enfants de Dieu ayant en vue l’héritage céleste. Dieu est le Grand Abraham, dont le nom signifie “Père d’une multitude”.
13. Qui, à la Pentecôte, eut l’occasion de composer une partie de la “postérité” spirituelle d’Abraham, combien de temps cette occasion leur fut-elle exclusivement offerte, et pourquoi?
13 Cependant, la possibilité de devenir membre de la “postérité” spirituelle d’Abraham fut tout d’abord offerte à l’Israël selon la chair. Le jour de la Pentecôte de l’an 33, ce furent des Juifs circoncis, descendants d’Abraham, qui furent engendrés de l’esprit saint de Dieu et admis, comme ses fils, dans la nouvelle alliance. De ce fait, Jéhovah Dieu devenait le Grand Abraham de cette “postérité” spirituelle. Bien que la nation d’Israël ait participé à la mort du Messie, au milieu de la ‘soixante-dixième semaine d’années’ (de 29 à 36), et par égard pour l’alliance contractée avec Abraham dont les descendants constituaient les membres de cette nation, Jéhovah Dieu continua à leur témoigner sa faveur jusqu’à la fin de la soixante-dixième semaine (Daniel 9:24-27). L’occasion de devenir la “postérité” spirituelle d’Abraham fut donc offerte en premier lieu à l’Israël selon la chair, jusqu’à la fin de la soixante-dixième semaine.
14. En quels termes, au temple de Jérusalem, Pierre a-t-il mis en évidence la disposition de Jéhovah vis-à-vis de la postérité d’Abraham selon la chair?
14 Quelques jours après la Pentecôte, s’adressant à une foule de Juifs rassemblés au temple de Jérusalem, l’apôtre Pierre mit en évidence cette disposition divine empreinte d’amour; il dit: “Tous les prophètes, en effet, depuis Samuel et ceux qui lui ont succédé, tous ceux qui ont parlé, ont aussi annoncé clairement ces jours-ci. Vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu a contractée avec vos ancêtres, en disant à Abraham: ‘Et en ta postérité seront bénies toutes les familles de la terre.’ C’est à vous d’abord que Dieu, après avoir suscité son Serviteur, l’a envoyé pour vous bénir en détournant chacun de vous de vos actions méchantes.” — Actes 3:24-26.
15. Qui devrait, en premier lieu, tirer parti de la bénédiction de la “postérité” d’Abraham, et comment ceux qui ont été bénis de la sorte ont-ils été libérés de l’esclavage?
15 Des années après, un ancien Pharisien, qui avait été très zélé dans les traditions juives, écrivit les paroles suivantes:
“Christ [Maschiahh] nous a, par achat, libérés de la malédiction de la Loi en devenant malédiction à notre place, car il est écrit: ‘Maudit quiconque est pendu à un poteau.’ C’était pour que la bénédiction d’Abraham vienne pour les nations grâce à Jésus Christ, afin que par notre foi nous recevions l’esprit promis.”
“Mais quand est venu l’achèvement du temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, pour libérer par achat ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions l’adoption filiale. Or, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’esprit de son Fils et il crie: ‘Abba, Père!’ Ainsi donc, tu n’es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier de par Dieu.” — Galates 3:13, 14; 4:4-7.
16. Faut-il descendre d’Abraham pour être membre de la “postérité” spirituelle? Qu’est-il nécessaire de faire?
16 Ce n’est pas le fait de descendre d’Abraham qui permet d’être membre de la “postérité”; il faut plutôt exercer une foi semblable à celle du patriarche; c’est ce qu’explique le rédacteur précité, en disant: “Vous savez bien que ceux qui sont attachés à la foi, ce sont eux les fils d’Abraham. Or l’Écriture, voyant d’avance que Dieu déclarerait justes les gens des nations en raison de la foi, a annoncé d’avance la bonne nouvelle à Abraham, à savoir: ‘Grâce à toi, toutes les nations seront bénies.’ Oui, vous êtes tous fils de Dieu par votre foi en Christ Jésus. Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni mâle ni femelle; car tous, vous n’êtes qu’un en union avec Christ Jésus. Et si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la postérité d’Abraham, héritiers quant à une promesse.” — Galates 3:7, 8, 26-29; Genèse 12:3.
UN MYSTÈRE RÉVÉLÉ DES GÉNÉRATIONS PLUS TARD
17. Combien de Juifs ont manifesté une foi identique à celle d’Abraham et ont tiré profit de la ‘soixante-dixième semaine d’années’ pour gagner la faveur divine?
17 Tous les descendants d’Abraham n’ont pas eu la foi d’Abraham, foi qui lui valut d’être appelé juste et “ami” de Dieu, avant même d’avoir été circoncis dans la chair (Genèse 15:6; Romains 4:9-12; Jacques 2:21-23). C’est pourquoi peu d’entre eux ont tiré profit de la ‘soixante-dixième semaine d’années’ au cours de laquelle l’alliance abrahamique a été ‘maintenue en vigueur’, en faveur des descendants selon la chair d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Daniel 9:27). Seul un petit reste a usé de cette disposition, si bien que l’on fixe à environ cinq mille (dernier chiffre mentionné dans les Actes) le nombre de Juifs qui, réunis à Jérusalem en l’an 36, ont accepté le Messie Jésus avant la fin de la ‘soixante-dixième semaine d’années’. — Actes 4:4.
18. Combien d’Israélites spirituels Dieu avait-il prévus, et quelles questions se posaient à la fin de la ‘soixante-dixième semaine’?
18 Dieu avait prédestiné un nombre bien supérieur à celui-ci pour composer le “royaume de prêtres” et la “nation sainte” que devait produire la nouvelle alliance. Quant au nombre exact qu’il avait choisi, Jéhovah ne devait le révéler qu’après la chute de Jérusalem en l’an 70, soit vers la fin du premier siècle de notre ère. C’est alors qu’à l’apôtre Jean, avancé en âge, il fit connaître le nombre des Israélites spirituels qu’il avait fixé, à savoir 144 000 membres (Révélation 7:4-8; 14:1-3). Quand la ‘soixante-dixième semaine’ s’était achevée en l’an 36, le nombre de Juifs qui avait reconnu en Jésus le Messie et qui avait été baptisé de l’esprit saint était bien évidemment inférieur à 144 000. Fallait-il en conclure que le dessein divin avait échoué? Quelle mesure surprenante Jéhovah allait-il prendre pour que son “dessein éternel” en Christ puisse s’accomplir?
19. Quelle révélation Dieu a-t-il donnée concernant le corps des chrétiens baptisés ayant pour Tête le Messie?
19 Jusqu’à l’automne de l’an 36, la congrégation des disciples baptisés du Messie Jésus se composait exclusivement de Juifs selon la chair, de Samaritains circoncis et de prosélytes convertis à la foi judaïque (Actes 2:10; 8:1 à 9:30; 11:19). Le reste de l’humanité constituait des non-croyants, “sans Christ, éloignés de l’État d’Israël et étrangers aux alliances de la promesse”, n’ayant “pas d’espérance” et étant “sans Dieu dans le monde”. (Éphésiens 2:11, 12.) C’est alors que survint une révélation: le corps des chrétiens ayant pour Tête le Messie Jésus n’aurait plus exclusivement pour membres des personnes de race juive et des prosélytes juifs. Désormais, des croyants incirconcis seraient introduits dans ce corps messianique, des croyants aussi incirconcis que l’était Abraham quand Dieu l’appela, contracta avec lui une alliance et le justifia, faisant de lui son ami en raison de sa foi. Naturellement, ces non-Juifs, acceptés par Dieu, avaient aussi la foi.
20. a) Quelle barrière séparant les Juifs des non-Juifs était appelée à disparaître? b) À qui Dieu témoigna-t-il ensuite sa faveur?
20 Au milieu de la ‘soixante-dixième semaine’, en l’an 33, Dieu avait aboli l’alliance de la Loi mosaïque, pour inaugurer une “nouvelle alliance” avec l’Israël spirituel, alliance qui serait meilleure que l’ancienne. Dès lors, l’ancienne alliance de la Loi ne serait plus une barrière entre les Juifs et les non-Juifs. ‘Détruisant le mur mitoyen’, comme indiqué dans Éphésiens 2:13-18, Jéhovah Dieu témoigna sa faveur aux gens des nations incirconcis, pour “en tirer un peuple pour son nom”. — Actes 15:14; Amos 9:11, 12, version des Septante.
21. À qui Dieu envoya-t-il son ange, et que fit celui-ci?
21 À la fin de la soixante-dixième semaine d’années, Jéhovah Dieu envoya son ange à un païen incirconcis demeurant dans la capitale du gouverneur romain établi sur la province de Judée. Cet homme, nommé Corneille, centurion de la troupe italienne, était “un homme pieux qui, avec toute sa maisonnée, craignait Dieu, et (...) faisait beaucoup de dons de miséricorde au peuple et suppliait Dieu continuellement”. L’ange dit à Corneille d’envoyer chercher Simon Pierre qui se trouvait à Joppé, ville côtière située au sud de Césarée. Simon Pierre accompagna les trois hommes venus le chercher, car il avait reçu pour instruction de ‘cesser d’appeler souillé ce que Dieu avait purifié’.
22. Dans la maison de Corneille, qu’annonça Pierre à ceux qui s’y étaient réunis, et que dit-il à propos du pardon des péchés?
22 Surmontant ses préjugés, Simon entra dans la maison de Corneille à Césarée. Sur la requête de ce dernier, il prêcha aussi bien au maître de maison qu’à ceux qu’il avait convoqués, leur parlant du Messie que Dieu avait envoyé à Israël. “D’autre part, poursuivit Pierre, il nous a ordonné de prêcher au peuple et d’attester à fond que c’est Lui qui a été établi par le décret de Dieu pour être juge des vivants et des morts. Tous les prophètes rendent de lui ce témoignage que quiconque a foi en lui obtient, par son nom, le pardon des péchés.” — Actes 10:1-43; 11:4-14.
23. À la vue de quel miracle Pierre ordonna-t-il que ses auditeurs soient baptisés, et au nom de qui?
23 Ces paroles suffirent à Corneille et à ceux qui les avaient entendues avec lui. Dieu, qui lit dans les cœurs, décida alors d’intervenir. Nous lisons:
“Pierre parlait encore de ces choses quand l’esprit saint tomba sur tous ceux qui entendaient la parole. Et les fidèles qui étaient venus avec Pierre [six croyants juifs circoncis] et qui étaient d’entre les circoncis, furent stupéfaits de ce que le don gratuit de l’esprit saint était répandu aussi sur les gens des nations. En effet, ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu. Alors Pierre répondit: ‘Quelqu’un pourrait-il interdire l’eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’esprit saint comme nous?’ Sur ce, il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom de Jésus Christ. Ils lui demandèrent alors de demeurer là quelques jours.” — Actes 10:44-48; 11:1-17.
24. Que firent les Juifs de Jérusalem après avoir entendu les explications fournies par Pierre?
24 Plus tard, à son retour à Jérusalem, Pierre expliqua sa ligne de conduite aux croyants juifs circoncis, disant: “Si donc Dieu leur a donné le même don gratuit qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour faire obstacle à Dieu?” Aujourd’hui, notre attitude devrait être analogue à celle des Juifs qui entendirent les explications de Pierre: “Eh bien, quand ils entendirent cela, ils acquiescèrent, et ils glorifièrent Dieu en disant: ‘Ainsi donc, Dieu a accordé aussi aux gens des nations la repentance en vue de la vie.’” — Actes 11:17, 18.
25. À quel commandement de Jésus ressuscité les croyants juifs circoncis obéirent-ils alors?
25 Dès ce moment, les apôtres et leurs compagnons chrétiens ne limitèrent plus leur prédication aux Juifs et aux prosélytes; ils agirent conformément aux directives que Jésus ressuscité leur avait laissées, disant: “Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la conclusion du système de choses.” — Matthieu 28:19, 20.
26. Quel apôtre en particulier a parlé du mystère de Dieu relatif aux croyants non Juifs?
26 Avant la conversion de Corneille, Saul de Tarse, lequel avait persécuté de bonne foi ceux de son propre peuple qui devenaient chrétiens, s’était converti lui aussi. Il s’était aussitôt mis à prêcher aux autres Juifs circoncis, leur montrant, à partir des Écritures hébraïques inspirées, que ce Jésus, fils de David, était le Messie prédit ou Christ. Par la suite, il reçut le nom de Paul et, Dieu lui ayant conféré l’apostolat, il fut spécialement désigné comme “apôtre des nations”. Paul parla notamment du merveilleux mystère ou “saint secret” révélé par Dieu en l’an 36, savoir l’admission des croyants non juifs dans le corps des disciples du Christ pour qu’ils deviennent membres de la “postérité d’Abraham”. — Romains 11:13.
27. Quel “saint secret” de grande importance Paul fit-il connaître parmi les nations?
27 Traitant de la congrégation messianique ainsi que du secret, longtemps gardé, qui la concernait, Paul écrivit entre autres: “Je suis devenu ministre de cette congrégation, selon la gestion qui m’a été donnée de la part de Dieu, dans votre intérêt, pour prêcher la parole de Dieu pleinement, le saint secret [ou mystère] qui était caché depuis les systèmes de choses des temps passés et depuis les générations des temps passés. Mais maintenant il a été manifesté à ses saints, auxquels Dieu a bien voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce saint secret parmi les nations. C’est Christ en union avec vous, l’espérance de sa gloire.” (Colossiens 1:25-27). Des croyants, tirés des nations, allaient se voir offrir l’“espérance” céleste d’être glorifiés avec le Messie ou Christ. N’était-ce pas là un “saint secret” de grande importance que Dieu révélait après si longtemps? Quel honneur serait-ce que d’être ministre d’une congrégation dotée d’une telle espérance!
28, 29. a) La faveur et l’amour divins manifestés à l’égard des croyants des nations faisaient partie du dessein de Dieu relativement à qui? b) Exprimant sa gratitude pour le don divin, que dit Paul du “dessein éternel” de Dieu?
28 Combien il est réconfortant de penser que cette faveur et cet amour divins font partie du dessein élevé que Dieu a conçu relativement au Messie, pour permettre aux croyants des nations de devenir membres de la “postérité” spirituelle d’Abraham et de bénir le genre humain! N’est-il pas admirable que Dieu se soit attaché à cet aspect généreux de sa volonté, car il entre dans son “dessein éternel”? Conscient du don que Dieu lui avait prodigué dans ce domaine, Paul déclara:
29 “À moi, qui suis moins que le moindre de tous les saints, a été donnée cette faveur imméritée d’annoncer aux nations la bonne nouvelle au sujet de l’insondable richesse du Christ et de faire que les hommes voient comment est administré le saint secret qui était caché, depuis l’indéfini passé, en Dieu qui a créé toutes choses. Cela a eu lieu pour que la sagesse si diverse de Dieu soit maintenant donnée à connaître aux gouvernements et aux autorités dans les lien célestes, par le moyen de la congrégation, selon le dessein éternel [grec: prothésis] qu’il a conçu relativement au Christ, Jésus notre Seigneur.” — Éphésiens 3:8-11.
30. a) Comment Dieu a-t-il rendu manifeste sa “sagesse si diverse” relativement à son “dessein éternel”? b) Pourquoi sommes-nous favorisés de vivre à cette époque?
30 Ainsi, par son “saint secret” et conformément au “dessein éternel qu’il a conçu relativement au Christ”, Dieu a fait en sorte que sa “sagesse si diverse” soit maintenant révélée aux “gouvernements et aux autorités dans les lieux célestes, par le moyen de la congrégation” chrétienne, qui est elle-même une illustration de cette sagesse. Ne sommes-nous pas favorisés de vivre à l’époque où Dieu a donné la compréhension de son “saint secret”, relativement à son “dessein éternel”? Paul déclare:
“En d’autres générations, ce secret n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes, comme il a été révélé maintenant par l’esprit à ses saints apôtres et prophètes, à savoir que les gens des nations devaient être cohéritiers, membres du même corps et avoir part avec nous à la promesse, en union avec Christ Jésus, par le moyen de la bonne nouvelle.” — Éphésiens 3:5, 6.
31, 32. a) Quels personnages des temps préchrétiens s’intéressaient à la compréhension du “saint secret”? b) De qui le “corps” du Christ est-il donc formé?
31 L’application que Jéhovah Dieu ferait de ce “saint secret” intéresserait les anciens prophètes des temps préchrétiens et même les anges.
“À propos de ce salut, les prophètes qui ont prophétisé sur la faveur imméritée qui vous était destinée, se sont livrés à des recherches assidues et à des investigations minutieuses. Ils recherchaient quelle époque particulière ou quelle sorte d’époque indiquait, au sujet de Christ, l’esprit qui était en eux, quand il attestait par avance les souffrances réservées au Christ et les gloires qui les suivraient. Il leur fut révélé que ce n’était pas eux-mêmes, mais vous qu’ils servaient en transmettant les choses qui vous ont été communiquées maintenant par ceux qui vous ont annoncé la bonne nouvelle, avec de l’esprit saint envoyé du ciel. Dans ces choses précisément des anges désirent plonger leurs regards.” — I Pierre 1:10-12.
32 Ainsi, au temps fixé, Dieu a révélé que le “corps” du Christ serait composé de membres pris d’entre les Juifs et les gens des nations. Le “dessein éternel” de Dieu, tel qu’il fut formé au jardin d’Éden, tenait compte de cette congrégation, ainsi que du Messie, sa Tête. Juifs et non-Juifs, tous unis, en faisaient partie.
-
-
Succès du “dessein éternel”Succès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 14
Succès du “dessein éternel”
1. Quels ont été les adversaires spirituels du “dessein éternel” de Dieu, et depuis quand?
LE “DESSEIN éternel” de Dieu rencontre des adversaires, dans les cieux et sur la terre. Ses ennemis ont combattu et combattent encore pour empêcher le succès final de ce “dessein”. Au jardin d’Éden, lorsque Dieu annonça son “dessein éternel” aux pécheurs Adam et Ève et au Grand Serpent, il dit à ce dernier: “Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” (Genèse 3:15). Depuis lors, Satan le Diable et les anges désobéissants qui sont devenus des démons ont conjugué leurs efforts pour combattre le dessein de Dieu.
2. a) Quels moyens les démons employèrent-ils pour détruire la “race choisie”? b) En quels termes Pierre annonça-t-il l’invasion d’éléments corrupteurs?
2 Après que l’Israël spirituel de Dieu fut établi sur ses douze fondements apostoliques le jour de la Pentecôte de l’an 33, les démons procédèrent, sur la terre, à des tentatives de destruction à l’encontre de cette “race choisie”, cette “prêtrise royale”, cette “nation sainte”. (I Pierre 2:9.) Cette nouvelle création fit d’abord l’objet de violentes persécutions, mais celles-ci échouèrent (Actes 7:59 à 8:4; 9:1-5, 21; 11:19). Puis les démons tentèrent de corrompre les enseignements et le mode de vie de l’Israël spirituel, lui causant de sérieux dommages. En l’an 64, écrivant aux défenseurs de la foi chrétienne, l’apôtre Pierre mit en garde ces chrétiens du premier siècle; voici ce qu’il leur déclara à propos de la vague de corruption spirituelle à venir:
“La prophétie n’a jamais été apportée par la volonté de l’homme, mais c’est portés par de l’esprit saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Mais il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura de même parmi vous de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices et iront jusqu’à renier le propriétaire qui les a achetés, amenant sur eux une prompte destruction. Beaucoup suivront leurs actes d’inconduite et, à cause d’eux, on parlera en mal de la voie de la vérité. Par convoitise, ils vous exploiteront avec des paroles artificieuses. Pour eux, cependant, le jugement, dès les temps antiques, ne se meut pas avec lenteur, et leur destruction ne sommeille pas.” — II Pierre 1:21 à 2:3; voir aussi Jude 4.
3. a) Que dit Paul des éléments corrupteurs qui s’introduiraient dans la congrégation? b) Qui est l’“homme qui méprise la loi”, et quand fit-il son apparition?
3 De même, lors de son dernier voyage à Jérusalem, l’apôtre Paul avertit les anciens de la congrégation chrétienne, disant: “Je sais qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups tyranniques qui ne traiteront pas le troupeau avec tendresse, et que du milieu de vous se lèveront des hommes qui proféreront des choses tortueuses, afin d’entraîner les disciples à leur suite.” (Actes 20:29, 30). En outre, dans une lettre écrite auparavant à la congrégation de Thessalonique (Macédoine), Paul annonça l’apparition d’un élément religieux rebelle, “l’homme qui méprise la loi”, “le fils de la destruction”. Il ajouta: “Le mystère de ce mépris de la loi est déjà à l’œuvre.” “Celui qui méprise la loi” serait un homme collectif, la classe du clergé de la chrétienté (II Thessaloniciens 2:3-9). Cet “homme” apparut au quatrième siècle de notre ère, lorsque l’empereur romain Constantin le Grand fit de la religion des “évêques” corrompus la religion d’État. La chrétienté est venue à l’existence avec la mise en place, par Constantin, d’un clergé officiel.
4. Quelles œuvres le clergé de la chrétienté a-t-il accomplies au cours des siècles qui ont suivi son apparition, et que se prétend être la chrétienté?
4 Quelles ont été les œuvres de la chrétienté au cours des seize siècles écoulés? Ses ecclésiastiques se sont immiscés dans la politique, elle a introduit de plus en plus de doctrines païennes dans sa foi religieuse, a amassé des richesses et augmenté son pouvoir; elle a accablé ses troupeaux, a fomenté des guerres de religion, des croisades et des persécutions cruelles; elle a institué des centaines de sectes qui ont semé la confusion dans l’esprit des humains, a béni les armées des nations soi-disant “chrétiennes” qui s’affrontaient, a faussé les règles de moralité des membres de ses Églises, a dissimulé le “dessein éternel” de Dieu et a lutté contre lui; bref, elle présente toutes les caractéristiques de la “postérité” visible du Grand Serpent. L’unité chrétienne n’existe pas au sein de la chrétienté. Ses vêtements d’apparat sont souillés d’énormes taches de sang. On ne trouve pas en elle les fruits de l’esprit saint de Dieu, et surtout pas l’amour fraternel! En revanche, elle a su cultiver en abondance les “œuvres de la chair”. (Jean 13:34, 35; Galates 5:19-24.) Et pourtant, quelles que soient les preuves bibliques recueillies contre elle et qui la condamnent, elle se prétend l’“Israël de Dieu”!
5. Bien que la chrétienté l’ait présenté sous un faux jour, qu’a fait Dieu en faveur de son “dessein éternel”?
5 Le fait que la chrétienté a présenté Dieu et son Israël spirituel sous un faux jour entrave-t-il irrémédiablement le “dessein éternel” de Dieu? Pas un seul instant! Dieu avait prévu ces événements et les avait annoncés dans sa Parole écrite, la Sainte Bible. Sa nouvelle alliance avec l’Israël spirituel conservait toute sa vigueur et Dieu continuait à choisir les Israélites spirituels et à les préparer, pour qu’ils aient part avec le Messie Jésus au Royaume promis.
6. Dans quelle condition allaient se trouver sur terre les derniers membres des 144 000?
6 Puisque le nombre des Israélites spirituels scellés pour hériter le Royaume céleste conjointement avec le Messie est limité à 144 000, selon Révélation 7:4-8 et 14:1-3, le temps viendrait où sur la terre se trouveraient les derniers membres appelés pour compléter la classe du Royaume. À la différence des sectes religieuses de la chrétienté dont les membres sont divisés, ces héritiers célestes seraient rassemblés dans l’unité, quels que soient leurs races, couleurs, nationalités ou liens tribaux. Ne faisant pas partie du monde, ils seraient moissonnés et tirés du monde. — Jean 17:14-23.
7. À quoi Jésus compara-t-il cette œuvre de rassemblement, et où la situa-t-il?
7 Expliquant à ses apôtres les mystères ou “saints secrets du royaume”, le Seigneur Jésus parla du rassemblement final de ces “fils du royaume” et le compara à une “moisson”. Il précisa l’époque où se produirait cette “moisson” spirituelle, disant:
“La moisson, c’est la conclusion d’un système de choses, et les moissonneurs, ce sont des anges. De même donc que la mauvaise herbe est ramassée et brûlée au feu, ainsi en sera-t-il à la conclusion du système de choses. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils ramasseront de son royaume toutes les choses qui font trébucher et ceux qui se conduisent en individus qui méprisent la loi, et ils les jetteront dans la fournaise de feu. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents. En ce temps-là, les justes brilleront du même éclat que le soleil, dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles écoute!” — Matthieu 13:11, 39-43.
8. La “moisson” spirituelle devait-elle être le seul événement qui surviendrait au cours de la “conclusion du système de choses”? À quelle question Jésus fournit-il la réponse?
8 Outre la moisson des “fils du royaume”, d’autres événements, prédits par Jésus, devraient survenir lors de cette “conclusion du système de choses”. (Matthieu 24:31.) Tous ces événements, associés à la moisson spirituelle, constitueraient les signes distinctifs de l’époque où nous vivons, de la “conclusion du système de choses” qui fut prédit. Le Messie Jésus, prophète semblable à Moïse, énuméra ces choses en réponse à la question que lui posèrent ses apôtres, aussitôt après qu’il eut prédit la destruction du temple de Jérusalem. Ils lui avaient demandé: “Quand ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence [grec: parousia] et de la conclusion du système de choses?” — Matthieu 23:37 à 24:3.
9. Que prédit Jésus, quand le la fin” commença-t-il pour Jérusalem, et quand arriva-t-il à son terme?
9 Le passage de Matthieu 24:4-22 rapporte la réponse que donna Jésus à cette importante question. Il prédit la destruction de Jérusalem, les guerres, les famines et les tremblements de terre, la persécution de ses fidèles disciples, l’accroissement du mépris de la loi et le refroidissement de l’amour, l’activité de prédication exercée par ses disciples et leur fuite hors de Judée et de Jérusalem, après avoir vu, dans le lieu saint, la “chose immonde qui cause la désolation”. Tous ces événements devaient survenir dans “cette génération”, celle-là même dont Jésus et ses apôtres faisaient partie. Le “temps de la fin” allait atteindre Jérusalem et le système de choses dont elle était le fondement en tant que centre national religieux. Ce “temps de la fin” avait commencé en l’an 29 de notre ère, époque où Jean le baptiseur entreprit de prêcher: “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché” et baptisa Jésus. Il arriva à son terme en 70, année où Jérusalem et son temple furent désolés et où la prêtrise aaronique disparut. Le judaïsme n’a plus été le même depuis lors.
LE SIGNE DU “TEMPS DE LA FIN”
10. Dans sa prophétie, en quel sens Jésus utilisa-t-il la Jérusalem du premier siècle? Sa prophétie s’applique-t-elle aujourd’hui?
10 Parlant des nombreux événements qui se produiraient après la destruction de Jérusalem, Jésus devait cependant ajouter: “Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” (Luc 21:20-24). L’étude approfondie de la prophétie de Jésus, telle que Matthieu (chapitres vingt-quatre et vingt-cinq), Marc (chapitre treize) et Luc (chapitre vingt et un) en font la description complète, apporte la certitude que Jésus employait la Jérusalem du premier siècle comme une image prophétique de la chrétienté, sa réplique moderne, et le système de choses qui régnait parmi les Juifs à l’époque de leur dispersion comme l’image de l’universel système de choses actuel, dominé par la chrétienté. La prophétie de Jésus sur la “conclusion du système de choses” s’accomplit également aujourd’hui d’une manière définitive. En disant “aujourd’hui”, entendons-nous par là que nous vivons la “conclusion du système de choses”, telle qu’elle a été prédite? Certainement!
11. Dans quelle période de temps le présent monde se trouve-t-il? À quelles périodes semblables sa condition peut-elle se comparer?
11 Le monde actuel vit son “temps de la fin”. Souvenons-nous que, pour le “monde ancien”, le “monde d’impies”, le “monde d’alors” du temps de Noé, qui fut détruit par un déluge universel, le “temps de la fin” commença cent vingt ans avant le cataclysme de l’an 2370 avant notre ère (II Pierre 2:5; 3:6; Genèse 6:1-3; Matthieu 24:37-39). Avant que les Babyloniens ne détruisent Jérusalem, en 607 avant notre ère, Dieu, parlant à Sédécias, dernier roi davidique sur le trône de Jérusalem, fit allusion au “temps de la faute de la fin”. À l’époque, le “temps de la fin” dura quarante ans pour Jérusalem, son point de départ coïncidant avec l’établissement de Jérémie comme prophète de Dieu, dans la treizième année du règne de Josias (Ézéchiel 21:25; Jérémie 1:1, 2; Ézéchiel 4:6, 7). La Jérusalem du premier siècle de notre ère eut aussi son “temps de la fin” qui dura quarante et un ans (de 29 à 70). — Luc 19:41-44; I Thessaloniciens 2:16.
12. À quel prophète Jéhovah eut-il recours pour mentionner le “temps de la fin”, et qu’est-ce qui montre que, depuis 1914, nous vivons cette période?
12 De nombreuses années après la première destruction de Jérusalem par les Babyloniens, l’ange de Dieu, s’adressant au prophète Daniel, lui parla du “temps de la fin” que devait connaître le système de choses universel (Daniel 11:35 à 12:4). Nous vivons ce “temps de la fin” depuis 1914. Si nous l’affirmons, ce n’est pas seulement parce que la Première Guerre mondiale a éclaté cette année-là, apportant avec elle une ère de violence et un potentiel de destruction tel qu’il menace d’effacer de la terre le genre humain tout entier. Il est vrai que, depuis cette année cruciale, l’on assiste à l’accomplissement intégral de la prophétie de Jésus concernant le “signe” de la conclusion du présent système de choses. Et puisque cette “conclusion du système de choses” doit déboucher sur ce que Jésus a appelé la “grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus”, cela signifie que nous sommes tout près de la fin du système de choses actuel et, par là même, de la destruction d’un “monde d’impies”. — Matthieu 24:21.
13. a) Comment Matthieu 24:14 montre-t-il le rapport entre la “présence” du Christ et le Royaume de Dieu? b) Quel problème est soulevé par le fait que le Christ n’a pas donné de date?
13 Mais la vraie raison pour laquelle 1914 doit retenir notre attention est que cette année a vu commencer la “présence” (parousia) du Seigneur Jésus dans la puissance de son Royaume messianique. Qu’il n’y ait pas à douter de sa “présence” invisible sous ce rapport, c’est ce que montre le signe particulier dont Jésus parla à ses apôtres, en réponse à leur question sur sa “présence”. Matthieu 24:14 le rapporta ainsi: “Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” Dans la réponse qu’il donna à ses apôtres, Jésus ne fixa pas de date et, cependant, le déroulement du “signe”, de 1914 jusqu’à ce jour, marque cette année comme celle où est né, dans les cieux, le Royaume messianique de Dieu et de son Fils Jésus Christ. Mais il existe un autre mode de calcul qui permet d’arriver à cette date et de vérifier qu’elle a bien été fixée à l’avance pour la naissance du Royaume et la “présence” du Christ. Quelle est l’autre façon de vérifier 1914?
14. Quand les temps des nations mentionnés par Jésus ont-ils commencé, et après quel événement devaient-ils se poursuivre?
14 Par sa réponse prophétique à la question: “Quand ces choses auront-elles lieu?” Jésus prédit la destruction de Jérusalem et ajouta: “Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” (Luc 21:20-24). Ces “temps fixés des nations [non juives]” ont commencé en 607 avant notre ère, année où les Babyloniens détruisirent Jérusalem et détrônèrent le descendant du roi David, l’héritier de l’alliance pour un royaume éternel. Ces temps des “Gentils”, comme on les appelle parfois, se poursuivaient aux jours de Jésus et devaient encore continuer après la seconde destruction de la ville sainte. Il est certain que, soixante-dix ans après la désolation de Jérusalem et du pays de Juda, un reste de Juifs fidèles, ayant quitté Babylone, revint d’exil pour rebâtir Jérusalem et d’autres villes dans le pays désolé. Mais cela ne voulait pas dire que Jérusalem n’était plus foulée aux pieds par les nations païennes, par les Babyloniens d’abord, puis par les Médo-Perses qui avaient conquis Babylone.
15. a) Pourquoi les temps des nations ont-ils continué après la reconstruction de Jérusalem en 537? b) Pourquoi ont-ils continué après la comparution de Jésus devant Ponce Pilate?
15 Pourquoi? Parce que, en dépit de la reconstruction de Jérusalem à partir de 537, le trône et le Royaume messianique de la lignée de David n’avaient pas été restaurés. Jérusalem était englobée dans une province assujettie à l’Empire médo-perse, sous la domination de Darius le Mède et de Cyrus le Grand, le Perse. Tout ce que Jérusalem avait pu représenter depuis sa prise par le roi David, en l’an 1070, était donc encore foulé aux pieds, autrement dit, elle perdit son rang de capitale du Royaume messianique des fils et successeurs du roi David. Le royaume macchabéen des chefs lévites (104-63 et 40-37 av. n. è.) ne put modifier ce fait. Aussi, lorsque Jésus, le “fils de David”, se présenta comme celui qui était oint de l’esprit de Dieu, la majeure partie des chefs religieux juifs et de leurs disciples ne voulurent pas de lui comme Messie ni comme Roi. Ils crièrent au gouverneur romain Ponce Pilate: “Nous n’avons de roi que César.” (Jean 19:15). C’est ainsi que les temps des nations suivaient leur cours, et que le droit à la royauté messianique était toujours foulé aux pieds.
16, 17. a) En raison de l’accomplissement de la prophétie de Jésus, en quelle année disons-nous que les temps des nations ont été accomplis? b) À quel roi de l’Antiquité Jéhovah a-t-il révélé la longueur des temps, et comment s’est-il servi de lui?
16 Jésus avait cependant déclaré: “Jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” Combien de temps, après que Babylone eut renversé le trône du roi David à Jérusalem en 607, les temps des nations allaient-ils faire obstacle à la domination du Royaume messianique de Dieu?
17 Ayant été témoins des événements qui se sont produits depuis que la Première Guerre mondiale a éclaté, événements qui confirment la prophétie de Jésus, nous pouvons aujourd’hui répondre avec certitude: jusqu’à l’accomplissement du temps des nations, en 1914. Mais à l’époque du roi Nébucadnezzar, qui détruisit Jérusalem en 607, Dieu avait déjà révélé la durée des temps des nations, lesquels, de leur point de départ en 607 jusqu’à leur accomplissement, ne seraient pas contrecarrés par le Royaume messianique de Dieu. Cette durée serait de sept “temps” symboliques. Le prophète Daniel interpréta le rêve par lequel Dieu révéla cette période de temps à Nébucadnezzar (Daniel 4:16, 23, 25, 32). Dieu se servit de ce monarque comme d’un bûcheron chargé d’abattre l’expression terrestre du Royaume de Dieu, à Jérusalem, en 607. La souche de cet “arbre” symbolique serait liée, et il ne lui serait pas permis de pousser et de produire un nouvel arbre avant la fin des “sept temps”.
18. a) Au long des temps des nations, par qui et de quelle manière fut exercée la domination qui aurait dû revenir à la maison royale de David? b) Comment la restauration du Royaume messianique a-t-elle été préfigurée?
18 Dans l’intervalle, pendant ces “sept temps”, les chefs des nations exerceraient la domination qui appartenait en fait à la lignée royale de David, en raison de l’alliance conclue avec lui pour un royaume éternel. Mais ces dirigeants n’exerceraient pas leur autorité d’une manière théocratique ni messianique; tout comme Nébucadnezzar pendant ses sept années de folie, ils seraient privés de raison. De même que Nébucadnezzar, son intelligence revenue, retrouva son trône à la fin de sept années, pareillement la domination messianique du Royaume de Dieu serait restaurée à la fin des “sept temps” de domination mondiale des nations. Alors la souche royale serait déliée, alors, de ses racines, un nouvel arbre surgirait. — Daniel 4:1-37.
19. a) Les temps des nations étant au nombre de sept, quelle serait la longueur de chaque “temps”? b) Vers quel moment de l’année ces temps ont-ils commencé, et vers quel moment devaient-ils finir?
19 Si nous remontons de 1914 à 607, nous trouvons 2 520 ans. Si nous divisons ces 2 520 ans par le nombre de “temps”, savoir sept, nous trouvons 360 ans. Telle est la longueur d’un “temps” prophétique selon les Saintes Écritures (Révélation 12:6, 14; voir aussi Révélation 11:2, 3). Les sept années où Nébucadnezzar fut réellement atteint de folie illustraient ces “sept temps”, ou 2 520 ans, une année étant représentée par chaque jour de “temps” prophétique de 360 jours (Ézéchiel 4:6; Nombres 14:34). Les “sept temps” symboliques commencèrent lorsque les armées babyloniennes laissèrent Jérusalem et le pays de Juda désolés, sans gouverneur pour remplacer Guédaliah assassiné, soit vers le milieu du mois lunaire de Tischri. Ils s’achevèrent donc dans cette même période de l’année, c’est-à-dire les 4 et 5 octobre de l’année 1914.
20. Que voudrait dire l’accomplissement, en 1914, d’un événement contraire à celui qui s’était produit en 607?
20 Cette dernière date allait voir se produire l’inverse de ce qui s’était passé au mois de Tischri de l’an 607, point de départ des temps des nations. Rappelons que le pays de Juda était désolé, sans temple à Jérusalem, sans descendant oint du roi David pour s’asseoir sur le “trône de Jéhovah”. (I Chroniques 29:23.) Au début de l’automne de l’année 1914, les nations perdraient le droit de fouler la Royauté messianique, et le Royaume messianique naîtrait, non dans la Jérusalem terrestre, mais dans les cieux, là où le Fils et Seigneur du roi David est à présent assis à la droite de Jéhovah Dieu (Psaume 110:1, 2). C’est alors que se présenterait l’oint, “celui qui a le droit légal”, et Jéhovah Dieu le lui donnerait. — Ézéchiel 21:25-27; Daniel 7:13, 14.
21. Comment la naissance du Royaume messianique dans les cieux fut-elle représentée, et que s’ensuivit-il?
21 La Première Guerre mondiale était déclenchée depuis plus de deux mois lorsque cet événement merveilleux se produisit dans les lieux invisibles. Révélation 12:1-5 représentait le Royaume messianique nouveau-né sous les traits d’un enfant mâle auquel la “femme” céleste de Dieu donnait naissance. L’enfant était emporté auprès du trône de Dieu afin de régner avec lui. Cet aspect majestueux du “dessein éternel” de Dieu triomphait donc, mais d’une opposition suprahumaine. Nous lisons à ce propos:
“Et une guerre a éclaté dans le ciel: Michel et ses anges ont lutté contre le dragon, et le dragon et ses anges ont lutté, mais il n’a pas été le plus fort, et il ne s’est plus trouvé de place pour eux dans le ciel. Il a donc été précipité le grand dragon, le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan, celui qui égare la terre habitée tout entière; il a été précipité sur la terre, et ses anges ont été précipités avec lui. Et j’ai entendu une voix forte dans le ciel, qui disait:
“‘Maintenant sont arrivés le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et l’autorité de son Christ, car il a été précipité l’accusateur de nos frères, celui qui les accuse jour et nuit devant notre Dieu! Et eux, ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur âme, même en face de la mort. C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui y résidez! Malheur à la terre et à la mer, car le Diable est descendu vers vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps.’
“Or, quand le dragon a vu qu’il était précipité sur la terre, il a persécuté la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. (...) Et le dragon s’est courroucé contre la femme et s’en est allé faire la guerre au reste de sa postérité, ceux qui observent les commandements de Dieu et possèdent l’œuvre consistant à rendre témoignage à Jésus.” — Révélation 12:7-17.
22. a) Que révèle, quant à son identité, le fait que Michel a précipité hors du ciel Satan et ses démons? b) Comment Jésus a-t-il annoncé les persécutions qui s’abattraient sur le “reste” de la “postérité” de la “femme”?
22 Oui, l’archange Michel fait de nouveau son apparition dans les cieux et, en qualité de “postérité” de la “femme” de Dieu, destinée à meurtrir la tête du Serpent, il gagne la bataille et précipite sur la terre le Serpent originel et ses anges démons. Dans sa colère, le Grand Serpent persécute la “femme” en s’attaquant au “reste de sa postérité” qui est sur terre durant la Première Guerre mondiale. Dans sa prophétie, Jésus annonça que ses disciples oints seraient persécutés au cours de la “conclusion du système de choses”. Il dit à ses disciples:
“Alors on vous livrera à la tribulation et l’on vous tuera, et vous serez les objets de la haine de toutes les nations à cause de mon nom. (...) Mais celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.” — Matthieu 24:9-13.
23. a) En obéissant à quel commandement de Jésus le reste oint s’identifie-t-il? b) Dès quelle année avait-il publié la date où prendraient fin les temps des nations?
23 La preuve est donc faite que le “temps de la fin” a commencé au début de l’automne de 1914, ce qu’attestent la Bible et l’histoire du monde. Un événement vient corroborer ce fait: la persécution du reste oint, de “ceux qui observent le commandement de Dieu et possèdent l’œuvre consistant à rendre témoignage à Jésus”. Ce sont ceux-là mêmes qui observent le commandement divin donné par la prophétie suivante de Jésus: “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations.” (Matthieu 24:14). Depuis 1914, ce reste oint s’est personnellement identifié à travers les pages de l’Histoire. Avant cette date, des membres de ce reste oint avaient entrepris une étude sérieuse de la Parole de Dieu, à l’écart de la chrétienté. Ils faisaient passer la Sainte Bible avant les traditions religieuses inventées par l’homme. Dès 1876, leurs ouvrages avaient annoncé que les temps des nations (d’une durée de 2 520 ans) prendraient fin en 1914. Les événements qui se sont produits depuis cette année constituent la preuve qu’ils étaient dans le vrai.
24. a) Pourquoi le reste est-il devenu un objet de haine au cours de la Première Guerre mondiale? b) Quelle œuvre le reste a-t-il entreprise après la guerre, et quel nom a-t-il fait connaître?
24 Au cours de la Première Guerre mondiale, ces chrétiens devinrent l’objet de la haine de toutes les nations; ils endurèrent des persécutions sévères parce qu’ils avaient donné leur soutien au Royaume messianique de Dieu et avaient tenté de se garder purs du sang versé par la chrétienté. En 1919, première année de l’après-guerre, ils prirent conscience de l’obligation d’annoncer le Royaume messianique de Dieu comme jamais auparavant, Royaume établi dans les cieux à la fin des temps des nations, en 1914 (Matthieu 24:14). En 1925, les yeux de l’entendement s’ouvrirent chez les membres du reste oint; ils comprirent que, pour Dieu, le temps était venu de se faire un nom (II Samuel 7:23; Jérémie 32:20; Ésaïe 63:14; voir La Tour de Garde, édition anglaise du 1er août 1925, page 226, paragraphe 4; édition française de février 1926, pages 70, 71, paragraphes 41-43). Ils entreprirent donc de faire connaître, dans le monde entier, le nom que la Bible donne au seul vrai Dieu vivant. Simultanément, ils annoncèrent “le dessein éternel qu’il a conçu relativement au Christ, Jésus notre Seigneur”. — Éphésiens 3:11.
25. De qui le reste oint devait-il se distinguer, et quel nom adopta-t-il en 1931?
25 C’est ainsi qu’en 1931, sans présomption aucune, ils adoptèrent un nom qui les différenciait de Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion, d’où ils étaient sortis par obéissance au commandement divin renfermé dans Révélation 18:4. Ce nom les distinguerait même de la chrétienté et des centaines de sectes désunies qu’elle renferme; il les rendrait purs du sang qu’elle a répandu sur toute la terre. Ce nom, fondé sur les Écritures (Ésaïe 43:10, 12), mettrait en évidence l’œuvre chrétienne restant à accomplir. Ce nom, connu du monde entier, à la fois respecté et haï, c’est celui de Témoins de Jéhovah. Le reste vit conformément à ce nom!
UNE “GRANDE FOULE” SURVIT À HAR-MAGUÉDON
26. Depuis quand Dieu rassemble-t-il un “peuple pour son nom”, et ce peuple lui fait-il défaut aujourd’hui?
26 Fallait-il voir dans tout ceci une brusque flambée de ferveur religieuse? S’agissait-il d’un pur hasard? Ou bien les événements se déroulaient-ils selon le dessein bien arrêté de Dieu? Considérons plutôt l’issue finale! Tout commença à Jérusalem, le jour historique de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère où Dieu, accomplissant son dessein, répandit son esprit saint. Ce jour-là, l’apôtre Pierre, rempli de l’esprit, se leva pour citer la prophétie de Joël 2:28-32 et dire à des milliers de Juifs: “Et quiconque invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé.” Dieu entreprit alors de former un “peuple pour son nom”, l’Israël spirituel (Actes 2:1-21; 15:14). Une autre étape fut franchie à la fin de la “soixante-dixième semaine d’années”, en l’an 36, lorsque Dieu envoya l’apôtre Pierre vers des païens incirconcis et répandit son esprit saint sur ces non-Juifs croyants. En baptisant des non-Juifs, en les oignant de l’esprit saint et en les ajoutant à l’Israël spirituel, Dieu agrandit ainsi le “peuple pour son nom”. (Actes 10:1 à 11:18; 15:7-11.) Tout ceci s’est passé au premier siècle de notre ère. Qu’en est-il aujourd’hui, en notre vingtième siècle? Les faits historiques irréfutables établissent que Dieu a conservé un “peuple pour son nom”!
27. Quelle preuve avons-nous donc que Dieu a respecté cet aspect de son dessein, et qui doit en bénéficier prochainement?
27 À notre époque, la présence sur terre d’un reste de la “postérité” spirituelle d’Abraham atteste que Dieu complète le nombre des 144 000 Israélites spirituels, sous l’autorité de leur Chef Jésus Christ. Ce rassemblement s’effectue, en dépit des obstacles que suscitent les démons et les hommes. Oui, le “dessein éternel qu’il [Dieu] a conçu relativement au Christ” connaît à présent le succès! Dieu, qui ne change pas, est fermement décidé à voir s’accomplir son dessein, et ce, dans un avenir très rapproché. Quels bienfaits en découleront pour le genre humain! Une “grande foule”, qui en comprend toute la portée, prend actuellement de l’extension dans le monde entier. Dès à présent, Dieu répand sur elle ses bénédictions par l’entremise du reste de la “postérité” spirituelle d’Abraham.
28. Qui constitue principalement la “postérité” d’Abraham? Quelle preuve avons-nous que la bénédiction divine n’est pas seulement réservée aux membres de la “postérité”?
28 Le patriarche Abraham préfigurait Jéhovah Dieu. Jéhovah lui-même est le Grand Abraham. Sa “postérité” est en tout premier lieu son Fils Jésus Christ, notre Seigneur, qui a été sacrifié une fois pour toutes. Élément principal de la “postérité”, il bénit tous les membres de l’Israël spirituel. Mais la bénédiction s’arrête-t-elle à eux? Non! Dieu a juré au patriarche Abraham: “Grâce à ta postérité se béniront assurément toutes les nations de la terre.” (Genèse 22:18; Actes 3:22-26). Cette “postérité” ne se limite pas à Jésus Christ, car la postérité d’Abraham devait ressembler aux étoiles et aux grains de sable sur le bord de la mer — qu’on ne peut dénombrer. La “postérité” embrasse donc tout l’Israël spirituel. D’autres personnes se béniront par le moyen de la “postérité”; ce sont “toutes les nations de la terre”, en dehors de la “postérité”, de l’Israël spirituel. L’humanité tout entière sera donc bénie par la “postérité” de Jéhovah Dieu, le Grand Abraham, Père céleste de la “postérité” spirituelle. Dans cette perspective, il y aura une résurrection des morts, sous le Royaume messianique de la “postérité”. — Actes 24:15.
29, 30. a) Dans les temps préchrétiens, qui a préfiguré ceux qui reçoivent aujourd’hui des bénédictions par l’intermédiaire du reste de la “postérité”? b) En quels termes Jésus parle-t-il des survivants de la “grande tribulation” à venir?
29 Parmi les gens de toutes les nations, quels sont ceux qui, aujourd’hui, reçoivent des bénédictions par l’entremise du “reste” de la “postérité” d’Abraham ou en s’associant avec lui? Conformément à son dessein empreint d’amour, Dieu les a préfigurés dès les temps anciens. Par qui donc?
30 En 1513 avant notre ère, après la nuit de la première Pâque, lorsque les Israélites, devenus libres, quittèrent l’Égypte et traversèrent la mer Rouge pour se réfugier sur les rives de la péninsule du Sinaï, un “vaste mélange de gens” non israélites les accompagna (Exode 12:38; Nombres 11:4). En 607 avant notre ère, lorsque les armées babyloniennes détruisirent Jérusalem pour la première fois, l’eunuque éthiopien Ébed-Mélec et les Récabites (non israélites) survécurent à la destruction de la ville sainte et de son temple (Jérémie 35:1-19; 38:7-12; 39:16-18). Le 11 Nisan de l’an 33 de notre ère, prédisant la ruine qui allait s’abattre sur Jérusalem en 70, image prophétique de la destruction de la chrétienté dans notre génération, Jésus déclara:
“Car il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus. Oui, si ces jours-là n’étaient écourtés, nulle chair ne serait sauvée; mais à cause des élus, ces jours-là seront écourtés.” — Matthieu 24:21, 22; Marc 13:19, 20.
31. Quelle vision Jean reçut-il concernant la “grande foule” qui survit à la “tribulation” en compagnie du reste spirituel?
31 Outre le reste de l’Israël spirituel, ou “élus”, d’autres créatures survivront à la “grande tribulation” imminente. Vers l’an 96 de notre ère, l’apôtre Jean, alors avancé en âge, reçut une vision de ceux qui franchiraient la “grande tribulation” en compagnie du “reste” de l’Israël spirituel. Après avoir reçu la vision des 144 000 fidèles membres de l’Israël spirituel, marqués du sceau, Jean déclara aussitôt:
“Après ces choses, j’ai vu, et voici une grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et peuples et langues, se tenant debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches; et il y avait des palmes dans leurs mains. Et sans cesse ils crient à haute voix, en disant: ‘Le salut, nous le devons à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.’
“Et, pour réponse, l’un des anciens m’a dit: ‘Ceux-ci qui sont vêtus de longues robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus?’ Et je lui ai dit aussitôt: ‘Mon seigneur, tu le sais.’ Et il m’a dit: ‘Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple; et Celui qui est assis sur le trône étendra sur eux sa tente. Ils n’auront plus faim et ils n’auront plus soif; le soleil ne les accablera pas, ni aucune chaleur brûlante, car l’Agneau, qui est au milieu du trône, les fera paître et les conduira vers des fontaines d’eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.’” — Révélation 7:9, 10, 13-17.
32. a) Quand fut publiée l’explication de cette vision conforme aux faits? b) Pourquoi ne faut-il pas s’attendre à ce que la “grande foule” aille au ciel pour y régner avec l’Agneau de Dieu?
32 L’explication de cette vision conforme aux faits fut publiée pour la première fois en 1935, à l’assemblée des témoins chrétiens de Jéhovah, tenue à Washington le 31 mai 1935. La “grande foule” de la vision n’envisage pas d’aller au ciel ni de régner sur le mont Sion céleste en compagnie des 144 000 Israélites spirituels. Dans Révélation 14:1-3 par exemple, nous lisons que ce sont les 144 000 qui se tiennent sur le mont Sion céleste avec l’Agneau de Dieu. La “grande foule” ne s’y trouve pas, et pour une bonne raison. Seuls les 144 000 sont concernés par les paroles ci-après: “Ceux-ci ont été achetés d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau.” (Révélation 14:4, 5; Jacques 1:18). Eu égard aux 144 000 qui ont été “achetés d’entre les humains”, nous lisons, dans les paroles suivantes adressées à l’Agneau de Dieu:
“Tu as été égorgé et avec ton sang tu as acheté pour Dieu des personnes de toute tribu, et langue, et peuple, et nation, et tu en as fait, pour notre Dieu, un royaume et des prêtres, et ils régneront sur la terre.” — Révélation 5:9, 10.
33. À travers qui donc le dessein de Dieu concernant la nouvelle alliance se réalise-t-il?
33 Le dessein divin concernant la “nouvelle alliance” contractée avec l’Israël spirituel se réalise donc à travers les 144 000, car cette alliance devait produire un “royaume de prêtres et une nation sainte”, chose que l’ancienne alliance de la Loi mosaïque ne pouvait pas fournir (Exode 19:5, 6). La “grande foule” de Révélation 7:9-17 n’est pas introduite dans la nouvelle alliance, mais elle s’associe aujourd’hui avec le “reste” des Israélites spirituels qui en bénéficie.
34. Où les membres de la “grande foule” s’attendent-ils à bénéficier de la vie éternelle, et que reconnaissent-ils en Dieu et en l’Agneau?
34 La “grande foule” n’espère donc pas aller au ciel après avoir survécu à la “grande tribulation”. Ses membres croient que l’Agneau de Dieu les paîtra sur terre après cette “tribulation” et qu’il les guidera vers la vie éternelle dans un paradis terrestre. Ils reconnaissent, dans le Dieu des cieux, le Souverain de l’univers, le Maître de toute la création. Ils reconnaissent aussi que le Messie Jésus est “l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”, et ils admettent devoir leur salut à Dieu qui a immolé son Agneau. Fidèles et obéissants, “ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau”.
35. a) Où servent-ils Dieu continuellement dans son “temple”, et pourquoi? b) Comment démontrent-ils leur fidélité vis-à-vis du Grand Prêtre de Dieu, et comment Jésus a-t-il illustré cela dans sa parabole?
35 Le seul Dieu qu’ils admettent, c’est le Souverain Seigneur Jéhovah. Voilà pourquoi on peut les voir dans les cours terrestres de son temple spirituel dont le Très-Saint est le ciel même, le servant “par un service sacré, jour et nuit, dans son temple”. (Hébreux 9:24.) La “grande foule” est donc aujourd’hui en contact avec le reste des 144 000 Israélites spirituels, lesquels sont appelés à devenir des rois-prêtres en vertu de la nouvelle alliance. Les membres de la “grande foule” démontrent leur fidélité au Grand Prêtre royal Jésus Christ en témoignant une fidélité identique envers ses frères spirituels encore sur la terre. Ils leur témoignent le maximum de bonté, les aidant à prêcher “cette bonne nouvelle du royaume” dans le monde entier. Ces fidèles chrétiens forment la classe des “brebis” décrite par Jésus dans sa parabole:
“Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: ‘Venez, vous qui avez été bénis par mon Père, héritez le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire. J’étais étranger et vous m’avez offert l’hospitalité; nu, et vous m’avez vêtu. Je suis tombé malade et vous vous êtes occupés de moi. J’étais en prison et vous êtes venus vers moi.’ Alors les justes lui répondront, en disant: ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et t’avons-nous nourri? ou avoir soif et t’avons-nous donné à boire? Quand est-ce que nous t’avons vu étranger et t’avons-nous offert l’hospitalité? ou nu et t’avons-nous vêtu? Quand est-ce que nous t’avons vu malade ou en prison et sommes-nous allés vers toi?’ Et en réponse le roi leur dira: ‘En vérité je vous le dis: Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits d’entre mes frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait.’
“Et ceux-ci [la classe des chèvres] s’en iront au retranchement éternel, mais les justes, à la vie éternelle.” — Matthieu 25:34-40, 46.
36. Quand la classe des chèvres de la parabole sera-t-elle ‘retranchée’, et pourquoi?
36 Ceux qui ne se conduisent pas en “brebis” vis-à-vis des frères spirituels du Roi régnant Jésus Christ seront retranchés lors de la “grande tribulation” à venir. Ils ont pris fait et cause non pour la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu, mais plutôt pour celle de la “postérité” du “serpent originel”, Satan le Diable (Genèse 3:15; Révélation 12:9, 17). Ils subissent l’influence du “serpent originel, (...) qui égare la terre habitée tout entière”, et ils se trouveront aux côtés de la “postérité” du Serpent lorsque la “grande tribulation” éclatera sous peu.
37. Dans quelle période le système mondial se trouve-t-il depuis 1914, et à quoi cette génération doit-elle faire face selon Daniel 12:1?
37 Depuis 1914, année qui a vu naître le Royaume messianique de Dieu dans les cieux, le présent système de choses vit son “temps de la fin”, qui doit atteindre son paroxysme avec la “grande tribulation” prédite par Jésus Christ. Cette tribulation sans pareille fut annoncée par le prophète Daniel bien longtemps avant que Jéhovah Dieu ait envoyé son premier-né céleste sur la terre où il reçut le nom de Jésus. L’ange de Dieu rapporta donc la prophétie de Daniel en ces termes:
“Et durant ce temps-là se lèvera Michel, le grand prince, qui défend les fils de ton peuple. Et, à coup sur, il surviendra un temps de détresse tel qu’il n’en est pas survenu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là.” — Daniel 12:1; voir aussi Matthieu 24:21.
La génération présente devra affronter ce “temps de détresse”.
38. a) Les pratiquants de quelle religion survivront à la destruction de Babylone la Grande? b) Pour quelle raison la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” doit-elle avoir lieu?
38 Au cours de ce “temps de détresse”, de cette “grande tribulation”, les forces politiques antireligieuses détruiront Babylone la Grande, c’est-à-dire l’empire universel de la fausse religion qui a vu le jour avec la Babylone antique (Genèse 10:8-12; Révélation 17:1 à 18:24). Pratiquant le vrai culte, ces membres du “reste” de l’Israël spirituel, ainsi que la “grande foule”, survivront à cette destruction car ils bénéficient de la protection divine (Jacques 1:27). Aussitôt après que les forces antireligieuses auront échoué dans leurs efforts pour anéantir le vrai culte et le faire disparaître de la face de la terre, la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” éclatera dans le lieu symbolique appelé Har-Maguédon (Révélation 16:14, 16). Pourquoi? Parce que sera venu le moment de voir établie, avec le soutien du “reste” et celui de la “grande foule”, la souveraineté universelle de Jéhovah. Ce dénouement fait partie du “dessein éternel qu’il [Dieu] a conçu relativement au Christ, Jésus notre Seigneur”, “postérité” principale promise par Dieu.
39, 40. a) Où se produira ce conflit militaire, et qui voyons-nous se rassembler en vue d’y prendre part? b) Qui, par sa victoire, apportera la preuve de sa supériorité?
39 Les souverainetés nationales qui défendent les gouvernements actuels se heurteront à la Souveraineté universelle du Créateur. Ce conflit militaire de toute première importance se fait proche, à mesure que s’écoule le “temps de la fin”. À la lumière des événements annoncés par la Révélation, voyons-nous s’effectuer le rassemblement des rois de la terre, des chefs politiques et des armées qui les soutiennent, sur le champ de bataille d’Har-Maguédon où doit se livrer le combat décisif? Certainement!
40 En outre, par les yeux de la foi, nous voyons aussi le Roi des rois céleste, Jésus Christ, accompagné de ses armées angéliques, lesquelles, montées sur des chevaux blancs, se hâtent vers ce même champ de bataille. Nous pouvons en croire Jéhovah: la guerre d’Har-Maguédon s’achèvera avec la victoire des forces du Dieu Tout-Puissant et la destruction de tous les systèmes politiques, de leurs armées et de ceux qui les soutiennent. L’Agneau Jésus Christ prouvera qu’il est le Roi des rois, car Jéhovah Dieu sera à sa droite et combattra aux côtés de son Roi-Prêtre céleste “à la manière de Melchisédek”. — Révélation 17:12-14; 19:11-21; Psaume 110:4, 5.
41. a) Pourquoi, après Har-Maguédon, le “serpent originel” ne pourra-t-il plus combattre le reste et la “grande foule”? b) En quel sens sera venu le moment suprême pour la “postérité” de la “femme” de Dieu?
41 Voilà comment s’achèvera le “malheur à la terre et à la mer”, la condition désastreuse dans laquelle le “serpent originel” et ses anges démons ont plongé le genre humain depuis qu’ils ont été expulsés des cieux (Révélation 12:7-12). Puisque sa “postérité” terrestre subira une destruction totale à Har-Maguédon, le “serpent originel” sera dans l’incapacité de continuer la guerre contre le “reste” de la postérité de la “femme” et contre la “grande foule” des fidèles disciples du Souverain Seigneur Jéhovah (Révélation 12:13, 17). Peut-on penser que, chassés des cieux, le “serpent originel” et sa “postérité” invisible de démons pourront vivre à leur guise au voisinage de notre terre? Certes non! Voici venu l’instant suprême pour Jésus Christ, la “postérité” céleste de la “femme” de Dieu, dont le Serpent au dessein meurtrier a déjà meurtri le talon! À présent, les rôles sont inversés: la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu va meurtrir la “tête” du Serpent, si bien que lui et sa “postérité” démoniaque seront comme s’ils n’avaient jamais été! Comment cela?
42. a) Comment le Serpent et sa “postérité’ seront-ils meurtris? b) Quel changement interviendra donc quant aux puissances qui règnent dans les cieux et quant à la société humaine?
42 En délogeant le Serpent et ses démons du voisinage de la terre, en les précipitant dans l’“abîme” et en les y scellant, avec des chaînes, pendant une période de mille ans. Selon Révélation 20:1-3, cet événement n’a pas lieu pendant Har-Maguédon, mais plutôt à l’issue de cette guerre (Genèse 3:15; Romains 16:20; Luc 10:18-20). C’est ainsi que les “cieux” sataniques, qui ont exercé si longtemps leur domination sur la société humaine, seront effacés à tout jamais. En contrepartie, les “nouveaux cieux” messianiques de Dieu béniront la nouvelle société humaine. Quelle joie, alors, que de voir se réaliser les paroles de l’apôtre Pierre qui, après avoir décrit la destruction des anciens cieux et de l’ancienne terre symboliques, encourage les véritables adorateurs de Jéhovah Dieu, disant: “Selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice doit habiter.” — II Pierre 3:7-13; Révélation 20:11; 21:1; Ésaïe 65:17.
-
-
Sanctification du septième “jour” de créationSuccès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme
-
-
Chapitre 15
Sanctification du septième “jour” de création
1, 2. a) Le “dessein éternel” de Dieu aura-t-il atteint son entier accomplissement avec l’écrasement du Grand Serpent? b) Qui, selon le dessein divin, devait bénéficier de l’écrasement du Serpent?
PROCHE est le succès du ‘dessein éternel de Dieu, celui qu’il a conçu relativement au Christ, Jésus notre Seigneur’. Ce sera pour le bien éternel de l’homme. Qui n’aimerait voir ce jour et figurer parmi ceux qui bénéficieront de la victoire divine? Ceux des membres du reste de l’Israël spirituel qui survivront ainsi que la “grande foule” de leurs compagnons seront témoins de ce succès. Mais le dessein que Dieu a formé relativement à la “postérité” de sa “femme” céleste n’aura pas atteint son entier accomplissement avec l’écrasement du Grand Serpent. Ce dessein doit encore connaître d’autres succès sous le règne millénaire de Jésus, le Messie, et des 144 000 autres membres de la postérité d’Abraham (Révélation 20:4-6; Galates 3:8, 16, 29). Comment cela?
2 Le “dessein éternel” de Dieu était que les humains nés dans le péché et sous la condamnation à mort bénéficient des conséquences de l’écrasement de la tête du Grand Serpent. Conformément à la promesse que Dieu avait faite à Abraham, toutes les familles du sol et toutes les nations devaient se bénir ou obtenir des bienfaits éternels grâce à la “postérité” spirituelle d’Abraham (Genèse 12:3; 22:18). Ces bienfaits se déverseront sous le règne millénaire du Christ.
3. La réalisation de quel dessein divin demandera mille ans, et qui exercera la royauté durant cette période?
3 Le Messie Jésus et les 144 000 associés à sa royauté et à sa prêtrise n’oublient pas le dessein que Dieu, le Créateur, avait conçu à l’origine quand il installa l’homme dans le jardin d’Éden. Selon ce dessein, la terre devait être transformée en un vaste paradis qui deviendrait la demeure éternelle d’une humanité parfaite et juste. Ces hommes et ces femmes, qui seraient membres de sa famille universelle (au ciel et sur la terre), devaient être unis au Père céleste par des liens de paix et d’amour. Ils devaient tenir dans la soumission tout le règne animal: poissons de la mer, créatures volantes des cieux, animaux qui se meuvent sur la terre, bêtes sauvages et animaux domestiques (Genèse 1:26-31; Ésaïe 45:18; Psaumes 115:16; 104:5). Pour que se réalise ce dessein, il faudra que la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu exerce la royauté pendant mille ans. C’est le Messie Jésus qui a été chargé de mener à bien cette tâche. Rappelons au passage que lorsqu’il était sur la terre, il a été appelé “le fils de l’homme”. — Psaume 8:4-8; Hébreux 2:5-9.
4. Après la glorification de ceux du reste de l’Israël spirituel, pourquoi la “grande foule” qui aura survécu à la “tribulation” ne sera-t-elle pas seule à occuper la terre?
4 Ainsi donc, dès que ceux du reste de l’Israël spirituel qui auront traversé la “tribulation” achèveront leur course terrestre et se verront glorifiés auprès du Messie Jésus et de tous ses autres cohéritiers, la “grande foule” des autres survivants ne restera pas seule sur une terre purgée du mal. Ces derniers, en effet, ne seront pas assez nombreux pour “remplir la terre”. Rappelons qu’ils ne sont pas les seuls qui ont été rachetés par le Seigneur Jésus Christ, qui a offert sa vie humaine parfaite en sacrifice. Jésus a été meurtri “au talon” afin de ‘goûter la mort pour tous les hommes’; il “s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous”. (Hébreux 2:9; I Timothée 2:5, 6.) Or, l’immense majorité de ces rachetés se trouvent actuellement dans la tombe commune aux morts. Comment, en ce cas, pourront-ils bénéficier de la rédemption effectuée par le Messie? Grâce à la résurrection promise (Job 14:13, 14; Ésaïe 26:19; Matthieu 22:31, 32; Jean 5:28, 29; Actes 24:15; Révélation 20:12-14). À la “grande foule” viendront donc se joindre des milliards de ressuscités. Tous seront des descendants du premier couple humain. Quelles formidables retrouvailles universelles!
5. a) Quel autre dessein divin Christ et les 144 000 auront-ils à mener à bien? b) En quel sens Dieu décida-t-il de se reposer le septième “jour” de création?
5 Mais Jésus Christ, le Roi régnant, et ses 144 000 cohéritiers auront encore à mener à bien un autre dessein spécial. En effet, ils devront faire du septième “jour” de création un jour béni, un jour sacré. Après que Dieu eut créé Adam et Ève et qu’il leur eut spécifié leur tâche, leur révélant le but de leur vie au Paradis, le sixième “jour” ayant pris fin, le septième “jour” de création commença alors, il y a six mille ans. Dieu établit le septième “jour” comme un “jour” de sabbat ou de repos pour lui, en ce sens qu’il s’abstiendrait de toute œuvre créatrice terrestre, qu’il se reposerait d’une telle œuvre. Dieu se reposa ainsi non pas par fatigue, mais pour permettre au premier couple humain et à ses descendants de l’adorer comme le seul vrai Dieu vivant et de le servir en accomplissant le service qu’il leur avait assigné. Il savait que le dessein qu’il avait conçu à leur égard pourrait être exécuté au cours des sept mille ans à venir, durant son “jour” de sabbat.
“Et Dieu bénit alors le septième jour et le rendit sacré, parce qu’en lui il se repose effectivement de toute son œuvre que Dieu a créée dans le but de faire.” — Genèse 2:3.
6. a) Comment le septième “jour”, de création, qui est un jour de sabbat pour Dieu, a-t-il été profané? b) Mais comment Dieu en fera-t-il néanmoins un “jour” béni et sacré?
6 Or, peu après, de son propre chef, le fils spirituel qui devint Satan le Diable profana le septième “jour”. Pendant six mille ans, il fut permis au Diable et à sa “postérité” de déployer leurs efforts pour faire apparaître ce “jour” comme un jour maudit, non sacré, nuisible au “repos de Dieu”, leur intention étant d’amener Dieu à violer le “jour” de sabbat qu’il avait institué lui-même. Mais ce fut en vain! Pendant les mille ans de l’emprisonnement du Grand Serpent et des démons, sa “postérité” invisible, Jéhovah Dieu effacera tout le mal que ces profanateurs de son sabbat ont fait à la terre. Sous le règne millénaire de son Fils Jésus Christ, Jéhovah élèvera les descendants du premier couple à l’état de perfection et d’innocence; seuls seront détruits les rebelles et les désobéissants, ceux qui n’auront pas respecté le grand “jour” de sabbat de Jéhovah (Révélation 20:14, 15). Le Paradis deviendra universel. La terre transformée et soumise sera peuplée d’hommes et de femmes issus du premier couple. — Genèse 1:28.
7. Quelle prière enseignée par Jésus se trouvera ainsi accomplie, et comment le Christ se montrera-t-il soumis à la souveraineté universelle de Jéhovah?
7 Quand sera réalisé le ‘dessein éternel que Dieu a conçu relativement au Christ, Jésus notre Seigneur’, le septième “jour” de création, arrivé à son terme, se trouvera béni, sanctifié, rendu sacré. Il y a six mille ans Dieu a béni ce “jour” et l’a rendu sacré. Sa bénédiction ne sera pas restée lettre morte et n’aura pu être tenue en échec pour l’opprobre éternel de Dieu. Cette prière messianique que nous connaissons bien: “Que ton royaume vienne! Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre!” se trouvera glorieusement accomplie (Matthieu 6:10). Ayant mené à bien et fait réussir le “dessein éternel” de Jéhovah pour sa plus grande gloire, Jésus Christ “remettra le royaume à son Dieu et Père”, se soumettant ainsi lui-même au Souverain universel, au Très-Haut Jéhovah (I Corinthiens 15:24-28). Il aura fidèlement justifié la souveraineté universelle de Jéhovah.
L’HUMANITÉ OBÉISSANTE JUSTIFIÉE EN VUE DE LA VIE ÉTERNELLE
8. Dans quelle situation vis-à-vis de Dieu se trouveront alors les hommes rendus à la perfection, et avant de justifier l’un quelconque d’entre eux en vue de la vie éternelle, que fera Jéhovah?
8 Les hommes rendus à la perfection seront alors livrés à eux-mêmes tout comme l’étaient Adam et Ève au jardin d’Éden, à l’époque où Dieu leur confia une tâche sacrée. Qui parmi les humains devenus parfaits restera attaché à la souveraineté universelle et à la divinité du Créateur, de Jéhovah, la Source de toute vie? Qui Dieu déclarera-t-il juste en vue de la vie éternelle sur la terre transformée en paradis? Pour éprouver les cœurs sur cette question vitale, Jéhovah acceptera le Royaume que lui remettra Jésus Christ et fera sortir de l’abîme le Grand Serpent et les démons. Il permettra que ces esprits rebelles et irréformables essaient d’égarer une nouvelle fois l’humanité.
9. a) Quel sera le sort des hommes parfaits qui se laisseront égarer par le Serpent et ses démons? b) Comment la phase finale du “dessein éternel” de Dieu s’accomplira-t-elle?
9 Jéhovah ne nie pas que parmi les humains rendus à la perfection un certain nombre se laisseront égarer par Satan et ses démons, tout comme Adam et Ève en Éden. Il permettra que tous ces gens, dont le nombre n’est pas fixé, deviennent leurs dupes. Quand l’épreuve sera parvenue à son but et aura irrévocablement divisé l’humanité, obligeant chacun à prendre position sur la question de la souveraineté et de la divinité universelles de Dieu, les rebelles seront détruits par une action du ciel. Puis ce sera le tour du Diable, le grand profanateur du sabbat de Jéhovah, et des démons, sa “postérité” invisible. Qui procédera à leur exécution? Sans nul doute la “postérité” de la “femme” céleste de Dieu. En effet, conformément au “dessein éternel” que Dieu a énoncé au jardin d’Éden, cette “postérité” a reçu mission de meurtrir le serpent “à la tête”. (Genèse 3:15.) Est-ce à dire que Satan le Diable et ses démons seront de nouveau lancés dans l’abîme? Non, ils seront totalement détruits comme par un feu mêlé de soufre. Jamais plus ils ne se relèveront, ne fût-ce que temporairement, du coup qui leur sera porté dans la phase finale de l’écrasement de la tête du Grand Serpent. Jamais plus il ne sera permis à Satan d’être un Tentateur. — Révélation 20:7-10.
10. Quelle sera la récompense des hommes qui seront restés fidèlement attachés à la souveraineté et à la divinité de Jéhovah?
10 Quel succès pour le ‘dessein éternel que Dieu a conçu relativement au Christ, Jésus notre Seigneur’! Ceux qui parmi les humains rendus à la perfection se montreront irrévocablement résolus à servir le Maître Souverain de l’univers et le seul vrai Dieu vivant, ceux-là Jéhovah les justifiera. À tous ces justifiés, Dieu fera don de la vie éternelle sur son marchepied, c’est-à-dire notre globe transformé en un paradis splendide (Ésaïe 66:1). Oui, il rendra leur vie éternellement intéressante et captivante, pour sa plus grande gloire et pour la gloire de son Christ, Jésus notre Seigneur (Révélation 21:1-5). Alléluia! — Psaume 150:6.
11. Quelle excellente chose nous reste-t-il à faire en rapport avec l’incomparable dessein divin?
11 Quelle perspective enthousiasmante! Elle s’offre à tous ceux qui mènent actuellement une vie conforme au “dessein éternel” de Dieu. Rien ne saurait être plus excellent que de faire nôtre le dessein divin.
-