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Le juste est sauvé difficilementLa Tour de Garde 1957 | 15 août
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Ils se laissent peut-être bercer dans une fallacieuse sécurité, oubliant que ce “ temps de la fin ” est aussi la période des “ temps critiques, difficiles à y faire face ”, annoncés par Paul. — II Pierre 3:11 ; II Tim. 3:1, NW.
Il est manifeste que certains ont conclu qu’ils ont encore le temps de se laisser entraîner dans l’orbite du vieux monde et dans ses voies, de rechercher une fois encore les profits matériels, le confort et le luxe superflu. Certains jeunes gens, hommes et femmes, qui s’associent avec la société du Monde Nouveau, regardent d’un œil avide les avantages offerts par les carrières de ce monde. Dans certains cas, il semble que les parents et les enfants sont de connivence, car les premiers encouragent même leurs enfants à monter très haut dans ce monde afin d’atteindre un certain degré d’importance. Après tout, se figurent-ils naïvement, il y a encore beaucoup de temps devant nous. Mais est-ce vrai ? Non, si nous nous reposons avec confiance sur la Parole de Dieu et ses nombreux avertissements, tels que Jésus les prononça dans Matthieu 24:17-20.
N’oubliez jamais que certains soi-disant serviteurs de Dieu ont déjà payé de leur vie le relâchement de leur vigilance et leur retour à la vieille manière de vivre. Ils disent : “ Mon maître tarde. ” Au lieu de cela, il est arrivé et a commencé son jugement, il a fait rendre des comptes exactement en temps voulu. Le fait pour eux de retourner en arrière et d’en prendre à leur aise n’a pas trouvé d’excuse ou de justification. Ceux qui n’ont pas veillé, qui ne se sont pas préparés, ont complètement échoué. — Mat. 24:48-51 ; 25:1-13.
CEIGNEZ L’ESPRIT
Que nous faut-il faire, alors, dans ce temps de périls cachés ? “ Soyez donc sobres et vigilants pour vous livrer à la prière. ” Un esprit spirituellement sain ne faiblira ou ne cédera pas à l’heure de l’ultime danger ou de la tentation. Il refusera de prêter l’oreille aux arguments plausibles de ceux qui ne voient pas de fin prochaine pour la chrétienté et le monde entier. Par tous les moyens possibles, gardons par conséquent notre esprit en bonne santé par une étude régulière de la Parole de Dieu, en privé et avec le groupe. La prière est vitale aussi. C’est ainsi que nous témoignons d’une vraie humilité, de notre dépendance à l’égard du Souverain universel, de notre foi en son pouvoir omnipotent pour accomplir tous ses nobles desseins. Les personnes vraiment humbles ne considéreront pas leur salut comme établi dans ce jour de jugement et d’épreuve. Les orgueilleux le feront et s’abandonneront complètement à l’attaque et à une chute certaine. — I Pierre 4:7, Sy ; Prov. 16:18.
Combien il est donc important, en ce “ temps de la fin ”, d’avoir la bonne attitude mentale. Et cela, non pas simplement pendant une période déterminée. Nous devons l’entretenir et la sauvegarder continuellement jusqu’à ce qu’Harmaguédon soit passé. Il ne peut y avoir de détente dans cette guerre spirituelle. Nous ne pouvons nous permettre de déposer l’armure fournie par Dieu, car si nous le faisons l’ennemi nous prendra par surprise. C’est la raison pour laquelle Pierre nous avertit : “ Ne jugez pas étrange l’incendie qui sévit au milieu de vous pour vous éprouver, comme s’il vous survenait quelque chose d’étrange. ” Il n’y a rien d’étrange à cela. Ce monde est encore en pleine activité. Il hait toujours tout ce qui est pieux et chrétien. Sous la conduite directe de son chef, il est engagé dans l’œuvre consistant à dépouiller et à anéantir le peuple portant le nom de Jéhovah. Plus nous approchons de “ la fin accomplie de toutes choses ”, plus les tentatives de l’ennemi pour supprimer les adorateurs de Jéhovah Dieu seront puissantes et mieux concertées. Ne recherchez pas les faveurs de ce vieil ordre de choses. Ne vous laissez pas abuser. Ce monde n’aimera que ceux qui lui appartiennent. — Éph. 6:10-20 ; I Pierre 4:12, Jé ; Mat. 5:11 ; Jean 15:19 ; Ézéchiel 38.
La classe de “ l’homme droit ” de Dieu se tient aujourd’hui comme la principale cible offerte à l’attaque des forces ennemies. Elle se trouve dans une position périlleuse. Seule une conduite de parfaite intégrité envers Jéhovah peut lui apporter le salut. Il n’est pas question pour ses membres de se laisser aller à l’insouciance ! Non, mais ils reconnaissent l’urgence de ces temps, ils sont vigilants pour vaquer à la prière, anxieux d’obtenir l’approbation finale de Dieu, et c’est cela qui les soutiendra et les délivrera. Ils prennent garde au conseil de Paul les exhortant à se préparer et à s’armer en vue du plus critique de tous les temps, et de se maintenir dans cet état, prêts à toute éventualité, sans permettre un instant à leurs facultés spirituelles de s’émousser. L’association continuelle avec nos frères dans la foi, à la fois dans l’étude et dans le ministère, est une obligation si nous voulons être sur nos gardes, prompts à discerner les dangers qui assaillent notre sentier. — Ps. 112:1 ; Prov. 27:17 ; I Pierre 4:18 ; Phil. 2:12 ; Éph. 6:13.
La force qui lie solidement tous les membres de la société du Monde Nouveau est le profond amour qu’ils ont les uns pour les autres. De ce fait, une “ multitude de péchés ” et d’imperfections héritées du père Adam sont couverts et pardonnés. Les différends et les désaccords personnels sont réglés et chassés de l’esprit. Toute action et attitude préjudiciable est proscrite. On prend garde à tous ceux qui osent réintroduire des attitudes et des pratiques de ce vieux monde ; la question est examinée et réglée de sorte que l’organisation reste pure, sans souillure, pour le service sacré de Dieu. Elle est bien fermée, en vérité, pour les méchants et les impies. Mais pour les personnes sincères et honnêtes qui s’approchent, les portes de cette ville-organisation sont grandes ouvertes, en signe de franche hospitalité. En son sein, les uns avec les autres partagent continuellement les bonnes choses au moyen desquelles Jéhovah bénit son peuple, et ils le font en se parlant souvent les uns aux autres dans les réunions de groupe et partout ailleurs, s’édifiant réciproquement dans la foi. — I Pierre 4:8, 9 ; Mal. 3:16 ; És. 65:25.
REGARDEZ EN AVANT !
La vigilance spirituelle, la persévérance dans la prière, le profond amour réciproque et la franche hospitalité contribuent à former une organisation de serviteurs unique. Cependant, cet “ homme droit ” est “ sauvé difficilement ”, aussi bien maintenant que jusqu’à la fin de l’épreuve d’intégrité à Harmaguédon. Les Écritures le décrivent comme “ un tison arraché du feu ” qui évite avec peine d’être réduit en cendres. N’était-ce pas le cas du “ juste Lot ” ? Le récit dit que les messagers angéliques “ le saisirent par la main (...) ils l’emmenèrent, et le laissèrent hors de la ville ” et l’exhortèrent à se sauver, pour sa vie. Effectivement, ses compagnes, c’est-à-dire ses filles et lui furent arrachés avec difficulté de cette ville condamnée. Maintenant, les Sodome et Gomorrhe modernes font face à une fin méritée. Jusqu’à la dernière minute, il y a grand danger que nos cœurs soient attirés et entraînés par certaines choses laissées derrière nous, avantages de ce monde sans valeur véritable, haute position, meilleurs salaires, plus de plaisirs, de repos, en un mot : matérialisme. “ Rappelez-vous la femme de Lot ” ! “ Ne retourne(z) pas en arrière ” ! Hâtez-vous, toujours dans la même direction, en vous éloignant de plus en plus de ce vieux monde ! — Zach. 3:2 ; II Pierre 2:7 ; Gen. 19:15-17 ; Luc 17:31, 32, Jé.
Ne nourrissez aucun désir pour la manière de vivre de ce monde ; ce serait en effet considérer à la légère la bonté imméritée de Jéhovah et manquer à son dessein. Cela nous mettrait dans la classe des pécheurs, et “ si le juste est sauvé difficilement, où paraîtra l’impie et le pécheur ? ” Ils ne paraîtront pas. Ils disparaîtront dans l’oubli au point culminant du jugement à Harmaguédon. Tandis que, selon la volonté de Jéhovah, son peuple de bonne volonté sera pris par la main et éloigné précipitamment de la scène de ce vieux monde, maintenant sur le point de subir son changement le plus extraordinaire de tous, que ferez-vous ? Continuez à regarder dans une seule direction, celle de la délivrance. Ressemblez à Paul en concentrant votre attention sur cette seule ligne de conduite. Laissez derrière vous tout ce qui appartient à ce vieux monde, défendez énergiquement les intérêts du monde nouveau et occupez-vous-en entièrement. — II Cor. 6:1 ; I Pierre 4:18, Da ; Phil. 3:13.
En qualité de soldats chrétiens, engagés dans la plus noble des causes pour lesquelles on ait combattu, nous sommes invités à prendre notre part, en supportant le mal, en endurant avec patience les rigueurs du combat qui se poursuit, jusqu’à la fin véritable. Alors, et alors seulement nous obtiendrons notre salut. C’est ce qu’il faut entendre par “ sauvé difficilement ”. Comme il est donc vital de nous identifier continuellement et étroitement avec l’“ homme droit ” de Jéhovah et la société du Monde Nouveau ! N’abandonnez pas le rassemblement de vous-même, vous exhortant réciproquement à l’amour, à l’amour profond, et aux bonnes œuvres Ne pensez pas que vous pouvez en prendre à votre aise, même pour un moment. Gardez la précieuse position de service avec laquelle vous avez été honoré par le Roi du monde nouveau. Conservez l’armure de Dieu et continuez à manier avec vigueur l’épée de l’esprit. C’est ainsi que nous pouvons être sauvés à travers la “ fin accomplie de toutes choses ”, difficilement mais bien sauvés, et notre salut glorifiera la puissance et le nom de Jéhovah, notre Dieu. — II Tim. 2:3 ; Mat. 24:13 ; Héb. 10:24, 25.
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Le Christ mourut-il sur une croix ?La Tour de Garde 1957 | 15 août
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Le Christ mourut-il sur une croix ?
Longtemps, la croix de forme traditionnelle a été acceptée par beaucoup comme le symbole de la religion chrétienne. Est-ce là ce que la Bible et les faits historiques indiquent ?
DEUX jeunes gens, âgés de dix-sept ans, se jetèrent dans l’East River à New-York, au plus fort de l’hiver. Des fervents de la culture physique ? Non. Des fous, momentanément ? Non. Ils le faisaient pour montrer leur vénération de la croix. Un prêtre orthodoxe avait jeté un crucifix à plus de trente mètres dans le fleuve et ces jeunes gens essayaient de le retrouver, jouant leur rôle dans un rite religieux. — New York Times, 23 janvier 1956.
En 1956, après quinze années d’un travail opiniâtre, un sanctuaire de plus de deux cents mètres de long fut achevé pour servir de tombeau fabuleux pour Franco et d’autres chefs du parti phalangiste espagnol. Il est orné d’une croix de granit de plus de cent cinquante mètres de haut, visible de Madrid, à cinquante kilomètres environ.
Il y a deux ans, les associations féminines des États-Unis se mirent à recueillir des millions de dollars pour édifier la plus grande croix du monde, au sommet de la montagne Bald Knob dans l’Illinois méridional.
Des faits divers tels que ceux-là montrent en quelle haute estime on tient la croix dans la chrétienté.
La croix est un “ gibet formé le plus souvent de deux pièces de bois placées en travers l’une sur l’autre, où l’on attachait les condamnés à mort ”. (Larousse du XXe siècle.) Dans la Bible, le mot grec rendu ordinairement par croix est stauros. Son équivalent latin est crux. Le stauros ou crux sur lequel le Christ mourut était-il une croix ayant la forme traditionnelle ?
Oui, affirment les porte-parole de la chrétienté, tels que les Signs of the Times du 23 octobre 1956. Cette revue déclare d’un ton positif que le stauros sur lequel le Christ mourut était une telle croix. Pour appuyer cette assertion, il cite plusieurs autorités, profanes et religieuses. Mais quels sont les faits ?
Les faits sont que les autorités ne s’accordent pas à reconnaître qu’il n’existe “ aucun doute ” sur la nature du stauros sur lequel le Christ mourut et qu’elles ne sont pas du même avis pour affirmer que ce fut la croix ayant la forme traditionnelle. The Encyclopædia Britannica, éditions de 1907 et 1942, sous le terme “ croix ”, déclare que le Christ, “ ainsi qu’on le croit généralement ”, est mort sur une telle croix, que c’est tout au plus “ par tradition universelle ” seulement que cette affirmation repose.
Quant aux autorités religieuses, l’une d’elles déclare : “ Les récits relatifs à la manière de crucifier étant si peu explicites, tout degré de certitude est impossible1. ” Et une autre affirme qu’“ on ne trouve pas de données précises dans le Nouveau Testament concernant la nature de la croix sur laquelle Jésus mourut. Ce sont seulement les écrivains de l’église après Justin le Martyr qui indiquent la croix mixte à quatre bras comme instrument de torture du Christ2 ”.
Et, concernant les termes stauros et crux, on nous dit que “ stauros signifie, au sens propre, simplement un poteau ”. “ Dans un ouvrage de Tite-Live même (historien romain vivant peu de temps avant le ministère du Christ), crux signifie un simple poteau. ” “ Les Hébreux n’ont pas de mot plus précis pour croix que “ bois ”3. ”
POURQUOI CE NE FUT PAS UNE CROIX TRADITIONNELLE
Eu égard à ce qui précède, on ne peut honnêtement affirmer que le Christ fût sans aucun doute cloué sur la croix de forme traditionnelle. Il est d’un remarquable intérêt de noter que ce sont précisément les autorités qui inclinent pour l’opinion que le Christ fut cloué sur une telle croix qui admettent le doute. Mais ceux qui soutiennent que le Christ mourut sur un simple poteau ou perche ne sont pas dans le doute. L’un d’eux déclare : “ Jésus mourut sur un simple poteau. Cette manière de voir est appuyée par : a) l’usage, habituel en ce temps-là, de ce moyen d’exécution dans l’Orient ; b) indirectement, le récit lui-même des souffrances de Jésus et c) de nombreuses expressions des premiers pères de l’église. ” — The Cross and Crucifixion, Hermann Fulda.
Que le Christ ne mourut pas sur la croix de forme traditionnelle est encore indiqué par le témoignage des catacombes. Ainsi, Dean Burgon, dans ses Lettres de Rome (angl.), écrivit : “ Je doute qu’une croix se trouve sur un quelconque monument chrétien des quatre premiers siècles. ” Mons Perret, qui passa quatorze années à faire des recherches dans les catacombes de Rome, compta un total de 11 000 inscriptions parmi les millions de tombes. Selon lui, ce n’est pas “ avant les dernières années du quatrième siècle que le signe de la croix apparaît ”. Parmi les signes qui apparaissent se trouvent : la colombe, symbole du saint esprit ; la lyre, symbole de la joie ; l’ancre, symbole de l’espérance, et le poisson. Pourquoi le poisson ? Parce que les lettres du mot “ poisson ” en grec sont les mêmes que les premières lettres de “ Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur4. ”
Que le Christ ne mourut pas sur la croix traditionnelle est également indiqué par la Bible elle-même. Elle nous parle à maintes reprises de sa mort sur le bois, le mot grec étant xylon. (Voyez Luc 23:31 ; Actes 5:30 ; 10:39.) Xylon signifie simplement “ une pièce de bois ”, et “ par implication un bâton, une massue, un arbre ou un autre article ou substance en bois5. ” C’est pourquoi les rédacteurs des Évangiles emploient tous le mot xylon pour parler des bâtons ou gourdins que la populace portait quand elle vint s’emparer de Jésus. (Voyez Matthieu 26:47, 55 ; Marc 14:43, 48 ; Luc 22:52.) En disant que le Christ mourut sur un xylon, ils indiquaient que le Christ mourut sur une pièce de bois, un morceau de bois.
C’est ainsi que Paul déclare que le Christ devint une malédiction pour ceux qui étaient sous la loi en étant attaché à un xylon, puisque : “ Maudit est quiconque est pendu au bois (xylon). ” Paul faisait là une citation de la loi de Moïse, qui exigeait que les corps des criminels exécutés fussent attachés à un arbre ou poteau comme avertissement, ce qui voulait dire qu’ils étaient maudits par Dieu. — Gal. 3:13 ; Deut. 21:22, 23.
On trouve un exemple semblable à propos d’un décret de Cyrus, informant que quiconque refusera d’obéir, “ on arrachera de sa maison une pièce de bois, on la dressera pour qu’il y soit attaché (il sera empalé dessus, NW) ”. Dans la Septante grecque, le terme pour pièce de bois dans ce verset est xylon. Encore une fois, ce n’était pas une croix mais une simple poutre verticale. — Esdras 6:11.
Certains prétendent que le Christ mourut sur une croix parce que les premiers chrétiens employaient la lettre “ X ” comme symbole pour le Christ. Or, le “ X ” employé de cette manière ne se réfère pas du tout au bois sur lequel le Christ mourut. Il représente plutôt le nom “ Christ ”, étant la première lettre (grecque) du nom “ Christ ”, écrite “ X ” et prononcée “ ch ” ou “ K ”. Ainsi, “ X ” est une abréviation, non un symbole4.
Le fait que l’épître de Barnabas et l’évangile de Nicodème affirment que Jésus mourut sur une croix ne prouve rien non plus. Ces deux ouvrages sont reconnus par toutes les autorités comme des documents fabriqués. Manifestement, ils furent écrits après l’adoption de la croix comme symbole de la chrétienté4.
D’ORIGINE PAÏENNE
Il est clair qu’il n’y a, dans les Écritures, aucun appui pour la croix traditionnelle comme symbole du christianisme. Alors, comment son adoption par les prétendus chrétiens peut-elle s’expliquer ? Elle fut empruntée aux païens environnants. Elle est l’un des nombreux accessoires païens que les premiers chrétiens apostats adoptèrent afin de plaire aux païens et de leur ressembler davantage. En cela, ils suivirent l’exemple des Israélites qui demandèrent un roi pour être comme les nations d’alentour. C’est ainsi que le Dr Killen, dans son ouvrage Ancient Church, écrit :
“ Dès la plus haute antiquité, la croix fut vénérée en Égypte et en Syrie ; elle fut honorée également par les Bouddhistes de l’Est ; et, ce qui est encore plus extraordinaire, quand les Espagnols débarquèrent pour la première fois en Amérique, ils trouvèrent le célèbre signe parmi les objets du culte dans les temples d’idoles d’Anahuac. Il est aussi remarquable que les païens, au commencement de notre ère, avaient l’habitude de faire le signe de la croix sur le front lors de la célébration de certains de leurs mystères sacrés. ”
The Catholic Encyclopedia donne des informations identiques sur l’emploi universellement répandu de la croix. Le Dr Hislop, dans The Two Babylons, nous parle de même de l’origine païenne de la croix et met en doute que le Christ mourût sur une croix.
Le fait même que la croix est l’un des plus communs de tous les symboles religieux païens devrait nous faire douter qu’elle pût être également le symbole de la pure adoration chrétienne de Jéhovah Dieu. De plus, le fait qu’elle fut vénérée à l’extrême dans les temps passés devrait nous faire réfléchir. C’est ainsi que l’écrivain catholique Didron nous dit que “ la croix a reçu une adoration identique, sinon égale, à celle du Christ ; ce bois sacré est adoré presque au même titre que Dieu lui-même ”. Une fois que l’honneur eut commencé à être rendu à la croix, on tomba dans de tels extrêmes que les païens accusèrent les prétendus chrétiens d’être idolâtres. “ Il est clair que la grande masse des chrétiens ”, affirme une autorité religieuse, “ attacha une valeur magique à ce signe. Dans toutes les circonstances, on l’utilisait comme une forme d’exorcisme et un moyen de se protéger des esprits impurs. ” “ La croix en vint bientôt à faire des miracles d’elle-même. Les gens allaient jusqu’à en marquer le bétail pour le protéger des maladies6. ”
Aujourd’hui, l’Église catholique célèbre encore l’“ Invention ou la découverte de la Sainte Croix ”, le 3 mai de chaque année. The Catholic Encyclopedia explique pourquoi (tome 5, p. 523). D’après cet ouvrage, la mère de l’empereur Constantin, à l’âge de quatre-vingts ans environ, résolut d’aller à Jérusalem pour “ débarrasser le Saint Sépulcre du monceau de terre qui s’élevait dessus et autour, et pour détruire les édifices païens qui profanaient son site ”. Elle reçut des révélations, qui lui donnèrent l’assurance qu’elle découvrirait la tombe du Christ et sa croix. Les Juifs avaient caché la croix, mais un Juif, étant “ touché par la divine inspiration, la signala aux excavateurs ”. Cependant, trois croix furent trouvées, et puisque le titre qui, par un décret de Pilate, avait dû être placé dessus, fut trouvé séparément, on ne pouvait dire laquelle était celle du Christ. Les trois croix furent donc emportées, “ l’une après l’autre, au chevet d’une femme vertueuse qui était sur le point de mourir (...) En touchant celle sur laquelle le Christ mourut, la femme se rétablit subitement ”. Cependant, selon une autre tradition, Hélène fit emmener sur le lieu une femme morte qui revint à la vie en entrant en contact avec la vraie croix. “ D’après une autre tradition encore, relatée par St-Ambroise, il semblerait que le titulus, ou inscription, était resté attaché à la croix. ”
Bien que cette autorité catholique soutienne l’authenticité de ce miracle, citant les paroles des divers “ pères de l’église ” à l’appui de sa position, le fait reste qu’Eusèbe, historien ecclésiastique célèbre, qui fait autorité en la matière, “ l’omet complètement1 ”.
Le fait de rendre une dévotion respectueuse à une créature ou à une chose est une abomination pour Jéhovah Dieu, car il est “ un Dieu exigeant un dévouement exclusif ”. C’est pourquoi le roi Ézéchias “ supprima les hauts lieux, brisa les stèles, coupa les pieux sacrés et mit en pièces le serpent d’airain que Moïse avait fabriqué. Jusqu’à ce temps-là, en effet, les Israélites lui offraient des sacrifices ; on l’appelait Nehushtân (serpent-idole d’airain, NW). ” Comme les Israélites apostats adoraient le serpent d’airain, ainsi les chrétiens apostats ont adoré la croix. — Ex. 20:5, NW ; II Rois 18:4, Jé.
En fait, même chérir l’instrument sur lequel le Christ mourut n’a pas de sens ; c’est tout à fait absurde. Plutôt que de le vénérer, on devrait l’avoir en horreur, l’abhorrer. Qui songerait à donner des baisers au revolver utilisé par un meurtrier pour tuer une personne que l’on aime ? C’est tout aussi dépourvu de sens d’octroyer de l’affection à l’instrument sur lequel le Christ trouva une mort cruelle. C’est ainsi que Maimonide, l’érudit juif du douzième siècle, nous dit que les Juifs considéraient le poteau de torture comme une chose abominable7.
Ainsi, nous voyons que les Écritures, les faits historiques et la raison s’unissent pour témoigner que le Christ ne mourut pas sur une croix mais sur un poteau vertical, un stauros, xylon ou crux, et que, sans regarder à sa forme, on doit l’abhorrer plutôt que le vénérer. En accord avec ces faits, la Traduction du Monde Nouveau des Écritures grecques chrétiennes (angl.) traduit stauros par “torture stake ” (poteau de torture) et xylon par “ stake ” (poteau), quand elle se réfère à l’instrument sur lequel le Christ mourut8.
RÉFÉRENCES
1 Encyclopaedia Biblica, tome 1, p. 957.
2 New Schaff & Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge, tome 3, p. 313.
3 Smith’s Bible Dictionary, tome 1, p. 508.
4 The History of the Cross, Ward.
5 The Exhaustive Concordance of the Bible, Strong.
6 Dictionary of the Bible, Hastings, tome 3, p. 328.
7 Exercitationes contra Baronium, I. Casaubon, 16, An. 34, No 134.
8 New World Translation of the Christian Greek Scriptures, Appendice, p. 768.
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1957 | 15 août
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Questions de lecteurs
● Pourquoi Matthieu et Luc donnent-ils la généalogie de Jésus d’une manière différente ? Matthieu (1:1-16) désigne Jacob comme étant le père de Joseph, “ l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus ”, tandis que selon le récit de Luc 3:23-38 Joseph était “ fils d’Héli ”. — J. C., États-Unis.
Deux autorités au moins résolvent la difficulté d’une manière acceptable en expliquant que Luc suit la descendance naturelle de Jésus par Marie, sa mère selon la chair et ses ancêtres, tandis que Matthieu cite l’arbre généalogique légal de Jésus par Joseph et ses ancêtres. Si nous comparons ces deux généalogies en commençant par les inscriptions les plus anciennes, l’explication susmentionnée nous aide à comprendre pourquoi elles se séparent après David, le récit de Matthieu nous donnant celle qui passe par Salomon, fils de David, alors que Luc mentionne celle qui passe par Nathan, fils de David, et pourquoi, après s’être réunies brièvement avec Salathiel et Zorobabel, elles se séparent de nouveau et forment deux lignes différentes. Matthieu termine avec Jacob, le père de Joseph, et Luc termine par Héli qui était le père de Marie, la mère selon la chair de Jésus. — The Westminster Dictionary of the Bible (Édition révisée de 1944, page 198, colonne 1) ; Mc Clintock and Strong’s Cyclopædia (1882, tome III, page 773, colonne 2).
Pourquoi Luc omet-il Marie et cite-t-il Joseph en tant que “ fils d’Héli ” ? La Cyclopædia mentionnée ci-dessus dit à la page 773, colonne 2 : “ En établissant leurs tableaux généalogiques les Juifs tenaient, comme on le sait, exclusivement compte des hommes. C’est ainsi que, lorsque le sang du grand-père passait à son petit-fils par une fille, ils rejetaient le nom de la fille et considéraient le mari de cette fille comme fils du grand-père du côté maternel (Nomb. 26:33 ; 27:4-7). ” En harmonie avec cette règle, le nom de Joseph remplace celui de Marie dans le récit de Luc, bien que la généalogie suive la ligne de Marie. La Cyclopædia voit dans la rédaction même du récit de Luc une confirmation de cette pensée et dit à la page 774, colonne 1 : “ L’évangéliste Luc fait intentionnellement la différence entre la généalogie réelle et la généalogie légale par une remarque entre parenthèses : “ Jésus était (comme on le pensait) fils de Joseph, (mais en réalité) fils d’Héli ” ou son petit-fils du côté maternel. ” — Luc 3:23.
Mais pourquoi y a-t-il deux généalogies alors qu’une suffirait et que des différences entre elles peuvent susciter la confusion ? N’oublions pas que les premiers lecteurs des récits de Matthieu et de Luc connaissaient certainement les détails susmentionnés, de sorte que les deux généalogies n’avaient rien de troublant pour eux, pas plus que pour le lecteur moderne qui est familiarisé avec les détails. De plus, bien que certaines gens les trouvent insipides et ennuyeuses, les généalogies servent souvent un dessein fort important. La généalogie du Messie ou du Christ revêt évidemment une importance particulière car les prophéties montrent on ne peut plus clairement que sa ligne de descente devait passer par les patriarches Abraham, Isaac, Jacob et par le bien-aimé roi David. Les interrogeant à ce sujet, Jésus posa cette question aux pharisiens : “ Que pensez-vous du Christ ? De qui est-il fils ? ” Ils répondirent : “ De David. ” (Mat. 22:42). La messianité de Jésus devait être prouvée par sa généalogie.
Par conséquent, il est raisonnable d’admettre que Matthieu et Luc, qui tous deux écrivirent sous la direction de l’esprit de Jéhovah, voulaient établir la descendance du Messie d’une façon absolument certaine. Comme nous le constatons en lisant seulement les quelques versets de Matthieu 2:1-18, Matthieu fait constamment allusion aux prophéties réalisées par le Christ. Lorsque Luc adressa son rapport à l’“ excellent Théophile ”, il ne le fit pas dans le dessein de répéter simplement quelque chose. Il fit “ des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, (afin) de te les exposer par écrit d’une manière suivie ”, pour que Théophile soit persuadé des choses qui lui avaient été enseignées oralement (Luc 1:1-4). Pour atteindre ce but, Luc ne pouvait faire mieux que de compléter le récit de Matthieu contenant la généalogie légale de Jésus passant par Joseph, son père nourricier — par un autre récit montrant sa descendance naturelle ou selon la chair et dont le dernier maillon était la vierge Marie, et cela d’autant plus que les deux tables généalogiques montrent Jésus descendant d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et — ce qui est d’importance primordiale — de David. Les deux récits représentent donc “ deux témoins ” rendant doublement certaine la messianité de Jésus. — Deut. 19:15.
D’autres renseignements à ce sujet se trouvent dans The Watchtower du 1er juillet 1950, page 208 ; de plus le livre “ Le Royaume s’est approché ” contient aux pages 37-40 une comparaison des deux listes généalogiques.
● Le récit selon lequel les habits des Israélites ne s’usèrent pas pendant les quarante ans qu’ils passèrent dans le désert doit-il être pris au sens littéral ou doit-on comprendre que leurs réserves en habits ne s’épuisaient pas ? — R. H., États-Unis.
Dans Deutéronome 8:3, 4 (Jé) il est écrit : Jéhovah “ t’a donné à manger la manne que ni toi ni tes pères n’aviez connue, pour te montrer que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de Yahvé. Le vêtement que tu portais ne s’est pas usé, ta sandale ne s’est pas usée et ton pied n’a pas enflé, au cours de ces quarante ans ! ” Le fait de fournir la manne était un miracle constant, il en est de même des habits qui ne s’usaient pas. En effet, il s’agissait bien d’un miracle. Si les provisions avaient simplement été renouvelées, il n’y aurait pas lieu de croire à un miracle. Le récit
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