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  • Ce que la chrétienté doit à Platon

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  • Ce que la chrétienté doit à Platon
  • Réveillez-vous ! 1976
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Réveillez-vous ! 1976
g76 22/12 p. 23-26

Ce que la chrétienté doit à Platon

“ALLEZ donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit.” (Mat. 28:19, 20, Traduction œcuménique de la Biblea). Les chrétiens ont le désir de comprendre et d’exécuter cet ordre de Jésus Christ.

Pour ce faire, il faut connaître les relations de Dieu, le Père, avec son Fils, Jésus Christ. Mais pour beaucoup, cela s’avère complexe. Pourquoi ?

Lorsqu’on lit les Écritures grecques chrétiennes, on trouve des textes où il apparaît que Jésus occupe une position très élevée. L’apôtre Jean, par exemple, l’appelle “le Verbe”, ou porte-parole de Dieu, et il déclare : “Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement tourné vers Dieu. Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui.” (Jean 1:1-3). Jésus lui-​même déclara : “Moi et le Père nous sommes un.” (Jean 10:30). L’apôtre Paul écrivit au sujet de Jésus : “Car en lui habite toute la plénitude de la divinité, corporellement.” — Col. 2:9.

Par contre, en d’autres endroits, la Bible présente Jésus comme étant soumis à Dieu le Père. C’est ainsi que nous lisons : “Jésus reprit la parole et leur dit : ‘En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-​même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père ; car ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement.’” (Jean 5:19). “Père, si tu veux écarter de moi cette coupe... Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise !” (Luc 22:42). “Le Père est plus grand que moi.” (Jean 14:28). “Jésus lui dit : ‘Pourquoi m’appelles-​tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul.’” — Marc 10:18.

Jésus est déclaré “éternel”, “tout-puissant”

Peu après la mort des douze apôtres, des débats passionnés commencèrent à s’ouvrir autour de la nature du Père, du Fils et de l’esprit saint, et des relations qui les unissaient. Les efforts faits en vue de régler ce genre de questions ne firent qu’aboutir à une série de “credo”, ou professions de foi, qui amenèrent finalement la chrétienté à adopter la doctrine de la Trinité. Croyez-​vous à la Trinité ? Peut-être avez-​vous toujours pensé qu’elle était fondée sur la Bible. Mais savez-​vous exactement en quoi consiste cette doctrine ? Le “Symbole d’Athanase” la définit ainsi :

“Nous vénérons un seul Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’unité, sans confondre les personnes et sans séparer la substance. Autre en effet est la personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit ; mais du Père, du Fils et du Saint-Esprit, une est la divinité, égale la gloire, coéternelle la majesté. (...) Éternel le Père, éternel le Fils, éternel le Saint-Esprit. (...) Semblablement, tout-puissant le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit. Et il n’y a pas trois Tout-Puissants, mais un seul Tout-Puissant. Dieu est le Père ; Dieu, le Fils ; Dieu, le Saint-Esprit : et il n’y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu. (...) Et dans cette Trinité, rien n’est premier ou dernier, rien n’est plus grand ou plus petit ; mais toutes les trois personnes sont coéternelles et coégales.”

Mais que dire alors des passages des Écritures où Jésus semble être subordonné à son Père ? Le “symbole” cité ci-dessus élude le problème en déclarant que Jésus est à la fois “Dieu parfait” et “homme parfait”. Nous lisons : “Car la vraie foi est que nous croyions et confessions que notre Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu, est Dieu et homme. (...) Dieu parfait et homme parfait (...). Égal au Père en ce qui concerne sa Divinité, et inférieur au Père en ce qui concerne son Humanité. Qui, quoiqu’il fût Dieu et homme, n’est cependant pas deux, mais un seul Christ.”

Est-​ce ce que vous croyez à propos de Dieu et de Jésus Christ ? Vous vous demandez peut-être comment Jésus Christ peut être “Fils” de Dieu si son existence est aussi ancienne que celle de son Père. Comment Jésus peut-​il être à la fois humain et divin, à la fois “coégal” et “inférieur” à Dieu ? Si “tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit”, peut-​il vraiment n’y avoir “qu’un seul Tout-Puissant” ?

Saviez-​vous que les Écritures inspirées ne mentionnent jamais le mot “trinité” ? Elles ne déclarent non plus nulle part que Jésus est coégal et coéternel avec Dieu. Où donc cette idée a-​t-​elle pris naissance ?

Le rôle de la philosophie grecque

L’Encyclopédie britannique (édition de 1976) déclare : “À partir du milieu du second siècle de notre ère, les chrétiens qui avaient reçu une formation de philosophie grecque ressentirent le besoin d’exprimer leur foi selon ses termes, aussi bien pour leur satisfaction intellectuelle que pour convertir les païens instruits. Le platonisme était la philosophie qui les arrangeait le mieux.”

On appelle “platonisme” l’enseignement du philosophe grec Platon, qui naquit vers 428 avant notre ère. Pour montrer la relation étroite qui existe entre la doctrine de la Trinité et la philosophie de Platon, une encyclopédie (The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge) déclare :

“En retour, de nombreux chrétiens ont été très attirés par la doctrine de Platon, et ils s’en sont servis pour défendre et propager le christianisme ou pour couler les vérités chrétiennes dans le moule platonicien. La doctrine du Logos [“le Verbe”, en grec] ainsi que la Trinité ont été mises au point par les Pères grecs qui, s’ils n’ont pas été formés à son école, ont subi l’influence directe ou indirecte de la philosophie de Platon, particulièrement de sa forme judéo-alexandrine.”

De quelle façon ces “chrétiens” ont-​ils utilisé la philosophie de Platon pour produire la doctrine de la Trinité ? Faisons un bref examen de ce qu’enseignait ce philosophe grec.

Du “Démiurge” au “Logos” païen

Selon Platon, tout ce que l’on voit ou ressent résulte d’“idées” ou de “formes” éternelles imprimées à la matière. Tout comme une belle sculpture représente l’idée du sculpteur imprimée à la pierre, ainsi Platon croyait que tout l’univers visible doit son existence à l’influence d’un “monde des idées” sur la matière, l’“idée” suprême étant “le Bien”, qu’il identifiait quelquefois avec Dieu.

Il est particulièrement intéressant de savoir comment Platon concevait la création du monde. S. Frost, docteur en philosophie, écrit dans Les enseignements fondamentaux des grands philosophes (angl.) :

“Dans un dialogue célèbre (Timée), Platon raconte comment le monde sensible fut créé. Il y avait un ‘architecte’, le ‘Démiurge’, qui produisit simultanément le monde des idées et la matière, tout comme un sculpteur peut réunir une idée et du marbre pour produire une statue. Ce ‘Démiurge’ possédait les idées parfaites de tout, ainsi qu’une grande quantité de matière. Nulle part Platon ne nous renseigne sur l’origine des idées et de la matière du ‘Démiurge’. Elles étaient là dès le départ. Dès que le ‘Démiurge’ associait une idée avec de la matière, il y avait quelque chose de créé.”

Cette théorie va se mêler à l’enseignement de la Bible grâce au philosophe juif Philon, qui naquit entre les années 15 et 10 avant notre ère. Mais ce que Platon appelait “Démiurge”, Philon l’appelle “le Logos”. Suivons l’explication de Frost :

“Philon enseignait qu’il existe beaucoup de puissances, ou esprits, qui irradient de Dieu comme la lumière d’une lampe. L’une de ces puissances, qu’il appelait ‘Logos’, avait créé le monde. Ce Logos, enseignait-​il, travaillait la matière et en avait tiré tout l’univers. C’est de cette façon que Dieu, au moyen du Logos, avait créé l’univers. Il s’ensuit que tout ce que contient l’univers est la copie des idées que Dieu avait à l’esprit. Cela nous rappelle que Platon croyait que le monde que nous percevons par nos sens est une copie de ce qui se trouve dans le monde des idées. Et, de fait, Philon s’efforçait ici de réconcilier la philosophie de Platon avec la religion juive.”

“Le Verbe” ou Logos de Jean n’a cependant rien à voir avec celui de Philon. Jean décrit “le Verbe” comme une personne qui “fut chair”. (Jean 1:14.) Cela n’est vrai ni du “Démiurge” de Platon ni du “Logos” de Philon.

Néanmoins, au début de notre ère, certains ont transféré sur “le Verbe” de l’Évangile selon Jean, les caractéristiques du “Démiurge” et du “Logos” des écrits non bibliques de Platon et de Philon. Puisque ce “Démiurge” ou “Logos” païen avait apparemment toujours existé avec le Dieu suprême, il est devenu “normal” d’enseigner que Jésus était coéternel avec Dieu. La Bible appuie-​t-​elle cet enseignement ?

Jésus et Dieu sont-​ils “coéternels” ?

Le clergé de la chrétienté cite fréquemment des textes des Écritures pour prouver que Jésus n’a pas eu de commencement. Lisons ce que devient entre leurs mains Jean 8:57, 58, qui déclare : “Sur quoi, les Juifs lui dirent [à Jésus] : ‘Tu n’as même pas cinquante ans et tu as vu Abraham !’ Jésus leur répondit : ‘En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, Je Suis.’”

Rien ne dit dans ce texte depuis combien de temps Jésus existait avant Abraham. Mais les trinitaires veulent faire croire que Jésus existe depuis l’éternité. Voici un commentaire typique : “Il est important de faire la distinction entre les deux verbes. La vie d’Abraham était conditionnée dans le temps et, de ce fait, elle avait un point de départ dans le temps. Ainsi, Abraham fut ou vint à l’existence [grec, génésthaï]. La vie de Jésus était d’éternité en éternité. D’où la formule d’existence dans l’absolu, hors du temps, Je Suis [grec, égô éïmi].”

D’où vient, en fait, un tel raisonnement ? L’Encyclopædia of Religion and Ethics, de Hastings, donne l’explication suivante : “Le christianisme a tiré de la philosophie grecque, puis développé de façon autonome, l’idée profonde et féconde de la distinction entre temps et éternité, entre devenir et être. Parménide fut le premier à l’énoncer clairement, vers 500 avant notre ère (...), mais Platon l’a exposée en détail vers 390 avant notre ère, en particulier dans Phèdre et dans Le Banquet.”

Malgré cela, la Bible ne dit nulle part que Jésus est coéternel avec Dieu. Bien que Jésus ait eu dans les cieux une existence préhumaine dont la durée n’est pas précisée, la Bible nous indique qu’il y a eu un commencement à son existence. Il est appelé “l’image du Dieu invisible, Premier-né de toute créature” et “le Principe [commencement, arkê en grec] de la création de Dieu”. — Col. 1:15 ; Apoc. 3:14.

Le huitième chapitre du livre des Proverbes utilise une expression semblable au sujet de la “Sagesse” personnifiée. Là, selon la version grecque des Septante, la Sagesse parle d’elle-​même comme du “commencement [arkê] de ses voies [celles de Dieu] en ce qui concerne ses œuvres”, et elle dit qu’elle existait “avant le commencement des temps, avant la création de la terre”. (Prov. 8:22, 23.) Ceci suggère-​t-​il que la Sagesse personnifiée avait eu une préexistence éternelle ? Non, car au verset vingt-deux la Sagesse commence ainsi son discours : “Le Seigneur m’a faite [créée, ektisé en grec].”

“Coégal” — un autre emprunt à Platon

Que dire de l’enseignement selon lequel Jésus est égal à Dieu ? Si vous vous contentez de lire les Écritures, jamais vous ne rencontrerez une idée pareille. Bien que la Bible applique parfois le terme “dieu” à Jésus pendant son existence préhumaine et après sa résurrection, elle le fait aussi à propos des anges. Le psalmiste, par exemple, déclara que Dieu a fait l’homme de peu inférieur à “ceux qui sont semblables à Dieu”. (En hébreu ʼèlohim, “dieux”, dans la Septante, “anges”.) — Ps. 8:5, MN ; 8:6 dans certaines Bibles.

Cependant, beaucoup de membres du clergé s’efforcent d’expliquer les versets où le terme “dieu” s’applique à Jésus en disant que Jésus jouit d’une pleine égalité avec Dieu. Cela ressort de nombreux commentaires sur cette déclaration de Jésus : “Moi et le Père nous sommes un.” (Jean 10:30). C’est ainsi que l’exégète C. Ellicott prétend que “ces paroles affirment l’unité de puissance et de nature du Père et du Fils. (...) ‘Le Fils et le Père sont un en substance.’”

On donne une explication identique à la déclaration de Paul selon laquelle en Jésus “habite toute la plénitude de la divinité, corporellement”. (Col. 2:9.) J. Bengel, qui est l’auteur de commentaires célèbres, montre comment raisonne un trinitaire sur ce verset. Il déclare : “La divinité la plus pleine réside en Christ : non pas simplement les attributs divins, mais la nature divine en soi ; (...) c’est comme si toute l’essence de la Divinité résidait directement et effectivement en lui.”

Cela nous rappelle l’une des formules du “Symbole de Nicée”, élaborée en 325 de notre ère et selon laquelle Jésus est “vrai Dieu de vrai Dieu, engendré mais non créé, consubstantiel avec le Père”. Selon la Nouvelle encyclopédie catholique (angl., éd. de 1967), par l’expression “consubstantiel [en grec homoousios] avec le Père” le concile désirait “affirmer sa pleine égalité avec le Père”.

Cependant, pour en arriver à cette doctrine, la chrétienté a, là encore, emprunté à Platon, cette fois sous la forme du “Néoplatonisme”. “La théologie chrétienne, déclare l’Encyclopédie britannique, prit à la métaphysique néoplatonicienne aussi bien la substance que la doctrine des [essences, ou natures] comme point de départ pour interpréter les relations du ‘Père’ avec son ‘Fils’.”

Mais alors, que voulait dire Jésus par “Moi et le Père nous sommes un” ? J. Bernard, docteur en théologie, écrit dans son Commentaire critique et exégétique de l’Évangile selon saint Jean (angl.) :

“L’unité dans la solidarité, la volonté et les buts est un thème fréquent dans le quatrième Évangile (...), et elle s’exprime ici en termes concis et puissants ; mais forcer le sens au point de faire signifier à ces paroles une identité d’ousia [mot grec pour “substance”, “essence”], c’est introduire des pensées qui ne se trouvaient pas chez les théologiens du premier siècle.” — Cf. Jean 5:18, 19 ; 14:9, 23 ; 17:11, 22.

L’enseignement selon lequel Jésus est coégal et coéternel avec Dieu ne s’appuie donc pas sur les Écritures inspirées. Il est évident que la chrétienté l’a emprunté de bout en bout au philosophe grec Platon.

[Note]

a Sauf mention contraire, toutes les citations de l’article sont extraites de la Traduction œcuménique de la Bible, approuvée aussi bien par les autorités catholiques que protestantes.

[Illustration, page 24]

Désireuse de convertir “les païens instruits”, la chrétienté a modelé sa doctrine de la Trinité d’après la pensée de Platon.

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