Chapitre 32
L’accroissement de la Théocratie se manifeste dans la prédication et la parole imprimée
THOMAS: Lorsque vous nous expliquiez, la semaine dernière, comment la persévérance des témoins de Jéhovah du Canada a porté des fruits, Loïs m’a fait penser à un détail que vous avez mentionné il y a quelques semaines, Jean, en nous parlant de l’Assemblée théocratique du monde nouveau qui s’est tenue en 1942 à Cleveland.
JEAN: Est-ce la raison pour laquelle vous êtes venus, l’autre jour, nous emprunter notre volume relié de La Tour de Garde de l’année 1942? Y avez-vous fait une découverte?
THOMAS: En effet, car je me suis souvenu que vous nous aviez dit que le discours clé était résumé dans le compte rendu de ce congrès par ces trois mots: “Allez de l’avant!” Puis-je vous lire un ou deux paragraphes de ce discours intitulé “L’unique lumière”?
JEAN: Nous vous écoutons.
THOMAS [Il lit]:
À l’appel de Dieu, le Seigneur, des volontaires se sont présentés, sans la moindre contrainte, en répondant: “Me voici, envoie-moi.” Ce n’est pas d’une quelconque institution religieuse terrestre, mais bien du Très-Haut, Roi du ciel et de la terre, que viennent les paroles ordonnant à chacun d’eux: “Va, et dis à ce peuple: Vous entendrez”; de le dire même à ceux qui refusent d’entendre et de voir, et d’attendrir leur cœur afin qu’ils soient guéris.
Jusqu’à quand ces volontaires se dérangeront-ils pour aller parler aux gens? Jusqu’à ce que les dictateurs, les régimes totalitaires et le nouvel ordre de l’“abomination de la désolation” arrivent au pouvoir et commencent à enrégimenter toutes les nations? Non, mais jusqu’à ce qu’ils soient dépossédés du pouvoir et précipités dans “le lac de feu et de soufre”. Voici l’ordre formel donné par le grand Maître des témoins de Jéhovah: “Jusqu’à ce que les villes soient dévastées et privées d’habitants; jusqu’à ce qu’il n’y ait personne dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude, jusqu’à ce que l’Éternel ait éloigné les hommes, et que le pays devienne un immense désert.” (És. 6:1-12). Cela revient à dire jusqu’à ce que l’œuvre de porte en porte soit devenue inutile parce qu’il n’y aura plus de gens dans les maisons pour répondre quand vous sonnerez à leur porte, car Dieu aura anéanti tous ceux qui ont refusé d’écouter son message prêché par ses témoins, et les villes, qui ont forgé des lois dans un dessein inique et dont la populace vous a chassés, auront subi le sort de Sodome et Gomorrhe (Mat. 10:13-15). Voici donc le signal “Allez de l’avant”, donné par la plus haute Autorité, qui nous ordonne de poursuivre son “œuvre étrange” de témoignage, quoi qu’il arrive, avant qu’Harmaguédon ne vienne désoler la terre pour la débarrasser de la classe des “boucs”. Ne craignez pas ce que vous pouvez avoir à affronter. Le Seigneur ne retirera pas son esprit de vous; cette force invincible restera auprès de vous et fera de vous plus que des vainqueurs par Christ Jésusa.
Par rapport aux nombreux événements qui se sont produits depuis 1942 et que vous nous avez racontés ces dernières semaines, je trouve que ces déclarations revêtent le plus haut intérêt. Est-ce que l’activité théocratique a connu le même essor jusqu’au congrès international de 1950 et encore après celui-ci?
“ASSEMBLÉE POUR L’ACCROISSEMENT DE LA THÉOCRATIE”
JEAN: Bien sûr. Et c’est d’ailleurs pourquoi ce congrès a été appelé “Assemblée des témoins de Jéhovah pour l’accroissement de la Théocratie”; il devait avoir lieu à New York, au Yankee Stadium, du 30 juillet au 6 août. Quelle fête théocratique joyeuse cela a été pendant huit jours! Ceux qui y ont assisté ne pourront jamais l’oublier. À ce congrès aussi, tous ont reçu beaucoup d’encouragements à continuer de faire le bien.
La guerre était alors finie depuis cinq ans, ce qui a permis à plus de 10 000 témoins de Jéhovah, venus de soixante-sept pays, sans compter ceux des États-Unis, de se rendre à New York et de faire ainsi de ce congrès le rassemblement le plus important jamais tenu en un seul endroit par les témoins de Jéhovah. En effet, des centaines d’entre eux sont venus de l’Europe même, auparavant déchirée par la guerre. D’autres centaines sont venues d’Afrique, d’Australie et de Nouvelle-Zélande. L’Asie était représentée, elle aussi, de même que les îles du Pacifique. Les Latino-Américains sont venus par centaines et les Canadiens par milliers. Pour venir de toutes les parties du monde, ces voyageurs se sont servis de toutes sortes de moyens de transport: bateaux, avions, trains, autocars et automobiles. L’affluence d’étrangers à New York était tellement forte quelques jours avant le congrès que les services d’immigration américains se sont alarmés et ont fait subir des tracasseries à certains congressistes, choses contre lesquelles les délégués venus à ce congrès ont par la suite protesté avec vigueurb.
Malgré ces difficultés, le dimanche 30 juillet 1950, premier jour du congrès, 79 247 personnes ont assisté à la remise des diplômes aux 120 étudiants de la quinzième classe de Galaad. Au cours du dernier jour, le dimanche 6 août, qui était le point culminant de ce congrès, 123 707 personnes sont venues écouter le président de la Société Watch Tower développer le sujet “Pouvez-vous vivre à jamais dans le bonheur sur la terre?” Vous vous rappelez sans doute qu’au congrès international précédent, ou Assemblée théocratique des nations joyeuses, tenu à Cleveland du 4 au 11 août 1946, il y avait eu une assistance maximum de 80 000 personnes. Quelle preuve vraiment remarquable de l’expansion intervenue dans les rangs des témoins de Jéhovah en à peine cinq ans d’activité après la fin de la guerre! Ce congrès portait donc bien son nom: “Assemblée pour l’accroissement de la Théocratie.”
L’organisation de ce congrès, calquée sur celle de Cleveland en 1946, comprenait tous les services nécessaires à la bonne marche d’un congrès. C’est ainsi qu’il a fallu procurer un logement à 75 000 témoins venus de l’extérieur et, en outre, aménager une “Cité de caravanes”, située à une soixantaine de kilomètres de New York, où pouvaient loger plus de 15 000 congressistes. Toute cette activité inhabituelle n’a pas échappé à l’attention de la presse écrite qui, on pouvait s’y attendre, a donné une large publicité au déroulement de tout ce congrèsc.
À la session d’ouverture, le dimanche matin, les congressistes ont eu leur première surprise en apprenant la parution d’un nouveau recueil de cantiques intitulé “Cantiques à la louange de Jéhovah”. Puis, le lundi 31 juillet, fut présentée la brochure Defending and Legally Establishing the Good News (Défense et établissement juridique de la bonne nouvelle). Cette publication de quatre-vingt-seize pages a été de loin l’auxiliaire le plus complet et le plus précieux publié depuis plus d’une décennie par la Société pour aider les frères dans leur lutte pour la légalitéd.
Le mardi 1er août, les congressistes ont eu le plaisir de se voir présenter La Tour de Garde, en anglais, dans un format entièrement nouveau, juste après la lecture de la “Résolution contre le communisme”, libellée en termes énergiques, et que 84 950 personnes présentes à cette session de l’après-midi venaient d’adopter avec enthousiasme. Dans la soirée, c’est la parution de la brochure L’évolution opposée au monde nouveau qui a été annoncée.
Le mercredi 2 août est devenu un jour historique à partir du moment où le président de la Société a présenté, à un auditoire tout à fait surpris, Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau. Vous êtes certainement curieux de connaître quelques-unes des remarques faites par le président concernant cette nouvelle traduction de la Bible. Nous en parlerons un peu plus longuement tout à l’heure.
Le jeudi a été un jour exaltant d’intérêt, les sessions du matin, de l’après-midi et du soir étant consacrées aux comptes rendus présentés par les missionnaires galaadites. C’est aussi ce jour-là que 3 381 personnes se sont fait baptiser. La “Journée des filiales”, soit le vendredi, a également été émouvante par les nouvelles de l’expansion théocratique enregistrée dans le monde entier.
LE TEMPS POUR L’APPARITION DES “PRINCES”
Puis, le samedi 5 août, vint la “Journée de la connaissance de Dieu”, pleine d’encouragements et d’éclaircissements. Le président de la Société a fait savoir qu’un nouveau livre intitulé C’est ici la vie éternelle! venait de paraître simultanément en anglais et en espagnol. C’est ce même jour que le vice-président de la Société a prononcé un discours qui devait faire époque, à savoir “De nouveaux systèmes de choses”. D’ailleurs, les congressistes qui étaient présents n’oublieront jamais l’effet que ce discours a produit sur l’auditoire. Pendant de nombreuses années, le point de vue de La Tour de Garde avait été que les hommes fidèles des temps anciens, c’est-à-dire ceux qui avaient servi Dieu fidèlement avant l’époque de Jésus, seraient ressuscités d’entre les morts avant Harmaguédon même, pour participer à l’organisation du peuple de Jéhovah des temps modernes et pour aider les membres du reste à assumer leurs responsabilités consistant à représenter le Seigneur Jésus-Christ en qualité de surveillants du troupeau de Dieu sur la terree. On se référait à ces hommes de différentes façons, en les appelant les “anciens dignitaires”, les “hommes fidèles du passé” et les “princes”, à la lumière du Psaume 45:17 (Crampon 1905). Peut-être voudriez-vous nous lire ce verset, Loïs?
LOÏS [Elle lit]: “Tes enfants prendront la place de tes pères; tu les établiras princes sur toute la terre.”
JEAN: Merci, Loïs. C’est à cause de la compréhension qu’on avait depuis si longtemps de ce texte que bien des témoins de Jéhovah s’attendaient, à chaque congrès, à pouvoir saluer Abraham, Isaac, Jacob, David et d’autres fidèles encore, revenus d’entre les morts, et leur souhaiter la bienvenue. Vous pouvez donc imaginer l’effet que la déclaration suivante de l’orateur a produit sur l’auditoire:
Cette assemblée internationale serait-elle heureuse de savoir qu’il y a ICI, CE SOIR, parmi nous, un certain nombre de futurs PRINCES DE LA NOUVELLE TERRE?
Voici en quels termes le compte rendu de ce congrès, publié en anglais, décrit la réaction de l’auditoire et la réponse donnée à cette question:
Des applaudissements nourris et prolongés et des cris de joie assurèrent à l’orateur que rien ne les intéressait davantage à ce moment-là. Puis un profond silence se fit dans tout le Yankee Stadium. Chacun tendait l’oreille pour ne perdre aucune syllabe de ce que frère Franz allait dire dans son exposé de quelques-uns des faits importants concernant le Psaume 45:17 (...).
En cette année 1950, fit remarquer l’orateur, il y a des centaines de milliers d’“autres brebis” qui sont entièrement vouées à Jéhovah. Les croyances de celles-ci vont plus loin que celles d’Abel, d’Hénoc, de Noé, d’Abraham et de Sara, car ces personnes des temps anciens attendaient simplement par la foi la venue de la Postérité, le Christ, tandis que les “autres brebis” d’aujourd’hui ont réellement accepté Jésus comme Sauveur et Roi. Au lieu de placer le Royaume dans un avenir indéfini, ces brebis déclarent qu’il a déjà été instauré.
De plus, ces témoins des temps modernes ont souffert tout autant pour leur foi que les témoins de Jéhovah du passé. Ils ont été mis à mort, ils sont allés de-ci de-là revêtus de peaux de bêtes, et ont été maltraités et obligés de chercher refuge dans les déserts et dans les montagnes. Lorsque frère Franz fit remarquer que rien, dans la Bible, ne s’oppose à ce que le Christ prenne beaucoup d’entre ces “autres brebis” pour les établir “princes sur toute la terre”, selon les besoins, un tonnerre d’applaudissements vint de nouveau interrompre son discours mémorablef.
L’orateur a ensuite expliqué que le mot “prince”, traduit du mot hébreu sar, ne désigne pas toujours une personne de naissance royale. En fait, il a insisté là-dessus en disant: “Il signifie le premier, le plus élevé ou le chef de n’importe quelle classe, la tête de n’importe quelle assemblée ou groupeg.” Le terme “prince” ne s’appliquerait donc pas comme un titre, mais désignerait simplement la charge de “serviteur”.
Voici un autre point intéressant sur lequel l’orateur a attiré l’attention de l’auditoire:
En 1904, le premier président de la Watch Tower Society écrivit le sixième volume des Études des Écritures intitulé La Nouvelle Création. Au chapitre 3 intitulé “L’appel de la nouvelle création”, il disait en haut de la page 157: “Et nous pouvons être sûrs que toute personne se consacrant et faisant l’entier sacrifice d’elle-même dans les intérêts de la cause du Seigneur, après que la classe céleste sera complète, trouvera que le Seigneur a encore beaucoup d’autres bénédictions à donner, et que toutes ses bénédictions ont été prévues pour ceux qui se consacrent et se sacrifient de la sorte. Il est possible qu’ils soient compris avec les anciens dignitaires qui eurent le désir agréable à Dieu de se sacrifier avant le début de la ‘vocation célesteh’.”
L’orateur a cité une autre explication qui a paru des années après celle que nous venons de lire. En effet, on la trouve dans La Tour de Garde (angl.) du 1er septembre 1915. Dans un article sur l’“œuvre de la moisson”, les paragraphes 5 et 6 (pages 268 et 269) suggéraient que ceux qui se vouaient à Dieu après la fermeture de la “porte” donnant accès à la classe céleste, mais avant le “commencement de l’œuvre du rétablissement”, seraient acceptés “non sur le plan spirituel, mais sur le plan terrestre. De telles personnes entreraient sous des conditions semblables à celles des anciens dignitaires qui furent acceptés par Dieui”.
C’est dans ce même discours, prononcé au cours de la session du samedi soir, que le vice-président de la Société a expliqué les rapports existant entre les “nouveaux cieux” et la “nouvelle terre”, en précisant que ceux-ci font partie du “nouveau système de choses”. Puis, dans la conclusion de ce discours mémorable, l’orateur a résumé cette explication nouvelle et plus profonde des desseins divins par les témoins de Jéhovah en déclarant:
Avec ces perspectives ravissantes si près de nous, soutenons l’organisation théocratique et que Dieu continue à la perfectionner comme une société du monde nouveau. Que jamais nous ne regardions en arrière, vers cette Sodome moderne qui est réservée pour la destruction, mais nous regarderons toujours en avant avec une foi entière. En avant donc! fermement, tous ensemble, comme une société du monde nouveauj!
Le dimanche 6 août a été le point culminant de ce congrès. Ce jour-là, appelé la “Journée du mode de vie d’un monde nouveau”, a été marqué par la conférence publique intitulée “Pouvez-vous vivre à jamais dans le bonheur sur la terre?” Cette conférence avait reçu une grande publicité. Au total, 123 707 personnes ont afflué au Yankee Stadium ou bien se sont rassemblées dans le camp de caravanes, aménagé à 64 kilomètres du stade, pour écouter le président Knorr exposer de nombreux faits bibliques qui répondaient affirmativement à cette question. Il ne subsistait plus le moindre doute! D’ailleurs, par ses fréquents applaudissements enthousiastes, cette vaste assemblée a su montrer qu’elle n’avait aucun doute à ce sujet.
LE NOUVEAU BÉTHEL ET LA NOUVELLE IMPRIMERIE ATTIRENT LES FOULES
Mais voilà que la foule n’avait aucune envie de s’en aller. En effet, de nombreux congressistes sont restés, si bien qu’on a pu voir, pendant les jours suivants, des milliers de frères répondre à l’invitation cordiale de la Société. C’est en foule qu’ils se sont rendus au Béthel, vivement intéressés par les nouveaux locaux de la Société. Ils n’ont pas été déçus: la magnifique annexe du Béthel, au 124 Columbia Heights, et l’imprimerie, énormément agrandie et située au 117 Adams Street, dépassaient toute leur attente. Combien ils étaient heureux d’avoir approuvé avec un si grand enthousiasme le programme d’expansion annoncé par le président, le jeudi 6 août 1946, lors de l’Assemblée théocratique des nations joyeuses, à Clevelandk!
THOMAS: A-t-on construit une imprimerie entièrement nouvelle?
JEAN: Oui et non; en réalité, on a construit une annexe à l’ancien bâtiment, mais de façon que toute la construction, une fois achevée, ne forme qu’un seul corps. D’abord, il avait fallu acheter la propriété attenante à l’ancien bâtiment et démolir les maisons qui s’y trouvaient après les avoir fait évacuer. Les travaux de terrassement pour la construction de la nouvelle imprimerie ont commencé le 6 décembre 1948, si bien que les fondations ont pu être posées en janvier 1949. Ce nouveau bâtiment, qui est venu s’ajouter à l’imprimerie existante, est en béton et compte huit étages, de sorte que l’imprimerie ainsi agrandie occupe à présent tout l’espace compris entre les rues Adams et Pearl, Prospect et Sands. Grâce à cette nouvelle annexe, la surface de travail primitive se trouvait presque doublée.
Le Béthel avait, lui aussi, besoin d’être agrandi en conséquence. De plus, la ville envisageait la construction d’une autoroute surélevée à deux niveaux, réservée aux véhicules à moteur, et ayant une promenade. Par conséquent, la propriété de la Société a été amputée sur une largeur de quinze mètres du côté de la rue Furman, et il a fallu démolir pour cela une partie du Béthel qui datait de 1911. Par contre, le bâtiment datant de 1927 est resté intact, et la nouvelle construction, achevée en 1950, a été élevée sur un terrain contigu donnant sur la rue Columbia Heights et que la Société avait acheté au sud de ces bâtiments. Ce nouveau et magnifique Béthel occupe une surface de 30m.50 sur 61, compte neuf étages et s’élève à 43m.50 de hauteur. Les deux sous-sols abritent la nouvelle cuisine et la salle à manger, ainsi que d’autres locaux remplaçant ceux qui ont été démolis avec l’ancien bâtiment. Maintenant, le nouveau bâtiment du Béthel s’étend le long de Columbia Heights, entre les rues Orange et Pineapple. Il permet désormais de loger 450 personnes à raison de deux par chambrel.
C’est à la même époque que l’émetteur WBBR a été agrandi et sa puissance augmentée. Mais déjà auparavant, la Société avait installé un nouveau matériel de transmission sur sa ferme de Staten Island. Trois nouveaux pylônes en acier, d’une hauteur de 125 mètres, y avaient été élevés. Le soir du mardi 25 mai 1948, à 19 heures, l’ancien émetteur a quitté les ondes pour toujours, et c’est le nouveau matériel, portant la puissance de 1 000 à 5 000 watts, qui est entré en fonction pour émettre le programme dans toute la zone métropolitaine de la ville de New York et de sa banlieue, région très peuplée mais jusque-là hors de sa portée. Le Béthel de Brooklyn ayant reçu une nouvelle annexe, de nouveaux studios de radiodiffusion y ont été installés, si bien que le dimanche 12 mars 1950, à 8 heures du matin, l’émetteur WBBR a pu commencer ses émissions depuis ces nouveaux studios; le président de la Société présenta le texte quotidien puis, après un intermède musical, un commentaire détaillé tiré de La Tour de Gardea. L’inauguration du nouveau Béthel avait eu lieu le 30 janvier 1950, et celle de la nouvelle imprimerie a pu se faire le 3 avril de la même annéeb. La Salle du Royaume, peinte avec goût, comptait 500 places assises et servait aux réunions de la famille du Béthel et de la congrégation locale. Au-dessous, la grande salle à manger, avec les cuisines contiguës, pouvait recevoir 450 personnes. Au septième étage, il y avait une bibliothèque bien agencée et dotée de petits cabinets de travail réservés à quelques membres du personnel de la rédaction, tandis que les bureaux du trésorier et du service des affaires juridiques se trouvaient au huitième étage. Les bureaux administratifs du président de la Société étaient installés au neuvième étage.
UNE SOCIÉTÉ PRODUCTRICE DE BIBLES
LOÏS: Thomas et moi-même espérons avoir un jour l’occasion de visiter le siège de votre Société. Mais pour l’instant pourriez-vous nous parler un peu plus longuement de la Traduction du monde nouveau, dont la parution a été annoncée à ce congrès? À d’autres occasions, vous nous avez dit en passant que la Société a publié des éditions de la version du roi Jacques (angl.) et de l’American Standard Version, et vous aviez promis de nous en dire davantage à leur sujet. Pouvez-vous le faire à présent? Vous nous avez dit aussi un jour que ce n’étaient pas les premières Bibles produites par la Société, n’est-ce pas?
JEAN: Parfaitement, car la Société a toujours été, en premier lieu, une société biblique. Quand le président a annoncé la parution des Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau, le mercredi 2 août 1950, il a attiré l’attention sur ce fait important dans son discours, en disant:
Depuis sa formation, la Watch Tower Bible & Tract Society a employé la version du roi Jacques de 1611, comme version de base pour l’étude de la Bible. Notre but principal a été de rendre clairs aux personnes les purs enseignements de la Bible à la lumière des prophéties révélées. Nous cherchons à progresser avec la lumière croissante de la vérité et à nous débarrasser de toutes les traditions des hommes et des philosophies païennes de ce monde, qui plongent dans les ténèbres. Lorsqu’elle fut formée en 1881, la Société fut appelée la Watch Tower Tract Society pour attirer l’attention sur son but consistant à répandre les vérités bibliques révélées. (The Watchtower, avril 1881, angl.) En 1884, elle fut enregistrée sous le nom de Zion’s Watch Tower Tract Societyc, mais en 1896 elle fut appelée Watch Tower Bible & Tract Societyd. Fidèle à son nom, elle distribua des Bibles et publia des livres, des brochures et d’autres feuilles pour l’expansion d’une connaissance chrétienne, basée sur les enseignements solides de la Parole de Dieu. L’enseignement biblique qu’elle donnait aux personnes n’a pas été sectaire, et seul ce genre d’enseignement permet au chrétien de se dégager des traditions religieuses, des philosophies de ce monde et de retourner à la “foi transmise aux saints une fois pour toutes”. Ainsi, depuis le moment de la publication du périodique The Watchtower, en 1879, jusqu’à présent, les publications anglaises de la Watch Tower Society ont noté, cité (et se sont reportées à) plus de soixante-dix traductions bibliques en anglais et en d’autres langues. Ainsi la Société a reconnu la valeur de toutes ces traductions et a employé ce qu’elles ont de bien, afin de mettre en valeur le véritable message de Dieu et de rejeter la confusion religieusee.
Nous avons déjà appris qu’au début la Société n’imprimait même pas ses propres livres cartonnés, écrits pour expliquer la Bible. En effet, aucune Bible ne s’imprimait à l’époque sur les presses de la Société. Toutefois, en 1896 déjà, celle-ci avait fait imprimer une Bible portant sur la page de titre le nom de “Watch Tower Bible and Tract Society, Allegheny, Pa. [Pennsylvanie], USA.” Il s’agissait du Nouveau Testament de Joseph B. Rotherham, douzième édition revue.
Dans La Tour de Garde (angl.) du 15 juillet 1901, la Société a proposé de faire imprimer une Bible avec de larges marges où figuraient en regard de chaque verset des renvois appropriés, se rapportant aux cinq volumes de L’Aurore du Millénium, aux Figures du Tabernacle et au Phare de la Tour de Sion (angl.) des années 1895 à 1901. À cet effet, il a été décidé d’utiliser la “Holman Linear Bible” qui contenait les versions Autorisée et Révisée (angl.) de l’“Ancien” et du “Nouveau Testament”. Le texte de cette Bible a été disposé de manière à présenter les variantes existant entre ces deux versions. Les mots et les phrases identiques étaient reproduits sur une même ligne en gros caractères, tandis que toutes les différences figuraient dans des lignes doubles en caractères plus petits, la version Autorisée se trouvant au-dessus de la version Réviséef.
La Société a fait imprimer à un bon prix 5 000 exemplaires de cette édition spécialeg. En avril 1902, elle avait déjà pu en écouler un millierh, si bien qu’au début de mai le siège de la Société recevait les premières lettres de remerciementsi. Le premier jour de l’année suivante, en 1903, toute cette édition de cinq mille exemplaires était épuiséej.
UNE SOCIÉTÉ QUI IMPRIME DES BIBLES
Bien entendu, dans tous ces cas, la Société avait fait simplement imprimer ces Bibles à son nom, car elle-même ne possédait pas les clichés et elle ne pouvait imprimer des Bibles dans sa propre imprimerie. Le premier pas que la Société Watch Tower a dû faire en vue de produire elle-même des Bibles a été décrit par le président dans son discours intitulé “Donner aux peuples une langue pure”, et qu’il a prononcé au congrès de 1950:
En 1902, la Watch Tower Society fit l’acquisition de ses premières plaques [clichés] pour l’impression des Écritures et put devenir une société imprimant la Bible. C’étaient les [clichés] d’une traduction des Écritures grecques chrétiennes, connue sous le nom de “The Emphatic Diaglott”. Cette dernière a été publiée pour la première fois en 1864 par son auteur, Benjamin Wilson, un éditeur de journaux de Geneva, Illinois, qui ne fut jamais associé à la Watch Tower Bible & Tract Society. Cette traduction accentuée avait quelques caractéristiques remarquables qui tendaient vers une meilleure compréhension de la vérité. Cependant, ce ne fut pas avant le 21 décembre 1926 que The Emphatic Diaglott fut imprimée sur les presses de la Société et reliée dans une imprimerie lui appartenant.
Cela amena la Société à vouloir imprimer la Bible entière sur ses presses. La Deuxième Guerre mondiale accentua encore la nécessité de publier des Bibles en ne dépendant de personne. Pendant les malheurs de ce conflit mondial, la Société parvint à se procurer les [clichés] composant la Bible complète selon la version du roi Jacques. Le 18 septembre 1942, l’Assemblée théocratique du monde nouveau des témoins de Jéhovah s’ouvrit avec son congrès principal à Cleveland, Ohio. C’est là que le président de la Société parla sur le sujet “Présenter ‘l’épée de l’esprit’”, et comme point capital, il lança cette première Bible imprimée sur nos presses. Dans son appendice se trouvent de nombreuses caractéristiques utiles pour l’étude de la Bible. En Amérique, 35 000 exemplaires furent immédiatement distribués et depuis, 700 000 exemplaires de cette édition de la Watch Tower furent distribués dans beaucoup de pays.
Une excellente traduction de la Bible, du vingtième siècle, est l’American Standard Version. Non seulement elle est de beaucoup supérieure à la version du roi Jacques, mais elle a encore la caractéristique remarquable et appréciable de rendre le nom de Dieu par “Jéhovah” aux 6 823 endroits où il apparaît dans les Écritures hébraïques. Après de longs pourparlers et par un arrangement financier, la Watch Tower Society fut à même, en 1944, d’acheter l’emploi des [clichés] de la Bible complète de l’“American Standard Version”, pour l’imprimer sur ses presses avec comme appendice une aide spécialement préparée pour l’étude de la Bible. Le 10 août 1944, à Buffalo, New York, la ville centrale des 17 assemblées simultanées des témoins de Jéhovah, reliées entre elles par des lignes téléphoniques privées, le président de la Société réjouit son vaste auditoire en lançant l’édition de la Watch Tower de l’American Standard Version. À l’heure actuelle, 252 000 exemplaires en ont déjà été édités et se sont [révélés] être des instruments supplémentaires pour une vaste proclamation du saint nom de Dieu et la publication de la grande nouvelle de son Royaume du monde nouveau de vie et de paix.
PRÉPARATION ET PUBLICATION DE LA “TRADUCTION DU MONDE NOUVEAU”
Nous reconnaissons notre dette envers toutes les versions de la Bible que nous avons employées pour arriver à la vérité de la Parole de Dieu que nous possédons aujourd’hui. Nous ne déconseillons l’emploi d’aucune de ces versions de la Bible, mais nous-mêmes continuerons à les employer d’une manière appropriée. Cependant, au cours de toutes les années pendant lesquelles nous nous en sommes servis, nous les avons toutes trouvées défectueuses, même la plus récente. Que ce soit sur un point vital ou sur un autre, elles sont illogiques ou laissent à désirer, altérées par des traditions religieuses ou par des philosophies de ce monde et, par conséquent, en désaccord avec les vérités sacrées que Jéhovah a révélées à son peuple dévoué qui invoque son nom et qui cherche à le servir d’un commun accord. Cela fut spécialement vrai dans le cas des Écritures grecques chrétiennes qui éclairent et donnent une interprétation convenable des anciennes Écritures hébraïques. Le besoin d’une traduction en langage moderne, en harmonie avec la vérité révélée, et nous donnant cependant la base permettant d’acquérir d’autres vérités par la présentation fidèle du sens des originaux, se faisait de plus en plus sentir, une traduction aussi compréhensible aux lecteurs actuels que l’étaient les écrits originaux des disciples de Christ pour les lecteurs simples, ordinaires, communs et humbles de leur temps. Jésus nous rappela que notre Père céleste connaît les besoins de ses enfants, avant même qu’ils ne les lui présentent. Comment a-t-il pourvu à ce besoin impérieux que nous ressentions?
Depuis 1946 spécialement, le président de la Watch Tower Bible & Tract Society était en quête d’une telle traduction des Écritures grecques chrétiennes. Le 3 septembre 1949, à 8 heures, aux bureaux principaux de Brooklyn (Béthel), le président de la Société convoqua une réunion unique des comités directeurs des sociétés pennsylvanienne et de New York, un seul des directeurs étant absent. Après l’ouverture de la réunion par la prière, le président annonça à ces huit autres directeurs l’existence d’un “Comité de traduction de la Bible du monde nouveau” et que ce dernier avait terminé une traduction des Écritures grecques chrétiennes. Celle-ci avait été donnée et soumise au contrôle de la Watch Tower Bible & Tract Society, société de Pennsylvanie, la veille seulement. Il lut le document par lequel le comité destinait le manuscrit de la traduction à la Société, en reconnaissance de son œuvre non sectaire consistant à répandre la Parole sacrée de Dieu, à faire progresser la connaissance et la compréhension de ses enseignements parmi [les hommes] de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, et afin que cette traduction puisse être un nouveau moyen d’étendre ses activités d’éducation chrétienne dans le monde entier.
Le président lui-même avait lu le manuscrit et sur la demande de l’assemblée, il lut plusieurs chapitres entiers pour permettre aux directeurs de voir la nature de la traduction. Cette lecture fut suivie de commentaires favorables de la part de tous les directeurs présents. L’un des directeurs de la Société pennsylvanienne proposa alors que la Société accepte le don. Cette proposition fut appuyée. Elle fut unanimement adoptée par tous les directeurs de la Société et ainsi, la traduction devint légalement la propriété de la Société pennsylvanienne. Mais elle devait être imprimée à l’imprimerie de la Société de New York, à Brooklyn, N. Y. Le 29 septembre 1949, le président transmit la première partie du manuscrit à l’imprimerie de Brooklyn afin d’en commencer le travail.
Avec tous les autres travaux devant être accomplis par l’imprimerie, et avec toutes les adjonctions spéciales que le comité prépara pour accompagner la traduction, un immense travail était nécessaire pour produire la publication complète. Un groupe de 40 membres de la famille des bureaux principaux de Brooklyn (Béthel) fut organisé pour faire une dernière correction et vérifier l’exactitude des points caractéristiques de la publication. Le 9 février 1950, le Comité de traduction de la Bible du monde nouveau nous soumit son importante Préface de la traduction. Depuis longtemps s’était posé le problème de savoir si le travail allait être accompli en temps voulu pour l’événement principal de l’été 1950k.
Cet exploit a été réalisé, comme nous l’avons déjà vu tout à l’heure, et cette nouvelle traduction a été reçue avec le plus grand enthousiasme et une profonde gratitude par l’immense multitude comptant plusieurs dizaines de milliers de personnes accourues de soixante-douze pays de la terre pour assister à ce congrès. Ainsi, l’après-midi même de sa parution, les congressistes se sont empressés de s’en procurer des dizaines de milliers d’exemplaires, et d’autres milliers encore avant le 6 août, dernier jour du congrès.
CARACTÉRISTIQUES DE LA “TRADUCTION DU MONDE NOUVEAU”
LOÏS: Pourquoi l’a-t-on appelée une traduction des “Écritures grecques chrétiennes”?
JEAN: Parce que ce terme, plus exact et plus biblique, est plus approprié pour désigner le recueil des livres de la Bible allant de Matthieu à la Révélation, et qu’on a l’habitude d’appeler le “Nouveau Testament”. Voyez-vous, cette nouvelle traduction voulait s’éloigner complètement des traditions religieuses de la chrétienté, laquelle est prisonnière de ses croyances. D’ailleurs, il est antibiblique et trompeur d’appeler “Nouveau Testament” les vingt-sept livres chrétiens des Écritures inspirées.
THOMAS: Cette traduction était-elle une révision de la version du roi Jacques et de la Version standard américaine?
JEAN: Non, il s’agissait d’une traduction tout à fait nouvelle, faite d’après le texte original grec établi par Westcott et Hort, deux érudits anglais mondialement reconnus. Mais le comité de traduction a également consulté des textes grecs dus aux érudits d’autres pays. Toutes les tournures et les expressions archaïques et désuètes en ont été bannies, d’autant plus que les Écritures originales ont été écrites dans le langage naturel que les gens utilisaient à l’époque. Mais on s’est efforcé d’arriver à une traduction aussi littérale que possible. Il en résulte une meilleure intelligence du texte et, par conséquent, un plus grand plaisir à lire cette traduction.
L’un des points essentiels qui a soulevé une certaine controverse parmi les traducteurs modernes et les chefs religieux de la chrétienté, c’est que cette traduction des Écritures grecques chrétiennes emploie le nom que Dieu s’est donné lui-même. En effet, le nom divin est représenté dans la Bible par un mot hébreu de quatre lettres, appelé “tétragramme” par Jérôme, traducteur latin. Or, ce nom figure 6 823 fois dans les anciennes Écritures hébraïques, et quoique personne ne sache avec certitude comment le prononcer correctement, les anciens documents attestent que ce nom se lisait “Jéhovah” dès le douzième siècle de notre ère et qu’il a été rendu populaire dans la chrétienté sous cette forme-là. C’est donc sous cette forme qu’il est utilisé 237 fois en tout dans le corps du texte des Écritures grecques chrétiennes, sans parler des soixante-douze fois supplémentaires où il figure dans les notes en bas de page.
“Mais vous ne pouvez pas faire ça!”, s’est écrié un critique à qui on lisait le manuscrit de cette traduction pour connaître ses commentaires. Le comité, dans sa préface de vingt-neuf pages, montre qu’il y a des raisons valables pour le faire, et il l’a faitl.
LOÏS: Qui faisait partie de ce comité qui a traduit la Bible?
JEAN: On l’ignore, car les membres de ce comité ont demandé à rester anonymes même après leur mort.
LES RECUEILS DE CANTIQUES DE LA SOCIÉTÉ
LOÏS: En tout cas, moi, je suis contente d’avoir mon exemplaire de cette traduction. Elle rend la lecture de la Bible effectivement plus compréhensible et plus agréable. Mais qu’en est-il du recueil de cantiques qui a été publié à ce congrès? Je me rappelle vaguement que vous avez mentionné un autre recueil dont la parution a été annoncée à un congrès antérieur.
JEAN: En effet, la Société a déjà eu plusieurs recueils de cantiques. Le premier, utilisé en 1879, s’appelait Cantiques de l’Épousea. Puis, en 1890, la Société en a publié un autre intitulé “Poèmes et hymnes de l’aurore du Millénium”. Celui-ci contenait “151 poèmes religieux et 333 hymnes choisis”, publiés sans musique. Si la plupart étaient l’œuvre d’écrivains bien connus, quelques-uns avaient cependant été écrits par les témoins eux-mêmes. L’édition de 1890 a été suivie de plusieurs autres, dont l’une ne contenait que les poèmesb.
En 1896, un numéro entier de La Tour de Garde (angl.) a été consacré aux cantiques, aux paroles et à la musique écrits par des témoins. Il s’agissait de celui du 1er février 1896, et les onze cantiques qu’il contenait avaient pour titre “Cantiques joyeux du matin de Sion”. Ensuite, en 1900, la Société a publié un recueil broché de quatre-vingt-deux cantiques dont la plupart ont été écrits par le même frère et placés sous le titre “Cantiques joyeux de Sion”. Commentant cette parution, La Tour de Garde précisait:
Loin de nous l’idée que le nouveau recueil vienne remplacer l’ancien; car de nombreux beaux hymnes anciens ne peuvent être égalés par les nouveaux, tant en paroles qu’en musique. Il s’agit plutôt d’un supplément, et comme tel nous vous le recommandons à tous. Notre première édition de 6 000 exemplaires est maintenant prête, et les commandes seront satisfaites dès leur réceptionc.
La Société a abandonné ce recueil dès 1909d.
C’est peut-être le recueil de cantiques publié par la Société en 1906 qui a été le premier à avoir une certaine importance. Il s’appelait “Hymnes de l’aurore du Millénium” et contenait le même choix de 333 hymnes que le recueil publié en 1890, mais avec de la musique. Les droits d’auteur de ce recueil ont été acquis en 1905, et l’avant-propos a été rédigé en juillet de la même année. Toutefois, ce n’est pas avant avril 1906 qu’il a pu être publiée. Les paroles de ce recueil n’ont été changées que pour supprimer des erreurs de doctrine qui avaient cours dans les systèmes religieux auxquels elles avaient été empruntées. En 1909, ces hymnes ont été publiés en format de poche, sans musique, à l’intention des frères lors des congrès et des réunionsf.
En 1924, les frères ont jugé utile de produire un recueil de cantiques spécialement pour enfants. La préface est datée de juin 1924, mais ce n’est qu’en 1925 que les droits d’auteur en ont été acquis, si bien qu’on n’a pu commencer à le distribuer qu’au début de 1926. Il s’agissait là d’un petit recueil relié en carton fort, qui renfermait quatre-vingts cantiques avec de la musique. Il avait pour titre “Hymnes du Royaumeg”.
L’année 1928 a vu la parution d’un recueil tout à fait nouveau contenant 337 cantiques et appelé “Cantiques de louanges à Jéhovah”. Outre de nombreux cantiques nouveaux écrits par les témoins, celui-ci contenait encore beaucoup d’anciens hymnes des recueils de cantiques antérieurs que les frères connaissaient bienh.
Nous avons mentionné déjà le Recueil de cantiques pour le service du Royaume qui avait une couverture rouge. Celui-ci contenait soixante-deux cantiques, et sa parution a été annoncée le mercredi 9 août 1944 lors de l’Assemblée théocratique des prédicateurs unis, tenue à Buffalo, dans l’État de New Yorki.
LOÏS: Je m’en souviens. Vous nous avez dit à ce propos qu’on s’est remis à chanter davantage dans les congrégations à la suite de cette assemblée, en se servant du nouveau recueil de cantiques.
JEAN: C’est juste. Le chant avait été auparavant une partie agréable des réunions; voilà pourquoi les frères étaient heureux d’avoir ce nouveau recueil de cantiques, et d’appliquer les dispositions prises par la Société pour qu’on s’en serve. Celui-ci renfermait un certain nombre de cantiques originaux.
Quant au nouveau recueil de quatre-vingt-onze cantiques, publié le dimanche 30 juillet 1950, premier jour de l’Assemblée pour l’accroissement de la Théocratie, il contenait beaucoup plus de compositions originales dues aux témoins de Jéhovah pour exprimer en paroles et en musique leur manière d’adorer Dieu, laquelle différait complètement de la religion apostate: ces cantiques leur rappellent sans cesse qu’ils occupent une place exclusive dans les desseins divins.
LOÏS: Que s’est-il produit en 1951? Je ne pense pas que vous ayez eu si tôt un nouveau congrès international.
JEAN: Bien sûr que non. Dans ses paroles finales au congrès international de 1950, tenu au Yankee Stadium, le président de la Société a annoncé que, pendant l’été de 1951, la famille internationale des témoins de Jéhovah se réunirait en Europe, en une série d’assemblées, et que tous devraient immédiatement commencer à faire des préparatifs pour y assister. C’est ce que beaucoup de frères ont fait, et quand l’année 1951 est venue, sans conflit mondial pour entraver les transports, ce rassemblement a eu lieu grâce aux Assemblées pour l’adoration pure.
[Notes]
a a w 1942, p. 295.
b b Report of the Theocracy’s Increase Assembly of Jehovah’s Witnesses, 6 août 1950, pp. 4-9.
c c Voir Report of the Theocracy’s Increase Assembly of Jehovah’s Witnesses, 30 juil. au 6 août 1950.
d d La Société a publié auparavant, en 1939, Order of Trial (Informateur [angl.], juil. 1939), Advice for Kingdom Publishers (Informateur [angl.], nov. 1939), puis en 1940 le feuillet Law Abiding (Informateur [angl.], nov. 1940), en 1941 Jehovah’s Servants Defended (Informateur [angl.], sept. 1941) et en 1943 Freedom of Worship (Informateur [angl.], déc. 1943).
e e w 1941 p. 275, § 2; w 1942, p. 124, § 40; p. 133, § 13; wF 1939 p. 5, § 13.
f f Report of the Theocracy’s Increase Assembly, 8 août 1950, p. 3.
g g wF 1951, p. 123.
h h wF 1951, p. 122.
i i Ibid., pp. 122, 123.
j j Ibid., p. 124.
k k The Messenger, 12 août 1946, p. 28.
l l wF 1950, p. 347; Report of the Theocracy’s Increase Assembly, 8 août 1950, p. 6.
a m wF 1950, pp. 347, 348, 349.
b n Annuaire (angl.) 1951, pp. 33-35.
c o w janv. 1885, p. 1.
d p Statuts de la Watch Tower Bible and Tract Society, pp. 4, 5.
e q wF 1951, p. 23.
f r w 1901, pp. 238, 239.
g s w 1902, p. 98.
h t Ibid., p. 130.
i u Ibid., pp. 158, 159.
j v w 1903, p. 50.
k w wF 1951, pp. 23, 24.
l x Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau (angl.), “Préface”, pp. 5-27; wF 1951, pp. 22-27.
a y w sept. 1879, p. 5.
b z w sept. 1890, p. 1; Hymns of the Millennial Dawn (1905), “Avant-propos”.
c aa w 1900, p. 274.
d bb w 1909, p. 18.
e cc w 1905, p. 338; w 1906, p. 98.
f dd w 1909, pp. 18, 82.
g ee L’Âge d’Or (angl.), Vol. VII, 10 fév. 1926, p. 320.
h ff w 1928, p. 18.
i gg Annuaire (angl.) 1945, p. 71.
[Illustrations, page 254]
VUES INTÉRIEURES DU BÉTHEL. EN HAUT À GAUCHE: LA BIBLIOTHÈQUE; À DROITE: LA SALLE À MANGER; EN BAS: LA SALLE DU ROYAUME.