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    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 4

      L’“Ancien Testament” — Peut-​on y croire?

      Dans les prochains chapitres, nous examinerons quelques-uns des reproches que les critiques modernes formulent à l’encontre de la Bible. Certains l’accusent de se contredire et d’être “en désaccord avec la science”. Ces griefs seront analysés par la suite. Mais arrêtons-​nous tout d’abord sur une accusation que l’on entend fréquemment: la Bible ne serait au fond qu’un recueil de mythes et de légendes. Les détracteurs de la Bible ont-​ils de bonnes raisons de l’affirmer? Pour le savoir, considérons dans un premier temps les Écritures hébraïques, également appelées “Ancien Testament”.

      1, 2. Comment le siège de Jéricho s’est-​il déroulé, et quelles questions a-​t-​on soulevées à ce sujet?

      LE RIDEAU se lève sur une ville assiégée. Les assaillants ont traversé en masse le Jourdain et campent à présent devant les hautes murailles de la cité. Mais observez: leur stratégie est pour le moins étrange. Depuis six jours, les troupes font chaque jour et sans bruit le tour de la ville. Un groupe de prêtres les accompagne, et seule la sonnerie de leurs cors vient rompre le silence. Mais aujourd’hui, le septième jour, l’armée fait silencieusement le tour de la ville à sept reprises. Soudain, les prêtres sonnent des cors de toutes leurs forces. Sortant de leur mutisme, les soldats poussent un vibrant cri de guerre: les énormes murailles s’effondrent dans un nuage de poussière, privant du même coup la ville de ses défenses. — Josué 6:1-21.

      2 Voilà comment le livre de Josué, le sixième des Écritures hébraïques, décrit la chute de Jéricho, survenue il y a près de 3 500 ans. Mais s’est-​elle réellement produite? Bien des partisans de la haute critique répondraient sans hésiter par la négativea. Ils soutiennent en effet que le livre de Josué, comme les cinq livres qui le précèdent dans la Bible, se compose de légendes mises par écrit plusieurs siècles après les événements présumés. De nombreux archéologues feraient une réponse identique. D’après eux, il se peut même que Jéricho n’ait pas existé au moment où les Israélites entrèrent au pays de Canaan.

      3. Pourquoi est-​il important de savoir si le contenu de la Bible est historique ou non?

      3 Ces accusations ne sont pas anodines. En effet, en lisant la Bible d’un bout à l’autre, on se rend compte que ses enseignements sont étroitement liés à l’Histoire. Dieu traite avec des hommes, des femmes, des familles et des nations qui ont vraiment existé, et ses commandements s’adressent à un peuple bien réel. En contestant l’historicité de la Bible, les exégètes modernes contestent également l’importance et la fiabilité de son message. Si la Bible est véritablement la Parole de Dieu, ses récits historiques doivent être dignes de foi et exempts de légendes et de mythes. Voyons donc si ceux qui mettent en doute l’historicité de la Bible sont fondés à le faire.

      La haute critique — Est-​elle fiable?

      4-6. Citez quelques-unes des théories historico-critiques de Wellhausen.

      4 C’est au XVIIIe et au XIXe siècle que la haute critique de la Bible a pris son véritable essor. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Julius Wellhausen, un critique biblique allemand, popularisa la théorie selon laquelle les six premiers livres de la Bible, dont Josué, avaient été écrits au Ve siècle avant notre ère, soit environ mille ans après les événements qu’ils relatent. Wellhausen précisait toutefois que ces livres contenaient des matériaux plus anciens⁠1. Cette théorie fut exposée dans la 11e édition de l’Encyclopédie britannique, publiée en 1911. On y lisait: “La Genèse est une œuvre postexilienne constituée d’un document sacerdotal postexilien (P) [de prêtre] et de sources non sacerdotales plus anciennes qui se démarquent nettement de P sur le plan linguistique, stylistique et religieux.”

      5 Pour Wellhausen et ses partisans, tous les récits historiques qui figurent au début des Écritures hébraïques étaient “non de l’Histoire à proprement parler, mais d’anciennes traditions populaires⁠2”. Autrement dit, ces récits passaient pour le simple reflet d’événements qui ne se produiraient que par la suite en Israël. Ainsi, l’inimitié entre Jacob et Ésaü n’aurait jamais existé, mais faisait écho à l’hostilité qui, plus tard, opposerait Israélites et Édomites.

      6 Partant, ces critiques étaient d’avis que jamais Moïse n’avait reçu l’ordre de construire l’arche de l’alliance et que le tabernacle, le centre du culte des Israélites dans le désert, n’avait jamais existé. Ils croyaient aussi que la prêtrise aaronique n’avait été pleinement instituée qu’à peine quelques années avant la destruction de Jérusalem par les Babyloniens, destruction qui, toujours d’après eux, aurait eu lieu au début du VIe siècle avant notre ère⁠3.

      7, 8. Sur quelles “preuves” Wellhausen fondait-​il ses théories, et étaient-​elles solides?

      7 Mais quelles “preuves” les tenants de la haute critique présentent-​ils à l’appui de leur thèse? Ils s’affirment capables de fragmenter le texte des premiers livres de la Bible en un certain nombre de documents distincts. Un de leurs principes voudrait qu’en règle générale les versets bibliques contenant le terme ʼÈlohim seul (Dieu en hébreu) aient été écrits par un rédacteur, et que ceux où Dieu est appelé par son nom, Jéhovah, soient forcément d’une autre plume — comme si un rédacteur n’avait jamais pu employer les deux termes⁠4!

      8 Pareillement, chaque fois que le récit d’un événement apparaît plus d’une fois dans un livre, on y voit l’intervention d’au moins deux écrivains. Pourtant, les anciens écrits sémitiques offrent d’autres exemples de doublets. On présume en outre qu’à chaque rupture de style correspond un changement de rédacteur. Or, même des écrivains modernes changent de style à différents stades de leur carrière, ou en fonction des sujets qu’ils traitentb.

      9-11. Quelles sont quelques-unes des failles marquantes de la haute critique moderne?

      9 Toutes ces théories sont-​elles étayées par la moindre preuve digne de ce nom? Nullement. Comme on l’a fait observer, “la critique, fût-​elle du meilleur niveau, se nourrit de spéculations et d’incertitudes; elle reste susceptible d’être revue, réfutée, voire remplacée. C’est un exercice intellectuel, exposé à toutes les conjectures et à tous les doutes inhérents à ce type d’exercice⁠5”. Plus qu’aucune autre, la haute critique de la Bible se nourrit “de spéculations et d’incertitudes”.

      10 Gleason Archer met en évidence une autre faille dans l’argumentation de la haute critique. Ce qui pose problème, dit-​il, c’est que “l’école de Wellhausen démarre sur une pure hypothèse, que l’on s’efforce péniblement de démontrer: la religion d’Israël, comme n’importe quel autre fait religieux, serait un simple produit de l’évolution, d’origine purement humaine⁠6”. En d’autres termes, Wellhausen et ses partisans ont bâti leur raisonnement sur l’hypothèse que la Bible n’est que la parole des hommes.

      11 Déjà en 1909, l’Encyclopédie juive (angl.) signalait deux autres faiblesses de la théorie wellhausénienne: “Les arguments grâce auxquels Wellhausen a conquis presque tous les critiques bibliques contemporains reposent en réalité sur deux hypothèses: premièrement, que plus une religion se développe, plus son rituel devient complexe; deuxièmement, que les sources les plus anciennes dépeignent obligatoirement un rituel aux premiers stades de son développement. La première hypothèse est infirmée par ce que l’on observe dans les cultures primitives, et la deuxième ne trouve aucune confirmation dans l’étude des codes rituels tels que ceux de l’Inde.”

      12. Qu’a révélé l’archéologie sur la haute critique moderne?

      12 Existe-​t-​il un moyen de vérifier l’exactitude des théories émises par la haute critique? L’encyclopédie précitée poursuit: “Les conceptions de Wellhausen se fondent presque exclusivement sur la critique littéraire et devront être vérifiées à la lumière de l’archéologie classique.” Mais l’archéologie a-​t-​elle, avec le temps, confirmé les thèses de Wellhausen? Laissons répondre la Nouvelle Encyclopédie britannique: “La critique archéologique tend à confirmer l’exactitude des données historiques qui se rapportent aux périodes les plus reculées [de l’histoire biblique] et à infirmer la thèse selon laquelle les récits du Pentateuque [récits historiques qui figurent dans les premiers livres de la Bible] ne seraient que le reflet d’événements survenus bien plus tard.”

      13, 14. Pourquoi la haute critique promue par Wellhausen est-​elle toujours aussi populaire malgré l’inconsistance de ses bases?

      13 Mais pourquoi la haute critique est-​elle aussi prisée par les intellectuels de notre temps, malgré ses failles? Tout simplement parce qu’elle leur dit ce qu’ils ont envie d’entendre. Un exégète du XIXe siècle s’exprima ainsi: “Pour ma part, je suis près de penser que ce livre de Wellhausen est le meilleur de tous; la question épineuse du développement de l’Ancien Testament m’y est apparue enfin résolue conformément au principe de l’évolution de l’homme, principe que je me contrains d’appliquer à l’histoire de toutes les religions⁠7.” Il semble bien, dans le cas de cet homme, que la haute critique faisait bon ménage avec des préjugés évolutionnistes. Au demeurant, ces deux théories servent le même dessein, car si l’évolution supprime le besoin de croire en un Créateur, la haute critique de Wellhausen revient, quant à elle, à affirmer qu’il n’y a pas lieu de croire en l’inspiration divine de la Bible.

      14 En ce XXe siècle, ère du rationalisme, les intellectuels admettent plus volontiers que la Bible soit la parole des hommes que celle de Dieuc. Il leur est plus facile de croire que les prophéties ont été écrites après coup, que d’en reconnaître l’authenticité. Ils préfèrent ranger les miracles de la Bible parmi les mythes, les légendes, ou les contes populaires, que d’envisager qu’ils soient des faits réels. Leurs thèses, lourdes de préjugés, n’offrent toutefois aucune raison sérieuse de récuser la véracité des Écritures. La haute critique comporte de graves failles et ses attaques n’ont pas réussi à prouver que la Bible n’est pas la Parole de Dieu.

      L’archéologie confirme-​t-​elle la Bible?

      15, 16. L’existence de quel souverain de l’Antiquité mentionné dans la Bible l’archéologie a-​t-​elle confirmée?

      15 L’archéologie constitue un domaine d’investigation nettement plus solide que la haute critique. Grâce aux fouilles qu’ils ont entreprises dans les vestiges de civilisations anciennes, les archéologues ont enrichi, sur bien des points, notre connaissance du monde antique. Il n’est donc pas surprenant que les documents archéologiques recoupent fréquemment le récit biblique. L’archéologie a même parfois donné raison à la Bible face à ses détracteurs.

      16 Prenons un exemple. Selon le livre de Daniel, avant qu’elle ne tombe aux mains des Perses, Babylone eut pour dernier souverain Belschazzar (Daniel 5:1-30). Comme il n’était question de ce monarque nulle part ailleurs que dans la Bible, on prétendit qu’elle se trompait et que Belschazzar n’avait en fait jamais existé. Puis, au cours du XIXe siècle, on découvrit dans des ruines, au sud de l’Iraq, plusieurs petits cylindres recouverts d’inscriptions cunéiformes. On y déchiffra en particulier une prière demandant que la santé soit accordée au fils aîné de Nabonide, roi de Babylone. Et quel était le nom de ce fils? Belschazzar!

      17. Comment expliquer que la Bible qualifie Belschazzar de roi, alors que la plupart des inscriptions lui donnent le titre de prince?

      17 Un Belschazzar a donc bel et bien existé, mais était-​il roi au moment de la chute de Babylone? La plupart des documents trouvés par la suite le qualifient de fils du roi, ou de prince héritier. Cependant, une inscription cunéiforme connue sous le nom de “Pamphlet contre Nabonide” nous permet de mieux cerner sa véritable fonction. Nous y lisons: “Il (Nabonide) confia le corps expéditionnaire à son fils aîné (Bêlsharuçur [...]) et mit sous son commandement une armée (composée de gens) de tous les pays; il retira sa main (des affaires), il lui confia la royauté⁠8.” Ainsi, Belschazzar se vit remettre la royauté, ce qui, à tous égards, fit de lui un roid. La position qu’il occupait par rapport à Nabonide, son père, explique pourquoi, au cours de l’ultime banquet qu’il donna à Babylone, il offrit à Daniel de devenir le troisième personnage du royaume (Daniel 5:16). En effet, Belschazzar, qui venait après Nabonide, n’était pour sa part que le deuxième souverain de l’Empire.

      D’autres témoignages

      18. Comment l’archéologie confirme-​t-​elle que le règne de David prépara la paix et la prospérité?

      18 À vrai dire, l’exactitude historique de la Bible est étayée par de nombreuses découvertes archéologiques. Ainsi, la Bible décrit la grande prospérité que connut Israël après que Salomon eut succédé au roi David, son père. Nous lisons: “Juda et Israël étaient nombreux, comme les grains de sable qui sont au bord de la mer, en multitude; on mangeait, et l’on buvait, et l’on se réjouissait.” (1 Rois 4:20). Cette description est confirmée par ce rapport: “Les données archéologiques font état d’une explosion démographique en Juda au cours du Xe siècle av. J.-C. et par la suite. La paix et la prospérité qu’avait amenées David favorisèrent l’éclosion de nombreuses villes⁠10.”

      19. Quels renseignements complémentaires l’archéologie fournit-​elle sur la guerre entre Israël et Moab?

      19 Plus tard, Israël, qui formait désormais une nation distincte de Juda, conquit le pays de Moab, un territoire limitrophe. Au bout d’un certain temps, les Moabites se révoltèrent sous la conduite de leur chef, le roi Mésa. Israël se ligua alors avec Juda et Édom, un royaume voisin, pour combattre Moab (2 Rois 3:4-27). Fait remarquable, en 1868, on a découvert en Transjordanie une stèle (plaque de pierre portant des inscriptions) sur laquelle Mésa expose sa propre version des événements en langue moabite.

      20. Que nous apprend l’archéologie sur la destruction d’Israël par les Assyriens?

      20 Puis, en 740 avant notre ère, Dieu permit aux Assyriens de détruire le royaume septentrional d’Israël (2 Rois 17:6-18). Selon l’archéologue Kathleen Kenyon, la description biblique de ce désastre peut amener à “se demander s’il n’y aurait pas eu un tant soit peu d’exagération”. Mais est-​ce le cas? Elle poursuit: “Les preuves archéologiques de la chute du royaume d’Israël sont presque plus explicites que le récit biblique. (...) La destruction complète des villes israélites de Samarie et de Hazor, ainsi que de Méguiddo, est une preuve archéologique patente que le rédacteur [biblique] n’exagérait en rien⁠11.”

      21. Quelles précisions l’archéologie fournit-​elle sur l’assujettissement de Juda par les Babyloniens?

      21 Plus tard encore, la Bible rapporte que sous le règne du roi Jéhoïakin les Babyloniens mirent le siège devant Jérusalem et la prirent. Cet événement est consigné dans la chronique babylonienne, une tablette en cunéiforme mise au jour par les archéologues. On y lit: “Le roi d’Akkad [Babylone] (...) s’établit devant la ville de Yahudu (Juda) et au mois d’addar, le deuxième jour (...) il prit la ville⁠12.” Jéhoïakin fut emmené à Babylone et emprisonné. Mais par la suite, selon la Bible, on le fit sortir de prison et une ration de nourriture lui fut assignée (2 Rois 24:8-15; 25:27-30). Ce détail est appuyé par des documents administratifs trouvés à Babylone, qui énumèrent les parts de nourriture attribuées à “Ya’ukîn [Jéhoïakin], roi du pays de Yahudu⁠13”.

      22, 23. Quelles relations existe-​t-​il généralement entre l’archéologie et les récits historiques de la Bible?

      22 Parlant des rapports qui existent entre l’archéologie et les récits historiques de la Bible, le professeur David Noel Freedman déclare: “Dans l’ensemble, l’archéologie tend cependant à confirmer la valeur historique de la narration biblique. Dans ses grandes lignes, la chronologie qui s’étend de l’ère patriarcale jusqu’à l’époque du N[ouveau] T[estament] correspond aux données fournies par l’archéologie. (...) Les découvertes à venir vérifieront probablement le jugement dépassionné que l’on porte aujourd’hui sur la tradition biblique, à savoir qu’elle repose sur des faits historiques et qu’elle a été transmise fidèlement, bien qu’on ne puisse la qualifier d’histoire au sens critique ou scientifique.”

      23 Puis, considérant les efforts déployés par la haute critique pour discréditer la Bible, Freedman ajoute: “Les tentatives des exégètes modernes de refaire l’histoire biblique — par exemple la thèse de Wellhausen qui ne voit dans l’ère patriarcale qu’un reflet de la monarchie divisée; ou celle de Noth et de ses partisans, qui rejettent l’historicité de Moïse, de l’exode et, de là, remanient toute l’histoire d’Israël — ces tentatives n’ont pas aussi bien résisté aux découvertes archéologiques que la narration biblique⁠14.”

      La chute de Jéricho

      24. Que nous apprend la Bible sur la chute de Jéricho?

      24 Est-​ce à dire que l’archéologie recoupe systématiquement la Bible? Non; il existe un certain nombre de divergences. L’une d’elles porte sur la prise spectaculaire de Jéricho, décrite au début de ce chapitre. Selon la Bible, Jéricho fut la première ville dont Josué s’empara tandis qu’il conduisait les Israélites dans le pays de Canaan. La chronologie biblique situe la chute de cette ville dans la première moitié du XVe siècle avant notre ère. Une fois prise, Jéricho fut complètement brûlée et resta inhabitée pendant des siècles. — Josué 6:1-26; 1 Rois 16:34.

      25, 26. À quelles conclusions différentes deux archéologues qui ont fouillé le site de Jéricho sont-​ils parvenus?

      25 Avant la Seconde Guerre mondiale, le professeur John Garstang entreprit des fouilles sur le site présumé de Jéricho. Il décela que la ville était fort ancienne et qu’elle avait, à plusieurs reprises, été détruite puis reconstruite. Garstang nota que lors d’une de ces destructions les murailles s’étaient effondrées comme sous l’effet d’un tremblement de terre, et que la ville avait complètement brûlé. Il situait ces événements vers 1400 avant notre ère, une date assez proche de celle à laquelle la version biblique fait remonter la prise de Jéricho par Josué⁠15.

      26 La guerre finie, Kathleen Kenyon, autre archéologue, dirigea de nouvelles fouilles sur le site de Jéricho. Elle aboutit à la conclusion que les murailles écroulées identifiées par Garstang étaient antérieures de plusieurs siècles à la date qu’il avait avancée. Kathleen Kenyon conclut à une destruction majeure de Jéricho au XVIe siècle avant notre ère, mais affirma qu’il ne se trouvait aucune ville sur l’emplacement de Jéricho au XVe siècle, à l’époque où, selon la Bible, Josué se lançait à la conquête du pays. Elle fit également état d’indices laissant supposer qu’une autre destruction avait eu lieu à cet endroit en 1325 avant notre ère et émit cet avis: “S’il faut associer la destruction de Jéricho à une invasion menée par Josué, c’est cette date[-​là] que l’archéologie propose⁠16.”

      27. Pourquoi ne devrions-​nous pas nous arrêter outre mesure sur les divergences entre l’archéologie et la Bible?

      27 La Bible est-​elle fausse pour autant? Aucunement; il ne faut pas oublier que si l’archéologie éclaire le passé, ses lumières ne sont pas toujours des plus nettes. Elles sont même parfois passablement confuses, témoin cette remarque: “Les découvertes archéologiques ne sont hélas! que fragmentaires et n’ont, par voie de conséquence, qu’une portée limitée⁠17.” Cela est tout particulièrement vrai des premiers temps de l’histoire d’Israël, période sur laquelle l’archéologie ne fait pas toute la lumière. Et elle le peut d’autant moins à Jéricho, dont les vestiges sont fortement dégradés.

      Les limites de l’archéologie

      28, 29. Quelles sont, d’après les spécialistes, quelques-unes des limites de l’archéologie?

      28 Les archéologues eux-​mêmes reconnaissent que leur science a des limites. Yohanan Aharoni explique: “Quand on aborde le domaine de l’interprétation historique ou historico-géographique, l’archéologue sort du domaine des sciences exactes et doit s’appuyer sur des jugements de valeur et des hypothèses pour dresser un tableau d’ensemble⁠18.” Parlant ensuite de la datation de différentes découvertes, il ajoute: “Nous devons nous souvenir que toutes les dates ne sont pas absolues et qu’elles sont à divers degrés sujettes à caution”, estimant toutefois que les archéologues ont aujourd’hui des raisons d’être plus sûrs de leurs dates que par le passé⁠19.

      29 À la question “Peut-​on qualifier les méthodes archéologiques d’objectives, de vraiment scientifiques?”, l’ouvrage Le monde de l’Ancien Testament (angl.) répond: “Les archéologues sont plus objectifs quand ils exhument un objet que lorsqu’ils le font parler, quoique le facteur humain soit aussi présent dans le choix des méthodes utilisées pour ‘fouiller’ le sol. Ils font nécessairement disparaître leurs pièces à conviction à mesure qu’ils creusent les couches de terrain, si bien qu’ils ne sont jamais en mesure de contrôler leurs ‘expériences’ en les reproduisant. Cela fait de l’archéologie une science à part, et de la publication de travaux archéologiques une tâche des plus exigeantes, parsemée d’embûches⁠20.”

      30. Comment ceux qui étudient la Bible considèrent-​ils l’archéologie?

      30 Il ressort de ce qui précède que si l’archéologie peut se révéler très utile, elle est tout aussi faillible que n’importe quelle autre branche de l’activité humaine. Par conséquent, même si nous nous intéressons aux théories archéologiques, nous ne devrions jamais en faire des vérités absolues. Il ne faut donc pas systématiquement récuser la Bible et donner raison aux archéologues quand leurs interprétations la contredisent. Ne sont-​ils pas bien des fois revenus sur leurs explications?

      31. Quelle nouvelle hypothèse a récemment été avancée au sujet de la chute de Jéricho?

      31 On notera qu’en 1981 le professeur John Bimson s’est à son tour penché sur la destruction de Jéricho. Il a soigneusement étudié les traces de l’incendie qui — selon Kathleen Kenyon — aurait ravagé la ville au milieu du XVIe siècle avant notre ère. D’après ses observations, cette destruction correspond au récit biblique de Josué. Mieux, le tableau général que l’archéologie brosse de Canaan cadre parfaitement avec la description que la Bible fait du pays au moment de son invasion par les Israélites. En foi de quoi, Bimson estime erronée la datation précédente et avance l’hypothèse que Jéricho a en réalité été détruite au milieu du XVe siècle avant notre ère, du vivant de Josué⁠21.

      La Bible: de l’histoire à part entière

      32. Quelle tendance observe-​t-​on chez certains biblistes?

      32 Le cas de Jéricho offre un bel exemple de débat archéologique. Rien d’étonnant donc à ce que les archéologues ne soient pas unanimes à accepter la Bible. Chez les biblistes cependant, certains reconnaissent à présent l’historicité de la Bible dans ses grandes lignes, si ce n’est dans son intégralité. Ces propos de William Albright se font l’écho d’un courant de pensée: “On tend de nouveau à juger l’histoire religieuse d’Israël exacte tant dans ses grandes lignes que dans ses détails. (...) En un mot, nous pouvons à nouveau considérer la Bible, d’un bout à l’autre, comme un document authentique de l’histoire religieuse⁠22.”

      33, 34. Comment les Écritures hébraïques font-​elles elles-​mêmes la preuve de leur exactitude historique?

      33 Du reste, le texte biblique offre toutes les garanties d’un récit historique digne de foi. Contrairement à la plupart des mythes et autres légendes de l’Antiquité, les faits rapportés dans la Bible sont associés à des époques et à des dates précises. De nombreux événements bibliques ont été confirmés par des inscriptions datant de leur époque, et s’il y a parfois désaccord, c’est souvent parce que les monarques du passé répugnaient à consigner leurs défaites et aimaient à grossir leurs victoires.

      34 En vérité, bon nombre de ces inscriptions antiques tiennent davantage à une propagande officielle qu’à de l’histoire. À l’inverse, les rédacteurs de la Bible font montre d’une rare franchise. Des personnages éminents de l’histoire d’Israël, tels Aaron et Moïse, sont dépeints avec toutes leurs vertus, mais aussi avec leurs faiblesses. Même les fautes du grand roi David sont dévoilées avec franchise. Les manquements de la nation entière sont maintes fois mis au grand jour. Cette sincérité corrobore la véracité et la fiabilité des Écritures hébraïques; elle donne aussi tout leur poids à ces paroles de Jésus, qui dit à Dieu dans une prière: “Ta parole est vérité.” — Jean 17:17.

      35. À quoi les rationalistes ne sont-​ils pas parvenus, et dans quoi ceux qui étudient la Bible recherchent-​ils la preuve de son inspiration?

      35 Le professeur Albright conclut ainsi: “En tout état de cause, par son contenu, la Bible surpasse toute la littérature religieuse qui l’a précédée. Par son message simple et direct, par l’attrait universel qu’elle exerce sur des hommes de tous les pays et de toutes les époques, elle domine aussi magistralement tout ce qui a été écrit après elle⁠23.” Plus encore que le témoignage des biblistes, c’est ce ‘message magistral’ qui fait la preuve de l’inspiration de la Bible, comme nous le verrons dans les prochains chapitres. Retenons toutefois que les rationalistes modernes n’ont pu réfuter le caractère historique des Écritures hébraïques, lesquelles, bien au contraire, s’imposent par leur exactitude. Mais peut-​on en dire autant des Écritures grecques chrétiennes, appelées “Nouveau Testament”? C’est ce que nous allons voir dans le chapitre suivant.

      [Notes]

      a Le terme “haute critique” (ou “méthode historico-critique”) désigne une discipline qui cherche notamment à établir la paternité, les sources et la date de rédaction de chaque livre de la Bible.

      b Par exemple, le poète anglais John Milton écrivit son grand poème épique “Le Paradis perdu” dans un style très différent de l’“Allegro”, un autre poème. Ses tracts politiques sont rédigés dans un autre style encore.

      c La plupart des intellectuels modernes optent pour le rationalisme, qu’un dictionnaire définit comme la “doctrine selon laquelle on ne doit admettre en matière religieuse que ce qui est conforme à la raison”. Les rationalistes tentent de tout ramener à l’échelle de l’homme, en écartant toute idée d’une intervention divine.

      d La statue d’un ancien dirigeant, découverte dans le nord de la Syrie au cours des années 70, nous apprend qu’il n’était pas exceptionnel que celui qui gouverne soit appelé roi, même si, au sens strict du terme, il portait un titre moins élevé. Cette statue, qui était celle d’un souverain de Gozan, portait des inscriptions en assyrien et en araméen. Le texte assyrien désignait cet homme comme le gouverneur de Gozan, tandis que l’inscription parallèle, en araméen, lui attribuait le titre de roi⁠9. Le fait que les inscriptions officielles de Babylone aient appelé Belschazzar prince héritier alors que le texte araméen de Daniel le qualifiait de roi n’était donc pas sans précédent.

  • Le “Nouveau Testament” — Histoire ou mythe?
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 5

      Le “Nouveau Testament” — Histoire ou mythe?

      “On peut dire que le Nouveau Testament est aujourd’hui, de loin, le livre le plus étudié du monde”, lit-​on sous la plume de Hans Küng dans son livre “Être chrétien”. Ces propos n’ont rien d’excessif. Au cours des trois siècles écoulés, on ne s’est pas contenté d’étudier les Écritures grecques chrétiennes, on les a littéralement disséquées et analysées avec plus de soin que n’importe quel autre ouvrage.

      1, 2. (Inclure l’introduction.) a) À quoi s’est-​on livré sur les Écritures grecques chrétiennes au cours des trois derniers siècles? b) À quelles conclusions surprenantes des chercheurs ont-​ils abouti?

      CERTAINS chercheurs sont parvenus à des conclusions saugrenues. Au XIXe siècle, un Allemand du nom de Ludwig Noack prétendait que l’Évangile de Jean avait été écrit en 60 de notre ère par le disciple bien-aimé, qui, d’après lui, n’était nul autre que Judas! Ernest Renan avançait pour sa part que la résurrection de Lazare était probablement une supercherie arrangée par Lazare lui-​même pour démontrer que Jésus était bien le faiseur de miracles qu’il disait être. Le théologien allemand Gustav Volkmar soutenait, quant à lui, que Jésus, le personnage historique, n’avait absolument pas pu se présenter comme le Messie⁠1.

      2 Bruno Bauer, philosophe allemand, décréta de son côté que Jésus n’avait jamais existé. “Il maintenait que le christianisme primitif avait, pour véritables inspirateurs, Philon, Sénèque et les gnostiques. Il en déduisit que Jésus n’était pas un personnage historique (...), et que la religion chrétienne était née vers la fin du IIe siècle d’une forme de judaïsme fortement influencée par le stoïcisme⁠2.”

      3. Quelle idée beaucoup de gens se font-​ils encore de la Bible?

      3 Aujourd’hui, peu de gens adhèrent à des conceptions aussi tranchées. Cependant, comme leurs travaux en témoignent, les exégètes modernes sont encore nombreux à croire que les Écritures grecques chrétiennes comportent des légendes, des mythes et diverses exagérations. Mais en est-​il bien ainsi?

      À quand remonte le “Nouveau Testament”?

      4. a) Pourquoi est-​il important de savoir à quand remonte la rédaction des Écritures grecques chrétiennes? b) Quelles dates propose-​t-​on pour leur rédaction?

      4 Les mythes et les légendes ne se développent que si le temps leur en est laissé. Il importe donc de savoir à quand remonte la rédaction du “Nouveau Testament”. Selon l’historien Michael Grant, la partie historique des Écritures grecques chrétiennes commença à être consignée “trente ou quarante ans après la mort de Jésus⁠4”. William Albright, spécialiste d’archéologie biblique, cite la conclusion à laquelle est parvenu C. Torrey, à savoir “que tous les évangiles furent écrits avant 70 ap. J.-C. et que leur contenu put être entièrement rédigé dans les vingt années qui suivirent la crucifixion”. Pour sa part, Albright estime que leur rédaction s’est achevée au plus tard “vers 80 ap. J.-C.”. Bien que d’autres estimations présentent de légères divergences, on s’accorde à dire que le “Nouveau Testament” était complet dès la fin du Ier siècle.

      5, 6. Le fait que les Écritures grecques chrétiennes ont été écrites relativement peu de temps après les événements dont elles rendent compte appelle quelle conclusion?

      5 Que faut-​il en conclure? Albright poursuit: “Une période de vingt à cinquante années est trop courte pour que se soit corrompu le contenu essentiel des évangiles ou même la phraséologie des paroles de Jésus⁠5.” Le professeur Gary Habermas ajoute: “Les Évangiles ont été rédigés très peu de temps après les faits dont ils rendent compte, tandis que les récits historiques de l’Antiquité relatent souvent des événements qui se sont produits des siècles auparavant, événements que les historiens modernes sont pourtant en mesure d’appréhender⁠6.”

      6 En d’autres termes, les récits historiques des Écritures grecques chrétiennes sont au moins aussi crédibles que ceux de l’histoire profane. Les quelques décades qui séparent la naissance du christianisme des premiers écrits n’ont certainement pas laissé aux mythes et aux légendes le temps de se développer et de se répandre sur une grande échelle.

      Des témoins oculaires

      7, 8. a) Qui était encore en vie quand les Écritures grecques chrétiennes furent rédigées et mises en circulation? b) À quelle conclusion la remarque du professeur F. Bruce nous amène-​t-​elle?

      7 Ces mythes et ces légendes avaient d’autant moins de raisons d’apparaître que ces récits, pour une large part, portent l’empreinte de témoins oculaires. Le rédacteur de l’Évangile de Jean s’exprime ainsi: “C’est ce disciple [le disciple que Jésus aimait] qui rend témoignage de ces choses, et qui a écrit ces choses.” (Jean 21:24). L’auteur du livre de Luc déclare de son côté: ‘Ceux qui, dès le commencement, devinrent témoins oculaires et serviteurs du message nous ont transmis les faits.’ (Luc 1:2). Parlant des témoins de la résurrection de Jésus, l’apôtre Paul dit: “La plupart sont demeurés en vie jusqu’à présent, mais quelques-uns se sont endormis dans la mort.” — 1 Corinthiens 15:6.

      8 Notons à ce sujet la remarque judicieuse du professeur F. Bruce: “Contrairement à ce que semblent penser certains écrivains, il était loin d’être aussi simple, en ces premières années, d’attribuer certaines paroles ou certains actes à Jésus alors que la plupart de ses disciples étaient encore là pour rappeler ce qui s’était ou ne s’était pas passé. (...) Les disciples n’avaient pas le droit à l’erreur (ni a fortiori celui de déformer sciemment les faits): ils auraient été sur-le-champ percés à jour par ceux qui ne se seraient que trop empressés de le faire. Bien au contraire, un des points forts de la prédication apostolique des premiers temps est qu’elle se référait ouvertement à des faits connus des auditeurs; les apôtres ne se contentaient pas de dire: ‘Nous sommes témoins de ces choses’, ils ajoutaient: ‘Comme vous le savez vous-​mêmes.’ (Actes 2:22)⁠7.”

      Le texte est-​il digne de foi?

      9, 10. De quoi pouvons-​nous être certains en ce qui concerne le texte des Écritures grecques chrétiennes?

      9 Se pourrait-​il que les récits authentiques des témoins oculaires aient été dénaturés par la suite? En d’autres termes, des mythes et des légendes sont-​ils venus se greffer sur le texte original une fois terminé? Comme nous l’avons déjà montré, le texte des Écritures grecques chrétiennes a été mieux préservé que n’importe quel autre écrit de l’Antiquité. Kurt et Barbara Aland, spécialistes du texte grec de la Bible, ont répertorié près de 5 000 manuscrits anciens qui nous sont parvenus, et dont certains remontent au IIe siècle de notre ère⁠8. Un enseignement se dégage de ce monceau de preuves: le texte est foncièrement exact. En outre, de nombreuses traductions anciennes, dont la plus vieille date d’environ 180 de notre ère, viennent elles aussi confirmer l’intégrité du texte⁠9.

      10 On peut donc affirmer qu’une fois achevé, le texte original des Écritures grecques chrétiennes n’a en aucune façon subi l’adjonction de légendes ou de mythes. Le texte que nous possédons est en substance identique au texte autographe; son authenticité n’est pas douteuse puisque les chrétiens de l’époque eux-​mêmes la reconnaissaient. Mais peut-​on juger de la valeur historique de la Bible en la comparant à d’autres récits historiques? Dans une certaine mesure, c’est chose possible.

      Les documents extra-bibliques

      11. Dans quelle mesure les documents extra-bibliques confirment-​ils les récits historiques des Écritures grecques chrétiennes?

      11 Précisons tout d’abord qu’on ne trouve en dehors de la Bible que peu de renseignements sur la vie de Jésus et des apôtres. Cela n’a rien d’étonnant puisqu’au Ier siècle les chrétiens étaient relativement peu nombreux et ne prenaient aucune part aux affaires politiques. Néanmoins, les données fournies par l’Histoire s’accordent avec le récit biblique.

      12. Que déclare Josèphe à propos de Jean le baptiseur?

      12 Parlant d’une retentissante défaite militaire qu’avait subie Hérode Antipas, l’historien juif Josèphe écrivit ces lignes en 93 de notre ère: “Plusieurs Juifs ont cru que cette défaite de l’armée d’Hérode était une punition de Dieu, à cause de Jean, surnommé Baptiste. C’était un homme de grande piété qui exhortait les Juifs à embrasser la vertu, à exercer la justice, et à recevoir le baptême après s’être rendus agréables à Dieu⁠10.” Josèphe confirme donc le récit biblique présentant Jean le baptiseur comme un homme juste, qui prêchait la repentance, et qu’Hérode fit exécuter. — Matthieu 3:1-12; 14:11.

      13. Comment Josèphe atteste-​t-​il l’historicité de Jacques et même celle de Jésus?

      13 Josèphe fait également mention de Jacques, le demi-frère de Jésus, qui, selon la Bible, ne fut pas un disciple de la première heure, mais devint par la suite un ancien éminent à Jérusalem (Jean 7:3-5; Galates 1:18, 19). L’historien livre ce rapport sur l’arrestation de Jacques: “[Ananus] assembl[a] un conseil devant lequel il fit venir Jacques, frère de Jésus, nommé Christ, et quelques autres⁠11.” Ces faits relatés par Josèphe offrent une preuve supplémentaire de l’historicité de “Jésus, nommé Christ”.

      14, 15. Par quel témoignage Tacite appuie-​t-​il le récit biblique?

      14 D’autres écrivains du début de notre ère citent des événements rapportés dans les Écritures grecques. Ainsi, selon les Évangiles, bon nombre de contemporains de Jésus accueillirent favorablement sa prédication en Palestine. Mais l’exécution de Jésus, ordonnée par Ponce Pilate, plongea les disciples dans un profond désarroi. Pourtant, on retrouve peu après ces mêmes disciples annonçant hardiment dans tout Jérusalem que leur Seigneur avait été ressuscité! En quelques années seulement, le christianisme s’était répandu d’un bout à l’autre de l’Empire romain. — Matthieu 4:25; 26:31; 27:24-26; Actes 2:23, 24, 36; 5:28; 17:6.

      15 Nous trouvons confirmation de ces faits chez l’historien Tacite, qui n’appréciait guère le christianisme. Peu après la fin du Ier siècle, il raconte les persécutions cruelles que Néron infligeait aux chrétiens, en ajoutant cette précision: “Ce nom [chrétiens] leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée sur le moment, cette exécrable superstition perçait de nouveau, non seulement dans la Judée, berceau du mal, mais à Rome même⁠12.”

      16. Quel fait historique rapporté dans la Bible Suétone mentionne-​t-​il également?

      16 En Actes 18:2, le rédacteur biblique rapporte que “[l’Empereur romain] Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome”, expulsion que Suétone, historien romain du IIe siècle mentionne également. Voici ce qu’on lit dans son livre Le dieu Claude: “Il [Claude] expulsa de Rome des Juifs qui provoquaient perpétuellement des troubles, à l’instigation de Chrestos⁠13.” Si “Chrestos” désigne ici Jésus Christ, et s’il se passait à Rome ce qui s’était déjà produit dans d’autres villes, les émeutes rapportées par Suétone n’étaient pas alors à mettre au compte de Christ (c’est-à-dire de ses disciples). Elles étaient plutôt la manifestation de l’opposition violente des Juifs à la prédication inlassable des chrétiens.

      17. Quelles sources, auxquelles Justin eut accès au IIe siècle, venaient confirmer le récit des miracles et de la mort de Jésus?

      17 Au milieu du IIe siècle, Justin écrivit ces mots sur la mort de Jésus: “Vous pouvez lire tout ce récit dans les actes de Ponce-Pilate⁠14.” Selon Justin, ces registres faisaient aussi état des miracles opérés par Jésus, comme en témoigne ce qu’il écrit encore: “Or, qu’il ait accompli ces miracles, les actes de Ponce-Pilate vous en donnent la preuve⁠15.” S’il est vrai que ces “actes” ou registres officiels ont disparu, il est par contre très probable qu’ils aient existé au IIe siècle, ce qui permettait à Justin d’y renvoyer les lecteurs soucieux de contrôler ses dires.

      Le témoignage de l’archéologie

      18. Comment l’archéologie confirme-​t-​elle que Ponce Pilate a existé?

      18 Les découvertes archéologiques sont également venues éclairer ou confirmer le témoignage des Écritures grecques. En 1961, à Césarée, on a retrouvé le nom de Ponce Pilate gravé sur une pierre dans les ruines d’un théâtre romain⁠16. Avant cette découverte, on ne disposait que de peu d’indices, en dehors de la Bible elle-​même, pour attester l’existence de ce gouverneur romain.

      19, 20. L’existence de quels personnages bibliques cités par Luc (dans son Évangile et dans le livre des Actes) l’archéologie atteste-​t-​elle?

      19 L’Évangile de Luc nous apprend que Jean le baptiseur entreprit son ministère quand “Lysanias était chef de district d’Abilène”. (Luc 3:1.) Tous ne souscrivaient pas à cette chronologie, car le Lysanias dont parlait Josèphe, s’il avait effectivement gouverné l’Abilène, était mort en 34 avant notre ère, bien avant la naissance de Jean. Toutefois, des archéologues ont retrouvé dans cette région une inscription révélant l’existence d’un autre Lysanias qui était tétrarque (chef de district) sous Tibère César, l’empereur qui régnait à Rome à l’époque où Jean commença à prêcher⁠17. Ce Lysanias pourrait très bien être celui auquel Luc se référait.

      20 Le livre des Actes présente Paul et Barnabas envoyés à Chypre dans le cadre de leur œuvre missionnaire et rencontrant un proconsul dénommé Sergius Paulus, un “homme intelligent”. (Actes 13:7.) Au milieu du XIXe siècle, des fouilles pratiquées à Chypre ont mis au jour une inscription datant de l’an 55 de notre ère sur laquelle figure le nom de ce personnage. Parlant de cette découverte, l’archéologue Ernest Wright précise: “À l’exception de la Bible, c’est tout ce que nous possédons sur ce proconsul, dont on notera que Luc nous donne avec exactitude le nom et le titre⁠18.”

      21, 22. Quelles pratiques religieuses décrites dans la Bible ont été confirmées par les découvertes archéologiques?

      21 Alors qu’il se trouvait à Athènes, Paul dit avoir remarqué un autel dédié “à un Dieu inconnu”. (Actes 17:23.) Des autels consacrés à des dieux anonymes, portant des dédicaces en latin, ont été découverts en différentes régions de l’Empire romain. L’un d’eux, retrouvé à Pergame, portait une inscription en grec, comme celui d’Athènes.

      22 À Éphèse, Paul se heurta à l’opposition violente des orfèvres, qui tiraient leurs revenus de la fabrication de sanctuaires et d’images de la déesse Artémis. Éphèse passait à l’époque pour “la gardienne du temple de la grande Artémis”. (Actes 19:35.) Conformément à ces indications, le site de l’antique Éphèse a livré de nombreuses figurines d’Artémis en terre cuite et en marbre. Au siècle dernier, on a même mis au jour les vestiges du gigantesque temple de la ville.

      L’accent de la vérité

      23, 24. a) Quelle est la meilleure preuve de la véracité des Écritures grecques chrétiennes? b) Quelle caractéristique du récit biblique témoigne de sa véracité? Donnez des exemples.

      23 Il ressort de ce qui précède que l’Histoire et l’archéologie éclairent et, dans une certaine mesure, confirment les récits historiques des Écritures grecques. Mais, là encore, c’est le contenu de ces livres qui offre la meilleure garantie de leur véracité. Celui qui les lit n’a nullement le sentiment d’avoir affaire à des mythes, il reconnaît au contraire l’accent de la vérité.

      24 Tout d’abord, les Écritures se signalent par leur franchise. Considérez le cas de l’apôtre Pierre: la Bible nous peint en détail son embarras quand il voulut marcher sur les eaux et qu’il commença à s’enfoncer. En une autre occasion, Jésus lança à cet apôtre très respecté: “Passe derrière moi, Satan!” (Matthieu 14:28-31; 16:23). Les Écritures nous montrent encore l’apôtre endormi pendant son tour de garde, puis reniant son Seigneur à trois reprises, après qu’il se fut targué de ne jamais abandonner Jésus, fût-​il le seul. — Matthieu 26:31-35, 37-45, 73-75.

      25. Quelles faiblesses des apôtres les rédacteurs de la Bible dévoilent-​ils avec franchise?

      25 Pierre n’est d’ailleurs pas le seul personnage dont les Écritures nous dévoilent les faiblesses. Ce récit plein de franchise ne passe pas sous silence les querelles des apôtres pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand (Matthieu 18:1; Marc 9:34; Luc 22:24). Elles ne nous cachent pas non plus la démarche de la mère des apôtres Jacques et Jean, qui demanda à Jésus de réserver à ses fils les meilleures places dans son Royaume (Matthieu 20:20-23). Le “violent mouvement de colère” qui éclata entre Barnabas et Paul est lui aussi fidèlement rapporté. — Actes 15:36-39.

      26. Quelle précision ne figurerait pas à propos de la résurrection de Jésus si elle n’était pas exacte?

      26 Fait tout aussi remarquable, le livre de Luc précise que les premières à apprendre la résurrection de Jésus furent “les femmes qui étaient venues avec lui de Galilée”. C’est là un détail tout à fait insolite au Ier siècle, dans une société dominée par les hommes. D’ailleurs, selon Luc, leurs propos “parurent comme de pures absurdités” aux apôtres (Luc 23:55 à 24:11). Si les récits historiques des Écritures grecques ne sont pas véridiques, il a fallu que quelqu’un les imagine. Mais pourquoi aurait-​on inventé des anecdotes présentant des personnages aussi respectés sous un jour aussi peu favorable? En réalité, si ces faits ont été consignés, c’est uniquement parce qu’ils étaient authentiques.

      Jésus — Un personnage historique

      27. En quels termes un historien certifie-​t-​il l’historicité de Jésus?

      27 Beaucoup voient en Jésus, tel que le décrit la Bible, un personnage fictif et idéalisé. L’historien Michael Grant émet cependant cette remarque: “Si, comme il se doit, nous étudions le Nouveau Testament en nous référant aux critères que nous sommes tenus d’observer pour d’autres écrits historiques de l’Antiquité, nous n’avons pas plus de raisons de rejeter l’existence de Jésus que celle de toute une série de personnages païens dont l’historicité n’est jamais remise en cause⁠19.”

      28, 29. Pourquoi est-​il remarquable que les quatre Évangiles brossent un portrait cohérent de la personnalité de Jésus?

      28 La Bible a sans conteste l’accent de la vérité, non seulement quand elle relate la vie de Jésus, mais aussi quand elle révèle sa personnalité. Il n’est guère facile d’inventer un être hors du commun et d’en dresser un portrait qui reste cohérent d’un bout à l’autre d’un livre. Il est quasiment impossible que quatre écrivains différents décrivent un même personnage et en donnent la même image si l’original est fictif. En offrant quatre récits qui décrivent manifestement la même personne, Jésus, les Évangiles font la preuve de leur véracité.

      29 Michael Grant pose ensuite cette question des plus pertinentes: “Comment se fait-​il que tous les Évangiles dressent sans exception le portrait remarquablement net d’un jeune homme attrayant, évoluant librement parmi des femmes de toutes sortes, y compris celles de très mauvaise réputation, sans que transparaisse le moindre soupçon de sentimentalité, de gêne ou de pruderie, et sans pour autant qu’il ne perde rien de son naturel⁠20?” La réponse s’impose: cet homme a réellement existé et s’est vraiment comporté comme la Bible le dit.

      Ils se refusent à croire — Pourquoi?

      30, 31. Pourquoi beaucoup rejettent-​ils l’historicité des Écritures grecques chrétiennes au mépris des faits?

      30 Puisque l’historicité des Écritures grecques est indubitable, pourquoi certains la nient-​ils? Et pourquoi de nombreux autres ne reconnaissent-​ils l’authenticité que de quelques textes seulement? C’est principalement parce que la Bible relate des faits que les intellectuels de notre époque ne veulent pas croire. Elle affirme par exemple que Jésus a accompli et énoncé des prophéties, qu’il a opéré des miracles ou encore qu’il a été ressuscité d’entre les morts.

      31 Au XXe siècle, dominé par le scepticisme, toutes ces choses passent pour inconcevables, témoin cette remarque du professeur Ezra Gould à propos des miracles: “Certains critiques trouvent à se justifier en prétextant (...) que les miracles n’existent pas⁠21.” Il en est qui concèdent à Jésus quelques guérisons, mais uniquement celles qu’ils attribuent à une action psychosomatique, au ‘pouvoir de l’esprit sur la matière’. Quant aux autres miracles, la plupart les rejettent, les prétendant forgés de toutes pièces ou basés sur un fait réel qui aurait été déformé par la tradition.

      32, 33. Comment a-​t-​on voulu expliquer le miracle opéré par Jésus quand il nourrit une foule importante, mais pourquoi cette explication est-​elle illogique?

      32 On peut illustrer cette dernière objection en s’arrêtant sur l’épisode où Jésus nourrit une foule de plus de 5 000 personnes avec seulement quelques pains et deux poissons (Matthieu 14:14-22). Heinrich Paulus, exégète du XIXe siècle, avança cette explication: Avec ses apôtres, Jésus s’est retrouvé entouré d’une foule importante qui commençait à avoir faim. Décidant de donner un bel exemple aux riches qui étaient présents, il offrit à la multitude le peu de nourriture que lui-​même et ses apôtres possédaient. Il fut bientôt imité par ceux qui avaient amené des provisions, si bien que tous furent finalement rassasiés⁠22.

      33 Si les choses se sont effectivement passées ainsi, c’est certes là une démonstration spectaculaire de l’effet que produit un bon exemple. Pourquoi faudrait-​il alors modifier un récit déjà captivant et constructif pour lui donner l’air d’un miracle? Ceux qui essaient de prouver que les miracles n’ont rien de miraculeux suscitent néanmoins plus de questions qu’ils n’en résolvent. Tous partent d’ailleurs de fausses prémisses, en postulant que les miracles sont impossibles. Mais pourquoi n’en irait-​il pas différemment?

      34. Que conclure si les prophéties de la Bible se révèlent véridiques et si ses miracles se sont vraiment produits?

      34 Les Écritures hébraïques comme les Écritures grecques répondent à des normes rigoureuses d’historicité. Pourtant, toutes deux énoncent des prophéties et relatent des miracles (voir 2 Rois 4:42-44). À quelle conclusion aboutirait-​on s’il s’avérait que ces prophéties sont véridiques, que ces miracles se sont vraiment produits? Ce serait la preuve que la Bible a Dieu pour véritable auteur et qu’elle est bien sa Parole, non celle des hommes. Avant de nous pencher sur les prophéties de la Bible dans un prochain chapitre, nous allons tout d’abord considérer ses miracles. Est-​il sensé de croire, au XXe siècle, que des miracles se soient effectivement produits autrefois?

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