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Naissance du Royaume dans les cieuxLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 2
Naissance du Royaume dans les cieux
1, 2. Quel a été le plus grand évènement dans l’histoire du monde, et pourquoi aucun humain n’y a-t-il assisté ?
VOUS êtes-vous déjà demandé ce que cela fait de vivre à une époque charnière de l’Histoire ? Sûrement, comme beaucoup. Mais si vous aviez vécu à une telle époque, auriez-vous assisté en personne aux évènements qui ont fait basculer les choses ? Pas forcément. Les actions qui provoquent la chute des régimes et qui figurent dans les livres d’histoire se déroulent souvent à l’abri des regards. En fait, une grande partie de l’Histoire s’écrit dans le secret des palais, des ministères et autres sièges de gouvernement. De tels évènements ont pourtant des conséquences sur la vie de millions de personnes.
2 Qu’en est-il du plus grand évènement survenu dans l’histoire du monde ? Bien qu’il ait eu une incidence sur des millions de vies, aucun humain n’en a été témoin. Nous voulons bien sûr parler de la naissance au ciel du Royaume de Dieu, le gouvernement messianique promis qui mettra bientôt fin au système mondial actuel (lire Daniel 2:34, 35, 44, 45). Le fait que les humains n’ont pas assisté à cette naissance signifie-t-il que Jéhovah ne voulait pas qu’ils en soient informés ? Ou bien Dieu a-t-il préparé ses serviteurs à cet évènement majeur ? C’est ce que nous allons voir.
« Mon messager devra frayer un chemin devant moi »
3-5. a) Qui est le « messager de l’alliance » mentionné en Malaki 3:1 ? b) Que devait-il se passer avant que le « messager de l’alliance » vienne au temple ?
3 Depuis bien longtemps, Jéhovah avait prévu de préparer son peuple à la naissance du Royaume messianique. Arrêtons-nous sur la prophétie de Malaki 3:1 : « Voyez ! J’envoie mon messager, et il devra frayer un chemin devant moi. Et soudain viendra à Son temple le vrai Seigneur que vous cherchez, et le messager de l’alliance en qui vous prenez plaisir. »
4 À l’époque moderne, quand Jéhovah, « le vrai Seigneur », est-il venu inspecter ceux qui le servaient dans la cour terrestre du temple spirituel ? La prophétie indique qu’il viendrait accompagné du « messager de l’alliance », c’est-à-dire du Roi messianique, Jésus Christ (Luc 1:68-73). Tout juste intronisé, celui-ci inspecterait et affinerait les serviteurs de Dieu sur terre (1 Pierre 4:17).
5 Qui donc est l’autre « messager », le premier mentionné en Malaki 3:1 ? Il devait se manifester bien avant la présence du Roi messianique. Dans les décennies qui ont précédé 1914, y a-t-il eu quelqu’un qui a « fray[é] un chemin devant » le Roi messianique ?
6. Qui, en préparant les serviteurs de Dieu aux évènements futurs, a agi comme le « messager » devait le faire ?
6 Tout au long de ce livre, c’est dans l’histoire passionnante du peuple de Jéhovah à l’époque moderne que nous trouverons la réponse à ce genre de questions. En l’occurrence, cette histoire montre que, dans la dernière partie du XIXe siècle, une poignée de croyants fidèles commençaient à se démarquer. Connus par la suite sous le nom d’Étudiants de la Bible, ils formaient le seul groupe de chrétiens authentiques dans un vaste champ de faux chrétiens. Les hommes qui étaient à leur tête, Charles Russell et ses collaborateurs, ont incontestablement agi comme le « messager » devait le faire : ils ont fourni une direction spirituelle aux serviteurs de Dieu et les ont préparés aux évènements futurs. Intéressons-nous à quatre façons dont le « messager » s’est acquitté de sa mission.
Ils adoraient avec la vérité
7, 8. a) Au cours du XIXe siècle, qui a montré que la doctrine de l’immortalité de l’âme est fausse ? b) Quels autres mensonges religieux Charles Russell et ses collaborateurs ont-ils dévoilés ?
7 Les Étudiants de la Bible examinaient les Écritures dans la prière ; ils s’accordaient sur des vérités doctrinales, les rassemblaient et les publiaient. Depuis des siècles, la chrétienté était plongée dans les ténèbres spirituelles ; nombre de ses enseignements étaient d’origine païenne. La doctrine de l’immortalité de l’âme en est un bel exemple. Mais au cours du XIXe siècle, quelques croyants sincères qui étudiaient la Bible ont passé cet enseignement à la loupe et ont compris qu’il n’a aucun fondement biblique. Henry Grew, George Stetson et George Storrs ont dévoilé ce mensonge satanique au moyen d’écrits et de sermons pleins de hardiessea. Leurs travaux ont profondément influencé Charles Russell et ses collaborateurs.
8 Le petit groupe des Étudiants de la Bible s’est rendu compte que d’autres doctrines liées à l’immortalité de l’âme étaient tout aussi fausses et déroutantes. Celles par exemple qui veulent que tous les bons aillent au ciel et que Dieu tourmente les âmes immortelles des méchants dans un enfer de feu éternel. Russell et les siens ont vigoureusement dénoncé ces mensonges dans de nombreux articles, sermons imprimés, livres, brochures et tracts.
9. En quels termes La Tour de Garde a-t-elle dénoncé la fausseté de la Trinité ?
9 Les Étudiants de la Bible ont démontré que la sacro-sainte doctrine de la Trinité aussi n’est qu’un mensonge. En 1887, on lisait dans La Tour de Gardeb (angl.) : « Les Écritures étant très claires sur la nature des relations entre Jéhovah et notre Seigneur Jésus et sur le fait qu’ils sont deux personnes distinctes, il est incroyable que l’idée d’un Dieu trin (trois Dieux en un et en même temps un Dieu en trois) ait acquis une telle importance et ait été si largement acceptée. Mais cela confirme seulement que l’Église dormait à poings fermés pendant que l’ennemi la liait au moyen des chaînes de l’erreur. »
10. Pourquoi le Phare de la Tour de Sion désignait-il 1914 comme une année particulière ?
10 Comme son titre complet le laisse entendre, le Phare de la Tour de Sion et Messager de la Présence de Christ (aujourd’hui La Tour de Garde) s’intéressait vivement aux prophéties relatives à la présence de Christ. Les chrétiens oints qui participaient à sa rédaction avaient discerné que la prophétie de Daniel sur les « sept temps » a un rapport avec le calendrier du dessein de Dieu concernant le Royaume messianique. Dès les années 1870, ils ont annoncé que 1914 marquerait la fin des sept temps (Dan. 4:25 ; Luc 21:24). Même si ces frères n’avaient pas saisi tout ce que cette année particulière impliquait, ils ont proclamé en tout lieu les vérités bibliques qu’ils connaissaient, ce qui a eu des effets jusqu’à nos jours.
11, 12. a) À qui Russell a-t-il attribué le mérite de ce qu’il enseignait ? b) Quelle est l’ampleur de l’œuvre accomplie par Russell et ses collaborateurs avant 1914 ?
11 Ni Russell ni ses fidèles collaborateurs n’ont prétendu avoir par eux-mêmes retrouvé et compris ces vérités fondamentales. Russell a reconnu le rôle considérable qu’avaient joué ses prédécesseurs. Et il a surtout loué Jéhovah, le Dieu qui enseigne à son peuple ce qu’il doit savoir au moment où il doit le savoir. Manifestement, les efforts de Russell et des siens pour séparer la vérité du mensonge ont été bénis par Jéhovah. Au fil des ans, ils se sont de plus en plus distingués de la chrétienté.
Frère Russell et ses collaborateurs ont défendu les vérités bibliques.
12 L’œuvre accomplie par ces hommes fidèles durant les décennies ayant précédé 1914 pour défendre les vérités doctrinales était tout bonnement stupéfiante. Le numéro du 1er novembre 1917 (angl.) de La Tour de Garde faisait ce constat : « Des millions de personnes sont aujourd’hui libérées de la peur dans laquelle les maintenaient des enseignements comme l’enfer de feu et d’autres fausses doctrines [...]. Les eaux de la vérité sont comme une marée qui a commencé à monter il y a plus de quarante ans, qui continue encore à monter irrésistiblement et qui finira par remplir la terre entière. Les opposants à la vérité n’y peuvent rien. Autant essayer de repousser les vagues de l’océan avec un balai. »
13, 14. a) Comment le « messager » a-t-il préparé le chemin au Roi messianique ? b) Que pouvons-nous apprendre du « messager » ?
13 Demandons-nous : Les serviteurs de Dieu auraient-ils été prêts pour le début de la présence de Christ s’ils n’avaient pas fait la différence entre Jésus et son Père, Jéhovah ? Auraient-ils été prêts s’ils avaient cru que tout le monde possède l’immortalité, et non qu’elle est un don accordé à relativement peu de disciples de Christ, ou encore s’ils avaient pensé que Dieu tourmente des humains dans un enfer de feu pour l’éternité sans espoir de soulagement ? Le « messager » a bel et bien préparé le chemin au Roi messianique !
14 Et nous qui vivons plus d’un siècle plus tard, pouvons-nous apprendre quelque chose de ces frères ? Il nous faut comme eux être des lecteurs et des étudiants passionnés de la Parole de Dieu (Jean 17:3). Alors que ce monde matérialiste n’a plus que la peau sur les os — spirituellement parlant —, ayons toujours plus d’appétit pour la nourriture spirituelle ! (lire 1 Timothée 4:15).
« Sortez d’elle, mon peuple »
15. Qu’est-ce que les Étudiants de la Bible ont compris petit à petit ? (voir aussi la note).
15 Les Étudiants de la Bible enseignaient qu’il était nécessaire de rompre avec les Églises. En 1879, La Tour de Garde a parlé de « l’Église de Babylone ». Était-ce la papauté ? L’Église catholique romaine ? Depuis des siècles, des confessions protestantes expliquaient ainsi la signification prophétique de Babylone. Toutefois, les Étudiants de la Bible ont compris petit à petit que toutes les Églises de la chrétienté faisaient partie de la « Babylone » moderne. Pourquoi ? Car toutes enseignaient des doctrines mensongères comme celles mentionnées plus hautc. Nos publications ont donc adopté un ton de plus en plus franc quant à ce que devaient faire les croyants sincères qui appartenaient aux Églises de Babylone.
16, 17. a) En quels termes L’Aurore du Millénium et La Tour de Garde ont-ils montré la nécessité de se séparer de la fausse religion ? b) Qu’est-ce qui atténuait la force de ces mises en garde ? (voir la note).
16 En 1891, le troisième tome de L’Aurore du Millénium déclarait que Dieu avait rejeté la Babylone moderne. On y lisait : « Le système tout entier ou l’ensemble des systèmes est rejeté et tous [ceux] qui ne peuvent accepter ses fausses doctrines et cérémonies sacerdotales sont invités à se séparer d’elle complètement. »
17 En janvier 1900, La Tour de Garde (angl.) s’est adressée à ceux qui, n’ayant pas fait rayer leur nom des registres des Églises de la chrétienté, se justifiaient en disant qu’ils étaient totalement d’accord avec la vérité et qu’ils n’assistaient que rarement à d’autres offices. L’article posait ces questions : « Mais est-il acceptable d’avoir un pied en dehors de Babylone et un pied dedans ? Est-ce là l’obéissance que Dieu exige, [...] celle qui lui plaît et qu’il agrée ? Certainement pas. [Le fidèle] s’est engagé publiquement envers l’Église qu’il a rejoint. Il devrait donc respecter fidèlement cet engagement sous tous ses aspects tant qu’il ne l’a pas rompu publiquement ou n’a pas renoncé à son appartenance à l’Église. » Avec le temps, ce message est devenu plus fermed. Les serviteurs de Jéhovah devaient couper tout lien avec la fausse religion.
18. Pourquoi était-il nécessaire de sortir de Babylone la Grande ?
18 Si de tels appels à sortir de Babylone la Grande n’avaient pas retenti régulièrement, Christ nouvellement intronisé aurait-il trouvé sur la terre un groupe de serviteurs oints préparés ? Non, car seuls les chrétiens qui ne sont pas sous l’emprise de Babylone peuvent adorer Jéhovah « avec l’esprit et la vérité » (Jean 4:24). Et nous aujourd’hui, sommes-nous déterminés à rester loin de la fausse religion ? Continuons d’obéir à ce commandement : « Sortez d’elle, mon peuple » ! (lire Révélation 18:4).
Ils se réunissaient pour le culte
19, 20. Qu’a dit La Tour de Garde afin d’encourager ses lecteurs à se réunir pour le culte ?
19 Pour les Étudiants de la Bible, ceux qui partageaient la même foi devaient si possible se réunir pour le culte. Les chrétiens authentiques ne se contentent pas de sortir de la fausse religion. Il leur faut aussi prendre part au culte pur. Dès ses premiers numéros, La Tour de Garde a encouragé ses lecteurs à se réunir pour le culte. En juillet 1880, après avoir donné une série de discours dans différents endroits, frère Russell a écrit que toutes ces réunions avaient été très encourageantes. Il demandait ensuite aux lecteurs de lui envoyer des cartes postales, dont certaines seraient publiées dans La Tour de Garde. Dans quel but ? Afin de le tenir informé de leurs progrès. « Faites-nous savoir [...], disait-il, comment le Seigneur vous fait prospérer, et si vous vous réunissez toujours avec ceux qui partagent votre précieuse foi. »
Charles Russell au milieu d’un groupe d’Étudiants de la Bible danois à Copenhague, en 1909.
20 En 1882, La Tour de Garde (angl.) contenait un article intitulé « Réunissons-nous ». Il exhortait les chrétiens à tenir des réunions « pour l’édification, l’encouragement et l’affermissement les uns des autres ». Il précisait : « Il n’est pas important qu’il y ait parmi vous quelqu’un d’instruit ou ayant des talents particuliers. Que chacun apporte sa bible, du papier, un crayon, et tout ce qu’il peut trouver en matière de concordance. Choisissez un thème, demandez à l’Esprit de vous aider à comprendre, réfléchissez, comparez les versets entre eux, et vous serez assurément guidés vers la vérité. »
21. Comment la congrégation d’Allegheny a-t-elle montré l’exemple dans le domaine des réunions et de l’activité pastorale ?
21 Les Étudiants de la Bible avaient leur siège en Pennsylvanie, à Allegheny. La congrégation locale montrait l’exemple en tenant des réunions, conformément à l’ordre inspiré contenu en Hébreux 10:24, 25 (lire). Charles Capen assistait à ces réunions quand il était petit. À la fin de sa vie il écrira : « Je me souviens encore d’un des textes bibliques peints sur un mur de la salle d’assemblées de la Société : “Vous n’avez qu’un Maître, le Christ ; et pour vous, vous êtes tous frères.” Ce texte est resté gravé dans ma mémoire. Il n’y a pas de distinction clergé-laïques dans le peuple de Jéhovah » (Mat. 23:8). Frère Capen se souvenait aussi des réunions stimulantes, des encouragements chaleureux et de l’activité pastorale intense que frère Russell déployait pour prendre soin de chaque membre de la congrégation.
22. Comment les croyants sincères ont-ils réagi aux incitations à assister aux réunions chrétiennes, et quel exemple nous ont-ils laissé ?
22 Les croyants sincères ont imité cet exemple et ont tenu compte des recommandations. Des congrégations se sont formées dans d’autres États, comme l’Ohio et le Michigan, puis dans toute l’Amérique du Nord et d’autres pays. Qu’en pensez-vous : les chrétiens fidèles auraient-ils été vraiment prêts pour la présence de Christ si on ne leur avait pas appris à obéir au commandement inspiré de se réunir pour le culte ? Quant à nous aujourd’hui, nous devons être tout aussi résolus à assister régulièrement aux réunions, à saisir toutes les occasions d’adorer Dieu ensemble et de nous encourager les uns les autres.
Ils prêchaient avec zèle
23. En quels termes clairs La Tour de Garde a-t-elle exhorté tous les chrétiens oints à prêcher la vérité ?
23 Les Étudiants de la Bible enseignaient que tous les chrétiens oints doivent prêcher la vérité. En 1885, on lisait dans La Tour de Garde (angl.) : « Nous ne devons pas oublier que chaque oint est oint justement pour prêcher (Is. 61:1), appelé pour le ministère. » Un autre numéro, de 1888, contenait ce rappel : « Notre mission est claire [...]. Si nous ne l’assumons pas et nous trouvons des excuses, nous sommes assurément des serviteurs paresseux, indignes de la position élevée à laquelle Dieu nous a établis. »
24, 25. a) Russell et ses collaborateurs se sont-ils contentés d’encourager la prédication ? b) Qu’a raconté un colporteur à propos de son activité « avant l’ère de l’automobile » ?
24 Russell et ses collaborateurs ne se sont pas contentés d’encourager la prédication. Ils ont publié des tracts intitulés Bible Students’ Tracts (Tracts des Étudiants de la Bible), qui seraient aussi appelés plus tard Old Theology Quarterly (Cahiers trimestriels de théologie ancienne). Ils les envoyaient aux lecteurs de La Tour de Garde en leur demandant de les diffuser gratuitement.
« La prédication est-elle au centre de ma vie ? »
25 Les évangélisateurs à plein temps étaient appelés colporteurs. Charles Capen, cité plus haut, était l’un d’eux. Il a raconté : « Je me servais de cartes du Centre américain d’études géologiques pour couvrir le territoire qui m’avait été confié en Pennsylvanie. Comme elles indiquaient toutes les routes, je pouvais atteindre à pied tous les recoins de chaque comté. Parfois, après trois jours passés dans la campagne à prendre les commandes des différents tomes des Études des Écritures, je louais une voiture à cheval pour faire les livraisons. Souvent, je m’arrêtais chez des fermiers pour la nuit. C’était avant l’ère de l’automobile. »
Un colporteur. Sur la voiture est peinte la « Carte des Âges ».
26. a) Pourquoi les serviteurs de Dieu devaient-ils comprendre l’importance de la prédication ? b) Quelles questions devons-nous nous poser ?
26 Quel zèle et quel courage il a fallu à ces prédicateurs de la première heure ! Les vrais chrétiens auraient-ils été prêts pour le règne de Christ si personne ne leur avait enseigné l’importance de la prédication ? N’oublions pas que cette œuvre allait devenir l’une des principales caractéristiques de la présence de Christ (Mat. 24:14). Il était donc nécessaire que les serviteurs de Dieu soient préparés, de manière à placer cette activité salvatrice au centre de leur vie. En ce qui nous concerne, demandons-nous : « La prédication est-elle au centre de ma vie ? Est-ce que je fais des sacrifices pour y participer au maximum ? »
Le Royaume de Dieu est né !
27, 28. Qu’a vu en vision l’apôtre Jean, et comment Satan et ses démons ont-ils réagi à la naissance du Royaume ?
27 Finalement, l’année cruciale, 1914, est arrivée. Comme mentionné en introduction, aucun humain n’a été témoin des évènements glorieux qui se sont déroulés dans les cieux. Toutefois, l’apôtre Jean en avait reçu une vision sous forme symbolique. Imaginez la scène : Jean voit « un grand signe » dans les cieux. La « femme » de Dieu (la partie céleste de son organisation, composée de créatures spirituelles) est enceinte et met au monde un fils, un fils qui doit « faire paître toutes les nations avec un bâton de fer ». À sa naissance, l’enfant est « emporté vers Dieu et vers son trône ». Ensuite une voix dans le ciel déclare avec force : « Maintenant sont arrivés le salut, et la puissance, et le royaume de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ » (Rév. 12:1, 5, 10).
28 Aucun doute, ce que Jean a vu correspond à la naissance du Royaume messianique. Évènement assurément glorieux, mais qui n’a pas plu à tout le monde. Une guerre a éclaté entre d’un côté Satan et ses démons, et de l’autre les anges fidèles commandés par Mikaël, c’est-à-dire Christ. Qui l’a emporté ? Nous lisons : « Il a été jeté, le grand dragon, le serpent originel, celui qu’on appelle Diable et Satan, qui égare la terre habitée tout entière ; il a été jeté sur la terre, et ses anges ont été jetés avec lui » (Rév. 12:7, 9).
En 1914, les Étudiants de la Bible ont commencé à discerner le signe de la présence invisible de Christ.
29, 30. Après la naissance du Royaume, quels changements ont eu lieu a) sur la terre ? b) dans les cieux ?
29 Bien avant 1914, les Étudiants de la Bible avaient annoncé qu’une période de troubles débuterait en cette année marquée. Ils étaient loin d’imaginer à quel point cette prédiction se révélerait exacte. La vision de Jean laissait entendre que Satan allait encore intensifier son influence sur la société humaine : « Malheur à la terre et à la mer, parce que le Diable est descendu vers vous, ayant une grande fureur, sachant qu’il n’a qu’une courte période » (Rév. 12:12). En 1914, la Première Guerre mondiale a éclaté et on a commencé à voir sur toute la terre le signe de la présence de Christ investi du pouvoir royal. Le système de choses actuel venait d’entrer dans ses « derniers jours » (2 Tim. 3:1).
30 Au ciel, par contre, c’est la joie qui régnait. Satan et ses démons en avaient été bannis. Pour toujours. « Voilà pourquoi, dit le récit, réjouissez-vous, cieux, et vous qui y résidez ! » (Rév. 12:12). Une fois Jésus intronisé et les cieux purifiés, le Royaume messianique pouvait tourner son attention vers les serviteurs de Dieu sur terre. Que ferait-il pour eux ? Comme nous l’avons dit plus haut, Christ en tant que « messager de l’alliance » allait d’abord les affiner. Qu’est-ce que cela signifiait ?
Une période d’épreuves
31. Qu’avait prédit Malaki à propos de l’affinage, et comment cette prophétie a-t-elle commencé à se réaliser ? (voir aussi la note).
31 Malaki avait prédit que l’affinage ne serait pas un moment facile à passer. Il a écrit : « Qui supportera le jour de sa venue, et quel est celui qui se tiendra debout quand il apparaîtra ? Car il sera comme le feu de l’affineur et comme la lessive des blanchisseurs » (Mal. 3:2). Qu’ont montré les faits ? À partir de 1914, les serviteurs de Dieu ont subi toute une série de dures épreuves. Pendant la Première Guerre mondiale, de nombreux Étudiants de la Bible ont été victimes de traitements cruels et jetés en prisone.
32. Quels troubles apparus après 1916 ont affecté les serviteurs de Dieu ?
32 Des troubles sont également apparus en interne. En 1916, à seulement 64 ans, frère Russell est mort. Sa disparition a été un choc pour beaucoup. Elle a révélé que certains accordaient une importance excessive à cet homme exemplaire. Même si c’était contraire à la volonté de Russell, ils avaient cédé au culte de la personnalité. Beaucoup pensaient qu’avec lui s’était éteinte la révélation progressive de la vérité, et certains ont résisté avec virulence aux mesures prises pour aller de l’avant. Cet état d’esprit a provoqué une poussée d’apostasie qui a semé la division.
33. Quelles attentes déçues ont mis à l’épreuve les serviteurs de Dieu ?
33 Autre épreuve : les attentes déçues. La Tour de Garde ne s’était pas trompée en annonçant que 1914 marquerait la fin des temps des Gentils, mais on n’avait pas encore compris ce qui se passerait cette année-là (Luc 21:24). On pensait qu’en 1914 Christ viendrait chercher sa femme (les chrétiens oints) pour l’emmener au ciel afin qu’elle règne avec lui. Ces espoirs ne se sont pas concrétisés. À la fin de 1917, La Tour de Garde a expliqué qu’une période de moisson de 40 ans prendrait fin au printemps 1918. Or la prédication n’a pas cessé ; elle a même continué de se développer après cette date. La Tour de Garde a alors avancé que la moisson était bel et bien terminée, mais qu’il restait une période de glanage. Déçus, beaucoup ont cessé de servir Jéhovah.
34. Quelle épreuve s’est présentée en 1918, et pourquoi la chrétienté pensait-elle que c’en était fini des Étudiants de la Bible ?
34 Une épreuve redoutable s’est présentée en 1918. Joseph Rutherford, successeur de Charles Russell, et sept de ses proches collaborateurs ont été arrêtés, injustement condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, et envoyés à la prison fédérale d’Atlanta (Géorgie). L’œuvre des serviteurs de Dieu semblait paralysée. De nombreux membres du clergé de la chrétienté s’en sont réjouis. Dirigeants emprisonnés, siège de Brooklyn fermé, activité de prédication combattue en Amérique et en Europe : ils pensaient que ces maudits Étudiants de la Bible étaient pour ainsi dire morts, qu’ils n’étaient plus une menace (Rév. 11:3, 7-10). Quelle erreur !
Retour à la vie !
35. Pourquoi Jésus a-t-il permis que ses disciples soient éprouvés, et comment les a-t-il aidés ?
35 Ce que les ennemis de la vérité ignoraient, c’est que Jésus avait permis cette période difficile uniquement parce que Jéhovah était alors assis « comme celui qui affine et purifie l’argent » (Mal. 3:3). Jéhovah et son Fils étaient tous deux convaincus que les chrétiens fidèles sortiraient du feu de l’épreuve affinés et purifiés, et donc mieux préparés que jamais pour servir le Roi. Dès les premiers mois de 1919, il est devenu évident que Jéhovah, par son esprit, avait accompli ce que les ennemis pensaient impossible : il avait redonné vie à ses serviteurs fidèles ! (Rév. 11:11). Un élément-clé du signe des derniers jours s’est alors manifestement réalisé : Jésus a établi un « esclave fidèle et avisé », un petit groupe d’hommes oints qu’il a placé à la tête de ses serviteurs avec la responsabilité de leur fournir la nourriture spirituelle en temps voulu (Mat. 24:45-47).
36. Qu’est-ce qui montre que les serviteurs de Dieu étaient revenus à la vie spirituellement parlant ?
36 Libérés de prison le 26 mars 1919, frère Rutherford et ses collaborateurs ont immédiatement organisé une assemblée pour le mois de septembre suivant. Des dispositions ont été prises pour le lancement de L’Âge d’Or, une revue complémentaire de La Tour de Garde spécialement conçue pour la prédicationf. La même année est paru le premier numéro du Bulletin, aujourd’hui appelé Cahier pour la réunion Vie chrétienne et ministère, qui a tout de suite donné de l’élan à la prédication. De toute évidence, l’organisation de Jéhovah mettait de plus en plus l’accent sur la prédication individuelle, notamment de maison en maison.
37. Dans les années qui ont suivi 1919, comment certains se sont-ils montrés infidèles ?
37 L’activité de prédication continuait d’affiner les serviteurs de Christ, car une tâche aussi modeste n’était pas du goût des orgueilleux et des arrogants. Ceux qui refusaient d’y participer ont pris leurs distances avec les chrétiens fidèles. Dans les années qui ont suivi 1919, l’amertume a poussé certains d’entre eux à calomnier les serviteurs de Jéhovah, voire à rejoindre leurs persécuteurs.
38. Que prouvent les victoires remportées par les disciples de Christ ?
38 Ces attaques n’ont pas empêché les disciples de Christ de prospérer spirituellement. Chaque succès obtenu, chaque bataille remportée depuis lors apporte la preuve éclatante que le Royaume de Dieu est en place ! Si un modeste groupe d’humains imparfaits a pu signer victoire sur victoire contre Satan et son monde malfaisant, c’est uniquement grâce à la bénédiction et au soutien actif que Jéhovah accorde par le moyen de son Fils et du Royaume messianique (lire Isaïe 54:17).
À peine quelques mois après sa libération de prison, frère Rutherford donne un discours vibrant lors d’une assemblée.
39, 40. a) Citez quelques caractéristiques de ce livre. b) Que vous apportera l’étude de ce livre ?
39 Dans ce livre, nous allons tout d’abord examiner ce que le Royaume de Dieu a accompli sur terre depuis sa naissance dans les cieux voilà un siècle. Chaque partie s’intéresse à un aspect différent de son action, et chaque chapitre contient un encadré de révision qui vous aidera à déterminer si le Royaume est bien réel à vos yeux. Pour finir, nous verrons à quoi nous attendre quand le Royaume — bientôt — viendra éliminer les méchants et faire de la terre un paradis. Que vous apportera l’étude de ce livre ?
40 Contrairement à Satan qui veut miner votre foi dans le Royaume de Dieu, Jéhovah veut l’affermir pour qu’elle vous protège et que vous restiez fort (Éph. 6:16). Nous vous encourageons donc vivement à étudier ce livre dans la prière. Demandez-vous constamment : « Le Royaume de Dieu est-il réel à mes yeux ? » Plus il le sera, plus vous serez susceptible d’être trouvé en train de le soutenir activement lorsque tous les humains constateront à leur tour que ce Royaume est bel et bien réel et qu’il agit !
a Pour plus d’informations sur Grew, Stetson et Storrs, voir les pages 45-46 du livre Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu.
b Dans un souci de simplicité, nous utiliserons l’appellation La Tour de Garde tout au long de ce livre, même si le titre de cette revue a connu des modifications depuis son lancement en 1879.
c Les Étudiants de la Bible avaient compris qu’il fallait se retirer des organisations religieuses qui étaient amies du monde, mais pendant des années ils ont continué à considérer comme leurs frères les croyants qui, sans être Étudiants de la Bible, disaient avoir foi en la rançon et être voués à Dieu.
d La force de ces mises en garde était toutefois atténuée, car elles s’adressaient principalement au petit troupeau de Christ, les 144 000. Nous verrons au chapitre 5 qu’avant 1935 on pensait que la « grande foule » de Révélation 7:9, 10 se composerait d’une multitude de membres des Églises de la chrétienté qui se rangeraient aux côtés de Christ au dernier moment et qui, en récompense, constitueraient un groupe céleste secondaire.
e Dans un numéro spécial paru en septembre 1920 (angl.), L’Âge d’Or (aujourd’hui Réveillez-vous !) rapportait de nombreux cas de persécution subie en Allemagne, en Angleterre, au Canada et aux États-Unis pendant la guerre. Certains étaient d’une brutalité révoltante. En comparaison, on avait enregistré très peu de cas de ce genre lors des décennies précédant la Première Guerre mondiale.
f Pendant des années, La Tour de Garde a visé essentiellement l’édification des membres du petit troupeau.
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Jéhovah révèle son desseinLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 3
Jéhovah révèle son dessein
1, 2. Comment Jéhovah a-t-il révélé son dessein concernant l’humanité ?
LES parents attentionnés discutent avec leurs enfants de questions familiales. Mais ils veillent à ne pas trop leur en dire, ne leur donnant que les informations qu’ils sont assez grands pour comprendre.
2 Jéhovah agit de la même manière. C’est progressivement qu’il a révélé son dessein à propos de la famille humaine, ne communiquant des éléments d’information qu’au bon moment. Faisons un rapide tour d’horizon de la façon dont Jéhovah a révélé les vérités sur le Royaume tout au long de l’Histoire.
Pourquoi le Royaume ?
3, 4. Jéhovah avait-il fixé à l’avance le cours de l’histoire humaine ? Expliquez.
3 Au départ, le Royaume messianique n’entrait pas dans le dessein de Jéhovah. Pourquoi ? Jéhovah n’avait pas fixé à l’avance le cours de l’histoire humaine. N’avait-il pas créé les humains avec le libre arbitre ? Informant Adam et Ève de leur rôle dans son dessein pour l’humanité, il leur a dit : « Soyez féconds et devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la » (Gen. 1:28). Par ailleurs, il attendait d’eux qu’ils respectent ses normes du bien et du mal (Gen. 2:16, 17). Le premier couple aurait pu choisir de rester fidèle à Dieu. Si eux et leurs descendants l’avaient fait, il n’y aurait pas eu besoin du Royaume dirigé par Christ pour que le dessein divin s’accomplisse. La terre serait actuellement peuplée d’humains parfaits, qui adoreraient tous Jéhovah.
4 Malgré la rébellion de Satan et du premier couple, Jéhovah n’a pas abandonné son dessein de peupler la terre d’humains parfaits. Il a simplement adapté le moyen de le réaliser. Son dessein n’est pas comme un train qui dépend d’une seule voie pour atteindre sa destination et qu’on peut faire dérailler. Une fois que Jéhovah a fait connaître son dessein, aucune force dans l’univers ne peut empêcher son accomplissement (lire Isaïe 55:11). Si quelque chose menace de bloquer une voie, il en choisit une autrea (Ex. 3:14, 15). Lorsqu’il le juge bon, il informe ses serviteurs fidèles du moyen qu’il va utiliser pour accomplir son dessein.
5. Qu’a fait Jéhovah face à la rébellion en Éden ?
5 Confronté à la rébellion en Éden, il a prévu une solution : le Royaume (Mat. 25:34). En cette période sombre de l’Histoire, il a commencé à dévoiler l’instrument qu’il utiliserait pour ramener les humains à leur condition initiale et réparer le mal causé par la vaine tentative de Satan pour s’emparer du pouvoir (Gen. 3:14-19). Mais il n’a pas fait immédiatement toute la lumière sur le Royaume.
Jéhovah commence à révéler des vérités sur le Royaume
6. Qu’a promis Jéhovah, mais que n’a-t-il pas révélé alors ?
6 Dans sa toute première prophétie, Jéhovah a promis qu’une certaine « semence », ou descendance, écraserait le serpent (lire Genèse 3:15). Mais il n’a révélé l’identité ni de cette descendance ni de celle du serpent à ce moment-là. En fait, il n’a apporté des éclaircissements à ce sujet que 2 000 ans plus tardb.
7. Pourquoi Jéhovah a-t-il choisi Abraham, et qu’est-ce que cela nous apprend ?
7 Jéhovah a décidé que la descendance promise viendrait par Abraham. S’il a choisi Abraham, c’est parce que celui-ci avait « écouté [sa] voix » (Gen. 22:18). Cela nous apprend un fait essentiel : Jéhovah révèle son dessein uniquement à ceux qui éprouvent envers lui une crainte respectueuse (lire Psaume 25:14).
8, 9. Quelles informations concernant la descendance promise Jéhovah a-t-il révélées à Abraham et à Jacob ?
8 Par l’intermédiaire d’un ange, Jéhovah a donné à son ami Abraham une information importante et inédite : la descendance promise serait un humain (Gen. 22:15-17 ; Jacq. 2:23). Mais comment cet humain écraserait-il le serpent ? Et qui était le serpent ? D’autres révélations allaient éclairer cette zone d’ombre.
9 Jéhovah a ensuite décidé que la descendance promise viendrait par le petit-fils d’Abraham, Jacob, un homme d’une grande foi (Gen. 28:13-22). Puis qu’elle apparaîtrait dans la lignée de Juda, l’un des fils de Jacob. Sous inspiration divine, Jacob a prophétisé que ce descendant de Juda recevrait un « sceptre », un bâton symbolisant l’autorité royale, et qu’« à lui appartiendra[it] l’obéissance des peuples » (Gen. 49:1, 10). Par cette prophétie, Jéhovah indiquait que la descendance promise deviendrait un chef, un roi.
10, 11. Pourquoi Jéhovah a-t-il révélé des aspects de son dessein à David et à Daniel ?
10 Environ 650 ans plus tard, Jéhovah en a dit encore un peu plus sur son dessein au roi David, qui descendait de Juda et qu’il a qualifié d’« homme selon son cœur » (1 Sam. 13:14 ; 17:12 ; Actes 13:22). Avec cet homme qui lui vouait une crainte respectueuse, Jéhovah a conclu une alliance : il lui a promis qu’un de ses descendants régnerait pour toujours (2 Sam. 7:8, 12-16).
11 Puis, 500 ans après, c’est par le prophète Daniel que Jéhovah a communiqué l’année précise qui verrait l’apparition sur terre du Messie, ou Oint (Dan. 9:25, note). Jéhovah voyait en Daniel « quelqu’un de très désirable ». Pourquoi ? Parce que le prophète le respectait profondément et le servait avec constance (Dan. 6:16 ; 9:22, 23).
12. Quel ordre Daniel a-t-il reçu, et pourquoi ?
12 Jéhovah a fait ainsi consigner des dizaines de renseignements sur la descendance promise, le Messie. Il s’est servi pour cela de prophètes fidèles, comme Daniel, sans que ces hommes saisissent pleinement ce qu’ils écrivaient, car le moment de comprendre n’était pas venu. Par exemple, après avoir contemplé une vision concernant l’établissement du Royaume, Daniel a reçu l’ordre de sceller la prophétie. Sa signification resterait secrète jusqu’à l’époque prévue par Jéhovah, époque où « la vraie connaissance deviendra[it] abondante » (Dan. 12:4).
Jéhovah s’est servi d’hommes fidèles, comme Daniel, pour révéler des renseignements sur le Royaume messianique.
Jésus éclaire le dessein de Dieu
13. a) Qui est la descendance promise ? b) Quels éclaircissements Jésus a-t-il apportés sur la prophétie de Genèse 3:15 ?
13 Jéhovah a clairement fait savoir que Jésus était la descendance promise, le descendant de David qui deviendrait roi (Luc 1:30-33 ; 3:21, 22). Quand Jésus a commencé son ministère, la connaissance que les humains avaient du dessein de Dieu s’est trouvée éclairée (Mat. 4:13-17). Par exemple, en qualifiant le Diable d’« homicide » et de « père du mensonge », il a dissipé tout doute sur l’identité du « serpent » de Genèse 3:14, 15 (Jean 8:44). Plus tard, dans la révélation donnée à Jean, il a précisé que le « serpent originel » est « celui qu’on appelle Diable et Satanc » (lire Révélation 1:1 ; 12:9). Dans la même révélation, il a montré qu’en tant que descendance promise il éliminera Satan, il l’écrasera conformément à la prophétie donnée en Éden (Rév. 20:7-10).
14-16. Les disciples du Ier siècle ont-ils toujours parfaitement compris les vérités révélées par Jésus ? Expliquez.
14 Nous l’avons vu dans le premier chapitre, Jésus a beaucoup parlé du Royaume. Cependant, il n’a pas révélé systématiquement à ses disciples tout ce qu’ils voulaient savoir sur le sujet. Et même dans les cas où il a été plus précis, les vérités qu’il a énoncées n’ont été pleinement comprises qu’ultérieurement, parfois des siècles plus tard. Considérons quelques exemples.
15 En 33 de n. è., Jésus a clairement annoncé que ceux qui régneraient avec lui dans le Royaume de Dieu seraient pris de la terre pour vivre au ciel en tant qu’esprits. Sur le coup, ses disciples n’ont pas compris cette révélation (Dan. 7:18 ; Jean 14:2-5). Cette même année, il s’est servi d’exemples pour montrer que le Royaume ne serait établi qu’un long moment après que lui, Jésus, soit remonté au ciel (Mat. 25:14, 19 ; Luc 19:11, 12). Les disciples n’ont pas saisi ce point fondamental. Après sa résurrection, ils lui ont d’ailleurs demandé : « Est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? » Mais Jésus a choisi de ne pas en dire plus sur le moment (Actes 1:6, 7). Il a aussi enseigné qu’il y aurait « d’autres brebis », qui ne feraient pas partie du « petit troupeau » de ceux qui régneraient avec lui (Jean 10:16 ; Luc 12:32). Les chrétiens n’ont correctement identifié ces deux groupes que bien après l’établissement du Royaume en 1914.
16 Jésus aurait pu dire quantité d’autres choses à ses disciples lorsqu’il était sur terre, mais il savait qu’ils ne pouvaient pas encore tout porter (Jean 16:12). Il a assurément communiqué beaucoup d’informations sur le Royaume au Ier siècle. Mais c’est seulement plus tard que cette connaissance deviendrait abondante.
La vraie connaissance devient abondante au « temps de la fin »
17. Que faut-il faire pour comprendre les vérités concernant le Royaume, mais qu’est-ce qui est également nécessaire ?
17 Jéhovah a promis à Daniel qu’au « temps de la fin » beaucoup « rôder[aient] çà et là » et que « la vraie connaissance » du dessein divin deviendrait abondante (Dan. 12:4). Ceux qui veulent obtenir cette connaissance doivent s’en donner la peine. Un ouvrage de référence explique qu’une forme du verbe hébreu rendu par « rôder çà et là » emporte l’idée d’examiner un livre avec une grande attention. Ceci dit, quelle que soit l’attention avec laquelle on examine la Bible, on ne peut avoir une compréhension exacte des vérités concernant le Royaume que si Jéhovah accorde ce privilège (lire Matthieu 13:11).
18. Comment ceux qui craignent Jéhovah ont-ils fait preuve de foi et d’humilité ?
18 Durant les décennies qui ont précédé 1914, Jéhovah a révélé des vérités sur le Royaume progressivement, et il continue au temps de la fin. Comme nous le verrons dans les chapitres 4 et 5, au cours des 100 dernières années, les serviteurs de Dieu ont dû revoir leur compréhension de certains sujets à plusieurs reprises. Cela signifie-t-il qu’ils n’ont pas le soutien de Jéhovah ? Au contraire ! Jéhovah les soutient parce qu’ils manifestent deux qualités qu’il aime : la foi et l’humilité (Héb. 11:6 ; Jacq. 4:6). Ceux qui craignent Dieu ont foi dans toutes les promesses contenues dans sa Parole. Et ils font preuve d’humilité en reconnaissant qu’ils n’ont pas toujours compris précisément comment ces promesses se réaliseraient. Cette humilité transparaît dans un article de La Tour de Garde de juin 1925. On y lisait : « Nous savons que le Seigneur est son propre interprète, qu’il interprétera sa Parole à son peuple de la manière qui lui plaira et au temps voulu. »
« Le Seigneur [...] interprétera sa Parole à son peuple de la manière qui lui plaira et au temps voulu. »
19. Qu’est-ce que Jéhovah nous accorde de comprendre à présent, et pourquoi ?
19 Quand le Royaume a été établi en 1914, les serviteurs de Dieu n’avaient qu’une connaissance partielle de la façon dont les prophéties le concernant s’accompliraient (1 Cor. 13:9, 10, 12). Dans leur vif désir de voir les promesses divines se réaliser, ils ont parfois tiré de mauvaises conclusions. Avec les années, on a compris toute la sagesse de cette autre déclaration contenue dans l’article cité au paragraphe précédent : « Il convient d’admettre comme règle générale qu’une prophétie ne peut être comprise avant qu’elle soit accomplie ou en voie d’accomplissement. » Maintenant que nous sommes bien avancés dans le temps de la fin, de nombreuses prophéties sur le Royaume sont accomplies ou en voie d’accomplissement. Comme son peuple est humble et se laisse corriger, Jéhovah lui a accordé de comprendre son dessein de mieux en mieux. La vraie connaissance est devenue abondante !
Des réactions révélatrices
20, 21. Quel effet une nouvelle compréhension du dessein de Dieu a-t-elle eu sur des chrétiens du Ier siècle ?
20 Lorsque Jéhovah affine notre compréhension de la vérité, cela révèle ce que nous avons dans le cœur. Avons-nous assez de foi et d’humilité pour accepter les changements ? Les chrétiens du milieu du Ier siècle ont vécu une situation de ce genre. Mettez-vous à la place d’un chrétien d’origine juive de l’époque. Vous respectez profondément la Loi mosaïque et vous êtes fier de votre héritage national. Et voilà que vous recevez de l’apôtre Paul des lettres qui annoncent que la Loi n’est plus en vigueur et que Jéhovah a rejeté l’Israël selon la chair au profit d’un Israël spirituel composé de Juifs et de non-Juifs, qu’il est en train de rassembler (Rom. 10:12 ; 11:17-24 ; Gal. 6:15, 16 ; Col. 2:13, 14). Quelle serait votre réaction ?
21 Les chrétiens humbles ont accepté les explications divinement inspirées de Paul et ont été bénis par Jéhovah (Actes 13:48). Les autres se sont irrités de ces changements et se sont cramponnés à leur compréhension des choses (Gal. 5:7-12). Ceux d’entre eux qui n’ont pas modifié leur point de vue ont perdu la possibilité de régner avec Christ (2 Pierre 2:1).
22. Que vous inspirent les éclaircissements concernant le dessein de Dieu ?
22 Ces dernières décennies, Jéhovah a affiné notre compréhension des vérités liées au Royaume. Par exemple, nous comprenons mieux à quel moment les futurs sujets du Royaume seront séparés, comme des brebis qu’on sépare des chèvres, de ceux qui n’auront pas réagi à l’invitation divine ; nous savons également quand le nombre des 144 000 sera au complet, ce que signifient les exemples de Jésus sur le Royaume et quand les derniers oints rejoindront le cield. Quelle est votre réaction à de tels éclaircissements ? Renforcent-ils votre foi ? Y voyez-vous la preuve que Jéhovah continue d’instruire ceux qui le servent avec humilité ? Le reste de ce livre affermira votre conviction que Jéhovah révèle progressivement son dessein à ceux qui le craignent.
a Le nom de Dieu est une forme du verbe hébreu qui signifie « devenir ». Ce nom implique que Jéhovah est Celui qui accomplit ses promesses. Voir l’encadré « La signification du nom divin » au chapitre 4.
b Bien que cette période puisse sembler très longue, n’oublions pas qu’on vivait alors beaucoup plus longtemps. Il a suffi de deux maillons, deux hommes, pour relier Adam à Abraham : Adam a été contemporain de Lamek (père de Noé), Lamek a été contemporain de Sem (fils de Noé), Sem a été contemporain d’Abraham (Gen. 5:5, 31 ; 9:29 ; 11:10, 11 ; 25:7).
c Le nom « Satan » apparaît plus de 30 fois dans les Écritures grecques chrétiennes, contre seulement 18 fois dans les Écritures hébraïques. À juste titre, les Écritures hébraïques mettent peu l’accent sur Satan, mais se concentrent sur l’identification du Messie. Quand le Messie est apparu, il a démasqué Satan, ce qu’attestent les Écritures grecques chrétiennes.
d Pour un examen de quelques-uns de ces éclaircissements, se référer aux numéros suivants de La Tour de Garde : 15 octobre 1995, pages 23-28 ; 15 janvier 2008, pages 20-24 ; 15 juillet 2008, pages 17-21 ; 15 juillet 2013, pages 9-14.
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Jéhovah exalte son nomLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 4
Jéhovah exalte son nom
1, 2. Comment la Traduction du monde nouveau exalte-t-elle le nom de Dieu ?
MARDI 2 décembre 1947. En cette matinée fraîche mais ensoleillée, un petit groupe de frères oints, du Béthel de Brooklyn, s’attellent à une tâche immense. Le travail est exigeant, mais pendant 12 ans, ils ne relâcheront pas leurs efforts. Finalement, le dimanche 13 mars 1960, ils mettent la dernière main à une nouvelle traduction de la Bible. Trois mois plus tard, le 18 juin, à l’occasion d’une assemblée tenue en Angleterre à Manchester, frère Nathan Knorr annonce à un auditoire enthousiaste la parution en anglais du dernier volume des Saintes Écritures. Traduction du monde nouveau. Exprimant le sentiment général, il s’exclame : « Ce jour est un jour de réjouissance pour les Témoins de Jéhovah du monde entier ! » Cette joie est en grande partie due à une caractéristique remarquable de la nouvelle traduction : le nom de Dieu y figure de très nombreuses fois.
Parution des Écritures grecques chrétiennes. Traduction du monde nouveau en anglais lors de l’assemblée de 1950 « Accroissement de la théocratie » (à gauche : Yankee Stadium, New York ; à droite : Ghana)
2 Beaucoup de traductions de la Bible omettent le nom de Dieu. Mais les serviteurs oints de Jéhovah ont contré les manœuvres de Satan visant à effacer ce nom de la mémoire de l’humanité. Voici ce qu’on lisait dans l’introduction de la Traduction du monde nouveau : « La principale caractéristique de cette version est qu’elle rétablit le nom divin à sa vraie place. » En effet, le nom personnel de Dieu y était mentionné plus de 7 000 fois. On peut vraiment dire que cette traduction exaltait le nom de notre Père céleste, Jéhovah !
3. a) Qu’ont discerné nos frères concernant la signification du nom divin ? b) Comment comprendre Exode 3:13, 14 ? (voir l’encadré « La signification du nom divin »).
3 Au début, les Étudiants de la Bible pensaient que le nom de Dieu signifiait « Je suis celui qui suis » (Ex. 3:14, Crampon). Voilà pourquoi La Tour de Garde de mars 1926 déclarait : « Le nom de Jéhovah signifie celui qui existe par lui-même, celui [...] qui n’a ni commencement ni fin. » Toutefois, avant que les traducteurs de la Traduction du monde nouveau ne se mettent à l’ouvrage, Jéhovah avait aidé ses serviteurs à discerner que son nom ne signifie pas simplement qu’il existe par lui-même, mais surtout qu’il est un Dieu qui forme des desseins et qui les réalise. On avait compris que le nom de Dieu signifie littéralement « Il fait devenir ». En effet, Jéhovah a fait venir à l’existence l’univers et les créatures intelligentes, et il continue de faire se réaliser sa volonté et son dessein. Mais pourquoi est-il si important que le nom de Dieu soit exalté, et comment pouvons-nous y contribuer ?
Sanctification du nom de Dieu
4, 5. a) Que demandons-nous lorsque nous prions : « Que ton nom soit sanctifié » ? b) Quand et comment Dieu sanctifiera-t-il son nom ?
4 Jéhovah veut que son nom soit exalté. La sanctification de son nom est en fait son objectif principal, ce que laisse entendre la demande que Jésus a placée en premier dans le Notre Père : « Que ton nom soit sanctifié » (Mat. 6:9). Mais lorsque nous reprenons ces paroles, pour quoi prions-nous en réalité ?
5 Comme l’expliquait le premier chapitre, dans le Notre Père la requête « Que ton nom soit sanctifié » est une des trois demandes qui concernent le dessein de Jéhovah. Les deux autres sont les suivantes : « Que ton royaume vienne. Que ta volonté se fasse » (Mat. 6:10). Ainsi, tout comme nous demandons à Jéhovah d’agir pour qu’il fasse venir son Royaume et s’accomplir sa volonté, nous lui demandons d’agir pour sanctifier son nom, autrement dit le laver de tout l’opprobre dont il a été couvert depuis la rébellion en Éden. Jéhovah exaucera-t-il cette prière ? « À coup sûr, dit-il, je sanctifierai mon grand nom, qui était profané parmi les nations » (Ézék. 36:23 ; 38:23). Comment fera-t-il ? Il sanctifiera son nom sous les yeux de toute la création lorsqu’il mettra fin à toute méchanceté à Har-Maguédôn.
6. Comment pouvons-nous prendre part à la sanctification du nom de Dieu ?
6 Tout au long de l’Histoire, Jéhovah a permis à ses serviteurs de prendre part à la sanctification de son nom. Il est évident que nous ne pouvons pas rendre le nom de Dieu plus saint encore, car il est déjà saint, ou sacré, au sens absolu. Comment donc pouvons-nous le sanctifier ? Isaïe a déclaré : « Jéhovah des armées — c’est Lui que vous devez tenir pour saint. » Et Jéhovah lui-même a dit à propos de son peuple : « Ils sanctifieront mon nom [...] et le Dieu d’Israël, ils le redouteront » (Is. 8:13 ; 29:23). Ainsi, nous sanctifions le nom de Dieu, d’une part en le tenant pour saint, en le considérant comme séparé de tous les autres noms — plus élevé que ceux-ci —, d’autre part en respectant ce qu’il représente, et enfin en aidant les autres à le tenir pour saint. Notre crainte respectueuse pour ce nom se voit en particulier lorsque nous reconnaissons en Jéhovah notre Souverain et lorsque nous lui obéissons de tout cœur (Prov. 3:1 ; Rév. 4:11).
Préparés pour porter et exalter le nom divin
7, 8. a) Pourquoi Jéhovah n’a-t-il pas immédiatement permis à ses serviteurs de porter son nom ? b) Qu’allons-nous examiner à présent ?
7 Les serviteurs de Dieu ont utilisé le nom divin dans leurs publications dès les années 1870. Il apparaît par exemple dans La Tour de Garde d’août 1879 et dans un recueil de cantiques publié la même année (Songs of the Bride [Cantiques de l’Épouse]). Toutefois, il semble qu’avant de leur permettre d’être publiquement appelés de son saint nom, Jéhovah ait veillé à ce que ses serviteurs remplissent les conditions requises pour recevoir ce grand honneur. Comment les a-t-il préparés ?
8 À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, Jéhovah a donné à son peuple une meilleure compréhension des vérités importantes concernant son nom. Arrêtons-nous sur trois d’entre elles.
9, 10. a) Pourquoi au début La Tour de Garde se focalisait-elle sur Jésus ? b) Que s’est-il passé à partir de 1919, et qu’en est-il résulté ? (voir aussi l’encadré « Comment La Tour de Garde a exalté le nom divin »).
9 Premièrement, on a acquis le bon point de vue sur l’importance du nom divin. Les premiers Étudiants de la Bible pensaient que la rançon était l’enseignement principal de la Bible. Ceci explique pourquoi, à l’époque, La Tour de Garde se focalisait sur Jésus. Par exemple, la première année de sa publication, elle a mentionné le nom de Jésus dix fois plus que celui de Jéhovah. Au début, comme le reconnaît le numéro du 1er juillet 1976, les Étudiants de la Bible accordaient une « importance excessive » à Jésus. Mais Jéhovah les a aidés à saisir l’importance de son propre nom dans la Bible. Avec quel résultat ? Le même article explique que, notamment à partir de 1919, ils ont accordé « plus d’importance au Père céleste du Messie, à Jéhovah ». Pour preuve, durant les dix ans qui ont suivi 1919, La Tour de Garde a mentionné le nom de Dieu plus de 6 500 fois !
10 En lui donnant la place qui lui revient, nos frères ont montré leur amour pour le nom divin. À l’exemple de Moïse, ils se sont mis à « proclam[er] le nom de Jéhovah » (Deut. 32:3 ; Ps. 34:3). Comme il l’avait promis dans sa Parole, Jéhovah a remarqué leur amour pour son nom et les a bénis (Ps. 119:132 ; Héb. 6:10).
11, 12. a) Qu’est-ce qui a changé dans nos publications après 1919 ? b) Sur quoi Jéhovah a-t-il attiré l’attention de ses serviteurs, et pourquoi ?
11 Deuxièmement, on a acquis la bonne compréhension de l’œuvre que Dieu a confiée aux chrétiens. Peu après 1919, sous l’action de l’esprit saint, les frères oints qui dirigeaient le peuple de Dieu ont examiné les prophéties d’Isaïe. À partir de ce moment, nos publications ont mis l’accent sur l’œuvre de prédication. Pourquoi cet éclaircissement s’est-il révélé de la « nourriture en temps voulu » ? (Mat. 24:45).
12 Avant 1919, La Tour de Garde n’avait jamais examiné en détail ce passage d’Isaïe : « “Vous êtes mes témoins”, c’est là ce que déclare Jéhovah, “oui mon serviteur que j’ai choisi” » (lire Isaïe 43:10-12). Mais peu après 1919, nos publications ont plus mis l’accent sur ces paroles et encouragé tous les chrétiens oints à participer à l’œuvre que Jéhovah leur avait confiée : lui rendre témoignage. Rien qu’entre 1925 et 1931, le chapitre 43 d’Isaïe a été commenté dans 57 numéros de La Tour de Garde et, chaque fois, l’application concernait les vrais chrétiens. Durant cette période, Jéhovah attirait manifestement l’attention de ses serviteurs sur l’œuvre qu’ils devaient accomplir. Pourquoi ? Notamment pour qu’ils soient « d’abord mis à l’épreuve » (1 Tim. 3:10). Avant d’être dignes de porter son nom, les Étudiants de la Bible devaient montrer à Jéhovah par des actes qu’ils étaient vraiment ses témoins (Luc 24:47, 48).
13. Quelle est la question la plus importante qui soit, et comment cela ressort-il de la Parole de Dieu ?
13 Troisièmement, on a progressivement saisi l’importance de la sanctification du nom divin. Durant les années 1920, les chrétiens ont compris que la question de la sanctification du nom divin est la plus importante qui soit. Comment cette vérité essentielle ressort-elle de la Parole de Dieu ? Voyons deux exemples. Tout d’abord, quelle est la principale raison pour laquelle Jéhovah a libéré les Israélites d’Égypte ? « Afin qu’on proclame mon nom dans toute la terre », a-t-il expliqué (Ex. 9:16). Et pourquoi a-t-il été miséricordieux envers eux lorsqu’ils se sont rebellés ? Réponse : « Je me suis mis à agir à cause de mon nom, pour qu’il ne soit pas profané sous les yeux des nations » (Ézék. 20:8-10). Qu’est-ce que ces passages et d’autres ont appris aux Étudiants de la Bible ?
14. a) Qu’ont discerné les serviteurs de Dieu à la fin des années 1920 ? b) Quel effet cette nouvelle compréhension a-t-elle eu ? (voir aussi l’encadré « Une solide raison de prêcher »).
14 À la fin des années 1920, on a discerné la signification de ce qu’Isaïe avait déclaré à propos de Jéhovah 2 700 ans auparavant : « C’est ainsi que tu as conduit ton peuple, pour te faire un nom magnifique » (Is. 63:14). Les Étudiants de la Bible ont compris que le plus important n’était pas le salut personnel mais la sanctification du nom divin (Is. 37:20 ; Ézék. 38:23). En 1929 (1934 en fr.), le livre Prophétie a résumé cette vérité en disant que la sanctification du nom de Jéhovah est la question la plus importante devant laquelle la création se trouve placée. Cette nouvelle compréhension a poussé davantage encore les serviteurs de Dieu à rendre témoignage à Jéhovah et à laver son nom de la calomnie.
15. a) Au début des années 1930, qu’avaient acquis nos frères ? b) Quel moment était venu ?
15 Au début des années 1930, nos frères avaient acquis le bon point de vue sur l’importance du nom divin, sur l’œuvre que Dieu a assignée aux chrétiens et sur la principale question en jeu. Le moment était venu pour Jéhovah de leur accorder l’honneur de porter publiquement son nom. Pour voir comment on en est arrivé là, faisons un peu d’histoire.
Jéhovah rassemble « un peuple pour son nom »
16. a) Par quel moyen remarquable Jéhovah exalte-t-il son nom ? b) Qui a été le premier un peuple pour le nom de Dieu ?
16 L’un des moyens remarquables par lequel Jéhovah exalte son nom est d’avoir sur terre un peuple qui porte ce nom. À partir de 1513 av. n. è., la nation d’Israël a été ce peuple (Is. 43:12). Mais comme les Israélites n’ont pas gardé l’alliance que Dieu avait conclue avec eux, en 33 de n. è. ils ont perdu les relations privilégiées qui les unissaient à lui. Peu après, Jéhovah « s’est occupé des nations pour tirer d’entre elles un peuple pour son nom » (Actes 15:14). Désigné par l’expression « Israël de Dieu », ce peuple nouvellement choisi serait composé de disciples de Christ oints d’esprit et issus de différentes nations (Gal. 6:16).
17. Qu’est-ce que Satan a réussi à faire ?
17 Aux alentours de 44 de n. è., les disciples de Christ ont été « par une providence divine appelés chrétiens » (Actes 11:26). Au début, ce nom était suffisant, parce qu’il n’y avait que des vrais chrétiens (1 Pierre 4:16). Cependant, comme l’annonçait la parabole du blé et de la mauvaise herbe, Satan a finalement réussi à faire que ce nom distinctif soit aussi appliqué à toutes sortes de faux chrétiens. C’est pourquoi, pendant des siècles, il a été difficile de faire la différence entre vrais et faux chrétiens. Mais les choses ont changé durant l’« époque de la moisson », qui a débuté en 1914, car les anges ont commencé à séparer les faux chrétiens des vrais (Mat. 13:30, 39-41).
18. Comment nos frères ont-ils compris qu’il leur fallait un nouveau nom ?
18 Après la nomination de l’esclave fidèle en 1919, Jéhovah a aidé ses serviteurs à prendre conscience de l’œuvre qu’il leur avait assignée. Ils ont rapidement compris que la prédication de maison en maison les différenciait des faux chrétiens. Ensuite, il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils se rendent compte que le nom « Étudiants de la Bible » n’était pas suffisant. De fait, leur principal objectif n’était pas d’étudier la Bible, mais de rendre témoignage à Dieu, d’honorer et d’exalter son nom. Dès lors, quel nom serait le plus approprié ? La réponse est arrivée en 1931.
Programme de l’assemblée de 1931
19, 20. a) Quelle résolution retentissante a été présentée lors de l’assemblée de 1931 ? b) Comment nos frères ont-ils réagi ?
19 En juillet 1931, 15 000 Étudiants de la Bible ont afflué à Columbus, dans l’Ohio, pour une assemblée. Ils ont été intrigués par les deux lettres imprimées en grand sur la couverture du programme : J et W. « Que peuvent bien signifier ces deux lettres ? » se demandaient-ils. Chacun y allait de son explication. Puis, le dimanche 26 juillet, frère Rutherford a présenté une résolution qui contenait cette déclaration marquante : « Nous adoptons [...] le nom [...] par lequel nous désirons être connus et appelés, c’est-à-dire le nom de : Témoins de Jéhovah. » Toute l’assistance a alors compris que les mystérieuses lettres étaient l’abréviation de « Témoins de Jéhovah » (en anglais Jehovah’s Witnesses), nom basé sur le verset d’Isaïe 43:10.
20 Une immense clameur et un tonnerre d’applaudissements sont venus saluer cette résolution. Grâce à la radio, l’explosion de joie a été entendue à l’autre bout de la planète. Ernest et Naomi Barber ont vécu l’évènement depuis l’Australie : « Quand les applaudissements ont éclaté en Amérique, les frères de Melbourne se sont levés d’un bond et ont applaudi, applaudi ! Nous n’oublierons jamais ce momenta ! »
Le nom de Dieu est exalté dans le monde entier
21. Quel effet l’adoption d’un nouveau nom a-t-elle eu sur la prédication ?
21 Une fois appelés du nom biblique de Témoins de Jéhovah, les serviteurs de Dieu ont redoublé d’ardeur dans le ministère. Edward et Jessie Grimes, un couple de pionniers des États-Unis qui avaient assisté à l’assemblée de Columbus en 1931, ont raconté : « Nous sommes partis de chez nous Étudiants de la Bible et nous sommes revenus Témoins de Jéhovah. Quel bonheur de porter désormais un nom qui nous aiderait à magnifier le nom de notre Dieu ! » Après cette assemblée, certains proclamateurs ont utilisé une méthode qui leur permettait d’atteindre cet objectif. Ils se présentaient à leur interlocuteur en tendant une carte sur laquelle était écrit : « Témoin de JÉHOVAH prêchant le Royaume de JÉHOVAH notre Dieu. » Il était évident que les serviteurs de Dieu étaient fiers de porter le nom divin et qu’ils étaient prêts à en faire connaître la signification en tous lieux (Is. 12:4).
« Nous sommes partis de chez nous Étudiants de la Bible et nous sommes revenus Témoins de Jéhovah. »
22. Qu’est-ce qui montre que le peuple de Jéhovah a une identité forte ?
22 De l’eau a coulé sous les ponts depuis que Jéhovah a amené nos frères oints à adopter ce nom distinctif. Depuis lors, Satan a-t-il été capable de brouiller l’identité du peuple de Dieu ? A-t-il réussi à nous fondre dans la masse des autres religions ? Absolument pas ! Au contraire, notre identité de témoins de Dieu est plus visible que jamais (lire Mika 4:5 ; Malaki 3:18). Pour preuve, le nom de Dieu nous caractérise à ce point que les personnes qui l’utilisent librement sont très vite assimilées à des Témoins de Jéhovah. Le vrai culte n’est pas caché, comme derrière des montagnes, par les fausses religions ; non, il est « établ[i] solidement au-dessus du sommet des montagnes » (Is. 2:2). Le culte de Jéhovah et son nom sacré n’ont jamais été autant exaltés qu’aujourd’hui.
23. Selon Psaume 121:5, quelle vérité concernant Jéhovah nous donne une grande force ?
23 Comme il est encourageant de savoir que Jéhovah nous protège des attaques de Satan et qu’il continuera de le faire ! (Ps. 121:5). Nous partageons à juste titre le sentiment du psalmiste : « Heureuse la nation dont le Dieu est Jéhovah, le peuple qu’il a choisi pour son héritage » (Ps. 33:12).
a À propos de cette utilisation de la radio, voir le chapitre 7, pages 72-74.
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Le Roi donne des éclaircissements sur le RoyaumeLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 5
Le Roi donne des éclaircissements sur le Royaume
1, 2. Pourquoi peut-on dire que Jésus est le plus sage des guides ?
IMAGINEZ-VOUS dans un groupe de touristes en train de faire la visite guidée d’une ville magnifique où vous n’étiez encore jamais venu. Tout le monde est suspendu aux lèvres du guide. Dans l’enthousiasme, des questions fusent à propos d’endroits de la ville où vous n’êtes pas encore passés. Mais le guide n’y répond pas tout de suite ; il attend le bon moment et le bon endroit. Plus la visite avance, plus vous êtes impressionné par sa finesse : il vous dit ce que vous devez savoir juste au moment où vous devez le savoir.
2 Les vrais chrétiens sont un peu comme ce groupe de touristes. Nous brûlons de curiosité pour la plus magnifique des villes, « la ville ayant des fondements véritables » : le Royaume de Dieu (Héb. 11:10). Quand il était sur terre, Jésus a servi de guide à ses disciples ; il leur a donné des explications sur ce Royaume. Mais a-t-il répondu à toutes leurs questions et leur a-t-il tout révélé à propos du Royaume ? Non. « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, leur a-t-il expliqué, mais vous ne pouvez pas les porter à présent » (Jean 16:12). Étant le plus sage des guides, Jésus n’a jamais confié à ses disciples une connaissance qu’ils n’étaient pas prêts à recevoir.
3, 4. a) Comment Jésus a-t-il continué d’enseigner le Royaume à ses fidèles ? b) Qu’allons-nous examiner dans ce chapitre ?
3 Jésus a prononcé les paroles consignées en Jean 16:12 lors de sa dernière nuit sur terre. Après sa mort, comment allait-il continuer à enseigner le Royaume de Dieu à ses fidèles ? Voici l’assurance qu’il a donnée à ses apôtres : « L’esprit de la vérité [...] vous guidera dans toute la véritéa » (Jean 16:13). L’esprit saint est comme un guide patient. C’est le moyen que Jésus utilise pour faire connaître à ses disciples tout ce qu’ils doivent savoir sur le Royaume de Dieu, au moment où ils doivent le savoir.
4 Voyons comment l’esprit saint de Jéhovah a guidé les chrétiens sincères vers une meilleure compréhension du Royaume. Tout d’abord, comment avons-nous discerné le moment où le Royaume a été établi ? Ensuite, qui sont les dirigeants et les sujets du Royaume, et quelles sont leurs espérances respectives ? Enfin, comment avons-nous mieux compris ce que signifie être fidèle au Royaume ?
La lumière sur une année charnière
5, 6. a) Quelles idées erronées sur l’établissement du Royaume et sur la moisson les Étudiants de la Bible avaient-ils ? b) Faut-il pour autant douter que Jésus guidait ses disciples ?
5 Comme nous l’avons vu au chapitre 2, des dizaines d’années à l’avance, les Étudiants de la Bible avaient annoncé que 1914 serait une année importante au regard des prophéties bibliques. Cela étant, ils pensaient que la présence de Christ avait débuté en 1874, que Christ avait commencé à régner dans les cieux en 1878 et que le Royaume ne serait pas pleinement établi avant octobre 1914. La moisson se déroulerait de 1874 à 1914, et son point culminant serait le rassemblement des chrétiens oints au ciel. Ces idées étaient erronées, mais faut-il pour autant douter que Jésus guidait ces hommes de foi au moyen de l’esprit saint ?
6 Reprenons l’exemple de l’introduction. Parfois, emportés par l’enthousiasme les touristes anticipent et posent des questions prématurées. Cela remet-il en question la fiabilité du guide ? Nullement. De même, bien que les serviteurs de Jéhovah essaient parfois de comprendre des éléments du dessein divin avant que le moment soit venu pour l’esprit saint de les révéler, il est clair que Jésus les guide. Ceux qui sont fidèles sont donc disposés à se laisser corriger et ils revoient humblement leur point de vue (Jacq. 4:6).
7. Quels éclaircissements le peuple de Dieu a-t-il reçus ?
7 Dans les années qui ont suivi 1919, les serviteurs de Dieu ont reçu de plus en plus d’éclaircissements (lire Psaume 97:11). En 1925, par exemple, est paru dans La Tour de Garde un article qui a fait date. Intitulé « La naissance de la nation », il présentait de solides preuves bibliques que le Royaume messianique avait été instauré en 1914, en accomplissement de la vision prophétique de Révélation chapitre 12 qui montre la femme céleste de Dieu donnant naissance à un enfantb. L’article expliquait également que la persécution et les difficultés subies par les serviteurs de Jéhovah pendant ces années de guerre constituaient des signes clairs que Satan avait été chassé du ciel, « ayant une grande fureur, sachant qu’il n’a qu’une courte période » (Rév. 12:12).
8, 9. a) Comment l’accent a-t-il été mis sur le Royaume ? b) À quelles questions allons-nous répondre ?
8 À quel point le Royaume est-il important ? En 1928, La Tour de Garde a commencé à mettre l’accent sur le fait que le Royaume était plus important que le salut des humains par le moyen de la rançon. En effet, c’est grâce à lui que Jéhovah sanctifiera son nom, justifiera sa souveraineté et accomplira tout ce qu’il a prévu pour les humains.
9 Qui régnerait avec Christ dans le Royaume ? Qui seraient les sujets terrestres du Royaume ? Et à quelle œuvre devaient se consacrer les disciples du Christ ?
Priorité au rassemblement des chrétiens oints
10. Qu’a compris depuis longtemps le peuple de Dieu concernant les 144 000 ?
10 Bien avant 1914, les Étudiants de la Bible avaient compris que 144 000 disciples de Christ régneraient avec lui dans les cieuxc. Ils avaient discerné que ce nombre était à prendre au sens littéral et que les membres de ce groupe avaient commencé à être rassemblés au Ier siècle.
11. Qu’est-ce que les futurs membres de l’épouse de Christ ont compris concernant leur mission sur terre ?
11 Mais que devaient faire les futurs membres de l’épouse de Christ encore sur terre ? Ils se sont rendu compte que Jésus avait insisté sur la prédication et qu’il avait associé cette œuvre à une période de moisson (Mat. 9:37 ; Jean 4:35). Au chapitre 2, nous avons vu que, pendant un temps, ils pensaient que la moisson durerait 40 ans et s’achèverait avec le rassemblement au ciel des chrétiens oints. Mais cette activité s’étant poursuivie au-delà des 40 ans, des éclaircissements ont été nécessaires. À présent, nous savons que l’époque de la moisson a commencé en 1914. Le blé a d’abord été dissocié de la mauvaise herbe, les chrétiens oints authentiques ont été séparés des faux. Puis le moment est venu de se concentrer sur le rassemblement du reste des chrétiens à l’espérance céleste.
L’année 1914 a marqué le début de l’époque de la moisson (voir paragraphe 11).
12, 13. Comment l’exemple des dix vierges et celui des talents se sont-ils accomplis durant les derniers jours ?
12 À partir de 1919, Christ a sans cesse guidé l’esclave fidèle et avisé pour que celui-ci mette l’accent sur l’œuvre de prédication, mission qu’il avait donnée au Ier siècle (Mat. 28:19, 20). À cette époque, il avait aussi annoncé les qualités qu’il faudrait à ses disciples oints pour remplir cette mission. Comment ? L’exemple des dix vierges indiquait que les chrétiens oints devraient rester vigilants, spirituellement éveillés, s’ils voulaient atteindre leur objectif : prendre part au grand festin de noces dans les cieux, lorsque Christ serait uni à son « épouse », les 144 000 (Rév. 21:2). Ensuite, par l’exemple des talents, Jésus avait annoncé que ses serviteurs oints accompliraient la mission qu’il leur avait confiée, la prédication, avec zèle (Mat. 25:1-30).
13 Zèle et vigilance caractérisent bien les chrétiens oints depuis près de 100 ans. Ils en seront évidemment récompensés. Cela dit, la grande moisson allait-elle se limiter au rassemblement du reste des 144 000 codirigeants de Christ ?
Le Royaume rassemble ses sujets terrestres
14, 15. Quatre groupes étaient mentionnés dans Le mystère accompli. Lesquels ?
14 Pendant longtemps, les hommes et les femmes de foi se sont interrogés sur l’identité de la « grande foule » dont parle Révélation 7:9-14. Mais tant que le moment n’était pas venu pour Christ de révéler l’identité de ce vaste groupe, ce qui était dit à ce sujet est resté très éloigné des vérités simples et claires que nous connaissons et aimons aujourd’hui.
15 En 1917, on lisait dans le livre Le mystère accompli qu’il y a « deux degrés différents de salut céleste et aussi deux degrés de salut terrestre ». Qui composait ces quatre groupes aux espérances différentes ? D’abord, il y avait les 144 000 qui régneraient avec Christ. Ensuite, venait la grande foule. À l’époque, on pensait qu’elle serait constituée de chrétiens de nom demeurés au sein des Églises de la chrétienté. Ils avaient une certaine foi, mais pas assez pour affirmer leur position. Ils recevraient donc une place secondaire aux cieux. Puis sur terre, un troisième groupe, les « anciens dignitaires » — des fidèles comme Abraham ou Moïse —, se verrait confier une position d’autorité sur un quatrième groupe, le monde des humains.
16. Quels éclaircissements ont été apportés en 1923 et en 1932 ?
16 Comment l’esprit saint a-t-il guidé les disciples de Christ vers la compréhension que nous avons aujourd’hui ? Cela s’est produit progressivement, au moyen de plusieurs éclaircissements successifs. Dès 1923, La Tour de Garde a attiré l’attention sur un groupe qui n’avait pas d’aspiration céleste, mais qui vivrait sur la terre sous le règne de Christ. En 1932, un autre article s’est intéressé à Yehonadab, qui s’était attaché à Yéhou, roi israélite choisi par Dieu, dans son combat contre le faux culte (2 Rois 10:15-17). L’article expliquait qu’il existe à notre époque un groupe semblable à Yehonadab qui, grâce à Jéhovah, « traversera le trouble d’Harmaguédon » pour vivre sur la terre.
17. a) Quel éclaircissement a été apporté en 1935 ? b) Quel effet cet éclaircissement a-t-il eu ? (voir aussi l’encadré « Un grand soupir de soulagement »).
17 En 1935, une lumière nouvelle a été jetée sur cette question. Lors d’une assemblée tenue à Washington, on a expliqué que la grande foule (ou « grande multitude » comme on l’appelait alors) était un groupe de chrétiens ayant l’espérance terrestre et que ce groupe correspondait aux brebis de la parabole des brebis et des chèvres (Mat. 25:33-40). La grande foule ferait partie des « autres brebis » à propos de qui Jésus a dit : « Celles-là aussi, il faut que je les amène » (Jean 10:16). Lorsque l’orateur, Joseph Rutherford, a lancé : « Que tous ceux qui ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre veuillent bien se lever », plus de la moitié de l’assistance s’est mise debout ! « Voyez la grande multitude ! » s’est-il alors exclamé. Beaucoup étaient très émus de comprendre enfin quelle était leur espérance.
18. Sur quoi les disciples de Christ se sont-ils concentrés, et avec quel résultat ?
18 À compter de ce moment, Christ a guidé ses disciples pour qu’ils se concentrent sur le rassemblement de cette grande foule qui traversera saine et sauve la grande tribulation. Au départ, le nombre de personnes rassemblées ne semblait pas extraordinaire. Frère Rutherford a même dit un jour : « J’ai bien peur que la “grande multitude” ne soit pas si grande que cela, en fin de compte. » Mais nous savons à quel point Jéhovah a béni la moisson depuis ! Guidés par Jésus et l’esprit saint, oints et « autres brebis » sont devenus, comme annoncé par Jésus lui-même, « un seul troupeau » uni sous l’autorité d’« un seul berger ».
Frère Rutherford ne pouvait pas prévoir que la grande foule deviendrait si nombreuse (de gauche à droite : Nathan Knorr, Joseph Rutherford et Hayden Covington).
19. Comment participer à l’accroissement de la grande foule ?
19 L’immense majorité des serviteurs de Dieu vivront éternellement dans le Paradis, sur terre, gouvernés par Christ et ses 144 000 codirigeants. Quel plaisir de voir avec le recul comment Christ a guidé le peuple de Dieu vers la compréhension de cette espérance claire et en harmonie avec les Écritures ! Et quel bonheur de pouvoir la communiquer à ceux que nous rencontrons dans le ministère ! Soyons donc aussi actifs que notre situation nous le permet, pour que la grande foule continue de s’accroître et que le nom de Jéhovah soit de plus en plus loué ! (lire Luc 10:2).
La grande foule augmente constamment.
Ce que signifie être fidèle au Royaume
20. De quels éléments l’organisation de Satan se compose-t-elle, et quel rapport cela a-t-il avec la fidélité chrétienne ?
20 Plus les serviteurs de Dieu en apprenaient sur le Royaume, plus il leur fallait comprendre précisément ce que signifie être fidèle à ce gouvernement. En 1922, La Tour de Garde a expliqué que deux organisations sont à l’œuvre : celle de Jéhovah et celle de Satan, cette dernière incluant les systèmes commercial, religieux et politique. Quiconque veut être fidèle au Royaume de Dieu dirigé par Christ ne peut entretenir aucun lien inapproprié avec une partie ou une autre de l’organisation de Satan (2 Cor. 6:17). Qu’est-ce que cela signifie ?
21. a) Quels aspects du système commercial l’esclave fidèle a-t-il dénoncés ? b) En 1963, qu’a expliqué La Tour de Garde à propos de « Babylone la Grande » ?
21 La nourriture spirituelle préparée par l’esclave fidèle a toujours dénoncé la corruption du système commercial et mis en garde les serviteurs de Dieu contre son matérialisme effréné (Mat. 6:24). De même, nos publications n’ont jamais cessé de braquer les projecteurs sur la partie religieuse de l’organisation de Satan. En 1963, La Tour de Garde a clairement expliqué que « Babylone la Grande » ne correspond pas à la chrétienté seulement, mais à l’ensemble des fausses religions du monde. Comme nous le verrons plus en détail au chapitre 10, quels que soient leur pays ou leur culture, les serviteurs de Dieu ont pu ainsi « sort[ir] d’elle », c’est-à-dire se débarrasser de toute pratique liée à la fausse religion (Rév. 18:2, 4).
22. À l’époque de la Première Guerre mondiale, comment beaucoup de serviteurs de Dieu comprenaient-ils le commandement de Romains 13:1 ?
22 Que dire de la partie politique de l’organisation de Satan ? Les vrais chrétiens pouvaient-ils prendre part aux guerres ? À l’époque de la Première Guerre mondiale, la plupart des Étudiants de la Bible avaient compris qu’un disciple de Christ ne doit pas tuer son prochain (Mat. 26:52). Mais, pour beaucoup, l’ordre d’obéir aux « autorités supérieures » contenu en Romains 13:1 signifiait qu’ils devaient malgré tout aller à l’armée, porter l’uniforme et même prendre les armes. Toutefois, au lieu de tirer sur l’ennemi, ils devaient tirer en l’air.
23, 24. Comment comprenait-on Romains 13:1 à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, et vers quelle explication Christ a-t-il guidé ses disciples ?
23 En 1939, au tout début de la Seconde Guerre mondiale, La Tour de Garde a examiné en profondeur la question de la neutralité. Elle a montré sans ambiguïté que les chrétiens ne peuvent avoir aucune part dans les guerres que se livrent les nations du monde de Satan. Cette explication tombait au bon moment ! Grâce à elle, les chrétiens n’ont pas été impliqués dans l’effroyable bain de sang dont les nations se sont rendues coupables. Ceci dit, en 1929, nos publications avaient identifié les « autorités supérieures » de Romains 13:1, non aux dirigeants humains, mais à Jéhovah et à Jésus. D’autres éclaircissements étaient donc nécessaires.
24 C’est en 1962 que l’esprit saint a guidé les disciples de Christ vers ces éclaircissements. Les numéros de La Tour de Garde du 15 novembre et du 1er décembre (1er et 15 mars 1963 en français) contenaient des articles qui ont marqué un tournant dans la compréhension de Romains 13:1-7. Le peuple de Dieu venait de saisir le principe de soumission relative énoncé par Jésus dans sa célèbre formule : « Rendez les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu » (Luc 20:25). Nous savons depuis lors que les « autorités supérieures » sont en fait les gouvernements humains, à qui nous devons nous soumettre. Mais cette soumission est relative : si un gouvernement nous demande de désobéir à Jéhovah, nous répondons comme les apôtres : « Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes » (Actes 5:29). Dans les chapitres 13 et 14, nous verrons comment le peuple de Dieu a appliqué ce principe de neutralité.
Quel bonheur de faire connaître l’espérance de la vie éternelle !
25. Qu’est-ce qui vous touche dans la façon dont l’esprit saint nous a guidés vers la compréhension des vérités concernant le Royaume ?
25 Pensez à tout ce que Christ nous a appris sur le Royaume de Dieu ces 100 dernières années. Nous savons à quel moment le Royaume a été établi dans les cieux et à quel point il est important. Nous avons aussi une image nette des deux espérances réservées aux humains fidèles, l’une céleste, l’autre terrestre. Enfin, nous savons comment rester fidèles au Royaume de Dieu tout en accordant une soumission relative aux autorités profanes. Demandez-vous : « Connaîtrais-je une seule de ces précieuses vérités si Jésus n’avait pas guidé son esclave fidèle pour qu’il les comprenne et les enseigne ? » Quelle bénédiction d’être guidés par Christ et par l’esprit saint !
a Selon un ouvrage de référence, le mot grec traduit par « guider » dans ce verset signifie « montrer la route ».
b Jusque-là, on pensait que la vision annonçait une guerre entre la Rome païenne et la Rome papale.
c Dans son numéro de juin 1880 (angl.), La Tour de Garde avait laissé entendre que les 144 000 seraient des Juifs qui se convertiraient avant 1914. Toutefois, plus tard dans l’année, une nouvelle explication plus proche de notre compréhension actuelle a été publiée.
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Les prédicateurs. Ils s’offrent volontairementLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 6
Les prédicateurs. Ils s’offrent volontairement
1, 2. Quelle œuvre immense Jésus avait-il annoncée, et quelle question importante se pose ?
LES hommes politiques font souvent des promesses qu’ils ne tiennent pas. Même ceux qui sont animés des meilleures intentions n’ont pas toujours les moyens d’honorer leurs engagements. Le Roi Jésus Christ, lui, tient toujours parole.
2 Une fois intronisé en 1914, Jésus était prêt à accomplir une promesse qu’il avait faite près de 1 900 ans plus tôt. Peu avant sa mort, il avait prédit : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée » (Mat. 24:14). L’accomplissement de cette prophétie ferait partie du signe de sa présence. Mais une question se pose : Comment allait-il mobiliser une armée de prédicateurs volontaires durant les derniers jours — une période caractérisée par l’égoïsme, l’absence d’amour et un état d’esprit irréligieux ? (Mat. 24:12 ; 2 Tim. 3:1-5). Cette question est importante, car elle concerne tous les vrais chrétiens.
3. Quelle confiance Jésus a-t-il exprimée, et d’où lui venait-elle ?
3 Reprenons la prophétie de Jésus. Les mots « sera prêchée » expriment une grande confiance, n’est-ce pas ? En effet, Jésus était sûr qu’il aurait des partisans durant les derniers jours. Mais d’où lui venait cette confiance ? De son Père (Jean 12:45 ; 14:9). Avant de venir sur terre, Jésus avait pu constater que Jéhovah avait confiance dans la bonne volonté de ses adorateurs. Voyons comment Dieu avait exprimé cette confiance.
« Ton peuple s’offrira volontairement »
4. Quel projet Jéhovah a-t-il invité les Israélites à soutenir, et comment ceux-ci ont-ils réagi ?
4 Rappelez-vous quand Jéhovah a demandé à Moïse de construire le tabernacle, la tente qui deviendrait le centre du culte pour la nation d’Israël. Par son intermédiaire, il a invité tout le peuple à soutenir le projet : « Prenez de chez vous une contribution pour Jéhovah. Que tout homme au cœur bien disposé l’apporte comme contribution de Jéhovah. » Comment les Israélites ont-ils réagi ? Ils « apportaient [...] une offrande volontaire, matin après matin ». Ils ont été si généreux qu’à un moment il a fallu les empêcher de donner davantage (Ex. 35:5 ; 36:3, 6). Ils n’ont pas déçu la confiance que Jéhovah avait placée en eux.
5, 6. Selon Psaume 110:1-3, quel état d’esprit Jéhovah et Jésus s’attendaient-ils à trouver chez les pratiquants du vrai culte aux derniers jours ?
5 Jéhovah s’attendait-il à trouver un état d’esprit aussi volontaire chez ses adorateurs aux derniers jours ? Absolument. Plus de 1 000 ans avant la venue de Jésus sur terre, par le moyen de David il avait donné des indications sur ce qui se passerait au début du règne du Messie (lire Psaume 110:1-3). Le nouveau Roi aurait des ennemis. Mais aussi une armée de partisans qu’on n’aurait pas à enrôler de force. Même des jeunes se porteraient volontaires ; ils seraient si nombreux que la Bible les compare aux gouttes de rosée qui scintillent au soleil du matina.
Ceux qui soutiennent volontairement le Royaume sont aussi nombreux que des gouttes de rosée (voir paragraphe 5).
6 Jésus savait que la prophétie du Psaume 110 le concernait (Mat. 22:42-45). Il avait donc toutes les raisons d’être sûr que des fidèles s’offriraient volontairement pour prêcher la bonne nouvelle sur la terre entière. Que montrent les faits ? Le Roi a-t-il mobilisé une armée de prédicateurs volontaires aux derniers jours ?
« J’ai le privilège et le devoir d’annoncer ce message »
7. Après son intronisation, qu’a fait Jésus pour préparer ses disciples à l’œuvre qui les attendait ?
7 Peu après son intronisation, Jésus a préparé ses disciples pour l’œuvre colossale qui les attendait. Au chapitre 2, nous avons expliqué que, de 1914 jusqu’au début de 1919, il les a inspectés et purifiés (Mal. 3:1-4). Puis, en 1919, il a établi sur eux l’esclave fidèle (Mat. 24:45). Cet esclave a commencé à distribuer la nourriture spirituelle au moyen de discours d’assemblée et de publications. Il a beaucoup mis l’accent sur la responsabilité qui incombe à chaque chrétien de participer à la prédication.
8-10. Comment les assemblées ont-elles donné de l’élan à la prédication ? Donner un exemple (voir aussi l’encadré « Des assemblées qui ont donné de l’élan à la prédication »).
8 Discours d’assemblée. Impatients de recevoir des instructions, les Étudiants de la Bible se sont réunis à Cedar Point du 1er au 8 septembre 1919 pour leur première grande assemblée d’après-guerre. Le deuxième jour, frère Rutherford a donné un discours dans lequel il a dit sans détour : « La mission du chrétien sur la terre [...] est de proclamer le message du royaume du Seigneur. »
9 Le moment fort de l’assemblée est arrivé trois jours plus tard. Frère Rutherford a développé le « Discours aux collaborateurs » (plus tard reproduit dans La Tour de Garde sous le titre « Annoncez le Royaume »). Il a déclaré : « Dans les moments graves, le chrétien se demande tout naturellement : Pourquoi suis-je sur la terre ? Et la réponse doit inévitablement être : Le Seigneur a eu la bonté de faire de moi son ambassadeur pour porter le divin message de réconciliation au monde ; j’ai donc le privilège et le devoir d’annoncer ce message. »
10 Dans ce discours historique, frère Rutherford a annoncé la parution d’une nouvelle revue : L’Âge d’Or (aujourd’hui Réveillez-vous !). Celle-ci serait utilisée pour attirer l’attention sur le Royaume, seul espoir de l’humanité. Il a ensuite demandé qui dans l’assistance voulait participer à sa diffusion. « La réaction, lisait-on dans un rapport, a été stupéfiante. Six mille personnes se sont levées comme un seul hommeb. » Manifestement, le Roi avait des partisans impatients de proclamer son Royaume !
11, 12. Qu’a dit La Tour de Garde en 1920 sur la période où l’œuvre annoncée par Jésus devait s’effectuer ?
11 Publications. La Tour de Garde a expliqué de plus en plus précisément en quoi consistait l’œuvre annoncée par Jésus, à savoir la prédication de la bonne nouvelle du Royaume. Voyons quelques exemples remontant au début des années 1920.
12 Quel message serait proclamé en accomplissement de Matthieu 24:14 ? L’article « L’Évangile du Royaume » paru dans La Tour de Garde de janvier 1921 déclarait : « La bonne nouvelle concerne ici la fin de l’ancien ordre de choses et l’instauration du royaume du Messie. » Quand cette œuvre serait-elle effectuée ? Le même article répondait : « Ce message doit être annoncé pendant l’intervalle compris entre la grande guerre mondiale et la “grande tribulation”. » Et de tirer cette conclusion : « Le moment semble donc opportun pour proclamer cette bonne nouvelle au loin comme auprès dans la chrétienté. »
13. Comment, en 1921, La Tour de Garde a-t-elle fait appel à la bonne volonté des chrétiens oints ?
13 L’œuvre annoncée par Jésus serait-elle accomplie sous la contrainte ? Non. La Tour de Garde d’août 1921 faisait appel à la bonne volonté des chrétiens oints. L’article « Ayez bon courage » invitait chacun d’eux à se demander : « N’est-ce pas là mon plus grand privilège, aussi bien que mon devoir, de prendre part à ce travail ? » Puis il ajoutait : « Nous sommes persuadés que, après vous en être rendu compte [de ce privilège], vous ressemblerez à Jérémie dans le cœur duquel la Parole de l’Éternel était “comme un feu dévorant renfermé dans ses os”, qui le forçait à parler (Jér. 20:9). » Cet encouragement chaleureux traduisait la confiance de Jéhovah et de Jésus envers les fidèles partisans du Royaume.
14, 15. En 1922, quelle méthode de prédication La Tour de Garde a-t-elle mise en valeur ?
14 Quelle méthode les vrais chrétiens devaient-ils utiliser pour transmettre le message du Royaume ? La Tour de Garde du 15 août 1922 (angl.) contenait un article court mais puissant intitulé « L’activité est essentielle ». Il soulignait l’importance pour les chrétiens oints de « se montrer zélés pour ce qui est de donner le message imprimé aux gens et de leur parler à leur porte, témoignant que le royaume des cieux est proche ».
15 Il est donc clair qu’à partir de 1919 Christ s’est servi de son esclave fidèle et avisé pour insister sur le fait que le privilège et le devoir d’un chrétien sur terre est de proclamer le message du Royaume. Comment les Étudiants de la Bible ont-ils réagi à cet encouragement ?
« Les fidèles sont pleins d’ardeur »
16. Comment certains anciens élus ont-ils réagi à l’idée que tous devaient prêcher ?
16 Dans les années 1920 et 1930, certains contestaient l’idée que tous les chrétiens oints devaient prêcher. La Tour de Garde de février 1928 décrivait ainsi la situation : « Actuellement, dans [la congrégation], se trouvent des anciens qui [...] refusent d’encourager leurs frères à participer au service et d’y prendre part eux-mêmes. [...] Ils raillent l’idée d’aller de porte en porte offrir le message de Dieu, du Roi et de son royaume. » L’article disait ensuite franchement : « Le moment est venu où les fidèles doivent prendre garde à ces frères, les éviter et leur signifier que la charge d’ancien ne leur sera plus confiéec. »
17, 18. Comment la plupart des congrégations ont-elles accueilli les instructions de La Tour de Garde, et qu’ont fait des millions d’humains au cours des 100 dernières années ?
17 Il est réjouissant de constater que la plupart des congrégations ont accueilli ces instructions avec enthousiasme. Beaucoup considéraient comme un honneur de participer à la proclamation du Royaume. La Tour de Garde d’avril 1926 témoigne : « Les fidèles sont pleins d’ardeur pour dire ce message au monde. » En répondant volontiers à l’invitation prophétique de Psaume 110:3, ces frères et sœurs se sont révélés des partisans du Roi messianique.
18 Au cours des 100 dernières années, des millions d’humains se sont offerts volontairement pour proclamer le Royaume. Dans les chapitres suivants, nous nous intéresserons aux méthodes et aux outils qu’ils ont utilisés, puis nous examinerons les résultats qu’ils ont obtenus. Mais tout d’abord, voyons pourquoi ils ont été si nombreux à prendre part à cette œuvre volontairement, alors qu’autour d’eux l’égoïsme se généralisait. Profitez-en pour vous demander : « Pourquoi est-ce que je prêche la bonne nouvelle ? »
« Continuez à chercher d’abord le royaume »
19. Pourquoi suivons-nous le conseil de chercher d’abord le Royaume ?
19 Jésus a dit à ses disciples : « Continuez [...] à chercher d’abord le royaume » (Mat. 6:33). Pourquoi le faisons-nous ? Principalement parce que nous savons à quel point le Royaume est important, qu’il est au centre du dessein de Dieu. Le chapitre précédent a expliqué que l’esprit saint a progressivement révélé des vérités passionnantes sur le Royaume. Quand ces précieuses vérités touchent notre cœur, nous nous sentons poussés à chercher d’abord le Royaume.
Comme un homme qui a trouvé un trésor caché, le chrétien s’émerveille d’avoir trouvé les vérités du Royaume (voir paragraphe 20).
20. Comment l’exemple du trésor caché annonçait-il la réaction des disciples de Jésus à l’invitation à continuer de chercher d’abord le Royaume ?
20 Jésus savait comment ses disciples réagiraient à l’invitation à continuer de chercher d’abord le Royaume. Voyez son exemple du trésor caché (lire Matthieu 13:44). Alors qu’il travaille dans un champ, un cultivateur découvre un trésor caché. Il prend immédiatement conscience de la valeur de sa trouvaille. Que fait-il alors ? « Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a et achète ce champ. » Que retenir ? Lorsque nous découvrons la vérité sur le Royaume et en comprenons la valeur, nous sommes heureux de tout faire pour garder les intérêts du Royaume à leur juste place : la premièred.
21, 22. Comment montrer qu’on cherche d’abord le Royaume ? Donnez un exemple.
21 Chercher d’abord le Royaume, ce n’est pas seulement le dire, c’est aussi le montrer par des actes. C’est notamment consacrer sa vie, ses capacités et ses ressources à l’œuvre de prédication. Beaucoup ont fait de grands sacrifices pour se dépenser dans le ministère à plein temps. Tous ces prédicateurs volontaires ont pu constater, pour l’avoir vécu, que Jéhovah bénit ceux qui donnent la priorité au Royaume. Voyez cet exemple.
22 À partir de la fin des années 1920, Avery et Lovenia Bristow étaient colporteurs (pionniers) dans le sud des États-Unis. Des années plus tard, Lovenia a raconté : « Avery et moi avons passé de très belles années dans le service de pionnier. Souvent, nous ne savions pas d’où viendrait l’argent pour le carburant ou la nourriture. Mais Jéhovah était toujours là. Nous, on se contentait d’avancer. Et nous avons toujours eu le nécessaire. » Un jour, à Pensacola (Floride), alors qu’il ne leur restait plus beaucoup d’argent ni de provisions, en rentrant à leur roulotte, ils ont trouvé deux grands sacs de provisions accompagnés d’un petit mot : « De la part de la congrégation de Pensacola, affectueusement. » Repensant à ses dizaines d’années de service à plein temps, Lovenia a tiré cette conclusion : « Jéhovah ne nous abandonne jamais. Il ne trahit jamais la confiance que nous plaçons en lui. »
23. Comment considérez-vous les vérités sur le Royaume, et à quoi êtes-vous déterminé ?
23 La situation de chacun étant différente, certains peuvent prêcher plus que d’autres. Mais tous nous pouvons considérer comme un honneur de proclamer la bonne nouvelle de toute notre âme (Col. 3:23). Conscients de la valeur des vérités que nous avons trouvées, nous sommes prêts à tous les sacrifices, désirons ardemment faire tout ce que nous pouvons, pour servir le Royaume. N’est-ce pas là votre détermination ?
24. Quelle est l’une des plus impressionnantes réalisations du Royaume aux derniers jours ?
24 Au cours des 100 années écoulées, le Roi a bel et bien tenu la promesse qu’il avait faite en Matthieu 24:14. Et ce sans forcer personne. Une fois sortis de ce monde égoïste, ses disciples s’offrent volontairement pour prêcher la bonne nouvelle. Cette prédication, effectuée sur toute la terre, est un aspect du signe de la présence de Jésus investi du pouvoir royal. C’est également l’une des plus impressionnantes réalisations du Royaume aux derniers jours.
a Dans la Bible, la rosée évoque l’abondance (Gen. 27:28 ; Mika 5:7).
b La brochure À qui l’œuvre est confiée (angl.) expliquait : « La diffusion de L’Âge d’Or s’inscrit dans le cadre de la prédication du royaume de maison en maison [...]. Outre cette campagne, il faut laisser un exemplaire de L’Âge d’Or dans chaque foyer, que l’abonnement soit accepté ou refusé. » Pendant des années, on a encouragé les proclamateurs à proposer l’abonnement aussi bien à L’Âge d’Or qu’à La Tour de Garde. À partir du 1er février 1940, on a commencé à proposer un exemplaire de chaque revue et à rapporter le nombre de revues diffusées.
c À cette époque, les anciens étaient élus démocratiquement. Une congrégation pouvait donc refuser de voter pour des hommes qui s’opposaient à la prédication. Plus tard, les anciens ont été nommés théocratiquement. Ce changement sera examiné au chapitre 12.
d Jésus a enseigné la même leçon dans son exemple du marchand itinérant qui part à la recherche d’une perle de grande valeur. Lorsqu’il la trouve, il vend tout ce qu’il a pour l’acheter (Mat. 13:45, 46). Les deux paraboles montrent aussi qu’on peut découvrir la vérité sur le Royaume de différentes façons. Certains la trouvent pour ainsi dire par hasard, d’autres la recherchent. Mais les uns comme les autres font volontiers des sacrifices pour donner la priorité au Royaume.
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Les procédés. Diffusion du message par tous les moyensLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 7
Les procédés. Diffusion du message par tous les moyens
1, 2. a) Quelle technique Jésus a-t-il utilisée pour parler à un vaste auditoire ? b) Comment les disciples de Jésus ont-ils suivi son exemple, et pourquoi ?
AU BORD d’un lac, une foule se rassemble pour écouter Jésus. Curieusement, celui-ci monte dans une barque et s’éloigne un peu du rivage. Pourquoi ? Il sait que la voix porte sur l’eau et que la foule entendra mieux son message (lire Marc 4:1, 2).
2 Durant les décennies qui ont entouré la naissance du Royaume, les disciples de Christ ont suivi son exemple. Ils se sont servis de techniques innovantes pour communiquer la bonne nouvelle à un vaste public. Aujourd’hui, sous la direction du Roi, ils continuent d’innover et de s’adapter aux changements et à l’apparition de nouvelles techniques, afin de toucher le plus de monde possible avant que la fin n’arrive (Mat. 24:14). Arrêtons-nous sur quelques-uns des procédés qui nous ont permis de toucher les gens où qu’ils vivent. Profitez-en pour réfléchir aux façons d’imiter la foi des fidèles qui ont diffusé la bonne nouvelle au début de l’œuvre à l’époque moderne !
Utilisation des médias
3. Pourquoi notre utilisation des journaux a-t-elle irrité les ennemis de la vérité ?
3 Journaux. Il semble qu’au cours des dix années précédant 1914, Christ soit intervenu pour que la bonne nouvelle du Royaume atteigne un public encore plus large que celui touché par La Tour de Garde, publiée depuis 1879 par frère Russell et ses collaborateurs. Tout a commencé en 1903, quand Ephraim Eaton, porte-parole d’un groupe de pasteurs protestants de Pennsylvanie, a invité frère Russell à participer à une série de débats sur les doctrines bibliques. Il lui a écrit : « Je pense qu’un débat public concernant certains points sur lesquels nos avis diffèrent [...] présenterait un intérêt considérable. » Estimant eux aussi que le public tirerait profit de ces débats, Russell et les siens les ont fait paraître dans un grand journal, le Pittsburgh Gazette. Ces articles ont eu un tel succès et l’argumentation de Russell était si claire et puissante que le journal lui a proposé de publier ses sermons chaque semaine. Ce rebondissement a dû faire grincer des dents les ennemis de la vérité.
En 1914, plus de 2 000 journaux publiaient les sermons de Russell.
4, 5. De quelle qualité frère Russell a-t-il fait preuve, et comment ceux qui exercent des responsabilités peuvent-ils l’imiter ?
4 Très vite, d’autres journaux ont voulu reproduire les sermons de frère Russell. En 1908, La Tour de Garde signalait que onze journaux les publiaient régulièrement. Des frères qui connaissaient le milieu de la presse ont dit à frère Russell que si le siège de l’association était déplacé dans une ville plus connue, ses articles paraîtraient dans davantage de journaux. Après avoir réfléchi à cette suggestion et à d’autres facteurs, frère Russell a déménagé les bureaux de Pittsburgh à Brooklyn en 1909. Avec quel résultat ? Seulement quelques mois plus tard, 400 journaux publiaient ses sermons. Et la liste n’en finissait pas de s’allonger. Au moment de l’instauration du Royaume en 1914, l’enseignement biblique de Russell était diffusé par plus de 2 000 journaux, en quatre langues.
5 Quelle leçon importante pouvons-nous retenir de cet épisode ? Les frères qui détiennent une certaine autorité dans l’organisation de Dieu aujourd’hui voudront imiter l’humilité de frère Russell en tenant compte d’autres avis lorsqu’ils prennent de lourdes décisions (lire Proverbes 15:22).
6. Quel effet les vérités publiées dans un journal ont-elles eu sur une femme ?
6 Les vérités sur le Royaume publiées dans ces journaux ont changé des vies (Héb. 4:12). Ora Hetzel est l’une des nombreuses personnes qui sont entrées en contact avec la vérité grâce aux articles de journaux. « Après mon mariage, se souvient-elle, je suis allée rendre visite à ma mère dans le Minnesota, à Rochester. Je l’ai trouvée en train de découper des articles dans un journal. Il s’agissait de sermons de Russell. Maman m’a expliqué ce qu’ils lui avaient appris. » Ora a accepté ces vérités. Elle s’est fait baptiser en 1917 et a prêché fidèlement le Royaume pendant une soixantaine d’années.
7. Pourquoi les responsables de l’œuvre ont-ils reconsidéré l’utilisation des journaux ?
7 En 1916, deux évènements majeurs ont amené les responsables de l’œuvre à reconsidérer l’utilisation des journaux. Premièrement, la Grande Guerre faisant rage, il devenait difficile de se procurer les fournitures d’imprimerie. Notre service de presse en Grande-Bretagne dressait d’ailleurs ce constat en 1916 : « À l’heure actuelle, les sermons ne sont plus publiés que dans une trentaine de journaux. Avec la forte augmentation du coût du papier, il faut s’attendre à ce que ce nombre diminue encore rapidement. » Le second évènement a été la mort de frère Russell, le 31 octobre 1916. Dans son numéro du 15 décembre de la même année, La Tour de Garde (angl.) annonçait : « À la suite du décès de frère Russell, il a été décidé de mettre un terme à la publication de sermons [dans les journaux]. » Même si cette méthode de prédication était abandonnée, d’autres continuaient d’avoir un grand succès. C’était le cas du « Photo-Drame de la Création ».
8. Quel travail la préparation du « Photo-Drame de la Création » a-t-elle exigé ?
8 Projections. Sorti en 1914, le « Photo-Drame de la Création » a demandé trois années de travail à frère Russell et à ses collaborateurs (Prov. 21:5). Le Drame, comme on l’appelait couramment, consistait en une audacieuse combinaison d’images animées, de vues fixes peintes sur verre et d’enregistrements sonores. Des centaines de personnes ont participé aux reconstitutions filmées de scènes bibliques. On a même eu recours à des animaux. Un rapport de 1913 signalait que la plupart des animaux d’un grand parc zoologique avaient été mis à contribution pour le passage filmé concernant Noé. Pour la préparation des centaines de plaques de verre, toutes peintes à la main, on a fait appel à des artistes de Londres, de New York, de Paris et de Philadelphie.
9. Pourquoi tant de temps et d’argent ont-ils été investis dans la préparation du « Photo-Drame de la Création » ?
9 Pourquoi tant de temps et d’argent ont-ils été investis dans la préparation du « Photo-Drame de la Création » ? Une résolution adoptée lors des assemblées de 1913 expliquait : « Grâce aux illustrations qu’ils contiennent, les journaux américains n’ont jamais autant influencé l’opinion publique. À cela s’ajoute l’extraordinaire popularité et facilité d’utilisation des images animées. Tout cela démontre le pouvoir et l’attrait des images, et nous, prédicateurs et enseignants de la Bible ouverts au progrès, nous sentons parfaitement fondés à approuver sans réserve l’utilisation, par les évangélisateurs et les enseignants, du cinématographe et de la lanterne magique. »
En haut : une cabine de projection du « Photo-Drame » ; en bas : des plaques de verre du « Photo-Drame »
10. Le « Photo-Drame » a-t-il touché beaucoup de monde ?
10 En 1914, le « Photo-Drame » était chaque jour projeté dans 80 villes. Près de huit millions de personnes l’ont vu aux États-Unis et au Canada. Cette même année, il a aussi été montré en Allemagne, en Australie, au Danemark, en Finlande, en Grande-Bretagne, en Norvège, en Nouvelle-Zélande, en Suède et en Suisse. Pour les projections dans les petites villes, on a mis au point une version simplifiée, l’« Eurêka-Drame », qui ne contenait pas les séquences filmées. Cette version-là coûtait moins cher à produire et était plus facile à transporter. En 1916, l’une ou l’autre des versions avait été traduite en allemand, en arménien, en dano-norvégien, en espagnol, en français, en grec, en italien, en polonais et en suédois.
En 1914, le « Photo-Drame » faisait salles combles.
11, 12. Quel effet le « Photo-Drame » a-t-il eu sur un jeune homme, et quel exemple celui-ci nous a-t-il laissé ?
11 La version française du « Photo-Drame » a beaucoup marqué Charles Rohner, un jeune Alsacien de 18 ans. « Il a été projeté dans ma ville, à Colmar, raconte-t-il. J’ai tout de suite été impressionné par la clarté avec laquelle les vérités bibliques étaient présentées. »
12 Charles s’est fait baptiser, et en 1922 il s’est engagé dans le service à plein temps. L’une de ses premières affectations a été de participer à la présentation du « Photo-Drame » en France. Il explique : « J’avais plusieurs tâches : jouer du violon, tenir les comptes et m’occuper des publications. En plus, je devais ramener le calme dans l’assistance avant la projection. À l’entracte, les frères et sœurs avaient les bras chargés de publications, qu’ils proposaient à chaque spectateur installé dans la partie de la salle qui leur avait été attribuée. Chacun pouvait également se servir à l’entrée, sur des tables pleines de publications. » En 1925, Charles a été appelé au Béthel de Brooklyn. Il y a dirigé l’orchestre de la nouvelle station de radio, la WBBR. Sommes-nous prêts, à son exemple, à accepter toute tâche qui nous est confiée pour favoriser la diffusion du message du Royaume ? (lire Isaïe 6:8).
13, 14. Quel usage a-t-on fait de la radio ? (voir aussi les encadrés « Les émissions de la WBBR » et « Une assemblée historique »).
13 Radio. Dans les années 1920, alors que l’activité liée au « Photo-Drame » commençait à ralentir, la radio a pris le relais comme moyen de grande ampleur pour communiquer la bonne nouvelle du Royaume. Le 16 avril 1922, frère Rutherford prononçait un discours mémorable radiodiffusé depuis le Metropolitan Opera de Philadelphie (Pennsylvanie). Intitulé « Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais », ce discours aurait été suivi par 50 000 auditeurs. Puis en 1923, c’est le programme d’une assemblée qui a été transmis par radio pour la première fois. Tout en continuant de faire appel à des stations commerciales, les frères responsables se sont dit que nous devions avoir aussi la nôtre. Installée sur Staten Island (New York), la WBBR a commencé à émettre le 24 février 1924.
En 1922, le discours radiodiffusé « Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais » aurait été suivi par 50 000 auditeurs.
14 Quel était le but de la WBBR ? La Tour de Garde du 1er décembre 1924 (angl.) déclarait : « Nous pensons que la radio est le moyen le plus économique et le plus efficace qui ait jamais été employé pour propager la vérité. » L’article ajoutait : « Si le Seigneur juge bon de faire construire d’autres stations de radio pour répandre la bonne nouvelle, il fournira les fonds nécessaires selon son bon vouloir » (Ps. 127:1). En 1926, nous possédions six stations de radio : deux aux États-Unis — la WBBR à New York et la WORD près de Chicago — et quatre au Canada — dans l’Alberta, la Colombie britannique, l’Ontario et la Saskatchewan.
15, 16. a) Comment le clergé canadien a-t-il réagi à nos émissions de radio ? b) Comment les sermons radiophoniques et l’activité de maison en maison se complétaient-ils ?
15 Cette large radiodiffusion des vérités bibliques n’est pas passée inaperçue du clergé de la chrétienté. Témoin ce commentaire d’Albert Hoffman, qui connaissait bien le travail accompli à la station de la Saskatchewan : « Les Étudiants de la Bible étaient de plus en plus connus. Un magnifique témoignage a été donné jusqu’en 1928, année où les Étudiants de la Bible du Canada ont perdu le droit d’émettre à cause des pressions exercées par le clergé sur les autorités. »
16 Malgré la fermeture de nos stations canadiennes, des sermons bibliques continuaient d’être diffusés par des radios commerciales (Mat. 10:23). Comme La Tour de Garde et L’Âge d’Or comportaient une liste de ces stations, les proclamateurs qui prêchaient de porte en porte pouvaient encourager les gens à écouter ces programmes. Avec quel résultat ? Le Bulletin de janvier 1931 (angl.) faisait ce constat : « L’utilisation de la radio est un atout supplémentaire pour la prédication de porte en porte. On nous a plusieurs fois signalé que des auditeurs des sermons de frère Rutherford acceptaient volontiers les livres qui leur étaient proposés. » Le Bulletin a parlé des émissions radiophoniques et du porte à porte comme des « deux grands moyens d’évangélisation employés par l’organisation du Seigneur ».
17, 18. Malgré certains changements, comment la radio a-t-elle continué d’être utilisée ?
17 Dans les années 1930, à cause de l’opposition, il est devenu de plus en plus difficile de faire appel aux stations commerciales. Nous nous sommes adaptés : fin 1937, nous avons cessé d’utiliser ces stations pour nous concentrer encore plus sur l’activité de maison en maisona. La radio n’en a pas moins continué à jouer un rôle important pour transmettre le message du Royaume dans certaines régions du monde géographiquement ou politiquement isolées. Par exemple, entre 1951 et 1991, des discours étaient régulièrement diffusés par une station de Berlin-Ouest, afin que les habitants d’une partie de l’Allemagne de l’Est puissent entendre le message du Royaume. À partir de 1961, et pendant plus de 30 ans, une station du Suriname a diffusé chaque semaine dans tout le pays une émission biblique de 15 minutes. De 1969 à 1977, nous avons produit plus de 350 programmes sur le thème « Toute Écriture est utile ». Ils ont été diffusés notamment par 291 stations dans 48 États américains. En 1996, une station d’Apia, capitale des Samoa, a proposé une émission hebdomadaire intitulée « Réponses à vos questions bibliques ».
18 À la fin du XXe siècle, la radio n’était plus très utilisée pour communiquer la bonne nouvelle. Mais une autre technique en plein essor allait permettre de toucher le public dans des proportions jamais atteintes.
19, 20. Pourquoi les Témoins de Jéhovah ont-ils développé jw.org, et quel succès ce site rencontre-t-il ? (voir aussi l’encadré « JW.ORG »).
19 Internet. En 2013, plus de 2,7 milliards de personnes, soit près de 40 % de la population mondiale, disposaient d’une connexion à Internet, dont deux milliards environ via un appareil mobile, comme un smartphone ou une tablette. Ce nombre était en augmentation constante, la croissance la plus forte étant enregistrée en Afrique, où on comptait 90 millions d’abonnements à l’Internet mobile. Internet a révolutionné la façon dont beaucoup de gens accèdent à l’information.
20 Les Témoins de Jéhovah ont commencé à exploiter ce média en 1997. En 2013, le site jw.org existait en 300 langues et permettait de télécharger des documents bibliques en plus de 520 langues. Le site enregistrait plus de 750 000 visiteurs par jour. Quelque 3 millions de livres, 4 millions de revues et 22 millions d’enregistrements audio, sans parler des vidéos, étaient téléchargés chaque mois.
21. Que révèle l’anecdote concernant Sina ?
21 Le site jw.org est devenu un puissant outil au service de la bonne nouvelle, y compris dans les pays où notre activité de prédication est entravée. Début 2013, un homme prénommé Sina l’a découvert et a téléphoné au siège mondial pour obtenir des renseignements sur la Bible. Qu’est-ce que cet appel avait de particulier ? Sina était de culture musulmane et habitait un village isolé dans un pays où notre œuvre est soumise à de sévères restrictions. Des mesures ont été prises pour que Sina étudie la Bible avec un Témoin des États-Unis deux fois par semaine en utilisant un logiciel de communication vidéo par Internet.
Contacts personnels
22, 23. a) Les moyens utilisés pour toucher de vastes publics ont-ils remplacé le porte à porte ? b) Qu’est-ce qui montre que le Roi a béni nos efforts ?
22 Rien de ce que nous avons utilisé pour toucher de vastes publics, que ce soit les journaux, le « Photo-Drame », les émissions de radio ou le site jw.org, n’était destiné à remplacer le porte à porte. Pourquoi ? Parce que c’est là le modèle institué par Jésus. Celui-ci ne se contentait pas de prêcher à des foules ; il s’attachait aussi à aider les gens individuellement (Luc 19:1-5). Il a formé ses disciples à faire de même et leur a laissé un message à communiquer (lire Luc 10:1, 8-11). Comme nous l’avons vu au chapitre 6, les responsables de l’œuvre ont toujours encouragé le contact personnel dans le ministère (Actes 5:42 ; 20:20).
23 Cent ans après la naissance du Royaume, ce sont près de huit millions de proclamateurs qui s’activent à faire connaître les desseins divins. Comment douter que le Roi a béni les moyens utilisés pour proclamer le Royaume ? Nous verrons dans le chapitre suivant qu’il nous a également fourni les outils nécessaires pour transmettre la bonne nouvelle à toute nation, tribu et langue (Rév. 14:6).
a La dernière de nos stations de radio, la WBBR, a été fermée en 1957.
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Les outils. Production de publications pour la prédication mondialeLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 8
Les outils. Production de publications pour la prédication mondiale
1, 2. a) Au Ier siècle, qu’est-ce qui a favorisé la dissémination de la bonne nouvelle dans l’Empire romain ? b) Qu’est-ce qui prouve aujourd’hui que Jéhovah est avec nous ? (voir aussi l’encadré « La bonne nouvelle en plus de 670 langues »).
JÉRUSALEM, la Pentecôte 33. Les pèlerins sont stupéfaits d’entendre des Galiléens leur enseigner des choses passionnantes en toutes sortes de langues. Ce don des langues prouve que Dieu est avec eux (lire Actes 2:1-8, 12, 15-17). La bonne nouvelle prêchée ce jour-là touchera des personnes de tous horizons qui la dissémineront dans l’Empire romain (Col. 1:23).
2 De nos jours, les serviteurs de Dieu ne parlent pas miraculeusement en langues. Pourtant, ils communiquent le message du Royaume en plus de 670 langues, soit infiniment plus qu’au Ier siècle (Actes 2:9-11). Ils ont produit des publications en de telles quantités et en tant de langues qu’il n’y a pas un endroit du globe que ce message n’ait atteinta. C’est là encore une preuve incontestable que, par le Roi Jésus Christ, Jéhovah dirige la prédication (Mat. 28:19, 20). Examinons quelques-uns des outils qui nous ont aidés à accomplir cette œuvre au cours des 100 dernières années. Au passage, notez comment le Roi nous a appris petit à petit à accorder aux gens une attention personnelle et à être des enseignants de la Parole de Dieu (2 Tim. 2:2).
Des outils pour planter des graines de vérité
3. Pourquoi utilisons-nous toute une variété d’outils dans notre activité de prédication ?
3 Jésus a comparé la « parole du royaume » à des graines, et le cœur des individus à de la terre (Mat. 13:18, 19). À l’image d’un cultivateur qui se sert de toutes sortes d’outils pour travailler la terre et la préparer à recevoir les graines, Jéhovah utilise une variété d’outils pour préparer le cœur de millions de personnes à recevoir le message du Royaume. Certains ne servent qu’un temps. D’autres, comme les livres et les revues, conservent toute leur efficacité. À la différence des médias mentionnés dans le chapitre précédent, les outils dont nous allons parler ici favorisent le contact personnel (Actes 5:42 ; 17:2, 3).
Fabrication de phonographes et de matériel de sonorisation à Toronto (Canada).
4, 5. Comment utilisait-on les discours enregistrés, mais quelle était leur limite ?
4 Discours enregistrés. Dans les années 1930 et 1940, les proclamateurs passaient des discours bibliques sur des phonographes portatifs. Les enregistrements ne duraient pas plus de cinq minutes. Certains avaient des titres courts comme « Trinité », « Purgatoire » ou « Royaume ». Comment s’en servait-on ? Frère Clayton Woodworth Jr, baptisé aux États-Unis en 1930, raconte : « Je portais une mallette dans laquelle se trouvait un phonographe à ressort muni d’un bras amovible. Arrivé à une porte, j’ouvrais la mallette, je plaçais le bras de manière à ce que l’aiguille soit juste au bord du disque, et je sonnais. Quand le maître ou la maîtresse de maison ouvrait, je disais : “J’ai un message important à vous faire écouter.” » Comment les gens réagissaient-ils ? « Souvent, se rappelle frère Woodworth, ils acceptaient. D’autres fois, on nous fermait la porte au nez. De temps en temps, on pensait que je vendais des phonographes. »
En 1940, plus de 90 enregistrements avaient été produits, et plus d’un million de disques fabriqués.
5 En 1940, les proclamateurs avaient plus de 90 enregistrements à leur disposition, et plus d’un million de disques avaient été fabriqués. John Barr, qui fera partie du Collège central, était alors pionnier en Grande-Bretagne. Il a dit un jour : « Entre 1936 et 1945, mon phonographe et moi étions inséparables. Sans lui, j’étais perdu. Le fait d’entendre la voix de frère Rutherford aux portes était tellement encourageant ! C’était comme s’il était là, avec nous. Ceci dit, il faut reconnaître qu’avec le phonographe on n’enseignait pas vraiment ; on ne parlait pas au cœur. »
6, 7. a) Quels étaient les avantages et les inconvénients des cartes de témoignage ? b) En quel sens Jéhovah a-t-il « mis [des] paroles dans [notre] bouche » ?
6 Cartes de témoignage. À partir de 1933, les proclamateurs ont été invités à utiliser des cartes de témoignage dans le porte à porte. D’un format d’environ 8 centimètres sur 13, ces cartes contenaient un bref message biblique et présentaient des publications que la personne pouvait obtenir. Le proclamateur se contentait de tendre la carte à son interlocuteur et de lui demander de la lire. « Le témoignage avec les cartes a été le bienvenu », se souvient Lilian Kammerud, qui sera ensuite missionnaire à Porto Rico et en Argentine. « Nous n’étions pas tous capables de bien présenter le message, explique-t-elle. Les cartes m’ont aidée à prendre l’habitude d’aborder les gens. »
Carte de témoignage (en italien).
7 Frère David Reusch, baptisé en 1918, a observé : « Les cartes de témoignage aidaient les frères, car très peu d’entre eux se sentaient capables de parler correctement. » La médaille avait cependant son revers. « Parfois, poursuit-il, les gens pensaient que nous étions muets. Et c’est vrai que beaucoup parmi nous étaient comme muets. Mais Jéhovah était en train de nous préparer à devenir de vrais ministres. Il n’allait pas tarder à mettre des paroles dans notre bouche en nous apprenant à utiliser la Bible aux portes. C’est ce qui s’est passé avec la mise en place, dans les années 1940, de l’École du ministère théocratique » (lire Jérémie 1:6-9).
8. Comment pouvez-vous laisser Christ vous former ?
8 Livres. Depuis 1914, nous avons publié plus de 100 livres, certains spécialement destinés à la formation des proclamateurs. Anna Larsen, une sœur danoise qui prêche depuis 70 ans, témoigne : « Jéhovah nous a aidés à devenir des proclamateurs plus efficaces par l’intermédiaire de l’École du ministère théocratique et des manuels associés à cette école. Je me souviens que le premier de ces livres est paru en 1945 et qu’il était intitulé Aide théocratique pour les proclamateurs du Royaume. Ensuite, il y a eu “Équipé pour toute bonne œuvre” en 1946. Depuis 2002, nous avons Tirez profit de l’École du ministère théocratique. » Il est indéniable que Jéhovah s’est servi de l’École du ministère théocratique et de ces différents manuels afin que nous soyons « vraiment qualifiés pour être ministres » (2 Cor. 3:5, 6). Êtes-vous inscrit à l’École du ministère théocratique ? Apportez-vous École du ministère chaque semaine et vous y référez-vous pour suivre les remarques du surveillant de l’école ? Si oui, c’est que vous laissez Christ vous former, faire de vous un meilleur enseignant (2 Cor. 9:6 ; 2 Tim. 2:15).
9, 10. Comment les livres nous ont-ils aidés à planter et à arroser les graines de vérité ?
9 Jéhovah nous a également aidés en faisant publier par son organisation des manuels d’enseignement biblique. La vérité qui conduit à la vie éternelle a été un outil particulièrement puissant. Paru en 1968, son succès a été foudroyant. « Les commandes pour le livre Vérité ont été si importantes, lisait-on dans Le ministère du Royaume de décembre 1968, que l’imprimerie de la Société à Brooklyn s’est vue dans l’obligation de former une équipe spéciale de nuit. [...] En fait, à un certain moment du mois d’août, les commandes excédaient le stock de plus d’un million et demi de livres. » En 1982, ce manuel avait été imprimé à plus 100 millions d’exemplaires en 116 langues. En 14 ans, de 1968 à 1982, il a contribué à une augmentation de plus d’un million du nombre des proclamateursb.
10 En 2005 est apparu un autre outil remarquable, le livre Qu’enseigne réellement la Bible ? Il a déjà été imprimé à plus de 200 millions d’exemplaires en 256 langues. Quel a été son impact ? Seulement 7 ans après sa parution, le nombre de proclamateurs s’était accru de 1,2 million et le nombre de cours bibliques avait bondi de 6 millions à plus de 8,7 millions. Il est évident que Jéhovah bénit nos efforts pour planter et arroser les graines de vérité (lire 1 Corinthiens 3:6, 7).
11, 12. Conformément aux versets donnés en référence, pour quels lectorats nos revues ont-elles été pensées ?
11 Revues. À l’origine, La Tour de Garde s’adressait en priorité au « petit troupeau », les chrétiens ayant « l’appel céleste » (Luc 12:32 ; Héb. 3:1). Le 1er octobre 1919, l’organisation de Jéhovah a lancé une nouvelle revue destinée, elle, au public. Cette revue a rencontré un tel succès auprès du public et des Étudiants de la Bible que son tirage est resté très supérieur à celui de La Tour de Garde pendant de nombreuses années. Intitulée tout d’abord L’Âge d’Or, elle est devenue Consolation en 1937 (1938 en fr.), puis Réveillez-vous ! en 1946 (1947 en fr.).
12 Au fil des années, La Tour de Garde et Réveillez-vous ! ont changé de style et de format, mais leur but est resté le même : proclamer le Royaume de Dieu et donner foi en la Bible. Désormais, La Tour de Garde se décline en deux éditions, une d’étude et une publique. L’édition d’étude s’adresse avant tout aux « domestiques », c’est-à-dire à la fois au « petit troupeau » et aux « autres brebis »c (Mat. 24:45 ; Jean 10:16). L’édition publique est préparée à l’intention de ceux qui ne connaissent pas la vérité, mais qui ont un certain respect pour Dieu et pour la Bible (Actes 13:16). Quant à Réveillez-vous !, il vise un lectorat qui a une connaissance limitée de la Bible et du vrai Dieu, Jéhovah (Actes 17:22, 23).
13. Que trouvez-vous remarquable à propos de nos revues ? (examiner le tableau « Des records d’édition »).
13 Au début de l’année 2014, c’étaient plus de 44 millions de Réveillez-vous ! et environ 46 millions de Tour de Garde qui sortaient des presses chaque mois. Le premier était traduit en une centaine de langues et la seconde en plus de 200, ce qui en faisait les revues les plus traduites et diffusées au monde. Si remarquable soit-il, ce résultat ne doit pas nous surprendre. Ces revues ne renferment-elles pas le message qui, selon Jésus, devait être prêché par toute la terre ? (Mat. 24:14).
14. Qu’avons-nous tenu à favoriser, et pourquoi ?
14 La Bible. En 1896, frère Russell et ses collaborateurs ont modifié le nom de leur société d’édition pour y introduire le mot « Bible ». Ainsi est née la Watch Tower Bible and Tract Society. Ce changement était justifié, puisque la Bible a toujours été le principal outil de transmission de la bonne nouvelle du Royaume (Luc 24:27). Conséquents avec ce nouveau nom, les serviteurs de Dieu ont tout fait pour favoriser la diffusion et la lecture de la Bible. C’est ainsi qu’en 1926 est sortie de nos presses l’Emphatic Diaglott, la traduction des Écritures grecques chrétiennes de Benjamin Wilson. En 1942, nous avons commencé à imprimer la King James Version, dont nous avons diffusé 700 000 exemplaires. Deux ans plus tard, c’était au tour de l’American Standard Version, traduction où le nom « Jéhovah » figure 6 823 fois. En 1950, on en avait diffusé plus de 250 000 exemplaires.
15, 16. a) Que trouvez-vous remarquable à propos de la Traduction du monde nouveau ? (examiner l’encadré « Accélération de la traduction de la Bible »). b) Comment pouvez-vous laisser Jéhovah parler à votre cœur ?
15 L’année 1950 a vu aussi la parution en anglais des Écritures grecques chrétiennes. Traduction du monde nouveau. La Bible complète a été publiée en un seul volume en 1961 (1974 en fr.). Cette version honore Jéhovah, car elle rétablit son nom aux endroits où il figurait à l’origine dans le texte hébreu. Le nom divin apparaît également 237 fois dans les Écritures grecques chrétiennes. Afin que le texte soit toujours plus exact et facile à lire, la Traduction du monde nouveau a fait l’objet de plusieurs révisions, la dernière datant de 2013. Cette année-là, elle avait été traduite, en totalité ou en partie, en 121 langues pour un tirage global de plus de 201 millions d’exemplaires.
16 Que ressent-on quand on lit la Traduction du monde nouveau dans sa langue ? Un Népalais a dit : « Beaucoup trouvaient notre vieille traduction népalaise difficile à comprendre à cause de son style classique. Mais maintenant que nous avons une Bible qui utilise le langage de tous les jours, nous la comprenons bien mieux. » Une Centrafricaine s’est mise à pleurer en découvrant le texte de la traduction en sango. « C’est la langue de mon cœur », a-t-elle dit. Comme cette femme, nous pouvons laisser Jéhovah parler à notre cœur en lisant sa Parole chaque jour (Ps. 1:2 ; Mat. 22:36, 37).
Reconnaissants pour les outils et la formation
17. Comment pouvez-vous montrer votre reconnaissance pour les outils et la formation que vous recevez, et qu’en retirerez-vous ?
17 Êtes-vous reconnaissant pour les outils et la formation continue que le Roi Jésus Christ nous donne ? Prenez-vous le temps de lire ce que l’organisation divine publie, et l’utilisez-vous pour aider d’autres personnes ? Vous vous retrouverez alors dans ces paroles de sœur Opal Betler, baptisée le 4 octobre 1914 : « Au fil des années, mon mari [Edward] et moi avons utilisé le phonographe et les cartes de témoignage. Nous avons prêché de maison en maison avec les livres, les brochures et les périodiques. Nous avons participé à des campagnes et à des marches publicitaires, et distribué des proclamations imprimées. Plus tard, nous avons appris à faire des nouvelles visites et à diriger des cours bibliques chez les gens. Nous avons eu une vie heureuse et bien remplie. » Jésus avait promis que ses sujets seraient très occupés à semer et à moissonner, et qu’ils se réjouiraient ensemble. Des millions de proclamateurs comme Opal peuvent attester que cette promesse s’est réalisée (lire Jean 4:35, 36).
18. Quel honneur avons-nous ?
18 Beaucoup de ceux qui ne servent pas le Roi nous voient comme des gens « sans instruction » et « ordinaires » (Actes 4:13). Pourtant, le Roi n’a-t-il pas fait de son peuple un géant de l’édition qui produit certaines des publications les plus traduites et les plus diffusées de tous les temps ? Et puis, surtout, ne nous a-t-il pas appris à manier ces outils et incités à les utiliser pour répandre la bonne nouvelle dans toutes les nations ? Quel honneur nous avons de planter des graines de vérité et de moissonner des disciples sous la direction de Christ !
a Rien que ces dix dernières années, nous avons produit plus de 20 milliards de publications bibliques. Sans parler de notre site jw.org, consultable par les plus de 2,7 milliards de personnes ayant accès à Internet.
b Autres manuels ayant aidé les proclamateurs à enseigner la Bible : La Harpe de Dieu (1921 ; 1923 en fr.), « Que Dieu soit reconnu pour vrai ! » (1946 ; 1948 en fr.), Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis (1982), La connaissance qui mène à la vie éternelle (1995).
c Voir l’article « Quel est donc l’esclave fidèle et avisé ? » dans La Tour de Garde du 15 juillet 2013, page 23, paragraphe 13, qui expose notre compréhension affinée de l’identité des « domestiques ».
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Les résultats. « Les champs sont blancs pour la moisson »Le Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 9
Les résultats. « Les champs sont blancs pour la moisson »
1, 2. a) Pourquoi les disciples sont-ils perplexes ? b) De quelle sorte de moisson Jésus parle-t-il ?
LES disciples sont perplexes. Jésus vient de leur dire : « Levez les yeux et regardez les champs : ils sont blancs pour la moisson. » Ils ont beau regarder dans la direction que Jésus leur indique, tout ce qu’ils voient ce sont des champs, non pas blancs, mais verts, de la couleur des jeunes pousses d’orge. « La moisson ? s’interrogent-ils probablement. Mais elle n’aura pas lieu avant plusieurs mois ! » (Jean 4:35).
2 En fait, les paroles de Jésus ne sont pas à prendre au sens propre. Il pense à une moisson spirituelle, une moisson d’humains, à propos de laquelle il veut enseigner à ses disciples deux idées importantes. Lesquelles ? Revenons sur le récit.
Un appel à l’action et une promesse de joie
3. a) Qu’est-ce qui a peut-être amené Jésus à dire : « Les champs [...] sont blancs pour la moisson » ? (voir la note). b) Comment Jésus a-t-il précisé de quoi il parlait ?
3 Cette conversation entre Jésus et ses disciples s’est déroulée à la fin de l’an 30, près de la ville samaritaine de Sychar. Pendant que ses disciples étaient allés à la ville, Jésus est resté à côté d’un puits où il a parlé à une femme qui a vite saisi toute l’importance de ses enseignements. Au retour des disciples, la femme s’est dépêchée d’aller rapporter à ses voisins les vérités étonnantes qu’elle venait d’entendre. Ses paroles ont fait une telle impression qu’une foule s’est précipitée vers le puits pour rencontrer Jésus. C’est peut-être en voyant arriver au loin, au-delà des champs, ce groupe de Samaritains, que Jésus a déclaré : « Regardez les champs : ils sont blancs pour la moissona. » Puis, pour préciser qu’il parlait d’une moisson spirituelle, il a ajouté : « Le moissonneur [...] amasse du fruit pour la vie éternelle » (Jean 4:5-30, 36).
4. a) Quelles sont les deux idées importantes que Jésus a enseignées à propos de la moisson ? b) À quelles questions allons-nous répondre ?
4 Quelles sont les deux idées importantes que Jésus a enseignées à propos de la moisson spirituelle ? Premièrement, l’œuvre est urgente. En disant « les champs [...] sont blancs pour la moisson », Jésus invitait ses disciples à agir sans tarder. Il a même ajouté : « Déjà le moissonneur reçoit un salaire. » Autrement dit, la moisson avait déjà commencé ; il n’y avait pas une seconde à perdre ! Deuxièmement, les ouvriers sont joyeux. Semeurs et moissonneurs « se réjouissent ensemble », a dit Jésus (Jean 4:35b, 36). De même qu’il a dû être heureux de voir que « bon nombre des Samaritains [...] eurent foi en lui », de même ses disciples connaîtraient une grande joie à travailler de tout cœur à la moisson (Jean 4:39-42). Cet épisode du Ier siècle revêt un intérêt particulier pour nous, car il illustre ce qui se passe de nos jours, alors que la plus vaste moisson spirituelle de tous les temps est en cours. Quand cette moisson a-t-elle débuté ? Qui y participe ? Quels en sont les résultats ?
Le Roi dirige la plus grande moisson de tous les temps
5. Qui dirige la moisson mondiale, et comment la vision de Jean indique-t-elle que l’œuvre est urgente ?
5 Dans une vision donnée à l’apôtre Jean, Jéhovah a révélé qu’il a chargé Jésus de diriger une moisson mondiale (lire Révélation 14:14-16). Dans cette vision, Jésus apparaît coiffé d’une couronne et portant une faucille. La « couronne d’or sur sa tête » signale qu’il est Roi, la « faucille aiguisée dans sa main » qu’il est aussi le Grand moissonneur. En faisant dire à un ange que « la moisson de la terre est tout à fait mûre », Jéhovah souligne que l’œuvre est urgente. Effectivement, « l’heure est venue de moissonner » : il n’y a donc pas de temps à perdre ! Quand Dieu commande : « Mets ta faucille », Jésus fait passer sa faucille, et la terre — sa population — est moissonnée. Cette vision fascinante confirme que « les champs [...] sont blancs pour la moisson ». Mais elle permet également de savoir à quel moment la moisson mondiale a débuté.
6. a) Quand « l’époque de la moisson » a-t-elle débuté ? b) Quand la « moisson de la terre » proprement dite a-t-elle commencé ? Expliquez.
6 Puisque la vision de Jean en Révélation chapitre 14 montre Jésus, le Grand moissonneur, coiffé d’une couronne (verset 14), c’est que son intronisation, en 1914, a déjà eu lieu (Dan. 7:13, 14). L’ordre de moissonner vient ensuite (verset 15). Dans la parabole de la moisson du blé, on voit les évènements s’enchaîner dans le même ordre. Comme Jésus a précisé : « La moisson, c’est l’achèvement d’un système de choses », on en déduit que l’époque de la moisson et l’achèvement de ce système de choses ont débuté en même temps : en 1914. La récolte proprement dite a démarré plus tard « à l’époque de la moisson » (Mat. 13:30, 39). Avec le recul, nous comprenons que cela s’est passé quelques années après l’intronisation de Jésus. De 1914 au début de 1919, Jésus a d’abord accompli une œuvre de purification parmi ses disciples oints (Mal. 3:1-3 ; 1 Pierre 4:17). Puis, en 1919, la « moisson de la terre » a commencé. Jésus s’est immédiatement servi de l’esclave fidèle qu’il venait d’établir pour faire comprendre à nos frères le caractère à la fois urgent et important de la prédication. Voyons comment.
7. a) Quel examen a aidé nos frères à discerner l’importance de la prédication ? b) À quoi nos frères et sœurs ont-ils été encouragés ?
7 En juillet 1920, on lisait dans La Tour de Garde (angl.) : « À l’examen des Écritures, il apparaît clairement que l’église a reçu l’immense privilège de communiquer un message au sujet du royaume. » Par exemple, l’examen des paroles prophétiques d’Isaïe a permis aux frères de se rendre compte que la bonne nouvelle du Royaume devait être annoncée dans le monde entier (Is. 49:6 ; 52:7 ; 61:1-3). Comment accompliraient-ils cette œuvre ? Ils n’en avaient pas la moindre idée, mais ils comptaient sur Jéhovah pour les guider (lire Isaïe 59:1). L’importance de la prédication étant mieux comprise, on a encouragé les frères et sœurs à redoubler d’efforts dans cette activité. Avec quels résultats ?
8. Quelles sont les deux idées que nos frères avaient saisies en 1921 à propos de la prédication ?
8 Dans son numéro de décembre 1921, La Tour de Garde (angl.) signalait : « Cette année a été la meilleure de toutes ; en 1921, le message de la vérité a été entendu par plus de personnes que durant n’importe quelle année précédente. » Elle ajoutait : « Il reste encore beaucoup à faire. [...] Accomplissons cette œuvre avec joie. » Remarquez que les frères avaient saisi les deux idées importantes que Jésus avait enseignées à ses disciples à propos de la prédication : l’œuvre est urgente, et les ouvriers sont joyeux.
9. a) Quelle réflexion La Tour de Garde a-t-elle faite en 1955 à propos de la moisson, et pourquoi ? b) Quel accroissement du nombre des proclamateurs a-t-on observé au cours des 50 dernières années ? (voir le tableau « Accroissement dans le monde »).
9 Au cours des années 1930, quand on a eu compris qu’une grande foule d’autres brebis accepterait le message du Royaume, l’activité de prédication s’est encore intensifiée (Is. 55:5 ; Jean 10:16 ; Rév. 7:9). De 41 000 en 1934, le nombre des proclamateurs a alors bondi à 500 000 en 1953 ! Commentaire de La Tour de Garde du 1er mai 1955 : « C’est l’esprit de Jéhovah et la puissance de sa Parole qui interviennent dans cette [moisson] mondialeb » (Zek. 4:6).
ACCROISSEMENT DANS LE MONDE
Pays
1962
1987
2013
Australie
15 927
46 170
66 023
Brésil
26 390
216 216
756 455
France
18 452
96 954
124 029
Italie
6 929
149 870
247 251
Japon
2 491
120 722
217 154
Mexique
27 054
222 168
772 628
Nigéria
33 956
133 899
344 342
Philippines
36 829
101 735
181 236
États-Unis
289 135
780 676
1 203 642
Zambie
30 129
67 144
162 370
NOMBRE DE COURS BIBLIQUES
1950
234 952
1960
646 108
1970
1 146 378
1980
1 371 584
1990
3 624 091
2000
4 766 631
2010
8 058 359
Des images éloquentes pour annoncer le résultat de la moisson
10, 11. Dans la parabole du grain de moutarde, quels aspects du développement du grain sont mis en évidence ?
10 Jésus a annoncé le résultat de la moisson dans ses exemples sur le Royaume. Considérons deux de ces paraboles pittoresques : celle du grain de moutarde et celle du levain. Nous verrons en particulier comment elles se sont accomplies au temps de la fin.
11 La parabole du grain de moutarde. Un homme plante un grain de moutarde. Ce grain pousse jusqu’à devenir un arbre dans lequel les oiseaux viennent s’abriter (lire Matthieu 13:31, 32). Quels aspects du développement du grain cet exemple met-il en évidence ? 1) L’ampleur de la croissance est stupéfiante. « La plus petite de toutes les semences » devient un arbre ayant de « grandes branches » (Marc 4:31, 32). 2) La croissance est certaine. Lorsque le grain a été semé, « il monte ». Jésus ne dit pas qu’il montera peut-être. Il précise bien : « Il monte. » Son développement est irrésistible. 3) L’arbre attire des visiteurs à qui il fournit un abri. « Les oiseaux du ciel viennent » et « peuvent loger sous son ombre ». Comment ces trois aspects se retrouvent-ils dans la moisson moderne ?
12. Quels parallèles peut-on établir entre la moisson et la parabole du grain de moutarde ? (voir aussi le tableau « Nombre de cours bibliques »).
12 1) Ampleur de la croissance : La parabole souligne la diffusion croissante du message du Royaume et le développement de la congrégation. Depuis 1919, des ouvriers zélés sont rassemblés dans la congrégation chrétienne rétablie. Au départ, ils étaient bien peu, mais leur nombre a augmenté rapidement. Pour tout dire, cet accroissement entre le début du XXe siècle et aujourd’hui a été prodigieux (Is. 60:22). 2) Certitude : La croissance de la congrégation est irrésistible. Quelle que soit l’opposition que les ennemis de Dieu ont pu entasser sur elle comme autant de couches rocailleuses, la petite graine a continué de grandir, écartant tous les obstacles (Is. 54:17). 3) Abri : Les « oiseaux du ciel » qui viennent loger dans l’arbre représentent les millions de personnes sincères issues de près de 240 pays et territoires qui ont accepté le message du Royaume et sont devenues membres de la congrégation (Ézék. 17:23). Là, elles reçoivent protection, consolation et nourriture spirituelle (Is. 32:1, 2 ; 54:13).
La parabole du grain de moutarde montre que la congrégation chrétienne offre abri et protection (voir paragraphes 11, 12)
13. Quels aspects de la croissance la parabole du levain met-elle en évidence ?
13 La parabole du levain. Une femme mélange un peu de levain à de la farine, et le levain fait fermenter toute la masse (lire Matthieu 13:33). Quels aspects de la croissance cette parabole met-elle en évidence ? Voyons-en deux. 1) La croissance provoque une transformation. Le levain se répand « jusqu’à ce que toute la masse ait fermenté ». 2) La croissance est totale. Le levain fait fermenter les « trois grandes mesures de farine », autrement dit « toute la masse ». Comment ces deux aspects se retrouvent-ils dans la moisson moderne ?
14. Quels parallèles peut-on établir entre la moisson et la parabole du levain ?
14 1) Transformation : Le levain représente le message du Royaume, et la farine les humains. De même que le levain modifie la farine, de même le message du Royaume modifie le cœur des personnes qui l’acceptent (Rom. 12:2). 2) Totalité : La diffusion du levain correspond à la diffusion du message du Royaume. Le levain se répand dans la pâte jusqu’à envahir toute la masse. Pareillement, le message s’est répandu « jusque dans la région la plus lointaine de la terre » (Actes 1:8). Cet aspect de la parabole indique également que le message se répandra même dans les pays où notre œuvre est interdite et où nos activités passent souvent inaperçues.
15. Comment Isaïe 60:5, 22 s’est-il réalisé ? (voir également les encadrés « Jéhovah l’a rendu possible » et « “L’infime” est devenu “une nation forte” »).
15 Environ 800 ans avant que Jésus n’énonce ces paraboles, Jéhovah, par l’intermédiaire d’Isaïe, avait déjà fait prédire en termes mémorables l’ampleur que prendrait la moisson et la joie qu’elle causeraitc. Par cette prophétie, il annonçait que des gens venant « de loin » afflueraient vers son organisation. À une « femme » que représente aujourd’hui le reste des chrétiens oints sur la terre il promettait : « Tu verras et, à coup sûr, tu deviendras radieuse ; oui, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi se dirigera l’opulence de la mer ; les ressources des nations viendront vers toi » (Is. 60:1, 4, 5, 9). C’est exactement ce qu’on observe aujourd’hui : les chrétiens de longue date rayonnent de joie à la pensée que la poignée de proclamateurs de leur pays sont devenus des milliers.
Pourquoi tous les serviteurs de Jéhovah peuvent se réjouir
16, 17. Quelle est l’une des raisons pour lesquelles « le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble » ? (voir également l’encadré « Comment deux tracts ont touché deux cœurs en Amazonie »).
16 Rappelons que Jésus a dit à ses apôtres : « Le moissonneur [...] amasse du fruit pour la vie éternelle, afin que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble » (Jean 4:36). Quelles raisons avons-nous de nous « réjoui[r] ensemble » ? Il y en a au moins trois.
17 Premièrement, nous nous réjouissons de voir l’action de Jéhovah dans la moisson. Lorsque nous prêchons, nous semons (Mat. 13:18, 19). Lorsque nous aidons quelqu’un à devenir disciple de Christ, nous moissonnons. Dans les deux cas, nous éprouvons tous une joie profonde à admirer comment, grâce à Jéhovah, « la semence germe et grandit » (Marc 4:27, 28). Certaines des graines que nous semons germent plus tard et sont moissonnées par d’autres. Peut-être avez-vous fait le même constat que Joan, une sœur de Grande-Bretagne baptisée depuis 60 ans : « Il m’arrive de rencontrer des personnes qui me disent que, des années auparavant, j’ai planté une graine dans leur cœur en leur donnant le témoignage. Sans que je le sache, d’autres Témoins ont étudié avec elles par la suite et les ont aidées à devenir des serviteurs de Jéhovah. Quelle joie de savoir que la graine que j’ai plantée a poussé et a été moissonnée ! » (lire 1 Corinthiens 3:6, 7).
18. Quelle raison de se réjouir 1 Corinthiens 3:8 donne-t-il ?
18 Deuxièmement, nous restons joyeux en raison de ces paroles de Paul : « Chacun recevra sa propre récompense selon son propre labeur » (1 Cor. 3:8). La récompense dépend du labeur, non des résultats de ce labeur. Voilà qui est rassurant pour ceux qui prêchent dans des territoires peu productifs. Du point de vue de Dieu, chaque Témoin qui sème de tout cœur porte « beaucoup de fruit » et a donc tout lieu de se réjouir (Jean 15:8 ; Mat. 13:23).
19. a) Quel rapport la prophétie de Matthieu 24:14 a-t-elle avec notre joie ? b) Que ne devons-nous pas oublier, même si nous ne réussissons pas personnellement à faire de disciple ?
19 Troisièmement, nous nous réjouissons parce que notre œuvre réalise une prophétie. Qu’a répondu Jésus quand ses apôtres lui ont demandé : « Quel sera le signe de ta présence et de l’achèvement du système de choses ? » Il a répondu que l’un des éléments de ce signe serait une œuvre mondiale de prédication. Était-il question ici de faire des disciples ? Non. Il a dit : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée, en témoignage » (Mat. 24:3, 14). C’est donc la prédication, l’action de semer, qui constitue un aspect du signe. Même si nous ne réussissons pas à faire de disciple, par notre prédication nous rendons témoignaged. Ainsi, quelle que soit la réaction des gens, nous participons à l’accomplissement de la prophétie de Jésus et avons l’honneur d’être des « compagnons de travail de Dieu » (1 Cor. 3:9). Quelle excellente raison de nous réjouir !
« Du lever du soleil jusqu’à son coucher »
20, 21. a) Comment les paroles de Malaki 1:11 s’accomplissent-elles ? b) Qu’êtes-vous déterminé à faire, et pourquoi ?
20 Au Ier siècle, Jésus a aidé ses apôtres à saisir le caractère urgent de la moisson. À partir de 1919, il a fait de même avec ses disciples de l’époque moderne. Ceux-ci ont réagi en intensifiant leurs activités. L’œuvre de la moisson s’est alors révélée irrésistible. Comme annoncé par le prophète Malaki, la prédication s’effectue aujourd’hui « du lever du soleil jusqu’à son coucher » (Mal. 1:11). Oui, du levant au couchant — d’est en ouest, partout sur terre — semeurs et moissonneurs travaillent et se réjouissent ensemble. Et du lever au coucher du soleil — du matin au soir, toute la journée —, c’est un sentiment d’urgence qui nous anime.
21 Lorsque nous faisons le bilan des 100 dernières années, qui ont vu une poignée de serviteurs de Dieu devenir une « nation forte », nous sentons notre cœur frémir de joie (Is. 60:5, 22). Que cette joie et notre amour pour Jéhovah, le « Maître de la moisson », nous incitent tous à continuer de participer jusqu’au bout à la plus grande moisson de tous les temps ! (Luc 10:2).
a Il est possible que Jésus ait dit des champs qu’ils étaient « blancs » par allusion aux robes blanches que portaient peut-être les nombreux Samaritains qu’il voyait approcher.
b Pour en savoir plus sur ces années et sur les décennies suivantes, nous vous encourageons à lire les pages 425 à 520 du livre Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu. Il y est question de la moisson effectuée entre 1919 et 1992.
c Pour plus de détails sur cette prophétie, voir La prophétie d’Isaïe, lumière pour tous les humains (volume 2), pages 303-320.
d Les premiers Étudiants de la Bible avaient déjà saisi cette vérité importante. Voici ce qu’on lisait dans La Tour de Garde du 15 novembre 1895 (angl.) : « Même si la quantité de blé engrangé est faible, au moins est-il possible de rendre un abondant témoignage à la vérité. [...] Tous peuvent prêcher l’évangile. »
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Un affinage sur le plan spirituelLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 10
Un affinage sur le plan spirituel
1-3. Qu’a fait Jésus quand il a constaté que le temple de Jérusalem était profané ?
JÉSUS avait beaucoup de respect pour le temple de Jérusalem car il savait ce qu’il représentait. C’était depuis longtemps le centre du vrai culte sur terre. Or le culte rendu au Dieu saint, Jéhovah, doit être pur. Alors imaginez les sentiments de Jésus lorsqu’il arrive au temple ce 10 Nisan 33 et qu’il se rend compte qu’on le profane. Voici ce qu’il s’y passe (lire Matthieu 21:12, 13).
2 Dans la cour des Gentils, des marchands et des changeurs cupides profitent des adorateurs venus présenter des offrandes à Jéhovaha. Réaction de Jésus : il jette dehors « tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, et il renvers[e] les tables des changeurs » (cf. Nehémia 13:7-9). Il accuse ces individus avides de faire de la maison de son père une « grotte de bandits ». Il montre ainsi son respect pour le temple et pour ce que celui-ci représente. Le culte qu’on rendait à son Père devait rester pur !
3 Des siècles plus tard, après son intronisation au ciel, Jésus a de nouveau purifié un temple. Et cette purification concerne tous ceux qui aujourd’hui veulent servir Jéhovah d’une manière qui lui plaît. De quel temple s’agit-il ?
La purification des « fils de Lévi »
4, 5. a) De 1914 à début 1919, comment les disciples oints de Jésus ont-ils été affinés et purifiés ? b) L’affinage et la purification des serviteurs de Dieu se sont-ils arrêtés là ? Expliquez.
4 Nous avons vu au chapitre 2 qu’après son intronisation en 1914, Jésus est venu avec son Père inspecter le temple spirituel, c’est-à-dire la disposition grâce à laquelle les humains peuvent rendre à Dieu un culte purb. Lors de cette inspection, le Roi a constaté que les chrétiens oints, les « fils de Lévi », avaient besoin d’être affinés et purifiés (Mal. 3:1-3). De 1914 à début 1919, le Grand Affineur, Jéhovah, a donc permis qu’ils traversent une période d’épreuves. Il est réjouissant de noter qu’ils en sont sortis affinés et purifiés, impatients de soutenir le Roi messianique.
5 L’affinage et la purification se sont-ils arrêtés là ? Non. Tout au long des derniers jours, Jéhovah a continué, par le moyen de son Roi messianique, de purifier ses serviteurs pour qu’ils puissent rester dans le temple spirituel. Dans les deux prochains chapitres, nous verrons comment il les a affinés dans les domaines de la moralité et de l’organisation. Mais parlons d’abord de la purification spirituelle. Constater comment Jésus, sans qu’on en soit toujours conscient, a aidé ses disciples à être purs spirituellement renforcera notre foi.
« Gardez-vous purs »
6. D’après ce que Jéhovah avait demandé aux exilés juifs, que signifie être pur spirituellement ?
6 Qu’est-ce que la pureté spirituelle ? Pour répondre à cette question, analysons ce que Jéhovah a fait écrire à l’intention des exilés juifs qui, au VIe siècle av. n. è., seraient sur le point de quitter Babylone (lire Isaïe 52:11). Ces exilés allaient rentrer à Jérusalem, avant tout pour reconstruire le temple et rétablir le vrai culte (Ezra 1:2-4). Jéhovah voulait que son peuple n’emporte aucune trace de la religion babylonienne. Remarquez qu’il leur a donné plusieurs commandements : « ne touchez rien d’impur », « sortez du milieu d’elle » et « gardez-vous purs ». Le culte pur ne devait pas être entaché par le faux culte. Que retenir ? Être pur spirituellement, c’est se tenir éloigné des enseignements et des pratiques de la fausse religion.
7. Par quel canal Jésus aide-t-il ses disciples à être purs spirituellement ?
7 En 1919, peu après son intronisation, Jésus a établi un canal clairement reconnaissable par lequel il allait aider ses disciples à se purifier : l’esclave fidèle et avisé (Mat. 24:45). À ce moment-là, les Étudiants de la Bible avaient déjà rejeté de nombreux faux enseignements religieux, mais ils devaient se purifier encore plus. Au moyen de son esclave fidèle, Christ a progressivement ouvert les yeux de ses disciples sur diverses pratiques qu’ils devaient abandonner (Prov. 4:18). Considérons quelques exemples.
Les chrétiens doivent-ils fêter Noël ?
8. Que reconnaissaient depuis longtemps les Étudiants de la Bible à propos de Noël, mais que ne voyaient-ils pas encore bien ?
8 Les Étudiants de la Bible reconnaissaient depuis longtemps que Noël a des origines païennes et que Jésus n’est pas né un 25 décembre. On lisait dans La Tour de Garde de décembre 1881 (angl.) : « Des millions de païens ont rejoint les rangs de l’Église. Mais le changement était surtout un changement de nom : les prêtres païens sont devenus des prêtres chrétiens et les fêtes païennes ont reçu des noms chrétiens, Noël étant du nombre. » En 1883, sous le titre « Quand Jésus est-il né ? », La Tour de Garde expliquait que Jésus est né vers le début du mois d’octobrec. Pourtant, on ne voyait pas encore la nécessité de cesser de fêter Noël. Même les membres de la famille du Béthel de Brooklyn continuaient de le célébrer. Mais les choses ont changé après 1926...
9. Qu’ont finalement compris les Étudiants de la Bible à propos de Noël ?
9 Un examen approfondi du sujet a permis de comprendre que Noël, en raison de ses origines et des pratiques qui lui sont associées, déshonore Dieu. L’article « L’origine de Noël » paru dans L’Âge d’Or du 14 décembre 1927 (angl.) déclarait que Noël est une fête païenne, qu’elle est centrée sur les plaisirs et qu’elle fait intervenir le culte d’idoles. L’article disait clairement que Jésus n’a pas demandé qu’on fête Noël et concluait par ces mots sans équivoque : « Le fait que le monde, la chair et le Diable sont pour le maintien et l’observance de Noël est un argument de poids qui devrait retenir ceux qui sont entièrement voués au service de Jéhovah de célébrer cette fête. » On comprend pourquoi la famille du Béthel n’a pas célébré Noël cette année-là, ni plus jamais d’ailleurs !
10. a) Quelles explications précises concernant Noël ont été données en décembre 1928 ? (voir aussi l’encadré « But et origine de Noël »). b) Quelles mises en garde le peuple de Dieu a-t-il reçues à propos d’autres fêtes ? (voir l’encadré « D’autres fêtes rejetées »).
10 L’année suivante, on a fourni des explications encore plus précises. Le 12 décembre 1928, frère Richard Barber, du siège mondial, a donné un discours radiodiffusé qui dévoilait les origines impures de Noël. Comment le peuple de Dieu a-t-il réagi ? Repensant au moment où lui et sa famille ont cessé de fêter Noël, frère Charles Brandlein a raconté : « Était-ce difficile d’arrêter ? Pas du tout ! [...] C’était comme enlever un vêtement sale et s’en débarrasser. » Dans le même esprit, voici ce qu’a dit frère Henry Cantwell, qui sera plus tard surveillant itinérant : « Nous étions heureux de renoncer à quelque chose pour montrer à Jéhovah que nous l’aimions. » Les fidèles disciples de Christ étaient prêts à effectuer des changements pour ne plus célébrer aucune fête souillée en raison de son origine païenned (Jean 15:19 ; 17:14).
11. Comment pouvons-nous montrer notre soutien au Roi messianique ?
11 Quel bel exemple de fidélité les Étudiants de la Bible nous ont laissé ! Demandons-nous : « Comment est-ce que je considère l’enseignement qui vient du siège mondial ? Est-ce que je l’accepte avec reconnaissance et est-ce que je l’applique ? » Notre obéissance volontaire traduit le soutien que nous apportons au Roi messianique, qui se sert de l’esclave fidèle pour distribuer la nourriture spirituelle en temps voulu (Actes 16:4, 5).
Les chrétiens doivent-ils utiliser la croix ?
Insigne de la croix et de la couronne (voir paragraphes 12 et 13).
12. Pendant des années, comment les Étudiants de la Bible ont-ils considéré la croix ?
12 Pendant des années, les Étudiants de la Bible ont considéré la croix comme un symbole acceptable du christianisme. Bien sûr, ils ne croyaient pas qu’il fallait l’adorer ; ils savaient que l’idolâtrie est condamnable (1 Cor. 10:14 ; 1 Jean 5:21). Dès 1883, La Tour de Garde déclarait sans détour que « Dieu déteste l’idolâtrie sous toutes ses formes ». Mais on pensait alors que certaines façons d’utiliser la croix étaient appropriées. Par exemple, les Étudiants de la Bible portaient fièrement un insigne constitué d’une croix et d’une couronne. Pour eux, il signifiait que, s’ils restaient fidèles jusqu’à la mort, ils recevraient la couronne de vie. À partir de 1891, ce même symbole est apparu sur la couverture de La Tour de Garde.
13. Quels éclaircissements les disciples de Christ ont-ils reçus à propos de l’utilisation de la croix ? (voir aussi l’encadré « Lumière progressive sur l’usage de la croix »).
13 Les Étudiants de la Bible aimaient le symbole de la croix et de la couronne. Mais à la fin des années 1920, ils ont progressivement acquis le bon point de vue sur la question. Repensant à l’assemblée tenue en 1928 à Detroit (Michigan), frère Grant Suiter, qui sera plus tard membre du Collège central, a dit : « À cette assemblée, on a expliqué que le symbole de la croix et de la couronne était non seulement inutile, mais surtout inacceptable. » D’autres éclaircissements ont été donnés dans les années suivantes. Il était évident que la croix n’avait pas sa place dans le culte pur.
14. Comment les serviteurs de Dieu ont-ils réagi aux éclaircissements progressifs concernant la croix ?
14 Comment les serviteurs de Dieu ont-ils réagi à ces éclaircissements ? Se sont-ils agrippés au symbole de la croix et de la couronne, qu’ils chérissaient ? « Nous nous en sommes séparés facilement quand nous avons compris ce qu’il représentait », a raconté Lela Roberts, une chrétienne de longue date. Voici comment une autre sœur fidèle, Ursula Serenco, a exprimé les sentiments de beaucoup : « Nous avons compris que ce que nous aimions, et considérions comme un symbole de la mort de notre Seigneur et de notre dévotion chrétienne, était en réalité un symbole païen. Nous étions reconnaissants de voir notre sentier s’illuminer de plus en plus, comme le dit Proverbes 4:18. » Les fidèles disciples de Christ rejetaient les pratiques impures de la fausse religion.
15, 16. Comment montrer que nous sommes déterminés à garder pures les cours terrestres du temple spirituel ?
15 Aujourd’hui, nous avons la même détermination. Nous voyons dans l’esclave fidèle et avisé le canal clairement reconnaissable dont Christ se sert pour aider ses disciples à rester purs spirituellement. Ainsi, quand on nous met en garde contre des fêtes, des pratiques ou des coutumes qui proviennent de la fausse religion, nous réagissons rapidement et docilement. Tout comme nos frères et sœurs du début de la présence de Christ, nous sommes déterminés à garder pures les cours terrestres du temple spirituel de Jéhovah.
16 Durant les derniers jours, Christ a aussi, par des actions moins visibles, protégé les congrégations d’individus qui auraient pu les souiller sur le plan spirituel. Comment s’y est-il pris ?
Les méchants sont séparés des justes
17, 18. Que signifient les expressions a) « Une senne lancée dans la mer » ? b) « Qui rassemble des poissons de toutes sortes » ? c) « Ils ont ramassé dans des récipients les beaux poissons » ? d) « Ils ont rejeté ceux qui ne convenaient pas » ?
17 Le Roi Jésus Christ veille sur les congrégations de la terre entière. D’une manière que nous ne percevons que partiellement, lui et les anges accomplissent une œuvre de séparation, dont il a parlé dans son exemple de la senne, ou filet de pêche (lire Matthieu 13:47-50). Que signifie cet exemple ?
Le filet de pêche représente la prédication du Royaume ; la mer, l’humanité (voir paragraphe 18).
18 « Une senne lancée dans la mer » : La senne représente la prédication du Royaume ; la mer, l’humanité. « Qui rassemble des poissons de toutes sortes » : La bonne nouvelle attire toutes sortes de personnes, certaines font des changements afin de devenir de vrais chrétiens, d’autres s’intéressent dans une certaine mesure à la vérité mais ne s’engagent pas dans le culte pure. « Ils ont ramassé dans des récipients les beaux poissons » : Les personnes sincères sont rassemblées dans les congrégations, où elles rendent à Jéhovah un culte pur. « Ils ont rejeté ceux qui ne convenaient pas » : Au cours des derniers jours, Christ et les anges « sépar[ent] les méchants du milieu des justesf ». Ainsi, les congrégations ne sont pas souillées par des personnes qui n’ont pas la bonne condition de cœur, qui refusent par exemple d’abandonner des croyances ou des pratiques inacceptablesg.
19. Que pensez-vous de la façon dont Christ a protégé le vrai culte et la pureté du peuple de Dieu ?
19 Il est rassurant de savoir que Jésus Christ, notre Roi, protège ceux que son Père lui a confiés. Cela fait également du bien de constater que son zèle pour le vrai culte, et pour ceux qui le pratiquent, est aussi débordant aujourd’hui que lorsqu’il a purifié le temple au Ier siècle. Nous lui sommes reconnaissants de préserver la pureté du peuple de Dieu et du vrai culte. Et nous lui exprimons notre soutien en veillant à n’avoir aucun lien avec la fausse religion.
a L’impôt annuel du temple ne pouvait être payé qu’au moyen d’une certaine monnaie, que les changeurs fournissaient aux pèlerins contre une commission. D’autre part, pour faire des offrandes, certains pèlerins devaient acheter des animaux. Jésus a qualifié les marchands de « bandits », sûrement parce qu’ils pratiquaient des prix et des taux de change excessifs.
b Les serviteurs de Jéhovah sur terre l’adorent dans les cours terrestres de son grand temple spirituel.
c L’article observait que Jésus n’a pas pu naître en hiver puisque, « selon le récit, les bergers passaient la nuit dehors avec leur troupeaux » (Luc 2:8).
d Dans une lettre privée datée du 14 novembre 1927, frère Frederick Franz disait : « Nous ne fêterons pas Noël cette année. La famille du Béthel a décidé qu’on ne le fêtera plus du tout. » Quelques mois plus tard, le 6 février 1928, il écrivait encore : « Petit à petit, le Seigneur nous purifie des mensonges de l’organisation babylonienne utilisée par le Diable. »
e Notez par exemple qu’en 2013 il y a eu un maximum de 7 965 954 proclamateurs, alors que 19 241 252 personnes ont assisté au Mémorial de la mort de Christ.
f La séparation des beaux poissons de ceux qui ne conviennent pas ne correspond pas à la séparation des brebis et des chèvres (Mat. 25:31-46). La séparation, ou jugement final, des brebis et des chèvres se déroulera durant la grande tribulation. Jusqu’à ce moment, les personnes semblables aux poissons qui ne conviennent pas peuvent revenir à Jéhovah et rejoindre la congrégation (Mal. 3:7).
g Au final, ceux qui ne conviennent pas seront jetés dans un four de feu symbolique, qui représente la destruction.
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Une moralité conforme à la sainteté divineLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 11
Une moralité conforme à la sainteté divine
Imaginez-vous franchissant la porte qui mène à la cour extérieure du grand temple spirituel de Jéhovah.
1. Quelle vision Ézékiel a-t-il reçue ?
IMAGINEZ-VOUS, voilà 2 500 ans, à la place du prophète Ézékiel. Vous êtes au pied d’un temple gigantesque. Un ange est là pour vous guider. Vous montez les sept marches qui mènent à l’une des trois portes. Devant ces entrées monumentales hautes de plus de 30 mètres, vous vous sentez minuscule. Une fois à l’intérieur, vous remarquez des locaux de garde. Il y a aussi des piliers en forme d’élégants palmiers (Ézék. 40:1-4, 10, 14, 16, 22 ; 41:20).
2. a) Que représente le temple de la vision ? (voir aussi la note). b) Que signifient les éléments associés aux entrées du temple ?
2 Cette vision, si détaillée qu’elle occupe les chapitres 40 à 48 du livre d’Ézékiel, est celle du temple spirituel. Ce temple représente les dispositions prises par Jéhovah en rapport avec le culte pur. Chacun de ses éléments a un lien avec le culte que nous pratiquons en ces derniers joursa. Que désignent les portes immenses ? Elles rappellent que ceux qui s’engagent dans le culte pur doivent respecter les normes élevées de Dieu. Même signification pour les piliers en forme de palmiers, car la Bible utilise parfois ces arbres comme symboles de la justice (Ps. 92:12). Et les locaux de garde ? Il est clair que l’accès au culte pur et à ses magnifiques dispositions synonymes de vie est refusé à qui méprise les normes divines (Ézék. 44:9).
3. Pourquoi les disciples de Christ ont-ils besoin d’un affinage continu ?
3 Comment la vision d’Ézékiel s’est-elle réalisée ? Comme nous l’avons vu au chapitre 2, Jéhovah a chargé Christ de soumettre ses serviteurs à un affinage particulier de 1914 à début 1919. Mais l’opération s’est-elle arrêtée là ? Non. Christ n’a cessé de défendre les saintes normes de Jéhovah tout au long du siècle écoulé, affinant continuellement ses disciples. Pourquoi est-ce nécessaire ? Parce qu’il les arrache d’un monde corrompu et que Satan s’efforce constamment de les replonger dans la boue de l’immoralité (lire 2 Pierre 2:20-22). Examinons trois domaines dans lesquels les vrais chrétiens sont affinés en permanence sur le plan moral : la conduite, la pureté de la congrégation et la famille.
Un affinage progressif concernant la conduite
4, 5. Quelle tactique Satan emploie-t-il depuis longtemps, et avec quel résultat ?
4 Cherchant toujours à se conduire avec droiture, les serviteurs de Jéhovah ont accepté avec joie d’être affinés sous ce rapport. Considérons quelques exemples.
5 Immoralité sexuelle. Jéhovah a réservé les relations sexuelles au cadre du mariage. Dans ce contexte, elles sont pures et belles. Mais Satan se plaît à pervertir ce don précieux, à en faire quelque chose de sale qu’il exploite pour tenter les serviteurs de Jéhovah et leur faire perdre sa faveur. Cette tactique, qui a tragiquement bien fonctionné aux jours de Balaam, il en use plus que jamais en ces derniers jours (Nomb. 25:1-3, 9 ; Rév. 2:14).
6. a) Quel vœu a été publié dans La Tour de Garde ? b) Comment a-t-il été utilisé et pourquoi a-t-on fini par l’abandonner ? (voir aussi la note).
6 Pour contrer les manœuvres de Satan, La Tour de Garde du 15 juin 1908 (angl.) a publié un vœu. Celui-ci disait notamment : « Je fais le vœu qu’en tout temps et en tout lieu, dans mes rapports avec l’autre sexe je me conduirai en privé comme je le ferais en publicb. » Même s’ils n’y étaient pas obligés, beaucoup ont pris cet engagement en demandant que leur nom paraisse dans La Tour de Garde. Ce vœu bien utile pendant des années a fini par être abandonné, car il devenait un simple rite. Mais cela n’a pas empêché que les principes moraux sur lesquels il s’appuyait soient régulièrement rappelés.
7. En 1935, quel problème La Tour de Garde a-t-elle signalé, et quel principe a-t-elle réaffirmé ?
7 De son côté, Satan n’a fait qu’intensifier ses attaques. Dans son numéro du 1er juin 1935, La Tour de Garde a signalé avec franchise un problème de plus en plus courant au sein du peuple de Dieu. De toute évidence, certains pensaient que leur participation au ministère les dispensait d’observer les normes morales de Jéhovah dans leur vie privée. La Tour de Garde disait sans détour : « On devrait toutefois ne jamais oublier que la participation à l’œuvre de témoignage n’est pas la seule chose exigée de nous. Les témoins de Jéhovah sont ses représentants, et ils ont le devoir, en tant qu’ambassadeurs, de le représenter dignement, lui et son royaume. » Suivaient des conseils clairs sur le mariage et la morale sexuelle destinés à aider les serviteurs de Dieu à « fu[ir] la fornication » (1 Cor. 6:18).
8. Pourquoi La Tour de Garde a-t-elle souvent rappelé le sens du mot grec désignant l’immoralité sexuelle ?
8 Ces dernières décennies, La Tour de Garde a bien des fois rappelé le sens du mot utilisé dans les Écritures grecques pour désigner l’immoralité sexuelle : pornéïa. Ce terme ne s’applique pas seulement aux rapports sexuels proprement dits. Il inclut toutes sortes d’actes obscènes, notamment ceux qui sont pratiqués dans les maisons de prostitution. Christ a ainsi protégé ses disciples de la perversion sexuelle, fléau si répandu dans le monde actuel (lire Éphésiens 4:17-19).
9, 10. a) Quelle question d’ordre moral La Tour de Garde a-t-elle abordée en 1935 ? b) Qu’enseigne la Bible à propos de la consommation d’alcool ?
9 Abus d’alcool. La Tour de Garde du 15 mai 1935 abordait une autre question d’ordre moral : « On a également remarqué que certains membres prennent part au service de la proclamation ou remplissent d’autres obligations au sein de l’organisation, alors qu’ils ont bu un peu trop. Sous quelles conditions les Écritures approuvent-elles le fait de boire du vin ? Est-il juste qu’un membre boive du vin au point que son service dans l’organisation de Jéhovah en souffre ? »
10 Dans sa réponse, La Tour de Garde présentait le point de vue raisonnable de la Parole de Dieu : si la consommation modérée de vin et d’autres boissons alcooliques n’est pas interdite, l’ivrognerie, elle, est condamnée énergiquement (Ps. 104:14, 15 ; 1 Cor. 6:9, 10). Pour ce qui est de la participation au service sacré, il a souvent été rappelé l’épisode où Dieu a mis à mort deux fils d’Aaron qui avaient offert un feu irrégulier sur l’autel. La suite du récit révèle ce qui a probablement amené ces hommes à commettre un acte si irrespectueux, car Dieu a alors donné une loi interdisant à tous les prêtres de consommer de l’alcool pendant leurs activités sacrées (Lév. 10:1, 2, 8-11). Nous appliquons ce principe en veillant à ne pas être sous l’influence de l’alcool quand nous prenons part au service sacré.
11. En quoi a-t-il été bénéfique aux serviteurs de Dieu d’avoir le bon point de vue sur l’alcoolisme ?
11 Au cours des dernières décennies, Christ a également aidé ses disciples à avoir le bon point de vue sur l’alcoolisme, état qui se définit comme une dépendance à l’alcool. Grâce à un enseignement fourni au bon moment, beaucoup ont pu s’attaquer au problème et reprendre leur vie en main ; d’autres, encore plus nombreux, ont tout bonnement évité de tomber dans ce travers. Personne n’est obligé de laisser l’alcool lui voler sa dignité, sa famille et surtout le privilège d’offrir à Jéhovah un culte pur.
« Nous ne pouvons imaginer notre Seigneur empestant le tabac ou mettant dans sa bouche quoi que ce soit d’impur » Ch. Russell.
12. Comment les disciples de Christ considéraient-ils l’usage du tabac avant même le début des derniers jours ?
12 Usage du tabac. Les disciples de Christ désapprouvaient l’usage du tabac avant même le début des derniers jours. Voilà des années, frère Charles Capen a raconté sa première rencontre avec frère Russell. Cela se passait à la fin du XIXe siècle, à Allegheny (Pennsylvanie). Le jeune Charles avait alors 13 ans et se trouvait ce jour-là dans les escaliers de la Maison de la Bible avec trois de ses frères. En passant à côté d’eux, frère Russell leur a lancé : « Fumez-vous, jeunes gens ? Cela sent le tabac. » Ils lui ont assuré que non. En tout cas, ils connaissaient maintenant son point de vue. Dans La Tour de Garde du 1er août 1895 (angl.), frère Russell a commenté ainsi 2 Corinthiens 7:1 : « Je ne vois pas en quoi cela glorifierait Dieu ou serait utile à un chrétien de faire usage de tabac sous une forme ou une autre. [...] Nous ne pouvons imaginer notre Seigneur empestant le tabac ou mettant dans sa bouche quoi que ce soit d’impur. »
13. Quelle étape importante a été franchie en 1973 ?
13 En 1935, La Tour de Garde qualifiait le tabac de « plante impure » et signalait que quiconque en mâchait ou en fumait ne pourrait rester membre de la famille du Béthel ni représenter l’organisation divine comme pionnier ou ministre itinérant. Une nouvelle avancée a eu lieu en 1973, quand La Tour de Garde du 1er septembre a expliqué qu’aucun Témoin de Jéhovah ne pourrait garder une bonne réputation dans la congrégation s’il persistait dans cette pratique qui souille, tue et nuit aux autres. Ceux qui refuseraient de renoncer au tabac seraient excommuniésc. Christ venait de franchir une étape importante dans l’affinage de ses disciples.
14. Quelle norme Dieu a-t-il fixée à propos du sang, et comment la transfusion est-elle devenue une pratique courante ?
14 Mauvais emploi du sang. À l’époque de Noé, Dieu a déclaré qu’il serait mal de manger du sang. Il l’a répété dans la Loi donnée à la nation d’Israël, puis a commandé aux premiers chrétiens de « s’abstenir [...] du sang » (Actes 15:20, 29 ; Gen. 9:4 ; Lév. 7:26). Comme on pouvait s’y attendre, Satan a trouvé un moyen pour amener de nombreux humains à mépriser cette norme divine. Expérimentée depuis le XIXe siècle, la transfusion sanguine n’a vraiment commencé à se développer qu’après la découverte des groupes sanguins. L’année 1937 a vu l’apparition des collectes et des banques de sang, et la Seconde Guerre mondiale a hissé la transfusion au rang des pratiques médicales courantes.
15, 16. a) Quelle position les Témoins de Jéhovah ont-ils adoptée vis-à-vis de la transfusion ? b) Quel soutien les disciples de Christ ont-ils reçu en ce qui concerne les transfusions et les traitements alternatifs, et avec quels résultats ?
15 Dès 1944, La Tour de Garde a indiqué qu’être transfusé revenait à manger du sang. Cette position biblique a été réaffirmée et clarifiée l’année suivante. En 1952, une liste de questions et de réponses a été publiée pour aider les serviteurs de Dieu dans leurs contacts avec le corps médical. Partout dans le monde, les fidèles disciples de Christ prenaient courageusement position, affrontant souvent mépris, hostilité, voire franche persécution. De son côté, Christ continuait d’utiliser son organisation pour leur fournir le soutien nécessaire, à travers notamment des brochures et des articles précis et bien documentés.
16 En 1979, des anciens ont commencé à visiter des hôpitaux, afin de discuter avec des médecins de notre position, de ses raisons bibliques et des alternatives à la transfusion. En 1980, des anciens de 39 villes des États-Unis ont été formés à cette activité. Finalement, le Collège central a approuvé la création dans le monde entier de comités de liaison hospitaliers. Ces mesures ont-elles porté du fruit ? Aujourd’hui, des dizaines de milliers de professionnels de la santé — médecins, chirurgiens et anesthésistes — respectent notre volonté d’être soignés sans recevoir de sang. De plus en plus d’hôpitaux proposent des traitements sans transfusion, certains les considérant même comme l’idéal en matière de soins. N’est-il pas émouvant de penser à tout ce que Jésus a fait pour protéger ses disciples des tentatives de Satan pour les souiller ? (lire Éphésiens 5:25-27).
De plus en plus d’hôpitaux proposent des traitements sans transfusion, certains les considérant même comme l’idéal en matière de soins.
17. Comment montrer que nous sommes reconnaissants à Christ d’affiner ses disciples ?
17 Demandons-nous : « Suis-je reconnaissant à Christ d’affiner ses disciples, de leur apprendre à se conformer aux normes morales élevées de Jéhovah ? » N’oublions pas que Satan cherche sans cesse à nous éloigner de Jéhovah et de Jésus en minant notre respect pour les normes divines. Pour contrer cette influence, l’organisation de Jéhovah n’est pas avare de mises en garde et de rappels bienveillants à propos des voies immorales du monde. Restons donc sensibles, réceptifs et obéissants à ces conseils précieux (Prov. 19:20).
Préserver la pureté de la congrégation
18. Que nous rappelle la vision d’Ézékiel à propos de ceux qui se rebellent contre les normes divines ?
18 La préservation de la pureté de la congrégation est un deuxième domaine qui a donné lieu à un affinage. Parmi ceux qui acceptent les normes de conduite de Jéhovah et se vouent à lui, il en est malheureusement qui ne restent pas fidèles. Certains changent d’état d’esprit et se rebellent contre ces normes. Que faire alors ? La vision du temple reçue par Ézékiel nous donne une indication. Vous rappelez-vous les portes immenses ? À l’intérieur de chacune des entrées, il y avait des locaux de garde. Des gardes protégeraient donc le temple spirituel, de toute évidence en empêchant les « incirconcis de cœur » d’y pénétrer (Ézék. 44:9). Voilà qui rappelle clairement que le culte pur est accessible seulement à ceux qui s’efforcent de respecter les normes pures de Jéhovah. La fréquentation d’autres chrétiens dans les activités du culte est, elle aussi, un privilège qui n’est pas donné à tout le monde.
19, 20. a) Comment la façon de traiter les fautes graves a-t-elle été progressivement affinée ? b) Pour quelles raisons est-il nécessaire d’excommunier les transgresseurs non repentants ?
19 En 1892, La Tour de Garde (angl.) parlait de « notre devoir d’excommunier ceux qui, directement ou indirectement, nient que Christ s’est donné en rançon pour tous » (lire 2 Jean 10). En 1916, le livre La Nouvelle Création expliquait que ceux qui persistent dans une mauvaise conduite représentent un réel danger de corruption pour la congrégation. À l’époque, les fautes graves donnaient lieu à des « mises en jugement devant l’Église » auxquelles toute la congrégation participait. Ces cas étaient rares. En 1945, La Tour de Garde a signalé que ces affaires ne devaient être traitées que par des frères occupant des fonctions dans la congrégation. En 1952, une procédure de discipline religieuse conforme aux Écritures a été présentée dans La Tour de Garde. L’accent était mis sur une raison majeure d’excommunier les pécheurs non repentants : préserver la pureté de la congrégation.
20 Depuis lors, Christ a continué d’aider ses disciples à affiner leur façon de traiter les fautes graves. Les anciens sont soigneusement formés à s’occuper des questions de discipline religieuse en manifestant, comme Jéhovah, justice et miséricorde. Désormais, nous discernons qu’il y a au moins trois bonnes raisons d’excommunier un pécheur non repentant : 1) empêcher que le nom de Jéhovah soit sali, 2) éviter que le péché ne contamine d’autres membres de la congrégation et 3) amener si possible le transgresseur à se repentir.
21. En quoi l’excommunication est-elle une bénédiction pour les disciples de Christ ?
21 Voyez-vous en quoi l’excommunication est une bénédiction pour les disciples de Christ ? En Israël, les transgresseurs exerçaient souvent une influence corruptrice sur la nation ; il est même arrivé qu’ils soient plus nombreux que ceux qui aimaient Jéhovah et voulaient faire ce qui est juste. À cause de cela, la nation a souvent sali le nom de Jéhovah et perdu sa faveur (Jér. 7:23-28). Aujourd’hui, c’est à une communauté spirituelle que Jéhovah a affaire. Comme nous ôtons du milieu de nous les pécheurs endurcis, Satan ne peut pas les utiliser pour causer plus de tort à la congrégation et continuer de porter atteinte à sa pureté. Leur influence est réduite au minimum. Collectivement, nous sommes donc assurés de garder la faveur divine. Rappelez-vous cette promesse de Jéhovah : « Toute arme qui sera formée contre toi n’aura pas de succès » (Is. 54:17). Soutenons-nous fidèlement les anciens, qui ont la lourde responsabilité de traiter les questions de discipline religieuse ?
Glorifier Celui à qui toute famille doit son nom
22, 23. De quoi sommes-nous reconnaissants à nos frères et sœurs du début du XXe siècle, mais qu’est-ce qui montre qu’un peu plus d’équilibre était nécessaire en ce qui concerne la famille ?
22 Troisième domaine dans lequel les disciples de Christ ont bénéficié d’un affinage continu : le mariage et la vie de famille. Notre vision de la famille a-t-elle évolué au fil du temps ? Incontestablement. Par exemple, on ne peut qu’être impressionné par l’abnégation de certains serviteurs de Dieu au début du XXe siècle. Comment ne pas leur être profondément reconnaissant d’avoir fait passer le service sacré avant toute autre chose dans leur vie ? Cela étant, on voit bien qu’un peu plus d’équilibre aurait été le bienvenu. Pourquoi ?
23 Il n’était pas rare que, pour les besoins de la prédication ou du service itinérant, des frères acceptent de quitter leur foyer pendant des mois. De plus, on déconseillait parfois le mariage plus catégoriquement que les Écritures, tout en donnant relativement peu de conseils sur la façon de bâtir des unions solides. Et aujourd’hui, où en est-on ?
Les attributions de service ne priment plus sur les obligations familiales.
24. Comment Christ a-t-il aidé ses disciples à acquérir un point de vue plus équilibré sur le mariage et la vie de famille ?
24 Les attributions de service ne priment plus sur les obligations familiales (lire 1 Timothée 5:8). De plus, Christ a veillé à ce que ses disciples reçoivent continuellement des conseils bibliques équilibrés sur le mariage et la vie de famille (Éph. 3:14, 15). En 1979 est paru le livre Comment s’assurer une vie de famille heureuse, suivi, 17 ans plus tard, par Le secret du bonheur familial. À cela s’ajoutent les nombreux articles de La Tour de Garde destinés à aider maris et femmes à appliquer les principes bibliques dans leur vie de couple.
25-27. Comment a-t-on répondu de mieux en mieux aux besoins des enfants de tous âges ?
25 Et les jeunes ? Leurs besoins à eux aussi ont retenu de plus en plus l’attention. Voilà longtemps que l’organisation de Jéhovah produit des choses utiles pour les enfants de tous âges, mais ce qui n’était qu’un filet d’eau est devenu un flot généreux. Entre 1919 et 1921, une rubrique intitulée « Étude biblique pour les jeunes gens » a été publiée dans L’Âge d’Or (angl.). Ont suivi la brochure L’ABC de l’Âge d’Or (angl.) en 1920 et le livre Enfants en 1942. Entre 1970 et 1980 sont parus les livres Écoutez le grand Enseignant, Votre jeunesse : comment en tirer le meilleur parti et le Recueil d’histoires bibliques. En 1982, Réveillez-vous ! a inauguré la rubrique « Les jeunes s’interrogent », dont les articles constitueront la matière principale d’un livre publié en 1989 : Les jeunes s’interrogent. Réponses pratiques.
Une assemblée en Allemagne. Quelle joie de recevoir la brochure Mes comptines bibliques !
26 Aujourd’hui, c’est sur le site jw.org que la rubrique continue à paraître, et il existe deux volumes du livre Les jeunes s’interrogent, sans parler d’Écoute le grand Enseignant. Notre site propose également des fiches de personnages bibliques, des activités d’étude pour enfants et adolescents, des jeux, des vidéos, des bandes dessinées, et même des comptines pour les moins de trois ans. De toute évidence, les jeunes sont aussi importants pour Christ aujourd’hui que lorsqu’il prenait des enfants dans ses bras au Ier siècle (Marc 10:13-16). Il tient à ce qu’ils se sentent aimés et soient bien nourris spirituellement.
27 Jésus veut également qu’on protège les enfants. Le monde s’enfonçant de plus en plus dans la dépravation, et la pédophilie devenant un véritable fléau, des conseils clairs et francs ont été publiés pour aider les parents à préserver leurs enfants de ce dangerd.
28. a) Comme l’illustre le temple de la vision d’Ézékiel, à quelles conditions peut-on rendre un culte pur à Jéhovah ? b) Qu’êtes-vous déterminé à faire ?
28 N’est-il pas touchant de constater que Christ n’a jamais cessé d’affiner ses disciples, leur apprenant pour leur bien à respecter et à appliquer les normes élevées de Jéhovah ? Pensez une nouvelle fois au temple de la vision d’Ézékiel et notamment à ses entrées monumentales. Même si ce temple n’a rien de matériel, le voyons-nous comme s’il était bien réel ? On ne pénètre pas dans ce temple simplement en allant à la Salle du Royaume, en ouvrant sa bible ou en sonnant aux portes dans le cadre du ministère. Un hypocrite pourrait faire toutes ces choses sans jamais entrer dans le temple de Jéhovah. Par contre, si nous les faisons tout en appliquant les normes élevées de Jéhovah et en le servant avec les bons mobiles, alors nous sommes bel et bien entrés dans le plus sacré des lieux, là où l’on rend un culte pur à Jéhovah Dieu. Chérissons ce grand honneur. Et continuons à tout faire pour refléter la sainteté de Jéhovah en montrant notre attachement à ses normes justes !
a En 1932, le tome 2 du livre Justification (1936 en fr.) a expliqué pour la première fois que les prophéties annonçant le rétablissement du peuple de Dieu dans son pays avaient un accomplissement moderne, non sur l’Israël selon la chair mais sur l’Israël spirituel. Ces prophéties prédisaient le rétablissement du culte pur. La Tour de Garde du 1er mars 1999 a précisé que la vision du temple d’Ézékiel fait partie de ces prophéties de rétablissement et qu’elle connaît donc un important accomplissement aux derniers jours.
b Le vœu interdisait à un homme et une femme qui n’étaient pas mariés ensemble ou qui n’étaient pas parents proches de se trouver seuls dans une pièce à moins de laisser la porte grande ouverte. Pendant quelques années, ce vœu a été récité quotidiennement au Béthel dans le cadre du culte matinal.
c Par usage du tabac, il faut comprendre notamment le fumer, le mâcher ou le cultiver à ces fins.
d Voir, par exemple, le chapitre 32 d’Écoute le grand Enseignant et le dossier de couverture « Protégez vos enfants ! » du Réveillez-vous ! d’octobre 2007.
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Organisés pour servir « le Dieu de paix »Le Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 12
Organisés pour servir le « Dieu de paix »
1, 2. Quel changement a connu La Tour de Garde en janvier 1895, et comment les frères ont-ils réagi ?
FERVENT Étudiant de la Bible, John Bohnet est surpris quand il découvre le numéro de janvier 1895 de La Tour de Garde. Une nouvelle couverture audacieuse montre un phare dont le faisceau transperce les ténèbres au-dessus d’une mer en furie. À l’intérieur, la revue titre : « Notre nouvelle présentation. »
2 Enthousiasmé, frère Bohnet écrit à frère Russell : « Heureux de voir la TOUR avec si fière allure ! Voilà qui me plaît. » John Brown, un autre fidèle Étudiant de la Bible, dit de cette couverture : « Elle est saisissante. La tour est battue par les flots et la tempête, mais ses fondations sont solides. » Cette nouveauté est la première de l’année, mais pas la dernière. Le mois de novembre apportera une autre évolution majeure. Et, curieusement, il sera aussi question de mer déchaînée.
3, 4. Quelle situation inquiétante La Tour de Garde de novembre 1895 a-t-elle signalée, et quel changement décisif a-t-elle annoncé ?
3 Un long article publié dans La Tour de Garde du 15 novembre 1895 (angl.) met le doigt sur une situation inquiétante : il règne au sein des Étudiants de la Bible un climat houleux qui menace la paix de leur organisation. Les frères se querellent de plus en plus pour savoir qui, localement, doit tenir les rênes de la congrégation. Pour les aider à comprendre comment remédier à cette rivalité qui sème la division, l’article compare l’organisation à un navire et reconnaît honnêtement que les frères qui sont à sa tête n’ont pas préparé ce navire à affronter les tempêtes. Que faut-il faire ?
4 L’article fait observer qu’un bon commandant vérifie qu’il y a des gilets de sauvetage à bord et que l’équipage est prêt à fermer les écoutilles en cas de tempête. De même, les responsables de l’organisation doivent veiller à ce que les congrégations aient les moyens d’affronter les tourmentes. L’article annonce donc un changement décisif prenant effet immédiatement. Il demande que « dans chaque groupe on choisisse des anciens qui surveilleront le troupeau » (Actes 20:28).
5. a) Pourquoi la première mesure relative aux anciens est-elle arrivée au bon moment ? b) À quelles questions allons-nous répondre ?
5 Cette toute première mesure relative aux anciens est arrivée au bon moment pour stabiliser les congrégations. Elle a aidé nos frères à tenir le cap au milieu des flots tumultueux de la Première Guerre mondiale. Au cours des décennies suivantes, d’autres améliorations en matière d’organisation nous ont équipés de mieux en mieux pour servir Jéhovah. Quelle prophétie annonçait ces progrès ? À quels changements avez-vous assisté ? Que vous ont-ils apporté ?
« J’établirai pour toi, comme surveillants, la paix »
6, 7. a) Que signifie la prophétie d’Isaïe 60:17 ? b) Qu’indique le fait qu’il soit question de « surveillants » et de « préposés aux corvées » ?
6 Comme nous l’avons vu au chapitre 9, Isaïe avait prédit que Jéhovah ferait croître son peuple (Is. 60:22). Mais Jéhovah a promis plus encore. Dans la même prophétie, il déclarait : « Au lieu du cuivre je ferai venir de l’or, au lieu du fer je ferai venir de l’argent, au lieu du bois, du cuivre, et au lieu des pierres, du fer ; oui, j’établirai pour toi, comme surveillants, la paix, et, comme préposés aux corvées, la justice » (Is. 60:17). Que signifie cette prophétie ? Comment se réalise-t-elle sur nous ?
On ne remplace pas un mauvais matériau par un bon, mais un bon par un meilleur.
7 Dans cette prophétie, chaque matériau est remplacé par un autre. Remarquez cependant qu’on ne remplace pas un mauvais matériau par un bon, mais un bon par un meilleur. Le remplacement du cuivre par de l’or est une amélioration, et c’est la même chose pour les autres matériaux. Par cette image, Jéhovah annonçait donc que la situation de son peuple irait en s’améliorant. Dans quel domaine ? En parlant de « surveillants » et de « préposés aux corvées », Jéhovah indiquait que les progrès concerneraient les soins que son peuple recevrait et la façon dont il serait organisé.
8. a) À qui devons-nous les progrès mentionnés dans la prophétie d’Isaïe ? b) Quels bienfaits retirons-nous des changements ? (voir aussi l’encadré « Il a accepté humblement la correction »).
8 À qui devons-nous ces progrès en matière d’organisation ? Jéhovah dit : « je ferai venir de l’or », « je ferai venir de l’argent », « j’établirai [...] la paix ». Si l’organisation des congrégations s’améliore, ce n’est donc pas grâce à des humains, mais grâce à Jéhovah lui-même, qui d’ailleurs se sert de son Fils depuis qu’il l’a établi Roi. Quels bienfaits retirons-nous de ces changements ? Le même verset précise qu’ils apportent « paix » et « justice ». L’amour de la justice nous incite à servir Jéhovah, que l’apôtre Paul a qualifié de « Dieu de paix », et comme nous acceptons la direction divine et opérons les changements voulus, la paix règne parmi nous (Phil. 4:9).
9. Quel est le fondement de l’ordre et de l’unité qui règnent dans la congrégation, et pourquoi est-ce indispensable ?
9 Parlant de Jéhovah, Paul a également écrit : « Dieu est un Dieu, non pas de désordre, mais de paix » (1 Cor. 14:33). Notez que l’apôtre n’oppose pas le désordre à l’ordre, mais à la paix. Pourquoi ? Parce que l’ordre en lui-même ne garantit pas la paix. Par exemple, une troupe de soldats peut se rendre au front en marchant au pas ; seulement cette façon ordonnée de se déplacer ne débouchera pas sur la paix, mais sur la guerre. Les chrétiens veulent donc se rappeler cette vérité essentielle : tout système ordonné qui n’est pas fondé sur la paix s’écroule tôt ou tard. La paix divine, en revanche, favorise un ordre durable. Dès lors, comme nous sommes heureux que notre organisation soit guidée et affinée par « le Dieu qui donne la paix » ! (Rom. 15:33). La paix que Dieu donne constitue le fondement de l’ordre et de l’unité que nous apprécions tant à l’intérieur des congrégations du monde entier (Ps. 29:11).
10. a) Quelles améliorations notre organisation a-t-elle connues à ses débuts ? (voir l’encadré « Historique de la désignation des anciens »). b) Quelles questions allons-nous maintenant examiner ?
10 L’encadré « Historique de la désignation des anciens » donne un aperçu des améliorations qu’a connues notre organisation à ses débuts. Mais comment Jéhovah s’est-il servi de notre Roi pour remplacer « du cuivre » par « de l’or » plus récemment ? Comment ces changements ont-ils affermi la paix et l’unité des congrégations ? Comment vous aident-ils personnellement à servir le « Dieu de paix » ?
Comment Christ dirige la congrégation
11. a) Qu’a-t-on compris à la suite d’un examen approfondi de la Bible ? b) À quoi les frères du collège central étaient-ils bien décidés ?
11 Entre 1964 et 1971, le collège central a supervisé un vaste projet d’étude de la Bible qui s’est intéressé, entre autres, au fonctionnement de la congrégation du Ier sièclea. On a compris qu’à l’époque la surveillance des congrégations était assurée, non par un seul ancien, ou surveillant, mais par tout un groupe, ou collège, d’anciens (lire Philippiens 1:1 ; 1 Timothée 4:14). Les frères du collège central ont alors pris conscience que leur Roi, Jésus, était en train de les guider pour qu’ils améliorent la façon dont le peuple de Dieu était organisé. Bien décidés à se soumettre à cette direction, ils ont procédé rapidement aux changements qui s’imposaient pour que le fonctionnement de l’organisation soit plus conforme au modèle des Écritures. Parlons de quelques-uns de ces changements.
12. a) Par quel changement le collège central a-t-il été concerné ? b) Expliquez comment le Collège central est organisé aujourd’hui (voir l’encadré « Comment le Collège central veille sur les intérêts du Royaume »).
12 Le premier de ces changements a concerné le collège central lui-même. Jusqu’alors, ce groupe de frères oints se composait des sept membres du conseil d’administration de la Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania. Mais, en 1971, le collège central a été élargi, passant à 11 membres, et a cessé d’être assimilé au conseil d’administration. Aucun de ses membres ne s’estimait au-dessus des autres et, à partir de ce moment, la présidence a été exercée par rotation annuelle selon l’ordre alphabétique.
13. a) Quel modèle a été en place pendant 40 ans ? b) Qu’a fait le Collège central en 1972 ?
13 Le changement suivant a touché toutes les congrégations. De 1932 à 1972, l’essentiel de la surveillance de chaque congrégation a été assuré par un seul frère. Jusqu’en 1936, on l’appelait directeur du service. Puis ce nom a été changé successivement en serviteur de groupe, serviteur de congrégation et, finalement, surveillant de congrégation. Ces frères ne ménageaient pas leur peine pour prendre soin du troupeau. Cela étant, en général, ils décidaient pour la congrégation sans consulter les autres serviteurs, ou anciens. Mais en 1972, le Collège central a procédé à un changement historique.
14. a) Quelle disposition a pris effet le 1er octobre 1972 ? b) Comment les coordinateurs des collèges d’anciens appliquent-ils la recommandation contenue en Philippiens 2:3 ?
14 Désormais, il n’y aurait plus un seul et unique frère occupant la fonction de surveillant de congrégation. Par contre, plusieurs frères remplissant les conditions bibliques requises seraient, de façon théocratique, établis anciens. Ensemble ils formeraient un collège chargé de veiller sur la congrégation. Cette nouvelle disposition a pris effet le 1er octobre 1972. Aujourd’hui, le coordinateur d’un collège d’anciens se considère, non comme le plus important des anciens, mais « comme un petit » (Luc 9:48). Ces frères humbles sont une véritable bénédiction pour la communauté des frères (Phil. 2:3).
Avec prévoyance, notre Roi a fait en sorte que nous ayons au bon moment les bergers qu’il nous fallait.
15. a) Quels avantages y a-t-il à ce que les anciens des congrégations soient organisés en collèges ? b) Pourquoi peut-on dire que notre Roi a été prévoyant ?
15 Le passage à une structure collégiale a constitué un progrès majeur. Mentionnons trois avantages : D’abord et surtout, il aide tous les anciens, quelles que soient leurs responsabilités, à être bien conscients que le Chef de la congrégation est Jésus (Éph. 5:23). Ensuite, comme le dit Proverbes 11:14, « il y a [succès] dans la multitude des conseillers ». Quand des anciens discutent ensemble de questions qui concernent la santé spirituelle de la congrégation et qu’ils tiennent compte des suggestions les uns des autres, ils sont plus susceptibles de prendre des décisions conformes aux principes bibliques (Prov. 27:17). Jéhovah bénit ces décisions, qui ont alors du succès. Enfin, pouvant compter sur davantage d’anciens, l’organisation est en mesure de répondre au besoin grandissant de bergers et de surveillants dans les congrégations (Is. 60:3-5). Songez qu’entre 1971 et 2013, le nombre des congrégations dans le monde est passé de 27 000 à plus de 113 000. Quelle prévoyance de la part de notre Roi, qui a fait en sorte que nous ayons au bon moment les bergers qu’il nous fallait ! (Mika 5:5).
« Devenant des exemples pour le troupeau »
16. a) Quelle responsabilité les anciens ont-ils ? b) Comment les Étudiants de la Bible considéraient-ils l’exhortation de Jésus à mener paître les brebis ?
16 À l’époque des Étudiants de la Bible, les anciens étaient déjà conscients qu’ils avaient la responsabilité d’aider leurs compagnons à rester fidèles à Dieu (lire Galates 6:10). En 1908, un article de La Tour de Garde consacré à l’exhortation de Jésus « Mène paître mes petites brebis » (Jean 21:15-17) disait aux anciens : « Il est très important que la responsabilité confiée par le Maître en rapport avec le troupeau occupe une place de choix dans nos cœurs, que nous considérions comme un grand privilège de nourrir les disciples du Seigneur et de veiller sur eux. » En 1925, La Tour de Garde soulignait de nouveau l’importance pour les anciens d’être des bergers en leur adressant ce rappel : « L’Église de Dieu lui appartient, [...] et tous devront lui rendre des comptes à propos du privilège de servir leurs frères. »
17. Comment l’organisation de Jéhovah a-t-elle aidé les anciens à être des bergers qualifiés ?
17 Dans le domaine de l’activité pastorale, comment l’organisation de Jéhovah a-t-elle aidé les anciens à remplacer « du fer » par « de l’argent » ? En les formant. L’École du ministère du Royaume a été inaugurée en 1959. L’un de ses cours était intitulé « Accordons une attention personnelle ». Il encourageait les surveillants à établir un programme afin d’aller voir les proclamateurs chez eux et présentait différentes façons de rendre ces visites pastorales encourageantes. Le contenu de l’École du ministère du Royaume a été actualisé en 1966. L’un des cours était axé sur l’importance de l’activité pastorale. L’idée mise en avant était que les anciens doivent « prendre soin du troupeau de Dieu avec amour, sans négliger leur famille et le ministère ». D’autres écoles pour les anciens ont été organisées depuis. Qu’a produit cette formation continue ? Des milliers de bergers qualifiés.
École du ministère du Royaume aux Philippines en 1966.
18. a) Quelle lourde responsabilité Jéhovah confie-t-il aux anciens ? b) Pourquoi Jéhovah et Jésus ont-ils de l’affection pour les anciens courageux ?
18 Par l’intermédiaire de Jésus notre Roi, Jéhovah établit les anciens pour qu’ils s’acquittent d’une lourde tâche : guider ses brebis à travers la période la plus critique de l’histoire humaine (Éph. 4:11, 12 ; 2 Tim. 3:1). Lui et son Fils ont une profonde affection pour les anciens courageux qui obéissent à cet ordre : « Faites paître le troupeau de Dieu qui vous est confié, [...] de bon gré ; [...] avec ardeur ; [...] en devenant des exemples pour le troupeau » (1 Pierre 5:2, 3). Arrêtons-nous sur deux des nombreux domaines dans lesquels les bergers sont des exemples pour le troupeau et favorisent ainsi la paix et la joie dans la congrégation.
Comment les anciens font paître le troupeau de Dieu
19. Que ressentez-vous quand un ancien prêche avec vous ?
19 Premièrement, les anciens prêchent avec les membres de la congrégation. L’évangéliste Luc a écrit à propos de Jésus : « Il cheminait de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Et les douze étaient avec lui » (Luc 8:1). Comme Jésus avec ses apôtres, les anciens exemplaires sont aux côtés de leurs frères et sœurs dans la prédication. Ils savent qu’ils contribuent ainsi grandement au bon état d’esprit de la congrégation. Que pensent les proclamateurs de tels anciens ? Jeannine, qui approche des 90 ans, confie : « Prêcher avec un ancien me donne une excellente occasion de discuter avec lui et de mieux le connaître. » Steven, la trentaine, dit quant à lui : « Quand un ancien m’accompagne dans le porte à porte, j’ai le sentiment qu’il a envie de m’aider. Cela me fait très plaisir. »
Comme un berger qui recherche une brebis perdue, les anciens vont vers ceux qui se sont éloignés de la congrégation.
20, 21. Comment les anciens imitent-ils le berger de la parabole de Jésus ? Donnez un exemple (voir aussi l’encadré « Des visites qui portent leur fruit »).
20 Deuxièmement, l’organisation de Jéhovah apprend aux anciens à se soucier de ceux qui se sont éloignés de la congrégation (Héb. 12:12). Pourquoi les anciens doivent-ils secourir ces éléments spirituellement faibles et comment doivent-ils s’y prendre ? Jésus l’a expliqué dans la parabole de la brebis perdue (lire Luc 15:4-7). Quand le berger s’aperçoit qu’il lui manque une brebis, il part à sa recherche comme si c’était la seule qu’il possédait. Comment les anciens imitent-ils ce berger ? La brebis perdue reste précieuse aux yeux du berger. De même, un chrétien qui s’est éloigné du peuple de Dieu reste précieux aux yeux des anciens, qui le voient comme une brebis perdue, et non comme une cause perdue. De plus, comme le berger qui décide d’« aller après celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il la trouve », les anciens prennent l’initiative d’aller vers ceux qui sont faibles et de leur proposer de l’aide.
21 Que fait le berger quand il retrouve la brebis ? Il la soulève doucement, « la met sur ses épaules » et la ramène dans le troupeau. Pareillement, par des paroles et des actes pleins de bienveillance, un ancien peut relever doucement une personne faible et l’aider à revenir dans la congrégation. C’est ce qui s’est passé pour Victor, un frère d’Afrique qui s’était éloigné de la congrégation. Il témoigne : « Pendant mes huit années d’inactivité, les anciens ont toujours essayé de m’aider. » Qu’est-ce qui l’a le plus touché ? Il raconte : « Un jour, John, un ancien avec qui j’avais été à l’École des pionniers, a pris le temps de venir me montrer des photos qu’il avait prises pendant l’école. Cela m’a rappelé tellement de bons souvenirs que j’ai commencé à avoir la nostalgie de la joie que j’avais quand je servais Jéhovah. » Peu après la visite de son ami, Victor est revenu dans la congrégation. Aujourd’hui, il est de nouveau pionnier. Voilà un bel exemple de la manière dont les anciens bienveillants contribuent à notre joieb (2 Cor. 1:24).
Plus unis grâce à une meilleure organisation
22. Comment la justice et la paix consolident-elles l’unité de la congrégation ? (voir aussi l’encadré « Nous n’en revenions pas »).
22 Comme nous l’avons vu au début de ce chapitre, Jéhovah avait annoncé que la justice et la paix ne cesseraient d’augmenter au sein de son peuple (Is. 60:17). Ces deux qualités consolident l’unité des congrégations. Comment ? Pour ce qui est de la justice, rappelons que « Dieu est un seul Jéhovah » (Deut. 6:4). Ses normes de justice ne diffèrent pas d’un pays à l’autre. Ses critères du bien et du mal sont les mêmes partout, pour « toutes les congrégations des saints » (1 Cor. 14:33). Une congrégation ne peut être unie, et donc prospérer, que lorsqu’elle applique les normes divines. En ce qui concerne la paix, notre Roi ne veut pas seulement que nous aimions la paix qui règne dans la congrégation, mais aussi que nous y travaillions (Mat. 5:9, note). Voilà pourquoi nous « poursuivons les choses qui favorisent la paix » en prenant l’initiative de régler les désaccords qui peuvent surgir entre nous (Rom. 14:19). De cette façon, nous contribuons à la paix et à l’unité de notre congrégation (Is. 60:18).
23. De quoi les serviteurs de Jéhovah se réjouissent-ils aujourd’hui ?
23 Quand les frères à la tête de l’œuvre ont annoncé la première mesure relative aux anciens dans La Tour de Garde de novembre 1895, ils ont également exprimé le souhait qui faisait l’objet de leurs prières : que cette nouvelle disposition aide les serviteurs de Dieu à « parvenir rapidement à l’unité dans la foi ». Avec le recul, nous sommes heureux de constater que l’affinage progressif en matière d’organisation auquel Jéhovah nous a soumis par l’intermédiaire de notre Roi a effectivement consolidé notre unité de culte (Ps. 99:4). En conséquence, les serviteurs de Jéhovah du monde entier se réjouissent aujourd’hui de marcher « dans le même esprit », de suivre « les mêmes traces » et de servir « le Dieu de paix » « épaule contre épaule » (2 Cor. 12:18 ; lire Tsephania 3:9).
a Le fruit de ce travail de recherche a été publié dans l’ouvrage de référence Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible.
b Voir l’article « Les anciens, “compagnons de travail pour notre joie” » dans La Tour de Garde du 15 janvier 2013.
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Les prédicateurs se défendent devant les tribunauxLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 13
Les prédicateurs se défendent devant les tribunaux
1, 2. a) Qu’ont fait les chefs religieux peu après la Pentecôte 33, mais comment les apôtres ont-ils réagi ? b) Pourquoi les apôtres ont-ils enfreint l’interdiction de prêcher ?
JÉRUSALEM, peu après la Pentecôte 33. La congrégation chrétienne n’existe que depuis quelques semaines. Pour Satan, c’est manifestement le bon moment pour agir s’il veut la détruire avant qu’elle ne soit trop solide. Il fait donc en sorte que les chefs religieux interdisent la prédication. Mais les apôtres continuent courageusement de prêcher, si bien que beaucoup d’hommes et de femmes deviennent « croyants au Seigneur » (Actes 4:18, 33 ; 5:14).
Les apôtres se sont réjouis « parce qu’ils avaient été jugés dignes d’être déshonorés pour son nom ».
2 Furieux, les adversaires ripostent, cette fois-ci en emprisonnant tous les apôtres. Mais, pendant la nuit, Jéhovah envoie un ange ouvrir les portes de la prison, et à l’aube les apôtres sont de nouveau en train de prêcher. Arrêtés encore une fois, ils sont traînés devant les chefs religieux, qui les accusent d’avoir enfreint le décret d’interdiction. Ils répondent hardiment : « Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes. » Hors d’eux-mêmes, les chefs veulent « les supprimer ». Mais à ce moment critique, le très estimé enseignant de la Loi Gamaliel les avertit : « Faites attention [...]. Ne vous occupez pas de ces hommes, mais laissez-les. » Contre toute attente, on écoute son conseil et on relâche les apôtres. Que font alors ceux-ci ? Nullement impressionnés, « ils continu[ent] sans arrêt à enseigner et à annoncer la bonne nouvelle concernant le Christ, Jésus » (Actes 5:17-21, 27-42 ; Prov. 21:1, 30).
3, 4. a) Quelle méthode éprouvée Satan a-t-il utilisée contre le peuple de Dieu ? b) Qu’allons-nous examiner dans ce chapitre et dans les deux suivants ?
3 C’était la première fois que des autorités s’en prenaient à la congrégation chrétienne, mais c’était loin d’être la dernière (Actes 4:5-8 ; 16:20 ; 17:6, 7). De nos jours, Satan continue d’influencer des adversaires du vrai culte pour qu’ils incitent les autorités à entraver la prédication. Ces opposants portent contre nous toutes sortes d’accusations. Les uns disent que nous troublons l’ordre public, d’autres nous traitent de séditieux, et d’autres encore nous font passer pour des vendeurs, des colporteurs. En temps utile, nos frères ont saisi la justice pour démonter ces accusations. À quoi ces procès ont-ils abouti ? En quoi êtes-vous concerné par des décisions de justice rendues il y a plusieurs dizaines d’années ? Arrêtons-nous sur quelques-unes de ces affaires et voyons comment elles ont contribué à « défendre la bonne nouvelle et [à] la faire reconnaître en justice » (Phil. 1:7).
4 Dans ce chapitre, nous verrons ce que nous avons fait pour défendre la liberté de prêcher. Dans les deux suivants, nous examinerons quelques-uns des combats juridiques que nous avons dû mener pour rester séparés du monde et vivre en citoyens du Royaume.
Fauteurs de troubles, ou défenseurs du Royaume de Dieu ?
5. Pourquoi des proclamateurs ont-ils été arrêtés à la fin des années 1930, et qu’ont alors envisagé de faire les frères à la tête de l’œuvre ?
5 À la fin des années 1930, aux États-Unis, des villes et des États veulent obliger les Témoins de Jéhovah à demander une sorte de permis de prêcher. Mais nos frères ne demandent pas ces autorisations, car une autorisation peut être annulée et aucune autorité n’est en droit de s’opposer au commandement de Jésus de prêcher le message du Royaume (Marc 13:10). Ce refus entraîne des centaines d’arrestations. Les frères à la tête de l’œuvre envisagent alors de se défendre devant les tribunaux. Ils veulent démontrer que ces restrictions portent atteinte au droit des Témoins de pratiquer librement leur religion. Un évènement survenu en 1938 donnera lieu à un procès décisif.
6, 7. Qu’est-il arrivé à la famille Cantwell ?
6 Le mardi 26 avril 1938 au matin, Newton Cantwell, 60 ans, sa femme, Esther, et leurs trois fils, Henry, Russell et Jesse — tous les cinq pionniers spéciaux — se préparent pour une journée de prédication à New Haven, ville du Connecticut. En fait, ils savent que leur absence risque de se prolonger. Pourquoi ? Ayant déjà été arrêtés plusieurs fois, ils s’attendent à ce que cela se reproduise. Mais cette perspective ne les refroidit pas. Ils arrivent à New Haven avec deux voitures. Newton conduit celle de la famille, dans laquelle se trouvent les phonographes portatifs et quantité de publications bibliques, tandis qu’Henry est au volant d’une voiture sonorisée. Quelques heures plus tard, comme prévu, la police intervient.
7 Russell, 18 ans, est arrêté le premier, puis c’est au tour de ses parents. De loin, Jesse, 16 ans, voit la police les emmener. Comme Henry, 22 ans, prêche dans un autre endroit de la ville, le jeune Jesse se retrouve tout seul. Qu’à cela ne tienne, armé de son phonographe, il continue de prêcher. Deux catholiques acceptent d’écouter l’enregistrement d’un discours de frère Rutherford intitulé « Ennemis ». Ce qu’ils entendent met tellement ces hommes en colère qu’ils veulent frapper Jesse. Celui-ci s’éloigne calmement, mais, peu après, un policier l’interpelle. Il finit donc au poste lui aussi. Si aucune charge n’est retenue contre sœur Cantwell, frère Cantwell et ses fils sont, eux, inculpés. Ils sont néanmoins libérés sous caution le jour même.
8. Pourquoi Jesse Cantwell a-t-il été déclaré coupable d’être un fauteur de troubles ?
8 Quelques mois plus tard, en septembre 1938, la famille Cantwell comparaît devant le tribunal de première instance de New Haven. Newton, Russell et Jesse sont condamnés pour avoir sollicité des dons sans autorisation. De plus, et ce malgré un appel interjeté auprès de la Cour suprême du Connecticut, Jesse sera déclaré également coupable d’atteinte à l’ordre public, autrement dit d’être un fauteur de troubles. Pourquoi ? Parce que les deux hommes qui ont écouté l’enregistrement prétendent que celui-ci insultait leur religion et qu’ils se sont sentis provoqués. Pour tenter de faire annuler ces décisions, on introduit alors un recours auprès de la Cour suprême des États-Unis, la plus haute juridiction du pays.
9, 10. a) Quelle décision la Cour suprême des États-Unis a-t-elle rendue dans l’affaire Cantwell ? b) Comment ses effets se font-ils encore sentir ?
9 À partir du 29 mars 1940, le juge Charles Hughes et ses huit assesseurs écoutent les arguments de frère Hayden Covington, l’avocat des Témoins de Jéhovaha. Quand le procureur du Connecticut expose les raisons qui, selon lui, font des Témoins des fauteurs de troubles, l’un des juges lui demande : « N’est-il pas exact que le message que Christ Jésus proclamait fut impopulaire en son temps ? » « Effectivement, répond le procureur, et si je me rappelle bien ma Bible, elle parle aussi de ce qui est arrivé à Jésus pour avoir proclamé ce message. » Déclaration qui en dit long ! Involontairement, le procureur vient d’assimiler les Témoins à Jésus, et l’État à ceux qui l’ont condamné. Le 20 mai 1940, la cour rend une décision unanime en notre faveur.
Hayden Covington (devant, au milieu), Glen How (à gauche) et quelques autres à la sortie d’un tribunal après une victoire.
10 Quel impact cette décision a-t-elle ? Elle élargit les garanties du libre exercice du culte en ce qu’aucune autorité — à l’échelle du pays, d’un État ou d’une ville — ne pourra plus restreindre la liberté de culte en invoquant la loi. Par ailleurs, la cour n’a constaté dans la conduite de Jesse « aucune [...] menace à la paix et à l’ordre publics ». Ce jugement établit donc clairement que les Témoins de Jéhovah ne sont pas des fauteurs de troubles. Quelle victoire ! Comment ses effets se font-ils encore sentir de nos jours ? Un Témoin avocat répond : « Le droit d’exercer notre culte librement, sans crainte de lui voir imposer des restrictions injustes, nous permet aujourd’hui de communiquer un message d’espoir aux gens qui vivent autour de nous. »
Séditieux, ou proclamateurs de la vérité ?
La haine ardente du Québec pour Dieu, pour Christ et pour la liberté, est un sujet de honte pour tout le Canada
11. Quelle campagne nos frères du Canada ont-ils organisée, et pourquoi ?
11 Au cours des années 1940, les Témoins du Canada subissent une opposition féroce. En 1946, pour dénoncer publiquement le mépris de l’État envers la liberté de culte, nos frères organisent une campagne de 16 jours durant laquelle ils distribuent un tract intitulé La haine ardente du Québec pour Dieu, pour Christ et pour la liberté, est un sujet de honte pour tout le Canada. Ce tract de quatre pages décrit les émeutes organisées par le clergé, les brutalités policières, ainsi que les violences perpétrées par des foules à l’encontre de nos frères de la province du Québec. « Les arrestations illégales des témoins de Jéhovah se continuent », y lit-on. « Il y a plus de 800 accusations portées contre les témoins de Jéhovah dans le Grand Montréal. »
12. a) Comment les adversaires ont-ils réagi à la distribution du tract ? b) De quel délit nos frères étaient-ils inculpés ? (voir aussi la note).
12 Le Premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, très proche du cardinal Villeneuve, réagit au tract en déclarant une « guerre sans merci » aux Témoins. Le nombre de procédures double rapidement, passant à 1 600. « La police nous arrêtait si souvent que nous avons cessé de compter », se rappellera une pionnière. Les proclamateurs qui sont pris à distribuer le tract sont inculpés de diffusion d’écrits séditieuxb.
13. Qui ont été les premiers à être jugés pour sédition, et quel verdict le juge a-t-il rendu ?
13 En 1947, frère Aimé Boucher et ses filles, Gisèle et Lucille, âgées respectivement de 18 et 11 ans, sont les premiers à être jugés pour sédition. Ils ont effectivement distribué des tracts Haine ardente du Québec près de leur ferme, dans les collines au sud de Québec, mais il est difficile de voir en eux des fauteurs de troubles sans foi ni loi. Frère Boucher est un homme humble et doux qui s’occupe paisiblement de sa petite ferme et se rend de temps en temps en ville avec sa charrette. Sa famille a pourtant subi quelques-uns des mauvais traitements mentionnés dans le tract. Leur innocence crève les yeux, mais le juge de première instance, qui déteste les Témoins, refuse de la reconnaître. Il prend le parti de l’accusation, qui soutient que, le tract incitant à la malveillance, les Boucher sont coupables. Son point de vue se résume donc ainsi : Dire la vérité est un crime ! Aimé et Gisèle sont condamnés pour diffamation séditieuse, et la petite Lucille elle-même a droit à deux jours de prison. Les frères font appel devant la Cour suprême du Canada, la plus haute juridiction du pays, qui accepte d’entendre l’affaire.
14. Comment les frères du Québec ont-ils réagi à la persécution ?
14 Pendant ce temps, nos courageux frères et sœurs du Québec continuent de prêcher le Royaume. La fréquence et la violence des agressions ne diminuent pas, mais les résultats sont là : Au cours des quatre années qui suivent la diffusion du tract en 1946, le nombre des Témoins au Québec passe de 300 à 1 000c !
15, 16. a) Quelle décision la Cour suprême du Canada a-t-elle rendue dans l’affaire Boucher ? b) Quel effet cette victoire a-t-elle eu sur nos frères et sur d’autres ?
15 En juin 1950, les neuf juges de la Cour suprême du Canada en formation plénière examinent l’affaire Boucher. Six mois plus tard, le 18 décembre, ils rendent une décision en notre faveur. Frère Glen How, l’un de nos avocats, expliquera que la cour a accepté l’argument de la défense selon lequel la « sédition » sous-entend l’incitation à la violence ou à l’insurrection contre le gouvernement. Or le tract « ne contenait, observera-t-il, aucune incitation de ce genre et constituait, dès lors, un exercice légal de la liberté d’expression ». Et de conclure : « J’étais aux premières loges pour constater que Jéhovah nous avait accordé la victoired. »
16 La décision de la Cour suprême constitue une victoire retentissante pour le Royaume de Dieu. Elle permet de classer 122 autres affaires dans lesquelles des Témoins du Québec sont inculpés de sédition. Elle accorde aussi aux citoyens du Canada, et du Commonwealth en général, la liberté de s’exprimer sur les méthodes de l’État. Enfin, elle stoppe net l’attaque menée par le tandem Église-État contre les libertés des Témoins de Jéhovahe.
Colporteurs, ou messagers du Royaume de Dieu ?
17. Comment des autorités essaient-elles parfois de limiter notre activité de prédication ?
17 Les chrétiens du Ier siècle n’étaient pas « des colporteurs de la parole de Dieu » ; les serviteurs de Jéhovah d’aujourd’hui non plus (lire 2 Corinthiens 2:17). Pourtant, des autorités essaient parfois de limiter nos activités en se servant de lois sur le commerce. Considérons deux affaires éloquentes sous ce rapport.
18, 19. Comment les autorités danoises ont-elles tenté de restreindre notre œuvre de prédication ?
18 Danemark. Une loi interdisant la vente d’imprimés sans permis de colportage entre en vigueur le 1er octobre 1932. Nos frères ne demandent aucune autorisation. Le lendemain, cinq proclamateurs prêchent toute la journée à Roskilde, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la capitale, Copenhague. Le soir, l’un d’entre eux manque. August Lehmann a été arrêté pour vente sans permis.
19 Lors de sa comparution, le 19 décembre 1932, frère Lehmann admet s’être présenté chez les gens pour leur proposer des publications bibliques, mais conteste l’accusation de colportage. Le tribunal lui donne raison, déclarant : « Le prévenu [...] est en mesure de subvenir à ses besoins, et il n’a retiré aucun avantage financier ni n’en avait l’intention. Ses activités lui ont au contraire coûté de l’argent. » Les juges estiment que l’activité de frère Lehmann ne peut être « assimilée à du commerce ». Mais les adversaires sont bien décidés à restreindre l’œuvre de prédication dans le pays (Ps. 94:20). L’accusation porte l’affaire jusque devant la Cour suprême du Danemark. Comment nos frères réagissent-ils ?
20. Quelle décision la Cour suprême du Danemark a-t-elle rendue, et comment nos frères et sœurs ont-ils réagi ?
20 La semaine précédant l’examen de l’affaire par la Cour suprême, les Témoins de tout le pays intensifient leur activité dans le ministère. Le mardi 3 octobre 1933, la cour fait connaître sa décision. Elle confirme le premier jugement, selon lequel frère Lehmann n’a pas enfreint la loi. Nos frères et sœurs danois peuvent donc continuer de prêcher librement. Reconnaissants à Jéhovah de leur avoir accordé cette victoire, ils redoublent d’ardeur dans l’activité. Depuis lors, la prédication s’est poursuivie sans autre ingérence de l’État.
De courageux Témoins danois dans les années 1930.
21, 22. Quelle décision la Cour suprême des États-Unis a-t-elle rendue dans l’affaire Murdock ?
21 États-Unis. Le dimanche 25 février 1940, huit proclamateurs, dont Robert Murdock, un pionnier, sont arrêtés alors qu’ils prêchent à Jeannette, ville voisine de Pittsburgh, en Pennsylvanie. On les accuse d’avoir proposé des écrits sans avoir au préalable acheté un permis. L’affaire est jugée par plusieurs tribunaux, et elle finit par être portée devant la Cour suprême des États-Unis, qui accepte de l’examiner.
22 Le 3 mai 1943, la Cour suprême donne raison aux Témoins de Jéhovah. Elle s’oppose à l’obligation d’obtenir un permis, au motif que c’est exiger un impôt pour bénéficier « d’un droit garanti par la constitution fédérale ». Elle annule donc l’arrêté municipal, au motif qu’il constitue une « atteinte à la liberté de la presse et une entrave au libre exercice de la religion ». Exprimant l’opinion de la majorité de la cour à propos de l’activité des Témoins, le juge William Douglas déclare : « C’est plus que de la prédication ; c’est plus que de la distribution de publications religieuses. C’est les deux à la fois. » « Cette forme d’activité religieuse, ajoute-t-il, s’élève au même rang que le culte pratiqué dans les églises et que la prédication en chaire. »
23. Quelle importance les victoires juridiques remportées en 1943 ont-elles aujourd’hui ?
23 Avec cet arrêt, le peuple de Dieu remporte une victoire décisive. Confirmation est apportée que nous sommes bien des ministres chrétiens, et non des représentants de commerce. En cette journée mémorable, nous gagnons (en comptant l’affaire Murdock) 12 des 13 affaires soumises à la Cour suprême. Plus récemment, ces décisions ont fait jurisprudence pour des affaires dans lesquelles nos adversaires ont de nouveau contesté notre droit de prêcher le message du Royaume en public et de maison en maison.
« Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes »
24. Que faisons-nous quand un gouvernement nous interdit de prêcher ?
24 Nous sommes évidemment très heureux quand nous pouvons prêcher le Royaume librement. Mais quand un gouvernement interdit notre œuvre ? Comme les apôtres, « nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes » (Actes 5:29 ; Mat. 28:19, 20). Aussi, nous nous adaptons, sans pour autant arrêter de prêcher. Nous faisons également appel à la justice pour tenter de faire lever l’interdiction. Considérons deux exemples.
25, 26. Pourquoi la Cour suprême du Nicaragua a-t-elle été saisie, et quelle décision a-t-elle rendue ?
25 Nicaragua. Le 19 novembre 1952, à Managua, le missionnaire et serviteur de filiale Donovan Munsterman se présente devant le capitaine Arnoldo García, chef des services de l’immigration. Celui-ci l’a convoqué pour l’informer que tous les Témoins de Jéhovah du pays ont « interdiction de continuer de prêcher leurs doctrines et de développer leurs activités religieuses ». En guise d’explication, il précise que les Témoins ne sont pas autorisés par le gouvernement à évangéliser et qu’on les accuse d’être communistes. Qui les accuse ? Le clergé catholique.
Au Nicaragua, pendant l’interdiction.
26 Frère Munsterman en appelle immédiatement au ministère en charge des cultes, ainsi qu’au président Somoza, mais en vain. Les frères prennent donc des précautions. Ils ferment les Salles du Royaume, se réunissent par petits groupes et, tout en continuant de prêcher, suspendent le témoignage dans les rues. Parallèlement, ils déposent un référé devant la Cour suprême pour faire annuler l’interdiction. La presse commente largement l’interdiction et le contenu de la requête. Finalement, le 19 juin 1953, la Cour suprême publie sa décision. Les juges se sont prononcés unanimement en notre faveur, estimant que l’interdiction est contraire à la Constitution, qui garantit la liberté d’expression, de conscience et de manifestation de ses croyances. Ils ont également ordonné que les relations entre le gouvernement du Nicaragua et les Témoins de Jéhovah soient ramenées à leur état initial.
27. Pourquoi la décision de la Cour a-t-elle surpris les habitants du Nicaragua, et de quoi nos frères étaient-ils persuadés ?
27 Les Nicaraguayens sont très surpris de cette décision en notre faveur. L’influence du clergé est telle que, jusqu’alors, la Cour suprême a évité d’entrer en conflit avec lui. Les représentants du gouvernement sont eux aussi trop puissants pour que la cour ose généralement aller à l’encontre de leurs décisions. De leur côté, nos frères sont persuadés qu’ils doivent cette victoire à la protection de notre Roi et à leur persévérance dans la prédication (Actes 1:8).
28, 29. Que s’est-il passé d’inattendu au Zaïre au milieu des années 1980 ?
28 Zaïre. Au milieu des années 1980, il y a environ 35 000 Témoins au Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo). Pour répondre au développement de l’œuvre du Royaume, de nouveaux locaux pour la filiale sont en construction. En décembre 1985, une assemblée internationale se tient dans la capitale, Kinshasa ; le stade de la ville accueille 32 000 personnes, dont des délégués du monde entier. Mais le vent va bientôt tourner.
29 Frère Marcel Filteau, un Québecois qui a connu la persécution du gouvernement Duplessis, est alors missionnaire au Zaïre. Il racontera plus tard : « Le 12 mars 1986, on a remis aux frères responsables une lettre déclarant que l’association des Témoins de Jéhovah du Zaïre était désormais illégale. » L’interdiction est signée du président du pays, Mobutu Sese Seko.
30. Quelle lourde décision le Comité de la filiale devait-il prendre, et qu’a-t-il décidé ?
30 Le lendemain, la radio nationale annonce : « Nous n’entendrons plus jamais parler des Témoins de Jéhovah [au Zaïre]. » Immédiatement, la persécution s’abat. Des Salles du Royaume sont détruites, nos frères dépouillés, arrêtés, emprisonnés, battus. Des enfants sont jetés en prison. Le 12 octobre 1988, le gouvernement confisque nos biens, et la garde civile s’installe dans les locaux de la filiale. Les frères sollicitent le président Mobutu, mais n’obtiennent aucune réponse. À ce stade, le Comité de la filiale doit prendre une lourde décision : Faut-il saisir la Cour suprême ou attendre ? Le coordinateur du Comité de la filiale est alors Timothy Holmes, un missionnaire. Il se rappellera par la suite : « Nous avons demandé à Jéhovah de nous accorder sa sagesse et sa direction. » Après avoir prié et discuté, le comité estime que ce n’est pas le bon moment pour saisir la justice. On va donc d’abord s’occuper des frères et sœurs, et trouver des moyens pour que la prédication se poursuive.
« Pendant toute la période du procès, nous avons vu comment Jéhovah peut changer les choses. »
31, 32. Quelle décision surprenante la Cour suprême du Zaïre a-t-elle rendue, et quel effet a-t-elle eu sur nos frères ?
31 Les années passent. La pression sur nos frères se relâche, le respect des droits de l’homme progresse dans le pays. Le Comité de la filiale se dit que le moment est venu de contester l’interdiction devant la Cour suprême. Contre toute attente, la requête est acceptée. Le 8 janvier 1993, près de sept ans après le décret présidentiel, la Cour déclare que l’action du gouvernement à l’encontre des Témoins était illégale et elle lève l’interdiction. Incroyable ! Des juges viennent d’annuler une décision du président au risque de leur vie. Témoignage de frère Holmes : « Pendant toute la période du procès, nous avons vu comment Jéhovah peut changer les choses » (Dan. 2:21). Cette victoire fortifie la foi de nos frères. Ils comprennent que le Roi Jésus a guidé ses serviteurs pour qu’ils sachent quand et comment agir.
Les Témoins de République démocratique du Congo sont heureux de pouvoir adorer Jéhovah librement.
32 Une fois l’interdiction levée, la filiale a été autorisée à faire venir des missionnaires, à construire de nouvelles installations et à importer des publicationsf. Quelle joie pour les serviteurs de Dieu du monde entier d’observer comment Jéhovah veille sur la prospérité spirituelle de son peuple ! (Is. 52:10).
« Jéhovah est mon aide »
33. Que prouve l’issue des quelques batailles juridiques examinées dans ce chapitre ?
33 L’issue de ces quelques batailles juridiques prouve que Jésus a tenu sa promesse : « Je vous donnerai une bouche et une sagesse, à quoi tous vos adversaires ensemble ne pourront résister ou contredire » (lire Luc 21:12-15). Il est clair que Jéhovah a parfois suscité des Gamaliel modernes pour protéger son peuple et a incité des juges et des avocats à défendre courageusement la justice. Il a ainsi neutralisé les armes de nos adversaires (lire Isaïe 54:17). Rien ne peut arrêter l’œuvre de Dieu.
34. Qu’y a-t-il de si remarquable dans nos victoires juridiques, et qu’attestent-elles ? (voir aussi l’encadré « De grandes victoires qui ont favorisé la prédication »).
34 Qu’y a-t-il de si remarquable dans ces victoires ? Pensez à ceci : Les Témoins de Jéhovah ne sont ni très en vue ni influents. Nous ne participons pas aux votes politiques, ni aux campagnes électorales, ni n’essayons d’influencer les candidats. De plus, ceux d’entre nous qui comparaissent devant de hautes juridictions sont généralement perçus comme « sans instruction et [...] ordinaires » (Actes 4:13). Humainement parlant, les juges n’ont donc guère de raisons de nous venir en aide en donnant tort à nos puissants adversaires religieux et politiques. Et pourtant, combien de fois n’ont-ils pas tranché en notre faveur ? Nos victoires juridiques attestent que nous marchons « sous le regard de Dieu, en compagnie de Christ » (2 Cor. 2:17). Aussi, comme Paul nous déclarons : « Jéhovah est mon aide ; je n’aurai pas peur » (Héb. 13:6).
a Cantwell contre État du Connecticut a été la première des 43 affaires dans lesquelles frère Hayden Covington a assuré la défense des frères devant la Cour suprême des États-Unis. Frère Covington est mort en 1978. Sa veuve, Dorothy, a servi Dieu fidèlement jusqu’à sa mort en 2015, à l’âge de 92 ans.
b Le chef d’accusation reposait sur une loi de 1606 qui autorisait un jury à déclarer coupable un individu dont les propos étaient perçus comme une incitation à la malveillance, et ce même si ces propos étaient vrais.
c En 1950, il y avait 164 serviteurs à plein temps au Québec, dont 63 Guiléadites qui avaient accepté cette affectation tout en sachant que des conditions très difficiles les attendaient.
d Frère Glen How était un avocat courageux qui, de 1943 à 2003, a défendu magistralement les Témoins de Jéhovah du Canada et d’autres pays dans des centaines d’affaires.
e Pour en savoir plus sur l’affaire Boucher, voir l’article « La bataille n’est pas la vôtre, mais celle de Dieu », dans Réveillez-vous ! du 22 avril 2000, pages 18-24.
f Quand la garde civile a fini par évacuer la propriété de la filiale, on avait déjà construit de nouvelles installations ailleurs.
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Fidèles au gouvernement divin et à lui seulLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 14
Fidèles au gouvernement divin et à lui seul
1, 2. a) Quel principe a guidé les disciples de Jésus jusqu’à notre époque ? b) Qu’ont essayé de faire nos ennemis, et avec quel résultat ?
DEVANT Pilate, le plus haut juge séculier de la nation juive, Jésus a énoncé un principe qui a guidé ses vrais disciples jusqu’à notre époque. Il a dit : « Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume n’est pas d’ici » (Jean 18:36). Pilate a fait exécuter Jésus, mais sa victoire a été de courte durée, puisque Jésus a été ressuscité. Les dirigeants du puissant Empire romain ont essayé de faire disparaître les chrétiens, mais sans succès. Ceux-ci ont répandu le message du Royaume dans tout le monde d’alors (Col. 1:23).
2 Après que le Royaume a été établi en 1914, certaines des plus redoutables puissances militaires de l’Histoire ont tenté d’anéantir le peuple de Dieu. Aucune n’y est parvenue. Bien des gouvernements et des groupes politiques ont voulu nous obliger à prendre parti dans leurs conflits. Ils n’ont pas réussi à nous diviser. Nous avons beau appartenir à presque toutes les nations de la terre, nous formons une communauté mondiale unie qui reste strictement neutre par rapport aux questions politiques. Cette unité est une preuve évidente que le Royaume de Dieu est en action et que le Roi Jésus Christ continue de diriger, d’affiner et de protéger ses sujets. Nous allons voir comment à travers quelques-unes des victoires juridiques qu’il nous a accordées, à nous qui ne faisons « pas partie du monde » (Jean 17:14). Cet examen renforcera notre foi.
Une question incontournable
3, 4. a) Quels évènements se sont produits à l’époque de la naissance du Royaume ? b) Les serviteurs de Dieu ont-ils toujours bien compris la question de la neutralité ? Expliquez.
3 Après l’établissement du Royaume, une guerre a éclaté au ciel, et Satan a été jeté sur terre (lire Révélation 12:7-10, 12). Sur terre précisément, une autre guerre faisait rage et celle-ci allait mettre à l’épreuve la détermination des serviteurs de Dieu. Bien que résolus à imiter Jésus en ne faisant pas partie du monde, au début ces chrétiens ne comprenaient pas totalement ce qu’impliquait se tenir à l’écart des questions politiques.
4 Par exemple, le tome VI de L’Aurore du Milléniuma, publié en 1904 (1916 en fr.), encourageait les chrétiens à ne pas prendre part aux guerres. Cependant, il disait aussi qu’en cas de mobilisation il fallait essayer d’être affecté dans une unité non-combattante. Si on n’y arrivait pas et si on était envoyé au combat, on devait veiller à ne surtout pas tuer. Commentaire de Herbert Senior, un frère britannique baptisé en 1905 : « Les frères étaient dans la confusion. Faute d’instructions claires, ils ne savaient pas s’il fallait ou non accepter de rejoindre l’armée, même si c’était comme non-combattant. »
5. Comment La Tour de Garde de novembre 1915 a-t-elle commencé à affiner notre compréhension ?
5 Le numéro de novembre 1915 de La Tour de Garde a commencé à affiner notre compréhension de cette question. À propos des recommandations faites dans Les Études des Écritures, on y lisait : « Nous nous demandons s’il n’y a pas là [une compromission] avec la conscience. » Mais si un chrétien risquait d’être fusillé pour son refus de porter l’uniforme et de servir dans l’armée ? L’article tenait ce raisonnement : « Y a-t-il plus de déshonneur à être fusillé en voulant rester fidèle au Prince de la paix et en refusant de lui désobéir qu’à être tué sous la bannière des rois ou gouvernements terrestres, en ayant l’air de soutenir leur cause et en se livrant à des compromissions à l’égard des enseignements de notre Roi céleste, en apparence tout au moins ? En ce qui nous concerne, nous préférons le premier genre de mort au second, car nous aimons mieux mourir pour rester fidèles à notre Roi céleste. » Affirmation forte, mais qui n’empêchait pas cette conclusion : « Nous n’imposons pas cette ligne de conduite, nous nous bornons à la présenter, à l’envisager. »
6. Que retirez-vous de l’exemple de frère Senior ?
6 Des frères ont tout de suite compris et ont agi en conséquence. Frère Senior était l’un d’eux : « Pour moi, dans le principe, il n’y avait aucune différence entre décharger des munitions d’un navire [service non-combattant] et les charger dans un canon pour les tirer » (Luc 16:10). Sa position l’a conduit en prison. Avec quatre autres frères et des hommes qui, pour certains, agissaient aussi par conviction religieuse, il a été enfermé à la prison de Richmond, en Grande-Bretagne. Ce groupe d’objecteurs de conscience a par la suite été appelé les seize de Richmond. À un moment donné, lui et quelques autres ont été transférés secrètement en France, sur le front. Là, on les a condamnés à mort, alignés devant un peloton d’exécution... mais pas exécutés. Leur peine a finalement été commuée en dix ans de prison.
« J’ai compris que les serviteurs de Dieu devaient être en paix avec tous, même si la guerre menaçait » Simon Kraker (voir paragraphe 7).
7. Qu’est-ce que le peuple de Jéhovah comprenait mieux au début de la Seconde Guerre mondiale ?
7 Au début de la Seconde Guerre mondiale, le peuple de Jéhovah comprenait mieux ce qu’implique la neutralité et ce qu’il faut faire pour imiter Jésus (Mat. 26:51-53 ; Jean 17:14-16 ; 1 Pierre 2:21). Voici par exemple ce qu’on pouvait lire dans un article marquant intitulé « Neutralité », paru dans La Tour de Garde de janvier 1940 : « Le principe qui doit guider le peuple de l’alliance est celui d’une stricte neutralité. » Frère Simon Kraker, qui deviendra membre du siège mondial (Brooklyn), a dit que, grâce à cet article, il avait « compris que les serviteurs de Dieu devaient être en paix avec tous, même si la guerre menaçait ». Cette nourriture spirituelle tombait à point nommé pour préparer nos frères à une attaque sans précédent menée contre leur fidélité au Royaume.
Un « fleuve » d’opposition
8, 9. Comment la prophétie de l’apôtre Jean s’est-elle réalisée ?
8 L’apôtre Jean a prophétisé qu’après la naissance du Royaume en 1914, le dragon, Satan le Diable, tenterait d’en anéantir les sujets en vomissant de sa gueule un fleuve symboliqueb (lire Révélation 12:9, 15). Comment cette prophétie s’est-elle réalisée ? À partir des années 1920, l’opposition a déferlé sur le peuple de Dieu. Comme beaucoup d’autres frères qui vivaient en Amérique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale, frère Kraker a été mis en prison en raison de sa fidélité au Royaume. En fait, pendant cette période, plus des deux tiers des personnes détenues dans les prisons fédérales des États-Unis pour objection de conscience de nature religieuse étaient des Témoins de Jéhovah.
9 L’objectif du Diable et de ses agents était de briser l’intégrité des sujets du Royaume, où qu’ils vivent. Afrique, États-Unis, Europe : partout, les Témoins ont été traînés devant tribunaux et commissions. Déterminés à rester neutres, ils ont été emprisonnés, battus, estropiés. En Allemagne, ils ont payé au prix fort leur refus de faire le salut hitlérien et de participer à l’effort de guerre. On estime que 6 000 Témoins sont passés par les camps nazis ; sur ce nombre, plus de 1 600 — allemands et autres — ont péri aux mains de leurs bourreaux. Malgré tout, le Diable a été incapable de causer un tort irréparable au peuple de Dieu (Marc 8:34, 35).
La « terre » avale le « fleuve »
10. Que symbolise la « terre », et comment est-elle intervenue en faveur du peuple de Dieu ?
10 La prophétie transmise par l’apôtre Jean révélait que la « terre », c’est-à-dire les éléments plutôt modérés de ce système, viendrait en aide au peuple de Dieu en avalant le « fleuve » de persécution. Comment cela s’est-il réalisé ? Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la « terre » est souvent intervenue en faveur des sujets du Royaume messianique (lire Révélation 12:16). C’est ainsi que de hautes juridictions ont, par leurs décisions, protégé les droits des Témoins de Jéhovah à refuser de servir dans l’armée ou de participer à des cérémonies patriotiques. Considérons tout d’abord quelques-unes des grandes victoires que Jéhovah nous a accordées à propos du service militaire (Ps. 68:20).
11, 12. Quelles difficultés frère Sicurella et frère Thlimmenos ont-ils rencontrées, et quelle a été l’issue de ces deux affaires ?
11 États-Unis. Anthony Sicurella est élevé par des parents Témoins de Jéhovah. Il est baptisé à l’âge de 15 ans et, à 21 ans, il se fait enregistrer auprès du bureau de recensement comme ministre religieux. Deux ans plus tard, en 1950, il demande à figurer plutôt comme objecteur de conscience. Malgré l’avis favorable du Bureau fédéral d’enquêtes (FBI), le ministère de la Justice rejette sa requête. Après une succession de jugements, l’affaire est portée devant la Cour suprême des États-Unis, qui infirme la décision de la juridiction inférieure et donne raison à frère Sicurella. Cet arrêt fera jurisprudence pour d’autres citoyens américains objecteurs de conscience.
12 Grèce. En 1983, Iakovos Thlimmenos est condamné pour insubordination parce qu’il a refusé l’habit militaire. À sa sortie de prison, il postule à une place d’expert-comptable ; sa candidature est rejetée à cause de son casier judiciaire. Il saisit la justice, mais perd systématiquement devant les juridictions grecques. Il en appelle alors à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). En 2000, la Grande Chambre de la CEDH, constituée de 17 juges, rend une décision en sa faveur et établit par là-même un précédent concernant la discrimination. Avant cela, plus de 3 500 frères grecs ayant été emprisonnés en raison de leur neutralité avaient un casier judiciaire. À la suite de cette décision, la Grèce adopte une loi qui supprime le casier de ces frères. Par ailleurs, une loi adoptée quelques années plus tôt qui autorisait tous les citoyens grecs à effectuer un service civil de remplacement est réaffirmée lors de la révision de la constitution.
« Avant d’entrer dans la salle d’audience, j’ai prié Jéhovah très fort, et j’ai senti alors qu’il me donnait le calme » Ivailo Stefanov (voir paragraphe 13).
13, 14. Quelles leçons tirez-vous des affaires ayant concerné Ivailo Stefanov et Vahan Bayatyan ?
13 Bulgarie. En 1994, Ivailo Stefanov, 19 ans, est appelé sous les drapeaux. Il refuse d’être incorporé ou d’effectuer un service non-combattant sous administration militaire. Condamné à 18 mois de prison, il fait appel, faisant valoir son droit à l’objection de conscience. Son cas est finalement porté devant la CEDH. En 2001, avant l’examen de l’affaire, une solution à l’amiable est trouvée. Le gouvernement bulgare accorde l’amnistie non seulement à frère Stefanov, mais aussi à tous les citoyens bulgares disposés à accomplir un service civil de remplacementc.
14 Arménie. En 2001, Vahan Bayatyan a l’âge d’être incorporé pour le service militaired. Il explique que sa conscience ne lui permet pas de servir dans l’armée, mais aucune juridiction du pays n’accepte sa position. En septembre 2002, il commence à purger une peine de deux ans et demi de prison ; il est libéré au bout de dix mois et demi. Entre temps, il a introduit un recours auprès de la CEDH, qui veut bien examiner l’affaire. La décision, rendue le 27 octobre 2009, est malheureusement négative. Tout espoir semble perdu pour les frères arméniens qui sont confrontés à la question du service militaire. Cependant, la Grande Chambre de la CEDH réexamine l’affaire et, le 7 juillet 2011, elle rend un jugement favorable à Vahan Bayatyan. C’est la première fois que la CEDH reconnaît que l’objection de conscience pour motif religieux relève du droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Cette décision protégera désormais les droits tant des Témoins de Jéhovah que de centaines de millions de citoyens des pays membres du Conseil de l’Europee.
Les frères d’Arménie libérés de prison après la décision favorable de la CEDH.
Les cérémonies patriotiques
15. Pourquoi les serviteurs de Jéhovah s’abstiennent-ils de participer à des cérémonies patriotiques ?
15 Les serviteurs de Jéhovah restent fidèles au Royaume messianique en refusant le service militaire, mais aussi en s’abstenant respectueusement de participer à des cérémonies patriotiques. Depuis la Seconde Guerre mondiale en particulier, une vague de ferveur nationaliste balaie la planète. De nombreux pays exigent de leurs citoyens qu’ils prouvent leur attachement à la patrie en récitant un serment d’allégeance, en chantant l’hymne national ou en saluant le drapeau. Pour notre part, c’est à Jéhovah que nous vouons un attachement exclusif (Ex. 20:4, 5). Cela nous a valu un flot de persécutions. Mais Jéhovah s’est de nouveau servi de la « terre », qui a avalé une partie de cette opposition. Voyons quelques victoires remarquables qu’il nous a accordées dans ce domaine par l’intermédiaire de Christ (Ps. 3:8).
16, 17. Qu’est-il arrivé à Lillian et William Gobitas, et quelle leçon en tirez-vous ?
16 États-Unis. En 1940, dans l’affaire Secteur scolaire de Minersville contre Gobitis, la Cour suprême des États-Unis donne tort aux Témoins de Jéhovah à 8 voix contre 1. Par fidélité à Jéhovah, Lillian Gobitasf, 12 ans, et son frère William, 10 ans, ont refusé de saluer le drapeau et de réciter le serment d’allégeance, ce qui leur a valu d’être renvoyés de l’école. La Cour suprême estime que l’école a agi dans l’intérêt de l’« unité nationale » et que la sanction infligée est donc conforme à la constitution. Ce jugement met le feu aux poudres. D’autres enfants de Témoins sont renvoyés de leur école, des adultes perdent leur travail et des proclamateurs sont violemment pris à partie par des foules. Selon le livre L’éclat de notre pays (angl.), la « persécution des Témoins entre 1941 et 1943 constitue la plus forte flambée d’intolérance religieuse qu’a connue l’Amérique du XXe siècle ».
17 La victoire des ennemis de Dieu est éphémère. En 1943, la Cour suprême se penche sur un cas similaire, l’affaire Académie de Virginie occidentale contre Barnette. Cette fois-ci, elle nous donne raison. C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis que la Cour suprême fait volte-face si rapidement. À la suite de cette décision, la persécution ouverte dont sont victimes nos frères et sœurs diminue notablement. Cette victoire a pour avantage supplémentaire de consolider les droits de tous les citoyens des États-Unis.
18, 19. Qu’est-ce qui, selon lui, a aidé Pablo Barros à rester fort, et comment d’autres serviteurs de Jéhovah peuvent-ils imiter son exemple ?
18 Argentine. En 1976, Pablo et Hugo Barros, âgés respectivement de huit et sept ans, sont renvoyés de leur école pour ne pas avoir participé à une cérémonie de salut au drapeau. Auparavant, la directrice a déjà bousculé Pablo et l’a frappé à la tête. Elle a également gardé les deux garçons une heure après la classe pour tenter de les forcer à prendre part aux cérémonies. Se rappelant cette épreuve, Pablo dira par la suite : « Sans l’aide de Jéhovah, je n’aurais jamais pu résister à toute cette pression et rester intègre. »
19 La justice ayant été saisie, le juge donne raison à l’école. Mais, en 1979, la Cour suprême d’Argentine casse la décision de la juridiction inférieure. « Ladite punition [le renvoi], explique-t-elle, est contraire au droit constitutionnel d’apprendre (article 14) et au devoir de l’État d’assurer une instruction primaire (article 5). » Cette victoire profite à un millier d’enfants de Témoins. Elle évite à certains d’être renvoyés et permet à d’autres, comme Pablo et Hugo, de retourner à l’école publique.
De nombreux jeunes Témoins sont restés fidèles dans les épreuves.
20, 21. Qu’est-ce qui, dans l’affaire concernant Roel et Emily Embralinag, renforce votre foi ?
20 Philippines. En 1990, Roel Embralinagg, neuf ans, et sa sœur Emily, dix ans, ainsi que plus de 65 autres élèves Témoins de Jéhovah, sont renvoyés de leurs écoles pour ne pas avoir salué le drapeau. Le papa des deux enfants, Leonardo, intervient auprès des autorités scolaires, mais sans succès. De fil en aiguille, il finit par introduire un recours devant la Cour suprême. Il n’a ni argent ni avocat. La famille prie intensément Jéhovah de lui accorder sa direction. Pendant ce temps, les enfants sont la cible de moqueries et d’insultes. N’ayant aucune formation juridique, Leonardo pense qu’il n’a aucune chance de gagner le procès.
21 En définitive, la famille est représentée par Felino Ganal, un avocat ayant travaillé dans l’un des plus prestigieux cabinets juridiques du pays. Au moment du procès, il a quitté ce cabinet et est devenu Témoin de Jéhovah. À l’unanimité, les juges de la Cour suprême se prononcent en notre faveur et annulent les avis d’exclusion. Pour ceux qui ont voulu briser l’intégrité des serviteurs de Dieu, c’est un nouvel échec.
La neutralité mène à l’unité
22, 23. a) Comment se fait-il que nous ayons remporté tant de victoires juridiques marquantes ? b) Que prouve l’existence de notre paisible communauté mondiale ?
22 Comment se fait-il que le peuple de Jéhovah ait remporté tant de victoires juridiques marquantes ? Nous n’avons aucun poids politique. Pourtant, dans un pays après l’autre, d’un tribunal à l’autre, des juges équitables nous ont protégés des assauts acharnés de nos adversaires et ont, du même coup, établi des précédents en matière de droit constitutionnel. Comment douter que nous n’avons gagné ces batailles que grâce au soutien de Christ ? (lire Révélation 6:2). Cela dit, pourquoi livrons-nous ces combats ? Ce n’est pas pour réformer le système juridique, mais simplement pour pouvoir servir notre Roi sans entraves (Actes 4:29).
23 Au milieu d’un monde divisé par les luttes politiques et empoisonné par la haine, Jésus Christ a béni nos efforts pour rester neutres. Satan, lui, a échoué dans ses tentatives pour nous vaincre en suscitant la division parmi nous. Le Royaume a aujourd’hui des millions de sujets qui « n’appren[nent] plus la guerre ». L’existence même de notre paisible communauté mondiale est un miracle, une preuve de plus que le Royaume de Dieu est en action ! (Is. 2:4).
a Ce tome est également connu sous le titre La Nouvelle Création. La série L’Aurore du Millénium a été appelée par la suite Études des Écritures.
b Pour plus de détails sur cette prophétie, voir La Révélation. Le grand dénouement est proche !, chapitre 27, pages 184-186.
c L’accord prévoit également que le gouvernement bulgare propose à tous les objecteurs de conscience un service civil de remplacement sous administration civile.
d Pour un récit complet de cette affaire, voir l’article « La Cour européenne garantit le droit à l’objection de conscience » dans le numéro du 1er novembre 2012 de La Tour de Garde.
e En 20 ans, le gouvernement arménien a emprisonné plus de 450 jeunes Témoins. Les derniers d’entre eux ont été libérés en novembre 2013.
f Le nom de famille a été mal orthographié dans le compte rendu du jugement.
g Le nom de famille a été incorrectement orthographié Ebralinag dans le compte rendu du jugement.
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Combats pour la liberté de culteLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 15
Combats pour la liberté de culte
1, 2. a) Qu’est-ce qui prouve que vous êtes citoyen du Royaume de Dieu ? b) Pourquoi les Témoins de Jéhovah doivent-ils parfois lutter pour la liberté religieuse ?
ÊTES-VOUS citoyen du Royaume de Dieu ? Bien sûr puisque vous êtes Témoin de Jéhovah ! Mais qu’est-ce qui prouve votre citoyenneté ? Ni un passeport ni quelque autre document officiel. Non, la preuve de votre citoyenneté réside dans votre façon d’adorer Jéhovah Dieu. Le vrai culte ne se limite pas à des croyances. Il implique aussi des actions, autrement dit l’obéissance aux lois du Royaume. Ce culte englobe tous les aspects de notre vie, y compris l’éducation de nos enfants et la manière dont nous abordons certaines questions médicales.
2 Malheureusement, le monde dans lequel nous vivons ne respecte pas toujours cette citoyenneté qui nous tient tant à cœur ni ce qu’elle exige de nous. Des gouvernements ont essayé d’imposer des restrictions à notre culte, voire de l’éliminer purement et simplement. Les sujets de Christ doivent donc parfois défendre leur liberté d’obéir aux lois de leur Roi. Faut-il s’en étonner ? Non. Aux temps bibliques, il est souvent arrivé au peuple de Jéhovah de devoir se battre pour la liberté de culte.
3. Pour quoi le peuple de Dieu a-t-il dû lutter aux jours de la reine Esther ?
3 Aux jours de la reine Esther, c’est tout bonnement pour sa survie que le peuple de Dieu a dû lutter. L’infâme premier ministre Hamân avait recommandé au roi perse Assuérus que tous les Juifs du royaume soient tués parce que « leurs lois [étaient] différentes de celles de tout autre peuple » (Est. 3:8, 9, 13). Jéhovah a-t-il abandonné ses serviteurs ? Au contraire. Il a béni l’intervention d’Esther et de Mordekaï auprès du roi afin que les Juifs soient protégés (Est. 9:20-22).
4. Qu’examinerons-nous dans ce chapitre ?
4 Et à notre époque ? Comme nous l’avons rappelé au chapitre précédent, des gouvernements s’en sont régulièrement pris à nous. Dans ce chapitre, nous verrons comment certains ont essayé d’entraver notre culte dans trois domaines en particulier : 1) notre droit d’exister en tant qu’organisation et d’adorer Jéhovah à notre façon ; 2) la liberté de choisir un traitement médical conforme aux principes bibliques ; et 3) le droit pour des parents d’élever leurs enfants selon les normes de Jéhovah. Dans chacun de ces domaines, nous découvrirons comment de fidèles citoyens du Royaume messianique ont lutté courageusement pour préserver leur précieuse citoyenneté et comment leurs efforts ont été bénis.
Existence légale et libertés fondamentales
5. Quels avantages une existence légale offre-t-elle aux vrais chrétiens ?
5 Avons-nous besoin d’être reconnus par des gouvernements humains pour adorer Jéhovah ? Absolument pas, mais une existence légale facilite l’exercice de notre culte en nous permettant, par exemple, de nous réunir librement dans des Salles du Royaume et des Salles d’assemblées, d’imprimer ou d’importer des publications bibliques, et de prêcher la bonne nouvelle sans entrave. De nombreux pays reconnaissent officiellement notre existence et nous accordent la même liberté de culte qu’aux membres d’autres religions reconnues. Mais que se passe-t-il lorsque des gouvernements nous refusent ce statut ou cherchent à réduire nos libertés fondamentales ?
6. Quelles difficultés les Témoins de Jéhovah d’Australie ont-ils connues au début des années 1940 ?
6 Australie. Au début des années 1940, le gouverneur général décrète nos croyances « préjudiciables » à l’effort de guerre. L’interdiction tombe : les Témoins ne peuvent plus se réunir ni prêcher ouvertement, le Béthel est fermé et les Salles du Royaume saisies. La simple possession de publications bibliques est interdite. Après plusieurs années d’activité clandestine, le soulagement arrive enfin : le 14 juin 1943, la Haute Cour du pays annule l’interdiction.
7, 8. Quel combat pour la liberté de culte nos frères et sœurs de Russie ont-ils mené pendant des années ?
7 Russie. En 1991, après des dizaines d’années d’interdiction, les Témoins de Jéhovah sont enregistrés par le régime communiste. En 1992, l’Union soviétique ayant disparu, c’est la Fédération de Russie qui nous accorde une existence légale. Mais notre accroissement rapide ne tarde pas à agacer, particulièrement dans le camp de l’Église orthodoxe russe. Entre 1995 et 1998, on porte plainte contre nous à cinq reprises. Chaque fois, le procureur ne relève aucune preuve de culpabilité. Déterminés, nos adversaires intentent une action civile en 1998. Nous gagnons en première instance, mais perdons en appel en mai 2001. L’affaire est rejugée en octobre de la même année, et la décision tombe en 2004 : l’entité juridique que nous utilisons à Moscou est dissoute et ses activités interdites.
8 Une vague de persécution s’abat (lire 2 Timothée 3:12). Nos frères et sœurs sont victimes de harcèlement et d’agressions. Des publications bibliques sont confisquées, la location ou la construction de lieux de culte considérablement entravées. Pensez à ce que nos compagnons doivent ressentir ! En 2001, nous avons introduit un recours auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et en 2004 nous lui communiquons un complément d’information. La décision est rendue en 2010. Percevant clairement l’intolérance religieuse qui a motivé l’interdiction, la cour donne tort aux juridictions inférieures puisqu’aucune preuve de notre culpabilité n’a été apportée. Elle note également que l’interdiction avait pour objectif de priver les Témoins de leurs droits. Sa décision confirme donc notre droit à la liberté de religion. Même si plusieurs autorités russes ne se sont pas conformées à l’arrêt de la CEDH, cette victoire a beaucoup encouragé nos compagnons dans le pays.
Titos Manoussakis (voir paragraphe 9).
9-11. En Grèce, comment nos frères ont-ils défendu leur droit de s’assembler pour adorer Jéhovah, et avec quel résultat ?
9 Grèce. En 1983, à Héraklion (Crète), Titos Manoussakis loue une salle devant servir de lieu de culte à un petit groupe de Témoins de Jéhovah (Héb. 10:24, 25). Très vite, cependant, un prêtre orthodoxe proteste auprès de la police contre l’usage religieux qui est fait de cette salle. Quel est le problème ? Simplement que nos croyances diffèrent de celles de l’Église orthodoxe. Les autorités engagent des poursuites contre Titos Manoussakis et trois autres frères, qui sont, au bout du compte, condamnés à une amende et à deux mois d’emprisonnement. En fidèles citoyens du Royaume, les Témoins considèrent ce jugement comme une violation de leur liberté de culte, aussi poursuivent-ils le combat jusqu’à, finalement, demander l’arbitrage de la CEDH.
10 En 1996, la CEDH porte un coup terrible aux adversaires du culte pur. Elle relève que « la confession des Témoins de Jéhovah remplit, dans l’ordre juridique grec, les conditions d’une “religion connue” » et que la décision des instances inférieures « affecte [...] directement la liberté religieuse des requérants ». Elle constate par ailleurs que l’État n’a pas à se prononcer sur « la légitimité des croyances religieuses ou sur les modalités d’expression de celles-ci ». En conséquence, les condamnations infligées aux Témoins sont annulées et leur liberté de culte affirmée.
11 Cette victoire a-t-elle clos le débat en Grèce ? Malheureusement non. En 2012, à Kassandreia, une affaire similaire déclenchée par un évêque orthodoxe a connu son épilogue après 12 longues années de combat juridique. Le Conseil d’État, la plus haute instance administrative du pays, a tranché en notre faveur. Dans son arrêt, il a fait référence à la liberté de religion garantie par la constitution grecque et a réfuté en ces termes l’éternelle accusation selon laquelle nous ne sommes pas une religion connue : « Les doctrines des “Témoins de Jéhovah” ne sont pas cachées ; ils pratiquent donc une religion connue. » Les membres de la petite congrégation de Kassandreia sont heureux de pouvoir enfin tenir des réunions dans leur Salle du Royaume.
12, 13. En France, comment des adversaires ont-ils « façonn[é] le malheur par décret », et comment les choses ont-elles tourné ?
12 France. Des adversaires du peuple de Dieu n’ont pas hésité à « façonne[r] le malheur par décret » (lire Psaume 94:20). Au milieu des années 1990, l’administration française procède à un contrôle fiscal de l’Association Les Témoins de Jéhovah (ATJ), l’un de nos instruments juridiques. Le ministre du Budget révélera par la suite le véritable objectif de cette opération : « Le contrôle peut déboucher sur des procédures de règlement judiciaire ou sur des actions pénales [...] de nature à déstabiliser le fonctionnement de l’association, voire à la mettre dans l’obligation de cesser ses activités sur notre territoire. » Bien qu’aucune irrégularité ne soit constatée, les services fiscaux imposent à l’ATJ une taxation prohibitive. Si elle réussissait, la tactique ne laisserait à nos frères d’autre choix que de fermer la filiale et de vendre les bâtiments pour acquitter les sommes considérables réclamées. Le coup est rude, mais nous ne baissons pas les bras. Les frères dénoncent vigoureusement ce traitement injuste et, en 2005, introduisent un recours devant la CEDH.
13 La cour rend son jugement le 30 juin 2011. Elle rappelle que, sauf cas très exceptionnels, le droit à la liberté de religion interdit à l’État d’émettre un jugement sur la légitimité des croyances religieuses ou sur la façon dont celles-ci sont exprimées. Elle déclare également : « La taxation a [...] eu pour effet de couper les ressources vitales de l’association, laquelle n’était plus en mesure d’assurer concrètement à ses fidèles le libre exercice de leur culte. » La cour rend donc une décision unanime en notre faveur. À la grande joie des serviteurs de Jéhovah, le gouvernement français restitue, avec les intérêts, les sommes saisies à l’ATJ, et en exécution de l’arrêt de la cour, lève l’hypothèque placée sur les biens immobiliers de la filiale.
Priez régulièrement pour vos frères et sœurs qui, victimes de lois injustes, passent par des moments difficiles.
14. Comment pouvez-vous participer à la lutte pour notre liberté de culte ?
14 Comme Esther et Mordekaï à leur époque, les citoyens du Royaume luttent pour être libres d’adorer Jéhovah de la manière dont il le demande (Est. 4:13-16). Pouvez-vous participer à cet effort ? Oui, en priant régulièrement pour vos frères et sœurs qui, victimes de lois injustes, passent par des moments difficiles, voire sont persécutés. Vos prières leur sont d’une grande aide (lire Jacques 5:16). Ont-elles une influence sur l’action de Jéhovah ? Nos victoires devant les tribunaux en témoignent largement ! (Héb. 13:18, 19).
Liberté de choisir un traitement médical conforme à nos croyances
15. Qu’est-ce qui guide les serviteurs de Dieu en ce qui concerne l’usage du sang ?
15 Comme nous l’avons vu au chapitre 11, les citoyens du Royaume ont reçu des conseils bibliques précis pour ne pas faire un mauvais usage du sang (Gen. 9:5, 6 ; Lév. 17:11 ; lire Actes 15:28, 29). Tout en refusant les transfusions sanguines, si courantes aujourd’hui, nous souhaitons bénéficier des meilleurs soins médicaux possibles pour nous et pour ceux que nous aimons, tant que ces soins n’enfreignent pas les lois divines. Les plus hautes juridictions de nombreux pays reconnaissent à leurs citoyens le droit de choisir ou de refuser un traitement médical en suivant leur conscience ou leurs convictions religieuses. Dans certains endroits, cependant, les serviteurs de Dieu rencontrent d’énormes difficultés sous ce rapport. Voici quelques exemples.
16, 17. Quel traitement médical a choqué une sœur japonaise, et comment ses prières ont-elles été exaucées ?
16 Japon. Misae Takeda, 63 ans, doit subir une lourde intervention chirurgicale. En fidèle citoyenne du Royaume, elle explique clairement à son médecin qu’elle ne veut pas recevoir de sang. Or, plusieurs mois après, elle est choquée d’apprendre qu’on lui a administré une transfusion pendant l’opération. Ayant le sentiment d’avoir été violentée et trompée, elle porte plainte contre les médecins et l’hôpital en juin 1993. Bien que de nature effacée, cette ménagère à la voix douce possède une foi exceptionnelle. Lors du procès, dans une salle de tribunal bondée, elle donne un témoignage puissant, restant plus d’une heure à la barre malgré sa mauvaise santé. Un mois avant sa mort, elle comparaît une dernière fois. Son courage et sa foi ne forcent-ils pas notre admiration ? Sœur Takeda disait qu’elle demandait constamment à Jéhovah de bénir son combat. Elle était convaincue qu’il exaucerait ses prières. L’a-t-il fait ?
17 Trois ans après le décès de sœur Takeda, la Cour suprême du Japon lui donne raison, confirmant qu’on n’aurait pas dû lui transfuser du sang contre sa volonté clairement exprimée. Daté du 29 février 2000, l’arrêt précise que « le droit de décider » en pareille circonstance fait partie des « droits individuels qui doivent être respectés ». Grâce à la détermination avec laquelle sœur Takeda a défendu sa liberté de choisir un traitement médical compatible avec sa conscience éduquée par la Bible, nos frères japonais peuvent désormais se faire soigner sans redouter d’être transfusés contre leur gré.
Pablo Albarracini (voir paragraphes 18 à 20).
18-20. a) Comment une cour d’appel d’Argentine a-t-elle confirmé le droit d’un individu à exprimer par des instructions médicales anticipées son refus de recevoir une transfusion sanguine ? b) Comment montrer que nous sommes soumis à Christ en rapport avec l’usage du sang ?
18 Argentine. Il peut arriver qu’une décision médicale doive être prise alors que la personne concernée est inconsciente. Comment les citoyens du Royaume se préparent-ils à cette éventualité ? En ayant toujours sur eux un document juridique qui parlera à leur place. C’est ce qu’a fait Pablo Albarracini. En mai 2012, présent sur les lieux d’une tentative de vol, il est blessé de plusieurs balles. Il arrive à l’hôpital inconscient et donc incapable d’expliquer sa position sur la transfusion sanguine. Toutefois, il porte sur lui un document d’instructions médicales qu’il a établi et signé quatre ans auparavant. Bien que son état soit grave et que des médecins estiment une transfusion indispensable pour le sauver, l’équipe médicale est prête à respecter sa volonté. C’est alors que son père, qui n’est pas Témoin de Jéhovah, obtient d’un tribunal la décision de passer outre à ses instructions.
19 L’avocat de la femme de Pablo fait immédiatement appel. Quelques heures plus tard, l’injonction est annulée, et la cour ordonne que la volonté du patient, telle qu’exposée dans son document médical, soit respectée. Le père de Pablo se tourne alors vers la Cour suprême. Celle-ci ne trouve « aucune raison de douter que [les instructions médicales par lesquelles Pablo a exprimé son refus de transfusion sanguine] aient été formulées librement, intentionnellement et avec discernement ». Elle précise : « Tout adulte capable est habilité à fournir des instructions anticipées concernant sa santé, et peut accepter ou rejeter certains traitements médicaux [...]. Le médecin qui prend en charge le patient se doit de respecter ces instructions. »
Avez-vous rempli votre document d’instructions médicales ?
20 Depuis, frère Albarracini s’est complètement remis. Lui et sa femme sont heureux qu’il ait établi à l’avance ce document médical. En prenant cette mesure simple, mais importante, il a montré sa soumission à Christ, le Chef du Royaume de Dieu. Et vous et votre famille ? Avez-vous fait de même ?
April Cadoreth (voir paragraphes 21 à 24).
21-24. a) Qu’est-ce qui a conduit la Cour suprême du Canada à rendre une décision importante à propos de l’usage du sang en ce qui concerne les mineurs ? b) Pourquoi ce cas est-il encourageant pour les jeunes serviteurs de Jéhovah ?
21 Canada. En général, les tribunaux reconnaissent que les parents ont le droit de décider quels sont les meilleurs soins médicaux pour leurs enfants. Certains ont même jugé qu’en matière de soins il fallait respecter la volonté d’un mineur en capacité de discernement. Témoin le cas d’April Cadoreth. À 14 ans, cette jeune fille est hospitalisée pour une grave hémorragie interne. Quelques mois plus tôt, elle a rempli un document Instructions médicales anticipées pour interdire qu’on lui administre une transfusion sanguine, même en cas d’urgence. Le médecin qui la prend en charge décide de passer outre à sa volonté clairement exprimée et obtient une décision du tribunal l’autorisant à la transfuser. On administre de force à April trois unités de sang. La jeune fille comparera ce qu’elle a subi à un viol.
22 April et ses parents saisissent la justice, contestant le caractère constitutionnel de la loi qui a été appliquée. Deux ans plus tard, l’affaire arrive devant la Cour suprême du Canada, qui rend sa décision en 2009. D’un point de vue technique, April perd, car la cour confirme la constitutionnalité de la loi ; par contre, elle indemnise la jeune fille de ses frais de justice et lui donne raison, à elle et aux autres mineurs mûrs qui demandent à exercer leur droit de choisir par eux-mêmes leur traitement médical. L’arrêt déclare : « En matière de traitement médical, les moins de 16 ans devraient avoir le droit de tenter de démontrer que leur opinion sur une décision touchant un traitement médical particulier révèle une indépendance d’esprit et une maturité suffisantes. »
23 Ce cas a ceci d’important que la Cour suprême s’est prononcée sur les droits constitutionnels des mineurs en capacité de discernement. Avant cet arrêt, pour les moins de 16 ans, un tribunal pouvait ordonner un traitement qu’il jugeait être dans l’intérêt de l’enfant. Désormais, un tribunal ne peut pas ordonner un traitement contre la volonté d’un adolescent de moins de 16 ans sans lui avoir d’abord donné la possibilité de démontrer qu’il est suffisamment mûr pour prendre des décisions médicales.
« Je suis vraiment très heureuse d’avoir essayé à mon petit niveau de glorifier le nom de Dieu et de prouver que Satan est un menteur. »
24 Cette bataille de trois ans en valait-elle la peine ? April n’en doute pas. Aujourd’hui pionnière permanente et en bonne santé, elle dit : « Je suis vraiment très heureuse d’avoir essayé à mon petit niveau de glorifier le nom de Dieu et de prouver que Satan est un menteur. » L’exemple d’April montre que de jeunes chrétiens peuvent prendre des décisions courageuses et se révéler ainsi d’authentiques citoyens du Royaume de Dieu (Mat. 21:16).
Liberté d’élever ses enfants selon les normes de Jéhovah
25, 26. Quelle situation survient parfois en cas de divorce ?
25 Jéhovah a confié aux parents la responsabilité d’élever leurs enfants selon ses normes (Deut. 6:6-8 ; Éph. 6:4). Cette mission délicate le devient encore plus en cas de divorce, car les points de vue sur l’éducation peuvent s’opposer. Par exemple, un père ou une mère non Témoin peut ne pas être d’accord avec la ferme intention de son ex-conjoint d’élever leur enfant dans les principes chrétiens. Le parent Témoin doit évidemment reconnaître que, tout en mettant fin aux relations conjugales, le divorce ne change rien aux relations parent-enfant.
26 Il arrive que des parents non Témoins réclament la garde des enfants, afin d’empêcher qu’ils soient élevés en Témoins de Jéhovah. Certains prétendent qu’une telle éducation ferait du tort aux enfants, parce qu’elle les priverait de toutes sortes de fêtes, telles que les anniversaires de naissance, et de la possibilité de recevoir une transfusion sanguine « vitale » en cas d’urgence. Heureusement, dans la plupart des cas, les tribunaux cherchent à déterminer ce que sera l’intérêt de l’enfant plutôt qu’à juger du caractère dangereux d’une religion. Considérons quelques exemples.
27, 28. Comment la Cour suprême de l’Ohio a-t-elle répondu à l’accusation selon laquelle il est préjudiciable à un enfant de recevoir une éducation de Témoin de Jéhovah ?
27 États-Unis. En 1992, la Cour suprême de l’Ohio est appelée à se prononcer sur une affaire où un père affirme qu’il serait préjudiciable à son petit garçon, Bobby, de recevoir une éducation de Témoin de Jéhovah. La juridiction inférieure lui a donné raison et lui a confié la garde de l’enfant. Elle a accordé un droit de visite à la mère, Jennifer Pater, tout en lui interdisant d’« enseigner à l’enfant les croyances des Témoins de Jéhovah et même de le mettre en contact avec celles-ci de quelque manière que ce soit ». La formulation de cette décision peut laisser entendre que sœur Pater n’est même pas autorisée à parler de la Bible et de ses principes moraux à son fils. Imaginez son désarroi ! Mais, comme elle l’expliquera par la suite, elle apprend à compter patiemment sur l’action de Jéhovah. « Jéhovah était toujours près de moi », dira-t-elle. Avec l’assistance de la filiale, son avocate a donc introduit un appel devant la Cour suprême de l’Ohio.
28 La cour conteste la décision de la juridiction inférieure, relevant que « les parents ont le droit fondamental d’éduquer leurs enfants, ce qui inclut le droit de leur communiquer leurs valeurs morales et religieuses ». Elle déclare que, faute d’avoir démontré que les valeurs religieuses des Témoins de Jéhovah représentent un danger pour la santé et l’équilibre mental de l’enfant, la cour ne pouvait pas limiter le droit de garde de l’un des parents à cause de sa religion. Pour sa part, la Cour suprême ne trouve dans les croyances des Témoins rien qui puisse nuire à la santé mentale ou physique de l’enfant.
De nombreux tribunaux ont jugé qu’un parent chrétien pouvait avoir la garde de son enfant.
29-31. Pourquoi une sœur danoise a-t-elle perdu la garde de sa fille, mais qu’a finalement décidé la Cour suprême ?
29 Danemark. Anita Hansen s’est trouvée dans une situation similaire quand son ex-mari a réclamé la garde d’Amanda, sept ans. En 2000, un premier tribunal accorde la garde à sœur Hansen. Mais le père introduit l’affaire devant la cour d’appel, qui infirme la décision de première instance et lui confie l’enfant. L’argument est celui-ci : les parents ont des points de vue conflictuels sur la vie en raison de leurs convictions religieuses, et le père est le mieux placé pour gérer ces conflits. En clair, sœur Hansen perd la garde d’Amanda parce qu’elle est Témoin de Jéhovah.
30 Pendant cette épreuve, sœur Hansen est parfois si désespérée qu’elle ne sait plus quoi demander dans ses prières. « Mais, dira-t-elle plus tard, les pensées de Romains 8:26 et 27 me rassuraient beaucoup. J’avais toujours le sentiment que Jéhovah comprenait ce que j’aurais voulu lui dire. Il avait l’œil sur moi ; il était toujours avec moi » (lire Psaume 32:8 ; Isaïe 41:10).
31 Sœur Hansen saisit la Cour suprême du Danemark. Dans son arrêt, celle-ci déclare : « La garde doit être attribuée sur la base d’une évaluation précise de l’intérêt supérieur de l’enfant. » Elle ajoute que cette décision devrait dépendre de la façon dont chaque parent gère les conflits, et non des « doctrines et opinions » des Témoins de Jéhovah. Au grand soulagement de sœur Hansen, la cour reconnaît son aptitude à assumer son rôle et lui rend la garde d’Amanda.
32. Comment la Cour européenne des droits de l’homme a-t-elle protégé des parents Témoins de la discrimination ?
32 Divers pays d’Europe. Les affaires de garde d’enfants ne s’arrêtent pas toujours aux juridictions nationales. Il arrive que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) soit amenée à se prononcer. Dans deux cas, la CEDH a jugé que les tribunaux des pays concernés avaient opéré entre les parents une différence de traitement reposant sur la religion. Qualifiant ce traitement de discriminatoire, elle a estimé qu’« on ne saurait tolérer une distinction dictée pour l’essentiel par des considérations de religion ». Une maman Témoin de Jéhovah soulagée que la CEDH lui ait donné raison a dit : « Ça m’a fait tellement mal qu’on m’accuse de causer du tort à mes enfants, alors que tout ce que j’essayais de faire, c’était de leur donner ce que je pensais être le mieux : une éducation chrétienne. »
33. Comment des parents Témoins peuvent-ils appliquer le principe contenu en Philippiens 4:5 ?
33 Il va de soi que les parents à qui l’on conteste le droit d’inculquer les principes de la Bible à leurs enfants s’efforcent d’être raisonnables (lire Philippiens 4:5). S’ils apprécient de pouvoir éduquer leurs enfants dans les voies divines, ils reconnaissent que leur ex-conjoint a, lui aussi, le droit d’exercer l’autorité parentale. Cela étant, quelle importance un Témoin de Jéhovah accorde-t-il à son devoir d’éduquer ses enfants ?
34. Comment les parents chrétiens peuvent-ils s’inspirer de l’exemple des Juifs de l’époque de Nehémia ?
34 Voyez la leçon qui se dégage d’un épisode biblique. À l’époque de Nehémia, les Juifs ont travaillé d’arrache-pied pour réparer et rebâtir les murailles de Jérusalem. Ils savaient qu’ils se protégeraient ainsi, eux et leurs familles, des nations ennemies. Nehémia leur a adressé cette exhortation : « Combattez pour vos frères, vos fils et vos filles, vos femmes et vos foyers » (Neh. 4:14). Ce combat en valait la peine. Pareillement, les Témoins de Jéhovah ne ménagent pas leurs efforts pour élever leurs enfants dans la vérité. Ils savent que ceux-ci sont exposés en permanence à des influences malsaines à l’école et dans le voisinage. Ces influences peuvent même s’infiltrer dans le foyer par les médias. Parents, n’oubliez jamais qu’il vaut vraiment la peine que vous vous battiez pour procurer à vos fils et à vos filles un environnement sûr où ils pourront s’épanouir spirituellement.
Soyez sûr que Jéhovah soutient le vrai culte
35, 36. Qu’avons-nous gagné à lutter pour la reconnaissance de nos droits, et à quoi êtes-vous déterminé ?
35 Il est incontestable que Jéhovah bénit les combats que nous menons pour la liberté de culte. Ces batailles nous offrent souvent l’occasion de donner un puissant témoignage tant devant les tribunaux qu’auprès du grand public (Rom. 1:8). Il n’est pas rare que nos victoires aient aussi pour effet de renforcer les droits civils de nombreux non-Témoins. Ceci dit, les serviteurs de Dieu ne cherchent pas à réformer la société ni à avoir gain de cause uniquement par intérêt personnel. S’ils vont en justice pour faire reconnaître leurs droits, c’est avant tout pour établir le culte pur et en favoriser le développement (lire Philippiens 1:7).
36 Ceux qui luttent pour la liberté d’adorer Jéhovah nous donnent une belle leçon de foi. Accordons du prix à leur exemple ! Imitons leur foi, convaincus que Jéhovah soutient notre œuvre et nous accorde constamment la force de faire sa volonté (Is. 54:17).
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Se rassembler pour adorerLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 16
Se rassembler pour adorer
1. Quelle aide les disciples ont-ils reçue alors qu’ils étaient réunis, et pourquoi en avaient-ils besoin ?
PEU après la résurrection de Jésus, les disciples se sont réunis pour s’encourager. Par peur de leurs ennemis, ils ont verrouillé la porte. Imaginez leur soulagement quand Jésus est apparu et leur a dit : « Recevez de l’esprit saint » (lire Jean 20:19-22). Plus tard, ils étaient de nouveau rassemblés quand Jéhovah a déversé de l’esprit saint sur eux. Quelle force ils ont alors reçue en vue de l’œuvre de prédication qui les attendait ! (Actes 2:1-7).
2. a) Comment Jéhovah nous donne-t-il de la force, et pourquoi en avons-nous besoin ? b) Pourquoi le culte familial est-il si important ? (voir la note, et l’encadré « Le culte familial »).
2 Nous faisons face au même genre de difficultés que nos frères du Ier siècle (1 Pierre 5:9). Que ce soit pour surmonter la crainte de l’homme ou pour persévérer dans la prédication, nous avons tous besoin de la force que Jéhovah donne (Éph. 6:10). Jéhovah nous fournit cette force en grande partie par nos rassemblements. Nous avons aujourd’hui deux réunions instructives par semaine : le discours public et l’étude de La Tour de Garde, et notre réunion de semaine appelée réunion Vie chrétienne et ministèrea. S’y ajoutent quatre rassemblements annuels : l’assemblée régionale, deux assemblées de circonscription et le Mémorial de la mort de Christ. Pourquoi est-il capital d’assister à tous ces rassemblements ? Quelle évolution ont-ils connue ? Et que révèle sur nous la façon dont nous les considérons ?
Pourquoi se réunir ?
3, 4. Qu’est-ce que Jéhovah attend de ses serviteurs ? Donnez des exemples.
3 Ce n’est pas d’aujourd’hui que Jéhovah demande à ses serviteurs de se réunir pour l’adorer. Ainsi, la Loi qu’il a donnée à la nation d’Israël en 1513 av. n. è. prévoyait un sabbat hebdomadaire pour que chaque famille l’adore et soit instruite dans la Loi (Deut. 5:12 ; 6:4-9). Quand les Israélites suivaient ce commandement, les familles étaient fortes, et la nation dans son ensemble restait pure et solide. Quand ils n’appliquaient pas la Loi et négligeaient des obligations comme celles de se rassembler pour adorer Jéhovah, ils perdaient sa faveur (Lév. 10:11 ; 26:31-35 ; 2 Chron. 36:20, 21).
4 Voyez aussi l’exemple de Jésus. Il allait à la synagogue chaque semaine, le sabbat (Luc 4:16). Après sa mort et sa résurrection, même s’ils n’étaient plus sous la loi du sabbat, ses disciples ont gardé l’habitude de se réunir (Actes 1:6, 12-14 ; 2:1-4 ; Rom. 14:5 ; Col. 2:13, 14). Lors de leurs réunions, ils recevaient enseignement et encouragements, et ils offraient à Dieu des sacrifices de louange par des prières, des commentaires et des chants (Col. 3:16 ; Héb. 13:15).
Les disciples de Jésus se réunissaient pour s’encourager et se fortifier les uns les autres.
5. Pourquoi assistons-nous à nos réunions hebdomadaires et à nos assemblées annuelles ? (voir aussi l’encadré « Des rassemblements annuels qui unissent le peuple de Dieu »).
5 De même, en assistant à nos réunions hebdomadaires et à nos assemblées annuelles, nous soutenons le Royaume de Dieu, recevons la force de l’esprit saint et encourageons nos compagnons par nos déclarations de foi. Mais, surtout, nous offrons un culte à Jéhovah par nos prières, nos commentaires et nos chants. Nos rassemblements ne se déroulent peut-être pas exactement comme ceux des Israélites ou des premiers chrétiens, mais ils sont tout aussi importants. Comment ont-ils pris forme ?
Des réunions hebdomadaires qui encouragent « à l’amour et aux belles œuvres »
6, 7. a) Quel est le but de nos réunions ? b) Les réunions des Étudiants de la Bible étaient-elles partout les mêmes ? Expliquez.
6 Quand frère Russell a commencé à rechercher la vérité de la Parole de Dieu, il a vu la nécessité de se réunir avec d’autres personnes ayant le même objectif. En 1879, il écrivait : « Avec quelques-uns, j’ai organisé à Pittsburgh un groupe d’étude biblique. Nous nous retrouvons tous les dimanches pour creuser les Écritures. » Les lecteurs de La Tour de Garde ont été incités à se réunir et, en 1881, des réunions avaient lieu à Pittsburgh chaque dimanche et chaque mercredi. Dans son numéro de novembre 1895 (angl.), La Tour de Garde expliquait que le but de ces réunions était de favoriser « l’amour et la communion entre chrétiens », et de permettre à ceux qui y assistaient de s’encourager (lire Hébreux 10:24, 25).
7 Pendant des années, le programme et la fréquence des réunions ont varié d’un groupe d’Étudiants de la Bible à un autre. Par exemple, une lettre d’un groupe des États-Unis publiée en 1911 disait : « Nous tenons au moins cinq réunions par semaine. » Ces réunions avaient lieu le lundi, le mercredi, le vendredi et deux fois le dimanche. En 1914, un groupe d’Afrique écrivait quant à lui : « Nous avons des réunions deux fois par mois ; elles durent du vendredi au dimanche. » Petit à petit, les réunions prendront la forme qu’elles ont actuellement. Faisons un bref historique de chacune d’elles.
8. Quels étaient les thèmes de certains des premiers discours publics ?
8 Discours public. En 1880, un an après avoir lancé La Tour de Garde, frère Russell a imité Jésus en effectuant une tournée de prédication (Luc 4:43). Il a établi à cette occasion le modèle de ce qui est aujourd’hui le discours public. À propos de ce déplacement, La Tour de Garde avait indiqué que frère Russell serait « heureux de tenir des réunions au cours desquelles serait prononcé un discours public ayant pour thème “Les choses qui appartiennent au Royaume de Dieu” ». En 1911, comme des congrégations avaient été établies dans un certain nombre de pays, chacune d’elles a été encouragée à envoyer de bons orateurs donner dans les régions alentour une série de six discours sur des sujets tels que le jugement ou la rançon. À la fin de la réunion, on signalait le thème du discours de la semaine suivante, ainsi que le nom de l’orateur.
9. Quels changements ont été apportés à la réunion publique, et comment montrer votre intérêt pour cette réunion ?
9 En 1945, La Tour de Garde a annoncé une campagne mondiale de discours publics au cours de laquelle seraient donnés huit discours différents concernant des « problèmes cruciaux de notre époque ». Pendant plusieurs dizaines d’années, les orateurs désignés ont utilisé des thèmes fournis par l’esclave fidèle, tout en présentant aussi des discours de leur cru. Puis, en 1981, tous ont reçu l’instruction d’utiliser les plans envoyés aux congrégationsb. Certains de ces plans prévoyaient la participation de l’auditoire ou des démonstrations, éléments qui ont été supprimés en 1990. Une nouvelle modification est intervenue en janvier 2008, la durée des discours passant de 45 à 30 minutes. La forme des discours publics a beaucoup changé, mais, bien préparés, ils continuent de bâtir notre foi dans la Parole de Dieu et de nous enseigner sur les divers aspects du Royaume (1 Tim. 4:13, 16). Pensez-vous à inviter les gens à cette réunion importante, surtout ceux avec qui vous discutez régulièrement dans le ministère ?
10-12. a) Quelle évolution l’étude de La Tour de Garde a-t-elle connue ? b) Que devrions-nous nous demander ?
10 Étude de La Tour de Garde. En 1922, des pèlerins (des représentants de la Watch Tower Society qui prononçaient des discours dans les congrégations et dirigeaient la prédication) ont recommandé la mise en place d’une réunion consacrée à l’étude de La Tour de Garde. La suggestion a été retenue. Au début, cette réunion avait lieu le dimanche ou en semaine.
Étude de La Tour de Garde au Ghana en 1931.
11 Des instructions sur la manière de tenir la réunion sont parues dans La Tour de Garde du 15 juin 1932 (angl.). Proposant comme modèle ce qui se faisait au Béthel, l’article suggérait qu’un frère dirige la réunion et que trois autres, assis au premier rang, lisent les paragraphes à tour de rôle. Comme à l’époque les articles ne contenaient pas de questions, le conducteur demanderait qui dans l’auditoire avait une question à poser, avant d’inviter ceux qui le voulaient à y répondre. Si nécessaire, il ajouterait « une brève explication ».
12 Au début, chaque congrégation étudiait le numéro choisi par la majorité, jusqu’à ce que La Tour de Garde du 15 avril 1933 (angl.) suggère que toutes les congrégations étudient le numéro courant. En 1937, le jour de la réunion a été fixé au dimanche. Finalement, de nouvelles instructions parues dans le numéro du 1er octobre 1942 (angl.) ont donné à la réunion sa forme actuelle. Désormais, les articles d’étude contiendraient en bas de page les questions à poser ; la réunion durerait une heure ; et on était encouragé à répondre dans ses propres termes au lieu de lire des portions de paragraphes. L’étude de La Tour de Garde reste aujourd’hui la principale réunion par laquelle l’esclave fidèle donne la nourriture en temps voulu (Mat. 24:45). Aussi, demandons-nous : « Est-ce que je prépare l’étude de La Tour de Garde chaque semaine ? Est-ce que, dans toute la mesure du possible, je donne des commentaires ? »
13, 14. a) Retracez l’historique de l’étude biblique de la congrégation. b) Qu’aimez-vous dans cette réunion ?
13 Étude biblique de la congrégation. Au début des années 1890, alors que plusieurs tomes de L’Aurore du Millénium avaient été publiés, frère Rahn, un Étudiant de la Bible de Baltimore (Maryland), a suggéré de créer des « Cercles de l’aurore ». Au départ, ces réunions tenues généralement dans des foyers étaient expérimentales, mais, en septembre 1895, comme elles étaient bien établies dans de nombreuses villes des États-Unis, La Tour de Garde a préconisé de les généraliser. Elle recommandait que la réunion soit conduite par un bon lecteur. Le conducteur lirait une phrase et attendrait les commentaires des assistants. Une fois toutes les phrases d’un paragraphe examinées, il lirait dans la Bible les versets donnés en référence. À la fin d’un chapitre, chaque personne de l’assistance ferait un bref résumé de celui-ci.
14 Le nom de cette réunion a changé plusieurs fois. On l’a appelée Cercles béréens pour l’étude de la Bible, en référence aux Béréens du Ier siècle qui examinaient soigneusement les Écritures (Actes 17:11). Puis c’est devenu l’étude de livre de la congrégation. Aujourd’hui, c’est l’étude biblique de la congrégation, et nous ne nous réunissons plus en petits groupes dans des foyers, mais tous ensemble à la Salle du Royaume. Au fil des années, cette réunion nous a permis d’étudier toutes sortes de livres, de brochures et même d’articles de La Tour de Garde. Elle a beaucoup contribué à augmenter notre connaissance biblique. Dès sa création, tous les assistants ont été encouragés à participer. Avez-vous l’habitude de préparer l’étude biblique de la congrégation, et y participez-vous du mieux possible ?
15. Quel était le but de l’École du ministère théocratique ?
15 École du ministère théocratique. « Le lundi 16 février 1942 au soir », a raconté frère Carey Barber, alors membre du siège mondial, « tous les éléments masculins de la famille du Béthel de Brooklyn ont été invités à s’inscrire à ce qui deviendrait l’École du ministère théocratique. » Frère Barber, qui sera bien plus tard membre du Collège central, a parlé de cette école comme de « l’une des plus extraordinaires mesures prises par Jéhovah en faveur de son peuple à l’époque moderne ». Les cours destinés à aider les frères à améliorer leurs capacités d’enseignants et de prédicateurs ont donné de si bons résultats qu’en 1943 la brochure Cours pour le ministère théocratique a été mise à la disposition des congrégations du monde entier. Dans son édition anglaise du 1er juin 1943, La Tour de Garde expliquait que l’École du ministère théocratique était conçue pour que les serviteurs de Dieu « se forment afin d’être de meilleurs témoins dans la proclamation du Royaume » (2 Tim. 2:15).
16, 17. L’École du ministère théocratique n’enseignait-elle que des techniques oratoires ? Expliquez.
16 Au début, parler devant un large auditoire était pour beaucoup un vrai supplice. Clayton Woodworth Jr, dont le père avait fait partie du groupe emprisonné injustement en 1918 en compagnie de frère Rutherford, a décrit ce qu’il ressentait quand il s’est inscrit à l’école en 1943 : « J’avais beaucoup de mal à donner des discours. J’avais l’impression que ma langue s’allongeait ; ma bouche était complètement sèche, et ma voix tenait à la fois du grognement et du couinement. » Mais ses progrès seront tels qu’on lui confiera de très nombreuses et importantes interventions en public. Plus que des techniques oratoires, l’école lui a surtout appris la valeur de l’humilité et la nécessité de s’appuyer sur Jéhovah. « J’ai compris, a-t-il dit, que l’orateur lui-même n’est pas important. Mais s’il se prépare bien et s’il place toute sa confiance en Jéhovah, l’auditoire l’écoutera avec plaisir et apprendra quelque chose. »
17 En 1959, les sœurs ont été invitées à leur tour à s’inscrire à l’école. Sœur Edna Bauer se rappelle avoir entendu la communication faite à l’assemblée à laquelle elle assistait. « Je revois l’enthousiasme des sœurs, dit-elle. Cela leur ouvrait de nouvelles perspectives. » Au cours des années, de nombreux frères et sœurs ont saisi cette possibilité supplémentaire d’être enseignés par Jéhovah en étant inscrits à l’École du ministère théocratique. Aujourd’hui, nous continuons à être formés durant la réunion de semaine (lire Isaïe 54:13).
18, 19. a) Aujourd’hui, de quelle façon recevons-nous des conseils pratiques pour accomplir notre ministère ? b) Pourquoi chantons-nous à nos réunions ? (voir l’encadré « Chanter la vérité »).
18 Réunion de service. Dès 1919, on a vu apparaître des réunions consacrées à l’organisation de la prédication. N’y assistaient que ceux qui participaient à la diffusion des publications. Pendant une bonne partie de l’année 1923, la réunion de service a eu lieu une fois par mois ; toute la congrégation y était conviée. En 1928, l’instruction a été donnée de la tenir chaque semaine et, en 1935, La Tour de Garde a encouragé les congrégations à baser son contenu sur les matières publiées dans L’instructeur (appelé plus tard l’Informateur, puis Le ministère du Royaume). Chaque congrégation a vite intégré cette réunion à son programme.
19 Aujourd’hui, nous bénéficions d’une formation pratique pour le ministère lors de la réunion de semaine (Mat. 10:5-13). Si vous recevez le Cahier Vie et ministère, l’étudiez-vous et appliquez-vous ses suggestions dans votre ministère ?
La réunion la plus importante de l’année
Depuis le Ier siècle, les chrétiens doivent, une fois par an, célébrer le Mémorial de la mort de Christ (voir paragraphe 20).
20-22. a) Pourquoi commémorons-nous la mort de Jésus ? b) Quels bienfaits retirez-vous à assister au Mémorial chaque année ?
20 Les disciples de Jésus doivent commémorer sa mort jusqu’à ce qu’il arrive. Comme la Pâque, le Mémorial est une célébration annuelle (1 Cor. 11:23-26). Des millions de personnes y assistent. Il rappelle aux chrétiens oints quel honneur ils ont d’être cohéritiers du Royaume (Rom. 8:17). Il renforce le profond respect et la fidélité des autres brebis envers le Chef du Royaume de Dieu (Jean 10:16).
21 Frère Russell et ses collaborateurs avaient compris l’importance de commémorer le Repas du Seigneur et ils savaient que cela ne devait se faire qu’une fois par an. La Tour de Garde d’avril 1880 (angl.) déclarait : « Depuis plusieurs années, ici à Pittsburgh, beaucoup d’entre nous ont l’habitude de [...] commémorer la Pâque [le Mémorial] et de consommer les emblèmes du corps et du sang de notre Seigneur. » Bientôt, des assemblées ont été organisées en même temps que le Mémorial. Le tout premier rapport d’un tel rassemblement date de 1889. Il fait état de 225 assistants et de 22 baptêmes.
22 Aujourd’hui, le Mémorial n’est plus intégré au programme d’une assemblée. Nous le célébrons dans nos Salles du Royaume ou dans des locaux loués pour l’occasion, et nous convions tous ceux que nous pouvons à se joindre à nous. En 2013, plus de 19 millions de personnes ont commémoré la mort de Jésus. Quel bonheur d’assister à cette célébration et d’encourager nos voisins à profiter eux aussi de cette soirée sacrée entre toutes ! Avez-vous à cœur chaque année d’y inviter le plus de gens possible ?
Que révèle la façon dont nous considérons nos rassemblements ?
23. Comment considérez-vous nos rassemblements ?
23 Les fidèles serviteurs de Jéhovah ne trouvent pas pesant de devoir se réunir (Héb. 10:24, 25 ; 1 Jean 5:3). Le roi David, par exemple, prenait plaisir à aller à la maison de Jéhovah pour l’adorer (Ps. 27:4). Et ce plaisir était encore plus grand quand il était en compagnie d’autres serviteurs de Dieu (Ps. 35:18). Pensez aussi à Jésus. Tout jeune déjà, il éprouvait le vif désir d’être dans la maison de son Père (Luc 2:41-49).
Notre désir d’assister aux réunions révèle à quel point le Royaume est réel à nos yeux.
24. Que montrons-nous et que recevons-nous en assistant aux réunions ?
24 En assistant aux réunions, nous montrons que nous aimons Jéhovah et que nous avons envie de bâtir nos compagnons. Nous montrons aussi que nous voulons apprendre à vivre en sujets du Royaume, puisque c’est avant tout aux réunions et aux assemblées que cela s’apprend. Enfin, nous recevons la formation et la force dont nous avons besoin pour persévérer dans l’une des principales activités dirigées aujourd’hui par le Royaume : faire des disciples du Roi Jésus Christ et les enseigner (lire Matthieu 28:19, 20). Indéniablement, notre désir d’assister aux réunions révèle à quel point le Royaume est réel à nos yeux. Attachons donc du prix à nos rassemblements !
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Des ministres formésLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 17
Des ministres formés
1-3. Qu’a fait Jésus pour amplifier l’activité de prédication, et quelles questions cela soulève-t-il ?
JÉSUS a passé deux ans à prêcher dans toute la Galilée (lire Matthieu 9:35-38). Il faisait le tour des villes et des villages, enseignant dans les synagogues et annonçant la bonne nouvelle du Royaume. Partout, des foules venaient à lui. « La moisson est grande », a-t-il observé. Il fallait manifestement plus d’ouvriers.
2 Jésus a donc fait en sorte d’amplifier l’activité de prédication. Comment ? En envoyant ses 12 apôtres « prêcher le royaume de Dieu » (Luc 9:1, 2). Ceux-ci ont dû se demander comment ils allaient s’y prendre. Aussi, avant qu’ils se mettent en route, Jésus dans sa bienveillance leur a donné ce qu’il avait lui-même reçu de son Père céleste : une formation.
3 Voilà qui soulève quelques questions : Quelle formation Jésus a-t-il reçue de son Père ? Quelle formation a-t-il donnée à ses apôtres ? Et aujourd’hui ? Le Roi messianique forme-t-il ses disciples pour qu’ils accomplissent leur ministère ? Si oui, comment ?
« Comme le Père m’a enseigné, moi je dis ces choses »
4. Où et quand Jésus a-t-il été enseigné par son Père ?
4 Jésus n’a pas caché qu’il avait été enseigné par son Père. Il a dit un jour : « Comme le Père m’a enseigné, moi je dis ces choses » (Jean 8:28). Où et quand a-t-il reçu cet enseignement ? On peut penser que sa formation a commencé dans les cieux peu après sa création (Col. 1:15). Fils premier-né, il a disposé d’un temps incalculable pour écouter et observer le « Grand Instructeur » (Is. 30:20). Il a bénéficié ainsi d’une instruction sans pareille à propos des qualités, des œuvres et des desseins de son Père.
5. Quelle formation le Père a-t-il donnée au Fils en vue de son ministère terrestre ?
5 En temps voulu, Jéhovah a enseigné son Fils en vue de son ministère terrestre. Arrêtons-nous sur une prophétie qui décrit les relations entre le Grand Instructeur et son Fils premier-né (lire Isaïe 50:4, 5). Jéhovah l’éveillait « matin après matin ». Cette image emporte l’idée d’un enseignant qui réveille son élève de bonne heure pour lui faire la classe. Un ouvrage de référence explique : « Jéhovah [...] le fait en quelque sorte entrer en classe comme un écolier, et lui apprend quoi prêcher et comment prêcher. » Dans cette « école » céleste, Jéhovah a enseigné à son Fils non seulement ce qu’il devrait « dire et [...] prononcer », mais aussi comment le fairea (Jean 12:49). Sur terre, Jésus a mis à profit cette formation tant pour accomplir son ministère que pour apprendre à ses disciples comment accomplir le leur.
6, 7. a) Quelle formation Jésus a-t-il donnée à ses apôtres, et que leur a-t-elle permis de devenir ? b) De nos jours, à quoi Jésus a-t-il veillé en matière de formation ?
6 Pour revenir à l’épisode mentionné en introduction, quelle formation Jésus a-t-il donnée à ses apôtres ? Selon Matthieu chapitre 10, il leur a communiqué des instructions précises, telles que l’endroit où prêcher (versets 5, 6), le message à transmettre (verset 7), la nécessité de faire confiance à Jéhovah (versets 9, 10), la manière d’aborder les gens (versets 11-13), le comportement à adopter face aux refus (versets 14, 15) et la réaction à avoir en cas de persécution (versets 16-23)b. C’est grâce à ces instructions précises que les apôtres ont pu être le fer de lance de la prédication de la bonne nouvelle au Ier siècle.
7 Qu’en est-il de nos jours ? Chef du Royaume de Dieu, Jésus a confié à ses disciples la plus lourde des missions, celle de prêcher « cette bonne nouvelle du royaume [...] dans toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations » (Mat. 24:14). Nous a-t-il formés pour cela ? Absolument. Du ciel, il a veillé à ce que nous apprenions comment prêcher à l’extérieur de la congrégation et comment assumer des responsabilités particulières à l’intérieur.
Formés pour évangéliser
8, 9. a) Quel était l’objectif principal de l’École du ministère théocratique ? b) Comment la réunion de semaine vous a-t-elle aidé à développer vos capacités dans le ministère ?
8 Voilà bien longtemps que l’organisation de Jéhovah se sert des assemblées et des réunions de la congrégation (comme la réunion de service) pour nous former à l’évangélisation. Mais depuis les années 1940, le siège mondial fait en sorte que cette formation soit également dispensée au moyen de diverses écoles.
9 École du ministère théocratique. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, cette école a été créée en 1943. Visait-elle seulement à former des orateurs pour la congrégation ? Non. On y apprenait surtout à utiliser le don de la parole pour louer Jéhovah dans le ministère (Ps. 150:6). Celles et ceux qui s’y inscrivaient développaient leurs capacités d’évangélisateurs du Royaume. Aujourd’hui, cette formation est assurée par la réunion de semaine.
10, 11. Qui peut aujourd’hui suivre les cours de l’École de Guiléad, et quel est le but de cette formation ?
10 École biblique de Guiléad. L’École biblique de Guiléad, ainsi qu’on l’appelle aujourd’hui, a été inaugurée le lundi 1er février 1943. Au départ, elle avait pour rôle de former des pionniers et d’autres serviteurs à plein temps en vue du service missionnaire à l’étranger. Depuis octobre 2011, elle ne concerne que des serviteurs spéciaux à plein temps : pionniers spéciaux, surveillants itinérants et leurs femmes, béthélites, et missionnaires n’en ayant jamais suivi les cours.
11 Quel est le but de la formation dispensée à Guiléad ? L’un de ses plus anciens formateurs répond : « Affermir la foi des élèves par une étude profonde de la Parole de Dieu et les aider à développer les qualités spirituelles dont ils auront besoin pour surmonter les difficultés propres à leur affectation. Fondamentalement, nous cherchons aussi à leur donner encore plus envie de s’investir dans l’évangélisation » (Éph. 4:11).
12, 13. Quel impact l’École de Guiléad a-t-elle eu sur l’œuvre mondiale de prédication ? Donnez un exemple.
12 Quel impact l’École de Guiléad a-t-elle eu sur l’œuvre mondiale de prédication ? Depuis 1943, elle a formé plus de 8 500 frères et sœursc, qui ont été envoyés dans plus de 170 pays et territoires. Là, ils ont mis à profit ce qu’ils avaient appris en se dépensant avec zèle dans le ministère et en enseignant aux autres à faire de même. Bien souvent, ils ont défriché des territoires où il n’y avait aucun proclamateur ou presque.
13 Voyez ce qui s’est passé au Japon, où la prédication organisée était au point mort à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En août 1949, le pays comptait moins de 10 proclamateurs. Cependant, à la fin de l’année, 13 Guiléadites y prêchaient activement. Beaucoup d’autres sont arrivés. Au début, ils se sont concentrés sur les grandes agglomérations, avant de se déplacer vers d’autres villes. Ils encourageaient fortement leurs étudiants et d’autres au service de pionnier. Leur zèle et leurs efforts n’ont pas été vains, puisqu’il y a aujourd’hui plus de 216 000 proclamateurs au Japon, dont près de 40 % sont pionniersd !
14. De quoi les écoles théocratiques sont-elles la preuve ? (voir aussi l’encadré « Des écoles pour les sujets du Royaume »).
14 Autres écoles. L’École des pionniers, l’École biblique pour couples chrétiens et l’École biblique pour frères célibataires ont aidé tous ceux qu’elles ont formés à resserrer leurs liens avec Jéhovah et à jouer un rôle moteur dans l’œuvre d’évangélisatione. Toutes ces écoles théocratiques sont bien la preuve que notre Roi nous équipe parfaitement pour accomplir notre ministère (2 Tim. 4:5).
Formés pour assumer des responsabilités particulières
15. Dans quel domaine les frères qui assument des responsabilités veulent-ils imiter Jésus ?
15 Rappelez-vous la prophétie d’Isaïe qui parle de la formation que Jésus a reçue de Dieu. À cette « école » céleste, Jésus a appris comment « répondre par une parole à l’épuisé » (Is. 50:4). Il a appliqué cet enseignement quand il est venu sur terre en réconfortant ceux qui peinaient et étaient « chargés » (Mat. 11:28-30). À son exemple, les frères qui assument des responsabilités veulent être une source de réconfort pour leurs compagnons. Plusieurs écoles ont été mises en place afin de les former dans ce domaine.
16, 17. Quel est le but de l’École du ministère du Royaume ? (voir aussi la note).
16 École du ministère du Royaume. La première classe de cette école a débuté le 9 mars 1959 à South Lansing, dans l’État de New York. Elle consistait en un cours d’un mois donné à des surveillants itinérants et à des serviteurs de congrégation. Par la suite, la traduction du cours en plusieurs langues a permis qu’il soit dispensé dans de plus en plus de paysf.
Frère Lloyd Barry, formateur à l’École du ministère du Royaume en 1970 au Japon.
17 À propos du but de l’École du ministère du Royaume, l’Annuaire 1962 des Témoins de Jéhovah (angl.) expliquait : « Dans ce monde agité, un surveillant de congrégation doit être capable d’organiser sa vie de manière à accorder l’attention voulue à tous les membres de la congrégation et à leur faire du bien. Cependant, il ne peut négliger sa famille au profit de la congrégation, et cela réclame du bon sens. Quelle magnifique possibilité s’offre aux serviteurs de congrégation dans le monde entier : assister avec d’autres à l’École du ministère du Royaume pour y recevoir une formation qui les aidera à remplir leur rôle de surveillants tel que la Bible le définit » (1 Tim. 3:1-7 ; Tite 1:5-9).
18. Pourquoi peut-on dire que tous les serviteurs de Dieu retirent des bienfaits de l’École du ministère du Royaume ?
18 Tous les serviteurs de Dieu retirent des bienfaits de l’École du ministère du Royaume. Pourquoi ? Les anciens et les assistants ministériels qui mettent en pratique ce qu’ils y apprennent sont, comme Jésus, une source de réconfort pour leurs frères et sœurs. N’êtes-vous pas touché quand un ancien ou un assistant ministériel vous adresse une parole bienveillante, vous prête une oreille attentive ou vous rend une visite encourageante ? (1 Thess. 5:11). Ces frères qualifiés sont une réelle bénédiction pour nos congrégations !
19. Quelles autres écoles le Comité pour l’enseignement supervise-t-il, et quel est leur rôle ?
19 Autres écoles. Par l’intermédiaire du Comité pour l’enseignement, le Collège central supervise d’autres écoles théocratiques qui aident des frères chargés de nombreuses responsabilités à mieux s’acquitter de celles-ci. Ces formations bibliques s’adressent aux anciens des congrégations, aux surveillants itinérants et aux membres des comités de filiale. Elles les encouragent à entretenir leur spiritualité et à appliquer les principes des Écritures dans leurs rapports avec les précieuses brebis que Jéhovah leur a confiées (1 Pierre 5:1-3).
Première classe de l’École de formation ministérielle au Malawi, en 2007.
20. Pourquoi Jésus a-t-il pu dire que nous sommes tous « enseignés par Jéhovah », et à quoi êtes-vous déterminé ?
20 De toute évidence, le Roi messianique veille à ce que ses disciples soient bien formés. Cette formation s’effectue du haut vers le bas : Jéhovah a formé son Fils ; à son tour, le Fils forme ses disciples. C’est donc à juste titre que Jésus a dit que nous sommes tous « enseignés par Jéhovah » (Jean 6:45 ; Is. 54:13). Soyons déterminés à tirer le meilleur parti de l’instruction de notre Roi. Enfin, n’oublions pas que l’objectif principal de cette instruction est de nous aider à rester spirituellement forts pour que nous accomplissions pleinement notre ministère.
a Qu’est-ce qui permet de dire que le Père a appris à son Fils comment enseigner ? En se servant abondamment d’exemples, Jésus a réalisé une prophétie énoncée des siècles plus tôt (Ps. 78:2 ; Mat. 13:34, 35). De toute évidence, l’auteur de cette prophétie, Jéhovah, avait déterminé bien à l’avance que son Fils enseignerait au moyen d’exemples (2 Tim. 3:16, 17).
b Quelques mois plus tard, Jésus « en désigna soixante-dix autres et les envoya [prêcher] deux par deux ». À eux aussi, il a donné une formation (Luc 10:1-16).
c Certains ont suivi les cours de Guiléad plus d’une fois.
d Pour avoir une idée plus complète de l’impact des Guiléadites sur la prédication mondiale, voir le chapitre 23 du livre Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu.
e Ces deux dernières écoles ont été remplacées par l’École pour évangélisateurs du Royaume.
f Désormais, tous les anciens sont invités à l’École du ministère du Royaume. Les sessions, de longueur variable, sont organisées à intervalles de quelques années. Depuis 1984, cette école concerne aussi parfois les assistants ministériels.
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Le financement des activités du RoyaumeLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 18
Le financement des activités du Royaume
1, 2. a) Qu’a répondu frère Russell à un pasteur qui voulait savoir comment les activités des Étudiants de la Bible étaient gérées ? b) Qu’allons-nous considérer dans ce chapitre ?
UN JOUR, un pasteur de l’Église réformée a rendu visite à frère Russell. Il voulait savoir comment les activités des Étudiants de la Bible étaient gérées.
« Nous ne faisons jamais de quête, lui a expliqué frère Russell.
— Comment vous procurez-vous de l’argent ?
— Si je vous dis simplement la vérité, vous ne me croirez jamais. Quand les gens s’intéressent à notre organisation, nous ne brandissons pas un plateau sous leur nez. Mais ils comprennent qu’il faut faire face à certaines dépenses. Ils se disent alors : “Cette salle coûte de l’argent. [...] Comment pourrais-je donner une offrande pour soutenir cette œuvre ?” »
Le pasteur a regardé frère Russell avec incrédulité.
« Je vous dis simplement la vérité, a ajouté celui-ci. Ils me demandent bel et bien : “Comment pourrais-je donner une offrande pour soutenir cette cause ?” Celui qui reçoit des bénédictions, et qui dispose de certains revenus, veut utiliser ces revenus pour le Seigneur. Et s’il n’en a pas les moyens, pourquoi irions-nous le relancer ? »a
2 Frère Russell disait « simplement la vérité ». De tout temps, les serviteurs de Dieu ont soutenu le vrai culte par des offrandes volontaires. Les quelques exemples des temps bibliques et des temps modernes que nous examinerons dans ce chapitre le confirmeront. Tout en réfléchissant à la manière dont les activités du Royaume sont financées, demandons-nous : « Et moi, comment puis-je concrètement soutenir le Royaume ? »
« Que tout homme au cœur bien disposé apporte une contribution »
3, 4. a) Quelle confiance Jéhovah a-t-il en ses adorateurs ? b) Comment les Israélites ont-ils soutenu la fabrication du tabernacle ?
3 Jéhovah a confiance en ses adorateurs. Il sait qu’ils sont heureux, quand l’occasion se présente, de lui prouver leur attachement par des offrandes volontaires. Considérons deux exemples tirés de l’histoire d’Israël.
4 Après avoir conduit les Israélites hors d’Égypte, Jéhovah a demandé que soit fabriquée une tente sacrée, le tabernacle. La réalisation de cet ouvrage et de son mobilier exigerait des moyens matériels considérables. Jéhovah souhaitant donner au peuple la possibilité de soutenir le projet, Moïse a invité « tout homme au cœur bien disposé » à apporter « une contribution pour Jéhovah » (Ex. 35:5). Comment ces hommes et ces femmes qui, il y a peu, étaient encore « esclaves sous la tyrannie » ont-ils réagi ? (Ex. 1:14). Par un soutien franc et massif. Ils ont offert de tout cœur de l’or, de l’argent et d’autres matériaux précieux qu’ils tenaient probablement de leurs anciens maîtres égyptiens (Ex. 12:35, 36). Leur générosité a été telle qu’à un moment donné il a fallu les empêcher de donner davantage (Ex. 36:4-7).
5. Comment les Israélites ont-ils réagi quand David les a invités à participer au financement de la construction du temple ?
5 Environ 475 ans plus tard, David a puisé dans son « bien particulier » pour financer la construction du temple, premier centre permanent du vrai culte. Puis il a donné à ses compatriotes la possibilité de participer en demandant qui se portait volontaire pour faire un don à Jéhovah. Réaction des Israélites : « C’est d’un cœur complet qu’ils faisaient des offrandes volontaires à Jéhovah » (1 Chron. 29:3-9). Sachant bien d’où venaient en réalité ces contributions, David a dit à Jéhovah dans une prière : « Tout vient de toi, et c’est de ta main même que nous t’avons donné » (1 Chron. 29:14).
6. Pourquoi l’œuvre du Royaume réclame-t-elle de l’argent, et quelles questions cela soulève-t-il ?
6 Ni Moïse ni David n’a eu à forcer la main aux Israélites. C’est leur cœur qui les poussait à donner. Qu’en est-il aujourd’hui ? Nous savons pertinemment que l’œuvre du Royaume réclame de l’argent. Il en faut énormément pour publier et diffuser bibles et publications bibliques, pour construire et entretenir des lieux de réunion et des Béthels, ainsi que pour mener à bien des opérations de secours. D’où viennent donc les fonds ? Les sujets du Roi doivent-ils être sollicités ?
« Elle ne demandera ni ne sollicitera jamais l’appui des hommes »
7, 8. Pourquoi les serviteurs de Jéhovah ne sollicitent-ils pas d’argent ?
7 Frère Russell et ses collaborateurs se refusaient à employer les mêmes moyens que les Églises de la chrétienté pour recueillir des fonds. Dans le deuxième numéro de La Tour de Garde, sous le titre « Désirez-vous lire “La Tour de Garde de Sion” ? » frère Russell écrivait : « “La Tour de Garde de Sion” a, nous le croyons, JÉHOVAH comme soutien, et tant qu’il en sera ainsi, elle ne demandera ni ne sollicitera jamais l’appui des hommes. Quand Celui qui dit : “Tout l’or et tout l’argent des montagnes sont à moi”, ne daignera plus pourvoir aux fonds nécessaires, nous comprendrons que le moment est venu d’en suspendre la parution » (Hag. 2:7-9). Plus de 130 ans plus tard, La Tour de Garde et l’organisation qui la publie se portent toujours bien !
8 Les serviteurs de Jéhovah ne demandent pas d’argent. Chez nous, pas de quêtes ni de lettres de sollicitation. Pas non plus de lotos, de tombolas, de ventes de charité ou de kermesses pour récolter des fonds. Nous nous en tenons à cette ligne de conduite plus que centenaire : « Nous n’avons jamais jugé correct de solliciter de l’argent pour la cause du Seigneur, comme cela se fait communément [...]. Il nous paraît que tenter d’obtenir de l’argent par différents stratagèmes au nom du Seigneur est choquant, inacceptable à ses yeux, et ne procure de bénédiction ni au donateur ni à l’œuvre accomplie. »b
« Que chacun fasse comme il l’a résolu dans son cœur »
9, 10. Quelle est l’une des raisons pour lesquelles nous faisons des offrandes volontaires ?
9 Les sujets du Royaume n’ont pas besoin qu’on les force à donner. Au contraire. C’est nous qui voulons mettre notre argent et nos autres ressources au service des activités du Royaume. Pour quelles raisons ? Considérons-en trois.
10 Premièrement, nous faisons des offrandes volontaires parce que nous aimons Jéhovah et que nous voulons faire « les choses qui sont agréables à ses yeux » (1 Jean 3:22). Or, qui donne de tout cœur est agréable à Jéhovah. Voyez ce qu’a écrit l’apôtre Paul à propos du don (lire 2 Corinthiens 9:7). Le vrai chrétien ne donne ni à regret ni par obligation. Il donne parce qu’il l’a « résolu dans son cœur »c, autrement dit après avoir constaté un besoin et réfléchi à la manière d’y répondre. Celui qui donne ainsi plaît à Jéhovah, car « Dieu aime celui qui donne avec joie » ou, selon une autre traduction, « Dieu aime celui qui aime donner ».
Même les enfants (ici au Mozambique) aiment donner.
11. Qu’est-ce qui nous pousse à donner à Jéhovah ce que nous avons de mieux ?
11 Deuxièmement, nous faisons des offrandes matérielles pour remercier Jéhovah de ses nombreux bienfaits. Arrêtons-nous sur un principe de la Loi mosaïque qui faisait intervenir la réflexion et le cœur (lire Deutéronome 16:16, 17). Lors des trois fêtes annuelles, chaque homme d’Israël devait faire un don « en proportion de la bénédiction de Jéhovah ». Cela signifie qu’il devait chaque fois penser à l’avance aux bénédictions qu’il avait reçues et réfléchir à ce qu’il pouvait donner de mieux. C’est la même chose pour nous. Quand nous pensons aux bienfaits dont Jéhovah nous comble, nous nous sentons poussés à lui donner ce que nous avons de mieux, notamment sur le plan matériel. Ces dons sincères sont révélateurs de notre reconnaissance pour ses bénédictions (2 Cor. 8:12-15).
12, 13. Quel rapport y a-t-il entre nos offrandes volontaires et notre amour pour notre Roi, et combien donnons-nous ?
12 Troisièmement, nous faisons des offrandes volontaires par amour pour notre Roi. Notez ce que Jésus a dit à ses disciples le dernier soir de sa vie humaine (lire Jean 14:23). « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole. » La « parole » en question inclut le commandement de prêcher la bonne nouvelle du Royaume sur toute la terre (Mat. 24:14 ; 28:19, 20). Nous observons cette « parole » de Jésus en utilisant tout ce que nous pouvons — temps, forces et ressources matérielles — en faveur de l’œuvre du Royaume. Nous montrons ainsi notre amour pour notre Roi messianique.
13 En sujets fidèles, nous voulons de tout cœur soutenir le Royaume en offrant de notre argent. Combien ? C’est une décision personnelle. Chacun fait de son mieux. Cela étant, beaucoup parmi nos frères ont peu de moyens (Mat. 19:23, 24 ; Jacq. 2:5). Qu’il est réconfortant pour eux de savoir que Jéhovah et son Fils attachent du prix aux plus petites offrandes quand elles sont faites de bon cœur ! (Marc 12:41-44).
Comment l’argent est-il recueilli ?
14. Pendant des années, comment pouvait-on obtenir nos publications ?
14 Pendant des années, nous avons proposé nos publications en échange d’une contribution. Celle-ci était la plus faible possible pour rester à la portée des gens aux moyens modestes. Bien évidemment, si quelqu’un était intéressé par le message mais ne pouvait rien donner, le proclamateur n’hésitait pas à lui faire cadeau de la publication. Le plus important était que les personnes sincères puissent lire ces publications et en tirer profit.
15, 16. a) Quel changement le Collège central a-t-il décidé en 1990 ? b) Comment le système des offrandes volontaires fonctionne-t-il ? (voir aussi l’encadré « À quoi servent nos offrandes ? »)
15 En 1990, le Collège central a procédé à un changement. Aux États-Unis, on a inauguré un système basé uniquement sur des offrandes volontaires. Une lettre adressée à toutes les congrégations du pays disait ceci : « Les périodiques et les publications seront désormais fournis aux proclamateurs et aux personnes bien disposées sans demander ni même laisser entendre qu’une contribution précise doit être versée pour les obtenir. [...] Quiconque souhaite faire une offrande pour couvrir les dépenses entraînées par notre œuvre d’enseignement peut le faire, mais il peut obtenir une publication qu’il fasse ou non une offrande. » Cette disposition a affirmé le caractère volontaire et la nature religieuse de notre œuvre, et confirmé que « nous ne sommes pas des colporteurs de la parole de Dieu » (2 Cor. 2:17). Par la suite, le principe des offrandes volontaires a été étendu à toutes les filiales dans le monde.
16 Comment le système des offrandes volontaires fonctionne-t-il ? Il y a dans nos Salles du Royaume de discrètes boîtes à offrandes à la disposition de tous. Il est également possible de faire directement un don à l’une de nos associations. Chaque année, un article de La Tour de Garde rappelle les différents moyens de faire des offrandes.
Comment l’argent est-il utilisé ?
17-19. À quoi sont utilisés les fonds donnés pour a) l’œuvre mondiale, b) la construction de Salles du Royaume dans le monde, et c) les dépenses de la congrégation locale ?
17 Œuvre mondiale. Les fonds servent à financer l’œuvre mondiale de prédication, notamment la production des publications, la construction et l’entretien des Béthels et le fonctionnement des écoles théocratiques. Ils permettent également la prise en charge des missionnaires, des surveillants itinérants et des pionniers spéciaux, sans oublier la mise en œuvre d’opérations de secoursd.
18 Construction de Salles du Royaume dans le monde. Les fonds servent à aider des congrégations à construire ou à rénover leur Salle du Royaume. Ils sont alimentés par des offrandese.
19 Dépenses de la congrégation locale. Les fonds servent à couvrir les frais de fonctionnement et d’entretien de la Salle du Royaume. Les anciens peuvent décider d’envoyer une partie des fonds à la filiale pour soutenir l’œuvre mondiale. Au préalable, ils auront présenté à la congrégation une résolution pour obtenir son accord. Chaque mois, le frère chargé des comptes prépare un rapport financier qui est lu à la congrégation.
20. Comment pouvez-vous honorer Jéhovah de vos « choses de valeur » ?
20 Quand nous réfléchissons à tout ce qui est nécessaire pour prêcher le Royaume et faire des disciples dans le monde entier, nous nous sentons poussés à « honore[r] Jéhovah de [nos] choses de valeur » (Prov. 3:9, 10). Ces choses de valeur comprennent nos capacités physiques, mentales et spirituelles, que nous voulons évidemment employer au maximum pour l’œuvre du Royaume. Mais n’oublions pas qu’elles incluent aussi nos ressources matérielles. Ayons donc à cœur de donner ce que nous pouvons, quand nous pouvons. Par nos offrandes volontaires, nous honorons Jéhovah et témoignons notre soutien au Royaume messianique.
a La Tour de Garde, 15 juillet 1915 (angl.), pages 218-219.
b La Tour de Garde, 1er août 1899 (angl.), page 201.
c Selon un bibliste, le terme grec rendu par « résolu » « emporte l’idée d’une décision prise à l’avance ». Il ajoute : « Même si la joie de donner est spontanée, il faut que le don soit planifié » (1 Cor. 16:2).
d Pour plus d’informations sur les opérations de secours, voir le chapitre 20.
e Pour plus d’informations sur la construction de Salles du Royaume, voir le chapitre 19.
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Une œuvre de construction qui honore JéhovahLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 19
Une œuvre de construction qui honore Jéhovah
1, 2. a) À quoi les serviteurs de Jéhovah ont-ils toujours participé avec joie ? b) Qu’est-ce qui compte le plus pour Jéhovah ?
LES serviteurs de Jéhovah ont toujours été heureux de construire des ouvrages à sa louange. Les Israélites, par exemple, ont construit le tabernacle, certains participant directement à sa fabrication, d’autres offrant généreusement des matériaux (Ex. 35:30-35 ; 36:1, 4-7).
2 Pour Jéhovah, ce ne sont pas les matériaux qui comptent le plus ou qui lui font le plus honneur (Mat. 23:16, 17). Ce qui compte vraiment à ses yeux, ce qui l’honore plus que tout, c’est le culte que lui rendent ses serviteurs, culte caractérisé par un esprit volontaire et une activité zélée (Ex. 35:21 ; Marc 12:41-44 ; 1 Tim. 6:17-19). Et heureusement ! Les constructions, en effet, ne durent qu’un temps. Où sont aujourd’hui le tabernacle et le temple ? Disparus. En revanche, Jéhovah n’a pas oublié la générosité et le labeur des hommes et des femmes fidèles qui se sont investis dans leur construction (lire 1 Corinthiens 15:58 ; Hébreux 6:10).
3. Qu’allons-nous considérer dans ce chapitre ?
3 À notre époque aussi, les serviteurs de Jéhovah se sont beaucoup dépensés pour bâtir des lieux de culte. Ce qui a été accompli sous la direction de notre Roi Jésus Christ est vraiment remarquable. Il est clair que Jéhovah a béni nos efforts (Ps. 127:1). Dans ce chapitre, nous ferons un tour d’horizon de ce qui a été réalisé dans ce domaine et constaterons que cette activité fait honneur à Jéhovah. Nous découvrirons également des témoignages de frères et de sœurs engagés dans cette œuvre.
Construction de Salles du Royaume
4. a) Pourquoi avons-nous besoin de plus de lieux de culte ? b) Pourquoi a-t-on fusionné certaines filiales ? (voir l’encadré « Construction de Béthels : évolution des besoins »).
4 Comme nous l’avons vu au chapitre 16, Jéhovah veut que nous nous réunissions pour l’adorer (Héb. 10:25). Ces réunions affermissent notre foi et stimulent notre zèle pour la prédication. À mesure que nous avançons dans les derniers jours, Jéhovah accélère son œuvre, ce qui se traduit par l’arrivée chaque année de centaines de milliers de personnes au sein de son organisation (Is. 60:22). Plus de sujets du Royaume veut dire besoin de plus d’imprimeries pour produire des publications, et besoin de plus de lieux de culte.
5. Pourquoi le nom « Salle du Royaume » est-il approprié ? (voir aussi l’encadré « L’église de la nouvelle lumière »).
5 Très tôt, les Étudiants de la Bible ont pris conscience de l’intérêt d’avoir leurs propres lieux de réunion. Il semble que l’un des tout premiers ait vu le jour en 1890, en Virginie-Occidentale. Par la suite, on a construit ou rénové un certain nombre d’autres locaux, mais sans leur donner de nom particulier. En 1935, frère Rutherford s’est rendu à Hawaii, où un lieu de réunion était en construction à côté des nouvelles installations de la filiale. Un frère lui ayant demandé comment il allait appeler le bâtiment, frère Rutherford lui a répondu : « Que dirais-tu de “Salle du Royaume”, puisque c’est la bonne nouvelle du Royaume que nous prêchons ? » (Mat. 24:14). Ce nom approprié a bientôt désigné officiellement, non seulement cette salle-ci, mais la plupart des lieux de culte utilisés par les congrégations du monde entier.
6, 7. Quel effet les constructions rapides ont-elles eu ?
6 Dans les années 1970, pour faire face à un besoin croissant, des frères américains ont mis au point une méthode permettant d’édifier en quelques jours des Salles du Royaume à la fois jolies et fonctionnelles. En 1983, environ 200 de ces salles étaient sorties de terre aux États-Unis et au Canada. Les frères avaient également commencé à se structurer en comités de construction. Devant l’efficacité du système, le Collège central l’a officialisé en 1986. L’année suivante, les États-Unis comptaient 60 comités de construction régionaux (CCR)a. En 1992, il en existait aussi en Afrique du Sud, en Allemagne, en Argentine, en Australie, en Espagne, en France, au Japon et au Mexique. Leur activité faisant partie du service sacré, les courageux bâtisseurs de Salles du Royaume et de Salles d’assemblées méritent assurément notre soutien.
7 Ces constructions rapides ont donné sur place un excellent témoignage. En Espagne, par exemple, à propos de la construction d’une Salle du Royaume dans la ville de Martos, un journal a titré : « La foi déplace des montagnes ». Il demandait : « Comment expliquer qu’en ce monde fondé sur l’égoïsme, des volontaires désintéressés se soient déplacés de différentes régions [d’Espagne] pour accomplir à Martos un travail qui a battu tous les records de vitesse, de perfection et d’organisation ? » En réponse, il citait un des volontaires : « Nous sommes un peuple enseigné par Jéhovah, voilà tout. »
Construction dans les pays aux ressources limitées
8. Quel nouveau programme le Collège central a-t-il approuvé en 1999, et pourquoi ?
8 À la fin du XXe siècle, l’organisation de Jéhovah a enregistré un fort accroissement dans des pays où nos frères ont peu de moyens. Les congrégations ont fait leur possible pour construire des lieux de réunion, mais, en certains endroits, l’aspect très rudimentaire de nos Salles du Royaume en comparaison d’autres lieux de culte suscitait moqueries et préjugés. Aussi, en 1999, le Collège central a approuvé la mise en place d’un programme visant à accélérer la construction de Salles du Royaume dans ces pays. Des fonds provenant de pays plus riches ont été utilisés de manière à ce qu’il y ait une « égalisation » (lire 2 Corinthiens 8:13-15). Par ailleurs, des volontaires sont venus de l’étranger pour participer aux travaux.
9. Quelle tâche semblait gigantesque, mais qu’est-ce qui a été accompli ?
9 Au premier abord, la tâche semblait gigantesque. Un rapport de 2001 signalait qu’on avait besoin de plus de 18 300 Salles du Royaume dans 88 pays en développement. Mais rien n’est impossible avec l’esprit de Dieu et le soutien de notre Roi Jésus Christ (Mat. 19:26). En 15 ans, soit de 1999 à 2013, ce programme a permis la construction de 26 849 Salles du Royaumeb ! Mais Jéhovah continuant de bénir l’œuvre de prédication, en 2013 il en manquait encore 6 500, et des centaines s’ajoutent à la liste chaque année.
La construction de Salles du Royaume dans les pays aux ressources limitées présente des difficultés particulières.
10-12. Comment la construction de Salles du Royaume fait-elle honneur à Jéhovah ?
10 Comment la construction de ces Salles du Royaume fait-elle honneur à Jéhovah ? Un rapport de la filiale du Zimbabwe constate : « En général, dans le mois qui suit la construction d’une Salle du Royaume, l’assistance aux réunions est multipliée par deux. » Dans de nombreux pays, il semble que les gens hésitent à se joindre à nous tant que nous n’avons pas un lieu de culte convenable. Mais dès qu’une Salle du Royaume voit le jour, elle se remplit à toute vitesse, et il en faut une autre. Ceci dit, ce n’est pas seulement l’aspect des bâtiments qui attire les personnes à Jéhovah et à son organisation. L’amour chrétien manifesté par les bâtisseurs joue lui aussi son rôle. Voyons quelques exemples.
11 Indonésie. Quand un homme qui observait la construction d’une Salle du Royaume a appris que tous les travailleurs étaient des volontaires, il s’est exclamé : « Vous êtes incroyables ! Vous n’êtes pas payés, et ça ne vous empêche pas de travailler dur et dans la bonne humeur. Je crois qu’il n’y a pas deux religions comme la vôtre ! »
12 Ukraine. Une femme qui passait tous les jours devant un chantier a deviné qu’il s’agissait de la construction d’une Salle du Royaume par des Témoins de Jéhovah. Elle a dit : « J’avais entendu parler des Témoins par ma sœur, qui en fait partie. Quand j’ai vu comment se passait la construction, j’ai décidé que moi aussi j’appartiendrais un jour à cette famille spirituelle. J’y ai vu l’amour en action. » Elle s’est fait baptiser en 2010.
13, 14. a) Quelle leçon tirez-vous de la réaction d’un couple ayant observé le chantier d’une Salle du Royaume ? b) Comment pouvez-vous contribuer à ce que votre lieu de culte fasse honneur à Jéhovah ?
13 Argentine. Un couple a abordé le responsable du chantier d’une Salle du Royaume. « Nous avons suivi vos travaux de très près, a dit le mari, et [...] c’est ici que nous voulons apprendre à connaître Dieu. [...] Que faut-il faire pour pouvoir assister aux offices ? » Tous deux ont accepté d’étudier la Bible, mais à la condition que ce soit en famille. Les frères ont évidemment été heureux de satisfaire à cette exigence.
14 Même si vous n’avez pas eu le plaisir de participer à la construction de la Salle du Royaume dans laquelle vous vous réunissez, vous pouvez faire beaucoup pour que celle-ci honore Jéhovah. N’hésitez pas, par exemple, à inviter aux réunions les personnes à qui vous donnez le témoignage, à commencer par celles que vous retournez voir régulièrement ainsi que vos étudiants. Vous pouvez aussi aider au nettoyage et à l’entretien des locaux. Peut-être vous est-il également possible de prévoir de faire des offrandes pour financer le fonctionnement de votre lieu de culte ou pour la construction d’autres Salles du Royaume dans le monde (lire 1 Corinthiens 16:2). Toutes ces initiatives contribuent à ce que le nom de Jéhovah soit loué.
Des bâtisseurs qui s’offrent volontairement
15-17. a) Par qui les travaux de construction sont-ils accomplis en grande partie ? b) Quelles leçons tirez-vous des commentaires faits par des couples de serviteurs internationaux ?
15 Les travaux accomplis lors de la construction de Salles du Royaume, de Salles d’assemblées ou de Béthels le sont en grande partie par des Témoins locaux. Il n’est pas rare, cependant, que ceux-ci reçoivent l’aide de spécialistes du bâtiment venus d’autres pays. Certains de ces frères et sœurs étrangers s’organisent pour rester sur place plusieurs semaines. D’autres se rendent disponibles pendant des années, étant envoyés d’un chantier à un autre.
Timo et Lina Lappalainen (voir paragraphe 16).
16 Si la construction internationale est un service qui présente des difficultés particulières, il offre aussi de bien belles récompenses. Timo et Lina, mariés depuis 25 ans, ont participé à la construction de Salles du Royaume, de Salles d’assemblées et de Béthels en Amérique du Sud, en Asie et en Europe. « Ces 30 dernières années, confie Timo, j’ai dû changer d’affectation à peu près tous les deux ans. » « J’ai accompagné Timo sur des chantiers dans dix pays différents, raconte Lina. Il faut beaucoup de temps et une énergie considérable pour s’adapter à une nouvelle alimentation, à un nouveau climat, à une nouvelle langue, à un nouveau territoire de prédication, et aussi pour se faire de nouveaux amisc. » Ces efforts en valent-ils la peine ? Réponse de Lina : « Nos plus grandes bénédictions, c’est dans les situations compliquées que nous les avons reçues. L’amour et l’hospitalité de nos frères, le soutien bienveillant de Jéhovah : tout cela nous l’avons vécu. Nous avons vu aussi se réaliser la promesse de Jésus consignée en Marc 10:29, 30, en recevant des frères, des sœurs et des mères spirituels au centuple. » Timo ajoute : « Nous éprouvons une immense satisfaction à mettre nos capacités au service de la plus noble des causes : accroître les biens du Roi. »
17 Darren et Sarah ont travaillé sur des chantiers en Afrique, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Asie, en Europe et dans le Pacifique Sud. Eux aussi estiment avoir reçu plus qu’ils n’ont donné. Même si tout n’a pas été simple, Darren fait ce constat : « Pour moi, c’est un honneur d’avoir collaboré avec des frères des quatre coins du monde. Je me suis rendu compte que l’amour que nous avons tous pour Jéhovah est comme un cordon qui fait le tour de la terre et qui nous relie les uns aux autres. » Commentaire de Sarah : « J’ai tellement appris au contact des frères et sœurs de toutes ces cultures ! Quand je vois les sacrifices qu’ils font pour servir Jéhovah, je me sens poussée à continuer de donner le meilleur de moi-même. »
18. Comment la prophétie de Psaume 110:1-3 s’accomplit-elle ?
18 Le roi David a prophétisé que les difficultés n’empêcheraient pas les sujets du Royaume de Dieu de s’offrir volontairement pour servir les intérêts du Royaume (lire Psaume 110:1-3). Quiconque s’investit dans une activité qui favorise les intérêts du Royaume participe à l’accomplissement de ces paroles prophétiques (1 Cor. 3:9). L’existence des dizaines de Béthels, des centaines de Salles d’assemblées et des dizaines de milliers de Salles du Royaume apporte la preuve tangible que le Royaume de Dieu est réel et qu’il est déjà en action. Quel privilège nous avons de servir le Roi Jésus Christ dans une œuvre qui fait rejaillir sur Jéhovah l’honneur qu’il mérite au plus haut point !
a En 2013, plus de 230 000 volontaires agréés collaboraient avec les 132 CCR des États-Unis. Chaque année, ces comités coordonnent la construction d’environ 75 Salles du Royaume et participent à la rénovation ou à la réparation de 900 autres.
b Ce chiffre ne tient pas compte des nombreuses Salles du Royaume construites dans les pays non concernés par le programme.
c Les serviteurs et les volontaires internationaux passent la plus grande partie de leur temps sur le chantier, mais ils soutiennent également les congrégations locales en prêchant le week-end ou en soirée.
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Les secours, un autre aspect du ministèreLe Royaume de Dieu en action !
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CHAPITRE 20
Les secours, un autre aspect du ministère
1, 2. a) Quelle situation critique les chrétiens de Judée ont-ils connue ? b) De quel geste d’amour ont-ils bénéficié ?
LA Judée, vers 46 de n. è. Une famine sévit dans le pays. À cause de la pénurie, le prix des céréales s’est envolé. Les chrétiens n’ont plus de quoi acheter à manger ; la faim les tenaille, l’inanition les guette. C’est dans ce contexte qu’ils vont voir Jéhovah venir à leur secours comme aucun disciple de Christ ne l’a encore vu.
2 Émus par les souffrances de leurs frères hébreux de Jérusalem et de Judée, les chrétiens d’Antioche de Syrie, hébreux ou non, rassemblent des fonds. Puis ils chargent deux frères dignes de confiance, Barnabas et Saul, d’aller porter ces secours aux anciens de la congrégation de Jérusalem (lire Actes 11:27-30 ; 12:25). Imaginez à quel point ce geste d’amour de la part de leurs frères d’Antioche doit toucher les chrétiens de Judée !
3. a) Comment aujourd’hui les serviteurs de Dieu imitent-ils les chrétiens d’Antioche ? Donnez un exemple (voir aussi l’encadré « Notre première grande opération de secours »). b) À quelles questions ce chapitre répondra-t-il ?
3 Ce récit de chrétiens envoyant des secours à leurs frères d’un autre endroit du monde est le plus ancien de ce genre. Aujourd’hui, nous imitons nos frères d’Antioche. Quand nous apprenons que certains de nos compagnons dans la foi sont victimes d’une catastrophe ou affrontent une situation critique, nous nous portons à leur aidea. Ces opérations de secours sont liées aux autres aspects de notre ministère. Voyons comment en répondant à trois questions : Pourquoi considérons-nous les activités de secours comme un ministère ? Quels sont leurs buts ? Quels bienfaits nous procurent-elles ?
Les activités de secours : un aspect du « service sacré »
4. Qu’a écrit Paul aux Corinthiens à propos du ministère chrétien ?
4 Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul explique que le ministère chrétien comporte deux grands aspects. Même si l’apôtre s’adressait à des chrétiens oints, ses paroles s’appliquent tout autant aujourd’hui aux « autres brebis » (Jean 10:16). Un aspect de notre ministère est le « ministère de la réconciliation », c’est-à-dire l’activité de prédication et d’enseignement (2 Cor. 5:18-20 ; 1 Tim. 2:3-6). L’autre aspect est un « ministère pour les saints », autrement dit un ministère effectué en faveur de nos compagnons chrétiens (2 Cor. 8:4). Le mot « ministère » utilisé dans les expressions « ministère de la réconciliation » et « ministère pour les saints » traduit dans les deux cas une forme du grec diakonia. Qu’est-ce que cela nous apprend ?
5. Qu’indique le fait que Paul a parlé des activités de secours comme d’un ministère ?
5 En utilisant le même terme pour parler des deux activités, Paul place au même niveau le secours apporté aux frères et les autres formes de ministère accomplies dans la congrégation. Précédemment, il avait écrit : « Il y a diversité de ministères, et pourtant il y a le même Seigneur ; il y a diversité d’opérations [...]. Mais toutes ces opérations, c’est le seul et même esprit qui les accomplit » (1 Cor. 12:4-6, 11). En fait, Paul reliait les différents ministères de la congrégation au « service sacré »b (Rom. 12:1, 6-8). Il n’est donc pas surprenant qu’il ait estimé normal de consacrer une partie de son temps à « servir les saints » (Rom. 15:25, 26).
6. a) Selon l’explication de Paul, pourquoi les activités de secours font-elles partie de notre culte ? b) Expliquez comment nos opérations de secours sont organisées aujourd’hui à l’échelle mondiale (voir l’encadré « Organisation des secours »).
6 Paul a expliqué aux Corinthiens pourquoi les activités de secours faisaient partie de leur ministère et de leur culte. Voici son argument : les chrétiens qui apportent de l’aide à leurs frères le font parce qu’ils sont « soumis à la bonne nouvelle concernant le Christ », autrement dit parce qu’ils désirent appliquer ses enseignements (2 Cor. 9:13). Ces actes de bonté, ajoute Paul, ne sont rien moins que des expressions de « l’extraordinaire faveur imméritée de Dieu » (2 Cor. 9:14 ; 1 Pierre 4:10). À propos de l’aide apportée à nos compagnons dans le besoin, ce qui englobe les opérations de secours, La Tour de Garde du 1er mars 1976 disait donc à juste titre : « Nous ne devrions jamais douter que Jéhovah Dieu et son Fils Jésus Christ accordent une réelle importance à ce genre de service. » Les activités de secours sont assurément un aspect majeur du service sacré (Rom. 12:1, 7 ; 2 Cor. 8:7 ; Héb. 13:16).
Les buts recherchés
7, 8. Quel est le premier objectif de nos activités de secours ? Expliquez.
7 Quels buts nos activités de secours visent-elles ? Paul a répondu à cette question dans sa deuxième lettre aux Corinthiens (lire 2 Corinthiens 9:11-15). Il a mis en évidence trois objectifs que permet d’atteindre le « ministère de ce service public ». Examinons-les un par un.
8 Premièrement, les activités de secours glorifient Jéhovah. Remarquez le nombre de fois où Paul attire l’attention sur Dieu dans les cinq versets mentionnés ci-dessus. Il parle d’un « remerciement à Dieu » et de « beaucoup de remerciements envers Dieu » (versets 11, 12). Il dit que les secours amènent les chrétiens à « glorifie[r] Dieu » et à louer « l’extraordinaire faveur imméritée de Dieu » (versets 13, 14). Et il conclut par un « Grâces soient rendues à Dieu » (verset 15 ; 1 Pierre 4:11).
9. Quel changement d’état d’esprit une opération de secours peut-elle provoquer ? Citez un exemple.
9 Comme Paul, nous voyons dans les opérations de secours des occasions de glorifier Jéhovah et de « parer » ses enseignements (1 Cor. 10:31 ; Tite 2:10). Du reste, ces activités contribuent souvent à dissiper l’image négative que certains ont de Jéhovah et de ses Témoins. Voici un exemple : Dans une région frappée par un ouragan, une femme avait sur sa porte un écriteau « Témoins de Jéhovah, non merci ! ». Un jour, elle a remarqué une chaleureuse équipe de volontaires venus réparer une maison endommagée en face de chez elle. Elle est restée plusieurs jours à les observer avant d’aller leur parler. Elle a été très surprise d’apprendre qu’ils étaient Témoins de Jéhovah. « Je vous ai mal jugés », a-t-elle reconnu. Et elle a retiré l’écriteau.
10, 11. a) Quels exemples montrent que nos activités de secours atteignent leur deuxième objectif ? b) Quelle publication est bien utile aux comités de secours ? (voir l’encadré « Un outil précieux »).
10 Deuxièmement, nous pourvoyons aux besoins de nos compagnons (2 Cor. 9:12a). Nous tenons à répondre aux besoins immédiats de nos frères et sœurs et à alléger leurs souffrances. Pourquoi ? Parce que les membres de la congrégation forment « un seul corps » et que, « si un membre souffre, tous les autres membres souffrent avec lui » (1 Cor. 12:20, 26). C’est donc l’affection fraternelle et la compassion qui poussent de nombreux frères et sœurs à saisir leur caisse à outils et à partir, toute affaire cessante, porter secours à leurs compagnons sinistrés (Jacq. 2:15, 16). Après le tsunami qui a frappé le Japon en 2011, la filiale des États-Unis a écrit aux comités de construction régionaux américains pour demander si « quelques frères qualifiés » seraient disponibles pour aller reconstruire des Salles du Royaume. En quelques semaines, près de 600 volontaires se sont inscrits, acceptant de voyager à leurs propres frais. « Nous avons été submergés par les réponses », a rapporté la filiale des États-Unis. À un frère japonais qui lui demandait pourquoi il était venu aider, l’un de ces volontaires a répondu : « Nos frères japonais font partie de notre “corps”. Leur douleur, leur souffrance, c’est la nôtre. » Cet amour empreint d’abnégation a parfois même incité des volontaires à porter secours à leurs frères au péril de leur viec (1 Jean 3:16).
11 Ceux qui ne partagent pas notre foi ne sont pas insensibles à nos opérations de secours. En 2013, à la suite d’une catastrophe survenue dans l’Arkansas, un journal américain a commenté en ces termes notre rapidité de réaction : « Pour ce qui est de l’intervention de volontaires sur les lieux de catastrophes, difficile de rivaliser avec les Témoins de Jéhovah. » Comme Paul l’a bien dit, nous « pourvo[yons] amplement aux besoins » de nos frères.
12-14. a) Pourquoi le troisième objectif de nos activités de secours est-il si important ? b) Quels témoignages soulignent l’importance de ne pas interrompre ses activités spirituelles ?
12 Troisièmement, nous aidons les sinistrés à reprendre leurs activités spirituelles. Pourquoi est-ce important ? Selon Paul, ceux qui reçoivent du secours se sentent poussés à exprimer « beaucoup de remerciements envers Dieu » (2 Cor. 9:12b). Or comment pourraient-ils mieux témoigner leur gratitude envers Jéhovah qu’en reprenant leurs activités spirituelles le plus vite possible ? (Phil. 1:10). Voici ce qu’on pouvait lire dans La Tour de Garde en 1946 : « Paul approuva [...] la collecte des dons parce qu’elle était destinée à aider [des] frères chrétiens nécessiteux, afin qu’ils pussent jouir de quelque soulagement matériel, ce qui leur permettait ainsi de s’engager plus librement et plus énergiquement dans l’œuvre de témoignage de Jéhovah. » Notre but est le même aujourd’hui. En recommençant à prêcher, nos frères font du bien aux gens dans la détresse, mais aussi à eux-mêmes (lire 2 Corinthiens 1:3, 4).
13 Voyez ces commentaires de frères et de sœurs à qui cela a effectivement fait du bien de reprendre la prédication après avoir été secourus. « Prêcher a été bénéfique à toute notre famille, a confié un frère. Le fait d’essayer de consoler les autres a libéré momentanément notre esprit de nos propres inquiétudes. » Une sœur a dit : « En me concentrant sur une activité spirituelle, j’ai arrêté de penser à la désolation qui m’entourait. Je me suis sentie en sécurité. » Une autre a fait cette remarque : « Alors que nous ne maîtrisions plus grand-chose, le ministère a donné un repère à ma famille. Parler de l’espérance du monde nouveau a renforcé notre conviction que Dieu fera toutes choses nouvelles. »
14 L’assistance aux réunions est une autre activité spirituelle que nos compagnons sinistrés ont besoin de reprendre au plus vite. Voyez ce qu’a vécu Kiyoko. Un tsunami n’avait laissé à cette sœur de près de 60 ans que les vêtements et les sandales qu’elle portait au moment du cataclysme ; elle était désespérée. C’est alors qu’un ancien a proposé de tenir la réunion habituelle et de le faire dans sa voiture. Kiyoko raconte : « L’ancien, sa femme, une autre sœur et moi nous sommes installés dans la voiture. La réunion a été toute simple, mais elle a dissipé comme par miracle le souvenir du tsunami. Je me suis sentie apaisée. Cette réunion m’a montré le pouvoir qu’a la compagnie de nos frères. » À propos des réunions auxquelles elle a assisté après une catastrophe, une autre sœur a confié : « Elles ont été ma bouée de sauvetage ! » (Rom. 1:11, 12 ; 12:12).
Des bienfaits durables
15, 16. a) Quels bienfaits les chrétiens de Corinthe et d’ailleurs recevraient-ils en participant aux secours ? b) Quel effet les opérations de secours ont-elles aujourd’hui ?
15 Dans son développement, Paul a également expliqué aux Corinthiens les bienfaits qu’eux et d’autres recevraient à participer aux secours. Il a écrit : « Avec supplication pour vous ils [les chrétiens hébreux de Jérusalem qui seraient secourus] ont un ardent désir de vous à cause de l’extraordinaire faveur imméritée de Dieu sur vous » (2 Cor. 9:14). La générosité des Corinthiens, y compris ceux d’origine gentile, inciterait les chrétiens hébreux à prier en leur faveur et augmenterait leur affection pour eux.
16 Faisant l’application des paroles de Paul, La Tour de Garde du 1er avril 1946 disait : « Quand une fraction du peuple [de] Dieu fait un don aux nécessiteux d’un autre groupe, réfléchissez à l’effet unificateur produit ! » C’est précisément ce qu’on observe aujourd’hui. « Depuis que j’ai participé à une opération de secours, je me sens plus proche que jamais de mes frères », a dit un ancien qui est intervenu après des inondations. Une sœur reconnaissante d’avoir été secourue a eu cette formule : « Notre fraternité est ce qui ressemble le plus au Paradis » (lire Proverbes 17:17).
17. a) Quel rapport y a-t-il entre Isaïe 41:13 et les opérations de secours ? b) Montrez par des exemples comment les opérations de secours honorent Jéhovah et nous rapprochent les uns des autres (voir aussi l’encadré « Des volontaires par toute la terre »).
17 Lorsque des volontaires arrivent sur les lieux d’une catastrophe, nos frères sinistrés voient se réaliser d’une manière particulière cette promesse divine : « Moi, Jéhovah ton Dieu, je saisis ta main droite, Celui qui te dit : “N’aie pas peur. Moi, je t’aiderai” » (Is. 41:13). Une sœur rescapée d’une catastrophe témoigne : « Quand j’ai vu l’ampleur des dégâts, j’ai sombré dans le désespoir. Mais Jéhovah m’a tendu la main. Je n’ai pas de mots pour décrire l’aide que les frères m’ont apportée. » À la suite d’un séisme qui a dévasté leur région, deux anciens ont écrit ceci au nom de leurs congrégations : « Le tremblement de terre a causé de grandes souffrances, mais nous avons vu Jéhovah nous aider par l’intermédiaire de nos frères. Nous avions lu des récits d’opérations de secours, mais, là, nous en avons vu une de nos yeux. »
Une activité pour vous ?
18. Que faut-il faire pour participer à des opérations de secours ? (voir aussi l’encadré « Elle a déterminé le cours de sa vie »).
18 Aimeriez-vous goûter à la joie de secourir vos frères ? Dans ce cas, sachez que les volontaires sont souvent choisis parmi ceux qui participent à la construction de Salles du Royaume, activité à laquelle vous pouvez vous inscrire en retirant une demande auprès des anciens. Par ailleurs, un ancien ayant une grande expérience des missions de secours rappelle : « Ne vous rendez sur les lieux d’une catastrophe qu’après y avoir été invité officiellement par un comité de secours. » Cela facilitera l’organisation des opérations.
19. Comment les activités de secours contribuent-elles à montrer que nous sommes d’authentiques disciples de Christ ?
19 Les activités de secours sont assurément une façon remarquable d’obéir au commandement de s’aimer les uns les autres et de montrer ainsi que nous sommes d’authentiques disciples de Christ (Jean 13:34, 35). Quelle bénédiction de disposer de tant de volontaires qui, en secourant de fidèles sujets du Royaume, glorifient Jéhovah !
a Dans ce chapitre, nous nous arrêterons seulement sur le secours apporté à nos compagnons chrétiens, mais il est fréquent que nous venions également en aide à des non-Témoins (Gal. 6:10).
b Paul a employé le pluriel de diakonos (ministre) pour désigner les « assistants ministériels » (1 Tim. 3:12).
c Voir l’article « De l’aide pour la famille de nos frères en Bosnie » dans La Tour de Garde du 1er novembre 1994, pages 23-27.
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La vérité du Royaume. Donner la nourriture spirituelleLe Royaume de Dieu en action !
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À gauche : À la fin des années 1930, dans l’État américain de l’Alabama, une sœur fait écouter un discours de frère Rutherford. À droite : Suisse.
PARTIE 1
La vérité du Royaume. Donner la nourriture spirituelle
LES yeux de la personne qui étudie avec vous s’illuminent lorsqu’elle comprend le sens du verset que vous venez de lire. Elle articule : « Vous voulez dire que la Bible enseigne qu’il est possible de vivre pour toujours dans le Paradis, mais ici, sur terre ? » Le proclamateur qui vous accompagne sourit et demande : « Eh bien, que venez-vous de lire dans la Bible ? » Émerveillée, la personne hoche la tête : « Je n’arrive pas à croire qu’on ne me l’ait jamais appris avant ! » Vous vous souvenez qu’il y a seulement quelques semaines, elle avait eu la même réaction en découvrant que le nom de Dieu est Jéhovah.
Comme beaucoup de vos compagnons, peut-être avez-vous déjà vécu une telle situation. Peu de choses nous rappellent de manière aussi frappante que nous avons reçu un cadeau précieux : la connaissance de la vérité ! Mais au fait, comment cette connaissance est-elle parvenue jusqu’à nous ? C’est ce que nous examinerons dans cette partie. Quand on voit comment Jéhovah s’y est pris pour éclairer progressivement ses serviteurs, on ne peut qu’être convaincu de la réalité du Royaume. Depuis un siècle, son Roi, Jésus Christ, s’active pour que la vérité soit enseignée au peuple de Dieu.
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La prédication du Royaume. Répandre la bonne nouvelle dans le monde entierLe Royaume de Dieu en action !
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À gauche : Corée, 1931 : une colporteuse dans le ministère. À droite : Corée, de nos jours : prédication en langue des signes.
PARTIE 2
La prédication du Royaume. Répandre la bonne nouvelle dans le monde entier
C’EST votre jour de congé, et vous vous préparez pour aller prêcher. Un instant, vous hésitez : il est si tentant de rester se reposer. Mais, après avoir prié, vous vous décidez. Ce matin-là, c’est une sœur âgée qui vous accompagne. Son endurance et sa gentillesse vous réchauffent le cœur. Et puis, entre deux portes, l’idée vous vient que vos frères et sœurs du monde entier communiquent le même message de vérité, utilisent les mêmes publications, bénéficient de la même formation. De retour chez vous, vous vous sentez revigoré : vous avez vraiment bien fait de ne pas rester à la maison !
Le ministère chrétien est aujourd’hui la priorité du Royaume de Dieu. Jésus a prédit que cette œuvre prendrait une ampleur extraordinaire durant les derniers jours (Mat. 24:14). Comment cette prophétie s’est-elle réalisée ? Dans cette deuxième partie, nous allons parler des prédicateurs, des procédés et des outils qui ont joué et jouent encore un rôle déterminant dans ce ministère qui aide des millions d’humains à voir le Royaume de Dieu comme un gouvernement bien réel.
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Les normes du Royaume. Chercher la justice de DieuLe Royaume de Dieu en action !
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À gauche : La famille du Béthel de Brooklyn a célébré son dernier Noël en 1926 ; à droite : Les Témoins de Jéhovah sont différents, et cela se remarque.
PARTIE 3
Les normes du Royaume. Chercher la justice de Dieu
VOUS saluez votre voisin de la main. Vous avez remarqué que, ces derniers temps, il vous observe, vous et votre famille. Répondant à votre salut, il vous fait signe d’approcher et vous dit : « Est-ce que je peux vous poser une question ? Qu’est-ce qui vous rend si différents ?
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
— Vous êtes bien Témoins de Jéhovah ? Vous n’êtes pas comme les autres. Vous ne vous mélangez pas avec les autres religions, vous ne participez pas aux fêtes, vous ne vous mêlez pas de politique et vous ne faites pas la guerre. Chez vous, personne ne fume, et votre famille semble avoir une moralité comme on n’en voit pas souvent. Voilà pourquoi je me demande ce qui vous rend différents dans tant de domaines. »
Vous savez que la réponse est toute simple : nous sommes soumis au Royaume de Dieu. Notre Roi, Jésus, nous affine constamment. Il nous aide à marcher sur ses traces et à nous distinguer ainsi de ce monde méchant. Dans cette troisième partie, nous verrons comment — à la gloire de Jéhovah — le Royaume messianique affine ses sujets sur les plans spirituel et moral, ainsi qu’en matière d’organisation.
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Les victoires du Royaume. Défendre la bonne nouvelle en justiceLe Royaume de Dieu en action !
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À gauche : Eindhoven (Pays-Bas), 1945 : Arrestation d’un frère en train de prêcher. À droite : Là où vous vivez, la loi vous autorise-t-elle à prêcher ?
PARTIE 4
Les victoires du Royaume. Défendre la bonne nouvelle en justice
ALORS que vous prêchez de maison en maison, vous entendez une sirène au loin. Le son se rapproche. Vous entamez une conversation avec quelqu’un, mais le proclamateur qui vous accompagne se retourne, car une voiture de police vient de se garer le long du trottoir. Un agent descend, s’approche : « C’est vous les deux personnes qui font du porte à porte pour parler de la Bible ? Il y a eu des plaintes. » Poliment, vous répondez qu’effectivement vous êtes Témoins de Jéhovah. Que va-t-il vous arriver ?
Cela dépend. Comment le gouvernement du pays considère-t-il les Témoins de Jéhovah ? Leur accorde-t-il la liberté de religion ? Si oui, c’est probablement grâce en grande partie à vos frères et sœurs spirituels qui se sont battus voilà des années pour « défendre la bonne nouvelle et [...] la faire reconnaître en justice » (Phil. 1:7). Où que vous viviez, l’histoire de nos victoires juridiques ne peut que fortifier votre foi. C’est dans cette histoire que va nous plonger cette quatrième partie. Nous y trouverons une nouvelle preuve saisissante de la réalité du Royaume, car jamais nous n’aurions pu obtenir par nous-mêmes des résultats aussi remarquables !
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L’instruction du Royaume. Former les serviteurs du RoiLe Royaume de Dieu en action !
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À gauche : Réunion en plein air à Londres en 1945 ; à droite : Assemblée spéciale d’un jour au Malawi en 2012.
PARTIE 5
L’instruction du Royaume. Former les serviteurs du Roi
VOUS adressez un sourire d’encouragement à l’orateur. C’est un jeune frère de votre congrégation qui participe pour la première fois au programme d’une assemblée. En écoutant son discours, vous vous émerveillez de la formation donnée au sein du peuple de Dieu. Vous revoyez ce jeune homme donnant ses premiers exposés. Quelle évolution depuis ! Il a fait d’importants progrès après avoir assisté à l’École des pionniers. Plus récemment, lui et sa femme ont suivi les cours de l’École pour évangélisateurs du Royaume. Tout en applaudissant son excellent discours, vous promenez votre regard autour de vous et réfléchissez à l’instruction dont nous bénéficions tous dans le peuple de Dieu.
La Bible a annoncé une époque où les serviteurs de Dieu seraient tous « des enseignés de Jéhovah » (Is. 54:13). Nous vivons cette époque. L’enseignement nous est transmis par des publications, mais aussi par des réunions, des assemblées et des écoles donnant des formations spécialisées. Dans cette partie, nous verrons en quoi cette abondante instruction prouve que le Royaume de Dieu est en action.
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La solidarité du Royaume. Construire et secourirLe Royaume de Dieu en action !
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À gauche : Secours envoyés de Suisse à nos frères d’Allemagne en 1946. À droite : Reconstruction d’une Salle du Royaume au Japon après le tsunami de 2011.
PARTIE 6
La solidarité du Royaume. Construire et secourir
VOUS avez du mal à reconnaître votre Salle du Royaume. Ce lieu de culte, vous en avez toujours été fier, et sa construction voilà quelques années vous a laissé de bons souvenirs. Mais, aujourd’hui, vous en êtes encore plus fier, car ce bâtiment vient d’être temporairement converti en centre de secours. Une tempête accompagnée d’inondations ayant dévasté la région, le Comité de la filiale a pris rapidement des mesures pour que les sinistrés reçoivent nourriture, vêtements, eau potable et autres produits de première nécessité. Les secours offerts ont été disposés avec soin. Des frères et sœurs font la queue pour obtenir ce dont ils ont besoin. Plus d’un essuie des larmes de joie.
Jésus a déclaré que ses disciples se distingueraient par leur amour les uns pour les autres (Jean 13:34, 35). Dans cette sixième partie, nous verrons cet amour en action dans les domaines de la construction et des opérations de secours. Une preuve de plus que nous vivons déjà sous la domination du Roi Jésus !
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