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“ J’ai mis mes paroles dans ta bouche ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE UN
“ J’ai mis mes paroles dans ta bouche ”
1, 2. Pourquoi pouvez-vous avoir confiance en la Bible ?
“ IL EXISTE tel ami plus attaché qu’un frère. ” (Prov. 18:24). Avez-vous constaté par vous-même la justesse de ces paroles inspirées ? Un ami véritable, c’est quelqu’un en qui vous pouvez avoir confiance. Qu’il vous dise quelque chose de gentil ou qu’il vous informe de ce qu’il va faire, vous ne mettez pas en doute ses propos. Et, s’il attire votre attention sur quelque chose qui mériterait d’être corrigé, vous en tenez probablement compte. Vous savez par expérience qu’il a vos intérêts à cœur, même lorsqu’il vous conseille. Il veut votre bonheur et vous voulez le sien, ce qui permet à votre amitié de durer.
2 Sous bien des rapports, les hommes que Dieu a utilisés pour rédiger les livres de la Bible sont pour vous de tels amis. Vous pouvez croire ce qu’ils disent. Vous êtes convaincu que c’est pour votre bien. C’est ainsi que les Israélites auraient dû percevoir les “ hommes [qui] ont parlé de la part de Dieu, comme ils étaient portés par l’esprit saint ”. (2 Pierre 1:20, 21.) L’un des hommes dont Dieu s’est servi, et qui a écrit le livre prophétique le plus long, est Jérémie. Il a également rédigé le livre des Lamentations, ainsi que deux autres livres de la Bible.
3, 4. a) Comment certains considèrent-ils le livre de Jérémie et celui des Lamentations ? b) Pourquoi leur point de vue est-il erroné, et quel exemple le montre ?
3 Cependant, vous avez sans doute remarqué que certains lecteurs de la Bible jugent les écrits de Jérémie sans intérêt pour eux. Ils s’imaginent peut-être que ces livres ne contiennent que des avertissements et des prédictions sinistresa. Mais ce point de vue est-il exact ?
4 Bien sûr, on trouve, dans les écrits de Jérémie, des jugements sans concession. Mais un ami ne parle-t-il pas franchement parfois ? Même Jésus l’a fait quand les apôtres, ses amis, agissaient mal. Il n’a pas hésité à les reprendre (Marc 9:33-37). Néanmoins, l’essentiel de son message était positif ; il montrait comment obtenir l’approbation de Dieu et s’assurer un avenir heureux (Mat. 5:3-10, 43-45). On peut en dire autant des écrits de Jérémie, qui font partie intégrante de “ toute Écriture [...] utile pour [...] remettre les choses en ordre ”. (2 Tim. 3:16.) Jérémie a clairement révélé ce que pensait Dieu de ceux qui prétendaient le servir, mais qui agissaient mal et méritaient d’en subir les conséquences. Le livre de Jérémie et celui des Lamentations contiennent cependant un message d’espoir et montrent comment connaître un avenir radieux. Jérémie a consigné des prophéties relatives à la façon dont Jéhovah réaliserait son dessein, prophéties dont l’accomplissement nous concerne aujourd’hui. Par ailleurs, comme vous le constaterez, ces deux livres renferment des passages des plus encourageants. — Lire Jérémie 31:13, 33 ; 33:10, 11 ; Lamentations 3:22, 23.
5. Que peuvent nous apporter les écrits de Jérémie ?
5 Notre bonheur présent au sein du peuple de Dieu et nos perspectives d’avenir ont un lien avec ce qu’a écrit Jérémie. Parlons par exemple de notre fraternité chrétienne. Les écrits de Jérémie nous aideront à consolider notre unité et à appliquer ce conseil de l’apôtre Paul : “ Frères, continuez à vous réjouir, à vous laisser redresser, à vous laisser consoler, à avoir même pensée, à vivre en paix ; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. ” (2 Cor. 13:11). En outre, ce qu’a écrit Jérémie s’apparente au message que nous prêchons. S’il est vrai en effet que nous parlons aux gens des derniers jours et que nous les avertissons de la proximité de la fin de ce système, notre message reste positif. Il donne des raisons d’espérer. Ce qu’a écrit Jérémie se révèle également très utile sur le plan pratique. Sa vie et le message qu’il a transmis présentent de nombreuses similitudes avec ce que nous vivons. Pour nous en rendre compte, arrêtons-nous sur le contexte dans lequel a vécu ce prophète exemplaire et sur sa mission, mission dont Dieu l’a chargé en ces termes : “ Voici que j’ai mis mes paroles dans ta bouche. ” — Jér. 1:9.
6, 7. Qu’est-ce qui nous indique que Dieu s’intéressait à Jérémie ? Dans quel contexte Jérémie est-il né ?
6 Un homme et une femme qui attendent un enfant pensent souvent à lui. Comment sera-t-il ? Que fera-t-il de sa vie ? Quels seront ses centres d’intérêt ? Quelle carrière choisira-t-il ? C’est le genre de questions que nos parents eux-mêmes ont dû se poser. Tout comme les parents de Jérémie. Mais le cas de Jérémie était particulier : le Créateur de l’univers s’intéressait de près à ce qu’allaient être sa vie et ses activités. — Lire Jérémie 1:5.
7 Dieu avait fait usage de sa prescience avant la naissance de Jérémie. Il s’était intéressé tout spécialement à ce garçon, qui allait naître au sein d’une famille sacerdotale vivant au nord de Jérusalem. On était au milieu du VIIe siècle av. n. è., à une bien triste époque pour Juda, en raison des agissements déplorables du roi Manassé. (Voir page 19.) Pendant la plus grande partie de ses 55 années de règne, ce roi a fait ce qui était mauvais aux yeux de Jéhovah. Son fils Amôn a suivi son exemple (2 Rois 21:1-9, 19-26). Mais tout a changé avec le successeur d’Amôn, Yoshiya, qui recherchait Jéhovah. Dans la dix-huitième année de son règne, il a fini de débarrasser le pays de l’idolâtrie. Cela a dû réjouir les parents de Jérémie. C’est sous le règne de Yoshiya que Jéhovah a confié à leur fils sa mission. — 2 Chron. 34:3-8.
Pourquoi le livre de Jérémie et celui des Lamentations devraient-ils retenir votre attention ?
DIEU SE CHOISIT UN PORTE-PAROLE
8. Quelle mission Jérémie a-t-il reçue, et comment a-t-il réagi ?
8 Nous ignorons quel âge avait Jérémie quand Dieu lui a dit : “ J’ai fait de toi un prophète pour les nations. ” Il se peut qu’il ait eu 25 ans environ, âge auquel un Lévite pouvait recevoir ses premières attributions au temple (Nomb. 8:24). Quoi qu’il en soit, Jérémie a répondu : “ Hélas ! ô Souverain Seigneur Jéhovah ! Voici que je ne sais vraiment pas parler, car je ne suis qu’un garçon. ” (Jér. 1:6). Peut-être était-il réticent parce qu’il se trouvait trop jeune et pas assez qualifié pour assumer la lourde responsabilité d’un prophète, qui serait en outre appelé à parler en public.
9, 10. a) Dans quel contexte Jérémie a-t-il reçu sa mission ? b) Au fil du temps, pourquoi sa tâche est-elle devenue difficile ?
9 Jérémie a reçu sa mission à l’époque où le roi Yoshiya était en train de purifier le pays d’une idolâtrie répugnante pour restaurer le vrai culte. Quelles qu’aient été les relations entre les deux hommes, le climat était alors tout à fait propice à un vrai prophète. Tsephania et Nahoum ont eux aussi prophétisé au début du règne de Yoshiyab. Citons encore la prophétesse Houlda, qui a prédit des jours difficiles. Jérémie vécut d’ailleurs assez longtemps pour voir la réalisation de ses prédictions (2 Rois 22:14). À plusieurs reprises, des amis, comme Ébed-Mélek et Barouk, durent même le sauver d’une mort certaine, ou le protéger d’ennemis assoiffés de vengeance.
10 Que ressentiriez-vous si Dieu faisait de vous un prophète et vous chargeait de délivrer un message percutant ? (Lire Jérémie 1:10.) Considérez ne serait-ce qu’une des déclarations qu’a dû faire Jérémie. En 609 av. n. è., alors que les armées babyloniennes marchaient sur Jérusalem, le roi Tsidqiya a cherché à obtenir un message rassurant de Dieu, par l’intermédiaire de Jérémie. Mais le message que Dieu lui réservait n’avait rien de rassurant. — Lire Jérémie 21:4-7, 10.
UN HOMME COMME NOUS
11. Pourquoi, tout en trouvant sa mission difficile, Jérémie n’a-t-il sans doute pas craint de l’accomplir ?
11 Imaginons que, comme Jérémie, nous ayons à transmettre des jugements cinglants à des rois mauvais, à des prêtres corrompus et à des faux prophètes. Comme lui, nous aurions le soutien de Dieu (Jér. 1:7-9). Dieu faisait confiance au jeune Jérémie, et il lui a insufflé du courage par ces mots : “ J’ai fait de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, des murailles de cuivre contre tout le pays, envers les rois de Juda, envers ses princes, envers ses prêtres et envers le peuple du pays. À coup sûr ils combattront contre toi, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car ‘ je suis avec toi ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ pour te délivrer ’. ” — Jér. 1:18, 19.
12. Pourquoi pouvons-nous nous reconnaître en Jérémie ?
12 Il n’y a pas lieu de voir en Jérémie un homme totalement hors du commun. C’était un humain, comme nous. Par ailleurs, il est intéressant de noter que, bien qu’ayant vécu à une autre époque, il a dû faire face au même genre de situations que celles que nous rencontrons. Comme lui, nous côtoyons effectivement des personnes de toutes sortes, aussi bien dans notre vie profane que dans la congrégation. Jérémie a donc beaucoup à nous apprendre, lui qui, comme Éliya, était “ un homme avec des sentiments semblables aux nôtres ”. (Jacq. 5:17.) Arrêtons-nous sur quelques exemples.
13, 14. Pourquoi certains chrétiens peuvent-ils comprendre ce qu’a éprouvé Jérémie lorsqu’il a été mis aux ceps par Pashhour (voir l’illustration p. 10) ?
13 Ne vous est-il jamais arrivé d’avoir des hauts et des bas dans votre vie ? Cela a été le cas de Jérémie. Un jour, Pashhour, un prêtre puissant, l’a frappé et l’a fait mettre aux ceps. Pendant des heures, Jérémie a été maintenu immobilisé au moyen d’une pièce de bois dans une posture des plus inconfortable — sans doute attaché par les pieds, les mains et le cou. Outre la douleur, il a probablement dû supporter d’être la risée de ses adversaires. Et vous, pensez-vous que vous supporteriez d’être ridiculisé ou même maltraité physiquement ? — Jér. 20:1-4.
14 Du fait de cette situation, il n’est pas surprenant que Jérémie se soit exprimé ainsi : “ Maudit soit le jour où je suis né ! [...] Pourquoi suis-je sorti de la matrice pour voir le dur travail et le chagrin, et pour que mes jours s’achèvent dans la honte ? ” (Jér. 20:14-18). Jérémie savait ce qu’était le désespoir. Vous est-il déjà arrivé d’être découragé au point d’avoir le sentiment de ne rien valoir, de ne rien faire de bien, ou de vous demander si continuer en valait la peine ? Tous ceux qui ont déjà éprouvé de tels sentiments ont tout intérêt à se familiariser davantage avec ce qui est arrivé à Jérémie et avec la façon dont les choses ont tourné pour lui.
Qu’a de remarquable le choix de Jérémie comme prophète ? Pourquoi pouvez-vous vous reconnaître en Jérémie ?
15. Pourquoi s’intéresser à l’état moral de Jérémie ?
15 Les expressions de désespoir que nous trouvons en Jérémie 20:14-18 arrivent immédiatement après un encouragement à chanter et à louer Jéhovah. (Lire Jérémie 20:12, 13.) Vous est-il déjà arrivé d’avoir de brusques sautes d’humeur, d’être tout joyeux, et puis, soudain, de vous sentir abattu ? La vie de ce prophète qui, de toute évidence, avait des sentiments comme les nôtres, présente certainement un intérêt pour chacun d’entre nous. Il nous sera très profitable d’examiner les actions et les réactions de cet homme dont le Créateur a fait un éminent porte-parole. — 2 Chron. 36:12, 21, 22 ; Ezra 1:1.
16. Pour qui la situation matrimoniale de Jérémie peut-elle présenter un intérêt ?
16 Une autre raison pour laquelle certains se reconnaîtront en Jérémie a trait à sa situation matrimoniale. Quelle était-elle ? Dieu avait donné à Jérémie un ordre insolite, et peut-être difficile à respecter : celui de ne pas se marier. (Lire Jérémie 16:2.) Pourquoi Jéhovah lui avait-il demandé une telle chose ? Et comment Jérémie a-t-il vécu ce célibat ? Qu’est-ce qui, dans ce récit, pourrait éveiller un écho chez les frères ou les sœurs qui n’ont pas de conjoint — par choix ou du fait des circonstances ? Pourrait-il y avoir dans les instructions données à Jérémie matière à réflexion pour les couples qui n’ont pas “ de fils et de filles ”, ou même pour ceux qui en ont ? Comment l’histoire de Jérémie peut-elle vous aider personnellement ?
17. À quoi les paroles du prophète rapportées en Jérémie 38:20 peuvent-elles nous faire réfléchir ?
17 Il est intéressant de noter l’exhortation que Jérémie a adressée un jour au roi de Juda : “ Obéis, s’il te plaît, à la voix de Jéhovah dans ce que je te dis ; tout ira bien pour toi et ton âme restera en vie. ” (Jér. 38:20). Cet épisode nous offre un bel exemple de ce que doivent être nos relations avec les autres — y compris ceux qui ne suivent pas encore les voies de Jéhovah, mais que nous sommes en mesure d’encourager. Le comportement de Jérémie vis-à-vis de ceux qui obéissaient à Dieu constitue également un modèle pour les chrétiens d’aujourd’hui. Sans conteste, l’exemple de Jérémie est riche d’enseignements pour nous.
L’OBJET DE CE LIVRE
18, 19. De quelles façons différentes est-il possible d’examiner le livre de Jérémie et celui des Lamentations ?
18 Ce manuel vous aidera à analyser le livre de Jérémie et celui des Lamentations, et à en tirer des enseignements. L’apôtre Paul a écrit en effet sous inspiration : “ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice. ” (2 Tim. 3:16). Cette déclaration s’applique naturellement aux deux livres en question.
19 Il est bien entendu possible d’examiner ces deux livres de différentes façons. On peut par exemple les étudier verset par verset, en cherchant à comprendre le contexte et la signification de chacun d’eux. On peut aussi mettre en parallèle ou en contraste des personnages ou des événements d’alors et d’aujourd’hui. (Cf. Jérémie 24:6, 7 ; 1 Corinthiens 3:6.) Il est encore possible de s’attarder sur le contexte historique que les livres mettent en lumière (Jér. 39:1-9). Dans une certaine mesure, ces informations de nature historique sont nécessaires pour qui veut tirer profit de l’examen de ces deux livres. D’ailleurs, le chapitre 2 du présent manuel, intitulé “ Prophète dans ‘ la période finale des jours ’ ”, nous aidera à avoir une vue d’ensemble du contexte historique de l’époque et de la manière dont Dieu a dirigé les événements.
20. Sous quel angle allons-nous examiner le livre de Jérémie et celui des Lamentations ?
20 Néanmoins, l’objectif principal du présent ouvrage est différent. Nous verrons en quoi le livre de Jérémie et celui des Lamentations sont des cadeaux que Dieu nous a faits pour nous aider dans notre vie de chrétiens (Tite 2:12). Nous constaterons que ces deux livres regorgent vraiment d’informations “ utile[s] pour enseigner ”. Ils offrent effectivement des conseils pratiques et des exemples qui peuvent nous armer pour faire face aux difficultés de la vie — que nous soyons célibataires, mariés, anciens, pionniers, chefs de famille, mères au foyer ou jeunes scolarisés. Chacun de nous puisera dans ces deux livres inspirés par Dieu de quoi être “ équipé pour toute œuvre bonne ”. — 2 Tim. 3:17.
21. Pourquoi êtes-vous impatient d’étudier le présent ouvrage ?
21 Lors de l’examen de chaque chapitre du présent livre, cherchez des points qui pourront vous être utiles. Nul doute que vous trouverez dans le livre de Jérémie et dans celui des Lamentations la confirmation de cette déclaration de Paul : “ Toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction, afin que, grâce à notre endurance et à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance. ” — Rom. 15:4.
Que pensez-vous retirer de l’étude du livre de Jérémie et de celui des Lamentations pour votre vie quotidienne ?
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Prophète dans “ la période finale des jours ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE DEUX
Prophète dans “ la période finale des jours ”
1, 2. a) Quelle vision, qui a donné le ton de ses déclarations prophétiques, Jérémie a-t-il reçue ? b) Pourquoi vous intéresser aux messages de Jérémie ?
“ QUE vois-tu ? ” demanda Dieu au prophète qu’il venait de nommer. “ Une marmite à large ouverture sur laquelle on souffle — voilà ce que je vois ”, répondit le jeune Jérémie, “ et son ouverture penche à partir du nord ”. Cette vision donnait d’emblée une idée du genre de déclarations qu’il aurait à faire. (Lire Jérémie 1:13-16.) On ne soufflait pas sur la marmite symbolique pour en refroidir le contenu, mais pour aviver les flammes. Jéhovah annonçait que le malheur, tel un liquide brûlant, se déverserait de cette marmite sur le pays de Juda à cause de l’infidélité qui y régnait. À votre avis, pourquoi l’ouverture de la marmite penchait-elle à partir du nord ? Parce que c’est du nord que devait venir le malheur, avec l’arrivée des envahisseurs babyloniens. Et ce fut bien le cas. Au cours de sa vie de prophète, Jérémie eut plusieurs fois l’occasion de voir cette marmite bouillante se déverser. L’ultime déversement se solda par la destruction de Jérusalem.
2 Babylone n’est plus, mais vous avez tout lieu de vous intéresser aux messages prophétiques de Jérémie. Pour quelle raison ? Parce que vous vivez dans “ la période finale des jours ”, où beaucoup se prétendent chrétiens alors qu’ils n’ont pas la faveur de Dieu, pas plus que les Églises auxquelles ils appartiennent (Jér. 23:20). En revanche, vous, aux côtés de vos compagnons, vous prêchez un message à la fois de jugement et d’espoir, comme l’a fait Jérémie.
3. a) De quelle manière le livre de Jérémie est-il présenté ? b) Quel est le but du présent chapitre ?
3 Plutôt que de consigner les événements au fur et à mesure qu’ils avaient lieu, Jérémie a, semble-t-il, dicté son récit à un secrétaire vers la fin de sa vie de prophète (Jér. 25:1-3 ; 36:1, 4, 32). Son livre n’est pas présenté dans un ordre chronologique, mais par thèmes. Vous apprécierez donc sans doute d’avoir un aperçu du contexte historique dans lequel s’inscrivent le livre de Jérémie et celui des Lamentations, comme vous apprécierez de connaître l’ordre dans lequel les événements se sont déroulés. Reportez-vous au tableau de la page 19. En sachant qui était roi de Juda à tel ou tel moment et, dans certains cas, ce qui se passait en Juda ou dans les environs, vous comprendrez plus facilement ce que Jérémie a dit ou fait. En outre, vous tirerez davantage profit des messages que Dieu a adressés à son peuple par l’intermédiaire de Jérémie.
CONTEXTE HISTORIQUE
4-6. Qu’a vécu le peuple de Dieu au cours des décennies qui ont précédé le ministère de Jérémie ?
4 Jérémie prophétisa à une époque de bouleversements majeurs, marquée par des rivalités entre l’Assyrie, Babylone et l’Égypte. Quatre-vingt-treize ans avant qu’il ne commence son ministère prophétique, l’Assyrie s’était emparée du royaume du Nord, composé des dix tribus d’Israël, et avait déporté une bonne partie de ses habitants. Face à l’agresseur assyrien, Jéhovah s’était porté au secours de Jérusalem et de son roi, le fidèle Hizqiya. Vous vous souvenez certainement de ces 185 000 soldats ennemis que l’ange de Dieu a abattus (2 Rois 19:32-36). L’un des fils de Hizqiya était Manassé. C’est sous son règne, d’une durée de 55 ans, que Juda passa sous contrôle assyrien et que, vraisemblablement, naquit Jérémie. — 2 Chron. 33:10, 11.
5 Jérémie est l’auteur des deux livres des Rois. Dans le second livre, on apprend que Manassé rebâtit les hauts lieux que son père avait détruits. Il érigea des autels pour Baal et pour l’armée des cieux, et ce, même dans le temple de Jéhovah. Il versa le sang innocent en grande quantité, allant jusqu’à faire brûler son propre fils en l’honneur d’un faux dieu. En résumé, “ il fit sur une grande échelle ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah ”. En raison de toute cette méchanceté, Jéhovah décréta que le malheur s’abattrait sur Jérusalem et sur Juda, comme il s’était déjà abattu sur Samarie et sur Israël (2 Rois 21:1-6, 12-16). Après la mort de Manassé, Amôn perpétua les pratiques idolâtriques de son père. Mais les choses n’allaient pas tarder à changer. Deux ans plus tard, il fut assassiné. En 659 av. n. è., Yoshiya, son fils de huit ans, monta sur le trône, qu’il occuperait 31 ans.
6 Au cours du règne de Yoshiya, Babylone prit peu à peu l’avantage sur l’Assyrie. Yoshiya vit dans cette situation l’occasion d’affranchir Juda de la domination étrangère. À la différence de son père et de son grand-père, il servit fidèlement Jéhovah et entreprit des réformes religieuses de grande ampleur (2 Rois 21:19–22:2). Dans la douzième année de son règne, il commença à démolir les hauts lieux, les poteaux sacrés et les représentations de faux dieux dans tout son royaume. Puis il ordonna que le temple de Jéhovah soit réparé. (Lire 2 Chroniques 34:1-8.) Au passage, on notera que c’est dans la treizième année du règne de Yoshiya (647 av. n. è.) que Dieu fit de Jérémie son prophète.
Qu’auriez-vous ressenti si vous aviez été prophète à l’époque de Jérémie ?
7, 8. a) En quoi le règne de Yoshiya a-t-il été différent de celui de ses prédécesseurs, Manassé et Amôn ? b) Quel genre d’homme Yoshiya était-il ? (Voir l’encadré page 20.)
7 Alors que le temple était en cours de restauration, dans la dix-huitième année du règne de Yoshiya, le grand prêtre trouva “ le livre même de la loi ”. Le roi demanda à son secrétaire de le lui lire. Yoshiya reconnut les fautes de son peuple, rechercha la direction de Jéhovah par l’intermédiaire de la prophétesse Houlda et exhorta ses sujets à respecter les commandements de Dieu. Houlda informa Yoshiya que Jéhovah ferait s’abattre un “ malheur ” sur les Judéens à cause de leur infidélité. Cependant, compte tenu de la bonne disposition de Yoshiya à l’égard du culte pur, ce malheur ne viendrait pas de son vivant. — 2 Rois 22:8, 14-20.
8 Le roi Yoshiya redoubla d’efforts pour éliminer tout ce qui avait trait à l’idolâtrie. Cet élan le conduisit même dans le territoire jadis occupé par le royaume du Nord, pour détruire le haut lieu et l’autel situés à Béthel. Il organisa également une Pâque mémorable (2 Rois 23:4-25). Songez à quel point cela a dû réjouir Jérémie ! Il demeurait difficile, néanmoins, de réformer le peuple. Manassé et Amôn l’avaient initié à un culte idolâtrique dégradant. La spiritualité des Judéens était au plus bas. Dieu incita Jérémie à dénoncer leur attachement aux faux dieux, qui étaient aussi nombreux que leurs villes, malgré les mesures prises par Yoshiya. Les compatriotes du prophète étaient comparables à une femme infidèle — ils avaient quitté Jéhovah et se prostituaient avec des dieux étrangers. Jérémie déclara : “ Vous avez mis pour la chose honteuse des autels aussi nombreux que les rues de Jérusalem, des autels pour faire de la fumée sacrificielle pour Baal. ” — Lire Jérémie 11:1-3, 13.
9. Quels événements internationaux ont marqué les dernières années du règne de Yoshiya ?
9 Les Juifs ne tinrent pas compte des messages de Jérémie, et les nations voisines continuèrent à lutter pour la suprématie. En 632 av. n. è., les forces coalisées des Babyloniens et des Mèdes s’emparèrent de Ninive, la capitale assyrienne. Trois ans plus tard, le pharaon égyptien Néko mena ses armées vers le nord pour venir en aide aux Assyriens, alors en mauvaise posture. Pour une raison que la Bible ne précise pas, Yoshiya tenta de repousser les Égyptiens à Meguiddo, mais il fut mortellement blessé (2 Chron. 35:20-24). Quelles répercussions politiques et religieuses ce triste événement aurait-il sur Juda ? Et quelles nouvelles difficultés cela créerait-il pour Jérémie ?
CHANGEMENT DE CLIMAT RELIGIEUX
10. a) Sous quels aspects notre époque ressemble-t-elle à celle qui a suivi la mort de Yoshiya ? b) Que retirerons-nous de l’examen du comportement de Jérémie ?
10 Imaginez ce que dut ressentir Jérémie à la nouvelle de la mort de Yoshiya. En proie à la douleur, il entonna des chants funèbres en l’honneur du roi (2 Chron. 35:25). Juda vivait déjà une période d’incertitudes, auxquelles s’ajoutaient des pressions liées à l’instabilité internationale. Les puissances rivales — l’Égypte, l’Assyrie et Babylone — se disputaient le contrôle de la région. Par ailleurs, le climat religieux allait changer en Juda. La mort de Yoshiya marquait la fin d’un régime généralement favorable à l’activité de Jérémie, et le commencement d’un autre, qui lui serait hostile. À l’époque moderne, nombre de nos frères ont connu des bouleversements similaires, passant d’une relative liberté de culte à la persécution et à l’interdiction. Qui sait combien d’entre nous pourraient encore, sous peu, vivre de tels changements ? Dans ce cas, comment réagirions-nous ? Par quoi devrons-nous peut-être passer si nous voulons rester intègres ? Ces questions présentes à l’esprit, il sera encourageant pour nous de voir quelles difficultés Jérémie a réussi à surmonter.
11. Que s’est-il passé en Juda après la mort de Yoshiya ?
11 À Jérusalem, les habitants de Juda intronisèrent Yehoahaz, le fils de Yoshiya. Yehoahaz, aussi connu sous le nom de Shalloum, ne régna que trois mois. Quand, après avoir combattu les Babyloniens, Pharaon Néko reprit la direction du sud, il destitua le nouveau roi et l’emmena en Égypte. Jérémie annonça que Yehoahaz ne ‘ reviendrait plus ’. (Jér. 22:10-12 ; 2 Chron. 36:1-4.) À sa place, Néko mit sur le trône Yehoïaqim, autre fils de Yoshiya. Yehoïaqim ne suivit pas le bon exemple de son père. Loin de poursuivre les réformes de Yoshiya, il pratiqua l’idolâtrie. — Lire 2 Rois 23:36, 37.
12, 13. a) Quel était le climat religieux au commencement du règne de Yehoïaqim ? b) Comment les chefs religieux juifs ont-ils traité Jérémie ?
12 Au commencement du règne de Yehoïaqim, Jéhovah ordonna à Jérémie de se rendre au temple et de condamner sévèrement les Judéens pour leur méchanceté. Ces derniers, par superstition, prêtaient au temple des vertus protectrices. Mais, s’ils ne renonçaient pas à “ voler, assassiner, commettre l’adultère, prêter de faux serments, faire de la fumée sacrificielle pour Baal et marcher à la suite d’autres dieux ”, Jéhovah abandonnerait son temple. Et il abandonnerait aussi les hypocrites qui venaient y pratiquer leur culte, tout comme il avait abandonné le tabernacle qui se trouvait à Shilo aux jours du grand prêtre Éli. Le pays de Juda ‘ deviendrait un lieu dévasté ’. (Jér. 7:1-15, 34 ; 26:1-6.a) Songez au courage qu’il a fallu à Jérémie pour annoncer ce message ! Il l’a très certainement fait publiquement, devant des gens éminents et influents. De nos jours, certains proclamateurs ont eu besoin, eux aussi, de s’armer de courage pour prêcher dans la rue ou pour s’adresser à des gens riches ou importants. Nous pouvons donc être sûrs de ceci : Dieu nous soutiendra, tout comme il a soutenu Jérémie. — Héb. 10:39 ; 13:6.
13 Compte tenu du climat politico-religieux de l’époque, comment les chefs religieux de Juda allaient-ils réagir au discours de Jérémie ? Le prophète lui-même rapporte : “ Les prêtres, les prophètes et tout le peuple [me] saisirent en disant : ‘ Tu mourras à coup sûr. ’ ” Furieux, ils déclarèrent : “ Pour cet homme, le jugement de mort. ” (Lire Jérémie 26:8-11.) Mais ils ne parvinrent pas à leurs fins. Jéhovah était là pour délivrer son prophète. Quant à Jérémie, il ne se laissa intimider ni par l’attitude menaçante de ses ennemis ni par leur nombre. Vous ne le devriez pas non plus.
Qu’est-ce qui différencie les règnes de Manassé, d’Amôn et de Yoshiya ? Quelle leçon tirer de la façon dont Jérémie a assumé sa mission malgré les difficultés ?
“ TU DEVRAS ÉCRIRE [...] TOUTES LES PAROLES ”
14, 15. a) Quelle tâche Jérémie et son secrétaire Barouk ont-ils entreprise dans la quatrième année du règne de Yehoïaqim ? b) Quel genre d’homme Yehoïaqim était-il ? (Voir l’encadré page 25.)
14 Dans la quatrième année du règne de Yehoïaqim, Jéhovah ordonna à Jérémie de mettre par écrit toutes les paroles qu’il lui avait dites depuis les jours de Yoshiya. Jérémie dicta donc à son secrétaire, Barouk, tout ce que Jéhovah lui avait déclaré au cours des 23 années précédentes. Ses messages de jugement concernaient une vingtaine de rois et de royaumes. Jérémie envoya ensuite Barouk lire le rouleau à voix haute dans la maison de Jéhovah. Dans quel but ? “ Peut-être ceux de la maison de Juda écouteront-ils tout le malheur que je pense leur faire, avait dit Jéhovah, afin qu’ils reviennent chacun de sa voie mauvaise et que je pardonne réellement leur faute et leur péché. ” — Jér. 25:1-3 ; 36:1-3.
15 Lorsqu’un de ses fonctionnaires lui en fit lecture, Yehoïaqim déchira le rouleau et le brûla. Il exigea alors qu’on lui amène Jérémie et Barouk. “ Mais Jéhovah les tint cachés. ” (Lire Jérémie 36:21-26.) Du fait de l’attitude foncièrement mauvaise de Yehoïaqim, Jéhovah déclara par la bouche de son prophète que le roi aurait “ un enterrement d’âne ”. Il serait ‘ traîné et jeté au-delà des portes de Jérusalem ’. (Jér. 22:13-19.) D’après vous, faut-il voir dans cette prophétie une exagération de la part de Jérémie ?
16. Quel message d’espoir Jérémie a-t-il annoncé ?
16 Bien qu’il ait eu à annoncer des messages de condamnation, Jérémie n’était pas un prophète de malheur. Il transmettait également un message d’espoir. Jéhovah délivrerait un reste d’Israélites de leurs ennemis et les rétablirait dans leur pays, où ils vivraient en sécurité. Il conclurait “ une alliance nouvelle ” et “ de durée indéfinie ” avec ses serviteurs, et écrirait sa loi dans leur cœur. Il pardonnerait leurs fautes et oublierait leurs péchés. Par ailleurs, un descendant de David ‘ exécuterait le droit et la justice dans le pays ’. (Jér. 31:7-9 ; 32:37-41 ; 33:15.) Ces prophéties allaient connaître un accomplissement au cours des décennies et des siècles suivants. Elles connaîtraient même à notre époque un accomplissement qui aurait une incidence sur notre vie et notre avenir éternel. Ceci dit, revenons à l’époque de Jérémie. Entre les ennemis de Juda, la lutte pour le pouvoir se poursuivait. — Lire Jérémie 31:31, 33, 34 ; Hébreux 8:7-9 ; 10:14-18.
L’ASCENSION DE BABYLONE
17, 18. Quels événements internationaux ont marqué les dernières années du règne de Yehoïaqim et le règne de Tsidqiya ?
17 En 625 av. n. è., les Babyloniens et les Égyptiens se livrèrent une bataille décisive à Karkémish, près de l’Euphrate, à 600 kilomètres au nord de Jérusalem. En écrasant les armées de Pharaon Néko, le roi Neboukadnetsar mit un terme à la domination égyptienne dans la région (Jér. 46:2). Neboukadnetsar avait désormais la mainmise sur Juda, et Yehoïaqim se trouva contraint de devenir son serviteur. Mais, après avoir été trois ans son vassal, Yehoïaqim se rebella (2 Rois 24:1, 2). Neboukadnetsar et ses armées marchèrent alors sur Juda, en 618 av. n. è., et ils encerclèrent Jérusalem. Imaginez à quel point cette époque dut être angoissante, même pour le prophète Jérémie. Yehoïaqim mourut vraisemblablement durant le siègeb. Son fils Yehoïakîn se rendit aux Babyloniens après seulement trois mois de règne. Neboukadnetsar dépouilla Jérusalem de ses richesses et emmena en exil Yehoïakîn, la famille royale et la noblesse de Juda — les hommes forts de la nation —, ainsi que les artisans. Parmi les exilés se trouvaient Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. — 2 Rois 24:10-16 ; Dan. 1:1-7.
18 Neboukadnetsar établit alors sur le trône de Juda Tsidqiya, un autre fils de Yoshiya. Il serait le dernier de la lignée davidique à régner sur terre. Son règne prit fin lorsque Jérusalem et son temple furent détruits, en 607 av. n. è. (2 Rois 24:17). Ses 11 années de règne furent marquées par de graves tensions politiques et sociales. Il fallait vraiment que Jérémie ait une entière confiance en Celui qui avait fait de lui son prophète.
19. Comment les contemporains de Jérémie ont-ils accueilli le message de Jérémie, et quel intérêt cela présente-t-il pour vous ?
19 Mettez-vous à la place de Jérémie. Depuis l’époque de Yoshiya, il avait été témoin de bouleversements politiques et d’une dégradation spirituelle au sein du peuple de Dieu. Cependant, il savait que les choses allaient empirer. Les habitants de sa ville le menacèrent en ces termes : “ Tu ne dois pas prophétiser au nom de Jéhovah, afin de ne pas mourir de notre main. ” (Jér. 11:21). Même après avoir vu la réalisation de ses prophéties, les Juifs déclarèrent : “ Pour ce qui est de la parole que tu nous as dite au nom de Jéhovah, nous ne t’écoutons pas. ” (Jér. 44:16). Leur vie était pourtant en jeu, tout comme l’est aujourd’hui celle de nos contemporains. Le message que vous proclamez vient de Jéhovah, tout comme celui de Jérémie. Vous pouvez donc consolider votre zèle pour le ministère en examinant comment Jéhovah a protégé son prophète au cours des événements qui ont mené à la chute de Jérusalem.
Que retenir de l’attitude de Jérémie durant le règne de Yehoïaqim ? Quelle prophétie remarquable, connaissant un accomplissement à notre époque, Jérémie a-t-il énoncée ?
LES DERNIERS JOURS D’UNE DYNASTIE
20. Pourquoi le règne de Tsidqiya a-t-il été particulièrement difficile pour Jérémie ? (Voir l’encadré page 29.)
20 C’est peut-être sous le règne de Tsidqiya que Jérémie connut les pires années de son ministère prophétique. Comme bon nombre de ses prédécesseurs, Tsidqiya “ faisait ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah ”. (Jér. 52:1, 2.) Il se trouvait sous le joug des Babyloniens. Neboukadnetsar l’avait contraint à la soumission en lui faisant prêter serment au nom de Jéhovah. Cela n’empêcha pas Tsidqiya de se rebeller. Dès lors, les ennemis de Jérémie ne cessèrent d’inciter le prophète à soutenir la rébellion. — 2 Chron. 36:13 ; Ézék. 17:12, 13.
21-23. a) Quelles factions s’opposaient sous le règne de Tsidqiya ? b) Comment Jérémie fut-il traité du fait de sa position, et pourquoi cela devrait-il retenir notre attention ?
21 Au début du règne de Tsidqiya, semble-t-il, des messagers envoyés par les rois d’Édom, de Moab, d’Ammôn, de Tyr et de Sidon arrivèrent à Jérusalem. Peut-être espéraient-ils convaincre Tsidqiya de se joindre à une coalition contre Neboukadnetsar. Jérémie, pour sa part, exhortait Tsidqiya à rester soumis à Babylone. Il présenta même aux messagers des barres de joug pour leur faire comprendre que leurs nations elles aussi avaient tout intérêt à servir les Babyloniens (Jér. 27:1-3, 14)c. Cette position n’était pas du goût de tous, et le rôle de Jérémie — celui d’un prophète au message impopulaire — ne fut pas facilité par Hanania, un faux prophète qui déclarait publiquement et au nom de Dieu que le joug babylonien serait brisé. Mais, par l’intermédiaire de Jérémie, Jéhovah annonça que cet imposteur mourrait dans l’année. Et c’est ce qui arriva. — Jér. 28:1-3, 16, 17.
22 Juda était désormais divisé en deux factions rivales — ceux qui prônaient la soumission à Babylone, et ceux qui appelaient à la rébellion. Tsidqiya finit par se révolter en 609 av. n. è., en sollicitant l’appui militaire de l’Égypte. Jérémie fut alors aux prises avec l’hystérie nationaliste des partisans de l’insurrection (Jér. 52:3 ; Ézék. 17:15). Neboukadnetsar et ses armées revinrent en Juda pour mater la révolte. Ils s’emparèrent de toutes les villes du pays et assiégèrent de nouveau Jérusalem. À cet instant critique, Jérémie annonça à Tsidqiya et à ses sujets que Jérusalem tomberait aux mains des Babyloniens. La mort attendait ceux qui s’obstineraient à rester dans la ville. Ne survivraient que ceux qui se rendraient aux Chaldéens. — Lire Jérémie 21:8-10 ; 52:4.
23 Les princes de Juda prétendirent que Jérémie faisait cause commune avec les Babyloniens. Il eut beau le nier, les princes le frappèrent et le firent enfermer dans la maison de détention (Jér. 37:13-15). Jérémie ne modifia pas pour autant le message de Jéhovah. Les princes persuadèrent donc Tsidqiya de le mettre à mort. Ils jetèrent le prophète dans une citerne vide et boueuse, où il aurait pu mourir si Ébed-Mélek, un Éthiopien au service du roi, n’était pas venu à son secours (Jér. 38:4-13). Que de fois les serviteurs de Jéhovah des temps modernes ont été exposés au danger parce qu’ils refusaient, par motif de conscience, de prendre parti dans les querelles politiques ! À n’en pas douter, ce qu’a vécu Jérémie peut vous donner la force d’affronter les épreuves et de les surmonter.
24. Racontez les événements survenus en 607 av. n. è.
24 En 607 av. n. è., les Babyloniens réussirent à faire une brèche dans les murailles de Jérusalem, et la ville fut prise. Les soldats de Neboukadnetsar brûlèrent le temple, démolirent les murailles de la ville et massacrèrent les nobles de Juda. Tsidqiya tenta de s’enfuir, mais il fut capturé et amené devant son vainqueur. Ses fils furent tués devant lui, puis Neboukadnetsar lui fit crever les yeux avant de l’emmener, entravé, à Babylone (Jér. 39:1-7). Les paroles de Jérémie concernant Juda et Jérusalem s’étaient bel et bien réalisées. Loin de s’en réjouir, le prophète se désola du sort de son peuple. Le livre des Lamentations traduit bien ses sentiments. Sa lecture nous touchera sans doute profondément.
PROPHÈTE PARMI UN RESTE DE JUDA
25, 26. a) Que s’est-il passé après la chute de Jérusalem ? b) Quel accueil les contemporains de Jérémie ont-ils réservé par la suite au message de Jérémie ?
25 Où se trouvait Jérémie pendant que se produisaient ces événements dramatiques ? Rappelons-le, les princes de Jérusalem l’avaient fait emprisonner. Les Babyloniens, cependant, mirent un terme à sa détention et le traitèrent avec bonté. Plus tard, Jérémie se retrouva au milieu des Juifs qu’on emmenait en captivité, mais on lui rendit sa liberté. Il allait avoir encore à faire au service de Dieu, notamment auprès des rescapés. Neboukadnetsar fit de Guedalia le gouverneur du pays désormais conquis, et promit la paix aux Judéens aussi longtemps qu’ils le serviraient, lui, le roi de Babylone. Mais des réfractaires assassinèrent Guedalia (Jér. 39:13, 14 ; 40:1-7 ; 41:2). Jérémie implora le reste des Judéens de demeurer dans le pays et leur assura qu’ils n’avaient pas à craindre le roi de Babylone. Les meneurs l’accusèrent de mensonge et s’enfuirent en Égypte, l’emmenant de force, ainsi que Barouk. Jérémie prophétisa néanmoins que même l’Égypte serait envahie et soumise par Neboukadnetsar, qui ferait alors s’abattre le malheur sur les réfugiés de Juda. — Jér. 42:9-11 ; 43:1-11 ; 44:11-13.
26 Une fois de plus, les compatriotes de Jérémie choisirent de ne pas écouter le prophète de Dieu. Pourquoi ? “ À partir du moment où nous avons cessé de faire de la fumée sacrificielle pour la ‘ reine des cieux ’ et de lui verser des libations, lui dirent-ils, nous avons manqué de tout et nous avons disparu par l’épée et par la famine. ” (Jér. 44:16, 18). Triste reflet de la condition spirituelle des contemporains de Jérémie ! Qu’il est encourageant par ailleurs de constater qu’un humain imparfait peut rester attaché à Jéhovah, bien qu’entouré de gens infidèles !
27. Que savons-nous des dernières années du ministère prophétique de Jérémie ?
27 Le dernier événement rapporté par Jérémie — la libération de Yehoïakîn par le successeur de Neboukadnetsar, Évil-Merodak — date de 580 av. n. è. (Jér. 52:31-34). Jérémie devait alors avoir environ 90 ans. Nous ne disposons d’aucune information fiable sur la fin de sa vie. Il est probable qu’il ait vécu ses dernières années en Égypte et qu’il y soit mort fidèle, après avoir servi Jéhovah pendant 67 ans. Il accomplit son ministère à une époque favorable au vrai culte, mais aussi durant une longue période marquée par l’apostasie. Il trouva bien quelques oreilles attentives ; toutefois, dans sa grande majorité, le peuple de Dieu rejeta ses avertissements et lui voua même une réelle hostilité. Faut-il en conclure que Jérémie a failli à sa mission ? Loin de là ! Dès le départ, Jéhovah lui avait dit : “ À coup sûr ils combattront contre toi, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car ‘ je suis avec toi ’. ” (Jér. 1:19). En tant que Témoins de Jéhovah, nous avons aujourd’hui une mission semblable à celle de Jérémie. Nous pouvons donc nous attendre au même genre d’accueil. (Lire Matthieu 10:16-22.) Dès lors, que pouvons-nous apprendre de son exemple, et quel regard devrions-nous porter sur notre ministère ? Penchons-nous à présent sur ces questions.
Qu’est-il arrivé à Tsidqiya et à ses sujets pour avoir rejeté les avertissements de Jérémie ? Quelle image vous faites-vous de Jérémie ?
a La similitude entre Jérémie 7:1-15 et Jérémie 26:1-6 a conduit certains à penser qu’il y est question du même événement.
b On lit en Daniel 1:1, 2 que, dans sa troisième année de règne — sans doute dans sa troisième année en tant que vassal —, Yehoïaqim fut livré en la main de Neboukadnetsar. Cela laisse entendre qu’il serait mort pendant le siège qui a finalement entraîné la prise de Jérusalem. Josèphe écrit que Neboukadnetsar tua Yehoïaqim et le fit jeter sans sépulture en dehors des murailles de la ville. La Bible, elle, ne précise pas comment la prophétie relative à la mort de Yehoïaqim s’est réalisée. — Jér. 22:18, 19 ; 36:30.
c La mention de Yehoïaqim en Jérémie 27:1 est peut-être une erreur de copiste, car les versets 3 et 12 parlent de Tsidqiya.
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“ Tu devras leur dire cette parole ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE TROIS
“ Tu devras leur dire cette parole ”
1. a) Quelles similitudes peut-on relever entre Jésus et Jérémie ? b) Pourquoi devrions-nous imiter Jérémie dans notre ministère ?
JÉSUS CHRIST est notre principal modèle pour ce qui est de la prédication de la bonne nouvelle. Notons cependant qu’au Ier siècle les gens qui l’observaient l’ont parfois pris pour Jérémie (Mat. 16:13, 14). Comme dans le cas de Jésus, c’est de Dieu que Jérémie a reçu l’ordre de prêcher. En une occasion par exemple, Dieu lui a déclaré : “ Tu devras leur dire cette parole : ‘ Voici ce qu’a dit Jéhovah... ’ ” (Jér. 13:12, 13 ; Jean 12:49). Par ailleurs, dans le cadre de son ministère, Jérémie a manifesté des qualités semblables à celles de Jésus.
2. En quoi les besoins de nos contemporains s’apparentent-ils à ceux des Juifs du temps de Jérémie ?
2 Certains diront peut-être : ‘ Notre prédication n’est pas vraiment comparable à celle de Jérémie. Il était le porte-parole de Dieu auprès d’une nation qui était elle-même vouée à Dieu, alors que nous, nous prêchons à des personnes qui, en général, ne connaissent pas Jéhovah. ’ C’est juste. Mais, à l’époque de Jérémie, les Juifs étaient devenus pour la plupart “ sans sagesse ” et s’étaient détournés du vrai Dieu. (Lire Jérémie 5:20-22.) Il fallait qu’ils changent s’ils voulaient que Dieu approuve leur culte. De la même façon, nos contemporains — qu’ils se disent chrétiens ou non — ont besoin d’apprendre à craindre Jéhovah et à pratiquer le vrai culte. Voyons donc comment, en imitant Jérémie, il nous est possible de servir le vrai Dieu et d’aider nos semblables.
‘ JÉHOVAH A TOUCHÉ MA BOUCHE ’
3. Quel geste significatif Jéhovah a-t-il eu vis-à-vis de Jérémie au début de son ministère, et quel effet cela a-t-il eu sur le prophète ?
3 Rappelez-vous qu’au début de son ministère, Jérémie avait entendu ces paroles : “ Vers tous ceux vers qui je t’enverrai, tu iras ; et tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras. N’aie pas peur à cause de leur face, car ‘ je suis avec toi pour te délivrer ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” (Jér. 1:7, 8). Puis Dieu avait eu un geste inattendu, comme le relate Jérémie : “ Jéhovah avança sa main et lui fit toucher ma bouche. Puis Jéhovah me dit : ‘ Voici que j’ai mis mes paroles dans ta bouche. Vois, je t’ai préposé en ce jour sur les nations et sur les royaumes. ’ ” (Jér. 1:9, 10). Jérémie savait désormais qu’il parlerait au nom du Dieu Tout-Puissanta. Grâce au soutien de Jéhovah, son zèle pour le service sacré s’est intensifié. — Is. 6:5-8.
4. Citez des exemples de frères et sœurs qui font preuve d’un zèle remarquable dans le ministère.
4 Bien entendu, aujourd’hui, Jéhovah ne ‘ touche ’ pas physiquement ses serviteurs. En revanche, grâce à son esprit, il suscite en eux le vif désir de prêcher la bonne nouvelle. Et nombre d’entre eux sont animés d’un zèle remarquable. Témoin le cas de Maruja, une sœur d’Espagne, tétraplégique depuis plus de 40 ans. La prédication de porte en porte lui étant difficile, elle a trouvé d’autres façons d’être active dans le ministère. Le courrier, par exemple. Maruja dicte son message à sa fille, qui l’écrit pour elle. À l’occasion d’une campagne mensuelle de distribution, Maruja et sa “ secrétaire ” ont ainsi expédié plus de 150 lettres accompagnées d’un tract. Leurs efforts ont permis de toucher presque tous les foyers d’un village voisin. “ Si une seule de nos lettres arrive entre les mains d’une personne au cœur sincère, Jéhovah nous donnera la joie de commencer une étude biblique ! ” a dit Maruja à sa fille. Un ancien de sa congrégation a fait ce commentaire : “ Je remercie Jéhovah d’avoir des sœurs telles que Maruja, qui aident les autres à comprendre ce qui est réellement important. ”
5. a) Comment Jérémie est-il resté zélé face à l’apathie ? b) Comment nourrir le même genre de zèle pour la prédication de la bonne nouvelle ?
5 À l’époque de Jérémie, la plupart des habitants de Jérusalem ‘ ne prenaient pas plaisir ’ à la vérité divine. Cette apathie a-t-elle pour autant amené le prophète à cesser de prêcher ? Loin de là ! “ Je suis devenu plein de la fureur de Jéhovah. Je me suis lassé de la contenir ”, a-t-il déclaré (Jér. 6:10, 11). Comment pouvez-vous nourrir le même genre de zèle ? Une façon d’y parvenir est de méditer sur le privilège inestimable que vous avez de représenter le vrai Dieu, dont le nom a été sali par des hauts personnages de ce monde. Songez également à quel point les chefs religieux, à l’exemple des prêtres du temps de Jérémie, ont trompé les personnes de votre territoire. (Lire Jérémie 2:8, 26, 27.) À l’inverse, en annonçant la bonne nouvelle du Royaume, vous rendez vraiment manifeste la faveur de Dieu à l’égard des humains (Lam. 3:31, 32). Il est certain que méditer sur de telles vérités vous permettra d’entretenir votre zèle pour la prédication de la bonne nouvelle et de venir en aide aux personnes comparables à des brebis.
6. Pourquoi Jérémie a-t-il pu se sentir découragé ?
6 Vous en conviendrez sans doute, conserver son zèle pour le ministère chrétien n’est pas toujours facile. Au cours de son service, Jérémie a lui aussi rencontré de sérieuses difficultés — certaines occasionnées par des faux prophètes, comme le rapporte Jérémie chapitre 28, par exemple. Les gens, en grande majorité, n’ont accordé aucune attention à son message, et il lui est arrivé de se sentir bien seul (Jér. 6:16, 17 ; 15:17). De plus, il a parfois dû affronter des ennemis qui en voulaient à sa vie. — Jér. 26:11.
Pourquoi pouvez-vous avoir confiance que Jéhovah vous aidera à surmonter les difficultés liées à la prédication ?
“ TU M’AS DUPÉ, Ô JÉHOVAH ”
7, 8. Comment Jéhovah a-t-il “ dupé ” Jérémie pour son bien ?
7 À une période où il était l’objet jour après jour de moqueries et d’insultes, Jérémie s’est ouvert de ses sentiments à Dieu. D’après vous, en quel sens Jéhovah a-t-il “ dupé ” son fidèle prophète, selon ce qu’on lit en Jérémie 20:7, 8 ? — Lire ces versets.
8 Jéhovah n’a certainement pas abusé ou trompé Jérémie en recourant à la ruse. Non, le mot “ dupé ” se charge ici d’une connotation positive. Jérémie avait en effet le sentiment que l’opposition était devenue trop importante et qu’il n’était plus en mesure d’accomplir la mission que Dieu lui avait confiée. Pourtant, grâce à l’aide et au soutien du Tout-Puissant, il s’est bel et bien acquitté de cette mission. On peut donc dire qu’en un sens Jéhovah a triomphé de Jérémie et de ses inclinations humaines. Alors que cet homme de Dieu croyait avoir atteint ses limites et ne plus pouvoir avancer, Jéhovah a exercé une force de persuasion qui l’a, en quelque sorte, “ dupé ”. Ainsi, grâce à la puissance de Dieu, Jérémie a pu continuer à prêcher, et ce, en dépit de ses faiblesses, de l’apathie, du rejet et de la violence.
9. Comment pouvez-vous puiser du courage dans les termes de Jérémie 20:11 ?
9 Jéhovah a soutenu Jérémie et a été comme “ un homme fort et terrifiant ” à ses côtés (Jér. 20:11). Dieu peut vous rendre fort, vous aussi, pour que vous conserviez votre zèle pour le vrai culte et que vous alliez de l’avant, en dépit de problèmes importants. Pour reprendre les termes d’une autre traduction, vous pouvez vous figurer Jéhovah comme “ un puissant guerrier ” à vos côtés. — Bible du Semeur.
10. Qu’êtes-vous résolu à faire si vous rencontrez de l’opposition ?
10 L’apôtre Paul a mis cette idée en évidence lorsqu’il a encouragé des chrétiens qui rencontraient de l’opposition. “ Conduisez-vous d’une manière digne de la bonne nouvelle concernant le Christ, leur a-t-il écrit, afin que [...] j’entende [...] que vous tenez ferme dans un même esprit, luttant côte à côte d’une même âme pour la foi de la bonne nouvelle, sans vous laisser effrayer en rien par vos adversaires. ” (Phil. 1:27, 28). Tout comme Jérémie et les chrétiens du Ier siècle, vous pouvez et vous devriez vous reposer sur le Tout-Puissant pour accomplir votre ministère. Si on vous ridiculise ou qu’on vous attaque, souvenez-vous toujours que Jéhovah est à vos côtés et qu’il peut vous communiquer de la force. C’est ce qu’il a fait pour Jérémie et c’est ce qu’il fait encore pour nombre de vos frères. Il peut donc le faire pour vous également. Suppliez-le de vous aider, et soyez convaincu qu’il répondra à vos prières. Qui sait si vous ne vous sentirez pas “ dupé ” quand Dieu vous donnera la force d’affronter les obstacles, non en tremblant, mais avec hardiesse ! Peut-être même ferez-vous beaucoup plus que vous ne l’auriez jamais imaginé. — Lire Actes 4:29-31.
11, 12. a) Que pourriez-vous faire pour rencontrer davantage de personnes au cours de votre ministère ? b) Comment la photo de la page 39 pourrait-elle s’appliquer à votre territoire ?
11 À bien des égards, ce que nous lisons à propos du service de Jérémie peut nous aider à être des ministres de la bonne nouvelle plus efficaces. Jérémie accomplissait sa mission de prophète depuis plus de 20 ans lorsqu’il a déclaré : “ Je vous ai parlé sans relâche, me levant de bonne heure et parlant, mais vous n’avez pas écouté. ” (Jér. 25:3). De toute évidence, Jérémie était matinal ; il ne flânait pas. Peut-on en tirer une leçon pratique ? Dans de nombreuses congrégations, des proclamateurs se lèvent de bonne heure pour pouvoir rencontrer des personnes aux arrêts de bus ou dans les gares. Dans les zones rurales, des Témoins mettent à profit les premières heures du jour pour rendre visite à des gens qui, comme les agriculteurs, sont déjà au travail. Avez-vous en tête d’autres manières dont vous pourriez vous-même appliquer cette leçon laissée par Jérémie ? Que dire par exemple du fait de se lever suffisamment tôt pour être présent dès le début de la réunion pour la prédication ?
12 Par ailleurs, dans de nombreuses villes, la prédication de porte en porte l’après-midi ou en soirée produit souvent d’excellents résultats. Certains proclamateurs prêchent même la nuit tombée ; ils rendent visite au personnel de stations-services, de restaurants et d’autres commerces ouverts 24 heures sur 24. Pourriez-vous adapter vos horaires de manière à prêcher aux moments où vous avez le plus de chances de rencontrer les gens, que ce soit chez eux ou ailleurs ?
Pourquoi êtes-vous convaincu que Jéhovah vous soutient tandis que vous proclamez son message ?
13, 14. a) Quel rapprochement peut-on faire entre la manière de prêcher de Jérémie et les nouvelles visites ? b) Qu’est-ce qui souligne la nécessité d’être consciencieux pour ce qui est de nos nouvelles visites ?
13 Il est arrivé que Jéhovah ordonne à Jérémie d’annoncer ses messages prophétiques aux portes du temple ou de la ville (Jér. 7:2 ; 17:19, 20). En se postant aux portes, Jérémie permettait à une grande partie de la population d’entendre la parole de Jéhovah. De plus, comme beaucoup, y compris les notables, les marchands et les hommes d’affaires, avaient l’habitude d’emprunter la même porte, Jérémie a sans doute dû s’adresser à certaines personnes à plusieurs reprises, dans le but de les aider à comprendre ce qu’elles avaient déjà entendu. En quoi cet exemple met-il en évidence l’importance de revoir les personnes qui ont manifesté de l’intérêt ?
14 Jérémie savait que des vies dépendaient de son activité de prophète. Un jour, comme il lui était impossible de s’adresser au peuple conformément à sa mission, il a envoyé son ami Barouk à sa place. (Lire Jérémie 36:5-8.) Comment imiter Jérémie sous ce rapport ? Lorsque nous disons à une personne que nous reviendrons la voir, tenons-nous parole ? Et s’il nous est impossible de respecter un rendez-vous pour une nouvelle visite ou une étude biblique, prenons-nous des dispositions pour que quelqu’un nous remplace ? “ Que votre mot Oui signifie [...] Oui ”, a déclaré Jésus (Mat. 5:37). Il est essentiel que nous tenions parole, car nous représentons le Dieu de vérité et d’ordre. — 1 Cor. 14:33, 40.
Avez-vous adapté vos horaires et vos méthodes de prédication, pour pouvoir rencontrer davantage de personnes ?
15, 16. a) Comment, en diversifiant leur ministère, certains ont-ils imité Jérémie ? b) Quelle leçon tirez-vous de ce qui est arrivé à une proclamatrice du Chili (voir la photo page 40) ?
15 Jérémie a écrit aux Juifs de Babylone une lettre à propos de la “ bonne parole ” de restauration émanant de Jéhovah, pour les encourager (Jér. 29:1-4, 10). Aujourd’hui, la “ bonne parole ” concernant ce que Jéhovah va accomplir prochainement peut également être propagée par courrier ou encore par téléphone. Pourriez-vous utiliser ces méthodes pour aider les membres de votre famille qui vivent loin, ou bien d’autres personnes qu’il est difficile de rencontrer ?
16 Les proclamateurs qui suivent l’exemple de Jérémie et qui accomplissent pleinement leur ministère obtiennent fréquemment de bons résultats. Au Chili, une sœur a abordé une femme qui sortait du métro. Enthousiasmée par le message, cette femme a accepté une étude biblique à domicile. Mais la proclamatrice n’a pas noté son adresse. Consciente de l’importance de cultiver l’intérêt de cette dame pour la vérité, notre sœur a demandé à Jéhovah de l’aider. Le lendemain, elle est retournée à la station de métro à la même heure, et elle a pu rencontrer de nouveau la dame. Cette fois, elle a pris bien soin de noter son adresse. Elle a pu ensuite lui rendre visite pour l’aider à comprendre les Écritures. Sous peu, les jugements de Dieu vont s’abattre sur le monde de Satan, mais il existe une espérance pour ceux qui se repentent et ont foi dans la bonne nouvelle. (Lire Lamentations 3:31-33.) Montrons que nous en sommes conscients en travaillant notre territoire à fond.
Faites-vous les efforts nécessaires pour cultiver le moindre intérêt rencontré dans le ministère ?
“ PEUT-ÊTRE ÉCOUTERONT-ILS ET REVIENDRONT-ILS ”
17. Comment pouvez-vous imiter l’état d’esprit de Jérémie dans votre ministère ?
17 Jéhovah ne souhaitait pas voir son peuple disparaître. Environ dix ans avant la destruction de Jérusalem, par la voix de Jérémie, il a parlé d’une espérance pour les exilés à Babylone : “ Je fixerai mon œil sur eux en bien et à coup sûr je les ferai revenir dans ce pays. Oui, je les bâtirai, et je ne démolirai pas ; oui, je les planterai, et je ne déracinerai pas. ” D’où cette conclusion de Jérémie : “ Il existe un espoir pour ton avenir. ” (Jér. 24:6 ; 26:3 ; 31:17). Jérémie avait adopté le même regard que Dieu sur son peuple. Il a poursuivi son ministère avec un intérêt sincère et a transmis l’exhortation suivante de Jéhovah : “ Revenez, s’il vous plaît, chacun de sa voie mauvaise, rendez bonnes vos manières d’agir. ” (Jér. 35:15). Pourriez-vous trouver d’autres façons de manifester aux personnes de votre territoire votre profond intérêt ?
18, 19. a) Quelle approche de la prédication nous faut-il rejeter ? b) Quel état d’esprit manifesté par Jérémie devrions-nous adopter ?
18 Jérémie n’a jamais laissé son amour pour les Israélites s’affaiblir. Même lorsque Jérusalem a finalement été détruite, il a continué d’éprouver de la compassion pour eux. (Lire Lamentations 2:11.) Les Juifs ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes. Pourtant, Jérémie ne leur a pas dit : “ Je vous avais prévenus ! ” Au contraire, il a ressenti un profond chagrin devant le malheur qui s’était abattu sur eux. Pareillement, nous ne devrions pas en venir à accomplir notre ministère machinalement, par simple obligation. Nos efforts pour donner le témoignage devraient montrer à quel point nous aimons Dieu, ainsi que les gens, qui sont faits à son image.
Montrez-vous aux gens que vous vous souciez de leur bien-être ?
19 Il n’existe, dans le présent monde, aucun statut ni aucun privilège qui puisse surpasser celui de témoigner au nom du vrai Dieu. C’était ainsi que Jérémie voyait les choses. “ Tes paroles ont été trouvées, a-t-il écrit, et j’ai entrepris de les manger ; ta parole devient pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur ; car ton nom a été invoqué sur moi, ô Jéhovah. ” (Jér. 15:16). Grâce à notre prédication, peut-être de nombreuses personnes encore en viendront-elles à connaître et à aimer Celui à qui elles doivent leur vie. Dans cette perspective, accomplissons notre ministère avec zèle et avec amour, à l’exemple de Jérémie.
En vous inspirant de Jérémie, quelles façons différentes de propager la “ bonne parole ” de Jéhovah pourriez-vous essayer à l’avenir ?
a Comme c’est le cas ici, Jéhovah a souvent utilisé des messagers angéliques, qui se sont exprimés comme si Jéhovah lui-même s’exprimait. — Juges 13:15, 22 ; Gal. 3:19.
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Méfiez-vous de la traîtrise de votre cœurDieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE QUATRE
Méfiez-vous de la traîtrise de votre cœur
1, 2. Pourquoi est-il difficile de connaître le véritable état de notre cœur ?
IMAGINEZ : un beau matin, alors que vous êtes encore couché, vous ressentez une douleur aiguë dans la poitrine et vous avez tout d’un coup le souffle court. Et si c’était une crise cardiaque ? Nier la douleur ne servirait à rien. Il vous faut agir immédiatement. Vous appelez une ambulance pour être pris en charge par des spécialistes. Un médecin vous examine avec attention et vous fait passer un électrocardiogramme. Vous devrez peut-être votre survie à la rapidité avec laquelle le diagnostic sera établi et le traitement administré.
2 Que dire à présent de notre cœur au sens figuré ? Il n’est pas toujours facile de connaître son véritable état. Pourquoi ? Parce que, lit-on en Jérémie 17:9, “ traître est le cœur, plus que toute autre chose, et il est extrêmement mauvais. Qui peut le connaître ? ” Notre cœur peut en effet nous tromper et nous amener à croire que nous n’avons aucun problème sur le plan spirituel, alors que d’autres ont noté certains symptômes et s’en inquiètent. Comment pouvons-nous en arriver là ? Notre inclination au péché joue bien souvent en notre défaveur, sans compter que Satan et son système de choses nous empêchent parfois de percevoir notre véritable état. Pour ce qui est d’examiner notre cœur, nous pouvons tirer des leçons de Jérémie et de ses contemporains.
3. De quoi beaucoup de gens ont-ils fait des dieux ?
3 Les Judéens avaient pour la plupart montré que leur cœur était spirituellement malade. Sans le moindre remords de conscience, ils avaient abandonné le seul vrai Dieu pour des dieux cananéens. “ Où sont tes dieux que tu t’es faits, les a défiés Jéhovah. Qu’ils se lèvent, s’ils peuvent te sauver au temps de ton malheur. Car tes dieux sont devenus aussi nombreux que tes villes. ” (Jér. 2:28). Pour notre part, nous ne nous sentons probablement pas concernés par le problème de l’idolâtrie. Cependant, un dictionnaire donne aussi cette définition du mot “ dieu ” : “ Personne, chose [...] pour laquelle on a un attachement passionné. ” Beaucoup de gens accordent la priorité à leur carrière, à leur santé, à leur famille, voire à leur animal de compagnie. D’autres érigent en valeur suprême le sport, les célébrités, la technologie, les voyages ou leurs traditions. Nombreux sont ceux qui, pour ces choses, sacrifient leurs relations avec le Créateur. Le problème de l’idolâtrie pourrait-il toucher des vrais chrétiens, comme cela a été le cas pour les habitants de Juda à l’époque de Jérémie ?
LE CŒUR EST TROMPEUR
4. Ceux qui disaient “ Où est la parole de Jéhovah ? Qu’elle arrive ” étaient-ils sincères ?
4 Vous trouverez certainement intéressant de noter dans quel contexte Jérémie a qualifié le cœur d’“ extrêmement mauvais ”. Il entendait les gens dire : “ Où est la parole de Jéhovah ? Qu’elle arrive, s’il te plaît. ” (Jér. 17:15). Seulement, étaient-ils sincères ? Voici comment débute le chapitre de Jérémie d’où est extrait ce passage : “ Le péché de Juda est écrit avec un stylet de fer. Avec une pointe de diamant il est gravé sur la tablette de leur cœur. ” Le problème majeur était que les Judéens ‘ plaçaient leur confiance dans l’homme tiré du sol, faisaient de la chair leur bras et détournaient leur cœur de Jéhovah ’. Seule une minorité d’entre eux plaçaient leur confiance en Dieu, et recherchaient sa direction et sa bénédiction. — Jér. 17:1, 5, 7.
5. Comment les compatriotes de Jérémie réagissaient-ils à la direction de Jéhovah ?
5 La réaction de la plupart des habitants de Juda aux commandements divins révélait la piètre condition de leur cœur. (Lire Jérémie 17:21, 22.) Par exemple, le sabbat devait être l’occasion pour eux de se reposer de leur travail et de se livrer à des activités spirituelles. Les compatriotes de Jérémie ne devaient ni vendre ni acheter le jour du sabbat. Mais comment réagissaient-ils aux rappels ? “ Ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas incliné leur oreille ; ils ont alors durci leur cou pour ne pas entendre et pour ne pas recevoir la discipline. ” Ils avaient beau connaître la loi de Dieu, c’étaient leurs intérêts qui primaient : sabbat ou pas, ils avaient à faire. — Jér. 17:23 ; Is. 58:13.
6, 7. a) Quel genre de mauvais raisonnements pourrions-nous tenir, malgré les conseils que donne l’esclave fidèle et avisé ? b) Quelle incidence cela risquerait-il d’avoir sur notre présence aux réunions ?
6 Aujourd’hui, nous ne sommes pas sous la loi du sabbat. Cela étant, la façon dont les Judéens ont réagi, révélant par là leur condition de cœur, constitue pour nous un avertissement (Col. 2:16). Pour faire la volonté de Dieu, nous avons renoncé à nos ambitions et à nos intérêts égoïstes. Nous sommes conscients qu’il serait insensé de chercher à servir Dieu d’une manière qui nous arrange. Et nous en connaissons sans doute beaucoup qui, s’étant consacrés pleinement à faire la volonté de Dieu, ont constaté à quel point cela était réconfortant et apaisant. Dès lors, comment pourrions-nous nous tromper nous-mêmes ?
7 Comme nombre de contemporains de Jérémie, un chrétien pourrait penser à tort que son cœur ne le trompera jamais. Par exemple, un homme se dira peut-être qu’il lui faut travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, ce qui est vrai. Peut-être en viendra-t-il alors à penser qu’il doit suivre une formation plus poussée pour conserver son travail ou obtenir un emploi correctement rémunéré. Là encore, ce raisonnement pourrait paraître sensé. Mais il l’amènera sans doute à conclure que, les temps ayant changé, il faut impérativement faire des études longues pour garder son travail et survivre aujourd’hui. Qu’il est facile de minimiser la valeur des conseils sages et équilibrés de l’esclave fidèle et avisé au sujet des études et de se mettre à manquer les réunions ! Dans ce domaine, certains se sont laissé peu à peu façonner par les raisonnements et les conceptions du monde (Éph. 2:2, 3). Ce n’est pas pour rien que la Bible nous avertit en ces termes : “ Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel. ” — Rom. 12:2, Bible du Semeura.
Votre cœur vous a-t-il trompé ? Manquez-vous des réunions ?
8. a) De quoi un chrétien pourrait-il s’enorgueillir ? b) Pourquoi ne suffit-il pas de connaître certains faits au sujet de Dieu et de ses actions ?
8 Il est vrai qu’au Ier siècle il existait des chrétiens riches, qui connaissaient peut-être même une certaine notoriété dans le monde. C’est également le cas aujourd’hui. Comment ces chrétiens devraient-ils considérer ce qu’ils ont réalisé, et quel regard devrions-nous porter sur eux ? Jéhovah nous fournit la réponse par l’intermédiaire de Jérémie. (Lire Jérémie 9:23, 24.) Au lieu de se vanter de ce qu’on a réalisé, il est plus sage d’admettre que ce qui compte le plus, c’est de connaître le Souverain de l’univers (1 Cor. 1:31). Mais que veut dire être perspicace et connaître Jéhovah ? Les contemporains de Jérémie connaissaient le nom de Dieu. Ils savaient aussi comment il avait sauvé leurs ancêtres à la mer Rouge, puis lors de leur entrée en Terre promise, à l’époque des juges et, enfin, du temps des rois fidèles. Néanmoins, ils ne connaissaient pas vraiment Jéhovah, ils n’exerçaient pas réellement la foi en lui. Ils disaient pourtant qu’ils étaient ‘ restés innocents ’ et que ‘ la colère de Dieu s’en était retournée de dessus eux ’. — Jér. 2:35.
Pourquoi est-il important de reconnaître que notre cœur est traître ? Comment analyser notre cœur et savoir ce que Jéhovah, qui examine les cœurs, pense de nous ?
COMMENT JÉHOVAH NOUS FAÇONNE
Vous laissez-vous façonner par Jéhovah ?
9. Pourquoi pouvons-nous être sûrs qu’il est possible de changer, et comment y arriver ?
9 Les Juifs à qui Jérémie transmettait les avertissements de Jéhovah devaient changer. C’était possible, puisque Dieu avait dit au sujet de ceux qui reviendraient d’exil : “ Je leur donnerai un cœur pour me connaître, pour savoir que je suis Jéhovah ; et ils devront devenir mon peuple, et moi je deviendrai leur Dieu, car ils reviendront vers moi. ” (Jér. 24:7). Aujourd’hui encore, il est possible de changer radicalement. Quant à nous, nous pouvons certainement améliorer l’état de notre cœur. Pour cela, trois choses sont indispensables : étudier sérieusement la Parole de Dieu, bien cerner la façon dont Jéhovah agit dans notre vie, et mettre en pratique ce que nous avons appris à son sujet. Contrairement aux contemporains de Jérémie, nous devrions souhaiter que Jéhovah inspecte notre cœur. Par ailleurs, nous pouvons nous-mêmes l’inspecter à la lumière de ce que dit la Bible, tout en réfléchissant à ce que Jéhovah a fait en notre faveur (Ps. 17:3). Agir ainsi, c’est faire preuve de sagesse.
10, 11. a) Pourquoi Jérémie est-il allé voir un potier ? b) Qu’est-ce qui détermine la façon dont Jéhovah modèle les humains ?
10 Satan cherche à couler tous les humains dans le même moule. Dieu, en revanche, lorsqu’il façonne les humains, prend en compte chaque individu, comme l’illustre un épisode de la vie de Jérémie. Un jour, Dieu l’invita à se rendre chez un potier. Le potier était en train de fabriquer un récipient sur son tour, mais le récipient fut abîmé. Il utilisa alors l’argile encore humide pour en faire, tout simplement, un récipient différent. (Lire Jérémie 18:1-4.) Pourquoi Jérémie avait-il été invité à observer cette scène ? Et quelle leçon pouvons-nous en dégager ?
11 Jéhovah voulait montrer à Jérémie et à Israël qu’il est en droit de façonner les peuples et les nations comme il l’entend. Que devient l’argile entre ses mains ? À la différence d’un potier humain, Jéhovah ne commet pas d’erreur, pas plus qu’il ne détruit l’œuvre de ses mains sur un coup de tête. C’est la façon dont les humains se laissent modeler par Jéhovah qui détermine ce qu’il fait d’eux. — Lire Jérémie 18:6-10.
12. a) Comment Yehoïaqim a-t-il réagi lorsque Jéhovah a cherché à le façonner ? b) Quelle leçon dégagez-vous de ce qui est arrivé à Yehoïaqim ?
12 Mais comment Jéhovah nous façonne-t-il ? Aujourd’hui, il se sert avant tout de la Bible. Lorsque quelqu’un lit la Parole de Dieu et en tient compte, il révèle quel genre de personne il est, et Dieu peut le façonner. Intéressons-nous à présent à l’exemple du roi Yehoïaqim, et voyons comment les contemporains de Jérémie auraient pu se laisser modeler sur des questions touchant à la vie quotidienne. La Loi stipulait que l’on ne devait pas “ spolier un salarié ”. Pourtant, c’est exactement ce que fit le roi lorsqu’il se servit de ses compatriotes comme d’une main-d’œuvre bon marché pour se construire “ une maison vaste ”. (Deut. 24:14 ; Jér. 22:13, 14, 17.) Dieu tenta de façonner Yehoïaqim au moyen de sa parole, que transmettaient les prophètes. Mais le roi préféra suivre l’inclination de son cœur. Il refusa d’obéir et persista dans la voie qu’il avait choisie depuis sa jeunesse. Aussi Dieu dit-il : “ D’un enterrement d’âne [Yehoïaqim] sera enterré, on le traînera et on le jettera au-delà des portes de Jérusalem. ” (Jér. 22:19, 21). Qu’il serait donc stupide de notre part de nous obstiner à dire : “ Il faut me prendre comme je suis ! ” De nos jours, Jéhovah ne nous envoie pas des prophètes, comme Jérémie, mais il nous donne bel et bien des conseils. L’esclave fidèle et avisé nous aide à discerner les principes bibliques et à les appliquer. Ces principes peuvent concerner des aspects de notre vie quotidienne tels que notre habillement et notre apparence, ou la musique et la danse lors d’un mariage ou de quelque autre occasion. Nous laisserons-nous façonner par la Parole de Dieu ?
13, 14. a) Pourquoi les propriétaires d’esclaves de Jérusalem se sont-ils montrés disposés à libérer leurs esclaves ? b) Qu’est-ce qui a révélé leur véritable condition de cœur ?
13 Arrêtons-nous sur un autre exemple. Les Babyloniens firent de Tsidqiya un roi vassal. Mais Tsidqiya se rebella, contrairement à la recommandation de Dieu que lui transmettait Jérémie (Jér. 27:8, 12). Les Babyloniens assiégèrent donc Jérusalem. C’est alors que le roi et ses princes estimèrent qu’ils devaient faire quelque chose qui leur vaudrait l’approbation de Dieu. Sachant que, d’après la Loi, les esclaves devaient être libérés dans leur septième année de servitude, Tsidqiya conclut une alliance pour les libérer (Ex. 21:2 ; Jér. 34:14). Jérusalem étant entourée d’ennemis, voilà que le peuple jugeait tout à coup approprié de libérer les esclaves ! — Lire Jérémie 34:8-10.
14 Par la suite, des forces militaires égyptiennes venues au secours de Jérusalem obligèrent les Babyloniens à lever le siège (Jér. 37:5). Que firent ceux qui avaient affranchi leurs esclaves ? Ils les réduisirent de nouveau en esclavage (Jér. 34:11). Ainsi, face au danger, les Juifs se sont mis à respecter les lois divines, comme si cela suffisait à faire oublier leur conduite passée. Mais une fois le danger éloigné, ils sont retournés à leurs habitudes. Ils prétendaient adhérer à l’esprit de la Loi, mais leurs actes ont ensuite révélé qu’intérieurement ils n’étaient pas disposés à se conformer aux directives consignées dans la Parole de Dieu et à se laisser façonner par elles.
Dans la pratique, quelle leçon retenez-vous de ce que Jérémie a écrit au sujet du potier ? Comment Jéhovah nous façonne-t-il aujourd’hui ?
LAISSEZ-VOUS FAÇONNER PAR JÉHOVAH
15. Dans quelle mesure êtes-vous disposé à vous laisser façonner par Jéhovah ? Donnez un exemple.
15 Grâce à la congrégation mondiale de Jéhovah, sans doute connaissons-nous les principes bibliques qui s’appliquent dans tel ou tel domaine. Par exemple, nous savons vraisemblablement comment nous sommes censés réagir si l’un de nos frères nous irrite (Éph. 4:32). Les conseils bibliques qui s’appliquent à cette situation nous semblent certainement justes et sages. Mais, dans les faits, quel genre d’argile serons-nous ? Accepterons-nous vraiment de nous laisser façonner par Jéhovah ? Si notre cœur est malléable, nous changerons, nous nous améliorerons ; le Grand Potier nous façonnera et fera de nous un vase qui lui sera plus utile. (Lire Romains 9:20, 21 ; 2 Timothée 2:20, 21.) Au lieu de manifester une condition de cœur semblable à celle de Yehoïaqim ou des propriétaires d’esclaves de l’époque de Tsidqiya, nous devrions laisser Jéhovah nous modeler et faire de nous des ‘ vases pour un usage honorable ’.
16. De quoi Jérémie était-il intimement convaincu ?
16 Même Jérémie s’est laissé façonner par Dieu. Le constat suivant traduit bien son état d’esprit : “ Il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger son pas. ” Et le prophète de supplier : “ Corrige-moi, ô Jéhovah. ” (Jér. 10:23, 24). Jeunes gens, imiterez-vous Jérémie ? Vous aurez probablement de nombreuses décisions à prendre dans l’avenir. Certains jeunes n’aspirent qu’à ‘ diriger eux-mêmes leurs pas ’. En ce qui vous concerne, rechercherez-vous les conseils de Dieu ? Reconnaîtrez-vous humblement, à l’exemple de Jérémie, que les humains se sont montrés incapables de diriger leurs pas ? N’oubliez pas : si vous recherchez l’aide de Dieu, il vous façonnera.
17-19. a) Pourquoi Jérémie a-t-il fait un long trajet jusqu’à l’Euphrate ? b) Qu’est-ce qui aurait pu mettre à l’épreuve l’obéissance de Jérémie ? c) Dans quel but Jérémie s’est-il livré à une mise en scène à l’aide d’une ceinture ?
17 En sa qualité de prophète, Jérémie était tenu d’obéir aux directives de Jéhovah. Si vous aviez été à sa place, auriez-vous suivi toutes ces directives, sans exception ? Un jour, Jéhovah demanda à Jérémie de se procurer une ceinture de lin et de la porter. Puis il lui ordonna de se rendre jusqu’à l’Euphrate. Consultez une carte, et vous verrez que cela représentait un trajet de 500 kilomètres. Une fois sur place, Jérémie devait cacher la ceinture dans la fente d’un rocher, puis rebrousser chemin. Plus tard, Dieu l’envoya récupérer la ceinture. (Lire Jérémie 13:1-9.) En tout, Jérémie a donc parcouru environ 2 000 kilomètres. Certains commentateurs rejettent l’idée qu’il se soit rendu aussi loin, car, à pied, cela lui aurait pris des moisb (Ezra 7:9). Pourtant, c’est ce que Dieu a exigé et ce que Jérémie a fait.
18 Imaginez le prophète en train de franchir péniblement les montagnes de Judée, puis traversant peut-être le désert, pour gagner l’Euphrate. Tout ça pour cacher une ceinture de lin ! Son absence prolongée a sans doute piqué la curiosité de ses voisins. À son retour, il ne portait plus sa ceinture de lin. Dieu lui a ensuite ordonné de refaire le même long voyage pour récupérer une ceinture désormais en décomposition et “ plus bonne à rien ”. Qu’il aurait été facile de se dire : “ Là, c’en est trop. Ça ne rime à rien, tout ça ! ” Mais Jérémie n’a pas réagi de la sorte. Il s’était laissé modeler par Dieu. Au lieu de se plaindre, il a obéi aux instructions.
Pourquoi devrions-nous obéir aux instructions de Jéhovah même si nous ne les comprenons pas pleinement ?
19 Ce n’est qu’au terme du deuxième voyage de Jérémie que Dieu a fourni des explications. Ce qu’avait fait le prophète constituait une mise en scène qui allait lui permettre de transmettre un message important : “ Ce peuple mauvais qui refuse d’obéir à mes paroles, qui marche dans l’obstination de son cœur et qui continue à marcher à la suite d’autres dieux pour les servir et pour se prosterner devant eux, ce peuple deviendra alors comme cette ceinture qui n’est plus bonne à rien. ” (Jér. 13:10). Le procédé utilisé par Jéhovah pour enseigner son peuple était vraiment inoubliable ! Il s’efforçait ainsi de toucher le cœur des Judéens, ce à quoi Jérémie a contribué en obéissant pleinement à des directives qui auraient pu sembler sans importance. — Jér. 13:11.
20. Pourquoi votre obéissance pourrait-elle en intriguer certains, mais de quoi pouvez-vous être assuré ?
20 De nos jours, Dieu ne demande pas aux chrétiens de transmettre une leçon aux humains en effectuant une marche de plusieurs centaines de kilomètres. Néanmoins, se pourrait-il que votre mode de vie suscite des interrogations ou même des critiques de la part de vos voisins ou de vos collègues ? Peut-être s’étonnent-ils de votre façon de vous habiller, de votre apparence, de vos choix en matière d’études ou de carrière professionnelle, ou encore de votre point de vue sur la consommation d’alcool. Serez-vous aussi résolu que Jérémie à obéir à la direction de Dieu ? Si vous vous laissez façonner par Dieu, il se peut que les choix que vous ferez vous permettent de donner un excellent témoignage. Quoi qu’il en soit, vous retirerez des bienfaits durables à obéir aux directives divines contenues dans la Bible et à accepter les recommandations de l’esclave fidèle et avisé. Plutôt que d’être victime de votre cœur, vous pouvez imiter Jérémie. Soyez donc déterminé à vous laisser façonner par Dieu ; laissez-le faire de vous un vase honorable qu’il pourra utiliser éternellement.
Pourquoi est-il capital de lutter contre les incitations venant de Satan, de notre cœur imparfait et du monde ?
a Une note relative à ce verset dans une autre traduction de la Bible précise que le “ modelage ” se produit en partie consciemment et en partie inconsciemment.
b Certains prétendent que la destination de Jérémie n’était pas l’Euphrate, mais un lieu moins éloigné. Pourquoi ? “ La seule raison d’être de cette objection, déclare un bibliste, est d’épargner au prophète la peine de faire deux fois l’aller-retour entre Jérusalem et l’Euphrate. ”
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Quels amis vous choisirez-vous ?Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE CINQ
Quels amis vous choisirez-vous ?
1, 2. a) Quelles difficultés les chrétiens rencontrent-ils avec les gens qu’ils côtoient ? b) Pourquoi nous intéresser aux choix de Jérémie en matière d’amitié ?
QUE feriez-vous si des collègues, des voisins ou des camarades de classe vous invitaient pour fêter Noël ? Ou si votre employeur vous demandait de mentir ou de faire quelque chose d’illégal ? Ou encore si l’État exigeait que vous vous livriez à des activités inconciliables avec la neutralité chrétienne ? Votre conscience vous dicterait sans doute de vous abstenir, même si cela devait vous valoir d’être ridiculisé ou, pire encore, maltraité.
2 Comme nous allons le voir, Jérémie a souvent dû faire face à des difficultés de ce genre. Il nous sera utile de nous arrêter sur les gens qu’il a été amené à côtoyer au cours de ses années de service. Parmi eux, beaucoup ont essayé de l’inciter à renoncer à sa mission. Jérémie était contraint d’avoir des contacts étroits avec eux, mais, de toute évidence, il n’en a jamais fait des amis proches. En revanche, nous noterons avec intérêt qu’il a choisi des amis qui l’ont soutenu et l’ont encouragé à rester fidèle. Assurément, nous pouvons apprendre beaucoup des décisions qu’il a prises en matière d’amitié.
QUI CHOISISSEZ-VOUS POUR AMIS ?
3. Qu’attendait Tsidqiya de Jérémie, et comment Jérémie a-t-il réagi ?
3 Le roi Tsidqiya a interrogé Jérémie à plusieurs reprises avant la destruction de Jérusalem. Dans quel but ? Il espérait obtenir des réponses rassurantes concernant l’avenir de son royaume. Il voulait entendre Jérémie lui annoncer que Dieu interviendrait pour sauver Juda de ses ennemis. Il a envoyé des émissaires demander à Jérémie : “ S’il te plaît, interroge pour nous Jéhovah, car Neboukadretsar le roi de Babylone fait la guerre contre nous. Peut-être Jéhovah agira-t-il à notre égard selon toutes ses œuvres prodigieuses, si bien que [Neboukadretsar] se retirera de chez nous. ” (Jér. 21:2). Le roi refusait de se conformer aux instructions divines, qui lui dictaient de se livrer aux Babyloniens. Selon un bibliste, il ressemblait à “ un patient qui reviendrait constamment consulter son médecin pour être rassuré, mais qui refuserait de suivre le traitement prescrit ”. Comment Jérémie a-t-il réagi ? Il aurait pu gagner en popularité en disant à Tsidqiya ce qu’il avait envie d’entendre. Mais alors, pourquoi n’a-t-il pas tout simplement modifié son message, ce qui lui aurait rendu la vie plus facile ? Parce que Jéhovah lui avait ordonné d’annoncer la chute de Jérusalem. — Lire Jérémie 32:1-5.
4. Quels choix devons-nous faire en matière d’amitié, par exemple dans le cadre du travail ?
4 Votre situation n’est pas très différente de celle de Jérémie. Vous avez probablement des contacts avec des voisins, des collègues ou des camarades d’école qui sont, en quelque sorte, vos compagnons. Mais vos relations avec eux iront-elles plus loin ? En ferez-vous des amis, bien qu’ils n’aient envie ni de suivre ni d’entendre les commandements de Dieu ? Jérémie ne pouvait pas tout bonnement éviter Tsidqiya ; il était le roi, même s’il refusait de suivre les directives divines. Mais Jérémie n’était pas tenu d’adhérer à ses mauvais raisonnements ou de chercher à gagner sa faveur. Certes, s’il avait répondu aux attentes du roi, ce dernier lui aurait probablement offert une multitude de cadeaux et d’avantages. Jérémie a pourtant refusé de céder à la tentation de sympathiser avec lui. Pourquoi ? Parce qu’il était pour le prophète hors de question de s’écarter de la position que Jéhovah lui avait demandé d’adopter. Son exemple devrait nous inciter à nous interroger sur les amis que nous nous choisissons : nous encouragent-ils à être fidèles à Dieu ? Il ne nous est pas possible d’éviter tout contact avec les personnes qui ne servent pas Jéhovah — au travail, à l’école ou dans notre voisinage (1 Cor. 5:9, 10). Il nous faut cependant être conscients que, si nous nous lions d’amitié avec elles, nous risquons de compromettre nos relations d’amitié avec Dieu.
FRÉQUENTER CEUX QUI NE PARTAGENT PAS NOTRE FOI ?
5, 6. Comment certains ont-ils essayé de faire taire Jérémie ?
5 Tsidqiya n’était pas le seul à essayer de faire pression sur Jérémie. Un prêtre nommé Pashhour “ frappa ” Jérémie, peut-être de 39 coups (Jér. 20:2 ; Deut. 25:3). Le prophète a subi le même traitement de la part de certains princes judéens, qui l’ont fait enfermer dans “ la maison des entraves ”. Il a été mis dans un cachot, où les conditions étaient si terribles qu’il a cru qu’il allait mourir. (Lire Jérémie 37:3, 15, 16.) Puis, alors qu’il avait retrouvé la liberté, d’autres princes, qui considéraient que le prophète démoralisait les troupes, ont incité le roi à le faire exécuter. C’est ainsi que Jérémie a été jeté dans une citerne boueuse (Jér. 38:1-4). Nous savons qu’il a échappé à cette mort horrible. Cela dit, ces événements montrent comment des gens qui auraient dû avoir foi n’ont pas cru le prophète et s’en sont pris à lui.
6 Jérémie avait d’autres adversaires en plus des autorités civiles. Un jour, des habitants d’Anathoth, la ville d’où le prophète était originaire — ses voisins, en d’autres termes — ont menacé de le tuer s’il ne cessait pas de prophétiser (Jér. 11:21). Ils n’aimaient pas ce qu’ils entendaient. Mais Jérémie avait choisi pour ami Jéhovah, et non ses voisins. D’autres, parmi ses compatriotes, ne se sont pas contentés de menaces. Lorsque, se servant d’une barre de joug comme symbole, Jérémie a exhorté les Juifs à se soumettre aux Babyloniens de manière à rester en vie, Hanania la lui a arrachée et l’a brisée. Selon ce faux prophète, Jéhovah avait déclaré : “ Je briserai le joug du roi de Babylone. ” Hanania est mort dans l’année même, et nous savons lequel des deux prophètes s’est révélé digne de confiance (Jér. 28:1-11, 17). Après la destruction de Jérusalem prédite par Jérémie, Yohanân et certains chefs militaires ont refusé de rester en Juda. “ C’est un mensonge que tu dis, ont-ils lancé à Jérémie. Notre Dieu ne t’a pas envoyé pour dire : ‘ N’entrez pas en Égypte pour y résider. ’ ” Ils ont continué de défier Jéhovah en emmenant Jérémie et Barouk avec eux en Égypte. — Jér. 42:1–43:7.
Quel genre de personnes Jérémie était-il amené à côtoyer ? Que retenez-vous de son exemple ?
7. Comment votre fidélité à Jéhovah peut-elle être éprouvée ?
7 Pendant des années, Jérémie a été entouré de gens sans foi et d’adversaires. Réfléchissez à son attitude. Il aurait facilement pu se résigner, et se mettre à fréquenter des gens qui avaient peu de respect pour Dieu ou pour sa Parole. Il vivait au milieu d’eux. Qu’en est-il de vous ? Il vous arrive certainement de devoir côtoyer des gens qui ressemblent à ceux qui entouraient Jérémie. Qu’ils s’opposent farouchement à vous et à votre Dieu, ou qu’ils se montrent plutôt aimables, voudrez-vous en faire des amis ? Serait-il raisonnable de fréquenter des personnes qui ne prennent pas les prophéties divines au sérieux ? Si Jérémie était à votre place, choisirait-il pour amis des gens dont le mode de vie s’oppose à la vérité biblique ou qui mettent leur confiance en l’homme (2 Chron. 19:2) ? Dieu a clairement expliqué à Jérémie ce qu’il adviendrait de ceux qui mettaient leur confiance en l’homme plutôt qu’en “ Jéhovah lui-même ”. (Lire Jérémie 17:5, 6.) Comment comprenez-vous ces paroles ?
8. Quels choix, parfois difficiles, des chrétiens ont-ils à faire ?
8 Il arrive que des chrétiens invitent leurs clients à partager certains loisirs. Ils estiment en effet que cela pourrait favoriser leurs affaires ou servir leur carrière. Mais, en agissant ainsi, ces chrétiens ne risquent-ils pas de s’exposer à des fréquentations douteuses ou à des dangers, tels que des conversations obscènes ou des excès de boisson ? Nous comprenons dès lors pourquoi, devant ce genre de décisions, de nombreux chrétiens ont fait le choix de rejeter les mauvaises compagnies, quitte à renoncer à des profits ou à un éventuel avancement. Autre cas de figure, un employeur ou des collègues pourraient n’avoir aucun scrupule à agir de façon malhonnête avec des clients. Les vrais chrétiens cependant ne cèdent pas à l’influence de ceux qui les entourent, même si cela les place parfois devant des choix difficiles. Nous pouvons nous réjouir d’avoir des exemples tels que celui de Jérémie. Il s’en est tenu à sa ligne de conduite, ce qui lui a permis de conserver une bonne conscience et, plus important encore, ses relations d’amitié avec Dieu.
9. Quel danger y a-t-il à vouloir suivre “ la voie populaire ” ?
9 La position et les convictions de Jérémie lui ont valu d’être tourné en dérision par certains Judéens (Jér. 18:18). Jérémie n’en était pas moins disposé à se montrer différent de ses contemporains qui, eux, suivaient “ la voie populaire ”. (Jér. 8:5, 6.) Il était même prêt à rester seul parfois, à ‘ s’asseoir solitaire ’, plutôt que d’être en mauvaise compagnie, d’être l’ami de ceux qui auraient une influence négative sur lui. (Lire Jérémie 9:4, 5 ; 15:17.) Et vous ? Aujourd’hui, comme à l’époque de Jérémie, “ la voie populaire ” est celle de l’infidélité à Dieu. Les serviteurs de Jéhovah ont toujours dû se montrer prudents dans le choix de leurs amis. Cela ne signifie nullement que Jérémie n’avait pas d’amis. Certains l’ont soutenu et l’ont défendu. De qui s’agissait-il ? Le découvrir nous sera très profitable.
QUI JÉRÉMIE A-T-IL CHOISI POUR AMIS ?
10, 11. a) Quels critères guidaient Jérémie dans le choix de ses amis ? b) Qui étaient les amis de Jérémie et quelles questions se posent à leur sujet ?
10 Selon quels critères Jérémie choisissait-il ses amis ? Conformément à la direction de Jéhovah, le prophète a condamné à de multiples reprises ceux qui se montraient méchants, fourbes, injustes, violents, insensibles et immoraux — ceux qui avaient abandonné le culte pur au profit de l’idolâtrie, se livrant à la prostitution spirituelle. Il a exhorté ses compatriotes en ces termes : “ Revenez, s’il vous plaît, chacun de sa voie mauvaise, rendez bonnes vos voies et vos manières d’agir. ” (Jér. 18:11). Même après la destruction de Jérusalem, Jérémie a exalté les “ actes de bonté de cœur ” de Jéhovah, ses “ miséricordes ” et sa “ fidélité ”. (Lam. 3:22-24.) Le prophète ne voulait avoir pour amis que de fidèles serviteurs de Jéhovah. — Lire Jérémie 17:7.
11 Nous possédons quelques informations sur ceux dont Jérémie a fait ses amis ou ses proches compagnons. Un certain nombre d’hommes, comme Barouk, Ébed-Mélek, Seraïa ou les fils de Shaphân, se sont clairement révélés être ses alliés. Quel genre d’hommes étaient-ils ? Quelles relations ont-ils entretenues avec Jérémie ? Comment ont-ils montré qu’ils étaient vraiment ses amis ? Et comment l’ont-ils aidé à conserver son intégrité ? Tout en gardant à l’esprit notre propre situation, examinons les réponses à ces questions.
12. a) Qu’avaient en commun Jérémie et Barouk (représentés à la page 58) ? b) Qui était Seraïa, et que savons-nous de lui ?
12 Barouk, le fils de Néria, semble avoir été le plus proche ami du prophète. Jérémie l’a chargé en toute confiance de mettre par écrit sur un rouleau les déclarations divines qu’il lui dictait, puis d’en faire la lecture, dans un premier temps au peuple, et ensuite aux princes de Juda (Jér. 36:4-8, 14, 15). Comme Jérémie, Barouk était convaincu que ce que Jéhovah annonçait se réaliserait. Les deux hommes ont vécu les mêmes choses au cours des 18 dernières années tourmentées du royaume de Juda. Ils ont passé beaucoup de temps ensemble à accomplir la tâche spirituelle qui leur avait été confiée. Tous deux ont dû affronter des difficultés et se cacher de leurs ennemis. Et tous deux ont été encouragés personnellement par Jéhovah. Apparemment, Barouk était issu d’une éminente famille de scribes en Juda. Les Écritures le désignent sous le terme de “ secrétaire ”. Son frère Seraïa, un haut fonctionnaire, a plus tard lui aussi collaboré avec Jérémie pour que soient proclamées les déclarations prophétiques de Jéhovah (Jér. 36:32 ; 51:59-64). En se montrant disposés à coopérer avec Jérémie en cette période troublée, les deux fils de Néria ont dû fortifier et encourager le prophète. Vous aussi, vous pouvez être fortifié et encouragé par ceux qui travaillent fidèlement au service de Jéhovah à vos côtés.
Que retenez-vous des choix de Jérémie en matière d’amitié ?
13. Comme le montre l’illustration de la page 63, en quoi Ébed-Mélek s’est-il révélé un ami véritable pour Jérémie ?
13 Ébed-Mélek a été un autre allié remarquable de Jérémie. Lorsque des princes, furieux, ont jeté le prophète dans une citerne vide pour qu’il y meure, le seul qui ait osé le défendre était cet étranger, un Éthiopien. Il était eunuque, c’est-à-dire fonctionnaire, dans la maison du roi. Il s’est adressé à Tsidqiya, qui siégeait à la Porte de Benjamin, et lui a courageusement demandé, devant tous, la permission de sortir Jérémie de la citerne. Trente hommes l’ont ensuite accompagné, ce qui suggère qu’il s’attendait peut-être à ce que des adversaires de Jérémie s’interposent (Jér. 38:7-13). Nous ignorons dans quelle mesure Ébed-Mélek et Jérémie se côtoyaient. Mais, étant donné leur attachement commun à Jéhovah, on peut supposer qu’ils étaient amis. Ébed-Mélek savait que Jérémie était le prophète de Jéhovah. Il a dit des princes qu’ils avaient “ mal agi ” et s’est montré prêt à mettre en jeu sa position pour faire ce qui était juste. Assurément, Ébed-Mélek était un homme bien. À tel point que Jéhovah lui-même lui a déclaré : “ Je te délivrerai en ce jour-là [au jour du malheur de Jérusalem] [...] parce que tu as mis ta confiance en moi. ” (Lire Jérémie 39:15-18.) Quel éloge ! N’est-ce pas là le genre d’ami que vous souhaiteriez avoir ?
14. Que savons-nous des membres de la famille de Shaphân et de leurs relations avec Jérémie ?
14 Parmi les autres amis de Jérémie figurent quatre membres d’une famille de haut rang, celle de Shaphân, ancien secrétaire du roi Yoshiya. Lorsque, pour la première fois, les ennemis de Jérémie voulurent le tuer, “ la main d’Ahiqam le fils de Shaphân était avec Jérémie, afin de ne pas le livrer en la main du peuple ”. (Jér. 26:24.) Ahiqam avait un frère, Guemaria. Quand Barouk lut publiquement les jugements de Dieu, le fils de Guemaria, Mikaïa, l’entendit. Il alerta son père et d’autres princes. Ceux-ci, inquiets de la réaction possible de Yehoïaqim, recommandèrent à Jérémie et à Barouk de se cacher. Lorsque le roi rejeta le message divin, Guemaria fit partie de ceux qui le supplièrent de ne pas brûler le rouleau (Jér. 36:9-25). C’est à un autre fils de Shaphân, Élasa, que Jérémie confia une lettre prophétique destinée aux Juifs exilés à Babylone (Jér. 29:1-3). Ce sont donc trois fils et un petit-fils de Shaphân qui ont soutenu le prophète de Dieu. Imaginez les sentiments que Jérémie devait éprouver pour de tels hommes ! Ce qui les rapprochait, ce n’étaient pas des goûts communs dans le domaine du manger, du boire ou des divertissements. Leur amitié reposait sur bien plus que cela.
FAITES PREUVE DE SAGESSE DANS LE CHOIX DE VOS AMIS
15. Quel bel exemple Jérémie nous a-t-il laissé en ce qui concerne le choix de ses amis ?
15 Nous pouvons tirer leçon de l’attitude de Jérémie vis-à-vis de ses contemporains — les bons et les mauvais. Roi, princes, faux prophètes ou chefs militaires, tous ont tenté de l’obliger à modifier son message ; pourtant, Jérémie est resté inébranlable. Cette prise de position ne lui a pas valu la faveur de ces hommes, mais il ne cherchait pas à s’en faire des amis. Son meilleur ami avait toujours été Jéhovah. Si le prix à payer pour rester fidèle à son Dieu était l’hostilité de certains milieux, Jérémie était prêt à le payer. (Lire Lamentations 3:52-59.) Néanmoins, comme nous l’avons vu, il n’était pas le seul à se montrer déterminé à servir Jéhovah.
16, 17. a) Quelle aide un serviteur de Jéhovah peut-il recevoir d’un véritable ami ? b) Quel que soit l’endroit où vous vivez, où pouvez-vous trouver les meilleurs amis qui soient ?
16 Ce qui faisait d’Ébed-Mélek un véritable ami, c’était sa foi et sa confiance en Jéhovah. Cet homme courageux a agi de façon décisive, ce qui a permis à Jérémie d’avoir la vie sauve. Barouk, quant à lui, a passé volontiers beaucoup de temps avec Jérémie pour l’aider à délivrer les messages divins. Aujourd’hui, on trouve dans la congrégation chrétienne des amis qui peuvent se révéler aussi précieux que ces hommes l’ont été. Cameron, une pionnière permanente de 20 ans, est très reconnaissante à Kara, pionnière également, pour l’influence positive qu’elle a eue sur elle. “ Tant par ses paroles que par son exemple, Kara m’a incitée à mettre Jéhovah à la première place dans ma vie ”, explique Cameron. Les deux sœurs vivaient loin l’une de l’autre, mais Kara téléphonait ou écrivait régulièrement à Cameron pour être sûre qu’elle allait bien. Ces échanges les encourageaient toutes les deux. “ Elle savait tout de notre situation familiale, se souvient Cameron. Elle était au courant par exemple de ce qui se passait avec ma sœur, notamment quand elle s’est rebellée et qu’elle a quitté la vérité. Kara savait combien c’était dur pour moi et, pendant toute cette période, elle a été là, à mes côtés. Je me demande ce que je serais devenue sans son aide et sa bonne influence. Elle a été d’un incroyable soutien. ”
17 Dans la congrégation chrétienne, vous pouvez trouver de vrais amis, qu’ils aient votre âge ou non. Vos frères et sœurs partagent votre foi, vos valeurs, votre amour pour Jéhovah, votre espérance, et connaissent parfois les mêmes épreuves que vous. Vous pouvez collaborer étroitement avec eux dans le ministère. Ils peuvent vous aider lorsque vous traversez des difficultés, et vous pouvez en faire autant pour eux. Ils se réjouissent avec vous lorsque le service est source de joie. Et de telles amitiés peuvent durer pour toujours. — Prov. 17:17 ; 18:24 ; 27:9.
18. Que nous enseignent les choix de Jérémie en matière d’amitié ?
18 La leçon à tirer des choix de Jérémie en matière d’amitié devrait être évidente. Ne perdons pas de vue cette réalité incontournable : on ne peut rechercher la compagnie de personnes dont les croyances sont en conflit avec les enseignements bibliques et rester fidèle à ses convictions. Tenir compte de ce fait est aussi important aujourd’hui qu’à l’époque de Jérémie. Soucieux de s’acquitter fidèlement de sa mission et de recevoir la bénédiction de Jéhovah, Jérémie n’a pas hésité à se montrer différent de la majorité de ses contemporains. Est-ce également votre cas ? Jérémie s’est choisi des compagnons qui partageaient sa foi et qui l’ont aidé à assumer ses responsabilités. Indéniablement, les chrétiens d’aujourd’hui peuvent prendre exemple sur Jérémie pour la sagesse dont il a fait preuve dans le choix de ses amis. — Prov. 13:20 ; 22:17.
Comment pouvez-vous suivre l’exemple de Jérémie pour ce qui est de déterminer qui sera et qui ne sera pas votre ami ?
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“ Obéis, s’il te plaît, à la voix de Jéhovah ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE SIX
“ Obéis, s’il te plaît, à la voix de Jéhovah ”
1, 2. Quelle est souvent la mentalité de ceux qui suivent “ la voie populaire ”, et pourquoi devrions-nous nous montrer différents ?
L’OBÉISSANCE n’est pas en vogue dans le monde aujourd’hui. Quand ils ont des décisions à prendre, beaucoup ne tiennent même pas compte de ce qui est bien ou mal. Leur philosophie se résume plutôt à “ je fais ce que je veux ” ou à “ pas vu, pas pris ! ” Il suffit d’observer ces automobilistes qui ne respectent pas la signalisation routière, ces actionnaires qui enfreignent les réglementations financières ou ces hauts fonctionnaires qui transgressent les lois qu’eux-mêmes ont parfois contribué à instaurer. Cette ruée vers “ la voie populaire ”, bien que condamnable et dangereuse, était tout aussi fréquente du temps de Jérémie. — Jér. 8:6.
2 Vous savez bien que ceux qui désirent avoir la faveur du Dieu Tout-Puissant ne peuvent se contenter de suivre “ la voie populaire ”. D’ailleurs, Jérémie a établi un contraste entre ceux qui n’avaient “ pas obéi à la voix de Jéhovah ” et ceux qui, au contraire, voulaient lui obéir (Jér. 3:25 ; 7:28 ; 26:13 ; 38:20 ; 43:4, 7). Nous devrions nous analyser pour savoir où nous nous situons sous le rapport de l’obéissance. Pourquoi ? Parce que les attaques de Satan contre l’intégrité des vrais adorateurs de Dieu se font particulièrement virulentes. Il agit à la manière d’un serpent, qui attend silencieusement sa proie et lui inflige d’un coup une morsure qui peut être fatale. Notre détermination à obéir à la voix de Jéhovah nous aide à nous tenir à distance des crochets de ce serpent. Mais comment renforcer notre résolution à obéir à Jéhovah ? Les écrits de Jérémie nous éclairent à ce sujet.
CELUI À QUI NOUS DEVONS L’OBÉISSANCE
3. Pourquoi Jéhovah mérite-t-il que nous lui obéissions ?
3 Pourquoi Jéhovah mérite-t-il que nous lui obéissions scrupuleusement ? Entre autres parce qu’il est, selon les termes de Jérémie, “ Celui qui a fait la terre par sa force, Celui qui a solidement établi le sol productif par sa sagesse ”. (Jér. 10:12.) Jéhovah est le Souverain de l’univers. C’est lui, plus que tout autre dirigeant, que nous devons craindre. Il a le droit absolu de nous demander de respecter ses commandements, qui sont sages et visent notre bonheur éternel. — Jér. 10:6, 7.
Absorber l’“ eau vive ” offerte par Jéhovah renforce votre désir d’obéir.
4, 5. a) Quelle réalité les périodes de sécheresse ont-elles rappelée aux Juifs ? b) Comment les habitants de Juda ont-ils négligé l’“ eau vive ” que leur offrait Jéhovah ? c) Comment pouvez-vous absorber l’“ eau vive ” fournie par Dieu ?
4 Jéhovah, cependant, n’est pas que le Souverain de l’univers. Il est aussi celui qui entretient la vie — notre vie. Voilà une réalité qui a été rappelée avec force aux Juifs de l’époque de Jérémie. L’Égypte était largement tributaire des eaux d’un fleuve, le Nil. Mais il en allait autrement de la Terre promise. La survie du peuple de Dieu dépendait en grande partie des pluies saisonnières, et les Israélites collectaient souvent les eaux de ruissellement dans des citernes souterraines (Deut. 11:13-17). Jéhovah seul était capable de fournir de la pluie pour humidifier le sol et le rendre productif. Cela étant, il pouvait aussi retenir la pluie. C’est ainsi qu’aux jours de Jérémie les Juifs ont connu, à cause de leur désobéissance, plusieurs épisodes de sécheresse qui ont détruit leurs cultures et leurs vignes, et tari leurs puits et leurs citernes. — Jér. 3:3 ; 5:24 ; 12:4 ; 14:1-4, 22 ; 23:10.
5 Ces Juifs, qui accordaient une telle valeur à l’eau au sens propre, rejetaient l’“ eau vive ” que Jéhovah leur offrait généreusement. Comment ? En désobéissant délibérément à la Loi de Dieu et en s’appuyant sur des alliances avec les nations voisines. Ils en ont subi les conséquences, comme quelqu’un qui, en période de sécheresse, aurait cherché à conserver de l’eau dans une citerne crevassée. (Lire Jérémie 2:13 ; 17:13.) Nous pouvons sans aucun doute nous éviter bien des malheurs en rejetant ce genre d’attitude. Jéhovah continue de nous fournir de l’“ eau vive ”, une abondance de conseils au moyen de sa Parole inspirée. Évidemment, la Parole de Dieu ne nous est bénéfique que dans la mesure où nous l’étudions régulièrement et où nous vivons en accord avec elle.
6. a) Quelle était l’attitude du roi Tsidqiya quand il s’agissait d’obéir à Jéhovah ? b) Selon vous, pourquoi le roi manquait-il de sagesse ?
6 Alors qu’approchait le jour où Dieu allait demander des comptes, il devenait de plus en plus important de lui obéir. Si, individuellement, les Juifs voulaient bénéficier de sa faveur et de sa protection, il fallait qu’ils se repentent et qu’ils se mettent à lui obéir. Tsidqiya lui-même devait faire un choix. Ce roi n’était pas fermement attaché à la justice. Quand ses subordonnés lui ont dit qu’ils voulaient la mort de Jérémie, il n’a pas eu le cran de leur résister. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, le prophète a survécu à cette tentative d’assassinat grâce à l’intervention d’Ébed-Mélek. Plus tard, il a supplié Tsidqiya en ces termes : “ Obéis, s’il te plaît, à la voix de Jéhovah. ” (Lire Jérémie 38:4-6, 20.) Dans son propre intérêt, le roi devait faire un choix, et le bon : celui d’obéir à Dieu.
Pourquoi convenait-il que Jérémie ne cesse d’exhorter les Juifs à obéir à Dieu ?
OBÉIR À JÉHOVAH : UNE PRIORITÉ
7. Dans quelles situations votre obéissance pourrait-elle être éprouvée ?
7 Obéir est tout aussi important aujourd’hui que cela l’était du temps de Jérémie. Dans quelle mesure êtes-vous déterminé à obéir à Jéhovah ? Imaginez qu’en naviguant sur Internet vous tombiez involontairement sur un site pornographique. Allez-vous vous attarder sur son contenu, ou bien lutter contre une éventuelle tentation et quitter ce site ? Que ferez-vous si un collègue ou un camarade de classe vous demande de sortir avec lui ? Aurez-vous la force de refuser ? Les écrits ou les sites d’apostats vous inspirent-ils de la curiosité ou bien de la répugnance ? En toutes circonstances, souvenez-vous des paroles de Jérémie 38:20.
8, 9. a) Pourquoi est-il sage d’écouter les anciens quand ils cherchent à vous aider ? b) Comment devriez-vous considérer les conseils répétés des anciens ?
8 Jéhovah a souvent chargé Jérémie de raisonner son peuple. “ Revenez, s’il vous plaît, chacun de sa voie mauvaise, a répété le prophète, rendez bonnes vos voies et vos manières d’agir. ” (Jér. 7:3 ; 18:11 ; 25:5 ; lire Jérémie 35:15.) De nos jours, les anciens font eux aussi de leur mieux pour aider leurs compagnons chrétiens qui sont en danger sur le plan spirituel. Si jamais les anciens vous conseillent pour vous éviter de vous engager sur une voie mauvaise ou peu sage, écoutez-les. Ils poursuivent le même objectif que Jérémie.
9 Les anciens vous rappelleront peut-être des principes bibliques sur lesquels ils ont déjà attiré votre attention. Sachez qu’il n’est jamais facile de redonner les mêmes conseils, mais que cela est encore plus difficile lorsque celui qui a besoin d’aide adopte une attitude semblable à celle des Juifs auxquels Jérémie s’adressait. Tâchez de voir dans les efforts répétés que font les anciens pour vous aider une expression de l’amour de Jéhovah. Reconnaissez également que Jérémie n’aurait pas eu besoin de réitérer ses avertissements s’ils avaient suscité la réaction espérée. La seule façon de ne pas entendre maintes et maintes fois le même conseil consiste à l’appliquer sans tarder.
Quand les anciens cherchent à vous aider, écoutez-les.
JÉHOVAH PARDONNE VOLONTIERS, MAIS PAS SYSTÉMATIQUEMENT
10. Pourquoi Jéhovah ne pardonne-t-il pas systématiquement les péchés ?
10 Malgré tous nos efforts, il nous est impossible d’obéir parfaitement aux lois divines dans ce système de choses. C’est pourquoi nous remercions Jéhovah de se montrer disposé à nous pardonner nos faiblesses. Cela dit, il ne pardonne pas systématiquement nos péchés. Pourquoi ? Parce que le péché lui répugne (Is. 59:2). Il s’assure donc d’abord que nous soyons dignes d’être pardonnés.
11. Pourquoi est-il impossible de pécher secrètement en toute impunité ?
11 Comme nous l’avons déjà souligné, à l’époque de Jérémie, de nombreux Juifs avaient l’habitude de désobéir à Dieu. Ils abusaient ainsi de sa patience et de sa miséricorde. Pourrait-il arriver à un chrétien de se laisser gagner par cette tendance ? Oui, s’il ignore sciemment les rappels de Jéhovah et se met à pratiquer le péché. Un tel mépris est parfois flagrant, par exemple lorsque quelqu’un contracte un mariage adultère. Cependant, même si un péché passe inaperçu aux yeux des humains, quiconque désobéit à Jéhovah se trouve sur une pente dangereuse. Celui qui mène une double vie se dira peut-être que personne ne le saura. Mais, en réalité, Dieu sonde l’esprit et le cœur des humains, et rien de ce qui se passe derrière les portes closes ne lui échappe. (Lire Jérémie 32:19.) Que faut-il faire si quelqu’un a bel et bien désobéi à Dieu ?
12. Que doivent parfois faire les anciens pour protéger la congrégation ?
12 Nombre de Juifs ont dédaigné l’aide que Jéhovah n’a cessé de leur offrir par l’intermédiaire de Jérémie. Aujourd’hui encore, il arrive que quelqu’un qui a commis un péché grave refuse de se repentir et rejette l’aide des anciens. Dans ce cas, les anciens doivent suivre les directives des Écritures et protéger la congrégation en excommuniant le transgresseur (1 Cor. 5:11-13 ; voir l’encadré “ Vivre sans loi ”, p. 73). Cela signifie-t-il qu’il n’y a plus pour lui aucun espoir, qu’il ne pourra plus jamais retrouver la faveur de Jéhovah ? Non. Cela faisait longtemps que les Israélites se montraient rebelles lorsque Dieu leur a dit : “ Revenez, fils renégats ! Je guérirai votre condition de renégats. ” (Jér. 3:22)a. Jéhovah invite les transgresseurs à revenir vers lui. Il leur ordonne même de le faire.
Pourquoi est-il sage de rechercher le pardon de Jéhovah quand nous commettons une faute ?
OBÉISSONS À JÉHOVAH EN REVENANT VERS LUI
13. Que faut-il reconnaître pour pouvoir revenir vers Jéhovah ?
13 Pour revenir vers Dieu, il est nécessaire de se demander — pour reprendre les termes de Jérémie : “ Qu’ai-je fait ? ” Puis, à la lumière des normes bibliques, il faut accepter de regarder la vérité en face. Les Juifs non repentants de l’époque de Jérémie éludaient cette question. Ils refusaient d’admettre la gravité de leurs péchés. Jéhovah n’a donc pas pu leur pardonner. (Lire Jérémie 8:6.) À l’inverse, le pécheur qui se repent reconnaît qu’en désobéissant il a jeté l’opprobre sur le nom de Dieu et sur la congrégation chrétienne. Celui qui est vraiment repentant est également profondément attristé du mal qu’il a pu causer à des personnes innocentes. Il doit bien comprendre que sa demande de pardon n’aura de valeur pour Jéhovah que lorsqu’il aura mesuré toute la portée de ses mauvaises actions. Toutefois, retrouver la faveur de Dieu exige davantage encore.
14. Comment ‘ revient-on ’ à Jéhovah ? (Voir aussi l’encadré “ Qu’est-ce que la repentance ? ”)
14 Celui qui est vraiment repentant analyse ses mobiles, ses désirs et ses habitudes. (Lire Lamentations 3:40, 41.) Il réfléchit aux domaines dans lesquels il a une faiblesse, qu’il s’agisse de ses rapports avec l’autre sexe, de sa consommation d’alcool ou de tabac, de son usage d’Internet ou de sa manière de gérer ses affaires. À l’exemple d’une ménagère qui nettoie le moindre recoin de sa cuisine pour maintenir sa maison propre et saine, celui qui se repent doit fournir des efforts pour purifier ses pensées et mettre de l’ordre dans sa vie. Il lui faut ‘ revenir à Jéhovah ’ en satisfaisant aux exigences divines, en se conformant à ses normes. Du temps de Jérémie, certains Juifs sont revenus à Jéhovah “ avec mensonge ”. Ils ont prétendu éprouver du remords, mais jamais ils n’ont réformé leur cœur ni leur vie (Jér. 3:10). En revanche, celui qui demande sincèrement pardon n’essaie pas de tromper Jéhovah et sa congrégation. Son but n’est pas de sauver la face ou simplement de retrouver la compagnie des membres de sa famille ou de la congrégation ; il veut tourner définitivement le dos au mal qu’il a commis afin d’obtenir le pardon et la faveur de Dieu.
15. Quel genre de prières un pécheur sincèrement repentant adresse-t-il à Dieu ?
15 La prière joue un rôle capital dans la repentance. Jadis, il n’était pas rare que quelqu’un lève les mains vers le ciel lorsqu’il priait. Aujourd’hui, quand un pécheur sincèrement repentant prie, il ‘ élève son cœur vers Dieu en même temps que ses paumes ’, pour reprendre les paroles de Jérémie (Lam. 3:41, 42). Le pécheur qui éprouve du regret se sent poussé à agir en conformité avec sa demande de pardon. Ses prières sont sincères, elles viennent du cœur.
‘ Pourquoi n’ai-je pas écouté ? ’
16. Pourquoi n’est-il pas inconcevable de revenir vers Dieu ?
16 Bien sûr, un pécheur qui reconnaît sincèrement ses erreurs doit parfois surmonter son orgueil. Mais l’essentiel, c’est que Jéhovah souhaite voir les pécheurs revenir vers lui. Lorsque Dieu constate qu’un humain a le cœur vraiment contrit, son propre cœur y est sensible. Il devient ‘ agité ’ par un sentiment de tendresse, car il désire pardonner à tous ceux qui se repentent de leurs péchés, comme il l’a fait pour les Israélites de retour d’exil (Jér. 31:20). Qu’il est rassurant de savoir que Dieu offre paix et espoir à ceux qui lui obéissent (Jér. 29:11-14) ! Ils peuvent retrouver leur place parmi les serviteurs fidèles de Dieu.
L’OBÉISSANCE EST UNE PROTECTION
17, 18. a) Qui étaient les Rékabites ? b) Que sait-on d’eux, comme l’illustre la page 77 ?
17 Obéir strictement à Jéhovah est un gage de sécurité. L’exemple des Rékabites, contemporains de Jérémie, nous le confirme. Plus de deux siècles auparavant, leur ancêtre Yehonadab, un Qénite qui s’était montré loyal envers Yéhou, leur avait imposé un certain nombre de restrictions. L’une d’elles leur interdisait de consommer du vin. Yehonadab était mort depuis longtemps, mais les Rékabites continuaient de lui obéir. Pour les mettre à l’épreuve, Jérémie les convia dans une salle à manger du temple et, après avoir placé du vin devant eux, les invita à boire. “ Nous ne boirons pas de vin ”, lui répondirent-ils. — Jér. 35:1-10.
18 Les Rékabites mettaient un point d’honneur à obéir à leur ancêtre, pourtant mort depuis longtemps. Ceux qui adorent le Dieu vivant devraient donc lui obéir avec d’autant plus d’empressement. La détermination des Rékabites ne passa pas inaperçue aux yeux de Jéhovah ; elle contrastait nettement avec le manque d’obéissance des Juifs. Aussi Dieu promit-il aux Rékabites de les protéger du malheur à venir. N’est-il pas logique de penser qu’aujourd’hui ceux qui obéissent strictement à Jéhovah auront sa protection lors de la grande tribulation ? — Lire Jérémie 35:19.
Pourquoi celui qui veut être obéissant ne peut-il pas minimiser l’importance de la repentance ? Pourquoi l’obéissance nous épargne-t-elle le repentir ?
CEUX QUI OBÉISSENT À JÉHOVAH NE SONT PAS SEULS
19. Quelle protection Dieu vous fournira-t-il si vous lui obéissez ?
19 Il ne faut pas penser que c’est seulement dans le passé que Dieu a pris soin de son peuple et l’a protégé. Aujourd’hui encore, Jéhovah protège ses serviteurs obéissants des dangers d’ordre spirituel. De même qu’une haute muraille protégeait les villes de l’Antiquité de leurs agresseurs, de même la loi de Dieu protège ceux qui l’étudient et l’appliquent avec constance. Demeurerez-vous à l’intérieur des murailles protectrices que sont les prescriptions divines ? Si vous le faites, soyez certain que ‘ tout ira bien pour vous ’. (Jér. 7:23.) De nombreux serviteurs de Dieu en ont fait l’expérience. — Voir l’encadré “ Obéir à Jéhovah est une protection ”.
20, 21. a) De quoi pouvez-vous être convaincu si vous servez Jéhovah ? b) Comment le roi Yehoïaqim a-t-il réagi en entendant le message divin transmis par Jérémie ?
20 Il n’est pas facile de servir Dieu face à l’opposition, que vous la rencontriez au sein de votre famille, au travail ou à l’école, ou qu’elle vienne des autorités locales. Mais soyez convaincu que, si en toutes circonstances vous obéissez strictement à Jéhovah, il vous soutiendra, même dans les situations les plus difficiles. N’oubliez pas : Dieu a promis à Jérémie d’être à ses côtés face à l’opposition féroce qu’il allait rencontrer. Et c’est exactement ce qu’il a fait. (Lire Jérémie 1:17-19.) Le soutien de Jéhovah est devenu particulièrement manifeste à l’époque du roi Yehoïaqim.
21 Peu de dirigeants de la nation d’Israël se sont opposés aux porte-parole de Dieu avec autant de hargne que le roi Yehoïaqim. On en trouve la confirmation dans ce qui est arrivé au prophète Ouriya, contemporain de Jérémie. Yehoïaqim alla jusqu’à le faire rechercher au-delà des frontières du pays. Quand Ouriya lui fut ramené, le roi le fit tuer (Jér. 26:20-23). Dans la quatrième année du règne de Yehoïaqim, Jéhovah demanda à Jérémie de mettre par écrit toutes les paroles qu’il lui avait dites jusqu’alors, et de les lire à haute voix dans le temple. Yehoïaqim se procura le rouleau de Jérémie et se le fit lire par un fonctionnaire de sa cour. La lecture n’était pas terminée que le roi se mit à déchirer le document et à le jeter dans le feu, morceau par morceau, malgré les supplications de certains de ses princes. Il ordonna alors l’arrestation de Jérémie et de Barouk. Qu’arriva-t-il ? “ Jéhovah les tint cachés. ” (Jér. 36:1-6 ; lire Jérémie 36:21-26.) Jéhovah ne permit pas que Yehoïaqim fasse du mal à ces deux hommes fidèles.
22, 23. Que montre le cas d’une proclamatrice d’Asie centrale pour ce qui est du soutien que Dieu accorde à ses serviteurs ?
22 S’il le juge opportun, Jéhovah peut aujourd’hui encore mettre ses serviteurs à l’abri du danger. Mais, le plus souvent, il leur donne le courage et la sagesse de lui obéir et de continuer à prêcher la bonne nouvelle. Une mère qui élève seule ses quatre enfants — nous l’appellerons Gulistan — a bénéficié du soutien de Jéhovah. Pendant un temps, elle a été la seule proclamatrice dans une immense région d’Asie centrale où les autorités s’opposent à la prédication du Royaume. La congrégation la plus proche étant à plus de 400 kilomètres, Gulistan n’a que rarement l’occasion de côtoyer des chrétiens mûrs. Malgré l’opposition et d’autres difficultés, elle prêche de maison en maison et rencontre de nombreuses personnes que la vérité intéresse. D’après un rapport récent, elle étudiait la Bible avec une vingtaine de personnes et s’occupait d’un nombre croissant de brebis de Jéhovah.
23 Tout comme il a aidé Jérémie ou Gulistan, Dieu est prêt à vous aider, vous et tous ceux qui lui obéissent. Soyez résolu à lui obéir comme à un chef plutôt que d’obéir aux hommes. Dès lors, l’opposition ou d’autres obstacles ne vous empêcheront pas de louer publiquement le seul vrai Dieu dans votre territoire. — Jér. 15:20, 21.
24. Quels bienfaits l’obéissance vous procure-t-elle dès à présent ?
24 La joie et la satisfaction véritables resteront hors de notre portée si nous vivons indépendamment de notre Créateur (Jér. 10:23). Après avoir étudié ce que Jérémie a écrit au sujet de l’obéissance, voyez-vous des moyens de laisser Jéhovah vous diriger davantage ? Ses commandements constituent le seul guide qui nous permette de réussir notre vie et de connaître le vrai bonheur. “ Obéissez à ma voix, nous exhorte Jéhovah, afin que tout aille bien pour vous. ” — Jér. 7:23.
Comment appliquer les leçons d’obéissance contenues dans le livre de Jérémie et renforcer ainsi vos relations avec Dieu ?
a Jéhovah s’adressait ici aux Israélites des dix tribus du royaume du Nord. Lorsque Jérémie leur a transmis ce message, cela faisait une centaine d’années qu’ils étaient en exil. Le prophète savait que, jusqu’alors, la nation ne s’était pas repentie (2 Rois 17:16-18, 24, 34, 35). Néanmoins, les Israélites pouvaient, à titre individuel, retrouver la faveur de Dieu et même revenir d’exil.
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“ Vraiment je saturerai l’âme fatiguée ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE SEPT
“ Vraiment je saturerai l’âme fatiguée ”
1. Parmi les bienfaits qu’apportera le monde nouveau, lequel attendez-vous avec le plus d’impatience ?
“ LE MONDE NOUVEAU. ” Qu’évoque pour vous cette expression ? Des bienfaits tangibles comme un corps parfait, une nourriture abondante et saine, des animaux inoffensifs, ou encore un habitat sûr ? Vous êtes certainement en mesure de citer des versets bibliques à l’appui de chacune de ces bénédictions. Il est cependant une bénédiction qu’il ne faudrait pas oublier : une bonne santé sur les plans spirituel et affectif. Sans elle, tous les autres bienfaits seraient de courte durée.
2, 3. Quel bienfait particulier les écrits de Jérémie nous laissent-ils entrevoir ?
2 Lorsque, par l’intermédiaire de Jérémie, il a annoncé le retour des Juifs de Babylone, Dieu a décrit les sentiments qu’éprouveraient ces derniers. “ Tu te pareras encore de tes tambourins et vraiment tu sortiras dans la danse de ceux qui rient ”, a-t-il déclaré. (Lire Jérémie 30:18, 19 ; 31:4, 12-14.) Puis il a ajouté quelque chose qui vous touchera peut-être personnellement : “ Vraiment je saturerai l’âme fatiguée, et toute âme languissante, oui je la remplirai. ” La traduction de Darby rend le verbe “ saturer ” par “ rassasier ”. — Jér. 31:25.
3 Quelle magnifique perspective ! Jéhovah a déclaré qu’il saturerait — qu’il rassasierait — celui qui est fatigué, ou découragé. Et ce que Dieu promet, il le fait. Les écrits de Jérémie nous donnent l’assurance que nous serons, nous aussi, ‘ rassasiés ’. Mieux, ils nous permettent de savoir où trouver aujourd’hui des encouragements, et comment être optimiste. Par ailleurs, ils mettent en évidence des moyens d’encourager les autres et de les aider à ‘ rassasier leur âme fatiguée ’.
4. Pourquoi pouvez-vous comprendre les sentiments de Jérémie ?
4 Cette promesse a été une source de réconfort pour Jérémie, et elle peut l’être tout autant pour nous. Pourquoi ? Souvenez-vous d’une idée mentionnée dans le premier chapitre de ce livre : Jérémie était “ un homme avec des sentiments semblables aux nôtres ”, comme l’était Éliya (Jacq. 5:17). Examinez ne serait-ce que quelques-unes des raisons pour lesquelles Jérémie a pu se sentir découragé, voire déprimé. Imaginez ce que vous auriez ressenti à sa place. Et réfléchissez à ce qui, dans votre vie, a tendance à vous décourager. — Rom. 15:4.
5. Qu’est-ce qui a peut-être contribué à décourager Jérémie ?
5 Il est possible que le découragement de Jérémie ait été en partie occasionné par les habitants de sa ville d’origine. Il avait grandi à Anathoth, une ville lévitique située à quelques kilomètres au nord-est de Jérusalem. Il devait sans doute avoir là-bas des connaissances et des parents. Mais Jésus a déclaré qu’“ un prophète n’est pas honoré dans son propre pays ”, ce qui s’est révélé exact dans le cas de Jérémie (Jean 4:44). Les habitants de sa ville ne se sont pas simplement montrés indifférents ou irrespectueux à son égard. Dieu a dit un jour que les hommes d’Anathoth ‘ cherchaient l’âme de Jérémie ’. “ Tu ne dois pas prophétiser au nom de Jéhovah, afin de ne pas mourir de notre main. ” C’est sur ce ton agressif qu’ils ont menacé Jérémie. Quelle absence de solidarité de la part de voisins, et sans doute de membres de sa famille ! — Jér. 1:1 ; 11:21.
6. Si des collègues, ou d’autres personnes, s’opposent à vous, en quoi ce qu’a vécu Jérémie avec “ les hommes d’Anathoth ” peut-il vous encourager ?
6 Si vous subissez l’opposition de voisins, de camarades, de collègues, ou même de parents, songez à ce que Jéhovah a fait en faveur de Jérémie. Dieu lui a annoncé qu’il ‘ s’occuperait ’ de ceux d’Anathoth qui se dressaient contre son prophète. (Lire Jérémie 11:22, 23.) Cette promesse divine a certainement aidé Jérémie à surmonter le découragement causé par l’hostilité de ses “ voisins ”. Plus tard, Dieu ‘ s’occuperait ’ effectivement des hommes d’Anathoth, ce qui se solderait par le “ malheur ” pour eux. Soyez-en sûr, Jéhovah est attentif à votre situation (Ps. 11:4 ; 66:7). Si vous ‘ persévérez ’ dans les enseignements bibliques et si vous faites ce qui est juste, peut-être permettrez-vous à certaines de ces personnes d’éviter le malheur qui les attend si elles s’obstinent. — 1 Tim. 4:16.
Dans le livre de Jérémie, qu’est-ce qui montre que Dieu prend à cœur les sentiments de son peuple ? Pourquoi cela a-t-il sans doute aidé le prophète ?
DES CAUSES POSSIBLES DE DÉCOURAGEMENT
7, 8. Quels mauvais traitements Jérémie a-t-il subis, et comment a-t-il vécu cette épreuve ?
7 Jérémie a subi bien plus que les menaces verbales des habitants de sa ville. Parlons de l’épisode qui fait intervenir le prêtre Pashhour, un notable de Jérusalema. Après avoir entendu Jérémie énoncer une prophétie divine, “ Pashhour frappa [...] le prophète et le mit aux ceps ”. (Jér. 20:1, 2.) Sans doute Jérémie n’a-t-il pas simplement reçu une gifle. Certains pensent que Pashhour l’a fait flageller, et qu’il a pu recevoir jusqu’à une quarantaine de coups de fouet (Deut. 25:3). On peut supposer qu’au-delà de la souffrance physique, Jérémie a dû supporter les huées, les injures, et peut-être même les crachats. Mais ce n’était pas fini ! Pashhour l’a ensuite fait mettre aux “ ceps ” pour la nuit. Le mot hébreu employé ici emporte l’idée de torsion du corps. Jérémie, immobilisé au moyen d’une pièce de bois, a passé toute la nuit dans des souffrances terribles.
8 Comment Jérémie a-t-il vécu cette épreuve ? Il s’est lamenté auprès de Dieu en ces termes : “ Je suis devenu un objet de rire tout au long du jour. ” (Jér. 20:3-7). Il a même envisagé de cesser de parler au nom de Dieu. Mais, comme vous le savez, il n’a pas pu s’y résoudre. Le message divin qu’il avait pour mission de délivrer était “ comme un feu brûlant, enfermé dans [ses] os ”. Il fallait qu’il parle pour Jéhovah. — Lire Jérémie 20:8, 9.
9. Pourquoi peut-il nous être bénéfique de réfléchir à ce qu’a vécu Jérémie ?
9 Ce récit peut nous aider si nous sommes victimes des moqueries cinglantes de notre entourage — parents, voisins, collègues ou camarades. Il n’y a pas lieu d’être perturbé si parfois cette opposition nous décourage. Cela peut aussi être le cas si nous subissons des brutalités du fait de notre fidélité au vrai culte. Jérémie, humain imparfait comme nous, était affecté par ce genre d’épreuves. En fin de compte, nos sentiments ne sont-ils pas semblables aux siens ? Néanmoins, n’oublions pas que, grâce à l’aide de Dieu, Jérémie a retrouvé sa joie et sa hardiesse. Le découragement ne s’est pas installé chez lui. Alors, pourquoi s’installerait-il chez nous ? — 2 Cor. 4:16-18.
10. Que révèle la Bible au sujet du moral de Jérémie ?
10 Par ailleurs, Jérémie avait des sautes d’humeur, parfois très marquées. Vous est-il déjà arrivé, à vous aussi, d’être heureux, optimiste, puis de vous sentir soudain démoralisé, déprimé ? Notez la joie qu’éprouvait le prophète, en Jérémie 20:12, 13. (Lire ces versets.) Après ce que venait de lui faire subir Pashhour, Jérémie était heureux et se sentait comme le “ pauvre ” qui a été ‘ délivré de la main des malfaiteurs ’. Il vous est sans doute arrivé d’avoir envie d’exulter, de chanter pour Jéhovah — peut-être parce que vous aviez été, d’une façon ou d’une autre, “ délivré ”, ou parce qu’un événement heureux s’était produit dans votre vie ou dans votre service chrétien. C’est un sentiment agréable, n’est-ce pas ? — Actes 16:25, 26.
Comment l’opposition ou les moqueries pourraient-elles nous affecter ?
11. Si nous sommes sujets aux sautes d’humeur, pourquoi devrions-nous penser à Jérémie ?
11 Malheureusement, du fait de notre imperfection, notre humeur peut changer, comme c’était le cas pour Jérémie. Alors qu’il venait de s’exclamer “ Chantez pour Jéhovah ! ” Jérémie a été soudain en proie à un profond désespoir, et peut-être aux larmes. (Lire Jérémie 20:14-16.) Son moral était si bas qu’il se demandait pourquoi il était né. Dans son désespoir, il a même maudit l’homme qui avait annoncé sa naissance, disant qu’il méritait le même sort que Sodome et Gomorrhe. Mais la question essentielle est celle-ci : Jérémie s’est-il laissé emporter par le désespoir ? A-t-il baissé les bras, se résignant à un désespoir perpétuel ? Non. Il s’est plutôt efforcé de surmonter le découragement, et il y est parvenu. Arrêtons-nous sur ce qu’il a écrit plus loin dans son récit. Pashhour — le prince et non le prêtre — est venu l’interroger de la part du roi Tsidqiya à propos des Babyloniens qui assiégeaient Jérusalem. Jérémie a sauté sur l’occasion : il a communiqué avec hardiesse les jugements de Jéhovah et annoncé la manière dont les choses se termineraient (Jér. 21:1-7). De toute évidence, Jérémie prenait toujours au sérieux son rôle de prophète.
12, 13. Que faire si nous sommes sujets à des sautes d’humeur ?
12 Certains serviteurs de Dieu aujourd’hui savent ce que sont les sautes d’humeur. Parfois, les causes sont physiques — changements hormonaux ou déséquilibre biochimique — et un médecin préconisera sans doute des solutions pour limiter les troubles (Luc 5:31). Cependant, chez la plupart d’entre nous, l’euphorie ou la morosité ne prennent pas des proportions démesurées, anormales. Les sentiments négatifs, en particulier, sont propres à l’imperfection. Ils peuvent être dus à la fatigue, ou encore à la perte d’un être cher. Dans de tels cas, souvenons-nous que, malgré ses sautes d’humeur, Jérémie n’a pas pour autant perdu la faveur de Dieu. Peut-être nous faudra-t-il modifier notre programme de façon à nous reposer davantage, ou nous laisser le temps de nous remettre du deuil que nous avons subi. Quoi qu’il en soit, il est absolument vital de continuer d’assister aux réunions chrétiennes et de participer régulièrement aux autres activités théocratiques. Ce sont là des éléments indispensables pour conserver notre équilibre et notre joie au service de Dieu. — Mat. 5:3 ; Rom. 12:10-12.
13 Que le découragement soit chez vous exceptionnel ou bien récurrent, vous pouvez vous retrouver dans ce qu’a vécu Jérémie. Comme nous l’avons dit, il s’est parfois senti déprimé. Néanmoins, il n’a pas laissé le découragement l’éloigner du Dieu qu’il aimait et servait fidèlement. Lorsque ses adversaires lui ont rendu le mal pour le bien, il s’est tourné vers Jéhovah avec confiance (Jér. 18:19, 20, 23). Soyez déterminé à suivre son exemple. — Lam. 3:55-57.
S’il vous arrive d’être découragé ou déprimé, quelle aide le livre de Jérémie peut-il vous apporter ?
SAUREZ-VOUS RÉCONFORTER LES ‘ ÂMES FATIGUÉES ’ ?
14. De qui en particulier Jérémie a-t-il reçu des encouragements ?
14 Nous avons tout intérêt à réfléchir à la manière dont Jérémie a été encouragé et à la manière dont lui-même a encouragé les ‘ âmes fatiguées ’. (Jér. 31:25.) C’est de Jéhovah notamment que le prophète a reçu des encouragements. N’auriez-vous pas été revigoré si vous aviez entendu Jéhovah vous dire : “ Quant à moi, voici que j’ai fait de toi aujourd’hui une ville fortifiée [...]. À coup sûr, ils combattront contre toi, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car ‘ je suis avec toi ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ pour te délivrer ’. ” (Jér. 1:18, 19). C’est à juste titre que Jérémie a parlé de Jéhovah comme de ‘ sa force et de sa forteresse, le lieu où il pouvait fuir au jour de la détresse ’. — Jér. 16:19.
15, 16. Quel indice, fourni par la façon dont Jéhovah a encouragé Jérémie, nous permettra d’encourager les autres ?
15 Avez-vous remarqué ce que Jéhovah a dit à Jérémie ? “ Je suis avec toi. ” N’y voyez-vous pas un indice de ce que vous pouvez faire lorsque quelqu’un a besoin d’être encouragé ? Une chose est de comprendre qu’un frère ou une sœur dans la congrégation, ou peut-être un parent, a besoin d’être encouragé, mais c’en est une autre de répondre efficacement à ce besoin. Dans bien des cas, le mieux, c’est d’imiter l’attitude de Jéhovah vis-à-vis de Jérémie, d’être aux côtés de la personne affligée. Puis, lorsque la situation s’y prête, adressez-lui quelques mots d’encouragement — et non un flot de paroles. Ces quelques mots toucheront davantage s’ils sont choisis pour rassurer et pour fortifier. Ce que vous dites n’a pas besoin d’être très élaboré. Employez des mots simples, qui reflètent votre préoccupation, votre intérêt et votre affection fraternelle. De tels mots peuvent faire beaucoup de bien. — Lire Proverbes 25:11.
16 “ Ô Jéhovah, souviens-toi de moi, occupe-toi de moi ”, a prié Jérémie. Avec quel résultat ? “ Tes paroles ont été trouvées, déclare le prophète, et j’ai entrepris de les manger ; ta parole devient pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur. ” (Jér. 15:15, 16). La personne que vous voulez encourager peut avoir besoin du même genre d’attention bienveillante. Bien entendu, vos paroles n’auront jamais la portée de celles de Jéhovah. Mais vous pouvez emprunter à Dieu certaines de ses paroles. Des expressions bibliques employées avec sincérité pourront aider quelqu’un qui est découragé à retrouver de la joie. — Lire Jérémie 17:7, 8.
17. Quelle leçon importante nous enseigne la façon dont Jérémie a agi à l’égard de Tsidqiya et de Yohanân ?
17 Notez que, si Jérémie a été encouragé par Dieu, il a aussi encouragé les autres. Un jour par exemple, le roi Tsidqiya lui a fait part de sa peur des Juifs qui avaient rallié les Babyloniens. Jérémie l’a encouragé et l’a exhorté à obéir à Jéhovah, ce qui lui vaudrait des conséquences heureuses (Jér. 38:19, 20). Après la chute de Jérusalem, Yohanân, un chef militaire, envisageait d’emmener en Égypte les quelques Juifs qui restaient dans le pays. Il a toutefois commencé par interroger Jérémie. Celui-ci l’a écouté, puis a prié Jéhovah. Plus tard, il a transmis la réponse encourageante de Jéhovah à Yohanân, soulignant les bienfaits qu’il connaîtrait s’il suivait l’instruction divine de rester en Juda (Jér. 42:1-12). Dans ces deux cas, Jérémie a écouté attentivement avant de parler. Écouter est essentiel pour qui veut encourager quelqu’un. Ainsi, laissez la personne affligée épancher son cœur. Écoutez ses inquiétudes, ses craintes. Et, lorsque c’est approprié, adressez-lui des paroles encourageantes. Vous n’aurez pas de révélation divine à lui transmettre, mais vous pouvez puiser dans la Parole de Dieu des pensées positives, axées sur ce que l’avenir nous réserve. — Jér. 31:7-14.
18, 19. Quel modèle d’encouragement trouve-t-on dans le récit concernant les Rékabites et Ébed-Mélek ?
18 Ni Tsidqiya ni Yohanân n’ont tenu compte des conseils encourageants que leur offrait Jérémie. Aujourd’hui, il se peut qu’on ne réagisse pas toujours aux vôtres. Mais ne renoncez pas pour autant à aider autrui. Certains ont répondu favorablement aux encouragements de Jérémie, et peut-être seront-ils nombreux à répondre aux vôtres. Souvenez-vous des Rékabites, ces Qénites qui entretenaient des liens avec les Juifs depuis de nombreuses années. Parmi les commandements que ces résidents étrangers avaient hérités de leur ancêtre Yehonadab figurait celui de ne pas boire de vin. Alors que les Babyloniens étaient en train d’attaquer, Jérémie a amené les Rékabites dans l’une des salles à manger du temple puis, sur l’ordre de Jéhovah, il leur a présenté du vin. Mais, par respect pour leur ancêtre, et à l’inverse des Israélites insoumis, les Rékabites se sont montrés obéissants. Ils ont refusé de boire (Jér. 35:3-10). Jérémie leur a adressé, de la part de Jéhovah, des éloges, et leur a communiqué une promesse concernant leur avenir. (Lire Jérémie 35:14, 17-19.) Voilà qui peut nous servir de modèle lorsque nous voulons encourager une personne. Félicitons sincèrement chaque fois que c’est possible.
19 Jérémie a agi de la même façon avec l’Éthiopien Ébed-Mélek qui, de toute évidence, était fonctionnaire de cour sous le règne de Tsidqiya. Les princes de Juda avaient fait jeter Jérémie dans une citerne boueuse pour qu’il y meure. Témoin de cette injustice, Ébed-Mélek est intervenu auprès de Tsidqiya, qui l’a autorisé à secourir le prophète. Cet étranger a agi en dépit des risques de violente opposition (Jér. 38:7-13). S’étant sans doute mis à dos les princes judéens, peut-être était-il inquiet pour son avenir. Jérémie n’est pas resté silencieux, convaincu qu’Ébed-Mélek finirait par surmonter ses craintes tout seul. Au contraire, il lui a parlé et a passé en revue les bénédictions que Dieu lui réservait. — Jér. 39:15-18.
20. Que devrions-nous souhaiter faire pour nos frères, qu’ils soient jeunes ou âgés ?
20 Sans conteste, au fil de notre lecture du livre de Jérémie, nous trouvons d’excellents exemples qui peuvent nous aider à suivre cette exhortation de l’apôtre Paul à ses frères de Thessalonique : “ Continuez à vous consoler mutuellement et à vous bâtir l’un l’autre [...]. Que la faveur imméritée de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous. ” — 1 Thess. 5:11, 28.
Quelles leçons, tirées du livre de Jérémie, avez-vous l’intention d’appliquer tandis que vous vous efforcez d’encourager ‘ les âmes fatiguées ’ ?
a Sous le règne de Tsidqiya, il y eut un autre Pashhour, un prince qui demanda au roi que Jérémie soit exécuté. — Jér. 38:1-5.
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Resterez-vous en vie ’, comme Jérémie ?Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE HUIT
‘ Resterez-vous en vie ’, comme Jérémie ?
1, 2. Pourquoi est-il logique de s’intéresser non seulement au bien-être spirituel de l’individu, mais aussi à celui de sa famille ?
APRÈS les avoir exhortés à choisir qui ils serviraient, Josué dit aux Israélites : “ Quant à moi et à ma maisonnée, nous servirons Jéhovah. ” (Jos. 24:15). Josué était déterminé à rester fidèle à Dieu, et il était sûr que sa famille aussi resterait fidèle. Bien plus tard, alors qu’approchait la destruction de Jérusalem, Jérémie déclara au roi Tsidqiya : “ À coup sûr, toi et ta maisonnée, vous resterez en vie. ” (Jér. 38:17). ... À condition qu’il se rende aux Babyloniens ! Le mauvais choix du roi fut lourd de conséquences, pour lui, mais aussi pour ses femmes et pour ses fils. Il assista en effet à la mise à mort de ses fils ; puis on lui creva les yeux avant de l’emmener captif à Babylone. — Jér. 38:18-23 ; 39:6, 7.
2 Dans chacune des expressions en italique, une personne est directement concernée. De fait, tout adulte est tenu par Dieu pour responsable. Mais on mentionne également sa famille. C’est logique, puisque la plupart des Israélites se mariaient et avaient des enfants. Pour les chrétiens aussi, la famille est importante. Cela ressort clairement de ce que nous lisons dans la Bible et de ce que nous entendons lors des réunions chrétiennes au sujet du mariage, de l’éducation des enfants et du respect que nous devons aux membres de notre famille. — 1 Cor. 7:36-39 ; 1 Tim. 5:8.
UN COMMANDEMENT INHABITUEL
3, 4. Quelle différence y avait-il entre la situation de Jérémie et celle de la plupart des Juifs, et quel avantage en a-t-il retiré ?
3 Jérémie fait partie de ceux qui, à son époque, sont ‘ restés en vie ’. Il a survécu à la destruction de Jérusalem, mais les choix qu’il a faits n’ont eu aucune répercussion sur sa famille (Jér. 21:9 ; 40:1-4). Et pour cause : Dieu lui avait ordonné de n’avoir ni femme ni enfants, et de ne pas participer à certains événements de la vie courante des Juifs. — Lire Jérémie 16:1-4.
4 Chez les Juifs, il était normal de se marier et d’avoir des enfants. C’est ce que faisaient la majorité des hommes, ce qui permettait aux terres ancestrales de rester dans les tribus et dans les famillesa (Deut. 7:14). Alors, pourquoi pas Jérémie ? En raison de ce qui pointait à l’horizon, Dieu lui avait dit de ne pas prendre part aux manifestations habituelles de tristesse ou de joie. Il ne devait ni réconforter les endeuillés ni manger avec eux après un enterrement, pas plus qu’il ne devait s’associer à l’allégresse des mariages juifs, réjouissances qui étaient sur le point de disparaître (Jér. 7:33 ; 16:5-9). Le comportement de Jérémie donnait du poids à son message et montrait toute la gravité du jugement à venir. Ce malheur finit par arriver. Pouvez-vous imaginer les sentiments de ceux qui se trouvèrent réduits au cannibalisme ? Ou de ceux qui virent les cadavres de leurs proches dévorés par les affamés ? (Lire Jérémie 14:16 ; Lam. 2:20.) Jérémie n’était donc pas à plaindre. N’étant pas marié, il n’aurait pas à souffrir la perte d’un conjoint ou d’un enfant, alors que le siège de Jérusalem, qui allait durer 18 mois, et le massacre qui allait lui faire suite, décimeraient les familles.
5. Quel intérêt les instructions contenues en Jérémie 16:5-9 présentent-elles pour les chrétiens ?
5 Les prescriptions contenues en Jérémie 16:5-9 s’appliquent-elles pour autant à nous ? Non. Les chrétiens sont invités à “ consoler ceux qui sont dans toutes sortes de tribulations ” et à ‘ se réjouir avec ceux qui se réjouissent ’. (2 Cor. 1:4 ; Rom. 12:15.) D’ailleurs, Jésus a assisté à un mariage et a pris part aux réjouissances. Mais ce qui attend le présent système de choses mauvais n’est pas à prendre à la légère. Il n’est pas exclu que les chrétiens connaissent de dures épreuves et des privations. Jésus a souligné la nécessité d’être prêt à faire ce qu’il faut pour endurer et rester fidèle, comme l’ont fait nos frères qui ont fui la Judée au Ier siècle. Par conséquent, il convient de réfléchir sérieusement à l’éventualité de rester célibataire, de se marier ou d’avoir des enfants. — Lire Matthieu 24:17, 18.
6. Qui peut dégager des leçons de l’ordre que Dieu a donné à Jérémie ?
6 Que peut-on dégager de l’ordre divin selon lequel Jérémie ne devait ni se marier ni avoir d’enfants ? Il existe de nos jours des chrétiens fidèles qui ne sont pas mariés ou qui n’ont pas d’enfants. Quelle leçon peuvent-ils tirer de l’exemple du prophète ? Et pourquoi même les chrétiens qui sont mariés ou qui ont des enfants devraient-ils se pencher sur cette facette de sa vie ?
7. Quel intérêt faut-il porter aujourd’hui au fait que Jérémie ne devait pas avoir d’enfants ?
7 Intéressons-nous d’abord au fait que Jérémie ne devait pas avoir d’enfants. Jésus n’a pas interdit à ses disciples d’avoir des enfants. Notons cependant qu’il a prédit le “ malheur ” aux femmes enceintes ou à celles qui allaiteraient lorsque Jérusalem subirait la tribulation, de 66 à 70 de n. è. Ce serait une période particulièrement difficile pour elles du fait de leur état (Mat. 24:19). Or, aujourd’hui, nous sommes à la veille d’une tribulation bien plus grave. C’est là un élément que les chrétiens qui se demandent s’ils auront ou non des enfants devraient prendre en compte. N’êtes-vous pas d’avis qu’il est de plus en plus difficile d’affronter ces temps critiques ? Des parents reconnaissent qu’élever des enfants de manière à ce qu’ils demeurent fidèles et ‘ restent en vie ’ est loin d’être simple. S’il appartient à chaque couple de décider s’il aura ou non des enfants, le cas de Jérémie n’en mérite pas moins considération. Qu’en est-il à présent de l’ordre donné à Jérémie de ne pas se marier ?
Quel ordre inhabituel Jérémie a-t-il reçu, et à quelle réflexion cela devrait-il nous conduire ?
TIRONS LEÇON DU CÉLIBAT DE JÉRÉMIE
8. Pourquoi peut-on dire qu’il n’est pas nécessaire d’être marié pour plaire à Dieu ?
8 En ordonnant à Jérémie de ne pas se marier, Dieu n’a pas fixé une norme à laquelle tous ses serviteurs devaient se conformer. Le mariage est une bonne chose. Jéhovah l’a institué pour peupler la terre, mais aussi pour qu’il soit la source d’une satisfaction et d’un bonheur profonds (Prov. 5:18). Pour autant, les contemporains du prophète n’étaient pas tous mariés. Peut-être des eunuques fréquentaient-ils le peuple de Dieu à l’époque où Jérémie prophétisaitb. Par ailleurs, il ne fait aucun doute qu’il y avait des veufs et des veuves. Jérémie n’était donc pas le seul adorateur de Dieu à ne pas avoir de conjoint. Bien entendu, il avait une raison précise de ne pas se marier. C’est aussi le cas de certains chrétiens aujourd’hui.
9. À quel conseil inspiré par Dieu devrions-nous sérieusement prêter attention ?
9 Beaucoup de chrétiens se marient. Mais pas tous. Comme vous le savez, Jésus ne s’est pas marié et il a dit que certains disciples auraient le don d’“ accepter ” le célibat. Il a invité ceux qui le pouvaient à rester célibataires. (Lire Matthieu 19:11, 12.) Il convient par conséquent de féliciter, et non de taquiner, celui qui demeure célibataire dans le but de faire davantage dans le service de Dieu. Des chrétiens, il est vrai, sont célibataires en raison des circonstances, au moins temporairement. Il se peut, par exemple, qu’ils n’aient pas rencontré de conjoint chrétien qui leur convienne et qu’ils soient résolus à respecter la norme divine de se marier “ seulement dans le Seigneur ”. (1 Cor. 7:39.) Ou encore qu’ils vivent seuls parce qu’ils sont veufsc. Ils ne devraient jamais oublier que Dieu (et aussi Jésus) s’est toujours soucié de ceux qui vivent seuls. — Jér. 22:3 ; lire 1 Corinthiens 7:8, 9.
10, 11. a) Qu’est-ce qui a aidé Jérémie à bien vivre son célibat ? b) Qu’est-ce qui montre qu’à notre époque ceux qui ne se marient pas peuvent avoir une vie profondément satisfaisante ?
10 D’ailleurs, Jérémie, resté célibataire, a pu bénéficier du soutien de Dieu. Comment ? Souvenez-vous qu’il aimait la parole de Jéhovah. Il a dû y puiser du réconfort et de la force au cours des dizaines d’années où il s’est concentré sur le ministère qu’il avait reçu de Dieu. De plus, il évitait soigneusement la compagnie de ceux qui étaient enclins à se moquer de lui parce qu’il était célibataire. Il préférait ‘ s’asseoir solitaire ’ plutôt que de les côtoyer. — Lire Jérémie 15:17.
11 De nombreux chrétiens célibataires — hommes ou femmes, jeunes ou âgés — suivent le bon exemple de Jérémie. Les faits montrent à quel point il est bénéfique de s’investir dans le service de Dieu, de remplir sa vie d’activités spirituelles riches de sens. “ Le service de pionnier donne un sens à ma vie, constate une sœur qui fait partie d’une congrégation de langue chinoise. J’ai un emploi du temps bien rempli, ce qui m’aide à ne pas souffrir de la solitude. À la fin de chaque journée, j’éprouve de la satisfaction, car je vois que par mon ministère j’apporte une aide bien réelle aux gens. J’en retire énormément de joie. ” Une pionnière de 38 ans déclare : “ Je crois que la clé du bonheur consiste à savoir apprécier les aspects positifs de sa situation, quelle qu’elle soit. ” “ Ma vie n’est peut-être pas exactement telle que je l’avais imaginée, reconnaît honnêtement une célibataire qui vit dans le sud de l’Europe, mais je suis heureuse et bien décidée à le rester. ”
12, 13. a) Quel regard lucide faut-il porter sur le célibat et sur le mariage ? b) Par son exemple et par ses conseils, que montre Paul au sujet du célibat ?
12 Se pourrait-il que Jérémie n’ait pas eu la vie qu’il avait envisagée en grandissant ? Peut-être. Mais sans doute a-t-il noté avec lucidité que c’était vrai aussi de beaucoup de ceux qui se mariaient et avaient des enfants. “ Je connais des gens mariés qui sont heureux, et d’autres qui sont malheureux, analyse une pionnière d’Espagne. Il est donc évident pour moi que mon bonheur ne dépend pas d’un éventuel mariage. ” Incontestablement, l’exemple de Jérémie — un parmi tant d’autres — montre qu’un célibataire peut mener une vie bien remplie et satisfaisante. L’apôtre Paul nous le confirme lorsqu’il écrit : “ Je dis aux non-mariés et aux veuves : il est bien pour eux qu’ils demeurent comme moi. ” (1 Cor. 7:8). Paul était peut-être veuf. Quoi qu’il en soit, il était seul lorsqu’il s’est dépensé comme missionnaire (1 Cor. 9:5). N’avons-nous donc pas raison d’affirmer que le célibat était pour lui un avantage ? Il y voyait l’occasion d’accomplir un “ service assidu du Seigneur, sans distraction ”, et ainsi il a pu faire beaucoup de bien. — 1 Cor. 7:35.
13 Paul, sous l’inspiration divine, a ajouté : “ Ceux qui se marient auront des tribulations dans leur chair. ” Dieu lui a aussi fait écrire : “ Si quelqu’un demeure bien résolu dans son cœur [...] de garder sa propre virginité, il fera bien. Par conséquent, celui qui donne sa virginité dans le mariage fait bien, mais celui qui ne la donne pas dans le mariage fera mieux. ” (1 Cor. 7:28, 37, 38). Jérémie n’a jamais lu ces paroles, mais l’activité qu’il a déployée durant des dizaines d’années montre que le célibat n’empêche pas d’avoir une vie bien remplie au service de Dieu. Au contraire, le célibat peut constituer une formidable occasion de mener une vie vraiment riche de sens, axée sur le vrai culte. Pour n’avoir pas tenu compte des avertissements de Jérémie, le roi Tsidqiya, marié, n’est pas ‘ resté en vie ’, alors que le prophète, célibataire, a fait des choix qui lui ont valu d’être épargné.
Que retenez-vous de l’exemple de Jérémie, qui est toujours resté célibataire ?
ENCOURAGEZ-LES ET SOYEZ VOUS-MÊME ENCOURAGÉ
14. Qu’illustrent les relations entre la famille d’Aquila et Paul ?
14 Nous l’avons dit plus haut, du temps de Jérémie, la majorité des hommes et des femmes se mariaient et avaient une famille. C’était aussi le cas à l’époque de Paul. Bien entendu, la plupart des chrétiens chargés de famille ne pouvaient pas, comme Paul, accomplir leur ministère à l’étranger, mais ils pouvaient faire beaucoup là où ils vivaient. Par exemple, faire du bien à leurs frères et sœurs célibataires. Souvenez-vous que, lorsque Paul est arrivé à Corinthe, Aquila et Priscille l’ont accueilli chez eux et que tous trois ont travaillé ensemble, étant du même métier. Mais leurs relations ne se réduisaient pas à cela. L’amitié que lui offrait la famille d’Aquila devait certainement réconforter Paul. Songez aux repas agréables qu’ils ont dû prendre ensemble et aux autres moments chaleureux qu’ils ont dû partager. Jérémie a-t-il lui aussi bénéficié d’une telle compagnie ? Certes, il mettait à profit son célibat pour servir Dieu, mais rien ne nous oblige à voir en lui un reclus. Peut-être passait-il du temps avec d’autres fidèles serviteurs de Dieu et avec leurs familles, comme celles de Barouk, d’Ébed-Mélek ou d’autres. — Rom. 16:3 ; lire Actes 18:1-3.
15. Quelle aide précieuse les familles chrétiennes peuvent-elles offrir aux chrétiens célibataires ?
15 De nos jours, les chrétiens célibataires bénéficient eux aussi d’une compagnie chaleureuse, semblable à celle que la famille d’Aquila offrait à Paul. Si vous avez une famille, pensez-vous à ceux qui ne sont pas mariés et qui apprécieraient un peu de compagnie ? Une sœur a fait part de ses sentiments en ces termes : “ J’ai rompu avec le monde et je ne souhaite pas revenir en arrière. Mais je ressens toujours le besoin d’être entourée et aimée. Je prie pour que Jéhovah nous fournisse davantage de nourriture spirituelle et d’encouragements, à nous qui sommes célibataires. Nous ne sommes pas invisibles, et nous ne voulons pas tous nous marier à tout prix. Cela dit, parfois, j’ai l’impression qu’on nous oublie. Bien sûr, nous pouvons toujours nous tourner vers Jéhovah, mais quand nous avons besoin de contact humain, pouvons-nous vraiment compter sur notre famille spirituelle ? ” À cette question, des milliers de frères et sœurs peuvent honnêtement répondre oui. Ils bénéficient bel et bien de ce contact humain dans leur congrégation. Leur cercle d’amis va au-delà des gens de leur âge. Étant ouverts aux autres, ils entretiennent des amitiés avec des personnes de différentes générations, qu’il s’agisse de personnes âgées ou de plus jeunes appartenant aux familles de leur congrégation.
16. Quelles choses simples pouvez-vous faire pour encourager les chrétiens célibataires de votre congrégation ?
16 Avec un peu d’organisation, vous pouvez être une source d’encouragement pour les célibataires si vous les associez de temps à autre à vos activités en famille, au culte familial, par exemple. Partager un repas avec votre famille peut représenter pour eux bien plus que le plaisir d’un bon petit plat. Pourriez-vous prendre rendez-vous avec l’un d’eux pour prêcher ? Pourquoi ne pas inviter un chrétien célibataire à participer aux travaux de maintenance d’une Salle du Royaume en compagnie de votre famille ou, une fois de temps en temps, à aller faire les magasins ? Certaines familles ont proposé à un veuf, à une veuve ou à un pionnier célibataire de l’emmener à une assemblée ou de partir en vacances avec elles. Tous en ont ainsi retiré des encouragements.
17-19. a) Pourquoi faut-il faire preuve d’amour et d’équilibre quand on prend des dispositions pour venir en aide à ses parents âgés ou infirmes ? b) Quelle leçon peut-on dégager de ce que Jésus a fait pour sa mère ?
17 Il convient également d’aborder la question de la prise en charge des parents âgés, à laquelle les frères et sœurs célibataires sont parfois confrontés. Du temps de Jésus, des notables juifs se soustrayaient habilement aux responsabilités que Dieu leur imposait à l’égard de leurs parents, en prétendant que leurs obligations religieuses — qu’ils s’étaient eux-mêmes fixées — passaient en premier (Marc 7:9-13). Il ne devrait pas en être ainsi dans les familles chrétiennes. — 1 Tim. 5:3-8.
18 Qu’en est-il, d’ailleurs, des couples âgés qui ont plusieurs enfants chrétiens ? Si un de leurs enfants n’est pas marié, doit-il être désigné d’office comme celui qui s’occupera d’eux ? “ J’aimerais bien me marier, écrit une sœur du Japon, mais comme j’ai la responsabilité de m’occuper de mes parents, cela m’est impossible. Je suis sûre que Jéhovah sait quel stress éprouvent ceux qui vivent cette situation et qu’il comprend les états d’âme des célibataires. ” Se pourrait-il que cette chrétienne ait des frères et des sœurs mariés qui ont décidé, sans la consulter, que c’était à elle de s’occuper de leurs parents ? Notons que Jérémie, lui aussi, avait des frères, et que ces derniers n’ont pas été justes avec lui. — Lire Jérémie 12:6.
19 Jéhovah comprend les personnes seules et il éprouve de la compassion pour ceux qui vivent des situations éprouvantes (Ps. 103:11-14). Cela dit, les parents âgés ou infirmes sont les parents de tous leurs enfants, pas seulement de ceux qui ne sont pas mariés. Bien sûr, certains de leurs enfants sont peut-être mariés et chargés de famille. Mais cela ne dissout pas les liens d’affection naturelle qui les unissent à leurs parents, et cela ne les dispense pas de s’acquitter de leurs obligations chrétiennes lorsque le besoin se fait sentir. Souvenons-nous que, même au moment de mourir sur le poteau, Jésus n’a pas oublié ses responsabilités et qu’il a pris des mesures pour que l’on s’occupe de sa mère (Jean 19:25-27). La Bible ne fixe pas de règles détaillées sur le partage des responsabilités à l’égard de parents âgés ou infirmes ; elle ne laisse pas non plus entendre que ces responsabilités reposent davantage et automatiquement sur les enfants non mariés. C’est là un sujet délicat sur lequel toutes les personnes concernées doivent, en gardant à l’esprit l’attitude exemplaire de Jésus envers sa mère, mener une réflexion attentive, empreinte de considération mutuelle et de souplesse.
20. Que ressentez-vous à l’idée de côtoyer les célibataires de votre congrégation ?
20 Sous l’inspiration de Dieu, Jérémie a prédit : “ Ils n’enseigneront plus chacun son compagnon et chacun son frère, en disant : ‘ Connaissez Jéhovah ! ’ car eux tous me connaîtront. ” (Jér. 31:34). Si l’on fait une application élargie de ce verset, nous savourons déjà dans la congrégation chrétienne une précieuse compagnie, et particulièrement celle de nos frères et sœurs célibataires. Nous souhaitons tous puiser des encouragements en les côtoyant et les voir, eux aussi, ‘ rester en vie ’.
Que pourriez-vous faire de plus pour encourager des frères et sœurs célibataires et être vous-même encouragé à leur contact ?
a Dans les Écritures hébraïques, on ne trouve aucun mot correspondant à “ célibataire ”.
b Isaïe s’adressa prophétiquement aux eunuques de son époque — eunuques au sens littéral —, qui n’avaient qu’une part limitée au culte pratiqué par les Israélites. Il prédit que les eunuques obtiendraient, grâce à leur obéissance, “ quelque chose de meilleur que des fils et des filles ” et qu’ils recevraient “ un nom pour des temps indéfinis ” dans la maison de Dieu. — Is. 56:4, 5.
c D’autres encore vivent seuls parce que leur conjoint, qui peut-être ne partage pas leur foi, a opté pour la séparation ou le divorce.
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Ne cherchez pas pour vous “ de grandes choses ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE NEUF
Ne cherchez pas pour vous “ de grandes choses ”
1, 2. a) Qu’est-il arrivé à Barouk dans la quatrième année du règne de Yehoïaqim ? b) Comment Jéhovah l’a-t-il aidé ?
BAROUK, qui servait fidèlement de scribe à Jérémie, était las. On était dans la quatrième année du méchant roi Yehoïaqim, vers 625 av. n. è. Jérémie avait demandé à Barouk de mettre par écrit dans un rouleau toutes les déclarations concernant Jérusalem et Juda que Jéhovah lui avait faites depuis le début de sa carrière de prophète, c’est-à-dire depuis 23 ans (Jér. 25:1-3 ; 36:1, 2). Barouk n’a pas lu aussitôt le contenu de ce rouleau aux Juifs ; il ne le ferait que l’année suivante (Jér. 36:9, 10). Y avait-il donc une cause particulière à son état ?
2 “ Malheur à moi [...], car Jéhovah a ajouté le chagrin à ma douleur ! Je me suis lassé de soupirer ”, s’est lamenté Barouk. Vous avez certainement déjà, vous aussi, exprimé votre lassitude — à d’autres ou à vous-même. Quelle que soit la manière dont Barouk l’a fait, Jéhovah écoutait. Celui qui examine les cœurs savait ce qui le perturbait, et il l’a corrigé avec bonté, par l’intermédiaire de Jérémie. (Lire Jérémie 45:1-5.) Mais qu’est-ce qui pouvait bien affecter Barouk à ce point ? La mission qu’il avait reçue ? Les circonstances dans lesquelles il devait la remplir ? En réalité, le problème venait de Barouk lui-même. Il ‘ cherchait de grandes choses ’. De quoi s’agissait-il ? Que lui a promis Jéhovah s’il acceptait ses conseils et sa direction ? Et qu’apprenons-nous de ce qui lui est arrivé ?
QUELLES “ GRANDES CHOSES ” ?
3. Quelle était l’origine de la défaillance spirituelle de Barouk ?
3 Barouk devait bien savoir quelles étaient ces “ grandes choses ”. Il n’ignorait pas que les “ yeux [de Dieu] sont sur les voies de l’homme, et [qu’]il voit tous ses pas ”. (Job 34:21.) Ce qui donnait à Barouk l’impression de ne “ pas trouv[er] de lieu de repos ” tandis qu’il compilait les déclarations prophétiques de Jérémie, ce n’était pas sa mission proprement dite, mais sa propre conception de ce qui était ‘ grand ’ — ce qu’il avait au fond du cœur. Obnubilé par la recherche “ de grandes choses ” pour lui-même, il avait perdu de vue les choses les plus importantes, celles qui avaient trait à l’accomplissement de la volonté divine (Phil. 1:10). La Traduction du monde nouveau restitue le sens du verbe original en le rendant par l’expression “ tu ne cesses de chercher ”. Il ne s’agissait donc pas d’une envie passagère. Barouk avait déjà cherché pour lui “ de grandes choses ” quand Jéhovah lui a conseillé d’arrêter. Tout en participant à l’accomplissement de la volonté de Dieu, le fidèle secrétaire de Jérémie aspirait à “ de grandes choses ” pour lui-même.
4, 5. Pourquoi est-il possible que les “ grandes choses ” auxquelles aspirait Barouk aient été la notoriété ou le prestige, et pourquoi les avertissements de Jéhovah étaient-ils opportuns ?
4 À quoi Barouk aspirait-il ? Peut-être à plus de notoriété ou de prestige. Bien qu’il ait servi de secrétaire à Jérémie, on peut supposer qu’il n’était pas que secrétaire de Jérémie. En Jérémie 36:32, il est en effet désigné comme “ le secrétaire ”. Une découverte archéologique semble indiquer qu’il occupait une position de haut fonctionnaire royal. D’ailleurs, le même titre est employé pour Élishama, qui est cité parmi les princes de Juda. Cela suggère que Barouk, confrère d’Élishama, avait lui aussi accès à “ la salle à manger du secrétaire ” dans “ la maison du roi ”. (Jér. 36:11, 12, 14.) C’était donc sans doute un fonctionnaire instruit, attaché à la maison royale. Seraïa, son frère, occupait quant à lui le poste de fourrier en chef de Tsidqiya, qu’il a d’ailleurs accompagné en mission à Babylone. (Lire Jérémie 51:59.) En qualité de fourrier en chef, Seraïa était probablement chargé, lors des déplacements du roi, de l’approvisionnement en vivres et du logement — ce qui constituait à n’en pas douter un poste élevé.
5 On peut comprendre que Barouk, habitué à une position éminente, se soit lassé de consigner, l’un après l’autre, des messages de condamnation contre Juda. Qui plus est, en soutenant le prophète de Dieu, il risquait sans doute sa position et sa carrière. Par ailleurs, si Jéhovah démolissait ce qu’il avait bâti, selon les termes de Jérémie 45:4, les “ grandes choses ” auxquelles Barouk aspirait — qu’il s’agisse d’accéder à certains honneurs à la cour royale ou de la prospérité matérielle — s’avéreraient bien vaines. Si Barouk recherchait une place sûre dans le système juif voué à disparaître, Dieu avait toutes les raisons de l’exhorter à corriger cette inclination.
6, 7. Si les “ grandes choses ” auxquelles il aspirait se rapportaient à la richesse matérielle, à qui Barouk risquait-il alors de ressembler ?
6 Ces “ grandes choses ” pouvaient aussi se rapporter à la prospérité matérielle. Les nations voisines comptaient énormément sur leurs richesses. Moab se fiait ‘ en ses œuvres et en ses trésors ’. Ammôn également. Quant à Babylone, Jéhovah la décrit par la bouche de Jérémie comme “ abondante en trésors ”. (Jér. 48:1, 7 ; 49:1, 4 ; 51:1, 13.) Or, Jéhovah a condamné ces nations.
7 Si donc Barouk recherchait les biens ou la richesse, vous comprenez certainement pourquoi Jéhovah l’a mis en garde. Quand Dieu ‘ tendrait sa main contre ’ les Juifs, leurs maisons et leurs champs seraient livrés à leurs ennemis (Jér. 6:12 ; 20:5). Imaginez que vous soyez un contemporain de Barouk, à Jérusalem. La plupart de vos compatriotes — y compris les princes, les prêtres et le roi lui-même — sont convaincus qu’il faut combattre l’envahisseur babylonien. Mais vous connaissez cette instruction de Jérémie : “ Servez le roi de Babylone et restez en vie. ” (Jér. 27:12, 17). Si vous possédez de nombreux biens dans la ville, vous sera-t-il facile d’obéir à cet ordre divin ? Le regard que vous portez sur ces biens vous incitera-t-il à suivre le conseil de Jérémie, ou plutôt à suivre la voie de la majorité ? En fin de compte, toutes les choses de valeur de Juda et de Jérusalem, et même celles que contenait le temple, ont été pillées et emportées à Babylone. Tous vos efforts pour acquérir des biens matériels n’auraient donc servi à rien (Jér. 27:21, 22). N’y a-t-il pas là matière à réflexion ?
Comment Jéhovah a-t-il corrigé avec bonté Barouk, qui aspirait à “ de grandes choses ” ? D’après vous, pourquoi est-il sage d’accepter que Dieu nous corrige ?
“ JE TE DONNERAI TON ÂME POUR BUTIN ”
8, 9. Pourquoi était-ce déjà beaucoup que Barouk reçoive son ‘ âme pour butin ’ ?
8 À présent, réfléchissons à ceci : qu’obtiendrait Barouk s’il obéissait à l’instruction divine ? La vie sauve ! Dieu s’en portait garant : Barouk recevrait son ‘ âme pour butin ’. (Lire Jérémie 45:5.) Relativement peu de personnes furent épargnées à l’époque. Lesquelles ? Celles qui acceptèrent l’ordre divin de ‘ passer aux Chaldéens ’, autrement dit de se rendre (Jér. 21:9 ; 38:2). ‘ Mais est-ce là tout ce que leur a valu leur obéissance ? ’ demandera-t-on peut-être.
9 Eh bien, imaginez l’état dans lequel se trouvait Jérusalem. La ville, assiégée par les Babyloniens, agonisait lentement. Sodome, par comparaison, avait été renversée “ en un instant ”, pour ainsi dire. D’une certaine manière, sa destruction avait dû être plus supportable (Lam. 4:6). Barouk avait consigné la prophétie qui annonçait que les habitants de Jérusalem mourraient par l’épée, la famine ou la peste. Il a ensuite dû voir cette prophétie se réaliser. Les réserves de nourriture de la ville se sont épuisées. Des mères, naturellement “ compatissantes ”, ont fait cuire leurs propres enfants et les ont mangés (Lam. 2:20 ; 4:10 ; Jér. 19:9). Quel traumatisme ! Barouk, lui, a survécu. Incontestablement, au milieu d’une telle tourmente, rester en vie constituait en soi un “ butin ”, un peu comme la récompense du vainqueur après la bataille. Le fait que Barouk ait survécu atteste qu’il a dû suivre le conseil divin de cesser de chercher “ de grandes choses ” et retrouver la faveur de Jéhovah. — Jér. 43:5-7.
CHERCHEREZ-VOUS “ DE GRANDES CHOSES ” ?
10, 11. Quelle leçon pouvons-nous tirer personnellement de ce qui est arrivé à Barouk ?
10 Bien qu’occupé à faire la volonté de Dieu, Barouk a été, pendant un temps, dominé par son désir de “ grandes choses ”. Jéhovah l’a prévenu du danger, ce qui l’a finalement sauvé du naufrage spirituel et de la mort. Pourrions-nous, à son exemple, être tentés, voire emportés, par des désirs dissimulés au plus profond de nous, alors même que nous servons activement Jéhovah ?
11 Pour Barouk, la tentation de se faire un nom était peut-être très puissante. Imaginez les questions qui pouvaient l’assaillir. Réussirait-il à conserver sa fonction de secrétaire ? Pourrait-il accéder à un poste plus important ? Et nous, à présent ? Avons-nous l’ambition, secrète ou non, de faire carrière dans ce système, aujourd’hui ou dans un avenir proche ? Certains jeunes chrétiens feraient bien de se demander : ‘ Suis-je tenté par le prestige et la sécurité financière que promettent les longues études ? Me suis-je laissé prendre au piège de chercher pour moi “ de grandes choses ” ? ’
12. Comment un frère a-t-il cherché “ de grandes choses ” pour Jéhovah, et que pensez-vous du choix qu’il a fait ?
12 Lorsqu’il avait 15 ans, un frère, qui est aujourd’hui au siège mondial, s’est vu offrir une bourse d’études universitaires. À la consternation de ses professeurs, il a décliné cette offre au profit d’une carrière de pionnier. Mais le goût d’apprendre ne l’a jamais quitté. Devenu missionnaire dans une île isolée, il a dû se familiariser avec une langue parlée par à peine plus de 10 000 personnes. Comme il n’existait aucun dictionnaire, il s’est lui-même constitué un lexique. Ayant fini par maîtriser la langue, il a été chargé de traduire certaines publications chrétiennes. Plus tard, son lexique a servi de base au premier dictionnaire publié dans cette langue. Au cours d’une assemblée de district, il a déclaré, devant un large auditoire : “ Si j’étais allé à l’université, tout ce que j’aurais pu réaliser ensuite aurait attiré l’attention sur moi. Aujourd’hui, je n’ai pas le moindre diplôme. Tout le mérite de ce que j’ai fait revient donc à Jéhovah. ” (Prov. 25:27). Que pensez-vous du choix qu’a fait ce frère à 15 ans ? Au fil du temps, il a reçu de nombreuses responsabilités au sein du peuple de Dieu. Et vous, comment désirez-vous employer vos capacités ? Êtes-vous déterminé à les utiliser pour louer Jéhovah, plutôt que de chercher votre propre gloire ?
13. Pourquoi certains parents devraient-ils réfléchir à ce qui est arrivé à Barouk ?
13 Il existe un danger apparenté : celui de chercher de “ grandes choses ” pour ceux que nous aimons et sur lesquels nous avons de l’influence. Vous avez sans doute déjà vu des parents, en dehors de la congrégation chrétienne, faire tout pour que leur enfant réussisse mieux qu’eux dans la vie, ou pour qu’il devienne quelqu’un dont ils puissent s’enorgueillir. N’avez-vous jamais entendu des remarques de ce genre : “ Je ne veux pas qu’il ait à peiner autant que moi ”, ou encore : “ Je veux qu’il aille à l’université et qu’il ait une vie plus facile que la mienne. ” Des parents chrétiens pourraient tenir de tels raisonnements. L’un d’eux prétendra qu’il ne cherche pas de “ grandes choses ” pour lui. Mais se pourrait-il qu’il le fasse par procuration, par le biais de son fils ou de sa fille par exemple ? De la même façon que Barouk a peut-être été tenté de se faire un nom grâce à sa position ou à sa carrière, des parents pourraient, sans l’exprimer ouvertement, en faire autant au travers des succès de leur enfant. Cependant, “ celui qui examine les cœurs ” ne le verra-t-il pas, comme il l’a vu pour Barouk (Prov. 17:3) ? À l’exemple de David, nous devrions demander à Dieu d’examiner nos pensées les plus secrètes. (Lire Psaume 26:2 ; Jérémie 17:9, 10.) Jéhovah peut employer de nombreux moyens, tel cet examen de l’histoire de Barouk, pour nous mettre en garde contre le danger de chercher “ de grandes choses ”.
De quelle façon Barouk a-t-il peut-être cherché “ de grandes choses ” ? Quelle leçon en tirez-vous personnellement ?
LE PIÈGE DES “ CHOSES DE VALEUR ”
14, 15. Comment les richesses pourraient-elles constituer pour nous “ de grandes choses ” ?
14 Envisageons l’hypothèse que les “ grandes choses ” auxquelles aspirait Barouk aient été les richesses matérielles. Si Barouk était resté profondément attaché à ses biens en Juda, il aurait probablement eu du mal à accepter l’ordre divin de se rendre aux Chaldéens. Vous avez certainement constaté qu’une personne fortunée place souvent sa confiance dans ses “ choses de valeur ”. Mais la Bible montre que la protection que lui offrent ces choses n’existe que “ dans son imagination ”. (Prov. 18:11.) Les serviteurs de Jéhovah ont tout intérêt à garder à l’esprit le point de vue équilibré exposé dans la Bible sur les biens matériels. (Lire Proverbes 11:4.) ‘ Mais pourquoi ne pas profiter un peu de ce qu’offre le monde ? ’ se diront certains.
15 L’attachement aux biens matériels pourrait amener un chrétien à aspirer à des choses qui appartiennent à un système destiné à disparaître. Jérémie et Barouk ont évité ce piège. Des siècles plus tard, Jésus a énoncé cet avertissement pour ceux qui vivraient au “ jour où le Fils de l’homme doit être révélé ” : “ Souvenez-vous de la femme de Lot. ” Il serait tout aussi approprié d’encourager les chrétiens à ‘ se souvenir de Jérémie et de Barouk ’. (Luc 17:30-33.) Si nous cultivions un attachement profond pour les choses matérielles, il nous serait certainement difficile de nous conformer aux paroles de Jésus. Ne l’oublions pas, Barouk a pris à cœur l’avertissement de Dieu, et c’est grâce à cela qu’il a eu la vie sauve.
16. Racontez comment des serviteurs de Dieu ont su accorder aux choses matérielles une place secondaire.
16 Arrêtons-nous à présent sur ce qu’ont vécu nos frères de Roumanie sous le régime communiste. Les agents du gouvernement qui perquisitionnaient chez eux confisquaient parfois leurs effets personnels, surtout ce qui pouvait se revendre (Lam. 5:2). Mais nombre de frères et sœurs étaient disposés à perdre leurs biens. Certains devaient tout laisser derrière eux lorsqu’ils étaient déportés. Ils restaient pourtant intègres. Si vous devez un jour faire face à une telle épreuve, l’attachement aux choses matérielles vous empêchera-t-il de rester fidèle à Dieu ? — 2 Tim. 3:11.
17. De quel appui Jérémie et Barouk ont-ils peut-être bénéficié de la part de certains contemporains ?
17 Notons que Jérémie et Barouk ont été encouragés par le biais de certains de leurs contemporains. Tsephania, par exemple, a prophétisé sous le règne de Yoshiya, alors que Jérémie était prophète. S’il a eu connaissance des paroles de Tsephania 1:18, qu’a bien pu en penser Jérémie ? (Lire Tsephania 1:18.) Il n’est pas impossible que Jérémie et Barouk aient discuté de cette déclaration inspirée. Ézékiel, autre contemporain de Jérémie, a été emmené captif à Babylone en 617 av. n. è. Mais certains de ses messages et de ses actions, qui concernaient directement les Juifs restés en Juda, sont vraisemblablement parvenus aux oreilles de Jérémie, et vice versa. Ainsi, Jérémie a peut-être eu connaissance des paroles contenues en Ézékiel 7:19. (Lire ce verset.) Nous pouvons, comme Jérémie et Barouk, tirer profit de ces paroles. Lors du jour de Jéhovah, les gens supplieront leurs dieux de les sauver. Mais ni leurs dieux ni leurs richesses ne pourront leur venir en aide. — Jér. 2:28.
RECEVREZ-VOUS VOTRE “ ÂME POUR BUTIN ” ?
18. Que voudrons-nous recevoir “ pour butin ”, et que faire pour cela ?
18 N’oublions pas que Jéhovah a promis de nous donner notre “ âme pour butin ”. Même si quelques-uns de ses serviteurs devaient mourir au cours de persécutions lors de “ la grande tribulation ” — lorsque les cornes politiques de la bête sauvage s’attaqueront à la religion —, ces chrétiens fidèles n’auraient pas pour autant échoué. Dieu leur garantit que leur “ âme ” revivra et qu’ils jouiront de “ la vie véritable ” dans le monde nouveau (Rév. 7:14, 15 ; 1 Tim. 6:19). Nous pouvons cependant être certains que la majorité des serviteurs de Dieu qui se seront montrés fidèles passeront vivants la grande tribulation. Soyez-en sûr : quand Jéhovah fera venir le malheur sur les nations, aucun chrétien fidèle ne figurera parmi “ les gens tués par Jéhovah ”. — Jér. 25:32, 33.
Choisissez ce qui a vraiment de la valeur (voir page 46).
19. Comment les exemples de Jérémie et de Barouk ont-ils renforcé votre détermination à ne pas chercher “ de grandes choses ” pour vous-même ?
19 Certains regretteront peut-être que leur seul “ butin ” soit leur “ âme ”, mais ils ne le devraient pas. Rappelons-nous que, alors que mouraient les habitants affamés de Jérusalem, Jéhovah a préservé Jérémie. Comment ? Le roi Tsidqiya, qui avait mis Jérémie en détention dans la Cour de la Garde, lui a fait apporter “ chaque jour une miche de pain de la rue des boulangers, jusqu’à épuisement de tout le pain dans la ville ”. (Jér. 37:21.) Et Jérémie a survécu ! Jéhovah peut utiliser tous les moyens qu’il veut pour soutenir ses serviteurs. Ce qui est sûr, c’est qu’il les soutiendra, car leur vie éternelle est garantie. Barouk a survécu à la destruction de Jérusalem parce qu’il a cessé de ‘ chercher de grandes choses ’. Nous pouvons, nous aussi, espérer survivre à Har-Maguédôn, et ainsi louer Jéhovah, nous qui aurons reçu notre “ âme ” pour “ butin ”, un butin dont nous profiterons pour toujours.
Pourquoi est-ce faire preuve de sagesse que de ne pas chercher de “ grandes choses ”, mais plutôt de faire en sorte de recevoir notre “ âme pour butin ” ?
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Vous demandez-vous chaque jour “ Où est Jéhovah ? ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE DIX
Vous demandez-vous chaque jour “ Où est Jéhovah ? ”
1, 2. a) Quelle était la condition spirituelle des Juifs à l’époque de Jérémie ? b) À quoi leur condition aurait-elle dû les pousser ?
JÉRÉMIE était en larmes. Il était affligé à la fois par la condition de ses compatriotes et par ce que Dieu lui avait fait prédire au sujet de leur avenir. Il aurait souhaité que sa tête soit une source et ses yeux une fontaine pour pouvoir pleurer sans s’arrêter. Il avait des raisons de s’attrister (Jér. 9:1-3 ; lire Jérémie 8:20, 21). Puisque les Juifs s’obstinaient à rejeter la loi de Dieu et qu’ils n’obéissaient pas à la voix de Jéhovah, le malheur allait s’abattre sur eux. — Jér. 6:19 ; 9:13.
2 Les habitants de Juda, qui aimaient entendre leurs chefs religieux leur répéter en chœur que tout allait bien, ne se souciaient pas de ce que Jéhovah pensait de leur conduite (Jér. 5:31 ; 6:14). Ils agissaient comme des malades à la recherche d’un médecin qui les rassurerait sans tenir compte de la gravité de leurs symptômes. Si vous étiez très malade, ne souhaiteriez-vous pas bénéficier d’un diagnostic exact afin d’être soigné à temps ? Les Juifs auraient dû chercher à évaluer honnêtement l’état de leur santé spirituelle. Ils auraient dû se demander : “ Où est Jéhovah ? ” — Jér. 2:6, 8.
3. a) Comment les Juifs auraient-ils pu se demander où était Jéhovah ? b) Quel premier moyen avaient-ils de rechercher Jéhovah ?
3 Comment les Juifs auraient-ils pu se demander où était Jéhovah ? En recherchant la direction divine lorsqu’ils avaient à prendre des décisions, grandes ou petites. À l’époque, ils ne l’ont pas fait. Mais après la désolation de Jérusalem et leur retour de Babylone, ils allaient devoir ‘ chercher Jéhovah ’, le ‘ rechercher ’. Ce faisant, ils seraient en mesure de le trouver et ils en viendraient à connaître ses voies. (Lire Jérémie 29:13, 14.) Comment pourraient-ils y parvenir ? Premièrement, en s’approchant de Dieu et en lui demandant sa direction par des prières sincères. Telle était l’attitude du roi David, qui a demandé à Dieu : “ Fais-moi connaître tes voies, ô Jéhovah ! Enseigne-moi tes sentiers. ” (Ps. 25:4). Notez l’invitation que Dieu a lancée par l’intermédiaire de Jérémie dans la dixième année de Tsidqiya : “ Appelle-moi et je te répondrai, je t’annoncerai volontiers des choses grandes et incompréhensibles, que tu ne connaissais pas. ” (Jér. 33:3). Si le roi et la nation rebelle s’étaient tournés vers lui, Dieu aurait pu les éclairer sur des choses pour eux “ incompréhensibles ” : la désolation de Jérusalem et sa restauration au bout de 70 ans.
4, 5. Comment les Juifs auraient-ils encore pu rechercher Jéhovah ?
4 Deuxièmement, les Juifs auraient pu rechercher Jéhovah en se tournant vers leur passé et en s’intéressant à la manière dont il avait agi à l’égard de son peuple. Ils se seraient alors souvenus de ce qui leur avait valu l’approbation de Dieu et de ce qui leur avait valu sa colère. Ils disposaient des écrits de Moïse et de plusieurs récits historiques inspirés, ainsi que des annales des rois d’Israël et de Juda. En méditant sur tous ces écrits et en écoutant les vrais prophètes de Dieu, ils auraient su où était Jéhovah.
5 Troisièmement, les Juifs auraient pu rechercher Jéhovah en tirant leçon de ce qu’eux ou d’autres avaient vécu personnellement. Cela ne veut pas dire qu’ils ne pouvaient apprendre que par l’expérience. Néanmoins, ils auraient eu avantage à considérer ce qu’ils avaient fait par le passé et comment Jéhovah avait jugé leurs actes. S’ils avaient été attentifs, ils auraient su ce que Dieu pensait de leur conduite. — Prov. 17:10.
6. Quel encouragement pouvez-vous puiser dans l’exemple de Job ?
6 Revenons à notre époque. Vous demandez-vous régulièrement “ Où est Jéhovah ? ” lorsque vous avez à prendre des décisions ou à choisir une ligne de conduite ? Certains auront peut-être le sentiment de ne pas le faire autant qu’ils le devraient. Si c’est votre cas, ne soyez pas découragé. Même Job, le fidèle patriarche, a failli dans ce domaine. Soumis à de dures épreuves, il s’est focalisé sur lui-même. Il a fallu qu’Élihou lui rappelle cette tendance humaine : “ Nul n’a dit : ‘ Où est Dieu mon Grand Auteur ? ’ ” (Job 35:10). “ Sois attentif aux œuvres prodigieuses de Dieu ”, a-t-il ajouté (Job 37:14). Job avait besoin d’observer l’action puissante de Jéhovah dans sa création et dans ses relations avec les humains. De par ce qu’il a vécu, Job a fini par comprendre les voies de Jéhovah. Après avoir enduré ses épreuves et vu quelle issue Jéhovah lui avait ménagée, il a déclaré : “ J’ai [...] parlé, mais je ne comprenais pas des choses trop prodigieuses pour moi, que je ne connais pas. Par ouï-dire j’ai entendu parler de toi, mais maintenant mon œil te voit, oui. ” — Job 42:3, 5.
7. Comme cela est illustré à la page 116, qu’allons-nous examiner à présent ?
7 Jérémie, quant à lui, a continué de chercher Jéhovah, et il l’a trouvé. Durant toutes les années où il a été prophète, contrairement à ses compatriotes il n’a cessé de se demander : “ Où est Jéhovah ? ” En nous appuyant sur son exemple, nous verrons à présent comment rechercher Jéhovah et le trouver par la prière, par l’étude, et grâce à notre expérience personnelle. — 1 Chron. 28:9.
Que signifie se demander : “ Où est Jéhovah ? ” Comment les Juifs du temps de Jérémie auraient-ils pu se poser cette question ?
JÉRÉMIE RECHERCHAIT DIEU PAR LA PRIÈRE
8. Dans quelles circonstances Jérémie priait-il Dieu ?
8 Tout au long des années durant lesquelles il a été son porte-parole auprès de la nation de Juda, Jérémie a recherché Jéhovah par des prières ferventes. Il lui demandait son soutien lorsqu’il avait à proclamer des messages impopulaires, qu’il avait le sentiment de ne pas pouvoir continuer, ou qu’il se demandait pourquoi certaines choses arrivaient. Dieu lui répondait et lui expliquait la marche à suivre. Arrêtons-nous sur quelques exemples.
9. a) Comment Jérémie s’est-il exprimé en Jérémie 15:15, 16, et comment Jéhovah lui a-t-il répondu ? b) Pourquoi, selon vous, est-il important que vous fassiez part de vos sentiments à Jéhovah ?
9 Un jour, alors qu’il avait reçu un message de condamnation à proclamer, Jérémie a eu l’impression que tout le monde appelait le mal sur lui. Il a donc prié Dieu de se souvenir de lui. Intéressons-nous à sa prière, consignée en Jérémie 15:15, 16, dans laquelle il exprime ses sentiments au sujet de la réponse de Dieu. (Lire ces versets.) Jérémie y révèle d’abord son angoisse. Mais, après avoir trouvé les paroles de Dieu et les avoir, pour ainsi dire, ‘ mangées ’, il s’est senti tout heureux ! Jéhovah l’a aidé à mesurer le privilège qu’il avait de porter son nom et de proclamer un message divin. Jérémie voyait désormais clairement où était Jéhovah. Il y a certainement là une leçon à dégager.
10. De quelle façon Jéhovah a-t-il répondu à son prophète qui disait qu’il ne parlerait plus en son nom ?
10 Après avoir été frappé par le prêtre Pashhour, le fils d’Immer, Jérémie a décrété qu’il ne parlerait plus au nom de Jéhovah. De quelle façon Jéhovah a-t-il répondu à ses prières ? (Lire Jérémie 20:8, 9.) La Bible ne dit pas qu’il lui a répondu oralement, depuis les cieux. Mais la parole de Dieu est devenue “ comme un feu brûlant enfermé dans [s]es os ”, de sorte qu’il n’a pu se retenir de la proclamer. Ainsi, en exprimant franchement ses sentiments devant Dieu et en se laissant guider par ce qu’il connaissait de sa volonté, Jérémie s’est senti poussé à continuer de faire ce que Dieu attendait de lui.
11, 12. Comment Jérémie a-t-il obtenu une réponse à sa question concernant la réussite apparente des méchants ?
11 Jérémie était troublé par la réussite des méchants. (Lire Jérémie 12:1, 3.) Il ne remettait pas du tout en question la justice de Jéhovah. D’ailleurs, sa franchise atteste qu’il avait avec Dieu des liens étroits, semblables à ceux d’un enfant avec son père. Simplement, il ne comprenait pas que nombre de Juifs prospèrent malgré leur méchanceté, et il souhaitait obtenir une réponse à sa “ plainte ”. A-t-il obtenu une réponse satisfaisante ? Jéhovah lui a assuré qu’il ‘ déracinerait ’ les méchants (Jér. 12:14). Lorsque le prophète a vu la tournure que prenaient les choses qu’il avait mentionnées dans sa prière, sa confiance en la justice divine a dû s’en trouver renforcée. Du coup, il a dû plus que jamais se tourner vers Dieu, son Père, et lui exprimer ses sentiments.
12 Vers la fin du règne de Tsidqiya, alors que les Babyloniens assiégeaient Jérusalem, Jérémie a parlé de Jéhovah comme de celui “ dont les yeux sont ouverts sur toutes les voies des fils des hommes, pour rendre à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses manières d’agir ”. (Jér. 32:19.) Jérémie voyait où Jéhovah se situait en matière de justice, il constatait que Dieu examine bel et bien les actions de chacun et qu’il entend les prières sincères de ses serviteurs. Ces derniers auraient d’ailleurs bientôt d’autres preuves qu’il rend “ à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses manières d’agir ”.
13. Pourquoi êtes-vous convaincu que la volonté de Dieu s’accomplira ?
13 Peut-être n’avons-nous pas le sentiment de douter de la justice de Dieu et de la sagesse avec laquelle il accomplit et accomplira encore sa volonté. Il nous sera toutefois bénéfique de réfléchir à ce que Jérémie a vécu et d’exprimer dans nos prières ce que nous ressentons. En laissant parler notre cœur, nous renforcerons notre confiance en Jéhovah et dans le fait que sa volonté se réalisera à coup sûr. Même si, pour le moment, nous ne comprenons pas totalement pourquoi les choses se passent de telle ou telle manière, ou pourquoi le dessein divin se réalise à tel ou tel rythme, nous pouvons dire à Dieu notre entière confiance en sa parfaite maîtrise des événements. Sa volonté s’accomplira de la manière et au rythme qu’il sait être les meilleurs. C’est une certitude. Nous n’avons aucune raison d’en douter. En cherchant, par la prière, à comprendre la volonté de Jéhovah et à voir les preuves de sa réalisation, nous continuerons de nous demander “ Où est Jéhovah ? ” — Job 36:5-7, 26.
Que prouve l’exemple de Jérémie, qui a cherché Jéhovah par la prière ?
JÉRÉMIE S’EST NOURRI DE LA CONNAISSANCE
14. Qu’est-ce qui donne à penser que Jérémie a étudié l’histoire du peuple de Dieu ?
14 Jérémie savait que pour répondre à la question “ Où est Jéhovah ? ” il lui fallait ‘ connaître Jéhovah ’. (Jér. 9:24.) Pour composer les livres aujourd’hui appelés 1 et 2 Rois, il a vraisemblablement étudié l’histoire du peuple de Dieu. Il mentionne en particulier “ le livre des affaires de Salomon ”, “ le livre des affaires des jours des rois d’Israël ”, et “ le livre des affaires des jours des rois de Juda ”. (1 Rois 11:41 ; 14:19 ; 15:7.) Il a vu comment Jéhovah avait agi en diverses circonstances. Il a discerné à quoi Jéhovah prenait plaisir et de quelle manière il jugeait les décisions des humains. Il a pu également consulter des récits inspirés disponibles à l’époque, par exemple ceux de Moïse, de Josué, de Samuel, de David ou de Salomon. Nul doute qu’il connaissait et les prophètes qui l’avaient précédé et ceux de son temps. En quoi l’étude à laquelle Jérémie s’est livré lui a-t-elle été bénéfique ?
15. Qu’a pu retirer Jérémie de l’étude de la prophétie d’Éliya ?
15 Par exemple, Jérémie a consigné l’histoire de Jézabel, l’odieuse femme d’Ahab, roi d’Israël. Il a mentionné la déclaration d’Éliya selon laquelle les chiens mangeraient Jézabel dans la parcelle de terre de Yizréel (1 Rois 21:23). Et conformément à ce qu’il a rapporté, comme vous le savez, 18 ans plus tard Jézabel a été défenestrée, piétinée par le cheval de Yéhou, puis dévorée par les chiens (2 Rois 9:31-37). L’étude de la prophétie d’Éliya et de son accomplissement jusque dans les moindres détails a dû fortifier la foi de Jérémie en la parole de Dieu. D’ailleurs, la persévérance avec laquelle il a accompli sa mission de prophète témoigne d’une foi forte, nourrie par l’examen de ce que Dieu avait accompli par le passé.
16, 17. Selon vous, qu’est-ce qui a aidé Jérémie à continuer d’avertir les mauvais rois de son époque ?
16 Songeons à un autre exemple. Qu’est-ce qui a permis à Jérémie de continuer, malgré la persécution, à avertir des rois tels que Yehoïaqim et Tsidqiya ? Évidemment, avant toute chose, Jéhovah avait fait de lui “ une ville fortifiée, une colonne de fer, des murailles de cuivre ” face aux rois de Juda (Jér. 1:18, 19). Mais n’oublions pas que Jérémie avait fait d’abondantes recherches au sujet des rois antérieurs de Juda et d’Israël. Il avait rapporté que Manassé avait bâti “ des autels à toute l’armée des cieux dans deux cours de la maison de Jéhovah ”, qu’il avait fait brûler son propre fils en sacrifice et fait couler le sang innocent en grande quantité. (2 Rois 21:1-7, 16 ; lire Jérémie 15:4.) Néanmoins, il devait savoir que, lorsque Manassé s’était humilié et avait prié sans relâche, Jéhovah ‘ s’était laissé implorer ’ et l’avait rétabli sur le trône. — Lire 2 Chroniques 33:12, 13.
17 Dans ses écrits, Jérémie n’a pas mentionné la miséricorde de Jéhovah envers Manassé. Mais ce roi n’étant mort que 15 ans environ avant le début du ministère de Jérémie, le prophète avait sans doute entendu parler de ce qui s’était passé quand Manassé s’était repenti de ses crimes. S’étant intéressé à l’abominable conduite de Manassé, puis à son changement d’attitude, il a certainement compris l’importance d’exhorter des rois tels que Tsidqiya à rechercher la miséricorde et la bonté de cœur de Jéhovah. Même un roi connu pour son idolâtrie et son caractère sanguinaire pouvait se repentir et obtenir le pardon. Si vous aviez été à la place de Jérémie, le cas de Manassé ne vous aurait-il pas fourni de solides raisons de poursuivre votre activité sous le règne d’autres mauvais rois ?
LES LEÇONS DE L’EXPÉRIENCE
18. Qu’a pu apprendre Jérémie de l’exemple d’Ouriya ? Justifiez votre réponse.
18 Au cours de sa carrière de prophète, Jérémie a sans nul doute tiré leçon de la manière dont ses contemporains avaient agi en certaines circonstances. Par exemple, sous le règne de Yehoïaqim, le prophète Ouriya a prophétisé contre Jérusalem et Juda. Mais, par crainte du roi, il s’est enfui en Égypte. Yehoïaqim a alors envoyé des hommes à sa poursuite, l’a fait ramener en Juda et exécuter (Jér. 26:20-23). Jérémie a-t-il mis à profit ce qui était arrivé à Ouriya ? Probablement, puisque, jusque dans l’enceinte du temple, il a continué d’avertir les Juifs du malheur qui les attendait. Il a gardé courage, et Jéhovah ne l’a pas abandonné. C’est vraisemblablement Dieu qui a poussé Ahiqam, le fils de Shaphân, à protéger Jérémie. — Jér. 26:24.
19. Qu’a pu discerner Jérémie en constatant que Jéhovah ne cessait pas d’envoyer des prophètes à son peuple ?
19 Jérémie a également beaucoup appris de ce qu’il a vécu alors que Jéhovah l’utilisait pour avertir son peuple. Dans la quatrième année du roi Yehoïaqim, Jéhovah a ordonné à Jérémie de mettre par écrit toutes les paroles qu’il lui avait dites depuis les jours de Yoshiya. Dans quel but ? Celui d’encourager les habitants de Juda à renoncer à faire le mal, pour obtenir ainsi le pardon. (Lire Jérémie 36:1-3.) Jérémie, qui se levait de bonne heure pour délivrer les messages de Dieu, a même supplié ses compatriotes de mettre fin à leurs pratiques détestables (Jér. 44:4). N’était-il pas évident pour lui que c’était par compassion pour son peuple que Dieu avait envoyé des prophètes ? Cela ne pouvait que faire naître en lui une compassion semblable (2 Chron. 36:15). Vous comprendrez dès lors pourquoi, ayant survécu à la destruction de Jérusalem, il a déclaré : “ C’est grâce aux actes de bonté de cœur de Jéhovah que nous n’avons pas disparu, car vraiment ses miséricordes ne finiront pas. Elles sont neuves chaque matin. ” — Lam. 3:22, 23.
En s’intéressant aux actions passées de Dieu et en méditant sur ce que lui et d’autres avaient vécu, qu’a appris Jérémie ? Que pouvons-nous retenir de tout ceci ?
VOUS DEMANDEZ-VOUS CHAQUE JOUR “ OÙ EST JÉHOVAH ? ”
20. À l’exemple de Jérémie, comment pouvez-vous rechercher Jéhovah ?
20 Nous avons quotidiennement des décisions à prendre. Avez-vous pour principe de chercher quelle est la volonté de Dieu, de vous demander “ Où est Jéhovah ? ” (Jér. 2:6-8). Contrairement aux Juifs de son temps, Jérémie sollicitait toujours l’aide du Tout-Puissant pour déterminer quelle voie emprunter. Nul doute qu’il est sage de l’imiter en cherchant chaque jour quel est le point de vue de Jéhovah avant de prendre une décision.
21. Que pouvez-vous demander à Dieu en ce qui concerne votre ministère, par exemple lorsque quelqu’un se montre agressif envers vous ?
21 Cette démarche ne s’applique pas seulement aux questions importantes ou aux grandes décisions de la vie. Imaginons que vous ayez décidé de sortir prêcher un certain jour de la semaine. Mais, en vous levant, vous constatez que le ciel est menaçant. Le territoire dans lequel vous êtes censé prêcher de porte en porte est souvent parcouru. Vous vous rappelez avoir été éconduit, plus ou moins poliment. En ce début de journée, ne pourriez-vous pas prier et vous demander “ Où est Jéhovah ? ” Il vous sera alors plus facile de vous rappeler la beauté du message dont vous êtes chargé et de vous pénétrer davantage de l’idée que c’est la volonté de Dieu que vous annonciez ce message. Qui sait ? La parole de Jéhovah deviendra peut-être pour vous une source de joie et d’allégresse, comme elle l’a été pour Jérémie (Jér. 15:16, 20). Si, plus tard, vous rencontrez dans votre ministère une personne agressive ou même menaçante, vous pouvez de nouveau exprimer à Dieu vos sentiments. Le ferez-vous ? N’oubliez pas qu’il peut, grâce à son esprit saint, vous aider à répondre comme il convient. Votre désir d’annoncer le message de Dieu prendra alors le pas sur vos sentiments négatifs. — Luc 12:11, 12.
22. Pourquoi certaines prières peuvent-elles être bloquées ?
22 Il est bon de se souvenir que certaines prières peuvent être entravées, comme bloquées. (Lire Lamentations 3:44.) Jéhovah n’a pas écouté les prières des Juifs, parce qu’ils ‘ détournaient leur oreille pour ne pas l’entendre ’ et qu’ils continuaient à mépriser la loi (Prov. 28:9). La leçon a dû être claire pour Jérémie, et elle devrait l’être pour nous : si quelqu’un n’agit pas en harmonie avec ses prières, il décevra Dieu, qui cessera peut-être même de l’écouter. Voilà quelque chose que nous voulons éviter à tout prix !
23, 24. a) Qu’est-il indispensable de faire pour connaître la volonté de Jéhovah ? b) Comment rendre votre étude individuelle plus profitable ?
23 Pour obtenir la direction de Jéhovah, il nous faut non seulement le prier sincèrement, mais aussi persévérer dans notre étude individuelle. C’est là un moyen essentiel de connaître sa volonté. Dans ce domaine, nous avons un avantage par rapport à Jérémie : nous disposons de la Bible dans son intégralité. À l’exemple du prophète, qui s’est livré à des recherches poussées pour composer sous inspiration son récit historique, vous pouvez vous plonger dans la Parole de Dieu et rechercher la direction divine en vous demandant : “ Où est Jéhovah ? ” En cherchant à connaître sa volonté, vous placez votre confiance en lui et vous deviendrez assurément “ comme un arbre planté près des eaux, qui envoie ses racines près du cours d’eau ”. — Lire Jérémie 17:5-8.
24 Quand vous lisez et méditez les Saintes Écritures, tâchez de discerner ce que Jéhovah attend de vous dans telle ou telle situation. Mémorisez les principes que vous souhaitez appliquer dans votre vie. Qu’il s’agisse de récits historiques, d’ordres ou de principes donnés par Dieu, ou encore de paroles de sagesse, réfléchissez à la manière dont ces passages devraient influencer vos décisions quotidiennes. Si vous vous demandez “ Où est Jéhovah ? ”, il pourra vous révéler, par l’intermédiaire de sa Parole écrite, comment affronter même des situations difficiles. Peut-être verrez-vous la Bible vous éclairer sur des ‘ choses incompréhensibles que vous ne connaissiez pas ’ ou ne compreniez pas. — Jér. 33:3.
25, 26. Comment ce que vous ou d’autres avez vécu peut-il vous être utile ?
25 En outre, réfléchissez à ce que vous ou d’autres avez vécu. Peut-être constatez-vous que quelques-uns cessent, comme Ouriya, de s’appuyer sur Jéhovah (2 Tim. 4:10). Vous pouvez tirer leçon de leurs choix et vous épargner des conséquences désastreuses. Rappelez-vous souvent la bonté de cœur dont Jéhovah a fait preuve à votre égard, et souvenez-vous également combien Jérémie appréciait les miséricordes et la compassion de Dieu. Même si vous vivez une situation extrêmement grave, ne pensez pas que le Très-Haut ne se soucie pas de vous. Il se soucie de vous, comme il s’est soucié de Jérémie.
26 En méditant sur la façon dont Jéhovah agit envers les humains aujourd’hui, vous constaterez qu’il peut, chaque jour, les guider individuellement de bien des manières. Aki, une jeune sœur du Japon, ne se sentait pas digne d’être chrétienne. Un jour, elle a dit à la femme d’un surveillant de circonscription avec laquelle elle prêchait : “ J’ai l’impression que Jéhovah va me vomir de sa bouche, mais je me cramponne à lui et je lui demande de m’accorder encore un peu de temps. ” La femme du surveillant l’a regardée bien en face et lui a répondu : “ Tu ne m’as jamais donné l’impression d’être tiède ! ” Plus tard, Aki a repensé à cette réflexion rassurante. En fait, rien n’indiquait que Jéhovah l’ait jamais considérée ainsi. Aki a alors prié Jéhovah. “ Envoie-moi là où tu voudras, lui a-t-elle dit. Je ferai tout ce que tu me demanderas. ” À peu près à la même période, elle s’est rendue dans un pays étranger où il y avait un petit groupe d’expression japonaise. Les proclamateurs avaient besoin de quelqu’un sachant parler japonais et qui pourrait rester pour prêcher avec eux. Il se trouvait qu’Aki était née dans ce pays, ce qui facilitait son installation. Mais où allait-elle habiter ? Une sœur dont la fille venait juste de déménager lui a proposé une chambre. “ C’était comme si toutes les pièces d’un puzzle se mettaient en place ; Jéhovah m’ouvrait la voie ”, a-t-elle conclu.
27. Quoi que nous fassions, pourquoi devrions-nous nous demander “ Où est Jéhovah ? ”
27 De nombreux frères et sœurs se souviennent de moments où ils ont senti que Dieu les guidait, soit lors de leur lecture de la Bible, soit lors de leur étude individuelle. Vous aussi, sans doute. Cela devrait renforcer vos liens avec Jéhovah et vous pousser à le prier encore plus souvent et avec davantage de ferveur. Soyons certains que, si nous nous demandons chaque jour “ Où est Jéhovah ? ”, il nous montrera la voie à suivre. — Is. 30:21.
Que signifie se demander “ Où est Jéhovah ? ” Comment pouvez-vous rechercher sa direction ?
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“ Des bergers selon mon cœur ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE ONZE
“ Des bergers selon mon cœur ”
1, 2. a) Que risque-t-il d’arriver à un troupeau de moutons s’il n’est pas protégé ? b) En quoi consistait le travail d’un berger aux temps bibliques ?
HIROYASU n’était encore qu’un petit garçon quand sa mère a acheté un bélier et une brebis. C’est lui qui s’en est occupé. Chaque année, la brebis donnait naissance à deux agneaux, si bien qu’un troupeau s’est constitué petit à petit. Quand Hiroyasu a atteint l’âge de 12 ans, son troupeau comptait une douzaine de bêtes. “ Un matin, de bonne heure, alors que j’étais encore couché, se souvient-il, j’ai entendu les moutons bêler, mais je n’ai pas réagi tout de suite. Quand, finalement, je suis sorti, j’ai vu des chiens sauvages partir en courant. Mes agneaux gisaient là, éventrés. Comme un fou, j’ai cherché la mère. Je l’ai retrouvée dans une mare de sang. Elle respirait encore, mais seul le bélier a survécu. J’étais désespéré. J’aurais dû réagir aux premiers bêlements. Mes brebis étaient sans défense face aux chiens. ”
2 Aux temps bibliques, tout le monde savait en quoi consistait le travail d’un berger. Il devait conduire son troupeau dans les pâturages et veiller à ce qu’il soit bien nourri. Il le protégeait des prédateurs, et allait à la recherche des bêtes égarées (1 Sam. 17:34-36). Il veillait à ce que ses moutons puissent se coucher et se reposer paisiblement. Il aidait également les mères à mettre bas et s’occupait de leurs agneaux. Nombre de rédacteurs de la Bible, y compris Jérémie, ont employé l’image du berger comme métaphore pour décrire l’homme chargé de prendre soin d’autres personnes, de les diriger ou de les guider, particulièrement dans le domaine spirituel.
3. Pour Jérémie, qu’impliquaient les expressions “ berger ” et “ faire paître ” ?
3 Dans la congrégation chrétienne, les anciens pourraient n’être perçus comme des bergers que lorsqu’ils vont voir leurs frères pour les aider et les encourager. Néanmoins, l’usage que Jérémie fait des expressions “ berger ” et “ faire paître ” montre qu’il avait à l’esprit tous les aspects des relations qui existaient entre les dirigeants de Juda et le peuple. Dieu a souvent qualifié les princes, les prophètes et les prêtres de Juda de mauvais bergers, parce qu’ils n’agissaient pas au mieux des intérêts du peuple (Jér. 2:8). Ils maltraitaient, trompaient et négligeaient leurs “ brebis ” pour se consacrer à leurs intérêts égoïstes. Le peuple de Dieu était laissé dans un état de déchéance spirituelle révoltant. Jéhovah a annoncé le “ malheur ” à ces faux bergers, et il a promis à son peuple de lui donner des bergers bienveillants et attentifs, qui le protégeraient vraiment. — Lire Jérémie 3:15 ; 23:1-4.
4. Qui prend soin du troupeau de Dieu aujourd’hui, et avec quel état d’esprit ?
4 Cette promesse s’est principalement réalisée en la personne de Jésus, le berger en chef des brebis de Jéhovah, qui est devenu le Chef de la congrégation chrétienne. Jésus s’est présenté comme “ l’excellent berger ”, un berger qui a manifesté une réelle compassion pour ceux qu’il dirigeait (Jean 10:11-15). Aujourd’hui, pour prendre soin de ses brebis sur terre, Jéhovah utilise des sous-bergers, des anciens consciencieux, appartenant à la classe ointe de l’esclave fidèle et avisé ou à la “ grande foule ”. (Rév. 7:9.) Ces bergers s’efforcent d’imiter l’esprit de sacrifice de Jésus. À son exemple, ils veulent nourrir et aimer la congrégation. Malheur à celui qui néglige ses frères, qui les commande, ou se montre dur et arrogant à leur égard (Mat. 20:25-27 ; 1 Pierre 5:2, 3) ! Qu’attend donc Jéhovah des bergers dans les congrégations ? Que nous enseignent les écrits de Jérémie concernant l’attitude et les mobiles que doivent avoir les anciens ? Leur rôle consiste à aider et à protéger, à enseigner — à l’intérieur et à l’extérieur de la congrégation —, et à discipliner. Revenons sur chacun de ces aspects.
UN RÔLE DE PROTECTEURS
5-7. a) Comment Jéhovah souhaite-t-il que l’on prenne soin de ses brebis, et pourquoi ? b) Comment les anciens peuvent-ils manifester un amour véritable à leurs frères, notamment à ceux qui se sont éloignés de la congrégation ?
5 L’apôtre Pierre a appelé Jéhovah “ le berger et le surveillant de [nos] âmes ”. (1 Pierre 2:25.) Quelle est l’attitude de Dieu vis-à-vis de ses “ brebis ” ? Ce qui s’est passé à l’époque de Jérémie nous éclaire à ce sujet. Après avoir condamné les mauvais bergers, qui dispersaient et négligeaient le troupeau, Jéhovah a déclaré qu’il ‘ rassemblerait ’ ses brebis et qu’il ‘ les ramènerait sur leur terrain de pâture ’. Il a promis de leur donner de bons bergers qui les feraient “ vraiment paître ” et qui veilleraient à ce que son peuple soit protégé des prédateurs (Jér. 23:3, 4). De toute évidence, ses brebis étaient précieuses à ses yeux. Elles le sont toujours aujourd’hui. Il a d’ailleurs payé le prix fort pour leur bonheur éternel. — 1 Pierre 1:18, 19.
6 Tout comme un berger s’occupe avec soin de son troupeau, un surveillant chrétien veille à ne pas négliger la congrégation. Si vous êtes ancien, êtes-vous à l’affût du moindre indice de souffrance chez vos frères, et êtes-vous disposé à les aider sans tarder ? “ Il faut absolument que tu connaisses l’aspect de ton petit bétail, a écrit le sage roi Salomon. Fixe ton cœur sur tes troupeaux. ” (Prov. 27:23). Ce verset souligne le sérieux avec lequel les bergers s’acquittaient de leur tâche, mais, dans le principe, on peut l’appliquer aux bergers de la congrégation. Par ailleurs, combattez-vous toute tendance à dominer les autres ? Le fait même que Pierre ait parlé de “ personnes qui commandent en maîtres ceux qui sont l’héritage de Dieu ” prouve qu’un ancien peut tomber dans ce travers. Comment pouvez-vous contribuer à l’accomplissement de ce que décrit Jérémie 33:12 ? (Lire ce verset.) Les parents seuls, les veufs, les familles recomposées, les personnes âgées et les jeunes ont souvent besoin d’une aide et d’une attention particulières.
7 Un berger doit parfois partir à la recherche d’un mouton qui s’est écarté du troupeau. De la même façon, il arrive qu’un ancien doive partir à la recherche de personnes qui, pour une raison ou pour une autre, se sont éloignées de la congrégation. Cela exige de sa part esprit de sacrifice et humilité. Avec patience, un surveillant chrétien passe du temps à combler les besoins de ceux qui ont été confiés à ses soins. Les anciens voudront donc s’examiner honnêtement et répondre à ces questions : ‘ Dans quelle mesure est-ce que je m’efforce d’encourager et de bâtir, plutôt que de condamner ou de critiquer ? Est-ce que je veux vraiment m’améliorer ? ’ Aider quelqu’un à voir les choses comme Jéhovah les voit peut réclamer des efforts réitérés. Si un frère ou une sœur n’accepte pas du premier coup un conseil (un conseil biblique, et non une simple opinion personnelle), pensez au Berger et au Surveillant par excellence, Jéhovah. Avec patience, il a “ parlé sans relâche ” à son peuple rebelle, en cherchant à l’aider (Jér. 25:3-6). Aujourd’hui, la majorité des serviteurs de Dieu ne pratiquent pas le mal, mais, lorsqu’il s’avère qu’un conseil doit être donné, un ancien doit le donner en s’inspirant de la façon dont Jéhovah l’a fait.
8. Comment les anciens peuvent-ils imiter l’exemple de Jérémie ?
8 Tant qu’il existait un espoir que ses compatriotes reviennent vers Jéhovah, Jérémie a prié pour eux. “ Souviens-toi que je me suis tenu devant toi pour dire du bien à leur sujet, pour faire s’en retourner de dessus eux ta fureur ”, a-t-il dit à Dieu (Jér. 18:20). Ces paroles montrent que Jérémie recherchait ce qu’il y avait de bon chez ses frères au lieu de penser du mal d’eux. Les anciens devraient imiter l’état d’esprit de Jérémie, à moins qu’il ne soit manifeste qu’une personne a la volonté bien arrêtée de faire le mal. Ils voudront par exemple féliciter les autres pour les bonnes choses qu’ils font, ou encore prier pour eux et avec eux. — Mat. 25:21.
Quel genre de bergers Dieu a-t-il promis d’envoyer à son peuple ? Comment les surveillants chrétiens peuvent-ils protéger le troupeau ?
“ À COUP SÛR ILS VOUS FERONT PAÎTRE ”
9, 10. Pourquoi, pour être un bon berger dans la congrégation, faut-il être un enseignant ?
9 Conformément à ce que déclare Jérémie 3:15, les surveillants chrétiens doivent ‘ faire paître les autres avec connaissance et perspicacité ’, c’est-à-dire être des enseignants (1 Tim. 3:2 ; 5:17). Jéhovah a promis à son peuple que c’est ce que feraient les bons bergers. Et il a encouragé les Juifs à se laisser corriger et enseigner par Jérémie, son prophète. (Lire Jérémie 6:8.) Pour être en bonne santé, une brebis a besoin de nourriture. Pareillement, pour rester en bonne santé spirituelle, les serviteurs de Dieu ont besoin d’être nourris et guidés grâce aux Écritures.
10 Sous le rapport de l’enseignement, les anciens ont à jouer un double rôle : aider ceux qui font déjà partie de la congrégation, et aider ceux qui ne sont pas encore des serviteurs de Dieu. En ce qui concerne cette deuxième facette, n’oublions pas ceci : la prédication de la bonne nouvelle du Royaume est une des principales raisons d’être de la congrégation chrétienne. Par conséquent, les anciens doivent être des évangélisateurs zélés (Jér. 1:7-10). Ainsi, ils assument leur propre responsabilité devant Dieu, tout en donnant un bel exemple à leurs frères. Si vous êtes ancien, ne trouvez-vous pas que prêcher régulièrement avec vos compagnons chrétiens vous donne l’occasion de les aider à s’améliorer dans le domaine de l’enseignement, et également de vous améliorer vous-même ? Par ailleurs, quand, avec enthousiasme, vous prenez la tête dans cette activité, vous donnez un élan indispensable à vos frères, ce qui peut permettre à la congrégation tout entière de progresser.
11, 12. À quoi doit veiller un ancien qui souhaite être un bon berger ?
11 L’enseignement que dispensent les anciens doit être fondé sur la Bible. Il constitue alors une nourriture spirituelle salutaire. On comprend donc que, pour être des enseignants efficaces, les bergers de la congrégation doivent étudier assidûment la Parole de Dieu. Notez, par contraste, la raison pour laquelle les dirigeants juifs étaient inefficaces, selon Jérémie : “ Les bergers se sont montrés dépourvus de raison, et ils n’ont pas cherché Jéhovah. C’est pourquoi ils n’ont pas agi avec perspicacité, et toutes les bêtes qu’ils faisaient paître ont été dispersées. ” (Jér. 10:21). Eux qui auraient dû être des enseignants ne suivaient pas les principes des Écritures et ne recherchaient pas Dieu. Il leur était donc impossible de faire preuve d’une sagesse véritable. Jérémie a dénoncé encore plus vigoureusement les prétendus prophètes. — Lire Jérémie 14:14, 15.
12 Contrairement à ces faux bergers, les surveillants chrétiens étudient et imitent l’exemple de Jésus. C’est ainsi qu’ils peuvent se montrer de sages bergers pour le troupeau. Il peut s’avérer difficile pour eux de prévoir des moments pour étudier régulièrement, compte tenu du temps et de l’attention qu’exigent leurs diverses responsabilités. Toutefois, si vous êtes ancien, êtes-vous absolument convaincu que l’enseignement que vous prodiguez ne peut être bénéfique, exact, et refléter la connaissance et la perspicacité que s’il est fondé sur la Parole de Dieu et sur l’instruction fournie par l’esclave fidèle et avisé ? Et si vous vous rendez compte que vous ne vous consacrez plus autant qu’avant à l’étude individuelle, que ferez-vous pour continuer à vous montrer différent des faux bergers du temps de Jérémie ?
13. Qu’est-ce qui faisait de Jérémie un bon enseignant, et comment les bergers d’aujourd’hui peuvent-ils l’imiter ?
13 Si Jérémie était un enseignant efficace, c’était notamment parce qu’il illustrait, ou mettait en scène, ses messages. Le prophète suivait en cela les instructions de Jéhovah. Quelle scène mémorable que celle où il a jeté au sol un pot en terre cuite, en proclamant que Jérusalem et sa population seraient fracassées de la même façon (Jér. 19:1, 10, 11) ! Et que dire de celle où il a porté un joug qu’il avait fabriqué pour symboliser les souffrances que vaudrait au peuple l’asservissement à Babylone (Chap. 27 et 28) ? Certes, Dieu ne charge pas les anciens de votre congrégation de mimer de la sorte leurs enseignements. Mais n’appréciez-vous pas les illustrations et les anecdotes appropriées dont ils se servent pour enseigner ? Des images et des exemples bien choisis peuvent être très stimulants.
14. a) Pourquoi Jérémie a-t-il parlé du “ baume de Guiléad ” ? b) Comment les anciens peuvent-ils favoriser la santé spirituelle de leurs frères ?
14 Conscient que le peuple avait besoin d’une guérison spirituelle, Jérémie a demandé : “ N’y a-t-il pas de baume en Guiléad ? Ou n’y a-t-il là aucun guérisseur ? ” (Jér. 8:22). Il existait effectivement en Guiléad, région d’Israël située à l’est du Jourdain, un baume — une huile aromatique célèbre pour ses propriétés médicinales, souvent employée pour apaiser la douleur et favoriser la cicatrisation. En revanche, il n’existait aucun baume spirituel. Pourquoi ? “ Les prophètes prophétisent avec mensonge, a déclaré Jérémie ; quant aux prêtres, ils s’en vont soumettre selon leurs pouvoirs. Et mon peuple a aimé qu’il en soit ainsi. ” (Jér. 5:31). Qu’en est-il aujourd’hui ? N’êtes-vous pas convaincu qu’il existe — dans votre congrégation — un “ baume de Guiléad ” ? On peut comparer à ce baume apaisant le réconfort qu’apportent les bergers de la congrégation quand ils orientent avec bienveillance leurs frères vers les principes bibliques, qu’ils les bâtissent, qu’ils prient pour eux et avec eux. — Jacq. 5:14, 15.
Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans l’enseignement que prodiguent les anciens de votre congrégation ? Qu’est-ce qui rend cet enseignement efficace ?
“ VOICI CE QU’A DIT JÉHOVAH ”
15, 16. Pourquoi les brebis, au sens littéral comme au sens spirituel, ont-elles besoin d’attention ?
15 Imaginez la joie du berger qui voit ses longues heures de travail récompensées par la naissance d’agneaux vigoureux. Il sait cependant que les nouveau-nés, pour se développer, auront besoin de toute son attention. Par exemple, il lui faudra peut-être leur raccourcir la queue avec précaution. En effet, les agneaux naissent avec une longue queue dans laquelle peuvent s’accumuler déjections et saletés, et le berger est soucieux de les voir rester propres et en bonne santé. Par ailleurs, il devra veiller à ce qu’ils aient une nourriture adéquate. Les bergers de la congrégation, eux aussi, prennent soin avec amour de leurs compagnons chrétiens (Jean 21:16, 17). Ils sont très heureux lorsqu’ils voient des personnes intéressées par la vérité faire les pas nécessaires pour devenir des chrétiens authentiques. Ils veulent que toutes les brebis, les nouvelles comme les plus anciennes, soient en bonne santé et bien nourries. Ils ne relâchent donc jamais leur vigilance, de manière à intervenir lorsque c’est nécessaire, ce qu’ils font en rappelant à leurs frères “ ce qu’a dit Jéhovah ”, c’est-à-dire ce qu’enseignent les Écritures. — Jér. 2:2, 5 ; 7:5-7 ; 10:2 ; Tite 1:9.
16 Il a fallu du courage à Jérémie pour annoncer les messages de Dieu. Il en va de même pour les surveillants chrétiens, particulièrement quand ils doivent parler avec franchise pour protéger leurs frères. Par exemple, il peut arriver qu’un berger chrétien se rende compte qu’il doit intervenir pour empêcher qu’un petit agneau (ou une brebis plus âgée) soit souillé par la saleté du monde de Satan. Peut-être la personne en danger ne recherche-t-elle pas son conseil. Pourtant, un berger consciencieux peut-il rester les bras croisés quand il voit une brebis aller tout droit vers les problèmes ? Bien sûr que non ! Pas plus qu’il ne peut prendre les choses à la légère, prétendant que tout va bien alors qu’il est évident que ce n’est pas le cas, et que son compagnon risque de ne plus être en paix avec Jéhovah. — Jér. 8:11.
17. En quelles circonstances un berger devra-t-il peut-être accorder une attention particulière à une brebis, et de quelle façon le fera-t-il ?
17 Quand une brebis insouciante s’éloigne du troupeau, le berger attentif intervient aussitôt pour la ramener en lieu sûr. (Lire Jérémie 50:6, 7.) Pareillement, il arrive qu’un ancien doive parler, fermement mais avec amour, à une personne qui s’aventure sur un terrain dangereux. Par exemple, peut-être remarquera-t-il que des fiancés passent du temps ensemble, sans chaperon, dans des endroits où ils risqueraient de se laisser emporter par le désir. Un ancien bon et compréhensif pourra les aider à éviter le danger. Tout en veillant à ne pas les accuser, il les mettra en garde contre le risque d’en venir à une conduite que Jéhovah hait. Comme Jérémie, les anciens fidèles condamnent ce que Dieu condamne. Ils le font à la manière de Jéhovah qui, par son prophète, a supplié son peuple en ces termes pleins de bonté : “ S’il vous plaît, ne faites pas cette chose détestable que je hais vraiment. ” (Jér. 5:7 ; 25:4, 5 ; 35:15 ; 44:4). Êtes-vous réellement reconnaissant aux bergers de la congrégation, pour l’attention pleine d’amour qu’ils accordent au troupeau ?
18. Quels résultats encourageants sont obtenus grâce aux efforts des bergers chrétiens ?
18 Bien entendu, ceux à qui Jérémie a donné des conseils ne l’ont pas tous écouté. Mais certains, si. Par exemple, quand Barouk, le secrétaire du prophète, a eu besoin d’être ramené à la raison, Jérémie l’a conseillé de bon gré (Jér. 45:5). Avec quel résultat ? Barouk a retrouvé la faveur de Dieu et a survécu à la destruction de Jérusalem. Aujourd’hui, lorsqu’ils constatent que l’aide apportée à leurs compagnons porte ses fruits, les anciens sont encouragés à ‘ continuer à s’appliquer à l’exhortation et à l’enseignement ’ pour le salut de tous. — 1 Tim. 4:13, 16.
ILS DISCIPLINENT “ DANS UNE JUSTE MESURE ”
19, 20. Quelle est la responsabilité des anciens lorsqu’ils ont affaire à un transgresseur ?
19 Les surveillants chrétiens agissent aussi en qualité de juges dans la congrégation. Il arrive, en de rares occasions, que les anciens aient affaire à des pécheurs volontaires, et qu’ils tentent de les amener à se repentir. Jéhovah lui-même a encouragé, avec bonté, mais aussi avec franchise, des pécheurs à renoncer à leurs voies mauvaises (Jér. 4:14). Cependant, si une personne s’obstine à faire le mal, les surveillants doivent agir de façon à protéger la congrégation de toute influence corruptrice. Conformément aux instructions contenues dans les Écritures, il leur faudra peut-être expulser cette personne de la congrégation. Jéhovah attend alors des anciens qu’ils soutiennent sa justice. Le bon roi Yoshiya s’est montré exemplaire dans ce domaine : “ Il a défendu le droit de l’affligé et du pauvre. ” Il imitait Dieu dans son amour pour la justice, ce qui a amené Dieu à poser cette question : “ N’est-ce pas cela, me connaître ? ” Comme Yoshiya ‘ exécutait le droit et la justice ’, “ tout allait bien pour lui ”. Cela ne vous tranquillise-t-il pas de savoir que les anciens de votre congrégation s’efforcent d’imiter son exemple ? — Jér. 22:11, 15, 16.
20 Soyez certain que, lorsque Jéhovah discipline un transgresseur, il le fait “ dans une juste mesure ”. (Jér. 46:28.) Suivant ce principe, les anciens peuvent être amenés — en fonction des circonstances et de la réaction du chrétien concerné — à conseiller, à exhorter ou encore à réprimander. Il peut même s’avérer nécessaire d’excommunier un pécheur non repentant. Les anciens ne prieront pas publiquement pour une personne excommuniée qui persiste à pécher, ce qui serait inutilea (Jér. 7:9, 16). En revanche, ils imiteront Dieu en montrant à la personne excommuniée comment retrouver la faveur divine. (Lire Jérémie 33:6-8.) Bien que l’excommunication puisse être douloureuse, nous pouvons avoir confiance que les normes divines sont justes et qu’elles constituent ce qu’il y a de mieux pour tous. — Lam. 1:18.
21. Comment devrait se porter le troupeau de Dieu, et comment pouvez-vous y contribuer ?
21 Lorsque les bergers de la congrégation connaissent et appliquent les normes divines, le troupeau est nourri, en bonne santé et bien protégé (Ps. 23:1-6). Jérémie nous en apprend beaucoup sur l’état d’esprit et les mobiles que les surveillants chrétiens doivent cultiver ou rejeter tandis qu’ils s’acquittent de la lourde responsabilité de prendre soin des brebis de Dieu. Chacun de nous peut s’interroger : ‘ Est-ce que j’apprécie la disposition prise par Jéhovah en vue d’enseigner, de guider et de protéger son peuple ? Suis-je reconnaissant aux bergers aimants qui font “ vraiment paître ” le troupeau “ avec connaissance et perspicacité ” ? ’ — Jér. 3:15 ; 23:4.
En quelles circonstances les anciens doivent-ils se montrer fermes ? Qu’attend Jéhovah des anciens quand ils agissent en qualité de juges ?
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“ N’est-ce pas cela, me connaître ? ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE DOUZE
“ N’est-ce pas cela, me connaître ? ”
1, 2. Pourquoi était-il insensé de la part de Yehoïaqim de se lancer dans la construction d’un palais ?
LE ROI Yehoïaqim se faisait construire une maison, qui allait être somptueuse. Les plans prévoyaient de vastes pièces sur au moins deux étages. De grandes fenêtres laisseraient entrer le soleil et permettraient à l’air frais de circuler librement, pour le confort du roi et de sa famille. Les murs seraient lambrissés d’un bois odorant, le cèdre du Liban, auquel le vermillon, une peinture importée, donnerait une teinte éclatante, très prisée par les hauts personnages des pays alentour. — Jér. 22:13, 14.
2 Le coût de cette construction était considérable. À l’époque, la défense de la nation et le tribut exigé par l’Égypte avaient, semble-t-il, épuisé les caisses du royaume (2 Rois 23:33-35). Mais Yehoïaqim avait trouvé un moyen de financer son nouveau palais, en ne payant pas ses ouvriers ! Il les traitait littéralement en esclaves, à seule fin de satisfaire ses désirs.
3. Quel contraste existait-il entre Yehoïaqim et son père, et quelle en était la raison ?
3 Par l’intermédiaire de Jérémie, Dieu condamna Yehoïaqim pour son égoïsmea. Il lui rappela que son père, le roi Yoshiya, avait fait preuve d’une bonté et d’une générosité peu ordinaires envers les ouvriers et les pauvres. Yoshiya avait même défendu leur cause devant les juges. Après avoir attiré l’attention de Yehoïaqim sur la considération que son père avait manifestée envers les petits, Jéhovah ajouta : “ N’est-ce pas cela, me connaître ? ” — Lire Jérémie 22:15, 16.
4. Pourquoi est-il important que vous cherchiez à connaître Jéhovah ?
4 Étant donné que les conditions qui règnent dans le monde de Satan se détériorent, nous avons besoin de l’aide et de la protection que Jéhovah offre à ceux qui le connaissent intimement. Aussi devrions-nous chercher à nous rapprocher toujours plus de lui. Il nous faut également refléter ses qualités si nous voulons prêcher efficacement la bonne nouvelle. Mais peut-être vous demanderez-vous comment un chrétien peut parvenir à connaître Jéhovah aussi bien que Yoshiya le connaissait.
CE QUE SIGNIFIE CONNAÎTRE DIEU
5, 6. a) Quelle influence un bon père exerce-t-il sur ses enfants ? b) Quelle réaction, différente de celle de Yehoïaqim, devrions-nous avoir en apprenant à connaître les voies de Jéhovah ?
5 Songez à l’influence qu’un bon père exerce sur ses enfants. S’ils le voient partager avec d’autres, moins favorisés, ils seront vraisemblablement enclins à se montrer généreux. En le voyant traiter leur mère avec amour et respect, ils deviendront sans doute plus prévenants à l’égard des membres de l’autre sexe. S’ils entendent parler de la droiture et de l’honnêteté de leur père en matière d’argent, ils seront certainement incités à faire eux-mêmes preuve de droiture et d’honnêteté. En apprenant peu à peu à connaître les qualités et les manières d’agir de leur père, ces jeunes, en grandissant, auront envie de traiter les autres comme lui-même le fait.
6 Le chrétien qui connaît Jéhovah comme le connaissait Yoshiya ne voit pas simplement en lui le Souverain de l’univers. En lisant la Bible, il découvre progressivement la façon dont son Père céleste traite les autres, si bien qu’il a envie de l’imiter. Tandis que, jour après jour, il tient compte de ce que Jéhovah aime ou n’aime pas, son amour pour lui se renforce. À l’inverse, celui qui fait abstraction des lois et des rappels de Dieu, et qui rejette ainsi toute influence que Dieu pourrait exercer dans sa vie, celui-là ne parvient pas à connaître le vrai Dieu. Il est semblable à Yehoïaqim, qui a jeté au feu le rouleau de Jérémie, qui contenait la parole de Jéhovah. — Lire Jérémie 36:21-24.
Yoshiya et Yehoïaqim : deux façons de réagir à la parole de Dieu.
7. Pourquoi devriez-vous souhaiter connaître Jéhovah comme le roi Yoshiya le connaissait ?
7 Ce n’est que dans la mesure où nous connaîtrons vraiment Jéhovah que notre service sacré sera de qualité et que notre perspective de vivre dans le monde nouveau sera solide (Jér. 9:24). Examinons donc quelques-unes des qualités de Dieu qui ressortent des écrits de Jérémie. Au cours de cet examen de sa personnalité, tâchez de voir comment, à l’exemple du roi Yoshiya, vous pouvez non seulement connaître, mais aussi imiter Dieu.
Pourquoi peut-on dire que le roi Yoshiya connaissait intimement Jéhovah ? Comment connaître Jéhovah de la sorte ?
“ SA BONTÉ DE CŒUR EST POUR DES TEMPS INDÉFINIS ! ”
8. Qu’est-ce que la bonté de cœur ?
8 Dans de nombreuses langues, il est presque impossible de définir avec concision cet aspect de la personnalité de Dieu qu’on appelle “ bonté de cœur ”, ou “ amour fidèle ”. Selon un dictionnaire biblique, le terme hébreu désigne un mélange de force, de détermination et d’amour. “ Toute définition qui exclut l’une de ces trois notions prive inévitablement le terme d’une partie de sa richesse ”, lit-on dans ce même ouvrage. La personne qui manifeste la bonté de cœur ne se montre donc pas simplement bonne. Animée d’un profond intérêt pour les autres, elle s’efforce de combler de son mieux leurs besoins, notamment leurs besoins spirituels. La raison principale pour laquelle elle agit de manière aussi désintéressée est qu’elle souhaite plaire au Dieu Tout-Puissant.
9. Que montre la façon dont Jéhovah a traité Israël ?
9 La meilleure façon de saisir pleinement le sens de l’expression biblique “ bonté de cœur ” est d’étudier la façon dont Dieu a traité ses vrais adorateurs tout au long des siècles. Jéhovah a protégé et nourri les Israélites durant leurs 40 années dans le désert. En Terre promise, il a suscité des juges pour les délivrer de leurs ennemis et les ramener au vrai culte. Étant toujours resté attaché à sa nation, dans les bons comme dans les mauvais moments, il a pu lui déclarer : “ Je t’ai aimée d’un amour pour des temps indéfinis. C’est pourquoi je t’ai attirée avec bonté de cœur. ” — Jér. 31:3.b
10. Comme l’illustre l’exemple des Juifs à Babylone, comment Jéhovah fait-il preuve de bonté de cœur dans la manière dont il écoute les prières ?
10 Aujourd’hui, Dieu continue d’exercer sa bonté de cœur et ses adorateurs en retirent des bienfaits. Considérons le cas de la prière. Jéhovah prend note de toutes les prières sincères, mais il se montre particulièrement attentif quand ceux qui se sont voués à lui pour le servir le prient. Même si, depuis des années, nous ne cessons de prier au sujet des mêmes problèmes, Jéhovah ne perd pas patience. Il ne se fatigue pas d’entendre nos prières. Un jour, Jéhovah a demandé à Jérémie d’envoyer un message à un groupe de Juifs qui se trouvaient captifs à Babylone, loin de leurs familles et de leurs amis restés en Juda. Ces Juifs étaient à plus de 800 kilomètres du temple. Cela n’a pas empêché Jéhovah d’entendre leurs demandes de faveur et leurs louanges. Rappelez-vous les prières ferventes que vous avez faites. Maintenant, songez au réconfort que les Juifs ont dû ressentir lorsqu’ils ont entendu les paroles de Dieu consignées en Jérémie 29:10-12. — Lire ces versets.
11, 12. a) Quelle “ bonne parole ” Jéhovah réservait-il aux habitants de Jérusalem ? b) Quelle aide est proposée à quiconque a été l’objet d’une discipline nécessaire ?
11 La bonté de cœur de Jéhovah transparaît également dans son regard résolument positif. Alors que la chute de Jérusalem approchait et qu’ils s’obstinaient dans leur rébellion — qui n’était rien de moins qu’une rébellion contre Dieu — quel avenir les habitants de cette ville pouvaient-ils espérer ? Ils risquaient de mourir de faim ou de périr aux mains des Babyloniens. Dans le meilleur des cas, ils vivraient un long exil et achèveraient leurs jours en terre étrangère. Mais Jéhovah réservait une “ bonne parole ” à ceux qui se repentiraient et réformeraient leur conduite. Il promettait de ‘ s’occuper d’eux ’. De la lointaine Babylone, il les ferait “ revenir en ce lieu ” qu’était leur pays (Jér. 27:22). Les Juifs pousseraient alors ces acclamations : “ Louez Jéhovah des armées, car Jéhovah est bon ; car sa bonté de cœur est pour des temps indéfinis ! ” — Jér. 33:10, 11.
12 Du fait de sa bonté de cœur, Jéhovah est une source d’encouragement pour ceux dont la situation est difficile d’un point de vue humain. Certains, par exemple, ont fait partie de la congrégation et ont reçu une discipline nécessaire et juste. Il est possible qu’ils se sentent submergés par la culpabilité et qu’ils hésitent à renouer avec le peuple de Dieu. Peut-être doutent-ils que Jéhovah puisse un jour leur pardonner et les accueillir de nouveau. Le Dieu Tout-Puissant a une “ bonne parole ” pour eux. Ils peuvent recevoir une aide bienveillante pour changer, s’il y a lieu, leur façon de penser et réformer leur vie. Et ce que nous avons lu dans le paragraphe précédent peut, dans le principe, s’appliquer à eux : Jéhovah les fera ‘ revenir dans leur lieu ’, parmi son peuple. — Jér. 31:18-20.
13. Quel encouragement trouvez-vous dans le soutien que Jéhovah a apporté à Jérémie ?
13 Étant un Dieu de bonté de cœur, Jéhovah ne manque pas de soutenir ses serviteurs fidèles. En ces derniers jours du monde de Satan, nous avons de bonnes raisons d’avoir confiance que Jéhovah soutiendra et protégera tous ceux qui cherchent d’abord le Royaume. Rappelez-vous que, durant les derniers jours de Jérusalem, Jérémie dépendait de Jéhovah pour ce qui était de la nourriture et de la protection. Dieu n’a jamais abandonné le prophète. (Jér. 15:15 ; lire Lamentations 3:55-57.) Si vous subissez d’intenses pressions, de quelque nature que ce soit, soyez sûr que Jéhovah remarque tous vos actes de fidélité. En raison de sa bonté de cœur, il désire vous soutenir pour que vous ne ‘ disparaissiez pas ’. — Lam. 3:22.
Quel aspect de la bonté de cœur de Jéhovah vous attire le plus vers lui ? Pourquoi ?
“ AUSSI VRAI QUE JÉHOVAH EST VIVANT [...] AVEC JUSTICE ! ”
14. De quelles injustices avez-vous eu connaissance récemment ?
14 Certaines personnes passent des années en prison pour des crimes qu’elles n’ont pas commis. On a même vu des gens être condamnés à mort, puis être innocentés après leur exécution. Il existe des endroits dans le monde où, totalement à court de nourriture, des parents vendent leurs enfants en esclavage afin que le reste de la famille puisse avoir de quoi manger. Que ressentez-vous face à ce genre d’injustices ? Et, d’après vous, que peut bien ressentir Jéhovah ? La Bible affirme qu’il entend faire disparaître toute cause de souffrance. Il est le seul capable d’y parvenir. Les pauvres et tous ceux qui souffrent injustement peuvent donc prendre courage. Jéhovah, le Dieu de justice, est en train de mettre en œuvre des moyens de les délivrer de leur détresse. — Jér. 23:5, 6.
15, 16. a) Qu’a souligné Jérémie au sujet de Jéhovah ? b) Pourquoi peut-on se fier aux lois et aux promesses de Dieu ?
15 Du temps de Jérémie, certains n’ignoraient pas la supériorité de la justice de Dieu. Par exemple, le prophète a évoqué la possibilité que des Israélites repentants fassent, pour ainsi dire, cette déclaration attestant de leur changement de condition de cœur : “ Aussi vrai que Jéhovah est vivant avec vérité, avec équité et avec justice ! ” (Jér. 4:1, 2). L’injustice, en effet, n’a aucune place dans le dessein de Jéhovah. Mais il existe d’autres preuves encore qui confirment que Jéhovah aime la justice.
16 Incontestablement, Jéhovah tient parole et n’est pas hypocrite. Contrairement à beaucoup d’humains, il respecte ses promesses. Même les lois de la nature, qu’il a établies et dont nous bénéficions, sont immuables (Jér. 31:35, 36). Nous pouvons nous fier à ses promesses et à ses décisions judiciaires, car elles sont toujours bonnes. — Lire Lamentations 3:37, 38.
17. a) Comment Jéhovah s’y prend-il quand il juge ? b) Pourquoi pouvez-vous avoir confiance dans la manière dont les anciens traitent les problèmes dans la congrégation ? (Voir l’encadré “ Ils jugent au nom de Jéhovah ”.)
17 Quand il juge, Jéhovah ne se fonde jamais sur les simples apparences. Il regarde au-delà de ce qui semble évident, pour prendre en compte tous les faits. Il analyse aussi les mobiles des personnes concernées. De nos jours, un médecin utilise un équipement et des techniques de pointe pour examiner le fonctionnement du cœur de son patient, ce qui lui fournit des données précieuses sur son état. Il peut aussi observer la manière dont les reins filtrent le sang. Jéhovah, lui, peut faire bien plus. Il est capable d’examiner nos mobiles, notre “ cœur ”, ainsi que nos “ reins ”, qui symbolisent nos sentiments les plus secrets. Il discerne ainsi ce qui nous a poussés à agir et ce que nous ressentons par la suite. Le Tout-Puissant n’est pas dépassé par l’abondance d’informations que lui révèle l’examen attentif auquel il se livre. Mieux que le plus perspicace des juges, il utilise toutes ces informations à bon escient pour déterminer quel sera notre avenir. — Lire Jérémie 12:1a ; 20:12.
18, 19. Quel effet la connaissance de la justice de Dieu peut-elle avoir sur nous ?
18 Vous avez donc de solides raisons d’avoir confiance en Jéhovah, même si, parfois, votre conscience vous tourmente à cause d’erreurs passées. N’oubliez jamais que Jéhovah n’est pas un procureur acharné qui cherche un motif pour vous punir, mais, au contraire, un juge compatissant qui souhaite vous aider. Si votre conduite passée ou un différend avec quelqu’un ne cesse de vous perturber, demandez à Jéhovah de prendre en main vos “ combats ” intérieurs, afin que vous puissiez tourner la pagec. Dieu vous aidera à comprendre toute la valeur qu’il accorde à votre service sacré. — Lire Lamentations 3:58, 59.
19 Étant d’une justice parfaite, Dieu attend naturellement de ceux qui recherchent son approbation qu’ils pratiquent eux aussi la justice (Jér. 7:5-7 ; 22:3). Un moyen important d’imiter la justice divine consiste à prêcher la bonne nouvelle sans préjugés. En vous montrant consciencieux pour ce qui est de faire des nouvelles visites ou de diriger des études bibliques, vous reflétez les normes élevées de Dieu en matière de justice, et cela vaut à certains des bienfaits inestimables. Comment cela ? Dieu souhaite que des humains de toutes sortes apprennent à le connaître et accèdent au salut (Lam. 3:25, 26). Quel honneur pour vous d’être son compagnon de travail et de refléter sa justice en participant à cette œuvre salvatrice !
En quoi la justice de Jéhovah vous réconforte-t-elle ? Comment pouvez-vous réconforter d’autres personnes en imitant sa justice ?
“ JE NE GARDERAI PAS DE RESSENTIMENT POUR DES TEMPS INDÉFINIS ”
20. a) Que nous apprend Jérémie quant à la manière dont Dieu traite les humains ? b) Quel lien y a-t-il entre les ‘ regrets ’ de Jéhovah et le pardon qu’il accorde ? (Voir l’encadré “ En quel sens Jéhovah peut-il ‘ regretter ’ ? ”)
20 Beaucoup ne voient dans le livre de Jérémie et dans celui des Lamentations que des condamnations de la méchanceté. C’est oublier toutes les fois où, d’après ces livres, Jéhovah s’est adressé aux Juifs en des termes chaleureux et a proposé de leur pardonner. “ Revenez, s’il vous plaît, chacun de sa voie mauvaise, rendez bonnes vos voies et vos manières d’agir ”, les a-t-il suppliés. En une autre occasion, Jérémie les a exhortés en ces termes : “ Rendez bonnes vos voies et vos manières d’agir, et obéissez à la voix de Jéhovah votre Dieu, et Jéhovah regrettera le malheur qu’il a prononcé contre vous. ” (Jér. 18:11 ; 26:13). Aujourd’hui encore, Jéhovah pardonne à tous ceux qui éprouvent des remords sincères et qui renoncent à leurs mauvaises pratiques.
21. Que souhaite Jéhovah en pardonnant à quelqu’un qui a commis un péché ?
21 Jéhovah ne se contente pas de parler de pardon. Quand il l’accorde, il le fait sans réserve. Par l’intermédiaire de Jérémie, il a déclaré : “ Reviens, ô renégate Israël [...]. Je ne ferai pas tomber avec colère ma face sur vous [...]. Je ne garderai pas de ressentiment pour des temps indéfinis. ” (Jér. 3:12). Lorsque Dieu pardonne à l’un de ses serviteurs, il ne persiste chez lui aucune trace de colère ni d’amertume. Ce qu’il souhaite, même si une faute a été commise, c’est rétablir de bonnes relations avec le pécheur. Si ce pécheur se repent et recherche le pardon de Dieu, Jéhovah le ‘ ramènera ’, il lui accordera de nouveau sa faveur et sa bénédiction (Jér. 15:19). Cette garantie devrait encourager quiconque s’est éloigné du vrai Dieu à revenir vers lui. Ne vous sentez-vous pas attiré par le pardon de Jéhovah ? — Lire Lamentations 5:21.
22, 23. Quel devrait être votre objectif lorsque vous imitez Jéhovah dans le domaine du pardon ?
22 Supposons que quelqu’un vous blesse en parlant ou en agissant de manière irréfléchie. Allez-vous imiter Jéhovah ? Au sujet des Juifs d’autrefois, Dieu a dit qu’il ‘ purifierait ’ ceux à qui il pardonnerait. (Lire Jérémie 33:8.) Il est capable de purifier, de laver, ceux qui se repentent en ce sens qu’il laisse derrière lui leurs fautes et qu’il leur offre un nouveau départ à son service. Bien entendu, cela ne signifie pas que celui qui obtient le pardon de Dieu est purifié de l’imperfection héréditaire, qu’il est désormais parfait, sans péché. Ceci dit, que nous apprend l’attitude de Jéhovah ? Nous pouvons nous efforcer de laisser derrière nous les fautes, les offenses, d’une personne, ce qui revient, figurément parlant, à purifier le regard que nous portons sur elle. Illustrons cela.
23 Imaginez que vous ayez reçu en héritage un vase précieux. S’il devenait poussiéreux ou sale, votre premier réflexe serait-il de le jeter ? Sans doute que non. Vous feriez probablement tout votre possible pour le nettoyer soigneusement, pour éliminer la moindre trace de poussière ou de saleté, afin d’en admirer la beauté et de le voir miroiter à la lumière du soleil. De même, vous pouvez faire de vigoureux efforts pour vous débarrasser de toute rancœur persistante à l’égard d’un frère ou d’une sœur qui vous a blessé. Luttez contre la tendance à vous appesantir sur les mots ou les actes qui vous ont fait mal. En les laissant derrière vous, vous “ purifiez ” l’image que vous conservez de celui à qui vous avez pardonné. Votre cœur ayant été débarrassé des pensées négatives que vous aviez à son encontre, vous serez plus ouvert à l’idée de restaurer la relation amicale qui semblait avoir été perdue pour toujours.
24, 25. Que retirerez-vous à connaître Jéhovah comme le connaissait Yoshiya ?
24 Nous n’avons examiné que quelques-unes des qualités et des manières d’agir de Jéhovah qu’il est possible de découvrir si l’on se donne la peine de mieux le connaître. Quel avantage y a-t-il donc à connaître Jéhovah intimement ? Nous l’avons vu, nous y puisons une forte motivation à lui offrir le culte qu’il agrée. Si nous apprenons à le connaître aussi intimement que le connaissait Yoshiya, notre vie sera remplie de joie, une autre facette de la personnalité de Dieu.
25 Une meilleure connaissance de Jéhovah enrichira nos relations avec les autres. Si nous nous efforçons de manifester, à l’exemple de Jéhovah, la bonté de cœur, la justice et le pardon, nous nouerons dans la congrégation des amitiés plus étroites, des amitiés précieuses. Par ailleurs, nous deviendrons des enseignants plus capables pour faire de nouvelles visites ou diriger des études bibliques qui progressent. Pour les personnes intéressées par la vérité, le mode de vie chrétien semblera plus accessible, car elles l’auront vu à l’œuvre en nous. Ainsi, nous serons mieux équipés pour les aider à offrir à Dieu le culte qu’il agrée, à suivre “ le bon chemin ”. — Jér. 6:16.
Que vous inspire Lamentations 5:21 ?
a Concernant la fin déplorable de Yehoïaqim, voir le chapitre 4 de ce livre, paragraphe 12.
b La Bible en français courant rend comme suit ces paroles de Jéhovah : “ Je t’aime depuis toujours, c’est pourquoi je te reste profondément attaché. ”
c Si un chrétien a eu une conduite qui viole manifestement la loi de Dieu, les anciens de la congrégation devraient en être informés afin de pouvoir traiter l’affaire et apporter une aide spirituelle au transgresseur. — Jacq. 5:13-15.
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“ Jéhovah a fait ce qu’il avait projeté ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE TREIZE
“ Jéhovah a fait ce qu’il avait projeté ”
1. Après la destruction de Jérusalem, qu’a dit Jérémie à propos des prophéties de Jéhovah ?
JÉRUSALEM n’était plus qu’un amas de ruines, d’où montaient encore quelques filets de fumée. C’est tout ce qu’avaient laissé derrière eux les Babyloniens. Les hurlements effroyables des victimes résonnaient toujours aux oreilles de Jérémie. Le prophète avait été averti de ce qui allait se passer. Et tout s’était déroulé exactement comme Dieu le lui avait dit. “ Jéhovah a fait ce qu’il avait projeté ”, a-t-il soupiré. Quel épisode tragique que la chute de Jérusalem ! — Lire Lamentations 2:17.
2. Quelle prophétie, énoncée des siècles auparavant, Jérémie a-t-il vu s’accomplir ?
2 Jérémie a effectivement vu se réaliser nombre de prophéties transmises au peuple de Dieu, dont certaines très anciennes. Des siècles plus tôt, Moïse avait indiqué aux Israélites ce que leur vaudrait l’obéissance ou la désobéissance à Dieu : “ la bénédiction ” ou “ la malédiction ”. Jéhovah voulait ce qu’il y avait de mieux pour son peuple, des bénédictions. En revanche, les malédictions qui résulteraient de la désobéissance seraient terribles. Moïse avait annoncé — et plus tard Jérémie l’a confirmé — que ceux qui ignoreraient Jéhovah et s’opposeraient à lui en viendraient même à “ manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles ”. (Deut. 30:19, 20 ; Jér. 19:9 ; Lév. 26:29.) Certains Israélites ont peut-être douté qu’une chose aussi horrible puisse arriver. Pourtant, lorsqu’au cours du siège babylonien la nourriture a fini par manquer, c’est bien ce qui s’est passé. “ Les mains de femmes compatissantes ont fait cuire leurs enfants, a rapporté Jérémie. Ils sont devenus [...] comme du pain de consolation lors de l’effondrement de la fille de mon peuple. ” (Lam. 4:10). Quelle abomination !
3. Que recherchait Dieu en envoyant des prophètes à son peuple ?
3 À l’évidence, en envoyant des prophètes tels que Jérémie, Jéhovah n’avait pas pour seul objectif d’annoncer un malheur imminent. Ce qu’il souhaitait, c’était que son peuple retrouve la voie de la fidélité, et que les pécheurs se repentent. Ezra l’a bien souligné : “ Jéhovah le Dieu de leurs ancêtres leur envoyait des avertissements par le moyen de ses messagers, envoyant maintes et maintes fois, car il avait pitié de son peuple et de sa demeure. ” — 2 Chron. 36:15 ; lire Jérémie 26:3, 12, 13.
4. Qu’éprouvait Jérémie tandis qu’il délivrait le message divin ?
4 Jérémie, comme Jéhovah, avait pitié de son peuple. Ce qu’il a déclaré juste avant la chute de Jérusalem en témoigne. Il était profondément affecté par le malheur qui était sur le point de s’abattre. Si seulement le peuple écoutait son message et obéissait, la catastrophe pourrait être évitée ! Essayez d’imaginer ce que ressentait Jérémie tandis qu’il délivrait le message divin. “ Ah ! mes intestins, mes intestins ! s’est-il lamenté. Je suis en de violentes douleurs dans les parois de mon cœur. Mon cœur s’agite en moi. Je ne peux pas garder le silence, car mon âme a entendu le son du cor, le signal d’alarme de la guerre. ” (Jér. 4:19). Le malheur approchant, il lui était tout bonnement impossible de se taire.
POURQUOI ÉTAIT-IL SI CONVAINCU ?
5. Pourquoi Jérémie était-il convaincu de ce qu’il annonçait ?
5 Qu’est-ce qui permettait à Jérémie d’être convaincu que ce qu’il prophétisait se réaliserait (Jér. 1:17 ; 7:30 ; 9:22) ? C’était un homme de foi qui avait étudié les Écritures, et qui savait que Jéhovah est le Dieu des prophéties véridiques. L’Histoire témoignait de la capacité de Jéhovah de prédire des événements qui paraissaient inimaginables d’un point de vue humain — par exemple, la libération d’Israël de l’esclavage en Égypte. Jérémie connaissait le récit de l’Exode, ainsi que les propos tenus par un homme qui avait vécu cette période. Josué, en effet, avait rappelé à ses compatriotes : “ Vous savez bien de tout votre cœur et de toute votre âme que pas une parole n’a failli de toutes les bonnes paroles que vous a dites Jéhovah votre Dieu. Toutes se sont réalisées pour vous. Pas une seule parole d’entre elles n’a failli. ” — Jos. 23:14.
6, 7. a) Pourquoi s’intéresser aux prophéties de Jérémie ? b) Qu’est-ce qui vous aidera à être convaincu du message que vous prêchez ?
6 Pourquoi s’intéresser encore aux prophéties de Jérémie ? Tout d’abord, parce que la confiance qu’avait le prophète dans la fiabilité de la parole de Dieu était fondée. Ensuite, parce que certaines des déclarations que Dieu a faites par son intermédiaire se réalisent actuellement, et que d’autres se réaliseront à l’avenir, ce dont vous pourrez être témoin. Enfin, parce que le nombre de messages divins qu’il a transmis ainsi que l’ardeur avec laquelle il les a transmis font de lui un serviteur de Jéhovah hors du commun. À son propos, un bibliste a d’ailleurs déclaré : “ Même parmi les prophètes, Jérémie fait figure de géant. ” Jérémie était perçu comme un personnage ayant joué un rôle majeur dans les relations de Dieu avec son peuple. À tel point qu’en entendant Jésus parler, certains l’ont pris pour Jérémie. — Mat. 16:13, 14.
7 Comme Jérémie, vous vivez une époque où s’accomplissent des prophéties décisives. Et, comme Jérémie, vous devez rester convaincu de la véracité des promesses divines (2 Pierre 3:9-14). Comment y parvenir ? En bâtissant votre confiance dans l’absolue fiabilité de la Parole prophétique de Dieu. À cette fin, nous allons à présent passer en revue quelques-unes des prophéties de Jérémie — certaines qu’il a vu s’accomplir de son vivant, d’autres qui se sont réalisées plus tard, et d’autres encore qui ont une incidence directe sur votre vie présente et sur ce que vous réserve l’avenir. Nous espérons que cet examen vous permettra de renforcer votre confiance dans la parole prophétique de Jéhovah et d’être plus convaincu encore qu’il ‘ fera ce qu’il a projeté ’. — Lam. 2:17.
Pourquoi Dieu a-t-il envoyé des prophètes ? Pourquoi avez-vous confiance dans les prophéties annonçant une destruction prochaine ?
LES PROPHÉTIES QU’IL A VU S’ACCOMPLIR
8, 9. Qu’est-ce qui, en particulier, fait de la Bible un livre hors du commun ?
8 Nombreux sont ceux qui cherchent à prédire l’avenir. Pensez par exemple aux économistes, aux hommes politiques, aux météorologistes, ou encore aux devins. Vous savez sans doute comme il est difficile de prévoir avec une quelconque justesse ce qui se passera ne serait-ce que dans quelques jours ou quelques semaines. Pourtant, la Bible se caractérise (entre autres) par son exactitude prophétique (Is. 41:26 ; 42:9). Toutes les prophéties de Jérémie — qu’elles concernent un futur proche ou un avenir lointain, des individus ou des nations — se sont révélées fiables. Examinons dans un premier temps quelques-unes de celles que Jérémie a vu s’accomplir.
9 Qui, aujourd’hui, peut dire à quoi ressemblera la scène mondiale dans un an ou deux ? Quel spécialiste de la politique internationale pourrait par exemple prédire une nouvelle hiérarchie des grandes puissances ? Inspiré par Dieu, Jérémie a prédit quant à lui que Babylone étendrait sa sphère d’influence. Elle serait la “ coupe d’or ” que Jéhovah utiliserait pour déverser son indignation sur Juda et sur de nombreuses villes et populations voisines qu’elle asservirait (Jér. 51:7). Et c’est exactement ce dont Jérémie et ses contemporains ont été témoins. — Cf. Jérémie 25:15-29 ; 27:3-6 ; 46:13.
10. Qu’a prédit Jéhovah concernant quatre rois judéens ?
10 Jéhovah a aussi annoncé par la bouche de Jérémie le sort que connaîtraient quatre rois judéens. Yehoahaz (ou Shalloum), le fils du roi Yoshiya, serait exilé et ne reviendrait jamais en Juda (Jér. 22:11, 12). C’est ce qui s’est produit (2 Rois 23:31-34). Son successeur, Yehoïaqim, aurait pour sa part “ un enterrement d’âne ”. (Jér. 22:18, 19 ; 36:30.) La Bible n’indique pas comment Yehoïaqim est mort ou ce qu’est devenu son cadavre, mais elle rapporte que son fils Yehoïakîn lui a succédé au cours du siège. Selon Jérémie, Yehoïakîn (également appelé Konia et Yekonia) serait exilé à Babylone où il mourrait (Jér. 22:24-27 ; 24:1). Là encore, c’est ce qui est arrivé. Que dire à présent du dernier roi, Tsidqiya ? Jérémie avait prophétisé qu’il tomberait entre les mains d’ennemis qui ne lui témoigneraient aucune pitié (Jér. 21:1-10). Que s’est-il passé ? Il a effectivement été capturé par des ennemis, qui ont massacré ses jeunes fils devant lui, lui ont crevé les yeux, puis l’ont emmené à Babylone, où il est mort (Jér. 52:8-11). Oui, toutes ces prophéties se sont accomplies.
11. Qui était Hanania, et qu’a prédit Jéhovah à son sujet ?
11 Le chapitre 28 de Jérémie relate que, sous le règne de Tsidqiya, le faux prophète Hanania a contredit les déclarations de Jéhovah transmises par Jérémie, selon lesquelles Babylone asservirait Jérusalem. Faisant fi de la parole de Dieu, Hanania a prétendu que le joug de l’esclavage imposé par Neboukadnetsar sur Juda et sur d’autres nations serait brisé. Mais Jérémie, dirigé par Jéhovah, a dénoncé les mensonges de Hanania. Il a réaffirmé que de nombreuses nations seraient contraintes de servir Babylone. Et il a annoncé au faux prophète qu’il mourrait dans l’année. Tout cela s’est réalisé. — Lire Jérémie 28:10-17.
12. Comment la majorité des contemporains de Jérémie ont-ils réagi à son message relatif à la chute de Jérusalem ?
12 Cela dit, le message prophétique que Dieu a confié à Jérémie concernait principalement la chute de Jérusalem. Jérémie a maintes et maintes fois averti les Juifs que la ville serait dévastée à moins qu’ils ne se repentent de leur idolâtrie, de leur injustice et de leur violence (Jér. 4:1 ; 16:18 ; 19:3-5, 15). Cependant, bon nombre de ses contemporains étaient convaincus que jamais Jéhovah ne permettrait une telle chose. Le temple de Dieu n’était-il pas à Jérusalem ? Comment pourrait-il tolérer que ce lieu saint soit détruit ? C’était inimaginable ! Mais, comme vous le savez, Jéhovah ne peut mentir. Et il “ a fait ce qu’il avait projeté ”. — Jér. 52:12-14.
Parents, utilisez l’exemple des Rékabites, d’Ébed-Mélek et de Barouk pour bâtir la foi de vos enfants.
13. a) En quoi notre époque est-elle comparable à celle de Jérémie ? b) Pourquoi les promesses que Dieu a faites à certains de ses serviteurs du temps de Jérémie devraient-elles vous intéresser ?
13 La situation dans laquelle se trouvent les serviteurs de Dieu aujourd’hui est comparable à celle des fidèles du temps de Jérémie. Nous savons que Jéhovah va bientôt faire “ venir le malheur ” sur tous ceux qui refusent d’écouter ses avertissements. Mais nous pouvons garder espoir grâce à ses promesses, tout comme les Juifs qui sont restés attachés au culte pur à l’époque de Jérémie. Parce que les Rékabites sont restés fidèles à Jéhovah et aux directives de leur ancêtre, Jéhovah a déclaré qu’ils survivraient à la chute de Jérusalem. Et ils ont survécu. La mention ultérieure de “ Malkiya le fils de Rékab ”, qui a participé à la restauration de Jérusalem sous le gouvernorat de Nehémia, semble en apporter la preuve (Neh. 3:14 ; Jér. 35:18, 19). Parce qu’Ébed-Mélek lui avait fait confiance et qu’il avait soutenu son prophète, Jéhovah lui a promis qu’il survivrait (Jér. 38:11-13 ; 39:15-18). Pareillement, Dieu a promis à Barouk, le compagnon de Jérémie, qu’il recevrait son “ âme pour butin ”. (Jér. 45:1, 5.) Lorsque vous voyez comment ces prophéties se sont accomplies, quelle conclusion en tirez-vous ? À votre avis, comment Jéhovah agira-t-il si vous vous montrez fidèle ? — Lire 2 Pierre 2:9.
Comment les Rékabites, Ébed-Mélek et Barouk ont-ils vérifié la fiabilité des prophéties de Dieu ? Que vous inspirent ces prophéties ?
DES PROPHÉTIES QUI SE SONT RÉALISÉES PLUS TARD
14. En quoi la prophétie concernant Babylone était-elle étonnante ?
14 Dieu avait prédit que Neboukadnetsar conquerrait non seulement Juda, mais également l’Égypte (Jér. 25:17-19). Voilà qui devait paraître plus qu’improbable. L’Égypte était si puissante ! Elle dominait même sur Juda (2 Rois 23:29-35). Après la chute de Jérusalem, certains survivants ont décidé d’aller trouver refuge en Égypte. Jéhovah leur avait pourtant déconseillé de le faire et les avait assurés de sa bénédiction s’ils restaient en Juda. S’ils fuyaient, l’épée qu’ils craignaient les rattraperait en Égypte (Jér. 42:10-16 ; 44:30). Dans ses écrits, Jérémie n’indique pas s’il a été témoin de l’attaque babylonienne sur l’Égypte. Ce qui est sûr, par contre, c’est que, à leur grande stupéfaction, les réfugiés israélites ont bel et bien vu la prophétie se réaliser, lorsque les Babyloniens ont conquis l’Égypte au début du VIe siècle av. n. è. — Jér. 43:8-13.
15, 16. Comment la parole de Dieu relative à la libération de son peuple s’est-elle accomplie ?
15 Jérémie a aussi prophétisé ce qu’il adviendrait du vainqueur de l’Égypte. Un siècle avant que cela ne se produise, il a décrit dans les détails la chute soudaine de Babylone, annonçant que les eaux qui la protégeaient seraient “ desséchées ” et que ses hommes forts ne combattraient pas (Jér. 50:38 ; 51:30). Ces prophéties se sont accomplies à la lettre quand les Mèdes et les Perses ont détourné les eaux de l’Euphrate, ont traversé le lit du fleuve, puis ont pénétré dans la ville, prenant les Babyloniens par surprise. Fait marquant également, la prophétie déclarait que la ville deviendrait un lieu inhabité (Jér. 50:39 ; 51:26). Aujourd’hui encore, le site désolé de la puissante Babylone de jadis témoigne de l’exactitude des prophéties divines.
16 Jéhovah avait aussi annoncé par Jérémie que les Juifs serviraient les Babyloniens 70 ans. Puis Dieu ramènerait ses serviteurs dans leur pays. (Lire Jérémie 25:8-11 ; 29:10.) Pleinement convaincu qu’elle était exacte, Daniel a utilisé cette prophétie pour déterminer quand s’achèveraient “ les dévastations de Jérusalem ”. (Dan. 9:2.) Ezra a écrit quant à lui : “ Pour que s’accomplisse la parole de Jéhovah sortie de la bouche de Jérémie, Jéhovah réveilla l’esprit de Cyrus le roi de Perse ” — autrement dit du conquérant de Babylone — pour qu’il renvoie les Juifs dans leur pays (Ezra 1:1-4). Dès lors, les rapatriés ont pu jouir de la paix et restaurer le vrai culte, comme l’avait prédit Jérémie. — Jér. 30:8-10 ; 31:3, 11, 12 ; 32:37.
17. Quelles sont les deux situations distinctes auxquelles les paroles de Jérémie concernant ‘ les pleurs de Rachel à Rama ’ peuvent s’appliquer ?
17 Jérémie a par ailleurs consigné des prophéties qui concernaient un avenir lointain. Celle-ci, par exemple : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ À Rama on entend une voix, des gémissements et des pleurs amers ; c’est Rachel qui pleure sur ses fils. Elle a refusé d’être consolée au sujet de ses fils, parce qu’ils ne sont plus. ’ ” (Jér. 31:15). Il semble qu’après la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è., des captifs juifs aient été rassemblés dans la ville de Rama, à environ huit kilomètres au nord de la capitale judéenne. Certains y ont peut-être été exécutés. Il est possible que cela ait constitué un premier accomplissement de la prophétie : c’était comme si Rachel pleurait la perte de ses “ fils ”. Cependant, plus de six siècles plus tard, le roi Hérode a fait tuer les petits garçons de Bethléhem. Et l’évangéliste Matthieu a expliqué que ce que Jérémie avait écrit annonçait l’affliction que causerait ce massacre. — Mat. 2:16-18.
Où sont les Édomites aujourd’hui ?
18. Comment la prophétie relative à Édom s’est-elle réalisée ?
18 Une autre prophétie de Jérémie a également connu son accomplissement au Ier siècle de n. è. Jéhovah avait annoncé qu’Édom ferait partie des nations qui subiraient l’invasion des Babyloniens (Jér. 25:15-17, 21 ; 27:1-7). Mais la parole divine allait plus loin : Édom deviendrait comme Sodome et Gomorrhe, ce qui, nous le savons, signifiait qu’elle resterait inhabitée pour toujours, autrement dit qu’elle cesserait d’exister (Jér. 49:7-10, 17, 18). C’est exactement le sort qu’elle a connu. Selon vous, Édom ou les Édomites figurent-ils sur les cartes d’aujourd’hui ? Non. On ne les retrouve pour ainsi dire que dans des livres de l’Antiquité, dans l’histoire biblique ou sur des cartes retraçant cette époque. Flavius Josèphe rapporte que les Édomites ont été contraints à accepter le judaïsme au IIe siècle av. n. è., puis qu’ils ont cessé d’exister en tant que nation après la destruction de Jérusalem en 70 de n. è.
19. Que nous apprend le livre de Jérémie sur la capacité de Dieu à réaliser ce qu’il prédit ?
19 Comme vous avez pu le constater, le livre de Jérémie regorge de prophéties, qui concernent aussi bien des individus que des nations. La plupart d’entre elles se sont déjà réalisées. Ce fait à lui seul devrait vous inciter à vous intéresser au livre de Jérémie et à l’étudier, car il vous convaincra d’une chose au sujet de Jéhovah : il a fait ce qu’il avait projeté. Et il continuera de le faire. (Lire Isaïe 46:9-11.) Voilà qui peut renforcer votre confiance dans ce que la Bible prédit. D’ailleurs, certaines des prophéties transmises par Jérémie s’appliquent à vous et à votre avenir. Attardons-nous sur quelques-unes d’entre elles.
Quelles sont quelques-unes des prophéties de Jérémie qui se sont réalisées après sa mort, et quel intérêt présentent-elles pour vous ?
DES PROPHÉTIES QUI VOUS CONCERNENT
20-22. Pourquoi peut-on dire que les prophéties bibliques, y compris certaines du livre de Jérémie, ont plus d’un accomplissement ?
20 Une prophétie biblique peut connaître plus d’un accomplissement. C’est par exemple le cas de ce qu’a dit Jésus en réponse à la question que lui avaient posée ses disciples à propos du signe de sa “ présence et de l’achèvement du système de choses ”. (Mat. 24:3.) Ses paroles ont eu un accomplissement entre 66 et 70 de n. è., mais il est clair que, sous certains aspects, elles ne se réaliseront que lors de la “ grande tribulation ” à venir sur le présent système de choses méchant. Il s’agira d’une tribulation “ telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, non, et qu’il n’y en aura plus ”. (Mat. 24:21.) Ce principe s’applique aux prophéties rapportées par Jérémie. Certaines ont connu un premier accomplissement en 607 av. n. è., puis un second, bien plus tard, comme dans le cas de la prophétie sur “ Rachel qui pleure ses fils ”. (Jér. 31:15.) En fait, parmi les choses que Jérémie a prédites, il en est qui se rapportent à notre époque, et dont l’accomplissement vous concerne personnellement.
21 C’est ce qu’illustre le livre de la Révélation. Sous inspiration, l’apôtre Jean a fait allusion à des prophéties que Jérémie avait prononcées à propos de la chute de Babylone en 539 av. n. è. Nous trouvons dans la Révélation des parallèles entre cet événement et ce qui se produira à une tout autre échelle. Jérémie a énoncé une prophétie qui se réaliserait à notre époque, et qui annonçait la chute d’un grand empire, l’empire mondial de la fausse religion : “ Babylone la Grande ”. (Rév. 14:8 ; 17:1, 2, 5 ; Jér. 50:2 ; 51:8.) Pour ne pas subir son sort, le peuple de Dieu devrait ‘ sortir d’elle [la fausse religion] ’. (Rév. 18:2, 4 ; Jér. 51:6.) Les eaux de cette “ ville ” — sa population, ou ses fidèles — ‘ s’assécheraient ’. — Jér. 51:36 ; Rév. 16:12.
22 D’autres prophéties doivent encore s’accomplir prochainement : Jéhovah a promis d’exécuter sa vengeance sur la fausse religion pour les mauvais traitements qu’elle a fait subir à ses serviteurs. Il ‘ lui rendra selon tout ce qu’elle a fait ’. (Jér. 50:29 ; 51:9 ; Rév. 18:6.) Au sens figuré, les “ terres ” de la fausse religion seront désertées, désolées. — Jér. 50:39, 40.
23. Quel rétablissement, prédit par Jérémie, a eu lieu au XXe siècle ?
23 Comme vous l’avez sans doute remarqué, les prophéties de Jérémie présentent également des aspects positifs. Ainsi, il a prédit le rétablissement du culte pur sur la terre à notre époque. En effet, la libération des Juifs de la Babylone antique trouve son parallèle dans la libération du peuple de Dieu de la Babylone moderne, Babylone la Grande, qui a eu lieu après l’instauration du Royaume dans les cieux. Jéhovah a ramené son peuple vers le culte pur, ce qui a poussé celui-ci à rendre grâce et à se réjouir. Il a béni les efforts que font ses serviteurs pour aider les autres à rejoindre le vrai culte et à se rassasier sur le plan spirituel. (Lire Jérémie 30:18, 19.) Vous le savez aussi — pour en avoir bénéficié vous-même — Jéhovah a tenu sa promesse en donnant à son peuple des bergers, des hommes spirituellement mûrs qui se soucient du troupeau et le protègent. — Jér. 3:15 ; 23:3, 4.
24. Quelle déclaration saisissante de Jérémie doit encore s’accomplir ?
24 Dans les paroles que Jérémie adressait au peuple de Dieu de jadis, on trouvait à la fois la promesse de choses meilleures pour les fidèles et l’annonce de la destruction pour ceux qui n’accordaient pas de valeur à leurs relations avec Jéhovah. C’est tout aussi vrai aujourd’hui. Comment ne pas percevoir la portée de l’avertissement contenu dans ces mots : “ Les gens tués par Jéhovah en ce jour-là seront d’un bout de la terre jusqu’à l’autre bout de la terre. On ne se lamentera pas sur eux ; on ne les recueillera pas et on ne les enterrera pas. Ils deviendront comme du fumier à la surface du sol. ” — Jér. 25:33.
25. Quelle responsabilité les serviteurs de Dieu ont-ils aujourd’hui ?
25 Incontestablement, comme Jérémie, nous vivons des temps critiques. Et, comme à son époque, la réaction des gens au message divin peut leur valoir la vie ou la mort. Bien entendu, les serviteurs de Dieu d’aujourd’hui ne sont pas des prophètes. Nous ne sommes pas inspirés par Dieu pour ajouter quoi que ce soit aux paroles infaillibles de Jéhovah, compilées dans la Bible. Nous avons toutefois reçu la mission de prêcher la bonne nouvelle du Royaume tous les jours jusqu’à la fin du système de choses (Mat. 28:19, 20). Nous ne voulons pour rien au monde taire à nos semblables ce qui est sur le point d’arriver, ce qui reviendrait à ‘ voler les paroles de Jéhovah ’. (Lire Jérémie 23:30.) Nous sommes bien résolus à ne rien leur ôter de leur force et de leur effet. Nombre des prophéties que Jéhovah a demandé à Jérémie d’annoncer se sont déjà réalisées. Cela nous convainc que celles qui doivent encore s’accomplir sont sûres. Nous avons le devoir de dire à nos contemporains que Dieu fera sans faute ‘ ce qu’il a projeté et ce qu’il a ordonné dès les jours d’autrefois ’. — Lam. 2:17.
Ne ‘ volez pas les paroles de Jéhovah ’ en taisant ce qui est sur le point d’arriver.
26. Quelle prophétie mérite encore d’être examinée ?
26 L’examen de l’activité et des messages prophétiques de Jérémie ne serait pas complet si on omettait de parler de la promesse de Jéhovah d’établir avec ses serviteurs “ une alliance nouvelle ”, dont il écrirait la loi dans leur cœur (Jér. 31:31-33). Cette prophétie et son accomplissement, qui vous concernent directement, feront l’objet du chapitre suivant.
Quelles prophéties du livre de Jérémie se sont réalisées à notre époque ? Quels sentiments vous inspirent celles qui doivent encore s’accomplir ?
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Une source de bienfaits pour vous : la nouvelle allianceDieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE QUATORZE
Une source de bienfaits pour vous : la nouvelle alliance
1. Quelle double mission Jérémie a-t-il remplie ?
JÉHOVAH a confié à Jérémie une double mission. D’une part, il devait ‘ déraciner et abattre, détruire et démolir ’ et, d’autre part, ‘ bâtir et planter ’. Le prophète a rempli la première partie de sa mission en dévoilant la méchanceté des Juifs orgueilleux. Il a fait connaître le jugement que Dieu prononçait sur eux, ainsi que sur Babylone. Mais ses prophéties contenaient aussi un espoir pour l’avenir. Il a annoncé que ce que Jéhovah se proposait de bâtir serait bâti et que ce qu’il prévoyait de planter serait planté. En proclamant par exemple le rétablissement des Juifs dans leur pays, il remplissait la deuxième partie de sa mission. — Jér. 1:10 ; 30:17, 18.
2. Pourquoi Jéhovah a-t-il châtié son peuple, et dans quelle mesure ?
2 Ce rétablissement annoncé par Jérémie ne signifiait pas qu’en attendant Dieu allait ménager son peuple ni qu’il transigerait avec ses normes de justice. Il exécuterait son jugement sur les Juifs rebelles. (Lire Jérémie 16:17, 18.) Du temps de Jérémie, peu d’habitants de Jérusalem ‘ pratiquaient la justice ’ ou ‘ cherchaient la fidélité ’ ; aussi la patience de Jéhovah avait-elle atteint ses limites. “ Je me suis fatigué d’avoir du regret ”, a-t-il déclaré (Jér. 5:1 ; 15:6, 7). Ces Juifs étaient “ retournés aux fautes de leurs ancêtres, les premiers, qui [avaient] refusé d’obéir ” à ses paroles. Ils provoquaient sa colère en ayant des relations adultères avec des faux dieux (Jér. 11:10 ; 34:18). Jéhovah allait corriger son peuple, et même le châtier, “ dans une juste mesure ”. Cette discipline en amènerait peut-être certains à se ressaisir et à revenir vers lui. — Jér. 30:11 ; 46:28.
3. Pourquoi devriez-vous examiner la prophétie relative à la nouvelle alliance ?
3 Par l’intermédiaire de Jérémie, Dieu a prédit quelque chose qui procurerait des bienfaits bien plus larges et bien plus durables : une nouvelle alliance. Alors que nous examinons les écrits prophétiques de Jérémie, nous avons tout lieu de nous attarder sur cette alliance remarquable. Elle devait remplacer l’alliance que Dieu avait contractée avec Israël après l’Exode et dont Moïse avait été le médiateur. (Lire Jérémie 31:31, 32.) Lorsqu’il a institué le Repas du Seigneur, Jésus Christ a parlé de cette nouvelle alliance. Elle mérite donc toute notre attention (Luc 22:20). L’apôtre Paul y a fait référence dans sa lettre aux Hébreux. Il a cité la prophétie de Jérémie et a souligné l’importance de la nouvelle alliance (Héb. 8:7-9). Mais qu’est-ce au juste que cette nouvelle alliance ? Pourquoi est-elle devenue nécessaire ? Qui concerne-t-elle, et comment pouvez-vous personnellement en bénéficier ? C’est ce que nous allons voir.
POURQUOI UNE NOUVELLE ALLIANCE ?
4. À quoi l’alliance de la Loi a-t-elle servi ?
4 Pour comprendre la nouvelle alliance, il faut d’abord cerner la raison d’être de la précédente, l’alliance de la Loi. Celle-ci visait différents objectifs pour la nation qui attendait la Semence promise, laquelle constituerait le moyen de bénir de nombreux humains (Gen. 22:17, 18). En acceptant l’alliance de la Loi, les Israélites sont devenus le “ bien particulier ” de Dieu. Dans le cadre de cette alliance, la tribu de Lévi fournissait des prêtres pour la nation. Lorsqu’il a contracté cette alliance nationale avec Israël au mont Sinaï, Jéhovah a fait allusion à “ un royaume de prêtres et [à] une nation sainte ”, mais il n’a pas dit quand ni comment cela se concrétiserait (Ex. 19:5-8). En attendant, cette alliance montrait clairement que les Israélites étaient incapables de respecter parfaitement la Loi. Elle rendait donc leurs péchés manifestes. Par conséquent, sous la Loi, ils devaient offrir régulièrement des sacrifices pour couvrir leurs péchés. Mais, de toute évidence, il fallait quelque chose de plus : un sacrifice parfait, qu’il ne serait pas nécessaire de renouveler. Oui, il fallait impérieusement que les péchés puissent être pardonnés de façon définitive. — Gal. 3:19-22.
5. Pourquoi Jéhovah a-t-il annoncé l’établissement de la nouvelle alliance ?
5 Nous commençons à discerner pourquoi, alors que l’alliance de la Loi était toujours en vigueur, Dieu a fait prédire à Jérémie l’établissement d’une nouvelle alliance. En raison de son amour et de sa bonté, Jéhovah souhaitait qu’un soulagement permanent soit offert à toutes les nations. Par l’intermédiaire de Jérémie, il a déclaré au sujet des futurs membres de cette alliance : “ Je pardonnerai leur faute, et de leur péché je ne me souviendrai plus. ” (Jér. 31:34). Bien qu’énoncée du temps de Jérémie, cette promesse recèle de merveilleuses perspectives pour tous les humains. Lesquelles ?
6, 7. a) Comment certains vivent-ils leur condition de pécheurs ? b) Pourquoi l’examen de la nouvelle alliance peut-il vous encourager ?
6 Pour l’instant, nous sommes imparfaits. C’est là une réalité à laquelle nous nous heurtons fréquemment. Témoin ce frère qui luttait contre une grave faiblesse. “ Quand je rechutais, raconte-t-il, je m’en voulais terriblement. Je pensais que je n’arriverais jamais à me racheter. J’avais du mal à prier. Je commençais par dire : ‘ Jéhovah, je ne sais pas si tu vas écouter cette prière, mais... ’ ” Certains, qui ont connu de telles rechutes ou commis un péché, ont eu l’impression qu’“ une masse nuageuse ” empêchait leurs prières de parvenir jusqu’à Dieu (Lam. 3:44). D’autres sont hantés pendant des années par le souvenir d’une faute qu’ils ont commise. Des chrétiens, par ailleurs exemplaires, regrettent parfois des propos qu’ils ont tenus. — Jacq. 3:5-10.
7 Aucun de nous ne devrait penser qu’il lui est impossible d’adopter une mauvaise conduite (1 Cor. 10:12). Même l’apôtre Paul avait conscience de ses manquements. (Lire Romains 7:21-25.) Face à cet état de choses, il convient toutefois de se souvenir de la nouvelle alliance. Parmi les engagements qu’il a pris au moyen de la nouvelle alliance, Dieu a notamment promis qu’il ne se souviendrait plus des péchés. Quel soulagement pour nous ! Jérémie a vraiment dû être encouragé d’annoncer une telle chose, et nous pouvons nous-mêmes puiser des encouragements en approfondissant notre compréhension de la nouvelle alliance et de ses bienfaits.
Pourquoi Dieu a-t-il conclu une nouvelle alliance ?
QU’EST-CE QUE LA NOUVELLE ALLIANCE ?
8, 9. Quel prix Jéhovah a-t-il dû payer pour rendre possible le pardon des péchés ?
8 Plus vous connaîtrez Jéhovah, plus vous percevrez à quel point il est bon et miséricordieux envers les humains imparfaits (Ps. 103:13, 14). Lorsqu’il a annoncé l’établissement de la nouvelle alliance, Jérémie a précisé que Jéhovah “ pardonnerai[t] leur faute ” et ne se souviendrait plus de leur péché (Jér. 31:34). Comme on peut l’imaginer, Jérémie a dû se demander comment Dieu pourrait accorder un tel pardon. Il pouvait en tout cas comprendre qu’en parlant d’une nouvelle alliance, Dieu avait à l’esprit un accord ou contrat entre lui et les humains. D’une manière ou d’une autre, au moyen de cette alliance, Jéhovah tiendrait toutes les promesses qu’il avait demandé à Jérémie d’annoncer, y compris ses promesses de pardon. Pour en savoir plus à ce sujet, il faudrait attendre que Dieu en révèle davantage sur son dessein et, notamment, sur le rôle du Messie.
9 Vous avez sans doute déjà vu des parents négliger leurs responsabilités et laisser leurs enfants faire tout ce qu’ils voulaient. Croyez-vous Jéhovah capable d’agir ainsi ? Non, bien sûr. Cela ressort clairement de la façon dont la nouvelle alliance est entrée en vigueur. Dieu ne s’est pas contenté de tirer un trait sur les péchés ; il a scrupuleusement respecté ses propres normes de justice en fournissant une base légale qui lui permettrait de pardonner les péchés, et il a payé pour cela un prix élevé. Vous le comprendrez mieux en lisant ce que Paul a écrit au sujet de la nouvelle alliance. (Lire Hébreux 9:15, 22, 28.) Paul a parlé d’une “ libération par rançon ” et a déclaré qu’“ il n’y a pas de pardon sans que du sang soit répandu ”. Dans le cadre de la nouvelle alliance, il ne s’agissait pas du sang de taureaux ou de béliers, comme c’était le cas sous la Loi. Non, c’est avec le sang de Jésus que la nouvelle alliance a été validée. Grâce à ce sacrifice parfait, Jéhovah pouvait ‘ pardonner la faute et le péché ’ une fois pour toutes (Actes 2:38 ; 3:19). Mais qui serait membre de la nouvelle alliance et obtiendrait ce pardon ? Pas la nation juive. En effet, Jésus a dit que Dieu rejetterait les Juifs qui, sous la Loi, offraient des sacrifices d’animaux, et qu’il se tournerait vers une autre nation (Mat. 21:43 ; Actes 3:13-15). Cette nation s’est révélée être “ l’Israël de Dieu ”, composé de chrétiens oints de l’esprit saint. En termes simples, l’alliance de la Loi a été conclue entre Dieu et l’Israël selon la chair, tandis que la nouvelle alliance a été conclue entre Dieu et l’Israël spirituel, avec Jésus pour médiateur. — Gal. 6:16 ; Rom. 9:6.
10. a) Qui est le “ germe ” de David ? b) Comment les humains peuvent-ils bénéficier de son action ?
10 Jérémie a parlé du Messie à venir comme du “ germe ” de David. C’était là une image tout à fait appropriée. Alors que Jérémie exerçait la fonction de prophète, l’arbre de la dynastie davidique fut coupé. Mais la souche n’était pas morte. Par la suite, Jésus naîtrait de la descendance de David. On pourrait à bon droit l’appeler “ Jéhovah est notre justice ”, ce qui soulignerait tout l’intérêt de Jéhovah pour cette qualité. (Lire Jérémie 23:5, 6.) Jéhovah a permis que son Fils unique-engendré souffre sur la terre et meure. Dès lors — en toute justice — il pouvait appliquer la valeur du sacrifice rédempteur du “ germe ” de David comme base pour le pardon (Jér. 33:15). C’est ce qui a permis à des humains d’être déclarés “ justes pour la vie ” et d’être oints d’esprit saint, et ainsi de devenir parties contractantes de la nouvelle alliance. On trouve une autre preuve de l’attachement de Dieu à la justice dans le fait que d’autres humains, qui ne font pas partie de cette alliance, en bénéficient, comme nous le verrons plus loin. — Rom. 5:18.
“ La loi du Christ ” nous pousse à servir Jéhovah de tout cœur.
11. a) Sur quoi la loi de la nouvelle alliance est-elle écrite ? b) En quoi la loi de la nouvelle alliance intéresse-t-elle les “ autres brebis ” ?
11 Aimeriez-vous connaître d’autres caractéristiques de la nouvelle alliance ? Une différence majeure entre cette alliance et l’alliance de la Loi mosaïque tient à ce sur quoi elles ont été écrites. (Lire Jérémie 31:33.) Les Dix Commandements de l’alliance de la Loi ont été inscrits sur des tablettes de pierre, qui ont finalement disparu. En revanche, selon la prophétie de Jérémie, la loi de la nouvelle alliance serait écrite dans des cœurs et elle ne disparaîtrait pas. Les chrétiens oints, qui sont parties contractantes de la nouvelle alliance, aiment sincèrement cette loi. Qu’en est-il des “ autres brebis ”, qui ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre et qui ne sont pas membres de la nouvelle alliance (Jean 10:16) ? Elles aussi prennent plaisir à la loi de Dieu. En un sens, on peut les comparer aux résidents étrangers qui, en Israël, respectaient la Loi mosaïque et en retiraient des bienfaits. — Lév. 24:22 ; Nomb. 15:15.
12, 13. a) Quelle est la loi de la nouvelle alliance ? b) Pourquoi, sous “ la loi du Christ ”, ne vous sentez-vous pas contraint de servir Dieu ?
12 Que répondriez-vous si l’on vous demandait quelle est cette loi inscrite dans le cœur des chrétiens oints ? Eh bien, cette loi est aussi appelée “ la loi du Christ ”. Elle a d’abord été donnée aux Israélites spirituels, ceux qui font partie de la nouvelle alliance (Gal. 6:2 ; Rom. 2:28, 29). On pourrait la résumer en un mot : amour (Mat. 22:36-39). Comment les chrétiens oints permettent-ils à cette loi de s’écrire dans leur cœur ? De deux façons notamment : en étudiant la Parole de Dieu et en s’approchant de Dieu par la prière. D’ailleurs, ces facettes du vrai culte devraient faire partie intégrante de la vie de tous les vrais chrétiens, même de ceux qui, sans être membres de la nouvelle alliance, veulent néanmoins en bénéficier.
13 “ La loi du Christ ”, c’est aussi “ la loi parfaite, celle de la liberté ” et “ la loi d’un peuple libre ”. (Jacq. 1:25 ; 2:12.) De nombreux humains sont nés autrefois sous la Loi mosaïque, mais personne ne naît membre de la nouvelle alliance, autrement dit sous la loi du Christ. Obéir à la loi du Christ — servir Dieu — est un choix auquel nul ne peut être contraint. Ceux qui font ce choix se réjouissent de savoir que la loi de Dieu peut être écrite dans le cœur et que les bienfaits durables de l’alliance annoncée par Jérémie sont aujourd’hui accessibles aux humains.
Comment Dieu a-t-il rendu possible le pardon grâce à la nouvelle alliance ? Comment vous familiariser avec la loi qui s’inscrit dans les cœurs ?
QUI BÉNÉFICIE DE LA NOUVELLE ALLIANCE ?
14. Qui, à l’évidence, bénéficie aussi de la nouvelle alliance ?
14 En apprenant que les 144 000 font partie de la nouvelle alliance, certains ont peut-être pensé que ceux-là uniquement en retirent des bienfaits. À moins qu’ils n’aient tiré cette conclusion en voyant que seuls les oints ont part aux emblèmes lors du Mémorial annuel de la mort de Christ, où le vin représente le “ sang de l’alliance ”. (Marc 14:24.) Mais n’oubliez pas que les membres de la nouvelle alliance doivent être associés à Jésus et constituer la “ semence ” d’Abraham, au moyen de laquelle toutes les nations seront bénies (Gal. 3:8, 9, 29 ; Gen. 12:3). D’une manière ou d’une autre, grâce à la nouvelle alliance, Jéhovah accomplira sa promesse de bénir tous les humains par le moyen de la “ semence ” d’Abraham.
15. Quel rôle les oints seront-ils amenés à exercer ?
15 Jésus Christ, la partie principale de la semence d’Abraham, remplit la fonction de grand prêtre, et il a fourni le sacrifice parfait qui a rendu possible le pardon des fautes et des péchés. (Lire Hébreux 2:17, 18.) Cela dit, bien avant, Dieu avait annoncé “ un royaume de prêtres et une nation sainte ”. (Ex. 19:6.) Jadis, en Israël, les prêtres étaient issus d’une même tribu, tandis que les rois venaient d’une autre tribu. Comment donc cette nation de rois-prêtres viendrait-elle à l’existence ? L’apôtre Pierre a adressé sa première lettre à des chrétiens sanctifiés par l’esprit (1 Pierre 1:1, 2). Il a parlé d’eux comme d’“ une prêtrise royale, [d’]une nation sainte, [d’]un peuple destiné à être une propriété particulière ”. (1 Pierre 2:9.) Par conséquent, dans le cadre de la nouvelle alliance, les chrétiens oints exerceront la fonction de sous-prêtres. Songez à ce que cela signifie ! Ceux qui officieront comme sous-prêtres auront connu la même chose que nous, qui luttons quotidiennement contre l’influence du péché, qui ‘ règne ’ toujours sur nous (Rom. 5:21). Ils sauront ce que l’on ressent quand on commet des erreurs et qu’on est rongé par la culpabilité. Aux côtés de Christ, ils pourront donc compatir à mesure que nous viendrons à bout de nos tendances pécheresses.
16. Quel encouragement la “ grande foule ” puise-t-elle dans la lecture de Révélation 7:9, 14 ?
16 En Révélation 7:9, 14, les membres de la “ grande foule ” sont “ vêtus de longues robes blanches ”, ce qui dénote un état de pureté devant Dieu. Ils sont formés en ce moment même pour pouvoir survivre à “ la grande tribulation ”. Dès à présent, ils acquièrent donc, dans une certaine mesure, la condition de justes devant Dieu. Ils sont déclarés justes en tant qu’amis de Jéhovah (Rom. 4:2, 3 ; Jacq. 2:23). Quel bonheur ! Si vous faites partie de cette grande foule, soyez certain que Dieu désire vous soutenir, pour autant que vous fournissiez des efforts afin de demeurer pur à ses yeux.
17. En quel sens Jéhovah ne se souvient-il plus des péchés ?
17 Qu’advient-il des péchés de ceux que Dieu approuve ? Rappelons ce que Jéhovah a déclaré par l’intermédiaire de Jérémie : “ Je pardonnerai leur faute, et de leur péché je ne me souviendrai plus. ” (Jér. 31:34). Dieu agit ainsi à l’égard des oints, sur la base du sacrifice de Jésus. Et c’est sur la base de ce même “ sang de l’alliance ” que Dieu peut pardonner les péchés des membres de la grande foule. Que Dieu ne se ‘ souvienne ’ plus des péchés ne signifie pas qu’il est sujet à des trous de mémoire et qu’il est tout bonnement incapable de se souvenir. Cela montre plutôt que, une fois qu’il a administré la discipline voulue et pardonné au pécheur repentant, Jéhovah ‘ jette le péché derrière lui ’. Pensez aux péchés de David impliquant Bath-Shéba et Ouriya. David a été discipliné et a subi les conséquences de sa mauvaise conduite (2 Sam. 11:4, 15, 27 ; 12:9-14 ; Is. 38:17). Mais Dieu n’a pas continué de lui reprocher indéfiniment ses péchés. (Lire 2 Chroniques 7:17, 18.) Comme le stipule la nouvelle alliance, une fois que Jéhovah a pardonné les péchés sur la base du sacrifice de Jésus, il ne s’en souvient plus. — Éz. 18:21, 22.
18, 19. Quelle leçon la nouvelle alliance contient-elle en matière de pardon ?
18 La nouvelle alliance met ainsi en lumière la façon incomparable dont Jéhovah traite les humains pécheurs, qu’il s’agisse des oints qui font partie de l’alliance ou des humains qui ont l’espérance de vivre sur la terre. Vous pouvez être sûr qu’une fois que Jéhovah aura pardonné vos péchés, il n’en fera plus jamais mention. La promesse de Dieu contenue dans la nouvelle alliance nous enseigne donc une leçon. Posez-vous cette question : ‘ Est-ce que je m’efforce d’imiter Jéhovah en ne parlant plus des offenses que je prétends avoir pardonnées ? ’ (Mat. 6:14, 15). Ce principe s’applique à de petites offenses comme à de très graves, telles que l’adultère. Si le chrétien innocent accepte de pardonner à son conjoint repentant, en toute logique, il ne devrait plus ‘ se souvenir ’ du péché. Bien entendu, il ne sera pas toujours facile de ‘ jeter derrière nous ’ les offenses qui nous ont été faites, mais c’est là une façon d’imiter Jéhovaha.
19 Cette leçon s’applique même dans le cas de quelqu’un qui a été excommunié, s’est repenti et a été réintégré. Imaginons qu’il vous ait causé du tort ou vous ait diffamé d’une manière ou d’une autre. Et voilà qu’il est de nouveau admis dans la congrégation. Quelle influence ce que vous lisez en Jérémie 31:34 aura-t-il sur votre état d’esprit et sur votre réaction ? Pardonnerez-vous au transgresseur, et cesserez-vous de parler de ce qu’il a fait (2 Cor. 2:6-8) ? Incontestablement, c’est là quelque chose que tous ceux qui apprécient la nouvelle alliance doivent s’efforcer d’appliquer dans leur vie.
Comment pouvez-vous appliquer la leçon qui ressort de la nouvelle alliance en matière de pardon ?
LES BÉNÉDICTIONS PRÉSENTES ET FUTURES DE LA NOUVELLE ALLIANCE
20. En quoi vous différenciez-vous de bon nombre de Juifs de l’époque de Jérémie ?
20 Du temps de Jérémie, beaucoup de Juifs disaient en quelque sorte : “ Jéhovah ne fera pas de bien, et il ne fera pas de mal. ” (Tse. 1:12). Dans les grandes lignes, ils savaient qui était Jéhovah, mais ils ne pensaient pas que Jéhovah interviendrait ou même qu’il souhaitait les voir se conformer à des normes morales. Vous, en revanche, vous savez que rien n’échappe aux yeux de Dieu. Vous éprouvez pour lui une crainte respectueuse, et vous souhaitez résolument vous abstenir de faire le mal (Jér. 16:17). Vous savez aussi que Jéhovah est un Père bienveillant. Il remarque nos bonnes actions, qu’elles soient vues ou non des autres. — 2 Chron. 16:9.
Ceux qui auront servi Dieu fidèlement seront bénis.
21, 22. Pourquoi n’a-t-on pas besoin de vous dire : “ Connaissez Jéhovah ” ?
21 Revenons à cette particularité de la nouvelle alliance : “ Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, et dans leur cœur je l’écrirai. Oui, je deviendrai leur Dieu [...]. Et ils n’enseigneront plus chacun son compagnon et chacun son frère, en disant : ‘ Connaissez Jéhovah ! ’ car eux tous me connaîtront. ” (Jér. 31:33, 34). Les oints qui se trouvent sur la terre de nos jours ont montré qu’ils avaient la loi de Dieu écrite en eux. Ils aiment les vérités qu’ils trouvent dans la Bible et les préfèrent à n’importe quel enseignement humain. Et c’est avec joie qu’ils ont partagé la connaissance biblique avec ceux qui forment la grande foule. De ce fait, ceux qui ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre ont eux aussi appris à connaître Jéhovah et à l’aimer. Ils se soumettent de bon gré à sa direction et croient en ses promesses. Vous vous reconnaissez sans doute dans cette description. Vous voyez en Jéhovah une personne bien réelle et vous avez des relations étroites avec lui. N’est-ce pas là un bienfait incomparable ?
22 Comment êtes-vous parvenu à renforcer vos relations avec Jéhovah ? Vous vous souvenez très certainement de moments précis où vous avez eu le sentiment qu’il répondait à vos prières. Ce genre d’expériences nous fait apprécier davantage les qualités de notre Dieu. Peut-être avez-vous ressenti son aide lorsque vous est revenu à la mémoire un verset qui vous permettait d’affronter une difficulté. N’oubliez jamais ces moments-là. Continuez d’étudier sa Parole, et la connaissance que vous avez de Dieu ne cessera d’augmenter.
23. Comment le fait de connaître Jéhovah peut-il vous affranchir de sentiments inutilement pesants ?
23 À la nouvelle alliance est associée une autre bénédiction que nous pouvons connaître dès à présent. Le fait de savoir que Jéhovah pardonne conformément à cette alliance peut nous aider à nous affranchir de sentiments de culpabilité persistants. Par exemple, une femme qui s’est fait avorter avant de connaître les normes divines peut se sentir coupable et malheureuse d’avoir délibérément mis un terme à une vie humaine. Certains éprouvent les mêmes sentiments parce qu’ils ont été amenés à tuer en temps de guerre. Le sacrifice rédempteur de Jésus — fondamental dans la nouvelle alliance — garantit le pardon pour ceux qui se repentent sincèrement. Dès lors, ne devrions-nous pas être convaincus que, si Jéhovah a pardonné nos péchés, il considère que l’affaire est close ? Nous n’avons pas à nous appesantir sur les péchés que Jéhovah nous a pleinement pardonnés.
24. Quel encouragement puisez-vous en Jérémie 31:20 ?
24 On trouve une preuve convaincante du pardon de Jéhovah en Jérémie 31:20. (Lire ce verset.) Des dizaines d’années avant l’époque du prophète, Jéhovah a puni le royaume des dix tribus d’Israël (représenté par Éphraïm, sa tribu la plus influente). Ces tribus, coupables d’idolâtrie, ont été emmenées en exil. Mais Dieu restait profondément attaché aux membres de cette nation, et il leur a témoigné une tendre affection. Son peuple était toujours pour lui comme “ un enfant choyé ”. Quand il pensait à son peuple, ses intestins ‘ s’agitaient ’, ce qui signifie que cela l’atteignait au plus profond de lui-même. Ce passage, pris dans le contexte de la nouvelle alliance, illustre à quel point Jéhovah est bon et miséricordieux envers ceux qui se repentent de leur mauvaise conduite.
25. Pourquoi pouvez-vous remercier Jéhovah pour la nouvelle alliance ?
25 La promesse de Jéhovah de pardonner les péchés au moyen de la nouvelle alliance trouvera son plein accomplissement au terme du règne millénaire de Christ. Jésus Christ, secondé par les 144 000 sous-prêtres, aura amené les humains fidèles à la perfection. Après l’épreuve finale, les humains seront des membres à part entière de la famille universelle de Jéhovah. (Lire Romains 8:19-22.) Pendant des siècles, tous auront gémi sous le poids du péché. Mais ils obtiendront alors “ la liberté glorieuse des enfants de Dieu ”, étant affranchis du péché et de la mort. Par conséquent, soyez assurés que, grâce à cette disposition pleine d’amour qu’est la nouvelle alliance, une abondance de bénédictions vous est offerte. Le “ germe ” de David peut vous procurer des bienfaits dès à présent et pour toujours, et vous permettre de connaître le moment où Jéhovah ‘ exercera la justice sur la terre ’. — Jér. 9:24 ; 33:15.
Quels bienfaits la nouvelle alliance vous réserve-t-elle dès à présent et pour l’avenir ?
a La disposition de Dieu à pardonner a été illustrée par le comportement d’Hoshéa envers Gomer. Voir les commentaires relatifs à Hoshéa 2:14-16 dans Vivez en gardant à l’esprit le jour de Jéhovah, pages 128-130.
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“ Je ne peux pas garder le silence ”Dieu nous parle par Jérémie
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CHAPITRE QUINZE
“ Je ne peux pas garder le silence ”
1. Pourquoi Jérémie et les autres prophètes de Jéhovah n’ont-ils pas gardé le silence ?
“ ENTENDEZ la parole de Jéhovah. ” Cette exhortation a commencé à retentir dans les rues et sur les places de Jérusalem à partir de 647 av. n. è. Et le prophète ne s’est jamais essoufflé. Quarante ans plus tard, il continuait de la faire entendre, même une fois la ville détruite (Jér. 2:4 ; 42:15). Le Dieu Tout-Puissant a envoyé des prophètes parce qu’il voulait que les Juifs puissent entendre ses rappels et se repentir. Comme nous l’avons vu précédemment dans ce livre, Jérémie s’est révélé un porte-parole hors du commun. Quand il lui a confié sa mission, Dieu lui a dit : “ Tu dois te lever et leur dire tout ce que moi je t’ordonnerai. Ne sois pas terrifié. ” (Jér. 1:17). La tâche était ardue. Jérémie a souffert physiquement et moralement, mais il se sentait tenu d’accomplir sa mission. “ Mon cœur s’agite en moi, a-t-il déclaré. Je ne peux pas garder le silence. ” — Jér. 4:19.
2, 3. a) Comment les disciples de Jésus ont-ils imité Jérémie ? b) Pourquoi devriez-vous faire de même ?
2 La façon dont Jérémie s’est acquitté de sa mission de prophète a constitué un exemple pour tous les futurs serviteurs de Jéhovah (Jacq. 5:10). Peu après la Pentecôte 33 de n. è., les autorités juives ont arrêté les apôtres Pierre et Jean et leur ont ordonné de cesser de prêcher. Vous connaissez leur réponse : “ Nous ne pouvons cesser de parler des choses que nous avons vues et entendues. ” (Actes 4:19, 20). Après avoir menacé de les traiter plus sévèrement s’ils n’obéissaient pas, les chefs les ont libérés. Là encore, vous savez ce qui s’est passé. Ces hommes fidèles ont continué de prêcher.
3 Ne percevez-vous pas dans les propos de Pierre et de Jean, en Actes 4:20, la même ferveur que celle de Jérémie ? Vous qui êtes ministre de Jéhovah Dieu en ces derniers jours décisifs, vous dites-vous résolument : “ Je ne peux pas garder le silence. ” Voyons comment nous pouvons imiter l’ardeur de Jérémie pour continuer à prêcher la bonne nouvelle, malgré la dégradation des conditions qui nous entourent.
PERSÉVÉRONS MALGRÉ L’INDIFFÉRENCE
4. Quelle réaction était courante à Jérusalem, du temps de Jérémie ?
4 N’êtes-vous pas convaincu que la promesse de Dieu — celle d’un avenir magnifique sous le règne de son Fils — est la meilleure nouvelle que nos contemporains puissent entendre ? Et pourtant, beaucoup, de nos jours, ont la même réaction que les Juifs qui ont dit à Jérémie : “ Pour ce qui est de la parole que tu nous as dite au nom de Jéhovah, nous ne t’écoutons pas. ” (Jér. 29:19 ; 44:16). Jérémie a souvent entendu ce genre de réflexions. C’est aussi le cas des serviteurs de Jéhovah d’aujourd’hui, à qui nombre de gens répondent : “ Ça ne m’intéresse pas. ” L’apathie généralisée pourrait facilement saper le zèle des proclamateurs du Royaume. Que faire si l’indifférence est fréquente dans votre territoire et que certains membres de votre congrégation ou vous-même ayez perdu votre zèle ?
5. a) Comment Jérémie a-t-il réagi face à l’apathie de ses contemporains ? b) Pourquoi ceux qui se montrent indifférents à la bonne nouvelle sont-ils en grand danger ?
5 Intéressons-nous à l’état d’esprit que Jérémie a cultivé face aux habitants de Juda, pour la plupart indifférents. Très tôt au cours de la carrière du prophète, Jéhovah lui a donné un aperçu du jugement qu’il allait exécuter. (Lire Jérémie 4:23-26.) Jérémie a donc compris que la vie de milliers de personnes était en jeu. Il fallait qu’elles entendent ce qu’il avait à leur annoncer et qu’elles agissent en conséquence. Nos contemporains — et donc les habitants de votre territoire — se trouvent dans une situation semblable. À propos de “ ce jour-là ”, le jour où doit s’abattre le jugement de Dieu sur l’actuel monde mauvais, Jésus a déclaré : “ Il viendra sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Tenez-vous donc éveillés, suppliant en tout temps, pour que vous parveniez à échapper à toutes ces choses qui doivent arriver, et à vous tenir debout devant le Fils de l’homme. ” (Luc 21:34-36). Il ressort clairement de ces paroles que ceux qui rejettent la bonne nouvelle sont en grand danger.
6. Pourquoi continuer à prêcher, même à ceux qui ne montrent que peu d’intérêt pour le message que nous prêchons ?
6 En revanche, ceux qui surmontent leur indifférence, qui écoutent la parole de Jéhovah que nous leur annonçons et qui en tiennent compte en retireront des bienfaits inestimables. Dieu offre aux humains la possibilité d’échapper à la destruction et d’entrer dans le monde nouveau. Sous certains aspects, il en allait de même à l’époque de Jérémie : les habitants de Juda avaient le moyen d’échapper à la destruction. (Lire Jérémie 26:2, 3.) Pour les aider, Jérémie les a exhortés pendant des décennies à ‘ écouter ’ et à ‘ revenir ’, à tenir compte de la parole du vrai Dieu. Nous ne savons pas combien se sont repentis et ont changé de conduite en réponse aux avertissements du prophète, mais certains l’ont fait. C’est aussi le cas de beaucoup, de nos jours. Alors que la prédication de la bonne nouvelle se poursuit, nous entendons souvent parler de personnes dont le cœur est devenu réceptif alors qu’elles s’étaient toujours montrées indifférentes. (Voir l’encadré “ De l’indifférence à l’enthousiasme ”, p. 184.) N’est-ce pas là une raison supplémentaire de persévérer dans notre ministère salvateur ?
Pourquoi êtes-vous résolu à prêcher la bonne nouvelle, même face à l’indifférence ?
NOS ADVERSAIRES NE PEUVENT NOUS CAUSER UN TORT IRRÉMÉDIABLE
7. Comment les ennemis de Jérémie ont-ils essayé de le réduire au silence ?
7 Lorsqu’on s’intéresse au ministère de Jérémie, on est frappé de voir le nombre de fois où ses ennemis ont cherché à le réduire au silence. Des faux prophètes l’ont contredit en public (Jér. 14:13-16). Quand il passait dans les rues de Jérusalem, on l’injuriait et on se moquait de lui (Jér. 15:10). Certains de ses ennemis ont cherché par tous les moyens à le discréditer (Jér. 18:18). D’autres se sont livrés à une véritable campagne de diffamation pour détourner les gens sincères des vérités divines qu’il annonçait (Lam. 3:61, 62). A-t-il pour autant baissé les bras ? Au contraire, il a continué de prêcher. Mais comment a-t-il fait ?
8. Quelle a été la réaction de Jérémie au fur et à mesure que ses adversaires durcissaient leurs attaques ?
8 Face à toute cette opposition, l’arme principale de Jérémie était sa confiance en Jéhovah. Au début de son ministère, Dieu lui avait dit qu’il le soutiendrait et le protégerait. (Lire Jérémie 1:18, 19.) Le prophète a eu foi en cette promesse, et Jéhovah ne l’a pas abandonné. Plus les adversaires faisaient pression sur lui et durcissaient leurs attaques, plus il gagnait en hardiesse, en courage et en endurance. Voyons comment ces qualités lui ont été utiles.
9, 10. Quels événements survenus dans la vie de Jérémie devraient vous inciter à la hardiesse ?
9 Un jour, des prêtres et des prophètes rebelles ont traîné Jérémie devant les princes de Juda et ont exigé sa mort. Leurs menaces l’ont-elles paralysé ? Non. Il a si bien réfuté les accusations de ces apostats qu’il a eu la vie sauve. — Lire Jérémie 26:11-16 ; Luc 21:12-15.
10 Souvenez-vous qu’après avoir entendu Jérémie délivrer son message percutant, Pashhour, un fonctionnaire du temple, l’a fait mettre aux ceps. Sans doute pensait-il que cela lui servirait de leçon et qu’à l’avenir le prophète se tiendrait tranquille. Le lendemain, il l’a libéré. Mais Jérémie, malgré les douleurs qu’il devait encore ressentir, lui a annoncé sans détours le jugement de Jéhovah contre lui. Même la torture n’avait pas pu venir à bout du prophète (Jér. 20:1-6) ! Faut-il s’en étonner ? Non. “ Jéhovah était avec moi comme un homme fort et terrifiant, rapporte Jérémie. C’est pourquoi ceux qui me persécutent trébucheront et ne l’emporteront pas. ” (Jér. 20:11). Même face à des adversaires acharnés, il n’a pas cédé à la peur. Sa confiance en Jéhovah était solide. La vôtre peut l’être tout autant.
11, 12. a) Comment Jérémie a-t-il fait preuve de bon sens quand Hanania s’est opposé à lui ? b) Que permettrez-vous peut-être en vous “ contenant sous le mal ” ?
11 Jérémie n’était cependant pas un fanatique. Face à ses ennemis, il savait faire preuve de bon sens et s’éloigner quand c’était nécessaire. Songeons par exemple à la fois où il s’est heurté à Hanania. Ce faux prophète avait contredit publiquement la parole prophétique de Jéhovah. Jérémie l’a repris et a expliqué comment reconnaître un vrai prophète. À ce moment-là, il portait un joug pour montrer qu’il fallait se placer sous l’autorité de Babylone. Hors de lui, Hanania a brisé ce joug. Nul ne savait de quoi il était encore capable. Qu’a donc fait Jérémie ? “ Le prophète s’en alla par son chemin. ” Oui, Jérémie a quitté les lieux. Plus tard, sur l’ordre de Jéhovah, il est revenu et a informé Hanania de ce qui allait arriver : les Juifs seraient réduits en esclavage par le roi de Babylone, et lui, Hanania, trouverait la mort. — Jér. 28:1-17.
12 Il ressort de ce récit inspiré que, lorsque nous prêchons, il convient de faire preuve à la fois de hardiesse et de bon sens. Si notre interlocuteur rejette la pensée des Écritures, se met en colère, et se fait même menaçant, nous pouvons nous excuser poliment et nous diriger vers une autre maison. Il n’y a pas lieu de se disputer avec qui que ce soit au sujet de la bonne nouvelle du Royaume. En nous “ contenant sous le mal ”, nous laissons en quelque sorte la porte entrouverte et permettons à cette personne de recevoir de l’aide lorsque le moment s’y prêtera davantage. — Lire 2 Timothée 2:23-25 ; Prov. 17:14.
Pourquoi est-il très important d’avoir confiance en Jéhovah quand on prêche la bonne nouvelle ? Pourquoi faire preuve à la fois de hardiesse et de bon sens ?
“ N’AIE PAS PEUR ”
13. Pourquoi Jéhovah a-t-il dit à Jérémie : “ N’aie pas peur ”, et quel intérêt cela revêt-il pour nous ?
13 Les serviteurs du vrai Dieu ont souffert des conditions effroyables qui ont précédé la destruction de Jérusalem, en 607 av. n. è. Vous comprendrez dès lors pourquoi Jéhovah a dit à Jérémie : “ N’aie pas peur. ” (Jér. 1:8 ; Lam. 3:57). Et aussi pourquoi il a demandé à son prophète de transmettre à son peuple les mêmes paroles d’encouragement. (Lire Jérémie 46:27.) Que pouvons-nous retenir de ceci ? En ce temps de la fin, particulièrement dangereux, nous pourrions de temps à autre éprouver de la crainte. Écouterons-nous alors Jéhovah, qui nous dit à nous aussi : “ N’aie pas peur. ” Dans le présent ouvrage, nous avons vu comment Dieu a soutenu Jérémie au cours d’une période extrêmement angoissante. Revoyons brièvement ce qui s’est passé, afin d’en tirer une leçon.
14, 15. a) Dans quelle situation périlleuse Jérémie s’est-il trouvé ? b) Comment Jéhovah a-t-il respecté sa promesse de le protéger ?
14 Lorsque l’étau babylonien s’est resserré sur Jérusalem, la population n’a pas tardé à manquer de nourriture et à souffrir de la faim (Jér. 37:21). Comme si la famine ne suffisait pas, Jérémie a été enfermé dans un lieu où il aurait pu trouver la mort. Les princes de Juda avaient exploité la faiblesse du roi Tsidqiya pour faire jeter le prophète dans une citerne profonde et boueuse. D’un point de vue humain, la situation semblait désespérée. Si vous aviez été à la place de Jérémie, n’auriez-vous pas ressenti de la peur ? — Jér. 38:4-6.
15 Jérémie était un simple humain, comme nous. Mais il a eu confiance en Jéhovah, qui avait promis de ne pas l’abandonner. (Lire Jérémie 15:20, 21.) Jéhovah l’a-t-il récompensé ? Les faits l’attestent. Dieu a incité Ébed-Mélek à le sauver, contre la volonté des princes. Avec la permission du roi, Ébed-Mélek a tiré le prophète hors de la citerne et l’a fait échapper à la mort. — Jér. 38:7-13.
16. De quels dangers Jéhovah a-t-il sauvé ceux qui lui étaient fidèles ?
16 Jérémie n’était pas pour autant hors de danger. Lorsqu’Ébed-Mélek avait pris sa défense devant le roi, il avait dit : “ Il mourra là où il est, par suite de la famine. Car il n’y a plus de pain dans la ville. ” (Jér. 38:9). La nourriture se faisait si rare à Jérusalem que certains en étaient réduits au cannibalisme. Mais Jéhovah est intervenu de nouveau pour sauver son prophète. Par son intermédiaire, il a aussi promis à Ébed-Mélek de le protéger (Jér. 39:16-18). Jérémie n’a pas oublié la promesse de Dieu : “ Je suis avec toi pour te délivrer. ” (Jér. 1:8). Avec la protection du Dieu Tout-Puissant, ces deux hommes fidèles n’avaient à craindre ni leurs ennemis ni la faim. Ils ont échappé à la mort dans cette ville condamnée. Que retenir ? Jéhovah avait promis de les protéger, et il a tenu parole. — Jér. 40:1-4.
17. Pourquoi devriez-vous avoir foi dans la promesse de Jéhovah de protéger ses serviteurs ?
17 La prophétie de Jésus concernant l’achèvement du système de choses avance inexorablement vers le terme de son accomplissement. Dans un avenir proche, “ il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles, et sur la terre angoisse des nations, ne sachant que faire [...], tandis que les hommes défailliront par peur et attente des choses venant sur la terre habitée ”. (Luc 21:25, 26.) Il nous faut attendre pour savoir à quoi ressembleront ces signes et quel effet terrifiant ils auront sur beaucoup. Mais quoi qu’il arrive, ne doutez jamais que Jéhovah souhaite sauver son peuple et qu’il en a le pouvoir. En revanche, le sort de ceux qui n’ont pas son approbation sera très différent. (Lire Jérémie 8:20 ; 14:9.) Même si ses serviteurs semblent être dans une situation aussi désespérée que celle de Jérémie au fond de sa citerne sombre et humide, Jéhovah est capable de les secourir ! Les paroles adressées à Ébed-Mélek s’appliqueront tout autant au peuple de Dieu : “ ‘ Vraiment je te ferai échapper, et tu ne tomberas pas par l’épée ; oui, tu auras ton âme pour butin, parce que tu as mis ta confiance en moi ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” — Jér. 39:18.
DES PAROLES ÉCRITES POUR VOUS
18. a) Quelles paroles ont changé définitivement la vie de Jérémie ? b) Quelle importance l’ordre de Jéhovah rapporté en Jérémie 1:7 a-t-il pour vous ?
18 “ Vers tous ceux vers qui je t’enverrai, tu iras ; et tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras. ” (Jér. 1:7). La vie de Jérémie a définitivement changé lorsqu’il a entendu cet ordre de Dieu. À partir de ce moment, sa première préoccupation a été d’annoncer “ la parole de Jéhovah ”. Cette expression revient tout au long de son livre. Dans le dernier chapitre, le prophète rapporte la prise de Jérusalem et l’exil de son dernier roi, Tsidqiya. Jusqu’à ce qu’il ait la conviction d’avoir achevé sa mission, Jérémie a continué d’enseigner le peuple de Juda et de l’exhorter à obéir à Jéhovah.
19, 20. a) Pourquoi le ministère de Jérémie peut-il vous servir de modèle ? b) Quel rapport y a-t-il entre la prédication et le fait d’éprouver de la joie et de la satisfaction ? c) Que vous a apporté l’examen du livre de Jérémie et de celui des Lamentations ?
19 Il existe de nombreux parallèles entre la mission de Jérémie et la prédication accomplie de nos jours par les Témoins de Jéhovah. Comme lui, vous servez Dieu à une époque de jugement. D’autres responsabilités réclament de votre temps et de votre énergie, mais la prédication de la bonne nouvelle est de loin l’œuvre la plus importante à laquelle vous puissiez prendre part dans ce système de choses. Elle vous permet d’exalter le nom de Dieu et de reconnaître son autorité absolue en tant que Souverain de l’univers. (Lire Lamentations 5:19.) Elle vous permet aussi de témoigner aux autres un amour remarquable en les aidant à connaître le vrai Dieu et les conditions nécessaires à leur salut. — Jér. 25:3-6.
20 Au sujet de l’œuvre que Jéhovah lui avait demandé d’accomplir, Jérémie a déclaré : “ Ta parole devient pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur ; car ton nom a été invoqué sur moi, ô Jéhovah Dieu des armées ! ” (Jér. 15:16). Cette joie et cette satisfaction sont offertes à tous ceux que leur cœur pousse à parler au nom du vrai Dieu. C’est là, vous en conviendrez, une bonne raison de continuer à proclamer le message de Jéhovah, à l’exemple de Jérémie.
Comment les exemples de Jérémie et d’Ébed-Mélek peuvent-ils vous aider à être courageux ? Quelle qualité de Jérémie souhaitez-vous imiter dans votre ministère ?
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