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« Suis-moi » : que voulait dire Jésus ?« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE UN
« Suis-moi » : que voulait dire Jésus ?
« Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? »
1-2. Quelle est la plus importante invitation qu’un humain puisse recevoir, et que devrions-nous nous demander ?
QUELLE est l’invitation la plus réjouissante qu’on vous ait faite ? Peut-être pensez-vous à un évènement spécial, comme le mariage de deux personnes qui vous sont chères. Ou bien au jour où on vous a proposé un poste important. Sans doute avez-vous été enthousiasmé, voire honoré, de recevoir cette invitation. Mais savez-vous qu’une invitation bien plus importante vous a été adressée — à vous comme à chacun d’entre nous ? Notre réponse à cette invitation a des conséquences déterminantes sur notre vie. En fait, c’est la décision la plus grave que nous aurons jamais à prendre.
2 Quelle est cette invitation ? Elle émane de Jésus Christ, le Fils unique du Dieu tout-puissant, Jéhovah, et on la trouve dans la Bible. En Marc 10:21, nous lisons ces paroles de Jésus : « Viens, suis-moi. » Cette invitation, Jésus l’adresse en réalité à chacun d’entre nous. Une question s’impose donc : « Allons-nous l’accepter ou la refuser ? » La réponse peut vous sembler évidente. Qui voudrait décliner une aussi magnifique invitation ? Pourtant, c’est ce que font la plupart des gens. Pourquoi ?
3-4. a) Qu’aurait-on pu envier à l’homme qui a interrogé Jésus au sujet de la vie éternelle ? b) Quelles qualités Jésus a-t-il peut-être discernées chez le jeune chef riche ?
3 Arrêtons-nous sur le cas d’un homme qui a reçu cette invitation personnellement voilà 2 000 ans. C’est un homme très respecté. Il possède trois choses communément enviées : la jeunesse, la richesse et le pouvoir. La Bible le décrit en effet comme un « jeune homme » « très riche » portant le titre de « chef » (Matthieu 19:20 ; Luc 18:18, 23). Mais, surtout, ce qu’il a entendu dire au sujet du grand Enseignant, Jésus, lui a plu.
4 La majorité des chefs n’accordent pas à Jésus le respect qu’il mérite (Jean 7:48 ; 12:42). Mais celui-là est différent. La Bible dit : « Alors qu’il [Jésus] se mettait en route, un homme accourut, tomba à genoux devant lui et lui demanda : “Bon Enseignant, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?” » (Marc 10:17). Notez son empressement : il court jusqu’à Jésus à la vue de tous, comme le ferait un pauvre ou un homme du peuple. Puis il s’agenouille respectueusement. Il a donc une certaine humilité et il est conscient de ses besoins spirituels, qualités auxquelles Jésus est sensible (Matthieu 5:3 ; 18:4). Très logiquement, donc, « Jésus le regarda et ressentit de l’amour pour lui » (Marc 10:21). Que va-t-il répondre à sa question ?
Une invitation exceptionnelle
5. Qu’a répondu Jésus au jeune homme riche, et comment savons-nous que la pauvreté n’était pas la « chose » qui manquait à celui-ci ? (voir note).
5 Dieu ayant déjà fourni des indications sur le sujet ô combien ! important de la vie éternelle, Jésus renvoie le jeune homme aux Écritures. Celui-ci assure qu’il observe fidèlement la Loi mosaïque. Mais la prodigieuse perspicacité de Jésus lui permet de voir au-delà des apparences (Jean 2:25). Il discerne chez ce chef un problème spirituel, une grave lacune. « Il te manque une chose », lui dit-il. De quoi s’agit-il ? « Va vendre tout ce que tu as et donne aux pauvres », ajoute-t-il (Marc 10:21). Jésus laisse-t-il entendre qu’il faut être dans l’indigence pour servir Dieu ? Nona. Il pense à quelque chose de bien plus fondamental.
6. Quelle invitation Jésus a-t-il faite au jeune chef riche, et qu’est-ce que la réaction de celui-ci a révélé à propos de son cœur ?
6 Pour rendre manifeste ce qui manque à son interlocuteur, Jésus lui adresse cette invitation exceptionnelle : « Viens, suis-moi. » Rendez-vous compte : le Fils du Très-Haut en personne invite cet homme à le suivre ! La récompense qu’il lui promet dépasse, elle aussi, l’imagination : « Tu auras un trésor dans le ciel. » Le jeune chef riche s’empresse-t-il d’accepter cette incroyable invitation ? Le récit se poursuit ainsi : « L’homme eut de la peine en entendant la réponse de Jésus et il partit tout triste, car il avait beaucoup de propriétés » (Marc 10:21, 22). La condition inattendue posée par Jésus a révélé un défaut dans le cœur de cet homme : il est trop attaché à ses propriétés et, sans doute, au pouvoir et au prestige qui vont avec. Malheureusement, son amour pour ces choses l’emporte de loin sur son amour pour le Christ. C’est donc un amour entier, un amour pouvant aller jusqu’au sacrifice, pour Jéhovah et pour Jésus, qui lui manque. Et à cause de ce manque d’amour, il laisse échapper une occasion unique ! Mais quel rapport cela a-t-il avec vous ?
7. Comment savons-nous que l’invitation de Jésus nous concerne aujourd’hui ?
7 L’invitation de Jésus n’était pas réservée à cet homme ni même à un nombre restreint d’individus. Précédemment, Jésus avait dit : « Si quelqu’un veut me suivre, il doit […] me suivre continuellement » (Luc 9:23). En d’autres termes, n’importe qui peut suivre le Christ s’il le « veut » vraiment, d’autant que Dieu attire les personnes sincères vers son Fils (Jean 6:44). Les paroles de Jésus « Viens, suis-moi » ne s’adressent donc pas uniquement aux riches, ou uniquement aux pauvres, ou aux gens d’une certaine race ou d’une certaine nation, ou aux humains de cette époque-là, mais à tous. Autrement dit : vous êtes concerné. Pourquoi vouloir suivre le Christ ? Et qu’est-ce que cela implique ?
Pourquoi suivre le Christ
8. De quoi tous les humains ont-ils besoin, et pourquoi ?
8 Il y a une grande vérité qu’il nous faut admettre : nous, humains, avons fondamentalement besoin d’être guidés. Certains le contesteront, mais ce besoin est réel. Jéhovah a fait consigner par le prophète Jérémie cette vérité éternelle : « Ô Jéhovah, je sais bien que l’homme ne peut pas trouver son chemin tout seul. Ce n’est pas à l’homme qui marche de diriger ses pas » (Jérémie 10:23). L’homme n’a ni le droit ni la capacité de se gouverner, ce dont témoigne éloquemment l’Histoire (Ecclésiaste 8:9). À l’époque de Jésus, les gens du peuple étaient opprimés, maltraités, égarés par leurs dirigeants, ce qui a fait dire à Jésus fort à propos qu’ils étaient « comme des brebis sans berger » (Marc 6:34). On peut en dire autant de l’humanité aujourd’hui. Tant collectivement qu’individuellement nous avons besoin d’être guidés par quelqu’un qui soit digne de confiance et de respect. Jésus est-il celui-là ? Considérons quelques raisons de répondre par l’affirmative.
9. Qu’est-ce qui distingue Jésus de tous les autres dirigeants ?
9 Premièrement, Jésus a été choisi par Jéhovah Dieu. La plupart des dirigeants humains sont choisis par d’autres humains imparfaits qui sont souvent abusés et qui commettent des erreurs de jugement. Jésus n’a pas été choisi de cette façon, comme le révèle le titre qu’il porte. Les mots « Christ » et « Messie » signifient tous les deux « Oint ». C’est par le Souverain Seigneur de l’univers lui-même que Jésus a été oint, c’est-à-dire spécialement établi dans sa fonction sacrée. Jéhovah Dieu a dit de son Fils : « Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé, qui a mon approbation ! Je mettrai mon esprit sur lui » (Matthieu 12:18). Qui mieux que le Créateur sait de quel genre de dirigeant nous avons besoin ? Sa sagesse étant infinie, nous avons de solides raisons d’avoir confiance dans son choix (Proverbes 3:5, 6).
10. Pourquoi l’exemple laissé par Jésus est-il le meilleur qu’on puisse suivre ?
10 Deuxièmement, Jésus a laissé un exemple parfait qui nous stimule. Un bon dirigeant manifeste des qualités que ses sujets peuvent admirer et imiter. Il gouverne par l’exemple et suscite chez eux l’envie de s’améliorer. Quelles qualités respecteriez-vous le plus chez un dirigeant ? Le courage ? La sagesse ? La compassion ? Que pensez-vous de la persévérance dans les difficultés ? En étudiant la vie de Jésus, vous constaterez qu’il avait toutes ces qualités, et bien d’autres encore. Reflet fidèle de son Père céleste, il possédait toutes les qualités divines dans leur pleine mesure. Il était tout ce qu’un humain parfait pouvait être. La moindre de ses actions et de ses paroles, le moindre des sentiments qu’il a exprimés donnent matière à être imités. Il a laissé, dit la Bible, ‘un modèle pour que nous suivions fidèlement ses traces’ (1 Pierre 2:21).
11. Comment Jésus s’est-il montré « l’excellent berger » ?
11 Troisièmement, le Christ a pleinement été ce qu’il affirmait être : « l’excellent berger » (Jean 10:14). Voilà une image qui était familière à ses auditeurs. Les bergers ne ménageaient pas leur peine pour prendre soin des brebis confiées à leur garde. Un « excellent berger » faisait passer la sécurité et le bien-être du troupeau avant les siens. David, un ancêtre de Jésus, avait été berger dans sa jeunesse. Il avait plus d’une fois risqué sa vie pour défendre ses brebis contre l’attaque d’une bête sauvage (1 Samuel 17:34-36). Jésus a été encore plus loin pour ses disciples. Il a donné sa vie pour eux (Jean 10:15). Combien de dirigeants sont habités d’un tel esprit de sacrifice ?
12-13. a) En quel sens un berger connaît-il ses brebis et ses brebis le connaissent-elles ? b) Pourquoi aimeriez-vous avoir l’excellent Berger pour guide ?
12 Jésus fut « l’excellent berger » dans un autre sens encore. Il a dit un jour : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jean 10:14). Réfléchissez un instant à l’image évoquée ici. Pour un simple observateur, un troupeau de moutons n’est qu’une masse indistincte d’animaux laineux. Le berger, lui, connaît chacune de ses bêtes. Il sait quelles mères vont bientôt avoir besoin de lui pour mettre bas, quels agneaux trop petits et trop faibles pour marcher longtemps doivent encore être portés, quels éléments du troupeau se remettent d’une maladie ou d’une blessure. Mais les brebis aussi connaissent leur berger. Elles reconnaissent sa voix ; elles ne la confondent jamais avec celle d’un autre berger. Quand son appel se fait pressant ou qu’elles y décèlent de l’inquiétude, elles réagissent immédiatement. Où qu’il les mène, elles le suivent. Il sait exactement où les conduire. Il sait trouver l’herbe grasse, les ruisseaux clairs et les pâturages sûrs. Elles sentent qu’elles sont en sécurité sous sa surveillance (Psaume 23).
13 Aimeriez-vous être guidé ainsi ? L’excellent Berger a prouvé qu’il était un guide incomparable pour ses disciples. Il vous promet sous sa direction une vie heureuse et intéressante dès à présent — et pour l’éternité (Jean 10:10, 11 ; Révélation 7:16, 17). Nous avons donc besoin de savoir ce qu’implique exactement suivre le Christ.
Ce que signifie suivre le Christ
14-15. Pour suivre le Christ, pourquoi ne suffit-il pas de se dire chrétien ou d’éprouver un fort attachement pour Jésus ?
14 Des centaines de millions de personnes dans le monde estiment avoir accepté l’invitation du Christ. N’ont-elles pas choisi de porter le nom de chrétiens ? Certaines appartiennent à l’Église de leurs parents. D’autres affirment éprouver un fort attachement pour Jésus et l’acceptent comme leur Sauveur. Mais cela fait-il d’elles des disciples du Christ ? Est-ce à cela que Jésus pensait quand il nous a invités à le suivre ? Loin de là !
15 Considérez la chrétienté, cet ensemble de nations dont la plupart des citoyens se déclarent chrétiens. Reflète-t-elle les enseignements de Jésus Christ ? N’observe-t-on pas dans ces pays autant de haine, d’oppression, de criminalité et d’injustice que dans le reste du monde ?
16-17. Qu’est-ce qui manque souvent aux chrétiens de nom, et qu’est-ce qui distingue les véritables disciples du Christ ?
16 Selon Jésus, ce n’est pas seulement à leurs propos ou à ce qu’ils prétendraient être qu’on reconnaîtrait ses vrais disciples, mais surtout à leurs actes. Il a dit par exemple : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur”, qui entreront dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est au ciel » (Matthieu 7:21). Pourquoi tant de ceux qui affirment avoir Jésus pour Seigneur ne font-ils pas la volonté de son Père ? Rappelez-vous le jeune chef riche. « Il […] manque une chose » également à la plupart de ces chrétiens de nom : un amour sans partage pour Jésus et pour Celui qui l’a envoyé.
17 Comment cela ? Des millions de croyants n’affirment-ils pas aimer le Christ ? Indéniablement. Mais l’amour pour Jésus et pour Jéhovah ne s’arrête pas aux mots. Jésus a dit : « Si quelqu’un m’aime, il obéira à ma parole » (Jean 14:23). Et s’exprimant de nouveau en qualité de berger, il a déclaré : « Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent » (Jean 10:27). Ainsi, la pierre de touche de notre amour pour le Christ, ce ne sont pas seulement nos paroles ni nos sentiments, mais surtout nos actions.
18-19. a) Quel effet ce que nous apprenons sur Jésus devrait-il avoir sur nous ? b) Quel est le but de ce livre, et quelle sera son utilité pour ceux qui se considèrent depuis longtemps comme disciples du Christ ?
18 Cela étant, les actions ne partent pas de rien. Elles sont l’expression de ce que nous sommes intérieurement. C’est donc notre personne intérieure qu’il faut commencer par travailler. Jésus a dit : « Ceci signifie la vie éternelle : qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3). En acquérant la connaissance exacte sur Jésus et en en faisant l’objet de notre méditation, nous nourrirons notre cœur. Nous verrons alors notre amour pour Jésus croître, ce qui stimulera notre désir de le suivre jour après jour.
19 C’est là qu’intervient le présent livre. Son but n’est pas de raconter la vie et le ministère de Jésus, mais d’expliquer ce que signifie suivre ses tracesb. Il nous aidera également à nous regarder dans le miroir des Écritures et à nous demander : « Suis-je vraiment en train de suivre Jésus ? » (Jacques 1:23-25). Peut-être vous considérez-vous depuis longtemps comme une brebis soumise à la direction de l’excellent Berger. Mais vous conviendrez qu’on trouve toujours à s’améliorer. « Examinez-vous sans cesse pour voir si vous êtes dans la foi, nous recommande la Bible, vérifiez sans cesse ce que vous êtes vous-mêmes » (2 Corinthiens 13:5). Il vaut la peine de vérifier que nous nous laissons effectivement guider par Jésus, l’excellent Berger plein d’amour établi par Jéhovah lui-même.
20. Qu’allons-nous examiner dans le chapitre suivant ?
20 Nous espérons que l’étude de ce livre renforcera votre amour pour Jésus et pour Jéhovah. Si cet amour domine votre existence, vous connaîtrez une paix et un contentement sans pareils dans ce monde moribond, et vous pourrez louer Jéhovah éternellement, lui qui nous a donné l’excellent Berger. Il va de soi que notre étude du Christ doit reposer sur des bases solides. Il convient donc qu’au chapitre 2 nous examinions le rôle de Jésus dans le projet universel de Jéhovah.
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« Le chemin, la vérité et la vie »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE DEUX
« Le chemin, la vérité et la vie »
« Suis-moi. »
1-2. Pourquoi nous serait-il impossible d’avoir accès auprès de Jéhovah tout seuls, et qu’est-ce que Jésus Christ fait pour nous sous ce rapport ?
VOUS êtes-vous déjà perdu ? Vous est-il arrivé par exemple de ne pas trouver votre route en allant pour la première fois chez un ami ou un parent, et de demander votre chemin ? Qu’avez-vous ressenti si, au lieu de simplement vous donner des indications, quelqu’un vous a proposé gentiment : « Vous n’avez qu’à me suivre. Je vais vous y emmener. » N’avez-vous pas été soulagé ?
2 C’est en quelque sorte ce que Jésus Christ fait pour nous. Seuls, nous ne pourrions pas avoir accès auprès de Dieu. À cause du péché héréditaire et de l’imperfection, les humains sont en effet comme perdus, « éloignés de la vie qui relève de Dieu » (Éphésiens 4:17, 18). Il nous faut donc de l’aide pour trouver notre chemin. Or Jésus, notre Modèle, ne se contente pas de nous fournir des conseils et des indications. Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, il adresse à chacun de nous cette invitation bienveillante : « Viens, suis-moi » (Marc 10:21). Et pour nous convaincre de l’accepter, il précise : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne peut aller vers le Père si ce n’est par moi » (Jean 14:6). Considérons quelques-unes des raisons pour lesquelles on ne peut aller vers le Père que par le Fils. Puis, avec ces raisons présentes à l’esprit, nous verrons en quel sens Jésus est vraiment « le chemin, la vérité et la vie ».
Un rôle central dans le projet de Jéhovah
3. Pourquoi l’accès auprès de Dieu se fait-il par Jésus ?
3 Si l’accès auprès de Dieu se fait par Jésus, c’est d’abord et surtout parce que Jéhovah a jugé bon de confier à son Fils un rôle capitala. Il a fait de lui le personnage central, la clé de voûte, de tous ses projets (2 Corinthiens 1:20 ; Colossiens 1:18-20). Pour comprendre la place essentielle qu’occupe le Fils, il faut revenir à ce qui s’est passé dans le jardin d’Éden, quand le premier couple humain a rejoint Satan dans sa rébellion contre Jéhovah (Genèse 2:16, 17 ; 3:1-6).
4. Quelle question la rébellion en Éden a-t-elle soulevée, et qu’a décidé de faire Jéhovah pour la régler ?
4 Cette rébellion a soulevé une question de portée universelle : celui qui porte le nom Jéhovah est-il vraiment saint, bon, juste et plein d’amour dans tout ce qu’il fait ? Pour répondre à cette question cruciale, Jéhovah a décidé que l’un de ses fils angéliques parfaits viendrait sur la terre. Sa mission serait de la plus haute importance, puisqu’il devrait donner sa vie afin de sanctifier le nom de son Père et de servir de rançon pour sauver les humains. En restant fidèle jusqu’à la mort, il permettrait d’annuler tous les effets funestes de la rébellion de Satan (Hébreux 2:14, 15 ; 1 Jean 3:8). Or Jéhovah disposait de millions et de millions de fils angéliques parfaits (Daniel 7:9, 10). Auquel allait-il confier une mission d’une telle portée ? Son choix s’est fixé sur son « Fils unique » ; c’est lui qui devint plus tard Jésus Christ (Jean 3:16).
5-6. Comment Jéhovah a-t-il montré qu’il avait confiance en son Fils, et sur quoi cette confiance reposait-elle ?
5 Ce choix n’avait rien de surprenant, car Jéhovah avait la plus grande confiance en son Fils unique. Il a annoncé des siècles à l’avance que celui-ci lui resterait fidèle sur la terre malgré toutes sortes de souffrances (Isaïe 53:3-7, 10-12 ; Actes 8:32-35). Voyez-vous ce que cela implique ? Comme toutes les autres créatures intelligentes, le Fils possédait le libre arbitre, autrement dit la capacité de choisir ce qu’il ferait. Mais Jéhovah avait une telle confiance en lui qu’il avait prévu sa fidélité. Sur quoi cette confiance reposait-elle ? En un mot, sur la connaissance. Jéhovah connaît son Fils intimement ; il sait à quel point il veut lui plaire (Jean 8:29 ; 14:31). Le Fils aime son Père, et le Père aime son Fils (Jean 3:35). Cet amour mutuel a forgé entre eux un lien indestructible d’unité et de confiance (Colossiens 3:14).
6 Compte tenu du rôle important que joue le Fils, de la confiance que le Père lui témoigne et de l’amour qui les unit, faut-il s’étonner qu’on ne puisse avoir accès auprès de Dieu que par Jésus ? Mais il y a une autre raison pour laquelle seul le Fils peut nous mener au Père.
Seul le Fils connaît vraiment le Père
7-8. Pourquoi Jésus pouvait-il dire à bon droit que personne ne connaît vraiment le Père « sauf le Fils » ?
7 Pour avoir accès auprès de Jéhovah, nous devons respecter certaines conditions (Psaume 15:1-5). Or, qui mieux que le Fils connaît ces conditions et sait comment avoir l’approbation du Père ? Jésus a dit : « Mon Père m’a confié toutes choses. Personne ne connaît vraiment le Fils, sauf le Père. Et personne ne connaît vraiment le Père, sauf le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler » (Matthieu 11:27). Voyons pourquoi il pouvait dire à bon droit et sans exagération que personne ne connaît vraiment le Père « sauf le Fils ».
8 « Premier-né de toute création », le Fils bénéficie d’une intimité sans pareille avec Jéhovah (Colossiens 1:15). Imaginez la force que peut avoir le lien qui s’est tissé entre eux au cours de la période incommensurable qui a séparé le tout premier acte de création et la venue à l’existence des autres esprits, période où le Père et le Fils n’étaient que tous les deux (Jean 1:3 ; Colossiens 1:16, 17). Songez à la situation privilégiée qui était celle du Fils quand il s’imprégnait des pensées du Père, qu’il s’ouvrait à sa volonté, à ses normes, à ses manières d’agir. Vraiment, il n’est pas exagéré de dire que Jésus connaît son Père mieux que n’importe qui. Cette intimité lui a permis de le révéler comme personne n’aurait pu le faire.
9-10. a) De quelles façons Jésus a-t-il révélé son Père ? b) Que devons-nous faire pour avoir l’approbation de Jéhovah ?
9 Les enseignements de Jésus reflétaient une intelligence aiguë de ce que Jéhovah pense, ressent et attend de ses adorateursb. Mais Jésus a révélé son Père d’une autre manière importante. « Celui qui m’a vu a vu le Père aussi », a-t-il affirmé (Jean 14:9). En tout ce qu’il disait et faisait, il imitait son Père à la perfection. Par conséquent, lorsque la Bible nous le montre enseignant avec des paroles puissantes et pleines de charme, guérissant des malades par compassion ou se laissant aller aux larmes par empathie, nous pouvons nous représenter Jéhovah en train d’agir de même (Matthieu 7:28, 29 ; Marc 1:40-42 ; Jean 11:32-36). Les voies et la volonté du Père nous sont révélées à la perfection par les paroles et les actions du Fils (Jean 5:19 ; 8:28 ; 12:49, 50). Dès lors, pour avoir l’approbation de Jéhovah, il nous faut suivre les enseignements de Jésus et imiter son exemple (Jean 14:23).
10 Puisque Jésus connaît Jéhovah intimement et qu’il l’imite à la perfection, il est normal que Jéhovah ait décidé que Jésus serait le moyen d’avoir accès auprès de lui. Maintenant que nous savons pourquoi nous ne pouvons venir vers Jéhovah que par Jésus, voyons ce que Jésus a voulu dire par ces mots : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne peut aller vers le Père si ce n’est par moi » (Jean 14:6).
« Je suis le chemin »
11. a) Pourquoi est-ce uniquement par Jésus que nous pouvons nouer une relation avec Dieu et avoir son approbation ? b) Comment les paroles consignées en Jean 14:6 soulignent-elles le caractère unique de la position de Jésus ? (voir note).
11 Qu’implique précisément pour nous le fait qu’on ne puisse avoir accès auprès de Dieu sans passer par Jésus ? Jésus est « le chemin », car c’est par lui, et par lui seul, que nous pouvons nouer une relation avec Dieu et avoir son approbation. Pourquoi en est-il ainsi ? En mourant fidèle, Jésus a donné sa vie en sacrifice rédempteur (Matthieu 20:28). Sans cette rançon, il nous serait impossible d’avoir accès auprès de Dieu. Le péché crée en effet une barrière entre les humains et lui, car sa sainteté lui interdit d’approuver le péché (Isaïe 6:3 ; 59:2). Or le sacrifice de Jésus a ôté cette barrière ; il a fourni ce qui était nécessaire pour couvrir le péché, pour se réconcilier avec Dieu (Hébreux 10:12 ; 1 Jean 1:7). En acceptant cette disposition divine, dont le Christ est l’élément essentiel, et en exerçant la foi en elle, nous pouvons obtenir la faveur de Jéhovah. C’est le seul et unique moyen de ‘nous réconcilier avec Dieuc’ (Romains 5:6-11).
12. En quels différents sens Jésus est-il « le chemin » ?
12 Jésus est aussi « le chemin » en ce qui concerne la prière. C’est par lui exclusivement que nous pouvons prier Jéhovah avec l’assurance que nos requêtes sincères seront entendues favorablement (1 Jean 5:13, 14). Jésus lui-même a dit : « Si vous demandez quelque chose au Père, il vous le donnera en mon nom. […] Demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit complète » (Jean 16:23, 24). Nous pouvons donc, au nom de Jésus, avoir accès auprès de Dieu par la prière et l’appeler « notre Père » (Matthieu 6:9). Jésus est « le chemin » dans un autre sens encore : par son exemple. Comme nous l’avons indiqué précédemment, Jésus a imité son Père à la perfection. Il nous montre donc par son exemple comment vivre de manière à plaire à Jéhovah. Ainsi, pour avoir accès auprès de Jéhovah, nous devons marcher sur les traces de Jésus (1 Pierre 2:21).
« Je suis la vérité »
13-14. a) En quel sens Jésus disait-il la vérité ? b) Que devait faire Jésus pour être « la vérité », et pourquoi ?
13 Jésus a toujours dit la vérité à propos de la parole prophétique de son Père (Jean 8:40, 45, 46). On n’a jamais trouvé de tromperie dans sa bouche (1 Pierre 2:22). Même ses opposants reconnaissaient que ‘ce qu’il enseignait à propos de Dieu était en accord avec la vérité’ (Marc 12:13, 14). Cependant, quand Jésus a dit : « Je suis […] la vérité », il n’entendait pas simplement par là qu’il faisait connaître la vérité en parlant, en prêchant et en enseignant. Ce n’était pas qu’une question de paroles !
14 Rappelez-vous que, des siècles à l’avance, Jéhovah avait inspiré des rédacteurs de la Bible pour qu’ils mettent par écrit des dizaines et des dizaines de prophéties à propos du Messie, ou Christ. Ces prophéties portaient sur des aspects précis de sa vie, de son ministère et de sa mort. De plus, la Loi mosaïque contenait des ombres, des modèles prophétiques, qui s’appliquaient au Messie (Hébreux 10:1). Jésus resterait-il fidèle jusqu’à la mort, accomplissant de ce fait tout ce qui avait été prophétisé à son sujet ? C’est alors seulement qu’il serait prouvé que Jéhovah est le Dieu des vraies prophéties. Un poids énorme pesait sur les épaules de Jésus. Par sa manière de vivre — le moindre de ses mots, le plus infime de ses actes —, Jésus a fait passer les modèles prophétiques à l’état de vérités (2 Corinthiens 1:20). Ainsi, Jésus était bel et bien « la vérité ». C’était comme si la vérité de la parole prophétique de Jéhovah s’était incarnée en sa personne (Jean 1:17 ; Colossiens 2:16, 17).
« Je suis la vie »
15. Que signifie exercer la foi dans le Fils, et quelles perspectives cela offre-t-il ?
15 Jésus est « la vie », car c’est uniquement par lui que nous pouvons recevoir la vie, c’est-à-dire « la vraie vie » (1 Timothée 6:19). La Bible dit : « Celui qui exerce la foi dans le Fils a la vie éternelle ; celui qui désobéit au Fils n’aura pas la vie, et la colère de Dieu ne s’écartera pas de lui » (Jean 3:36). Que signifie exercer la foi dans le Fils de Dieu ? C’est avoir la conviction de ne pouvoir obtenir la vie sans lui. C’est aussi démontrer sa foi par des œuvres, continuer à apprendre de Jésus et faire de son mieux pour suivre les enseignements et l’exemple qu’il a laissés (Jacques 2:26). Voilà comment la foi dans le Fils de Dieu mène à la vie éternelle — vie immortelle au ciel en tant que créatures spirituelles pour un « petit troupeau » de chrétiens oints de l’esprit, et vie humaine parfaite dans un paradis terrestre pour « une grande foule » d’« autres brebis » (Luc 12:32 ; 23:43 ; Révélation 7:9-17 ; Jean 10:16).
16-17. a) Comment Jésus sera-t-il « la vie » même pour ceux qui sont morts ? b) De quoi pouvons-nous être sûrs ?
16 Qu’en est-il des morts ? Pour eux aussi, Jésus est « la vie ». Juste avant de relever son ami Lazare de la mort, il a dit à Marthe, la sœur de Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui exerce la foi en moi, même s’il meurt, reprendra vie » (Jean 11:25). Jéhovah a remis à son Fils « les clés de la mort et de la Tombe », autrement dit il lui a donné le pouvoir de ressusciter les morts (Révélation 1:17, 18). Grâce à ces clés, Jésus glorifié ouvrira les portes de la tombe commune aux humains et libérera tous ceux qui y sont retenus (Jean 5:28, 29).
17 « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Par cette déclaration simple, Jésus a résumé l’objectif de sa vie et de son ministère sur la terre. Ces paroles revêtent une grande signification pour nous aujourd’hui. Car n’oublions pas que Jésus a ajouté : « Personne ne peut aller vers le Père si ce n’est par moi » (Jean 14:6). Les paroles de Jésus sont aussi importantes de nos jours que lorsqu’il les a prononcées. Nous pouvons donc être sûrs que, si nous suivons Jésus, nous ne nous perdrons jamais. Lui, et lui seul, nous montrera le chemin qui va « vers le Père ».
Qu’allez-vous faire ?
18. Qu’exige être un authentique disciple de Jésus ?
18 Compte tenu du rôle capital joué par Jésus et de sa connaissance intime du Père, nous avons tout lieu de suivre le Fils. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, être un authentique disciple de Jésus exige des actes, pas seulement des paroles ou des sentiments. Suivre le Christ, c’est se conformer en tout à ses enseignements et à son exemple (Jean 13:15). Le livre que vous avez sous les yeux va vous y aider.
19-20. Dans ce livre, qu’est-ce qui vous aidera à suivre le Christ ?
19 Dans les chapitres suivants, nous allons nous livrer à une étude approfondie de la vie et du ministère de Jésus. Ce livre est divisé en trois parties. La première nous donnera une vue d’ensemble des qualités et des manières d’agir de Jésus. La deuxième mettra en évidence le zèle avec lequel il prêchait et enseignait. La troisième nous montrera comment il a manifesté l’amour. À partir du chapitre 3 figure un encadré intitulé « Comment pouvez-vous suivre Jésus ? ». Les textes bibliques et les questions qu’il contient nous aideront à méditer sur la façon dont nous pouvons imiter Jésus en paroles et en actes.
20 Grâce à Jéhovah Dieu, vous n’êtes pas condamné à rester éloigné de lui, perdu, à cause du péché héréditaire. Bien que cela lui ait coûté énormément, Jéhovah, dans son amour, a envoyé son Fils nous montrer comment entrer en relation avec lui, le Père, et avoir son approbation (1 Jean 4:9, 10). Puissiez-vous vous sentir poussé, pour ne pas dire obligé, à répondre à cet immense amour en acceptant activement l’invitation de Jésus : « Suis-moi » (Jean 1:43).
a L’importance du rôle tenu par le Fils se mesure notamment aux nombreux noms et titres prophétiques qui lui sont donnés dans la Bible (voir encadré « Quelques titres attribués à Jésus Christ »).
b Voir, par exemple, Matthieu 10:29-31 ; 18:12-14, 21-35 ; 22:36-40.
c En Jean 14:6, l’utilisation du pronom personnel « je » et de l’article défini « le » souligne le caractère unique de la position de Jésus, c’est-à-dire le chemin, le seul par lequel nous pouvons avoir accès auprès du Père.
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« Je suis humble »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE TROIS
« Je suis humble »
« Regarde ! Ton roi vient vers toi. »
1-3. De quelle façon Jésus a-t-il fait son entrée à Jérusalem, et pourquoi certains ont-ils été surpris ?
JÉRUSALEM est en effervescence. On annonce l’arrivée d’un personnage important ! À l’extérieur de la ville, la foule se masse le long de la route. Elle est impatiente d’accueillir cet homme dont on dit qu’il est un héritier du roi David et le chef légitime d’Israël. Certains apportent des feuilles de palmiers qu’ils agiteront pour le saluer ; d’autres étendent leurs vêtements et des branchages sur le sol en guise de tapis (Matthieu 21:7, 8 ; Jean 12:12, 13). Beaucoup sans doute se demandent à quoi va ressembler son entrée.
2 Peut-être s’attendent-ils à un déploiement de faste. Ce ne serait pas la première fois. Absalon, le fils de David qui s’était proclamé roi, n’avait-il pas 50 hommes qui couraient devant son char ? (2 Samuel 15:1, 10). À Rome, Jules César n’avait-il pas conduit un cortège triomphal en haut du Capitole, entouré d’une escorte de 40 éléphants portant des lampes ? Or le personnage que les habitants de Jérusalem attendent est quelqu’un de bien plus important. Qu’ils en soient conscients ou pas, il s’agit du Messie, le plus grand homme de tous les temps. Mais quand le futur roi apparaît, nombre d’entre eux sont surpris.
3 Pas de char, pas de coureurs ni de chevaux — et encore moins d’éléphants. Jésus monte une humble bête de somme, un ânea. Aucune parure élaborée pour lui ou pour sa monture. Pas de selle richement décorée ; juste quelques vêtements que les proches disciples de Jésus ont étalés sur le dos de l’animal. Pourquoi Jésus a-t-il décidé d’entrer à Jérusalem d’une manière aussi simple alors que des hommes beaucoup moins éminents ont tenu à être accueillis en grande pompe ?
4. Qu’annonçait la Bible à propos de la manière dont le Roi messianique ferait son entrée à Jérusalem ?
4 Jésus accomplit là une prophétie : « Sois très joyeuse […] ! Pousse des cris de triomphe, ô fille de Jérusalem ! Regarde ! Ton roi vient vers toi. Il est juste et il sauve. Il est humble, monté sur un âne » (Zacharie 9:9). Cette prophétie annonçait que l’Oint de Dieu, le Messie, se ferait connaître aux habitants de Jérusalem en tant que Roi divinement établi. De plus, la manière même dont il le ferait — notamment le choix de sa monture — révélerait chez lui une belle qualité de cœur : l’humilité.
5. Qu’y a-t-il d’émouvant à réfléchir à l’humilité de Jésus, et pourquoi est-il capital que nous apprenions à imiter Jésus à cet égard ?
5 L’humilité de Jésus est l’une de ses qualités les plus attirantes, mais aussi l’une des plus émouvantes. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, seul Jésus est « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14:6). Aucun des milliards d’humains ayant vécu sur terre n’a eu autant d’importance que le Fils de Dieu. Pourtant, il n’a jamais manifesté la moindre trace de l’orgueil ou de la suffisance dont sont pétris une multitude d’humains imparfaits. Pour suivre le Christ, nous devons combattre la tendance à l’orgueil (Jacques 4:6). N’oublions pas que Jéhovah a ce défaut en horreur. Il est donc capital que nous apprenions à imiter l’humilité de Jésus.
Une humilité de longue date
6. Qu’est-ce que l’humilité, et comment Jéhovah savait-il que le Messie serait humble ?
6 L’humilité se caractérise par l’absence d’orgueil. Qualité de cœur avant tout, elle se révèle à travers les paroles, la conduite et la façon de traiter autrui. Comment Jéhovah a-t-il pu prévoir l’humilité du Messie ? Il savait que son Fils reflétait sa propre humilité (Jean 10:15). Il l’avait d’ailleurs vu à l’œuvre. En quelles circonstances ?
7-9. a) En quoi Michel a-t-il fait preuve d’humilité dans son différend avec Satan ? b) Comment les chrétiens peuvent-ils imiter l’humilité de Michel ?
7 Le livre de Jude illustre de façon frappante l’humilité de Jésus : « Quand l’archange Michel a eu un différend avec le Diable et débattait au sujet du corps de Moïse, il n’a pas osé porter contre lui un jugement en termes insultants, mais il a dit : « Que Jéhovah te réprimande ! » (Jude 9). Le nom Michel désigne Jésus, avant et après sa vie sur terre, dans son rôle d’archange, c’est-à-dire de chef des armées angéliques de Jéhovahb (1 Thessaloniciens 4:16). Remarquez comment Michel a réglé son différend avec Satan.
8 Le récit de Jude ne dit pas ce que Satan voulait faire du corps de Moïse. Mais il est clair qu’il avait en tête quelque projet ignoble, peut-être l’utilisation de la dépouille de cet homme fidèle dans le cadre du faux culte. Tout en s’opposant au plan de Satan, Michel a fait preuve d’une remarquable maîtrise de soi. Satan méritait d’être réprimandé, mais à l’époque Michel n’avait pas encore reçu « tout le jugement » ; il a donc estimé que seul Jéhovah Dieu était en droit d’infliger une telle réprimande (Jean 5:22). En sa qualité d’archange, Michel avait une grande autorité. Pourtant, il s’en est remis humblement à Jéhovah, sans chercher à s’arroger un pouvoir plus important. À l’humilité, il a ainsi ajouté la modestie, qualité de celui qui est conscient de ses limites.
9 Ce n’est pas sans raison que Dieu a fait consigner cet épisode par Jude. À l’époque, en effet, des chrétiens manquaient fâcheusement d’humilité. Avec orgueil, ils ‘parlaient en mal de toutes les choses qu’en réalité ils ne comprenaient pas’ (Jude 10). Qu’il est facile, du fait de notre imperfection, de laisser l’orgueil prendre le dessus ! Comment réagissons-nous lorsque nous ne comprenons pas quelque chose dans l’assemblée, une décision du collège des anciens par exemple ? Ne manquerions-nous pas d’humilité si nous tenions des propos négatifs, voire critiques, alors que nous n’avons pas tous les éléments en main ? Imitons plutôt Michel, c’est-à-dire Jésus, en nous abstenant de porter un jugement à propos de questions sur lesquelles Dieu ne nous a pas donné autorité.
10-11. a) Qu’y a-t-il de remarquable dans le fait que le Fils de Dieu a accepté de venir sur la terre ? b) Comment pourrions-nous imiter l’humilité de Jésus ?
10 Le Fils de Dieu a également fait preuve d’humilité en acceptant de venir sur la terre. Réfléchissez à ce qu’il a dû laisser. Il était l’archange. Il était aussi « la Parole » — le Porte-parole de Jéhovah (Jean 1:1-3). Il résidait au ciel, la « grandiose demeure de sainteté et de gloire » de Jéhovah (Isaïe 63:15). Néanmoins, « il s’est dépouillé lui-même, il a pris la forme d’un esclave et il est devenu un humain » (Philippiens 2:7). Songez encore à tout ce qu’a impliqué sa mission sur terre : le transfert de sa vie dans le ventre d’une vierge juive, son développement pendant neuf mois, sa naissance comme bébé humain sans défense dans la famille d’un modeste charpentier ; il a appris à marcher, a été un petit garçon puis un adolescent. Bien que parfait, pendant toute son enfance il est resté soumis à des parents imparfaits (Luc 2:40, 51, 52). Quelle humilité remarquable !
11 Pouvons-nous imiter son humilité en acceptant de bon gré des formes de service qui peuvent paraître ingrates ? Prêcher la bonne nouvelle du royaume de Dieu, par exemple, peut sembler une mission peu valorisante lorsqu’il faut affronter l’indifférence, la moquerie ou l’hostilité (Matthieu 28:19, 20). Mais en persévérant dans cette œuvre, nous contribuerons peut-être à sauver des vies. Et, de toute façon, nous gagnerons beaucoup en humilité et nous marcherons sur les traces de notre Maître, Jésus Christ.
L’humilité de Jésus sur terre
12-14. a) Comment l’humilité de Jésus se manifestait-elle sous les louanges ? b) Quelle attitude humble Jésus a-t-il eue envers les gens ? c) Qu’est-ce qui montre que l’humilité de Jésus n’était pas une politesse de façade ?
12 Du début à la fin, le ministère terrestre de Jésus a été marqué par l’humilité. Jésus dirigeait systématiquement la louange et la gloire vers son Père. Chaque fois qu’on s’extasiait devant la sagesse de ses paroles, la puissance de ses miracles, sa belle personnalité, il refusait cette gloire pour lui-même et faisait en sorte qu’elle revienne à Jéhovah (Marc 10:17, 18 ; Jean 7:15, 16).
13 Il manifestait également de l’humilité dans ses rapports avec autrui. N’a-t-il pas dit expressément qu’il était venu sur terre, non pour être servi, mais pour servir ? (Matthieu 20:28). Son humilité transparaissait dans son attitude douce et raisonnable envers les gens. Quand ses disciples l’ont déçu, il ne les a pas repris durement, mais il a poursuivi ses efforts pour toucher leur cœur (Matthieu 26:39-41). Quand des foules l’ont sollicité alors qu’il cherchait un endroit tranquille où se reposer et avoir un peu d’intimité, il ne les a pas renvoyées ; toujours disponible, il leur a enseigné « beaucoup de choses » (Marc 6:30-34). Quand une non-Israélite l’a supplié à plusieurs reprises de guérir sa fille, il a refusé — sans rudesse toutefois. Puis, comme nous le verrons au chapitre 14, il a été tellement touché par la foi extraordinaire de cette femme qu’il a cédé à ses instances (Matthieu 15:22-28).
14 « Je suis doux et humble », avait dit Jésus, et il l’a prouvé de bien des manières (Matthieu 11:29). Son humilité n’était ni superficielle, ni formaliste, ni dictée par la bienséance. Elle venait du cœur, du plus profond de sa personne. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait tenu à enseigner cette qualité à ses disciples !
Il enseigne l’humilité à ses disciples
15-16. Quel contraste Jésus a-t-il établi entre la mentalité des dirigeants de ce monde et celle que ses disciples devaient cultiver ?
15 Les apôtres ont été lents à cultiver l’humilité. Jésus a dû revenir sur le sujet bien des fois. Un jour, par exemple, Jacques et Jean ont envoyé leur mère lui demander de leur réserver à tous deux une position élevée dans le royaume de Dieu. Jésus a répondu avec modestie : « Ce n’est pas à moi de décider qui va s’asseoir à ma droite et à ma gauche. Ces places appartiennent à ceux pour qui mon Père les a préparées. » Les dix autres apôtres se sont ‘indignés’ contre les deux frères (Matthieu 20:20-24). Comment Jésus a-t-il réglé ce problème ?
16 Il les a repris tous les douze avec douceur par ces mots : « Vous savez que les dirigeants dominent les nations et que les grands exercent le pouvoir sur elles. Cela ne doit pas se passer ainsi parmi vous : celui qui veut devenir grand doit être votre serviteur, et celui qui veut être le premier doit être votre esclave » (Matthieu 20:25-27). Les apôtres n’ignoraient pas combien « les dirigeants » pouvaient être orgueilleux, ambitieux et égoïstes. Jésus voulait leur faire comprendre qu’ils devaient être différents de ces tyrans avides de pouvoir, qu’ils devaient être humbles. Les apôtres ont-ils saisi la leçon ?
17-19. a) Quelle mémorable leçon d’humilité Jésus a-t-il donnée à ses apôtres la veille de sa mort ? b) Quelle est la plus puissante leçon d’humilité donnée par Jésus en tant qu’homme ?
17 Manifestement non. Ce n’était pourtant pas la première fois (ni la dernière) que Jésus leur faisait la morale à ce propos. Quelque temps auparavant, alors qu’ils discutaient pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand, Jésus avait placé un petit enfant au milieu d’eux en leur recommandant d’être comme des enfants, qui sont généralement dénués de l’orgueil, de l’ambition et du souci du rang si communs chez les adultes (Matthieu 18:1-4). Or, la veille même de sa mort, l’orgueil a de nouveau poussé les apôtres à se disputer. Jésus leur a donné alors un enseignement mémorable. Il a enroulé une serviette autour de sa taille pour accomplir la plus servile des corvées. Comme un domestique, il a lavé les pieds de chacun de ses apôtres — y compris de Judas qui était sur le point de le trahir ! (Jean 13:1-11).
18 Pour que la leçon soit claire, il a précisé : « Je vous ai donné l’exemple » (Jean 13:15). La leçon avait-elle enfin touché leur cœur ? Un peu plus tard ce soir-là, ses disciples se sont encore querellés pour savoir lequel parmi eux était le plus grand ! (Luc 22:24-27). Sans se départir de sa patience, Jésus, une fois de plus, les a enseignés avec humilité. Mais la leçon la plus puissante de toutes était encore à venir : « Il s’est humilié lui-même et il est devenu obéissant jusqu’à la mort, oui, la mort sur un poteau de supplice » (Philippiens 2:8). Jésus s’est soumis volontairement à une mort humiliante en se laissant condamner injustement comme criminel et blasphémateur. Chez aucune autre créature de Jéhovah on ne trouve d’équivalent à ce que le Fils de Dieu a fait là. C’est en lui que l’humilité a trouvé sa manifestation suprême, son expression parfaite.
19 Peut-être est-ce cette ultime leçon d’humilité donnée par Jésus en tant qu’homme qui a marqué ses apôtres fidèles de manière indélébile. Le récit biblique les décrit humblement à l’œuvre des années et même des dizaines d’années plus tard. Qu’en est-il de nous ?
Suivrez-vous l’exemple de Jésus ?
20. Comment savoir si nous sommes humbles ?
20 À chacun d’entre nous, l’apôtre Paul conseille : « Gardez en vous cet état d’esprit qui était aussi en Christ Jésus » (Philippiens 2:5). Il nous faut, comme Jésus, être humbles. Comment savoir si c’est le cas ? Paul nous rappelle que nous devrions ‘ne rien faire par esprit de dispute ni par désir de nous mettre en avant, mais, avec humilité, considérer les autres comme supérieurs à nous’ (Philippiens 2:3). La manière dont nous considérons les autres par rapport à nous est donc révélatrice. Il nous faut les regarder comme supérieurs à nous, comme plus importants que nous. Appliquerez-vous ce conseil ?
21-22. a) Pourquoi les responsables chrétiens se doivent-ils d’être humbles ? b) À quoi verra-t-on que nous sommes ‘ceints’ d’humilité ?
21 Bien des années après la mort de Jésus, l’apôtre Pierre pensait toujours à l’importance de l’humilité. Aux responsables chrétiens, il a recommandé d’accomplir leurs tâches avec humilité, sans jamais commander en maîtres les brebis de Jéhovah (1 Pierre 5:2, 3). Les responsabilités ne justifient pas l’orgueil. Au contraire, elles rendent la véritable humilité d’autant plus nécessaire (Luc 12:48). Il va de soi que cette qualité essentielle chez les responsables chrétiens n’est pas moins requise de chacun de nous.
22 Pierre n’a sûrement jamais oublié cette nuit où, malgré ses protestations, Jésus lui a lavé les pieds (Jean 13:6-10). « Vous tous, a-t-il écrit aux chrétiens, ceignez-vous d’humilité dans vos rapports les uns avec les autres » (1 Pierre 5:5, note). L’expression « ceignez-vous » évoque le geste du serviteur qui enroulait un tablier autour de sa taille pour accomplir une tâche ingrate. Comment ne pas penser à l’épisode où Jésus s’est ceint d’une serviette avant de s’agenouiller pour laver les pieds de ses apôtres ? Dès lors, si nous suivons Jésus, comment pourrions-nous juger indigne de nous une tâche confiée par Dieu ? L’humilité qui habite notre cœur devrait être visible de tous, comme si nous en étions ceints.
23-24. a) Pourquoi devrions-nous résister à toute tendance à l’orgueil ? b) Quelle idée erronée sur l’humilité le chapitre suivant va-t-il corriger ?
23 L’orgueil est un poison. Ses effets peuvent être dévastateurs. À cause de son orgueil, le plus capable des humains ne sera d’aucune utilité à Dieu. En revanche, en raison de son humilité, même le plus insignifiant des hommes lui sera très utile. Si nous cultivons au quotidien cette qualité précieuse en nous efforçant de marcher humblement sur les traces du Christ, une grande récompense nous est promise. Pierre a écrit : « Humiliez-vous donc sous la main puissante de Dieu, pour qu’il vous élève au moment voulu » (1 Pierre 5:6). Jéhovah n’a pas manqué d’élever Jésus, qui s’est humilié totalement. Il sera tout aussi heureux de récompenser votre humilité.
24 Certains perçoivent l’humilité comme une marque de faiblesse. L’exemple de Jésus prouve qu’ils se trompent lourdement, car le plus humble des hommes fut aussi le plus courageux. Ce sera le thème du chapitre suivant.
a À propos de cet évènement, un ouvrage qualifie l’âne « d’humble animal », ajoutant : « Il est lent, entêté, pas très gracieux ; c’est, depuis toujours, la bête de somme du pauvre. »
b Pour des explications à ce sujet, voir l’article « Qui est l’archange Michel ? » sur jw.org, le site officiel des Témoins de Jéhovah.
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« Regarde ! Le Lion de la tribu de Juda »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE QUATRE
« Regarde ! Le Lion de la tribu de Juda »
« C’est moi. »
1-3. Quel danger menace Jésus, et quelle est sa réaction ?
UNE troupe d’hommes circulent à la recherche de Jésus. Ils sont nombreux, armés d’épées et de bâtons ; certains sont des soldats. Guidés comme par une même volonté malveillante, ils traversent les rues sombres de Jérusalem et franchissent la vallée du Cédron en direction du mont des Oliviers. Bien que ce soit la pleine lune, ils sont munis de torches et de lampes. Est-ce parce que le ciel est couvert ? Ou bien pensent-ils que leur proie va se tapir dans la pénombre ? C’est bien mal connaître Jésus que de l’imaginer transi de peur.
2 Jésus, justement, sait que le danger approche. Pourtant, il reste là ; il attend. Voilà la troupe, conduite par Judas. Lui qui était l’un de ses amis le livre sans la moindre honte en le désignant par une salutation et un baiser pleins d’hypocrisie. Jésus ne perd pas contenance. Il fait même face à la foule. « Qui cherchez-vous ? » demande-t-il. « Jésus le Nazaréen », lui répond-on.
3 Plus d’un serait terrorisé devant une foule armée. Peut-être est-ce d’ailleurs la réaction à laquelle on s’attend de la part de Jésus. Mais il ne défaille pas, ne s’enfuit pas, n’invente aucun mensonge. Il dit simplement : « C’est moi. » Devant son calme et son courage, les hommes sont ébahis. À vrai dire, ils ont un mouvement de recul et tombent à terre (Jean 18:1-6 ; Matthieu 26:45-50 ; Marc 14:41-46).
4-6. a) À quoi le Fils de Dieu est-il comparé, et pourquoi ? b) Citez trois façons dont Jésus a fait preuve de courage.
4 Comment Jésus peut-il affronter un tel danger avec autant de calme et de sang-froid ? La réponse tient en un mot : le courage. Cette vertu est l’une des plus admirées mais aussi des plus nécessaires chez un chef. Or, personne ne l’a mieux manifestée que Jésus. Le chapitre précédent nous a rappelé la grande humilité de Jésus. C’est à juste titre qu’il est appelé « l’Agneau » (Jean 1:29). Mais une tout autre image s’impose quand on évoque son courage. La Bible dit en effet de lui : « Regarde ! Le Lion de la tribu de Juda » (Révélation 5:5).
5 Le lion est souvent associé au courage. Vous êtes-vous déjà trouvé en face d’un lion ? Si cela vous est arrivé, c’était sans doute en toute sécurité, devant les grilles de sa cage dans un zoo. Même ainsi, l’expérience est intimidante. On imagine mal ce grand fauve puissant, qui soutient imperturbablement votre regard, prendre la fuite devant quoi que ce soit. La Bible dit du lion qu’il est « le plus puissant des animaux », qu’il « ne recule devant personne » (Proverbes 30:30). Tel est le courage du Christ.
6 Jésus a manifesté le courage du lion de trois façons : en défendant la vérité, en soutenant la justice et en affrontant l’opposition. Tout en examinant cela, nous verrons qu’à son exemple nous pouvons tous faire preuve de courage, que nous y soyons naturellement enclins ou non.
Avec courage il a défendu la vérité
7-9. a) Qu’est-il arrivé à Jésus quand il avait 12 ans, et qu’est-ce qui vous semble intimidant dans cette situation ? b) De quel courage Jésus a-t-il fait preuve devant les enseignants ?
7 Le monde étant dominé par Satan, « le père du mensonge », il faut souvent du courage pour défendre la vérité (Jean 8:44 ; 14:30). Jésus n’a pas attendu d’être adulte pour la défendre. À 12 ans, alors qu’il était à Jérusalem pour la Pâque, il s’est trouvé séparé de ses parents. Joseph et Marie l’ont cherché partout pendant trois jours avant de constater qu’il était au Temple. Qu’y faisait-il ? « Assis au milieu des enseignants : il les écoutait et leur posait des questions » (Luc 2:41-50). Arrêtons-nous sur le contexte de cette discussion.
8 Les historiens nous apprennent que certains des plus éminents chefs religieux avaient l’habitude de rester au Temple après les fêtes et d’enseigner à l’abri d’un des grands porches. On s’asseyait à leurs pieds pour les écouter et leur poser des questions. Ces hommes étaient des érudits. Ils étaient versés dans la Loi mosaïque, mais aussi dans les innombrables lois et traditions humaines qui n’avaient cessé de se multiplier et de se compliquer au fil des siècles. Comment vous seriez-vous senti en leur présence ? Intimidé ? On l’aurait été à moins. Et imaginez que vous n’ayez eu que 12 ans ! Les adolescents sont souvent réservés (Jérémie 1:6). Certains font tout pour ne pas attirer l’attention de leurs professeurs ; ils ont peur d’être interrogés, peur d’être le centre d’intérêt, peur d’être mis dans l’embarras ou qu’on se moque d’eux.
9 Mais Jésus était là, assis au milieu de ces hommes instruits, leur posant tranquillement des questions profondes. Et ce n’est pas tout. Le récit précise : « Tous ceux qui l’écoutaient étaient impressionnés par son intelligence et par ses réponses » (Luc 2:47). La Bible ne révèle pas ce qu’il disait en la circonstance, mais nous pouvons être sûrs qu’il ne répétait pas naïvement les idées fausses qui avaient cours parmi ces enseignants religieux (1 Pierre 2:22). C’est la vérité de la Parole de Dieu qu’il défendait, et on devait beaucoup s’étonner de la perspicacité et du courage de ce garçon de 12 ans.
Beaucoup de jeunes chrétiens parlent courageusement de leur foi.
10. Comment de jeunes chrétiens imitent-ils Jésus de nos jours ?
10 De nos jours, de très nombreux jeunes chrétiens suivent les traces de Jésus. Contrairement à lui, ils ne sont pas parfaits, mais comme lui ils n’attendent pas d’être adultes pour défendre la vérité. Que ce soit à l’école ou ailleurs, avec tact et respect ils posent des questions, écoutent et communiquent la vérité (1 Pierre 3:15). Certains ont ainsi aidé des camarades, des enseignants ou des voisins à devenir des disciples du Christ. Comme Jéhovah doit se réjouir de leur courage ! Sa Parole les compare à des gouttes de rosée — nombreuses, agréables, rafraîchissantes (Psaume 110:3).
11-12. Adulte, comment Jésus a-t-il défendu la vérité avec courage ?
11 Adulte, Jésus a bien des fois défendu la vérité avec courage. Il a d’ailleurs commencé son ministère par une confrontation qui en aurait terrifié plus d’un. Alors qu’il n’était plus l’Archange puissant, mais un homme, un être de chair et de sang, il a dû affronter Satan, le plus fort et le plus dangereux des ennemis de Jéhovah. Il l’a repoussé et a réfuté son application fallacieuse de l’Écriture divinement inspirée. C’est lui qui a clos la discussion par un énergique : « Va-t’en, Satan » (Matthieu 4:2-11).
12 Jésus a ainsi montré ce que serait son ministère : une défense courageuse de la Parole de son Père contre tout effort pour en tordre le sens ou en faire un mauvais usage. Comme aujourd’hui, le mensonge religieux régnait. À des chefs religieux, Jésus a adressé ce reproche : « Vous annulez la parole de Dieu à cause de votre tradition, que vous transmettez aux autres » (Marc 7:13). La vénération dont ces hommes faisaient l’objet ne l’a pas empêché de déclarer hardiment qu’ils étaient des guides aveugles doublés d’hypocritesa (Matthieu 23:13, 16). Comment pouvons-nous imiter cette facette du courage de Jésus ?
13. Tout en voulant imiter Jésus, que n’oublions-nous pas, mais quel privilège avons-nous néanmoins ?
13 Tout en restant conscients que nous n’avons ni la capacité de Jésus de lire dans les cœurs ni son autorité pour juger, nous pouvons imiter la hardiesse avec laquelle il défendait la vérité. Par exemple, en dévoilant les nombreux mensonges religieux enseignés sur Dieu, sur ses projets et sur sa Parole, nous faisons briller la lumière dans un monde enténébré par la propagande de Satan (Matthieu 5:14 ; Révélation 12:9, 10). Nous contribuons à ce que des personnes s’affranchissent d’idées fausses qui les remplissent d’une crainte morbide et empoisonnent leurs relations avec Dieu. Quel privilège nous avons de constater la réalisation de cette promesse de Jésus : « La vérité vous libérera » (Jean 8:32).
Avec courage il a soutenu la justice
14-15. a) De quelle façon notamment Jésus a-t-il fait comprendre « ce qu’est la justice » ? b) De quels préjugés Jésus n’a-t-il pas tenu compte lorsqu’il a parlé avec une Samaritaine ?
14 Une prophétie de la Bible annonçait que le Messie ferait comprendre aux nations « ce qu’est la justice » (Matthieu 12:18 ; Isaïe 42:1). C’est bien ce que Jésus a commencé à faire quand il était sur la terre. Avec beaucoup de courage il s’est toujours montré juste et impartial. Par exemple, il a refusé d’adopter les préjugés et le sectarisme de son temps.
15 Ses disciples ont été surpris qu’il ait parlé à une Samaritaine au puits de Sychar. Il faut dire qu’à l’époque la plupart des Juifs vouaient aux Samaritains un mépris séculaire (Esdras 4:4). De plus, des rabbins avaient une conception peu flatteuse de la femme. Les lois rabbiniques (qui furent mises par écrit ultérieurement) décourageaient les hommes de parler à une femme ; elles laissaient même entendre que les femmes étaient indignes d’être enseignées dans la Loi de Dieu. Les Samaritaines en particulier passaient pour impures. Imperméable à ces préjugés injustes, Jésus a enseigné ouvertement la Samaritaine (qui, de surcroît, menait une vie immorale) et lui a même révélé qu’il était le Messie (Jean 4:5-27).
16. En ce qui concerne les préjugés, pourquoi les chrétiens doivent-ils avoir le courage d’être différents ?
16 Vous êtes-vous déjà trouvé en présence d’individus insupportables de préjugés ? De gens qui tournent en dérision, rabaissent, dénigrent des personnes de races, de nationalités, de sexe ou de milieux socio-économiques différents des leurs ? Les disciples du Christ n’approuvent pas ces mentalités odieuses. Au contraire, ils font tout pour éliminer de leur cœur la moindre trace de préjugés (Actes 10:34). Nous avons tous besoin de cultiver le courage d’être justes dans ce domaine.
17. Qu’a fait Jésus dans le Temple, et pourquoi ?
17 Son courage a également incité Jésus à intervenir énergiquement pour préserver la pureté du peuple de Dieu et du culte offert à Jéhovah. Un jour, au début de son ministère, il a été révolté de voir des marchands et des changeurs se livrer à leur commerce dans le temple de Jérusalem. Saisi d’une juste indignation, il a jeté dehors ces hommes cupides avec leurs marchandises (Jean 2:13-17). Il a refait la même chose vers la fin de son ministère (Marc 11:15-18). En agissant ainsi, il s’est forcément attiré des ennemis — des individus puissants —, mais il n’a pas hésité pour autant. Pourquoi ? Depuis son enfance, il appelait ce temple la maison de son Père, et ce n’étaient pas des paroles en l’air (Luc 2:49). Profaner le culte pur qu’on y pratiquait était une injustice qu’il ne pouvait tolérer. Son zèle lui a donné le courage de faire ce qu’il fallait.
18. Comment les chrétiens peuvent-ils faire preuve de courage en ce qui concerne la pureté de l’assemblée ?
18 Ceux qui suivent le Christ de nos jours se préoccupent beaucoup eux aussi de la pureté du peuple de Dieu et de ce qui touche au culte. S’ils voient l’un de leurs compagnons commettre une faute grave, ils ne ferment pas les yeux. Le courage les pousse à parler (1 Corinthiens 1:11). Ils veillent à ce que les anciens de l’assemblée soient informés, afin que ceux-ci puissent aider le chrétien spirituellement malade ou prendre des mesures pour préserver la pureté du troupeau de Jéhovah (Jacques 5:14, 15).
19-20. a) Quelles injustices étaient courantes à l’époque de Jésus, et quelle pression a-t-il subie ? b) Pourquoi ceux qui suivent le Christ se tiennent-ils à l’écart de la politique et de la violence, et quelle récompense en retirent-ils ?
19 Faut-il conclure de ce qui précède que Jésus a combattu l’injustice sociale sous toutes ses formes ? Ce n’étaient pas les injustices qui manquaient. Son pays était occupé. Les Romains opprimaient les Juifs par une lourde présence militaire, ils les accablaient d’impôts et s’ingéraient même dans leurs coutumes religieuses. Il n’est donc pas surprenant que beaucoup de Juifs aient souhaité voir Jésus jouer un rôle politique (Jean 6:14, 15). Là encore, il lui a fallu montrer du courage.
20 Jésus a déclaré que son royaume ne faisait pas partie du monde. Par son exemple, il a formé ceux qui le suivaient à se tenir à l’écart des luttes politiques et à se concentrer sur la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu (Jean 17:16 ; 18:36). Au moment de son arrestation, il a enseigné à tous une grande leçon de neutralité. L’impulsif Pierre avait réagi aussitôt : d’un coup d’épée, il avait blessé l’un des hommes de la troupe. À sa décharge, si la violence avait jamais semblé justifiée, c’était bien cette nuit-là : ne s’en prenait-on pas à un innocent, au Fils de Dieu qui plus est ? Mais Jésus a saisi cette occasion pour établir une règle qui allait guider ses disciples jusqu’à nos jours. « Remets ton épée à sa place, a-t-il dit à Pierre, car tous ceux qui prennent l’épée mourront par l’épée » (Matthieu 26:51-54). Il a évidemment fallu du courage à ses disciples de l’époque pour rester ainsi pacifiques, et il en faut aussi à ceux d’aujourd’hui. Mais parce que, du fait de sa neutralité, il n’a pas pris part aux innombrables guerres, génocides, émeutes et actes de violence similaires qui ont ensanglanté notre époque, le peuple de Dieu s’est fait une belle réputation, laquelle est en soi une récompense de son courage.
Avec courage il a affronté l’opposition
21-22. a) Quel soutien Jésus a-t-il reçu avant d’affronter la pire de ses épreuves ? b) Comment Jésus s’est-il montré courageux jusqu’à la fin ?
21 Le Fils de Jéhovah savait longtemps à l’avance qu’il rencontrerait une forte opposition sur la terre (Isaïe 50:4-7). Avant l’épisode décrit au début de ce chapitre, il avait été menacé de mort bien des fois. Comment conservait-il son courage dans de telles conditions ? Revenons au moment de son arrestation. Que faisait-il juste avant que la troupe armée ne surgisse ? Il priait Jéhovah intensément. Et le récit précise qu’« il a été entendu favorablement » (Hébreux 5:7). Jéhovah a envoyé un ange pour fortifier son Fils courageux (Luc 22:42, 43).
22 Peu après avoir été ainsi affermi, Jésus dit à ses apôtres : « Levez-vous, allons-y » (Matthieu 26:46). Quel courage dans ces paroles ! Il dit cela tout en sachant qu’il va demander à la foule d’épargner ses amis, que ceux-ci vont l’abandonner et s’enfuir, qu’il va se retrouver seul pour affronter la pire épreuve de sa vie. Et c’est seul, effectivement, qu’il va subir un procès illégal et injuste, les moqueries, le supplice et une mort atroce. Mais à aucun moment son courage n’a faibli.
23. Expliquez pourquoi, en affrontant le danger et la mort comme il l’a fait, Jésus n’a pas agi avec témérité.
23 Jésus était-il téméraire ? Non. La témérité n’a rien à voir avec le vrai courage. Du reste, il a recommandé à ses disciples d’être prudents, de partir en cas de danger pour être en mesure de continuer à faire la volonté de Dieu (Matthieu 4:12 ; 10:16). Mais, en la circonstance, il savait qu’il n’y avait pas d’échappatoire possible. La volonté de Dieu était en cause. Déterminé à rester intègre, Jésus ne pouvait faire autrement que d’affronter l’épreuve.
Les Témoins de Jéhovah ont fait preuve de courage sous la persécution.
24. Qu’est-ce qui nous donne l’assurance que nous pourrons affronter n’importe quelle épreuve avec courage ?
24 Que de fois les disciples de Jésus ont marché courageusement sur les traces de leur Maître ! Beaucoup sont restés fermes face aux moqueries, aux persécutions, aux arrestations, aux emprisonnements, aux tortures et même à la mort. Où des humains imparfaits trouvent-ils ce courage ? Pas seulement en eux-mêmes. Comme Jésus, ils reçoivent le soutien de Dieu (Philippiens 4:13). Aussi, n’ayez pas peur de ce que l’avenir peut réserver. Soyez déterminé à rester intègre, et Jéhovah vous insufflera le courage dont vous avez besoin. Puisez des forces dans l’exemple de notre Chef, Jésus, qui a dit : « Prenez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jean 16:33).
a Les historiens ont constaté que les tombes des rabbins étaient pour ainsi dire aussi vénérées que celles des prophètes et des patriarches.
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« Tous les trésors de la sagesse »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE CINQ
« Tous les trésors de la sagesse »
1-3. Dans quel contexte s’est déroulé le sermon que Jésus a prononcé au printemps 31 de notre ère, et pourquoi ses auditeurs sont-ils restés ébahis ?
NOUS sommes au printemps 31 de notre ère. Jésus Christ se trouve sur une montagne des environs de Capharnaüm, ville animée située sur la rive nord-ouest de la mer de Galilée. Il y a passé toute la nuit en prière, seul. Au lever du jour, il appelle ses disciples et en choisit 12 auxquels il donne le nom d’apôtres. Pendant ce temps, de grandes foules se sont rassemblées sur un endroit plat de la montagne. Ces gens l’ont suivi jusqu’ici, venant parfois de très loin ; tous sont impatients d’entendre ce qu’il a à dire et d’être délivrés de leurs maux. Leur attente ne sera pas déçue (Luc 6:12-19).
2 Jésus s’approche et guérit les malades. Puis, quand plus aucune personne présente ne souffre d’une affection grave, il s’assoit et se met à enseignera. Les paroles qu’il prononce en cette matinée printanière doivent en surprendre plus d’un. On n’a jamais entendu quelqu’un enseigner comme lui. Pour donner du poids à ses propos, il ne fait référence ni aux traditions orales ni aux grands rabbins. Par contre, il cite abondamment les Écritures hébraïques divinement inspirées. Le message est direct, les mots simples, le sens limpide. Quand il a fini, les foules restent ébahies. Comment ne le seraient-elles pas ? Elles viennent d’écouter l’homme le plus sage de tous les temps ! (Matthieu 7:28, 29).
« La foule était ébahie par sa manière d’enseigner. »
3 Comme bien des choses que Jésus a dites ou faites, ce sermon a été conservé dans la Parole de Dieu. Il est de notre intérêt de creuser ce que le récit divinement inspiré dit de Jésus, car en Jésus se trouvent « tous les trésors de la sagesse » (Colossiens 2:3). D’où tenait-il sa sagesse, cette faculté d’utiliser efficacement la connaissance et l’intelligence ? Comment l’a-t-il manifestée, et comment pouvons-nous imiter son exemple ?
« D’où cet homme tient-il cette sagesse ? »
4. Que se sont demandé ceux qui ont entendu Jésus enseigner à Nazareth, et pourquoi ?
4 Au cours d’une campagne de prédication, Jésus s’arrête à Nazareth, la ville où il a grandi, et il va enseigner dans la synagogue. Stupéfaits, ses auditeurs se demandent : « D’où cet homme tient-il cette sagesse ? » Ils connaissent sa famille — ses parents, ses frères et sœurs ; ils n’ignorent pas qu’il vient d’un milieu modeste (Matthieu 13:54-56 ; Marc 6:1-3). Ils savent aussi que ce charpentier éloquent n’a fréquenté aucune école rabbinique prestigieuse (Jean 7:15). Leur interrogation est légitime.
5. Selon Jésus lui-même, d’où venait sa sagesse ?
5 La sagesse de Jésus n’est pas seulement le produit de son esprit parfait. Quelques mois plus tard, alors qu’il prêche publiquement dans le Temple, Jésus révèle qu’elle a une origine bien plus élevée. « Ce que j’enseigne n’est pas de moi, dit-il, mais de Celui qui m’a envoyé » (Jean 7:16). C’est donc du Père, celui qui l’a envoyé, qu’émane sa sagesse (Jean 12:49). Mais comment Jésus l’a-t-il reçue ?
6-7. De quelles façons Jésus a-t-il reçu la sagesse de son Père ?
6 L’esprit saint de Jéhovah agissait sur la pensée et le cœur de Jésus. À propos du Messie, Isaïe avait en effet prophétisé : « L’esprit de Jéhovah se posera sur lui, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah » (Isaïe 11:2). L’esprit de Jéhovah reposant sur lui, guidant ses pensées et ses décisions, peut-on s’étonner que les paroles et les actions de Jésus aient reflété une sagesse si remarquable ?
7 Jésus a reçu de son Père la sagesse d’une autre façon encore. Comme nous l’avons vu au chapitre 2, ses milliards d’années d’existence préhumaine lui ont permis de s’imprégner des pensées de Dieu. Pouvez-vous imaginer la somme de sagesse que le Fils a acquise en travaillant aux côtés de son Père en qualité d’« habile ouvrier » pour créer tout ce qui existe d’animé et d’inanimé ? Ce n’est pas sans raison que le Fils, dans son existence préhumaine, est présenté comme la sagesse personnifiée (Proverbes 8:22-31 ; Colossiens 1:15, 16). Tout au long de son ministère, Jésus a puisé dans la sagesse qu’il avait ainsi accumulée au ciel auprès de son Pèreb (Jean 8:26, 28, 38). Que ses paroles et le moindre de ses actes aient reflété un savoir immense, une intelligence prodigieuse et un jugement sans faille n’a donc rien pour nous surprendre.
8. Comment ceux qui suivent Jésus peuvent-ils acquérir la sagesse ?
8 Si nous suivons Jésus, nous devons, nous aussi, voir en Jéhovah la source de la sagesse (Proverbes 2:6). Cette sagesse ne nous est pas donnée miraculeusement. Par contre, quand nous la demandons sincèrement à Jéhovah pour affronter les difficultés de la vie, il exauce nos prières (Jacques 1:5). N’en concluons pas, cependant, que cela n’exige aucun effort de notre part ; il nous faut en effet chercher la sagesse « sans relâche comme des trésors cachés » (Proverbes 2:1-6). Puisque Jéhovah nous la révèle dans sa Parole, il s’agit de creuser celle-ci encore et encore, et de nous conformer à ce que nous découvrons. L’exemple du Fils de Dieu nous sera particulièrement utile pour acquérir la sagesse. Considérons un certain nombre de domaines dans lesquels Jésus a fait preuve de sagesse et voyons comment nous pouvons l’imiter.
Des paroles de sagesse
La sagesse de Dieu est révélée dans la Bible.
9. Qu’est-ce qui rendait les enseignements de Jésus si sages ?
9 Des foules affluaient vers Jésus uniquement pour l’écouter (Marc 6:31-34 ; Luc 5:1-3). Faut-il s’en étonner quand on connaît la sagesse incomparable qui émanait de ses paroles ? Sa connaissance profonde de la Parole de Dieu se conjuguait à une capacité exceptionnelle d’aller au fond des choses. Voilà qui explique que ses enseignements soient applicables à toutes les époques et qu’ils attirent des gens de toutes sortes. Examinons quelques exemples de la sagesse qui se dégageait des paroles de Jésus, le « Conseiller merveilleux » annoncé prophétiquement (Isaïe 9:6).
10. Quelles dispositions d’esprit et de cœur Jésus nous encourage-t-il à cultiver, et pourquoi ?
10 Le Sermon sur la montagne, mentionné au début de ce chapitre, est la plus longue suite d’enseignements de Jésus qui ne soit interrompue ni par un passage narratif ni par les propos de qui que ce soit. Dans ce discours, Jésus ne nous encourage pas seulement à surveiller nos paroles et notre conduite. Ses conseils vont beaucoup plus loin. Sachant parfaitement qu’à l’origine des paroles et des actes il y a des pensées et des sentiments, Jésus nous invite instamment à cultiver des dispositions d’esprit et de cœur, telles que la douceur de caractère, la soif de justice, l’inclination à la miséricorde et à la paix, et l’amour du prochain (Matthieu 5:5-9, 43-48). Nos paroles et notre conduite s’en ressentiront ; elles plairont à Jéhovah et elles favoriseront nos relations avec autrui (Matthieu 5:16).
11. Dans ses conseils à propos des péchés, comment Jésus s’attaque-t-il à la racine du problème ?
11 Quand il s’agit de péchés, Jésus s’attaque à la racine du problème. Ainsi, il ne se contente pas de dire : abstenez-vous de toute violence. Il nous recommande de ne pas laisser la colère couver dans notre cœur (Matthieu 5:21, 22 ; 1 Jean 3:15). Pour l’adultère, pareillement, il ne se contente pas de l’interdire. Il nous met en garde contre la passion qui naît dans le cœur et qui conduit à l’infidélité. Il nous avertit aussi de ne pas laisser ce que nous regardons éveiller en nous un désir déplacé et exciter notre appétit sexuel (Matthieu 5:27-30). Jésus traite des causes, pas seulement des effets visibles. Il attire l’attention sur l’état d’esprit et les désirs qui donnent naissance aux péchés (Psaume 7:14).
12. Comment ceux qui suivent Jésus considèrent-ils ses conseils, et pourquoi ?
12 Quelle sagesse dans les paroles de Jésus ! Comment la foule n’aurait-elle pas été « ébahie par sa manière d’enseigner » ? (Matthieu 7:28). Pour nous qui le suivons, ses conseils constituent un guide de conduite. Nous nous efforçons de cultiver les qualités qu’il a recommandées — notamment la miséricorde, la paix et l’amour —, parce que c’est le meilleur moyen d’avoir une conduite qui plaît à Dieu. En même temps, nous cherchons à déraciner de notre cœur les sentiments et envies nuisibles contre lesquels il nous a mis en garde — l’exaspération et les désirs immoraux, par exemple —, parce que c’est une protection contre le péché (Jacques 1:14, 15).
Une manière de vivre empreinte de sagesse
13-14. En quoi Jésus a-t-il fait preuve de bon jugement dans l’orientation qu’il a donnée à sa vie ?
13 Jésus était sage en paroles, mais aussi en actes. Sa manière de vivre tout entière — ses décisions, ce qu’il s’estimait en mesure d’accomplir, son comportement envers autrui — était une éblouissante démonstration de sagesse. Voyons à travers quelques exemples comment « la sagesse pratique et la capacité de réflexion » régissaient sa vie (Proverbes 3:21).
14 La sagesse se traduit notamment par le bon jugement. Jésus a fait preuve de bon jugement dans l’orientation qu’il a donnée à sa vie. Essayez d’imaginer l’existence qu’il aurait pu mener — la maison qu’il aurait pu se bâtir, l’entreprise qu’il aurait pu monter, la célébrité qu’il aurait pu acquérir. Mais il savait qu’une vie employée à de tels objectifs « est futile, c’est comme courir après le vent » (Ecclésiaste 4:4 ; 5:10). Vivre pour ce genre de choses est insensé, contraire à la sagesse. Jésus a choisi de vivre simplement. Gagner de l’argent ou amasser des biens ne l’intéressait pas (Matthieu 8:20). Cohérent avec son enseignement, il a gardé le regard fixé sur un seul et unique objectif : faire la volonté de Dieu (Matthieu 6:22). Avec sagesse il a consacré son temps et ses forces aux intérêts du Royaume, activité beaucoup plus importante et valorisante que l’acquisition de biens matériels (Matthieu 6:19-21). Ce faisant, il nous a laissé un modèle.
15. Comment ceux qui suivent le Christ peuvent-ils garder l’œil fixé sur les intérêts du Royaume, et pourquoi est-ce la voie de la sagesse ?
15 Ceux qui suivent Jésus aujourd’hui se rendent compte qu’il est sage de garder l’œil fixé sur les intérêts du Royaume. Ils évitent donc d’encombrer leur vie de dettes inutiles et d’activités profanes dévoreuses de temps et d’énergie (1 Timothée 6:9, 10). Beaucoup simplifient leur vie afin d’accorder plus de temps au ministère chrétien, certains devenant même prédicateurs à plein temps. Ils ne peuvent prendre décision plus sage, car le fait de mettre les intérêts du Royaume à la place qui leur revient procure un bonheur et une satisfaction inégalables (Matthieu 6:33).
16-17. a) Comment savons-nous que Jésus était modeste et réaliste quant à ce qu’il était en mesure d’accomplir ? b) Comment pouvons-nous nous montrer modestes et réalistes quant à ce que nous sommes en mesure d’accomplir ?
16 La Bible associe la sagesse à la modestie, qualité de celui qui est conscient de ses limites (Proverbes 11:2). Jésus était modeste et réaliste quant à ce qu’il était en mesure d’accomplir. Il savait qu’il ne convertirait pas tous ceux qui entendraient son message (Matthieu 10:32-39). Il savait aussi qu’il y avait une limite au nombre de gens qu’il serait à même de rencontrer personnellement. Il a donc eu la sagesse de confier à ceux qui le suivaient la responsabilité de faire des disciples (Matthieu 28:18-20). Avec modestie il a déclaré qu’ils feraient « des œuvres plus grandes » que les siennes, car ils toucheraient plus de gens, en plus d’endroits et sur une plus longue période (Jean 14:12). Jésus reconnaissait aussi qu’il pouvait avoir besoin d’aide. Dans le désert, il a accepté que des anges viennent le servir. À Gethsémani, un ange l’a fortifié. Dans ce moment critique, le Fils de Dieu avait d’ailleurs crié pour recevoir de l’aide (Matthieu 4:11 ; Luc 22:43 ; Hébreux 5:7).
17 Il nous faut, nous aussi, être modestes et réalistes quant à ce que nous sommes en mesure d’accomplir. Nous voulons certainement travailler de toute notre âme et faire de vigoureux efforts pour ce qui est de prêcher et de faire des disciples (Luc 13:24 ; Colossiens 3:23). Souvenons-nous cependant d’une chose : Jéhovah ne nous comparant pas aux autres, nous ne le devrions pas non plus (Galates 6:4). La sagesse pratique nous permet de nous fixer des objectifs réalistes qui soient proportionnés à nos capacités et à notre situation. Elle permet également à ceux qui exercent des responsabilités de reconnaître leurs limites et d’admettre qu’ils ont parfois besoin d’aide et de soutien. Les modestes accueillent cette aide avec reconnaissance, conscients que Jéhovah peut agir de manière qu’un de leurs compagnons se révèle pour eux « une source de grand réconfort » (Colossiens 4:11).
18-19. a) Comment savons-nous que Jésus était raisonnable et positif dans ses rapports avec ses disciples ? b) Quelles bonnes raisons avons-nous d’être positifs et raisonnables les uns envers les autres, et comment manifester ces qualités ?
18 « La sagesse d’en haut est […] raisonnable », dit Jacques 3:17. Jésus était raisonnable et positif dans ses rapports avec ses disciples. Il n’ignorait rien de leurs défauts, ce qui ne l’empêchait pas de chercher ce qu’il y avait de bon en ces hommes (Jean 1:47). Tout en sachant qu’ils l’abandonneraient la nuit de son arrestation, il ne doutait pas de leur fidélité (Matthieu 26:31-35 ; Luc 22:28-30). Bien que Pierre soit allé jusqu’à nier trois fois le connaître, Jésus a supplié pour lui et il lui a fait comprendre qu’il était sûr de sa fidélité (Luc 22:31-34). Dans la prière qu’il a adressée à son Père au cours de sa dernière nuit, il n’a pas mentionné les erreurs commises par ses disciples. Positif sur ce qu’ils avaient accompli jusque-là, il a dit au contraire : « Ils ont obéi à ta parole » (Jean 17:6). Malgré leurs imperfections, c’est entre leurs mains qu’il a placé l’œuvre consistant à prêcher le Royaume et à faire des disciples (Matthieu 28:19, 20). En les assurant de sa confiance, il leur a donné de la force pour s’acquitter de leur mission.
19 Ceux qui suivent Jésus ont tout lieu de l’imiter à cet égard. Si le Fils de Dieu, qui était parfait, a été patient envers ses disciples imparfaits, combien plus nous qui sommes des humains pécheurs devrions-nous nous montrer raisonnables envers les autres ! (Philippiens 4:5). Au lieu de nous arrêter sur les manquements de nos compagnons, nous ferions mieux de rechercher ce qu’il y a de bon en eux. Il serait sage de ne pas oublier que Jéhovah les a attirés à lui (Jean 6:44). C’est donc qu’il voit quelque chose de bon en eux, et nous le devrions nous aussi. Un esprit positif nous aidera, non seulement à ‘ne pas tenir compte des offenses’, mais, mieux encore, à chercher des raisons de féliciter les autres (Proverbes 19:11). Lorsque nous exprimons notre confiance à nos frères et sœurs, nous les aidons à donner le meilleur d’eux-mêmes et à trouver de la joie dans leur service pour Jéhovah (1 Thessaloniciens 5:11).
20. Comment exploiter la mine de sagesse que constitue le récit des Évangiles, et pourquoi ?
20 Le récit que les Évangiles nous donnent de la vie et du ministère de Jésus est une vraie mine de sagesse ! Que devrions-nous faire de ce trésor inestimable ? À la fin du Sermon sur la montagne, Jésus a exhorté ses auditeurs à ne pas seulement entendre ses paroles de sagesse, mais aussi à les mettre en pratique (Matthieu 7:24-27). Le fait de conformer nos pensées, nos mobiles et notre conduite aux paroles et aux actions pleines de sagesse de Jésus nous aidera à mener la meilleure vie qui soit dès maintenant et à rester sur la route qui conduit à la vie éternelle (Matthieu 7:13, 14). Quel choix plus sage pourrions-nous faire ?
a Le discours que Jésus a prononcé ce jour-là est appelé le Sermon sur la montagne. Consigné en Matthieu 5:3 – 7:27, il se compose de 107 versets. Il n’a pas dû excéder une vingtaine de minutes.
b Tout porte à croire que le souvenir de son existence préhumaine a été rendu à Jésus au moment de son baptême, quand « le ciel s’ouvrit » (Matthieu 3:13-17).
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« Il a appris l’obéissance »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE SIX
« Il a appris l’obéissance »
1-2. Pourquoi un père qui aime son enfant est-il content de le voir obéir, et pourquoi peut-on dire que Jéhovah éprouve des sentiments analogues ?
PAR la fenêtre un homme observe son fils qui joue dans le jardin avec d’autres enfants. À un moment donné, leur ballon s’en va rebondir dans la rue. Le petit garçon meurt d’envie d’aller le chercher, ce que l’un de ses camarades l’incite d’ailleurs à faire. Mais il secoue la tête et dit : « Je n’ai pas le droit. » Le père sourit intérieurement.
2 Pourquoi est-il content ? Parce qu’il a bien recommandé à l’enfant de ne jamais s’aventurer seul dans la rue. En constatant que son fils respecte son interdit sans savoir qu’on le regarde, cet homme se réjouit de ce qu’il est en train d’apprendre l’obéissance, pour sa protection. Notre Père céleste, Jéhovah, éprouve des sentiments analogues. Il sait que, si nous voulons rester fidèles et connaître l’avenir extraordinaire qu’il nous prépare, nous devons apprendre à lui faire confiance et à lui obéir (Proverbes 3:5, 6). Pour nous y aider, il nous a envoyé le meilleur des enseignants.
3-4. En quel sens Jésus a-t-il « appris l’obéissance » et a-t-il « été rendu parfait » ? Expliquez par un exemple.
3 La Bible dit quelque chose d’étonnant au sujet de Jésus : « Bien que fils, il a appris l’obéissance par les souffrances qu’il a subies. Et après avoir été rendu parfait, il est devenu cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent » (Hébreux 5:8, 9). Ce Fils vivait au ciel depuis des temps immémoriaux. Il avait vu Satan et d’autres anges rebelles désobéir, mais lui, le Fils premier-né, ne s’était pas associé à eux. « Je ne me suis pas rebellé », lui fait dire une déclaration prophétique (Isaïe 50:5). Mais alors, en quel sens ce Fils d’une obéissance indéfectible a-t-il pu ‘apprendre l’obéissance’ ? Comment une créature déjà parfaite a-t-elle pu ‘être rendue parfaite’ ?
4 Prenons un exemple : un soldat possède une épée parfaitement forgée, mais qui n’a jamais été essayée dans une bataille. Il préfère donc l’échanger contre une autre encore plus solide, en acier trempé, et qui a déjà fait ses preuves au combat. L’échange n’est-il pas judicieux ? De même, avant de venir sur la terre Jésus manifestait une obéissance sans faille. Mais lors de son passage ici-bas cette obéissance a pris une nouvelle dimension. Elle a été éprouvée, trempée en quelque sorte, par des assauts que Jésus n’aurait jamais subis au ciel.
5. Pourquoi était-il si important que Jésus soit obéissant, et qu’allons-nous considérer dans ce chapitre ?
5 L’obéissance a joué un rôle essentiel dans la mission terrestre de Jésus. Il était venu en qualité de « dernier Adam » pour réussir là où nos premiers parents avaient échoué : rester obéissant à Jéhovah Dieu, même dans l’épreuve (1 Corinthiens 15:45). Cette obéissance n’avait cependant rien de mécanique. Jésus obéissait de toute sa pensée, de tout son cœur et de toute son âme. Et il obéissait avec joie. Il accordait d’ailleurs plus d’importance à faire la volonté de son Père qu’à se nourrir (Jean 4:34). Qu’est-ce qui nous aidera à l’imiter ? Si nous sommes animés de mobiles semblables aux siens, il nous sera plus facile à la fois de résister aux tentations et d’accomplir la volonté de Dieu. Considérons donc ces mobiles, puis nous rappellerons quelques-unes des récompenses qu’on obtient à imiter l’obéissance du Christ.
Pourquoi Jésus obéissait
6-7. Citez quelques-unes des raisons qui portaient Jésus à obéir.
6 L’obéissance de Jésus venait de ce qu’il était intérieurement. Comme nous l’avons vu au chapitre 3, il était humble. Contrairement à l’orgueil, qui incite certains à mépriser l’obéissance, l’humilité nous porte à obéir à Jéhovah de bon gré (Exode 5:1, 2 ; 1 Pierre 5:5, 6). L’obéissance de Jésus tenait aussi à ce qu’il aimait et à ce qu’il haïssait.
7 Par-dessus tout, Jésus éprouvait pour son Père céleste Jéhovah de l’amour, amour dont nous parlerons plus en détail au chapitre 13. Mais de ce sentiment découlait un autre : la crainte de Dieu. Jésus aimait et respectait tellement son Père qu’il craignait de lui déplaire. C’est en raison de cette crainte notamment que ses prières ont été entendues favorablement (Hébreux 5:7). Du reste, la crainte de Jéhovah sera l’une des caractéristiques principales de la domination de Jésus en tant que Roi messianique (Isaïe 11:3).
Vos choix en matière de divertissements montrent-ils que vous haïssez ce qui est mauvais ?
8-9. Conformément à ce qui avait été prophétisé, quels sentiments la justice ou la méchanceté inspiraient-elles à Jésus, et comment a-t-il manifesté ces sentiments ?
8 Aimer Jéhovah, c’est aussi haïr ce qu’il hait. Notez cette déclaration prophétique adressée au Roi messianique : « Tu as aimé la justice et tu as haï la méchanceté. C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint avec l’huile de joie plus que tes compagnons » (Psaume 45:7). Les « compagnons » de Jésus désignent ici les rois de la lignée davidique. Jésus a plus de raisons qu’eux tous d’éprouver de l’allégresse à propos de son onction. Sa récompense n’est-elle pas bien plus grande que la leur, sa royauté source d’infiniment plus de bienfaits ? Il est récompensé parce que son amour de la justice et sa haine de la méchanceté l’ont incité à obéir à Dieu en tout.
9 Comment Jésus a-t-il rendu manifestes les sentiments que lui inspiraient la justice ou la méchanceté ? Quelle a été sa réaction, par exemple, quand il a constaté que ses disciples avaient été bénis dans leur ministère pour avoir suivi ses instructions ? Il a été transporté de joie (Luc 10:1, 17, 21). Et quand les habitants de Jérusalem, dédaignant ses efforts bienveillants, ont persisté dans leur désobéissance ? Il a pleuré (Luc 19:41, 42). Jésus était très sensible aux bonnes actions comme aux mauvaises.
10. Quels sentiments nous faut-il cultiver en ce qui concerne les bonnes et les mauvaises actions, et qu’est-ce qui nous y aidera ?
10 Le fait de réfléchir aux sentiments qui animaient Jésus nous permettra d’analyser les mobiles avec lesquels nous-mêmes obéissons à Jéhovah. L’imperfection n’empêche pas d’apprendre à aimer sincèrement les bonnes actions et à haïr tout aussi franchement les mauvaises. Prions Jéhovah pour en arriver à éprouver les mêmes sentiments que lui et son Fils (Psaume 51:10). Parallèlement, éliminons de notre vie les influences susceptibles d’affaiblir de tels sentiments, ce qui implique un choix judicieux de nos divertissements et de nos fréquentations (Proverbes 13:20 ; Philippiens 4:8). Si nous cultivons des mobiles semblables à ceux du Christ, notre obéissance ne sera pas tout extérieure. Nous ferons le bien par amour du bien. Nous nous garderons de faire le mal, non par crainte d’être pris, mais par haine du mal.
« Il n’a pas commis de péché »
11-12. a) Quelle épreuve Jésus a-t-il subie au début de son ministère ? b) Comment Satan a-t-il d’abord tenté Jésus, et quelle tactique sournoise a-t-il utilisée ?
11 En ce qui concerne la haine du péché, Jésus a été mis à l’épreuve dès le début de son ministère. Après son baptême, il a passé 40 jours et 40 nuits dans le désert sans manger. À la fin de cette période, Satan est venu le tenter. Voyez à quel point le Diable s’est montré retors (Matthieu 4:1-11).
12 « Si tu es un fils de Dieu, lui a-t-il dit pour commencer, dis à ces pierres de devenir des pains » (Matthieu 4:3). Comment Jésus se sentait-il après son jeûne prolongé ? « Il eut faim », dit la Bible (Matthieu 4:2). Le Diable a donc joué sur le besoin naturel de manger ; sans doute a-t-il même attendu que Jésus soit physiquement affaibli. Notez aussi le côté provocant de ses paroles : « Si tu es un fils de Dieu… » Il savait parfaitement que Jésus était « le premier-né de toute création » (Colossiens 1:15). Mais Jésus ne s’est pas laissé induire à la désobéissance. Ce n’était pas la volonté de Dieu qu’il utilise ses pouvoirs à des fins égoïstes. Il a repoussé la tentation du Diable, montrant ainsi qu’il comptait humblement sur Jéhovah pour le guider et assurer sa subsistance (Matthieu 4:4).
13-15. a) En quoi ont consisté les deuxième et troisième tentations de Jésus, et comment les a-t-il repoussées ? b) Comment savons-nous que Jésus n’a jamais pu baisser sa garde devant Satan ?
13 Pour sa deuxième tentation, Satan a transporté Jésus jusqu’à un endroit élevé, le parapet du Temple. Tordant habilement le sens de la Parole de Dieu, il a voulu amener Jésus à se donner en spectacle en lui disant de se jeter dans le vide pour que les anges viennent à son secours. Si les foules présentes dans le Temple étaient témoins d’un tel miracle, qui oserait contester ensuite que Jésus est le Messie promis ? Et si sa messianité était ainsi reconnue, ne s’éviterait-il pas bien des difficultés ? Peut-être. Mais Jésus n’ignorait pas que la volonté de Dieu était que le Messie accomplisse son œuvre humblement, sans chercher à gagner les gens par des coups d’éclat (Isaïe 42:1, 2). De nouveau, Jésus a refusé de désobéir à Jéhovah. La gloire ne l’attirait pas.
14 Peut-être alors que l’attrait du pouvoir… Pour sa troisième tentation, Satan a proposé à Jésus tous les royaumes du monde en échange d’un unique acte d’adoration. Jésus a-t-il un seul instant envisagé d’adorer Satan ? « Va-t’en, Satan », lui a-t-il lancé, ajoutant : « car il est écrit : “C’est Jéhovah ton Dieu que tu dois adorer, et c’est seulement à lui que tu dois offrir un service sacré” » (Matthieu 4:10). Rien n’aurait pu inciter Jésus à adorer un autre dieu. Aucune promesse de pouvoir ou d’influence dans ce monde ne l’aurait amené à commettre un seul acte de désobéissance.
15 Satan a-t-il renoncé ? Il est effectivement parti, comme Jésus le lui avait ordonné. Mais l’Évangile de Luc précise qu’il « s’éloigna de lui en attendant une autre occasion favorable » (Luc 4:13). De fait, jusqu’au bout il trouvera des occasions d’éprouver et de tenter Jésus. La Bible dit que Jésus, « sous tous rapports, a été mis à l’épreuve » (Hébreux 4:15). À aucun moment il n’a donc pu baisser sa garde, et nous ne le pouvons pas non plus.
16. À quelles tentations Satan soumet-il les serviteurs de Dieu aujourd’hui, et comment pouvons-nous y résister ?
16 Satan continue de tenter les serviteurs de Dieu et, malheureusement, notre imperfection fait souvent de nous des cibles faciles. Avec perfidie, il cherche à faire vibrer en nous les cordes de l’égoïsme, de l’orgueil, de la soif de pouvoir. Le matérialisme lui permet même de jouer sur les trois à la fois ! Un examen de conscience honnête s’impose donc de temps en temps. Réfléchissons aux paroles de 1 Jean 2:15-17 et demandons-nous si les désirs de la chair, l’attachement aux biens matériels et le besoin d’impressionner n’ont pas plus ou moins entamé notre amour pour notre Père céleste. Ne perdons pas de vue que le monde est en train de disparaître, et Satan son chef avec lui. Repoussons ses tentatives rusées pour nous inciter à pécher ! Inspirons-nous de notre Maître, qui « n’a pas commis de péché » (1 Pierre 2:22).
« Je fais toujours les choses qui lui plaisent »
17. Quel sentiment Jésus éprouvait-il à obéir à son Père, mais qu’objecteront certains ?
17 Obéir à Dieu, ce n’est pas seulement se retenir de pécher, loin s’en faut ! Le Christ s’attachait à suivre le moindre commandement de son Père. « Je fais toujours les choses qui lui plaisent », a-t-il déclaré (Jean 8:29). Cette obéissance lui procurait beaucoup de joie. Certains objecteront que c’était moins compliqué pour lui que pour nous. N’avait-il pas à rendre des comptes seulement à Jéhovah, qui est parfait, alors que nous, nous avons souvent à obéir à des humains imparfaits ? C’est oublier que Jésus aussi a dû obéir à des humains imparfaits détenteurs d’une certaine autorité.
18. Enfant, quel exemple d’obéissance Jésus a-t-il laissé ?
18 Enfant, Jésus était sous l’autorité de parents imparfaits. Il était sans doute plus lucide quant à leurs défauts que ne l’aurait été un autre enfant. S’est-il pour autant rebellé contre eux ? Est-il sorti des limites que Dieu impose aux enfants pour expliquer à Joseph et à Marie comment s’occuper d’une famille ? Notez ce que Luc 2:51 dit de lui alors qu’il avait 12 ans : il « leur restait soumis » (note). Par son obéissance, Jésus a laissé un excellent exemple aux jeunes chrétiens qui s’efforcent d’obéir à leurs parents et de leur témoigner le respect qui leur est dû (Éphésiens 6:1, 2).
19-20. a) Pour ce qui est d’obéir à des humains imparfaits, quelles situations particulières Jésus a-t-il supportées ? b) Pourquoi les vrais chrétiens devraient-ils obéir à ceux qui les dirigent au sein de l’assemblée ?
19 Pour ce qui est d’obéir à des humains imparfaits, Jésus a supporté des situations qu’aucun vrai chrétien n’aura jamais à affronter. Réfléchissez à l’époque très particulière où il a vécu. Après avoir été longtemps approuvé par Jéhovah, le système religieux juif, avec son temple à Jérusalem et sa prêtrise, était sur le point d’être rejeté et remplacé par l’assemblée chrétienne (Matthieu 23:33-38). Mais, en attendant, beaucoup de chefs religieux enseignaient des mensonges inspirés de la philosophie grecque. Il régnait une telle corruption dans le Temple que Jésus en a parlé comme d’« une caverne de voleurs » (Marc 11:17). S’est-il toutefois refusé à mettre les pieds au Temple et dans les synagogues ? Non. Jéhovah utilisait encore ces institutions. Tant que Dieu n’était pas intervenu pour changer les choses, Jésus avec obéissance continuait de se rendre au Temple pour les fêtes et de fréquenter la synagogue (Luc 4:16 ; Jean 5:1).
20 Si Jésus s’est montré obéissant dans de telles circonstances, combien plus les vrais chrétiens devraient-ils être obéissants aujourd’hui ! Ne vivons-nous pas une époque totalement différente, celle, annoncée de longue date, qui devait voir la restauration du culte pur ? Dieu nous donne l’assurance qu’il ne permettra jamais à Satan de corrompre son peuple rétabli (Isaïe 2:1, 2 ; 54:17). Bien sûr, le péché et l’imperfection sont encore présents au sein de l’assemblée chrétienne. Mais devrions-nous prétexter les manquements de nos compagnons pour désobéir à Jéhovah, par exemple en cessant d’assister aux réunions ou en nous mettant à critiquer les anciens ? Non, évidemment. C’est au contraire un soutien entier que nous apportons à ceux qui nous dirigent. Avec obéissance, nous assistons aux réunions et aux assemblées, et nous appliquons l’enseignement des Écritures que nous y recevons (Hébreux 10:24, 25 ; 13:17).
L’obéissance nous incite à mettre en pratique ce que nous apprenons aux réunions chrétiennes.
21. Comment Jésus a-t-il réagi quand des humains ont cherché à le faire désobéir à Dieu, nous laissant quel exemple ?
21 Jésus n’a jamais laissé personne, pas même des amis bien intentionnés, l’empêcher d’obéir à Jéhovah. Par exemple, quand l’apôtre Pierre a voulu le persuader qu’il ne serait pas indispensable qu’il souffre et qu’il meure, Jésus a fermement rejeté son conseil bienveillant, mais malavisé (Matthieu 16:21-23). De nos jours, ceux qui suivent le Christ ont souvent affaire à des proches qui essaient en toute bonne foi de les dissuader d’obéir aux lois et aux principes divins. Mais notre détermination fait écho à celle des chrétiens du 1er siècle : « Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5:29).
Les récompenses de l’obéissance
22. À quelle question Jésus a-t-il apporté une réponse, et comment ?
22 C’est face à la mort que l’obéissance de Jésus a subi son épreuve suprême. En cette terrible journée, Jésus « a appris l’obéissance » au sens plein. Il a fait la volonté de son Père, non la sienne (Luc 22:42). En la circonstance, il s’est montré d’une intégrité parfaite (1 Timothée 3:16). Il a apporté la réponse à cette question demeurée longtemps pendante : un humain parfait peut-il rester obéissant à Dieu même dans l’épreuve ? Adam avait échoué, tout comme Ève. Puis Jésus est venu : par sa vie et par sa mort, il a dissipé le doute. Lui, la plus glorieuse des créatures de Jéhovah, a donné une réponse magistrale. Son obéissance lui a coûté cher, mais il a obéi !
23-25. a) Quel est le rapport entre l’obéissance et l’intégrité ? Illustrez par un exemple. b) De quoi sera-t-il question dans le chapitre suivant ?
23 L’obéissance est une expression d’intégrité, d’attachement complet à Jéhovah. Par son obéissance, Jésus est resté intègre et a procuré des bienfaits à l’ensemble de l’humanité (Romains 5:19). Jéhovah l’a récompensé abondamment. Si nous obéissons à notre Maître Christ, Jéhovah nous récompensera aussi. L’obéissance au Christ conduit au « salut éternel » ! (Hébreux 5:9).
24 De plus, l’intégrité est en soi une récompense. Proverbes 10:9 dit : « Celui qui se conduit avec intégrité marchera en sécurité. » L’intégrité est comme une grande et belle demeure dont chaque brique est un acte d’obéissance. Si insignifiante qu’elle puisse paraître, chaque brique a sa place, son utilité. Ajoutées les unes aux autres, les briques forment un édifice de grande valeur. Mis bout à bout, additionnés jour après jour, année après année, nos actes d’obéissance finissent par former un magnifique monument d’intégrité.
25 Quand elle persiste, l’obéissance évoque une autre qualité : l’endurance. Cet aspect de l’exemple laissé par Jésus fera l’objet du chapitre suivant.
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« Considérez attentivement celui qui a enduré »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE SEPT
« Considérez attentivement celui qui a enduré »
1-3. a) De quelle intensité était l’angoisse qui a saisi Jésus dans le jardin de Gethsémani, et quelle en était la cause ? b) Que peut-on dire de l’exemple d’endurance laissé par Jésus, et quelles questions cela soulève-t-il ?
QUEL moment terrible ! Jamais Jésus n’a éprouvé une telle tension et une telle détresse. Ce sont les dernières heures de sa vie sur terre. Accompagné de ses apôtres, il est venu au jardin de Gethsémani, un endroit qu’il connaît bien pour s’y être souvent réuni avec eux. Mais cette nuit-là, il a besoin d’être un peu seul. Laissant ses compagnons, il s’enfonce dans le jardin et, s’étant agenouillé, il se met à prier. Il prie si ardemment, avec une telle angoisse au cœur, que sa sueur devient « comme des gouttes de sang » qui tombent à terre (Luc 22:39-44).
2 Qu’est-ce qui inquiète tant Jésus ? Il n’ignore pas qu’il va subir d’effroyables souffrances physiques, mais ce n’est pas cela qui le tourmente. Ce sont des questions bien plus graves ; en effet, la réputation de son Père est en jeu et l’avenir de l’humanité va dépendre de sa fidélité. Son endurance sera d’une importance capitale. S’il échoue, il couvrira le nom de son Père d’un immense opprobre. Mais il n’échoue pas. Quelques heures plus tard, juste avant de rendre son dernier souffle, l’homme qui a laissé le plus bel exemple d’endurance s’écrie triomphalement : « Cela s’est accompli ! » (Jean 19:30).
3 Parlant de Jésus, la Bible nous invite à ‘considérer attentivement celui qui a enduré’ (Hébreux 12:3). Voilà qui soulève des questions importantes : Quelles épreuves Jésus a-t-il endurées ? Quel était le secret de son endurance ? Comment pouvons-nous l’imiter ? Mais voyons tout d’abord ce qu’est l’endurance.
Qu’est-ce que l’endurance ?
4-5. a) Qu’entend-on par « endurance » ? b) Montrez par un exemple qu’endurer ne se résume pas à subir une situation difficile à laquelle on ne peut se soustraire.
4 Il nous arrive à tous d’être « attristés par diverses épreuves » (1 Pierre 1:6). Est-ce parce qu’on subit une épreuve qu’on l’endure nécessairement ? Non. Le mot grec traduit par « endurance » désigne « la capacité de tenir bon, de ne pas se laisser abattre par les difficultés ». Du type d’endurance mentionnée par les rédacteurs de la Bible, un spécialiste dit : « C’est l’état d’esprit qui permet de supporter les choses, non pas simplement avec résignation, mais avec un espoir fervent […]. C’est la qualité qui permet à un homme d’attendre de pied ferme le visage au vent. C’est la vertu qui peut transformer l’épreuve la plus rigoureuse en moment glorieux, parce qu’au-delà de la souffrance elle voit le but. »
5 Endurer ne se résume donc pas à subir une situation difficile à laquelle on ne peut se soustraire. Au sens biblique, c’est rester ferme, garder la bonne attitude d’esprit, ne pas se départir de son optimisme. Prenons un exemple. Deux hommes sont emprisonnés dans des conditions identiques, mais pour des motifs très différents. L’un est un condamné de droit commun qui purge sa peine avec résignation et rancœur. L’autre est un chrétien incarcéré en raison de sa fidélité. Il tient bon et reste optimiste, car il voit sa situation comme une occasion de démontrer sa foi. S’il est difficile de parler d’endurance dans le cas du malfaiteur, dans celui du chrétien il s’agit bien d’une manifestation exemplaire de cette belle qualité (Jacques 1:2-4).
6. Comment cultive-t-on l’endurance ?
6 L’endurance est essentielle au salut (Matthieu 24:13). Mais puisqu’elle n’est pas innée, il faut la cultiver. Comment ? « L’épreuve produit l’endurance », répond Romains 5:3. Autrement dit, impossible d’acquérir l’endurance en évitant craintivement tout ce qui met la foi à l’épreuve. Il faut au contraire faire face à ces situations. On forge son endurance jour après jour en affrontant et en surmontant les épreuves, grandes et petites. Chaque difficulté vaincue rend plus fort en vue de la suivante. Il va sans dire que nos seuls efforts ne suffisent pas. Nous ‘comptons sur la force que Dieu fournit’ (1 Pierre 4:11). Pour nous aider à rester fermes, Jéhovah met à notre disposition le meilleur modèle qui soit : celui de son Fils. Intéressons-nous donc de plus près à l’endurance sans faille de Jésus.
Ce que Jésus a enduré
7-8. Qu’a enduré Jésus à la fin de sa vie humaine ?
7 Alors que Jésus arrivait au terme de sa vie sur terre, aucune cruauté ne lui a été épargnée. Outre l’angoisse extrême qui le taraudait, pensez aux déceptions et aux humiliations qu’il a subies. Il a été trahi par un intime, abandonné par ses amis les plus proches, soumis à un procès illégal au cours duquel les membres de la plus haute cour religieuse du pays se sont moqués de lui, lui ont craché dessus et lui ont donné des coups de poing. Il a pourtant tout enduré avec calme et dignité (Matthieu 26:46-49, 56, 59-68).
8 Pensez aussi aux terribles souffrances physiques que Jésus a endurées. Le type de flagellation qu’on lui a infligé provoquait, dit-on, « des déchirures longues et profondes qui saignaient abondamment ». On l’a cloué à un poteau, mode d’exécution qui entraînait « une mort lente dans un maximum de souffrances ». Essayez d’imaginer la douleur atroce qu’il a ressentie quand on lui a transpercé les mains et les pieds avec de grands clous (Jean 19:1, 16-18). Et celle, indicible, qui l’a submergé quand on a redressé le poteau, que tout son corps s’est trouvé suspendu aux clous et que son dos lacéré est venu racler le bois rugueux. Et n’oublions pas qu’il a enduré ce supplice, alors qu’il était en proie à l’accablement moral dont nous avons parlé au début de ce chapitre.
9. Qu’implique prendre son « poteau de supplice » et suivre Jésus ?
9 Que pourrions-nous avoir à endurer, nous qui suivons le Christ ? Jésus a dit : « Si quelqu’un veut me suivre, il doit […] prendre son poteau de supplice et me suivre continuellement » (Matthieu 16:24). Le « poteau de supplice » désigne ici la souffrance, la honte, voire la mort. Suivre le Christ n’est pas la voie de la facilité. Nos principes chrétiens nous rendent différents. Comme nous ne faisons pas partie du monde, il a de la haine pour nous (Jean 15:18-20 ; 1 Pierre 4:4). Néanmoins, nous sommes prêts à prendre notre poteau de supplice — prêts à souffrir, et même à mourir — plutôt que de renoncer à suivre notre Modèle (2 Timothée 3:12).
10-12. a) Pourquoi l’imperfection des gens que Jésus côtoyait a-t-elle mis à l’épreuve son endurance ? b) Citez des situations éprouvantes endurées par Jésus.
10 Au cours de son ministère, Jésus a rencontré d’autres épreuves, des épreuves dues à l’imperfection des gens qu’il côtoyait. Souvenons-nous qu’il a été l’« habile ouvrier » utilisé par Jéhovah pour créer la terre et la vie qui s’y trouve (Proverbes 8:22-31). Il savait donc que le projet de Dieu relatif aux humains était qu’ils manifestent les qualités divines tout en jouissant d’une santé parfaite (Genèse 1:26-28). En venant sur terre, Jésus a pu observer les conséquences tragiques du péché d’un point de vue tout autre, car, devenu homme, il éprouvait des émotions et des sentiments humains. Quelle peine il a dû ressentir en constatant combien on s’était éloigné de la perfection originelle d’Adam et Ève ! Sous ce rapport aussi, son endurance a été mise à l’épreuve. Allait-il se décourager et renoncer, estimant la cause perdue ?
11 L’indifférence des Juifs à son message l’a tellement attristé qu’il a pleuré ouvertement. A-t-il pour autant laissé cette attitude refroidir son zèle ou le faire cesser de prêcher ? Au contraire, « chaque jour, il continuait d’enseigner dans le Temple » (Luc 19:41-44, 47). De même, un jour de sabbat, il a été « profondément peiné » de l’insensibilité des pharisiens qui le surveillaient pour voir s’il allait oser guérir un infirme. S’est-il laissé intimider par ces opposants imbus de leur justice ? Certainement pas ! Il est resté ferme et a guéri l’homme, au beau milieu de la synagogue… (Marc 3:1-5).
12 Les faiblesses de ses disciples les plus proches avaient aussi de quoi l’éprouver. Comme nous l’avons vu au chapitre 3, ces hommes avaient un désir tenace de prééminence (Matthieu 20:20-24 ; Luc 9:46). Jésus les a plus d’une fois encouragés à l’humilité (Matthieu 18:1-6 ; 20:25-28). Mais ils étaient lents à comprendre. Quand on pense que, la nuit précédant sa mort, ils se sont mis à « se disputer vivement » pour savoir lequel était le plus grand ! (Luc 22:24). A-t-il baissé les bras, jugeant leur cas désespéré ? Non. Sans se départir de sa patience et de son optimisme, il s’est concentré sur ce qu’il y avait de bon en eux. Il ne doutait pas de la sincérité de leur amour pour Jéhovah et de leur désir tout aussi sincère de faire sa volonté (Luc 22:25-27).
Nous laisserons-nous décourager par l’opposition, ou continuerons-nous à prêcher avec zèle ?
13. Quelles épreuves comparables à celles endurées par Jésus pourrions-nous avoir à affronter ?
13 Nous endurons parfois des épreuves comparables à celles de Jésus. C’est le cas lorsque le message que nous prêchons se heurte à l’indifférence, voire à l’opposition. Allons-nous nous décourager ou plutôt continuer à prêcher le Royaume avec zèle ? (Tite 2:14). L’imperfection de nos frères chrétiens est une autre source d’épreuves. Une parole inconsidérée, un acte irréfléchi, et nous voilà blessés (Proverbes 12:18). Allons-nous désespérer de nos compagnons à cause de leurs manquements, ou bien continuerons-nous à supporter leurs erreurs et à rechercher ce qu’il y a de bon en eux ? (Colossiens 3:13).
Le secret de son endurance
14. Citez deux choses essentielles qui ont aidé Jésus à rester ferme.
14 Qu’est-ce qui a aidé Jésus à rester ferme et intègre en dépit des outrages, des déceptions et des souffrances ? Deux choses essentielles. Premièrement, il regardait en haut, vers « le Dieu qui donne l’endurance » (Romains 15:5). Deuxièmement, il regardait en avant, vers le résultat de son endurance. Considérons ces deux points.
15-16. a) Comment savons-nous que Jésus n’a pas présumé de sa force pour endurer ? b) De quoi Jésus était-il sûr à propos de son Père, et pourquoi ?
15 Bien qu’il fût le Fils de Dieu, Jésus n’a pas présumé de sa force ni de sa perfection pour endurer. Il s’est tourné vers le ciel, afin de solliciter le soutien de son Père céleste. L’apôtre Paul a écrit : « Christ a adressé des supplications ainsi que des requêtes, avec des cris puissants et des larmes, à Celui qui pouvait le sauver de la mort » (Hébreux 5:7). Notez que Jésus n’a pas fait monter vers Dieu seulement des requêtes, mais aussi des supplications. Le mot « supplication » désigne une prière particulièrement fervente, un appel au secours. L’utilisation du pluriel indique par ailleurs que Jésus a imploré Jéhovah plusieurs fois, à Gethsémani, par exemple (Matthieu 26:36-44).
16 Jéhovah étant le Dieu ‘qui écoute la prière’, Jésus était sûr qu’il ne serait pas insensible à ses supplications (Psaume 65:2). Au ciel, il l’avait vu répondre aux prières de ses adorateurs fidèles, comme lorsqu’un ange s’était présenté devant le prophète Daniel avant même qu’il ait fini de prier (Daniel 9:20, 21). Dès lors, comment le Père aurait-il pu faire la sourde oreille quand son Fils unique lui ouvrait son cœur avec « des cris puissants et des larmes » ? De fait, il a envoyé un ange le fortifier en vue des terribles épreuves qui l’attendaient (Luc 22:43).
17. Pour endurer, pourquoi devons-nous nous tourner vers le ciel, et de quelle façon ?
17 Pour endurer, nous devons nous aussi nous tourner vers le ciel, vers le Dieu qui « donne de la puissance » (Philippiens 4:13). Si le Fils de Dieu, qui était parfait, a éprouvé le besoin de supplier Jéhovah de l’aider, que dire de nous ? Comme Jésus, il nous faudra peut-être l’implorer de nombreuses fois (Matthieu 7:7). Nous ne nous attendons évidemment pas à recevoir la visite d’un ange, mais une chose est sûre : notre Dieu d’amour répond aux appels du chrétien fidèle qui « persévère dans les supplications et les prières nuit et jour » (1 Timothée 5:5). Mauvaise santé, perte d’un proche, persécution : quelles que soient nos épreuves, Jéhovah répondra aux prières sincères dans lesquelles nous lui réclamons de la sagesse, du courage et de la force pour endurer (2 Corinthiens 4:7-11 ; Jacques 1:5).
Jéhovah répond aux prières ferventes dans lesquelles nous lui demandons de nous aider à endurer.
18. En quel sens Jésus regardait-il au-delà des souffrances qui l’attendaient ?
18 La seconde chose qui a permis à Jésus d’endurer, c’est qu’il portait ses regards en avant, au-delà des souffrances qu’il s’apprêtait à subir. La Bible dit : « Pour la joie qui était placée devant lui, il a enduré un poteau de supplice » (Hébreux 12:2). Son exemple illustre l’action conjuguée de l’espérance, de la joie et de l’endurance, qu’on pourrait résumer ainsi : l’espérance procure de la joie, et la joie produit l’endurance (Romains 15:13 ; Colossiens 1:11). Jésus avait, placées devant lui, des perspectives extraordinaires. Il savait que sa fidélité contribuerait à sanctifier le nom de son Père et lui permettrait de racheter la famille humaine du péché et de la mort. Il nourrissait également l’espérance d’être à la fois Roi et Grand Prêtre, et d’apporter ainsi d’autres bénédictions encore aux humains obéissants (Matthieu 20:28 ; Hébreux 7:23-26). Le fait de focaliser son attention sur cet avenir et sur cette espérance lui procurait une joie immense, et cette joie l’a aidé à endurer.
19. Quand notre foi est éprouvée, comment pouvons-nous laisser l’espérance, la joie et l’endurance se conjuguer pour notre bien ?
19 Comme Jésus, il nous faut laisser l’espérance, la joie et l’endurance se conjuguer pour notre bien. « Réjouissez-vous grâce à l’espérance », a écrit l’apôtre Paul, ajoutant : « Endurez dans les épreuves » (Romains 12:12). Votre foi est-elle durement éprouvée actuellement ? Alors, regardez en avant ! Ne perdez pas de vue que votre endurance contribuera à louer le nom de Jéhovah. Gardez bien présente à l’esprit la précieuse espérance du Royaume. Transportez-vous dans le monde nouveau, imaginez-vous en train de profiter des bienfaits du paradis. Savourez à l’avance l’accomplissement de promesses extraordinaires de Jéhovah, telles que la sanctification de son nom ou l’élimination de la méchanceté, de la maladie et de la mort. Vous remplirez ainsi votre cœur de joie, et cette joie vous aidera à endurer, quoi qu’il advienne. En comparaison de la réalisation de cette espérance, toutes les souffrances actuelles sont vraiment « momentanées et légères » (2 Corinthiens 4:17).
« Suivez fidèlement ses traces »
20-21. En matière d’endurance, qu’est-ce que Jéhovah attend de nous, et à quoi devrions-nous être déterminés ?
20 Jésus n’ignorait pas qu’il serait difficile de marcher à sa suite, que cela exigerait de l’endurance (Jean 15:20). Il était prêt à montrer la voie, car il savait que son exemple fortifierait ses disciples (Jean 16:33). Évidemment, lui a fait preuve d’une endurance parfaite, mais nous, nous sommes loin d’être parfaits. Qu’est-ce que Jéhovah attend donc de nous ? Pierre répond : « Christ […] a souffert pour vous, vous laissant un modèle pour que vous suiviez fidèlement ses traces » (1 Pierre 2:21). Par la façon dont il a affronté les épreuves, Jésus a laissé « un modèle », un comportement à copiera. Les actes d’endurance qu’il a accumulés sont comparables à des « traces » de pas. Nous ne pouvons pas suivre ces traces parfaitement, mais nous pouvons le faire « fidèlement ».
21 Aussi, soyons déterminés à imiter Jésus de notre mieux. N’oublions pas que plus nous suivrons ses traces fidèlement, plus nous serons armés pour endurer « jusqu’à la fin » — la fin du monde actuel ou la fin de notre vie présente. Nous ignorons laquelle de ces fins nous connaîtrons, mais ce que nous savons en revanche, c’est que Jéhovah récompensera notre endurance, pour l’éternité (Matthieu 24:13).
a Le mot grec traduit par « modèle » signifie littéralement « modèle d’écriture ». L’apôtre Pierre est le seul rédacteur des Écritures grecques chrétiennes à utiliser ce terme qui, dit-on, désigne « une ligne de texte au haut d’une page d’un cahier d’exercices, un modèle d’écriture que l’enfant doit reproduire le plus exactement possible ».
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« C’est pour cela que j’ai été envoyé »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE HUIT
« C’est pour cela que j’ai été envoyé »
1-4. a) De quelle façon Jésus s’y est-il pris pour enseigner une Samaritaine, et qu’en est-il résulté ? b) Quelle a été la réaction des apôtres ?
VOILÀ des heures qu’ils marchent. Partis de Judée, Jésus et ses apôtres remontent vers le nord, vers la Galilée. Ils ont pris la route la plus directe (trois jours de voyage), celle qui traverse la Samarie. Alors que le soleil est presque à son zénith, ils passent à proximité d’une petite ville nommée Sychar et font une halte.
2 Pendant que les apôtres partent acheter à manger, Jésus se repose à côté d’un puits. C’est alors qu’une femme vient chercher de l’eau. Jésus pourrait ne pas lui prêter attention. Il est « épuisé du voyage » (Jean 4:6). On comprendrait qu’il ferme les yeux et fasse comme si de rien n’était. Du reste, pour les raisons que nous avons évoquées au chapitre 4, la Samaritaine n’attend sans doute que du mépris de la part d’un Juif. Pourtant Jésus lui adresse la parole.
3 C’est par une image qu’il entame la conversation, un exemple directement en rapport avec la vie quotidienne de cette femme — et même avec ce qu’elle est en train de faire. Elle est là pour puiser de l’eau ; il lui parle d’une eau vivifiante qui étanchera sa soif spirituelle. Plusieurs fois au cours de la discussion, elle aborde des questions susceptibles de déclencher une disputea. Mais Jésus a le tact de ne pas les relever ; il reste sur des sujets spirituels : le culte pur et Jéhovah Dieu. Ses propos auront une grande portée, puisque son interlocutrice ira les répéter aux hommes de la ville, qui voudront à leur tour entendre Jésus (Jean 4:3-42).
4 À leur retour, que pensent les apôtres en voyant Jésus occupé à donner ce témoignage remarquable ? Ils ne débordent guère d’enthousiasme. Pour tout dire, ils sont étonnés de voir Jésus parler à cette femme. Il semble d’ailleurs qu’ils n’adressent même pas la parole à la Samaritaine. Une fois qu’elle est partie, ils pressent Jésus de manger. Mais il leur répond : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. » Prenant ces paroles au pied de la lettre, ils sont décontenancés. Alors Jésus leur explique : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et de terminer son œuvre » (Jean 4:32, 34). Il veut leur faire comprendre qu’il accorde plus d’importance à son activité principale qu’à se nourrir, et il voudrait que ce soit également leur cas. Quelle est cette œuvre ?
5. Quelle était l’activité principale de Jésus, et qu’allons-nous examiner dans ce chapitre ?
5 Jésus a dit un jour : « Je dois annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu aux autres villes aussi, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Luc 4:43). Oui, Jésus avait été envoyé pour prêcher et enseigner la bonne nouvelle du royaume de Dieub. Ceux qui le suivent aujourd’hui ont la même œuvre à accomplir. Il est donc indispensable que nous examinions à présent pourquoi Jésus prêchait, quel message il prêchait et avec quel état d’esprit il prêchait.
Pourquoi Jésus prêchait
6-7. Qu’est-ce que Jésus veut que qu’un « enseignant » ressente à l’idée de faire connaître la bonne nouvelle ? Expliquez par un exemple.
6 Voyons tout d’abord ce que Jésus pensait des vérités qu’il enseignait ; puis nous parlerons de la façon dont il considérait les personnes qui l’écoutaient. Pour expliquer ce qu’il ressentait à faire connaître les vérités que Jéhovah lui avait enseignées, Jésus a pris une comparaison explicite. Il a dit : « Sachez qu’après avoir reçu l’enseignement concernant le royaume des cieux, un enseignant est comme un maître de maison qui sort de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes » (Matthieu 13:52). Dans quelle intention ce maître de maison sort-il des choses de son trésor ?
7 Ce n’est pas pour faire étalage de ses biens, erreur commise autrefois par le roi Ézéchias avec des conséquences funestes (2 Rois 20:13-20). Qu’est-ce qui le motive alors ? Prenons un exemple. Imaginez que vous rendiez visite à un professeur que vous appréciez particulièrement. Il ouvre un tiroir et en sort deux lettres. Ce sont deux lettres que son père lui a écrites. L’une, jaunie par le temps, lui est parvenue alors qu’il n’était qu’un enfant ; l’autre est récente. Les yeux brillants de plaisir, il vous dit à quel point ces lettres lui sont chères — elles contiennent des conseils qui ont changé sa vie, et qui pourraient vous être utiles à vous aussi. Il est manifeste qu’il leur accorde un grand prix, qu’elles tiennent une place particulière dans son cœur (Luc 6:45). Il vous les montre non pour se vanter ou pour en tirer un profit quelconque, mais pour votre bien et pour vous convaincre de leur valeur.
8. Sommes-nous fondés à considérer comme des trésors les vérités que nous apprenons de la Parole de Dieu ?
8 C’est avec de tels mobiles que Jésus, le grand Enseignant, parlait des vérités divines. À ses yeux, elles étaient des trésors inestimables. Il les aimait et avait à cœur de les faire connaître. Il voulait que chacun de ses disciples, tout « enseignant », éprouve les mêmes sentiments. Est-ce notre cas ? Nous avons de bonnes raisons d’aimer chacune des vérités que nous apprenons de la Parole de Dieu. Qu’il s’agisse de croyances anciennes ou de compréhensions affinées récemment, nous chérissons ces joyaux de vérité. En en parlant avec enthousiasme et en ne cessant d’aimer ce que Jéhovah nous enseigne, nous communiquerons cet amour aux autres, comme Jésus.
9. a) Que ressentait Jésus envers les personnes qu’il enseignait ? b) Comment pouvons-nous imiter son attitude ?
9 Ainsi que nous le verrons plus en détail dans la troisième partie, Jésus aimait également les personnes qu’il enseignait. Une prophétie annonçait que le Messie ‘aurait pitié du petit et du pauvre’ (Psaume 72:13). Et Jésus, en effet, se souciait des gens. Il se souciait des pensées et des raisonnements qui déterminaient leurs actions ; il se souciait des fardeaux qui les accablaient et de ce qui les empêchait de saisir la vérité (Matthieu 11:28 ; 16:13 ; 23:13, 15). Rappelez-vous la Samaritaine. Le fait que Jésus se soit intéressé à elle l’a beaucoup marquée. La perspicacité dont il a fait preuve en rapport avec la situation personnelle de cette femme l’a convaincue qu’il était un prophète et l’a poussée à parler de lui à d’autres (Jean 4:16-19, 39). Bien sûr, ceux qui suivent Jésus de nos jours n’ont pas la faculté de lire dans les cœurs. Comme lui, en revanche, nous pouvons nous intéresser aux gens ; nous pouvons leur montrer que nous nous soucions d’eux ; et nous pouvons adapter nos paroles à leurs préoccupations, à leurs difficultés et à leurs besoins.
Ce que Jésus prêchait
10-11. a) Quel message Jésus prêchait-il ? b) Qu’est-ce qui a rendu nécessaire le royaume de Dieu ?
10 Quel message Jésus prêchait-il ? Si vous deviez chercher la réponse dans les enseignements des nombreuses Églises qui affirment le représenter, vous diriez peut-être qu’il proclamait une sorte d’évangile social. Ou bien qu’il prônait des réformes politiques, ou encore qu’il faisait passer le salut personnel avant tout le reste. Or, comme nous l’avons indiqué plus haut, il a fait cette déclaration sans équivoque : « Je dois annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu. » Qu’est-ce que cela impliquait ?
11 Rappelez-vous que Jésus était présent au ciel quand, pour la première fois, Satan a calomnié le nom de Jéhovah et contesté sa manière de diriger les humains. Quelle peine Jésus a dû ressentir en entendant son Père, pourtant si attaché à la justice, être ainsi accusé de priver ses créatures de ce qui est bon pour elles ! Quel coup aussi quand Adam et Ève ont ajouté foi à cette calomnie et que leur rébellion a condamné leurs futurs descendants, l’ensemble de la famille humaine, au péché et à la mort ! (Romains 5:12). Mais quelle joie intense a dû l’envahir quand il a appris que son Père allait redresser la situation !
12-13. Quelles injustices le royaume de Dieu corrigera-t-il, et comment Jésus a-t-il fait du Royaume le thème de sa prédication ?
12 Qu’est-ce qui devait absolument être corrigé ? Il fallait que le saint nom de Jéhovah soit sanctifié, c’est-à-dire entièrement lavé de l’opprobre dont Satan et ses partisans l’avaient couvert. De plus, le nom de Jéhovah étant étroitement lié à sa position de Souverain, la légitimité de la souveraineté de Dieu, autrement dit sa manière de gouverner, devait être justifiée. Jésus comprenait ces questions capitales mieux que quiconque sur terre. La prière qu’il a donnée en modèle a enseigné à ses disciples à demander d’abord au Père que son nom soit sanctifié, puis que son royaume vienne, et enfin que sa volonté se fasse sur la terre (Matthieu 6:9, 10). Le royaume de Dieu, avec Christ Jésus à sa tête, débarrassera bientôt la terre du système corrompu de Satan et établira définitivement la juste domination de Jéhovah (Daniel 2:44).
13 Ce royaume était le thème de la prédication de Jésus. Tout ce que Jésus disait ou faisait donnait une idée plus précise de ce qu’est le Royaume et de son rôle dans le projet de Jéhovah. Jésus n’a permis à rien de le détourner de sa mission de prêcher la bonne nouvelle du royaume de Dieu. À l’époque déjà, les problèmes de société et les injustices criantes ne manquaient pas, mais il est resté concentré sur son message et son activité. Est-ce à dire qu’il était étroit d’esprit, et que son discours était ennuyeux et monotone ? Loin de là !
14-15. a) En quel sens y avait-il, en la personne de Jésus, « plus que Salomon » ? b) Comment pouvons-nous imiter Jésus quant au message que nous prêchons ?
14 Comme nous le verrons tout au long de cette partie, Jésus veillait à ce que son enseignement soit à la fois captivant et coloré. Il parlait au cœur. Nous pourrions évoquer à ce propos le sage roi Salomon, qui avait recherché « des paroles délicieuses », « des paroles de vérité qui soient exactes », afin de coucher par écrit les pensées que Jéhovah lui inspirait (Ecclésiaste 12:10). Ayant reçu de Jéhovah « une capacité d’analyse » abondante, cet homme imparfait était capable de parler d’une multitude de choses, comme des arbres ou de toutes sortes d’animaux volants, aquatiques, terrestres… On venait de très loin pour l’écouter (1 Rois 4:29-34). Or, en la personne de Jésus, il y avait « plus que Salomon » (Matthieu 12:42). Il était infiniment plus sage, possédait une « une capacité d’analyse » autrement supérieure. Quand il enseignait, Jésus puisait dans la connaissance éminente qu’il avait de la Parole de Dieu, mais aussi du monde animal, de l’agriculture, du climat, de l’actualité, de l’Histoire et des situations sociales. Cependant, il ne faisait jamais étalage de ce savoir. Son message restait simple et clair. Comment s’étonner qu’on ait été suspendu à ses lèvres ? (Marc 12:37 ; Luc 19:48).
15 De nos jours, les chrétiens s’efforcent d’emboîter le pas à Jésus. Nous sommes loin de posséder sa sagesse prodigieuse et son savoir immense, mais nous avons tous une certaine connaissance et expérience dont nous pouvons nous servir pour communiquer à autrui les vérités de la Parole de Dieu. Certains pourront s’inspirer de leur expérience de parents pour illustrer l’amour de Jéhovah envers ses enfants. D’autres trouveront matière à exemples dans le milieu professionnel ou scolaire, ou encore dans ce qu’ils savent des gens et de l’actualité. Dans tous les cas, cependant, nous veillons à ne pas attirer l’attention sur autre chose que notre message : la bonne nouvelle du royaume de Dieu (1 Timothée 4:16).
L’attitude de Jésus envers son ministère
16-17. a) Comment Jésus considérait-il son ministère ? b) Comment savons-nous qu’il axait sa vie sur le ministère ?
16 Jésus considérait son ministère comme un trésor. Il éprouvait un grand plaisir à faire connaître son Père céleste tel qu’il est vraiment, et non défiguré par les doctrines et traditions humaines. Il aimait aider les gens à obtenir l’approbation divine et à nourrir l’espérance de la vie éternelle. Il était heureux de leur communiquer le réconfort et la joie que procure la bonne nouvelle. Comment ces sentiments se manifestaient-ils ? De trois façons au moins :
17 Premièrement, il a axé sa vie sur le ministère. Parler du Royaume était son activité principale, sa préoccupation essentielle, l’œuvre de sa vie. C’est la raison pour laquelle, comme nous l’avons relevé au chapitre 5, il menait volontairement une vie simple ; c’était la voie de la sagesse. Quand il donnait des conseils, c’était toujours le regard fixé sur ce qui comptait le plus. Il n’était pas distrait par toutes sortes de biens qu’il lui aurait fallu acheter, entretenir et réparer ou remplacer. Il vivait sobrement, afin que rien ne vienne entraver inutilement son ministère (Matthieu 6:22 ; 8:20).
18. Comment Jésus se dépensait-il dans le ministère ?
18 Deuxièmement, Jésus se dépensait sans compter dans le ministère. Il y déployait une formidable énergie, parcourant à pied des centaines de kilomètres, recherchant en Palestine tous ceux à qui il pouvait annoncer la bonne nouvelle. Il leur parlait chez eux, sur les places publiques, sur les places de marché, dans les campagnes. Il leur parlait même quand il avait besoin de se reposer, de boire, de manger ou de se détendre avec ses amis. Quelques instants avant de rendre son dernier soupir, il parlait encore de la bonne nouvelle du royaume de Dieu ! (Luc 23:39-43).
19-20. Quel exemple Jésus a-t-il pris pour illustrer l’urgence de l’œuvre de prédication ?
19 Troisièmement, Jésus accomplissait son ministère avec un sentiment d’urgence. Rappelez-vous sa conversation avec la Samaritaine au puits près de Sychar. Les apôtres ne semblaient pas avoir perçu qu’il était pressant d’annoncer la bonne nouvelle ; aussi Jésus leur a-t-il déclaré : « Vous dites qu’il y a encore quatre mois avant que vienne la moisson, n’est-ce pas ? Eh bien, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs : ils sont blancs pour la moisson » (Jean 4:35).
20 L’exemple était approprié. On était, semble-t-il, au mois de kislev (novembre/décembre). La moisson des orges, qui s’effectuait aux alentours de la Pâque (le 14 nisan), n’aurait pas lieu avant quatre mois. Les cultivateurs n’étaient donc pas pressés. Ils avaient du temps devant eux. Mais qu’en était-il de la moisson humaine ? Beaucoup désormais étaient prêts à entendre, à apprendre, à devenir des disciples du Christ et à nourrir ainsi la merveilleuse espérance que Jéhovah leur proposait ! C’était comme si Jésus embrassait du regard ces champs symboliques et les voyait tout blancs, leurs épis bien mûrs ondulant doucement sous la brise, comme pour signaler qu’ils attendaient d’être moissonnésc. C’était le moment de s’activer ! Voilà pourquoi, lorsque les habitants d’une certaine ville ont voulu le retenir, il leur a dit : « Je dois annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu aux autres villes aussi, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Luc 4:43).
21. Comment pouvons-nous imiter Jésus ?
21 Il nous est tout à fait possible d’imiter Jésus dans les trois domaines que nous venons de mentionner. Premièrement, en axant notre vie sur le ministère chrétien ; même si nous avons des obligations familiales ou profanes, nous pouvons lui donner la priorité en y participant avec le même zèle et la même régularité que Jésus (Matthieu 6:33 ; 1 Timothée 5:8). Deuxièmement, en nous dépensant sans compter dans le ministère, ce qui implique y consacrer de notre temps, de nos forces et de nos ressources (Luc 13:24). Troisièmement, en gardant présent à l’esprit le caractère urgent du ministère (2 Timothée 4:2). Saisissons donc toutes les occasions de prêcher !
22. De quoi sera-t-il question dans le chapitre suivant ?
22 Jésus a également montré qu’il était conscient de l’importance de l’œuvre de prédication et d’enseignement en faisant en sorte qu’elle se poursuive après sa mort. Il a chargé ses disciples de prendre le relais. Ce mandat fera l’objet du chapitre suivant.
a Par exemple, en demandant à Jésus pourquoi lui, un Juif, s’adresse à une Samaritaine, elle attire son attention sur la querelle séculaire qui oppose leurs peuples (Jean 4:9). Elle prétend aussi qu’elle et son peuple descendent de Jacob, ce que les Juifs de l’époque contestent avec force, appelant les Samaritains « Cuthéens », c’est-à-dire gens de Kouth, pour souligner leur ascendance étrangère (Jean 4:12).
b Prêcher, c’est annoncer, publier, un message. Enseigner a sensiblement le même sens, à cette nuance près que le message est communiqué avec plus de profondeur et de détails. Un bon enseignant cherche à toucher le cœur pour inciter à l’action.
c À propos de ce verset, un ouvrage déclare : « Arrivés à maturité, les épis passent du vert au blond, une teinte pâle qui sonne l’heure de la récolte. »
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« Allez et faites des disciples »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE NEUF
« Allez et faites des disciples »
Que fait un cultivateur quand la moisson est trop abondante pour qu’il puisse la rentrer seul ?
1-3. a) Que fait un cultivateur quand la récolte est trop abondante pour qu’il puisse la rentrer seul ? b) Dans quelle situation Jésus s’est-il trouvé au printemps 33, et qu’a-t-il fait pour y remédier ?
LE CULTIVATEUR est bien embarrassé. Quelques mois plus tôt, il a labouré et ensemencé ses champs, puis a surveillé attentivement l’apparition des premières pousses et s’est ensuite réjoui de voir les céréales mûrir. Quand arrive l’heure de la récolte, ses efforts sont récompensés. Seulement voilà, la moisson est si abondante qu’il n’arrivera pas à l’engranger tout seul. Comme il n’y a pas de temps à perdre pour rentrer le précieux grain, il décide d’engager des ouvriers.
2 Au printemps 33 de notre ère, Jésus ressuscité s’est trouvé dans une situation comparable. Les graines de vérité qu’il avait semées au cours de son ministère ayant levé, le moment était venu de récolter. La moisson était abondante : beaucoup qui avaient été réceptifs à son message devaient être rassemblés pour devenir ses disciples (Jean 4:35-38). Qu’a fait Jésus ? Juste avant de remonter au ciel, alors qu’il se tenait sur une montagne de Galilée, il a chargé ceux qui le suivaient de chercher d’autres ouvriers. Il a dit : « Allez donc vers les gens de toutes les nations et faites des disciples parmi eux, les baptisant […], leur enseignant à pratiquer tout ce que je vous ai commandé » (Matthieu 28:19, 20).
3 Ce mandat est au centre de ce que signifie suivre le Christ. Nous allons donc répondre à trois questions : Pourquoi Jésus a-t-il demandé plus d’ouvriers ? Comment a-t-il formé ses disciples à trouver ces ouvriers ? Et en quoi ce mandat nous concerne-t-il ?
Pourquoi fallait-il davantage d’ouvriers ?
4-5. Pourquoi Jésus n’achèverait-il pas l’œuvre qu’il avait amorcée, et qui devrait la poursuivre une fois qu’il serait retourné au ciel ?
4 Lorsque Jésus a entamé son ministère, en 29, il savait qu’il amorçait une œuvre qu’il n’achèverait pas lui-même. Compte tenu du peu de temps qui lui restait à vivre sur terre, il y avait une limite au territoire qu’il serait en mesure de couvrir et au nombre de personnes à qui il pourrait parler du Royaume. S’il est vrai qu’il n’a prêché qu’aux Juifs et aux prosélytes, ces « brebis perdues de la nation d’Israël » étaient dispersées dans tout le pays, qui s’étendait sur plusieurs milliers de kilomètres carrés (Matthieu 15:24). Par ailleurs, un jour viendrait où la bonne nouvelle serait annoncée dans le monde entier (Matthieu 13:38 ; 24:14).
5 Jésus n’a pas caché qu’il resterait beaucoup à faire après sa mort. À ses 11 apôtres fidèles il a déclaré : « Oui, je vous le dis, c’est la vérité : celui qui exerce la foi en moi fera aussi les œuvres que je fais ; et il fera des œuvres plus grandes que celles-ci, parce que je m’en vais vers le Père » (Jean 14:12). Puisqu’il retournait au ciel, il appartiendrait aux apôtres — mais aussi à tout futur disciple — de poursuivre l’œuvre de prédication et d’enseignement (Jean 17:20). Avec humilité, il a annoncé que leurs œuvres seraient « plus grandes » que les siennes. En quel sens ? Considérons trois aspects.
6-7. a) Sous quels rapports les disciples de Jésus feraient-ils des œuvres plus grandes que les siennes ? b) Comment pouvons-nous confirmer que la confiance de Jésus en ses disciples était fondée ?
6 Premièrement, ses disciples allaient couvrir un territoire plus grand. Aujourd’hui, leur témoignage a atteint les extrémités de la terre ; leur message est proclamé largement au-delà des frontières à l’intérieur desquelles Jésus prêchait. Deuxièmement, ses disciples allaient toucher plus de personnes. D’une poignée qu’ils étaient, ils n’ont pas tardé à se compter par milliers (Actes 2:41 ; 4:4). Aujourd’hui, ils sont des millions, auxquels se joignent chaque année des dizaines et des dizaines de milliers de nouveaux baptisés. Troisièmement, ses disciples allaient prêcher sur une période plus longue — en fait jusqu’à nos jours, soit près de 2 000 ans, alors que le ministère de Jésus n’a duré que trois ans et demi.
7 En déclarant que ses disciples feraient « des œuvres plus grandes » que les siennes, Jésus leur exprimait sa confiance. Il remettait entre leurs mains une œuvre capitale à ses yeux, celle de prêcher et d’enseigner « la bonne nouvelle du royaume de Dieu » (Luc 4:43). Il ne doutait pas qu’ils l’accompliraient fidèlement. Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Quand nous nous dépensons avec zèle et sincérité dans le ministère, nous confirmons que la confiance de Jésus était fondée. N’est-ce pas un remarquable privilège ? (Luc 13:24).
Formés pour prêcher
L’amour nous incite à prêcher partout où l’on peut trouver des gens.
8-9. Quel exemple Jésus a-t-il laissé dans le ministère, et comment pouvons-nous calquer notre ministère sur le sien ?
8 Jésus a donné la meilleure formation qui soit à ses disciples. D’abord, il leur a laissé un exemple parfait (Luc 6:40). Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de son état d’esprit envers le ministère. Mettez-vous un instant à la place des disciples qui l’accompagnaient dans ses campagnes de prédication. Ils l’ont vu prêcher partout où l’on pouvait trouver des gens : sur les rivages, à flanc de colline, dans les villes, sur les places de marché, dans les maisons particulières (Matthieu 5:1, 2 ; Luc 5:1-3 ; 8:1 ; 19:5, 6). Ils ont observé aussi qu’il se dépensait sans compter : levé tôt, il n’arrêtait son activité que tard le soir. De toute évidence, pour lui le ministère n’avait rien d’un passe-temps ! (Luc 21:37, 38 ; Jean 5:17). Il ne leur a pas échappé non plus que Jésus était animé d’un profond amour pour les gens. Sans doute même la compassion se lisait-elle sur son visage (Marc 6:34). À votre avis, quel effet son exemple a-t-il eu sur eux ? Quel effet aurait-il eu sur vous ?
9 Marchant sur les traces du Christ, nous calquons notre ministère sur le sien. À cet égard, nous ne ménageons pas nos efforts pour donner « un témoignage complet » (Actes 2:40). Comme lui, nous allons voir les gens chez eux (Actes 5:42). Au besoin, nous adaptons notre emploi du temps afin de frapper à leur porte à des moments où nous avons le plus de chances de les trouver. Avec discrétion nous allons également au-devant d’eux sur leur lieu de travail ou dans des endroits publics comme les rues, les parcs, les commerces. « Nous nous donnons du mal et […] nous luttons » dans le ministère, car cette œuvre nous tient à cœur (1 Timothée 4:10). Nous éprouvons pour notre prochain un amour sincère qui nous incite à chercher à tout moment et en tout lieu des occasions de prêcher (1 Thessaloniciens 2:8).
« Les 70 disciples revinrent joyeux. »
10-12. Quelles recommandations importantes Jésus a-t-il faites à ses disciples avant de les envoyer prêcher ?
10 Jésus a également formé ses disciples en leur fournissant des instructions détaillées. Avant d’envoyer prêcher ses 12 apôtres et, par la suite, les 70 disciples, il a tenu ce qu’on pourrait appeler des séances de formation (Matthieu 10:1-15 ; Luc 10:1-12). Elles ont été efficaces, puisque Luc 10:17 fait remarquer que « les 70 disciples revinrent joyeux ». Considérons deux recommandations importantes faites par Jésus en ces circonstances, recommandations à replacer dans le contexte de l’époque.
11 Les disciples devaient mettre leur confiance en Jéhovah. Jésus leur a dit en effet : « Ne vous procurez ni or, ni argent, ni cuivre, ni sac à provisions pour le voyage, ni vêtement de rechange, ni sandales, ni bâton, car l’ouvrier mérite sa nourriture » (Matthieu 10:9, 10). Les voyageurs avaient l’habitude de se munir d’une sorte de ceinture où mettre leur argent, d’un sac à provisions et d’une paire de sandales de rechange. En donnant pour instruction de ne pas s’inquiéter de ce genre de choses, Jésus disait en quelque sorte : « Faites entièrement confiance à Jéhovah ; il subviendra à vos besoins. » Jéhovah prendrait soin des prédicateurs en incitant les personnes réceptives à la bonne nouvelle à leur témoigner l’hospitalité coutumière en Israël (Luc 22:35).
12 Jésus a également exhorté ses disciples à ne pas se laisser distraire. « Ne saluez personne en chemin », leur a-t-il dit (Luc 10:4). Devaient-ils se montrer froids et distants ? Pas du tout. Mais il faut savoir qu’aux temps bibliques les salutations se limitaient rarement à un simple bonjour. Elles englobaient souvent diverses formalités et une longue conversation. Un bibliste explique : « Les salutations chez les Orientaux ne consistaient pas, comme chez nous, en une inclination de tête ou en une poignée de main ; elles s’accompagnaient de nombreuses étreintes, de révérences et même de prosternations jusqu’au sol. Tout cela exigeait beaucoup de temps. » En demandant à ses disciples de ne pas se prêter aux salutations d’usage, c’est comme si Jésus leur disait : « Utilisez votre temps au mieux, car le message que vous portez est urgenta. »
13. Comment montrer que nous prenons en considération les instructions que Jésus a données à ses disciples du 1er siècle ?
13 Nous prenons en considération les instructions que Jésus a données à ses disciples du 1er siècle. Dans notre ministère, nous mettons entièrement notre confiance en Jéhovah (Proverbes 3:5, 6). Nous savons que nous aurons toujours de quoi vivre si nous ‘continuons à chercher d’abord le Royaume’ (Matthieu 6:33). Partout dans le monde, les prédicateurs à plein temps peuvent attester que la main de Jéhovah n’est jamais courte, même dans les situations difficiles (Psaume 37:25). Nous savons également que nous ne devons pas nous laisser distraire. Le système actuel pourrait facilement détourner notre attention (Luc 21:34-36). Or ce n’est pas le moment de se laisser vivre. Notre message est urgent ; des vies sont en jeu (Romains 10:13-15). En restant bien conscients que le temps presse, nous ne permettrons pas aux sources de distraction du monde d’accaparer un temps et une énergie que nous pourrions consacrer utilement au ministère. Ne l’oubliez pas : il reste peu de temps, et la moisson est grande ! (Matthieu 9:37, 38).
Un mandat qui nous concerne
14. Qu’est-ce qui indique que le mandat consigné en Matthieu 28:18-20 concerne tous ceux qui marchent sur les traces du Christ ? (voir aussi la note).
14 En disant : « Allez […] et faites des disciples », Jésus ressuscité chargeait ceux qui le suivaient d’une lourde responsabilité. Les disciples présents sur la montagne de Galilée en cette journée de printemps n’étaient pas les seuls concernésb. L’œuvre en question devait toucher des « gens de toutes les nations » et se poursuivre « jusqu’à la période finale du monde ». Ce sont donc tous ceux qui marcheraient sur ses traces, les chrétiens de notre époque y compris, que le Christ mandatait. Analysons ses paroles, consignées en Matthieu 28:18-20.
15. Pourquoi avons-nous tout lieu d’obéir au commandement de Jésus de faire des disciples ?
15 Avant de formuler le mandat en lui-même, Jésus précise : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (verset 18). Détient-il vraiment un pouvoir si étendu ? Absolument. Il est l’Archange, celui qui commande des myriades et des myriades d’anges (1 Thessaloniciens 4:16 ; Révélation 12:7). En qualité de « chef de l’assemblée », il dirige ses disciples sur la terre (Éphésiens 5:23). Depuis 1914, il est Roi messianique au ciel (Révélation 11:15). Son autorité s’étend même jusque dans la Tombe, puisqu’il a le pouvoir de ressusciter les morts (Jean 5:26-28). En commençant par faire état de son immense pouvoir, Jésus indique que ce qu’il va dire ensuite n’est pas une simple suggestion, mais un commandement. Nous avons tout lieu d’obéir, car Jésus ne s’est pas arrogé ce pouvoir ; c’est Jéhovah qui le lui a conféré (1 Corinthiens 15:27).
16. En disant : « Allez », qu’est-ce que Jésus attend de nous, et comment nous acquittons-nous de cet aspect de notre mission ?
16 Jésus énonce alors le mandat, dont le premier aspect tient en un mot : « Allez » (verset 19). Il s’agit donc de prendre l’initiative de communiquer le message du Royaume. Voilà qui offre une certaine latitude quant aux méthodes. L’activité de maison en maison est très efficace pour entrer en contact avec les gens (Actes 20:20). Il y a aussi le témoignage informel : au cours de nos activités quotidiennes, nous guettons les occasions d’amener la conversation sur la bonne nouvelle. Les méthodes peuvent varier d’un endroit à l’autre en fonction des besoins et des circonstances, mais l’intention demeure : nous ‘allons’ et cherchons ceux qui sont ‘dignes de notre message’ (Matthieu 10:11).
17. Comment fait-on un disciple ?
17 Jésus précise ensuite l’objet du mandat, à savoir ‘faire des disciples parmi les gens de toutes les nations’ (verset 19). Comment fait-on un disciple ? À la base, un disciple est quelqu’un qui apprend, un enseigné. Cependant, faire des disciples ne se limite pas à transmettre un savoir. Lorsque nous étudions la Bible avec une personne, notre but est de l’aider à suivre le Christ. Chaque fois que nous le pouvons, nous attirons son attention sur l’exemple de Jésus, afin qu’elle apprenne à voir en lui son Modèle et son Enseignant, à vivre comme il a vécu, à poursuivre son œuvre (Jean 13:15).
18. Pourquoi le baptême constitue-t-il l’étape majeure de la vie d’un disciple ?
18 La partie suivante du mandat est fondamentale : « les baptisant au nom du Père, du Fils et de l’esprit saint » (verset 19). Symbole de l’offrande pleine et entière de sa personne à Dieu, le baptême constitue l’étape majeure de la vie d’un disciple. Il est essentiel au salut (1 Pierre 3:21). Le disciple baptisé qui s’efforce de servir Jéhovah de son mieux avec persévérance peut envisager des bénédictions sans fin dans le monde nouveau. Avez-vous déjà aidé quelqu’un à devenir un disciple baptisé du Christ ? Il n’y a pas plus grand sujet de joie dans le ministère (3 Jean 4).
19. Qu’enseignons-nous aux nouveaux disciples, et pourquoi peut-il être nécessaire de continuer à les enseigner après leur baptême ?
19 Énonçant un autre aspect du mandat, Jésus ajoute : « leur enseignant à pratiquer tout ce que je vous ai commandé » (verset 20). Nous enseignons aux nouveaux à obéir aux commandements de Jésus, notamment ceux d’aimer Dieu, d’aimer son prochain et de faire des disciples (Matthieu 22:37-39). Nous leur enseignons progressivement comment expliquer les vérités bibliques et défendre leur foi naissante. Lorsqu’ils remplissent les conditions requises pour participer à l’activité publique de prédication, nous leur enseignons par la parole et par l’exemple comment avoir un ministère productif. L’enseignement d’un nouveau disciple ne s’arrête pas nécessairement au baptême. Un baptisé récent peut avoir besoin d’un complément d’enseignement pour surmonter les difficultés qui surviennent quand on veut suivre le Christ (Luc 9:23, 24).
« Je serai avec vous tous les jours »
20-21. a) Pourquoi n’avons-nous aucune raison d’être effrayés à cause de la mission que Jésus nous a confiée ? b) Pourquoi n’est-ce pas le moment de nous relâcher, et à quoi devrions-nous être déterminés ?
20 Jésus conclut l’énoncé du mandat par ces paroles très rassurantes : « Voyez, je serai avec vous tous les jours jusqu’à la période finale du monde » (Matthieu 28:20). Jésus est conscient qu’il a chargé ses disciples d’une lourde responsabilité. Il n’ignore pas non plus que l’œuvre de témoignage suscitera parfois des réactions hostiles (Luc 21:12). Mais nous n’avons aucune raison d’avoir peur. Notre Guide ne nous laisse pas livrés à nous-mêmes. N’est-il pas réconfortant de savoir que celui qui a « tout pouvoir […] dans le ciel et sur la terre » est à nos côtés pour nous aider à nous acquitter de ce mandat ?
21 Jésus a promis à ses disciples qu’il serait avec eux dans le ministère tout au long des siècles « jusqu’à la période finale du monde ». En attendant que la fin arrive, nous devons poursuivre l’œuvre qu’il nous a confiée. Ce n’est pas le moment de nous relâcher. Une moisson abondante est en cours ! Des milliers d’humains réceptifs sont en train d’être rassemblés. Alors, nous qui suivons le Christ, soyons déterminés à exécuter le mandat important qu’il nous a confié. Soyons résolus à donner de notre temps, de nos forces et de nos ressources pour obéir à ce commandement du Christ : « Allez […] et faites des disciples. »
a Le prophète Élisée avait donné jadis une instruction semblable à son serviteur Guéazi. Quand il l’a envoyé chez une femme dont le fils venait de mourir, il lui a précisé : « Si tu rencontres quelqu’un, ne le salue pas » (2 Rois 4:29). La mission étant pressante, il n’était pas question de perdre du temps.
b Comme la plupart des disciples se trouvaient en Galilée, il est possible qu’en la circonstance décrite en Matthieu 28:16-20 Jésus ressuscité soit apparu à « plus de 500 frères » (1 Corinthiens 15:6). Ce serait donc en la présence de centaines de personnes que Jésus aurait donné le commandement de faire des disciples.
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« Il est écrit »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE DIX
« Il est écrit »
« Aujourd’hui, ce passage des Écritures […] est accompli. »
1-3. Quelle vérité essentielle Jésus veut-il amener les habitants de Nazareth à reconnaître, et quelle preuve leur donne-t-il ?
QUELQUE temps après le début de son ministère, Jésus revient à Nazareth, la ville où il a grandi, avec l’intention d’amener les habitants à reconnaître une vérité essentielle : il est le Messie promis. Quelle preuve va-t-il leur donner ?
2 Beaucoup attendent un miracle, car ils ont entendu parler de ses œuvres prodigieuses. Mais de miracle, il n’y en aura pas. Comme à son habitude, Jésus se rend à la synagogue. Quand il se lève pour lire, on lui remet le rouleau d’Isaïe. C’est probablement un long manuscrit que Jésus fait défiler avec précaution en l’enroulant d’un manche sur l’autre jusqu’à ce qu’il trouve le passage recherché. Puis il lit à haute voix ce qui correspond aujourd’hui à Isaïe 61:1-3 (Luc 4:16-19).
3 L’auditoire connaît certainement ce passage. C’est une prophétie messianique. Tous les regards sont fixés sur Jésus ; le silence règne dans l’assemblée. Jésus déclare alors : « Aujourd’hui, ce passage des Écritures que vous venez d’entendre est accompli. » Sans doute ajoute-t-il quelques explications. On s’étonne de ses paroles pleines de charme, mais beaucoup, semble-t-il, veulent quand même voir un signe spectaculaire. Non seulement Jésus ne leur donne pas satisfaction, mais, avec courage, il se sert d’un exemple des Écritures pour dévoiler leur manque de foi. Il n’en faut pas plus pour que les habitants de la ville cherchent à le tuer (Luc 4:20-30).
4. Quel modèle Jésus a-t-il institué dans son ministère, et qu’allons-nous considérer dans ce chapitre ?
4 En la circonstance, Jésus a institué un modèle auquel il se tiendra tout au long de son ministère. Il s’est appuyé largement sur la Parole de Dieu. Ses miracles attestaient qu’il avait l’esprit de Dieu, mais rien n’avait plus de poids à ses yeux que les Saintes Écritures rédigées sous l’inspiration divine. Intéressons-nous à l’exemple qu’il a laissé sous ce rapport, en considérant comment il citait, défendait et expliquait la Parole de Dieu.
Il citait la Parole de Dieu
5. Qu’est-ce que Jésus tenait à ce que l’on sache, et comment s’est-il montré conséquent avec ses affirmations ?
5 Jésus tenait à ce qu’on sache d’où provenait son message. Il a dit un jour : « Ce que j’enseigne n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé » (Jean 7:16). Une autre fois : « Je ne fais rien de ma propre initiative, mais […] comme le Père m’a enseigné, moi je dis ces choses » (Jean 8:28). Et plus tard encore : « Les choses que je vous dis ne viennent pas de moi-même ; mais le Père, qui reste en union avec moi, fait ses œuvres » (Jean 14:10). Conséquent avec ses affirmations, il citait abondamment la Parole de Dieu.
6-7. a) Dans quelle mesure Jésus a-t-il cité les Écritures hébraïques, et pourquoi est-ce impressionnant ? b) En quoi l’enseignement de Jésus se distinguait-il de celui des scribes ?
6 Un examen attentif des paroles de Jésus rapportées dans les Évangiles révèle qu’il a cité directement ou indirectement plus de la moitié des livres du canon des Écritures hébraïques. À première vue, cela n’a rien d’extraordinaire. Vous vous étonnez peut-être qu’en trois ans et demi de prédication et d’enseignement publics il n’ait pas cité la totalité des livres inspirés disponibles à l’époque. Mais il est fort possible qu’il l’ait fait. N’oublions pas qu’une petite partie seulement de ses paroles et de ses actions ont été mises par écrit (Jean 21:25). Il vous suffirait probablement de quelques heures pour lire à voix haute l’intégralité de ses paroles consignées dans les Évangiles. À présent, imaginez que vous n’ayez que ces quelques heures pour parler de Dieu et de son royaume, et que vous deviez citer plus de la moitié des livres des Écritures hébraïques. N’oublions pas non plus que, la plupart du temps, Jésus n’avait pas de rouleaux à sa disposition. Dans le Sermon sur la montagne, il a cité les Écritures hébraïques directement ou indirectement des dizaines de fois — et de mémoire !
7 Cette façon de faire témoignait de son profond respect pour la Parole de Dieu. Ses auditeurs « étaient ébahis par sa manière d’enseigner, car il enseignait en homme qui a autorité, contrairement aux scribes » (Marc 1:22). Les scribes aimaient se référer à ce qu’on appelait la loi orale et citer d’éminents rabbins du passé. Jamais Jésus ne s’est appuyé sur la loi orale ou les rabbins. Pour lui, seule la Parole de Dieu faisait autorité. Combien de fois n’a-t-il pas dit : « Il est écrit », ou utilisé une expression similaire, lorsqu’il enseignait ses disciples ou rectifiait des idées fausses !
8-9. a) Comment Jésus a-t-il fait valoir l’autorité de la Parole de Dieu lorsqu’il a purifié le Temple ? b) Pourquoi peut-on dire que les chefs religieux présents au Temple ont fait preuve d’un profond mépris envers la Parole de Dieu ?
8 Quand il a purifié le temple de Jérusalem, Jésus a prononcé ces paroles : « Il est écrit : “Ma maison sera appelée une maison de prière”, mais vous en faites une caverne de voleurs » (Matthieu 21:12, 13 ; Isaïe 56:7 ; Jérémie 7:11). La veille, il avait opéré de nombreuses guérisons. Émerveillés, de jeunes garçons avaient commencé à le louer. Les chefs religieux s’étaient indignés : Jésus entendait-il ce que ces enfants disaient ? « Oui, leur avait-il répondu. N’avez-vous jamais lu ceci : “Par la bouche des enfants et des nourrissons tu as produit des louanges” ? » (Matthieu 21:16 ; Psaume 8:2). Jésus voulait que ces hommes sachent que cette situation était conforme à la Parole de Dieu.
9 Par la suite, ces mêmes chefs religieux l’ont de nouveau interpellé. « De quel droit fais-tu ces choses ? » lui ont-ils demandé (Matthieu 21:23). Jésus avait pourtant été on ne peut plus clair quant à l’origine de son pouvoir. Il n’avait rien innové, n’avait inventé aucune doctrine. Il se contentait d’appliquer la Parole de son Père. Ces prêtres et ces scribes faisaient donc vraiment preuve d’un profond mépris envers Jéhovah et sa Parole inspirée. Ils méritaient amplement que Jésus les reprenne comme il l’a fait, en dénonçant la méchanceté de leurs mobiles (Matthieu 21:23-46).
10. Comment pouvons-nous imiter Jésus dans notre façon d’utiliser la Parole de Dieu, et de quels outils inconnus à son époque disposons-nous ?
10 À l’imitation de Jésus, les vrais chrétiens s’appuient sur la Parole de Dieu dans leur ministère. Les Témoins de Jéhovah sont connus dans le monde entier pour leur empressement à communiquer le message de la Bible. Nos publications citent la Bible ou s’y réfèrent abondamment. Nous en faisons autant dans notre ministère en nous efforçant de mettre systématiquement l’accent sur les Écritures (2 Timothée 3:16). Quelle satisfaction quand nous pouvons lire un passage biblique à quelqu’un ou que nous pouvons parler de la valeur et de la signification de la Parole de Dieu ! Nous n’avons pas la mémoire parfaite de Jésus, mais nous disposons de nombreux outils inconnus à son époque. En plus de la Bible complète — publiée dans de plus en plus de langues —, nous possédons quantité d’auxiliaires bibliques pratiques pour retrouver les versets dont nous avons besoin. Soyons déterminés à continuer de citer la Bible et de diriger l’attention sur elle à toute occasion !
Il défendait la Parole de Dieu
11. Pourquoi Jésus a-t-il eu souvent à défendre la Parole de Dieu ?
11 Jésus a pu constater que la Parole de Dieu était souvent l’objet d’attaques, mais ce n’était pas pour le surprendre. « Ta parole est vérité », a-t-il dit un jour à son Père dans une prière (Jean 17:17). Or Satan, « le chef du monde », n’est-il pas « un menteur et le père du mensonge » ? (Jean 8:44 ; 14:30). Quand il a repoussé ses tentations, Jésus a cité les Écritures à trois reprises. Et quand son adversaire a fait mention d’un passage des Psaumes et en a volontairement tordu le sens, il l’a contré en défendant la Parole de Dieu (Matthieu 4:6, 7).
12-14. a) De quelle façon les chefs religieux manquaient-ils de respect envers la Loi mosaïque ? b) Comment Jésus a-t-il défendu la Parole de Dieu ?
12 Jésus a maintes fois défendu les Saintes Écritures contre ceux qui en faisaient un mauvais usage, qui les interprétaient de travers ou les déformaient. Les chefs religieux, par exemple, en donnaient une image incohérente. En se montrant tatillons dans l’observance d’infimes détails de la Loi mosaïque, mais négligents dans l’application de ses principes fondamentaux, ils encourageaient une forme de culte superficielle qui s’attachait davantage aux apparences qu’aux points les plus importants, comme la justice, la miséricorde et la fidélité (Matthieu 23:23). Comment Jésus, lui, a-t-il défendu la Loi de Dieu ?
13 Dans le Sermon sur la montagne, il a cité plusieurs préceptes de la Loi mosaïque. Il les introduisait chaque fois par l’expression : « Vous avez entendu qu’il a été dit », et les faisait suivre de cette autre expression : « Mais moi je vous dis ». Puis il énonçait un principe qui allait au-delà de ce que réclamait une observance superficielle de la Loi. Ce faisant, contestait-il la Loi ? Non, il la défendait. Par exemple, à propos du commandement bien connu : « Tu ne dois pas assassiner », il a précisé qu’en éprouvant de la haine pour quelqu’un on violait l’esprit de cette loi. De même, en nourrissant une passion pour une autre personne que son conjoint, on transgressait le principe sur lequel reposait la loi divine qui condamnait l’adultère (Matthieu 5:17, 18, 21, 22, 27-39).
14 Il a encore déclaré : « Vous avez entendu qu’il a été dit : “Tu dois aimer ton prochain et haïr ton ennemi.” Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Matthieu 5:43, 44). Le commandement de ‘haïr son ennemi’ se trouvait-il dans la Parole de Dieu ? Non, les chefs religieux l’avaient inventé. Ils édulcoraient la Loi parfaite de Dieu en y mêlant des pensées humaines. Jésus a courageusement défendu la Parole de Dieu contre les effets nocifs des traditions humaines (Marc 7:9-13).
15. Comment Jésus a-t-il défendu la Loi de Dieu contre ceux qui la faisaient passer pour trop stricte, ou même dure ?
15 Les chefs religieux attaquaient également la Loi de Dieu en la faisant passer pour trop stricte, ou même dure. Un jour que les disciples de Jésus arrachaient quelques épis en traversant un champ, des pharisiens les ont accusés de transgresser le sabbat. Jésus a défendu la Parole de Dieu contre cette application déraisonnable en prenant un exemple tiré des Écritures elles-mêmes. Il s’est référé au seul passage où il est question d’une utilisation du pain de présentation hors du sanctuaire, l’épisode où on a donné de ce pain à David et à ses hommes qui étaient affamés. Jésus a ainsi montré aux pharisiens qu’ils n’avaient rien compris à la miséricorde et à la compassion de Jéhovah (Marc 2:23-27).
16. Comment les chefs religieux avaient-ils dénaturé le commandement de Moïse relatif au divorce, mais qu’en a dit Jésus ?
16 Pour ôter de la force à la Loi, les chefs religieux inventaient également des moyens de la contourner. Par exemple, la Loi autorisait un homme à divorcer s’il trouvait chez sa femme « quelque chose d’inconvenant », c’est-à-dire à l’évidence quelque chose d’assez grave pour attirer la honte sur la famille (Deutéronome 24:1). Or, à l’époque de Jésus, les chefs religieux se servaient de cette concession pour permettre aux hommes de divorcer pour toutes sortes de raisons — un repas brûlé, par exemplea ! Jésus leur a fait savoir qu’ils dénaturaient gravement les paroles de Dieu transmises par Moïse. Il a ensuite rétabli le modèle conjugal institué par Jéhovah à l’origine, la monogamie, en précisant qu’une conduite sexuelle immorale était le seul motif légitime de divorce (Matthieu 19:3-12).
17. Comment les chrétiens d’aujourd’hui peuvent-ils imiter Jésus dans la défense de la Parole de Dieu ?
17 La même volonté de défendre les Saintes Écritures anime ceux qui suivent le Christ de nos jours. Quand des chefs religieux laissent entendre que les principes moraux de la Parole de Dieu sont dépassés, en fait ils dénigrent la Bible. C’est également le cas des religions qui enseignent des mensonges qu’elles présentent comme des doctrines bibliques. Pour nous, c’est un honneur de défendre la vérité et la pureté de la Parole de Dieu en montrant notamment que Dieu n’est pas une trinité (Deutéronome 4:39). Néanmoins, nous présentons cette défense aimablement, avec douceur et profond respect (1 Pierre 3:15).
Il expliquait la Parole de Dieu
18-19. Quelles situations témoignent du don extraordinaire qu’avait Jésus d’expliquer la Parole de Dieu ?
18 Jésus était au ciel quand les Écritures hébraïques ont été rédigées. Quel plaisir cela a dû être pour lui lorsqu’il était sur la terre de contribuer à les faire comprendre ! Pensez, par exemple, à cette journée mémorable où, ressuscité, il a rencontré deux de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs. Ne l’ayant pas reconnu, ils lui ont confié la tristesse et le trouble dans lesquels la mort de leur Maître bien-aimé les avait plongés. Qu’a-t-il fait alors ? « Commençant par Moïse et tous les Prophètes, il leur interpréta les choses qui le concernaient dans toutes les Écritures. » Quel effet ces explications ont-elles eu sur les deux hommes ? Un peu plus tard, ils se sont dit l’un à l’autre : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous quand il nous parlait sur la route, quand il nous expliquait clairement les Écritures ? » (Luc 24:15-32).
19 Plus tard encore, ce même jour, Jésus s’est montré aux apôtres et à d’autres disciples. Notez ce qu’il a fait pour eux : « Il les aida à comprendre pleinement le sens des Écritures » (Luc 24:45). En ce moment exaltant, sans doute se sont-ils rappelé les innombrables fois où Jésus avait fait la même chose — pour eux et pour quiconque l’écoutait. En effet, il n’était pas rare qu’à partir d’un passage bien connu des Écritures il donne une explication qui faisait jaillir dans l’esprit de ses auditeurs émerveillés une compréhension nouvelle et plus profonde de la Parole de Dieu.
20-21. Quelle explication Jésus a-t-il donnée aux paroles que Jéhovah a dites à Moïse au buisson épineux ?
20 Un jour où il discutait avec des sadducéens, une secte du judaïsme associée à la prêtrise mais qui ne croyait pas à la résurrection, Jésus a dit : « À propos de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu a dit à votre intention : “Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob” ? Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Matthieu 22:31, 32). Voilà un passage des Écritures que les sadducéens connaissaient bien, et qui avait été écrit par un homme qu’ils admiraient, Moïse. Mais voyez-vous où réside la force de l’explication de Jésus ?
21 Moïse avait entendu Jéhovah prononcer ces paroles au buisson ardent vers 1514 avant notre ère (Exode 3:2, 6). À l’époque, Abraham était mort depuis 329 ans, Isaac depuis 224 ans et Jacob depuis 197 ans. Pourtant, Jéhovah affirmait : « Je suis » leur Dieu. Les sadducéens savaient que Jéhovah n’était pas comme ces dieux païens de la mort qui règnent sur un monde souterrain imaginaire. Non, ainsi que l’a rappelé Jésus, il est le Dieu « des vivants ». Cela ne pouvait signifier qu’une chose, et Jésus l’a exprimée avec force : « Pour lui, ils sont tous vivants » (Luc 20:38). Jéhovah garde précieusement dans sa mémoire infaillible et illimitée tous ses serviteurs bien-aimés qui se sont endormis dans la mort. Leur résurrection est tellement certaine qu’on peut les considérer comme vivants (Romains 4:16, 17). N’est-ce pas une merveilleuse explication de la Parole de Dieu ? On comprend pourquoi « la foule […] était ébahie » (Matthieu 22:33).
22-23. a) Comment pouvons-nous imiter Jésus dans sa manière d’expliquer la Parole de Dieu ? b) Qu’allons-nous considérer dans le chapitre suivant ?
22 De nos jours, les chrétiens ont la joie d’imiter Jésus dans sa manière d’expliquer la Parole de Dieu. Bien sûr, nous ne possédons pas ses facultés intellectuelles parfaites. Néanmoins, il nous arrive souvent de lire à un interlocuteur un verset qui lui est familier et de lui en expliquer des aspects qu’il n’avait encore jamais pris en considération. Par exemple, peut-être certains ont-ils répété toute leur vie : « Que ton Nom soit sanctifié » et : « Que ton Règne vienne » sans même connaître le nom de Dieu ni savoir ce qu’est le Royaume (Matthieu 6:9, 10, La Bible de Jérusalem). Quel plaisir, quand la possibilité nous en est offerte, de donner des explications simples et claires sur ces vérités bibliques !
23 Citer la Parole de Dieu, la défendre, l’expliquer : voilà autant de façons d’imiter Jésus quand nous communiquons la vérité. Considérons à présent quelques-unes des méthodes qu’employait le grand Enseignant pour faire pénétrer les vérités bibliques dans les cœurs.
a L’historien du 1er siècle Josèphe était lui-même un pharisien divorcé. Il a indiqué que le divorce était permis « pour un motif quelconque », précisant que « les hommes en ont souvent de ce genre ».
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« Jamais un homme n’a parlé de cette façon »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE ONZE
« Jamais un homme n’a parlé de cette façon »
1-2. a) Pourquoi les agents chargés d’arrêter Jésus sont-ils revenus sans lui ? b) Qu’est-ce qui faisait de Jésus un enseignant hors pair ?
LES pharisiens sont furieux. Jésus enseigne dans le Temple, il parle de son Père. La foule est divisée : beaucoup ont foi en lui, d’autres voudraient son arrestation. N’y tenant plus, les chefs religieux envoient des agents se saisir de lui. Mais ces derniers reviennent bredouilles. Quand les prêtres en chef et les pharisiens leur demandent pourquoi ils ne l’ont pas amené, ils répondent : « Jamais un homme n’a parlé de cette façon. » L’enseignement de Jésus leur a fait une telle impression qu’ils n’ont pu se résoudre à l’arrêtera (Jean 7:45, 46).
2 Ces agents ne sont pas les seuls que l’enseignement de Jésus a émerveillés. Des foules entières se pressent pour l’écouter (Marc 3:7, 9 ; 4:1 ; Luc 5:1-3). Qu’est-ce qui faisait de lui un enseignant hors pair ? Comme nous l’avons vu au chapitre 8, il aimait les vérités qu’il communiquait mais aussi les personnes à qui il les communiquait. Outre cela, il maîtrisait à la perfection les méthodes d’enseignement. Arrêtons-nous sur trois d’entre elles, et voyons comment les utiliser nous-mêmes avec efficacité.
La simplicité
3-4. a) Pourquoi Jésus enseignait-il avec des mots simples ? b) En quoi le Sermon sur la montagne illustre-t-il bien la simplicité avec laquelle Jésus enseignait ?
3 Pensez au vocabulaire étendu que Jésus devait avoir. Pourtant, il se mettait toujours à la portée de son auditoire, qui était composé en grande partie de gens « sans instruction et ordinaires » (Actes 4:13). Il tenait compte de leurs limites et ne les noyait jamais sous un flot d’informations (Jean 16:12). Les mots étaient simples, mais les vérités qu’ils exprimaient d’une grande profondeur.
4 Prenons l’exemple du Sermon sur la montagne, consigné en Matthieu 5:3 – 7:27. Dans ce sermon, Jésus donne des conseils pénétrants ; il va au fond des choses. Pourtant, ni les idées ni les phrases ne sont compliquées. En fait, la plupart des mots qu’il emploie sont accessibles à un jeune enfant ! Il n’est donc pas étonnant qu’à la fin de ce sermon la foule — dans laquelle se trouvaient probablement beaucoup de paysans, de bergers et de pêcheurs — ait été « ébahie par sa manière d’enseigner » (Matthieu 7:28).
5. Citez des formules simples mais riches de sens énoncées par Jésus.
5 Dans son enseignement, Jésus s’exprimait en phrases simples, concises, et énonçait des formules riches de sens. Longtemps avant l’apparition de l’imprimerie, il inscrivait ainsi son message de façon indélébile dans l’esprit et le cœur de ses auditeurs. Voici quelques exemples : « Arrêtez de juger, et vous ne serez pas jugés. » « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin d’un médecin, mais les malades. » « L’esprit est plein de bonne volonté, mais la chair est faible. » « Rendez les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu. » « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoirb » (Matthieu 7:1 ; 9:12 ; 26:41 ; Marc 12:17 ; Actes 20:35). Près de 2 000 ans plus tard, on retient toujours aussi facilement ces paroles.
6-7. a) Pour enseigner avec simplicité, pourquoi est-il important d’utiliser un langage clair ? b) Comment pouvons-nous éviter de saturer d’informations un étudiant ?
6 Comment enseigner avec simplicité ? Il importe d’abord d’utiliser un langage clair, compréhensible par la majorité des gens. Les vérités fondamentales de la Parole de Dieu ne sont pas compliquées. Jéhovah révèle ses desseins aux humains sincères et humbles de cœur (1 Corinthiens 1:26-28). Des mots simples choisis avec soin peuvent communiquer avec force les vérités de la Parole de Dieu.
Quand vous enseignez, restez simple.
7 Pour enseigner avec simplicité, il faut également veiller à ne pas saturer notre interlocuteur d’informations. Ainsi, lors d’un cours biblique, il est inutile d’expliquer les moindres détails ou de se précipiter pour couvrir à tout prix les matières prévues. Il vaut mieux adapter le rythme de l’étude aux besoins et aux capacités de l’étudiant. Notre but est de l’aider à devenir un adorateur de Jéhovah et un disciple du Christ, ce qui suppose lui laisser suffisamment de temps pour acquérir une intelligence raisonnable de ce qu’il apprend. Alors seulement la vérité biblique touchera son cœur et l’incitera à mettre en pratique ce qu’il a appris (Romains 12:2).
Les bonnes questions
8-9. a) Pourquoi Jésus faisait-il usage de questions ? b) Comment Jésus s’est-il servi de questions pour amener Pierre à la bonne conclusion au sujet du paiement de l’impôt du Temple ?
8 Jésus usait de questions, même quand il aurait été plus rapide de dire les choses directement. Pourquoi des questions, alors ? Parfois pour dévoiler les mobiles de ses opposants et les faire taire (Matthieu 21:23-27 ; 22:41-46). Mais, le plus souvent, pour amener ses disciples à s’exprimer, ainsi que pour stimuler et former leur réflexion. Il posait des questions comme : « Qu’en pensez-vous ? » ou : « Crois-tu cela ? » (Matthieu 18:12 ; Jean 11:26). Cette méthode lui permettait de parler au cœur de ses disciples. Voyons un exemple.
9 Un jour, des collecteurs d’impôts demandent à Pierre si Jésus paie l’impôt du Templec. L’apôtre répond aussitôt par l’affirmative. Un peu plus tard, Jésus le fait raisonner : « Qu’en penses-tu, Simon ? À qui les rois de la terre font-ils payer les taxes et les impôts ? À leurs fils ou aux autres ? » Pierre répond : « Aux autres. » Jésus lui dit alors : « Donc les fils ne paient pas d’impôts » (Matthieu 17:24-27). Pierre comprend le sens de la question, car nul n’ignore que les membres de familles royales sont dispensés d’impôts. Par conséquent, étant le Fils unique du Roi céleste adoré au Temple, Jésus n’est pas tenu de payer l’impôt. Au lieu de donner directement cette explication à Pierre, remarquez que Jésus s’est servi avec tact de questions pour l’amener à la bonne conclusion et peut-être lui faire comprendre l’utilité de réfléchir davantage avant de répondre.
Adaptez vos questions à ce qui intéresse votre interlocuteur.
10. Comment utiliser judicieusement les questions quand nous prêchons de maison en maison ?
10 Comment utiliser judicieusement les questions dans notre ministère ? De maison en maison, elles peuvent nous servir à éveiller l’intérêt afin d’amener la conversation sur la bonne nouvelle. À une personne âgée, par exemple, nous pourrions demander respectueusement : « Avez-vous l’impression que le monde a beaucoup changé au cours de votre vie ? », puis, après avoir écouté sa réponse, enchaîner sur cette autre question : « Selon vous, que faudrait-il faire pour que la vie soit plus agréable ? » (Matthieu 6:9, 10). À une jeune mère de famille, nous pourrions demander : « Avez-vous déjà réfléchi à ce que sera le monde quand vos enfants seront grands ? » (Psaume 37:10, 11). L’observation des abords d’une maison nous aidera parfois à préparer une question adaptée à ce qui intéresse ses occupants.
11. Comment pouvons-nous faire un bon usage des questions dans le cadre d’un cours biblique ?
11 Comment faire un bon usage des questions dans le cadre d’un cours biblique ? Des questions mûrement réfléchies peuvent permettre de révéler ce que l’étudiant a dans le cœur (Proverbes 20:5). Supposons, par exemple, que nous examinions avec lui la leçon 43, « Les chrétiens et l’alcool », du livre Vivez pour toujours ! d. On y expose ce que Dieu pense de l’abus d’alcool. Les réponses de l’étudiant indiquent peut-être qu’il comprend ce que dit la Bible, mais l’accepte-t-il ? Nous pourrions donc lui demander : « Le point de vue de Dieu sur ce sujet vous semble-t-il raisonnable ? » Et encore : « Comment pourriez-vous appliquer ces enseignements ? » N’oublions pas cependant de faire preuve de tact et de respecter sa dignité. Bannissons les questions inutilement embarrassantes (Proverbes 12:18).
Une logique implacable
12-14. a) À quoi Jésus a-t-il utilisé son aptitude à manier le raisonnement logique ? b) De quelle logique implacable Jésus a-t-il fait preuve quand les pharisiens ont attribué son pouvoir à Satan ?
12 Doté d’un esprit parfait, Jésus excellait dans l’art de raisonner. Sa logique sans faille lui a permis plus d’une fois de réfuter les accusations mensongères de ses opposants. Bien souvent, il a aussi fait appel à des raisonnements convaincants pour inculquer à ses disciples des vérités importantes. Considérons quelques exemples.
13 Alors qu’il venait de guérir un homme aveugle et muet qui était possédé par un démon, les pharisiens ont proféré cette accusation : « Cet homme-là n’expulse les démons que par le moyen de Béelzéboub [Satan], le chef des démons. » Ne pouvant contester qu’il fallait un pouvoir suprahumain pour expulser les démons, ils attribuaient celui de Jésus à Satan. Cette accusation était à la fois fausse et illogique. Jésus l’a démontré en tenant ce raisonnement : « Un royaume divisé finit par être détruit, et une ville ou une famille divisées ne peuvent pas tenir. De même, si Satan expulse Satan, il lutte contre lui-même. Alors, comment son royaume pourra-t-il tenir ? » (Matthieu 12:22-26). En d’autres termes, Jésus expliquait que, s’il était un agent de Satan et qu’il démolissait ce que Satan avait fait, alors Satan travaillait contre ses propres intérêts et donc courait à sa perte. Comment les pharisiens auraient-ils pu s’opposer à une telle logique ?
14 Mais Jésus n’en avait pas fini avec eux. Sachant que certains de leurs disciples avaient exorcisé des démons, il a posé cette question simple mais percutante : « Si j’expulse les démons par le moyen de Béelzéboub, par le moyen de qui vos disciples le font-ils ? » (Matthieu 12:27). En d’autres termes, a objecté Jésus, si j’expulse les démons grâce au pouvoir de Satan, alors on peut en dire autant de vos disciples. Que répondre à cela ? Comment les pharisiens auraient-ils pu admettre que leurs disciples agissaient sous le pouvoir de Satan ? En poussant leur faux raisonnement jusqu’au bout, Jésus est arrivé à une conclusion bien embarrassante pour eux. Si la simple lecture de cet épisode vous remplit d’admiration, mettez-vous à la place de la foule qui a vu et entendu Jésus développer cette argumentation !
15-17. Donnez un exemple où Jésus a utilisé une expression du style « combien plus » pour enseigner des vérités réconfortantes sur son Père.
15 Jésus s’est également servi de la logique et du raisonnement pour mettre en évidence des aspects touchants de la personnalité de son Père. Il l’a souvent fait en employant la locution « combien plus », afin de convaincre ses auditeurs d’une vérité profonde à partir d’une autre, plus simple, qu’ils acceptaient déjàe. Ce type de raisonnement fondé sur le contraste marque l’esprit. Considérons deux exemples parmi d’autres.
16 Un jour que ses disciples lui demandaient de leur apprendre à prier, Jésus leur a rappelé que des humains imparfaits veulent « donner de bonnes choses à leurs enfants ». Puis il a ajouté : « Si donc vous qui êtes méchants, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père au ciel donnera-t-il de l’esprit saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11:1-13). C’est le contraste qui donnait toute sa force à l’argument de Jésus. Si des parents humains, pécheurs et imparfaits, répondent aux besoins de leurs enfants, combien plus notre Père céleste, qui est parfait et juste dans toutes ses voies, accordera-t-il de l’esprit saint à ses adorateurs fidèles qui le prient avec humilité !
17 Jésus a utilisé le même procédé pour encourager ses disciples à ne pas s’inquiéter. Il a dit : « Regardez les corbeaux : ils ne sèment pas, ne moissonnent pas et n’ont ni grange ni grenier, mais Dieu les nourrit. N’avez-vous pas beaucoup plus de valeur que les oiseaux ? Regardez comment poussent les lis : ils ne font pas d’efforts et ne tissent pas de vêtements […]. Si Dieu habille ainsi la végétation des champs, qui est là aujourd’hui, mais qui sera jetée au feu demain, il vous habillera à plus forte raison, gens de peu de foi ! » (Luc 12:24, 27, 28). Si Jéhovah prend soin des oiseaux et des fleurs, combien plus prendra-t-il soin des humains qui l’aiment et lui rendent un culte ! Par de tels raisonnements, Jésus ne pouvait que toucher le cœur de ses auditeurs.
18-19. Quel raisonnement pourrions-nous tenir à quelqu’un qui nie l’existence d’un Dieu qu’il ne voit pas ?
18 Dans notre ministère, nous voudrons, nous aussi, faire appel à la logique pour réfuter des croyances fausses, et user de persuasion pour enseigner des vérités stimulantes sur Jéhovah (Actes 19:8 ; 28:23, 24). Faut-il pour cela apprendre à manier une logique compliquée ? Absolument pas. Comme le prouve l’exemple de Jésus, rien n’est plus efficace que des arguments logiques présentés avec simplicité.
19 Ainsi, que pourrions-nous répondre à quelqu’un qui nie l’existence d’un Dieu qu’il ne voit pas ? Nous pourrions invoquer la loi naturelle de la relation de cause à effet, en disant, par exemple : « Imaginez que vous visitiez une région désertique et que vous découvriez soudain une belle maison au garde-manger bien rempli (l’effet). Ne vous diriez-vous pas que toutes ces choses ont forcément un auteur (une cause) ? Pareillement, quand on observe l’intelligence manifeste dans la nature, ainsi que l’abondance de nourriture stockée dans les “garde-manger” de la terre (l’effet), n’est-il pas logique de conclure qu’il y a un Auteur (une Cause) à tout cela ? C’est le raisonnement que tient la Bible : “Toute maison est construite par quelqu’un, et celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu” » (Hébreux 3:4). Bien sûr, si solide que soit ce raisonnement, tous ne se laisseront pas convaincre (2 Thessaloniciens 3:2).
Utilisez des raisonnements qui touchent le cœur.
20-21. a) Comment utiliser l’expression « combien plus » pour mettre en valeur des qualités et des manières d’agir de Jéhovah ? b) Que considérerons-nous dans le chapitre suivant ?
20 Dans le ministère ou au sein de l’assemblée, nous pouvons nous aussi utiliser l’expression « combien plus » pour mettre en valeur des qualités et des manières d’agir de Jéhovah. Par exemple, pour expliquer que la doctrine des tourments éternels dans un enfer de feu déshonore Jéhovah, nous pourrions dire : « Quel père punirait son enfant qu’il aime en lui mettant la main dans le feu ? À combien plus forte raison la seule idée d’un enfer de feu doit-elle faire horreur à notre Père céleste plein d’amour ! » (Jérémie 7:31). À un compagnon déprimé qui doute que Jéhovah l’aime, nous pourrions dire : « Si Jéhovah accorde de la valeur à un simple moineau, combien plus doit-il en accorder à chacun de ses adorateurs sur la terre, à toi y compris ! » (Matthieu 10:29-31). De tels raisonnements peuvent nous aider à toucher les cœurs.
21 Nous n’avons examiné que trois des méthodes d’enseignement employées par Jésus, mais c’est assez pour nous convaincre que les agents qui se sont refusés à l’arrêter n’exagéraient pas quand ils ont dit : « Jamais un homme n’a parlé de cette façon. » Dans le chapitre suivant, nous considérerons la méthode d’enseignement pour laquelle Jésus est peut-être le plus connu : l’utilisation d’exemples.
a Ces agents étaient probablement des auxiliaires du Sanhédrin aux ordres des prêtres en chef.
b Cette dernière expression se trouve en Actes 20:35. L’apôtre Paul est le seul à la mentionner. Peut-être lui a-t-elle été communiquée par quelqu’un l’ayant entendue de la bouche de Jésus, par Jésus ressuscité lui-même ou par une révélation divine.
c Les Juifs devaient acquitter un impôt annuel de deux drachmes pour le Temple, l’équivalent d’environ deux journées de salaire. Un ouvrage précise : « Cet impôt servait principalement à couvrir les dépenses liées à l’holocauste quotidien et à l’ensemble des sacrifices offerts au nom du peuple. »
d Publié par les Témoins de Jéhovah.
e Ce type de raisonnement est aussi appelé « raisonnement a fortiori », d’après une expression latine qui signifie « par une raison plus forte ».
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« Il utilisait toujours des exemples »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE DOUZE
« Il utilisait toujours des exemples »
1-3. a) Quel privilège rare les disciples qui accompagnaient Jésus avaient-ils, et comment Jésus les aidait-il à retenir ses enseignements ? b) Pourquoi se rappelle-t-on sans peine un exemple bien choisi ?
LES disciples qui accompagnaient Jésus dans ses déplacements avaient un privilège rare. Ils apprenaient de la bouche du grand Enseignant. Ils l’entendaient de leurs propres oreilles leur expliquer la Parole de Dieu, les instruire de vérités passionnantes. Ces paroles, il leur fallait les garder précieusement en mémoire et dans leur cœur, car le moment n’était pas venu de les mettre par écrita. Mais Jésus leur facilitait la tâche. Comment ? Par sa manière d’enseigner, et en particulier son utilisation magistrale des exemples.
2 Des exemples bien choisis se gravent dans l’esprit. Un auteur a dit qu’ils « transforment l’oreille en œil » et « suscitent des images mentales ». Comme nous pensons souvent mieux en images, les exemples peuvent même faciliter la compréhension d’idées abstraites. En donnant de la vie aux mots, ils fixent les enseignements dans notre mémoire.
3 Aucun enseignant humain n’a jamais su manier l’exemple aussi habilement que Jésus. Aujourd’hui encore, ses exemples se retiennent sans peine. Pourquoi recourait-il si souvent à cette méthode d’enseignement ? Qu’est-ce qui faisait l’efficacité de ses exemples ? Comment pouvons-nous l’imiter ?
Pourquoi Jésus enseignait à l’aide d’exemples
4-5. Pourquoi Jésus se servait-il d’exemples ?
4 La Bible mentionne deux grandes raisons pour lesquelles Jésus se servait d’exemples. En premier lieu, il accomplissait ainsi une prophétie. Voici en effet ce qu’on lit en Matthieu 13:34, 35 : « Jésus se servit d’exemples pour dire toutes ces choses à la foule. En effet, quand il leur parlait, il utilisait toujours des exemples. C’était pour que s’accomplisse ce que le prophète avait prédit : “Je veux ouvrir ma bouche pour parler à l’aide d’exemples.” » Le prophète en question était le rédacteur de Psaume 78:2. Le fait que ce passage ait été composé sous l’inspiration divine des siècles avant la naissance de Jésus indique que Jéhovah avait décidé très longtemps à l’avance que le Messie enseignerait à l’aide d’exemples. C’est dire la valeur qu’il accorde à cette méthode d’enseignement.
5 En second lieu, Jésus a expliqué qu’il utilisait des exemples pour écarter les individus dont le cœur était « devenu insensible » (Matthieu 13:10-15 ; Isaïe 6:9, 10). Comment ses exemples dévoilaient-ils les mobiles de ses auditeurs ? Dans certains cas, Jésus souhaitait qu’on lui demande des explications sur le sens de ses paroles. Les humbles n’hésitaient pas à le faire, les orgueilleux ou les indifférents s’en abstenaient (Matthieu 13:36 ; Marc 4:34). Ainsi, ses exemples révélaient la vérité à ceux qui la cherchaient vraiment, tout en la cachant à ceux qui étaient foncièrement orgueilleux.
6. Citez d’autres mérites des exemples de Jésus.
6 Les exemples de Jésus avaient bien d’autres mérites. Ils éveillaient l’intérêt, créaient des images mentales faciles à comprendre et, comme nous l’avons dit, favorisaient la mémorisation. Le Sermon sur la montagne donne un aperçu impressionnant de la fréquence à laquelle il recourait au langage figuré ; on y a relevé plus de 50 images ! (Matthieu 5:3 – 7:27). Rendez-vous compte : ce discours se lisant à voix haute en une vingtaine de minutes, cela fait en moyenne une expression imagée toutes les 20 secondes ! De toute évidence, Jésus connaissait la valeur du langage figuré.
7. Pourquoi imiter Jésus dans sa façon d’utiliser des exemples ?
7 En disciples du Christ, nous désirons imiter sa manière d’enseigner, notamment sa façon d’utiliser des exemples. Tout comme l’assaisonnement relève la saveur d’un plat, de bons exemples rendront notre enseignement plus attrayant. Des illustrations bien pensées peuvent également faciliter la compréhension de vérités importantes. Voyons à présent de plus près quelques caractéristiques des exemples de Jésus qui faisaient leur efficacité, puis comment nous pouvons nous en inspirer.
Des comparaisons simples
Comment Jésus s’est-il servi des oiseaux et des fleurs pour enseigner que Dieu prend soin de nous ?
8-9. Quel genre de comparaisons Jésus employait-il, et qu’est-ce qui faisait leur force ?
8 Les comparaisons de Jésus étaient simples et faisaient appel à peu de mots. Mais ces quelques mots faisaient surgir dans l’esprit de ses auditeurs des images expressives et enseignaient clairement des vérités spirituelles importantes. Par exemple, pour convaincre ses disciples de ne pas s’inquiéter à propos de leurs besoins quotidiens, il a attiré leur attention sur les « oiseaux » et les « lis des champs ». Les oiseaux ne sèment ni ne moissonnent, les lis ne filent ni ne tissent. Pourtant, Dieu prend soin d’eux. La leçon est facile à comprendre : si Dieu prend soin des oiseaux et des fleurs, il veillera d’autant plus sur les humains qui ‘continuent à chercher d’abord le Royaume’ (Matthieu 6:26, 28-33).
9 Jésus recourait beaucoup à la métaphore. La métaphore a plus de force que la simple comparaison, car elle désigne une chose comme si elle en était véritablement une autre. Là encore, Jésus restait simple. « Vous êtes la lumière du monde », a-t-il dit un jour à ses disciples. Ils ont aussitôt compris que par leurs paroles et leurs actions ils pouvaient faire briller la lumière de la vérité spirituelle pour aider autrui à rendre gloire à Dieu (Matthieu 5:14-16). Voici d’autres métaphores de Jésus : « Vous êtes le sel de la terre. » « Je suis la vigne, vous êtes les sarments » (Matthieu 5:13 ; Jean 15:5). La force de ces figures de style réside dans leur simplicité.
10. De quel genre de comparaisons pourriez-vous agrémenter votre enseignement ?
10 Comment pouvez-vous enseigner à l’aide de comparaisons ? Inutile d’imaginer des histoires longues et compliquées. Contentez-vous de comparaisons simples. Supposons que vous vouliez illustrer l’idée qu’il n’est pas difficile à Jéhovah de ramener les morts à la vie. Quelle comparaison vous vient à l’esprit ? La Bible assimile la mort au sommeil. Vous pourriez donc dire : « Dieu peut ressusciter les morts aussi facilement qu’on réveille quelqu’un qui dort » (Jean 11:11-14). Comment illustrer le fait que les enfants ont besoin d’amour et d’affection pour s’épanouir ? On lit dans la Bible que les enfants sont « comme des plants d’olivier » (Psaume 128:3). Vous pourriez donc dire : « L’amour et l’affection sont à l’enfant ce que le soleil et l’eau sont à l’arbre. » Plus la comparaison sera simple, mieux vous serez compris.
Des exemples tirés de la vie courante
11. Citez des scènes dont Jésus s’est inspiré dans ses exemples pour les avoir observées en Galilée dans sa jeunesse.
11 Jésus était expert à trouver des exemples en rapport avec le quotidien des gens. Bon nombre de ces exemples s’inspiraient de scènes de la vie courante qu’il avait probablement observées en Galilée dans sa jeunesse. Combien de fois avait-il vu sa mère moudre le grain, ajouter du levain à la pâte, allumer une lampe, balayer la maison ? (Matthieu 13:33 ; 24:41 ; Luc 15:8). Combien de fois avait-il regardé les pêcheurs lancer leurs filets dans la mer de Galilée ? (Matthieu 13:47). Combien de fois avait-il observé des enfants en train de jouer sur la place du marché ? (Matthieu 11:16). Des semailles, des festins de mariage, des champs de céréales mûrissant au soleil… voilà le genre de situations ou de scènes ordinaires dont il a été témoin et qui ont nourri ses exemples (Matthieu 13:3-8 ; 25:1-12 ; Marc 4:26-29).
12-13. Dans la parabole du bon Samaritain, pourquoi le choix de la route qui allait « de Jérusalem à Jéricho » était-il judicieux ?
12 Jésus émaillait ses exemples de détails familiers. Voyez le début de la parabole du bon Samaritain : « Alors qu’un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, il a été attaqué par des voleurs. Ils lui ont pris jusqu’à ses vêtements, l’ont battu et sont partis en le laissant à moitié mort » (Luc 10:30). Jésus n’a pas choisi par hasard la route qui allait « de Jérusalem à Jéricho ». Il a raconté cette parabole en Judée, pas très loin de Jérusalem. Ses auditeurs connaissaient donc cette route. Ils la savaient dangereuse, en particulier pour un voyageur solitaire, car, serpentant à travers une zone déserte, elle était propice aux embuscades.
13 Jésus a mentionné d’autres détails connus à propos de cette route. Il y a fait passer un prêtre, puis un Lévite — qui, ni l’un ni l’autre, n’ont porté secours à la victime (Luc 10:31, 32). Les prêtres servaient au temple de Jérusalem, assistés par les Lévites. Quand ils n’étaient pas de service, bon nombre de prêtres et de Lévites résidaient à Jéricho, qui n’était distante que de 23 kilomètres. Il n’était donc pas inhabituel d’en rencontrer sur cette route. Remarquez aussi que le voyageur « descendait » de Jérusalem. Pour les auditeurs de Jésus, cette précision était évocatrice : Jérusalem étant située plus en hauteur que Jéricho, il était normal d’en ‘descendreb’. On le voit, Jésus tenait compte de ceux qu’il enseignait.
14. Comment tenir compte de nos auditeurs lorsque nous choisissons des exemples ?
14 Quand nous prenons un exemple, efforçons-nous pareillement de tenir compte de nos auditeurs. Qu’est-ce qui pourrait guider notre choix ? Peut-être des facteurs comme l’âge, le contexte culturel ou familial, ou encore l’emploi. Un exemple relatif aux travaux de la ferme sera sûrement mieux compris à la campagne qu’à la ville. Ce qui touche au quotidien de nos interlocuteurs — maison, enfants, passe-temps, nourriture — peut également donner matière à des exemples adaptés.
Des exemples empruntés à la nature
15. Pourquoi n’était-il pas étonnant que Jésus ait une parfaite connaissance de la nature ?
15 Nombre de ses exemples révèlent que Jésus connaissait bien la nature — en particulier les animaux, les plantes et les phénomènes atmosphériques (Matthieu 16:2, 3 ; Luc 12:24, 27). Où avait-il acquis ce savoir ? Pendant sa jeunesse en Galilée, sans doute avait-il beaucoup observé. Mais surtout, il était « le premier-né de toute création » et l’« habile ouvrier » que Jéhovah avait utilisé pour faire venir toutes choses à l’existence (Colossiens 1:15, 16 ; Proverbes 8:30, 31). Sa parfaite connaissance de la nature n’avait donc rien d’étonnant. Voyons comment il l’a mise à profit.
16-17. a) Qu’est-ce qui indique que Jésus connaissait très bien les caractéristiques de la brebis ? b) Citez un témoignage confirmant que les brebis écoutent la voix de leur berger.
16 On se souvient que Jésus s’est présenté comme « l’excellent berger », comparant ses disciples à des « brebis ». L’image témoigne d’une remarquable connaissance des caractéristiques de ces animaux. À l’évidence, Jésus savait qu’une relation très particulière unit le berger à ses brebis. Il avait constaté que ces bêtes confiantes étaient dociles et suivaient fidèlement leur berger. Pourquoi le suivent-elles ? « Parce qu’elles connaissent sa voix », dit Jésus (Jean 10:2-4, 11). Les brebis connaissent-elles effectivement la voix de leur berger ?
17 Voici le témoignage qu’apporte le bibliste George Smith : « Parfois, nous faisions notre sieste près d’un de ces puits de Judée où trois ou quatre bergers descendent avec leurs troupeaux. Les troupeaux se mélangeaient, et nous nous demandions comment chaque berger retrouverait ses bêtes. Mais après que les animaux avaient bu et joué, les bergers partaient chacun de leur côté de la vallée en lançant leur appel particulier ; et les moutons rejoignaient chacun d’eux, puis les troupeaux repartaient avec autant d’ordre qu’ils étaient venus » (The Historical Geography of the Holy Land). Jésus n’aurait pu trouver d’exemple mieux adapté pour illustrer qu’en acceptant ses enseignements, en y obéissant et en nous laissant guider par lui, l’« excellent berger », nous nous plaçons sous sa protection.
18. Où trouver des renseignements sur la nature ?
18 Comment apprendre à utiliser des exemples empruntés à la nature ? Certaines particularités du monde animal peuvent donner matière à des comparaisons simples mais puissantes. Où trouver ce genre de renseignements ? La Bible parle de toutes sortes d’animaux, se servant parfois de leurs caractéristiques de façon imagée. Elle associe notamment la rapidité à la gazelle ou au léopard, la prudence au serpent, l’innocence à la colombec (1 Chroniques 12:8 ; Habacuc 1:8 ; Matthieu 10:16). Pensez aussi à La Tour de Garde et à Réveillez-vous !, ainsi qu’aux articles et aux vidéos de la série « Évolution ou conception ? », publiés sur jw.org. Notez la manière dont ces sources utilisent des comparaisons simples inspirées des merveilles de la création infiniment variée de Jéhovah.
Des exemples tirés de faits réels
19-20. a) De quel fait d’actualité Jésus s’est-il servi pour réfuter une croyance erronée ? b) Dans notre enseignement, comment pouvons-nous utiliser des faits d’actualité ou des situations vécues ?
19 On peut également trouver de bons exemples dans la réalité. Un jour, Jésus s’est servi d’un fait récent pour réfuter la croyance selon laquelle le malheur frappe ceux qui le méritent. Il a dit : « Ces 18 personnes sur qui la tour de Siloé est tombée et qu’elle a tuées, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? » (Luc 13:4). De fait, ces 18 personnes n’avaient pas péri pour avoir commis un péché ayant attiré sur elles la colère divine. Leur mort tragique était seulement due à un ‘évènement imprévu’ (Ecclésiaste 9:11). Jésus a cité cet accident encore frais dans les mémoires pour contrer un faux enseignement.
20 Comment, dans notre enseignement, pouvons-nous utiliser des faits d’actualité ou des situations vécues ? Supposons que vous parliez de l’accomplissement de la prophétie de Jésus sur le signe de sa présence (Matthieu 24:3-14). Pour indiquer que des aspects précis du signe se réalisent actuellement, vous pourriez mentionner des évènements récents concernant des guerres, des famines ou des tremblements de terre dont la presse s’est fait l’écho. Souhaitez-vous citer un fait pour illustrer les changements qui s’opèrent quand on revêt la personnalité nouvelle ? (Éphésiens 4:20-24). Où le trouver ? Peut-être dans le riche réservoir que constitue le vécu de chrétiens de votre connaissance, ou bien parmi les témoignages rapportés sur jw.org, notamment dans la série « La Bible transforme des vies ».
21. Quelles récompenses se procure un bon enseignant de la Parole de Dieu ?
21 Jésus était vraiment l’Enseignant par excellence ! Comme nous l’avons vu dans cette deuxième partie, ‘enseigner et prêcher la bonne nouvelle’ était son activité essentielle (Matthieu 4:23). C’est aussi la nôtre. Un bon enseignant se procure de belles récompenses. L’enseignement est une forme de don ; or donner rend heureux (Actes 20:35). Heureux, en l’occurrence, de communiquer quelque chose dont la valeur ne se dépréciera jamais : la vérité sur Jéhovah. À ce bonheur s’ajoute la satisfaction de savoir que nous suivons l’exemple de Jésus, le plus grand Enseignant de tous les temps.
a Il semble que le premier récit de la vie de Jésus écrit sous l’inspiration divine soit l’Évangile de Matthieu. Il aurait été rédigé quelque huit années après la mort du Christ.
b Jésus a également précisé que le prêtre et le Lévite venaient de Jérusalem. Ils avaient donc quitté le Temple. Par conséquent, nul ne pouvait excuser leur indifférence en prétendant que c’était pour ne pas se rendre temporairement inaptes à servir au Temple qu’ils avaient évité l’homme qui semblait mort (Lévitique 21:1 ; Nombres 19:16).
c Aux pages 306 et 308 du volume 1 d’Étude perspicace des Écritures (publié par les Témoins de Jéhovah), vous trouverez une liste plus complète des caractéristiques d’animaux dont la Bible fait un emploi figuré.
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« J’aime le Père »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE TREIZE
« J’aime le Père »
1-2. Qu’a rapporté l’apôtre Jean à propos de la dernière soirée que Jésus a passée avec ses apôtres ?
LE VIEIL homme, l’esprit bouillonnant de souvenirs, trempe sa plume dans l’encre. Il s’appelle Jean, il a près de 100 ans, et il est le dernier survivant des apôtres de Jésus Christ. Ses pensées le ramènent quelque 70 ans en arrière à une soirée mémorable, la dernière que lui et les autres apôtres ont passée avec Jésus. L’esprit saint de Dieu permet à Jean de se rappeler l’évènement et de le consigner avec précision.
2 Ce soir-là, Jésus a parlé clairement de l’imminence de sa mort. Il a également expliqué pourquoi il allait se soumettre à cette fin atroce, raison que Jean est le seul à avoir rapportée : « Afin que le monde sache que j’aime le Père, je fais exactement ce que le Père m’ordonne de faire. Levez-vous, partons d’ici » (Jean 14:31).
3. Comment Jésus exprimait-il l’amour qu’il avait pour son Père ?
3 « J’aime le Père. » Rien ne lui importait davantage. Non qu’il ait répété ces mots à tout propos ; en fait, Jean 14:31 est le seul verset où Jésus formule aussi explicitement son amour pour son Père. Mais il vivait ces paroles. Son amour pour le Père transparaissait dans chacun de ses actes. Son courage, son obéissance, son endurance en étaient autant de manifestations. Cet amour motivait son ministère tout entier.
4-5. Quelle forme d’amour la Bible encourage-t-elle à manifester, et que peut-on dire sur l’amour de Jésus pour Jéhovah ?
4 De nos jours, l’amour passe parfois pour de la mièvrerie, peut-être parce qu’on l’associe aux poèmes et aux chansons d’amour, ou au côté frivole de l’amour sentimental. La Bible parle de l’amour sentimental — avec plus de dignité toutefois que ne le font la plupart de nos contemporains (Proverbes 5:15-21). Mais elle parle beaucoup plus d’une autre forme d’amour, un amour qui ne s’apparente pas à la passion ou à une émotion fugitive, et qui n’a rien non plus d’une froide philosophie purement intellectuelle. Cet amour-là fait intervenir à la fois le cœur et l’esprit. Il vient du plus profond de soi, obéit à des principes élevés et s’exprime par des actions constructives. Il est tout sauf frivole. « L’amour ne disparaît jamais », affirme la Parole de Dieu (1 Corinthiens 13:8).
5 Aucun humain n’a aimé Jéhovah autant que Jésus. Aucun ne l’a égalé dans l’obéissance à ce qu’il a lui-même désigné comme le plus grand des commandements divins, à savoir : « Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » (Marc 12:30). Comment Jésus a-t-il conçu cet amour ? Comment l’a-t-il gardé fort pendant sa vie sur terre ? Et comment pouvons-nous l’imiter ?
Le lien d’amour le plus ancien et le plus fort
6-7. Comment savons-nous que la sagesse décrite en Proverbes 8:22-31 désigne le Fils de Dieu, et non pas simplement la qualité elle-même ?
6 Vous est-il déjà arrivé de travailler à une tâche avec un ami et de constater que cette collaboration avait encore resserré vos liens ? Vous avez alors une idée de la façon dont l’amour s’est développé entre Jéhovah et son Fils unique. Nous avons déjà cité plusieurs fois Proverbes 8:30. Examinons-le à présent dans son contexte. Les versets 22 à 31 décrivent la sagesse personnifiée. Comment savons-nous qu’ils s’appliquent au Fils de Dieu ?
7 Au verset 22, la sagesse déclare : « Jéhovah m’a produite comme le commencement de son action, la plus ancienne de ses œuvres d’autrefois. » Il ne peut pas être question ici simplement de la sagesse, car cette qualité n’a pas été « produite ». Comment, en effet, pourrait-elle avoir eu un commencement, puisque Jéhovah a toujours existé et qu’il a toujours été sage ? (Psaume 90:2). Le Fils de Dieu, en revanche, est « le premier-né de toute création ». Il a été produit, créé ; il est la plus ancienne de toutes les œuvres de Jéhovah (Colossiens 1:15). Conformément à ce que dit ce passage des Proverbes, il est venu à l’existence avant la terre et les cieux. Il était alors la Parole, le Porte-parole de Dieu, et donc l’expression parfaite de la sagesse divine (Jean 1:1).
8. À quoi le Fils a-t-il été occupé pendant son existence préhumaine, et à quoi pourrions-nous penser lorsque nous admirons la nature ?
8 À quoi le Fils a-t-il été occupé pendant la période incommensurable qui a précédé sa venue sur terre ? Le verset 30 nous apprend qu’il était près de Dieu comme « un habile ouvrier ». Qu’est-ce que cela signifie ? Colossiens 1:16 explique : « C’est par son moyen que toutes les autres choses ont été créées dans le ciel et sur la terre […]. Toutes les autres choses ont été créées par son intermédiaire et pour lui. » Jéhovah, le Créateur, a donc employé son Fils, l’habile Ouvrier, à faire venir à l’existence tout le reste de la création : le monde des esprits, l’immense univers, la terre avec sa faune et sa flore d’une prodigieuse diversité, et pour finir — summum de la création terrestre — les humains. Sous certains aspects, cette coopération entre le Père et le Fils est comparable à celle d’un architecte avec un entrepreneur, le second s’appliquant à réaliser les idées ingénieuses du premier. Quand nous nous extasions devant un phénomène de la nature, c’est au grand Architecte que nous rendons hommage (Psaume 19:1). Mais nous pouvons aussi penser à cette longue et heureuse collaboration entre le Créateur et son « habile ouvrier ».
9-10. a) Qu’est-ce qui a renforcé l’attachement mutuel entre Jéhovah et son Fils ? b) Qu’est-ce qui peut renforcer le lien qui vous unit à votre Père céleste ?
9 Deux humains imparfaits qui travaillent en étroite collaboration peuvent avoir du mal à bien s’entendre continuellement. Il n’en a pas été ainsi entre Jéhovah et son Fils. Bien qu’ayant travaillé pendant une période infiniment longue avec son Père, le Fils déclare : « Je me réjouissais tout le temps devant lui » (Proverbes 8:30). Il se délectait de sa compagnie, et c’était réciproque. S’imprégnant tout naturellement de ses qualités, il lui ressemblait de plus en plus. Comment s’étonner que le lien qui les unissait soit devenu si solide ? Il s’agit bien du lien d’amour le plus ancien et le plus fort qui existe dans tout l’univers.
10 Mais en quoi cela nous concerne-t-il ? Peut-être jugez-vous impensable d’entretenir un jour une telle relation avec Jéhovah. Il est vrai qu’aucun de nous n’occupe la position élevée du Fils. Il n’empêche qu’une magnifique possibilité nous est offerte. N’est-ce pas à force de travailler avec son Père que Jésus est devenu si proche de lui ? Or Jéhovah nous propose d’être ses « collaborateurs » (1 Corinthiens 3:9). Ne l’oublions pas : lorsque nous imitons Jésus dans le ministère, nous collaborons avec Dieu ! Nous renforçons donc ainsi le lien d’amour qui nous unit à lui. Pourrions-nous rêver d’un honneur plus insigne ?
Comment Jésus a gardé fort son amour pour Jéhovah
11-13. a) Pourquoi est-il approprié de considérer notre amour comme quelque chose de vivant, et comment Jésus adolescent a-t-il gardé un amour fort pour Jéhovah ? b) Comment le Fils de Dieu a-t-il montré sa volonté d’être enseigné par Jéhovah, aussi bien au ciel qu’une fois adulte sur la terre ?
11 Sous plus d’un rapport, il est approprié de considérer notre amour comme quelque chose de vivant. À l’image d’une belle plante d’appartement, l’amour a besoin d’être nourri et soigné pour se développer et s’épanouir. Négligé, non alimenté, il s’étiole et meurt. Jésus n’a pas considéré son amour pour Jéhovah comme acquis. Il l’a gardé fort et vivace tout au long de sa vie sur terre. Voyons comment.
12 Revenons sur l’épisode où Jésus adolescent s’est exprimé avec hardiesse dans le temple de Jérusalem. Rappelez-vous ce qu’il a dit à ses parents qui s’étaient inquiétés : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Luc 2:49). Tout porte à croire qu’à ce moment-là Jésus n’avait pas encore le souvenir de son existence préhumaine. Pourtant, il aimait déjà intensément son Père, Jéhovah. Il savait que l’amour pour Dieu trouve son expression naturelle dans le culte. Aucun endroit sur terre ne l’attirait donc autant que la maison de son Père, le centre du culte pur. Il aspirait constamment à y aller et avait du mal à en partir. Qui plus est, il n’était pas là en simple spectateur. Il avait le vif désir d’en apprendre sur Jéhovah et de parler de ce qu’il connaissait. Ces sentiments ne lui sont pas venus brusquement à 12 ans, ni ne l’ont quitté juste après.
13 Lors de son existence préhumaine, le Fils avait reçu l’enseignement de son Père avec beaucoup d’enthousiasme. Une prophétie consignée en Isaïe 50:4-6 révèle qu’il a été spécifiquement formé à son rôle de Messie. Même si cela signifiait se préparer à certaines épreuves, il était avide d’apprendre. Sur terre, une fois adulte, c’est avec le même empressement qu’il se rendait à la maison de son Père pour l’adorer et être enseigné d’une manière conforme à sa volonté. La Bible témoigne qu’il fréquentait assidûment le Temple et la synagogue (Luc 4:16 ; 19:47). Si nous voulons que notre amour pour Jéhovah reste fort et vivace, nous devons, de même, être assidus aux réunions chrétiennes, où nous l’adorons, apprenons à mieux le connaître et augmentons notre gratitude envers lui.
« Il monta dans la montagne tout seul, pour prier. »
14-15. a) Pourquoi Jésus s’isolait-il parfois ? b) Qu’est-ce qui dénote l’intimité et le respect dans les prières de Jésus ?
14 Jésus a également gardé un amour fort pour Jéhovah en priant beaucoup. Il est frappant de constater que, tout en étant amical et sociable, il aimait la solitude. Luc 5:16 déclare : « Il allait souvent dans des endroits déserts pour prier. » Et Matthieu 14:23 : « Après avoir renvoyé la foule, il monta dans la montagne tout seul, pour prier. À la tombée de la nuit, il était là, seul. » En ces circonstances et en d’autres, Jésus recherchait la solitude, non par goût ou par misanthropie, mais parce qu’il voulait être seul avec Jéhovah, qu’il voulait prier son Père librement.
15 Quand il priait, Jésus employait parfois l’expression « Abba, Père » (Marc 14:36). Terme affectueux utilisé dans le cercle familial pour « père », « abba » était parmi les premiers mots qu’un enfant prononçait. Mais c’était aussi un terme respectueux. Cela dénote donc à la fois la façon intime que Jésus avait de s’adresser à son Père bien-aimé et le profond respect que lui inspirait l’autorité paternelle de Jéhovah. Toutes ses prières présentaient ce mélange d’intimité et de respect. C’est le cas notamment de celle, longue et fervente, qu’il a prononcée au cours de sa dernière nuit, et qui est rapportée en Jean chapitre 17. Cette prière est aussi émouvante à étudier qu’importante à imiter. Il ne s’agit évidemment pas de la reprendre mot pour mot, mais de chercher à nous épancher le plus souvent possible auprès de notre Père céleste. Cela nous aidera à garder notre amour pour lui vivant et fort.
16-17. a) Comment l’amour de Jésus pour son Père était-il manifeste dans ses propos ? b) Comment Jésus a-t-il mis en évidence la générosité de son Père ?
16 Comme nous l’avons dit, Jésus n’était pas constamment en train de répéter : « J’aime le Père. » Cela étant, son amour pour son Père était bien des fois manifeste dans ses propos. Comment ? « Je te loue en public, Père, Seigneur du ciel et de la terre », a-t-il dit un jour (Matthieu 11:25). Dans la deuxième partie du présent livre, nous avons vu que Jésus aimait louer son Père en le faisant connaître. Par exemple, il l’a comparé à un homme qui désirait tellement pardonner à son fils rebelle qu’il guettait le retour du jeune homme repentant et, l’apercevant de loin, a couru à sa rencontre pour l’embrasser (Luc 15:20). Qui peut rester insensible à cette évocation touchante de l’amour et de la clémence de Jéhovah ?
17 Jésus a souvent loué son Père pour sa générosité. À travers l’exemple de parents imparfaits, il nous assure que notre Père céleste nous donnera tout l’esprit saint dont nous avons besoin (Luc 11:13). L’espérance est un autre don généreux de Jéhovah. Jésus en a beaucoup parlé, à commencer par sa propre aspiration à retourner au ciel auprès de son Père (Jean 14:28 ; 17:5). Il a également parlé à ses disciples de l’espérance que Jéhovah propose au « petit troupeau » de régner au ciel aux côtés du Roi messianique (Luc 12:32 ; Jean 14:2). Enfin, il a consolé un malfaiteur agonisant en lui promettant la vie dans le paradis (Luc 23:43). Le fait de parler ainsi des trésors de générosité de son Père n’a pu qu’aider Jésus à garder fort son amour pour lui. Beaucoup de ses disciples aujourd’hui constatent que rien ne renforce plus leur foi et leur amour pour Jéhovah que de parler de celui-ci et de l’espérance qu’il propose à ceux qui l’aiment.
Imiterez-vous son amour pour Jéhovah ?
18. Qu’est-il important que nous fassions pour suivre Jésus, et pourquoi ?
18 De tout ce que nous devons faire pour suivre Jésus, rien n’est plus important que d’aimer Jéhovah de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force (Luc 10:27). Cet amour ne se mesure pas seulement à l’intensité de nos sentiments, mais aussi à nos actions. Jésus ne se contentait pas d’éprouver de l’amour pour son Père ni de dire : « J’aime le Père. » Voici en effet ce qu’il a déclaré : « Afin que le monde sache que j’aime le Père, je fais exactement ce que le Père m’ordonne de faire » (Jean 14:31). Satan a prétendu qu’aucun humain ne servirait Jéhovah par un amour empreint de désintéressement (Job 2:4, 5). Pour apporter la plus éclatante des réponses à cette ignoble calomnie, Jésus a montré au monde par des actes courageux à quel point il aimait son Père. Il a obéi jusqu’au sacrifice de sa vie. Suivrez-vous Jésus ? Vous aussi, montrerez-vous au monde que vous aimez réellement Jéhovah Dieu ?
19-20. a) Pour quelles raisons importantes voulons-nous être assidus aux réunions de l’assemblée ? b) Comment pourrions-nous considérer l’étude individuelle, la méditation et la prière ?
19 Jéhovah sait que nous avons un profond besoin spirituel de lui manifester notre amour. Il a donc fait en sorte que nous puissions lui rendre un culte qui nourrisse et fortifie cet amour. Aussi, lorsque vous assistez à une réunion chrétienne, pensez que vous êtes venu adorer votre Dieu. Ce culte consiste notamment à se concentrer sur les prières qui sont prononcées, à chanter des louanges, à écouter attentivement l’enseignement et, le cas échéant, à participer au programme. Ajoutons que les réunions vous permettent également d’encourager vos compagnons (Hébreux 10:24, 25). En adorant Jéhovah avec constance aux réunions de l’assemblée, vous continuerez à faire grandir votre amour pour lui.
20 Il en va ainsi de l’étude individuelle, de la méditation et de la prière. Voyez ces activités comme autant d’occasions de vous trouver seul avec Jéhovah. Quand vous étudiez sa Parole écrite et la méditez, Jéhovah vous communique ses pensées ; quand vous priez, vous lui ouvrez votre cœur. Rappelez-vous que la prière ne se limite pas à des requêtes. Elle sert aussi à remercier Jéhovah pour ses bienfaits et à le louer pour ses œuvres prodigieuses (Psaume 146:1). N’oubliez pas enfin que la meilleure manière de le remercier et de lui témoigner votre amour est de le louer publiquement avec joie et avec zèle.
21. Pourquoi est-il important d’aimer Jéhovah, et de quoi sera-t-il question dans les chapitres suivants ?
21 L’amour pour Dieu est la clé de votre bonheur éternel. C’est tout ce dont Adam et Ève avaient besoin pour obéir, et c’est justement ce qu’ils n’ont pas cultivé. C’est ce dont vous avez le plus besoin pour surmonter les épreuves auxquelles votre foi est soumise, pour rejeter les tentations et endurer les difficultés. Suivre le Christ consiste avant tout à aimer Dieu. L’amour pour Jéhovah est évidemment étroitement lié à l’amour du prochain (1 Jean 4:20). Dans les chapitres suivants, nous allons considérer la façon dont Jésus a manifesté son amour envers les humains. Pour commencer, voyons pourquoi tant de gens le trouvaient abordable.
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« De grandes foules s’approchèrent de lui »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE QUATORZE
« De grandes foules s’approchèrent de lui »
« Laissez les jeunes enfants venir vers moi. »
1-3. Que s’est-il passé quand des parents ont amené leurs enfants à Jésus, et qu’est-ce que cela nous révèle sur lui ?
JÉSUS sait que la fin de sa vie humaine est proche. Il n’a plus que quelques semaines devant lui, et il y a encore tellement à faire ! À cette heure, il est avec ses apôtres en Pérée, région située à l’est du Jourdain. Tout en prêchant, ils descendent vers Jérusalem, où Jésus assistera à sa dernière Pâque, qui sera décisive.
2 Tandis que Jésus achève une discussion serrée avec plusieurs chefs religieux, il se produit une certaine agitation. Des gens lui amènent leurs enfants. Sans doute s’agit-il d’enfants de tout âge, car Marc les désigne par un terme qu’il a utilisé précédemment en rapport avec une fillette de 12 ans, alors que Luc emploie un mot qui peut être rendu par « tout petits enfants » (Luc 18:15 ; Marc 5:41, 42 ; 10:13). Qui dit enfants dit généralement bruit, exubérance, animation… Les disciples de Jésus réprimandent les parents, estimant peut-être que leur Maître a autre chose à faire que de s’occuper d’enfants. Quelle est la réaction de Jésus ?
3 Il s’indigne. Contre qui ? Les enfants ? Leurs parents ? Non, contre ses disciples ! « Laissez les jeunes enfants venir vers moi. N’essayez pas de les en empêcher, car le royaume de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent. Vraiment je vous le dis, celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un jeune enfant n’y entrera pas. » Puis il prend les enfants « dans ses bras » et les bénit (Marc 10:13-16). Marc utilise ici un verbe qui laisse entendre que Jésus les entoure affectueusement de ses bras, voire, selon le choix d’un traducteur, qu’il prend des bébés « dans le creux de son bras ». Manifestement, Jésus aime beaucoup les enfants. Mais cet épisode nous révèle une autre facette de sa personnalité : il est abordable.
4-5. a) Comment savons-nous que Jésus était abordable ? b) Qu’allons-nous considérer dans ce chapitre ?
4 Si Jésus avait été sévère, froid ou hautain, ni ces enfants ni leurs parents n’auraient probablement eu envie d’aller vers lui. Mais représentez-vous la scène. Voyez-vous cet homme affable qui témoigne de l’affection à des enfants, qui dit combien ils ont de la valeur aux yeux de Dieu, qui les bénit sous le regard rayonnant de leurs parents ? Bien que la plus lourde des responsabilités pèse sur ses épaules, Jésus reste le plus abordable des hommes.
5 Qui d’autre le trouvait abordable ? Qu’est-ce qui le rendait si accessible ? Comment l’imiter sous ce rapport ? C’est ce que nous allons considérer dans ce chapitre.
Qui trouvait Jésus abordable ?
6-8. De quel genre de personnes Jésus était-il souvent entouré, et en quoi sa façon de les traiter différait-elle de celle des chefs religieux ?
6 Quand on lit les Évangiles, on est frappé par le nombre de personnes qui n’hésitaient pas à aller vers Jésus. Il y est régulièrement question de foules entières : « de grandes foules le suivirent » ; « une foule tellement grande se rassembla auprès de lui » ; « de grandes foules s’approchèrent de lui » ; ou encore : « une grande foule voyageait avec lui » (Matthieu 4:25 ; 13:2 ; 15:30 ; Luc 14:25). Jésus était donc souvent entouré par une multitude de personnes.
7 En général, il s’agissait de gens ordinaires, de ceux que les chefs religieux qualifiaient avec dédain de « peuple du pays ». « Cette foule qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits », disaient ouvertement prêtres et pharisiens (Jean 7:49). Des écrits rabbiniques ultérieurs traduisent le même sentiment. Beaucoup de chefs religieux considéraient les gens du commun avec mépris. Ils refusaient de manger avec eux, de leur acheter quoi que ce soit ou de les fréquenter. Certains allaient jusqu’à affirmer que leur ignorance de la loi orale leur interdisait tout espoir de résurrection ! Compte tenu de cette arrogance, on devait davantage fuir ces hommes que rechercher leur aide ou leurs conseils. Mais Jésus n’était pas comme eux.
8 Jésus se mêlait volontiers aux gens du peuple. Il mangeait avec eux, les guérissait, les enseignait et leur redonnait espoir. Non qu’il ait été idéaliste ; il était conscient que la plupart rejetteraient la possibilité qu’il leur offrait de servir Jéhovah (Matthieu 7:13, 14). Mais il portait sur chacun un regard positif et voyait en beaucoup la capacité de faire le bien. Quel contraste avec les prêtres et les pharisiens au cœur dur ! Curieusement d’ailleurs, eux aussi venaient à Jésus ; un bon nombre se sont même amendés pour devenir ses disciples (Actes 6:7 ; 15:5). Pareillement, des riches et des puissants l’abordaient spontanément (Marc 10:17, 22).
9. Pourquoi les femmes trouvaient-elles Jésus abordable ?
9 Les femmes non plus ne craignaient pas d’aborder Jésus. Sans doute avaient-elles souvent ressenti la condescendance humiliante des chefs religieux. La plupart d’entre eux voyaient d’un mauvais œil qu’on enseigne les femmes. Elles n’étaient pas autorisées à déposer en justice ; leur témoignage n’était pas considéré comme fiable. Les rabbins avaient même une prière dans laquelle ils remerciaient Dieu de ne pas être une femme ! Ce mépris, les femmes ne le trouvaient pas chez Jésus. Elles étaient nombreuses à aller vers lui avec le vif désir d’être enseignées. Ainsi voit-on Marie, la sœur de Lazare, s’asseoir aux pieds du Seigneur et l’écouter avec attention pendant que Marthe, sa sœur, s’affaire à préparer un repas. Jésus a approuvé Marie d’avoir donné la priorité à ce qui comptait le plus (Luc 10:39-42).
10. Dans ses rapports avec les malades, en quoi Jésus se distinguait-il des chefs religieux ?
10 Les malades également affluaient vers Jésus, alors qu’ils étaient souvent traités en parias par les chefs religieux. Si la Loi mosaïque prévoyait la mise en quarantaine des lépreux pour des raisons sanitaires, elle n’autorisait pas la cruauté (Lévitique, chapitre 13). Or les lois rabbiniques établies ultérieurement ont décrété que les lépreux étaient aussi repoussants que des excréments. Certains chefs religieux allaient jusqu’à leur jeter des pierres pour les maintenir à distance. On imagine le courage qu’il fallait aux victimes d’un tel ostracisme pour s’adresser à quelque enseignant que ce soit ! Pourtant les lépreux allaient vers Jésus sans réticence. L’un d’eux a fait cette remarquable déclaration de foi : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur » (Luc 5:12). Nous verrons dans le prochain chapitre comment Jésus a réagi, mais disons dès maintenant que ce fait prouve à quel point il était abordable.
11. Quel exemple montre que ceux qui avaient la conscience chargée venaient facilement à Jésus, et pourquoi est-il important d’être aussi abordable ?
11 Ceux qui avaient la conscience chargée venaient facilement à Jésus eux aussi. Rappelons cet épisode où, un jour qu’il prend un repas chez un pharisien, une pécheresse notoire, pleurant amèrement à cause des fautes qu’elle a commises, s’agenouille à ses pieds, les mouille de ses larmes et les essuie avec ses cheveux. Alors que son hôte a un mouvement de recul et le critique vertement pour l’avoir laissée approcher, Jésus fait l’éloge de cette femme en raison de sa repentance sincère et l’assure du pardon de Jéhovah (Luc 7:36-50). Aujourd’hui plus que jamais, une personne dont la conscience est tourmentée doit pouvoir aborder librement ceux qui sont à même de l’aider à rétablir de bonnes relations avec Dieu. Qu’est-ce qui rendait Jésus si abordable ?
Ce qui rendait Jésus abordable
12. Pourquoi n’est-il pas étonnant que Jésus ait été abordable ?
12 Gardons présent à l’esprit que Jésus imitait parfaitement son Père céleste bien-aimé (Jean 14:9). Or Jéhovah n’est « pas loin de chacun de nous », dit la Bible (Actes 17:27). Le Dieu ‘qui écoute la prière’ est constamment accessible à ses serviteurs fidèles, ainsi qu’à quiconque le cherche sincèrement pour le servir (Psaume 65:2). Rendez-vous compte : l’Être le plus puissant et le plus important de l’univers est aussi le plus accessible ! À l’image de son Père, Jésus aime profondément les humains. Cet amour fera l’objet des chapitres suivants. Mais ce qui rendait Jésus abordable, c’est que son amour était visible. Voyons comment il le manifestait.
13. Comment les parents pourraient-ils imiter Jésus ?
13 Les gens sentaient tout de suite que Jésus s’intéressait personnellement à eux. Cet intérêt ne s’évanouissait pas quand survenait une situation difficile. Comme nous l’avons vu plus haut, lorsque des parents lui ont amené leurs enfants, Jésus est resté affable alors qu’il avait beaucoup à faire et que de lourdes responsabilités pesaient sur ses épaules. Quel bel exemple pour tous les parents ! Il n’est pas facile d’élever des enfants dans le monde moderne. Il est pourtant indispensable que ceux-ci trouvent leurs parents abordables. Quand vous êtes vraiment trop pris pour accorder à votre enfant l’attention qu’il vous réclame, promettez-lui de vous occuper de lui dès que possible. En tenant parole, vous lui apprendrez les bienfaits de la patience, mais aussi qu’il ne doit jamais hésiter à vous parler d’un souci ou d’un besoin particulier.
14-16. a) Dans quelles circonstances Jésus a-t-il accompli son premier miracle, et pourquoi peut-on parler de prodige ? b) Qu’est-ce que le miracle de Cana révèle à propos de Jésus, et quelle leçon les parents peuvent-ils en tirer ?
14 Jésus faisait sentir aux gens qu’il prenait leurs soucis à cœur. Arrêtons-nous, par exemple, sur son premier miracle. Jésus assiste à un repas de mariage à Cana, en Galilée. Survient une situation embarrassante : il n’y a plus de vin ! Informé du problème par Marie, sa mère, que fait Jésus ? Il demande aux serviteurs de remplir d’eau six grandes jarres de pierre. Quand l’organisateur du repas goûte le contenu des jarres, il découvre un excellent vin. Simple tour de passe-passe ? Non, l’eau a bel et bien été « changée en vin » (Jean 2:1-11). Pouvoir transformer une chose en une autre est un vieux rêve des humains. Pendant des siècles, les alchimistes ont essayé de transmuter le plomb en or. Bien que ces deux métaux soient très proches, ils n’y sont jamais parvenusa. Que dire de l’eau et du vin ? Chimiquement parlant, l’eau est simple ; elle n’est composée que de deux éléments. Le vin, en revanche, contient près d’un millier de composants, dont beaucoup sont complexes. Pourquoi Jésus a-t-il réalisé un tel prodige pour une chose aussi insignifiante qu’un manque de vin à un repas de mariage ?
15 C’est que la chose n’est pas insignifiante pour les mariés. Au Proche-Orient, l’hospitalité n’est pas un vain mot. Quelle humiliation pour les jeunes époux s’ils se trouvaient à court de vin lors de leur repas de mariage ! Cela gâcherait assurément les noces et leur laisserait pour longtemps un arrière-goût bien amer. La question a donc beaucoup d’importance pour eux, et elle en a aussi pour Jésus. Voilà la raison de son intervention. Comprenez-vous pourquoi les gens venaient lui soumettre leurs sujets de préoccupation ?
Faites sentir à votre enfant que vous êtes abordable et que vous vous souciez réellement de lui.
16 Là encore, les parents peuvent tirer une leçon de cet épisode. Comment réagir quand votre enfant vient vous parler de quelque chose qui le trouble ? Vous pourriez être tenté de prendre à la légère ce qu’il vous dit, voire de vous en amuser. Et il est vrai que, comparé à vos soucis, le sien peut sembler bien insignifiant. Mais souvenez-vous que, pour lui, il ne l’est pas ! Si la question a de l’importance pour quelqu’un que vous chérissez tant, ne devrait-elle pas en avoir pour vous aussi ? Vous serez des parents abordables si vous faites sentir à votre enfant que vous prenez ses problèmes à cœur.
17. Quel exemple de douceur Jésus a-t-il laissé, et pourquoi cette qualité dénote-t-elle de la force morale ?
17 Comme nous l’avons vu au chapitre 3, Jésus était doux et humble (Matthieu 11:29). La douceur est une qualité remarquable qui témoigne d’une belle humilité de cœur. Elle fait partie du fruit produit par l’esprit saint de Dieu et elle est associée à la sagesse divine (Galates 5:22, 23 ; Jacques 3:13). Aucune provocation n’a pu faire perdre son sang-froid à Jésus. Sa douceur n’était pourtant pas de la faiblesse. Un bibliste a écrit que « derrière [la] douceur il y a la force de l’acier ». Et il est vrai qu’il faut souvent une certaine force morale pour se contenir et se montrer doux envers autrui. Mais grâce au soutien de Jéhovah, nous serons en mesure d’imiter Jésus, et cette douceur nous rendra plus abordables.
18. Quel exemple met en évidence la nature raisonnable de Jésus, et, d’après vous, pourquoi cette qualité rend-elle abordable ?
18 Jésus était raisonnable. À Tyr, une femme est venue le voir parce que sa fille était « sous l’emprise cruelle d’un démon ». De trois manières différentes, il lui a fait comprendre qu’il n’était pas disposé à lui donner satisfaction. D’abord, il est resté silencieux ; puis il a expliqué pourquoi il n’avait pas à faire ce qu’elle lui demandait ; enfin, il a illustré son propos d’un exemple. S’est-il pour autant montré sec et inflexible ? A-t-il laissé entendre à cette femme qu’elle ferait mieux de ne pas contredire un si grand homme ? Pas du tout. De toute évidence, elle se sentait en confiance. Non seulement elle lui a demandé son aide, mais elle a insisté malgré la mauvaise volonté dont il semblait faire preuve. Discernant une foi remarquable dans cette obstination, Jésus a finalement guéri sa fille (Matthieu 15:22-28). Jésus était raisonnable, disposé à écouter, prêt à céder quand c’était approprié. Comment pouvait-on ne pas être attiré par lui ?
Êtes-vous abordable ?
19. Comment savoir si nous sommes vraiment abordables ?
19 Tout le monde aime à se croire abordable. Des responsables se flattent de ce que leur porte est toujours ouverte et que leurs subordonnés peuvent venir les voir à tout moment. La Bible fait cependant cette mise en garde : « Beaucoup d’hommes affirment qu’ils sont loyaux, mais qui peut trouver un homme fidèle ? » (Proverbes 20:6). Il est facile de se prétendre abordable, mais qu’en est-il dans les faits ? Imitons-nous fidèlement cette facette de l’amour de Jésus ? Peut-être la réponse réside-t-elle, non dans l’opinion que nous avons de nous-mêmes, mais dans celle que les autres ont de nous. Paul a dit en effet : « Que votre nature raisonnable soit connue de tous les hommes » (Philippiens 4:5). Posons-nous donc ces questions : « Comment les autres me perçoivent-ils ? Quelle est ma réputation ? »
Les anciens s’efforcent d’être accessibles.
20. a) Pourquoi est-il important que les anciens soient abordables ? b) Pourquoi devrions-nous être raisonnables dans ce que nous attendons des anciens ?
20 Les anciens, en particulier, ont à cœur d’être abordables et de se conformer à cette description d’Isaïe 32:1, 2 : « Chacun sera comme une cachette contre le vent, un refuge contre la tempête de pluie, comme des ruisseaux dans une terre aride, comme l’ombre d’un rocher massif sur une terre desséchée. » Un ancien ne peut procurer protection, réconfort et soulagement que s’il reste accessible. Et cela n’est pas toujours facile compte tenu des lourdes responsabilités assumées par les anciens de nos jours. Ils s’efforcent néanmoins de ne jamais paraître trop occupés pour répondre aux besoins des brebis de Jéhovah (1 Pierre 5:2). De leur côté, les membres de l’assemblée coopèrent humblement avec ces hommes fidèles en étant raisonnables dans ce qu’ils attendent d’eux (Hébreux 13:17).
21. Comment des parents peuvent-ils rester abordables pour leurs enfants, et de quoi parlerons-nous dans le chapitre suivant ?
21 Les parents aussi font en sorte d’être toujours disponibles pour leurs enfants. C’est important. Ils veulent que leurs enfants sentent qu’ils peuvent se confier sans crainte à l’un comme à l’autre et, pour cela, ils veillent à se montrer doux et raisonnables, à ne pas réagir de manière excessive quand l’un d’eux avoue une erreur ou exprime un mauvais point de vue. Ils les éduquent avec patience en s’efforçant de maintenir une bonne communication. Assurément, nous voulons tous être abordables, à l’image de Jésus. Dans le chapitre suivant, nous parlerons de sa compassion, l’une des qualités qui le rendait le plus abordable.
a Les étudiants en chimie savent que le plomb et l’or sont des métaux très proches dans la classification périodique des éléments. L’atome de plomb possède seulement trois protons de plus dans son noyau. Les physiciens modernes ont même réussi à convertir en or de petites quantités de plomb, mais l’opération consomme trop d’énergie pour être rentable.
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« Ému de pitié »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE QUINZE
« Ému de pitié »
« Seigneur, redonne-nous la vue. »
1-3. a) Qu’a fait Jésus quand deux mendiants aveugles ont imploré son aide ? b) Que signifie l’expression « ému de pitié » ? (voir note).
DEUX aveugles sont assis au bord de la route à l’extérieur de Jéricho. Ils viennent là tous les jours, car c’est un endroit fréquenté où ils peuvent demander l’aumône. Mais ce qui va leur arriver aujourd’hui va changer radicalement leur vie.
2 Quelle est cette agitation soudaine ? L’un des deux hommes s’informe. On lui répond : « C’est Jésus le Nazaréen qui passe ! » Jésus monte en effet à Jérusalem pour la dernière fois. Il n’est pas seul ; de grandes foules le suivent. Les mendiants se mettent alors à crier : « Seigneur, aie pitié de nous, Fils de David ! » Irritée, la foule leur demande de se taire. Mais les infirmes sont déterminés. Ils continuent de crier.
3 Au milieu du brouhaha, Jésus perçoit leurs appels. Que va-t-il faire ? Il a tellement de préoccupations ! Il est sur le point d’entamer la dernière semaine de sa vie terrestre et sait que des souffrances et une mort cruelle l’attendent à Jérusalem. Pourtant, il ne se montre pas insensible à leurs cris insistants. Il s’arrête et demande qu’on lui amène les deux hommes. « Seigneur, redonne-nous la vue », le supplient-ils. « Ému de pitié », il leur touche les yeux et leur rend la vuea. Sans attendre, ils se mettent à le suivre (Luc 18:35-43 ; Matthieu 20:29-34).
4. Comment Jésus a-t-il accompli la prophétie selon laquelle il ‘aurait pitié du petit’ ?
4 Cette scène n’était pas la seule de ce genre. Jésus s’est senti poussé à faire preuve de compassion bien des fois et dans des situations très diverses. Une prophétie biblique avait annoncé qu’il ‘aurait pitié du petit’ (Psaume 72:13). De fait, il était sensible aux sentiments d’autrui. Il prenait l’initiative d’aider. C’est par compassion qu’il prêchait. Voyons comment les Évangiles révèlent la tendre compassion qui motivait ses paroles et ses actions, et comment manifester nous-mêmes cette belle qualité.
Des égards pour les sentiments d’autrui
5-6. Quels exemples témoignent de l’empathie de Jésus ?
5 Jésus était un homme d’une profonde empathie. Il comprenait et partageait les sentiments de ceux qui souffraient. Même s’il n’était pas dans leur situation, il ressentait véritablement leur peine (Hébreux 4:15). Quand il a guéri une femme atteinte d’un flux de sang depuis 12 ans, il a parlé de son mal comme d’une « pénible maladie », preuve qu’il était conscient de la détresse et des souffrances de cette femme (Marc 5:25-34). Quand il a vu Marie et d’autres pleurer la mort de Lazare, il a été remué par leur chagrin. Son émotion était telle que, même s’il savait qu’il allait ressusciter son ami, il a versé des larmes (Jean 11:33, 35).
6 Une autre fois, un lépreux l’a imploré en ces termes : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur. » Comment lui, un homme parfait qui n’avait jamais été malade, a-t-il réagi ? Il a compris ce que cet homme ressentait. La Bible dit qu’il « fut ému de pitié » (Marc 1:40-42). Ce qu’il a fait alors est proprement extraordinaire. Il n’ignorait pas que, selon la Loi, les lépreux étaient impurs, ce qui leur interdisait de se mêler à la population (Lévitique 13:45, 46). De plus, il était parfaitement capable de guérir cet homme à distance (Matthieu 8:5-13). Pourtant, il a choisi de tendre la main et de le toucher, en disant : « Je le veux ! Deviens pur. » La lèpre a disparu instantanément. Quel magnifique exemple d’empathie !
« Soyez sensibles à la souffrance des autres. »
7. Qu’est-ce qui nous aidera à cultiver l’empathie, et comment cette qualité se manifeste-t-elle ?
7 Nous qui sommes chrétiens, nous avons le devoir d’imiter l’empathie de Jésus. D’ailleurs, la Bible nous encourage à être « sensibles à la souffrance des autresb » (1 Pierre 3:8). Il n’est pas toujours facile de partager les sentiments de celui qui souffre d’une maladie chronique ou d’une dépression, surtout quand on n’est jamais passé par là. Mais rappelons qu’il n’est pas nécessaire de vivre la même situation que quelqu’un pour lui manifester de l’empathie. Jésus comprenait les malades sans avoir lui-même été malade. Comment cultiver cette qualité ? En écoutant patiemment celui qui souffre lorsqu’il nous ouvre son cœur et nous dit ce qu’il ressent. Demandons-nous : « Qu’est-ce que j’éprouverais à sa place ? » (1 Corinthiens 12:26). Plus nous affinerons notre sensibilité pour les sentiments d’autrui, mieux nous saurons ‘parler de façon consolante à ceux qui sont déprimés’ (1 Thessaloniciens 5:14). Quelquefois, l’empathie ne s’exprime pas seulement par des mots, mais aussi par des larmes. « Pleurez avec ceux qui pleurent », lit-on en Romains 12:15.
8-9. Comment Jésus a-t-il fait montre d’égards envers les sentiments d’autrui ?
8 Jésus avait des égards pour les autres ; il ménageait leurs sentiments. Souvenez-vous de ce jour où on lui a amené un sourd qui parlait avec peine. Percevant sans doute de l’embarras chez cet homme, il a fait quelque chose qui n’était pas dans ses habitudes quand il opérait des guérisons : il l’emmena « à l’écart de la foule ». Une fois seul avec l’infirme, à l’abri des regards, il l’a guéri (Marc 7:31-35).
9 Il a eu le même genre d’égards envers un aveugle qu’on lui avait amené pour qu’il le guérisse. « Il prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village. » Puis il lui rendit la vue graduellement, peut-être pour permettre aux yeux et au cerveau de cet homme de s’adapter petit à petit à la luminosité et aux formes complexes du monde qui l’entourait (Marc 8:22-26). Quelle considération !
10. Comment pouvons-nous montrer de la considération pour les sentiments d’autrui ?
10 Suivre Jésus nous impose d’avoir des égards pour les sentiments d’autrui. Sachant que des propos inconsidérés peuvent blesser, nous surveillons notre langage (Proverbes 12:18 ; 18:21). Les paroles dures, les remarques désobligeantes, les sarcasmes n’ont pas leur place parmi les chrétiens (Éphésiens 4:31). Anciens, comment faire preuve de considération pour les sentiments de vos frères ? En respectant leur dignité lorsque vous les conseillez, ce qui suppose que vous revêtiez vos paroles de bonté (Galates 6:1). Parents, comment ménager les sentiments de vos enfants ? En veillant, quand vous les disciplinez, à ne pas les rabaisser (Colossiens 3:21).
L’initiative d’aider
11-12. Quels récits bibliques montrent que Jésus n’avait pas besoin qu’on le sollicite pour agir avec compassion ?
11 Jésus n’attendait pas toujours qu’on le sollicite pour exprimer sa compassion. Qualité active, la compassion l’incitait à prendre des initiatives. Par exemple, quand une grande foule est restée trois jours près de lui sans nourriture, personne n’a eu besoin de lui faire remarquer que ces gens avaient faim ni de lui suggérer de faire quelque chose. Nous lisons : « Jésus appela ses disciples et leur dit : “J’ai pitié de tous ces gens, parce que cela fait déjà trois jours qu’ils sont ici avec moi et ils n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer le ventre vide : ils risquent de se trouver mal en route.” » De lui-même, il les a alors nourris miraculeusement (Matthieu 15:32-38).
12 En 31, alors qu’il approche de la ville de Naïn, un triste spectacle se présente à lui. Un convoi funèbre quitte la ville, peut-être en direction des tombes situées non loin de là à flanc de colline. C’est « le fils unique d’une veuve » qu’on porte en terre. Imaginez la douleur de cette mère. Elle vient de perdre son seul enfant, et son mari n’est plus là pour partager son chagrin. Jésus ‘la voit’ au milieu du cortège. La vue de cette veuve désormais sans enfant lui serre le cœur ; il est « ému de pitié pour elle ». Il n’a pas besoin qu’on l’implore. Sa compassion le pousse à faire quelque chose. ‘S’avançant et touchant la civière’, il ramène le jeune homme à la vie. Ensuite ? Il ne lui demande pas de se joindre à la foule qui voyage avec lui. Le récit précise qu’‘il le donne à sa mère’. En les réunissant ainsi, Jésus assure à la veuve un soutien de famille (Luc 7:11-15).
Prenez l’initiative d’aider.
13. À l’exemple de Jésus, comment pouvons-nous prendre l’initiative d’aider autrui ?
13 Comment pouvons-nous imiter Jésus ? Bien sûr, nous n’avons pas le pouvoir de fournir miraculeusement de la nourriture ni de ressusciter les morts. En revanche, il nous est parfaitement possible de prendre des initiatives utiles. Un compagnon chrétien a-t-il de graves ennuis d’argent ou a-t-il perdu son travail ? (1 Jean 3:17). La maison d’une veuve nécessite-t-elle des réparations urgentes ? (Jacques 1:27). Une famille endeuillée a-t-elle besoin de consolation ou d’une aide pratique ? (1 Thessaloniciens 5:11). Quand un besoin réel se présente, n’attendons pas qu’on nous sollicite pour agir (Proverbes 3:27). La compassion nous incitera à prendre toute mesure qui s’impose, en fonction de nos possibilités. N’oublions pas qu’un simple geste de bonté ou quelques mots de réconfort sincères peuvent constituer de puissants témoignages de compassion (Colossiens 3:12).
La compassion le poussait à prêcher
14. Pourquoi Jésus donnait-il la priorité à la prédication de la bonne nouvelle ?
14 Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie de ce livre, Jésus nous a laissé un exemple remarquable pour ce qui est de prêcher la bonne nouvelle. Il a dit : « Je dois annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu aux autres villes aussi, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Luc 4:43). Pourquoi donnait-il la priorité à cette activité ? D’abord par amour pour Dieu. Mais aussi par compassion. De toutes ses marques de compassion, apaiser la faim spirituelle des gens était la plus importante. Arrêtons-nous sur deux situations révélatrices de ce que Jésus éprouvait pour les personnes à qui il prêchait. Leur examen nous aidera à réfléchir aux mobiles avec lesquels nous-mêmes participons au ministère.
15-16. Décrivez deux situations révélatrices de ce que Jésus éprouvait pour les personnes à qui il prêchait.
15 En 31, après deux années environ d’un ministère déjà intensif, Jésus entreprend de faire « le tour de toutes les villes et de tous les villages » de Galilée. Ce qu’il voit lui fend le cœur. L’apôtre Matthieu rapporte : « En voyant les foules, il en eut pitié, parce qu’elles étaient écorchées et négligées comme des brebis sans berger » (Matthieu 9:35, 36). Jésus souffre avec les gens du peuple. Il est pleinement conscient de leur condition spirituelle pitoyable. Il sait qu’ils sont maltraités et négligés par ceux-là mêmes qui devraient les guider : les chefs religieux. Mû par une profonde compassion, il fait tout pour leur communiquer un message d’espérance. La bonne nouvelle du royaume de Dieu est ce dont ils ont le plus besoin.
16 Une situation comparable se produit quelques mois plus tard, aux alentours de la Pâque 32. Cherchant un endroit tranquille pour se reposer, Jésus et ses apôtres montent dans un bateau et traversent la mer de Galilée. Mais quand ils débarquent, une foule qui a longé la côte les attend. Comment Jésus réagit-il ? « En sortant du bateau, dit le récit, Jésus vit une grande foule et il fut pris de pitié pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors il commença à leur enseigner beaucoup de choses » (Marc 6:31-34). De nouveau Jésus est « pris de pitié » en raison de la triste condition spirituelle de ces gens qui, comme « des brebis sans berger », sont affamés et livrés à eux-mêmes. C’est la compassion, plus que le sens du devoir, qui pousse Jésus à prêcher.
Faites preuve de compassion quand vous prêchez.
17-18. a) Qu’est-ce qui nous pousse à prendre part au ministère ? b) Comment cultiver de la compassion pour autrui ?
17 Et nous, qu’est-ce qui nous pousse à prendre part au ministère ? Comme le chapitre 9 du présent livre nous l’a rappelé, nous avons été mandatés pour prêcher et faire des disciples (Matthieu 28:19, 20 ; 1 Corinthiens 9:16). Cependant, nous ne nous acquittons pas de cette responsabilité par seul sens du devoir, mais d’abord par amour pour Jéhovah et aussi par compassion envers ceux qui ne partagent pas nos croyances (Marc 12:28-31). Comment pouvons-nous cultiver la compassion ?
18 Il nous faut voir les gens comme Jésus les voyait : ‘comme des brebis écorchées et négligées, sans berger’. Imaginez que vous trouviez un agneau égaré, mourant de faim et de soif, car il n’a plus de berger pour le guider vers des prés et des points d’eau. Ne ressentiriez-vous pas de la pitié ? Ne feriez-vous pas votre possible pour lui donner à manger et à boire ? Beaucoup de gens qui ne connaissent pas la bonne nouvelle ressemblent à cet agneau. Négligés par de faux bergers religieux, ils sont affamés et assoiffés spirituellement ; ils n’ont pas d’espérance véritable. Or nous avons ce qui leur manque : la riche nourriture spirituelle et les eaux rafraîchissantes de la vérité contenues dans la Parole de Dieu (Isaïe 55:1, 2). Lorsque nous réfléchissons aux besoins spirituels de nos semblables, nous les plaignons. Si, comme Jésus, nous compatissons au malheur des autres, nous ferons tout notre possible pour leur communiquer l’espérance du Royaume.
19. Comment pourrions-nous pousser à l’action un étudiant de la Bible qui remplit les conditions pour participer au ministère ?
19 Comment aider autrui à imiter Jésus ? Supposons que nous voulions encourager un étudiant de la Bible — qui remplit les conditions requises — à participer au ministère public, ou bien un compagnon inactif à reprendre la prédication. L’important est de parler au cœur. Rappelez-vous qu’avant d’enseigner les gens, Jésus était « pris de pitié pour eux » (Marc 6:34). De même, si nous amenons une personne à éprouver de la compassion, sans doute son cœur l’incitera-t-il à vouloir communiquer la bonne nouvelle. Nous pourrions donc lui demander : « Qu’est-ce que le message du Royaume a apporté de bon dans ta vie ? Et les gens qui ne connaissent pas ce message, est-ce qu’ils n’en ont pas besoin, eux aussi ? Comment pourrais-tu les aider ? » Il va de soi que l’amour pour Dieu et le désir de le servir restent les principales motivations à participer au ministère.
20. a) Qu’implique suivre Jésus ? b) Qu’examinerons-nous dans le chapitre suivant ?
20 Suivre Jésus ne se résume pas à répéter ses paroles et à copier ses actions. Il nous faut également adopter son « état d’esprit » (Philippiens 2:5). Soyons donc heureux que la Bible nous révèle les pensées et les sentiments qui motivaient ses paroles et ses actions ! Plus « la pensée de Christ » nous sera familière, plus nous gagnerons en sensibilité et en compassion, et serons ainsi à même d’imiter le comportement de Jésus envers autrui (1 Corinthiens 2:16). Dans le chapitre suivant, nous examinerons de quelles diverses façons Jésus a manifesté son amour envers ses disciples.
a De tous les mots grecs servant à désigner la compassion, celui rendu par « ému de pitié » est, dit-on, le plus fort. Un ouvrage précise qu’il traduit « non seulement la peine ressentie à la vue de la souffrance, mais aussi le désir puissant d’apporter un soulagement et d’ôter cette souffrance ».
b En grec, « être sensible à la souffrance des autres » emporte l’idée de « souffrir avec les autres ».
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« Jésus les aima jusqu’à la fin »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE SEIZE
« Jésus les aima jusqu’à la fin »
1-2. À quoi Jésus consacre-t-il sa dernière soirée avec les apôtres, et pourquoi accorde-t-il autant d’importance à ces instants ?
C’EST la dernière soirée que Jésus passe en compagnie de ses apôtres. Réuni avec eux dans la pièce à l’étage d’une maison de Jérusalem, il sait qu’il va bientôt retourner vers son Père. D’ici quelques heures, il sera arrêté et sa foi éprouvée comme elle ne l’a jamais été. Pourtant, même l’imminence de sa mort ne lui fait pas oublier les besoins de ses compagnons.
2 Bien qu’il les ait préparés à son départ, il a encore des choses à leur dire ; il veut les fortifier en prévision de ce qui les attend. Il met donc à profit ces instants précieux pour leur communiquer des pensées capitales qui les aideront à rester fidèles. Les paroles qu’il prononce en cette soirée sont parmi les plus affectueuses, les plus intimes qu’il leur ait jamais adressées. Pourquoi s’inquiète-t-il plus pour eux que pour lui ? Pourquoi accorde-t-il autant d’importance à ces dernières heures en leur compagnie ? La réponse tient en un mot : amour. Jésus aime profondément ses apôtres.
3. Comment savons-nous que Jésus n’a pas attendu sa dernière soirée pour témoigner son amour à ses disciples ?
3 Quand, plusieurs dizaines d’années plus tard, l’apôtre Jean relatera sous l’inspiration divine les évènements de cette soirée, il écrira en préambule : « Parce qu’il savait avant la fête de la Pâque que l’heure était venue pour lui de quitter ce monde pour aller vers le Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » (Jean 13:1). Mais Jésus n’avait pas attendu ce soir-là pour témoigner son amour aux « siens ». Il l’avait fait tout au long de son ministère et de bien des façons. Il nous sera utile de considérer quelques manifestations de son amour, afin de pouvoir imiter Jésus et de nous montrer ainsi ses vrais disciples.
Il était patient
4-5. a) Pourquoi Jésus a-t-il dû être patient avec ses disciples ? b) Comment Jésus a-t-il réagi au manque de vigilance de trois de ses apôtres dans le jardin de Gethsémani ?
4 L’amour va de pair avec la patience. « L’amour est patient », lit-on en 1 Corinthiens 13:4. Jésus a-t-il eu besoin d’être patient avec ses disciples ? Sans conteste ! Comme nous l’avons vu au chapitre 3, les apôtres ont mis du temps à cultiver l’humilité. Combien de fois ne se sont-ils pas disputés pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand ! Comment Jésus réagissait-il ? Se fâchait-il, se montrait-il irrité, leur en voulait-il ? Non. Il a chaque fois raisonné avec eux patiemment, même quand ‘ils se sont mis à se disputer vivement’, toujours à propos de la prééminence, le dernier soir qu’ils ont passé ensemble (Luc 22:24-30 ; Matthieu 20:20-28 ; Marc 9:33-37).
5 Il a encore dû faire preuve de patience un peu plus tard au cours de cette même soirée. Venu à Gethsémani avec les 11 apôtres fidèles, il s’est enfoncé dans le jardin en compagnie de Pierre, de Jacques et de Jean. « Je suis profondément triste, triste à en mourir, leur a-t-il confié. Restez ici et veillez avec moi. » Et s’éloignant un peu, il s’est mis à prier intensément. Quand il est revenu au bout d’un long moment, que faisaient les trois hommes ? Ils dormaient. À l’heure de sa pire épreuve, ils dormaient ! Leur a-t-il reproché avec rudesse leur manque de vigilance ? Non, il les a encouragés patiemment. Ses paroles empreintes de bonté indiquaient qu’il était conscient de leurs faiblesses et de l’anxiété qui les tenaillaita. « En effet, l’esprit est plein de bonne volonté, mais la chair est faible », leur a-t-il dit. Et il ne s’est pas départi de sa patience bien qu’il les ait trouvés ainsi endormis non pas une, mais trois fois ! (Matthieu 26:36-46).
6. Comment pouvons-nous imiter la patience de Jésus dans nos rapports avec autrui ?
6 Il est rassurant de constater que Jésus n’a pas désespéré de ses apôtres. Sa patience a été récompensée, puisque ces hommes fidèles ont fini par comprendre l’importance de l’humilité et de la vigilance (1 Pierre 3:8 ; 4:7). Comment pouvons-nous imiter Jésus ? La patience est particulièrement nécessaire aux anciens. Il arrive que des membres de l’assemblée viennent demander de l’aide à un ancien, alors qu’il a lui-même des soucis ou est très fatigué. D’autres sont lents à réagir aux conseils. Mais l’ancien qui est patient s’attache à ‘instruire avec douceur’ et à ‘traiter le troupeau avec tendresse’ (2 Timothée 2:24, 25 ; Actes 20:28, 29). Les enfants aussi mettent parfois du temps à réagir aux conseils ou à la correction. L’amour et la patience aideront les parents à ne pas renoncer à les éduquer, ce qui leur vaudra certainement de belles récompenses (Psaume 127:3).
Il se souciait de leurs besoins
7. De quelle façon Jésus veillait-il aux besoins physiques de ses disciples ?
7 L’amour se traduit par des actions désintéressées (1 Jean 3:17, 18). Il « ne cherche pas ses propres intérêts » (1 Corinthiens 13:5). Son amour incitait Jésus à veiller aux besoins physiques de ses disciples. Il lui arrivait souvent de devancer leurs désirs. Un jour, remarquant leur fatigue, il leur a proposé d’‘aller à part, dans un endroit isolé, pour qu’ils se reposent un peu’ (Marc 6:31). Une autre fois, devinant leur faim, il a pris l’initiative de les nourrir — eux, mais aussi des milliers de personnes venues écouter son enseignement (Matthieu 14:19, 20 ; 15:35-37).
8-9. a) Comment savons-nous que Jésus était conscient des besoins spirituels de ses disciples et qu’il répondait à ces besoins ? b) Sur le poteau, comment Jésus a-t-il montré qu’il se souciait profondément de sa mère ?
8 Jésus était conscient des besoins spirituels de ses disciples, et il répondait à ces besoins (Matthieu 4:4 ; 5:3). Quand il enseignait, il accordait une attention particulière à ses compagnons. Il a d’ailleurs prononcé le Sermon sur la montagne avant tout à leur intention (Matthieu 5:1, 2, 13-16). Quand il utilisait des exemples, « en privé il expliquait tout à ses disciples » (Marc 4:34). Pour que ceux qui marcheraient à sa suite soient bien nourris spirituellement durant les derniers jours, Jésus a annoncé qu’il établirait un « esclave fidèle et avisé ». Cet esclave fidèle, composé d’un petit groupe de ses frères oints de l’esprit vivant sur la terre, fournit sans faillir la « nourriture au bon moment » depuis 1919 (Matthieu 24:45).
9 Le jour de sa mort, Jésus a montré d’une émouvante manière qu’il se souciait de la condition spirituelle de ses proches. Représentez-vous la scène. Il est attaché sur le poteau, souffrant mille morts. Pour respirer, il est obligé de se redresser. C’est atrocement douloureux, parce qu’il pousse alors sur ses pieds, qui se déchirent un peu plus à l’endroit des clous, et parce que son dos lacéré vient frotter contre le bois. La parole faisant appel à la respiration, parler aussi doit lui être pénible. Pourtant, quelques instants avant de mourir, Jésus prononce des paroles qui témoignent de son profond amour pour sa mère. Voyant Marie avec l’apôtre Jean à ses côtés, il lui dit, assez fort pour que d’autres autour l’aient entendu : « Femme, voici ton fils. » Et à Jean : « Voici ta mère » (Jean 19:26, 27). Jésus sait que le fidèle apôtre pourvoira aux besoins physiques et matériels de Marie, mais qu’il veillera aussi à sa spiritualitéb.
De bons parents sont patients avec leurs enfants et pourvoient à leurs différents besoins.
10. Comment les parents peuvent-ils imiter Jésus pour ce qui est de répondre aux différents besoins de leurs enfants ?
10 Il est de l’intérêt des parents de méditer sur l’exemple de Jésus. Un père qui aime sincèrement les siens subvient à leurs besoins matériels (1 Timothée 5:8). Équilibré, il prévoit également du temps pour le repos et la détente. Les parents chrétiens considèrent cependant que le plus important est de veiller à la spiritualité de leurs enfants. Cela suppose qu’ils organisent une étude régulière de la Bible en famille et s’efforcent de rendre ces moments agréables et constructifs (Deutéronome 6:6, 7). Par la parole comme par l’exemple, ils enseignent à leurs enfants que le ministère est une activité primordiale et que la préparation et la fréquentation des réunions chrétiennes constituent une partie essentielle de leurs habitudes spirituelles (Hébreux 10:24, 25).
Il était prêt à pardonner
11. Qu’a enseigné Jésus à ses disciples à propos du pardon ?
11 Le pardon est une facette de l’amour (Colossiens 3:13, 14). L’amour « ne tient pas un compte des torts subis », déclare 1 Corinthiens 13:5. À plusieurs reprises, Jésus a insisté sur l’importance du pardon. Il a exhorté ses disciples à pardonner, « non pas jusqu’à 7 fois, mais jusqu’à 77 fois », c’est-à-dire sans compter (Matthieu 18:21, 22). Il leur a appris aussi qu’il faut pardonner au pécheur réprimandé qui se repent (Luc 17:3, 4). Par ailleurs, contrairement aux pharisiens hypocrites qui disaient mais ne faisaient pas, Jésus prêchait par l’exemple (Matthieu 23:2-4). Voyons comment il a démontré son empressement à pardonner, même quand un ami proche l’a déçu.
12-13. a) Comment Pierre a-t-il déçu Jésus la nuit où celui-ci a été arrêté ? b) Après sa résurrection, comment Jésus a-t-il montré qu’il ne se contentait pas de prêcher le pardon ?
12 Jésus était très proche de Pierre, homme chaleureux et parfois impulsif. Connaissant ses qualités, il lui a accordé des privilèges. Par exemple, Jacques, Jean et Pierre ont été les seuls apôtres à assister à certains miracles (Matthieu 17:1, 2 ; Luc 8:49-55). Ainsi que nous l’avons vu plus haut, Pierre est aussi l’un des trois à avoir accompagné Jésus à l’intérieur du jardin de Gethsémani la nuit de son arrestation. Or, cette même nuit, quand Jésus a été trahi et fait prisonnier, Pierre l’a abandonné et s’est enfui comme les autres apôtres. Plus tard, alors qu’il avait eu le courage de s’approcher de l’endroit où l’on jugeait son Maître illégalement, la peur l’a saisi de nouveau et il a nié trois fois connaître Jésus (Matthieu 26:69-75). Comment Jésus a-t-il réagi à cette grave défaillance ? Que feriez-vous si un ami vous décevait de la sorte ?
13 Jésus était prêt à pardonner à Pierre. Il le savait accablé par son péché. Le récit précise en effet que l’apôtre repentant, ‘effondré, se mit à pleurer’ (Marc 14:72). Le jour même de sa résurrection, Jésus lui est apparu, probablement pour le consoler et le rassurer (Luc 24:34 ; 1 Corinthiens 15:5). Moins de deux mois plus tard, à la Pentecôte, il l’honorait en lui permettant d’être le premier à donner un témoignage aux foules présentes à Jérusalem (Actes 2:14-40). Rappelons également que Jésus n’a gardé rancune à aucun des apôtres de l’avoir abandonné. Une fois ressuscité, il a continué de les appeler « mes frères » (Matthieu 28:10). Il est clair que Jésus ne se contentait pas de prêcher le pardon.
14. Pourquoi devons-nous apprendre à pardonner, et comment pouvons-nous manifester notre bonne volonté à pardonner ?
14 En qualité de disciples du Christ, nous devons apprendre à pardonner. Pourquoi ? Contrairement à Jésus, nous sommes imparfaits. Ceux qui pèchent contre nous le sont aussi. Il nous arrive donc à tous de trébucher en paroles ou en actes (Romains 3:23 ; Jacques 3:2). En pardonnant aux autres quand la miséricorde est possible, nous nous mettons en position d’être à notre tour pardonnés par Dieu (Marc 11:25). Comment manifester notre bonne volonté à pardonner ? Dans bien des cas, l’amour permet de passer sur les péchés ou les manquements mineurs (1 Pierre 4:8). Si, à l’image de Pierre, celui qui nous a fait du tort est sincèrement repentant, nous voudrons assurément imiter Jésus en lui pardonnant volontiers. Il est de notre intérêt de ne pas garder de ressentiment (Éphésiens 4:32). Ce faisant, nous contribuons à la paix de l’assemblée et préservons notre propre sérénité (1 Pierre 3:11).
Il leur faisait confiance
15. Pourquoi Jésus avait-il confiance en ses disciples malgré leurs manquements ?
15 Il n’y a pas d’amour sans confiance. L’amour « croit toutc » (1 Corinthiens 13:7). Par amour, Jésus s’est montré disposé à faire confiance à ses disciples en dépit de leur imperfection. Il avait confiance en eux ; il ne doutait pas qu’ils aimaient sincèrement Jéhovah et voulaient faire sa volonté. Lorsqu’ils commettaient des erreurs, il ne mettait pas en cause leurs mobiles. Par exemple, quand la mère de Jacques et de Jean — certainement sur leur incitation — a demandé à Jésus que ses fils soient assis à côté de lui dans son royaume, il n’a pas douté de leur fidélité ni ne les a exclus du groupe des apôtres (Matthieu 20:20-28).
16-17. Quelles responsabilités Jésus a-t-il confiées à ses disciples ?
16 Pour preuve de sa confiance, Jésus a assigné diverses responsabilités à ses disciples. Les deux fois où il a multiplié miraculeusement de la nourriture, il a chargé ses compagnons de la distribuer aux foules présentes (Matthieu 14:19 ; 15:36). En prévision de sa dernière Pâque, il a demandé à Pierre et à Jean d’aller à Jérusalem procéder aux préparatifs de la fête. Les deux hommes se sont occupés de trouver l’agneau, du vin, du pain sans levain, des herbes amères et tout autre élément nécessaire. Ce n’était pas une tâche anodine, car la Loi mosaïque exigeait que la Pâque soit célébrée dans les règles, et Jésus se devait de respecter la Loi. Par ailleurs, quand ce soir-là il a institué le Mémorial de sa mort, il a présenté le vin et le pain sans levain comme des symboles importants (Matthieu 26:17-19 ; Luc 22:8, 13).
17 Jésus a jugé bon de confier à ses disciples des responsabilités encore plus importantes. Rappelons qu’il a conféré à ceux qui marcheraient sur ses traces le lourd mandat de prêcher et de faire des disciples (Matthieu 28:18-20). Comme nous l’avons déjà indiqué, il a annoncé qu’il chargerait un petit groupe de ses disciples oints de dispenser la nourriture spirituelle (Luc 12:42-44). Et de nos jours, bien qu’invisible et régnant dans les cieux, il confie son assemblée aux soins de « dons en hommes » spirituellement qualifiés (Éphésiens 4:8, 11, 12).
18-20. a) Comment pouvons-nous témoigner de la confiance à nos compagnons chrétiens ? b) Comment pouvons-nous imiter Jésus en déléguant volontiers ? c) Qu’allons-nous considérer dans le chapitre suivant ?
18 Comment pouvons-nous l’imiter dans nos rapports avec autrui ? Témoigner de la confiance à nos compagnons chrétiens est une marque d’amour. N’oublions pas que l’amour est une qualité positive. Quand on nous déçoit, ce qui arrive forcément de temps en temps, l’amour nous retient de prêter trop vite de mauvais mobiles (Matthieu 7:1, 2). Si nous gardons un point de vue positif sur nos frères, nous chercherons à les affermir, et non à les démolir (1 Thessaloniciens 5:11).
19 Pouvons-nous imiter Jésus en déléguant volontiers ? Il est bénéfique que ceux qui exercent des responsabilités dans l’assemblée confient à d’autres des tâches d’une certaine importance qui soient adaptées à leurs capacités, convaincus qu’ils s’en acquitteront de leur mieux. C’est une façon, pour les anciens, d’apporter une précieuse formation à des jeunes hommes qui ‘aspirent’ à se rendre utiles dans l’assemblée (1 Timothée 3:1 ; 2 Timothée 2:2). Cette formation est indispensable. Jéhovah continuant d’accélérer le rassemblement des brebis, il faudra de plus en plus d’hommes qualifiés pour faire face à cet accroissement (Isaïe 60:22).
20 Jésus nous a laissé un exemple d’amour remarquable. De tout ce que nous pouvons faire pour le suivre, rien n’est plus important que d’imiter son amour. Dans le chapitre suivant, nous allons considérer la plus belle marque d’amour qu’il nous ait donnée : le sacrifice de sa vie.
a Les apôtres ne se sont pas endormis sous le seul effet de la fatigue physique. Le récit parallèle de Luc 22:45 dit que Jésus « les trouva endormis, épuisés par la tristesse ».
b Tout porte à croire que Marie était alors veuve et que ses autres enfants n’étaient pas encore disciples de Jésus (Jean 7:5).
c Évidemment, cela ne veut pas dire que l’amour est crédule ou naïf. Mais il n’est pas non plus exagérément critique ni soupçonneux. Il nous retient de juger hâtivement les mobiles des autres ou de leur prêter les pires intentions.
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« Personne n’a de plus grand amour que lui »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE DIX-SEPT
« Personne n’a de plus grand amour que lui »
1-4. a) Que s’est-il passé quand Pilate a présenté Jésus à la foule massée devant le palais du gouverneur ? b) Comment Jésus a-t-il réagi aux humiliations et aux souffrances, et quelles questions importantes son attitude soulève-t-elle ?
« VOILÀ l’homme ! » C’est par ces mots que le gouverneur romain Ponce Pilate présente Jésus Christ à la foule ameutée qui s’est massée au matin devant le palais (Jean 19:5). Il y a quelques jours à peine, Jésus entrait à Jérusalem sous les acclamations ; on saluait en lui le Roi désigné par Dieu. Mais en ce jour de la Pâque 33, c’est une foule hostile qui l’accueille.
2 Jésus porte une couronne et il est drapé d’une robe pourpre comme celle que portent les membres des familles royales. Mais c’est pour tourner sa royauté en dérision qu’on l’a vêtu ainsi. La robe dissimule les lambeaux de chair sanguinolents de son dos lacéré, et la couronne, faite d’épines tressées, est enfoncée dans son crâne couvert de sang. Excitée par les prêtres en chef, la multitude conspue l’homme meurtri qui se tient devant elle. « Au poteau ! Au poteau ! » crient les prêtres. « Il doit mourir », hurle la foule haineuse (Jean 19:1-7).
3 Avec dignité et courage, Jésus endure les humiliations et les souffrances sans se plaindrea. Il est prêt à mourir. Un peu plus tard dans la journée, il se laissera exécuter sur un poteau de supplice (Jean 19:17, 18, 30).
4 En donnant sa vie, Jésus s’est montré un véritable ami pour ses disciples. « Personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). Voilà qui soulève des questions importantes : Fallait-il vraiment que Jésus subisse toutes ces souffrances et qu’il meure ? Pourquoi a-t-il accepté tout cela ? Nous qui sommes « ses amis » et disciples, comment pouvons-nous l’imiter ?
Pourquoi fallait-il que Jésus souffre et meure ?
5. Comment Jésus savait-il avec précision quelles épreuves l’attendaient ?
5 Jésus connaissait les nombreuses prophéties des Écritures hébraïques qui annonçaient avec précision les souffrances et la mort du Messie. Il savait donc ce qui l’attendait (Isaïe 53:3-7, 12 ; Daniel 9:26). Il a plusieurs fois préparé ses disciples aux épreuves qu’il allait subir (Marc 8:31 ; 9:31). Alors qu’il se rendait à Jérusalem pour sa dernière Pâque, il a dit sans détour aux apôtres : « Le Fils de l’homme sera livré aux prêtres en chef et aux scribes. Ils le condamneront à mort et le livreront aux hommes des nations, qui se moqueront de lui, lui cracheront dessus, le fouetteront, puis le tueront » (Marc 10:33, 34). Ce n’étaient pas des paroles en l’air. Comme nous l’avons vu, il a effectivement subi la moquerie, les crachats, le fouet et la mort.
6. Pourquoi fallait-il que Jésus souffre et meure ?
6 Mais pourquoi fallait-il que Jésus souffre et meure ? Pour plusieurs raisons impérieuses. Premièrement, par sa fidélité, il donnerait la preuve de son intégrité et sanctifierait le nom de Jéhovah. Rappelons que Satan a prétendu que les humains ne servent Dieu que par intérêt (Job 2:1-5). En demeurant fidèle « jusqu’à la mort […] sur un poteau de supplice », Jésus a apporté une réponse définitive à cette accusation infondée (Philippiens 2:8 ; Proverbes 27:11). Deuxièmement, les souffrances et la mort du Messie permettraient le pardon des péchés des humains (Isaïe 53:5, 10 ; Daniel 9:24). En donnant « sa vie comme rançon en échange d’un grand nombre de personnes », Jésus nous a offert la possibilité d’avoir l’approbation de Dieu (Matthieu 20:28). Troisièmement, en endurant toutes sortes de difficultés et de souffrances, Jésus a été « mis à l’épreuve comme nous », ce qui fait de lui un Grand Prêtre capable de « compatir à nos faiblesses » (Hébreux 2:17, 18 ; 4:15).
Pourquoi Jésus a-t-il accepté de donner sa vie ?
7. À quoi Jésus a-t-il renoncé en venant sur terre ?
7 Pour bien vous rendre compte de ce que Jésus était prêt à endurer, réfléchissez à ceci : quel homme accepterait de quitter maison et famille pour partir dans un pays étranger tout en sachant qu’il sera rejeté par la majorité de la population, soumis à des humiliations et des souffrances, et finalement assassiné ? Or, qu’a fait Jésus ? Avant de venir sur terre, il occupait une position de faveur aux côtés de son Père. Mais il a consenti à quitter sa demeure céleste pour devenir un humain tout en sachant qu’il serait rejeté par la plupart des gens, qu’il subirait de grandes humiliations, de terribles souffrances et une mort atroce (Philippiens 2:5-7). Qu’est-ce qui l’a poussé à se sacrifier ainsi ?
8-9. Qu’est-ce qui a poussé Jésus à donner sa vie ?
8 C’est avant tout un profond amour pour son Père. L’endurance dont il a fait preuve était une expression de cet amour. Le vif intérêt qu’il portait au nom, à la réputation de son Père en était une autre (Matthieu 6:9 ; Jean 17:1-6, 26). Rien ne comptait plus à ses yeux que de voir ce nom lavé de l’opprobre dont il avait été couvert. Jésus considérait donc comme un honneur insigne de souffrir pour la justice, car il savait que son intégrité contribuerait à sanctifier le glorieux nom de son Père (1 Chroniques 29:13).
9 Mais il avait une autre raison de donner sa vie : son amour pour les humains. Cet amour remonte à l’aube de l’histoire humaine. Voici en quels termes la Bible décrit ce que Jésus éprouvait, longtemps avant de venir sur terre : ‘J’étais particulièrement attaché aux fils des hommes’ (Proverbes 8:30, 31). Une fois sur terre, il a rendu cet amour manifeste. Comme nous l’avons vu dans les trois chapitres précédents, il l’a exprimé de bien des manières envers les humains en général et envers ses disciples en particulier. Et puis, le 14 nisan 33, il a volontairement donné sa vie pour nous (Jean 10:11). Assurément, il ne pouvait nous donner plus belle preuve de son amour. Devons-nous l’imiter sous ce rapport ? Oui. Nous en avons même reçu l’ordre.
« Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres »
10-11. En quoi consiste le commandement nouveau que Jésus a donné à ses disciples, qu’implique-t-il, et pourquoi nous faut-il absolument y obéir ?
10 La nuit qui a précédé sa mort, Jésus a dit à ses disciples les plus proches : « Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Par là tous sauront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13:34, 35). En quoi le fait de ‘s’aimer les uns les autres’ constituait-il « un commandement nouveau » ? La Loi mosaïque ne stipulait-elle pas déjà : « Tu dois aimer ton semblable [ou : ton prochain] comme toi-même » (Lévitique 19:18). En effet, mais le commandement nouveau va plus loin ; il exige un amour pouvant conduire au sacrifice de sa vie. Jésus l’a dit expressément : « Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15:12, 13). En d’autres termes : « Aimez les autres, non pas comme vous-mêmes, mais plus que vous-mêmes. » Par sa vie et par sa mort, Jésus aura véritablement incarné cet amour.
11 Pourquoi nous faut-il absolument obéir au commandement nouveau ? Rappelez-vous que Jésus a dit : « Par là [par cet amour empreint d’abnégation] tous sauront que vous êtes mes disciples. » Cet amour permet donc qu’on nous identifie à de vrais chrétiens. Il est comparable à un insigne. Lors de leurs assemblées régionales, les Témoins de Jéhovah portent un insigne sur lequel ils inscrivent leur nom et celui de leur assemblée. L’amour qui pousse à se sacrifier les uns pour les autres est l’« insigne », le moyen d’identification, des vrais chrétiens. Il devrait être visible au point de nous désigner comme d’authentiques disciples du Christ. Aussi demandons-nous personnellement : « L’ “insigne” de l’amour empreint d’abnégation se voit-il dans ma façon de vivre ? »
Qu’implique l’amour empreint d’abnégation ?
12-13. a) Jusqu’où devons-nous être prêts à aller par amour pour les autres ? b) Qu’implique l’abnégation ?
12 Puisque nous suivons Jésus, nous sommes tenus de nous aimer les uns les autres comme lui nous a aimés, c’est-à-dire de consentir des sacrifices pour nos compagnons. Des sacrifices pouvant aller jusqu’où ? La Bible répond : « Nous avons appris à connaître l’amour parce que Jésus Christ a donné sa vie pour nous, et comme lui nous sommes tenus de donner notre vie pour nos frères » (1 Jean 3:16). À l’exemple de Jésus, nous devons donc être prêts à mourir les uns pour les autres. En période de persécutions, d’affrontements ethniques ou de guerres, cela signifie sacrifier notre vie plutôt que de trahir nos frères et donc de les mettre eux-mêmes en danger, courir des risques pour les protéger quelle que soit leur race, affronter la prison et même la mort plutôt que de prendre les armes contre eux, ou contre qui que ce soit d’ailleurs (Jean 17:14, 16 ; 1 Jean 3:10-12).
13 Mais aimer nos frères avec abnégation, ce n’est pas seulement être prêts à donner notre vie pour eux. À vrai dire, peu d’entre nous auront jamais à aller jusque-là. Si nous les aimons au point d’envisager de mourir pour eux, ne devrions-nous pas être disposés à faire dès maintenant des sacrifices moindres en nous donnant du mal pour les aider ? L’abnégation suppose de notre part de renoncer à nos avantages ou à notre confort au profit des autres, de faire passer leurs besoins et leur bien-être avant les nôtres, même quand cela ne nous arrange pas (1 Corinthiens 10:24). Comment, concrètement, pouvons-nous exercer un tel amour ?
Dans l’assemblée et dans la famille
14. a) Quels sacrifices les anciens sont-ils appelés à faire ? b) Que pensez-vous des anciens qui se dépensent sans compter dans votre assemblée ?
14 Au sein de l’assemblée, les anciens ‘prennent soin du troupeau de Dieu’ au prix de nombreux sacrifices (1 Pierre 5:2, 3). Tout en prenant soin de leur famille, ils doivent parfois consacrer du temps le soir ou le week-end à leurs responsabilités de bergers, comme la préparation d’exposés, les visites pastorales ou les affaires de discipline religieuse. Outre cela, beaucoup sont volontaires aux assemblées ; d’autres font partie d’un comité de liaison hospitalier ou d’un groupe de visite aux malades ; d’autres encore sont volontaires locaux de développement-construction. Anciens, n’oubliez pas qu’en servant ainsi vos frères de bon gré, en donnant de votre temps, de vos forces et de vos ressources pour prendre soin du troupeau, vous manifestez un amour empreint d’abnégation (2 Corinthiens 12:15). Vos efforts désintéressés ont de la valeur aux yeux de Jéhovah, mais aussi des membres de votre assemblée (Philippiens 2:29 ; Hébreux 6:10).
15. a) Citez des sacrifices que les femmes d’anciens consentent. b) Que pensez-vous des chrétiennes qui acceptent de bon gré que leur mari consacre du temps à votre assemblée ?
15 Que dire des femmes d’anciens ? Ne font-elles pas, elles aussi, des sacrifices pour que leur mari puisse s’occuper du troupeau, acceptant, par exemple, qu’il consacre à l’assemblée du temps qu’il aurait pu passer avec sa famille ? Pensez aussi aux femmes des responsables de circonscription, aux sacrifices que suppose le fait d’accompagner leur mari d’une assemblée ou d’une circonscription à l’autre. Ces chrétiennes renoncent à avoir leur chez-soi et doivent parfois dormir dans un lit différent chaque semaine. Les femmes qui font passer de bon cœur les intérêts de l’assemblée avant les leurs méritent des éloges pour leur bel amour empreint d’abnégation (Philippiens 2:3, 4).
16. Quels sacrifices les parents chrétiens font-ils pour leurs enfants ?
16 Comment manifester l’amour empreint d’abnégation au sein de la famille ? Parents, vous faites de nombreux sacrifices pour subvenir aux besoins de vos enfants et les élever « conformément aux principes et aux avertissements de Jéhovah » (Éphésiens 6:4). Certains d’entre vous travaillent de longues journées à des tâches pénibles pour gagner tout juste de quoi leur assurer la nourriture, le logement et le vêtement. Vous préférez vous priver que de les voir manquer du nécessaire. Sans doute ne ménagez-vous pas votre peine non plus pour leur enseigner la Bible, les emmener aux réunions de l’assemblée et prêcher en leur compagnie (Deutéronome 6:6, 7). Outre qu’il fait plaisir à l’Auteur de la vie de famille, votre amour plein d’abnégation peut valoir à vos enfants la vie éternelle (Proverbes 22:6 ; Éphésiens 3:14, 15).
17. Comment un mari chrétien peut-il imiter le désintéressement de Jésus ?
17 Maris, comment pouvez-vous imiter l’amour empreint d’abnégation de Jésus ? La Bible vous donne ce conseil : « Continuez à aimer vos femmes, tout comme le Christ a aimé l’assemblée et a donné sa vie pour elle » (Éphésiens 5:25). Ainsi que nous l’avons vu, Jésus a aimé ses disciples au point de mourir pour eux. Il « n’a pas fait ce qui lui plaisait », et c’est ce désintéressement que le mari chrétien s’efforce de copier (Romains 15:3). Il fait passer les besoins et les intérêts de sa femme avant les siens. Il n’insiste pas pour que les choses soient faites à son goût ; il est disposé à céder quand il n’y a pas de principe biblique en jeu. Le mari qui fait preuve d’un amour empreint d’abnégation gagne l’approbation de Jéhovah, mais aussi l’amour et le respect de sa femme et de ses enfants.
Qu’allez-vous faire ?
18. Qu’est-ce qui nous pousse à obéir au commandement nouveau de nous aimer les uns les autres ?
18 Bien qu’il ne soit pas facile d’obéir au commandement nouveau de nous aimer les uns les autres, nous avons une puissante motivation à le faire. Paul a écrit : « L’amour qu’a le Christ nous oblige, car voici la conclusion à laquelle nous sommes arrivés : Un seul homme est mort pour tous […]. Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort pour eux et a été ressuscité » (2 Corinthiens 5:14, 15). Jésus étant mort pour nous, ne devrions-nous pas nous sentir obligés de vivre pour lui ? Nous vivrons pour lui si nous imitons son amour empreint d’abnégation.
19-20. Quel don précieux Jéhovah nous a-t-il fait, et comment montrer que nous l’acceptons ?
19 Jésus n’exagérait pas quand il a dit : « Personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). En donnant sa vie pour nous, il ne pouvait nous fournir plus grande preuve de son amour. Mais quelqu’un nous a témoigné un amour encore plus grand. Jésus a dit en effet : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui exercent la foi en lui ne soient pas détruits mais aient la vie éternelle » (Jean 3:16). Oui, Jéhovah nous aime tellement qu’il a donné son Fils en rançon pour nous délivrer du péché et de la mort (Éphésiens 1:7). Cependant, il ne nous force pas à accepter ce don précieux qu’est la rançon.
20 C’est à nous de l’accepter ou non. Comment accepter la rançon ? En ‘exerçant la foi’ dans le Fils. Cependant, il ne suffit pas de dire que nous avons la foi ; il faut le prouver par des actions, par notre façon de vivre (Jacques 2:26). Ces actions consistent à suivre Jésus Christ continuellement. Voilà qui nous vaudra d’abondantes bénédictions dès maintenant et dans l’avenir, comme nous allons le voir dans le dernier chapitre de ce livre.
a À deux reprises ce jour-là, on a craché sur Jésus — d’abord les chefs religieux, puis les soldats romains (Matthieu 26:59-68 ; 27:27-30). En supportant ces outrages sans se plaindre, Jésus a réalisé la prophétie suivante : « Je n’ai pas caché mon visage aux humiliations et aux crachats » (Isaïe 50:6).
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« Continue à me suivre »« Viens, suis-moi »
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CHAPITRE DIX-HUIT
« Continue à me suivre »
1-3. a) De quelle manière Jésus a-t-il quitté ses apôtres, et pourquoi cette séparation n’avait-elle rien de triste ? b) Pourquoi avons-nous besoin de comprendre ce que Jésus a fait depuis son retour au ciel ?
ONZE hommes sont ensemble sur une montagne. Vibrants d’amour et d’admiration, ils regardent une douzième personne. Bien que celle-ci ait forme humaine, il s’agit en fait de Jésus ressuscité redevenu le plus puissant des fils angéliques de Jéhovah. Une dernière fois il a réuni ses apôtres sur le mont des Oliviers.
2 Ce mont fait partie d’une chaîne de collines calcaires séparée de Jérusalem par la vallée du Cédron. Que de souvenirs il doit évoquer en Jésus ! C’est sur ses pentes, à Béthanie, que Jésus a ressuscité Lazare. C’est de Bethphagé, village voisin, qu’il y a quelques semaines à peine il a entamé la marche triomphale qui l’a conduit à Jérusalem. Enfin, c’est probablement sur le mont des Oliviers que se trouvait le jardin de Gethsémani, où il a passé les heures angoissantes qui ont précédé son arrestation. À présent, sur cette même colline, Jésus s’apprête à quitter ses amis et disciples les plus proches. Après leur avoir adressé des paroles d’adieu bienveillantes, le voilà qui commence à s’élever dans les airs ! Les apôtres restent figés, suivant du regard leur Maître bien-aimé qui monte au ciel. Puis un nuage le dérobe à leur vue (Actes 1:6-12).
3 Avez-vous l’impression d’assister là à un dénouement heureux et triste à la fois, à des adieux mélancoliques ? Ce n’est pourtant pas le cas. Comme deux anges le rappellent aux apôtres, l’histoire de Jésus est en effet loin d’être terminée (Actes 1:10, 11). Sous bien des rapports, son départ pour les cieux n’est qu’un commencement. La Parole de Dieu ne nous laisse pas dans l’ignorance de ce qui lui est arrivé par la suite. Il est d’ailleurs important que nous le sachions. Pour quelle raison ? Rappelez-vous que Jésus a dit à Pierre : « Continue à me suivre » (Jean 21:19, 22). Nous devons tous obéir à ce commandement, mais pas de façon passagère. Ce doit être le choix de toute une vie. Pour cela, nous avons besoin de comprendre ce que notre Maître fait actuellement et quelles fonctions lui ont été confiées au ciel.
Ce qu’a fait Jésus depuis son retour au ciel
4. Comment la Bible a-t-elle révélé à l’avance ce qui se passerait dans le ciel au retour de Jésus ?
4 Les Écritures ne disent rien de l’arrivée de Jésus dans les cieux, de l’accueil qu’il y a reçu et de ses joyeuses retrouvailles avec son Père. En revanche, elles ont révélé à l’avance ce qui se passerait peu de temps après. Pendant plus de 15 siècles, le peuple juif avait assisté régulièrement à une cérémonie sacrée. Une fois par an, le jour de la Réconciliation, le grand prêtre pénétrait dans le Très-Saint du Temple pour faire l’aspersion du sang de sacrifices devant l’arche de l’Alliance. En la circonstance, le grand prêtre préfigurait le Messie. À son retour au ciel, Jésus a accompli une fois pour toutes le sens prophétique de cette cérémonie. Il est entré en la majestueuse présence de Jéhovah — le lieu le plus saint de l’univers — et a présenté à son Père la valeur de son sacrifice rédempteur (Hébreux 9:11, 12, 24). Jéhovah a-t-il accepté ce sacrifice ?
5-6. a) Quel évènement a apporté la preuve que Jéhovah avait accepté le sacrifice rédempteur du Christ ? b) À qui la rançon procure-t-elle des bienfaits, et comment ?
5 Un évènement survenu quelques jours après l’ascension de Jésus apporte la réponse. Un groupe d’environ 120 disciples étaient rassemblés à Jérusalem dans une pièce à l’étage, quand il s’est produit soudain un bruit semblable à celui d’un violent coup de vent, qui a envahi la maison. Des sortes de langues de feu sont apparues au-dessus de leurs têtes, et ils ont été remplis d’esprit saint et ont commencé à parler en diverses langues (Actes 2:1-4). Cet épisode a marqué la naissance d’une nouvelle nation, l’Israël spirituel, « race choisie » et « prêtrise royale » que Dieu chargeait désormais d’accomplir sa volonté sur la terre (1 Pierre 2:9). Il était donc manifeste que Jéhovah Dieu avait accepté et approuvé le sacrifice rédempteur du Christ. Cette effusion d’esprit saint fut l’un des premiers bienfaits de la rançon.
6 Depuis lors, la rançon procure des bienfaits aux disciples du Christ du monde entier. Que nous appartenions au « petit troupeau » des chrétiens oints qui régnera au ciel avec le Christ, ou aux « autres brebis » qui constitueront ses sujets terrestres, nous bénéficions de ce sacrifice (Luc 12:32 ; Jean 10:16). La rançon est le fondement de notre espérance et du pardon de nos péchés. Tant que nous ‘exerçons la foi’ dans cette rançon en suivant Jésus jour après jour, nous gardons une conscience nette et l’assurance d’un avenir magnifique (Jean 3:16).
7. Quel pouvoir Jésus a-t-il reçu à son retour au ciel, et quel soutien pouvez-vous lui apporter ?
7 À quoi Jésus est-il occupé depuis son retour au ciel ? Il possède un pouvoir considérable (Matthieu 28:18). Jéhovah l’a établi chef de l’assemblée chrétienne, responsabilité que Jésus assume avec amour et justice (Colossiens 1:13). Comme cela avait été prophétisé, Jésus a suscité des hommes mûrs pour prendre soin de son troupeau (Éphésiens 4:8). Par exemple, il a choisi Paul pour être « apôtre des nations » et l’a envoyé répandre la bonne nouvelle au-delà des frontières d’Israël (Romains 11:13 ; 1 Timothée 2:7). Vers la fin du 1er siècle, il a également adressé à sept assemblées de la province romaine d’Asie des messages dans lesquels il les félicitait, les conseillait ou les reprenait (Révélation, chapitres 2 et 3). Reconnaissez-vous Jésus comme le chef de l’assemblée chrétienne ? (Éphésiens 5:23). Alors, pour continuer à le suivre, vous voudrez favoriser l’obéissance et la coopération au sein de votre assemblée locale.
8, 9. Quel pouvoir Jésus a-t-il reçu en 1914, et quelle influence cela devrait-il avoir sur nos décisions ?
8 Jésus a reçu plus de pouvoir encore en 1914, date à laquelle il a été établi à la tête du royaume messianique de Jéhovah. Dès le début de son règne, « une guerre a éclaté dans le ciel », et Satan et ses démons ont été jetés sur la terre. Le monde est alors entré dans une période caractérisée par le malheur. Guerres, criminalité, terreur, maladies, tremblements de terre, famines : ces maux qui accablent l’ensemble de la société moderne nous rappellent que Jésus règne désormais dans les cieux. Satan est encore « le chef de ce monde » pour « peu de temps » (Révélation 12:7-12 ; Jean 12:31 ; Matthieu 24:3-7 ; Luc 21:11). Mais Jésus donne aux habitants de la terre la possibilité de prendre fait et cause pour sa domination.
9 Il est essentiel que nous nous rangions du côté du Roi messianique. Dans chacune de nos décisions quotidiennes, c’est à lui, et non au monde corrompu, que nous devons chercher à plaire. Tandis que le « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » observe l’humanité, son cœur épris de justice tantôt brûle de colère, tantôt se gonfle de joie (Révélation 19:16). Pourquoi ?
Colère et joie du Roi messianique
10. Quelle est une des qualités naturelles de Jésus, mais qu’est-ce qui le met à juste titre en colère ?
10 À l’image de son Père, notre Maître est heureux par nature (1 Timothée 1:11). Sur la terre, il n’était ni critique ni exigeant. Cependant, il se produit aujourd’hui beaucoup de choses dans le monde qui doivent à juste titre le mettre en colère. À coup sûr, toutes les organisations religieuses qui prétendent mensongèrement le représenter l’irritent. C’est d’ailleurs ce qu’il avait annoncé : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur”, qui entreront dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est au ciel. Beaucoup me diront ce jour-là : “Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas […] accompli de nombreux miracles en ton nom ?” Mais je leur répondrai : “Je ne vous ai jamais connus ! Éloignez-vous de moi, vous qui pratiquez le mal !” » (Matthieu 7:21-23).
11-13. Pourquoi la sévérité de Jésus envers ceux qui ont opéré « de nombreux miracles » en son nom pourrait-elle en déconcerter plus d’un, mais pourquoi est-il en colère ? Expliquez par un exemple.
11 Ces paroles pourraient en déconcerter beaucoup qui se disent chrétiens. Pourquoi Jésus parle-t-il aussi sévèrement à des personnes qui opèrent « de nombreux miracles » en son nom ? Les Églises de la chrétienté patronnent des œuvres de bienfaisance, viennent en aide aux pauvres, construisent des hôpitaux et des écoles... Pourquoi alors s’attirent-elles la colère de Jésus ? Considérez l’exemple suivant.
12 Obligé de s’absenter quelque temps sans pouvoir emmener ses enfants, un couple engage une baby-sitter. Les instructions sont simples : « Prenez soin des enfants. Donnez-leur à manger, veillez à leur propreté et à leur santé. » À leur retour, ils sont horrifiés de trouver les enfants affamés, sales, en piteux état. Les petits ont beau appeler, la baby-sitter ne répond pas. Pourquoi ? Perchée sur un escabeau, elle est occupée à laver les carreaux. Aux parents, furieux, qui lui demandent des explications, elle répond : « Regardez tout ce que j’ai fait ! Les vitres sont propres et j’ai effectué plusieurs réparations dans la maison, tout ça pour vous ! » Voilà qui ne calme guère les parents. Ce n’est pas ce qu’ils lui avaient demandé ; tout ce qu’ils attendaient d’elle, c’est qu’elle veille sur les enfants. Son refus de suivre leurs instructions les met hors d’eux-mêmes.
13 La chrétienté s’est comportée comme cette baby-sitter. Jésus avait donné pour instructions à ses représentants de nourrir spirituellement les gens en leur enseignant les vérités de la Parole de Dieu, et de les aider à être purs sur le plan spirituel (Jean 21:15-17). Mais la chrétienté n’en a tenu aucun compte. Elle a laissé les gens dans un état d’inanition spirituelle, égarés par de faux enseignements et ignorants des vérités bibliques fondamentales (Isaïe 65:13 ; Amos 8:11). Ses tentatives pour rendre le monde meilleur ne sauraient excuser sa désobéissance délibérée. En fait, le monde actuel, qui a Satan pour chef, est comme une maison vouée à la démolition. Sa destruction prochaine est clairement annoncée dans la Parole de Dieu (1 Jean 2:15-17).
14. Quelle œuvre rend Jésus heureux de nos jours, et pourquoi ?
14 Par contre, Jésus doit être très heureux quand, de sa position céleste, il constate que des millions de personnes s’efforcent, conformément au mandat qu’il a confié avant son départ à ses disciples, de faire des disciples à leur tour (Matthieu 28:19, 20). Quel honneur de contribuer à la joie du Roi messianique ! Soyons déterminés à ne jamais renoncer à soutenir « l’esclave fidèle et avisé » (Matthieu 24:45). Contrairement au clergé de la chrétienté, ce petit groupe de frères oints a été le fer de lance de l’œuvre de prédication et a nourri fidèlement les brebis du Christ.
15-16. a) Que pense Jésus du manque d’amour si répandu aujourd’hui, et comment le savons-nous ? b) Pourquoi la chrétienté s’est-elle attiré la colère de Jésus ?
15 Le manque d’amour sur la terre est à n’en pas douter un autre sujet de colère pour le Roi. Rappelons que les pharisiens reprochaient à Jésus d’opérer des guérisons le sabbat. Leur dureté et leur entêtement les empêchaient de voir plus loin que leur interprétation étriquée de la Loi mosaïque et de la loi orale. Les miracles de Jésus apportaient tant de bienfaits au peuple ! Ils étaient source de joie, de soulagement, et stimulaient la foi. Mais tout cela laissait les pharisiens de marbre. Que pensait d’eux Jésus ? En une certaine occasion, il « les regarda à la ronde avec indignation, car il était profondément peiné par leur dureté de cœur » (Marc 3:5).
16 Ce que Jésus voit de nos jours a de quoi l’affliger plus profondément encore. Les chefs de la chrétienté sont aveuglés par leur attachement à des traditions et à des doctrines non conformes aux Écritures. La prédication de la bonne nouvelle du royaume de Dieu les fait grincer des dents. Dans maints endroits, ils suscitent des persécutions acharnées contre les chrétiens qui s’efforcent en toute sincérité de prêcher le même message que Jésus (Jean 16:2 ; Révélation 18:4, 24). Parallèlement, beaucoup n’hésitent pas à encourager leurs fidèles à faire la guerre et à tuer — comme si cela pouvait plaire à Jésus Christ !
17. Comment les vrais disciples réjouissent-ils Jésus ?
17 Pour leur part, les vrais disciples de Jésus s’appliquent à aimer leur prochain. À l’exemple de leur Maître, ils prêchent la bonne nouvelle à « toutes sortes de gens », et ce malgré l’opposition (1 Timothée 2:4). Par ailleurs, ils se témoignent les uns aux autres un amour remarquable, qui est leur principale caractéristique (Jean 13:34, 35). En traitant ainsi leurs compagnons avec amour, respect et dignité, ils se montrent de véritables disciples et réjouissent donc le Roi messianique.
18. Qu’est-ce qui attriste notre Maître, et, par contre, qu’est-ce qui le réjouit ?
18 N’oublions pas non plus que notre Maître est très attristé quand un disciple ne fait pas preuve d’endurance, laisse son amour pour Jéhovah se refroidir et cesse de le servir (Révélation 2:4, 5). Celui qui endure jusqu’à la fin, en revanche, lui procure un grand plaisir (Matthieu 24:13). Aussi, efforçons-nous de garder constamment à l’esprit ce commandement du Christ : « Continue à me suivre » (Jean 21:19). Considérons à présent quelques-uns des bienfaits que le Roi messianique accordera à ceux qui auront enduré jusqu’à la fin.
Le Roi déverse des bienfaits sur ses serviteurs fidèles
19-20. a) Quels bienfaits se procure-t-on dès à présent à suivre Jésus ? b) Comment le fait de suivre le Christ comble-t-il notre besoin d’un nouveau père ?
19 Le fait de suivre Jésus est synonyme de grands bienfaits dès à présent. En acceptant le Christ comme Maître, autrement dit en obéissant à ses instructions et en prenant son exemple pour guide, nous trouvons des trésors que nos contemporains cherchent en vain : nous sommes occupés à une œuvre qui donne un sens à notre vie, nous appartenons à une famille de frères et sœurs unis par un amour authentique, nous jouissons d’une bonne conscience et de la paix de l’esprit. Bref, nous menons une vie riche qui nous comble. Mais ce n’est pas tout.
20 Jéhovah a donné en la personne de Jésus un « Père éternel » à ceux qui ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre. Jésus a remplacé notre père humain Adam, qui a manqué si lamentablement à son devoir envers ses descendants (Isaïe 9:6, 7). En acceptant Jésus pour « Père éternel », c’est-à-dire en exerçant la foi en lui, nous assurons notre avenir éternel. Nous resserrons également nos liens avec Jéhovah Dieu. Comme nous l’avons vu, en effet, il n’y a pas meilleure façon de ‘devenir des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés’, que de s’appliquer à imiter Jésus jour après jour (Éphésiens 5:1).
21. Quelle lumière ceux qui suivent le Christ reflètent-ils dans un monde enténébré ?
21 En imitant Jésus et son Père, Jéhovah, nous avons l’inestimable privilège de refléter une lumière éclatante. Dans un monde plongé dans les ténèbres, où des milliards de personnes abusées par Satan imitent ses agissements, nous qui suivons le Christ, nous faisons briller en tous lieux la plus éblouissante des lumières, la lumière des vérités bibliques, des qualités chrétiennes, de la vraie joie, de la paix véritable, de l’amour authentique. En même temps, nous nous approchons de Jéhovah, but ultime, objectif suprême, de toute créature intelligente.
22-23. a) Quels bienfaits attendent ceux qui continueront à suivre fidèlement Jésus ? b) À quoi devrions-nous être déterminés ?
22 Enfin, songez à tout ce que Jéhovah veut faire pour vous par l’intermédiaire de son Roi messianique. Jésus va bientôt mener une guerre juste contre le monde méchant de Satan. Sa victoire est certaine ! (Révélation 19:11-15). Il inaugurera ensuite son Règne de mille ans. Son gouvernement céleste étendra les bienfaits de la rançon à tous les humains fidèles et les amènera à l’état de perfection. Imaginez-vous resplendissant de santé, jeune et vigoureux, joyeusement occupé, aux côtés d’une famille humaine unie, à transformer la terre en un paradis ! À la fin des mille ans, Jésus rendra la domination à son Père (1 Corinthiens 15:24). Si vous avez continué à suivre fidèlement le Christ, vous recevrez alors une récompense à peine imaginable : « la liberté glorieuse des enfants de Dieu » ! (Romains 8:21). En somme seront déversés sur vous tous les bienfaits dont jouissaient Adam et Ève, mais qu’ils ont perdus. Désormais fils et filles terrestres de Jéhovah, les humains seront débarrassés à jamais de la tache du péché adamique. La promesse selon laquelle « la mort n’existera plus » aura trouvé son plein accomplissement (Révélation 21:4).
23 Vous rappelez-vous le jeune chef riche dont nous avons parlé dans le premier chapitre ? Quand Jésus lui a dit : « Viens, suis-moi », il a décliné son invitation (Marc 10:17-22). Ne commettez pas cette erreur ! Répondez chaleureusement à l’invitation de Jésus. Soyez déterminé à endurer, à continuer de suivre l’excellent Berger jour après jour, année après année, afin de le voir mener glorieusement à bien tous les desseins de Jéhovah !
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« Viens et vois » le Christ« Viens, suis-moi »
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PREMIÈRE PARTIE
« Viens et vois » le Christ
Bien que sa venue sur terre remonte à 2 000 ans, il est toujours possible aujourd’hui de ‘venir’ et de ‘voir’ Jésus (Jean 1:46). Les Évangiles font en effet un récit vivant de sa personnalité, de son état d’esprit et de ses manières d’agir. Cette première partie nous donnera une vue d’ensemble des qualités extraordinaires du Fils de Dieu.
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« Il enseignait, il prêchait la bonne nouvelle »« Viens, suis-moi »
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DEUXIÈME PARTIE
« Il enseignait, il prêchait la bonne nouvelle »
Charpentier. Faiseur de miracles. Guérisseur. Jésus était tout cela, et bien plus. Pourtant, ce ne sont pas ces mots qu’on utilisait pour parler de lui. On l’appelait « Enseignant ». Quoi de plus normal ? ‘Enseigner et prêcher la bonne nouvelle’ constituait son activité essentielle (Matthieu 4:23). Étant ses disciples, nous accomplissons cette œuvre à notre tour. Cette deuxième partie va nous permettre d’étudier l’exemple qu’il nous a laissé sous ce rapport.
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« L’amour qu’a le Christ nous oblige »« Viens, suis-moi »
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TROISIÈME PARTIE
« L’amour qu’a le Christ nous oblige »
Qu’est-ce qui nous pousse à suivre Jésus ? L’apôtre Paul répond : « L’amour qu’a le Christ nous oblige » (2 Corinthiens 5:14). Dans cette troisième partie, nous allons considérer l’amour que Jésus a pour Jéhovah, pour les humains en général et pour chacun de nous en particulier. Une telle étude ne laisse pas indifférent. Elle touche le cœur et « oblige » à agir, à suivre toujours mieux l’exemple de notre Maître.
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