-
Du Séder au salutLa Tour de Garde 1990 | 15 février
-
-
Du Séder au salut
“J’élèverai la coupe du salut magnifique, et j’invoquerai le nom de Jéhovah.” — PSAUME 116:13.
1. Quel chant très ancien a trait à votre avenir?
AIMERIEZ-VOUS un chant qui vous parle d’un avenir long et heureux? C’est ce que fait un cantique très ancien et populaire, et vous êtes mieux placé que beaucoup de gens pour le comprendre et l’apprécier. Les Juifs l’appellent Hallel (Louange). Cet hymne profond composé des Psaumes 113 à 118 nous exhorte à chanter “Alléluia!”, ce qui signifie “Louez Jah!”.
2. Quel usage est fait de ce chant, et quel lien a-t-il avec le Séder?
2 Les Juifs chantent le Hallel lorsqu’ils fêtent la Pâque. Ce cantique date, semble-t-il, du temps où Dieu avait un temple dans lequel on lui offrait des sacrifices d’animaux. De nos jours, il est entonné dans les foyers juifs durant le Séder, c’est-à-dire le service et le repas de la Pâque. Cependant, parmi ceux qui le chantent à cette occasion, peu saisissent toute la portée de ces paroles de Psaume 116:13: “J’élèverai la coupe du salut magnifique, et j’invoquerai le nom de Jéhovah.” En quoi le salut est-il lié à la Pâque? Se pourrait-il que le vôtre le soit?
La Pâque: une fête du salut
3. Quelle est l’origine du Séder?
3 Rappelons que les Israélites furent esclaves en Égypte sous la domination oppressive d’un Pharaon. Finalement, Jéhovah suscita Moïse pour qu’il conduise Son peuple vers la liberté. Après que Dieu eut infligé neuf plaies à l’Égypte, Moïse annonça la dixième: Jéhovah allait frapper le premier-né de tout foyer égyptien (Exode 11:1-10). Les Israélites, quant à eux, pourraient être épargnés. De quelle façon? Ils devaient égorger un agneau, appliquer son sang sur les montants et le linteau de la porte de leurs maisons et rester chez eux pour manger un repas composé d’un agneau, de pain non levé et d’herbes amères. Pendant ce Séder, Dieu ‘passerait par-dessus’ leurs maisons sans mettre à mort leurs premiers-nés. — Exode 12:1-13.
4, 5. En quoi la Pâque a-t-elle mené au salut beaucoup de personnes (Psaume 106:7-10)?
4 En réaction à cette dixième plaie, Pharaon dit à Moïse: “Levez-vous, sortez du milieu de mon peuple, vous et les autres fils d’Israël, et allez, servez Jéhovah.” (Exode 12:29-32). Mais après que les Hébreux et “un vaste mélange” de sympathisants furent partis, Pharaon changea d’avis et se lança à leur poursuite. Alors Dieu secourut miraculeusement ses serviteurs en les faisant traverser sains et saufs la mer Rouge, où Pharaon et son armée qui les poursuivaient furent engloutis. — Exode 12:38; 14:5-28; Psaumes 78:51-53; 136:13-15.
5 Au bord de la mer Rouge, Moïse déclara aux Israélites: “N’ayez pas peur. Tenez ferme et voyez le salut de Jéhovah, celui qu’il réalisera pour vous aujourd’hui.” Plus tard, le peuple entonna ce chant: “Ma force et ma vigueur, c’est Jah, puisqu’il sert à mon salut. C’est là mon Dieu et je le louerai.” (Exode 14:13; 15:2). Effectivement, la délivrance que connut Israël, en échappant à la dixième plaie et en traversant sain et sauf la mer Rouge, fut un salut. C’est donc à juste titre que le psalmiste parla de Jéhovah comme d’un Dieu “qui réalise un salut magnifique au milieu de la terre”. — Psaumes 68:6, 20; 74:12-14; 78:12, 13, 22.
6, 7. Pourquoi la Pâque a-t-elle été instituée, mais pourquoi n’est-elle plus célébrée exactement comme à l’origine?
6 Les Hébreux devaient observer la Pâque pour commémorer ce salut. Dieu leur dit: “Ce jour devra vous servir de mémorial et vous devrez le célébrer comme une fête pour Jéhovah dans toutes vos générations.” (Exode 12:14). À chaque repas pascal, ou Séder, le père devait rappeler ce salut à sa famille, conformément à cette instruction de Jéhovah: “Quand vos fils vous diront: ‘Que signifie pour vous ce service?’ (...) vous devrez dire alors: ‘C’est le sacrifice de la Pâque pour Jéhovah, qui a passé par-dessus les maisons des fils d’Israël en Égypte, lorsqu’il a frappé les Égyptiens, mais qu’il a délivré nos maisons.’” — Exode 12:25-27.
7 Le fait que les Juifs observent toujours le Séder confirme l’historicité de ce récit. Toutefois, certaines de leurs pratiques ne correspondent plus aux directives divines. Voici ce qu’on lit à ce sujet dans le livre Les origines du Séder (angl.): “La Bible contient des descriptions détaillées de la Pâque et de la fête des azymes; cependant, ces descriptions ne correspondent pas à la façon dont cette fête fut célébrée par la suite. On notera en particulier que le rituel biblique accorde une grande importance au sacrifice pascal, lequel n’occupe plus une position centrale dans la littérature postbiblique.” Une raison majeure de cet état de choses est que les Juifs ne disposent plus d’un temple pour y offrir des sacrifices d’animaux.
8. Quelle raison particulière avons-nous de nous intéresser à la Pâque?
8 Il est utile aux chrétiens d’étudier toutes les fêtes que Dieu ordonna à l’antique Israël de célébrera, mais nous allons pour l’instant examiner certains aspects de la Pâque qui méritent une attention toute particulière. Jésus, qui était Juif, observa la Pâque. La dernière fois qu’il la célébra, il institua la seule cérémonie religieuse des chrétiens: le Repas du Seigneur, la commémoration de sa mort. Cette célébration chrétienne est donc liée à la Pâque.
Plus qu’un agneau pascal
9, 10. En quoi le sacrifice de l’agneau pascal était-il spécial, ou unique?
9 En Hébreux 10:1, nous lisons que ‘la Loi était une ombre des bonnes choses à venir’. Un ouvrage de référence (Cyclopædia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature, de McClintock et Strong) dit à ce sujet: “Aucune autre ombre de bonnes choses à venir contenue dans la Loi ne peut rivaliser avec la fête de la Pâque.” L’agneau pascal, notamment, revêtait une signification qui allait bien au delà de la cérémonie rappelant que Dieu sauva les premiers-nés, puis tous les Hébreux, et les fit sortir d’Égypte.
10 Cet agneau était unique sous plusieurs rapports. Par exemple, nombre des sacrifices d’animaux prescrits par la Loi mosaïque étaient offerts par une personne à titre individuel en raison de sa culpabilité ou de ses péchés, et certaines parties des animaux étaient brûlées sur l’autel (Lévitique 4:22-35). Une portion de la viande du sacrifice de communion revenait au prêtre qui officiait ou aux autres prêtres (Lévitique 7:11-38). Par contre, l’agneau pascal n’était pas présenté sur l’autel, et il était offert et mangé par un groupe de personnes, généralement une famille. — Exode 12:4, 8-11.
11. Quelle importance Jéhovah accordait-il à l’agneau pascal, et que préfigurait-il (Nombres 9:13)?
11 Jéhovah accordait tant d’importance à l’agneau pascal qu’il l’appela “mon sacrifice”. (Exode 23:18; 34:25.) Des exégètes ont affirmé que “le sacrifice pascal était le sacrifice de Jéhovah par excellence”. Cet agneau annonçait ou préfigurait indéniablement le sacrifice de Jésus. En effet, l’apôtre Paul appela Jésus “notre Pâque [qui] a vraiment été sacrifié”. (1 Corinthiens 5:7.) Jésus fut identifié à “l’Agneau de Dieu” et à “l’Agneau qui a été égorgé”. — Jean 1:29; Révélation 5:12; Actes 8:32.
Un sang salvateur
12. Quel rôle le sang de l’agneau a-t-il joué lors de la première Pâque?
12 En Égypte, le sang de l’agneau fut essentiel au salut. Lorsque Jéhovah fit mourir les premiers-nés, il passa par-dessus les maisons dont les montants de porte étaient badigeonnés de sang. En outre, puisqu’ils n’avaient pas à pleurer la mort de leurs premiers-nés, les Hébreux purent se mettre en marche et traverser la mer Rouge vers la liberté.
13, 14. En quoi le sang de Jésus est-il nécessaire pour obtenir le salut (Éphésiens 1:13)?
13 De nos jours aussi, le sang — celui de Jésus, qu’il a répandu — est lié au salut. En l’an 32, alors que “la Pâque, la fête des Juifs, était proche”, Jésus déclara à un vaste auditoire: “Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour; car ma chair est vraie nourriture et mon sang est vraie boisson.” (Jean 6:4, 54, 55). Tous ses auditeurs juifs durent penser à la Pâque toute proche et à l’utilisation de sang d’agneau qui fut faite en Égypte.
14 Jésus ne parlait pas ici des emblèmes utilisés lors du Repas du Seigneur. Cette nouvelle célébration ne fut instituée pour les chrétiens qu’un an plus tard. C’est pourquoi, même les apôtres qui entendirent Jésus prononcer ces paroles en l’an 32 n’en savaient encore rien. Néanmoins, Jésus montrait que son sang était indispensable au salut éternel. Paul explique: “Par son entremise, nous avons la libération par rachat en vertu du sang de celui-là, oui, le pardon de nos fautes, selon la richesse de sa faveur imméritée.” (Éphésiens 1:7). C’est uniquement grâce au pardon accordé en vertu du sang de Jésus que nous pouvons vivre éternellement.
Quel salut, et où?
15. Quel salut et quels privilèges ont été offerts aux Hébreux en Égypte, mais quelle perspective ne leur a pas été donnée (1 Corinthiens 10:1-5)?
15 Dans l’antique Égypte, seul un salut limité fut octroyé à ceux qui sortirent de ce pays. Aucun d’eux n’avait la perspective d’obtenir une vie sans fin après l’exode. Dieu, il est vrai, établit les Lévites prêtres pour la nation, et des membres de la tribu de Juda devinrent des rois temporels, mais tous ces hommes finirent par mourir (Actes 2:29; Hébreux 7:11, 23, 27). Certes, le “vaste mélange de gens” qui quittèrent également l’Égypte n’eurent pas ces privilèges; toutefois, avec les Hébreux, ils pouvaient espérer atteindre la Terre promise et mener une vie normale en adorant Dieu. Par ailleurs, les serviteurs préchrétiens de Jéhovah avaient des raisons d’espérer qu’en temps voulu ils recevraient la vie sans fin sur la terre, où Dieu avait prévu que les humains vivent, ce qui serait en accord avec la promesse de Jésus consignée en Jean 6:54.
16. Quelle forme de salut les serviteurs de Dieu du passé pouvaient-ils espérer?
16 Dieu fit écrire à certains de ses serviteurs du passé que la terre a été créée pour être habitée et que les hommes droits résideront sur elle pour toujours (Psaume 37:9-11; Proverbes 2:21, 22; Ésaïe 45:18). Mais comment les vrais adorateurs obtiendraient-ils ce salut s’ils mouraient? Dieu les ramènerait à la vie sur la terre. Job, par exemple, exprima l’espoir que le Créateur se souvienne de lui et le rappelle à la vie (Job 14:13-15; Daniel 12:13). À l’évidence, une des formes du salut mène à la vie éternelle sur la terre. — Matthieu 11:11.
17. Selon la Bible, quel salut différent s’offre à d’autres humains?
17 La Bible parle aussi du salut pour la vie au ciel, où Jésus Christ est monté après sa résurrection. “Il est à la droite de Dieu, car il est allé au ciel; et anges, et autorités, et puissances lui ont été soumis.” (1 Pierre 3:18, 22; Éphésiens 1:20-22; Hébreux 9:24). Jésus ne doit pas être le seul humain emporté au ciel. Dieu a décidé d’en prendre également d’autres de la terre, un nombre relativement petit. C’est pourquoi Jésus déclara aux apôtres: “Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. (...) je m’en vais vous préparer une place. Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviens et je vous accueillerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.” — Jean 14:2, 3.
18. Quelle raison avons-nous maintenant de parler du salut pour la vie céleste?
18 Le salut pour la vie au ciel en union avec Jésus est certainement bien plus merveilleux que le salut limité accordé après la première Pâque (2 Timothée 2:10). C’est le soir du dernier Séder valide que Jésus institua la nouvelle célébration pour ses disciples, célébration qui mettait en valeur le salut pour la vie céleste. Il dit aux apôtres: “Continuez à faire ceci en souvenir de moi.” (Luc 22:19). Avant de considérer la façon dont les chrétiens doivent observer cette célébration, voyons d’abord quand il nous faut l’observer.
Un “temps fixé”
19. Pourquoi est-il logique de faire le lien entre la Pâque et le Repas du Seigneur?
19 Jésus avait dit: “J’ai grandement désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir.” (Luc 22:15). Il institua ensuite le Repas du Seigneur, que ses disciples allaient devoir observer pour commémorer sa mort (Luc 22:19, 20). La Pâque était fêtée une fois l’an. Il est donc logique de célébrer le Repas du Seigneur une fois tous les ans. À quelle date? Au printemps, au moment de la Pâque, c’est-à-dire le 14 Nisan (selon le calendrier juif), et non pas systématiquement le vendredi parce que c’est le jour de la semaine où Jésus mourut.
20. Pourquoi les Témoins de Jéhovah s’intéressent-ils au 14 Nisan?
20 Paul avait donc certainement en tête la date du 14 Nisan quand il écrivit: “Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous continuez à annoncer la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.” (1 Corinthiens 11:26). Pendant les deux siècles suivants, de nombreux chrétiens restèrent fidèles au 14 Nisan pour le Mémorial; on les appelait Quartodécimans, nom dérivé du mot latin signifiant “quatorzième”. McClintock et Strong déclarent à ce propos: “Les Églises d’Asie Mineure célébraient la mort du Seigneur le jour correspondant au 14e du mois de Nisan, jour où, de l’avis de toute l’Église antique, la crucifixion eut lieu.” À notre époque, les Témoins de Jéhovah célèbrent le Repas du Seigneur chaque année à la date correspondant au 14 Nisan. Cependant, certains ont remarqué que cette date ne correspond pas toujours à celle à laquelle les Juifs fêtent leur Pâque. Quelle en est la raison?
21. Quand l’agneau pascal devait-il être sacrifié, mais que font les Juifs de nos jours?
21 Le jour hébreu allait du coucher du soleil (vers 18 heures) au coucher de soleil suivant. Dieu ordonna de tuer l’agneau pascal le 14 Nisan, “entre les deux soirs”. (Exode 12:6.) À quel moment cela correspondait-il? De nos jours, les Juifs suivent la conception rabbinique selon laquelle l’agneau devait être égorgé vers la fin du 14 Nisan, entre le moment où le soleil commençait à décliner (vers 15 heures) et le coucher du soleil proprement dit. En conséquence, ils célèbrent le Séder après le coucher du soleil, quand le 15 Nisan a débuté. — Marc 1:32.
22. Pour quelle raison arrive-t-il que la date du Mémorial ne corresponde pas au jour où les Juifs fêtent la Pâque (Marc 14:17; Jean 13:30)?
22 Nous avons toutefois de bonnes raisons de comprendre cette expression différemment. En Deutéronome 16:6, il est dit clairement que les Israélites devaient immoler “le sacrifice pascal sur le soir, au coucher du soleil”. (Rabbinat français.) Ces paroles montrent sans conteste que l’expression “entre les deux soirs” désigne le crépuscule, du coucher du soleil (qui marque le début du 14 Nisan) à l’obscurité totale. C’est ainsi que les Juifs caraïtesb de l’Antiquité comprenaient cette expression et que les Samaritainsc la comprennent encore de nos jours. C’est entre autres parce que nous reconnaissons que l’agneau pascal était sacrifié et mangé au “temps fixé”, le 14 Nisan, et non le 15, que la date à laquelle nous célébrons le Mémorial diffère parfois de celle de la Pâque juive. — Nombres 9:2-5.
23. Pourquoi faut-il ajouter des mois intercalaires dans le calendrier hébreu, et comment les Juifs le font-ils de nos jours?
23 La date à laquelle nous célébrons le Mémorial diffère parfois de celle de la Pâque juive pour une autre raison: les Juifs emploient un calendrier préétabli, qui n’a été adopté qu’au IVe siècle de notre ère. Ce calendrier leur permet de fixer des décennies, voire des siècles à l’avance la date du 1er Nisan ou des fêtes. Par ailleurs, il fallait de temps à autre ajouter un 13e mois dans l’antique calendrier lunaire pour qu’il corresponde aux saisons. Dans l’actuel calendrier juif, ce mois est intercalé à dates fixes: dans un cycle de 19 ans, aux 3e, 6e, 8e, 11e, 14e, 17e et 19e années.
24, 25. a) Au temps de Jésus, comment les Juifs fixaient-ils le début des mois et déterminaient-ils quand il fallait intercaler les mois supplémentaires? b) Comment les Témoins de Jéhovah déterminent-ils la date du Repas du Seigneur?
24 Cependant, comme Emil Schürer le précise, “au temps de Jésus, [les Juifs] n’avaient pas encore de calendrier fixe, mais faisaient débuter chaque nouveau mois sur la base d’une observation purement empirique, lors de l’apparition de la nouvelle lune, et, toujours sur la base de l’observation”, ils ajoutaient un mois quand cela s’avérait nécessaire. “Si (...) on remarquait vers la fin de l’année que la Pâque tomberait avant le point vernal [vers le 21 mars], on décrétait l’intercalation d’un mois avant celui de Nisan.” (Histoire du peuple juif à l’époque de Jésus Christ [angl.], tome 1). Le mois supplémentaire s’intercalait donc naturellement; il n’était pas ajouté de façon arbitraire.
25 Le Collège central des Témoins de Jéhovah utilise cette méthode ancienne pour déterminer la date du Repas du Seigneur. Le 1er Nisan correspond au jour où la nouvelle lune la plus proche de l’équinoxe de printemps est susceptible d’être visible au coucher du soleil à Jérusalem. En comptant 14 jours à partir de cette date on aboutit au 14 Nisan, qui correspond généralement au jour de la pleine lune (voir La Tour de Garde du 15 septembre 1977, pages 575 et 576). C’est cette méthode biblique qui a permis d’aviser les Témoins de Jéhovah du monde entier que cette année le Mémorial sera célébré le 10 avril, après le coucher du soleil.
26. Quels autres aspects du Repas du Seigneur méritent notre attention?
26 Cette date correspond au 14 Nisan, jour où Jésus a célébré la dernière Pâque valide. Toutefois, le Mémorial met en valeur un salut bien plus grand que celui que le Séder juif commémore. Il nous faut donc tous comprendre comment se déroule le Repas du soir, sa signification et en quoi il a trait à notre salut.
[Notes]
b McClintock et Strong en parlent comme de “l’une des plus anciennes et des plus remarquables sectes de la synagogue juive, secte dont la particularité était de respecter strictement la lettre de la loi écrite”.
c “Ils égorgent l’animal le soir (...). À minuit, chaque groupe familial mange la viande (...) puis brûle les restes de chair et d’os avant l’aube (...). Selon des exégètes, la religion samaritaine ressemblerait de très près à la religion biblique telle qu’elle était pratiquée avant que le judaïsme rabbinique ne la transforme.” — Les origines du Séder.
-
-
‘Discernons ce que nous sommes’ à l’époque du MémorialLa Tour de Garde 1990 | 15 février
-
-
‘Discernons ce que nous sommes’ à l’époque du Mémorial
“Si nous discernions ce que nous sommes personnellement, nous ne serions pas jugés (...), pour que nous ne nous trouvions pas condamnés.” — 1 CORINTHIENS 11:31, 32.
1. Qu’est-ce que les vrais chrétiens veulent éviter à tout prix, et pourquoi?
S’IL est une chose qu’un chrétien veut éviter à tout prix, c’est d’être condamné par Jéhovah. Déplaire au “Juge de toute la terre” pourrait nous valoir d’‘être condamnés avec le monde’ et de perdre le salut, que notre espérance soit de vivre au ciel avec Jésus ou de vivre éternellement dans un paradis terrestre. — Genèse 18:25; 1 Corinthiens 11:32.
2, 3. Dans quel domaine pourrions-nous être condamnés, et qu’a dit Paul à ce propos?
2 En 1 Corinthiens chapitre 11, l’apôtre Paul aborde justement un domaine dans lequel nous pourrions encourir une condamnation. Certes, il s’adressait à des chrétiens oints, mais ses conseils nous concernent tous, surtout en cette période de l’année. En effet, si nous discernons ce que nous sommes personnellement, cela peut nous aider à être approuvés, et non condamnés, par Dieu. À propos de la célébration annuelle du Repas du Seigneur, Paul écrit:
3 “Le Seigneur Jésus, dans la nuit où il allait être livré, prit un pain et, après avoir rendu grâce, il le rompit et dit: ‘Ceci représente mon corps, qui est pour vous. Continuez à faire ceci en souvenir de moi.’ Il fit de même pour la coupe aussi, après avoir pris le repas du soir, en disant: ‘Cette coupe représente la nouvelle alliance en vertu de mon sang. Continuez à faire ceci, toutes les fois que vous la boirez, en souvenir de moi.’ Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous continuez à annoncer la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.” — 1 Corinthiens 11:23-26a.
4. Quel événement va être célébré le 10 avril 1990 au soir?
4 Le 10 avril 1990, après le coucher du soleil, les Témoins de Jéhovah vont célébrer le Mémorial, la commémoration de la mort du Christ. À cette occasion, ils se réuniront pour la plupart en congrégations; il sera donc possible à des personnes qui ne sont pas encore Témoins d’assister à cette réunion. Comment se déroulera-t-elle? Un discours biblique sera prononcé, puis, après une prière, on fera passer le pain parmi les assistants. Une autre prière précédera le passage de la coupe. Le déroulement de cette cérémonie n’étant pas défini par un rituel précis ou des règles rigides, le nombre des pains ou des coupes et la façon dont on les fait circuler sont déterminés en fonction de la situation locale. Le principal, c’est que ces choses soient présentées à tous les assistants, même si la plupart les passent simplement à leur voisin sans en prendre. Mais de quel genre de pain et de vin s’agit-il, et que représentent-ils? En outre, à quoi nous faut-il réfléchir à l’avance pour discerner ce que nous sommes personnellement?
“Ceci représente mon corps”
5, 6. a) Qu’a fait Jésus avec un pain? b) De quelle sorte de pain s’est-il servi?
5 Nous avons lu ce que Paul a “reçu du Seigneur” à propos du Mémorial. Nous disposons aussi des récits de trois rédacteurs des Évangiles, dont l’un était présent quand Jésus a institué cette célébration (1 Corinthiens 11:23; Matthieu 26:26-29; Marc 14:22-25; Luc 22:19, 20). Ces récits disent que Jésus a tout d’abord pris un pain, puis, après avoir prié, l’a rompu et en a distribué les morceaux. De quel genre de pain s’agissait-il? Pareillement, quel pain utilisons-nous de nos jours? Que représente-t-il?
6 Jésus avait devant lui les aliments qui composaient le repas pascal juif, entre autres du pain non fermenté, que Moïse appela “des gâteaux sans levain, pain d’affliction”. (Deutéronome 16:3; Exode 12:8.) On faisait ce pain avec de la farine de blé, sans utiliser de levain, de sel ou de condiments. Comme il était sans levain (matstsah en hébreu), ce pain était plat et cassant; il fallait le rompre en morceaux pour le manger. — Marc 6:41; 8:6; Actes 27:35.
7. Quel genre de pain les Témoins de Jéhovah utilisent-ils lors du Mémorial?
7 Puisque Jésus s’est servi de pain non fermenté au cours du Repas du Seigneur, les Témoins de Jéhovah font de même de nos jours. Le pain azyme juif convient s’il n’est pas fait avec d’autres ingrédients, du malt, des oignons ou des œufs par exemple. (Les pains azymes contenant ces produits ne correspondraient pas à la description de “pain d’affliction”.) Ou bien les anciens de la congrégation peuvent demander à quelqu’un de préparer du pain sans levain avec une pâte faite de farine de blé et d’eau. Si on ne dispose pas de farine de blé, on peut utiliser de la farine d’orge, de riz, de maïs ou d’une autre céréale. On étale la pâte en gâteau mince, puis on la fait cuire sur une plaque légèrement huilée.
8. Pourquoi le pain sans levain est-il un symbole approprié, et que signifie le fait d’en consommer (Hébreux 10:5-7; 1 Pierre 4:1)?
8 Un tel pain est approprié parce qu’il ne contient pas de levain (ou levure), substance que la Bible utilise comme symbole de corruption ou de péché. Paul donna ce conseil concernant un homme immoral appartenant à une certaine congrégation: ‘Un peu de levain fait fermenter toute la masse. Ôtez le vieux levain pour être exempts de ferment. Christ notre Pâque a été sacrifié. Célébrons la fête, non avec du levain de malice et de méchanceté, mais avec des gâteaux sans levain de sincérité et de vérité.’ (1 Corinthiens 5:6-8; voir Matthieu 13:33; 16:6, 12). Le pain sans levain est un symbole approprié du corps humain de Jésus, qui était “fidèle, sans malice, immaculé, séparé des pécheurs”. (Hébreux 7:26.) Jésus avait un corps humain parfait quand il a dit aux apôtres: ‘Prenez, mangez, [ce pain] représente, symbolise mon corps.’ (Matthieu 26:26, Le Nouveau Testament, A. Decoppet, note en bas de page). En consommant de ce pain, une personne montre qu’elle croit aux bienfaits du sacrifice de Jésus en sa faveur et qu’elle les accepte. Mais ce n’est pas tout.
Le vin et sa signification
9. Quel autre emblème Jésus a-t-il dit d’utiliser?
9 Jésus se servit d’un autre symbole: ‘Et ayant pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna, disant: Buvez-en tous; car ceci signifie mon sang, le sang de l’alliance répandu pour plusieurs, en rémission des péchés.’ (Matthieu 26:27, 28, Decoppet, note en bas de page). Que contenait cette coupe que Jésus passa aux apôtres, qui y burent tous, et que signifie-t-elle pour nous qui nous efforçons de discerner ce que nous sommes personnellement?
10. Comment le vin a-t-il été introduit dans la Pâque juive?
10 Quand Moïse donna des instructions pour la célébration de la première Pâque, il ne mentionna aucune boisson. Nombre d’exégètes pensent que le vin fut introduit dans la Pâque bien plus tard, peut-être au IIe siècle avant notre èreb. Quoi qu’il en soit, il était courant de boire du vin au cours de ce repas au Ier siècle de notre ère, et Jésus n’y trouva rien à redire. Il utilisa le vin de la Pâque lorsqu’il institua le Mémorial.
11. Quelle sorte de vin convient-il d’utiliser pour célébrer le Repas du Seigneur?
11 Puisque la Pâque juive avait lieu longtemps après les vendanges, Jésus dut utiliser, non pas du jus de raisin non fermenté, mais du vin rouge, qui pouvait facilement représenter son sang (voir Révélation 14:20). Le sang du Christ n’avait besoin d’aucune adjonction; par conséquent, il convient d’utiliser du vin naturel, et non des vins corsés par addition de liqueur (tels que du porto, du xérès ou du muscat) ni des vins aromatisés (comme le vermouth ou de nombreux apéritifs). Cependant, nous n’avons pas à nous inquiéter outre mesure du mode de préparation du vin, à déterminer si on l’a sucré en cours de fermentation pour en modifier le goût ou la teneur en alcool, ou si on l’a sulfité pour empêcher l’oxydationc. De nombreuses congrégations utilisent un vin rouge vendu dans le commerce (tel que du chianti, du bourgogne, du beaujolais ou du bordeaux) ou encore un vin fait maison. Le vin et le pain sont simplement des emblèmes, ou symboles; ce qui n’a pas servi peut donc être emporté et consommé par la suite comme n’importe quelle autre nourriture ou boisson.
12. Comme Jésus l’a expliqué, que représente le vin?
12 Le fait que Jésus parla de son sang durant la nuit de la Pâque aurait pu faire penser au sang des agneaux en Égypte. Mais notons qu’il établit une autre comparaison en disant: “Cette coupe représente la nouvelle alliance en vertu de mon sang, qui doit être répandu pour vous.” (Luc 22:20). Dieu avait précédemment conclu une alliance avec la nation de l’Israël selon la chair, alliance qui fut inaugurée avec le sang d’animaux sacrifiés. Il y avait une analogie entre le sang de ces sacrifices et celui de Jésus. L’un et l’autre ont servi lors de l’inauguration d’une alliance que Dieu conclut avec une nation composée de ses serviteurs (Exode 24:3-8; Hébreux 9:17-20). Selon l’alliance de la Loi, l’Israël selon la chair avait la perspective de constituer une nation de rois-prêtres (Exode 19:5, 6). Toutefois, comme Israël ne garda pas son alliance, Jéhovah déclara qu’il remplacerait “la première alliance” par “une alliance nouvelle”. (Hébreux 9:1, 15; Jérémie 31:31-34.) La coupe de vin que Jésus fit circuler parmi les apôtres fidèles représentait cette alliance nouvelle.
13, 14. a) Que signifie être introduit dans l’alliance nouvelle? b) Que montre une personne qui participe aux emblèmes?
13 Les chrétiens introduits dans cette alliance nouvelle en vinrent à former une nation spirituelle de rois-prêtres (Galates 6:16). L’apôtre Pierre écrivit: “Vous êtes ‘une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale, pour que vous proclamiez les vertus’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière.” (1 Pierre 2:9). On discerne clairement le salut qui leur est accordé: la vie au ciel comme rois avec Jésus. C’est ce que confirme Révélation 20:6 en ces termes: “Heureux et saint quiconque a part à la première résurrection; (...) ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.”
14 Après avoir invité les apôtres à prendre du pain et du vin emblématiques, Jésus leur dit qu’ils allaient ‘manger et boire à sa table dans son royaume, et s’asseoir sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël’. (Luc 22:28-30.) Par conséquent, participer aux emblèmes lors du Mémorial signifie plus que croire au sacrifice de Jésus. Tout chrétien doit accepter la rançon et exercer la foi s’il veut obtenir la vie éternelle où que ce soit (Matthieu 20:28; Jean 6:51). Mais celui qui participe aux emblèmes montre qu’il est introduit dans l’alliance nouvelle, qu’il a été choisi pour être avec Jésus dans son Royaume.
Il faut faire preuve de discernement à l’époque du Mémorial
15. Comment Jésus a-t-il offert une espérance nouvelle aux serviteurs de Dieu?
15 Comme l’article précédent l’a expliqué, les fidèles serviteurs de Dieu des temps préchrétiens n’entretenaient pas l’espérance d’aller au ciel. Ils espéraient obtenir la vie éternelle sur la terre, la demeure originelle de l’humanité. Jésus Christ fut le premier à être ressuscité comme esprit, le premier des humains à être emporté au ciel (Éphésiens 1:20-22; 1 Pierre 3:18, 22). C’est ce que Paul confirma en écrivant: “Nous avons, par le sang de Jésus, de la hardiesse pour la voie qui donne accès au lieu saint, voie qu’il a inaugurée pour nous, comme une voie nouvelle et vivante.” (Hébreux 10:19, 20). Qui allait suivre Jésus après qu’il eut ouvert cette voie?
16. Qu’est-ce qui attend ceux qui participent au pain et au vin?
16 La nuit durant laquelle il institua le Repas du Seigneur, Jésus dit à ses apôtres fidèles qu’il allait leur préparer une place au ciel (Jean 14:2, 3). Mais il déclara également que ceux qui participeraient au pain et au vin seraient dans son Royaume et s’assiéraient sur des trônes pour juger. Ce privilège serait-il réservé aux apôtres seulement? Non, car l’apôtre Jean apprit par la suite que d’autres chrétiens aussi vaincraient, ‘s’assiéraient avec Jésus sur son trône’, et deviendraient ensemble ‘un royaume et des prêtres et régneraient sur la terre’. (Révélation 3:21; 5:10.) Jean apprit encore que le nombre total des chrétiens qui sont “achetés de la terre” serait de 144 000 (Révélation 14:1-3). Puisqu’il s’agit d’un groupe relativement restreint, d’un “petit troupeau” par rapport à tous ceux qui ont adoré Dieu au fil des siècles, il est nécessaire de faire preuve d’un discernement particulier à l’époque du Mémorial. — Luc 12:32.
17, 18. a) Quelle habitude certains chrétiens de Corinthe avaient-ils? b) Pourquoi leurs excès dans le manger et le boire étaient-ils très graves (Hébreux 10:28-31)?
17 Paul parla de cette question dans sa lettre aux Corinthiens du temps où certains apôtres étaient encore en vie et où Dieu appelait les chrétiens “à être saints”. Il déclara que les chrétiens de Corinthe qui étaient tenus de prendre les emblèmes avaient une mauvaise habitude. Avant de se réunir, certains mangeaient ou buvaient à l’excès, ce qui les rendait somnolents, les engourdissait. En conséquence, ils ne pouvaient pas ‘discerner le corps’, le corps physique de Jésus représenté par le pain. Était-ce grave? Oui, car en prenant les emblèmes indignement, ils se rendaient ‘coupables à l’égard du corps et du sang du Seigneur’. Par contre, s’ils étaient éveillés mentalement et spirituellement, ‘ils pouvaient discerner ce qu’ils étaient et ne seraient pas jugés’. — 1 Corinthiens 1:2; 11:20-22, 27-31.
18 Qu’est-ce que ces chrétiens devaient discerner, et comment? Avant tout, il leur fallait être conscients dans leur cœur et dans leur esprit qu’ils étaient appelés à faire partie des 144 000 héritiers de la vie céleste. Comment discernaient-ils cela, et de nos jours beaucoup devraient-ils croire qu’ils appartiennent aux membres de ce petit groupe que Dieu choisit depuis l’époque des apôtres?
19. Quels faits révélateurs a-t-on observés lors du Mémorial en 1989?
19 En réalité, seule une infime minorité d’entre les vrais chrétiens discernent cela dans leur cas. Lors de la célébration du Repas du Seigneur en 1989, plus de 9 479 000 personnes se sont réunies dans les congrégations de Témoins de Jéhovah dans le monde entier. Sur ce nombre, environ 8 700 ont affirmé avoir l’espérance d’être ‘sauvées pour le royaume céleste’. (2 Timothée 4:18.) La grande majorité — des millions d’autres chrétiens fidèles et bénis par Dieu qui étaient rassemblés — discernaient que leur véritable espérance est de vivre éternellement sur la terre.
20. Comment ceux qui appartiennent aux 144 000 sont-ils rendus conscients de leur appel (1 Jean 2:27)?
20 À la Pentecôte de l’an 33, Dieu a commencé à choisir les 144 000 humains appelés à vivre au ciel. Puisque cette espérance était nouvelle (les serviteurs de Dieu des temps préchrétiens ne l’avaient pas), comment les élus allaient-ils savoir avec certitude qu’elle leur était offerte? Ils le discernent en recevant le témoignage de l’esprit saint de Dieu. Cela ne signifie pas qu’ils voient l’esprit de leurs yeux (car l’esprit n’est pas une personne), ni qu’ils ont une quelconque vision mentale de l’esprit en train de communiquer avec eux, ni qu’ils entendent des voix émanant du domaine spirituel. Paul explique: “L’esprit lui-même atteste avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (...), nous sommes aussi héritiers: oui, héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ, pourvu que nous souffrions avec lui afin d’être aussi glorifiés avec lui.” — Romains 8:16, 17.
21. a) Comment les chrétiens oints savent-ils qu’ils ont l’espérance céleste (1 Corinthiens 10:15-17)? b) Quel genre de personnes les chrétiens oints sont-ils, et en quoi faisant témoignent-ils modestement de leur espérance?
21 Ce témoignage, ou prise de conscience, donne une nouvelle orientation à leurs pensées et à leur espérance. Ce sont toujours des humains et ils apprécient les joies que procure la création terrestre de Jéhovah, mais ce qui a le plus d’importance dans leur vie, c’est qu’ils sont cohéritiers du Christ. Ils n’ont pas adopté ce point de vue sous le coup d’une émotion. Ce sont des êtres normaux, qui font preuve d’équilibre dans leurs pensées et leur conduite. Toutefois, comme ils sont sanctifiés par l’esprit de Dieu, ils sont sûrs de leur appel, et ne sont pas constamment dans le doute à ce sujet. Ils comprennent qu’ils recevront leur salut au ciel s’ils se montrent fidèles (2 Thessaloniciens 2:13; 2 Timothée 2:10-12). Puisqu’ils comprennent ce que le sacrifice de Jésus signifie pour eux et discernent qu’ils sont oints de l’esprit, avec modestie ils prennent les emblèmes lors du Mémorial.
22. Que discernent la plupart de ceux qui vont assister au Repas du Seigneur?
22 La plupart de ceux qui, obéissant au commandement, se réuniront le 10 avril n’ont pas cette espérance, car Dieu ne les a pas oints de l’esprit pour les appeler à la vie céleste. Comme nous l’avons dit, Dieu a commencé à choisir les 144 000 aux jours des apôtres. Mais après la fin de cet appel, il est normal de penser que les autres personnes qui viendraient l’adorer entretiendraient l’espérance que nourrissaient Moïse, David, Jean le baptiseur et tous les fidèles qui sont morts avant que Jésus n’ouvre la voie de la vie au ciel. Des millions de chrétiens intègres et zélés ne prennent donc pas les emblèmes lors du Mémorial. Ils discernent ce qu’ils sont devant Dieu, en ce sens qu’ils comprennent quelle est véritablement leur espérance. Ils se procurent des bienfaits grâce au sang et au corps de Jésus en obtenant le pardon de leurs péchés, puis la vie sans fin sur la terre. — 1 Pierre 1:19; 2:24; Révélation 7:9, 15.
23. Pourquoi le Mémorial sera-t-il une célébration joyeuse (voir 2 Chroniques 30:21)?
23 Exultons donc à l’idée d’assister au Mémorial, qui sera célébré le 10 avril. En cette occasion, il faudra faire preuve de discernement, mais cet événement sera aussi marqué par la joie: la joie du petit nombre de ceux qui ont l’espérance céleste et qui, à juste titre et avec obéissance, prendront du pain et du vin (Révélation 19:7); et la joie des millions de chrétiens qui seront présents ce soir-là pour observer et apprendre, et qui espèrent se souvenir éternellement sur la terre de cette célébration importante. — Jean 3:29.
[Notes]
a “La nuit où il allait être livré, le Seigneur Jésus prit du pain, remercia Dieu, rompit le pain et dit: ‘Ceci est mon corps offert pour vous. Faites ceci en mémoire de moi.’ Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant: ‘Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. Toutes les fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi.’” — Le Nouveau Testament de P. de Beaumont.
b Un exégète explique ainsi l’introduction du vin dans la Pâque: “[La Pâque] ne devait plus être une réunion annuelle et solennelle entre hommes; elle allait devenir l’occasion d’une réjouissance familiale dans laquelle la consommation de vin trouvait tout naturellement sa place.” — La Pâque hébraïque — Des origines à l’an 70 (angl.), de J. Segal.
c Depuis les temps antiques on se sert de sel, de blancs d’œufs et d’autres substances pour clarifier le vin, ou en aviver la couleur ou le goût. Les Romains utilisaient même le soufre comme désinfectant dans la fabrication du vin.
-