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Les humains ont-ils vraiment besoin d’un messie?La Tour de Garde 1992 | 1er octobre
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Les humains ont-ils vraiment besoin d’un messie?
“SELON UN HAUT RESPONSABLE, LE MONDE A BESOIN D’UN MESSIE”
C’est le titre que l’on trouvait dans le Financial Post de Toronto en 1980. Le haut responsable cité était Aurelio Peccei, président et fondateur du célèbre groupe de réflexion appelé le Club de Rome. “Étant donné les bouleversements sociaux et économiques qui menacent de détruire la civilisation, disait Peccei dans ce quotidien canadien, seul un chef charismatique — dans le domaine scientifique, politique ou religieux — pourrait sauver le monde.” Qu’en pensez-vous? Le monde est-il dans une situation tellement critique que les humains ont besoin d’un messie? Voyez seulement un des problèmes avec lequel le monde se trouve aux prises: la faim.
DEUX grands yeux marron vous regardent fixement sur cette page de journal ou de magazine. Ce sont les yeux d’une enfant, une fillette qui n’a pas même cinq ans. Ces yeux, pourtant, ne vous arrachent aucun sourire. Aucune lueur enfantine ne les habite, aucun joyeux émerveillement, aucune candeur. Ternis par la douleur, ils expriment, perplexes, le désespoir de la faim. Cette enfant est en train de mourir de faim. La douleur et la faim sont tout ce qu’elle connaît.
Peut-être, comme beaucoup, ne supportez-vous pas longtemps un tel spectacle, aussi tournez-vous rapidement la page. Certes, vous n’êtes pas indifférent, mais vous vous sentez impuissant parce que vous vous doutez que, pour cette fillette, il est trop tard. Ses membres décharnés et son ventre gonflé sont les signes qu’elle a commencé à se consumer. Au moment où vous regardez sa photo, elle est peut-être déjà morte. Pis encore, vous savez qu’elle est loin d’être un cas isolé.
Pour juger de l’étendue réelle du problème, pouvez-vous vous figurer 14 millions d’enfants? La plupart d’entre nous ne le peuvent pas; ce nombre est trop important. Alors, imaginez un stade de 40 000 places. Voyez-le maintenant rempli d’enfants: sur toutes les rangées, dans toutes les travées; c’est une mer de visages. Même cela, on a du mal à se le représenter. Pourtant, il faudrait 350 stades de ce genre, remplis d’enfants, pour arriver à 14 millions. Selon l’UNICEF (le Fonds des Nations unies pour l’enfance), c’est le nombre effarant d’enfants de moins de cinq ans qui, dans les pays en développement, meurent tous les ans de malnutrition ou de maladies facilement évitables. Ce chiffre représente presque un stade plein d’enfants mourant chaque jour! Si on y ajoute le nombre des adultes ne mangeant pas à leur faim, on obtient le chiffre d’environ un milliard de personnes qui, dans le monde, souffrent de malnutrition chronique.
Pourquoi cette famine?
À l’heure actuelle, la planète produit plus de nourriture que les humains n’en consomment, et elle peut en produire davantage encore. Pourtant, chaque minute qui passe voit mourir 26 enfants de malnutrition et de maladie. Au cours de cette même minute, le monde dépense environ 12 000 000 de francs dans des préparatifs de guerre. Vous imaginez-vous ce qu’avec tout cet argent — ou seulement une partie — on pourrait faire pour ces 26 enfants?
À l’évidence, le manque de nourriture ou d’argent ne peut être tenu pour responsable de la faim dans le monde. Le problème est beaucoup plus profond. Comme l’a dit le professeur argentin Jorge Hardoy, “les humains dans leur ensemble présentent une incapacité chronique à partager le confort, la puissance, le temps, les ressources et la connaissance avec ceux qui en ont le plus besoin”. En effet, le problème réside, non pas dans les ressources de l’homme, mais en l’homme lui-même. L’avidité et l’égoïsme semblent dominer la société humaine. Le cinquième le plus riche de la population de la terre jouit d’environ 60 fois plus de biens et de services que le cinquième le plus pauvre.
Certaines personnes, il est vrai, essaient sincèrement de procurer de la nourriture aux affamés, mais leurs efforts sont le plus souvent contrecarrés par des facteurs qui leur échappent. La famine frappe fréquemment des pays déchirés par la guerre civile ou la rébellion, et il n’est pas rare que les forces rivales empêchent les secours d’arriver jusqu’aux nécessiteux. Des deux côtés, on a la même crainte: si on permet que la nourriture atteigne les populations civiles affamées en territoire ennemi, n’est-ce pas l’ennemi que l’on va nourrir? Les gouvernements ne sont pas non plus au-dessus de tout reproche, car ils utilisent eux aussi la famine comme arme politique.
N’y a-t-il pas de solution?
Malheureusement, le problème représenté par ces millions d’affamés est loin d’être le seul qui afflige l’homme moderne. La destruction et l’empoisonnement systématique de l’environnement; la guerre, ce fléau qui consume insatiablement des millions de vies; la violence et la criminalité qui entretiennent en tout lieu un climat de peur et de méfiance; une moralité qui ne cesse de se dégrader et semble être à l’origine de la plupart de ces maux; tous ces problèmes mondiaux se font, en quelque sorte, écho pour affirmer la même vérité: l’homme ne peut se gouverner avec succès.
Voilà sans doute la raison pour laquelle beaucoup de gens désespèrent de voir résolus les problèmes du monde. D’autres font la même analyse qu’Aurelio Peccei, l’intellectuel italien dont nous avons parlé au début de l’article. S’il y a une solution, pensent-ils, il faudra qu’elle ait une origine extraordinaire, peut-être même supra-humaine. C’est là que le concept de messie devient tout à fait séduisant. Cependant, est-il réaliste d’espérer en un messie? N’est-ce pas un vœu pieux?
[Crédit photographique, page 2]
Photos de couverture. Haut: U.S. Naval Observatory; bas: NASA
[Crédit photographique, page 3]
Photo OMS, de P. Almasy
[Crédits photographiques, page 4]
Photo OMS, de P. Almasy
Photo U.S. Navy
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Le Messie: une espérance véritable?La Tour de Garde 1992 | 1er octobre
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Le Messie: une espérance véritable?
Il se faisait appeler Moïse. Quant à son vrai nom, il est perdu pour l’Histoire. Au Ve siècle de notre ère, il parcourut l’île de Crète pour convaincre les Juifs qu’il était le messie attendu. Il leur promit que bientôt ils seraient libérés de l’oppression, de l’exil et de la captivité. Ils le crurent. Lorsque vint le jour de leur libération, les Juifs suivirent “Moïse” jusqu’à un promontoire qui surplombait la Méditerranée. Vous n’avez qu’à vous jeter dans la mer, leur dit-il, et elle se séparera en deux devant vous. Beaucoup obéirent et plongèrent dans la mer, qui n’était pas disposée à se séparer. Nombre d’entre eux se noyèrent; quelques-uns furent secourus par des marins et des pêcheurs. Moïse, cependant, fut introuvable. C’en était fini de ce messie.
QU’EST-CE qu’un messie? Les mots de “sauveur”, “rédempteur” et “guide” peuvent venir à l’esprit. Beaucoup pensent qu’un messie est un personnage qui donne une espérance et inspire de la dévotion à ses disciples, leur promettant de les délivrer de l’oppression et de les guider vers la liberté. L’histoire humaine ayant été principalement marquée par l’oppression, il n’est pas surprenant que de nombreux messies soient apparus au cours des siècles (voir Ecclésiaste 8:9). Toutefois, comme le soi-disant Moïse de Crète, ces messies ont plus souvent apporté à leurs disciples la déception et le malheur que la libération.
“C’est le Roi Messie!” Voilà comment Akiba ben Joseph, un rabbin estimé, salua Siméon Bar Kokhba en l’an 132. Bar Kokhba était un homme influent qui se trouvait à la tête d’une puissante armée. Pour de nombreux Juifs, c’était enfin l’homme qui allait mettre un terme à la longue oppression de la puissance mondiale romaine. Bar Kokhba échoua; des centaines de milliers de ses compatriotes payèrent cet échec de leur vie.
Au XIIe siècle, un autre messie juif apparut, cette fois au Yémen. Le calife (souverain) lui ayant demandé un signe prouvant qu’il était le messie, il fit cette proposition: que le calife le fasse décapiter; sa prompte résurrection serait le signe demandé. Le calife accepta, et ce fut la fin du messie du Yémen. Au même siècle, un homme appelé David Alroy dit aux Juifs du Proche-Orient de se préparer à le suivre sur les ailes des anges: il retournait en Terre promise. Beaucoup crurent que c’était le messie. Les Juifs de Bagdad attendirent patiemment sur leurs toits, ne se rendant pas compte, dans leur extase, que des voleurs pillaient leurs maisons.
Sabbataï Zevi apparut au XVIIe siècle, venant de Smyrne. Dans toute l’Europe, il alla vers les Juifs, se proclamant le messie. Il y eut aussi des chrétiens qui l’écoutèrent. Zevi promettait à ses disciples la libération, apparemment en leur laissant pratiquer sans frein le péché. Ses plus proches disciples se livraient à des orgies, au nudisme, à la fornication et à l’inceste; puis ils se punissaient en se fouettant, en se roulant nus dans la neige et en s’enterrant jusqu’au cou dans le sol froid. Voyageant en Turquie, Zevi fut fait prisonnier: il avait le choix entre se convertir à l’islam et mourir. Il se convertit. Nombre de ses partisans en furent profondément affectés. Malgré tout, pendant les deux siècles qui suivirent, on continua dans certains milieux à l’appeler messie.
La chrétienté a, elle aussi, fourni sa moisson de messies. Au XIIe siècle, un homme appelé Tanchelm se constitua une armée de fidèles et régna sur la ville d’Anvers. Ce messie se disait dieu; il vendait même l’eau de son bain à ses disciples pour qu’ils la boivent en guise de sacrement! Dans l’Allemagne du XVIe siècle, Thomas Müntzer fut un autre messie “chrétien”. Il organisa un soulèvement contre les autorités civiles locales, disant à ses disciples que c’était la bataille d’Harmaguédon. Il leur promit qu’il attraperait les boulets de canons ennemis dans ses manches. Au lieu de cela, ses partisans furent massacrés, et lui fut décapité. De nombreux autres messies de ce genre sont apparus dans la chrétienté au cours des siècles.
D’autres religions ont, elles aussi, leurs figures messianiques. L’islam attend le Mahdi, c’est-à-dire celui qui est guidé dans la bonne voie, car grâce à lui viendra une ère de justice. Dans l’hindouisme, certains ont prétendu être des avatars, ou incarnations, de dieux divers. En outre, on lit dans la Nouvelle Encyclopédie britannique que “même une religion aussi peu messianique que le bouddhisme a produit, au sein des groupes Mahāyāna, la croyance en un Bouddha Maitreya à venir, qui descendrait de sa demeure céleste pour amener les fidèles au paradis”.
Les messies du XXe siècle
Au XXe siècle, le besoin d’un authentique messie s’est fait sentir plus que jamais auparavant; il n’est donc pas surprenant que beaucoup aient prétendu au titre. En Afrique, dans le Congo des années 20, 30 et 40, Simon Kimbangu et son successeur, André “Jésus” Matswa, ont été considérés comme des messies. Ils sont morts, mais leurs disciples attendent toujours leur retour, car, grâce à eux, un millénium africain doit voir le jour.
Au cours du XXe siècle, on a également vu apparaître en Nouvelle-Guinée et en Mélanésie ce que l’on appelle les “cultes cargaison”. Les adeptes de ces cultes attendent l’arrivée d’un bateau ou d’un avion à bord duquel se trouvent des hommes blancs, pareils à des messies, qui les rendront riches et introduiront une ère de bonheur où même les morts se lèveront.
Les nations industrialisées ont eu, elles aussi, leurs messies. Certains sont des chefs religieux, tel Sun Myung Moon, qui s’est proclamé successeur de Jésus Christ et s’est fixé pour but de purifier le monde grâce à la famille unie de ses adeptes. Des chefs politiques ont également essayé de revêtir un statut messianique, Adolf Hitler, qui donna son grand discours sur le Reich millénaire, en étant l’exemple le plus horrible de ce siècle.
De même, des philosophies et des organisations politiques ont acquis un statut messianique. Ainsi, l’Encyclopédie américaine fait remarquer que la théorie politique du marxisme-léninisme a des allures messianiques. Et l’Organisation des Nations unies, accueillie un peu partout comme le seul espoir de paix pour le monde, semble avoir en quelque sorte pris la place du Messie dans l’esprit de beaucoup.
Une espérance véritable?
Ce bref tour d’horizon montre clairement que l’histoire des mouvements messianiques a surtout été faite d’illusion, d’espoirs déçus et de rêves irréalistes. Il n’est donc guère surprenant que l’attente d’un messie laisse aujourd’hui beaucoup de gens sceptiques.
Toutefois, avant de balayer l’espérance messianique d’un revers de la main, il nous faut d’abord nous renseigner sur son origine. “Messie” est un mot que l’on trouve dans la Bible. En hébreu, il s’agit de mashiaḥ, “oint”. Aux temps bibliques, les rois et les prêtres étaient parfois établis dans leurs fonctions lors d’une cérémonie d’onction au cours de laquelle on leur versait de l’huile parfumée sur la tête. Le terme mashiaḥ était donc tout à fait approprié dans leur cas. D’autre part, des hommes étaient oints, c’est-à-dire nommés à une fonction particulière, sans qu’il y ait de cérémonie d’onction. Moïse est appelé “Christ”, c’est-à-dire “oint”, en Hébreux 11:24-26, parce qu’il a été choisi pour être prophète et représentant de Dieu.
Cette définition du messie, personnage “oint”, montre la nette différence qui existe entre les messies de la Bible et les faux messies dont nous avons parlé. Les messies de la Bible ne se nommaient pas eux-mêmes; ils n’étaient pas non plus choisis par des masses d’adorateurs. Non, ils étaient établis d’en haut, par Jéhovah Dieu lui-même.
Bien que la Bible parle de nombreux messies, il en est un qu’elle place bien au-dessus des autres (Psaume 45:7). Ce Messie est le personnage central des prophéties bibliques, celui en qui s’accomplissent les promesses bibliques les plus extraordinaires. Lui, s’attaque vraiment aux problèmes que nous connaissons aujourd’hui.
Le Sauveur de l’humanité
Le Messie de la Bible traite les problèmes de l’humanité en allant à leur racine. Lorsqu’à l’instigation de Satan, créature spirituelle rebelle, nos premiers parents, Adam et Ève, se sont rebellés contre le Créateur, ils se sont arrogé le droit suprême de se gouverner. Ils voulaient décider du bien et du mal. Ils se sont ainsi rebellés contre l’autorité protectrice et pleine d’amour de Jéhovah, et ils ont plongé la famille humaine dans le chaos et le malheur engendrés par l’indépendance, l’imperfection et la mort. — Romains 5:12.
Jéhovah Dieu a alors fait preuve d’un immense amour en choisissant cette époque enténébrée de l’Histoire pour donner à l’humanité tout entière une lueur d’espoir. En prononçant sa sentence sur les humains rebelles, Dieu a prédit qu’ils auraient un Sauveur dans leur descendance. Appelé “postérité”, ce sauveur viendrait démolir l’œuvre abominable de Satan en Éden; la Postérité meurtrirait ce “serpent”, Satan, à la tête, c’est-à-dire qu’elle le tuerait. — Genèse 3:14, 15.
Dès l’Antiquité, les Juifs ont tenu cette prophétie pour messianique. Plusieurs targums, paraphrases juives des Écritures sacrées couramment utilisées au Ier siècle, expliquent que cette prophétie devait s’accomplir “au jour du Roi Messie”.
Il n’est donc pas étonnant que, dès le début, des hommes de foi aient été enthousiasmés par cette promesse d’une Postérité, ou d’un Sauveur, à venir. Imaginez ce qu’a ressenti Abraham quand Jéhovah lui a dit que la Postérité devait venir dans sa lignée, et que “toutes les nations de la terre”, et non pas seulement ses descendants, ‘se béniraient’ grâce à cette Postérité. — Genèse 22:17, 18.
Le Messie et son gouvernement
Par la suite, des prophéties ont fait le lien entre cette espérance et celle d’un bon gouvernement. En Genèse 49:10, Juda, arrière-petit-fils d’Abraham, s’est entendu dire: “Le sceptre ne s’écartera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo; et à lui appartiendra l’obéissance des peuples.” Manifestement, ce “Schilo” devait gouverner; et il gouvernerait, non seulement les Juifs, mais les “peuples”. (Voir Daniel 7:13, 14.) Pour les Juifs de l’Antiquité, Schilo et le Messie étaient la même personne; de fait, certains targums juifs remplaçaient purement et simplement le mot “Schilo” par “Messie” ou “roi Messie”.
La lumière des prophéties inspirées se faisant de plus en plus vive, davantage de choses ont été révélées sur la domination de ce Messie (Proverbes 4:18). En 2 Samuel 7:12-16, le roi David, descendant de Juda, a été averti que la Postérité viendrait de sa lignée. En outre, cette Postérité devait être un Roi hors du commun. Son trône, autrement dit sa domination, durerait à jamais! On en trouve confirmation en Ésaïe 9:6, 7: “Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; et la domination princière [“gouvernement”, Darby] sera sur son épaule. (...) À l’abondance de la domination princière et à la paix il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir solidement et le soutenir au moyen de l’équité et au moyen de la justice, dès maintenant et pour des temps indéfinis. Le zèle même de Jéhovah des armées fera cela.”
Imaginez-vous ce que peut être un tel gouvernement? Un chef juste, équitable, qui établit la paix et qui règne pour toujours? Quelle différence avec la succession pitoyable de faux messies qu’a connue l’Histoire! Loin d’être une illusion, un guide qui s’est nommé lui-même, le Messie de la Bible est un chef mondial investi de l’autorité et de la puissance nécessaires pour changer le monde.
En notre époque troublée, cette perspective revêt une grande importance. Les humains n’ont jamais eu autant besoin de cette espérance. Toutefois, étant donné qu’il est très facile de s’accrocher à de faux espoirs, il est capital que chacun de nous se livre à une étude attentive de cette question: Jésus de Nazareth était-il, comme tant de gens le croient, le Messie annoncé? C’est ce dont va traiter l’article suivant.
[Encadré, page 6]
Un messie à Brooklyn?
En Israël, des affiches de toutes sortes et des enseignes au néon ont récemment proclamé: “Préparez-vous pour la venue du Messie.” Cette campagne publicitaire, d’un coût de 2 400 000 francs français, a été lancée par les Loubavitch , secte ultraorthodoxe des juifs hassidiques. Beaucoup parmi les 250 000 membres de cette secte pensent que leur grand rabbin Menachem Mendel Schneerson, qui vit aux États-Unis, à Brooklyn, est le Messie. Pourquoi? Cet homme enseigne effectivement que le Messie viendra au cours de notre génération. En outre, selon la revue Newsweek, les responsables du mouvement affirment que le rabbin, qui est âgé de 90 ans, ne mourra pas avant que le Messie n’arrive. La secte enseigne depuis des siècles que chaque génération produit au moins un homme susceptible d’être le Messie. Pour ses disciples, Menachem Schneerson semble être un tel homme; de plus, il ne s’est pas donné de successeur. Toutefois, la plupart des juifs, lit-on dans Newsweek, ne voient pas en lui le Messie. Selon un quotidien, Newsday, son rival de 96 ans, le rabbin Eliezer Schach, l’a traité de “faux messie”.
[Illustration, page 7]
De nombreuses personnes ont perdu la vie parce qu’elles ont cru que Moïse de Crète était le messie.
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“Nous avons trouvé le Messie”!La Tour de Garde 1992 | 1er octobre
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“Nous avons trouvé le Messie”!
“[André] trouva d’abord son propre frère Simon, et lui dit: ‘Nous avons trouvé le Messie’ (ce qui, traduit, veut dire Christ).” — JEAN 1:41.
1. Quel témoignage Jean le baptiseur a-t-il donné au sujet de Jésus de Nazareth, et qu’en a conclu André à propos de celui-ci?
ANDRÉ regarda longuement et avec attention le Juif appelé Jésus de Nazareth. Celui-ci n’avait rien d’un roi, d’un sage ou d’un rabbin. Il ne portait pas de vêtements royaux, n’avait pas les cheveux gris, ni les mains douces, ni le teint pâle. Jésus était jeune — environ 30 ans; il avait les mains calleuses et la peau hâlée d’un travailleur manuel. André n’a donc peut-être pas été surpris d’apprendre qu’il était charpentier. Néanmoins, Jean le baptiseur déclara à propos de cet homme: “Voici l’Agneau de Dieu!” La veille, il avait dit quelque chose d’encore plus étonnant: “Celui-ci est le Fils de Dieu.” Cela pouvait-il être vrai? Ce jour-là, André passa quelque temps avec Jésus, à l’écouter. Nous ne savons pas ce que Jésus a dit; mais ce que nous savons, c’est que ses paroles ont changé la vie d’André. Il est vite allé voir son frère, Simon, et s’est exclamé: “Nous avons trouvé le Messie”! — Jean 1:34-41.
2. Pourquoi est-il important d’examiner à l’aide de preuves si Jésus était bien le Messie promis?
2 André et Simon (auquel Jésus a donné le nom de Pierre) sont plus tard devenus apôtres de Jésus. Alors qu’il était son disciple depuis plus de deux ans, Pierre a dit à Jésus: “Tu es le Christ [Messie], le Fils du Dieu vivant.” (Matthieu 16:16). Les fidèles apôtres et disciples se sont, par la suite, montrés prêts à mourir pour cette croyance. Aujourd’hui, des millions de personnes sincères le sont tout autant. Mais sur quelles preuves s’appuient-elles? En effet, la notion de preuves, ou de démonstration, ne fait-elle pas la différence entre la crédulité et la foi (voir Hébreux 11:1)? Aussi, examinons trois séries de preuves établissant que Jésus était bien le Messie.
La généalogie de Jésus
3. Quels détails les Évangiles de Matthieu et de Luc donnent-ils sur la généalogie de Jésus?
3 La généalogie de Jésus est la première preuve tirée des Écritures grecques chrétiennes établissant qu’il était le Messie. La Bible avait prédit que le Messie viendrait de la famille du roi David (Psaume 132:11, 12; Ésaïe 11:1, 10). L’Évangile selon Matthieu commence ainsi: “Livre de l’histoire de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham.” Matthieu prouve cette déclaration hardie en retraçant l’ascendance de Jésus par celle de son père adoptif, Joseph (Matthieu 1:1-16). Quant à l’Évangile selon Luc, il suit l’ascendance de Jésus par sa mère, Marie, jusqu’à Adam, en passant par David et Abraham (Luc 3:23-38)a. Ainsi, les rédacteurs des Évangiles établissent que Jésus était héritier de David au regard aussi bien de la loi que des liens du sang.
4, 5. a) Les contemporains de Jésus ont-ils contesté qu’il descendait de David, et pourquoi cela est-il important? b) En quoi des écrits non bibliques confirment-ils la généalogie de Jésus?
4 Même ceux qui refusent avec le plus d’acharnement le statut de Messie à Jésus ne peuvent nier que, selon ses propres paroles, il était fils de David. Pourquoi? Pour deux raisons. Premièrement, parce que ces paroles ont été abondamment répétées dans Jérusalem pendant des dizaines d’années avant que la ville ne soit détruite en 70 de notre ère (voir Matthieu 21:9; Actes 4:27; 5:27, 28). Si elles avaient été fausses, n’importe quel adversaire de Jésus — et il en comptait beaucoup — aurait pu prouver qu’il était un imposteur simplement en vérifiant son ascendance dans les généalogies appartenant aux archives publiquesb. Mais on ne trouve pas trace d’une seule personne ayant contesté que Jésus descendait du roi David. De toute évidence, il s’agissait d’un fait inattaquable. Matthieu et Luc ont sans doute pris directement dans les documents publics les noms importants qu’ils ont reproduits dans leurs récits.
5 Deuxièmement, des écrits non bibliques confirment que la généalogie de Jésus était communément acceptée. Ainsi, le Talmud rapporte qu’au IVe siècle un rabbin a lancé des attaques virulentes contre Marie, la mère de Jésus, pour ‘avoir joué les prostituées avec des charpentiers’; toutefois, le même passage reconnaît qu’“elle descendait de princes et de chefs”. Auparavant, Hégésippe, historien du IIe siècle, avait relaté que lorsque l’empereur romain Domitien voulut exterminer tous les descendants de David, certains ennemis des premiers chrétiens dénoncèrent les petits-fils de Jude, demi-frère de Jésus, “comme étant de la famille de David”. Si Jude était connu pour être un descendant de David, Jésus ne l’était-il pas lui aussi? Incontestablement! — Galates 1:19; Jude 1.
Les prophéties messianiques
6. Trouve-t-on de nombreuses prophéties messianiques dans les Écritures hébraïques?
6 L’accomplissement des prophéties constitue un autre type de preuves attestant que Jésus était le Messie. Dans les Écritures hébraïques, on trouve de nombreuses prophéties se rapportant au Messie. Dans La vie et l’époque de Jésus le Messie (angl.), Alfred Edersheim a répertorié 456 passages des Écritures hébraïques que les rabbins de l’Antiquité tenaient pour messianiques. Cependant, ces rabbins avaient nombre d’idées fausses à propos du Messie; quantité de passages qu’ils considéraient comme messianiques ne le sont pas. Pourtant, il y a à tout le moins des dizaines de prophéties prouvant que Jésus était le Messie. — Voir Révélation 19:10.
7. Citez quelques-unes des prophéties que Jésus a accomplies durant son séjour sur la terre.
7 Entre autres: la ville où il est né (Michée 5:2; Luc 2:4-11); le tragique massacre d’enfants qui a eu lieu après sa naissance (Jérémie 31:15; Matthieu 2:16-18); il devait être appelé d’Égypte (Osée 11:1; Matthieu 2:15); les chefs des nations s’uniraient pour le tuer (Psaume 2:1, 2; Actes 4:25-28); il serait livré pour 30 pièces d’argent (Zacharie 11:12; Matthieu 26:15); même la façon dont il mourrait avait été annoncée. — Psaume 22:16, Traduction du monde nouveau, éd. angl., note; Jean 19:18, 23; 20:25, 27c.
Sa venue prophétisée
8. a) Quelle prophétie indique avec précision le moment où le Messie devait venir? b) Quels sont les deux éléments à connaître pour comprendre cette prophétie?
8 Arrêtons-nous sur une seule prophétie. En Daniel 9:25, le peuple juif a été informé du moment où le Messie viendrait. Nous y lisons: “Tu dois savoir et discerner que depuis la sortie de la parole de rétablir et de rebâtir Jérusalem, jusqu’à Messie le Guide, il y aura sept semaines, également soixante-deux semaines.” À première vue, cette prophétie peut paraître énigmatique. Mais, en somme, elle ne nous demande de trouver que deux éléments d’information: un point de départ et une durée. Illustrons notre propos: si vous aviez une carte montrant qu’un trésor est enfoui “dans le jardin public, à 50 perches à l’est du puits”, vous trouveriez peut-être ces indications étonnantes, surtout si vous ne savez pas où se situe le puits, ou quelle longueur représente une ‘perche’. N’essaieriez-vous pas de vous renseigner sur ces deux éléments afin de pouvoir localiser le trésor? Eh bien, il en va de même pour la prophétie de Daniel; à cela près qu’il nous faut trouver un point de départ dans le temps et déterminer la période qui lui fait suite.
9, 10. a) Quel est le point à partir duquel les 69 semaines sont calculées? b) Combien de temps les 69 semaines ont-elles duré, et comment le savons-nous?
9 Il nous faut d’abord déterminer le point de départ, la date où est ‘sortie la parole de rétablir et de rebâtir Jérusalem’. Ensuite, la distance à partir de ce point; ce que représentent ces 69 (7 plus 62) semaines. Aucun de ces renseignements n’est difficile à trouver. Néhémie nous dit clairement que la parole de rebâtir la muraille d’enceinte de Jérusalem, ce qui en ferait enfin une ville restaurée, est sortie “en la vingtième année d’Artaxerxès, le roi”. (Néhémie 2:1, 5, 7, 8.) Cela situe notre point de départ à 455 avant notre èred.
10 En ce qui concerne ces 69 semaines, pouvait-il s’agir de semaines de sept jours? Non, car le Messie n’est pas apparu un peu plus d’un an après l’an 455. Voilà pourquoi la plupart des biblistes et de nombreuses traductions (dont la Bible de Chouraqui, laquelle parle de “soixante-dix septennats” dans son édition de 1975, et de “septante septaines” dans son édition de 1985) reconnaissent que ce sont des semaines “d’années”. Les Juifs de l’Antiquité étaient familiarisés avec ce concept de ‘semaines d’années’, de cycles de sept ans. De même qu’ils observaient un sabbat tous les sept jours, de même tous les sept ans ils observaient une année sabbatique (Exode 20:8-11; 23:10, 11). Ainsi, 69 semaines d’années représentent 69 fois 7 ans, soit 483 ans. Il ne nous reste plus qu’à compter. À partir de 455 avant notre ère, 483 ans nous amènent à 29 de notre ère, l’année même où Jésus a été baptisé, devenant mashiaḥ, le Messie! — Voir “Soixante-dix semaines”, Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, page 1413.
11. Que pourrions-nous répondre à ceux pour qui ce n’est là qu’une manière d’interpréter aujourd’hui la prophétie de Daniel?
11 Certains pourraient objecter que c’est là une manière d’interpréter aujourd’hui la prophétie pour la faire correspondre aux événements passés. S’il en est ainsi, pourquoi les contemporains de Jésus s’attendaient-ils à voir le Messie apparaître à leur époque? L’historien chrétien Luc, les historiens romains Tacite et Suétone, l’historien juif Josèphe et le philosophe juif Philon ont tous vécu à peu près à ce moment-là, et ils ont témoigné que les gens vivaient dans cette attente (Luc 3:15). Certains biblistes affirment aujourd’hui que c’est à cause de l’oppression romaine que les Juifs désiraient ardemment voir apparaître le Messie et qu’ils l’attendaient. Mais alors, pourquoi les Juifs attendaient-ils le Messie à cette époque, et non pendant les siècles précédents, qui avaient été marqués par la brutale persécution grecque? Pourquoi Tacite a-t-il dit que c’étaient de “mystérieuses prophéties” qui avaient amené les Juifs à espérer que des chefs puissants viendraient de Judée et “fonderaient un empire universel”? Dans Histoire de la réflexion messianique en Israël (angl.), Abba Silver reconnaît que “l’on attendait le Messie vers le deuxième quart du Ier siècle de notre ère” en raison, non de la persécution romaine, mais de “la chronologie en vogue à l’époque”, laquelle s’inspirait du livre de Daniel.
Le témoignage d’en haut
12. Comment Jéhovah a-t-il attesté que Jésus était le Messie?
12 Le troisième type de preuves attestant que Jésus était bien le Messie se rapporte au témoignage de Dieu lui-même. Selon Luc 3:21, 22, après que Jésus eut été baptisé, il fut oint de la force la plus sacrée et la plus imposante de l’univers, l’esprit saint de Jéhovah Dieu. Et, de sa propre voix, Jéhovah reconnut qu’il avait agréé son Fils, Jésus. En deux autres circonstances, Jéhovah parla directement à Jésus depuis le ciel, montrant ainsi qu’il l’avait agréé: une fois devant trois apôtres de Jésus, et une autre fois en présence d’une foule (Matthieu 17:1-5; Jean 12:28, 29). Qui plus est, des anges furent envoyés des cieux pour confirmer que Jésus était le Christ ou Messie. — Luc 2:10, 11.
13, 14. Comment Jéhovah a-t-il montré qu’il agréait Jésus comme Messie?
13 Jéhovah montra qu’il agréait son oint en lui donnant de la puissance afin qu’il accomplisse des œuvres grandioses. Ainsi, Jésus a énoncé des prophéties qui donnaient des détails sur l’avenir; certaines de ces prophéties concernent notre époquee. Il a aussi accompli des miracles, tels que nourrir des foules affamées et guérir des malades. Il a même ressuscité des morts. Ses disciples ont-ils tout bonnement inventé ces actes de puissance par la suite? Jésus a opéré nombre de ses miracles devant des témoins, qui étaient parfois des milliers. Même ses ennemis ont été obligés de reconnaître qu’il faisait ces choses (Marc 6:2; Jean 11:47). D’un autre côté, si les disciples de Jésus avaient eu tendance à inventer de tels récits, pourquoi auraient-ils été si francs lorsqu’il s’agissait de leurs manquements? Auraient-ils été prêts à mourir pour une foi fondée sur de simples mythes qu’ils auraient eux-mêmes inventés? Non. Jésus a bien accompli des miracles.
14 Dans son témoignage attestant que Jésus était le Messie, Dieu ne s’est pas arrêté là. Grâce à son esprit saint, il a veillé à ce que la preuve en soit écrite dans le livre le plus traduit et le plus répandu de toute l’Histoire.
Pourquoi les Juifs n’ont-ils pas accepté Jésus?
15. a) A-t-on beaucoup de preuves attestant que Jésus est le Messie? b) Quelles espérances ont conduit beaucoup de Juifs à ne pas vouloir de Jésus comme Messie?
15 En tout, donc, ces trois séries de preuves contiennent littéralement des centaines de faits attestant que Jésus est le Messie. N’est-ce pas suffisant? Imaginez que, pour l’obtention du permis de conduire ou d’une carte de crédit, on vous dise que trois pièces justificatives ne suffisent pas, qu’il vous faut en apporter des centaines. Ce ne serait pas raisonnable! De même, la Bible prouve amplement que Jésus est le Messie. Pourquoi, alors, beaucoup des compatriotes de Jésus n’ont-ils pas accepté toutes ces preuves? Parce qu’une preuve, aussi importante soit-elle pour la foi authentique, n’est pas une garantie que l’on va avoir foi. Malheureusement, même devant une preuve irréfutable, beaucoup de gens croient ce qu’ils veulent bien croire. En ce qui concerne le Messie, quantité de Juifs avaient des idées très arrêtées sur ce qu’ils voulaient. Ils voulaient un messie politique qui mettrait fin à l’oppression romaine et restaurerait Israël dans une gloire ressemblant, sous l’aspect matérialiste, à celle des jours de Salomon. Comment, dans ces conditions, pouvaient-ils accepter cet humble fils de charpentier, ce Nazaréen qui ne s’intéressait ni à la politique ni aux richesses? Surtout, comment pourrait-il être Messie après avoir souffert et être mort de façon ignominieuse sur un poteau de supplice?
16. Pourquoi les disciples de Jésus ont-ils dû apporter des changements dans leurs espérances relatives au Messie?
16 Jusqu’aux disciples de Jésus ont été troublés par sa mort. Après sa résurrection dans la gloire, ils espéraient à l’évidence qu’il ‘rétablirait le royaume pour Israël’ immédiatement (Actes 1:6). Même si leur espoir personnel ne s’est pas réalisé, ils n’en ont pas pour autant rejeté Jésus. Ils ont exercé la foi en lui, foi fondée sur les nombreuses preuves qu’ils avaient à leur disposition et, peu à peu, ils ont eu une meilleure vision des choses; les mystères se sont dissipés. Ils ont compris que le Messie ne pouvait pas accomplir toutes les prophéties le concernant pendant la courte période où il était un homme sur la terre. En effet, une prophétie parlait de son humble venue, monté sur un ânon, alors qu’une autre relatait sa venue dans la gloire sur les nuées! Comment ces prophéties pouvaient-elles toutes les deux être vraies? À l’évidence, il fallait qu’il revienne une seconde fois. — Daniel 7:13; Zacharie 9:9.
Pourquoi le Messie devait mourir
17. Comment la prophétie de Daniel montrait-elle clairement que le Messie devrait mourir, et pour quelle raison mourrait-il?
17 En outre, les prophéties messianiques montraient clairement que le Messie devait mourir. Par exemple, la prophétie qui prédisait le moment où le Messie viendrait annonçait au verset suivant: “Et après les soixante-deux semaines [qui faisaient suite aux sept semaines], Messie sera retranché.” (Daniel 9:26). Le mot hébreu karath traduit ici par “retranché” est le même que celui employé pour désigner la sentence de mort sous la Loi mosaïque. Il ne fait pas de doute que le Messie devait mourir. Mais pourquoi? Le verset 24 Dn 9:24 nous donne la réponse: “Pour supprimer le péché, et pour faire propitiation pour la faute, et pour introduire la justice pour des temps indéfinis.” Les Juifs savaient bien que seul un sacrifice, une mort, pouvait faire propitiation pour la faute. — Lévitique 17:11; voir Hébreux 9:22.
18. a) Comment Ésaïe chapitre 53 montre-t-il que le Messie devait souffrir et mourir? b) Quel paradoxe apparent trouve-t-on dans cette prophétie?
18 Ésaïe chapitre 53 parle du Messie comme d’un Serviteur spécial de Jéhovah qui devait souffrir et mourir pour le pardon des péchés d’autrui. On lit au verset 5 És 53:5: “Il était percé pour notre transgression; il était écrasé pour nos fautes.” Après nous avoir dit que ce Messie devait mourir comme “sacrifice de culpabilité”, la même prophétie révèle qu’‘il prolongerait ses jours, et qu’en sa main réussirait ce qui fait les délices de Jéhovah’. (És 53 Verset 10.) N’est-ce pas paradoxal? Comment le Messie pourrait-il mourir et ‘prolonger ses jours’? Comment pourrait-il être offert en sacrifice et, par la suite, faire ‘réussir ce qui fait les délices de Jéhovah’? En effet, comment pourrait-il mourir et demeurer dans la mort sans accomplir les plus importantes prophéties le concernant: celles annonçant qu’il régnerait pour toujours, et qu’il apporterait la paix et le bonheur au monde entier? — Ésaïe 9:6, 7.
19. Comment la résurrection de Jésus réconcilie-t-elle les prophéties apparemment contradictoires concernant le Messie?
19 Un seul miracle spectaculaire a mis fin à ce paradoxe apparent. Jésus a été ressuscité. Des centaines de Juifs sincères ont été témoins de ce fait extraordinaire (1 Corinthiens 15:6). L’apôtre Paul a écrit plus tard: “Celui-ci [Jésus Christ] a offert à perpétuité un seul sacrifice pour les péchés et s’est assis à la droite de Dieu, attendant désormais jusqu’à ce que ses ennemis soient placés comme un escabeau pour ses pieds.” (Hébreux 10:10, 12, 13). Oui, c’est après avoir été ressuscité à la vie céleste et après une période d’‘attente’ que Jésus serait finalement intronisé Roi et entrerait en action contre les ennemis de son Père, Jéhovah. Dans son rôle de Roi céleste, Jésus le Messie influence la vie de toute personne vivante. De quelle façon? C’est ce dont va traiter l’article suivant.
[Notes]
a Quand, en Luc 3:23, on lit: “Joseph, fils de Héli”, il faut à l’évidence comprendre “fils” au sens de “gendre”, car Héli était le père de Marie. — Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, pages 585 à 587.
b Lorsqu’il présente son propre arbre généalogique, l’historien juif Josèphe atteste que de tels registres étaient disponibles avant l’an 70. Ces registres ont apparemment été détruits avec la ville de Jérusalem, ce qui mettait désormais quiconque dans l’impossibilité de prouver qu’il était le messie.
d Il existe des preuves solides tirées d’écrits antiques grecs, babyloniens et perses indiquant que la première année du règne d’Artaxerxès se situe en 474 avant notre ère. Voir Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, pages 1169, 1413; et Insight on the Scriptures, volume 2, pages 614 à 616, 900.
e Dans une de ces prophéties, il a prédit que de faux messies se lèveraient à partir de son époque (Matthieu 24:23-26). Voir l’article précédent.
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La présence du Messie et sa dominationLa Tour de Garde 1992 | 1er octobre
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La présence du Messie et sa domination
“Ce Jésus qui a été enlevé au ciel, du milieu de vous, viendra ainsi, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel.” — ACTES 1:11.
1, 2. a) Comment deux anges ont-ils consolé les apôtres de Jésus lorsqu’il est monté au ciel? b) Quelles questions la perspective du retour du Christ soulève-t-elle?
ONZE hommes se tenaient sur le versant oriental du mont des Oliviers, fixant le ciel. Quelques instants auparavant, Jésus Christ, qui se trouvait parmi eux, s’était élevé et peu à peu éloigné jusqu’à être caché par une nuée. Pendant les années qu’ils avaient passées avec lui, ces hommes avaient vu Jésus donner d’abondantes preuves attestant qu’il était le Messie; ils avaient eu le cœur brisé par sa mort, et sa résurrection les avait plongés dans le ravissement. Maintenant, il était parti.
2 Deux anges sont soudain apparus et ont prononcé ces paroles consolantes: “Hommes de Galilée, pourquoi vous tenez-vous là à regarder le ciel? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel, du milieu de vous, viendra ainsi, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel.” (Actes 1:11). Que cela était rassurant! L’ascension de Jésus ne signifiait pas qu’il en avait fini avec la terre et avec les humains. Au contraire, il reviendrait. Ces paroles ont, sans aucun doute, rempli les apôtres d’espoir. De même, aujourd’hui, des millions de personnes accordent une grande importance à la promesse relative au retour du Christ. Certains le désignent sous le nom de “seconde venue” ou d’“avènement”. Toutefois, la plupart des gens ne savent pas exactement ce que le retour du Christ peut bien signifier. En quel sens le Christ devait-il revenir? Quand ce retour devait-il avoir lieu? Et quelle influence cet événement a-t-il sur nous aujourd’hui?
La façon dont Jésus devait revenir
3. Que croient beaucoup de gens à propos du retour du Christ?
3 Pour Christologie évangélique (angl.), “la seconde venue ou le retour du Christ (parousia) établit le Royaume de Dieu de manière irrévocable, ouvertement et pour l’éternité”. Beaucoup croient que le retour du Christ se fera ouvertement, aux yeux de tous les habitants de la planète. À l’appui de cette croyance, ils citent Révélation 1:7, qui dit: “Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé.” Mais doit-on prendre ce verset au sens littéral?
4, 5. a) Comment savons-nous que Révélation 1:7 n’est pas à prendre au sens littéral? b) Comment les propres paroles de Jésus confirment-elles cette compréhension?
4 Souvenons-nous que le livre de la Révélation est présenté “en signes”. (Révélation 1:1.) Ce passage doit donc être symbolique; de toute façon, comment “ceux qui l’ont percé” pourraient-ils voir le Christ revenir? Ils sont morts depuis près de 20 siècles! En outre, les anges ont dit que le Christ reviendrait “de la même manière” qu’il était parti. Comment donc est-il parti? A-t-il été vu par des millions de personnes? Non, quelques fidèles seulement ont été témoins de l’événement. En outre, quand les anges leur ont parlé, les apôtres étaient-ils en train de regarder le Christ tout au long de son parcours jusqu’au ciel? Non, car une nuée l’avait caché à leur vue. Un moment après, il a dû entrer dans les cieux spirituels en tant qu’être spirituel, invisible à l’œil humain (1 Corinthiens 15:50). Donc, les apôtres ont vu tout au plus le début de l’ascension de Jésus; ils n’ont pas pu en voir la fin, son retour dans la présence céleste de son Père, Jéhovah. Cela, ils n’ont pu que le discerner avec les yeux de la foi. — Jean 20:17.
5 La Bible enseigne que le retour du Christ devait avoir lieu à peu près de la même manière. Jésus lui-même a dit quelque temps avant sa mort: “Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus.” (Jean 14:19). Il a également déclaré: “Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à s’imposer à l’observation.” (Luc 17:20). Par conséquent, en quel sens ‘tout œil le verra-t-il’? Pour le savoir, il nous faut d’abord bien comprendre le terme que Jésus et ses disciples ont employé pour parler de son retour.
6. a) Pourquoi des mots tels que “retour”, “arrivée”, “avènement” ou “venue” ne sont-ils pas de bonnes traductions du terme grec parousia? b) Qu’est-ce qui montre que la parousia ou “présence” doit durer beaucoup plus longtemps qu’un simple événement ponctuel?
6 On peut dire que le Christ fait beaucoup plus qu’effectuer un simple “retour”. Ce mot, ainsi que “venue”, “arrivée” ou “avènement”, implique un événement unique et ponctuel. Cependant, le terme grec que Jésus et ses disciples ont utilisé signifie beaucoup plus. Il s’agit de parousia, dont le sens littéral est “le fait d’être avec” ou “présence”. Pour la plupart des biblistes, ce mot englobe non seulement une arrivée, mais aussi une présence qui fait suite — comme lorsqu’un personnage royal effectue une visite officielle. Cette présence n’est pas un événement momentané; elle est une période particulière, marquée. En Matthieu 24:37-39, Jésus a dit que “la présence [parousia] du Fils de l’homme” serait comme “les jours de Noé” qui ont abouti au déluge. Noé a construit l’arche et averti les méchants pendant des dizaines d’années avant que le déluge vienne et détruise le monde corrompu d’alors. Pareillement, la présence invisible du Christ doit durer plusieurs dizaines d’années avant d’aboutir à une grande destruction.
7. a) Qu’est-ce qui prouve que la parousia n’est pas perceptible à l’œil humain? b) Quand et comment les textes bibliques qui décrivent un retour du Christ perceptible à “tout œil” s’accompliront-ils?
7 Incontestablement, la parousia n’est pas perceptible à l’œil humain. Sinon, pourquoi Jésus aurait-il passé autant de temps, comme nous allons le voir, à donner à ses disciples un signe qui les aiderait à discerner sa présencea? Cependant, lorsque le Christ viendra détruire le monde de Satan, la réalité de sa présence s’imposera à tous. C’est alors que “tout œil le verra”. Même ses adversaires pourront discerner, à leur grand désarroi, que son règne est bien réel. — Voir Matthieu 24:30; 2 Thessaloniciens 2:8; Révélation 1:5, 6.
Quand a-t-elle commencé?
8. Quel événement a marqué le commencement de la présence du Christ, et où s’est-il produit?
8 La présence du Messie a commencé par un événement qui a accompli de nombreuses prophéties messianiques. Il a été couronné Roi dans les cieux (2 Samuel 7:12-16; Ésaïe 9:6, 7; Ézéchiel 21:26, 27). Jésus lui-même a montré que sa présence serait liée à sa royauté. Dans plusieurs illustrations, il s’est comparé à un maître qui laisse sa maisonnée et ses esclaves derrière lui, part pour un long voyage dans un “pays lointain” où il reçoit le “pouvoir royal”. Il a donné une de ces illustrations lorsque ses apôtres lui ont demandé à quel moment commencerait sa parousia; il en a donné une autre parce qu’“ils s’imaginaient que le royaume de Dieu allait se montrer à l’instant même”. (Luc 19:11, 12, 15; Matthieu 24:3; 25:14, 19.) Donc, lorsqu’il était un homme sur la terre, son couronnement était encore bien éloigné dans le temps; il devait se produire dans le “pays lointain” qu’est le ciel. Oui, mais quand?
9, 10. Quelle preuve a-t-on que le Christ règne actuellement au ciel, et quand a-t-il commencé à régner?
9 Quand ses disciples lui ont demandé: “Quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?” Jésus a répondu par une description minutieuse de ces moments à venir (Matthieu, chapitre 24; Marc, chapitre 13; Luc, chapitre 21; voir aussi 2 Timothée 3:1-5; Révélation, chapitre 6). Le signe ainsi donné est une sorte de portrait détaillé d’une époque trouble marquée par des guerres internationales, l’augmentation de la criminalité, la détérioration de la vie de famille, des épidémies, la famine et des tremblements de terre; cela non pas dans quelques endroits seulement, mais dans le monde entier. Cette description de Jésus vous rappelle-t-elle quelque chose? Chaque jour qui passe confirme que le XXe siècle lui correspond parfaitement.
10 Les historiens reconnaissent que 1914 a été un tournant dans l’histoire humaine, une année pivot après laquelle on a commencé à ne plus maîtriser nombre de ces problèmes, qui ont pris une ampleur mondiale. Oui, les événements qui se sont produits dans le monde en accomplissement des prophéties bibliques désignent tous 1914 comme l’année où Jésus a commencé son règne dans le ciel. En outre, une prophétie de Daniel, chapitre 4, apporte une preuve chronologique montrant qu’en cette année 1914 le Roi établi par Jéhovah devait commencer son règneb.
Pourquoi une époque de troubles?
11, 12. a) Pourquoi certains ont-ils du mal à croire que le Christ règne aujourd’hui dans le ciel? b) Quel exemple pourrions-nous prendre pour montrer ce qui s’est passé après que Jésus a été fait Roi?
11 Malgré tout, certains se demandent: ‘Pourquoi y a-t-il tant de troubles dans le monde, si le Messie règne dans le ciel? Est-ce un bon règne?’ Prenons, pour nous aider à comprendre, l’exemple d’un pays dirigé par un mauvais président. Cet homme a établi un système corrompu dont les tentacules s’étendent aux quatre coins du pays. Puis des élections ont lieu et sont remportées par un homme bon. Que va-t-il se passer? Comme cela se produit dans certains pays démocratiques, il faut une période transitoire de quelques mois avant que le nouveau président n’entre en fonction. Comment les deux hommes vont-ils se comporter pendant ce temps? L’homme bon va-t-il s’en prendre immédiatement à toutes les choses mauvaises mises en place à travers le pays par son prédécesseur, et va-t-il les détruire? Ne va-t-il pas plutôt s’intéresser d’abord à la capitale, former un nouveau gouvernement et rompre tout lien avec les sbires de l’ancien président? De cette manière, lorsqu’il sera investi des pleins pouvoirs, il pourra gouverner depuis un lieu où régneront probité et efficacité. En ce qui concerne le président corrompu, ne profitera-t-il pas du peu de temps qu’il lui reste pour tirer du pays tout ce qu’il peut en matière de gains illicites avant de perdre le pouvoir?
12 En fait, il en va de même de la parousia du Christ. Révélation 12:7-12 montre que lorsque le Christ a été fait Roi dans le ciel, il a d’abord chassé du ciel Satan et ses démons, purifiant ainsi le lieu de son gouvernement. Ayant subi cette défaite que l’on attendait depuis longtemps, comment Satan se comporte-t-il durant la “courte période de temps” avant que le Christ n’exerce les pleins pouvoirs sur la terre? Comme le président corrompu dont nous avons parlé plus haut, il essaie de tirer tout ce qu’il peut de ce vieux système de choses. Mais ce n’est pas l’argent qui l’intéresse, ce sont les vies humaines. Il veut éloigner le plus de gens possible de Jéhovah et de son Roi régnant.
13. Comment les Écritures montrent-elles que le commencement du règne du Christ correspondrait à une époque de troubles pour la terre?
13 Il n’est donc pas étonnant que le début du règne du Messie corresponde à un temps de “malheur” pour “la terre”. (Révélation 12:12.) Pareillement, Psaume 110:1, 2, 6 montre que le Messie devait commencer à régner ‘au milieu de ses ennemis’. Ce n’est que par la suite qu’il brisera “les nations” ainsi que toutes les facettes du système corrompu de Satan, jusqu’à le faire oublier.
Quand le Messie gouvernera la terre
14. Que pourra faire le Messie après qu’il aura détruit le système de choses méchant de Satan?
14 Après avoir détruit le système de Satan et tous ceux qui le soutiennent, le Roi messianique, Jésus Christ, sera enfin en mesure de réaliser les merveilleuses prophéties bibliques qui parlent de son Règne millénaire. Ésaïe 11:1-10 nous aide à voir quel genre de Roi le Messie sera au juste. Au verset 2 És 11:2, nous lisons qu’il aura “l’esprit de Jéhovah, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force”.
15. Que représentera ‘l’esprit de force’ sous le règne messianique?
15 Réfléchissons à ce que ‘l’esprit de force’ représentera sous le règne de Jésus. Lorsqu’il était sur la terre, Jésus recevait de Jéhovah une certaine force qui lui permettait d’opérer des miracles. Il avait le désir sincère d’aider les gens; il disait: “Je le veux.” (Matthieu 8:3). Mais les miracles de cette époque n’étaient qu’un aperçu de ce qu’il ferait quand il régnerait depuis les cieux. Jésus accomplira alors des miracles à l’échelle mondiale. Les malades, les aveugles, les sourds, les estropiés et les boiteux seront guéris pour toujours (Ésaïe 35:5, 6). La nourriture en abondance, et distribuée équitablement, mettra fin pour toujours à la famine (Psaume 72:16). Qu’adviendra-t-il des millions de personnes qui sont dans la tombe et dont Dieu prend plaisir à se souvenir? La “force” de Jésus lui permettra de les ressusciter et de leur offrir, à chacune, la possibilité de vivre éternellement dans le Paradis (Jean 5:28, 29). Pourtant, même en possession de toute cette force, le Roi messianique sera toujours profondément humble. En effet, il prend “plaisir dans la crainte de Jéhovah”. — Ésaïe 11:3.
16. Quelle sorte de Juge le Roi messianique sera-t-il, et quel contraste offrira-t-il avec les juges humains?
16 Ce Roi sera également un Juge parfait. Il “ne jugera pas simplement sur ce qui se montrera à ses yeux, et il ne réprimandera pas uniquement d’après ce que ses oreilles entendront”. Quel juge humain, passé ou présent, est digne de cette description? Même un homme très avisé ne peut juger que d’après ce qu’il voit ou entend, en utilisant la sagesse ou le discernement qu’il peut posséder. C’est ainsi que les juges et les jurés de ce monde peuvent se laisser influencer ou troubler par une habile sophistique, un jeu de manches théâtral ou des témoignages contradictoires. Il n’y a souvent que les riches et les puissants à pouvoir s’offrir une défense efficace, comme si la justice s’achetait. Il n’en sera pas ainsi sous le Juge messianique! Il lit dans les cœurs. Rien ne lui échappera. La justice, tempérée par l’amour et la miséricorde, ne sera pas à vendre. Elle demeurera pour toujours. — Ésaïe 11:3-5.
En quoi son règne vous touche
17, 18. a) Quel tableau brillant de l’avenir de l’humanité est brossé en Ésaïe 11:6-9? b) À qui cette prophétie s’applique-t-elle d’abord, et pourquoi? c) Quelle application littérale cette prophétie aura-t-elle?
17 Cela est compréhensible, le règne du Messie exerce une profonde influence sur ses sujets. Il transforme les gens. Ésaïe 11:6-9 montre jusqu’à quel point. Cette prophétie brosse un tableau touchant d’animaux prédateurs — ours, loups, léopards, lions, cobras — en compagnie d’animaux domestiques inoffensifs, et même d’enfants. Mais ces prédateurs ne sont aucunement dangereux! Pourquoi donc? Le verset 9 És 11:9 nous le dit: “On ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer.”
18 Bien sûr, “la connaissance de Jéhovah” ne pourrait avoir aucun effet sur de véritables animaux; ainsi, ces versets doivent d’abord s’appliquer à des humains. Le Royaume du Messie organise un programme mondial d’enseignement qui apprend aux humains à connaître Jéhovah et ses voies, à traiter leur prochain avec amour, respect et dignité. Dans le Paradis qui est à venir, le Messie élèvera miraculeusement les humains à la perfection physique et morale. Les traits de caractère agressifs et bestiaux qui ternissent la nature humaine imparfaite auront disparu. Au sens littéral aussi, les humains feront, enfin! la paix avec les animaux. — Voir Genèse 1:28.
19. Quelle influence le règne du Messie exerce-t-il sur la vie des gens en ces derniers jours?
19 Toutefois, souvenons-nous que le Messie a déjà commencé à régner. Dès aujourd’hui, les sujets de son Royaume apprennent à vivre en paix, ce qui accomplit Ésaïe 11:6-9 dans un sens. En outre, depuis presque 80 ans, Jésus réalise Ésaïe 11:10: “Il adviendra sans faute, en ce jour-là, qu’il y aura la racine de Jessé, qui se dressera comme un signal pour les peuples. Vers lui se tourneront interrogativement les nations, et son lieu de repos devra devenir glorieux.” Des gens de toutes les nations se tournent vers le Messie. Pourquoi? Parce que depuis qu’il a commencé à régner il ‘se dresse comme un signal’. Il a rendu manifeste sa présence dans le monde entier par le vaste programme d’enseignement dont nous avons parlé. De fait, Jésus avait prédit qu’une œuvre de prédication mondiale serait un signe marquant de sa présence avant la fin de ce vieux système de choses. — Matthieu 24:14.
20. Quel état d’esprit tous les sujets du Royaume messianique doivent-ils bannir, et pourquoi?
20 La présence du Christ investi du pouvoir royal n’est donc pas une question théorique, qui ne nous touche pas, un sujet de débat intellectuel pour théologiens. Comme Ésaïe l’a prophétisé, son règne exerce une influence et provoque des changements dans la vie des humains. Jésus a fait sortir de ce monde corrompu des millions de personnes qui sont devenues les sujets de son Royaume. Faites-vous partie de ces personnes? Alors, servez notre Chef avec tout l’enthousiasme et toute la joie qu’il mérite! Certes, il est très facile de se lasser et de faire écho aux cris désabusés du monde: “Où est sa présence promise?” (2 Pierre 3:4). Mais, comme l’a dit Jésus lui-même, “celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé”. — Matthieu 24:13.
21. Comment chacun de nous peut-il accorder toujours plus de prix à l’espérance messianique?
21 Chaque jour qui passe nous rapproche du grand jour où Jéhovah commandera à son Fils de rendre sa présence manifeste au monde entier. Ne laissons jamais faiblir l’espérance en ce jour. Méditons sur Jésus, le Messie, et sur ses qualités de Roi régnant. De même, pensons profondément à Jéhovah Dieu, Celui à qui nous devons l’extraordinaire espérance messianique renfermée dans la Bible. Si nous agissons ainsi, nul doute que nous souscrirons de plus en plus à ces paroles de l’apôtre Paul: “Ô profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu!” — Romains 11:33.
[Notes]
a En 1864, le théologien R. Govett a exprimé cette pensée en ces termes: “Cela me semble tout à fait décisif. Si un signe de la Présence a été donné, c’est qu’elle est secrète. Nous n’avons pas besoin qu’on nous signale la présence de ce que nous voyons.”
b Pour plus de détails, voir le livre “Que ton royaume vienne!” pages 132 à 138.
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