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  • Moïse sur la sellette
    Réveillez-vous ! 2004 | 8 avril
    • Moïse sur la sellette

      JUIFS, chrétiens et musulmans ont souvent eu des désaccords sur de multiples sujets. Cependant, au-delà de leurs divergences, ces croyants ont au moins une chose en commun : un profond respect pour la personne de Moïse. Les Juifs le considèrent comme “ le plus grand de tous les enseignants du judaïsme ”, le fondateur de la nation juive ; les chrétiens voient en lui un précurseur de Jésus Christ ; quant aux musulmans, ils le tiennent pour l’un de leurs premiers et plus grands prophètes.

      Moïse

      Moïse est, de ce fait, l’un des hommes qui ont le plus influencé le cours de l’Histoire. Et pourtant, depuis plus d’un siècle, il est vivement contesté tant de la part de lettrés que d’ecclésiastiques. Nombre d’entre eux, non contents de douter que Moïse ait accompli des miracles et fait sortir les Israélites d’Égypte, remettent en cause jusqu’à son existence. Dans Moïse : une vie (angl.), Jonathan Kirsch arrive à cette conclusion : “ D’un point de vue historique, tout ce que l’on peut dire à propos de Moïse, c’est qu’un homme tel que celui qui est décrit dans la Bible a peut-être vécu à une époque et en un lieu indéterminés du lointain passé, et que ses exploits ont peut-être été le grain de sable autour duquel les concrétions nacrées de la légende et de la tradition se sont peu à peu agglutinées au cours des siècles, pour donner finalement le personnage à la fois remarquable et controversé que nous trouvons dans les pages de la Bible. ”

      De prime abord, ce scepticisme peut sembler de bon aloi. Des critiques, par exemple, font remarquer que si l’on a trouvé des preuves attestant l’existence de personnages bibliques tels que le roi israélite Yéhou, aucun élément archéologique ne confirme l’existence de Moïse. Cependant cela ne ravale en rien Moïse au rang de mythe. Autrefois des sceptiques ont prétendu que d’autres personnages mentionnés dans la Bible, tels le roi babylonien Belshatsar et le roi assyrien Sargon, étaient des mythes — jusqu’à ce que l’archéologie vienne confirmer leur historicité.

      Jonathan Kirsch ajoute cette précision : “ Les vestiges de l’Israël des temps bibliques sont si rares que l’absence totale de Moïse dans quelque source que ce soit, hormis la Bible, n’est ni surprenante ni rédhibitoire. ” L’auteur reproduit ensuite le raisonnement de certains pour qui il est improbable que Moïse ne soit que le produit d’une imagination, car “ une biographie si riche de détails et de dialogues, si complexe [...], ne saurait avoir été forgée de toutes pièces ”.

      Que vous soyez croyant ou non, vous avez probablement au moins entendu parler des principaux événements de la vie de Moïse : sa rencontre avec Dieu près du buisson ardent, la sortie d’Égypte des Israélites, la séparation des eaux de la mer Rouge. Mais est-​on fondé à croire que ces événements se sont réellement produits ? Ou bien Moïse n’est-​il guère plus qu’une figure mythologique ? Ces questions captivantes seront abordées dans l’article suivant.

  • Moïse : simple légende ?
    Réveillez-vous ! 2004 | 8 avril
    • Moïse : simple légende ?

      LA MORT : voilà ce qui attendait Moïse dès sa naissance. Son peuple était constitué de familles nomades qui avaient élu domicile en Égypte avec leur aïeul Jacob (Israël) pour échapper à la famine. Pendant des décennies, les fils d’Israël avaient coexisté pacifiquement avec leurs voisins égyptiens. C’est alors que, selon un récit historique respecté, un changement funeste se produisit : “ Par la suite se leva sur l’Égypte un nouveau roi [...]. Il dit alors à son peuple : ‘ Voyez ! Le peuple des fils d’Israël est plus nombreux et plus fort que nous. Allons ! Usons d’astuce avec eux, de peur qu’ils ne se multiplient. ’ ” Quel était le but visé ? Dominer les Israélites en en faisant des “ esclaves sous la tyrannie ”, puis en ordonnant aux sages-femmes israélites de tuer tout enfant mâle qu’elles aideraient à mettre au monde (Exode 1:8-10, 13, 14). Cependant, grâce au courage de leurs sages-femmes qui refusèrent d’appliquer cet ordre, les Israélites se multiplièrent. Le roi d’Égypte décréta alors : “ Tout fils nouveau-né, vous le jetterez dans le Nil. ” — Exode 1:22.

      Amram et Yokébed, un couple d’Israélites, “ n’ont pas craint l’ordre du roi ”. (Hébreux 11:23.) Yokébed donna naissance à un fils qu’on qualifierait plus tard de “ divinement beau ”a. (Actes 7:20.) Peut-être discernèrent-​ils d’une manière ou d’une autre que cet enfant avait la faveur de Dieu. Quoi qu’il en soit, ils refusèrent de laisser exécuter leur enfant et, au péril de leur vie, ils décidèrent de le cacher.

      Cependant, au bout de trois mois, il leur fut impossible de le dissimuler davantage. À court de solutions, ils prirent une décision : Yokébed plaça l’enfant dans une arche en papyrus qu’elle déposa sur le Nil. Inconsciemment, elle le faisait entrer dans l’Histoire. — Exode 2:3, 4.

      Des événements crédibles ?

      Aux yeux de nombreux spécialistes actuels, ces événements relèvent de la fiction. “ Le fait est que pas une once d’élément archéologique direct n’a été trouvée concernant les années que les enfants d’Israël ont passées en Égypte ”, lit-​on dans Christianity Today. Pourtant, même si nous manquons de preuves directes et tangibles, il existe de nombreuses preuves indirectes à l’appui de la crédibilité du récit biblique. Dans son livre Israël en Égypte (angl.), l’égyptologue James Hoffmeier déclare : “ Les données archéologiques montrent clairement que l’Égypte était fréquentée par les peuples du Levant [pays bordant l’est de la Méditerranée], notamment en raison de problèmes climatiques facteurs de sécheresse [...]. C’est ainsi que, de 1800 à 1540 avant notre ère environ, l’Égypte a été un lieu de migration attirant pour les peuples sémitiques d’Asie occidentale. ”

      En outre, il est admis depuis longtemps que la description biblique de l’esclavage en Égypte est exacte. Le livre Moïse : une vie le confirme en ces termes : “ Le récit biblique relatif à l’oppression des Israélites est manifestement corroboré par une peinture funéraire souvent reproduite datant de l’Égypte antique, sur laquelle la fabrication de briques d’argile par un groupe d’esclaves est représentée avec force détails. ”

      La description biblique de la petite arche dont Yokébed s’est servie sonne vrai. La Bible dit en effet qu’elle était fabriquée en papyrus, matière qui, d’après le Commentaire de F. Cook, “ était couramment utilisée chez les Égyptiens pour construire des embarcations légères et rapides ”.

      Cependant, n’est-​il pas difficile de croire qu’un souverain ait ordonné le meurtre impitoyable de petits enfants ? Non, témoin ces propos de l’historien George Rawlinson : “ L’infanticide [...] fut chose courante en différents lieux et époques, et considéré comme banal. ” D’ailleurs, nul besoin de remonter bien loin dans le temps : on trouve des exemples tout aussi abominables de massacres à l’époque moderne. Le récit biblique est peut-être troublant, mais il n’est que trop crédible.

      Moïse sauvé des eaux : une légende païenne ?

      Moïse bébé.

      Des critiques estiment que l’épisode où Moïse est sauvé du Nil rappelle de manière suspecte la vieille légende du roi Sargon d’Akkad — une histoire qui, au dire de certains, serait antérieure à celle de Moïse. Cette légende parle en effet d’un enfant dans un panier arraché à un fleuve.

      Cependant, l’histoire est pleine de similitudes. Et le fait d’abandonner un enfant aux caprices d’un fleuve n’était peut-être pas si extraordinaire qu’il y paraît. Témoin cette remarque de la Biblical Archaeology Review : “ Il convient de noter que la Babylonie et l’Égypte sont toutes deux des nations fluviales, pour lesquelles placer un bébé dans un panier étanche était sans doute un moyen un peu plus satisfaisant de se débarrasser d’un enfant que de le jeter dans une décharge publique, même si ce dernier procédé était plus courant. [...] Si l’histoire de l’enfant trouvé qui parvient à une position élevée est un thème récurrent du folklore, c’est certainement parce qu’il s’agit d’une histoire qui se reproduit régulièrement dans les faits. ”

      Dans un ouvrage intitulé Sur les traces de l’Exode (angl.), Nahum Sarna fait remarquer que, s’il existe bien quelques ressemblances, l’histoire de la naissance de Moïse diffère de “ La légende de Sargon ” à “ de nombreux égards ”. Les allégations selon lesquelles le récit biblique s’inspirerait d’une légende païenne sont donc inconsistantes.

      Adopté par la maisonnée de Pharaon

      Yokébed ne laissa pas le hasard décider du sort de son enfant. Elle “ déposa [l’arche] parmi les roseaux au bord du Nil ”, probablement à un endroit où elle espérait que quelqu’un la découvrirait. C’est là que la fille de Pharaon venait se baigner, peut-être régulièrementb. — Exode 2:2-4.

      La petite arche fut rapidement découverte. “ Quand [la fille de Pharaon] l’ouvrit, elle vit l’enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle eut pitié de lui, bien qu’elle dît : ‘ C’est un des enfants des Hébreux. ’ ” La princesse égyptienne décida alors de l’adopter. Si le nom que les parents de l’enfant lui avaient donné au départ a été oublié depuis longtemps, aujourd’hui on connaît dans le monde entier celui que sa mère adoptive lui a donné : Moïsec. — Exode 2:5-10.

      N’est-​il pas saugrenu, toutefois, de croire qu’une princesse égyptienne ait pu adopter cet enfant ? Non, car la religion égyptienne enseignait que les bonnes actions étaient requises pour l’accès au ciel. Quant à l’adoption elle-​même, l’archéologue Joyce Tyldesley fait cette remarque : “ Les Égyptiennes avaient obtenu la parité avec les Égyptiens. Elles bénéficiaient des mêmes droits juridiques et économiques, du moins en théorie, et [...] elles pouvaient adopter des enfants. ” Un papyrus antique fait d’ailleurs état de l’adoption d’esclaves par une Égyptienne. Quant au choix de la mère de Moïse comme nourrice, voici ce qu’affirme un dictionnaire biblique (The Anchor Bible Dictionary) : “ Le recrutement de la mère biologique de Moïse pour l’allaiter [...] trouve son pareil dans les contrats d’adoption mésopotamiens. ”

      Une fois Moïse adopté, allait-​on lui cacher son héritage hébreu, tel un terrible secret ? Certaines productions hollywoodiennes l’ont laissé entendre. Ce n’est pas le cas des Écritures. Sa sœur, Myriam, s’est arrangée intelligemment pour que Moïse soit élevé par sa propre mère, Yokébed. Il ne fait aucun doute que Yokébed, femme attachée à Dieu, n’a pas caché la vérité à son fils ! Et sachant que, dans l’Antiquité, les enfants étaient souvent allaités pendant plusieurs années, Yokébed a eu amplement le temps de parler à Moïse du ‘ Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ’. (Exode 3:6.) Ces bases spirituelles lui ont profité, car après avoir été rendu à la fille de Pharaon, “ Moïse [...] a été instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ”. L’affirmation de l’historien Josèphe selon laquelle Moïse a été promu au rang de général dans une guerre contre l’Éthiopie est invérifiable. La Bible dit néanmoins qu’il “ était puissant dans ses paroles et dans ses actions ”d. — Actes 7:22.

      À 40 ans, Moïse était vraisemblablement destiné à devenir un dirigeant de premier plan en Égypte. Le pouvoir et la richesse s’offraient à lui s’il demeurait dans la maisonnée de Pharaon. Mais un incident changea sa vie.

      Exil en Madiân

      Un jour, Moïse “ aperçut un certain Égyptien qui frappait un certain Hébreu d’entre ses frères ”. Pendant des années, il avait bénéficié du meilleur des cultures hébraïque et égyptienne. Mais la vue d’un Israélite se faisant battre — peut-être à mort — le poussa à faire un choix déterminant (Exode 2:11). Il “ a refusé d’être appelé fils de la fille de Pharaon, choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu ”. — Hébreux 11:24, 25.

      Moïse agit rapidement et de manière irrévocable : “ Il abattit l’Égyptien et le cacha dans le sable. ” (Exode 2:12). Ce n’était pas le fait d’un homme “ sujet à de soudaines crises de fureur ”, comme a pu le prétendre un critique. C’était probablement un acte de foi — quoique peu judicieux — en la promesse de Dieu de délivrer Israël de l’Égypte (Genèse 15:13, 14). Peut-être Moïse croyait-​il naïvement que son action pousserait son peuple à la révolte (Actes 7:25). Toutefois, à sa grande déception, ses frères israélites ne voulurent pas voir en lui un conducteur. Lorsque Pharaon eut vent du meurtre, Moïse fut contraint de s’exiler. Il s’établit en Madiân, où il épousa une femme nommée Tsippora, la fille de Yithro, un chef nomade.

      Pendant quarante longues années, Moïse vécut comme un simple berger, et son rêve de devenir un libérateur s’évanouit. Cependant, un jour qu’il conduisait les troupeaux de Yithro vers un endroit proche du mont Horeb, l’ange de Jéhovah lui apparut au milieu d’un buisson embrasé. Imaginez la scène : “ Fais sortir d’Égypte mon peuple les fils d’Israël ”, lui ordonne Dieu. Mais l’homme qui lui répond se montre hésitant, timide, peu sûr de lui. “ Qui suis-​je, objecte Moïse, pour que j’aille vers Pharaon et pour que je fasse sortir d’Égypte les fils d’Israël ? ” Il révèle même un handicap — un problème d’élocution, manifestement — dont certains cinéastes n’ont pas tenu compte. Voilà qui tranche nettement avec les héros de la mythologie antique ! Ses 40 années passées à garder des moutons l’ont rendu humble et doux. Et, bien que Moïse ne soit pas sûr de lui, Dieu ne doute pas un instant que cet homme a l’étoffe d’un chef. — Exode 3:1–4:20.

      La sortie d’Égypte

      Moïse quitte Madiân et se présente devant Pharaon, pour demander la libération du peuple de Dieu. Le monarque, entêté, ayant refusé, dix plaies dévastatrices frappent son pays. Lorsque la dixième provoque la mort des premiers-nés d’Égypte, c’est un pharaon brisé qui libère finalement les Israélites. — Exode, chapitres 5-13.

      Ces événements sont bien connus de la plupart des lecteurs. Mais sont-​ils pour autant historiques ? Certains prétendent que, le nom du pharaon n’étant pas précisé, le récit ne peut être que fictife. Cependant le professeur Hoffmeier, cité précédemment, souligne que souvent les scribes égyptiens omettaient délibérément de mentionner le nom des ennemis de Pharaon. “ Les historiens, raisonne-​t-​il, n’ont sûrement pas rejeté l’historicité de la campagne de Meguiddo menée par Thoutmosis III sous prétexte que les noms des rois de Qadesh et de Meguiddo ne sont pas mentionnés. ” Selon lui, si le nom de Pharaon n’est pas précisé, c’est “ pour des raisons théologiques valables ”. Déjà, en laissant Pharaon dans l’anonymat, le récit attire avant tout l’attention sur Dieu.

      D’autre part, les critiques font la moue à l’idée d’une émigration massive des Juifs hors d’Égypte. Le professeur Homer Smith affirme qu’un mouvement de masse tel que celui-là “ aurait sans nul doute fait beaucoup de bruit dans l’histoire de l’Égypte ou de la Syrie. [...] Il est plus probable que la légende de l’Exode est le récit embrouillé et fantaisiste de la fuite en Palestine d’un nombre relativement restreint d’Israélites ”.

      Certes, il n’a été retrouvé aucun témoignage égyptien de cet événement. Cela dit, les Égyptiens n’avaient pas de scrupule à falsifier les archives historiques lorsque la vérité se révélait embarrassante ou contrariait leurs intérêts politiques. Ainsi, lors de son arrivée au pouvoir, Thoutmosis III s’est efforcé d’effacer toute trace de son prédécesseur, la reine Hatshepsout. “ Les inscriptions la faisant intervenir ont été effacées, ses obélisques ont été entourés par un mur et ses monuments oubliés, raconte l’égyptologue John Ray. Son nom ne figure pas dans les annales postérieures. ” À cela rien d’étonnant : des tentatives semblables visant à travestir ou à cacher des faits embarrassants ont été observées à l’époque moderne.

      Quant au manque de preuves archéologiques du séjour dans le désert, il ne faut pas oublier que les Juifs étaient des nomades. Ils ne bâtissaient pas de villes et ne cultivaient pas de champs. Ils n’ont vraisemblablement laissé derrière eux guère plus que des traces de pas. On trouve néanmoins dans la Bible des témoignages convaincants de ce séjour. Il en est question tout au long de ce livre sacré (1 Samuel 4:8 ; Psaume 78 ; Psaume 95 ; Psaume 106 ; 1 Corinthiens 10:1-5). Il est enfin à noter que Jésus Christ lui-​même a parlé des événements survenus dans le désert comme de faits réels. — Jean 3:14.

      Il est donc indiscutable que le récit biblique relatif à Moïse est crédible et véridique. Reste que ce dernier vécut il y a bien longtemps. Qu’a-​t-​il donc à nous apporter aujourd’hui ?

      a Littéralement, “ beau pour le Dieu ”. D’après le Commentaire interprétatif de la Bible (angl.), cette expression laisserait présumer non seulement la beauté physique extraordinaire de l’enfant, mais aussi “ ses qualités de cœur ”.

      b Se baigner dans le Nil “ était une pratique courante dans l’Égypte antique, lit-​on dans le Commentaire de F. Cook. Le Nil était adoré comme une émanation [...] d’Osiris, et l’on attribuait à ses eaux le pouvoir particulier de transmettre la vie et la fécondité ”.

      c L’étymologie de ce nom est matière à débat parmi les spécialistes. En hébreu, Moïse signifie “ tiré ; sauvé de l’eau ”. L’historien Flavius Josèphe soutient que le nom Moïse était composé de deux mots égyptiens signifiant “ eau ” et “ sauvé ”. Aujourd’hui, de nombreux spécialistes le croient eux aussi d’origine égyptienne, mais pensent qu’il signifie plus vraisemblablement “ fils ”. Cependant, cette option se fonde sur la similitude de son entre le mot “ Moïse ” et certains noms égyptiens. Comme personne ne sait à coup sûr comment l’hébreu ancien ou l’égyptien ancien se prononçaient, ces théories sont spéculatives.

      d Le livre Israël en Égypte déclare : “ L’idée selon laquelle Moïse aurait été élevé à la cour d’Égypte semble relever totalement de la fiction. Pourtant, à y regarder de plus près, le fonctionnement de la cour sous le Nouvel Empire autorise à penser le contraire. Thoutmosis III [...] innova en faisant venir d’Asie occidentale des princes de royaumes assujettis pour leur inculquer les usages égyptiens [...]. La présence, à la cour d’Égypte, de princes et de princesses étrangers n’était donc pas insolite. ”

      e Des historiens affirment que le pharaon de l’Exode était Thoutmosis III. D’autres penchent pour Amenhotep II, Ramsès II, etc. Compte tenu de la confusion manifeste dans la chronologie égyptienne, il est impossible de déterminer avec certitude l’identité du pharaon en question.

      Qui a écrit le Pentateuque ?

      La tradition attribue à Moïse les cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque. Moïse a peut-être puisé ses renseignements dans des sources historiques plus anciennes. Toutefois, de nombreux critiques pensent qu’il n’est en rien l’auteur du Pentateuque. “ Il est plus clair que le jour [...] que ce n’est point Moïse qui a écrit le Pentateuque ”, affirmait au XVIIe siècle le philosophe Spinoza. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le bibliste allemand Julius Wellhausen rendit populaire la théorie “ documentaire ”, selon laquelle les livres de Moïse auraient été un amalgame des œuvres de plusieurs auteurs ou équipes d’auteurs.

      Moïse a humblement consigné dans ses écrits qu’il n’avait pas rendu gloire à Dieu.

      Wellhausen affirmait qu’un de ces auteurs employait invariablement le nom personnel de Dieu, Jéhovah ; il l’a donc surnommé J. Un autre, surnommé E, parlait de Dieu comme d’“ Élohim ”. Un autre encore, P, aurait écrit les règles de la prêtrise dans le Lévitique, et un dernier, appelé D, aurait écrit le Deutéronome. Bien que de nombreux spécialistes aient adhéré à cette théorie pendant des décennies, Joseph Blenkinsopp, dans un livre intitulé Le Pentateuque (angl.), parle de l’hypothèse de Wellhausen comme d’une théorie “ en crise ”.

      Dans Introduction à la Bible (angl.), John Laux fournit l’explication suivante : “ La théorie documentaire se fonde sur des idées qui sont soit arbitraires, soit entièrement fausses. [...] Si cette théorie extrême (la théorie documentaire) était fondée, les Israélites auraient été les victimes d’une tromperie absurde lorsqu’ils se sont laissé imposer le lourd fardeau de la Loi. Cela aurait été le plus grand canular de l’Histoire. ”

      Les différences stylistiques à l’intérieur du Pentateuque sont un autre argument avancé en faveur de la multiplicité des auteurs. À cela, voici ce que rétorque Kenneth Kitchen dans L’Orient ancien et l’Ancien Testament (angl.) : “ Les différences stylistiques sont insignifiantes et ne font que suivre les différences de contenus. ” On trouve des variations de style semblables “ dans des textes anciens dont l’unité littéraire ne fait aucun doute ”.

      L’argument selon lequel l’emploi de noms et de titres différents pour désigner Dieu serait la preuve de la multiplicité des auteurs est particulièrement léger. Ne serait-​ce que dans une courte portion de la Genèse, Dieu est appelé “ Dieu Très-Haut ”, “ Celui qui a produit le ciel et la terre ”, “ Souverain Seigneur Jéhovah ”, “ Dieu de vision ”, “ Dieu Tout-Puissant ”, “ Dieu ”, “ vrai Dieu ” et “ le Juge de toute la terre ”. (Genèse 14:18, 19 ; 15:2 ; 16:13 ; 17:1, 3, 18 ; 18:25.) Ces versets ont-​ils pour autant été écrits par différents auteurs ? Que dire encore de Genèse 28:13, où les termes “ Élohim ” (Dieu) et “ Jéhovah ” sont utilisés conjointement ? Deux auteurs ont-​ils collaboré à l’écriture de ce seul verset ?

      La faiblesse de cette argumentation se révèle particulièrement évidente si on l’applique à un ouvrage contemporain. Dans un livre récent consacré à la Deuxième Guerre mondiale, le chancelier allemand est désigné par le terme “ Führer ”, “ Adolf Hitler ” et “ Hitler ” tout court en l’espace de quelques pages seulement. Qui oserait prétendre qu’il faille y voir l’œuvre de trois auteurs différents ?

      Et pourtant, des variations sur les théories de Wellhausen continuent de proliférer. Parmi celles-là, une théorie proposée par deux exégètes concerne le dénommé J. Selon eux, non seulement il ne s’agit pas de Moïse, mais en plus “ J était une femme ”.

  • Moïse : en quoi sa vie vous concerne-t-elle ?
    Réveillez-vous ! 2004 | 8 avril
    • Moïse : en quoi sa vie vous concerne-​t-​elle ?

      AUX yeux de nombreux érudits et critiques, Moïse n’est rien de plus qu’une figure de la mythologie. Ces spécialistes dénigrent le récit biblique en le soumettant à des critères de véracité qui feraient passer des hommes tels que Platon ou Socrate eux-​mêmes pour des légendes.

      Pourtant, comme nous l’avons vu, il n’y a aucune raison valable de rejeter les récits bibliques relatifs à Moïse. Au contraire, pour ceux qui ont la foi, il existe de nombreuses preuves que la Bible dans son entier est “ la parole de Dieu ”a. (1 Thessaloniciens 2:13 ; Hébreux 11:1.) Pour eux, l’étude de la vie de Moïse n’a rien d’un simple exercice intellectuel ; elle est surtout un moyen de bâtir leur foi.

      Le véritable Moïse

      Les cinéastes mettent souvent en valeur l’héroïsme et le courage physique de Moïse, des qualités qui séduisent le public. Naturellement, Moïse s’est montré courageux (Exode 2:16-19). Mais c’était avant tout un homme de foi. Dieu était pour lui bien réel — si réel que l’apôtre Paul a dit de lui qu’il “ est resté ferme comme s’il voyait Celui qui est invisible ”. — Hébreux 11:24-28.

      Moïse nous enseigne ainsi la nécessité de cultiver des relations avec Dieu. Nous aussi nous pouvons, dans notre vie quotidienne, nous conduire comme si nous voyions Dieu. Dès lors, nous n’agirons jamais d’une manière qui puisse lui déplaire. Vous noterez également qu’on a inculqué la foi à Moïse alors qu’il n’était encore qu’un bébé. Sa foi a ensuite été suffisamment profonde pour résister à “ toute la sagesse des Égyptiens ”, dans laquelle il a baigné (Actes 7:22). Voilà un bel encouragement pour les parents, qui devraient commencer à parler de Dieu à leurs enfants dès leur toute petite enfance ! — Proverbes 22:6 ; 2 Timothée 3:15.

      L’humilité de Moïse mérite également d’être relevée. Il était “ le plus humble de tous les hommes qui étaient sur la surface du sol ”. (Nombres 12:3.) De ce fait, il se montrait disposé à reconnaître ses erreurs. Il écrit lui-​même qu’il a négligé de circoncire son fils (Exode 4:24-26). Il rapporte avec franchise comment, un jour, il n’a pas rendu gloire à Dieu, et la punition sévère que Dieu lui a infligée (Nombres 20:2-12 ; Deutéronome 1:37). Il était en outre prêt à accepter les suggestions d’autrui (Exode 18:13-24). Les maris, les pères et les autres hommes exerçant une certaine autorité ne feraient-​ils pas bien de l’imiter ?

      Certains critiques, il est vrai, contestent que Moïse ait été réellement humble, en rappelant la violence avec laquelle il a parfois agi (Exode 32:26-28). Jonathan Kirsch écrit ceci : “ Le Moïse de la Bible est rarement humble, jamais doux, et l’on ne peut pas toujours qualifier sa conduite de juste. Dans certaines situations dramatiques, [...] Moïse apparaît arrogant, sanguinaire et cruel. ” Cette critique est terriblement étriquée. Elle ne tient pas compte de ce que les actions de Moïse n’étaient pas motivées par la cruauté, mais par un amour passionné de la justice et une intolérance de la méchanceté. Alors que de nos jours il est de bon ton de tolérer des mœurs immorales, Moïse nous rappelle la nécessité de rester attachés indéfectiblement à des normes de moralité. — Psaume 97:10.

      Jésus : un prophète comme Moïse

      Voici quelques similitudes entre Jésus et Moïse :

      • Moïse et Jésus ont tous deux échappé au massacre d’enfants mâles ordonné par le monarque de leur époque. — Exode 1:22 ; 2:1-10 ; Matthieu 2:13-18.

      • Moïse a été appelé d’Égypte avec le “ premier-né ” de Jéhovah, la nation d’Israël. Jésus a été appelé d’Égypte comme Fils premier-né de Dieu. — Exode 4:22, 23 ; Hoshéa 11:1 ; Matthieu 2:15, 19-21.

      • Moïse et Jésus ont, l’un comme l’autre, jeûné pendant quarante jours dans des lieux désertiques. — Exode 34:28 ; Matthieu 4:1, 2.

      • Moïse et Jésus étaient extraordinairement humbles. — Nombres 12:3 ; Matthieu 11:28-30.

      • Moïse et Jésus ont tous deux accompli des miracles. — Exode 14:21-31 ; Psaume 78:12-54 ; Matthieu 11:5 ; Marc 5:38-43 ; Luc 7:11-15, 18-23.

      • Moïse et Jésus ont été les médiateurs d’alliances entre Dieu et ses adorateurs. — Exode 24:3-8 ; 1 Timothée 2:5, 6 ; Hébreux 8:10-13 ; 12:24.

      Les écrits de Moïse en héritage

      Moïse nous a laissé un étonnant recueil d’écrits, qui comprennent de la poésie (Job, Psaume 90), de la prose historique (Genèse, Exode, Nombres), des généalogies (Genèse, chapitres 5, 11, 19, 22, 25) et un remarquable arsenal de lois appelé la Loi de Moïse (Exode, chapitres 20-40 ; Lévitique ; Nombres ; Deutéronome). Cette législation divinement inspirée contenait des concepts, des lois et des principes politiques en avance de plusieurs centaines d’années sur leur époque.

      Là où le chef de l’État est également le chef spirituel, l’intolérance, l’oppression religieuse et l’abus de pouvoir sont souvent au rendez-vous. La Loi de Moïse, elle, instituait déjà le principe de séparation de l’Église et de l’État, le roi n’étant pas autorisé à exercer les fonctions de prêtre. — 2 Chroniques 26:16-18.

      La Loi de Moïse contenait également des notions d’hygiène et de prévention sanitaire, telles que la mise en quarantaine des malades et l’élimination des déchets humains, mesures qui s’accordent avec les connaissances actuelles (Lévitique 13:1-59 ; 14:38, 46 ; Deutéronome 23:13). Cela est d’autant plus remarquable qu’à l’époque de Moïse la médecine égyptienne était un dangereux mélange de charlatanisme et de superstition. Aujourd’hui, dans les pays en voie de développement, des millions de personnes pourraient échapper à la maladie et à la mort si les principes d’hygiène transmis par Moïse étaient en vigueur.

      Les chrétiens ne sont pas tenus d’observer la Loi mosaïque (Colossiens 2:13, 14). Il est toutefois très profitable de l’étudier. Cette loi invitait Israël à vouer à Dieu un attachement exclusif et à fuir l’idolâtrie (Exode 20:4 ; Deutéronome 5:9). Elle ordonnait aux enfants d’honorer leurs parents (Exode 20:12). Elle condamnait également le meurtre, l’adultère, le vol, le mensonge et la convoitise (Exode 20:13-17). Ces principes, les chrétiens les tiennent en haute estime aujourd’hui.

      Les principes d’hygiène enseignés dans la Loi mosaïque permettent de prévenir les maladies.

      Un prophète comme Moïse

      Jésus avec ses disciples.

      Seul Jésus s’est montré véritablement un prophète comme Moïse.

      Nous vivons des temps particulièrement difficiles. L’humanité a incontestablement besoin d’un dirigeant comme Moïse, quelqu’un qui non seulement aurait la force et l’autorité, mais aussi ferait preuve d’intégrité, de courage, de compassion et manifesterait un amour sincère de la justice. Lorsque Moïse est mort, les Israélites ont dû se demander si le monde reverrait un jour un homme tel que lui. Moïse lui-​même avait répondu à cette interrogation.

      Ses écrits révèlent comment la maladie et la mort sont apparues et pourquoi Dieu a permis à la méchanceté de subsister (Genèse 3:1-19 ; Job, chapitres 1 et 2). En Genèse 3:15 est consignée la toute première prophétie divine, la promesse selon laquelle le mal finira par être éradiqué. Comment ? Cette prophétie annonçait la naissance de quelqu’un par qui viendrait le salut. C’est de là qu’est née l’espérance d’un Messie qui se lèverait pour délivrer l’humanité. Mais qui serait le Messie ? Moïse nous aide à l’identifier avec certitude.

      Vers la fin de sa vie, il prononça ces paroles prophétiques : “ Un prophète du milieu de toi, d’entre tes frères, comme moi, voilà ce que Jéhovah ton Dieu suscitera pour toi — c’est lui que vous écouterez. ” (Deutéronome 18:15). Plus tard, l’apôtre Pierre appliqua directement ces paroles à Jésus. — Actes 3:20-26.

      La plupart des commentateurs juifs rejettent vigoureusement toute comparaison entre Jésus et Moïse. Selon eux, les paroles précitées s’appliquent à n’importe lequel des vrais prophètes qui sont venus après Moïse. Néanmoins, d’après la Bible du Rabbinat français, traduite sous la direction du Grand-Rabbin Zadoc Kahn, on lit en Deutéronome 34:10 : “ Mais il n’a plus paru, en Israël, un prophète tel que Moïse, avec qui le Seigneur avait communiqué face à face. ”

      Il va de soi que de nombreux prophètes fidèles, comme Isaïe ou Jérémie, se sont levés par la suite. Mais aucun n’a eu avec Dieu la relation privilégiée que Moïse connut, car il lui parlait “ face à face ”. L’annonce de la venue d’un prophète ‘ comme lui ’ doit donc s’appliquer à une seule personne : le Messie. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’avant l’avènement du christianisme — et avant la persécution religieuse perpétrée par les faux chrétiens — les exégètes juifs comprenaient aussi les choses de cette façon. On en trouve la preuve dans des écrits judaïques tels que le Midrash Rabba, qui voit en Moïse le précurseur du “ dernier Rédempteur ”, ou Messie.

      On ne peut nier qu’à de nombreux égards Jésus ressemble à Moïse. (Voir l’encadré “ Jésus : un prophète comme Moïse ”.) Il a force et autorité (Matthieu 28:19). Il est “ doux de caractère et humble de cœur ”. (Matthieu 11:29.) Il hait l’illégalité et l’injustice (Hébreux 1:9). Il est donc en mesure d’exercer la direction dont nous avons tant besoin. C’est lui qui écrasera bientôt la méchanceté et instaurera sur la terre les conditions paradisiaques dont parle la Bibleb.

      a Voir le livre La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ? publié par les Témoins de Jéhovah.

      b Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la promesse biblique d’un paradis terrestre sous le Royaume de Christ, veuillez prendre contact avec les Témoins de Jéhovah. Ils seront heureux d’étudier gratuitement la Bible avec vous.

      Moïse, entre réalité et fiction

      Les films retraçant la vie de Moïse ont perpétué un certain nombre de mythes et d’inexactitudes. En voici quelques-uns :

      Fiction : Moïse n’avait pas connaissance de son héritage juif.

      Réalité : Moïse a été élevé par sa mère juive, sans doute pendant quelques années. Actes 7:23-25 indique que Moïse considérait les esclaves juifs comme “ ses frères ”.

      Fiction : Moïse était un rival pour le prétendant au trône d’Égypte.

      Réalité : La Bible ne dit rien qui aille dans ce sens. Dans Illustrations quotidiennes de la Bible (angl.), John Kitto déclare qu’il n’y a aucune raison de croire que Moïse “ est devenu par son adoption héritier de la couronne. [...] Rien ne laisse entendre qu’il y ait eu un manque d’héritiers mâles de la couronne ”.

      Fiction : Moïse est retourné en Égypte pour affronter son ennemi.

      Réalité : La Bible dit que tous ses ennemis étaient morts lorsqu’il y est retourné. — Exode 4:19.

      Fiction : Dieu a énoncé pour la première fois les Dix Commandements après que Moïse a fait l’ascension du mont Sinaï.

      Réalité : Les Dix Commandements ont été énoncés par Dieu, par l’intermédiaire de son ange, à toute la nation d’Israël, après quoi les Israélites, effrayés, ont demandé à Moïse de monter dans la montagne pour parler en leur nom. — Exode 19:20–20:19 ; 24:12-14 ; Actes 7:53 ; Hébreux 12:18, 19.

      Fiction : Pharaon a survécu à l’anéantissement de son armée à la mer Rouge.

      Réalité : ‘ Pharaon et ses forces militaires ’ ont péri dans la mer Rouge. — Exode 14:28 ; Psaume 136:15.

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