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  • Quand tous les regards semblent fixés sur vous
    Réveillez-vous ! 1998 | 22 juillet
    • Quand tous les regards semblent fixés sur vous

      Jerry en parle comme d’une “ torture ” : “ À chaque fois que j’entrais dans une salle de classe, je me mettais à dégouliner de sueur ; j’avais l’impression que ma bouche était remplie de coton et que je n’aurais jamais pu sortir un mot, même si ma vie en avait dépendu. Ensuite, je sentais une chaleur intense envahir mes bras, mes jambes et mon visage, et je devenais écarlate. C’était comme si tout mon corps avait rougi. ”

      JERRY est atteint de phobie sociale, un trouble caractérisé par une peur intense d’être observé ou d’être humilié en public. “ La personne atteinte de phobie sociale croit que tous les regards sont fixés sur elle ”, lit-​on dans une brochure publiée par l’Association américaine contre les troubles anxieux. “ L’anxiété peut provoquer des accès de panique qui se manifestent entre autres par des palpitations, des évanouissements, un souffle court et une transpiration abondante. ”

      On tente parfois de dissiper les craintes d’une personne atteinte de phobie sociale en lui disant qu’elle devrait se forcer à oublier sa timidité, “ sortir et voir du monde ”. Il est vrai que, pour lutter contre la phobie sociale, il faut accepter d’affronter ses peurs. Toutefois, il y a un gouffre entre une simple timidité et la phobie sociale. “ À la différence de la timidité ordinaire, explique Jerilyn Ross, la phobie sociale est si grave qu’elle affecte le comportement de la personne au travail, à l’école et dans presque toutes les relations humaines. ”

      Des études indiquent que la phobie sociale perturbe la vie de millions de personnesa. Examinons quelques-unes des craintes qui caractérisent ce trouble débilitant.

      Les craintes de la phobie sociale

      Prendre la parole en public. Doug se rappelle avoir été pris de panique pendant qu’il prononçait une brève allocution devant une association locale de citoyens. “ Brusquement, j’ai été pris de sueurs froides, raconte-​t-​il. Mon cœur s’est emballé. Je tremblais comme une feuille. J’avais l’impression que ma gorge se serrait et que les mots avaient du mal à sortir. ” Bien sûr, tout le monde est plus ou moins nerveux devant un auditoire. Mais celui qui souffre de phobie sociale est submergé par une vague de terreur intense et persistante qui ne diminue pas avec l’habitude. À chaque fois qu’il devait prendre la parole, même dans les circonstances les plus banales, Doug avait la sensation que sa vie était menacée.

      Manger en public. Parce que le phobique se sent observé, même un simple repas peut devenir pour lui un véritable supplice. Il se dit que ses mains vont trembler, qu’il va laisser tomber la nourriture, ne pas atteindre sa bouche ou même se mettre à vomir. Ces craintes entraînent parfois leur propre réalisation. On lit dans Mourir d’embarras (angl.) : “ Plus on a peur de faire quelque chose d’embarrassant, plus l’anxiété augmente. Plus on est anxieux, plus on risque de se mettre effectivement à trembler ou à faire des mouvements brusques et maladroits. Le problème peut s’aggraver au point qu’il devient difficile de porter quelque chose à sa bouche sans le renverser. ”

      Écrire en public. Craignant que leur main ne se mette à trembler ou qu’on les voie gribouiller péniblement quelque chose d’indéchiffrable, de nombreux phobiques paniquent lorsqu’ils doivent écrire en public, par exemple pour signer un chèque. Sam a ainsi été horrifié quand son employeur lui a demandé de signer un registre en présence d’un agent de sécurité au début de chaque journée de travail. “ C’était impossible, dit-​il. Ma main tremblait tellement que je devais la tenir avec l’autre pour pouvoir écrire, et le résultat était illisible. ”

      Parler au téléphone. Le docteur John Marshall raconte que beaucoup de ses patients lui ont avoué utiliser le téléphone le moins possible. “ Ils ont peur de ne pas répondre comme il faut, dit-​il. D’autres craignent que, s’ils ne savent pas quoi dire, des silences embarrassants ne s’installent et qu’au moment où la conversation s’enlise, leur voix ne change, ne tremble ou ne devienne aiguë sous l’effet de l’anxiété. Ils sont terrifiés à l’idée de bafouiller, de bégayer ou de laisser transparaître leur gêne de quelque autre façon. ”

      Communiquer. Certains appréhendent presque toutes les situations qui impliquent un contact avec d’autres personnes. Souvent, ils sont particulièrement effrayés par les contacts visuels. “ Les gens atteints de phobie sociale grave éprouvent souvent une incertitude angoissante lorsqu’il s’agit de savoir où diriger leur regard et comment réagir quand d’autres les regardent, explique un bulletin médical (The Harvard Mental Health Letter). Ils évitent les contacts visuels parce qu’ils ont l’impression de ne pas savoir quand ils doivent regarder leur interlocuteur et quand ils doivent détourner les yeux. Ils s’imaginent que l’autre va mal interpréter leur regard. ”

      Il existe encore d’autres craintes associées à la phobie sociale. Par exemple, beaucoup sont terrifiés à la pensée d’utiliser des toilettes publiques. D’autres paniquent à l’idée de faire leurs courses sous l’œil d’un vendeur. “ Je suis tellement préoccupée par ce que les autres vont penser de moi, dit une femme, que je ne vois pas les choses que je regarde. Je m’attends toujours à ce que la personne qui est derrière le comptoir me dise de me décider et d’arrêter de lui faire perdre son temps. ”

      Comment s’y prennent-​ils ?

      Ceux qui n’en sont pas atteints comprennent difficilement la phobie sociale. Un malade décrit ce qu’il ressent comme “ le genre d’embarras le plus terrible qu’on puisse imaginer ”. “ Je pense sans arrêt au suicide ”, confie une femme.

      Malheureusement, nombreux sont les phobiques qui tentent de diminuer leur anxiété au moyen de l’alcoolb. Mais, s’il peut apporter un soulagement temporaire, l’abus d’alcool ne fait à long terme qu’aggraver les problèmes du malade. “ Parmi mes patients, écrit le docteur John Marshall, plus d’un, peu habitué à boire de l’alcool, s’est soûlé jusqu’à l’inconscience pour se calmer avant ou pendant un événement qui l’effrayait, avec pour seul résultat d’ajouter à l’humiliation qu’il craignait tant. ”

      La stratégie la plus courante chez les phobiques est probablement l’évitement. Beaucoup fuient les situations qui leur font peur. “ J’évitais autant de situations que possible, même les conversations téléphoniques ”, raconte Lorraine. Avec le temps, de nombreux malades s’aperçoivent cependant que l’évitement les emprisonne plus qu’il ne les libère. “ Au bout d’un moment, poursuit Lorraine, j’ai été envahie par la solitude et l’ennui. ”

      L’évitement peut devenir “ un piège qui se renforce lui-​même ”, prévient Jerilyn Ross. “ À chaque nouvel acte d’évitement, explique-​t-​elle, il devient plus facile de tomber dans le piège la fois suivante, jusqu’à ce que l’évitement devienne une réaction presque automatique. ” Certains malades déclinent systématiquement les invitations et refusent tous les emplois qui impliquent des contacts avec d’autres personnes. De ce fait, ils n’apprennent jamais à affronter leurs craintes et à les vaincre. Comme le dit le docteur Richard Heimberg, “ leur vie est remplie de rejets imaginaires qui n’ont jamais eu lieu et d’échecs imaginaires dans des emplois qu’ils n’ont jamais essayés parce qu’ils les évitent ”.

      La phobie sociale nous réserve néanmoins une bonne nouvelle : elle se soigne. Bien sûr, il n’est ni possible ni même désirable d’éliminer complètement toute forme d’anxiété, mais les personnes atteintes de phobie sociale peuvent apprendre à maîtriser leurs craintes, et la Bible peut les y aider.

      [Notes]

      a Il faut noter que tout le monde ou presque est sujet à certaines peurs sociales. Beaucoup, par exemple, deviennent nerveux à l’idée de parler devant un auditoire. Cependant, on ne diagnostique habituellement une phobie sociale que chez ceux dont les craintes sont si fortes qu’elles perturbent leur comportement de façon significative.

      b Des études montrent qu’il y a un taux d’alcoolisme élevé chez les personnes atteintes de phobie sociale, mais qu’il y a aussi un taux élevé de phobie sociale chez les alcooliques. Lequel des deux états précède l’autre ? On estime qu’un alcoolique sur trois souffrait d’un trouble panique ou d’une forme de phobie sociale avant de commencer à boire.

  • Vaincre la phobie sociale
    Réveillez-vous ! 1998 | 22 juillet
    • Vaincre la phobie sociale

      “ Le plus important, pour une personne atteinte de phobie, est de se souvenir que les troubles phobiques se soignent bien. Ce n’est pas quelque chose que l’on doit supporter indéfiniment. ” — Docteur Chris Sletten.

      IL EST réconfortant de savoir qu’il a été possible d’aider de nombreuses personnes atteintes de phobie sociale à réduire leur anxiété et même à affronter les situations qui les effrayaient depuis des années. Si vous souffrez de phobie sociale, soyez assuré qu’il existe des méthodes constructives qui permettent d’affronter ce problème. Pour ce faire, vous devrez vous attaquer 1) à vos symptômes physiques, 2) aux croyances que vous entretenez au sujet des situations qui vous font peur et 3) aux comportements que vos craintes génèrent.

      Les principes bibliques peuvent vous être utiles. C’est vrai, la Parole de Dieu n’est pas un manuel de médecine et on n’y trouve nulle part le terme “ phobie sociale ”. Mais la Bible peut vous aider à ‘ préserver la sagesse pratique et la capacité de réflexion ’ dans la lutte que vous menez pour surmonter vos peurs. — Proverbes 3:21 ; Isaïe 48:17.

      Gérer ses symptômes

      Les symptômes physiques de la phobie sociale varient d’un sujet à l’autre. Comment votre corps réagit-​il à l’approche d’une situation que vous craignez ? Vos mains tremblent-​elles ? Votre cœur bat-​il la chamade ? Avez-​vous des douleurs abdominales ? Vous mettez-​vous à transpirer, à rougir ? Avez-​vous la bouche sèche ?

      La perspective de transpirer, de bafouiller ou de trembler devant les autres est bien sûr déplaisante. Mais il ne sert à rien de s’inquiéter de ce qui pourrait arriver. Jésus a posé cette question pertinente : “ Qui d’entre vous, en s’inquiétant, peut ajouter une seule coudée à la durée de sa vie ? ” (Matthieu 6:27 ; voir aussi Proverbes 12:25). En effet, en vous arrêtant sur vos symptômes et sur ce que les autres pourraient en penser, vous ne ferez qu’aggraver les choses. “ Le fait de se dire que les autres vont remarquer leur nervosité rend les personnes atteintes de phobie sociale encore plus anxieuses, lit-​on dans la Harvard Mental Health Letter. Elles en viennent à anticiper la maladresse et les mauvais résultats qui en découlent, et cette anticipation augmente encore la peur lorsque la situation appréhendée se présente. ”

      Vous parviendrez peut-être à diminuer l’intensité de vos symptômes en respirant lentement et au niveau du diaphragme (voir l’encadré “ Attention à votre respiration ! ”). Il est également utile de faire régulièrement du sport et de la relaxation musculaire (1 Timothée 4:8). Il se peut aussi que vos habitudes de vie laissent à désirer. On lit par exemple dans la Bible : “ Mieux vaut une poignée de repos qu’une double poignée de dur travail et de poursuite du vent. ” (Ecclésiaste 4:6). Veillez donc à vous reposer suffisamment. En outre, faites attention à votre alimentation. Évitez de sauter des repas et efforcez-​vous de manger à heures fixes. Voyez si vous ne devriez pas réduire votre consommation de caféine, laquelle peut être une cause d’anxiété.

      Mais, avant tout, soyez patient (Ecclésiaste 7:8). On lit dans un rapport rédigé par une équipe de chercheurs : “ Avec le temps, vous remarquerez que, même si vous ressentez toujours une certaine anxiété dans des situations données, l’intensité de vos symptômes physiques diminuera considérablement. Chose très importante, votre confiance en vous-​même augmentera avec l’expérience et vous serez mieux armé pour affronter les situations qui vous effraient. ”

      Analyser ses peurs phobiques

      On a écrit qu’un sentiment est toujours précédé d’une pensée. Ce constat semble se vérifier dans le cas de la phobie sociale. C’est pourquoi il peut être nécessaire, pour diminuer les symptômes physiques, d’examiner les “ pensées troublantes ” qui en sont la cause. — Psaume 94:19.

      Pour certains spécialistes, la phobie sociale est essentiellement une crainte d’être désapprouvé. En compagnie d’autres personnes, un phobique se dira par exemple : “ J’ai l’air idiot. Les gens doivent se rendre compte que je ne suis pas intégré. Je suis sûr que tout le monde se paie ma tête. ” Tracy, qui souffre de phobie sociale, éprouvait de tels sentiments. Mais, par la suite, elle a examiné d’un œil critique ses impressions et s’est rendu compte que les gens avaient autre chose à faire que de passer leur temps à l’observer et à la juger. “ Même s’il m’arrive de dire quelque chose d’ennuyeux, se dit-​elle, est-​ce que c’est une raison valable pour me rejeter en tant qu’individu ? ”

      Comme Tracy, vous avez peut-être besoin de remettre en cause des idées fausses relatives à la probabilité (et à la sévérité) du jugement désapprobateur que d’autres pourraient porter sur vous. Avez-​vous de bonnes raisons de croire que les gens vous rejetteraient si vos craintes, y compris les pires d’entre elles, venaient à se réaliser ? Même si certains le faisaient, serait-​ce à ce point insupportable ? L’opinion d’une autre personne peut-​elle diminuer votre valeur personnelle ? La Bible donne le conseil suivant : “ À toutes les paroles que les gens peuvent dire, ne donne pas ton cœur. ” — Ecclésiaste 7:21.

      Des chercheurs qui travaillent sur la phobie sociale ont écrit : “ Des problèmes apparaissent lorsque les gens attachent trop de signification et d’importance aux rejets inévitables que la vie nous réserve. Une réaction de rejet peut être décevante. Elle peut nous blesser profondément. Mais elle ne doit pas nous détruire. Si nous n’en faisons pas une catastrophe, ce n’en sera pas une. ”

      La Bible nous aide à nous voir de façon réaliste. “ Tous, nous trébuchons souvent ”, dit-​elle (Jacques 3:2). Effectivement, personne n’échappe à l’imperfection et à ses manifestations parfois embarrassantes. Le fait de le reconnaître nous aide à ne pas juger durement les faiblesses d’autrui et encourage les autres à se montrer compréhensifs envers nous. Quoi qu’il arrive, les chrétiens savent que la seule personne dont il est vraiment important d’avoir l’approbation est Jéhovah Dieu, qui ne s’appesantit pas sur nos erreurs. — Psaumes 103:13, 14 ; 130:3.

      Affronter ses craintes

      Pour vaincre la phobie sociale, il vous faudra tôt ou tard affronter vos peurs. Au départ, cette idée peut sembler effrayante. Jusqu’à présent, vous avez peut-être évité les situations qui vous inspiraient de la crainte. Cela n’aura vraisemblablement fait qu’éroder votre confiance en vous et renforcer vos peurs. La Bible dit à juste titre : “ Qui s’isole cherchera son désir égoïste ; il se déchaînera contre toute sagesse pratique. ” — Proverbes 18:1.

      Affronter vos peurs, au contraire, peut vous aider à diminuer votre anxiétéa. Le docteur John Marshall a écrit : “ Nous encourageons souvent nos patients atteints de phobie sociale — en particulier ceux dont les craintes sont relativement circonscrites, limitées par exemple à la peur de parler en public — à faire l’effort d’avoir un rôle actif dans des circonstances ou dans des organismes qui requièrent un contact avec d’autres personnes. ”

      En affrontant les situations que vous appréhendez, vous apprendrez que 1) dans la plupart des cas, nos faiblesses embarrassantes ne nous attirent pas la désapprobation des autres, et que 2) si quelques-uns ont une réaction négative, ce n’est pas une catastrophe. Rappelez-​vous toutefois qu’il vous faudra de la patience. Le rétablissement ne se fait pas du jour au lendemain et il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que toutes les manifestations de la phobie sociale disparaissent. Comme l’explique le docteur Sally Winston, le but du traitement n’est pas d’éliminer complètement les symptômes, mais de faire en sorte qu’ils n’aient plus d’importance. Quand on n’y fait plus attention, dit-​elle, ils disparaissent, ou au moins s’atténuent.

      Les chrétiens ont d’excellentes raisons de surmonter leurs peurs sociales. Ils sont en effet encouragés à ‘ se considérer les uns les autres pour s’inciter à l’amour et aux belles œuvres, n’abandonnant pas leur assemblée ’. (Hébreux 10:24, 25.) Souvent, les activités chrétiennes impliquent des contacts individuels ; il peut donc être très utile pour vos progrès spirituels de travailler dur afin de maîtriser vos peurs sociales (Matthieu 28:19, 20 ; Actes 2:42 ; 1 Thessaloniciens 5:14). Priez régulièrement Jéhovah Dieu à ce sujet, car il peut vous donner la “ puissance qui passe la normale ”. (2 Corinthiens 4:7 ; 1 Jean 5:14.) Demandez-​lui de vous aider à ne pas accorder trop d’importance à l’approbation d’autrui et à cultiver les aptitudes nécessaires pour accomplir Sa volonté.

      Il est vrai que chaque cas est différent. Les phobiques n’ont pas tous les mêmes problèmes, les mêmes obstacles à surmonter ni les mêmes capacités. Certains ont obtenu des résultats spectaculaires en appliquant les suggestions présentées plus haut, tandis que pour d’autres une aide supplémentaire s’est révélée nécessaire. Un traitement pharmacologiqueb, par exemple, est parfois utile, de même que l’aide d’un psychiatre. Réveillez-vous ! ne recommande aucune thérapie en particulier. Le choix d’un traitement est une décision personnelle. Un chrétien devrait toutefois veiller à ce que le traitement choisi ne soit pas contraire aux principes bibliques.

      Des hommes “ avec des sentiments semblables aux nôtres ”

      La Bible peut être d’un grand réconfort, car elle relate la vie de personnes réelles qui ont surmonté des obstacles personnels pour faire ce que Dieu attendait d’elles. Prenons le cas d’Éliya. Il a été l’un des plus grands prophètes d’Israël et a manifesté un courage qui pourrait paraître surhumain. Pourtant, la Bible dit clairement qu’“ Éliya était un homme avec des sentiments semblables aux nôtres ”. (Jacques 5:17.) Il n’était pas immunisé contre les moments de crainte et d’anxiété intenses. — 1 Rois 19:1-4.

      L’apôtre Paul s’est rendu à Corinthe “ dans la faiblesse et dans la crainte ”, apparemment parce qu’il doutait fortement de ses capacités. Une fois sur place, il a dû subir des critiques. Certains de ses adversaires disaient de lui : “ Sa présence en personne est faible et sa parole méprisable. ” Pourtant, rien n’indique que Paul ait laissé le point de vue faussé d’autres personnes déformer la vision qu’il avait de lui-​même et de ses capacités. — 1 Corinthiens 2:3-5 ; 2 Corinthiens 10:10.

      Moïse, quant à lui, doutait d’avoir les aptitudes nécessaires pour parler devant Pharaon ; il estimait avoir “ la bouche pesante et la langue pesante ”. (Exode 4:10.) Bien que Jéhovah Dieu ait promis de l’aider, il s’est écrié : ‘ Je t’en supplie, Seigneur, envoie quelqu’un d’autre ! ’ (Exode 4:13, Bible en français courant). Si Moïse n’était pas conscient de ses points forts, Jéhovah, lui, les voyait. Il considérait que Moïse avait les aptitudes physiques et mentales nécessaires pour mener à bien sa mission. Néanmoins, il lui a fourni un assistant et ne l’a pas forcé à affronter seul Pharaon. — Exode 4:14, 15.

      Le cas de Jérémie est également remarquable. Lorsque Dieu l’a établi prophète malgré son jeune âge, il s’est exclamé : “ Hélas ! ô Souverain Seigneur Jéhovah ! Voici que je ne sais vraiment pas parler, car je ne suis qu’un garçon. ” Ce n’est pas en lui-​même qu’il a trouvé la force d’accomplir sa mission. Jéhovah a été avec lui et l’a aidé à devenir “ une ville fortifiée, une colonne de fer, des murailles de cuivre contre tout le pays ”. — Jérémie 1:6, 18, 19.

      Par conséquent, si des craintes ou l’anxiété vous font souffrir, n’en concluez pas que vous manquez de foi ou que Jéhovah vous a rejeté. Au contraire, “ Jéhovah est près de ceux qui ont le cœur brisé ; et il sauve ceux qui ont l’esprit écrasé ”. — Psaume 34:18.

      Les exemples cités plus haut montrent que même des hommes solides dans la foi ont dû lutter contre des sentiments d’incapacité. Tout en ne leur demandant pas plus que ce qu’ils pouvaient raisonnablement donner, Jéhovah a aidé Éliya, Paul, Moïse et Jérémie à faire des choses dont ils ne se seraient pas crus capables. Puisque Jéhovah “ sait bien de quoi nous sommes formés [et] se souvient que nous sommes poussière ”, nous pouvons être certains qu’il agira de même envers nous. — Psaume 103:14.

      [Notes]

      a Certains médecins recommandent, si cette étape paraît insurmontable, de s’exercer en s’imaginant confronté aux situations que l’on craint. Représentez-​vous la scène aussi précisément que possible. Si votre anxiété s’accroît, rappelez-​vous que la désapprobation des autres n’est probablement pas aussi réelle ni aussi forte que vous le pensez. Donnez à la scène un dénouement conforme à cette idée.

      b Ceux qui envisagent de suivre un traitement pharmacologique devraient peser les risques et les bénéfices. La phobie est-​elle suffisamment grave pour nécessiter la prise de médicaments ? De nombreux spécialistes estiment que les médicaments sont plus efficaces lorsqu’ils sont associés à un traitement qui s’attaque aux craintes et au comportement phobiques.

      [Encadré, page 8]

      Attention à votre respiration !

      CERTAINES personnes atteintes de phobie sociale parviennent à diminuer l’intensité de leurs symptômes physiques en veillant à leur respiration. A priori, cela peut paraître surprenant : tout le monde sait quand même respirer ! Les spécialistes disent cependant que de nombreux anxieux ne respirent pas convenablement. Souvent, leur respiration est trop superficielle, trop rapide ou située trop haut, au niveau de la poitrine.

      Exercez-​vous à inspirer et à expirer lentement. Vous y parviendrez plus facilement en respirant par le nez plutôt que par la bouche. Apprenez également à respirer au niveau du diaphragme, car en respirant au niveau de la poitrine vous vous exposez davantage à l’hyperventilation. Pour vous tester dans ce domaine, mettez-​vous debout, placez une main sur votre ventre et l’autre sur votre poitrine. Ensuite, voyez laquelle des deux mains bouge le plus lorsque vous respirez. Si c’est celle qui est posée sur la poitrine, vous devrez vous entraîner à respirer avec le diaphragme.

      Il n’est cependant pas nécessaire que toute la respiration se fasse au niveau du diaphragme (en général, le rapport est de quatre pour un, mais il peut varier). Un conseil de prudence : si vous souffrez de problèmes respiratoires chroniques (emphysème ou asthme, par exemple), consultez un médecin avant d’adopter de nouvelles techniques respiratoires.

      [Encadré, page 9]

      Quand la peur devient panique

      CHEZ certaines personnes atteintes de phobie sociale, l’anxiété est si intense qu’elle peut provoquer une attaque de panique. Cette crainte soudaine, irrépressible, laisse souvent le malade en état d’hyperventilation, au bord de l’évanouissement et avec l’impression d’avoir eu une crise cardiaque.

      Les spécialistes recommandent de ne pas résister à l’attaque. Mieux vaut, disent-​ils, ‘ laisser passer ’ la vague d’anxiété. “ Une fois qu’elle a commencé, vous ne pouvez plus l’arrêter, écrit Jerilyn Ross. Il faut qu’elle aille jusqu’au bout. Dites-​vous que, si elle est effrayante, elle n’est pas dangereuse. Elle va passer. ”

      Melvin Green, qui dirige un établissement spécialisé dans le traitement de l’agoraphobie, compare l’attaque à une petite vague que, de la plage, on peut voir approcher. “ Elle représente vos premières sensations d’anxiété, dit-​il. À mesure qu’elle se rapproche de la côte, la vague devient de plus en plus grosse. Elle représente votre anxiété croissante. À un moment donné, la vague devient énorme et atteint sa hauteur maximale. Ensuite, elle redescend et finit par se disperser sur la plage. Cette image représente le début et la fin d’une attaque d’anxiété. ” Le docteur Green conseille aux malades de ne pas lutter contre leurs sensations, mais de “ glisser ” avec elles jusqu’à ce qu’elles passent.

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