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Le pétrole et vousRéveillez-vous ! 2003 | 8 novembre
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Le pétrole et vous
AVEZ-VOUS déjà réfléchi un instant à ce que serait la vie sans le pétrole et ses dérivésa ? L’huile obtenue à partir du pétrole brut sert à lubrifier véhicules à moteurs, bicyclettes, poussettes et autres objets équipés de pièces mobiles. En réduisant les frictions, elle ralentit l’usure des machines. Mais ce n’est pas tout.
Le pétrole sert à la fabrication de carburant pour les avions, pour les automobiles et pour les chaudières. Un grand nombre de cosmétiques, de peintures, d’encres, de médicaments, d’engrais et de plastiques ainsi que des myriades d’autres articles contiennent des produits pétroliers. Sans le pétrole, la vie quotidienne de beaucoup de personnes changerait du tout au tout. Il n’est donc guère étonnant de lire que le pétrole et ses dérivés possèdent “ peut-être plus que toute autre substance au monde une extraordinaire diversité d’applications ”. Mais comment se procure-t-on le pétrole ? D’où vient-il ? Depuis combien de temps l’humanité l’utilise-t-elle ?
La Bible révèle que plus de 2 000 ans avant notre ère, Noé construisit un vaisseau gigantesque selon des instructions divines et utilisa du goudron — sans doute un produit pétrolier — pour le rendre imperméable (Genèse 6:14). Les Babyloniens se servaient d’hydrocarbures comme mortier pour leurs briques en terre cuite, les Égyptiens les utilisaient pour la momification, et d’autres peuples de l’Antiquité à des fins médicales.
Qui aurait pu imaginer que ce produit prendrait une telle importance aujourd’hui ? Il est indéniable que les sociétés industrielles modernes dépendent du pétrole.
C’est l’huile lampante qui a valu au pétrole sa célébrité. Dès le XVe siècle, les habitants de Bakou, capitale actuelle de l’Azerbaïdjan, s’éclairaient grâce au pétrole que fournissaient des puits de surface. En 1650, en Roumanie, on creusait dans le sol des réservoirs peu profonds où l’on plaçait du pétrole lampant pour s’éclairer. Dès le milieu du XIXe siècle, l’industrie pétrolière prospérait dans ce pays et ailleurs en Europe de l’Est.
Aux États-Unis, c’est la recherche d’un meilleur combustible de lampe qui a suscité l’intérêt d’un groupe de chercheurs pour le pétrole dans les années 1800. Ces hommes sont parvenus à la conclusion qu’il faudrait creuser le sol pour trouver de quoi alimenter le marché. C’est ainsi qu’en 1859, un puits exploitable a été foré en Pennsylvanie. La course au pétrole avait commencé. Que s’est-il passé ensuite ?
[Note]
a Le pétrole, du latin petroleum qui signifie “ huile de pierre ”, appartient à la famille des substances composées essentiellement d’hydrocarbures. On distingue les mélanges liquides (les pétroles bruts), solides (asphaltes, poix, bitumes et goudrons) et gazeux (le gaz naturel). Ces substances affleurent parfois en raison de failles dans le sous-sol.
[Encadré, page 3]
QU’EST-CE QUE LE PÉTROLE ?
Il s’agit d’une huile minérale naturelle accumulée en gisements dans le sous-sol, plus ou moins fluide, visqueuse, combustible, formée principalement d’hydrocarbures, de couleur claire à très foncée. Le pétrole brut sert à la fabrication d’une grande variété de produits dérivés. Le raffinage permet de le transformer en gaz, en essences légères et lourdes, en kérosène, en gazole, en huiles de graissage, en paraffine et en asphalte.
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Le pétrole : comment se le procure-t-on ?Réveillez-vous ! 2003 | 8 novembre
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Le pétrole : comment se le procure-t-on ?
“ QUE la lumière soit. ” Au XIXe siècle, les États-Unis sont à la recherche d’une nouvelle source de lumière artificielle qui remplacerait la graisse, l’huile de baleine et d’autres substances qui ne fournissent qu’une flamme vacillante. La solution ? Le pétrole ! Mais où le trouver ?
En 1859, Edwin Drake, chauffeur de locomotive à la retraite, se sert d’une chaudière à vapeur de récupération pour forer un puits de 23 mètres jusqu’à une nappe de pétrole brut, la première découverte près de Titusville, en Pennsylvanie (États-Unis). Ainsi s’ouvre l’ère du pétrole. Au fur et à mesure que d’autres gisements sont localisés, l’or noir modèle le paysage économique et politique. Il sera la source de lumière artificielle de haute qualité que le monde attend avidement.
Avant longtemps, l’activité principale dans les régions prétendument pétrolifères des États-Unis consiste à s’arracher les terrains et à creuser frénétiquement des puits. Il n’est pas rare alors que des gens fassent très vite fortune. D’autres finissent par tout perdre. Ironie du sort, Edwin Drake, le premier à forer un puits en Pennsylvanie, sera de ce nombre.
Malgré sa croissance spectaculaire, ou peut-être à cause d’elle, l’industrie pétrolière pennsylvanienne connaît rapidement une première crise. Le cours du baril chute de 20 dollars à 10 cents. Les prix s’effondrent sous l’effet de la surproduction et de la spéculation. Des puits s’assèchent rapidement. Témoin silencieux de cette époque mouvementée, Pithole City, aujourd’hui ville fantôme. Il ne lui a guère fallu plus d’un an et demi pour naître, prospérer, puis se vider. Ce destin en dents de scie est caractéristique de l’histoire du pétrole.
En 1870, John Rockefeller et quelques associés fondent la Standard Oil Company. Cette société domine le marché du kérosène jusqu’à l’apparition de concurrents, notamment en Russie. Au nombre des concurrents figure Marcus Samuel, un des pères de l’actuel groupe Royal Dutch/Shell. Puis, grâce à l’ingéniosité des frères Nobela, une autre société pétrolière puissante se crée en Russie pour exploiter les gisements de Bakou.
Ainsi débute la grande saga des sociétés pétrolières. Plus tard, les prix et la production se stabiliseront grâce à la création d’alliances et de divers organismes. L’un d’eux est l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont les 11 membres détiennent la plus grande partie des réserves mondiales prouvées de pétrole et de gaz. — Voir l’encadré de la page 7.
En quelle quantité et où ?
À la fin du XIXe siècle, l’essor de l’électricité aurait pu signifier la faillite de l’industrie pétrolière. Cependant une autre invention remarquable, celle du moteur à combustion interne, qui équipera essentiellement les automobiles, modifie les données. L’essence, un dérivé du pétrole, est désormais indispensable pour le fonctionnement des véhicules qui apparaissent dans la plupart des pays industrialisés dès la fin des années 1920. Mais où trouver tout le pétrole nécessaire à ce nouveau mode de transport ?
Les années passant, la suprématie du pétrole en tant que ressource énergétique se renforce grâce à la découverte continuelle de nouveaux gisements dans le monde entier, quelque 50 000 ! Toutefois, ce n’est pas tant le nombre de gisements qui compte, mais leur importance. Quelle taille font-ils ?
Les plus grands gisements sont appelés “ supergéants ”. Ils contiennent au moins 700 millions de tonnes d’hydrocarbures récupérables. Viennent ensuite les “ géants ”, abritant entre 70 et 700 millions de tonnes. Bien que 70 pays figurent sur une liste publiée en 2000 par l’U.S. Geological Survey comme possédant des réserves d’hydrocarbures, seuls quelques-uns recèlent des gisements géants (voir l’encadré de la page 7). Le bassin sédimentaire arabo-iranien (le golfe Persique et son pourtour) regroupe le plus grand nombre de supergéants.
La prospection n’a pas cessé. Au contraire, elle s’est perfectionnée en se dotant de technologies de pointe. Actuellement, les producteurs s’intéressent à la mer Caspienne et à sa région, qui regroupe l’Azerbaïdjan, l’Iran, le Kazakhstan, la Russie, le Turkménistan, et l’Ouzbékistan. D’après l’Agence fédérale américaine pour l’énergie, le site est extrêmement prometteur pour l’exploitation de pétrole et de gaz naturel. Plusieurs itinéraires d’acheminement sont à l’étude, dont un via l’Afghanistan. D’autres gisements ont été localisés au Proche-Orient, au Groenland et en Afrique. Reste que la découverte d’hydrocarbures n’est que le début d’un long processus qui aboutira à leur conversion en énergie et en objets utiles au quotidien.
L’extraction
Géologues et géophysiciens cherchent des poches souterraines où du pétrole brut pourrait être emprisonné. Après avoir procédé à des mesures plus précises et à des prélèvements, ils forent pour s’assurer de la présence effective de pétrole. Autrefois, l’heureux découvreur d’une nappe risquait de se faire arroser par un jet d’huile noire mêlée à de la boue, perdant ainsi une partie du précieux liquide ou le voyant exploser. Toutefois, grâce à des instruments de mesure et à des valves spéciales qui équipent les tours de forage, ce n’est plus le cas aujourd’hui. De plus, on sait maintenant creuser des puits plus étroits et plus profonds.
Puisque la pression naturelle qui pousse le pétrole et le gaz vers la surface décroît, elle doit être maintenue par injection d’eau, de substances chimiques, de dioxyde de carbone ou d’autres gaz comme l’azote. Selon les endroits, la densité du pétrole brut varie. Naturellement, plus il est léger, plus il est prisé, car plus il est facile à extraire et à raffiner.
De nouvelles techniques sont apparues, comme le forage horizontal. Pratiqué presque parallèlement à la croûte terrestre, il permet de réduire le nombre de puits à creuser. L’exploitation de gisements sous-marins, qui a vu le jour en 1947 dans le golfe du Mexique, a considérablement augmenté la production pétrolière. Bien entendu, la méthode d’extraction a une influence directe sur le prix du produit finib.
Le transport
Dès 1863, en Pennsylvanie, on remplace les charrettes chargées de tonneaux par des conduites en bois, de petit diamètre, moins chères et plus adaptéesc. Depuis, les réseaux d’oléoducs se sont améliorés et se sont étendus. Selon l’Association américaine des pipelines, les États-Unis abritent à eux seuls 300 000 kilomètres d’oléoducs et de gazoducs.
Ces oléoducs sont principalement en métal. Ils servent à transporter le pétrole brut vers les raffineries, ainsi que les produits finis aux distributeurs. La technologie permet à présent de contrôler automatiquement le débit et la pression dans les canalisations. On se sert de “ furets intelligents ”, des appareils permettant d’inspecter des centaines de kilomètres de tube. L’inspection se fait également par flux magnétique ou par ultrasons. Mais, tout ce que le promeneur voit, c’est un panneau indiquant la présence d’un oléoduc souterrain et interdisant de creuser le sol.
Aussi utile que soit l’oléoduc, il n’est pas la solution la plus simple pour transporter de grandes quantités de pétrole brut par-delà les mers. Les industriels ont vite imaginé un autre moyen : les pétroliers. Avec leurs 400 mètres de long, ce sont les plus grands navires sillonnant les océans. Ils peuvent transporter 140 000 tonnes de pétrole et plus. Malheureusement, bien qu’imposants, ils ne sont pas invulnérables, comme le montre l’encadré “ À propos du pétrole perdu ”. Le transport en masse se fait aussi par péniche ou par le rail. Évidemment, l’acheminement n’est qu’une étape préliminaire.
Une torchère coiffée de flammes, qui fait office de valve de sécurité : pas de doute, c’est une raffinerie que vous contemplez. Ici, le pétrole brut est chauffé et envoyé dans une colonne de distillation atmosphérique où il est séparé en plusieurs fractions. Les plus légères sont des gaz, comme le butane ; les plus lourdes serviront à la fabrication de lubrifiants et d’autres produits. (Voir les pages 8 et 9.) Mais une question demeure : le pétrole n’a-t-il que des avantages ?
[Notes]
a L’un d’eux, Alfred Nobel, deviendra plus tard le fondateur des prix Nobel.
b “ On estime qu’un derrick haubané construit par plus de 300 mètres de fond dans le golfe du Mexique fournit du pétrole à un coût 65 fois supérieur à celui du Proche-Orient. ” — The Encyclopædia Britannica.
c Au début, le pétrole brut était stocké et transporté dans des tonneaux de vin. — Voir l’encadré de la page 5.
[Encadré/Illustration, page 5]
TONNES OU BARILS ?
Le pétrole à destination de l’Europe a toujours été transporté par bateau et se mesure donc habituellement au poids (en tonnes).
En revanche, les premières sociétés pétrolières pennsylvaniennes expédiaient le pétrole brut dans des tonneaux de vin, ou “ barils ”. Bien qu’ils puissent contenir 180 litres, on n’y mettait que 159 litres de pétrole pour éviter d’en renverser pendant le transport. C’est ainsi que le “ baril ” de 159 litres est devenu une unité de mesure encore utilisée.
[Indication d’origine]
Source : American Petroleum Institute
[Encadré, page 6]
LA GENÈSE DU PÉTROLE
La théorie la plus répandue auprès de la communauté scientifique depuis 1870 est celle de la genèse organique. Ses partisans “ soutiennent que le pétrole et le gaz naturel sont produits par la lente décomposition de débris organiques enfouis dans des sédiments, et qu’ils s’accumulent ensuite dans les roches sédimentaires poreuses des couches superficielles de la croûte [terrestre] ”. Le pétrole et le gaz ainsi formés sont composés essentiellement d’hydrocarbures (hydrogène et carbone). Cependant, cette théorie a été remise en question à plusieurs reprises depuis les années 1970.
Dans le numéro du 20 août 2002 de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a paru l’article “ La genèse des hydrocarbures et l’origine du pétrole ”. Les auteurs prétendent que le pétrole et le gaz naturel naissent bien plus profond que ce que l’on croit généralement, “ à l’intérieur même du manteau terrestre ”.
Le physicien Thomas Gold a exposé ses théories controversées avec force arguments dans son livre Le mythe des combustibles fossiles (angl.). Il écrit : “ L’engouement des États-Unis et d’une grande partie de l’Europe pour la théorie de l’origine organique des hydrocarbures fut tel que toute investigation sur l’hypothèse adverse cessa. Ce ne fut pas le cas dans les pays de l’ex-Union soviétique. ” Pourquoi ? “ Probablement parce que Mendeleïev, le vénéré chimiste russe, était partisan de la thèse inorganique. Les arguments dont il se servait sont d’autant plus puissants aujourd’hui que nous possédons de plus amples informations. ” Qu’est-ce que la thèse inorganique ?
Le professeur Gold explique : “ Selon la théorie inorganique, il y a quelque 4,5 milliards d’années, les hydrocarbures faisaient partie des éléments constitutifs de la Terre, formée par accrétion de solides. ” D’après cette théorie, les composants du pétrole et du gaz naturel habitent les entrailles de la Terre depuis sa formationd.
[Note de l’encadré]
d Réveillez-vous ! ne prend parti pour aucune théorie. Il se contente de les exposer.
[Encadré/Illustrations, pages 10, 11]
À PROPOS DU PÉTROLE PERDU
◼ La quantité totale de pétrole perdu en mer entre 1970 et 2000 est de 5 322 000 tonnes.
◼ La marée noire la plus considérable a eu lieu en 1979 quand l’Atlantic Empress est entré en collision avec l’Aegean Captain dans la mer des Antilles ; 287 000 tonnes de pétrole ont été perdues.
◼ L’Exxon Valdez n’a occasionné que la 34e marée noire la plus importante.
◼ Bien que la plupart des déversements de pétrole en mer se fassent lors du chargement, du déchargement ou du déballastage, les pollutions les plus graves sont dues à des collisions et à des échouages.
◼ Quelques pertes de pétrole autres qu’en mer :
● Explosion du puits d’exploration Ixtoc I en 1979 dans le golfe du Mexique. Perte totale : 500 millions de litres.
● Explosion d’une plateforme dans un puits du golfe Persique en 1983. Perte totale : 300 millions de litres.
● Déversement délibéré en 1991 dans le golfe Persique. Perte totale : 900 millions de litres.
[Illustration]
Le pétrolier “ Erika ” en train de sombrer au large de Penmarch, en France, le 13 décembre 1999.
[Indications d’origine]
Sources : International Tanker Owners Pollution Federation Limited, “ Oil Spill Intelligence Report ”, “ Encyclopédie Encarta ”
© La Marine Nationale, France
[Schéma/Illustrations, pages 8, 9]
(Voir la publication)
LA PRODUCTION PÉTROLIÈRE — SCHÉMA SIMPLIFIÉ
1 LA PROSPECTION
SATELLITE
Le système de localisation par satellites (GPS) fournit des informations géophysiques précises.
GÉOPHONES
CAMIONS VIBRATEURS
HYDROPHONES
NAVIRES SISMIQUES
La prospection sismique, une méthode parmi d’autres, consiste à envoyer des ondes sonores dans le sol et à enregistrer leurs échos.
2 L’EXTRACTION
PUITS TERRESTRES
PLATEFORME DE FORAGE
PUITS SOUS-MARIN
Elle se fait par le forage de puits terrestres, offshore ou sous-marins. Des gaz ou de l’eau sont injectés pour maintenir la pression.
[Illustration]
PUITS DE PÉTROLE SOUS-MARIN
Des sous-marins télécommandés servent à construire l’outil de production sur le fond de la mer.
[Illustration]
FORAGE HORIZONTAL
Le trépan est mis en rotation par des moteurs télécommandés par un technicien opérateur, tandis que des capteurs déterminent la structure de la roche.
3 LE TRANSPORT
OLÉODUCS
PÉTROLIER
On se sert d’oléoducs, parfois sous-terrains ou sous-marins, mais aussi de pétroliers, de chalands et de wagons-citernes.
4 LE RAFFINAGE
RAFFINERIE
Le pétrole brut est chauffé, distillé et fractionné en composés qui entrent dans la fabrication de produits de tous les jours.
COLONNE DE FRACTIONNEMENT
Quand le pétrole brut, sombre et épais, est chauffé dans le four, les hydrocarbures qui le composent se vaporisent. Les gaz ainsi formés se condensent à des températures différentes. C’est ainsi que le pétrole brut est séparé en fractions, ou coupes.
20 °C
GAZ DE RAFFINERIE
On y retrouve le méthane, l’éthane, le propane et le butane.
20 °C-70 °C
ESSENCE
Utilisée comme carburant automobile ou comme matière première des plastiques.
70 °C-160 °C
NAPHTA
Sert notamment à fabriquer des plastiques et du carburant automobile.
160 °C-250 °C
KÉROSÈNE
On en fait du carburéacteur et du mazout.
250 °C-350 °C
GAZOLE
Utilisé comme carburant pour les moteurs diesels et les chaudières.
400 °C
RÉSIDU
Transformé ultérieurement en carburant pour les raffineries, en mazout lourd, en cire à bougie ou en asphalte.
CRAQUEUR CATALYTIQUE
Les hydrocarbures sont chauffés par vapeur, puis mélangés à un catalyseur chaud, un tamis moléculaire d’aluminosilicate. Ils sont ainsi craqués, ou fractionnés, en molécules plus courtes et plus valorisables.
Le catalyseur pulvérulent se mélange avec les hydrocarbures dans la vapeur.
ÉTHANOL
Ce solvant entre dans la composition des peintures, des cosmétiques, des parfums, des savons et des colorants.
PLASTIQUES
Le polystyrène, par exemple, est obtenu par polymérisation du styrène.
ADDITIFS
Les additifs à base d’octane augmentent les performances d’un moteur en empêchant le carburant de s’enflammer trop vite.
[Indication d’origine]
Photo : avec l’aimable autorisation de la Phillips Petroleum Company
[Graphique, page 7]
(Voir la publication)
PRINCIPALES RÉSERVES MONDIALES
Les totaux sont exprimés en milliards de barils. Les ressources non découvertes ne sont pas prises en compte.
▪ Membre de l’OPEP
• Pays possédant au moins un gisement supergéant
Production cumulée
◆ Réserves
▪ • ◆ 332,7 ARABIE SAOUDITE
• ◆ 216,5 ÉTATS-UNIS
• ◆ 192,6 RUSSIE
▪ • ◆ 135,9 IRAN
▪ • ◆ 130,6 VENEZUELA
▪ • ◆ 125,1 KOWEÏT
▪ • ◆ 122,8 IRAQ
▪ • ◆ 113,3 ÉMIRATS ARABES UNIS
• ◆ 70,9 MEXIQUE
• ◆ 42,9 CHINE
▪ • ◆ 41,9 LIBYE
▪ ◆ 33,4 NIGERIA
◆ 21,2 CANADA
▪ ◆ 21 INDONÉSIE
◆ 20,5 KAZAKHSTAN
▪ • ◆ 18,3 ALGÉRIE
◆ 17,6 NORVÈGE
◆ 16,9 ROYAUME-UNI
[Illustrations, page 4]
Le premier puits de pétrole, à Titusville, en Pennsylvanie, en 1859.
Pétrole jaillissant d’un puits au Texas.
[Indication d’origine]
Frères Brown
[Illustration, page 5]
Un des premiers champs pétrolifères, à Beaumont, au Texas.
[Illustration, page 5]
Charrette transportant des barils de pétrole.
[Illustration, page 10]
Puits de pétrole embrasé au Koweït.
[Crédit photographique, page 5]
Toutes les photos : Frères Brown
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Le pétrole ne présente-t-il que des avantages ?Réveillez-vous ! 2003 | 8 novembre
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Le pétrole ne présente-t-il que des avantages ?
DANS quelle mesure les pays industrialisés dépendent-ils du pétrole et de ses dérivés ? Le pétrole et le gaz naturel leur sont indispensables. D’où l’émergence d’une “ société des hydrocarbures ”, selon l’expression utilisée par Daniel Yergin dans son livre Les hommes du pétrole. Pensez au mazout, aux graisses, aux cires et aux asphaltes, sans oublier toutes les applications des produits pétrochimiques : avions, automobiles, bateaux, adhésifs, peintures, fibres synthétiques, baskets, jouets, colorants, aspirine, désodorisants, maquillage, disques, ordinateurs, téléphones. Chaque jour, un nombre incalculable de personnes utilisent quelques-uns des plus de 4 000 produits dérivés du pétrole, indissociables du modernisme. Mais quel tort le pétrole a-t-il causé à l’environnement au cours de son histoire ?
Un roi qui “ ne règne pas avec bienveillance ”
À la fin de l’année 1940, alors que la guerre entre la Roumanie et la Hongrie semble imminente, le dictateur nazi Adolf Hitler s’empresse d’endosser le rôle de conciliateur. Un geste désintéressé ? Hitler n’a qu’un objectif : empêcher que les puits de pétrole roumains ne passent aux mains de l’Union soviétique. Le pétrole sera aussi une raison majeure de l’invasion du Koweït par l’Iraq en 1990 et de l’intervention d’autres nations. Ce ne sont pas là des événements isolés. Combien de fois le pétrole a été l’enjeu d’un conflit et la cause de souffrances !
Le pétrole est non seulement indispensable à la vie moderne, mais aussi étroitement lié à la politique et aux intérêts particuliers d’une poignée d’hommes puissants. Comme l’a récemment affirmé l’OPEP, il n’est pas un simple produit, mais “ un atout stratégique ”. Des pays s’en sont servis comme moyen de pression politique par l’intermédiaire d’embargos ou de sanctions. En outre, puits, raffineries et pétroliers ont été la cible d’attaques terroristes, souvent au prix de terribles désastres écologiques.
L’industrie pétrolière est accusée de contribuer à la dégradation de l’environnement par l’émission de dioxyde de carbone, qui jouerait un rôle dans le bouleversement climatique planétaire. D’après un rapport de la PEMEX (Mexican Petroleums), l’une des plus grandes sociétés pétrolières du monde, des polluants sont relâchés au cours de diverses phases du raffinage. Aujourd’hui, presque six ans après que le protocole de Kyoto a réuni 161 pays afin de prendre des mesures en faveur du climat, et bien que les carburants automobiles soient plus propres, nombreux sont ceux qui ont le sentiment que la situation n’a guère évolué. D’un autre côté, l’OPEP considère le pétrole comme “ le père de la richesse et de la prospérité générale actuelle ” dans de nombreux pays. Mais est-ce toujours vrai ?
Certains en voudront pour preuve les dégâts causés par le forage et par la construction des oléoducs. D’autres mentionneront l’augmentation du nombre des chômeurs en Arabie saoudite, le pays détenteur des réserves les plus importantes. “ Les gouvernements des pays industrialisés profitent goulûment des sacrifices qu’ils exigent des producteurs, des raffineurs et des consommateurs ”, s’indigne Alí Rodríguez Araque, président de l’OPEP.
CorpWatch, un organisme chargé de faire respecter la législation en matière de protection de l’environnement, déclare : “ Le pétrole est encore le roi. Mais il ne règne pas avec bienveillance. ”
Quel sera l’avenir du pétrole ?
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Le pétrole viendra-t-il à manquer ?Réveillez-vous ! 2003 | 8 novembre
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Le pétrole viendra-t-il à manquer ?
“ Sans [énergie], l’industrie ne peut fonctionner [...]. Plus de voitures, ni de camions, ni de trains, ni de bateaux, ni d’avions [...]. Sans énergie, les maisons resteraient froides et obscures, les aliments ne pourraient être cuisinés [...]. Sans les ressources énergétiques, nous nous retrouverions littéralement à l’âge de pierre. ” — Extrait du bilan sur la situation pétrolière mondiale publié en 2000 par l’U.S. Geological Survey.
DES spécialistes émettent l’hypothèse que les réserves d’hydrocarbures s’épuiseront un jour. Certains estiment qu’il nous reste de quoi tenir encore 63 à 95 ans. Parallèlement, d’autres sources d’énergie sont exploitées, dont certaines depuis des dizaines d’années. Le soleil, le vent, les cours d’eau et les océans fournissent de l’énergie dite renouvelable, c’est-à-dire qui peut être rapidement reconstituée. Mais pour l’heure, sa production et sa distribution posent encore des difficultés techniques majeures.
La perspective de ne faire appel aux sources d’énergie renouvelable qu’après avoir épuisé les ressources non renouvelables n’est guère réjouissante. Les sociétés pétrolières sont déterminées à tirer le maximum de profit du temps qu’il reste avant l’échéance fatidique. Malheureusement, tout porte à croire que les problèmes sociaux et écologiques liés à l’exploitation du pétrole dureront aussi longtemps. Inutile de dire que la cause véritable de ces problèmes n’est pas le précieux liquide en lui-même. C’est l’avidité de l’homme et sa soif de pouvoir qui font mauvaise presse à l’or noir.
Fort heureusement, l’avenir du pétrole, et de toutes les autres sources d’énergie bien sûr, n’est pas entre les mains des nations. En définitive, il se trouve entre les mains du Créateur et Protecteur de la Terre, Jéhovah Dieu, qui a promis pour bientôt la disparition de tous les problèmes sociaux et écologiques liés à la surexploitation des ressources terrestres (Révélation 4:11). Comme le dit la Bible, le temps est proche pour Dieu de “ causer la ruine de ceux qui ruinent la terre ”. Grâce à la domination juste de Dieu, “ un nouveau ciel et une nouvelle terre ” existeront, un monde sans exploitation égoïste ni injustice, où les ressources terrestres seront utilisées avec altruisme pour le plus grand bien d’une humanité obéissant au Créateur. — Révélation 11:18 ; 21:1-4.
[Illustrations, page 12]
Les panneaux solaires et les éoliennes sont d’autres sources d’énergie.
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