Utilisation d’un plan

BEAUCOUP appréhendent de parler en n’utilisant qu’un plan. Ils se sentent plus rassurés s’ils ont écrit ou appris par cœur tout ce qu’ils ont prévu de dire.

Et pourtant, nous parlons tous quotidiennement sans papier. C’est le cas, qu’il s’agisse de discussions en famille, avec nos amis, lors de la prédication, ou encore des prières sincères que nous prononçons en privé ou pour un groupe.

Lorsque vous présentez un exposé, quels sont les avantages comparés d’un plan et d’un texte intégralement rédigé ? Si la lecture d’un discours rédigé offre une garantie d’exactitude et de précision dans la formulation des phrases, elle n’est pas l’idéal en revanche pour toucher le cœur de vos auditeurs. Quand vous lisez, vous adoptez généralement au bout de quelques phrases un débit et des intonations qui tranchent avec votre style naturel. Si vous vous intéressez plus à vos notes qu’à votre auditoire, les gens risquent d’être moins attentifs que s’ils ont le sentiment que vous pensez vraiment à eux et que vous adaptez vos propos à leur situation. Pour qu’un exposé soit motivant, rien ne vaut les techniques de l’improvisation.

La formation que nous donne l’École du ministère théocratique doit nous servir dans la vie courante. Lorsque nous rencontrons des amis, nous ne sortons pas un morceau de papier sur lequel nous aurions inscrit nos pensées pour qu’elles soient idéalement formulées. Dans le ministère, nous n’emportons pas un manuscrit sous prétexte que nous pourrions oublier quelques idées dont nous avions prévu de parler. Par conséquent, lorsqu’à l’école vous faites une démonstration de prédication, prenez l’habitude de vous exprimer le plus naturellement possible. Moyennant une bonne préparation, vous vous rendrez compte qu’un plan, qu’il soit écrit ou mental, est habituellement suffisant pour vous rappeler les points principaux que vous voulez traiter. Mais comment acquérir la confiance nécessaire à cet exercice ?

Organisez vos pensées. La première chose à faire pour s’exprimer sur la base d’un plan est d’organiser ses pensées. Cela ne veut pas dire choisir les mots qu’on va utiliser, mais simplement réfléchir avant de parler.

Dans la vie de tous les jours, la précipitation fait parfois dire à certains des choses qu’ils regrettent ensuite. D’autres, par manque de rigueur, sautent sans cesse du coq à l’âne. Un remède efficace à ces deux travers consiste à prendre le temps d’élaborer mentalement un schéma simple avant de se lancer. Commencez par vous fixer un objectif, puis déterminez, comme autant d’étapes, les points à aborder pour l’atteindre, et alors seulement commencez à parler.

Quand vous vous préparez pour le ministère, prenez le temps, non seulement de ranger votre sac ou votre sacoche, mais aussi d’organiser vos pensées. Si vous décidez d’utiliser une suggestion de présentation du Ministère du Royaume, lisez-​la plusieurs fois pour bien vous pénétrer des idées principales. Résumez-​en les grandes lignes en une ou deux phrases courtes. Adaptez la formulation à votre personnalité et aux conditions existant dans votre territoire. Vous constaterez qu’il est très pratique d’avoir un plan en tête. Voici, par exemple, en quoi il pourrait consister. 1) En guise d’entrée en matière, mentionnez un sujet de préoccupation local. Prenez l’avis de votre interlocuteur. 2) Ayez à l’esprit quelque chose de précis à dire sur la question, peut-être un ou deux textes bibliques montrant que Dieu a promis de remédier à ce problème. Si la possibilité vous en est offerte, précisez que Jéhovah le fera par l’intermédiaire de son Royaume, son gouvernement céleste. 3) Encouragez votre interlocuteur à donner suite à la conversation de manière concrète. Proposez-​lui quelque chose à lire et/ou une étude biblique, puis convenez d’un moment précis pour vous revoir et poursuivre la discussion.

Pour ce premier contact, sans doute jugerez-​vous suffisant de n’avoir pour plan que quelques idées en tête. Si cependant vous éprouvez le besoin de consulter au préalable un plan écrit, celui-ci pourrait se composer de quelques mots pour l’entrée en matière, de une ou deux références bibliques et d’une brève remarque à placer dans la conclusion. La préparation et l’utilisation de ce genre de plan évitent les propos décousus ; elles permettent de communiquer un message clair, que les personnes se rappellent facilement.

Si une question ou une objection revient régulièrement dans votre territoire, il peut s’avérer utile de faire quelques recherches. Deux ou trois idées de base étayées par des textes bibliques devraient généralement suffire. Dans certains cas, les “ Sujets de conversation bibliques ” ou les intertitres en caractères gras du livre Comment raisonner à partir des Écritures vous fourniront exactement le schéma qu’il faut. Peut-être voudrez-​vous y ajouter une citation pertinente reprise dans un autre ouvrage. Mettez alors par écrit un plan sommaire, joignez-​y une photocopie de la citation que vous avez trouvée et placez le tout dans vos affaires de prédication. Quand on vous posera cette question ou fera cette objection, vous n’aurez plus qu’à dire que vous êtes heureux de pouvoir aborder cet aspect de vos croyances (1 Pierre 3:15). Utilisez alors votre plan pour répondre.

Quand vous devez prier pour votre famille, un groupe d’étude de livre ou toute la congrégation, il est bon, là encore, que vous organisiez vos pensées. Comme le montre Luc 11:2-4, Jésus a donné à ses disciples un plan simple permettant de formuler des prières profondes. Lors de l’inauguration du temple de Jérusalem, Salomon a prononcé une longue prière. Il y avait manifestement réfléchi à l’avance. Il a d’abord parlé de Jéhovah et de Sa promesse à David, puis du temple, avant d’évoquer les unes après les autres des situations et des catégories de personnes précises (1 Rois 8:22-53). Nous pouvons nous inspirer de ces exemples.

Des plans d’exposés simples. Si vous devez préparer un plan de discours, à quel point devez-​vous le détailler ?

Souvenez-​vous qu’un plan sert à rappeler les idées. Peut-être jugerez-​vous utile de rédiger quelques phrases que vous reprendrez pour l’entrée en matière. Mais, ensuite, concentrez-​vous sur les idées, et non sur les mots. Et si vous écrivez ces idées sous forme de phrases, préférez les phrases courtes. Les points principaux — peu nombreux — que vous prévoyez de développer doivent être bien visibles sur le plan ; aussi, mettez-​les en capitales, soulignez-​les ou utilisez de la couleur. Sous chaque point principal, inscrivez les idées qui entreront dans son développement. Notez les versets que vous prévoyez de lire (il est généralement préférable de lire ces textes dans la Bible). Indiquez aussi les comparaisons que vous comptez utiliser, ainsi que d’éventuelles citations dignes d’intérêt tirées d’ouvrages profanes. Vos notes doivent être suffisamment explicites pour vous permettre de présenter des faits précis. Plus un plan a une présentation claire, plus il est facile d’emploi.

Certains utilisent des plans réduits à leur plus simple expression : quelques mots clés, les références des versets qu’ils comptent citer de tête, et des schémas ou des dessins pour les aider à se rappeler certaines idées. Avec ces notes succinctes, ils parviennent à présenter sur le ton de la conversation des exposés dont les idées s’enchaînent avec logique. Tel est l’objectif de cette leçon.

Lorsque vous travaillerez cette leçon sur l’utilisation du plan, reportez-​vous au chapitre “ Comment préparer le plan d’un exposé ”, aux pages 39 à 42. Il vous sera profitable de le lire tandis que vous étudierez la présente leçon “ Utilisation d’un plan ”.

Comment utiliser le plan. À ce stade, votre objectif n’est plus seulement d’organiser votre exposé sous forme de plan, mais surtout d’utiliser efficacement ce plan.

Il faut d’abord réviser votre exposé : Regardez le thème, lisez un à un les points principaux et établissez mentalement le rapport qui existe entre chacun de ces points et le thème. Notez combien de temps vous pouvez consacrer au développement de chaque point principal. Ensuite, revenez sur le premier point principal et étudiez-​le. Revoyez les arguments, les textes bibliques, les comparaisons et les exemples que vous prévoyez d’utiliser pour développer ce point. Repassez-​les plusieurs fois en revue jusqu’à ce que cette partie de l’exposé soit claire dans votre esprit. Répétez cette opération avec chacun des autres points principaux. Réfléchissez à ce que vous pourriez éventuellement supprimer pour terminer dans le temps imparti. Enfin, revoyez l’ensemble de l’exposé. Concentrez-​vous sur les idées, non sur les mots. N’apprenez pas l’exposé par cœur.

Quand vous prononcez l’exposé, vous devriez pouvoir garder un bon contact visuel avec l’auditoire. Après avoir lu un verset biblique, vous serez en général en mesure de le commenter en vous servant de votre bible, sans regarder vos notes. De même, si vous prenez une comparaison, ne la lisez pas, mais présentez-​la comme vous le feriez à des amis. Ne plongez pas le nez dans vos notes pour chaque phrase. Parlez avec votre cœur, et vous toucherez le cœur de ceux qui vous écoutent.

Quand vous maîtriserez l’art de s’exprimer à l’aide d’un plan, vous aurez franchi une étape décisive pour qui veut devenir un bon orateur public.