Coup d’œil sur le monde
Une “Pax americana” au Proche-Orient
Lors de la guerre du Kippour, en automne 1973, au moment où les Israéliens semblaient bien placés pour pousser leur avance jusqu’au Caire, les Russes ont menacé d’envoyer des troupes pour sauver l’Égypte, ce qui a provoqué une réaction immédiate de la part des Américains, puisque le président Nixon a déclenché une alerte des bases américaines nucléaires. Autrement dit, le conflit israélo-arabe au Proche-Orient a failli dégénérer en une guerre nucléaire entre l’Est et l’Ouest. La trêve boiteuse entre Israël et l’Égypte a été transformée, au mois de septembre dernier, en ce que Le Monde a appelé une “Pax americana” ou paix américaine. Ce journal parisien a écrit : “Ce sont deux cents Américains (...) qui vont prendre position sur les cols du Sinaï, contrôlant toute cette zone stratégique et ayant, outre leurs propres stations d’observation, libre accès aux postes égyptiens et israéliens qui y seront installés. Les Américains seront en relations amicales avec les deux parties en présence ; c’est d’ailleurs le plus grand succès de M. Kissinger d’avoir transformé ce qui était il y a quelques années un aspect de l’affrontement Est-Ouest en un conflit ‘Ouest-Ouest’ opposant deux amis des États-Unis.”
Une paix payée au “prix fort”
Il est évident que pour amener les Israéliens à consentir un nouveau retrait dans le Sinaï, et notamment des cols de Mitla et de Gidi, et à l’abandon des champs pétrolifères d’Abou-Rodeiss, les Américains ont dû leur donner quelque chose en contrepartie. Par la suite, on a appris que M. Kissinger a accepté que son gouvernement verse à Israël plus de deux milliards de dollars sous forme d’aide militaire et économique. L’aide militaire comprendrait la fourniture d’avions sophistiqués et de missiles à long rayon d’action. Certes, les Américains semblent avoir payé à un prix très élevé la paix partielle au Proche-Orient (la Syrie n’est pas incluse dans cet accord), mais en fait, ils en retirent des avantages. Les États-Unis ont réussi à redevenir la puissance dominante dans cette région, aux dépens de l’Union soviétique. D’autre part, en éloignant les risques d’un conflit armé au Proche-Orient, les Américains ont désamorcé l’arme politique que détenaient les États arabes producteurs de pétrole, tout en s’assurant des ventes massives d’armements américains aussi bien chez les Israéliens qu’à plusieurs pays arabes, dont l’Égypte.
Avantages pour les Égyptiens
Bien entendu, les Égyptiens n’ont pas accepté de signer l’accord avec Israël sans en tirer eux-mêmes des avantages. D’abord, ils récupèrent, sans coup férir, une partie du Sinaï. Mais c’est surtout du point de vue financier et économique que le président Sadate compte bénéficier de l’accord israélo-égyptien. En effet, un climat de paix est absolument indispensable à l’exploitation du canal de Suez. Les champs de pétrole d’Abou-Rodeiss permettront également à l’Égypte de faire de sérieuses économies. L’éloignement des risques d’un nouveau conflit avec Israël permettra aussi à l’Égypte d’attirer des investissements étrangers en vue du développement de la vallée du Nil. Enfin, cette “paix” permettra au président égyptien de canaliser vers des projets civils une partie des huit cent mille hommes des forces armées, ainsi qu’une partie du budget militaire. Il était temps, car la situation économique de l’Égypte frisait la catastrophe avant la signature de cet accord.
La réaction des Russes
Il va de soi que l’URSS ne voit pas d’un bon œil le regain de l’influence américaine au Proche-Orient. La Pravda a écrit : “Tout le monde sait aujourd’hui que les milieux dirigeants d’Israël considèrent les mesures partielles prises actuellement comme un moyen de faire traîner interminablement en longueur le règlement définitif du problème du Proche-Orient, et notamment l’octroi de la garantie du droit légitime du peuple palestinien d’avoir son foyer national.” On voit qu’Israël est la cible principale des critiques soviétiques, mais celles-ci, bien que modérées, n’épargnent pas les États-Unis ni l’Égypte. Cette dernière est taxée d’“ingratitude” et de “naïveté”. Mais, visiblement, l’Union soviétique se garde bien de couper les ponts avec le monde arabe. Pour ce qui est des États-Unis, les Soviétiques se bornent à déplorer l’installation dans le Sinaï des deux cents experts américains chargés de détecter les violations de l’accord israélo-égyptien. Manifestement, pour M. Brejnev la “détente” avec les États-Unis est trop précieuse pour l’échanger contre le sourire de M. Yasser Arafat, chef de l’Organisation de libération de la Palestine, qui se trouve être le grand lésé dans les accords partiels de paix au Proche-Orient.
La RFA — grand exportateur d’armes
On ignore généralement que la République fédérale d’Allemagne possède une puissante industrie d’armements. Elle emploie plus de deux cent mille personnes et sa production représente environ 3 pour cent du produit national brut. Les forces armées ouest-allemandes sont équipées pour 70 pour cent par du matériel fabriqué en Allemagne. En outre, la RFA est devenue un grand fournisseur d’armes dans le monde. Certes, la législation allemande fait dépendre toute exportation de matériel militaire d’une autorisation spéciale et, en principe, la fourniture d’armes est limitée aux pays membres de l’OTAN et à quelques autres pays (Australie, Japon, Nouvelle-Zélande, Suisse, Suède). Mais la loi est parfois contournée, et les membres du gouvernement eux-mêmes désirent trouver de nouveaux débouchés à leur industrie de matériel militaire, vu l’accroissement du chômage en RFA. Il semble qu’ils n’auront pas de mal à trouver des clients. En effet, les sous-marins, les missiles, les vedettes rapides et surtout le char Léopard produits en Allemagne sont très demandés dans les pays comme l’Afrique du Sud, Israël, les pays arabes, l’Iran, le Brésil, la Rhodésie et d’autres pays d’Afrique. Le char Léopard a déjà été vendu à plus de 1 800 exemplaires en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Bref, la République fédérale d’Allemagne est actuellement le sixième fournisseur d’armes du monde.
L’assemblée mondiale du CŒE
À propos de la cinquième assemblée mondiale du Conseil œcuménique des Églises, prévue pour fin novembre et début décembre à Nairobi, capitale du Kenya, et dont le thème est “Jésus Christ libère et unit”, le pasteur Philip Potter, secrétaire général du Conseil, avoue que “les Églises sont à la recherche d’une expression de leur foi”. Expliquant pourquoi, il a déclaré : “Le fait nouveau pour le CŒE vient de ce qu’en Asie, en Afrique et en Amérique latine se développent des théologies contextuelles lançant un véritable défi à l’approche plutôt cartésienne qui a dominé longtemps la théologie ‘européenne’. Pour bon nombre de théologiens ‘occidentaux’, elles constituent une sorte de menace. Pour ma part, je dirai qu’un certain pluralisme théologique est permis : l’important est de rester en dialogue.” Le pasteur Potter a précisé qu’aux Églises s’affiliant au Conseil œcuménique il n’est demandé que de souscrire à la confession de foi suivante : “Le CŒE est une association d’Églises qui confessent le Seigneur Jésus Christ comme Dieu et Sauveur selon les Écritures et s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.” On voit donc que d’une part ce Conseil, qui groupe en son sein la plupart des Églises protestantes ainsi que les Églises orthodoxes et “vieilles catholiques”, essaie d’être à l’avant-garde en admettant volontiers un “pluralisme théologique”, mais que d’autre part il donne dans un paganisme bon teint en exigeant que ses membres croient au dogme de la trinité.
Une usine à insectes
Lors du huitième Congrès international pour la défense des plantes, qui s’est tenu dernièrement à Moscou, les spécialistes occidentaux ont appris que l’Union soviétique a recours à la lutte biologique pour protéger les cultures. Elle produit “industriellement” les insectes connus pour leur utilité dans la protection des récoltes. Les techniques de la lutte biologique remplaceraient progressivement en URSS les méthodes de lutte faisant appel aux produits chimiques. Jusqu’ici, 9 millions d’hectares sont protégés par des moyens biologiques, contre 120 millions d’hectares par des moyens chimiques. À Leningrad, il y aurait une usine qui “produit” 50 millions d’insectes utiles par jour. Le Congrès international pour la défense des plantes a lancé un appel aux gouvernements pour que, dans leur lutte pour la protection des récoltes, ils emploient des produits chimiques inoffensifs pour l’homme et les animaux, et qui sont rapidement biodégradables.
Les dangers de la “pilule”
Dans un récent bulletin envoyé à tous les médecins américains, la FDA (Food and Drug Administration) américaine a déconseillé l’usage de la pilule contraceptive aux femmes de plus de quarante ans. Des enquêtes ont montré que les accidents cardio-vasculaires sont 5,7 fois plus fréquents chez les femmes âgées de quarante à quarante-quatre ans qui prennent la pilule. Une autre étude indique que le risque de crise cardiaque mortelle est 4,7 fois plus grand après quarante ans pour les femmes qui recourent à cette méthode anticonceptionnelle. Cependant, certains gynécologues français sont d’avis que la pilule mini-dosée peut être prescrite à la femme de plus de quarante ans avec un maximum de sécurité, à condition que le sujet soit soumis à une surveillance médicale étroite. D’autre part, le professeur Jamain, président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens français, a publié dans la Nouvelle presse médicale du 28 juin dernier un communiqué qui souligne le danger de la “pilule” pour les adolescentes en période pubertaire. Il écrit : “On connaît la complexité de l’édifice neuro-endocrinien, l’importance des interactions de l’hypothalamus, de l’hypophyse et des ovaires, et donc la fragilité d’instauration de la fonction ovarienne. (...) Comment un médecin ou un gynécologue digne de ce nom pourrait-il commettre le geste dangereux qui consisterait à prescrire la pilule à une adolescente ?”