Chapitre 8
Les hommes-singes sont-ils nos ancêtres ?
L’ÉVOLUTIONNISTE soutient que le gouffre entre l’homme et les animaux a été comblé par des hommes “préhistoriques”, des “hommes-singes” qui n’existent plus. À ce sujet, la revue Science News Letter du 29 mai 1965 déclarait :
“Ils [les évolutionnistes] voient nos ancêtres hirsutes et sans queue, légèrement plus grands que le gibbon qui vit de nos jours. Ils étaient dotés d’une musculature faciale mobile, mais non d’un ‘intellect éminent’. (...)
“Ils grimpaient bien et vivaient principalement dans les arbres. Sur le sol, ils pouvaient prendre une attitude incomplètement dressée. Ils marchaient soit à quatre pattes soit debout sur leurs membres postérieurs. (...)
“Apparemment, les proto-hominoïdes n’étaient pas doués du langage articulé116.”
Sur la base de telles descriptions, les livres et les musées du monde sont remplis de reconstitutions dessinées ou moulées représentant des hommes “préhistoriques”. L’étudiant se trouve continuellement devant une succession d’“hommes-singes”, au physique bestial, censés être les ancêtres de l’homme moderne. Mais cette filiation est-elle fondée sur des faits acquis ou sur des conjectures ?
À propos de cette prétendue descendance, voici ce qu’écrit l’évolutionniste Jean Rostand :
“On discute encore, et sans doute on discutera longtemps, sur les liens réels de toutes ces formes. (...) L’homme descend-il d’un singe ressemblant aux Anthropoïdes que nous connaissons ? Ou d’un singe inférieur ? Ou même d’un Primate qui ne méritait pas encore le nom de singe117 ?”
Pourquoi existe-t-il de telles difficultés ? En réponse, nous lisons dans New Scientist du 25 mars 1965 : “L’une des principales difficultés réside dans le fait que des crânes fossiles humains ayant une signification réelle sont extrêmement rares ; toutes les trouvailles faites jusqu’ici tiendraient dans un grand cercueil. Tout le reste est sans rapport avec le sujet118.”
Confirmant cela, l’anthropologiste Eiseley, reprenant un article qu’il avait publié dans la revue Scientific American, écrit dans son livre L’immense voyage (éd. fr. 1965) :
“On peut donc pardonner aux primatologistes leurs tâtonnements, qui portent sur des millions d’années pour lesquelles nous ne possédons pas un seul squelette de petit singe qui soit complet, sans parler du squelette d’un précurseur humain. (...) Nous en sommes réduits à lire l’histoire de l’évolution du primate dans quelques poignées d’os et de dents brisés. Ces fossiles, de plus, proviennent de sites séparés par des milliers de kilomètres les uns des autres, et éparpillés sur tout l’ancien continent. (...)
“Pour finir, nous secouons la tête, découragés (...). C’est comme si nous nous trouvions au cœur d’un labyrinthe et avions oublié par quel chemin nous y sommes entrés119.”
Une autre difficulté est évoquée dans l’ouvrage L’évolution en tant que processus (angl.), édité par l’évolutionniste Julian Huxley. Nous y lisons :
“Dans la majorité des cas, les descriptions des spécimens fournis par ceux qui les ont découverts sont présentées de manière à laisser entendre que les fossiles en question occupent une place spéciale ou revêtent une importance particulière dans la généalogie des ancêtres directs de l’homme, par opposition à celle des singes. (...) Les chances que tous puissent jouir de cet honneur sont (...) minces. (...)
“Dans le cas de l’évolution des primates, les conclusions sont quelquefois à peine fondées, du fait de l’insuffisance des documents120.”
Il n’empêche qu’à présent les évolutionnistes sont généralement d’avis que l’homme et les singes anthropoïdes sont des rameaux d’une branche ancestrale commune. Quelles preuves paléontologiques attestent l’existence de cet ancêtre commun ? En 1965, on pouvait lire dans New Scientist : “La correspondance indiscutable entre l’homme et les anthropoïdes indique clairement qu’ils ont un ancêtre commun. Mais cet ancêtre n’a pas encore été trouvé et vraisemblablement nous aurons du mal à le reconnaître121.” Il apparaît donc que, tout en soutenant que l’homme doit descendre d’une bête simiesque qui aurait été également l’ancêtre des anthropoïdes, les transformistes sont totalement incapables d’en fournir les preuves ! Leur déduction n’est pas fondée sur des faits. La revue Saturday Evening Post du 3 décembre 1966 avouait : “Les chercheurs (...) doivent encore découvrir les origines de la ligne ancestrale de l’homme122.”
Existe-t-il des preuves des premiers stades qui sont censés avoir succédé à cet ancêtre commun ? Les rédacteurs évolutionnistes du livre Les Primates (éd. fr. 1966) admettent ce qui suit : “Malheureusement, les premières étapes de l’évolution de la lignée humaine restent un mystère complet123.” Et le périodique Scientific American de novembre 1966 déclarait : “La nature de la ligne ancestrale de l’homme (...) relève toujours de la théorie pure124.”
En remontant la prétendue chaîne aboutissant à l’homme, trouve-t-on des preuves plus convaincantes ? En 1965, une conférence d’anthropologistes célèbres élabora une chronologie, sur la foi de laquelle le New York Times du 11 avril 1965 publia un diagramme et un article qui déclarait entre autres : “Même aujourd’hui, notre ignorance de l’arbre généalogique de l’homme est étonnante. (...) Il existe encore d’énormes lacunes.” Cela ne l’a pas empêché d’affirmer, concernant les preuves paléontologiques : “Il y a au moins 30 millions d’années, les caractères qui distinguent l’homme de tous les autres animaux avaient commencé à apparaître.” Le tableau indiquait en premier lieu le Propliopithecus, créature ressemblant aux gibbons, et dont quelques fragments d’os ont été trouvés en Égypte.
Quelle fut l’étape suivante, d’après ce diagramme ? Voici ce que rapportait le New York Times : “Une autre étape fut l’apparition, il y a quelque 19 millions d’années, d’un genre dont la dentition présentait certains caractères communs à l’homme et aux grands singes.” On trouva des restes de cet animal, baptisé Dryopithecus, en Afrique et en Eurasie. Ainsi, entre le Propliopithecus, qui remonterait à environ 30 000 000 d’années avant notre époque, et le Dryopithecus, qui aurait existé voici 19 000 000 d’années, il y a un hiatus de l’ordre de 11 000 000 d’années dépourvues de documents fossiles. Le même journal ajoutait qu’après la disparition du Dryopithecus “il y a quelque neuf millions d’années, les roches ne nous fournissent aucun document pendant sept millions d’années125”.
Que peut-on en déduire jusqu’ici ? D’abord, que les faits prouvant que l’homme et les anthropoïdes ont un ancêtre commun sont inexistants. Ensuite, que les premières pages de la prétendue histoire de la ligne ancestrale de l’homme, représentant d’innombrables millions d’années, sont complètement blanches. Enfin, qu’entre les premiers documents, censés remonter à environ 30 000 000 d’années, et l’époque actuelle, il y a des lacunes totalisant quelque 18 000 000 d’années. La plupart des individus qui sont supposés avoir fait chaîne entre notre lointain ancêtre et l’homme moderne sont des chaînons manquants ! Les faits font complètement défaut ! Dès lors, il est peu étonnant que la revue Scientific American de juillet 1964 ait écrit : “En attendant d’autres découvertes, il serait peut-être plus prudent de ne pas affirmer que la transition entre l’anthropoïde et l’homme est appuyée à présent par le témoignage des fossiles126.”
En fait, les “preuves” paléontologiques citées ci-dessus sont plus faibles encore. En quel sens ? C’est que certains évolutionnistes situent le Propliopithecus, non dans la lignée ancestrale de l’homme, mais dans celle aboutissant aux gibbons, et pour eux, le Dryopithecus fait partie de la ligne évolutive des grands anthropoïdes. Ils sont d’avis que le plus ancien membre de la ligne ancestrale de l’homme était une créature baptisée Ramapithecus. À ce sujet, le New York Times disait : “Il y a environ 12 millions d’années, à mi-chemin de l’existence du [Dryopithecus], apparurent des créatures simiesques aux traits presque humains. Ce fut le genre Ramapithecus, (...) découvert dans la chaîne des Siwalik, au nord-ouest de l’Inde127.” Naturellement, cela ne fait qu’agrandir la lacune entre cette créature et celle qui est supposée être l’ancêtre commun de l’homme et des anthropoïdes.
Entre le Ramapithecus et l’Australopithecus, l’ancêtre suivant dans la chaîne généalogique, il existe une autre coupure profonde. En date du 28 janvier 1967, le périodique Science News déclarait : “Malheureusement, il y a, entre le dernier Ramapithecus et le premier Australopithecus, une lacune de 10 millions d’années dépourvues de documents fossiles128.” Ainsi, sur la base de ces données, le témoignage des roches est silencieux à partir de 12 000 000 d’années jusqu’à 2 000 000 d’années avant notre époque. Et que dire du fameux Ramapithecus ? Voici ce que déclare la revue Saturday Evening Post :
“Probablement il ressemblait plus ou moins à un petit chimpanzé, doté de mains lestes et de l’agilité générale du singe. (...)
“Il y a tout lieu de croire que le Ramapithecus, premier membre connu (mais non le tout premier membre) de la famille de l’homme, était au moins aussi ingénieux que les chimpanzés que nous connaissons.
“Nous n’avons eu qu’une vision fugitive du Ramapithecus, l’équivalent de quelques images découpées dans un long métrage129.”
D’après la description qu’en font les évolutionnistes eux-mêmes, il est évident pour quiconque est impartial que le Ramapithecus était très vraisemblablement un animal appartenant à la famille des anthropoïdes ou grands singes. Prétendre qu’il figure dans la ligne ancestrale de l’homme est une pure conjecture. En fait, certains évolutionnistes ne le considèrent pas comme faisant partie de la ligne évolutive de l’homme. L’un d’eux, écrivant dans son ouvrage Preuves paléontologiques de l’évolution humaine (angl.), déclare :
“Il nous est loisible de nous faire une image théorique des stades intermédiaires qui ont dû s’interposer entre nos ancêtres pithécoïdes et l’Australopithecus, mais en l’absence de preuves concrètes sous forme de restes fossiles, ce procédé n’est pas très satisfaisant130.”
Il est en effet peu satisfaisant de parler d’une chaîne ascendante commençant par un supposé ancêtre commun et aboutissant aux Australopithécidés, alors que cette chaîne n’est qu’une suite de conjectures ! Pourquoi accepter une théorie qui n’est pas fondée sur des faits ?
LES AUSTRALOPITHÉCIDÉS
Qu’en est-il de l’étape suivante, les Australopithèques ? Ceux-ci sont censés avoir fait leur apparition il y a environ 2 000 000 d’années. On prétend qu’ils savaient façonner des outils, mais on admet que le volume de leur cerveau n’était égal qu’à peu près au tiers de celui de l’homme moderne.
À propos d’un fossile découvert en Afrique il y a quelques années par L. Leakey, le New York Times du 11 avril 1965 déclarait : “L’Homo habilis du Dr Leakey, qui se fabriquait, semble-t-il, des outils, est considéré par le Dr Robinson et par d’autres comme une forme d’Australopithèque131.” Le livre Les Primates affirme de son côté : “Ces découvertes ont permis d’élaborer la première hypothèse cohérente sur l’évolution de l’Homme à partir de ses ancêtres simiens132.” Il a fallu un siècle de fouilles pour déterrer quelques ossements qui ont permis d’échafauder “la première hypothèse cohérente” tendant à expliquer comment l’homme descend d’un ancêtre anthropoïde !
Mais peut-on être si sûr que les Australopithécidés étaient véritablement des hommes-singes ? L’évolutionniste Le Gros Clark émet des réserves à ce sujet : “Les termes ‘homme’ et ‘humain’ ne peuvent leur être appliqués sans quelques réserves, car il n’y a aucune preuve certaine qu’ils possédaient l’un quelconque des attributs spéciaux qui caractérisent généralement de nos jours les êtres humains133.”
Et les outils ? Les Australopithèques savaient-ils vraiment en fabriquer ? Dans son numéro du 13 décembre 1957, la revue Science publia un article intitulé “Les Australopithécidés et l’homme étaient-ils contemporains ?” On pouvait y lire :
“J. T. Robinson rapporte la découverte de 58 outils de pierre (...) à Sterkfontein, en Afrique du Sud. Cette découverte est d’un grand intérêt du fait que cette roche (de la brèche) contenait aussi des restes d’Australopithécidés, les ‘singes-hommes’ du Pléistocène intérieur trouvés en Afrique du Sud. (...)
“Robinson en conclut que le caractère avancé de cette industrie de pierre rend douteuse son attribution aux Australopithécidés (...). Il pense que l’hypothèse la plus raisonnable à l’heure actuelle est d’attribuer cette industrie à des hominidés vrais. (...)
“Mason est d’avis qu’une industrie de pierre aussi complexe que celle de Sterkfontein était vraisemblablement au-dessus des capacités des Australopithécidés, et qu’il faut l’attribuer à un hominidé plus avancé134.”
La revue Science du 29 novembre 1957 publia un article intitulé “Chasseurs ou gibier ?”, où l’on pouvait lire :
“Au cours des dernières années, Raymond A. Dart, à qui revient l’honneur d’avoir découvert les premiers Australopithécidés, a écrit longuement sur la vie sociale de ces ‘singes-hommes’ si intéressants et si sujets à controverse (...). Toutefois, les données desquelles il a tiré ses déductions et, par suite, ses conclusions elles-mêmes, se sont révélées peu convaincantes aux yeux de certains étudiants de l’évolution humaine.
“Les preuves avancées par Dart de l’usage réfléchi du feu par ces créatures n’ont pas soutenu l’épreuve de l’analyse critique. En outre, des chercheurs compétents, comme Oakley, ont attribué à des carnivores, dont l’hyène, les accumulations d’ossements de non-Australopithécidés trouvés dans des couches renfermant des restes d’Australopithécidés. (...)
“Washburn (...) en conclut qu’il est ‘probable que les Australopithécidés étaient, non les chasseurs, mais plutôt le gibier’135.”
Pour ces raisons, et d’autres encore, certains évolutionnistes sont d’avis que ces restes fossiles appartiennent à un groupe terminal d’anthropoïdes, et non à la ligne ancestrale de l’homme. Le transformiste R. L. Lehrman écrit dans son ouvrage Le long chemin conduisant à l’homme (angl., 1961) : “L’Australopithèque n’était autre qu’un singe anthropoïde intelligent et à station verticale ; ce n’était pas un homme. Sa boîte crânienne de faibles dimensions, portant au-dessus des yeux des crêtes temporales proéminentes et sur la ligne médiane du crâne une crête sagitalle, était analogue à celle de n’importe quel anthropoïde136.” De même, dans son livre Les premiers âges de l’homme (éd. fr. 1964), Ashley Montagu déclare : “Le crâne des australopithécidés a une forme qui rappelle très fortement celle des singes. (...) On se trouve donc en présence de développements qui ont conduit à écarter ces animaux de la ligne ancestrale directe de l’homme137.”
DES FOSSILES PLUS RÉCENTS
Dans la chaîne ascendante aboutissant à l’homme imaginée par les évolutionnistes, le maillon important suivant comporte un grand nombre de pièces fossiles considérées auparavant comme représentant des maillons distincts et baptisés en conséquence de noms différents. Ces fossiles sont à présent groupés au sein du même genre que l’homme moderne (Homo sapiens, l’homme sage), mais dans une espèce différente (Homo erectus, l’homme à station verticale). Une encyclopédie nous renseigne comme suit :
“Homo erectus, ou l’homme à station verticale, est le nom que beaucoup de savants ont donné à toutes les races fossiles dotées d’un corps d’hominien et d’un cerveau de 700 à 1 100 cc. L’Homo erectus occupe un rang supérieur à l’Australopithèque, mais inférieur à l’Homo sapiens ou l’homme moderne. Trois variétés ou sous-espèces ont été clairement identifiées. La première, l’Homme de Java [le Pithécanthrope], (...) a pu vivre il y a environ 500 000 ans. La deuxième, l’Homme de Pékin [le Sinanthrope], (...) remonte à 360 000 ans environ. La troisième, l’Homme du Chelléen [l’Africanthrope], trouvé au Tanganyika, (...) est vieux d’à peu près 400 000 ans138.”’
Tous les paléontologistes interprètent-ils ces fossiles de la même façon ? Tant s’en faut, car l’Encyclopédie américaine déclare : “Certaines autorités ont soutenu qu’ils appartenaient à un singe anthropoïde, mais à un singe plus hominien que tout autre anthropoïde découvert jusque-là ; d’autres les ont considérés comme des restes d’un type d’homme inférieur139.” Quoi qu’il en soit, d’après la revue Scientific American de mai 1965, “ceux qui se sont livrés à des recherches sur les premiers hommes sont tous d’avis que l’Homo sapiens moderne a dérivé directement de l’Homo erectus”.
Puisque les évolutionnistes sont tous unanimes pour dire que l’homme dérive de l’Homo erectus, ne sommes-nous pas en droit de penser qu’ils se basent sur des preuves irrécusables ? Or, qu’en est-il en réalité ? La même revue ajoute : “Il n’existe aucune preuve directe de la transition140.”
Comment donc les transformistes peuvent-ils être tous d’accord que l’Homo erectus s’est transformé en Homo sapiens, tout en avouant qu’ils ne s’appuient pas sur la moindre preuve ? Ce genre d’accord ne peut s’expliquer autrement que par le dogmatisme, la crédulité, voire la foi aveugle de gens qui prennent leurs désirs pour la réalité. En tout cas, cette sorte de raisonnement n’est pas scientifique.
Notez aussi que dans son édition de novembre 1966, Scientific American a révélé que des fossiles découverts récemment en Hongrie “indiquent qu’une population plus évoluée appartenant à l’espèce Homo sapiens était contemporaine des populations des Homo erectus141.” Dans le même ordre d’idées, A. M. Winchester, professeur de biologie, écrit dans son livre La biologie et ses rapports avec l’homme (angl., 1964) :
“Les restes de l’homme de Swanscombe en Europe, de l’homme de Kanjera en Afrique, et d’autres encore, suggèrent que l’homme vrai a pu déjà exister voici 300 000 ans, et dans ce cas il aurait été contemporain de l’Homo erectus142.”
Si donc l’Homo erectus était humain, il représentait tout au plus un rameau du genre Homo, vraisemblablement dégénéré et qui s’éteignit comme d’autres races.
D’autres fossiles, naguère considérés comme bien inférieurs à l’homme moderne, sont aujourd’hui reconnus comme semblables à l’homme actuel et sont classés dans l’espèce Homo sapiens. À ce propos, une encyclopédie nous renseigne en ces termes :
“Homo sapiens, ou l’Homme sage, est le nom attribué généralement à toutes les races dotées d’un corps et d’un cerveau dont le volume est au minimum de 1 100 cc., et en moyenne de 1 350 à 1 500 cc. Ce groupe comprend toutes les formes de l’homme moderne. Les Prénéanderthaliens sont les premiers exemples d’Homo sapiens. Ils remontent à 300 000 ans environ avant notre ère. Des archéologues en ont trouvé des fragments de crâne près de Swanscombe, en Angleterre, et à Steinheim, en Allemagne143.”
Il n’y a pas longtemps, les évolutionnistes croyaient encore que les Hommes de Néanderthal étaient des hommes-singes, des chaînons manquants, les ancêtres directs de l’homme moderne. Mais dans son numéro de décembre 1962, la revue Harper’s déclarait : “Les Néanderthaliens n’étaient ni rabougris, ni voûtés, ni d’aspect bestial, comme on le prétend généralement. En revanche, nombre d’entre eux souffraient d’arthrite144.” De son côté, le New York Times Magazine du 19 mars 1961 a affirmé que la capacité crânienne de l’homme de Néanderthal était de 1 625 cc., ce qui est supérieur au volume du cerveau de l’homme moderne moyen145. D’autre part, il n’est pas sans intérêt de lire cette description donnée dans l’encyclopédie précitée :
“Au début, les scientifiques pensaient que l’Homme de Néanderthal était une créature simiesque de charpente ramassée, voûtée et d’aspect bestial. Mais des recherches ultérieures ont révélé que le corps des Hommes et des Femmes de Néanderthal était complètement humain, à station parfaitement verticale, et très musclé. Leur cerveau était aussi grand que celui de l’homme moderne146.”
Tout en admettant cela, cette même encyclopédie (éd. de 1966) contient dans un autre article147 une image d’une famille de Néanderthaliens qui, au contraire, représente ces derniers comme effectivement ‘simiesques, de charpente ramassée, voûtés et d’aspect bestial’ ! Il n’y a là rien d’exceptionnel, car la plupart des livres, des images et des reconstitutions dans les musées s’obstinent à représenter l’Homme de Néanderthal comme une créature voûtée et bestiale, pour créer l’impression qu’il s’agit de l’ancêtre anthropoïde de l’homme.
D’autres fossiles encore considérés auparavant comme appartenant à des catégories différentes, sont classés aujourd’hui dans la même espèce que l’homme moderne. La race de Cro-Magnon ressemblait, sous tous les rapports importants, à l’homme moderne. La revue Science Digest n’a pas craint d’affirmer : “Depuis l’Homme de Cro-Magnon (...) le cerveau humain n’a cessé de diminuer148.” C’est là un signe de dégénérescence, et non d’évolution ! Commentant une déclaration faite par Ernst Mayr au sujet du cerveau humain, le Chicago Tribune a écrit : “Actuellement, la tendance serait plutôt régressive. (...) Ce savant [Mayr], rattaché à l’Université Harvard, dit que l’augmentation du volume du cerveau humain, — caractère qui distingue l’homme de tous les autres animaux, — s’arrêta il y a presque 100 000 ans149.”
Bon nombre de fossiles présentés comme “préhistoriques” ne le sont pas du tout. La preuve en est que des fossiles de l’homme moderne ont été découverts dans la même couche géologique, voire dans des strates plus anciennes que celles où furent trouvés les fossiles dits “préhistoriques”. La plupart des évolutionnistes feignent d’ignorer l’existence de ces fossiles humains, car ils ne correspondent pas à leurs idées préconçues à propos de la transformation de la bête brute en l’homme. Le livre La biologie et ses rapports avec l’homme (angl.) déclare :
“Il fut un temps où l’on pensait que l’homme moderne descendait peut-être directement de l’Homme de Java, de l’Homme de Rhodésie et de l’Homme de Néanderthal. Cependant, à mesure que les preuves se sont accumulées, il est apparu qu’une telle chose était impossible, parce qu’on a retrouvé des restes anciens d’hommes vrais qui étaient contemporains de certaines de ces autres formes150.”
Dans son ouvrage L’évolution ou la création spéciale ? (angl., 1963), le biologiste F. Marsh a exprimé un avis semblable, en ces termes :
“Un autre exemple de la falsification des preuves est le cas de Dubois qui, bien des années après avoir annoncé dans un rapport qui fit sensation qu’il avait découvert les restes de l’Homme de Java [le Pithécanthrope] (...), avoua qu’il avait trouvé en même temps et dans le même dépôt des os ayant appartenu incontestablement à des hommes de type moderne151.”
Traitant de ce même sujet, l’ouvrage La Bible et la science moderne (angl.) révèle ce qui suit :
“Il est très important de noter que de nombreux squelettes fossilisés de l’homme moderne ont été trouvés dans bien des endroits différents, et que souvent tout indique qu’ils sont aussi anciens, sinon plus anciens, que les Hominoïdes qui sont censés être moins évolués. (...)
“Il n’y a aucune preuve certaine infirmant la théorie bien plus vraisemblable adoptée par certains, selon laquelle les Hommes de Néanderthal, de Pékin, etc., représentent des races dégénérées issues de l’Homo sapiens par suite de mutations, d’isolement, etc. À vrai dire, il y a des raisons de croire que l’homme moderne lui-même est un descendant plus ou moins dégénéré de ses ancêtres. Il est bien connu que la race de Cro-Magnon, qui habita l’Europe à peu près en même temps que les Néanderthaliens, était supérieure à l’homme moderne, aussi bien par rapport à la taille qu’à la capacité crânienne152.”
UNE SUPERCHERIE
Si nombre de fossiles ne sont que des variétés d’Homo sapiens, qu’est-ce qui explique leur aspect bestial ? En effet, quantité d’images et de reconstitutions de musée les représentent avec des traits simiesques.
Mais de telles représentations d’hommes-singes sont-elles scientifiques ? Peut-on déterminer quelle était l’apparence primitive d’un fossile, sa physionomie, sa pilosité et la couleur de sa peau ? À ce sujet, l’évolutionniste Le Gros Clark écrit ce qui suit dans ses Preuves paléontologiques de l’évolution humaine (angl.) :
“Vraisemblablement, il n’existe pas deux autres races dont les caractères crâniens soient plus distinctifs que ceux de la race négroïde et des Esquimaux ; et pourtant, les experts n’arrivent pas à tomber d’accord quand ils se trouvent en présence de crânes censés provenir de ces deux types raciaux. Or, s’il est à ce point difficile de trancher de tels cas, on comprend aisément combien il est difficile, voire même impossible, d’identifier, grâce à quelques débris de squelette, des groupes raciaux mineurs dont les caractères sont moins distinctifs153.”
Confirmant cela, Ivar Lissner écrit dans son ouvrage Dieu était déjà là :
“On commence, de même, à s’apercevoir que l’homme primitif n’était pas un ‘sauvage’ ; il nous reste encore à nous persuader que les contemporains du Pléistocène n’étaient pas des brutes et encore moins des créatures simiesques au psychisme rudimentaire. C’est pourquoi les reconstitutions qui prétendent représenter le Néandertalien ou le Pithécanthrope sont grotesques.
“Les musées des grandes villes exhibent des têtes d’individus hirsutes, à la peau couleur de terre, à la barbe d’une longueur démesurée, au front fuyant et atteints de prognathisme. En fait on ne sait rien de la couleur de peau, des traits ni de la pilosité de l’homme du Pléistocène ; l’Américain T. D. Stewart avoue qu’il est impossible de reconstituer quoi que ce soit dans de telles conditions. ‘Il est néanmoins probable que la physionomie de l’homme archaïque n’était pas moins aimable que celle de l’homme moderne.’154”
Ainsi, sollicitant les faits scientifiques, les évolutionnistes ont donné aux fossiles une apparence qui correspond à leurs idées préconçues, témoin cette information publiée dans le New York Times en 1959 : “L’Homme de Pékin, un fossile vieux de 500 000 ans, vient de recevoir une physionomie nouvelle pour jouer le rôle principal dans un film documentaire chinois. À cet effet, on a fait une nouvelle reconstitution de cet homme préhistorique, qui passe pour être plus ressemblante155.”
Cette falsification des données scientifiques n’est pas un cas unique. On pourrait en citer de nombreux exemples. Lorsque, en 1891-92, le médecin hollandais Dubois annonça sa découverte de l’Homme de Java ou Pithécanthrope, quels fossiles avait-il trouvés ? L’Encyclopédie britannique nous renseigne comme suit :
“Les cinq fragments de fossile étaient les suivants : une calotte crânienne qui avait extérieurement la forme de celle d’un gibbon géant, un fémur gauche et trois dents. Ces fragments furent découverts à vingt pas les uns des autres. Plus tard, il ajouta un sixième fragment, — une portion de mâchoire inférieure, trouvée dans une autre partie de l’île, mais dans une couche géologique du même âge156.”
Peut-on qualifier de scientifique le fait de recueillir des fragments d’os trouvés à quinze mètres les uns des autres, d’y ajouter un fragment découvert à plusieurs kilomètres de là, et ensuite de prétendre qu’ils proviennent tous d’individus de la même espèce ?
L’évolutionniste Le Gros Clark nous fournit un autre exemple :
“Il y a un danger : celui de s’appuyer sur des données insuffisantes (...). Le cas célèbre de l’Hespéropithecus est un exemple de cette difficulté. On donna ce nom générique à une dent fossile découverte dans le Nebraska en 1922, en se basant sur l’hypothèse qu’elle représentait un type disparu de singe anthropoïde. (...) Or, comme tout le monde le sait aujourd’hui, cette dent se révéla plus tard être celle d’un pécari [cochon sauvage] fossile. (...) Il y a, sans doute, peu de paléontologistes qui n’aient pas commis pareille erreur au cours de leur carrière157 !”
À propos d’une autre trouvaille, l’Encyclopédie britannique (éd. de 1946) déclare :
“La découverte la plus importante après celle-là (...) a été faite par M. Charles Dawson, à Piltdown, dans le Sussex, entre 1911 et 1915. Il trouva la plus grande partie de la moitié gauche d’un crâne humain bien fossilisé, ainsi que des fragments de la moitié droite ; il découvrit aussi la moitié droite d’une mandibule, abîmée par endroits, mais avec la première et la deuxième molaires en place et l’alvéole de la troisième molaire ou dent de sagesse. (...)
“Les experts britanniques sont à présent d’avis que le crâne et la mandibule proviennent du même individu158.”
Le lecteur averti aura reconnu qu’il s’agit du fameux “Homme de Piltdown”. Mais ces “experts” britanniques ont-ils vraiment agi en “hommes de science” ? La revue Science News Letter du 25 février 1961 a fait ce commentaire :
“Un des plus célèbres faux dévoilés par les méthodes scientifiques fut l’homme de Piltdown, découvert dans le Sussex, en Angleterre, (...) et que certains estimaient vieux d’un demi-million d’années. Après bien des controverses, il se révéla que ce n’était pas du tout un homme primitif, mais un composé de crâne d’homme actuel et de mâchoire de singe. (...) La mâchoire avait été ‘maquillée’ au bichromate de potassium et au sel de fer pour lui donner l’air plus fossilisée159.”
Non seulement les fragments de crâne avaient été teintés, mais encore les dents avaient été limées pour simuler l’usure. Ainsi, Sélection du Reader’s Digest de novembre 1956 a pu écrire : “Toutes les pièces importantes étaient également truquées. L’Homme de Piltdown était un imposteur intégral ! (...) De cet amas de témoignages, tous les protagonistes de l’affaire de Piltdown émergeaient innocents, sauf un : Charles Dawson160.”
La revue Scientific American de janvier 1965 a montré de son côté que les évolutionnistes ne reculent devant aucun subterfuge, fabriquant de toutes pièces les preuves qui leur font si cruellement défaut. À propos d’un météorite contenant des matières organiques et invoqué comme preuve de l’évolution, l’article déclarait :
“L’examen d’un fragment de météorite qui tomba dans le sud-ouest de la France il y a plus d’un siècle, a révélé dernièrement que ce corps céleste a été ingénieusement maquillé avec des matières organiques terrestres. (...)
“Le mystificateur a apparemment trempé le fragment de météorite pour le ramollir, puis il y a ajouté les divers corps étrangers. Ensuite, à l’aide de colle, il a maquillé la surface pour qu’elle ressemble de nouveau à la croûte produite par l’échauffement atmosphérique, et que ses manipulations avaient abîmée. (...)
“Le météorite d’Orgueil était tombé cinq semaines seulement après que Pasteur eut présenté sa célèbre et retentissante défense de la création divine comme seule cause possible de la vie161.”
Une autre supercherie consiste à présenter d’une façon équivoque des données relatives à l’évolution, pour tromper le profane. Très souvent, on voit des fossiles alignés de manière à faire croire au profane qu’ils descendent les uns des autres, alors que la plupart des évolutionnistes reconnaissent eux-mêmes qu’il n’en est rien. Une autre tromperie consiste à laisser entendre que l’homme descend du singe. Or, les théories modernes de l’évolution rejettent cette idée. Pourtant, les auteurs du livre Les Primates (1966) n’ont pas hésité à intituler le chapitre 8 de leur ouvrage “De l’Anthropomorphe à l’Homme162”.
Il apparaît donc clairement que l’interprétation évolutionniste des fossiles et la reconstitution de prétendus ancêtres de l’homme ne sont que des caricatures de la “science”. Elles sont fondées sur des assertions gratuites et des hypothèses. La supposée chaîne évolutive comporte d’énormes lacunes d’ordre temporel, géographique et morphologique.
Les données certaines de la science indiquent, non que l’homme descend des bêtes, mais qu’il fit l’objet d’une création spéciale, distincte de celle des animaux. Cette différence existe toujours à l’heure actuelle. À cause de l’ADN, l’homme ne peut se croiser avec aucun animal. Il reste à l’intérieur de son espèce, conformément à la terminologie de la Genèse. Il en a toujours été ainsi, et il en sera toujours ainsi.
LES ORGANES RUDIMENTAIRES
Les évolutionnistes invoquent, comme preuve de l’évolution humaine, ce qu’ils appellent les organes atéliques ou “rudimentaires”. Ils désignent par ce terme ce qu’ils considèrent comme des restes atrophiés d’organes jadis utiles, mais que les changements évolutifs auraient rendus superflus. À ce sujet, cependant, notez ce que déclare l’article intitulé “Cette glande ‘inutile’ et vitale : le THYMUS”, publié dans Sélection du Reader’s Digest de décembre 1966 :
“Depuis au moins vingt siècles, les médecins s’interrogent sur les fonctions d’un petit organe gris rosé, situé à la base du cou, derrière le sternum, et qui s’appelle le thymus. (...) Les modernes en étaient venus à le considérer un peu comme l’appendice, c’est-à-dire comme un vestige embryonnaire inutile, ayant perdu sa fonction originelle, si tant est qu’elle ait jamais existé.
“Au cours des dernières années, cependant, les recherches acharnées d’un petit groupe de savants américains, anglais, australiens et suédois ont permis de percer le mystère du thymus. Ces savants ont montré que, loin d’être inutile, le thymus est en vérité la maîtresse glande régulatrice du système immunitaire complexe qui nous protège contre les maladies infectieuses. (...)
“Le thymus est-il le seul organe à contrôler notre système immunitaire ? À la suite des expériences récentes, certains chercheurs pensent que l’appendice, les amygdales et les végétations adénoïdes peuvent aussi jouer un rôle similaire163.”
De son côté, l’Encyclopédie britannique affirme : “À présent, on sait que nombre d’organes dits rudimentaires remplissent des fonctions importantes164.”
Il n’y a aucune raison de qualifier un organe de rudimentaire simplement parce qu’on ignore sa fonction, ou parce qu’il fonctionne mal. Selon toute vraisemblance, il y a chaque année plus de cas de maladies du larynx qu’il n’y a d’appendicites ; pourtant personne ne qualifierait le larynx de rudimentaire. Par ailleurs, la théorie transformiste doit démontrer l’apparition d’organes nouveaux et plus utiles. Un organe atrophié ne prouve pas l’évolution ; il indique plutôt que l’homme a dégénéré, qu’il est en régression, et non en évolution !
[Illustrations, page 85]
Anthropoïde fossile
Australopithèque
Homme moderne
L’anthropoïde fossile et le modèle d’un Australopithèque sont exposés au Muséum américain d’Histoire naturelle, à New York. Le crâne à gauche est celui d’un homme actuel. À quoi l’Australopithèque ressemble-t-il davantage, à l’homme ou à l’anthropoïde ? Il n’existe aucune preuve qu’il soit l’ancêtre de l’homme.
[Illustration, page 88]
Une encyclopédie moderne affirme que l’Homme de Néanderthal n’était pas “une créature simiesque de charpente ramassée, voûtée et d’aspect bestial”, mais qu’il était “complètement humain, à station parfaitement verticale”. Ce qui n’empêche pas le même ouvrage de reproduire ailleurs la reconstitution ci-dessus, faite par le Muséum d’Histoire naturelle de Chicago, qui représente même l’enfant comme “une créature simiesque de charpente ramassée, voûtée et d’aspect bestial” !
[Illustrations, page 91]
Le Zinjanthrope, une reconstitution imprimée dans le “Sunday Times” du 5 avril 1964.
Le Zinjanthrope, reconstitué à l’intention d’un savant célèbre.
Le Zinjanthrope, tel qu’il fut représenté dans le “National Geographic Magazine” de septembre 1960.
Trois interprétations différentes de la physionomie du Zinjanthrope, preuve qu’“on ne sait rien de la couleur de peau, des traits ni de la pilosité” des hommes fossiles.