Chapitre 9
Depuis combien de temps l’homme existe-t-il ?
L’UNE des idées fondamentales de l’évolutionnisme est que la vie a évolué lentement pendant des centaines de millions d’années. N’est-ce pas là une contradiction de la Bible, qui enseigne que l’homme n’est sur la terre que depuis 6 000 ans environ, et que toutes les formes vivantes sur notre planète furent créées en six “jours” ?
La Bible ne précise pas la durée de la création de la terre proprement dite. À propos de l’univers matériel, y compris la terre, elle déclare simplement : “Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.” (Genèse 1:1). Ce passage n’exclut pas la possibilité que la matière dont se compose la terre ait pu exister pendant des milliards d’années avant que notre planète soit habitée par des organismes vivants.
Ensuite, la Bible parle de six “jours” au cours desquels la vie apparut. Mais elle emploie le mot “jour” pour désigner, non vingt-quatre heures, mais une période de temps. La preuve en est que dans Genèse 2:4 (Dhorme), l’ensemble de ces six “jours” ou périodes est appelé collectivement le “jour où Iahvé Élohim [Jéhovah Dieu] fit la terre et les cieux”. Il suffit de prendre une concordance complète de la Bible et d’y vérifier les nombreuses acceptions dans lesquelles celle-ci utilise le mot “jour”, pour se convaincre que dans le langage biblique ce terme désigne tantôt un jour de vingt-quatre heures, tantôt simplement une période de temps.
Mais comment expliquer la grande différence qu’il y a entre les presque 6 000 ans que la Bible attribue à l’existence humaine et les millions d’années avancées par les évolutionnistes ? Examinons les méthodes de datation employées par ces derniers, et vérifions-en l’exactitude.
L’une des méthodes consiste à mesurer la teneur en carbone radioactif (C14) d’objets composés de matières organiques : os, bois, charbon de bois, etc. Le carbone 14 est un élément instable qui se désintègre. On l’appelle également le radiocarbone. Il se forme dans l’atmosphère de la terre sous l’influence des rayons cosmiques. Les végétaux absorbent le C14 de l’atmosphère. Quand un homme (ou un animal) mange des plantes, son corps absorbe du C14, mais quand il meurt, cette accumulation du C14 est arrêtée et le radiocarbone déjà absorbé continue à se désintégrer, sans aucun nouvel apport de cette substance. On a calculé qu’au bout de 5 600 années environ, la moitié du C14 s’est détruite ; c’est pourquoi on dit que la “période” du radiocarbone est de 5 600 ans.
Les savants peuvent se faire une idée de l’âge d’un morceau d’os, de bois ou d’une autre substance organique, en déterminant la quantité de carbone 14 qu’il contient. Si la moitié du C14 s’est déjà désagrégée, l’objet est considéré comme vieux de 5 600 années environ ; si les trois quarts du C14 sont disparus, l’objet est daté à deux fois cet âge, et ainsi de suite. La méthode est cependant limitée, parce que la “période” du radiocarbone est relativement courte, et de ce fait les objets vieux de plus de 50 000 ans ne peuvent être datés par ce procédé.
Or, qu’a révélé la méthode de datation au C14 lorsqu’elle a été appliquée à des objets très anciens censés avoir été utilisés par l’homme ? L’immense majorité de ces objets contenaient encore plus de la moitié de leur carbone radioactif, ce qui les situe largement à l’intérieur des limites des 6 000 années de l’existence humaine d’après la Bible. Il est vrai que certains des objets examinés indiqueraient que l’homme existe depuis un peu plus de 6 000 ans, mais ces datations infirment-elles la chronologie biblique ?
Tout d’abord, il est indispensable de savoir que la méthode du C14 est fondée sur plusieurs suppositions. L’une des plus importantes de ces hypothèses a été évoquée lors d’une récente conférence de spécialistes en matière de radiocarbone. La revue Science du 10 décembre 1965 déclarait à ce sujet :
“Au cours de cette conférence, on a insisté sur le fait que les laboratoires ne mesurent pas l’âge des spécimens, mais simplement la radioactivité. Le rapport entre celle-ci et l’âge de l’objet est fondé sur une série de suppositions. (...) En ce qui concerne la datation au C14, on suppose notamment que le niveau du radiocarbone atmosphérique a été constant pendant toute la période à laquelle la méthode est applicable165.”
Si la teneur de l’atmosphère en carbone 14 a varié au cours des temps, quelles en ont été les conséquences ? Dans son numéro de décembre 1960, Science Digest répond en ces termes :
“Cela ruinerait à coup sûr certains de nos procédés perfectionnés de datation des vestiges du passé. (...)
“Si l’absorption du C14 a été moindre dans le passé, du fait d’une protection magnétique plus grande contre les rayons cosmiques, notre estimation du temps écoulé depuis la mort de l’organisme examiné est trop forte166.”
Or, qu’en est-il de la régularité de la formation du radiocarbone dans le passé ? L’annuaire scientifique Science Year pour 1966, nous fournit la réponse, savoir : “Les hommes de science ont constaté que la teneur de l’air et de la mer en carbone 14 n’est pas restée constante au cours des ans, comme on l’avait d’abord supposé167.”
En outre, on oublie souvent qu’il y a environ 4 300 ans, l’atmosphère de la terre était beaucoup mieux protégée contre les rayons cosmiques. D’après la Bible, jusqu’alors une immense voûte d’eau était suspendue au-dessus de notre planète, et sa chute provoqua le déluge universel à l’époque de Noé, qui rédigea le récit de ce cataclysme (Psaume 104:6, 7 ; Genèse 1:6, 7 ; 7:11, 12). Cette voûte d’eau, qui protégeait sensiblement notre atmosphère des radiations cosmiques, réduisait la formation de radiocarbone. Voilà pourquoi des objets datant d’avant le déluge paraissent plus anciens qu’ils ne le sont en réalité, puisqu’ils ont absorbé moins de C14 que ceux qui sont postérieurs à cet événement.
Dans son édition datée du 11 décembre 1959, la revue Science avouait que “la technique du radiocarbone (C14) n’a pas pu nous fournir des dates dignes de foi”. Elle déclarait, entre autres :
“Bien que cette méthode fût saluée au début comme une réponse aux prières des préhistoriens, elle les a déçus de plus en plus, à cause des inexactitudes (voire des absurdités) chronologiques qui en résulteraient si l’on s’en tenait strictement aux dates indiquées par le C14. (...)
“Un cas, qui risque de devenir un exemple classique du peu de sérieux de la datation par le C14, est celui qui concerne Jarmo, village préhistorique situé dans le nord-est de l’Iraq. Les onze calculs relatifs à l’âge de ce village ont donné des résultats s’étendant sur une période de 6 000 ans. Or, les témoignages archéologiques révèlent que cette localité a été habitée tout au plus pendant 500 ans consécutifs168.”
La revue Science du 16 août 1963 a confirmé en ces termes la grande inexactitude de la méthode du carbone 14 : “Les erreurs dans la datation des coquilles par le radiocarbone peuvent être de l’ordre de plusieurs milliers d’années169.”
Dès lors, il est évident que toute date obtenue par la méthode du radiocarbone et qui indique que l’histoire de l’homme dépasse 6 000 ans, est très douteuse et ne constitue certainement pas une raison valable de discréditer la chronologie de la Bible.
Mais n’a-t-on pas trouvé des os censés être vieux de plusieurs millions d’années ? Comment expliquer la découverte d’un fragment fossile d’articulation du coude, à propos duquel le New York Times du 14 janvier 1967 disait, à la première page : “Un os trouvé au Kenya indique que l’homme existe depuis 2 500 000 années170.” Par quel procédé peut-on dater de tels fossiles ?
La méthode de datation employée ici n’est pas celle du C14, mais celle du potassium-argon. Le périodique Scientific American de septembre 1961 a fourni à ce sujet l’explication suivante : “Il n’existe aucune méthode pour déterminer l’âge des os vieux de plus de 50 000 ans. C’est pourquoi on analyse des échantillons de roche prélevés immédiatement au-dessus et au-dessous de l’endroit où les ossements ont été découverts171.” En mesurant la teneur de ces roches en potassium 40 et le produit de sa désintégration, l’argon 40, les savants essaient de déterminer l’âge des roches, surtout si elles sont volcaniques. Ils partent du principe que la roche au-dessus des ossements a été formée ultérieurement et, par suite, que ceux-ci sont aussi vieux qu’elle, sinon plus.
Toutefois, la datation au potassium-argon est très peu sûre pour déterminer l’âge de roches volcaniques de formation relativement récente. Pourquoi ? C’est que la “période” du potassium radioactif est de 1 300 000 000 d’années, c’est-à-dire qu’il faut tout ce temps pour que la moitié du potassium se désintègre et se transforme en argon, un gaz. Il s’ensuit qu’essayer de déterminer par cette méthode l’âge de roches vieilles de quelques millions d’années seulement équivaut à vouloir mesurer les secondes à l’aide d’une horloge qui n’a qu’une aiguille pour marquer les heures. Dans son numéro de février 1967, la revue Natural History a confirmé cela en ces termes : “La méthode de datation [au potassium-argon] est de plus en plus inexacte quand il s’agit de dates remontant à moins d’un million d’années. En conséquence, il existe une période au cours du Pléistocène inférieur et moyen où la datation des restes humains est difficile et incertaine172.”
En outre, la datation des roches volcaniques par la méthode potassium-argon est fondée sur une supposition gratuite. Elle suppose, en effet, que l’activité volcanique a éliminé tout l’argon se trouvant à l’origine dans les roches en fusion. Mais s’il y restait ne serait-ce qu’une trace d’argon, l’instrument de mesure ne serait pas réglé à zéro au départ, et les âges obtenus seraient beaucoup trop importants. À propos d’une découverte faite par Leakey dans le ravin d’Oldoway, en Afrique, la revue Science du 2 avril 1965 a écrit : “L’âge de 1 750 000 années (...) a été contesté (...) en raison de la possibilité que l’échantillon examiné était défectueux ; par exemple, il a pu contenir de l’argon au moment de sa cristallisation, ou être contaminé ultérieurement par l’atmosphère173.” Selon un groupe de savants de l’Université John Hopkins, “ces dates sont d’une valeur discutable174”. Par ailleurs, les âges fournis par la méthode potassium-argon ne suivent pas toujours l’ordre chronologique ; il arrive qu’elle indique un âge moins élevé pour la couche inférieure que pour la couche supérieure.
Le potassium 40 qui se trouve dans la terre n’a jamais cessé de produire de l’argon 40. Il s’ensuit que pour procéder à des datations qui soient exactes, il faudrait que l’argon ait été entièrement éliminé de la roche en fusion lors de l’éruption volcanique. La présence de quelques traces de cet élément déterminerait des erreurs de datation de plusieurs millions d’années. Par exemple, une trace infinitésimale d’argon laissée dans la roche suffirait pour qu’une couche volcanique vieille de 5 000 ans soit datée à 1 750 000 ou 2 500 000 années.
Soulignant l’imprécision de la méthode potassium-argon, Science Digest de décembre 1962 déclare :
“Grâce aux procédés de datation par la radioactivité [au potassium-argon], on a fixé approximativement l’âge de la terre à 4 500 millions d’années. Un chiffre nouveau et plus élevé — 6 500 millions d’années — a été fourni175.”
Qu’est-ce qui explique cette différence de deux milliards d’années ? L’article répond en ces termes : “Le nouveau chiffre avancé par le savant soviétique pour l’âge de la terre est peut-être dû à l’oubli de quelque facteur dans la technique de datation potassium-argon.”
Il existe d’autres méthodes de datation, mais aucune d’entre elles ne prouve que la Bible a tort de fixer à 6 000 ans l’âge de l’homme. Il est vrai qu’on a découvert des fossiles d’animaux plus vieux que cela, mais le récit biblique de la création consigné dans la Genèse admet que les animaux furent créés des milliers d’années avant l’homme.
D’où vient, cependant, que de nombreux fossiles ont été trouvés enfouis sous d’épaisses couches de terre et de roche ? Ce fait s’explique-t-il par la seule activité volcanique ?
BOULEVERSEMENTS CATACLYSMIQUES
Les évolutionnistes avaient supposé que l’écorce terrestre n’a subi aucun changement appréciable depuis l’apparition des organismes vivants. Aussi, lorsqu’ils trouvaient un fossile enfoui sous plusieurs mètres de terre et de roche non volcanique, ils présumaient que le fossile était très ancien.
Cependant, l’écorce de notre planète n’est pas demeurée inchangée. Des soulèvements gigantesques ont enfoui des fossiles bien au-dessous de matériaux terrestres infiniment plus vieux qu’eux. Parlant de tels bouleversements, la revue Newsweek du 23 décembre 1963 disait :
“‘Catastrophisme’ est un mot de combat parmi les géologues. Il désigne une théorie basée sur l’intervention divine, et ses adhérents soutenaient que l’histoire de la terre et de la vie terrestre a été dictée par une série de catastrophes inspirées par Dieu, la dernière en date étant le déluge du temps de Noé. Cette théorie avait cours pendant quelques décennies au siècle passé, mais elle finit par être évincée après une contre-attaque vigoureuse menée par les naturalistes contre les surnaturalistes.
“À présent, nombre de géologues sont d’avis que cette contre-attaque était peut-être trop vigoureuse. Dans leur empressement à rejeter la main de Dieu, ils ont fermé les yeux sur des faits solidement établis qui pourraient augmenter leur compréhension de la géologie et de l’évolution. (...)
“Par exemple, il y a des signes indiquant que de grandes étendues de la terre furent inondées en quelques jours. Souvent, de tels cataclysmes furent suivis d’un développement explosif de différentes formes de vie.”
Un paléontologiste du Muséum américain d’Histoire naturelle ajouta le commentaire suivant :
“Ceux qui étudient la géologie apprennent que ‘le présent est la clé du passé’, et trop souvent ils pensent que rien n’est jamais arrivé qui ne se produise actuellement. Mais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle génération est apparue, et d’autres données ont été réunies, si bien que nous commençons à nous rendre compte qu’il y a eu dans le passé de nombreux événements cataclysmiques, dont certains ne se sont jamais reproduits176.”
L’annuaire scientifique Science Year pour 1965, fait lui aussi état des grands bouleversements qu’a subis l’écorce terrestre. Cet ouvrage déclare : “La découverte de charbon et de fougères fossiles dans les montagnes de l’Antarctique (...) indique que dans le passé le climat était plus chaud. Manifestement, les conditions climatiques ont changé.” Sous la photographie d’un géologue, la légende déclare : “Debout sur une butte insolite en terre Victoria. Il pense que cette formation est le résultat d’un déluge immense qui se produisit il y a des milliers d’années177”.
Les mouvements d’énormes masses d’eau et de l’écorce terrestre elle-même ont provoqué des changements considérables dans la surface et le climat de notre planète, ensevelissant sous des tonnes de terre d’innombrables formes de la vie animale, et même des hommes. Voilà pourquoi il ne suffit pas d’observer ce qui se passe actuellement et d’en déduire que le même système de mesures est valable pour le passé.
Qu’un déluge, un cataclysme immense, se soit produit dans un passé relativement récent, cela est attesté par le grand nombre de fossiles et de cadavres trouvés dans des amas de boue glacée. À ce sujet, un article intitulé “L’énigme des géants gelés”, publié en 1960 dans une revue américaine, déclarait :
“Un septième environ de la surface des terres émergées de notre planète, s’étendant tout autour de l’océan Arctique, est perpétuellement gelé. (...) La plus grande partie de ces régions est recouverte par une calotte de boue glacée d’une épaisseur variant entre quelques dizaines de centimètres et plus de 300 mètres. Cette calotte est composée d’un mélange de substances diverses, le tout cimenté par la glace, et elle se comporte comme de la roche. (...) Le plus souvent, elle contient principalement du sable fin ou du limon, mais aussi une quantité considérable de terre ou de lehm, et fréquemment des ossements, voire des cadavres d’animaux plus ou moins conservés ou décomposés. (...)
“La liste des animaux qui ont été trouvés dans ces amas de boue glacée remplirait plusieurs pages. (...) La plus grande énigme, cependant, est de savoir quand, pourquoi et comment toutes ces créatures diverses et absolument innombrables furent tuées, fracassées et gelées d’une manière si effroyable. (...)
“Ces débris d’animaux ne se trouvent pas dans des deltas, des marécages ou des estuaires, mais ils sont éparpillés d’un bout à l’autre du pays. (...) Pis encore, nombre de ces animaux ont été découverts parfaitement frais, intacts et sans blessures, soit debout, soit agenouillés. (...)
“Eu égard à nos conceptions antérieures, c’est là un tableau stupéfiant. Nous nous trouvons en présence d’immenses troupeaux de bêtes énormes et bien nourries, inadaptées aux climats froids, qui mangeaient paisiblement dans des pâturages ensoleillés, broutant délicatement la verdure dans une température ambiante qui ne nous aurait sans doute pas obligés à porter un manteau. Soudain, elles ont toutes péri, sans aucun signe visible de violence et avant même qu’elles aient eu le temps d’avaler leur dernière bouchée de nourriture. Puis elles ont été congelées si rapidement que chaque cellule de leur corps est parfaitement conservée178.”
C’est là, pourtant, exactement ce qui se produisit lors du déluge relaté dans la Bible. Lorsque la voûte d’eau enveloppant la terre tomba et submergea le monde vivant, outre les trombes d’eau, il y eut sans aucun doute des vents glaciaux dans les régions polaires (Genèse 7:11, 12). Le changement de température le plus brusque et le plus sensible a dû se produire aux pôles. Les formes de vie englouties dans ces régions ont été conservées dans des amas de boue glacée. Vers l’équateur, les organismes, au lieu d’être congelés, furent recouverts par des couches de limon et de terre infiniment plus vieilles que les organismes ensevelis.
Parlant d’un tel cataclysme dans un article intitulé “Les mouvements de l’écorce terrestre”, Ch. H. Hapgood, professeur d’histoire et d’anthropologie, a écrit ce qui suit :
“L’une de ces grandes destructions de vies se produisit à la fin de la dernière période glaciaire. (...) Ce fut un désastre naturel qui, selon un auteur, élimina quelque 40 000 000 d’animaux rien qu’en Amérique du Nord. (...) En l’espace de quelques millénaires, la vie terrestre revêtit un aspect totalement différent. (...) Il est évident que des millions d’animaux prospéraient jadis dans des régions qui ont actuellement un climat polaire. (...)
“En ce qui concerne la dernière période glaciaire, nous venons d’acquérir des données nouvelles qui ne font qu’accroître le mystère. (...) L’emploi de cette méthode de datation [au radiocarbone] a amené les savants à réviser la date de la fin de la dernière période glaciaire, qui se produisit il y a seulement 10 000 ans, au lieu d’il y a 30 000 ans. (...)
“Cette découverte a remis en doute le principe fondamental du système établi par Charles Lyell. Ce géologue, qui vécut au XIXe siècle, supposait que les processus géologiques — pluie, neige, érosion et sédimentation — se sont toujours déroulés à leur cadence actuelle. (...) Or, au cours de la dernière partie de la période glaciaire, il y a eu une très nette accélération de ces processus géologiques. Un facteur, qui est inopérant aujourd’hui, a dû, par conséquent, agir dans le passé. (...)
“L’autre méthode nouvelle de datation, appelée la datation par l’ionium, a elle aussi bouleversé nos conceptions antérieures. Employée pour dater des sédiments obtenus de carottes prélevées au fond de la mer de Ross, elle a révélé que plusieurs fois depuis un million d’années, l’Antarctique n’a pas été une zone glaciale. D’après la datation de ces carottes, la dernière ‘période glaciaire’ dans la région de la mer de Ross ne commença qu’il y a 6 000 ans179 !”
Ainsi, la science est en voie de découvrir les faits et de prouver la véracité de la Bible. Celle-ci montre qu’il y a eu des cataclysmes qui ont provoqué de grands changements climatiques et géologiques. Un de ces cataclysmes, le déluge universel qui eut lieu voici plus de 4 000 ans, anéantit d’innombrables formes de vie, les ensevelissant sous des couches de boue glacée, de sable, de limon et de terre.
LES PREMIERS DOCUMENTS ÉCRITS
Lorsque les évolutionnistes affirment que l’homme existe sur la terre depuis des centaines de milliers d’années et qu’ils rejettent la Bible, qui attribue à l’homme une existence beaucoup plus courte, on pense généralement qu’ils peuvent prouver leur thèse par des documents historiques. C’est ce que croyait même le physicien atomiste W. F. Libby, lauréat du prix Nobel et pionnier de la datation au radiocarbone. Notez ce qu’il a écrit dans la revue Science du 3 mars 1961 :
“Les recherches nécessaires au développement de cette méthode de datation devaient s’effectuer en deux temps : dater d’abord des objets historiques, puis des échantillons appartenant aux temps préhistoriques. Arnold [son collaborateur] et moi avons eu notre première surprise quand nos conseillers nous ont informés que l’histoire ne remonte qu’à 5 000 ans. (...) On lit souvent des déclarations affirmant que telle société ou tel site archéologique est vieux de 20 000 ans. Nous avons appris subitement que l’on ne peut fixer avec précision ces dates et époques fort anciennes ; en fait, la date historique la plus ancienne établie avec tant soit peu de certitude se situe à l’époque de la Ire dynastie en Égypte180.”
De nombreux ouvrages de référence reconnaissent, en accord avec la Bible, que les documents humains ne remontent pas plus loin que 6 000 ans environ. La World Book Encyclopedia déclare : “Les témoignages les plus anciens concernant l’histoire humaine datent d’environ 5 000 ans seulement181.” Nous lisons dans l’Encyclopédie américaine : “L’évolution sociale de l’homme n’a cependant pas occupé plus de 10 000 ans. Elle s’est produite principalement au cours des 6 000 années écoulées182.” À propos de l’usage des métaux, le livre La biologie d’aujourd’hui (angl.) affirme : “L’âge des métaux commença il y a 5 000 ans environ, et il s’est étendu jusqu’à nos jours183.” Voici ce que dit le manuel Mémento de biologie (angl.) : “L’invention de l’écriture, il y a environ 6 000 ans, inaugura la période historique de l’homme. L’époque antérieure est donc qualifiée de préhistorique184.” Enfin, le livre Les premiers âges de l’homme nous fournit le renseignement suivant : “L’écriture la plus ancienne que nous connaissions est l’écriture cunéiforme (...). Elle est originaire de Sumer (...). On peut faire remonter cette écriture à environ 500 ans av. J.-C.185.”
Voilà ce que ces ouvrages humains reconnaissent comme des faits. Examinons à présent quelques citations montrant comment les transformistes extrapolent et spéculent : La biologie et ses rapports avec l’homme (A. M. Winchester, éd. angl., 1964) : “Une erreur courante consiste à mesurer l’existence de l’homme d’après l’histoire écrite. Les récits historiques remontent à environ 3 000 ans av. J.-C., mais cela ne représente qu’une partie infime de l’existence humaine sur la terre186.” Les premiers âges de l’homme (A. Montagu, éd. fr., 1964) : “L’histoire écrite des réalisations humaines ne couvre pas plus de 6 000 ans alors que les hommes existent sur la terre depuis une période qu’on peut évaluer à un million d’années187.” La biologie et les progrès humains (L. Eisman et C. Tanzer, éd. angl., 1958) : “Au cours des six mille dernières années, l’homme a progressé bien plus rapidement que pendant son existence préhistorique, longue d’au moins un million d’années188.”
Prenons acte du fait que les 6 000 années écoulées sont appelées la période “historique” de l’espèce humaine. L’existence de l’homme pendant toute cette période a été prouvée. Pour la vérifier, les hommes de science disposent de faits, de documents, de cités antiques, de monuments d’écrits et d’autres objets et outils. Mais avant cette période, de telles preuves de l’existence humaine font défaut. Voilà pourquoi les temps antérieurs sont qualifiés de “préhistoriques”. En fait, toute cette idée de l’homme “préhistorique” est fondée sur des suppositions, des hypothèses. Il s’agit d’une théorie conçue pour étayer une autre théorie : l’évolution.
L’apparition de l’homme sur la terre est relativement récente, mais il fut doté de facultés lui permettant de se développer rapidement. Cela ressort, entre autres, des découvertes dont P. J. Wiseman fait état dans son ouvrage intitulé Découvertes nouvelles en Babylonie relatives à la Genèse, où nous lisons :
“Le fait le plus étonnant mis en évidence par les fouilles récentes, c’est l’irruption brusque de la civilisation dans le monde. Cette découverte est tout le contraire de ce qu’on attendait. On pensait que plus l’époque serait lointaine, plus les archéologues trouveraient des sociétés primitives, et qu’ils finiraient par perdre toute trace de la civilisation et par découvrir les vestiges des premiers hommes. Or, cela n’est vrai ni en Babylonie, ni en Égypte, demeures de l’homme les plus anciennes que nous connaissions189.”
Mais l’accumulation des connaissances, génération après génération, — trait caractéristique de la période historique, — ne constitue-t-elle pas une preuve de l’évolution ? Nullement, si par “évolution” on entend la transformation d’une espèce vivante en une autre. Les anciens Babyloniens, Égyptiens et Grecs qui vécurent il y a des milliers d’années étaient nativement aussi intelligents que notre génération. Ils ne disposaient pas cependant de l’immense réserve de connaissances à laquelle nous pouvons puiser de nos jours. Ajouter aux connaissances déjà acquises n’est pas un processus d’évolution organique. C’est le progrès, l’emploi de facultés dont l’homme fut doté dès son origine.
La revue Science World du 11 février 1961 déclarait à ce sujet :
“Contrairement à une croyance populaire, l’homme a depuis longtemps cessé d’évoluer. L’espèce humaine actuelle, dont nous faisons partie, ne diffère pas essentiellement de l’être humain qui vécut il y a 100 000 ans.
“Tout le passé de l’homme depuis ces temps lointains s’est déroulé pratiquement sans modifier notre espèce. L’énorme différence qui existe néanmoins entre le tailleur de silex de l’Antiquité et son héritier moderne est due entièrement à la civilisation, — à la culture accumulée et transmise par la tradition sociale.
“Si, par miracle, il était possible de ressusciter un enfant qui a vécu à cette époque reculée et de l’élever comme un de nos enfants, il deviendrait un homme exactement semblable à nous190.”
À ce propos, l’Encyclopédie américaine déclare : “La plus grande partie de ce qui est considéré généralement comme l’évolution de l’homme est une évolution sociale, mais non biologique. (...) Rien, pour ainsi dire, dans l’évolution sociale des hommes n’est dû à une évolution biologique191.”
Nul doute que les anciens possédaient des capacités intellectuelles très élevées, témoin cette dépêche, publiée dans le New York Times au sujet d’une découverte faite en Iraq :
“Déjà vers l’an 2000 av. J.-C., les écoliers de Shadippur, petit chef-lieu de comté en Sumer, possédaient un ‘manuel’ contenant la solution du célèbre problème du triangle, soit dix-sept siècles avant Euclide. (...)
“Les ‘manuels’ en tablettes d’argile dont disposaient les écoliers de Shadippur contenaient un résumé encyclopédique des connaissances scientifiques de l’époque. [Cette découverte] rendra nécessaire une révision complète de l’histoire du développement des sciences et, par conséquent, de celle du développement de l’esprit humain. (...)
“Elle donne à penser que vers 2000 av. J.-C., les mathématiques avaient atteint un stade de développement que les archéologues et les historiens n’avaient même pas envisagé192.”
Ces constatations sont en parfait accord avec la Bible. Elles nous aident aussi à comprendre pourquoi il est possible de prendre un indigène d’un primitivisme que certains appelleraient “préhistorique” et, en l’espace d’une génération, de l’instruire et de l’intégrer à notre société compliquée. Au départ, il nous sera inférieur, non sous le rapport de ses capacités cérébrales, mais sous celui de l’accumulation des connaissances. Si toutefois il est instruit convenablement, il progressera comme n’importe quel autre humain. Il en a toujours été ainsi depuis la création de l’homme, il y a presque 6 000 ans.
LA DÉGÉNÉRESCENCE
À mesure que les hommes, doués de capacités intellectuelles élevées, se répandirent sur la terre, des cultures distinctes, plus avancées les unes que les autres, se développèrent, non par un processus d’évolution, mais pour des raisons géographiques et linguistiques (Genèse 11:8, 9). Si certaines de ces cultures dégénérèrent en des civilisations “paléolithiques”, comme c’est le cas de tribus qui existent encore aujourd’hui en Nouvelle-Guinée, en Afrique et parmi les indigènes d’Australie, cela prouve tout simplement que les progrès de l’homme n’ont rien d’automatique ; l’homme peut rétrograder. Cela est en harmonie avec la Bible, selon laquelle l’homme fut créé avec un corps et un esprit parfaits, mais en raison de sa rébellion contre Dieu, il n’a cessé de dégénérer. — Genèse 3:19 ; Romains 5:12.
La science commence à reconnaître que les hommes “primitifs” des temps actuels ne sont pas à un stade peu avancé de l’évolution. Dans son rapport sur un congrès d’anthropologistes, l’annuaire Science Year pour 1966 déclarait :
“La majorité des participants admettent que nombre de peuples du monde qualifiés aujourd’hui de ‘primitifs’ le sont beaucoup moins qu’on ne le pensait. Ils estiment plutôt que certaines tribus de chasseurs en Afrique, en Inde centrale, en Amérique du Sud et dans les îles du Pacifique occidental ne sont pas des vestiges de l’âge de pierre, comme on le croyait, mais qu’elles représentent des ‘débris’ de sociétés bien plus développées qui furent obligées, pour une raison ou une autre, de mener une vie beaucoup plus simple193.”
Il n’en va pas autrement des langues. La dégénérescence de l’homme à partir d’un état de perfection, devrait se refléter dans les langues qu’il parle. À ce propos, voici ce que déclarait, dans son numéro du 3 septembre 1955, la revue Science News Letter :
“‘Il n’y a pas de langues primitives.’ Tel est l’avis du Dr Mason, spécialiste des langues américaines. Selon lui, l’idée qui veut que les ‘sauvages’ s’expriment par une série de grognements et qu’ils soient incapables d’exprimer nombre de concepts ‘civilisés’, est tout à fait erronée. (...)
“D’après le Dr Mason, ‘quantité d’idiomes des peuples illettrés sont en fait bien plus complexes que les langues européennes modernes’. (...)
“‘L’évolution des langues, dit le Dr Mason, est tout le contraire de l’évolution biologique. Les langues sont passées du complexe au simple194.’”
Nous retrouvons la même constatation dans le livre Les premiers âges de l’homme de l’évolutionniste Ashley Montagu. Nous y lisons :
“Beaucoup de langues que nous qualifions de primitives (...) présentent en effet très fréquemment un caractère de complexité étonnant et sont même parfois plus aptes à exprimer certaines choses que des langues associées à des civilisations que nous considérons comme supérieures195.”
Ce sont là des faits, et ils nous obligent à en déduire que si les hommes dits “préhistoriques” étaient réellement des Homo sapiens, ils étaient alors simplement des rejetons de l’espèce humaine et des contemporains d’hommes semblables à nous. Ces rejetons en vinrent à se détacher ethniquement et géographiquement des grands courants humains. Bien loin de progresser, ils finirent par régresser et par disparaître. À ce sujet, l’Encyclopédie britannique (éd. de 1966) déclare :
“Dans les premiers temps des découvertes paléoanthropologiques, l’H. neanderthalensis était généralement considéré comme le type ancestral d’où dérive l’H. sapiens. (...) Mais l’accumulation d’autres découvertes a fait clairement apparaître que ces caractères dits primitifs sont secondaires, — le résultat d’une évolution régressive à partir de types antérieurs qui ne semblent pas se distinguer spécifiquement de l’H. sapiens. (...) Ainsi, le type d’Homo spécifiquement néanderthalien aurait été précédé par un type plus généralisé. Chose étonnante, le cerveau de ce type spécifique était plutôt grand, car, en moyenne, sa capacité crânienne dépassait même celle des races humaines modernes196.”
Par ailleurs, il devient de plus en plus évident que l’homme ne parvient pas à éliminer les effets de la dégénérescence consécutive à la rébellion d’Adam. À ce sujet, le New York Times du 30 octobre 1966 déclare, dans un article intitulé “La médecine : Le mystère de notre vieillissement” :
“Actuellement, les efforts déployés pour allonger la vie de l’homme semblent être voués à l’échec. (...) De nos jours, on admet généralement qu’aucun facteur ne détermine à lui seul le vieillissement. (...) La victoire sur le cancer, les maladies cardiaques, etc., n’augmentera pas d’une façon spectaculaire la longévité de l’homme. il faut encore remédier à bien d’autres faiblesses du corps humain197.”
Jean Rostand, lui-même évolutionniste, a écrit de son côté : “En tout état de cause, et si nous ne tenons compte que des faits de variation héréditaire relevés dans l’espèce humaine, il semble que celle-ci ait à redouter une décadence plus qu’à escompter un progrès198.”
Tous les faits acquis à la science confirment la Bible, qui parle de la dégénérescence de l’homme. La Bible déclare en effet que l’homme fut créé parfait, mais qu’à cause de sa rébellion contre son Créateur, il a commencé à dégénérer. Son péché marqua le début d’une période de 6 000 années de déclin moral et physique. La gravité de cette dégradation peut se mesurer aujourd’hui à l’état dépravé de la société actuelle. Et la situation ne s’améliore pas, tant s’en faut.
[Illustration, page 104]
Les mouvements d’énormes masses d’eau et de l’écorce terrestre ensevelirent de nombreuses formes de vie, dont certaines ont été conservées pendant des milliers d’années dans des amas de boue glacée.
[Illustration, page 106]
Ce mammouth a été retrouvé en Sibérie, en position assise. Il fut surpris il y a des milliers d’années, et congelé dans un amas de boue glacée. Il y avait encore de la verdure dans sa bouche et dans son estomac. Sa chair, une fois décongelée, était encore comestible.
[Illustration, page 109]
Tablette cunéiforme dans son enveloppe (brisée). Aucune inscription ne remonte plus loin que l’âge attribué à l’homme par la Bible.
[Illustrations, page 113]
Toutes les races descendent du premier couple humain. Certaines d’entre elles se sont développées et ont accumulé des connaissances, d’autres ont d’abord progressé puis rétrogradé. D’autres encore finirent par s’éteindre.