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  • Êtes-vous esclave de votre emploi ?

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  • Êtes-vous esclave de votre emploi ?
  • Réveillez-vous ! 1971
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Réveillez-vous ! 1971
g71 8/6 p. 3-6

Êtes-​vous esclave de votre emploi ?

“EN RÉALITÉ, nous ne vivons pas, nous existons simplement. Et notre seule raison d’exister, c’est d’être les esclaves de notre emploi”, déclara Philippe amèrement.

M. Kinleya son chef, qui déjeunait avec lui, opina de la tête. “C’est vrai, nous sommes esclaves de notre emploi”, répondit-​il.

“J’ai fait un chiffre d’affaires excellent l’année dernière, mais comment l’avez-​vous accueilli ? Vous m’avez dit de viser à une augmentation de 10 pour cent cette année.”

“C’était la société impitoyable pour laquelle nous travaillons qui parlait par moi. Ma tâche consiste à augmenter le rendement.”

Le plus âgé des deux hommes se disait tristement qu’avant la fusion de leur entreprise avec la grosse société commerciale à grande croissance, les relations n’étaient pas aussi froides et impersonnelles. Avant la fusion, le président de leur société en était également le patron et les rapports étaient plus humains. La compréhension et la bienveillance y avaient leur place. Il ne restait rien de tout cela hormis de rares confidences entre lui et quelques autres hommes comme Philippe. Et même ces confidences étaient superficielles. M. Kinley n’était pas disposé à révéler ses convictions et ses sentiments intimes.

“Aujourd’hui nous faisons partie d’une grosse société, poursuivit Philippe, d’un ton désabusé. Nos actions se vendent sur le marché. Quiconque possède l’argent voulu peut en acheter. Pour un dollar placé, les gens en veulent deux sans rien faire. C’est nous qui devons suer pour que la société réalise de plus gros bénéfices, peu importe de quelle manière. Le seul moyen d’arriver consiste à fabriquer des articles de qualité inférieure.”

Le piège du “gigantisme”

Ce genre de conversation est courant entre les hommes qui ont l’impression d’être pris au piège du monde moderne des affaires et esclaves des sociétés gigantesques. Peu d’entre eux sont capables de se libérer de ce piège. Impuissants, se disait M. Kinley, ils se contentent de menacer du poing le grand Commerce. Celui-ci, cupide et impitoyable, témoigne d’un état d’esprit que le directeur d’une grosse société américaine de l’acier, cité dans la revue Fortune, décrit en ces termes : “Nous ne sommes pas dans les affaires pour fabriquer de l’acier, pour construire des navires ou des bâtiments. Nous sommes dans les affaires pour gagner de l’argent.”

La croissance, que ce soit par l’expansion, par la fusion ou par n’importe quel autre moyen, est la voie sacrée conduisant aux bénéfices toujours plus grands.

Une civilisation ayant pour objectif principal les bénéfices réalisés grâce à la croissance, engendre la concurrence entre les entreprises qui doivent alors essayer de devenir de plus en plus grandes. Le petit commerçant dont le magasin était l’empire, l’artisan qui avait son habileté pour richesse, le cultivateur de quelques hectares qui se suffisait presque entièrement à lui-​même, tous ces hommes sont en passe de disparaître. “Nous vivons à l’ère de la grosse société au capital de plusieurs centaines de milliards de dollars”, écrit Fred Cook dans son livre Le pays corrompu (angl.). “Notre époque, poursuit-​il, est de plus en plus l’âge de l’ordinateur et de l’automatisation. (...) Il en résulte que non seulement l’individu est absorbé par les sociétés, mais que les petites sociétés sont absorbées par les grandes. Cette tendance irréversible à former des groupements de plus en plus puissants et impressionnants, a caractérisé tout l’après-guerre.”

Entre 1950 et 1960, plus de mille entreprises américaines importantes ont fusionné. Au cours des années 60, l’allure s’est accélérée. Aujourd’hui, plus des deux tiers de l’industrie américaine (transports, usines, mines et services publics) sont dirigés par quelques centaines de sociétés seulement. Trois cent seize sociétés de production de biens de consommation emploient 40 pour cent des travailleurs américains. Comme Cook le fait remarquer, dans un tel monde, la volonté de l’individu s’affaiblit et sa conscience s’atrophie.

Erich Fromm s’alarme du renversement de l’ordre naturel des choses. Il dit : “Les êtres vivants, ce sont les organisations et les machines ; (...) l’homme est devenu leur esclave au lieu d’être leur maître.” Les hommes ne sont plus que les rouages bien lubrifiés d’une machine. “La lubrification se fait au moyen de salaires plus élevés, d’avantages supplémentaires offerts par les employeurs, d’usines bien aérées, de musique, de psychologues, d’experts en relations humaines. (...) Aucun des sentiments du salarié, aucune de ses pensées ne lui est propre, aucun n’est authentique. Il ne possède pas de convictions, que ce soit dans le domaine politique, religieux ou philosophique. (...) Il s’identifie avec les géants et leur voue un culte comme aux représentants fidèles des pouvoirs dont il s’est dessaisi lui-​même.”

Les procédés malhonnêtes

Il existe une autre raison pour laquelle beaucoup d’hommes d’affaires ont l’impression d’être pris au piège : la forte tendance à user de procédés malhonnêtes. Un historien écrivit au sujet de Carthage : “Aucune pratique susceptible de procurer des bénéfices n’y était considérée comme honteuse.” Ces paroles pourraient très bien s’appliquer au monde des affaires contemporain. Le Harvard Business Review, qui a interrogé 1 700 hommes d’affaires ayant un poste de direction, a appris que quatre de ces hommes sur sept croient que tous leurs collègues seraient disposés à violer le code moral s’ils pensaient pouvoir le faire impunément. Quatre sur cinq ont reconnu que leur propre entreprise était coupable de procédés malhonnêtes : corruption, offre de prostituées aux clients, truquage des prix, publicité mensongère, violation des lois antitrusts, falsification de bilans financiers afin d’obtenir des prêts ou du crédit, et commissions clandestines.

Il y a également la course aux grades. Le directeur d’une grande société pétrolière fit cet aveu : “Certains hommes dans cette société feraient n’importe quoi pour avoir de l’avancement.” Or, faire “n’importe quoi pour avoir de l’avancement” conduit souvent à de nombreux procédés malhonnêtes comme “la fourberie, les subtilités et une absence complète de moralité”, ainsi qu’on l’a écrit. Le livre Le pays corrompu (angl.) parle de la façon dont les cadres, dans des centaines de sociétés, se poignardent dans le dos et s’entre-égorgent avec une habileté digne de gangsters.

“Est-​il possible de gravir les échelons les plus élevés uniquement par des moyens honnêtes et loyaux ?” Telle est la question que la revue Modern Office Procedures a posée à ses lecteurs occupant un poste de direction. Ils étaient pour ainsi dire unanimes à répondre par la négative.

Les procédés peu scrupuleux tendent à être contagieux. Norman Jaspen, conseiller de direction à New York, déclara : “S’il y a de la malhonnêteté en haut lieu, elle se propage aux échelons inférieurs comme une maladie contagieuse.” Il n’est donc pas étonnant que ceux qui voudraient ne pas attraper cette maladie se sentent pris au piège.

Autres astuces commerciales

Si certains hommes d’affaires ont l’impression d’être pris au piège, c’est parce qu’ils ne peuvent fabriquer des marchandises de bonne qualité. La tendance générale est de baisser la qualité. Le fabricant produit un article de qualité inférieure sans que cela soit évident. L’article s’use plus vite et il faut le remplacer. Un économiste a appelé cette pratique “une partie intégrante de l’économie américaine”.

La General Motors fit pâlir de jalousie les autres grandes sociétés industrielles quand elle amena l’industrie automobile à modifier ses modèles chaque année. Une autorité en la matière déclara que Henry Ford, pionnier de cette industrie, qui construisait des voitures destinées à durer des années, serait aujourd’hui un “véritable danger national”.

Cependant, la “libre entreprise” est largement dépassée par le gouvernement lui-​même. En effet, on a qualifié ses dépenses en armements d’“agréable stimulant de l’économie d’une société de gaspillage, parce que les armes militaires se démodent très vite et doivent être sans cesse remplacées”.

Ces procédés aboutissent à un cercle vicieux. Les entreprises encouragent les dettes, facilitent le crédit au consommateur et amorcent le cycle sans fin que Business Week décrit ainsi : “Emprunter, dépenser, acheter, gaspiller, être dans le besoin.”

Aucun poste tranquille

M. Kinley était aux prises avec un problème personnel. Il en avait assez de son emploi. La direction ne tenait aucun compte de ses protestations contre la production de marchandises de qualité inférieure. Depuis la fusion avec la grosse société, la pression en vue d’augmenter le rendement s’était intensifiée. La plupart de ses collègues étaient du genre conformiste et arriviste. Avides d’avancement, ils n’avaient pas tardé à adopter les procédés peu honnêtes. Comment un individu peut-​il se mesurer contre une société puissante, impitoyable et impersonnelle qui se sert des hommes, les épuise, puis les met au rebut ?

Il n’avait donc plus le choix. Tant que la société était petite et indépendante, il était parfois possible aux hommes plus âgés de décrocher un poste tranquille et stable auquel les plus jeunes n’aspiraient pas. Maintenant, un tableau représentant une pyramide était suspendu dans le bureau du directeur général. Chaque poste est une brique de cette pyramide, un échelon que les hommes plus jeunes, plus forts et plus capables sont impatients de monter.

Le “stress”

M. Kinley savait bien dans son for intérieur que les signaux d’alerte de son système nerveux criaient à la “crise”. Les hommes d’affaires qui considèrent leurs ulcères gastriques comme autant de chevrons, se servent d’un euphémisme : le “stress”.

M. Kinley savait aussi que s’il consultait le psychologue de la société, celui-ci lui dirait : “Oubliez vos scrupules et jouez le jeu des affaires selon ses propres règles.” Dans son ouvrage Le jeu des affaires (angl.), Albert Carr écrit : “Les hommes d’affaires qui, dans leurs actes et leurs décisions, se laissent influencer par leurs sentiments personnels, ont du mal à supporter la fatigue des affaires.” Cet auteur leur conseille de faire fi de leurs scrupules, car “la stratégie des affaires est bien différente des idéaux de la vie privée”. Dans un article intitulé “La formation d’un président [de société]”, Andrew Hacker dit : “Ses supérieurs noteront la façon dont il réagit devant ce défi [la mise sur le marché d’un article de qualité inférieure].” Non seulement l’homme qui a trop de scrupules pour “jouer le jeu” aura du mal à devenir président, mais, comme Carr le dit, “il aura de la chance s’il occupe n’importe quel poste de direction et s’il évite les maladies provoquées par le stress”.

Au cours de la trentaine et de la quarantaine, les hommes qui occupent un poste de direction se sont débattus dans un monde qui exige des réalisations tangibles. La concurrence constante leur impose une allure qui finit par les accaparer complètement. Alors, quand ils abordent la cinquantaine ils constatent qu’ils sont incapables de modérer cette allure, de se détendre, de s’adapter au processus du vieillissement. Ceux qui ne peuvent pas regarder les réalités en face, déclara le professeur E. Henry de l’université de Chicago, “courent littéralement à la mort”.

De nos jours, les affaires surmènent impitoyablement les hommes et brassent en eux un mélange de sentiments destructeurs : crainte, haine, colère, jalousie, suspicion, frustration, envie, culpabilité, insécurité et doute de soi.

M. Kinley se rendait compte qu’il n’était pas seulement tendu, irritable et craintif, mais encore épuisé. Il souffrait d’un épuisement sombre et triste. En rentrant chez lui à la fin de la journée, il était incapable de chasser de son esprit les soucis des affaires. Sa fatigue s’accumulait pendant toute la semaine, si bien qu’il devait passer le samedi et le dimanche à se reposer et à récupérer des forces.

Comment se libérer du piège ?

Cependant, à 54 ans, quel espoir avait-​il de trouver un autre emploi ? Où chercher un poste qui lui rapporterait autant que sa situation actuelle en argent, en prestige et en autres avantages ? Évidemment, il y avait des concurrents qui seraient heureux de louer les services d’un homme ayant sa maturité et ses capacités s’il consentait à les aider à rivaliser avec la société pour laquelle il travaillait maintenant. Cela signifierait toutefois se donner autant de mal ou davantage pour escalader leur pyramide hiérarchique.

Tout d’abord, il lui fallait admettre l’idée — et amener sa famille à l’admettre également — que l’affranchissement des agressions du monde des affaires se paie. Quel serait ce prix ? Probablement un niveau de vie moins élevé. Cependant, l’argent ne devait plus être pour lui le seul critère des valeurs.

M. Kinley savait qu’il est important d’avoir une conception juste de l’argent. La Bible dit avec raison : “L’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de choses mauvaises, et en recherchant cet amour certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercés partout de bien des douleurs.” — I Tim. 6:10.

M. Kinley sentait que s’il voulait vivre encore quelques années, il lui fallait apporter un changement dans sa vie. Son corps et son esprit confirmaient ce qu’avait révélé une étude de 15 ans effectuée par le Centre médical de l’université Duke, c’est-à-dire que la satisfaction dans le travail est l’un des facteurs les plus importants pour s’assurer une longue vie.

Une semaine après sa conversation avec Philippe, M. Kinley donna sa démission.

Moins de deux mois plus tard il travaillait trois ou quatre jours par semaine comme conseiller indépendant de sociétés moins importantes. Il ne gagnait pas autant qu’auparavant. De plus, il avait perdu certains avantages comme l’assurance collective. C’était là le prix qu’il devait payer son affranchissement du stress. Ce prix était-​il trop élevé ?

À son avis, non. Il déclara : “Je connais un bonheur intérieur infiniment plus grand. J’ai réussi à me libérer du piège. À présent, j’ai le temps d’étudier, de réfléchir, de me livrer à des passe-temps, et surtout de penser par moi-​même. Aujourd’hui, je travaille pour vivre. J’espère qu’il ne m’arrivera jamais plus de vivre pour travailler.”

Que cette histoire vécue d’un homme d’affaires vous amène à vous poser cette question : “Suis-​je esclave de mon emploi ?”

[Note]

a Les noms dans cette histoire vécue d’un homme d’affaires américain ont été changés.

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