Comment soigner vos maux de tête
De notre correspondant médical en Grande-Bretagne
PRESQUE tout le monde a déjà souffert de maux de tête ou céphalées. Rappelez-vous la grippe que vous avez eue dernièrement ou ce gros rhume de cerveau qui congestionnait vos sinus et vous empêchait de respirer. Cette douleur sourde ou pulsative dans la tête était justement un des pénibles symptômes de votre maladie. La toux ou l’éternuement semblait se répercuter dans votre tête. Vous ne demandiez qu’à vous laisser aller sur l’oreiller, et quel soulagement quand vous vous êtes réveillé, débarrassé de cette douleur ! Si ce sont là les seuls maux de tête dont vous avez souffert, vous pouvez vous estimer heureux.
Beaucoup de gens souffrent actuellement de céphalées qui n’ont pas pour cause une maladie évidente. Certaines personnes en souffrent même presque tous les jours. Ces douleurs peuvent être violentes au point d’enlever au patient tous ses moyens, et elles ne sont pas toujours faciles à soulager. Peut-être est-ce votre cas et vous seriez heureux de trouver un remède.
Pourquoi a-t-on mal à la tête ? Quelle en est la cause réelle ? Y a-t-il différentes sortes de céphalées ? Quels facteurs peuvent en hâter l’apparition ? Les réponses à ces questions vous aideront peut-être à trouver un remède.
Un mécanisme de protection
La douleur fait partie d’un mécanisme de protection. On peut la comparer à un signal d’alarme. Elle nous avertit qu’un tissu sensible a été irrité et qu’une action est nécessaire pour écarter le stimulus nuisible.
Il en va ainsi des maux de tête. Ils nous informent que quelque chose ne va pas dans notre organisme et que nous devons prendre certaines mesures pour assurer notre bien-être physique et mental. Il est donc normal de chercher le remède adéquat.
Quand vous avez mal à la tête, de quelle partie de votre organisme souffrez-vous en réalité ? Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le cerveau lui-même est insensible. Il est le support de la sensibilité consciente, mais les chirurgiens et les physiologistes ont montré que les céphalées d’origine intracranienne sont dues, non à une irritation du cerveau, mais à une constriction ou à une dilatation des vaisseaux cérébraux.
De même, quand les maux de tête sont d’origine extracranienne, la sensation de douleur provient de l’irritation des terminaisons nerveuses intra-artérielles avec contractures réflexes des muscles de la tête et du cou.
On comprend donc que la région du corps où les stimuli douloureux trouvent leur origine détermine les caractéristiques de la céphalée. Si les artères sont impliquées, la douleur sera pulsative à cause de la pulsation artérielle qui accompagne chaque battement de cœur. Par contre, si le stimulus agit sur des muscles, la douleur sera continue.
Il est donc évident que les céphalées ne sont pas toutes les mêmes et que le remède doit être approprié au genre de douleur et à sa cause.
Différentes sortes de céphalées
Une céphalée peut avoir une cause sans gravité comme elle peut être le symptôme de désordres sérieux. Il existe deux catégories étiologiques : les céphalées dues à une maladie “organique” et les céphalées dues à un trouble “fonctionnel” de l’organisme.
Parmi les céphalées d’origine organique il faut inclure celles qui sont causées par une infection ou une allergie affectant le nez ou les sinus, par une carie dentaire, par une affection des mâchoires, des yeux ou des oreilles, par une altération des vertèbres cervicales due à la dégénérescence, ou par une inflammation des artères frontales. Les céphalées peuvent avoir des causes beaucoup plus graves encore, comme une tumeur au cerveau ou une méningite. Dans ces cas-là, le mal de tête n’est souvent qu’un des symptômes d’une maladie qui requiert des soins médicaux immédiats.
Rassurez-vous toutefois, la grande majorité des maux de tête ne font pas partie de cette catégorie. Peut-être 90 pour cent des céphalées sont d’ordre fonctionnel. On les considère généralement comme bénignes, mais elles sont néanmoins un signal d’alarme, avertissant que telle ou telle fonction est perturbée. Vraisemblablement, c’est là le mal de tête courant dont vous êtes victime.
Cependant, si vous souffrez d’un mal de tête tenace avec ou sans autre symptôme et si, ces dernières semaines ou ces derniers mois, vous avez remarqué un changement dans l’allure de la douleur, allez consulter votre médecin. C’est peut-être le signe d’une maladie grave qu’il pourra alors soigner sans délai.
Maux de tête quotidiens
Si vous êtes sujet à des maux de tête depuis de nombreuses années, il est plus que probable que vous souffrez de céphalée ou de migraine. Vous vous demandez peut-être quelle est la différence ?
Si vous souffrez de céphalée, la douleur est tenace et continue. Elle est localisée dans les muscles à l’arrière de la tête ou des deux côtés, ou, moins souvent, au-dessus des yeux. Vous avez l’impression que votre tête est serrée dans un étau ou bien qu’elle doit supporter un poids ou une forte pression. Ce genre de céphalée est dû à une contraction excessive ou prolongée des muscles du cuir chevelu ou des muscles de la nuque, qui supportent la tête.
La migraine est différente. Étymologiquement, le mot signifie “moitié du crâne”. Il est très approprié, car la plupart du temps la douleur affecte seulement un côté de la tête. Elle est pulsative parce qu’elle est due à une dilatation des artères extracraniennes. Elle est souvent accompagnée de nausées ou d’autres troubles digestifs, et elle peut être si intense que le malade est obligé de se coucher. Souvent, plusieurs membres d’une même famille souffrent de migraine, car c’est là une tendance héréditaire. Dans certains cas la crise est annoncée par divers phénomènes appelés “auras”, tels que des taches brillantes ou scotomes scintillants devant les yeux.
Ces caractéristiques vous aideront à déterminer si vous souffrez de céphalée ou de migraine. La distinction n’est toutefois pas toujours facile à faire, car vous pouvez être sujet aux deux. Quoiqu’il en soit, il vous est possible de diminuer l’intensité de vos maux de tête, de réduire leur fréquence ou même de prévenir leur récidive.
Comment soigner la céphalée
Pour soulager immédiatement la céphalée, le moyen le plus simple consiste évidemment à prendre un analgésique. Ce genre de produit est largement répandu dans le commerce, en poudre ou en comprimés. Les préparations à base d’amidopyrine ou de phénacétine peuvent être dangereuses et sont à éviter. Il est plus prudent de prendre un médicament simple ; par exemple, de l’aspirine sous sa forme soluble ou, si votre estomac ne la supporte pas, du paracétamol. La dose peut être répétée après trois ou quatre heures si nécessaire. Vous pourrez ainsi faire disparaître votre céphalée.
Cependant, quand les circonstances le permettent, vous pouvez employer un autre procédé qui, même sans analgésique, vous apportera du soulagement. Si votre céphalée est due à la tension musculaire de la nuque, elle disparaîtra peut-être après un moment de repos ou de relaxation. S’il vous est possible d’interrompre votre travail et de vous étendre pendant une demi-heure dans la pénombre, cela vous fera beaucoup de bien. Les compresses chaudes sur le cou et la nuque ou l’exposition à une lampe infrarouge vous seront également bénéfiques. De plus, si un ami peut vous masser doucement le cou pendant dix ou quinze minutes, cela aidera les muscles à se détendre.
De même, certains procédés simples vous permettront de soulager votre migraine. Mais, dans ce cas, vous appliquerez des compresses froides ou même de la glace. Le froid remédiera à la dilatation des artères qui est à l’origine de ce type de céphalée. Quelques tasses de thé ou de café fort vous feront également du bien grâce à l’action de la caféine sur les vaisseaux sanguins. Toutefois, votre migraine est peut-être si violente que vous ne demandez qu’une chose, vous coucher et dormir. Soumettez-vous alors aux exigences de votre organisme.
Si votre migraine résiste à ces diverses mesures, il sera préférable de consulter un médecin.
N’oubliez pas que le mal de tête fait partie d’un mécanisme de protection. Il serait donc imprudent de se contenter de soigner uniquement les effets sans remonter jusqu’à la cause. Que faire donc pour réduire la fréquence des céphalées ou même pour éviter leur récidive ? Cela dépend, dans une large mesure, des possibilités que vous avez d’éliminer certains facteurs.
Diverses causes
Le séjour dans un local mal aéré, ainsi que l’abus dans le boire et le manger sont des causes bien connues de migraine, même chez ceux qui n’y sont pas naturellement prédisposés.
Une céphalée survient fréquemment après une fatigue ou une agression. Elle peut aussi être le résultat de l’anxiété ou d’un conflit au travail ou au foyer. La migraine peut être aussi le résultat de la fatigue, d’une agression, de l’anxiété et de la surexcitation. En fait, l’agitation et les émotions sont parmi les causes principales des maux de tête. Dans son livre La migraine : évolution d’un mal courant (angl., 1970), le Dr Oliver W. Sacks écrit : “Les émotions violentes, plus que toute autre circonstance, peuvent provoquer la migraine. Chez de nombreux patients, surtout chez ceux qui souffrent de migraine courante, elles sont à l’origine de la plupart des accès. (...) Dans la pratique, on se rend compte qu’une colère subite en est la cause la plus fréquente, quoique la frayeur (panique) peut agir avec autant de force chez les jeunes. Une exaltation soudaine (à un moment de triomphe ou de chance inattendue) aura parfois le même effet.” Une lumière trop forte, un bruit excessif, la faim et l’alcool sont d’autres causes connues, comme aussi le fait de manger certains aliments, tels que du fromage, du chocolat, des concombres, des tomates, des graisses, des oignons et même des oranges.
Si l’un ou plusieurs de ces facteurs s’appliquent à votre cas, vous pourriez, en les éliminant, réduire la fréquence de vos céphalées ou même les prévenir.
Comment prévenir les maux de tête
Les différents facteurs que nous avons énumérés touchent presque tous les aspects de la vie. Aussi est-il parfois nécessaire de procéder à certains réajustements. Peut-être faudra-t-il veiller, non seulement à votre alimentation, mais aussi à vos conditions de vie, au travail et au foyer. Vous pouvez avoir besoin de plus de repos, de détente ou de distractions ; ou bien, ce qui est plus important, vous devrez modifier votre état d’esprit et votre attitude envers la vie.
Un régime équilibré et des repas réguliers vous aideront à éviter les céphalées dues à une digestion difficile ou à la faim. Il est facile de supprimer certains aliments ou les boissons alcooliques si vous constatez qu’ils semblent vous causer des maux de tête.
Si vos conditions de travail ou la nature de ce dernier sont pour vous une cause de tension trop forte, un changement est peut-être nécessaire. Si ce n’est pas possible, vous devrez sans doute modifier votre horaire. Il serait évidemment peu sage de faire des heures supplémentaires au détriment de votre santé. Si vous êtes une maîtresse de maison, grâce à un bon programme de travail vous supprimerez bien des causes de tension et de fatigue. Que ce soit au travail ou à la maison, il est important d’avoir une bonne aération et un éclairage adéquat.
Dormir assez longtemps ne suffit pas ; encore faut-il que le sommeil soit réparateur. Aussi vous faudra-t-il peut-être un oreiller plus mou ou plus dur. Ou bien vous devrez en supprimer ou en ajouter un, ou même avoir un nouveau matelas pour éviter une mauvaise posture et une tension des muscles qui pourraient vous occasionner des maux de tête.
Vous pourriez prévoir un petit moment de détente chaque jour, dix ou quinze minutes après les repas, par exemple. Apprenez à relâcher tous vos muscles, surtout ceux de la face, afin de soulager la tension musculaire.
Il est à la fois utile et agréable de se livrer à des activités récréatives modérées, de préférence en famille. Une visite au zoo, une excursion à la mer ou une promenade à la campagne, qui permettent d’admirer la création, vous changeront agréablement de la routine quotidienne, sans vous fatiguer outre mesure.
Le meilleur moyen de vous préserver des tensions, c’est encore de modifier votre état d’esprit et votre attitude envers la vie et ses problèmes. Mais c’est peut-être là le remède le plus difficile. Efforcez-vous de cultiver “un esprit calme et doux” et de rester serein quand les gens ou les circonstances pourraient vous irriter. Essayez de vous contenter de ce que vous possédez au lieu de rechercher sans cesse les biens matériels ou les plaisirs. Si, en plus de tout cela, vous vous intéressez au bonheur des autres sans trop penser au vôtre, vous aurez fait beaucoup pour éliminer les émotions nuisibles et les tensions qui sont si souvent à l’origine des céphalées. — I Pierre 3:3, 4 ; I Tim. 6:6-8.
Étant donné les nombreuses pressions que l’on subit dans le présent système de choses, il semble très difficile d’éliminer toutes les causes de céphalées. On peut faire beaucoup pour traiter et prévenir les maladies ; mais pour voir la fin définitive de toute souffrance, d’origine organique ou fonctionnelle, il faudra attendre la restauration du paradis terrestre sous l’administration du Royaume de Dieu. L’homme connaîtra alors une santé parfaite et il pourra jouir de la vie sans plus jamais craindre de souffrir de maux de tête. — Rév. 21:4, 5.