Coup d’œil sur le monde
“L’Église catholique en France”
À l’occasion de l’assemblée plénière des évêques français, réunis à Lourdes en novembre 1973, Le Monde du 6 novembre 1973 donnait, sous ce titre, quelques renseignements sur la situation de l’Église catholique en France. Elle compte 135 évêques en activité, un peu moins de 37 000 prêtres, 23 000 religieux et 100 000 religieuses. Cet effectif est en diminution par rapport aux années précédentes, et diminuera encore.
Depuis 1905, l’Église catholique est indépendante de l’État français, au titre de la loi du 9 décembre de cette année-là, dite de séparation. L’État n’intervient pas dans la nomination des ministres du culte. Les évêques sont nommés par le pape, mais avec l’accord du gouvernement. Toutefois, dans trois départements, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle, l’Église jouit toujours du statut déterminé par le Concordat de 1801, ceci par une concession accordée à ces départements lors de leur rattachement à la France après la Première Guerre mondiale. Aux termes du Concordat, les évêques sont désignés par l’État, qui rémunère les prêtres sans que ceux-ci aient pour autant un statut de fonctionnaires.
Les Français et l’Église catholique
Selon le même article, neuf Français sur dix ont reçu le baptême catholique. Cependant, dit-il, “il serait absurde de dire que l’Église catholique rassemble aujourd’hui 90 pour cent des Français. Combien, parmi eux, partagent-ils ses croyances” ? Toujours sur dix Français, sept déclarent croire en Dieu, quatre à peine se disent convaincus de la divinité du Christ, et deux seulement vont à la messe tous les dimanches. La SOFRÈS, institut de sondage, classe les Français de cette manière : “Les indifférents, totalement étrangers à l’Église (21 pour cent) ; les périphériques extérieurs, pour qui l’Église est un élément utile et familier du décor (38 pour cent) ; les frontaliers, assez proches de l’Église mais déroutés par son évolution (17 pour cent) ; et les intégrés (24 pour cent) qui ont un fort sentiment d’appartenance à l’Église.”
L’inflation
En 1972, les familles américaines ont été surprises par l’augmentation de 5,7 pour cent des prix de détail en général. Toutefois, ce pourcentage était relativement modeste comparé à celui qui a été enregistré la même année dans de nombreux autres pays. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, le taux de l’inflation a été de 19,7 en Yougoslavie, de 13,1 pour cent en Grèce, de 12,1 pour cent en Finlande et en Espagne, de 11,9 pour cent au Japon, de 11,8 pour cent en Italie, de 9,4 pour cent en Grande-Bretagne, de 8,2 pour cent en Australie, de 7,4 pour cent en France et de 7,2 pour cent en Allemagne.
Le fossé s’élargit
Les richesses sont-elles mieux réparties entre les individus qu’elles ne l’étaient il y a quelques années ? Un article du New York Post répond ainsi : “En 1949, un pour cent des habitants [des États-Unis] détenaient 21 pour cent de la totalité des richesses individuelles. En 1969, un pour cent d’entre eux possédaient 40 pour cent de ces richesses.” Ce fossé de plus en plus large, qui sépare les ‘nantis’ des ‘non-nantis’ aux États-Unis, peut être comparé à celui qui existe entre les revenus des pays “développés” et ceux des pays “en voie de développement”.
Le salaire de la fornication
Celui qui n’adhère pas aux principes chrétiens se punit bien souvent lui-même. C’est le cas des fumeurs victimes du cancer. Récemment, le Cancer News, journal de Nouvelle-Zélande, fit ce rapport : “Une enquête effectuée pendant plus de sept ans auprès de 21 000 femmes et jeunes filles à Bradford [en Angleterre] a démontré que celles qui ont des relations sexuelles impures ont quatre fois plus de chances de contracter le cancer de l’utérus que celles qui mènent une vie généralement qualifiée de plus normale.” Une autre enquête effectuée à Londres a révélé que le risque de contracter le cancer est quatre à dix fois plus grand chez les jeunes filles qui “accordent généreusement leurs faveurs”.
L’indifférence face à la pollution des océans
Ernest F. Hollings, sénateur américain, a lancé cet avertissement : “Nous détruisons les grands océans de notre planète. À moins que nous arrêtions cette folie, le genre humain risque de disparaître de la terre.” Parlant des océans comme de “l’ultime égout”, un article du Wall Street Journal déclarait que “si les océans, principale source d’oxygène, sont empoisonnés, la vie sur la terre telle que nous la connaissons ne durera pas”. Le problème de la pollution des océans est très particulier en ce sens que la coopération internationale est indispensable pour le résoudre. Cependant, selon un expert de la commission du Sénat américain pour le commerce, “tout le monde veut partager les richesses de l’océan, tout en délaissant la protection de ses ressources”.
Un “sang souillé”
Comme les États-Unis, Hong-Kong mène une campagne pour mettre fin à l’entrée de “sang souillé” dans les hôpitaux. Le China Mail rapporte que “plusieurs cliniques malpropres de Hong-Kong achètent du sang à des toxicomanes et à d’autres individus prêts à tout pour de l’argent, sans procéder au moindre contrôle. (...) Comme les marchands de sang gagnent environ 50 dollars [plus de 200 francs français] par flacon, on peut imaginer les bénéfices qui se font”. La sagesse du commandement biblique disant de ‘s’abstenir de sang’ est appuyée par ce que déclara un porte-parole de la Croix-Rouge de Hong-Kong, savoir : “Le sang vendu par un toxicomane peut transmettre l’hépatite (...) et provoquer la mort d’un malade.”
La doyenne des hippopotames
Maren, le plus vieil hippopotame vivant connu dans le monde, est maintenant âgé de 50 ans. Il s’agit d’une femelle, qui pèse deux tonnes et qui a 18 enfants dispersés dans divers zoos du monde. Son second mari, Rasmus II, âgé de 22 ans, et elle vivent au zoo de Copenhague.
Des mariages en foule
Le Sunday Post-Herald de Hong Kong rapporte que dans ce pays, où c’est généralement le jeune marié qui appose sa signature aux factures résultant de son mariage, cinquante couples ont célébré en même temps leur mariage, “afin de permettre aux jeunes gens de se marier à moindre frais”. Il ajoute que cette “nouvelle tendance à se marier en foule se répand en Asie”. Les parents des jeunes mariés n’en sont pas aussi ravis. Tout cela ne laisse que très peu de place aux traditions et à l’éclat attachés au mariage. Mais un jeune marié a déclaré : “Je ne vais certainement pas permettre à de vieilles traditions de m’obliger à commencer ma vie d’homme marié dans les dettes.”
La régulation des naissances, à l’est et à l’ouest
Selon Madame Li Hsiu-chen, représentant la délégation chinoise à une conférence sur la population mondiale, au Pakistan, dix millions de Chinoises utilisent des pilules anticonceptionnelles. D’autres mesures encouragent les jeunes gens à se marier au moins cinq ans après avoir atteint la majorité légale, 20 ans pour les garçons et 18 ans pour les filles. Toutefois, on encourage les familles nombreuses le long de la frontière russe et dans d’autres régions où la population est clairsemée. À l’ouest, une enquête sérieuse a révélé que parmi les couples suivant des méthodes contraceptives, un sur trois a un enfant avant cinq ans.
Le Soleil embarrasse les savants
Les éruptions solaires géantes observées par les astronautes de Skylab 2 ont, dit-on, plongé les savants dans une grande perplexité. L’activité du Soleil a lieu généralement selon des cycles de onze ans. Le dernier remonte à 1969. On s’attendait donc à ce que le Soleil devienne calme. Au lieu de cela, disent les observateurs de la NASA, “on a observé une activité même plus grande que celle à laquelle on s’attend durant une semaine d’activité solaire particulièrement grande”.
Le prêtre coûtait trop cher
Au bout de deux ans, durant lesquels ils estimaient avoir payé beaucoup trop cher les services de leur prêtre : mariages, baptêmes et enterrements, 2 000 paroissiens en colère de Villa Latina, en Italie, ont décidé d’agir. Selon le New York Times, “la foule poussa dans une voiture le prêtre dont les services étaient si chers et le conduisit hors de la ville”.
La maison de demain ?
Étant donné la crise de l’énergie, la maison “autarcique” conçue par le département d’architecture de l’université de Cambridge, en Angleterre, retient l’attention. Son chauffage sera produit par l’énergie solaire, son électricité par le vent et son gaz par les déchets ménagers. L’hebdomadaire L’Express des 3-9 décembre 1973 fournit les renseignements suivants : “Le toit, fait de tôle ondulée peinte en noir et recouverte d’un vitrage, emmagasinera l’énergie et réchauffera l’eau circulant par gravitation dans les rainures de la tôle.” Cette chaleur sera emmagasinée dans un système très sophistiqué de citernes, isolées par de la laine de verre”. “Les excréments, auxquels on pourra ajouter une partie des ordures ménagères, seront recueillis dans une cuve spéciale où des bactéries les transformeront en un gaz chimique identique au méthane de la mer du Nord : ce gaz sera produit en quantité suffisante pour alimenter la cuisine. Enfin, l’électricité nécessaire pour l’éclairage, les appareils ménagers et le chauffage d’appoint sera produite par un générateur éolien et stockée par un groupe de batteries.”